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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

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Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

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L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

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Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

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Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

Le Figaro

Olivier Babeau: «La création d'une Europe de la e-santé est un enjeu de souveraineté»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la crise sanitaire a accéléré le développement de la santé numérique, le président de l'institut Sapiens invite les dirigeants européens à se saisir de ce secteur d'avenir.

Olivier Babeau est président de l'Institut Sapiens et professeur en sciences de gestion à l'université de Bordeaux. Il a récemment publié Le nouveau désordre numérique: Comment le digital fait exploser les inégalités (Buchet Chastel, 2020).

S'il est un sujet qui anime le débat politique depuis quelques mois c'est bien celui de la souveraineté. Les principaux candidats à l'élection présidentielle ambitionnent tous de la garantir par la création d'un «GAMAM» français et européen, mais peu définissent une véritable feuille de route lisible et explicite en la matière. Pourtant c'est l'un des sujets centraux pour notre avenir économique : sans champions de taille suffisante pour concurrencer les titans américains ou asiatiques, l'Europe et la France ne seront pas en mesure de pouvoir imposer leurs standards économiques, technologiques ou éthiques dans de nombreux domaines, notamment dans ceux aussi stratégiques que la santé.

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La pandémie a replacé la santé comme un élément central de nos sociétés. Non seulement elle est redevenue la principale préoccupation des électeurs, mais elle a également participé à accélérer les usages de la santé numérique des patients : le nombre de téléconsultations a ainsi été multiplié par trois depuis 2020. En parallèle, les solutions technologiques d'e-santé se sont fortement répandues. De l'aide au diagnostic, au développement d'outils connectés relevant de manière continue les données d'un patient, en passant par l'impression de cellules synthétiques ou le traitement de pathologies mentales grâce à des technologies de réalité virtuelle, les entreprises européennes innovent constamment et structurent ainsi un écosystème au potentiel de développement inouï. Ces nouvelles applications promettent une approche radicalement augmentée de la médecine. Non seulement elles feront la part belle à la prévention et à la prédiction, mais elles permettront aussi d'améliorer le suivi et le traitement des patients souffrant de pathologies temporaires ou chroniques, préviendront leur apparition et offriront un service personnalisé s'adaptant à chaque besoin. Elles précipitent l'émergence d'une médecine moderne, de pointe, où le temps médical est optimisé, l'offre de services mieux distribuée et l'efficacité drastiquement améliorée.

La création d'une Europe de la e-santé par l'émergence de plusieurs champions européens à dimension mondiale est un enjeu économique.

Le continent européen dispose des ressources sur son territoire pour être un des acteurs mais aussi pour rester maître de cette révolution. Du Royaume-Uni à la Finlande, en passant par le Portugal et la Suisse, il apparaît que 441 sociétés Health Tech matures, sont capables de proposer une vision holistique et connectée de la santé. Ces entreprises, aux technologies innovantes et complémentaires, peuvent constituer une véritable concurrence crédible aux Big Tech, si elles parviennent à se regrouper sous l'égide de grands champions européens. On dénombre cinq entreprises répondant aux caractéristiques de taille et développement nécessaires pouvant jouer le rôle de locomotive européenne capable d'entraîner l'écosystème européen. Basée au Royaume-Uni — environnement extrêmement favorable au développement des innovations en e-santé offrant les capacités de financement et de croissance les plus importantes du continent —, Health Hero est déjà un géant européen de la téléconsultation qui répond aux attentes de plusieurs dizaines de millions de patients en Europe. Les autres potentiels champions se nomment Doctolib (basé en France), Kry (basé en Suède), BioCartis (basé en Suisse) ou encore Ada Health (basé en Allemagne).

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La création d'une Europe de la e-santé par l'émergence de plusieurs champions européens à dimension mondiale est aussi un enjeu économique. La mise en réseau de ces entreprises pourrait générer, selon nos estimations, 144 milliards d'euros d'augmentation des PIB européens. En plus d'asseoir notre souveraineté médicale, cette construction générera une forte augmentation du bien-être et de la qualité de vie des Européens.

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La réussite de ce projet n'a besoin alors que d'un seul catalyseur : l'harmonisation réglementaire. Elle s'exprime notamment par la mise en place d'une politique européenne de la donnée de santé, mettant en avant la disposition sécurisée des données des patients européens, et garantissant leur interopérabilité sémantique et linguistique entre les pays. Elle passe également par la définition d'une politique commune de développement, basée sur le partage des informations et des processus d'incubation de l'innovation. Enfin elle s'incarne par l'installation d'une convention européenne de la e-santé visant à structurer un espace commun en la matière, régulé par une agence de la coordination des systèmes de santé, octroyant des numéros d'exercice aux praticiens et pourquoi pas en définissant un panier de soin commun éligible au remboursement. Cette ambition est loin d'être utopique, tous les fondements de sa création sont présents sur notre continent, il ne reste qu'à les rassembler et à les coordonner pour transformer l'essai. C'est un enjeu de santé et de souveraineté qui doit occuper les débats de la présidentielle et d'après.

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Nicolas Baverez: «Sous la guerre, la famine»

CHRONIQUE - Conséquence de la guerre Ukraine, les pays du Sud qui dépendent des importations pour leur consommation alimentaire risquent d’être confrontées à des pénuries dramatiques.

«Prix de l’énergie: les marchands d’illusions»

Par Gaëtan de Capèle, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Marcel Pochard: «La revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, qu’est-ce que ça veut dire?»

TRIBUNE - Tous les fonctionnaires voient leur rémunération déterminée en partie par ce qu’on appelle le point d’indice, qui, a annoncé Emmanuel Macron, va être revalorisé. Aussi importe-t-il d’éclairer de quoi il s’agit, explique l’ancien directeur général de la fonction publique.

Le Figaro

Orpea : devant les sénateurs, le PDG prend des engagements

Auditionné au Sénat, le nouveau dirigeant d'Orpea a dit vouloir renforcer l'autonomie des EHPAD du groupe et la médiation avec les familles de patients.

Le nouveau PDG d'Orpea, Philippe Charrier, s'est engagé mercredi devant les sénateurs à «renforcer l'autonomie» des établissements du groupe, mis en cause notamment pour une gestion très centralisée afin de maximiser les bénéfices au détriment du bien-être des résidents.

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Le groupe va «maximiser la décentralisation des décisions et des responsabilités vers les établissements», «renforcer leur autonomie», a promis Philippe Charrier, disant vouloir s'«appuyer plus encore sur les directeurs d'établissements, les personnels qui travaillent au quotidien pour les résidents. Ce chantier sera prioritaire». Il a également évoqué la mise en place de «médiateurs familles» et la volonté de «rapprocher les comités éthiques du terrain», lors de son audition par la Mission d'information sur le contrôle des Ehpad.

Rapport accablant des services de l'Etat

«Tous les reproches et irrégularités qui ont pu nous être reprochés et dont certains sont avérés trouveront des réponses et des solutions», a-t-il insisté. «Nous nous conformerons à toutes les injonctions administratives et judiciaires». Il a aussi annoncé le lancement d'une journée «d'états généraux du grand âge» en mai dans chacun des établissements du groupe, avec des résidents et leurs familles, des élus, la presse locale, qui donneront lieu à des «propositions concrètes» adressées à la représentation nationale. Il a indiqué que «150 visites et inspections» avaient eu lieu dans les établissements du groupe depuis fin janvier, «soit sept fois plus en deux mois qu'en une année normale».

Le gouvernement, qui a reçu le 25 mars un rapport conjoint de l'Inspection générale des Finances (IGF) et de celle des Affaires sociales (Igas), commandé à la suite des révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs, a décidé de saisir la justice, évoquant des «dysfonctionnements graves». «Nous n'avons jamais sollicité la non-publication du rapport», a affirmé Philippe Charrier.

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Guerre en Ukraine: Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan

DÉCRYPTAGE - Malgré la pression internationale, l'enseigne refuse de quitter la Russie, un marché clé.

Guerre en Ukraine : la Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne

Une loi promulguée par Poutine permet aux compagnies aériennes russes d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays.

«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

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Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

L'Humanité

Plaies sociales

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

À moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle – période pendant laquelle habituellement les tendances se solidifient –, bornons-nous à prendre l’empreinte du paysage au plus près d’une certaine « réalité », juste de quoi retourner dans le « cercle de la raison ». Si la campagne a démarré tardivement en raison de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine, ce que la médiacratie dominante nous avait promis depuis six mois a depuis été essoré par les faits, comme si la dure vérité de la vie des Français avait repris le dessus. Non, le scrutin ne se jouera pas autour de l’identité et de l’immigration, ni à partir d’une vision d’exclusion adossée aux maudites thématiques nauséeuses d’une France rance et xénophobe, fantasmée et repliée sur elle-même.

Pouvoir d’achat, retraites, RSA, pauvreté, avenir industriel, énergie… En quelques semaines, comme cela était pourtant prévisible, tout a changé de paradigme. Loin des idioties et des immondices qui ont tourné en boucle, les grandes questions sociales sont bel et bien restées, dans le tréfonds des consciences populaires, les priorités des citoyens. Des priorités absolues.

Autant le dire, l’entrée par la petite porte d’Emmanuel Macron dans l’arène électorale n’a pas bousculé ce scénario, bien au contraire. La brutalité de ses réformes envisagées pour un nouveau quinquennat a confirmé cette clarification économique et sociale : à droite toute, régression à tous les étages ! Dans cette nouvelle séquence d’une extrême brièveté d’ici au 10 avril, mais fondamentale, le débat se dispute désormais sur une tout autre orientation : celle des plaies sociales béantes qui menacent de disloquer celles et ceux qui promettent encore plus de sang et de larmes à un peuple déjà atomisé par la souffrance. Un moment potentiellement dangereux pour l’hôte de l’Élysée. « La marche triomphale qui s’esquissait il y a quinze jours semble plus chaotique », écrit dans sa dernière livraison la Fondation Jean-Jaurès à propos du président-candidat, avant d’ajouter : « Ce n’est pas encore un doute. Tout juste une ombre. Mais déjà l’ombre d’un doute. » Et ce doute ne concerne pas qu’Emmanuel Macron…

L'Humanité

Un jour dans la loge de Germain Louvet, danseur étoile à l’Opéra de Paris

Un jour avec

S’il assume les grands rôles du répertoire classique, sa réflexion ne doit rien à la tradition. Le danseur étoile de 28 ans publie un livre où il se montre lucide sur son art et l’institution qui l’abrite. Rencontre dans sa loge à l’Opéra de Paris.

Muriel Steinmetz

Il a dansé partout, du Bolchoï à la Scala de Milan, dans Roméo et Juliette, Don Quichotte, entre autres fleurons du répertoire. Il publie, chez Fayard, Des choses qui se dansent. Il y traite de son parcours, de la condition de danseur, de ce milieu sélectif où l’on « est conditionné comme des chevaux de course ». Germain Louvet, 28 ans, est un artiste lucide qui a des convictions.

Il nous donne rendez-vous à 17 heures dans sa loge (la numéro 10) au 4e étage de l’Opéra. De sa fenêtre, on en voit le dôme. Un peu seul là-haut ? « Oui ! J’ai dû endurer ce système pyramidal, hiérarchique. »

D’emblée, il évoque ce 28 décembre 2016 où, à la fin du Lac des cygnes, il est sacré danseur étoile par Aurélie Dupont, directrice de la danse, et Stéphane Lissner, directeur de l’Opéra de Paris. Ému aux larmes, son grand-père, ancien ouvrier horloger de 89 ans, est présent. C’est le Graal pour ce jeune homme né dans un village de Bourgogne. Si Germain Louvet récuse le terme de vocation, il avoue depuis toujours « une rage de mouvement ! Ça (l)e traverse comme une bourrasque chaude ».

Travail à la barre pour « réveiller les pieds »

En jeans noir et tennis, détendu, il nous raconte une de ses journées. Levé à 8 h 30 , « donc, pas très tôt ». Petit déjeuner : céréales, lait végétal, café, tartines à « la confiture faite par (s)es parents avec les fruits du jardin ». Il enfourche son vélo à Jaurès, dans le 19e arrondissement, direction l’Opéra pour un entraînement poussé d’une heure trente.

Il y a cinq ans, pour Roméo et Juliette, j’ai perdu 3 litres en une seule soirée. 

Travail à la barre pour « réveiller les pieds », puis sans la barre. Jambe levée, ports de bras, pirouettes sur une seule jambe en demi-pointe, puis sur pointe et des sauts de plus en plus haut. Viennent les « répètes » de la Bayadère, à l’affiche en avril à l’Opéra Bastille.

Jadis, dans le même ballet, il jouait les « négrillons », mot depuis remplacé par « enfants de l’idole dorée », selon le vœu de Benjamin Millepied, alors directeur de la danse de la célèbre institution. « Avant que cela devienne un sujet global de société en France, il s’insurgeait déjà contre le blackface. » Le nouveau directeur général, Alexander Neef, un Allemand venu de Toronto, possède cette culture américaine de l’antiracisme.

Le manque de diversité dans le milieu de la danse

Germain Louvet jette un œil par la fenêtre, avant d’évoquer le manque de diversité dans le milieu de la danse. La formation « favorise aujourd’hui l’image d’un danseur et d’une danseuse blancs avec un corps svelte, cisgenre de préférence ». Il revient sur la publication d’un manifeste sur la diversité écrit par des artistes racisés de la maison. « Les vannes ont été ouvertes. » « Des évolutions nombreuses sont en cours à de multiples niveaux. »

 Ni à la cafétéria ni pour le ménage, vous ne trouverez de personnes blanches. 

Sa journée continue : rapide pause-déjeuner. Repas frugal. « Parfois une banane, pour éviter les crampes durant les représentations. » À 15 heures, reprise des « répètes ». Un pas de deux du  Roméo et Juliette de Sasha Waltz, à enregistrer pour l’émission de télévision le Grand Échiquier.

Il passe ensuite aux essayages : « Une ou deux retouches à mon costume dans la Bayadère . » « Habilleuses et maquilleuses sont des copines. Certaines m’habillaient déjà quand j’avais 14 ans et que je dansais Casse-Noisette. »

À un pas... Toute l'actu de la danse.

