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France24 - World

Greenwashing or environmentally friendly? A closer look at sustainable fashion

Issued on: 28/04/2022 - 12:58

Erin Ogunkeye

According to some estimates, the fashion industry emits as much as 3 billion metric tonnes of CO2 annually, contributing more to climate change than the aviation and shipping industries combined. Making matters worse, less than 1 percent of all clothing globally is recycled, creating a vicious cycle of mass consumption and waste. So how can companies and consumers diminish their impact on the planet? Livia Firth, co-founder of a consulting agency specialised in sustainability, joined us for Perspective. 

Focus

Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad

Down to Earth

Renewable colours: Sustainable dyes

DOWN TO EARTH

Fast fashion: Wearing the world out

Opex 360

L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

Opex 360

Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

France24 - World

Mali accuses France of spying over video of mass grave

Issued on: 27/04/2022 - 02:42

NEWS WIRES

Mali on Tuesday accused the French army of “spying” and “subversion” when it used a drone to film what France alleged was mercenaries burying bodies near a military base.

The drone “illegally” flew over the Gossi base on April 20, the day after French forces handed the site back to Mali, the junta said in a statement.

The following day, the French army shared a video it said showed Russian mercenaries covering bodies with sand to falsely accuse the departing troops of war crimes. Two soldiers could be seen filming the half-buried corpses.

Earlier on Tuesday, Mali’s military announced an inquiry into the discovery of a mass grave at the Gossi base.

The army said it found the grave the day after the images were published, and claimed the bodies’ advanced stage of putrefaction ruled out Malian soldiers’ responsibility.

It subsequently accused France of spying and attempting to sully the reputation of Malian forces with the drone-filmed video.

“The said drone was present... to spy on our brave FAMa (Malian armed forces),” government spokesman Abdoulaye Maiga said.

“In addition to the spying, French forces were guilty of subversion by publishing false images worked up to accuse the FAMa of responsibility for killing civilians, with the aim of tarnishing their image.”

Bamako said “foreign aircraft, notably operated by French forces” had deliberately violated Malian airspace more than 50 times since the start of the year.

France, Mali’s former colonial power, is winding down its almost decade-long, anti-jihadist military operation in the West African state.

But in February, it decided to pull out its troops after falling out with the military junta, especially over its rapprochement with the Kremlin.

France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.

Vast swathes of Mali lie beyond government control due to the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger.

The impoverished and landlocked Sahel state has been ruled by a military junta since an August 2020 coup, which was propelled by protests against the government’s handling of the war against the jihadists.

The conflict was said to have led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.

(AFP)

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Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter

Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Opex 360

Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

France24 - World

Malaysian authorities start 'witch hunt' for Rohingyas fleeing migrant detention centre

Issued on: 26/04/2022 - 17:51Modified: 27/04/2022 - 11:37

Thaïs Chaigne

Nearly 500 Rohingya refugees fled a detention centre where they were being held in Malaysia on April 20. Dozens of videos show them running along the highways, panicked. Most were later arrested by police. However, on April 26, Malaysian authorities called on the local population to find the 61 Rohingya still on the run, raising cries of alarm from human rights activists like our Observer. She says it is awful to see migrants fleeing persecution in Myanmar being “treated like criminals” again. 

Nearly 500 Rohingya refugees escaped from an immigration detention centre in Sungai Bakap, a town on Malaysia’s Penang Island on April 20. Six people – including two children – were hit by cars and killed as they fled along a highway about a dozen kilometres from the centre. 

A number of videos showing this dangerous exodus along the highway circulated on Facebook and TikTok. Some of them even showed bodies next to the road. 

Videos filmed by drivers on the highway show dozens of people running along the highway being pursued by police cars. The fleeing group included men, women and children, some of whom were barefoot. 

@kosmoonline#beritatiktok♬ original sound - Kosmo!

On April 25, authorities called on the local population for help finding 61 of the refugees who were still on the run. 

'The public was urged to go to a witch hunt for them'

Heidy Quah works for “Refuge for the Refugees” (RFTF), a Malaysian association fighting for migrant rights.

 

The public was urged to go to a witch hunt for them. Locals were told to be careful of them, [the authorities] said they are dangerous because the only fled their country because they were in danger. The population was instructed not to offer assistance to the refugees and to alert the authorities. But these detainees aren’t criminals. They aren’t murderers or rapists. They are people who fled their country because of war. 

Since 2017, Rohingyas have been landing on the shores of Malaysia by boat. Most are initially detained in a centre in Langkawi, then transferred to the temporary centre in Sungai Bakap, located in the northwest of the Malaysian peninsula.  

Long persecuted in their home country of Myanmar, more than a million Rohingya have fled to neighbouring countries. The overwhelming majority went to Bangladesh. There are an estimated 150,000 Rohingya refugees in Malaysia. 

>> Read more on The Observers: ‘In every camp there’s a disaster’: Monsoon rains in Bangladesh worsen conditions for the Rohingya

However, Malaysia, which is not a signatory of the 1951 Refugee Convention, does not give these refugees any kind of protected status and, instead, considers them illegal migrants. Only those who manage to obtain refugee status from the United Nations High Commission for Refugees are allowed to remain in the country.

 

@dik_jat#fyp♬ Selamat Malam Rohingya - Syed Amran Al-Yahya

 

Most of the Rohingya refugees in Malaysia are kept in migrant detention centres, sometimes for several years. Both local and international human rights organisations are extremely worried about the conditions in these centres. 

'They are hotspots for disease and infection'

Quah explained that the Malaysian government prevents migrant rights organisations from visiting detention centres. But the descriptions given by refugees who spent time in these centres are worrying:

Some of these camps are so cramped that people don't have enough space to sleep correctly.

When migrants arrive in these centres, they have to hand over all of their belongings. In exchange, they are only given half a piece of soap, maybe a toothbrush, two t-shirts and two pairs of pants. The women aren’t given enough sanitary products to manage when they have their periods. And these centres don’t provide diapers for babies. One mother told me that she used a t-shirt as a diaper. 

Sanitary conditions and health conditions are a concern. They are hotspots for disease and infection. Sometimes they don't receive enough medical attention as well. That is what caused a riot in the centre on April 20. 

There is a lot of mistreatment, a lot of abuse. Some of the people are even beaten up for no good reason. 

Malaysia hasn’t been sending Rohingya back to Myanmar, which is what they would likely do to illegal migrants not protected by international refugee status, like the many Indonesian workers who cross over.  

Quah denounced the conditions in these detention centres on Facebook in 2020 and was later charged with posting “offensive content” in regard to the government.  But on Monday, April 25 she learned the charges had been dropped during a hearing in Kuala Lumpur.

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France24 - World

Elon Musk sets sights on Twitter: Decrypting the billionnaire's eccentric ambitions

Issued on: 28/04/2022 - 15:19

Delano D'SOUZA Follow

After buying Twitter for $44 billion, Elon Musk is promising to protect free speech and bring about much-needed changes, including taking on bots and introducing an edit button to the platform. We take a closer look at the billionaire Tesla founder. For more analysis on what changes the latter might bring to Twitter, we speak to Chris Bail, Director of the Polarization Lab at Duke University.

Also in the US, a lawmaker from Michigan is making waves for an impassioned speech she made on the floor of the State Capitol. Senator Mallory McMorrow is defending herself against false GOP claims that Democrats want to groom schoolchildren.

Finally, after being delayed twice due to Covid-19, Rio's Carnival took place last weekend. We take a look at the colourful floats and costumes on display during Brazil's most famous spectacle.

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Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash

Business Daily

Elon Musk's Twitter takeover deal comes with many question marks

Twitter confirms sale of company to Elon Musk for $44 billion

Opex 360

Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par un cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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Le Figaro

Ligue Europa Conférence : l'OM attaque le dernier virage de sa saison à Rotterdam

Sébastien Ferreira

Avec sa demi-finale de Ligue Europa Conférence contre Feyenoord et la réception de Lyon au milieu, Marseille nourrit l'espoir d'une fin de saison en apothéose.

Encore 180 minutes, et vous verrez peut-être l'Olympique de Marseille, aussi les médias français, inonder les suiveurs de cette phrase : «À jamais les premiers.» Un slogan qui fait écho à la victoire marseillaise en Ligue des champions 1992-93, la première (et seule jusqu'à aujourd'hui) d'un club français. En 2022, l'OM pourrait devenir le premier lauréat de l'inédite Ligue Europa Conférence.

Une coupe d'Europe au rabais ? Un peu, même si Leicester et l'AS Rome, demi-finalistes, ont pointé le bout de leur nez en C1 ces derniers printemps. Peu importe : l'OM n'a pas boudé sa Coupe de la Ligue 2012, son dernier trophée en date. La C4 «n'a pas le prestige de la C1 ou de la C3 mais ça reste une coupe d'Europe et un trophée à gagner», soutient le gardien marseillais Steve Mandanda.

Une forme olympique

À l'aube d'un déplacement chez le Feyenoord Rotterdam ce jeudi (21h), l'OM a pour lui une dynamique idéale, sa meilleure de toute la saison. Les Phocéens ont gagné 9 de leurs 10 derniers matches, leur seul faux pas étant au Parc des Princes, où ils n'ont pas démérité face au PSG (2-1). Pour nuancer, certains de ces adversaires (Reims, Montpellier, Saint-Etienne…) semblaient abordables. Feyenoord, 3e du championnat néerlandais et réputé pour sa chaude, voire hostile ambiance à domicile, sera d'un autre calibre. Pareil pour l'Olympique Lyonnais, une bête blessée, dont la réception est intercalée entre les manches aller et retour contre Feyenoord.

À VOIR AUSSI – But de Neymar, penalty litigieux, égalisation refusée : le résumé de PSG-OM le 17 avril dernier (2-1)

À lire aussiChaude ambiance, van Persie ou «baignoire» : 5 choses à savoir sur le Feyenoord Rotterdam

Derrière, il y aura un déplacement abordable à Lorient, puis un beaucoup plus périlleux à Rennes, 3e à six points de l'OM. Ce dernier virage peut déboucher non seulement sur un titre, mais aussi, sauf accident, sur un retour en Ligue des champions. «Les derniers matches seront difficiles mais aussi excitants. Il faudra que nous restions tous mobilisés», a encouragé l'entraîneur olympien, Jorge Sampaoli.

Cet OM a traversé des épreuves

L'Argentin peut s'appuyer sur un groupe qui a traversé des tempêtes, entre des revers qui font tache au Vélodrome (Lens, Brest, Clermont…), une phase de poules indigeste en Ligue Europa et des violences venues des tribunes à Nice ou à Lyon. Steve Mandanda, 37 ans et héros chez le PAOK Salonique en quart de finale retour le 14 avril (0-1), gardera les cages marseillaises. Dimitri Payet, s'il tire la langue, devra puiser au fond de lui-même pour animer le jeu. Deux leaders d'expérience en plus de William Saliba (21 ans) en défense et de l'inépuisable Mattéo Guendouzi (23 ans) au milieu. Autour, la rotation orchestrée par Sampaoli a payé. Ses options sont multiples. À l'OM, aucun doute, il y a les clés pour un feu d'artifice en clou du spectacle.

Feyenoord-OM : en 1997, le PSG s'inclinait en finale de Coupe des coupes face au Barça de Ronaldo… sur la même pelouse de Rotterdam

Il y a 25 ans, le stade De Kuip de Rotterdam n'avait pas porté chance au grand rival parisien.

Ligue Europa Conférence : «On joue pour aller au bout», prévient Mandanda

L'Olympique de Marseille, qui vise le titre en Ligue Europa Conférence, se déplace dans le bouillant…

Ligue Europa Conférence : le virage nord sera finalement fermé face au Feyenoord

L'OM ne pourra pas mené à terme son projet d'inviter des enfants pour assister à la rencontre face au Feyenoord

New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. President Biden, who has become increasingly bold in his support for Ukraine, will address the state of the war amid fears that the conflict could widen. His remarks come as leaders in Russia and the West appear to be preparing for a protracted struggle.

Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.

Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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New York Times - World

La pandemia de coronavirus

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El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza

Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.

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Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen

A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.

Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.

“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.

Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.

En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).

Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.

“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.

En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.

Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.

Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.

“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.

El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.

En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.

Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.

También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.

Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.

En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.

Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.

En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.

A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.

La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.

La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.

El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.

Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.

En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.

Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.

Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.

Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.

Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.

O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.

Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.

“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.

Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.

La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.

Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins

Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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L'Humanité

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Actu

Les négociations entre formations pour s’allier aux législatives et bâtir une majorité sont toujours en cours. Les conditions d’un accord ne sont pas encore réunies, mais les partis disent leur volonté d’y parvenir.

Aurélien SoucheyreEmilio Meslet

La présidentielle est souvent qualifiée d’« élection reine » dans notre pays. Ce n’est pourtant pas elle qui décide de la politique à mener. Pour exercer le pouvoir, former un gouvernement et conduire des réformes, ce sont les législatives qu’il faut gagner. Une victoire pas impossible, puisque la gauche a engrangé au premier tour de la présidentielle plus d’un million de voix supplémentaires entre 2017 et 2022 et est arrivée en tête dans 131 circonscriptions. Avec la tripolarisation de l’espace politique, elle peut donc espérer jouer sa chance en juin.

Si le bloc de la droite libérale part divisé entre LaREM et LR, si le bloc d’extrême droite reste morcelé entre Le Pen et Zemmour, et si la gauche parvient à se rassembler dans toutes ses composantes, qui sait ce qui pourrait se passer ? Contrairement à 2017, Jean-Luc Mélenchon a ouvert les bras. Arrivé largement en tête à gauche à la présidentielle, il a appelé les Français à l’ « élire premier ministre », soulignant que le rendez-vous électoral de 2022 n’est pas encore terminé. Des discussions bilatérales ont démarré dans la foulée entre la FI, le PCF, EELV et le PS, sur la stratégie à appliquer pour l’emporter, sur la question d’un socle programmatique commun et sur le partage des circonscriptions.

Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

« Il est absolument décisif de partir unis pour obtenir une majorité de gauche. D’abord, parce qu’il y a urgence à mettre en échec Macron et sa politique antisociale. Ensuite, parce qu’il y a un fort danger de conquête du RN, qui est bien placé dans plus de 159 circonscriptions où il faudra le battre. Enfin, parce que nos concitoyens attendent des changements concrets pour améliorer leur vie au quotidien », mesure Igor Zamichiei, le coordinateur de l’exécutif national du PCF. En ce sens, les communistes ont proposé un « contrat de législature avec des propositions communes très concrètes, comme l’augmentation des salaires, la retraite à 60 ans, le revenu d’autonomie étudiant, le milliard d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes ».

Ce qu'il faut viser c'est la victoire dans 289 circonscriptions.  Igor Zamichiei, le coordinateur de l’exécutif national du PCF

Les communistes plaident également pour que les forces de gauche se rassemblent « autour des candidats les mieux placés aux législatives ». « Nous nous sommes entendus pour soutenir les députés PCF et FI sortants, mais c’est insuffisant. Ce qu’il faut viser, c’est la victoire dans 289 circonscriptions (la majorité sur 577-NDLR). Pour y arriver, il faut prendre en compte les résultats de chacun, mais aussi l’ancrage local et les personnalités installées. Dans la troisième circonscription du Pas-de-Calais par exemple, la meilleure personne pour l’emporter face au RN, c’est évidemment le maire d’Avion », indique Igor Zamichiei, qui dit attendre « des réponses concrètes de la FI » et espère obtenir un accord « d’ici à la fin de la semaine, afin de déployer le plus vite possible les forces communes dans la bataille politique ».

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Du côté des écologistes, les négociations avec les insoumis sont, en partie, jugées « inquiétantes » par la direction d’EELV. « Il est compliqué de faire en quinze jours ce qui n’a pas été fait en cinq ans. Nous essayons de faire en sorte que nos différences n’empêchent pas une coalition possible et souhaitable », explique Sandra Regol. La secrétaire nationale adjointe assure qu’ « il  faut cette coalition, mais pas à n’importe quel prix : elle peut gagner en juin si l’on sort des logiques hégémoniques ». Pour « débloquer la situation », EELV a convoqué, mercredi, une conférence de presse afin de faire « la transparence totale » sur les négociations, juste après la publication d’un communiqué de la FI qui pointe des désaccords programmatiques et estime que « certains dirigeants d’EELV semblent utiliser nos discussions pour régler des désaccords internes ».

Le problème du partage des circonscriptions

Point par point, les Verts ont ainsi répondu, prenant à témoin l’opinion. « Nous avons acté notre accord sur la retraite à 60 ans et le blocage des prix de l’essence à condition qu’il soit temporaire. Sur la désobéissance aux traités européens, nous avons proposé que ce soit hors de l’accord. Si c’est dedans, il y a une vigilance à avoir car nous ne voulons pas sortir de l’Union européenne », liste Éva Sas. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, a aussi proposé de changer le nom de la coalition : « Union populaire écologiste » ou « Front populaire écologiste et social ». Reste un problème, celui du partage des circonscriptions. EELV en demandait une trentaine parmi les cent les plus gagnables, les insoumis en proposaient seize. « Aujourd’hui, on en demande 20, et eux en proposent 14. On recule », regrette Julien Bayou. « On ne parle pas le même langage : leurs critères de gagnabilité ne sont pas les nôtres », ajoute Sandra Regol. Mais les bisbilles internes, à quelques mois du congrès des Verts, viennent perturber le jeu. Sur France Inter, Yannick Jadot a d’ailleurs accusé Jean-Luc Mélenchon d’opérer un « détournement des institutions » en présidentialisant les législatives…

Du côté des discussions entre la FI et les socialistes, la situation s’est améliorée. Le 17 avril, la présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, déclarait qu’il n’y aurait « pas de discussion avec le PS ». Mais les deux formations ont fini par se parler mercredi. « La rencontre a été positive et constructive. Il n’y a pas entre nous de point de blocage insurmontable », a déclaré Pierre Jouvet, chargé des élections au PS. « Ces discussions ont été sérieuses. Il y a une volonté d’afficher une rupture avec le bilan d’Hollande. On n’a pas l’impression de discuter avec le même PS qu’il y a deux ou trois ans », a apprécié Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Plusieurs voix critiques se sont cependant fait entendre au PS. « On ne nous propose pas une coalition, on nous propose une reddition », a dénoncé l’ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qui propose une « autodissolution du PS ». Ce à quoi Olivier Faure, l’actuel dirigeant du PS, a ainsi répondu : « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez LaREM. Sinon, restez et battez-vous. » Reste à savoir si, in fine, la gauche parviendra à se rassembler dans toutes ses composantes pour emporter le maximum de députés possibles, voire la majorité à l’Assemblée, ou si elle se fracassera de nouveau en se divisant.

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New York Times - World

Turkey’s Leader Heads to Saudi Arabia, Seeking to Ease Tensions

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President Recep Tayyip Erdogan is visiting the kingdom for the first time in nearly five years, signaling a mending of relations over the killing of the journalist Jamal Khashoggi.

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By Ben Hubbard

BEIRUT, Lebanon — President Recep Tayyip Erdogan of Turkey will visit Saudi Arabia for the first time in nearly five years on Thursday, capping his recent efforts to improve ties with the oil-rich kingdom at a time of deep economic distress at home and to ease years of tensions over the killing of the dissident Saudi journalist Jamal Khashoggi in Istanbul.

Mr. Erdogan is set to arrive on Thursday night and meet Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto Saudi ruler, after the breaking of the daily Ramadan fast.

Speaking to reporters at the airport before departing for Saudi Arabia, Mr. Erdogan said the trip was part of Turkey’s efforts to promote peace, dialogue and diplomacy in the region.

“My visit is the manifestation of our joint will to start a new period of cooperation as two brotherly countries with historic, cultural and humane ties,” he said.

Turkey this month granted a Saudi request to transfer the trial in the murder of Mr. Khashoggi to Saudi Arabia, a move that shut down the last case that rights activists hoped would further clarify how the murder took place. He was killed in 2018 by Saudi agents inside the Saudi Consulate in Istanbul, and the transfer of the trial was most likely a prerequisite for Mr. Erdogan’s visit.

Sinan Ulgen, a visiting scholar at Carnegie Europe who studies Turkish foreign policy, said the visit came after others aimed at improving Turkey’s ties with regional countries. Mr. Erdogan visited the United Arab Emirates, a close Saudi ally, in February, and received President Isaac Herzog of Israel in Turkey in March.

The visit to Saudi Arabia most likely came later because the issue of the Turkish trial of the suspects in the Khashoggi murder case had to be resolved first, Mr. Ulgen said.

“It is Erdogan bowing to pressure by the Saudis for the sake of normalization of the relationship,” he said.

According to a tentative schedule, Mr. Erdogan is expected to dine Thursday with King Salman, the Saudi monarch, and meet with Prince Mohammed, the king’s son and designated successor. In his comments before leaving Turkey, Mr. Erdogan said he aimed to increase cooperation with Saudi Arabia on issues including energy, food security, defense and finance.

“We will discuss all those issues,” he said.

The visit also comes at a turbulent time for energy markets because of the war in Ukraine. Turkey gets much of its gas from Russia, and Mr. Erdogan has said that cutting Moscow off would damage Turkey’s economy.

Rampant inflation is among the Turkish government’s greatest domestic challenges, so Mr. Erdogan may be interested in the role of Saudi Arabia, as one of the world’s largest oil exporters, in keeping global prices in check.

Turkey and Saudi Arabia have long stood on opposite sides of major splits in the Middle East, especially after the Arab Spring uprisings that spread across the region in the early 2010s. Turkey largely threw its weight behind the protest movements and Islamist groups, while Saudi Arabia sought to subvert them and actively supported some of the region’s strongmen.

Relations further deteriorated after 2018, when Saudi agents killed and dismembered Mr. Khashoggi, a prominent Saudi news media figure who had moved to the United States and become an outspoken critic of the Saudi crown prince, including in columns for The Washington Post.

Understanding the Khashoggi Murder Case

Who was Jamal Khashoggi? Mr. Khashoggi was a Saudi journalist and former adviser to the Saudi royal family who fled the kingdom in 2017, as the rule of Crown Prince Mohammed bin Salman turned increasingly authoritarian. He later wrote columns for The Washington Post that were critical of the prince.

What happened to him? Mr. Khashoggi vanished on Oct. 2, 2018, after entering the Saudi Consulate in Istanbul to pick up paperwork he needed to marry his Turkish fiancée. Eighteen days later, the royal court admitted that he had been killed inside the consulate, after having insisted for weeks that he had left the consulate safely.

What else do we know about his death? Turkish authorities said that Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad; his body was never found. American intelligence officers believe that Prince Mohammed greenlighted the operation, but the Saudi leader has rejected the accusation.

What is the Saudi stance on the murder? The kingdom has suggested that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation. In 2019, five men were sentenced to death and three to prison terms over the killing; the death sentences were later changed to prison terms.

How has the case affected the relations between Turkey and Saudi Arabia? The murder aggravated longstanding tensions between the two countries over Turkey’s relationship with political Islamists in the Arab world and its support for Arab Spring uprisings, which Saudi Arabia opposed.

Where do things stand now? A largely symbolic Turkish trial of the 26 suspects in the murder had opened in 2020. But a court’s decision to order the transfer of the trial to Saudi Arabia seemed to mark the end of the case. The decision coincided with efforts by Turkey to improve its relationship with Saudi Arabia.

The crime, whose sounds Turkish intelligence captured with bugs planted inside the consulate, shocked the world, and Mr. Erdogan’s government trickled out gory details to keep the story in the headlines and embarrass Prince Mohammed.

While never accusing Prince Mohammed by name of orchestrating the murder, Mr. Erdogan said the decision to kill Mr. Khashoggi had come from the “highest levels” of the Saudi government, leaving little doubt as to whom he was talking about.

Prince Mohammed has denied that he had any foreknowledge of the plot against Mr. Khashoggi, but an assessment by the Central Intelligence Agency concluded that he had approved the plan to kill or capture Mr. Khashoggi.

More recently, Mr. Erdogan has sought to improve ties with Middle Eastern countries that his government had differed with on the Arab Spring and other issues, including Egypt, the United Arab Emirates and Saudi Arabia.

At least some of the motivation is economic. Turkey’s economy has been battered by inflation of more than 60 percent, and the value of the local currency has dropped, leaving many Turks feeling much poorer than they were not long ago. Turkey’s recent diplomatic initiatives have led to investment agreements and currency swaps aimed at bolstering its economy, and Saudi Arabia lifted an unofficial boycott of Turkish imports, allowing trade between the two countries to inch back up.

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L'Humanité

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Actu

Depuis que les législatives suivent la présidentielle, la participation se réduit en moyenne de 25 points entre les deux scrutins. Lutter contre cette démobilisation est particulièrement important pour la gauche.

Florent LE DU

Une démobilisation à contenir et 12,8 millions d’abstentionnistes à convaincre. L’enjeu de la participation aux prochaines élections législatives est de taille, car l’abstention pourrait fortement augmenter les 12 et 19 juin, si on en croit les précédents scrutins. En 2017, après 77,7 % de participation au premier tour de la présidentielle (73,7 % en 2022), seuls 48,7 % des inscrits s’étaient rendus aux urnes pour élire les députés. Avec des écarts encore plus grands pour les jeunes et les catégories populaires, lesquels ont majoritairement voté à gauche le 10 avril. Une participation en baisse constante depuis 1993, et encore plus depuis l’adoption du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral à partir de 2002. Depuis, présidentielle et législatives se suivent et se ressemblent, donnant parfois le sentiment que les dés sont jetés dès l’élection du chef de l’État.

Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

En nationalisant sa campagne des législatives avec le slogan « Mélenchon à Matignon », l’Union populaire cherche ainsi à réduire ce phénomène d’élection jouée à l’avance : « C’est montrer qu’il y a une utilité derrière ce troisième tour, d’essayer d’être majoritaire, que c’est possible d’appliquer un programme, un changement, indique le député FI Éric Coquerel. Les retours sur le terrain sont très bons, il y a une attente que je n’avais absolument pas vue en 2017. » «Un espoir s’est levé à l’issue de la séquence présidentielle, estime de son côté la sénatrice communiste Éliane Assassi. Mais l’enjeu de la participation est primordial. La première chose à faire, c’est de se rassembler à gauche pour envoyer un message positif. »

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Selon le constitutionnaliste Julien Navarro, l’abstention aux législatives est aussi due «au fait que les électeurs perçoivent que l’Assemblée nationale n’est pas le lieu de pouvoir le plus décisif dans la vie politique française ». Là encore, la perspective – même très étroite – d’une majorité de gauche, donc d’une Assemblée nationale plus puissante, peut aider à mobiliser. «  Mais, pour que ça marche, il faut donner du contenu, dire comment ces candidats peuvent contrer le projet de Macron, ce qu’ils proposent précisément pour répondre aux attentes, aux colères, aux espoirs », insiste Éliane Assassi. Ce qui passe par un important travail de terrain, aller vers les citoyens là où ils vivent et travaillent, par des porte-à-porte, des rencontres. À peine l’éprouvante campagne présidentielle achevée, les forces militantes sont donc appelées à ne pas relâcher leurs efforts.

La première chose à faire c'est de rassembler à gauche pour envoyer un message possitif.  Éliane Assassi, sénarice PCF

Saluant ce travail de terrain, les insoumis se félicitent d’une participation « satisfaisante » dans les quartiers et banlieues populaires des grandes villes : « On s’est appuyés sur notre présence au long cours dans les quartiers et notre défense des habitants sur des thématiques qui concernent leur quotidien », explique Éric Coquerel. Un ancrage qui reste, semble-t-il, insuffisant, en particulier dans les zones rurales, périurbaines et postindustrielles. Des territoires où les classes populaires «  ont le sentiment d’être délaissées, ajoute Éliane Assassi. Il y a donc des attentes auxquelles il faut répondre, avec des candidats qui connaissent la vie des habitants de leur circonscription ». Pour aller chercher ces électeurs, l’alliance de tous les partis de gauche et de leurs militants de terrain ne serait pas un luxe.

abstentionLégislatives 2022
New York Times - World

Russia-Ukraine War

They Flooded Their Own Village, and Kept the Russians at Bay

Ukraine released water from a hydroelectric dam to block the Russian military advance, flooding the village of Demydiv.Credit...

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The waters that poured into Demydiv were one of many instances of Ukraine wreaking havoc on its own territory to slow Russia’s advance. Residents couldn’t be happier. “We saved Kyiv,” one said.

By Andrew E. Kramer

Photographs and Video by David Guttenfelder

DEMYDIV, Ukraine — They pull up soggy linoleum from their floors, and fish potatoes and jars of pickles from submerged cellars. They hang out waterlogged rugs to dry in the pale spring sunshine.

All around Demydiv, a village north of Kyiv, residents have been grappling with the aftermath of a severe flood, which under ordinary circumstances would have been yet another misfortune for a people under attack by Russia.

This time, though, it was a tactical victory. The Ukrainians flooded the village intentionally, along with a vast expanse of fields and bogs around it, creating a quagmire that thwarted a Russian tank assault on Kyiv and bought the army precious time to prepare defenses.

The residents of Demydiv paid the price in the rivers of dank green floodwater that engulfed many of their homes. And they couldn’t be more pleased.

“Everybody understands and nobody regrets it for a moment,” said Antonina Kostuchenko, a retiree, whose living room is now a musty space with waterlines a foot or so up the walls.

“We saved Kyiv!” she said with pride.

What happened in Demydiv was not an outlier. Since the war’s early days, Ukraine has been swift and effective in wreaking havoc on its own territory, often by destroying infrastructure, as a way to foil a Russian army with superior numbers and weaponry.

Demydiv was flooded when troops opened a nearby dam and sent water surging into the countryside. Elsewhere in Ukraine, the military has, without hesitation, blown up bridges, bombed roads and disabled rail lines and airports. The goal has been to slow Russian advances, channel enemy troops into traps and force tank columns onto less favorable terrain.

So far, more than 300 bridges have been destroyed across Ukraine, the country’s minister of infrastructure, Oleksandr Kubrakov, said. When the Russians tried to take a key airport outside Kyiv on the first day of the invasion, Ukrainian forces shelled the runway, leaving them pockmarked with craters and unable to receive planeloads of Russian special forces.

The scorched-earth policy played an important role in Ukraine’s success in holding off Russian forces in the north and preventing them from capturing Kyiv, the capital, military experts said.

“The Ukrainians are clearly being very creative in trying to make life very difficult for the Russians,” said Rob Lee, a senior fellow at the Foreign Policy Research Institute. “It makes sense to slow down any rapid offensive.”

One approach, used often around Kyiv last month and in recent days in the pitched combat in eastern Ukraine, is to force the Russians to attempt pontoon river crossings around destroyed bridges. Those sites are carefully plotted in advance by Ukrainian artillery teams, turning the pontoon bridgework into bloody, costly affairs for the Russians.

But variations abound. The Ukrainian military has released a video of a bridge blowing up as an armored vehicle lumbers across, sending the vehicle plummeting into the river.

To the east of Kyiv, bridges were blown up in a manner that forced a squad of Russian tanks into a peat bog; four tanks sank nearly up to their turrets.

“It has been one of the strong sides, everybody has taken note of this,” Mr. Kubrakov said.

“Our army, our military has very properly used engineering items, whether dams or bridges they blew up, and stopped the advance of forces,” he said. “It was done everywhere in the first days, and it is happening now in the Donbas” in eastern Ukraine.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The strategy comes at an enormous cost to the country’s civilian infrastructure. The Russian army, too, has been blowing up bridges and targeting railroad stations, airports, fuel depots and other facilities, adding to Ukraine’s self-inflicted damage and ballooning the price tag for rebuilding the country after the war.

The estimated total damage to transportation infrastructure after two months of war is about $85 billion, the Ukrainian government has said. Regardless of which side actually destroyed any particular site, Mr. Kubrakov blamed Russia.

“We wouldn’t have blown up our own bridges if the war hadn’t started,” Mr. Kubrakov said. “The cause is one and the same: aggression of the Russian Federation.”

The experience in Demydiv is a case in point. Ukrainian forces flooded the area on Feb. 25, the second day of the war.

The move was particularly effective, Ukrainian officials and soldiers say, creating a sprawling, shallow lake in front of the Russian armored columns. Later, Russian shelling damaged the dam, complicating efforts now to drain the area.

Even two months later, residents of Demydiv paddled about in a rubber boat. Forlorn corn stalks emerged from flooded gardens. One family walked on a rickety pathway of boards over a sprawl of sticky black mud in their yard.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a protracted struggle.

Concerns of a wider war. Mr. Biden’s remarks come as fear grows in Washington and European capitals that the war could spill beyond Ukraine’s borders. Explosions have rocked a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, while blasts were reported in three Russian districts.

Gas supplies. After Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, other European Union countries are scrambling to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and still meet the Kremlin’s demand for payment in rubles.

And yet a dozen or so residents said in interviews that the strategic benefit outweighed their hardships.

“Fifty flooded houses isn’t a big loss,” said Volodymyr Artemchuk, a volunteer who was helping fuel the pumps now draining the village.

The flooding that blocked the northern rim of Kyiv on the west bank of the Dnipro River played a pivotal role in the fighting in March, as Ukrainian forces repelled Russian attempts to surround Kyiv and eventually drove the Russians into retreat. The waters created an effective barrier to tanks and funneled the assault force into ambushes and cramped, urban settings in a string of outlying towns — Hostomel, Bucha and Irpin.

The flood also limited potential crossing points over a tributary of the Dnipro, the Irpin River. In the end, Russian forces tried unsuccessfully a half-dozen times to cross that river, using a pontoon bridge and driving across a marshy area, all in unfavorable locations and under Ukrainian artillery fire.

They were repeatedly struck by shelling, according to a Ukrainian soldier named Denys who witnessed one failed crossing that left burned Russian tanks scattered on the riverbank. The soldier offered only his first name for security reasons.

The flood protected Kyiv but also helped protect Demydiv, which was on the Russian-occupied side of the flooded fields. Though Russian soldiers patrolled the village, it never became a front line in the battle, and was spared the grim fate of towns to the south.

Six people were shot during about a month of occupation, said Oleksandr Melnichenko, who holds a position akin to mayor, and houses and shops were destroyed by shelling. But the village escaped nightmarish scenes of dozens of bodies left on the streets by retreating Russian soldiers, as occurred in the frontline town of Bucha.

“Some people are trying to get back to normal life and some people are still traumatized,” Mr. Melnichenko said. “People are afraid it will happen again.”

Though some people complained about the sluggish cleanup, which is expected to take weeks or months, much of the village has banded together in almost joyous communal effort to dry out their homes.

Even as the floodwater swamped backyards and soda bottles floated past houses, women were stewing borscht and inviting people in to eat, and neighbors ferried diesel fuel for pumps in a rubber boat.

Roman Bykhovchenko, 60, a security guard, was drying soggy shoes on a table in his yard. When he walked in his kitchen, water bubbled up through cracks in the floorboards. Still, he said of the damage, “It was worth it.”

Ms. Kostuchenko, the retiree, apologized for the heaps of towels strewn on the floor as she displayed the damage to her house. “I’m sorry it’s so messy,” she said.

She sighed, lamenting that her garden, now a shallow pond, was unlikely to be planted this year. But then she joked that perhaps she would try growing rice.

Nikita Simonchuk and Maria Varenikova contributed reporting from Demydiv.

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New York Times - World

Live Updates: Biden Asks Congress for $33 Billion to Help Ukraine War Effort

Kyiv April 28, 8:11 p.m.

Moscow April 28, 8:11 p.m.

Washington April 28, 1:11 p.m.

Speaking to the nation from the White House, President Biden said, “The cost of this fight is not cheap, but caving to aggression is going to be more costly if we allow it to happen.”

Matthew Rosenberg and Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

President Biden on Thursday asked Congress for an additional $33 billion to provide Ukraine with more ammunition, artillery and other supplies, as Western nations continued to funnel heavy weapons to Kyiv and fears grew that the conflict might widen in unpredictable ways.

Speaking at the White House, Mr. Biden said his administration was also seeking new ways to punish the wealthy tycoons who surround President Vladimir V. Putin of Russia. The president said he was sending Congress legislation that would make it easier to seize their yachts, airplanes and other assets. The proceeds would be used to help Ukraine fight off Russia.

“The cost of this fight is not cheap, but caving to aggression is going to be more costly if we allow it to happen,” Mr. Biden said. “Every day, the Ukrainians pay a price and the price they pay is with their lives.”

The fresh aid and new punitive measure were unlikely to quell the increasingly bellicose talk from Moscow and Western capitals. Mr. Putin had warned on Wednesday that Russia had all the tools needed to respond if threatened.

On Thursday, Britain’s defense secretary said that Ukraine would be justified in using Western arms to attack military targets inside Russia. The Russian Foreign Ministry spokeswoman shot back “that further calls on Ukraine to strike Russian facilities would definitely lead to a tough response from Russia.”

At the same time, the Ukrainian military said it was taking steps to shore up its defenses in the west, as fears grew that Moscow might send Russian troops based in eastern Moldova into Ukraine. Those concerns arose after explosions this week in Transnistria, a pro-Russia breakaway region where the troops are based. Western analysts said it was likely Russia was behind the attacks, which could be used as a pretext for taking actions against Ukraine.

Here are other major developments:

The U.N. secretary general, António Guterres, declared the war “an absurdity” as he toured locations where Russian forces killed scores of civilians in their failed march on Kyiv.

After Russia cut off gas supplies to Poland and Bulgaria, European Union countries were scrambling to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and still meet the Kremlin’s demand for payment in rubles.

The German Parliament voted overwhelmingly to deliver heavy weapons to Ukraine, a largely symbolic move to show unity after the government announced the plan earlier this week.

Mark Landler

Reporting from London

Prince Charles lauds the BBC’s war coverage and meets refugees, highlighting political disputes in Britain.

Stepping into two politically charged issues on Thursday, Prince Charles visited the BBC’s headquarters and heaped praise on the embattled broadcaster, and later heard complaints from aid workers about Prime Minister Boris Johnson’s stricter policies toward people seeking asylum.

Charles, the 73-year-old heir to the British throne, told BBC journalists he had watched them “shivering on the roofs” in Ukraine as they covered the war there. “It takes a lot of courage, particularly with these bombs going off,” he said to Lyse Doucet and Clive Myrie, two senior correspondents who have recently broadcast from Ukraine’s capital, Kyiv.

The BBC has been in the government’s cross hairs in recent days for what Mr. Johnson said was “misconstruing” its plans to relocate some asylum seekers to Rwanda. The dispute has revived long-simmering tensions between the government and the public broadcaster.

But Charles, who was marking the 90th anniversary of the BBC’s World Service, delivered a rousing endorsement. The BBC’s newscasts, he said, had been a lifeline to people held captive, whether by repressive governments, as in the case of Aung San Suu Kyi in Myanmar, or by militants, as in the case of Terry Waite, a Church of England envoy who was held in Lebanon. The prince said the broadcaster was vital “to make sure people have access to the impartial truth.”

Charles later visited World Jewish Relief, a British aid organization that is sending food and medicine to Ukraine and helping people escape the war. Katya Newman described how the group, of which Charles is a patron, had helped her mother, Larysa Roshchyna, and her 90-year-old grandmother, Kateryna Razumenko, get out of Kharkiv, the eastern Ukrainian city that has come under relentless Russian bombardment.

“So, what do you think the aim of the Russians is?” Charles asked the three women. “Is it to remove people?”

“It is beyond logical explanation,” Ms. Roshchyna replied. “Clever people try to explain it, but there are no good reasons for what they are doing.”

Ms. Newman’s mother and grandmother have found refuge in Britain, but the chief executive of the British Red Cross, Mike Adamson, warned Charles that new legislation from the Johnson government would make it harder for Ukrainians who come to Britain across the English Channel to claim asylum when they arrive in the country.

The prince, who, like other members of the royal family, avoids overtly political statements, listened but did not comment.

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Cora Engelbrecht

Russia introduced the ruble in a Ukrainian city it is struggling to subdue.

Russian efforts to subdue the southern Ukraine city of Kherson continued Thursday, as officials introduced the ruble amid renewed resistance from residents.

Russian officials told RIA Novosti, a state news agency, that the city would use the ruble as of May 1. That came a day after hundreds of Ukrainians protested following a declaration by Moscow that soldiers had “liberated” the entire region.

People gathered in the city’s central square on Wednesday morning, according to footage from the scene verified by Storyful, a company that monitors social media for newsworthy video. The videos show some protesters wearing Ukrainian flags. One group, carrying a banner, can be heard chanting “Kherson is Ukraine.”

In one video, the crowd in the square disperses after a puff of smoke and a brief flash of light. People can be seen running and coughing. Another video appears to show an injured protester lying on a bench as someone stands above them, pouring water over a wound on their torso.

Russian troops seized Kherson, a strategically important Black Sea port just north of Crimea, early in March after a battle with Ukrainian forces that left more than 300 people dead, including dozens of civilians.

For weeks, some residents have returned to the streets in defiance of the Russian forces. The gatherings have been some of the most visible scenes of resistance to the Russian occupation, underscoring the challenge Moscow faces as its soldiers try to hold areas against the will of the local populace.

The city’s mayor, Igor Kolykhaev, wrote on Facebook that Russian soldiers had assumed control of the City Council building on Monday evening, taking his keys and replacing the security staff. In a video statement on Tuesday, he said that Russian officials tried to replace him with one of their own. Mr. Kolykhaev has been replaced, Russian officials say, but he has not stepped down.

“But the powers of the mayor were entrusted to me by the residents of the city of Kherson,” he said in the video. “I refused to cooperate with the new administration. Kherson is Ukraine.”

The mayor did not respond to requests for comment.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine has accused Russia of planning to hold a sham referendum in Kherson to justify installing an illegitimate government, similar to the self-declared “people’s republics” that Moscow-backed separatists established in Ukraine’s eastern Donbas region.

The rising tensions have led thousands of Kherson residents to flee to nearby Ukrainian-held cities, like Odesa and Kryvyi Rih, officials say.

Oleksandr Vilkul, the mayor of Kryvyi Rih, said in a statement posted to Telegram on Monday that over the past three days his city had welcomed at least 5,000 people from Kherson, which is 115 miles to the south.

“People are leaving on bicycles, and taking old people and children in wheelbarrows,” he said.

Maria Bohdukhova, 23, said she decided to flee Kherson on Monday, shortly after hearing rumors that the Russians had plans to block residents from leaving and entering. She and her mother left for Odesa by car.

“As soon as we heard they might close off the city, we knew it was time to go,” she said. The road was jammed with cars and they had to pass through many checkpoints, she said. When they spotted Ukrainian soldiers as they left Russian-held territory, her mother jumped from the car, in tears, and embraced the first soldier she could reach.

“I can’t describe the feeling of seeing soldiers from your own country for the first time after two months of living with Russian forces,” Ms. Bohdukhova said. “It finally feels like we are living again, not surviving.”

Ms. Bohdukhova said life under Russian occupation was depressing and terrifying. Russian soldiers were ubiquitous on street corners and in shops. “They think because we speak in Russian, we will want to be a part of Russia,” she added. “How can this ever be the case, when they’ve bombed our buildings and terrorized our people?”

Peter Baker

Biden asks Congress for $33 billion in additional aid for Ukraine, saying ‘the cost of this fight is not cheap.’

WASHINGTON — President Biden called on Congress on Thursday to approve $33 billion in additional aid for Ukraine, arguing that American weapons and humanitarian assistance are helping to beat back Russian invaders in a conflict with enormous consequences for the United States and the world.

“The cost of this fight is not cheap,” he said in a statement made at the White House, addressing domestic concerns about the expense. “But caving to aggression is going to be more costly if we allow it to happen.”

“We either back the Ukrainian people as they defend their country or we stand by as the Russians continue their atrocities and aggression in Ukraine,” he added.

The massive aid package would eclipse all the spending by the United States so far on the war and ramp up America’s investment not just in Ukraine’s defense but, more broadly, in weakening Russian military capacity, a goal outlined in recent days by Defense Secretary Lloyd J. Austin III.

There is broad bipartisan support on Capitol Hill for more aid but it remained uncertain whether the issue could get tied up in negotiations over ancillary issues like Covid relief or immigration.

While Mr. Biden’s letter to Congress endorsed tying the Ukraine aid to a separate $22.5 billion pandemic response package, he told reporters that did not really care whether the two measures were linked or passed separately as long as both were approved.

The president also said he is sending lawmakers a legislative plan to make it easier to seize the assets of Russian oligarchs tied to President Vladimir V. Putin and direct some of those resources to the Ukrainians.

Mr. Biden said he will travel to Alabama next week to visit a factory that makes Javelin anti-tank missiles that have been sent to Ukraine, a way of showing Americans that they have an economic stake in the war.

Responding to nuclear saber-rattling by Russian officials in recent days, the president said it was “irresponsible” to make such threats and he rejected Moscow’s claims that Ukraine has become a proxy war between Russia and NATO.

“They’re not true,” Mr. Biden said. “They do concern me because it shows the desperation that Russia is feeling about their abject failure in being able to do what they set out to do. And so I think it’s more of a reflection not of the truth but of their failure.”

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Peter Baker

Biden says he doesn’t care whether Congress ties Ukraine aid to Covid relief or passes them separately. This question could prove a sticking point during negotiations.

Michael D. Shear

Biden said the United States is working with allies to divert some natural gas to Poland and Bulgaria to respond to Russia’s threat to cut those countries off from the flow of gas. The economic impact of Europe’s reliance on Russia’s energy sources has been a constant undercurrent in the war between Russia and Ukraine.

Zolan Kanno-Youngs

Biden tells Ukrainian refugees that a mechanism has been created where they can fly to the United States “with a visa” and obtain protection. It’s not exactly that simple. Many refugees don’t have a visa. The U.S. refugee system is suffering from a years backlog. The administration is making available a program known as “humanitarian parole” but it’s unclear how long that process will take. And Americans can sponsor Ukrainian refugees, but the timetable on that process is unclear.

Peter Baker

Biden says it’s “irresponsible” to rattle the nuclear saber. Senior U.S. officials, though, say privately that they see no signs that the Russians are preparing to use nuclear weapons. The trick is that tactical weapons are harder to monitor and those could be moved into position without U.S. surveillance picking that up.

Anton Troianovski

Biden says Putin is worried about his “abject failure” in the war so far and is making nuclear threats against the West as a result. Indeed, one date to watch is May 9, when Russia celebrates the Soviet victory over Nazi Germany; Putin typically presides over a military parade on that day and makes a major speech, and presumably he’ll want to announce some kind of major progress in Ukraine to his people.

Valerie Hopkins

Biden’s request for additional funding for Ukraine comes as recent forecasts expect Ukraine’s economy to shrink by up to 45 percent this year.

Anton Troianovski

Biden promises to support allies affected by the Kremlin’s effort to use its status as a key European energy supplier for geopolitical leverage. Russia’s Gazprom cut off its gas supply to Poland and Bulgaria on Wednesday as the Kremlin demands that European customers pay for their gas in rubles.

Zolan Kanno-Youngs

Biden appears to be trying to describe this supplemental package as not just aid for Ukraine, but also an attempt to address global food shortages and supply chain issues that have fueled inflation in the United States. By helping Ukraine, Biden says, American farmers suffering shortages can see their economic pain alleviated.

Michael D. Shear

Biden just announced that he will visit a factory that makes anti-tank missiles next week. What a difference a war makes. There was no way that the president or the people around him would have imagined holding an event at a war-making factory before Russia’s invasion. It shows how presidents see their agendas shaped by events, no matter how much they try to control the world around them.

Valerie Hopkins

Biden has acknowledged how the war in Ukraine, a crucial source of wheat and grain for countries in the Middle East and North Africa, may contribute to a global food shortage. He announced that some of the assistance will be given to American farmers so that they can try to fill the gap for poor countries that rely on Ukraine for wheat and grain.

Peter Baker

Memo to White House speechwriters: “Kleptocracy” is a word the president may stumble over. “These are bad guys,” he finally said, choosing an easier phrase.

Anton Troianovski

“We’re going to seize their yachts” and other “ill-begotten” gains, Biden says of the Russian business tycoons close to the Kremlin known as oligarchs.

Anton Troianovski

Ukraine needs the weapons that the U.S. is promising to send because it expects an intensifying Russian offensive in the Donbas region of eastern Ukraine, part of which is still controlled by Kyiv. German lawmakers voted earlier today to deliver heavy weapons to Ukraine, with most opposition politicians joining in a largely symbolic vote to show unity after the government announced the plan this week.

Peter Baker

One of the real questions is how Congress will respond to this $33 billion request. There’s a strong bipartisan consensus in backing Ukraine in Washington now but the president has suggested tying it to a Covid aid package and other issues could complicate negotiations.

Zolan Kanno-Youngs

Biden has some timely praise for reporters risking their lives to report on the ground in Ukraine. He is scheduled to deliver a speech this weekend at the White House Correspondent’s Dinner, a Washington event organized to celebrate the press and free speech.

Michael D. Shear

One of the features of all of Biden’s speeches on Ukraine is his effort to remind Americans that he accurately predicted what was going to happen in Ukraine. Today, he said that long before Russia invaded, “I made clear how the United States would respond, predicted they would invade and they surely did.” His administration was very proud of how good the intelligence has been over the course of the conflict.

Zolan Kanno-Youngs

Biden reminds Americans that while the administration has consistently held the position that American troops will not be deployed to Ukraine, they are positioned on the Eastern flank of NATO countries to support U.S. allies. There has been increasing concern in recent days that Russia’s aggression could spill beyond Ukraine’s borders.

Anton Troianovski

Biden just referred to Putin’s “disturbing rhetoric” and tries to push back against the notion that the U.S. is at war with Russia. Not sure that will make it onto Russian state TV.

Valerie Hopkins

Biden’s remarks, and pledges for assistance, come as Ukraine is gearing up for what Defense Minister Oleksiy Reznikov called “some extremely difficult weeks ahead” in a statement Wednesday. “Assistance to Ukraine will grow,” he said, but, he acknowledged, “practical implementation of agreements, training and logistics take time. And Russia has already consolidated its forces for a large-scale offensive in eastern Ukraine.”

Peter Baker

As Biden announces his request for $33 billion to help Ukraine, he tries to address financial concerns that Americans may have: “The cost of this fight is not cheap, but caving to aggression is going to be more costly if we allow it to happen.”

Anton Troianovski

Biden will speak as the Kremlin increasingly casts its war in Ukraine as a proxy war against the entire West. “If someone intends to interfere in what is happening from the outside and will create threats of a strategic nature unacceptable to Russia,” President Vladimir V. Putin said Wednesday, “our response to such counterstrikes will be lightning fast.” It was widely interpreted as a veiled threat that it could use nuclear weapons.

Michael D. Shear

President Biden is set to deliver remarks any moment now. He is once again expected to demonstrate his administration’s commitment to supporting Ukraine in the war with Russia by announcing new efforts to crack down on Russian oligarchs and to request more money from Congress for Ukraine.

Emily Cochrane

Biden asks Congress to approve $33 billion more in emergency aid for Ukraine.

President Biden on Thursday asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine, requesting money for defense, economic and humanitarian assistance as the country battles a Russian invasion.

The request, more than twice the size of the $13.6 billion package lawmakers approved and Mr. Biden signed last month, underscores how the United States and its allies are preparing for a sustained conflict in Ukraine, and bracing for grave global economic and political consequences.

“The cost of failing to stand up to violent aggression in Europe has always been higher than the cost of standing firm against such attacks,” Mr. Biden wrote in a letter accompanying the request. “That is as it always has been, and as it always will be. America must meet this moment, and do its part.”

An administration official who detailed the package on the condition of anonymity ahead of its official release said the funding is projected to last for at least five months.

It includes more than $20 billion for security and military assistance, including $11.4 billion to fund equipment and replenish stocks already provided to Ukraine, $2.6 billion to support the deployment of American troops and equipment to the region, and $1.9 billion for cybersecurity and intelligence support.

The request also includes $8.5 billion in economic assistance for the government in Kyiv to provide basic economic support, including food and health care services, as the Ukrainian economy reels from the toll of the war. An additional $3 billion would be provided for humanitarian assistance and food security funding, including medical supplies and support for Ukrainian refugees and to help stem the impact of the disrupted food supply chain.

Lawmakers in both parties have voiced support for another round of emergency aid for Ukraine, having approved more money in March than what the administration initially requested at the time.

It is unclear, however, how quickly the measure will pass or what changes lawmakers might seek. In his letter, Mr. Biden called on Congress to tie the aid package to $22.5 billion in pandemic response funding he requested in March, something Democrats have also floated.

But a scaled-back version of that measure has stalled in the Senate for weeks amid a dispute over immigration policy, as lawmakers in both parties objected to the administration’s decision to end an emergency public health order that has restricted immigration at the country’s land borders since the beginning of the pandemic.

Republicans have refused to consider any additional pandemic aid unless they have a chance to vote to extend the immigration order, known as Title 42, and top Democrats do not want to vote on the matter, fearing the political consequences in an election year.

Peter Baker

Biden wants to use assets seized from Russian oligarchs to help Ukraine.

WASHINGTON — President Biden plans to send Congress a legislative proposal intended to make it easier for the United States to seize yachts, airplanes and other assets of Russian oligarchs and use the proceeds to help Ukraine in its war against Russian invaders.

Mr. Biden will outline the plan during a statement at the White House on Thursday morning, where he is also expected to announce a new aid package for Ukraine. The move escalates the administration’s effort to punish some of the wealthy tycoons who have been an important part of President Vladimir V. Putin’s political superstructure and increase pressure on Moscow in the hope of eventually making the cost of the war prohibitive.

The Biden administration has been working with European partners since the war began to find and confiscate bank accounts, property and even such trappings of wealth as super yachts from Russian moguls. But officials said current U.S. law has gaps and needs to be streamlined to make the campaign more effective.

Among other things, Mr. Biden’s proposal would create a new criminal offense for possessing proceeds from corrupt dealings with the Russian government. It would also add the crime of sanctions evasion to the definition of “racketeering activity” in the Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, known as RICO.

It also would eliminate loopholes that have enabled evasion of sanctions. For instance, the United States currently can force people or entities to forfeit the proceeds of sanctions violations, but it cannot seize property used to facilitate sanctions violations. The legislation would change that.

The White House said that the United States has sanctioned and blocked vessels and aircraft worth over $1 billion, while freezing hundreds of millions of dollars of assets in American banks. European Union countries, where Russian oligarchs are more prevalent, have frozen more than $30 billion in assets, including nearly $7 billion in boats, helicopters, real estate and artwork, according to the White House.

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Matthew Mpoke Bigg

Political leaders shift rhetoric as they prepare for a protracted struggle in Ukraine.

More than two months into Russia’s invasion of Ukraine, amid signs that Moscow is shifting to a strategy of incremental gains on the battlefield, Western leaders are changing their tone to suggest they are preparing for a long and grinding war.

Secretary of Defense Lloyd J. Austin III said on Monday at the end of a visit to Ukraine that the West’s aim was to see Russia “weakened,” suggesting a strategic goal that would be achieved over a protracted period. The following day, Mr. Austin said at Ramstein Air Base in Germany that the aim of the newly formed Ukraine Contact Group, a 40-nation group designed to coordinate military and humanitarian assistance, was to “strengthen Ukraine’s military for the long haul.”

The language, in part, appeared to be aimed at preparing Americans for the economic and political consequences of a conflict that could endure.

In Britain, talk of a quick outcome to the war has been replaced by similar language.

In one case, Britain’s defense minister, Ben Wallace, said on Thursday that Russia’s invasion could turn into a “slow-moving, frozen occupation, like a sort of cancerous growth in Ukraine.”

In Moscow, the language and thinking about the conflict is changing, according to a new report by the Royal United Services Institute, a defense and security think tank based in London.

When the war began, the Kremlin believed that Ukraine’s military would be quickly destroyed and Moscow would have control of enough of the country to announce victory on Russia’s Victory Day holiday on May 9, the report said. Instead, it has been forced to shift its focus to taking just eastern Ukraine, and military analysts say Russian forces there have been making more measured advances.

“Russia is now preparing, diplomatically, militarily and economically, for a protracted conflict,” the report said.

Ivan Nechepurenko

Moscow accused Western countries of encouraging Ukraine to attack inside Russian territory with their supplies of weapons. Maria Zakharova, the Foreign Ministry’s spokeswoman, urged Kyiv and Western capitals to take seriously Russia’s statements “that further calls on Ukraine to strike Russian facilities would definitely lead to a tough response from Russia.”

Erika Solomon

The German Parliament on Thursday voted to deliver heavy weapons to Ukraine, with most opposition politicians joining in a largely symbolic vote to show unity after the government announced the plan this week. Two parties — the far-right Alternative for Germany and the Left — voted against the decision.

Jeffrey Gettleman and Maria Varenikova

Touring wreckage near Kyiv, the top U.N. official declares the war ‘an absurdity.’

KYIV — Standing in front of a row of scorched buildings where dozens of people were killed, António Guterres, the U.N. secretary general, called the war in Ukraine “an absurdity” and said: “There is no way a war can be acceptable in the 21st century.”

Mr. Guterres visited Ukraine days after meeting President Vladimir V. Putin of Russia in Moscow. His goals included securing evacuation routes for besieged civilians and supporting the prosecution of war crimes.

After arriving on Wednesday night, he said: “The sooner this war ends, the better — for the sake of Ukraine, Russia and the world.” On Thursday morning, Mr. Guterres toured the stunning wreckage in Borodianka, Bucha and Irpin, three suburbs of Ukraine’s capital, Kyiv, that have borne the heavy cost of war.

In Borodianka, he gazed up at towering apartment blocks pounded by bombs that left them empty, charred and barely standing.

“I imagine my family in one of those houses that is now destroyed and black,” he said. “I see my granddaughters running away in panic.”

In Bucha — the site of some of the most disturbing atrocities, where hundreds of dead civilians were found this month after Russian troops pulled out — he urged Russia to cooperate with the International Criminal Court’s investigations into possible war crimes.

“I fully support the I.C.C. and I appeal to the Russian Federation to accept, to cooperate with the I.C.C.,” he said. “But when we talk about war crimes, we cannot forget that the worst of crimes is war itself.”

He toured Bucha’s shrapnel-pocked church, flanked by a priest and Ukrainian military officials. He also peered into a large pit in front of the church that during the Russian occupation had served as a communal grave.

The bodies inside have been exhumed and are being forensically examined, as Ukrainian and international experts try to build a war crimes case.

As he passed the site with his entourage, one stray black shoe lay at the edge of the grave.

Later in the day, Mr. Guterres was scheduled to meet with President Volodymyr Zelensky of Ukraine. Weeks ago, Mr. Zelensky openly questioned the value of the United Nations, using a speech to the U.N. Security Council to say that the world body “simply cannot work effectively” if it could not stop the aggression by Russia, a permanent member of the council.

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Shashank Bengali

Ukraine has a right to launch strikes against Russian military facilities and “will defend itself in any way,” Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky, said on Twitter. His comments came a day after several blasts in Russian border areas — the cause of which was not immediately known — raised fears that the war could spread.

Maria Varenikova

Russian propaganda station goes briefly off the air in an occupied Ukrainian city.

Russian television news was back on-air on Thursday in and around the Russian-occupied city of Kherson in southern Ukraine after it briefly blinked out overnight.

It remained unclear what was behind the on-again-off-again broadcasts. Local residents reported loud explosions before the interruption, suggesting that Ukraine had shelled a tower or another TV site, showing a commitment of resources to shutting down Russian disinformation despite other pressing military needs.

Russia set up a propagandistic television station in March, shortly after Kherson became the first major Ukrainian city to fall to the Russians, and began broadcast campaigns to try to suppress local resistance. Popular street protests have presented a challenge to Russian authority in the city.

The station, for example, on Wednesday reported that anti-Russia protests in Kherson are waning. Ukrainian reports showed Russian security forces suppressing a crowd with tear gas.

Ukrainian officials have not commented on the interrupted broadcast in Kherson.

Marc Santora

U.N. Secretary General António Guterres declared the Ukraine war “an absurdity in the 21st century.” He was visiting locations outside Kyiv where Russian forces killed scores of civilians in their failed march on the capital, days after meeting in Moscow with President Vladimir Putin of Russia.

Javier C. Hernández

A group of Ukrainian musicians are uniting for a world tour.

The Russian invasion has devastated cultural life in Ukraine, forcing renowned musical ensembles to disband and leading to an exodus of conductors, composers and players.

Now some of Ukraine’s leading artists, with the help of the Metropolitan Opera in New York and the Polish National Opera in Warsaw, are uniting to use music to express opposition to Russia’s continuing attacks. They will form a new ensemble, the Ukrainian Freedom Orchestra, and make an 11-city tour of Europe and the United States in July and August, the orchestra announced this week.

“This is something we can do for our country and for our people,” Marko Komonko, a Ukrainian violinist who will serve as the orchestra’s concertmaster, said in an interview. “It’s not much, but this is our job.”

The 75-member orchestra, which will be made up of Ukrainian refugees as well as musicians still in the country, will appear at several European festivals, including the BBC Proms in London for a televised performance on July 31. It will make stops in Germany, France, Scotland and the Netherlands, before heading to the United States to perform at Lincoln Center and at the Kennedy Center in Washington. Proceeds from the concerts will benefit Ukrainian artists.

The orchestra will be led by the Canadian Ukrainian conductor Keri-Lynn Wilson, who came up with the idea for the ensemble, eager to find a way to help musicians and others in Ukraine.

“We want to show the embattled citizens of Ukraine that a free and democratic world supports them,” Wilson said in an interview. “We are fighting as artistic soldiers, soldiers of music. This gives the musicians a voice and the emotional strength to get through this.”

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Cora Engelbrecht

Four people have been killed in a series of Russian strikes over the past day in the Luhansk region, according to the region’s governor, Serhiy Haidai. More than 10 homes were destroyed in the city of Popasna, he said. And a 85-year-old woman was killed after a hospital was targeted in the city of Severodonetsk.

Farnaz Fassihi

U.N. Security Council meeting discusses efforts to examine possible war crimes by Russia.

The U.N. Security Council on Wednesday held an informal meeting on the efforts underway in Ukraine to document reports of war crimes and crimes against humanity committed by Russian forces. The evidence gathering is a crucial first step toward prosecution delivering accountability and justice, diplomats said.

A prominent cast of experts on human rights and war crimes — including the prosecutor for the International Criminal Court, the lawyer Amal Clooney, the U.N.’s top human rights chief and the head of Human Rights Watch — attended the meeting organized by Albania and France at the United Nations. Ukraine’s prosecutor general joined via a video screen from Kyiv, the Ukrainian capital.

Karim Khan, the I.C.C.’s chief prosecutor, said the conflict in Ukraine was a singular moment for justice and accountability. Mr. Khan said that 43 countries had referred the situation in Ukraine to the I.C.C. — the largest number ever — and that the court had joined for the first time an effort by Ukraine, Poland and Lithuania to conduct joint investigations.

“This is a time when we need to mobilize the law and send it into battle,” Mr. Khan told the U.N. meeting. “Not on the side of Ukraine against the Russian Federation, or on the side of the Russian Federation against Ukraine, but on the side of humanity.”

Mr. Khan said the court was independent and impartial and called on Russia to cooperate with it. But he said his many attempts to communicate with Russia have gone unanswered.

Despite the quick and collective effort to gather evidence in Ukraine, experts say that the formation of war crimes trials and convictions, if they ever occur, could most likely take years. Russia will most probably not make available witnesses or extradite anyone, much less arrest them, experts say.

Ms. Clooney, who is part of a legal team advising Ukraine on accountability, chided the council and the U.N. for failing to do the job it was created to do — preventing conflict and crimes against humanity — and for not holding previous perpetrators of war crimes in places such as Darfur, Syria and Myanmar accountable.

“Ukraine is, today, a slaughterhouse — right in the heart of Europe,” Ms. Clooney said. “How did we get here? We got here by ignoring justice for so long.”

Russia, as it has done at every council meeting, denied its military forces had killed or tortured civilians and called such claims fake and lies. It said it planned to have its own informal council meeting on May 6 — the second such meeting that Russia will have organized — to counter the allegations with independent experts.

Sergey Leonidchenko, a Russian diplomat, said the I.C.C. was a “political instrument” that was “assigning blame before a formal investigation was complete.”

Russia also called the United States and Britain, co-sponsors of the meeting, “hypocrites” because they had either not signed on to the I.C.C. or had taken measures to protect their own military troops in Iraq and Afghanistan from being prosecuted by the court.

The Ukrainian prosecutor general Iryna Venediktova said that the crimes Russia had committed in Ukraine were “colossal in nature and scale,” and that there was reasonable basis for the crime of genocide.

Ms. Venediktova said 14 jurisdictions outside of Ukraine were also investigating the war under a legal principle known as universal jurisdiction, which allows countries to prosecute crimes that were not committed in their territory and that amount to crimes against humanity.

As of April 14, her office has accused Russia of 6,400 crimes of aggression and war crimes since the invasion began.

#RussianWarCrimes pic.twitter.com/V1uow7QVDb

Victoria Kim

President Biden will deliver a speech on the war in Ukraine on Thursday morning, expressing support for the Ukrainians in their fight to defend their country against Russia, the White House announced. In his last major speech on Ukraine in late March, in Warsaw, Biden said President Vladimir V. Putin of Russia “cannot remain in power.”

David E. Sanger and Steven Erlanger

Fears are mounting that the war in Ukraine will spill across its borders.

WASHINGTON — For nine weeks, President Biden and the Western allies have emphasized the need to keep the war for Ukraine inside Ukraine.

Now, the fear in Washington and European capitals is that the conflict may soon escalate into a wider war — spreading to neighboring states, to cyberspace and to NATO countries suddenly facing a Russian cutoff of gas. Over the long term, such an expansion could evolve into a more direct conflict between Washington and Moscow reminiscent of the Cold War, as each seeks to sap the other’s power.

In the past three days, the American secretary of defense has called for an effort to degrade the capability of the Russian military so that it could not invade another country for years to come. The Russians have cut off gas shipments to Poland and Bulgaria, which joined the North Atlantic Treaty Organization after the collapse of the Soviet Union; Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, immediately denounced the move as an “instrument of blackmail.” Explosions have rocked a disputed area of Moldova, a natural next target for the Russians, and gas depots and even a missile factory in Russia have mysteriously caught fire or come under direct attack from Ukrainian forces.

And with increasing frequency, the Russians are reminding the world of the size and power of their nuclear arsenal, an unsubtle warning that if President Vladimir V. Putin’s conventional forces face any more humiliating losses, he has other options. American and European officials say they see no evidence the Russians are mobilizing their battlefield nuclear forces, but behind the scenes, the officials are already gaming out how they might react to a Russian nuclear test, or demonstration explosion, over the Black Sea or on Ukrainian territory.

“Nobody wants to see this war escalate any more than it already has,” John Kirby, the Pentagon spokesman, said on Wednesday when asked about Russia’s nuclear threats. “Certainly nobody wants to see, or nobody should want to see, it escalate into the nuclear realm.”

American and European officials say their fears are based in part on the growing conviction that the conflict could “go on for some time,” as Secretary of State Antony J. Blinken put it recently.

Talk of a diplomatic resolution or even a cease-fire — attempted at various points by the leaders of France, Israel and Turkey, among others — has died out. Both Ukrainian and Russian forces are digging in for the long haul, focusing on what they expect will be an artillery war in the south and east of the country, where Russia has focused its forces after a humiliating retreat from Kyiv and other key cities.

“Putin is not willing to back down, nor are the Ukrainians, so there is more blood to come,” said Robin Niblett, the director of Chatham House, a British think tank. At the same time, American and European determination to help Ukraine defeat the Russians has hardened, partly after the atrocities in Bucha and other towns occupied by the Russians became clear, with even Germany overcoming its initial objections and sending artillery and armored vehicles.

Seth G. Jones, who directs the European Security Program at the Center for Strategic and International Studies in Washington, said on Wednesday that “the risk of a widening war is serious right now.”

“Russian casualties are continuing to mount, and the U.S. is committed to shipping more powerful weapons that are causing those casualties,” Mr. Jones said. Sooner or later, he added, Russia’s military intelligence service might begin to target those weapons shipments inside NATO’s borders.

Not all lines of communication between Washington and Moscow have collapsed. The U.S. and Russia announced a prisoner swap early on Wednesday. The exchange took place secretly in Turkey, where Trevor Reed, a former Marine, was swapped for a Russian pilot whom the Justice Department had long called “an experienced international drug trafficker.” But even that had a return-to-the-Cold-War air about it, highlighting how much of the current conflict is also a power struggle between Washington and Moscow.

The moment seemed to reinforce the argument that Stephen Kotkin, a professor at Princeton University and senior fellow at the Hoover Institution at Stanford, made in Foreign Affairs recently when he wrote that “the original Cold War’s end was a mirage,” as the effort to integrate Russia into the West slowly collapsed.

Mr. Biden himself has endorsed the theory that Mr. Putin has designs that go beyond Ukraine. The invasion, he said on the day it began, Feb. 24, was “always about naked aggression, about Putin’s desire for empire by any means necessary.”

But so far, the war has stayed largely within the geographical confines of Ukraine. The United States and its allies said their goal was to get Russia to withdraw its forces “irreversibly,” as Mr. Blinken put it, and respect Ukraine’s borders as they existed before the invasion. Mr. Biden declined to impose an no-fly zone that would pit American and Russian pilots against each other. Mr. Putin denounced the influx of Western weapons to help the Ukrainian military, but has never attacked those supply lines inside NATO territory.

Now, there are signs that the restraint is fracturing.

When Gazprom, the Russian energy giant, cut off the flow to Poland and Bulgaria, it was clearly a warning sign that Germany — hugely dependent on Russian gas — could be next. Russia was using its most potent economic weapon, sending a message that it could bring pain and, next winter, considerable cold to Eastern and Western Europe without firing a shot. American officials said it was clearly an effort to fragment the NATO allies, who have so far remained united.

Coincidentally or not, Mr. Putin’s move came just after Defense Secretary Lloyd J. Austin III went beyond the administration’s oft-repeated statement that it wanted to make sure Russia emerged from its Ukraine experience strategically weakened.

“We want to see Russia weakened to the degree that it can’t do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said, a line that seemed to suggest the U.S. wanted to erode Russian military power for years — presumably as long as Mr. Putin remains in power. The export controls the U.S. has imposed on key microelectronic components Russia needs to produce its missiles and tanks appear designed to do just that.

Some Europeans wondered whether Washington’s war aims had broadened from helping Ukraine to defend itself, which has broad support, to damaging Russia itself, a controversial goal that would feed into a Russian narrative that Moscow’s actions in Ukraine are to defend itself against NATO.

Some administration officials insist Mr. Austin’s comments were overinterpreted, and that he was not suggesting a long-term strategic goal of undermining Russian power. Instead, they say, he was just amplifying past statements about the need to sharpen the choices facing Mr. Putin — while setting back Russia’s ability to launch another invasion once it regroups.

But many in Europe thought his statement suggested a long war of attrition that could have many fronts.

“Are we headed for a wider war or is this just a gaffe by Austin?” asked François Heisbourg, a French defense analyst.

Tony Blair on How Russia’s War Will Change the World

“There is a widening consensus about supplying Ukraine howitzers and more complex weapons systems, and everyone is now doing that,” Mr. Heisbourg noted.

“But it’s another thing to pivot the war aim from Ukraine to Russia. I don’t believe there’s any consensus on that.” Weakening Russia’s military capacity “is a good thing to do,” Mr. Heisbourg said, “but it’s a means to an end, not an end in itself.”

There are other factors that risk broadening the conflict. Within weeks, Sweden and Finland are expected to seek entry into NATO — expanding the alliance in reaction to Mr. Putin’s efforts to break it up. But the process could take months because each NATO country would have to ratify the move, and that could open a period of vulnerability. Russia could threaten both countries before they are formally accepted into the alliance and are covered by the NATO treaty that stipulates an attack on one member is an attack on all.

But there is less and less doubt that Sweden and Finland will become the 31st and 32nd members of the alliance. Mr. Niblett said a new expansion of NATO — just what Mr. Putin has been objecting to for the last two decades — would “make explicit the new front lines of the standoff with Russia.”

Not surprisingly, both sides are playing on the fear that the war could spread, in propaganda campaigns that parallel the ongoing war on the ground. President Volodymyr Zelensky of Ukraine frequently raises the possibility in his evening radio addresses; two weeks ago, imploring NATO allies for more arms, he argued that “we can either stop Russia or lose the whole of Eastern Europe.”

Russia has its own handbook, episodically arguing that its goals go beyond “denazification” of Ukraine to the removal of NATO forces and weapons from allied countries that did not host either before 1997. Moscow’s frequent references to the growing risk of nuclear war seem intended to drive home the point that the West should not push too far.

That message resonates in Germany, which has long sought to avoid provoking Mr. Putin, said Ulrich Speck, a German analyst. To say that “Russia must not win,” he said, is different from saying “Russia must lose.”

There is a concern in Berlin that “we shouldn’t push Putin too hard against the wall,” Mr. Speck said, “so that he may become desperate and do something truly irresponsible.”

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Andrea Kannapell

“More than half” of the 90 Howitzers the United States is sending to Ukraine have been delivered, the Pentagon spokesman, John Kirby, said at a news briefing.

Jesus Jimenez

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that when his country rebuilds from Russia’s invasion, one goal should be to provide housing for those who work for the state, including police officers and service workers. “Our goal is not just to rebuild everything that was destroyed by the occupiers, but also to solve old problems,” Zelensky said.

Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

In a warehouse bomb shelter, children perform a play about family separation.

In a warehouse-turned-bomb-shelter in Lviv, in western Ukraine, a group of children performed a play featuring a range of stories about family separation as told from the perspective of children. The play, “Mama Po Skaipu,” or “Mother via Skype,” is based on stories by nearly a dozen Ukrainian writers, and it was a rare cultural event in a city now under regular air-raid alerts.

The play was directed by a soldier, Oleg Oneshchak, 35, and featured eight children, including his daughter Hanna, 12, who belted out a rousing patriotic song to end the one-hour show. “I feel worried about this war a lot,” she said afterward, “But when I sing this song, I feel happy and I feel strong.”

For Mr. Oneshchak, directing the performance was about providing an outlet for his daughter and her friends. “They were feeling frustrated about the situation in our country right now, but when they got involved in rehearsals, they forget about stuff,” he said. “So it’s really about trying to bring them and the audience to happiness and hope.”

Catie Edmondson

The House passes a mostly symbolic bill urging Biden to sell seized Russian yachts to fund more Ukraine aid.

WASHINGTON — The House on Wednesday overwhelmingly passed a mostly symbolic bill urging President Biden to sell the frozen luxury assets of Russian oligarchs hit with sanctions and use the funds to provide additional military and humanitarian aid to Ukraine.

The legislation is nonbinding, but its 417-to-8 passage reflected a bipartisan desire on Capitol Hill for the president to take a more aggressive posture as the United States and European allies grapple with what to do with Russian assets seized in response to Moscow’s invasion of Ukraine.

It came a day after Attorney General Merrick B. Garland told a Senate panel that the administration would ask Congress for expanded authority to confiscate and liquidate Russian property.

“We would support legislation that would allow some of that money to go directly to Ukraine,” Mr. Garland told the Appropriations Committee on Tuesday.

Senator Chuck Schumer, Democrat of New York and the majority leader, is consulting with the Biden administration on the matter and would like to include a provision giving the president authority to sell off seized Russian assets in legislation to send additional aid to Ukraine, which Congress is expected to consider in the coming days, a spokesman said.

Mr. Garland’s comments gave a boost to the bill’s backers, who have contended with a series of thorny legal issues in their attempts to find a way for the United States to essentially transform items like yachts and upscale apartments into de facto reparations for Ukrainians still under siege.

The move is virtually without precedent and would amount to a significant expansion of presidential sanctions authority, though experts have clashed over whether Mr. Biden would need to seek out new statutory authority from Congress to liquidate assets.

Representatives Tom Malinowski, Democrat of New Jersey, and Joe Wilson, Republican of South Carolina, who sponsored the legislation that passed on Wednesday, have argued that the Biden administration should sell the luxury items seized in line with newly expanded sanctions and divert the proceeds to the Ukrainian war effort, rather than letting the property languish and eventually returning it.

“Can we imagine,” Mr. Malinowski asked on the House floor on Wednesday, a Ukrainian flag pinned to his lapel, “giving all of Russia’s wealth — the yachts, the bank accounts, the villas, the planes — back to Putin and his cronies as Ukraine lies in ruin, as the Ukrainians bury their dead? We cannot imagine doing that. We will not do that.”

In recent weeks, law enforcement officials have seized a growing roster of multimillion-dollar superyachts across Europe. In April, the F.B.I. worked in concert with Spanish authorities to take the 250-foot, $90 million Tango, said to be owned by the Russian energy tycoon Viktor F. Vekselberg. Unless the vessels are maintained, they risk becoming environmental blights, experts have warned.

Early attempts to quickly enact the bill were stymied after lawmakers on the Foreign Affairs Committee and lawyers at the American Civil Liberties Union raised concerns that the legislation could run afoul of legal protections for individuals, by depriving the Russians who owned the seized items of the right to challenge such an action and potentially reclaim their property. Those concerns were reported earlier by The Washington Post.

“The problem with the bill as introduced was that the complete absence of any due process protections would likely have resulted in a court handing Russia a propaganda win by having an American court invalidate both the sanctions law and the sanctions themselves,” said Christopher Anders, the federal policy director at the A.C.L.U.

In response to those concerns, lawmakers watered down the bill substantially, making it a nonbinding resolution that would call on the administration to convene an “interagency working group” tasked with determining “the constitutional mechanisms through which the president can take steps to seize and confiscate” the assets of oligarchs who were punished with sanctions.

The Biden administration appeared to be warming to the idea. Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, said this month that “as we seize these assets, our goal is not to give them back; our goal is to put them to a better use than that.”

That would represent a “fairly significant” shift in the way that sanctions are structured, said Richard Nephew, a senior research scholar at Columbia University. The current theory behind freezing the assets of malicious actors is to induce a change in behavior that results in those individuals regaining access to their property.

“It really does create some real questions of precedent and how this will be applied in other cases,” Mr. Nephew said.

“You can say, ‘We’ve got this war with all this devastation’ — that’s fine and limited,” Mr. Nephew said. “But there’s no particular reason that Ukraine would be considered so much more a special case” than other crises being perpetrated by governments that have been penalized with sanctions, including those in Libya and Iran.

Mr. Malinowski has argued that his legislation is narrowly tailored to apply to a uniquely egregious situation. Corrupt Russian oligarchs seeking to retain state-owned assets, he said, should not be entitled to the same due process rights as an American citizen.

“Although the assets may nominally belong to individuals, all of us who understand how Russia works know that these are state assets,” Mr. Malinowski said at a recent hearing. “They are allowed to manage these assets on behalf of Putin in exchange for their loyalty to the regime. They earned this money by stealing it in a country where there is no due process, and then they take advantage of our due process to protect it.”

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Farnaz Fassihi

The U.N. Security Council is holding an informal meeting on justice and accountability for crimes committed in Ukraine. Karim Khan, the chief prosecutor of the International Criminal Court, said that 43 countries had referred the situation in Ukraine to the I.C.C., which had for the first time joined a joint effort -- with Ukraine, Poland and Lithuania -- to investigate war crimes.“This is a singular moment, it is a critical juncture," Khan said. "The implications are profound in Ukraine, but they extent beyond Ukraine. It is time to cling to the law.”

Lynsey Addario

Anna Shostak, 7, waits for her family at a reception tent in Zaporizhzhia, in southeastern Ukraine. While trying to flee the Russian-occupied city of Berdiansk, Anna’s family was turned back five times at Russian checkpoints or offered the option to travel to Crimea before they successfully escaped.

David E. Sanger and Kate Conger

Russia is using cyberattacks in Ukraine to support military strikes, a report found.

For weeks after the outbreak of the war in Ukraine, American officials wondered about the weapon that seemed to be missing: Russia’s mighty cyberarsenal, which most experts expected would be used in the opening hours of an invasion to bring down Ukraine’s power grid, fry its cellphone system and cut off President Volodymyr Zelensky from the world.

None of that happened. But in a new study released Wednesday by Microsoft, it is now clear that Russia used its A-team of hackers to conduct hundreds of far more subtle attacks, many timed to coincide with incoming missile or ground attacks. And it turned out that, just as in the ground war, the Russians were less skillful, and the Ukrainians were better defenders, than most experts expected.

“They brought destructive efforts, they brought espionage efforts, they brought all their best actors to focus on this,” said Tom Burt, who oversees Microsoft’s investigations into the biggest and most complex cyberattacks that are visible through its global networks. But he also noted that while “they had some success,” the Russians were met with a robust defense from the Ukrainians that blocked some of the online attacks.

The report adds considerable subtlety to an understanding of the early days of the war, when the shelling and troop movements were obvious, but the cyberoperations were less visible — and more difficult to blame, at least right away, on Russia’s major intelligence agencies.

But it is now becoming clear that Russia used hacking campaigns to support its ground campaign in Ukraine, pairing malware with missiles in several attacks, including on TV stations and government agencies, according to Microsoft’s research. The report demonstrates Russia’s persistent use of cyberweapons, upending early analysis that suggested they did not play a prominent role in the conflict.

“It’s been a relentless cyberwar that has paralleled, and in some cases directly supported, the kinetic war,” Mr. Burt said. Hackers affiliated with Russia were carrying out cyberattacks “on a daily, 24/7 basis since hours before the physical invasion began,” he added.

Microsoft could not determine whether Russia’s hackers and its troops had merely been given similar targets to pursue or had actively coordinated their efforts. But Russian cyberattacks often struck within days — and sometimes within hours — of on-the-ground activity.

At least six Russian nation-state hacking groups have launched more than 237 operations against Ukrainian businesses and government agencies, Microsoft said in its report. The attacks were often intended to destroy computer systems, but some also aimed to gather intelligence or spread misinformation.

Although Russia routinely relied on malware, espionage and disinformation to further its agenda in Ukraine, it appeared that Moscow was trying to limit its hacking campaigns to stay within Ukraine’s borders, Microsoft said, perhaps in an attempt to avoid drawing NATO countries into the conflict.

Matina Stevis-Gridneff

Reporting from Brussels

E.U. countries scramble to find a way to pay Russia for gas without violating sanctions.

After Moscow cut off natural gas exports to Poland and Bulgaria, other European Union countries were scrambling on Wednesday to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and while still meeting the Kremlin’s demand for payment in rubles.

Germany and several other E.U. countries are heavily dependent on natural gas imports from the Russian state company Gazprom, and the bloc has been unwilling to ban them, even as it has taken other steps aimed at Russia’s energy sector, like blocking coal imports.

Gazprom announced early on Wednesday that it was halting natural gas flows to Bulgaria and Poland because the countries had refused to pay in rubles, as President Vladimir V. Putin of Russia had demanded last month while his government sought to prop up its currency.

The decision on Wednesday was widely interpreted in the West as retaliation for economic sanctions and for recent decisions by the United States and its allies to supply Ukraine with heavy weaponry for its battle against Russia.

But Poland and Bulgaria had also opted not to take advantage of an alternative payment mechanism that the European Union had blessed, under which the payments would be converted to rubles by a Russian bank.

The European Commission has been under pressure from member states to clarify how they can keep buying Russian gas without breaking the new rules, and last week, the commission released a paper containing a possible workaround.

The guidance suggested countries could set up new bank accounts with Gazprombank, a privately held arm of Gazprom which has been deliberately left off E.U. sanction lists. The countries could then pay into those accounts in euros, on the understanding that the bank would then convert them to rubles and pay Gazprom’s export company in that currency. On paper, that mechanism would keep the E.U. countries or companies at arm’s length from the conversion.

The majority of E.U. gas contracts with Gazprom foresee payments in euros or dollars. Paying in rubles would involve transactions with Russia’s central bank, which has been effectively frozen out of the European financial system through a far-reaching set of sanctions.

Continuing to pay for gas contracts in euros or dollars, but in a way that enables Gazprom to convert the payment into rubles, would theoretically let E.U. companies avoid engagement with Russia’s central bank.

The European Commission president, Ursula von der Leyen, said on Wednesday that payments in rubles, as Mr. Putin has demanded, would be an outright sanctions violation.

She said the E.U. would support Poland and Bulgaria to quickly replace the lost gas supply, and declared that “the era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end.”

But many countries would prefer that end come at a time of their choosing.

Poland and Bulgaria had paid for their Gazprom contracts in euros as they had in the past, declining the request for rubles and forgoing the alternative mechanism through a new Gazprombank account, officials from both countries said. Their money was sent back, and Gazprom summarily cut off their supply.

To avoid a similar fate, Hungary’s foreign minister, Péter Szijjártó, said in a Facebook post on Wednesday that his country was opting to set up a new account with Gazprombank and to allow the Russian bank to perform ruble conversions.

“We’ve managed to find a solution,” he wrote.

L'Humanité

« L’urgence du réel rejoint l’intime »

Entretien

Littérature Poétesse, romancière et traductrice, Marie Cosnay délaisse la fiction pour donner des récits inspirés par l’histoire. Avec Des îles et Nos corps pirogues, c’est le sort des migrants qui fait irruption dans une œuvre multiple, largement reconnue.

Alain Nicolas

C ordelia la guerre, en 2015, était une vaste fiction réinscrivant le Roi Lear, de Shakespeare, dans un monde contemporain ­dominé par les rivalités des clans maffieux de la haute ­finance et la misère des migrants. Avec Aquero, If, puis Comète et Perdrix, le réel social contemporain a pris les commandes du travail d’écriture de Marie Cosnay, jusque-là dominé par la poésie et le roman. Plus ­récemment, c’est l’urgence qui requiert l’autrice. Des îles et Nos corps pirogues sont des livres d’intervention nés de sa pratique d’accueil et d’enquête au service des personnes arrivant en Europe ou tentant de le faire. Parallèlement, Marie Cosnay poursuit un travail de traduction des poètes latins. Après Virgile et Ovide, celle des Métamorphoses qui a été très remarquée, elle s’attaque au monumental De la nature des choses, de Lucrèce. Entretien avec une autrice dont l’œuvre importante commence à s’imposer.

Après la poésie et le roman, comment le réel historique ou social est-il passé au premier plan ?

Mes premiers livres posent des questions à la fois intimes et rejoignant notre manière d’être au monde. Quand la question du réel se posait, elle se faisait à côté. J’en tenais le ­registre. J’écrivais ce que j’appelais des chroniques. Je suivais deux chemins parallèles : d’un côté, comment « je » suis au monde ; de l’autre, comment le monde nous rattrape. Quand je tenais ce blog de textes d’intervention, chaque texte naissait de l’urgence. Quelque chose était insupportable et il fallait y réagir tout de suite. Ce qui a changé, c’est que je mets un peu de côté la « fiction fiction », vers quoi j’aimerais ­retourner. Les deux questions, celle de l’intime et celle de la responsabilité face au réel, se sont rejointes.

On est frappé par la place prise par l’écriture du monde, la carte, la frontière.

Une frontière, qui est visible sur un pont, par exemple, est imposée 100 ou 200 kilomètres avant ou après. Une frontière, c’est aussi du temps, des arrêts, des dilatations. En ce moment, un nouveau territoire m’intéresse, la mer d’Alboran, à l’ouest des Baléares, qu’on ne peut penser historiquement si on ne la pense pas géographiquement. Je n’ai pas la précision du géographe, mais j’ai l’intuition que c’est comme si, de temps en temps, on pouvait se permettre le luxe de voir ça de haut, de voir ce que ça donne en termes de déplacements de forces, d’empêchements, d’arrêts brusques, de reprises. Peut-être que je ne suis pas assez puissante, ou trop petite, ou pas assez experte pour en rendre compte, mais je le fais à ma manière. C’est ce que je tente de dire, la mer d’Alboran sépare et unit. Il y a énormément de morts. Beaucoup d’Algériens tentent la traversée, ce dont on parle peu. Mais c’est aussi une mer intérieure, dont les riverains ont une histoire commune, et dont on veut faire une zone interdite.

Vous montrez qu’il y a une guerre de l’écrit, de papiers…

Les papiers, qui sont censés garantir quelque chose, une identité, une date de naissance, ont eux-mêmes besoin d’être garantis. Il y a une surenchère. Un acte de naissance doit être accompagné d’un « acte supplétif », fait par un juge. Et on demandera une « légalisation de l’acte supplétif », qui elle-même sera mise en doute. Et plus il y a de papiers, plus c’est suspect. On n’en finit jamais d’accumuler des tampons, ­cachets, sceaux qui cachent le réel.

Ce réel, c’est le corps de l’enfant ?

On mesure tout, les dents, les os. Le corps, qui a déjà été éprouvé par la migration, les épreuves dans le pays d’origine, est rendu à lui-même, sommé de dire une vérité impossible à mesurer. Et on oublie qu’un enfant n’a qu’une envie, c’est de dire qu’il est fort, qu’il est un « grand », qu’il peut triompher de tout. Et on lui demande de délivrer le discours de la vulnérabilité. De prouver qu’il est mineur. On le questionne tellement sur son identité qu’il finit par ne plus savoir qui il est.

Quelle est l’origine de Nos corps pirogues ?

Tout a commencé dans un jardin, dans les Landes, qui s’appelait la Petite Escalère, et qui n’existe plus. Il avait été créé par un collectionneur d’art contemporain, Paul Haim. Sa fille m’avait proposé d’en faire pendant un an un lieu dont je pouvais disposer. On a aidé des gens à faire des papiers, on y a fait des cours de français, du théâtre, de la peinture, de la musique. J’écrivais des textes qui racontaient ça. Et au moment où je découvrais la situation administrative de plus en plus complexe des réfugiés, à 30 kilomètres de là, à la frontière espagnole, la route « marocaine » s’ouvrait, à la suite de la fermeture de la Libye. J’ai rencontré Sâa Koundouno, 16 ans, pour qui devenir mineur était une épopée. C’est maintenant un jeune majeur qui se débrouille très bien dans la vie. C’est autour de cela que s’est constitué, avec Philippe Aigrain et Jane Sautière (1), le collectif « J’accueille l’étranger ».

Peu avant ce livre, a paru Des îles, de caractère plus documentaire.

Au moment où se passe ce que je raconte dans Nos corps ­pirogues, je m’intéresse beaucoup aux routes suivies pour arriver en Espagne, aux rapports de forces qui président aux choix, aux évolutions. Pourquoi on ne passe plus par Tanger mais par les Canaries ou les Baléares, par exemple. Début 2020, j’essaie de me rendre sur ces points de la route espagnole, mais aussi au Maroc et en Algérie. Puis la route grecque avec Lesbos. C’était un projet très ambitieux. En mars, ­arrive la pandémie. J’ai quand même pu aller aux Canaries et à Lesbos. Tout le reste vient des discussions avec les gens pour faire reconnaître leur situation. Fin 2020, je remarque que ce qu’on me demande n’est plus de débrouiller des histoires de papiers, mais de retrouver des gens. La disparition de parents, de frères, de sœurs, d’enfants devient centrale. S’il y a du travail, ce n’est pas seulement d’aider les vivants, c’est de retrouver et d’enterrer les morts.

Au début du livre, on peut lire une allusion au mythe de Latone, qui changea en grenouilles des paysans qui lui refusaient l’asile. Pourquoi cette citation des Métamorphoses ?

Les figures mythologiques ne sont jamais loin. Ce qui est à l’œuvre dans les mythes grecs est à l’œuvre de nos jours. Les lois qui empêchent la libre circulation créent des tragédies qui ressemblent aux récits antiques. Je pense à un Ivoirien noyé dans la Bidassoa, la rivière entre l’Espagne et la France. On sait qui il est, on connaît ses frères, son nom. Il est mort à Irun, en novembre 2021. Mais il a fallu cinq mois pour qu’on puisse l’enterrer, au cimetière musulman de Valence. Il manquait la garantie scientifique que c’était bien lui. Même avec des papiers. Il fallait soit des empreintes, soit une reconnaissance faciale, ce qui était impossible vu la durée de son séjour dans l’eau, soit l’ADN, ce que la juge a refusé. Antigone était là.

La fiction est-elle désormais hors de vue ?

J’ai à finir Des îles. Je termine le deuxième volume, et le troisième concernera la mer d’Alboran. Les migrations contemporaines sont mises en relation avec les exils d’Espagnols en 1936 et 1939, avec les relations entre islam et christianisme depuis des siècles. La fiction reviendra. Ziad et Zelda, mes personnages de Cordelia, je les attends.

Littérature
L'Humanité

Un nouvel espoir

Éditorial

Cédric Clérin

La gauche a un nouvel objectif : gagner les élections législatives. Le caractère assez inédit des dynamiques à l’œuvre, entre rejet profond du président élu et « front républicain » qui faiblit mais n’a pas disparu, rend difficiles les projections. Mais, même si la Macronie assure que le prochain scrutin viendra, comme toujours, confirmer le vote d’avril, rien n’est moins sûr. D’abord, parce que la colère à l’encontre du chef de l’État est très forte et qu’une partie de l’électorat a la sensation de s’être fait voler l’élection. Les législatives pourraient être l’occasion de corriger le tir. Une sorte de troisième tour qu’elles n’étaient pas jusqu’alors. Ensuite, parce que les trois blocs sortis des urnes du 10 avril modifient considérablement la donne politique.

Gauche, droite, extrême droite, chacun d’eux a un poids quasiment équivalent. Reste à savoir ce qui va se passer à l’intérieur de chacun. Il apparaît acquis que le parti « Les Républicains » gardera son autonomie en juin et que, si des ralliements souhaités par Macron sont possibles et des accords de désistement « discrets » pourraient exister, il y aura des candidats de droite dans la plupart des circonscriptions. Le RN et le parti Reconquête ! de Zemmour devraient aussi se faire concurrence.

Dans ce contexte, que va faire la gauche ? Étant donné la force de LaREM et du RN, un front éclaté hypothéquerait gravement les chances de contester la victoire dans nombre d’endroits. Si, au contraire, la gauche s’unit sur un programme ambitieux, elle pourrait non seulement conjurer la traditionnelle démobilisation de l’opposition, mais elle serait en position de se maintenir dans quelque 300 circonscriptions, contre à peine 160 en 2017. Répondre aux aspirations sociales et écologiques est donc tout l’enjeu d’un accord à gauche susceptible de mettre en échec à la fois une fuite en avant libérale de Macron et la conquête par le RN de dizaines de sièges à l’Assemblée. Si chacun a ses propres responsabilités, il appartient à Jean-Luc Mélenchon, du fait de son score à la présidentielle, de créer les conditions de ce rassemblement. Il détient la clé de ce nouvel espoir.

Législatives 2022union de la gauche
El País (ESP)

Dónde y cómo viajar barato por España después de la jubilación

ESPAÑA

El retiro profesional y las ofertas del Imserso son una combinación perfecta para conocer el país. Los destinos costeros son los más demandados, aunque crece el interés por las rutas culturales y en la naturaleza por el interior y el norte de la Península

El trabajo, la conciliación familiar o el dinero pueden ser en muchas ocasiones un obstáculo para viajar. Por ello, cuando llega la jubilación son muchos quienes ven en esta nueva etapa de su vida una oportunidad para disfrutar de aquellos destinos que antes no pudieron visitar. Es el caso de Leonardo Redondo (73 años) y Petra Téllez (68 años), un matrimonio residente en Madrid que ya ha conocido varios lugares de España a través de los viajes subvencionados que ofrece el Instituto de Mayores y Servicios Sociales (Imserso). Como cuenta Téllez, viajar de esta manera tiene ventajas: “Antes podíamos viajar algo, pero siempre era en fechas en las que todo el mundo coge vacaciones. Ahora que estamos jubilados, tenemos más tiempo libre, así que podemos aprovechar cuando hay menos gente y a precios más económicos”.

Los paquetes turísticos del Imserso se programan normalmente de septiembre a junio, aunque la crisis sanitaria por la covid obligó a retrasar el inicio de esta temporada hasta el pasado mes de enero. Debido a estas circunstancias, aún quedan libres en torno al 20% de las 816.000 plazas ofertadas para destinos costeros peninsulares e islas y turismo de interior.

Ningún destino destrona a la costa peninsular

Debido a la facilidad para llegar en transporte privado desde cualquier punto de la Península, la costa española —desde Andalucía hasta Cataluña, pasando por la Región de Murcia y la Comunidad Valenciana— “es el bloque turístico con más demanda y al que más plazas se adjudican: unas 443.000”, explica Jacob Fernández Blasco, director general en Mundiplan, la agencia encargada de la gestión de los destinos de costa peninsular e islas de los programas del Imserso. Los precios para estos paquetes son: 196,02 euros para estancias de siete noches y 235,95 euros para estancias de nueve noches, en ambos con pensión completa y sin incluir el transporte (vuelos y traslados en los viajes a Baleares o Canarias). En el caso de necesitar desplazamiento al destino, los importes ascienden a 212,96 y 269,83 euros, respectivamente. 

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En los últimos cinco años, Carmen Cantarero (69 años) y Fernando García-Abad (70 años), ambos de Tarancón (Cuenca), han conocido lugares de costa como Punta Umbría (Huelva) con los viajes del Imserso y, como cuentan, guardan un buen recuerdo de la experiencia: “Estuvimos en un hotel de cuatro estrellas, y el servicio y la comida estaban bien”.

Ambos aseguran que se manejan bastante bien con los trámites en internet, y de momento no han tenido problemas para contratar los viajes del Imserso. El proceso de reserva se puede realizar o bien a través de las páginas web de las empresas adjudicatarias (Mundiplan y Turismo Social) o de manera presencial en las agencias de viajes autorizadas que se distribuyen por todo el territorio español.

Para esta primavera, la pareja conquense ha elegido la costa alicantina, y en concreto, un clásico del turismo playero como la ciudad de Benidorm. Tradicionalmente, los litorales de la Comunidad Valenciana y Cataluña han sido los más demandados entre este tipo de viajeros para disfrutar del sol y la gastronomía. Sin embargo, como apunta Fernández, en las últimas temporadas han notado el resurgir de destinos turísticos andaluces, especialmente en la Costa del Sol. Con sus 150 kilómetros de playas y su oferta cultural e histórica con lugares como los acantilados de Maro, el Balcón de Europa de Nerja y la Cueva, en Torrox, el litoral malagueño es un popular enclave vacacional para el público en general, “y ahora también para el viajero del Imserso debido a la gran concentración hotelera y su buen clima”.

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Tranquilidad y bellos paisajes, el reclamo de los archipiélagos

Petra Téllez y Leonardo Redondo le han cogido el gusto a viajar tras la jubilación. Cada año realizan entre tres y cuatro salidas. “A veces con el Imserso, pero también con otros programas de mayores de 65 años que ofrece, por ejemplo, la Comunidad de Madrid. O si no, con asociaciones de amigos”, cuenta Téllez. 

El director de Mundiplan explica que el perfil de los jubilados está cambiando: “Son personas de más de 65 años, pero mucho más activos que antes, que eligen pensando en destinos que no hayan visitado nunca más que por el confort que ya han conocido”. En este sentido, los archipiélagos —para los que se destinan un total de 230.000 plazas— cobran especial relevancia. El precio de los programas con pensión completa y transporte a las Baleares es de 308,37 euros para estancias de nueve noches, y de 248,96 euros para siete noches); sin transporte, 236,07 euros y 195,78 euros, respectivamente. Para las Canarias, con pensión completa y transporte: 405,53 euros (nueve noches) y 330,51 euros (7 noches); sin transporte, 235,95 euros y 195,75 euros.

Menorca  y Lanzarote, ambas declaradas reservas de la biosfera por la Unesco, son ejemplos de las nuevas demandas. La isla balear despliega un paisaje mediterráneo de playas de arena blanca y aguas transparentes, y una apacible estancia durante los meses de otoño, invierno y primavera. La geografía volcánica de Lanzarote y el parque nacional del Timanfaya son los principales reclamos de la tercera isla más poblada del archipiélago canario.

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Rutas culturales y naturaleza en el interior y el norte peninsular 

La agencia Turismo Social gestiona las ofertas de viaje por el interior peninsular, y por Andalucía y las islas Canarias para pensionistas y jubilados españoles que residen en otro país europeo. Un total de 142.000 plazas para las que de momento solo se han cubierto el 60%. Su gerente, Juan Manuel Molina, destaca el gran interés que despiertan los circuitos culturales (271,71 euros por seis días con pensión completa y transporte). “Estos viajes, en los que las excursiones están incluidas, son más participativos y les ofrecen una experiencia distinta a lo que están acostumbrados”, apunta.

Los programas más populares son aquellos que se desarrollan por el norte de España. Un ejemplo es el circuito cultural por Asturias. El viaje comienza en su capital, Oviedo, un referente musical nacional e internacional con programas de zarzuela, ópera y otros géneros clásicos. En Gijón, el viajero puede disfrutar de su puerto pesquero, industrial y deportivo o de espacios naturales como el Jardín Botánico Atlántico o artísicos como el centro Laboral Ciudad de la Cultura.

En los recorridos por la comunidad asturiana tampoco faltan las experiencias en la naturaleza con visitas a emblemáticos destinos como Cangas de Onís, en el interior del parque nacional Picos de Europa, de donde parten la mayoría de las excursiones para visitar los lagos de Covadonga. El circuito se completa con los municipios de Villaviciosa, Tazones, Candás y Luanco.

Como explica Molina, las ofertas del Imserso se van adaptando a las tendencias de viajes. Así, en los últimos años el instituto social ha potenciado uno de sus programas para el interior peninsular: el turismo en la naturaleza. “Cada vez más personas buscan descansar o relajarse en entornos rurales y realizar actividades en la naturaleza con una intensidad moderada”, añade el gerente de Turismo Social, y destaca el programa que se desarrolla por las sierras de Cazorla, Segura y Las Villas. Declarado parque natural, este enclave montañoso que comprende las provincias de Jaén y Granada impresiona por sus relieves escarpados y sus colosales picos, como el de Las Empanadas, Cabañas o el Yelmo, situados en torno a los 2.000 metros por encima del nivel del mar. Además del entorno natural, el viaje del Imserso ofrece visitas guiadas para descubrir el legado íbero, romano y árabe de municipios como Cazorla, La Iruela, Baeza, Tíscar y Úbeda.

 

Los viajes del Imserso están dirigidos a personas jubiladas mayores de 65 años –residentes en España o en el extranjero siempre que sean pensionistas del sistema español–. También pueden acogerse a estas promociones otros perfiles como personas beneficiarias del Sistema de Seguridad Social (más de 65 años), pensionistas de viudedad (más de 55 años) y de otros conceptos (a partir de los 60 años), o desempleados de más de 60 años que perciban un subsidio, además de los acompañantes. En este caso pueden ser cónyuges, parejas de hecho o personas con las que se establezca una unión de afectividad estable (análoga a la conyugal), y no es necesario que reúnan los requisitos de edad o pensión. También podrán ir acompañados de los hijos con discapacidad (en grado igual o superior al 45%).

El requisito principal es darse de alta en el Imserso, por Internet, a través de la sede electrónica, cumplimentando la solicitud. También se puede descargar la misma, y una vez cumplimentada y firmada, enviar por correo postal al apartado 10140 (28080 Madrid).

Una vez que el usuario haya sido registrado en la base de datos del instituto social, se le proporcionará una fecha para la reserva de hasta tres programas vacacionales por bloque turístico (costa peninsular, islas y turismo de interior). Pasada esa fecha, el usuario puede seguir realizando las reservas de destinos donde todavía existan plazas disponibles. Como explica Jacob Fernández, director de Mundiplan, el Imserso cuenta con unos tres millones de usuarios registrados, por lo que el sistema de adjudicación de fechas para la reserva busca establecer un acceso preferente atendiendo a aspectos como los destinos ya visitados por la persona beneficiaria y su nivel de renta.

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L'Humanité

La patate

Billet

Maurice Ulrich

Enfin une bonne nouvelle. La frite est sauvée, momentanément, mais c’est déjà ça. Alors que l’Ukraine et la Russie assuraient notre approvisionnement en huile de tournesol à hauteur de 80 %, elle vient à manquer, laissant les industriels de l’agroalimentaire dans la panade. Face à la crise, le ministère de l’Économie et des Finances vient de donner son feu vert à des changements d’huile, autorisant même l’anticipation de leur inscription sur les emballages. Attention, il est bien clair qu’il s’agit là de la frite d’usine, laquelle n’a rien à voir avec la frite maison, pour laquelle, rappelons-le, deux bains d’huile successifs – le premier pour blondir, le second pour dorer – sont indispensables. Les restaurateurs qui en servent encore, bien que devenus rares, cherchent eux aussi des solutions de remplacement. On parle de la graisse de bœuf. Ça se discute. Mais, si la frite maison vient à être menacée et si Vladimir Poutine ne se décide pas à mettre dans sa politique l’huile de la négociation, qu’il le sache, on a la patate.

RussieUkraineGuerre en Ukrainele billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Reportage

Réfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.

Mourad Guichard

Pour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.

Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…

« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »

Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.

« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »

Kharkiv - Nice, le périple de Mariama

Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.

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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »

« Par instinct de survie »

Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû ­suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »

Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.

Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.

« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »

Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »

Marie-Christine Vergiat : « Il a fallu qu’un conflit éclate pour que la directive réfugiés soit appliquée… »

À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.

Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.

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L'Humanité

Pour la 1ère fois depuis 1945, la mortalité infantile en hausse en France

Actu

Une étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Camille Bauer

Le renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet.

Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee.

Des décès inégalement répartis

En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile  (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI.

Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.

Parmi les facteurs : la santé de la mère

Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès.

Il n’y a rien non plus sur les facteurs socio­démographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile.

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En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5  en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.

Des chiffres deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique

La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y ­accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm.

Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2  points au-­dessus de la moyenne nationale.

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L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

Vidéo

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

L'Humanité

VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

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En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

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L'Humanité

A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

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A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Retrouvez les précédentes éditions d'A voté !

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Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers

Actu

EELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.

Emilio Meslet

Il y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.

Un candidat qui aurait « singé Macron »

Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».

Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.

« une défaite qui vient de loin »

Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »

Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».

C’est pour cela que l’ex-candidat­ d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.

eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012
L'Humanité

Une nouvelle séquence politique

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Du jamais-vu. Au lendemain de son élection, Emmanuel Macron cherche les moindres traces d’une adhésion populaire véritable. Il ne les trouvera pas. Non seulement il a perdu 2 millions de suffrages exprimés par rapport à 2017 – Marine Le Pen en récolte plus de 2,5 millions supplémentaires –, mais les enquêtes d’opinion indiquent de manière implacable qu’une large majorité des Français souhaitent une cohabitation lors de son second quinquennat. En résumé, 63 % des personnes interrogées espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » à l’issue des légis­latives, sachant que 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Enfin, 57 % de nos concitoyens plaident pour que les partis de gauche (FI, PCF, EELV et PS) présentent des candidats communs. L’union des forces de progrès reste dans les têtes, telle une aspiration sinon une exigence…

Nous entrons dans une nouvelle séquence politique. Elle peut, de toute évidence, ne pas ressembler à celle de 2017 et fracasser l’absurdité du désespoir. Le gagnant ne bénéficie d’aucun blanc-seing, d’autant que sa propre campagne électorale, brève et assez évanescente, n’a pas servi de purge cathartique des monumentales colères qui traversent le pays. Sombre victoire en vérité. Emmanuel Macron se voit élu dans un océan d’abstention, avec, en sus, 3 millions de votes blancs et nuls, et au moins la moitié des personnes ayant voté pour lui ont glissé son nom dans l’urne pour barrer la route à l’extrême droite et non par soutien à son projet libéral. Le voilà très affaibli, dans un contexte de possible explosion sociale. Pouvoir d’achat en berne, colère dans les hôpitaux et dans le monde éducatif, réforme des retraites pouvant être décidée par 49-3 (dixit Bruno Le Maire), urgence climatique, etc. : le président ne possède aucun état de grâce pour le début de son nouveau mandat. Parlons plutôt de défiance.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires, enclencher une vraie dynamique d’espoir, et s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour et aux 12 millions d’abstentionnistes. L’objectif : élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représenté par Macron.

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Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Actu

Dans les territoires ultramarins, le scrutin du second tour s’est déroulé samedi 23 avril. La candidate du RN est arrivée largement en tête dans la plupart d’entre eux. Un véritable séisme dans ces régions où l’extrême droite est traditionnellement faible.

Khoumbaré Semega

L’injonction au vote barrage contre l’extrême droite n’a pas convaincu l’outre-mer, loin de là. Avec le décalage horaire, les électeurs des territoires ultramarins ont voté le samedi 23 avril. Dans huit d’entre eux, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore Mayotte, la candidate d’extrême droite est arrivée largement en tête devant Emmanuel Macron. Loin du front républicain, c’est l’« antimacronisme » qui a motivé de nombreux électeurs. Par rapport à la métropole, le rapport de forces est inversé quasiment au chiffre près avec 58,5 % de voix dans l’ensemble des territoires, contre 41,5 % pour le président réélu. Marine Le Pen obtient son meilleur score ultramarin en Guadeloupe, avec presque 70 % des voix.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant récolté près de 65 % des voix dans ces territoires qui, désormais, rejettent massivement sa politique. En témoigne un sursaut de mobilisation notable des Français ultramarins. Dans pratiquement tous ces territoires, le taux de participation est nettement plus élevé qu’au premier tour, même s’il reste très faible par rapport à la métropole : 47 % en Guadeloupe, 42,2 % en Polynésie française ou même 17 % à Mayotte, qui a d’ailleurs enregistré un taux d’abstention record. En Martinique, ils sont 45,45 % à s’être déplacés, soit sept points de plus qu’au premier tour.

Le mépris de Paris

Ces résultats favorables à Marine Le Pen soulignent le ras-le-bol des territoires ultramarins français, premières victimes de la crise sanitaire. Au manque d’équipements, de personnels de santé, à la défaillance des institutions et au sentiment d’être méprisés par Paris, s’est ajoutée l’instauration du passe sanitaire puis vaccinal, qui a été particulièrement mal vécue dans des régions à forte tendance antivax. Déjà touchés par des crises sociales récurrentes, ils subissent également l’augmentation du prix des matières premières : essence, produits agricoles, gaz, électricité ou encore eau potable. Autant de griefs qui ont participé au rejet d’Emmanuel Macron.

Au premier tour, pourtant, c’est le candidat de l’Union populaire, Jean-Luc Mélenchon, qui était arrivé largement en tête dans quasiment tous les territoires ultramarins, à l’exception de la Polynésie, de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Mais sa défaite a laissé un goût amer. C’est peu dire que la consigne de vote du candidat insoumis – « pas une voix à l’extrême droite » – n’a pas été suivie. La réélection d’Emmanuel Macron augure de relations tendues entre l’outre-mer et l’État pour ce nouveau quinquennat.

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Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Actu

Le deuxième duel Macron-Le Pen a cristallisé, plus qu’en 2017, des divergences générationnelles et sociales qui traversent la société. Il ne résume pas pour autant l’état d’un pays, dans lequel le bloc des gauches peut se reconstituer lors des législatives. Analyse

Christophe Deroubaix

Marine Le Pen, battue… mais pas noyée. Emmanuel Macron élu… mais pas plébiscité. Si l’issue du second tour du cru 2022 de l’élection présidentielle ressemble à celle de l’édition 2017, les dynamiques à l’œuvre s’avèrent différentes sans être tout à fait divergentes. La grande peur qui s’est emparée de nombre d’électeurs à l’idée d’avoir une présidente d’extrême droite à l’Élysée a provoqué, dimanche, à 20 heures, un soulagement bien légitime. Finalement, le « front républicain » dont Emmanuel Macron mettait en doute l’existence fonctionne toujours, bien que de plus en plus fissuré.

Avec 13,3 millions de voix (+ 2,7 millions par rapport à 2017) et 27,3 % des inscrits (22,3 % en 2017), Marine Le Pen affiche le meilleur résultat d’une candidate d’extrême droite dans ce type de scrutin. Emmanuel Macron enregistre 2 millions de bulletins en moins tandis que la proportion du nombre d’inscrits qui s’est portée sur son nom recule de 43,5 % à 38,5 %. Son bon score du premier tour (28 %) reflétait surtout sa capacité à absorber l’électorat LR après avoir happé une frange de l’électorat PS en 2017. Atout au premier tour, handicap pour le second : Emmanuel Macron progresse entre les deux tours de 9 millions de voix, contre 12 millions en 2017. 36 % du gain de voix du président sortant proviennent du report de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon même si, selon Jérôme Fourquet, dans le Figaro, la lassitude face au « barrage » gagne : « Au sein de l’électorat Mélenchon, c’est la composante la plus âgée qui a été la plus rétive à le pratiquer, soit celle qui était déjà en âge de voter en 2002 lors du second tour entre Chirac et Le Pen, et qui aurait donc dû le mettre en œuvre pour la troisième fois. »

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Le RN consolide son implantation dans ses zones de force

Le différentiel entre les deux « finalistes » est passé, en cinq ans, de 10 millions à 5,5 millions de voix. Le poids des refus de choix (abstentionnistes, blancs ou nuls) s’alourdit encore avec 38,52 % des inscrits, contre 34 % en 2017. Selon l’Ifop, 55 % des non-votants du 24 avril citent comme élément déterminant le fait qu’ « aucun candidat ne défend ou représente vos idées », 49 % « parce que vous ne voulez pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Comme en 2002 et en 2017, c’est l’électorat de gauche qui fait digue face à l’extrême droite. Cette dernière progresse pourtant. Le RN consolide ou renforce son implantation dans ses zones de force (Nord et Nord-Est et littoral méditerranéen) et progresse dans un arc est, allant de l’Eure jusqu’à la Haute-Saône, ainsi que dans la vallée de la Garonne, renversant totalement la tendance dans les outre-mer (lire ci-contre). Emmanuel Macron confirme ses atouts du premier tour dans l’Ouest (Bretagne et Pays de la Loire), l’Alsace, le Massif central, terres démocrates-chrétiennes ou conservatrices, et domine en Île-de-France, traduction géographique d’un vote de barrage dans une région qui avait porté Jean-Luc Mélenchon en tête (30,24 %, contre 30,19 % pour le chef de l’État).

Une lecture aussi rapide qu’erronée des résultats conduit certains observateurs à servir de nouveau la thèse des « deux France » : une France des villes qui a voté Macron et une France périphérique derrière Marine Le Pen. Ce dernier constat est en effet fondé : plus on s’éloigne des centres urbains, plus la carte du vote Le Pen se colore. Mais l’effet miroir n’est pas vrai : on avait constaté lors du premier tour que le vote Macron s’exprimait au plus haut dans les villes petites et moyennes de 20 000 à 100 000 habitants. C’est le vote Mélenchon qui se renforce au fur et à mesure que la densité urbaine augmente. L’électorat d’Emmanuel Macron du second tour ne peut être considéré comme un « bloc » homogène, puisque la moitié est constituée de citoyens qui n’en avaient pas fait leur premier choix.

Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Le candidat d’En marche domine autant dans les zones urbaines en raison du vote barrage des électeurs de gauche, en plus grand nombre dans les grandes villes. S’il réalise 81 % des suffrages dans le centre-ville de Marseille, il le doit évidemment au report d’une large frange des 56 % recueillis par Jean-Luc Mélenchon le 10 avril. Comme l’a tweeté Mathieu Gallard, directeur des études d’Ipsos : « La carte des résultats par commune montre bien qu’une lecture du scrutin en termes géographiques de division urbain pro-Macron et rural pro-Le Pen ne correspond que très imparfaitement à la réalité. Les grandes fractures sont avant tout sociales et générationnelles. »

Macron est clairement devenu le champion de la droite

Commençons par ces dernières, en intégrant l’abstention afin de ne pas se contenter d’observer le rapport de forces parmi les votes exprimés mais dans l’ensemble du corps électoral. Plus on est jeune, moins on a voté (selon Ipsos, autour de 40 % d’abstention chez les moins de 34 ans, 15 % chez les plus de 70 ans). Plus on est âgé, plus on a voté Macron (23 % des inscrits de moins de 24 ans, 60 % des inscrits de plus de 70 ans), confirmation du profil sociologique du premier tour d’un candidat clairement devenu le champion de la droite. Marine Le Pen ne l’emporte que dans une seule catégorie d’âge : celle des quinquagénaires. Quant à la défaite de la candidate d’extrême droite parmi les moins de 34 ans, elle est très certainement due aux jeunes électeurs de Mélenchon, dans des catégories d’âge où le candidat de l’Union populaire était arrivé en tête.

Côté revenus, la participation est indexée sur son niveau : 40 % de ceux qui gagnent moins de 1 250 euros se sont abstenus, contre seulement 22 % de ceux qui gagnent plus de 3 000 euros. Le vote Macron progresse avec le niveau de revenus (26,5 % des inscrits parmi ceux qui gagnent moins de 1 250 euros, 36 % parmi ceux qui gagnent de 1 250 à 2 000 euros, 42 % pour les revenus compris entre 2 000 et 3 000 et 50,5 % pour les revenus supérieurs à 3 000 euros). Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores parmi les revenus moyens ou moyens-inférieurs (un tiers des inscrits avec moins de 2 000 euros par mois), mais notons que sa part de l’électorat est plus importante parmi les plus aisés (27,5 % des plus de 3 000 euros) que parmi les revenus moyens-­supérieurs (23 % parmi les 2 000-3 000 euros.)

Le principal enjeu du « troisième tour » qui s’annonce – à savoir le premier tour des élections législatives, le 12 juin – réside dans la capacité des trois blocs sociologiquement et politiquement plutôt homogènes (bloc des gauches, bloc bourgeois « central », bloc des extrêmes droites) à se maintenir ou à se reconstituer.

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Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Actu

Malgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?

Diego Chauvet

Très loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.

Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.

Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.

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Améliorer nos fins de mois et agir contre la fin du monde

Chronique

En raison de la priorité donnée aux reportages et commentaires sur la guerre en Ukraine, ainsi qu’à l’élection présidentielle, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été largement escamoté par les médias en France. Il est pourtant urgent d’agir pour respecter les engagements pris en 2015 lors de la COP21 à Paris.

Gérard Le Puill

Depuis quelques jours, une vague de chaleur déferle sur la ville de Delhi en Inde ou la température pourrait atteindre 46 degrés Celsius ce jeudi 28 avril. Voilà qui nous rappelle l’importance du dernier rapport du GIEC, publié en avril mais largement occulté en France. Il nous prévient que nous évoluons sur une courbe qui se traduira par un réchauffement global de +3,2 °C en 2100 si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel dans le monde. Nous sommes donc loin de l’objectif de +2 °C, voire de +1,5 °C retenu par les 195 Parties ayant approuvé, puis signé, l’accord intervenu lors de la COP21 de Paris en décembre 2015. Suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation sur les prix du pétrole, du gaz, des engrais et de différents métaux nous montre à quel point les pays capitalistes développés demeurent dépendants des énergies et des autres matières premières fossiles dans leurs activités économiques, qu’il s’agisse de l’industrie, des transports ou de la production de notre nourriture quotidienne.

Les chiffres cités dans le dernier rapport du GIEC indiquent que « les émissions par habitant des pays riches restent obstinément élevées, avec une empreinte carbone individuelle en Australie, au Canada et aux États-Unis deux fois plus marquée que dans les autres nations occidentales (…) Les émissions liées aux transports ont progressé en moyenne de 2 % par an entre 2010 et 2019, à cause d’une forte demande pour voyager, de véhicules plus lourds, de faibles efficiences et d’un déplacement organisé autour de la voiture (…) Les engagements actuels des États ne permettront pas de limiter le réchauffement à +1,5 °C. De nombreux objectifs de neutralité carbone sont définis de manière ambiguë et les lois nécessaires ne sont pas encore votées. Les alternatives à faible émission nécessitent beaucoup d’investissements… ».

Des voitures électriques trop gourmandes en métaux rares

C’est notamment le cas de la conversion à la voiture électrique soutenue à grand renfort de publicité en France, en Europe et au-delà. Mais dans le système capitaliste mondialisé tel qu’il fonctionne aujourd’hui, cela passe par une surconsommation des métaux rares dont l’extraction et la transformation seront gourmandes en énergies fossiles et très émettrices de CO2. Cela se traduira aussi par des délocalisations de productions décidées par des donneurs d’ordre vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre. On en voit déjà les conséquences en France dans le secteur de l‘automobile avec la réduction ou l’arrêt des commandes de Renault et de Stellantis auprès des sous-traitants présents sur le territoire national.

La campagne d’avant le premier tour pour l’élection présidentielle nous a aussi montré que certains candidats se réclamant de la gauche et de l’écologie n’étaient pas les défenseurs les plus cohérents de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en proposant la fermeture définitive toutes nos centrales nucléaires d’ici 2050, en renonçant parallèlement à la construction des EPR modernes, consommant moins d’uranium et pouvant recycler en partie l’uranium non consommé par les centrales actuelles.

Le communiste Fabien Roussel ne fit pas de démagogie électoraliste. En témoigne, pour mémoire, ce paragraphe de sa profession de foi intitulé « Ma France écologique et souveraine », dans lequel on pouvait lire : « Mix énergétique nucléaire et renouvelable pour assurer notre souveraineté ; plan de relocalisation de la production industrielle et de développement de l’agriculture française ; réouverture des petites lignes de la SNCF et gratuité publics urbains ; construction de 200 000 logements sociaux par an et rénovation thermique de 700 000 logements ».

Quand EDF vend l’électricité à perte pour enrichir le privé

C’est en agissant de cette manière dans tous les pays et sur tous les continents qu’il serait possible d’éviter un réchauffement planétaire annonciateur d’un début de fin du monde d’ici la fin du siècle. C’est aussi la seule voie pour éviter des fins de mois toujours plus difficiles pour l’immense majorité des 9 milliards d’humains qui peupleront la planète d’ici 2050. Depuis plus de vingt ans, la France n’a cessé, sous les présidences successives de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron d’obéir aux directives absurdes de la Commission européenne qui font intervenir en France des firmes privées sur des tronçons de réseaux de la SNCF en réduisant l’efficacité globale du rail comme mode de transport pour faire décroître les émissions de CO2. Il en va de même concernant la distribution d’électricité. Ayant l’obligation d’appliquer une directive européenne, EDF vend à perte le quart de la production de ses centrales nucléaire pour permettre à des firmes privées d’être présentes sur le marché, même quand elles ne produisent rien.

En juin prochain, voter pour élire un maximum de députés communistes sera le meilleur moyen de s’opposer à ces politiques absurdes et totalement inappropriées face au réchauffement climatique. Ajoutons que le travail persévérant du député communiste André Chassaigne durant la mandature qui s’achève a permis revaloriser les pensions de retraite de plus de 400 000 paysans et d’autant de conjoints collaborateurs de 15 à 20 % depuis le mois de novembre 2021 pour les premiers, de janvier 2022 pour les seconds. Cette loi s’appliquera aussi aux pensions des paysans qui seront très nombreux à faire valoir leur droit à la retraite durant le quinquennat à venir.

transition énergétique
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

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  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L’épaisseur prêtée à de minces présences

Chronique

Jean-Claude Lebrun

L’auteure, qui se partage entre la littérature et la ­peinture, opère leur jonction dans trente et un textes courts qui disent autant ses qualités d’observatrice que la fertilité de son imagination. À chaque fois un tableau, reproduit en ouverture, déclenche l’écriture. À cause de silhouettes à peine esquissées, de personnages qu’à première vue l’on ne remarque pas. Pour mettre un peu de vie dans un paysage, accessoirement fournir au ­regard une échelle de grandeur. Attentive à leur discrète présence, parfois une simple touche rapide dans un recoin de la toile, elle invente à ces inconnus une histoire qui enrichit le tableau d’un surplus de sens et projette ces oubliés dans une nouvelle dimension.

Si la peinture du XIXe siècle, tournant le dos aux grands sujets mythologiques, historiques et religieux, fournit à Marie Sizun le plus important de sa matière, celle-ci ne s’interdit pas quelques pas de côté, vers la fin du Moyen Âge, avec les Très Riches Heures du duc de Berry, et le début du XXe avec, entre autres, Bonnard, Vuillard ou Vallotton. Ne s’en tenant pas aux noms les plus prestigieux, elle fait entrer dans ses « fantaisies » des artistes moins connus qui contribuent à la diversité du paysage pictural. Tels Charles Cottet, Norman Garstin ou Henri Le Sidaner. À tous les anonymes convoqués, comme si de rien n’était, par ces peintres, elle prête des destinées qui inscrivent les œuvres dans une sorte de réalité augmentée. Deux hommes marchent côte à côte en contrebas sur une plage et impossible de ne pas penser à la femme qui les réunit et les sépare. Un profil féminin appuyé à un muret, sur la hauteur une chapelle sous le soleil méditerranéen, la jeune novice ne prononcera pas ses vœux et choisira l’aventure dans le monde. Une autre femme se hâte en plein midi, comme revenant d’un « extra » avant de reprendre son travail de couturière, pour elle la seule façon de s’en sortir. Ailleurs une domestique, une lingère et la souffrance causée par des hommes.

Marie Sizun, en écrivaine et peintre subtiles, n’appuie ­jamais le trait. Des éléments déposés sur la toile, elle déduit une situation, un moment dans une vie, une intrigue en amont. Car, pour elle, ce sont les petits personnages qui font vibrer l’œuvre et l’instituent partie ­prenante de la complexité de l’existence. Le temps suspendu par le geste artistique se remet en mouvement. La littérature continuant en quelque sorte la peinture. Ces textes courts d’une rare beauté, saturés d’émotion, sont également une invite à la réflexion. Sur la peinture et l’écriture.

Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurePeinture
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Lettre fermée à Emmanuel Macron

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Marine Le Pen n’est pas présidente de la République. Tant mieux. Emmanuel Macron est président de la République. Tant pis. Nous ferons avec, et la possibilité de faire avec est précisément ce qui différencie Emmanuel Macron de Marine Le Pen ; d’un côté, la démocratie bourgeoise ; de l’autre, le fascisme.

Nous devrons également faire avec car la logique des institutions de la V e République devrait très vraisemblablement lui donner une majorité parlementaire. La cohabitation avec la gauche semble en effet, malheureusement, peu vraisemblable. Ainsi, celui qui prétendait incarner la République, saint Jean-Luc, ne sera probablement pas premier ministre.

Lucide sur ce qui nous attend pendant cinq ans, j’aimerais toutefois que nous puissions voir des avancées pour les femmes, notamment celles qui suivent. D’abord, il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre. Pourtant, ce ne sont pas les hommes incompétents qui ont manqué à ce poste. Comme le disait Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » Nous pouvons donc au moins espérer, à ce stade et dans ce contexte, qu’une femme incompétente puisse prouver l’égalité femme-homme à Matignon.

Il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre.

À propos du monde du travail, une vraie réforme de l’Index de l’égalité professionnelle, qui sert à noter les entreprises dans ce domaine, paraît indispensable. Pas une réformette, mais une refonte non seulement de ses modalités de calcul, inefficaces et beaucoup trop complexes, mais aussi de sa sanction, qui ne remplit pas son rôle dissuasif en ce qu’elle n’est qu’éventuelle et faible. Il en va de même pour les quotas dans les comités de direction : plutôt que des quotas à durée interminée dans trop peu d’entreprises, il faut des quotas temporaires et simples, qui s’appliquent à la majorité de nos entreprises.

Quant à la question cruciale des violences faites aux femmes, on ne changera pas structurellement la société sans l’éducation et la formation. Sur ce dernier point, il faut impérativement que tous les acteurs qui sont en rapport avec les femmes victimes, notamment les magistrats, les médecins, les experts judiciaires, les avocats, les forces de l’ordre, soient enfin correctement formés aux dernières avancées de la recherche relatives, par exemple, à la mémoire traumatique et au choc post-traumatique. Que chacun comprenne bien les mécanismes parfois « bizarres » engendrés par les violences sexuelles, plutôt que de les assimiler au mensonge.

Après avoir soutenu le front républicain pour contrer l’extrême droite, nous ne demandons finalement pas grand-chose, Monsieur le président, juste que nous ne perdions pas cinq ans de plus, avant que vous passiez la main à la gauche et, qui sait, à une femme de gauche.

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Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

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Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe

Chronique

Francis Wurtz

On mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.

L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.

S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.

« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !

(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)

(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Inquiétant coup de semonce

Éditorial

Stéphane Sahuc

C’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils ­signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »

Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.

Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.

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Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

Événement

En l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?

Vadim Kamenka

Plus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.

Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »

Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.

Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage

Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».

Des risques réels d’extension géographique du conflit

Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.

Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.

Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.

Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».

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L'Humanité

Ukraine. Le secrétaire général de l’ONU à Moscou et Kiev pour arracher une improbable paix

Actu

Après la Turquie, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, devait arriver ce mardi à Moscou, puis à Kiev. Cette visite vise à obtenir un cessez-le-feu ou une pause humanitaire.

Gaël De SantisVadim Kamenka

Au bout de soixante-deux jours de guerre, Antonio Guterres œuvre pour arracher un cessez-le-feu. Le secrétaire général des Nations unies, qui a été particulièrement critiqué pour son inaction depuis l’invasion russe le 24 février, entame une semaine décisive.

Après avoir adressé en urgence une demande de rencontre officielle, le 18 avril, via une lettre diplomatique aux deux présidents, l’ancien premier ministre portugais doit arriver ce mardi à Moscou, avant de se rendre à Kiev.

Dans la capitale russe, Antonio Guterres doit rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Vladimir Poutine. Si le scénario d’une guerre longue apparaît de plus en plus probable, Antonio Guterres « espère parler de ce qui peut être fait pour ramener la paix en Ukraine de toute urgence », a déclaré Eri Kaneko, sa porte-parole. Une « pause humanitaire » et une trêve « immédiate » à Marioupol, où 100 000 civils seraient encore coincés, font partie des demandes réitérées de l’ONU. La guerre ayant déjà jeté sur les routes près de 13 millions de personnes, dont 5,2 millions ont fui l’Ukraine.

Les pourparlers semblent dans l’impasse

De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé que ses forces allaient « cesser unilatéralement » les hostilités sur Azovstal à partir de lundi après-midi, « retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ » des civils « dans la direction de leur choix ». La réponse de Kiev a été immédiate : « Je déclare officiellement et publiquement que, malheureusement, il n’y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal », a affirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Que peut obtenir le secrétaire général de l’ONU de cette visite en Russie et en Ukraine ? Afin de sortir de l’impasse, Antonio Guterres devait discuter, lundi, des divers potentiels points d’accord (garanties de sécurité pour l’Ukraine, neutralité militaire, Otan) avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, rare intermédiaire entre les deux présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. « Les négociations n’étant plus à l’ordre du jour (y compris sur la neutralité de l’Ukraine semble-t-il), et une (semi-)défaite n’étant pas envisageable par le Kremlin, l’escalade est donc inévitable. Reste à savoir à quoi elle ressemblera », juge le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, sur Twitter.

Direct. Guerre en Ukraine : Kiev prête à attaquer la Russie ? Livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine. L'actualité du 28 avril

Clairement, les pourparlers entre les deux administrations semblent dans l’impasse. Le président russe apparaît déterminé à obtenir des succès militaires et des gains territoriaux importants avant toute nouvelle discussion. Le quotidien économique Financial Times, qui aurait eu des informations de l’entourage de Vladimir Poutine, confirme que celui-ci « ne voyait aucune perspective de règlement » , à la différence du mois dernier.

Fin mars, à Istanbul, Moscou et Kiev avaient évoqué des avancées. Entre-temps, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie d’avoir commis des crimes de guerre contre des civils à Boutcha. Dernièrement, il menace de se retirer de tout processus si les soldats ukrainiens coincés à Azovstal étaient tués.

L’Ukraine est convaincue qu’elle peut repousser davantage les troupes russes. Et le soutien des États-Unis l’encourage dans ce sens. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a déclaré, lundi : « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner (…). Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien », a-t-il affirmé, au lendemain de sa visite à Kiev, avec le secrétaire d’État, Antony Blinken, et leur rencontre avec Volodymyr Zelensky. Il s’agissait de la première visite de ministres américains depuis le début du conflit. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », a-t-il encore déclaré.

Une nette hausse des budgets militaires en 2022

Les livraisons d’équipements militaires et d’armes lourdes atteignent des records. La contribution seule des États-Unis atteint les 3,4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), encourageant le président Zelensky à remercier Washington et le président Joe Biden « personnellement », pour leur soutien. À cette somme, il faut ajouter les autres envois d’armes des membres de l’Otan et européens. Cette « aide » sera au centre d’une réunion prévue mardi en Allemagne, réunissant le chef du Pentagone et les ministres de la Défense de 40 pays alliés.

Ce record confirme une tendance générale en 2022 de nette hausse des budgets militaires. Ainsi, les pays européens font assaut de promesses pour que leurs dépenses militaires atteignent 2 % de leur PIB, soit l’objectif fixé par l’Otan et par l’ancien président des États-Unis Donald Trump. Huit pays européens membres de l’Alliance atlantique atteignent déjà cette cible, relève lundi le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). C’est « deux de plus par rapport à 2014 », relève le rapport du Sipri.

Le 27 février, l’Allemagne a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr, son armée. Les 2 % du PIB de dépenses militaires devraient être atteints en 2022. D’autres pays, tels le Danemark ou la Pologne, ont, eux aussi, promis une hausse des dépenses.Une hausse débutée avant la guerre en Ukraine. Pour 2021, les dépenses militaires vont dépasser pour la première fois, à l’échelle de la planète, la somme de 2 000 milliards de dollars. Selon le Sipri, elles s’établissaient à 2 113 milliards de dollars (1 966 milliards d’euros). Cela représente 2,2 % du PIB mondial. En gros, pour 50 euros de richesse produite, 1 euro est affecté à la dépense militaire. Et les États-Unis tiennent la dragée haute aux autres forces armées. Leur budget militaire est de 801 milliards de dollars en 2021, soit 3,5 % de leur PIB. Cette somme équivaut au budget… des dix pays suivants dans le classement (Chine, Inde, Royaume-Uni, Russie, France, Allemagne, Arabie saoudite, Japon, Corée du Sud et Italie).

Un choix de société assumé. La progression du budget (100 milliards d’euros) de la Bundeswehr correspond à la promesse des accords de Paris de 2015, non réalisée, d’un fonds mondial de 100 milliards de dollars annuels pour financer la transition climatique…

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Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Le débat

D’après l’Office français de l’immigration et de l’intégration, moins de 60 000 Ukrainiens perçoivent l’allocation de subsistance accordée par l’État. Les associations alertent sur la situation des autres exilés.

Jérôme Skalski

Si les réfugiés venant d’Ukraine sont aujourd’hui accueillis par les pays européens, la situation des non-Ukrainiens reste inquiétante.

Marie-Christine Vergiat Vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme

Après quelques semaines de guerre en Ukraine, des millions de personnes ont fui leur domicile et plus d’un tiers d’entre elles ont traversé­ les frontières vers un pays de l’Union européenne (UE). La directive dite « protection temporaire », adoptée en 2001, après la guerre du Kosovo, a été activée le 4 mars, soit huit jours après le début de l’invasion russe. Un vrai « miracle » car, en 2015-2016, les États membres de l’UE avaient refusé de le faire. Pourtant, celles et ceux qui arrivaient alors étaient syriens, fuyant eux aussi la guerre, mais aussi iraniens, afghans, soudanais, érythréens, etc. Autant de personnes qui craignaient des persécutions. Aujourd’hui, les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), quasiment tous limitrophes de l’Ukraine, ouvrent leurs portes. Tant mieux, même si nous ne pouvons être dupes. Laissons de côté le racisme suintant de certains propos sur le thème : « Les Ukrainiens peuvent être accueillis parce que blancs et chrétiens » (sic).

Quand les responsables politiques donnent le la, les choses se mettent en place assez facilement. C’est exactement ce qui s’est passé en 2015, quand l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés.

Cependant, la protection temporaire est loin d’être accordée à toutes celles et tous ceux qui fuient les bombes russes de la même manière. Seuls y auront automatiquement droit les Ukrainiens, les réfugiés et apatrides ayant obtenu une protection avant le 24 février et les familles de toutes ces personnes. Mais pour tous les autres étrangers non européens installés en Ukraine, même avec des titres de séjour en bonne et due forme (étudiants et travailleurs de longue durée, principalement), la situation est bien différente. Ils ne bénéficieront de la protection temporaire que s’ils sont dans l’impossibilité d’un « retour dans des conditions sûres et durables » dans leur pays d’origine. Une formulation inquiétante pour tous ceux qui sont engagés aux côtés des exilés. Cela résonne avec la notion de pays sûr, qui permet l’examen dit accéléré des demandes d’asile et les expulsions. C’est d’autant plus grave que ce sont les préfectures qui examineront la situation des intéressés. Le pire est donc à craindre au regard des pratiques préfectorales.

Cela nous ramène malheureusement à la situation de « droit commun » de tous les exilés dans notre pays, ce « deux poids, deux mesures », ce tri aux frontières européennes tant de fois dénoncé.

Pour autant, notre pays, comme l’immense majorité des pays européens, est en train de montrer que ce ne sont pas les capacités d’accueil qui font défaut mais bel et bien la volonté politique car, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais autant de monde ne s’est déplacé en si peu de temps. Certains arguments seront irrémédiablement mis en cause, sauf à dire explicitement que le choix est celui d’une « préférence occidentale » difficile à justifier.

Le Secours populaire français est pleinement engagé dans l’aide aux familles qui ont fui le conflit et les bombardements pour trouver refuge dans notre pays.

Sébastien Thollot Secrétaire national du SPF

L’année 2022 connaît des heures très sombres avec la guerre en Ukraine. Des millions de personnes fuient les bombes et quittent leur pays sans savoir quand elles pourront retourner chez elles. Les familles sont déchirées, les hommes restent, les femmes, les enfants, les personnes âgées démunies partent pour des lieux de ­refuge inconnus. Depuis les premiers jours, le Secours populaire français assure une solidarité auprès des plus vulnérables dans les pays frontaliers de l’Ukraine : Pologne, Roumanie, Moldavie, mais aussi, quand cela est possible, en Ukraine avec ses partenaires associatifs. Tout cela est possible du fait du soutien financier extrêmement fort des donateurs qui permet de réaliser des actions de solidarité concrètes et adaptées dans une situation jamais connue à un tel niveau.

Aujourd’hui, des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivent en France dans leur exil forcé. Certains sont en transit pour continuer vers d’autres pays, d’autres restent et vont, pendant un temps indéterminé, être accueillis et aidés sur notre territoire. Dans un même élan, le gouvernement, les collectivités locales, les administrations… ont mis en œuvre un dispositif d’accueil sans précédent permettant de répondre à tous les besoins et de garantir l’accès au droit commun et à l’éducation des enfants. Des villes sont plus fortement sollicitées, mais sur l’ensemble du territoire, la puissance publique se mobilise pour trouver les solutions les plus adaptées. Le Secours populaire ne peut que se féliciter de voir que des moyens sont mobilisables quand la volonté politique répond présent. Le SPF prend bien sûr sa part pour apporter toutes les aides adaptées. Nous savons accueillir, nous avons une longue tradition d’accueil et de soutien, et nous nous réjouissons de ce que cet accueil soit organisé de façon humaine.

Les moyens débloqués en si peu de temps sont à saluer et à garder en tête pour l’avenir, car il ne faudrait pas oublier que d’autres personnes sont aussi en grande vulnérabilité dans notre pays, et que le SPF n’envisage pas de devoir choisir entre les populations. Nous avons aujourd’hui sur notre sol de très nombreuses personnes qui ont elles aussi fui des pays en guerre, que les autorités appellent des « migrants » ou « migrants réfugiés » sans leur accorder les droits que leur situation exigerait pourtant. Telle n’est pas la situation des Ukrainiens, et nous sommes heureux qu’ils soient accueillis dans des conditions acceptables. Et nous souhaitons que cela fasse école pour tous.

La solidarité exprimée auprès du peuple ukrainien sur notre territoire est aujourd’hui juste et légitime. La tragédie vécue par des millions de personnes montre que l’Europe et la France sont en capacité d’assurer de façon rapide un accueil inconditionnel, un accompagnement et une solidarité dignes. Veillons à ce que cela reste à la même hauteur, avec les mêmes ambitions, quelle que soit la durée de la guerre.

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Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »

Entretien

Selon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.

Florent LE DU

Ludivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie

Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.

Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?

C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.

Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?

D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.

Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?

Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.

Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?

Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.

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Au RN, la guerre de succession attendra

Actu

Forte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.

Benjamin König

Un record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-­delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum ­anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.

« la prochaine sera la bonne »

Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.

avec ou sans Zemmour ?

« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.

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Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

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« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

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Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

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Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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La première mesure des élus du RN : chasser la LDH

Actu

Ciblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.

Eugénie Barbezat

Dans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »

empêcher toute activité

Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.

Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».

Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »

Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : «  Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »

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Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
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Philosophie Faire société sans Moi

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Comment imaginer un monde sans in­di­vidus ? Quelles sont les origines du Moi contemporain ? Professeur de philosophie à l’Université libre de Bruxelles, Vincent de Coorebyter nous invite, dans le sillage de l’historien Jean-Paul Gourévitch, à revenir sur nos évidences sur le sujet d’aujourd’hui en ­interrogeant les conceptions médiévales de la personne. Au Moyen Âge, « l’effacement de l’indivi­dualité était la règle », surtout en ce qui concernait les femmes et les paysans. Les premières n’étaient qu’épouses ou veuves, les seconds serfs ou vilains.

Si la route a été longue vers l’individualisme contem­porain, « il n’y a pas de meilleur moyen, aujourd’hui, d’obéir à l’idéologie dominante que de se croire à l’abri des attentes sociales, ­ assuré de son autonomie ». Face aux ­illusions d’auto­nomie, comment refaire société, Moi avec les autres ? N. M.

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Essai Lire aujourd’hui

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Ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, où il a conduit des recherches sur l’Internet, Paul Mathias interroge les fausses évidences liées à l’acte de lire et aux évolutions de la lecture. Si « lire est l’affaire de tous », « ce n’est assurément pas une chose une, uniforme, naturelle ». C’est « un phénomène antinaturel », comme l’affirment les sciences cognitives. Lire n’est pas déchiffrer, mais d’emblée interpréter et penser, ce qui dément les raccourcis ministériels sur l’apprentissage de la lecture… D’autant que les changements de support modifient les pratiques de lecture. Il n’est pas certain que passer de l’objet imprimé aux écrans n’y change rien. « Le risque n’est pas dans l’ignorance et la barbarie promises par les inquiets, c’est plutôt que surgissent derechef parmi nous les scribes d’autrefois et leur classe d’exception. » N. M.

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Odyssée Joyce hors du labyrinthe, ou le retour d’ Ulysse

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Alain Nicolas

« Une vie, disait Joyce, c’est beaucoup de jours. » Beaucoup de jours ont passé depuis la parution d’ Ulysse en France le 2 février 1922, note Philippe Forest. Un siècle, qui a fait de ce livre un classique à l’étrange destin. Les à-côtés biographiques sont bien présents. À Dublin, tous les 16 juin, le « Bloomsday » – en référence à la date des événements du roman – est une attraction touristique à succès. Mais le livre est peu lu, et même souvent traité­ de faux chef-d’œuvre, référence pour les snobs et les professeurs. Philippe Forest entend remédier à cette injustice qui écarte les lecteurs d’ « un roman éminemment lisible dont personne ne devrait se priver ».

Romancier et essayiste, il a fait le pari de ce livre qui « se présente comme un guide », un parcours de lecture accompagné par un connaisseur. Chapitre après chapitre, il tient face au livre la place du lecteur. Le lecteur qu’il a été et le lecteur que nous sommes, ou serons, semblables et uniques. Et d’abord le titre. La référence à Homère s’impose, mais qu’en faire ? Décrypter les allusions, un livre dans chaque main ? L’exercice peut amuser, mais reste un peu vain : Joyce les a lui-même explicitées. Plus profondément, il faut comprendre les ruses du mythe qui, comme son héros, emploie « mille tours » pour recommencer chaque fois qu’une première phrase de roman s’écrit. Quitte à en inverser les valeurs, à tourner en dérision les plus vénérables institutions homériques, comme le sage Nestor consulté par Télémaque réincarné en un pompeux, conformiste et antisémite directeur d’école. Ainsi s’introduit une réflexion sur l’histoire, le temps et la littérature qui n’est que l’une des pistes que nous pouvons emprunter pour nous repérer dans le labyrinthe arpenté par Stephen Dedalus et Leopold Bloom.

Remercions Philippe Forest d’avoir voulu faire un Ulysse pour les nuls. Il n’est peut-être pas nécessaire de l’être pour en commencer la lecture, mais on ne le sera assurément pas après l’avoir achevée pour commencer avec Joyce une nouvelle Odyssée.

Littératurejames joyceirlandecentenaires
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Essai À la découverte de l’espace nippon

Nos recommandations culturelles

Stéphane Floccari

Voilà un ouvrage, à la fois lumineux, documenté et diablement savant, apte à déverrouiller le rideau d’ignorance qui sépare encore trop souvent Orient et Occident. Ce micro-traité­ de la spatialité japonaise est plus qu’une invitation au voyage ou un livre d’images (bien qu’il en regorge, toutes plus suggestives les unes que les autres). C’est un véritable guide pour le profane, qui nourrira sans le décevoir l’intérêt de l’amateur éclairé et conduira chacun à pénétrer dans l’intimité de l’architecture intimiste et subtile japonaise. On y apprend l’art du kekkai, que l’on peut traduire par « seuil » ou « limite », un art de vivre doublé d’une science du bâtir. Outre ces deux notions servant de fil directeur, on découvre ici avec bonheur tout ce qui peut être attaché de poésie à une fenêtre, une clôture ou une porte.

Tenu au Levant pour un ouvrage de référence mais devenu introuvable, ce livre est à peine connu en France. Il reprend le texte publié en 1966 par l’éminent historien japonais Ito Teiji (1922-2010), spécialiste de l’architecture médiévale et fin connaisseur de l’histoire pluriséculaire du Japon. À mi-­chemin entre l’historiographie et la rêverie photographique, l’ensemble se parcourt d’autant plus clairement qu’il est habilement préfacé par Philippe Bonnin, lui-même architecte et surtout anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Sans rien cacher de la difficulté qu’il peut y avoir à vouloir saisir le sens de la notion de kekkai, il conduit son lecteur à reprendre son propre itinéraire pour comprendre ce qu’« installer l’espace », hosetsu, signifie pour les Japonais. Dépaysant et universel, comme une vraie œuvre.

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Le Figaro

Législatives : en s'unissant, le RN et Reconquête ! pourraient-ils être favoris en nombre de voix ?

Jeanne Paturaud

LA VÉRIFICATION - Le parti d'Eric Zemmour s'appuie sur différents chiffres pour inciter le Rassemblement national à s'unir. Dans le cadre d'une «union nationale», ils pourraient arriver en tête, selon un graphe massivement partagé sur Twitter.

LA QUESTION. À environ sept semaines des élections législatives, les tentatives d'alliances des partis défaits à la présidentielle se multiplient pour tenter d'endiguer le camp d'Emmanuel Macron et peser le plus possible dans le futur hémicycle. Tandis que la France insoumise négocie ardemment avec les verts et le parti socialiste, Eric Zemmour multiplie les appels du pied au Rassemblement national. Son argument : en additionnant les soutiens de Reconquête, du Rassemblement national et des Républicains «patriotes», cette «union nationale» pourrait rafler la mise à l'Assemblée.

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C'est en tout cas ce que l'ancien candidat et son entourage affirment dans deux publications successives, publiées sur Twitter lundi. Dans le premier graphique partagé, Eric Zemmour suggère que l'Union nationale pourrait obtenir 12,54 millions de voix aux élections législatives, et ainsi devancer En Marche comme La France insoumise qui obtiendraient respectivement 11,29 et 11,28 millions de bulletins.

« Si on calcule le nombre de voix, on arrive devant le bloc de Macron et celui de Mélenchon. Est-ce qu'on part divisés ou est-ce qu'on choisit l'union pour la France ? », a commenté sur M6 Samuel Lafont, chargé de la stratégie numérique d'Eric Zemmour. Dans une seconde publication, le chef de Reconquête estime que l'Union nationale pourrait arriver en tête dans 246 circonscriptions, là où le Rassemblement national seul n'obtiendrait la première place que 105.

Faut-il vraiment croire ces chiffres partagés par Eric Zemmour ?

VÉRIFIONS. Pour comprendre ces estimations, il faut d'abord s'intéresser à leur mode de calcul. Bien que ce ne soit pas précisé dans la publication de l'ancien candidat et qu'aucune source ne soit citée, le premier graphique est le résultat d'une addition assez simple des voix obtenues lors du premier tour de l'élection présidentielle. «Nous avons calculé ces chiffres en fonction des résultats de chaque parti dans les circonscriptions et en prenant en compte les risques d'abstention», explique au Figaro Samuel Lafont. Concrètement, le graphique calque les résultats de ce scrutin à ce qui pourrait advenir lors des élections législatives.

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De fait, le chiffre présenté pour LREM est obtenu après l'addition approximative entre les voix d'Emmanuel Macron au premier tour (9 783 058) et celles des électeurs LR qui ont choisi de voter pour le président au second tour (840.000). Même calcul concernant le vote LFI : le chiffre 11,28 millions est obtenu en additionnant les voix de l'ensemble des candidats de gauche.

Dynamiques électorales incomparables

Mais ce qui intéresse surtout, c'est la comparaison des voix entre le Rassemblement national seul et l'Union nationale souhaitée par Eric Zemmour. Le bas du graphique indique en effet que, seul, le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir 8.13 millions de voix aux législatives, soit le résultat obtenu au premier tour de l'élection présidentielle. Le haut du graphique indique, lui, qu'en additionnant les voix de Reconquête, du Rassemblement national, de Debout la France et des «LR patriotes», l'Union nationale pourrait grimper jusqu'à 12.54 millions d'électeurs et devancer les deux autres partis. À nouveau, ce chiffre est le résultat d'une addition entre les résultats au premier tour des trois partis et de l'estimation du nombre d'électeurs Républicains qui ont voté pour Marine le Pen au second tour (environ 370.380).

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Si ces additions sont plus ou moins exactes sur le fond, c'est leur application à un autre scrutin qui est contestable. De fait, les dynamiques électorales entre ces deux élections sont particulièrement éloignées. «En politique, on peut rarement additionner les chiffres comme ça, estime Paul Cébile, chargé d'études à l'IFOP. Les élections législatives dépendent beaucoup de l'ancrage territorial, et le parti de Marine Le Pen est plutôt perdant lors de ces élections».

Le risque de l'alliance

Effectivement, la candidate du Rassemblement national avait mobilisé 7.6 millions de voix lors du premier tour de l'élection présidentielle en 2017 contre moins de 3 millions pour les législatives le mois d'après. Une chute qui s'explique selon Paul Cébile par «une absence de candidat RN sur l'ensemble du territoire» et par une «abstention très forte lors des législatives». Cet écart de voix pourrait d'ailleurs être renforcé dans le cadre d'une alliance entre les partis : «Ne pas présenter un candidat pour laisser passer un autre est risqué : cela peut démobiliser l'électorat RN qui est très attaché à Marine Le Pen et qui ne se mobilisera peut-être pas si c'est un autre parti», estime Paul Cébile.

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Résultent de ce calcul approximatif d'autres publications : celle de la composition de l'hémicycle à l'issue des élections législatives. Reconquête estime ainsi qu'au premier tour de l'élection législative, l'union nationale pourrait arriver en tête dans 246 circonscriptions, là où le Rassemblement national seul n'en obtiendrait que 105. Pour le second tour, le parti projette un RN qui remporterait 13 députés seul et 148 dans le cadre d'une union nationale. «Comme pour le graphique précédent, cette estimation résulte du nombre de voix dans les différentes circonscriptions et du risque d'abstention», explique à nouveau Samuel Lafont. Pour rappel, le parti Reconquête n'est arrivé en tête dans aucune circonscription, quand le Rassemblement national a devancé les autres candidats dans 159.

Mais les chiffres partagés par Eric Zemmour diffèrent de la seule projection pour le moment publiée par un institut de sondage, celle d'Harris Interactive. Diffusée lundi, cette dernière estime que le RN pourrait obtenir à lui seul 75 à 105 sièges, quand l'union nationale réussirait à en gagner 117 à 147 sièges. Il y aurait certes une différence notable avec ou sans «union nationale», mais celle-ci serait plus faible que dans les chiffres mentionnés par Eric Zemmour et son équipe. Alors, comment expliquer cet écart ? Par le mode de calcul, toujours.

Car Harris Interactive n'a pas pris en compte les résultats du premier tour, mais a sondé un échantillon de plus de 2000 Français pour cette élection législative en particulier. Si cette étude est «limitée», explique Jean-Daniel Levy, directeur délégué de Harris Interactive France notamment parce que «les candidats aux législatives ne sont pas connus», que les «contours des alliances ne sont pas encore définis», elle reste beaucoup plus fiable que ceux partagés par Reconquête.

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En résumé, les estimations fournies en vue des élections législatives par le parti d'Eric Zemmour sont calculées en fonction des résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Or ces deux élections répondent à des logiques et des comportements électoraux différents : en 2017, le parti de Marine Le Pen a perdu plus de 4 millions d'électeurs entre ces deux scrutins, du fait de l'abstention ou d'un manque d'ancrage territorial. Ces chiffres diffèrent par ailleurs d'une projection de l'institut Harris Interactive, qui a calculé les intentions de votes en sondant un échantillon de 2000 Français, sans prendre en compte les voix attribuées lors du scrutin présidentiel. On y observe malgré tout qu'en nombre de sièges espérés, l'«union nationale» bénéficierait bien aux partis qui y participeraient.

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Un sondage Harris Interactive pour Challenges donne une redistribution des rapports de force au détriment de LR, des communistes et des Verts.

Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».

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RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

L'Humanité

Quand le sujet s’émancipe du système

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Essai Dans son dernier ouvrage, le sociologue Alain Touraine semble pousser à son extrémité sa pensée du « sujet-acteur » dans la modernité mondialisée.

Jean-Christophe le Duigou

Structurée autour de « l’antagonisme entre l’acteur social et le système », l’œuvre d’Alain Touraine embrasse une multitude de domaines : le travail, la société postindustrielle, les mouvements sociaux… et désormais la culture elle-même. L’auteur ne cache pas son ambition de contribuer à fonder « l’équivalent de ce que fut la société social-démocrate de l’ère industrielle ». Il s’oppose aux sociologues structuralistes comme aux intellectuels marxistes, avec lesquels il croise le fer. Il ne se prive pas d’intervenir dans l’arène politique, comme lors des grèves de 1995, contestant le soutien dont bénéficiait le mouvement revendicatif. Sa polémique, à cette occasion, avec Pierre Bourdieu est restée célèbre.

Avec ce dernier ouvrage, l’auteur estime « être parvenu à l’extrémité de son champ de réflexion ». Face à l’aliénation résultant tant des mécanismes du marché que de l’emprise des idéologies, Touraine réaffirme le rôle du « sujet-acteur » qui est à la recherche de sens et se doit de faire face aux idéologies constituées.

Une rupture radicale, du domaine public à l’intime

Dans un contexte marqué par l’ébranlement de la civilisation occidentale confrontée à la mondialisation, il forge sa conception de la « moder­nité » et développe une vision de la crise bien au-delà de l’économie. Nous sortirions de deux siècles de société industrielle, ceux qui furent précédés d’une longue période de constitution des États (1), et ce pour nous engager dans une « société de la communication ». La période industrielle était dominée par les relations de l’homme avec les machines. Désormais, dominent les rapports des hommes entre eux.

L’action humaine ne renvoie plus seulement à la création de nouvelles connaissances, mais aussi à la conscience de soi et à la ­reconnaissance des autres. Exit le conflit de classes et la vision idéologique de la société, l’auteur les remplace par la défense des droits fondamentaux, « liberté, égalité ». Il prône une rupture radicale qui concernerait tous les champs de l’existence, du domaine public aux dimensions intimes des relations interpersonnelles.

Alain Touraine, « inquiet devant la montée des populismes », présente l’individu, avec ses droits, comme le rempart face aux logiques de la domination. Mais la démarche fait l’impasse sur les conditions concrètes d’existence qui interdisent au sujet de jouer son rôle de « sujet-acteur ». Heureusement, cette réintroduction du sujet dans le processus d’émancipation n’est pas l’apanage du seul sociologue. Le philosophe Lucien Sève a mené un travail parallèle, mais à partir du marxisme, insistant sur la réintroduction de l’individu dans le processus de transformation sociale.

L’enjeu, en tout cas, n’est pas de faire le tri dans les luttes sociales, luttes de toutes les catégories de salariés, luttes non économiques contre les dominations en gé­néral, luttes des femmes, luttes des jeunes, luttes des minorités… mais de construire leur convergence contre les monopoles institués, pour une civilisation de partage.

alain touraineSociologie
Le Figaro

Législatives 2022: l'alliance évidente à gauche, complexe à droite

Claire Conruyt

SONDAGE - Selon l'enquête Odoxa pour Le Figaro, 86% des sympathisants de gauche souhaitent une alliance en vue des élections législatives.

À gauche, l'union paraît évidente. Selon l'enquête Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro, l'alliance aux législatives est plébiscitée par les sympathisants : 86% d'entre eux la souhaitent. Parmi eux, 70% aspirent à une alliance impliquant les Insoumis. Une conséquence du vote utile dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avance Gaël Sliman. «D'abord, explique le directeur d'Odoxa, le candidat Insoumis vient du Parti socialiste. De même, la gauche gouvernementale a eu par le passé l'habitude de s'associer avec des partis qu'on pourrait considérer comme d'extrême gauche. Pensons ainsi à l'Union de la gauche de François Mitterrand.»

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Jusque-là, poursuit-il, les soutiens du parti de la rose aspiraient à une forme d'hégémonie au sein de la gauche. «À condition que le PS soit le leader, indique Gaël Sliman. Mais quand on fait dix fois moins que son adversaire à la présidentielle, le drame est que les sympathisants socialistes finissent par accepter l'idée qu'on puisse organiser des accords dans lesquels Jean-Luc Mélenchon serait la pierre angulaire du dispositif.»

À droite, en revanche, l'alliance est plus complexe ou plutôt, moins naturelle. Le concept d'«union des droites», qui illustre l'alliance des personnalités politiques des Républicains, du Rassemblement national et de Reconquête!, est rejeté par une majorité des Français (62%) contre 31% des sympathisants de droite. «Le front républicain et la ligne rouge qui existaient autrefois entre le RPR et le FN ont évolué», analyse Gaël Sliman.

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Ceci étant dit, les sympathisants LR sont nettement moins favorables à une alliance en vue des législatives (57%) quand une nette majorité des sympathisants RN, eux, le sont (78%). Du côté des soutiens du parti d'Éric Zemmour, plus de 9 sympathisants sur 10 se prononcent pour ce rapprochement. Si les soutiens du parti des Républicains souhaitent une union de leur famille politique avec d'autres partis, c'est d'abord avec La République en Marche (LREM) : 36% d'entre eux souhaitent un rapprochement avec le mouvement d'Emmanuel Macron contre 26% avec les partis situés plus à droite.

Enfin, près d'un Français sur deux est favorable à ce que LREM obtienne une majorité absolue à l'Assemblée nationale. «Chose étonnante, précise Gaël Sliman, seule une minorité (44%) des sympathisants LREM la souhaite. C'est comme s'ils se disaient : le président a remporté la présidentielle avec 31% des inscrits. Si en plus, on se retrouve avec une majorité absolue, la seule opposition qui pourra se faire entendre sera dans la rue. Il vaut mieux une opposition à l'Assemblée.»

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L'Humanité

Histoire Mais que fait la police ?

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Nicolas Mathey

Président de Ras l’front de 1991 à 1999, fondateur de l’Observatoire des libertés publiques, qui publia de 1993 à 2014 un bulletin mensuel, Que fait la police ?, Maurice Rajsfus (1928-2020) reste une référence de la défense des libertés publiques et de l’antiracisme. Opération étoile jaune revient sur la complicité de la police française pendant l’Occupation. Le rescapé de la rafle du Vél’d’Hiv y montre tout son zèle en zone occupée quant à l’application de l’ordonnance nazie de mai 1942 qui imposait aux juifs de « se présenter au commissariat de police (…) pour y recevoir les insignes en forme d’étoile ». Une complicité liée aux conditions de l’armistice de 1940, mais aussi aux mentalités, comme le montrent encore les lois scélérates de Vichy, qui surenchérirent ignoblement sur les attentes de l’occupant.

régime de vichyrafle du vel'hivHistoire2ème guerre mondiale
Le Figaro

Emmanuel Macron fait le bulletin de notes des ministres avant le remaniement

Arthur Berdah

RÉCIT - Le président réélu a profité de ses 24 heures «de recul» à La Lanterne pour faire le bilan de la campagne de ses troupes.

Il a fait le bilan. Calmement. En se remémorant chaque instant. Et il a établi la liste des gagnants et des perdants. Retiré avec son épouse pour 24 heures dans la résidence versaillaise de La Lanterne après sa réélection, Emmanuel Macron a pris «quelques pas de recul», lundi, pour analyser sa campagne. Et réfléchir à la suite. La suite, c’est d’abord le remaniement, qu’il aimerait idéalement officialiser d’ici au mardi 3 mai prochain, veille du Conseil des ministres prévu le lendemain. Parmi ses troupes actuelles, nombre d’entre eux ne seront pas reconduits. Ils le savent.

Sans céder au mythe du fantasmatique «gouvernement resserré» autour d’une quinzaine de membres, le président de la République a conscience qu’il va devoir écrémer sa pléthorique équipe sortante. Parmi la quarantaine de personnalités aujourd’hui en poste, au moins la moitié n’a pas réussi à imprimer quoi que ce soit dans l’esprit des Français. Pas même leur visage ou leur nom. L’autre moitié, elle, a su se faire remarquer par le chef de l’État. Parfois en bien, parfois en mal. Avant de renouveler les baux de certains, Emmanuel Macron a donc procédé ces derniers jours à un état des lieux, dont il s’est ouvert auprès de quelques proches.

Des réussites

À ses yeux, la plupart des réussites sont équitablement réparties entre les personnalités venues de la droite et celles issues de la gauche. Côté ex-LR, c’est Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, qui a su s’imposer comme l’un de ses interlocuteurs réguliers depuis le grand débat national de 2019. Et qui a mis ses réseaux de terrain au service de la réélection de son champion, réussissant ainsi à se faire pardonner le très puissant vote RN qu’il n’a pas su endiguer dans les territoires ultramarins. C’est aussi Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, dont l’ambition personnelle a été remisée de côté, et dont les conseils dans le sprint final ont été précieux: ceux d’un maire implanté dans une région désindustrialisée, tenant d’une ligne séguiniste et adepte du gaullisme social. C’est enfin Nicolas Sarkozy, dont «l’appel au rassemblement», précédé par le ralliement d’Éric Woerth, a été apprécié et jugé efficace. La droite qui a fait ce choix sera sans doute récompensée d’une manière ou d’une autre.

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Côté ex-PS, le bulletin de notes est là encore au beau fixe pour certains. À commencer par Élisabeth Borne. Passée par l’Écologie après le départ de François de Rugy, la ministre du Travail, qui a conduit avec succès les réformes de l’apprentissage et de l’assurance-chômage depuis la rue de Grenelle, après avoir réussi celle de la RATP lorsqu’elle était aux Transports, est à ce jour «la favorite pour le poste de premier ministre» à l’Élysée. Surtout depuis qu’Emmanuel Macron en a quasiment dressé le portrait-robot mercredi à Cergy, disant vouloir «nommer quelqu’un qui est attaché à la question sociale, la question environnementale, et la question productive». Comme l’ancienne préfète, son collègue des Comptes publics, Olivier Dussopt, a su gagner des galons, et compte désormais parmi les préférés. Là où Amélie de Montchalin est parvenue à se faire une place. Comme Gabriel Attal, malgré les solides inimitiés qu’il s’est créées avec la plupart des Marcheurs historiques.

Dans le cercle de ceux qui comptent, enfin, trône toujours en majesté Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Chargé des investitures de la majorité pour les législatives, l’élu du Finistère a su se rendre une nouvelle fois indispensable. Et a prouvé sa capacité à travailler avec des profils moins politiques, comme le non officiel directeur de campagne Grégoire Potton, rouage devenu essentiel et incontournable.

Ceux qui ont perdu des plumes

À l’inverse, certains techniciens ont perdu des plumes dans les deux mois qui viennent de s’écouler. Intouchable et préservé jusqu’ici, le très puissant secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, est souvent critiqué pour son côté trop «techno», tout comme Julien Denormandie. Contesté en interne par sa propre génération - celle des quadragénaires -, jugé trop tendre par certains ténors, le ministre de l’Agriculture ne connaît pas encore sa destination finale. Pas plus, d’ailleurs, que Bruno Le Maire. Détenteur du record de longévité à la tête de l’Économie et des Finances, le patron de Bercy a multiplié les erreurs ces dernières semaines, en évoquant une «guerre économique et financière totale» contre la Russie, puis en n’excluant pas un recours au 49-3 pour passer en force sur la réforme des retraites dès le lendemain du second tour. Un faux pas qui a conduit Emmanuel Macron à exiger de ses ministres qu’ils cessent d’intervenir dans les médias. En gros, qu’ils s’inspirent de Stanislas Guérini, le patron de LREM, mutique ces dernières semaines et carrément jugé transparent.

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Idem, dans une moindre mesure, pour Jean Castex, le chef du gouvernement, qui a lui aussi été considéré trop discret au moment de «l’affaire McKinsey». Et dont le principal fait d’armes relevé en haut lieu a été la polémique sur son aller-retour en jet pour voter dans son fief de Prades (Pyrénées-Orientales) au premier tour. Restent enfin les deux principales figures, François Bayrou et Édouard Philippe, suspectés d’avoir les yeux rivés vers 2027, et qui étaient absentes du déjeuner organisé mardi à l’Élysée. Le premier craint le parti unique, le second ne veut même pas en entendre parler. «À ce rythme, son parti Horizons va se retrouver avec dix députés. Il sera notre Olivier Faure de droite, quoi», s’en amuse-t-on chez Emmanuel Macron. Où l’on sait que la guerre de succession aura lieu. Mais où l’on dispose d’une arme de dissuasion: la guerre de mouvement. Celle du remaniement.

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Élection présidentielle 2022 : les résultats du second tour

Emmanuel Macron, le président sortant, a été réélu au second tour avec 58,54% des voix, selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.

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Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Le Figaro

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Coline Renault

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

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Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

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Si les réfugiés ukrainiens sont bel et bien éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA), leurs hébergeurs français ne perçoivent aucun défraiement particulier en échange de leur aide. «Quand je cherche des particuliers pour accueillir les Ukrainiens, la question des charges se pose presque systématiquement. Être seul ou être quatre, cinq, voire plus, ce n’est pas la même chose en termes de dépenses», affirme Maxime Dheilly, bénévole à la Croix Rouge à Amiens. Il héberge depuis quelque temps une mère de famille ukrainienne et ses deux filles dans son petit F2, pendant qu’il dort sur le canapé d’un ami. «Je me suis donné deux mois pour leur laisser le temps de se retourner», espère-t-il.

Par la suite, le jeune homme a trouvé quelqu’un prêt à offrir son appartement, à condition qu’on l’aide pour les charges. «Je me vois mal demander ça aux réfugiés, dans la situation où ils sont», ajoute-t-il. À Bordeaux, Jean-Michel Allix, qui héberge cinq Ukrainiens depuis la mi-mars dans son appartement de 95m², a vu passer le montant de ses courses de 300 à 1600 euros par mois. «Sur le long terme, ça commence à peser. J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes, mais sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi», déplore-t-il.

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Une organisation complexe

Nombre de volontaires français n’avaient pas anticipé la portée de leur engagement si la guerre, comme c’est finalement le cas, était vouée à perdurer. À Nice, Corinne Pélissier a offert la chambre de son fils aîné parti à Paris à une Ukrainienne accompagnée de ses trois enfants en bas âge, poussée par une envie d’être utile, mais sans penser réellement à ce que son engagement impliquerait dans son quotidien. «Je pensais que ce serait temporaire : soit que la guerre s’arrêterait rapidement, soit que les institutions nous proposeraient une solution pérenne», reconnaît-elle. Résultat, il faut apprendre à vivre à six dans un petit F3, plier et replier le canapé du salon, où dorment les deux enfants. Chacun essaie ensuite de trouver sa place dans ce nouveau quotidien. «Il n’y a plus d’intimité, plus de vie de famille. Mon fils aîné ne peut plus revenir à la maison pendant les vacances, regrette-t-elle. Évidemment, nos petits problèmes sont dérisoires. Mais ce n'est pas confortable, même pour les réfugiés. Il va falloir trouver une solution au long cours.»

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Parfois, l’accueil des réfugiés implique une organisation qui vient perturber tout le fonctionnement de la vie familiale. À Tours, l’enfant ukrainien que Sophie Agier héberge n’a pas pu être scolarisé dans la même école que celle de ses enfants. Il faut alors s’arranger pour aller les chercher en même temps dans un endroit différent. «Il faut une énergie folle pour trouver des solutions. On y arrive, mais au prix d’une organisation et d’un investissement de temps monumentaux», affirme-t-elle. Jean-Michel Allix a, lui, renoncé à «toute vie sociale et familiale». Il se dit, après un mois, totalement «à bout» : «Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu». Sans parler de la cohabitation, compliquée. Il y a eu cette première famille qu’il a hébergée, avec ces deux jeunes ukrainiennes qui «ne levaient pas le petit doigt», se couchant et se levant très tard. «De vraies princesses, c’était compliqué à gérer», souffle-t-il. Et puis le bébé, qui écrit sur les murs et oblige à sans cesse tout nettoyer.

Tous soulignent toutefois «l’aventure humaine», et affirment ne pas regretter leur engagement. «Humainement, c’est très riche. C’est une expérience fabuleuse», estime Sophie Agier. Et Corinne Pélissier de conclure : «Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires».

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L’Éducation nationale, un «immense chantier» à relancer

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Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.

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L'Humanité

Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures

Premier plan

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.

Alexandra Chaignon

Jamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.

Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.

Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).

Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.

Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.

Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

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L'Humanité

« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital

Entretien

Après un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.

Cécile Rousseau

Frédéric Pierru Sociologue au CNRS

Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?

Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.

Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?

Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.

Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…

Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre  la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.

Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?

J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : interrogations sur le transfert et l'adoption d'enfants du Donbass en Russie

Bénédicte Lutaud

Moscou dit préparer des accords avec les Républiques séparatistes du Donbass pour l'adoption d'enfants «orphelins» de cette région. Kiev dénonce des «déportations» et «enlèvements» au mépris du droit international.

Des enfants ukrainiens du Donbass, dont des orphelins, ont-ils été «déportés» en Russie en vue d'être adoptés par des familles russes ? Ce sont les graves accusations portées par les autorités ukrainiennes depuis début avril.

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Dès le 8 avril, Lyudmila Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, s'inquiétait sur Facebook du projet du Kremlin d'«amender sa loi pour organiser une procédure accélérée d'adoption des enfants du Donbass». Selon elle, plus de «121.000 enfants ont déjà été déportés de force en Fédération de Russie. Il y a des orphelins et d'autres qui ont des parents», indiquait-elle.

Et d'accuser : «Maintenant les Russes (...) tuent des parents et kidnappent nos enfants sur les territoires occupés de l’est et du sud de l’Ukraine». Un message plus récent, le 24 avril, rapporte «le retrait illégal de 27 orphelins du territoire occupé de la région de Donetsk, vers Aprelevka près de Moscou. Ils ont été transférés à des soins temporaires dans près de 10 familles locales». «On ne sait pas si ces enfants ont le statut d'orphelins ou sont privés d'autorité parentale, et si les enfants ont des proches qui souhaitent les recueillir dans leurs familles», écrit-elle.

121.000 enfants en Russie ?

Ces graves accusations ont été reprises par plusieurs hauts responsables ukrainiens. Le 11 avril, Sergiy Kyslysya, représentant permanent de l'Ukraine à l'ONU, déclarait ainsi devant le Conseil de Sécurité que «121.000 enfants» avaient été «emmenés en dehors d'Ukraine» et dénonçait l'intention de la Russie «d'élaborer un projet de loi pour simplifier et accélérer la procédure d'adoption d'enfants enlevés, tant des orphelins que ceux qui ont des parents ou d'autres proches». «La plupart de ces enfants ont été enlevés de Marioupol jusqu'à Donetsk, et dans la ville russe de Taganrog», précisait-il, dénonçant des violations de la Convention des Nations unies sur les Droits de l'Enfant, et de la 4e Convention de Genève.

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Dès la fin mars, Pyotr Andryuschenko, adjoint au maire de Marioupol (sud de l'Ukraine, dans l'oblast de Donetsk), avait déjà affirmé que 4000 à 4500 résidents de sa ville auraient été déplacés «de force», sans passeport, vers Taganrog, 112 km plus à l'est en territoire russe.

Des projets d'accords de «transferts» d'orphelins du Donbass

Pour l'heure, Moscou n'a pas directement réagi aux accusations de Kiev. Mais des sources médiatiques officielles russes évoquent un projet d'accord au Kremlin avec les républiques séparatistes du Donbass pour faciliter l'adoption, en Russie, d'enfants orphelins de cette région. Ces sources semblent en revanche évoquer exclusivement le sort d'orphelins ukrainiens issus d'orphelinats ou d'enfants placés dans des foyers - avant la guerre en Ukraine.

Une dépêche de l'agence de presse russe Tass, datée du 13 avril, précise ainsi que le ministère de l'Éducation de Russie «prépare des accords internationaux qui permettront le transfert d'orphelins arrivés de la République populaire de Donetsk (RPD) et de la République populaire de Lougansk (RPL), et d'Ukraine, vers des familles russes». L'annonce, précise l'agence Tass, a été faite «mercredi (13 avril) par la directrice du département du ministère, dédié à la protection des droits des enfants, Larissa Falkovskaya».

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«Nous faisons un grand travail pour développer des accords internationaux qui nous permettent de transférer les enfants nouvellement arrivés, dans les familles de citoyens russes. Je tiens à souligner qu'à l'heure actuelle, nous avons préparé les deux premiers projets d'accords de ce type, et ils sont déjà en cours d'examen juridique au sein du ministère de l'Éducation», a précisé Larissa Falkovskaya lors d'un forum des meilleures pratiques régionales «Vivre et être élevé dans une famille», poursuit l'agence Tass. La ministre russe n'a toutefois pas précisé s'il s'agissait d'une garde temporaire en famille d'accueil ou d'adoptions définitives, souligne Tass.

Une précédente dépêche de Tass, datée du 1er avril, indiquait également que «200 orphelins du Donbass peuvent être adoptés en Russie dans un futur proche». La médiatrice russe pour les droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, précisait alors que 1560 enfants «partis sans parents» étaient arrivés en Russie, dont certains accompagnés, tandis qu'environ 500 proviendraient de foyers pour enfants. Parmi eux, environ 222 «ont l’ensemble des documents et peuvent être adoptées dans des familles», détaillait encore Maria Lvova-Belova.

La médiatrice russe pour les droits de l'enfant déclarait encore qu'un travail supplémentaire devait être fait avec «le reste des enfants sans parents du Donbass, parce qu'ils ont des problèmes avec des documents», selon Tass. «Certains ont fui en hâte et ne pouvaient prendre de documents avec eux (...) certains ont des proches, certains étaient en procédure de retrait des droits parentaux, donc leur statut n'est pas encore clair», ajoutait Maria Lvova-Belova.

Enfin, le 14 avril, le média russe Lenta.ru, rapportait des propos de la Déléguée aux droits de l'enfant du Kremlin et vice-présidente de Douma Anna Kuznetsova, à propos de son voyage récent au Donbass : «elle raconte comment les enfants étaient terrifiés à propos des 'méchants russes' (...). Les enfants sauvés de Marioupol nous ont dit: 'où nous emmenez-vous ? Allez-vous nous tuer ?' (...) Elle a raconté (...) comment des recherches ont été menées pour les enfants disparus des territoires du Donbass contrôlés par les Forces armées d'Ukraine, et ce que la Russie est en train de faire pour les orphelins des RPL et RPD».

«Un kidnapping d'Etat organisé», dénonce Kiev

Dans une déclaration officielle, le 14 avril, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi à ces informations, reprenant les accusations de Liudmyla Denisova. Il y dénonce ainsi «le déplacement forcé et illégal de citoyens Ukrainiens».

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Et de hausser le ton : «en violation de la loi humanitaire internationale (...) la Russie s'engage dans un kidnapping d'État organisé d'enfants et dans la destruction de l'avenir de la nation ukrainienne». De telles actions requièrent «une réaction décisive de la communauté internationale», prévient alors le ministère ukrainien des Affaires étrangères, qui précise avoir alerté plusieurs organisations internationales, parmi lesquelles le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU ; le CICR ; l'UNICEF (Fonds des Nations unies pour l'enfance) ; ou encore la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé.

L'Unicef n'a pu «vérifier» ces accusations

Sollicité par Le Figaro, Aaron Greenberg, conseiller régional principal pour l'Europe et l'Asie centrale à l'Unicef, indique que «l'Unicef est au courant des rapports concernant le mouvement d'enfants de l'est et du sud de l'Ukraine, incluant des enfants qui ne sont pas avec leurs parents, à travers la frontière vers la Fédération de Russie», mais que «les Nations unies n'ont pas été capables de vérifier indépendamment aucune de ces informations, parce que nous n'avons pas d'accès régulier aux zones le long de la frontière avec la Fédération de Russie».

«Nous explorons tous les moyens pour faire parvenir aide et protection aux enfants à travers l'Ukraine, et pour répondre aux violations de leurs droits fondamentaux», ajoute-t-il.

«Pendant les crises, c'est un principe bien accepté des obligations des États au regard du droit international, incluant tant la Convention des Droits de l'enfant et les Conventions de la Haye couvrant la protection de l'enfant, que l'adoption n'est pas la réponse appropriée pour les enfants non accompagnés et séparés», poursuit-il. «Cela inclut les enfants qui vivaient dans des structures d'accueil quand le conflit a escaladé», souligne-t-il, les accords mentionnés par la Russie semblant notamment concerner ces enfants.

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«Toute décision de déplacer des enfants doit être fondée sur ses meilleurs intérêts. Le mouvement ou la réinstallation doit être volontaire. Les parents ou les responsables de leurs soins doivent fournir leur consentement informé. Tous les efforts doivent être faits pour garder les familles ensemble» et à défaut «maintenir le contact familial», rappelle encore Aaron Greenberg.

Que peut faire l'Unicef à ce stade pour répondre aux demandes de Kiev de «mesures urgentes» ? L'Unicef «n'a pas de mandat pour investiguer les violations du droit international, ni de prendre de décisions juridiques», confie le haut responsable. En revanche, l'Unicef poursuit son travail humanitaire, lequel inclut «l'identification rapide et le référencement des enfants exigeants des soins spécialisés» en Ukraine et «ayant cherché refuge dans les pays voisins».

En Ukraine, un réseau d'orphelinats et de foyers défaillant et opaque

De nombreuses zones d'ombre subsistent donc autour de ces accusations de «déportations» et de possibles adoptions d'enfants ukrainiens par des familles russes. En outre, l'identification et le référencement de ces enfants déplacés évoquée par l'Unicef semble particulièrement ardue.

Avec le plus grand nombre d'enfants placés dans des orphelinats, internats, ou institutions pour handicapés, un vaste système fermé et souvent dysfonctionnel selon les ONG sur place, l'Ukraine est un cas hors norme en Europe, rapporte l'AFP. Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés évalue le nombre de ces enfants à au moins 100.000 ; certaines ONG jusqu'à 200.000. Une situation que le début de l'offensive russe en Ukraine a évidemment aggravée, rendant le risque de trafic d'enfants particulièrement élevé.

Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement

RÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Le Figaro

L'OSCE officialise la fin de sa mission d'observation en Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 28 avril 2022 à 19:09

L'OSCE a officiellement acté jeudi la fin de sa mission d'observation en Ukraine après huit ans de mandat, conséquence du veto mis à son renouvellement le 31 mars par la Russie. L'organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) «va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre» l'arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne. «La position de la Russie ne nous a pas laissé d'autre choix», a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau.

Toutes les décisions de l'OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d'un mois, la prolongation du mandat de cette mission. Cela avait mis fin aux incertitudes quant à l'avenir de ce processus mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entre l'Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l'est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk. Elle avait été validée juridiquement par Moscou et l'ONU dans le cadre des accords de Minsk. Depuis, l'OSCE était la seule instance internationale à documenter la situation sur le terrain. Mais ses équipes de plusieurs centaines de personnes issues de dizaines de pays, surprises par le début de l'invasion russe le 24 février, avaient été évacuées en catastrophe dans les jours suivants. Leurs activités ont cessé au 1er avril.

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Réfugiés ukrainiens : l'UE a versé à la Pologne plus d'un demi-milliard d'euros

La Pologne, pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens, a reçu quelque 560 millions d'euros de fonds européens pour aider à leur prise en charge, selon un communiqué de la Commission publié jeudi. L'exécutif européen a versé au total 3,5 milliards d'euros aux 27 États membres pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Il s'agit de fonds débloqués de façon anticipée, issus du programme «React-EU» en faveur de la cohésion et des territoires de l'Europe, prévu dans le cadre du plan de relance post-Covid. Selon la répartition publiée par Bruxelles, la Pologne a touché 562 millions d'euros, suivie par l'Italie (452 millions d'euros), la Roumanie (450 millions), l'Espagne (434 millions).

La France a quant à elle reçu 123 millions d'euros. Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s'est plaint dans une interview au journal allemand Bild que l'UE n'avait «jusqu'à présent pas payé un centime» pour la prise en charge des quelque 2,5 millions de réfugiés dans son pays. Ces pré-financements doivent aider les États membres à subvenir aux besoins des réfugiés ukrainiens en matière d'alimentation, de logement, de santé, d'éducation, d'accès à un emploi, selon la Commission.

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Biden veut allouer 33 milliards de dollars «pour aider l'Ukraine à se défendre»

Les Etats-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs face au conflit en Ukraine, a expliqué jeudi Joe Biden pour justifier sa demande au Congrès d'une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour principalement livrer davantage d'aide militaire à Kiev. Sur ce total, 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis l'invasion russe, déclenchée le 24 février. Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à la Maison Blanche. Mais les Etats-Unis «n'attaquent pas» la Russie, a-t-il assuré, ils «aident l'Ukraine à se défendre» face aux «atrocités et à l'agression» russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des livraisons d'armes à l'Ukraine qui «menacent la sécurité» européenne.

Ces 33 milliards d'aide supplémentaire doivent désormais être débloqués par le Parlement américain. Mais les discussion entre élus, dont le soutien à Kiev est pourtant unanime, achoppent pour l'instant sur le contenu de la loi censée étendre l'aide militaire: les démocrates veulent y insérer un amendement pour augmenter du même coup le budget de la lutte anti-Covid aux Etats-Unis, ce que les républicains refusent catégoriquement.

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«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

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La justice ukrainienne dit avoir identifié «plus de 8000 cas» de crimes de guerre présumés

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié «plus de 8.000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «Nous avons maintenant plus de 8000 cas», a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

«Il s'agit en fait de 8600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre», a précisé Mme Venediktova. Ces crimes présumés comprennent «le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures» et les «crimes sexuels» signalés dans le «territoire occupé de l'Ukraine», selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur «l'utilisation d'armes interdites», a-t-elle ajouté.

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Les investigations sont selon elle menées par «plus de 8000» personnes sur le terrain. «Nous avons créé une équipe d'enquête commune sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne, ndlr). 14 autres États ont ouvert leurs propres dossiers pénaux en rapport avec l'agression de la Fédération de Russie», a souligné la procureure.

45 personnes libérées suite à un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés suite à un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev jeudi, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Un autre échange de prisonniers a eu lieu. Aujourd'hui, 45 de nos hommes ont été libérés de captivité russe», a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

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Il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février. Il y a une semaine, 19 Ukrainiens avaient pu retrouver leur foyer, après un échange concernant 76 personnes trois jours auparavant, selon Kiev.

Les menaces russes d'un recours à l'arme nucléaire sont «irresponsables», juge Biden

Les menaces de Vladimir Poutine d'un recours à l'arme nucléaire sont «irresponsables» et illustrent le «sentiment de désespoir» de la Russie face à la tournure prise par son offensive en Ukraine, a estimé jeudi Joe Biden.

«Personne ne devrait faire des commentaires en l'air sur l'utilisation d'armes nucléaires ou la possibilité d'y recourir, c'est irresponsable», a dit le président américain. «Cela montre le sentiment de désespoir ressenti par la Russie confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux.»

Joe Biden assure qu'il n'est «pas inquiet» d'un risque de récession aux États-Unis

Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu'il ne pensait pas que l'économie américaine entrerait en récession, après la baisse du PIB enregistrée au premier trimestre.

«Je ne suis pas inquiet» d'un risque de récession, a déclaré Joe Biden lors d'une conférence de presse, arguant que les dépenses des consommateurs et des entreprises sont solides et que le taux de chômage est à un plus bas historique.

Washington ne laissera pas Moscou «intimider» l'Europe en coupant les livraisons de gaz

Les Etats-Unis ne laisseront pas Moscou «intimider» les pays européens en menaçant de les priver de ses ressources énergétiques, a déclaré jeudi Joe Biden après l'arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie.

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«Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression» en Ukraine, a lancé le président américain. «Nous travaillons avec d'autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz», a-t-il ajouté.

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Gazprom: le bénéfice net s'envole à 28 milliards d'euros en 2021

Le géant russe Gazprom a annoncé jeudi une hausse considérable de son bénéfice net en 2021, dans la foulée de la reprise économique post-pandémie et de la hausse de la demande en hydrocarbures.

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Le groupe contrôlé par l'Etat russe a vu son bénéfice net atteindre 2.159 milliards de roubles en 2021 (28,4 milliards d'euros au taux actuel), contre 162 milliards en 2020, selon cette source, soit un résultat multiplié par 13.

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

La Finlande salue le «fort soutien» de l'Otan en cas de processus d'adhésion

La Finlande a remercié jeudi le patron de l'Otan pour son «fort soutien» après la promesse d'«arrangements» pour protéger le pays en cas de processus d'adhésion à l'alliance occidentale, qui prend plusieurs mois. Le secrétaire général de l'alliance atlantique Jens Stoltenberg et le président finlandais Sauli Niinistö se sont entretenus jeudi par téléphone à propos de la candidature de plus en plus probable de la Finlande en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine.

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«Stoltenberg a une nouvelle fois donné un fort soutien pour la décision finlandaise», a déclaré Sauli Niinistö dans un communiqué après l'entretien. L'article 5 de défense mutuelle des membres de l'Otan n'est valable que pour les membres et pas pour la période entre la candidature et l'adhésion. Jeudi matin, le patron norvégien de l'alliance s'est dit «certain que nous serons capables de trouver des arrangements pour la période d'intérim», lors d'un point presse.

L'AIEA «inquiète» de l'absence d'accès à la centrale de Zaporizhzhia

Le directeur général de l'AIEA, de retour d'Ukraine, s'est dit «préoccupé» par la centrale nucléaire de Zaporizhzhia contrôlée par les Russes, à laquelle l'instance onusienne n'a pas pu avoir accès depuis l'invasion. «C'est au sommet de ma liste d'inquiétudes quand il s'agit de la situation des installations nucléaires en Ukraine», a déclaré Rafael Grossi lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.

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Le site «est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspections, de surveillance que de sécurité», a-t-il souligné. «Nous devons retourner à Zaporizhzhia, c'est extrêmement important», a insisté le chef de l'AIEA. Dans cette optique, il a eu des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours de sa visite.

«Nos consultations se poursuivent, avant tout avec l'Ukraine mais aussi avec la Russie», a-t-il précisé, évoquant une rencontre avec des responsables russes «dans quelques jours». Interrogé sur le survol du site, à basse altitude, par des missiles en début de semaine, selon les autorités ukrainiennes, Rafael Grossi a dit avoir «reçu des vidéos». «Nous sommes en train de vérifier mais si un tel développement était confirmé, ce serait très grave».

Un Britannique tué en Ukraine, un autre disparu

Un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et un autre est porté disparu, a indiqué jeudi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. «Nous pouvons confirmer qu'un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et nous apportons notre soutien à sa famille», a précisé ce porte-parole, ajoutant qu'un autre était porté disparu.

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Biden va demander au Congrès 33 milliards de dollars dont 20 milliards pour des armes

Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a indiqué jeudi un haut responsable américain. Cette énorme «assistance militaire et sécuritaire» équivaut à «des armes et des munitions allant au peuple ukrainien», a-t-il ajouté.

L'économie américaine «continue d'être résiliente» face aux «défis historiques», pour Joe Biden

L'économie américaine «continue d'être résiliente» face à des «défis historiques», a estimé jeudi Joe Biden après la publication du PIB du premier trimestre qui a enregistré une contraction de 1,4% en rythme annualisé.

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Il a souligné dans un communiqué que la première économie du monde avait été affectée entre janvier et mars par «des facteurs techniques», citant «les défis du Covid-19 dans le monde entier, l'invasion injustifiée de l'Ukraine par (le président russe Vladimir) Poutine et l'inflation mondiale».

L'économie russe est-elle en train de se «stabiliser», comme le dit Vladimir Poutine ?

Le président russe affirme que le rouble est à nouveau solide et que l'inflation retrouve un niveau plus normal. À raison ?

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La Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Le général Trinquand a relevé, non sans ironie, que la récupération de véhicules blindés abandonnés par l'armée russe constituait la principale source d'armement pour Kiev.

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Dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha

Dix soldats russes ont été mis en examen jeudi pour des crimes présumés commis à Boutcha, a annoncé le procureur général d'Ukraine sur son compte Telegram.

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«Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre», a indiqué le procureur.

Erdogan dit à Poutine être «prêt à prendre l'initiative» pour la paix

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait part jeudi à son homologue russe Vladimir Poutine de sa disposition à «prendre l'initiative» pour mettre fin à la guerre en Ukraine, au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou sur le sol turc. Lors d'un entretien téléphonique, Recep Tayyip Erdogan s'est dit «prêt à prendre l'initiative pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine et à servir de médiateur sur la voie de la paix», a précisé la présidence turque dans un communiqué.

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Recep Tayyip Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence. La présidence turque a ajouté que Vladimir Poutine avait «remercié» Recep Tayyip Erdogan pour l'échange de prisonniers entre Washington et Moscou annoncé mercredi et qui «a eu lieu en Turquie sous la coordination et la supervision» des services de renseignement turcs (MIT).

Le Kazakhstan veut interdire d'entrée un journaliste russe pro-Kremlin

Le Kazakhstan a menacé d'interdire d'entrée un présentateur de télévision russe pro-Kremlin qui avait dénoncé une «ingratitude» kazakhe en raison de la position de ce pays d'Asie centrale concernant la guerre en Ukraine. Dans un communiqué publié mercredi soir, la diplomatie kazakhe a estimé que les propos de Tigran Keossaïan «empoisonnent l'atmosphère de relations de bon voisinage» entre les deux pays.

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«Je pense qu'il va être inclus dans la liste des personnes indésirables au Kazakhstan», ajoute le communiqué, citant le porte-parole de la diplomatie kazakhe Aïbek Smadiarov.

L'or, valeur refuge, dopé par l'Ukraine et l'inflation au premier trimestre

La demande en or a augmenté au premier trimestre, dopé par l'appétit des investisseurs professionnels dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et une inflation galopante, ce qui reflète le statut de valeur refuge du métal précieux. La demande d'or pour la période s'est établie à 1234 tonnes, en hausse de 34% en glissement annuel, soit son plus haut niveau depuis le quatrième trimestre 2018 d'après le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'or (CMO) publié jeudi.

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«L'invasion de l'Ukraine et la flambée de l'inflation ont été des facteurs clés tirant le prix de l'or et la demande», explique le Conseil dans son rapport. L'once d'or avait atteint début mars 2070,44 dollars, proche de son record historique à 2075,47 dollars atteint à l'été 2020, dans les premiers mois de la pandémie de Covid-19.

Le rouble bientôt introduit dans la ville occupée de Kherson

L'administration russe, qui contrôle la ville côtière ukrainienne de Kherson a l'intention d'y introduire le rouble pour remplacer la monnaie ukrainienne à partir du 1er mai, a indiqué jeudi un responsable local russe, une décision dénoncée par Kiev. «À partir du 1er mai, nous passerons vers la zone rouble», a déclaré Kirill Stremooussov, adjoint au président de l'administration locale russe instaurée depuis la prise de cette localité par l'armée de Moscou au début de l'invasion de l'Ukraine, cité par l'agence Ria Novosti.

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Les deux monnaies, le rouble et la hryvnia, pourront circuler en parallèle pendant une période de transition qui pourra durer quatre mois, a-t-il indiqué. «Après, on passera complètement à des règlements en roubles», a-t-il affirmé. Aucun haut responsable russe n'a confirmé immédiatement ces propos. La chargée du parlement ukrainien pour les droits de l'Homme Lioudmyla Denissova a aussitôt condamné cette annonce.

«L'introduction du rouble russe dans la région de Kherson est un acte d'annexion et une violation grave par la Russie» de la Charte de l'ONU, a-t-elle accusé sur Telegram. La ville de Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première et à ce jour la seule ville d'importance ukrainienne dont les Russes aient pris complètement le contrôle depuis le début de leur invasion de l'Ukraine le 24 février. Ils en ont revendiqué la prise le 3 mars.

Biden propose de transférer à l'Ukraine des avoirs russes saisis

La Maison-Blanche a proposé jeudi d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine lors de son invasion par la Russie. La liquidation de ces avoirs «kleptocratiques» permettrait d'en transférer le produit à Kiev «pour compenser le préjudice (causé à l'Ukraine) par l'agression russe», précise l'exécutif américain dans un communiqué.

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Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou, et doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden. Les États-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis l'invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison-Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

Du côté des sanctions, les pays de l'Union européenne (UE) ont à ce jour saisi plus de 30 milliards de dollars d'avoirs russes dont près de 7 milliards en biens de luxe appartenant aux oligarques (yachts, œuvres d'art, immobilier et hélicoptères), a indiqué la Maison-Blanche. Les États-Unis ont quant à eux «sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d'un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d'avoirs d'élites russes sur des comptes américains».

Allemagne: l'inflation à 7,4% sur un an en avril, nouveau record

L'inflation en Allemagne s'est hissée à 7,4% sur un an en avril, un record, poussée par la flambée des prix de l'énergie exacerbée par la guerre en Ukraine, qui accroît également les tensions sur les chaînes d'approvisionnement, selon des chiffres provisoires publiés jeudi.

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L'indicateur gagne 0,1 point par rapport au mois de mars, qui avait déjà marqué le plus haut depuis la réunification de l'Allemagne, en 1990, selon l'institut de statistiques Destatis. Sur un mois, la hausse des prix atteint 0,8%.

L'Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» au gaz russe dit le premier ministre bulgare

L'Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» pour ne plus utiliser le gaz russe, a déclaré jeudi depuis l'Ukraine le premier ministre bulgare, dont le pays s'est vu mercredi privé de livraisons de gaz par Moscou. «Il y a quelques mois, nous n'aurions jamais prévu d'être sans gaz russe, mais maintenant, nous avons des alternatives», a déclaré Kiril Petkov, depuis Irpin, banlieue de Kiev dévastée par l'occupation russe en mars. «Si la Bulgarie a une alternative, tout le monde en Europe doit pouvoir faire de même. Nous devons être plus forts, nous devons être fermes», a-t-il ajouté.

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Depuis mercredi, la Bulgarie comme la Pologne sont approvisionnées en gaz «par leurs voisins de l'UE», après la suspension des livraisons du géant gazier russe Gazprom, selon la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, qui a dénoncé un «chantage» de Moscou. Les ministres européens chargés de l'énergie se réuniront le 2 mai en «session extraordinaire» pour discuter de cette situation, a annoncé la présidence française de l'Union européenne.

Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, affirmant que ces deux pays membres de l'Otan et de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles, comme l'exige Vladimir Poutine depuis mars. Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l'UE et s'exposeraient à un risque juridique «élevé», avait averti Ursula Von der Leyen.

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Des victimes de Boutcha tuées par des «obus à fléchettes» ?

Début avril, le monde entier découvrait avec horreur les charniers laissés derrière elle par l'armée russe au nord de Kiev. En reprenant les environs de la capitale, abandonnés par les troupes du Kremlin redéployées dans le Donbass, l'armée ukrainienne avait découvert des centaines de cadavres jonchant les rues de plusieurs localités.

Après trois semaines d'enquête, les médecins légistes ukrainiens ont également mis au jour un autre paramètre : des dizaines de civils ont été tués par de petites flèches métalliques, rapporte l'envoyé spécial du Guardian. Ces éléments proviendraient d'une munition peu commune, appelée «obus à fléchettes».

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Plus de 55.000 réfugiés en 24 heures

Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion de leur pays par les troupes russes le 24 février, selon des chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi. Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait trois millions de plus d'ici la fin de l'année.

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Selon le HCR, au 27 avril, 5.372.854 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 55.635 de plus que le chiffre de la veille. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir. Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays.

Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (Sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'Est contrôlées par des séparatistes prorusses.

La flambée des prix alimentaires accroît «les risques de troubles sociaux» en Afrique, alerte le FMI

La flambée des prix alimentaires engendrée par la guerre en Ukraine accroît «les risques de troubles sociaux» en Afrique, a alerté jeudi le Fonds monétaire international, quatorze ans après les «émeutes de la faim».

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«Nous sommes très inquiets de la récente flambée des prix des aliments et du carburant» sur le continent, a indiqué à l'AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie, relevant des risques de «protestations sociales» dans un certain nombre de pays.

L'ONU dit «préparer» une tentative d'évacuation de Marioupol

La coordinatrice de l'ONU en Ukraine Osnat Lubrani, a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de la ville de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

«Je vais à Zaporijjia pour préparer l'évacuation espérée de Marioupol» port stratégique pilonné et assiégé par les Russes dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Osnat Lubrani sur Twitter.

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Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont coincés, selon Kiev, dans l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, dernier site aux mains des forces ukrainiennes dans cette ville dont la mairie a estimé à au moins 20.000 morts le bilan des combats.

La Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Et si le principal soutien de l'Ukraine en renfort d'armement n'était autre que son propre agresseur ? Lundi soir, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l'ONU, relevait cet étonnant paradoxe sur le plateau de LCI.

«Ça va vous surprendre, mais c’est la Russie le meilleur fournisseur d’armes pour l’Ukraine», déclarait l'officier consultant de BFMTV, expliquant que «toutes les armes abandonnées par la Russie sur le champ de bataille sont reprises par l'Ukraine».

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Le Parlement allemand demande au gouvernement d'accélérer la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine

Les parlementaires allemands ont voté jeudi une motion de soutien à l'Ukraine en demandant notamment au gouvernement, jusqu'ici prudent sur la question, de livrer davantage d'armes lourdes à Kiev pour contrer l'agression russe.

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Intitulée «Défendre la paix et la liberté en Europe - Soutien global à l'Ukraine», cette motion défendue par les groupes parlementaires des trois partis au pouvoir ainsi que par les conservateurs dans l'opposition a été adoptée à une très large majorité.

«Depuis le 24 février, notre monde a changé: une guerre terrible fait rage au cœur de l'Europe, en violation du droit international, avec des crimes de guerre et une brutalité et une cruauté à peine imaginables», a déclaré en ouverture des débats la cheffe du groupe parlementaire des Verts Britta Hasselmann.

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Kiev a «le droit» de frapper des cibles militaires russes, affirme le conseiller de la présidence

L'Ukraine a «le droit» de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe.

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«La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit», a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

Moscou «alarmé» par les «actes terroristes» en Transnistrie

Moscou a condamné jeudi des «actes terroristes» après les incidents dans la région séparatiste moldave de Transnistrie, secouée cette semaine par une série d'explosions puis des tirs visant un village hébergeant un dépôt de munitions russe.

«Nous sommes alarmés par l'escalade des tensions» dans la région, a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova lors d'un point de presse, ajoutant que Moscou «considère ces évènements comme des actes terroristes visant à déstabiliser la situation».

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Moscou «condamne fermement les tentatives d'impliquer la Transnistrie dans les évènements en Ukraine», a-t-elle ajouté, appelant Tiraspol -la capitale du territoire séparatiste- et Chisinau à «effectuer une recherche constructive de solutions».

Une série d'incidents a secoué cette semaine la Transnistrie, une région soutenue par Moscou qui a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre en 1992. Environ 1500 soldats russes y sont déployés depuis pour garantir la sécurité du territoire.

Le rouble bientôt introduit dans la ville occupée de Kherson

L'administration russe qui contrôle la ville côtière ukrainienne de Kherson a l'intention d'y introduire le rouble, pour remplacer la monnaie ukrainienne, la hryvnia, à partir du 1er mai, a indiqué jeudi un responsable local russe.

«À partir du 1er mai, nous passerons vers la zone rouble», a déclaré Kirill Stremooussov, adjoint au président de l'administration locale russe instaurée depuis la prise de cette localité par l'armée de Moscou au début de l'invasion de l'Ukraine, cité par l'agence Ria Novosti.

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Les deux monnaies, rouble et hryvnia, pourront circuler en parallèle pendant une période de transition qui pourra durer quatre mois, a-t-il indiqué. «Après, on passera complètement à des règlements en roubles», a-t-il affirmé.

Le Royaume-Uni rappelle la volonté de libérer «toute l'Ukraine»

Le gouvernement britannique a affirmé jeudi que ses objectifs en Ukraine n'avaient pas changé, tempérant les propos la veille de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss selon laquelle «toute l'Ukraine» devait être libérée, c'est à dire Crimée comprise.

Le ministre de la Défense Ben Wallace a déclaré que les propos de Liz Truss s'inscrivaient dans la droite ligne de la position des Occidentaux depuis que la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014. «Nous avons dit constamment que la Russie devait quitter le territoire souverain de l'Ukraine, donc ça n'a pas changé», a-t-il déclaré à la chaîne d'informations Sky News.

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À la question de savoir si le Royaume-Uni soutiendrait militairement l'Ukraine pour toute offensive visant à reprendre la péninsule, il a souligné que «la route est encore longue» avant que les troupes ukrainiennes n'entrent en Crimée.

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Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI sur de possibles crimes de guerre commis en Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi Moscou à «accepter de coopérer» avec l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

«Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités», a déclaré M. Guterres, en visite à Boutcha, banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir massacré des civils pendant qu'ils occupaient la ville en mars. «J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI», a-t-il ajouté.

Comment les États-Unis «profitent» de la guerre en Ukraine

Avec l’aggravation de la situation en Ukraine et les multiples sanctions imposées à la Russie de Vladimir Poutine, l’Europe s’est retrouvée face à une réalité : «Notre dépendance au pétrole et au gaz russe passe là aussi par une diversification de nos achats», comme souligné par Emmanuel Macron. Un pays pourrait sortir son épingle du jeu dans cette crise : les États-Unis. On vous explique dans Factu comment les Américains pourraient bénéficier de la guerre en Ukraine avec Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste BDO France et Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po Paris.

«Une guerre au 21e siècle est une absurdité», déclare Guterres à Borodianka

«Une guerre est une absurdité au 21e siècle», a déclaré jeudi le secrétaire général de l'ONU à son arrivée à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars.

Antonio Guterres, qui effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit, a fait ces déclarations devant des habitations en ruines. «J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle», a-t-il ajouté.

Antonio Guterres s'est rendu ensuite à Boutcha, autre banlieue de la capitale où les Ukrainiens accusent Moscou de crimes de guerre. Il devait rencontrer le président Volodymyr Zelensky à Kiev dans l'après-midi.

Antonio Guterres est arrivé à Borodianka, dans la banlieue de Kiev

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé jeudi matin à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars, a constaté l'AFP.

Pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Antonio Guterres devait se rendre également à Boutcha puis rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.

«Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», estime François Hollande.

Interrogé ce matin au micro de France Info, l’ancien président de la République est revenu sur les récentes menaces de Vladimir Poutine. Pour François Hollande, «Ce qu’il dit a un sens : il veut dissuader les démocraties d’aider l’Ukraine». «Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», a t-il poursuivi.

L’ancien président s’est aussi prononcé au sujet de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes : « La France devrait le faire, car elle peut le faire », a t-il développé, avant d’encourager une concertation entre pays européens : «il faut commencer par les pays qui sont les moins dépendants». « C’est difficile, c’est coûteux, mais c’est nécessaire», a t-il conclu.

Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises

Deux mois après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la position des groupes français a radicalement changé. Aiguillonnés par le gouvernement, qui les incitait à ne pas quitter précipitamment la Russie et à ne pas aller au-delà de la stricte application des sanctions prises par l’Union européenne, leurs dirigeants ont longtemps privilégié la prudence.

D’accord pour suspendre momentanément l’activité en cas de nécessité, liée notamment à la difficulté d’acheminer des produits sur place, ils jonglaient entre leur soutien aux victimes de la guerre, leur volonté de ne pas nuire à leurs salariés et clients en Russie, et surtout leur souci de ne pas insulter l’avenir. Pas question de tourner le dos à un pays sur lequel ils ont beaucoup misé depuis la fin de l’URSS.

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Crimes de guerre suspectés en Ukraine: multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes

Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés mercredi à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.

Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France.

«Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner» de l'attention qui doit être portée à cette «guerre» et «que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités», a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. «Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», a-t-elle lancé.

200 attaques informatiques contre l'Ukraine

Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.

Ces attaques «n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays», note Tom Burt, vice-président de Microsoft.

La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a été suspendue mercredi de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux «valeurs» de l'organisation.

Anticipant une possible suspension, la Russie avait elle-même annoncé dans la matinée à l'ouverture des débats devant l'assemblée générale à Madrid vouloir se retirer de l'agence, qui regroupe 159 États membres.

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Le Parlement canadien condamne un «génocide» contre les Ukrainiens

Les députés canadiens ont adopté mercredi une motion condamnant les «actes de génocide contre le peuple ukrainien» menés par la Russie et reconnaissant qu'il existe «des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs».

«La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien», a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter.

Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La motion précise qu'il «existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine».

Le patron de l'ONU en Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend aujourd’hui dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens, tandis que Moscou poursuit son offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe.

Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert l'horreur: une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire», de 50 civils, après une mission dans la ville.

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Tirs en Moldavie

Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont de leur côté annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions russes avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

La région non reconnue a signalé ces derniers jours une série d'explosions qu'elle a qualifiées d'«attaques terroristes», ce qui a conduit Kiev à accuser Moscou de chercher à étendre la guerre plus loin en Europe.

Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a qualifié ces événements de «dangereuse détérioration de la situation».

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Londres appelle à fournir des armes lourdes

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps est au «courage» face à la Russie.

«Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a-t-elle insisté, qualifiant Vladimir Poutine «d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales», dans un discours à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres.

Vladimir Poutine a quant à lui à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante».

Kiev s'attend à «des semaines extrêmement difficiles»

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a dit mercredi s'attendre à «des semaines extrêmement difficiles» face à l'armée russe qui «a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l'est», la priorité de Moscou. Il a appelé les Ukrainiens à «la résilience et l'unité».

Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.

Parallèlement, l'armée ukrainienne a reconnu des avancées russes dans l'est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

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Bienvenue dans ce nouveau live

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

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L'OSCE officialise la fin de sa mission d'observation en Ukraine

L'OSCE a officiellement acté jeudi la fin de sa mission d'observation en Ukraine après huit ans de mandat, conséquence du veto mis à son renouvellement le 31 mars par la Russie. L'organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) «va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre» l'arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne. «La position de la Russie ne nous a pas laissé d'autre choix», a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau.

Toutes les décisions de l'OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d'un mois, la prolongation du mandat de cette mission. Cela avait mis fin aux incertitudes quant à l'avenir de ce processus mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entre l'Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l'est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk. Elle avait été validée juridiquement par Moscou et l'ONU dans le cadre des accords de Minsk. Depuis, l'OSCE était la seule instance internationale à documenter la situation sur le terrain. Mais ses équipes de plusieurs centaines de personnes issues de dizaines de pays, surprises par le début de l'invasion russe le 24 février, avaient été évacuées en catastrophe dans les jours suivants. Leurs activités ont cessé au 1er avril.

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Réfugiés ukrainiens : l'UE a versé à la Pologne plus d'un demi-milliard d'euros

La Pologne, pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens, a reçu quelque 560 millions d'euros de fonds européens pour aider à leur prise en charge, selon un communiqué de la Commission publié jeudi. L'exécutif européen a versé au total 3,5 milliards d'euros aux 27 États membres pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Il s'agit de fonds débloqués de façon anticipée, issus du programme «React-EU» en faveur de la cohésion et des territoires de l'Europe, prévu dans le cadre du plan de relance post-Covid. Selon la répartition publiée par Bruxelles, la Pologne a touché 562 millions d'euros, suivie par l'Italie (452 millions d'euros), la Roumanie (450 millions), l'Espagne (434 millions).

La France a quant à elle reçu 123 millions d'euros. Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s'est plaint dans une interview au journal allemand Bild que l'UE n'avait «jusqu'à présent pas payé un centime» pour la prise en charge des quelque 2,5 millions de réfugiés dans son pays. Ces pré-financements doivent aider les États membres à subvenir aux besoins des réfugiés ukrainiens en matière d'alimentation, de logement, de santé, d'éducation, d'accès à un emploi, selon la Commission.

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Biden veut allouer 33 milliards de dollars «pour aider l'Ukraine à se défendre»

Les Etats-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs face au conflit en Ukraine, a expliqué jeudi Joe Biden pour justifier sa demande au Congrès d'une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour principalement livrer davantage d'aide militaire à Kiev. Sur ce total, 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis l'invasion russe, déclenchée le 24 février. Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à la Maison Blanche. Mais les Etats-Unis «n'attaquent pas» la Russie, a-t-il assuré, ils «aident l'Ukraine à se défendre» face aux «atrocités et à l'agression» russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des livraisons d'armes à l'Ukraine qui «menacent la sécurité» européenne.

Ces 33 milliards d'aide supplémentaire doivent désormais être débloqués par le Parlement américain. Mais les discussion entre élus, dont le soutien à Kiev est pourtant unanime, achoppent pour l'instant sur le contenu de la loi censée étendre l'aide militaire: les démocrates veulent y insérer un amendement pour augmenter du même coup le budget de la lutte anti-Covid aux Etats-Unis, ce que les républicains refusent catégoriquement.

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«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

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La justice ukrainienne dit avoir identifié «plus de 8000 cas» de crimes de guerre présumés

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié «plus de 8.000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «Nous avons maintenant plus de 8000 cas», a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

«Il s'agit en fait de 8600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre», a précisé Mme Venediktova. Ces crimes présumés comprennent «le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures» et les «crimes sexuels» signalés dans le «territoire occupé de l'Ukraine», selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur «l'utilisation d'armes interdites», a-t-elle ajouté.

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Les investigations sont selon elle menées par «plus de 8000» personnes sur le terrain. «Nous avons créé une équipe d'enquête commune sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne, ndlr). 14 autres États ont ouvert leurs propres dossiers pénaux en rapport avec l'agression de la Fédération de Russie», a souligné la procureure.

45 personnes libérées suite à un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés suite à un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev jeudi, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Un autre échange de prisonniers a eu lieu. Aujourd'hui, 45 de nos hommes ont été libérés de captivité russe», a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

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Il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février. Il y a une semaine, 19 Ukrainiens avaient pu retrouver leur foyer, après un échange concernant 76 personnes trois jours auparavant, selon Kiev.

Les menaces russes d'un recours à l'arme nucléaire sont «irresponsables», juge Biden

Les menaces de Vladimir Poutine d'un recours à l'arme nucléaire sont «irresponsables» et illustrent le «sentiment de désespoir» de la Russie face à la tournure prise par son offensive en Ukraine, a estimé jeudi Joe Biden.

«Personne ne devrait faire des commentaires en l'air sur l'utilisation d'armes nucléaires ou la possibilité d'y recourir, c'est irresponsable», a dit le président américain. «Cela montre le sentiment de désespoir ressenti par la Russie confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux.»

Joe Biden assure qu'il n'est «pas inquiet» d'un risque de récession aux États-Unis

Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu'il ne pensait pas que l'économie américaine entrerait en récession, après la baisse du PIB enregistrée au premier trimestre.

«Je ne suis pas inquiet» d'un risque de récession, a déclaré Joe Biden lors d'une conférence de presse, arguant que les dépenses des consommateurs et des entreprises sont solides et que le taux de chômage est à un plus bas historique.

Washington ne laissera pas Moscou «intimider» l'Europe en coupant les livraisons de gaz

Les Etats-Unis ne laisseront pas Moscou «intimider» les pays européens en menaçant de les priver de ses ressources énergétiques, a déclaré jeudi Joe Biden après l'arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie.

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«Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression» en Ukraine, a lancé le président américain. «Nous travaillons avec d'autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz», a-t-il ajouté.

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Gazprom: le bénéfice net s'envole à 28 milliards d'euros en 2021

Le géant russe Gazprom a annoncé jeudi une hausse considérable de son bénéfice net en 2021, dans la foulée de la reprise économique post-pandémie et de la hausse de la demande en hydrocarbures.

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Le groupe contrôlé par l'Etat russe a vu son bénéfice net atteindre 2.159 milliards de roubles en 2021 (28,4 milliards d'euros au taux actuel), contre 162 milliards en 2020, selon cette source, soit un résultat multiplié par 13.

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

La Finlande salue le «fort soutien» de l'Otan en cas de processus d'adhésion

La Finlande a remercié jeudi le patron de l'Otan pour son «fort soutien» après la promesse d'«arrangements» pour protéger le pays en cas de processus d'adhésion à l'alliance occidentale, qui prend plusieurs mois. Le secrétaire général de l'alliance atlantique Jens Stoltenberg et le président finlandais Sauli Niinistö se sont entretenus jeudi par téléphone à propos de la candidature de plus en plus probable de la Finlande en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine.

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«Stoltenberg a une nouvelle fois donné un fort soutien pour la décision finlandaise», a déclaré Sauli Niinistö dans un communiqué après l'entretien. L'article 5 de défense mutuelle des membres de l'Otan n'est valable que pour les membres et pas pour la période entre la candidature et l'adhésion. Jeudi matin, le patron norvégien de l'alliance s'est dit «certain que nous serons capables de trouver des arrangements pour la période d'intérim», lors d'un point presse.

L'AIEA «inquiète» de l'absence d'accès à la centrale de Zaporizhzhia

Le directeur général de l'AIEA, de retour d'Ukraine, s'est dit «préoccupé» par la centrale nucléaire de Zaporizhzhia contrôlée par les Russes, à laquelle l'instance onusienne n'a pas pu avoir accès depuis l'invasion. «C'est au sommet de ma liste d'inquiétudes quand il s'agit de la situation des installations nucléaires en Ukraine», a déclaré Rafael Grossi lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.

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Le site «est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspections, de surveillance que de sécurité», a-t-il souligné. «Nous devons retourner à Zaporizhzhia, c'est extrêmement important», a insisté le chef de l'AIEA. Dans cette optique, il a eu des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours de sa visite.

«Nos consultations se poursuivent, avant tout avec l'Ukraine mais aussi avec la Russie», a-t-il précisé, évoquant une rencontre avec des responsables russes «dans quelques jours». Interrogé sur le survol du site, à basse altitude, par des missiles en début de semaine, selon les autorités ukrainiennes, Rafael Grossi a dit avoir «reçu des vidéos». «Nous sommes en train de vérifier mais si un tel développement était confirmé, ce serait très grave».

Un Britannique tué en Ukraine, un autre disparu

Un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et un autre est porté disparu, a indiqué jeudi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. «Nous pouvons confirmer qu'un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et nous apportons notre soutien à sa famille», a précisé ce porte-parole, ajoutant qu'un autre était porté disparu.

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Biden va demander au Congrès 33 milliards de dollars dont 20 milliards pour des armes

Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a indiqué jeudi un haut responsable américain. Cette énorme «assistance militaire et sécuritaire» équivaut à «des armes et des munitions allant au peuple ukrainien», a-t-il ajouté.

L'économie américaine «continue d'être résiliente» face aux «défis historiques», pour Joe Biden

L'économie américaine «continue d'être résiliente» face à des «défis historiques», a estimé jeudi Joe Biden après la publication du PIB du premier trimestre qui a enregistré une contraction de 1,4% en rythme annualisé.

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Il a souligné dans un communiqué que la première économie du monde avait été affectée entre janvier et mars par «des facteurs techniques», citant «les défis du Covid-19 dans le monde entier, l'invasion injustifiée de l'Ukraine par (le président russe Vladimir) Poutine et l'inflation mondiale».

L'économie russe est-elle en train de se «stabiliser», comme le dit Vladimir Poutine ?

Le président russe affirme que le rouble est à nouveau solide et que l'inflation retrouve un niveau plus normal. À raison ?

Lire notre article : L'économie russe est-elle en train de se «stabiliser», comme le dit Vladimir Poutine ?

La Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Le général Trinquand a relevé, non sans ironie, que la récupération de véhicules blindés abandonnés par l'armée russe constituait la principale source d'armement pour Kiev.

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Dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha

Dix soldats russes ont été mis en examen jeudi pour des crimes présumés commis à Boutcha, a annoncé le procureur général d'Ukraine sur son compte Telegram.

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«Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre», a indiqué le procureur.

Erdogan dit à Poutine être «prêt à prendre l'initiative» pour la paix

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait part jeudi à son homologue russe Vladimir Poutine de sa disposition à «prendre l'initiative» pour mettre fin à la guerre en Ukraine, au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou sur le sol turc. Lors d'un entretien téléphonique, Recep Tayyip Erdogan s'est dit «prêt à prendre l'initiative pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine et à servir de médiateur sur la voie de la paix», a précisé la présidence turque dans un communiqué.

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Recep Tayyip Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence. La présidence turque a ajouté que Vladimir Poutine avait «remercié» Recep Tayyip Erdogan pour l'échange de prisonniers entre Washington et Moscou annoncé mercredi et qui «a eu lieu en Turquie sous la coordination et la supervision» des services de renseignement turcs (MIT).

Le Kazakhstan veut interdire d'entrée un journaliste russe pro-Kremlin

Le Kazakhstan a menacé d'interdire d'entrée un présentateur de télévision russe pro-Kremlin qui avait dénoncé une «ingratitude» kazakhe en raison de la position de ce pays d'Asie centrale concernant la guerre en Ukraine. Dans un communiqué publié mercredi soir, la diplomatie kazakhe a estimé que les propos de Tigran Keossaïan «empoisonnent l'atmosphère de relations de bon voisinage» entre les deux pays.

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«Je pense qu'il va être inclus dans la liste des personnes indésirables au Kazakhstan», ajoute le communiqué, citant le porte-parole de la diplomatie kazakhe Aïbek Smadiarov.

L'or, valeur refuge, dopé par l'Ukraine et l'inflation au premier trimestre

La demande en or a augmenté au premier trimestre, dopé par l'appétit des investisseurs professionnels dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et une inflation galopante, ce qui reflète le statut de valeur refuge du métal précieux. La demande d'or pour la période s'est établie à 1234 tonnes, en hausse de 34% en glissement annuel, soit son plus haut niveau depuis le quatrième trimestre 2018 d'après le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'or (CMO) publié jeudi.

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«L'invasion de l'Ukraine et la flambée de l'inflation ont été des facteurs clés tirant le prix de l'or et la demande», explique le Conseil dans son rapport. L'once d'or avait atteint début mars 2070,44 dollars, proche de son record historique à 2075,47 dollars atteint à l'été 2020, dans les premiers mois de la pandémie de Covid-19.

Le rouble bientôt introduit dans la ville occupée de Kherson

L'administration russe, qui contrôle la ville côtière ukrainienne de Kherson a l'intention d'y introduire le rouble pour remplacer la monnaie ukrainienne à partir du 1er mai, a indiqué jeudi un responsable local russe, une décision dénoncée par Kiev. «À partir du 1er mai, nous passerons vers la zone rouble», a déclaré Kirill Stremooussov, adjoint au président de l'administration locale russe instaurée depuis la prise de cette localité par l'armée de Moscou au début de l'invasion de l'Ukraine, cité par l'agence Ria Novosti.

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Les deux monnaies, le rouble et la hryvnia, pourront circuler en parallèle pendant une période de transition qui pourra durer quatre mois, a-t-il indiqué. «Après, on passera complètement à des règlements en roubles», a-t-il affirmé. Aucun haut responsable russe n'a confirmé immédiatement ces propos. La chargée du parlement ukrainien pour les droits de l'Homme Lioudmyla Denissova a aussitôt condamné cette annonce.

«L'introduction du rouble russe dans la région de Kherson est un acte d'annexion et une violation grave par la Russie» de la Charte de l'ONU, a-t-elle accusé sur Telegram. La ville de Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première et à ce jour la seule ville d'importance ukrainienne dont les Russes aient pris complètement le contrôle depuis le début de leur invasion de l'Ukraine le 24 février. Ils en ont revendiqué la prise le 3 mars.

Biden propose de transférer à l'Ukraine des avoirs russes saisis

La Maison-Blanche a proposé jeudi d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine lors de son invasion par la Russie. La liquidation de ces avoirs «kleptocratiques» permettrait d'en transférer le produit à Kiev «pour compenser le préjudice (causé à l'Ukraine) par l'agression russe», précise l'exécutif américain dans un communiqué.

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Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou, et doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden. Les États-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis l'invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison-Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

Du côté des sanctions, les pays de l'Union européenne (UE) ont à ce jour saisi plus de 30 milliards de dollars d'avoirs russes dont près de 7 milliards en biens de luxe appartenant aux oligarques (yachts, œuvres d'art, immobilier et hélicoptères), a indiqué la Maison-Blanche. Les États-Unis ont quant à eux «sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d'un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d'avoirs d'élites russes sur des comptes américains».

Allemagne: l'inflation à 7,4% sur un an en avril, nouveau record

L'inflation en Allemagne s'est hissée à 7,4% sur un an en avril, un record, poussée par la flambée des prix de l'énergie exacerbée par la guerre en Ukraine, qui accroît également les tensions sur les chaînes d'approvisionnement, selon des chiffres provisoires publiés jeudi.

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L'indicateur gagne 0,1 point par rapport au mois de mars, qui avait déjà marqué le plus haut depuis la réunification de l'Allemagne, en 1990, selon l'institut de statistiques Destatis. Sur un mois, la hausse des prix atteint 0,8%.

L'Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» au gaz russe dit le premier ministre bulgare

L'Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» pour ne plus utiliser le gaz russe, a déclaré jeudi depuis l'Ukraine le premier ministre bulgare, dont le pays s'est vu mercredi privé de livraisons de gaz par Moscou. «Il y a quelques mois, nous n'aurions jamais prévu d'être sans gaz russe, mais maintenant, nous avons des alternatives», a déclaré Kiril Petkov, depuis Irpin, banlieue de Kiev dévastée par l'occupation russe en mars. «Si la Bulgarie a une alternative, tout le monde en Europe doit pouvoir faire de même. Nous devons être plus forts, nous devons être fermes», a-t-il ajouté.

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Depuis mercredi, la Bulgarie comme la Pologne sont approvisionnées en gaz «par leurs voisins de l'UE», après la suspension des livraisons du géant gazier russe Gazprom, selon la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, qui a dénoncé un «chantage» de Moscou. Les ministres européens chargés de l'énergie se réuniront le 2 mai en «session extraordinaire» pour discuter de cette situation, a annoncé la présidence française de l'Union européenne.

Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, affirmant que ces deux pays membres de l'Otan et de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles, comme l'exige Vladimir Poutine depuis mars. Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l'UE et s'exposeraient à un risque juridique «élevé», avait averti Ursula Von der Leyen.

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Des victimes de Boutcha tuées par des «obus à fléchettes» ?

Début avril, le monde entier découvrait avec horreur les charniers laissés derrière elle par l'armée russe au nord de Kiev. En reprenant les environs de la capitale, abandonnés par les troupes du Kremlin redéployées dans le Donbass, l'armée ukrainienne avait découvert des centaines de cadavres jonchant les rues de plusieurs localités.

Après trois semaines d'enquête, les médecins légistes ukrainiens ont également mis au jour un autre paramètre : des dizaines de civils ont été tués par de petites flèches métalliques, rapporte l'envoyé spécial du Guardian. Ces éléments proviendraient d'une munition peu commune, appelée «obus à fléchettes».

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Plus de 55.000 réfugiés en 24 heures

Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion de leur pays par les troupes russes le 24 février, selon des chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi. Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait trois millions de plus d'ici la fin de l'année.

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Selon le HCR, au 27 avril, 5.372.854 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 55.635 de plus que le chiffre de la veille. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir. Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays.

Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (Sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'Est contrôlées par des séparatistes prorusses.

La flambée des prix alimentaires accroît «les risques de troubles sociaux» en Afrique, alerte le FMI

La flambée des prix alimentaires engendrée par la guerre en Ukraine accroît «les risques de troubles sociaux» en Afrique, a alerté jeudi le Fonds monétaire international, quatorze ans après les «émeutes de la faim».

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«Nous sommes très inquiets de la récente flambée des prix des aliments et du carburant» sur le continent, a indiqué à l'AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie, relevant des risques de «protestations sociales» dans un certain nombre de pays.

L'ONU dit «préparer» une tentative d'évacuation de Marioupol

La coordinatrice de l'ONU en Ukraine Osnat Lubrani, a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de la ville de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

«Je vais à Zaporijjia pour préparer l'évacuation espérée de Marioupol» port stratégique pilonné et assiégé par les Russes dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Osnat Lubrani sur Twitter.

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Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont coincés, selon Kiev, dans l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, dernier site aux mains des forces ukrainiennes dans cette ville dont la mairie a estimé à au moins 20.000 morts le bilan des combats.

La Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Et si le principal soutien de l'Ukraine en renfort d'armement n'était autre que son propre agresseur ? Lundi soir, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l'ONU, relevait cet étonnant paradoxe sur le plateau de LCI.

«Ça va vous surprendre, mais c’est la Russie le meilleur fournisseur d’armes pour l’Ukraine», déclarait l'officier consultant de BFMTV, expliquant que «toutes les armes abandonnées par la Russie sur le champ de bataille sont reprises par l'Ukraine».

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Le Parlement allemand demande au gouvernement d'accélérer la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine

Les parlementaires allemands ont voté jeudi une motion de soutien à l'Ukraine en demandant notamment au gouvernement, jusqu'ici prudent sur la question, de livrer davantage d'armes lourdes à Kiev pour contrer l'agression russe.

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Intitulée «Défendre la paix et la liberté en Europe - Soutien global à l'Ukraine», cette motion défendue par les groupes parlementaires des trois partis au pouvoir ainsi que par les conservateurs dans l'opposition a été adoptée à une très large majorité.

«Depuis le 24 février, notre monde a changé: une guerre terrible fait rage au cœur de l'Europe, en violation du droit international, avec des crimes de guerre et une brutalité et une cruauté à peine imaginables», a déclaré en ouverture des débats la cheffe du groupe parlementaire des Verts Britta Hasselmann.

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Kiev a «le droit» de frapper des cibles militaires russes, affirme le conseiller de la présidence

L'Ukraine a «le droit» de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe.

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«La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit», a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

Moscou «alarmé» par les «actes terroristes» en Transnistrie

Moscou a condamné jeudi des «actes terroristes» après les incidents dans la région séparatiste moldave de Transnistrie, secouée cette semaine par une série d'explosions puis des tirs visant un village hébergeant un dépôt de munitions russe.

«Nous sommes alarmés par l'escalade des tensions» dans la région, a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova lors d'un point de presse, ajoutant que Moscou «considère ces évènements comme des actes terroristes visant à déstabiliser la situation».

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Moscou «condamne fermement les tentatives d'impliquer la Transnistrie dans les évènements en Ukraine», a-t-elle ajouté, appelant Tiraspol -la capitale du territoire séparatiste- et Chisinau à «effectuer une recherche constructive de solutions».

Une série d'incidents a secoué cette semaine la Transnistrie, une région soutenue par Moscou qui a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre en 1992. Environ 1500 soldats russes y sont déployés depuis pour garantir la sécurité du territoire.

Le rouble bientôt introduit dans la ville occupée de Kherson

L'administration russe qui contrôle la ville côtière ukrainienne de Kherson a l'intention d'y introduire le rouble, pour remplacer la monnaie ukrainienne, la hryvnia, à partir du 1er mai, a indiqué jeudi un responsable local russe.

«À partir du 1er mai, nous passerons vers la zone rouble», a déclaré Kirill Stremooussov, adjoint au président de l'administration locale russe instaurée depuis la prise de cette localité par l'armée de Moscou au début de l'invasion de l'Ukraine, cité par l'agence Ria Novosti.

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Les deux monnaies, rouble et hryvnia, pourront circuler en parallèle pendant une période de transition qui pourra durer quatre mois, a-t-il indiqué. «Après, on passera complètement à des règlements en roubles», a-t-il affirmé.

Le Royaume-Uni rappelle la volonté de libérer «toute l'Ukraine»

Le gouvernement britannique a affirmé jeudi que ses objectifs en Ukraine n'avaient pas changé, tempérant les propos la veille de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss selon laquelle «toute l'Ukraine» devait être libérée, c'est à dire Crimée comprise.

Le ministre de la Défense Ben Wallace a déclaré que les propos de Liz Truss s'inscrivaient dans la droite ligne de la position des Occidentaux depuis que la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014. «Nous avons dit constamment que la Russie devait quitter le territoire souverain de l'Ukraine, donc ça n'a pas changé», a-t-il déclaré à la chaîne d'informations Sky News.

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À la question de savoir si le Royaume-Uni soutiendrait militairement l'Ukraine pour toute offensive visant à reprendre la péninsule, il a souligné que «la route est encore longue» avant que les troupes ukrainiennes n'entrent en Crimée.

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Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI sur de possibles crimes de guerre commis en Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi Moscou à «accepter de coopérer» avec l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

«Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités», a déclaré M. Guterres, en visite à Boutcha, banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir massacré des civils pendant qu'ils occupaient la ville en mars. «J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI», a-t-il ajouté.

Comment les États-Unis «profitent» de la guerre en Ukraine

Avec l’aggravation de la situation en Ukraine et les multiples sanctions imposées à la Russie de Vladimir Poutine, l’Europe s’est retrouvée face à une réalité : «Notre dépendance au pétrole et au gaz russe passe là aussi par une diversification de nos achats», comme souligné par Emmanuel Macron. Un pays pourrait sortir son épingle du jeu dans cette crise : les États-Unis. On vous explique dans Factu comment les Américains pourraient bénéficier de la guerre en Ukraine avec Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste BDO France et Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po Paris.

«Une guerre au 21e siècle est une absurdité», déclare Guterres à Borodianka

«Une guerre est une absurdité au 21e siècle», a déclaré jeudi le secrétaire général de l'ONU à son arrivée à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars.

Antonio Guterres, qui effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit, a fait ces déclarations devant des habitations en ruines. «J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle», a-t-il ajouté.

Antonio Guterres s'est rendu ensuite à Boutcha, autre banlieue de la capitale où les Ukrainiens accusent Moscou de crimes de guerre. Il devait rencontrer le président Volodymyr Zelensky à Kiev dans l'après-midi.

Antonio Guterres est arrivé à Borodianka, dans la banlieue de Kiev

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé jeudi matin à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars, a constaté l'AFP.

Pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Antonio Guterres devait se rendre également à Boutcha puis rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.

«Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», estime François Hollande.

Interrogé ce matin au micro de France Info, l’ancien président de la République est revenu sur les récentes menaces de Vladimir Poutine. Pour François Hollande, «Ce qu’il dit a un sens : il veut dissuader les démocraties d’aider l’Ukraine». «Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», a t-il poursuivi.

L’ancien président s’est aussi prononcé au sujet de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes : « La France devrait le faire, car elle peut le faire », a t-il développé, avant d’encourager une concertation entre pays européens : «il faut commencer par les pays qui sont les moins dépendants». « C’est difficile, c’est coûteux, mais c’est nécessaire», a t-il conclu.

Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises

Deux mois après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la position des groupes français a radicalement changé. Aiguillonnés par le gouvernement, qui les incitait à ne pas quitter précipitamment la Russie et à ne pas aller au-delà de la stricte application des sanctions prises par l’Union européenne, leurs dirigeants ont longtemps privilégié la prudence.

D’accord pour suspendre momentanément l’activité en cas de nécessité, liée notamment à la difficulté d’acheminer des produits sur place, ils jonglaient entre leur soutien aux victimes de la guerre, leur volonté de ne pas nuire à leurs salariés et clients en Russie, et surtout leur souci de ne pas insulter l’avenir. Pas question de tourner le dos à un pays sur lequel ils ont beaucoup misé depuis la fin de l’URSS.

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Crimes de guerre suspectés en Ukraine: multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes

Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés mercredi à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.

Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France.

«Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner» de l'attention qui doit être portée à cette «guerre» et «que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités», a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. «Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», a-t-elle lancé.

200 attaques informatiques contre l'Ukraine

Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.

Ces attaques «n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays», note Tom Burt, vice-président de Microsoft.

La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a été suspendue mercredi de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux «valeurs» de l'organisation.

Anticipant une possible suspension, la Russie avait elle-même annoncé dans la matinée à l'ouverture des débats devant l'assemblée générale à Madrid vouloir se retirer de l'agence, qui regroupe 159 États membres.

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Le Parlement canadien condamne un «génocide» contre les Ukrainiens

Les députés canadiens ont adopté mercredi une motion condamnant les «actes de génocide contre le peuple ukrainien» menés par la Russie et reconnaissant qu'il existe «des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs».

«La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien», a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter.

Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La motion précise qu'il «existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine».

Le patron de l'ONU en Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend aujourd’hui dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens, tandis que Moscou poursuit son offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe.

Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert l'horreur: une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire», de 50 civils, après une mission dans la ville.

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Tirs en Moldavie

Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont de leur côté annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions russes avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

La région non reconnue a signalé ces derniers jours une série d'explosions qu'elle a qualifiées d'«attaques terroristes», ce qui a conduit Kiev à accuser Moscou de chercher à étendre la guerre plus loin en Europe.

Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a qualifié ces événements de «dangereuse détérioration de la situation».

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Londres appelle à fournir des armes lourdes

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps est au «courage» face à la Russie.

«Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a-t-elle insisté, qualifiant Vladimir Poutine «d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales», dans un discours à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres.

Vladimir Poutine a quant à lui à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante».

Kiev s'attend à «des semaines extrêmement difficiles»

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a dit mercredi s'attendre à «des semaines extrêmement difficiles» face à l'armée russe qui «a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l'est», la priorité de Moscou. Il a appelé les Ukrainiens à «la résilience et l'unité».

Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.

Parallèlement, l'armée ukrainienne a reconnu des avancées russes dans l'est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

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Bienvenue dans ce nouveau live

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver le live consacré à la journée d’hier ici

Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement

RÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Le Figaro

Investiture de Macron, remaniement du gouvernement : des questions de calendrier et encore peu de réponses

EN COURS : Mis à jour le 28 avril 2022 à 18:38

Ce n'était finalement pas le dernier Conseil des ministres de ce gouvernement. Son porte-parole Gabriel Attal a affirmé ce jeudi 28 avril que l'équipe actuelle se retrouverait la semaine prochaine avant la formation d'un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, aux contours bien incertains. Ses propos étaient parfois allusifs, de sorte qu'il est encore difficile de s'y retrouver. À quel calendrier peut-on s'attendre ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:

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Législatives 2022: l'alliance évidente à gauche, complexe à droite

À gauche, l'union paraît évidente. Selon l'enquête Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro, l'alliance aux législatives est plébiscitée par les sympathisants : 86% d'entre eux la souhaitent. Parmi eux, 70% aspirent à une alliance impliquant les Insoumis. Une conséquence du vote utile dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avance Gaël Sliman. «D'abord, explique le directeur d'Odoxa, le candidat Insoumis vient du Parti socialiste. De même, la gauche gouvernementale a eu par le passé l'habitude de s'associer avec des partis qu'on pourrait considérer comme d'extrême gauche. Pensons ainsi à l'Union de la gauche de François Mitterrand.»

À droite, en revanche, l'alliance est plus complexe ou plutôt, moins naturelle. Le concept d'«union des droites», qui illustre l'alliance des personnalités politiques des Républicains, du Rassemblement national et de Reconquête!, est rejeté par une majorité des Français (62%) contre 31% des sympathisants de droite. «Le front républicain et la ligne rouge qui existaient autrefois entre le RPR et le FN ont évolué», analyse Gaël Sliman. Ceci étant dit, les sympathisants LR sont nettement moins favorables à une alliance en vue des législatives (57%) quand une nette majorité des sympathisants RN, eux, le sont (78%). Du côté des soutiens du parti d'Éric Zemmour, plus de 9 sympathisants sur 10 se prononcent pour ce rapprochement.

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Jordan Bardella ne «briguera pas de mandat de député»

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a indiqué jeudi lors d’une conférence de presse qu’il ne sera pas candidat aux élections législatives. «Conformément à l'engagement que j'avais pris, j'irai au bout de mon mandat européen, je ne briguerai pas de mandat de député», a-t-il déclaré.

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La procureure de Pau ouvre une enquête pénale contre Jean Lassalle

Le candidat perdant et député Jean Lasalle est poursuivi par la justice pour avoir mimé devant l'urne au 2e tour le geste du vote avant de glisser son «bulletin blanc» dans sa poche, se déclarant «abstentionniste devant l'urne».

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Selon France Bleu, Jean Lasalle «est poursuivi pour des infractions au code électoral concernant les atteintes à la sincérité des scrutins» Il est «passible d'un procès devant le tribunal correctionnel. Le code prévoit une amende de 15000 euros et/ou une peine d'emprisonnement, pouvant aller jusqu'à un an», précise France Bleu. Il pourrait également perdre son mandat de député.

Législatives: Marine Le Pen sera candidate à sa réélection dans le Pas-de-Calais

«La candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, Marine Le Pen, sera candidate à sa succession aux législatives dans le Pas-de-Calais», a annoncé jeudi à Fréjus le président du parti, Jordan Bardella.

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Législatives: «Emmanuel Macron est devenu un facteur de tension dans notre pays», affirme Bardella

«Le PS au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois» déclare Poutou

Dans un communiqué publié jeudi, le porte-parole du NPA, Philippe Poutou a annoncé qu' «une deuxième rencontre a eu lieu entre les délégations de l’Union populaire et du NPA», mardi 27 avril, «pour défendre» la «base programmatique» de l'Avenir en commun.

«Au lendemain de ce deuxième rendez-vous avait lieu une rencontre entre l’Union populaire et le Parti socialiste», précise le communiqué. Mais le NPA se dit «étonné» qu'après la rencontre entre le PS et la France Insoumise, il n'y ait pas de «point de discussion qui paraissait insurmontable» avec le PS, et «qu’il serait donc possible que l’accord national en discussion inclue cette organisation.»

Et ajoute : «Nous voyons bien que le PS, au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois, dans le crainte de perdre ses 24 députés. Pour autant, nous ne croyons pas que le parti, qui a été le principal agent du social-libéralisme depuis 40 ans dans ce pays, puisse devenir du jour au lendemain une force de rupture avec les politiques libérales et antisociales»

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Législatives : Delphine Batho candidate à sa réélection dans les Deux-Sèvres

Delphine Batho sera candidate aux élections législatives de 2022 sur la 2e circonscription des Deux-Sèvres, rapporte France Bleu. La députée sortante se présente pour un quatrième mandat.

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Lors de sa déclaration de candidature, la députée a déploré une «période d’instabilité qui s’ouvre. Elle est porteuse de dangers pour la démocratie et la paix en Europe, pour les solidarités et la cohésion sociale alors que tout augmente, pour notre ruralité qui subit déjà la diminution des services publics et de l’accès aux soins, mais aussi la perte de la biodiversité et le changement climatique».

Législatives: accord conclu entre LFI et Générations

La France insoumise et Générations, le mouvement fondé par Benoît Hamon et membre du Pôle Ecologiste, ont conclu un accord pour les législatives, ont-ils annoncé jeudi, sans préciser le nombre de circonscriptions accordées à des députés de la formation écologiste.

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Dans un communiqué commun, les deux partis annoncent s'être mis d'accord pour «mettre en place un gouvernement de rassemblement dirigé par Jean-Luc Mélenchon pour appliquer notre programme».

C'est le premier accord avec une autre formation de gauche que conclut LFI pour les législatives. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a aussi entamé des discussions avec le PCF, EELV, le PS et le NPA, sans aboutir pour l'instant.

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«Nous appelons les autres formations politiques à s'inscrire le plus rapidement possible dans ce rassemblement afin de pouvoir rentrer immédiatement en campagne», écrivent Benjamin Lucas, coordinateur de Générations, et Manuel Bompard, le chef des négociateurs pour La France insoumise.

«Nous souhaitons construire ensemble une nouvelle étape de l'Union populaire en fédérant, sur la base d'un programme ambitieux, toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie», poursuivent-ils, avec notamment «une bannière commune» et «un intergroupe» à l'Assemblée.

Alliance entre les Patriotes et Debout la France pour les législatives

Dans un communiqué de presse commun, le mouvement les Patriotes de Florian Philippot, Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, et le mouvement Génération Frexit, présidé par Charles-Henri Gallois, ont annoncé présenter ensemble 500 candidats aux législatives, sous le nom «Union Pour la France».

«Pour la première fois, les patriotes, les gaullistes et les souverainistes bâtissent une véritable dynamique de rassemblement, dans un paysage politique trop souvent marqué par les guerres d’égos et les querelles inutiles», affirment-ils dans le communiqué.

Le sénateur LR Damien Régnard veut interdire les sondages avant la présidentielle

Dans une interview au JDD, Damien Régnard, sénateur LR, affirme que les sondages «ont trop d’influence sur le vote des électeurs»

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Dans les prochains jour, le sénateur va déposer une proposition de loi, afin d’interdire les sondages à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle.

«Dans une démarche transpartisane, je vais proposer un texte visant à interdire la diffusion de sondages deux semaines avant le premier tour, soit durant la période officielle de campagne présidentielle. Je souhaite qu’il y ait une prise de conscience à ce sujet», explique t-il au JDD.

«J’ai l’impression que nous sommes en train de tomber dans les travers du système américain, où l’on invite uniquement les candidats hauts dans les sondages», alerte t-il.

Damien Régnard estime également que les sondages expliquent la répartition des votes en trois pôles. «Le sondage ne doit pas être l’instrument d’un vote utile, or je pense que c’est le cas. La remontée de Marine Le Pen autour de 18 % a déclenché chez un certain électorat un vote utile dès le premier tour»

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Extrême droite, populiste, anti-système, contestataire : retour sur ces mots polémiques rarement définis

L'éclatement des deux partis de gouvernement traditionnels, en germe dès 2017, a fini de brouiller les pistes. Avec 6,5% des suffrages exprimés, Les Républicains et le Parti socialiste ne définissent plus les contours de l'échiquier politique. Alors qu'Emmanuel Macron y occupe désormais une place centrale, les différents partis d'opposition qualifiés tantôt de «contestataire», de «populiste», d'«anti-système» et pour certains d'entre eux d'«extrême droite» ont malgré tout récolté près de 60% des voix. Et le président réélu s'était d'ailleurs lui-même positionné contre «le système» en 2017, participant lui aussi à brouiller les cartes du débat politique en France.

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Quels ministres pour le prochain gouvernement ?

La nom de l'actuelle ministre du Travail Elisabeth Borne revient régulièrement, au même titre que celui du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, voire de l'eurodéputé Pascal Canfin, président de commission environnement, qui a cependant lui-même balayé l'idée sur Franceinfo.

Quelques élus locaux sont également poussés dans la presse, comme la présidente LR de la région Pays de Loire Christelle Morançais ou l'ancienne ministre LR Catherine Vautrin.

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Selon l’AFP, plusieurs sources au sein de l'exécutif prédisent un fort renouvellement: «je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de survivants», avance ainsi un ministre.

Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Olivier Véran, Olivier Dussopt, Gabriel Attal, Sébastien Lecornu ou encore Amélie de Montchalin semblent partis pour rempiler. Mais quid de Jean-Michel Blanquer, Florence Parly, Eric Dupond-Moretti ou encore Marlène Schiappa ?

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Pas de nouveau gouvernement avant au moins une semaine

Ce n'était finalement pas le dernier Conseil des ministres de ce gouvernement. Son porte-parole Gabriel Attal a affirmé jeudi que l'équipe actuelle se retrouverait la semaine prochaine avant la formation d'un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, aux contours bien incertains.

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Il ne s'agit pas «du dernier Conseil des ministres, ni évidemment du 1er quinquennat d'Emmanuel Macron qui s'achève, je le rappelle, le 14 mai, ni de ce gouvernement» de Jean Castex, a déclaré Gabriel Attal à l'issue de la réunion à l'Elysée.

Le gouvernement actuel est «à sa tâche pour continuer à prendre les décisions nécessaires», a-il ajouté, citant notamment les aides au pouvoir d'achat face à l'inflation, la situation en Ukraine et le Conseil des ministres de l'énergie européen extraordinaire de lundi, «auquel participera évidemment Barbara Pompili», la ministre de la Transition écologique.

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Darmanin traité de «violeur» : condamnation pour outrage confirmée en appel

La condamnation pour outrage d'un homme qui avait traité de «sale violeur» le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel en 2020 a été confirmée en appel jeudi, a annoncé la cour d'appel de Rouen.

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«La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance en toutes ses dispositions», a déclaré le président de la chambre des appels correctionnels.

Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile et adhérent à la CGT, était jugé pour «outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction» du ministre «dans l'exercice de ses fonctions». «La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance en toutes ses dispositions», a déclaré le président de la chambre des appels correctionnels.

Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile et adhérent à la CGT, était jugé pour «outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction» du ministre «dans l'exercice de ses fonctions».

En décembre 2020, le tribunal correctionnel lui avait infligé en première instance une peine de 100 jours-amendes à quinze euros, soit 1500 euros. S'il ne s'acquitte pas de cette somme, il devra effectuer cent jours de prison.

«Nous attendons de prendre connaissance des termes de l'arrêt et de la motivation mais nous envisageons très sérieusement un pourvoi en cassation», a déclaré jeudi à l'AFP son avocate Chloé Chalot.

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Une «cérémonie d'investiture le 8 mai» selon l’entourage de Macron

Selon l’AFP, l'entourage d'Emmanuel Macron évoque désormais une «cérémonie d'investiture le 8 mai», marquant le début du second quinquennat.

Selon cette source, le début de semaine a «été consacré à préparer les législatives». Maintenant, «Emmanuel Macron va s'occuper du gouvernement» prochain. Et il pourrait attendre de l'annoncer au plus proche des législatives des 12 et 19 juin, «car c'est cela qui donnera la dynamique», avec l'espoir d'obtenir une majorité solide.

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Ces heures de transition tournent au «supplice chinois pour tout le monde», dixit un ministre. Qui prévient: «Emmanuel Macron va prendre son temps. Mais n'est-ce pas un peu vain d'en parler ?».

Les 40 membres du gouvernement Castex ont toutefois pu profiter jeudi d'une pause conviviale autour d'«un buffet déjeunatoire» aux allures d'adieux autour du chef de l'Etat.

«Emmanuel Macron est et sera pendant cinq ans le président de tous les Français» affirme Gabriel Attal

Le porte-parole du gouvernement s’est exprimé à la sortie du conseil des ministres. Comme Emmanuel Macron l'a déclaré dimanche soir dans son discours de victoire, Gabriel Attal a réaffirmé : «Emmanuel Macron est et sera pour les cinq années qui viennent le président de tous les Français. (...) Nous entendrons les colères», a-t-il assuré, ajoutant : «Le quinquennat qui s'ouvre sera collectif».

En revanche, il n’a pas donné de date ni pour l'investiture d’Emmanuel Macron (qui doit avoir lieu nécessairement avant le 13 mai, dernier jour de l’actuel quinquennat), ni pour le prochain remaniement du gouvernement. «Je ne vous ai pas annoncé qu'il s'agissait ici du dernier Conseil des ministres ni du quinquennat d'Emmanuel Macron, qui s'achève le 13 mai, ni du gouvernement», a indiqué le porte-parole. «Je n'ai pas d'autres informations à vous donner», affirme Gabriel Attal.

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Jean Lassalle présente ses excuses après la mise en scène de son abstention

Jean Lassalle, candidat malheureux à l'élection présidentielle, «demande pardon» aux habitants de sa commune de Lourdios-Ichère, dont les suffrages ont été annulés par la Conseil constitutionnel parce qu'il y a mis en scène publiquement son abstention au 2e tour dans un bureau de vote.

Dans une lettre à Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel, publiée jeudi sur les réseaux sociaux, le député des Pyrénées-Atlantiques se dit même prêt à «répondre de (son) acte et à en payer les éventuelles conséquences prévues par la loi : peine de prison, retrait de mes droits civiques, amendes...», pour peu que le Conseil lève ses sanctions contre le village béarnais dont il a été maire pendant quatre décennies.

En annonçant mercredi l'annulation des votes de Lourdios-Ichère, le Conseil constitutionnel avait en effet dit envisager d'«éventuelles poursuites pénales». Jean Lassalle, qui avait remporté plus d'un million de voix et 3,13% des suffrages lors du premier tour sous l'étiquette de son mouvement Résistons!, avait mimé devant l'urne au 2e tour le geste du vote avant de glisser son «bulletin blanc» dans sa poche, se déclarant «abstentionniste devant l'urne».

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La France est-elle «coupée en deux» ?

L'idée n'est pas nouvelle, et il est plus courant que jamais d'opposer les Français des villes et des champs, les riches et les pauvres, les connectés et les autres, ceux qui ont accès aux soins et ceux qui en sont éloignés, bref la «France d'en haut» et la «France d'en bas»... Mais ce clivage apparaît-il vraiment dans les chiffres de la présidentielle ? Peut-on vraiment dire que la France est «coupée en deux» ? Nous avons vérifié.

Le député LFI François Ruffin désigne Macron comme le «bâtard» de Hollande

Interrogé sur l'état de la gauche, l'élu de la Somme a d'abord voulu se féliciter du chemin parcouru. «Aujourd'hui, il y a un drapeau de la gauche qui est haut, qui peut briller alors qu'il pourrait ne plus exister», a-t-il expliqué. Et de poursuivre, dans une allusion à l'époque où le chef de l'État était ministre de l'Économie du président socialiste : «Quand on a eu cinq ans de Hollande, et que son héritier, son fils, ou son bâtard, Emmanuel Macron, est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Et ça ne l'est pas.» Lisez notre article.

Emmanuel Macron face aux pièges du second mandat

«Le moment difficile n’est pas l’heure de la lutte, c’est celle du succès.»Emmanuel Macron a-t-il en tête cette phrase de Talleyrand au moment de savourer sa victoire historique à l’élection présidentielle? En étant le premier président de la République à se faire réélire par les Français hors cohabitation, il signe un authentique exploit. Surtout dans un pays qui a traversé, depuis ces derniers mois, tant de crises, des «gilets jaunes» aux manifestations contre la réforme des retraites, de l’épidémie de Covid aux conséquences sur le pouvoir d’achat de la guerre en Ukraine. Mais Emmanuel Macron voit son score de 2022 se réduire par rapport à celui de 2017. En cinq ans, il a perdu quelque 2 millions de voix (20,7 millions en 2017, 18,8 millions en 2022). En face de lui, Marine Le Pen a su attirer à elle un peu plus de 2,6 millions d’électeurs supplémentaires (13,3 en 2022 contre 10,6 en 2017). Lors de son second mandat, Emmanuel Macron pourra-t-il engager les réformes promises? Au-delà du choix d’un nouveau premier ministre, le président de la République va devoir, avant tout, apaiser un pays fracturé.

Lisez notre enquête.

Jean Messiha, ex-porte-parole de la campagne de Zemmour, quitte Reconquête

Jean Messiha, ancien RN devenu porte-parole de la campagne d'Eric Zemmour, a annoncé jeudi sur CNews qu'il quittait Reconquête! pour reprendre ses activités antérieures. «Je suis plus utile pour les idées du camp national ailleurs», a affirmé l'ancien porte-parole d'Eric Zemmour sur le plateau de Jean-Marc Morandini. «La campagne étant terminée, je reprends mes activités antérieures», a-t-il ajouté. «Eric Zemmour a allumé une espérance, c'était une belle aventure» mais «je veux reprendre mon activité médiatique, intellectuelle» dans son think tank Apollon, a-t-il ajouté.

Avant lui Antoine Diers, ex-porte-parole de Reconquête et directeur adjoint de la stratégie, avait quitté le parti peu après le premier tour où Eric Zemmour a récolté 7,07% des voix. «Les gens partent, chacun a ses raisons», a commenté Jean Messiha, en assurant qu'Eric Zemmour «restera un ami». Jean Messiha, 51 ans, ancien délégué aux Etudes du RN, avait quitté ce parti en novembre 2020 en l'accusant de refuser tout «courant» en son sein. Cet habitué des plateaux de CNews avait rejoint Eric Zemmour fin 2021.

Méthode gouvernementale : Roux de Bézieux contre le retour des «grands-messes» qui «n'aboutissent pas»

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé jeudi que la nécessité de davantage concerter réclamée par les partenaires sociaux et désormais défendue par Emmanuel Macron ne devait pas se concrétiser par un retour des «grands-messes» qui «n'aboutissent pas».

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«Oui, le président de la République a été très vertical (...) dans la manière dont il a exercé le pouvoir» et «on voit bien que ça ne peut pas marcher dans le contexte politique actuel. Par contre, moi je ne crois pas qu'il faille retomber dans les grands-messes, où on met tout le monde autour de la table pour parler de tous les sujets en même temps, avec des gens qui sont plus ou moins concernés, tout ça n'aboutissant à rien», a-t-il déclaré lors du «Club de l'économie», organisé par le journal Le Monde.

Durant la campagne et après sa réélection, Emmanuel Macron a promis de mettre en place «une nouvelle méthode» de gouvernement, basée sur «une plus large concertation», en particulier pour ses chantiers prioritaires que sont l'école ou la santé, mais aussi sur la future réforme des retraites.

Pour le président de la première organisation patronale, «il y a une autre méthode à inventer», qui soit «très segmentée autour de certains sujets», le logement par exemple, et ne réunissant que les acteurs «concernés». Ce n'est «pas la peine de faire ça à grand renfort de Grenelle, de trucs et de machins, qu'on adore en France mais qui ne fonctionnent pas», a-t-il insisté.

«On a sauvé le monde de la culture comme aucun autre pays européen ou américain ne l'a fait », assure Roselyne Bachelot

Jeudi matin à 11h se tient le dernier conseil des ministres. «C'est un conseil convivial. On a fait du bon boulot avec cette équipe. On va se quitter avec la satisfaction d'avoir accompli des choses importantes», estime Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture. Avant d'ajouter : «On a sauvé le monde de la culture comme aucun autre pays européen ou américain ne l'a fait».

Au sujet d'Emmanuel Macron, «Ce n'est pas un homme politique ordinaire, c’est peut-être ça qui déroute un peu les Français. C’est un chef de l’État qui a la carrure d’être notre chef de l’État. Jamais, je n'avais rencontré ce profil».

Jean-Yves Le Drian va-t-il quitter le gouvernement ?

Sur France 2, le ministre des Affaires étrangères a été questionné sur sa volonté de quitter le gouvernement, dont il aurait fait part à Emmanuel Macron. «Mon sort importe peu dans cette situation», a balayé le ministre en bottant en touche. «Je suis concentré sur ce qui se passe en Ukraine en particulier, sur les crises internationales, sur les intérêts de la France, de l’Europe. Mon sort personnel dans tout ça n’a peu d’importance».

David Lisnard: «Nous devons définir la raison d’être de la droite»

«Cette élection a vu la lourde défaite d’une droite dont le pays a besoin. L’expression d’une droite classique mais du XXIe siècle, fidèle à ses principes mais tournée vers l’avenir, n’a pas pu être audible». Le maire de Cannes, président de Nouvelle Énergie, invite Les Républicains à rompre avec 40 ans de social-démocratie étatiste dans une interview au Figaro, et veut combattre la nouvelle gauche anticapitaliste.

«Il y a eu un défaut d’incarnation» au PS, regrette Hollande

Sur le score d’Hidalgo et l’avenir du PS : «Je ne suis plus président depuis 5 ans. J’ai forcément une part de responsabilité. Pour le reste, depuis 5 ans, un travail programmatique, avec la société, aurait dû être fait. Ensuite, il y a eu un défaut d’incarnation. Le PS est sans incarnation. Je ne parle pas d’Anne Hidalgo, mais de la direction du PS».

Est-ce la mort du PS ? «La forme partisane a sûrement vieilli mais l’idée socialiste […] demeure. Les socialistes ont encore leur place. Imaginons qu’ils ne l’aient plus : quelle serait l’alternative ? La gauche radicale ? L’extrême droite ? Il ne faut pas perdre de temps. Au lendemain des élections législatives, il faut reprendre le travail».

Accord PS-LFI : «Discuter c’est nécessaire, disparaître c’est impossible», tranche Hollande

À propos des discussions entre les Insoumis et le Parti socialiste, François Hollande n’hésite pas : «Le Parti socialiste doit être fidèle à sa propre histoire. Cette histoire elle est celle des rapports au sein de la gauche. Le PS a toujours prôné l’union et le rassemblement. Discuter c’est nécessaire, disparaîre c’est impossible. Pour la première fois dans l’histoire de la gauche, il n’y aurait que des candidats de l’Union populaire. Jamais on a eu ce type de comportement dans l’histoire de la gauche».

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«Je pense que cet accord ne sera pas accepté, car il est inacceptable sur ce qu’il représente électoralement. S’il l'est, les adhérents auront décidé de disparaître», a alerté l’ancien président.

François Hollande : la réélection de Macron est «une victoire sans enthousiasme»

François Hollande était l’invité de France Info ce matin. L’ancien président a donné son avis sur le résultat de l’élection : «J’ai fait ce que le devoir d’un ancien président appelle : féliciter le président réélu. J’ai voté pour Emmanuel Macron et j’ai appelé à le faire. Car face à Marine Le Pen, il n’y avait pas de doute à avoir. Mais c’est une victoire sans enthousiasme».

L’ancien chef d’État a en revanche refusé de critiquer le score de son successeur, alors que certains critiquent sa légitimité : «Le président est élu et est pleinement légitime».

Jordan Bardella pourrait «parfaitement travailler à l’avenir» avec Stanislas Rigault

«Il y a des gens très talentueux autour d'Éric Zemmour. Je pense, par exemple à Stanislas Rigault, avec qui je pourrais parfaitement travailler à l'avenir», a assuré Jordan Bardella face à Laurence Ferrari. «Vous lui demandez de venir ?», interroge la journaliste. «Il est le bienvenu», a répondu le président par intérim du Rassemblement national.

Alliance RN-Reconquête! : «Il peut y avoir des discussions au cas par cas», assure Jordan Bardella

«Il peut y avoir des discussions au cas par cas pour soutenir des gens qui viennent de l’extérieur. (…) On pourra discuter par exemple de discussions au second tour visant à soutenir le candidat patriote le mieux placé. (…) Au premier tour, nous faisons le choix de mettre des candidats partout. Avec Reconquête, nous sommes d’accord sur le constat, mais on peut avoir des divergences. (…) Au second tour, il peut y avoir des accords de désistements, mais aussi un travail commun avec des députés Reconquête!, mais aussi certains LR. Sur certains sujets on peut être amené à travailler sur des sujets concrets, le régalien, la sécurité, immigration», a estimé Jordan Bardella face à Laurence Ferrari sur CNews à propos d’alliances avec le parti d’Éric Zemmour.

Investiture de Taha Bouhafs aux législatives : «Il n’y a pas de discussion, il n’est pas condamné», écarte Mathilde Panot

La député insoumise est revenue ce matin au micro de Sud Radio sur l’investiture de Taha Bouhafs à Vénissieux quelques semaines avant les législatives. Interrogée sur sa condamnation pour injures publiques en raison de l'origine, Mathilde Panot a répondu que le journaliste / militant n’était «pas condamné» puisque le jugement était «en appel».

«Il n’y a pas de discussion», a-t-elle écarté, insistant sur le fait que Taha Bouhafs est «particulièrement ciblé par l’extrême droite» et reçoive «tous les jours des menaces de mort».

Jordan Bardella à la tête du RN jusqu’au 10 septembre

«Pour l’instant, je reste à la tête du Rassemblement National. J’avais une mission par intérim le temps de la campagne présidentielle qui va s’achever le 10 septembre et au-delà ce sera Marine Le Pen qui prendra sa décision», a expliqué le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur CNews.

Négociations avec LFI : «Des divergences majeures», tance Stéphane Le Foll

«Sur le fond il y a des divergences qui sont majeures (...) La construction européenne et la vision nationaliste de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas compatibles avec notre histoire ni celle qu’il a défendue avec François Mitterrand. Je ne souhaite pas que cette page soit tournée vers un concept d’une France non alignée qui sortirait de l’Euro», a tancé le maire PS du Mans sur Europe 1, Stéphane Le Foll à propos des négociations entre son parti et la France Insoumise.

Les discussions avec LFI «piétinient», selon Fabien Roussel

«Cette coalition rassemblera des insoumis, des communistes, des socalistes, des écologistes. (…) Il faut que chacun puisse se sentir respecté dans le programme. Les discussions piétinent. Construire un rassemblement, ça ne peut pas être ralliez-vous à mon programme et à mon logo et élisez-moi Premier ministre”», a taclé le secrétaire national du Parti Communiste, Fabien Roussel qui demande une «plénière» avec les quatre forces.

Pour François Ruffin, la France insoumise est «la locomotive de la gauche».

Interrogé par Léa Salamé au sujet de l’union populaire qui pourrait allier les différents partis de gauche en vue des législatives, le député LFI de la Somme a expliqué avoir «regretté qu’en 2017 on n’ouvre pas la porte, on essaie pas d’élargir d’avantage peut-être parce que les autres n’étaient pas prêts».

«On est la locomotive de la gauche, c’est une responsabilité, on doit faire entrer un maximum de personnes dans les wagons», a t-il poursuivi, précisant que cette «dynamique» ne devait pas devenir «n’importe quoi» et rester «sur de bons rails».

Premier ministre : Nathalie Kosciusko-Morizet botte en touche

«Vous savez très bien que quoi que je dise, ce sera interprété» ,répond Nathalie Kosciusko-Morizet à nos confrères de RTL à propos d’une possible nomination comme premier ministre d’Emmanuel Macron. «Je ne veux pas parler politique française, je suis impliquée dans mon travail ici à New-York», ajoute-t-elle, ne voulant pas faire de commentaires. “NKM” travaille désormais pour la société française Antin, un fonds d'investissement dédié aux infrastructures.

Le «drapeau de la gauche peut briller», estime France Ruffin

«Quand on a eu cinq ans de Hollande et que son héritier, son fils ou son batard Emmanuel Macron est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Ça ne l’est pas», a déclaré ce matin France Ruffin au micro de France Inter.

«Un tiers des jeunes ont mis un bulletin Jean-Luc Mélenchon, c’est un ferment pour l’avenir», s’est-il satisfait avant de constater une autre «réussite importante» : «La gauche retrouve droit de cité dans les quartiers, ce n’est pas rien».

Le député LFI identifie cependant «un énorme pouvoir» : l’absence de voix pour Jean-Luc Mélenchon dans la «France des gilets jaunes» : «On ne s’est pas fixé comme priorité d’aller reconquérir cette France-là».

Olivier Faure: «Une coalition n’est pas une soumission»

«Nous avons eu une présidentielle particulière, avec un président-candidat qui s’est soustrait à toute forme de confrontation. Le second tour était à la fois attendu et désespérant. Nous avons fait barrage, mais la colère et la frustration demeurent. La présidentielle n’a rien purgé. Le président est réélu, mais plus de la moitié de ses électeurs du second tour ont utilisé son bulletin sans adhérer à sa politique. Le débat sur le projet des cinq prochaines années va finalement avoir lieu à l’occasion des législatives», a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste dans un entretien au Figaro.

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Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Emmanuel Macron a indiqué mercredi que le premier ministre qu'il nommerait en remplacement de Jean Castex serait «quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive».

«Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout», a-t-il aussi souligné sur un marché de Cergy (Val-d'Oise) pour son premier déplacement depuis sa réélection dimanche, en réponse à une question d'un journaliste sur la possibilité de voir une personnalité de gauche nommée. «Jean Castex venait de la droite; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale», a ajouté le chef de l’État. «Je nommerai quelqu'un qui est attaché à la question sociale, environnementale et productive», a-t-il aussi indiqué.

À VOIR AUSSI - Catherine Vautrin, Élisabeth Borne, Nathalie Kosciusko-Morizet... qui pourrait devenir le nouveau premier ministre d'Emmanuel Macron?

Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Éric Zemmour (Reconquête!), qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué mercredi que son parti ne présenterait «pas de candidat» face à Marine Le Pen (RN), Éric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de «l'union nationale».

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié l'ancien journaliste sur Twitter.

À VOIR AUSSI - Éric Zemmour appelle à «l'union nationale» des «droites» et des «patriotes» en vue des législatives

Le Conseil constitutionnel annule les suffrages de la commune où Jean Lassalle avait mis en scène son abstention

Le Conseil constitutionnel a annoncé ce mercredi, annuler «les suffrages exprimés» dans la commune de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), où Jean Lassalle s’était présenté et avait annoncé, devant les caméras, s’abstenir de voter au deuxième tour. Jean Lassalle «a publiquement mis en scène dans le bureau de vote, son abstention et a pris la parole, face à des caméras présentes dans ce bureau, pour exprimer, devant l'urne, son refus de participer à l'élection. Il a immédiatement diffusé sur les réseaux sociaux cette vidéo, ainsi que des commentaires sur son geste», dénonce le Conseil constitutionnel dans un communiqué.

«Jean Lassalle a, d'une part, ainsi méconnu les dispositions de l'article L. 49 du code électoral prohibant la diffusion de messages à caractère de propagande électorale la veille et le jour du scrutin et, d'autre part, par son comportement, porté atteinte au respect dû à la dignité des opérations électorales auxquelles il a participé en qualité de candidat au premier tour. Ces agissements ont, eu égard à la notoriété de Jean Lassalle dans la commune de Lourdios-Ichère et à sa qualité de député et d'ancien maire, été de nature à altérer la sincérité du scrutin dans cette commune», est-il indiqué dans le communiqué pour justifier la décision du Conseil constitutionnel.

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61% des Français veulent une majorité de députés opposés à Macron, selon un sondage

Selon un sondage Elabe, pour LExpress, 61% des Français interrogés préfèreraient une majorité opposée à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale. 39% jugent, à l’inverse, plus judicieux que le président s’appuie sur un Parlement principalement composé par des soutiens. Au lendemain de son élection en 2017, 47% des électeurs voulaient d'une Assemblée nationale de la même couleur politique que le président élu, soit une régression de 14 points pour Emmanuel Macron par rapport à 2017.

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Mélenchon «fait le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu»

Jean-Luc Mélenchon, troisième de la présidentielle (21,95%) et qui a demandé «aux Français de l'élire premier ministre» via les législatives de juin, dit «faire le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu», dans un entretien à paraître jeudi dans L'Humanité. Après la «frustration d'avoir raté la marche du second tour à 420.000 voix», «la lutte reprend» pour «le bloc social des déshérités» avec «ce troisième tour» des élections législatives des 12 et 19 juin, s'enthousiasme le chef des Insoumis.

Alors que les tractations bilatérales de LFI avec EELV, le PCF et le PS battent leur plein, sa «capacité à démontrer qu'on fait tout ce qu'on peut pour unifier le maximum de forces» sera déterminante pour gagner les élections législatives, confie-t-il. Interrogé sur les macronistes qui lui reprochent de présidentialiser les législatives, Jean-Luc Mélenchon répond que ce reproche est valable si le président est élu «à la loyale avec un vrai choix, mais c'est la troisième fois qu'on fait le coup au pays du vote par contrainte» contre l'extrême droite. Il explique: «L'abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l'élection précédente. C'est un gouffre. Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu.»

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Le bulletin de notes d’Emmanuel Macron avant le remaniement

Il a fait le bilan. Calmement. En se remémorant chaque instant. Et il a établi la liste des gagnants et des perdants. Retiré avec son épouse pour 24 heures dans la résidence versaillaise de La Lanterne après sa réélection, Emmanuel Macron a pris «quelques pas de recul», lundi, pour analyser sa campagne. Et réfléchir à la suite. La suite, c’est d’abord le remaniement, qu’il aimerait idéalement officialiser d’ici au mardi 3 mai prochain, veille du Conseil des ministres prévu le lendemain. Parmi ses troupes actuelles, nombre d’entre eux ne seront pas reconduits. Ils le savent.

Sans céder au mythe du fantasmatique «gouvernement resserré» autour d’une quinzaine de membres, le président de la République a conscience qu’il va devoir écrémer sa pléthorique équipe sortante. Parmi la quarantaine de personnalités aujourd’hui en poste, au moins la moitié n’a pas réussi à imprimer quoi que ce soit dans l’esprit des Français. Pas même leur visage ou leur nom. L’autre moitié, elle, a su se faire remarquer par le chef de l’État. Parfois en bien, parfois en mal. Avant de renouveler les baux de certains, Emmanuel Macron a donc procédé ces derniers jours à un état des lieux, dont il s’est ouvert auprès de quelques proches.

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Pour Sandrine Rousseau, «il y a un danger d’explosion d’EELV»

Dans une interview au Parisien, l’ancienne finaliste de la primaire écologiste «croit qu’il y a un danger d’explosion d’EELV». Selon elle, «c’est tellement tendu que ça pourrait exploser». Ayant des rapports compliqués avec les instances de son parti depuis quelques semaines et ses vives critiques à l’égard de la campagne de Yannick Jadot, Sandrine Rousseau affirme n’avoir aucune implication dans le score du leader présidentiel -4,63% des voix. «Il faut arrêter avec cette petite musique selon laquelle j’ai foutu le bazar. Si on avait entendu les critiques à l’intérieur des cercles dans lesquels je les ai formulées pendant la campagne, peut-être qu’on n’en serait pas là», explique-t-elle.

Et d’ajouter : «La conclusion que je tire aussi, c’est qu’on ne peut pas se revendiquer écologiste, et donc vouloir bousculer un système établi, en faisant une campagne très conformiste, manquant d’audace. Yannick Jadot a essayé d’entrer dans les habits du présidentialisme de la Ve République. Je crois, au contraire, qu’on attend de nous une forme de rébellion».

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Richard Ferrand appelle «femmes et hommes de gauche» à rallier la macronie

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) lance «un appel aux femmes et aux hommes de gauche» à rejoindre l'équipe présidentielle, dans un entretien au Midi Libre à paraître jeudi. «Notre rassemblement, déjà vaste, a vocation à s'élargir. Aujourd'hui, je lance un appel aux femmes et aux hommes de gauche, sociaux-démocrates, socialistes, écologistes, pour leur dire qu'ils ont toute leur place dans notre majorité pour apporter leur sensibilité, leurs propositions, leurs priorités, leurs préoccupations», déclare le député du Finistère, lui-même ancien socialiste. Cet appel intervient alors que le numéro un du PS, Olivier Faure, a invité en bureau national mardi soir ceux qui pensent que son parti «est mort, qu'il n'y a plus rien à faire», à partir et rejoindre LREM, d'après plusieurs sources.

Il était alors critiqué par un courant minoritaire quant à sa tentative d'union avec LFI pour les législatives. Selon Richard Ferrand, «ceux qui lorgnent à droite vers l'extrême droite et à gauche vers la France insoumise vont rapidement s'enferrer dans des alliances extrémistes». «Nous militons pour une France forte, dans une Europe - la grande œuvre de François Mitterrand - assez puissante pour peser sur le cours du monde. La France insoumise propose un recroquevillement, un affaiblissement de la France sur des bases différentes de l'extrême droite, mais qui aboutissent au même résultat», estime le titulaire du perchoir, proche d'Emmanuel Macron. Et d'insister: «Nous tendons la main aux citoyens, aux élus locaux, nationaux, à toutes les forces qui veulent venir apporter leur pierre au service de la France».

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Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux tractations après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche en vue des élections législatives de juin et de la formation du nouveau gouvernement.

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Investiture de Macron, remaniement du gouvernement : des questions de calendrier et encore peu de réponses

Ce n'était finalement pas le dernier Conseil des ministres de ce gouvernement. Son porte-parole Gabriel Attal a affirmé ce jeudi 28 avril que l'équipe actuelle se retrouverait la semaine prochaine avant la formation d'un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, aux contours bien incertains. Ses propos étaient parfois allusifs, de sorte qu'il est encore difficile de s'y retrouver. À quel calendrier peut-on s'attendre ? Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous:

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Législatives 2022: l'alliance évidente à gauche, complexe à droite

À gauche, l'union paraît évidente. Selon l'enquête Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro, l'alliance aux législatives est plébiscitée par les sympathisants : 86% d'entre eux la souhaitent. Parmi eux, 70% aspirent à une alliance impliquant les Insoumis. Une conséquence du vote utile dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avance Gaël Sliman. «D'abord, explique le directeur d'Odoxa, le candidat Insoumis vient du Parti socialiste. De même, la gauche gouvernementale a eu par le passé l'habitude de s'associer avec des partis qu'on pourrait considérer comme d'extrême gauche. Pensons ainsi à l'Union de la gauche de François Mitterrand.»

À droite, en revanche, l'alliance est plus complexe ou plutôt, moins naturelle. Le concept d'«union des droites», qui illustre l'alliance des personnalités politiques des Républicains, du Rassemblement national et de Reconquête!, est rejeté par une majorité des Français (62%) contre 31% des sympathisants de droite. «Le front républicain et la ligne rouge qui existaient autrefois entre le RPR et le FN ont évolué», analyse Gaël Sliman. Ceci étant dit, les sympathisants LR sont nettement moins favorables à une alliance en vue des législatives (57%) quand une nette majorité des sympathisants RN, eux, le sont (78%). Du côté des soutiens du parti d'Éric Zemmour, plus de 9 sympathisants sur 10 se prononcent pour ce rapprochement.

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Jordan Bardella ne «briguera pas de mandat de député»

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a indiqué jeudi lors d’une conférence de presse qu’il ne sera pas candidat aux élections législatives. «Conformément à l'engagement que j'avais pris, j'irai au bout de mon mandat européen, je ne briguerai pas de mandat de député», a-t-il déclaré.

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La procureure de Pau ouvre une enquête pénale contre Jean Lassalle

Le candidat perdant et député Jean Lasalle est poursuivi par la justice pour avoir mimé devant l'urne au 2e tour le geste du vote avant de glisser son «bulletin blanc» dans sa poche, se déclarant «abstentionniste devant l'urne».

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Selon France Bleu, Jean Lasalle «est poursuivi pour des infractions au code électoral concernant les atteintes à la sincérité des scrutins» Il est «passible d'un procès devant le tribunal correctionnel. Le code prévoit une amende de 15000 euros et/ou une peine d'emprisonnement, pouvant aller jusqu'à un an», précise France Bleu. Il pourrait également perdre son mandat de député.

Législatives: Marine Le Pen sera candidate à sa réélection dans le Pas-de-Calais

«La candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, Marine Le Pen, sera candidate à sa succession aux législatives dans le Pas-de-Calais», a annoncé jeudi à Fréjus le président du parti, Jordan Bardella.

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Législatives: «Emmanuel Macron est devenu un facteur de tension dans notre pays», affirme Bardella

«Le PS au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois» déclare Poutou

Dans un communiqué publié jeudi, le porte-parole du NPA, Philippe Poutou a annoncé qu' «une deuxième rencontre a eu lieu entre les délégations de l’Union populaire et du NPA», mardi 27 avril, «pour défendre» la «base programmatique» de l'Avenir en commun.

«Au lendemain de ce deuxième rendez-vous avait lieu une rencontre entre l’Union populaire et le Parti socialiste», précise le communiqué. Mais le NPA se dit «étonné» qu'après la rencontre entre le PS et la France Insoumise, il n'y ait pas de «point de discussion qui paraissait insurmontable» avec le PS, et «qu’il serait donc possible que l’accord national en discussion inclue cette organisation.»

Et ajoute : «Nous voyons bien que le PS, au vu de ses résultats à l’élection présidentielle, est aux abois, dans le crainte de perdre ses 24 députés. Pour autant, nous ne croyons pas que le parti, qui a été le principal agent du social-libéralisme depuis 40 ans dans ce pays, puisse devenir du jour au lendemain une force de rupture avec les politiques libérales et antisociales»

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Législatives : Delphine Batho candidate à sa réélection dans les Deux-Sèvres

Delphine Batho sera candidate aux élections législatives de 2022 sur la 2e circonscription des Deux-Sèvres, rapporte France Bleu. La députée sortante se présente pour un quatrième mandat.

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Lors de sa déclaration de candidature, la députée a déploré une «période d’instabilité qui s’ouvre. Elle est porteuse de dangers pour la démocratie et la paix en Europe, pour les solidarités et la cohésion sociale alors que tout augmente, pour notre ruralité qui subit déjà la diminution des services publics et de l’accès aux soins, mais aussi la perte de la biodiversité et le changement climatique».

Législatives: accord conclu entre LFI et Générations

La France insoumise et Générations, le mouvement fondé par Benoît Hamon et membre du Pôle Ecologiste, ont conclu un accord pour les législatives, ont-ils annoncé jeudi, sans préciser le nombre de circonscriptions accordées à des députés de la formation écologiste.

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Dans un communiqué commun, les deux partis annoncent s'être mis d'accord pour «mettre en place un gouvernement de rassemblement dirigé par Jean-Luc Mélenchon pour appliquer notre programme».

C'est le premier accord avec une autre formation de gauche que conclut LFI pour les législatives. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a aussi entamé des discussions avec le PCF, EELV, le PS et le NPA, sans aboutir pour l'instant.

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«Nous appelons les autres formations politiques à s'inscrire le plus rapidement possible dans ce rassemblement afin de pouvoir rentrer immédiatement en campagne», écrivent Benjamin Lucas, coordinateur de Générations, et Manuel Bompard, le chef des négociateurs pour La France insoumise.

«Nous souhaitons construire ensemble une nouvelle étape de l'Union populaire en fédérant, sur la base d'un programme ambitieux, toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie», poursuivent-ils, avec notamment «une bannière commune» et «un intergroupe» à l'Assemblée.

Alliance entre les Patriotes et Debout la France pour les législatives

Dans un communiqué de presse commun, le mouvement les Patriotes de Florian Philippot, Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, et le mouvement Génération Frexit, présidé par Charles-Henri Gallois, ont annoncé présenter ensemble 500 candidats aux législatives, sous le nom «Union Pour la France».

«Pour la première fois, les patriotes, les gaullistes et les souverainistes bâtissent une véritable dynamique de rassemblement, dans un paysage politique trop souvent marqué par les guerres d’égos et les querelles inutiles», affirment-ils dans le communiqué.

Le sénateur LR Damien Régnard veut interdire les sondages avant la présidentielle

Dans une interview au JDD, Damien Régnard, sénateur LR, affirme que les sondages «ont trop d’influence sur le vote des électeurs»

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Dans les prochains jour, le sénateur va déposer une proposition de loi, afin d’interdire les sondages à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle.

«Dans une démarche transpartisane, je vais proposer un texte visant à interdire la diffusion de sondages deux semaines avant le premier tour, soit durant la période officielle de campagne présidentielle. Je souhaite qu’il y ait une prise de conscience à ce sujet», explique t-il au JDD.

«J’ai l’impression que nous sommes en train de tomber dans les travers du système américain, où l’on invite uniquement les candidats hauts dans les sondages», alerte t-il.

Damien Régnard estime également que les sondages expliquent la répartition des votes en trois pôles. «Le sondage ne doit pas être l’instrument d’un vote utile, or je pense que c’est le cas. La remontée de Marine Le Pen autour de 18 % a déclenché chez un certain électorat un vote utile dès le premier tour»

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Extrême droite, populiste, anti-système, contestataire : retour sur ces mots polémiques rarement définis

L'éclatement des deux partis de gouvernement traditionnels, en germe dès 2017, a fini de brouiller les pistes. Avec 6,5% des suffrages exprimés, Les Républicains et le Parti socialiste ne définissent plus les contours de l'échiquier politique. Alors qu'Emmanuel Macron y occupe désormais une place centrale, les différents partis d'opposition qualifiés tantôt de «contestataire», de «populiste», d'«anti-système» et pour certains d'entre eux d'«extrême droite» ont malgré tout récolté près de 60% des voix. Et le président réélu s'était d'ailleurs lui-même positionné contre «le système» en 2017, participant lui aussi à brouiller les cartes du débat politique en France.

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Quels ministres pour le prochain gouvernement ?

La nom de l'actuelle ministre du Travail Elisabeth Borne revient régulièrement, au même titre que celui du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, voire de l'eurodéputé Pascal Canfin, président de commission environnement, qui a cependant lui-même balayé l'idée sur Franceinfo.

Quelques élus locaux sont également poussés dans la presse, comme la présidente LR de la région Pays de Loire Christelle Morançais ou l'ancienne ministre LR Catherine Vautrin.

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Selon l’AFP, plusieurs sources au sein de l'exécutif prédisent un fort renouvellement: «je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de survivants», avance ainsi un ministre.

Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Olivier Véran, Olivier Dussopt, Gabriel Attal, Sébastien Lecornu ou encore Amélie de Montchalin semblent partis pour rempiler. Mais quid de Jean-Michel Blanquer, Florence Parly, Eric Dupond-Moretti ou encore Marlène Schiappa ?

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Mélenchon premier ministre: «Ça semble compliqué», selon Pierre Lepelletier

Pas de nouveau gouvernement avant au moins une semaine

Ce n'était finalement pas le dernier Conseil des ministres de ce gouvernement. Son porte-parole Gabriel Attal a affirmé jeudi que l'équipe actuelle se retrouverait la semaine prochaine avant la formation d'un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, aux contours bien incertains.

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Il ne s'agit pas «du dernier Conseil des ministres, ni évidemment du 1er quinquennat d'Emmanuel Macron qui s'achève, je le rappelle, le 14 mai, ni de ce gouvernement» de Jean Castex, a déclaré Gabriel Attal à l'issue de la réunion à l'Elysée.

Le gouvernement actuel est «à sa tâche pour continuer à prendre les décisions nécessaires», a-il ajouté, citant notamment les aides au pouvoir d'achat face à l'inflation, la situation en Ukraine et le Conseil des ministres de l'énergie européen extraordinaire de lundi, «auquel participera évidemment Barbara Pompili», la ministre de la Transition écologique.

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Darmanin traité de «violeur» : condamnation pour outrage confirmée en appel

La condamnation pour outrage d'un homme qui avait traité de «sale violeur» le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel en 2020 a été confirmée en appel jeudi, a annoncé la cour d'appel de Rouen.

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«La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance en toutes ses dispositions», a déclaré le président de la chambre des appels correctionnels.

Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile et adhérent à la CGT, était jugé pour «outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction» du ministre «dans l'exercice de ses fonctions». «La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance en toutes ses dispositions», a déclaré le président de la chambre des appels correctionnels.

Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile et adhérent à la CGT, était jugé pour «outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction» du ministre «dans l'exercice de ses fonctions».

En décembre 2020, le tribunal correctionnel lui avait infligé en première instance une peine de 100 jours-amendes à quinze euros, soit 1500 euros. S'il ne s'acquitte pas de cette somme, il devra effectuer cent jours de prison.

«Nous attendons de prendre connaissance des termes de l'arrêt et de la motivation mais nous envisageons très sérieusement un pourvoi en cassation», a déclaré jeudi à l'AFP son avocate Chloé Chalot.

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Une «cérémonie d'investiture le 8 mai» selon l’entourage de Macron

Selon l’AFP, l'entourage d'Emmanuel Macron évoque désormais une «cérémonie d'investiture le 8 mai», marquant le début du second quinquennat.

Selon cette source, le début de semaine a «été consacré à préparer les législatives». Maintenant, «Emmanuel Macron va s'occuper du gouvernement» prochain. Et il pourrait attendre de l'annoncer au plus proche des législatives des 12 et 19 juin, «car c'est cela qui donnera la dynamique», avec l'espoir d'obtenir une majorité solide.

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Ces heures de transition tournent au «supplice chinois pour tout le monde», dixit un ministre. Qui prévient: «Emmanuel Macron va prendre son temps. Mais n'est-ce pas un peu vain d'en parler ?».

Les 40 membres du gouvernement Castex ont toutefois pu profiter jeudi d'une pause conviviale autour d'«un buffet déjeunatoire» aux allures d'adieux autour du chef de l'Etat.

«Emmanuel Macron est et sera pendant cinq ans le président de tous les Français» affirme Gabriel Attal

Le porte-parole du gouvernement s’est exprimé à la sortie du conseil des ministres. Comme Emmanuel Macron l'a déclaré dimanche soir dans son discours de victoire, Gabriel Attal a réaffirmé : «Emmanuel Macron est et sera pour les cinq années qui viennent le président de tous les Français. (...) Nous entendrons les colères», a-t-il assuré, ajoutant : «Le quinquennat qui s'ouvre sera collectif».

En revanche, il n’a pas donné de date ni pour l'investiture d’Emmanuel Macron (qui doit avoir lieu nécessairement avant le 13 mai, dernier jour de l’actuel quinquennat), ni pour le prochain remaniement du gouvernement. «Je ne vous ai pas annoncé qu'il s'agissait ici du dernier Conseil des ministres ni du quinquennat d'Emmanuel Macron, qui s'achève le 13 mai, ni du gouvernement», a indiqué le porte-parole. «Je n'ai pas d'autres informations à vous donner», affirme Gabriel Attal.

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Jean Lassalle présente ses excuses après la mise en scène de son abstention

Jean Lassalle, candidat malheureux à l'élection présidentielle, «demande pardon» aux habitants de sa commune de Lourdios-Ichère, dont les suffrages ont été annulés par la Conseil constitutionnel parce qu'il y a mis en scène publiquement son abstention au 2e tour dans un bureau de vote.

Dans une lettre à Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel, publiée jeudi sur les réseaux sociaux, le député des Pyrénées-Atlantiques se dit même prêt à «répondre de (son) acte et à en payer les éventuelles conséquences prévues par la loi : peine de prison, retrait de mes droits civiques, amendes...», pour peu que le Conseil lève ses sanctions contre le village béarnais dont il a été maire pendant quatre décennies.

En annonçant mercredi l'annulation des votes de Lourdios-Ichère, le Conseil constitutionnel avait en effet dit envisager d'«éventuelles poursuites pénales». Jean Lassalle, qui avait remporté plus d'un million de voix et 3,13% des suffrages lors du premier tour sous l'étiquette de son mouvement Résistons!, avait mimé devant l'urne au 2e tour le geste du vote avant de glisser son «bulletin blanc» dans sa poche, se déclarant «abstentionniste devant l'urne».

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La France est-elle «coupée en deux» ?

L'idée n'est pas nouvelle, et il est plus courant que jamais d'opposer les Français des villes et des champs, les riches et les pauvres, les connectés et les autres, ceux qui ont accès aux soins et ceux qui en sont éloignés, bref la «France d'en haut» et la «France d'en bas»... Mais ce clivage apparaît-il vraiment dans les chiffres de la présidentielle ? Peut-on vraiment dire que la France est «coupée en deux» ? Nous avons vérifié.

Le député LFI François Ruffin désigne Macron comme le «bâtard» de Hollande

Interrogé sur l'état de la gauche, l'élu de la Somme a d'abord voulu se féliciter du chemin parcouru. «Aujourd'hui, il y a un drapeau de la gauche qui est haut, qui peut briller alors qu'il pourrait ne plus exister», a-t-il expliqué. Et de poursuivre, dans une allusion à l'époque où le chef de l'État était ministre de l'Économie du président socialiste : «Quand on a eu cinq ans de Hollande, et que son héritier, son fils, ou son bâtard, Emmanuel Macron, est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Et ça ne l'est pas.» Lisez notre article.

Emmanuel Macron face aux pièges du second mandat

«Le moment difficile n’est pas l’heure de la lutte, c’est celle du succès.»Emmanuel Macron a-t-il en tête cette phrase de Talleyrand au moment de savourer sa victoire historique à l’élection présidentielle? En étant le premier président de la République à se faire réélire par les Français hors cohabitation, il signe un authentique exploit. Surtout dans un pays qui a traversé, depuis ces derniers mois, tant de crises, des «gilets jaunes» aux manifestations contre la réforme des retraites, de l’épidémie de Covid aux conséquences sur le pouvoir d’achat de la guerre en Ukraine. Mais Emmanuel Macron voit son score de 2022 se réduire par rapport à celui de 2017. En cinq ans, il a perdu quelque 2 millions de voix (20,7 millions en 2017, 18,8 millions en 2022). En face de lui, Marine Le Pen a su attirer à elle un peu plus de 2,6 millions d’électeurs supplémentaires (13,3 en 2022 contre 10,6 en 2017). Lors de son second mandat, Emmanuel Macron pourra-t-il engager les réformes promises? Au-delà du choix d’un nouveau premier ministre, le président de la République va devoir, avant tout, apaiser un pays fracturé.

Lisez notre enquête.

Jean Messiha, ex-porte-parole de la campagne de Zemmour, quitte Reconquête

Jean Messiha, ancien RN devenu porte-parole de la campagne d'Eric Zemmour, a annoncé jeudi sur CNews qu'il quittait Reconquête! pour reprendre ses activités antérieures. «Je suis plus utile pour les idées du camp national ailleurs», a affirmé l'ancien porte-parole d'Eric Zemmour sur le plateau de Jean-Marc Morandini. «La campagne étant terminée, je reprends mes activités antérieures», a-t-il ajouté. «Eric Zemmour a allumé une espérance, c'était une belle aventure» mais «je veux reprendre mon activité médiatique, intellectuelle» dans son think tank Apollon, a-t-il ajouté.

Avant lui Antoine Diers, ex-porte-parole de Reconquête et directeur adjoint de la stratégie, avait quitté le parti peu après le premier tour où Eric Zemmour a récolté 7,07% des voix. «Les gens partent, chacun a ses raisons», a commenté Jean Messiha, en assurant qu'Eric Zemmour «restera un ami». Jean Messiha, 51 ans, ancien délégué aux Etudes du RN, avait quitté ce parti en novembre 2020 en l'accusant de refuser tout «courant» en son sein. Cet habitué des plateaux de CNews avait rejoint Eric Zemmour fin 2021.

Méthode gouvernementale : Roux de Bézieux contre le retour des «grands-messes» qui «n'aboutissent pas»

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé jeudi que la nécessité de davantage concerter réclamée par les partenaires sociaux et désormais défendue par Emmanuel Macron ne devait pas se concrétiser par un retour des «grands-messes» qui «n'aboutissent pas».

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«Oui, le président de la République a été très vertical (...) dans la manière dont il a exercé le pouvoir» et «on voit bien que ça ne peut pas marcher dans le contexte politique actuel. Par contre, moi je ne crois pas qu'il faille retomber dans les grands-messes, où on met tout le monde autour de la table pour parler de tous les sujets en même temps, avec des gens qui sont plus ou moins concernés, tout ça n'aboutissant à rien», a-t-il déclaré lors du «Club de l'économie», organisé par le journal Le Monde.

Durant la campagne et après sa réélection, Emmanuel Macron a promis de mettre en place «une nouvelle méthode» de gouvernement, basée sur «une plus large concertation», en particulier pour ses chantiers prioritaires que sont l'école ou la santé, mais aussi sur la future réforme des retraites.

Pour le président de la première organisation patronale, «il y a une autre méthode à inventer», qui soit «très segmentée autour de certains sujets», le logement par exemple, et ne réunissant que les acteurs «concernés». Ce n'est «pas la peine de faire ça à grand renfort de Grenelle, de trucs et de machins, qu'on adore en France mais qui ne fonctionnent pas», a-t-il insisté.

«On a sauvé le monde de la culture comme aucun autre pays européen ou américain ne l'a fait », assure Roselyne Bachelot

Jeudi matin à 11h se tient le dernier conseil des ministres. «C'est un conseil convivial. On a fait du bon boulot avec cette équipe. On va se quitter avec la satisfaction d'avoir accompli des choses importantes», estime Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture. Avant d'ajouter : «On a sauvé le monde de la culture comme aucun autre pays européen ou américain ne l'a fait».

Au sujet d'Emmanuel Macron, «Ce n'est pas un homme politique ordinaire, c’est peut-être ça qui déroute un peu les Français. C’est un chef de l’État qui a la carrure d’être notre chef de l’État. Jamais, je n'avais rencontré ce profil».

Jean-Yves Le Drian va-t-il quitter le gouvernement ?

Sur France 2, le ministre des Affaires étrangères a été questionné sur sa volonté de quitter le gouvernement, dont il aurait fait part à Emmanuel Macron. «Mon sort importe peu dans cette situation», a balayé le ministre en bottant en touche. «Je suis concentré sur ce qui se passe en Ukraine en particulier, sur les crises internationales, sur les intérêts de la France, de l’Europe. Mon sort personnel dans tout ça n’a peu d’importance».

David Lisnard: «Nous devons définir la raison d’être de la droite»

«Cette élection a vu la lourde défaite d’une droite dont le pays a besoin. L’expression d’une droite classique mais du XXIe siècle, fidèle à ses principes mais tournée vers l’avenir, n’a pas pu être audible». Le maire de Cannes, président de Nouvelle Énergie, invite Les Républicains à rompre avec 40 ans de social-démocratie étatiste dans une interview au Figaro, et veut combattre la nouvelle gauche anticapitaliste.

«Il y a eu un défaut d’incarnation» au PS, regrette Hollande

Sur le score d’Hidalgo et l’avenir du PS : «Je ne suis plus président depuis 5 ans. J’ai forcément une part de responsabilité. Pour le reste, depuis 5 ans, un travail programmatique, avec la société, aurait dû être fait. Ensuite, il y a eu un défaut d’incarnation. Le PS est sans incarnation. Je ne parle pas d’Anne Hidalgo, mais de la direction du PS».

Est-ce la mort du PS ? «La forme partisane a sûrement vieilli mais l’idée socialiste […] demeure. Les socialistes ont encore leur place. Imaginons qu’ils ne l’aient plus : quelle serait l’alternative ? La gauche radicale ? L’extrême droite ? Il ne faut pas perdre de temps. Au lendemain des élections législatives, il faut reprendre le travail».

Accord PS-LFI : «Discuter c’est nécessaire, disparaître c’est impossible», tranche Hollande

À propos des discussions entre les Insoumis et le Parti socialiste, François Hollande n’hésite pas : «Le Parti socialiste doit être fidèle à sa propre histoire. Cette histoire elle est celle des rapports au sein de la gauche. Le PS a toujours prôné l’union et le rassemblement. Discuter c’est nécessaire, disparaîre c’est impossible. Pour la première fois dans l’histoire de la gauche, il n’y aurait que des candidats de l’Union populaire. Jamais on a eu ce type de comportement dans l’histoire de la gauche».

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«Je pense que cet accord ne sera pas accepté, car il est inacceptable sur ce qu’il représente électoralement. S’il l'est, les adhérents auront décidé de disparaître», a alerté l’ancien président.

François Hollande : la réélection de Macron est «une victoire sans enthousiasme»

François Hollande était l’invité de France Info ce matin. L’ancien président a donné son avis sur le résultat de l’élection : «J’ai fait ce que le devoir d’un ancien président appelle : féliciter le président réélu. J’ai voté pour Emmanuel Macron et j’ai appelé à le faire. Car face à Marine Le Pen, il n’y avait pas de doute à avoir. Mais c’est une victoire sans enthousiasme».

L’ancien chef d’État a en revanche refusé de critiquer le score de son successeur, alors que certains critiquent sa légitimité : «Le président est élu et est pleinement légitime».

Jordan Bardella pourrait «parfaitement travailler à l’avenir» avec Stanislas Rigault

«Il y a des gens très talentueux autour d'Éric Zemmour. Je pense, par exemple à Stanislas Rigault, avec qui je pourrais parfaitement travailler à l'avenir», a assuré Jordan Bardella face à Laurence Ferrari. «Vous lui demandez de venir ?», interroge la journaliste. «Il est le bienvenu», a répondu le président par intérim du Rassemblement national.

Alliance RN-Reconquête! : «Il peut y avoir des discussions au cas par cas», assure Jordan Bardella

«Il peut y avoir des discussions au cas par cas pour soutenir des gens qui viennent de l’extérieur. (…) On pourra discuter par exemple de discussions au second tour visant à soutenir le candidat patriote le mieux placé. (…) Au premier tour, nous faisons le choix de mettre des candidats partout. Avec Reconquête, nous sommes d’accord sur le constat, mais on peut avoir des divergences. (…) Au second tour, il peut y avoir des accords de désistements, mais aussi un travail commun avec des députés Reconquête!, mais aussi certains LR. Sur certains sujets on peut être amené à travailler sur des sujets concrets, le régalien, la sécurité, immigration», a estimé Jordan Bardella face à Laurence Ferrari sur CNews à propos d’alliances avec le parti d’Éric Zemmour.

Investiture de Taha Bouhafs aux législatives : «Il n’y a pas de discussion, il n’est pas condamné», écarte Mathilde Panot

La député insoumise est revenue ce matin au micro de Sud Radio sur l’investiture de Taha Bouhafs à Vénissieux quelques semaines avant les législatives. Interrogée sur sa condamnation pour injures publiques en raison de l'origine, Mathilde Panot a répondu que le journaliste / militant n’était «pas condamné» puisque le jugement était «en appel».

«Il n’y a pas de discussion», a-t-elle écarté, insistant sur le fait que Taha Bouhafs est «particulièrement ciblé par l’extrême droite» et reçoive «tous les jours des menaces de mort».

Jordan Bardella à la tête du RN jusqu’au 10 septembre

«Pour l’instant, je reste à la tête du Rassemblement National. J’avais une mission par intérim le temps de la campagne présidentielle qui va s’achever le 10 septembre et au-delà ce sera Marine Le Pen qui prendra sa décision», a expliqué le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur CNews.

Négociations avec LFI : «Des divergences majeures», tance Stéphane Le Foll

«Sur le fond il y a des divergences qui sont majeures (...) La construction européenne et la vision nationaliste de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas compatibles avec notre histoire ni celle qu’il a défendue avec François Mitterrand. Je ne souhaite pas que cette page soit tournée vers un concept d’une France non alignée qui sortirait de l’Euro», a tancé le maire PS du Mans sur Europe 1, Stéphane Le Foll à propos des négociations entre son parti et la France Insoumise.

Les discussions avec LFI «piétinient», selon Fabien Roussel

«Cette coalition rassemblera des insoumis, des communistes, des socalistes, des écologistes. (…) Il faut que chacun puisse se sentir respecté dans le programme. Les discussions piétinent. Construire un rassemblement, ça ne peut pas être ralliez-vous à mon programme et à mon logo et élisez-moi Premier ministre”», a taclé le secrétaire national du Parti Communiste, Fabien Roussel qui demande une «plénière» avec les quatre forces.

Pour François Ruffin, la France insoumise est «la locomotive de la gauche».

Interrogé par Léa Salamé au sujet de l’union populaire qui pourrait allier les différents partis de gauche en vue des législatives, le député LFI de la Somme a expliqué avoir «regretté qu’en 2017 on n’ouvre pas la porte, on essaie pas d’élargir d’avantage peut-être parce que les autres n’étaient pas prêts».

«On est la locomotive de la gauche, c’est une responsabilité, on doit faire entrer un maximum de personnes dans les wagons», a t-il poursuivi, précisant que cette «dynamique» ne devait pas devenir «n’importe quoi» et rester «sur de bons rails».

Premier ministre : Nathalie Kosciusko-Morizet botte en touche

«Vous savez très bien que quoi que je dise, ce sera interprété» ,répond Nathalie Kosciusko-Morizet à nos confrères de RTL à propos d’une possible nomination comme premier ministre d’Emmanuel Macron. «Je ne veux pas parler politique française, je suis impliquée dans mon travail ici à New-York», ajoute-t-elle, ne voulant pas faire de commentaires. “NKM” travaille désormais pour la société française Antin, un fonds d'investissement dédié aux infrastructures.

Le «drapeau de la gauche peut briller», estime France Ruffin

«Quand on a eu cinq ans de Hollande et que son héritier, son fils ou son batard Emmanuel Macron est présenté comme étant la continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Ça ne l’est pas», a déclaré ce matin France Ruffin au micro de France Inter.

«Un tiers des jeunes ont mis un bulletin Jean-Luc Mélenchon, c’est un ferment pour l’avenir», s’est-il satisfait avant de constater une autre «réussite importante» : «La gauche retrouve droit de cité dans les quartiers, ce n’est pas rien».

Le député LFI identifie cependant «un énorme pouvoir» : l’absence de voix pour Jean-Luc Mélenchon dans la «France des gilets jaunes» : «On ne s’est pas fixé comme priorité d’aller reconquérir cette France-là».

Olivier Faure: «Une coalition n’est pas une soumission»

«Nous avons eu une présidentielle particulière, avec un président-candidat qui s’est soustrait à toute forme de confrontation. Le second tour était à la fois attendu et désespérant. Nous avons fait barrage, mais la colère et la frustration demeurent. La présidentielle n’a rien purgé. Le président est réélu, mais plus de la moitié de ses électeurs du second tour ont utilisé son bulletin sans adhérer à sa politique. Le débat sur le projet des cinq prochaines années va finalement avoir lieu à l’occasion des législatives», a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste dans un entretien au Figaro.

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Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Emmanuel Macron a indiqué mercredi que le premier ministre qu'il nommerait en remplacement de Jean Castex serait «quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive».

«Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout», a-t-il aussi souligné sur un marché de Cergy (Val-d'Oise) pour son premier déplacement depuis sa réélection dimanche, en réponse à une question d'un journaliste sur la possibilité de voir une personnalité de gauche nommée. «Jean Castex venait de la droite; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale», a ajouté le chef de l’État. «Je nommerai quelqu'un qui est attaché à la question sociale, environnementale et productive», a-t-il aussi indiqué.

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Législatives: Zemmour ne présentera pas de candidats face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Éric Zemmour (Reconquête!), qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué mercredi que son parti ne présenterait «pas de candidat» face à Marine Le Pen (RN), Éric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de «l'union nationale».

Lors des élections législatives des 12 et 19 juin, «nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan: l'union nationale en actes», a publié l'ancien journaliste sur Twitter.

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Le Conseil constitutionnel annule les suffrages de la commune où Jean Lassalle avait mis en scène son abstention

Le Conseil constitutionnel a annoncé ce mercredi, annuler «les suffrages exprimés» dans la commune de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), où Jean Lassalle s’était présenté et avait annoncé, devant les caméras, s’abstenir de voter au deuxième tour. Jean Lassalle «a publiquement mis en scène dans le bureau de vote, son abstention et a pris la parole, face à des caméras présentes dans ce bureau, pour exprimer, devant l'urne, son refus de participer à l'élection. Il a immédiatement diffusé sur les réseaux sociaux cette vidéo, ainsi que des commentaires sur son geste», dénonce le Conseil constitutionnel dans un communiqué.

«Jean Lassalle a, d'une part, ainsi méconnu les dispositions de l'article L. 49 du code électoral prohibant la diffusion de messages à caractère de propagande électorale la veille et le jour du scrutin et, d'autre part, par son comportement, porté atteinte au respect dû à la dignité des opérations électorales auxquelles il a participé en qualité de candidat au premier tour. Ces agissements ont, eu égard à la notoriété de Jean Lassalle dans la commune de Lourdios-Ichère et à sa qualité de député et d'ancien maire, été de nature à altérer la sincérité du scrutin dans cette commune», est-il indiqué dans le communiqué pour justifier la décision du Conseil constitutionnel.

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61% des Français veulent une majorité de députés opposés à Macron, selon un sondage

Selon un sondage Elabe, pour LExpress, 61% des Français interrogés préfèreraient une majorité opposée à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale. 39% jugent, à l’inverse, plus judicieux que le président s’appuie sur un Parlement principalement composé par des soutiens. Au lendemain de son élection en 2017, 47% des électeurs voulaient d'une Assemblée nationale de la même couleur politique que le président élu, soit une régression de 14 points pour Emmanuel Macron par rapport à 2017.

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Mélenchon «fait le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu»

Jean-Luc Mélenchon, troisième de la présidentielle (21,95%) et qui a demandé «aux Français de l'élire premier ministre» via les législatives de juin, dit «faire le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu», dans un entretien à paraître jeudi dans L'Humanité. Après la «frustration d'avoir raté la marche du second tour à 420.000 voix», «la lutte reprend» pour «le bloc social des déshérités» avec «ce troisième tour» des élections législatives des 12 et 19 juin, s'enthousiasme le chef des Insoumis.

Alors que les tractations bilatérales de LFI avec EELV, le PCF et le PS battent leur plein, sa «capacité à démontrer qu'on fait tout ce qu'on peut pour unifier le maximum de forces» sera déterminante pour gagner les élections législatives, confie-t-il. Interrogé sur les macronistes qui lui reprochent de présidentialiser les législatives, Jean-Luc Mélenchon répond que ce reproche est valable si le président est élu «à la loyale avec un vrai choix, mais c'est la troisième fois qu'on fait le coup au pays du vote par contrainte» contre l'extrême droite. Il explique: «L'abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l'élection précédente. C'est un gouffre. Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu.»

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Le bulletin de notes d’Emmanuel Macron avant le remaniement

Il a fait le bilan. Calmement. En se remémorant chaque instant. Et il a établi la liste des gagnants et des perdants. Retiré avec son épouse pour 24 heures dans la résidence versaillaise de La Lanterne après sa réélection, Emmanuel Macron a pris «quelques pas de recul», lundi, pour analyser sa campagne. Et réfléchir à la suite. La suite, c’est d’abord le remaniement, qu’il aimerait idéalement officialiser d’ici au mardi 3 mai prochain, veille du Conseil des ministres prévu le lendemain. Parmi ses troupes actuelles, nombre d’entre eux ne seront pas reconduits. Ils le savent.

Sans céder au mythe du fantasmatique «gouvernement resserré» autour d’une quinzaine de membres, le président de la République a conscience qu’il va devoir écrémer sa pléthorique équipe sortante. Parmi la quarantaine de personnalités aujourd’hui en poste, au moins la moitié n’a pas réussi à imprimer quoi que ce soit dans l’esprit des Français. Pas même leur visage ou leur nom. L’autre moitié, elle, a su se faire remarquer par le chef de l’État. Parfois en bien, parfois en mal. Avant de renouveler les baux de certains, Emmanuel Macron a donc procédé ces derniers jours à un état des lieux, dont il s’est ouvert auprès de quelques proches.

» LIRE NOTRE RÉCIT - Le bulletin de notes d’Emmanuel Macron avant le remaniement

Pour Sandrine Rousseau, «il y a un danger d’explosion d’EELV»

Dans une interview au Parisien, l’ancienne finaliste de la primaire écologiste «croit qu’il y a un danger d’explosion d’EELV». Selon elle, «c’est tellement tendu que ça pourrait exploser». Ayant des rapports compliqués avec les instances de son parti depuis quelques semaines et ses vives critiques à l’égard de la campagne de Yannick Jadot, Sandrine Rousseau affirme n’avoir aucune implication dans le score du leader présidentiel -4,63% des voix. «Il faut arrêter avec cette petite musique selon laquelle j’ai foutu le bazar. Si on avait entendu les critiques à l’intérieur des cercles dans lesquels je les ai formulées pendant la campagne, peut-être qu’on n’en serait pas là», explique-t-elle.

Et d’ajouter : «La conclusion que je tire aussi, c’est qu’on ne peut pas se revendiquer écologiste, et donc vouloir bousculer un système établi, en faisant une campagne très conformiste, manquant d’audace. Yannick Jadot a essayé d’entrer dans les habits du présidentialisme de la Ve République. Je crois, au contraire, qu’on attend de nous une forme de rébellion».

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Richard Ferrand appelle «femmes et hommes de gauche» à rallier la macronie

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) lance «un appel aux femmes et aux hommes de gauche» à rejoindre l'équipe présidentielle, dans un entretien au Midi Libre à paraître jeudi. «Notre rassemblement, déjà vaste, a vocation à s'élargir. Aujourd'hui, je lance un appel aux femmes et aux hommes de gauche, sociaux-démocrates, socialistes, écologistes, pour leur dire qu'ils ont toute leur place dans notre majorité pour apporter leur sensibilité, leurs propositions, leurs priorités, leurs préoccupations», déclare le député du Finistère, lui-même ancien socialiste. Cet appel intervient alors que le numéro un du PS, Olivier Faure, a invité en bureau national mardi soir ceux qui pensent que son parti «est mort, qu'il n'y a plus rien à faire», à partir et rejoindre LREM, d'après plusieurs sources.

Il était alors critiqué par un courant minoritaire quant à sa tentative d'union avec LFI pour les législatives. Selon Richard Ferrand, «ceux qui lorgnent à droite vers l'extrême droite et à gauche vers la France insoumise vont rapidement s'enferrer dans des alliances extrémistes». «Nous militons pour une France forte, dans une Europe - la grande œuvre de François Mitterrand - assez puissante pour peser sur le cours du monde. La France insoumise propose un recroquevillement, un affaiblissement de la France sur des bases différentes de l'extrême droite, mais qui aboutissent au même résultat», estime le titulaire du perchoir, proche d'Emmanuel Macron. Et d'insister: «Nous tendons la main aux citoyens, aux élus locaux, nationaux, à toutes les forces qui veulent venir apporter leur pierre au service de la France».

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Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux tractations après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche en vue des élections législatives de juin et de la formation du nouveau gouvernement.

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L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables d'incitation à la haine raciale

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «Partez»

Le premier secrétaire du PS est critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à un dialogue avec La France insoumise, pour un accord aux législatives.

Législatives 2022 : Roussel réclame «un contrat de législature commun» et estime que la gauche est encore «loin du compte»

L'ancien candidat communiste invite les différents partis à se rencontrer au plus vite.

L'Humanité

A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »

Actu

En raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.

Clara Bolzinger

«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas ­d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.

La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , ­relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois  ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-­reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».

Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze  minutes la nuit dernière, sur dix  heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.

« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »

Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », ­témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze  heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».

Hôpital publicSanté
L'Humanité

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

Chronique

Christophe Prudhomme

La réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…

Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.

Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-­pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.

Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé
Le Figaro

Le classement des villes où le travail ne manque pas

Marti BlanchoWilliam Plummer

PALMARÈS EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les données de 100 communes françaises pour comprendre où le marché du travail est le plus dynamique et le moins marqué par la précarité.

Traverser la rue est-il suffisant pour trouver du travail? L'expression colle encore à Emmanuel Macron comme le sparadrap du capitaine Haddock. Les mots prononcés étaient caricaturaux. Cependant, c'est une réalité statistique : aujourd'hui certaines villes ne sont plus très loin de pouvoir garantir le plein-emploi. Elles sont en quelque sorte les championnes de la reprise économique post-Covid. Le Figaro a cherché à comprendre quelles étaient les communes au marché de travail le plus florissant.

Pour 100 villes de France, nous avons comparé le nombre de postes proposé en rapport au nombre de demandeurs. Et surtout, nous avons analysé quelles sont celles où l'on peut trouver la plus grande part de CDI. Numérique notamment cybersécurité, bâtiment, tourisme, santé… Dans ces villes où le travail ne manque pas, la demande est forte dans de nombreux secteurs. Alors que certains recrutent sans problème, d'autres ont beaucoup de mal à trouver des candidats.

Quelque chose ne tourne pas rond. Un million d'offres sont disponibles sur Pôle emploi alors que 3,19 millions de Français cherchent un travail. Un phénomène qui s'explique par une inadéquation entre l'offre et les profils des demandeurs. Certes, en agrégeant tous les secteurs, notre palmarès ne fait pas ressortir les spécificités locales en matière de secteurs en tension. Il met cependant très bien en évidence les communes où offre et demande ont du mal à se rencontrer. «En 2022, 57,9% des projets d'embauche sont jugés difficiles par les employeurs», selon Pôle emploi.

La palme revient à Rennes, avec 84% des demandeurs couverts par une offre en ligne sur Pôle emploi, tous secteurs confondus. Ainsi, la capitale de la Bretagne pourrait presque atteindre le plein-emploi. Face à «la crise actuelle, [...] propice à susciter des bifurcations professionnelles» d'après une étude de France compétences publiée en février, la richesse de l'offre tous secteurs confondus peut s'avérer être une aubaine pour les actifs aux envies de reconversion.

Rennes semble bénéficier d'une belle embellie qui concerne l'ensemble de la région. En effet, la chambre de commerce et d'industrie Bretagne a comptabilisé près de 11.000 offres d'emploi tout au long du premier trimestre 2022, « la plus forte demande jamais observée » depuis la création de l'outil de veille de la CCI en 2017.

Le numérique breton très demandeur

«Après deux années de crise sanitaire, le redémarrage de l'activité amène les entreprises à recruter à tour de bras», se félicite l'organisme. La CCI constate que 46% des projets de recrutement comptabilisés concernent le secteur des services, suivi par l'industrie avec 28% des offres.

D'ailleurs, le numérique semble avoir la cote à Rennes et sa métropole. De quoi séduire 14% des actifs souhaitant se reconvertir dans l'informatique, d'après une étude de l'entreprise HelloWork publiée en mars. Ainsi, la Direction générale de l'armement promet ainsi de recruter 400 personnes «dans les quatre ans qui viennent» pour sa section «maîtrise de l'information». Toujours dans l'informatique, Sopra Steria a annoncé 200 recrutements et Orange cyberdéfense en prévoit 100.

Le retour des touristes profite à Annecy

À l'autre bout de la France, Annecy est tout aussi bien lotie que Rennes : les offres de Pôle emploi représentent 83% des demandeurs. Une seconde place que la commune doit surtout au secteur touristique. Grâce au «rebond touristique», hôtellerie, restauration, commerces et professionnels de la montagne figurent parmi les plus gros recruteurs d'après Laurence Gattini, responsable emploi compétence du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce qui implique des contrats courts rythmés par les périodes de vacances. «On frôle 70% d'emploi saisonnier dans l'hébergement et la restauration, c'est un vrai sujet», fait remarquer Laurence Gattini. Néanmoins, la Venise des Alpes n'est pourtant pas en mal d'emplois stables, contrairement à d'autres communes tout aussi touristiques, comme Agde, Antibes ou Cannes. En effet, près de deux tiers des postes proposés à Annecy sont des CDI.

Plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers en 2022

Si les données de Pôle emploi pour établir ce classement ne permettent pas de définir les secteurs qui cherchent à employer localement, une étude nationale de l’opérateur public publiée mi-mars permet tout de même d’avoir une idée des grandes tendances. Ainsi, les majeurs projets de recrutements non-saisonniers en 2022 se cantonnent principalement dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration - serveurs, aides de cuisine, cuisiniers et employés polyvalents - du soin et de l’accompagnement de la personne - avec les aides à domicile, les aides soignants, ou encore les infirmiers - mais aussi dans le transport et la logistique, les métiers du bâtiment ou encore les ingénieurs et cadres d’étude.

De manière générale, les employeurs anticipent cette année plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers. Soit une hausse des intentions de 16,1% par rapport à 2021. Les projets de recrutement saisonnier ont quant à eux augmenté de 2,9%, portés notamment par le secteur agricole. Reste que 70,4% des projets d’embauche ne sont pas saisonniers.

Lyon, championne du CDI

En revanche, le palmarès change drastiquement si l'on classe les mêmes villes selon la part de CDI parmi les offres de Pôle emploi. L'Île-de-France apparaît alors majoritaire dans le haut du tableau. Malgré cela, Paris se voit dépassée par Lyon, où trois contrats sur quatre sont à durée indéterminée.

Laurence Gattini l'explique par la forte présence des «secteurs d'excellence, comme la tech , l'industrie et la recherche», avec des entreprises en pleine croissance et habituées à ouvrir des postes en CDI. La responsable emploi du Medef Auvergne-Rhône-Alpes tient cependant à rappeler que la cité des gones revient de loin après la crise du Covid-19 : «les entreprises ont beaucoup plus de visibilité qu'il y a un ou deux ans, lorsqu'on a observé une dégringolade de la part de CDI, qui basculaient le plus souvent en des CDD de deux ou trois mois.»

Le CDI majoritaire dans l'offre d'emploi

Et cette analyse se confirme également au niveau national. D’après l’enquête «Besoin en main-d’œuvre» de Pôle emploi, 54,3% des projets de recrutement en 2022 se feront en CDI soit une proportion supérieure de 11,5 points par rapport à l’année 2021. Cette tendance est notamment portée par l’augmentation de ces contrats dans l’industrie, les services aux particuliers ou aux entreprises et dans l’agriculture.

Presque deux tiers des recrutements des CDI répondent à un besoin de remplacement d’un salarié ou à des besoins liés à une nouvelle activité. À l’inverse, les contrats courts sont mobilisés en grande partie pour répondre à un surcroît d’activité où à un remplacement ponctuel.

Une chose est sûre : avec plus d’un million d’offres disponibles, de nombreuses opportunités se présenteront aux chômeurs en 2022. Charge au prochain gouvernement et aux territoires de faciliter les embauches et d’encourager les passerelles et les reconversions professionnelles dans les secteurs les plus en tension. Sans quoi l’objectif de plein-emploi à horizon 2027, espéré par Emmanuel Macron, ne restera qu’une simple utopie.

Méthodologie

Pour élaborer ces deux palmarès nous avons utilisé les données de Pôle emploi. D'une part, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A dans chaque commune à février 2022. Parmi celles-ci, nous n'avons gardé que les 100 premières avec le plus grand nombre absolu de demandeurs. D'autre part, le nombre total d'offres en ligne, dont le nombre de CDI, sur le site de Pôle emploi au 21 avril 2022 et pour chacune des 100 communes retenues.

Nous avons ensuite classé les villes une première fois en rapportant le nombre d'offres au nombre d'offres, tous secteurs confondus, au nombre de demandeurs. Le second classement s'obtient en rapportant le nombre de CDI au nombre total d'offres.

À VOIR AUSSI - «Nous devons travailler plus»: Emmanuel Macron souhaite atteindre «le plein emploi» et continuer la réforme des retraites

L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Le Figaro

Scandale Orpea : ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement

Ce signalement avait été adressé le 28 mars au parquet, après qu'une enquête administrative, diligentée par l'État, a révélé des «dysfonctionnements graves» dans la gestion des Ehpad du groupe.

Une enquête a été ouverte à Nanterre après le signalement du gouvernement sur le groupe privé Orpea, gestionnaire d'Ehpad, soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics, a indiqué jeudi 28 avril le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

À lire aussiScandale des Ehpad: Orpea dans la tourmente financière

Ce signalement avait été adressé le 28 mars au parquet après qu'une enquête administrative diligentée par l'État qui a révélé des «dysfonctionnements graves» dans la gestion des établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Cette enquête judiciaire, confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, a été jointe à des investigations, déjà en cours depuis février, pour «faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée», a précisé le parquet.

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L'enquête porte également sur une bonne «partie des plaintes» déposées par l'avocate au barreau de Paris Sarah Saldmann, début avril 2022, le reste des plaintes étant encore «à l'étude». Me Saldmann avait annoncé avoir déposé environ 70 plaintes auprès du parquet. Pour ces dossiers, qui dénoncent des faits dans tout le pays, les investigations ont été «confiées à la direction générale de la gendarmerie nationale», selon le parquet. «Je me réjouis d'une ouverture d'enquête mais j'attends de voir ce qu'il en est des autres dossiers», a réagi Me Sarah Saldmann auprès de l'AFP.

«Rationner» pour améliorer la rentabilité

Le 26 mars, le gouvernement avait annoncé qu'il saisissait la justice sur la base des conclusions de ce rapport et qu'il comptait exiger d'Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins. Le groupe Orpea, dont le siège se situe à Puteaux (Hauts-de-Seine) est sous le feu des critiques depuis la parution fin janvier du livre-enquête de Victor Castanet, «Les Fossoyeurs». Il y décrit un système, au sein du groupe privé, où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont «rationnés» pour améliorer la rentabilité de l'entreprise. Et ce, alors que les séjours sont facturés au prix fort, note Victor Castanet.

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D'après l'enquête administrative, le «pilotage» des établissements du groupe Orpea, souvent sur-occupés, «donne la priorité à la performance financière» plutôt qu'à des critères de qualité. Ces rapports des inspecteurs de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale des finances (IGF), finalement rendus publics par le gouvernement, relèvent notamment une insuffisance des «grammages» des repas servis aux personnes âgées. Sur le plan comptable, «les documents financiers obligatoires transmis aux tutelles par les Ehpad sont insincères» et ne respectent pas la réglementation, selon les rapports. Contacté, Orpea n'avait pas réagi dans l'immédiat.

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L’Éducation nationale, un «immense chantier» à relancer

FOCUS - Emmanuel Macron devra relever les défis qui s’imposent à l’école, mais aussi au collège et au lycée.

Obligation vaccinale: plusieurs suspensions de soignants annulées par la justice

Les tribunaux administratifs de Rennes et Grenoble ont invalidé les suspensions de soignants, non vaccinés contre le Covid-19, qui étaient en arrêt maladie.

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

El País (ESP)

Secretos de la provincia de Teruel al descubierto

LONELY PLANET

Carreteras sinuosas que enhebran hermosas villas de la España interior y un territorio con joyas medievales, torres mudéjares, pueblos de película, amantes de leyenda y hasta dinosaurios

Más información en la nueva guía Lonely Planet 'Lo mejor de Aragón' y en www.lonelyplanet.es.

Paradigma de la España despoblada, la provincia de Teruel (Aragón) es un territorio propicio a los descubrimientos. Por su posición fronteriza entre Castilla-La Mancha, Cataluña y la Comunidad Valenciana, fue lugar de paso de diversos pueblos y culturas que dejaron su huella en maravillas del románico y del arte mudéjar y pueblos como Albarracín, Rubielos de Mora, Cantavieja, Mora de Rubielos… Villas que conviven con excelentes ejemplos de edificios modernistas. Eso sin contar con las bellezas medioambientales que conserva casi intactas y las huellas de un pasado muy, muy remoto.

Dinosaurios y arte rupestre

Hace entre 200 y 70 millones de años, el territorio de la actual provincia de Teruel estaba poblado por dinosaurios, cuyos rastros (huellas y fósiles) se encuentran en diversos yacimientos que hoy se pueden visitar. En la capital turolense, a poca distancia del centro, se encuentra Dinópolis, el parque dedicado a los dinosaurios y la paleontología de Teruel, que ocupa más de 12.000 metros cuadrados. Allí hay un extenso museo paleontológico, un recorrido temático, una zona de atracciones, un cine donde se proyectan vídeos en 3D, un simulador virtual y un parque donde se recrean a tamaño natural los dinosaurios hallados en la provincia. Dinópolis cuenta con otras siete sedes repartidas por la provincia. En Rubielos de Mora, por ejemplo, está Región Ambarina, que muestra los numerosos fósiles de dinosaurios que vivían en lo que en tiempos remotos fue un amplio lago. También veremos bloques de ámbar en cuyo interior quedaron atrapados insectos.

Más de 60 millones de años después de extinguirse los dinosaurios llegaron los humanos, que habitaron las cuevas y abrigos de los agrestes relieves de la cordillera Ibérica. Testimonio gráfico de su cultura es el arte rupestre levantino, una manifestación pictórica extraordinaria que no se encuentra en ningún otro lugar de Europa excepto en España, que se desarrolló en el arco mediterráneo durante el Epipaleolítico, un periodo de transición entre el Paleolítico y el Neolítico (alrededor de 10.000 años antes de Cristo). En Aragón se han hallado más de 170 dibujos, localizados en varias cuevas y abrigos de roca a lo largo de los ríos Vero y Martín, en el Maestrazgo y también en Albarracín. 

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Trufas y jamón

Los sibaritas ya lo saben: el jamón de Teruel, protegido por una denominación de origen, es uno de los más ricos de España. Su sabor, suave al paladar, con estrechas vetas de grasa y un color rojo apagado, es inconfundible. Gracias a su clima seco, esta provincia se ha convertido en el mejor lugar de Aragón (y uno de los mejores del país) para la producción y curado de este manjar.

La razón que hace que este jamón sea tan reconocido y buscado por los amantes del buen comer es múltiple: por un lado, el proceso de cría de los animales, alimentados solo con cereales producidos en la provincia; por otro, el proceso de curación, que no puede ser inferior a los 14 meses en secaderos locales situados a más de 800 metros de altura. El clima frío y seco hace el resto. Para probarlo, además de pedirlo en los restaurantes y bares de la provincia, lo mejor es apuntarse a una cata en los secaderos de la zona o asistir a la feria del Jamón de Teruel, que este año se celebrará del 15 al 19 de septiembre.

Otra de las iniciativas que demuestran la existencia de Teruel es el trufiturismo. La sierra de turolense de Javalambre es uno de los lugares donde se recolecta mayor cantidad de trufa negra (Tuber melanosporum) del mundo. En la localidad de Sarrión donde se celebra a primeros de diciembre Fitruf, una feria internacional dedicada a este preciado hongo ascomiceto, está la asociación de recolectores, que entre otras actividades organiza interesantes rutas guiadas y jornadas de búsqueda de trufas con degustación final; también está prevista la inauguración este año de un centro de interpretación de la trufa.

Otra parada imprescindible para los amantes de la trufa negra es Mora de Rubielos. Allí se puede probar por ejemplo en Melanosporum, el moderno y refinado restaurante del hotel La Trufa Negra y uno de los referentes de la hostelería local. Aquí sirven este manjar en todas las modalidades imaginables, de un hojaldre relleno de vieiras con trufas a un risotto de langostino con peras y trufas.

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El pueblo más bonito

Entre los muchos pueblos que compiten por el título del más bonito de Teruel, casi todos se deciden por Albarracín. Es uno de esos conjuntos casi perfecto que, gracias al olvido de décadas, ha logrado salvar su patrimonio y una atmósfera medieval de película. Aferrado a un risco rocoso excavado por el río Guadalaviar y rodeado por una naturaleza agreste, ha recuperado un patrimonio presidido por sus casas cubiertas por una cal colorada por el óxido de hierro, los balcones colgantes de madera, las verjas de forja en las ventanas y sus estrechas y empinadas callejuelas empedradas. Albarracín es todo un descubrimiento, anunciado desde lejos por la alta y majestuosa muralla almenada que lo rodea desde hace más de mil años.

Durante casi un siglo, desde 1013 hasta 1104, fue una taifa independiente tras la desintegración del califato de Córdoba, e incluso después de la reconquista de la región por los cristianos mantuvo su autonomía hasta 1170, por lo que necesitó de un eficaz sistema defensivo.

En Albarracín lo que hay que hacer es pasearse y disfrutar de un ambiente único. Una de las paradas obligadas puede estar en la catedral del Salvador, en el centro del pueblo, con su campanario sobresaliente entre los techos rojizos. Fue el primer edificio cristiano construido después de la reconquista, pero de sus primitivas líneas románicas no queda ya nada y las diferentes reformas lo convirtieron en el templo renacentista que hoy podemos disfrutar con añadidos barrocos. En el cercano Museo Diocesano, en el antiguo palacio episcopal, se conservan auténticas joyas de arte sacro. Y hay dos museos más en los que detenerse: el Museo de Albarracín, en el antiguo hospital del siglo XVIII, donde se muestra la historia de la villa, y el original y colorido Museo del Juguete, una colección privada que abarca desde finales del siglo XIX hasta los años sesenta del siglo pasado.

Pero lo más llamativo sin duda son sus murallas, majestuosas y milenarias, que rodean por completo el casco histórico. Son de origen árabe, pero se han ido modificando con el tiempo. De sus puertas solo queda una, el Portal del Agua. Desde el punto más alto de la fortificación, la torre del Andador (del siglo X), se tiene una vista panorámica impresionante. Del castillo que dominaba la fortificación prácticamente solo quedan las paredes exteriores, que enmarcan 11 torreones cilíndricos y uno de planta cuadrada. Desde hace algunas décadas está siendo objeto de una exhaustiva excavación arqueológica que ha sacado a la luz numerosas piezas expuestas en el Museo de Albarracín

Sierra de Albarracín: paraíso senderista

La joya de Albarracín tal vez esté fuera de sus murallas, en la sierra que la rodea, un macizo rocoso de 60 kilómetros de longitud que se extiende entre Aragón, la Comunidad Valenciana y Castilla-La Mancha. Desde el mismo pueblo es posible recorrer numerosas sendas que se adentran por los alrededores, siguiendo, por ejemplo, el cauce del Guadalaviar.

Para caminatas más ambiciosas hay que dirigirse al paisaje protegido de los Pinares de Rodeno, donde densos bosques de pinos cubren singulares formaciones geológicas moldeadas por la erosión de la roca arenisca, de color rojo, que caracteriza la zona, marcada por profundos cañones. Para conocer mejor la región, donde se han hallado numerosas pinturas rupestres, es buena idea dirigirse al Centro de Interpretación de Dornaque, a 14 kilómetros de Albarracín, dedicado a la flora, fauna y geología local, y donde se puede conocer más sobre los dinosaurios que antiguamente poblaban estos lares. 

Para saber cómo eran estos parajes hace 150 millones de años, cuando estaban enteramente cubiertos por un océano prehistórico, hay que visitar Mar Nummus, otra de las sedes de Dinópolis.

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El gran acueducto romano

En la comarca de la sierra de Albarracín y sus alrededores aguardan más sorpresas para los viajeros curiosos. Entre ellas, hay dos a menos de 30 minutos en coche de Albarracín. La primera es el acueducto romano de Gea de Albarracín, majestuosa obra de ingeniería del siglo I que se extiende 25 kilómetros, en los cuales se alternan tramos al aire libre y otros excavados en la roca. Gran parte del acueducto, que abastecía la ciudad de Cella, se puede visitar libremente, aunque es aconsejable acercarse al centro de interpretación que también organiza visitas guiadas. 

Un poco más al norte está Peracense, un pueblo coronado por un increíble castillo. Considerado uno de los más bellos de Aragón, fue levantado en la cima de un escarpado peñasco en el siglo XII, aprovechando la presencia de enormes bloques rocosos, utilizados como parte de la construcción, realizada enteramente en la roca sedimentaria roja típica de la zona. 

Esquí y astroturismo

En los últimos años se ha puesto de moda la sierra de Javalambre, al sur de la provincia de Teruel. Su creciente fama como destino turístico se la debe, sobre todo, a las actividades al aire libre que ofrece durante todo el año. En esta sierra hay incluso una estación de esquí, con 14 kilómetros de pistas y nueve remontes, en el término municipal de Camarena de la Sierra, que en verano se convierte en un rincón fantástico para hacer caminatas por senderos panorámicos. 

Para quienes prefieran mirar al cielo (que aquí está a salvo de la contaminación lumínica) está Galáctica, un moderno observatorio astronómico en las afueras de Arcos de las Salinas que se dedica a cartografiar el espacio y está considerado como uno de los mejores puntos de España para la observación de las estrellas. Inaugurado en 2020, el centro organiza durante todo el año visitas guiadas y estimulantes actividades, como cursos y charlas.

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Gemelas y capicúas

La capital de la comarca de Gúdar-Javalambre es Mora de Rubielos, una impresionante villa medieval salpicada de palacios, iglesias y con un castillo que parece sacado de un cuento, unidos por calles empedradas flanqueadas por balcones de madera y a las cuales se accede por antiguas puertas fortificadas, testigos de la importancia que Mora tuvo en la Edad Media, cuando fue un lugar estratégico tanto en la guerra contra los musulmanes como en los enfrentamientos entre las coronas aragonesa y castellana.

Lo que más sorprende al llegar es el impresionante castillo de los Fernández de Heredia, encaramado encima de un peñasco rocoso que domina el pueblo y la campiña circundante. Aunque su construcción se remonta al siglo X, las líneas actuales, de estilo gótico, son fruto de sucesivas remodelaciones que han transformado la fábrica original de este inexpugnable castillo, que durante su larga vida ha sido también convento franciscano y cárcel. Organizada alrededor de la plaza de armas y con dos puertas de acceso protegidas por macizos torreones, la fortaleza cuenta con enormes salones, una capilla, alcobas señoriales y otras dependencias, además de amplias bodegas. Un conjunto perfectamente rehabilitado y que en los meses de verano se convierte en escenario del festival de teatro Puerta al Mediterráneo.

El otro gran edificio de Mora es la excolegiata de Santa María, asomada a la plaza de la Iglesia, rodeada por bellos palacios medievales, todo un manifiesto del gótico levantino que se remonta a mediados del siglo XIV. Además, todo el casco antiguo de Mora de Rubielos presume de sus portales, de diferentes épocas. Y en lo alto, una serie de rampas peatonales nos llevarán hasta lo que queda de la antigua muralla medieval, levantada sobre una loma y a la que merece la pena subir por las inolvidables vistas del pueblo y el castillo.

Hermana casi gemela de Mora de Rubielos es la cercana Rubielos de Mora —a unos 12 kilómetros—. Esta es una elegante villa fundada en el siglo XII al amparo de las onduladas colinas de la sierra de Gúdar. Cuando, poco más de 200 años después, el rey Pedro el Ceremonioso decidió premiar a Rubielos por su fidelidad en la guerra contra Castilla con una exención fiscal aquí se mudaron numerosos nobles navarros, vascos y catalanes, que transformaron el lugar en una refinada villa, llena de palacios, iglesias y monasterios.

Para acceder al casco antiguo hay que cruzar uno de los dos portales (el de San Antonio y del Carmen) que antaño se abrían en la muralla de la ciudad. En una plazoleta triangular a pocos metros de la puerta de San Antonio encontramos uno de los palacios más interesantes de la villa, hoy convertido en Ayuntamiento y oficina de turismo: de sobrias líneas renacentistas fue durante décadas sede del mercado local.

El arte más contemporáneo también se abre paso entre el conjunto medieval de Rubielos: el Museo Salvador Victoria reúne la obra de un famoso pintor impresionista originario de la villa en el antiguo hospital de peregrinos, de 1757. Y en el antiguo convento barroco de los Carmelitas Calzados se sitúa el museo dedicado a otro artista local, el escultor José Gonzalvo. Aunque no se esté interesado en la exposición, vale la pena visitar el excelente claustro porticado del convento.

Por el Camino del Cid

Una manera original de descubrir los alrededores de Mora de Rubielos y Rubielos de Mora es el Camino del Cid, una ruta senderista que atraviesa la Península siguiendo las huellas de Rodrigo Díaz de Vivar.

Dividido en diferentes tramos (la longitud total es de más de 1.400 kilómetros), el camino entra en Aragón por Torrehermosa, cerca de Calatayud, y sale hacia la Comunidad Valenciana en Olba, pocos kilómetros al sureste de Rubielos. En la web del proyecto es posible obtener información sobre las diferentes rutas (se puede seguir el itinerario también en bicicleta y en coche), los puntos de sellado del “salvoconducto” y los albergues donde pernoctar.

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Descubriendo el Maestrazgo

El encantador Puertomingalvosilencioso y recogido, con sus casas de piedra sobre una roca coronada por un austero castillo, es un buen ejemplo del encanto del Maestrazgo, una comarca importante en tiempos medievales, cuando los maestres de las órdenes militares medievales controlaban esta región, de ahí su nombre.

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Es un pueblo que conserva algunos edificios medievales interesantes, como el palacio del Ayuntamiento, considerado una obra maestra del gótico civil aragonés. Hay por supuesto iglesias, como la barroca de San Blas, que compite con el castillo como monumento más importante de la localidad. La fortaleza, en lo alto del pueblo, ofrece unas buenas panorámicas de la campiña.

Y muy parecidos son otros muchos pueblos del Maestrazgo, que mezclan el aire medieval con el renacentista y las iglesias barrocas. Es el caso también de La Iglesuela del Cid, ya en el límite con la Comunidad Valenciana, de aire renacentista, con castillo y recinto amurallado, aunque dice la leyenda que fue mandado levantar por El Cid. No faltan los palacios nobiliarios y, como ejemplo, la Casa Aliaga, un enorme edificio renacentista que se alza en pleno casco histórico, considerado el máximo ejemplo de arquitectura palaciega del Maestrazgo. Perteneció a la poderosa familia de los Aliaga y conserva la disposición originaria de sus estancias, con muebles y objetos de varias épocas.

La capital de la comarca del Maestrazgo es Cantavieja, que presume también de ser uno de los pueblos más bonitos de Aragón. Fundada por el general cartaginés Amílcar Barca en lo alto de un peñasco a 1.300 metros de altitud, durante toda la Edad Media prosperó gracias a las órdenes militares caballerescas que se sucedieron en su dominio. Tras siglos de aletargamiento, se volvió a convertir en centro militar neurálgico durante las Guerras Carlistas, cuando el comandante carlista Ramón Cabrera instaló allí su cuartel general. Por supuesto, hay un museo de la Guerra Carlistas, además de palacetes de diversas épocas, grandes iglesias y un antiguo castillo de peculiar planta triangular para aprovechar un espolón rocoso que domina la llanura circundante y del que apenas queda nada en pie.

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Cantavieja es también el punto de partida de una densa red de senderos, aptos para todos, como el popular camino que llega al mirador de la Tarayuela, el de la fuente de la Faldrija o el que flanquea el río Cantavieja. Pero si se busca algo realmente fácil podemos simplemente seguir el paseo bajo las murallas, accesible por unas escaleras desde el casco antiguo.

En la bella Mirambel 

Uno de los pueblos más conocidos del Maestrazgo es Mirambel. Y es que ha sido escenario de muchos rodajes de películas y anuncios. El decorado merece la pena: está rodeado por una muralla del siglo XIV, con un aire bucólico y sosegado y calles silenciosas cerradas al tráfico. Mirambel comparte historia con otras localidades de la comarca: reconquistada en 1180 por Alfonso II, cedida a los templarios primero y a los sanjuanistas después, vivió su época de esplendor a partir del siglo XVI, cuando se construyeron los palacios y casas de estilo renacentista que le han valido el título de conjunto histórico artístico. 

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La más famosa de las cuatro puertas que se abren en la muralla es el Portal de las Monjas, que sirve de acceso al casco histórico y luce tres galerías cubiertas por elegantes celosías de yeso y barro, únicas en su género, con intricados dibujos geométricos. Una vez dentro, el pueblo invita a pasear entre conventos, como el de las Agustinas que desde el siglo XVI marca la vida de Mirambel, o iglesias como las de Santa Catalina y de Santa Margarita. Una vez más, veremos palacetes renacentistas con galerías porticadas y, por supuesto, las ruinas de un castillo templario, del que hoy solo quedan unos muros pero que aún así sigue siendo uno de los rincones más sugerentes de la villa.

La ruta del silencio

Mucho menos conocido resulta Eljuve, adonde se llega desde Cantavieja siguiendo la llamada Silent Route, la ruta del silencio. Tras este nombre tan sugerente está la A-1702, una serpiente de asfalto que cruza casi por completo las comarcas del Maestrazgo y de Andorra-Sierra de Arcos, en el corazón de la provincia turolense. A lo largo de sus 63 kilómetros, entre Cantavieja y la localidad de Gargallo, se alternan impresionantes parajes naturales, como los Órganos de Montoro o los Estrechos de Valloré, y pueblos de gran belleza como Ejulve, Montoro de Mezquita, Pitarque o Gargallo, con un excelente museo etnográfico.

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Ejulve se recorre rápidamente, entre casas solariegas renacentistas que se asoman a calles tranquilas, como la que alberga el Ayuntamiento o el antiguo hospital hoy convertido en el Centro de Interpretación del Parque Cultural del Maestrazgo. O la iglesia de Santa María la Mayor, soberbio edificio gótico con un alto campanario que en su día funcionó también como baluarte defensivo. Una visita curiosa es la del centro de interpretación de Las Masías de Ejulve, que muestra la historia y tradiciones de las grandes masías que antes abundaban en las inmediaciones de este lugar. Desde el centro arrancan varios senderos, bien señalizados, que unen las masías aún existentes. A los amantes de la naturaleza les espera una sorpresa en el monumento natural de los Órganos de Montoro, entre Ejulve y Villarluengo: unas formaciones geológicas de roca caliza que parecen grandes agujas, de hasta 200 metros de altura, o los tubos de un órgano. Las mejores vistas se obtienen desde el collado de Casa Mazuelos. También es posible explorar la zona a pie siguiendo alguna de las rutas senderismo que la recorren.