17 h 30 : maquillage, coiffure. Échauffement. 19 h 30, lever de rideau. « La demi-heure avant le spectacle, on se demande pourquoi on fait ça ! Il y a cinq ans, pour Roméo et Juliette, j’ai perdu 3 litres en une seule soirée. »

Après la représentation, il est temps de dîner, de prendre soin de soi : « Glacer un tendon, mettre du baume sur un muscle contracté. » Retour au bercail en bécane, jambes lourdes. « J’ai beaucoup de mal à m’endormir. Tout le ballet se rejoue en désordre dans ma tête. »

« Je ne pouvais pas avoir des parents plus tolérants »

Germain Louvet rit doucement. Il a une boucle à l’oreille. Grand, svelte, il incarne les canons de beauté de la danse classique. Le danseur collabore à des marques de mode. Sur Instagram, il poste des photos sur lesquelles il assume son homosexualité. « Je ne pouvais pas avoir des parents plus tolérants.  À 3 ans, ils acceptent que le Père Noël m’offre une Barbie et son cheval à crinière, écrit-il. À 22 ans, ils rencontrent mon petit ami. »

Dans les rôles du répertoire – qui datent de cent cinquante ans –, le danseur doit dégager de la puissance. Pour la ballerine, c’est grâce et légèreté. Nombre de ballets « ne véhiculent rien de ce que je suis, voire vont à l’encontre de mes valeurs » : ce virilisme, « ces femmes objets de désir, voire simples objets… » « Ma partenaire, l’étoile Léonore Baulac, féministe, est à cheval sur ces questions. Il nous arrive de changer l’intention d’un ballet sans en modifier la structure. Je propose ma version de la masculinité ; elle, sa version de la féminité. »

Germain Louvet nous montre sa salle de bains : « Des personnes lavent ma loge, dit-il, vident ma poubelle, mais je ne les vois jamais. Ni à la cafétéria ni pour le ménage, vous ne trouverez de personnes blanches. »

Son portable vibre. Son ami vient aux nouvelles. Ce soir, Germain ne danse pas : « On va tous les deux au concert d’Orelsan à Bercy. » On le quitte sur ce grand écart culturel.

Des choses qui se dansent, de Germain Louvet, Fayard, 234 pages, 19 euros.

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danseopéra de parisOpéra
El País (ESP)

SANS TITRE

El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.

Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.

Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.

Dificultad

La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 350 g de arroz jazmín
  • 4 chalotas picadas
  • 2 dientes de ajo chafados y picados
  • 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
  • 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
  • 10 tallos de cilantro
  • 12 langostinos crudos
  • 1 cucharada de mantequilla
  • 1 cucharada de aceite de oliva
  • Sal

Tom yum

  • 450 ml de leche de coco

  • 300 ml de agua

  • 12 cabezas de langostino

  • La piel de una lima y su zumo

  • 2 cucharadas de salsa de pescado

  • 3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)

  • 1 cucharada de aceite de oliva

Preparación

  1. Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.

  2. Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.

  3. En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.

  4. Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.

  5. Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.

  6. Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
El País (ESP)

SANS TITRE

Las patatas a lo pobre son una receta popular de la cocina del sur de España, y como muchísimos de los platos tradicionales más humildes del país, consigue transformar lo sencillo en glorioso. Originalmente requiere de pocos y baratos ingredientes, y aclaro, digo “originalmente” porque ya sabemos todos cómo están las cosas con el aceite. Pero vamos a lo que vamos: basta con tener patatas, cebolla, pimiento/s, sal y aceite para cocinarlas.

Se trata, ni más ni menos, de unas patatas entre pochadas y fritas a las que se suele añadir cebolla y pimiento verde y/o rojo cortado en juliana. Muchas versiones también incluyen ajo, aunque si uno opta por añadirlo, hay que estar atento, ya que se quema con mucha facilidad. Se pueden comer como primer plato o como principal; tal cual o con huevos fritos, con unos garbanzos salteados o como acompañante de cualquier carne o pescado.

Lo más importante para llevar a cabo esta receta de manera exitosa es cuidar la temperatura del aceite. Primero hay que cocinar a fuego medio la cebolla y los pimientos para que se ablanden, posteriormente agregar las patatas, y cuando estas se hayan ablandado un poco, subir el fuego para que se doren. Si cocinas desde el principio con el aceite muy caliente es bastante probable que la cebolla y el pimiento se quemen.

Dificultad

Ninguna. O quizás sí… la de conseguir aceite.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 1 kg de patatas
  • 1 pimiento verde italiano
  • ½ pimiento rojo
  • 1 cebolla
  • Unos 250 ml de aceite de oliva
  • Sal fina
  • Perejil (opcional)

Preparación

  1. Cortar el pimiento verde italiano, el pimiento rojo y la cebolla en juliana de entre tres y cinco milímetros de grosor.

  2. Calentar el aceite en una sartén a fuego medio. Añadir los pimientos y la cebolla cortados y pochar durante 10 minutos.

  3. Mientras, pelar y cortar las patatas en rodajas de cinco milímetros de grosor aproximadamente.

  4. Añadirlas a la sartén y salar. Pochar durante 10 minutos y mover de vez en cuando con suavidad para que se cocinen uniformemente.

  5. Subir el fuego para que se doren durante 10 minutos más, dándoles la vuelta una o dos veces con suavidad.

  6. Retirar y escurrir bien con la ayuda de una araña, espumadera o colador. Servir caliente con un poco de perejil picado por encima.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
El País (ESP)

Restaurante By Danielly Martins, arroces al horno en Madrid que compiten con los mejores

COMER

La chef italobrasileña ofrece en su nuevo local 10 especialidades hechas con fondos de gustos marcados y otras recetas de corte casero

Se cumplen pocas semanas desde que la cocinera italobrasileña Danielly Martins abandonara su anterior local en la calle Serrano para trasladarse a un nuevo espacio más amplio en consonancia con sus aspiraciones en la calle madrileña de Alberto Alcocer. Restaurante del mismo nombre que ocupa un semisótano con terraza interior cubierta. 

Martins lleva tiempo en Madrid demostrando su pericia en la elaboración de arroces al horno con arreglo a una técnica propia. Secos, en paella, sueltos, de sabores marcados, con puntos de cocción correctos y la grasa justa, capaces de competir con los mejores. Hasta 10 especialidades ocupan el listado de su carta. Algunos previsibles como el abanda, el del senyoret o el arroz negro. Otros, con un sello personal del estilo del de carabineros con hongos y alcachofas, entre los más recomendables. O el de pato con la propia ave en tres cocciones. Listado que no omite algunos de temporada, como los de caza. Todos elaborados a partir de la variedad de grano senia de la arrocería familiar La Perla. En el acierto de sus resultados influyen los fondos de los que se vale: profundos, de gustos marcados. “Los preparo a diario con productos frescos. Ni los congelo, ni utilizo ingredientes atrasados. Son la base de mis arroces”, afirma. 

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Imposible cuestionar que Danielly Martins, autodidacta y perseverante, tiene instinto para la cocina. Algo que pone de manifiesto en las recetas de corte casero que completan el resto de la carta, algunas susceptibles de solicitarse en medias raciones. Resultan notables sus croquetas, de jamón o de setas, cremosas y de rebozo crujiente; cumple la ensaladilla, que cubre de láminas de espárragos frescos; es correcto el bienmesabe, que elabora con cazón en un adobo suave; agradables las rabas de calamar con un alioli ligero, y mejorable el bacalao dorado, en el que el pescado en salazón carece de carácter. Platos con un sello personal que no son ajenos a otras especialidades frías: ensaladas, carpaccios y tartares de carne o pescado. 

En conjunto un modelo de hostelería urbana, de horizontes gastronómicos amplios, capaz de acoger recetas tan dispares como la ensalada de burrata con tomates cherry y trufa negra o las papas con mojos al estilo canario y tropezones de pulpo, una de las más conseguidas. 

Ninguno de sus postres se aparta del estilo que la caracteriza. De un tiramisú conseguido a un flan de huevo con nata, la tarta de queso o las fresas con chocolate, en línea con una repostería casera de tono medio que agrada. Desmerece el pan y cumple la lista de vinos, justa pero suficiente.

  • Dirección: calle Alberto Alcocer, 43. Madrid.
  • Teléfono: 910 64 26 62.
  • Web: bydaniellymartins.com.
  • Cierra: martes y domingos noche y los lunes.
  • Precio: entre 45 y 60 euros por persona. Croquetas de jamón, 12 euros. Papas arrugadas con mojos verde y rojo, 12 euros. Steak tartar de solomillo cortado a cuchillo, 26 euros. Arroz de carabineros, 28 euros. Flan de huevo y nata, 6,5 euros.

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L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
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"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron

Entretien

Le président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal ? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier, co-auteurs d'un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation, soupçonnent qu’une part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. Entretien

Florent LE DU

Sur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156 000 euros de patrimoine en 2014, 500 000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que l’intéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions d’euros entre 2009 et 2013.

En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre : Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions d’euros chez Rothschild.

Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieure

Un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.

Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron : où sont passés les millions ? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.

Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré ?

En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.

Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux ».

Patrimoine. Consultez les déclarations des candidats à la présidentielle

Or, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720 000 euros pour l’ensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent ?

Jean-Baptiste Rivoire Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.

Quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.

L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.

Eric Bocquet : «Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette»

Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale ?

Jean-Baptiste Rivoire Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.

Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.

En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.

Dossier Lutter contre l'évasion fiscale

  Débat vidéo. Pandora Papers: quelles solutions pour que cesse le scandale ?

Emmanuel Macronenquêtepatrimoineévasion fiscale
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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Le Figaro

Affaire Colonna : les députés s'interrogent sur la préméditation de l'attaque

Paule Gonzalès

Les dirigeants de la maison centrale d'Arles étaient interrogés, ce mercredi matin, par la commission des lois de l'Assemblée nationale.

La pression autour du meurtre d'Yvan Colonna, le 2 mars dernier, par le détenu terroriste Franck Elong Abé, est montée d'un cran lors de l'audition des deux dirigeants de la maison centrale d'Arles, Corinne Puglierini et Marc Ollier, par les députés de la commission des lois. «Nous ne comprenons pas pourquoi Franck Elong-Abe n'a pas pu faire l'objet d'une évaluation de sa dangerosité islamiste à cause des troubles de son comportement, et pourquoi cela ne l'a pas empêché de bénéficier d'une place d'auxiliaire sportif avec une liberté de mouvement dans la détention, a insisté Yaël Braun-Pivet, la présidente de la Commission des lois résumant les questions pressantes de ses collègues parlementaires. C'est contre-intuitif et nous sommes d'autant plus surpris qu'il nous a toujours été dit, à nous parlementaires, que tous les détenus terroristes, sans exception, seraient systématiquement évalués par ce dispositif développé par l'administration pénitentiaire.»

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Durant deux heures, Corinne Puglierini a tenu sa position face au feu roulant des questions des députés. Elle a répété que Franck Elong Abé avait eu, jusqu'au jour de l'agression, un comportement «qui ne révélait pas d'attitudes problématiques envers le personnel et les autres détenus». «Les rapports évoquent sa patience, son écoute et l'absence de tout signe d'énervement durant son passage à l'isolement, puis en quartier d'intégration, a-t-elle affirmé. Au fil du temps, nous avons revu à la baisse son régime de détention. Nous n'avions aucun élément nous permettant de penser qu'il allait commettre un acte en détention, et le but était de préparer la sortie». Et de conclure : «Il n'y avait aucun reproche à lui faire et il donnait satisfaction comme auxiliaire sportif».

«Une bonne barbe, on ne peut pas le nier»

L'ex-directrice de la maison d'Arles a soigneusement éludé certaines conclusions des commissions pluridisciplinaires uniques, qui se sont réunies une petite dizaine de fois depuis l'arrivée du détenu islamiste en octobre 2019, pour suivre son évolution. Certes Corinne Puglierini a reconnu que l'homme était «ancré dans ses idées», mais elle a assuré que celui-ci avait «fait du charme et que rien ne laissait prévoir un passage à l'acte». Par ailleurs, Corinne Puglierini a assuré ne pas se rappeler que Franck Elong Abé se soit dernièrement laissé pousser la barbe. «Une bonne barbe, on ne peut pas le nier», a murmuré de son côté Marc Ollier, le nouveau directeur, qui a pris ses fonctions la veille du drame.

L'idée de la dissimulation et de la préméditation du détenu, plutôt que la version du coup de colère, a surgi au fil de l'audition. Michel Castellani, député Corse, a notamment fait le tour de neuf années d'incidents violents durant ses précédentes détentions : feu de cellule, tapage, automutilation, agression d'infirmière, prise d'otage... «Pensez-vous véritablement qu'Yvan Colonna ait pu blasphémer et que c'est crédible ?», a ensuite interrogé le député. «Non, je n'y crois pas, a répondu Marc Ollier. J'ai le sentiment qu'il voulait faire quelque chose pour être connu. Il ne l'aurait pas été en agressant un surveillant ou le directeur. Alors pour se faire connaître il s'en est pris au plus connu des détenus : Yvan Colonna».

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Le nouveau directeur de la prison a ensuite décrit l'agression, froide et sans émotion, entre ces deux colosses de muscles, dont une était empêchée de se défendre. Il a éclaté en sanglots devant la représentation nationale, émue et sidérée.

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Réfugiés ukrainiens: ces Français qui ouvrent leur cœur et leur foyer

GRAND RÉCIT - Dans le Pas-de-Calais, ils ont mis sur pied un dispositif d’aide aussi généreux qu’efficace.

Pollution : circulation différenciée samedi à Paris et dans le périmètre de l'A86

Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.

Nuits d'émeutes en Seine-Saint-Denis

RÉCIT - Des quartiers sont en proie à la violence depuis le décès d'un homme, samedi, lors d'un contrôle de police.

L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

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Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

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Comment la gauche compte mettre au pas la finance

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
Le Figaro

Salah Abdeslam avait «honte de ne pas être allé jusqu’au bout» le soir du 13 novembre

EN COURS : Mis à jour le 30 mars 2022 à 15:34

«On a un petit problème, quand même, vous m'aviez promis une réponse la dernière fois. Alors j'attends ma réponse», explique Me Josserand-Schmitt, l’une des avocates des parties civiles. Après l’intervention de l’avocate, qui a notamment fait référence à son ancienne fiancée, Salah Abdeslam sort finalement du silence contre toute attente.

«Je vais quand même répondre à quelques questions parce que je vous avais promis. A partir du moment où je suis allé à Charleroi, la journée du 12 novembre, c'est à ce moment-là que j'ai vu la détermination de mon frère (Brahim Abdeslam, NDLR)», explique Salah Abdeslam.

«Si vous vous basez sur ce que l'Etat islamique a fait et pas ce que vous vous avez fait, vous n'allez pas rendre un jugement équitable. On a pris les faits (…) On les sort de leur contexte, j'aurais aimé entendre cette mère qui a perdu ses six enfants dans un bombardement français», poursuit-il.

A propos de la soirée du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam explique : «J'ai pas été jusqu'au bout. J'ai renoncé à enclencher ma ceinture. Pas par lâcheté, pas par peur. Mais parce que je voulais pas, c'est tout».

«Pourquoi vous allez dire à vos frères que la ceinture n'a pas fonctionné ? C'est un mensonge ?», le questionne Me Josserand-Schmitt. «J’avais honte de ne pas être allé jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres. Et j'avais 25 ans», répond-il.

Salah Abdeslam se mure de nouveau dans le silence après la prise de parole de l’avocate.

«Il n’y a aucun courage chez vous», lance l’avocat général à Salah Abdeslam

«La lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Il n’y a aucun courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut», lance l’avocat général, Nicolas Le Bris, à Salah Abdeslam, qui refuse toujours de parler.

Pourquoi Salah Abdeslam s’est-il rendu dans le 18e arrondissement le soir du 13 novembre ?

Le président Jean-Louis Périès soulève plusieurs questions sur les dépôts d'argent, la location des voitures, la locations des planques. Sans réponse de la part de l’intéressé, mutique.

Le président évoque ensuite le trajet de Salah Abdeslam vers Paris le 12 novembre au soir : «On peut se demander ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Vous écoutiez des chants djihadistes, quelle était votre détermination ?». Dans le box, Salah Abdeslam, vêtu d’un polo noir et d’un masque noir, regarde fixement devant lui.

Le président rappelle que le véhicule de Salah Abdeslam, la Clio, s’est dirigé vers l’aéroport de Roissy le soir du 13 novembre, aux alentours de 18h30, avant de se diriger vers le Stade de France. «Qu'est-ce que ce véhicule est allé faire à Roissy le 13 novembre ? Un TGV en provenance de Bruxelles est arrivé en gare peu avant 18h, était-il question de récupéré quelqu’un ? Encore une question sans réponse», déplore le président.

Jean-Louis Périès rappelle enfin que Salah Abdeslam s’est rendu dans le 18e arrondissement de Paris le soir du 13 novembre. C’est là qu’il a abandonné la Clio. «Qu’alliez-vous faire dans le 18e arrondissement ?», questionne le président. Deux versions sont sur la table : soit Salah Abdeslam a renoncé à faire exploser sa ceinture explosive, une thèse qu’il a récemment défendue, soit il a voulu aller au bout et son matériel était défectueux. Des écrits laissés à sa famille semblent confirmer cette seconde hypothèse. Là encore, pas de réponse. «Si vous avez renoncé à actionner votre ceinture, pourquoi aller dans le 18e arrondissement alors que vous êtes au nord de la région parisienne et qu'il est beaucoup plus simple de retourner directement vers la Belgique ?», interroge le président.

La cour rappelle une précédente audition de Salah Abdeslam au cours de laquelle il avait déclaré qu’il devait pénétrer au Stade de France le soir du 13 novembre : «Je devais rentrer comme un client, toutefois je n'avais pas de billet. J'avais juste une ceinture explosive sur moi, je l’ai reçu de mon frère Brahim à Bobigny».

L’audience reprend, Salah Abdeslam ne souhaite pas s’exprimer

«Monsieur Abdeslam, levez-vous», demande le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam.

«On va revenir sur les faits du 8 et du 9 novembre. Ce qui vous est reproché et attribué concerne la location de véhicules, une Clio et une Polo, et des allées et venues que vous avez pu faire le 11 et le 12 novembre», débute le président.

«Le 8 novembre, les enquêteurs établissent que vous avez rechargé votre carte de crédit à Molenbeek, puis le 9 novembre, avant de louer une Clio et une Polo. Vous avez également chargé votre carte bancaire, par des versements en espèces, au bureau de Poste de Bruxelles. Qui vous a fourni cet argent Monsieur ?", questionne le président.

«Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Je souhaite faire usage de mon droit au silence, je ne souhaite pas m’exprimer aujourd’hui», répond Salah Abdeslam, à la stupeur générale. «J'ai gardé le silence pendant six ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses. Je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. C'est au-delà de ... je n'y arrive plus. Je n’ai pas à me justifier pour ça», poursuit-il.

«Je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça ?», questionne le président. «Je peux m’asseoir ?», répond l’accusé.

L’audience est brièvement suspendue

«L’audience est reprise», annonce Jean-Louis Périès, le président de la cour d'assises spéciale. Salah Abdeslam est dans le box avec les autres accusés. Osama Krayem, lui, refuse toujours de comparaître, ce qui entraîne une courte suspension. L’audience reprendra de nouveau dans quelques instants.

Selon Abrini, Abdeslam n’était pas prévu dans le plan initial

Le Belge Mohamed Abrini a assuré mardi 29 mars au procès qu'il était «prévu» pour les attentats à Paris et Saint-Denis, contrairement à Salah Abdeslam qui avait finalement «pris sa place» quand il avait renoncé à participer.

«L'homme au chapeau», connu pour avoir abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats à Bruxelles en mars 2016, a confirmé devant la cour d'assises spéciale de Paris qu'il aurait dû faire partie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis en 2015. 

Malgré ses questions répétées, la cour n’est pas parvenue à établir à quel moment Mohamed Abrini a prévenu Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah Abdeslam qui se fera exploser dans un bar parisien, qu'il ne participerait pas à l'attaque. «Je ne peux pas, aller tuer des gens comme ça dans la rue», a-t-il répété depuis le box. Comme il y avait «un gilet explosif et une Kalachnikov en plus», Brahim Abdeslam «s'est tourné vers son frère», Salah, a soutenu Mohamed Abrini.

» LIRE AUSSI - Procès des attentats du 13 novembre : qui sont les 20 accusés ?

Bienvenue dans ce live

Bonjour à tous. Le Figaro consacre un direct au procès des attentats du 13-Novembre qui se déroule à Paris, au palais de justice de l'Île de la Cité, depuis septembre 2021. 

Depuis hier, mardi 29 mars, le procès est consacré aux interrogatoires des accusés sur la préparation des attentats entre le 7 et le 13 novembre 2015. C’est aujourd’hui Salah Abdeslam, l'unique survivant des djihadistes, qui est interrogé. L’audience doit reprendre à 12h30.

» Vous pouvez retrouver nos live, nos comptes-rendus et nos articles d’analyse dans notre dossier - Attentats du 13-Novembre : un procès hors-norme

Salah Abdeslam avait «honte de ne pas être allé jusqu’au bout» le soir du 13 novembre

«On a un petit problème, quand même, vous m'aviez promis une réponse la dernière fois. Alors j'attends ma réponse», explique Me Josserand-Schmitt, l’une des avocates des parties civiles. Après l’intervention de l’avocate, qui a notamment fait référence à son ancienne fiancée, Salah Abdeslam sort finalement du silence contre toute attente.

«Je vais quand même répondre à quelques questions parce que je vous avais promis. A partir du moment où je suis allé à Charleroi, la journée du 12 novembre, c'est à ce moment-là que j'ai vu la détermination de mon frère (Brahim Abdeslam, NDLR)», explique Salah Abdeslam.

«Si vous vous basez sur ce que l'Etat islamique a fait et pas ce que vous vous avez fait, vous n'allez pas rendre un jugement équitable. On a pris les faits (…) On les sort de leur contexte, j'aurais aimé entendre cette mère qui a perdu ses six enfants dans un bombardement français», poursuit-il.

A propos de la soirée du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam explique : «J'ai pas été jusqu'au bout. J'ai renoncé à enclencher ma ceinture. Pas par lâcheté, pas par peur. Mais parce que je voulais pas, c'est tout».

«Pourquoi vous allez dire à vos frères que la ceinture n'a pas fonctionné ? C'est un mensonge ?», le questionne Me Josserand-Schmitt. «J’avais honte de ne pas être allé jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres. Et j'avais 25 ans», répond-il.

Salah Abdeslam se mure de nouveau dans le silence après la prise de parole de l’avocate.

«Il n’y a aucun courage chez vous», lance l’avocat général à Salah Abdeslam

«La lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Il n’y a aucun courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut», lance l’avocat général, Nicolas Le Bris, à Salah Abdeslam, qui refuse toujours de parler.

Pourquoi Salah Abdeslam s’est-il rendu dans le 18e arrondissement le soir du 13 novembre ?

Le président Jean-Louis Périès soulève plusieurs questions sur les dépôts d'argent, la location des voitures, la locations des planques. Sans réponse de la part de l’intéressé, mutique.

Le président évoque ensuite le trajet de Salah Abdeslam vers Paris le 12 novembre au soir : «On peut se demander ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Vous écoutiez des chants djihadistes, quelle était votre détermination ?». Dans le box, Salah Abdeslam, vêtu d’un polo noir et d’un masque noir, regarde fixement devant lui.

Le président rappelle que le véhicule de Salah Abdeslam, la Clio, s’est dirigé vers l’aéroport de Roissy le soir du 13 novembre, aux alentours de 18h30, avant de se diriger vers le Stade de France. «Qu'est-ce que ce véhicule est allé faire à Roissy le 13 novembre ? Un TGV en provenance de Bruxelles est arrivé en gare peu avant 18h, était-il question de récupéré quelqu’un ? Encore une question sans réponse», déplore le président.

Jean-Louis Périès rappelle enfin que Salah Abdeslam s’est rendu dans le 18e arrondissement de Paris le soir du 13 novembre. C’est là qu’il a abandonné la Clio. «Qu’alliez-vous faire dans le 18e arrondissement ?», questionne le président. Deux versions sont sur la table : soit Salah Abdeslam a renoncé à faire exploser sa ceinture explosive, une thèse qu’il a récemment défendue, soit il a voulu aller au bout et son matériel était défectueux. Des écrits laissés à sa famille semblent confirmer cette seconde hypothèse. Là encore, pas de réponse. «Si vous avez renoncé à actionner votre ceinture, pourquoi aller dans le 18e arrondissement alors que vous êtes au nord de la région parisienne et qu'il est beaucoup plus simple de retourner directement vers la Belgique ?», interroge le président.

La cour rappelle une précédente audition de Salah Abdeslam au cours de laquelle il avait déclaré qu’il devait pénétrer au Stade de France le soir du 13 novembre : «Je devais rentrer comme un client, toutefois je n'avais pas de billet. J'avais juste une ceinture explosive sur moi, je l’ai reçu de mon frère Brahim à Bobigny».

L’audience reprend, Salah Abdeslam ne souhaite pas s’exprimer

«Monsieur Abdeslam, levez-vous», demande le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam.

«On va revenir sur les faits du 8 et du 9 novembre. Ce qui vous est reproché et attribué concerne la location de véhicules, une Clio et une Polo, et des allées et venues que vous avez pu faire le 11 et le 12 novembre», débute le président.

«Le 8 novembre, les enquêteurs établissent que vous avez rechargé votre carte de crédit à Molenbeek, puis le 9 novembre, avant de louer une Clio et une Polo. Vous avez également chargé votre carte bancaire, par des versements en espèces, au bureau de Poste de Bruxelles. Qui vous a fourni cet argent Monsieur ?", questionne le président.

«Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Je souhaite faire usage de mon droit au silence, je ne souhaite pas m’exprimer aujourd’hui», répond Salah Abdeslam, à la stupeur générale. «J'ai gardé le silence pendant six ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses. Je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. C'est au-delà de ... je n'y arrive plus. Je n’ai pas à me justifier pour ça», poursuit-il.

«Je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça ?», questionne le président. «Je peux m’asseoir ?», répond l’accusé.

L’audience est brièvement suspendue

«L’audience est reprise», annonce Jean-Louis Périès, le président de la cour d'assises spéciale. Salah Abdeslam est dans le box avec les autres accusés. Osama Krayem, lui, refuse toujours de comparaître, ce qui entraîne une courte suspension. L’audience reprendra de nouveau dans quelques instants.

Selon Abrini, Abdeslam n’était pas prévu dans le plan initial

Le Belge Mohamed Abrini a assuré mardi 29 mars au procès qu'il était «prévu» pour les attentats à Paris et Saint-Denis, contrairement à Salah Abdeslam qui avait finalement «pris sa place» quand il avait renoncé à participer.

«L'homme au chapeau», connu pour avoir abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats à Bruxelles en mars 2016, a confirmé devant la cour d'assises spéciale de Paris qu'il aurait dû faire partie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis en 2015. 

Malgré ses questions répétées, la cour n’est pas parvenue à établir à quel moment Mohamed Abrini a prévenu Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah Abdeslam qui se fera exploser dans un bar parisien, qu'il ne participerait pas à l'attaque. «Je ne peux pas, aller tuer des gens comme ça dans la rue», a-t-il répété depuis le box. Comme il y avait «un gilet explosif et une Kalachnikov en plus», Brahim Abdeslam «s'est tourné vers son frère», Salah, a soutenu Mohamed Abrini.

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Bienvenue dans ce live

Bonjour à tous. Le Figaro consacre un direct au procès des attentats du 13-Novembre qui se déroule à Paris, au palais de justice de l'Île de la Cité, depuis septembre 2021. 

Depuis hier, mardi 29 mars, le procès est consacré aux interrogatoires des accusés sur la préparation des attentats entre le 7 et le 13 novembre 2015. C’est aujourd’hui Salah Abdeslam, l'unique survivant des djihadistes, qui est interrogé. L’audience doit reprendre à 12h30.

» Vous pouvez retrouver nos live, nos comptes-rendus et nos articles d’analyse dans notre dossier - Attentats du 13-Novembre : un procès hors-norme

Le sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna

EXCLUSIF - En prison, Franck Elong Abé, islamiste radical et déséquilibré, entretenait «de bonnes relations» avec sa victime.

Nuits d'émeutes en Seine-Saint-Denis

RÉCIT - Des quartiers sont en proie à la violence depuis le décès d'un homme, samedi, lors d'un contrôle de police.

Pollution : circulation différenciée samedi à Paris et dans le périmètre de l'A86

Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.

L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

Le Figaro

Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

Ce lundi, Ramzan Kadyrov, le président depuis 2007 de la petite République russe du Caucase du Nord de Tchétchénie, a fait diffuser des images de lui, prétendument à Marioupol, sur la mer d’Azov. Mais pas dans les rues. Dans une salle à l’intérieur d’un bâtiment, dont on ne sait où il se trouve en réalité. Plus tard, dans la même salle, on le voit étreindre Denis Pouchiline, le chef de l’autoproclamée République populaire de Donetsk. Rien n’assure qu’ils étaient dans la ville martyre du sud-est de l’Ukraine, en grande partie conquise depuis quelques jours par les forces russes.

Car en Ukraine, il s’agit au mieux pour les kadyrovtsi (forces de l’ordre répondant au chef de la Tchétchénie) de participer à des opérations de police. «Kadyrov dispose essentiellement aujourd’hui de forces de maintien de l’ordre, pas d’une armée capable de participer à une offensive militaire. C’est ce que l’on a vu avec la grosse déconvenue qui leur est arrivée aux alentours de Kiev dans les premiers jours de la guerre», souligne Jean-François Ratelle, spécialiste du Caucase du Nord à l’université d’Ottawa. À l’inverse des bataillons Doudaïev et Cheikh Mansour, composés de Tchétchènes se battant aux côtés des Ukrainiens depuis 2014, qui ont, eux, une haute valeur militaire.