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Dos amantes y un torico

Humilde y al margen de las grandes rutas, Teruel es una de las capitales de provincia más pequeñas de la Península. Pese a tener un riquísimo patrimonio mudéjar, es más conocida por la trágica historia de dos famosos amantes: a mediados del siglo XIII, cuando Juan vuelve de hacer fortuna para casarse con su amada Isabel, ella acaba de contraer matrimonio con otro y le niega un último beso. Él cae muerto, y en su funeral la joven va a darle ese beso póstumo y muere sobre el cadáver. Ambos están enterrados en la iglesia mudéjar de San Pedro, del siglo XIV, en un sepulcro de alabastro esculpido en 1955 por Juan de Ávalos. El mausoleo de los Amantes es constantemente visitado por parejas que se prometen allí amor eterno. Tras ver la famosa tumba, es buena idea subir al ándito que rodea el perímetro exterior del templo, que funcionaba como camino de ronda, y a la torre, que además de ser la más antigua de la ciudad ofrece desde sus 25 metros de altura bellas vistas del paisaje urbano. También destaca su claustro de ladrillo, en el que pervive un templete de madera que durante siglos sirvió para exponer los cuerpos momificados de los amantes. La última etapa del recorrido es la del jardín que rodea el conjunto y desde el cual se goza de una visión privilegiada del ábside.

Pese a su pequeño casco antiguo, Teruel es toda una sorpresa. Aquí se desarrolló y floreció el mudéjar aragonés, un estilo arquitectónico fruto del mestizaje de las culturas cristiana e islámica. El otro estilo que marca la ciudad es el modernista, y como ejemplo la majestuosa escalinata que conduce de la parte baja de la ciudad al centro. Fue la obra maestra de la arquitectura modernista turolense de los años veinte y mezcla elementos típicos de la tradición mudéjar, como el uso del ladrillo de barro y la decoración cerámica, con otros de clásica impronta modernista, como la forja de las farolas. A mitad de la escalinata destaca el altorrelieve con la escena del beso de los Amantes labrada por el escultor Aniceto Marinas.

Otra joya de la ciudad es la torre mudéjar de El Salvador (del siglo XIV), con sus 40 metros de altura y una decoración exterior formada por rombos de ladrillos embellecidos por cerámica de colores blanco y verde. Es uno de los monumentos más visitados y espectaculares de la ciudad, un majestuoso ejemplo de la arquitectura medieval mudéjar. Desde la parte superior, donde se hallan las campanas, se contemplan unas amplias vistas de la ciudad.

La plaza del Torico es su centro neurálgico. Construida a mediados del siglo XIX, está rodeada de cafés y algunos excelentes edificios modernistas del arquitecto catalán Pau Monguió Segura. La explanada toma su nombre de la fuente con cuatro cabezas de toro de las cuales brota el agua, y rematada por una alta columna coronada por la estatuilla del torico, un diminuto toro de bronce que recuerda la leyenda sobre la fundación de la ciudad.

Y, por supuesto, hay que ver su maravillosa catedral que, a pesar de su aspecto inconfundiblemente mudéjar, con el campanario de ladrillos, azulejos y cerámicas vidriadas verdes, es de origen románico. De la primitiva construcción poco queda en pie, y todos sus elementos más llamativos son fruto de una larga serie de reformas que se llevaron a cabo a partir del siglo XIII. A unos metros de la plaza de la catedral se alza la torre de San Martín, otro monumento mudéjar del que se sienten muy orgullosos los turolenses. Construida siguiendo el modelo de las torres almohades en 1316, fue restaurada varias veces en los siglos posteriores. Su hipnótica decoración está formada por intricadas figuras geométricas de ladrillo resaltado y con apliques de cerámica vidriada verde y blanca.

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La sorpresa del Matarraña

Abrazado por su majestuoso castillo medieval y por el río Matarraña, Valderrobres es uno de esos lugares donde el tiempo parece detenerse. En la capital de la región esperan un recinto amurallado con calles adoquinadas, magníficas casas de piedra y un imponente castillo del siglo XII, mandado construir por el rey Alfonso II de Aragón. La mayoría de los visitantes entra en el casco antiguo por el puente medieval de piedra que cruza el Matarraña y que es también la estampa más conocida de la localidad, con las casas con balcones de madera colgantes sobre el río y la torre del castillo como telón de fondo. Una vez pasado el puente se entra en la villa por el portal de San Roque, una de las siete puertas almenadas que se abrían en el recinto amurallado. Justo después del portal se abre la plaza de España, una pequeña explanada cercada por palacios medievales y renacentistas y bares con terrazas.

Una serie de rampas, escaleras y empinadas calles empedradas que serpentean entre bonitas casas de sillería sube hasta la parte alta de la villa, donde se levanta, junto al castillo, una impresionante iglesia gótica considerada uno de los mejores ejemplos aragoneses de este estilo arquitectónico. Y por fin, el castillo, un palacio fortificado que fue, a partir del siglo XIII, residencia del obispo de Zaragoza, señor de la villa y de sus tierras. Una fortaleza de grandes dimensiones y de espléndidos volúmenes que fusiona el estilo gótico y el renacentista en un conjunto tan armónico como funcional. Además de recorrer su laberíntico interior, no hay que perderse las vistas desde la plaza de armas o las ventanas de los pisos superiores, que enmarcan la campiña de los alrededores. 

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No lejos de Valderrobres queda Beceite, un pequeño pueblo entre montañas que en los últimos años atrae a los amantes de las actividades al aire libre al llamado Parrizal de Beceite, una senda de pasarelas de seis kilómetros de longitud que en paralelo al río Matarraña, entre elevadísimas paredes de roca. El acceso a la senda está regulado y hay que adquirir entrada para realizarla.

Alcañiz y los calatravos

Alcañiz se aparece como acurrucada en un meandro del río Guadalope, que la abraza y protege. Es la capital del Bajo Aragón y segunda ciudad más importante de la provincia, y se nota su importancia con solo entrar en el casco antiguo, salpicado de palacios nobiliarios, iglesias y museos. Aquí todo se organiza alrededor del impresionante castillo calatravo que domina la villa. Hoy esta fortaleza levantada en el siglo XII por los caballeros de Calatrava funciona como parador, pero parece perfecto como escenario de un cuento. En realidad, es una mezcla de estilos arquitectónicos, desde el románico hasta el renacentista, con el aspecto inexpugnable que le dan sus torreones, la torre del homenaje que preside el conjunto y los altos bastiones.

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En la plaza de España convergen las principales calles y se asoman dos de los mejores ejemplos de la arquitectura civil gótica y renacentista de Aragón. El primero es la Casa Consistorial, construida en 1547 con una elegante fachada presidida por el escudo de Alcañiz y coronada por una galería de arcos de medio punto. El segundo es la Lonja, un edificio gótico tardío aragonés (data del siglo XV) adosado al Ayuntamiento, abierto por tres grandes arcos apuntados donde se celebraba el mercado en la Edad Media. Y a pocos metros de la Lonja, la iglesia de Santa María, con una increíble fachada barroca. Especialmente curiosos son los pasadizos subterráneos que conectaban entre sí (y salían fuera de las murallas) los palacios más emblemáticos de la villa. Esta intrincada red medieval excavada directamente en la roca se puede conocer desde el acceso que hay en la misma oficina de turismo.

Y de regreso al siglo XXI, Alcañiz es famoso también por ser la sede de Motorland, un circuito de carreras inaugurado en 2009 donde se celebran numerosas competiciones de motociclismo. Durante todo el año invita a los aficionados del motor a exhibiciones, concentraciones de vehículos, cursos de conducción o talleres para pilotar motos y karts. 

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Le Figaro

Procès, reconversions, exercice illégal... Six mois après, la colère intacte des soignants non-vaccinés

Océane Herrero

ENQUÊTE - Suspendus depuis septembre, ils refusent toujours de se plier à l'obligation vaccinale. Et se mobilisent pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.

Dans une autre vie, Marine* 24 ans, était aide-soignante dans un hôpital. Désormais, elle travaille dans une usine d'œufs - «mais ça me convient», s'empresse-t-elle de dire. «Finalement, je n'ai pas perdu en salaire». La bascule a eu lieu le 15 septembre dernier, lorsque l'obligation vaccinale imposée aux soignants contre le Covid-19 est entrée en vigueur. La jeune aide-soignante n'a pas supporté cette obligation qu'elle a vécu comme une violence, et a démissionné. «Je ne supporte pas qu'on me mette des contraintes», se targue-t-elle.

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Tous les soignants non-vaccinés n'ont pas forcément posé leurs démissions. Certains sont désormais dans des limbes professionnels : ils sont «suspendus». Selon les chiffres du ministère de la Santé, quelque 15.000 personnels des établissements et services sanitaires et médico‑sociaux l'ont été au 15 septembre, car ils refusaient de se faire vacciner contre le virus. En octobre, les deux tiers s'étaient finalement pliés aux règles, selon Olivier Véran. Resteraient donc quelques centaines ou milliers d'irréductibles, sans que le ministère soit en mesure de les dénombrer exactement.

Sur les groupes Facebook où ils se rassemblent, ces soignants empêchés d'exercice s'épanchent en tout cas sur leur quotidien : celui de personnes arrachées à leurs fonctions contre leur gré. Mais aucunement prêts à revenir sur leur décision. «Officiellement, on est toujours salariés de l'entreprise», explique Jennifer, également aide-soignante. Cela signifie qu'en principe, ils n'ont pas le droit d'avoir une activité professionnelle, et qu'ils n'ont pas droit au chômage. Ils n'ont donc pas de ressources.

Alors certains, comme Jennifer, resquillent. L'aide-soignante à domicile, qui s'occupait de personnes âgées dans son ancien travail, a accepté d'être cantinière à l'école du village pendant quelques mois. Puis elle a été contactée par des familles dont les parents étaient pris en charge par son ancien employeur. «Ils avaient envie que leurs proches voient la même aide-soignante tous les jours», explique-t-elle. Désormais, et alors qu'elle a interdiction d'exercer, Jennifer accompagne cinq personnes âgées au quotidien.

Fond de défiance

Derrière cet entêtement, la croyance ancrée que les politiques et les médias surestiment les dangers du Covid. «Cette maladie est tragique, mais elle n'est pas plus grave qu'une famine», croit savoir Jennifer. À l’inverse, ces soignants qui citent régulièrement parmi leurs sources le site Réinfocovid, du controversé docteur Louis Fouché, estiment que les dangers des vaccins sont tus. «Ils ont fait 500.000 morts en Europe», affirme Catherine* médecin généraliste suspendue, qui admet dans la foulée que ce chiffre n'est «pas vérifié» et qu'il est déduit du fait que les autorités «minimiseraient de l'ordre de 1 à 10% le nombre de décès liés au covid».

Les soignants suspendus ou qui ont tout simplement démissionné alimentent un ressentiment fort à l'égard de l'hôpital. Ils sont plusieurs à envisager de changer totalement de voie. «Au plus fort de la crise, on nous a forcés à porter des sacs-poubelles pour nous protéger, et maintenant, on nous jette comme des malpropres», juge Nina, dont les collègues, même réticentes, ont choisi de se plier à l'obligation. L'aide-soignante poursuit en évoquant une théorie faisant florès dans les milieux conspirationnistes : «ce sont des vaccins expérimentaux, ce n'est pas clair. La vaccination obligatoire sert les profits des labos et du gouvernement», affirme-t-elle.

Devant la justice

Catherine, elle, a pu utiliser sa contamination au coronavirus, en janvier, pour réintégrer l'établissement du sud de la France dans lequel elle exerçait. Mais pour une durée limitée. Au bout de quatre mois, il lui faudra à nouveau partir. Elle envisage, comme certains soignants «qui déménagent en Suisse ou en Belgique», d'aller s'installer ailleurs, pour continuer à esquiver la vaccination.

Car en France, les espoirs de voir la loi obligeant les soignants à la vaccination abrogée s'amenuisent. Marine Le Pen, candidate à la présidentielle qui proposait de réintégrer ces professionnels de santé, a perdu l'élection. Plusieurs procédures visant à faire annuler les suspensions ont été rejetées par la justice. Certaines ont abouti, mais dans des cas très particuliers : ceux de soignants qui étaient en arrêt maladie au moment de l'entrée en vigueur de l'obligation le 15 septembre.

À lire aussi«Notre métier est mal vu»: le blues des soignants après le scandale Orpea

«Pour ces soignants, il a été décidé que la suspension [et donc l'arrêt de paiement du salaire, NDLR] ne pouvait pas intervenir avant la fin de leur arrêt maladie», explique Maître Daniel Guyon, avocat au barreau de Montpellier, qui a défendu de tels cas. Dans les mêmes circonstances, des suspensions de soignants ont également été annulées par les tribunaux administratifs de Rennes ou de Grenoble. Mais cela n'empêche pas ces soignants d'avoir obligation de présenter leur preuve de vaccination à la fin de leur arrêt maladie.

Alors que les mouvements anti-passe sanitaire se sont essoufflés ces derniers mois, ces soignants «en lutte» comme le clame Elsa Ruillere, porte-parole d'un collectif dédié, veulent croire en la survie de leur mouvement. L'avocat Daniel Guyon anticipe, lui, une nouvelle vague de suspensions, avec des soignants qui refuseraient de faire leur dose de rappel dans les semaines à venir.

Une nouvelle aide pour les femmes enceintes éloignées des maternités

Elles pourront bénéficier de la prise en charge du transport et de cinq nuits dans un «hôtel hospitalier», sous certaines conditions.

Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements

Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».

Présidentielle 2022 : les syndicats se félicitent de la défaite de Le Pen, le patronat salue la victoire de Macron

Les organisations syndicales s'inquiètent de la poussée de l'extrême droite, tandis que les patrons insistent sur les réformes à mener pour le président réélu.

L'Humanité

Vers un effondrement de l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Joe Biden veut encore renforcer l'aide militaire à l'Ukraine et lui transférer des avoirs russes saisis

Le président américain demande au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire.

Joe Biden va renforcer ce jeudi 28 avril la pression sur Moscou en proposant de liquider les avoirs d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine, et en demandant au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a indiqué jeudi un haut responsable américain. Cette énorme «assistance militaire et sécuritaire» équivaut à «des armes et des munitions allant au peuple ukrainien», a-t-il ajouté.

À lire aussiLes États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine

Le président américain prend la parole à 10h45 (14h45 GMT) pour réaffirmer son «soutien aux Ukrainiens qui défendent leur pays et leur liberté contre la guerre brutale de la Russie», a indiqué la Maison-Blanche. Il compte proposer à cette fin de liquider tout ou partie des avoirs «kleptocratiques» saisis auprès d'oligarques russes et d'en transférer le produit à Kiev «pour compenser le préjudice causé par l'agression russe», a précisé l'exécutif américain dans un communiqué. Il a pour ce faire besoin de l'accord du Congrès, auquel il demandera en outre une vaste rallonge budgétaire pour être en mesure de poursuivre les livraisons de matériel militaire à l'Ukraine.

Les États-Unis ont déjà fourni plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis l'invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison-Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

À VOIR AUSSI - Joe Biden annonce une nouvelle aide de 800 millions de dollars pour l'Ukraine

Achoppement

Mais, au Parlement américain, où le soutien à Kiev est pourtant unanime, les discussions achoppent sur le contenu de la loi censée étendre l'aide militaire : les démocrates veulent y insérer un amendement pour augmenter du même coup le budget de la lutte anti-Covid aux États-Unis, ce que les républicains refusent catégoriquement. Si le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer essaie de lier les deux, «ça condamnera probablement les deux» à l'échec, a prévenu un membre de la direction républicaine au Sénat.

Pour l'Ukraine, cette aide est pourtant urgente : plus de deux mois après le début du conflit, la Russie a redoublé ses assauts sur le sud et l'est du pays, qui subissaient jeudi un feu nourri de bombes. Et, après s'être cantonné à des armes vues comme défensives, Washington ne retient plus guère ses coups, envoyant désormais artillerie, hélicoptères et drones à l'armée ukrainienne, dont des soldats sont formés au maniement de ces armes aux États-Unis ou dans des pays tiers avant de retourner au front.

30 milliards saisis dans l'UE

Du côté des sanctions financières, les pays de l'Union européenne (UE) ont à ce jour saisi plus de 30 milliards de dollars d'avoirs russes dont près de 7 milliards en biens de luxe appartenant aux oligarques (yachts, œuvres d'art, immobilier et hélicoptères), a indiqué la Maison Blanche dans son communiqué. Les États-Unis ont quant à eux «sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d'un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d'avoirs d'élites russes sur des comptes américains».

À lire aussiGuerre en Ukraine : l'État peut-il saisir les villas russes en France ?

Et, ce mois-ci, l'Espagne a accédé à une requête américaine visant à saisir un superyacht, d'une valeur de 90 millions de dollars, appartenant au milliardaire russe Viktor Vekselberg, un proche allié du président Vladimir Poutine. Des mesures punitives qui ne devraient pas faiblir, la Maison Blanche promettant jeudi de continuer à «sévir» contre les manœuvres «d'évitement des sanctions» en renforçant les capacités américaines d'investigations et de poursuites contre les oligarques tentés de s'y soustraire.

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L'UE déclenche une procédure contre la Hongrie

Cette opération pourrait conduire à une diminution voire une suspension de certains fonds européens.

L'Algérie menace de rompre son contrat de gaz avec l'Espagne

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40% du gaz naturel importé par l'Espagne.

Chips, margarine, sauces... Les industriels autorisés à remplacer l'huile de tournesol sans modifier les emballages

L'État accorde cette dérogation pour six mois en raison des problèmes d'approvisionnement en huile de tournesol que rencontrent les fabricants.

L'Humanité

Saint-Claude, une ville en colère

Reportage

La campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.

Cécile Rousseau

Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale.

Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT.  Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe.  Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.

Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe.  En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il.  Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »

les urgences souffrent d’une pénurie de soignants

Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode.  La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.

les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital

Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense.  La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »

Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes

Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet.  Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il.  Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »

Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »

fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation
L'Humanité

Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels

Actu

Une commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.

Naïm Sakhi

Malgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.

L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).

Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.

Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.

Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise  en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.

sénatSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Covid-19 : 116 morts dans les hôpitaux français, 1629 patients en réanimation

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Moderna qui demande l'autorisation de son vaccin anti-Covid pour les enfants de moins de six ans, des centaines de vols annulés en Chine après un unique cas de Covid, le nombre de tests qui s'effondre en France... Le Figaro fait le point ce jeudi 28 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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24.130 patients hospitalisés en France

Le nombre de patients touchés par le Covid-19, hospitalisés en France était en légère baisse ce jeudi, selon les données de Santé publique France. Au total, les hôpitaux français comptent 24.130 patients, contre 24.431 la veille. Parmi eux, 1629 sont admis en soins critiques, soit 155 de plus que la veille. Le décompte macabre de la pandémie se poursuit: 116 morts sont à déplorer dans les hôpitaux lors des dernières 24 heures.

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Le nombre de tests s'effondre d'un million en une semaine

Les contaminations baissent, et les prélèvements aussi. La semaine dernière, du 18 au 24 avril, le nombre de tests de dépistage du Covid-19 s'est effondré : 2,36 millions d'entre eux ont été validés par un professionnel de santé sur la période, selon les données de la Drees, rattachée au ministère de la Santé. Un chiffre en chute libre, baissant d'un million par rapport à la semaine précédente, soit «-29%».

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Marquée par le week-end de Pâques, la semaine dernière a vu un triple mouvement. D'abord, un nombre réduit de prélèvements ont été réalisés le lundi, férié : 130.000 seulement, 80% de moins que le lundi précédent. Le mardi a ensuite été l'occasion d'un léger rattrapage, avec près de 600.000 tests. Enfin, sur les cinq autres jours de la semaine, la demande a été timide, inférieure de 20% «par rapport aux cinq mêmes jours de la semaine précédente», note la Drees.

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Moderna demande l'autorisation de son vaccin anti-Covid pour les moins de 6 ans aux États-Unis

L'entreprise de biotechnologie américaine Moderna a déclaré jeudi avoir déposé aux États-Unis une demande d'autorisation de son vaccin contre le Covid-19 pour les enfants entre 6 mois et 5 ans, dernière tranche d'âge à ne pas encore pouvoir être vaccinée dans ce pays et de très nombreux autres. Le dossier doit maintenant être examiné par l'Agence américaine des médicaments (FDA), dont les décisions font souvent référence dans le monde.

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Ce vaccin «sera capable de protéger en toute sécurité ces enfants contre le SARS-CoV-2, ce qui est tellement important pour notre bataille continue contre le Covid-19, et sera particulièrement bien accueilli par les parents», a déclaré dans un communiqué Stéphane Bancel, le patron de Moderna. Durant les essais cliniques, l'efficacité du vaccin contre les infections symptomatiques a été de 51% pour les bébés de 6 mois à moins de 2 ans, et de 37% pour les enfants de 2 à 5 ans, a précisé Moderna.

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Taïwan : plus de 10.000 cas en 24h après l'abandon du «zéro Covid»

Taïwan a enregistré jeudi 28 avril plus de 10.000 nouvelles infections au coronavirus pour la première fois depuis le début de la pandémie, après la décision du gouvernement début avril d'abandonner sa stratégie «zéro Covid». «Nous avons 11.353 infections locales, deux morts et 164 cas importés», a annoncé le ministre de la Santé Chen Shih-chung jeudi lors d'une conférence de presse. Taïwan a conservé pendant les deux premières années de pandémie un faible taux de contamination grâce à une fermeture des frontières et des règles strictes de quarantaine. Une recrudescence l'an dernier avait entraîné une nouvelle mise en œuvre des mesures de distanciations sociales, coûteuses pour l'économie, jusqu'à la fin de cette vague. Les infections reprennent désormais mais les dirigeants ont annoncé qu'ils suivraient l'exemple d'autres économies, comme Singapour, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande, qui sont passées d'une stratégie de «zéro Covid» à l'acceptation d'une hausse des cas.

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Chine: vols annulés et dépistage à Canton après... un cas

Quasi-épargnée par le coronavirus depuis deux ans, la Chine affronte depuis mars une hausse des cas, inédite depuis 2020 par son ampleur et qui frappe à des degrés divers de nombreuses provinces. La métropole de Canton, centre manufacturier et commercial majeur, a annoncé jeudi le dépistage d'environ un tiers de ses 19 millions d'habitants après un résultat «anormal» d'un test Covid réalisé à l'aéroport. La majorité des vols de la journée ont été annulés. La grande ville de Hangzhou, près de Shanghai, a appelé mercredi soir 9 de ses 12 millions d'habitants à se faire dépister toutes les 48 heures s'ils veulent continuer à avoir accès aux espaces publics et aux transports en commun. Une initiative qui fait suite à la découverte de plusieurs dizaines de cas positifs. Le ministère chinois de la Santé a rapporté jeudi plus de 11.000 nouveaux cas positifs au niveau national.

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Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»

RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 13.984 nouveaux cas, 196 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

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REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

Camille, aux bons soins des mots

Un jour avec

Orthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.

Cécile Rousseau

Une voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation», synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».

« C’est un métier féminin à 97 % »

De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle.  On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »

« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en ré­éducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle.  Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.

« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »

Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle.  Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables.  »

Un jour avecorthophonieségur de la santéHôpital public
L'Humanité

Benjamin Rossi, infectiologue : "L’État est maltraitant avec les soignants"

Entretien

Percuté de plein fouet par la pandémie, Benjamin Rossi revient sur l’état d’épuisement généralisé du personnel à l’hôpital public. Manque de moyens, vague de départs… il avance des solutions concrètes pour une refonte du système de santé.

Anna Musso

Benjamin Rossi Médecin infectiologue à l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Depuis presque deux ans en première ligne du Covid, le docteur Benjamin Rossi dénonce les décisions insuffisantes prises par le gouvernement et insiste sur la nécessité d’un sursaut général pour sauver l’hôpital public. Alors que le système est en train d’exploser, que les soignants partent les uns après les autres, le spécialiste avance des solutions concrètes de court et moyen termes pour sortir de l’ornière et garantir un meilleur accès aux soins pour tous.

Dans votre ouvrage (1), vous témoignez de conditions de travail épuisantes pour vous et vos collègues, depuis la première vague du Covid en mars 2020. Actuellement, est-ce pire qu’il y a deux ans ? Ou y a-t-il eu des améliorations ?

Nous sommes encore moins nombreux qu’en 2020. La situation a donc empiré. Nous sommes épuisés. Beaucoup de gens partent, certains traumatisés, d’autres pour se protéger. Parmi ceux qui restent, beaucoup devraient faire une pause car ils commencent à devenir dangereux dans leurs pratiques, à cause du surmenage et du syndrome post-traumatique, mais ils ne le peuvent pas faute de remplaçants… Les patients deviennent les otages involontaires de nos insuffisances. L’État a fait des petites tentatives (le Ségur de la santé – NDLR) mais rien qui ait pu améliorer sereinement les conditions de travail. Quand on pense qu’un milliard d’euros est déboursé par mois pour des tests de dépistage réalisés par des groupes privés de biologie médicale qui sont quasiment exclusivement détenus par des fonds d’investissement étrangers, et que le gouvernement rechigne à investir pour l’hôpital… Les dépenses de santé n’ont augmenté que de 0,4 % en 2020 alors qu’elles ont flambé de 37 % pour des laboratoires d’analyse ! L’hôpital est un bien commun, investir dans l’hôpital aujourd’hui permettrait de mieux prendre en charge les patients Covid, mais en plus, cela permettrait d’assurer l’avenir des Français en concevant un système hospitalier de pointe. Mais ça n’est manifestement pas cette piste qui a été choisie par notre gouvernement.

Comment le vivez-vous, ainsi que vos collègues, médecins, infirmiers, aides-soignantes ?

Les décisions sont désespérantes. L’État est maltraitant avec les équipes. On manque de moyens. On ne peut pas travailler dans de bonnes conditions. Tant que le gouvernement ne comprendra pas qu’en payant cinq fois plus les médecins dans les centres de vaccination qu’à l’hôpital, tant qu’il entretiendra les inégalités entre les spécialités, entre le public et le privé, il créera des zones de vide dans notre système de soins. Actuellement, l’hôpital est déserté car y travailler est trop dur. Pour ce qui est des soignants (infirmiers et aides-soignants), la ­situation est encore pire. Partout où ils vont, ils sont mal payés, dans des conditions de travail extrêmement difficiles. L’impression de faire de l’abattage dans un métier empathique fait perdre la vocation à beaucoup de gens. Il y aurait bien des choses à proposer comme des carrières évolutives : par exemple, des diplômes spécifiques permettant d’obtenir le droit de prescription pour certains traitements ou de faire des formations administratives comme chef de service, cela se fait aux États-Unis.

Quelle est la chose la plus dure à gérer ?

L’afflux de patients à l’hôpital et le travail sans fin, sans filet dans un état d’agitation et d’inertie du reste de la société. Je dois vous avouer que, pour ceux qui bossent en première ligne, on est un peu décontenancés : entre les antivax qui nient la réalité médicale, les vieux professeurs qui proposent des remèdes avec de la poudre de perlimpinpin, les épidémiologistes de salon qui inventent des tendances toujours fausses, et nos politiques qui règlent les problèmes de santé en ne misant que sur du dépistage (qui ne soigne personne), on se sent abandonnés par tout le monde. Je me demande si les problèmes peuvent encore être réglés de façon pragmatique dans un monde où personne ne cherche la vérité mais où tout le monde cherche à être réconforté dans sa croyance.

Quelles mesures concrètes pourrait-on mettre en œuvre tout de suite pour « limiter les dégâts » ?

Il faudrait ouvrir des lits et payer le personnel pour le garder. Mettre au moins une partie de l’argent utilisé pour le dépistage (1 milliard d’euros par mois) pour rafistoler nos hôpitaux. De toute façon, avec Omicron, le dépistage de masse ne sert plus à rien. Nous sommes en échec complet du contact-tracing sinon nous ne serions pas à 500 000 cas par jour. Vous imaginez comme il peut être déprimant de ne pas intuber un patient faute de place, tout en sachant que les lits de l’Hôtel-Dieu à Paris sont restés fermés pendant toutes les vagues, avec des prises murales d’oxygène quasi neuves ! Sans parler des chirurgies ou des autres maladies sans cesse déprogrammées. Avec ou sans Covid, nos hôpitaux ne peuvent plus gérer le flux de patients. Soit nos dirigeants se décident à agir, soit nous partirons tous.

À moyen et long terme, quelles sont les mesures à prendre pour permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux soins de façon sereine et efficace ?

Sur le plan comptable, on peut faire mieux avec autant. On pourrait déjà envisager des avantages en nature, comme des logements prioritaires proches des hôpitaux pour les soignants. Mais aussi de combattre certaines inégalités avec des primes régionales pour faciliter l’installation dans les déserts médicaux (zones médicales prioritaires) comme la Seine-Saint-Denis. De manière plus globale, il faut repenser le système de rémunération de la santé en France. La tarification à l’activité a prouvé ses limites. Quand on sait qu’un pédiatre va ­gagner 5 à 10 fois moins qu’un radiothérapeute pour les mêmes horaires, on se demande un peu si notre système mise sur l’avenir ! J’appelle à une consultation citoyenne, sur le modèle d’une convention citoyenne, pour rediscuter des dépenses de santé. Certaines spécialités sont surpayées, d’autres pas assez. Il faut revoir la façon dont on utilise l’argent public et opérer une réforme en profondeur. Il faut poser des limites claires au nombre de patients que les infirmières et aides-soignantes peuvent prendre en charge. Il faut arrêter de voir la santé comme un coût. L’inaction de nos politiques est notre responsabilité collective. On a besoin de se mettre au boulot pour y mettre fin, ensemble.

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Le Figaro

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?

Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».

Quelle politique devra mener le président réélu ?

Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?

Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?

C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.

» Voir l'émission du mardi 26 avril :

Présidentielle 2022 : le Conseil constitutionnel invalide les votes de la commune où Jean Lassalle a mis en scène son abstention

Lors du second tour, le député et ex-candidat a diffusé une vidéo dans laquelle il a publiquement manifesté son «refus» de voter.

Regarder la vidéo

Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

Élection présidentielle 2022 : les résultats du second tour

Emmanuel Macron, le président sortant, a été réélu au second tour avec 58,54% des voix, selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : la France est-elle vraiment «coupée en deux» ?

Marie-Liévine Michalik

LA VÉRIFICATION - Alors que la France a élu pour la deuxième fois Emmanuel Macron à sa tête, le chef de l'État a remis en cause l'idée que le pays serait scindé en deux camps.

LA QUESTION. À peine Emmanuel Macron réélu, l'heure est aux constats. Jamais le Rassemblement national n'a été aussi haut, jamais autant de Français n'ont autant boudé les urnes pour un scrutin présidentiel. La France n'a-t-elle, alors, jamais été aussi divisée ? «Non, elle n'est pas coupée en deux», a affirmé le Président le 27 avril, lors d'un déplacement à Cergy.

Quelques jours plus tôt, le chef de file des députés LREM rejetait lui aussi l'idée d'un pays nouvellement disloqué. «Quand j'étais plus jeune, on disait déjà que la France était coupée en deux, défendait Richard Ferrand sur France Inter. À chaque fois ce sont les mêmes rengaines [...] pour opposer les Français entre eux et refuser la légitimité d'une élection.» L'idée n'est pas nouvelle, et il est plus courant que jamais d'opposer les Français des villes et des champs, les riches et les pauvres, les connectés et les autres, ceux qui ont accès aux soins et ceux qui en sont éloignés, bref la «France d'en haut» et la «France d'en bas»... Mais ce clivage apparaît-il vraiment dans les chiffres de la présidentielle ? Peut-on vraiment dire que la France est «coupée en deux» ?

VÉRIFIONS. «Tout dépend ce que l'on appelle 'la France divisée', répond au Figaro, Martial Foucault, président du Cevipof. Il y a tellement d'entrées différentes pour dire que la France est divisée qu'on ne peut arriver qu'à cette conclusion.» Regardons d'abord la variable territoriale.

Au premier regard, la percée de la candidate RN sur l'ensemble du territoire est évidente. Avec un score de 41,5% des voix exprimées, contre 33,9% cinq ans plus tôt, Marine Le Pen progresse et a convaincu près de trois millions d'électeurs supplémentaires. Si en 2017, le vote Marine était concentré au nord-est et l'extrême-sud-est, il est désormais plus diffus en 2022, s'étendant même dans le bassin bordelais, englobant toute la région Nouvelle-Aquitaine. «Une grande nouveauté, encore difficile à expliquer», pour Martial Foucault. Le politologue avance quelques pistes de réflexion comme la forte mobilisation des «gilets jaunes» et la hausse du prix des carburants dans cette région où l'usage de la voiture est quotidien.

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La Corse est elle aussi passée du côté du camp nationaliste, certainement par opposition à l'inflation et à la politique sanitaire. Un désaccord que l'on retrouve du côté de l'Outre-Mer, où Marine Le Pen a obtenu 60% des voix au second tour. Un vote majoritairement contestataire, non seulement sur fond - rejet des vaccins, mal-être politique et économique, sentiment de n'être jamais pris en considération par la métropole, mais aussi sur la personne même d'Emmanuel Macron.

Les villes contre les campagnes ?

Un autre point est à souligner : la différence entre les villes et les campagnes. Le président sortant a raflé le vote des grandes métropoles comme à Paris (85,1% des voix), à Rennes (84,15%), à Nantes (81,15%), à Bordeaux (80%) ou à Lyon (79,80%). Même à Marseille, qui avait placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour avec 31,12% des bulletins, Emmanuel Macron décroche la première place avec près de 60% des suffrages. Au contraire, dans les petites villes, notamment en dessous de 1000 habitants, Marine Le Pen prend l'avantage. Les villes moyennes sont quant à elles plus partagées.

Paradoxalement, la France apparaît moins «coupée en deux» territorialement en 2022 qu'en 2017 dans la mesure où le vote Le Pen est davantage diffus sur l'ensemble du territoire. Reste malgré un clivage très net entre le vote des grandes villes qui ont très largement fait le choix d'Emmanuel Macron et une France plus rurale ou périurbaine où Marine Le Pen l'emporte. Une division qui se voit aussi dans le profil sociologique des électeurs.

Une division sociologique marquée

Selon l'enquête sociologique Ipsos publiée au lendemain de l'élection, les cadres ont massivement voté pour Emmanuel Macron (77%), encore plus qu'en 2017, le président réélu l'emportant également chez les professions intermédiaires (59%). Au contraire, Marine Le Pen l'emporte très largement chez les ouvriers (67%), et même chez les employés (57%). Ainsi, deux France cohabitent bel et bien, les plus aisés ayant choisi Emmanuel Macron, les plus démunis son adversaire du RN. Autre marqueur très clair : les retraités dans leur ensemble ont massivement préféré le président réélu (68%).

Justement, qu'en est-il selon les âges des votants ? Difficile de parler d'une «France coupée en deux» dans la mesure où Emmanuel Macron l'emporte dans toutes les catégories d'âge. Néanmoins, l'âge apparaît comme un facteur déterminant. Marine Le Pen fait ses meilleurs scores chez les actifs entre 25 et 65 ans (plus de 46%) tandis qu'Emmanuel Macron écrase son adversaire chez les plus de 65 ans (72,1%). Par ailleurs, par rapport à 2017, Marine Le Pen récolte plus de voix dans toutes les catégories d'âge, avec une hausse particulièrement importante chez les jeunes (18-24 ans). S'il y a cinq ans, seul un tiers lui avait fait confiance, ils sont plus de 40% à s'être tournée vers elle en 2022. Les raisons évoquées sont la déception écologique, un besoin de changement et la frustration de la jeunesse suite aux décisions sanitaires qui les ont particulièrement touchées. «Il y a toujours le bénéfice d'un nouveau candidat, ajoute Martial Foucault, l'idée qu'il n'a jamais tenté sa chance et qu'on peut lui donner.»

Marine Le Pen absorbe le vote des mécontents

Un autre point rassemble les électeurs de Marine Le Pen. Ils sont insatisfaits. Toujours selon l'enquête Ipsos, 79% d'entre eux sont mécontents de leur niveau de vie, contre 71% de très satisfaits chez Emmanuel Macron. «Sur le plan social, rien n'est nouveau, c'est une traduction politique, analyse Martial Foucault. Ce qui est nouveau est que la logique partisane très forte comme en 2002 ou 2007 a été remplacée par des blocs de contestation.» On retrouve ainsi l'affrontement des deux blocs : les antisystèmes et ceux qui veulent garder le pouvoir en place, ces derniers s'étant rassemblés sous la bannière du front républicain.

Si l'on regarde la carte socio-économique du bien-être en 2020, publiée par le Centre pour la recherche économique et ses applications, on y retrouve beaucoup de similitudes avec la France électorale 2022. Paris, qui a massivement voté Macron, a une qualité de vie favorable - n'oublions pas de noter que la région parisienne est vaste et regroupe de nombreuses réalités sociales. Même conclusion pour la frontière suisse ou encore le bassin bordelais. L'ouest, qui n'a donné que très peu de voix au Rassemblement national est plus nuancé dans son lien entre bonheur et vote nationaliste.

Mais est-ce réellement nouveau ? Remontons en 2007 au premier tour de la présidentielle : s'y affrontent Nicolas Sarkozy (UMP), Ségolène Royal (PS), François Bayrou (UDI), Frédéric Nihous (CP), José Bové (DVG), Gérard Schivardi (PT), Olivier Besancenot (LCR), Marie-George Buffet (PCF), Arlette Laguiller (LO), Philippe de Villiers (PLF) et Jean-Marie Le Pen (FN). Considérons ces six derniers candidats comme «antisystème», soit proposant une refonte générale de la société et de son système politique. En ajoutant ces voix «contestataires», on en trouve 7,7% à gauche et 12,5% à droite, soit 20.2% au total. Or, ce vote représente aujourd'hui 24.4% des bulletins à gauche (Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel) et 32.8% à droite avec Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan. Par conséquent, le vote contestataire a fortement augmenté en 15 ans en passant de 20,2% à 57,2%.

Enfin, dernière comparaison pertinente. Lors du référendum en 2005 dont le but était d'établir si la France signerait une Constitution européenne, 54,68% des Français s'étaient prononcés contre. À en regarder la carte, on retrouve la même répartition des électeurs en faveur d'une évolution européenne et ceux qui y sont opposés.

Une division entre «pro» et «anti» européen apparaît donc nettement, même si, «l'Europe n'a certainement pas été un motif décisif dans le vote pour Macron ou Le Pen», dans un sens ou dans l'autre, souligne Martial Foucault. Le clivage est plus diffus et renvoie là encore au sentiment de précarité et au besoin de protection, l'électorat de Marine Le Pen cherchant dans «le sentiment d'appartenance nationale» un acquis à défendre et préserver.

En résumé, paradoxalement, le vote Le Pen est plus diffus qu'en 2017 avec un marqueur territorial moins prononcé en fonction des régions. Néanmoins, plusieurs signes montrent malgré tout une fracture très profonde de la société. Le point commun général est que les «mécontents» se sont massivement reportés sur la candidate du RN, et inversement pour Emmanuel Macron qui agrège une France plus «heureuse». Ce clivage essentiel, certes ancien, s'est renforcé avec un vote protestataire qui a fortement progressé en même temps que le vote en faveur de Marine Le Pen. Assez logiquement, cette France des mécontents se concentre parmi les plus précaires socio-économiquement, chez les plus jeunes et en dehors des grands centres-villes. S'il est bien sûr excessif de parler de deux France homogènes qui seraient séparées l'une de l'autre, les chiffres décrivent bien deux blocs profondément divisés.

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Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

Actu

Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Figaro

Affaire PPDA: une nouvelle plainte pour viol déposée par une femme qui témoigne dans «Complément d’enquête»

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 28/04/2022 à 09:19
  • Publié le 28/04/2022 à 09:10

La justice a de nouveau été saisie dans le cadre des accusations d’agressions sexuelles portées contre le présentateur, qui vient lui-même de porter plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre 16 femmes.

En 1995, au moment des faits, elle travaillait à TF1 et avait 24 ans, a-t-elle expliqué à la police. Cette dénommée Mathilde (un prénom d’emprunt) a déposé plainte pour viol contre Patrick Poivre d’Arvor, révèle Franceinfo et les équipes du magazine «Complément d’enquête» de France 2, ce mercredi 27 avril à Paris. Elle est actuellement à l’étude, a confirmé le parquet de Nanterre. Après s’être une première fois exprimée dans «Sept à huit» sur TF1 en décembre dernier, la plaignante témoigne dans le «Complément d’enquête» consacrée à la chute de l’ancienne vedette de la Une diffusée ce jeudi.

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À la caméra, elle raconte: Patrick Poivre d’Arvor «me demande si j’ai un copain, un amoureux. Je me suis sentie glacée, je lui ai répondu ‘non’. Il se lève, fait le tour de son immense bureau, vient s’asseoir à côté de moi, met ses mains sur mes épaules et m’embrasse.» Puis l’aurait violée. «J’ai regardé le plafond. Cela a duré deux minutes, pas plus de deux minutes. Il s’est rhabillé, je me suis rhabillée. Il m’a dit ‘bonsoir, à demain’.» Autre agression, quelques jours plus tard: «Il me fixe alors que je passe dans le couloir, il vient tout contre moi, déboutonne son pantalon, m’attrape les cheveux et approche mon visage de son sexe».

Cette plainte, désormais prescrite, s’ajoute à celle de la romancière Florence Porcel, qui elle ne l’est pas. «À ce jour, récapitule l’association #MeTooMédias citée par Franceinfo, 26 femmes se sont adressées aux autorités et 16 plaintes ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor, dont sept pour ‘viol’.» La plupart prescrites. En amont de la diffusion du «Complément d’enquête», PPDA, lui, a porté plainte pour la deuxième fois pour «dénonciation calomnieuse» contre les femmes qui avaient porté plainte contre lui dans le cadre de la première enquête de 2021, dénonçant «un retour du puritanisme et de la censure».

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Plusieurs de ces femmes ont réagi. «C’est une procédure bâillon, juste avant l’émission “Complément d’enquête” qui lui est consacrée sur France 2, assure ainsi dans Libération la journaliste Hélène Devynck. M. Poivre d’Arvor essaie de nous faire taire et d’impressionner celles qui ont subi de sa part des violences sexuelles non prescrites et qui pourraient s’exprimer.» Également journaliste, Cécile Delarue a fait savoir sur Twitter: «C’est une procédure de plus pour nous faire taire. Je crois que le temps du silence est terminé. Je crois en la justice. J’ai hâte de parler avec les 15 autres femmes dans un tribunal.»

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Le Figaro

«Mélenchon sans barrage»

Vincent Trémolet de Villers

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

«La République, c’est lui!», «La gauche, c’est lui!», «Le premier ministre, c’est déjà lui!» Devant le considérable Jean-Luc Mélenchon, le chœur des Insoumis somme Emmanuel Macron et ses modestes 58 % de s’incliner. Le troisième homme est le maître incontesté du «qui perd gagne». Non content d’avoir couvert de son ombre l’entre-deux-tours, il veut, avant le mois de juin, devenir le pivot de l’opposition au président de la République. Pour ce faire, notre Zapata national peut compter sur une étonnante indulgence médiatique. Lui qui a cédé aux vertiges complotistes au sujet des attentats de Mohamed Merah, hurlé sur les forces de l’ordre, défilé contre l’«islamophobie» dans de troubles cortèges ; lui qui s’apprête à investir Taha Bouhafs, un militant islamo-gauchiste spécialisé dans la menace et l’injure, aux élections législatives. Par un curieux mystère, les constructeurs de digues, les dévideurs de cordons sanitaires sont introuvables. Les Insoumis, c’est permis: transgression chic. Contre l’extrême gauche, la patrouille des castors ne fait pas barrage.

Il faut croire qu’ils n’écoutent pas les discours du tribun. Ils ont tort. D’abord, Mélenchon connaît toutes les ressources de l’éloquence, et sa langue se distingue du français boiteux de la plupart de ses concurrents. Ensuite, ils trouveraient des considérations qui feraient passer Éric Zemmour pour un incurable optimiste. C’était place de la République, au mois de mars, Mélenchon décrivait, du fait du réchauffement climatique, une véritable apocalypse migratoire: «Dans dix ans, lançait-il, par millions, par centaines de millions, peut-être par milliards (…), des êtres humains se mettront en route, réalisant à ce moment que les frontières n’existent que sur le tracé de papier.»

Planification, créolisation, pression fiscale, c’est autour de ce triptyque que la gauche essaye de se réunir. On aurait tort de se moquer de l’instinct de survie de ces partis déclinants. Lors des élections municipales, ils ont montré, de Marseille à Lyon et de Strasbourg à Bordeaux, qu’une gauche abîmée mais unie pouvait l’emporter sur des forces supérieures en nombre mais divisées.

Gilles-William Goldnadel: «La gauche est minoritaire, mais elle continue de donner le tempo»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, la faiblesse de caractère de la droite, et la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, ont laissé à la gauche médiatique, pourtant minoritaire, le loisir d'imposer ses sujets dans les débats.

Pourquoi la France d'Outre-mer a majoritairement voté pour Marine Le Pen au second tour

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le géographe Laurent Chalard, ce vote révèle un rejet de la politique d'Emmanuel Macron. Les classes populaires, surreprésentées par rapport à la métropole, ont été attirées par le discours social de la candidate du RN, ajoute-t-il.

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président-candidat a tenu un meeting dans la cité phocéenne ce samedi 16 avril, devant un public clairsemé. Pour le politologue, la prestation du chef de l'État, décevante, illustre la banalisation du macronisme.

Le Figaro

Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires

ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.

Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.

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Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).

Autour de 100.000 euros brut

Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.

Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.

Une forte activité dans les fusions-acquisitions

Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.

Des acteurs de plus en plus nombreux

Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.

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Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.

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Un difficile équilibre vie pro-vie perso

À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.

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La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.

Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.

*Les prénoms ont été modifiés.

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine

Camille Lestienne

Covid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.

Bonjour,

On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro

1. Persistance des symptômes

Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.

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Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.

Les chiffres à retenir

  • 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
  • 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
  • 67.711 nouveaux cas détectés
  • 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 41 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 27 avril

2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois

De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.

Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.

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3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis

En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.

4. Et aussi

Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.

Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.

Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.

Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
L'Humanité

Dans l’assiette, les fleurs font recette

Actu

Annonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.

André Goulven

Garnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.

Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.

Faciles à conserver

Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.

Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.

La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…

En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.

Des rougets aux fleurs de courgette

Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.

Préparation : 15 minutes

Difficulté : facile

Pour 4 personnes

  1. Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
  2. Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
  3. Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
  4. Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
  5. Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.

 

Beau, bon et bio

  • Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia

 

Pour les néophytes

  • Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain
L'Humanité

Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire

Actu

Outre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.

Marie Mersier

Prendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.

Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.

Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.

Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Inflammation des gencives

De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.

Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.

Bien-être
Le Figaro

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Deux jours à Colmar, 48 heures entre culture et gastronomie

CITY GUIDE - La capitale du Haut-Rhin est un condensé d’histoire et de patrimoine, au cœur de l’Alsace. Ville de culture avec ses musées Unterlinden et Bartholdi, Colmar est une cité gastronomique et propice à la flânerie qui s’apprécie d’un pas tranquille.

Les votes de plus de 600.000 internautes ont propulsé Colmar au rang de meilleure destination touristique 2020 du site «European Best Destinations». Pas étonnant tant la capitale du Haut-Rhin, ville natale de Bartholdi, le sculpteur de la statue de la Liberté, est un condensé d’histoire et de culture régionales. Colmar est une ville qui s’observe, se respire et se goûte à la manière d’un grand cru d’Alsace. Ses ruelles, ses canaux, ses maisons à colombages et sa gastronomie en font une destination idéale pour un week-end de printemps.

L’arrivée

La gare est à dix minutes à pied de l’office de tourisme où vous pouvez acquérir le pass touristique « Colmar City Pass » (32 € par adulte, 28 € pour les 9-17 ans). Celui-ci comprend : accès aux musées (Unterlinden, Hansi, Bartholdi, Jouet, Histoire naturelle et ethnographique), entrée à l'église des Dominicains, promenade en barque, tour en train touristique. citypass.tourisme-colmar.com

Office du Tourisme, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 68 92.

En ce moment !

L'EXPO À VOIR

Joe Downing. Hommage à Emmanuel Wardi

Le Musée Unterlinden met en lumière l'œuvre de Joe Dowing (1925-2007), un authentique représentant de l'abstraction libre d'après-guerre. Ses collections abritent en effet le plus important fond français de ce coloriste né à Tompkinsville (Kentucky) et installé en 1950 à Paris, alors capitale de l'avant-garde artistique. L'accrochage de trente collages, œuvres sur papier, peintures et sculpture est un hommage au compagnon français du peintre, Emmanuel Wardi décédé le 25 mai 2021, alors que les lieux d'expositions restaient portes-closes pour cause de pandémie. Le musée alsacien a acquis des premières œuvres de l'artiste en 1976. Emmanuel Wardi lui a fait don de 124 œuvres, après la mort de Joe Downing. L'accrochage chronologique fait percevoir l'évolution du peintre : celui-ci vide peu à peu de toute figuration les petites huiles sur papier de ses débuts pour laisser place au geste et à la couleur. L'installation en 1968 de cet ami de Marguerite Duras en Provence, à Ménerbes, village d'élection de nombreux artistes dont Picasso et sa muse Dora Maar, n'y est pas étranger.

Mercredi au lundi : 9 h – 8 h. Mardi : fermé. Entrée + audioguide 15 €.

Musée Unterlinden, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 15 50 .

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L'HÔTEL EN VUE

L'Esquisse Hotel & Spa

Tout nouveau, tout chaud ! À quelques pas de la petite Venise, ce cinq étoiles estampillé M Gallery, collection historique du groupe Accor, a ouvert ses portes il y a quelques mois. L'Esquisse Hotel & Spa bénéficie d'une situation parfaite au sein du parc du Champ de Mars (en lieu et place de l'ancien Mercure). Fruit de la collaboration de deux cabinets d'architectes, l'hôtel a été façonné, sculpté et inspiré par la genèse du travail de l'enfant du pays, Frédéric Auguste Bartholdi. Répartis sur 3 étages, 57 chambres, 3 suites et 2 appartements et autant de terrasses privatives qui permettent de profiter de la jolie vue du parc. À noter que L'Esquisse accueille également LE JY'S, table la plus réputée de Colmar et déjà doublement étoilée du chef Jean-Yves Schillinger et un spa by Clarins de 500 m2 avec son espace piscine intérieur chauffée, sauna, hammam, jacuzzi, fontaine de glace, salle de fitness, cabine de soins... Une véritable invitation au bien-être. À partir de 200 € la nuit en chambre double.

L'Esquisse Hotel & Spa - MGallery, 2, avenue de la Marne, 68000 Colmar. Tél. : 03 67 68 20 00.

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LA BONNE TABLE

L'ATELIER DU PEINTRE

Loïc Lefebvre et son épouse Caroline Cordier reçoivent au cœur du vieux Colmar face à la maison natale du peintre Martin Schöngauer, l'auteur de la Vierge au Buisson de Roses. Leur table ouverte en 2009 est étoilée au Guide Michelin. Le couple y décline une cuisine française moderne, originale et riche en saveurs. Le chef puise ses inspirations côté Sud : il a fait ses armes chez les chefs Christian Willer, Jacques Chibois et les frères Pourcel. Mais sa cuisine tire aussi partie des trésors du terroir alsacien, entre terre et montagne, vignoble et cours d'eau. On en veut pour preuve la rhubarbe qui agrémente un rouget grillé, accompagné d'asperges vertes, olives noires de Kalamata et jus de bouillabaisse. Ou encore l'ail des ours qui relève un gigot d'agneau de lait rôti, pomme amandine et champignons au jus.

Déjeuner & dîner : menu 3 plats à 63€ (sauf vendredi soir et samedi soir) menu 5 plats à 90 €, menu 7 plats à 115 €.

L'Atelier du Peintre, 1 rue Schongauer, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.

JOUR 1 : DU MUSÉE UNTERLINDEN À LA PETITE VENISE

Matinée

Entrez dans Colmar par la porte du musée Unterlinden. Ce dernier vaut le voyage à lui seul, autant pour ses œuvres de la Renaissance rhénane (dont le célèbre Retable d’Issenheim de Grünewald) que pour son cadre exceptionnel ou ses expos temporaires. Cet ancien couvent du XIIIe siècle doté d'un somptueux cloître a été enrichit en 2016 d'une extension signée des Suisses Herzog & de Meuron. Les architectes ont créé une symétrie à l’arrière des bains municipaux en réalisant un bâtiment contemporain dont le volume répond à celui de la chapelle, alors que le jardin jouxtant les bains répond au jardin du cloître.

En sortant, on se dirigera vers l’église des Dominicains. Commencée en 1283, sa construction date pour l’essentiel de la première moitié du XIVe siècle. Œuvre majeure de l’architecture des ordres mendiants, elle abrite le chef-d’œuvre de Martin Schongauer, la Vierge au Buisson de Roses, jusqu’alors exposé à la Collégiale Saint-Martin.

Pause déjeuner

La simplicité d’une savoureuse tarte flambée ou la spécialité de la région, la flammekueche, s’apprécie notamment Grand’Rue, au Fer Rouge. Pour les plus grosses faims, cette sympathique brasserie propose également des spätzle (pâtes alsaciennes) au munster et aux lardons grillés à tomber ! Autres bonnes adresses où déguster des tartes flambées : Le Winstub de la petite Venise, dans le quartier éponyme ou encore La Soï (réservation indispensable).

Après-midi

L’architecture si typique de la cité alsacienne s’apprécie le nez levé ! Commencez par jouer aux devinettes rue des Têtes : trois enseignes commerciales en fer forgé, œuvres de l’illustrateur régional Hansi s’y dissimulent. Au sommet de la maison des Têtes, c’est la statue d’un tonnelier signée Bartholdi qui vous saluera. Poursuivez par la rue des Marchands et sa maison Pfitzer du XVIe siècle ; une des plus belles bâtisses d’Alsace vous assureront les Colmariens !

En débouchant sur la Grand’Rue vous longerez l’ancienne douane. À quelques mètres, place du Marché-aux-Fruits, le tribunal de Grande Instance de 1771 a longtemps abrité l’autorité judiciaire la plus importante de la région. La maison d’arrêt installée à l’arrière, dans l’ancien couvent des Augustins, a été plusieurs fois le théâtre d’évasions rocambolesques ! En poursuivant vers la rue Saint-Jean vous admirerez une autre réalisation d’Albert Schmidt, l’architecte de la maison des Têtes, dans un style vénitien cette fois. Place des Lavandières, marquez une pause devant le bistrot du même nom. Il a accueilli le tournage de « Chinese restaurant ». Cette émission de télé-réalité chinoise a fait décoller la fréquentation de la capitale du Haut-Rhin !

Déambulez ensuite dans la petite Venise avec ses façades colorées et ses colombages si typiques. Les maraîchers empruntaient ses canaux pour acheminer fruits et légumes à la halle du marché. Cette dernière a d’ailleurs été entièrement restaurée il y a une dizaine d’années. À l’arrière de la halle, poursuivez par le quartier des Tanneurs qui échappa de justesse à la destruction dans les années 1960.

Apéritif et dîner

L’alchimie la tradition alsacienne et de la modernité s’apprécie à sa juste valeur dans le cadre fabuleux de la maison des Têtes. Marilyn et Éric Girardin, les maîtres de maison depuis 2015, y dirigent un hôtel 5 étoiles, une magnifique table étoilée, mais également une brasserie réputée. Cette dernière mêle clients de l’hôtel, voyageurs de passage et Colmariens dans l’esprit « winstub » cher aux Alsaciens. La choucroute n’y a pas d’équivalent ! Vous y apprécierez l’harmonie subtile entre boiseries, poêle en fonte et vitraux d’époque d’un côté et les suspensions façon coquilles et les tables épurées de l’autre.

Soirée. La vie nocturne n’est pas follement animée dans cette cité paisible. En revanche, vous pourrez vous imprégner de Colmar la nuit en réservant une visite guidée à l’Office de tourisme. Elles sont proposées les samedis soir à partir d’avril. Certains bâtiments emblématiques bénéficient d’une magnifique mise en lumière.

Visites nocturnes. Réservation au 03 89 20 68 95. Départ devant l'Office de tourisme. Les samedis uniquement, d'avril à octobre. Consultez les dates et les horaires sur reservation.tourisme-colmar.com.

JOUR 2 : DE BARTHOLDI AU QUARTIER ALLEMAND

Matinée

Frédéric Auguste Bartholdi avait imaginé une statue phare monumentale en vue d’orner l’entrée du canal de Panama. Elle ne trouva pas de financier, mais inspira des cercles parisiens désireux d’offrir un cadeau à la ville de New York. L’immanquable musée Bartholdi rend hommage au sculpteur natif de Colmar au travers des maquettes de ses plus célèbres réalisations comme le Lion (Belfort) ou encore Vercingétorix (Clermont-Ferrand). Enchaînez avec une visite du musée Hansi. Cet aquarelliste, illustrateur et caricaturiste alsacien, y restitue sa vision d’une Alsace idéale.

Pause déjeuner

Le temps semble s’être figé à l’aube du siècle passé dans un décor tout droit tombé des Vosges qui surplombent Colmar. Planchers traditionnels, arcade en grès rose, Jadis et Gourmande propose des plats traditionnels alsaciens particulièrement originaux : fleischnakas, lawerknepfla, etc. Une cuisine à base de viande, mais quelques plats végétariens sont également à la carte. C'est place du Marché-aux-Fruits.

L’après-midi

Ne boudez pas votre plaisir avec une balade une barque. Rendez-vous sur les deux embarcadères au pied du pont, rue Saint-Pierre, pour une promenade d’une demi-heure.

Vous reprendrez ensuite la Grand’Rue pour filer vers la rue Vauban, à proximité de laquelle sont installés les deux domaines viticoles de la ville. Les caves Jund et Karcher sont situées à moins de 200 m l’un de l’autre ! Dégustez-y les célèbres pinots gris, riesling, gewürztraminer et autre crémant d’Alsace.

Pour clôturer votre séjour, élargissez votre visite au quartier allemand, surnommé « le quartier des millionnaires ». Il témoigne de la période de l’annexion germanique entre 1870 et 1918. L’urbanisme, avant-gardiste pour l’époque, se lit dans son plan très strict, ses maisons de maîtres dont certaines bâtisses Art nouveau, sa cour d’appel monumentale où les Colmariens viennent faire leurs photos de mariage, son château d’eau et sa gare de 1906 - copie conforme de la gare de Gdansk en Pologne. À partir de la petite Venise, prenez le boulevard Saint-Pierre. Faites un crochet par la rue des Américains, l’avenue Raymond-Poincaré et la rue Schlumberger pour rejoindre la gare.

Pause gourmande

Goûtez le charme désuet du Croissant doré, rue des Marchands, immanquable derrière sa façade art nouveau couleur rose. Le temps semble s’y être arrêté. La tarte au fromage blanc est une spécialité.

Carnet d'adresses

Bonnes tables

La Maison des Têtes – Restaurant Girardin (1 étoile) et Brasserie historique. 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.

La Maison rouge, 9 rue des Écoles, Colmar. Tél. : 03 89 23 53 22.

L’Arpège, 24 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 24 29 64. 

Les Trois Poissons, 15 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 41 25 21.

L’Épicurien, 11 rue Wickram, Colmar. Tél. : 03 89 41 14 50.

Quai 21, 21 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 58 58 58.

JY'S, 3 allée du Champ de Mars, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.

Sortir boire un verre… Ou une tasse de thé

Au Croissant doré, 28 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 23 70 81.

La Libellule Café, 6 rue de la Grenouillère, Colmar. Tél. : 03 89 41 47 30.

Le Boudoir 15 Grand Rue, Colmar. Tél. : 03 89 41 45 06.

Jadis et Gourmande, 8 place du Marché aux fruits, Colmar. Tél. : 03 89 41 73 76.

Où dormir ?

La Maison des Têtes

L’hôtel 5-étoiles La Maison des Têtes abrite 21 chambres associant charme alsacien et modernité. À partir de 260 € pour 2 personnes petits déjeuners inclus. La maison propose également dans un bâtiment indépendant trois apparts-hôtels de luxe pour conjuguer confort et liberté le temps d’un long week-end en amoureux.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

La Maison des Têtes, 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.

L’Hôtel Colombier, 7 rue de Turenne, Colmar Tél. : 03 89 23 96 00.

Le James Hôtel, 15 rue Saint-Eloi, Colmar. Tél. : 03 89 21 93 70.

[* Initialement publié le 4 juin 2020, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

Week-end à Fatima, pèlerinage touristique au centre du Portugal

Cette année encore, le pèlerinage du 13 mai vers le sanctuaire marial est soumis à de strictes règles sanitaires. Mais cette région ne se résume pas à son rayonnement religieux. Elle s'impose comme une destination culturelle et ludique, pour découvrir une autre facette du Portugal.

48 heures sur l'île de Ré, week-end insulaire sur la star de l'archipel charentais

De plages dorées en villages préservés, entre marais et vignobles, Ré exerce un pouvoir de fascination unique. Un séjour offrant une parenthèse océanique bienfaisante, riche en découvertes naturelles et culturelles.

Quelles sont les plages les plus proches de Paris ?

Pour un un week-end ou plus, ces étendues de sable ou de galets de Normandie et Hauts-de-France se rejoignent en moins de temps qu'il n'en faut pour gagner certains coins de région parisienne. En théorie en tout cas. Notre palmarès pour la voiture et le train.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre

Actu

Idéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.

Marcel Guedj

La plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.

Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.

La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.

Évitez de trop arroser

Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.

Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.

Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.

Les bons gestes de la plantation

  1.  Creuser un trou assez large pour y  installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
  2.  Sortir l’arbuste de son conteneur en  plastique.
  3.  Griffer le « feutre » de racines  desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
  4.  Placer au fond du trou (ou au fond du  pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
  5.  Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
  6.  Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
  7.  Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
  8.  Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage
Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Younès Boucif, drôle de révélation

Léna Lutaud

PORTRAIT - Repéré dans Drôle, série de Netflix dans laquelle il joue le rôle d’un livreur attachant qui se démène pour percer dans le stand-up, le comédien, également rappeur et apprenti romancier, est même courtisé par Hollywood.

À 27 ans, Younès Boucif est encore un inconnu. Mais, dans le milieu du cinéma, des séries, de la musique et de l’édition, on se l’arrache. Révélé dans Drôle, série phare de Netflix, il y joue Nezir, un attachant livreur qui se démène pour percer dans le stand-up. Avec son regard pétillant de malice et sa palette de jeu, ce comédien accroche l’œil.

«Depuis Drôle, j’ai beaucoup de propositions» reconnaît l’intéressé dans un café près de la Sorbonne, là où il a décroché ses masters de droit et de création littéraire. L’agence Time Art, qui gère les carrières de nombreux talents, dont Sophie Marceau, l’a pris sous son aile. Hollywood lui fait les yeux doux. À sa mère, Younès Boucif, dit «Younès», a promis qu’il ne changerait pas. Comme son personnage de Nezir, il observe le monde avec beaucoup de distance.

«Une future grande plume du rap»

Issu d’une famille soudée de la banlieue bourgeoise de Rouen, il a grandi comme Tony Parker à Mont-Saint-Aignan au milieu des pavillons avec jardin. Adoré par ses étudiants, son père, Senouci Boucif, professeur d’économie à l’université, est une célébrité en Seine-Maritime. «J’ai quitté l’Algérie à 26 ans pour faire ma thèse à Paris. Mon épouse, Fatiha, m’a rejoint pour son doctorat et est devenue professeur d’informatique, explique ce bon vivant dont le nom, Boucif, signifie soit «père de l’épée» soit «chevalier». De l’autre côté de la Méditerranée, cette dynastie d’enseignants compte un arrière-grand-père célèbre pour ses mélodies arabo-andalouses et un grand-père luthier.

Sa façon de bouger si gracieuse, son élégance quand il joue la tristesse font penser à Buster Keaton

À sa naissance, en 1995, Younès a déjà une sœur de 13 ans et un frère de 9 ans. «Younès a toujours été avec des grands. Cela lui a apporté beaucoup de vocabulaire. À 4 ans, il m’a dit: “Tu m’exaspères!”», se souvient son père en éclatant de rire. «Younès était attentif quand je lui lisais des histoires. Il a su lire dès la maternelle», raconte sa mère. Elle lui fait découvrir Jacques Brel. L’emmène voir les pièces classiques. Aujourd’hui, à l’écrit, Younès s’est façonné un univers intimiste. Comme Camille Lellouche et tant d’autres artistes de la nouvelle scène, il est pluridisciplinaire.

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Chaque art nourrit l’autre. S’il espère achever son premier roman cet été, «c’est le rap qui me permet depuis trois ans de gagner ma vie». Ses textes ciselés, comme Je me rappelle, photographient la société française et les jeunes d’aujourd’hui. Le ton est sarcastique et plein d’autodérision. «C’est un rap qui s’écoute plus qu’il n’ambiance» précise son frère Adil Boucif. «Dans la lignée d’Orelsan et de Soprano, Younès est une future grande plume du rap, assure Sandrine Runser, directrice du label Belem (Wagram). C’est un auteur qui a des choses à dire. Il le prouvera avec la sortie de son premier album en juin prochain.»

Certains traits de caractère ne changent pas. Il est resté bavard et tête de mule. «Quand nous discutons, il écoute, puis dit : “J’entends, mais néanmoins…”, et là, comme il est très intelligent, il y en a pour vingt minutes», s’amuse Sandrine Runser. La cuisine aussi l’intéresse. Les plats de sa mère, dont sa fameuse soupe berkoukes, à base de pâtes rondes faites maison saisies dans un bouillon, font briller ses yeux. S’il est allé tester les restaurants de Mory Sacko et d’Adrien Cachot, c’est grâce à la pandémie. «J’ai passé le confinement avec ma famille à Rouen, et nous regardions Top Chef Nesrine, sa sœur, directrice adjointe du Café Barge à Paris, a toujours cru en lui.

De la Sorbonne aux concours d’éloquence

«Dès 2007, je l’ai inscrit à des castings, comme La Commune pour Canal+», où il jouait Tomer Sisley jeune. «Avec moi, il a découvert le rap», complète leur frère Adil, entraîneur de basket en Nationale. Très vite, la famille lui offre des carnets pour écrire. Encore aujourd’hui, Younès fait relire ses textes à sa mère: «Je ne veux pas d’histoires de victimisation», dit-elle fermement. De l’école à la Sorbonne, du conservatoire de Rouen aux concours d’éloquence, Younès excelle sans effort. Les élèves qu’il a surveillés dans les lycées parisiens pour s’assumer financièrement, l’adorent. Comme ses copains qui l’ont toujours élu délégué de classe.

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En 2018, il se fait remarquer dans «Rentre dans le cercle», l’émission culte du rappeur-acteur Fianso sur YouTube. «J’ai enchaîné devant 6000 personnes dans les Zénith, en première partie de mon copain de lycée, le rappeur rouennais Rilès. Ce travail ingrat a été une chance, se souvient Younès. J’y suis allé comme un guerrier.» Le théâtre et les concours d’éloquence l’ont aidé.

Bon orateur, il sait capter l’attention du public avec des bouts de ficelle. Il a l’habitude des moments forts où il faut performer. Un agent de cinéma le repère, mais, devant les caméras, cela a été moins évident. «J’ai passé une quinzaine de castings, toujours avec de bons retours, mais pas retenu au final.» Si Franck Gastambide passe à côté de lui pour Validé, Younès joue dans Les Magnétiques de Vincent Cardona, César 2022 du meilleur premier film. Lui qui avait promis à ses parents de réussir avant ses 26 ans a remporté son pari.

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Depuis ce début d’année, tout explose. Le clip V’là les problèmes, filmé avec des écrans scindés entre Rouen et Le Havre, atteint un demi-million de vues sur YouTube. Entre la musique, la littérature et les tournages, il ne veut pas choisir. L’ambition est dans l’artistique, d’aller là où il a envie d’aller. «Sa façon de bouger si gracieuse, son élégance quand il joue la tristesse font penser à Buster Keaton», dit Guillaume Schiffman, le chef op du septième art français. Entrepreneuse dans l’âme, la fratrie Boucif crée une société pour produire Younès et d’autres artistes, dont le rappeur Tif. «Avec Rilès et Petit Biscuit, le roi de l’électro, Younès est notre fierté, souligne Abdelkrim Marchani, vice-président de la Métropole Rouen Normandie, en charge du développement économique. Ces jeunes s’entraident pour réussir, pensent aux copains avec qui ils ont grandi. Ils ont une capacité créative incroyable et sont combatifs. Voir cette énergie qui se dégage fait du bien. En termes d’exemplarité, on est dans le ++.»

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Le Figaro

Ce que révèle l'enquête des autorités sanitaires sur les pratiques de l'IHU du Pr Didier Raoult

Cécile Thibert

L'Agence du médicament vient de rendre les résultats d'une enquête qui pointe de «graves manquements» en matière de respect de la réglementation des essais cliniques.

À force de faire parler de lui, il a fini par attirer l'attention des plus hautes instances sanitaires, à ses dépens. Déjà discrédité auprès de la communauté scientifique, le Pr Didier Raoult, encore directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection(IHU) à Marseille jusqu'à cet été, doit aujourd'hui faire face aux accusations du gendarme français du médicament concernant les pratiques de l'établissement qu'il dirige depuis 2011. Dans un rapport d'enquête publié le 27 avril, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a en effet relevé de « graves manquements et non-conformités » à la réglementation sur les recherches impliquant des personnes. En pratique, 15 écarts à la réglementation en matière de recherche clinique ont été constatés, dont 8 sont « critiques » et 7 sont « majeurs ».

Tout a commencé au printemps 2021, lorsque l'ANSM a reçu de la part de plusieurs lanceurs d'alerte anonymes des signalements concernant des bizarreries dans des publications scientifiques estampillées « IHU ». L'ANSM a alors cherché à en savoir davantage et une inspection de plusieurs jours s'est tenue dans les locaux de l'Institut de recherche marseillais en novembre 2021.

Étonnamment l'enquête ne visait nullement à en savoir plus sur la gestion des malades du Covid-19 par l'IHU. Or s'il faut admettre que l'IHU marseillais a été irréprochable en matière de dépistage du virus, sa manière de traiter l'infection est bien plus discutable. Pendant des mois, le médiatique professeur en blouse blanche a défendu corps et âme un traitement à base d'hydroxychloroquine et d'azithromycine, en dépit des preuves contraires qui s'accumulaient. Le médecin aurait même falsifié des résultats scientifiques pour tenter de prouver l'efficacité de son traitement, selon des révélations faites par Mediapart en novembre 2021. Aujourd'hui, le débat est bel et bien clos : il est clairement démontré que ce traitement ne fonctionne pas.

Si la prescription de ce traitement inefficace (mais comportant dans de rares cas des risques d'effets indésirables graves pour le cœur) à une foule de personnes lui sera peut-être reproché à l'avenir, ce n'était pas l'objet des investigations de l'ANSM . Les accusations auxquelles fait face l'IHU portent sur des faits bien antérieurs à la pandémie de Covid-19. « Nous nous sommes concentrés sur les pistes pour lesquelles nous avions le plus gros faisceau de preuves », explique-t-on à l'ANSM.

Document falsifié

Après enquête, l'Agence du médicament reproche à l'Institut marseillais de s'être sciemment affranchi pendant des années des règles encadrant les essais cliniques sur des patients. « Les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d'assurer la protection des personnes à un niveau suffisant et tel que la réglementation le requiert », souligne l'ANSM. Autrement dit, il régnerait un dangereux flou artistique à tous les étages de l'IHU. Un grave désaveu pour un institut de recherche dont le patron n'a cessé de vanter les performances exceptionnelles depuis deux ans.

Il est par exemple arrivé à plusieurs reprises que des recherches aient été engagées sans approbation préalable par un comité d'éthique indépendant – ce qui est obligatoire –, ni consentement de l'ensemble des patients prenant part à l'étude. C'est par exemple le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d'entre eux, le consentement des parents est absent.

Les inspecteurs de l'ANSM accusent aussi l'IHU de lui avoir fourni un faux document pour justifier le lancement d'une des recherches incriminées. Tout cela a sans doute l'air de broutilles pour le grand public. Mais pour la communauté scientifique, on ne joue pas avec les règles quand il s'agit de recherches sur des personnes. L'histoire de la médecine a montré à plusieurs reprises que l'absence de règles (ou leur non-respect) ouvrait la porte aux pires dérives.

Procédures judiciaires

En parallèle, l'Agence du médicament soupçonne les équipes du Pr Raoult d'expérimenter depuis plusieurs années des traitements non recommandés contre la tuberculose, dans le cadre d'un essai clinique sauvage. Sans pour autant dédouaner l'IHU, l'Agence a finalement estimé qu'il n'y avait pas de preuves parfaitement concluantes. Mais elle reste intriguée par ces prescriptions qui ont provoqué des effets indésirables graves chez pas moins de 9 patients traités (sur 21 cas vérifiés). L'un d'eux a même développé une insuffisance rénale aiguë en lien avec les antibiotiques reçus, ce qui n'a pas été déclaré aux autorités compétentes. L'Agence a prévu de continuer à creuser cette piste.

À l'IHU, on se défend de toute implication dans un essai clinique sauvage. Dans un courrier anonymisé adressé par un responsable de l'IHU à l'ANSM, cette affaire est même qualifiée de « tempête dans un verre d'eau ». De son côté, Didier Raoult s'est félicité dans un communiqué publié mercredi sur les réseaux sociaux que l'ANSM ait constaté « qu'il n'y a jamais eu le moindre essai thérapeutique sur la tuberculose mené au sein de l'IHU Méditerranée Infection », ignorant les autres reproches. Et d'ajouter que celles-ci ne lui paraissent pas «justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble».

Que risque l'Institut de recherche marseillais ? Il est très improbable qu'il soit forcé à mettre la clé sous la porte. Mais des procédures judiciaires sont engagées sur deux fronts : administratif et pénal. Il est certain que l'Institut va se voir demander de se mettre en conformité avec les règles en vigueur. Des sanctions, notamment financières, sont aussi envisageables. Une autre enquête, menée par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur la gestion de l'IHU est également en cours.

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Le Figaro

Omegle, Chatroulette, Bazoocam... Ces plateformes plébiscitées par les ados où les pédophiles pullulent

Emma Confrere

ENQUÊTE - Les adolescents aiment se retrouver sur ces sites faciles d'accès. Mais, comme Le Figaro a pu le constater, ils sont très rapidement en contact avec des adultes exhibitionnistes.

Des milliers d'adolescents se pressent chaque jour sur Omegle, Bazoocam ou Chatroulette pour «parler avec des inconnus». Le principe est simple : il suffit d'activer la vidéo et le micro de son téléphone ou de son ordinateur pour pouvoir discuter. Pourtant, après quelques secondes seulement, des hommes nus, aux poses explicites, apparaissent à l'écran. Face aux dangers, le gouvernement français a décidé de réagir. Le secrétaire d'État chargé de l'Enfance, Adrien Taquet, va signaler à la justice des faits d'exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité.

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Le Figaro s'est infiltré le temps d'une soirée sur ces sites, pour constater les dérives. Pour accéder au premier, Omegle, il suffit de cocher deux cases, l'une pour les conditions d'utilisation, l'autre pour justifier que l'utilisateur a plus de treize ans (le seuil légal pour accéder aux réseaux sociaux, NDLR). Pour les jeunes âgés de 13 à 18 ans, Omegle stipule qu'il faut «l'autorisation et la supervision de leur tuteur légal». Mais aucune vérification n'est effectuée ensuite. S'ouvre alors un monde entre l'insouciance juvénile et la pornographie d'adultes.

«C'est comme si ces personnes venaient chez moi»

Le nombre d'utilisateurs connectés s'affiche en temps réel en haut du site : 44.000 en soirée, contre 30.000 en journée. La plateforme semble localiser l'adresse IP de la connexion, car tous les interlocuteurs sont francophones. France, Belgique, Canada, Algérie ou Maroc, un melting-pot de jeunes se retrouvent sur Omegle. Alexandre*, 13 ans, s'ennuie dans sa chambre parisienne. Il est ici pour discuter et passer le temps, sans une grande motivation. Même constat pour Louis*, 15 ans, qui vient de Liège. Une fois que la discussion est terminée ou si l'usager souhaite changer d'interlocuteur, il a la possibilité de cliquer une première fois sur le bouton «Stop», puis une deuxième pour confirmer son choix. Les échanges s'enchaînent ainsi les uns après les autres.

Certains sont dans leur chambre à leur bureau, d'autres dans leur lit ou leur canapé. Puis, les discussions changent de tournure. Jonathan, 28 ans, est allongé sur son lit. La caméra montre le bas de son visage et ses parties intimes, qu'il caresse. En lui annonçant avoir 16 ans, il considère que je «suis pratiquement majeure» et que ce n'est pas «dégueulasse». D'autres hommes demandent directement l'âge, comme Louis-Simon, résidant à Montréal. Le trentenaire cherche à «s'amuser» avec des femmes qui ont 25 ans minimum. Ne l'intéressant pas, il change alors en appuyant sur «Stop».

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Cette banalisation de la pornographie s'affiche aussi du côté des jeunes. Pour Camille*, 14 ans, ces comportements sont «étranges» mais «à son âge, cela ne la choque plus». Élodie* et Lola*, 15 ans toutes les deux, indiquent qu'elles «sont habituées aux vieux qui font des trucs pas très catholiques». Mehdi*, 16 ans, avoue être gêné par les images qu'il voit : «C'est comme si ces personnes venaient chez moi». Si aucune modération ne semble exister, un porte-parole du site explique «qu'Omegle prend la sécurité des utilisateurs au sérieux avec des services de modération de contenu qui utilisent des outils d'intelligence artificielle et des modérateurs humains».

Une section «non modérée» est toutefois disponible sur la page d'accueil. Ici, tous les interlocuteurs sont nus et se masturbent. Même observation sur le site français Bazoocam, qui regorge d'hommes mûrs. Philippe, 45 ans, est sur son lit d'hôpital. Il filme son visage mais ses gestes traduisent une activité douteuse. Il recherche «des personnes consentantes pour s'amuser lorsque sa femme part en déplacement». «Si je vais sur les sites spécialisés, c'est payant, donc je reste sur Bazoocam», souligne-t-il. Heureusement, peu d'adolescents semblent être présents sur la plateforme. Sur Chatroulette, là encore, les images sont crues et choquantes. Mais à la différence des autres sites, il s'agit du seul où l'utilisateur peut accepter ou refuser une personne avant de la voir en vidéo. Un arrêt sur image est montré durant quelques secondes, le temps de cliquer sur le bouton «Valider» ou «Refuser».

Des réactions en chaîne

Ces sites, existants depuis 2009, sont tous accessibles sans inscription, laissant l'accès libre aux adolescents. Ils mentionnent tous que leurs parents ne savent pas qu'ils sont sur ces plateformes. Lorsqu'ils le découvrent, c'est la douche froide. Nadia a souhaité alerter les autres parents sur les dangers d'Omegle.

À la lecture de ce tweet, Fanny a directement interrogé son fils de onze ans. Comme la plupart des jeunes, il a répondu qu'Omegle était recommandé par certains YouTubeurs, comme Squeezie, Michou ou JustRiadh. Ces derniers appellent leur communauté à s'y rendre pour essayer de les retrouver aléatoirement et de discuter avec eux. Ils sont suivis chacun par des milliers de personnes sur YouTube, près de 17 millions pour Squeezie, 7,38 millions pour Michou et 1,36 million pour JustRiadh. Face à la résonance médiatique des dangers d'Omegle, JustRiadh a publié une vidéo sur Instagram où il promet de ne plus retourner «sur cette plateforme tant qu'il n'y aura pas de modération». Squeezie a également réagi en signalant qu'il «ne retournera pas sur ce site tant qu'une modération digne de ce nom ne sera pas mise en place, capable de supprimer tous ces contenus problématiques».

Les associations s'emparent aussi du sujet comme La Voix de l'Enfant qui «va réfléchir à alerter le président de l'Arcom pour mettre en demeure ces sites et obtenir leur déférencement». Raphaël Liotier, avocat au cabinet Lexing, signale les peines encourues par les exhibitionnistes, comme la diffusion de messages pornographiques pouvant être perçus par un mineur, «passible de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende». S'ajoute l'exhibition sexuelle, «punit de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende». Mais il déplore qu'en pratique, «il soit extrêmement difficile de signaler un utilisateur car l'adresse IP est la seule preuve possiblement gardée par ces plateformes».

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Avant d'en arriver à la justice, Justine Atlan, directrice de l'association E-enfance, recommande aux parents d'alerter leurs enfants : «La meilleure façon de les protéger est de les informer en amont.» «Et si l'enfant ne se rend pas lui-même sur ces plateformes, il y a de grandes chances qu'il le fasse avec des amis, en groupe, pour tester», complète-t-elle. «Nous prônons une éducation à la vie sexuelle et affective dès le plus jeune âge, pour avoir conscience des problématiques», ajoute Sabrina Himeur, responsable du pôle juridique de La Voix de l'Enfant. Enfin, le contrôle parental peut aussi permettre aux parents de préserver leurs enfants, à condition de «vérifier l'étendue de ce contrôle et s'il est correctement paramétré», rappelle Raphaël Liotier.

*Les prénoms ont été modifiés.

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Le Figaro

Morts sur le Pont-Neuf : la mise en examen du policier «inadmissible» pour le syndicat Alliance

Luc Lenoir

Le policier a en outre l'interdiction de paraître à Paris, et une obligation de soins. Un rassemblement de soutien est prévu lundi.

Le syndicat de police Alliance a jugé mercredi 27 avril «inadmissible» la décision des juges d'instruction de mettre en examen pour «homicide volontaire» le policier qui a tué dimanche sur le Pont-Neuf à Paris deux hommes qui auraient forcé un contrôle.

Le gardien de la paix de 24 ans, mis en examen pour «homicide volontaire» sur le conducteur, est également mis en examen pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner» s'agissant du passager avant et pour «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique» envers le passager arrière.

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Le policier a été laissé libre, sous contrôle judiciaire. Il a interdiction de quitter le territoire «sauf exception», de paraître à Paris, d'entrer en contact avec le service de police auquel il appartient pendant six mois, d'exercer en tant que policier impliquant un contact avec le public, de port d'arme et de contact avec les victimes. Il a également une obligation de soins.

«À ce stade de nos informations, Alliance ne peut accepter que notre collègue soit la victime du système judiciaire qui continue à rester l'ombre de lui-même», écrit le syndicat dans un tract, dénonçant une décision qui vient «remettre en cause notre institution et nos policiers».

Rassemblement prévu lundi

Se déclarant «pour la légitime défense et la présomption de légitime défense», une mesure défendue par Marine Le Pen pendant sa campagne présidentielle mais rejetée par le président réélu Emmanuel Macron, l'organisation appelle à un rassemblement lundi à 12h à la «Fontaine Saint-Michel, face au Tribunal de Paris».

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Le syndicat concurrent d'Alliance, Unité SGP Police, a dit «prendre acte» de la décision de la justice sans «prendre des positions pouvant porter préjudice» au collègue mis en examen. L'organisation rappelle cependant sa demande de mettre en place «une juridiction et des magistrats spécialisés aguerris aux difficultés du métier de policier».

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Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN

Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.

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Affaire Jubillar : les avocats du mari saisissent le procureur pour violation du secret de l'instruction

La défense de Cédric Jubillar s'indigne de voir que, depuis le début de l'affaire, de nombreuses informations paraissent dans la presse sans qu'elles leur soient communiquées. Elle souhaite que des investigations soient menées à ce sujet.

Le Figaro

Le plein-emploi, promesse la plus audacieuse d’Emmanuel Macron

Marc Landré

ANALYSE - En plein-emploi, le taux de chômage doit avoisiner les 5%. Mais malgré des résultats encourageants, la France arrive au plancher en dessous duquel il est difficile de descendre.

Quel que soit l’indicateur retenu, la baisse du chômage depuis 2017, et plus encore depuis le plus haut de la crise du Covid-19 en juin 2020, est indiscutable. En cinq ans, le nombre de chômeurs a bel et bien reculé: de plus de 600.000 au sens du BIT et de 400.000 selon la catégorie A à Pôle emploi. Ce reflux a ramené le taux de chômage à 7,4 % de la population active à fin 2021, soit 2,1 points de moins qu’au début du quinquennat et 1,7 point de moins qu’au plus fort de la pandémie. Un résultat que le président de la République a naturellement mis en avant durant sa campagne, arguant d’«un taux de chômage au plus bas depuis quinze ans».

Cette baisse du chômage a trois origines. Primo, les effets de l’ensemble des réformes mises en œuvre sur le marché du travail depuis quinze ans (loi Bertrand en 2008, loi Sapin en 2013, loi El Khomri en 2016 et ordonnances Pénicaud en 2017) pour limiter la peur à l’embauche des employeurs et démultiplier les créations d’emplois (1,6 million depuis fin 2013). Secundo, la reprise de l’économie (7 % de croissance en 2021) consécutive à la pandémie de 2020, qui a décuplé le besoin de main-d’œuvre des entreprises. Et tertio, le soutien financier des pouvoirs publics pour maintenir, voire doper, l’emploi ces deux dernières années, en premier lieu des jeunes. Avec son plan 1 jeune 1 solution, déployé en août 2020, le gouvernement Castex a ainsi dépensé pas moins de 12 milliards d’euros pour soutenir l’activité des 18-25 ans, du jamais vu en période de crise.

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Et avec quels résultats! Le taux de chômage des jeunes a fondu de plus de 7 points en dix-huit mois et atteint, à 15,9 % de la classe d’âge, son plus bas depuis le début des années… 1980. Près de 4 millions de jeunes se sont ainsi vu proposer une solution (formation, parcours d’insertion, apprentissage…), plus de 3,5 millions ont été recrutés en CDI ou CDD de plus de trois mois. Des records que l’on ne retrouve pas sur les autres classes d’âge, notamment chez les plus de 50 ans, dont le taux de chômage n’a baissé que de 0,7 point depuis 2017 et de 0,3 point depuis mi-2020.

Des freins compliqués à lever

L’enveloppe consacrée en deux ans à faire baisser le chômage (qui atteint, avec l’activité partielle et les aides aux entreprises, plusieurs dizaines de milliards d’euros) montre l’ampleur du chemin à parcourir pour ramener en 2027, comme Emmanuel Macron s’y est engagé, l’économie au plein-emploi, soit un taux peu ou prou de 5 % de chômage.

La France arrive en effet au plancher des 7 % en dessous duquel il est difficile de descendre pour une raison simple: les chômeurs qui s’y trouvent sont très éloignés du marché de l’emploi et une prime à l’embauche, voire une formation dans les métiers à tension, ne suffira pas à les sortir de la case dans laquelle ils sont enfermés.

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Ces demandeurs d’emploi, la plupart du temps âgés, peu ou pas qualifiés et inscrits à Pôle emploi depuis plusieurs années, cumulent généralement d’autres freins (en matière de santé, de logement, de garde d’enfants, de mobilité…) compliqués à lever et qui les rendent très difficilement employables. Et ce ne sont pas 15 à 20 heures d’activité obligatoires en contrepartie du versement du RSA ou des chèques de plusieurs milliers d’euros distribués pour l’embauche d’un chômeur de longue durée qui changeront la donne. Ni même la transformation de Pôle emploi en France Travail ou une énième réforme de l’assurance-chômage pour inciter les plus récalcitrants, via une baisse du montant des allocations ou de la durée d’indemnisation, à reprendre un emploi… Et pour cause: seuls 40 % des inscrits à Pôle emploi sont actuellement indemnisés par l’Unédic. Pis, le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite devrait, comme en 2010, faire basculer dans un premier temps des dizaines de milliers de seniors au chômage.

Le mal, en fait, est plus profond. Et, là encore, les statistiques ne mentent pas. Pôle emploi accompagne aujourd’hui plus de 2,6 millions de chômeurs de longue durée, soit quelque 215.000 de plus qu’en 2017 et autant qu’au plus haut de la crise sanitaire mi-2020… Quant à l’écart des taux d’emploi des 20-64 ans qualifiés et non qualifiés, il n’a cessé de se creuser en France depuis quinze ans alors qu’il s’est réduit dans les autres pays. Pour Emmanuel Macron, le plus dur, pour ne pas dire le plus coûteux, commence…

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Elon Musk ne témoignera pas dans le procès en diffamation pour Amber Heard contre Johnny Depp

Nouveau rebondissement dans l'affaire qui passionne l'Amérique : le directeur de Tesla ne viendra finalement pas soutenir la star d'Aquaman.

«Il ne témoignera pas». Tels ont été les quatre mots d'Alex Spiro, l'avocat d'Elon Musk, le mercredi 27 avril au groupe américain NBC,  quant à l'implication de son client dans le procès en diffamation à 50 millions de dollars (47 millions d'euros) intenté par Johnny Depp contre son ex-femme, Amber Heard. Les détails pour lesquels le nouveau patron de Twitter ne souhaite plus témoigner n'ont cependant pas été dévoilés.

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp

Cela fait maintenant trois semaines que les témoins défilent dans le procès des anciens époux terribles, qui se tient à Fairfax, en Virginie, afin de déterminer qui de la star de Pirate des Caraïbes ou de la mère d'Oonagh Heard, 1 an, a été victime de violences conjugales. Mais coup de massue pour l'actrice de 36 ans : son ancien compagnon, l'homme d'affaires de 50 ans, et accessoirement homme le plus riche du monde, a décidé de ne plus être un témoin potentiel dans le procès.

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Un témoin pour l'un, une preuve pour l'autre

Le nom d'Elon Musk a été évoqué pour la première fois dans l'affaire de diffamation de Johnny Depp il y a six ans, puisque celui-ci avait accusé Amber Heard d'avoir eu une liaison avec le fondateur de Space X, alors qu'ils étaient encore mariés, comme le rapporte le média Cerfia Culture, sur son compte Twitter.

Bien qu'ils se soient rencontrés en 2013, sur le tournage du film d'action Machete Kills, les deux amants «n'ont commencé à se voir qu'en mai 2016, et en plus de cela, c'était peu fréquent. Leur relation n'est devenue romantique que quelque temps plus tard», a déclaré à E! News , un représentant d'Elon Musk, père de Nevada Alexander (décédé à l'âge de 10 semaines), des jumeaux Griffin et Xavier, 18 ans, des triplés Kai, Saxon et Damian, 16 ans, de X Æ A-XII, 1 an (oui, c'est un prénom) et de Exa Dark Sideræl , 4 mois. Une sacrée tribu.

La prochaine question que l'on est en droit de se poser : est-ce que James Franco, qui devait témoigner en visioconférence comme Elon Musk en faveur d'Amber Heard, se désistera, lui aussi, au dernier moment ?

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Tapis rouge, bénévolat et carrière d'actrice : qui est Valentina, la fille de Salma Hayek et François-Henri Pinault ? Une chose est sûre: l'adolescente sait déjà capter l'objectif des photographes.

Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp

Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.

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Le Figaro

Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.

Depuis 2019, la donne a changé pour obtenir un crédit immobilier. Vous ne pouvez plus emprunter sur une durée supérieure à 25 ans (27 ans si vous achetez un logement neuf) et votre taux d'endettement ne doit pas dépasser 35%. Bien que facultatives, ces mesures étaient vivement recommandées par les autorités financières jusqu'au 31 décembre 2021. Depuis le 1er janvier 2022, elles sont obligatoires. Les banques peuvent toutefois déroger à ces règles mais pour seulement 20% de la «production trimestrielle de nouveaux crédits» souligne le Haut conseil de stabilité financière présidé par le ministre de l'Économie. À condition que les emprunteurs soient des primo-accédants ou achètent une résidence principale. Autant dire que la marge est réduite pour ceux qui espèrent accéder à la propriété.

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Mais à force d'entendre parler d'endettement, les particuliers ont sans doute cru qu'il suffisait de ne pas dépasser le taux maximum de 35% pour obtenir un crédit immobilier. Que nenni ! Certes, la demande est souvent refusée automatiquement (hors dossiers dérogatoires) si ce seuil est dépassé. Mais ce n'est pas pour autant que vous décrocherez systématiquement le fameux sésame si votre taux d'endettement est inférieur à 35%. Vous devez également soigner d'autres critères que les banques scrutent avec attention. En tête le fameux reste-à-vivre (le minimum légal nécessaire pour payer les dépenses du quotidien comme l'alimentaire, l'habillement, les transports ou encore les loisirs, NDLR) qui doit permettre aux emprunteurs de faire face à l'inflation galopante. Dès lors, en plus d'un apport d'au moins 10% du montant du logement, une épargne de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'euros, qui ne sera pas utilisée pour financer l'achat du bien, est plus que recommandée. Elle vous permettra d'éviter de souscrire un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues.

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Et ce n'est pas tout : de nouveaux critères sont entrés dans la danse. La crise sanitaire a donné envie à plusieurs ménages de s'installer dans des villes périphériques autour des grandes villes ou à la campagne. Quitte à s'éloigner un peu de leur lieu de travail. Une nouvelle donne qui est désormais prise en considération par les banques. «Nous avons enregistré des refus de prêt en raison de la charge financière trop importante que cet éloignement allait représenter en termes de carburant voire d'achat d'une deuxième voiture», affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer qui a récemment interrogé les 200 agences du courtier sur les critères d'octroi de crédit immobilier. Ce qui pousse certaines banques à limiter, dans ces cas précis, l'endettement maximum à 30%, au lieu de 35%.

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La nouvelle donne écologique, Emmanuel Macron veut en faire l'une des priorités de son second mandat présidentiel. Les passoires thermiques, autrefois négligées, sont désormais dans l'œil du cyclone. À tel point que dès le 1er janvier 2023, la location est interdite pour 90.000 d'entre elles. Mais même si vous avez prévu d'occuper votre futur logement, classé F ou G, sachez que vous devrez être vigilant aux coûts que pourrait représenter l'achat de ce bien certes décoté mais nécessitant des travaux de rénovation (classique et/ou énergétique).

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Plus d'un courtier Vousfinancer sur deux affirme que les banques sont plus regardantes sur la performance énergétique du bien qui peut impacter votre budget. «Les banques sont attentives à ce que la part des travaux à financer ne soit pas démesurée par rapport à la valeur du bien immobilier, ce qui pourrait entraîner un risque de moins-value en cas de revente et conduire à un non-remboursement du prêt», analyse Sandrine Allonier. Une raison supplémentaire, pour ceux qui en ont les moyens, de se constituer une épargne solide afin notamment de prévoir une hausse du coût des matériaux.

Bref, l'endettement n'est pas le seul critère pris en compte par les banques. Pire, des ménages, qui affichaient un taux d'endettement pourtant inférieur au maximum autorisé, n'ont pas réussi à obtenir un crédit immobilier. La raison ? La distance domicile-travail jugée «trop élevée» et les charges, notamment d'essence, qu'elle entraîne. Face à la flambée des prix de l'immobilier en centre-ville, de plus en plus de ménages doivent s'excentrer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail pour acheter un logement moins cher et plus grand. «À partir de 30 kilomètres, cela pose problème aux banques, confie Sandrine Allonier. Et même si vous vous déplacez en train, certaines s'inquiètent des risques de grève». Le dossier de ces particuliers a été refusé alors que le taux d'endettement est parfois (très) faible.

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C'est le cas d'un couple de primo accédants, gagnant 3000 euros par mois à deux, qui envisageait d'acheter une maison avec jardin à 35 kilomètres de Lorient. Leur demande de crédit a été refusée malgré un taux d'endettement de 32% parce que leurs charges fictives liées aux 70 allers-retours quotidiens entre leur domicile et leur bureau, ont été estimées à 560 euros par mois à deux et jugées trop élevées. Idem pour un autre couple - elle est assistante de vie et lui employé - gagnant 3000 euros par mois : leur projet d'achat d'une maison avec jardin est tombé à l'eau pour la même raison, malgré un taux d'endettement de 27% et un apport de 10%.

Même les ménages aisés ne sont pas épargnés. C'est le cas d'un fonctionnaire dans la police nationale et une salariée qui, en dépit de leurs 5000 euros de revenus mensuels, n'ont pas pu trouver un logement dans les Alpes-Maritimes où ils travaillent. Le couple a dû se rabattre sur le Var, à environ 100 kilomètres. Refus de la banque malgré un taux d'endettement de 33%. Même punition pour une célibataire, infirmière à domicile, voulant acheter une maison près de Rouen (76). Son profil a été jugé «trop risqué» alors que son taux d'endettement est de 21% (!) et son reste-à-vivre s'élève à 2500 euros par mois !

Pour finir, une bonne nouvelle : une vendeuse et un employé, gagnant 2650 euros à deux par mois, ont eux réussi à obtenir un crédit immobilier. Et pourtant, avant d'obtenir une réponse positive, ces locataires ont dû essuyer 3 refus ! Et ce, malgré un apport de 60.000 euros et un taux d'endettement de 26%. La raison ? Le couple a jeté son dévolu sur un logement situé à 40 kilomètres de Montpellier. Trop loin pour la banque. Leur opiniâtreté a payé et ils pourront accéder à la propriété.

PODCAST - L'impôt est-il juste ?

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Impôts : comment déclarer ses actifs en cryptomonnaie ?

Les plus-values tirées de la vente de crypto-actifs doivent être déclarées au fisc. Depuis cette année, les revenus liés au minage de cryptomonnaie sont également soumis à l'impôt.

Le Figaro

Où partir au printemps ? Sept hébergements où vraiment déconnecter

Nadjet CheriguiClaire RodineauJudith Waintraub

NOS CONSEILS - Dans une villa posée sur le lac de Côme, perché dans une cabane en Occitanie ou les pieds dans l'eau sur la côte Vermeille... Nos adresses préférées pour se détendre loin de la réalité.

Réinventer la dolce vita sur le lac de Côme

Posée sur la très chic rive ouest du Lario, la villa Passalacqua s'apprête à renaître en juin. Immergée au cœur d'un parc planté d'arbres centenaires, de bosquets de roses et de camélias, où seul le murmure des fontaines vient troubler le chant des oiseaux, cette demeure néoclassique, bâtie au XVIIIe siècle par le comte Andrea Passalacqua, fut l'une des plus belles villas du lac. Napoléon ou encore Vincenzo Bellini y séjournèrent, admirant ses fresques et ses vues romantiques qui inspirèrent au compositeur les airs de Norma. Rénovée par les meilleurs artisans italiens pour le compte de la famille De Santis, également propriétaire du Grand Hotel Tremezzo, Passalacqua se veut une retraite exclusive de 24 suites célébrant le baroque italien. Les services de l'hôtel, en particulier, la cuisine, proposeront une approche ultrapersonnalisée où les hôtes pourront choisir avec le chef le menu qu'ils désirent et le lieu où ils souhaitent le savourer.

Passalacqua (Tél. : 00 39 03 444 249 700). À partir de 1000 € la nuit, sur une base double.

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Lâcher prise au cœur de la campagne normande

Laissée à l'abandon de nombreuses années, cette maison de maître du XVIIIe siècle a failli disparaître, jusqu'au jour où Thina et Christophe Cadierno y jettent leur dévolu. Il en aura fallu de l'amour pour transformer ce trésor du patrimoine local en un petit cocon (de 300 m² tout de même) de sérénité. Niché dans un écrin de verdure, à Ouville près des plages du Débarquement, le Clos l'Abbé a su garder sa part d'authenticité. Les propriétaires ont restauré les lieux et les objets en s'appuyant sur le savoir-faire d'artisans locaux. Ils ont aussi composé avec la nature environnante en respectant la biodiversité et en prenant soin de planter près de 500 arbres dans le vaste parc. Ici, le luxe n'est pas dans l'ostentation, il se savoure à chaque instant et en toute humilité. Au petit matin, en écoutant simplement les chants des oiseaux. En descendant les marches de cet escalier majestueux pour découvrir un petit déjeuner aussi délicieux que copieux, dressé par un majordome qui œuvre en toute discrétion et laisse, tout au long de la journée, telle une petite fée, de multiples surprises…

Dîner préparé par un chef, excursion dans la baie du Mont-Saint-Michel, randonnées, activités pour les enfants, rien n'est impossible pour ce service conciergerie sur mesure. Venir au Clos l'Abbé n'est, en réalité, pas un séjour, c'est une expérience. On y vient en invité, comme dans une demeure familiale. À l'abri des tumultes extérieurs et des regards, l'espace spa privatif de 200 m² accueille les hôtes pour un moment de détente absolue avec piscine, hammam et sauna. La carte des rituels est vaste, mais le soin relaxant pour le dos au champagne de la mer, réalisé par Sonia, se révèle aussi surprenant qu'addictif.

Le Clos l'Abbé (Tél. : 06 03 48 41 75). À partir de 1480 € la nuit pour l'ensemble de la propriété pouvant accueillir jusqu'à 8 personnes, avec accès au spa. Minimum 2 nuits.

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Robinsonner sur la côte Vermeille

Une cabane en bois confortable, avec terrasse, à l'ombre des pins surplombant une mer azur ? Une vaste tente en toile avec lit douillet, électricité et salon extérieur sur une restanque boisée ? On campe chic à Alma, dans des cocons décorés de manière bohème, avec accès direct à la plage de l'Ouille parsemée de petits galets. Sur le sentier du littoral entre Collioure et Argelès-sur-Mer, voilà une escale de choix pour un séjour buissonnier au son des vagues et des cigales. Sur la plage, on savoure le goût des vacances depuis la terrasse les pieds dans l'eau de la paillote l'Imprévue, belle table avec produits locaux et vins nature.

Alma . À partir de 130 € pour les tentes (petit déjeuner inclus) et 160 € pour les cabanes équipées d'une kitchenette.

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Se revigorer sur l'île d'Yeu

Le nez au vent du large, l'hôtel Les Hautes Mers (hommage à la chanson de Barbara) est la toute dernière adresse ouverte par le duo Biousse et Foucher (Les Domaines de Fontenille). Les deux esthètes-entrepreneurs ont trouvé sur cette île de Vendée tous les éléments indispensables pour établir leur nouveau refuge correspondant au style et à l'esprit de la collection : haut de gamme mais loin de toute vanité, reposant sur le caractère authentique des choses, à l'image de cette âme islaise. Ainsi, entre le débarcadère de Port-Joinville et Ker-Châlon, 17 chambres (avec terrasse) aux couleurs de l'océan, une piscine et un restaurant à la carte iodée mettant à l'honneur la pêche locale constituent le parfait camp de base avant de partir à la découverte des beautés naturelles, et très préservées, de l'île. Par la mer, en kayak ou en voilier, ou par les sentiers, à cheval ou à vélo, jusqu'au charmant petit port de la Meule, par exemple, où le bar du même nom, annexe de l'hôtel, vous contera d'autres histoires de haute mer…

Les Hautes Mers (Tél. : 02 51 37 01 12). À partir de 100 € la nuit.

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Se la couler douce dans les Cyclades

Il y a d'abord les dégradés de bleus de la mer Égée. Il y a ensuite les rose-orangé-rouge des couchers de soleil… À Santorin, les 39 chambres et villas de l'hôtel Canaves Oia Epitome s'ouvrent sur cette palette unique de couleurs quand les intérieurs, imaginés par K-Studio, sont inspirés par les tons de la terre. La pierre volcanique noire de l'île se fond dans le paysage : un jardin luxuriant de 25.000 m2. Inaugurée en 2018, l'adresse au luxe décontracté (la 5e et dernière en date de la collection Canaves Oia) a lancé cette année The Sunset Lounge, autour de la piscine, pour profiter un peu plus de cet instant magique entre chien et loup. Pensé pour les couples, mais aussi pour les familles, Canaves Oia Epitome propose une multitude d'expériences, de la sortie en catamaran au vol en hélicoptère, de la dégustation de vins locaux au dîner gastronomique du restaurant Elements, de la randonnée guidée à la visite des ruines de Thera ou de la chapelle du prophète Elias… La mécanique bien huilée d'un grand hôtel combinée à l'esprit d'une maison de famille, celle des Chaidemenos, aux manettes depuis deux générations.

Canaves Oia Epitome (Tél. : 00 30 2286 071 453). À partir de 700 € la nuit en chambre double.

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Découvrir les faïences en terres mêlées d'Apt

Refuge idéal pour les amoureux de nature et d'œuvres d'art, à dix minutes en voiture de Gordes, le domaine des Andéols propose 11 « maisons » et 8 suites. Au pied de la colline de Perréal, en plein cœur du Luberon, oliviers, vignes et champs de lavande ou de coquelicots entourent ce hameau bâti par Olivier Massart sur les terres familiales de Saint-Saturnin-lès-Apt. Le goût très sûr du maître des lieux s'étend jusqu'à la vaisselle, qu'il commande à l'atelier de faïence Yvonne Rigo, à Apt. La visite vaut le détour : Alain Rigo, le mari d'Yvonne, explique comment après une carrière militaire il s'est initié à la terre mêlée, une technique qui permet d'exploiter les pigments naturels d'ocre, richesse du Vaucluse, et l'argile teintée au cobalt ou au manganèse, sans jamais que les couleurs se mélangent. Les artisans français qui la pratiquent encore se comptent sur les doigts de la main et ils sont tous à Apt ou dans ses environs.

Domaine des Andéols (Tél. : 04 83 88 33 77), une très belle adresse du réseau Les Collectionneurs, à partir de 300 € la nuit en suite Nature. Atelier de faïence Yvonne Rigo (Tél. : 04 90 05 70 39), du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, le samedi de 9 h à 13h30, fermé le dimanche.

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Ralentir la cadence en Occitanie

Hôtel étoilé en pleine nature, ecolodge dans les Landes, cabane perchée en Corrèze, gîte familial en Bretagne… Il y a de quoi se mettre au vert avec We Go GreenR. Cette plate-forme lancée en 2020 rassemble près de 1000 hébergements et expériences touristiques écoresponsables en France. Chaque adresse y affiche son Green Score au travers de ses engagements (construction et habitat durable, gestion de l'énergie, consommation produite et consommée, recyclage des déchets…). Un de nos coups de cœur : la Villa Romantique avec bain nordique, plantée dans la pinède Occitane. Une invitation à écouter les cigales et à retrouver le rythme de la nature.

We Go GreenR . Villa Romantique avec bain nordique, à partir de 278 € la nuit pour deux.

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Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

NOS CONSEILS - En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules

NOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.

Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté

NOS CONSEILS - Envie de s'arrêter aux hasards des paysages et de laisser vagabonder ses pensées ? En side-car, en mobylette ou à vélo, découvrez nos échappées préférées.

Le Figaro

«Il est le poison»: Dephine Wespiser règle ses comptes avec Matthieu Delormeau et menace de l’attaquer en justice

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 28/04/2022 à 13:56
  • Publié le 28/04/2022 à 10:20

VIDÉO - En la comparant vendredi à Dieudonné, le chroniqueur de Cyril Hanouna a blessé l’ex-reine de beauté qui envisage de porter plainte contre lui pour «diffamation et injure publique».

«Matthieu, c’est le poison incarné. Il doit avoir un vrai mal être pour diffuser autant de haine». De retour dans «Touche pas à mon poste!» mercredi soir après avoir été écartée quelques jours pour cause de temps de parole décompté, Delphine Wespiser en a profité pour régler ses comptes avec Matthieu Delormeau. L’ancienne Miss France n’a pas supporté ses critiques vendredi dernier dans le talk-show. Le chroniqueur l’a comparée à Dieudonné et a estimé qu’elle devait être écartée de «Fort Boyard» après avoir pris parti pour Marine Le Pen.

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«Matthieu rêve d’être comédien donc il s’est peut-être dit que si je me fais virer, il va peut-être prendre ma place. Manque de pot, je ne suis pas virée», a lancé fièrement Delphine Wespiser. «Je ne sais pas quoi te dire... Tu me fais pitié en fait. Il y a deux choses que tu aimes: l’argent et toi-même. Tu n’aimes personne, a-t-elle poursuivi. D’où peut venir autant de méchanceté? D’où vient ton mépris?», lui a-t-elle demandé avant de menacer de l’attaquer en justice. «J’ai contacté des avocats et je peux porter plainte contre toi pour “diffamation et injure publique”». Et d’ajouter quelques minutes plus tard: «Il serait prêt à vendre son père et sa mère pour le buzz!»

«Quel est le seul qui t’a consolé le soir où tu avais pleuré dans cette émission ?»

Matthieu Delormeau à Delphine Wespiser dans «TPMP» mercredi 27 avril 2022

Au bout de cinq minutes de lynchage, Matthieu Delormeau a fini par réagir mais a refusé de débattre avec celle qui incarne Rouge et Blanche dans «Fort Boyard». «Je vais m’arrêter là car c’est grotesque. Elle insulte ma mère qui n’est plus là... Je pensais qu’il y aurait un débat de fond», a-t-il regretté. «Cela fait deux ans que je suis là et dès que je parle, Matthieu, tu ricanes», lui a-t-elle encore reproché. «Ma seule pensée, c’était qu’on ne doit pas mettre de politique dans “Fort Boyard”, point barre!», a répliqué son interlocuteur avant que le ton ne s'envenime un peu plus, créant une cacophonie sur le plateau.

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«Quel est le seul qui t’a consolé le soir où tu avais pleuré dans cette émission? Quel est le seul qui est resté dehors avec toi? C’est un garçon qui a du poison ça et qui vendrait sa mère?», a fini par interroger Matthieu Delormeau, avant que sa nouvelle meilleur ennemie lui demande une explication sur la comparaison avec l’humoriste controversé. «J’en avais déjà assez, j’étais déjà submergée (...) Quelqu’un avec un minimum de respect ne m’aurait jamais comparée à Dieudonné quand j’étais chez moi en train de pleurer devant ma télé!». À la fin de l’échange, les deux chroniqueurs ont refusé d'enterrer la hache de guerre, Cyril Hanouna a déjà programmé la suite (et peut-être fin) de la confrontation ce jeudi soir. Le feuilleton de la semaine dans «TPMP».

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Le Figaro

Écoles de commerce: les concours Sésame et Accès réagissent après des cas de triche

Par AEF Agence éducation et formation • Publié le 28/04/2022 à 14:31 • Mis à jour le 28/04/2022 à 15:45

Alors que les épreuves écrites de certains concours se déroulent à distance depuis le Covid-19, la lutte contre la fraude devient un enjeu stratégique pour les grandes écoles.

Les épreuves écrites en ligne des concours post-bac d’accès aux écoles de management sont-elles suffisamment sécurisées? Depuis la crise du Covid-19, certaines banques d’épreuves ont fait le choix de basculer leurs épreuves écrites à distance, comme c’est le cas pour Sésame et Accès depuis la session 2021. Or Challenges révèle des cas avérés de triche dans le cadre de ces deux concours. Téléphone caché pour vérifier des informations, personne dans la pièce pour souffler des réponses… Les témoignages de fraude fleurissent sur les réseaux sociaux et sont décrits dans le magazine pour cette édition 2022 des concours.

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40 candidats exclus par Sésame, 27 par Accès

Le concours Accès, qui permet d’accéder aux programmes grande école de l’Esdes, l’Essca et l’Iéseg, a attiré 7000 candidats pour passer les épreuves écrites le jeudi 7 avril. À la suite du visionnage des différentes télésurveillances, «l’organisation du concours Accès a constaté, pour l’édition 2022, 27 cas de fraude, soit moins de 0,4 % des candidats. Les candidats concernés ont été exclus du concours par le jury ministériel des écoles - 80 % d’entre eux n’avaient d’ailleurs pas de résultats suffisants pour accéder aux épreuves orales», est-il expliqué dans un communiqué de presse le 25 avril. Lors de l’édition 2021, le concours avait enregistré 6454 candidats mais seulement 10 cas de fraude, précisent les écoles membres à l’AEF.

De son côté, le concours Sésame, commun à 14 écoles de management -dont Neoma, l’Essec ou l’EM Lyon - a enregistré 11.600 candidats lors des épreuves écrites, qui se sont déroulées le mercredi 13 avril, à distance. «40 fraudeurs ont été identifiés, soit 0,34 % des candidats», chiffre le 26 avril, Christelle Garon, directrice communication et développement du concours. Pour la session 2021, «une vingtaine de fraudes» avaient été repérées sur environ 10.600 candidats.

Les 40 candidats ont reçu une lettre expliquant leur exclusion immédiate du concours. «Le non-respect du règlement, la fraude, et la tentative de fraude sont passibles de sanctions. Un candidat pris en flagrant délit de fraude, ou suspecté de fraude, fera l’objet d’un procès-verbal. L’instruction du cas sera conduite par le jury des épreuves écrites», est-il écrit dans le règlement 2022. Parmi les sanctions applicables: l’exclusion du concours Sésame pendant cinq ans, l’exclusion définitive du concours et le signalement de la fraude aux services examens et concours du ministère. Un conseil de discipline se tiendra le 22 avril, présidé par Vincenzo Vinzi, directeur général de l’Essec. À noter que la fraude dans le cadre d’un examen national est considérée comme un délit: les auteurs et leurs complices risquent un emprisonnement de trois ans et une amende de 9000 euros, conformément à la loi du 23 décembre 1901.

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Quelle sécurité mise en place?

Les quatre épreuves écrites du concours Sésame, sous forme de QCM, se déroulent via la plateforme d’examen TestWe. Thomas Lagathu, directeur du concours, décrit pour l’AEF les conditions réelles de cet examen. Tout d’abord, le candidat procède à une identification face caméra, le visage dégagé, puis présente une pièce d’identité. Il filme ensuite l’intégralité de son environnement de travail (dessous du bureau, plafond…). À la suite de cette identification, les examinateurs peuvent faire des commentaires en direct.

En plus de la captation vidéo au début de chaque épreuve, le candidat est pris en photo toutes les cinq secondes, avec un enregistrement du son en continu. «Le logiciel de sécurité détecte tout comportement suspect», assure Thomas Lagathu. Ensuite, une fois le concours passé, 200 personnes regardent les vidéos (autour de 60 000) et font une première sélection des cas suspectés de fraude. En moyenne, 10 % de cas sont remontés à l’opérateur, qui procède alors à une deuxième analyse. Puis l’organisation du concours traite les cas retenus, qui s’élèvent au nombre de 1 000 pour la session 2022. Enfin, les candidats repérés passent en conseil de discipline. «Ce n’est pas une surveillance simultanée car nous voulons prendre le temps de visionner les épreuves une fois qu’elles se sont déroulées», insiste Christelle Garon. Néanmoins, les 200 personnes recrutées ont seulement 13 jours pour analyser les images et les sons enregistrés, les résultats d’admissibilité étant le 26 avril, pour respecter le calendrier Parcoursup.

Pour sa part, l’organisation du concours Accès rappelle que «de multiples modalités anti-fraude ont été mises en œuvre par les trois écoles du concours Accès pour garantir la pertinence et la justesse de la sélection». Elle explique que les épreuves écrites sont toutes télésurveillées en temps réel par 400 personnes et que la plateforme sur laquelle les candidats passent leur épreuve écrite est sécurisée par un LockDown Browser.

Une fois le candidat entré dans l’espace d’examen, son ordinateur est verrouillé et hermétique à toute autre connexion vers des sites extérieurs. Autres mesures de prudence: le format et le contenu des épreuves ont été conçus en tenant compte de l’organisation des épreuves à distance, les questions des QCM sont présentées de manière aléatoire, il n’est pas possible de revenir en arrière une fois une réponse donnée, ou encore un système de reconnaissance faciale s’assure de la correspondance avec le candidat qui passe l’épreuve. Enfin, le concours Accès se réserve le droit de revisionner les vidéos de candidats pour lesquels des suspicions de fraude sont avérées. En revanche, l’environnement du candidat n’est pas filmé par ce dernier.

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Lutter contre la fraude: une mission impossible?

Si le concours Accès a annoncé, dès 2020, le basculement définitif de ses épreuves écrites à distance, la solution pourrait être temporaire pour Sésame. Les modalités des concours se prévoyant un an à l’avance, Sésame avait décidé une nouvelle fois de maintenir ses épreuves à distance, en raison du contexte sanitaire toujours incertain. «Nous ne savons pas encore si nos épreuves se tiendront en ligne pour la session 2023. Nous le déciderons avant l’été, de manière collégiale, entre les comités de direction des écoles membres», fait savoir Thomas Lagathu.

De manière générale, d’après lui, la fraude est inhérente à tout concours et examens. «Cela a toujours existé, surtout quand nous devons faire face à des milliers de candidats, et cela en présentiel comme à distance», concède Thomas Lagathu. «Notre objectif est de limiter la fraude avec un système performant et rédhibitoire, mais l’éradiquer serait une mission impossible», conclut Christelle Garon. Et en aucun cas, selon elle, ces cas de fraude «ne remettent en cause la qualité du système de sélection du concours Sésame».

Le Times Higher Education fait état «d’un niveau record» du taux de triche aux examens en ligne. Il est indiqué qu’un étudiant sur 14 qui a passé des tests contrôlés par la plateforme de surveillance ProctorU l’an dernier a enfreint les règles. L’analyse des 3 millions de tests a en effet révélé 6,6 % de cas de fraude. «C’est 14 fois plus élevé» que le taux détecté les 15 mois précédant le début de la pandémie du Covid-19, qui a conduit à l’adoption généralisée des évaluations en ligne. L’article ajoute que le problème «s’aggrave» à mesure que les étudiants s’habituent aux tests en ligne, le taux de fraude étant de 3,9 % en 2020.

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Le Figaro

Trop blanche pour interviewer Angela Davis, une journaliste belge sous protection policière

Léna Saint Jalmes

Safia Kessas animait une rencontre à Bruxelles avec l'essayiste afro-américaine. Des militants antiracistes s'y sont opposés car la modératrice, très engagée contre les inégalités, n'avait pas la bonne couleur de peau.

L'essayiste afro-américaine, Angela Davis, icône des mouvements féministes et antiracistes depuis cinquante ans, était reçue, lundi 25 avril, au Théâtre national de Bruxelles pour débattre avec de jeunes militants et associations. L'événement affiche complet avec 1.700 spectateurs.

Jusque-là, tout allait bien. Sauf que la journaliste, Safia Kessas, désignée pour animer la rencontre a fait l'objet de menaces. La faute de cette femme engagée contre les inégalités ? Elle n'est pas noire. Un affront pour un petit groupe de militants antiracistes, explique Marianne .

La polémique a éclaté sur les réseaux sociaux quelques jours plus tôt, le 22 avril. Safia Kessas, qui se définit pourtant comme «intersectionnelle», ne serait pas la journaliste appropriée pour échanger avec Angela Davis, selon la dizaine de signataires de cette «carte blanche ». Le choix d'une «personne non noire pour dialoguer» avec l'essayiste star représente un «nouveau crachat au visage des militant.e.s noir.e.s».

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Selon eux, des «militant.e.s noir.e.s féministes et queer» auraient été des animateurs plus légitimes. «Nous nous interrogeons fortement sur le message renvoyé aux communautés noires avec le choix de Safia Kessas. N'avons-nous pas assez de compétences à votre goût ? Ne sommes-nous pas les mieux placé.e.s pour discuter de la libération des peuples noirs de la domination blanche et capitaliste ?», est-il également écrit dans cette tribune. Tribune dans laquelle les signataires exigent que «justice soit faite».

La journaliste Safia Kessas n'a pas souhaité communiquer sur le sujet et Angela Davis, elle-même, a dénoncé cette réaction extrême. «Pour la militante, cette “mauvaise question” lui permet d'étayer sa pensée. Elle estime que le “focus sur les identités” entraîne des raccourcis et a aussi évoqué la fameuse cancel culture, la qualifiant de “perturbante”», explique encore Marianne.

Angela Davis a dû d'ailleurs affirmer n'être nullement opposée au choix de Safia Kessas comme interlocutrice. Cela fut sans doute un soulagement pour la journaliste qui, en raison des nombreuses menaces qu'elle a reçues, a dû malgré tout être placée sous protection policière durant la conférence.

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Le Figaro

«C'était le moment le plus effrayant de ma vie» : en vidéo, Hailey Bieber revient sur son AVC

Dans une vidéo postée sur YouTube, la femme de Justin Bieber revient sur le jour où elle a été victime d'un accident vasculaire cérébral, et les causes de ce dernier.

Pour la première fois, elle prend la parole pour revenir sur cet épisode traumatisant. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, mercredi 27 avril et intitulée «Je vous raconte mon histoire», Hailey Bieber revient sur l'accident vasculaire cérébral dont elle a été victime au début du mois de mars. C'est en toute simplicité, vêtue d'un tee-shirt blanc et dans son salon que l'épouse de Justin Bieber commence son récit : «J'étais en train de déjeuner avec mon mari lorsque j'ai ressenti une sensation étrange dans mon bras, avant que mes doigts ne s'engourdissent». Elle poursuit : «Lorsqu'il m'a demandé si ça allait, je n'ai pas pu lui répondre».

C'est à partir de cet instant que la nièce d'Alec Baldwin a compris qu'elle était en train de faire une attaque et qu'elle a décidé d'appeler un médecin. «C'était le moment le plus effrayant de ma vie, tout se bousculait dans ma tête car je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait, ni si j'allais avoir des séquelles», explique-t-elle. Au moment où la jeune femme de 25 ans est arrivée aux urgences «tout était à peu près revenu à la normale. Je pouvais parler et je n'avais plus de problème à mon visage ou à mon bras».

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Un trou dans le coeur

Après plusieurs scans, les médecins ont expliqué à Hailey Bieber qu'elle avait subi un AIT (attaque ischémique transitoire), c'est-à-dire un mini-AVC. À l'origine de ce phénomène ? Un caillot de sang qui a privé son cerveau d'oxygène pendant quelques instants. Les médecins ont d'abord pensé que la pilule ou le Covid avaient provoqué cet évènement. Dès qu'elle a pu quitter l'hôpital, la jeune femme s'est rendue à UCLA (Université de Californie à Los Angeles) afin de comprendre les origines du problème.

En vidéo, Hailey Bieber revient sur son AVC

Là-bas, elle a subi un doppler qui a permis d'arriver au diagnostic suivant : Hailey Bieber souffre d'un FOP (foramen ovale perméable, NDLR) de grade 5, le plus élevé. À savoir un petit trou dans le cœur, qui mesure entre 12 et 13 millimètres. «Je me suis senti soulagée quand ils ont trouvé le problème», déclare-t-elle dans la vidéo, tout en ajoutant qu'elle prend désormais quotidiennement de l'aspirine et des anticoagulants. Elle a terminé sa vidéo en remerciant tous les médecins qui l'ont aidée et qui ont pris soin d'elle.

Pour le meilleur et pour le pire

Cet événement n'a pas été non plus de tout repos pour Justin Bieber, son époux depuis quatre ans. Pendant sa tournée Justice, le chanteur de 28 ans a rassuré ses fans sur l'état de santé de Hailey alors qu'il était en plein concert à Denver.

«La plupart d'entre vous savent probablement ce qui est arrivé à ma femme mais elle va bien, elle est forte», s'est-il exprimé dans une vidéo qu'il a publiée sur son compte Instagram, quelques jours seulement après l'hospitalisation de cette dernière, le 17 mars.

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Le Figaro

Incident sur un vol Air France à l'atterrissage : l'enquête pointe vers une responsabilité des pilotes

Le 4 avril dernier, l'équipage d'un vol New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser à l'aéroport de Roissy.

L'enquête ouverte sur les causes de l'«incident grave», début avril, d'un Boeing 777 d'Air France en phase d'atterrissage à Roissy pointe vers une responsabilité des pilotes, selon un point sur les investigations diffusé mercredi par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).

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À l'approche de l'aéroport parisien le 4 avril, l'équipage du vol AF011 New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser. L'avion, avec à son bord 177 passagers et 15 membres d'équipage, avait finalement atterri sans encombre après une seconde approche. «On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion a fait à peu près n'importe quoi», avait expliqué le pilote à la tour de contrôle, selon des extraits audio des échanges entre le cockpit et la tour mis en ligne sur internet.

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L'analyse des boîtes noires contenant l'enregistrement des données du vol (FDR) et des conversations dans le cockpit (CVR) semble écarter tout problème technique. «Aucune alarme de dysfonctionnement n'a été déclenchée lors de l'événement. Aucune anomalie n'a été constatée sur l'avion», affirme le BEA.

«Efforts opposés»

Toute l'action s'est déroulée en moins d'une minute, détaille le bureau d'enquêtes. Alors qu'il se trouvait à 340 mètres d'altitude, une perception différente de la situation entre le commandant de bord et le copilote les a poussés à interrompre la descente et à remettre les gaz. Cela ne semblait pas justifié car «jusqu'à la remise des gaz, la trajectoire est restée dans les critères de stabilisation de l'exploitant», selon le BEA.

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L'«assiette», c'est-à-dire l'angle de remontée, a ensuite été trop importante pour ce type de manœuvre, estime-t-il. Cela a entraîné une désynchronisation des commandes de tangage - qui permettent de déterminer l'angle de l'assiette - «en raison d'efforts opposés» : «Le commandant de bord maintient la commande de tangage légèrement à piquer pendant que le copilote applique à plusieurs reprises des actions plus marquées à cabrer.» Une fois stabilisée, l'équipage «analyse la situation, sans avoir perçu les actions antagonistes sur les commandes», ajoute le BEA.

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Sollicitée par l'AFP, Air France a affirmé qu'elle «continue d'apporter sa pleine collaboration à l'enquête». La compagnie «rappelle que la procédure de remise de gaz est définie par les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale, qui va dans le sens de la sécurité». «Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l'ensemble des compagnies aériennes», ajoute-t-elle, rappelant «que la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est un impératif absolu».

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Pierre Vermeren: «Les racines culturelles du malaise français»

TRIBUNE - Le résultat de la présidentielle ne suscite aucune espérance, pas même parmi les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour. Pour expliquer ce paradoxe, il convient de dépeindre la situation de la France, argumente Pierre Vermeren.

Pierre Vermeren est normalien, agrégé et docteur en histoire, auteur, en particulier, d’«On a cassé la République. 150 ans d’histoire de la nation» (Tallandier, 2020) et de «La France qui déclasse. De la désindustrialisation à la crise sanitaire» (Tallandier, «Texto», 2022).

L’éviction des sujets de fond n’a pas permis la tenue d’une présidentielle qui sied à une grande démocratie. Les analyses politiques n’en ont pas moins été confortées. Résumons-les de trois mots: «discrédit», quand les deux anciens partis de gouvernement totalisent 6 % des voix au premier tour; «extrémisation», quand 56 % des suffrages exprimés optent pour un candidat jugé «hors du cercle de la raison» ; «renoncement», quand les deux tiers des citoyens français (y compris 1,3 million de non-inscrits) s’abstiennent ou votent contre un président porté par tous les corps constitués de la nation. 37,4 % des citoyens ont reconduit Emmanuel Macron, dont 6,4 % d’électeurs a priori peu amènes venus du vote Mélenchon. Trois Français sur dix. Il serait de mauvaise foi de nier qu’il n’en arriva pas moins en tête.

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Comment élucider le malaise qui s’étend? Faut-il l’attribuer à la non-campagne de candidats qui ont si peu exposé leur programme et n’ont débattu une seule fois? Faut-il l’imputer au Covid et à la réponse très discutable de l’État? Ou bien à cette guerre qui a suffoqué les Européens de l’Ouest, parce qu’un ancien kagébiste qui n’a rien compris, rien appris ni rien oublié, a choisi de martyriser un pays européen le temps d’un carême assassin?

Avec la révolte des «gilets jaunes» de 2018-2019, la France a traversé sa plus grande crise sociale depuis la Commune de Paris, en 1871. Les choses pouvaient-elles en rester là? Des milliards d’euros empruntés aux générations suivantes pouvaient-ils éteindre ce brasier? Puis le Covid a déclenché une crise inédite, avec la chute record du PIB depuis 1945. Or la France n’a pas encore retrouvé son PIB de 2019 que déjà frappe le cycle pénuries-inflation provoqué par le cycle Covid-guerre d’Ukraine.

Les circonstances étaient réunies pour une tempête sur la vie politique française: pourtant, en ce 24 avril au soir, elle s’est muée en souffle léger.

À regarder au loin, les indices d’une crise profonde et ancienne sourdent de notre histoire et de la littérature politique. Faut-il remonter au Mal français, de Peyrefitte, en 1976, ou au Voyage au centre du malaise français, de Yonnet, en 1993? Faut-il relire La France qui tombe, de Baverez, publiée en 2004 sous des cris d’orfraie? Ou lire les œuvres complètes de Gauchet, Guilluy ou Fourquet, parmi d’autres? Ou les romans de Nicolas Mathieu et Houellebecq? L’insistance à analyser nos crises, de la part d’auteurs nombreux et politiquement divers, révèle l’étrange décalage observé durant la campagne entre la parole enjouée des communicants et les conversations privées de la majorité des Français. Les aspects économiques essentiels de la crise n’épuisent pas un malaise aux racines culturelles.

Depuis les années 1980, tout s’est grippé. L’impression domine que nos dirigeants font de la politique pour servir leurs intérêts matériels et leur notoriété, gage de leur réussite matérielle

Pour les générations élevées et éduquées par des parents nés dans l’entre-deux-guerres, d’affiliation catholique, républicaine ou communiste, l’engagement des élus de la nation au service du peuple allait de soi. Les dirigeants politiques devaient l’éduquer, le guider, le protéger, voire l’enrichir, fût-ce à leur détriment. Vieux pays catholique, la France révolutionnaire a dessaisi le roi et l’aristocratie de leurs missions pour avoir failli dans leur exercice; non pour s’en affranchir, mais pour les endosser. C’était une évidence morale, politique, religieuse et républicaine. Ferry, Clemenceau, Blum ou de Gaulle incarnent cette éthique de responsabilité. Au nom de quel pari fou la IIIe République a-t-elle décidé de fabriquer des citoyens éclairés et instruits? Servir le bien et le progrès moral et matériel.

Nous avons changé d’époque. Plus s’avance la Ve République, plus les Français se demandent à quoi sert le politique. Quelles sont ses capacités d’action? Nos élus font-ils semblant de gouverner, et de déplacer les problèmes faute de pouvoir les régler? Après 1945, la France et ses dirigeants ont évité la révolution, reconstruit le pays, mis fin à l’économie paysanne, créé une grande puissance industrielle et tertiaire moderne, développé la Sécurité sociale et l’école secondaire, aménagé le territoire national, liquidé l’empire colonial, reconstruit la République en 1958, construit une démocratie sociale et grandement contribué au lancement de la CEE: tout cela sans endettement ni déficit. La politique gagnait ses lettres de noblesse.

Or, depuis les années 1980, tout s’est grippé. L’impression domine que nos dirigeants font de la politique pour servir leurs intérêts matériels et leur notoriété, gage de leur réussite matérielle. Des grandes entreprises liées à des puissances étrangères, des sociétés de conseil et de grandes banques offrent, après la politique, d’intéressantes reconversions professionnelles. Combien d’anciens ministres ne s’en cachent pas?

Dépossédés de leurs pouvoirs, nos dirigeants n’en ont pas moins pris des décisions lourdes de conséquences que nos voisins, à contrainte européenne identique, n’ont pas retenues

Certes des avancées ont été réalisées, comme l’élargissement de l’enseignement supérieur, l’équipement informatique et médical des Français ou la création d’une industrie aéronautique d’envergure mondiale. Mais, parmi les questions qui préoccupent, voire exaspèrent les Français, rien ne bouge. Pour un Todd, la cause est entendue: en abolissant la souveraineté nationale par la ratification du traité de Maastricht, les dirigeants français se sont coupé les mains, anéantissant leur capacité de décision, l’autonomie d’action de leur pays et toute idée de volontarisme. Le gouvernement des juges, la pression des normes et la législation européenne s’imposant à tous ont désagrégé l’indépendance des pouvoirs publics, le Parlement devenant une chambre d’enregistrement aux ordres de Bruxelles et de l’Élysée. Certes.

Dépossédés de leurs pouvoirs, nos dirigeants n’en ont pas moins pris des décisions lourdes de conséquences que nos voisins, à contrainte européenne identique, n’ont pas retenues: le renoncement continu aux activités de production, qui creuse nos déficits intérieurs et extérieurs; l’automatisation de nombreux métiers, qui, sans aucun profit pour la société, condamne des millions d’hommes et de femmes pauvres à l’inutilité sociale; un flux migratoire haussier depuis les années 1980 en dépit de millions de chômeurs. Pour s’en rendre compte, il faudrait s’intéresser à ce peuple majoritaire que notre économie a refoulé loin du cœur battant des métropoles mondialisées.

La carte du vote au second tour de la présidentielle fait émerger - pour qui lit les cartes - les riches métropoles de la gangue des relégués: à moins de 75 ou 80 % de votes en faveur d’Emmanuel Macron (Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes), on sort des métropoles pour entrer en zone de relégation. À plus de 60 % de vote Le Pen, la région broie du noir. Mais qui est aujourd’hui le François Mitterrand du Morvan ou des Charentes ou le Georges Pompidou du Cantal ou d’Albi pour prendre le pouls de ces abîmes? Jamais le «vote de classe» n’a été si manifeste.

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Dans les années 1980, nous déplorions «la crise» et les fermetures d’usines, la montée du chômage, la crise des excédents agricoles, la délinquance et les premières émeutes urbaines; des voix isolées regrettaient la chute du niveau scolaire et la fin des humanités; on s’étonnait des déficits, du gaspillage des deniers publics et de la montée de la dette. On plaignait les jeunes, condamnés à des études longues ou à l’inactivité faute d’emploi, tout en déplorant leurs mauvaises manières; déjà des places manquaient en prison. On pleurait les fermetures de gares et d’écoles rurales, prélude au démantèlement des services publics. C’était il y a quarante ans!

«Les choses ont plutôt empiré», dirait Houellebecq. Aucun des maux déplorés par les Français n’a trouvé de règlement ni de solution. Sarkozy a dépeint son prédécesseur en «roi fainéant». Puis les quinquennats se sont égrenés. Pour qualifier l’action de Hollande, on exhuma deux citations de Queuille: «Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout» et «La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent.» Cette formule a été mise en œuvre pour faire taire les «gilets jaunes», sans que les maux de la société s’apaisent. Entre des formes récurrentes d’ultraviolence décomplexée contre nos policiers et l’irruption du wokisme révolutionnaire, d’autres maux ont même émergé.

En vingt ans, homicides et tentatives d’homicide ont doublé (selon le criminologue Alain Bauer), sans que l’on ose en débattre sérieusement. La France est devenue le premier consommateur européen de drogues, sans qu’on questionne leur acheminement sur notre sol, le nombre de policiers et de criminels tués à cause d’elles, ni l’atrophie cérébrale de millions de consommateurs. L’endettement public abyssal que Bayrou déplorait en 2007 ne l’intéresse plus lui-même, bien que trois fois plus élevé. L’État en «faillite» de Fillon en 2011 n’en était qu’à son prélude, mais nous sommes indifférents. Le baccalauréat, dont les exigences ont fondu comme neige au soleil, est une coquille vide, mais les classes aisées ont appris à faire avec. Notre influence dans le monde n’intéresse plus: le budget des Affaires étrangères a été divisé par deux, et nos relais d’influence les plus fidèles sont en faillite (Liban, Tunisie) ou se retournent contre nous (Pologne, Mali). Même lorsque l’on nous enferme pendant des mois sous peine d’amende, nous ne pipons mot.

Nous n’attendons collectivement plus rien de la chose publique. Nous aspirons à la continuation de l’identique pourvu que les maux de la société nous épargnent

En fait, nous n’attendons collectivement plus rien de la chose publique. Nous aspirons à la continuation de l’identique pourvu que les maux de la société nous épargnent. Nous regardons les événements que nous suscitons ou subissons, même les plus funestes, comme une fatalité. Nul ne demande à nos politiques de remédier à l’effondrement agricole, au scandale du tout-camion, aux ravages biologiques et aux cancers provoqués par les pesticides. Maffesoli a trouvé des mots juste pour décrire notre anomie: «L’ordre public est devenu un désordre établi.» Chacun s’en accommode, si ses intérêts immédiats sont préservés.

Les pauvres et les plus éloignés de la chose publique s’abstiennent de voter, parmi eux, près d’un jeune sur deux de 18 à 34 ans. La dégradation des exigences scolaires, l’enseignement de l’ignorance, la désaffiliation institutionnelle et idéologique - l’immense majorité des moins de 50 ans ignore la presse, les partis, les syndicats et les Églises -, les effets du confinement, la quasi-vente libre des stupéfiants, l’omniprésence des réseaux sociaux (qui absorbent 40 % des loisirs des jeunes pour les seuls échanges sur les réseaux et jeux en ligne), la quasi-disparition de la lecture chez eux et de la vie sociale intergénérationnelle créent une société parallèle.

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Des millions de jeunes sont incapables de regarder un film ou même une série, qui exige des capacités de concentration et de mémorisation que ne soupçonnent pas les bien portants, rapportent des psychiatres. Une sous-économie de petits boulots et d’allocations explique l’effondrement durable de la natalité des Français; une forte fraction du pays est livrée à une vie sans espérance, en partie consacrée à se protéger de l’économie de prédation sur les consommateurs mise en place par les grands réseaux, tout un chacun se battant contre son opérateur téléphonique, son banquier ou son assureur pour ne pas être lésé.

Jean-Luc Mélenchon est en tête des votants de 18 à 24 ans, Marine Le Pen a attiré les 25-34 ans. En métropole, le poids croissant chez les jeunes des enfants de l’immigration afro-domienne est un point fort de Mélenchon, arrivé en tête outre-mer au premier tour et dans les trente plus grandes villes de banlieue (avec 69 % du vote des musulmans), mais aussi dans 7 métropoles sur 11. Des millions d’électeurs ont voté pour celui qui promettait 1 063 euros par mois dès 18 ans, et des cantines gratuites: ce mode de vie sans travail - qu’il est permis d’appeler «assistanat» - lui a valu ces bons résultats. Au deuxième tour, les cartes ont été redistribuées: l’outre-mer place Le Pen très en tête - le cocktail délinquance, immigration subie, pauvreté et refus du passe vaccinal prenant le pas -, tandis que le vote musulman métropolitain déclaré bascule en faveur de Macron à 85 %.

En revanche, les actifs «invisibles», mis un temps en lumière par la crise du Covid, votent à l’inverse. Parmi les 25-50 ans, ouvriers et employés ont placé Le Pen en tête: pour le prix indigne de leur travail? Cette catégorie constitue l’ossature active de la France périphérique. Dans ces catégories populaires, l’effondrement ancien du catholicisme a fait sauter les tabous en faveur du Rassemblement national. En revanche, en région de vote catholique historique, on vote Macron, ultime mutation du vote catholique dans le Grand Ouest - y compris en Vendée -, en Auvergne et en Alsace, au Pays basque, en Flandre et en Savoie. Le Pen y fait cependant 20 % dès le premier tour.

Le choix de ces plus de 60 ans a une nouvelle fois été capital: 68 % d’entre eux ont choisi Macron

À l’opposé, le centre de gravité macroniste demeure les baby-boomers nés entre 1942 et 1962. La génération la plus nombreuse de France, devenue la plus aisée, a désigné tous nos présidents depuis 1981. Le choix de ces plus de 60 ans a une nouvelle fois été capital: 68 % d’entre eux ont choisi Macron. Certes, la France compte 27,1 millions d’actifs occupés sur 48,7 millions d’inscrits: ils pourraient imposer leur choix, mais ce n’est pas le cas. Parmi les 21,6 millions d’électeurs inactifs (retraités, chômeurs, allocataires ou conjoints sans emploi), les 17 millions de retraités survotent, quand 13 à 14 millions d’abstentionnistes se recrutent surtout chez les jeunes et les pauvres. Fait étrange, les inactifs sont majoritaires dans la désignation du président français. Or, en France, inactivité et aisance font bon ménage.

La France aisée est structurée autour des 5 millions de cadres, qui ont voté Macron à 77 %. Outre conjoints et enfants, ils agrègent 3,4 millions de retraités aisés (c’est-à-dire, selon la Drees en 2017, gagnant plus de 3680 euros par mois). De Paris à Versailles, ce bloc élitaire de 10 millions de personnes est passé des Républicains et du PS à Macron. Intérêts matériels et interdits moraux se conjuguent contre Le Pen. En ce sens, l’alliance rêvée par Éric Zemmour entre une «bourgeoisie patriotique» et un vote prolétarien semble utopique, tant les Français et leur géographie sont désormais clivés.

En fédérant les plus de 60 ans, les catégories sociales supérieures, les électeurs musulmans de métropole qui ont voté et 42 % des mélenchonistes, Macron a réalisé une improbable alliance électorale. Très éloignée de la synthèse Terra Nova, elle renvoie néanmoins les 60 % de la France populaire et périphériquedans les cordes. Pour quoi faire?

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Le Figaro

Béthune : l'homme décédé à l'école maternelle est bien tombé du toit

L'autopsie a confirmé que le jeune de 23 ans était mort des suites d'une chute de quatre ou cinq mètres.

Quatre jours après la découverte du corps d'un jeune homme dans une école primaire de Béthune (Pas-de-Calais), l'autopsie vient de confirmer le scénario privilégié par les enquêteurs. Sa mort fait suite à une chute de quatre ou cinq mètres, rapporte La Voix du Nord . La victime est donc bien tombée du toit de l'établissement scolaire, qui jouxte la maison d'arrêt.

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L'autopsie a été réalisée à l'institut médico-légal de Lille dans le cadre d'une enquête ouverte par le procureur de Béthune en «recherche des causes de la mort.» Le magistrat, Thierry Dran, a par ailleurs fait savoir à nos confrères que l'examen du médecin légiste n'avait «pas relevé d'éléments extérieurs susceptibles de caractériser une infraction pénale», ce qui atteste d'une mort accidentelle.

Père de famille de 23 ans

L'enquête doit maintenant tenter de comprendre pourquoi la victime se trouvait sur le toit de l'école, et s'il tentait de lancer des «missiles», c'est-à-dire des colis, aux détenus de la maison d'arrêt voisine. En début de semaine, une source policière expliquait au Figaro qu'il s'agissait d'un problème «récurent» à la prison de Béthune.

L'identité de la victime a été dévoilée sur les réseaux sociaux, puis confirmé par les autorités. Quentin B. était un père de famille de 23 ans, résidant à Béthune et originaire de Beuvry, une commune voisine.

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Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Mulhouse : deuxième nuit de violences entre des jeunes et des policiers

Une quarantaine de jeunes «encagoulés» et armés de bâtons ont allumé des feux de poubelles et de conteneurs, monté «des barricades avec des palettes» et jeté «des projectiles divers» sur les forces de l'ordre après un refus de contrôle d'identité.

Affaire Jubillar : les avocats du mari saisissent le procureur pour violation du secret de l'instruction

La défense de Cédric Jubillar s'indigne de voir que, depuis le début de l'affaire, de nombreuses informations paraissent dans la presse sans qu'elles leur soient communiquées. Elle souhaite que des investigations soient menées à ce sujet.

Le Figaro

Yamina Benguigui: «Mon père a enlevé mon frère et ma sœur au moment du divorce de mes parents»

  • Par  Damien Canivez
  • Mis à jour le 28/04/2022 à 16:49
  • Publié le 28/04/2022 à 15:18

FIGARO LIVE - L’ex-ministre déléguée à la Francophonie a réalisé le film Sœurs, que Canal+ Cinéma diffuse ce mardi 3 mai à 19h20. Invitée du «Buzz TV», elle en profite pour faire le point sur ses ambitions politiques.

C’est une œuvre fine, bouleversante, qui raconte en filigrane une phase douloureuse des relations entre la France et l’Algérie. Ce mardi 3 mai, à 19h20, Canal+ Cinéma rediffuse le long-métrage sobrement intitulé Sœurs, sorti en 2019 dans les salles obscures. Ce film repose essentiellement sur trois femmes, interprétées par Isabelle Adjani, Maïwenn et Rachida Brakni, qui vont devoir affronter un passé particulièrement douloureux. Lorsqu’elles étaient enfants, elles essuyaient les coups d’un père violent qui, au moment du divorce avec leur mère, a décidé de kidnapper leur frère.

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Des années plus tard, alors que leur quotidien se déroule sur le sol français aux côtés de leur maman, ces sœurs apprennent que leur père est victime d’un accident vasculaire cérébral. La matriarche exhorte alors ses filles à s’envoler pour Alger avec l’espoir que, sur son lit de mort, leur bourreau révélera le lieu où se trouve leur frère. «Ce film est autobiographique à hauteur de 30%. Mon père a enlevé mon frère et ma sœur au moment du divorce de mes parents», confie Yamina Benguigui, la réalisatrice du long-métrage.

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Sur le plateau du «Buzz TV» ce jeudi, cette dernière en a profité pour dévoiler ses ambitions politiques. Ministre déléguée à la Francophonie de 2012 à 2014 sous le quinquennat de François Hollande, elle n’a pas complètement tourné la page du pouvoir. «J’ai beaucoup aimé. C’était un espace exceptionnel de solidarité. C’est une manière de faire du soft power!», affirme-t-elle. «Je ne dirais peut-être pas non», glisse-t-elle au passage, lorsqu’on lui demande si elle accepterait de participer, à ce même poste, au sein du prochain gouvernement.

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Le Figaro

Mali: à Gossi, la population craint un vide sécuritaire et de nouvelles violences

Margot Bellone

RÉCIT - L’annonce du départ de Barkhane a été diversement appréciée parmi les quelque 25.000 habitants de cette commune septentrionale du Mali.

Gao

Une dizaine de blindés s’élance aux abords de la mare de Gossi. En cette caniculaire période de l’année, ses 37 kilomètres de circonférence sont à sec et n’offrent qu’une étendue de glaise craquelée. Pour les quelque 25.000 habitants de cette commune septentrionale du Mali, les patrouilles, alternativement menées par les soldats maliens et ceux de la force Barkhane, font office de procession quotidienne.

Les habitants de Gossi savent qu’ils assistent à l’un des derniers barouds de l’opération Barkhane. Après quasiment dix ans d’opération extérieure au Mali, dont trois sur la base avancée de Gossi, en plein désert, les Français ont passé le relais aux Forces armées maliennes (Fama) ce mardi 19 avril. Le transfert de la base, auquel succéderont ceux de Ménaka et de Gao, s’inscrit dans le cadre du désengagement annoncé par le président français en février dernier, alors que la rupture politique entre Paris et les autorités maliennes paraissait consommée.

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Bien accueillie par les habitants de Bamako, l’annonce du retrait français a été diversement appréciée parmi les populations de Gossi. «L’opinion publique au Mali ne se résume pas aux manifestations de la place de l’Indépendance à Bamako!», balaie un entrepreneur local, sous couvert d’anonymat, évoquant les mouvements populaires observés dans la capitale malienne qui, depuis des mois, exigeaient le départ de Barkhane.

À l’approche de celui-ci, « les gens ont peur , renchérit un élu local. Ils craignent les conséquences économiques du départ des Français, car de nombreux habitants de la région dépendent de Barkhane pour leur emploi, leur commerce, ou pour des revenus liés à de petits travaux».

«Vide sécuritaire»

Des emplois ponctuels ou plus réguliers, auxquels s’ajoutent quelques réalisations civilo-militaires. À quelques rues du point d’eau asséché qui, le reste de l’année, sert autant aux populations qu’au bétail, un château d’eau, couché, offre un peu d’ombre bienvenue à une poignée d’enfants. À quelques mètres, un épais tuyau remplit une vingtaine de bidons de plastic déposés là. «En partenariat avec le ministère des Affaires étrangères français, nous avons réalisé un nouveau réseau d’abduction d’eau, qui permet d’approvisionner la moitié de la ville», se félicite le lieutenant Hugo, chargé des relations civilo-militaires à Gossi.

«Les services de l’État sont largement absents dans la région, et ce depuis le début de la crise. Pour nous, ce sont des ouvrages importants», estime un membre des autorités de la ville, le doigt pointé vers les fils électriques au-dessus de sa tête, dont six kilomètres ont été installés par les Français.

S’ils se préparent aux répercussions économiques du départ des Français, les habitants de Gossi redoutent surtout le «vide sécuritaire» que le retrait des soldats pourrait entraîner. «On peut s’attendre à des représailles de la part des groupes djihadistes pour tous ceux qui auront travaillé ou été en contact avec la force Barkhane», prédit l’édile.

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Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, filière sahélienne d’al-Qaida) est très actif dans la zone, en raison de sa position stratégique. Le Gourma malien, où se situe Gossi, est une région tampon entre le centre et le nord du pays, essentielle pour la coordination entre les différents sous-groupes de la nébuleuse djihadiste et pour les trafics. De quoi faire craindre un regain de violences, mais aussi davantage d’enrôlements dans les rangs des groupes armés terroristes, prophétise l’employé de l’administration de Gossi. «Dans la région, la plupart des jeunes n’ont pas d’emploi. Quand on n’a pas d’option, on peut être tenté d’accepter tout type de proposition pour des revenus supplémentaires», explique-t-il.

Pourtant, la zone ne sera pas abandonnée des forces régulières. L’armée malienne, qui occupe déjà un camp à deux kilomètres de celui des Français, continue de patrouiller chaque jour dans les venelles ensablées de la commune et de ses abords. Ses effectifs devraient même être renforcés d’au moins cent cinquante hommes, progressivement installés en lieu et place des soldats français.

«Vent de panique»

Mais cela ne suffit pas à tranquilliser tout le monde. «Les forces armées maliennes et leurs moyens ont des limites, s’inquiète l’entrepreneur rencontré. Quand une force a besoin de faire venir des mercenaires étrangers pour l’aider dans sa tâche, c’est qu’il y a une lacune qu’on ne peut pas nier», ajoute-t-il dans une allusion à peine masquée au groupe Wagner, société de sécurité privée russe présente dans le centre du Mali depuis janvier. Selon plusieurs sources locales, une vingtaine de ses mercenaires seraient arrivés à Gossi au lendemain du départ de Barkhane. En ville, la rumeur de leur venue a rapidement circulé, suscitant «un vent de panique parmi la population», confie un habitant de Gossi.

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Le Figaro

Rude bataille pour le contrôle de Generali

Danièle Guinot

RÉCIT - Philippe Donnet brigue un troisième mandat à la tête de l’assureur. Le polytechnicien doit affronter deux actionnaires de poids. Surnommés les «papys flingueurs», ils comptent parmi les plus puissants acteurs du capitalisme italien.

C’est une journée décisive dans la bataille pour le contrôle de Generali. Lors de l’assemblée générale qui se tient à Trieste ce vendredi, les actionnaires du premier assureur italien devront choisir entre deux partis irréconciliables pour former le futur conseil d’administration et choisir son dirigeant. Le premier camp propose de renouveler pour un troisième mandat le Français Philippe Donnet, qui est depuis 2016 à la tête du troisième assureur européen derrière Allianz et Axa comme directeur général. Entré chez Generali en 2013, ce polytechnicien et ancien d’Axa a le soutien du conseil d’administration sortant et de Mediobanca, le principal actionnaire de l’assureur italien (12,8 % du capital et 17,2 % des droits de vote).

Le deuxième camp - mené par le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone, 79 ans et deuxième actionnaire du groupe (9,95 % du capital) - s’y oppose. Le condottiere est épaulé par Leonardo Del Vecchio (8 % du capital), 87 ans en mai, le président du premier fabricant mondial de lunettes, EssilorLuxottica. Ces patriarches milliardaires, que certains comparent à des actionnaires activistes, estiment que Generali est en perte de vitesses face à ses rivaux Allianz, Axa et Zurich Insurance et qu’il a besoin d’une stratégie de croissance plus ambitieuse.

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Les enjeux sont importants. Fondé à Trieste en 1831, l’assureur est un monument du capitalisme transalpin avec 710 milliards d’euros d’actifs sous gestion, près de 75.000 salariés et 67 millions de clients dans 50 pays. Sous la houlette de Philippe Donnet, Generali a tenu ses objectifs financiers et a même enregistré des résultats records (2,84 milliards d’euros) en 2021. Acteur clé du monde financier transalpin, le Lion de Trieste répond toujours présent pour acheter des emprunts d’État italiens quand cela est nécessaire (il détient 17,7 % de la dette italienne) et pour investir dans les infrastructures.

Guerre de pouvoir

Pour nombre d’observateurs, les motivations officielles des frondeurs sont de façade. «La guerre actuelle est une lutte de pouvoir entre Mediobanca d’un côté, et Gaetano Caltagirone et Leonardo del Vecchio de l’autre, estime un ancien de Generali. Ces deux hommes d’affaires sont des alliés de circonstance. Ils font partie des derniers magnats du capitalisme familial italien.» Actionnaire historique de Generali, la banque d’affaires milanaise Mediobanca, jadis au cœur du capitalisme italien avec des participations croisées dans les plus grands fleurons de la Botte, est critiquée par ses détracteurs pour son influence sur Generali. «Certains estiment que cette influence est exercée depuis de très longues années au détriment des autres actionnaires», explique Jérôme Legras, responsable de la recherche chez Axiom AI. Il souligne que «la participation de Mediobanca (près de 5 milliards d’euros) dans un groupe qui ne représente pas le cœur de son activité est extrêmement importante par rapport à sa taille, la banque étant valorisée 8,1 milliards d’euros en Bourse».

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Francesco Gaetano Caltagirone et Leonardo Del Vecchio, surnommés par certains les «papys flingueurs», comptent quant à eux, parmi les acteurs les plus puissants du capitalisme italien. Ils sont habitués à régner en maîtres dans les groupes dont ils sont actionnaires. Francesco Gaetano Caltagirone a fait d’une petite entreprise familiale de construction un géant du bâtiment. Et il a bâti un empire médiatique, centré sur la presse locale. Leonardo Del Vecchio est considéré comme l’homme le plus riche d’Italie, avec une fortune estimée à près de 40 milliards d’euros. Issu d’une famille pauvre, il a fondé en 1961 le fabricant de montures de lunettes Luxottica (Ray Ban, Oakley, Armani…). En 2018, il a fusionné l’entreprise avec le champion français des verres correcteurs Essilor. Ce qui était présenté comme un mariage entre égaux a rapidement tourné court, le patriarche milanais prenant le contrôle du groupe EssilorLuxottica en 2021. En 2019, il s’est diversifié et est entré par surprise au capital de Mediobanca. Désormais premier actionnaire de la banque d’affaires avec près de 20 % du capital, il ambitionnerait d’en prendre le contrôle. Sa stratégie serait motivée par une hostilité à l’égard d’Alberto Nagel, le dirigeant de Mediobanca qui soutient Philippe Donnet.

Le résultat sera serré, mais Philippe Donnet devrait parvenir à renouveler son mandat

Les hostilités inédites pour évincer Philippe Donnet ont débuté après la modification des statuts de l’assureur, il y a un peu plus d’un an. À l’instar de ce qui se fait dans la majorité des grands groupes cotés européens, le conseil d’administration peut à présent soumettre sa propre liste en vue de son renouvellement. Jusqu’alors, c’étaient les plus gros actionnaires de Generali qui proposaient la liste du nouveau conseil d’administration. «Avec 10 % des actions, on faisait la loi», explique un proche du dossier.

«Trahison et mensonge»

En septembre dernier, Francesco Gaetano Caltagirone et Leonardo Del Vecchio ont lancé les hostilités en annonçant la constitution d’un pacte de consultation, ouvert à d’autres actionnaires. Ils ont été rejoints par la Fondation CRT (1,7 %). Au fil des mois, les tensions se sont envenimées. En janvier, Francesco Gaetano Caltagirone, vice-président du conseil,et Romolo Bardin, administrateur délégué de Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio, ont démissionné du conseil d’administrationde Generali. En mars, le même Francesco Gaetano Caltagirone a présenté une liste d’administrateurs 100 % italienne, avec comme futur directeur général, Luciano Cirinà, à l’époque directeur de Generali en Europe centrale et en Autriche. Ce dernier, qui travaillait avec Philippe Donnet, a été immédiatement limogé par l’assureur qui y a vu «une trahison, un mensonge et une vraie duplicité». Dans la foulée, pour «réveiller le Lion de Trieste», les frondeurs ont présenté leur propre plan stratégique censé être plus ambitieux que celui proposé en décembre par Philippe Donnet. Il a souvent été critiqué par les analystes financiers comme étant flou et peu réaliste, le cabinet de conseil Glass Lewis parlant d’«optimisme déconcertant». «Le plan alternatif ressemblait à un travail de consultant débutant chez Bain», persifle un proche de la direction actuelle. Depuis, le conflit a pris un tour judiciaire. Generali a déposé une plainte auprès de la Consob, le gendarme de la Bourse italienne, contre Luciano Cirinà. Il lui est reproché des «déclarations incorrectes et diffamatoires» tenues dans une interview donnée à la presse italienne. Le groupe a aussi saisi la justice.

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L’issu du scrutin de ce vendredi est incertaine. La liste de Francesco Gaetano Caltagirone et de Leonardo Del Vecchio a reçu un soutien de poids mercredi: celui de la famille Benetton (3,9 % du capital). «La famille Benetton a décidé de soutenir la liste des actionnaires entrepreneurs, a indiqué une source proche du dossier à lAFP. Il y a une certaine affinité avec leurs positions et une vision commune.» Associé à d’autres actionnaires minoritaires, ce camp adverse pèse désormais plus de 25 % du capital, selon le quotidien Il Sole 24 Ore.

Une troisième liste

Le choix des actionnaires institutionnels, qui représentent 35 % du capital, sera décisif pour cette bataille inédite. Les deux principales sociétés de conseil aux actionnaires ISS et Glass Lewis, en général très écoutées par ces investisseurs, ont recommandé de voter pour Philippe Donnet. Plusieurs fonds d’investissement ont déjà fait part de leur soutien au directeur général sortant, dont Fondazioni Casali, Union Investment, Calpers, British Columbia Investment Management et le fonds souverain de la Norvège (1,39 % du capital). Le choix des actionnaires particuliers (22,25 %) sera également très scruté. Une troisième liste, très minoritaire, sera par ailleurs présentée par Assogestioni qui regroupe des investisseurs institutionnels italiens et représente 0,64 % du capital.

«Le résultat sera serré, mais Philippe Donnet devrait parvenir à renouveler son mandat», prévoit Gianluca Codagnone, managing director chez Bestinver Securities. Problème: un résultat trop étriqué pourrait handicaper, voire paralyser Generali. Mercredi, la famille Benetton a dit souhaiter un apaisement des tensions afin de permettre un travail en commun «pour le bien de Generali». On en est encore loin.

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Spéculations autour du prochain Premier ministre : « Chaque nom cité est un nom à rayer »

Quel nom sortira-t-il du chapeau ? Les férus de politique politicienne le savent, Emmanuel Macron ne va jamais là où on l’attend. Raison pour laquelle la nomination du prochain Premier ministre fait l’objet d’un grand nombre de spéculations.

Il y a cinq ans, il surprenait son monde en nommant le maire du Havre, Édouard Philippe, un LR pas encore bien connu à l’époque. S’ensuivait une scission du parti, la branche centre-droit le quittant en même temps que le nouveau chef du gouvernement.

À quelques jours de l’annonce, la mémoire de ce précédent bien à l’esprit, chacun réfléchit aux différentes options dont dispose le chef d’Etat. D’abord, une femme. L’idée semble cohérente tant le président a insisté tout le long de cette campagne sur la place de la parité dans son projet. À en croire plusieurs rédactions de France, Emmanuel Macron serait décidé à trouver la dauphine d’Edith Cresson, seule et unique femme à ce jour à avoir exercé la fonction de chef du gouvernement sous François Mitterrand.

Dans cette catégorie, plusieurs noms reviennent. Élisabeth Borne ? Hypothèse plausible pour beaucoup, la ministre du Travail a fait preuve de loyauté pendant cinq ans, et a le profil de la parfaite cheffe d’équipe. Aussi, en déplacement à Marseille le 16 avril, Emmanuel Macron expliquait : « La politique que je mènerai dans les cinq ans venir sera écologique ou ne sera pas. » Pour y parvenir le prochain Premier ministre devrait être chargé de la question environnementale, autre case que coche l’ancienne conseillère de Ségolène Royal.

C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron

Interrogée par Valeurs actuelles au Champ-de-Mars, lors de la soirée électorale du second tour, celle-ci avait balayée cette idée : « Ce n’est pas le sujet aujourd’hui, je ne répondrai pas à ça. » Soit. Mais quelques jours plus tard, force est de constater que la sexagenaire reste en pôle position pour beaucoup. « La philosophie du mandat qui s’ouvre n’est pas la même qu’en 2017, il faut poursuivre dans la dynamique de ce quinquennat » souligne un élu de la majorité, qui voit en Élisabeth Borne la digne héritière de Jean Castex. « C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron », tacle notre interlocuteur.

Mais d’autres noms reviennent régulièrement. Ainsi d’Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publique et de la Transformation, ou de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.  Seulement l’idée ne fait pas l’unanimité :« Elle fait plus Davos que Montauban » aurait déclaré un ministre à l’AFP, écartant ainsi l’idée de voir l’ancienne ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy résider à Matignon.

Il aurait mieux fait de la fermer cela a particulièrement refroidi le Président

Outre les figures féminines, certains cadres masculins du gouvernement ont des arguments à faire valoir. D’après l’AFP, Bruno le Maire, Gérald Darmanin, Julien Denormandie ou encore Gabriel Attal devraient, au moins, figurer dans le prochain gouvernement. Mais rappelons que toutes ses suppositions restent très hypothétiques. Selon nos informations aucun ministre n’a encore été appelé, en privé, par le Président de la République pour renouveler le contrat. Rien n’est écrit. Tous attendent patiemment.

Notamment le ministre de l’économie Bruno le Maire, dont la dernière sortie médiatique pourrait bien lui coûter sa place. « Je ne peux pas donner cette garantie » a-t-il déclaré, ce lundi, au micro de RTL, n’excluant pas un potentiel recours au 49.3 pour la réforme des retraites. « Il aurait mieux fait de la fermer » glisse pour Valeurs actuelles un membre de la majorité. Depuis cette séquence malheureuse, Bruno le Maire n’a pas eu de retour de la part du chef d’Etat. Pas sûr que ce silence soit de très bonne augure pour l’ex député LR. Et pour cause, « cela a particulièrement refroidi le Président » conclut notre source.

Malgré tous ces pronostics, et bruits de couloirs, un proche du président de la République nous souffle : « Chaque nom cité est un nom à rayer. C’est simple. » Le 2 mai, un nouveau contre-pied ?

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

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Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
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El País (ESP)

SANS TITRE

Decir en este país que no te gustan los huevos fritos con puntilla viene a ser como hacerle a la vez una peineta a la paella valenciana, la ensaladilla rusa, la fabada y la tortilla de patatas, pero con una vuelta de tuerca emocional relacionada con el amor de una abuela. Lo tengo todo para convertirme en una paria gastronómica, pero he decidido no esconderme más: odio la puntilla. Esa textura que parece crujiente pero al momento se revela chiclosa, ese mordisco plagado de esperanzas que se esfuman en cuanto juntas los dientes y descubres que lo que estás masticando se parece más a una red de guardar naranjas que al etéreo bocado con el que soñabas: no puedo contigo, puntilla.

En el mundo se comen huevos fritos desde que se domesticó a las gallinas, se empezó a extraer aceite de los olivos, ambas cosas coincidieron en el espacio y a alguien le entró hambre (como casi todo lo que comemos, diría: fruto de una combinación de gazuza, disponibilidad, curiosidad y casualidad). En este caso parece que los fenicios fueron los que sacaron el genoma creativo a pasear y allá por el año 1000 a.C. perpetraron el primer huevo frito. La primera referencia escrita que aparece al respecto fue de Averroes, un filósofo árabe que ahora mismo también sería mandado de paseo a la hoguera por los devotos del virgen extra, ya que recomendaba “usar mucho aceite de oliva de poca acidez”.

Tan populares son en nuestro imaginario que incluso Velázquez en su etapa sevillana -concretamente en 1.618- pintó a su famosa Vieja friendo huevos, que actualmente se puede visitar en la Galería Nacional de Escocia (y en cuyos huevos no se aprecia ni rastro de puntilla, por cierto). Por aquella época otra cabeza pensante debió sumar dos más dos y añadir a la ecuación otro elemento recién llegado de América, la patata también frita: así aparecieron los huevos rotos; aunque sus antecesores sin tubérculos implicados, los duelos y quebrantos, ya aparecen en el primer capítulo de El Quijote.

La costumbre de los restaurantes que los sirven de que sea el camarero quien los rompa -robándote ese placer extremo que se siente reventar una yema- no sé de qué año viene, pero sí que necesito que se termine ya, por favor y gracias. En 1846 el hispanista Richard Ford escribió en el capítulo sobre gastronomía de su ensayo Gatherings from Spain que esta preparación era un básico de las clases humildes españolas, y que solía acompañarse con jamón o tocineta.

“A esta mujer no le gustan los huevos”, debéis estar pensando a estas alturas. Nada más lejos de la realidad: los disfruto muchísimo a la plancha, pasados por agua o mollet -cocidos cinco minutos y medio-, duros y rellenos, a baja temperatura, en tortilla, escalfados, revueltos o a la cazuela. Simplemente acompañados de un buen pan me parecen un manjar, o sobre un arroz cocido con salsa de tomate, en bocadillo o coronando una crema de verduras o cualquier plato con legumbres. Sostengo ante quien haga falta que su yema en estado líquido o semi es la mejor salsa que nos ha dado la naturaleza -y sus derivadas, benditas carbonara y mayonesa-, así que alejad de mí esa sospecha.

Vamos a por el siguiente sambenito, que debe ser: “Esta mujer no ha probado una puntilla bien hecha en la vida”. Empecemos por el principio, y asumo que esto va a doler: renunciar a la puntilla es como hacerle un feo a esa abuela que siempre se ofrece a freírte un huevo “por si te has quedado con hambre”. Dinero no tenían mucho más que los veinte duros que te deslizaban en la mano "para que te tomes algo" -pensiones no contributivas y economía sumergida mediante-, pero huevos y cariño no faltaban nunca. Así que renegar de eso es como decir que mi infancia fue una mentira, un engaño, un fraude, que soy indigna de todo el cariño chisporroteante y aceitoso que había en cada una de aquellas sartenes (muestras de amor que me comía sin decir ni mú, porque una tiene sus filias pero también, y sobre todo, educación). ¿Estoy segura de que la puntilla de mi abuela era perfecta? No, claro; aunque he comido muchos huevos fritos más después, con idéntico resultado.

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En busca de inspiración para el cambio le confieso mis carencias a Pablo Albuerne, más conocido como Gipsy Chef -excelso cocinero y fanático del huevo frito- para ver si me lleva por el buen camino. “Vivir sin puntilla es como pasar por la vida de puntillas: donde hay crujiente hay alegría, esto es así. El huevo que a ti te gusta es como un huevo pasado por agua aplastado: te estás equivocando y lo sabes. Como además me digas que te gusta la yema dura…”. Aquí cortamos, porque una cosa es dejar que me acristianen en el puntillismo y otra que me falten al respeto; pero me ha picado y voy a intentarlo de nuevo.

Poniéndome empírica, calculadora, fría y simulando un desapego emocional del que carezco respecto a los antecedentes familiares, me pongo manos a la obra en busca de la puntilla perfecta. Lo primero que veo es que en el universo huevofritista también hay tendencias, y lo que se lleva ahora no es el clásico con la yema hacia arriba -lo que los angloparlantes llaman “sunny side up”, una expresión que siempre me ha parecido muy gráfica y bonita- sino que quede recogida, como envuelta por todas partes (nueva pesadilla desbloqueada, un huevo frito sin yema).

Para eso hace falta más profundidad que la que me da ninguna de mis sartenes, así que decido usar un cazo. Aceite de oliva virgen extra abundante -lo siento Averroes, los tiempos cambian, supéralo- y bien caliente, huevos frescos de Calaf rotos previamente en un bol para evitar que caiga algún trocito de cáscara y al jacuzzi infernal de cabeza. Espero hasta que tiene pinta de dorado y crujiente -mientras me pregunto por qué me hago esto- bañándolo en aceite como una posesa aunque esté sumergido (porque se sale antes de Ikea o de las drogas que de las costumbres arraigadas).

Escurro bien, paso a un plato e inicio un el examen visual en el que mi Biblia es la cuenta de Instagram de nuestro compañero José Carlos Capel, experto en puntillismo -huevero- donde los haya. El aspecto es el correcto: bordes ligeramente tostados, color caramelo en algunas zonas un poco más oscuro, burbujas de diferentes tamaños y un volumen que alguien un poco -solo un poco- más cursi que yo podría definir como el de una ola del mar cuando rompe. Añado un poco de sal, me armo con una rebanada de pan y procedo con ganas, pero sin ningún resultado novedoso: cuando se acaba la yema, se acaba la fiesta. Como necesito una opinión externa más desprejuiciada que la mía -y porque a mi familia le ha entrado hambre y me ponen ojitos- preparo huevos para todos, y ellos se los comen con absoluta satisfacción mientras yo le canto para mis adentros a mi obra “no eres tú, soy yo” (aunque bastante peor que María Becerra).

No tengo pensado rendirme tan fácilmente -y menos ahora que ya tengo los fogones hechos un ecce homo- y voy a probar una segunda versión: la del visionario de la cocina tecnoemocional Ferran Adrià, que él llama “el huevo frito soñado” y va así. “A uno de los huevos le quito la yema y frío solo la clara en una sartén con el suficiente aceite de oliva como para que no toque el fondo y se pegue. La dejo que fría bien hasta que queden puntillitas”. “La pongo sobre un plato y ahora hago lo contrario con el otro huevo: le quito la clara y frío solo la yema, pero muy poquito, solo lo justo para que coja color. Esta yema la coloco sobre la clara anterior y así consigo el huevo frito soñado por muchos”. Ejecuto mientras intento entender por qué estoy usando dos huevos en lugar de uno con la clara y la yema separadas, pero sin pensarlo mucho porque definitivamente no estoy en posición de toserle al maestro.

Un poco de sal y a probar de nuevo: en este caso decido innovar y sorber directamente de encima de la clara la deliciosa yema que acabo de depositar encima con mucho cuidado. Explota en mi boca y decido que es el huevo frito más rico que he probado nunca, así que me dedico a freír igual la otra yema mientras doy el experimento por terminado (y fantaseo con zamparme una docena). Llegado este momento, no puedo evitar preguntarme si estoy sola en esta tesitura, y le pregunto a Mikel López Iturriaga, el jefe de todo esto, si merezco comprensión o por el contrario un despido fulminante que ponga en mi lugar. Su respuesta me reconforta más que un festivo en mayo: “A mí me ha costado salir del armario como antipuntillista, porque veía a todo el mundo gastronómico entusiasmado con la puntilla y dándole mil vueltas a la fritura de los huevos para conseguir que tuvieran más encaje que el corpiño de Madonna en Like a virgin”.

Veo su símil y lo subo a masticar los plásticos y redes de pescar que arrasan el fondo marino en los anuncios de GreenPeace o aquel fascinante anuncio de tangas para melocotones -literal- que apareció durante años como patrocinado de Aliexpress en Instagram: un sinsentido en el que la puntilla es completamente superflua, innecesaria, poco comestible y menos apetecible. Así que después de conocer a gente como yo y ver que no estoy sola en esto, me ratifico en dar el paso y gritar a los cuatro vientos que la odio. Supongo que ya podéis crucificarnos y echarnos de España, cosernos al corpiño la letra escarlata o tirarnos huevos (fritos o no): por el antipuntillismo sangramos, luchamos y pervivimos.

L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

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Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

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Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
Le Figaro

«D'autres appellent ça vieillir, moi j'appelle ça grandir» : Helen Mirren fait la couverture de People à 76 ans

Victoria Hidoussi

La septuagénaire est à l'honneur du magazine People du 9 mai 2022, dans lequel elle se confie sur son rapport à la beauté et à la vieillesse.

Helen Mirren n'a pas caché sa surprise en apprenant qu'elle avait été choisie pour faire la couverture du numéro «spécial beauté» du magazine People : «J'étais absolument abasourdie, comme on dit en Angleterre. Je ne me suis jamais considérée comme "belle". Et [à] mon âge ! Alors j'étais émerveillée», déclare l'actrice de 76 ans dans l'article qui lui est consacré.

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Ce n'est pas de la fausse modestie, précise-t-elle : «Ne vous méprenez pas — j'aime la beauté et j'aime regarder de belles choses. Mais je n'aime pas le mot "beauté" [tel qu'il est] associé à l'industrie de la beauté— maquillage et produits, soins de la peau et tout le reste – parce que je pense que cela exclut la grande majorité d'entre nous qui ne sommes pas belles.»

«La plupart d'entre nous ne sommes pas belles»

Cheveux blancs coiffés en chignon, fard à paupières violet irisé, sourcils dessinés, ongles vernis de couleur lilas... Helen Mirren s'est prêtée au jeu pour ce photoshoot, mais tient tout de même à faire valoir sa propre vision de la beauté : «Il y a des gens incroyablement beaux dans le monde et c'est un délice absolu de les regarder, hommes ou femmes. Les belles personnes sont une merveille à voir, mais la plupart d'entre nous ne sommes pas belles», poursuit la porte-parole de L'Oréal Paris depuis 2014. «Nous possédons d'autres choses, qui sont tout aussi puissantes que la beauté. Et j'aimerais nous voir célébrer ces choses.»

Si elle devait redéfinir cette notion de «beauté» avec ses propres mots, Helen Mirren utiliserait un tout autre langage : «J'adore le mot "fanfaronner" parce que je pense que [cela] signifie que j'ai confiance en moi. Je me présente au monde, j'apprécie le monde qui m'entoure. Je pense que ce qu'on appelle l'industrie de la beauté devrait s'appeler "l'industrie de la fanfaronnade". Nous donnons aux gens de quoi fanfaronner.»

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Helen Mirren a de quoi «fanfaronner» en effet avec ses 140 récompenses acquises au cours de ses 55 ans de carrière. L'actrice britannique, qui est à l'affiche de plusieurs films cette année (dont The Duke, Golda, Shazam! Fury of the Gods et White Bird: A Wonder Story), admet toutefois qu'elle est toujours aussi «nerveuse» avant de commencer un nouveau projet. Le meilleur remède à ses peurs ? «C'est vraiment simple : vieillir. Ça arrive. D'autres appellent ça vieillir, mais moi, j'appelle ça grandir», ajoute la septuagénaire, avant de conclure : «L'un des avantages, c'est que vous devenez littéralement plus sage. La vie est un processus constant d'apprentissage.»

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L'actrice de 49 ans, qui s'est éloignée des feux des projecteurs depuis plusieurs années, a dévoilé ses nouvelles habitudes - simplissimes - en matière de soin du visage.

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L’actrice a dévoilé le produit préféré de sa routine capillaire, celui qui a réellement «changé» l'état de sa chevelure.

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Le Figaro

Béziers : quatre nouvelles plaintes pour des piqûres sauvages en discothèques

Une cinquantaine de plaintes ont déjà été déposées à travers la France, sans que le phénomène ne trouve d'explication.

Quatre plaintes supplémentaires ont été déposées à Béziers (Hérault) concernant de mystérieux cas de piqûres sauvages en boîte de nuit, rapporte Midi Libre mercredi 27 avril. Au total, 14 plaintes ont été recensées pour cette ville de l'Hérault et une cinquantaine sur l'ensemble du territoire. Le phénomène, lui, n'a toujours pas trouvé d'explication.

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Les plaignants ont répondu au procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, qui avait appelé, à la suite de premiers signalements pour deux établissements nocturnes dans la nuit du 17 au 18 avril, à se signaler «sans délai auprès du commissariat ou de la gendarmerie de leur domicile, ou du centre hospitalier le plus proche afin de procéder à des prélèvements urinaires et sanguins immédiats, afin de déterminer si elles ont été effectivement victimes de l'administration d'une substance nuisible».

Il faut maintenant attendre le résultat des analyses biologiques effectuées sur chacun, à la fois par des tests d'urines et sanguins. «Sept victimes ont fait l'objet de prélèvements dans un temps en principe exploitable», souligne auprès de nos confrères le procureur. Mais les résultats ne seront pas connus avant au moins trois semaines, «ayant fait le choix d'expertises permettant la recherche de très nombreuses substances potentielles», ajoute-t-il.

Aucune seringue saisie

C'est une course contre la montre pour les enquêteurs, puisque le GHB - comme le GBL -, surnommé la drogue du violeur, n'est détectable que six heures dans le sang, 12 heures dans les urines. Jusqu'à présent, toutes les analyses en France se sont révélées négatives. Aucune seringue n'a par ailleurs été saisie.Alors que les plaintes se multiplient depuis plusieurs mois en France, notamment à Grenoble et Nantes, aucun suspect n'a été identifié. Sur l'ensemble des cas recensés, seule une plainte à Grenoble fait état d'un vol de téléphone, de montre et de carte bancaire à la suite de la piqûre. Dans les autres dossiers, l'objectif des potentiels agresseurs continue d'interroger.

Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène

Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.

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Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN

Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.

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Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen

Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

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Le Figaro

Extrême droite, populiste, anti-système, contestataire : retour sur ces mots polémiques rarement définis

Mayeul Aldebert

DÉCRYPTAGE - Ces qualificatifs inondent la vie politique, particulièrement dans le contexte électoral. S'ils servent à disqualifier ou à séduire, ils restent avant tout des concepts issus de la longue histoire des idées.

L'éclatement des deux partis de gouvernement traditionnels, en germe dès 2017, a fini de brouiller les pistes. Avec 6,5% des suffrages exprimés, Les Républicains et le Parti socialiste ne définissent plus les contours de l'échiquier politique. Alors qu'Emmanuel Macron y occupe désormais une place centrale, les différents partis d'opposition qualifiés tantôt de «contestataire», de «populiste», d'«anti-système» et pour certains d'entre eux d'«extrême droite» ont malgré tout récolté près de 60% des voix. Et le président réélu s'était d'ailleurs lui-même positionné contre «le système» en 2017, participant lui aussi à brouiller les cartes du débat politique en France.

Comment définir alors ces quatre qualificatifs qui ont inondé la campagne présidentielle 2022 ? Ces termes sont devenus des armes lexicales et sémantiques redoutables dans l'affrontement politique. Ou au contraire des slogans pour séduire un électorat rétif. Et pourtant, ils ne viennent pas de nulle part. Ces concepts ont émergé au fil de la longue histoire des idées. Le Figaro revient sur ces mots polémiques trop rarement définis.

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Extrême droite

L'extrême droite est-elle un «concept mou», comme l'affirmait l'historien Michel Winock ? L'extrême droite est d'abord un positionnement sur un échiquier politique qui peut servir bien sûr d'étiquette infamante et d'arme rhétorique. Les politologues sont d'ailleurs souvent réticents à utiliser ce terme dans l'analyse politique. «Fatras idéologique et rhétorique», «sans homogénéité doctrinale», tacle par exemple le philosophe et politiste Pierre-André Taguieff dans son ouvrage à paraître Qui est l'extrémiste ? aux éditions Intervalles. «Ce n'est pas un concept de pensée politique, estime quant à lui l'historien des idées François Huguenin, c'est un positionnement mouvant sur un échiquier».

On peut retrouver néanmoins, malgré cette première réserve, certaines constantes dans les nombreux et très différents mouvements taxés d'extrême droite au cours de l'histoire politique contemporaine. Rappelons d'abord que les critères de droite et de gauche apparaissent à la Révolution française. Dans la première Assemblée constituante, les députés voulant freiner la modernisation de la monarchie se sont placés à droite dans l'hémicycle. «La droite est historiquement le courant politique qui veut ralentir un mouvement de révolution par rapport à un ordre des choses antérieur», explique François Huguenin. L'extrême droite est-elle alors la déclinaison radicale d'un des multiples courants de la droite ?

Pour Alain-Gérard Slama, spécialiste des idées politiques, c'est d'abord la volonté de revenir à l'ancien régime pendant la Révolution, puis, avec Joseph de Maistre voire Chateaubriand, un refus total de la modernité symbolisé notamment par la pactisation de la monarchie avec la vie parlementaire sous la restauration. Et c'est sans doute le premier trait persistant qui définit l'extrême droite en France : l'antiparlementarisme et le mépris de la démocratie que l'on retrouve d'ailleurs un siècle plus tard chez le théoricien de l'Action française Charles Maurras.

L'extrême droite est aussi «une conception organiciste de la société», plaide le politologue et directeur de l'observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès Jean-Yves Camus. «La société est vue comme un organisme vivant qui ne connaît pas les oppositions de classe et qui doit tendre vers une unité intégrale du corps national». Cette vision du monde rejoint «l'exclusivisme» qu'évoque notamment Pierre-André Taguieff dans son essai. L'extrême droite rejette le melting-pot, se retrouve dans l'antisémitisme, le rejet de l'étranger et la glorification de l'héritage national et ethnique. Pour Jean-Yves Camus, il ne faut pas oublier non plus «la référence aux mouvements fascistes de l'entre-deux-guerres et à la collaboration», même si «ce référentiel s'estompe dans le temps», renvoyant à l'idée initiale que l'extrême droite est avant tout la sensibilité jugée la plus à droite à un instant T de la vie politique.

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Populisme

Le populisme, étiquette également péjorative utilisée à partir des années 1980 pour dénoncer la démagogie d'un adversaire politique, désigne généralement le parti pris de la révolte d'un peuple démocratique accusant une élite de défendre ses seuls intérêts dans une perspective d'oligarchie. «Appel au peuple et culte du peuple», résume Pierre-André Taguieff qui évoque le critère central de la démocratie directe. Ce critère est renforcé par l'opposition non plus horizontale droite-gauche, mais verticale peuple-élite, gens ordinaires «d'en bas» contre privilégié «d'en haut».

Le populisme n'est pas pour autant une idéologie, mais plutôt une manière d'appréhender la politique, un style. Il est une puissante réaction aux transformations que les démocraties occidentales ont connues «sous l'effet de la mondialisation, qu'il s'agisse du choc migratoire, de l'appauvrissement des classes moyennes ou de la marginalisation des territoires périphériques, toutes transformations qui se traduisent dans une dépossession des peuples et des nations de la maîtrise de leur destin», expliquait en 2019 Marcel Gauchet dans les colonnes du Figaro. Il peut encore être vu comme une stratégie politique. «Le populisme est toujours un mouvement initié par des élites qui sont à la marge d'un système et qui essaient d'en occuper le centre», analysait en 2018, toujours dans nos colonnes, le politiste Dominique Reynié, professeur des Universités à Sciences Po Paris.

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La dépossession qu'évoque Marcel Gauchet a pu être décrite comme la dérive technicienne du personnel politique ou la dépolitisation des affaires publiques. C'est d'ailleurs pour cette raison, et même si le terme est devenu un repoussoir, qu'il renvoie facilement à plusieurs tendances politiques dessinées à droite comme à gauche, voire à l'«'extrême centre' dont le président actuel est l'incarnation», plaide François Huguenin.

Anti-système

Qu'est-ce que le système ? Si l'une des premières occurrences du mot dans le dictionnaire Littré renvoie à un système financier, le système renvoie en fonction de son utilisation à plusieurs réalités différente. «'Anti-système' privilégie la forme sur le fond», tranche Alain-Gérard Slama. Dans le langage politique, le vote anti-système est celui qui s'oppose aux institutions dominantes. «Il y a une notion de victimologie», évoque l'essayiste. L'adjectif renvoie effectivement généralement à une protestation contre un ensemble de contraintes jugées comme illégitimes, que l'on retrouve par exemple dans le discours anarchiste. Avec cette rapide définition, l'adjectif peut qualifier des réalités politiques très diverses, de l'opposition aux élites du Rassemblement national à la protestation du capitalisme de la France Insoumise ou de Philippe Poutou à l'opposition de François Bayrou au système bipartie.

Car à l’inverse symétrique d'un mot comme extrême droite, l'adjectif anti-système ne sert pas forcément à désigner une dérive politique. Il est même devenu souvent un habit avantageux pour les politiques. «Le discours anti-système est à la mode dans la vie politique française», écrivait dans les colonnes du Figaro en 2016 l'essayiste Maxime Tandonnet rappelant que même Emmanuel Macron, «archétype d'un certain mode de sélection des élites françaises», se revendiquait lors de la précédente campagne présidentielle de cette logique, à des fins stratégiques bien sûr. L'adjectif anti-système a finalement été confisqué par la surenchère de communication, vidée de son sens, comme le dernier slogan à la mode.

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Contestataire

Au sens politique du terme, la notion de politique contestataire, très proche de celle d'anti-système, a été forgée aux États-Unis à la fin des années 1990 par trois sociologues américains pour trouver des coïncidences dans des mouvements aussi divers que des révolutions, des émeutes sociales ou des guerres civiles. «Les premiers mouvements contestataires sont sans doute apparus aux États-Unis pendant la guerre du Viet Nam», estime l'historien François Huguenin, renvoyant le terme à une culture politique de gauche qui découpe la société dans un rapport constant entre dominants, tenants du pouvoir et de l'action politique, et dominés qui contestent logiquement leur impuissance.

Plus généralement, «c'est un constat désabusé sur le fonctionnement des institutions et leur incapacité à résoudre les problèmes de fond», ajoute l'historien. Dans ce sens, le vote contestataire est le choix porté par un électeur d'exprimer un mécontentement plutôt que de se tourner vers un parti politique portant traditionnellement et culturellement sa sensibilité politique.

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Le Figaro

Julie Gayet: «La télévision a encore du mal à donner des rôles importants aux femmes de plus de 50 ans»

  • Par  Julia Baudin
  • Mis à jour le 28/04/2022 à 12:32
  • Publié le 28/04/2022 à 12:31

ENTRETIEN - Après Marion, 13 ans pour toujours et Soupçons, la comédienne revient dans Une mère parfaite sur TF1 ce jeudi soir, l’histoire d’une mère et d’une femme dont la fille, étudiante allemande à Paris, est accusée de meurtre.

«J’aime bien l’idée que la mère parfaite n’existe pas. Une mère suffisamment bonne, comme le dit un célèbre psy anglais, c’est une mère qui écoute son enfant mais qui s’écoute également et s’emploie à être elle-même en faisant fi, lorsqu’elle le juge nécessaire, du poids de l’injonction sociétale», confie Julie Gayet. Hélène Berg, qu’elle incarne dans le nouveau thriller psychologique de TF1, est à l’évidence de celles-là. Dans sa volonté de tout maîtriser alors qu’elle découvre peu à peu qu’elle ne maîtrise rien, ni son rapport à son mari, ni son rapport à ses enfants, ni son rapport à la société. Une société qui a fait d’elle ce qu’elle est devenue et qui est en train de faire de sa fille ce qu’elle n’est pas. Où les violences faites aux femmes sont monnaie courante. Et où le mensonge, pour des questions de convenance, l’emporte sur la vérité.

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Le postulat est à la base de nombreuses fictions mais il est loin d’être banal ou usé. L’histoire se veut sans concession. Les quatre épisodes la racontent selon des points de vue différents. Celui d’Hélène, mais aussi celui de l’accusée, Anya, sa fille (Eden Ducourant), celui de la police ou encore celui de l’avocat, Vincent (Tomer Sisley), autrefois amant d’Hélène. L’une après l’autre, les certitudes de chacun vacillent. Comme dans un vrai thriller. Une mère parfaite est adaptée de The Perfect Mother, de l’auteur à succès Nina Darnton. La réalisation, très soignée, revient à Fred Garson. La candeur grave de Julie Gayet sied parfaitement à son personnage.

TV MAGAZINE. -Est-ce une série sur les femmes?

Julie GAYET.-Une mère parfaite est un thriller qui exploite à merveille tous les codes du genre, comme un très bon Harlan Coben. Mais, plus encore - raison pour laquelle j’ai rejoint le casting -, c’est une série qui dit beaucoup sur les femmes, sur le jugement, le mensonge, le non-dit, les difficultés du rapport à l’autre, les violences, l’incompréhension, l’ambivalence… Le récit donne plusieurs points de vue, avec une psychologie extrêmement fine et la possibilité pour les acteurs d’explorer une palette d’émotions rares.

Aviez-vous lu le roman à l’origine de la fiction?

Beaucoup de fictions et de séries sont aujourd’hui des adaptations. Mais, de même que je n’avais pas lu Marion, 13 ans pour toujours, précédente fiction dans laquelle j’ai joué, je n’ai pas lu The Perfect Mother. Je préfère, comme je pense beaucoup de comédiens, ne pas lire les œuvres originales, du moins en amont, de sorte à me tenir au plus près de ce qu’attendent le producteur et le réalisateur et à éviter les interférences et les incompréhensions. Je reste à ma place de comédienne qui joue un personnage, et à ma place de personnage, dont l’objectif est de sauver sa fille

Les rôles forts de femmes de 50 ans sont-ils encore rares?

En France, le cinéma et la télévision ont encore du mal à donner des rôles importants aux femmes de plus de 50 ans et restent à la traîne d’autres pays, peut-être moins latins, où l’on est plus à l’aise avec ça. Je milite dans ce sens-là. J’aime les actrices. J’aime les beaux rôles, dont un nombre grandissant s’émancipe enfin de la structure séculaire, patriarcale, grâce à des histoires où il n’y a plus ni princesse ni prince charmant. Et j’ai bien l’intention de rester dans le paysage.

Le rôle d’Helen vous a-t-il demandé un effort particulier?

Je suis plutôt quelqu’un qui a besoin d’espace, qui fait son travail, mais perd son instinct à être trop dirigé. J’ai plus besoin d’un regard que d’une direction. Mais je travaille énormément, avant, pendant… J’ai parlé des heures avec la productrice et je connais bien le réalisateur, en qui j’ai toute confiance, car je sais qu’il filme ses acteurs avec amour. De fait, je n’ai jamais eu peur des plans très serrés où je suis à peine maquillée, afin de faire mon âge et que l’on voit la dureté, la fragilité, les rides. Tout ce que la plupart des actrices cherchent à cacher.

Où en est La Fondation des femmes dont vous êtes l’une des membres?

La Fondation des femmes reste sous l’égide de la Fondation de France tant qu’elle n’aura pas levé les fonds nécessaires à son bon fonctionnement. Nous y travaillons beaucoup, avec pour objectif de soutenir toutes les associations de femmes, de leur donner une force, une protection juridique, de les doter, de les aider à faire campagne. Au fond, je crois que tout ce que je fais, je le fais pour faire avancer la cause des femmes. Tout en étant réaliste, jamais forcenée et en œuvrant à petits pas. C’est avec le petit à petit que l’on fait bouger les choses.

Le Figaro

Périscope N°74: Cobelligérance ?

Philippe Gélie

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

Chers abonnés,

Une fois n'est pas coutume, ce numéro de «Périscope» paraît en même temps dans les pages Débats du Figaro. Car la question qu'il pose est d'actualité : le soutien militaire croissant que les États-Unis et l'Europe octroient à l'Ukraine peut-il faire d'eux des cobelligérants?

Cobelligérants ?

Guerre. Évoquant, lundi 25 avril, « le risque réel » de conflit nucléaire et de troisième guerre mondiale, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l'a justifié par ce constat : « L'Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. La guerre, c'est la guerre ». Le lendemain, les États-Unis présidaient, sur leur base de Ramstein en Allemagne, une réunion d'une quarantaine d'alliés visant à accélérer et renforcer le soutien militaire aux Ukrainiens.

Bataille. Alors que l'invasion russe de l'Ukraine vient d'entrer dans son troisième mois, le champ de bataille a changé de nature, passant de la guérilla urbaine aux vastes plaines du Donbass. Le besoin d'armements lourds – artillerie, blindés – s'y fait plus pressant : Washington entend y pourvoir afin de maintenir la dynamique de succès qui a vu les forces ukrainiennes infliger d'inattendus revers – ou résister au-delà des attentes – à l'armée russe à Kiev ou à Kharkiv. Les obusiers arrivent déjà dans le pays et les Occidentaux s'organisent pour assurer un approvisionnement soutenu en munitions de gros calibre.

Victoire. Cette mobilisation reflète la leçon tirée de la première phase de la guerre : la conviction nouvelle que le David ukrainien, convenablement soutenu par ses alliés, a une chance non négligeable de l'emporter sur le Goliath russe. L'hypothèse d'une défaite du Kremlin enhardit les stratèges de Washington jusqu'à afficher leur propre but de guerre : « Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu'elle ne puisse plus faire le genre de choses qu'elle a fait en Ukraine », a déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. Une ambition peut-être légitime au vu des circonstances, mais qui ne manquera pas de conforter Vladimir Poutine dans sa conviction que les Occidentaux veulent marginaliser ou détruire la Russie.

Usages. Sous l'apparence de la continuité, les termes de l'affrontement sont subtilement en train d'évoluer. Moscou répète de plus en plus fréquemment que les livraisons d'armes à l'Ukraine constituent un acte de cobelligérance – c'est-à-dire d'engagement actif dans le conflit –, n'excluant pas de frapper les convois comme des « cibles légitimes ». Dans les usages de la guerre, c'est l'engagement de forces sur le terrain ou dans la planification qui scelle la cobelligérance, pas le soutien matériel ou financier. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le président américain, Joe Biden, avait refusé début mars d'imposer une zone d'exclusion aérienne dans le ciel ukrainien : cela revenait à abattre des avions russes et à entrer en guerre.

À lire aussiUkraine : Vladimir Poutine promet une riposte «rapide et foudroyante» en cas d'intervention extérieure

Conflit mondial. « Une confrontation directe entre l'Otan et la Russie, ce serait la troisième guerre mondiale , ce que nous devons tout faire pour empêcher », déclarait alors le chef de la Maison-Blanche, qui avait déjà exclu, avant même de déclenchement de l'offensive russe, d'envoyer ses soldats en Ukraine. « Il faut faire stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », renchérissait Emmanuel Macron. La réponse passait alors par une combinaison de sanctions – notamment pour enrayer la capacité russe de fabriquer certains armements sophistiqués –, de fourniture d'armes « défensives » (antichars ou antiaériennes) et de maintien d'un dialogue diplomatique.

Zone grise. L'idée que les Ukrainiens aient une chance raisonnable de victoire sur le terrain pousse les Américains et les Européens à rehausser leur jeu au plan militaire. Avec les risques que comporte le fait de se rapprocher de cette zone grise où l'on bascule dans la cobelligérance. Risques de représailles, voire d'escalade si Poutine se sent poussé vers la défaite. La référence récurrente des responsables russes à leur arsenal atomique n'est pas prise à la légère. « Compte tenu de la désespérance potentielle du pouvoir russe , nul ne peut ignorer la menace d'un possible recours aux armes nucléaires tactiques ou aux minibombes atomiques », insiste le directeur de la CIA, William Burns. Son agence envisage d'ailleurs un scénario dans lequel le Kremlin ferait une « démonstration » nucléaire au-dessus de la mer Noire ou dans une zone à faible population, comme « tir de sommation » pour forcer les Occidentaux à reculer.

Escalade. Mais, au-delà de son interprétation de l'agressivité occidentale, Poutine doit aussi apprécier les conséquences de ses propres actes. Alors que se multiplient les incidents en Transnistrie – région sécessionniste soutenue par Moscou en Moldavie –, a-t-il vraiment intérêt à élargir une guerre qu'il a déjà du mal à gagner en Ukraine ? Quel dirigeant responsable se lancerait dans une escalade nucléaire face aux États-Unis et à l'Otan ? Le président russe peut être mécontent, il peut tempêter et menacer, mais il a ouvert les hostilités sur un terrain où il devait s'attendre à une résistance de même nature. Ses adversaires doivent seulement se rappeler que face à lui, même la victoire serait périlleuse.

À lire

  • L'Otan avait-elle vraiment promis à la Russie de ne pas s'élargir à l'est après la chute de l'URSS? Tous les faits dans ce « Factuel » de l'AFP.
  • Vivre avec un missile nucléaire dans son jardin: passionnant reportage de Politico Magazinedans le Montana.

Parlons-en :

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Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Le Figaro

Mino Raiola, l'agent star des footballeurs, annoncé mort par erreur

L'agent de Pogba, Verratti, Ibrahimovic et de bien d'autres grands joueurs a été un temps annoncé mort par diverses sources en Italie. Une information démentie par des proches, puis par l'Italien lui-même.

Mino Raiola, l'agent star des footballeurs, dont notamment Paul Pogba, Marco Verratti, Zlatan Ibrahimovic, Gianluigi Donnarumma ou encore Erling Haaland, n'est pas mort. En soi, cette information n'en est pas une. Sauf que l'Italien de 54 ans a été annoncé mort ce jeudi. Avant de «ressusciter», comme le principal intéressé l'a évoqué dans un tweet plein d'ironie.

La fausse information a été révélée par le journaliste Tancredi Palmeri puis confirmée par d'autres sources en Italie. Mais le premier s'est ensuite excusé, se déclarant «mortifié» et se retirant de Twitter pendant une semaine.

Cependant, à la suite de cette annonce, certains proches de Mino Raiola, dont son bras droit José Fortes Rodriguez, ont démenti l'information, affirmant que l'agent était dans un état de santé très grave. «Je suis scandalisé par les appels téléphoniques de pseudo-journalistes qui spéculent sur la vie d'un homme qui se bat», a ainsi commenté Alberto Zangrillo, le chef de l'unité d'anesthésie et de soins intensifs de l'hôpital San Raffaele de Milan où Mino Raiola est hospitalisé. L'Italien avait été opéré en début d'année en raison d'une maladie pulmonaire et placé ensuite en soins intensifs.

Bluff, attitude, génie... La panenka délicieuse de Benzema racontée en 5 clichés

DIAPORAMA - L'attaquant du Real Madrid a brillé mardi soir malgré la défaite contre Manchester City (4-3) en demi-finale aller de la Ligue des champions. Avec notamment un geste de génie.

Visualiser le diaporama

Ligue des champions: Benzema a la voie libre pour le classement des buteurs

L'attaquant français du Real Madrid Karim Benzema, aborde mardi la demi-finale aller de Ligue des champions…

Agression, adultère, «six mois infernaux» : 5 questions pour comprendre l'affaire Hamraoui qui dérange le PSG

DÉCRYPTAGE - Victime d'une violente agression le 4 novembre dernier, la joueuse du PSG Kheira Hamraoui est au centre d'une sombre affaire extra-sportive. Dont les conséquences perdurent en avril.

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[Bigot] L’énarque terminal

Alors que la guerre est à nos portes, le décret qui supprime le corps diplomatique, faisant de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, a été pris en catimini, entre les deux tours, pendant le week-end pascal. En tout, ce sont une vingtaine d’inspections générales et de grands corps de contrôle qu’Emmanuel Macron entendait supprimer ; finalement, seuls les conseillers d’État et les magistrats de la Cour des comptes (protégés par la Constitution) échapperont à cette suppression.

Qu’est-ce qu’un grand corps de l’État ? C’est un groupe de hauts fonctionnaires spécialisés dans un métier, dotés d’une forte unité et jouissant d’un certain prestige. Pourquoi vouloir les supprimer ?

Les motifs d’une réforme

L’une des premières motivations de cette réforme était d’éviter que de trop grandes responsabilités soient confiées à de trop jeunes gens. Pour s’assurer de la maturité de leurs titulaires, il suffisait d’exiger plusieurs années de bons et loyaux services de la part des hauts fonctionnaires avant de leur permettre d’accéder à ces charges importantes… L’autre raison invoquée était l’élimination d’une rente dont auraient été titulaires les membres des grands corps. Argument ici encore spécieux, car tous les diplomates ne deviennent pas ambassadeurs. Troisième motif tout aussi faible, diversifier les profils des hauts fonctionnaires : il était déjà possible de nommer “au tour extérieur” des personnalités qualifiées.

Le quatrième motif était en fait le seul sérieux : pas d’esprit de corps sans corporatisme et pas de corporatisme sans conformisme ni réseautage. Arrêtons-nous un instant sur cet argument. La création de l’Ena, en 1945, visait déjà à sortir les corps de leur endogamie en les recrutant au terme d’une formation et d’un concours communs à tous les hauts fonctionnaires. Mais en créant l’Ena, le Conseil national de la Résistance s’est bien gardé de supprimer les grands corps qui avaient fait leurs preuves dans l’histoire… L’école devait seulement garantir que ses élèves seraient sélectionnés sur des critères de mérite et se sentiraient appartenir à l’ensemble de la fonction publique.

En réalité, le président Macron n’a pas seulement supprimé les grands corps, il a également supprimé l’Ena pour la remplacer par un Institut national du service public, plus ouvert à la diversité ( cf. la suppression des épreuves de culture générale et l’introduction de critères plus sociétaux de recrutement). On en arrive ainsi aux raisons officieuses de cette suppression.

Des motivations officieuses

La première raison inavouée est le populisme. La décision de supprimer l’Ena, prise au lendemain de la crise des “gilets jaunes”, est un os symbolique jeté à ceux qui ne seraient rien.

La deuxième raison cachée est de disposer d’une administration qui devra moins sa carrière à un classement ou au jugement de ses pairs qu’à celui du politique. Pour accéder à des postes prestigieux, il faudra plaire. La troisième raison est d’ailleurs de pouvoir plus facilement nommer des favoris. Pour renvoyer l’ascenseur ou remercier ceux qui financent une campagne, par exemple. La quatrième raison inavouable est aussi la plus essentielle : abaisser l’autorité de l’État, qui s’exprime dans la devise de l’Ena : Servir, sans s’asservir. Servir qui ? Personne. Servir quoi ? La République et la France. Sans s’asservir à qui ou à quoi ? À l’argent ou à l’étranger. En supprimant les grands corps et l’Ena, Emmanuel Macron applique l’idéologie du new public management pour lequel l’intérêt général n’est qu’un paravent. Et cette mentalité consacre la supériorité des méthodes privées sur les méthodes publiques.

L’autorité des hauts fonctionnaires n’est pas seulement morale, elle est aussi technique. Un diplomate, un inspecteur des Finances ou un préfet exercent de vrais métiers, avec leurs traditions, leurs savoir-faire, leurs mémoires, qui sont garants de l’efficacité et de la continuité de l’action de l’État. Prenons l’exemple de nos diplomates, qui font l’admiration du monde entier car ils sont (étaient) parmi les mieux formés et les plus compétents. En les nommant au sein du futur nouveau corps généraliste et indiscriminé de hauts fonctionnaires, « c’est un peu comme si l’on supprimait les médecins spécialistes, oncologues, chirurgiens du cœur ou gynécologues pour les remplacer par des médecins généralistes », écrit Arnaud Teyssier. Le prix de cette compétence, c’est l’indépendance d’esprit et de ton à l’égard du pouvoir, de l’étranger ou de l’argent. L’avantage de cette compétence, c’est une meilleure défense des Français.

Rarement un président avait porté un coup aussi violent à la République. L’ancien vice-président du Medef Denis Kessler avait vendu la mèche, en 2007 : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Nous y sommes. Maintenant que la quinzaine de l’antifascisme est terminée vient le moment de la grande braderie. À la carapace administrative patiemment constituée par le travail des légistes royaux, renforcée par Bonaparte et par la République, rien ne devra se substituer. Sous prétexte de faire avancer la France au rythme de la mondialisation, il s’agira de la livrer nue aux puissances étrangères et aux puissances d’argent, c’est-à-dire à l’Union européenne.

* Guillaume Bigot est politologue et éditorialiste. Dernier ouvrage : “Populophobie, pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française” (Plon).

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Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

À l’étage du pavillon d’Armenonville, faste lieu de réception du bois de Boulogne à deux pas de la porte Maillot, Marine Le Pen ne déroge pas à ses habitudes. Elle est là, assise sur un canapé couleur cyan, tirant sur sa cigarette électronique. Autour d’elle, son cercle proche : sa sœur Marie-Caroline et le mari de cette dernière, Philippe Olivier, les “technos” de l’ombre Jean-Philippe Tanguy et Renaud Labaye, ses conseillers de toujours David Rachline et Sébastien Chenu. C’est ensemble qu’ils ont commencé la campagne, c’est ensemble qu’ils la terminent.

Les yeux rivés sur TF1 – « la chaîne qui nous place le plus haut dans les estimations », nous souffle-t-on -, Marine Le Pen assiste à l’annonce de résultats dont elle connaît déjà la teneur depuis plusieurs minutes. Elle sait qu’elle a, pour la troisième fois, échoué dans sa course à l’Élysée. La candidate malheureuse sait aussi qu’avec 41,46 % des suffrages exprimés, elle vient de réaliser le meilleur score de l’histoire de son parti. « Pas de regret, résume Tanguy. Il nous aura manqué du temps, mais je crois qu’on a réussi à faire une campagne propre, sans gros ratés. »

Le discours de défaite est déjà sur la table. Avant de monter sur scène devant une centaine de militants et deux fois plus de journalistes, elle décroche son téléphone, le temps d’une conversation succincte avec Emmanuel Macron. Les félicitations d’usage, rien de plus. Devant son pupitre, Marine Le Pen se félicite d’une « éclatante victoire » mais pense déjà et surtout à l’après : « La partie n’est pas tout à fait jouée. Nous lançons ce soir la grande bataille des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au cœur. »

Sa performance historique semble déjà loin des préoccupations marinistes. Cap sur les élections législatives. Ou, pour reprendre l’expression chère à Jean-Luc Mélenchon, le “troisième tour”. Mais là où La France insoumise tente d’imposer une cohabitation au chef de l’État, le Rassemblement national (RN) assume son statut d’opposant. Les stratèges du parti savent pertinemment qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée nationale, mais ils veulent peser au maximum. « Il ne faut pas prendre les Français pour des idiots, souffle Thierry Mariani. Notre but, maintenant, c’est de freiner Macron pour éviter de lui donner les pleins pouvoirs. » L’euro député en profite pour fustiger Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, il porte une très lourde responsabilité. Pendant cinq ans, il a expliqué qu’il était le premier opposant. Entre ces deux tours, il a été le premier collabo. » Le scénario de l’insoumis à Matignon, Philippe Olivier n’y croit pas : « Il ignore les règles électorales. Avec le système majoritaire, de manière mécanique, le président sortant a une majorité quoi qu’il arrive. »

Un tandem Bardella/Le Pen renforcé ?

La lourde tâche que sont les législatives est préparée depuis plusieurs mois au RN. Président par intérim du parti, Jordan Bardella est voué à jouer un rôle central dans le futur dispositif. Pour le besoin des législatives, le natif de Drancy devrait d’ailleurs troquer sa morne Seine-Saint-Denis pour être investi sur la terre plus accueillante du Var, sa 4e circonscription et sa cité de Saint-Tropez. Un département où Marine Le Pen est arrivée en tête lors du second tour, avec 55,1 % des voix.

L’organisation de ce tandem Bardella-Le Pen, qui a fait ses preuves durant la campagne de la présidentielle, reste à définir. L’hypothèse de voir la candidate laisser définitivement la présidence du parti à son jeune successeur pour se concentrer sur la gestion d’un futur groupe parlementaire est avancée en interne. La composition exacte de celui-ci n’est pas non plus arrêtée. Il y a encore quelques jours, les cadres du RN assuraient que le parti présenterait bien 577 candidats dans autant de circonscriptions. Dimanche, Jordan Bardella a ouvert la porte aux « gens issus de l’extérieur du RN, qui seront amenés à bénéficier de notre soutien ».

Comprenez des membres de Reconquête !, de Debout la France et d’ailleurs. Les profils de Guillaume Peltier et de Stanislas Rigault sont particulièrement appréciés en interne. À l’inverse, les “transfuges”, ceux qui ont rejoint Éric Zemmour en début d’année, ne seront pas reçus avec de grands sourires. « Pour ceux qui sont partis, c’est un aller sans retour », prévenait Marine Le Pen, en privé, début février. Ce casse-tête-là ne devrait pas avoir lieu : les “infréquentables” Stéphane Ravier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Nicolas Bay, déjà pris par d’autres mandats, ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous des législatives.

Certains au Rassemblement national militent également pour tendre la main à la « frange bonapartiste » des Républicains. « LR est en fin de vie, souffle un cadre. Vous pensez que les Morano, Ciotti, Wauquiez, Bellamy vont rester éternellement dans un parti qui fait 3 % ? Le vrai accord “win-win” pour nous, il est là. Ils ont le maillage territorial, on a la force électorale. Mais ça n’arrivera jamais. »

L’appel au rassemblement d’Éric Zemmour

Reste donc Reconquête !, perçu comme un partenaire de négociation naturel à l’approche du scrutin. Du moins, sur le papier. Depuis sa défaite du 10 avril, Éric Zemmour multiplie les appels du pied. Le soir même, le candidat faisait un premier pas en avant en appelant à voter pour Marine Le Pen, sans même avoir posé une seule condition. Agréablement surprise, la candidate l’avait d’ailleurs remercié lors d’un bref échange téléphonique, le lendemain.

Après une semaine de repos et plusieurs réunions stratégiques, le président de Reconquête ! a décidé de « tendre la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France » pour se rassembler au sein de l’Hémicycle. Dans une tribune publiée dans le Figaro, les vice-présidents exécutifs ont appelé à une « grande coalition des droites et des patriotes » lors du prochain scrutin face au « grand bloc macroniste » et au « grand bloc islamo-gauchiste » mené par Jean-Luc Mélenchon dans sa quête d’une majorité insoumise. « Il serait illusoire de penser que cette majorité puisse être atteinte sans alliances. Aucun parti ne peut espérer l’obtenir seul et les autres l’ont bien compris », ajoutent Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay. « Mais les candidats Reconquête ! accepteront-ils d’avoir l’étiquette RN ? », interroge Nicolas Meizonnet, député du parti à la flamme dans le Gard. Qui oublie que, lors des élections municipales en 2020, même Louis Aliot n’avait pas souhaité afficher le logo du parti sur ses affiches de campagne à Perpignan…

Pas de majorité, mais un groupe fort à l’assemblée ?

La semaine dernière, l’entourage d’Éric Zemmour s’est penché sur la carte électorale du premier tour de la présidentielle et en a tiré l’analyse suivante : seule, Marine Le Pen arrive en tête dans 179 circonscriptions ; en cumulant son score avec celui d’Éric Zemmour, les candidats communs RN-Reconquête ! arriveraient en tête dans 379 circonscriptions. « Si on s’allie, nous pouvons espérer 150 députés, mais si elle refuse, nous en aurons seulement 35 pour les deux partis », défend un cadre zemmourien.

En pleine soirée du second tour, Guillaume Peltier a sorti d’autres chiffres de sa besace dans le Parisien : « À quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix. » L’objectif : empêcher les divisions pour éviter une majorité de godillots pour Emmanuel Macron ou une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.

Le parti est aussi en quête de financement. Pour le RN, l’enjeu est tout autant politique qu’économique. Au titre du financement public des partis politiques, chaque voix aux législatives rapporte 1,42 euro par an pendant cinq ans et un député élu plus de 37 000 euros. Endetté de près de 20 millions d’euros, le parti doit donc présenter le plus de candidats possible. Pour plusieurs cadres de Reconquête !, cette coalition n’ira pas au bout. « Marine Le Pen n’acceptera jamais, son objectif, désormais, c’est de nous achever », déplore l’un d’eux.

Symbole d’une relation conflictuelle entre les deux clans du camp national, où l’on a du mal à dissimuler les res-sentiments, l’entourage de Marine Le Pen retenait peu ou prou les mêmes griefs à l’endroit d’Éric Zemmour lorsque ce dernier caracolait dans les sondages à l’automne. Difficile d’apparaître désormais comme des frères d’armes patriotes après s’être tapés dessus, par médias interposés, des mois durant. « Elle, c’est les chats, moi, c’est les livres », lâchait Éric Zemmour, goguenard, en novembre dernier. Une sortie jugée indécente par Marine Le Pen et son entourage. L’ambiance “cour de récréation” était lancée. Quelques semaines plus tard, la candidate réplique : elle affirme, sans broncher, qu’il y a « quelques nazis » dans les équipes d’Éric Zemmour. L’attaque continue encore aujourd’hui de crisper certains cadres de Reconquête !, qui accusent la candidate du RN d’avoir repris à son compte un vocabulaire que ne renieraient pas leurs adversaires communs venus de la gauche.

Le sprint final de la campagne enclenché, les piques et attitudes puériles ont cessé. Les esprits se sont apaisés. Un temps. Deux jours avant le premier tour, Marine Le Pen expliquait même ne pas avoir « d’esprit de revanche ». Dimanche soir, pourtant, il y avait comme un parfum de rancœur dans l’air du bois de Boulogne. Dans l’une de ces saillies dont il a le secret, Philippe Olivier ne s’est pas gêné pour répondre une nouvelle fois à Éric Zemmour, qui, lors son allocution, a raillé le nom Le Pen, frappé pour la huitième fois par la défaite : « Il y a un certain journaliste qui a voulu nous apprendre à faire de la politique. Je crois qu’on lui a montré qu’on savait encore comment faire. » L’union sacrée attendra.

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New York Times - World

Love Songs and Tear Gas in a Tense Sudan Ramadan

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“We come to forget it all,” one young musician said during the daily end of the fast. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least, we can sing.”

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By Declan Walsh

Photographs by Abdulmonam Eassa

KHARTOUM, Sudan — Friday night by the Nile, and a love song wafted on the warm breeze that blew across Tuti Island, a crescent of land at the confluence of the river’s two great branches.

Hundreds of people had gathered on the beach for iftar, the sunset meal that breaks the daily fast during the Islamic holy month of Ramadan. Once they had eaten, there was a palpable sense of relief.

People lounged in the sand, smoking cigarettes and scrolling on their screens. Children splashed in the river shallows. Kites danced in the sky. While the Sudanese capital twinkled on the far shore, a young crooner struck up a song.

“How could your heart allow you to forget me?” sang Ibrahim Fakhreldin, his face bathed in the glow of cellphones held by his friends, who erupted for the chorus.

“Tell us what changed, for the sake of love,” they sang in unison, some playfully clutching their hearts, in a rendition of “Now You Just Pass Us By,” a traditional Sudanese ballad.

The song was personal for Mr. Fakhreldin, 20, who told me that he had once courted a girlfriend on this beach. “It’s over,” he said wistfully. “But the place is still here.” Now he had come in search of something else — a respite from the daily grind of Sudan, where a once-glorious revolution has run badly aground, and the heady hopes that it once inspired are crumbling.

“We come here to forget it all,” said Mr. Fakhreldin, who described himself as a disillusioned revolutionary. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least we can sing.”

For those who are fasting, iftar is a daily deliverance after the long hours of hunger and thirst. In Sudan it is particularly trying: Daytime temperatures are regularly hitting 115 degrees Fahrenheit, around 45 degrees Celsius, these days, and the power cuts can last eight hours.

An ominous political backdrop sharpens the privation. A military coup last October scuttled the democratic transition that started in April 2019 when crowds toppled Omar Hassan al-Bashir, their autocratic ruler for 30 years. Now the economy is tanking, food prices are soaring, and nearly 100 people have been killed in anti-military demonstrations.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

During the holy month of Ramadan, Muslims break their daily fast with iftar, a meal that is shared with friends, families and even strangers. In Sudan, I was invited to iftar in riverside villages, desert huts and suburban streets.

Here’s what I saw →

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One evening people streamed to Tuti Island, in the Nile, to share iftar. It had been another scorching day with temperatures reaching 115 degrees Fahrenheit. Economic and political turmoil added to their hardship.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Once they had eaten, a wave of relief washed over the beachgoers.

Some lounged on the sand, smoking their first cigarettes of the day. Others dabbled in the water or flew kites.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Then a love song rang out. Ibrahim Fahkreldin, a 20-year-old crooner, performed traditional Sudanese ballads as well as new songs about Sudan’s growing turmoil. “We come here to forget it all,” he told me.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

He wasn’t the only one. While iftar is a moment to satisfy hunger and thirst, it is also an opportunity to share food with loved ones — and a welcome respite from the daily grind.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

It was the same everywhere I went, including this village 200 miles upriver. Some of these men worked in the nearby gold mines, and they offered to guide me to their workplace in the nearby desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

That led me to Ahmed Ali Jadallah, a miner I found sitting in a tiny tent, fasting. He was waiting for sundown to get down to work at the “line” — a seam of gold-rich rock he was hacking from the desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Even in a season of worship, Sudan’s turmoil kept pressing in. Nearly 100 people have died in street protests since the military seized power in a coup in October. The tumult continued through Ramadan.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One afternoon, young men and women wearing ski masks clashed with police officers who were firing tear gas. Acrid smoke filled the air. Then the muezzin’s call rang out: It was time for iftar.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

The protesters paused and pulled out dates, bottles of water and bags of sandwiches. Several offered to share.

Another fast was over, but Sudan continues down an unpredictable path.

Read more on Sudan:

But Ramadan is also a time of community, when friends, families and even strangers come together to break their fast. The iftar meal, which over several weeks I was invited to share in riverside villages, desert huts and suburban streets, also offered a cherished pause — a chance to take stock at a moment when many say that Sudan is drifting perilously, leaving them uncertain what comes next.

300 miles

EGYPT

Red

Sea

Atbara

CHAD

SUDAN

Nile

Khartoum

ETHIOPIA

CENTRAL

AFRICAN

REP.

SOUTH

SUDAN

By The New York Times

As we drove back to Khartoum one evening, we suddenly came on a group of determined-looking men standing in the middle of the road, urging us to stop. But this wasn’t a stickup. It was dinner.

The Celebration of Ramadan

The Muslim monthlong holiday of Ramadan, a time of prayer, fasting and feasting, began in the United States on April 2.

A long mat lined with food platters was at the gates of a small mansion in the town of El-Kabashi. About 50 other travelers were already seated, waiting to eat. The free meal — an iftar for passing travelers — was financed by Hasoba el-Kabashi, a local entrepreneur and the owner of the mansion.

Mr. el-Kabashi told me he made his fortune in real estate, car dealerships and a cargo business in Dubai. Now he was paying it back. This was a small crowd, he remarked; he once fed six busloads of travelers. There was no question of anyone paying a cent.

“It’s for God,” he said, pointing to the sky now filling with stars.

His guests didn’t stand on ceremony. After 15 minutes they rose from the meal, offered communal prayers, and continued on their journeys. So did we.

With the road empty, we raced into central Khartoum, crossing the Nile on a century-old bascule bridge then swooping past the gates of the military headquarters where demonstrators massed to oust Mr. al-Bashir in 2019, in euphoric scenes that stoked hopes that this revolution could endure.

But now the square is a ghostly arena. Soldiers manned check posts on deserted streets. The celebrated revolutionary murals had been painted over. Just a few scraps of defiant graffiti remained. “We were killed here,” read one.

Further downriver, at the Chinese-built presidential palace, I met with Lt. Gen. Ibrahim Gabir, one of the generals now running the country. The military’s intervention last October was not a coup, he insisted. “I prefer to say redirection,” he said.

Over an hour of conversation, General Gabir blamed Sudan’s mess on its squabbling politicians and promised to hold elections by July 2023 — an impossibly short timetable to hold a free and fair vote, by most estimates.

It was nearly time for iftar. Leaving, I meandered through the long corridors of the empty palace. A painting depicted Mohammed Ahmed Ibn el-Sayyid Abdullah, a messianic 19th-century religious leader who led a revolt against British colonialism, trampling an enemy combatant under his horse. But when I finally found the exit, General Gabir was already there, jumping into a vehicle, scrambling home to break his fast.

The traditional iftar meal in Sudan includes rich meat sauces soaked up with kisra sorghum crepes, spicy beef sausages, bean stews and glistening chunks of watermelon. The food is washed down with seasonal drinks — karkade, or iced hibiscus juice, and a local sweet-and-sour beverage known as abreh. But for many Sudanese, these have become unaffordable luxuries.

At a sweltering bakery in Atbara, 175 miles from Khartoum, young men tossed flatbreads from an open oven that were sold for 50 Sudanese pounds, or about nine cents, each. Three years ago, they cost 2 pounds each. That’s a resonant issue in Atbara, where student protests over soaring bread prices in late 2018 triggered the countrywide movement that eventually toppled Mr. al-Bashir. But the appetite for revolution has diminished.

“I don’t care anymore,” said Kultom Altijani, a 45-year-old street vendor who appealed for money to send her ailing daughter to a dentist. “We want to eat and drink — that’s it.”

Years after Mr. al-Bashir’s ouster, his allies are still faring better than most, and slowly making a comeback. This Ramadan, the wealthier officials can be found among the evening crowd at the Al Salam hotel, the salon of the Khartoum elite. Although the iftar buffet costs $45 per head, it is packed every evening, with women in finely embroidered gowns sitting beside men in immaculate robes. They rub shoulders with assorted foreigners looking to solve, or profit from, Sudan’s political mess — diplomatic envoys, Russian mercenaries, aid workers and United Nations officials.

Iftar is also laden with meaning for the revolutionaries who fight on. On April 6, demonstrators filled the street outside the Al Salam to mark the third anniversary of Mr. al-Bashir’s ouster. This time the warm breeze didn’t carry a love song, but a sting.

Thick smoke billowed from burning tires as young men and women, seasoned by months of protest, clashed with riot police. At the front, some protesters wore ski masks and garden gloves they used to hurl streaming tear gas canisters back at the police.

Even though I hung back, my eyes stung from the clouds of tear gas that drifted down the street, and I stumbled to the roadside. The call of the muezzin rang out: iftar.

The chanting abated and bags of food were produced. Protesters passed around dates, sandwiches and paper cups filled with karkade. A woman wrapped in a Sudanese flag offered to share her food and, seeing my state, offered a vinegar-soaked cloth to stop the tears.

Others crouched on the curb, chugging water and savoring a moment of relief, as yet more tear gas pop-popped in the distance.

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L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

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« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

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C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
Le Figaro

À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel

REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.

À Lacordaire, il n’y a pas que la devise en latin «juventuti veritas» (À la jeunesse, la Vérité) qui rappelle le lien avec l’ordre des Prêcheurs (les Dominicains). L’uniforme - pantalon noir et chemise blanche- porté indistinctement par les filles et les garçons dans les grandes occasions reprend les couleurs de la robe des religieux à l’origine de cette école centenaire. L’architecture des bâtiments, posés au milieu d’un terrain arboré de plus de cinq hectares, évoque un monastère toscan. Un havre de paix dans ce grand arrondissement des quartiers nord qui abrite des cités difficiles. «Ce cadre exceptionnel participe au bien-être des élèves et des adultes qui les accompagnent. Adultes qui ne sont pas que des enseignants», tient à préciser Pierre-Jean Collomb, directeur de l’école depuis 2009. Car à Lacordaire (100 % de réussite au bac, 97 % de mentions en 2021), qui compte un internat de 170 lycéens, rien n’est sous-traité. Les 120 professeurs représentent la moitié seulement de l’effectif qui a la charge des 1550 élèves répartis entre le CP et la terminale.

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La première année à Lacordaire, elle était dernière de sa classe avec 7 de moyenne. En terminale, elle a 16. Surtout elle est heureuse et bien dans sa peau.

Cette école est un lieu d’apprentissage mais surtout un lieu de vie. Les journées à Lacordaire sont à rallonge. L’étude étant obligatoire, personne ne quitte l’établissement avant 18h30. Et de nombreux élèves externes ou demi-pensionnaires choisissent de prolonger ce moment propice aux révisions en s’installant dans les salles de l’internat. Ceux qui y logent 6 jours sur 7 ont en effet l’obligation de travailler jusqu’à 20h45. «On s’y entraide en petits groupes et il n’est pas rare que des professeurs s’attardent. En dehors des soirs de matchs de l’OM, il y a toujours du monde», confirme un élève de terminale. Les garçons et les filles sont logés dans des bâtiments différents. Les grands dortoirs du siècle dernier n’y sont plus de mise, remplacés par des chambres pour deux. Petit-déjeuner copieux servi entre 7h et 8h. À midi, déjeuner avec tous les élèves. Dîner le soir entre les deux études de 18h30 à 19h15. Des horaires stricts mais bien acceptés par les internes. Richard Maby, qui habite à Avignon et dont la fille a intégré l’internat au lycée, en loue les vertus pédagogiques et humaines. «Il y a de très nombreuses activités le soir qui lui ont permis de créer du lien. De se faire des amis. La première année à Lacordaire, elle était dernière de sa classe avec 7 de moyenne. En terminale, elle a 16. Surtout elle est heureuse et bien dans sa peau.»

Les internes travaillent jusqu’à 20h45

N’évoquez pas devant le directeur la problématique élitiste des écoles privées qui, à l’inverse du public, feraient le tri au fil des ans pour ne garder que les meilleurs élèves. «Nous avons une pyramide inversée. 150 élèves en primaire. 650 en collège. 700 en lycée. Nous recrutons à chaque étape», pointe-t-il. Reste le rythme de travail et l’émulation permanente. «Ceux qui n’adhèrent pas au système préfèrent en sortir», reconnaît un ancien élève qui a vu un de ses trois enfants préférer passer sa première et sa terminale au lycée public Thiers. «Ce n’était pas un mauvais calcul car il a poursuivi en prépa dans ce même établissement». Lacordaire, en effet, ne compte pas de préparation aux grandes écoles. «C’est un choix, pas un handicap, revendique Pierre-Jean Collomb. Et 60% de nos élèves, le bac en poche, suivront un tel cursus. Sortir de Lacordaire ouvre toutes les portes.» Le directeur note surtout une évolution dans les aspirations des jeunes. Réputée pour sa filière scientifique, l’école doit s’ouvrir de plus en plus sur l’économie, les sciences sociales, les lettres mais aussi les langues étrangères. «Sur 230 élèves de terminale, une bonne vingtaine va vouloir poursuivre des études à l’étranger. Le Covid a accentué ce phénomène.»

Au sein de l’état-major, les élèves sont responsabilisés

Autre singularité de Lacordaire, un mode de gouvernance qui place l’élève au centre. Si Pierre-Jean Collomb réfute la notion de cogestion pour définir le rôle de ce qui est devenu une véritable institution au sein de l’établissement, il lui reconnaît de nombreuses vertus, «notamment de susciter l’émulation en première et en terminale». L’élection des représentants des élèves donne lieu à une véritable campagne électorale. Faire partie de l’état-major signifie en effet que l’on va représenter l’école dans toutes les manifestations extérieures au même titre que le directeur. Un peu comme des adjoints au maire, les délégués se répartissent les différents domaines qui touchent la vie de Lacordaire: entretien des bâtiments ou du parc, équipements sportifs, matériel, mais aussi actions culturelles, artistiques et surtout… Organisation des fêtes - postes les plus courus. Pendant le Covid, l’état-major a permis d’ajuster en permanence les moyens afin de rester opérationnel hors les murs. Une première en 94 ans!

Des aides financières pour les boursiers

Le prix de la scolarité en internat est de 8000 euros par an. Mais depuis 2014, Lacordaire s’est doté d’un fonds de dotation pour accompagner les élèves en situation économique précaire. Les donateurs sont d’anciens élèves, des parents d’élèves mais aussi des entreprises. 160.000 euros débloqués chaque année constituent un apport financier pour 80 boursiers, dont le bénéfice peut perdurer au-delà du bac, pour le supérieur. «Nous avons des élèves méritants qui sans cette aide n’auraient pas pu être scolarisés ici, ni plus tard poursuivre leurs études», se félicite le directeur.

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ENQUÊTE - C’est dans la ville universitaire d’Uppsala, en 1922, qu’est né le Rasbiologiska Institutet, l’Institut de biologie raciale, le premier au monde financé par un État. Des scientifiques, admirés par nombre de leurs collègues ailleurs en Europe, y développaient des théories eugénistes. Un siècle plus tard, les Samis, principales victimes de cette idéologie, réclament justice.

À Uppsala

Avec sa façade ocre et ses colonnades, la bibliothèque universitaire Carolina Rediviva, la plus ancienne de Suède, inspire le respect. Elle abrite des trésors, comme le Codex argenteus, un évangéliaire du Ve siècle tout en or et en argent, mais aussi quelques-unes des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Au sous-sol, Asa Henningsson déverrouille une série de portes pour arriver dans une salle de lecture, où quelques gros classeurs reliés sont ouverts: «Ce sont les photos de l’Institut de biologie raciale, explique la conservatrice des archives. Il y en a en tout 12.000, dans 105 albums.» Les clichés, pris surtout dans les années 1920 ou 1930, montrent des individus ou des familles, immortalisés de face et de profil, et classés par «races». Il y a des séries consacrées aux Suédois de «pure souche», aux populations mixtes, aux Roms, et à d’autres minorités, comme les Wallons et les Finlandais. Mais les plus nombreuses s’intéressent aux Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe, que l’on appelait alors «les Lapons». «Le rôle de l’Institut n’était pas de se concentrer sur les Samis, mais Herman Lundborg, son premier directeur, était obsédé par ses voyages dans le nord de la Suède. Leurs photos constituent un tiers de ce fonds», explique Asa Henningsson.

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Ces archives sont méconnues. Comme l’est aussi l’histoire des squelettes samis déterrés par centaines pour enrichir les collections d’anatomie. Tous ces éléments, pourtant, sont essentiels pour comprendre le développement de la biologie raciale aux XIXe et XXe siècles. Mêlant théories racistes (selon lesquelles la hiérarchie entre les races est immuable) et eugénisme, cette «science» utilisait les nouvelles techniques de l’anthropométrie, à l’image de l’anatomiste Anders Retzius, qui dès les années 1840 théorisa la différence entre les «crânes longs» (dont est affublée, selon lui, la race nordique) et les «crânes courts» (ceux des Samis, toujours selon Anders Retzius). De nombreux instituts de biologie raciale naissent alors aux États-Unis et en Europe, mais celui d’Uppsala, ville universitaire située à 70 kilomètres au nord de Stockholm, fut le premier au monde à être financé par un État.

Flirt appuyé avec le nazisme

Alors que les scientifiques de l’époque s’évertuaient à mesurer les crânes et les os, les biologistes raciaux suédois étaient admirés et enviés par tous leurs collègues: «Pour les Allemands, surtout, cela donnait l’impression que la Suède prenait vraiment ce problème au sérieux», explique Claes Thäng Wrangel, du Centre de recherche multidisciplinaire sur le racisme (Cemfor) d’Uppsala. Pour Gustaf Forsell, un autre chercheur du Cemfor, l’institut aurait même particulièrement influencé le sinistre Hans Günther, qui étudia un an à Uppsala avant de devenir l’un des architectes de la politique d’extermination du IIIe Reich: «Lundborg parlait couramment allemand, les Suédois se rendaient en Allemagne, et les Allemands en Suède… Car, selon la doctrine nazie, la race aryenne venait des pays nordiques.»

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Malgré cette histoire, abondamment documentée, le centenaire de la création de l’Institut de biologie raciale, en 2022, a été à peine mentionné dans les médias, tout comme la journée du souvenir organisée par le Cemfor en mémoire des victimes suédoises. Devant la Maison du doyen, l’un des bâtiments les plus emblématiques d’Uppsala et ancien siège de l’institut, le panneau expliquant l’histoire du lieu ne mentionnait d’ailleurs pas les travaux d’Herman Lundborg. Comme si la Suède d’aujourd’hui, chantre de l’inclusion, qui a grand ouvert ses portes lors de la crise migratoire de 2015, n’arrivait pas à assumer ce flirt appuyé avec le nazisme: «Il a fallu demander aux autorités de changer ce panneau pour avoir une mention de l’institut, et de ce qu’il a représenté, déplore Claes Thäng Wrangel… Cela a été fait il y a seulement quelques semaines.»

Biologistes raciaux

Il y a pourtant beaucoup à dire, et à apprendre. Pour éclairer les Suédois, le Cemfor a mis sur pied une visite guidée consacrée à l’histoire du racisme à Uppsala. Un parcours qui commence étonnamment au Linneanum, un pseudo-temple grec construit pour honorer l’enfant du pays Carl von Linné, inventeur au XVIIIe siècle de la classification des espèces. «Même s’il n’a pas utilisé le mot race, il a défini pour les êtres humains des variétés auxquelles il attribuait des caractéristiques morales, rappelle Claes Thäng Wrangel. La variété rouge était joviale et libre ; la noire lente et négligée ; la jaune, cupide et fière ; et les Blancs créatifs, entrepreneurs… Il y avait aussi une cinquième catégorie, qu’il appelait les monstres.» Devant la bibliothèque Carolina Rediviva, le chercheur prend le temps de décrire à son auditoire ces fameuses photos samies, où «les Blancs de race pure sont dans une posture qui met en valeur leur force et leur santé, alors que les Samis et les Roms sont sales, mal rasés, pauvres». Juste à côté s’élève le Gustavianum, qui abrite un amphithéâtre de médecine où se pratiquaient les dissections, mais s’inscrivant aussi dans cette histoire: «Lundborg a organisé ici une importante exposition pour illustrer le risque de dégénérescence en mêlant des photos de prostituées, de vagabonds, de Samis, de Roms… Cela a été un grand succès, elle a circulé dans toute la Suède.»

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L’enjeu, pour Lundborg comme pour tous les autres biologistes raciaux, n’est pas seulement de créer des catégories. Les «races supérieures» sont associées aux caractéristiques physiques, intellectuelles et morales les plus hautes. Elles se reproduisent peu, et sont menacées par le développement incontrôlé de «races inférieures» où se transmettent la tuberculose, l’alcoolisme et autres vices: «Selon ces biologistes raciaux, mélanger ce qu’ils appelaient les mauvais gènes pouvait engendrer des maladies, des comportements violents, alors qu’avec un bon équilibre on pouvait préserver la civilisation et toutes ces vertus associées à ce qu’ils appelaient la race pure», précise Claes Thäng Wrangel.

À la fin des années 1930, cependant, la vision de l’institut d’Uppsala va changer. La violence du régime nazi s’affiche sans complexe en Allemagne, et de plus en plus de Suédois réalisent quelles peuvent être les conséquences de ces idées. Lundborg part à la retraite, et le directeur qui le remplace en 1935, soutenu par les sociaux-démocrates, oriente les recherches vers la médecine génétique. L’histoire, cependant, ne s’arrête pas là. Le concept d’«hygiène raciale», pour éliminer les supposées tares et les vices de la société, se perpétue en Suède, notamment à travers des stérilisations imposées à des femmes sortant de prison, des malades mentaux, des individus considérés comme «socialement inadaptés»… Des pratiques qui vont durer jusqu’en 1973. Un siècle plus tard, les Samis continuent de réclamer des comptes sur cet institut et sur les activités illégales menées par les chercheurs suédois.

Procédure de restitution

L’un des contentieux les plus sensibles est celui du retour des ossements samis à leur communauté d’origine. Selon les autorités suédoises, des restes humains appartenant à des Samis sont encore conservés dans onze institutions du pays. Et l’une des plus importantes est l’université d’Uppsala. Le directeur du Gustavium, Mikael Ahlund, refuse de dire exactement où ils sont entreposés, «pour des raisons de sécurité», mais il tient à s’expliquer sur ces procédures de restitution qui peuvent prendre des mois, voire des années: «Lorsque nous recevons une requête officielle, il faut vérifier que nous avons bien ces ossements et que le demandeur est légitime, détaille-t-il. C’est le cas par exemple du Parlement sami, qui vient de nous demander le retour des ossements du vieux cimetière paroissial de Rounala, qui ont été déterrés en 1915. Il faut faire vite, mais prendre aussi le temps d’entreprendre des recherches approfondies, pour que la restitution soit complète. Le dossier est ensuite transmis au vice-chancelier de l’université, puis au gouvernement, qui tranche.»

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Autre source de polémique: les milliers de photos aujourd’hui conservées à la bibliothèque Carolina Rediviva. Selon la conservatrice, elles n’ont aucun intérêt scientifique, mais le fait qu’elles puissent être consultées par tous alors que les descendants directs sont encore vivants pose problème. Pour Eva Forsgren, représentante de la communauté samie d’Uppsala, c’est même inacceptable: «J’étais en train de consulter ces archives, et soudain j’ai vu mon grand-père et ma grand-mère! Je les ai reconnus, je savais à quoi ils ressemblaient. Dans leur cas ils semblaient contents car on les prenait en photo, ça devait être un événement… Quelqu’un est sûrement venu pour leur dire quoi faire, une personne d’autorité comme un pasteur ou un professeur. Et j’ai reconnu beaucoup de membres de ma famille, les sœurs de ma grand-mère, ses frères…»

Eva Forsgren, qui demande que l’accès à ces archives soit soumis à l’autorisation des communautés, n’est pas la seule à avoir fait cette démarche. Comme elle, de nombreux Samis se rendent à la bibliothèque Carolina Rediviva dans l’espoir de retrouver, à travers ces photos, quelques membres d’une famille depuis longtemps disparue, mais jamais oubliée.

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DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Le Monde

La Russie assume la surenchère face à Kiev et à l’Occident

La visite éclair à Moscou du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a démontré le gouffre qui sépare la perception de la situation avec le Kremlin

Avant même l’arrivée à Moscou du secrétaire général des Nations unies, mardi 26 avril, le quotidien populaire Moskovski Komsomolets résumait bien, sur sa « une », le climat de cette visite, en même temps que l’univers mental dans lequel vit la Russie après deux mois d’« opération spéciale » contre l’Ukraine : « Antonio Guterres a lui-même gâché sa visite : la demande d’une “pause humanitaire” vise à priver la Russie de ses droits.»

Même avec des attentes limitées, le court séjour russe de M. Guterres aura démontré le gouffre qui sépare la situation actuelle de négociations substantielles. Reçu d’abord par Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères, l’ex-premier ministre portugais a quitté la capitale russe pour Kiev avec la vague promesse d’une Russie « prête à coopérer », selon le mot de M. Lavrov, à la mise en place de couloirs humanitaires dans les régions touchées par des combats.

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Même inflexibilité du côté de Vladimir Poutine. Si le président russe a salué « des avancées » lors des négociations avec Kiev, il a surtout nié que Moscou ait pu entraver l’évacuation de civils à Marioupol ou ailleurs – « Vous avez été trompé », a-t-il lancé à son interlocuteur –, et dénoncé une nouvelle fois la « provocation » de Boutcha, où les forces russes sont accusées d’avoir commis des « crimes de guerre ».

Le ton parfois conciliant du Portugais, qui a dit « comprendre que la Russie ait de nombreux griefs », ne suffira pas à redonner vie aux discussions sur un éventuel accord de paix. Sergueï Lavrov a prévenu qu’il était « trop tôt » pour chercher d’éventuels médiateurs, accusant même l’ONU de rompre son devoir d’impartialité.

Le premier constat était connu depuis longtemps : aucune négociation significative ne peut porter ses fruits tant que la bataille du Donbass, désigné objectif principal de l’offensive russe, n’a pas eu lieu. Le second constat s’impose depuis quelques jours : engagé dans la spirale d’un conflit qui n’a plus d’« opération spéciale » que le nom, le Kremlin assume de plus en plus ouvertement la surenchère.

L’hypothèse « réelle » d’une guerre mondiale

A la veille de sa rencontre avec M. Guterres, lundi, le même Sergueï Lavrov évoquait clairement à la télévision russe le risque d’un conflit nucléaire avec l’Occident, qualifiant même l’hypothèse d’une guerre mondiale de « grave et réelle ». Le même jour, Vladimir Poutine accusait indirectement les pays occidentaux de fomenter des actions « terroristes » sur le sol russe. Selon le chef du Kremlin, l’Agence centrale de renseignement (CIA) américaine aurait ainsi supervisé, au côté des services secrets ukrainiens, des projets d’assassinats de présentateurs vedettes de la télévision, attentats qui auraient dû être menés par des néonazis russes.

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Valeurs Actuelles

Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises

Même si l’abstention est plus forte et s’il a perdu un paquet de voix (2 millions), la réélection d’Emmanuel Macron est un exploit personnel. Sa victoire est franche, 58,54 %, ce qui le met à l’abri du procès en illégitimité. Il est le premier président sortant à être réélu sans être passé par la case cohabitation (tels François Mitterrand et Jacques Chirac) depuis le général de Gaulle. Il détient toujours le record de la jeunesse, 44 ans aujourd’hui. Valéry Giscard d’Estaing avait 48 ans en 1974. Mais surtout, il est réélu malgré un quinquennat maudit traversé d’épreuves : les “gilets jaunes”, Samuel Paty, l’incendie de Notre-Dame, le Covid, l’Ukraine, difficultés dont il a fait des atouts. Les Français désabusés, qui le jugent souvent trop arrogant, trop cérébral et qui ne l’aiment pas, ont estimé qu’il était le plus capable de faire face à une crise grave. L’affaire était pliée avant même que la campagne commence. Aucun des candidats en lice n’avait les épaules pour tenir le gouvernail. C’est bien ainsi que l’ont compris nos voisins européens. Il a reçu les félicitations de tous ses homologues. Même Poutine lui souhaite un grand succès pour la suite !

Il y a cinq ans, pour fêter son avènement, Emmanuel Macron avait choisi une mise en scène jupitérienne. Une marche solitaire dans la cour du Louvre. Dimanche soir, le vainqueur a préféré le Champ-de-Mars, avec en toile de fond la tour Eiffel et des supporters triés sur le volet (moins de 3 000). Il est arrivé cette fois en couple avec Brigitte. « Celle qui m’apporte le plus, celle qui m’importe le plus », disait-il lors de son premier meeting. Ils marchaient main dans la main, l’air plus graves que triomphants, deux silhouettes longilignes, adolescentes presque, entourées d’enfants. Une mise en scène sobre. On attendait un long discours. Surprise, lui qui ne sait pas s’arrêter a fait court : un quart d’heure. Comme s’il avait hâte de se débarrasser de cet exercice obligé. Après ses remerciements, qu’a-t-il dit ?

Le gagnant d’un vote de barrage

Ce vote m’oblige… Les années à venir ne seront pas faciles mais historiques pour les générations futures. Lui, qui décide seul et écoute si peu, promet « une ère nouvelle qui ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève mais l’invention collective d’une méthode refondée ». On attend avec impatience ce qu’il va proposer. Il veillera « au respect de chacun, personne ne sera laissé au bord du chemin », parle d’ « ambition bienveillante ». Adjectif déjà employé il y a cinq ans. Mais il ne suffit pas de le dire, il faut l’incarner. « Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de tous les Français. » Pour finir, il évoque « [s] on amour si profond et si intense de la France et [s] a fierté de la servir à nouveau » . Le discours à peine terminé, il a rejoint la Lanterne, dans le parc de Versailles, pour fêter sa réélection en famille. Et maintenant… que va-t-il faire ? Une page blanche s’ouvre devant lui. En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à « tout faire pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes » . Raté. Cinq ans plus tard, près de 6 Français sur 10 ont voté pour des candidats extrémistes ou protestataires. La France est un tapis de braises. Il va lui falloir bien du doigté pour éviter les incendies.

Défaite et victoire du Rassemblement national

Avec 41,46 % des suffrages, Marine Le Pen a échoué pour la troisième fois. Mais elle arrive en tête dans plusieurs départements. Elle a changé son image, bien géré l’obstacle de la candidature Zemmour. Dimanche soir, elle n’était pas abattue. Elle a vu dans les résultats « une éclatante victoire des idées que nous représentons » . Et s’est lancée illico dans la bataille des législatives. Au premier tour, Le Rassemblement national est arrivé en tête dans 206 circonscriptions, ce qui lui laisse augurer de meilleurs résultats qu’en 2017 où le parti n’avait obtenu que 8 sièges (dont le sien).

Une chose est sûre, elle ne fera pas de cadeau à Éric Zemmour qui, dimanche soir, la sommait presque de signer des alliances en lui envoyant un tacle : « C’est la 8e fois que la défaite frappe le nom Le Pen. » Sans doute pas la meilleure façon d’ « oublier les querelles et unir les forces en vue du prochain scrutin », comme le préconise celui qui a recueilli moins de 8 % au premier tour. Dimanche soir, Éric Zemmour a manqué de savoir-faire politique.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Le Figaro

Le plus jeune détenu de Guantanamo libéré après 20 ans de détention

Elisabeth Pierson

Le département d'État a révélé chercher un pays d'accueil pour «réintégrer» ce Yéménite, retenu sans jugement depuis ses 17 ans.

Hassan bin Attash avait à peine 17 ans lorsqu'il a été capturé dans un refuge d'al-Qaïda à Karachi, au Pakistan. Vingt ans plus tard, le Yéménite reste le plus jeune détenu de Guantanamo, cette prison militaire créée par l'administration Bush après les attentats du 11-Septembre. Le 26 avril, le Pentagone a révélé qu'Hassan était désormais libérable, rapporte le New York Times . Bien qu'il «présente un certain niveau de menace», la prison aurait eu sur le détenu une «influence positive», selon les autorités pénitentiaires. Hassan sera donc relâché dès lors que l'administration Biden aura trouvé un pays apte à lui assurer un «programme de réintégration solide».

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Vingt ans sans jugement

Élevé en Arabie saoudite, Hassan est issu d'une fratrie largement engagée dans l'appel au djihad lancé en 2001 par Ben Laden. Un an jour pour jour après le drame du World Trade Center, le jeune homme et son grand frère Walid sont capturés au cours d'un raid des services de sécurité pakistanais. Après 120 jours dans une prison secrète de la CIA, ils sont envoyés avec le présumé haut responsable d'al-Qaïda, Ramzi bin al-Shibh, à Guantanamo, au sud de Cuba. Si l'aîné est accusé de complicité dans les attentats, le benjamin, lui, n'est jamais inculpé.

Confirmée mardi par le ministère de la Défense, la libération d'Hassan a été actée lors d'une réunion le 25 janvier dernier du Comité d'examen périodique, mis en place par le président Obama pour statuer sur le sort des détenus de Guantanamo incarcérés sans jugement. Un officier militaire américain «représentant personnel» a alors affirmé que le détenu avait «changé» au cours de sa détention, rapporte le New York Times. Gagné par la culture américaine, il parle couramment l'anglais et «se sent à l'aise avec des personnes d'horizons et de croyances différents».

Un casse-tête

Quelle est la suite pour le Yéménite ? Après sa libération, le détenu aspirerait à trouver du travail en tant que traducteur arabe-anglais, a fait savoir l'officier américain devant le Conseil. Mais ce dernier a insisté sur la nécessité d'un «suivi renforcé». Pour le Département d'État, il s'agit donc de trouver à un «pays doté d'un solide programme de réadaptation et de réintégration».

Comme lui, 37 personnes sont encore détenues à Guantanamo Bay, qui a compté plus de 780 détenus depuis 2002 : 10 attendent leur procès, deux ont été condamnés, et 20 ont reçu un accord de transfert vers d'autres pays. «Ces détenus doivent être transférés soit dans leur pays d'origine, soit dans un pays d'accueil consentant», affirmait en 2020 le général Michael Lehnert devant Comité des affaires judiciaires du Sénat, chargé de reconduire le budget de fonctionnement du centre de détention. Et l'officier de rappeler que «chaque détenu non inculpé coûte au contribuable américain 13 millions de dollars par an. Transférons-les sans plus attendre».

Mais les négociations avec les pays d'accueil sont un défi diplomatique. Depuis la prise de fonction de Joe Biden, et malgré l'objectif de fermer ce centre de détention devenu symbole de violations des droits humains, seulement trois transferts ont été organisés. Le détenu le plus âgé, Saifullah Paracha, 74 ans, a été déclaré apte au transfert en mai 2021.

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Le Monde

L’avertissement de Thierry Breton

Elon Musk va-t-il transformer Twitter ? En devenant la propriété du dirigeant de Tesla et de SpaceX, le réseau social passe aux mains d’un autoproclamé « absolutiste de la liberté d’expression ». « Twitter est devenu une agora, une place du village », a plaidé, lundi 25 avril, dans un communiqué, l’entrepreneur pour qui les gens doivent pouvoir « s’y exprimer librement, dans les limites de la loi ». Or, M. Musk a en tête la conception américaine très extensive de la liberté d’expression, puisque le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis enjoint au Congrès de ne pas voter de loi qui restreigne le « freedom of speech ». Certains espèrent donc un grand chambardement à Twitter. Parmi eux, les républicains et les partisans de l’ex-président Donald Trump. Ces derniers accusent de longue date les réseaux sociaux comme Twitter de « censurer » les conservateurs.

Facebook accusé de jouer le jeu de Trump contre Twitter

Pourtant, pour Elon Musk, changer radicalement Twitter sera difficile. Le libertarien n’est pas le premier dirigeant de service Web à brandir l’étendard de la « freedom of speech ». C’était le cas de la plupart des personnalités de la « vieille culture de l’Internet, en gros le Web 1.0 (fin des années 1990) et début du Web 2.0, pré-2005 », a rappelé sur Twitter Yishan Wong, ancien PDG des puissants et libertaires forums de discussion Reddit, qui accueillaient au départ des néonazis ou des photos d’adolescentes dénudées. Mark Zuckerberg, PDG de la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a lui-même argué, en 2018, que les propos des négationnistes de la Shoah ne devaient pas être dépubliés et que les réseaux sociaux ne devraient pas se poser en « arbitres de la vérité ».

Chez Reddit, des années de débat sur la ligne à tenir entre liberté d’expression et modération

Mais, prévient Yishan, si le principe de la liberté d’expression reste bon, « les enjeux pratiques ont changé, parce que le monde a changé ». Passés des marges à un rôle central, les réseaux sociaux ont été utilisés pour harceler, arnaquer ou spammer, et accusés d’avoir favorisé des violences ethniques en Birmanie, en Inde ou en Ethiopie, diffusé de la propagande djihadiste, permis des tentatives de manipulation d’élections par la Russie, aidé à préparer l’assaut du Capitole américain, le 6 janvier 2021, etc. Tous les réseaux sociaux – Reddit, Facebook et Twitter compris – ont progressivement mis en place des politiques de modération des contenus et de lutte contre les abus de plus en plus élaborées. Celles-ci n’ont rien de « partisan », estime Yishan, pour qui M. Musk risque, avec Twitter, de « vivre un enfer ».

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Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises

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Fabien Roussel, seul candidat de gauche : « il ne recueille que 2 % d’intentions de vote, mais il pourrait séduire une partie des électeurs de Marine Le Pen »

Le retour en grâce du nucléaire

New York Times - World

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

During the holy month of Ramadan, Muslims break their daily fast with iftar, a meal that is shared with friends, families and even strangers. In Sudan, I was invited to iftar in riverside villages, desert huts and suburban streets.

Here’s what I saw →

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One evening people streamed to Tuti Island, in the Nile, to share iftar. It had been another scorching day with temperatures reaching 115 degrees Fahrenheit. Economic and political turmoil added to their hardship.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Once they had eaten, a wave of relief washed over the beachgoers.

Some lounged on the sand, smoking their first cigarettes of the day. Others dabbled in the water or flew kites.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Then a love song rang out. Ibrahim Fahkreldin, a 20-year-old crooner, performed traditional Sudanese ballads as well as new songs about Sudan’s growing turmoil. “We come here to forget it all,” he told me.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

He wasn’t the only one. While iftar is a moment to satisfy hunger and thirst, it is also an opportunity to share food with loved ones — and a welcome respite from the daily grind.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

It was the same everywhere I went, including this village 200 miles upriver. Some of these men worked in the nearby gold mines, and they offered to guide me to their workplace in the nearby desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

That led me to Ahmed Ali Jadallah, a miner I found sitting in a tiny tent, fasting. He was waiting for sundown to get down to work at the “line” — a seam of gold-rich rock he was hacking from the desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Even in a season of worship, Sudan’s turmoil kept pressing in. Nearly 100 people have died in street protests since the military seized power in a coup in October. The tumult continued through Ramadan.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One afternoon, young men and women wearing ski masks clashed with police officers who were firing tear gas. Acrid smoke filled the air. Then the muezzin’s call rang out: It was time for iftar.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

The protesters paused and pulled out dates, bottles of water and bags of sandwiches. Several offered to share.

Another fast was over, but Sudan continues down an unpredictable path.

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Le Figaro

Le journal du mercato : le Barça passe à l'offensive pour Robert Lewandowski

Le Barça sur Lewandowski, la prolongation de Dembélé ou encore l'avenir de Tuchel : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 28 avril 2022.

Le Barça passe à l’attaque pour Robert Lewandowski

Le FC Barcelone passe à l’offensive. Selon les informations publiées par le journaliste Gerard Romero, les Blaugrana auraient indiqué à Pini Zahavi, l’influent agent de Robert Lewandowski, qu’ils étaient prêts à investir jusqu’à 35 M€ pour s’attacher les services du serial buteur polonais. Ils lui proposeraient deux années de contrat, avec une année supplémentaire en option. Surtout, ils demanderaient de «faire pression» sur le Bayern Munich afin de favoriser son transfert. Rappelons que la formation bavaroise a assuré à plusieurs reprises ces dernières semaines que Robert Lewandowski ne changerait pas d’air cet été. Arrivé au Bayern Munich à l’été 2014 en provenance du Borussia Dortmund, l’avant-centre âgé de 33 ans est sous contrat jusqu’en juin 2023. Le club allemand prendra-t-il le risque de voir sa star partir gratuitement dans un an ou acceptera-t-il de la laisser partir pour récupérer une certaine somme d’argent ?

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Nouvelle rencontre attendue entre le camp Ousmane Dembélé et le FC Barcelone

Quel avenir pour Ousmane Dembélé ? En fin de contrat à l’issue de la saison et poussé vers la sortie durant le marché des transferts hivernal, l’international tricolore a renversé la tendance en l’espace de quelques semaines, devenant l’un des hommes de base du dispositif de Xavi Hernández. Au point où les Blaugrana envisagent finalement de lui proposer une nouvelle offre de prolongation. D’après les dernières révélations de Fabrizio Romano, l’agent du virevoltant attaquant doit rencontrer les dirigeants catalans ce jeudi pour discuter d’une éventuelle extension de contrat ; ces derniers cherchant un moyen d’améliorer leur offre initiale. L’ex-joueur du Borussia Dortmund et du Stade Rennais aurait déjà reçu plusieurs offres très intéressantes sur le plan financier. Mais pour le moment, sa décision ne serait pas encore prise. Il serait satisfait de travailler sous les ordres de Xavi Hernández. Suffisant pour accepter de prolonger au FC Barcelone ? Réponse d’ici cet été.

Thomas Tuchel veut poursuivre à Chelsea

Alors que l’avenir de Chelsea - mis en vente depuis plusieurs semaines - est encore très flou, celui de Thomas Tuchel (48 ans) est désormais un peu plus net. L’entraîneur des Blues s’est exprimé sur son avenir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est montré très clair concernant ses intentions : «C'est très important pour moi de passer un message : je suis engagé, j'ai hâte et ça me passionne. Et dès que nous pourrons agir, nous essaierons de renverser la vapeur et d'en faire, d'un désavantage, peut-être un avantage», a confié le technicien allemand vainqueur de la Ligue des champions la saison dernière dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Il n’en reste pas moins que les prochaines semaines devraient être très agitées du côté de Stamford Bridge.

Manchester United : Erik ten Hag aura son mot à dire dans le recrutement

Entraîneur de Manchester United par intérim, Ralf Rangnick (63 ans) devrait occuper le rôle de conseiller des Red Devils à l’issue de la saison. Dans ses nouvelles fonctions, le technicien allemand devrait notamment être impliqué dans le recrutement. Mais comme il l’a indiqué, Erik ten Hag, qui va prendre place sur le banc mancunien cet été, aura clairement son mot à dire sur les éventuels renforts : «Dans mes derniers clubs, nous n'avons jamais signé de joueur sans l'approbation du manager. Je suis presque sûr que ce sera le cas ici avec Ten Hag. Avec le conseil d'administration, le département de scouting et éventuellement moi-même, nous déciderons des bons joueurs», a expliqué l’ex-manager du RB Leipzig, comme l’a communiqué Fabrizio Romano. Des propos qui devraient faire plaisir à l’entraîneur de l’Ajax Amsterdam.

Wayne Rooney vers Burnley ?

À la recherche d’un entraîneur pour succéder à Sean Dyche - Mike Jackson assure l’intérim - Burnley aurait fait de Wayne Rooney (36 ans) sa priorité selon les révélations publiées par The Sun . L’actuel technicien de Derby County serait tenté de prendre les rênes des Clarets, et ce même s’ils venaient à descendre en Championship la saison prochaine. Pour le moment, la formation du Lancashire pointe à la 17e place de Premier League, avec deux points d’avance sur la zone rouge.

Le journal du mercato : Marquinhos ne «veut pas partir» du PSG, Rüdiger à un pas du Real Madrid

Mbappé pas près de décider, Rüdiger vers le Real ou Haaland toujours proche de City : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 25 avril 2022.

Le journal du mercato : salaire XXL, départ de Leonardo, les conditions de Conte pour entraîner le PSG

L'offre de la Juve pour Di Maria, Pogba vers la sortie à Manchester ou Koundé qui ne penserait qu'à Chelsea : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 26 avril 2022.

Le journal du mercato : «agacé» au Barça, Frenkie de Jong suivi par 3 gros clubs dont le PSG

Frenkie de Jong évoqué au PSG, Lyon qui pense à Moussa Sissoko ou Arsenal chaud sur Gabriel Jesus : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 27 avril 2022.

L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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France24 - Monde

La vaccination contre la rougeole en France, victime collatérale du Covid-19

Publié le : 28/04/2022 - 17:30Modifié le : 28/04/2022 - 17:32

Pauline ROUQUETTE Suivre

La crise du Covid-19 a eu des effets sur d'autres maladies, notamment la rougeole dont les cas sont en forte augmentation dans le monde depuis le début de l'année 2022. En France, la vaccination contre cette maladie très contagieuse a baissé de 10 % en 2021. Pourtant, elle représente toujours un risque, avec des cas sévères et une circulation importante constatés ces dernières années.

Les cas explosent dans le monde, la vaccination recule. On ne parle pas là du Covid-19, mais bien de maladies dites "classiques" comme la rougeole. Si classique qu'on en oublie parfois leur dangerosité. Or, sur les deux premiers mois de l'année 2022, les cas signalés de cette infection virale extrêmement contagieuse ont bondi de 80 % dans le monde, ont averti, mercredi 27 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef.

En cause, un important retard pris dans la vaccination des enfants lors de la pandémie de Covid-19 faisant craindre aujourd'hui l'apparition de graves épidémies de rougeole qui pourraient, selon les organisations onusiennes, toucher des "millions d'enfants" en 2022.

Au cours des douze derniers mois, 21 épidémies de rougeole ont été constatées, principalement en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale. Parmi les pays les plus touchés, la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.

En France, la vaccination contre la rougeole est obligatoire, (vaccin ROR - rougeole, oreillons, rubéole), pourtant les injections ont baissé de 10 % en 2021. Un recul, amorcé dès le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui s'explique par plusieurs facteurs et pourrait conduire à des reprises épidémiques locales.

Un décalage des vaccinations pédiatriques dès le confinement

Hormis la vaccination, pas de moyen de prévenir efficacement la rougeole, rappelle Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier. "La rougeole est considérée comme le virus à transmission respiratoire le plus contagieux, avec un nombre de reproduction de base (nombre moyen d'infectés secondaires par personne contagieuse) estimé entre 12 et 18", précise l'épidémiologiste.

Ainsi, la vaccination doit porter sur une fraction très élevée de la population (95 %), et doit être effectuée dans les premières années de la vie, car c'est avant cinq ans (puis après vingt ans) que les risques sont les plus importants.

Au début de la crise sanitaire liée au Covid-19, le confinement et la peur d'être contaminé par ce nouveau virus ont contribué à décourager les patients de se rendre chez leur médecin, ce qui a mené à une baisse généralisée de la vaccination, explique Mircea Sofonea. "Il y a eu une forme de décalage des vaccinations pédiatriques à partir de ce moment", dit-il, précisant que ce phénomène est loin d'être propre à la France.  

Aussi, selon lui, si la campagne pour la dose de rappel contre le Covid-19 et la vaccination contre la grippe saisonnière, à l'automne 2021, ont été menées avec soin, il n'en a pas été de même concernant la vaccination contre les autres maladies, dont la rougeole. "Il y a eu un focus très important sur le Covid-19, ce qui explique ce décalage et cette baisse de la vaccination" contre les autres maladies.

Or, "la rougeole est la première des maladies qui va rendre ce décalage de vaccination visible", poursuit-il. "Dès qu’il y a une baisse, il y a une reprise épidémique qui s’observe", développe Mircea Sofonea. Un phénomène déjà observé à l'échelle locale, notamment aux Pays-Bas où une baisse de la couverture vaccinale dans des communautés protestantes orthodoxes anti-vaccins ont conduit à une baisse locale de l'immunité collective, et donc à des reprises épidémiques récurrentes de rougeole.

"C'est ce qu’on observe aujourd'hui à l’échelle mondiale", ajoute l'épidémiologiste, "parce que dans chaque pays, vous avez eu une baisse de la vaccination qui, d’un coup, fait remonter le potentiel de contagiosité de la rougeole".

Le ROR, touché par la méfiance à l'égard des vaccins ?

En France, 10 % de vaccination en moins en 2021. C'est peu par rapport à d'autres pays, mais tout de même, précise Mircea Sofonea, "la rougeole représente toujours un risque dans la mesure où l'on a vu des cas sévères et une circulation importante ces dernières années: la situation de la rougeole en France n’a jamais vraiment été réglée, et elle est toujours à risques".

Après les confinements et la peur d'être contaminé par le coronavirus, la campagne de vaccination contre le Covid-19 peut, elle aussi, avoir joué un rôle dans cette baisse des vaccinations contre la rougeole. Le scepticisme, voire le rejet, à l'égard du vaccin contre le Covid-19 (plus encore dès lors qu'il a été question de l'injecter aux enfants) a pu alimenter la méfiance à l'égard d'autres vaccins destinés aux plus jeunes.

"La France, par rapport à d’autres pays comme le Portugal ou l’Espagne, n’a pas une politique aussi volontariste que ses voisins européens pour ce qui relève de la vaccination anti-SARS-CoV-2 pédiatrique", explique Mircea Sofonea, qui évoque des niveaux de couverture vaccinale plus faibles. "Au moment des fêtes de fin d'année, au lieu de mettre en avant la vaccination pour les enfants, on s’est retrouvé avec un protocole scolaire de prévention : cela a créé de la méfiance vis-à-vis de la vaccination pédiatrique, ce qui est dommage parce que ces deux vaccins n’ont rien a voir", rappelle l'épidémiologiste. "Le ROR fonctionne extrêmement bien contre la rougeole et est inoffensif ; le vaccin contre le SARS-CoV-2 n'est pas plus dangereux mais il est nouveau, et cela participe à une crainte de la population concernant les risques à long terme".

Reste qu'aujourd'hui, le décalage dans les prises de rendez-vous pour la vaccination contre la rougeole crée transitoirement "un appel d’air pour la rougeole qui circule à bas bruit", explique Mircea Sofonea. Face à ce phénomène, le virus peut commencer à se propager localement. "C'est inquiétant", achève-t-il, "parce que la rougeole est une maladie qui peut tuer en l’absence de soins : entre 1 à 2   % de létalité, ce qui correspond à une estimation plus importante que celle du Covid-19 initial."

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Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

En Afrique, le coronavirus pourrait amplifier l'épidémie de rougeole

Focus

En RD Congo, dans l'ombre du coronavirus, des milliers d’enfants victimes de l’épidémie de rougeole

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Le Monde

L’urgence, une réalité quotidienne

Editorial. Les résultats de l’élection présidentielle dans les départements et collectivités d’outre-mer constituent bien plus qu’un avertissement, une alerte. Hormis celles du Pacifique, ces collectivités ont placé Marine Le Pen largement devant Emmanuel Macron au second tour. A l’issue du premier, Jean-Luc Mélenchon y était arrivé en tête.

Ces votes signent l’échec de l’actuel gouvernement à tracer une perspective à la mesure des défis et des enjeux, économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels, auxquels sont confrontés les territoires ultramarins et leurs populations. Ils montrent la difficulté qu’éprouve l’Etat, pas seulement le pouvoir exécutif, à appréhender les outre-mer dans leur complexité, y compris dans leur dimension mémorielle.

Présidentielle 2022 : au second tour, l’électorat Mélenchon partagé entre le vote Macron et l’abstention

Malgré son engagement incontestable, Emmanuel Macron n’aura pas su, ou pas pu, rétablir le lien de confiance sans lequel tout projet politique est voué à l’échec. Il a eu beau plaider pour la « réconciliation des mémoires » et s’être prononcé, dès avril 2018, pour la réalisation d’un mémorial national des victimes de l’esclavage, le chantier est resté à l’état de projet. Il a été bloqué par des dissensions au sein même du comité chargé de le porter.

La fracture entre les outre-mer et la métropole est profonde et ancienne. Le président sortant ne saurait en porter seul la responsabilité, mais sans doute n’a-t-il pas su, ou pas voulu, forcer les barrages qui perpétuent les inégalités économiques et sociales structurelles dans ces territoires. La priorité, en effet, est de rompre avec un système économique qui conforte les rentes et la dépendance des collectivités ultramarines vis-à-vis de la puissance de l’Etat.

Ce rapport devient de plus en plus malsain. L’Etat fait l’objet de critiques de plus en plus virulentes, alors même qu’il est fortement mis à contribution dans la résolution de situations économiques, sociales et sanitaires d’urgence. Les fortes tensions qui se sont manifestées lors de la crise due au Covid-19 en sont la démonstration criante. Or, l’urgence est devenue, pour la quasi-totalité de ces territoires, une réalité quotidienne, même si, en comparaison de leurs voisins régionaux, ils apparaissent comme des « privilégiés ».

Election présidentielle 2022 : pourquoi les outre-mer ont largement voté en faveur de Marine Le Pen

L’enjeu pour le quinquennat qui s’ouvre est d’établir avec l’outre-mer une nouvelle relation. Hormis la Nouvelle-Calédonie, où la revendication de l’indépendance par la population kanak reste forte, celle-ci n’est pas le sujet. Ce qu’il importe désormais, c’est de construire un projet qui permette à ces territoires d’accéder à une véritable autonomie. Ils disposent des ressources nécessaires, sont intégrés dans un environnement régional qui offre de nouveaux débouchés. Ils sont aussi en première ligne face au dérèglement climatique. La France doit rompre avec une relation paternaliste mal vécue avec ses anciennes « dépendances ». Le moment est venu d’une relation réciproque responsable. Les dirigeants politiques locaux doivent y prendre toute leur part.

L’une des priorités du prochain quinquennat sera de négocier un pacte avec chaque collectivité, pour définir des objectifs de développement, de rééquilibrage et de réformes sociales. L’Etat doit s’engager fortement sur les objectifs et les moyens, de la même façon que les dirigeants politiques locaux doivent assumer pleinement leurs responsabilités face à leurs électeurs. Cela suppose de rompre avec le jeu de défausse qu’ils ont trop souvent pratiqué. L’objectif peut sembler téméraire, mais c’est souvent dans les situations de crise que se dénouent les problèmes les plus complexes.

Le Monde

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Le Figaro

Offrez-vous la vie de château

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INFOGRAPHIE - Le château de Courson et ses jardins, datant du XVe siècle, sont à vendre. Qui n'a jamais un jour rêvé de devenir châtelain ? Seulement voilà : la vie de château a un prix.

Nicole TriouleyreService Infographie

Devenir châtelain en France n'est pas un rêve totalement inaccessible. D'ailleurs, les châteaux, manoirs et maisons bourgeoises sont de nouveaux très courtisés, surtout après la pandémie de Covid-19 qui a entraîné un regain d'intérêt pour la campagne. Depuis le premier confinement et ceux qui ont suivi, les Français veulent de l'espace. «Ceux qui tirent le marché actuellement ce sont les acquéreurs citadins qui ont redécouvert les bienfaits d'une résidence pas si 'secondaire' que cela, située à proximité de Paris (de 50 à 150 km), facile d'accès, idéalement connectée par le train. Les propriétés vont être habitées au-delà d'un seul week-end. L'idée est de jouir d'un cadre privilégié où je peux également télétravailler», explique David Mercier, responsable du département «Châteaux et belles demeures» pour le groupe Féau, réseau d'immobilier de luxe affilié à Christie's International Real Estate. Une bonne nouvelle pour l'Hexagone qui compte quelque 40 000 châteaux, soit plus d'un par commune, et dont environ 800 sont à vendre.

Un marché porté par des Français très fortunés

Actuellement le marché est porté par les Français très fortunés. Ces derniers ont pris le relais de la clientèle étrangère qui avec l'épidémie mondiale du coronavirus a stoppé net ses projets d'acquisition de biens de prestige. Mais depuis quelques semaines, les professionnels enregistrent le retour des riches étrangers. «Nous constatons une très forte demande des Européens du Nord, mais aussi des Américains, même si ces derniers ont des difficultés à se faire financer en France, voire à transférer leurs fonds. Les Chinois et les Russes sont toujours absents de ce marché, mais les pays y reviennent très fortement», constate Patrice Besse, spécialisé dans la vente de bâtiments de caractère (châteaux, manoirs, demeures, etc. ...).

Le château de Courson à vendre pour 12,5 millions d'euros

Phénomène engagé depuis une dizaine d'années, la vente de châteaux de famille se poursuit. Dernier en date, le château de Courson, comme Le Figaro l'a annoncé en février dernier.

«C'est un changement générationnel. Les enfants héritent maintenant à 60 ans ou plus, âge auquel les héritiers n'ont pas forcément envie d'investir financièrement dans un château. Il faut donc sauter une génération qui, elle, le plus souvent, préfère se payer un billet d'avion en fin de semaine plutôt que de tondre la pelouse du parc du domaine. Et puis, les charges d'une telle propriété sont lourdes», analyse Patrice Besse.

Un rêve qui a un prix

De 350 000 euros dans une campagne isolée à plusieurs millions d'euros en région parisienne, avec un prix moyen compris entre 800 000 euros et 1,5 million pour une propriété entre 500 et 1000 m2 de surface habitable et un parc d'au moins 5 hectares, l'achat d'un château peut sembler attractif par rapport à un appartement situé dans les beaux quartiers. Sauf que les frais d'entretien - en fonction du niveau d'exigence - sont élevés (15 000 à 70 000 euros par an). «Les acquéreurs regardent en priorité l’état du château, si des travaux importants sont à envisager, les coûts de fonctionnement annuels, les travaux récents sous garantie décennale...», précise David Mercier.

L'art de vivre à la française a remis le château et ses nouveaux châtelains à la mode. «L'Ile-de-France est une place de choix pour les châteaux. Les prix y sont élevés car des investisseurs, notamment hôteliers, s'y intéressent. Une réponse à la crise des gilets jaunes et à la pandémie qui ont beaucoup plus impacté leur activité dans les villes qu'à la campagne», explique Patrice Besse. «Les acquéreurs institutionnels, de type groupes hôteliers, multiplient les recherches et achats, majoritairement sur des biens faciles d'accès (autoroute ou train), au calme absolu, avec un potentiel d'hébergement (30 chambres minimum) et une réserve foncière plus ou moins vaste (massif forestier, plaines agricoles, potager, jardin d'agrément …), ajoute David Mercier.

Comment faire la différence entre un château, un manoir et une maison bourgeoise

New York Times - World

In El Salvador, the President Cracks Down on Civil Liberties, and Is Beloved for It

Much of the country’s population is willing to tolerate an autocratic leader, if it means that someone will finally solve their most pressing problem: gang violence.

Salvadoran soldiers searching men for gang tattoos this month in Tonacatepeque.Credit...

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, a Times reporter in the Mexico bureau, and Daniele Volpe, a photographer, traveled to El Salvador to cover the government’s crackdown on gangs.

TONACATEPEQUE, El Salvador — It has been four weeks since the shoemaker vanished from his hometown, hauled away in handcuffs by Salvadoran police.

The family of the man, Heber Peña, 29, has gathered business receipts and signatures from clients to prove he makes his money honestly. They fear he is now stuck in an overcrowded prison, accused of being a gang member.

Even so, the cobbler’s family still sees the benefits of the police crackdown that led to his arrest — and admires the leader behind it: President Nayib Bukele.

“Apart from this,” said Caleb Peña, Heber’s brother, “everything the president has done is magnificent.”

Mr. Peña is one of more than 18,000 Salvadorans imprisoned in recent weeks, after a spike in killings in March led the government to declare a state of emergency, suspending key civil liberties guaranteed in the Constitution and allowing children as young as 12 to be tried as adults for gang affiliation.

Human rights groups have denounced the actions as violations of fundamental freedoms. U.S. Secretary of State Antony J. Blinken urged the Salvadoran government to “uphold due process and protect civil liberties.

But most Salvadorans are not complaining. The country has grown weary of endless bloodshed, of the gangs that terrorize them, of the lawlessness that has inspired so many to travel more than 1,000 miles to the American border.

Much of the Salvadoran public is simply relieved that Mr. Bukele is cracking down, even if he is also undermining the fragile democracy their country has struggled to build over the last three decades.

The end of a brutal civil war in 1992 ushered in a new force of lawlessness in El Salvador, the smallest country in Central America: gangs that took hold after the United States deported thousands of Salvadorans back to the country, many of whom had built criminal networks in Los Angeles.

The gangs fueled a cycle of bloodshed that deepened frustration with a political system that could not deliver lasting peace. Now many Salvadorans have embraced a young leader with an authoritarian bent who, at least temporarily, has given them the stability that has proved elusive.

Mr. Bukele, the 40-year-old Salvadoran president, has become one of the world’s most popular leaders. His supporters say that’s largely because of the swift decline in gang violence since he assumed office in 2019, as well as his management of the pandemic, during which he kept many afloat with food handouts.

Analysts and U.S. government officials believe that violence has only diminished because of a secret truce between gangs and the government, something Mr. Bukele denies.

And critics have grown alarmed at the president’s systematic efforts to subvert the country’s brittle institutions and consolidate ever more power into his own hands.

His party summarily removed five Supreme Court judges and dismissed an attorney general who was investigating the administration, while relentlessly attacking the media and advocacy groups.

Yet most Salvadorans don’t seem to feel they’re being repressed — or just don’t care. Satisfaction with democracy in El Salvador is at its highest level in more than a decade, an August survey by Vanderbilt University showed. And a CID-Gallup poll released last week showed that 91 percent of those surveyed approved of the government’s security measures.

“For many people in El Salvador, democracy is basically the ability of the political system to respond to their plight,” said José Miguel Cruz, an expert on El Salvador at Florida International University. “By that standard, they see this as the best option they have.”

Fear over arbitrary arrests has spread across the country, according to interviews with dozens of residents and police officers in towns now controlled by security forces. But many remain convinced that it’s perfectly legitimate for the government to go to extreme lengths to crush the gangs that torment them.

Indeed, long before Mr. Bukele declared a state of emergency, basic freedoms were already sharply limited in much of the country. The only difference is that in the past, it wasn’t the government calling the shots. It was the gangs.

In many of El Salvador’s poorest towns, gangs are the ultimate authority. They decide who can enter and at what time, which entrepreneurs can open a business and how much of a kickback they owe, who lives, and for how long.

“In these communities, people have already been under a state of emergency,” said Edwin Segura, the head of an investigative unit at La Prensa Gráfica, a prominent Salvadoran newspaper. “People say, ‘well, if I am going from being in the authoritarian and homicidal hands of the gang to being in the authoritarian hands of the state, I’ll take it.’”

Mr. Peña grew up and lived in a town north of San Salvador, the capital, called “Distrito Italia,” or the Italian District, which got its name after Italy donated the funds to build the community for people displaced after a major 1986 earthquake. It has become a stronghold of the Mara Salvatrucha, or MS-13, which until the state of emergency, ruled over every aspect of life.

Residents and current and former police officers say the gang taxed many local businesses and anyone from the outside who came to deliver products. Lookouts reported on who entered the town, warning higher-ups in the gang when strangers or the police approached.

The gangs even stepped in to quell disputes among spouses or neighbors, imposing their own brand of law and order.

“If you get in a fight with your neighbor, you go to the people taking care of these places, not the police,” said a man named Rogelio, whose full name is being withheld to protect him from potential reprisals.

Once, he said, a group of gang members beat him bloody because he uttered a word they didn’t like. A few years ago, while Rogelio watched, they shot his best friend dead, because the man seemed “too quiet” to them.

“If I was the government, if I had power, I would make them disappear,” Rogelio said, referring to gang members. “They do not deserve to live.”

Last year, the U.S. Treasury Department placed sanctions on high-ranking officials in Mr. Bukele’s administration for giving gang leaders “financial incentives” and prison privileges in exchange for fewer killings.

But any agreement appeared to break down in late March, when a weekend of murders pierced the veneer of tranquillity, and now Mr. Bukele seems to be confronting the gangs head on.

Since El Salvador’s Parliament first approved the emergency decree, soldiers have been stationed at the Italian District’s entryway, inspecting every vehicle and checking visitors’ bodies for tattoos that could signal gang ties.

Many residents say they feel safer now, including Rogelio, who said those who criticize Mr. Bukele’s treatment of gang members have no idea what it’s like to be subjugated by them every day.

“They’re just talking,” he said of the president’s detractors, “we are here living this.”

Mr. Bukele has made a point of broadcasting his crackdown on social media, boasting of denying prisoners sunlight and rationing their food. On Twitter, he has posted videos of prison guards pushing tattooed men to the ground and inmates being served tiny meal portions.

Such public displays of cruelty seem designed to win political points. A 2017 poll found that more than a third of Salvadorans approved of using torture and extrajudicial killings in the fight against gangs.

“It has to be a cathartic image,” said Mr. Segura, “to see gang members lying on the ground after seeing them emboldened, humiliating and terrorizing others.”

Mr. Bukele himself concedes that the government has thrown innocent bystanders into prison, though he maintains that they represent a tiny percentage of detentions. Marvin Reyes, who leads a police union, says officers have been directed by their superiors to meet “a daily quota of arrests.” A spokesman for the president’s security cabinet declined to respond.

Many gang members have gone underground — fleeing to the mountains or hiding out in safe houses — so the police have met the demand for mass arrests by picking up anyone who looks suspicious, according to Mr. Reyes.

“They’ve received an order and don’t want problems with their boss,” Mr. Reyes said.

Like most everyone in the Italian District, the family of Mr. Peña, the shoemaker, dreams of a more peaceful life.

But they and many other residents insist that the young man has nothing to do with the gangs. When the police banged down his sheet metal door in March, he was in the midst of putting together a pair of black shoes.

“He was working right here,” said his father, Víctor Manuel Peña, gesturing toward a pile of unfinished sandals outside the two-room home he shares with Heber. “What gang member lives in a house with walls made of sheet metal?”

When his wife died of cancer a few years ago, Víctor Manuel, 70, took on the responsibility of cooking meals for the family. Now he has nightmares of his son wanting for food in prison.

He voted for Mr. Bukele, along with the rest of the family. “We saw he was interested in making the country better,” he said. “We never imagined he’d make mistakes like this.”

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Le Monde

Avec la guerre en Ukraine, l’olympisme oscille entre realpolitik et hypocrisie

En recommandant aux différentes fédérations de bannir les athlètes russes et biélorusses, le Comité international olympique montre qu’il fait face à des forces contraires : le respect du principe d’apolitisme du sport et la défense des droits humains.

Analyse. En excluant la Russie et la Biélorussie des compétitions internationales dans une quasi-unanimité, le mouvement sportif a donné l’image d’une « famille » unie comme rarement. Le Comité international olympique (CIO), patron du sport mondial, a réagi dès le 28 février, quatre jours après l’invasion militaire russe en Ukraine.

Dans son communiqué, le CIO recommandait « aux fédérations internationales de sport et aux organisateurs d’événements sportifs de ne pas inviter ou de permettre la participation d’athlètes et d’officiels russes et biélorusses aux compétitions internationales ».

Message reçu et suivi d’effet le jour même par la Fédération internationale de football (FIFA) et par l’Union européenne de football (UEFA) : dans une décision conjointe, les deux puissantes organisations privaient l’équipe russe du Mondial de football au Qatar (du 21 novembre au 18 décembre) et les clubs russes de toute compétition européenne, dont la lucrative Ligue des champions – la finale a été délocalisée de Saint-Pétersbourg au Stade de France, à Paris.

« L’ampleur des sanctions contre le sport russe révèle la complaisance qui a prévalu auparavant »

Par un effet domino, l’écrasante majorité des fédérations sportives, sauf l’ITF notamment, qui régit le tennis – les organisateurs du tournoi de Wimbledon (Royaume-Uni) ont toutefois décidé, le 20 avril, d’exclure les joueurs russes et biélorusses du prochain tournoi en juillet – ont suivi l’appel du CIO, réduisant ainsi le sport russe à l’état de paria. Un sort jusqu’alors réservé à l’ex-Yougoslavie du début des années 1990 et à l’Afrique du Sud de l’apartheid.

Manque de fermeté

Rapide, historique, la prise de position de l’instance olympique, basée à Lausanne (Suisse), a surpris. « En l’espace de quelques jours, la famille du sport était presque au grand complet pour expliquer à quel point il fallait prendre des sanctions dures contre la Russie », s’étonne encore Carole Gomez, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques.

Une position surprenante en effet quand, ces dernières années, le CIO s’était plutôt fait remarquer par sa frilosité, au nom de sa traditionnelle « neutralité politique », à s’engager sur le terrain du respect des droits humains.

Guerre en Ukraine : la Russie veut redéfinir la géopolitique du sport

Mais, à y regarder de près, le CIO ne s’est pas mué en ardent défenseur des droits humains dès les premiers coups de canon tirés sur Kiev. Dans son texte du 28 février, l’organisation, qui compte plus de comités nationaux olympiques (206) qu’il n’y a d’Etats membres aux Nations unies, ne fait que « recommander » le bannissement des athlètes russes et biélorusses ; elle ne prend pas cette décision elle-même, mais laisse le soin aux fédérations internationales d’y procéder.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron pense à François Hollande pour réformer la Constitution

Emmanuel Macron a été réélu et prépare désormais la refonte des institutions. Pour cela, le président de la République compterait mettre en place une commission transpartisane, rapporte L’Obs mercredi 27 avril. Cette commission – qui devrait être composée de personnalités issues de différents bords politiques – sera chargée de présenter une réforme de la Constitution à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Le but : « Renouveler et améliorer » ce texte majeur. À la tête de la commission transpartisane, Emmanuel Macron verrait déjà quelqu’un de bien connu des Français : François Hollande.

« Un moyen de payer sa dette »

En effet, un élu a glissé à L’Obs que le chef de l’Etat a « parlé de Hollande pour la présider ». Une façon « de payer sa dette », a glissé la même source. Emmanuel Macron et son prédécesseur se sont entretenus à l’Élysée lorsque la guerre en Ukraine avait éclaté le 24 février dernier. Lors de cette entrevue, les deux hommes auraient abordé la création de cette commission. « Ces grands sujets ont souvent été animés par de grandes personnalités politiques, comme Balladur en son temps », a glissé un proche du locataire de l’Élysée. Pourtant, l’entourage de François Hollande est resté prudent : « Il n’a pas été question de la présidence. » 

François Hollande répond

Ce qu’a confirmé le principal intéressé sur le plateau de franceinfo, ce jeudi 28 avril. François Hollande a assuré qu’Emmanuel Macron ne lui avait « rien proposé ». Avant de nuancer : « Ça ne veut pas dire que l’idée d’une commission transpartisane soit mauvaise (…) Je ne demande rien. Je suis simplement au service de mon pays. » Des membres de l’Élysée ont en tout cas indiqué à L’Obs que la commission sera mise en place « bientôt », notamment « avant les (élections) législatives » de juin prochain.

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New York Times - World

French Presidential Election

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Are Traditional Political Parties Dead in France?

Presidents, prime ministers, Parliament — France’s mainstream left and right-wing parties used to have it all. In the first round of April’s presidential elections, they got less than 7 percent of the vote.

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By Aurelien Breeden and Constant Méheut

PARIS — Since the 1950s, France’s traditional left- and right-wing parties have provided three-quarters of the country’s presidents and nearly all of its prime ministers.

Parliament has also swung from one to the other in alternating waves of pink, the color associated with the Socialist Party or its predecessors, and blue, which represents the main conservative party, known today as Les Républicains.

But in this month’s presidential election, candidates for both parties cratered.

In the first round of voting, Anne Hidalgo, the Socialist candidate, got only 1.75 percent of the vote. Valérie Pécresse, the Républicain candidate, got 4.78 percent, far less than the 2017 candidate for her party, François Fillon, who garnered 20.01 percent — even after a scandal involving a no-show job for his wife.

Both Ms. Hidalgo and Ms. Pécresse were unceremoniously knocked out of the race.

President Emmanuel Macron, whose centrist party was created just six years ago, then battled Marine Le Pen, of the far-right National Rally party, and won a second term.

The stark collapse of the Socialists and Les Républicains capped a yearslong downward spiral for both parties, which have struggled to persuade voters that they could handle concerns including security, inequality and climate change, experts say.

The old left-right division has given way to a new landscape, split into three major blocs. Mr. Macron’s broad, pro-globalization center is now flanked by radical forces: on the right, Ms. Le Pen and her anti-immigrant nationalism; on the left, Jean-Luc Mélenchon, a fiery politician who champions state-led policies against E.U. rules and the free market.

Many now wonder what will remain of the former stalwart political parties.

“Before, there was the left, the right — that was clearer,” said Jeanette Brimble, 80, speaking recently on a narrow cobblestone street in the southern French town of Aix-en-Provence. For decades, she voted for mainstream conservatives. This time, pleased by Mr. Macron’s shift rightward, she cast a ballot for him.

The downfall of the traditional parties, Ms. Brimble said, was “a bit disturbing for my generation.”

In 2017, Mr. Macron’s first election landed an initial blow to the system, shattering the left. With the vote this month, the right is feeling the damage.

Mr. Macron is set to be in office until 2027 — French law limits presidents to two consecutive terms. After that, it is unclear whether the traditional parties will be able to rebound.

Dominique Reynié, a political analyst who heads the Foundation for Political Innovation, a research institute that focuses on European and economic policy, said a departure from politics by Mr. Macron “would give the traditional governing parties a chance to get back into the game.”

But some expect volatility instead.

“I don’t believe that traditional parties are going to be reborn on the ashes of La République en Marche,” said Martial Foucault, director of the CEVIPOF political research institute at Sciences Po in Paris, referring to Mr. Macron’s party. In France’s increasingly personality-driven politics, disillusioned voters could shift from one charismatic leader to another, regardless of party affiliation, he said.

“Citizens want efficiency,” he added. “So they are prone to these electoral movements, effectively leaving the system in total turbulence.”

In Aix-en-Provence, a city of 145,000 that has long leaned right, the collapse was striking. Five years ago, Mr. Fillon came in first there with 27.45 percent of the vote. This month, Ms. Pécresse came in sixth with 5.5 percent.

Nationwide, the Elabe polling institute found that roughly a third of those who had voted for Mr. Fillon in 2017 chose Mr. Macron this time, versus only a quarter for Ms. Pécresse, Mr. Fillon’s successor as the candidate of Les Républicains. Even Nicolas Sarkozy, the party’s last French president, from 2007 to 2012, didn’t endorse her.

In a particularly humiliating turn of events, Ms. Pécresse came in fourth behind Mr. Mélenchon in Versailles, the bourgeois Parisian suburb that she once represented in Parliament. Ms. Hidalgo, who has been mayor of Paris for over eight years, got only 2.17 percent of the capital’s vote.

Financial concerns compound the embarrassment.

Presidential candidates can get a state reimbursement of up to 8 million euros for funds that they personally contribute to their campaigns. But the amount is much lower — 800,000 euros, or about $865,000 — if they get less than 5 percent of the vote.

Mainstream candidates long considered 5 percent a low bar, allowing them to take out loans with the assurance that a large chunk of their expenses would be reimbursed once they cleared the threshold. But Ms. Pécresse, now personally in debt for €5 million, has been forced to appeal for donations.

“At stake is the survival of Les Républicains, and beyond that, the survival of the republican right,” she said. (So far she has collected €2 million.)

Both the Socialists and the Républicains failed to capitalize on anger against Mr. Macron, who wooed voters with sweeping promises of pragmatic centrism but whose first term was divisive. Mainstream parties have struggled to address issues like immigration, security, inequality or climate change, experts say, partly because Mr. Macron has cherry-picked from their platforms, especially on the right.

Alix Fabre, who voted for Mr. Fillon in 2017 before turning to Mr. Macron, said in Aix-en-Provence that the president’s pro-business policies and those of the mainstream right felt similar.

“Most people around me are from the right, and they’ve joined Macron,” she said.

Experts also see a deeper disconnect, saying that both parties grew complacent in the belief that their turn in office would always come again. Fixated on internal quarrels and hemorrhaging dues-paying members, they lost touch with ordinary citizens, failing to harness movements like the Yellow Vest protests, experts said. They have also been unable to offer convincing alternatives to more radical forces like Ms. Le Pen.

“It’s a constant, lasting failure to represent social conflict,” said Mr. Reynié, the analyst. For Mr. Foucault, of the CEVIPOF, “these parties haven’t understood what citizens are asking of them, in terms of renewing their platforms and their ideology.”

Mr. Macron and Ms. Le Pen’s parties have issues too. Few see La République en Marche outlasting Mr. Macron’s political ambitions. The National Rally has been a Le Pen family affair for decades, marked by eight defeats in presidential elections.

France’s traditional political forces still control many cities and other local or regional offices, where voters are more likely to trust familiar faces with day-to-day concerns.

In 2021, Mr. Macron and Ms. Le Pen’s parties failed to win a single one of France’s 13 mainland regions, although Mr. Foucault said appearances were slightly misleading, because without American-style midterm elections, the French only have local elections to voice discontent with the government.

Corinne Narassiguin, a top Socialist official, said that her party’s disastrous results at the national level marked “the end of a cycle” that started in 2017, after which the party was forced to sell its headquarters in an upscale Paris neighborhood and move to the suburbs.

“Voters have made it clear that we’re no longer able to tell them why they should vote for the Socialists at the national level,” she said.

The Socialists and the Républicains are now scrambling to shore up support ahead of the legislative elections in June, which will fill all seats in France’s lower house of Parliament. But both face serious challenges.

The Socialists, whose strength in Parliament has already shrunk, could end up with even fewer lawmakers as Mr. Mélenchon’s party gains prominence. The Républicains are torn between those favoring an alliance with Mr. Macron’s party, those wanting to stay independent, and those leaning toward Éric Zemmour, an anti-immigrant pundit who also ran for president.

Marie Ronzevalle, 29, who works in event management in Aix-en-Provence, voted for Mr. Macron in 2017 — she liked his vow to “break with traditional codes” — but was disappointed by some of his policies and picked Ms. Hidalgo in the first round this year.

She said that her family struggled to pick a candidate in this election — unlike her now-deceased grandmother and great-grandmother, loyal Socialists who worked for the party.

One of her grandfathers, who always voted for the mainstream right but strongly hesitated this time, even briefly considered a blank ballot.

“There is less of that feeling of belonging and automatically giving your vote to a party,” Ms. Ronzevalle said. “People are sick and tired of being asked to fit into a box.”

“They want to see things change,” she added. “But maybe the old parties are no longer the solution.”

Aurelien Breeden reported from Paris, and Constant Méheut from Aix-en-Provence, France.

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Valeurs Actuelles

“Notre mouvement n’est plus attractif” : le premier adjoint au maire de Nîmes quitte ses responsabilités chez les LR du Gard

L’élection présidentielle semblerait avoir provoqué des prises de conscience. A Nîmes, le premier adjoint au maire a fait part de sa démission de son poste de secrétaire départemental adjoint des LR (Les Républicains) du Gard le 28 avril. Midi Libre précise que Julien Plantier n’a pour autant pas décidé de quitter le parti. « J’ai pris cette décision au lendemain du premier tour, je crois qu’il faut faire preuve de lucidité et d’humilité », a-t-il déclaré. Après avoir œuvré pour la campagne de Valérie Pécresse, l’élu a indiqué qu’il fallait « repartir de la base, reconstruire autrement ».

« Problème d’incarnation »

« Notre mouvement n’est plus attractif », a aussi affirmé Julien Plantier, selon qui les LR ont « des pratiques anciennes dont il faut se débarrasser ». Pour autant, l’élu est certain qu’il y a une place pour la droite en France et « un chemin à se frayer » entre « le président Macron des positionnements plus extrêmes ». « Nous avons eu un problème d’incarnation », a-t-il confié en évoquant l’élection présidentielle. Selon lui, même si « la primaire a eu le mérite d’exister », il manquait « l’homme ou la femme capable de rassembler ». Julien Plantier a tempéré ses propos en assurant que Valérie Pécresse avait « souffert de malchance et de maladresse ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier, Anne Guillard et Jacky Goldberg

  • La Russie ne parvient pas pour l’instant à refermer sa tenaille sur le Donbass. Au nord de Sloviansk, la ligne de front bouge très peu, tandis que sur le flanc sud, consolidé depuis huit ans, elle est inchangée.
  • Gazprom a cessé ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie. Varsovie refusait de s’acquitter de ses importations gazières en roubles, comme l’exige désormais le Kremlin. Le pays cessera d’être alimenté à compter de mercredi, mais le gouvernement, qui s’y attendait, assure pouvoir se passer du gaz russe. « L’annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz », a estimé, mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
  • Des explosions entendues dans la nuit dans la ville russe de Belgorod. Une série d’explosions a été entendue, aux premières heures de mercredi, dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov. Selon lui, l’incendie a été maîtrisé et il n’y a aucune victime parmi les civils ni dommage pour les bâtiments résidentiels.
  • La Transnistrie fait état de tirs provenant d’Ukraine. Les autorités prorusses de Transnistrie, région séparatiste de Moldavie, ont fait état de tirs en provenance du territoire ukrainien au cours de la nuit en direction d’un village abritant un important dépôt de munitions.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Décryptage. Malgré un déluge de feu, la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass

Décryptage. Comment la France se prépare à l’hypothèse d’un arrêt de l’approvisionnement en gaz russe

Synthèse. Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie

Entretien. Lazare Eloundou Assomo (Unesco) : « Pour le patrimoine ukrainien, l’ampleur du désastre est déjà colossale »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

Valeurs Actuelles

[Sondage exclusif] 70 % des Français de droite favorables à une alliance pour les élections législatives

Moins d’une semaine après le second tour de l’élection présidentielle, la course pour les élections législatives est lancée. Face aux blocs macroniste et mélenchoniste, Éric Zemmour a appelé à une « grande coalition des droites et de tous les patriotes » pour le scrutin du 12 et 19 juin prochain. Il tend la main au Rassemblement national de Marine Le Pen, aux LR « qui refusent le macronisme » et à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Pour l’heure, les signes émanant du RN ne vont pas de ce sens. Le député Sébastien Chenu a même affirmé que son parti présentera un candidat face à Éric Zemmour s’il se présente aux législatives. 

Si les membres actifs de ces législatives se déchirent, les électeurs, eux, ont fait leur choix. Après une semaine de discussions – ou de non-discussion – Valeurs actuelles révèle un sondage exclusif. L’enquête, menée par l’institut Ifop du 26 au 27 avril (261 “Français de droite” issus d’un échantillon de 1 008 personnes), montre qu’une majorité des électeurs de droite souhaitent une alliance législative entre les différents partis qui composent cette partie de l’échiquier politique. 70 % des Français de droite se positionnent en faveur d’une union des droites. Sans surprise, les électeurs d’Éric Zemmour plaident très majoritairement pour une alliance avec les autres partis, à 91 %. Les partisans de Marine Le Pen (75 %) sont, eux aussi, majoritairement favorables à la proposition. Du côté du Rassemblement national, trois quart (75 %) des sympathisants sont en faveur d’un accord. Plus surprenant, bien que réel, 43 % des électeurs Les Républicains affirment être en accord avec cette idée d’alliance.

Une difficile alliance

Il y a encore quelques jours, les cadres du RN assuraient que le parti présenterait bien 577 candidats dans autant de circonscriptions. Dimanche, Jordan Bardella a ouvert la porte aux « gens issus de l’extérieur du RN, qui seront amenés à bénéficier de notre soutien ». Comprenez des membres de Reconquête !, de Debout la France et d’ailleurs. Les profils de Guillaume Peltier et de Stanislas Rigault sont particulièrement appréciés en interne. À l’inverse, les “transfuges”, ceux qui ont rejoint Éric Zemmour en début d’année, ne seront pas reçus avec de grands sourires. « Pour ceux qui sont partis, c’est un aller sans retour », prévenait Marine Le Pen, en privé, début février. Ce casse-tête-là ne devrait pas avoir lieu : les “infréquentables” Stéphane Ravier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Nicolas Bay, déjà pris par d’autres mandats, ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous des législatives.

La semaine dernière, l’entourage d’Éric Zemmour s’est penché sur la carte électorale du premier tour de la présidentielle et en a tiré l’analyse suivante : seule, Marine Le Pen arrive en tête dans 179 circonscriptions ; en cumulant son score avec celui d’Éric Zemmour, les candidats communs RN-Reconquête ! arriveraient en tête dans 379 circonscriptions. « Si on s’allie, nous pouvons espérer 150 députés, mais si elle refuse, nous en aurons seulement 35 pour les deux partis », défend un cadre zemmourien. En pleine soirée du second tour, Guillaume Peltier a sorti d’autres chiffres de sa besace dans Le Parisien : « À quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix. » L’objectif : empêcher les divisions pour éviter une majorité de godillots pour Emmanuel Macron ou une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Au programme du mercredi 27 avril

Live animé par Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe

  • Huis clos. Trois jours après le second tour de l’élection présidentielle, les partis ont désormais les yeux rivés sur les élections législatives et les tractations ont commencé. Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) se rencontrent pour la première fois mercredi matin, après s’être âprement affrontés durant la campagne présidentielle. Les négociations pourtant bien entamées entre LFI et le PCF ou avec EELV se sont vues ralenties et compromises en début de semaine.
  • Première sortie. Emmanuel Macron se rendra en fin de matinée à Cergy (Val-d’Oise), pour son premier déplacement en tant que président réélu, pour rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs. Ensuite, à 16 heures, il présidera une cérémonie d’hommage au comédien Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides.
  • Nouveau mouvement. L’ancien ministre socialiste et souverainiste Jean-Pierre Chevènementsoutien d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle – et l’un de ses vieux compagnons de route, Jean-Yves Autexier, lancent un nouveau mouvement politique, Refondation républicaine, à 10 heures, dans le 7e arrondissement de Paris.
  • Tchat. Nos correspondants à Berlin et à Bruxelles – les journalistes Thomas Wieder et Virginie Malingre – répondent à vos questions à partir de 15 h 15 sur la campagne présidentielle française vue d’Allemagne et de Bruxelles, la capitale européenne.
  • Annonce. Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, doit proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle, à l’issue des opérations de collecte et de vérification. En cas d’irrégularités, le Conseil constitutionnel peut invalider une partie des résultats d’un bureau de vote, voire la totalité.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels

France24 - Monde

En direct : Joe Biden annonce demander au Congrès 33 milliards d'aide pour l'Ukraine

Publié le : 28/04/2022 - 05:38Modifié le : 28/04/2022 - 19:11

FRANCE 24 Suivre

Alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé Moscou à coopérer avec la Cour pénale internationale, lors d'une visite dans la banlieue de Kiev, théâtre d'exactions imputées à l'armée russe, l'Otan a réitéré son soutien à l'Ukraine. Par ailleurs, Joe Biden va demander au Congrès de débloquer une nouvelle enveloppe de 33 milliards de dollars pour soutenir les Ukrainiens. Suivez notre direct.

  • 19 h 06 : l'AIEA inquiète de l'absence d'accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia

Dans le sud de l'Ukraine, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'a pas pu, depuis l'invasion, avoir accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par les Russes. Le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, de retour d'Ukraine, s'est dit "préoccupé".

"Nous devons retourner à Zaporijjia, c'est extrêmement important", a-t-il insisté. Le site "est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspections, de surveillance que de sécurité", a souligné le chef de l'AIEA.

  • 18 h 30 : la justice ukrainienne a identifié "plus de 8 000 cas" de crimes de guerre présumés

"Il s'agit en fait de 8 600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4 000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre", a affirmé la procureure générale d'Ukraine Iryna, qui a expliqué qu'une équipe d'enquête commune avait été créée sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne).

Ces crimes présumés comprennent "le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures" et les "crimes sexuels" signalés dans le "territoire occupé de l'Ukraine", selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur "l'utilisation d'armes interdites", a-t-elle ajouté.

  • 17 h 48 : nouvel échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés suite à un nouvel échange de prisonniers, a annoncé Kiev, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. Côté ukrainien, il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a précisé sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

  • 17 h 14 : Joe Biden affirme que les États-Unis continueront à fournir de l'aide à l'Ukraine

Le président américain a rappelé que les États-Unis "n'attaquaient pas la Russie" mais qu'ils aidaient l'Ukraine à se défendre face à leur agression. Une nouvelle enveloppe de 33 milliards de dollars a été demandée au Congrès pour soutenir Kiev.

Les États-Unis ont livré 10 armes anti-char à l'Ukraine pour chaque blindé russe a aussi affirmé Joe Biden devant le Congrès. Il a également estimé que les menaces de Vladimir Poutine d'un recours à l'arme nucléaire étaient "irresponsables" et illustraient le "sentiment de désespoir" de la Russie face à la tournure prise par son offensive.

  • 16 h 30 : Erdogan se dit "prêt à prendre l'initiative" pour la paix

Au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou, qui a eu lieu en Turquie sous la "coordination et la supervision" des services de renseignement turcs (MIT), le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit "prêt à prendre l'initiative pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine et à servir de médiateur sur la voie de la paix".

Lors d'un entretien téléphonique, il a exprimé à Vladimir Poutine "sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul". 

  • 16 h 15 : dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha

D'après le procureur général d'Ukraine, dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés commis à Boutcha. Ils feront l'objet de recherches, afin d'être arrêtés et traduits devant la justice.

Selon l'enquête, les militaires russes ont, pendant leur occupation de cette ville en mars, "pris en otage des civils qui ne participaient pas aux hostilités et n'étaient pas armés. Les occupants ne leur ont donné ni à manger ni à boire", a détaillé le procureur. Parmi les sévices subits, selon le procureur, des simulacres d'exécution. Ils ont été pillés, ont reçus des coups sur le corps, afin "d'obtenir des informations sur la localisation des soldats ukrainiens, et dans un cas sans justification".

  • 15 h 17 : l'Otan prête à aider l'Ukraine pendant des années

 L'Otan est disposée à soutenir l'Ukraine pendant des années, y compris en l'aidant à remplacer son matériel de l'ère soviétique par des systèmes d'armement occidentaux modernes, a déclaré jeudi Jens Stoltenberg.

Le secrétaire général de l'Alliance atlantique a pris cet engagement au lendemain d'une mise en garde du Kremlin sur les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine, qui constituent, selon Moscou, une menace pour la stabilité et la sécurité de l'Europe.

  • 14 h 06 : Biden propose de liquider et transférer à l'Ukraine des avoirs russes saisis

La Maison Blanche a proposé d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine lors de son invasion par la Russie. Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou. Elle doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden.

Les États-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis l'invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

  • 13 h 03 : plus de 55 000 réfugiés ont fui l'Ukraine en 24 heures

Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion de leur pays par les troupes russes le 24 février, selon des chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi.

Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait trois millions de plus d'ici la fin de l'année.

Selon le HCR, au 27 avril, 5 372 854 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 55 635 de plus que le chiffre de la veille.

  • 12 h 04 : Kiev est "en droit" de frapper des cibles militaires russes, affirme le conseiller de la présidence ukrainienne

L'Ukraine a "le droit" de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe.

"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

Ukraine should decide whether to strike 🇷🇺 military facilities, @SecBlinken said. Russia has attacked 🇺🇦 and killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers 🇷🇺. The world recognizes this right.

April 28, 2022
  • 11 h 43 : pour le Kremlin, les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne

Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a estimé jeudi le Kremlin après un nouvel appel de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à livrer davantage d'armes lourdes et d'avions à Kiev.

"Cette tendance à inonder l'Ukraine d'armes, notamment d'armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l'instabilité", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

  • 11 h 38 : l'ONU dit "préparer" une tentative d'évacuation de Marioupol

La coordinatrice de l'ONU en Ukraine a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de la ville de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

"Je vais à Zaporijjia pour préparer l'évacuation espérée de Marioupol", port stratégique pilonné et assiégé par les Russes dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Osnat Lubrani sur Twitter.

The SG @antonioguterres has arrived in Ukraine to meet President Zelensky. At his request, I am going to Zaporizhzhia to prepare for hopeful evacuation from Mariupol.The UN is fully mobilized to help save Ukrainian lives and to assist those in need. pic.twitter.com/vPZ1yYKxwi

April 28, 2022
  • 11 h 20 : le Bundestag donne son feu vert à la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine

Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a adopté jeudi une motion approuvant la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine pour aider ce pays à résister à l'invasion russe. Une question qui a longtemps fait débat au sein de la classe politique.

La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé mardi lors d'une réunion avec ses homologues occidentaux sur la base militaire américaine de Ramstein que Berlin allait fournir à Kiev des chars de type Guépard équipés pour la lutte antiaérienne.

  • 10 h 27 : depuis Boutcha, Antonio Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi Moscou à "accepter de coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

"Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, en visite à Boutcha, banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir massacré des civils pendant qu'ils occupaient la ville en mars. "J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI", a-t-il ajouté.

  • 9 h 22 : Antonio Guterres est arrivé à Borodianka, en banlieue de Kiev

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé jeudi matin à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars, a constaté l'AFP.

Devant des habitations en ruines, il a déclaré : "J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle", a-t-il ajouté.

Pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Antonio Guterres devait se rendre également à Boutcha puis rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.

  • 8 h : le point sur la situation en Ukraine avec Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev

S'ils continuent à pilonner la ligne de front, les forces russes n'ont pas enregistré d'avancée majeure dans le Donbass, explique Gulliver Cragg, qui revient aussi sur la visite attendue du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

  • 4 h 30 : Antonio Guterres se rend à Boutcha et Irpin

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens.

Le chef des Nations unies est arrivé en Ukraine en provenance de Moscou où il a plaidé auprès de Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais". Il s'est également dit "préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre", jugeant qu'ils "requièrent une enquête indépendante".

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022
  • 3 h 16 : le Parlement canadien condamne un "génocide" contre les Ukrainiens

"La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien", a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter. Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La motion précise qu'il "existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine". Ces "crimes" incluent notamment la torture, des "atrocités de masse dans les territoires ukrainiens", le "transfert forcé d'enfants ukrainiens vers le territoire russe", ou encore des "cas à grande échelle de violence physique, mentale et de viol".

En validant ce texte, la Chambre des communes "reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien", selon le document. L'adoption de ce texte intervient une dizaine de jours après que le Parlement ukrainien a voté une résolution similaire.

Avec AFP et Reuters

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La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

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Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau

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Ukraine : gaz, l'autre arme russe ? Moscou suspend la livraison à la Pologne et à la Bulgarie

France24 - Monde

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Publié le : 28/04/2022 - 17:57

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que Moscou est accusé d’exercer un "chantage" à l’énergie après avoir coupé le robinet du gaz à la Bulgarie et à la Pologne, un nouveau rapport d’un centre de recherche indépendant, publié mercredi, révèle que la Russie a tiré d’importants profits de ses exportations d’hydrocarbures depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout grâce à l’Europe.

Pendant la guerre, les affaires continuent. Et pour la Russie, les exportations d’hydrocarbures se sont révélées très lucratives malgré l’avalanche de sanctions internationales, selon un rapport publié, mercredi 27 avril, par le Centre for Research on Energy and Clean Air (Crea), un centre de réflexion basé en Finlande. 

Moscou a, en effet, gagné 63 milliards d’euros en vendant du gaz, du pétrole ou du charbon depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont entamé leur offensive en Ukraine, d’après les estimations des experts du Crea.

Deux fois plus de revenus que l’an dernier

Les pays européens - à commencer par l'Allemagne - caracolent en tête des dépenses liées à des importations d’hydrocarbures depuis la Russie, et ce devant la Chine et la Turquie. “Les États de l’Union européenne ont payé 44 milliards d’euros [dont plus de 9 milliards d’euros pour la seule Allemagne, NDLR] à Moscou durant les deux premiers mois de la guerre en Ukraine, soit près du double de ce que le bloc européen a dépensé l’an dernier à la même époque”, souligne Lauri Myllyvirta, analyste en chef du Crea et auteur de ce rapport intitulé “Financer la guerre de Poutine en Europe : les exportations d’énergie russe depuis le 24 février”.

BREAKING: Our new research tracked the flows of EUR63 billion worth of fossil fuels from Russia in the first two months of the brutal invasion of Ukraine, revealing the largest importers. It’s time to stop supporting Putin’s war crimes. 🧵 pic.twitter.com/qjZN5wEIYz

April 28, 2022

Ces données sont des estimations “basées sur l’analyse des mouvements de cargos russes transportant des hydrocarbures et les données publiques sur les ventes d’énergie”, précise l’expert du centre de recherche finlandais. Impossible, cependant, de connaître les revenus exacts tirés de ces exportations car certains tarifs sont fixés dans des contrats à long terme qui ne sont pas rendus publics. Mais “avec notre modèle et en l’état actuel des connaissances, nous pensons que c’est l’estimation la plus proche possible de la réalité”, affirme Lauri Myllyvirta.

Ce rapport jette, surtout, une lumière crue sur la réalité des effets des sanctions et menaces de sanctions sur la Russie. Il constate, en effet, que les exportations russes d’énergies fossiles se sont bel et bien effondrées depuis le début de la guerre. En cela, les sanctions ont fonctionné. “On a même été surpris par l’ampleur de la baisse, alors même que dans certains pays, l’embargo sur le gaz et le pétrole russes n’est même pas encore en vigueur, et dans d’autres régions comme l’UE, il s’agit encore essentiellement de menaces [mis à part l’embargo sur le charbon russe, NDLR]”, reconnaît Lauri Myllyvirta.

Pour lui, c’est le signe que les négociants en énergie sont allés plus vite et plus loin que les gouvernements pour se passer de gaz ou de pétrole russes. Ils ont anticipé les sanctions à venir et ont préféré couper les ponts avec Moscou avant d’y être forcé.

Mais alors d’où viennent les revenus records tirés des exportations russes d’hydrocarbures ? Ironiquement, c'est en partie une conséquence des sanctions. Celles-ci ont privé le marché d’une importante quantité de ressources, ce qui a entraîné une flambée des prix pour le peu qui restait disponible, permettant “à Moscou de compenser la chute de ses exportations”, estime Lauri Myllyvirta.

Des exportations qui flanchent et des prix qui flambent

Certains acteurs se sont aussi rués sur l’or noir, le gaz et le charbon russes avant de ne plus y avoir accès en raison des sanctions. “Si on prend l’exemple européen, il y a eu une hausse des importations de charbon russe car l’UE a prévenu bien à l’avance qu’un embargo allait entrer en vigueur à partir du mois d’août”, souligne l’analyse du Crea.

La Russie a aussi tout fait pour trouver de nouveaux acheteurs. L’analyse des déplacements de cargos russes illustre cette quête effrénée. “On a ainsi constaté une hausse significative du nombre de vaisseaux russes remplis d’hydrocarbures qui ont pris la mer, sans destination finale précise, dans l’espoir de trouver un acheteur en chemin”, remarque Lauri Myllyvirta. Une part importante de ces convois n’a cependant jamais trouvé preneur.

Plusieurs pays, comme l’Inde, l’Égypte ou la Chine, ont effectivement augmenté ou commencé à importer des hydrocarbures russes. Les données montrent une hausse de 210 % des exportations de gaz naturel liquéfié vers la Chine… ce qui n’est pas difficile puisque Pékin n’en achetait quasiment pas avant le conflit en Ukraine.

Mais “cela ne suffit pas à compenser la perte de débouchés en Europe. Surtout que nous pensons que la Russie ne pourra pas diversifier beaucoup plus sa clientèle”, assure Lauri Myllyvirta. D’abord, parce que le nombre de pays prêts à se convertir, par exemple, au pétrole russe est limité. “Chaque brut a ses spécificités, et le brut européen - qui est celui produit par la Russie - nécessite des procédés de raffinage spécifiques que tous les pays ne veulent pas forcément adopter”, précise l’expert. Cela demanderait, en effet, d’investir dans de nouvelles installations, ce que tous les pays ne sont pas prêts à faire.

Ensuite, l’exportation du gaz ou du pétrole vers l’Inde, l’Indonésie ou la Chine n’est pas aussi simple que de le faire parvenir vers l’Europe où les hydrocarbures sont acheminés grâce à des pipelines. Les voyages sont bien plus longs et plus chers, ce qui rend ces destinations nettement moins attrayantes pour Moscou. 

Ce rapport illustre donc tout le paradoxe des sanctions contre les exportations d’hydrocarbures russes. Elles fonctionnent, mais ne font pas aussi mal au portefeuille russe qu’elles le pourraient en raison de la dépendance européenne aux énergies fossiles “made in Russia”. Le Crea suggère d’accélérer la transition énergétique en Europe et, en attendant de pouvoir se passer des importations russes, de “consommer moins d’énergie”. Une perspective peu réjouissante pour les foyers européens et qui nécessiterait “des mesures incitatives des États [chèque énergie, subventions pour l’isolation des bâtiments, etc.] pour passer ce cap”, estime Lauri Myllyvirta.  

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La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

CRISE UKRAINIENNE

Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

CONFLIT OUBLIÉ

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Anne Guillard et Laura Motet

  • Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé, mercredi, avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes. En parallèle, l’armée ukrainienne a reconnu de menues avancées russes dans la région de Kharkiv (où trois personnes ont péri et quinze ont été blessées dans des bombardements), dans le Nord, et dans le Donbass, dans l’Est.
  • A Marioupol, le commandant de la 36e brigade des marines a lancé un nouvel appel à l’aide, affirmant que se trouvaient avec lui, barricadés dans le complexe métallurgique Azovstal, six cents soldats blessés et des centaines de civils. A Kherson, ville occupée depuis le début de l’invasion, des manifestations ont été dispersées sans ménagement.
  • Vladimir Poutine a de nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure, promettant une riposte « rapide et foudroyante ». Moscou s’efforce en attendant de cibler l’aide militaire occidentale, ainsi que les ponts et voies ferrées en Ukraine servant à l’acheminer.
  • Le Royaume-Uni a appelé, mercredi, les alliés de l’Ukraine à faire preuve de « courage » en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre en Ukraine était « notre guerre » et la victoire de Kiev un « impératif stratégique pour nous tous ».
  • L’Union européenne a accusé la Russie de « chantage » après que celle-ci a cessé la livraison de gaz à la Pologne et à la Bulgarie.
  • Antonio Guterres arrive, jeudi, en Ukraine en provenance de Moscou, où il a plaidé auprès deM. Poutine pour un cessez-le-feu. Le secrétaire général de l’ONU s’est également dit « préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre », jugeant qu’ils « requièrent une enquête indépendante ».
  • Les députés canadiens ont adopté une motion condamnant les « actes de génocide contre le peuple ukrainien » menés par la Russie et affirmant qu’il existe « des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité systématiques et massifs ».

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Décryptages. Transnistrie : pourquoi la guerre en Ukraine suscite l’inquiétude pour ce territoire de Moldavie

Tribune. « Transformer les crises successives en opportunités pour l’Europe »

Décryptages. L’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, un nouveau tournant dans la guerre

Analyse. Avec la guerre en Ukraine, l’olympisme oscille entre realpolitik et hypocrisie

Décryptages. Guerre en Ukraine : comment réagirait la France si la Russie cessait de livrer du gaz ?

Rencontre. Ludmila Oulitskaïa, écrivaine russe : « Et, finalement, oui, Poutine peut annuler l’histoire et en fabriquer une autre »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

France24 - Monde

Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

Publié le : 28/04/2022 - 16:26

Alors que leur pays s’enlise depuis près de trois ans dans une profonde crise économique, sociale et politique, les jeunes libanais cherchent désespérément à partir à l'étranger pour y faire carrière. Un exode qui laisse peu d’espoir quant à l’avènement d’un réel changement de gouvernance dans le pays. 

Le 15 mai se dérouleront au Liban des élections législatives alors que le pays continue de s'enfoncer dans une grave crise économique, sociale et politique. En octobre 2019, le mouvement de protestation populaire contre les élites et la corruption avait suscité une vague d’espoir au sein de la jeunesse du pays. Mais cette mobilisation historique n’a pas permis d’endiguer la lente descente aux enfers du Liban, dont l’effondrement de la monnaie a généré une inflation record. 

À l’approche du scrutin, les citoyens ne croient guère à l’avènement d’un réel changement. Désabusés, nombre de jeunes libanais ont tourné le dos à la politique et cherchent désormais avant tout à quitter le pays. 

Partir pour fuir “l’inconnu” 

Il ne restait qu’une année d’études à Perla pour obtenir sa licence de chimie à l'Université américaine de Beyrouth lorsqu'elle a été acceptée dans une université américaine. Aux États-Unis, le même cursus dure une année de plus. Pourtant, la décision de partir n'a pas été difficile à prendre. En août 2021, Perla a fait ses valises et réservé un billet.

"J'étais prête à faire une année supplémentaire d'études à l'étranger plutôt que de prendre le risque de rester au Liban et d'affronter l'inconnu", explique-t-elle. "Je retournerais au Liban sans hésiter si je le pouvais, mais j'ai l'intention de faire des études de médecine et le chemin est long. Je préfère commencer le voyage là où mon avenir est plus clair." 

Le cas de Perla n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Une étude dirigée par Suzanne Menhem, professeure adjointe et chercheuse à l'Institut des sciences sociales de l'Université libanaise, et conduite auprès de 1 023 jeunes libanais âgés de 18 à 29 ans, révèle que 75,6 % des sondés espèrent quitter le Liban. Parmi eux, 26,7 % ont préparé, ou sont en train de préparer, leurs papiers d'immigration. 

Les données de l'étude, qui devrait être publiée dans une revue universitaire lors des prochaines semaines, ont été recueillies en mars et avril 2021. Suzanne Menhem estime qu’il est très probable que cette tendance se soit encore accentuée depuis, au vu de la détérioration continue de la situation dans le pays. 

Pour Joseph Bahout, directeur de l'Institut Issam Fares pour la politique publique et les affaires internationales à l'Université américaine de Beyrouth, l’exode des jeunes diplômés libanais est loin d’être un phénomène nouveau. Mais le mouvement s’est accentué ces dernières années, couplé à un renoncement plus profond envers le Liban. Selon lui, beaucoup de ceux qui partent aujourd'hui “ne veulent pas regarder en arrière". 

L’impression que le pays est condamné 

"Les raisons (de cet exode) sont claires. Les perspectives d'amélioration étaient plus fortes avant", souligne Joseph Bahout. "Aujourd'hui, il y a une impression bien ancrée que le pays est condamné - non seulement politiquement, mais aussi socialement et économiquement." 

Selon Suzanne Menhem, 90 % des personnes interrogées dans le cadre de son étude ont déclaré que la principale raison de leur départ était la crise économique, alors que 67,5 % ont indiqué vouloir partir en raison de la situation politique. 

Jana, 24 ans, faisait partie des milliers de jeunes qui ont participé aux manifestations de 2019 pour dénoncer la corruption des élites et réclamer, entre autres, la démission du gouvernement ainsi que des élections anticipées. Pourtant, à l'approche du scrutin législatif de 2022, elle n'est plus sûre de vouloir voter. "Le soulèvement était bien réel, mais les promesses politiques sont restées une illusion. J'ai toujours su que le Liban n'était pas stable, mais pendant longtemps, je n’ai pas voulu partir. Aujourd'hui, j'ai peur de ne pas pouvoir le faire", déplore-t-elle. 

Jana a été acceptée au sein d’une université à l'étranger pour poursuivre un master. Elle attend son visa et espère pouvoir partir en août. "Pourquoi voterais-je et pour qui ? Même les groupes alternatifs qui ont vu le jour à la suite du soulèvement n'ont pas pu former une liste électorale unifiée pour les élections. La corruption est enracinée dans le système et parmi les habitants." 

Un exode qui menace “l'avenir tout entier du Liban”  

Pour Joseph Bahout, l'excitation et l'espoir exprimés par les manifestants en 2019 – notamment au sein de la jeunesse – ont disparu aujourd’hui, laissant la place à l'apathie et au désengagement de la population. 

"Certains se demandent pourquoi les gens ne se révoltent pas comme en 2019, étant donné que la situation actuelle est bien pire qu'à l'époque", expose-t-il. "Mais tant que vous n'êtes pas coincé dans le système, vous n'êtes pas prêt à payer un prix élevé pour le changer." 

En 2021, 79 134 personnes ont quitté le Liban, selon Information International, un cabinet de recherche et de conseil indépendant basé à Beyrouth. Il s’agit de la vague d'émigration la plus importante enregistrée en cinq ans. 

"Ces chiffres traduisent une diminution de l'engagement envers le pays qui conduit à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée et de jeunes travailleurs", alerte Joseph Bahout. "À long terme, si l'on suppose que ceux qui partent sont issus des classes moyennes, cet exode pourrait épuiser les institutions démocratiques et affaiblir l'ordre social libéral." 

Cette perspective inquiète également Suzanne Menhem. "Les crises auxquelles le Liban est confronté n'ont pas seulement touché les jeunes", explique-t-elle. "Nous avons vu d'autres sous-groupes de la population - comme les médecins, les avocats et les universitaires - quitter également le pays. Le pourcentage élevé de jeunes qui cherchent à émigrer ne menace pas seulement des secteurs particuliers, mais l'avenir tout entier du Liban. Plus il y en a qui partent, plus le Liban perd sa réserve de talents et les futurs acteurs clés du processus décisionnel." 

Texte adapté de l'anglais par David Rich

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Accord de principe entre le FMI et le Liban pour un plan d'aide de 3 milliards de dollars

Naufrage au large du Liban : six corps de migrants repêchés dont un enfant

Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Le Figaro

L'emploi à domicile veut profiter du crédit d'impôt immédiat pour conquérir le grand public

Baptiste RENAUT

ENQUÊTE - Ménage, garde d'enfants... En levant les freins de trésorerie, l'avance immédiate du crédit d'impôt doit convaincre de nouveaux profils de faire appel à ces services. Le secteur est en pleine opération séduction.

«La flemme de faire le ménage ?» C'est cette question, écrite en gros caractères, qui accueille les visiteurs du site Wecasa. La start-up française, née en 2016, propose aux particuliers de commander une gamme de services à domicile allant du ménage à la garde d'enfants, en passant par la coiffure ou les prestations de massage. Après une commande en ligne, Wecasa se charge de faire arriver au domicile du client le professionnel indépendant adéquat, moyennant une commission de 20 à 28% sur la transaction entre le particulier-employeur et son prestataire.

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La plateforme rencontre son plus large succès dans le secteur des services éligibles au crédit d'impôt, comme le ménage et la garde d'enfants, qui représentent à eux deux plus de 50% de l'activité de la start-up. Le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile – son nom complet –, introduit en 1991, consiste en un remboursement par l'État de 50% des frais engagés pour l'emploi d'une personne dans sa résidence. Ce remboursement est valable pour une liste de services familiaux ou ménagers, comme l'entretien du domicile, la garde d'enfants ou les activités de bricolage et de jardinage. Depuis janvier 2022, dans le cadre des services ménagers, le versement du crédit d'impôt par l'État s'effectue d'un mois sur l'autre. Le même dispositif de remboursement immédiat sera déployé en 2023 pour les services d'assistance aux personnes et en 2024 pour la garde d'enfants.

Auparavant, le remboursement des frais de ménage engagés par un particulier-employeur sur une année était effectué par l'Urssaf au début de l'année suivante. L'avance des frais sur un an était donc nécessaire pour profiter d'un crédit d'impôt. Cette nouvelle avance immédiate, qui élimine les problèmes de trésorerie qui pouvaient décourager certains, fait espérer aux professionnels du secteur l'arrivée sur le marché de nouveaux utilisateurs de services à domicile. D'autant qu'à partir du 14 juin, cette avance immédiate sera étendue aux services de ménage commandés via des plateformes d'intermédiation, telles que Wecasa.

Séduire un public nouveau

«Cette politique va certainement favoriser le développement d'un certain nombre d'entreprises», avance François-Xavier Devetter, économiste et spécialiste des services à la personne. Wecasa compte en effet saisir cette opportunité pour séduire un public nouveau. «Notre ambition, c'est de rendre ces services à domicile accessibles au plus grand nombre. On veut faire entrer dans ce marché des clients qui ne pouvaient pas se le permettre», confie Pierre André, co-fondateur et directeur des opérations de Wecasa.

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Pour conquérir ces nouveaux utilisateurs, l'entreprise a misé sur la flexibilité. Sur son site et son application, il est possible de commander une prestation de ménage pour le jour même. La plateforme permet aussi de commander des services ponctuellement, sans fixer de rendez-vous réguliers avec un prestataire, comme c'est souvent le cas dans les services de ménage aux particuliers. Plusieurs entreprises du secteur jouent ainsi le jeu de la flexibilité et de la facilité d'utilisation. La plateforme Helpling permet une réservation «en deux minutes» sur une application mobile et le groupe O2 propose également une offre de ménage ponctuel. Wecasa avance que la plus large partie de ses utilisateurs a entre 25 et 45 ans et que nombreux sont ses clients faisant appel à ce genre de service pour la première fois. Pour Nicolas Boëlle, analyste domicilié en région parisienne, la facilité apportée par l'arrivée de l'avance immédiate du crédit d'impôt sur les plateformes d'intermédiation change la donne. «J'utilise déjà Wecasa pour un peu de ménage, mais pas sur une base régulière. C'est l'opportunité de renforcer la régularité de l'utilisation», explique ce père de famille de 33 ans. L'entreprise espère ainsi doubler son activité d'intermédiation liée au ménage cette année.

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D'après YouGov, une société d'études de marché, le ménage à domicile en France, qui représente déjà un marché de 5 milliards d'euros, peut s'attendre une croissance de 20% de son activité suite à la mise en place de l'avance immédiate du crédit d'impôt. Selon les chiffres du ministère de l'Économie, 4,2 millions de foyers seraient concernés par cette réforme.

«Un petit peu de démocratisation»

Le dispositif du crédit d'impôt a été initié il y a trente ans pour créer des emplois et élargir le recours aux services à domicile. De l'avis des économistes ayant évalué ses effets, le recours au crédit d'impôt peine pourtant à se démocratiser. «Ce sont plutôt les classes supérieures qui consomment l'emploi à domicile», avance Clément Carbonnier, économiste et membre de l'équipe ayant évalué le dispositif pour le compte du Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po. Le passage à l'avance immédiate du crédit d'impôt s'ajoutant à l'émergence des plateformes grand public permettra-t-il finalement la démocratisation du dispositif ?

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Sur ce point, les économistes avancent l'exemple de la Belgique, qui a déjà mis en place un dispositif fiscal d'avance immédiate pour employer des prestataires. «Même avec des subventions fortes et instantanées, ça reste globalement les ménages les plus aisés qui utilisent ces services», estime Clément Carbonnier. L'instantanéité du crédit d'impôt ne garantit pas qu'il attirera de nouvelles catégories de public. «Je crois à un petit peu de démocratisation. Avec le nouveau dispositif, on pourra peut-être descendre plus bas dans la classe moyenne, mais ça restera la classe moyenne», relativise l'économiste.

À la Fédération des particuliers-employeurs (FEPEM), l'organisation patronale du secteur, on s'attend tout de même à voir émerger de nouveaux employeurs. En revanche, on ne croit pas que les plateformes d'intermédiation aient un rôle stratégique à jouer. «Les gens ont avant tout besoin de confiance, de stabilité, de sécurité. Quand on rentre dans un appartement, le besoin de confiance est important », lance Marie-Béatrice Levaux, présidente de la FEPEM, qui ne croit pas aux relations immédiates et ponctuelles créées par les applications. «Les premiers qui démocratisent sont les particuliers-employeurs eux-mêmes, grâce au CESU. C'est un écosystème qui est simple administrativement et qui est déjà extrêmement ouvert. Je ne vois pas ce qu'une plateforme peut apporter de mieux», poursuit la présidente, «ou alors peut-être dans les centres urbains...». Une zone géographique dont Wecasa fait justement sa cible principale.

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Les produits concernés ont été commercialisés dans le supermarché de Saint-Sever entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.

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L'État accorde cette dérogation pour six mois en raison des problèmes d'approvisionnement en huile de tournesol que rencontrent les fabricants.

New York Times - World

Tensions Flare Between Neighbors After Afghan Man Kills Iranian Clerics

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The attack led to ethnic tensions in both countries, which each sent troops to the border.

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By Sharif Hassan and Farnaz Fassihi

An Afghan immigrant walked into one of the holiest shrines in Iran this month, Iranian media reported, drew a knife and stabbed three clerics multiple times, killing two of them and severely wounding the third.

The stabbings at the Imam Reza Shrine in the northeastern city of Mashhad set off a chain of events that has spiraled into ethnic tensions in Iran and Afghanistan and a diplomatic crisis between the two countries. Both have sent troops to their common border.

Iranian officials said Wednesday that the two countries were in discussions to defuse the situation and that a Taliban delegation may soon travel to Tehran for talks.

But the hostilities showed how easily one spark could inflame tensions between two countries whose relations have been fragile since the Taliban took power in Afghanistan last summer.

The attack at the shrine set off fears of reprisal among millions of Afghans living in Iran, with at least one confirmed vigilante attack on an Afghan. Soon unverified and graphic videos — some reportedly years old — of Iranians harassing Afghans started circulating on Afghan social media, setting off an anti-Iranian furor in Afghanistan.

Amid the uproar in Afghanistan, protesters attacked Iran’s consulate in Herat and called for military action against Iran. Iran responded by suspending consular services in Afghanistan for 10 days.

At the same time, tensions have been high at the border as more Afghans fleeing Taliban rule and a crumbling economy have sought refuge in neighboring Iran.

This week, according to a report in Iranian media, Tehran sent troops and tanks near the border with Afghanistan after a skirmish between border guards at the Islam-Qala crossing reportedly broke out when the Taliban attempted to build a road at the frontier. The Taliban also stationed more forces at the border, Afghan media said.

Iran’s interior minister on Wednesday denied that there had been any border clash.

The relationship between Iran and Afghanistan had already been tenuous since the Taliban’s takeover of Afghanistan in August.

The Taliban, a Sunni Muslim militant group, is wary of Iran, a regional Shiite power that has previously backed the Taliban’s opponents. Iran fears that Afghanistan under Taliban rule could again become a safe haven for terrorists intent on targeting Shiites and Iran.

Reporting From Afghanistan

Since last year, Iran has carefully cultivated a policy that did not officially recognize the Taliban as a legitimate government but engaged in diplomatic relations, in order not to antagonize it.

“The more tensions rise between Iran and Afghanistan, the worse it gets for refugees in Iran because public opinion turns negative toward them,” said Dawood Qayomi, a former Afghan diplomat who served in Iran.

About five million Afghans now live in Iran, according to Iranian estimates. Most belong to two minority ethnic groups — the Hazara, who are Shiite Muslim, and Tajik Afghans, who have close cultural ties to Iran. Both have crossed the border for decades amid threats of prosecution by the Taliban and to seek better economic opportunities.

The stabbings on April 6 shocked Iranians partly because terrorist attacks are extremely rare in the country and partly because the Imam Reza shrine, one of the holiest sites in Shiite Islam, is considered a safe sanctuary.

The attack occurred during the first week of the holy month of Ramadan. One of the clerics died on the spot, another succumbed to injuries several days later and the third survived with extensive injuries to his hands and body, Iranian media reported. The surviving cleric described a chaotic scene where the attacker stabbed him from behind and chased him when he tried to escape, according to the reports.

Videos of the attack published on Iranian media show the clerics lying, bleeding, in the courtyard, people running to help them, and a crowd of onlookers capturing the assailant, beating him and screaming at him before handing him over to security guards.

Iran’s Tasnim News Agency identified the man as Abdulatif Moradi, a 21-year-old Afghan of Uzbek ethnicity who had entered Iran illegally from Pakistan a year ago. He lived with his brother in Mashhad, where both worked for a transportation company. After his arrest, videos emerged of Mr. Moradi describing Shiite Muslims as infidels.

The Taliban condemned the attack and disavowed it. But within a few days, Afghans in Iran reported at least one unprovoked attack by vigilantes. Afghan workers, many of whom do not have work permits, have also complained that they were being shortchanged on wages and said they feared an increase in deportations.

“The refugees in the middle of these tensions are the ones being hurt,” said Abdul Hamid Ibrahimi, an Afghan student in Iran. “The Taliban are making the situation even worse.”

More than a million Afghans have fled to Iran in recent months, only to find an economy strained by sanctions, inflation and the coronavirus pandemic. Some Iranian officials are saying that Iran cannot handle the influx of more migrants, given the domestic issues it is facing — a sentiment shared by many ordinary Iranians.

“We have said many times that Iran, for many reasons such as the economy, climate and social problems cannot host millions of dear Afghans,” Vahid Bahman, an Iranian historian, wrote on Twitter, posting a video of a crowd of Afghans packing Tehran’s landmark Azadi Square. “Border control is officially up in the air.”

A day after the killings, the Iranian president, Ebrahim Raisi, broke the Ramadan fast with Afghan students in an effort to reduce tensions. But the Taliban, critics say, have done the opposite.

Mawlawi Ziu-ur Rahman Asghar, a member of the Taliban’s cultural affairs committee, openly threatened Iran. “If Iran continues oppressing” Afghans, he tweeted on April 8, “then we should take military action against it.”

The Taliban’s leadership did not distance itself from the violent rhetoric against Iran, including Mr. Asghar’s comment, critics say.

The Taliban’s acting foreign minister, Amir Khan Muttaqi, in a meeting with Bahadur Aminian, the Iranian envoy in Afghanistan, on April 10, called on Iran to “prevent abuse” of Afghan migrants. Mr. Aminian said Iran had no intention of mistreating Afghans, according to Mr. Muttaqi’s spokesman.

A day later, protesters attacked Iran’s consulate in Herat, setting its gate on fire and pelting it with rocks amid chants of “death to Iran.” Later that week, the Taliban further inflamed tensions, critics say, by arresting a pro-Iranian Shiite cleric, who had offered flowers at the Iranian embassy in Kabul after a protest.

By then Iran had suspended services at its embassy and consulates in Afghanistan, demanding the Taliban safeguard its diplomatic outposts, and had summoned Afghanistan’s top diplomat in Tehran. Iran has also called on the Taliban to protect Shiites in Afghanistan.

But in the past week alone, two attacks have targeted Hazara Shiites in Afghanistan. One, which was claimed by an affiliate of the Islamic State, killed at least 10 people at a mosque in Mazar-i-Sharif. Victims of the other attack, which included three blasts outside two different educational institutes and for which nobody has yet claimed responsibility, included children.

There have been rifts over the years between Iranians and the Afghan immigrants but tensions have recently escalated to a new level. After the Mashhad stabbings, vigilantes attacked a group of Afghans who were sipping tea and smoking hookahs in the town of Karaj. Wielding knives, axes and bats, they beat and humiliated the Afghans, according to an Afghan who lives in Karaj but asked not to be identified for fear of retribution. He said a friend was among the victims, who included an Afghan who was stabbed in the leg.

While there are many Iranians who welcome, assist and employ Afghans, the undocumented majority face many challenges and hurdles for assimilation. Their plight is similar to that of undocumented people elsewhere — it is hard to find jobs, children face obstacles in enrolling schools and many are subject to ethnic profiling, treated as suspects when crimes occur in their neighborhoods.

But for many Afghans seeking refuge in Iran there is no clear path forward. Turkey is building a wall along its border with Iran largely to block Afghans from crossing over and making their way to Europe. Returning to Afghanistan would mean facing the Taliban again.

Mohammad Behzad, an Afghan in Tehran, said the streets have become increasingly unsafe for migrants, and that the only time he leaves home is when he goes to work in a clothing factory.

“Everyone is worried, and everyone wants to leave,” he said. “They prefer to live in any country except Afghanistan and Iran.”

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Le Monde

Le choix du premier ministre, une délicate équation pour Emmanuel Macron

Selon plusieurs sources, le chef de l’Etat n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, environnementale et productive », a prévenu M. Macron mercredi.

La fiche de poste vient de gagner une ligne supplémentaire. Emmanuel Macron était à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, pour son premier déplacement depuis sa réélection comme président de la République, dimanche. Une manière d’occuper le terrain médiatique, après avoir observé le silence pendant quarante-huit heures. L’occasion, aussi, de préciser ce qu’il attend de son futur premier ministre, appelé à remplacer Jean Castex dans les jours qui suivent la dernière réunion, jeudi, du conseil des ministres. Sans pour autant dévoiler le nom de l’heureux élu, qui reste pour l’heure un mystère.

Depuis cette commune populaire, qui a placé Jean-Luc Mélenchon largement en tête du premier tour (47,98 %), le locataire de l’Elysée a prévenu : le nouveau chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». De gauche, donc ? Pas forcément. « Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a estimé M. Macron. « Jean Castex venait de la droite. Il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c’est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale », a ajouté le chef de l’Etat. Laissant ainsi toutes les portes ouvertes sur le nom du successeur de l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales).

Quel programme pour Macron après sa réélection ?

Selon plusieurs sources proches de l’exécutif, Emmanuel Macron n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le temps presse, pourtant. Le scénario privilégié par l’Elysée, en effet, est d’annoncer le nom du nouveau premier ministre lundi, avant de révéler le lendemain la composition du gouvernement, puis de réunir la nouvelle équipe en conseil des ministres mercredi. La cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, elle, est attendue quelques jours plus tard – sans doute le 8 mai.

Bayrou : « Je suis une solution »

Au lendemain d’une élection présidentielle sans enthousiasme et marquée du sceau de la défiance envers les pouvoirs publics, Emmanuel Macron sait, en tout cas, que le prochain locataire de Matignon devra incarner sa volonté de recoudre un pays divisé, où l’extrême droite pèse 41,46 % des voix au second tour de l’élection présidentielle. « Dans les quartiers les plus pauvres, que ce soit dans les villes ou la ruralité, nous devons vraiment recréer les conditions d’une réelle et effective égalité des chances », a-t-il jugé à Cergy, mercredi. « Le seul moyen », selon lui, de conjurer le « sentiment d’abandon » de leurs habitants.

Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politique

Cette exigence plaide en faveur de la nomination d’une figure consensuelle et rassembleuse, estiment de nombreux macronistes. Celle d’une personnalité capable d’appliquer la « méthode nouvelle » souhaitée par le chef de l’Etat, basée sur l’écoute des citoyens et la concertation avec les corps intermédiaires. Un profil de vieux sage qui fait emerger à nouveau des noms déjà évoqués durant le précédent quinquennat, comme celui du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou du président du MoDem, François Bayrou.

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Le Figaro

Tir mortel d'Alec Baldwin : des SMS «inquiétants» de l'armurière intriguent la police

Léna Saint Jalmes

Alors que l'enquête tente de déterminer qui a pu apporter sur le plateau de réelles munitions, le shérif du comté de Santa Fe estime que des messages envoyés par Hannah Gutierrez Reed avant le tournage sont préoccupants quant à la sécurité des personnels sur le site.

Alors que l'enquête sur les circonstances de la mort de la directrice de la photographie Halyna Hutchins sur le tournage du film Rust en octobre 2021 se poursuit, la police se penche sur des SMS envoyés par l'armurière du film.

Lors de son point sur l'affaire, le shérif du comté de Santa Fe a évoqué des textos analysés par les enquêteurs «très préoccupants». Adan Mendoza fait état de messages envoyés par l'armurière du film, Hannah Gutierrez Reed, dans lesquels est mentionnée l'utilisation de balles réelles quelques mois avant le tournage du film. Ces SMS sont déterminants dans l'enquête car ils pourraient démontrer l'utilisation récurrente de munitions réelles sur les tournages par ladite Hannah Gutierrez Reed.