Mise en scène

Pour ce qui concerne Ramzan Kadyrov, il est crucial, voire existentiel, de démontrer, une fois encore, sa loyauté envers Vladimir Poutine. Si ce dernier devait perdre la guerre en Ukraine, et peut-être le pouvoir dans la foulée, ce serait une catastrophe pour Kadyrov. Le maître du Kremlin est le seul véritable soutien qui lui permet de se maintenir au pouvoir, les siloviki russes (organes de forces, du FSB - ex-KGB - ou de l’armée) n’ayant toujours pas digéré que le père Kadyrov (tué dans un attentat en 2004), ait été un chef indépendantiste pendant les deux guerres de Tchétchénie (1994-1996, et après 1999), avant que de collaborer avec le Kremlin.

À lire aussiPourquoi l’arrivée en Ukraine des Tchétchènes de Kadyrov ne rassure personne

Le pouvoir de Ramzan est plus fragile qu’il n’y paraît. À l’intérieur de la Tchétchénie aussi, toujours menacée par une insurrection postcoloniale qui a souvent revêtu les apparences d’un djihad. Le 25 février, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine, Kadyrov met en scène le départ de ses hommes vers le théâtre de guerre. Dix mille hommes, claironne-t-on à Grozny, filmés avec des drones, armés jusqu’aux dents et exhibés en tenues toutes neuves, noires ou kaki. «Je saisis l’occasion pour conseiller au président Zelensky, jusqu’à ce qu’il soit l’ancien président de l’Ukraine, d’appeler notre président, le commandant en chef Vladimir Vladimirovitch Poutine, et de lui présenter ses excuses», avait lancé Kadyrov à la tribune.

«En réalité, ils ne sont que quatre ou cinq mille déployés en Ukraine. Trois bataillons ont été mobilisés, deux mille hommes environ. La situation politique intérieure ne l’autorise pas à trop dégarnir ses forces à l’intérieur, qui sont de l’ordre de vingt mille hommes. Pour gonfler les effectifs, Adam Delimkhanov, le bras droit de Kadyrov, a offert trois mille dollars aux volontaires qui s’enrôlent, plus mille dollars de salaire mensuel. Ce sont des civils généralement. Certains n’auraient pas trop eu le choix, selon quelques témoignages», explique Alexandre Kvakhadzé, expert du Caucase à la Fondation géorgienne pour les études stratégiques et internationales, à Tbilissi, en Géorgie.

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Emportés par l’enthousiasme général en Russie, les kadyrovtsi ont voulu bien vite se porter aux alentours de Kiev. Dans l’espoir de parader dans trois jours sur l’avenue Krechtchatyk et, pourquoi pas, d’avoir l’honneur de capturer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky! «Les Tchétchènes ont participé à l’attaque sur l’aéroport de Hostomel, au nord-est de la capitale. Selon des sources ukrainiennes, soixante-dix Tchétchènes auraient été décimés d’un coup, conduisant le reste de la troupe à sortir du pays pour arrêter l’hémorragie. À Hostomel, les kadyrovtsi ont fait preuve de très faibles capacités de combat», note Pavel Louzine, un expert russe des questions de défense.

Un responsable militaire du Donbass «séparatiste» de la guerre de 2014, prorusse, Alexandre Khodakovskiy, a dénoncé dans une vidéo sur YouTube l’impréparation des Caucasiens et la pauvreté de leur équipement. «Ce n’est qu’une demi-surprise. Les forces de l’ordre tchétchènes sont formellement placées sous la responsabilité de la garde russe, qui ne fait que du maintien de l’ordre. C’est d’ailleurs ce genre de mission de police militaire qu’ils avaient remplie en Syrie, à Alep notamment, à partir de 2017», rappelle M. Ratelle. Cela n’a pas empêché M. Poutine d’élever Ramzan Kadyrov au grade de lieutenant général ce dimanche.

Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?

Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»

Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

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Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

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Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

L'Humanité

VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

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Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales

Actu

Accentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.

Marc de Miramon

Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.

Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

L’Assemblée de l’ONU divisée

En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.

En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.

Une vague anti-occidentale en Afrique

Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »

Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.

Des populations à bout de souffle

Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.

Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.  

Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle.  »

La cynique gestion des flux migratoires

Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks  »).

« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrain

Cet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.

Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1.  Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.

Pour une « humanité présente partout »

« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il.  En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »

Guerre en Ukraineafriquefaminesécurité alimentaire
L'Humanité

En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Actu

De nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).

Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »

L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique ­cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.

Pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant

Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.

Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.

La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.

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Le Figaro

«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 30 mars 2022 à 15:34

Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.

RETROUVEZ LE TROISIEME EPISODE DE NOTRE SERIE - «Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine

Russie : enquête sur les distributeurs de sucre face à la pénurie et l'inflation

L'autorité russe de la concurrence a annoncé mercredi se pencher sur les méthodes de cinq grands distributeurs de sucre, face à l'envolée du prix et un début de pénurie dans la foulée des sanctions imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Les Russes se sont précipités dans les supermarchés sur le sucre et d'autres denrées après la multiplication des sanctions internationales, afin de constituer des stocks et de se mettre à l'abri d'une hausse attendue des prix.

Le Service fédéral anti-monopole (FAS) va évaluer la politique de «formation du prix du sucre» au sein de Skyfood, Nevskaïa Bakaleïa, Dary Poleï, Panguéïa et Soudarouchka, ainsi que «les causes d'une augmentation éventuellement infondée du prix et de la réduction des quantités du produit sur le marché».

Le paiement en roubles du gaz russe se fera progressivement

Le Kremlin a indiqué mercredi que le paiement en roubles des ventes de gaz russe à l'Union européenne, exigé par Moscou en riposte aux sanctions occidentales, se fera progressivement. «Nous en avons déjà parlé, le paiement et la livraison (de gaz) est un processus étendu dans le temps», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse.

Le 23 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système en roubles. Toutefois, Dmitri Peskov a assuré que ce nouveau système n'entrerait pas intégralement en vigueur dès ce jeudi avec de nouvelles règles pour les consommateurs européens. «On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique», a souligné Dmitri Peskov, tout en insistant sur le fait que l'ordre de Vladimir Poutine devait être «appliqué».

>> LIRE AUSSI - Le Kremlin insiste sur le paiement du gaz russe en roubles, après des critiques du G7

L'inflation continuera de progresser en Europe avec la guerre en Ukraine

La directrice de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a prévenu mercredi qu'un conflit prolongé en Ukraine continuerait de faire augmenter les prix de l'énergie et le coût de la vie en Europe. L'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février a entrainé «une incertitude considérable» pour les perspectives économiques dans l'Union européenne, a déclaré la directrice de la BCE en visite à Chypre.

Ces économies avaient rebondi plus vite que prévu des conséquences de la pandémie de Covid-19, a souligné Christine Lagarde. Mais la guerre a eu un impact économique marqué par ce que «les économistes appellent un 'choc d'offre' qui (...) accentue l'inflation et réduit la croissance simultanément», a-t-elle expliqué. Selon Christine Lagarde, les prix de l'énergie devraient rester en hausse, le prix du gaz ayant déjà augmenté de 52% depuis le début de l'année et celui du pétrole de 64%. Les prix des produits alimentaires devraient aussi être affectés, a ajouté la directrice, l'Ukraine et la Russie représentant 30% des exportations de blé au niveau mondial.

Zelensky appelle la Norvège à fournir davantage d'énergie à l'Ukraine et l'UE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mercredi la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE.

Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, Volodymyr Zelensky a aussi estimé que les navires russes «ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre».

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?

Vendredi 25 mars, l'armée russe s'est félicitée d'avoir achevé la «première phase de l'opération» et a déclaré vouloir concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass. Un changement de plan qui laisse présager la volonté d'un «scénario coréen», a affirmé dimanche dernier le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov.

«Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien», Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer une séparation à la coréenne, a-t-il estimé. Mais qu'est-ce qu'on appelle un scénario coréen ? Est-il envisageable en Ukraine ?

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?

Sanctions contre la Russie : près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires gelés en Allemagne

L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.

«Le montant des fonds gelés (...) est de 95.514.306,40 euros», tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.

L’Ukraine discute d’exportations agricoles par le port roumain Constanta de la mer noire, indique le ministre ukrainien de l’Agriculture

L’Ukraine discute avec la Roumanie de la possibilité d’expédier ses exportations agricoles par le port roumain de Constanta, plus grand port de la mer noire, les russes bloquant les ports ukrainiens : c’est ce qu’a indiqué le ministre ukrainien de l’Agriculture dans une déclaration ce mercredi.

L’Ukraine, qui fait partie des leaders mondiaux d’exportation de céréales et d’huiles végétales, a assez de stocks pour répondre à ses propres besoin alimentaires pour deux ans, mais elle perdrait 1,5 milliard de dollars par mois dans ses exportations agricoles, en raison de l’invasion russe, a ajouté le ministre.

Deux cosmonautes russes et un astronaute américain de retour sur Terre

Un vaisseau Soyouz a ramené sur Terre mercredi deux cosmonautes russes et un astronaute américain qui se trouvaient sur la Station spatiale internationale, un rare exemple de coopération entre Washington et Moscou en pleines tensions autour de l'Ukraine.

La capsule, à bord de laquelle se trouvent les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, a atterri dans le sud-est du Kazakhstan à 11h28 GMT comme prévu, selon les images retransmises par l'agence spatiale russe Roscosmos.

Un bâtiment de la Croix-Rouge bombardé par les Russes à Marioupol, selon une responsable ukrainienne

Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, port stratégique assiégé du sud-est de l'Ukraine, a affirmé mercredi une responsable ukrainienne.

«Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol», a écrit sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. «Les avions et l'artillerie ennemis ont bombardé le bâtiment, marqué d'une croix rouge sur fond blanc, ce qui équivaut à la présence de blessés, de matériel civil ou humanitaire», a-t-elle poursuivi, en ajoutant une image aérienne d'un bâtiment marqué d'une croix rouge sur le toit.

«Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations concernant les victimes», a-t-elle ajouté, sans préciser combien de personnes auraient pu se trouver dans le bâtiment au moment des tirs.

Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée par l'armée russe depuis fin février avec des communications défaillantes.

«Stand Up For Ukraine», un événement mondial pour soutenir l’Ukraine, en amont d’une conférence de donateurs annoncée par Von der Leyen

The Weeknd, Billie Eilish, Elton John, Céline Dion... Le 8 avril, les plus grandes stars de la chanson se mobiliseront massivement en ligne dans le cadre de "Stand Up For Ukraine"

L'objectif ? Rallier artistes, sportifs, influenceurs, militants sur les réseaux sociaux afin de faire pression sur les dirigeants des gouvernements et des entreprises. Et de lever des fonds pour aider les millions de personnes déplacées par l'invasion de l'Ukraine et d'autres conflits dans le monde (Yémen, Soudan du Sud et Afghanistan notamment).

Ce rassemblement mondial, initié par l'organisation humanitaire Global Citizen, se tiendra vendredi 8 avril, en amont d'une Conférence des donateurs «Stand Up for Ukraine», annoncée par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le premier ministre canadien Justin Trudeau, prévue pour le 9 avril.

Sanctions: la Russie constate l'émergence d'un marché noir du médicament

Le gendarme sanitaire russe a dénoncé mercredi l'émergence de marchés de revente illégale en ligne de médicaments, certains produits n'étant plus disponibles depuis les sanctions internationales imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Ces sanctions et la crainte de pénuries ont provoqué une ruée dans les pharmacies de nombreuses régions de Russie, malgré les appels du ministère de la Santé à ne pas faire de stocks à domicile et l'assurance que le pays disposait d'assez de médicaments étrangers pour lesquels il n'y a pas d'équivalent russe.

L'agence sanitaire «Roszdravnadzor constate la revente active de produits médicamenteux via les réseaux sociaux et des marchés en ligne, ce qui constitue une violation de la loi», a indiqué l'organisme dans un communiqué. «De plus, l'achat de produits pharmaceutiques de la main à la main ne permet pas de garantir à l'acheteur la qualité» du produit, poursuit-il, appelant les Russes à ne s'approvisionner qu'en pharmacie, au risque autrement d'être confrontés «à des conséquences tragiques».

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Face aux positions russes, les limites des contre-offensives ukrainiennes

Guerre en Ukraine: un juge norvégien dirigera l'enquête de l'ONU sur les violations russes

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a chargé mercredi un juge norvégien ayant siégé dans plusieurs tribunaux internationaux de diriger l'enquête sur les violations commises par la Russie lors de la guerre en Ukraine. Erik Mose, un ancien juge à la Cour suprême de Norvège et à la Cour européenne des droits de l'homme, qui a également présidé le Tribunal pénal international pour le Rwanda, a été nommé président de la commission d'enquête internationale indépendante nouvellement créée. Le président du Conseil des droits de l'homme, Federico Villegas, a également nommé les deux autres personnalités qui feront part de l'équipe.

Il s'agit de Jasminka Dzumhur, médiatrice des droits de l'homme de Bosnie-Herzégovine, et du Colombien Pablo de Greiff, qui a été le principal expert des Nations unies pour la promotion de la vérité, de la justice et des réparations. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait approuvé le 4 mars une résolution en faveur d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine après l'invasion russe. Le texte présenté par Kiev condamne «les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits résultant de l'agression de la Fédération de Russie» et réclame un retrait rapide de l'armée russe.

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Qui sont les émissaires chargés de la négociation ?

Nouveau round de négociation. Après un premier épisode en Biélorussie fin février, puis un second à Antalya le 10 mars, les délégations russe et ukrainienne se sont retrouvées lundi 28 mars à Istanbul pour tenter de trouver une issue au conflit. Les discussions ont débuté ce mardi peu après 7h30 GMT dans le palais de Dolmabahçe, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux.

En fin d'après-midi, côté russe, on a fait état de «discussions substantielles» et annoncé que les propositions «claires» de l'Ukraine allaient être «étudiées très prochainement et soumises» à Vladimir Poutine. La délégation ukrainienne a de son côté estimé que les conditions étaient désormais «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents Poutine et Zelensky.

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En Ukraine, le chef de l'AIEA visite une centrale dans le sud

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a visité mercredi la centrale nucléaire de Konstantinovka, dans le sud de l'Ukraine, dans le but de mettre en place une «assistance technique» sur fond de craintes d'un accident. «Je me trouve dans la centrale d'Ukraine du Sud pour rencontrer des responsables gouvernementaux et le personnel ukrainien», a écrit Rafael Grossi dans un tweet accompagné de photos le montrant serrant la main d'employés du site dont il a salué «l'endurance». «Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté. «Je tenais à vous dire que nous sommes ici avec vous, que nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières et sous toutes les formes possibles», insiste le responsable du gendarme onusien du nucléaire dans une vidéo diffusée sur son compte. L'Agence espère désormais pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des installations.

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Rien de «prometteur» ni de «percée» dans les pourparlers russo-ukrainiens

Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percée», a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. «Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

Ukraine : la Russie jugée sur «les actes, pas les annonces», souligne Paris

La France jugera la Russie sur «les actes, pas les annonces» en Ukraine, a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie française, estimant que Moscou pouvait aussi chercher à «gagner du temps» en «jouant le jeu de la négociation». «Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation», ainsi que des annonces de «réduction radicale» de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv (Nord), a relevé Anne-Claire Legendre sur la radio France Info.

Après trois heures de négociations à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état mardi de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de Kiev en vue d'un accord seraient «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine. «Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table», a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit. «On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat», a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. «On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques», a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.

Tcherniguiv a été bombardée «toute la nuit», malgré l'annonce faite la veille par Moscou, a annoncé de son côté le gouverneur de la région. La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien», a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que de fait l'offensive russe a rencontré un certain nombre d'obstacles, des obstacles logistiques internes mais aussi une résistance ukrainienne qu'elle n'avait pas anticipée (..)», a pointé Anne-Claire Legendre. Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec Vladimir Poutine. La présidence française n'avait pas voulu ensuite commenter les résultats des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

L'armée ukrainienne reprend le contrôle d'une autoroute stratégique dans l'Est

L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. «La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord», a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne. Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30.000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est.

Les deux villes ont été intensément bombardées par l'armée russe depuis plus d'un mois, sans pour autant tomber aux mains des forces de Moscou. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, des carcasses de véhicules criblés de balle jonchaient cette autoroute sur quatre voies, et un cadavre de soldat russe gisait sur le bas-côté. La situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une pelleteuse entamait des travaux de déblaiement, tandis qu'un homme du village voisin venait récupérer sa voiture sur laquelle on apercevait les impacts de balles.

Moscou ramène sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain

Un vaisseau Soyouz transportant deux cosmonautes russes et un astronaute américain a quitté mercredi la Station spatiale internationale et devait atterrir au Kazakhstan dans l'après-midi, rare exemple de coopération en pleine crise autour de l'Ukraine. La capsule Soyouz MS-19, qui transporte les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, s'est détachée de l'ISS à 07H21 GMT comme prévu, a indiqué l'agence spatiale russe Roscosmos. L'atterrissage doit avoir lieu à 11h28 GMT dans le Sud-Est du Kazakhstan, selon la même source. Ce voyage intervient dans un contexte de vives tensions autour de l'Ukraine entre la Russie et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qui ont remis en question plusieurs projets dans le domaine de la coopération spatiale.

Début mars, Roscosmos avait publié une vidéo dans laquelle il était dit en plaisantant que Mark Vande Hei pourrait rester sur l'ISS au lieu de rentrer avec le vaisseau Soyouz. Face à l'inquiétude des Américains, l'agence russe avait ensuite dû assurer que l'astronaute serait bien du voyage.

Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions

Le nombre de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. Au total, 4.019.287 ukraniens -essentiellement des femmes et des enfants- ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.

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Démission des juges de la Cour suprême britannique siégeant à HongKong

Les deux juges de la Cour suprême britannique siégeant dans la plus haute juridiction de HongKong ont annoncé mercredi leur démission, en désaccord avec la loi de sécurité imposée par la Chine en 2020 dans le territoire autonome. «J'ai conclu, en accord avec le gouvernement, que les juges de la Cour suprême ne peuvent continuer à siéger à HongKong sans sembler cautionner une administration qui s'est départie des valeurs de liberté politique et de liberté d'expression», a déclaré le président de la Cour suprême, Robert Reed, annonçant sa démission et celle du vice-président Patrick Hodge «avec effet immédiat» de la Cour d'appel final de HongKong.

Varsovie appelle l'UE à introduire un impôt sur les hydrocarbures russes

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a appelé mercredi l'Union européenne à introduire un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes. «J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable», a dit Mateusz Morawiecki à la presse.

Tcherniguiv «bombardée toute la nuit», malgré les promesses russes

La ville de Tcherniguiv, dans le Nord de l'Ukraine, a été victime de bombardement «toute la nuit», a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone. «Tcherniguiv a été bombardée toute la nuit» avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Tchaous, précisant que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.

Entreprises en Russie: «toutes les sanctions, rien que les sanctions», défend Le Maire

Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, «toutes les sanctions et rien que les sanctions», a affirmé mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie. «La seule chose que nous demandons aux entreprises c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique», a déclaré le ministre sur Europe 1. «Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes», a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

L'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi dernier devant le Parlement français a divisé la classe politique, certains, à l'image du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, réclamant que les entreprises françaises cessent leurs activités en Russie. A l'inverse, d'autres, comme le Rassemblement national, ont mis en avant l'impact économique et financier néfaste pour les entreprises qui décideraient d'un tel départ. Faire mal aux entreprises françaises «ce n'est pas notre objectif», a rétorqué Bruno Le Maire,. «L'objectif n'est pas de faire mal à la population française» mais «de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe», a-t-il insisté.

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Marioupol: une maternité évacuée de force vers la Russie

La mairie de Marioupol a dénoncé mercredi l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de cette ville assiégée dans le sud-est de l'Ukraine où une autre maternité avait été bombardée par les Russes le 9 mars. «Plus de 70 personnes, des femmes et du personnel médical ont été emmenées de force par les occupants de la maternité N°2 du district de la rive gauche», a affirmé la mairie sur Telegram. Au total, plus de 20.000 habitants de Marioupol ont été évacués «contre leur gré» en Russie, selon la municipalité, qui affirme que les Russes leur ont confisqué leurs papiers et les ont redirigés «vers des villes russes éloignées».

Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée depuis fin février avec des communications défaillantes. Une autre maternité et un hôpital pédiatrique de Marioupol avaient été touchés par un bombardement le 9 mars suscitant l'indignation de la communauté internationale. Au moins trois personnes dont un enfant ont péri dans cette frappe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait alors justifié le bombardement en assurant que le bâtiment de cette maternité servait, selon lui, de base à un bataillon nationaliste ukrainien.

Gaz: l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement

L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l’Économie. «Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère» afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et à ce stade, «la sécurité de l'approvisionnement» en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.

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Mykolaïv : au moins douze mort

Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens. Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.

À VOIR AUSSI - «La moitié du bâtiment a été détruite»: l'administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe en Ukraine

Marioupol: les «nationalistes» ukrainiens doivent «déposer les armes»

Vladimir Poutine a exigé mardi que les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol «déposent les armes» afin qu'on puisse «trouver une solution à la situation humanitaire» dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron. Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient «pas réunies à ce stade». Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de «crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète». En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.

Discussions «substantielles» ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul. «Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.

«Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo. L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky voit des signaux «positifs» dans les pourparlers avec la Russie

Sergueï Lavrov en Chine pour une réunion sur l'Afghanistan

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé en Chine pour une réunion de deux jours consacrée à l'Afghanistan, a annoncé mercredi l'ambassade de Russie à Pékin. Il s'agit de la première visite en Chine du chef de la diplomatie du Kremlin depuis l'invasion de l'Ukraine par son pays le 24 février. Pékin s'est depuis refusé à condamner l'intervention de Moscou mais a dénoncé en revanche les sanctions occidentales contre la Russie.

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Trump appelle Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Biden

Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine, à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l’État américain Joe Biden, Hunter.

L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé. Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine, au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

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Dans une interview diffusée mardi par l'émission «Just the News» du média «Real America's Voice», Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa «famille». «C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique», a dit Donald Trump. «Je pense que nous devrions connaître cette réponse», a-t-il ajouté lors de cette interview.

À l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale»

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a été accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale» voire de faire courir un risque de «famine» en ayant déclenché une guerre contre l'Ukraine, le «grenier à blé de l'Europe». Invitée au Conseil de sécurité, l'adjointe du secrétaire général de l'ONU pour les Affaires humanitaires, la Tanzanienne Joyce Msuya, a averti que le conflit «menaçait de faire encore empirer les choses pour les plus grandes crises humanitaires de la planète, comme en Afghanistan, au Yémen et dans la Corne de l'Afrique».

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Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, et la numéro deux de la diplomatie américaine Wendy Sherman ont rappelé que l'Ukraine et la Russie étaient des «producteurs majeurs» de céréales, représentant «30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs mondial et 75% de l'huile de tournesol». Des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim sont redoutées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d'Ukraine.

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Les Occidentaux dans l’expectative

Le président américain Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d'un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l'Ukraine, mettant en garde contre tout «relâchement de la détermination occidentale». «Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir», a dit Biden à des journalistes après une conversation téléphonique avec Boris Johnson, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi. Les Occidentaux attendent de voir si la Russie «tient parole» sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.

Dans cette conversation d'environ une heure, les dirigeants américain, britannique, français, allemand et italien ont affirmé «leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l'Ukraine pour qu'elle se défende», selon un communiqué de la Maison Blanche.

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Scepticisme après les annonces russes, en dépit de progrès dans les négociations

L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme le retrait militaire autour de Kiev et d'une autre grande ville ukrainienne, annoncé par Moscou à l'issue de pourparlers de paix dans lesquels le président ukrainien Volodymyr Zelensky a néanmoins vu des signes «positifs». «Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.

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Après environ cinq semaines de guerre, des milliers de victimes et des millions de réfugiés, la prudence était également de mise au sein de l'état-major ukrainien. «Le soi-disant "retrait des troupes", est probablement une rotation d'unités individuelles, qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes», a-t-il jugé dans un communiqué mardi soir. Les sirènes d'alerte ont été entendues à plusieurs reprises à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi avant d'être annulées, signe de l'inquiétude qui règne toujours dans la capitale ukrainienne après les annonces des forces russes.

À l'issue de pourparlers à Istanbul, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé mardi que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. Mais pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agit que d'un «repositionnement» et non d'un «vrai retrait». «Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre» de troupes «commencer à se repositionner», a-t-il dit. Mais «nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d'autres zones d'Ukraine» et «cela ne signifie pas que la menace contre Kiev soit terminée».

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

En cette 35e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute  pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée. Retrouvez notre live du mardi 29 mars ici.

«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine

Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.

RETROUVEZ LE TROISIEME EPISODE DE NOTRE SERIE - «Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine

Russie : enquête sur les distributeurs de sucre face à la pénurie et l'inflation

L'autorité russe de la concurrence a annoncé mercredi se pencher sur les méthodes de cinq grands distributeurs de sucre, face à l'envolée du prix et un début de pénurie dans la foulée des sanctions imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Les Russes se sont précipités dans les supermarchés sur le sucre et d'autres denrées après la multiplication des sanctions internationales, afin de constituer des stocks et de se mettre à l'abri d'une hausse attendue des prix.

Le Service fédéral anti-monopole (FAS) va évaluer la politique de «formation du prix du sucre» au sein de Skyfood, Nevskaïa Bakaleïa, Dary Poleï, Panguéïa et Soudarouchka, ainsi que «les causes d'une augmentation éventuellement infondée du prix et de la réduction des quantités du produit sur le marché».

Le paiement en roubles du gaz russe se fera progressivement

Le Kremlin a indiqué mercredi que le paiement en roubles des ventes de gaz russe à l'Union européenne, exigé par Moscou en riposte aux sanctions occidentales, se fera progressivement. «Nous en avons déjà parlé, le paiement et la livraison (de gaz) est un processus étendu dans le temps», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse.

Le 23 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système en roubles. Toutefois, Dmitri Peskov a assuré que ce nouveau système n'entrerait pas intégralement en vigueur dès ce jeudi avec de nouvelles règles pour les consommateurs européens. «On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique», a souligné Dmitri Peskov, tout en insistant sur le fait que l'ordre de Vladimir Poutine devait être «appliqué».

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L'inflation continuera de progresser en Europe avec la guerre en Ukraine

La directrice de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a prévenu mercredi qu'un conflit prolongé en Ukraine continuerait de faire augmenter les prix de l'énergie et le coût de la vie en Europe. L'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février a entrainé «une incertitude considérable» pour les perspectives économiques dans l'Union européenne, a déclaré la directrice de la BCE en visite à Chypre.

Ces économies avaient rebondi plus vite que prévu des conséquences de la pandémie de Covid-19, a souligné Christine Lagarde. Mais la guerre a eu un impact économique marqué par ce que «les économistes appellent un 'choc d'offre' qui (...) accentue l'inflation et réduit la croissance simultanément», a-t-elle expliqué. Selon Christine Lagarde, les prix de l'énergie devraient rester en hausse, le prix du gaz ayant déjà augmenté de 52% depuis le début de l'année et celui du pétrole de 64%. Les prix des produits alimentaires devraient aussi être affectés, a ajouté la directrice, l'Ukraine et la Russie représentant 30% des exportations de blé au niveau mondial.

Zelensky appelle la Norvège à fournir davantage d'énergie à l'Ukraine et l'UE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mercredi la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE.

Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, Volodymyr Zelensky a aussi estimé que les navires russes «ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre».

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?

Vendredi 25 mars, l'armée russe s'est félicitée d'avoir achevé la «première phase de l'opération» et a déclaré vouloir concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass. Un changement de plan qui laisse présager la volonté d'un «scénario coréen», a affirmé dimanche dernier le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov.

«Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien», Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer une séparation à la coréenne, a-t-il estimé. Mais qu'est-ce qu'on appelle un scénario coréen ? Est-il envisageable en Ukraine ?

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?

Sanctions contre la Russie : près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires gelés en Allemagne

L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.

«Le montant des fonds gelés (...) est de 95.514.306,40 euros», tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.

L’Ukraine discute d’exportations agricoles par le port roumain Constanta de la mer noire, indique le ministre ukrainien de l’Agriculture

L’Ukraine discute avec la Roumanie de la possibilité d’expédier ses exportations agricoles par le port roumain de Constanta, plus grand port de la mer noire, les russes bloquant les ports ukrainiens : c’est ce qu’a indiqué le ministre ukrainien de l’Agriculture dans une déclaration ce mercredi.

L’Ukraine, qui fait partie des leaders mondiaux d’exportation de céréales et d’huiles végétales, a assez de stocks pour répondre à ses propres besoin alimentaires pour deux ans, mais elle perdrait 1,5 milliard de dollars par mois dans ses exportations agricoles, en raison de l’invasion russe, a ajouté le ministre.

Deux cosmonautes russes et un astronaute américain de retour sur Terre

Un vaisseau Soyouz a ramené sur Terre mercredi deux cosmonautes russes et un astronaute américain qui se trouvaient sur la Station spatiale internationale, un rare exemple de coopération entre Washington et Moscou en pleines tensions autour de l'Ukraine.

La capsule, à bord de laquelle se trouvent les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, a atterri dans le sud-est du Kazakhstan à 11h28 GMT comme prévu, selon les images retransmises par l'agence spatiale russe Roscosmos.