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Le rapport, cité par Los Angeles Times, indique que le fournisseur lui aurait répondu «de ne jamais tirer avec des munitions réelles avec des pistolets de télévision ou de cinéma et de n'utiliser que des balles à blanc». «C'est une grave erreur, qui se termine toujours par des larmes», aurait-il ajouté. «Bon à savoir, je vais quand même tirer avec le mien», aurait répondu l'armurière.

«Pour l'instant, personne n'a avoué avoir apporté des balles réelles sur le plateau de tournage. Les informations provenant de SMS sont inquiétantes, car on parle de munitions réelles qui auraient peut-être servi sur un autre plateau de tournage, quelques mois avant le début de la production du film Rust», a déclaré le shérif Adan Mendoza sur la chaîne NBC.

Pour sa défense l'avocat de l'armurière, Jason Bowles, a déclaré à CNN que sa cliente voulait essayer de tirer avec ce pistolet pour comprendre le fonctionnement des armes anciennes. Il maintient également qu'elle n'a pas utilisé de balles réelles sur le plateau.

L'enquête doit analyser plus de 200 documents, l'expertise médico-légale du FBI et le rapport du bureau de l'enquêteur médical sont encore attendus. «Il est difficile de déterminer à l'heure actuelle la direction que va prendre l'affaire. Je pense qu'il y avait de la complaisance sur le plateau. Il y avait de la désorganisation et un certain degré de négligence», a déclaré Adan Mendoza. Selon lui, personne n'est encore «tiré d'affaire en matière de poursuites pénales.»

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L'Humanité

Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Actu

L’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.

Aurélien Soucheyre

Quelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous poli­tique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.

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L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métro­politains et la plupart des territoires ultra­marins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est auto­félicitée Marine Le Pen.

Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Mobilisation Anti-Le pen  malgré tout

S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté­ en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin. 

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…

Sociologie. Abstentionnistes, un « bloc » de 13 millions d’invisibles

À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition poli­tique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).

La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.

Des législatives en guise de troisième tour

Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Les institutions, un frein à la démocratie

La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.

Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).

À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression

Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union popu­laire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ­ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes ­gagnant moins de 1 250 euros par mois.

En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.

Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenJean-Luc Mélenchon
Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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New York Times - World

South Korea Arrests 2 Accused of Spying for North Korea

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The men were paid in cryptocurrency by a man suspected of being a North Korean spy agent, the South Korean national police agency said.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — Two South Koreans have been arrested on charges of stealing military secrets on behalf of a suspected North Korean spy agent who paid them in cryptocurrency, the police said on Thursday.

A 38-year-old executive at a cyber-currency company met the agent through an online cryptocurrency community six years ago and has been paid $600,000 in cryptocurrency since February last year to work for him, the South Korean national police said. Together, the executive and the agent tried to hack into the South Korean military’s command communication system, but failed.

They succeeded, however, in recruiting a 29-year-old South Korean military officer, who helped steal classified military data by taking pictures with a smartphone, the police said. The police did not provide details about the stolen data, but said that the officer was paid about $38,000 in cryptocurrency by the agent.

The two South Koreans were arrested earlier this month and now face criminal charges of breaking the country’s National Security Act. The South Korean police said they could not arrest the agent, who was operating from abroad, but said that they believed he was a hacker working for the North Korean government.

South and North Korea have remained technically at war since 1950. For decades, the two Koreas have waged intelligence and counterespionage campaigns. In recent years, the war has increasingly shifted into cyberspace.

North Korea runs an army of hackers trained to disrupt enemy computer networks and steal cash and sensitive data. With its trade crippled by both the pandemic and United Nations sanctions, North Korea has increasingly relied on cyberattacks that target cryptocurrency and blockchain platforms, according to American and South Korean intelligence agencies.

On Wednesday, the U.S. cybersecurity firm Symantec said that a North Korean-linked hacker group known as Stonefly recently breached an engineering company with military ties.

“Virtually all of the technologies it appears to be interested in have military as well as civilian uses and some could have applications in the development of advanced weaponry,” Symantec said, describing the hacker group’s activities in a blog post.

​Earlier this month, the United States government blamed another North Korean hacking group, known as Lazarus, for a $620 million cryptocurrency heist.

Despite its economic difficulties, North Korea runs a vigorous nuclear weapons and missile development program. On Monday, North Korea held a military parade where its leader, Kim Jong-un, watched its newly developed missiles and vowed to boost his nuclear arsenal “at the fastest possible speed.”

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Le Monde

L’envoi de chars, lance-roquettes et canons à l’Ukraine, nouveau tournant dans la guerre

De plus en plus de pays occidentaux assument de fournir des armes lourdes à Kiev, rompant avec la prudence de mise au début du conflit. Objectif : restaurer les capacités de l’armée ukrainienne et faire barrage à l’effort de guerre russe dans le Donbass.

L’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, assumé depuis quelques jours par un nombre croissant de pays occidentaux, est un nouveau tournant dans le conflit qui a démarré le 24 février. Alors que, durant la première phase de la guerre, le soutien des Européens et des Américains s’est limité – du moins publiquement – à l’envoi de carburant, d’équipements de protection, de munitions, d’armes antichars et antiaériennes, et ce à cause du risque d’être considérés comme cobelligérants, une bascule s’est opérée ces derniers jours vers des équipements plus offensifs, comme des obusiers, des chars, des véhicules blindés et des hélicoptères.

Guerre en Ukraine : l’équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants

Si la première vague de livraison d’armes a été déterminante pour entraver « l’opération spéciale » initiale des forces russes sur Kiev, le saut qualitatif des Occidentaux correspond à un double objectif : d’une part, restaurer les capacités des Ukrainiens après une première phase au cours de laquelle, malgré très peu d’éléments rendus publics sur l’état de leurs forces, celles-ci ont subi d’importantes pertes en hommes et en équipements ; d’autre part, fournir aux troupes de Kiev les moyens de repousser l’offensive russe dans le Donbass, pour in fine « gagner » la guerre, ambition affichée par les Etats-Unis lors de la réunion organisée, mardi 26 avril, sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne.

Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russe

Moscou a décidé de concentrer ses efforts de guerre dans l’est de l’Ukraine pour au moins mettre la main sur l’intégralité du Donbass, voire priver définitivement l’Ukraine de son accès à la mer d’Azov. « L’enjeu, c’est vraiment d’éviter l’effondrement » des Ukrainiens, résume Léo Péria-Peigné, spécialiste des questions d’armement à l’Institut français des relations internationales.

« Donner de la mobilité aux Ukrainiens »

Plusieurs catégories d’armes lourdes ont été envoyées ou devraient l’être prochainement. La première est celle des obusiers. Alors que le conflit s’oriente actuellement vers une guerre de position, avec un front relativement délimité, ces canons permettent de tirer, jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres de distance (parfois 40 kilomètres), des charges puissantes et précises. Ces obusiers peuvent être tractés ou autopropulsés. Les Pays-Bas, l’Estonie, la République tchèque, la France, avec ses canons Caesar, et, surtout, les Etats-Unis en ont annoncé l’envoi. L’effort américain est particulièrement important puisqu’il atteint le nombre de 90, soit plus que tout le stock français (environ 75).

La France livre des canons Caesar et des missiles antichars Milan à l’Ukraine

Deuxième catégorie d’équipements lourds que les Occidentaux ont annoncé vouloir fournir : des chars et des véhicules blindés. La République tchèque a été la première à franchir le pas des chars, début avril. La Pologne a depuis informé avoir fait de même avec, selon certaines estimations, plusieurs dizaines de chars et de transporteurs blindés. L’Allemagne a finalement annoncé, le 26 avril, l’envoi, notamment, de chars de type Gepard, qui devraient être prélevés sur les stocks de l’industrie allemande. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Australie se sont associés à ce mouvement, mais avec des véhicules de transport de troupes de différents types, notamment résistant aux mines.

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France24 - Monde

Don du sang: le Canada lève la période d'abstinence pour les homosexuels

Publié le : 28/04/2022 - 18:58

Ottawa (AFP) – Le Canada a annoncé jeudi l'abandon d'une période d'abstinence de trois mois imposée aux hommes gays voulant donner leur sang, emboîtant le pas à plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la France ou encore Israël.

D'ici le 30 septembre, une nouvelle approche sera mise en place: seuls les donneurs qui ont des comportements sexuels considérés comme à risque élevé, peu importe leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, seront désormais exclus.

"L'approbation d'aujourd'hui, qui marque un jalon important vers un système de don de sang plus inclusif partout au pays, s'appuie sur l'avancement des données scientifiques au cours des dernières années" a indiqué le ministère de la Santé par communiqué.

La demande avait été faite par la société canadienne du sang, qui mène ses activités dans tout le territoire canadien, à l'exception du Québec.

La période d'exclusion du don de sang pour les gays a été progressivement réduite au cours de la dernière décennie.

L'interdiction à vie de don du sang imposée aux hommes homosexuels avait été instaurée après un scandale de sang contaminé qui a vu des milliers de Canadiens infectés par le VIH après avoir reçu des transfusions dans les années 1980.

Au cours des dernières années, la période d'abstinence a été abaissée: les gays ne pouvaient donner leur sang au Canada qu'après une période d'abstinence de 5 ans en 2013, puis d'un an en 2016 et enfin de trois mois en 2019.

Récemment, la France, l'Espagne, l'Italie, Israël et l'Angleterre ont fait évoluer dans ce sens leurs conditions d'accès au don du sang.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Après la décision de la Russie de cesser d’approvisionner la Pologne et la Bulgarie, les Vingt-Sept redoutent que d’autres pays subissent bientôt le même traitement.

Les Européens ne savent pas comment interpréter la décision de Gazprom d’interrompre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie à compter de mercredi 27 avril. Ils redoutent que ce soit là le début d’une série, qui verra ensuite d’autres pays de l’Union européenne (UE) soumis au même traitement. Et ils espèrent, sans le dire, qu’il s’agit là d’une mesure de rétorsion ciblée sur ces deux pays, une sorte de démonstration de force destinée à leur faire peur.

Pour l’heure, ils font front commun derrière Varsovie et Sofia, qui ne représentent que 8 % des importations de gaz russe des Vingt-Sept. « Le Kremlin utilise les énergies fossiles comme instrument de chantage, a estimé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, mercredi. Nous nous sommes préparés à ce scénario », a-t-elle ajouté, en promettant « une réponse européenne coordonnée ». Dès mercredi, l’Allemagne a fait parvenir du gaz à la Pologne et la Grèce à la Bulgarie.

Guerre en Ukraine : Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie

Le Kremlin affirme que Sofia et Varsovie sont privées de gaz pour avoir refusé de payer leurs achats en roubles. Face aux sanctions européennes, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président russe, Vladimir Poutine, exige, en effet, que ces transactions se fassent dans la monnaie nationale russe. Mercredi, Moscou a suggéré que Vienne avait accepté ses conditions avant de se voir démenti par le premier ministre autrichien. Ursula von der Leyen, pour sa part, a rappelé que « 97 % des contrats [entre des groupes de l’UE et les fournisseurs de gaz russe] prévoient des paiements en euros ou dollars » et qu’il n’y a, dès lors, aucune raison d’en modifier les termes. Par ailleurs, a-t-elle prévenu, les entreprises européennes qui paieraient le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l’UE et s’exposeraient à un risque juridique « élevé ».

« La Bulgarie ne cédera pas » : le premier ministre Kiril Petkov défend son refus de payer le gaz russe en roubles

« Revanche » russe contre la Pologne

Pour le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, la décision russe est « une revanche » contre la Pologne, qui, depuis le début du conflit en Ukraine, est sur une ligne sans concession vis-à-vis de Moscou. A de multiples reprises, Varsovie a appelé ses partenaires à livrer plus d’armes à Kiev et à décider sans attendre d’un embargo sur les énergies russes. La Bulgarie, elle, est nettement moins engagée dans le soutien à l’Ukraine.

En revanche, les deux pays ont en commun d’avoir décidé, il y a peu, « de ne pas renouveler leur contrat avec Gazprom », qui se termine dans les prochains mois, explique Thomas Pellerin-Carlin, le directeur du centre énergie de l’Institut Jacques-Delors. « Les pays baltes ont arrêté d’importer du gaz russe, d’autres Etats membres ont annoncé leur intention de le faire, mais sans donner d’échéance précise. Mais seules la Pologne et la Bulgarie ont annoncé le non-renouvellement de leur contrat », précise un diplomate.

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France24 - Monde

PSG: Pochettino estime à "100%" les chances que Mbappé et lui restent

Publié le : 28/04/2022 - 18:56Modifié le : 28/04/2022 - 18:55

Saint-Germain-en-Laye (AFP) – L'entraîneur du Paris SG Mauricio Pochettino, donné partant cet été, a coupé court aux rumeurs jeudi en estimant à "100%" les chances qu'il reste la saison prochaine et que l'attaquant Kylian Mbappé, en fin de contrat en juin, soit encore là également.

Interrogé en conférence de presse sur le pourcentage de chances qu'il reste à Paris et que Mbappé en fasse de même, l'entraîneur argentin a répondu: "100% dans les deux cas".

Mais il a aussitôt nuancé son propos, alors que Mbappé, convoité par le Real Madrid, n'a toujours pas prolongé son contrat parisien s'achevant fin juin.

"C'est ce qe je peux percevoir, ressentir aujourd'hui. En football, on peut s'attendre à plein de choses mais c'est ce que je ressens aujourd'hui", a fait valoir Pochettino.

Sous contrat jusqu'en 2023 mais toujours contesté malgré le titre de champion, Pochettino pourrait partir dès cet été du Paris SG, en quête d'un nouveau souffle pour son projet sportif la saison prochaine.

Le directeur sportif Leonardo n'a pas conforté l'Argentin, déclarant samedi vouloir "parler avec tout le monde, pas seulement avec l'entraîneur mais aussi les joueurs, pour clarifier des situations et décider de la stratégie". "C'est un discours général", a souligné le dirigeant brésilien, sans se prononcer sur l'avenir de Pochettino.

Dans le cas de Mbappé, la presse française a évoqué des propositions pharaoniques de la part des propriétaires qatariens du PSG pour retenir le prodige de 23 ans qui, ces dernières semaines, souffle le chaud et le froid, ne laissant transparaître aucun indice clair sur sa décision.

Selon Leonardo, l'attaquant champion du monde 2018 est toujours "en réflexion" sur son avenir alors qu'une réunion entre sa famille et le PSG a eu lieu la semaine dernière à Doha, au Qatar.

© 2022 AFP

Le Figaro

L'écrivaine russe Oulitskaïa, opposante à Poutine, lauréate du prix littéraire Formentor

Engagée contre le Kremlin, pressentie à plusieurs reprises pour le Nobel, la romancière a été distinguée pour l'ensemble de son œuvre, qui compte Les Pauvres Parents et Sonietchka.

La romancière russe Ludmila Oulitskaïa, engagée contre Vladimir Poutine et pressentie à plusieurs reprises pour le Nobel de littérature, a reçu jeudi le prix Formentor pour l'ensemble de son œuvre. La romancière de 79 ans a été récompensée «pour le souffle narratif puissant avec lequel elle enregistre les émotions les plus subtiles de l'âme humaine, pour la sensibilité avec laquelle elle raconte l'épopée de personnes jetées dans le labyrinthe du monde, pour la délicatesse avec laquelle elle réhabilite la dignité d'hommes et de femmes soumis au sort despotique du malheur», a indiqué le jury dans un communiqué. Éprise de liberté d'expression, Ludmila Oulitskaïa est l'une des rares écrivaines russes contemporaines à avoir conquis un public étranger. La NRF vient d'éditer Le Corps de l'âme, dans une traduction signée Sophie Benech.

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Aimant tenir tête au Kremlin, en défendant les opposants emprisonnés ou poursuivis, Ludmila Oulitskaïa a quitté la Russie quelques jours après l'invasion de l'Ukraine le 24 février pour gagner Berlin, puis Paris. La guerre en Ukraine, «ça m'a tuée». «Je suis née pendant la guerre, sous Staline, et j'espérais mourir sans avoir vu la prochaine. Bien sûr, il y avait toutes ces petites guerres en permanence, la Tchétchénie, l'Ossétie du Sud... Mais ce qui se passe aujourd'hui est inimaginable», a-t-elle déclaré au Monde dans un entretien publié mercredi.

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Née en 1943 dans l'Oural où ses parents avaient été évacués pendant la guerre, Ludmila Oulitskaïa a ensuite grandi à Moscou et fait des études de biologie et de génétique. En 1970, époque où le dirigeant soviétique Léonid Brejnev impose un contrôle draconien sur la vie politique, idéologique et culturelle en URSS, elle perd sa chaire de génétique en raison de sa proximité avec des dissidents. C'est après avoir perdu son travail qu'elle se lance dans la littérature, devenant l'auteure prolifique de romans, nouvelles, pièces de théâtre et scénarios de films.

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Ses premiers livres Les Pauvres Parents et Sonietchka ont été publiés en France par Gallimard, avant de trouver un éditeur en Russie. Les œuvres de Ludmila Oulitskaïa ont depuis été traduites dans de nombreuses langues et couronnées par de prestigieux prix littéraires dans le monde, y compris en Russie. En France, elle a remporté le prix Médicis étranger en 1996 et a été faite chevalier des Arts et des Lettres en 2004 et officier de la Légion d'honneur en 2014. Fondé par un groupe d'éditeurs européens renommés, le prix Formentor est doté de 50.000 euros.

Michel Hazanavicius change le titre de Z (comme Z) qu'il ne peut plus «assumer» face à la douleur des Ukrainiens

En raison des offensives de l'armée russe qui arbore la dernière lettre de l'alphabet sur ses chars et équipements militaires, le réalisateur français a décidé de rebaptiser son prochain long-métrage Coupez !. Un film qui, le 17 mai, fera l'ouverture du 75e Festival de Cannes.

L'ancien bateau à moteur de Johnny Hallyday reprend vie sur le bassin d'Arcachon

Le chanteur avait fait importer la vedette des États-Unis en 1975. Vendue aux enchères quarante ans plus tard, elle retrouve enfin les rivages de l'Atlantique.

Line Papin, sa vie possible

PORTRAIT - Dans son cinquième livre, la romancière de 26 ans, auteur des «Os des filles», évoque dans un récit très personnel la décision de «faire naître ou ne pas faire naître».

Valeurs Actuelles

Polémique à la Maif après l’envoi de consignes de vote à tous les salariés

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, le débat est vif au sein des salariés de l’assureur la Maif, comme en témoigne une boucle e-mail interne, que Valeurs actuelles a pu consulter. Tout est parti de l’envoi, par la CFDT, de plusieurs e-mails à l’ensemble des salariés de la Maif, avant et pendant l’élection présidentielle, via l’adresse professionnelle cfdt@maif.fr.

Le premier e-mail, daté du 23 mars 2022 et intitulé « Communiqué syndical CFDT Maif : on ne débat pas avec l’extrême droite, on la combat », développe l’idée suivante : « Avec l’extrême droite, nous ne sommes plus dans le champ du débat d’idées utile dans une démocratie, auxquelles il est possible de s’opposer le cas échéant. Nous sommes dans le combat face à un ennemi de la démocratie. » Sans indiquer quels sont ces partis d’ « extrême droite » avec lesquels il ne faudrait pas débattre, le syndicat explique avoir développé un « argumentaire » de lutte contre l’extrême droite « dans le cadre de l’élection présidentielle ».

« La CFDT appelle à battre le Rassemblement national »

Un second e-mail est envoyé à l’ensemble des salariés un mois plus tard, le jeudi 21 avril, soit trois jours avant le second tour de l’élection, dans lequel le syndicat précise ses intentions. Et donne très clairement des instructions de vote au quelque 8.000 salariés. « Communication syndicale CFDT Maif : la CFDT appelle à battre le Rassemblement national », indique le syndicat en titre, avant de poursuivre : « La CFDT demande à toutes celles et ceux qui sont attachés à la démocratie et aux valeurs de la République – liberté, égalité, fraternité – de se mobiliser dimanche 24 avril pour battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron. »

Puis, plus loin, l’organisation syndicale conclut : « L’heure n’est plus au choix d’un programme, mais à la défense de la démocratie. » C’est précisément ce second e-mail qui a fait réagir plusieurs salariés de la Maif, étonnés de l’utilisation par le syndicat d’une boucle d’e-mails professionnels pour donner des consignes de vote, sans aucun lien avec la sphère professionnelle.

« Ce n’est pas à un syndicat de nous dire pour qui voter ! »

L’un des premiers à avoir réagi dans la boucle d’e-mails, un certain Franck C., se dit par exemple « profondément choqué de voir que certains syndicats envoient sur les boites mails professionnelles de la Maif des consignes de vote » et s’interroge sur cette dérive qu’il « ne comprend pas. C’est quoi la prochaine étape ? Nous donner des consignes sur la religion à adopter dans notre vie privée ? » Et le même de conclure : « Je demande à la direction […] de faire cesser cela afin que les boites mails professionnelles soient réservées à notre activité d’assureur et à nos obligations de service envers nos sociétaires. »

Une autre salariée, Laetitia R., abonde en son sens, estimant que « quel que soit le parti pour lequel on a voté (ou pas), ce n’est pas à un syndicat de nous dire pour qui voter ! Ça reste normalement au choix de chacun », tandis qu’un autre dénonce « l’usage détourné de l’Histoire dans des situations non comparables pour essayer de dénigrer ceux qui ne pensent pas comme vous est l’une des explications de la chute du monde syndical ».

 l’inverse, d’autres salariés ont manifesté leur soutien envers l’initiative de la CFDT, comme un certain Jean-Quentin P., pour qui « l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite mettrait gravement en danger leur existence », puisque, « faut-il le rappeler, tous les régimes fascistes et nationalistes d’extrême droite ont interdit les syndicats ».

Soutien de la direction à la CFDT

La direction a finalement réagi à la polémique à travers un e-mail envoyé par un membre du département des ressources humaines. « […] Chacun doit avoir à l’esprit que la représentation du personnel, l’activité syndicale et la place laissée au dialogue font partie de la vie de l’entreprise », écrit celui-ci dans un premier temps, soutenant ainsi l’initiative de la CFDT. « En ce sens, continue la direction à travers ce porte-voix, chaque organisation syndicale est libre de ses publications, dès lors qu’elle avertit les salariés de leur nature et qu’elle ne les adresse pas à un salarié qui lui aurait exprimé ne pas les recevoir. »

Quant au contrôle exercé par la direction, elle « se doit d’être garant que les communications syndicales, qui peuvent être politiques si en lien d’une quelconque manière avec la condition salariale, n’ont pas de caractère incitatif à provoquer la haine ou à troubler l’ordre public », peut-on lire dans le même e-mail, qui n’a pas manqué, là encore, de faire réagir les salariés. « Quel est le rapport entre un appel à voter pour un parti politique et la condition des salariés dans l’entreprise ? » écrit l’un d’eux en réaction. Comment lui donner tort ?

L’entreprise du XXIe siècle sera politique

Difficile néanmoins d’imaginer une autre réaction de la direction de la Maif vis-à-vis du devoir de neutralité, alors que son directeur général, Pascal Demurger, a publié une tribune dans L’Obs, avec Laurent Berger, le patron de la CFDT, pour appeler à voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Coïncidence ?

Cette tribune était parue le jeudi 21 avril, soit le jour même du second e-mail envoyé par la CFDT aux salariés de la Maif pour leur recommander de voter Emmanuel Macron au second tour. En 2019, Pascal Demurger avait publié son premier ouvrage, intitulé L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

Entretien

Le candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Dans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.

Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?

La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?

C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.

Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon

Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…

J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.

À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?

La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.

Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?

La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».

Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?

La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.

Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?

Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.

il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon

Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.

En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.

Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?

En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.

les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon

En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.

Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…

Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Serez-vous candidat aux élections législatives ?

Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.

Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire
France24 - Monde

Ephad : Orpea visé par une enquête sur des soupçons de maltraitance

Publié le : 28/04/2022 - 18:51

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Une enquête judiciaire a été ouverte à Nanterre contre le groupe Orpea soupçonné de maltraitance dans ses Ehpad, a annoncé, jeudi, le parquet. Les investigations portent aussi sur des suspicions d'infractions financières. Le gouvernement avait aussi annoncé qu'il comptait exiger d'Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.

Quatre mois après la publication du livre "Les Fossoyeurs", le groupe d'Ephad privés Orpea fait l'objet d'une enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières, a indiqué, jeudi 28 avril, le parquet.

Cette enquête a été ouverte après un signalement du gouvernement fin mars. Une enquête administrative diligentée par l'État avait en effet révélé des "dysfonctionnements graves" dans la gestion des établissements.

Le gouvernement avait aussi annoncé qu'il comptait exiger d'Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.

Soupçons de détournements de fonds publics

L'enquête judiciaire, ouverte entre le 22 et le 27 avril et confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, porte sur des soupçons de maltraitance institutionnelle et d'infractions financières, notamment de détournements de fonds publics, a précisé le parquet de Nanterre.

Elle a été jointe à des investigations, déjà en cours depuis février, pour "faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée".

Contacté par l'AFP, Orpea a assuré se tenir "à la disposition de la justice" et vouloir "collaborer pleinement au bon déroulement de l'enquête".

Des plaintes antérieures seront étudiées

Ces investigations, confiées également à la gendarmerie nationale, portent aussi sur une bonne "partie des plaintes" déposées début avril 2022 par une avocate du barreau de Paris, Me Sarah Saldmann. Le reste étant encore "à l'étude".

"Je me réjouis d'une ouverture d'enquête mais j'attends de voir ce qu'il en est des autres dossiers", a déclaré à l'AFP l'avocate qui précise qu'une trentaine d'Ehpad sont concernés par ces "70 plaintes" pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "homicide involontaire".

Les enquêteurs doivent également se pencher sur "d'autres procédures dont le parquet était antérieurement saisi et visant le même groupe", a ajouté le ministère public.

"Il est désormais temps que la justice se mette au travail et en toute indépendance", a réagi auprès de l'AFP Me Fabien Arakelian, représentant de plusieurs familles dans des procédures déjà ouvertes à Nanterre et ailleurs dans le pays.

Avec AFP

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Dans la tourmente, le groupe de maisons de retraite Orpea limoge son directeur général

Ehpad : le gouvernement promet de "taper fort" après le scandale Orpea

Orpea : l'État français annonce porter plainte contre le groupe d'Ehpad privés

Le Monde

Au programme aujourd’hui

Live animé par Simon Auffret

Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre la campagne et ses nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Au revoir. Le premier conseil des ministres depuis la réélection d’Emmanuel Macron, et probablement le dernier réunissant l’actuel gouvernement de Jean Castex, se tient à 11 heures.

Mobilisation. La CGT appelle à un rassemblement à midi, devant le ministère du travail, à Paris, pour dire « halte à l’impunité patronale ».

Lancement. Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, lance la campagne du parti d’extrême droite pour les législatives et présente les candidats choisis dans le Var à partir de 17 heures, à Fréjus.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels

New York Times - World

A Woman’s Haunting Disappearance Sparks Outrage in Mexico Over Gender Violence

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The case of Debanhi Escobar, 18, in Monterrey has ignited a national outcry over the government’s failure to deliver justice for missing women.

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By Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, Mexico — On the 13th day of searching for his missing daughter, Mario Escobar stood outside a gas station in the choking heat, clutching fliers with her photo and the vestiges of a desperate, lingering hope.

Hours later, in a wash of red and blue police lights, that hope was destroyed.

Debanhi Escobar’s body was found last Thursday night in an abandoned underground water tank on the grounds of a motel in northern Mexico, which authorities had already searched four different times.

“I’m shattered,” Mr. Escobar said of his daughter’s disappearance. “My life has changed completely.”

The case of Ms. Escobar, an 18-year-old law student who disappeared on April 9, has sparked outrage and protests over a phenomenon that is now chillingly common in Mexico: The disappearance of women and girls all over the country.

In just the last month, at least nine other women and girls have gone missing in the greater metropolitan area of Monterrey, one of the wealthiest cities in the country. Nationwide, more than 24,000 women are missing, according to government figures, and last year, roughly 2,800 women were reported missing, an increase of nearly 40 percent compared with 2017.

The rising rate of disappearances correlates to the general surge in violence across Mexico in recent years, security experts say, in addition to the rise in organized crime, like sex trafficking, as well as high rates of domestic violence that force many women to flee their homes.

But security analysts and human rights groups also point to a broader failure by state authorities to carry out proper investigations of missing women or prosecute femicide cases, fueling a culture of deep-seated impunity.

As a result, desperate families are forced to take search efforts and investigations into their own hands, seeking justice for loved ones who vanish into the wilds of an increasingly lawless nation.

“The state has simply completely turned its back on its responsibility to investigate cases of disappearances,” said Angélica Durán-Martínez, an associate professor of political science at the University of Massachusetts Lowell. “It’s an environment that makes it easier for these practices to continue propagating because there is no punishment or justice.”

A spokesman for the prosecutor’s office for Nuevo León state, which includes Monterrey and was responsible for the search and investigation efforts into Ms. Escobar’s disappearance, did not respond to multiple interview requests.

In a report released this month, the United Nations Committee on Enforced Disappearances called on Mexico to tackle the crisis, noting that more than 95,000 people are registered as disappeared. In the past five years, 8,000 people a year have disappeared. While most are men, the committee highlighted a “notable increase” in the disappearances of women, children and teenagers.

“Impunity in Mexico is a structural feature that favors the reproduction and cover-up of enforced disappearances,” the U.N. committee said in a statement, noting that as of last November, only 2 to 6 percent of disappearances had resulted in prosecutions.

In response, President Andrés Manuel López Obrador, who made tackling Mexico’s violence a central campaign promise, said that the committee’s recommendations were being addressed. In a news conference last week, he pledged the federal government’s support in solving Ms. Escobar’s killing and vowed that injustice in Mexico was a thing of the past.

“Along with corruption, what has hurt Mexico the most, because they go hand in hand, is impunity,” Mr. López Obrador said. “That’s why we talk about zero impunity, that the crimes that are committed be punished.”

But in Nuevo León, the authorities have been more dismissive of the crisis. As recently as last week, the state prosecutor, Gustavo Adolfo Guerrero, cited a “lack of communication,” among families as well as “rebelliousness” among teens as the cause of most disappearances of women, adding that most were missing as “a voluntary” decision.

Before Ms. Escobar disappeared, public outrage had already been building for weeks after a string of disappearances of young women in Monterrey, which seemed to underscore the negligence of the authorities.

Yolanda Martínez, 26, went missing on March 31. According to her brother Jesús, it took the authorities two weeks to even visit their home. She has yet to be found.

“It starts to feed our despair,” Mr. Martínez said. “I can’t tell you that they’re doing nothing, but I also can’t tell you what’s being done.”

Three days after Ms. Martínez disappeared, María Fernanda Contreras, 27, went missing. Through a family contact, Ms. Contreras’ father, Luis Carlos, obtained cell tower data showing the approximate location of her phone the last time it was switched on.

Mr. Contreras scoured the area, passing the information to the state prosecutor’s office. But he said it took the authorities three days to close off and search the neighborhood. By the time they found her, Ms. Contreras had been dead for days.

“With all the information I had, I almost found my daughter, and these guys couldn’t do anything,” Mr. Contreras said. “It’s ridiculous.”

The Nuevo León attorney general’s office has denied they were slow to act, noting that Ms. Contreras was killed the night she disappeared.

Then came Ms. Escobar’s case, which intensified the anger. The uproar prompted a rare outpouring of public support, with people offering everything from drones to sniffer dogs to help the search.

The night she went missing, Ms. Escobar had been at a party on the outskirts of the city. According to the state prosecutor’s office, Ms. Escobar left the party in a private car, but in the early hours of April 9, she got out of the vehicle on the side of a highway, where the driver apparently left her.

The driver had been interviewed twice by investigators, according to an official in the prosecutor’s office who was not authorized to speak publicly.

Despite the staggering numbers, the cases of missing women are often downplayed or ignored by the media and local authorities, according to security experts, with officials frequently implicating women in their own disappearances or treating them as isolated incidents, not a systemic issue.

But with media attention building over the cases of missing women in Monterrey, the authorities opened an investigation into Ms. Escobar almost immediately.

A photo of Ms. Escobar taken by the driver who left her on the highway also went viral, thanks partly to the family’s efforts to draw attention to the case. She’s pictured standing alone along a highway, arms crossed and staring into the darkness.

For nearly two weeks, her family and friends desperately searched, at times walking through barren fields, prodding at the dirt for signs of a buried body.

Eventually, complaints of a foul smell by the motel workers tipped the authorities off to check the water tank.

Nuevo León’s top security official, speaking to reporters last week, acknowledged that the search for Ms. Escobar had been flawed.

“It’s a massive human failure,” said Aldo Fasci, the state’s security secretary. “They were there four times and didn’t find anything.”

The cause of death was a head wound, according to the state prosecutor, Mr. Guerrero. In an interview last week with Reforma newspaper, he said she was dead before her body was dumped in the cistern. Then, on Wednesday afternoon, Mr. Guerrero told reporters that Ms. Escobar may have been alive when she fell into the tank.

“That is why the line of investigation is still open,” he said.

But the actions of state authorities have already been called into question.

On Monday, Karla Quintana, the head of the National Commission for the Search of Disappeared People, pointed out several missteps by the prosecutor’s office, including the failure to inform Ms. Escobar’s parents that a body had been discovered, which they heard about on the news. They were then denied access to Ms. Escobar’s remains, and were only provided photos, Ms. Quintana said.

The day after Ms. Escobar’s death was confirmed, hundreds of women took to the streets in protest, shutting down traffic across Monterrey. Many held the missing person fliers with the dead woman’s photo.

On Saturday, Ms. Escobar’s body was driven about three hours south of Monterrey to the town of Galeana, where her mother grew up. As the convoy of cars pulled into town, dozens of residents stood by the side of the road, waving signs and white balloons.

After a mass inside a bare yellow church, the coffin was driven out of town, followed by a procession of dozens of people to the local cemetery, which sits on a hill overlooking soaring mountains.

“We are destroyed inside, our hearts are broken,” Mr. Escobar said. “We are sick and tired of everything that’s happening in Mexico.”

Ms. Escobar’s coffin was lowered into a grave lined with cinder blocks. Wet cement was poured on top, followed by dozens of flowers. Then, women in the crowd began singing a haunting hymn, their words whipped away by the wind.

Chantal Flores contributed reporting.

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L'Humanité

Bernard Pons, figure de la droite Chiraquienne, est mort

Actu

L’ancien ministre est décédé à l’âge de 95 ans le 27 avril. Son nom restait rattaché au bain de sang de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, en pleine présidentielle de 1988.

Diego Chauvet

C’est une figure de la droite qui s’est éteinte. L’ancien ministre et fidèle de Jacques Chirac, Bernard Pons, est mort le 27 avril à l’âge de 95 ans. C’est dans le Lot que le futur ministre des Outre-mer avait été élu député en 1967 en même temps que Jacques Chirac dans la Corrèze voisine. En 1969, il intègre le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas comme secrétaire d’État à l’agriculture, après l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la République. Il sera confirmé à ce poste dans le gouvernement de Pierre Messmer en 1972, jusqu’en mars 1973. Il lui faudra attendre ensuite 13 ans pour retrouver un ministère, dans la foulée de la première cohabitation sous François Mitterrand, dans le gouvernement de Jacques Chirac, après avoir été secrétaire général du RPR entre 1979 et 1984.

C’est là qu’il se fera un nom resté attaché à un épisode noir de la Ve République : c’est en tant que ministre des départements et territoires d’outre-mer et ministre d’État qu’il affrontera la crise en Nouvelle-Calédonie, secouée par des violences, et qui se terminera par le bain de sang de la grotte d’Ouvéa. Remettant en cause le « statut Pisani-Fabius » voté un an plus tôt, qui créait notamment un conseil exécutif de Nouvelle Calédonie et prévoyait un référendum d’autodétermination en 1987. « Il n’y a pas de peuple Kanak », avait déclaré Bernard Pons devant le Sénat. « La notion de peuple Kanak est un sous-produit de la dialectique marxiste et de l’idéologie tiers-mondiste ». Loin d’apaiser les tensions, ces déclarations et la volonté du gouvernement incarnée par son ministère d’utiliser la manière forte, culmine deux jours avant le premier tour de la présidentielle de 1988, le 22 avril : un commando d’indépendantiste attaque une gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, laissant quatre morts parmi les gendarmes, et emportant 26 otages.

« Je ne tiendrai absolument pas compte des revendications de terroristes et de criminels », lance Bernard Pons dès son arrivée sur l’île le 25 avril. De fait, c’est Matignon dirigé par Jacques Chirac qui prend la direction des opérations en n’envisageant aucune négociation. Le 5 mai, l’assaut est donné contre la grotte où sont retenus les otages. 19 indépendantistes sont tués, ainsi que deux gendarmes. Longtemps, Bernard Pons restera attaché à ce bain de sang, bien qu’il se défende des années plus tard, après s’être éloigné de Jacques Chirac, d’en avoir donné l’ordre. Selon lui il serait venu du futur président de la République et de François Mitterrand. La droite est battue au second tour de la présidentielle, et Bernard Pons attendra la victoire de Jacques Chirac en 1995 pour retrouver un ministère : celui de l’équipement, du transport, du logement et du tourisme, jusqu’à la cohabitation suivante en 1997 et la victoire de la gauche aux législatives.

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Le Figaro

Top 10 des librairies spécialisées les plus en vue à Paris

Amélie ComLaurie Chamard

LA SÉLECTION DU FIGARO - Cuisine, photo, poésie… À l’occasion du Festival du Livre de Paris, voici notre sélection de librairies thématiques parisiennes. C’est le moment d’aller y dénicher la perle rare.

• LA COMÈTE EN IMAGES

L’atmosphère : Il y a trois ans et demi, Picto reprenait la librairie Le 29 et la renommait La Comète. Niché dans une petite rue qui jouxte la gare de l’Est, l’espace est géré par Marc Pussemier. L’homme confie qu’il sera à la retraite cet été. Chloé Tocabens, déjà colibraire, prendra alors sa suite. On devine dans ses yeux bleus qu’il n’est pas si pressé que ça. «J’aime les gens et les conseiller dans leurs choix, l’univers va me manquer», ajoute le septuagénaire. Pour mettre en avant les livres qu’ils aiment, les libraires posent un petit macaron «Pépite» sur la couverture. Et, à voir les étagères et les présentoirs, la boutique en regorge. Ici, c’est l’objet livre qui est défendu: «Les gens y sont vraiment attachés». L’odeur du papier et le toucher de son grammage sont importants dans un livre de photographie, raconte-t-il en montrant un livre de Jack Davison. «Celui-ci est magnifique, il prend des photos comme il respire.» Et d’ajouter que c’est le dernier de la boutique et qu’il ne sera pas réédité.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs: L’Œil intime, que Sabine Weiss avait autoédité.

Le +: «Les éditions de tête»: le livre et un tirage, en général édité à 15 exemplaires.

La Comète, 29, rue des Récollets (10e).

• LA POÉSIE CONTEMPORAINE CHEZ EXC

L’atmosphère : Il ne faut pas louper le passage Molière pour découvrir dans cette ruelle, en face de la maison de la poésie, l’EXC pour «extrême contemporain». Une devanture faite de plusieurs maisons colorées nous accueille dans un lieu qui, déjà, pourrait inspirer quelques vers. Un espace entièrement consacré à la poésie est rare et se transforme donc en «librairie de destination» pour les adeptes de prose venant spécialement de loin. Des habitants du quartier découvrent également le lieu. Étonnamment, c’est Pollen, de Novalis (Harpo &), qui rencontre le plus de succès, loin d’être une nouveauté, il date de la fin du XVIIIe.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs : Dans les Essarts, onze sonnets sur soixante-neuf, de Jeff Hilson (Théâtre Typographique). Mais aussi beaucoup d’ouvrages d’éditions indépendantes: Lanskine, Interférences, L’herbe qui tremble…

Le +: Les conseils passionnés des libraires qui s’adaptent aussi bien qu’ils livrent leurs coups de cœur. André du Bouchet pour l’un, les poétesses russes Tsvetaïeva ou Akhmatova pour l’autre. «Elles incarnent une forme de méditation mélancolique slave, dont on a besoin pour prendre un recul sur le temps.»

EXC, 18, passage Molière (3e). @exclibrarie

• LIBRAIRIE GOURMANDE

L’atmosphère : Impossible de ne pas remarquer la devanture rose bonbon dans laquelle paradent des ouvrages plus appétissants les uns que les autres. Avec un quasi-monopole à Paris, la librairie gastronomique accueille les chefs, comme Jean-François Piège, ou les amateurs de bonne chère. Ouverte en 1985 par Déborah Dupont, affublée ce jour-là du sobriquet la«Reine de la boulette» par un client manifestement habitué, la librairie de 150 mètres carrés est une véritable caverne d’Ali Baba. Livres de cuisine, d’œnologie, histoire de la gastronomie ou encore ouvrages pour les étudiants en école hôtelière, l’espace propose aussi bien les classiques de François-Régis Gaudry, On va déguster, le Ottolenghi - que l’on «s’arrache en ce moment, parce que la cuisine moyen-orientale est à la mode», d’après Luna, la libraire -, que des livres bien plus spécifiques sur l’histoire de la cuisine.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs: Les livres de l’École Bellouet, une école de pâtisserie.

Le + : Les ouvrages de cuisine en anglais, assez rares pour être mentionnés.

Librairie Gourmande, 92-96, rue Montmartre (2e).

• RUPTURE ARTS & BOOKS

L’atmosphère: Quasiment en face de Rupture Records Store, le disquaire s’offre une nouvelle adresse dans la rue du Vertbois. Côté déco: tissus en satin rose, orange et rouge aux murs, comptoir vert, carrelage moucheté et fauteuil à motifs imaginés à partir d’un dessin des archives d’Hermès. Signé Pierre Gonalons, l’écrin joue sur les codes du luxe et ne ressemble pas à une librairie ordinaire. Ici, pas d’étagères surchargées, le lieu se veut un peu avant-gardiste et à mi-chemin entre la librairie et la galerie. Dans les vitrines, on découvre des dessins et des ouvrages rares. La sélection de livres, disques et œuvres d’art vient du monde entier. La majeure partie des ouvrages, beaux livres, livres objets, catalogues d’expositions, fanzines indépendants ou encore affiches sont en anglais. Les fondateurs ont conçu la boutique comme un lieu où se croisent le dessin, le design et la musique - leur spécialité.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs : La sélection est tellement pointue qu’il est tentant d’écrire que tous les livres sont rares. À noter que, pour chaque exposition, un ouvrage à tirage très limité est édité.

Le +: Les expositions. Jusqu’au 4 juin, Rupture invite Philippe Dupuy. L’auteur de bande dessinée montre une sélection inédite de planches tirées de son livre «Mon papa dessine des femmes nues».

Rupture Arts & Books, 24, rue du Vertbois (3e).

• L’AVENTURE JEUNESSE

L’atmosphère : À deux pas du square Le Gall et d’une école maternelle, non loin des Gobelins, la librairie jeunesse L’Aventure s’inscrit parfaitement dans le paysage d’un quartier calme qui tend à se dynamiser. Depuis son ouverture, en 2021, juste après le confinement, elle attire une clientèle plutôt aisée de parents et de grands-parents. Des enfants viennent aussi pour jouer sur une table mise à leur disposition ou pour lire dans de petits fauteuils. La présence de jouets et de peluches «décomplexe l’entrée dans la librairie, qui peut être impressionnante pour les enfants, et même pour les parents», dit Valérie, la libraire.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs : Le Livre extraordinaire des dragons, de Gonzalo Kenny (Little Urban).

Le +: La très grande sélection d’ouvrages de qualité. La librairie veut mettre en avant des livres au graphisme et à l’histoire travaillés pour changer des productions «un peu simplistes» proposées quelquefois aux enfants.

L’Aventure, 69, rue de la Glacière (13e).

• ART ET DESSINS AU CENTRE POMPIDOU

L’atmosphère: Dans les rayons grouille le monde, clientèle du musée ou adeptes d’art contemporain, chacun feuillette les pages d’un ouvrage parmi les 15.000 références proposées. L’espace est large et il y en a pour tous goûts: photographie, danse, architecture, bande dessinée, tout cela sous l’aspect contemporain évidemment. La librairie trouve sa spécificité dans le large panel de livres proposés couvrant le XXe et XXIe siècle.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs: Les catalogues d’exposition consacrés à Niki de Saint Phalle, Arman ou Jean Tinguely. «Nous travaillons avec des galeries d’art qui nous envoie leur catalogue, comme la Galerie Vallois, rue de Seine», souligne Laurence Fruitier, directrice.

Le +: Le cadre. On pourrait ne la conseiller que pour son emplacement. On se retrouve au pied des 42 mètres composant le Centre (ou au 6e étage, dans la seconde librairie). L’émulation artistique bouillonne de bas en haut. La porte principale franchie, les néons blancs indiquent «Librairie» et l’on entre dans un lieu lumineux.

La Librairie du Centre Pompidou, 19, rue Beaubourg (4e).

• L’OURS ET LA VIEILLE GRILLE, IVRE DU LIVRE

L’atmosphère: Derrière les grilles de ce qui fut un café-théâtre fréquenté par Coluche, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine et d’autres, on devine des étagères pleines de livres, des tables, un zinc. De prime abord, on ne saurait dire si l’on a affaire à un bar ou à une librairie, d’autant que les deux espaces se confondent. Jean-Paul, qui gère la partie littérature du lieu, ouvert en novembre dernier, dégote des étagères un petit livre écrit par Simone de Beauvoir. «Je ne sais pas si l’actualité en Europe de l’Est favorise la vente de ce livre, mais, en ce moment, je le vends beaucoup», dit-il avec Malentendu à Moscou entre les mains. À l’étage, on entend une voix, accompagnée d’une guitare, qui déclame des poèmes. Autour des tables côté bar, les clients sirotent un verre de vin entre deux étagères d’ouvrages choisis. «Il y a ceux qui entrent en pensant que c’est un café et ceux qui viennent pour un livre, en général ils finissent par se confondre», conclut le libraire.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs : Les ouvrages de la maison d’édition américaine Gallmeister.

Le +: Le bar avec une cave à vins naturels et biologiques et, pour le grignotage, que de bons produits.

L’Ours et la Vieille Grille, 9, rue Larrey (5e).

• LE CINÉMA AU PANTHÉON

L’atmosphère: Des néons de lumière sur les murs, un juke-box de 45-tours de bandes originales et de vieux sièges de cinéma délogés de leur environnement naturel, on peut dire que la décoration est soignée. Elle nous place dans l’ambiance d’une librairie proposant des livres neufs et d’occasion sur le cinéma, des affiches, des revues vintage, des CD et des DVD. Anciennement liée au cinéma Reflet, elle est maintenant associée au cinéma du Panthéon. De par son emplacement au Quartier latin, sa clientèle varie entre étudiants de la Sorbonne et gens du métier cherchant des références pointues.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs : Frankenstein, de Christopher Frayling. Mais aussi des DVD du cinéaste Lech Kowalski, passé par la rue Victor-Cousin pour parler de son travail et avec qui les libraires ont gardé contact.

Le +: Les rencontres organisées après la séance cinéma du samedi à 11 heures ainsi que celles de la semaine, consacrées aux dédicaces et discussions. Paul Vecchiali viendra présenter son ouvrage à la fin du mois.

La Librairie du Cinéma du Panthéon, 15, rue Victor-Cousin (5e).

• LES BULLES SANZOT

L’atmosphère : «Avec les BD, on apprend plein de choses de manière légère», lance Fatima Kerzazi, la libraire, à un trentenaire venu faire un cadeau. Dans sa boutique, qui sent encore la peinture fraîche, la responsable ne tient pas en place. Elle descend se faire un café en disant: «Je ne ferme pas à clé, je suis joueuse!» Tout en rangeant, elle explique que «ce sont des auteurs comme Riad Sattouf ou Pénélope Bagieu qui ont agrandi le public de la bande dessinée». Quand on lui demande de parler de son coup de cœur, elle hésite, a du mal à choisir et fini par montrer du doigt sa préférence du moment: un livre à la couverture rouge titrée #J’accuse…! Elle ajoute presque instantanément: «Dans un autre style, Timothé Le Boucher c’est le graal, pour moi.» Fatima ne peut pas choisir, et pour cause, il y a tellement de choix.

Un livre qu’on ne trouve pas ailleurs: George Sand, fille du siècle, de Séverine Vidal.

Le + : Fatima la libraire, qui conseille et n’hésite pas à dire qu’elle est déçue parfois.

Librairie Sanzot, 1, rue Félix-Ziem (18e).

• L’ACADÉMIE FRANÇAISE S’OFFRE UNE LIBRAIRIE

C’est juste en face du Pont des Arts que l’Institut de France a ouvert, en septembre dernier, sa librairie. Joliment nommé Les Immortels, en référence aux académiciens bien sûr, l’écrin a été entièrement repensé par Geiger & Hijlkema, un duo tout droit sorti de l’École d’Architecture de Paris-Malaquais. Sur les étagères trônent les ouvrages de tous les élus de la grande institution fondée par Richelieu en 1634. Emplie de symboles, la boutique s’inscrit dans «une volonté de rendre au Palais des Quatre-Nations son âme originelle» dont le parvis était un lieu commerçant, loin de sa solennité qu’il revêt aujourd’hui.

Les Immortels, 23, quai de Conti (6e). librairie.institutdefrance.fr

Les cinq adresses secrètes de Christian Ghion à Paris

Le designer nous livre ses lieux parisiens de prédilection.

Nos 10 tables préférées pour déjeuner à moins de 20 euros à Paris

LA SÉLECTION DU FIGARO - Voici nos meilleurs plans pour un bon repas, composé a minima d’une entrée et un plat, ou d’un plat et un dessert, dont l’addition ne dépasse pas, le midi, le fameux billet bleu. De quoi rendre vos pauses déj plus gourmandes, mais aussi découvrir des adresses souvent bien plus onéreuses le soir venu!

Le Restaurant du Palais-Royal, à Paris, mérite-t-il sa deuxième étoile Michelin?

CRITIQUE GASTRONOMIQUE - À chaque plat, le sentiment d’un voyage avec le talent pour embarcation et la Grèce pour horizon.

France24 - Monde

Cyclisme: Amy Pieters a repris conscience quatre mois après sa chute

Publié le : 28/04/2022 - 18:48Modifié le : 28/04/2022 - 18:47

La Haye (AFP) – La cycliste néerlandaise Amy Pieters a repris conscience quatre mois après été victime d'une chute à l'entraînement, a indiqué jeudi son équipe Team SD Worx.

"L'état d'Amy Pieters a évolué. Elle est désormais consciente. Cela signifie qu'elle peut légèrement communiquer, de manière non verbale. Amy reconnaît les gens, comprend ce qui se dit et est capable d'effectuer de plus en plus de tâches", a précisé l'équipe.

"Les médecins ne peuvent pas encore dire quels seront les séquelles résiduelles et les capacités restantes d'Amy Pieters à la suite de la lésion cérébrale", poursuit le communiqué.

La cycliste, âgée de 30 ans, est tombée fin décembre lors d'un stage d'entraînement à Calpe, près d'Alicante en Espagne. Elle a perdu connaissance et a subi de graves lésions cérébrales.

Après une première opération à l'hôpital d'Alicante, elle est restée dans le coma pendant une longue période avant d'être transportée le 6 janvier vers un hôpital aux Pays-Bas.

Depuis la mi-février, elle suit un programme de rééducation neurologique dans une institution spécialisée.

Spécialiste de la piste, Pieters a notamment été championne du monde de course à l'américaine à trois reprises (2019, 2020, 2021) avec sa compatriote Kirsten Wild et championne d'Europe sur route en 2019.

© 2022 AFP

New York Times - World

Colombian General and 10 Others Admit to Crimes Against Humanity

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In the first hearing of its kind, officials admitted to orchestrating extrajudicial killings. But victims asked for more. “We know that there are powerful people behind you,” said one woman. “We need names.”

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By Julie Turkewitz and Sofía Villamil

It was a moment many Colombians thought they would never see.

A military general and 10 others acknowledged this week that they had committed war crimes and crimes against humanity, testifying at an emotional two-day hearing that was the first of its kind in a special court set up to confront the legacy of Colombia’s crushing civil war.

Seated on a stage at a theater in Ocaña, a small city in northern Colombia that was the scene of many of the crimes, the general, nine other military officials and a civilian admitted to orchestrating the killings of at least 120 civilians and trying to pass them off as rebel combatants in a case known as the “false positives” scandal.

The killings, which were used to bolster the country’s argument that it was winning the war, has become one of the most emblematic of the country’s traumatic internal conflict, which dates back to the 1960s.

The relatives of the dead — many of them the mothers, fathers and siblings of murdered young men — have long called for accountability. And many sat on the stage, opposite the accused perpetrators as they spoke.

“I offer my solidarity and will help to try to restore the damage and pain caused. I want to express to you that I feel great remorse that tears my soul,” said retired Brigadier General Paulino Coronado Gámez during the hearing. He added, “I know that we affect entire families, fathers, mothers, children, grandchildren. We leave them and leave a great emptiness.”

The public admission of guilt was held by the country’s Special Jurisdiction for Peace, a court set up as part of a 2016 peace deal between the Colombian government and the country’s largest rebel group, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

It is part of larger efforts around the world to address systemic violations of human rights through a process known as transitional justice, and builds on similar truth and reconciliation processes in countries like Argentina following a dictatorship in the 1980s and South Africa following apartheid in the 1990s.

The hearing, according to Colombian court officials, represents the first time that perpetrators have admitted to committing war crimes and crimes against humanity as a result of a court created by a peace accord.

Admissions of such crimes are rare — and conflicts endure — because perpetrators fear prison, while victims say offering blanket amnesty would be unjust.

Eduardo González, an expert on transitional justice based in Peru, said the Colombian hearings show that there is a third route — a way to use the justice system to extract confessions and impose a lesser form of punishment than locking people away for decades.

“I believe this will be a model to look to in other conflicts,” he said.

In the Colombian court, those admitting to committing crimes will not receive prison sentences but instead will be given so-called restorative sanctions, like house arrest or hard labor. Facing their victims in the hearings is part of the process.

Still, the alternative sentences, which are a core principle of the court, have been criticized by some Colombians as going too easy on war criminals.

During the hearing, the military officials wore civilian clothes, despite requests from some victims that they wear their uniforms, while the families of the dead wore black T-shirts that read: “Who gave the order?”

Individuals on both sides cried repeatedly.

In their testimony, officials described how they engaged in a deliberate strategy in which they recruited everyday Colombians, many of them students and poor farmers, with promises of jobs, then killed them and reported the deaths as combat kills.

“Today, I want the world to know that they were peasants,” Néstor Guillermo Gutiérrez, a former corporal in the Colombian military, said of his victims, “that as a member of the military, I cowardly assassinated them, I stole their children’s dreams, I ripped out their mothers’ hearts, because of pressure, to produce results, to produce false results, to make a government happy. It’s not right.”

The court’s magistrates believe that their victims are just a small fraction of those killed between 2002 and 2008, during the presidency of Álvaro Uribe, as part of the false positives strategy. In all, the court said in a recent investigative report that the military is responsible for killing 6,402 civilians and claiming they were rebels.

For years, many Colombians have demanded to know who was the highest figure with knowledge of the scheme, who was the highest figure to orchestrate it and why Mr. Uribe did not stop it.

Human rights groups and the United Nations human rights office had raised alarm about suspicious deaths at least as far back as 2005.

The hearing did not answer who was ultimately responsible for the strategy. General Coronado is the highest-ranking official to admit responsibility in the false positives case, but his confession focused on his failure to oversee others.

“I did not comply with the first lesson they gave me when I entered military school: The commander is responsible for what his subordinates do and do not do,” he said in court. “I accept my responsibility for having served as a hierarchical superior.”

The hearings also highlighted a level of institutional coordination designed to cover up the truth.

“We stayed up all night doing documentation, changing documentation, even deleting documentation,” said Juan Carlos Chaparro, a retired major. “And always, after everything was over, tarnishing the name of their relatives, calling them what they really were not.”

Another military official, former Second Sgt. Sandro Mauricio Pérez said: “I became a murderer, a monster for society. I represent for some of you a death machine.”

Investigators at the special court are examining other deaths and more indictments could follow.

Several relatives of the dead spoke at the hearing about getting only partial justice. They acknowledged that they were learning some of the truth, but not all of it, that perpetrators were taking responsibility, but that others who gave the orders also needed to be held to account.

“I’m here to speak not only for my son, but for thousands of victims,” said Carmenza Gómez, the mother of Víctor Gómez, who disappeared in 2008 and was found dead days later in Ocaña at just 23 years old.

“We know that there are powerful people behind you,” Ms. Gómez said. “We need names.”

The false positives case is just one of many crimes being examined by the court. Last year, magistrates indicted eight former FARC leaders, accusing them of orchestrating a kidnapping-for-ransom operation that resulted in more than 20,000 victims, some of whom were raped or murdered. The kidnappings amount to crimes against humanity, according to the indictment.

The former FARC leaders have admitted guilt, and will participate in a similar public hearing in the coming months.

Sentencing in both cases will come later. A larger report on the facts of the war, compiled by a truth commission, will be published in the coming months.

Colombia’s conflict with the FARC began in the 1960s, when two communist leaders declared a rebellion against a state, vowing to transform a vastly unequal society.

The decades-long war — involving left-wing guerrilla groups, right-wing paramilitaries, the military, drug cartels and the United States, which supplied and advised the military — killed at least 220,000 people and displaced more than five million.

The war between the FARC and government ended in 2016, when the two sides signed a peace deal. But despite the accord, many parts of the country remain without a significant state presence — which has helped fuel the rise of new armed groups.

The Special Jurisdiction for Peace is meant to help the country establish a common story about the facts of the conflict and open the door for a new beginning.

“May this never happen again,” said the former corporal, Mr. Gutiérrez, in his testimony.

Speaking of the families that were his victims, he said: “Imagine, the rebels arrived, beat them down; the paramilitaries arrived, and beat them down; and we, the army, arrived, and they trusted us. We deceived them, we lied to them and we murdered their families. God forgive me.”

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Le Figaro

Renault: le plan du groupe pour quitter la Russie

Valérie Collet

DÉCRYPTAGE - Le ministre russe du commerce a levé le voile sur les modalités du retrait du constructeur français.

Un mois après avoir suspendu son activité en Russie, où il emploie 45.000 personnes, Renault entrevoit sa sortie. Ses trois usines sont à l’arrêt: celle de Renault près de Moscou et les deux sites d’AvtoVAZ, fabricant des Lada, dont Renault possède 68 %. Depuis plus d’un mois, le constructeur ne vend plus de véhicules, n’a plus d’avenir dans le pays entré en guerre avec l’Ukraine, mais il continue à payer les employés.

Le ministre russe du commerce, Denis Mantourov, a levé le voile sur les modalités du retrait de Renault. Il a donné à des agences de presse russes l’identité du repreneur de la part de Renault dans AvtoVAZ, que le groupe partage avec le conglomérat militaro-industriel Rostec.

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Le constructeur français la cédera pour un rouble symbolique à Nami, un institut de recherche dédié à la construction auto basé à Moscou. Un choix surprenant. Comment un centre de recherche peut-il exploiter des usines automobiles? Mais Nami sait fabriquer des prototypes. Il a conçu et développé la berline présidentielle, Aurus Kortezh, un véhicule blindé de sept tonnes censé résister aux bombes et aux attaques chimiques. Jusqu’en 2018, les présidents russes roulaient en Mercedes. Depuis, Aurus Motors est devenu un constructeur de voitures de luxe.

«Renault fait partie de ceux qui sont en pourparlers avec nous au sujet de leur retrait, explique le ministre russe. En raison du manque de ressources pour soutenir ses activités ou le fonctionnement de ses succursales russes, Renault a décidé de céder sa part dans AvtoVAZ et Avtoframosn (Renault Russie).»

Le ministre précise qu’une clause de rachat serait prévue, qui permettrait à Renault de revenir dans un délai de cinq à six ans. «Si nous faisons des investissements pendant cette période, ils seront également pris en compte. Il n’y aura pas de cadeaux», déclare le ministre.

Renault ne dément pas

Renault n’a pas voulu commenter ces déclarations, mais il ne les a pas démenties. Le groupe français ne tirerait pas de cash de cette sortie. Or il a investi des milliards d’euros dans les usines pour les mettre à niveau. L’intérêt est de préserver ses actifs dans ce pays, qui était son deuxième marché après la France. Renault y a vendu 500.000 véhicules l’an passé. La Russie pesait alors 10 % de son chiffre d’affaires et 12 % de sa marge opérationnelle.

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«Nous n’avons pas l’intention d’acheter, et encore moins de nationaliser quoi que ce soit, assure le ministre du commerce. Mais si une entreprise n’a pas la possibilité d’assurer la livraison de composants à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas attendre l’éternité. Nous serons obligés de trouver une alternative. Cela vaut pour tous les constructeurs automobiles qui retiennent leur décision.» Les pénuries de composants ne sont pas le seul problème des constructeurs occidentaux en Russie. Le ministre précise que la future direction d’AvtoVAZ sera nommée par Nami, en collaboration avec Rostec.

L’opération peut sembler risquée pour Renault dans le contexte actuel. Est-ce que la garantie de l’État russe de «revendre» sa participation à Renault dans cinq à six ans peut être prise au sérieux? Dans quel délai le marché automobile russe pourra-t-il se relever de la crise dans laquelle les sanctions économiques vont le plonger? Dans l’immédiat, Renault pourra se satisfaire de colmater la fuite de cash liée aux paiements de salaires sans aucune rentrée d’argent. Mais il n’évitera pas les 2,2 milliards d’euros passés dans les comptes du premier semestre, correspondant à ses actifs russes.

L'Indonésie suspend toutes ses exportations d'huile de palme

La décision du premier producteur mondial risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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L'UE déclenche une procédure contre la Hongrie

Cette opération pourrait conduire à une diminution voire une suspension de certains fonds européens.

Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».

L'Humanité

Scandale sexuel au cœur de la bourgeoisie britannique

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Plateforme David E. Kelley et Melissa J. Gibson sont à l’origine de cette série à la réalisation audacieuse, qui s’intéresse à la notion de consentement.

Caroline Constant

Elle est parfaite, la vie de Sophie Whitehouse (Sienna Miller). La Londonienne vit dans un milieu privilégié, elle a deux enfants adorables et une belle maison. Elle a un mari, James, encore beau gosse et ministre assez populaire. Pourtant, un soir, sa vie bascule : parce que l’affaire va sortir dans la presse, James (Rupert Friend) lui avoue une liaison avec une jeune assistante parlementaire, Olivia Lytton. Une liaison sans sentiment, lui assure-t-il. Le scandale à peine étouffé, c’est une accusation de viol émanant de la même collaboratrice qui frappe l’époux. Lui jure ses grands dieux qu’il s’agit d’une vengeance, et Sophie ne demande qu’à le croire. Dans un premier temps tout au moins. Car l’existence et les certitudes de l’épouse vacillent. En face d’elle, l’avocate de la défense, Kate Woodcroft (Michelle Dockery), semble se prendre d’une étrange passion pour ce dossier.

Sur le papier, cette Anatomie d’un scandale ressemble à un énième film de procès. Il n’en est rien. Son côté novateur vient du point de vue, qui n’est ni celui de l’accusé ni celui de la victime, mais de l’épouse. Qui se prend de plein fouet, comme un uppercut, l’annonce de l’infidélité. Et qui doute, aussi, très vite, de l’intégrité de James, quand elle entend la parole d’Olivia et qu’elle y trouve des similitudes, dans les mots et les attitudes, avec ce qu’elle connaît de James de façon très intime. Mais Sophie subit aussi toute la violence de cette situation : les amis qui se détournent d’elle, les enfants chahutés à l’école, les attaques de la presse…

impunité et subordination

Ce que montre aussi cette série, c’est l’impunité dont ont joui jusqu’ici ces messieurs de la grande bourgeoisie. Trousser les filles à l’université, les peloter contre leur gré, le tout arrosé de (trop) d’alcool, semble carrément leur avoir servi d’études. James comme le premier ministre étaient étudiants, membres d’une espèce de club, qui a forgé leur amitié, mais a aussi été fondateur de souvenirs moins glorieux.

Enfin, et surtout, la question du consentement est au cœur du sujet : un supérieur hiérarchique peut-il, par sa position d’ascendant, avoir une liaison avec une subordonnée ? En miroir, l’avocate Kate Woodcroft a pour amant son ancien mentor : où s’arrête donc cette notion de subordination ? Peut-on revenir, en plein ébat, sur son consentement à une relation sexuelle ? Un seul regret : le personnage de Kate, l’avocate, qui sur les deux derniers épisodes se retrouve dans une situation absurde, peu crédible, qui nuit à l’ensemble.

Séries téléviséesNetflixviolsconsentement
Valeurs Actuelles

Législatives : des réactions mitigées après les discussions entre LR et ses alliés

« On aurait préféré avoir un autre traitement, mais bon, nos bons candidats auront une investiture, c’est le plus important », regrette Hervé Morin, le président des Centristes, au Figaro. Mercredi 27 avril sonnait la fin des négociations entre LR et ses alliés en vue des élections législatives de juin. La dernière réunion de la commission nationale des investitures des Républicains aura lieu mardi prochain, alors que les partis alliés de LR semblent un brin déçu par le résultat des négociations.

Après les tractations, le mouvement Les Centristes a réussi à obtenir une « petite quarantaine » de candidats, selon Hervé Morin. Une dizaine d’entre eux – voire plus – auraient une chance de l’emporter, indique le président du mouvement au Figaro. De quoi « bâtir un groupe à l’Assemblée nationale », espère-t-il. Avec en ligne de mire, une possible décorrélation entre le résultat de la présidentielle et des législatives. «Les Français ne voudront pas donner les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron et nous pouvons nous appuyer sur un bon réseau d’élus locaux », croit-il.

Preuve supplémentaire d’une opposition au président réélu, Hervé Morin a pris position lors du comité stratégique des Républicains, mardi, contre Damien Abad, chef des députés LR. Ce dernier est suspecté de vouloir rejoindre les rangs du gouvernement Macron. « Je connais très bien les pérégrinations de M. Abad. Quand on veut faire un gouvernement de coalition, on le fait avec le suffrage, après les élections. Quand on décide de le faire maintenant, c’est un petit ralliement pour obtenir un maroquin », tacle le président de la région Normandie.

UDI

Du côté de l’UDI, on ne se réjouit pas non plus de l’issue des discussions. « On a trouvé un accord avec Christian Jacob, mais localement, dans certaines circonscriptions, les candidats LR ne veulent pas se retirer au profit des nôtres. Dans ces conditions, ça peut déraper très vite », menace Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, interrogé par Le Figaro.

Un candidat de la formation du centre sera représenté sans concurrence LR dans une cinquantaine de circonscriptions. Dans 30 ou 40 territoires, il y aura concurrence entre un candidat UDI et un LR. Le député de Seine-Saint-Denis (93) estime à 25 le nombre de circonscriptions « gagnables ». Tout comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde s’inscrit dans une logique d’opposition à Emmanuel Macron. « Le président ne doit absolument pas obtenir la majorité absolue. Si c’est le cas, on va repartir pour cinq années d’immobilisme jupitérien », craint-il.SICCOLI PATRICK/SIPA

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Foot: Klopp annonce qu'il reste deux ans de plus à Liverpool jusqu'en 2026

Publié le : 28/04/2022 - 18:44

Londres (AFP) – L'entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, a annoncé jeudi qu'il avait prolongé de deux ans son contrat avec les Reds, avec qui il est désormais lié jusqu'en 2026, dans une vidéo publiée sur le compte Twitter du club.

"Je reste deux ans de plus (...) ce qui fait encore quatre ans à partir de maintenant", a déclaré le coach allemand arrivé en 2015.

"Certain seront contents, d'autres n'apprécieront pas trop. Si ça ne vous plaît pas, mieux vaut arrêter de regarder dès maintenant", a plaisanté Klopp, donnant également comme raison à sa prolongation "parce que Ulla (sa femme) veut rester. Et que fait un bon mari quand sa femme veut rester ?"

"Vous savez que j'aime notre club et c'est le meilleur endroit où se trouver", a-t-il ajouté plus sérieusement, au lendemain de la victoire 2-0 contre Villarreal en demi-finale aller de la Ligue des Champions qui donne aux Reds une belle option sur la qualification.

"Je suis vraiment, vraiment heureux. Cela fait maintenant six ans et demi que FSG (le propriétaire américain de Liverpool) a trouvé que c'était une bonne idée de faire venir un Allemand (...) Wow, c'est une longue période dans le football", a détaillé Klopp, qui est actuellement l'entraîneur en poste depuis le plus longtemps en Premier League.

Outre la C1, Liverpool est encore en lice pour un quadruplé inédit dans le football anglais.

Vainqueur de la Coupe de la Ligue, fin février, le club n'a qu'un point de retard sur Manchester City en championnat, alors que les deux équipes ont cinq rencontres à disputer et il est aussi qualifié pour la finale de la Coupe d'Angleterre qui se tiendra le 14 mai, contre Chelsea.

© 2022 AFP

Le Figaro

Mort à 44 ans de Daniel Auster, qui était inculpé pour la mort de son bébé

DISPARITION - Le fils de Paul Auster et de Lydia Davis., retrouvé «inconscient» à Brooklyn le 20 avril, est décédé à l'hôpital six jours après une «overdose accidentelle».

Daniel Auster, fils de l'écrivain américain Paul Auster, inculpé mi-avril d'homicide involontaire après le décès par overdose de sa fille de dix mois, est mort mardi 26 avril à New York, a annoncé la police, la presse parlant aussi d'une overdose. L'homme âgé de 44 ans, a été retrouvé «inconscient» sur un quai de métro à Brooklyn le 20 avril au matin et transporté à l'hôpital où il est décédé six jours plus tard, a indiqué un porte-parole de la police de New York.

D'après des sources policières citées par le tabloïd New York Post, Daniel Auster a succombé à une «overdose accidentelle». Le quadragénaire avait été interpellé, inculpé et libéré sous caution il y a une dizaine de jours pour homicide involontaire et négligence criminelle contre sa fille Ruby. Alors qu'il en avait la garde le 1er novembre chez lui à Brooklyn, le bébé avait été retrouvé inconscient. Hospitalisée, la fille de Daniel Auster était décédée d'«une intoxication aiguë en raison des effets combinés du fentanyl et de l'héroïne», selon la police.

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Paul Auster, 75 ans, est l'un des écrivains new-yorkais les plus renommés, traduit dans le monde entier, auteur de la Trilogie new-yorkaise, Moon Palace et Léviathan. Il est marié à la romancière et essayiste américaine Siri Hustvedt, mais la mère de Daniel Auster est l'écrivaine américaine Lydia Davis.

Le nombre d'overdoses continue d'augmenter à New York. Elles ont tué 1233 personnes au premier semestre 2021 (965 sur la même période de 2020), 2062 personnes en 2020 - en pleine pandémie - (moins de 1500 en 2019 et moins de 1000 en 2015) en touchant davantage les pauvres et les Afro-Américains.

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En cause, dans 77% des cas à New York en 2020, le fentanyl, un puissant et dangereux opioïde de synthèse mélangé à l'héroïne ou à la cocaïne, un cocktail qui a tué la star de la série culte The Wire , Michael K. Williams, le 6 septembre dernier. Les États-Unis ont franchi un record de plus de 100.000 décès d'avril 2020 à avril 2021.

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BBC

Biden announces $33bn to help Ukraine in war

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President Biden is asking Congress for $33bn (£27bn) in military, economic and humanitarian assistance to support Ukraine - although he insisted that the US was not "attacking Russia".

Mr Biden said it was "critical" for US lawmakers to approve the deal, which he said would help Ukraine defend itself.

The proposal includes more than $20bn in military aid, $8.5bn in economic aid and $3bn in humanitarian aid.

"It's not cheap," Mr Biden said on Thursday.

"But caving to aggression is going to be more costly if we allow it to happen."

Although the US has already announced help for Ukraine, the proposals are a significant ramping up of aid.

President Biden said US military support to Ukraine has so far amounted to 10 anti-tank weapons for every tank that Russia has deployed to Ukraine.

But despite his strong rhetoric, he said the US was not attacking Russia. "We are helping Ukraine defend itself against Russian aggression," he insisted.

On Thursday, a spokesperson for Russia's Foreign Ministry said Western military support for Ukraine threatens "the security of the continent".

President Biden is asking Congress to authorise an enormous sum of money for Ukraine - more than twice as much as the US has already spent on providing military equipment and humanitarian aid.

The US president wants to show he is undeterred by vague threats about the possible use of nuclear weapons, and a warning from Vladimir Putin that there could be retaliatory strikes against countries that intervene in Ukraine.

He shrugged off those comments - saying they show the desperation Russia is feeling about their abject failure to do what they set out to do.

Explaining to Americans why this money is needed - at a time when many are suffering from rising living costs - he said it was not cheap, but doing nothing was more costly.

An additional plan to allow US authorities to not just freeze but liquidate the assets of Russian oligarchs is bold - and it has raised concerns among civil liberties groups in America. But it is likely to gain bipartisan support in Congress.

Yet it will not begin to cover cost of the additional sums of money the White House wants to spend supporting Ukraine's war efforts.

In his speech on Thursday, Mr Biden also addressed concerns over a nuclear confrontation. On Wednesday, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov warned of a "serious" risk of nuclear war over Ukraine which "can't be underestimated".

"No one should be making idle comments about the use of nuclear weapons," Mr Biden said.

Additionally, Mr Biden took aim at what he termed Russian "gas blackmail" to threaten European energy supplies. This week, Russia cut off gas supplies to Poland and Bulgaria.

"We will not let Russia intimidate or blackmail their way out of these sanctions," he said. "We will not allow them to use their oil and gas to avoid consequences for their aggression."

The announcement of the new Ukraine package comes at a difficult time for the US economy.

Data released by the Bureau of Economic Analysis on Thursday shows that the US economy shrank in the first quarter of 2022, with gross domestic product declining 1.4% between January and March.

But the package is likely to be approved by lawmakers, said BBC North America correspondent Anthony Zurcher.

"At a time when Biden is struggling to get congressional funding for his domestic priorities, Congress seems to have an unlimited willingness to bankroll military support for Ukraine," he said.

"$33bn is significant amount, but if the past is any guide it should be approved with relative ease - as long as Democrats don't try to attach unrelated spending provisions to the legislation."

Mr Biden's first funding request after the war began, which was approved by Congress last month, was less than $14bn.

Last week, President Biden authorised a second $800m (£642m) military aid package in as many weeks, as well as $500m (£401m) in direct economic assistance.

The US has moved quickly to help Ukraine since the war began in late February. That includes:

The White House on Thursday also proposed making it easier for the US to seize and sell Russian oligarchs' assets, and transfer their proceeds to Ukraine.

Western allies, including European Union member states, have been working together since March to track down the assets of Russian elites, from artwork and real estate to helicopters and yachts.

According to the White House, the US has now sanctioned and blocked vessels and aircraft worth over $1bn, while the EU has collectively frozen over $30bn.

Thursday's sanctions measures would allow the US to use the funds from confiscated assets "to remediate harms of Russian aggression in Ukraine".

The package will "establish new authorities for the forfeiture of property linked to Russian kleptocracy, allow the government to use the proceeds to support Ukraine and further strengthen related law enforcement tools," the White House said in a statement.

Canada's government also proposed legislation this week that would allow it to seize and sell off Russian assets.

Under pressure to expand its sanctions actions, the ruling Liberals are pushing for "any type of property" including money, digital assets and virtual currency to be subject to seizure.

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L'Humanité

PPDA, un roi du JT incontrôlable et intouchable ?

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Télévision  Son succès a-t-il fait croire à Patrick Poivre d’Arvor qu’il pouvait jouir d’une immunité, même en cas de viol ou d’agression sexuelle ?

Grégory Marin

C’est l’histoire d’un journaliste à qui tout réussit. Qui séduit tout le monde, son entourage professionnel et les femmes, mais qui va abuser de ce talent. Dans l’enquête de Romain Verley – lui-même passé par la rédaction du 20 heures de TF1 –, des témoins dépeignent sans surprise Patrick Poivre d’Arvor en prédateur sexuel. Mais le journaliste explore surtout la façon dont l’homme de télévision a été protégé par ses employeurs successifs : on ne prend pas le risque de voir partir la poule aux œufs d’or. Car PPDA a « inventé » le statut de « roi du JT ».

Depuis 1976, lorsqu’il présente son premier journal télévisé sur Antenne 2, les audiences explosent et les magazines se l’arrachent. Son transfert à TF1, lors de la privatisation de la chaîne, accélère cette starification. Ni ses bidonnages (la fausse interview de Fidel Castro), ni sa condamnation dans le procès Michel Noir-Pierre Botton pour recel d’abus de biens sociaux ne l’écarteront longtemps du trône. Pas plus que la révélation de son plagiat (plus de 100 pages de sa biographie d’Hemingway « empruntées » à un autre auteur) ne le mettra au ban du monde de l’édition. Dans la profession, au-delà même des rédactions, son goût pour les femmes, pour les stagiaires, jeunes, est connu de longue date. L’ancienne directrice de l’Institut pratique du journalisme l’affirme : des journalistes d’Antenne 2, puis de TF1 lui conseillaient de « ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être ». On a déjà lu ou entendu des témoignages de femmes (l’enquête en produit un nouveau, qui ne serait pas prescrit), 25 à ce jour, qui ont conduit à 17 plaintes dont 8 pour viol, mais il se trouve encore aujourd’hui d’anciens collègues pour minimiser les faits, voire inverser la charge : « Des femmes venaient pour ça », explique un salarié de TF1. Une impunité organisée qui explique peut-être le sentiment de toute-puissance qui a présidé à quarante années de carrière ?

Télévisionppdapatrick poivre d'arvorviolences faites aux femmes
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Fears Are Mounting That Ukraine War Will Spill Across Borders

David E. Sanger and Steven Erlanger

WASHINGTON — For nine weeks, President Biden and the Western allies have emphasized the need to keep the war for Ukraine inside Ukraine.

Now, the fear in Washington and European capitals is that the conflict may soon escalate into a wider war — spreading to neighboring states, to cyberspace and to NATO countries suddenly facing a Russian cutoff of gas. Over the long term, such an expansion could evolve into a more direct conflict between Washington and Moscow reminiscent of the Cold War, as each seeks to sap the other’s power.

In the past three days, the American secretary of defense has called for an effort to degrade the capability of the Russian military so that it could not invade another country for years to come. The Russians have cut off gas shipments to Poland and Bulgaria, which joined the North Atlantic Treaty Organization after the collapse of the Soviet Union; Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, immediately denounced the move as an “instrument of blackmail.” Explosions have rocked a disputed area of Moldova, a natural next target for the Russians, and gas depots and even a missile factory in Russia have mysteriously caught fire or come under direct attack from Ukrainian forces.

And with increasing frequency, the Russians are reminding the world of the size and power of their nuclear arsenal, an unsubtle warning that if President Vladimir V. Putin’s conventional forces face any more humiliating losses, he has other options. American and European officials say they see no evidence the Russians are mobilizing their battlefield nuclear forces, but behind the scenes, the officials are already gaming out how they might react to a Russian nuclear test, or demonstration explosion, over the Black Sea or on Ukrainian territory.

“Nobody wants to see this war escalate any more than it already has,” John Kirby, the Pentagon spokesman, said on Wednesday when asked about Russia’s nuclear threats. “Certainly nobody wants to see, or nobody should want to see, it escalate into the nuclear realm.”

American and European officials say their fears are based in part on the growing conviction that the conflict could “go on for some time,” as Secretary of State Antony J. Blinken put it recently.

Talk of a diplomatic resolution or even a cease-fire — attempted at various points by the leaders of France, Israel and Turkey, among others — has died out. Both Ukrainian and Russian forces are digging in for the long haul, focusing on what they expect will be an artillery war in the south and east of the country, where Russia has focused its forces after a humiliating retreat from Kyiv and other key cities.

“Putin is not willing to back down, nor are the Ukrainians, so there is more blood to come,” said Robin Niblett, the director of Chatham House, a British think tank. At the same time, American and European determination to help Ukraine defeat the Russians has hardened, partly after the atrocities in Bucha and other towns occupied by the Russians became clear, with even Germany overcoming its initial objections and sending artillery and armored vehicles.

Seth G. Jones, who directs the European Security Program at the Center for Strategic and International Studies in Washington, said on Wednesday that “the risk of a widening war is serious right now.”

“Russian casualties are continuing to mount, and the U.S. is committed to shipping more powerful weapons that are causing those casualties,” Mr. Jones said. Sooner or later, he added, Russia’s military intelligence service might begin to target those weapons shipments inside NATO’s borders.

Not all lines of communication between Washington and Moscow have collapsed. The U.S. and Russia announced a prisoner swap early on Wednesday. The exchange took place secretly in Turkey, where Trevor Reed, a former Marine, was swapped for a Russian pilot whom the Justice Department had long called “an experienced international drug trafficker.” But even that had a return-to-the-Cold-War air about it, highlighting how much of the current conflict is also a power struggle between Washington and Moscow.

The moment seemed to reinforce the argument that Stephen Kotkin, a professor at Princeton University and senior fellow at the Hoover Institution at Stanford, made in Foreign Affairs recently when he wrote that “the original Cold War’s end was a mirage,” as the effort to integrate Russia into the West slowly collapsed.

Mr. Biden himself has endorsed the theory that Mr. Putin has designs that go beyond Ukraine. The invasion, he said on the day it began, Feb. 24, was “always about naked aggression, about Putin’s desire for empire by any means necessary.”

But so far, the war has stayed largely within the geographical confines of Ukraine. The United States and its allies said their goal was to get Russia to withdraw its forces “irreversibly,” as Mr. Blinken put it, and respect Ukraine’s borders as they existed before the invasion. Mr. Biden declined to impose an no-fly zone that would pit American and Russian pilots against each other. Mr. Putin denounced the influx of Western weapons to help the Ukrainian military, but has never attacked those supply lines inside NATO territory.

Now, there are signs that the restraint is fracturing.

When Gazprom, the Russian energy giant, cut off the flow to Poland and Bulgaria, it was clearly a warning sign that Germany — hugely dependent on Russian gas — could be next. Russia was using its most potent economic weapon, sending a message that it could bring pain and, next winter, considerable cold to Eastern and Western Europe without firing a shot. American officials said it was clearly an effort to fragment the NATO allies, who have so far remained united.

Coincidentally or not, Mr. Putin’s move came just after Defense Secretary Lloyd J. Austin III went beyond the administration’s oft-repeated statement that it wanted to make sure Russia emerged from its Ukraine experience strategically weakened.

“We want to see Russia weakened to the degree that it can’t do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said, a line that seemed to suggest the U.S. wanted to erode Russian military power for years — presumably as long as Mr. Putin remains in power. The export controls the U.S. has imposed on key microelectronic components Russia needs to produce its missiles and tanks appear designed to do just that.

Some Europeans wondered whether Washington’s war aims had broadened from helping Ukraine to defend itself, which has broad support, to damaging Russia itself, a controversial goal that would feed into a Russian narrative that Moscow’s actions in Ukraine are to defend itself against NATO.

Some administration officials insist Mr. Austin’s comments were overinterpreted, and that he was not suggesting a long-term strategic goal of undermining Russian power. Instead, they say, he was just amplifying past statements about the need to sharpen the choices facing Mr. Putin — while setting back Russia’s ability to launch another invasion once it regroups.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a protracted struggle.

Concerns of a wider war. Mr. Biden’s remarks come as fear grows in Washington and European capitals that the war could spill beyond Ukraine’s borders. Explosions have rocked a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, while blasts were reported in three Russian districts.

Gas supplies. After Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, other European Union countries are scrambling to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and still meet the Kremlin’s demand for payment in rubles.

But many in Europe thought his statement suggested a long war of attrition that could have many fronts.

“Are we headed for a wider war or is this just a gaffe by Austin?” asked François Heisbourg, a French defense analyst.

Tony Blair on How Russia’s War Will Change the World

“There is a widening consensus about supplying Ukraine howitzers and more complex weapons systems, and everyone is now doing that,” Mr. Heisbourg noted.

“But it’s another thing to pivot the war aim from Ukraine to Russia. I don’t believe there’s any consensus on that.” Weakening Russia’s military capacity “is a good thing to do,” Mr. Heisbourg said, “but it’s a means to an end, not an end in itself.”

There are other factors that risk broadening the conflict. Within weeks, Sweden and Finland are expected to seek entry into NATO — expanding the alliance in reaction to Mr. Putin’s efforts to break it up. But the process could take months because each NATO country would have to ratify the move, and that could open a period of vulnerability. Russia could threaten both countries before they are formally accepted into the alliance and are covered by the NATO treaty that stipulates an attack on one member is an attack on all.

But there is less and less doubt that Sweden and Finland will become the 31st and 32nd members of the alliance. Mr. Niblett said a new expansion of NATO — just what Mr. Putin has been objecting to for the last two decades — would “make explicit the new front lines of the standoff with Russia.”

Not surprisingly, both sides are playing on the fear that the war could spread, in propaganda campaigns that parallel the ongoing war on the ground. President Volodymyr Zelensky of Ukraine frequently raises the possibility in his evening radio addresses; two weeks ago, imploring NATO allies for more arms, he argued that “we can either stop Russia or lose the whole of Eastern Europe.”

Russia has its own handbook, episodically arguing that its goals go beyond “denazification” of Ukraine to the removal of NATO forces and weapons from allied countries that did not host either before 1997. Moscow’s frequent references to the growing risk of nuclear war seem intended to drive home the point that the West should not push too far.

That message resonates in Germany, which has long sought to avoid provoking Mr. Putin, said Ulrich Speck, a German analyst. To say that “Russia must not win,” he said, is different from saying “Russia must lose.”

There is a concern in Berlin that “we shouldn’t push Putin too hard against the wall,” Mr. Speck said, “so that he may become desperate and do something truly irresponsible.”

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Valeurs Actuelles

Jean Messiha prend ses distances avec le parti Reconquête! d’Éric Zemmour

Éric Zemmour perd une nouvelle figure de son parti politique : Jean Messiha quitte Reconquête!. Celui qui était le porte-parole de la campagne présidentielle du candidat souhaite prendre ses distances. Sur CNews, Jean Messiha a annoncé la nouvelle mercredi 27 avril : « La campagne étant terminée, je reprends mes activités antérieures. » Cet habitué des plateaux télévisés de CNews et C8 s’est, en effet, dit « plus utile pour les idées du camp national ailleurs ».

Éric Zemmour « restera un ami »

Le fondateur de l’Institut Apollon, un cercle de réflexion, aimerait « reprendre (s)on activité médiatique, intellectuelle ». Et ce, même si « Éric Zemmour a allumé une espérance » en lui, et que cette campagne présidentielle « était une belle aventure », a encore indiqué Jean Messiha sur CNews. L’ex-chroniqueur star de Face à l’info sur CNews « restera un ami » pour Jean Messiha. L’ancien délégué aux Études du Rassemblement national (RN) avait soutenu Éric Zemmour dès la fin de l’année 2021. Plus tôt, en novembre 2020, Jean Messiha avait quitté le parti de Marine Le Pen après quatre ans d’adhésion.

Départ d’Antoine Diers

Il y a moins d’une semaine, Valeurs actuelles rapportait également le départ d’Antoine Diers, ancien porte-parole du parti Reconquête! et directeur adjoint de la stratégie d’Éric Zemmour. Sarah Knafo, conseillère et compagne d’Éric Zemmour, en avait informé l’équipe de l’ex-candidat le 14 avril, en période d’entre-deux-tours. Elle avait envoyé un message sur une conversation Telegram : « Pour info, Antoine Diers m’a annoncé quitter l’aventure. Du coup, je vous dis au revoir à sa place ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Olivia Wilde: Actress given custody papers on stage

Actor and director Olivia Wilde was seemingly unruffled after being handed child custody documents while appearing on stage at an event in Las Vegas.

She was delivering a presentation on Tuesday when a brown envelope was handed to her.

Opening it, she discovered it contained custody papers from her former partner Jason Sudeikis.

Sudeikis had no prior knowledge of the circumstances of the letter's delivery, sources close to him said.

Wilde is best known for directing the US high school teen film Booksmart and for her role as Remy 'Thirteen' Hadley in the medical-drama House.

She met Sudeikis - best known for the comedy series Ted Lasso - in 2011. They were engaged and had two children together before separating in 2020.

Wilde was interrupted while introducing footage of her upcoming thriller Don't Worry Darling at a CinemaCon conference in a theatre.

Wilde asked, "This is for me?" as she was handed an envelope marked "private and confidential" by an unknown woman.

She opened the letter during her presentation and scanned its contents, before resuming her speech.

The letter was not mentioned again, and led to speculation that Wilde had been handed a new film script.

But on Wednesday, it emerged the letter had instead contained custody papers concerning her and Sudeikis' children.

"Papers were drawn up to establish jurisdiction relating to the children of Ms. Wilde and Mr. Sudeikis," a source close to Sudeikis told Variety.

"Mr. Sudeikis had no prior knowledge of the time or place that the envelope would have been delivered as this would solely be up to the process service company involved and he would never condone her being served in such an inappropriate manner," they added.

In response to the incident, the organiser of the event, CinemaCon, said in a statement to Variety that it would "re-evaluate" its security protocols after questions arose concerning how the letter came to be delivered to Wilde on stage.

"We will act accordingly because it's the right thing to do. We want to do the safe, proper thing," it added.

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France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Guerre en Ukraine : le plan B de Vladimir Poutine

podcast Comment la Russie a-t-elle raté la première phase de son offensive ? Pourquoi s’est-elle rabattue sur l’est de l’Ukraine ? A-t-elle les moyens d’annexer le Donbass ? Et jusqu’où peut aller le président russe ? Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde » et spécialiste des questions géopolitiques, analyse, dans ce podcast, le plan B de M. Poutine et ses conséquences.

L’objectif initial de la Russie de renverser le pouvoir ukrainien a échoué : Kiev n’a pas été prise, le président Volodymyr Zelensky est toujours vivant et en poste et les villes russophones de l’Est ne sont pas tombées. Vladimir Poutine a donc revu ses plans.

Comment le président russe a-t-il recentré l’offensive sur l’est de l’Ukraine ? A-t-il les moyens d’annexer le Donbass, comme il l’a fait avec la Crimée ? Jusqu’où peut-il aller ?

Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Sylvie Kauffmann, éditorialiste au Monde et spécialiste des questions géopolitiques, donne les clés pour comprendre le rapport de force militaire et géopolitique à l’œuvre dans cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine.

Un épisode produit par Adèle Ponticelli, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

En savoir plus sur la nouvelle stratégie russe :

Ukraine : comment Vladimir Poutine réécrit l’histoire

Adèle Ponticelli

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Le Figaro

Addictions, mauvaise gestion... Les conseillers en budget, témoins des galères au quotidien

Laetitia Lienhard

REPORTAGE - Pour prévenir le surendettement et favoriser l'éducation budgétaire, plus de 500 points conseil budget, labellisés par l'État, ont été créés depuis 2019. Le Figaro a partagé l'après-midi d'une bénévole.

«J'ai toujours été à découvert, c'est mon mode de fonctionnement», reconnaît Sarah*, 47 ans, qui souffre d'une addiction aux jeux à gratter. Cette quarantenaire qui travaille pour un bailleur social est le premier rendez-vous de l'après-midi dans ce Point Conseil Budget du 11ème arrondissement de Paris. Depuis 2019, 500 structures de ce type existent pour accompagner les personnes en difficulté financière. Celui-ci est géré par l'association Crésus Île-de-France.

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Dans ce petit bureau aux murs blancs, au fond d'une cour, Régine Monfront, bénévole depuis quatre ans, écoute, tente de rassurer et propose des solutions aux personnes venues pour être accompagnées afin de sortir de leurs problèmes de budget. «Les difficultés financières sont souvent liées à un accident de vie qui peut être un deuil, une séparation mais aussi une naissance ou un mariage qui bouscule un équilibre budgétaire déjà fragile. Il y a aussi des cas de mauvaise gestion, des personnes qui ont les moyens financiers suffisants mais qui ne s'en sortent pas», explique Régine Monfront.

Pour Sarah, c'est son addiction qui l'a plongée dans une situation financière délicate. «Je peux dépenser jusqu'à 100 euros par jour dans des jeux à gratter, c'est plus fort que moi», avoue-t-elle, tout en s'excusant tout au long de l'entretien. Mais bienveillance et écoute sont de mises. «Vous n'avez pas à vous excuser. Ce n'est pas à moi de qualifier ce qui est bien ou non», lui répète à plusieurs reprises la bénévole de l'association.

« Je peux dépenser jusqu'à 100 euros par jour dans des jeux à gratter, c'est plus fort que moi »

Malgré un salaire de plus de 2000 euros, elle a contracté de nombreux crédits pour un total de plus de 23.000 euros, comprenant deux crédits à la consommation. Voyant que Sarah a réalisé le mois dernier un nouveau crédit de 2000 euros, la bénévole d'une soixantaine d'années lui propose de monter un dossier de surendettement. « Avec cela, vous ne pouvez quasiment plus prendre de nouveaux crédits. C'est un garde-fou », lui explique-t-elle.

«Il me faut une solution radicale»

Les dossiers de surendettement sont à déposer auprès de la Banque de France. Un rééchelonnement des dettes sur une durée de sept ans maximum peut notamment être proposé. Mais le dépôt d'un dossier de surendettement entraîne également une inscription au FICP (fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers). Une inscription qui vise à avertir les banques de la situation financière afin de ne pas l'aggraver en octroyant un crédit supplémentaire ou en mettant à disposition des moyens de paiement tels qu'un chéquier ou une carte bleue. « Vous aurez une carte bleue à autorisation systématique, cela vous permettra de dépenser que si vous avez l'argent sur votre compte », rassure cette membre de l'association. Régine sort sa calculatrice et estime à 700 euros par mois la capacité de remboursement de Sarah, qui pourrait ainsi éponger ses dettes en trois ans.

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Une proposition qui semble la convaincre. « Ça fait plus de trois mois que j'y pense. Il me faut une solution radicale », reconnaît-elle alors qu'elle est suivie par un thérapeute pour sortir de son addiction. Un rendez-vous est pris, dans la foulée, pour la semaine prochaine afin de commencer à constituer ce dossier de surendettement, qui nécessite un certain nombre de justificatifs tels que les bulletins de salaire, les quittances de loyer mais aussi les relevés de crédits.

Les rendez-vous s'enchaînent et les situations diffèrent. C'est à présent une mère seule de deux enfants qui est assise face à Régine. « Nous recevons énormément de mères isolées. C'est un fait », remarque la bénévole. En effet, d'après le rapport d'activité de 2021 de Crésus Ile-de-France, les familles monoparentales représentent 20,4% des personnes qu'ils reçoivent soit plus du double de leur part dans la population totale (9%). Les femmes y ont la charge des enfants dans 84% des cas.

Dans ce cas précis, la décision de déposer un dossier de surendettement a d'ores et déjà été prise lors du précédent rendez-vous et c'est la seconde étape qui commence : la vérification de l'ensemble des documents. Bilan : malgré une pochette bien remplie, certains documents sont manquants. À cela s'ajoute que le salaire de Léa* va diminuer. « Il sera préférable de déposer le dossier une fois que vous aurez un premier bulletin de paie avec votre nouveau salaire pour calculer vos mensualités de remboursement sur cette base », lui explique Régine Monfront. Léa comprend mais une pointe de déception se fait ressentir, elle aurait aimé lancer cette procédure au plus vite pour avancer. En effet, après le dépôt du dossier, 4 à 6 semaines sont ensuite nécessaires pour qu'il soit traité.

«On n'a jamais vraiment appris à gérer son argent »

Arrive enfin le dernier rendez-vous de la journée pour Régine. Une femme de 28 ans se tient à présent dans le bureau. Devenue architecte après de longues études, Maylis* touche plus de 2000 euros par mois mais ne s'en sort pas. Très émue tout au long du rendez-vous, ces problèmes financiers pèsent dans son quotidien. « Ma situation financière se dégrade. Dans ma famille, on n'a jamais vraiment appris à gérer son argent », raconte-t-elle avec une pointe de reproche envers ses parents.

À cette gestion difficile de l'argent est venu s'ajouter le non-remboursement par ses colocataires de 4000 euros de charges qu'ils lui doivent. « Je n'ai pas vraiment osé les relancer ou leur demander de payer », reconnaît-elle alors que l'émotion la gagne. Cette jeune architecte a contracté deux crédits à la consommation pour un moment total de 9200 euros. «Je cherche des moyens pour apprendre à gérer mon budget, je sens que c'est le moment», affirme la jeune femme.

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La bénévole du Point Conseil Budget lui propose deux alternatives, soit une formation en trois séances pour «tout savoir pour mieux gérer son budget» ou un accompagnement budgétaire individuel d'au moins six mois avec un bénévole attitré. « Vous allez apprendre à prendre de bonnes habitudes. Vous allez vous en sortir, c'est évident », la rassure-t-elle en lui décrivant une première piste de réflexion sur la gestion du budget. « On se rend souvent compte qu'on dépense beaucoup d'argent dans la «sociabilisation professionnelle», à savoir le croissant du matin, la pause-café ou le restaurant du midi. Si on y prend peu de plaisir, c'est un des leviers sur lesquels on peut jouer. Mais il n'y a que vous qui savez dans quoi vous êtes prête à dépenser moins chaque mois», analyse-t-elle. La jeune femme franchit la porte avec un léger sourire aux lèvres, après cet entretien plein d'émotions. «C'est ça mon bonheur, les voir repartir avec le sourire. Ça me donne le sentiment d'être utile», confie la bénévole.

Si Maylis est intéressée par l'une des options proposées par la bénévole, ce sera à elle de revenir vers l'association et pas l'inverse. «Nous voulons les responsabiliser. Cela doit impérativement être une démarche personnelle pour que cela fonctionne», met-elle en avant. L'association fait effectivement face à un certain nombre de personnes qui se désengagent ou disparaissent sans donner de nouvelles, notamment lors des accompagnements individuels. Une situation qui peut être difficile à vivre pour les bénévoles investis et qui entraîne un certain turn-over au sein des équipes. «On a certaines réussites et c'est tout ce qui compte», conclut Régine Monfront.

*Les prénoms ont été modifiés.

Exposition à la pornographie sur Omegle : le gouvernement va saisir la justice

Le site Kool Mag, un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a publié une enquête dénonçant la présence d'exhibitionnistes d'âge mûr sur cette plateforme très fréquentée par des jeunes.

Réforme des retraites : «Il y a une place importante pour de la concertation», assure Élisabeth Borne

Emmanuel Macron souhaite un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec une clause de revoyure à 64 ans.

La guerre en Ukraine pèse déjà sur l’emploi des cadres

DÉCRYPTAGE - Les prévisions de recrutement des entreprises marquent une inflexion depuis le début du conflit. Seules trois régions ont retrouvé le niveau de 2019.

Valeurs Actuelles

Accusée de promouvoir un islam radical, la mosquée d’Allonnes ne devrait pas rouvrir à court terme

La mosquée d’Allonnes (Sarthe) devrait rester fermée pour le moment, bien qu’une nouvelle association se soit créée pour en prendre la gestion, indique le journal Ouest-France. Le 27 octobre 2021, cette mosquée, accusée de promouvoir un islam radical, était fermée pour 6 mois. Elle devait ainsi ouvrir de nouveau ses portes mercredi 27 avril 2022, alors qu’une enquête judiciaire est toujours en cours. Mais des questions administratives – notamment une contractualisation avec la mairie – retardent l’ouverture.

Une nouvelle association

Mardi 26 avril, Ouest-France annonçait que des candidats s’étaient manifestés pour reprendre la gestion de la mosquée d’Allonnes, située dans l’espace associatif interculturel Yvon-Luby. Une nouvelle association intitulée « L’Association allonnaise pour le Vivre ensemble (AAVE) » s’est déclarée en préfecture le 31 mars dernier et souhaite gérer le lieu de culte.

Les deux associations en charge de sa gestion avaient été dissoutes par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 5 janvier dernier. L’AAVE est donc attendu au tournant. « Il faut qu’on retrouve une association qui souhaite reprendre une activité cultuelle qui ne laisserait pas de doute quant à la volonté des porteurs du projet », indique Agathe Cury, directrice de cabinet du préfet de la Sarthe Emmanuel Aubry. « Il est important que les musulmans pratiquants aient un lieu de prière, on doit s’assurer qu’ils puissent pratiquer leur culte au mieux, pas trop loin de chez eux, dans de bonnes conditions », ajoute-t-elle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

The deadly accordion wars of Lesotho

By Tim WhewellBBC News

Rivalry between stars of a unique accordion-based style of music in the southern African kingdom of Lesotho has sparked years of deadly gang warfare that has turned the tiny country into the murder capital of the continent.

"Maybe I've survived because I'm a woman," Puseletso Seema says quietly, her whisper a shadow of the powerful voice that once entranced thousands of fans in beer-halls and stadiums across southern Africa and beyond.

Acclaimed as the Queen of Famo, the popular national music of Lesotho, she sits on a scuffed sofa in her tiny, bare, cement-block home, with little to show for her years of success.

"Everyone wants to show off their manhood by owning a gun," she says.

Famo has the gentlest of origins. It developed when traditional "wayfarers' hymns" - a form of spontaneous oral poetry, or rap, composed by herders or travellers to while away long hours guarding cattle or journeying on foot through Lesotho's mountains - began to be accompanied first on the concertina, and later the accordion.

But in 2004, after one Famo musician allegedly shot another, a cycle of revenge developed, fuelled by poisonous lyrics in songs. And over the last two decades scores of Famo artists and hundreds of other people connected with the music - producers, fans, DJs, musicians' family members - have been gunned down.

"They come to a house looking for you - and you are not there. And they kill the wife, they kill the children, eliminate everybody in the family. Villages and villages are orphanages, because of Famo music," says one of its original promoters, Sebonomoea Ramainoane.

Many have been forced to flee their homes. The Famo wars are perhaps the main reason the overwhelmingly rural, stunningly beautiful country of just two million people - entirely surrounded by South Africa - recorded the sixth-highest homicide rate in the world last year.

"Jealousy, nothing but jealousy," Seema says to explain how the carnage began. "When artists start making a name for themselves, they record songs that are full of insults."

Seema, like most Famo stars, had a difficult, impoverished upbringing. "I started singing from a very young age," she says. "I used to herd cattle. That is not the work of young girls, but I would fight with boys in the cattle fields."

She left home to seek her fortune entertaining some of the thousands of men from Lesotho working away from home in the gold and diamond mines of South Africa, where Famo was born in the mid-20th century. The name is thought to come from "wafamola", a word in Lesotho's language, Sesotho, meaning "flaring" or "flicking up" of a skirt, a reference to the exuberant way women danced to the music.

Listen to The Accordion Wars of Lesotho on Crossing Continents on 28 April 2022 at 1100 on BBC Radio 4 - or download the podcast.

Seema excelled at dancing, swinging her hips in a grass skirt as she waved a traditional fighting stick. "They got a lot of excitement," she says of the hard-bitten miners in the audience. "But they were scared of me. They thought I would beat them. And when I left the stage I kept a very straight, serious face. No-one would come near me."

Seema encouraged the musical career of a young fellow countryman and former herder called Bereng Majoro. His stage name was Lekase, meaning "coffin".

"To sing is a competition," he tells me as we sit on his smallholding on the outskirts of Lesotho's capital, Maseru, where he's now retired. "Everyone wants to be the winner."

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Famo artists and their fans, both in South Africa and Lesotho, have divided into warring groups, distinguished by wearing traditional blankets in a particular colour. Yellow is the colour of Terene, one of the largest groups; blue and black the mark of another, Seakhi, that Lekase belonged to.

When a fellow musician was threatened, Lekase, still living in South Africa, would go into hiding. He always carried a gun.

He refuses to say whether or not he killed people, laughing off the question. But he says: "I fought back, because when I see someone buried, knowing that he was killed by other groups, I was angry. So I have to take revenge."

Back in Lesotho, one victim of a revenge attack was Famo artist Salope Mohlobuti, gunned down at his isolated home in the mountainous district of Matelile in 2010. In his last song, he'd taunted the killers of another musician, his cousin, calling them "little boys."

Goaded by those lyrics, the killers came for him too.

Today, Salope's son, Malefetsane, now 17, keeps the song on his phone in memory of his father. But he says he'd rather stay a cattle herder than become a musician himself.

"I'm no longer listening to this music that much, because the words are so provocative. It's all about killings and I don't want to be involved in that. That music killed my father."

Some singers, such as Puseletso Seema, stayed clear of the violence. She says she never insulted anyone in a song.

"I sang about everything in my life... about my married life, and when my marriage failed, I also sang about the failures in my marriage."

But anyone involved with Famo is at risk. Even DJs have been killed, says Tsepang Makakole, presenter at MoAfrika FM.

"When you are on the radio, you have to make sure that every day you play all the groups. If you leave one out, they say: 'You don't like us.' Then they shoot you."

Now, though, the murders are not just over accordion music. Rival Famo groups also battle for control of the lucrative illegal gold mines in South Africa where many of their followers work. Last Christmas, one miner, Sello Ntaote, came home for the first time in three years to visit his wife and two small sons in Lesotho. Days later he was shot dead at a New Years Eve feast - along with three other guests.

His friends believe he was killed for alleged "treachery", because he'd just moved from a mine controlled by one Famo gang, to another, taking his earnings with him.

The same week, three other men died in what are thought to have been Famo-related killings.

Outraged and terrified by the attacks, which are causing many people to flee their homes, villagers later organised a public protest meeting. One local chief said she received death threats just for talking about the violence. Many accused the police of failing to protect them, and even of being in league with the gangsters.

Last November, 75 guns disappeared from a police station in the district centre, Mafeteng. Deputy Home Affairs minister Maimane Maphathe told the BBC officers had sold the arms to Famo groups. Senior police ministry official Tanki Mothae said an investigation of allegations against some serving officers was continuing.

"The government has a zero tolerance on police involvement in criminal activities" he said.

But ties between politicians and Famo music have long been close. Ntei Tsehlana, leader of one of the largest and most-feared Famo gangs, Terene, worked until his death this month as a driver for the Home Affairs Ministry.

Though he was the chosen successor to Terene's founder, one of the greatest Famo stars, Mosotho Chakela, Tsehlana was not a musician himself. When I met him earlier this year he denied the group was a gang. He said it was just a burial society whose members contribute to a fund for funerals.

Tsehlana also denied that he had ever ordered a murder. "As leaders of the group, we try to stop these killings… Only, sometimes, I'm not able to manage it, because our members say: 'We can't just look away when we are getting attacked,'" he said.

Mr Maphathe, the deputy Home Affairs minister, told me his ministry employed Tsehlana in the hope of improving the situation, because "maybe when some of these people [in Famo groups] are employed, others will realise the importance of being employed, and they will work hard to help the government in the fight against these killings."

But Tsehlana became a victim of the violence. He was shot on 2 April 2022 by an unknown gunman, thought to come from a rival faction of Terene, while attending a concert organised by a political party. He died later in hospital.

His followers caught several men they claimed were the attackers, and handed them over to the police. But the police released the suspects without charge, though they say they're still investigating.

Meanwhile, Lekase, the Famo star who once wanted retaliation for every killing, recently gave up recording - disgusted, he says, by all the violence.

"I feel very sad, very angry, about the people who drove me to be a singer. I was not fighting before, no-one was fighting me. But now after I got into singing, I've got so many enemies."

He now lives modestly on his smallholding with a patch of maize, some chickens, and a giant tortoise.

Live Famo concerts are now rare - they're considered too dangerous to stage.

"They have destroyed our business, because of the infighting," the Queen of Famo, Puseletso Seema, now 73, says.

Despite her success, she's had a tragic life. All three of her children died - one in childbirth, one of illness, one killed by a partner. And, because of her fame, she's been a target for robbers who have stolen many of her possessions, including her beloved accordion - and most of her CDs of her own songs.

Some of her old animation returns when she asks three of her grandchildren to show me the dance moves that made her so famous - she's too arthritic now to perform them herself.

"It's about twitching your bum," she says. "And moving your shoulders. I'm the inventor of those moves, but no-one else can do them exactly like me."

She struggles to brings up her grandchildren - and several local orphans - alone. Without her accordion, she says, she can no longer earn money to feed them properly.

"If I still had my music equipment, we wouldn't have run out of gas, we wouldn't have run out of maize meal, they would have everything they need in life."

Like her one-time protégé and fellow star, Lekase, she regrets ever having gone into Famo music.

"I feel pain. Some of us used to make a living out of this music, but now we are struggling to make ends meet," she says.

"I'm a celebrated musician, but I'm a beggar. Famo music has broken my heart."

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Le policier qui a tué dimanche deux hommes soupçonnés d’avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf, à Paris, en tirant sur leur voiture, a été mis en examen mercredi 27 avril pour « homicide volontaire » concernant le conducteur de la voiture, « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner », s’agissant du passager avant, et pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique » envers le passager arrière.

Le gardien de la paix de 24 ans, membre d’un groupe d’appui de nuit au sein de la compagnie de sécurisation de la cité (CSC) a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire « sauf exception », de paraître à Paris, d’entrer en contact avec le service de police auquel il appartient pendant six mois, d’exercer en tant que policier impliquant un contact avec le public, de port d’arme et de contact avec les victimes. Il a également une obligation de soins.

Il avait été placé en garde à vue dès le lendemain des faits, « notamment en raison de la gravité des conséquences des tirs » et pour « vérifier avec précision les conditions d’usage de son arme », avait précisé le parquet. Les quatre autres membres de son équipage, une femme et trois hommes, ont, pour leur part, été entendus librement « comme témoins » par l’IGPN.

Une dizaine de cartouches

Les faits se sont déroulés sur le Pont-Neuf, quelques heures après la réélection d’Emmanuel Macron, fêtée sur le Champ-de-Mars, près de la tour Eiffel, sans que l’on puisse établir à ce stade un lien avec cet événement politique.

D’après les informations du Monde, le véhicule était à l’arrêt ou sur le point de s’arrêter, avec ses feux de détresse allumés, lorsque son conducteur a reçu l’ordre de le garer afin de subir un contrôle. Le compte rendu d’intervention de la police, dont l’Agence France-Presse (AFP) a pris connaissance, affirme que la voiture était garée à « contresens » sur le quai des Orfèvres, sur l’île de la Cité, et que, alors que les policiers approchaient de l’avant du véhicule, celui-ci a démarré et « a foncé vers un des fonctionnaires, qui s’est écarté pour l’éviter ».

« Le seul » policier armé d’un fusil d’assaut a alors ouvert le feu sur la voiture, qui prenait la direction du Pont-Neuf, où le véhicule a terminé sa course après être monté sur un terre-plein. Selon les premiers éléments de l’enquête, une dizaine de cartouches ont été tirées, « cinq ou six impacts ayant atteint les individus ».

Le conducteur, 25 ans, a été retrouvé inerte au volant, et son passager avant, 31 ans, allongé sur le sol à droite de la voiture. Ils sont morts sur place malgré les soins prodigués par les services de secours. Un troisième homme, âgé de 42 ans, installé sur le siège arrière droit, a été blessé au bras droit et transféré à l’hôpital sans que ses jours soient en danger.

« Au nom de la loi » : enquêtes sur neuf cas controversés de décès à la suite d’une intervention policière

Le Monde avec AFP

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Le Figaro

Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules

Philippe Viguié-Desplaces

NOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.

Randonner sur les plus beaux sentiers de Provence

Les collines nappées d'oliveraies des Alpilles, les marais de Camargue ourlés de roselières où paradent les flamants roses, les ocres et les villages perchés du Luberon, le sommet pelé du mont Ventoux, les échancrures aux eaux émeraude des gorges du Verdon, les vertigineuses falaises blanches des calanques plongeant dans la mer, l'iconique montagne Sainte-Victoire ou la grotte de Sainte-Marie-Madeleine suspendue dans le massif de la Sainte-Baume… Le nec plus ultra des randonnées en Provence est réuni dans ce voyage d'un niveau accessible, en petit groupe ou privatisable. À réaliser au printemps ou à l'automne, quand les températures sont douces et que la garrigue exhale ses effluves de thym et de romarin.

Huwans (Tél. : 01 44 32 09 30). À partir de 1290€ par personne sur une base double pour 10 jours/9 nuits tout compris hors transports.

À lire aussiOù partir en Provence cet été ? Nos adresses cachées des Saintes Maries de la Mer à l'Isle-sur-la-Sorgue

Arpenter un nouveau jardin d'abbaye dans le Berry

Les moines n'avaient pas leur pareil pour trouver un emplacement de choix où élever une abbaye. Celle de Noirlac n'échappe pas à la règle. À 40 km au sud de Bourges, lovée dans la vallée du Cher, l'abbaye cistercienne du XIIe siècle abrite un centre culturel de rencontre riche en manifestations artistiques. On visite le bâti comme le bocage environnant, source d'une biodiversité exceptionnelle, avec guide dédié ou en totale liberté. Un nouveau jardin, vivaces simples et aromatiques, dessiné par Gilles Clément occupe désormais le cloître. Pour profiter de cet ensemble et en partager le calme absolu, deux gîtes ont été aménagés en face de l'abbaye, confortables mais sans luxe, esprit monacal oblige !

Abbaye de Noirlac (Tél. : 02 48 96 17 16). Gîte de 14 personnes : 7 jours, de 1200 à 1500€ (800€ le week-end) ; gîte de 6 personnes : 7 jours, de 500 à 650€ (300 à 350€ le week-end).

À lire aussiBourges les pieds dans l'eau

Être hypnotisé par les arbres dans l'Eure

Avec son platane à feuilles d'érable, ses cèdres du Liban et ses ginkgo biloba, l'arboretum d'Harcourt, en Normandie, compte parmi les plus impressionnants jardins d'arbres de France. Sur 11 hectares répartis autour d'un château médiéval, ce sont plus de 500 espèces, pour beaucoup en fleur au printemps, qui sont à découvrir. Début mai, l'arboretum s'associe à la maître praticienne en hypnose ericksonienne Marie Lisel pour un parcours hypnotique. En reliant connaissances rationnelles et imaginaires, chacun accède à une exploration de soi-même et du domaine, une immersion au cœur de ces arbres centenaires. Une expérience spirituelle unique pour percevoir la nature environnante sous un jour nouveau.

Arboretum d'Harcourt (Tél. : 02 32 46 29 70). Balade sous hypnose le 8 mai, 8 € ; 5 € l'entrée avec possibilité de télécharger librement la séance d'hypnose durant toute la saison.

Notre hébergement coup de cœur : Au Vieux Cadran , à Harcourt (Tél. : 06 27 79 34 45) à 10 minutes à pied de l'arboretum. Chambres d'hôtes, salon de thé et boutique de créateurs locaux dans un jardin à l'anglaise. À partir de 80 € la nuit, petit déjeuner inclus.

À lire aussiWeek-end en Normandie : cinq villages bucoliques à découvrir en sortant de l'A13

Prendre un bain d'art et de nature dans le Sancy

Terre verdoyante de volcans, lacs, panoramas spectaculaires et vallées préservées, le massif du Sancy, en Auvergne, se peuple chaque été, depuis 2007, d'une dizaine d'œuvres d'art conçues in situ de manière à sublimer les paysages qu'elles occupent. Au programme cette année : une forêt de cyanotypes sur tissu dans le bois de Play, un faux paratonnerre géant aux allures de pissenlit au pic Charlut, un chalet-monolithe où actionner une vingtaine de cloches à la Roche Nité, une « plongée » dans un miroir d'eau devant la cascade du bois de Chaux, des sculptures chantantes animées par le vent à Chastreix… 10 œuvres, 10 lieux et autant de bonnes raisons de s'interroger, par la culture, sur notre rapport à la nature.

Horizons « Arts-Nature » en Sancy. Du 18 juin au 18 septembre.

À lire aussiEn Auvergne, un road trip par monts et par van

Poser ses valises au domaine de Chaumont

Événement à Chaumont-sur-Loire avec l'ouverture en cette fin de printemps d'un hôtel « d'arts et de nature » aménagé dans les communs du célèbre château de la Loire. Le Bois des Chambres s'articule autour d'une vingtaine de suites avec jardin, de 19 chambres modulables, d'un restaurant et sa terrasse ouverte sur une pièce d'eau. Un lieu convivial, vert et arty, que ses concepteurs ont pensé comme le prolongement du Festival des Jardins et de la Saison d'art contemporain, les deux manifestations phares de ce printemps à Chaumont. On y voit une trentaine de jardins éphémères réalisés par des designers, des architectes, des paysagistes… Et une quinzaine d'œuvres d'art et d'installations, sur tout le domaine, réalisées par la fine fleur de l'art contemporain, emmenée par Miquel Barceló.

Domaine de Chaumont-sur-Loire (Tél. : 02 54 20 99 22). Festival international des Jardins, « Jardin idéal », du 21 avril au 6 novembre 2022. Le Bois des Chambres, de 120 à 290 € la nuit, réservations par téléphone ou en ligne auprès du domaine.

Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

NOS CONSEILS - En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

Partir en famille : cinq séjours qui donnent envie de rester en France

Dans le Morbihan, dans le Vercors ou dans le Gâtinais, découvrez notre sélection d'escapades vitaminées pour renouer avec la joie de vivre et l'insouciance.

France24 - Monde

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Publié le : 26/04/2022 - 18:29Modifié le : 26/04/2022 - 18:36

Grégoire SAUVAGE Suivre

En France, les élections législatives représentent la principale source de financement public des partis. Un enjeu considérable à la veille d'un scrutin aux multiples inconnues et en pleine recomposition du paysage politique.

Après l'élection présidentielle, tous les yeux sont rivés sur les prochaines législatives du mois de juin. L'objectif est de peser sur les décisions du futur gouvernement en constituant un groupe puissant à l'Assemblée nationale. Mais au-delà de cet enjeu politique, l'intérêt est aussi économique pour les partis.

En plus des cotisations de leurs adhérents et des dons de personnes privées, les partis touchent des subventions de la part de l'État, même s'ils ne parviennent pas à faire élire leurs candidats : il leur suffit d'engranger 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions pour toucher 1,42 euro par voix et par an. Une aubaine pour les petits mouvements politiques en quête de financement. 

"Cela pousse les partis à présenter le plus de candidats possible", détaille Paul Bacot, professeur émérite à Sciences Po Lyon. "Sauf que faire campagne coûte de l'argent et si le score est insuffisant, il n'y a pas de remboursement. Les partis ont donc de savants calculs à faire pour savoir s'ils ont intérêt à présenter un candidat là où ils ne sont pas certains de faire un score correct", précise le politologue.

Cependant, pour pouvoir espérer toucher l'ensemble de ces subventions, il y a des règles à respecter. La première est d'enregistrer son mouvement auprès du ministère de l'Intérieur. Il est également impératif de déposer ses comptes de campagne à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Enfin, la parité est fortement encouragée, puisque les mauvais élèves voient leurs aides financières réduites en cas de déséquilibre entre le nombre de candidats et de candidates. Moins un parti présente de femmes, plus l'État réduit ses subventions.   

Le vainqueur rafle la mise

Mais le véritable jackpot est décroché par les formations qui réussissent à envoyer des députés à l'Assemblée. Cette fois, les partis touchent 37 280 euros par élu et par an, versés pendant cinq ans, soit toute la durée du mandat. En envoyant 27 députés dans l'hémicycle, une formation politique pourra donc compter sur un pactole de 1 million d'euros chaque année. 

Et comme les législatives ont tendance à confirmer les résultats de l'élection présidentielle, la formation politique derrière le nouveau chef de l'État a toutes les chances de rafler la mise. En 2017, La République en marche (LREM), avec ses 6 millions de voix et ses 333 parlementaires, a ainsi reçu plus de 20 millions d'euros. À l'inverse, le scrutin est sans pitié pour les perdants. Le Parti socialiste, anciennement majoritaire à l'Assemblée nationale, avait vu sa manne financière fondre comme neige au soleil. Au lendemain de cette déconvenue électorale, le parti à la rose s'était vu contraint de mettre en vente son siège historique, rue Solférino à Paris.

"Tout se joue sur une élection et ça me choque. Il faut un système plus vertueux, moins brutal", assure le trésorier des Républicains, Daniel Fasquelle, et tout nouveau soutien d'Emmanuel Macron, interrogé par le journal Le Figaro.

"C'est vrai qu'il y a une prime au vainqueur. C'est compréhensible, mais on pourrait aussi imaginer un système qui prenne également en compte les résultats des régionales, des européennes et des départementales. Cela permettrait une mise à jour plus régulière et pas uniquement tous les cinq ans", estime Paul Bacot. 

Des alliances, mais à quel prix ?

Pour ces prochaines législatives, certains partis joueront plus gros que d'autres. Formation la plus endettée de France avec une ardoise de près de 23,8 millions d'euros fin 2020, le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen qui a déclaré lors du débat de l'entre-deux-tours être "à la tête d'un parti pauvre", doit impérativement renflouer ses caisses. Objectif : réunir au moins 15 élus, nécessaires à la constitution d'un groupe parlementaire pour gagner en visibilité au palais Bourbon. Actuellement, le RN compte 8 députés sur 577.

Autres formations sur la sellette : celles n'ayant pas obtenu 5 % des voix au premier tour de la présidentielle, synonyme de remboursement des frais de campagne par l'État. Pour le parti socialiste (PS), dont les caisses sont vides, et pour les Républicains (LR) dans le rouge depuis la défaite cuisante de Valérie Pécresse, ces prochaines législatives s'annoncent déterminantes et la question financière devrait peser sur les stratégies électorales et les alliances. 

Au cœur des tractations qui se jouent en coulisses : les investitures. Ce processus permet à plusieurs partis de désigner un candidat unique pour les représenter dans une circonscription et éviter un éparpillement des voix. Cependant, si ce dernier est élu, il ne pourra déclarer qu'un seul parti de rattachement éligible aux subventions de l'État.

Les états-majors des partis "espèrent ainsi que ce qu'ils perdent dans une circonscription au profit d'un allié, ils puissent le gagner ailleurs", résume Paul Bacot. 

Cinq années de vaches maigres

Avec 17 députés, mais forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, la France insoumise (LFI) compte bien imposer aux socialistes ses conditions dans le cadre d'un accord national sur le programme et les investitures. Le PS et ses 28 députés tentera, lui, de faire valoir un ancrage local qui fait défaut à LFI dans ces négociations sur une union de la gauche qui doivent débuter mercredi.

"Cette première rencontre portera sur les questions de fond et s'il y a un accord, ensuite on pourra discuter des questions d'investitures", affirme Corinne Narassiguin, la numéro 2 du PS, qui reconnaît une équation difficile à résoudre entre toutes les forces de gauche. "Quand le PS était en position de force dans ces négociations, on considérait que les partis avec lesquels on s'alliait avaient aussi besoin du financement public pour leur fonctionnement. Ne pas asphyxier financièrement ses partenaires doit faire partie d'un accord politique", prévient l'ancienne députée.

"Il va falloir être intelligent si l'on veut un maximum de députés de gauche à l'Assemblée nationale. Dans chaque parti, nous avons des spécialistes de la carte électorale pour savoir à quels endroits il est préférable d'avoir un socialiste, un communiste, un vert ou un insoumis", ajoute la secrétaire nationale du PS à la coordination et aux moyens. 

>> À voir : C'EST EN FRANCE - Second mandat, dernière chance : radiographie d'une France fracturée

De leur côté, les Républicains (LR) ont tranché mardi lors d'un comité stratégique pour "une indépendance totale" de LR aux législatives. "Il n'y a pas de double appartenance et il n'y en aura jamais", a assuré le président du parti Christian Jacob, en réponse aux élus LR qui seraient tentés par des accords locaux avec LREM. Le réalisme électoral pourrait toutefois avoir raison de ces consignes nationales et plusieurs députés seraient sur le départ selon Libération.

"Indépendance totale" pour LR ou "Union de la gauche" ou populaire [selon les termes de la proposition de Jean-Luc Mélenchon] pour le PS , quelle que soit la stratégie choisie, les experts interrogés par France 24 prédisent aux deux anciens partis de gouvernement cinq années de vaches maigres. "Il leur reste tout de même des ressources et un patrimoine", nuance Paul Bacot. "Même si, conclut-il, on ne peut pas vivre éternellement en vendant les bijoux de famille."

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Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

Législatives : le Parti socialiste et le Parti communiste tendent la main à Jean-Luc Mélenchon

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

BBC

Conducting business in person is often necessary to establish trust and close deals

While all travel took a tumble during the pandemic, international business travel, in particular, was hit hard, as video calls and conferencing quickly took the place of on-site visits and in-person client meetings. But as the world learns to live with the virus, work-related trips have come bouncing back in a big way in 2022.

In fact, according to travel management company TripActions, business travel bookings for the first three months of 2022 alone surpassed more than half of all bookings for 2021, with an 875% increase from March 2021 to March 2022. Because of the newfound acceptance of remote work, business travellers are also booking longer "bleisure" stays, combining business trips with extra days for fun. More than a third of business travellers are booking longer (four- to seven-day) stays, a boost of three percentage points from last year.

As Covid restrictions and quarantines continue to lift around the world, certain places are seeing the biggest boom in this type of travel. We selected five countries that are seeing impressive rebounds across different international regions, based on the number of international business travel bookings (which include flight, hotel, rail and black car bookings) within the TripActions platform, and spoke to residents to find out how business travel is changing and how to have a more sustainable work-play stay.

One of London's financial hubs, Canary Wharf is home to many national and global headquarters (Credit: John Lamb/Getty Images)

United Kingdom

With the most business bookings in Europe this year, according to TripActions data, the UK serves as a hub for international trade. In-person meetings remain an important piece of that culture.

"Many global companies have their headquarters in London," said Ioanna Karelia, founder of online business Be Your Maverick. "Conducting business in person is often necessary to establish trust and close deals." The UK lifted the last of its travel Covid restrictions (including arrival tests and passenger locator forms) in mid-March, and the bounce in business travel has already been evident.

"Business travellers have begun to pour in from all corners of the globe," said Harrison Sharrett, marketing manager of office rental company Prime Office Space. We're seeing renewed demand for coworking spaces and other types of flexible spaces that are conducive to short-term stays."

To offset some of the carbon costs of international commuting, business travellers can look to stay in hotels with sustainability practices, like One Aldwych in London's Covent Garden, which earned Green Tourism Business Scheme's gold accreditation, thanks to its sustainable food sourcing, on-site compost programme and biodegradable amenity packaging. Or try the city's Good Hotel: it not only donates its profits to social causes around the world, but the building itself was repurposed from a derelict floating hotel from the Netherlands.

While the majority of Covid restrictions have been lifted, each country (England, Scotland, Wales and Northern Ireland) has its own remaining rules that travellers should check before departing.

Business travellers to Catalonia are now looking outside of Barcelona for corporate getaways (Credit: Ventura Carmona/Getty Images)

Spain

With the second-most business travel bookings in Europe this year (after the UK), Spain has seen some types of business travel – in particular corporate getaways – emerge even stronger post-pandemic, especially in the economically important Catalonia region.

"Pre-Covid we would receive on average two or three business corporate event enquiries per month," said Richard Calvin, owner of Charming Villas Catalonia. "Since Christmas, we are now receiving on average eight to 10 monthly enquiries."

The style of travel is changing too. Whereas, before, groups wanted to be close to Barcelona and spend more time in the city, today's activity requests tend to be more countryside-based. "The necessity of being close to Barcelona is not so high," said Calvin.

Corporations booking Spain-bound travel are also taking the environment more seriously than ever. As Calvin notes, companies have increasingly asked for electric or hybrid cars and are opting for local businesses over global chains.

For a stay combining historical charm with future sustainability, try the Can Cuch Hotel, located in a 10th-Century farmhouse within Catalonia's Natural Park of Montseny. The property relies only on its own produced energy (predominantly generated via thermal and photovoltaic plates), needing no fossil fuels at all.

Guadalajara has seen big investments into business over the past two years (Credit: Elijah Lovkoff/EyeEm/Getty Images)

Mexico

With the most business travel bookings of any Latin American country, Mexico maintained some of the most open travel policies during the pandemic, with anyone allowed arrive by air for business or leisure, regardless of vaccination status. Due to this, the nation has seen both an influx of digital nomads, as companies adopted more expansive remote-work policies, and an increase in corporate retreat bookings, as employees take the opportunity to gather outside an official HQ space.

While Mexico City remains the most important economic hub, Guadalajara, the country's second largest city, has made big investments into business over the past two years. The country's largest convention centre, Expo Guadalajara, invested more than $23m Mexican pesos during the pandemic to facilitate hygienic practices, implement testing procedures and build isolation areas.

The region has also seen a spate of new openings in the past year. Fernanda Landa, director of the Guadalajara Tourism Board, recommends restaurant Yunaites, which opened in January 2021. "It's a new concept in Mercado IV Centenario [a city marketplace], inspired by high-quality dairy products from the small town of San José de Gracia," she said. "Try the mole cosechero [a pork and cumin-flavoured sauce dish], minguiche tacos [which include chilies, cheese and cream] and encotijadas [similar to an enchilada, but with a Cotija cheese sauce], which can be enjoyed from communal seating."

She also recommends MATEOS restaurant located within the newly opened Bellworth Hotel, which aims to make it easier for people to transition to a plant-based diet by offering primarily vegetarian options that highlight local produce in traditional Mexican dishes.

Delhi locals say that signs of business recovery are already evident, with increased traffic on the roads (Credit: Kriangkrai Thitimakorn/Getty Images)

 India

Though business travel was hit particularly hard here, India remains a leader in Asia-Pacific business bookings, ranking second in the region after Australia. In fact, airlines have launched new non-stop flights between the two countries, which will facilitate business even further.

Account for traffic, especially when planning for meetings

Signs of business recovery are already evident, according to locals. "The streets are now back to normal and it may take additional time going from one point to another," said New Delhi resident Seema Roy, area managing director for Preferred Hotels and Resorts. "Account for traffic, especially when planning for meetings."

Roy said travellers should also be prepared for the significant changes hotels have made to improve safety, including thermal scanning, contactless check-in and check-out, and digital menus in restaurants.

Though located in a historical 1950s building, the five-star Ashok Hotel in Delhi has made many improvements in recent years to become LEED gold-certified, embracing reclaimed rainwater and planting native vegetation and an on-site organic garden. In Agra, the newly opened Tree of Life Ecotainers transforms old shipping crates into 320-sq-ft rooms, situated in a lush private garden with outdoor seating.

While travellers no longer have to provide a PCR test upon arrival to the country, they still must upload their details via a self-declaration form online and wear a mask in most settings, though this may vary from state to state.

Calgary is a business travel hub due to its large oil and natural gas industries (Credit: Dean Pictures/Getty Images)

Canada

Ranked ninth in overall business bookings for this year, Canada has been seeing more remote workers in its resort destinations and longer business stays, according to rental property managers. While much of this so far has been driven by Canadian citizens taking advantage of remote work (more than 27% of employed Canadians are said to be taking a workcation this year), international travel here is expected to grow even more: the country removed its testing requirement in April for vaccinated travellers, which some expect will result in an influx of foreign workers and more international conferences.

"We have noticed business travel becoming an ever-increasing part of our business," said Vancouver resident Connor Griffiths, owner of vacation-rental company Lifty Life. "This is driven by remote workers choosing to make medium-length stays in the off-season, and our move into larger metropolitan cities such as Kelowna and Calgary."

Griffiths warns that Canada has the highest mobile data costs in the world, so business travellers should come prepared with an internationally supported plan, if possible.

Depending on the industry, business travel tends to focus on Vancouver and Calgary in the western part of the country and Montreal and Toronto in the east. In Vancouver, the boutique OPUS hotel gives guests free cruiser bikes to explore the city and offers a zero-waste cocktail programme. Toronto resident Baruch Labunski, CEO at Ontario-based marketing company Rank Secure, recommends staying at Hotel X Toronto for its green ethos.

"It's LEED certified, has green rooftops, recycles everything possible, and it's situated in gorgeous parks and gardens," he said. "Sure, you could stay at a faceless chain hotel, but I think we should celebrate the return of business travel by cultivating cool experiences, even while we're working on the road."

BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.

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L'Humanité

Ovidie : au 36, quai des Orfèvres, « le procès du consentement »

Entretien

Télévision. En partant d’une affaire de viol très médiatisée en 2019, la réalisatrice Ovidie dissèque la notion d’acquiescement dans une relation sexuelle.

Sohir Belabbas

La réalisatrice Ovidie revient avec ce film sur le procès en première instance qui, en 2019, a opposé deux policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à Emily Spanton. La touriste canadienne accuse Nicolas Redouane et Antoine Quirin de l’avoir violée en avril 2014 dans les bureaux du 36, quai des Orfèvres. Vendredi, ils ont été acquittés à l’issue du procès en appel.

Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un documentaire sur cette affaire judiciaire ? Et pourquoi s’intéresser à ce procès de 2019 ?

Les faits m’avaient interpellée en 2014. J’ai donc suivi l’affaire par la presse et les live tweets du procès, sans trop me faire d’illusions. En 2016, une ordonnance de non-lieu est prononcée. En 2019, les policiers sont condamnés à sept ans de prison ferme. C’est une peine énorme pour des policiers, d’autant plus brigadiers de la prestigieuse et respectée BRI. Que nous raconte ce procès en 2019 ? Répondre à cette question m’intéressait plus que l’affaire elle-même. Je voulais savoir ce qui avait changé en trois ans. Et la réponse, à mon sens, c’est #MeToo. Aujourd’hui, l’acquittement est prononcé. Mais lors du procès en 2019, j’avais vraiment la sensation qu’on vivait un moment historique qui me rappelait le « procès du viol », en 1978, qui, grâce à Gisèle Halimi, avait permis de ­reconnaître ce crime sexuel. Pour moi, on instruisait le procès du consentement.

Les policiers ont fini par reconnaître une relation, mais consentie. Comment la notion de consentement a-t-elle évolué au cours de ce procès ?

On ne saura jamais exactement ce qui s’est passé à partir du moment où les trois personnes sont dans le huis clos de ce bureau. Mon angle d’attaque était plutôt de comprendre si la société en trois ans avait changé. En 2014, l’enquête démarre mal. Les suspects ne font pas l’objet de prélèvements sanguins ou d’Alcootest. On ne sanctuarise pas immédiatement la scène du présumé crime. La plaignante passe pour une affabulatrice à la cuisse légère. Mais comme l’affirme Philippe Courroye, l’avocat général, lors de sa plaidoirie en 2019 et dans le film : Emily Spanton a finalement le droit de s’habiller comme elle veut, elle a le droit de boire, de flirter dans un bar, d’être d’accord à 23 heures et pas à 1 heure du matin. On voit une évolution dans la considération de cette femme et dans l’appréciation des circonstances. La façon de nous habiller n’est pas un laissez-passer. Et surtout, cela nous dit qu’on peut ne plus consentir en cours de route. On arrive à un moment charnière de notre histoire où certains événements sont relus à travers le prisme de la notion de consentement.

Alors que vous êtes une féministe engagée, on découvre un film très équilibré, où la parole est donnée aux deux parties. Pourquoi ce procédé ?

C’est un documentaire sans voix off. Parce que j’estime que ce qui s’exprime pendant le procès se suffit, que je n’ai pas besoin de réinterpréter. Je trouvais intéressant de suivre les minutes du procès : les ­policiers parlent d’abord parce que ce sont les premiers à avoir donné leur version. Qu’il y ait eu viol ou pas, les accusés racontent quelque chose de la masculinité, comme de salir la plaignante en déclarant qu’elle ne sentait pas bon. La juge d’instruction enquête sur la vie intime et le passé d’Emily Spanton, demande une reconstitution des faits. Je trouvais plus intéressant de me focaliser sur ce traitement du procès. La défense aurait pu choisir la stratégie de la rédemption. Pour l’avocate Sophie Obadia, c’est « une défense à la papa » qui ne passait plus avec #MeToo.

Que nous révèle cet acquittement sur notre société en 2022 ?

Ce qui était valable il y a trois ans ne l’est plus aujourd’hui. D’ailleurs, à la fin du documentaire, Marie Barbier, alors journaliste justice de l’Humanité, craint l’optimisme à la suite du verdict de l’époque. Elle n’est pas sûre que cette condamnation ait modifié quoi que ce soit dans les procès de viol qui ne sont pas médiatisés. Ce dernier procès en appel a lui-même bénéficié de beaucoup moins de médiatisation. Durant les trois dernières semaines, il y a eu très peu d’articles : une dépêche AFP reprise à l’ouverture du procès et quelques articles depuis le verdict. En 2019, il y avait trente journalistes accrédités. Certes, il y a la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle, mais on note que cette question intéresse moins l’opinion publique, que l’effervescence post-#MeToo est retombée.

ovidiejusticeviolsconsentement
Le Figaro

«Après le multilatéralisme, vers un monde organisé en “régions” ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour le professeur de géopolitique José Garson, les sanctions contre la Russie ont porté un coup sévère, sinon fatal, au multilatéralisme. Il est temps de réfléchir à une organisation du monde en zones d'influence, plaide-t-il.

José Garson est professeur de géopolitique à l'Inseec et à l'ILV.

Le suivi chaque jour des combats en Ukraine a-t-il occulté en Occident aujourd'hui toute réflexion d'ensemble sur l'évolution de l'ordre mondial ? On peut le penser.

Pourtant, les combats terminés, il faudra bien se poser la question de la façon dont on voudra que le monde soit organisé. Reviendra-t-on à ce qui existait avant la guerre ? Sera-t-on confronté à une situation nouvelle ?

Il est clair que les sanctions ont porté un coup sévère -sinon fatal- au multilatéralisme. Il ne s'agit pas ici de discuter de leur bien-fondé ou de leur efficacité. Leur objectif affiché étant de provoquer le départ de la Russie et des Russes du système international. Leur effet sera, sans aucun doute, de faire voler en éclat définitivement le consensus international construit si lentement pendant les décennies passées.

L'ordre mondial que nous connaissons, il est vrai, est fragile.

Si l'on veut que les solutions auxquelles on arrive soient incontestables et durables, toutes les oppositions entre États -y compris les guerres- se doivent d'être résolues au sein du système et non par opposition entre camps.

Il repose sur un principe intangible: tous les États, sans exception, doivent être autour de la table pour qu'une dynamique internationale fonctionne. On a pu tolérer des cas marginaux d'États restés sur la touche. Mais ce fut exceptionnel. Ce que voulurent éviter, par-dessus tout, les pères du multilatéralisme était que se recréent dans la communauté des États des camps composés d'États qui s'opposeraient entre eux dans une infinité de jeux à somme nulle stériles. D'où la règle: si l'on veut que les solutions auxquelles on arrive soient incontestables et durables, toutes les oppositions entre États -y compris les guerres- se doivent d'être résolues au sein du système et non par opposition entre camps. Le souvenir de Versailles où, en 1919, on avait pensé pouvoir négocier la paix sans l'Allemagne -avec les conséquences qu'on connaît est toujours resté vivace dans l'esprit de la diplomatie mondiale.

En excluant la Russie de plusieurs institutions multilatérales (OMC, Conseil des Droits de l'Homme, Conseil de l'Europe, etc), on a clairement écarté ce principe fondateur et on a atteint le multilatéralisme au cœur. Est apparu un précédent qui va paralyser le multilatéralisme du seul fait qu'on ait admis la possibilité de contourner un principe fondamental. On permet à la Russie, désormais libre, de constituer son propre camp -séparé du nôtre. Ce camp sera d'autant plus fort qu'il sera renforcé, en toute probabilité, par la venue de la Chine et d'un grand nombre d'autres pays. Sanctions et coupure ont eu donc pour effet de casser net la marche du multilatéralisme -même si, au final, les institutions concernées par l'expulsion de la Russie sont peu nombreuses et si les dommages créés à ce pays sont relativement faibles.

Les dommages se sont étendus au domaine monétaire.

Hier, personne n'avait protesté quand les avoirs en dollars de la Banque centrale d'Afghanistan avaient été confisqués. Mais, aujourd'hui, il s'agit des avoirs d'une grande puissance. Quel pays au monde, désormais, n'hésitera pas à considérer que les réserves de sa Banque centrale sont en danger quand elles sont libellées en dollars, c'est-à-dire sur des comptes bancaires américains ? Les arbitrages de devises résultant de ces craintes vont se multiplier et exerceront une terrible pression sur le dollar -s'ajoutant aux pressions déjà exercées par la Chine et la Russie depuis une décennie pour dé-dollariser le commerce international.

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Ce qui est intéressant à remarquer devant ce lent écroulement -le mot n'est pas trop fort- de l'ordre multilatéral mondial, c'est que Russie et Amérique semblent l'avoir prévu, sinon l'avoir désiré, depuis longtemps.

La Russie veut au travers de la guerre, provoquer ce changement qui fera disparaître le multilatéralisme tel qu'il existe maintenant.

Pour la Russie, c'est évident. Depuis longtemps, des philosophes comme Alexander Douguine et des économistes comme Glazyev, avaient théorisé, dans le détail, l'intérêt que la Russie aurait à se séparer du système multilatéral pour créer avec ses alliés un nouveau système. Pendant qu'en Occident on multipliait les réflexions sur une problématique «réparation» du multilatéralisme pour arriver à une meilleure mondialisation, en Russie et en Chine, on réfléchissait à un modèle alternatif de relations internationales fondé sur la prééminence des États. La conclusion de ces réflexions était, bien sûr, que le remplacement souhaité était impossible à accomplir en temps de paix. Il ne restait, disait-on, que le cas improbable, d'une crise mondiale où, comme en 1945, les cartes pourraient être rebattues.

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La guerre d'aujourd'hui en Ukraine, offrirait-elle cette possibilité de changement ? On peut penser que la Russie le croit. Et qu'elle veut, au travers de la guerre, provoquer ce changement qui fera disparaître le multilatéralisme tel qu'il existe maintenant.

Dans ce combat d'idées, les Etats-Unis ne furent pas absents. Un rapport de la Rand Corporation et un livre, parus tous deux cette année notaient un changement dans la façon dont les États-Unis, pourtant pères du multilatéralisme, semblent envisager les relations internationales. Sentant apparaître pour la première fois de leur histoire un danger existentiel avec la montée irrésistible de la Chine, les Etats-Unis, dit-on, auraient pris conscience de leur vulnérabilité -que le nucléaire ne fait pas disparaître. Ils pensent possible alors de compenser cette vulnérabilité en développant des stratégies d'affaiblissement contre les pays concurrents. Engager ces pays dans des conflits épuisants serait une voie nouvelle à explorer, tant en Europe (avec l'Ukraine et la Russie) que dans le pacifique (avec Taïwan et la Chine).

Demain, s'ils veulent trouver un terrain d'entente, les USA et la Russie devront négocier une nouvelle organisation du monde.

Osons donc le dire: ce qui se passe dans la guerre actuelle montre que les USA ont décidé d'abandonner le multilatéralisme pour retourner aux politiques de rapports de force de l'ancien temps.

Demain, s'ils veulent trouver un terrain d'entente, les États-Unis et la Russie devront négocier une nouvelle organisation du monde.

Peut-être serait-il bon de penser à ce vieux débat qui opposa, pendant la Seconde guerre mondiale, ceux qui pensaient que le monde futur devait être organisé sur une base «mondiale» et ceux qui pensaient que la base devait être «régionale», chaque «région» représentant une zone d'influence dans le monde avec ses propres institutions et ses propres décideurs. Churchill et Roosevelt n'étaient pas opposés à l'idée d'une organisation fondée sur des «régions». Cordell Hull, le secrétaire d'État américain, lui, défendait farouchement la thèse «mondialiste», seule capable selon lui de faire des États Unis une puissance mondiale au sortir de la guerre. Il gagna à la fin, et c'est au nom de cette thèse qu'on créa l'ONU et les institutions multilatérales «mondiales» que nous connaissons. Et c'est cette thèse qui, représentée par notre multilatéralisme, est maintenant menacée de disparition.

De fait, et si on revenait maintenant à une organisation en zones d'influence, en «régions» ? Et si Cordell Hull avait tort aujourd'hui ?

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«Conservons le couple franco-allemand!»: l'appel de personnalités allemandes à voter pour Macron

FIGAROVOX/TRIBUNE - 25 intellectuels, artistes, scientifiques et entrepreneurs allemands invitent les Français à accorder leurs suffrages au président sortant.

Guerre en Ukraine: les Occidentaux face au risque de cobelligérance

ANALYSE - Le chef de la diplomatie russe accuse l’Otan d’être «engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire». Selon lui, ce constat entraîne un «risque réel» de troisième guerre mondiale.

Frédéric Encel: «La prise de Marioupol masque une défaite stratégique pour Vladimir Poutine»

ENTRETIEN - À Marioupol, ville assiégée, les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens. Pour Frédéric Encel, cette pseudo-victoire russe n'est que tactique, car elle a été chèrement acquise au prix de lourdes pertes en matériels et en crédibilité militaire.

Valeurs Actuelles

Parce que “non-noire”, une journaliste belge placée sous protection policière lors d’un entretien avec Angela Davis

Polémique sur les réseaux sociaux en Belgique sur fond de cancel-culture. La militante américaine féministe et anti-raciste Angela Davis devait tenir une conférence au Théâtre national de Bruxelles. La journaliste Safia Kessas – intellectuelle attachée au mouvement intersectionnel – était alors désignée pour animer le dialogue. Quelques jours avant l’arrivée de l’icône américaine, la journaliste s’est retrouvée sous le feu des critiques le 22 avril dernier, après la publication d’une « carte blanche » sur les réseaux sociaux par des militants antiracistes, indique le magazine Marianne.

Ce texte, signé par une dizaine de personnes, fustige le choix d’une « personne non-noire pour dialoguer » avec Angela Davis. Un véritable « crachat au visage des militant.e.s noir.e.s », écrivent-ils. En cause, un manque de légitimité de la journaliste belge – d’origine algérienne – qui aurait dû être écartée au profit de « militant.e.s noir.e.s féministes et queer ». « Nous nous interrogeons fortement sur le message renvoyé aux communautés noires avec le choix de Safia Kessas. N’avons-nous pas assez de compétences à votre goût ? Ne sommes-nous pas les mieux placé-e-s pour discuter de la libération des peuples noirs de la domination blanche et capitaliste ? », s’interrogent-ils dans ce texte.

« Négrophobie »

Il est également reproché à Safia Kessas sa « négrophobie » pour avoir porté plainte contre des militants noirs bruxellois. Des procédures qui auraient intentionnellement mis en danger ces personnes entendues par la police « connue pour son racisme », laquelle les aurait « traqués » par la faute de l’intellectuelle belge, selon les militants. De son côté, Safia Kessas a dû être placée sous protection policière durant la conférence qui a rassemblé 1 700 personnes, en raison des nombreuses menaces reçues, indique le magazine Marianne.

La journaliste n’a pour l’instant pas communiqué sur la polémique. Angela Davis a déclaré ne pas être opposée au choix de Safia Kessas comme interlocutrice. La militante américaine a également qualifié de « perturbante » cette cancel culture, affirmant que le « focus sur les identités » entraine des raccourcis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Publié le : 27/04/2022 - 14:51

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Arrivé largement en tête au sein de la gauche au premier tour de la présidentielle le 10 avril, le parti de Jean-Luc Mélenchon a entamé des discussions, mercredi, avec son rival socialiste. Il n'existe "pas de points insurmontables" pour négocier un accord aux législatives de juin, se sont félicités La France insoumise et la délégation du Parti socialiste, à l'issue de leur rencontre.

La délégation socialiste a fait le déplacement mercredi 27 avril, en se présentant dans la matinée au siège de La France insoumise (LFI), dans le Xe arrondissement de Paris. Les tractations entre les deux formations rivales à gauche ont duré trois heures. "On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux-trois ans", a ensuite rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard.

Après cette première prise de contact, Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait "pas de point de discussion qui paraissait insurmontable" avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d'Anne Hidalgo à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.

"Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants", s'est réjoui l'eurodéputé LFI.

Cependant, "on attend maintenant de la part du PS une déclaration publique qui permette d'acter ces points de convergence, on verra si, dans ces prochains jours, elle a lieu, et dans ce cas, on pourra continuer à discuter", a-t-il prévenu.

"Optique commune de victoire"

Le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, a pour sa part déclaré : "Nous avons eu une discussion constructive qui nous a permis d'avancer sur certains points, il n'y a pas entre nous de point de blocage insurmontable."

"Cette discussion nous a permis d'avancer, démontrant la volonté commune de construire un programme partagé en vue des élections législatives, dans une optique commune de victoire", a-t-il ajouté.

"C'est une première étape importante où chacun a pu exprimer, avec son identité, les marqueurs qui sont les siens, la volonté de cheminer ensemble", a assuré Pierre Jouvet, indiquant que les deux formations allaient "continuer à discuter dans les heures qui suivent".

Les écologistes dénonce une "volonté hégémonique" de Jean-Luc Mélenchon 

En revanche, après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord avec les écologistes d'Europe Écologie Les Verts patinent. "Jean-Luc Mélenchon veut-il être Premier ministre ? Nous disons chiche ! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique : il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions", a lancé son secrétaire national, Julien Bayou, dans un entretien à Libération, plaidant pour une "représentation de chacun" qui soit "juste", et non un "bric-à-brac injuste et mal conçu".

Ainsi "nous proposons une coalition", car "si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat", a-t-il expliqué sur France info.

La France insoumise a regretté, mercredi, dans un communiqué, que "depuis 48 heures, plusieurs dirigeants d'EELV sont revenus publiquement sur les engagements programmatiques importants" déjà pris dans les négociations : retraite à 60 ans, blocage des prix du carburant et application du principe de désobéissance en Europe "quand cela est indispensable pour appliquer notre programme".

LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95 %). D'autres discussions bilatérales ont été entamées depuis plus d'une semaine avec les autres formations de gauche, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Nouveau parti anticapitaliste.

Avec AFP

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Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

FACE À FACE

Élections législatives : tractations en coulisses

L'Humanité

Alex Caizergues, le Français le plus rapide au monde

Actu

L’athlète natif de la Camargue est le plus titré de sa discipline. Il est aussi le premier à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile. Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h. Portrait.

Léo Aguesse

« Avant de se lancer dans un run de vitesse, il y a forcément de l’appréhension. Puis l’excitation et l’euphorie montent. Lorsqu’on s’élance, il ne reste que l’instinct. » Jamais rassasié, Alex Caizergues carbure aux défis qui déboussolent les chronomètres.

Quatre fois champion du monde de vitesse en kitesurf (2007, 2008, 2009, 2017), deux fois recordman du monde de vitesse toutes catégories confondues (2008, 2010) et quadruple recordman mondial de vitesse en kitesurf (2007, 2009, 2013, 2017), le natif de Marseille, premier homme au monde à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile (Namibie, 2010), n’a jamais cessé de repousser les limites du possible.

Le shoot d’adrénaline

À cette vitesse, l’aile du kite claque et l’air marin fouette le visage. La perspective d’une chute décourage les frileux de sensations fortes. « C’est une légende de dire que l’eau est dure comme du béton ! Le premier contact est désagréable, mais le choc est vite amorti », relativise le rider de 43 ans.

Pourtant, il est déjà tombé à plus de 100 km/h lors d’un entraînement. Conséquences : deux visites chez son kiné pour « remettre les vertèbres et cervicales en place ». Mais Alex ne retient que le shoot d’adrénaline lorsqu’il lance sa planche à tombeau ouvert. « Le kitespeed est le sport qui me donne le plus de sensations. C’est très addictif », résume l’athlète français le plus titré de la discipline.

Les conditions météo doivent être parfaites

Pour battre un record, tout doit concorder le jour J. Un casque, un gilet d’impact et une combinaison en Néoprène assez épaisse sont nécessaires. La préparation physique est également importante : cardio, force et endurance pour assurer un « transfert d’énergie optimal des muscles vers la planche ». Alex utilise un kitesurf spécifique pour la vitesse, doté d’une aile effilée pour assurer « une bonne pénétration dans l’air et une stabilité dans le vent fort ». Enfin, les conditions météo doivent être parfaites : un vent puissant, entre 90 et 100 km/h.

Chronométré à 107,36 km/h en 2017, le kitesurfeur sait que sa performance « sera forcément battue ». « Je ne pense pas qu’il y ait de limites physiques à de nouveaux records, mais c’est dangereux d’aller au-delà de 110 km/h avec l’équipement actuel », prévient celui qui avait pour habitude, à chaque fin de saison, de retrouver l’élite mondiale du kitesurf en Namibie pour établir de nouveaux records. « La concurrence poussait à se surpasser. C’étaient des années magiques », se souvient le champion du monde de vitesse en kite 2007, sacré deux ans seulement après ses débuts en compétition.

Une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau

Alex a grandi « les fesses dans le sable », élevé par des parents mordus de planche à voile. Au début des années 2000, la fin de ses études de marketing coïncide avec l’essor du kitesurf. « Je faisais du kite free­style, c’était un simple hobby. La découverte de la vitesse a été une révélation. Une passion qui est devenue un métier », nous explique celui qui, l’hiver venu, part dès qu’il en a l’occasion en montagne dévaler les pistes en snowboard.

Ses spots de kite préférés ? Le Cap, en Afrique du Sud, Jericoacoara, au Brésil, ou encore l’archipel de Los Roques, au Venezuela. Mais la palme d’or revient à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la petite ville de Camargue qui l’a vu grandir et où il vit toujours. « J’ai parcouru le monde mais je ne me verrais pas habiter ailleurs », reconnaît-il. En 2012, il construit à proximité son propre canal de vitesse, à Salin-de-Giraud. « C’est à la fois un marais salant et le spot de kite le plus rapide au monde », se marre le rider provençal, qui a remporté au Cap-d’Agde, le 17 avril, la première étape de l’Engie Kite Tour en planche directionnelle. Un lieu « lunaire », exposé au mistral, où il battra à deux reprises le record du monde de vitesse.

Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h à bord d’un speedcraft novateur, une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau, équipée d’un foil et d’une voile de 30 à 50 m². Une véritable « Formule 1 des mers » qu’il développe via la start-up Syroco, dont il est l’un des fondateurs. Dès qu’il bat un record, Alex s’en fixe un nouveau. Comment faire autrement ? Après quinze années de carrière, il « n’imagine plus (sa) vie sans la mer ».

voile
New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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China’s Covid Lockdown Outrage Tests Limits of Triumphant Propaganda

Public anger and grief over the bungled lockdown in Shanghai is creating a credibility crisis for the country’s leader, Xi Jinping, and his zero Covid policies.

By Vivian WangPaul Mozur and Isabelle Qian

Immediately after Beijing said it had detected a new coronavirus outbreak, officials hurried to assure residents there was no reason to panic. Food was plentiful, they said, and any lockdown measures would be smooth. But Evelyn Zheng, a freelance writer in the city, was not taking any chances.

Her relatives, who lived in Shanghai, were urging her to leave or stock up on food. She had spent weeks poring over social media posts from that city, which documented the chaos and anguish of the monthlong lockdown there. And when she went out to buy more food, it was clear many of her neighbors had the same idea: Some shelves were already cleaned out.

“At first, I was worried about Shanghai, because my family is there, and there was no good news from any of my friends,” Ms. Zheng said. “Now, Beijing is starting, too, and I don’t know when it will land on my head.”

Anger and anxiety over the Shanghai lockdown, now in its fourth week, has posed a rare challenge for China’s powerful propaganda apparatus, which is central to the Communist Party’s ability to stifle dissent. As the Omicron variant continues to spread across the country, officials have defended their use of widespread, heavy-handed lockdowns. They have pushed a triumphalist narrative of their Covid response, which says that only the Chinese government had the will to confront, and hold back, the virus.

But among a populace with growing evidence of the costs of that approach, an alternate story — of rage, frustration and despair — is finding an audience. The anger, if not contained, could pose the biggest political test for China’s leadership since the outbreak began. China’s leader, Xi Jinping, has staked his legitimacy on successful control of the pandemic, a message that has only been amplified ahead of this fall, when he is expected to claim an unprecedented third term.

Since Shanghai’s lockdown began, residents there have railed against the harsh measures, which have led to food shortages, delayed medical care, shoddy quarantine conditions and even physical fencing around residents’ homes. Officials have responded with their usual playbook, censoring critical posts, inundating state media with positive stories and blaming foreign forces for fanning false ones. But far from stemming the anger, they have fueled it.

Residents have compiled footage from their daily lives, showing rotting food or shouting matches with local officials, rebutting the authorities’ story of a tidy, cheery outbreak response. They have banded together to repost deleted content with a speed and savvy that for a time overwhelmed censors’ ability to keep up. Even some members of the political and academic elite have suggested that the government’s propaganda about Shanghai is hurting its credibility.

The failure of the typical tools of narrative control speaks in part to Shanghai’s status as a financial capital, home to many internet-savvy elites. But it also underscores the urgent nature of the complaints. These are not the abstract political critiques or one-off news stories that the propaganda machine has grown adept at stifling or spinning. They are born of life-or-death scenarios, with an immediacy not easily excised by censors.

“The reality is that these past few years, official propaganda has been pretty successful, or at least rarely has met such strong pushback,” Fang Kecheng, a journalism professor at the Chinese University of Hong Kong who studies media and politics. “We can see this is not a regular situation. The temperature of public opinion is very different.”

The rage and sorrow in Shanghai hit a new peak last weekend, when vast numbers of people shared a video chronicling residents’ experiences of the authorities’ failures. The six-minute video, called “Voices of April,” overlaid black-and-white images of the city’s skyline with voice recordings from the past month: of residents chanting for the government to provide supplies; of a son begging for his sick father to be admitted to a hospital; of a tearful official explaining to a frustrated caller that she, too, was exhausted and helpless.

The video, first posted by an anonymous social media user, was quickly taken down. But users embarked on a cat-and-mouse game to keep it beyond censors’ notice, posting it upside down, embedding it within separate images or adding its audio atop unrelated clips. In one workaround post, the video played on a cartoon computer watched by SpongeBob SquarePants in the back of the Krusty Krab.

The scale of the censorship required to silence dissent is “too large this time” according to Xiao Qiang, a researcher on internet freedom at the University of California, Berkeley. He likened the deletions of the video and other complaints from Shanghai to the massive efforts to erase mourning for Li Wenliang, a Wuhan doctor who was reprimanded by police for issuing an early warning about the outbreak, then died of the coronavirus himself.

“The censorship is more effective than two years ago, but this shows its limit. They can’t solve the root of the problem. People see the government could be getting this wrong to the point of disaster,” Mr. Xiao said, pointing to emerging complaints that the zero Covid policy could be self-defeating and unrealistic.

When state media praised the construction of large makeshift hospitals to house patients or their close contacts, residents quickly offered their own take. In a podcast last week, two young Shanghai residents who had recently been sent to those facilities described seeing older or disabled patients struggling to use squat toilets, or pleading to be sent to a real hospital.

An accompanying write-up of the podcast episode was censored within two days, but not before it had been viewed more than 10 million times, according to a blog post by the host.

Another reliable tactic for the authorities has typically been blaming negative news on foreign forces intent on undermining China. But that, too, has fallen flat. When a hashtag attacking the United States’ human rights record began trending on Chinese social media, some repurposed it as a way to complain about China, listing off recent problems and sarcastically attributing them to America. The film title “La La Land” was censored after some online used it to allude to a moment when a foreign ministry spokesman, Zhao Lijian, told foreign journalists they should be happy to live in China because they benefited from China’s Covid controls.

At times, public skepticism of the official line has been so intense that it has forced the authorities to respond.

Earlier this month, a Shanghai television channel announced plans to air a star-studded variety show, complete with song and dance, celebrating the government’s response to the outbreak. But after furious online backlash, the channel postponed the broadcast. “We welcome everyone’s precious feedback,” it wrote on Weibo.

Several days later, CCTV, the state broadcaster, showed a video of shoppers walking past heaps of vegetables at a Shanghai grocery store. Many online accused them of staging the footage, citing their own inability to leave their homes or obtain food. Eventually, the Shanghai government issued a statement pledging that the footage had been genuine.

Officials are now trying the same tactics again in Beijing, despite their limited success in Shanghai. Over the weekend, some articles showing photos of bare grocery store shelves and long checkout lines were censored.

But those tasked with pushing the official message have not escaped the unease that Shanghai inspired, either.

On Sunday, Liu Xin, a reporter in Beijing for a state-owned television channel, wrote on social media that she had stocked up on groceries, writing, “Beijing’s turn” and “let the tough times come” alongside images of empty shelves. (By the next day, she had deleted the post and uploaded photos of an apparently fully stocked store.)

Other official outlets have opted not to directly acknowledge the lockdown fears at all.

As some Beijing residents rushed to buy extra freezers, to be able to store more food, the state-run Beijing Evening News wrote a short article on the surge in appliance purchases. It reported that one vendor had sold more than 300 freezers — the equivalent of one month’s usual sales — on Sunday.

But the article made no mention of the epidemic: “The main reason for the hot sales of freezers is that their volume is relatively small and their price is cheap, so it is a good supplement to household refrigerators.”

Joy Dong contributed research.

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France24 - Monde

Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Publié le : 26/04/2022 - 10:52

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Réélu pour cinq années supplémentaires, Emmanuel Macron doit désormais répondre aux attentes d'une société nettement divisée. Législatives de juin, pouvoir d'achat, santé, réforme des retraites, urgence climatique : les défis sont nombreux pour un président de la République qui a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France.

Après un premier quinquennat d'Emmanuel Macron marqué par la crise des Gilets jaunes et la pandémie de Covid-19, la carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France : d'un côté, les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités ayant voté Macron ; de l'autre, une France plus populaire, se sentant souvent exclue, particulièrement dans le Nord-Est et le pourtour méditerranéen, ayant voté Le Pen.

Confronté à cette France divisée, le chef de l'État doit rebâtir la cohésion sociale. Après la perte de deux millions de voix entre les seconds tours de 2017 et 2022, et face à un taux d'abstention record lors du scrutin de dimanche (28 %), Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour être le "président de tous". Mais les défis qui l'attendent sont nombreux.

  • Les législatives dans sept semaines

Dans un premier temps, le président fraîchement réélu devra affronter les élections législatives des 12 et 19 juin. Sur fond de recomposition du spectre politique, l'objectif pour le camp Macron est d'organiser une nouvelle majorité et de s'assurer de sa solidité.

Avec un score de 41,5 % des voix au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen nourrit l'espoir d'obtenir "un grand nombre de députés" en réunissant les forces opposées au chef de l'État.

À gauche, après des débuts prometteurs, les négociations pour l'union en vue des législatives patinent entre La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste. Les socialistes ont finalement réussi à entrer dans la danse : une rencontre avec les Insoumis est programmée mercredi.

  • La baisse du pouvoir d'achat

Alors que Marine Le Pen avait fait du pouvoir d'achat des Français un des thèmes centraux de sa campagne, Emmanuel Macron a de son côté évoqué le 13 avril sur TF1 "une loi exceptionnelle pour le pouvoir d’achat" dont l'objectif est de réindexer toutes les retraites sur l’inflation et d’alléger les charges pour les indépendants.

Il faut "répondre au message de colère, d'inquiétude de millions de Français qui disent 'Je ne m'en sors pas'", a affirmé de son côté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lundi sur franceinfo, confirmant que le bouclier sur les tarifs du gaz serait "maintenu jusqu'à la fin de l'année 2022", et que le gouvernement travaillait pour "l'été" à un dispositif d'aide ciblant les gros rouleurs.

  • L'hôpital sous tension

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les signaux d'alerte se multiplient à l'hôpital, où les pénuries d'effectif aggravées par la grippe et le Covid-19 ne laissent pas de répit en attendant la "grande conférence" sur la santé promise par Emmanuel Macron. Après deux années de crise sanitaire, et malgré les hausses de salaire sans précédent du "Ségur de la santé", le secteur souffre plus que jamais d'un manque criant de bras.

"L'urgence, c'est maintenant", souligne Didier Birig, secrétaire fédéral de FO-Santé, "prêt à se remettre autour de la table" pour négocier de nouvelles revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

Son homologue de la CGT, Mireille Stivala, veut aussi des discussions "immédiates" pour relever les salaires des soignants "au moins au niveau des pays voisins", mais aussi garantir un "départ anticipé à la retraite" pour ces "métiers pénibles".

  • Une réforme des retraites minée

Le chef de l'État avait défendu lors de la campagne de 2017 une réforme des retraites visant à instaurer un système universel et à supprimer les régimes spéciaux mais ce projet, qui a entraîné un mouvement social d'ampleur fin 2019-début 2020, a été reporté sine die au moment de la crise sanitaire, avant d'être définitivement abandonné. Au tout début de la campagne de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron s'est déclaré ouvert à la discussion sur son projet de réforme, tout en maintenant que celui-ci était indispensable.

"La CGT saura rapidement rappeler au président et à son nouveau gouvernement qu'il existe une opposition majoritaire à ses projets, notamment d'allongement de l'âge de la retraite à 65 ans, rejeté par près de 70 % de la population", a averti la centrale de Montreuil. De son côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire n'a pas exclu lundi matin un éventuel recours au 49-3 pour faire adopter la réforme.

  • L'urgence climatique

Après une campagne de premier tour dont l'environnement et le climat ont été quasi absents, Emmanuel Macron a joué dans l'entre-deux-tours la carte écologique. Il s'est engagé à aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990 –, mais les défenseurs du climat attendent des actes.

Sur le plan énergétique, il entend réaliser, grâce à la planification, "un effort sans précédent de sobriété, pour baisser de 40 % notre consommation d'ici 2050". Son programme s'appuie largement sur le nucléaire pour décarboner la production d'électricité, avec la construction de 6 à 14 réacteurs de nouvelle génération (EPR). Il promet également l'implantation de 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050 et de décupler la puissance solaire.

Parmi les autres objectifs annoncés, la rénovation énergétique de 700 000 logements par an, un renforcement des infrastructures cyclables, une offre de location de véhicules électriques et hybrides à moins de 100 euros par mois, et une "troisième révolution agricole".

Par ailleurs, la pollution de l'air, responsable de 40 000 morts prématurées par an en France, a été largement absente de la campagne. "Pour l'instant, on n'a rien qui nous prouve qu'Emmanuel Macron numéro deux va être meilleur qu'Emmanuel Macron numéro un", souligne Jean-François Julliard, représentant de Greenpeace France. "On jugera sur pièce."

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

“Liste d’islamo-gauchistes” diffusée sur le site Fdesouche : une enquête pénale ouverte à Paris

Fdesouche est dans la tourmente. Une enquête pénale a été ouverte à l’encontre du site militant de droite en novembre dernier, pour « atteinte à des données à caractère personnel ». Le parquet de Paris a confirmé l’information mercredi 27 avril, relayé par franceinfo. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

La plainte de Taha Bouhafs

Il est reproché à Fdesouche d’avoir publié une liste de personnalités politiques et militantes désignées comme « islamo-gauchistes ». Parmi les personnes affichées : le militant d’extrême-gauche Taha Bouhafs. Celui qui se présente comme journaliste – qui pourrait être investi à Vénissieux par La France insoumise, pour les législatives de juin prochain – avait dénoncé l’existence de cette liste en septembre dernier. Lui et son avocat, Arié Alimi, ont ainsi expliqué dans un communiqué avoir déposé plainte « pour plusieurs infractions relatives aux traitements illégaux de données à caractère personnel contenus dans ce fichier » et « au nom d’une centaine de personnes listées ». À savoir « plusieurs députés de La France insoumise », relate franceinfo.

Qu’y a-t-il dans cette liste ?

Fdesouche a, en effet, combiné deux documents pour élaborer cette « liste » répertoriant les personnes par nom, prénom, organisation, position (député, imam…) et catégorie (Islam, politique, journalisme, militantisme, syndicalisme). Le site a d’abord rassemblé les signataires de l’appel à manifester « contre l’islamophobie », le 10 novembre 2019. Cet appel avait été partagé par Mediapart. L’ex-candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, et le député LFI Éric Coquerel y étaient notamment listés, et présents à la manifestation « contre l’islamophobie ». Fdesouche s’était également emparé d’un second dossier, datant de 2017, rassemblant les associations et collectifs venus en aide aux migrants. Les noms et adresses e-mail de leurs membres étaient renseignés.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood – Chloe Caldwell

In early 2020, just three months into a new job, Jessie, a 28-year-old editor in New York City, fainted at work. They knew their period was probably going to start that day, and that they’d likely endure some pain, but they needed to be at the office to film a video – especially because their team was short-staffed.

They decided not to call in sick. “I just don’t think [a period] counts as a sickness,” they say.

So, when Jessie began feeling pain – intense cramping in their abdomen and lower back – they took ibuprofen and tried to get back to work. But within 15 minutes, their body seemed heavy and tense, and they felt weak. “I was blacking out,” says Jessie. “Everything was blurry, and I couldn’t really respond.” They were helped to a couch, where they lay in the foetal position, until a health-and-safety officer passed by and sent them to hospital in an ambulance.

Jessie did not want – or need – an ambulance; they simply wanted to go home and lie down. If Jessie had had an employer-sponsored entitlement, they say, they would feel more comfortable taking time off or working from home when they’re in pain. 

This benefit does exist for employees at some companies – it’s called ‘menstrual leave’. It allows workers who experience painful menstrual or menopause symptoms options for remote work and a set number of paid-leave days every year, on top of federally mandated paid vacation or sick leave.

Menstrual leave has existed in various forms around the world for at least a century: the Soviet Union introduced a national policy in 1922, Japan in 1947 and Indonesia in 1948. But it’s still rare in many large global economies, including the US, where Jessie lives. Now, however, a movement endorsing it is growing, as more and more companies around the world are starting to introduce the benefit.

If widely introduced, women, transgender and non-binary workers who menstruate stand to gain: they would have direct pathways to rest when they need it most, be happier and more productive at work as a result and find it easier to remain in the labour market. Yet, since menstrual leave has entered the global zeitgeist, some of its critics have argued that the benefit is unfair, or that it could further stigmatise people with periods. Does menstrual leave help or hinder workers who struggle without the leave they feel they need?