Un bâtiment de la Croix-Rouge bombardé par les Russes à Marioupol, selon une responsable ukrainienne

Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, port stratégique assiégé du sud-est de l'Ukraine, a affirmé mercredi une responsable ukrainienne.

«Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol», a écrit sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. «Les avions et l'artillerie ennemis ont bombardé le bâtiment, marqué d'une croix rouge sur fond blanc, ce qui équivaut à la présence de blessés, de matériel civil ou humanitaire», a-t-elle poursuivi, en ajoutant une image aérienne d'un bâtiment marqué d'une croix rouge sur le toit.

«Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations concernant les victimes», a-t-elle ajouté, sans préciser combien de personnes auraient pu se trouver dans le bâtiment au moment des tirs.

Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée par l'armée russe depuis fin février avec des communications défaillantes.

«Stand Up For Ukraine», un événement mondial pour soutenir l’Ukraine, en amont d’une conférence de donateurs annoncée par Von der Leyen

The Weeknd, Billie Eilish, Elton John, Céline Dion... Le 8 avril, les plus grandes stars de la chanson se mobiliseront massivement en ligne dans le cadre de "Stand Up For Ukraine"

L'objectif ? Rallier artistes, sportifs, influenceurs, militants sur les réseaux sociaux afin de faire pression sur les dirigeants des gouvernements et des entreprises. Et de lever des fonds pour aider les millions de personnes déplacées par l'invasion de l'Ukraine et d'autres conflits dans le monde (Yémen, Soudan du Sud et Afghanistan notamment).

Ce rassemblement mondial, initié par l'organisation humanitaire Global Citizen, se tiendra vendredi 8 avril, en amont d'une Conférence des donateurs «Stand Up for Ukraine», annoncée par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le premier ministre canadien Justin Trudeau, prévue pour le 9 avril.

Sanctions: la Russie constate l'émergence d'un marché noir du médicament

Le gendarme sanitaire russe a dénoncé mercredi l'émergence de marchés de revente illégale en ligne de médicaments, certains produits n'étant plus disponibles depuis les sanctions internationales imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Ces sanctions et la crainte de pénuries ont provoqué une ruée dans les pharmacies de nombreuses régions de Russie, malgré les appels du ministère de la Santé à ne pas faire de stocks à domicile et l'assurance que le pays disposait d'assez de médicaments étrangers pour lesquels il n'y a pas d'équivalent russe.

L'agence sanitaire «Roszdravnadzor constate la revente active de produits médicamenteux via les réseaux sociaux et des marchés en ligne, ce qui constitue une violation de la loi», a indiqué l'organisme dans un communiqué. «De plus, l'achat de produits pharmaceutiques de la main à la main ne permet pas de garantir à l'acheteur la qualité» du produit, poursuit-il, appelant les Russes à ne s'approvisionner qu'en pharmacie, au risque autrement d'être confrontés «à des conséquences tragiques».

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Guerre en Ukraine: un juge norvégien dirigera l'enquête de l'ONU sur les violations russes

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a chargé mercredi un juge norvégien ayant siégé dans plusieurs tribunaux internationaux de diriger l'enquête sur les violations commises par la Russie lors de la guerre en Ukraine. Erik Mose, un ancien juge à la Cour suprême de Norvège et à la Cour européenne des droits de l'homme, qui a également présidé le Tribunal pénal international pour le Rwanda, a été nommé président de la commission d'enquête internationale indépendante nouvellement créée. Le président du Conseil des droits de l'homme, Federico Villegas, a également nommé les deux autres personnalités qui feront part de l'équipe.

Il s'agit de Jasminka Dzumhur, médiatrice des droits de l'homme de Bosnie-Herzégovine, et du Colombien Pablo de Greiff, qui a été le principal expert des Nations unies pour la promotion de la vérité, de la justice et des réparations. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait approuvé le 4 mars une résolution en faveur d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine après l'invasion russe. Le texte présenté par Kiev condamne «les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits résultant de l'agression de la Fédération de Russie» et réclame un retrait rapide de l'armée russe.

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Qui sont les émissaires chargés de la négociation ?

Nouveau round de négociation. Après un premier épisode en Biélorussie fin février, puis un second à Antalya le 10 mars, les délégations russe et ukrainienne se sont retrouvées lundi 28 mars à Istanbul pour tenter de trouver une issue au conflit. Les discussions ont débuté ce mardi peu après 7h30 GMT dans le palais de Dolmabahçe, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux.

En fin d'après-midi, côté russe, on a fait état de «discussions substantielles» et annoncé que les propositions «claires» de l'Ukraine allaient être «étudiées très prochainement et soumises» à Vladimir Poutine. La délégation ukrainienne a de son côté estimé que les conditions étaient désormais «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents Poutine et Zelensky.

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En Ukraine, le chef de l'AIEA visite une centrale dans le sud

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a visité mercredi la centrale nucléaire de Konstantinovka, dans le sud de l'Ukraine, dans le but de mettre en place une «assistance technique» sur fond de craintes d'un accident. «Je me trouve dans la centrale d'Ukraine du Sud pour rencontrer des responsables gouvernementaux et le personnel ukrainien», a écrit Rafael Grossi dans un tweet accompagné de photos le montrant serrant la main d'employés du site dont il a salué «l'endurance». «Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté. «Je tenais à vous dire que nous sommes ici avec vous, que nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières et sous toutes les formes possibles», insiste le responsable du gendarme onusien du nucléaire dans une vidéo diffusée sur son compte. L'Agence espère désormais pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des installations.

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Rien de «prometteur» ni de «percée» dans les pourparlers russo-ukrainiens

Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percée», a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. «Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

Ukraine : la Russie jugée sur «les actes, pas les annonces», souligne Paris

La France jugera la Russie sur «les actes, pas les annonces» en Ukraine, a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie française, estimant que Moscou pouvait aussi chercher à «gagner du temps» en «jouant le jeu de la négociation». «Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation», ainsi que des annonces de «réduction radicale» de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv (Nord), a relevé Anne-Claire Legendre sur la radio France Info.

Après trois heures de négociations à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état mardi de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de Kiev en vue d'un accord seraient «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine. «Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table», a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit. «On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat», a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. «On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques», a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.

Tcherniguiv a été bombardée «toute la nuit», malgré l'annonce faite la veille par Moscou, a annoncé de son côté le gouverneur de la région. La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien», a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que de fait l'offensive russe a rencontré un certain nombre d'obstacles, des obstacles logistiques internes mais aussi une résistance ukrainienne qu'elle n'avait pas anticipée (..)», a pointé Anne-Claire Legendre. Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec Vladimir Poutine. La présidence française n'avait pas voulu ensuite commenter les résultats des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

L'armée ukrainienne reprend le contrôle d'une autoroute stratégique dans l'Est

L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. «La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord», a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne. Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30.000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est.

Les deux villes ont été intensément bombardées par l'armée russe depuis plus d'un mois, sans pour autant tomber aux mains des forces de Moscou. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, des carcasses de véhicules criblés de balle jonchaient cette autoroute sur quatre voies, et un cadavre de soldat russe gisait sur le bas-côté. La situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une pelleteuse entamait des travaux de déblaiement, tandis qu'un homme du village voisin venait récupérer sa voiture sur laquelle on apercevait les impacts de balles.

Moscou ramène sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain

Un vaisseau Soyouz transportant deux cosmonautes russes et un astronaute américain a quitté mercredi la Station spatiale internationale et devait atterrir au Kazakhstan dans l'après-midi, rare exemple de coopération en pleine crise autour de l'Ukraine. La capsule Soyouz MS-19, qui transporte les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, s'est détachée de l'ISS à 07H21 GMT comme prévu, a indiqué l'agence spatiale russe Roscosmos. L'atterrissage doit avoir lieu à 11h28 GMT dans le Sud-Est du Kazakhstan, selon la même source. Ce voyage intervient dans un contexte de vives tensions autour de l'Ukraine entre la Russie et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qui ont remis en question plusieurs projets dans le domaine de la coopération spatiale.

Début mars, Roscosmos avait publié une vidéo dans laquelle il était dit en plaisantant que Mark Vande Hei pourrait rester sur l'ISS au lieu de rentrer avec le vaisseau Soyouz. Face à l'inquiétude des Américains, l'agence russe avait ensuite dû assurer que l'astronaute serait bien du voyage.

Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions

Le nombre de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. Au total, 4.019.287 ukraniens -essentiellement des femmes et des enfants- ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.

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Démission des juges de la Cour suprême britannique siégeant à HongKong

Les deux juges de la Cour suprême britannique siégeant dans la plus haute juridiction de HongKong ont annoncé mercredi leur démission, en désaccord avec la loi de sécurité imposée par la Chine en 2020 dans le territoire autonome. «J'ai conclu, en accord avec le gouvernement, que les juges de la Cour suprême ne peuvent continuer à siéger à HongKong sans sembler cautionner une administration qui s'est départie des valeurs de liberté politique et de liberté d'expression», a déclaré le président de la Cour suprême, Robert Reed, annonçant sa démission et celle du vice-président Patrick Hodge «avec effet immédiat» de la Cour d'appel final de HongKong.

Varsovie appelle l'UE à introduire un impôt sur les hydrocarbures russes

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a appelé mercredi l'Union européenne à introduire un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes. «J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable», a dit Mateusz Morawiecki à la presse.

Tcherniguiv «bombardée toute la nuit», malgré les promesses russes

La ville de Tcherniguiv, dans le Nord de l'Ukraine, a été victime de bombardement «toute la nuit», a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone. «Tcherniguiv a été bombardée toute la nuit» avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Tchaous, précisant que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.

Entreprises en Russie: «toutes les sanctions, rien que les sanctions», défend Le Maire

Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, «toutes les sanctions et rien que les sanctions», a affirmé mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie. «La seule chose que nous demandons aux entreprises c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique», a déclaré le ministre sur Europe 1. «Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes», a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

L'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi dernier devant le Parlement français a divisé la classe politique, certains, à l'image du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, réclamant que les entreprises françaises cessent leurs activités en Russie. A l'inverse, d'autres, comme le Rassemblement national, ont mis en avant l'impact économique et financier néfaste pour les entreprises qui décideraient d'un tel départ. Faire mal aux entreprises françaises «ce n'est pas notre objectif», a rétorqué Bruno Le Maire,. «L'objectif n'est pas de faire mal à la population française» mais «de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe», a-t-il insisté.

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Marioupol: une maternité évacuée de force vers la Russie

La mairie de Marioupol a dénoncé mercredi l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de cette ville assiégée dans le sud-est de l'Ukraine où une autre maternité avait été bombardée par les Russes le 9 mars. «Plus de 70 personnes, des femmes et du personnel médical ont été emmenées de force par les occupants de la maternité N°2 du district de la rive gauche», a affirmé la mairie sur Telegram. Au total, plus de 20.000 habitants de Marioupol ont été évacués «contre leur gré» en Russie, selon la municipalité, qui affirme que les Russes leur ont confisqué leurs papiers et les ont redirigés «vers des villes russes éloignées».

Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée depuis fin février avec des communications défaillantes. Une autre maternité et un hôpital pédiatrique de Marioupol avaient été touchés par un bombardement le 9 mars suscitant l'indignation de la communauté internationale. Au moins trois personnes dont un enfant ont péri dans cette frappe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait alors justifié le bombardement en assurant que le bâtiment de cette maternité servait, selon lui, de base à un bataillon nationaliste ukrainien.

Gaz: l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement

L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l’Économie. «Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère» afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et à ce stade, «la sécurité de l'approvisionnement» en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.

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Mykolaïv : au moins douze mort

Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens. Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.

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Marioupol: les «nationalistes» ukrainiens doivent «déposer les armes»

Vladimir Poutine a exigé mardi que les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol «déposent les armes» afin qu'on puisse «trouver une solution à la situation humanitaire» dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron. Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient «pas réunies à ce stade». Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de «crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète». En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.

Discussions «substantielles» ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul. «Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.

«Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo. L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.

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Sergueï Lavrov en Chine pour une réunion sur l'Afghanistan

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé en Chine pour une réunion de deux jours consacrée à l'Afghanistan, a annoncé mercredi l'ambassade de Russie à Pékin. Il s'agit de la première visite en Chine du chef de la diplomatie du Kremlin depuis l'invasion de l'Ukraine par son pays le 24 février. Pékin s'est depuis refusé à condamner l'intervention de Moscou mais a dénoncé en revanche les sanctions occidentales contre la Russie.

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Trump appelle Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Biden

Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine, à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l’État américain Joe Biden, Hunter.

L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé. Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine, au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

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Dans une interview diffusée mardi par l'émission «Just the News» du média «Real America's Voice», Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa «famille». «C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique», a dit Donald Trump. «Je pense que nous devrions connaître cette réponse», a-t-il ajouté lors de cette interview.

À l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale»

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a été accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale» voire de faire courir un risque de «famine» en ayant déclenché une guerre contre l'Ukraine, le «grenier à blé de l'Europe». Invitée au Conseil de sécurité, l'adjointe du secrétaire général de l'ONU pour les Affaires humanitaires, la Tanzanienne Joyce Msuya, a averti que le conflit «menaçait de faire encore empirer les choses pour les plus grandes crises humanitaires de la planète, comme en Afghanistan, au Yémen et dans la Corne de l'Afrique».

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Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, et la numéro deux de la diplomatie américaine Wendy Sherman ont rappelé que l'Ukraine et la Russie étaient des «producteurs majeurs» de céréales, représentant «30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs mondial et 75% de l'huile de tournesol». Des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim sont redoutées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d'Ukraine.

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Les Occidentaux dans l’expectative

Le président américain Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d'un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l'Ukraine, mettant en garde contre tout «relâchement de la détermination occidentale». «Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir», a dit Biden à des journalistes après une conversation téléphonique avec Boris Johnson, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi. Les Occidentaux attendent de voir si la Russie «tient parole» sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.

Dans cette conversation d'environ une heure, les dirigeants américain, britannique, français, allemand et italien ont affirmé «leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l'Ukraine pour qu'elle se défende», selon un communiqué de la Maison Blanche.

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Scepticisme après les annonces russes, en dépit de progrès dans les négociations

L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme le retrait militaire autour de Kiev et d'une autre grande ville ukrainienne, annoncé par Moscou à l'issue de pourparlers de paix dans lesquels le président ukrainien Volodymyr Zelensky a néanmoins vu des signes «positifs». «Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.

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Après environ cinq semaines de guerre, des milliers de victimes et des millions de réfugiés, la prudence était également de mise au sein de l'état-major ukrainien. «Le soi-disant "retrait des troupes", est probablement une rotation d'unités individuelles, qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes», a-t-il jugé dans un communiqué mardi soir. Les sirènes d'alerte ont été entendues à plusieurs reprises à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi avant d'être annulées, signe de l'inquiétude qui règne toujours dans la capitale ukrainienne après les annonces des forces russes.

À l'issue de pourparlers à Istanbul, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé mardi que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. Mais pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agit que d'un «repositionnement» et non d'un «vrai retrait». «Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre» de troupes «commencer à se repositionner», a-t-il dit. Mais «nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d'autres zones d'Ukraine» et «cela ne signifie pas que la menace contre Kiev soit terminée».

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

En cette 35e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute  pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée. Retrouvez notre live du mardi 29 mars ici.

Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?

Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»

Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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L'Humanité

Guerre en Ukraine. Biden sur le ton de l’escalade contre le « boucher » Poutine

Actu

Lors d’un discours tenu à Varsovie, le président américain a ciblé son homologue russe en souhaitant sa destitution. La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer ses propos.

Nadjib Touaibia

Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », a martelé, samedi 26 mars, le président Joe Biden lors d’un discours au château royal de Varsovie, en Pologne. La guerre en Ukraine est un « échec stratégique pour la Russie », qui ne devrait « même pas penser à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan », a mis en garde le président américain après avoir qualifié son homologue russe de « boucher ». Un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois jugé utile de tempérer cette charge. «  Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a précisé une voix anonyme. De son côté, le Kremlin a rompu le silence en invitant Biden à rester « réfléchi » dans ses propos. « À chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel », a réagi auprès de l’agence de presse russe Tass le porte-parole Dmitri Peskov.

« Cette guerre n’est pas digne de vous »

Joe Biden a aussi interpellé le « peuple russe », qu’il ne considère pas comme « ennemi ». « Cette guerre n’est pas digne de vous, Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre ! » a-t-il lancé avant de parler armes dans la logique de son discours de soutien à la Pologne, pays membre de l’Otan et frontalier de l’Ukraine. « Les États-Unis nous ont assurés qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec l’hôte de la Maison-Blanche. Le 8 mars, Varsovie avait en effet annoncé être « prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MiG-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. La décision est désormais entérinée.

Elle fait écho à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous avons besoin de plus d’armement. Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe. Nous l’avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée samedi soir. Et de s’interroger : « Que fait l’Otan ? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu’attendent-ils ? » Le commandement russe, quant à lui, a annoncé vendredi son intention de « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération » du bassin minier du Donbass. Il était jusque-là question de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble. Le président américain dit ne pas croire à ce changement d’objectif. Son discours sur le ton de la surenchère accompagne les livraisons d’armes à l’Ukraine via la Pologne. Joe Biden parle comme s’il envisageait d’entretenir cette guerre particulièrement meurtrière pour les populations civiles. S’exprimant au sujet des mots employés par son homologue, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche, qu’il « n’utiliserait pas » les mêmes propos concernant Vladimir Poutine.

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L'Humanité

Guerre en Ukraine: Kryvyï Rih, la ville refuge qui résiste aux assauts russes

Premier plan

Dans le centre industriel et sidérurgique, les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. Tout le monde participe à la défense de la cité alors qu’y affluent les habitants des localités voisines déjà attaquées par l’armée de Vladimir Poutine. Reportage

Pierre Barbancey

Kryvyï Rih (Ukraine), envoyé spécial.

À l’aise dans son uniforme vert olive, la barbe soigneusement taillée et le sourire rassurant, Oleksandr Vilkoul commence par allumer une cigarette et boit un café. Un nouveau look pour cet homme politique né en 1947, ancien vice-premier ministre de décembre 2012 à février 2014, lorsque Viktor Ianoukovitch était président, stoppé net dans son ascension par la révolution de Maïdan. Candidat malheureux à la présidentielle de 2019 – arrivé en huitième position –, il demeure néanmoins une personnalité respectée au charisme certain. Il est maintenant en charge de l’administration militaire à Kryvyï Rih.

Devant nous, il étale sur son bureau une grande carte de la région et c’est comme si nous assistions au briefing d’un état-major. Au centre, il montre Kryvyï Rih. Au nord-est, la grande localité de Dnipro. Au sud, Mykolaïv et Kherson ; à l’est, Zaporijia. Plus loin encore, Donetsk puis, au bord de la mer d’Azov, Marioupol. C’est dire l’importance de Kryvyi Rih et l’intérêt que représenterait pour les Russes la prise de cette cité. Pas seulement parce qu’y est né le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’ailleurs. C’est une ville industrielle où la sidérurgie est ­solidement implantée.

« On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer »

« Au début de la guerre, l’armée russe a essayé de prendre la ville, rappelle Vilkoul. Q uatre avions ont tenté d’atterrir pour déposer des troupes mais nous avons bloqué les pistes avec des camions et des bulldozers. Le troisième jour, une colonne de 300 véhicules venus de Kherson a tenté de s’approcher, mais elle a été stoppée par nos hélicoptères du côté de Bachtanka et près de 200 ont été détruits. » La ligne de front se situe à 17 kilomètres à certains endroits, 40 kilomètre ailleurs.

Il le certifie : « Ces dix derniers jours, les combats étaient quotidiens mais nous ne sommes pas assiégés. On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer. » En revanche, les villages alentour se révèlent de parfaites cibles pour l’artillerie russe. Celui de Zelenodolsk est régulièrement frappé par des roquettes Grad, particulièrement meurtrières et destructrices. « On gagne sur le terrain et on pourrait les mettre dehors, assure-t-il. Mais on ne peut rien contre leurs missiles et leurs avions. C’est pour cela que je soutiens l’appel du président Zelensky à instaurer une zone d’exclusion aérienne. »

La page Ianoukovitch semble définitivement tournée pour Oleksandr Vilkoul, qui réfute avoir jamais été prorusses. « Nous sommes nés dans une région russophone, ça ne veut pas dire que nous n’aimons pas l’Ukraine. Tout ça parce que nous célébrons le 9 mai (1945, victoire de l’URSS contre les nazis – NDLR) », estime-t-il.

« Quand Poutine bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? »

Quant à la « dénazification » de l’Ukraine prônée par Vladimir Poutine, il l’assimile à de la propagande. « Quand il bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? » Il se dit prêt à soutenir « toutes les décisions » du président ukrainien. Une attitude qui donne quelques indications sur ce qui pourrait se passer après la guerre, dans le cadre d’une recomposition du pouvoir, même si Oleksandr Vilkoul se refuse à l’évoquer.

Malgré les sirènes qui retentissent à espaces réguliers, les affrontements paraissent bien lointains lorsqu’on parcourt les artères « décommunisées » de Kryvyï Rih. L’avenue Karl-Marx est désormais l’avenue de la Poste, le cinéma Lénine avec ses deux salles a été transformé en église. Et la statue de Vladimir Ilitch remplacée par celle de saint Nicolas. Seuls quelques détails subsistent comme la faucille et le marteau moulés en haut d’un bâtiment. En réalité, les habitants ne sont pas sereins, leurs pas pressés trahissant les craintes d’un bombardement, même si, jusque-là, la ville n’a pas été touchée. Les effets de la guerre sont, de toute manière, bien réels pour cette gigantesque métropole qui s’étend sur près de 100 kilomètres alors que n’y vivent que 600 000 personnes.

Un fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants »

Ici, tout n’est que mine de fer et sidérurgie. Depuis le 24 février, date de l’entrée des troupes russes en Ukraine, les hauts-fourneaux ont cessé leur activité. Le charbon, qui provenait essentiellement de Donetsk et de Russie, manque. Conséquence, sur les six fours des cokeries, un seul fonctionne. Chez ArcelorMittal, qui possède une usine à Kryvyï Rih, Natalia Marynyuk est responsable du syndicat des mineurs et des métallurgistes (PJSC). 16 500 adhérents pour environ 23 000 salariés.

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

« Nous sommes parvenus non seulement à sécuriser les salaires, mais aussi à obtenir une prime de 30 %. Ceux qui sont au chômage technique ont touché leur paye en mars et en recevront deux tiers en avril. Et ceux qui participent aux brigades territoriales perçoivent un salaire moyen », se félicite-t-elle tout en relevant un paradoxe : « En temps de paix, il nous faut batailler dur, manifester pour obtenir quelque chose. »

Le 23 février, le syndicat avait annoncé que, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il distribuerait des coupons d’achat aux salariées pour un montant de 1 million de hryvnias (environ 33 333 euros). Le lendemain, au moment du déclenchement de la guerre, elles ont toutes refusé, demandant que l’argent soit utilisé pour acheter le matériel nécessaire aux fortifications, à l’achat de vêtements.

Pratiquement tous les travailleurs ont versé au fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants », créé pour soutenir l’armée. « Certains ont fabriqué des poêles à bois, d’autres ont soudé des pièces métalliques, d’autres encore ont acheté des cochons pour distribuer de la nourriture », précise Natalia Marynyuk dont l’organisation a lancé un appel aux syndicats européens afin d’appuyer l’idée d’une zone d’exclusion aérienne et l’envoi d’équipements militaires.

« 95 % des réfugiés restent à Kryvyï Rih »

L’ancienne maison de la culture de Kryvyï Rih a également été réquisitionnée pour accueillir tous ceux qui ont fui les combats et les bombardements, qu’il s’agisse de Kherson, Mykolaïv ou Marioupol. Larissa, la cinquantaine, qui dirige les opérations, a elle-même fui l’oblast de Donetsk en 2015. « Cette ville est connue pour l’aide sociale qu’elle apporte aux gens en général, donc beaucoup préfèrent venir ici », explique-t-elle. Elle comptabilise l’arrivée des réfugiés : environ 400 par jour. « Les deux premières semaines, les gens étaient vraiment en transit. Mais maintenant, 95 % d’entre eux restent ici car il y a déjà beaucoup de déplacés dans l’ouest de l’Ukraine », assure-t-elle.

Ici, ceux qui arrivent trouvent de la nourriture, des jouets, des vêtements, des chaussures, mais aussi une aide médicale et un soutien psychologique. Des dortoirs ont été aménagés dans les gymnases et sur le campus universitaire. Des familles sont accueillies par les habitants. « Quand notre pays est secoué comme il l’est, nous devons tous nous aider », confie Larissa.

« Je ne dors que trois heures par nuit »

Les autorités municipales de Kryvyï Rih se démènent comme elles peuvent pour tout à la fois aider à la défense de la ville et fournir les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés. À l’image de Sergiy Miliutin, maire adjoint, qui ne ménage pas sa peine. « Je ne dors que trois heures par nuit, avoue-t-il. Nous avons prévu des stocks de nourriture et nous organisons des convois humanitaires pour ravitailler les villages alentour. » Fier de sa ville, surnommée « la Petite France » à cause de l’investissement d’industriels français dans les mines à la fin du XIX e siècle (une partie de l’acier ayant servi à la construction de la tour Eiffel vient de là), Sergiy Miliutin organise un rassemblement culturel, ce mardi, « pour fermer le ciel et arrêter la guerre ».

À cette occasion, des musiciens devraient – au-delà du répertoire ukrainien – interpréter des chansons françaises de Montmartre. « S’il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais ouvert une antenne de l’Alliance française et jumelé des écoles avec des établissements de villes industrielles françaises », regrette l’élu.

À Kryvyï Rih, Iekaterina a pu enfin souffler. Il y a quelques jours, cette professeure d’anglais est parvenue, avec son mari, à s’extraire de l’enfer de Marioupol, cité portuaire meurtrie et en grande partie détruite. Iekaterina n’en revient toujours pas. « Les deux premières semaines, les bombardements étaient sporadiques. On descendait dans l’abri souterrain de temps en temps, se souvient-elle. Mais ensuite, nous avons dû y rester en permanence. Cela a duré une semaine. Nous n’avions pratiquement plus rien à manger, il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, pas de chauffage. »

« Il y avait des cadavres dans la rue, mais personne ne pouvait les enterrer »

Finalement, risquant le tout pour le tout, Iekaterina et son époux décident de quitter les lieux en voiture. « Ça explosait de partout. Je pense que 80 % de Marioupol étaient alors détruits. Il y avait des cadavres dans la rue, certains étaient recouverts mais personne ne pouvait les enterrer. Dans la banlieue de la ville, des adultes et des enfants cherchaient désespérément de quoi manger, pillaient les magasins. Il n’y avait plus rien. » Ils parviennent ainsi à Zaporijia puis, par convoi, à Kryvyï Rih. « Nous avons eu de la chance, souffle-t-elle. Mais ils ont pris ma vie. Je ne sais plus où vivre, ni pourquoi je vis. »

Via les réseaux sociaux, des groupes se sont formés. Soit entre salariés d’une même entreprise ou d’une même administration, soit par quartier. Le but : arriver à se retrouver, savoir qui a pu fuir, qui est encore vivant… et qui ne répond plus.

Lena, travailleuse sociale, qui avait déjà quitté Marievka, près de Donetsk en 2014, est partie très vite de Marioupol et s’enquiert de ses amis. « J’en ai retrouvé une quinzaine, se réjouit-elle. Beaucoup se sont réfugiés sur la côte de la mer d’Azov. Ils sont traumatisés. » Et Lena de raconter l’histoire de sa collègue Svetlana dont le mari a été pulvérisé par une roquette alors qu’il voulait convaincre ses parents de quitter la ville. « Svetlana est restée à Marioupol. Elle n’a qu’une idée, retrouver au moins la tête de son époux et surtout la main où il portait son alliance. Elle pourra ainsi l’enterrer dignement. »

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Guerre en Ukrainemarioupol Guerre en Ukrainemarioupol
Le Figaro

Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

Eugénie Bastié

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».

LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?

Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».

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D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).

Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?

Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.

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A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?

J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

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En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.

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Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

Quelles conclusions en tirez-vous?

La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

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J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».

Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?

Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs

Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

Il serait donc, selon vous, trop tard?

En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.

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Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?

Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

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Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».

Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?

La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

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Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?

Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

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Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.

Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?

En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

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De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».

Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?

Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

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Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

Êtes-vous optimiste?

Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

Sevran: «Le communautarisme favorise la hausse des violences»

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Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»

TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.

Céline Pina: «Pourquoi 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public»

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L'Humanité

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Entretien

Pour le professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIXe siècle, sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable.

Christophe Deroubaix

Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’Alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’Alliance atlantique et l’Otan, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’Atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément, à la fois politiquement et idéologiquement, au cours des dernières décennies, cette guerre crée une dynamique d’affrontement, entre Est et Ouest, non pas idéologique comme au temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’Alliance atlantique et la Russie.

On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens, qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies, de la nécessité d’augmenter significativement leur budget de défense, ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

En ce qui concerne Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif.

Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington.

Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont elle dispose, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’Alliance atlantique et de l’Otan crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leur énergie et leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à de grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

L’abstention, lors du vote à l’ONU, indique que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que, s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations unies, où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

En effet, 37 pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Une partie importante du monde, qu’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991, ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure, donc ?