‘We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work’

Menstrual-related symptoms vary from person to person. While some women cruise through their monthly cycle, others – particularly those with conditions like endometriosis or premenstrual dysphoric disorder (PMDD) – experience a range of taxing side-effects. These often include cramps, back aches and migraines, which researchers cite as some of the most common causes of pain for women of reproductive age.

Most women try to push through and go to work, anyway. This is often because they feel reluctant to disclose menstrual-related symptoms to their superiors, for fear of being perceived as weak or incapable of doing their jobs, says Gabrielle Golding, a senior lecturer at South Australia’s Adelaide Law School.

Results from a 2021 survey from the Victorian Women’s Trust and Circle In, an HR software provider based in Melbourne, Australia, showed 70% of the 700 participants didn’t feel comfortable talking to their managers about how they could accommodate their menopausal symptoms (which often include heavy periods); 83% said their work was negatively affected as a result. And this tends to be “exacerbated in the absence of a menstrual leave scheme”, adds Golding – with dire knock-on effects, often prompting women to ignore their physical and mental health.

Working through the pain also spells bad news for employers, because this presenteeism accounts for an average of nine days of lost productivity per person each year, according to a 2019 Radboud University survey of 32,748 women living in The Netherlands. The authors suggest this makes menstruation a workplace issue.

Chloe Caldwell, author of menstrual memoir The Red Zone: A Love Story, says she often “white knuckled” her way through jobs as a barista and waitress in her 20s, which led to her own normalisation of the rage, anxiety and excruciating cramps she experienced monthly. It was only after “fainting a few times” in 2017 that she was finally diagnosed with PMDD – a particularly severe form of premenstrual syndrome – and able to access proper medical treatment.

New York-based Caldwell, now 36, believes that in the US particularly, the idea workers should suppress their needs is an effect of American hustle culture. “We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood,” she says.

A menstrual-leave policy, says Golding, gives employees like Caldwell, who might otherwise deny or internalise their suffering, a direct, employer-endorsed pathway to rest.

Feeling ‘deeply respected’

The idea of introducing these policies is spreading in some countries that haven’t traditionally offered support for menstruating employees.

Australia is among the places prioritising this benefit. This is in part by necessity; as the Australian labour market has contracted due to the pandemic, businesses across the board are looking for ways to retain their talent, and period leave is a desired perk that may help keep workers loyal and engaged.

Some leaders report when workers experiencing periods or menopause are supported, they're happier and more productive (Credit: Getty Images)

But increasing interest in menstrual leave is also tied up in broader cultural shifts around reproductive health, which have been in motion since before the pandemic, says Mary Crooks, executive director of the Victorian Women’s Trust, in Melbourne. For instance, menstrual products have been exempt from the country’s Goods and Services Tax (GST) since January 2019; additionally, some public schools are supplying free pads and tampons to reduce female student absenteeism. And the federal government just announced a AUD$58m (£33m; $42.4m) national action plan to expand endometriosis treatment. 

Crooks introduced 12 days of menstrual and menopause leave at her gender-equality agency in 2016, after running a survey of roughly 3,500 people with periods the year before, which showed the number one concern for respondents (58%) was finding time to rest. The organisation has since published a menstrual leave template, alongside other resources, to help others across all sectors do the same (recent examples include the not-for-profit Australian Diver Accreditation Scheme and superannuation fund Future Super). And Crooks says the number of inbound inquiries the Trust receives from businesses hoping to deploy period leave has skyrocketed. 

Lucy, a 28-year-old communications manager from Melbourne, experienced the benefits of these policies first-hand after joining an organisation with menstrual leave in May 2021. Even though she doesn’t require time off every month, Lucy has used the policy a few times on her first day of menstruation, when she experiences “very bad cramping”, which, coupled with waves of fatigue and bouts of depression, can make “concentration difficult”.

Her employer’s plan, which offers flexible working arrangements and 12 extra days of paid period leave each year, has built a culture of “trust and good faith”, she says. It’s this notion – “that you are the expert on your own body, your own needs, your own life” – that drives her to take time and recover when she needs it.

Access to menstrual leave has also motivated Lucy to work harder when she’s on the clock – and made her more likely to recommend her workplace to others. Where in past jobs she’s felt the pressure to soldier on at work, now Lucy feels “deeply respected”, she says, “not just as a pair of arms and legs there to work, but as a whole person”.

Employers themselves report seeing benefits from introducing menstrual leave. Kristy Chong, the CEO of Modibodi, a period-underwear company based in Balmain, Australia, has no regrets since introducing 10 days of paid period leave for her staff in May last year. She says trust among managers and workers has increased, employees seem more productive than before and the benefit has helped position Modibodi as an attractive place to work.

“By supporting women with these policies,” she says, “you empower them to actually want to be at work and to put their best forward.”

By supporting women with these policies, you empower them to actually want to be at work and to put their best forward – Kristy Chong

Menstrual leave policies are widely perceived as expensive, however – particularly by critics of these schemes, who often cite employer costs, incurred when paying people who are on leave, as reason to disregard them. Yet Marian Baird, a professor of gender and employment relations at the University of Sydney’s Business School, says companies will likely be paid back in spades for introducing a policy. “If you do provide the right [services], women's productivity increases, their commitment and loyalty increases, and there are benefits to the firm.”

Any financial burdens have been well worth it for the Victorian Women’s Trust, says Crooks. In the five-plus years she’s been offering menstrual leave, uptake has averaged six days per staff member annually. It’s the Trust’s mission to empower women, but there's also a reward for doing so: the employers who create better accommodations for women at work will distinguish themselves from those who don’t, she believes.

The complications

Even amid the increasing momentum behind menstrual leave, however, these policies are still complicated, and draw their sceptics. Particularly, some critics fear modern iterations of period leave meant to reduce menstrual taboos and enhance employee experience could hinder gender equality in the workplace, since employees who menstruate would be treated differently than those who don’t.

The essentialisation of women’s bodies “could fuel harmful stereotypes that [they] are less worthy or reliable employees”, says Golding, or incapable of working while menstruating – when that is far from universal. Melissa Dobman, an organisational psychologist and the author of Yes, You Can Talk About Mental Health at Work, also fears women could be branded as too “emotional” if they discuss their menstrual symptoms in the office, even though that kind of “vulnerability is actually a good thing for a leader” to demonstrate.

Moreover, even if menstrual-leave policies are implemented, workers have to feel like they’re in a culturally permissive-enough environment to take advantage of them, says Golding, citing historical cases around the world where uptake is low, like in Japan. Even those who are covered may avoid taking leave due to the associated “shame and stigma”, she says, or the idea that it could stymie their careers – that is, unless they feel their employers truly support them. This involves company leaders, especially those in male-dominated industries, “signalling through word and action” that the policies are there to be used, says Baird, and employees like Lucy, who have taken days off, speaking openly about their experiences.

Even if period leave is implemented, some workers – particularly those in the service sector – may be left behind (Credit: Getty Images)

The expansion of remote work may also play a role in how willing or unwilling a worker may be to take up this policy – even in an environment where they feel supported. Women may “choose to ‘push through’ and continue working from home”, adds Golding, “rather than taking a day's leave” and risk having to disclose their situation to the higher ups. 

And although these policies might benefit the workers who decide to use them, corporate perks – like paid menstrual leave or the ability to work from home – are not afforded universally. Service workers with intense periods, who spend full days on their feet, are forced to choose between a day off and a pay cheque. Golding believes this inequality must be fixed systemically: “A right to paid menstrual leave, which is mandated in a broadly applicable statute, would mean that women from a vast array of socio-economic backgrounds would be afforded the opportunity to take leave.”

‘It would have been a different kind of life’ 

Despite the issues complicating menstrual leave, Baird believes if employers don’t accommodate people with periods, workers with particularly debilitating symptoms could drop out of the labour market altogether. 

For instance, employees experiencing menopause are at significant risk of leaving their jobs, according a 2021 study published by the UK’s Standard Chartered Bank. The report showed 25% of the 2,400 participants said their symptoms, along with a lack of awareness and support from employers and colleagues, made them more likely to quit. Another 22% said the same factors made them more likely to retire altogether. 

And although Golding believes concerns around gender equity are legitimate, she also feels the trend, which she says is “gathering momentum” in Australia and around the world, will carry more positive outcomes – even if policies fail to manifest at the federal level. “Putting it colloquially,” she says, “the good will outweigh the bad.”

The uptick in companies offering voluntary menstrual leave policies is a good sign, agrees Crooks. And Baird thinks moves like the ones in Australia can have positive ripple effects on a global scale, too. This is especially the case as millennial and Gen Z workers with periods are increasingly more outspoken than their forebears, she says, and businesses facing labour shortages are looking “to offer policies that can attract and retain smart, young female workers”.

Back in New York, Caldwell, like Jessie, can’t help imagining a scenario where she had access to paid menstrual leave at her workplaces. “I think I would've learned much earlier to take care of myself and that I didn't have to deny my bodily function,” she says. “It really could have transformed the way I thought about myself. It would've been a different kind of life.”

Jessie’s and Lucy’s surnames have been withheld for privacy

L'Humanité

Doublé français au Portugal

Nicolas Guillermin

MOTOGP Fabio Quartararo (Yamaha) a remporté sa première victoire de la saison en s’imposant facilement, dimanche 24 avril, au Grand Prix du Portugal de MotoGP devant son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac) et l’Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia). Le Niçois, champion du monde en titre, a dominé la course de la tête et des épaules, terminant avec plus de 5 secondes d’avance sur Johann Zarco, parti en pole position. Ce dernier a profité de l’accrochage entre l’Espagnol Joan Mir (Suzuki) et l’Australien Jack Miller (Ducati) alors que les trois pilotes se battaient pour la deuxième place. Fabio Quartararo (69 points) prend la tête du championnat du monde à égalité de points avec l’Espagnol Alex Rins (Suzuki), qui a fini quatrième. N. G.

New York Times - World

Photos of Egyptian Economist Who Died in Custody Raise Questions of Abuse

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Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist and critic of the government, was researching corruption before he disappeared under mysterious circumstances.

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By Vivian Yee and David D. Kirkpatrick

CAIRO — Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist in Egypt, was researching some politically delicate topics like the military’s role in the economy before he disappeared into the custody of the country’s security forces in early February. He had regularly criticized the government and its economic policies on Facebook.

A month after he disappeared, he died suddenly under mysterious circumstances while in custody. But officials did not inform his family that he had died until more than a month after the March 5 date on his death certificate and claimed it was from natural causes, quickly clearing themselves of any wrongdoing.

“These are lies,” said Omar Hadhoud, Mr. Hadhoud’s elder brother, who collected his body from the morgue and said he saw signs of abuse. “It’s very clear his head was broken. Why else would they hide him?”

Photographs of his brother’s body, taken in the morgue of the psychiatric hospital where he died and obtained by The New York Times, showed injuries to his upper body, including what forensic experts said was possibly blunt force trauma, as well as burns on his face and head. Omar Hadhoud said his brother’s skull appeared to be fractured.

Another person who saw the body in the morgue and witnessed the photographs being taken said they, too, noticed visible injuries, patches of discolored skin and small brownish-red spots around his face and head. The person asked not to be named for fear of government repercussions.

The photographs raised suspicions that Mr. Hadhoud, 48, was abused before his death. His family and human rights groups are now calling for a full, independent investigation.

Egypt’s Interior Ministry and head prosecutor, which almost never acknowledge wrongdoing in such cases, have insisted that their own quick investigation conclusively found that the death was caused by a “sharp drop in blood circulation and cardiac arrest” and possibly a Covid-19 infection, adding that the authorities bore no responsibility.

The government has refused to comment beyond the Interior Ministry and prosecution statements.

Egypt’s police and security agencies have a long record of detaining, abusing and torturing their own citizens, especially those whom the government considers political opponents. The country’s human rights record has drawn considerable international scrutiny, condemnation and repercussions, with the United States withholding $130 million from its annual aid package to Egypt this year.

Previously, the emergence of evidence of abuses by the Egyptian security services has sometimes set off domestic protests or international tensions — including a police killing that helped ignite the 2011 Arab Spring uprisings and the discovery, in 2016, of the mutilated body of an Italian doctoral student, Giulio Regeni.

Anwar Sadat, a former member of Parliament who leads the Reform and Development Party, which Mr. Hadhoud belonged to and had advised on economic policy, dismissed the authorities’ explanations as “the usual answers which don’t satisfy anyone.”

Mr. Sadat is the nephew of the former president whose name he shares. He called for an investigation into Egypt’s mental hospitals and the more than monthlong gap between the date on Mr. Hadhoud’s death certificate and its official acknowledgment.

“There are too many question marks,” he said.

Mr. Hadhoud’s case prompted comparisons with that of Mr. Regeni, who disappeared while conducting research on trade unions in Egypt and whose body was found, riddled with marks of torture.

“This is happening over and over again in Egypt,” said Ayman Nour, a prominent opposition leader who is living in exile and was Mr. Hadhoud’s friend. “Anyone in Egypt is vulnerable to such practices.”

Mr. Hadhoud, a researcher who grew up in a poor neighborhood of Cairo and studied at the American University in Cairo on a scholarship, had been working on several politically delicate topics in the year before his death, his brother said. They included what he described as bribery by members of Parliament and how the military had come to dominate Egypt’s economy, suppressing private-sector competition and garnering revenues for itself at the expense of the country’s budget.

The Egyptian authorities frequently detain people for speaking out on social media or for conducting politically charged research.

“He believed someone should break the barrier of silence,” Omar Hadhoud said, adding that friends and family had repeatedly warned his brother that his research was dangerous.

“There were no red lines to Ayman. And he paid for this with his life.”

Mr. Hadhoud’s family first noticed him missing on Feb. 6, Omar Hadhoud said, when he failed to come home.

In statements on April 10 and April 12, the authorities claimed that Ayman Hadhoud had been caught trying to break into an apartment in Zamalek, an upscale Cairo neighborhood, the night he went missing. But he was never charged with a crime.

An April 12 statement by prosecutors asserted that he had schizophrenia, showing “poor concentration and attention, persecutory delusions, delusions of grandeur” and “raving incomprehensibly.”

But Mr. Hadhoud’s brother and acquaintances said he had never been mentally ill.

On Feb. 8, two days after he disappeared, the family learned where he had been taken when Egypt’s state security agency informed them that he was in their custody and summoned another brother for questioning about Mr. Hadhoud’s activities, work and family, Omar Hadhoud said.

But by then, according to the prosecutors’ April 12 statement, officers had already moved Mr. Hadhoud to the Abbasiya Mental Health Hospital in Cairo. Though the family asked repeatedly for his whereabouts and visited several government offices in person, they were not told that he had been sent to the hospital, Omar Hadhoud said.

They eventually heard through friends with contacts in Egypt’s health care system that he was at Abbasiya. When family members went repeatedly to the hospital, however, hospital staff either denied that Mr. Hadhoud was there or said that they would need written permission from prosecutors to visit, his brother said.

Not until April 9 did the authorities officially acknowledge that Mr. Hadhoud was hospitalized, when a police officer told the family to come collect his body. But his death certificate, which his brother provided, said that he had died more than a month before, on March 5.

The authorities have offered no explanation for the discrepancy.

“Without an independent, impartial investigation, Ayman’s family will never know the truth about his disappearance or his death,” said John Hursh, a program director for Democracy for the Arab World Now, a U.S.-based human rights group, which obtained the same photographs independently.

When Omar Hadhoud arrived at the hospital on April 10, he said he was at first told he could take his brother’s body for burial the same day. But then he was told that the authorities had suddenly ordered an autopsy for a few days later.

The photographs of Mr. Hadhoud’s body were taken after the autopsy. But Omar Hadhoud and another person who saw the body before the autopsy said that they saw the injuries and that they were not caused by the autopsy.

Four forensic experts who reviewed the photographs, which were taken surreptitiously, cautioned that they were not high-resolution and showed only part of Mr. Hadhoud’s body. Two said they could not draw definitive conclusions about how he was injured.

But most of them agreed that the photographs showed injuries to his upper body that could have been caused by beatings and burnings.

Dr. Karen Kelly, a medical examiner and associate professor of pathology at East Carolina University, said the photographs appeared to show that before he died, Mr. Hadhoud had received multiple small burns to his face, possibly from cigarettes, and might have received a blow to his face as well.

“Something happened to him prior to his death — possibly, probably torture,” she said. “I am concerned that it was torture.”

She also said that what appeared to be a relatively small incision in Mr. Hadhoud’s chest in the post-autopsy photographs indicated that only a partial, incomplete autopsy had been conducted, one that would not have detected evidence of beating on his back or other internal injuries.

Members of his family, as well as an independent expert, were barred from observing the autopsy, Omar Hadhoud said.

So far, the authorities have refused their requests to turn over the autopsy report.

Vivian Yee reported from Cairo, and David D. Kirkpatrick from Washington.

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France24 - Monde

Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Publié le : 28/04/2022 - 07:40

Romain BRUNET Suivre

Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui ont choisi de le rejoindre.

Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête!, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.

Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.

"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.

>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"

"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".

Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.

>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.

"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."

Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.

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Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ANALYSE

Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Valeurs Actuelles

À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche

« On se défend si on nous attaque, mais que de la légitime défense. » Voici les dernières consignes de Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde étudiante, avant que les militants de son association droitière, accompagnés de membres de l’Union nationale inter-universitaire (Uni) et de Génération Zemmour, s’élancent sur un blocus qui dure depuis plusieurs heures le jeudi 14 avril.

Le matin même, avant les cours, un groupe installe un amas de poubelles et de barrières de chantier pour bloquer l’entrée de Sciences Po. D’autres taguent les caméras de surveillance, le blocus est lancé. Un étudiant nous confie que sur place sont présents « des socialistes classiques et plusieurs antifas ». Il a eu l’occasion de poser des questions au directeur de l’Unef, qui lui aurait confié : « On accepte la défaite, mais ce n’est pas normal qu’avec les enjeux actuels, notamment climatique et d’égalité, aucun des candidats au second tour ne les mette en avant. » L’étudiant en voit certains qui « sont juste contents de faire sauter les cours ».

Assise par terre ou sur les poubelles, la jeunesse bourgeoise révolutionnaire passe son après-midi à enchaîner les cigarettes, dissertant sur les trouvailles de nouveaux slogans antifascistes. De la grande théorie politique sur la lutte des classes en passant par la menace du Rassemblement national et le “grand capital” défendu par Emmanuel Macron, pour qui ils invitent tout de même à voter, aucune thématique ne passe sous les radars de ces philosophes du dimanche. Des affiches pendent aux grilles de l’école : on peut y déchiffrer des leitmotivs propres à l’extrême gauche, tels que “féministes antifascistes”, “non à l’extrême droite” ou encore “SS de flics”. Comble de la bien-pensance, un drapeau de l’Action antifasciste trône fièrement au milieu de la barricade. Chacun choisit ses combats.

À 14 h 30, une soixantaine d’étudiants, postés devant l’école, cheveux longs et colorés, Doc Martens aux pieds et cigarettes roulées au bec, montrent leur envie de révolte. Quelques-uns, entièrement vêtus de noir et crânes rasés, visiblement habitués, sont là pour encadrer les néophytes. Certains lancent des slogans repris en chœur par une foule. On se croirait à la sortie d’une école primaire.

Les étudiants qui dansent et applaudissent scandent “économie libérale, enfant du capital”. Pour rappel, à Sciences Po, 25 % des étudiants sont boursiers, d’autres paient autour de 6 000 euros par an pour les droits de scolarité. Un étudiant reconnaît d’ailleurs que, si certains des manifestants font partie des « quotas » défavorisés, la majorité sont « des privilégiés » et « comme la gauche en général, ils se donnent bonne conscience, mais ne vivent jamais selon les valeurs qu’ils prônent ».

Tous debout hurlent “Le Pen on dégage, Macron on combat !”. Les passants semblent ne pas comprendre. Ils filment de loin en riant à la vision de cette caricature de Mai 68. L’espoir renaît pour ces jeunes aux rêves déçus, ils laissent échapper : « LFI c’est pas fini, ça, ça va faire bouger les choses. »

Déblocage par une droite unie

À quelques rues de là, l’ambiance est autre. Militants de l’Uni, de la Cocarde étudiante et de Génération Zemmour se retrouvent. Le président de la Cocarde se félicite d’un « rassemblement des jeunes de bonne volonté » et explique que « le but est pacifique, simplement les universités n’appartiennent pas aux militants d’extrême gauche ». Il déplore une inaction de la part de l’administration de l’école qui serait complaisante : « Certains professeurs soutiennent directement les bloqueurs, ce n’est pas leur rôle. » Constance, une responsable de l’Uni, approuve fortement le déblocage : « C’est essentiel que nous nous unissions pour nous opposer au blocage de l’extrême gauche sur les campus de Paris, cela nuit à l’Université et aux partiels. C’est toujours au moment des examens que la gauche se réveille. »

S’ensuivent les instructions du président de la Cocarde : « Les consignes c’est : pacifique et dynamique, les gars ! Une démonstration de force mais on n’est pas les provocateurs ! », rappelle-t-il. Si des violences ont lieu, « comme toujours ce sera retourné contre nous par les médias », soupire-t-il. Le groupe se rassemble au coin de la rue, encore invisible des bloqueurs, à 50 mètres du barrage. Ils avancent, certains les voient arriver et filment, d’autres courent prévenir les antifas. Ils n’ont pas le temps de dresser deux barrières que les militants droitistes s’élancent. La Cocarde en tête, le visage caché, court aux cris de “gauchiste casse-toi, la France n’est pas à toi”. Les antifas se rassemblent mollement, mais à la vue des 40 encagoulés qui foncent tête baissée, se dérobent. La panique s’empare des rangs antifas : ceux qui riaient en vainqueurs courent maintenant à l’opposé. Un fumigène est craqué : “Gauchistes hors d’ici ! À bas la Macronie !” Enveloppés par la fumée, ils défont les barricades. La sécurité de Sciences Po, comme pendant le blocus, reste stoïque. En deux minutes, un blocus qui devait tenir plusieurs jours s’écroule. Un vibrant “on est chez nous” est scandé à pleins poumons par les militants. Quelques gauchistes téméraires, postés au loin, scandent : “Paris antifa !” Aucun ne s’approche mais beaucoup filment.

Une fois un brassard de police sorti par un homme devant l’école, un cortège de motos des brigades de répression des actions violentes motorisées débarquent. La Cocarde recule et détale. « Quatre heures plus tôt, ça aurait été bien », glisse un étudiant au passage des policiers. Un autre s’époumone : « Là ils font plus les malins, les fachos. » L’équipe de VA+ est prise à partie par des militants sanguins, frustrés de leur défaite : « Il y a les chiens de Valeurs actuelles ! »

Plus tard, les fuyards reviennent, sur l’air de Siamo Tutti Antifascisti, en réponse à une Marseillaise entonnée par les quelques militants de l’Uni encore présents. Une antifa, déçue, s’insurge : « Le Pen est une candidate fasciste, la question ne se pose pas. On est menacé pour ça par les fachos, c’est grave. » Elle ajoute : « Ils nous mettent tous en danger, nous, on porte des idées saines. Il faut revoir ses priorités, les cours c’est bien mais l’extrême droite, c’est plus grave. » L’incompréhension de ne pas avoir plus le soutien de l’école gagne les “Che Guevara” modernes : « Alors que Sciences Po est elle-même porteuse de ces idées politiques », selon une bloqueuse qui ne rigole pas en disant cela.

La gauche militante, poison du monde universitaire

Ce blocus qui refuse la démocratie est emblématique mais pas isolé. À Nantes, un e-mail interne appelant à voter pour Emmanuel Macron a été envoyé par la présidente de l’université. À Paris, d’autres universités ont été bloquées, puis ont vu leurs cours annulés par précaution. Enfin, depuis le lundi 18 avril, de nombreux lycées sont bloqués à leur tour et répondent à “l’appel de la Sorbonne”, comme en témoigne un lycéen dévasté par « ce second tour qu’on nous impose ». Ces événements restent le fait d’une minorité très active et influente sur les jeunes, à l’instar de ce lycéen du XVIe arrondissement de Paris qui se rebelle contre un monde injuste à ses yeux. « Tout cela révèle quelque chose de très profondément ancré dans les universités françaises », nous confie, exaspéré, le délégué national de l’Uni, Rémy Perrad.

Dès qu’une loi relative à la vie des étudiants est envisagée par l’exécutif, les blocus deviennent légion. L’existence d’une pensée de droite au sein des universités, ou la non-présence d’un candidat de gauche au second tour, suffit à présent à mettre le feu aux poudres. Ces blocages pourrissent la vie des universités et rendent la continuité du service public très incertaine. La valeur des diplômes est mise en danger, comme le craint Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférence à la Sorbonne, qui nous confie : « Depuis 2015, de nombreuses universités parisiennes n’ont pas eu un seul semestre complet. » « Le prolétariat ne veut plus faire la révolution, une minorité d’étudiants très organisés influencent beaucoup des lycéens sans recul. Cela devient un rite initiatique de bloquer, et les étudiants les plus fragiles en pâtissent », explique le professeur. Symbole d’une dictature passive, la démocratie n’est plus perçue comme un système politique, « mais comme des valeurs, ceux qui ont raison et ceux qui ont tort ». Tout un programme.

Constat partagé par Jean-Robert Pitte, ancien président de la Sorbonne et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques : « On est dans un pays qui donne des leçons de démocratie à la terre entière sans faire respecter la sienne. » À qui a-t-on affaire ? « Des gens ultragâtés qui ne vont pas voter et sont les premiers à manifester quand le résultat ne leur plaît pas. » Sans parler des lycéens qui, par définition, ne peuvent souvent pas encore voter. Et encore, l’âge de majorité n’est pas encore abaissé à 16 ans, au grand désarroi de Jean-Luc Mélenchon.

Soutien d’une partie de l’administration

L’ancien président de la prestigieuse université le reconnaît sans détour : « Les professeurs et les personnes de l’administration sont principalement de gauche. » Sans que cette situation ne scandalise personne. Le soutien de professeurs aux activistes gauchistes est emblématique d’une université qui se dégrade, portant atteinte à sa réputation de temple du savoir. Pierre-Henri Tavoillot dénonce la complaisance de ses collègues vis-à-vis des blocus : « J’ai proposé mes cours sur YouTube pour assurer la continuité de l’enseignement. Résultat, je me suis fait critiquer par des collègues. » Ce professeur, marginalisé dans sa défense d’une université normale, ajoute : « Mon nom aurait été tagué dans la Sorbonne pour mon opposition aux mouvements. » On a connu plus démocratique…

L’Uni est inquiète pour ce qui est de l’enseignement et de la sécurité ; les militants étouffent : « Toute la journée, ils rabâchent qu’il y a les gentils et les méchants en politique, résultat, dès que l’Uni tracte pacifiquement, on veut nous virer juste parce qu’on est de droite », nous déclare le délégué national, Rémy Perrad. Dernier exemple en date ? Le 22 avril, un e-mail a été envoyé aux étudiants de Lyon-III pour condamner la présence de la Cocarde dans la fac. L’administration se veut rassurante face à l’immixtion de la “peste brune” : « [On ne laissera] pas notre université devenir l’instrument de ceux qui veulent porter atteinte à [nos] valeurs. L’engagement de l’université Jean-Moulin- Lyon-III contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et la haine antimusulmans sera sans faille. »

Dans le viseur, des associations de droite ? Des attaques portées par un encouragement sans vergogne du monde médiatique, à l’image d’Alice Coffin, qui soutient que « toutes les méthodes pour lutter contre le fascisme sont légitimes ». La réponse de l’État se révèle bien insuffisante d’après un autre enseignant : « Les étudiants ne risquent aucune sanction, on présente comme des héros des gens qui ne risquent rien de la part de l’État. » Alors même que de nombreux témoignages font état d’une Sorbonne complètement saccagée, de bureaux fracassés, ainsi que de nombreux tags sur le bâtiment historique. Déclassement, vous avez dit déclassement ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

"C'est une politique d'envahissement" : en RD Congo, les attaques des ADF continuent d'inquiéter

Les Observateurs

Publié le : 28/04/2022 - 16:52

Maëva Poulet Suivre Maëva Poulet Suivre

Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, les rebelles des Forces démocratiques alliées, les ADF, ont étendu leurs actions à la province de l'Ituri. Les 10 et 11 avril, une trentaine de personnes ont été tuées près de la ville de Komanda par ce groupe islamiste d’origine ougandaise. Les attaques ont été revendiquées, photos à l'appui, par l’organisation État islamique, à laquelle les ADF ont prêté allégeance. Notre Observateur travaille dans le secteur agricole et se trouvait à proximité des attaques. Il témoigne dans notre émission. 

Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées dans des attaques, dimanche 10 et lundi 11 avril en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Des images, transmises à notre rédaction, montrent des corps étendus sur le bord d’une route près de la ville de Komanda, des maisons incendiées et des centaines de villageois fuyant l’insécurité. 

Cette série d’attaques a été revendiquée lundi 11 avril par la cellule de propagande de l’organisation État islamique (EI).

#RDC #Congo l’#EI revendique depuis vendredi dernier 9 attaques entre #Beni & l’#Ituri visant les forces armées et les chrétiens. Dont une dans une localité frontalière avec l’#Ouganda. Les maisons des chrétiens qui brûlent dans une des localités de l’Ituri. pic.twitter.com/uhXzLqIjwv

April 11, 2022

"Une sorte de psychose règne dans la population"

Marc (pseudonyme), travaille dans le secteur agricole près de Komanda, et a dû prendre la fuite après ces violences mi-avril : 

Les actions de ces rebelles ont commencé à partir du 8 avril, quand leur présence a été signalée dans un village aux environs de Komanda. J’ai passé la nuit là-bas, c’était un peu horrible parce qu’il y avait des retentissements d’armes. Et comme ça a dégénéré encore, on a pris la poudre d’escampette.

Là, la population ne fuyait qu’avec des objets de la maison, des casseroles. Les autres transportaient des matelas et quelques habits. Une sorte de psychose règne dans la population.

"On ne peut plus vaquer aux activités champêtres"

Marc craint que les attaques et les déplacements de populations travaillant dans le secteur agricole aient des conséquences sur l’approvisionnement de la ville de Bunia, le chef-lieu de l’Ituri : 

Entre novembre et décembre, il y avait des attaques de ces ADF dans la partie sud de l’Ituri, l’axe Komanda-Beni. C'est un axe très important pour la ville de Bunia, ça fournissait des produits champêtres, les charbons de bois.

Maintenant, l’axe qui restait très important encore c’était cet axe là de Komanda Mambasa. Et voilà, après les attaques ici, l’axe est coupé parce que là on ne peut plus vaquer aux activités champêtres, de peur que vous ne soyez décapité, tué par ces rebelles ADF. Je comprends que c’est une politique d’envahissement qui s’installe petit à petit dans la zone.

Selon une organisation de défense des droits humains congolaise, les attaques se sont poursuivies en Ituri et auraient fait au moins 85 morts en 10 jours, à la mi-avril. Depuis 2013, au moins 6 000 personnes ont été tuées par les ADF. Pour lutter contre ces rebelles, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis mai 2021 sous état de siège et une opération militaire conjointe avec l’Ouganda a été lancée en novembre dernier.

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France24 - Monde

En Haïti, le calvaire des familles piégées au milieu d'une guerre des gangs

Publié le : 28/04/2022 - 12:04

FRANCE 24 Suivre

Selon la protection civile haïtienne, au moins 18 civils ont été tués depuis dimanche dans la banlieue nord de Port-au-Prince, où sévit une guerre des gangs sanglantes dans des quartiers abandonnées par les forces de l'ordre. Les habitants de la zone sont aux abois.

Des viols, des maisons incendiées, et la mort d'au moins 18 civils : les habitants de la banlieue nord de Port-au-Prince subissent, depuis dimanche 24 avril, une guerre des gangs dévastatrice dans des quartiers déjà dominés par les bandes criminelles.

"Les hommes armés du gang '400 Mawozo' ont mis le feu à ma maison" et ont "tué plusieurs de mes voisins avant d'incendier aussi leurs maisons", témoigne auprès de l'AFP Lucien, un habitant de la zone.

"Ils violent les femmes et les filles quand ils parviennent à entrer dans une maison", ajoute l'homme qui, par peur de représailles, préfère ne pas donner son nom complet.

La violence est telle que, depuis mardi, Lucien a dû quitter son domicile pour se réfugier avec "(sa) mère malade" sur une place publique.

Au moins 18 civils ont été tués depuis dimanche, selon la protection civile haïtienne.

>> À voir L'Entretien : Jerry Tardieu, ancien député haïtien : "Des gangs ont pris le contrôle de Port-au-Prince"

Parmi ces victimes "tuées entre le 24 et le 26 avril", se trouvaient "une famille de huit personnes" ainsi que "trois jeunes femmes et trois enfants", indique l'organisme public.

Comme Lucien, plusieurs centaines de personnes ont réussi à quitter la zone d'affrontements, dont une cinquantaine se sont réfugiées sur une place publique "à quelques centaines de mètres de la ligne de front", selon la protection civile. Mais d'autres restent prises au piège chez elles.

Parmi eux, un habitant, qui préfère rester anonyme, dont le petit frère a reçu "une balle perdue à la jambe dimanche, alors qu'il était à la maison".

"On a pu stopper l'hémorragie mais on ne peut pas prendre le risque de l'emmener à l'hôpital et on n'a pas non plus de médicaments pour soulager sa douleur", s'inquiète l'homme d'une vingtaine d'année.

Coincés sans eau ni nourriture

Alors que les rafales d'armes automatiques résonnent dans leur quartier depuis quatre jours, les habitants sont aux abois.

"Nous n'avons plus ni eau ni nourriture", alerte une jeune habitante. Son père, qui souffre de diabète et d'hypertension artérielle, "est actuellement dans un état critique mais nous n'avons aucun moyen d'aller acheter des médicaments et c'est trop dangereux de se déplacer avec lui", ajoute-t-elle.

Longtemps cantonnées dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les bandes armées ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l'automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.

Le gang "400 mawozo", puissant et redouté, avait enlevé un groupe de 17 personnes composé de missionnaires nord-américains et de leurs proches, dont cinq enfants, à l'automne dernier.

Le quartier où ont lieu ces violences est hautement stratégique, car il constitue l'unique voie d'accès routier vers le nord du pays ainsi qu'entre la capitale haïtienne et la République dominicaine.

Les autorités ont déjà perdu depuis juin 2021 le contrôle du seul accès routier qui relie Port-au-Prince au sud car, sur l'espace de deux kilomètres, la route nationale est totalement sous la maîtrise des bandes armées des bidonvilles de Martissant.

Une police nationale impuissante

Dans ce quartier pauvre, la mainmise des gangs a forcé l'organisation Médecins sans frontières à fermer l'hôpital qu'elle faisait fonctionner depuis 15 ans.

La police nationale, dont l'arsenal est loin de suffire pour affronter des bandes criminelles suréquipées, n'a mené aucune opération pour reprendre le contrôle de l'entrée sud de la capitale.

Et depuis dimanche, les forces de l'ordre ne sont pas encore intervenues dans la banlieue nord.

Pour les associations aussi, il est difficile d'accéder à ce quartier dangereux.

"Nous ne pouvons pas encore nous rendre dans ces zones mais les informations qui nous sont parvenues sont tristes et inquiétantes", déclare à l'AFP Pierre Espérance, responsable d'une organisation haïtienne de défense des droits humains.

Les autorités ne se sont pas encore exprimées sur ces violences, qui paralysent toute activité dans le nord de Port-au-Prince, et le porte-parole de la police nationale n'était pas en mesure de fournir des informations à la presse mercredi midi.

Avec AFP

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Violences en Haïti : deux journalistes assassinés près de Port-au-Prince

Haïti : les derniers otages nord-américains enlevés par un gang ont été libérés

Les otages nord-américains enlevés à Haïti par un gang se sont en fait échappés

L'Humanité

Un fonds d'investissement dans le foot français, quelles conséquences?

Entretien

FOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.

Nicolas Guillermin

Jean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans

Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un «  accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).

Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?

Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.

C’est-à-dire ?

Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…

La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?

La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.

Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?

Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?

La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?

Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.

CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?

On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.

footballligue 1économie
New York Times - World

Nayib Bukele reprime las libertades civiles en El Salvador y conserva su popularidad

Una gran parte de los salvadoreños está dispuesta a tolerar a un líder de tendencias autoritarias a cambio de la solución a su preocupación más acuciante: la violencia de las pandillas.

Soldados salvadoreños registrando a hombres en busca de tatuajes de pandillas este mes en Tonacatepeque.Credit...

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Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, reportera del Times en la corresponsalía de México, y el fotógrafo Daniele Volpe viajaron a El Salvador para cubrir las medidas emprendidas por el gobierno contra las pandillas.

TONACATEPEQUE, El Salvador — Han pasado cuatro semanas desde que el zapatero desapareció de su ciudad natal, arrastrado y esposado por la policía salvadoreña.

La familia del hombre, Heber Peña, de 29 años, ha reunido recibos del negocio y firmas de los clientes para demostrar que gana su dinero honestamente. Temen que ahora esté atrapado en una prisión superpoblada, acusado de pertenecer a una pandilla.

Aun así, la familia del zapatero percibe de todos modos los beneficios de la campaña policial que condujo a su detención, y admira al líder que está detrás de ella.

“Aparte de esto”, dijo Caleb Peña, hermano de Heber, “todo lo que ha hecho el presidente es magnífico”.

Heber Peña es uno de los más de 18.000 salvadoreños encarcelados en las últimas semanas, después de que un repunte de los asesinatos en marzo llevó al gobierno a declarar un régimen de excepción, suspendiendo derechos civiles clave garantizados por la Constitución y permitiendo que niños de hasta 12 años sean juzgados como adultos por pertenecer a una pandilla.

Los grupos de derechos humanos han denunciado estas acciones como violaciones a las libertades fundamentales. El secretario de Estado de EE. UU., Antony Blinken, instó al gobierno salvadoreño a “mantener el debido proceso y proteger las libertades civiles”.

Pero la mayoría de los salvadoreños no se quejan. El país se ha cansado de una violencia interminable, de las pandillas que los aterrorizan, de la ausencia de Estado de derecho que ha inspirado a tantos a viajar más de 1600 kilómetros hasta la frontera de Estados Unidos.

Gran parte de los salvadoreños simplemente están aliviados de que su líder aplique mano dura, incluso si también socava la frágil democracia que su país ha luchado por construir en las últimas tres décadas.

El final de una brutal guerra civil en 1992 dio paso a una nueva fuerza anárquica en El Salvador, el país más pequeño de Centroamérica: las pandillas que se instalaron después de que Estados Unidos deportó a miles de salvadoreños al país, muchos de los cuales habían formado redes criminales en Los Ángeles.

Las pandillas impulsaron un ciclo de derramamiento de sangre que profundizó la frustración de la gente con un sistema político incapaz de garantizar una paz duradera. Ahora, gran parte de la población ha depositado su confianza en un joven líder de tendencia autoritaria que, al menos temporalmente, ha dado a la gente la estabilidad que tanto deseaba.

Nayib Bukele, el presidente salvadoreño de 40 años, se ha convertido en uno de los líderes más populares del mundo. Sus partidarios dicen que eso se debe en gran medida al rápido descenso de la violencia de las pandillas desde que asumió el cargo en 2019, así como a su gestión de la pandemia, durante la cual mantuvo a muchos a flote con la entrega de alimentos.

Analistas y funcionarios de Estados Unidos creen que la violencia solo ha disminuido debido a una tregua secreta entre las pandillas y el gobierno, algo que Bukele niega.

Y los críticos se han ido alarmando ante los esfuerzos sistemáticos del presidente para trastocar las frágiles instituciones del país y consolidar cada vez más el poder que está en sus manos.

Su partido destituyó sumariamente a cinco jueces de la Corte Suprema de Justicia y a un fiscal general que estaba investigando al gobierno, mientras atacaba implacablemente a los medios de comunicación y a los grupos de defensa.

Sin embargo, la mayoría de los salvadoreños no parecen percibir que están siendo reprimidos, o simplemente no les importa. La satisfacción con la democracia en El Salvador está en su nivel más alto en más de una década, según una encuesta realizada en agosto por la Universidad de Vanderbilt. Y una encuesta de CID-Gallup publicada la semana pasada mostró que el 91 por ciento de los encuestados aprobaba las medidas de seguridad del gobierno.

“Para mucha gente en El Salvador, la democracia es básicamente la capacidad del sistema político para atender su situación”, dijo José Miguel Cruz, experto en El Salvador de la Universidad Internacional de Florida. “Según ese criterio, ven esto como la mejor opción que tienen”.

El miedo a las detenciones arbitrarias se ha extendido por todo el país, según las entrevistas realizadas a decenas de residentes y agentes de policía en ciudades que ahora controlan las fuerzas de seguridad. Pero muchos siguen convencidos de que es perfectamente legítimo que el gobierno tome medidas extremas para aplastar a las pandillas que los atormentan.

De hecho, mucho antes de que Bukele declarara el estado de emergencia, las libertades básicas ya estaban fuertemente limitadas en gran parte del país. La única diferencia es que antes no era el gobierno el que mandaba. Eran las pandillas.

En muchos de los pueblos más pobres de El Salvador, las pandillas son la máxima autoridad. Solo ellas deciden quién puede entrar y a qué hora, qué emprendedores pueden abrir un negocio y cuánto deben pagar, quién vive y por cuánto tiempo.

“En estas comunidades, la gente ya ha estado bajo un régimen de excepción”, dijo Edwin Segura, jefe de una unidad de investigación de La Prensa Gráfica, un destacado periódico salvadoreño. “La gente dice: ‘bueno, si voy a cambiar, voy a pasar de las manos autoritarias y homicidas de la pandilla a las manos autoritarias del Estado, pues lo tomo’”.

Peña creció y vivió en una urbanización al norte de San Salvador, la capital, llamada Distrito Italia, que obtuvo su nombre luego de que Italia donó los fondos para construir la comunidad para las personas desplazadas tras un gran terremoto en 1986. Se ha convertido en un bastión de la Mara Salvatrucha, o MS-13, que, hasta que se declaró el régimen de excepción, dominaba todos los aspectos de la vida cotidiana en el distrito.

Residentes y agentes de policía, en activo y retirados, afirman que la pandilla cobraba impuestos a muchos negocios locales y a cualquiera que viniera de fuera a entregar productos. Los postes, o vigías de la pandilla, informaban de quién entraba en la urbanización y avisaban a los altos mandos cuando se acercaban extraños o la policía.

Las pandillas incluso intervenían para resolver las disputas entre cónyuges o vecinos, imponiendo su propio estilo de ley y orden.

“Si te peleas con tu vecino, acudes a la gente que se encarga de estos lugares, no a la policía”, dijo un hombre llamado Rogelio, cuyo nombre no se revela para protegerlo de posibles represalias.

Una vez, dijo, un grupo de pandilleros le dio una paliza hasta dejarlo ensangrentado porque pronunció una palabra que no les gustó. Hace unos años, mientras Rogelio observaba, mataron a tiros a su mejor amigo, porque el hombre les parecía “demasiado tranquilo”.

“Si yo fuera el gobierno, si tuviera el poder, los haría desaparecer”, dijo Rogelio, refiriéndose a los pandilleros. “No merecen vivir”.

El Departamento del Tesoro estadounidense impuso sanciones a funcionarios de alto rango del gobierno de Bukele el año pasado por dar a los líderes de las pandillas “incentivos financieros” y privilegios penitenciarios a cambio de menos asesinatos.

Pero cualquier acuerdo pareció haberse venido abajo a finales de marzo, cuando un fin de semana repleto de asesinatos resquebrajó la fachada de tranquilidad y ahora Bukele parece estar enfrentándose a las pandillas de forma directa.

Desde que la Asamblea Legislativa de El Salvador aprobó por primera vez el decreto de régimen de excepción, los soldados se han apostado en la entrada del Distrito Italia, inspeccionando cada vehículo que pasa y revisando los cuerpos de los visitantes en busca de tatuajes que puedan indicar vínculos con las pandillas.

Muchos residentes dicen sentirse más seguros ahora, incluido Rogelio, quien dijo que los que critican el trato de Bukele a los miembros de las pandillas no tienen idea de lo que es ser subyugado por ellas todos los días.

“Solo hablan”, dijo de los detractores del presidente, “nosotros estamos aquí viviendo esto”.

Bukele se ha empeñado en difundir su mano dura en las redes sociales, jactándose de negar a los presos la luz del sol y de racionar su comida. En Twitter, ha publicado videos de guardias de prisión que empujan a hombres tatuados al suelo y de reclusos a los que se les sirven porciones diminutas de comida.

Estas muestras públicas de crueldad parecen diseñadas para ganar puntos políticos. Una encuesta de 2017 reveló que más de un tercio de los salvadoreños aprobaba el uso de la tortura y las ejecuciones extrajudiciales en la lucha contra las pandillas.

“Tiene que ser una imagen catártica”, dijo Segura, “ver a los pandilleros tirados en el suelo después de haberlos visto envalentonados, humillando y aterrorizando a otros”.

El propio Bukele admite que el gobierno ha metido en prisión a transeúntes, pero sostiene que representan un porcentaje ínfimo de las detenciones. Marvin Reyes, quien lidera un sindicato policial, dice que los agentes han recibido instrucciones de sus superiores para cumplir “una cuota diaria de detenciones”. Un portavoz del gabinete de Seguridad del presidente no quiso responder a la afirmación.

Muchos pandilleros han pasado a la clandestinidad —han huido a las montañas o se han escondido en casas de seguridad—, por lo que la policía ha cumplido con la demanda de detenciones masivas llevándose a cualquiera que parezca sospechoso, según Reyes.

“Recibieron una orden y no quieren problemas con su jefe”, dijo Reyes.

Como casi todo el mundo en el Distrito Italia, la familia de Peña, el zapatero, sueña con una vida más tranquila.

Pero ellos y muchos otros vecinos insisten en que el joven no tiene nada que ver con las pandillas. Cuando la policía derribó su puerta de lámina en marzo, Heber Peña estaba atareado en la confección de un par de zapatos negros.

“Estaba trabajando justo aquí”, dijo su padre, Víctor Manuel Peña, mientras señalaba un montón de sandalias sin terminar fuera de la casa de dos habitaciones que comparte con Heber. “¿Qué pandillero vive en una casa con paredes hechas de lámina?”.

Cuando su esposa murió de cáncer hace unos años, Víctor Manuel, de 70 años, asumió la responsabilidad de cocinar para la familia. Ahora tiene pesadillas en las que ve a su hijo hambriento en prisión.

Votó por Bukele, como el resto de la familia. “Vimos que era un hombre que sí se interesaba por la mejora de la nación”, dijo. “Pero nunca imaginamos que iba a tener errores así”.

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Le Monde

Le Var, un jardin sur la Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.

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Prendre un bain de nature dans le Var

Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !

Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !

L’arrière-pays, la Provence préservée

Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.

Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne

Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…

On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !

www.visitvar.fr

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Valeurs Actuelles

Des investigations révèlent de “graves manquements éthiques” à l’IHU de Didier Raoult

Nouveau camouflet pour le professeur Raoult. Ce mercredi 27 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu public son rapport final après des investigations menées au sein de l’institut hospitalier universitaire (IHU), dirigé par Didier Raoult, à Marseille. Et les conclusions sont sans appel. L’autorité sanitaire indique qu’il y a eu de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique », au sein de l’institut, indique Le Monde.

L’enquête menée depuis novembre 2021 aboutira à des suites pénales et administratives. L’ANSM a fait savoir qu’elle saisissait, pour la deuxième fois, eu égard à « la gravité des manquements constatés », la procureure de la République de Marseille, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Suspension des recherches ?

« Deux faits pénalement répréhensibles » ont été relevés par l’agence : la mise en œuvre de recherches médicales en l’absence d’avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et la communication par l’IHU, en amont de son inspection, d’un « document falsifié concernant un avis du comité d’éthique interne » de l’institut.

L’ANSM menace également de suspendre toutes les recherches menées dans l’institut de Didier Raoult, par décision de police sanitaire, si elles sont « réalisées sans sollicitation d’un comité de protection des personnes ».

Pour l’autorité sanitaire, les « manquements critiques et majeurs » et les commentaires apportés en réponse par l’IHU « conduisent à s’interroger, voire à remettre en cause la capacité de [la] structure à réaliser des RIPH dans le respect de la législation applicable ».

« Expérimentation sauvage »

En octobre 2021, une enquête de Mediapart évoquait l’existence d’une « expérimentation sauvage » sur des patients atteints de tuberculose au sein de l’IHU, et qui auraient provoqué de graves effets secondaires. Sur ce volet, l’ANSM reconnaît que ses enquêteurs n’ont, à ce stade de leurs investigations, pas « identifié d’éléments prouvant la mise en place d’un essai clinique non autorisé ». Elle souligne néanmoins la mise en évidence de « l’utilisation de combinaisons d’antibiotiques différentes des recommandations internationales et potentiellement dangereuses pour les patients », indique Le Monde.

De son côté, Didier Raoult a réagi au rapport dans un communiqué estimant que « les reproches [de l’agence] ne paraissent pas justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble ». Décrié pour sa gestion de l’institut marseillais, Didier Raoult avait annoncé qu’il quitterait son poste de directeur en septembre prochain.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

Continuing, Guterres says he's had "intense discussions" with President Zelensky to make an evacuation from Mariupol a reality.

Addressing the media, Zelensky says he believes a "successful result" is possible "in terms of deblocking Azovstal" steel plant in the besieged city after talks with the UN chief.

UN Secretary General António Guterres is now speaking, following a meeting with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

He says the situation in the besieged southern port city of Mariupol is a "crisis within a crisis".

"We are doing everything possible to evacuate people from Mariupol's Azovstal" steel works, he says.

We'll bring you more updates on the talks when we have them.

As we've been reporting, a British national has been killed in Ukraine and a second is missing, the UK's Foreign Office has said.

The BBC has been told the man who was killed is Scott Sibley. He's understood to have been fighting for Ukrainian forces.

The Foreign Office has not confirmed the identity of either person but has said it is supporting their families.

Details of Sibley's death and how or when the second person went missing have also not been given.

Read more.

Sarah Smith

North America Editor

President Biden is asking Congress to authorise an enormous sum of money for Ukraine – $33bn. More than twice as much as the US has already spent on providing military equipment and humanitarian aid.

The US president wants to show he is undeterred by vague threats about the possible use of nuclear weapons and a warning from Vladimir Putin that there could be retaliatory strikes against countries that intervene in Ukraine.

He shrugged off those comments saying they show the desperation Russia is feeling about their abject failure to do what they set out to do.

The proposal includes $20m in military assistance to Ukraine, $8.5bn in economic support and $3bn for humanitarian aid. As well as money to help with global food shortages caused by the war.

Explaining to Americans why this money is needed at a time when many are suffering from rising living costs he said: "The cost of this fight is not cheap, but caving to aggression is going to be more costly."

An additional plan to allow US authorities to not just freeze but liquidate the assets of Russian oligarchs is bold – it has raised concerns among civil liberties groups in America. But is likely to gain bi-partisan support in the US congress.

It will not begin to cover the cost of the additional sums of money the White House wants to spend supporting Ukraine's war efforts.

More now on news that a UK national has been killed and another Briton is missing in Ukraine.

The Foreign Office has provided no details of what the pair were doing in Ukraine in its statement.

The government had urged British nationals to leave Ukraine in February and, after Russia invaded, advised against all travel to the country.

In the early days of the war, Foreign Secretary Liz Truss said she supported individuals from the UK who might want to go to Ukraine to fight but the government later advised against this.

Also in the Q&A session, Biden says that in an effort to aid Poland and Bulgaria - after Russia cut off gas supplies to them yesterday - the US will work with allies and may divert the sale of natural gas to them.

He says: "Poland indicated significant reserves of gas, as does Bulgaria, but not as much.

"We've worked with allies from Japan, and may divert the sale of natural gas from those countries to Poland and Bulgaria.

"That's all I can say right now."

The press conference has now ended. We'll wait to see how the Kremlin responds to what Biden has outlined.

After finishing his speech, Biden takes questions from reporters.

He is asked about whether the US is now in a "proxy war" with Russia and how concerned he is about how the Kremlin might respond.

Biden says "we're prepared for whatever they do".

Russia has repeatedly suggested that the West's support of Ukraine - particularly with military aid - amounts to a proxy war.

"Aggression will not win, threats will not win," Biden adds.

He says the war in Ukraine has presented a serious problem but also an enormous opportunity to deter future wars.

"All these actions are about the truth - investing in Ukraine's freedom and security is a small price to pay to punish Russia's aggression to lessen the risk for future conflict."

He finishes with an "unmistakable message to Putin: You will never succeed in dominating Ukraine".

Responding to Russia's comments about the possibility of the Ukraine war escalating into a nuclear conflict if the West continues supporting Kyiv, US President Joe Biden says it is "a reflection of Russia's failure".

Biden says Russia's comments concern him "because it shows Russia's desperation".

But, the US president adds: "No one should be making idle comments about use of nuclear weapons."

On Wednesday, President Putin said western powers intervening in Ukraine would face a "lightning-fast response".

Russia, he said had "all the tools for this, that no one else can boast of having". He added: "we'll use them, if needed. And I want everyone to know that".

Also speaking on Wednesday, Russian Foreign Secretary Sergei Lavrov warned that the risk of a nuclear war is "very serious now" and they shouldn't be underestimated.

Biden says that despite Russia's claims to be a reliable source of energy for the world, "their actions towards Poland and Bulgaria show otherwise".

He is referring to yesterday's announcement that Russian energy giant Gazprom has cut off gas to both countries.

This, Biden says, shows Russia is using energy "not just as a commodity, but a weapon".

"We will not let Russia intimidate and blackmail their way out of those sanctions", he adds.

Biden says the US has sent more than 50 million rounds of ammunition to Ukraine, as well as providing 10 anti-armoured systems for every Russian tank in Ukraine.

He says the White House has almost exhausted the "draw down" authority that Congress authorised for Ukraine last month.

Explaining his proposal for Congress, Biden says: "Basically we're out of money - that’s why today, in order to sustain Ukraine, I'm sending congress a supplemental budget request to keep weapons and ammunition flowing to Ukraine and continue the delivery of economic and humanitarian assistance.

"This funding addresses the needs of military in critical months ahead and begins transition to longer term security symptoms to deter Russian aggression."

Biden says more funding is needed to ensure food security in Ukraine is restored.

He urges Congress to pass the new bill as soon as possible to ensure that grain exports are restored.

Biden adds that this will help restore food security for both Americans and Ukrainians. He says it'll help ease rising food prices as well.

Biden says it is "thanks to the aid we've provided that Russian forces have had to retreat from Kyiv".

But the US president warns that this does not mean the Russian army won't return.

That's why, he says, the additional military and financial aid is important for Ukraine.

President Biden says the US is not attacking Russia but instead helping Ukraine defend itself against Russian aggression.

"Just as Putin made the choice to begin this brutal invasion, he could make the choice to end it," he says.

"Russia is the aggressor and the world must, and will hold, Russia accountable."

He says the Russian invasion is yielding immense human cost in the horrifying evidence of atrocities and war crimes in areas they try to control.

Biden is now setting out his plans at the White House.

He says it is critical the additional $33bn (£27bn) in funding he is proposing gets approved by Congress as soon as possible.

Biden says backing Ukraine is "not cheap" but the US can't "stand by".

US President Joe Biden is at the podium at the White House and is outlining his plans to offer more support to Ukraine.

He will ask Congress for $33bn (£27bn) in military, economic and humanitarian assistance to support Ukraine "for the next five months".

The package includes more than $20bn in military aid, $8.5bn in economic aid and $3bn in humanitarian aid.

We'll be bringing you live updates.

Daniel Thomas

Business reporter, BBC News

One of Germany's biggest energy firms has said it is preparing to buy Russian gas using a payment system that critics say undermines EU sanctions.

Uniper says it will pay in euros which will be converted into roubles, meeting a Kremlin demand for all transactions to be made in the Russian currency.

Other European energy firms are reportedly preparing to do the same amid concerns about supply cuts.

Uniper said it had no choice but said it was still abiding by EU sanctions.

The European Commission said last week that if buyers of Russian gas could complete payments in euros and get confirmation of this before any conversion into roubles took place, that would not breach sanctions.

Read more here.

A British national has been killed in Ukraine and a second is missing, the Foreign Office has said.

The Foreign Office has not said whether they were fighting in Ukraine.

A Foreign Office spokesman said: "We can confirm that a British national has been killed in Ukraine and are supporting their family."

On the missing person, they added: "We are aware of a British national who is missing in Ukraine and are supporting their family. We are urgently seeking further information."

Read more here.

A Ukrainian presidential aide says the world recognises that his country has the right to defend itself by carrying out attacks on Russian military bases and warehouses.

"Russia has attacked and [is] killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers," Mykhailo Podolyak wrote on Twitter.

"The world recognizes this right."

Russia denies targeting civilians in what it calls its "special military" operation in Ukraine.

Earlier, Russia's foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova warned the West against encouraging Ukraine to attack inside Russian territory.

Further "provocation" would be met with a "harsh response", she said.

German Chancellor Olaf Scholz says Germany will provide Ukraine with training on how to use howtizers - a type of artillery weapon - sent by the US.

There had already been a major policy shift in Berlin, with Germany previously authorising the supply of 50 anti-aircraft tanks to Ukraine.

Germany has long had a policy of not supplying heavy weaponry to conflict zones and its decision surprised the world.

Scholz is currently in Tokyo, Japan, seeking closer ties with countries that share its democratic values in the Asia-Pacific region.

L'Humanité

Qui a peur de Lise Klaveness ?

Chronique

Mejdaline Mhiri

Jusque-là, Lise Klaveness était peu connue. Son audace est désormais saluée de Ouest France au Washington Post. Son discours, le 31 mars à Doha (Qatar), lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), est de ceux qui ne passent pas inaperçus. « En 2010, la Coupe du monde a été décernée par la Fifa de manière inacceptable, avec des conséquences inacceptables. Il n’y a pas de place pour les employeurs qui ne garantissent pas la liberté et la sécurité des travailleurs (1). Pas de place pour les hôtes qui ne peuvent garantir légalement la sécurité et le respect des personnes LGBTQ+ venant dans ce théâtre de rêves » , a-t-elle porté devant les hauts responsables du football mondial, probablement interdits.

Élue début mars à la tête de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, 40 ans, avocate de profession, avait alors annoncé sa ligne de conduite : « Le mandat qui m’est confié exige que nous soyons courageux. Nous devons être prêts à essayer de changer les choses, tant au niveau international que national », affirmait l’ancienne milieu de terrain aux 73 sélections.

Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Hassan Al Thawadi, du comité d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué qu’il valait mieux « s’instruire avant de porter un jugement ». Gianni Infantino, le président de la Fifa, a souligné les progrès accomplis par le Qatar ces dernières années, avant de déclarer : « Si vous avez aussi des questions sur le football, ce ne serait pas si mal. » Noël Le Graët, pour la France, s’est également illustré. Le progressisme et la témérité du dirigeant de 81 ans ont encore frappé. « Il y a eu des inquiétudes. On en a tous eues. Mais, très franchement, depuis trois ans, je n’en ai plus. Regardez ce qu’il se passe », faisant notamment référence à l’installation d’un salaire minimum, il y a un an. Fixé à 230 euros par mois, il a été critiqué par l’ONG Migrant-Rights comme trop bas, ne correspondant pas au coût élevé de la vie dans la péninsule Arabique.

A contrario, la Norvégienne Ada Hegerberg, premier ballon d’or féminin en 2018, a clairement affiché son adhésion à la position de Lise Klaveness. L’attaquante évoluant à Lyon, de retour avec l’équipe nationale après s’en être écartée durant cinq ans pour protester contre l’iniquité des salaires avec les masculins, s’est exprimée sur Twitter :  « Quel discours puissant ! Ce n’est jamais “pas le bon moment” pour parler des droits de l’homme, et, oui, Lise avait raison de prononcer ce discours à ce moment-là, dans cette salle. Je te soutiens, Lise, et j’espère que notre pays te soutiendra aussi. » Parce que la réponse doit être collective, pour que la Fifa serve un jour de modèle.

GuardianLa chronique sportive de Mejdaline MhiriMondial 2022 au Qatar
France24 - World

Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high

Issued on: 28/04/2022 - 18:43

Sébastian SEIBT

Chinese authorities are seriously considering imposing a lockdown in Beijing as confirmed cases of Covid-19 in the country's capital topped 100 on Wednesday. But after a much-criticised month-long lockdown in Shanghai, such an option could have a very high economic and political cost.

At least 113 people have been infected with Covid-19 in China’s capital, health authorities announced on Wednesday, and the pressure is growing on local officials to contain infection. Some 1,300 kilometres away, in China’s largest city Shanghai, a strict lockdown has already been imposed on the population for the past month in an attempt to stem the spread of the highly contagious Omicron variant.

Avoiding Shanghai’s mistakes

But Beijing’s picture could be grimmer, since the latest figures in the Chinese capital do not include cases detected during the testing wave launched on Sunday: Authorities have, in effect, decided that the 21 million residents of Beijing must undergo three tests over five days.

The local government wants to avoid repeating the mistakes of Shanghai at all costs: Testing had only begun there after contaminations topped 1,000, too late to contain the epidemic without resorting to the heavy artillery of China's "zero Covid" policy, a strict lockdown. The drastic measures still in place after a month led to a rare public expression of anger in Communist China, led by a regime that has very little tolerance for political dissent.

Beijing authorities insist that no Shanghai-style lockdown will be imposed, but they do admit that "the epidemic situation is complex and severe", Tian Wei, a local government spokesman, said on Tuesday.

Some restrictions are nevertheless already being put in place. This is particularly the case in the Chaoyang district, where most of the infections in the capital have been recorded. One of its most popular and important districts, Chaoyang houses most foreign embassies as well as luxurious Western shops, chic restaurants and bars.

It is now an unusually quiet area. Several blocks of buildings have been sealed off and the streets are almost deserted, the South China Morning Post reported. Loudspeakers inside supermarkets have been blasting messages reassuring the population that the stalls are well-supplied and there will be no Shanghai-style shortages, accentuating the unusual atmosphere in the area, the New York Times reported.

Economic impact on China … and beyond

The local Beijing authorities are not the only ones who hope they have reacted quickly enough: The country’s government is also not keen to hear about a possible total lockdown of the capital. It is not clear that the country – or even the world – could afford it after over two years of restrictions.

From an economic point of view, the measures imposed in Shanghai have shown that China’s "zero Covid" policy has a significant cost. Even if its actual impact has yet to be determined, "we know that in Shanghai, the local economy – local shops and restaurants, for example – suffered greatly, as port activity did. And that will have an impact on the value chain and spare parts exports," said Mary-Françoise Renard, a specialist on the Chinese economy at the University of Clermont Auvergne.

"We must not forget that Shanghai is the main supplier of spare parts for the global automobile industry," Xin Sun, a specialist in Chinese economic policy at King's College London, added.

Data on Shanghai’s economic activity from January 1 until April give an idea on how the long lockdown caused economic damage. "These figures show that after sustained growth in the first two months, there has been a sudden halt in March, even though the strictest measures – such as total confinement – were only put in place in April. I therefore expect negative growth in April," Xin Sun said.

A lockdown in Beijing "would of course increase the impact of these measures, even if Beijing does not have the economic importance of Shanghai," Renard said. For the expert, it would be especially bad news for the service sector, which represents "83 percent of Beijing's economic activity".

A Beijing lockdown would certainly sound the death knell to the government’s objective of 5 percent growth for 2022. "The measures in Shanghai have already led the IMF (International Monetary Fund) to slash down this estimation, and a similar situation in Beijing would confirm that China must considerably downgrade its predictions," said Frédéric Rollin, an investment strategy advisor in charge of the Chinese economy at Pictet Asset Management.

A halt in activity in two of the country's main economic and political centres "will most likely also have a butterfly effect outside China's borders", Renard said. Especially in the current context of rising prices. "There has been a multitude of inflationary shocks since the start of the pandemic – a halt in international trade, rising energy prices, the war in Ukraine – to which must be added the disruption of exports due to Covid-19 measures," Rollin said.

Politically impossible?

But China’s headache is not just economic, it is also political. "With Beijing, you also have to take into account the political repercussions of a lockdown," Zeno Leoni, a China expert at King's College London, explained. The country’s capital is the one city "where the Chinese Communist Party does not want to give the impression that it might be losing any control," he added.

And with the Omicron variant of Covid-19, no scenario seems to be satisfactory. On one hand, failure to impose measures could force the government to face the uncontrolled spread of the virus. On the other, a strict lockdown could push Beijing's population to the brink and spark their anger, like in Shanghai, where residents are strongly opposing the "zero Covid" policy.

"If the distress of the inhabitants of Beijing and Shanghai came to light, it would discredit the official rhetoric that China handled the pandemic better than Western countries. And it would be unacceptable to the authorities," Xin Sun said.

Even more so in 2022, a very important year for President Xi Jinping. "The 20th Congress of the Chinese Communist Party – during which Xi Jinping is poised to be re-elected – is taking place this autumn in Beijing. And the regime wants to avoid at all costs that such a historic event takes place in a city traumatised by another strict lockdown," Leoni explained.

According to the expert, there are two possible scenarios for China’s capital: "Either the authorities are convinced that they can get rid of the pandemic in Beijing with a total but short lockdown, and they will absolutely impose it … or the situation in Shanghai will keep dragging on, leading to fears that anger would also rise in the capital. In this case, the authorities could try to avoid locking all inhabitants up at the same time," the Sinologist said.

But there could be one last option: recognising that China’s "zero Covid" policy is not as effective when it comes to the Omicron variant, and thus adopt a more flexible strategy. For Xin Sun, this would be impossible: "Xi Jinping has made this policy his own, and abandoning it would mean that he made a mistake, which is unimaginable," the expert predicted.

This story has been adapted from the original in French.

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Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak

Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation

Valeurs Actuelles

Le Conseil d’Etat valide la réouverture de la mosquée de Pessac

La justice administrative a définitivement désavoué le ministère de l’Intérieur, mardi 26 avril, concernant la mosquée de Pessac. Le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Beauvau demandant la fermeture du lieu de culte pour « provocation à la haine », rapporte Le Parisien. En février dernier, la préfecture avait engagé une procédure en raison des idées véhiculées dans cette mosquée, assimilées à des pratiques salafistes. Il était notamment reproché à l’association « Rassemblement des musulmans de Pessac » assurant sa gérance de publier ou relayer sur Internet des contenus « incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination », encourageant « à la commission d’actes de terrorisme » ou « faisant l’apologie de tels actes », rappelle Le Parisien.

Une mesure disproportionnée

Mais le Conseil d’Etat, confirmant une première décision du juge des référés de Bordeaux, a cependant jugé que ces textes « incitent au repli identitaire et contestent le principe de laïcité ». Il a cependant considéré que « ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur et dans les circonstances de l’espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination ». La fermeture de la mosquée a donc été jugée disproportionnée.

« C’est une décision qui fera jurisprudence et permettra de marquer le pas sur la séquence de fermetures de mosquées qui se sont succédé ces derniers mois par le gouvernement Macron », s’est félicité l’avocat de l’association gérant la mosquée.

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BBC

War in Ukraine: Ukrainians deported to Russia beaten and mistreated

By Yogita LimayeBBC News, Kyiv, Ukraine

Three weeks since his release, Volodymyr Khropun still looks visibly shaken by the trauma he's endured. A Red Cross volunteer, he was captured by Russian forces, and deported to Russia.

On 18 March, Volodymyr was driving a school bus to the village of Kozarovychi, about 40km (25 miles) north-west of Kyiv, to evacuate a few civilians who were stuck there amid the fighting. When he tried to convince Russian soldiers to let him pass their checkpoint, they detained him.

For the first few days he was kept in the basement of a factory of a village nearby, along with other civilians, 40 people in a 28 sq m (300 sq ft) room.

"We were beaten with rifles, punched, and kicked. They blindfolded me and tied my hands with duct tape. They used Tasers and kept asking for information about the military," Volodymyr said.

"One of the soldiers was very young, almost a child. He used Tasers on people's necks, faces, knees. It's like he was having fun."

After being held for nearly a week in Ukraine, they were transported to Belarus.

"They thought we couldn't see, but I saw the villages we were passing, Ivankiv, Chernobyl and then I saw us crossing the border," he said.

In Belarus, they were given an identity document. It says it is issued by the military of the Russian Federation and describes Volodymyr's place of birth as the "Ukrainian Soviet Socialist Republic". It is how Ukraine was known prior to the breakup of the Soviet Union in 1991, before it became an independent country. It is a sign of Russia's ambitions in the region.

From Belarus, Volodymyr says, they were taken to a prison in Russia.

"The torture continued. They humiliated us, made us kneel and forced us into uncomfortable positions. If we looked into their eyes, we were beaten. If we did something slowly we were beaten. They treated us like animals," he said.

One evening Volodymyr counted 72 other people in detention with him. But he could hear there were more.

"We tried to support each other. Some days we couldn't believe this was all happening. It felt like we had been transported to the 16th Century from the 21st Century," he said.

Two weeks into detention, on 7 April, Volodymyr was taken from prison. He and three female Ukrainian civilians from another detention centre were transported by air to Crimea, which was annexed by Russia from Ukraine in 2014.

The women told Volodymyr they had also been beaten. They didn't understand where they were being taken to, but frequently heard the soldiers use the word "exchange."

From Crimea they were taken by road to a point 32 km (20 miles) outside Zaporizhzhia, and allowed to walk across a bridge to Ukrainian-controlled territory. The exchange of military prisoners of war from both sides took place before Ukrainian civilians were allowed to walk over. It was 9 April. It had taken them two days to make the journey.

Volodymyr struggles to describe how he felt, but he wants the world to hear his story.

"The fact that Ukrainian civilians are being held there [in Russia] is a 100% true."

In the prison, Volodymyr heard that people from the Chernobyl nuclear site were being held in a room next door.

It is unclear who exactly the men in the prison were, but 169 Ukrainian National Guard responsible for securing Chernobyl are missing. They were first held in detention in the basement of the nuclear site for weeks when it was occupied by Russian troops.

Valeriy Semonov, one of the engineers at Chernobyl, said that when Russian forces withdrew at the end of March, they took the guards along.

In a village nearby lives the family of one of the missing men. Their identities are being hidden to protect them.

On duty in Chernobyl, the serviceman had called his wife on the first day of the invasion, when the nuclear site was taken, to tell her to leave their village.

She took her parents and their young son and went to the city of Lviv in western Ukraine.

From 24 February to 9 March, she was able to talk to her husband on his mobile phone.

"He would not share much on the phone. He would just say, 'We're OK'. He would tell me to not worry about him," she said. "Then they lost power, so we couldn't connect to his phone."

She still managed to talk to him a few more times over a landline phone at the site.

"The last time I spoke to my husband was on 31 March, on the day they were forcefully taken from Chernobyl. He told me, 'I'm OK physically, but emotionally it's very hard.' I could understand from his voice that he was very worried."

Her son asks about his father all the time.

"I tell him he's at work, but he's very scared. He's worried I will disappear too, and keeps following me around everywhere, to work, to the shops," she said. "It's very tough for us. I just want Russia to release my husband."

Ukraine's interior ministry has told her he is being held in Russia.

Married for six-and-a-half years, she said he was always there for her and that he loved his job.

The BBC has spoken to the families of more than a dozen people who have been taken hostage by Russian troops.

Only a few have returned. The majority are still missing, like Yuliia Payevska. Her husband Vadym told us she was captured by Russian forces on 14 March when she was working as a paramedic in Mariupol, helping evacuate injured soldiers and civilians.

A propaganda video featuring her was carried by some pro-Kremlin Russian TV channels, which is how he found out she's in Russian captivity. He believes she has been taken to Russia.

The Kremlin insists Ukrainian citizens are going to Russia willingly.

"I don't want to respond to these huge liars," said Iryna Venediktova, Ukraine's prosecutor general.

"There are at least 6,000 civilians who we can identify who have been deported, and from information in mass media in Russia, they say they have taken a million Ukrainians."

She said there have been instances of children being separated from their parents, and that almost everyone who has returned on a prisoner exchange has told them they were tortured and beaten.

As the war rages in Ukraine's south and east, every day there are new reports of people being forcibly deported to Russia.

Additional reporting by Imogen Anderson, Daria Sipigina and Anastasiia Levchenko.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Christian Estrosi : « Le président s’est inspiré de l’exemple de Nice »

Valeurs actuelles. Vous justifiez souvent votre ralliement à Emmanuel Macron par le fait que votre ville de Nice n’a jamais reçu autant d’argent de l’État que depuis qu’il est président. Peut-on dire qu’il vous a acheté ? Christian Estrosi. [Silence.] J’ai toujours dit que je ne soutiendrais le président que si je partageais une grande partie de son projet et de son mode de gouvernance. En même temps, je lui suis reconnaissant d’avoir été, à Nice comme ailleurs, attentif aux territoires de France. Lorsqu’on voit ce qu’il apporte à Marseille, où l’exécutif ne lui est pas acquis, on ne peut pas dire qu’il tente d’acheter qui que ce soit, mais qu’il estime que c’est le devoir de l’État d’être proche d’une collectivité quand les projets sont bons. Je dis à ceux qui font de la petite politique politicienne d’être prudents vis-à-vis des Niçois, qui mesurent ce qui est réalisé dans leur ville, en matière de transition écologique, de mobilité, de sécurité, d’enseignement, d’économie, là où nous avons été méprisés pendant cinq ans de gouvernement socialiste. Ceux qui font de telles allusions se discréditent eux-mêmes.

En tant que maire d’une ville meurtrie par le terrorisme islamiste, vous êtes connu pour avoir été très ferme sur ce que vous appelez l’« islamo-fascisme » comme sur le régalien. Vous soutenez pourtant un gouvernement dont le bilan en matière de sécurité et de lutte contre l’islamisme est largement critiqué. N’est-ce pas contradictoire ? Je reste fidèle à ce que j’ai exposé dans le débat public il y a quelques années, à savoir qu’il existe une cinquième colonne dans notre pays, qui est l’islamo-fascisme. À l’époque, certains disaient, y compris au sein de ma famille politique, que j’allais trop loin. Ce terme est aujourd’hui entré dans le langage courant du président de la République et la plupart des membres de son gouvernement sont aujourd’hui sur ce terrain.

Je ne vois pas de faiblesse de la part de l’État. Je sais le travail que font les renseignements territoriaux et la police aux frontières et l’exigence sur le raccompagnement de ceux qui sont frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Trop longtemps, les gouvernements successifs ont manqué de détermination sur ce sujet.

La ministre déléguée Élisabeth Moreno soutient pourtant le port du voile dans les compétitions sportives. Intégrer cette coalition hétéroclite ne vous dérange pas ? Est-ce dans le projet du président de la République ? J’y ai plutôt trouvé une inspiration de ma propre politique, tant au conseil régional que dans la ville de Nice, où tout club sportif qui acceptera ce type de pratique verrait la suppression des subventions et de la mise à disposition de ses équipements. Je constate que le président, qui a fait voter une loi sur le séparatisme, a repris l’exemple de la ville de Nice en référence. Ne généralisez pas les propos inopportuns de quelqu’un qui se revendique de l’environnement du président comme étant la politique qui sera conduite dans les prochaines années. Je ferai partie des garde-fous qui apporteront la contrepartie.

Quelle sera votre implication dans le second mandat d’Emmanuel Macron ? Celle d’un maire qui continue à faire de sa ville une référence en matière de justice, d’équité, de sécurité, de transition écologique, pour le bien de notre pays. Il m’a été confié par mes administrés de veiller sur ce petit morceau de banquise qu’est la métropole Nice Côte d’Azur, pour faire en sorte que le petit ours polaire qui y réside ne soit pas atteint par le dérèglement climatique.

Vous appelez à la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui rassemblerait tous ceux ayant appelé à voter pour Emmanuel Macron, des Républicains aux communistes. L’installation de ce nouveau clivage “lui ou le chaos” n’est-elle pas dangereuse pour la démocratie ? Ce qui est dangereux pour la démocratie, c’est ce que propose Mme Le Pen : c’est de piétiner la Constitution et de ne pas s’en remettre aux représentants du peuple français. Cela ne concerne que ceux qui sont prêts à apporter une contribution qui ne dénature pas le projet d’Emmanuel Macron, dans une période où ce qu’il y a de pire est de fracturer la société française.

Quand l’équipe de France de football emporte la Coupe du monde en Russie, personne ne se demande quel est celui qui vote à gauche ou à droite et tout le monde chante à l’unisson La Marseillaise. Avec toutes les parts de marchés économiques et industriels que la France a perdues ces dernières années, comme son influence sur la scène internationale, il est temps d’unifier toutes les valeurs ajoutées pour reconquérir une souveraineté industrielle et alimentaire qui protège les Français et entretienne leur fierté nationale.

Vous ne croyez plus au clivage droite-gauche ? Les lignes de partage ne sont plus ce qu’elles étaient. Pour beaucoup de nos concitoyens, nous sommes sortis de l’idéologie pure pour entrer dans plus de pragmatisme. Cela légitime que des gens qui ne sont pas originaires des mêmes courants de pensée puissent travailler efficacement dans l’intérêt de notre pays.

À Nice, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont totalisé plus de 36 % des voix au premier tour. Est-ce un échec pour vous ? À Nice, c’est un succès qu’Emmanuel Macron, qui était arrivé troisième derrière François Fillon et Marine Le Pen en 2017, soit arrivé largement en tête.

La percée de l’extrême gauche, incarnée par Jean-Luc Mélenchon, est-elle pour vous aussi inquiétante que celle de l’extrême droite ? Ce n’est pas une percée de l’extrême gauche, mais un vote utile sur lequel se sont portées les voix du PS, des Verts et du PCF, qui ont compris qu’ils n’avaient avec leur candidat aucune chance de figurer au second tour.

Quels sont les marqueurs d’extrême droite chez Marine Le Pen ? Est-ce que le mot “extrême” est digne de figurer à côté du mot “droite” quand vous avez un programme économique non finançable que pourrait porter l’extrême gauche, revendiqué par une candidate nationaliste ? S’exonérer du vote du Parlement pour poser des questions par référendum, alors que la Constitution ne le permet pas, est une pratique des pays totalitaires. Quand on n’a pas de limite là-dessus, on n’a plus de limite sur rien. Idem lorsque Mme Le Pen ne veut plus payer de prestations sociales pour les étrangers travaillant en France. Doit-on dire à tous les ingénieurs étrangers, qui travaillent sur le projet ITER de Cadarache, dans notre région, de rentrer chez eux ?

Identifiez-vous ces marqueurs d’extrême droite chez Les Républicains, notamment chez Éric Ciotti, justifiant votre départ ? Nous parlons de 65 000 votants par Internet, dans un pays de 68 millions d’habitants, qui ont déterminé le choix du candidat des LR. C’était à celui ou celle qui faisait voter le plus de morts ou le plus de chiens. Il n’y a aucun courant de pensée qui a emporté quoi que ce soit, juste une simple manœuvre électorale qui a peut-être écarté de meilleurs candidats.

Quels griefs faites-vous aux élus LR de votre département comme le maire de Cannes, David Lisnard, ou Charles-Ange Ginésy, le président des Alpes-Maritimes, avec qui vous entretenez des relations houleuses depuis plusieurs mois ? Je n’ai d’hostilité à l’égard de personne. Sans doute la faiblesse des résultats de leur candidate à la présidentielle a-t-elle généré un peu d’aigreur. Pour autant, dans la gestion de nos collectivités, je les invite à davantage de raison et à revenir à nos bonnes pratiques où chaque fois que nous avons coopéré nos acteurs économiques et nos concitoyens n’en ont eu que des bénéfices. Ils ont fait des choix d’organisation territoriale différents des miens, c’est ce qu’on appelle le principe de la libre administration qui nous est consenti à chacun par nos électeurs. Ce ne sont pas les postures politiciennes, que je déteste, qui renforceront l’attractivité de nos territoires, mais le dialogue et la coopération entre nous. Que chacun, comme je m’y efforce chaque jour, prenne de la hauteur. La vie politique est ainsi faite que même des adversaires d’hier peuvent devenir des alliés d’aujourd’hui ou de demain. Elle est ainsi faite qu’il vaut mieux rassembler que diviser.

Lorsque Renaud Muselier, président de la région, fait payer leur non-soutien aux régionales à David Lisnard (alors président du comité régional de tourisme) et à Patrick de Carolis, maire d’Arles, en coupant les subventions à leurs collectivités, n’est-ce pas de la politique politicienne ? David Lisnard n’est pas président d’un comité régional du tourisme (CRT), mais d’un comité départemental. La loi française et la Cour des comptes nous imposent de n’avoir qu’un comité régional du tourisme par région. Nous n’avons coupé les subventions à aucun CRT. En tant que président délégué de la région, au côté de Renaud Muselier, ensemble nous veillons à être justes et équitables avec tout le monde, notamment dans les contrats régionaux d’équilibre territorial (Cret), qui illustrent que nous avons par habitant et par bassin d’emploi des aides distribuées de manière très équitable. C’est notamment le cas à Cannes, où nous serons très fiers d’être au pied des marches du Palais des festivals, dans quelques jours, et où notre soutien n’a jamais et ne fera jamais défaut. Je me tiens à la disposition de David s’il en avait une autre analyse avec des arguments solides, car naturellement j’ai toujours été un défenseur des Cannois et entends continuer à l’être.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Morts au travail : un scandale français

Décryptage

Alors qu’aujourd’hui est célébrée la Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, syndicats et associations dénoncent une situation déplorable en Europe et catastrophique dans l’Hexagone.

Luis Reygada

En matière d’accidents et de décès au travail, la situation des travailleurs européens est peu reluisante. Quant aux salariés français, leur situation est la pire au sein de l’Union européenne (UE). C’est l’affligeant constat qui se dégage de plusieurs analyses rendues publiques aujourd’hui, une date symbolique puisque voilà maintenant dix-neuf  ans que le 28 avril a été choisi par l’Organisation internationale du travail comme Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail. Ce jour, qui commémore aussi depuis 1996 les travailleuses et travailleurs morts ou blessés au travail, est l’occasion pour la Confédération européenne des syndicats (CES) de tirer la sonnette d’alarme : si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’Union européenne aura à déplorer plus de 27 000 décès d’ici à 2029.

Ces morts que la République ne veut pas voir

1. Une tendance mortifère

Cette confédération, qui regroupe la plupart des organisations syndicales européennes et les représente auprès des institutions de l’Union, dénonce avec inquiétude une situation mortifère qui pourrait perdurer « au moins trente   ans » dans certains pays membres, si la dynamique suivie entre 2010 et 2019 se maintient telle quelle. La CES prévient, dans une étude publiée ce jeudi, que, à ce rythme, des pays comme le Portugal, l’Allemagne ou la République tchèque (avec respectivement 481, 3 143 et 851 morts enregistrés) pourraient tarder encore plusieurs années avant d’atteindre le seuil de zéro décès au travail par an. Soit respectivement encore huit, vingt-deux et trente ans.

Quant à la France, seul pays européen où la tendance reste à la hausse (avec 7 800 accidents mortels recensés sur la période 2010-2019), l’horizon « zéro mort » paraît encore inatteignable. Dans son ensemble, l’UE (hors France et Espagne, où le nombre de morts ne diminue pas) n’atteindrait pas cet objectif avant trente-trois ans, c’est-à-dire en 2055. Encore faut-il que cet objectif soit fixé, ce qui n’est pas le cas. C’est le contraire qui semble se produire.

2. L’irresponsabilité de certains employeurs

« Personne ne devrait quitter la maison en s’inquiétant de savoir si il ou elle reviendra auprès de sa famille après une journée de travail, déclare Claes-Mikael Stahl, le secrétaire général adjoint de la CES, dans un communiqué. C’est pourtant la réalité pour de nombreux travailleurs en raison de l’irresponsabilité de certains employeurs, qui font des économies pour augmenter leurs bénéfices au détriment de la sécurité, et de politiciens qui, pour des raisons idéologiques, s’attaquent aux règles de bon sens en matière de sécurité et aux inspections du travail. » La confédération pointe notamment la chute préoccupante du nombre d’inspections de sécurité dans les lieux de travail effectuées en Europe (un demi-million de moins par rapport au début de la dernière décennie), ou encore l’exposition de millions de salariés à des substances cancérigènes. Un véritable « scandale » qui coûterait à lui seul « la vie à plus de 100 000 personnes chaque année ».

« Ces morts, ces tragédies (…) ne sont pourtant pas inévitables ; il est grand temps de faire de la vie des travailleurs une priorité », conclut le syndicaliste, dont l’organisation publie en cette date anniversaire un « manifeste zéro mort au travail », sommant les leaders européens d’ « agir plutôt que (de) discourir pour sauver des vies ». Dans cette déclaration, plus d’une soixantaine de ministres, eurodéputés et experts en matière de santé et de sécurité au travail exigent publiquement la promotion d’actions concrètes menée par la Commission et le Parlement européens, notamment en matière de formation, d’inspection et de sanctions « pour mettre fin aux accidents mortels d’ici à 2030 ».

3. L’« hécatombe » française

« Le patronat français est le pire d’Europe en ce qui concerne la sécurité au travail », dénonce un groupe intersyndical et associatif qui organise aujourd’hui une journée d’action sur le thème « halte à l’impunité patronale » (1). Dans un communiqué dénonçant des accidents qui seraient le résultat de « pratiques patronales et gouvernementales concertées », les organisations fustigent « une hécatombe qui (…) décime le monde du travail »… Elles recensent en effet plus de 1 000 accidents mortels au travail et sur le trajet chaque année pour les seuls salariés du régime général. « (C’est) compter sans les accidents non rec ensés des fonctionnaires, des indépendants et autoentrepreneurs, des travailleurs détachés, des livreurs, chauffeurs et autres travailleurs des plateformes », ajoute le communiqué, tout en pointant des morts qui ne seraient pas « victimes de la malchance mais d’un système d’exploitation ».

4. L’impunité des donneurs d’ordres

Un système qui ne paraît guère se soucier des conditions de travail et tend à favoriser l’impunité des donneurs d’ordres : sous-traitance en cascade, recours abusif à l’intérim, travail détaché, gestion managériale nocive, mise à mal des instances de représentation du personnel, affaiblissement de l’inspection et de la médecine du travail, situation de non-droits pour les travailleurs étrangers, manque de sanctions pour les patrons hors la loi… C’est peu de dire que le panorama ne prête pas à sourire, d’autant plus avec la réélection d’un président dont les ordonnances de 2017 ont représenté « un recul de plus d’un siècle » en matière de droits d’intervention des salariés sur leurs conditions de travail. Et alors que le plan 2022-2025 de prévention des accidents du travail graves et mortels, présenté en mars par son gouvernement, tient plus de l’opération de communication que d’une volonté de changer structurellement la situation, syndicats et organisation sont conscients de ne pouvoir compter que sur la force de leurs mobilisations à venir pour arracher des avancées sociales en faveur des travailleurs.

conditions de travailsanté au travailsyndicatsconfédération européenne des syndicats
New York Times - World

Colombia confronta el legado del conflicto armado en una audiencia sobre el caso de los ‘falsos positivos’

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En la primera audiencia de su tipo, oficiales retirados admitieron haber organizado ejecuciones extrajudiciales. Pero las víctimas han pedido más. “Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo una mujer. “Necesitamos nombres”.

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Por Julie Turkewitz y Sofía Villamil

Fue un momento que muchos colombianos creyeron que nunca verían.

Un general del ejército y otras diez personas reconocieron esta semana haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad en los testimonios ofrecidos durante una audiencia de dos días. La declaración, la primera en su tipo, sucedió en un tribunal especial establecido para confrontar el legado del desolador conflicto armado de Colombia.

Sentado en un escenario en un teatro en Ocaña, un pequeño municipio al norte de Colombia que fue escenario de muchos de los crímenes, el general, otros nueve funcionarios militares y un civil admitieron haber orquestado la muerte de al menos 120 civiles y de intentar presentarlo como combatientes rebeldes durante un caso que se conoce como los “falsos positivos”.

Las ejecuciones, que se usaron para fortalecer el discurso de que el país estaba ganando en el conflicto, se han convertido en uno de los más emblemáticos del traumático conflicto interno armado del país, que tiene su origen en los años sesenta del siglo pasado.

Los parientes de los fallecidos —muchos de ellos madres, padres y hermanos de jóvenes asesinados— llevan largo tiempo pidiendo transparencia. Y muchos de ellos estaban sentados en el escenario, frente a los perpetradores durante su intervención.

“Les presento a ustedes mi arrepentimiento por no haber actuado más diligentemente, ofrezco mi solidaridad y concurso para procurar restaurar el daño y el dolor causado. Quiero expresarles que siento un gran remordimiento que lacera, me lacera el alma”, dijo el general retirado Paulino Coronado Gámez durante la audiencia. “Sé que afectamos a las familias enteras, padres, madres, hijos, nietos. Los dejamos y dejamos un gran vacío”, añadió.

El reconocimiento público de culpabilidad fue organizado por la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado como parte del acuerdo de paz de 2016 celebrado entre el gobierno colombiano y el mayor grupo rebelde del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC.

Este proceso es parte de una serie de esfuerzos más amplios en todo el mundo que tienen la finalidad de atender las violaciones sistemáticas a los derechos humanos a través de un proceso conocido como justicia transicional y se basa en procesos similares de verdad y reconciliación realizados en países como en Argentina después de la dictadura de los años ochenta y en Sudáfrica después del apartheid en los años noventa.

La audiencia, según funcionarios de la corte colombianos, marca la primera vez que los perpetradores han admitido haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad como resultado del tribunal creado por el acuerdo de paz.

El reconocimiento de dichos crímenes suele ser inusual —y los conflictos persisten— debido a que los perpetradores temen ser encarcelados mientras que las víctimas aseguran que ofrecer una amnistía generalizada sería injusto.

Eduardo González, experto en justicia transicional residenciado en Perú, dijo que las audiencias colombianas muestran que hay una tercera vía, un modo de emplear el sistema de justicia para extraer confesiones e imponer un castigo menor que penas de prisión de décadas.

“Creo que va a ser un modelo a mirar en otros conflictos”, dijo.

En el tribunal colombiano, quienes admiten cometer crímenes no recibirán sentencias de prisión sino que se les asignan medidas restaurativas, como prisión domiciliaria o trabajo. Parte del proceso es encarar a sus víctimas.

Aun así, las sentencias alternativas, que constituyen uno de los principios elementales del tribunal, han sido criticadas por algunos colombianos, que las consideran demasiado permisivas con los criminales de guerra.

Durante la audiencia, los funcionarios militares vistieron ropa de civil, a pesar de los pedidos de algunas víctimas de que llevaran sus uniformes. Los familiares de los fallecidos vistieron camisetas negras con la leyenda: “¿Quién dio la orden?”.

En ambos lados, hubo personas que lloraron una y otra vez.

En sus declaraciones, los oficiales contaron que habían participado en una estrategia deliberada en la que reclutaron a colombianos de a pie, muchos de ellos estudiantes y campesinos pobres, con la promesa de empleos, y luego los mataron y reportaron los fallecimientos como bajas en combate.

“Y hoy el mundo quiero que sepa que eran campesinos”, dijo Néstor Guillermo Gutiérrez, quien fue cabo en el ejército, “que yo, como miembro de la fuerza pública, asesiné cobardemente, le arrebaté la ilusión a sus hijos, le desgarré el corazón a sus madres por una presión, por unos resultados, por unos falsos resultados, por tener contento a un gobierno. No es justo”.

Los magistrados del tribunal consideran que sus víctimas son solo una pequeña fracción de las personas que fueron ejecutadas entre 2002 y 2008, durante la presidencia de Álvaro Uribe, como parte de la estrategia de los falsos positivos. En total, el tribunal aseguró en un informe de investigación reciente que el ejército es responsable de la muerte de 6402 civiles que se presentaron como rebeldes.

Durante años, muchos colombianos han exigido saber quién fue la figura de más rango con conocimiento del esquema, quién fue la figura más encumbrada en orquestarlo y por qué Uribe no lo detuvo.

Ya en 2005, grupos de derechos humanos y la oficina de derechos humanos de las Naciones Unidas han dado la alarma sobre muertes sospechosas.

La audiencia no aclaró quién en última instancia fue el responsable de la estrategia. Pero el general Coronado es el oficial de más alto rango en admitir responsabilidades en el caso de los falsos positivos.

“Acepto que no cumplí con la primera lección que me dieron cuando ingresé a la escuela militar: el comandante responde por lo que hagan y dejen de hacer sus subalternos”, dijo en el tribunal. “Acepto mi responsabilidad por haberme desempeñado como superior jerárquico”.

Las audiencias también subrayan un nivel de coordinación institucional diseñada para encubrir la verdad.

“Trasnochamos haciendo documentación, cambiando documentación, borrando inclusive documentación”, dijo Juan Carlos Chaparro, un mayor retirado. “Y siempre, después de que ya todo estaba, mancillando el nombre de sus familiares tildándolos de lo que verdaderamente no eran. Porque las personas que llegaban al batallón eran personas de bien”.

Otro oficial militar, el sargento retirado Sandro Mauricio Pérez, dijo: “Me llevó a terminar convirtiéndome en un asesino, un monstruo para la sociedad, represento para algunos de ustedes una máquina de muerte”.

Los investigadores del tribunal especial están analizando otras muertes y podrían darse más imputaciones.

Varios de los familiares de los fallecidos mencionaron en la audiencia que solo recibían justicia parcial. Reconocieron que estaban enterándose de parte de la verdad, pero no de la verdad completa, que los perpetradores estaban admitiendo responsabilidad pero que quienes dieron las órdenes también debían ser llamados a responder por sus actos.

“No vengo a hablar por mi hijo, sino por miles de víctimas”, dijo Carmenza Gómez, madre de Víctor Gómez, desaparecido en 2008 y hallado muerto días después en Ocaña cuando apenas tenía 23 años.

“Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo Gómez. “Necesitamos nombres”.

El caso de los falsos positivos es solo uno de muchos crímenes que el tribunal examina. El año pasado, los magistrados procesaron a ocho exlíderes de las FARC, acusados de organizar una operación de secuestros para cobrar rescates que tuvo más de 20.000 víctimas, algunas de las cuales fueron violadas o asesinadas. Los secuestros, según la acusación, constituyen crímenes de lesa humanidad.

Los antiguos líderes guerrilleros de la FARC han admitido su culpabilidad y participarán en una audiencia pública similar en los meses siguientes.

Las sentencias, en ambos casos, se darán más adelante. En los próximos meses se publicará un reporte más amplio sobre los hechos de la guerra, compilado por una comisión de verdad.

El conflicto de Colombia con las FARC inició en los años sesenta, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado y prometieron la transformación de una sociedad profundamente desigual.

El conflicto, que duró décadas y contó con la participación de guerrillas de izquierda, paramilitares de derecha, el ejército, los carteles del narcotráfico y Estados Unidos, que brindó consejo y equipamiento al ejército, tuvo un saldo de al menos a 220.000 personas fallecidas y desplazó a más de cinco millones.

El enfrentamiento entre las FARC y el gobierno terminó en 2016, cuando ambos bandos firmaron el acuerdo de paz. Pero a pesar del acuerdo, muchas zonas del país siguen sin tener una presencia significativa del Estado, una situación que ha favorecido el surgimiento de nuevos grupos armados.

La idea es que la Jurisdicción Especial para la Paz ayude al país a establecer un relato común sobre los sucesos del conflicto y abrir la puerta a un nuevo comienzo.

“Que no se repita más”, dijo Gutiérrez, el cabo retirado, en su testimonio.

Refiriéndose a las familias que fueron sus víctimas, dijo: “Imagínese, llegaba la guerrilla, los golpeaba, llegaban los paramilitares, los golpeaban y llegamos el ejército de esa época y ellos confiaban en nosotros. Los engañamos, les mentimos y les asesinamos sus familias. Dios me perdone”.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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Live: Biden seeks $33 billion to help Ukraine ‘defend itself against Russian aggression’

Issued on: 28/04/2022 - 06:02

FRANCE 24 Follow Kethevane GORJESTANI Follow

US President Joe Biden asked Congress to approve an additional $33 billion in military and economic assistance to Ukraine in a speech at the White House on Thursday. Earlier, UN Secretary-General Antonio Guterres visited Kyiv suburbs where Russian troops reportedly committed atrocities, and called on Moscow to cooperate with an International Criminal Court (ICC) investigation into possible war crimes. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2]. 

06:09pm: US senior defence official says some Russian forces are leaving Mariupol

A senior US defence official says that the US has uncovered evidence that suggests some Russian forces are leaving the Ukrainian city of Mariupol and moving towards the northwest, even as fighting for the port city continues, Reuters reports.

The official, who wished to remain anonymous, said that Ukrainian forces are being trained inside and outside the country on how to use howitzers, a mobile radar system and the M113 armoured personnel carrier.

05:25pm: ‘We’re not attacking Russia, we’re helping Ukraine defend itself,’ says Biden

US President Joe Biden has outlined his plans to offer more support to Ukraine in a speech at the White House.

He is asking Congress to approve an additional $33 billion in military, economic and humanitarian assistance to support Ukraine "for the next five months".

Biden said the US is not attacking Russia but instead helping Ukraine defend itself against Russian aggression.

"Just as Putin made the choice to begin this brutal invasion, he could make the choice to end it," he said. "Russia is the aggressor and the world must, and will hold, Russia accountable."

05:04pm: German parliament votes to send heavy weapons to Ukraine

The German parliament has voted to provide Ukraine with heavy weapons, in line with a decision it made earlier this week to send tanks to Kyiv.

The document that details this shift in policy calls for the "acceleration of the delivery of effective, including heavy, weapons and complex systems by Germany".

Ukrainian President Volodymyr Zelensky's adviser Mykhaylo Podolyak welcomed the vote, praising the "impressive unity" of the German parliament.

"This vote will go down in history as one of the last nails in the coffin of Putin's lobbying in Europe and as the return of German leadership," he wrote on Twitter.

Germany has said its word. 586 votes for providing Ukraine with heavy weapons! Impressive unity of the Bundestag. This vote will go down in history as one of the last nails in the coffin of Putin's lobbying in Europe and as the return of 🇩🇪 leadership.

April 28, 2022

04:02pm: NATO pledges to support Ukraine ‘over a long period of time’

"NATO allies are preparing to provide support over a long period of time and also help Ukraine to transit, move from old Soviet-era equipment to more modern NATO-standard weapons and systems that will also require more training," said NATO Secretary-General Jens Stoltenberg.

This announcement comes after the Kremlin warned that Western arms supplies to Ukraine, including heavy weapons, posed a threat to the European continent’s safety "and provoke instability".

"We need to be prepared for the long term," Stoltenberg told a youth summit in Brussels. "There is absolutely the possibility that this war will drag on and last for months and years."

The NATO chief said the West would continue to put pressure on Russian President Vladimir Putin to end the invasion of Ukraine, which Moscow calls a "special military operation", through sanctions as well as economic and military aid to Kyiv.

03:35pm: Ankara ‘ready to take the initiative to end the war between Russia and Ukraine’

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has told Russia's Vladimir Putin that Ankara is prepared to do more to end the war in Ukraine after helping organise a Russian-US prisoner swap.

Erdogan's office said Putin had "thanked" the Turkish leader for helping arrange Wednesday's exchange of ex-Marine Trevor Reed for the former Russian pilot Konstantin Yaroshenko.

The swap took place in Turkey "under the coordination and supervision of the National Intelligence Organisation", Erdogan's office said in reference to Turkey's MIT intelligence service.

Ankara is now "ready to take the initiative to end the war between Russia and Ukraine and to mediate a path to peace".

02:58pm: Mayor of Bucha welcomes continued visits of international leaders

The mayor of Bucha has expressed gratitude that international leaders continue to visit Bucha, says FRANCE 24’s Gulliver Cragg reporting from the suburb of Kyiv.

The mayor stated that by doing so, international leaders are underlining the fact that this current war is a stuggle not only between Ukraine and Russia, but also the civilised world and Russia. He also thanked UN Secretary-General Antonio Guterres after he stated that the crimes committed by Russia would be properly investigated.  

01:18pm: Russia not allowing evacuations from Mariupol steel plant, local official says

Russia is not allowing wounded Ukrainian fighters to be evacuated from the besieged Azovstal steel plant in Mariupol, according to the local governor.

Pavlo Kyrylenko, the Donetsk region's governor, said Russia was also not allowing humanitarian corridors to be established to evacuate civilians in the region. But he said only 370,000 residents remain in Ukrainian-controlled parts of the Donetsk region compared to 1.67 million before Russia's invasion.

Russia denies targeting civilians in the invasion.

Ukraine's General Staff on Thursday said Russia’s offensive in the east picked up momentum, with several towns coming under intense attack. 

The most intensive action was around Donetsk and close to Kharkiv, which lies outside the Donbas but is seen as key to Russia’s apparent bid to encircle Ukrainian troops there.

11:41am: Ukraine has right to defend itself by attacking Russian bases, warehouses, presidential aide says

Ukrainian presidential aide Mykhailo Podolyak has stressed that his country has the right to defend itself by carrying out attacks on Russian military bases and warehouses.

"Russia has attacked and (is) killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers. The world recognises this right," presidential aide Mykhailo Podolyak wrote on Twitter.

Russia denies targeting civilians in what it calls a "special military" operation in Ukraine.

Ukraine should decide whether to strike 🇷🇺 military facilities, @SecBlinken said. Russia has attacked 🇺🇦 and killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers 🇷🇺. The world recognizes this right.

April 28, 2022

11:33am: Russia accuses OSCE of handing information to Western intelligence

Russia has accused the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE) of handing information on the location of Russian and pro-Russian forces to Western and Ukrainian intelligence.

Foreign Ministry spokesperson Maria Zakharova made the allegation during a briefing with reporters but did not provide any evidence. She said investigators from the self-proclaimed breakaway Donetsk People's Republic, which is backed by Russia, would provide additional proof.

The OSCE has a monitoring mission in eastern Ukraine, where Russian-backed separatists have been fighting the Ukrainian army

11:23am: German parliament approves heavy arms deliveries to Ukraine

Germany's Bundestag lower house of parliament has overwhelmingly approved a petition to support Ukraine by backing the delivery of weapons including heavy arms.

"Alongside the broad economic isolation and decoupling of Russia from international markets, the most important and effective means to stop the Russian invasion is to intensify and speed up the delivery of effective weapons and complex systems including heavy arms," the petition read.

The petition was backed by both the three parties in the ruling coalition as well as the opposition conservatives, passing with 586 votes in favor, 100 against and seven abstentions, according to Bundestag Vice President Wolfgang Kubicki.

Germany has already sent about 2,500 anti-aircraft missiles, 900 bazookas, and millions of rounds of ammunition, hand grenades and mines to Ukraine, the dpa news agency reported. It now plans to give armored vehicles to Slovenia to replace Soviet-era tanks the country is sending to Ukraine and let Kyiv purchase mothballed self-propelled armored anti-aircraft guns from Germany.

German companies have also asked to send 88 Leopard tanks, 100 Marder armored vehicles and 100 howitzers to Ukraine. 

11:13am: Former US Marine lands in home country after Russia prisoner swap

Former US Marine Trevor Reed, who was detained in Russia and released in an unexpected prisoner swap between Russia and the US on Wednesday, has landed in his home country, according to Reed's spokesperson.

The location where Reed landed was not immediately clear.

Reed, who was arrested in Russia in 2019 on charges of fighting with police, was released in exchange for Russian pilot Konstantin Yaroshenko, who was serving a drug trafficking sentence in the US.

10:55am: Guterres urges Russia to cooperate with ICC

UN Secretary-General Antonio Guterres has  urged Russia to cooperate with the International Criminal Court (ICC) on investigations into possible war crimes carried out during its invasion of Ukraine.

"I fully support the ICC and I appeal to the Russian Federation to accept, to cooperate with the ICC. But when we talk about war crimes, we cannot forget that the worst of crimes is war itself," the UN's chief said during a visit to Bucha outside Kyiv, where hundreds of dead civilians were discovered after Russian troops pulled out.

10:17am: Russia says it destroyed two ammunition depots in Ukraine 

Russia's defence ministry has said its missiles struck four Ukrainian military targets overnight, destroying two missile and ammunition depots near the settlements of Barvinkove and Ivanivka in eastern Ukraine.

It said Russian forces had also downed a Ukrainian Su-24 aircraft near Luhansk.

9:48am: Russian critics of Ukraine war face severe repression

Radical groups in Russia are targeting government critics and opponents of the war in Ukraine. Pro-Putin youths have been active in Moscow, patrolling the streets with the letter “Z” – a sign of support for the Ukraine invasion – taped on their clothes.

“We support the Russian army, which is liberating Ukraine from fascists,” explained a pro-Putin youth. But he declined to provide details on the size of his group and denied they were in the pay of the government. Here's the full report:

9:36am: Guterres arrives in Borodianka in Kyiv region

UN Secretary-General Guterres has arrived in Borodianka, in the Kyiv region, where Russian soldiers are alleged to have committed war crimes. 

While the reports of Russian atrocities in the Kyiv satellite towns of Bucha and Irpin have drawn widespread condemnations, Ukrainian President Zelensky has said the situation in Borodianka was “much more disastrous” than in Bucha.

Guterres, during his first visit to the war-scarred country since Russia invaded on February 24, is also set to visit Irpin and Bucha ahead of talks with Zelensky later Thursday.

8:25am: Biden set to pledge support for Ukraine against ‘Russia’s brutal war’

US President Joe Biden is set to deliver remarks later today on US "support for Ukrainians defending their country and their freedom against Russia's brutal war," the White House said.

Biden’s address comes a day after Russian President Putin warned of lightning-fast retaliation if countries interfere in Ukraine. Addressing lawmakers in St Petersburg on Wednesday, Putin warned that, "If someone intends to intervene in the ongoing events from the outside, and create strategic threats for Russia that are unacceptable to us, they should know that our retaliatory strikes will be lightning-fast."

7:24am: Russia's Black Sea fleet retains ability to strike Ukraine: UK

Russia's Black Sea fleet retains the ability to strike Ukrainian and coastal targets, despite the loss of its landing ship Saratov and the cruiser Moskva, according to Britain's defence ministry.

About 20 Russian Navy vessels, including submarines, are in the Black Sea operational zone, the ministry said on Twitter..

"The Bosphorus Strait remains closed to all non-Turkish warships, rendering Russia unable to replace its lost cruiser Moskva in the Black Sea," it added in the regular bulletin.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/kGpbSP2o7L🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/PKEHRgHGJ6

April 28, 2022

7:11am: Guterres arrives in Ukraine to try to 'secure evacuations'

Following his trip to Moscow earlier this week, UN Secretary-General Antonio Guterres has arrived in Ukraine, where he is expected to push for humanitarian corridors and work on coordinated approach to try to evacuate Ukrainian fighters and civilians sheltering in Mariupol’s besieged Azovstal steel plant.

In a tweet shortly after he arrived, Guterres said his team would “continue our work to expand humanitarian support” to Ukraine and “secure the evacuation of civilians from conflict zones”.

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

3:30am: The EU responds to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria

The European Union warned Russia on Wednesday it would not bend to "blackmail" over its support for Kyiv, after the Kremlin cut off gas supplies to Bulgaria and Poland.

1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'

Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.

The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.

Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.

12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice

Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.

"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal U.N. Security Council meeting on accountability in Ukraine, organized by France and Albania.

Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with U.S. actor George Clooney were born.

"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.

The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.

Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.

ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion. 

11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister

Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.

Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.

"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.

A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.

"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine. 

"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.

"Inaction would be the greatest provocation."

10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US

US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.

At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.

Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.

9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year

The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.

The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.

8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv

UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.  

"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.

At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine. 

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

6:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.

5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets

Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.

FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.

5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference

The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.

Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".

The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.

"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.

Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Un mundo multipolar se enfrenta a una nueva Guerra Fría

Los viejos enemigos geopolíticos se enfrentan después de la invasión rusa de Ucrania, pero gran parte del mundo se niega a tomar partido.

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Por Hannah BeechAbdi Latif Dahir y Oscar Lopez

BANGKOK — Mientras se debilitan los vínculos de las alianzas tradicionales en todo el mundo, el Real Ejército Tailandés, el socio contractual más antiguo de Estados Unidos en Asia, ha ampliado su red de colaboración.

Este año, en medio de la conmoción mundial generada por la invasión rusa a Ucrania, los soldados tailandeses recibieron a tropas estadounidenses para el Cobra Gold, los ejercicios militares anuales que conforman uno de los mayores despliegues de fuerzas en la región Asia-Pacífico. Unos meses antes, participaron en Shared Destiny, los ejercicios de pacificación dirigidos por el Ejército Popular de Liberación de China. Y en 2020, los tailandeses cubrieron aún más sus apuestas al firmar un acuerdo para que sus cadetes recibieran entrenamiento en una academia de defensa en Moscú.

El panorama geopolítico tras la invasión a Ucrania a menudo se ha relacionado con el de una nueva Guerra Fría. Aunque los antagonistas principales sean los mismos —Estados Unidos, Rusia y, cada vez más, China— los papeles que desempeña la mayoría del resto del mundo han cambiado, y dan nueva forma a un orden global que se mantuvo durante más de tres cuartos de siglo.

Los gobiernos que representan a más de la mitad de la humanidad se han rehusado a tomar partido y así eluden la retórica binaria de “nosotros contra ellos” que caracterizó la mayor parte de la era posterior a la Segunda Guerra Mundial. Este mes, en una votación de la Asamblea General de las Naciones Unidas para suspender a Rusia del Consejo de Derechos Humanos, decenas de países se abstuvieron, entre ellos Tailandia, Brasil, Sudáfrica, México y Singapur. (La resolución pasó de todos modos).

Franjas de África, Asia y América Latina, otrora campos de batalla delegados por superpotencias, están afirmando su independencia. El regreso de un bloque de naciones no alineadas recuerda a un periodo en el que los líderes del poscolonialismo se resistieron a permitir que sus destinos fueran dictados por el imperialismo. También señala la confianza de los países más pequeños para seguir su propio camino, pues ya no dependen de un solo mecenas ideológico o económico.

“Sin lugar a dudas, los países del Sudeste Asiático no quieren involucrarse en una nueva Guerra Fría ni ser obligados a escoger un bando en ninguna competencia de grandes potencias”, comentó Zachary Abuza, especialista en seguridad en la Escuela Nacional de Guerra en Washington. “Como dicen en el Sudeste Asiático, cuando los elefantes pelean, es la hierba la que sufre”.

Haber tenido que alinearse con una potencia u otra dejó a muchas naciones del mundo en situaciones de “pobreza desesperada y subdesarrollo al final de la Guerra Fría”, agregó Abuza.

Como resultado, ni siquiera Estados Unidos, el vencedor de la Guerra Fría, puede contar con que algunos de sus socios tradicionales lo apoyen en su denuncia vehemente de Rusia por su ataque contra una nación soberana y democrática. La intervención liderada por la OTAN en Libia en 2011 y la invasión estadounidense a Irak en 2003 solo han exacerbado la desconfianza en Occidente. Ambos actos militares hicieron que los países de esas regiones tuvieran que lidiar, durante años, con las consecuencias políticas.

“El meollo del asunto es que los países africanos se sienten infantilizados e ignorados por los países occidentales, que también son acusados de no estar a la altura de su retórica moral inalcanzable de soberanía y santidad territorial”, dijo Ebenezer Obadare, investigador sénior de estudios africanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.

Indonesia, una democracia en expansión que alguna vez fue gobernada por un dictador respaldado por Estados Unidos debido a su postura anticomunista, ha declarado que este año recibirá al presidente de Rusia, Vladimir Putin, cuando el país dé la bienvenida a las naciones ricas y en desarrollo más importantes como sede de las reuniones del Grupo de los 20. También se abstuvo en la votación de las Naciones Unidas para retirar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Nuestro gobierno ha adoptado la estrategia dudosa de tratar de ignorar la hecatombe geopolítica más grande que se ha visto en 70 años ahora que ocupamos la presidencia del G20, algo que me sorprende sobremanera”, declaró Tom Lembong, exministro de Comercio.

Otros aliados de Estados Unidos han descrito su decisión de diversificar su apoyo en función del ausentismo estadounidense. El año pasado, mientras China desplegaba su diplomacia con las vacunas por todo el mundo, en un inicio se percibió que Estados Unidos estaba acumulando sus suministros pandémicos.

Antes de eso, durante la presidencia de Donald Trump, Estados Unidos se retiró del Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, un pacto comercial de amplia gama que pretendía contrarrestar la manera en que China hace negocios. Los países como Vietnam, cuya reputación dependía de esta alianza, se sintieron traicionados, una vez más, por Washington.

México, un aliado estadounidense de larga data, ha enfatizado su neutralidad, y el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha rehusado a imponer sanciones contra Rusia.

“La neutralidad de México no es neutral”, afirmó Tony Payan, del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad Rice. “México está provocando a Washington”.

Alrededor de una tercera parte de los puestos de embajadores estadounidenses en América Latina y el Caribe siguen vacantes. Entre las embajadas acéfalas se encuentra la de Brasil, la economía más grande de la región, y la de la Organización de los Estados Americanos.

“Muchos latinoamericanos empezaron a darse cuenta de que Estados Unidos los estaba abandonando”, indicó Vladimir Rouvinski, profesor en la Universidad ICESI en Cali, Colombia.

Rusia tampoco puede contar con el apoyo automático de sus aliados históricos. Además de una sensación de camaradería autocrática, la ideología ya no es parte del atractivo de Moscú. Rusia no tiene ni el patrocinio monetario ni la influencia geopolítica de la Unión Soviética.

Venezuela, el partidario más ferviente de Rusia en América Latina, recibió en su territorio a una delegación estadounidense de alto nivel poco después de la invasión a Ucrania. Nicaragua, que se convirtió en uno de los primeros países en respaldar el reconocimiento ruso de las regiones separatistas en el este de Ucrania, ha moderado su entusiasmo desde entonces.

Durante una votación de las Naciones Unidas en marzo para condenar la invasión rusa a Ucrania, Cuba se abstuvo, en vez de respaldar a Moscú, aunque junto con Nicaragua rechazó más tarde la iniciativa de expulsar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Están tratando de caminar por una línea muy delgada entre no celebrar la invasión, pero tampoco condenarla con claridad, limitándose a abogar por la paz”, explicó Renata Keller, experta en Cuba en la Universidad de Nevada, campus Reno.

La evasiva más notoria ha venido de África, que representó casi la mitad de los países que se abstuvieron en la votación de marzo en las Naciones Unidas.

“No sabemos por qué están peleando”, declaró en una entrevista Samia Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia a la invasión rusa a Ucrania.

Y agregó que no estaba “segura” de que hubiese un agresor claro en el conflicto.

Para Tailandia, la decisión de entrenar con soldados estadounidenses, rusos y chinos, así como comprar armas de todos estos países, forma parte de su larga tradición de encontrar un equilibrio entre las grandes potencias. La diplomacia astuta le ha permitido a Tailandia posicionarse como la única nación en la región que no ha sido colonizada.

El actual alejamiento de Estados Unidos, que usó a Tailandia como base de operaciones para la guerra de Vietnam, también proviene del linaje político del primer ministro Prayut Chan-o-cha, quien ascendió al poder en un golpe militar hace ocho años.

“Aunque en la actualidad Tailandia parezca una democracia, en el fondo es una autocracia”, afirmó Paul Chambers, catedrático de Asuntos Internacionales en la Universidad de Naresuan en Tailandia. “Un régimen así tendrá aliados autocráticos, incluido Moscú”.

Lo mismo ocurre con Uganda, que recibe casi mil millones de dólares en ayuda estadounidense y es un aliado occidental clave en la lucha contra la militancia regional. Sin embargo, el gobierno del presidente Yoweri Museveni de Uganda ha sido criticado por Estados Unidos y la Unión Europea por un patrón de violaciones de derechos humanos.

Museveni ha respondido atacando la interferencia de Occidente en Libia e Irak. El hijo del presidente, que también está al mando de las fuerzas terrestres del país, tuiteó que “la mayoría de la humanidad (que no son blancos) apoya la posición de Rusia en Ucrania”.

Uganda, como decenas de otros países, puede darse el lujo de hablar gracias a que tiene un nuevo socio comercial principal: China. Esta realidad económica, incluso si Pekín promete más de lo que ofrece, ha protegido a las naciones que alguna vez dependieron de otras superpotencias de opciones geopolíticas estrictas.

Los países estratégicamente ubicados como Yibuti, sede de Camp Lemonnier, la base estadounidense permanente más grande en el continente africano, se han diversificado. Hace unos años, después de la invitación del presidente Ismail Omar Guelleh, Pekín estableció su primer puesto militar en el extranjero en Yibuti. Guelleh también obtuvo préstamos de los chinos para ayudar a desarrollar puertos, zonas de libre comercio y un ferrocarril.

El creciente compromiso chino ha brindado a los países africanos “inversiones alternativas, mercados alternativos e ideas alternativas de desarrollo”, dijo Cobus van Staden, del Instituto Sudafricano de Asuntos Internacionales.

Pero aunque el mundo se sienta más cómodo con esta tendencia multipolar, el efecto dominó de los combates en Ucrania es un recordatorio de que la globalización une rápidamente a las naciones remotas.

La escalada de los precios mundiales del combustible, los alimentos y los fertilizantes, como resultado de la guerra en Ucrania, ha aumentado las dificultades en África y Asia. Como ya estaba lidiando con una sequía devastadora, África Oriental ahora tiene al menos 13 millones de personas que enfrentan hambre severa.

Y las poblaciones que se encuentran localizadas afuera de Europa saben muy bien que sus refugiados, como los sirios, venezolanos, afganos, sudaneses del sur y los rohinyás de Birmania, no pueden esperar la bienvenida que se les da a los ucranianos desplazados. En la carrera por las limitadas reservas de atención, los grupos de ayuda han advertido sobre los peligros de la fatiga de los donantes con las poblaciones más vulnerables del mundo.

“El mundo entero se ve afectado cuando estos países están luchando”, dijo Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia al enfrentamiento de Rusia y Ucrania.

Hannah Beech reportó desde Bangkok, Abdi Latif Dahir desde Nairobi, Kenia, y Oscar Lopez desde Ciudad de México. Muktita Suhartono colaboró con este reportaje desde Yakarta, Indonesia.

Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

Abdi Latif Dahir es el corresponsal en África Oriental. Se unió al Times en 2019 después de cubrir África Oriental para Quartz durante tres años. Vive en Nairobi, Kenia. @Lattif

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L'Humanité

Twitter n’est pas populaire, mais puissant

Actu

Internet Pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a mis la main sur le principal réseau social des journalistes et un impressionnant outil d’influence des marchés financiers.

Pierric Marissal

A priori, avec 320 millions d’utilisateurs et un déficit net de 221 millions de dollars en 2021, Twitter fait bien pâle figure face à un Facebook, ses 2,91 milliards de comptes actifs et ses 40 milliards de dollars de bénéfices. Pourtant, le réseau social que vient de s’offrir Elon Musk est un levier de pouvoir considérable. L’utilisateur typique de Twitter dans le monde est un homme (66 % des comptes et 74 % de l’audience publicitaire) entre 25 et 49 ans, cadre, diplômé du supérieur et habitant une grande ville. En caricaturant à peine, ce sont des hommes de pouvoir qui s’adressent à d’autres hommes de pouvoir. Le nouveau propriétaire du réseau social le considère d’ailleurs un peu comme un club de gentlemen où l’on peut décider du destin du monde entre deux blagues potaches. Le sentiment d’entre-soi y est favorisé par la très forte concentration : les 10 % des utilisateurs les plus actifs sont la source de 80 % des messages émis. Le patron de Tesla, de Space X et maintenant de Twitter peut, du haut de ses 86 millions d’abonnés, s’adresser directement à près d’un tiers des personnes présentes sur son réseau social, ses partenaires, concurrents, employés… Il y a ainsi menacé les salariés de Tesla de les priver de stock-options s’ils se syndiquaient.

un « pouvoir sur l’information »

Le pouvoir de Twitter est particulièrement sensible dans le monde de la presse. Si, pour 43 % des Français selon un sondage OpinionWay, Facebook est de loin le premier outil d’accès à l’information, Twitter est le réseau social qui a le plus de « pouvoir sur l’information » pour 52 % des répondants. Selon une étude de l’université de Madrid portant sur l’ensemble de la presse espagnole – mais aisément transposable à l’ensemble des pays occidentaux –, 86 % des journalistes l’utilisent pour identifier des tendances, 82 % pour rechercher des informations et 78 % pour fidéliser l’audience de leur média… Plutôt que d’acheter des journaux comme les autres milliardaires, l’homme le plus riche du monde s’est payé le réseau social des journalistes.

Le secteur de la finance ne s’y est pas trompé et les algorithmes de trading sont branchés sur Twitter en permanence. Il y a déjà dix ans, l’étude « Twitter mood predicts the stock market », réalisée par des chercheurs à l’université de l’Indiana, montrait que le réseau social permettait de prédire à 87 % d’exactitude les mouvements boursiers. L’information y est publiée plus rapidement que sur les dépêches d’agences et, avec le trading haute fréquence, chaque microseconde compte. Les algorithmes réagissent aux utilisateurs les plus influents. Par exemple, deux tweets assassins de Donald Trump – 85 millions d’abonnés avant que son compte soit supprimé – à l’encontre des industriels Boeing et Lockheed Martin leur ont fait perdre en un instant plusieurs milliards de dollars de capitalisation. Ou quand Musk a conseillé sur Twitter d’utiliser l’application de messagerie Signal, les algorithmes se sont jetés sur une entreprise texane de services médicaux du même nom, dont l’action a bondi instantanément de 527 %. Les algorithmes analysent aussi des messages en grande quantité, pour repérer de quelles entreprises Twitter parle en bien ou en mal. Le réseau social est ainsi truffé de robots qui envoient des messages automatisés pour créer des tendances. Le Los Angeles Times a montré qu’un quart des tweets vantant les mérites de Tesla étaient écrits par des bots, d’autres ont participé à faire de Space X l’une des cinq marques les plus suivies sur Twitter…

twitterelon musk
Valeurs Actuelles

À Marseille, le boom de l’“Uber Shit”

Depuis quelques années déjà, et plus encore depuis la crise du coronavirus, les modes de consommation des Français ont évolué. La tendance est de plus en plus à la livraison, non plus classique mais rapide. Celle des repas avec les leaders Uber Eats et Deliveroo, celle des courses en un temps record portée par les enseignes Cajoo, Gopuff ou encore Getir, celle des produits pharmaceutiques opérée par Phacil ou Livmed’s… Et la drogue n’échappe pas au phénomène.

Surnommées, entre autres, “Uber Shit” ou “Delivr’weed”, ces nouvelles façons de s’approvisionner en substances illicites sont particulièrement en vogue à Marseille. Dans la deuxième ville de France, bien connue pour être une importante zone de trafic et pour compter un grand nombre de consommateurs, la livraison à domicile s’est largement répandue.

« C’est un phénomène qui s’est particulièrement développé depuis un an et demi environ, depuis que Gérald Darmanin est venu à Marseille et a fait de la lutte contre les trafics de stupéfiants une priorité », rapporte Rudy Manna, secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police. Il précise : « Depuis, il y a des opérations de police quotidiennes dans les cités et les réseaux ont été obligés de trouver un moyen de les contourner pour continuer à vendre. » La livraison à domicile est l’un de ces moyens, cependant beaucoup moins rentable : « Au pied de la cité, les dealers peuvent fournir près de 100 clients en un après-midi. En livraison, aux quatre coins de la ville, ça peut être dix fois moins. C’est beaucoup moins intéressant pour eux. »

Le client est roi

Moins lucratif pour les vendeurs de substances illicites mais tellement plus confortable pour leurs amateurs. « Pour les consommateurs, c’est tout bénef », déplore Rudy Manna. La livraison à domicile est à la fois très simple et très commode. Pour s’approvisionner, les acheteurs doivent simplement avoir un smartphone. Tout se passe ensuite sur les applications Snapchat ou Whatsapp. C’est sur ces réseaux sociaux très populaires que les clients prennent contact avec des dealers livreurs.

Lorsque le coursier arrive à l’adresse indiquée, le client choisit ce qu’il souhaite acheter et en quelle quantité.

« J’utilise Snapchat. Quand j’ai besoin de passer commande, j’envoie juste mon adresse et le livreur me dit s’il peut passer chez moi ou non », explique un habitué d’“Uber Shit”. Il ajoute : « Les livraisons se font entre 15 heures et 22 heures, en une heure trente au maximum. S’il y a trop de demandes et qu’il ne peut pas assurer la livraison dans un temps raisonnable, il refuse la commande. Dans ce cas, je m’adresse à un autre dealer, sur un autre compte Snapchat », étant un de ces clients qui ne se servent qu’en cannabis, bien qu’il y ait « des livreurs pour toutes les drogues : cocaïne, héroïne, ecstasy… »

Le profil qu’il contacte le plus souvent pour acheter sa drogue propose « 8 grammes de shit ou 4 grammes d’herbe pour 40 euros et parfois il y a des promotions ». Lorsque le coursier arrive à l’adresse indiquée, le client choisit ce qu’il souhaite acheter et en quelle quantité. La seule condition pour se procurer des substances illicites par ce biais est d’avoir été parrainé par un autre client et d’avoir l’appoint en liquide. Un jeu d’enfant !

Depuis un an, comme beaucoup d’autres Marseillais, cet amateur de cannabis ne se fournit que grâce à la livraison à domicile. Avant cela, il faisait la queue au pied des cités, pour acheter ce dont il avait besoin, avec tous les risques que cela comportait. Aujourd’hui, il ne met plus les pieds dans ces zones de non-droit. « Je n’ai plus besoin de me déplacer et d’aller dans les quartiers nord le soir en sortant du travail, de faire le planton, parfois pendant trente minutes, dans la file d’attente du point de deal. Je rentre chez moi, j’envoie mon adresse et le livreur m’appelle quand il est là. J’attends ma commande, bien installé dans mon salon, en pantoufles, et quand elle est là, je descends juste en bas de l’immeuble. C’est à la fois beaucoup plus sûr et beaucoup moins contraignant », raconte le consommateur.

Pour la même quantité, je débourse un peu plus lorsque je me fais livrer que lorsque j’allais à la cité.

En effet, si ce mode d’achat est aussi prisé, c’est bien parce qu’il éloigne les usagers de la cité d’une zone potentiellement risquée, fief de trafiquants et de dangereux truands, où les règlements de comptes sont fréquents. Elle leur permet aussi d’être à l’abri d’une descente de police et d’éviter de recevoir une amende forfaitaire délictuelle (AFD) d’un montant de 200 euros pour usage de stupéfiants s’ils se font attraper en possession de drogue.

Une tranquillité qui se paye puisque lorsqu’elle est livrée, la drogue, cannabis ou autre, coûte un peu plus cher que lorsqu’elle est prise directement chez le fournisseur. « Pour la même quantité, je débourse un peu plus lorsque je me fais livrer que lorsque j’allais à la cité. Pour les repas ou les courses, c’est exactement la même chose. C’est d’une certaine manière des frais de livraison. C’est un service payant mais vu tous les avantages, ça vaut vraiment le coup », admet le client.

Des policiers impuissants

Toutefois, si les consommateurs s’y retrouvent, ce n’est pas le cas de la police. « Les interpellations sont compliquées. Les livraisons se font en deux-roues, souvent de grosses cylindrées, qui vont très vite. Quand on essaye de les contrôler, ils ne s’arrêtent pas », confie le secrétaire départemental des Bouches-du- Rhône du syndicat Alliance Police. Il se souvient qu’un « policier de la Bac centre a récemment été blessé par un scooter » qui a accéléré à la vue de la brigade.

Difficile aussi d’identifier les dealers car les réseaux qui organisent les courses savent comment brouiller les pistes et n’en sont pas à un subterfuge près pour passer entre les mailles du fi let. Le transport se fait de plus en plus par l’intermédiaire de personnes qui n’ont pas le profil, « des personnes âgées, blanches, qui n’éveillent pas les soupçons », constate Rudy Manna. Les livreurs utilisent aussi les glacières noires, bleues et oranges des leaders de la livraison de repas que sont Uber Eats, Delivroo et autres Just Eat. Ils n’hésitent pas non plus à se faire passer pour des livreurs de pizzas ou de sushis.

Venir à bout des trafiquants est mission impossible.

D’autres choisissent de circuler en camionnette utilitaire, vêtus de vêtements tachés de peinture pour ressembler à des ouvriers allant sur un chantier et ainsi passer inaperçus. Toutes les ruses sont bonnes tant qu’elles permettent aux livreurs d’échapper à la vigilance des forces de l’ordre. Malgré les difficultés, les risques et parfois un certain sentiment d’impuissance, la police est toujours sur le front pour démanteler les réseaux de trafic de drogue, faire tomber livreurs, guetteurs, nourrices et barons.

Mais dans cette ville où acheter et consommer de la drogue se fait de manière totalement décomplexée, ceux qui la fournissent sont très nombreux. Venir à bout des trafiquants est mission impossible. Quand l’un d’entre eux tombe, « il est remplacé très rapidement par un autre, parfois en une heure seulement ». Tout en métaphore, Rudy Manna conclut : « C’est comme si on vidait les océans à la petite cuillère. » Tant qu’il y aura des consommateurs, il y aura des dealers et des livreurs.

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France24 - World

FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali

Issued on: 27/04/2022 - 22:08

FRANCE 24 Follow

Mali’s media regulator on Wednesday ordered the definitive suspension of FRANCE 24 television and RFI radio in the country, a month after the country’s ruling military junta accused the news organisations of reporting “false allegations” of abuse by the Malian army. The broadcasters’ parent company France Médias Monde said it “strongly contested” the decision.

FRANCE 24 and its sister radio RFI have been suspended in the West African country since March 17. The country’s media regulator, the Haute Autorité de la communication, announced on Wednesday that their suspension was “definitive”.    

The French broadcasters are subsidiaries of France Médias Monde (FMM), a state-owned holding company. They are followed by a third of Mali’s population.  

Responding to the regulator’s order, FMM said it “strongly contested” the decision and would “study all avenues of appeal”. The group also reiterated its “unwavering commitment to the independence and freedom of the media”.  

In a statement, France Médias Monde said it would continue to cover the news in Mali. It pledged to provide technical solutions to ensure Malians can continue to have access to the two broadcasters.  

🔴 France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @FRANCE24 au #Mali et utilisera toutes les voies de recours possibles pic.twitter.com/QWQLIcj8TI

April 27, 2022

Mali’s junta first announced the suspension in a statement on March 17, in which it accused FRANCE 24 and RFI of “a premeditated strategy aimed at destabilising the political transition, demoralising the Malian people and discrediting the Malian army”.

The Malian junta has staged two coups since August 2020. It has been accused of violations by several human rights groups, including in a March 15 report by Human Rights Watch, which accused Malian soldiers of responsibility for the killing of at least 17 civilians since early December.

The allegations of abuse in Mali were also made by the UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet and subsequently reported by RFI and FRANCE 24.

The French government had called Mali's initial suspension of the French broadcasters a grave attack on the liberty of the press. Speaking at a press conference on March 17, French President Emmanuel Macron condemned the decision to suspend FRANCE 24 and RFI.

“I condemn with the greatest firmness this decision, which seems to me totally at odds with the values espoused by the people of Mali since its independence,” Macron said.

Earlier this year, France announced the withdrawal of its troops from Mali after a breakdown in relations with the ruling junta. French troops were in Mali on a military mission, fighting against al Qaeda and Islamic State (IS) group-linked jihadist groups in the Sahel area.

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Mali accuses France of spying over video of mass grave

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website

BBC

German energy firm Uniper ready to meet Russian pay demand

By Daniel ThomasBusiness reporter, BBC News

One of Germany's biggest energy firms has said it is preparing to buy Russian gas using a payment system that critics say could undermine EU sanctions.

Uniper says it will pay in euros which will be converted into roubles, meeting a Kremlin demand for all transactions to be made in the Russian currency.

Other European energy firms are reportedly preparing to do the same amid concerns about supply cuts.

Uniper said it had no choice but said it was still abiding by EU sanctions.

"We consider a payment conversion compliant with sanctions law and the Russian decree to be possible," a spokesman told the BBC.

"For our company and for Germany as a whole, it is not possible to do without Russian gas in the short term; this would have dramatic consequences for our economy."

Germany's biggest energy supplier RWE declined to comment on how it would pay for Russian gas.

In late March, Russia said "unfriendly countries" would have to start paying for its oil and gas in roubles to prop up its currency after Western allies froze billions of dollars it held in foreign currencies overseas.

Under the decree, European importers must pay euros or dollars into an account at Gazprombank, the Swiss-based trading arm of Gazprom, and then convert this into roubles in a second account in Russia.

The European Commission said last week that if buyers of Russian gas could complete payments in euros and get confirmation of this before any conversion into roubles took place, that would not breach sanctions.

However there are different views among countries on how to interpret its initial guidance, and this week EC boss Ursula von der Leyen sparked confusion when she said firms could still be breaking the rules.

On Thursday, an EU official confirmed that any attempt to convert cash into roubles in Russia would be a "clear circumvention of sanctions" as the transaction would involve Russia's central bank.

"What we cannot accept is that companies are obliged to open a second account and that between the first and second account, the amount in euros is in the full hands of the Russian authorities and the Russian Central Bank, and that the payment is only complete when it is converted into roubles."

On Tuesday, Poland and Bulgaria both refused to pay for gas in roubles leading to Russian state gas firm Gazprom shutting off supplies.

Both countries had already planned not to renew their contracts with Gazprom when they expired later in 2022.

Poland - one of the staunchest advocates of tougher sanctions on Russia - said the EU should penalise countries that used roubles to pay for Russian gas.

Climate minister Anna Moskwa singled out Germany, Hungary and Austria as resisting a gas embargo.

"We are counting on there being consequences for these countries [which pay in roubles] and that as a result they will cease paying in roubles," she said.

The move by Russia - which has not given countries the same deadline to begin paying in roubles - is seen as an attempt to divide Western allies in their response over Ukraine.

The majority - 97% - of EU companies' gas supply contracts with Gazprom stipulate payment in euros or dollars.

Hungary and Slovakia have both said they will use Russia's conversion payment method, while German economy minister Robert Habeck said on Wednesday that it was "the path that the EU marked out for us".

"It's the path that is compatible with sanctions, and as far as I understand the German companies that are doing it this way are in compliance with their contracts," he said. "Most EU countries are taking this approach."

Europe gets about 40% of its natural gas from Russia, but it is much higher for some countries and sudden supply cuts could have a huge economic impact.

"A lot of European companies will say OK, we'll pay into a euro-denominated bank account and there will be a back-to-back trade so they stay within the limits of the EU sanctions," said Nathan Piper, an energy analyst at Investec.

"But there are two sides of this - those firms need to supply gas to consumers and in Germany there is no alternative to supplies of Russian gas right now."

According to the Financial Times, Austrian energy giant OMV is also planning to adopt the mechanism while Italy's Eni is considering the move.

Eni declined to comment while OMV denied it was opening a Swiss account with Gazprom. It told the BBC: "We have analysed the Gazprom request about payment methods in light of the EU-sanctions and are now working on a sanctions-compliant solution."

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Hautes-Alpes : les agriculteurs irrités par la présence du Président de la chambre d’agriculture à une réunion pro-Macron

L’élection présidentielle a rendu son verdict, mais certains comportements restent en travers de la gorge. A Embrun, dans les Hautes-Alpes, la présence du Président de la chambre d’agriculture à deux jours du second tour à une réunion publique pro-Macron a agacé plus d’un agriculteur. En effet, BFM TV rapporte ce 28 avril qu’Eric Lions a assisté à l’événement aux côtés de membres de La République en Marche. « Franchement, il a fait une belle connerie », aurait confié un cadre d’un syndicat agricole. Selon lui, la prise de parole du Président départemental « a heurté de nombreux agriculteurs qui voulaient que la chambre reste indépendante ». Ils auraient d’ailleurs fait part de leur mécontentement auprès d’autres représentants du monde agricole.

Partisan à demi-mot

Le syndicat des Jeunes agriculteurs de France a quant à lui refusé de se rendre à cette réunion pour respecter une certaine neutralité. De son côté, Eric Lions s’est défendu : « Je n’ai prononcé ni le nom de l’un ni de l’autre. J’étais présent pour parler d’agriculture », a-t-il contesté. Le Président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes a aussi précisé qu’il ne faisait « pas de politique », bien qu’il soit « un Européen convaincu ». Il affirme enfin qu’il se serait rendu aux réunions publiques d’autres candidats s’il y avait été convié, « sauf peut-être La France insoumise et les Ecologistes » avec qui il a avoué ne pas partager « la même vision agricole ».

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Menaces sur la reprise économique mondiale

Décryptage

Conjoncture  Conflit en Ukraine, reconfinement en Chine, resserrement des crédits, retour des politiques d’austérité… Les nuages s’amoncellent.

Clotilde Mathieu

Comme un signe avant-coureur d’un retournement de conjoncture, un vent contraire a fait vaciller, une fois de plus, les places boursières, en ce début de semaine. Les perspectives de reconfinement en Chine, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la remontée des taux ternissent l’horizon. Banque mondiale, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) avancent tous des perspectives assombries. De 4,1 % et 4,9 %, les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont passées à 3,2 % et 3,6 %. Soit, grosso modo, un point de croissance, ce qui correspond à une perte pour l’économie mondiale de près de 800 milliards de dollars. En France, selon le FMI, la croissance pourrait avoisiner les 2,9 % cette année, puis 1,4 % en 2023, même si la récession est pour l’instant écartée. L’orage gronde.

1. Le Covid joue les trouble-fêtes

En Chine, les scènes de vie d’une économie à l’arrêt (lire ci-contre) liées à la recrudescence des contaminations, cumulée à la politique zéro Covid du gouvernement, font craindre le pire. Pour l’instant, les ports échappent aux restrictions et tournent. Seules une dizaine de villes en Chine sont intégralement ou partiellement reconfinées, mais le virus et son variant Omicron se répandent comme une traînée de poudre. Comme il est désormais aux portes de Pékin, la situation ressemble de plus en plus à un remake de 2020, lorsque le ralentissement des productions, avec la fermeture des usines, avait créé de fortes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement, encore perturbées, du fait de la forte dépendance des économies occidentales aux biens intermédiaires venus de Chine.

Un effet Covid qui avait non seulement provoqué de fortes pénuries, obligeant les usines européennes dans les secteurs de l’automobile, des équipements électriques, des produits informatiques, électroniques et optiques à fermer, entraînant la mise au chômage partiel de nombreux ouvriers, et provoquant une récession sans précédent. Sans en arriver jusque-là, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement risquent en tout cas d’alimenter la montée des prix, qui, en mars, a atteint 4,5 % dans l’Hexagone.

2. La guerre, l’autre menace

La guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de la Russie sont « une crise » venue « se rajouter à une crise », pour reprendre les mots du FMI. Selon l’organisation internationale, « l’impact de la guerre en Ukraine va contribuer à dégrader cette année les prévisions de croissance de 143 pays représentant 86 % du PIB mondial », via une nouvelle recrudescence des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… Car la hausse des prix de l’énergie a entraîné une montée des prix des engrais et des produits céréaliers : le gaz naturel constitue un intrant essentiel pour la production d’ammoniac, élément commun de la plupart des engrais azotés. Un phénomène auquel s’ajoute la rupture des chaînes d’approvisionnement en maïs, blé et autres céréales. Résultat : les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an, en mars, selon l’indice FAO des prix alimentaires agricoles défini par l’ONU, enregistrant son plus haut niveau. Outre l’effet prix qui aura un impact direct sur la consommation des ménages, la poursuite de la guerre pourrait, à moyen terme, dégrader davantage la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs et entraîner un cycle récessif.

3. Coup de frein sur la planche à billets

La montée durable des prix a fait réagir les banques centrales. Avec pour objectif une inflation à moins de 2 % pour le BCE et à 3 % pour la Fed (la banque centrale américaine), ces dernières veulent mettre fin à leurs politiques expansives. Pour la BCE, il s’agit de réduire son programme d’achat net de dettes qui consiste à contourner la règle, en rachetant sur le marché secondaire des titres de dettes aux acteurs privés afin que les États puissent continuer à s’endetter. Depuis 2014, ce sont près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée et près de 80 % des dettes Covid des pays membres qui ont été rachetés sans contrepartie par l’institution. Un virage qui passe aussi par une remontée de leur taux directeur, avec une nouvelle salve en mai pour la Fed, et une première « d’ici à la fin de l’année » pour la BCE. Autant de mesures qui pourraient entraîner un éclatement des bulles, un krach financier, mais qui devraient surtout limiter les possibilités d’investissement et donc de croissance. De plus, cette stratégie pourrait pousser les États à mettre en place des politiques restrictives, comme en France avec la réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer.

Dans cet environnement agité, préapocalyptique, les habitants des pays en développement aux économies fragiles sont en première ligne. Les dépenses alimentaires représentent 40 % de leur budget, contre 17 % dans les pays les plus riches. En conséquence, plus de 260 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon les calculs d’Oxfam. Une catastrophe « sans précédent de mémoire d’homme », poursuit l’ONG.

Or, nombre de ces pays sont au bord de la faillite. « Pour la seule année 2022, les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars », déclare Louis-Nicolas Jandeaux (Oxfam), sur RFI. Si bien que « plusieurs pays en développement risquent de ne pas rembourser leurs dettes dans les mois à venir et tenteront d’éviter la faillite tout en essayant de maintenir leurs importations vitales. Cela pourrait signifier des réductions drastiques des dépenses dans le monde entier, exacerbant un chemin déjà dangereux vers l’austérité que les pays ont commencé à prendre avec le soutien du FMI ».

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économiebanque centrale européennefmiGuerre en Ukraine
France24 - Monde

Non, ce tweet ne prouve pas que Elon Musk a débloqué le compte Twitter de Donald Trump

Publié le : 28/04/2022 - 13:53

Arthur Bamas Suivre

Depuis le 26 avril, des utilisateurs de Twitter affirment que Donald Trump a fait son retour sur ce réseau social. D’après eux, le compte de l’ancien président des États-Unis aurait été débloqué par Elon Musk qui vient d’annoncer son rachat de la plateforme. En réalité, le compte officiel de Donald Trump, suspendu depuis le 9 janvier 2021, est toujours bloqué. 

La vérification en bref

  • Depuis le 26 avril, des utilisateurs de Twitter affirment que le compte officiel de Donald Trump, suspendu depuis le 9 janvier 2021, a été débloqué suite au rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk.
  • La preuve avancée par ces comptes : la capture d’écran d’un tweet publié par un compte portant le nom et une photo de "Donald J. Trump". "Merci Elon Musk", peut-on lire sur ce tweet publié le 26 avril.
  • En réalité, il ne s’agit pas du compte officiel de l’ancien président des États-Unis. Ce-dernier a d’ailleurs récemment affirmé qu’il n’avait pas l’intention de retourner sur Twitter. 

Le détail de la vérification

"Thank you, @ElonMusk". Le 26 avril, un compte Twitter au nom de "Donald J. Trump" a publié un tweet censé annoncer le retour de l’ancien président des États-Unis sur ce réseau social. Plusieurs utilisateurs en ont partagé une capture d’écran pensant y voir la preuve que le milliardaire Elon Musk, qui a annoncé son rachat de Twitter le 25 avril, a débloqué le compte officiel de Donald Trump. Ce dernier a été suspendu par Twitter le 9 janvier 2021, deux jours après l’assaut du Capitole. La plateforme considérait que ce compte représentait un "risque de nouveaux appels à la violence".

Un des nombreux faux comptes au nom de Donald Trump

Si plusieurs utilisateurs ont partagé ce tweet, c’est parce que le nom du compte qui l’a publié, ainsi que sa photo, correspondent à ceux du compte officiel de l’ancien président des États-Unis. Mais un détail permet de savoir qu’il ne s’agit pas du compte officiel de l’intéressé.

En effet l’identifiant de ce compte n’est pas celui du compte officiel de Donald Trump, à savoir @realDonaldTrump, mais @realDonaIdTruck. Ce faux compte n’est d'ailleurs pas le seul à utiliser des identifiants ressemblant à celui du compte officiel de Donald Trump pour se faire passer pour l’ancien président des États-Unis. 

Par exemple, les comptes @Realdonaldtruce, @relaDonaldTrunp ou encore @realDonaldTronk ont recours à ce même stratagème. Tous ces comptes ont publié le 26 avril des messages de remerciements adressés au milliardaire Elon Musk. 

Surtout, contrairement à ce qu’affirment certains utilisateurs, le rachat de Twitter par Elon Musk, qui prône une "liberté d’expression" exacerbée, n’a rien changé pour Donald Trump : le compte Twitter @realDonaldTrump est toujours suspendu. Et l’ancien président des États-Unis a d’ailleurs déclaré dans une interview qu’il "ne prévoyait pas de retour sur Twitter", préférant le réseau Truth Social qu’il a lui-même lancé en février 2022.

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France24 - World

Inquiry into Paris airport landing scare points to pilot error

Issued on: 28/04/2022 - 16:39

NEWS WIRES

Air France pilots who reported their Boeing 777 was failing to respond while preparing to land earlier this month simultaneously pulled the controls in opposite directions, French investigators said.

Flight 11 was on final approach to Paris Charles de Gaulle airport with 177 passengers onboard after a six-hour trip from New York when the landing was abruptly aborted on April 5.

In a radio exchange circulated on the Internet, a pilot was overheard in the background exclaiming "stop, stop" and the captain told the tower the jetliner was "all over the place".

In a preliminary report, France's BEA air accident investigation agency said the two pilots "simultaneously made inputs on the controls" during a go-around for a second attempt.

The agency has classified the event as a "serious incident", an industry term meaning it could have resulted in an accident.

"The captain held the control column in a slightly nose-down position while the co-pilot made several, more pronounced, nose-up inputs," the report said.

"Our crew are trained and regularly rehearse procedures that are practised by all airlines," Air France said.

Boeing declined comment.

The Boeing 777 is equipped with control columns that move in sympathy with each other to aid co-ordination. Experts say only one pilot is usually expected to be actively flying at a time.

If opposing forces on the two columns pass a certain limit, the link between them is deactivated or "desynchronised" to prevent accidents in the case of one side getting jammed.

After the landing scare, the pilots analysed the situation but did not notice that they had made contradictory inputs nor that the columns had become decoupled, the BEA said.

The plane landed safely on a second attempt and resumed service just over two weeks later, according to FlightRadar24.

The BEA said "no anomaly was observed on the aeroplane" but added that it was continuing to analyse data. Its investigations are designed to prevent accidents rather than apportion blame.

About 20% of accidents take place on approach or landing, more than any other flight phase, according to Airbus data.

(REUTERS)

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Air France and Airbus to face trial over 2009 Rio-Paris crash, French court says

FRANCE

Can a 'people's vote' stop Paris airports from going private?

Air France planning to cut 7,500 jobs by 2022 amid industry slump

Valeurs Actuelles

Roubaix : la suppléante de David Guiraud accusée d’homophobie par le Printemps républicain

Les élections législatives approchent et apportent déjà leur lot de polémiques. Comme le rappelle La Voix du Nord, c’est l’insoumis David Guiraud qui sera candidat dans la 8e circonscription de Roubaix, avec comme suppléante Shéhérazade Bentorki. Une association vivement critiquée par le président du Printemps républicain Amine El-Khatmi : « Après le candidat raciste à Vénissieux, l’Union Populaire propose la suppléante homophobe à Roubaix », a-t-il posté sur Twitter en relayant l’affiche de campagne de La France insoumise.

Après le candidat raciste à Vénissieux, l’Union Populaire propose la suppléante homophobe à Roubaix. Ça aussi vous ne le saviez pas @GuiraudInd @AQuatennens ? https://t.co/Ug7zxPsny6

— Amine El-Khatmi (@Aminelkhatmi) April 27, 2022

Plainte

Par ses propos, Amine El-Khatmi a notamment fait référence à la position de Shéhérazade Bentorki en 2013, lorsque cette dernière, alors élue à Tourcoing, avait annoncé quitter le Parti socialiste pour s’opposer au mariage pour tous. David Guiraud a annoncé vouloir porter plainte à l’égard du président du Printemps républicain : « Il y aura une réponse judiciaire, car si on ne se fait pas respecter on va continuer à se faire marcher dessus », a confié le porte-parole jeunesse de Jean-Luc Mélenchon à La Voix du Nord. Ce dernier a aussi précisé qu’il était possible d’être « opposé au mariage pour tous en 2013 sans être homophobe » pour voler à la rescousse de sa suppléante. De son côté, Shéhérazade Bentorki avait affirmé en mars dernier qu’elle avait « un peu tout mélangé, entre (ses) convictions personnelles et ce débat qui avait été mal ficelé à l’époque ». Aujourd’hui, elle affirme n’avoir « plus aucune ambiguïté sur le sujet » et même avoir changé d’avis sur le mariage homosexuel.

Nord : les dernières actualités

Personnel médical épuisé : à Roubaix, le “plan blanc” déclenché à cause de l’absentéisme

Le local lillois du PCF vandalisé par des militants de gauche radicale le soir du premier tour

Nord : deux frères adolescents interpellés pour assassinat

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Jurgen Klopp: Liverpool boss signs contract extension until 2026

Last updated on 10 minutes ago10 minutes ago.From the section Liverpoolcomments444

Liverpool manager Jurgen Klopp has agreed a two-year contract extension committing him to the club until 2026.

Klopp, 54, joined the Reds in 2015, but suggested in Marchexternal-link he would follow through with a plan to take a break from the game when his deal ended in 2024.

But the club have signed Klopp and his staff to longer deals at a time where the team are chasing a quadruple.

He said he was "delighted, humbled, blessed, privileged and excited".

Klopp added: "When the owners brought the possibility to renew to me, I asked myself the question I've mused over publicly. Do I have the energy and vibe to give of myself again what this amazing place requires from the person in the manager's office?

"I didn't need too long to answer in truth. The answer was very simple… I'm in love with here and I feel fine."

Klopp's quote refers to an adapted version of The Beatles song I Feel Fine that Liverpool fans have taken to chanting in support of him in recent weeks.

His assistant managers Pep Lijnders and Peter Krawietz have also signed extended deals, a move Klopp said was "massive" for him in order to "continue the continuity of our project together".

He also said his wife Ulla was instrumental in his decision, adding: "The most important contract I signed in my life was with Ulla.

"We sat at the kitchen table and she said: 'I can't see us leaving in 2024.' That is where it all started.

"There is just so much to love about this place. I knew that before I came here, I got to know it even better after I arrived and now I know it more than ever before.

"Like any healthy relationship, it always has to be a two-way street; you have to be right for each other. The feeling we were absolutely right for each other is what brought me here in the first place and it's why I've extended previously.

"There is a freshness about us as a club still and this energises me. For as long as I have been here, our owners have been unbelievably committed and energetic about this club and it is clear that right now this applies to our future as much as I've ever known.

"We are a club that is constantly moving in the right direction. We have a clear idea of what we want; we have a clear idea of how we try to achieve it. That's always a great position to start from."

Klopp has guided Liverpool to five trophies since joining the club.

The Reds, who have lifted the Carabao Cup this season, remain in the hunt for the Premier League title and the Champions League, and face Chelsea in the FA Cup final on 14 May.

No English club has ever won all four of those trophies in the same season.

The former Borussia Dortmund manager promised to turn Liverpool's supporters from "doubters into believers" when he joined a club who, at that point, had not been champions of England since 1990, and had gone three years without a trophy of any kind.

He guided them to a sixth European Cup success in 2018-19 but arguably his biggest achievement to date was in 2020, when he ended Liverpool's 30-year wait for a 19th league title.

Klopp's move to a high-pressing style has been a key part of Liverpool's success. Under him, they posted 97 points to finish second in the Premier League to Manchester City in 2018-19 before reaching 99 a year later to lift the title.

Mike Gordon, president of Liverpool's owners Fenway Sports Group, said: "Jurgen is the perfect figurehead for the modern Liverpool FC.

"This is especially true of what he stands for, on and off the pitch. It also applies to the leader he is and the man he is.

"Because of our extraordinary playing squad, outstanding coaches, world-class football operations team and brilliant club staff, we are blessed with the most valuable resource an organisation could wish for: amazing people."

Former Liverpool striker John Aldridge on BBC Radio 5 Live

Great managers fall away as we've seen in the past. Since Sir Alex has gone, we've seen the demise of Manchester United. You feared when Jurgen went that could happen to Liverpool. It's magnificent for the club. What a manager. What he's done for the club... the respect he has with the fans is immense.

Liverpool is a different city to most round the UK and the world because of the political stance over the years and things that happened here. They stand up for themselves, they're very passionate people. Jurgen's the same. What you see is what you get when you meet him. He's very humble, a really nice bloke but he's passionate about what he wants to do on exactly the same lines as the fans.

He's adored. As a kid, I adored Bill Shankly. Klopp is revered in the same way by the younger generation and the older generation of the fans.

Valeurs Actuelles

Une croix gammée tagguée sur la mairie d’une petite commune de l’Aude

C’est une découverte choquante à laquelle ont été confrontées les femmes de ménage de la municipalité d’Ouveillan, dans l’Aude. Selon France 3, elles se rendaient à leur travail, mercredi 27 avril, lorsqu’elles sont tombées nez à nez avec une croix gammée taguée sur le mur de la mairie. Un tel acte a interpellé dans ce village de 2 500 habitants plus habitué au calme qu’aux actes de vandalisme.

Actes similaires

Ce n’est pas la première fois qu’une commune sans histoire devient le théâtre de tags antisémites. Le 25 avril, des croix gammées ont aussi été retrouvées sur les murs de deux villages de la Creuse, à Saint-Pardoux-Morterolles et Saint-Pierre-Bellevue. Les multiples inscriptions étaient dispersées sur les murs de la mairie, ceux d’une ancienne maison d’accueil familiale et sur des panneaux routiers. En mars derniers, même problème à Douarnez, dans le Finistère. Quelques mois en arrière, une commune proche de Montpellier avait subi le même sort.

Aude : les dernières actualités

Une nouvelle mise en examen dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne

Lézignan-Corbières : deux ados tabassent un gendarme, le procureur de la République appelle au respect du « bien vivre-ensemble »

Aude : agressé pour la seconde fois par un administré, un maire porte plainte

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les fonds rapaces aiment le Covid

Chronique

Pierre Ivorra

On ne rendra jamais assez hommage aux chercheurs, techniciens, ingénieurs, travailleurs de différents métiers du géant pharmaceutique américain Pfizer. À défaut d’avoir pu éradiquer l’épidémie, ils ont permis, par leur découverte d’un premier vaccin, de sauver des vies de personnes à risques, de limiter de ce fait la progression du Covid-19 ainsi que le nombre de décès dans bien des pays. On n’en dira pas autant de la direction du groupe, qui s’est opposée jusqu’au bout à la levée des brevets sur les traitements anti-Covid. Elle n’entend pas renoncer à une telle pierre philosophale. Grâce à elle, les ventes du groupe ont bondi de 95 % en 2021, dépassant les 83 milliards de dollars, et le bénéfice net a plus que doublé, à 22 milliards de dollars. Entre l’intérêt général, qui pousserait à abandonner la propriété du brevet, comme l’a demandé le président américain, Joe Biden, et l’intérêt particulier, qui incite à s’y accrocher, les actionnaires n’ont, semble-t-il, pas hésité. Mais qui sont-ils ? Le premier, avec 8,05 % du capital, est Vanguard Group, que nous commençons à connaître. Ce fonds d’investissement est aussi actionnaire de Moderna (6,34 % du capital), qui a créé lui aussi un vaccin anti-Covid ; il est également chez le géant Johnson & Johnson, actif tout autant dans la pharmacie, les produits d’hygiène que les cosmétiques ; il est présent dans un troisième groupe pharmaceutique, suédo-britannique, AstraZeneca, et chez notre Sanofi, groupe tricolore. Vanguard ne s’occupe pas que de notre santé, il investit aussi chez Pernod-Ricard, Michelin, Monsanto, ExxonMobil… Le deuxième actionnaire nous est devenu familier puisqu’il s’agit de l’inévitable BlackRock, devenu le plus important gestionnaire d’actifs au monde, avec près de 7 800 milliards de dollars, et qui est en partie sous la tutelle de Vanguard.

Décidément, on retrouve un peu partout ces géants du capital financier : dans la santé, l’audiovisuel, l’industrie, le bâtiment, les nouvelles technologies… De plus, ils ont l’oreille de nombre de dirigeants et gouvernements. Ainsi, il y a un peu plus de deux ans, BlackRock s’est fait connaître en France pour avoir conseillé notre gouvernement dans l’élaboration de sa désastreuse réforme des retraites. On mesure dès lors l’enjeu financier, économique et même géopolitique que représenterait l’établissement d’une maîtrise publique et sociale de leur activité. D’où l’importance de construire une autre Europe au service des peuples à même de peser face à ces géants, états-uniens pour nombre d’entre eux, afin de donner une autre orientation à leurs choix de gestion.

coronavirus covid-19pfizerBrevets des vaccins
France24 - Monde

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

Publié le : 22/03/2022 - 19:28

FRANCE 24 Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

► Comment continuer à regarder France 24 ?

Sur Internet

-Un site miroir, mis en place avec Reporters sans frontières dans le cadre de l'initiative "Collateral Freedom", vous permet d'accéder au site de France 24 dans toutes les langues :

https://f24.global.ssl.fastly.net/

Sur YouTube :

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Eutelsat 16° (en français)

SES 5° (en français et anglais)

Arabsat/Badr (en français, anglais, arabe)

 

► Comment continuer à écouter RFI ?

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Par satellite :

En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :

Eutelsat 16 A et SES 4 (RFI en français)

SES 5 (RFI en français et en langues africaines)

Sur les ondes courtes :

En français, mandenkan et fulfulde.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

L'Humanité

Les contes de Florence Delay

Chronique

Vincent Roy

Qui sont les « pauvres d’esprit » qui auront le bonheur d’accéder aux « Royaume des cieux » ? Que signifie « pauvres d’esprit » ? Pourquoi Le Caravage, dans un tableau célèbre, La Conversion de saint Paul (1600), représente-t-il Saul de Tarse – qui devient Paul, sur le chemin de Damas, à la suite de sa conversion – « cloué à terre » avec, près de lui, un cheval dont, cela ne fait aucun doute, il serait tombé ? Fallait-il, absolument, que le futur apôtre tombe de haut pour que sa conversion soit fugurante, miraculeuse ? Voici notamment des questions (mais il y en a bien d’autres), auxquelles répond savamment Florence Delay dans son magnifique petit livre intitulé Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. Oui, car Saul, pour devenir Paul, n’est pas tombé de cheval lorsqu’il a entendu la voix du ciel. Il reste qu’à partir du XIIème siècle, le cheval est de tous les tableaux représentant la scène, à l’exception d’une fresque de Luca Signorelli. Pourquoi a-t-on prêté un cheval à Saul ?

De conversion, il est beaucoup question encore : celle de Claudel, celle d’Ignace de Loyola (c’est en lisant qu’il « évangélisa sa nature païenne »), de Max Jacob… Chacun de ces récits est un conte ; et c’est bien ce qui captive Florence Delay qui les entremêle à l’envie. C’est qu’elle se délecte des fables (ou des histoires vraies, mais le sont-elles vraiment ?) du « merveilleux » chrétien. Alors elle les tisse les unes avec les autres si bien que la richesse de la tapisserie qu’elle nous propose tient ensemble à la variété des couleurs et des motifs.

A l’instar du cheval de Paul, se succèdent le lion de Jérôme, le petit poisson de saint Corentin, le cerf de saint Hubert, l’aigle de Jean, les oiseaux de François d’Assise, le chien de Roch : « Les animaux parlent depuis les commencements, depuis que le serpent s’adressa à Eve ». Les peintres comme les écrivains ont de l’imagination, c’est leur métier. C’est quoi, en vérité, l’imagination ? Le fait de croire à ses rêves ou de rêver la réalité. En somme de la voir telle que l’on est (pour paraphraser Eluard). Florence Delay nous communique sa joie : elle passe dans sa prose. Et sa prose (souvent poétique), est portée par une foi. Celle qui consiste à croire aux beautés de la création.

Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. De Florence Delay, Le Seuil 160 p. 18 euros

BBC

Ben Stokes: England name all-rounder as new Test captain to succeed Joe Root

Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Cricketcomments1101

Ben Stokes has been named England Test captain, taking over from Joe Root.

All-rounder Stokes, 30, has scored 5,061 runs and taken 174 wickets in 79 Tests and had been vice-captain across two spells since 2017.

Batter Root, 31, stepped down after five years in charge earlier this month, having led England in a record 64 Tests.

"I am honoured to be given the chance to lead the England Test team," said Stokes.

"This is a real privilege, and I'm excited about getting started this summer."

Stokes' first Test as permanent England captain will be against world champions New Zealand at Lord's on 2 June.

He previously captained England in the first Test defeat by West Indies in 2020 when Root missed the match to attend the birth of his second child.

"I want to thank Joe Root for everything he has done for English cricket and for always being a great ambassador for the sport all across the world," added Stokes.

"He has been a massive part of my development as a leader in the dressing room, and he will continue to be a key ally for me in this role."

Stokes was appointed captain by new managing director of England men's cricket Rob Key, in his first major act in the role.

"I had no hesitation in offering the role of Test captain to Ben," said Key.

"He epitomises the mentality and approach we want to take this team forward into the next era of red-ball cricket.

"I am delighted that he has accepted, and he is ready for the added responsibility and the honour. He thoroughly deserves the opportunity."

Stokes also led the one-day international side to a 3-0 series victory over Pakistan last summer after a Covid outbreak forced England to name an entirely new squad.

He subsequently took a break from cricket in July for his mental wellbeing and to allow a finger injury to heal but returned to the England squad for the Ashes series.

Following England's tour of the West Indies in March, Stokes has been suffering pain in his left knee, but is hoping to make a return for county side Durham in May.

Former Kent and England batter Key took over as managing director earlier this month, replacing Andrew Strauss, who had stepped in on an interim basis following the sacking of Ashley Giles in February.

England are also in the process of filling their head coach vacancy after Chris Silverwood was sacked in February following the 4-0 Ashes defeat by Australia in the winter.

England plan to appoint separate coaches for the Test and white-ball sides, a change to the recent set-up.

Root stepped down as captain, citing the "toll" the job had on him, after a 1-0 series defeat by West Indies.

England are winless in nine Tests and have only one won of their past 17 matches.

After three Tests against New Zealand in June, England face India in the rescheduled fifth Test in July, before three Tests against South Africa in August and September.

Stokes made his Test debut during the 2013-14 Ashes in Australia, with the left-handed batter hitting his maiden Test century in his second match in Perth.

He missed the 2014 World Twenty20 with a broken hand sustained when punching a locker on a tour of the West Indies and subsequently drifted in and out of the England set-up, missing the 2015 50-over World Cup.

He returned to hit the fastest Test century seen at Lord's - 101 from 85 balls against New Zealand in 2015 - before smashing England's fastest Test double century against South Africa in January 2016.

The all-rounder was appointed Test vice-captain when Root took over the captaincy in 2017.

Stokes was arrested after a fight outside a Bristol nightclub in 2017, which led to him missing the 2017-18 Ashes in Australia and being stripped of the vice-captaincy. He was later found not guilty of affray and was reinstated as vice-captain in July 2019.

In the summer of 2019 Stokes played two incredible innings, first rescuing England in the final of their Men's World Cup win and then producing his astonishing 135 not out against Australia in the Ashes at Headingley. The performances saw him named BBC Sports Personality of the Year that December.

In 2020 Stokes missed England matches for compassionate leave and later that year his father Ged died after being diagnosed with brain cancer.

Stokes returned for England in the winter of 2020-21 but, after breaking his finger at the Indian Premier League and rushing back to captain a depleted side against Pakistan, he missed the entire series against India last summer after announcing an indefinite break.

After returning he had a difficult Ashes series, hitting two fifties and taking four wickets, but rediscovered his form with a brilliant century against West Indies in March.

England pace bowler Stuart Board told BBC Sport that Stokes will be an "exceptional" captain.

"He is someone you naturally follow anyway, he's a leader in the changing room," Broad said.

"If he takes the way he plays and trains, his positive attitude, into his captaincy that'll be a really exciting thing for English cricket.

"He's got a really good tactical brain, so I'm sure he'll be exceptional."

England's previous talismanic all-rounders, Ian Botham and Andrew Flintoff, both had tough spells as Test captain, with Botham failing to win any of his 12 Tests in charge, while Flintoff's side were thrashed 5-0 in the 2006-07 Ashes in Australia.

Broad said it was "really important" not to bracket Stokes with Botham and Flintoff.

"Stokes has dealt with so much in his life and still been able to perform to the highest standards," he said.

"He won't let the added pressure or the added responsibility of being a captain affect the way he trains and affect the way he plays."

BBC cricket correspondent Jonathan Agnew

We expected this - there were very few candidates around the English game to take on this massive role.

A lot of people will be concerned about the possible impact on Stokes' game - he's such a star, he's the man capable of turning any game around.

But Stokes was vice-captain and so this seems to be a perfectly natural progression.

English cricket needs Stokes as captain at the moment, it needs somebody to take the sport by the scruff of the neck and drag it in the right direction.

L'Humanité

Essai Extension du domaine du don

Actu

Laurent Etre

Pour une partie des sciences sociales, la société ne serait plus qu’affaire d’intérêts particuliers en perpétuelle concurrence ou espace de domination de certaines catégories. À cette vision désenchantée, le sociologue et directeur de ­ la Revue du MAUSS, Philippe Chanial, oppose la mise en valeur de toute la positivité inhérente à notre monde social. Bien entendu, il ne s’agit pas de masquer la part sombre de l’existant, juste ré-­articuler la critique de celle-ci à un travail d’identification et d’actualisation des possibilités émancipatrices déjà présentes dans les « interstices de la vie ordinaire ». Une démarche qui conduit, en ­particulier, à repenser les rapports aux plus démunis, aux réfugiés ou même à l’environnement, à travers la redécouverte du caractère ­premier, chez l’humain, d’une « (im)pulsion à donner ».

Essais
New York Times - World

La inquietante desaparición de Debanhi Escobar desata la indignación en México

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El caso de la joven de 18 años ha desencadenado una protesta nacional por la incapacidad del gobierno para hacer justicia a las mujeres desaparecidas.

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Por Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, México — En el día 13 de la búsqueda de su hija desaparecida, Mario Escobar estaba parado afuera de una gasolinera bajo un calor sofocante, mientras sostenía volantes con la foto de la joven e intentaba preservar una esperanza obstinada y urgente.

Horas más tarde, y bajo las luces policiales rojas y azules, esa esperanza fue destruida.

El cuerpo de Debanhi Escobar fue encontrado durante la noche del jueves pasado en un tanque de agua subterráneo abandonado en los terrenos de un motel en el norte de México, que las autoridades ya habían registrado en otras cuatro ocasiones.

“Estoy destrozado”, dijo Escobar sobre la desaparición de su hija. “Mi vida cambió completamente”.

El caso de Escobar, una estudiante de derecho de 18 años que desapareció el 9 de abril, ha generado indignación y protestas por un fenómeno escalofriante que ahora es común en México: la desaparición de mujeres y niñas en todo el país.

Tan solo en el último mes, al menos otras nueve mujeres y niñas han desaparecido en el área metropolitana de Monterrey, una de las ciudades más ricas del país. En todo México, más de 24.000 mujeres están desaparecidas, según cifras del gobierno, y el año pasado, unas 2800 mujeres fueron reportadas como desaparecidas, un aumento de casi el 40 por ciento en comparación con 2017.

La creciente tasa de desapariciones, según los expertos en seguridad, se correlaciona con el incremento general de la violencia en todo el país en los últimos años, además del aumento del crimen organizado, como el tráfico sexual, así como las altas tasas de violencia doméstica que hacen que muchas mujeres huyan de sus hogares.

Pero los analistas de seguridad y los grupos de derechos humanos también señalan una falla más generalizada por parte de las autoridades estatales al realizar investigaciones adecuadas de las mujeres desaparecidas o procesar casos de feminicidio, lo que impulsa una cultura de impunidad profundamente arraigada.

Como resultado, las familias desesperadas se ven obligadas a realizar los esfuerzos de búsqueda e investigaciones por sí mismas, en un pedido de justicia para los seres queridos que desaparecen en una nación cada vez más anárquica.

“El Estado simplemente creo que le ha dado la espalda completamente a su responsabilidad frente a investigar casos de desapariciones”, dijo Angélica Durán-Martínez, profesora asociada de ciencias políticas en la Universidad de Massachusetts Lowell. “Es un ambiente que facilita que estas prácticas se sigan reproduciendo porque no hay castigo ni hay justicia”.

Un vocero de la fiscalía del estado de Nuevo León, donde se ubica Monterrey y estuvo a cargo de las labores de búsqueda e investigación de la desaparición de Escobar, no respondió a varias solicitudes de entrevista.

En un informe publicado este mes, el Comité contra la Desaparición Forzada de las Naciones Unidas instó a México a enfrentar la crisis y señaló que más de 95.000 personas están registradas como desaparecidas. En los últimos cinco años han desaparecido 8000 personas al año. Aunque la mayoría son hombres, el comité destacó un “aumento notable” en las desapariciones de mujeres, niños y adolescentes.

“La impunidad en México es un rasgo estructural que favorece la reproducción y el encubrimiento de las desapariciones forzadas”, dijo el comité de la ONU en un comunicado, señalando que hasta noviembre pasado solo del 2 al 6 por ciento de las desapariciones habían resultado en procesos penales.

En respuesta, el presidente Andrés Manuel López Obrador, quien hizo de la lucha contra la violencia en México una promesa central de su campaña, dijo que se estaban atendiendo las recomendaciones del comité. En una de sus conferencias de prensa de la semana pasada, prometió el apoyo del gobierno federal para resolver el asesinato de Debanhi Escobar y afirmó que la injusticia en México era cosa del pasado.

“Además de la corrupción, lo que más ha dañado a México, porque van de la mano, es la impunidad”, dijo López Obrador. “Por eso hablamos de cero impunidad, que se castiguen los delitos que se cometen”.

Pero en Nuevo León, las autoridades han sido menos enfáticas con la crisis. La semana pasada, el fiscal general del estado, Gustavo Adolfo Guerrero, citó la “falta de comunicación” entre las familias, así como la “rebeldía” de los jóvenes como la causa de la mayoría de las desapariciones de mujeres, y agregó que la mayoría de las personas que estaban desaparecidas era por “una situación voluntaria”.

Antes del caso de Escobar, la indignación pública se había acumulado durante semanas por una serie de desapariciones de mujeres jóvenes en Monterrey, lo que parecía evidenciar la negligencia de las autoridades.

Yolanda Martínez, de 26 años, desapareció el 31 de marzo. Según su hermano Jesús, las autoridades tardaron dos semanas en visitar su casa. Y aún no ha sido encontrada.

“Empieza a alimentar esa desesperación en nosotros”, dijo Martínez. “No te puedo decir que no están haciendo nada, pero tampoco te puedo decir qué están haciendo”.

Tres días después de la desaparición de Martínez, desapareció María Fernanda Contreras, de 27 años. A través de un contacto familiar, el padre de Contreras, Luis Carlos, obtuvo datos de la torre celular que mostraban la ubicación aproximada de su teléfono la última vez que estuvo encendido.

Contreras recorrió la zona y pasó la información a la oficina del fiscal estatal. Pero dijo que las autoridades tardaron tres días en cerrar y registrar el vecindario. Cuando la encontraron, María Fernanda Contreras llevaba muerta varios días.

“Con toda la información que yo tenía, casi les encontré a mi hija y estos no podían hacer nada”, dijo Contreras. “Se me hace ridículo”.

La oficina del fiscal general de Nuevo León ha negado haber actuado con lentitud, señalando que Contreras fue asesinada la noche en que desapareció.

Luego sucedió el caso de Escobar, que avivó el enojo de la gente. La conmoción provocó una oleada inusual de apoyo público; hubo personas que ofrecieron de todo, desde drones hasta perros rastreadores para ayudar en la búsqueda.

La noche en que desapareció, Escobar había estado en una fiesta en las afueras de la ciudad. Según la fiscalía estatal, la joven salió de la reunión en un auto particular, pero en la madrugada del 9 de abril se bajó del vehículo a un costado de una carretera donde, al parecer, la dejó el conductor.

El conductor había sido entrevistado dos veces por los investigadores, según un funcionario de la fiscalía que no estaba autorizado para declarar de manera oficial.

A pesar de las enormes cifras, los medios de comunicación y las autoridades locales a menudo minimizan o ignoran los casos de mujeres desaparecidas, según los expertos en seguridad, y a menudo los funcionarios implican a las mujeres en sus propias desapariciones o las tratan como incidentes aislados, y no como un problema sistémico.

Pero debido a la atención mediática por los casos de las mujeres desaparecidas en Monterrey, las autoridades abrieron una investigación sobre Escobar casi de inmediato.

Una foto de Escobar que fue tomada por el conductor que la dejó en la carretera también se volvió viral, en parte gracias a los esfuerzos de la familia para llamar la atención sobre el caso. En la imagen se ve a la joven sola, en la orilla de una carretera, con los brazos cruzados y mirando hacia la oscuridad.

Durante casi dos semanas, su familia y amigos la buscaron desesperadamente, a veces caminando por terrenos baldíos, y hurgando en la tierra en busca de alguna señal de restos enterrados.

Al final fueron las quejas de los trabajadores del motel sobre un mal olor las que alertaron a las autoridades para que revisaran el tanque de agua.

La semana pasada, el máximo funcionario de seguridad de Nuevo León reconoció mientras hablaba con reporteros que la búsqueda de Escobar había sido una operación fallida.

“Es una falla humana masiva”, dijo Aldo Fasci, secretario de Seguridad del estado. “Ahí estuvieron cuatro veces y no encontraron nada”.

En una entrevista con el diario mexicano Reforma la semana pasada, Guerrero, el fiscal estatal, dijo que la joven había muerto antes de que su cuerpo fuera arrojado a la cisterna. Luego, la tarde del miércoles, Guerrero le dijo a la prensa que Escobar pudo estar viva cuando cayó al tanque.

“Pondremos todos los recursos en nuestras manos para determinar los hechos que han sucedido”, dijo Guerrero en un mensaje de video publicado en Facebook. “Si estos indican un delito, serán perseguidos con toda la fuerza de la ley”.

Pero las acciones de las autoridades estatales ya han sido cuestionadas.

El lunes, Karla Quintana, titular de la Comisión Nacional de Búsqueda de Personas Desaparecidas, señaló varios errores de la fiscalía, incluido el hecho de no informar a los padres de Escobar del hallazgo de un cuerpo, una información de la que se enteraron por las noticias. Luego se les negó el acceso a los restos de Escobar y solo se les proporcionaron fotografías, aseguró Quintana.

El día después de que se confirmó la muerte de la joven, cientos de mujeres salieron a las calles a protestar, interrumpiendo el tráfico en Monterrey. Muchas tenían los volantes de búsqueda con la foto de la joven.

El sábado, el cuerpo de Escobar fue trasladado a unas tres horas al sur de Monterrey hasta Galeana, donde creció su madre. Cuando la procesión de autos llegó a la ciudad, había decenas de residentes al costado de la carretera agitando carteles y globos blancos.

Después de una misa celebrada en una iglesia amarilla, el ataúd fue llevado a las afueras de la localidad, seguido por una procesión de decenas de personas que acudieron al cementerio local, ubicado en una colina con vista a las montañas.

“Estamos destrozados por dentro, nuestros corazones están partidos”, dijo Mario Escobar. “Estamos cansados de todo lo que está pasando en México”.

El ataúd de Escobar fue depositado en una tumba revestida con bloques de cemento sobre la cual se vertió cemento fresco, seguido de decenas de flores. Luego, las mujeres de la multitud comenzaron a cantar un himno evocador, mientras sus palabras azotaban el viento.

Chantal Flores colaboró en este reportaje.

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France24 - Monde

France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI

Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 27/04/2022 - 21:41

FRANCE 24 Suivre Claire BONNICHON Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". La France a appelé le Mali à "reconsidérer" sa décision.

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali

"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué. 

Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24

 

"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."

La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français. 

>> À lire aussi : Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner. 

Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24". 

FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours. 

Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies. 

La France fait part de sa "vive préoccupation"

La France a appelé, jeudi 28 avril, le Mali à "reconsidérer" la suspension définitive de RFI et France 24. 

"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

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New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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France24 - Monde

Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter

Publié le : 28/04/2022 - 04:59

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Le futur patron de Twitter Elon Musk n’hésite pas à se moquer en public de certains cadres de l’entreprise. Le monde de la Tech s'indigne et les salariés sont inquiets.

Elon Musk, qui vient de passer un accord pour racheter Twitter, a critiqué et s'est moqué publiquement de cadres de l'entreprise californienne, suscitant la colère alors que de nombreux salariés semblent déjà inquiets à l'idée d'être dirigés par le patron de Tesla.

Après avoir appuyé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, le multimilliardaire s'est en outre fendu mercredi 27 avril d'un meme (image parodique) pour se moquer des règles de la plateforme en matière de modération des contenus et de la responsable.

pic.twitter.com/1CE7rjBrNH

April 27, 2022

"Le harcèlement, ce n'est pas du management", a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015.

Elon Musk a décidé d'acquérir Twitter notamment parce qu'il estime que le réseau ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression. Mais sa vision absolutiste inquiète les défenseurs des libertés de chacun sur Internet, qui prônent des échanges sans haine ni désinformation.

D'après le site d'informations Politico, Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d'une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. "Elle a fait part en détail de sa fierté pour le travail de ses collègues et a encouragé les employés à continuer leur bon travail", précise l'article.

Harcèlement

Le tweet initial à son sujet évoquait la décision de Twitter de bloquer le partage d'un article du New York Post, un quotidien américain conservateur, pendant la campagne présidentielle, parce qu'il enfreignait son règlement. L'affaire avait suscité la colère d'élus républicains et la plateforme avait relaxé la sanction.

"Suspendre le compte Twitter d'une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié", a déclaré Elon Musk en commentaire de ce message.

"Créer des memes ciblant des cadres comme Vijaya Gadde, qui a une longue carrière passée à chercher le bon équilibre entre sécurité et liberté d'expression (...), est complètement inacceptable", s'est indigné Alex Stamos, de la prestigieuse université de Stanford, et ancien responsable de la sécurité chez Facebook. "Les responsables des autres sociétés d'Elon doivent lui dire qu'il dépasse les bornes."

UltraViolet, une ONG de défenses des droits des femmes, a appelé le conseil d'administration du groupe californien à faire machine arrière sur l'accord passé avec l'homme le plus riche au monde. "Le harcèlement d'Elon Musk à l'égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleurs", a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.

L'accord de rachat signé par Elon Musk l'autorise expressément à tweeter sur l'opération, mais avec cette restriction : "à condition que les tweets en questions ne dénigrent pas l'entreprise ou ses représentants".

Le patron de Tesla (voitures électriques), SpaceX (exploration spatiale) et Neuralink (implants cérébraux), entre autres, a gagné plusieurs millions d'abonnés ces derniers jours, portant son total à plus de 86 millions.

Parag Agrawal, l'actuel dirigeant de Twitter, a exprimé mercredi son soutien aux employés du groupe de San Francisco. "Je suis fier des gens qui continuent à faire le travail de façon concentrée et déterminée malgré le bruit tout autour", a-t-il tweeté.

I took this job to change Twitter for the better, course correct where we need to, and strengthen the service. Proud of our people who continue to do the work with focus and urgency despite the noise.

April 27, 2022

Plusieurs journaux américains ont relayé les inquiétudes exprimées en interne par de nombreux salariés à l'idée que l'homme le plus riche du monde, coutumier des provocations, dirigeant d'entreprises où la syndicalisation est découragée, ne prenne le contrôle.

Selon l'agence Bloomberg, depuis lundi, Twitter empêche les employés de faire des modifications au code informatique de la plateforme sans l'accord d'un vice-président, pour éviter tout sabotage. Certains craignent notamment qu'Elon Musk ne défasse leur travail en termes de modération des contenus pour protéger les utilisateurs des abus et violences.

Avec AFP

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Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

Revue de presse

"Twitter va devenir un endroit effroyable"

L'Humanité

Anthropologie L’art et la manière de sourire

Nos recommandations culturelles

Il existe toutes sortes de sourires. Le sourire « épanoui », le sourire « discret », « entendu », « ironique », « assassin », « carnassier »… Pline, dans son Histoire naturelle, affirme qu’il « s’écoule quarante jours entre la naissance d’un enfant et son premier sourire ». Au cinéma, il en est d’inoubliables, comme celui de Giulietta Masina dans la Strada, de Fellini (1954). En ces temps de Covid, le sourire disparaît sous le masque, qui dissout le visage et efface toutes ses mimiques. « Les yeux ne sourient pas s’ils n’ont plus le visage pour les rendre signifiants. »  « Il ne reste que la voix de nos interlocuteurs pour discerner le sourire. »

Certains sont instrumentalisés : « Souriez, vous êtes filmé. » On peut également le réfréner, l’accentuer ou le feindre. Le sourire se situe dans « une zone de civilité » sous contrôle. Il sollicite le visage en son entier (la bouche, les lèvres, le nez, le front, les yeux, les paupières) et il engage « une attitude globale du corps » dans sa totalité. Il est aussi présent, coupé du corps, dans le fameux smiley , cet émoji qui peut désamorcer bien des malentendus.

Après s’être intéressé au rire, dans Rire. Une anthropologie du rieur (2018), David Le Breton s’essaie cette fois à une tentative d’anthropologie du sourire, sujet malaisé car « dans nos sociétés marquées par l’ultralibéralisme et la fragmentation du lien social, le sourire est souvent une anti-­valeur là où il s’agit le plus souvent d’afficher une détermination, une agressivité, un visage farouche ou blasé de plus en plus de mise aujourd’hui ». C’est passionnant et révélateur.

Essaisanthropologie
L'Humanité

Musique Le pouvoir des sons

Nos recommandations culturelles

Maurice UlrichFranz Liszt,

Supersoniques. C’est le nom d’une toute jeune collection, chez Philharmonie de Paris, consacrée, selon sa profession de foi, aux personnalités qui, « par le pouvoir des sons, ont donné forme à une œuvre, un monde, une théorie, une utopie ». En une soixantaine de pages, avec des chapitres courts, en gros caractères et des illustrations finement choisies, chacun des volumes ne vise pas à une lecture savante des œuvres, mais entend s’adresser à un large public en s’appuyant sur une connaissance approfondie des œuvres et sur le parcours des compositeurs. Le volume consacré au Hongrois Béla Bartok (1881-1945), exilé en 1940 aux États-Unis où il finira ses jours dans la pauvreté, se présente comme un abécédaire faisant une large place aux influences populaires et tsiganes d’une des grandes figures de la modernité du XXe siècle. Des sources évoquées aussi avec Franz Liszt, également hongrois (1811-1886), qui irrigueront sa musique, en particulier ses Rhapsodies. Une rencontre unique entre virtuosité folle et séduction.

livresMusiquemusique classique
New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Des croix gammées retrouvées taguées dans deux communes de la Creuse

Des croix gammées. Voilà ce qui a été retrouvé, inscrit sur les murs de deux communes de la Creuse lundi matin 25 avril, à Saint-Pardoux-Morterolles et Saint-Pierre-Bellevue, rapporte France Bleu Creuse. « On avait quatre tags sur la mairie et un peu moins d’une dizaine sur les panneaux routiers », précise Pierre-Marie Nourrisseau, le maire de Saint-Pierre-Bellevue. À Saint-Pardoux-Morterolles, c’est aussi sur la mairie et l’ancienne maison d’accueil familial que les croix gammées ont été taguées. « On a déjà été victimes de tags comme ça, mais c’étaient des inscriptions anti-forêt ou anti-chasse. Nous n’avons jamais eu de croix gammées sur notre commune », explique Pierre-Marie Nourrisseau.

Des précédents

Ce n’est pas la première fois que de telles inscriptions sont retrouvées dans des communes françaises. Régulièrement, de tels actes sont perpétrés, comme par exemple à Douarnenez, dans le Finistère, ou, fin mars dernier, et alors que la campagne battait son plein, des croix gammées avaient été taguées sur une permanence du Parti socialiste. Il y a quelques mois, c’était des tags du même acabit près de Montpellier.

Creuse : les dernières actualités

Jean-Baptiste Moreau : « Zemmour parle d’immigration zéro, mais qui ira travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? »

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Algeria threatens to scrap gas contract with Spain amid tensions with Morocco

Issued on: 28/04/2022 - 10:17

NEWS WIRES

Gas giant Algeria threatened Wednesday to break a contract to supply gas to Spain if Madrid transferred it onwards to "a third destination", amid tensions with regional rival Morocco.

Algeria's state-owned energy giant Sonatrach supplied more than 40 percent of Madrid's natural gas imports in 2021, most of which was supplied directly through the 750-kilometre (465-mile) Medgaz deepwater pipeline.

Algeria, Africa's largest gas exporter, previously also supplied gas through a second GME (Gaz Maghreb Europe) pipeline, which links Spain to Algeria via Morocco.

But Algiers in November shut supply through the GME due to a diplomatic rupture with Rabat, depriving Morocco of Algerian gas.

On Wednesday, Algeria's Energy and Mines Minister Mohamed Arkab said his Spanish counterpart informed him that Madrid was to "authorise the operation, in reverse flow" of the GME pipeline, and that this would start "today or tomorrow", an energy ministry statement said.

It did not mention the country the gas would be sent to.

However, in February, Spain said it would help Rabat to "guarantee its energy security" by allowing it to transport gas through the GME.

Algiers warned that any routing of "Algerian natural gas delivered to Spain, whose destination is none other than that provided for in the contracts, will be considered as a breach of contractual commitments."

Doing so "could result in the termination of the contract between Sonatrach and its Spanish customers".

Algeria and Morocco have seen months of tensions, partly over Morocco's normalisation of ties with Israel in exchange for Washington recognising Rabat's sovereignty over the disputed region of the Western Sahara.

Spain, which is dependent on Algeria for gas supplies, broke in March with its decades-long stance of neutrality and recognised Morocco's autonomy plan for the territory, a former Spanish colony.

Algeria's warning comes as Europe seeks to wean itself off Russian energy following its invasion of Ukraine.

Russia's state energy giant Gazprom on Wednesday stopped all gas supplies to Poland and highly dependent Bulgaria, raising the spectre of a shortage in the region -- and Europe as a whole.

(AFP)

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Algeria will not abandon its commitment to supply Spain with gas, Tebboune says

Morocco keen to ‘turn page' on Algeria tensions while insisting W. Sahara status ‘not negotiable’

Polisario Front breaks off contact with Spain over U-turn on Western Sahara

Valeurs Actuelles

“Ça aurait pu très mal se terminer”: à Nantes, un voleur dérobe l’arme d’un policier et le menace

La situation aurait pu tourner au drame. Mardi 26 avril dans la soirée, un policier s’est fait dérober son arme de service sur l’île de Nantes, en Loire-Atlantique. Alors que deux voleurs tentaient d’ouvrir des voitures sur un parking proche de la rue Léon-Durocher, la police est intervenue sur place après l’appel de témoins. Ouest France a indiqué que le premier suspect est parvenu à semer les forces de l’ordre, et le second s’est réfugié dans un chantier de construction. A l’arrivée du policier sur les lieux, ce dernier a été surpris par le voleur qui lui a sauté dessus avant de s’emparer de son pistolet et de lui pointer « le canon sur le visage ».

Délinquants prêts à tout

Le suspect a ensuite pris la fuite en échappant l’arme à plusieurs reprises. Il l’a ensuite récupérée et braquée les équipages de police venus l’interpeller. L’individu est finalement maîtrisé sans aucun tir. « Ça aurait pu très mal se terminer (…) On a frôlé la catastrophe », a expliqué l’agent qui s’est fait dérober son pistolet. Le suspect est âgé de 26 ans et est arrivé à Nantes il y a quelques mois seulement après avoir vécu en région parisienne. Après cet événement, le syndicat Unsa-Police a tenu à « saluer le courage et le sang-froid des collègues intervenant qui ont fait preuve d’un professionnalisme hors pair ». Le syndicat a néanmoins rappelé que les fonctionnaires étaient de plus en plus souvent confrontés à « des délinquants prêts à prendre tous les risques pour se soustraire à une interpellation », quitte à mettre la vie d’autrui en danger.

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Nantes : des policiers agressés par des cambrioleurs clandestins

A Nantes, les locaux d’un club de foot transformés en planque de drogue

Nantes : le patron de la police de Loire-Atlantique arrête lui-même les cambrioleurs de son domicile

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Jurgen Klopp: How significant is Liverpool boss' contract extension?

Last updated on 26 minutes ago26 minutes ago.From the section Liverpool

Liverpool are almost on a good news overload as they chase immortality and a historic quadruple but the announcement that manager Jurgen Klopp has extended his Anfield contract may just be the best yet.

Klopp's Liverpool are on course to reach their third Champions League final under his leadership after a controlled 2-0 win against Villarreal in the first leg of their last four-tie, and have already won the Carabao Cup this season.

Add to this, they will play Chelsea in the FA Cup final at Wembley in May and stand only one point behind leaders and reigning champions Manchester City in pursuit of their second Premier League title under the charismatic German.

It is not stretching reality to suggest none of this would have been possible without Klopp's transformative impact since he succeeded sacked Brendan Rodgers in October 2015.

Klopp's decision to confirm his intention to stay at Liverpool to 2026, setting up the Premier League's longest-serving manager for a decade-long tenure at Anfield, is even more of a cause for celebration because only a few weeks ago he was talking once more about fulfilling his pledge to complete his current contract until 2024 and then walk away.

He said in March: "The plan at the moment is to get to 2024 then, 'thank you very much'."

Klopp has clearly thought again, no doubt helped by the world-class team he has assembled that is currently trying to achieve a feat not even the great Liverpool teams of the past were able to complete, namely a stunning clean sweep of all four major trophies.

Once Klopp indicated he might be open to altering his plans, Liverpool moved with lightning speed to ensure he put pen to paper. He is that important. In fact, in the current Liverpool set-up he is irreplaceable.

It comes after Klopp was allowed time and patience to renew, taking Liverpool to the Champions League final in 2018, where they lost to Real Madrid, before winning it against Tottenham the following year, then adding the long-awaited first league title in 30 years in 2019-20.

Liverpool's current crop are drawing favourable comparisons with every Anfield team of the past, although they still need to confirm that status by adding to the League Cup won against Chelsea at Wembley.

Klopp's leadership and management, adored by the Kop and a source of inspiration to his players, means this four-trophy haul comes closer into view with every victory.

Manchester City are the most likely obstacle in the league and Champions League and while Chelsea will provide formidable opposition in the FA Cup final, Klopp has injected Liverpool's players and fans with such belief and fervour that what was regarded as an impossibility for so long is now possible.

The question marks over Klopp's long-term future beyond 2024 provided the only cloud on Liverpool's horizon but now this has been removed everyone connected with club will be overjoyed.

Klopp looked tired at stages last season as football was played out behind closed doors amid the pandemic, the crowd involvement he loves at Anfield lost and perhaps reflected in the worst home run in the club's history in six successive Premier League defeats.

This season, he has been re-energised, helped by the return of the world's best central defender, Virgil van Dijk, following the serious knee injury that ruled him out of almost all of last term.

It is easy to see why Klopp will not be walking away any time soon. What he has built and put in place offers the prospect of a glorious future.

In tandem with his trusted back-up team and the structures developed by owners FSG, Klopp not only has a team for now but has shrewdly built for years ahead.

For so long, Liverpool's attacking trio of Roberto Firmino, Sadio Mane and Mohamed Salah were the centrepiece of the intense, pressing, front-foot style that has always been Klopp's modus operandi.

They are still there, although Salah's contract remains an issue, but Klopp has brought in the prolific Diogo Jota from Wolves. Liverpool also pulled off another masterstroke in January by signing the electrifying Colombian winger Luis Diaz from Porto under the noses of Spurs.

Ibrahima Konate has been an outstanding defensive addition from RB Leipzig while Thiago Alcantara is now fit and at his best following an indifferent first season at Liverpool when he was troubled by issues of fitness and form.

Firmino does not figure quite so often these days while 36-year-old James Milner has been a peripheral figure, albeit still hugely influential within the squad.

Liverpool's manager has produced a phased evolution from one outstanding team into another.

The familiar building blocks of goalkeeper Alisson, Van Dijk, towering midfield man Fabinho and others such as captain Jordan Henderson and full-backs Trent Alexander-Arnold and Andy Robertson are locked in for the long haul. But the face and shape of the squad is also changing.

Klopp can oversee golden days ahead with Liverpool's younger generation, as Harvey Elliott has already proved his class while Fulham's brilliant teenager Fabio Carvalho is scheduled to arrive at the end of the season.

Sporting director Michael Edwards has played a key role in putting the pieces together. He leaves in the summer but Julian Ward is being promoted from within and has a close relationship with Klopp.

Klopp is now the next manager likely to build a dynasty at a club in the manner of Sir Alex Ferguson at Manchester United and Arsene Wenger at Arsenal.

He, self-evidently, cannot match their trophy haul or anywhere their longevity yet but Klopp's extended presence at Liverpool - to 2026 at least under the terms of his new contract - is as much of a guarantee of success as it gets.

Klopp weighs contract decisions very carefully. He does not sign long-term deals unless he has the full intention of honouring them so the fact he is pretty much certain to be at Liverpool for another four years has resulted in understandable rejoicing from fans, players and everyone inside Anfield.

The logic is simple common sense and beyond argument.

Jurgen Klopp built it. Why walk away from it?

France24 - World

'Lucky' Quartararo looking forward to Spanish MotoGP

Issued on: 28/04/2022 - 19:00Modified: 28/04/2022 - 18:59

Jerez de la Frontera (Spain) (AFP) – Reigning world champion Fabio Quartararo is the form rider as the tightly-fought MotoGP season moves to Jerez for the Spanish GP.

The season has already brought wild and unpredictable swings in form. In six races there have been four different winners.

Quartararo put his early season woes behind him to clock victory on his Yamaha in last weekend's race in Portimao, the Frenchman's first win since Silverstone last August.

"In Portimao we were lucky because the circuit suits our bike well," Quartararo said on Thursday.

That win put him top of the standings alongside Suzuki's Alex Rins on 69 points, three ahead of Aprilia's Aleix Espargaro who collected his first victory in Argentina earlier this month.

Enea Bastianini, who has won two races this year, has 61 points with his Ducati teammate Johann Zarco a further 10 points back in fifth.

Quartararo has a great relationship with the circuit.

His first two MotoGP wins came in Jerez - the Spanish and Andalusian Grand Prix which, because of Covid restrictions, were run back to back in 2020.

"El Diablo" is the holder of the fastest lap in the race (2021) and the best time for a pole position (2020).

Including his performance in Moto2 in 2019, he has taken pole position on this circuit each of the last four years.

Last year, the Frenchman was leading when he began to suffer an arm problem which saw him drop down to 13th and necessitated surgery.

"Jerez is another of those circuits that play to our strengths," said Quartararo.

"Last year, I could have won easily if it hadn't been for my arm problem. I'm going to try again this year."

Rins, who has not won a race this season, does not enjoy such a warm relationship with Andalusia. The Catalonian has a single podium in 2019 from four races in Jerez.

Bastianini won in Qatar and Texas, venue for the GP of the Americas, but came off in Portugal which and lost top spot in the standings. He remains a threat to Quartararo but the circuit may not suit the power of the Ducati.

Six-time world champion Marc Marquez is another lurker who could pose problems.

The 29-year-old Spaniard is 11th in the standings with 31 points but missed the races in Indonesia and Argentina through injury.

Marquez also missed four races in 2021 as well as the entire 2020 season after a very heavy fall at... Jerez.

A three-time winner of the Spanish GP, Marquez will be eager to put that particular ghost to bed.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Mort de deux hommes sur le Pont-Neuf : le policier tireur mis en examen pour “homicide volontaire”

C’est une décision « inadmissible » pour le syndicat Alliance Police, auprès de BFM TV. Mardi 27 avril, le policier de 24 ans – ayant tué deux hommes dimanche 24 avril sur le Pont-Neuf à Paris – a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé sous contrôle judiciaire, relaie la chaîne. Il lui est reproché d’avoir tiré sur un automobiliste, suspecté d’avoir refusé d’obtempérer à un contrôle routier et soupçonné d’avoir foncé sur un policier.

Deux autres mises en examen

Concernant le décès du passager, mort quelques minutes après les tirs, le jeune agent a été mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le fonctionnaire de police, qui n’avait que six mois d’expérience au sein groupe d’appui de nuit de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC), fait également l’objet d’une troisième mise en examen pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique », à l’encontre du passager arrière blessé.

Les faits

D’après le compte-rendu d’intervention de la police, une brigade de cinq agents a tenté de contrôler un automobiliste, roulant à contresens avec ses feux de détresse allumés, sur le quai des Orfèvres sur l’île de la Cité, en début de soirée dimanche 24 avril. Les policiers se sont approchés du véhicule pour procéder au contrôle. Mais le conducteur a soudainement redémarré et « a foncé vers un des fonctionnaires qui s’est écarté pour l’éviter », d’après le rapport que relaie L’Obs. Le policier de 24 ans a alors tiré une dizaine de cartouches en direction de la voiture qui tentait de fuir vers le Pont-Neuf. Le jeune agent aurait été « le seul » à être armé, selon le document. Le véhicule s’est ensuite arrêté après être monté sur un terre-plein. « Cinq ou six impacts » auraient « atteint les individus » présents dans la voiture.

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BBC

No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map

Sometimes geographical features are named aptly, and New Zealand's Forgotten World Highway is definitely one of those.

Driving from the town of Taumarunui to Whangamōmona in Taranaki in the western part of New Zealand's North Island, makes you feel like you're winding through a part of the world that time forgot. It's a place where moas (now-extinct 8ft flightless birds) crashed clumsily through the forest and thick green vines and ferns twisted their way around ancient kauri and totara trees, the lush darkness punctuated only by magical shafts of green light stabbing through the forest canopy. The 87km road is twisted and unforgiving, but the pristine bush and scenic saddles make it worth it, as you drive towards the Republic of Whangamōmona, or "the Republic", as locals sometimes like to call it.

This tiny, remote town is well known in New Zealand as the place that refused to be swallowed up by new zoning regulations in the late '80s and consequently declared itself independent. It even has its own "passport". In fact, if you happen to turn up on Republic Day, held biennially in January, you can't actually enter the town without a one. It's obviously all a bit tongue and cheek, but it does stem back to a time when it was somewhat less of a joke – to 1989, when alterations were proposed to regional borders that would move Whangamōmona from Taranaki Province to Manawatu/Wanganui.

Gaylene Coplestone remembers it well. "David Walter was the mayor of Stratford District Council [the nearest big town] at the time. He was a good friend of ours and obviously very involved in local politics. He wasn't too pleased when they announced the borders were going to move."

The Forgotten World Highway is one of the most scenic drives in New Zealand (Credit: Westend61/Alamy)

The story goes that Walter was at the pub with some locals who were discussing how they shouldn't just take these changes lying down, and he said, "well you're all pretty revolting, why don't you revolt?" It was a light-hearted suggestion, but it sowed the seed for a novel way to protest. "No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map," said Coplestone.

The idea quickly gained momentum, and on 2 November 1989, The Taranaki Daily News reported, "It [Whangamōmona] declared itself independent in protest at being taken from Taranaki to form part of the new Manawatu/Wanganui region." There was a gathering of more than 400 people (a large crowd for a small, remote village) all – peacefully – showing their dissatisfaction with the government's decision to change boundaries and leaving residents dealing with a regional council they feared would not support their tiny rural town.

And so, it began. From that gathering of 400 people, Republic Day continues to be commemorated until now, bringing in up to 5,000 people at its biggest turnout. Visitors travel from all over New Zealand to attend the quirky celebrations. Vicki Pratt knows all about it, being one of the owners of the Whangamōmona Hotel, which is the centre of all township activity.

"On any normal day there's only 120 people in the whole region; in fact, only 10 who live in the town – and most of those are my family," she laughed. "But on Republic Day we regularly have up to 2,500 people."

The event is small-town New Zealand fun at its best: sheep racing down the main street; market stalls selling arts and crafts; dog trial demos; wood chopping; gumboot throwing and eel catching. The small fee – around NZ$5 – that you pay for your passport goes directly to the upkeep of the local community.

Republic Day, held biennially in January, includes events like sheep racing down the street (Credit: Alexia Santamaria)

To add to the festivities, a "president" is elected every Republic Day. Currently occupying the seat of power is John Herlihy, who says that he "was kind of bulldozed into it by neighbours and grandkids in 2017". He added: "It all seemed like a bit of a laugh but when it came to the day, I was nervous driving down the road in front of thousands of people."

Herlihy remains the only living current or ex-president (unless you count Pratt, who stepped in as an interim when a president died in office). Ian Kjestrup (the first elected president) and Murt Kennard (who presided from 2005-2015) have both passed away, not to mention Billy the Gumboot goat (there were rumours of poisoning) and Tai the poodle who died of old age (despite speculation of an assassination attempt by another dog). No, you don't have to be human to be president of Whangamōmona; Sherman the cockatoo, Eunice the sheep and other animals have also run for election.

It's obvious people in these parts don't take themselves too seriously. "It's all been a bit of fun," said Herlihy, "but realistically the tourism it brings does help our remote community. We make NZ$15,000 from passport sales on Republic Day and another NZ$15,000 through the year with visitors wanting to get their passports stamped." This supports the town and the wider farming community significantly, with school needs, the upkeep of the hall and the church, and sending kids off on excursions like Spirit of Adventure (a well-known New Zealand youth development course that takes place at sea).

Like most residents, Herlihy loves living in "Wanga" even though it's so far from many modern conveniences. "It's old-fashioned New Zealand at its best," he said. "A neighbour broke his arm recently, and the next thing you know there are 10 people ringing up to see what he needed a hand with, docking or shearing or whatever."

A "passport" costs NZ$5, and visitors need one to enter the town on Republic Day (Credit: Alexia Santamaria)

Pratt agreed. "When you live somewhere like this you have to help each other. It's not out of the ordinary to drive half an hour to take petrol to someone who has run out on the Forgotten World Highway. It's so remote, and because of that you need to care for others – as well as be resourceful and resilient. There's no doctor, dentist, rubbish collections; we're an hour from the nearest town. We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent."

This is a sentiment echoed by the current mayor of Stratford. "The declaration of independence was initially a protest and a bit of a middle finger to authorities," said Neil Volzke. "But it has grown way beyond that now. It really shows the true Kiwi spirit of innovation and independent thinking still exists, and that small places like Whangamōmona have a really strong sense of community. I think mocking the authorities comes as a bonus – you've got to love it!"

We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent

This spirit can't be denied. New Zealanders have a history of paving their own way, even when it goes against the general flow – like the alternative style of boat building that finally lead them to victory in the 1995 America's Cup or the anti-nuclear stance of the 1980s that saw international nuclear-armed ships banned from their shores. This little town lost in some of the North Island's most primeval landscapes is the living embodiment of "sticking it to the man" when it's necessary.

And while it wasn't the original intent, it hasn't harmed that a bit of fame and some tourist dollars have come as part of the independence package.

Whangamōmona declared itself independent in 1989 in response to new zoning regulations (Credit: Alexia Santamaria)

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France24 - World

Canada lifts restrictions on gay men's blood donations

Issued on: 28/04/2022 - 18:56Modified: 28/04/2022 - 18:54

Ottawa (AFP) – Canada announced Thursday a lifting of restrictions on blood donations by gay and bisexual men that dates back to HIV/AIDS crisis of the 1980s and 1990s.

Instead, donors will be screened for high-risk sexual behaviours, regardless of gender or sexuality.

"Under the new screening approach, Canadian Blood Services will introduce a sexual behaviour-based donor-screening questionnaire that will apply to all donors of blood and plasma," the health department said in a statement.

The policy change -- to be implemented by September -- marks "a significant milestone toward a more inclusive blood donation system," it said.

This follows several changes to the blood donation regime over the past decade that saw deferral periods for donations by gay men progressively lowered from a lifetime ban to three months in 2019.

This meant at the time that men who had sex with men could not donate blood if they'd had sex during the period prior to the donation.

For years, advocates said the policy was discriminatory and not based on science.

Research cited by Health Canada said current risks of contracting HIV from the blood supply, with all samples tested, was estimated to be "very low," at 1 in 20.7 million.

It noted also that no HIV positive donations had been made in recent years.

The outright ban on gay men donating blood had been introduced in 1992 after a tainted blood scandal that saw thousands of Canadians infected with HIV after receiving transfusions.

The Canadian Red Cross, which handled blood donations at the time, had failed to properly test and screen donors.

As many as 8,000 Canadians died, according to a public inquiry. And Canadian media reported at the time that people in Japan, Germany and Britain were also infected by blood products sent abroad.

France, Spain, Italy, Israel and Britain have similarly moved recently to loosen restrictions on blood donations.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Var : six individus interpellés après avoir blessé quatre policiers lors d’émeutes

La journée du mercredi 27 avril a été perturbée par de violentes émeutes à La Seyne-sur-Mer, dans le Var. Comme l’a fait savoir France Bleu, six personnes, déjà connues des services de police, ont été arrêtées et placées en garde à vue, quelques heures après les faits qui se sont produits dans la cité de la Présentation. Tout a commencé lorsqu’un équipage de la police nationale s’est lancé à la poursuite d’un conducteur de scooter qui venait de s’enfuir après un refus d’obtempérer.

Incendies, pavés et menaces

L’homme s’est réfugié dans ce quartier réputé pour son trafic de stupéfiants. Le véhicule des forces de l’ordre a été pris pour cible par plusieurs individus. A l’arrivée des renforts, une trentaine de personnes résidant dans le quartier a installé des barricades aux entrées et sorties de la cité. Les fauteurs de troubles ont brûlé un engin de chantier et lancé des pavés sur les fonctionnaires, tout en les menaçant de mort. Deux policiers nationaux et deux policiers municipaux ont été blessés durant ces émeutes.

La Seyne-sur-mer : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Klopp signs new Liverpool contract until 2026

Issued on: 28/04/2022 - 18:50Modified: 28/04/2022 - 18:48

London (AFP) – Liverpool manager Jurgen Klopp has signed a new contract that will keep him at Anfield until 2026, the Premier League club announced on Thursday.

The German, whose previous deal was due to expire in 2024, said he was "delighted, humbled, blessed" to be staying for an extra two years.

"There is just so much to love about this place," he said. "I knew that before I came here. I got to know it even better after I arrived and now I know it more than ever before.

"Like any healthy relationship, it always has to be a two-way street; you have to be right for each other. The feeling we were absolutely right for each other is what brought me here in the first place and it's why I've extended previously."

He added: "When the owners brought the possibility to renew to me, I asked myself the question I've mused over publicly -- 'Do I have the energy and vibe to give of myself again what this amazing place requires from the person in the manager's office?'

"I didn't need too long to answer in truth. The answer was very simple...I'm in love with here and I feel fine!"

Klopp's quote echoes the new chant to the tune of The Beatles song "I Feel Fine" -- dedicated to the Reds boss.

Quadruple chase

Liverpool are chasing an unprecedented quadruple of trophies this season. They have already won the League Cup and face Chelsea in next month's FA Cup final.

The Reds are just one point behind Premier League leaders Manchester City with five games to go and are 2-0 up after the first leg of their Champions League semi-final against Villarreal.

The German has rebuilt the Reds into a superpower of European football since taking charge in 2015.

Liverpool lifted the Champions League in 2019 before ending a 30-year wait to win the English top flight the following year.

If they pip Manchester City to the title this year they would equal Manchester United's record of 20 English league crowns.

The 54-year-old has previously said he would take a sabbatical from the game when his time at Anfield comes to an end.

However, he has put his planned break back at least two years as he builds a legacy to rival that of Alex Ferguson's 26-year reign at Manchester United and Arsene Wenger's 22-year stay at Arsenal.

Klopp is already the longest-serving manager in the Premier League and should he see out his new deal it would mean an 11-year stay -- a rarity at one of the world's biggest clubs in the modern game.

The former Mainz and Borussia Dortmund boss been re-energised this season after appearing jaded during a difficult 2020/21 campaign dogged by injury problems and played in the soulless atmosphere of empty stadiums.

Fenway Sports Group president Mike Gordon, speaking on behalf of the club's owners, said: "It's always hard to find the right words to adequately reflect Jurgen's importance and contribution to our club, but today's announcement really does speak for itself."

But challenges lie ahead for Liverpool if they are to maintain the stellar standards they have set in recent years alongside Pep Guardiola's Manchester City.

Mohamed Salah -- the Premier League's top-scorer this season -- has still not put pen to paper on a new deal. His contract expires next year, at the same time as those for fellow forwards Sadio Mane and Roberto Firmino run out.

And sporting director Michael Edwards, who has been credited with much of the club's savvy transfer business, has already announced he is leaving the club at the end of the season.

© 2022 AFP

BBC

Boredom is one of our most excruciating emotions, with a surprisingly profound influence on our behaviour

Imagine you are at a party, and your friend calls you over to meet their cousin Barbara. Your friend peppers his introduction with a few facts: Barbara lives in a small town and works as a data analyst for an insurance agency. Her favourite pastime is watching television. You may find yourself groaning at the mere thought of the meeting – and that reaction may say as much about you as it does about data analysts who enjoy a bit of trash TV. 

According to recent research, people have many preconceptions of what features make up a stereotypical bore. Like other types of stereotyping, these biases may not be objectively true – but they come with extremely negative consequences. People judge those who match ‘boring’ stereotypes harshly, considering them less competent and warm than the average person, and unfairly shunning them in social interactions – before they have even opened their mouths. “They’re marginalised,” says Wijnand van Tilburg, an experimental social psychologist at the University of Essex, UK, who led the recent research. 

Such findings might lead us all to reconsider our assumptions before meeting a Barbara at a social gathering. By entering an encounter with unduly negative expectations, you may end up missing out on a potentially enjoyable conversation – whereas a more open mind might allow a budding friendship to blossom. The research can also offer some tips for making a better first impression yourself. 

Shocking research 

Van Tilburg’s research builds on more than two decades of scientific interest in people’s experiences of boredom. This research has shown it is one of our most excruciating emotions, with a surprisingly profound influence on our behaviour. 

In 2014, for instance, researchers at the University of Virginia, Charlottesville asked participants to spend 15 minutes in a sparsely-furnished room. The participants did not have their mobile phones, computers or any reading materials – but there was a device that delivered a small electric shock at the press of a button. Despite the obvious pain that this would bring, 18 of the 42 participants decided to do this at least once to break up their boredom. It seems that any stimulation – even deliberate physical discomfort – was better than not engaging with their environment at all.

You may wonder whether this reaction was peculiar to the set-up of the experiment – but it has now been replicated in other situations. In one later study, participants were forced to watch a tedious film that played the same 85-second scene on repeat for an hour. When given the opportunity, many participants chose to play with a device that delivered an uncomfortable zap of electricity. 

Such behaviours may seem bizarre. But, says James Danckert, a professor in cognitive neuroscience at the University of Waterloo in Canada, these studies show just how powerful boredom can be in driving us to look for new stimulation – something that can have enormous benefits in everyday life. As we navigate the world, he says, we must constantly choose between exploiting the existing situation or exploring other opportunities. After we have been performing the same behaviour for too long without adequate reward, boredom forces us to change groove, rather than remain stuck in a rut. 

Danckert’s research shows that feelings of boredom are especially agonising when we are consciously reminded of the other potential sources of stimulation that we could be exploring. People find it much harder to sit in a room doing nothing if they can see an unfinished jigsaw or a table with Lego that they are not allowed to touch, for example. 

This may explain why it is so insufferable to be stuck with a bore at a party, while we can hear all the other excited conversations around us. While we are obliged to hear about the minutest details of our new acquaintance’s job, we are missing the chance to make a deeper social connection to someone who would be much better suited to our personality. In psychological terms, we become aware of all the “opportunity costs” that have arisen from the conversation.

We've all been stuck next to someone we don't find particularly interesting, knowing we're missing out on better conversations elsewhere (Credit: Getty)

The stereotypical bore 

Given the agonies of ennui, it is natural that we should wish to avoid those unrewarding interactions. Unfortunately, humans have an annoying tendency to unfairly pre-judge people based on incomplete information. And this means that we will often decide that someone is going to be a bore before they have even had a chance to spark our interest. 

In a series of studies published earlier this year, Van Tilburg set about identifying the stereotypical features that trigger this response – findings that may give us all pause whenever we find ourselves making a snap judgment about someone’s personality. 

Working with Eric Igou at the University of Limerick and Mehr Panjwani at the London School of Economics and Politics, Van Tilburg first asked a group of 115 US residents to describe the most typical qualities that they associated with boring people. From these initial responses, the team created lists of 45 personal characteristics, 28 occupations and 19 hobbies. The researchers then asked a further group of more than 300 people to rate each one on a scale of one (not boring at all) to seven (extremely boring). 

These results were, in themselves, highly revealing. According to Van Tilburg’s participants, data-entry workers, accountants and tax officers were considered to be the most boring professionals. Hobbies seen as boring included going to church, watching TV and sleeping. In terms of personality, bores were thought to be closed-minded with a narrow range of interests, and to lack a sense of humour or strong opinions on any issue. They were also thought to be overly negative complainers, whinging about every issue. 

The team next wanted to understand the consequences of these stereotypes – including their potential to create social isolation. To do so, they created a series of vignettes based on the features investigated in the previous studies.  One was a description of “Brian”, for example, who was a data-entry worker at an accountancy company whose main hobby was watching TV – a portrait that perfectly matched the boring stereotype. This was a contrast to “Paul”, an artist from a local newspaper who enjoyed running, gardening and reading, whose combination of personal details were generally considered much less boring. 

The team then questioned participants about how much they thought they would like each character and whether they would actively try to avoid meeting or talking to them. The participants were even asked how much money they would have to be paid to spend up to a week of their life with that person. 

As you might expect, the fictional characters who filled the criteria of the boring stereotype were not treated kindly. In general, people were much less likely to want to meet Brian than Paul. And to put up with that tedium over prolonged periods of time, the participants reported needing nearly three times as much money. “They really sought compensation for hanging around with these people, and that suggests that there's some sort of psychological cost to it,” says Van Tilburg. 

If you consider the studies showing that people would rather experience pain than boredom, it makes sense that you’d need some reward to offset the discomfort and to make up for all the other, more exciting experiences, that you might be missing.

A simple hobby like gardening made 'Paul' seem like better company than 'Brian' (Credit: Getty)

How to be interesting 

We could all learn from this research. Your knee-jerk assumption that people of certain professions or hobbies are inherently boring could prevent you from forging deep and meaningful connections. (And if you are on the dating scene, your negative preconceptions may stop you meeting the potential love of your life.) By simply being a bit more open minded, you may find interest and friendship where you least expected it. 

Van Tilburg’s research is even worse news if you happen to tick some of these boxes yourself. Fortunately, he has some tips that might help the world’s Brians to avoid an unkind judgement. 

His first is to consider whether you can reframe your job description. Data analysis might, at first glance, be seen as a boring profession – but perhaps you are contributing to a bigger endeavour, such as scientific research. In general, scientists were thought to be much less boring than data workers – so emphasising the scientific element of your job could help to bypass people’s biases. 

If that’s not possible, you can open up about your private life. Remember that bores, in general, were considered to be closed-minded with few passions. Almost everyone enjoys TV, after all, and if you list that as your only hobby you are inevitably going to seem bland. But what are your more individual obsessions? Things like gardening, journaling, fishing and knitting were all viewed relatively positively. And the more examples you give, the greater the chance that you’ll find common ground with the other person. “I think it's important to showcase the range of activities,” Van Tilburg says. 

Finally, you could study the art of conversation. Things like your job or your past-times will matter very little if you fail to create a meaningful dialogue. “Bores talk a lot, but they have very little to say,” says Van Tilburg. Feel free to express your own opinions, but make sure you give the other person plenty of opportunity to express theirs, too – and be sure to ask lots of questions that draw the other person out of themselves. With time, your new acquaintance may forget all about their preconceptions. 

If none of this works, then don’t take it too personally. Van Tilburg points out that people are much more likely to apply negative stereotypes to others when they feel threatened. By judging you unfairly harshly for your job or your hobbies, someone may just be covering up their insecurities. Boringness, like beauty, lies in the mind of the beholder.

David Robson is an award-winning science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

France24 - World

UK plan to send asylum seekers to Rwanda draws outrage

Issued on: 28/04/2022 - 18:47

An asylum reform bill proposed by the British government is set to become law after overcoming a final hurdle in parliament on Wednesday. Faced with criticism, the government has defended the bill as necessary to break lucrative smuggling networks and to dissuade migrants from making dangerous sea crossings.

New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un homme de 40 ans tué par balles dans un parc

Un homme de 40 ans a été tué par balles dans le parc du Sausset, en Seine-Saint-Denis (93), mardi soir, indique CNEWS. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à la brigade criminelle de Paris.

Les faits se sont déroulés aux environs de 21h30, derrière la gare RER de Villepinte (93) dans le parc départemental du Sausset, à cheval sur les communes de Villepinte et d’Aulnay-sous-Bois (93). La victime a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, grièvement blessée au crâne et au visage. Les secours ont tenté de réanimer la victime, mais l’homme est décédé une demi-heure plus tard.

A proximité du corps, trois étuis percutés de calibre 7,65 mm ont été retrouvés. Selon des témoins ayant entendu les coups de feu, deux personnes se sont enfuies en direction de la cité de 3 000 à Aulnay-sous-Bois, un quartier adjacent au parc du Sausset.

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BBC

Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy – Matthew Sweet

Today marks 100 years since the birth of a figure who may not be a household name, but who has greatly influenced 20th-Century film and television – British screenwriter Nigel Kneale. Having started his career in the late 1940s as an actor in radio, Kneale soon rose to prominence as one of the most in-demand writers in the UK, for both the big and small screen. His work covered a range of genres, from science fiction and horror to British kitchen sink and political dramas, becoming incredibly influential across generations – and so it is that his centenary has been celebrated with a season of his work at London's BFI Southbank this month.

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Out of Kneale's many contributions to British screen culture, it is arguably his creation of the Quatermass television serials for the BBC in the 1950s that has left the most profound mark. Directed by the legendary Rudolph Cartier, the first of the serials, The Quatermass Experiment (1953), was also the first original adult science-fiction drama that the BBC had produced for television. The serials centred on the intrepid scientist Professor Bernard Quatermass – whose name was inspired by a surname discovered by chance in the telephone book and the astronomer Bernard Lovell – as he faces down a range of unusual extraterrestrial threats.

1953's The Quatermass Experiment kicked things off with a story about an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth (Credit: BBC)

Across six episodes, broadcast throughout the summer of 1953, The Quatermass Experiment, starring Reginald Tate as the professor, gripped the nation with the tale of an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth. Today, only two episodes of the original serial are still viewable, since the show, as with other TV dramas back then, was performed and broadcast live, with the other episodes not recorded. It was followed by Quatermass II, broadcast in 1955, while the initial trilogy concluded in 1958 with the astonishing Quatermass and the Pit – both of these thankfully are still in existence in the BBC archives.

Throughout the 1950s, the Quatermass serials helped define the BBC's drama output. They were one of the earliest examples of event television, providing for the young medium what we now know of as watercooler moments. Beyond the BBC, meanwhile, Kneale biographer Andy Murray believes the programmes set a new benchmark for British television more generally. "Quatermass wasn't the only television drama [of the era] to have a sense of ambition," he tells BBC Culture, "but I think it's certainly a landmark example that surely made fellow programme makers sit up and pay attention. Quatermass serials were mainstream and popular. This wasn't 'genre television' as a cult niche. They proved it could have a broad audience."

Quatermass took science fiction and brought it to a captivated, not to say terrified, mass British audience, while innovating with the multi-camera format of the period, and creating something unique. Yet its imprint can be seen everywhere today, from its model of serialised drama to its themes of alien invasion, mysterious military establishments and unsettled landscapes. The shadow it cast was, indeed, long.

In creating overarching multi-episode storylines, the Quatermass serials were at the forefront of pioneering television's use of the cliffhanger as a way to keep people coming back. Indeed, while the first episode achieved 3.4 million viewers, its final episode achieved closer to 5 million. It showed how a series could grow audiences over time, and proved to the BBC that serialised drama really worked, hooking viewers in a fast-changing TV landscape from week to week, who were desperate to know how it ended. Whereas the corporation had previously leaned towards producing single televised plays and dramas such as Jack Hulbert's contribution to the Festival of Britain in 1951, The Golden Year, or various theatrical adaptations of Shakespeare, episodic drama was normalised after Quatermass.

In fact, Quatermass proved such a hit that before the second BBC serial had even aired, film adaptations of the scripts had begun – a franchise that kickstarted the legendary Hammer Studios' successful turn towards the horror cinema they would become famous for. In 1955, The Quatermass Experiment was brought to the big screen by director Val Guest, and renamed The Quatermass Xperiment in order to celebrate its X certificate. This was followed by Guest's Quatermass II in 1957 and Roy Ward Baker's Quatermass and the Pit a decade later in 1967.

The Quatermass serials featured various strange beings and occurrences – while also suggesting they may be at the core of life on Earth (Credit: BBC)

In spite of the television serials' popularity, the Quatermass Hammer films had an even more impactful influence on culture, especially abroad and in the US. "The likes of Stephen King, Joe Dante, John Landis and Dan O'Bannon grew up watching them and adored them," Murray suggests. "There's what looks suspiciously like a nod to the Quatermass and the Pit film at the climax of Steven Spielberg's Raiders of the Lost Ark (1981). In Mexico, Guillermo del Toro was first exposed to Nigel Kneale though the Quatermass films too."

Their unique dread

The cornerstone of Quatermass's unique sci-fi vision was its quintessential Englishness. It depicted a simultaneously recognisable and surreally menacing version of the country in the post-war period, complete with copious "Keep Out" signs, villages that weren't really villages, and Tube stations haunted by devilish Martian insects. "He took that feeling of an England that had become strange to itself and managed to turn it into a kind of mode, so people could name the unease that they felt in the 1950s," says writer and broadcaster Matthew Sweet, an ardent fan of Kneale's work. "And that name was Quatermass."

This sense of a society askew was felt strongly in the second instalment, Quatermass II. It follows the professor (now played by John Robinson) investigating an alien presence in the town of Winnerden Flats. Meteorites are falling, and the local research laboratory has grown to such a suspiciously large size that the original town has been flattened for the prefabs for its many zombie-like workers. People are also showing unusual marks on their hands and are behaving increasingly oddly. Just what is growing in the great vats of the research laboratories?

"Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy," suggests Sweet. "It makes England a fit place for aliens to visit. I think Kneale, as well as John Wyndham, made England a suitable environment for them to transform." Indeed, Kneale's aliens often seem strangely at home in their new surroundings, ready to transform shabby 1950s England for their own unspeakable purposes.

The strange atmospheres of Quatermass can be found in many shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to The X-Files

The third serial, Quatermass and the Pit, provided an even more off-kilter perspective on everyday life in 1950s Britain. The aliens in this series have found their way to England again, but this time there's a unique twist: the Martians, it transpires, might have been on Earth before us and, perhaps, it is we who are the aliens. Broadcast in 1958, the influence of Kneale's third instalment can be seen in a great deal of television to come, in particular upon Doctor Who's 1970s series starring Jon Pertwee, which were earthbound and dealt with similar narratives of para-military organisations protecting Britain from alien foes.

The excavation of a Martian craft from under a Tube station by Quatermass (now played by André Morell) and his team is one thing. But the way Kneale frames the implications of this is where his skill and influence as a writer really come to the fore. In his hands, the perception of our place in the world is knocked out of joint as fantastical futurisms become haunted folklore.

Indeed, throughout Kneale's work, there's a general sense of the folkloric. His galactic evils may occasionally foreshadow fears over the coming Space Age, but they often simultaneously seem ancient and haunting. They may be ostensibly associated with other planets, but they are also found to be already embedded within our physical, and psychic, landscapes.

The Quatermass TV serials were matched by film versions that kickstarted Hammer Studios' turn towards horror (Credit: Alamy)

These stories also "took something that was in the atmosphere in England [at that time]," Sweet believes, "a sense of unease about the persistence of a war-time culture lasting into peace time, and what was going on in those establishments behind the fences. Kneale took that atmosphere of the post-war [period] descending into the Cold War, that feeling of growing estrangement."

It is often the clash of the ordinary with the extraordinary that is taken as the key legacy of the Quatermass stories, in particular when it comes to their influence on the sci-fi and genre television that soon followed. "Great swathes of Doctor Who are haunted by Quatermass," Sweet argues, "to the extent that I think Kneale thought he was really owed a cheque, at least for the early 1970s seasons. It also [has] a certain way of presenting England. You can see the influence in things like The Avengers with their villages that aren't really villages at all, but training grounds for Communists." Aside from Doctor Who and The Avengers, the strange atmospheres of Quatermass can be found in many other shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to Doomwatch, Black Mirror to The X-Files. The list could go on.

Of course, it would be wrong to assume that the television shows themselves were wholly responsible for this influence. Arguably, it was Hammer's film adaptations which brought harder, leaner versions of the Quatermass stories to a bigger audience. "Most people who have been aware of Quatermass since the 1950s are far more likely to have seen the film versions," says Murray. "[They] have had a greater reach." They are still, however, polished echoes of those grainy, television originals.

Ultimately, the importance of Quatermass today lies as much in it being a snapshot of those early days of the small screen as its subsequent influence. "It was perfectly attuned to the way you watched television in the 1950s," Sweet concludes. "There was something séance-like about watching. You had to draw the curtains to see it, the television had to warm up, and then something manifested on a screen that was a bit like looking into the porthole of a Martian capsule. It captured people's imaginations so powerfully and really haunted a whole generation." The spirits that Quatermass summoned haunt us to this day, and Kneale's serials are still arguably one of the most important television events in the history of the medium.

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Valeurs Actuelles

Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne

Des coups de feu ont retenti, mardi 26 avril dans le quartier du port du Havre. Des policiers ont fait usage de leurs armes lors d’une opération antidrogue, rapporte France 3 régions. Les fonctionnaires étaient en surveillance d’un camion contenant de la cocaïne. Le véhicule s’est arrêté en pleine voie à cause d’une panne. Les malfaiteurs ont entrepris de décharger sur place leur cargaison. Les policiers ont alors décidé d’intervenir. Mais les trafiquants ont pris la fuite au moyen d’un autre véhicule. Plusieurs coups de feu ont alors été tirés.

« Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité »

« Les malfaiteurs ont manqué de renverser une fonctionnaire, de sorte que les policiers ont dû faire usage de leurs armes de service. Aucun blessé n’est à déplorer », a fait savoir le parquet de Lille compétent dans cette enquête confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de la ville. « Les policiers sont intervenus et le véhicule a foncé sur eux. Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité. Environ une dizaine de coups de feu ont été tirés », a précisé une source policière citée par France 3 Régions. Une vidéo publiée par le média régional montre un utilitaire fuir la zone alors que des policiers en civil interviennent.

Le Havre : les dernières actualités

Au Havre, des sans-papiers manifestent contre le durcissement des régularisations

Fécamp : un projet d’éoliennes monumentales en préparation

[Info VA] Le Havre : un individu fonce sur des policiers, un agent blessé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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France24 - Monde

Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

Publié le : 27/04/2022 - 17:58

Sébastian SEIBT Suivre

L'hypothèse d'un confinement de la population à Pékin se précise alors que le nombre de contaminations avérées au Covid-19 a dépassé les 100 cas mercredi. Mais une telle solution après la mise en quarantaine pendant plus d'un mois des habitants de Shanghai a un coût économique et politique potentiellement très élevé.

Le seuil des 100 cas vient d'être dépassé. Pékin compte désormais 113 cas de contamination au Covid-19, ont annoncé les autorités sanitaires chinoises, mercredi 27 avril. La pression s'accentue sur le gouvernement local alors qu'à 1 300 kilomètres de là, à Shanghai, un confinement strict a été imposé à la population depuis un mois pour tenter d'endiguer la propagation du très contagieux variant Omicron. 

Ne pas répéter les erreurs de Shanghai

Surtout que le dernier chiffre des contaminations dans la capitale chinoise ne prend pas encore en compte les cas qui seront recensés lors de la grande vague de dépistage lancée dimanche 24 avril. Les autorités ont, en effet, imposé aux 21 millions de résidents à Pékin de se soumettre à trois tests sur cinq jours.

Pas question pour le gouvernement local de répéter les erreurs de Shanghai. Les dépistages n'y avaient commencé qu'après plus de 1 000 contaminations. Trop tard pour contenir l'épidémie sans recourir à l'artillerie lourde de la politique "zéro Covid" : le confinement strict. Les mesures drastiques toujours en vigueur ont entraîné une rare expression publique de colère dans un pays soumis à un régime qui ne tolère que très peu la contestation politique.

>> À lire aussi : "Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Les autorités pékinoises répètent pour l'instant qu'il n'est pas question d'un confinement comme à Shanghai, tout en reconnaissant que "la situation épidémique est complexe et sévère", a indiqué Tian Wei, un porte-parole du gouvernement local, mardi.

En ville, certaines restrictions commencent déjà à être mises en place. C'est notamment le cas dans le quartier de Chaoyang, où une majorité des contaminations dans la capitale ont été recensées. C'est l'un des districts les plus courus et importants de la capitale : il héberge la plupart des ambassades et on y trouve les magasins des enseignes de luxe occidentales et les restaurants et bars les plus chics. 

Mais il est devenu anormalement calme. Plusieurs blocs d'immeubles ont déjà été confinés et les rues sont quasi désertes, a constaté le South China Morning Post. Les messages retransmis par les haut-parleurs à l'intérieur des supermarchés pour assurer que les étals sont biens achalandés et qu'il n'y aura pas de pénurie comme à Shanghai accentuent l'ambiance très particulière qui règne dans ce quartier, raconte le New York Times

Un peu plus au sud, dans le district de Tongzhou, les écoles n'accueillent plus les enfants. Plusieurs foyers d'infections à Pékin ont été identifiés dans des établissements scolaires, et la municipalité ne veut surtout pas d'un confinement dans ce quartier politiquement très important puisqu'il abrite le gouvernement local.

Impact économique en Chine et au-delà

Les autorités pékinoises ne sont pas les seules à espérer avoir réagi suffisamment vite. Le gouvernement central n'a pas non plus envie d'entendre parler d'un confinement total de la capitale chinoise. Pas sûr, en effet, que le pays – voire le monde – puisse se le permettre.

D'abord, d'un point de vue économique. Les mesures imposées à Shanghai ont démontré que la politique "zéro Covid" avait un coût important. Même si l'ampleur du choc économique reste encore à déterminer, "on sait qu'à Shanghai, l'économie locale – les commerces de proximité et les restaurants par exemple – ont beaucoup souffert, tout comme l'activité portuaire, ce qui aura un impact sur la chaîne de valeur et les exportations de pièces détachées", souligne Mary-Françoise Renard, spécialiste de l'économie chinoise à l'université Clermont Auvergne. "Il ne faut pas oublier que Shanghai est le principal fournisseur de pièces détachées pour la filière automobile mondiale", rappelle Xin Sun, spécialiste de la politique économique chinoise au King's College de Londres.

>> À voir4 : Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Les données publiées début avril sur l'activité économique à Shanghai depuis le 1er janvier laissent entrevoir à quel point ce confinement long a causé des dégâts économiques. "Ces chiffres montrent qu'après une croissance soutenue sur les deux premiers mois, il y a un coup d'arrêt brutal dès mars, alors même que les mesures les plus strictes – comme le confinement total – n'ont été mises en place qu'en avril. Je m'attends donc à une croissance négative en avril", détaille Xin Sun.

Une mise à l'arrêt de Pékin "accroîtrait bien sûr l'impact de ces mesures, même si la capitale n'a pas le poids économique de Shanghai", affirme Mary-Françoise Renard. Pour cette spécialiste, ce serait surtout une mauvaise nouvelle pour le secteur des services, qui représente "83 % de l'activité économique de Pékin". 

Un confinement de la capitale signerait certainement le glas des 5 % de croissance en 2022 que le gouvernement s'était fixé comme objectif. "Le confinement à Shanghai a déjà amené le FMI à baisser cette estimation, et une situation similaire à Pékin confirmerait que la Chine doit très largement réviser ses ambitions", estime Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement qui suit l'économie chinoise chez Pictet Asset Management.

Cet arrêt de l'activité dans deux des principaux centres économiques et politiques du pays "aura très probablement aussi un effet papillon en dehors des frontières chinoises", prévoit Mary-Françoise Renard. Surtout dans le contexte actuel de hausse des prix. "Il y a eu une multiplicité des chocs inflationnistes depuis le début de la pandémie – arrêt du commerce international, hausse des prix de l'énergie, guerre en Ukraine – auxquels s'ajoutent les perturbations des exportations dues aux confinements", analyse Frédéric Rollin.

Politiquement impossible ?

Mais le casse-tête pour la Chine n'est pas qu'économique. "Avec Pékin, il faut aussi prendre en compte les répercussions politiques d'un confinement", note Zeno Leoni, spécialiste de la Chine aux King's College de Londres. La capitale institutionnelle est la ville par excellence "dans laquelle le Parti communiste chinois ne veut pas donner l'impression de perdre le contrôle", souligne cet expert.

Et avec le variant Omicron, aucun scénario n'est satisfaisant. Ne pas confiner risque de mettre le pouvoir face à une propagation incontrôlée du virus, tandis qu'un confinement strict pourrait amener la population de Pékin à rejoindre les résidents de Shanghai dans leur contestation de la politique "zéro Covid".

>> À lire aussi : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

"Si la souffrance des populations dans ces deux métropoles s'étale au grand jour, il y aurait de quoi remettre en cause le discours officiel qui a été de dire que la Chine a mieux géré la pandémie que les pays occidentaux. Ce serait inacceptable pour le pouvoir", souligne Xin Sun.

D'autant plus que 2022 est politiquement très important pour Xi Jinping. "Le XXe Congrès du Parti communiste chinois – au cours duquel Xi Jinping doit être reconduit à son poste – doit se tenir cet automne à Pékin et le régime n'a aucune envie que cela se passe dans une ville encore traumatisée par un confinement strict", estime Zeno Leoni.

Pour lui, il y a deux scénarios pour la capitale : "Soit les autorités sont convaincues qu'elles peuvent venir à bout de l'épidémie à Pékin grâce à un confinement total de courte durée et elles vont le faire, soit la situation à Shanghai traîne en longueur faisant craindre la même chose pour la capitale, auquel cas le pouvoir va chercher à éviter une mise en quarantaine pour tous les habitants en même temps", estime ce sinologue.

Il y aurait bien une dernière option : reconnaître que la politique du "zéro Covid" est moins efficace face au variant Omicron et adopter une stratégie plus souple. Mais c'est impossible, estime Xin Sun. "Xin Jinping s'est approprié cette politique et l'abandonner signifierait qu'il s'est trompé ce qui est inimaginable", assure-t-il. En somme, ménager l'orgueil du président risque de coûter très cher aux Chinois.

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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

PANDÉMIE

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif

Valeurs Actuelles

Une nouvelle mise en examen dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne

Quatre personnes ont été interpellées mercredi 20 avril dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre survenu à Carcassonne le 31 octobre 2021, a appris La Dépêche. L’une d’elle a été mise en examen et a reconnu une partie des faits. Deux jeunes de 18 et 21 ans avaient alors été abattus dans le quartier de Grazailles. Le procureur de la République avait évoqué la piste d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Les investigations s’étaient déroulées en toute discrétion, le parquet préférant éviter un éventuel « dérapage de communication, compte tenu des tensions existantes dans les quartiers… », précise La Dépêche.

Plusieurs tireurs recherchés

Des interpellations avaient déjà eu lieu dans les jours suivant le drame, mais elles avaient abouti à une seule mise en examen. Cela alors que les enquêteurs recherchaient plusieurs tireurs. La première victime, Billel Doussas, avait été abattue depuis la fenêtre d’un bâtiment. Le tir qui avait touché Anas El Madani venait de la rue. Une enquête avait été ouverte pour « homicide volontaire », « tentative d’homicide volontaire » et « détention d’armes illégales de catégorie A ». En novembre 2021, le procureur avait affirmé que « ce drame se [trouvait] en lien avec les animosités de quartiers, qui existent entre les jeunes de Grazailles et ceux du Viguier ».

Les quatre individus interpellés ont été déférés au pôle de l’instruction criminelle de Narbonne à l’issue de 48 heures de garde à vue. Trois ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Un quatrième, âgé de 23 ans, a été mis en examen, a fait savoir mardi 26 avril le procureur. Il avait fui en région parisienne pendant plusieurs semaines avant de revenir à Carcassonne. Il a reconnu avoir, à l’arrivée des voitures des victimes, été cherché une arme à son domicile. « J’ai tiré, mais je ne pensais pas qu’on pouvait tuer », a-t-il affirmé. Selon le procureur, les deux tireurs ne se seraient pas concertés en amont, précise Le Parisien.

Carcasonne : les dernières actualités

Après les révélations de Valeurs actuelles, le maire de Carcassonne reconnaît que la police municipale n’intervient plus dans certains « points chauds »

Carcassonne : le double homicide en lien avec une rivalité de quartier

Carcassonne : après un double-homicide et des interpellations, la piste du règlement de comptes privilégiée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

SANS TITRE

Dentists are not normally known for changing history. And yet a dentist in Sicily has played a small part in rewriting the history of one of Europe's most important battles.

In the early 2000s, the late archaeologist Sebastiano Tusa was visiting the home of a dental surgeon in the town of Trapani when he noticed the bronze beak of a Roman ship, known as a rostrum, on full display. The dentist told him that it had come from a fisherman – who had paid for the work on his teeth with the ancient artefact.

The dentist may not have recognised the rostrum's significance, but Tusa suspected that it had originated from the famous Battle of the Aegates, which took place between the Roman Republic and the Carthaginians in 241BC. It was, after all, the era's only known battle to have taken place in the Sicilian waters around Trapani.

The event marked the end of the First Punic War and the beginning of Rome's dominance over the Mediterranean – an era that would last for almost 700 years. Previously, historians hoping to understand the Battle of the Aegates had to rely on ancient historical accounts. Assuming, perhaps, that any relics would have long since disappeared, archaeologists simply hadn't looked hard enough for the physical remains. But the chance finding in that dentist's house, combined with divers' anecdotes of other underwater treasures, inspired Tusa and his colleagues to launch dedicated underwater archaeological expeditions in the sea around Sicily – with enormous success.

Sebastiano Tusa admires an ancient rostrum recovered from the sea near Trapani (Credit: Derk Remmers/Soprintendenze del Mare)

The team have now unearthed the relics from dozens of shipwrecks – findings that are now painting a detailed picture of the battle. "No other naval battle from antiquity has been documented this well," says Ferdinando Maurici, archaeologist and the head of Sicily's Soprintendenza del Mare, a section of the Department for Cultural Heritage and Identity which overlooks the discovery and protection of cultural artefacts found in the sea around the island.

The rise of Rome

The First Punic War started in 264BC. In the previous decades, the Roman Republic had been expanding aggressively and now covered almost all of the Italian peninsula. Around the rest of the Mediterranean, however, Carthage controlled a large swathe of territory.

Beginning as a Phoenician city-state in modern-day Tunisia, Carthage had established colonies on the coast of North Africa, in southern Spain, and in Sardinia. Along the way, it had forged many trade networks with surrounding territories. "It was the economic benefits that pushed Carthage to make new conquests and form new colonies," explains Francesca Oliveri, a historian and one of Soprintendenza del Mare's archaeologists.

"Both the governments of Rome and Carthage were rivals for the dominance of the Mediterranean," says Oliveri. "The Mediterranean basin was full of resources and materials that could serve these 'superpowers'."

The Battle of the Aegates shaped the future of the Roman Empire – and the world (Credit: Getty Images)

By 264BC, that rivalry began to centre on Sicily. The west of the island had been controlled by Carthage for centuries, while the east was occupied by Greek communities. A small group of mercenaries, known as the Mamertines, had a foothold in the city of Messana (modern-day Messina). In an ongoing dispute with the Greeks at Syracuse, the Mamertines asked both Carthage and Rome for support. Both obliged, moves that ultimately disrupted the delicate power balance in the region and triggered what would become a 23-year war.

While Rome had a stronger military force, they had largely fought on land, says Oliveri: "At the start of their expansion, they didn't feel the need to have a fleet of ships and were not prepared for this naval war." The Carthaginians, in contrast, had a large commercial fleet of ships that they could quickly convert for military use.

For both sides, the bronze rostrums – also known as naval rams – at the ships' prows were the primary naval weapons. Weighing hundreds of kilograms, they could cause considerable damage when they hit the enemy boat. In some cases, the aim would be to sink the ship. In others, the rostrum would jam the oars so that the enemy ship could not escape as the soldiers took it over and plundered its resources.

The years of war proved to be extremely punishing to both the Carthaginians and the Romans. "It was very costly, both in terms of human life and economically," says Oliveri. "In the last phase Rome even had to ask for a loan from the most well-to-do families to arm the fleet and build new boats."

The last battle took place around the Aegadian Islands off the western coast of Sicily, when Romans intercepted ships carrying much-needed supplies to Carthaginian troops caught in a siege on Monte Erice. The exhausted army had no choice but to surrender. "And Sicily became Roman," Oliveri says.

Oliveri says that many factors – including the strength and direction of the wind – contributed to the Roman victory, and world history may have been very different if the Carthaginians had instead triumphed. "Rome could have been limited to the Italian peninsula, while Carthage would have established more new colonies surrounding the Mediterranean – arriving, to the east, at the edge of the Persian Empire." If they had not been weakened, they might have even extended their sphere of influence northwards, she suggests – perhaps as far as Britain.

Blood-red rocks

For millennia, the primary account of this world-changing battle had been the work of the Greek historian Polybius, writing in the 2nd Century BC. Unfortunately, he was rather vague on some of the essential details, such as where exactly it took place. "We were handed down a narrative that certainly cited the Aegadian Islands, but it didn't specify the precise location," explains Maurici.

A rostrum from the Battle of the Aegates is recovered and brought onto the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

According to legend, the battle took place near Cala Rossa, a cove on the island of Favignana – the largest of the Aegadian Islands. Cala Rossa is so-called because of the intense colour of the rocks, which were said to have been dyed by the blood of the Carthaginians who died in the battle. In reality, it is simply red algae that have coloured the rocks. "The story was without foundation," says Maurici.

Tusa, for one, was unconvinced that Favignana was the site of the battle – thanks, in part, to his visit to the dentist's house. The dentist told him that the rostrum had been discovered off the coast of Levanzo, an island to the north of Favignana.

This seemed to tally with another diver's report that around Capo Grosso on the north of the island, you could find around 100 anchors on the sea, all perfectly aligned. "It was as if the ropes had been cut so that the boats could sail away as quickly as possible," says Salvatore Emma, one of Tusa's close collaborators and a spokesperson for the Soprintendenza del Mare. Perhaps the Romans had been hiding their fleet behind one of Levanzo's cliffs – allowing them to launch a stealthy attack as the Carthaginians approached.

Inspired by these reports, Tusa and the Soprintendenza del Mare began rigorous underwater excavations near Levanzo in earnest in the early 2000s. Not only did they confirm the presence and location of the anchors – they've started to unearth countless other relics from the famous battle, as well.

Divers examine war helmets underwater at the site of the Battle of the Aegates (Credit: Jarrod Jablonski/Soprintendenza del Mare)

Many of their discoveries have only been possible with advanced technology provided by the RPM Nautical Foundation, a non-profit devoted to maritime archaeology around the Mediterranean.

The research takes place on a boat called Hercules, which is equipped with sophisticated multibeam sonar which sends sound waves through the water beneath the boat. By measuring the reflected soundwaves, the team can build a topographical map of the seafloor. To fill in the fine details, an autonomous underwater vehicle or AUV, developed with the University of Malta, travels closer to the bed and highlights any small anomalies on the seabed that might signal the site of a shipwreck.

Once they have identified areas of interest, a small remotely operated vehicle (ROV) travels to the region and captures photos of the underwater environment – information that will help to guide divers to the potential artefacts.

Researchers examine naval artefacts on the seabed from the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

The use of this technology has vastly accelerated the archaeological research. "An ROV can remain underwater all day or longer and with continuous video feed to the control room," says James Goold, the chair of RPM Nautical Foundation. "We cover up to 5km (3.1 miles) day of searching the seabed [for artefacts] with all of it recorded on video and with continuous exact location reporting." Human divers, in contrast, can only operate safely for about an hour at a time, and they can't cover the same distances – so it's much more efficient to only engage them once a precise location has been identified.

Through this research, the team have so far discovered 25 fallen rostrums. Goold tells me that the wood has disintegrated, leaving only the bronze. Strangely, the divers have found that the hollowed-out insides are often filled with small objects such as coins. This, he says, is the work of octopuses, who have turned the rostrums into temporary dens. They have a magpie-like tendency to pick up treasure – and fill their homes with trinkets. "They are inveterate collectors," he says. "They'll take anything they can get their hands – or tentacles – on."

The rostrums themselves are often inscribed. For the Roman remains, the inscriptions often include the names of Roman officials such as magistrates, who may have approved the building of the ships – discoveries that are helping historians to understand the bureaucracy and governance of the Republic at that time. The Carthaginian engravings were more likely to invoke the god Baal, with curses against the Romans – although some do also offer the names of important personages, says Oliveri, which might offer us insights into the structure of their society.

The Roman rostrums are often inscribed with the names of officials, giving historians another piece of the puzzle (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

Besides the bronze rostrums, the archaeologists have also uncovered around 40 helmets from both sides of the battle. "They are very evocative, because each one could correspond to an identifiable person," Goold told BBC Future as he showed us a map charting the finds. "We've saved sediment from inside some of the helmets to have it tested for DNA – because theoretically, it could have survived." This could tell us a bit more about the kinds of people who were fighting.

Around 40 ancient war helmets also were recovered by the archaeologists (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

Goold shows us lead projectiles that would have been fired from a sling. Each one weighs as much as a .30-calibre bullet, he says – and could have travelled at up to 100mph (160km/h).

The team also have uncovered large numbers of amphorae that will have carried food supplies and the tableware used by the shipmates, says Oliveri. "We are finding so many things that help to illustrate a little better the world of the 3rd Century BC," she says. "It's the first site of a naval battle, in the world, that has been scientifically documented like this, and it will continue to be documented – because the area of interest is very large… It will take at least another 20 years to explore it fully."

Tragedy and hope

Sadly, Sebastiano Tusa will not be able to see the final results of his research – and of his intuition. He died in the crash of the Ethiopian Airlines Flight 302 in 2019 while travelling to a Unesco conference. Eerily, the crash occurred on 10 March, commonly thought to be the anniversary of the Battle of the Aegates.

This year, the Soprintendenza del Mare opened exhibitions in Favignana and Palermo to celebrate Tusa's life and work. The day of his death was marked as "Sicilian Cultural Heritage Day", with free public access to the island's museums, galleries and libraries.

Tusa analyses one of the rostrums recovered in the operation (Credit: Soprintendenza del Mare)

Tusa's friends, family and colleagues remember him as a meticulous scholar who drew on many different sources. He listened attentively to the stories of local fishermen and divers, whose observations of the sea environment helped him to identify the island of Levanzo as the starting point of the battle. "He knew how to talk to everyone," says his wife, Valeria Li Vigni, who initially took over the management of the Soprintendenza del Mare after Tusa's death, before retiring this year. "And it was this ability, and his tenacity, combined with the historical sources and the archaeological data, that allowed him to confirm his theories about the Battle of the Aegates."

Tusa's legacy, then, is not only his astonishing contributions to ancient history. His life and work should remind us to always follow our curiosity, to leave no stone unturned in our search for the truth.

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Alessia Franco is an author and a journalist focusing on history, culture, society, storytelling and its effects on people. She is @amasognacredi on Twitter.

David Robson is a writer based in London. His most recent book is The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

Pieters shows signs of consciousness after four months in coma

Issued on: 28/04/2022 - 18:44

The Hague (AFP) – Following four months in a coma after suffering brain damage in a crash, Dutch cyclist Amy Pieters has "consciousness now" her team SD Worx said on Thursday.

"The condition of Amy Pieters has changed. There is consciousness. This means that she can communicate slightly non-verbally. Amy recognizes people, understands what is being said," said the statement.

"Doctors cannot yet say what residual symptoms and remaining abilities Amy Pieters will have as a result of the brain injury," it added.

Pieters fell at the end of December during a training camp in Calpe suffering severe brain damage. After emergency surgery in Alicante, she was taken back to a hospital in the Netherlands for rehabilitation.

"Since mid February Amy Pieters has been following a specialized intensive neurorehabilitation programme," said the SD Worx statement

Pieters was a world champion both on the road, as part of the six-rider Dutch team winning the mixed relay in 2019, and on the track, where she took the madison three times in partnership with Kirsten Wild

© 2022 AFP

BBC

Dog longevity: How long will my pet dog live?

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

Do you look at your dog and wonder how long it might live?

Do you ponder how many more years you'll get to go for walks or to cuddle on the sofa?

A new in-depth study hopes to help by assessing the life expectancy of British canine pets.

It shows a newborn Jack Russell Terrier can be expected to live longest at 12.7 years on average, with Border Collies (12.1 years) and Springer Spaniels (11.9 years) not far behind.

In contrast, some of those in-vogue dogs popular with social media influencers could break your heart sooner than you think.

Four flat-faced breeds were found to have the shortest life expectancy at age zero - with French Bulldogs only expected to live 4.5 years, followed by English Bulldogs at 7.4 years, Pugs at 7.7 years, and American Bulldogs at 7.8 years.

These pets are associated with several life-limiting disorders, such as breathing problems, spinal disease, and difficulty in giving birth - all of which will limit the breeds' overall longevity.

Dog life expectancy at birth

Age lists like the one above (for 18 selected breeds and crossbred animals) have been produced before but this one is the most sophisticated yet because it's based on an analysis of a giant database of veterinary records called VetCompass.

Run by the Royal Veterinary College (RVC), this surveillance system currently holds information on 20 million animals.

It's allowed Dr Kendy Tzu-yun Teng and colleagues to compile what are called "life tables". Simply put, these are charts that organise a population into age bands, with each band showing the probability of death before the next age grouping.

Many factors affect how long your dog will live, making average lifespans only partially useful.

Take for example the Chihuahua. Life expectancy from age zero is 7.9 years. You might think therefore that there isn't much point in rescuing a six-year-old Chihuahua at a dogs home because the average age at death for the breed suggests you'll only get to spend less than two years with it.

But veterinary records show quite a lot of Chihuahuas will die at a young age, pulling down that average life expectancy. And this means a Chihuahua that's reached six will likely live a lot longer than eight. We know some Chihuahuas will get to 15 or 16.

"It's that phrase 'damn lies and statistics'," said study co-author Dr Dan O'Neill.

"Sometimes a statistic that is a single value, giving you the middle of a curve - it's correct, technically, but there's much more nuance in the data and distributions than that. And the Chihuahua is the perfect example of where that nuance is important. Just knowing the middle of the distribution of ages can lead you astray," the RVC veterinary epidemiologist told BBC News.

This approach will be very useful for people who are thinking about adopting a mature animal or who need to decide whether to pursue expensive medical treatment for their ageing pet. The owner will now be able to make a much more informed and finessed decision. With insurance for pets ever more common, actuaries will be keen readers of the new tables.

Dr Justine Shotton, president of the British Veterinary Association, commented: "These life tables offer an important insight into the life expectancy of popular dog breeds in the UK and will be a useful tool for vets and pet owners in assessing dog welfare.

"A concerning finding is the lower life expectancy for flat-faced breeds. While the study doesn't prove a direct link between these breeds' potential welfare issues and shorter length of life, the findings serve as a fresh reminder for prospective dog owners to choose a breed based on health, not looks."

Dr O'Neill echoed Dr Shotton's view on flat-faced breeds, but added that the very low life expectancy seen in the tables for the French Bulldog in particular is likely biased to some degree by its rapid rise in popularity. Because numbers have shot up in the French Bulldog population, it's hard to realistically gauge their longevity just yet.

The number of Kennel Club-registered French Bulldogs in the UK rose steeply from 2,771 in 2011 to 39,266 in 2020.

"This means that there are more young animals in this population, on average, than there are in other breeds. Therefore, there are more young animals available to die. Therefore, it biases or pushes down the kind of median or average lifespan," explained Dr O'Neill.

"Over time, as we collect more data, their lifespan probably won't be as low as four and a half years. But I doubt it's going to go above what the Pug and English Bulldog have arrived at."

Dr Tzu-yun Teng is affiliated to the National Taiwan University. Hers and Dr O'Neill's study is published in the journal Scientific Reports.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir

Volodymyr Zelensky se félicite de la proposition de suspension des droits de douane entre l’Ukraine et l’Union européenne

La proposition de Bruxelles de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l’UE « nous permettra de soutenir l’activité économique au maximum en Ukraine et de préserver notre production nationale », s’est félicité Volodymyr Zelensky, ce mercredi 27 avril dans une vidéo diffusée sur Telegram. Une proposition qui doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 pays membres, indique Le Monde.

Face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir

L’Ukraine a dit mercredi s’attendre à « des semaines extrêmement difficiles » face à l’armée russe qui « a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l’est » du pays, indique BFMTV. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a appelé les Ukrainiens à « la résilience et l’unité » après plus de deux mois de conflit avec la Russie.

La Russie se retire de l’Organisation mondiale du tourisme

La Russie a décidé de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Une décision qui devance l’exclusion qui devait être soumise au vote des États membres, selon Le Monde. Cette agence de l’ONU avait condamné « sans équivoque » en mars, l’invasion russe en Ukraine. De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé une décision « illégitime » provoquée selon lui par une « propagande massive antirusse ».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est arrivé sur le sol ukrainien

C’est sa première visite depuis le début de l’invasion russe. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est arrivé aujourd’hui, mercredi 27 avril, en Ukraine, indique BFMTV. Sur Twitter, ce dernier a indiqué vouloir « poursuivre notre travail pour étendre le soutien humanitaire et assurer l’évacuation des civils des zones de combat ».

Vladimir Poutine promet une réponse « une réponse foudroyante » en cas d’intervention d’un pays tiers

À l’occasion d’un discours prononcé devant le Parlement russe, à Saint-Pétersbourg, ce mercredi 27 avril, Vladimir Poutine a indiqué que si « un tiers souhaite s’ingérer dans les événements actuels », alors une « une réponse foudroyante » aura lieu « si nécessaire ».

La Bulgarie et la Pologne seront approvisionnées en gaz par « leurs voisins de l’Union européenne

Après la suspension de la livraison de gaz par le groupe russe Gazprom, la Bulgarie et la Pologne seront désormais approvisionnées « par leurs voisins de l’Union européenne », a affirmé mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indique Le Monde. « Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d’effet possible sur les consommateurs européens », a-t-elle déclaré.

Arrêt des livraisons de gaz russe : un signe de représailles aux « actes inamicaux »

Après avoir suspendu la livraison de gaz russe vers la Pologne et la Bulgarie, le Kremlin a précisé cet arrêt était une réponse à des « actes inamicaux », relaie BFM TV. La Russie souhaite en effet soumettre les pays à payer le gaz en roubles.

La Russie interdit son entrée à près de 300 parlementaires britanniques

Pour répliquer aux sanctions à son encontre, la Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d’entrer dans le pays, relate BFM TV. Un membre de la diplomatie russe a expliqué : « Les personnalités visées, dont l’entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l’instauration de sanctions anti-russes par Londres. »

La Russie décide de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme

Ce mercredi 27 avril, la Russie a choisi de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Moscou a ainsi anticipé son exclusion, qui devait être voté prochainement par les Etats membres, rappelle BFM TV.

« Les Russes ont menti » sur la destruction d’armes venant de l’Occident

D’après le gouverneur de la région de Zaporijia en Ukraine, « aucun dépôt de munitions et d’armes n’a été touché » par des explosions venant de l’armée russe. Auprès de BFM TV, Oleksandr Starukh a ajouté qu’il n’y avait pas « d’armes livrées par les occidentaux dans l’usine visée à Zaporijia ». Ainsi, les « Russes ont menti », accuse-t-il.

L’UE est « préparée » à une pénurie de gaz russe, assure Ursula von der Leyen

Gazprom’s announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.

We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.

Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 27, 2022

La Russie aurait détruit des armes ukrainiennes livrées par l’Occident

Plusieurs localités ukrainiennes prises par l’armée russe

L’Ukraine a annoncé que plusieurs localités, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, avaient été prises par les troupes russes, relaie BFM TV. L’objectif de la Russie est particulièrement de prendre le contrôle du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. 

Les Etats-Unis mettent en garde contre une « escalade des tensions » vers la Moldavie

Mardi 26 avril, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a parlé de possibles tentatives d’« escalade des tensions », relate BFM TV. Cette alerte des Etats-Unis fait suite à plusieurs explosions du côté de la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, ouvertement soutenue par Moscou, et proche de la frontière ukrainienne. « Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d’engendrer une escalade des tensions », a déclaré Ned Price, sans pour autant accuser la Russie d’être l’auteur des explosions.

Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Bulgarie

Le ministère russe de l’Économie a annoncé que Gazprom allait arrêter dès ce mercredi 27 avril de livrer du gaz à la Bulgarie, rapporte un communiqué dont se fait l’écho BFM TV« Aujourd’hui, Bulgargas EAD a reçu la notification que les livraisons de Gazprom Export seront suspendues à partir du 27 avril 2022. » En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, le pays souhaite que ses livraisons énergétiques se paient désormais en roubles. La Russie a déjà coupé les vannes à la Pologne.

Poutine a « l’espace politique » nécessaire pour arrêter la guerre, selon le Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré sur TalkTV que Vladimir Poutine possédait « l’espace politique » nécessaire pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ce, en raison de la censure des médias en Russie. « Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu’il fait, de l’apparente indifférence des médias russes à l’égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d’espace politique pour faire marche arrière et se retirer. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

'Being spiked has stopped me from going out again'

By Manish PandeyNewsbeat reporter

The evening of 17 January 2020 was supposed to be a normal Friday night out for Mia Doshi Prichard, not a life-changing one.

It should have been drinking, dancing and fun with friends. Instead, she had her drink spiked.

Over two years on, she no longer goes on nights out.

A report by the Home Affairs Committee - a group of MPs - has found being spiked can have long-term consequences, with "lasting repercussions on victims' lives".

Mia agrees with the findings of the report.

"In the months after, I had panic attacks when I went out," the 21-year-old tearfully tells Radio 1 Newsbeat.

"I'm always so paranoid and in the back of my mind is 'something is going to happen.'"

Spiking is defined as having drugs or alcohol put in a drink without consent, or being secretly injected, with anecdotal evidence suggesting it's "widespread and dangerous".

'Kept having episodes'

Mia, who is from Leicester but studies in York, recalls having the same amount to drink that night as her friends but being the only one who felt "disorientated".

"I had left it [the glass] and turned around for a minute to dance with some friends. I kick myself which is ridiculous."

She can only remember bits and pieces from that night, things like "collapsing outside a bathroom" and "holding onto a banister" to stand up - nothing that she'd experienced before.

Mia believes being spiked "can upset people psychologically for a very long time".

Since that night, she has attempted to go out with friends again, but has found it too difficult.

"For a while I'd get into that state [of having panic attacks] and would get upset even more because I was ruining the experience of my friends by getting so worked up."

'I'll never accept a drink from a stranger again'

Saskia Boissevain was left "really shaken and feeling pretty vulnerable for quite a long time", and is now a lot more cautious around strangers.

She describes having "completely and utterly lost all memory" after being spiked in September 2021.

The 30-year-old, from London, was out with a friend, and after having a drink offered to the pair by two men, she was "falling all over the place".

"The next morning, I came round and I was lying on the bathroom floor alone in my flat, and had absolutely no memory of anything other than walking to the bar. And having that drink."

Saskia is now more conscious of the people around where her drinks are.

"It's not necessarily fear but I'm certainly more cautious and would never accept a drink from anyone I didn't know again."

She also limits how much she drinks depending on "where I am and who I'm with".

"I feel more comfortable if I'm out with my fiancé, which feels wrong to say. I definitely wouldn't drink too much if I was out with just one or two other girlfriends."

'Losing trust and faith'

Niamh Donnelly was at someone's house with friends a month ago, gearing up for a night out, when she says she was spiked.

"I ended up essentially unconscious outside my house. People on the street had to help me get into my house, it's difficult to process."

She was so shaken by what had happened, she went from university in Nottingham, back home to Birmingham, where she's stayed ever since.

Since then, Niamh, 21, says she feels "really weird" about going out, having lost "trust and faith" in people she thought would keep her safe.

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"As a woman it's so important for you and your friends to go out and feel safe, and people around you to make sure you are.

"Going out, it is dangerous. And I think that's something that really hit me hard after that happened."

She now has second thoughts about going out ever again in Nottingham.

"It's definitely made me hyper aware and I'm not going to be sharing my drinks with anyone.

"I'm going to be watching myself and the people around me very closely, more than I would have before," she adds.

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France24 - Monde

La Géorgie, nouvelle terre d’exil des Russes

Publié le : 28/04/2022 - 15:37Modifié le : 28/04/2022 - 16:01

Elena VOLOCHINE

Des dizaines de milliers de Russes choisissent la Géorgie comme terre d'exil, petit pays de près de 4 millions d'habitants du Caucase, depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. Les raisons sont multiples : peur de la mobilisation forcée pour les hommes, des représailles pour les opposants politiques ou espoir d'une vie meilleure, alors que la Russie s'isole. Mais un parcours du combattant les attend. En Géorgie, les opinions sont divisées quant à cette nouvelle diaspora, alors que le pays a déjà subi un assaut russe en 2008 et l'occupation de 20 % de son territoire. Reportage de notre envoyée spéciale. 

REPORTAGE

Guerre en Ukraine : les journalistes russes face à la censure de l'État

GUERRE EN UKRAINE

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

L'Entretien de France 24

Salomé Zourabichvili, présidente géorgienne, s'adresse à l'UE : "Nous sommes des vôtres"

BBC

Kellogg's in court battle over new rules for high-sugar cereals

By Simon JackBusiness editor

Food giant Kellogg's is taking the government to court over new rules that would prevent some cereals being prominently displayed in stores because of their high sugar content.

Kellogg's says the rules fail to consider the nutritional value of the milk added to the product.

The company says independent market data shows cereals are eaten with milk or yoghurt in 92% of cases.

But the government said the new rules would help tackle childhood obesity.

Under the new regulations for England, which come into force from October, retailer promotions on food and drink high in fat, salt or sugar will be restricted.

Products covered by the restrictions will also not be allowed to be featured in key locations such as checkouts, store entrances, aisle ends and their online equivalents.

Popular brands such as Crunchy Nut Corn Flakes and Fruit and Fibre are classified as foods that are high in fat, sugar or salt in their dry form and so retailers may be prevented from displaying such products in prominent positions, harming sales.

Including added milk would change the calculation by reducing the proportion of sugar and salt content relative to the weight of the overall serving.

In a statement, Kellogg's said it had "tried to have a reasonable conversation with government" over the issue without success - hence their legal challenge.

Chris Silcock, Kellogg's UK Managing Director, said: "We believe the formula being used by the government to measure the nutritional value of breakfast cereals is wrong and not implemented legally. It measures cereals dry when they are almost always eaten with milk.

"All of this matters because, unless you take account of the nutritional elements added when cereal is eaten with milk, the full nutritional value of the meal is not measured."

However, some food campaigners disagreed.

Caroline Cerny, from the Obesity Health Alliance, said: "This is a blatant attempt by a multinational food company to wriggle out of vital new regulations that will limit their ability to profit from marketing their unhealthy products.

"It's shocking that a company like Kellogg's would sue the government over its plans to help people be healthier rather than investing in removing sugar from their cereals."

A Department of Health and Social Care spokesperson said: "Breakfast cereals contribute 7% - a significant amount - to the average daily free sugar intakes of children.

"Restricting the promotion and advertising of less healthy foods is an important part of the cross-government strategy to halve childhood obesity by 2030, prevent harmful diseases and improve healthy life expectancy, so we can continue to level up health across the nation."

The BBC understands the government is determined to fight Kellogg's legal case as it might allow other producers to suggest ways their products' fat, sugar and salt content could be reduced if served with other ingredients, in a way it feels could undermine the new regulations.

A hearing on the issue begins later at the Royal Courts of Justice in London.

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Valeurs Actuelles

États-Unis : Harvard lance un fonds de 100 millions de dollars pour “réparer” son passé esclavagiste

C’est un véritable travail de repentance qui va être fait. Mardi 26 avril, l’université américaine Harvard a annoncé qu’un fonds de 100 millions de dollars allait être créé pour « réparer » le passé esclavagiste de l’établissement scolaire prestigieux. Comme le relaie Le Figaro, ce mercredi 27 avril, le président de l’université, Lawrence Bacow, a adressé une lettre aux étudiants, enseignants et aux employés d’Harvard. Dans ce courrier, il a notamment admis : « L’esclavage et son héritage font partie de l’histoire américaine depuis plus de 400 ans. » Ainsi, un travail de « réparation » va nécessiter « nos efforts soutenus et ambitieux pour les prochaines années », a-t-il prévenu. Avant d’annoncer le lancement du fonds de 100 millions de dollars dans le but de « financer des travaux de recherche, d’éducation et de mémoire sur le racisme et l’esclavage du XVIIe au XIXe siècle aux États-Unis ».

L’esclavage à Harvard

Aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, des membres et des présidents d’Harvard auraient réduit en esclavage au moins 70 personnes d’origine afro-américaine et amérindienne, relate Le Figaro. Et ce, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1783 dans le Massachusetts, où se situe la prestigieuse université. Ainsi, Harvard a « perpétué des pratiques qui étaient profondément immorales », a rédigé le président de l’établissement scolaire, Lawrence Bacow. Pour « réparer » ces manquements, il faudrait enfin « régler les effets corrosifs qui persistent de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur la société » américaine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elon Musk rachète Twitter : les ambitions du milliardaire à la loupe

Publié le : 28/04/2022 - 12:03

Guillaume GRALLET Suivre Camille FEVRIER Claire BONNICHON Suivre

44 milliards de dollars, c'est la somme que débourse Elon Musk pour racheter Twitter. Le réseau social sera détenu à 100 % par le patron de Telsa, qui veut, dit-il, défendre la liberté d'expression. Après l'espace, l'automobile, ou encore le solaire, quels sont les plans de l'homme le plus riche de la planète pour le réseau social aux plus de 200 millions d'utilisateurs ? Le point avec notre chroniqueur Guillaume Grallet.

Le Salvador poursuit sa lutte contre les gangs. Le pays prolonge ainsi de trente jours l'état d'urgence qui, depuis son instauration il y a un mois, a permis aux autorités d'arrêter 16 000 membres de gangs sans mandat. Un tel nombre d'arrestations est inédit au cours des 30 dernières années dans ce pays. Ce régime d'exception permet également de restreindre la liberté d'association et les droits de la défense.

Et enfin, direction Rio, au Brésil. La ville a à nouveau pu accueillir le carnaval, suspendu pendant deux ans à cause de la pandémie de Covid-19. Quelques 20 000 danseurs et percussionnistes des douze écoles de samba ont pu défiler. Et les spectateurs étaient au rendez-vous. Reportage sur place de nos confrères de France 2.

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Valeurs Actuelles

Russie : un homme ouvre le feu dans une école, plusieurs enfants tués

Un homme a ouvert le feu dans une école maternelle russe, située dans la région d’Oulianovsk, dans le centre du pays, mardi 26 avril. Plusieurs morts sont à déplorer parmi les enfants, d’après les agences de presse russes, comme le relaye RTL.  « Selon des informations préliminaires, il y a eu des tirs dans une école maternelle. Deux enfants sont morts, une institutrice et l’agresseur aussi », a confié dans la presse Dmitri Kamal, un porte-parole de la région d’Oulianovsk. Il a ensuite ajouté que l’âge des enfants n’était pas connu, mais qu’ils avaient vraisemblablement « entre trois et six ans », notent nos confrères. Après quoi, il a fait savoir que des enquêteurs étaient sur place.

Le tireur se serait suicidé 

L’ex-gouverneur de la région et député à la Douma d’Etat, Sergueï Morozov, a quant à lui confié que les enfants tués seraient âgés de cinq et de six ans, indique RTL. D’après les premiers éléments fournis par les agences russes, qui citent des sources policières, le tireur responsable de la fusillade se serait donné la mort après les faits. Selon la presse locale, l’attaque a été perpétrée dans le village de Veshkayma, situé à l’est de Moscou.

Longtemps extrêmement rares, les fusillades mortelles, notamment celles qui sont perpétrées dans des écoles, ont tendance à devenir de plus en plus nombreuses en Russie, depuis quelques années. Au point que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, s’en est alarmé par le passé, souligne la radio nationale. Ce dernier y voit un phénomène importé des Etats-Unis et un effet pervers de la mondialisation. Raison pour laquelle il a durci la législation sur le port des armes.

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a protracted struggle.

Concerns of a wider war. Mr. Biden’s remarks come as fear grows in Washington and European capitals that the war could spill beyond Ukraine’s borders. Explosions have rocked a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, while blasts were reported in three Russian districts.

Gas supplies. After Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, other European Union countries are scrambling to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and still meet the Kremlin’s demand for payment in rubles.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - Monde

Étienne Mbappé, rencontre avec le prodige de la basse

Publié le : 28/04/2022 - 16:18

Natacha MILLERET Louise DUPONT Suivre

Dans ce nouveau numéro de "À l'Affiche", Louise Dupont revient sur la grande tournée européenne d'Etienne Mbappé. Prodige de la basse, l'artiste franco-camerounais enchaîne les concerts à l'occasion de la sortie de son album "Time will tell". Également au programme de cette émission, la sortie au cinéma de "La Ruse", un film d'espionnage avec Colin Firth. Et un reportage à Venise, où se tient la 59e édition de la Biennale d'art contemporain, marquée par le contexte de la guerre en Ukraine.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Mairie de Marioupol parle de 22 000 civils tués dans la ville

La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 26 avril, au 62e jour de l’offensive russe. La veille, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré que Moscou allait poursuivre les négociations de paix avec Kiev. Toutefois, il a mis en garde contre un danger « réel » d’une Troisième Guerre mondiale, relaye BFM TV. De son côté, le dirigeant Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a donné un discours publié le même jour sur les réseaux sociaux. « Tout le monde, dans le monde, s’accorde désormais à dire que c’est en Ukraine que se joue le destin de l’Europe, le destin de la sécurité mondiale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que Kiev accélérait « autant que possible son mouvement vers l’Union européenne »

Explosions en Moldavie

La présidente de Moldavie Maïa Sandu a indiqué ce mardi 26 avril que des explosions avaient eu lieu dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Les deux détonations n’ont fait aucune victime, mais ont touché la tour radio dans la commune de Maïak, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, la capitale régionale. Face « aux risques de déstabilisation », Jean-Yves Le Drian a fait part à son homologue moldave « de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ». Le ministre des Affaires étrangères françaises a aussi rappelé le plein soutien de la France « à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie ».

Démenti  

Il y a quelques heures, l’AFP a relayé des propos du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui aurait indiqué que le niveau de radioactivité de la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Mais l’AIEA vient de démentir cette information et d’annuler la dépêche. 

Amitié brisée  

Depuis 40 ans, deux statues de huit mètres de haut représentant deux travailleurs soviétiques tenant l’un des emblèmes de l’URSS trônaient sur une colline de Kiev. Ces sculptures, érigées comme symbole de fraternité entre les peuples russes et ukrainiens, sont en train d’être démontées. Une décision prise par la capitale, qui fait suite à la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine et de déclarer la guerre.   

Poutine à contre-courant  

Alors que les combats se poursuivent sur le front en Ukraine, Vladimir Poutine a pris la parole à la mi-journée ce mardi pour parler sport. Le Kremlin a ainsi tenu à féliciter les médaillés russes aux Jeux olympiques de Pékin, qui sont parvenus à des victoires « malgré les sanctions » qui ont pénalisé les athlètes durant la compétition.   

Lavrov fustige les Etats-Unis  

Lors d’une conférence de presse tenue ce 26 avril à Moscou, Sergueï Lavrov a vivement critiqué la position des Etats-Unis. En effet, le ministre des Affaires étrangères les a notamment accusés de vouloir d’un monde « unipolaire excluant la Russie », et a appelé par la même occasion à « désoccidentaliser l’ONU ».  

Radioactivité à Tchernobyl

C’est un message inquiétant qu’a fait parvenir le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ce 26 avril. Ce dernier a estimé que le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Située à 150 km au nord de Kiev, la centrale a été occupée durant plusieurs semaines par les Russes, ces derniers ayant reçu des « doses significatives » de radiations en creusant des tranchées. Pour rappel, Tchernobyl avait été le théâtre d’une catastrophe nucléaire en 1986. La présence de l’armée russe entre février et mars dernier « était absolument anormale et très, très dangereuse », selon le chef de l’AIEA.

Expulsions suédoises

Après l’annonce de l’expulsion de 40 diplomates allemands en représailles le 25 avril, Moscou a annoncé aujourd’hui le renvoi de trois diplomates suédois. Une mesure de représailles également, à la suite d’une autre prise par Stockholm jugée pénalisante par la Russie.

Bilan terrifiant

A Marioupol, l’ampleur des dégâts de la guerre a été soulignée par un conseiller de la Mairie ce 26 avril. En effet, Piotr Andriouchtchenko a assuré qu’environ 22 000 civils auraient été tués sur cette zone, parmi lesquels 250 enfants. Evoquant une situation « terrible », le conseiller a aussi fait part de son inquiétude face à « 100 000 civils » toujours coincés à Marioupol notamment à cause notamment de « couloirs humanitaires qui n’ont jamais fonctionné et ne fonctionnent pas ».

L’ONU s’attend à 8,3 millions de réfugiés  

Les Nations unies ont fait savoir ce mardi qu’elles s’attendaient à ce que 8,3 millions de personnes fuient l’Ukraine, contre plus de 5 millions actuellement, indique BFM TV. Après quoi, l’ONU a annoncé avoir doublé son appel d’urgence pour apporter de l’aide humanitaire en Ukraine, détaille de son côté Le Monde« Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l’appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre, a indiqué l’ONU. L’appel a également été prolongé de trois à six mois. » 

« Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine » 

« L’invasion de l’Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables », a fustigé ce mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des Etats-Unis, depuis la base américaine de Ramstein. « L’Ukraine croit qu’elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de conclure : « [Vladimir] Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine. » 

Moscou : le secrétaire général de l’ONU appelle à un cessez-le-feu  

Lors d’un déplacement en Russie, à Moscou, notamment dans le but de rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a appelé à un cessez-le-feu « dans les plus brefs délais », relate BFM TV

Le Drian évoque « un renforcement des sanctions européennes » 

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir qu’il s’était entretenu lundi avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, relaye BFM TV« Le ministre a souligné dans ce nouvel échange […] la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien et notre détermination à poursuivre et approfondir l’appui apporté par la France à l’Ukraine », peut-on lire dans un communiqué du Quai d’Orsay cité par nos confrères. Et ledit communiqué de poursuivre : « Les deux ministres ont également évoqué les paramètres d’un renforcement des sanctions européennes à l’encontre de la Russie soutenu par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. » 

Royaume-Uni : une enquête ouverte après un piratage visant l’armée 

Le gouvernement britannique a annoncé avoir ouvert une enquête au sujet d’un piratage qui, d’après le Daily Mail, a rendu accessible l’identité d’une centaine de recrues potentielles de l’armée britannique. Et cela, possiblement au profit de la Russie. L’annonce a été faite ce mardi par un secrétaire d’Etat. Ainsi, selon le tabloïd, l’identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l’armée a été découverte de manière illégale. 

Transnistrie : deux explosions ont touché une tour radio  

« Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïaky », a fait savoir dans un communiqué le ministère de l’Intérieur de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par la Russie et non reconnue par la communauté internationale. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transnistrie, Tiraspol, qui se trouve non loin de la frontière avec l’Ukraine, a précisé la même source, citée par Le Monde. La présidente de la Moldavie réunira ce mardi son conseil de sécurité nationale. 

Berlin va autoriser la livraison de chars à Kiev

L’Allemagne a fait part de son intention d’autoriser la livraison à l’Ukraine de chars de type « Guepard ». L’annonce a été faite ce mardi par une source gouvernementale, dont BFM TV s’est fait l’écho. Cette annonce constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’à aujourd’hui par Berlin, dans son soutien militaire à Kiev. Les détails, et notamment le nombre de chars, spécialisés dans la défense anti-aérienne, doivent être dévoilés au cours de la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, est durement critiqué. Il lui est reproché de ne pas être suffisamment volontariste dans l’aide que son pays apporte à l’Ukraine.

Ukraine : « la ville de Kreminna serait tombée »

Dans son point de situation quotidien, le ministère de la défense britannique indique que « les forces russes tentent probablement d’encercler des positions ukrainiennes fortement fortifiées dans l’est de l’Ukraine », relate Le Monde ce mardi. Ainsi, « la ville de Kreminna serait tombée », selon le ministère. Il précise également que « de violents combats sont signalés au sud d’Izium, alors que les forces russes tentent d’avancer vers les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, depuis le nord et l’est ». D’autre part, « les forces ukrainiennes ont préparé la riposte à Zaporijia en prévision d’une éventuelle attaque russe depuis le sud », observe l’organe britannique.

« Dissuader les pays alliés de fournir davantage d’armes à l’Ukraine »

Ce mardi, une quarantaine de pays se réunissent sous l’impulsion des Etats-Unis, dès 8 heures, sur la base américaine de Ramstein, située en Allemagne. L’objectif est d’armer davantage l’Ukraine. Et selon Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c’est cette réunion qui a poussé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à brandir la menace d’une Troisième Guerre mondiale : « Il s’agit de dissuader les pays alliés. » 

Allemagne : près de 40 pays réunis par les Etats-Unis 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte 20Minutes. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation à « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev. 

Pour l’Ukraine, Londres supprime tous les droits de douane 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte France24. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation de « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - Monde

Europe : les nouveaux visages de l’extrême droite

Publié le : 25/04/2022 - 11:00

Anne MAILLIET Céline SCHMITT

Âgés de moins de 35 ans, Marie-Thérèse Kaiser, Fabrizio Busnengo et Alejandro Sanchez ont permis à leurs formations respectives d'extrême droite de se trouver aux portes du pouvoir. Ils se sont affranchis du passé et militent de manière décomplexée au sein de jeunes partis en Allemagne, en Italie et en Espagne : Alternative für Deutschland (AfD), Fratelli d’Italia (FdI) et Vox ont moins de dix ans. Reportage de Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy et Lorenza Pensa.

ESPAGNE

Législatives en Espagne : victoire fragile de Pedro Sanchez, poussée de l'extrême droite

AfD en difficulté

Allemagne : isolée, divisée... l'extrême droite dans l'impasse ?

ITALIE

En Italie, l'extrême droite manifeste à Milan, les antifascistes à Rome

Valeurs Actuelles

Immigration : Joe Biden empêché par un juge de lever des restrictions en lien avec la pandémie

Aux Etats-Unis, un juge fédéral a bloqué temporairement la décision du président Joe Biden, lundi 25 avril, de lever des restrictions à l’immigration mises en place au début de la pandémie. Depuis deux ans, ces restrictions permettent l’expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière sud, détaille Le Figaro. Dans le détail, le gouvernement avait fait savoir qu’il serait mis fin à ce dispositif, dit « Title 42 », le 23 mai. Une annonce qui avait suscité de nombreuses critiques chez les républicains, mais également chez certains démocrates, partisans d’un contrôle plus strict des frontières. 

« C’est une immense victoire, mais le combat continue » 

Ce lundi, après une vidéoconférence avec des avocats, un juge de Louisiane a donc expliqué qu’il avait « annoncé son intention d’accéder à la requête » initialement déposée par le Missouri, la Louisiane et l’Arizona, afin de suspendre la levée des restrictions, indique le quotidien national, qui cite ses propos. Cette décision empêche le gouvernement de prendre toute mesure avant une audience le 13 mai. Celle-ci aura pour objectif de déterminer si le « Title 42 » peut être levé. 

Les trois Etats républicains qui ont lancé la procédure – avant d’être rejoints plus tard par 18 autres – se sont réjouis d’une victoire qui, espèrent-ils, permettra d’éviter l’afflux sans précédent de migrants prédit par des responsables du ministère de la Sécurité intérieure, relève Le Figaro« C’est une immense victoire pour la sécurité des frontières, mais le combat continue », a tenu à nuancer Eric Schmitt, le procureur général du Missouri. 

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : 40 diplomates allemands expulsés de Russie

La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 25 avril, au 61e jour de l’offensive russe. Ce lundi, les forces russes continuaient à bombarder, au moyen de missiles et de l’artillerie, le vaste complexe métallurgique d’Azovstal situé à Marioupol, indique BFM TV. Il s’agit de l’ultime poche de résistance, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens, mais également près de 1000 civils, d’après l’état-major ukrainien. Toutefois, la Russie a annoncé à la mi-journée un cessez-le-feu, qui aura lieu ce lundi. L’objectif : permettre aux civils de quitter le site d’Azovstal. 

A quand la paix ?

Alors que la Russie accuse l’Ukraine de « faire semblant » de discuter avec elle, Moscou a pourtant affirmé vouloir poursuivre les négociations pour rétablir la paix. Mais Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, n’a pas caché son agacement : « La bonne volonté a ses limites », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Si elle n’est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation ». Le camp de Vladimir Poutine n’hésite donc pas à insinuer que l’Ukraine est en grande partie responsable si la guerre se poursuit sur son sol.

Sanctions à venir

Alors que la guerre s’intensifie en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a affirmé s’être entretenu avec Jean-Yves Le Drian. Ce dernier aurait assuré à Dmytro Kuleba que « le soutien de la France à l’Ukraine allait encore se renforcer », et évoqué « de nouvelles sanctions contre la Russie ». Le ministre des Affaires étrangères français aurait aussi promis à son homologue ukrainien « des livraisons d’armes » et le « statut de candidat à l’Union européenne ».

Poutine vante son économie

Pendant ce temps, Vladimir Poutine fait ses comptes. Il a affirmé que l’économie de la Russie était en train « de se stabiliser », et ce, malgré les nombreuses sanctions occidentales à son encontre. « L’inflation a ralenti, la croissance hebdomadaire des prix s’est rapprochée de la normale », s’est réjoui le Kremlin. Selon le dirigeant russe, la santé économique du pays se maintiendrait grâce au rouble qui se serait « activement renforcé ces derniers temps », ainsi qu’à la « demande des consommateurs » revenue à son activité normale. Mais si Vladimir Poutine semble se satisfaire, de nombreux économistes ont estimé que les impacts des sanctions à l’égard de la Russie seront de plus en plus visibles et de moins en moins soutenables pour Moscou.

L’aide de Londres

Alors que les combats se poursuivent sur le sol ukrainien, le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait fournir un « petit nombre » de blindés lance-missiles antiaériens à l’armée de Volodymyr Zelensky. Des équipements qui apporteront des moyens « de courte portée de jour comme de nuit », selon le ministre de la Défense britannique Ben Wallace.

Ursula von der Leyen en Inde

En visite à New Delhi en Inde, la présidente de la Commission européenne a assuré que la guerre en Ukraine « affectera profondément la région indo-pacifique » et pas seulement l’Europe. Dans le cadre de son déplacement visant à renforcer les liens stratégiques entre l’Union européenne et l’Inde, Ursula von der Leyen a tenté d’éclairer les responsables politiques en leur demandant de se désolidariser de la Russie. En effet, l’Inde se fournit en armes et en énergie auprès de Vladimir Poutine avec qui elle entretient des relations solides.

Des militants Greenpeace interpellés

Après avoir bloqué un pétrolier russe dans le fjord d’Oslo en Norvège durant plusieurs heures, vingt militants de Greenpeace ont été arrêtés. Pour rappel, ils avaient décidé de mener cette action pour empêcher le navire de décharger sa cargaison d’hydrocarbures russes.

Des installations ferroviaires bombardées

A Vinnytsia, dans le centre-ouest de l’Ukraine, des installations ferroviaires ont été touchées par des bombardements russes ce lundi 25 avril. Après les explosions, cinq personnes ont été tuées et au moins dix-huit autres ont été blessées.

Expulsions allemandes

Lundi 4 avril, l’Allemagne avait annoncé l’expulsion de 40 diplomates russes après la découverte d’exécutions de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine. A titre de représailles, Moscou vient officiellement de confirmer l’expulsion de 40 diplomates allemands du territoire russe ce 25 avril. Selon la ministre des Affaires étrangères, cette décision n’est « pas justifiée », et les collaborateurs diplomatiques expulsées n’avaient « absolument rien à se reprocher ». « Les 40 membres des représentations russes en Allemagne que nous avons expulsés il y a trois semaines n’ont pas travaillé un seul jour au service de la diplomatie pendant leur séjour en Allemagne », a dénoncé Annalena Baerbock dans un communiqué.

Norvège : des militants bloquent un pétrolier russe  

Des militants de Greenpeace se sont évertués ce lundi à bloquer un pétrolier russe en Norvège, relève France 24. Ils s’y sont enchaînés dans le but de protester contre la guerre en Ukraine, a fait savoir l’organisation écologiste. A savoir que le navire-citerne Ust Luga, actuellement stationné à proximité du terminal pétrolier d’Exxon Mobil, autrement dit à environ 70 kilomètres au sud d’Oslo, doit livrer du brut à la Norvège. Les militants de l’ONG ont l’intention, par le biais de cette action, de bloquer le déchargement d’une cargaison estimée à hauteur de 95 000 tonnes de pétrole. 

« Le pétrole n’est pas seulement à l’origine de la crise climatique, mais aussi des guerres et des conflits. Je suis choqué que la Norvège fonctionne comme un port franc pour le pétrole russe, qui, nous le savons, finance la guerre de [Vladimir] Poutine », a argué Frode Pleym, le directeur la branche norvégienne de Greenpeace, dont les propos sont cités par France 24. L’ONG a sommé les autorités norvégiennes d’interdire les importations de combustibles fossiles russes et a jugé que la filiale norvégienne Esso, propriété d’Exxon Mobil, devrait mettre fin aux actuels contrats d’importation d’hydrocarbures russes. D’après un porte-parole d’Esso Norvège, lesdits contrats ont été signés avant le début du conflit et la compagnie pétrolière n’envisagerait aucun autre achat en Russie. 

Bientôt une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine

Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a annoncé lundi que Joe Biden allait nommer prochainement une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine. Il s’agit de Bridget Brink, actuellement ambassadrice en Slovaquie, détaille Le Monde. Depuis 2019, le poste diplomatique en Ukraine était occupé par des chargés d’affaires.

Le retour d’une présence diplomatique américaine dans le pays se fera de manière progressive, car les Etats-Unis se montrent beaucoup plus prudents que certains pays européens qui ont d’ores et déjà rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, note le journal national. « Depuis le début des hostilités, nous avons une équipe en Pologne qui fait ce travail, a expliqué un haut responsable du département d’Etat. A partir de cette semaine, des membres de cette équipe vont faire des déplacements dans une même journée à l’intérieur de l’Ukraine. »

Moscou dit avoir abattu deux drones ukrainiens

Ce lundi, la Russie a abattu deux drones ukrainiens près de la frontière avec l’Ukraine où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois. L’annonce, relayée par BFM TV, a été faite par les autorités locales. « La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd’hui à 4h15 du matin (3h15 heure de Paris) » dans le district de Rylsk frontalier de l’Ukraine, a détaillé sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, avant de préciser qu’il n’y avait pas de victime ni de dégât matériel.

La guerre redéfinit certaines priorités de Macron

Rarement, la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Mais celle qui vient de s’achever s’est déroulée au rythme des décisions prises par le dirigeant russe Vladimir Poutine, et des images qui nous proviennent de la guerre en Ukraine. Cet événement devrait continuer d’influencer, et peut-être même redéfinir certaines des priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron, détaille Le Figaro. Le conflit va contraindre le locataire de l’Elysée à concentrer les forces du pays et celles de l’UE, dont il assurera encore pendant quelques semaines la présidence tournante, sur cette crise.

Un dépôt de carburant russe en flammes

« Un incendie s’est déclaré au [sein du] dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba, à Briansk », une ville située à 150 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine et servant de base logistique à l’offensive militaire de Moscou dans ce pays. L’annonce a été faite ce lundi par le ministère des situations d’urgence, indique Le Monde. Les raisons de l’incendie n’ont pas encore été précisées.

Les Etats-Unis veulent une Russie « affaiblie »  

Les Etats-Unis, qui fournissent une importante aide militaire à l’Ukraine, veulent voir la Russie « affaiblie », indique Le Monde. Et cela, au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l’invasion de l’Ukraine. L’annonce a été faite lundi par le chef du Pentagone, Lloyd Austin. « [La Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ses capacités », a-t-il expliqué à des journalistes dans l’est de la Pologne. 

D’après le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, l’Ukraine « peut gagner » 

Kiev peut gagner la guerre contre Moscou si elle dispose des bons équipements, a estimé lundi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au retour d’un déplacement en Ukraine avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a détaillé Lloyd Austin, dont les propos sont cités par BFM TV, à propos des Ukrainiens. Et de poursuivre : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien. » 

Poutine félicite Macron pour sa victoire 

Le dirigeant russe a adressé un message de félicitations à Emmanuel Macron, après sa réélection dimanche 24 avril. « Je vous souhaite sincèrement du succès dans vos activités, ainsi qu’une bonne santé et du bien-être », a détaillé le chef d’Etat russe dans un message publié sur le site du Kremlin et cité par Le Monde.

Zelensky a félicité Macron pour sa réélection

« Félicitations à Emmanuel Macron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! », a tweeté le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu à diverses reprises avec le président de la République française depuis le début de l’invasion russe de son pays. Selon la présidence française, il l’a félicité directement par téléphone, indique BFM TV

Bruxelles prépare des « sanctions intelligentes » contre Moscou 

L’Union européenne est en train de préparer des « sanctions intelligentes » contre les importations de pétrole russe, a fait savoir lundi le quotidien britannique The Times, qui a cité les propos du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. « Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d’embargo sur le pétrole, a confié ce dernier dans les colonnes de nos confrères. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper. » 

Dimanche, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev. C’était la première visite de membres du gouvernement américain en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par Moscou, ont fait savoir plusieurs responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d’une présence diplomatique américaine en Ukraine. Par ailleurs, une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine a été annoncée par Washington, observe Le Monde. Lundi matin, les deux ministres étaient de retour sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont confirmé cette visite pour la première fois.

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France24 - World

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Issued on: 27/04/2022 - 07:47

Tom WHEELDON

Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.

Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).

The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.

At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.

So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.

Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.

As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.

  • Parliamentary election in June

The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.

  • Cost of living crisis

Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.

However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.

Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.

Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.

“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.

“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.

But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”

  • Pension reform

Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.

Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.

“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.

Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.

Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”

  • National health system under pressure

French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.

As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.

But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.

  • Climate change

Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.

Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.

His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Sirens ring out in Israel to honour Holocaust victims

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Sirens have sounded out across Israel to pay tribute to the millions killed during the Holocaust.

Streets came to a standstill as pedestrians and drivers paused to mark the memorial day, which is held every year.

A remembrance ceremony also took place at Yad Vashem, Israel's holocaust memorial centre, to commemorate the six million Jews who were murdered by Nazis during World War Two.

France24 - World

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Issued on: 26/04/2022 - 15:26

Tom WHEELDON

The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.

The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise. 

Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.

Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.

Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Follow-on elections’

But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).

France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.

Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.

“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.

Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.

‘Close to nil’

Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.

However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.

“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.

“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”

Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.

The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.

Macron deal with conservatives?

Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.

LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.

The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.

Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.

“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”

Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.

But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.

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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

France24 - World

Macron targeted by tomatoes on first public appearance after re-election

Issued on: 27/04/2022 - 17:09

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron was the target Wednesday of a bunch of tomatoes hurled by a disgruntled onlooker as he made his first public appearance after his weekend re-election victory.

Macron has spent the last days secluded in an out-of-town residence and then the Elysee Palace, considering the formation of a new government following his defeat of far-right leader Marine Le Pen on Sunday.

But reflecting his promise of uniting a divided France, he chose for his first post-election visit the French town of Cergy-Pointoise in the Paris suburbs, a low-income area where far-left candidate Jean-Luc Melenchon came out on top in the first round of voting on April 10.

Macron was meeting residents when a bunch of cherry tomatoes whizzed by close to his face, missing him but hitting bystanders.

His security detail moved swiftly, shouting "projectile! projectile!" and covering Macron's head with their hands before protecting him with a black umbrella.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Macron appeared unflustered but keen to move on as rapidly as possible. "No! No! No fighting," he could be heard saying.

While the incident was minor, it was a reminder of the challenges of fully protecting a president who is fond of immersing himself into crowds even in areas that can be hostile to him.

In June 2021, he was slapped in the face by a man while greeting locals on another trip.

Elysee officials emphasised that the visit to Cergy-Pointoise had been marked by a good atmosphere, with an intense crush caused by people trying to get as close as possible to the president.

"In the poorest neighbourhoods, whether in cities or rural areas, we really need to create the conditions for real and effective equality of opportunity," Macron said during the visit.

"It is the only way to get rid of this distrust... and sense of abandonment," he said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

France's Constitutional Council is due to certify the results of the election later Wednesday, paving the way for Macron's second term to start next month.

With an eye on parliament elections in June, Macron is expected in the coming days to name a new prime minister and government but has offered few clues on who he may be considering.

"I will appoint someone who is committed to social and environmental issues and is productive," he said as speculation whirls that a woman could head the government for the first time since Edith Cresson in 1991.

(AFP)

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Valeurs Actuelles

[Ferrand] La Cariatide

Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.

J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.

20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.

Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.

Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.

Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).

Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.

Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.

Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Haiti’s deadly gang violence spikes, families caught in crossfire

Issued on: 28/04/2022 - 11:41

NEWS WIRES

Criminal violence in Haiti worsened this week. with fighting among gangs in part of the capital chasing thousands from their homes and killing at least 20 people, including children.

Haiti's Civil Protection Agency said the fighting began Sunday in four neighborhoods in Port-au-Prince, north of the international airport. At least a dozen homes were burned downand many of those who fled initially took shelter in the yard of a local mayor’s office.

The eruption comes amid a spike in violence and kidnappings as gangs grow more powerful and seek to control more territory amid the power vacuum following the July 7 assassination of President Jovenel Moïse.

The situation has angered and frustrated Haitians, who are demanding action from Prime Minister Ariel Henry’s administration, which is receiving international help to boost an underfunded and understaffed police force.

A family of eight, including six children, was among those killed since Sunday, authorities said Wednesday. Schools and businesses in the area remain closed as thousands of families with children are camping in a park near a local mayor’s office.

“They need water, food, supplies,” said Jean Raymond Dorcely, who runs a small grassroots community organization. “They had to leave with nothing in their hands.”

He said that the neighborhood is usually quiet and that his child often plays in the park now turned into a makeshift outdoor shelter.

“I can see kids crying because they’re hungry and families don’t have anything to provide to them,” he said, adding that needs were growing as the fighting continued. “I don’t know what it’s going to be like tomorrow.”

Authorities said that along with the dead, two dozen people had been injured in the violence, and that one bullet hit an empty United Nations Humanitarian Air Service helicopter stationed near the airport.

“The conflict is likely to escalate in the coming days, leading to further casualties and new population migrations,” the Civil Protection Agency said.

Officials warned that main roads leading to Haiti’s northern region could be cut off as a result of the fighting. 

Gang violence in the Martissant community in southern Port-au-Prince already has cut off access to the country’s southern region, which is trying to recover from last year's deadly earthquake. 

The Martissant violence displaced thousands of families last year that have spent months in overcrowded, unhygienic government shelters in Port-au-Prince and surrounding areas. It wasn’t immediately clear where the newly displaced families would be staying.

The Civil Protection Agency blamed this week's violence on a fight between the Chen Mechan gang and the rival 400 Mawozo gang, which was involved in the kidnapping of 17 U.S. missionaries last year.

Haiti’s ombudsman-like Citizen Protection Office released a statement condemning the violence. It criticized political leaders, saying their inaction and silence has brought “a form of cynicism or contempt for human rights, particular the right to life and security.”

The office also questioned whether the area known as Plaine du Cul de Sac was becoming another Martissant and called on authorities to assume their responsibility to protect citizens.

(AP)

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Colombian ex-soldier accused of Haitian president's murder extradited to US

Two journalists shot dead by gang in Haiti

Several dead, others wounded after small plane crashes into Haiti road

Valeurs Actuelles

Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour

Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.

Moins abstentionnistes

Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.

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L'Humanité

L’accueil des réfugiés, un enjeu crucial pour la démocratie

Actu

Politique migratoire Avec la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, associations, syndicats et partis se préparent à de nouvelles années de combat pour la défense des droits des exilés et des travailleurs sans papiers, dont la situation s’est aggravée au long du quinquennat qui vient de s’achever.

Émilien Urbach

Après un premier mandat qui n’a fait que durcir les politiques menées en matière d’immigration, tant au niveau de l’asile que des migrations économiques, la réélection d’Emmanuel Macron à la tête de l’État ne réjouit pas les syndicats, organisations politiques et associations qui luttent pour les droits des personnes étrangères. « Nous entamons un nouveau mandat de lutte », résume Cécile Dumas, conseillère régionale communiste en Île-de-France et membre de la direction du PCF, en charge des questions migratoires. Pour elle, la guerre en Ukraine et l’arrivée de milliers de réfugiés démontrent que le problème ne réside pas dans les capacités d’accueil, mais bien dans la volonté politique et la prédominance des idées racistes. « On le constate d’ailleurs au niveau du tri opéré entre les réfugiés venus d’Ukraine », remarque l’élue. Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) se multiplient pour ceux qui y résidaient mais venaient d’un pays tiers, tandis que ceux qui prouvent leur nationalité ukrainienne voient leur accès au titre de séjour et au travail facilité. « Pour nous, la priorité est d’imposer la régularisation de tous les travailleurs sans papiers et des déboutés du droit d’asile non expulsables, poursuit la conseillère régionale. Il faut également mettre fin à la multiplication des OQTF pour les jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance. D’un point de vue démocratique, nous devons aussi imposer la possibilité, pour les résidents étrangers, de participer aux scrutins nationaux. »

Un manque de courage de l’exécutif face à l’augmentation des idées d’extrême droite

Pour Marilyne Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT et animatrice du collectif immigration, les priorités du dernier mandat présidentiel se sont concentrées sur l’asile, l’éloignement des déboutés et le contrôle des frontières. « Aujourd’hui, on ne voit aucune volonté de considérer la question migratoire autrement que de ce point de vue, explique la responsable syndicale. Les politiques menées par Emmanuel Macron ne prennent pas en compte l’importance des migrations économiques. Au contraire, les travailleurs sans papiers font face à de plus en plus de difficultés pour demander des titres de séjour et des renouvellements, du fait de la dématérialisation imposée pour les démarches administratives en préfecture. » La précarité dans laquelle se trouvent ces travailleurs accroît, selon elle, les liens de subordination à leurs employeurs, du fait du pouvoir trop important laissé au patronat. « À chaque changement d’emploi, l’employeur doit redemander une autorisation de travail, développe-t-elle. Tous ne le font pas et ce sont toujours les travailleurs qui en paient le prix. On a besoin de politiques qui prennent en compte la réalité sociale de ces travailleurs, qui doivent être régularisés, et de l’ouverture de voies légales de migration pour lutter contre les dangers du trafic. » Et d’insister : « On a obtenu quelques victoires par la lutte, notamment en ce qui concerne les “premiers de corvée” de la période du Covid. Mais, sur la fin du mandat présidentiel, même pour ces derniers, les politiques de régularisation se sont durcies. » Pour elle, ces logiques hostiles aux travailleurs étrangers sont le résultat du manque de courage de l’exécutif, face à une opinion publique de plus en plus traversée par les idées d’extrême droite.

« Mais, depuis des années, la vie des migrants et des personnes étrangères est rendue de plus en plus difficile sans que cela fasse baisser les scores de l’extrême droite, pointe à son tour Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade. Il faut donc changer les paradigmes et sortir des vocables de “crise migratoire”, de “contrôle des flux”, etc. » Selon elle, le monde de demain sera fait de migrations et, pour y faire face, il faut s’atteler à inventer une société du droit, de la dignité et de l’hospitalité, aux niveaux national et européen. « Le rôle du chef de l’État, dans la patrie des droits de l’homme, devrait aussi être de porter cette voix au sein de l’Union européenne, pour une harmonisation positive des politiques migratoires, reprend-elle. C’est aberrant de constater que, dans cette campagne présidentielle, on a plus parlé de “péril migratoire” que de “péril climatique”. Près de 400 000 personnes vivent aujourd’hui en France privées de leurs droits fondamentaux. Il faut les régulariser et en finir avec des politiques meurtrières à nos frontières. Des gens meurent à Calais, Briançon, au Pays basque, du fait de ces politiques. C’ est intolérable. »

Immigrationsans-papiersEmmanuel Macronla cimade
Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

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France24 - World

Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

Issued on: 28/04/2022 - 02:15

NEWS WIRES

India is getting too hot too early, raising the risk of fires, Prime Minister Narendra Modi warned on Wednesday, as a heatwave gripped much of the country and a landfill site burned on the capital's outskirts.

"Temperatures are rising rapidly in the country, and rising much earlier than usual," Modi told heads of India's state governments in an online conference.

The extreme heat has swept across large areas of India and Pakistan this week and follows the hottest March since the India Meteorological Department (IMD) began keeping records 122 years ago.

More than a billion people are at risk of heat-related health impacts, scientists said. In the capital New Delhi, temperatures have soared past 40 degrees Celsius (104 Fahrenheit) for several days and are forecast to linger around 44C until Sunday, with peak summer heat still to come before cooling monsoon rains arrive in June.

"We are seeing increasing incidents of fires in various places - in jungles, important buildings and in hospitals - in the past few days," Modi said.

He asked states to conduct fire-safety audits for hospitals. Dozens of people die every year in fires at Indian hospitals and factories, mainly due to illegal construction and lax safety standards.

Fires in Delhi's dump yards also contribute to the toxic air in the world's most polluted capital.

As Modi spoke, firefighters were struggling to extinguish a blaze at the Bhalswa landfill site, a hillock rising above the northwestern edge of the city. Fumes from the burning waste forced a nearby school to close on Tuesday.

The cause of the fire was under investigation.

Sweltering 

Among the worst hit have been the typically humid eastern Indian states, which saw temperatures above 43C on Wednesday.

"Rarely it happens that nearly the whole country ... is reeling under (a) heatwave," said hydroclimatologist Arpita Mondal at the Indian Institute of Technology Bombay, on the coast of Maharashtra, where she said the heat was "unbearable". Mumbai temperatures hit 37C on Wednesday.

Climate change is "beyond doubt" a contributing factor to the weather extremes, Mondal said.

In February, a report by the Intergovernmental Panel on Climate Change warned of India's vulnerabilities to extreme heat. For example, at 1.5C of warming above pre-industrial temperatures, the West Bengal capital of Kolkata could once a year see conditions match that of the 2015 heatwave, when temperatures hit 44C and thousands died across the country.

Mondal's research has found that urban pollution may also play a role, with black carbon and dust absorbing sunlight and leading to greater heating in India's cities.

While heat risks lives and livelihoods in India, the real danger comes when high temperatures mix with high humidity, making it difficult for people to cool down through sweating.

Such conditions are measured by "wet bulb temperatures" which record the reading of a thermometer wrapped in a wet cloth. High wet bulb temperatures are of particular concern in India, where most of the country's 1.4 billion people live in rural areas without access to air conditioners or cooling stations.

On Wednesday, cities in southern West Bengal and coastal Odisha saw wet bulb temperatures of around 29C. Humans can survive only a few hours outdoors if wet bulb temperatures exceed 35C.

The IMD warned that conditions were likely to get worse in the next four days.

(REUTERS)

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UN report says Mediterranean ‘climate change hotspot’ will see temps 20% higher than global average

July sets new mark as world's hottest month on record, US agency says

Sicily registers record 49°C heat as Italy's wildfires rage on

L'Humanité

Vaccins anti-Covid :

Actu

Après des mois de tensions d’approvisionnement, le monde se rapproche de la surproduction, entraînant péremption et destruction de stocks. Alors même que la population mondiale reste très inégalement vaccinée.

Alexandra Chaignon

Plus de deux ans après le début de la pandémie, la vaccination reste l’une des armes majeures dans le combat mondial contre le virus. À ce jour, plus de 13 milliards de doses ont été produites, selon la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (Ifpma), dont 11 milliards ont été administrées. La société d’analyse de données scientifiques Airfinity indique que les pays du G7 et de l’UE avaient déjà un surplus de 497 millions de doses fin mars. S’il est difficile de savoir combien de doses sont périmées ou en passe de l’être (les vaccins ayant des durées de conservation relativement courtes, entre 6 et 12 mois pour la plupart), Airfinity estime que 40 millions de vaccins ont dépassé leur date limite d’utilisation. Le mécanisme Covax en pâtit : ainsi, en décembre, « plus de 100 millions de doses ont été refusées », selon l’Unicef.

En France, le ministre de la Santé a déclaré, début avril, que les autorités s’efforçaient de « minimiser les pertes », admettant que 218 000 doses du stock national ont dû être jetées jusqu’alors parce qu’elles étaient périmées. Un chiffre qui pourrait grimper, le risque de destruction étant inhérent à la constitution d’un stock national. Début avril, il était composé de plus de 50 millions de doses de vaccin à ARN messager pour adultes (Pfizer et Moderna), « notre assurance en cas de reprise épidémique s’il faut vacciner très vite et très fort », a indiqué le ministère de la Santé.

accès aux vaccinsvaccins
France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.

L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain. 

Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause. 

Les "amis éthiopiens" de la Russie 

Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.

"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA

April 21, 2022

"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays." 

"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.

"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."

Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire. 

Unis contre "l'ingérence" de l'Occident 

Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue". 

La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre. 

"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."

En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré. 

"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."

Tigré, Ukraine, même combat ? 

Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle". 

Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès. 

In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM

September 30, 2021

"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."

Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit." 

Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20  avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité". 

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Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré

ANALYSE

Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"

En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

L'Humanité

« On ne veut plus de Blanquer »

Actu

Éducation Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.

Olivier Chartrain

Grande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…

« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »

Des revalorisations sous conditions

Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».

Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.

Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.

« Un retour en arrière immense »

Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.

Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.

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France24 - Monde

Ligue des champions : Liverpool domine Villarreal dans un match à sens unique

Publié le : 27/04/2022 - 22:49Modifié le : 27/04/2022 - 22:56

Romain HOUEIX Suivre

Liverpool a remporté mercredi la manche aller face à Villarreal en demi-finale de Ligue des champions (2-0). Les hommes d'Unaï Emery ont longtemps résisté aux assauts des Reds avant de concéder deux buts en deux minutes.

Le "sous-marin jaune" a coulé à Liverpool. Les Reds ont fini par trouvé la faille dans le coffre-fort concocté par Unaï Emery et se présenteront à la demi-finale retour le 3 mai avec un avantage de deux buts.

Les Reds de Liverpool se portent rapidement dans le camp de Villarreal. La formation espagnole défend prudemment avec un bloc de deux lignes de quatre. Sur le premier corner de la partie, Robertson tire sur la tête de Konaté qui remet dans le tas. Mané se jette mais ne cadre pas (8e). Le corner suivant ne donne rien.

Quelques minutes plus tard, Mané lance Salah sur le côté gauche. Il centre pour la tête de Mané, mais le Sénégalais manque cette occasion alors qu'il était seul (12e). Il faut attendre un tir du Colombien Luis Diaz pour voir le premier tir cadré du match. Le gardien Geronimo Rulli n'est pas surpris par le rebond et capte (14e).

Score toujours vierge à la mi-temps

Face au bloc de Villarreal, Fabinho renverse le jeu côté. Le capitaine Henderson reprend du droit et trouve le poteau. Puis, c'est au tour de Salah de signer une frappe enroulée qui passe juste au-dessus (27e). Son compère Mané voit sa nouvelle tentative déviée par Albiol (33e), tandis que Thiago Alcantara touche le montant d'une frappe lointaine (40e).

Liverpool rentre aux vestiaires après 45 minutes d'une domination sans partage. Reste à concrétiser. Les hommes de Jürgen Klopp pensent avoir trouvé la faille. Sur corner, Alexander Arnold trouve la tête de Mané. Le Sénégalais remet le ballon vers Van Dijk, qui dévie sur Fabinho, qui marque de la tête. Mais un hors-jeu est signalé sur Van Dijk (51e).

Qu'à cela ne tienne. Dans la continuité, Henderson effectue un une-deux avec Alexander-Arnold. Il envoie un centre que le latéral Estupinan dévie, prenant Rulli à contre-pied (54e, 1-0). Sadio Mané double la mise quelques instants plus tard (55e, 2-0). Robertson pense même tenir le troisième avant le refus de ce dernier pour hors-jeu (64e).

A big first-leg performance from the Reds 💪#UCL | #LIVVIL pic.twitter.com/jLEMjlQxDr

April 27, 2022

Malgré les dernières tentatives des Rouges, le score en reste là. La bande à Sadio Mané est donc dans un fauteuil pour se qualifier en finale de Ligue des champions. Quant à Villarreal, il faudra montrer davantage pour espérer voir le sommet de l'Europe.

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Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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L'Humanité

Les urgences d’Orléans tournent au ralenti

Actu

Depuis un mois, 90 % du personnel sont en arrêt maladie. Un mouvement de détresse et de colère révélateur de lourds dysfonctionnements.

Joseph Korda

Orléans (Loiret), correspondance.

Comme si le statut d’hôpital de la première région française victime de désert médical ne suffisait pas, le centre hospitalier régional d’Orléans (CHR Orléans) souffre désormais d’une crise sans précédent. Depuis près d’un mois, les urgences fonctionnent au ralenti – près de 50 passages quotidiens, sur orientation exclusive du Samu, contre 250 en temps normal – du fait d’un manque de moyens humains criant. Face à la pression et aux conditions de travail devenues ingérables, 90 % du personnel des urgences se sont mis en arrêt maladie. À ce jour, seules 10 infirmières (sur 80) et 15 aides-soignantes (sur 45) du service sont en activité.

« Le plan blanc a bien été mis en œuvre. Il a été fait appel aux secouristes, aux personnels infirmiers et aides-soignants du bloc opératoire ainsi qu’au personnel du service de réanimation médicale et à d’autres professionnels. Mais ces solutions, très provisoires, ne sauraient suffire », a écrit le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur au ministre de la Santé, réclamant « des mesures exceptionnelles ». Malgré les nombreuses alertes des syndicats, aucune solution pérenne ne semble émerger. « Il n’y a aucune avancée. La direction ne répond pas aux propositions élaborées par les agents, déplore Grégory Quinet, responsable départemental SUD santé. Face à l’accumulation de patients, par manque de lits et toujours un secteur Covid rempli, le personnel paramédical est à bout de souffle et épuisé, sans aucune ressource pour continuer à travailler. »

le sentiment d’un immense gâchis

Fin mars, c’est sans doute le décès d’une patiente installée sur un simple brancard qui a été l’élément déclencheur de cette crise inédite. La réponse de la direction de cette mégastructure qu’est le CHR Orléans a également alimenté la lassitude des personnels. « L’intervention du directeur général adjoint indiquant qu’il faut attendre septembre pour voir des jours meilleurs et le paradis en 2025 a déclenché la colère des agents, assure le syndicat. Cette rencontre a été ressentie par la totalité de l’équipe comme méprisante et éloignée de la réalité. »

Cette réalité, ce sont aussi les patients qui la paient au prix fort. Guillaume, un Orléanais de 42 ans, s’est fracturé la cheville durant ses congés en Bretagne. Après une radio et la pose d’un plâtre dans une petite structure locale, il rentre chez lui avec l’espoir de passer un scanner. « J’avais oublié que les urgences étaient en grève et que leur accès était réduit au strict minimum, confie-t-il. J- ’aurais dû attendre des semaines avant d’être pris en charge. » Guillaume a pu trouver une clinique périphérique qui a accepté de lui faire passer l’examen sans ordonnance, son médecin étant de surcroît en congé. « Je pense que la paperasse et les procédures lourdes n’aident pas à ce que les personnels médicaux se concentrent sur leurs missions premières. J’ai le sentiment d’un immense gâchis. » Face à cette situation, la direction du CHR Orléans a mis en place un protocole qui vise à fluidifier les interactions entre les urgences et les autres services, ceci afin d’offrir des conditions de travail et d’accueil plus dignes. « On va mettre la pression qui existe déjà aux urgences sur les services, peste une infirmière en arrêt. N’empêche, il aura fallu notre mouvement massif pour que les choses bougent, c’est déprimant. »

une Pénurie aggravée

Le malaise que connaît l’hôpital régional n’arrive pourtant pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. La pénurie de personnel remonte à plusieurs années et s’est trouvée aggravée par la construction de cet hôpital flambant neuf surdimensionné (voir notre édition du 11 décembre 2017). « Il faut du temps pour recruter et former des personnels médicaux et paramédicaux, nous en sommes bien conscients, reconnaît Cédric Montagne, de la CGT santé. Mais avec un sous-effectif d’une centaine d’infirmiers, on est arrivés au bout du système. » Le syndicaliste pointe également « un manque de ­réactivité au niveau de la direction. Tant que ça tourne, il n’y a pas de problème, même si, sur le terrain, les collègues n’en peuvent plus ». Côté médecins urgentistes, les syndicats estiment les besoins à hauteur d’une dizaine de postes. Avec une formation moyenne de dix ans, la réalité du désert médical, et malgré les efforts d’attractivité armés par la région, le recrutement n’est donc pas pour demain. Une expertise sur le fonctionnement de l’hôpital commandée par les syndicats devrait permettre d’y voir plus clair.

hôpital d'OrléansSanté
Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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France24 - Monde

Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

Publié le : 27/04/2022 - 19:24

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Les effets de la crise du Covid-19 commencent à se faire sentir sur d'autre maladies. Les cas de rougeole sont en recrudescence dans le monde depuis le début de l'année 2022, alertent l'Unicef et l'OMS. Cette maladie virale hautement contagieuse pourraient toucher des "millions d'enfants" si les retards pris en vaccination ne sont pas comblés.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef tirent la sonnette d'alarme. Les cas signalés de rougeole ont explosé de près de 80 % dans le monde au cours des deux premiers mois de l'année, ont annoncé mercredi 27 avril ces deux organisations onusiennes.

Le risque de "catastrophe" est "absolu" si le dangereux retard pris dans la vaccination des enfants à cause de la pandémie de Covid-19 n'est pas rattrapé et si les restrictions sanitaires sont levées trop vite, avait déjà alerté l'OMS.

Le résultat est vertigineux. Le nombre de cas a bondi de 79 % au cours des deux premiers mois de 2022, en comparaison avec la même période l'an dernier. Les deux agences de l'ONU craignent désormais l'apparition de graves épidémies de rougeole, une maladie virale hautement contagieuse, qui pourraient toucher des "millions d'enfants" en 2022.

Des chiffres sous-estimés

Pour l'instant, quelque 17 338 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9 665 au cours des deux premiers mois de 2021. Mais les chiffres sont probablement plus élevés car la pandémie a perturbé les systèmes de surveillance.

Il y a eu 21 épidémies de rougeole importantes au cours des douze derniers mois (jusqu'en avril), la plupart en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale.

Les pays qui ont connu les plus grandes épidémies de rougeole depuis l'année dernière sont la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.

La rougeole étant très contagieuse, les cas ont tendance à apparaître lorsque les niveaux de vaccination diminuent. Les deux agences onusiennes craignent que les épidémies de rougeole soient un signe avant-coureur d'épidémies d'autres maladies qui se propagent plus lentement.

Pas assez de vaccination à cause du Covid-19

La meilleure protection contre la rougeole, qui tire son nom des plaques rouges caractéristiques sur tout le corps, est une couverture vaccinale très élevée.

Selon l'OMS et l'Unicef, un nombre trop élevé d'enfants n'ont pas pu bénéficier de vaccins contre la rougeole en raison notamment des perturbations des systèmes de santé liées à la pandémie de Covid-19.

En 2020, 23 millions d'enfants dans le monde n'ont pas reçu les vaccins infantiles de base par le biais des services de santé de routine, le nombre le plus élevé depuis 2009 et 3,7 millions de plus qu'en 2019, selon l'OMS et l'Unicef.

"La pandémie de Covid-19 a interrompu les services de vaccination, les systèmes de santé ont été débordés et nous assistons maintenant à une résurgence de maladies mortelles, dont la rougeole. Pour de nombreuses autres maladies, l'impact de ces interruptions des services de vaccination se fera sentir pendant des décennies", a averti le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Lancer des campagnes de vaccination de "rattrapage"

Le risque d'épidémies importantes augmente à mesure que les pays assouplissent les mesures préventives prises pour lutter contre le Covid-19, telles que le respect de la distanciation physique.

"Il est encourageant de constater que les habitants de nombreuses communautés commencent à se sentir suffisamment protégés contre le Covid-19 pour reprendre davantage d'activités sociales. Mais le faire dans des endroits où les enfants ne reçoivent pas de vaccination de routine crée les conditions parfaites pour qu'une maladie comme la rougeole se propage", a averti la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell.

"Le moment est venu de remettre sur les rails les programmes de vaccination essentielle et de lancer des campagnes de rattrapage afin que tout le monde puisse avoir accès à ces vaccins vitaux", a demandé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le déplacement de millions de personnes en raison des conflits et des crises en Ukraine, Éthiopie, Somalie et Afghanistan, entre autres, augmente également le risque d'épidémies auprès des populations déjà très affaiblies.

Avec AFP

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L'Humanité

Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?

Actu

Les autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.

Marie-Noëlle Bertrand

L’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.

Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.

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Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.

Contacts directs avec des oiseaux

L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.

De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.

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Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

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France24 - Monde

La Bulgarie et la Pologne désormais livrées en gaz "par leurs voisins de l'UE"

Publié le : 27/04/2022 - 06:43Modifié le : 27/04/2022 - 22:21

FRANCE 24 Suivre FRANCE 3

L'armée ukrainienne a reconnu, mercredi, une avancée des forces russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass. Par ailleurs, Ursula von der Leyen a annoncé, après la suspension des livraisons par Gazprom, que la Bulgarie et la Pologne recevaient du gaz des pays voisins membres de l'UE. Voici le fil du 27 avril.

Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 28 avril, cliquez ici.

  • 3 h 16 : le Parlement canadien condamne un "génocide" contre les Ukrainiens

"La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien", a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter. Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La motion précise qu'il "existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine". Ces "crimes" incluent notamment la torture, des "atrocités de masse dans les territoires ukrainiens", le "transfert forcé d'enfants ukrainiens vers le territoire russe", ou encore des "cas à grande échelle de violence physique, mentale et de viol".

En validant ce texte, la Chambre des communes "reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien", selon le document. L'adoption de ce texte intervient une dizaine de jours après que le Parlement ukrainien a voté une résolution similaire.

  • 23 h 43 : multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes de crimes de guerre

Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.

Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France. "Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner" de l'attention qui doit être portée à cette "guerre" et "que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités", a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. "Nous ne pouvons pas laisser cela se produire", a-t-elle lancé.

L'avocate a exhorté les membres de l'ONU à ne pas fournir de refuge aux criminels de guerre et à procéder à l'arrestation des suspects. Elle a aussi espéré que les Ukrainiens auront accès aux milliards de dollars qui seront nécessaires pour rebâtir leur pays.

  • 23 h 41 : Londres en appelle au "courage" pour fournir des armes lourdes à l'Ukraine

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine.

Dans un discours mercredi soir à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres, la cheffe de la diplomatie britannique a également souligné que la Chine doit "jouer selon les règles" et que "les agresseurs regardent ce qui s'est passé en Ukraine". "Nous devons nous assurer qu'ils reçoivent le bon message", a-t-elle souligné.

Qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales", la cheffe de la diplomatie britannique a appelé à "redoubler notre soutien pour l'Ukraine", en proie à de féroces combats depuis l'invasion russe du 24 février. "Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a-t-elle insisté.

Mais selon Downing Street, le Royaume-Uni ne prévoit pas de fournir d'avions à l'Ukraine en raison de "difficultés spécifiques" d'équipement et d'entraînement, mais n'exclut "rien", notamment d'en fournir à d'autres pays qui eux en fourniraient à Kiev. "Le monde aurait dû faire davantage pour dissuader l'invasion", a-t-elle poursuivi. "Nous ne ferons plus jamais cette erreur".

"Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d'armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire", a-t-elle ajouté. "L'inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence". "La guerre en Ukraine est notre guerre - c'est la guerre de tout le monde... parce que la victoire de l'Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous".

  • 23 h 17 : V. Zelensky exhorte l'Europe à ne plus dépendre du commerce avec la Russie

"Plus vite tout le monde en Europe réalisera ne pas pouvoir dépendre de la Russie pour le commerce, plus vite il sera possible de garantir la stabilité des marchés européens", a déclaré le président ukrainien.

  • 23 h 06 : la Russie à l'origine de plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine

Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.

Le géant américain de l'informatique y détaille "les cyberattaques destructrices et incessantes de la Russie dans sa guerre hybride contre l'Ukraine", selon Tom Burt, vice-président de Microsoft en charge de la sécurité client, dans un résumé du rapport.

 Ces attaques "n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays", note-t-il.

 

  • 21 h 55 : l'UE va suspendre un an les taxes sur les importations de l'Ukraine

La Commission européenne est en passe de geler pendant un an les droits de douane sur tous les produits ukrainiens et de lever les mesures antidumping et de protection de l'Union européenne relatives aux exportations d'acier de Kyiv, afin de soutenir l'économie du pays pendant la guerre avec la Russie.

  • 21 h 30 : Washington indique qu'une demande d'aide supplémentaire à l'Ukraine pourrait être votée au Congrès

La Maison Blanche déclare qu'une demande de budget supplémentaire comprenant une aide à l'Ukraine pourrait être soumise au vote du Congrès dès jeudi. Le plan couvre les aspects militaires, humanitaires et économiques à destination de l'Ukraine, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki journalistes.

  • 19 h 03 : Madrid refuse un navire maltais transportant une cargaison russe

L'Espagne a interdit l'accès à ses eaux à un navire maltais qui transportait une cargaison en provenance d'un bateau russe, interdit d'entrer dans les ports européens en vertu des sanctions contre la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, a annoncé le gouvernement espagnol.

  • 18 h 47 : des séparatistes prorusses de Transnistrie indiquent des tirs près d'un dépôt de munitions

Les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs.

"La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna", a indiqué le "ministère de l'Intérieur" de cette région séparatiste non reconnue dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, "des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine", sans faire de victimes.

  • 18 h 33 : Antonio Guterres annonce être arrivé en Ukraine

Le secrétaire général de l'ONU dit être arrivé en Ukraine. Il s'agit de sa première visite depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a-t-il annoncé sur son compte Twitter. "Je suis arrivé en Ukraine après m'être rendu à Moscou", a-t-il écrit, indiquant vouloir "poursuivre notre travail pour étendre le soutien humanitaire et assurer l'évacuation des civils des zones de combat". Il doit se rendre jeudi matin à Borodianka, Irpin et Boutcha, théâtres d'exactions pendant l'occupation russe en mars, avant de rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022
  • 17 h 28 : Jean-Yves Le Drian et Antony Blinken envisagent de nouvelles sanctions

Les ministres des Affaires étrangères français et américain envisagent lors d'un entretien une "coordination étroite et confiante" entre la France et les États-Unis sur le conflit ukrainien. Ils ont évoqué de possibles "nouvelles sanctions visant la Russie" pour contrer l'offensive toujours plus puissante de Moscou en Ukraine.

J'ai poursuivi aujourd'hui avec mon collègue américain @SecBlinken notre étroite coordination transatlantique pour appuyer l'Ukraine sur le plan politique, sécuritaire, les sanctions et la situation humanitaire. pic.twitter.com/abKBVHmvzz

April 27, 2022
  • 17 h 14 : la Russie annonce avoir détruit des armes livrées à Kiev, l'Ukraine dément

Alors que l'UE a dénoncé la stratégie de pression qu'exerce Moscou avec son gaz, Moscou a annoncé avoir détruit une "grosse quantité d'armes" venant des États-Unis et de pays européens pour l'Ukraine. Le gouverneur de la région de Zaporijjia dément toute destruction d'armes ou de munitions étrangères. Il affirme que l'usine bombardée était vide et qu'elle "n'était plus opérationnelle depuis six ans".

  • 17 h 12 : Moscou échange un ex-Marine américain contre un pilote russe incarcéré aux États-Unis

L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé mercredi avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, un échange de prisonniers rappelant la Guerre froide.

"Le 27 avril, à l'issue d'un long processus de négociation, Trevor Reed (...) a été échangé contre le citoyen russe Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison par un tribunal américain" en 2011, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

  • 16 h 52 : la Russie suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a été suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux "valeurs" de l'organisation, a-t-on appris auprès de cette agence de l'ONU basée à Madrid. Cette décision, approuvée par une large majorité des États membres de l'organisation réunis en assemblée générale dans la capitale espagnole, prend effet immédiatement, a indiqué un porte-parole de l'OMT à l'AFP.

  • 15 h 40 : Vladimir Poutine promet des réponses rapides contre toutes les ingérences en Ukraine

Le président russe a prévenu que tout pays tentant d'intervenir en Ukraine serait confronté à une réaction rapide de la Russie.

  • 15 h 24 : la Russie expulse huit diplomates japonais

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur japonais pour exiger le départ de Moscou de huit de ses diplomates avant le 10 mai.

Le 8 avril dernier, le Japon avait annoncé l'expulsion de huit diplomates et responsables russes afin de dénoncer les actions "inacceptables" de Moscou en Ukraine. La Russie avait de son côté fustigé une action "antirusse ouvertement hostile".

  • 15 h 17 :  la Bulgarie et la Pologne approvisionnées en gaz par leurs voisins de l'UE

Après la suspension par Gazprom des livraisons russes, la Bulgarie et la Pologne sont désormais approvisionnées en gaz "par leurs voisins de l'UE", a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d'effet possible sur les consommateurs européens", a assuré la cheffe de l'exécutif bruxellois dans une brève allocution à la presse. "La mesure prise par la Russie affecte la Russie elle-même. Le Kremlin fait mal à l'économie russe car ils se privent eux-mêmes de revenus importants", a-t-elle estimé.

  • 14 h 45 : échange de prisonniers entre Moscou et Washington

L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Le président américain, Joe Biden, a confirmé cet échange, disant avoir dû prendre des "décisions difficiles" pour obtenir la libération de l'ancien militaire. Cet échange n'a "aucun" impact sur les relations entre les deux pays, a souligné un responsable américain.

  • 12 h 54 : la suspension des livraisons de gaz russe est une réponse à "des actes inamicaux" contre la Russie

La suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne, pour n'avoir pas payé en roubles comme le demandait Moscou, est la conséquence d'actes hostiles inédits contre la Russie, a affirmé mercredi le Kremlin.

"Les conditions qui ont été fixées font partie d'une nouvelle méthode de paiement élaborée après des actes inamicaux sans précédent" qui faisaient suite à l'offensive russe en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

  • 12 h 26 : le fabricant de drones chinois DJI interrompt ses ventes en Russie et en Ukraine

 Afin de s'assurer que ses produits ne sont pas utilisés dans les combats, le fabricant de drones chinois DJI Technology a annoncé la suspension temporaire de ses ventes en Russie et en Ukraine. Il s'agit de la première grande entreprise chinoise à invoquer le conflit pour interrompre ses ventes en Russie.

  • 12 h 22 : la Russie interdit d'entrée près de 300 parlementaires britanniques et se retire de l'Organisation mondiale du tourisme

 La Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du parlement britannique d'entrer dans le pays, en représailles à une mesure similaire de Londres contre des députés russes ayant soutenu l'offensive en Ukraine. Moscou a également annoncé son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), prenant les devants alors que son exclusion devait être soumise au vote des États membres, a indiqué sur Twitter cette agence de l'ONU basée à Madrid.

  • 10 h 26 : en Moldavie, les autorités séparatistes de Transnistrie signalent des tirs près d'un dépôt de munitions russes

Les autorités de la république séparatiste pro-russe de Transnistrie, en Moldavie, ont annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine, hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe, avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.

"La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna", a indiqué le "ministère de l'Intérieur" de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, "des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine" sans faire de victimes.

 

  • 9 h 58 : l'UE s'est "préparée" et élabore "une réponse coordonnée" à la suspension du gaz russe

L'Union européenne s'était "préparée" à une interruption du gaz russe et prépare "une réponse coordonnée", a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après la suspension par Gazprom des livraisons à la Bulgarie et la Pologne.

"L'annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz. Nous sommes préparés à ce scénario. Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les États membres touchés", a-t-elle réagi sur Twitter.

Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

April 27, 2022
  • 9 h 50 : Moscou dit avoir détruit lors d'une frappe une "grande quantité" d'armes livrées par l'Occident

La Russie a affirmé mercredi avoir détruit une "grande quantité" d'armes livrées à Kiev par les États-Unis et des pays européens, lors d'une frappe de missiles dans le sud-est de l'Ukraine.

"Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporojjia", a indiqué le ministère russe de la Défense.

  • 9 h 07 : Gazprom confirme la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.

Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la "suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué" en roubles.

PGNiG a confirmé mercredi "l'arrêt complet de l'approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal".

  • 8 h 23 : Kiev annonce la prise de plusieurs localités par les forces russes dans l'Est

L'armée ukrainienne a reconnu mercredi une avancée des troupes russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs petites localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.

Les forces russes progressent depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, en direction de Lyman et près de Severodonetsk, l'une des villes d'importance de la région.

Elles ont pris les localités de Velyka Komychouvakha et Zavody, dans la région de Kharkiv, et celles de Zaritchné et Novotochkivské, dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense dans son rapport matinal.

  • 7 h 11 : "Le soutien militaire international est absolument essentiel aux yeux des Ukrainiens"

Les États-Unis sont toujours à la manœuvre pour synchroniser et coordonner l'aide militaire internationale à l'Ukraine comprenant des armes lourdes ainsi que des drones armés et des munitions. Pour Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, ce soutien porte ses fruits sur le terrain.

  • 4 h 09 : des explosions entendues dans la ville russe de Belgorod

Une série d'explosions ont été entendues aux premières heures de mercredi 27 avril dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a ajouté qu'un incendie s'était déclaré dans un dépôt de munitions. Aucun civil n'a été blessé dans l'incendie, selon lui.

La Russie a accusé l'Ukraine plus tôt ce mois-ci d'avoir attaqué un dépôt de carburant avec des hélicoptères et d'avoir ouvert le feu sur plusieurs villages de la région.

 

Avec AFP et Reuters

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La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

La chronique de l’éco

La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe

Le monde dans tous ses États

Ukraine, combien de déplacés ?

BBC

War in Ukraine absurd and evil, says UN chief

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Antonio Guterres, the UN chief, is visiting sites around Kyiv that have been occupied by Russian troops.

In Borodyanka, north west of Kyiv, he spoke to reporters in front of buildings destroyed by strikes and shelling.

Mr Guterres said the site made him imagine what it would be like for his own family, calling the war in Ukraine unacceptable and an "absurdity in the 21st century."

L'Humanité

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

Un jour avec

La militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.

Marie-Noëlle Bertrand

Son blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.

Aux abords du lac Albert...

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »

Hydrocarbures. La France interpellée sur le projet de Total en Ouganda

Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.

L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma

Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.

L’Ouganda arrête six opposants au projet pétrolier de Total

« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.

Une colère qui ne date pas d’hier

Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.

TotalEnergies : des alibis en toc pour des bénéfices au top

« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.

Le bras de fer continue

« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.

Comment Total a construit 50 ans d’ignorance sur son impact climatique

Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.

totalEnergiesougandaDroits humains
France24 - Monde

La Centrafrique, premier pays d'Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie légale

Publié le : 27/04/2022 - 15:22

FRANCE 24 Suivre

La Centrafrique est devenue mercredi le premier pays africain à faire du bitcoin une monnaie officielle, aux côtés du franc CFA. Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie.

Le bitcoin devient monnaie officielle de la Centrafrique, au côté du franc CFA. Le pays a légalisé l'usage des cryptomonnaies, a annoncé mercredi 27 avril la présidence centrafricaine, assurant qu'il s'agit du premier pays à le faire en Afrique.

L'Assemblée nationale a voté "à l'unanimité" des députés présents la loi "régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine" et le président Faustin-Archange Touadéra l'a promulguée, assure dans un communiqué le ministre d'État et directeur de cabinet de la présidence, Obed Namsio. 

Le 7 septembre 2021, le Salvador avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale et le Fonds monétaire international (FMI) avait immédiatement dénoncé une décision dangereuse pour la "stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs".

"Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde", estime au contraire la présidence de la Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013.

Hormis la Centrafrique et le Salvador, d'autres pays envisagent d'utiliser le bitcoin comme monnaie légale, certains ayant enclenché des processus législatifs dans ce sens, selon le site spécialisé CoinMarketCap. 

Inquiétude des banques centrales 

"La loi a été votée par acclamation" en Centrafrique, mais certains membres de l'opposition souhaitent l'attaquer devant la Cour constitutionnelle, a annoncé Martin Ziguélé, ancien Premier ministre aujourd'hui député de l'opposition.

"Cette loi est une manière de sortir du franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune (...), ce n'est pas une priorité pour le pays, cette démarche interroge : à qui profite le crime ?", a-t-il poursuivi.

Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie. Aussi, les appels à une régulation internationale des bitcoins se multiplient aux États-Unis et en Europe. 

Présents en Centrafrique depuis 2018, des paramilitaires russes sont venus en renfort aux côtés des soldats centrafricains fin 2020 pour soutenir le pouvoir du président Touadéra et repousser des offensives rebelles. 

Avec AFP

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La Corée du Nord toujours plus accro aux vols de cryptomonnaies

BITCOIN & CO.

Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

RAP ET BLANCHIMENT

Saisie record de bitcoins volés : les "Bonnie and Clyde" du cybercrime

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La France rend hommage à l'acteur Michel Bouquet aux Invalides

Publié le : 27/04/2022 - 16:15Modifié le : 27/04/2022 - 17:24

FRANCE 24 Suivre

Monument du théâtre français décédé mi-avril à l'âge de 96 ans, Michel Bouquet a reçu, mercredi, un hommage national présidé par Emmanuel Macron, tout juste réélu à la tête de l'État.

Un dernier hommage a été rendu, à l'Hôtel national des Invalides, à Michel Bouquet, figure du cinéma et du théâtre français, décédé le 13 avril

Le président réélu, Emmanuel Macron, a prononcé l'éloge funèbre en mémoire du comédien.

Il a succédé à des prises de parole de Fabrice Luchini, Muriel Robin, qui fut l'élève de Michel Bouquet au Conservatoire, et Pierre Arditi.

EN DIRECT | Hommage national à Michel Bouquet. https://t.co/9pJuIqyxbZ

April 27, 2022

La cérémonie était ouverte au public, en présence de la famille et de proches de l'acteur.

Un géant de la scène

Inoubliable dans "Le roi se meurt" de Ionesco – qu'il a joué pas moins de 800 fois – et dans "L'Avare" de Molière, Michel Bouquet s'est éteint le 13 avril après plus de 75 ans de carrière. Il avait aussi marqué le cinéma en incarnant un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champ-de-Mars", de Robert Guédiguian (2005). 

Ce rôle lui a valu le César du meilleur acteur, après celui reçu quelques années auparavant pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père" (2002).

À l'écran, il aura aussi incarné des personnages secrets dans les films de Claude Chabrol ("La femme infidèle" en 1969, "Poulet au vinaigre" en 1985), joué sous la direction de François Truffaut ("La mariée était en noir" en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968) et été un magistral Javert, l'inspecteur pourchassant Jean Valjean dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).

Mais c'est pour le théâtre que ce géant de la scène affichait sa préférence, faisant connaître en France l'œuvre d'Harold Pinter et se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le comédien Michel Bouquet est mort à l'âge de 96 ans

À L’AFFICHE !

Décès du Michel Bouquet : une légende du théâtre et du cinéma français

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal

Issued on: 27/04/2022 - 23:02

NEWS WIRES

An own goal and a Sadio Mane strike earned Liverpool a 2-0 victory in their Champions League semi-final first-leg against Villarreal on Wednesday, putting Juergen Klopp's side on course for their third European Cup final in five seasons.

Villarreal defended in numbers in the first half to frustrate the six-times European Cup winners, with Thiago Alcantara going closest to breaking the deadlock with a thunderous strike from distance that hit the post.

Liverpool turned it up a notch after the break and moments after Brazilian midfielder Fabinho had seen one effort ruled out for offside, Jordan Henderson's cross was deflected into his own net by Pervis Estupinan to break Villarreal's resistance.

Able to express themselves with the deadlock broken, Mohamed Salah threaded a sublime pass through for Mane to put the game beyond the visitors 133 seconds later.

Liverpool had chances to make the result more comprehensive, but will be firm favourites to finish the job in next week's second leg in Spain.

(REUTERS)

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Man City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller

FOOTBALL

Man City, Liverpool advance to Champions League semi-finals on aggregate wins

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Champions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals

L'Humanité

Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron

Actu

Dans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.

Emilio Meslet

« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.

Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.

« Vers un projet de société commun »

À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »

Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »

ClimatPrésidentielle 2022greenpeacealternatiba
France24 - World

Biden, Clintons lead tributes to Madeleine Albright at memorial service

Issued on: 27/04/2022 - 16:46

NEWS WIRES

President Joe Biden called former Secretary of State Madeleine Albright a "force of nature" on Wednesday at a memorial service attended by former presidents in honor of the first woman to serve as the United States' top diplomat.

Albright, who served as secretary of state from 1997 to 2001, died last month of cancer. The professor, businesswoman, mother and grandmother was heralded as a trailblazer after her death.

Biden praised Albright for her grace, humanity and intellect, and said she changed the tide of history.

"Her story was America's story," he said. "She loved to speak about America as the indispensable nation. ... It was about gratitude for all this country made possible for her. It was a testament to her belief in the endless possibilities that only America could help unlock around the world."

Biden, who is leading the US effort to support Ukraine after Russia's invasion, said Albright was a big reason why NATO alliances are so strong today.

Former President Bill Clinton and former Secretary of State Hillary Clinton also gave tributes. Albright served as U.S. ambassador to the United Nations from 1993 to 1997 during President Clinton's first four-year term before becoming secretary of state, and was an active supporter of Hillary Clinton's presidential campaigns.

Albright and her family fled the Nazis in her native Czechoslovakia during World War Two. They eventually settled in the United States, where Albright grew to become a tough-talking diplomat, famous for a sometimes sharp tongue and a collection of pins she would wear to send political messages.

Albright's memorial service was held at the Washington National Cathedral. More than 1,400 people were expected to attend, according to a spokesperson for the family, including foreign ministers, ambassadors and members of Congress.

The family requested that attendees wear masks inside the cathedral; Washington has experienced a dramatic uptick in Covid-19 cases in recent weeks.

Albright's three daughters were to give tributes. Former Secretary of State Condoleezza Rice was to give a reading from the Bible.

Former President Barack Obama, former first lady Michelle Obama and former Vice President Al Gore attended along with current administration officials including Secretary of State Antony Blinken.

(REUTERS)

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Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84

In the papers

Taking inspiration from Madeleine Albright's 'resilience of spirit'

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Environnement. L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à lier droits environnementaux et protection des droits humains, l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Le droit à vivre dans un environnement sain

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet.

Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

Un accord difficile à construire

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a traîné à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale.

Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
France24 - World

Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns

Issued on: 27/04/2022 - 19:04

NEWS WIRES

Measles cases have surged by nearly 80 percent worldwide this year, the UN said Wednesday, warning that the rise of the "canary in a coal mine" illness indicates that outbreaks of other diseases are likely on the way.

The coronavirus pandemic has interrupted vaccination campaigns for non-Covid diseases around the world, creating a "perfect storm" that could put millions of children's lives at risk, the UN's children's agency UNICEF and the World Health Organization said in a statement.

More than 17,300 measles cases were reported globally in January and February, compared to around 9,600 during those months last year, according to new data from the UN agencies.

There have been 21 large and disruptive measles outbreaks in the last 12 months to April, most of them in Africa and the eastern Mediterranean, the data showed.

Reported worldwide #measles cases🔴 17,388 Jan-Feb (2022)🔴 9,665 Jan-Feb (2021) That's a rise of 📈79% WHO and @UNICEF warn of a 'perfect storm' of conditions - ripe for serious outbreaks of vaccine-preventable illnesses https://t.co/jjmwgWGt9Q pic.twitter.com/r04UvGTSVg

April 27, 2022

Christopher Gregory, senior health adviser in UNICEF's immunisation section, told AFP that because measles is the "most contagious vaccine-preventable disease" it often serves as a warning sign.

"Measles is what we call the tracer, or the canary in the coal mine, that really shows us where those weaknesses in the immunisation system are," he said.

He said yellow fever was among the diseases that could surge next, after rising cases were reported in West Africa.

"We're particularly worried about those countries that are most fragile, where the healthcare systems are already really struggling, where they're still trying to deal with the impacts of Covid on top of these outbreaks," he said.

Somalia recorded by far the most measles cases in  the last 12 months with more than 9,000, the UN data showed, followed by Yemen, Afghanistan, Nigeria and Ethiopia – all countries battling some form of conflict.

There are also fears that the war in Ukraine could spark a resurgence in the country after it recorded Europe's highest rate of measles between 2017-2019.

Gregory said that it had been very difficult to keep track of any disease in Ukraine since the war began, adding that the biggest concern was "what we could be missing".

Impact 'felt for decades'

More than 23 million children missed out on routine vaccinations in 2020 as the Covid pandemic descended, the largest number in more than a decade. 

The UN agencies said that 57 vaccination campaigns in 43 countries postponed at the start of the pandemic had still not been completed, affecting 203 million people – most of them children.

Covid also continues to pile pressure on healthcare facilities and drag staffing and attention away from vaccination for long-standing deadly diseases.

"The impact of these disruptions to immunisation services will be felt for decades to come," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus said in the statement.

"Now is the moment to get essential immunisation back on track and launch catch-up campaigns so that everybody can have access to these life-saving vaccines."

Gregory said it was time to put childhood immunisation on "at least the same level of priority as finishing Covid vaccination".

Measles is a disease caused by a virus that attacks mainly children. The most serious complications include blindness, brain swelling, diarrhoea, and severe respiratory infections.

Vaccination uptake of at least 95 percent is the best way to avoid it spreading, though many countries fall far short of that goal – Somalia is at just 46 percent, according to the UN data.

(AFP)

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Amid coronavirus spread, measles outbreak kills thousands of children in DR Congo

TECH 24

Beyond Covid-19: RNA tech brings treatments for other diseases

HEALTH

WHO warns over 'dramatic resurgence' of measles in Europe

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

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France24 - Monde

Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre

Publié le : 26/04/2022 - 18:22

Samia METHENI Suivre

Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

Valeurs Actuelles

Trois philosophes et un écrivain ont écrit une lettre ouverte à Vladimir

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

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El País (ESP)

Doce buenos vinos de Rioja por menos de 10 euros

CRÍTICA

Tintos jóvenes de corte más tradicional o crianzas más modernas. Atractivas propuestas a precios muy ajustados de la zona vinícola española más prestigiosa

Son tiempos difíciles para el vino, a pesar de que su consumo en casa está mejorando ligeramente, ya que la ansiada recuperación económica se ralentiza y el presupuesto mensual mengua por la carestía de la vida. Felizmente, la oferta de tintos de calidad por menos de 10 euros es abundante en España. Particularmente en la DOCa Rioja, donde el consumidor cotidiano, con poco presupuesto, puede encontrar numerosas opciones atractivas a precios muy ajustados. En términos generales, hay para elegir entre vinos jóvenes de corte más tradicional elaborados mediante maceración carbónica y crianzas de tipología moderna, donde conviven el roble americano y francés. En todos los casos la fruta es la nota dominante, sin menoscabo de la exigible elegancia y sutileza de los tintos riojanos. Estas 12 propuestas son una buena muestra de ello. Convivir cada mes con un Rioja distinto nos permite realizar un viaje enológico inolvidable por la zona vitivinícola española más prestigiosa.

Corriente 2018

  • Bodega: Telmo Rodríguez. El Monte. Lanciego (Álava).
  • Teléfono: 945 62 83 15.
  • Web: telmorodriguez.com.
  • Tipo: tinto cosecha, 14%.
  • Cepas: tempranillo, graciano y garnacha.
  • Precio: 9,95 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Un homenaje a los tradicionales vinos riojanos de diario, elaborado con la sabiduría enológica de Telmo Rodríguez. Criado en barricas y fudres de diferentes edades durante 10 meses, ofrece un atractivo perfil de limpios y frescos aromas frutales silvestres, con notas balsámicas y florales sobre un ligero fondo especiado. En boca es estilizado, sabroso y largo.

Excellens Cuvée Especial 2017

  • Bodega: Marqués de Cáceres. Carretera de Logroño, s/n. Cenicero (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 40 00.
  • Web: marquesdecaceres.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9,50 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Un tinto versátil y convincente, con una crianza de 14 meses en roble francés, que conjuga la frutosidad madura con una compleja y elegante gama aromática aportada por la maduración en madera, con notas de especias y hoja de tabaco. Carnoso y de fresco sabor afrutado que se acompaña de un justo nervio ácido y termina con notable persistencia.

Viña Izadi 2018

  • Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
  • Teléfono: 945 60 90 86. 
  • Web: artevino.es/bodegas/izadi.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9,90 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Este es uno de los Riojas crianzas con mejor relación calidad/precio. Madurado 14 meses en roble americano y francés, tiene un elegante aroma de frutillos silvestres (mora, arándano, grosella), bien integrados en las notas de madera y enriquecido por los toques ahumados y las especias. Muy sabroso y redondo, su potente estructura no le quita la imprescindible finura.

Viuda Negra Crianza 2019

  • Bodega: Javier San Pedro Ortega. Camino de La Hoya, s/n. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 689 69 02 12.
  • Web: bodegasjaviersanpedro.com.
  • Tipo: tinto crianza, 15%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,90 euros.
  • Puntuación: 9,2/10.

Cata. Interesante tinto elaborado con viñas del municipio de Laguardia, en la Rioja Alavesa, y madurado 14 meses en barricas de roble francés. Sorprende su aroma potente pero delicado a fruta roja madura y frutillos negros, con elegantes notas a flor marchita, balsámicos, recuerdos de especias y tostados. De amplio gusto, llena el paladar con su maduro regusto frutoso.

Amona 2020

  • Bodega: Rosario Vera. Camino de la Hoya, 1. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 968 43 50 22.
  • Web: store.gilfamily.es.
  • Tipo: tinto joven, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio:7,90 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Con parte de las uvas —procedentes de pequeñas parcelas— elaboradas mediante maceración carbónica consigue una original propuesta de intensos aromas a fruta roja madura y frescos frutillos silvestres, bien conjuntados con notas florales. En boca resulta muy sabroso, de amplio gusto afrutado y largo final de regaliz que se acompaña de un justo nervio ácido.

Artuke 2021

  • Bodega: Artuke. La Serna, 24. Baños del Ebro (Álava).
  • Teléfono: 945 62 33 23.
  • Web: artuke.com.
  • Tipo: tinto joven, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo y algo de viura.
  • Precio: 6 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Ejemplo de un tradicional pero refinado tinto de cosechero, cuya maceración carbónica se refleja en el intenso aroma a frescos frutillos de zarza silvestre, enriquecidos por los recuerdos florales, las notas de hierbas balsámicas y el fondo de lácteos. Resulta de gusto envolvente, sabrosamente afrutado, de paso ligero, festivo, pero final persistente.

LAN Crianza 2018

  • Bodega: LAN. Paraje del Buicio, s/n. Fuenmayor (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 09 50.
  • Web: bodegaslan.com.
  • Tipo: tinto crianza, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo, mazuelo y garnacha.
  • Precio: 7,95 euros.
  • Puntuación: 9,10.

Cata. Crianza de corte clásico, elaborado con viñas seleccionadas de la Rioja Alta y la Rioja Alavesa, y envejecido 14 meses en barricas de tipo mixto (duelas de roble americano y fondos de roble francés). Fresco aroma frutal, con notas de roble y especias, y un agradable recuerdo lácteo. Sabroso, su largo y frutoso postgusto sostiene su sabrosa consistencia.

Momento de Aradón 2019

  • Bodega: Aradón. Calle San Isidro, 46. Alcanadre (La Rioja).
  • Teléfono: 609 45 43 05.
  • Web: aradon.es.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo, garnacha y graciano.
  • Precio: 6,20 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Un Rioja crianza de fuerte personalidad, elaborado a partir de pequeñas parcelas de viñedo en vaso, de entre 35 y 100 años, y madurado en barrica nueva de roble francés y americano. Expresivo aroma, pleno de fruta roja y frutillos de zarza madura, con notas balsámicas y recuerdos especiados. En la boca tiene amplitud sápida, frescura frutal y un largo regusto.

Ramón Bilbao 2018

  • Bodega: Ramón Bilbao. Avenida Santo Domingo, 34. Haro (La Rioja).
  • Teléfono: 941 31 03 16.
  • Webbodegasramonbilbao.com
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 9 euros.
  • Puntuación: 9,1/10.

Cata. Tinto que resume toda la zona riojana, elaborado a partir de diferentes pagos fermentados por separado y criado en roble americano. Tiene un aroma muy frutal, con notas elegantes de especias y recuerdos de hierbas aromáticas. Fresco y sabroso, la presencia de la fruta domina el postgusto en un logrado equilibrio con los recuerdos de la maduración en madera.

Vallobera 2019

  • Bodega: Vallobera. Camino de la Hoya, 5. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 945 62 12 04.
  • Web: vallobera.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,40 euros.
  • Puntuación: 9/10.

Cata. De crianza tradicional, ha sido elaborado por Javier San Pedro a partir de sus cepas más jóvenes plantadas a la sombra de la sierra de Cantabria. Criando durante 14 meses en barricas de roble francés y roble americano, ofrece un limpio aroma a fruta madura con notas florales y especiadas en un ligero fondo tostado. Goloso, suave, con frutoso y largo final.

Glorioso 2018

  • Bodega: Cosme Palacio. Calle San Lázaro, 1. Laguardia (Álava).
  • Teléfono: 941 10 01 51.
  • Web: entrecanalesdomecq.com.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 7,40 euros.
  • Puntuación: 8,9/10.

Cata. Un tinto crianza de clásico perfil riojano, criado en roble francés y americano durante un año. Se caracteriza por sus aromas de frutas maduras y frescos frutillos silvestres, las notas típicas de regaliz, el frescor balsámico de las hierbas de monte y toda la cohorte de la maduración en madera (especias, tabaco…). Muy sabroso, suave, complejo y largo.

El lago 2021

  • Bodega: Riojanas. Avenida Dr. Ricardo Ruiz Azcárraga, 1. Cenicero (La Rioja).
  • Teléfono: 941 45 40 50.
  • Web: bodegasriojanas.com.
  • Tipo: tinto crianza, 13,5%.
  • Cepas: tempranillo.
  • Precio: 8,50 euros.
  • Puntuación: 8,8/10.

Cata. Un tinto de maceración carbónica precedente del viñedo propio de la bodega en la localidad de Cenicero, con sus características notas de frescos frutillos silvestres de zarza, adornados con recuerdos florales, notas lácteas y un entrañable toque de regaliz. En boca resulta equilibrado, de paso suave y final goloso. Muy sabroso y ligero en boca, tiene un final cargado de fruta.

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France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen

Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19

Laura MOUSSET Suivre

"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.  

Valeurs Actuelles

Loire : la mosquée turque de Saint-Chamond sépare les hommes et les femmes pour la rupture du jeûne

Alors que les musulmans ont procédé à la rupture du jeune lundi 25 avril, la mosquée turque de Saint-Chamond dans la Loire a relayé des images de sa soirée. Sur l’une d’entre elles, les hommes y apparaissent d’un côté et les femmes de l’autre, séparés par une grande palissade en bois. Si la photo a été diffusée par une élue RN du conseil municipal qui a dénoncé cette installation sur son compte Twitter, elle a aussi été relayée par la mosquée elle-même sur son compte Facebook.

#SaintChamond : pour pouvoir "accueillir" les femmes pour l'#iftar, les islamistes de la mosquée turque #MilliGorus ont carrément dressé une palissade en bois entre les hommes et les femmes…C'est ça le vivre-ensemble ?⤵️ pic.twitter.com/vNaQsqH2oZ

— Isabelle SURPLY (@IsabelleSurply) April 26, 2022

Réception contestée

« Avec la participation de plus de 300 personnes, nous avons réalisé le programme Iftar au sein de notre mosquée de la plus belle des manières », peut-on notamment lire. Les hommes et les femmes n’ont donc pas partagé ce moment traditionnel ensemble. Une aberration pour Isabelle Surply, qui a diffusé la photo en légendant : « C’est ça le vivre-ensemble ? ». L’élue a ainsi évoqué des « pratiques ségrégationnistes de la pieuvre islamiste turque Milli Gorus » à la suite de cette réception islamique.

Loire : les dernières actualités

Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

Une élue qui avait dénoncé des prêches radicaux d’un imam menacée et attaquée en diffamation

Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

Valeurs Actuelles

Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives

19h45, l’ambiance est tendue dans la grande salle du pavillon d’Armenonville où Marine le Pen a choisi de tenir cette soirée électorale. Le contraste est évident entre les deux partis sortis vainqueurs du premier tour. Alors qu’Emmanuel Macron a, cette fois, obtenu de la mairie de Paris de tenir son meeting au Champ de Mars, Marine Le Pen a opté pour un ancien pavillon de chasse, à l’entrée du Bois de Boulogne. Alors qu’il ne reste plus que quelques minutes avant le verdict, Clément Vanheuverswyn, référent départemental du Nord des #JeunesavecMarine, cache avec peine son stress : « On est un peu tous suspendus aux résultats des Français, tendus mais heureux de la campagne qu’on a menée. » Des mots qui se veulent réalistes, moyen peut-être aussi de mieux appréhender la défaite que tous commencent à sentir arriver. « Ici on fait la fête et on fera la fête quoiqu’il arrive parce qu’on est fier de nous et parce qu’on sait que le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection. »

20h, la foule compacte, le silence qui s’installe, les regards fixés sur l’écran géant, le décompte et puis… score final, 58-42, c’est la douche froide et même, pour certains, les larmes. Si, au fond, les militants s’y attendaient tous un peu, le choc n’en est pas moins douloureux et après un court moment de flottement, les dizaines de journalistes se précipitent sur leurs cibles. Les grandes figures du parti encaissent et n’auront plus de répit durant les heures qui suivront. C’est le cas de Thierry Mariani, élu député européen sur la liste du RN aux élections de 2019. « On ne s’attendait pas à un tel écart, ça prouve que la politique de la peur est toujours ce qui fonctionne le mieux », déclare-t-il aux journalistes qui lui tendent les micros. « Moi j’espère qu’un jour les Français seront un peu plus courageux, sinon ils verront leur pays disparaître », continue le député qui ne cache pas sa peine. Le principal coupable selon monsieur Mariani : Jean-Luc Mélenchon qui « pendant des années nous a expliqué qu’il était le premier opposant et qui s’est retrouvé, en appelant à ne pas “laisser une voix à madame le Pen”, être le premier collabo dans cette élection de monsieur Macron ». Quant aux élections législatives qui arrivent dans moins de deux mois, l’enjeu est clair : « Il faut éviter à tout prix qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs, le combat se fera entre le bloc des patriotes, autour de Marine le Pen, et le bloc des mondialistes, autour d’Emmanuel Macron. » 

Quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible

Sur cette question des législatives, Thierry Mariani confie à Valeurs actuelles son ressenti sur la question des alliances à droite : « J’observe qu’Eric Zemmour a clairement appelé à voter pour Marine le Pen, si vous en trouvez un chez les Républicains qui a clairement appelé à voter pour elle vous me le dites, parce qu’avec lui on pourra faire alliance. » Déception pour le député qui n’a pas été satisfait par les déclarations comme celle d’Eric Ciotti qui avait simplement annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. « Tous les députés sortant de la droite républicaine ont laissé élire Macron donc, chez eux, je ne vois pas avec qui on peut faire alliance. »

Sur ce sujet, Hélène Laporte tient un discours plus tempéré à l’égard des Républicains : « Marine le Pen ne veut pas s’enfermer dans une alliance particulière avec tel ou tel parti. Nous ce qu’on veut, c’est être un parti de rassemblement et être ouvert à tous ceux qui adhèrent au projet de Marine le Pen, nous expose madame Laporte, nous serons, je l’espère, la première force d’opposition à l’Assemblée nationale ». Chef de la délégation RN au sein du Parlement européen, Hélène Laporte partage en revanche totalement le point de vue de Thierry Mariani sur la question de la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon dans la victoire du président sortant : « Mélenchon s’est complètement discrédité à l’instant où il a appelé à voter Macron, c’est une opposition d’opérette, accuse la députée, quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible. »

Pour ces élections législatives, les troupes se mettent déjà en place et les candidats RN vont devoir lutter pour arracher le maximum de circonscriptions à la République En Marche. A 22 ans, Pierre Le Camus est assistant RN en Nouvelle-Aquitaine et se présentera dans la circonscription du centre ville de Bordeaux : « un terrain qui n’est pas des plus favorables, dans lequel ça a voté Macron à 33%, Mélenchon à 29% et Marine à 8,5%. ». Emmanuel Macron a fait 80% à Bordeaux au second tour. Pour la stratégie, le parti n’a pas encore reçu de consigne, mais pour le futur candidat il est certain qu’« il y a des endroits où effectivement il serait plus intelligent de faire des candidatures communes pour rallier les forces dans les endroits où on est pas les plus importants. » 

Si en cinq ans de combat le Rassemblement national a gagné 7,5 points par rapport au deuxième tour de 2017, ce soir-là ni Marine le Pen, ni ses militants ne dansent.

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France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

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Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

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Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
L'Humanité

Sacha Filipenko contre le coma des peuples

Un jour avec

Un fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.

Vadim Kamenka

Barbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».

Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé

Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »

Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie

Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »

« Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. » 

Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.

« la Bannière », titre de son prochain livre 

Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, «  l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »

Guerre en UkraineLittératurelivresbiélorussie
L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Kiev prête à attaquer la Russie ? Livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine. L'actualité du 28 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

21 min 57 sec
France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau

Publié le : 27/04/2022 - 14:14

FRANCE 24 Suivre Tarek KAI

Dans le sud de l'Ukraine, la ville de Mykolaïv résiste toujours à l’avancée des troupes russes. En plus des bombardements, ses habitants doivent faire face au manque d’eau, de plus en plus rare depuis deux semaines. Reportage de nos envoyés spéciaux Tarek Kai et Luke Shrago.

Depuis deux semaines, les habitants de Mykolaïv, ville du sud de l’Ukraine, font face à des pénuries d'eau, la guerre ayant endommagé les infrastructures qui acheminaient l'eau de la ville voisine de Kherson, désormais sous occupation russe.

Les efforts sont nombreux pour satisfaire les besoins de la population qui n’a pas fui les bombardements. Onze forages ont notamment été réalisés par les autorités de la ville pour étancher la soif de ses habitants.

Cependant, ces forages ne suffisent pas. Face aux besoins importants en eau, des initiatives privées ont vu le jour. Une compagnie a notamment décidé de mettre à disposition des habitants une eau transportée depuis Odessa. Un geste de solidarité très apprécié en ces temps de guerre.

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Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

EXCLUSIF

Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

L'Humanité

Ukraine. Mozart contre Wagner : ce que l'on sait de la formation de combattants ukrainiens par des vétérans américains

Actu

Andrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.

Pierre Barbancey

Andrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales.

Repérer les engins explosifs improvisés

Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne.

Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »

Plus de 20 000 volontaires étrangers

Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».

Wagner. Comment le groupe militaire privé russe s’enlise au Mali

La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes.

Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol.

L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.

« Nous ne sommes pas des mercenaires »

Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. »

Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.

En direct Retrouvez, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre en Ukraine et sur ses conséquences.

Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »

Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.

UkraineGuerre en UkraineÉtats-UnisRussie
France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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France24 - Monde

Soudan : plus de 210 morts dans des violences tribales au Darfour

Publié le : 27/04/2022 - 17:23

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Au moins 213 personnes ont été tuées en quatre jours de violences tribales au Darfour, a affirmé, mardi soir, le gouverneur de cette région de l'ouest du Soudan ravagée depuis des décennies par la guerre. L'ONU a demandé une enquête. 

Ravagée depuis des décennies par la guerre, la région du Darfour a été le théâtre de nouvelles violences. Elles ont débuté il y a cinq jours à Krink, habitée majoritairement par la tribu des Massalit, et se sont étendues vers El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest.

Selon la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour, les violences ont éclaté lorsque des combattants armés issus de tribus arabes ont attaqué des villages Massalit, une minorité ethnique africaine, en représailles à la mort de deux membres de leurs tribus.  

Le bilan le plus lourd a été enregistré dimanche avec "201 morts et 13 blessés", a précisé le gouverneur du Darfour-Ouest Khamis Abkar dans une vidéo diffusée tard mardi 26 avril.

Par ailleurs, huit personnes ont été tuées vendredi et quatre autres lundi, toujours selon Khamis Abkar.

Dans sa vidéo, le gouverneur a aussi accusé les forces gouvernementales chargées d'assurer la sécurité de Krink de s'être "retirées sans aucune justification" alors que les combats s'intensifiaient dimanche.

La ville de Krink "a été complètement détruite, y compris les institutions gouvernementales", a déploré Khamis  Abkar. "C'est un crime contre l'humanité."

L'ONU demande une enquête

Des témoins ont accusé la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, d'avoir orchestré les violences.

Ces miliciens utilisés par le dictateur Omar el-Béchir dans sa longue guerre lancée en 2003 au Darfour ont, ces dernières années, rejoint par milliers les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo, numéro deux du pouvoir militaire en place depuis le putsch d'octobre à Khartoum.

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, mercredi 27 avril, s'est dite "consternée".

"J'appelle les autorités soudanaises à mener des enquêtes rapides, complètes, impartiales et indépendantes sur ces attaques et à demander des comptes à tous les responsables", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.

Selon l'ONU, des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois favorisés, selon les experts, par le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane à Khartoum en octobre.

La région a été ravagée par une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations.

Environ 300 000 personnes sont mortes et près de 2,5 millions déplacées durant les premières années de violences, d'après l'ONU.

Le Soudan, sorti en 2019 de 30 années de dictature sous Omar el-Béchir, est depuis le coup d'État d'octobre englué dans le marasme politique et économique.

AFP

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Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch

DEMAIN A LA UNE

Soudan : mobilisation de grande ampleur contre le régime militaire trois ans après la révolution

Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI

L'Humanité

Énergie. L’Espagne et le Portugal obtiennent une dérogation sur l’électricité

Actu

La Commission européenne autorise les deux États membres à plafonner les tarifs pendant un an. Une décision bienvenue, mais circonscrite, dans les principes du marché libre.

Thomas Lemahieu

Sortir du sacro-saint « marché » et s’affranchir de la « concurrence libre et non faussée », c’est donc possible. Confrontés à la hausse vertigineuse des prix de l’électricité depuis le début de l’année – encore accentuée lors du déclenchement de la guerre en Ukraine –, l’Espagne et le Portugal viennent d’obtenir de la Commission européenne le droit de réguler le secteur à travers une dérogation limitée dans le temps. Concrètement, cet accord permet aux deux États de la péninsule Ibérique de plafonner, durant un an, le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité. Le tarif sera limité­ à 40 euros par mégawattheure (MWh) dans un premier temps, puis à 50 euros dans quelques mois, alors que le prix de marché tourne actuellement autour de 90 euros par MWh.

« Si les prix du gaz restent très élevés, les gains obtenus vont être très importants », promet José Duarte Cordeiro, ministre portugais de l’Environnement et de l’Action climatique. Son homologue espagnole, Teresa Ribera, vice-présidente du gouvernement Sanchez, salue un accord qui va « renforcer la protection des consommateurs qui ont un niveau d’exposition plus élevé à l’évolution du marché de gros ». Elle ajoute : « Nous allons être protégés des turbulences dans lesquelles nous sommes entrés et qui s’annoncent plus fortes encore dans les prochains mois. »

Attention, toutefois, pour Bruxelles : pas question de laisser s’installer l’idée que la dérogation aux règles du marché européen de l’électricité, avec l’obligation pour les producteurs de vendre leur énergie au prix de la technologie la plus récente et donc la plus chère, pourrait concerner d’autres pays… Alors que d’autres, comme l’Italie ou la France, peuvent réclamer un découplage des prix de l’électricité de ceux des hydrocarbures, cet encadrement transitoire des tarifs n’est validé par la Commission que pour ­l’Espagne et le Portugal. C’est « compte tenu de leur situation particulière » qu’Ursula­ von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen, justifie une « exception ibérique ». Pour Bruxelles, l’Espagne et le Portugal ont des « bouquets énergétiques composés en majorité d’énergies renouvelables et comptant très peu d’interconnexions avec le marché européen ».

Des mesures « temporaires et proportionnées »

Commissaire européenne à la Concurrence, chargée de négocier avec les deux États membres, Margrethe Vestager défend le caractère « temporaire et proportionné » des mesures de plafonnement des prix. « Cela va permettre de préserver l’intégrité et les bénéfices du marché unique », cherche-t-elle immédiatement à convaincre afin d’éteindre par avance d’autres demandes ailleurs. Bruxelles a retoqué la proposition, faite par les Espagnols et les Portugais, d’un tarif dédoublé pour la consommation dans la péninsule Ibérique et pour l’exportation vers le reste de l’Europe, la France en particulier. « Il n’aurait pas été juste que certains paient plus cher que nous cette électricité », admet aujourd’hui un ministre espagnol.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

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Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

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Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Prima Facie: Critics praise Jodie Comer in her West End debut

Critics have hailed Jodie Comer's West End debut, describing her performance in Prima Facie as "phenomenal".

The Liverpool-born actress was widely praised, but many critics were less positive about the play itself.

"What a truly stunning debut it is," said Deadline. "Comer is phenomenal and commands the stage."

But Time Out added: "It's just a bummer the play's not better. For all Comer's charisma, the text is stodgy, and the drama ponderous and lacking nuance."

Prima Facie is a one-woman show focusing on Tessa (Comer), a barrister who specialises in defending people accused of sexual assault.

But when she is date-raped by a colleague, Tessa begins questioning the legal system as she becomes the plaintiff in a trial herself.

"West End debuts don't come much more astonishing than this solo tour de force by Jodie Comer," said The Telegraph's Dominic Cavendish in his four-star review.

"In the face of Comer's triumphant leap into the live acting arena, I was mainly left wanting to see her on stage more; she's in her element, and can work wonders."

The play, by Australian-British writer Suzie Miller, was a hit when it opened down under before the pandemic.

For its transfer to London's Harold Pinter Theatre, the character of Tessa has been tweaked so she is from a working-class Liverpudlian background.

"I'd wondered if the famously good-with-accents actor would 'go Australian' but Miller has probably wisely tweaked the script," noted Time Out's Andrzej Lukowski in a three-star review.

"Here, Comer speaks in an affectedly sanded-down version of her own Scouse accent, like Tessa has deliberately smoothed out her vowels in the name of blending in with her posher peers."

He continued: "It's understandable that Comer wanted to kick off her stage career with a meaty 100-minute monologue about something she feels passionate about. If all famous actors simply went for the best play possible, we'd be stuck with even more Hamlet. With Prima Facie, Jodie Comer had something to prove about herself, and something she wanted to say about the world, and she's done both."

The play, directed by Justin Martin, is sold out for its two-month run in the West End but will be broadcast in cinemas around the UK in June.

In a four-star review, The Evening Standard's Nick Curtis said Comer "absolutely storms the West End".

"Her commitment made the production happen and kept it alive through delays. We all wanted to know if she's as good live on stage as she is on screen. And the answer is no: she's better."

"Suzie Miller's script is a great vehicle rather than a truly great play, however - shrewd and economical in its analysis of how the system treats assault survivors, but schematic in its plotting."

Sam Marlowe of iNews was slightly less positive , awarding the show three stars, but still praised Comer's "terrifically tough, supple performance".

"If the play, for all its conviction, sheds little new light on an egregious - and worsening - issue, she blazes," she said.

"Tension and a growing dread and anger are ramped up by music by Rebecca Lucy Taylor, aka Self Esteem, her snagging, staticky beats, vibrating harmonies and defiant lyrics infusing Miller's somewhat pedestrian writing with a pulsing urgency."

Comer is usually known for her film and TV credits, such as Killing Eve, The Last Duel, Help, Doctor Foster and Free Guy.

Prima Facie marks her West End debut and only her second theatre role, after performing in The Price of Everything in 2010.

The Daily Mail's Patrick Marmion wrote: "Comer blows us away in a ferocious yet forensic performance that's related in a blizzard of quickly shifting perspectives.

"In the end, however, Miller's play is kicking down an open door. It's a rightly furious polemic designed to ignite anger and outrage.

"But questions remain. Is it really more important to give plaintiffs the benefit of a doubt, or to carefully examine their evidence? And what does 'a male-defined system of truth' really mean? How we break the deadlock of claim and counter-claim isn't considered."

In a four-star review. The Times' Dominic Maxwell said: "Nothing can quite prepare you for the range, energy, resilience, emotional clarity and sheer presence [Comer] offers.

"If it's a great case study rather than a great play exactly, the cumulative effect is still quite something. Comer brings it to life in a way that suggests she has it in her to be a true stage great."

Sarah Crompton of WhatsOnStage also awarded the show four stars, writing: "With Comer as its protagonist, blazing away, it is impossible to avert your gaze. She brings its arguments to forceful life and in the process creates an unforgettable moment of theatre.

"She has the ability to communicate many conflicting emotions simultaneously: she is funny when she is vomiting down a loo, but also utterly vulnerable and terrified; when she describes her mother she is both loving and ashamed. Each thought and emotion registers not only in her face, but in her body.

"She seems to imprint things onto herself before speaking. By the end of the play, she doesn't even look like the woman who began it."

Deadline's Baz Bamigboye noted the actress has received standing ovations during preview performances.

"What a truly stunning debut it is. Comer is phenomenal and commands the stage... giving a fearless, faultless performance as Tessa."

"She roars through Suzie Miller's script," agreed The Guardian's Arifa Akbar. "The play roars, too, sometimes too loudly in its polemic, but Comer works overtime to elevate these moments.

"Comer's performance compensates for the clompy-footed parts of Miller's script, which falls into a loudly lecturing tone at the end. But Prima Facie's final messages are urgent in highlighting who our laws fail to protect."

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France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

Perspective

Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'

Perspective

A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Adenovirus probable cause of mysterious child hepatitis

Health officials say there is mounting evidence that a common virus is linked to rare cases of hepatitis that have been occurring in some young children.

Globally, there have been 169 cases recorded, and one death.

In the UK alone, 114 children have become ill and 10 have needed a liver transplant.

The UK Health Security Agency (UKHSA) says a strain of adenovirus called F41 is looking like the most probable cause.

Most of the children affected are five years old or younger and have had symptoms of gastroenteritis illness - diarrhoea and nausea - followed by jaundice or yellowing of the skin and eyes (a sign that the liver is struggling).

Dr Meera Chand, director of clinical and emerging infections at UKHSA, said: "Information gathered through our investigations increasingly suggests that this rise in sudden onset hepatitis in children is linked to adenovirus infection.

"However, we are thoroughly investigating other potential causes."

Experts stress that most children who catch adenovirus will not become very unwell. Cases of liver inflammation - known as hepatitis - are extremely rare, but can be very serious.

Scientists and clinicians are now investigating whether there has been a change in the genetic make-up of the virus that might trigger liver inflammation more easily.

Another possible explanation is that restrictions imposed in the pandemic may have led to young children being first exposed to adenovirus at a slightly later point in their lives, leading to a "more vigorous" immune response in some.

Prof Calum Semple, who is an expert in infectious diseases at Liverpool University, said: "Adenovirus virtually disappeared during the Covid outbreak when there was reduced mixing and it has come back in a surge now."

He said other hypotheses are also being explored, including whether a recent Covid infection might be a trigger for the liver problems along with adenovirus.

There is no link to the Covid vaccine. None of the currently confirmed cases in under-10-year-olds in the UK are known to have been vaccinated.

Cases have been seen in all four nations of the UK.

Dr Chand told an emergency session at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) in Lisbon earlier on Monday how the pieces of the puzzle were beginning to fit together to understand the unusual and challenging situation.

She said parents and families could be reassured that cases like these are rare, but should know the signs to check and seek advice for:

Normal hygiene measures such as thorough handwashing and good respiratory hygiene help to reduce the spread of many common infections, including adenovirus.

Children experiencing symptoms of a gastrointestinal infection including vomiting and diarrhoea should stay at home and not return to school or nursery until 48 hours after the symptoms have stopped, experts say.

More on this story

Rise in childhood hepatitis - what we know so far

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Hepatitis - UKHSA

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BBC

Do you want to find out how much your colleagues earn?

By Suzanne BearneBusiness reporter

While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.

But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.

Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.

While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.

"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.

It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.

Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."

All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.

But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."

When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.

The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.

Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.

The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".

"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.

Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.

Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.

Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.

UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.

This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.

Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.

"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."

Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.

"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.

"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."

London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.

"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.

"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."

Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.

"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.

"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.

"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."

Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.

"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.

"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."

Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.

The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.

"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.

"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.

Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."

Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

Valeurs Actuelles

Proust, l’invention du roman

Je leur en donne pour un siècle de commentaires, aurait dit James Joyce au moment de publier Ulysse. Son commensal du Ritz en mai 1922, Marcel Proust, aurait pu dire la même chose, et soutenir la même gageure : cent ans après sa mort, les études proustiennes sont florissantes, et la plus belle fleur en est assurément cette nouvelle édition des Essais dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de M. Antoine Compagnon.

Essais de Marcel Proust : un lecteur naïf pourra s’étonner du titre, qui signale un genre où l’on n’attend pas celui qui apparaît aux yeux de beaucoup comme le romancier par excellence. Aussi, qu’est-ce qu’un roman ? Quand une dame chercheuse explique que Proust écrit « un roman qui toutefois diffère fondamentalement du roman traditionnel, du roman tel qu’on le faisait jusque-là », on serait tenté de lui demander quelle “tradition” romanesque elle voit entre Balzac et Flaubert, ou bien entre Stendhal et Victor Hugo. Les critiques, qui sont des théoriciens (c’est-à-dire des non-praticiens), ont tendance à se laisser abuser par les classifications a priori, autant dire par les étiquettes. “Roman”, comme d’ailleurs “essai”, est un terme à toutes mains, une enveloppe vide que chacun remplira au gré de son inspiration ; il est peut-être utile d’en revenir au Dr Littré : « Roman : histoire feinte, écrite en prose », en se rappelant La Fontaine, que « La Feinte est un pays plein de terres désertes », et qu’un écrivain digne de ce nom est un découvreur, qui plante son drapeau où il lui plaît. Les genres s’inventent, comme les “terres désertes” de la Feinte se découvrent ; Montaigne invente ses “Essais”, Baudelaire ses “Fusées”, Valéry ses “Variété”, Suarès ses “Vues”.

Il est donc évident que ni la composition ni le titre du volume ne sont de Proust lui-même, mais ce qu’entend démontrer M. Antoine Compagnon, c’est que ces Essais, ainsi composés et ainsi intitulés, non seulement ne trahissent pas son intention la plus profonde, mais encore la servent, on serait tenté de dire l’accomplissent. Quand, en 1954, Bernard de Fallois publie chez Gallimard un inédit de Proust, Contre Sainte-Beuve, « d’après les manuscrits de l’auteur », il donne ensemble des esquisses romanesques et des développements critiques. En 1971, pour le centenaire de la naissance de Proust, Contre Sainte-Beuve entre dans La Pléiade ; s’il a conservé le titre – devenu classique – de ce montage de cahiers inédits, titre employé par Proust lui-même quand il évoque ce projet dans sa correspondance, l’éditeur Pierre Clarac ne retient que la critique et sacrifie les esquisses. Ce qui nous est rendu ici, sous le titre de Dossier du “Contre Sainte-Beuve”, plus respectueux de son inachèvement, c’est l’ensemble des cahiers qui mêlent, sans les préférer l’un à l’autre, le roman in nuce et la critique, ou – selon les termes de cette édition – « l’essai narratif » et les « développements critiques ».

Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique

Cette critique, Proust n’y tient tant que parce que Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique, soit de sa manière de sentir et de dire ce qu’il sent : il récuse la méthode « qui consiste à ne pas séparer l’homme de l’œuvre, à considérer qu’il n’est pas indifférent pour juger l’auteur d’un livre, […] d’avoir d’abord répondu aux questions qui paraissent les plus étrangères à son œuvre (comment se comportait-il… ), à s’entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain, à collationner ses correspondances, à interroger les hommes qui l’ont connu, […] cette méthode méconnaît ce qu’une fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes nous apprend : qu’un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. »

Ramener un écrivain à son personnage, à une extériorité pour finir sociologique, on comprend que ce positivisme critique ait pu apparaître aux contemporains de Sainte-Beuve et à ses immédiats successeurs comme le dernier mot de la science littéraire au XIXe siècle. Sans doute dirait-on aujourd’hui que c’est une conception préproustienne, négligeable à ce titre (comme les philosophes négligent les points de vue qu’ils appellent “prékantiens”). On notera en passant les petites ironies de l’édition, qui multiplie en ce nouveau centenaire (cette fois, celui de sa mort) les témoignages sur Proust, les souvenirs de ceux qui l’ont connu, ses amis (Antoine Bibesco, Élisabeth de Gramont, le peintre Jacques-Émile Blanche), sa servante (Céleste Albaret), jusqu’à une biographie d’Alfred Agostinelli, le chauffeur-secrétaire dont il était amoureux. Sainte-Beuve eût sans doute approuvé.

Des expérimentations conduisant vers le roman final

L’intégrisme théorique, qui sépare impitoyablement les différents “essais” de Proust, oublie qu’une méthode n’est – par étymologie – qu’une voie d’accès, et qu’il en existe peut-être d’autres, et plus fructueuses, qu’elle écarte a priori au nom de ses préjugés épistémologiques : ainsi des pastiches, ceux que Proust donne au Figaro en 1908 et 1909, qui étaient à ses yeux « de la critique littéraire en action ». La charge la plus concluante qu’il mène contre Sainte-Beuve est peut-être dans le pastiche à deux degrés qu’il fait de Flaubert (à propos de l’affaire Lemoine) et de la critique de ce “roman” de Flaubert par Sainte-Beuve qu’il imagine ensuite (de même, laissé à l’état de brouillon, son pastiche de Chateaubriand et le pastiche de sa critique). Pastiches et mélanges – le titre est de Proust -, ces autres “essais”, avaient été publiés par Yves Sandre dans l’édition de 1971 de Contre Sainte-Beuve. C’était déjà préfigurer les Essais d’aujourd’hui, qu’il faut bien entendre, tout scrupule ou préjugé théorique surmonté, comme des essais préparatoires à cela seul qui comptait pour l’écrivain : la mise au point, l’invention, l’écriture d’un roman-léviathan qui serait sa cosmogonie.

Quand, en 1906, pour servir de préface à sa traduction de Sésame & les lys de Ruskin, Proust écrit « Sur la lecture » , qu’il publie séparément dans une revue, il fait précéder ces pages d’un avertissement qui les présente comme « une sorte d’essai purement personnel ». C’est bien ainsi qu’il faut entendre ces “essais”, en laissant de côté tout vain débat sur le genre : « des expérimentations conduisant vers le roman final », conclut son éditeur, ce roman qui, par sa conception et sa facture, se veut “purement personnel”. Dans une lettre de 1909 à Robert de Mon-tesquiou, Proust évoque les notes infinies qu’il prend sur (c’est-à-dire contre) Sainte-Beuve dans ses cahiers, et le projet qu’elles représentent : « J’ai entrepris un long ouvrage sorte de roman. » Roman (« sorte de » ), essai ( « purement personnel ») : les distinctions préconçues ne sont pas faites pour les inventeurs de forme, qui sont contraints à ces approximations et précautions de langage pour ne pas trop effaroucher les critiques et dépister leurs habitudes.

L’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature

Dans le numéro d’hommage à Marcel Proust de la Nouvelle Revue française (1er janvier 1923), Albert Thibaudet écrit qu’ « on peut le considérer comme le représentant actuel de la famille des analystes subtils qui, depuis Montaigne, a si rarement chômé chez nous », ce qui est peut-être banal ; mais ce qui à coup sûr l’est beaucoup moins, c’est quand il range Proust aux côtés de Montaigne dans « la famille des créateurs d’images », et tout à coup parler d’ Essais au sujet de Proust paraît moins insolite : ce n’est pas seulement une famille que ce rapprochement lui donne, c’est une généalogie imprévue.

Comme on prouve la marche en marchant, la Bibliothèque de la Pléiade redonne pour l’occasion le « roman final », sous la forme d’un “tirage spécial limité” de la nouvelle édition d’ À la recherche du temps perdu , dirigée par M. Jean-Yves Tadié, qui a supplanté l’édition originelle de Pierre Clarac et André Ferré (1954), laquelle a été longtemps la seule édition disponible et qui, à cet égard, conserve pour beaucoup de lecteurs un goût de madeleine.

Il est courant, depuis la préface d’André Maurois pour cette édition, de parler de l’œuvre de Proust comme d’une “cathédrale”. La comparaison retrouve sa pertinence si l’on en revient à la conception médiévale de la cathédrale miroir : speculum naturale, miroir de la nature, speculum historiale, miroir de l’histoire, speculum mundi, miroir du monde. Le roman de Proust, dont on ne pourra plus désormais dissocier ces Essais qui en sont les travaux d’approche, est le speculum maius, le miroir plus grand d’un écrivain tout entier passé de l’autre côté.

Proust romancier, Proust essayiste ; Proust moraliste (Thibaudet), et encore Proust poète, Proust humoriste et – surtout – Proust métaphysicien : écrire, pour un écrivain – on l’oublie quelquefois – est une autre façon de méditer. Il est arrivé à Proust, tout athée ou agnostique qu’on le présume ou qu’il a pu se croire lui-même, d’établir avec le célèbre « pan de mur jaune » l’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature (avec la splendide inutilité des fleurs dans Sherlock Holmes). C’est la mort de Bergotte, dans la Prisonnière : « Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes, les expériences spirites pas plus que les dogmes religieux n’apportent de preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure ; il n’y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l’artiste athée à ce qu’il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l’admiration qu’il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d’y retourner revivre sous l’empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l’enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées – ces lois dont tout travail profond de l’intelligence nous rapproche et qui sont invisibles seulement – et encore ! – pour les sots ».

De Marcel Proust, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade : “Essais”, 2 064 pages, 69 € (jusqu’au 31 octobre) ; “À la recherche du temps perdu”, deux volumes sous coffret, 1 472 et 1 504 pages, 110 € (jusqu’au 31 octobre).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Trois intox accusant Volodymyr Zelensky de consommer de la cocaïne

Publié le : 26/04/2022 - 16:30Modifié le : 26/04/2022 - 16:31

Alexandre Capron Suivre

Ces dernières semaines, au moins trois vidéos prétendant montrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, consommer de la cocaïne ou tenir des propos incohérents après une consommation de drogue ont été partagées. Ces vidéos sont en réalité des montages, parfois manipulées numériquement.

Ces accusations contre le président ukrainien ne sont pas nouvelles : durant l’élection présidentielle ukrainienne en 2019, ses opposants l’avaient accusé d’être dépendant de la cocaïne, ce qui l’avait notamment poussé à demander un dépistage en direct sur les réseaux sociaux.

Les partisans de Petro Porochenko, président sortant et battu à l’élection, avaient alors contesté les résultats du test réalisé dans un laboratoire privé, et s’étaient notamment moqué de Volodymyr Zelensky dans un clip de campagne.

Ces accusations ont donc été reprises plus récemment sur les réseaux sociaux, à travers des vidéos trompeuses.

Une vidéo numériquement manipulée pour placer de la cocaïne sur son bureau

Une première vidéo relayée depuis le 23 avril, principalement dans des groupes Telegram pro-russe, affirme montrer un tas de poudre blanche sur le bureau de Volodymyr Zelensky, alors en discussion par visioconférence notamment avec Elon Musk.

Exemple de tweet circulant et affirmant montrer de la cocaïne sur le bureau de Volodymyr Zelensky. Archive ici : https://archive.ph/wip/CfqDc © Twitter

Comme l’a montré le journaliste Eliott Higgins de Bellingcat, il s’agit d’un ajout numérique. Sur la vidéo originale publiée le 6 mars sur, aucune poudre blanche n’est visible.

Pro-Russian accounts are currently sharing a video (left) that has a big ol' pile of cocaine digitally added to smear Zelensky. The original video (right), sans cocaine, can be found here https://t.co/cChEsa7Sbj pic.twitter.com/JAfGsiEIDj

April 23, 2022

Certains utilisateurs ont remis en doute le fait que la vidéo du 6 mars n'ait pas été éditée. À la deuxième seconde de la vidéo, on voit pourtant qu'un halo de lumière passe sur une carte bancaire déposée sur le bureau. Or, la carte bancaire ne brille pas comme elle devrait le faire, prouvant qu’elle a été ajoutée numériquement.

Un montage pour tronquer des propos

Une deuxième vidéo diffusée le 18 avril dans le groupe Telegram “Invaccinable”, adepte de la désinformation autour du Covid-19, affirme montrer une interview de Volodymyr Zelensky avouant “être un junkie”. Sur les sous-titres de la vidéo, en anglais et en français, on peut lire : “A 7h du matin, je me suis levé, j'ai fait une promenade avec un chien. Et je sniffe de la drogue.”

Capture d'écran de la vidéo prétendant montrer Volodymyr Zelensky affirmer qu'il consomme de la cocaïne. Lien : https://www.facebook.com/jason.ttroy/videos/1398373477281700 © Telegram Invaccinable

Comme expliqué par nos confrères d'AFP Factuel, l'interview originale a été réalisée par le média ukrainien "Ukrainskaya Pravda" le 21 janvier 2019. Dans cette émission, Zelensky y explique qu’il ne consomme pas de drogue, et parle des bienfaits du sport comme suit :

"Voici le 'régime' que je suis. À 7 heures du matin, je me lève, je sors mon chien et je fais du sport. À quoi sert le sport ? Il s'agit de se forcer soi-même. Ça donne de l'énergie pour toute la journée, je le conseille à tout le monde, mais pas à travers une pratique intensive car elle donne envie de dormir dans la journée. Et cette décharge est suffisante pour la journée, oui"

Ses propos ont été détournés pour faire croire que le alors candidat à la présidence ukrainienne parlait de la cocaïne. Ce montage circule depuis au moins 2019 et avait été démenti par le média Ukrainskaya Pravda, à l’origine de l’interview, comme le note l’AFP Factuel. 

Une vidéo-selfie de Zelensky complètement drogué ?

Dans la dernière vidéo, qui circule depuis le 17 avril, on voit le président ukrainien face caméra montrer plusieurs éléments présents dans son bureau. Les utilisateurs partageant la vidéo affirment que ce dernier se serait filmé après avoir consommé de la cocaïne, et que la vidéo “aurait été supprimée d’Iternet”. Des utilisateurs affirment aussi apercevoir les restes d’un rail de coke sur le bureau du président ukrainien.

Capture d'écran de la vidéo prétendant montrer de la cocaïne sur le bureau de Volodymyr Zelensky. Archive ici : https://archive.ph/wip/MEhg2 © Twitter

Pourtant, on peut trouver facilement la vidéo qui a été publiée initialement le 16 avril sur le compte Instagram de Volodymyr Zelensky, et qui n’a donc pas été supprimée.   

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Володимир Зеленський (@zelenskiy_official)

Le président ukrainien y explique, visiblement épuisé, au 52e jour de la guerre en Ukraine : “Nous travaillons [il montre alors son discours], nous aimons [il montrer sa photo de famille], nous sommes reconnaissants [il montre une sculpture du coq de Borodyanka], nous sommes fiers [il montre le drapeau ukrainien], nous serons victorieux.”

En comparant la vidéo originale avec celle diffusée par des utilisateurs affirmant que Volodymyr Zelensky était drogué, la rédaction des Observateurs a pu également constater de légères différences visuelles et sonores : la qualité de la vidéo a été dégradée afin de ne pas en percevoir tous les détails. 

L’audio d’abord semble avoir été compressé impliquant une perte de qualité sonore au niveau des aigus, accentuant l’aspect grave de la voix et d’un état second.

Ensuite, les éléments visibles sur son bureau s’apparentent davantage à des reflets de lumière et à des filets de dorure. On les retrouve d’ailleurs sur d’autres images du même bureau : deux traits blancs caractéristiques des dorures sur du cuir présents sur des bureaux de type présidentiel.

Donc, ce que certains internautes considèrent comme étant un rail de cocaïne n’est autre que le filet de dorures ornant le bureau du président ukrainien. 

Vous souhaitez nous soumettre des photos ou des vidéos pour vérification ? Contactez-nous via le compte Twitter @InfoIntoxF24 

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L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
France24 - World

In bulletproof vests and helmets, Ukrainian farmers risk lives to plough fields

Issued on: 27/04/2022 - 17:29

Sam BALL

In the Zaporizhzhia region of Ukraine, farmer Yuri is getting ready for a day's work ploughing fields. Before setting off, he puts on a bulletproof vest and a ballistic helmet. Since the Russian invasion on February 24, farming in this area near the frontlines has become a high-risk profession, but farmers like Yuri are determined to continue working in a sector vital to the Ukrainian economy.

Valeurs Actuelles

Festival de Cannes : l’étonnante présence de Ladj Ly dans le jury

Le 75e Festival de Cannes approche à grands pas. L’événement cinématographique se déroulera du 17 mai au 28 mai prochains. Et le jury a été dévoilé. L’acteur français Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes cette année et remettra la Palme d’or à l’un des 21 films en compétition. Il sera entouré de huit jurés comme l’actrice suédoise Noomi Rapace, ou le réalisateur français Ladj Ly. Cette dernière désignation est pourtant quelque peu critiquée sur les réseaux sociaux. Ladj Ly, qui a connu un grand succès grâce au film Les Misérables, est pointé du doigt pour son passé tumultueux.

Prison ferme, suspecté de détournements de fonds

Ladj Ly avait, en effet, été condamné en 2011 à trois ans de prison ferme pour « enlèvement et séquestration ». Même s’il a toujours nié les faits, l’artiste français était accusé d’avoir mené une expédition punitive, en janvier 2009, accompagné de deux complices. Plus récemment, lui et son frère ont fait l’objet d’une enquête du parquet de Bobigny. Une information qui avait été dévoilée par Mediapart en février dernier.

Ladj Ly a fondé l’école de cinéma Kourtrajmé, basée à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Mais il est suspecté d’avoir détourné 285 000 euros du compte de l’association Cité des arts visuels – qui gère l’école – ainsi que 50 000 euros depuis les caisses de la société de production Lylyfilms, qui a co-produit les Misérables. Une autre transaction de 118 000 euros du compte de l’association à la société Lylyfilms ferait aussi l’objet d’analyses. Des justificatifs seraient manquants. Les antécédents de Ladj Ly n’auraient, pour l’instant, pas l’air de déranger le Festival de Cannes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

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Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

UkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Notre jeunesse

Il a longtemps paru ne pas pouvoir vieillir, comme si l’enthousiasme et la pureté d’âme des personnages qu’il incarnait à l’écran le préservaient miraculeusement des flétrissures du temps. En apprenant sa mort, le 21 avril, on était presque incrédule de découvrir qu’il avait atteint les 80 ans. Dans nos esprits, il était resté le jeune lieutenant crapahutant dans la jungle indochinoise de la 317e Section (1965), la figure poétique et mythique du Crabe-Tambour (1977), souriant aux aléas de l’histoire en glissant sur un fleuve du Tonkin, le chat noir de sa conscience sur les épaules, le jeune matelot qui va « en perm’ à Nantes » des Demoiselles de Rochefort (1967), le photographe courageux de Z, de Costa-Gavras (1969), ou le jeune lycéen amoureux de Claudia Cardinale dans la Fille à la valise , de Valerio Zurlini (1961).

Des rôles bien différents mais pareillement illuminés par sa grâce juvénile et solaire, par une sorte de pureté rêveuse qui le faisait paraître l’incarnation même d’une forme d’idéalisme sans faiblesse ni mièvrerie, d’une certaine noblesse faite de courage discret, d’une pudeur sans pudibonderie et d’une fière délicatesse d’âme. Ceux qui le fréquentaient disaient que dans la vie, Jacques Perrin était très exactement le chic type que l’on imaginait en le voyant à l’écran. On se doute que le sens de l’honneur et celui de la parole donnée exaltés par le cinéma Pierre de Schoendoerffer n’étaient pas de vains mots pour son acteur fétiche.

C’était un enfant de la balle, né en 1941 d’un régisseur de la Comédie-Française et d’une mère comédienne, Marie Perrin, dont il reprendra le nom. Après le Conservatoire, Zurlini lui donne son premier grand rôle à 20 ans, face à Claudia Cardinale donc. Il fait quelques films en Italie, dont la Corruption , de Mauro Bolognini, où il campe un séminariste que son père tente de détourner de sa vocation.

Il tourne deux fois pour Demy (le matelot des Demoiselles et le prince de Peau d’âne) et quatre pour Costa-Gavras ( Compartiment tueurs, Z, État de siège et Section spéciale), mais sa grande rencontre reste celle de Schoendoerffer, avec qui il développe une complicité qui ne doit rien à la politique (Jacques Perrin produira aussi Z, qui est un film de gauche, et l’anticolonialiste la Victoire en chantant , de Jean-Jacques Annaud) mais tout à une certaine vision de l’homme, qui était certainement aussi la sienne : « Ce qui l’intéressait vraiment, avait-il confié à Marc Charuel pour Spectacle du monde à la mort du cinéaste, c’était les hommes. […] L’important, c’était le destin des hommes, la façon dont ils souffrent et, au bout de ces souffrances, la solidarité les uns avec les autres. C’était de repérer immédiatement dans la nature humaine […] là où il y a du courage, là où il n’y en a pas. »

Une capacité d’émerveillement intacte

Du courage, il n’en manqua pas comme producteur, métier qu’il embrassa non pas pour son profit mais pour permettre d’exister à des films qui ne se seraient pas faits sans cela. Il eut à son actif quelques désastres commerciaux, dont le Désert des tartares (1976) de Zurlini, mais aussi des triomphes, comme Microcosmos (1996), qui décida celui dont les derniers mots, dans la 317e Section, étaient « Cette nuit, j’ai peur des bêtes » , à signer quelques films animaliers d’une stupéfiante beauté comme le Peuple migrateur (2001) et Océans (2009). Films dont il espérait qu’ils puissent renouveler notre capacité à nous émerveiller des splendeurs du monde. L’émerveillement, c’est la capacité à voir les choses anciennes avec un regard toujours jeune. De ce point de vue aussi, Jacques Perrin sera resté, jusqu’à la fin, étonnamment jeune.

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Valeurs Actuelles

Les coups de food de VA

Chez Fred, bistrot depuis 1945

Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.

DokiDoki, comptoir nippon

C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.

L’EnvoléE, café caché

Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.

Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux

Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.

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BBC

Cost of living: Owners 'giving up pets' as prices rise

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Staff at an animal sanctuary say they are looking after more pets than ever before due to their owners giving them up after recent increases in the cost of living.

Thornberry Animal Sanctuary in Sheffield, South Yorkshire, has seen owners give up their animals due to rising prices, including the cost of veterinary treatment.

Helen Connelly, from the sanctuary, said: "Just as people's cost of living bites, it bites here at the sanctuary."

A spokesperson for the RSPCA said: "We're really concerned that the cost of living crisis, along with more families returning to school and work following lockdown, could lead to more people struggling to care for their pets."

Valeurs Actuelles

Mimosa… la Riviera à Paris

Situé dans l’hôtel de la Marine, Mimosa occupe l’emplacement des anciennes écuries ; avec 10 mètres de hauteur sous plafond, cet espace exceptionnel s’ouvre sur la cour d’honneur grâce à de gigantesques baies vitrées. C’est là qu’est installée la nouvelle table de Jean-François Piège pour le Moma Group, une adresse qui rend tangible l’impossible : importer l’esprit Riviera sur la place de la Concorde. On doit la transformation de ce lieu magnifique, créé au XVIIIe siècle par l’architecte du roi Ange-Jacques Gabriel, à l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye. Mimosa, c’est une ode à la France et à ses produits. Un bar à œufs mimosa de toutes sortes, dans une mise en scène spectaculaire, et une carte généreuse. On peut se croire ici à Capri ou à San Remo, devant une table solaire baignée de lumière.

Dans l’assiette, la simplicité avant tout, des œufs mimosa, des hors-d’œuvre à partager, des poissons et viandes cuits au gril ou au four à bois. On se damne en entrée pour un œuf mimosa à la poutargue (17 euros) ou de sublimes beignets de légumes du jardin (17 euros). En plat, un poisson de la pêche du jour – bar entier et fenouil fondant (24 euros) ce jour-là -, une épaule d’agneau (30 euros) ou une entrecôte prime angus cuite sur la braise, sauce béarnaise (78 euros). En dessert, meringue au four à bois, fruits rouges (16 euros) ou beignets chou chou, caramel, glace vanille (15 euros). À goûter absolument, les cocktails sans alcool couleur soleil. Une décoration solaire et pétillante, des volumes de folie, une carte généreuse, des produits et des spécialités à la fraîcheur absolue, un chef de renom, sans bouger de Paris, Mimosa nous transporte dans le Sud, sur la Riviera, pour un bonheur non dissimulé.

Mimosa, hôtel de la Marine, 2, rue Royale, Paris VIIIe. Tél. : 01. 53.93.65. 52.

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Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Llega la primavera y con ella algunos de esos productos que vuelven a desaparecer antes de que puedas darte cuenta. Espárragos frescos, verdes y blancos, tirabeques, guisantes, alcachofas, habas: breve, pero intenso. Como si durante todo el año estuvieran trabajando para salir en marzo y abril con su mejor sabor. No voy a negar que estas preciadas verduras y leguminosas pueden ser algo caras: quién les iba a decir a nuestras abuelas que ahora la comida de campo se cotiza como si fuera caviar y que comer buenos guisantes es casi un privilegio.

Con todo esto, que si el breve periodo que las tenemos disponibles, la dificultad de encontrarlas y el precio a veces desorbitado, parece que voy a plantear la receta imposible. Pero si en algún momento puedes hacerte con medio kilo de guisantes y tirabeques frescos económicos es ahora; así que aquí te dejo todo lo que necesitas para prepararte una ensalada de emperador millenial.

Como hemos ido adoctrinando en esta biblia del apaño culinario, alguno ya sabrá que hay una cosa importantísima a la hora de preparar este tipo de productos: la cocción debe de ser breve e inmediatamente cortada con agua fría y hielo para mantener su textura, color y sabor dulce. Luego vale con saltearlos a fuego fuerte con un buen sofrito, cada cual a su gusto y parecer. Sin embargo, esta receta los deja fríos para combinarlos con fresas, algo de hidrato de carbono y una vinagreta cremosa. Un dato curioso, donde vivo; en Aragón, a los tirabeques se les llama bisaltos o miracielos: así que para mirar al cielo esta receta facilísima que os dejo.

Dificultad

La de encontrar los guisantes y los tirabeques a precio razonable.

Ingredientes

Para 4 personas

Para la ensalada

  • 250 g de tirabeques frescos
  • 250 g de guisantes frescos en vaina
  • 150 g de cuscús (peso en crudo)
  • 100 g de fresas
  • Un par de tallos de cebolleta

Para la vinagreta

  • 3 cucharadas de yogur griego
  • 1 cucharada de mostaza
  • El zumo de medio limón
  • Ralladura de un limón
  • Sal
  • Cayena molida (opcional)

Preparación

  1. Poner una olla con agua y sal a hervir. Cocer los tirabeques durante un minuto y pasar a un bol con agua y hielo. Repetir el mismo proceso con los guisantes, cociéndolos entre 30 segundos y un minuto según su tamaño.

  2. Preparar la vinagreta mezclando todos los ingredientes con unas varillas.

  3. Poner el cuscús en una sartén a fuego medio-suave durante unos cinco minutos hasta que cambie a un color más tostado. Retirar a un cuenco.

  4. Llevar a hervor 300 ml de agua y cubrir el cuscús. Añadir una pizca de sal y mezclar bien. Cuando absorba todo el agua, remover bien y añadir una cucharada de aceite.

  5. Cortar las fresas en trozos y los tallos de la cebolleta en rodajas muy finitas.

  6. Montar la ensalada con una base de cuscús, los guisantes y los tirabeques, las fresas, la vinagreta por encima y un poco de cebolleta.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Valeurs Actuelles

Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.

Démêler les époques

Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.

La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.

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France24 - Monde

Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à cinq ans de prison pour corruption

Publié le : 27/04/2022 - 07:37Modifié le : 27/04/2022 - 10:56

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

La justice birmane a reconnu, mercredi, l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi coupable de corruption et l'a condamnée à cinq ans de prison. La lauréate du prix Nobel de la paix est visée par une cascade de procédures judiciaires visant à l'exclure définitivement de l'arène politique.

La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi : l'ex-dirigeante a été condamnée, mercredi 27 avril, à une peine de cinq ans de prison supplémentaires au cours d'un procès-fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.

La prix Nobel de la paix, qui s'était déjà vu infliger ces derniers mois une peine de six ans de détention, a cette fois été condamnée en vertu de la loi anti-corruption.

"Elle reste assignée à résidence. Je ne sais pas si elle a demandé à faire appel", a indiqué à l'AFP le  porte-parole de la junte, Zaw Min Tun.

En bonne santé, d'après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d'État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie.

Elle est visée pour une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et risque au total des décennies de prison.

Dans ce volet, le régime militaire l'accuse d'avoir perçu 600 000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun, Phyo Min Thein.

Ce dernier a témoigné devant le tribunal, affirmant lui avoir versé l'or et l'argent en échange de son soutien. Aung San Suu Kyi a, de son côté, rejeté ces allégations.

Il s'agit de la première affaire de corruption intentée contre l'ex-dirigeante. En tout, une dizaine de chefs d'accusation pour corruption ont été retenus contre elle.

La prix Nobel purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d'un an et où elle doit rester le temps de son procès.

Ce dernier se tient à huis clos dans la capitale Naypyidaw, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.

Série de procédures judiciaires

De nombreux observateurs internationaux ont dénoncé cette procédure uniquement motivée, selon eux, par des considérations politiques : exclure définitivement Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020, de l'arène politique.

"La motivation politique est évidente. C'est une autre étape sordide dans la consolidation du coup d'État", dénonce David Mathieson, un analyste spécialiste du pays.

Vu son âge avancé, "il est possible qu'elle finisse ses jours en prison", relève Phil Robertson, directeur adjoint de la division  Asie de l'ONG Human Rights Watch. "Détruire la démocratie birmane signifie d'abord se débarrasser d'elle, la junte ne laisse rien au hasard".

Plusieurs proches de la prix Nobel ont été condamnés à de lourdes peines : la peine capitale pour un ex-parlementaire, 75 ans de prison pour un ancien ministre, vingt ans pour un de ses collaborateurs. D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité.

Une partie de ces députés déchus ont formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) parallèle dans le but de saper la légitimité de la junte.

Mais, quinze mois après le coup d'État, le NUG ne contrôle aucun territoire et n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger.

En finir avec l'emprise des généraux

Aung San Suu Kyi reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingya.

Mais elle a totalement disparu des radars depuis son arrestation, n'apparaissant que sur de rares clichés pris par les médias d'État au tribunal.

Et de nombreux opposants au régime militaire estiment que leur lutte doit dépasser la prix Nobel pour tenter d'en finir avec l'emprise des généraux sur la politique et l'économie de la Birmanie.

Des milices ont pris les armes contre la junte dans plusieurs régions de Birmanie, à contre-courant du principe de non-violence prôné par Aung San Suu Kyi.

La semaine dernière, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a appelé à des pourparlers de paix avec les factions rebelles ethniques qui contrôlent de vastes portions du territoire et combattent l'armée depuis des décennies.

Le coup d'État de février 2021 a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 1 800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13 000 arrêtés, d'après une ONG locale.

Avec AFP

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En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

Birmanie : Aung San Suu Kyi écope de quatre ans de prison supplémentaires

Droits de l'homme

En Birmanie, une résistance à la junte à toute épreuve

El País (ESP)

SANS TITRE

Que las empanadas argentinas gusten no nos debería extrañar: son placenteras, variadas y fáciles de comer en cualquier situación. Lo que resulta más difícil de explicar es por qué, en los dos últimos años, en algunas ciudades españolas han brotado como setas locales dedicados específicamente a este producto. Sea cual sea el motivo, con el boom ha llegado el habitual batiburrillo de oferta digna y versiones desgraciadas.

Para aprender a separar la empanada-grano de la empanada-paja, comparamos algunos ejemplares con el cocinero argentino Víctor Trochi. Después visitamos uno de nuestros sitios favoritos de Barcelona para tomar esta especialidad, Rekons, donde aprendimos a hacer el repulgue. ¿Qué es el repulgue? Pues tendrás que mirar el vídeo de arriba para averiguarlo (o mirarlo en el diccionario de la RAE, pero es más aburrido).

Valeurs Actuelles

Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace

L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.

Témoin jusqu’au bout

Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.

Grand Est : les dernières actualités

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Publié le : 27/04/2022 - 00:55

FRANCE 24 Suivre

Après la diffusion par la France d'images de drone montrant ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, la junte malienne a accusé, mardi soir, l'armée française d'"espionnage" et de "subversion".

La junte militaire au pouvoir à Bamako a accusé mardi 26 avril l'armée française d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France.

Les autorités ont "constaté depuis le début de l'année plus de cinquante cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises", annonce un communiqué du gouvernement de Bamako.

"Un des cas les plus récents a été la présence illégale d'un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi, dont le contrôle (avait) été transféré aux" Forces armées maliennes (FAMa) la veille, ajoute le texte, signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement mis en place par la junte.

"Ledit drone était présent (...) pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l'espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant (de) fausses images montées de toutes pièces afin d'accuser les FAMa d'être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir (leur) image."

Contrer une "attaque informationnelle"

Le 21 avril, deux jours après qu'elle eut restitué aux FAMa sa base de Gossi, l'armée française avait entrepris de contrer ce qu'elle a qualifié d'"attaque informationnelle" et publié une vidéo de ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin d'accuser la France de crimes de guerre au Mali.

Ces images, prises par un drone, montrent des soldats s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on voit deux de ces militaires filmer les corps à moitié ensevelis.

L'état-major français assure qu'il s'agit de soldats blancs, laissant entendre que ce sont des membres de la société militaire privée Wagner, qu'il a identifiés sur des vidéos et des photos prises à d'autres endroits.

Au lendemain de la publication de ces images, l'état-major malien a annoncé avoir découvert "un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane", du nom de l'opération française antijihadiste au Sahel. "L'état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa", ajoutait alors l'état-major malien.

Mardi, la justice militaire malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête "pour faire toute la lumière" après "la découverte d'un charnier à Gossi". Selon le procureur de la République près le tribunal militaire de Bamako, "l'opinion sera tenue régulièrement informée de l'évolution de l'enquête, dont les résultats seront rendus publics".

Avec AFP

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L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner

VIDÉOS EXCLUSIVES

Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps

France24 - Monde

Ligue des champions : Unaï Emery et Villarreal, les invités surprises sur la route de Liverpool

Publié le : 27/04/2022 - 06:42

Romain HOUEIX Suivre

Roi de la Ligue Europa, c'est désormais la Ligue des champions qu'Unaï Emery veut soulever avec Villarreal. L'entraîneur espagnol a déjà accroché le scalp du Bayern Munich et de la Juventus Turin cette année, Liverpool ne lui fait donc pas peur.

Le "sous-marin jaune" contre la ville des Beatles. Après un premier choc anglo-espagnol entre Manchester City et le Real Madrid, c'est au tour de Liverpool et Villarreal de s'affronter, mercredi 27 avril, en demi-finale de Ligue des Champions. L'équipe espagnole, coachée par Unaï Emery, fait figure d'invité surprise du dernier carré. Pourtant, l'entraîneur basque a prouvé qu'il savait sublimer ses équipes pour les grands rendez-vous européens.

Dans la position du challenger

Sur le papier, Villarreal, actuellement septième de la Liga, est en effet la plus faible des quatre encore en lice. En face, Liverpool, deuxième de la Premier League à un point seulement derrière Manchester City, fait même figure d'épouvantail.

Le rapport est sur le papier déséquilibré mais cette position de challenger convient sans doute à Emery, quadruple vainqueur de la Ligue Europa (trois sacres avec Séville, un avec Villarreal). Pourtant, il sait montrer les dents quand il faut, refusant le statut de "gentil" Petit Poucet.

"Nous ne sommes pas ici pour qu'on dise que nous sommes gentils, que nous sommes sympathiques, un petit village comme celui d'Astérix et Obélix", avait lancé l'entraîneur espagnol après avoir éliminé le Bayern Munich en quart de finale. "Nous avons un projet très solide, très stable, avec la famille Roig depuis de nombreuses années, un club qui a joué des demi-finales dans le passé (...) Notre but avant ce match, ce n'était pas de donner une bonne image de nous, c'était de nous qualifier."

Unai Emery va disputer sa 7ème demi-finale européenne en tant que coach 🏆 pic.twitter.com/qAKHB5WazX

April 25, 2022

La réputation d'Unaï Emery n'est plus à faire dans les grandes dates européennes. Sur les douze dernières saisons, le Basque a qualifié son équipe lors de 31 des 37 confrontations à élimination directe en C1 et en C3, soit un taux de réussite de 84 % que seul Zinédine Zidane, avec 14 sur 16 (88 %), concurrence.

Entraîneur mal-aimé

Malgré ses états de service impeccables, la réputation d'Unaï Emery reste entachée par ses passages au PSG et la fin de son histoire en queue de poisson à Arsenal.

Du côté de Paris, il est resté celui qui officiait au moment de l'humiliante "remontada" subie contre Barcelone en 2017 (4-0, 1-6). L'année suivante, il avait également échoué en huitième de finale au Real Madrid (1-2, 1-3).

Chez les Gunners, il avait connu des débuts très prometteurs en 2018/2019, avec une série de 22 matches sans défaite, une troisième place à sept journées de la fin et une finale de Ligue Europa à disputer. Mais il ne s'est jamais remis d'une fin de saison totalement ratée qui avait vu les Londoniens finir cinquièmes et chuter 4-1 en finale de C3 face à Chelsea, ratant la qualification pour la Ligue des champions la saison suivante.

Retour en grâce à Villarreal

Depuis, Emery est parti se ressourcer en Espagne, pays où il fait toute sa carrière de joueur puis débuté sa carrière d'entraîneur, et notamment remporté trois Ligue Europa consécutives avec Séville FC. Il a ajouté en 2021 une C3 supplémentaire à son palmarès en 2021 avec Villareal, dominant au passage Arsenal en demi-finale et Manchester United en finale.

Cette nouvelle victoire dans sa compétition fétiche lui a ouvert les portes de la Ligue des champions. Après s'être extirpé d'un groupe qui comptait Manchester United et l'Atlanta Bergame, les hommes d'Unaï Emery ont été les tombeurs de deux cadors d'Europe : la Juventus Turin puis le Bayern Munich.

𝘽𝙪𝙨𝙘𝙖𝙢𝙤𝙨 𝙣𝙪𝙚𝙨𝙩𝙧𝙤 𝙡𝙪𝙜𝙖𝙧 𝙚𝙣 𝙡𝙖 𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙧𝙞𝙖 💛.#UCL pic.twitter.com/0epCQFySxQ

April 26, 2022

Cette épopée rappelle celle de 2005-2006 dans la petite ville espagnole de 50 000 habitants. Cette saison-là, Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était hissé jusqu'en demi-finale, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un pénalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal. Seize ans plus tard, les héros ont changé de nom. Ils s'appellent Arnaut Danjuma, Gerard Moreno, Giovani Lo Celso, ou encore Raul Albiol.

Mais la fièvre jaune est toujours la même. Et c'est toute la planète football qui succombe à l'histoire de ce Petit Poucet vêtu d'or venu bousculer la hiérarchie du continent, qui voudra prolonger son rêve en demi-finale.

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Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré

L'Humanité

«  S’unir pour réussir et gagner  !  » 

Tribune

Appel des maires pour un pacte législatif et de gouvernement populaire, social et écologiste

Collectif

En empêchant une nouvelle fois l’extrême droite d’accéder au pouvoir, nous avons échappé au pire, mais nous n’avons pas hérité du meilleur, tant s’en faut.

Nous, maires des communes de France avec des majorités qui rassemblent sans les nier toutes les composantes de la gauche, nous savons que si le parti du président Macron obtient une majorité à l’Assemblée, il disposera des pleins pouvoirs pour réduire les services publics qui sont la richesse de ceux qui n’en ont pas, mettre à mal les fragiles équilibres écologiques, déstructurer les territoires, les villes et nos villages, accroître les inégalités qui fracturent notre pays, etc.

Avec le soutien de nos concitoyen·ne·s épris de changement et de progrès, nous pouvons empêcher ce scenario et réparer l’élection présidentielle en portant une nouvelle majorité populaire, sociale et écologiste à l’Assemblée nationale à l’occasion des élections législatives de juin.

Majoritaires, nous pourrons imposer une équipe gouvernementale et un Premier ministre issus des rangs d’une majorité progressiste et humaniste. C’est un acte d’une grande portée qui ne peut se réduire à remplacer Jean Castex par un autre nom. L’objectif ne peut pas être de gérer en bon père de famille les intérêts que représente Emmanuel Macron. Il s’agit d’empêcher sa politique de prendre corps et, dans ce même mouvement, de faire reculer l’extrême droite qui risque d’avoir des dizaines de député·e·s à l’Assemblée. Nous pensons que ce but peut être atteint. Pour y parvenir, il nous faut prendre appui sur la diversité des forces populaires, sociales et écologistes.

Rassemblés, nous pouvons associer à ce nouvel élan progressiste et humaniste les 11 millions de concitoyen·ne·s qui ont voté à gauche. Nous pouvons redonner espoir aux 13 millions d’abstentionnistes. Nous pouvons transformer les votes de colère en votes pour le progrès.

Nous devons être ambitieux, avoir pour objectif de multiplier par deux le score cumulé de la gauche lors de la présidentielle. C’est possible. Cela passe par la coalition des meilleures propositions de chacune des composantes de la gauche. Cela passe par le respect des sensibilités profondes de toutes les électrices et de tous les électeurs.

Un pacte de législature et de gouvernement scellant une telle volonté et soutenu par les citoyen·ne·s peut concrétiser cette belle ambition mise au service du peuple et de la nation.

Elu·e·s des villes et des campagnes, nous disons : il faut dire la vérité aux citoyen·ne·s, c’est la base de la confiance. Expliquer les enjeux véritables de cette élection législative qu’on peut assimiler à un troisième tour si, rassemblée, la gauche populaire, sociale et écologiste est capable d’afficher une volonté commune de changer profondément une situation qui compromet l’avenir individuel et collectif de nos compatriotes.

Rassemblons-nous pour ces élections législatives, partout dans le pays, pour avoir à l’Assemblée nationale une majorité de gauche forte de député·e·s ancrés dans les territoires et dans la vie quotidienne.

Rassemblons-nous, voyons la France en grand. Portons un pacte législatif et de gouvernement progressiste au sein duquel le meilleur de chaque composante de la gauche populaire, écologiste et sociale trouvera son expression dans l’intérêt de la nation.

S’unir pour gagner, c’est nécessaire, c’est possible, c’est urgent  !

Premier signataires

ABATE Patrick, Talange (57)

AGERT Marcel, maire d’Aucazein (09)

ALBIN Noël, maire de Touët-de-l’Escarene (06)

ANDRÉ Sylvain, maire de Cendras (30)

BARRIER Jean-François, maire de Velzic (15)

BARROS Pierre, maire de Fosses (95)

BELL-LLOCH Pierre, maire de Vitry-sur-Seine (94)

BESSAC Patrice, maire de Montreuil (93)

BEURIOT Valéry, maire de Brionne (27)

BLANCHET Michel, maire de Lanquais (24)

BONNARGENT Alexis, maire de Vidouze (65)

BONNERY Alain, maire de Nebias (11)

BOUYSSOU Philippe, maire d’Ivry-sur-Seine (94)

BROSSAT Ian, président de l’ANECR

BRUNEAU Alban, maire de Gonfreville-l’Orcher (76)

CARVOUNAS Luc, maire d’Alfortville (94)

CERCEL Agnès, maire de Tourville-la-Rivière (76)

CHAMBON Denis, maire de Saint-Alban-du-Rhône (38)

CHARBONNIER Jacky, maire d’Orbigny (37)

CLAPIER Alain, maire de Vachères (04)

CLÉMENT Bernard, maire de Domessargues (30)

COLBIAC Francis, maire de Trélissac (24)

de CORMAMOND Hélène, maire de Cachan (94)

CORZANI Olivier, maire de Fleury-Mérogis (91)

DAVIAU Patrice, maire de Marcé (49)

DEYMIÉ Christine, maire de Valence-d’Albigeois (81)

DUPUIS Denis, maire de Breuil-le-Sec (60)

ESTIENNE Claude, maire de Le Chaffaut-Saint-Jurson (04)

FAVERJON Christophe, maire d’Unieux (42)

FORESTIER Denis, maire de Surgy (58)

GARZON Pierre, maire de Villejuif (94)

HAUTIN Maryvonne, maire de Saran (45)

JACOB Claude, maire d’Erondelle (80)

JURCZAK Serge, maire de Sérémange-Erzange (57)

LASSALLE Yvon, maire de Paihes (09)

LENEVEU Gérard, maire de Giberville (14)

MALAVIELLE Patrick, maire de La Grand-Combe (30)

MARION Joël, maire de Compans (77)

MICHALAK Denis, maire de Lewarde (59)

MUZETTE Thierry, maire de Sainte-Anne-Saint-Priest (87)

OZTORUN Denis, maire de Bonneuil-sur-Marne (94)

PALLAS Jacques, maire de Saint-Georges-sur-Arnon (44)

PARNIÈRE Jean-Claude, maire de Soumans (23)

PAUL Gérard, maire de Les Mées (04)

PETIT Arnaud, maire de Woincourt (80)

PRAT Claude, maire de Gilenat (15)

QUEIROS David, maire de Saint-Martin-d’Hères (38)

RANNOU Jacques, maire-délégué de Kernével, Commune nouvelle de Resporden (29)

RÉNAUX Jean-Claude, maire de Carnon (80)

RIO Philippe, maire de Grigny (91)

RODRIGUEZ Jean-Claude, maire de Brissac (34)

RODRIGUEZ Raymond, maire de Gauriac (33)

SADI Abdel, maire de Bobigny (93)

SARRABEYROUSE Olivier, maire de Noisy-le-Sec (93)

TALLET Maud, maire de Champs-sur-Marne (77)

THEROND Flore, maire de Florac-Trois-Rivières (48)

THIRIOT Christian, maire de Beauvoisin (26)

TUJAGUE Francis, maire de Contes (06)

maires
BBC

Climate change: Don't let doom win, project tells worriers

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

A new project has been launched to address rising climate anxiety in students at the University of East Anglia.

At the opening in Norwich, students told BBC News they felt hopelessness, anger and despair about climate change.

They worry how they will live in a world with an unpredictable climate and the destruction of nature.

On Thursday a new survey found that 45% of UK students worry about climate change once a week or more.

Literature student Meg Watts, 22, said that she had experienced depression after being overwhelmed by the scale of problems facing the planet. And she sought therapy after developing disordered eating when trying to cut out food packaged with plastic.

The new programme was developed with mental health charity Norfolk and Waveney Mind, who realised young people were coming for counselling about their fears about climate change.

Common worries were about food security and whether or not to have children, explained Ruth Taylor from Mind. "Young people are trying to get ready for what is coming," she suggests.

The project aims to address taboos around climate anxiety and give students the skills to manage their feelings. The organisers say it's one of the first university projects in the UK to address the issue.

It includes a series of so-called climate cafes - an informal group session where people discuss their feelings - and an eight-week course that teaches students how to turn feelings of despair and anger into "hopeful action".

Student volunteers are being trained to lead discussion groups that they plan to extend to older generations in Norfolk.

Azza Dirar, 30, said she has felt deeply depressed and despairing after witnessing environmental destruction in her home country Ethiopia. She encourages students to "tell the truth about their feelings and appreciate the beauty of life still here".

Sitting on chairs in circles, groups of students at the launch on Tuesday described their feelings about climate change.

"I have phases - sometimes I feel like it's not my fault, it's down to people-in-power. Then I read something else that says if we are not taking action, we are like climate deniers," said one participant.

"I have ups and downs. My future job will be about helping people, but sometimes I think what's the point in my education if we can't stop climate change?" another said.

Political inaction and negative news stories contribute to feelings of despair, some said.

Summing up their feelings in one word after the discussion, a handful of participants said "motivated", "peaceful," "empowered" and "encouraged", adding that sharing made them less alone.

Speaking to BBC News, development student Stephen Kirk, 21, said his anxieties around climate change began at school. He dug for information online about global warming and biodiversity, and became anxious and angry.

"Sometimes I feel quite alone with climate change and the emotions that I feel around it," he explained.

But the climate cafe was a "safe and open space to just talk" without worrying about how others react, he said.

"I have come to terms that I'm allowed to feel angry at this situation - I didn't necessarily cause it and I was only born into it.

"I can now use that anger and that energy, and turn it into something good," he said.

And medical student Amit Singh, 22, explained he felt "validated" by the discussion. "People know it's an anxiety-inducing issue, but it's not talked about very often. Hearing the speakers' amazing talks made me feel in control when talking about my own experiences," he said.

"People are scared to feel vulnerable, but once we start speaking, we realise that we're all in the same boat," he explains, adding he thinks it's "vital" that climate anxiety is addressed more widely in the UK.

Like others, he believes it's important people learn to manage their anxiety because it will "enable them to play a part in addressing the crisis".

Research has found widespread psychological distress in young people about climate change that affects their daily lives.

The 2022 Global Student Survey conducted by Yonder for Chegg.org found that 39% of UK undergraduates say they reduced their meat consumption in the last five years, and 26% say climate change will affect their decision on whether to have children.

Students' advice on how to cope with climate anxiety

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Opex 360

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

France24 - Monde

Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie

Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.  

BBC

Daily Facebook users up again after first-ever decline

Facebook stopped losing users as 2022 got under way, even as its owner reported its slowest revenue growth in a decade.

The number of daily active Facebook users grew to 1.96 billion in the first three months of the year, parent company Meta reported on Wednesday.

That marked a turnaround from last year, when the social network reported a decline in users for the first time.

The drop wiped billions from the firm's market value.

Since executives disclosed the fall in February, the firm's share price has nearly halved.

But shares jumped 19% in after-hours trade on Wednesday.

"More people use our services today than ever before, and I'm proud of how our products are serving people around the world," said Meta boss Mark Zuckerberg, who founded Facebook in 2004.

But Meta - which also owns Instagram and WhatsApp - still reported its slowest revenue growth in at least a decade.

Revenues in the first three months of the year were up just 7% compared to 2021, hitting $27.9bn.

Analysts say businesses are pulling back on advertising as they grapple with rising costs and economic uncertainty, stemming in part from the war in Ukraine.

And while Google and Facebook have long been the go-to sites for online ad dollars, they are facing more competition as newer platforms such as TikTok draw users and online shopping giant Amazon gets into the business.

Google-owner Alphabet earlier this week said advertising revenue in the first three months of the year rose 22%, more slowly than analysts had expected, while the smaller Snap also warned of troubles.

Mr Zuckerberg said the firm was investing in its video "Reels" to compete with TikTok, and expected ad sales to catch up.

But Meta is also grappling with new privacy rules from Apple, which make it more difficult to target adverts. The company has said the changes could cost it $10bn in lost sales this year.

The company said it expected revenue in the coming months of $28bn to $30bn - below analyst estimates.

Meta said this reflected factors including the war in Ukraine and the potential impact of regulatory changes in Europe.

In March Russia banned access to Facebook and Instagram, as part of its crackdown on independent media following the invasion of Ukraine.

Mr Zuckerberg has said that the firm will invest heavily in artificial intelligence and virtual reality - the so-called Metaverse - for its next phase of growth. But that is costing it dearly for now.

Overall, Meta's profits in the quarter were $7.46bn - more than analysts had expected but still down 20% year-on-year.

"Meta's ad business continues to face some very real challenges," said Jasmine Enberg, principal analyst at Insider Intelligence.

"Facebook, of course, is no stranger to obstacles, but the [Apple] changes are the first direct threat to its ad business.

"Combined with the rise of TikTok, brand safety concerns, and a shift in social media user behaviour, there's a perfect storm heading straight for Meta's ad revenues. Even so, it's clear that advertisers are still turning to Facebook and Instagram to reach their wide audiences."

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France24 - Monde

Des frappes israéliennes en Syrie tuent neuf personnes, dont cinq soldats

Publié le : 27/04/2022 - 09:37

FRANCE 24 Suivre

Au moins neuf personnes ont été tuées, dont cinq soldats syriens, par des frappes israéliennes nocturnes près de la capitale Damas, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Neuf combattants, parmi lesquels cinq soldats syriens, ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes près de la capitale Damas, les plus meurtrières cette année, a annoncé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon cette ONG, Israël a visé notamment un dépôt de munitions et plusieurs positions militaires liées à l'Iran, qui aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad. Ennemi juré de l'Iran, l'État hébreu ne veut pas voir Téhéran étendre son influence en Syrie.

Des membres de milices pro-iraniennes tués

Rami Abdel Rahman, qui dirige l'OSDH, a précisé que les quatre autres tués étaient des membres de milices pro-iraniennes. La nationalité de ces victimes n'a pas pu être vérifiée dans l'immédiat.

De plus, huit personnes ont été blessées après ces frappes sur cinq sites différents, a ajouté l'OSDH, organisation basée au Royaume-Uni et disposant d'un large réseau de sources à travers la Syrie.

Une source militaire syrienne a confirmé à l'agence de presse officielle Sana la mort de quatre des cinq soldats.

"L'ennemi israélien a mené une agression aérienne à l'aube en tirant plusieurs missiles depuis Tibériade visant plusieurs positions aux alentours de Damas", a indiqué la source militaire.

"Notre défense anti-aérienne a intercepté plusieurs missiles et l'enquête a indiqué que quatre soldats avaient été tués", a précisé la source à Sana.

Ces frappes font suite à une attaque israélienne similaire le 14 avril près de la capitale, qui n'avait pas fait de victimes, selon Sana.

Une trentaine de frappes en 2021

L'État hébreu commente rarement chacune de ses frappes contre la Syrie mais reconnaît en avoir organisé des centaines depuis 2011, ciblant des positions de l'armée syrienne, des forces iraniennes et du Hezbollah libanais pro-iranien.

Début mars, une frappe israélienne dans la banlieue de Damas avait tué deux officiers des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran.

L'OSDH estime qu'en 2021, une trentaine de frappes israéliennes ont tué 125 combattants des forces gouvernementales et cinq civils.

Avec AFP

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En Syrie, des frappes israéliennes tuent deux civils, selon l'agence de presse officielle

L'armée israélienne annonce avoir frappé des sites de tirs de missile en Syrie

Des frappes israéliennes tuent trois soldats syriens près de Damas

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Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

Valeurs Actuelles

Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées

Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.

A l’occasion d’un pèlerinage

En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.

L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.

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BBC

Climate change: Record tree losses in 2021 in northern regions

By Matt McGrathEnvironment correspondent

Tree cover losses in northern regions of the world were the highest on record in 2021, according to new analysis from Global Forest Watch.

Figures for these boreal forests were up 30% on 2020, with wildfires causing massive losses in Russia.

Elsewhere, around ten football pitches per minute of tropical primary forest were lost across the year.

Brazil, once again, led the way with a significant uptick in tree loss associated with agricultural expansion.

This new data records the losses of tree cover in 2021, and is not the overall net picture when new plantings are taken into account.

Much of the focus for researchers is on the world's tropical regions because this is where more than 96% of deforestation takes place.

When it comes to tropical primary forests, Brazil and the Democratic Republic of Congo top the table as they have for many years now.

But one of the big concerns in the new figures is the loss of boreal forests which are found in northern parts of Russia, Canada and Alaska.

While the cutting or burning of trees in these regions rarely results in permanent deforestation, the number of trees destroyed in 2021 was up 30% on 2020, to the highest level yet recorded,

Climate change is seen as a key driver of tree loss in these areas, with hotter drier conditions leading to more wildfires and greater damage from insects.

Russia saw its worst fire season since records began in 2001, losing more than 6.5 million hectares.

"It's hugely worrying," said Rod Taylor from the World Resources Institute, part of the team behind the new analysis.

"Global warming is generally happening faster as you get closer to the poles, so it's like having a changing climate and an ecosystem that's not coping, so we're seeing fires that burn more frequently more intensively and more broadly than they ever would under normal conditions."

Outside of northern regions, tree losses continued at very high levels in tropical areas - in terms of carbon, the destruction of these trees was equal to the annual fossil fuel emissions of India.

Over 40% of this primary forest loss occurred in Brazil, with the non-fire related destruction increasing by 9% overall - researchers say that is normally associated with the expansion of agriculture. In some key states in the western Amazon region, these losses were as high as 25%.

This is a key concern for climate researchers who fear that the Brazilian rainforest may be approaching a tipping point when it emits more carbon than it stores, which would be a very negative development in limiting the rise in global temperatures this century.

There are also growing worries about trees losses in Bolivia where over two thirds of the clearance of trees was linked to large scale agriculture such as cattle ranching.

However, there is some good news in the data, with Indonesia curbing tree losses for the fifth year in a row.

There are several factors behind this success.

The government has put in place a permanent moratorium on converting primary forest and peat land for palm oil. They've also included a commitment in their national climate plan to reduce emissions from forests so they become a carbon sink and not a source by 2030.

They've also been helped by industry actions, with deforestation for palm oil at a 20 year low, while commitments to stop clearing new lands have also been tightened for the pulp and paper industry.

But there are some concerns that things in Indonesia could change for the worse in coming years.

"The palm oil price is currently at a 40-year high and this might increase the appetite to expand palm oil plantation areas," said Hidayah Hamza, from WRI Indonesia.

"And a temporary freeze on new oil palm plantations was not renewed last year."

While the data from Indonesia and Malaysia is positive, the overall picture is not going in the right direction.

At COP26 in Glasgow last Autumn, some 141 countries committed to "halt and reverse forest loss by 2030."

This will require significant and rapid action in many countries that isn't evident at present.

One of the biggest concerns is that despite the best efforts of many governments to preserve the forests, a rapidly changing climate could upend their good work.

"Wildfires are often linked to the hotter, drier conditions that climate change is bringing, which compound the similar local effects of deforestation itself," said Frances Seymour, from WRI.

"And this loss of forest resilience is edging us closer and closer to tipping points, such as the wholesale conversion of the Amazon rainforest to a savanna grassland that would release enough carbon into the atmosphere to blow the Paris Agreement goals right out of the water."

The data has been compiled by Global Forest Watch, World Resources Institute and the University of Maryland.

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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France24 - Monde

Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique

Publié le : 28/04/2022 - 14:06

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La flambée des prix alimentaires engendrée par la guerre en Ukraine accroît "les risques de troubles sociaux" en Afrique, a alerté, jeudi, le Fonds monétaire international, quatorze ans après les "émeutes de la faim".

Les graines de nouvelles "émeutes de la faim" sont-elles plantées en Afrique sub-saharienne ? Un peu tôt pour le dire, mais la flambée des prix alimentaires fait craindre au Fonds monétaire international des "troubles sociaux" sur le continent.

"Les craintes à l'égard de la sécurité alimentaire se sont nettement accentuées" avec la guerre en Ukraine et l'explosion des prix des denrées alimentaires, accroissant "les risques de troubles sociaux" au sein des pays vulnérables, a alerté, jeudi 28 avril, l'institution de Washington dans un rapport régional.

"Nous sommes très inquiets de la récente flambée des prix des aliments et du carburant" sur le continent, a commenté auprès de l'AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie, relevant des risques de "protestations sociales".

"Ce choc frappe de manière extrêmement ciblée les plus pauvres, en faisant augmenter les prix alimentaires, ceux des carburants et du transport en général, et au bout de la chaîne les producteurs de biens et services qui rehaussent leurs prix", a-t-il poursuivi.

La flambée des prix des denrées alimentaires est sans précédent : ils ont atteint un nouveau record en mars et effacé le précédent plus haut de 2011, selon l'indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui inclut les tarifs des huiles végétales, des céréales ou des produits laitiers.

Le blé importé à 85 %

La progression des prix du blé est "particulièrement préoccupante", écrit le FMI dans son rapport intitulé "un nouveau choc et une faible marge de manœuvre". Car l'Afrique sub-saharienne importe 85 % de sa consommation de la céréale, avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, et au Mozambique.

Plus largement, les importations de blé, riz et de maïs représentent plus de 40 % des calories consommées chaque jour par les habitants du Botswana, du Lesotho, de Maurice et du Cap Vert, détaille un graphique de l'organisation internationale, qui voit parmi les pays les plus fragilisés par l'insécurité alimentaire Madagascar, la République démocratique du Congo et les Etats autour du Sahel.

Deux mois après le début de la guerre en Ukraine et alors que le conflit ne montre pas de signe d'accalmie, "la hausse des prix des denrées alimentaires exacerbera l'insécurité alimentaire et les tensions sociales", craint le FMI.

C'est justement une forte augmentation des prix des aliments de base qui avait précédé les "émeutes de la faim" de 2008, des mouvements de protestations plus ou moins violents dans une trentaine de pays, notamment au Sénégal et au Cameroun, ainsi qu'au Maghreb et dans les Caraïbes.

Faut-il craindre un acte 2 ? Le FMI reste prudent quant à de potentielles révoltes violentes. Le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a pour sa part dressé en avril un parallèle entre l'explosion de 2008 et la situation actuelle : les deux crises sont marquées par une flambée des prix alimentaires, des carburants, des engrais, ainsi que des transports, a-t-il affirmé.

La situation est même potentiellement plus problématique cette fois, avait-il ajouté, en raison de deux années de pandémie et des risques majeurs que fait peser la guerre en Ukraine sur les récoltes de l'an prochain.

La pandémie a fait augmenter le nombre de personnes sous alimentées à un quart de la population sub-saharienne en 2021, calcule le FMI.

Une redite de 2008 "peut être évitée", a toutefois estimé Qu Dongyu, évoquant la nécessité de ne pas voir s'accélérer les restrictions à l'export sur les aliments.

Le FMI s'inquiète aussi quant aux capacités budgétaires des Etats, dans une région dont la croissance économique devrait ralentir cette année à 3,8 % : "bien plus de pays d'Afrique sub-saharienne étaient en meilleure santé budgétaire en 2008-2009 pour absorber le choc", signale Abebe Aemro Selassien.

"Cette fois, avec des dettes publiques aussi élevées dans autant de pays, les marges de manœuvre sont fortement diminuées", selon le directeur Afrique qui appelle la communauté internationale à soutenir la région "de la manière la plus énergique possible".

Avec AFP

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L'Afrique face au risque de crise alimentaire avec la guerre en Ukraine

Opex 360

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

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L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Publié le : 28/04/2022 - 10:14

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Alger, qui ne digère pas le revirement de Madrid en faveur de la position marocaine sur le Sahara occidental, a menacé mercredi de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne, si cette dernière venait à l'acheminer "vers une destination tierce". Le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu'il allait aider Rabat à "garantir sa sécurité énergétique".

Le ministère algérien de l'Énergie a menacé, mercredi 27 avril, de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne si cette dernière venait à l'acheminer "vers une destination tierce", dans un contexte de tensions diplomatiques avec Madrid et Rabat autour du Sahara occidental.

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40 % du gaz naturel importé par l'Espagne, dont l'essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d'une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.

Une autre partie du gaz algérien arrivait jusqu'en octobre en Espagne à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME) passant par le Maroc. Mais Alger l'a fermé après la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.

Selon un communiqué du ministère algérien de l'Énergie et des mines, le ministre Mohamed Arkab a été informé "ce jour (mercredi) (...) par son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l'Espagne d'autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe" et que "cette opération interviendra ce jour ou demain".

Le communiqué n'a pas précisé le nom du pays qui bénéficierait de ce fonctionnement du pipeline en "flux inverse" mais le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu'il allait aider Rabat à "garantir sa sécurité énergétique" en lui permettant d'acheminer du gaz à travers le GME après qu'Alger a cessé de l'alimenter.

Tout acheminement de "quantités de gaz naturel algérien livrées à l'Espagne, dont la destination n'est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols", a averti le ministère algérien.

Le Sahara occidental au cœur des tensions

Cette mise en garde survient dans un contexte de tensions entre Alger et Madrid sur la question du Sahara occidental. Ancienne colonie espagnole, cette vaste zone désertique considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc - qui en contrôle 80 % - aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

L'Espagne, très dépendante d'Alger pour ses approvisionnements en gaz, a opéré le 18 mars un changement de position radical sur ce dossier sensible, en apportant publiquement son soutien au projet d'autonomie marocain et suscitant la colère d'Alger, principal soutien du Polisario.

Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et Sonatrach évoqué une hausse des prix du gaz livré à l'Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l'effet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Samedi, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié d'"inacceptable moralement et historiquement" le revirement de Madrid, mais avait assuré que l'Algérie ne "renoncerait jamais à ses engagements de fourniture de gaz à l'Espagne, quelles que soient les circonstances".

Avec AFP

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Sahara occidental : l'Espagne ne veut pas "alimenter des polémiques stériles" avec l'Algérie

Sahara Occidental : le revirement de l'Espagne "inacceptable" pour le président algérien Tebboune

ÉNERGIE

Fourniture de gaz à l'Europe : Algérie, Qatar et Iran pourraient-ils remplacer la Russie ?

BBC

Netflix and Disney+ among streamers facing tighter regulation in UK

Streaming services are set to be regulated by Ofcom for the first time, under government proposals that also reiterate plans to privatise Channel 4.

Netflix, Disney+, Amazon Prime Video and other streamers will be given new rules bringing them in line with traditional broadcasters.

The culture secretary said the proposal for Ofcom regulation would protect audiences from harmful material.

The reforms are set out in a government White Paper - a policy document.

Issued by the Department for Culture, Media and Sport (DCMS), it says the proposals are intended to create a "new golden age" of British TV and "help the nation's public service broadcasters thrive".

Culture Secretary Nadine Dorries said called the UK TV and radio industry "the envy of the world", adding they are "driven by exceptional talent that is delivering groundbreaking public service programming".

"Today, we are giving British broadcasters the backing and support they need to rule the airwaves for years to come...

"Set against the backdrop of the digital transformation of our viewing habits, today's plans will revamp decades-old laws to help our public service broadcasters compete in the internet age."

BBC Newscast asked her about privatising Channel 4, and she said one of the reasons was that "the money we will get from the capital from the sale will be invested back into that sector, into training and skills".

She talked about "at least 18 or 19 independent film studios opening in the UK next year" adding that there are people "all across the UK" who would love to work in the creative industries, and the importance of "putting money back into training, into those areas that need levelling up."

Streaming regulations

While linear TV channels must currently abide by Ofcom rules, most Video on Demand (VoD) services are not currently subject to the regulator's Broadcasting Code.

The changes put forward would oblige VoDs to protect audiences from harmful or offensive material, and adhere to rules regarding accuracy, fairness and privacy.

The move will be welcomed by public service broadcasters (PSBs), who have been lobbying for streaming services to face the same regulations as them for several years.

The government said the new rules will primarily affect "TV-like" VoD services such as Netflix, ITV Hub and Now, and would "level the playing field".

Currently, the BBC iPlayer is the only VoD service which has to abide by Ofcom's Broadcasting Code.

But the proposals mean Ofcom would have the powers to draft and enforce a new VoD Code, to ensure that all streamers are subject to stricter rules.

The government said the maximum fine for regulated VoD services which break the rules will be £250,000, or an amount up to 5% of an organisation's revenue, whichever is higher.

Channel 4 privatisation

The government's intention to privatise Channel 4, which is currently publicly owned but commercially funded, is also set out in the White Paper.

It says a "change of ownership in Channel 4 will give it the tools it needs to succeed in the future as a public service broadcaster while protecting its distinctiveness".

But the proposals have been unpopular with Channel 4, which said earlier this month it was disappointed with the plans.

Chief executive Alex Mahon said there was no evidence that privatisation would benefit the channel.

Labour is also against the move, with shadow culture secretary Lucy Powell telling the Commons: "Nothing screams rudderless government like fixating on the governance of Channel 4 while people's energy bills are going through the roof. Why sell off Channel 4, and why now?"

Ms Powell added the privatisation of Channel 4 "will mean fewer British-made programmes for British audiences and fewer British jobs".

However, Ms Dorries said Channel 4 faces "serious challenges" which are restricting its growth - and anyone "choosing to dismiss them" is "burying their head in the sand".

In her written statement to the Commons, the culture secretary said that while Channel 4 has "more than fulfilled the original aim for setting it up", due to the changing broadcasting environment, like "every other broadcaster, it now faces huge competition for audience share - and many of its competitors have incredibly deep pockets".

PSB prominence

The government also plans to bring in legislation to ensure public service broadcasters' content is given prominence on connected devices and major online platforms, including smart TVs and set-top boxes. That includes services like BBC iPlayer, ITV Hub, All 4 and My 5.

The first five linear channels the public find when switching on their televisions are PSBs, the White Paper notes, because these slots are reserved in electronic programme guides on TV sets, including on platforms such as Sky and Virgin Media.

However, the government acknowledged PSBs have been finding it increasingly difficult to secure their presence and maintain their prominence on newer and global platforms, something the new rules would address.

Sporting rights

Plans to change the digital broadcast rights for major sporting events such as the Olympic Games, men's World Cup finals, men's FA Cup final, Grand National and Wimbledon singles finals, are also set out.

Current broadcasting rules state that events of national interest should be available to view live, and for free, by the widest possible audience. As a result, broadcasters such as the BBC, ITV and Channel 4 currently air most major sporting events.

However, digital rights are not covered by the current legislation, known as the listed events regime. That means PSBs can broadcast events live, but do not always have the catch-up rights.

The Paper says that if, for example, the Olympic men's 100m final took place overnight and a different broadcaster owned the catch-up rights, a wide audience may miss out on watching it for free.

The proposals will strengthen the position of PSBs at a time when many are struggling to keep some of their biggest sporting events.

Last year, viewers complained that BBC coverage of the Tokyo Olympics was less than in previous years, after the International Olympic Committee (IOC) struck a deal with US broadcast giant Discovery.

How has the industry reacted?

An Ofcom spokesman told BBC News: "We're pleased to see the government taking forward many of our recommendations, particularly around securing prominence for on-demand public service content. We will continue to offer support with the development of future legislation."

In a statement, ITV said: "We will engage carefully with the substance of the White Paper once it is published, but many of its proposals - notably reform to prominence and inclusion rules, a more flexible approach to remits, and changes to the listed events regime - look very sensible."

Channel 4 said it "will study the White Paper issued by DCMS, and a considered response will follow".

It added: "However, Channel 4 remains committed to upholding and maximising its remit and public service purpose that has enabled it to shape Britain's creative culture and make a significant contribution to the creative industries."

Netflix said: "As we've previously said, we are supportive of measures to update the legal framework and bring our service in the UK under Ofcom's jurisdiction. We look forward to reviewing the White Paper's other proposals and continuing to engage with the government on their plans."

A BBC spokesman said: "We welcome the steps to secure the ongoing success of public service broadcasters, including the increased and improved prominence of our services on TVs and platforms.

"We also look forward to engaging with the government on both the forthcoming mid-term review and then the national debate on the next Charter.

"The White Paper recognises the BBC's critical role in supporting the UK creative sector and we remain focused on delivering great value for all licence fee payers and representing the UK to audiences around the world."

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BBC

Will Taiwan's banks stay stuck in a '1980s' time warp?

By Erin HaleBusiness reporter, Taiwan

Walking into a Taiwanese bank for the first time, two years ago, was something of a misadventure for Catherine Chou.

The Taiwanese American professor had relocated to Taipei to wait out the end of Covid-19, but she was still processing some of her paperwork and needed to send a money order.

Back home in the US, sending money is a relatively simple procedure that requires a photo-ID, a simple form, and payment in cash or a debit card.

In Taiwan, Ms Chou found the process required a lot more work.

"I filled-out paperwork by hand, in triplicate, that was then input into a computer by the bank clerks. And in the meantime the dot printers are whirring in the background," she says.

"It was this very slow 1980s vibe. The afternoon fruit delivery came in, everyone passed around the boxes, and I was still waiting for my money order [to go through]."

Painstakingly slow, overly bureaucratic, and often edging into darkly comedic are common descriptions of foreigners and foreign-born Taiwanese, like Ms Chou, when they encounter Taiwan's banking industry for the first time.

Overseas, Taiwan is synonymous with sophisticated high-tech companies like TSMC and Foxconn, who supply many of the parts essential to smartphones and computers. It is also home to a growing cryptocurrency market.

Elsewhere, Taiwan is known for being quietly at the forefront of social change in Asia, as the regional leader in gender equality and the first place to legalise same sex marriage.

However, on the ground in Taiwan, things can feel decidedly more old-fashioned, especially at the bank.

The institutions can feel like a world unto themselves of pass books, pneumatic tubes, endless paperwork, and the ubiquitous "chop" - a traditional stamp - bearing one's name or company seal.

"Taiwan's banking industry is very, very traditional. There's a lot of bureaucratic issues in it, within the system, and it's slightly more rigid than other industries," says Sharon Hsu, a financial consultant at Enlighten Law Group in Taipei, which specialises in transnational finance.

You could put this down to a legacy from being state-owned institutions prior to a major banking reform in 1989 when the first private banks were allowed to open, she says.

These days, Taiwan has 40 local banks, according to government-adjacent, Taiwan Academy of Banking and Finance, as well as branches of international banks like HSBC and Citibank.

But in a population of 23.5 million, Taiwan is commonly described as overbanked - with people's assets spread thinly across many institutions.

Many banking services still need to be carried out in person and banks are slow to adopt new practices, unless the government makes it explicitly clear that they are allowed, says David Stinson, a project researcher at TABF.

Sometimes, even when new services like electronic document processing are deemed legal, Taiwan's banks simply decline to adopt them.

Mr Stinson says one reason behind this stagnation may be that most local customers are happy with how things are already run, even if it means sometimes standing in line with a passbook.

Banks also readily meet the relatively modest needs of the small and medium enterprises that dominate Taiwan's economy.

The pandemic, however, has helped finally nudge banking culture forwards a little - by making retail customers reconsider online banking and banking apps.

At the end of 2019, digital deposit accounts numbered just 3.83 million, according to government data, finally jumping to 10.47 million by the end of 2021.

In 2019, Taiwanese regulators also approved three online-only banks. But for now, they can only offer simple services like savings and loans, says Kunchou Tsai, a lawyer specialising in fintech at Enlighten Law Group, which is "only the beginning" of their potential.

Financial apps

One reason for the delay is that for years now, many Taiwanese people have met their financial needs outside the bank.

Many people rely on apps like LINE Pay - which connects their social media account to their bank account - Apple Pay and WeChat for daily payments, while bills can be easily paid offline at convenience stores or the post office.

But even as customers embrace online banking portals, banks are still many steps behind their competitors, as companies like 7-Eleven and Family Mart expand into digital payments, explains Amy Fang, deputy director of the Overseas Business Institute at TABF.

This means banks are still struggling to play catch-up.

"[Convenience stores] want to branch into digital payments and they want to build their own ecosystems for online shopping market, so it's really important now that our local banks to review their strategy," Ms Fang says.

An antiquated banking culture also risks tripping-up Taiwan's big plans to become a more attractive global destination, which includes luring 100,000 foreign workers and making English a widely-spoken language.

Large multinationals may find their banking needs met by local banks, but for individuals and entrepreneurs even getting a foot in the door can be a big challenge.

Requesting to open an account can be met with quizzical scepticism, or outright rejection for Americans - who are unpopular clients due to the hassle of IRS (US tax authorities) paperwork.

For those who do manage to open an account after dealing with a mountain of paperwork, they may be startled to find other restrictions such as being called in to sign for overseas transfers.

Industry groups like the European Chamber of Commerce and Taiwan's Gold Card office, which oversees a special visa program to help entrepreneurs and qualified professionals move to Taiwan have weighed-in.

"Finance is a key sector for attracting international talent, [but] a lot of time the first thing they encounter is that Taiwan is such an awesome place until the first time you go into a bank, and people get a certain impression," says TABF's Mr Stinson.

Taiwan's government has been working to address some of these issues, but some hurdles will remain firmly in place, thinks Thomas McGowan, a long-term resident of Taiwan and partner at the Taipei office of the international law firm, Russin & Vecchi.

More technology of business:

Since the 2016 fallout from fines over the Panama Papers, Taiwan has tightened-up its "know your customer" and anti-money laundering rules. These can sometimes ensnare unsuspecting customers, alongside its foreign exchange controls that can make receiving and sending money abroad more challenging than in other places, McGowan says.

In other cases, banks are simply reacting to foreigners as banks everywhere react to someone from abroad. "Some of it is real, and some of it - you'd have the same experience in California, or you would have the same experience in Singapore," Mr McGowan says.

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France24 - Monde

Kwame Nkrumah : 50 ans après sa mort, le dirigeant ghanéen demeure une figure populaire en Afrique

Publié le : 27/04/2022 - 23:05Modifié le : 27/04/2022 - 23:06

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Il y a cinquante ans, Kwame Nkrumah s'éteignait. Père de l'indépendance du Ghana, il est également considéré comme le porte-étendard du panafricanisme, au même titre que le Burkinabè, Thomas Sankara et le Congolais Patrice Lumumba. Amzat Boukari, historien, spécialiste du panafricanisme, auteur de "Kwame Nkrumah" (paru aux éditions CETIM en 2016) revient sur son parcours.

La France de nouveau pointée du doigt par le Mali. Bamako accuse l'armée française d'espionnage" et de "subversion". Une accusation après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi, récemment restituée à l'armée malienne. Les autorités ont "constaté depuis le début de l'année plus de cinquante cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises", annonce un communiqué du gouvernement de Bamako.

Le Rwanda, déjà touché par l'inflation et la crise économique liée à deux années de crise sanitaire, fait désormais face à une flambée des prix du blé, conséquence de la crise ukrainienne. Reportage de Simon Wohlfahrt. 

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Nana Akufo-Addo, président du Ghana : "Une transition de 12 mois serait acceptable" au Mali

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Focus

Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre

BBC

The high-tech fitness mirrors that aim to get you exercising more

By Kitti Palmai and Will SmaleBusiness reporters

For most people, including fitness fans, the thought of having to watch yourself work out is not an appealing one.

We don't look our best while sweating on a treadmill or grimacing on a weights machine.

Yet as any gym-goer knows, there are always some individuals who like to admire their reflection in the floor-length mirrors.

It is perhaps these particular keep-fit enthusiasts who are most thrilled about the latest trend in home exercise - smart fitness mirrors.

These are 6ft (180cm) or so tall, vertical, high-tech mirrors that contain a computer, hook up to the internet, and also work as a video screen.

The idea is you connect with an online trainer, who then appears on the mirror/screen along with your reflection.

On the more advanced devices the mirror is fitted with cameras and speakers, so the trainer can observe your movements, and suggest tweaks and changes.

Users have the option of live one-to-one lessons or group classes, with a number of workouts, including weights, Pilates, cardio, and yoga.

On the simpler mirrors the video and sound is just one-way - you can see and hear the trainer, but not the other way around. Lessons are typically not live, instead you access a library of streamed workout videos.

Whether you go for a higher-spec model, or more basic offering, you typically pay at least £1,000 ($1,300) for the mirror, and then a monthly subscription on top.

The touch-screen mirrors are also typically fitted with numerous sensors, connected to an artificial intelligence (AI), which can give feedback on your movements, and suggest improvements.

The first such mirror to go on sale in the UK was the Vaha. Made by the German firm of the same name, it hit the market last year. Rival brands include Tonal, Mirror, NordicTrack, Portl, and ProForm.

Vaha describes its mirror as "delivering full personalised, immersive sessions for body, mind and nutritional health".

But is there any actual advantage to being able to watch yourself workout?

Colleen Logan, vice president of public relations at iFit, the US-owner of both Nordic Track and ProForm, says that seeing yourself on the mirror allows the user "to adjust their form [or position], so they get the optimum benefits of the strength exercise and minimize errors in form that could lead to injuries".

Dr Anthony Papathomas, a sports and fitness psychologist at Loughborough University says that there is merit to this argument, but that he also has some concerns.

"From a psychological perspective, exercising in front of your reflection might provide important feedback; for example on running technique or weight lifting form," he says. "It may also appeal to people's aesthetic motivations for exercise - you can see the muscles in action and that can feel rewarding."

Mr Papathomas adds: "My concern would be how do people with body image insecurities feel about this? It may be a problem for those new to exercise and looking to make a lifestyle change.

"Even for regular exercisers, we know there are many who experience body dysmorphia or eating disorders, and for them, seeing a reflection throughout their exercise might be troubling."

A similar form of high-tech mirror is also now entering the market - smart wellness mirrors. These are mirrors that use sensors and AI to evaluate a user's skin and underlying health.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

French firm CareOS makes two such products, which are designed to replace the current mirror above the sink in your bathroom.

Its mirrors use a camera, and infrared and ultraviolet light sensors to analyse a person's skin and temperature, and then suggest a number of care routines. The user can also access subscription-based skincare tutorials.

Violaine Monmarche, CareOS's co-founder, explains that the mirror works with both motion and voice control.

"The bathroom is a place where you have your hands full, or wet, or with cream on them, so.. the mirror is touchless - you just have to gesture in front of it," she says.

Dr Anoob Pakkar-Hull, a medical aesthetic, or beauty, consultant at Harley Street Specialist Hospital in London, says that this new technology "has made the famous line 'mirror, mirror, on the wall, who's the fairest of them all?' become a reality".

He adds: "Advances made in artificial intelligence, augmented reality, and facial recognition bring a plethora of opportunities that we must leverage to give people the ability to capably assess and manage their health from home."

However Dr Pakkar-Hull says he still has concerns about their accuracy, and the lack of touch interaction. "Certain medical problems require palpation [touch] in order for the condition to be diagnosed appropriately."

Consultant psychologist Dr Elena Touroni also has concerns about both fitness and wellbeing smart mirrors.

"For someone who is already focused on perfection, and perhaps already notices every perceived 'flaw' in their body, these mirrors could end up amplifying these kinds of psychological difficulties," she says.

Fellow psychologist Lee Chambers agrees that there is a risk of people obsessing about "working to perfection". Yet he adds that the smart mirrors do "have the ability to empower health choices and nudge health behaviours".

He adds that exercise mirror should also be very useful for people who don't have time to go to the gym, but still want feedback on how they are getting on.

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France24 - World

Video: Russian bombardments leave Mykolaiv residents without water supply

Issued on: 27/04/2022 - 13:44

FRANCE 24 Follow Luke SHRAGO

The southern Ukrainian city of Mykolaiv has been without water supply since Russia seized control of most of the Kherson region to the southeast. Mykolaiv got most of its water from Kherson, but the war has left local infrastructure in ruins and residents are struggling to cope. FRANCE 24's Luke Shrago reports from Mykolaiv.

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

ON THE GROUND

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

Opex 360

Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

#FAMa#Sévaré#Niono#Baphopic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

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Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title

A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.

The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.

Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.

Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.

"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.

The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.

But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.

Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.

Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.

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Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

nouvelle étude

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

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France24 - World

EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Issued on: 27/04/2022 - 06:42

FRANCE 24 Follow

The EU on Wednesday accused Russia of attempting to blackmail the 27-member bloc by cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria. But European Commission chief Ursula von der Leyen said the EU was “prepared” for Moscow’s actions and is planning a “coordinated response”. The gas suspension came as Russia took control of some towns and villages in Ukraine’s eastern Donetsk region, the Ukrainian military said. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

3:30am: France 24's Dave Keating outlines the EU's response to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria

1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'

Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.

The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.

Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.

12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice

Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.

"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal UN Security Council meeting on accountability in Ukraine, organised by France and Albania.

Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with US actor George Clooney were born.

"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.

The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.

Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.

ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion. 

11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister

Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.

Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.

"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.

A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.

"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine. 

"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.

"Inaction would be the greatest provocation."

10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US

US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.

At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.

Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.

9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year

The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.

The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.

8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv

UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.  

"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.

At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine. 

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

6:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.

5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets

Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.

FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.

5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference

The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.

Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".

The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.

"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.

Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.

5:06pm: Russian troops disperse pro-Ukraine rally in Kherson

Russian forces have used tear gas and stun grenades to disperse a pro-Ukraine rally in the occupied city of Kherson, according to Ukraine's prosecutor general.

Local authorities say Russia appointed its own mayor of Kherson on Tuesday after its troops took over the administration headquarters in the regional capital, which was the first big urban centre to be seized after the Feb. 24 invasion.

Some residents have staged occasional anti-occupation rallies in Kherson and crowds gathered in the city centre again today. Kyiv says Russia plans to stage a referendum in the city to create a breakaway region like those in eastern Ukraine.

4:02pm: Heavy arms deliveries stoke fears of expanding war

The US and its EU allies have started to heed Volodymyr Zelensky's calls for heavier firepower to push back the Russian advance now focused on Donbas.

Western allies remain wary of being drawn into an outright war with Russia, but have stepped up military support as Ukraine has maintained its fierce resistance. 

Germany announced Tuesday it would send anti-aircraft tanks, in a sharp U-turn on its much-criticised cautious stance, while Britain is expected to urge Kyiv's allies to "ramp up" military production including tanks and planes.

FRANCE 24's James Creedon takes a look at the implications of the West's changing approach.

3:49pm: Canada sanctions more Russians over fighting in Donbas 

Canada is sanctioning 203 individuals it says are complicit in Russia's attempted annexation of certain areas of Donbas in eastern Ukraine.

Canada has now imposed sanctions on nearly 1,000 individuals and entities from Russia, Ukraine and Belarus since the invasion of Ukraine in late February, the government said in a statement.

3:40pm: Russia expels Japanese diplomats in tit-for-tat move

Russia's foreign ministry says it is expelling eight Japanese diplomats in a retaliatory move as it criticizes Japan for taking an "openly hostile anti-Russian course".

The ministry said it summoned the Japanese ambassador and told him the eight diplomats must leave Russia by May 10.

Tokyo expelled eight Russian diplomats earlier this month in a rare move it said was in response to Russia's actions in Ukraine. 

2:45pm: Russia ready to use Transdniestria to move on Ukraine or Moldova, Ukrainian defence official says

Ukrainian Deputy Defence Minister Hanna Malyar accused Russia  on Wednesday of being ready to use the territory of the Moldovan region of Transdniestria as a bridgehead to move on Ukraine or the rest of Moldova.

Transdniestria, a Russia-backed breakaway region of Moldova that borders Ukraine, has been subject to several attacks in the past day, local authorities say.

Russia says it is closely following events in Transdniestria. The Russian foreign ministry was quoted by RIA news agency as saying this week that it wants to avoid a scenario in which Moscow would have to intervene there.

2:25pm: Poland, Bulgaria get gas from EU neighbours after Russia halt: Von der Leyen

Poland and Bulgaria are now receiving gas from their EU neighbours after Russia's state energy giant Gazprom turned off the taps, European Commission head Ursula von der Leyen said Wednesday. 

"Today, the Kremlin failed once again in its attempt to sow division among member states. The era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end," von der Leyen said.  

1:47pm: Russia says it swapped former US Marine for Russian prisoner in US

Russia's foreign ministry has said it conducted a prisoner swap with US authorities in which a US Marine held in Russia since 2019 was released in exchange for the liberation of a Russian citizen.

Trevor Reed, a former US Marine, was released from a Russian jail while US authorities freed Russian citizen Konstantin Yaroshenko, who was serving a 20-year sentence in the US.

The prisoner swap took place on Wednesday following a lengthy negotiation process, foreign ministry spokesperson Maria Zakharova said on her Telegram channel.

1:08pm: Polish president warns of legal action over gas stoppage

Polish President Andrzej Duda has said he's sure legal action would be taken against Russia's Gazprom for breach of contract for stopping gas supplies to Poland and Bulgaria.

"Basic legal principles have been broken, violated," said Duda during a visit to the Czech capital Prague.

"Appropriate legal steps will be taken and there will be appropriate compensation from Gazprom for violations of the provisions of the contract."

1:03pm: Chinese drone maker suspends Russia, Ukraine business

The world's largest drone maker DJI has said it will suspend all business operations in Russia and Ukraine, in a rare public move by a Chinese firm since Moscow's invasion of its neighbour.

"DJI is internally reassessing compliance requirements in various jurisdictions," the company said in a statement on Tuesday. "Pending the current review, DJI will temporarily suspend all business activities in Russia and Ukraine."

While Russia has been hit by an avalanche of sanctions and Western multinationals have pulled out of the country, Beijing has refused to condemn the Russian invasion.

12:55pm: Russia bans entry to 287 British MPs

The Russian foreign ministry has banned entry to 287 British MPs in response to the UK's sanctions against Russian parliamentarians over the war in Ukraine. 

"In response to the decision taken by the British government on March 11 to add 386 State Duma deputies to a sanctions list, in a reciprocal move, personal restrictions are being placed on 287 members of the House of Commons," the ministry said in a statement. 

Russia has already blacklisted British Prime Minister Boris Johnson as well as UK Deputy Prime Minister Dominic Raab, Foreign Secretary Liz Truss, Defence Secretary Ben Wallace and several others.

The House of Commons has a total of 650 members.

Moscow said the list is made up of MPs who have taken "the most active part" in drawing up anti-Russian sanctions and contributed to "Russophobic hysteria".

Among those blacklisted are Speaker Lindsay Hoyle as well as Cabinet members including Minister for Brexit Jacob Rees-Mogg.

11:38am: Moldova’s Transnistria rebels say shots fired near Russia arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, has said that shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website.

"The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine," it said.

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border.

It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

This came after the unrecognised region has reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

11:23am: Ukraine acknowledges Russian gains in eastern Ukraine

Ukraine's general staff has acknowledged that Russia had made gains in some areas in the east, capturing outskirts of the towns of Velyka Komyshuvakha and Zavody on one front, and the Zarichne and Novoshtokivske settlements in Donetsk region.

Russia's defence ministry said its missiles had struck an arms depot in the Zaporizhzhia region housing weapons from the US and European countries.

Meanwhile an aide to the mayor of the besieged port city of Mariupol said Russian forces had renewed their attacks on the Azovstal steel plant, where fighters and some civilians are holed up. No agreements had been reached on trying to evacuate civilians from Mariupol on Wednesday, according to the mayor's aide, Petro Andryushchenko.

10:37am: EU vows 'coordinated response' to Russia gas stoppage

The EU maintains that it was "prepared" for Moscow to suspend gas supplies to the 27-nation bloc and is planning a "coordinated" response after Russia's Gazprom turned off the taps to Poland and Bulgaria.

"Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas. We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response," European Commission chief Ursula von der Leyen said on Twitter.

"Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the member states impacted." 

EU rules require all countries to have a contingency plan to cope with a gas supply shock.

Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

April 27, 2022

09:55am: Russia says destroyed Western-supplied arms in Zaporizhzhia

Russia's defence ministry has said its forces destroyed a large quantity of Western-supplied weapons in Ukraine with long-range missiles.

"On the territory of the Zaporizhzhia aluminium plant, high-precision long-range sea-based Kalibr missiles destroyed hangars with a large batch of foreign weapons and ammunition supplied by the United States and European countries for Ukrainian troops," the ministry said in a briefing. 

09:17am: Poland's PGNiG confirms halt of Gazprom gas deliveries

Russian giant Gazprom has  "completely stopped" the supply of gas to Poland via the Yamal pipeline, according to Poland's state-controlled gas utility company PGNiG.

PGNiG imported more than half of its gas through Gazprom since the start of the year, but Warsaw has said it "will manage" without Russian gas and can source it elsewhere.

07:59am: Hungary receiving Russian gas shipments via Bulgaria: minister

 Hungary is receiving Russian gas according to its contract with Gazprom via Bulgaria and Serbia, and Gazprom informed Hungary that transit shipments via Bulgaria are separately handled, according to Hungary's foreign minister.

"I want to assure everyone that the non-delivery of gas shipments to Bulgaria does not mean a halt in transit shipments via Bulgaria," Peter Szijjarto said on his Facebook page.

Szijjarto said Hungary's next payment obligation for Russian gas is due on May 22, and the country will transfer its payment in euros to Gazprombank, where the amount will be converted into roubles.

07:54am: Western arms deliveries to Ukraine ‘making the difference’ on frontline

Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says that it’s “only thanks to the weapons that have been given by their Western allies that they [Ukrainian forces] have been able to put up such a strong fight”. Cragg notes that Russians are still making very slow gains even in Ukraine’s eastern regions, where Russia is now concentrated.

Weapons systems such as the Javelin and NLAW anti-tank missiles, which Ukraine has been provided, can be used by a single person against an entire Russian tank, for instance. These have proved very effective on the battlefield.

06:15am: Ukraine says Russia ‘beginning gas blackmail of Europe’ as Poland, Bulgaria cut off

Russia halted gas supplies to Poland under the Yamal contract on Wednesday, data from the European Union network of gas transmission operators showed, in a deepening of the rift between the West and Russia over its invasion of Ukraine.

Bulgaria, like Poland a NATO and EU member, said earlier that Russia would also halt supplies of gas to it. There was no word early on Wednesday if Bulgaria’s supplies were also cut.

Ukraine accused Russia of blackmailing Europe over energy in an attempt to break its allies, as fighting heads into a third month without Russia capturing a major city. Staunch Kremlin opponent Poland is among the European countries seeking the toughest sanctions against Russia for invading its neighbour.

Poland’s gas supply contract with energy giant Gazprom covers about 50% of national consumption. State-owned PGNiG had said supplies from Gazprom via Ukraine and Belarus would be cut at 8am (0600 GMT) on Wednesday, but Poland said it did not need to draw on reserves and its gas storage was 76% full.

Russian President Vladimir Putin has called on “unfriendly” countries to pay for gas imports in roubles, a demand only a few buyers have implemented.

“The ultimate goal of Russia’s leadership is not just to seize the territory of Ukraine, but to dismember the entire centre and east of Europe and deal a global blow to democracy,” Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said late on Tuesday.

His chief of staff, Andriy Yermak, said Russia was “beginning the gas blackmail of Europe”.

Bulgaria, which is almost completely reliant on Russian gas imports, said it had fulfilled all its contractual obligations with Gazprom and that the proposed new payment scheme was in breach of the arrangement. It has held initial talks to import liquefied natural gas through neighbouring Turkey and Greece.

Gazprom said it had not yet suspended supplies to Poland but that Warsaw had to pay for gas in line with its new “order of payments.” It declined to comment regarding Bulgaria.

3:45am: Blasts heard in Russia’s Belgorod, regional governor says

A series of blasts was heard in the early hours of Wednesday in the Russian city Belgorod near the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, and an ammunition depot in the province was on fire.

Gladkov said no civilians had been hurt by the fire which broke out at a facility near Staraya Nelidovka village. Russia this month accused Ukraine of attacking a fuel depot in Belgorod with helicopters and opening fire on several villages in the province.

The Belgorod province borders Ukraine’s Luhansk, Sumy and Kharkiv regions, all of which have seen heavy fighting since Russia invaded Ukraine two months ago.

April 27, 12:25am: US offers $10 million reward for information on Russian intelligence officers

The United States on Tuesday offered a reward of up to $10 million for information on six people it described as Russian military intelligence officers who had conducted cyber attacks affecting critical US infrastructure.

The six officers work in a cyber-focused unit of Russia’s Main Intelligence Directorate (GRU) and were involved in a 2017 global malware attack that infected the computers of several private U.S. entities, including a hospital system, the US State Department said.

The 2017 “NotPetya” cyber attack crippled parts of Ukraine’s infrastructure and damaged computers in countries across the globe including France, Germany, Italy and the United States, causing billions of dollars in estimated damage.

Russia denies any involvement in the incident.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

France24 - Monde

Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

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Le raid d'Elon Musk sur Twitter

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L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

révélées

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

France24 - Monde

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Publié le : 25/04/2022 - 17:30

Sébastian SEIBT Suivre

La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.

Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.

Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.

"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"

Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".

Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.

"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".

Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.

>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.

Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes

"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.

D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.

Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.

Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).

Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.

Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.

Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".

Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.

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Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan

Covid-19

Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

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Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

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Disparaître sous les radars des algorithmes

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

BBC

In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

The series triumphed in the Portraiture category.

Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

Architecture & Design

Dorf by Domagoj Burilović

"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

Creative

Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

Documentary projects

The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

Environment

Living in the Transition by Shunta Kimura

"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

Landscape

Life On Earth by Lorenzo Poli

"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

Portfolio

Hugh Fox

"A selection of images taken over the last couple of years.

"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

Wildlife & Nature

The Fox's Tale by Milan Radisics

"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

Still Life

Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

Sport

Kuarup by Ricardo Teles

"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

The Open competition celebrates the power of single images.

Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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Opex 360

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Opex 360

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

France24 - Monde

Prix Marc-Vivien Foé 2022 : Aguerd, Fofana, Traoré... La liste des trois finalistes est dévoilée

Publié le : 28/04/2022 - 18:10

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France 24 et RFI dévoilent les noms des trois joueurs finalistes du prix Marc-Vivien Foé 2022, qui récompense le meilleur footballeur africain ayant évolué en Ligue 1 au cours de la saison 2021-2022. Le Malien Hamari Traoré, le Marocain Nayef Aguerd et le milieu ivoirien Seko Fofana restent en course.

Avantage Rennes pour cette édition 2022 du prix RFI-France 24 Marc-Vivien Foé. Les trois prétendants en finale pour succéder au Congolais Gaël Kakuta ont été dévoilés jeudi 28 avril : le Malien Hamari Traoré, le Marocain Nayef Aguerd et le milieu ivoirien Seko Fofana.

Voici le portrait des trois finalistes par ordre alphabétique :

• Nayef Aguerd (Stade rennais / Maroc)

Si Rennes est solidement installé dans le quinté de tête de la Ligue 1, le Marocain n'y est pas étranger. Le Lion de l'Atlas est indéboulonnable en défense centrale, où sa carrure en impose (1,88 m, 76 kilos). Avec lui, le Stade rennais possède l'une des meilleures défenses du championnat.

• Seko Fofana (Racing Club de Lens / Côte d'Ivoire)

Il avait fini 7e du Prix Marc-Vivien Foé en 2021. Cette année, l’Ivoirien a encore pris du poids avec le RC Lens, club dont il est le capitaine. Au point d’être considéré comme l’un des meilleurs milieux de terrain de Ligue 1. À bientôt 27 ans, son avenir s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France.

•  Hamari Traoré (Stade rennais / Mali)

Annoncé sur le départ l’été dernier, le latéral supersonique est finalement resté à Rennes et y a même été promu capitaine. Depuis, le Malien a poursuivi sur sa lancée, enchaînant les prestations convaincantes dans son couloir droit et multipliant les passes décisives.

 

NB : sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.

• Les lauréats des précédentes éditions

2021 : Gaël Kakuta (RD Congo)

2020 : Victor Osimhen (Nigeria)

2019 : Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)

2018 : Karl Toko-Ekambi (Cameroun)

2017 : Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire)

2016 : Sofiane Boufal (Maroc)

2015 : André Ayew (Ghana)

2014 : Vincent Enyeama (Nigeria)

2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)

2012 : Younès Belhanda (Maroc)

2011 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

2010 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

2009 : Marouane Chamakh (Maroc)

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Prix Marc-Vivien Foé 2021 : le Congolais Gaël Kakuta élu joueur africain de l'année en Ligue 1

Prix Marc-Vivien Foé 2020 : le Nigérian Victor Osimhen élu joueur africain de l'année en Ligue 1

FOOTBALL

Prix Marc-Vivien Foé 2019 : l’Ivoirien Nicolas Pépé élu joueur africain de l'année en Ligue 1

BBC

El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

All photos subject to copyright.

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Opex 360

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

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La revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].

Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].

L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.

En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.

« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.

The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱

While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

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While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.

— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022

April 22, 2022

Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».

Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.

Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.

Opex 360

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

France24 - Monde

Ligue des champions : Mané et Salah, un duo en état de grâce à Liverpool

Publié le : 28/04/2022 - 10:32

FRANCE 24 Suivre

Mercredi face à Villarreal, les attaquants de Liverpool, le Sénégalais Sadio Mané et l'Égyptien Mohamed Salah, ont encore montré tout leur talent. Alors que leur club a pour objectif un quadruplé inédit, ils sont les maîtres à jouer de leur entraîneur, Jürgen Klopp.

Encore décisifs mercredi en demi-finale aller de Ligue des champions contre Villarreal (2-0), Mohamed Salah et Sadio Mané tiennent le rythme effréné de la fantastique saison de Liverpool, toujours plus proche d'un improbable quadruplé.

Combien de trophées l'Égyptien et le Sénégalais auront-ils ajouté à leur palmarès dans un mois ? La saison des deux Reds donne le tournis, à l'approche du "money time" : voici les deux compères de Liverpool à deux rencontres d'un nouveau sacre en Ligue des champions après 2019, à 90 minutes d'une Coupe d'Angleterre contre Chelsea le 14 mai, et à cinq rencontres d'un titre de champion de Premier League, même s'il faudra déloger Manchester City, leader avec un point d'avance.

>> À lire aussi : CAN-2022 : de Liverpool au sommet de l'Afrique, Mané et Salah s'étaient donné rendez-vous

Les deux hommes ont déjà une Coupe de la Ligue anglaise dans leur escarcelle, et Mané s'est aussi offert la Coupe d'Afrique des nations face à son meilleur ennemi, début février. Et tous deux peuvent rêver du Ballon d'Or et ainsi écrire l'histoire en devenant le second joueur africain de l'histoire sacré, 17 ans après George Weah.

Un match exemplaire face à Villarreal

C'est en Ligue des champions que le duo brille le plus aux yeux de l'Europe, avec une nouvelle prestation décisive face à l'impénétrable Sous-marin jaune de Villarreal, tombeur du grand Bayern Munich en quarts de finale.

Mercredi dans leur jardin d'Anfield, ils ont eux aussi longtemps cherché l'entrée de la muraille espagnole. Le Sénégalais a d'abord tâtonné en ratant un contrôle puis une tête dans la surface (8e,12e), et Salah a manqué le cadre d'une frappe enroulée (27e) avant de voir sa reprise contrée par Lo Celso (34e), juste après une tentative de Mané, elle aussi contrée par Raul Albiol (33e).

Mais la complicité des deux attaquants, sans débat sur le terrain à défaut d'être limpide en dehors, a fini par payer, lorsque Mané, en position de n° 9, est venu conclure une petite passe en profondeur de Salah pour le deuxième but (56e).

📊 Mohamed Salah a délivré 7 passes décisives pour Sadio Mane en Ligue des Champions depuis 2017-18. 🎯7️⃣Aucun joueur ne fait mieux, seul Neymar en a fait autant pour Kylian Mbappé ! 🫱🏿‍🫲🏽 @OptaJean pic.twitter.com/cJzlLe3rWD

April 28, 2022

 

Le Sénégalais a inscrit son quatrième but en C1 cette saison, mais aussi son sixième sur ses six dernières titularisations toutes compétitions confondues.

De quoi mériter une ovation soutenue à la 73e minute, à son remplacement, et une belle accolade de son entraîneur, Jürgen Klopp, venu tenter de consoler son n° 10 déçu d'être le premier à laisser sa place dans cette rencontre étoilée.

Sur la pelouse, Salah y est resté jusqu'à la 90e minute, comme lors des trois précédents matches, signe que l'Égyptien reste le choix numéro un de Klopp sur le front de l'attaque des Reds.

Des tensions entre Salah et Mané ?

Les statistiques parlent en effet d'elles-mêmes : Salah a inscrit cette saison 30 buts et délivré 14 passes décisives toutes compétitions confondues en club, contre 20 buts et trois passes pour Mané, pourtant victorieux de leurs deux duels fratricides, en finale de CAN et en barrage pour le Mondial-2022.

Le contexte est donc paradoxal, avec deux joueurs dont les relations paraissent parfois distantes, mais dont l'impact sur le jeu de leur équipe est total...

"Il n'y a pas de doutes qu'ils ne sont pas seulement proches, mais ils sont bien élevés, ce sont de bons garçons et de bons êtres humains (...). Il est certain que Sadio et 'Mo' se considèrent comme des amis", disait néanmoins récemment Klopp.

Même les contrats des deux attaquants sont intimement liés : ils expirent en juin 2023, et leur avenir dès l'année prochaine est une immense interrogation à l'approche du mercato des Reds.

D'ici là, il y a néanmoins quelques matches à disputer pour le duo d'Anfield, à commencer par la manche retour en Espagne mardi. Quelques buts à marquer, aussi, et quelques trophées à soulever.

Avec AFP

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France24 - Monde

Ligue Europa Conférence : l'OM veut encore être "à jamais les premiers"

Publié le : 28/04/2022 - 07:12

Romain HOUEIX Suivre

L'Olympique de Marseille affronte le Feyenoord Rotterdam jeudi, en demi-finale de la Ligue Europa Conférence. L'occasion pour les coéquipiers de Payet d'entrer dans l'histoire de la toute nouvelle compétition.

Finalement, ce n'est pas si mal, la Ligue Europa Conférence… Compétition méprisée lors de l'annonce de sa création, la C4 s'est finalement muée en objectif pour l'Olympique de Marseille au moment de se déplacer à Rotterdam pour la demi-finale.

Du côté du Vieux Port, l'évocation de cette compétition exotique, avec des équipes finlandaise, arménienne ou gibraltarienne présentes dans la phase de groupes, suscitait au mieux des commentaires polis, au pire des railleries – comme un peu partout sur le continent.

Pour les fans locaux, l'OM, vainqueur d'une Ligue des champions en 1993, a au moins sa place à l'étage au-dessus, en Ligue Europa. Mais, tombé cette année dans un groupe avec la Lazio, Galatasaray, et le Lokomotiv Moscou, le club provençal n'a pas fait mieux que troisième, et a donc découvert la C4.

"On joue pour aller au bout"

La "petite" coupe d'Europe, née 22 ans après la disparition de la Coupe des coupes (C2), a fini par séduire à mesure que la compétition avançait. Au fil des tours et des succès, l'OM a montré que l'objectif était bien le titre le 25 mai à Tirana, pour entretenir sa légende d'être "à jamais les premiers", comme lorsqu'il était devenu le premier club français à remporter la prestigieuse C1.

À jamais les premiers ? Oui, toujours, depuis le 26 mai 1993 ! pic.twitter.com/bExsMUOjDf

April 27, 2022

"On ne choisit pas les compétitions qu'on veut gagner. Je dis que ce club, cette ville, ces gens, ont besoin de gagner quelque chose", avait lâché l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli en décembre.

"On joue pour aller au bout. (La C4) n'a pas le prestige de la C1 ou de la C3, mais ça reste une Coupe d'Europe et un trophée à gagner", a prévenu le gardien Steve Mandanda.

👉Steve Mandanda 🇫🇷 disputera demain contre le Feyenoord Rotterdam, son 100e match européen sous le maillot olympien 💪⚪️🔵 #FEYOM #TeamOM pic.twitter.com/GlrqU4j9KA

April 27, 2022

Encore une ambiance chaude en prévision

Après le stade de Toumba, l'antre du PAOK Salonique, en quarts, les Marseillais doivent se préparer à une nouvelle chaude ambiance, au "De Kuip" ("la bassine", en néerlandais). Plus de 48 000 fans les attendent de pied ferme.

Construit en 1936 et rénové en 1994, De Kuip est une enceinte qui résonne. Les tifos y sont souvent spectaculaires. Le public chante sans discontinuer. L'expression "douzième homme" n'est pas un vain mot : aucun joueur de l'équipe ne portera jamais de maillot floqué du numéro 12, celui-ci étant réservé au public.

Mais derrière cette passion qui anime les plus de 60 000 membres de "La Légion" (le nom de l'assemblée des supporteurs) se cache une réalité moins reluisante. Quelques groupes d'ultras, principalement le redouté SCF Hooligans (Sport Club Feyenoord), rassemblent quelques centaines de fauteurs de trouble, habitués des actes de vandalisme et autres bagarres.

Plusieurs d'entre eux étant interdits de stade aux Pays-Bas, ils s'illustrent le plus souvent lors des matches à l'extérieur en coupes d'Europe, comme en 2015, quand ils avaient mis à sac un quartier de Rome ou en 2019 pour des faits similaires à Bâle.

En France, les fans de l'AS Nancy Lorraine se souviennent encore du déplacement des Rotterdamois en 2006, quand quelques dizaines de supporters avaient provoqué l'interruption d'un match de Ligue Europa après avoir arraché des sièges du stade Marcel-Picot et provoqué les forces de l'ordre.

Cette saison, le club a déjà écopé de dix amendes de l'UEFA pour un montant total avoisinant les 500 000 euros pour le comportement de ses supporters.

"À l'approche des rencontres face à l'Olympique de Marseille les 28 avril et 5 mai, le club adresse donc une demande urgente à ses supporters pour éviter que Feyenoord ne reçoive encore plus d'amendes", a communiqué le club de Rotterdam.

Une requête loin d'être inutile. Au tour précédent, des incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d'escaliers) avaient eu lieu lors du match à domicile contre le Slavia Prague le 7 avril. Le match de l'OM n'avait pas été plus calme. Des incidents ont eu lieu à Marseille entre supporters grecs et fans phocéens. Preuve s'il en est que la "petite" Coupe d'Europe déchaîne les passions.

L'OM peut tout gagner... ou perdre

L'OM a l'habitude des grands rendez-vous continentaux. Il va disputer jeudi sa septième demi-finale européenne de son histoire, un record pour un club français. Cette saison, le club peut encore tout gagner – un titre européen et une qualification pour la Ligue des champions – ou tout perdre.

Les Marseillais arrivent aux Pays-Bas sur l'élan d'un très important succès à Reims (1-0), qui leur a permis de conserver leur avance de six points à la deuxième place du classement de Ligue 1, qualificative pour la C1. Mais à quatre journées de la fin, ces six longueurs de marge sur Monaco et Rennes ne garantissent rien.

Sur le terrain, Marseille aura quelques certitudes, porté par sa série de dix victoires lors des onze derniers matches. Mais beaucoup ont été étroites et si l'OM a souvent le contrôle du jeu, comme le souhaite son entraîneur, il n'a pas toujours beaucoup de marge ni de brillance.

"Avec la manière, c'est mieux, mais ce qui compte dans ces périodes, c'est de gagner des matches", a tout de même rappelé le capitaine Steve Mandanda après la victoire arrachée dimanche à Reims.

Alors qu'il devrait disputer à Rotterdam son 100e match européen avec l'OM, Mandanda en a vu d'autres et sait en effet que si la fin de saison marseillaise est excitante et chargée d'enjeux, elle peut aussi finir en eau de boudin, comme en 2017-2018. L'OM de Rudi Garcia avait alors été battu par l'Atlético Madrid en finale de la Ligue Europa et, après avoir longtemps été installé sur le podium, avait au bout du compte terminé quatrième, ratant la Ligue des champions. À ne pas reproduire.

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Opex 360

L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

France24 - Monde

Camille Étienne, militante écologiste : "Il n'y aura pas de transition écologique sans être justes"

Publié le : 28/04/2022 - 14:30Modifié le : 28/04/2022 - 14:43

Pauline GODART

Nous avons reçu Camille Étienne, jeune activiste pour la justice sociale et climatique. À 23 ans, elle se bat pour alerter et convaincre les dirigeants de l'urgence de la situation écologique. Il faut agir et vite, comme le recommande le dernier rapport du GIEC. Elle utilise pour cela les réseaux sociaux, son compte Instagram, @Graine_de_possible et sa chaîne YouTube Avant l'orage. Qu'attend-t-elle d'Emmanuel Macron ? Que peut-on faire pour inverser la tendance du réchauffement climatique ?

ELEMENT TERRE

Une sécheresse en hiver

Climat

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Réchauffement climatique

Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2

France24 - Monde

"Cinq ans de mieux", vraiment ? Emmanuel Macron réélu avec 58,54 % des voix

Publié le : 25/04/2022 - 20:24

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

La France a fait son choix : Emmanuel Macron est réélu président de la République. Le chef d'État sortant l'emporte avec 58,54 % des suffrages exprimés. Malgré sa défaite, son adversaire Marine Le Pen réalise le plus haut score de l'extrême droite avec 41,46 %. Autre record de cette élection, le taux d'abstention qui s'élève à 28 %. Un triste exploit puisqu'il s'agit de la participation la plus faible depuis 1969. Les élections législatives des 12 et 19 juin prochains s'annoncent cruciales.

Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Franck Lalanne et Morgane Minair.

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  • Yasmina JAAFAR, Présidente de LA RUCHE MEDIA, journaliste Franc-Tireur
  • Anita HAUSSER, Éditorialiste politique à Atlantico
  • Mathieu DOIRET, Directeur d'études IPSOS
  • Claude WEILL, Chroniqueur politique, éditorialiste à Nice-Matin/Var-Matin
France24 - World

Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Issued on: 27/04/2022 - 16:38

NEWS WIRES

Millions of people in Beijing took their second Covid-19 tests of the week on Wednesday as the Chinese capital tried to keep an outbreak numbering in the dozens from spiralling into a crisis like the one the locked-down city of Shanghai is enduring.

Evidence that Shanghai's month-long isolation has become almost unbearable for many of the city's 25 million people is emerging on an almost daily basis on the country's heavily censored internet.

A widely circulated video - since taken down - showed a foreigner trying to break through metal barriers onto a Shanghai street, before being pulled back and dragged to the ground by four people in protective hazmat suits.

"I want to die," the man shouted repeatedly in Chinese and English. One of the people holding him down responded: "You came to China, you need to respect the laws and regulations here."

"Calm down, calm down," says another. Reuters was unable to immediately verify the authenticity of the video.

Such distressing scenes are being watched with apprehension in Beijing, where officials hope early mass testing will spare them the anguish of Shanghai, where officials waited for about a month as cases surged before ordering city-wide screening.

In Beijing, supermarkets have kept supplies well-stocked under orders from authorities. Shi Wei, 53, a retiree, said he was encouraged by the capital's low caseload but still nervous.

"These past two days every time I go to the supermarket there are lots of people, so I just turn around and leave, as I feel slightly unsafe," he said. "I can understand the panic, given what happened in Shanghai."

Geng, 31, who works in finance and only gave his surname, said he worried about being a close contact of a Covid case and being forced into quarantine with his whole family.

Beijing was testing the more than 3.5 million residents of its Chaoyang district on Wednesday, all of whom were screened on Monday. On Tuesday, 16 million from other districts were tested and are due for another round on Thursday.

In total, 20 million of Beijing's 22 million will be tested three times this week.

Results for almost all samples from the first round came through on Wednesday afternoon, with 12 tubes of mixed samples showing positive, a Beijing health official said. Some 46 new cases have been identified since 4 p.m. on Tuesday, a second Beijing official said.

In mass testing in China, multiple samples are tested together in a single tube for speed and efficiency.

Glimmer of hope

The coronavirus first emerged in the Chinese city of Wuhan in late 2019 and authorities managed to keep outbreaks largely under control with lockdowns and travel bans. But the fast-spreading Omicron variant has tested China's "zero-Covid" policy.

Shanghai has been offered a glimmer of hope with officials reiterating that they would soon begin easing restrictions in districts that have stamped out infections, without giving a time frame or other details.

In the meantime, most people are confined to their homes. Even those who can go out have few options, with most shops and other venues closed.

Data showed six of Shanghai's 16 districts had zero cases outside quarantined areas, with numbers in seven others in the single digits. In total, Shanghai detected 171 such cases on Tuesday, down from Monday's 217.

Shanghai reported 48 new deaths on Tuesday, down from 52 the day before, taking the city's official death tally since April 17 to 238.

Economic pain

China's zero tolerance policy has provoked rare public anger in an important year for President Xi Jinping, over measures that look increasingly bizarre to much of the outside world that has chosen "live with Covid", even as infections spread.

Xi is widely expected to seek a third leadership term this year.

Research by Gavekal Dragonomics estimated that 57 of China's 100 biggest cities were under some form of Covid curbs as of last week.

The measures have hurt consumption, disrupted industry and prompted official efforts to stimulate the world’s second largest economy, including stepping up infrastructure investment, state television reported, citing a meeting chaired by Xi.

Hundreds of factories have been allowed to resume operations, with state media giving plenty of coverage of the reopening of Tesla's TSLA.O Shanghai plant last week.

But industry associations say most factories are struggling to get back to work with staff stuck at home, trucks parked in lots, and orders of components from contractors in the same situation unfilled.

Many frustrated bankers, traders and investors confined to their homes say they are considering moving to other financial centres

(REUTERS)

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Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak

Beijing begins mass Covid testing of nearly all 21 million residents

Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March

France24 - World

Hundreds killed in tribal clashes in Sudan's West Darfur

Issued on: 27/04/2022 - 16:55

NEWS WIRES

At least 213 people were killed in three days of violence between Arab and non-Arab groups in Sudan's West Darfur, the state governor said, giving the first official toll for recent clashes.  

West Darfur has been gripped by days of deadly fighting largely centred in Krink, a locality of nearly 500,000 people and mostly inhabited by the African Massalit tribe. 

"This massive crime left around 201 killed and 103 wounded" on Sunday alone, said West Darfur governor Khamees Abkar in a video published late Tuesday. 

The violence first broke out on Friday and escalated when armed men attacked villages of the non-Arab Massalit in retaliation for the killing of two tribesmen, according to the General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur, an independent aid group.

At least eight people were killed on Friday, Abkar said, confirming a death toll for that day already reported by the aid group.

The state governor blamed government forces tasked with securing Krink and its environs for "withdrawing without any justification" as the main attacks began early Sunday.

Krink town "was completely destroyed including government institutions," Abkar said. "It is a crime against humanity." 

The fighting on Monday spread to Geneina, the provincial capital of West Darfur. 

Witnesses have accused the Janjaweed militia of orchestrating the violence. 

The Janjaweed was an Arab militia which gained notoriety for its role in the repression of an ethnic minority rebellion in Darfur in the early 2000s under then autocrat Omar al-Bashir. 

According to rights groups, many of its members were later integrated into the feared paramilitary Rapid Support Forces, commanded by General Mohamed Hamdan Daglo, now de facto deputy leader of Sudan.

The General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur on Monday reported a combined death toll of 180 for the fighting around Krink and in Geneina, including four killed in the state capital on Monday. 

Abkar on Wednesday confirmed to AFP that four were killed on Monday, taking the total toll to at least 213. 

On Tuesday, Doctors Without Borders, known by the French acronym MSF, said several medical workers were killed in the fighting as hospitals were attacked. 

Consequently, "MSF teams have not been able to reach the health facilities we support nor conduct mobile clinic activities" in Geneina and cannot return to Krink, the aid group said in a statement.

The conflict in Darfur that began in 2003 killed more than 300,000 people and displaced 2.5 million, according to the UN.

The region remains awash with weapons and has seen a renewed spike in deadly violence in recent months triggered by disputes mainly over land, livestock and access to water and grazing.

The latest violence comes as Sudan grapples with fallout from a coup in October last year led by army chief Abdel Fattah al-Burhan.

(AFP)

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More troops sent to Darfur after violent tribal clashes

Sudan to transfer longtime leader Omar al-Bashir to ICC over crimes in Darfur

Militia leader accused of war crimes ‘rampaged’ across Darfur, ICC told

France24 - World

Five more years: What's next for French economy in Macron's second term?

Issued on: 28/04/2022 - 18:08Modified: 28/04/2022 - 18:11

Catherine CLIFFORD Kate MOODY Follow

French voters have re-elected Emmanuel Macron for another five-year term, handing him victory over far-right candidate Marine Le Pen for the second time in a row. So what's next for the French economy and the number one issue for voters, the cost of living crisis? Kate Moody asks Frederik Ducrozet, senior European Economist at Pictet Wealth Management. 

Also in this programme:

  • How green will Macron go? Climate change took a back seat in the presidential election campaign, but it could be centre stage for the next government. We look at Macron's proposals on environmental policy and renewable energy. 

     

  • Patriotic pants: Jeans made in France may be a trend that boosts the country's textile industry, but can they turn a profit? We take a closer look.

     

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

France's Macron faces a divided nation after election win

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

France24 - Monde

L'artiste Sahad, son nouvel album "Luuma" et un éco-village construit au Sénégal

Publié le : 25/04/2022 - 14:56

Valériane GAUTHIER Suivre

Son prénom signifie "récolte" en sérère et "résurrection" en wolof. Le musicien, chanteur et producteur Sahad se décrit comme "un taxi-brousse qui parcourt le monde en quête de richesses issues de nos différences pour les partager". Il nous présente son nouvel album "Luuma". Titre qui fait référence à un "marché itinérant" et hyperbole avec laquelle il invite à une autre façon de voir et faire le monde. Il évoque la construction d'un éco-village, projet éco-responsable qu'il a initié au Sénégal.

Également au sommaire de cette émission : 

Au Kenya, la religion pour sauver l'environnement 

Chaque dimanche dans la région de Kilifi, le révérend Matthias Baraka réunit ses fidèles pour une messe un peu particulière. Avec ses sermons, il appelle sa communauté à protéger la planète et à lutter contre la déforestation. Une méthode originale qui semble porter ses fruits dans un pays où la forêt ne couvre plus que 7 % du territoire. 

Des thématiques plus engagées pour les séries TV du Ramadan en Tunisie

Misère, immigration ou polygamie… Cette année, les traditionnels feuilletons du Ramadan qui accompagnent les fidèles après la rupture du jeûne abordent des thématiques moins légères que d'habitude. Chaque soir, des milliers de Tunisiens, toutes générations confondues, se pressent devant le petit écran pour les regarder.

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Opex 360

Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

France24 - World

Russian exodus to Georgia: Tbilisi becomes safe haven

Issued on: 28/04/2022 - 16:53

Elena VOLOCHINE

Tens of thousands of Russians have fled to Georgia, a small Caucasus nation of roughly 4 million inhabitants, since the start of the Russian offensive in Ukraine. The reasons are varied: fear of conscription for men, a risk of reprisals for political opponents or simply hope of a better life as Russia isolates itself. However, an uncertain future awaits them. Opinions in Georgia are divided about this new diaspora, despite the country already experiencing a Russian attack in 2008 and the occupation of 20 percent of its territory. 

ENCORE!

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Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

Opex 360

Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

France24 - World

The new faces of Europe’s far right

Issued on: 25/04/2022 - 11:00

Sarah MORRIS Céline SCHMITT

Spain’s Alejandro Sanchez, Germany’s Marie-Thérèse Kaiser and Italy’s Fabrizio Busnengo all have two things in common: They are under 35 and are positioning their respective far-right political parties at the gates of power. Each of them shrugs off the dark side of their countries’ history, campaigning with gusto for parties that are less than a decade old: Vox in Spain, Germany's Alternative für Deutschland (AfD) and Brothers of Italy. Our correspondents Sarah Morris, Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy and Lorenza Pensa report on the new faces of the far right in Europe.

GERMAN ELECTION

Isolated, volatile and divided, has Germany’s far-right AfD reached a dead-end?

ON THE GROUND

Far-right AfD campaigns on anti-vax platform in Germany’s Bautzen

Germany puts far-right AfD party under surveillance

Opex 360

Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

France24 - World

Myanmar junta court sentences Suu Kyi to five years for corruption

Issued on: 27/04/2022 - 07:24

NEWS WIRES James VASINA

 A court in military-ruled Myanmar convicted the country’s former leader Aung San Suu Kyi of corruption and sentenced her to five years in prison Wednesday in the first of several corruption cases against her. 

Suu Kyi, who was ousted by an army takeover last year, had denied the allegation that she had accepted gold and hundreds of thousands of dollars given her as a bribe by a top political colleague.

Her supporters and independent legal experts consider her prosecution an unjust move to discredit Suu Kyi and legitimize the military’s seizure of power while keeping the 76-year-old elected leader from returning to an active role in politics.

She has already been sentenced to six years imprisonment in other cases and faces 10 more corruption charges. The maximum punishment under the Anti-Corruption Act is 15 years in prison and a fine. Convictions in the other cases could bring sentences of more than 100 years in prison in total for a Nobel Peace Prize laureate who already spent years in detention for defying military rule.

News of Wednesday’s verdict came from a legal official who asked not to be identified because he is not authorized to release such information. Suu Kyi’s trial in the capital Naypyitaw was closed to the media, diplomats and spectators, and her lawyers were barred from speaking to the press.

Suu Kyi’s National League for Democracy party won a landslide victory in the 2020 general election, but lawmakers were not allowed to take their seats when the army seized power on Feb. 1, 2021, arresting Suu Kyi and many senior colleagues in her party and government. The army claimed it acted because there had been massive electoral fraud, but independent election observers didn’t find any major irregularities.

The takeover was met with large nonviolent protests nationwide, which security forces quashed with lethal force that has so far led to the deaths of almost 1,800 civilians, according to a watchdog group, the Assistance Association for Political Prisoners.

As repression escalated, armed resistance against the military government grew, and some U.N. experts now characterize the country as being in a state of civil war.

Suu Kyi has not been seen or allowed to speak in public since she was detained and is being held in an undisclosed location. However, at last week’s final hearing in the case, she appeared to be in good health and asked her supporters to “stay united,” said a legal official familiar with the proceedings who asked not to be named because he is not authorized to release information.

In earlier cases, Suu Kyi was sentenced to six years’ imprisonment on convictions of illegally importing and possessing walkie-talkies, violating coronavirus restrictions and sedition.

In the case decided Wednesday, she was accused of receiving $600,000 and seven gold bars in 2017-18 from Phyo Min Thein, the former chief minister of Yangon, the country’s biggest city and a senior member of her political party. Her lawyers, before they were served with gag orders late last year, said she rejected all his testimony against her as “absurd.”

The nine other cases currently being tried under the Anti-Corruption Act include several related to the purchase and rental of a helicopter by one of her former Cabinet ministers. Violations of the law carry a maximum penalty for each offense of 15 years in prison and a fine.

Suu Kyi is also charged with diverting money meant as charitable donations to build a residence, and with misusing her position to obtain rental properties at lower-than-market prices for a foundation named after her mother. The state Anti-Corruption Commission has declared that several of her alleged actions deprived the state of revenue it would otherwise have earned.

Another corruption charge alleging that she accepted a bribe has not yet gone to trial.

Suu Kyi is also being tried on a charge of violating the Official Secrets Act, which carries a maximum sentence of 14 years, and on a charge alleging election fraud, which carries a maximum sentence of three years.

(AP)   

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Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup

Aung San Suu Kyi’s jail sentence halved to two years by Myanmar junta chief

Myanmar court sentences Aung San Suu Kyi to four more years in prison

France24 - World

Israel launches deadly air strikes on ammunition depot, targets in Syria

Issued on: 27/04/2022 - 09:58

NEWS WIRES

Israeli air strikes near Damascus on Wednesday killed nine combatants, among them five Syrian soldiers, in the deadliest such raid since the start of 2022, a war monitor said. 

The Syrian Observatory for Human Rights said an ammunition depot and several positions linked to Iran's military presence in Syria were among the targets.

Government media in Syria confirmed four of the five casualties in the strikes, on which Israel did not comment.

"The Israeli enemy carried out an air assault at dawn... targeting several positions around Damascus," a military source was quoted as saying by the state news agency SANA.

"The investigation indicated that four soldiers were killed, three others injured and material damage noted."

The latest strike follows another near Damascus on April 14, without casualties, according to SANA.

The UK-based Observatory, which relies on a vast network of sources in every region of Syria, said eight people were also wounded in the strikes.

The other four killed were not members of the Syrian military but belonged to Iran-backed militia, Observatory chief Rami Abdel Rahman said, adding he could not verify their nationality.

He said at least five separate sites were targeted in the latest Israeli raid.

AFP correspondents in the Syrian capital said they heard loud explosions.

Since the war broke out in Syria in 2011, Israel has carried out hundreds of air strikes inside the country, targeting government positions as well as allied Iran-backed forces and Shiite militant group Hezbollah.

While Israel rarely comments on individual strikes, it has acknowledged mounting hundreds since 2011.

The Israeli military has defended them as necessary to prevent its arch-foe Iran from gaining a foothold on its doorstep.

The conflict in Syria started with the brutal repression of peaceful protests and escalated to pull in foreign powers and global jihadists. 

It has killed nearly 500,000 people and displaced half of the country's population.

 (AFP)

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Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

Israeli air strikes kill three Syrian soldiers near Damascus, Syrian media says

Israeli air strikes hit government positions near Damascus, says Syrian State TV

Opex 360

La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

France24 - World

Poland, Bulgaria seek alternative sources as Russia cuts gas supply

Issued on: 27/04/2022 - 11:10Modified: 27/04/2022 - 11:11

Russia's Gazprom says it has halted gas deliveries to EU members Poland and Bulgaria, ostensibly because they refused to pay in Russian roubles. Ever since Western sanctions over the war in Ukraine began to hobble the Russian economy, fears had mounted that Moscow would use its energy supplies as a weapon. European countries see the shutdown as the first shot in a coming energy war as the continent tries to wean itself off Russian fossil fuels. FRANCE 24's Bryan Quinn takes a closer look.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Business Daily

Putin threatens to cut off Europe's gas supply if not paid in roubles

Focus

War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

Opex 360

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

France24 - World

Video: Afghan businesses struggle to survive since Taliban takeover

Issued on: 27/04/2022 - 09:10

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Since the Taliban takeover in August 2021, nearly 2,000 factories across Afghanistan have shut down as factory owners struggle under the combined pressure of a collapsed banking system, decrease in purchasing power, and a drop in international investments. The dire economic situation is hitting business owners and their employees hard.

Farhad Safi had a flourishing saffron export business before the Taliban came to power in August 2021. His young company, which was started in 2019, could not survive the Taliban takeover.

"When Taliban came to Kabul everything stopped. There is no DHL, there is no Fedex, so right now we cannot send anything from Afghanistan to outside. The money of the saffron we were selling in USA cannot be sent by my partner to Afghanistan, and we cannot take the money from the banks," said Safi. 

In Kabul, more than a 1,000 private businesses have closed since August 2021. But a few did manage to survive, such as Safe Pad Prosperity, a social enterprise manufacturing reusable sanitary napkins. But with orders declining, employees are now paid only 5,000 Afghanis, or about 54 euros a month, about half of what they made before last August. 

"When the Taliban took over, we were closed for two months. Then we reopened but we import our raw material from India and direct deliveries have stopped. So everything goes through Dubai and then comes here. That means it costs more and takes longer to get delivered. The other difficulty is that the prices of everything have increased in Afghanistan,” explained Safe Pad Prosperity owner Arezo Osmani.

Some businesses though did not survive the takeover.

In Kabul’s commercial Shar-e-Now district, karaoke restaurants remain shut eight months after the Taliban came to power.

Noor Mohammad Hussaini, a Kabul barber, says business has declined.

Before, young people used to come here, they used to laugh, they used to have karaoke nights. There were concerts. It was very popular. But it's closed now. The Islamic Emirate has banned it," said Hussaini. 

Hussaini has lost 60 percent of his business. “With the Islamic Emirate most of the men don't touch their beards. Some are still coming but just to get a haircut," he explained. 

According to the World Bank, the Afghan economy is expected to further contract in the coming year. 

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Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog

FEATURE

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Opex 360

L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

France24 - World

'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions

Issued on: 26/04/2022 - 18:38

Sam BALL

In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.

France24 - World

'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network

Issued on: 25/04/2022 - 16:58

Sam BALL

Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.

France24 - World

‘Youth with Marine’: Young National Rally supporters in Arras mobilise for Le Pen

Issued on: 22/04/2022 - 18:27Modified: 28/04/2022 - 11:05

Juliette MONTILLY Follow

The final sprint for Marine Le Pen before Sunday’s vote. The candidate of the National Rally knows that she can count on her young supporters to canvass door-to-door, to organise rallies, meetings... ‘’Youth with Marine”, the youth division of the National Rally, actively participate in the campaign. FRANCE 24 followed two militants while they prepared for their candidate's rally in Arras, northern France. 

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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France24 - World

Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa

Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06

Sam BALL

The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.

France24 - World

Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule

Issued on: 28/04/2022 - 16:59

NEWS WIRES

Burkina Faso's ruling military junta on Thursday defended plans to take three years to transition back to constitutional rule despite pressure by West Africa's regional bloc ECOWAS to hold elections sooner. 

ECOWAS leaders last month told juntas in Burkina Faso and Guinea they had until April 25 to explain how and when they would hand back power to civilians within a reasonable timeframe or face immediate sanctions.

Burkina Faso's military government, in power since a January putsch, had previously said it needed 36 months to restore democratic rule, citing security concerns caused by an Islamist insurgency.

It missed the April 25 deadline and asked ECOWAS for more time.

"Everything will depend on the situation on the ground and ECOWAS heads of state are very aware of this," interim foreign affairs minister Olivia Rouamba said at a press conference on Thursday.

"We have maintained our position," she said in response to a question about the transition period, adding negotiations with ECOWAS were ongoing and the bloc was understanding of the context.

ECOWAS did not immediately respond to a request for comment.

Burkina Faso has so far been spared economic and financial sanctions imposed on Guinea and Mali, where a junta has also been in power since August 2020.

Guinea, whose government was toppled in September, has yet to lay out election plans. ECOWAS on Wednesday said it would send missions to both Burkina Faso and Guinea in preparation for a summit.

(REUTERS)

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Burkina Faso junta chief approves three-year transition before elections

Burkina Faso's interim president approves new government after January coup

FEATURE

Burkina Faso’s ex-president Compaoré sentenced to life over pan-African folk hero Sankara’s murder

France24 - World

Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

Issued on: 28/04/2022 - 14:07

NEWS WIRES

Surging food and energy prices stoked by the war in Ukraine may lead to "social unrest" in Africa, the International Monetary Fund (IMF) warned Thursday. 

Most countries south of the Sahara are already seeing a slowdown in economic growth from last year, and the impact will be amplified by the rising cost of cereals and fuel, it said.

"The war in Ukraine has triggered a sharp increase in energy and food prices that could undermine food security in the region, raise poverty rates, worsen income inequality, and possibly lead to social unrest," the Fund said in its annual Regional Outlook for Africa.

"The war compounds some of the region's most pressing policy challenges, including the social and economic scarring effects of the Covid-19 pandemic, security risks in several countries, and the challenges posed by climate change."

GDP growth in African countries in 2021 was 4.5 percent, an upward revision from the earlier estimation of 3.7 percent, but this is expected to slow to 3.8 percent over 2022, the IMF said.

The head of the IMF's African department, Abebe Aemro Selassie, told AFP he was "very worried" by the twin impact of food and higher fuel costs -- something that was particularly felt in the great majority of African countries that are not oil or gas exporters.

"This is a shock that hits in a laser light, directed at the poorest," he said.

"Fuel price increases feed into transportation costs, and people providing goods and services will raise their prices because they are now facing higher input costs," he said.

Food prices monitored by the Food and Agriculture Organization (FAO) surged 12.6 percent between February and March, reaching their highest levels since the index was launched in 1990, the UN's agency said on April 8. The previous record high was set in 2011.

Vulnerability 

The IMF report placed the spotlight on the price of wheat. 

Africa is dependent on imports for 85 percent of its wheat consumption, and this dependence is especially high in Tanzania, Ivory Coast, Senegal and Mozambique.

In Botswana, Lesotho, Mauritius and Cape Verde, imported wheat, rice and corn, also called maize, account for more than 40 percent of calorie intake, the IMF said.

Food insecurity, it noted, is already high in the conflict-hit states of the Sahel, in Madagascar and the Democratic Republic of Congo.

So-called food riots broke out in Africa, notably in Senegal, as well as in parts of Asia and the Caribbean in March 2008 when the last major food crisis erupted.

FAO chief Qu Dongyu, presenting his agency's latest report, said there were parallels between then and now, with sharp rises in food, fuel, fertiliser and transport.

But he also underlined the aggravating effect today of the Covid-19 pandemic and the Ukraine war.

Selassie sounded the alarm over the financial state of African countries in 2022 compared with the 2008 crisis.

"In sub-Saharan Africa in 2008-2009, there were many more governments that were in a better position fiscally to be able to absorb the shock," he warned.

"Governments had flexibility to be able to make more intervention. This time with public debt as elevated as it is in many countries, that room for manoeuvre is much more diminished.

"The international community needs to step up to support countries as aggressively as possible," he said.

(AFP)

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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

Business Daily

'Europe's breadbasket' at risk: Ukraine braces for 30% drop in wheat production

Business Daily

Food prices hit record high as war in Ukraine causes market turmoil

France24 - World

In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'

Issued on: 28/04/2022 - 17:09

The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.

France24 - World

'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land

Issued on: 28/04/2022 - 16:52

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.

We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.

Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.

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