L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années.

Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires – la Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de production transnationalisées.

Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

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L'Humanité

Non, le monde n’appartient pas à l’Occident

Chronique

Francis Wurtz

Joe Biden et ses alliés, anglo-saxons comme européens, semblent se voir (presque) revenus aux lendemains de la chute de l’Union soviétique, quand le président Bush (senior) pouvait encore dire, dans son « discours sur l’état de l’Union » de janvier 1992 : « Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. »

Certes, il y a aujourd’hui un gros caillou dans la chaussure des États-Unis. Il est économique plus que militaire : c’est cette insupportable épée de Damoclès de la puissance chinoise qui menace le « leadership » américain, l’enjeu stratégique numéro un pour Washington. Mais, par sa guerre d’agression contre l’Ukraine, Vladimir Poutine lui offre une occasion historique d’affaiblir lourdement l’autre éternel rival, la Russie, et permet à la coalition occidentale de revêtir la panoplie de défenseure du « monde libre », rassemblant, apparemment, derrière son étendard tous les pays en désaccord avec l’aventure sulfureuse du chef du Kremlin. Autrement dit, la quasi-totalité des nations du globe. Une aubaine stratégique inespérée pour « l’Amérique » et ses alliés. Et pourtant…

L’analyse des votes de l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 mars dernier, donne une image du monde beaucoup plus contrastée que celle d’une hégémonie sans partage de « la famille occidentale ». Rappelons que, si Moscou fut, légitimement, isolé dans ce vote, puisque seules la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord approuvèrent sa stratégie en Ukraine, les Occidentaux ne furent pas plébiscités pour autant. Bien des pays, et non des moindres, n’entendent plus être soumis à un camp. Pas moins de 35 pays se sont, en effet, abstenus et 12 autres ne prirent pas part à ce fameux vote. Parmi ces récalcitrants, il y a la Chine, qui, bien qu’alliée de la Russie, souligne que « la crise ukrainienne n’est pas quelque chose que nous souhaitions voir venir », car « la guerre n’est dans l’intérêt de personne » et doit cesser au plus tôt. Il y a également l’Inde, qui, bien qu’alliée des États-Unis, n’a pas cédé à leurs (fortes) pressions et a refusé de s’aligner sur les positions occidentales. Il y a, enfin, 22 pays africains, dont le Sénégal qui, bien que réputé proche de la France sinon de l’Europe, a tenu à marquer sa différence.

C’est que nombre de pays du Sud constatent chaque jour un peu plus que leurs intérêts bien compris sont les parents pauvres des stratégies des « grandes puissances » : l’ONU n’annonce-t-elle pas que la guerre russe contre l’Ukraine et la « guerre économique et financière totale contre la Russie » (Bruno Le Maire) risquent d’entraîner « une crise alimentaire mondiale », en particulier dans les pays les plus démunis ? Quant aux grands États « émergents », des voix fortes s’y élèvent en faveur de la mise en place d’un système financier et commercial international moins dépendant des instruments de la domination occidentale, comme le dollar ou le système de messagerie interbancaire Swift. Leur message est clair : notre opposition à la guerre russe ne fait pas de nous les obligés de l’Occident.

la chronique de francis wurtzGuerre en UkraineRussieOnu
Le Figaro

Fruits et légumes : des résidus de pesticides dans les deux tiers des produits non bio, selon une ONG

Générations futures base son rapport sur les données fournies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

L'ONG Générations futures, qui scrute régulièrement la présence de pesticides dans les fruits et légumes destinés à la consommation, déplore l'existence de résidus dans près de deux tiers des fruits, légumes et céréales non bio, une présence jusque-là sous-estimée, selon elle.

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L'ONG, qui base son rapport sur les données fournies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a salué l'effort fourni par l'institution pour «avancer dans la transparence», en fournissant pour l'année 2020 des résultats sur des échantillons désormais clairement distingués entre les végétaux bio et ceux «issus de l'agriculture utilisant la chimie de synthèse». La DGCCRF publie par ailleurs des résultats non seulement sur les résidus supérieurs à la «limite de quantification», c'est-à-dire dont les laboratoires peuvent donner la concentration, mais aussi ceux supérieurs à la «limite de détection, mais non quantifiés». «Cela permet maintenant de voir plus complètement la présence des résidus de pesticides dans les aliments d'origine végétale, qui était jusque-là sous-estimée», affirme Générations futures.

63,1% des produits non bio touchés

Ainsi, selon l'analyse de l'ONG qui se base sur les données de la DGCCRF, 45,9% de l'ensemble des échantillons, bio et non-bio, révèlent des résidus de pesticides supérieurs à la limite de quantification. C'est «sur ce seul chiffre que l'État communiquait ordinairement auparavant», souligne Générations futures. Le porte-parole de l'association François Veillerette s'est étonné lors d'un point presse que depuis deux ans «il n'y a pas de communication gouvernementale sur ces chiffres de la DGCCRF».

Le pourcentage passe à 54,5% en ne considérant que les produits non-bio où sont détectés des résidus supérieurs à la limite de quantification, et à 63,1% sur les résidus dans les produits non bio supérieurs à la limite de détection. La nouvelle méthode de travail de la DGCCRF ne permet pas pour l'instant de comparer ces chiffres dans le temps.

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«Le rapport n'est pas sur l'évaluation du risque», a précisé par ailleurs François Veillerette, un processus complexe qui nécessiterait de connaître l'exposition des consommateurs. Mais «les gens veulent manger des aliments qui ne contiennent pas de produits chimiques dangereux», ajoute-t-il. Conséquence de cette enquête : Générations futures réclame un «plan d'urgence de réduction de l'usage des pesticides» et «un soutien accru à l'agriculture biologique».

L'ONG déplore au passage le report par la Commission européenne de la publication du nouveau règlement «sur l'utilisation durable des pesticides», sous la «pression», selon elle, «de syndicats agricoles comme la FNSEA et la position d'États comme la France».

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L'Humanité

Le monde est fou, mais nous sommes le monde

Chronique

Barbara Cassin

Constantin Sigov écrit sous les bombes que le printemps est irréfutable. Les boules d’épineux roulent aussi dans la pampa de manière irréfutable. Le monde est inarrêtable et il s’avère étranger. Le monde est maintenant devenu, escalade après escalade, un étranger inarrêtable. C’est une définition de la guerre.

Le monde est fou, mais nous sommes le monde.

Pourtant, voir la lumière et parler à quelqu’un aura toujours été ma définition du bonheur. Comment un bonheur si simple peut-il causer cela, d’une manière ou d’une autre le causer, être compatible ?

Je comprends de temps en temps aujourd’hui de bien petites choses, vraies ou fausses : par exemple que Macron tient Poutine au bout du fil tout comme le spécialiste de la brigade antiterroriste n’arrête pas de parler à Coulibaly dans l’Hyper Cacher, non tant pour savoir où il en est, épier la faille, que pour le garder humain. Garder humain. Rester humain. Est-il possible qu’il soit trop tard ?

Ma génération, née après la guerre et active activiste en 68, n’a pas connu « la guerre ». Il y a bien eu des guerres, mais c’était de la barbarie venue d’ailleurs, même Alep, Grozny, Sarajevo, etc. – si bien qu’on peut oser dire : etc. Ce furent des injustices, des horreurs, physiques et morales, à partager pour s’indigner ensemble, un peu comme les excisions, les mariées de 8 ans, atrocités impensables mais lointaines, que l’on peut tenir à distance, des noms et des choses qui ne nous arrivent pas directement. On pouvait le croire, on l’a cru.

L’accueil que nous faisons aux Ukrainiens est réjouissant, Dieu soit loué si j’ose dire. Réjouissant et, bien sûr, honteux par rapport à celui que nous réservons aux « migrants » ordinaires. C’est que, Zelensky le dit et nous le sentons, même sans penser stratégie et menace pour l’Europe, eux sont nous, ici et maintenant nous, non pas des humains comme moi, mais immédiatement des moi.

Ceux qui ne l’ont pas connue et croyaient ne jamais la connaître se demandent ce qu’est la guerre. Une réponse m’est venue : c’est la mort indistincte.

Avec des identités seulement fortuites. Une femme enceinte qu’on voit évacuée sur un brancard avec son gros ventre prête à accoucher. Elle n’a pas de nom, on ne sait qui la pleure. Ça frappe ça meurt comme dans un tsunami, une fente de la terre, une catastrophe naturelle, on peut seulement compter – et même pas tout de suite, on le saura un jour si on revoit le jour.

Mais cette catastrophe naturelle, c’est nous, les hommes, qui la causons. La guerre et le changement climatique, je mélange tout et les philosophes comme les historiens comme les politiques auront raison de hurler. Nous humains, nous voilà coupables et victimes, avec des coupables et des victimes à distinguer certes, mais humains tous : nous sommes aussi inarrêtables que les boules d’épineux que le vent fait tournoyer. Nous-qui-nous-? savons et n’arrêtons pas. Nous produisons un monde que nous ne savons pas arrêter.

La guerre, c’est la honte plus l’impuissance. C’est la mort indistincte.

Le courage, ce serait d’être quelqu’un face à la mort indistincte ?

la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine
L'Humanité

« Défier le politique à travers le privé »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

« Le privé est politique » fut un slogan très utilisé par les mouvements de libération des femmes dans les années 1970. Il a refait surface récemment, à travers la proposition de Sandrine Rousseau de réfléchir à la création d’un délit de non-partage des tâches domestiques.

D’après l’Observatoire des inégalités, 80 % des femmes consacrent en effet au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage, alors que les hommes ne sont que 36 % à le faire. Différentes autres études démontrent par ailleurs que la répartition des tâches parentales est également sexuée. Les tâches qui se déroulent au foyer sont très majoritairement réalisées par les mères. Ces dernières prennent environ en charge les trois quarts des soins aux enfants et du suivi scolaire. À l’inverse, les pères s’occupent des activités touchant au rapport entre les enfants et le monde extérieur, à la socialisation, donc au monde public.

Défier le politique à travers le privé est un moyen d’action du mouvement féministe. L’activisme questionne en effet nos « choix » individuels, ou en tout cas ce qui nous apparaît comme relevant de notre libre arbitre, souvent conditionné par le système patriarcal. S’engager pour les droits des femmes peut difficilement relever uniquement d’une étiquette publique, qui s’arrêterait à la porte de chez soi, comme une identité distincte. C’est une partie intégrante de l’individu, dans la vie publique comme dans la vie privée. Gisèle Halimi rappelait souvent que sa première victoire féministe était son refus, petite fille, d’accomplir la part des tâches ménagères de ses frères. Refus qui s’était traduit par une grève de la faim avant que ses parents acceptent sa position. Les femmes doivent refuser de prendre en charge la quasi-totalité des tâches domestiques pour porter un changement de paradigme, pour chacune et pour toutes.

L’intime peut donc être utilisé comme un message de défiance du politique, et c’est précisément ce rôle de défiance qui justifie aussi qu’on ne le pénalise pas. Une révolution conduite par le juge pénal n’est en effet rien d’autre qu’une révolution policière et la destruction du privé par le politique, et en définitive par l’État.

Il y a un danger intrinsèque à vouloir étendre indéfiniment l’empire du droit, a fortiori l’empire du droit pénal. C’est à chacune et chacun de prendre sa responsabilité sociale, et pas au droit de contraindre dans la sphère des tâches ménagères. Il serait bon, en outre, que les femmes cessent de porter cette névrose hygiéniste du « foyer bien tenu », cessent d’être obsédées par « leur » ménage, par l’immaculée conception du chez-soi. Comme le chantait Anne Sylvestre dans la Faute à Ève :  « Nous les filles on est dégueulasses, paraît qu’ça nous est naturel. » Il est temps de donner enfin raison au Créateur !

tâches ménagères
Le Figaro

Divisée sur le cas Mélenchon, la gauche prépare déjà l’après-présidentielle

Sophie de Ravinel

ANALYSE - L’hypothèse d’une qualification de l’Insoumis fragmente les partis, déjà concentrés sur la recomposition politique qui va suivre le scrutin.

Après des mois à piétiner autour de 10 %, sa courbe dans les sondages s’est mise à croître en mars, lentement mais régulièrement, jusqu’à atteindre 15,5 % ce lundi dans une étude Ipsos. S’il est encore loin derrière Marine Le Pen, entre 3 et 7 points, Jean-Luc Mélenchon assure désormais à ses troupes qu’un second tour est possible.

Dimanche à Marseille, sur la plage du Prado, il a lancé à la foule qui scandait des slogans de victoire, drapeaux Insoumis en main: «On va gagner! Cette fois-ci, vous le sentez comme moi. La vérité, c’est qu’on ne sait pas pourquoi. Tout d’un coup, on s’est dit: on va y arriver! Et cela s’est répandu de tous côtés… Petit à petit, on voit les courbes se rapprocher.» Son rêve, veut-il croire, est à portée de main.

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Les sondages sont surveillés comme du lait sur le feu par ceux-là mêmes qui remettent en cause à longueur de campagnes le travail des sondeurs et autres spécialistes de l’opinion… Ces derniers sont cependant très dubitatifs sur l’hypothèse d’un second tour entre Macron et Mélenchon. Jérôme Sainte-Marie, fondateur de PollingVox et auteur du Bloc populaire (Cerf, 2021), observe «une pesanteur sociologique en faveur de la présence de Marine Le Pen au deuxième tour. Surtout, ajoute-t-il, que Jean-Luc Mélenchon a peu de réserve.» À la tête de la Fondation Jean Jaurès, Gilles Finchelstein partage l’analyse et la prudence. Dans sa dernière vague menée auprès de plus de 13.000 personnes avec le Cevipof et Ipsos pour Le Monde, la fourchette haute de Mélenchon dépasse de 0,5 % celle basse de Marine Le Pen. «La présence de Mélenchon au second tour est techniquement possible mais politiquement improbable», dit-il. «Le potentiel de Marine Le Pen est beaucoup plus haut que celui de Jean-Luc Mélenchon car une grande partie des électeurs d’Éric Zemmour peuvent basculer chez elle. À gauche, une petite partie des électeurs de Fabien Roussel et de Yannick Jadot ont Jean-Luc Mélenchon en deuxième choix et ils sont bas dans les sondages.»

Pôle le plus radical

La possible qualification de Mélenchon face à Macron fait cependant son chemin à gauche. L’idée du vote utile progresse chez certains socialistes, écologistes ou communistes, abattus ou déçus par les scores de leurs candidats, loin des espérances. Un soulagement pour les uns, qui refusent de faire une distinction entre les candidats de leur camp. Pour ceux aussi qui craignent en cas contraire une forte abstention des électeurs de la gauche au second tour, faisant croître l’hypothèse d’une victoire de Le Pen face à Macron. La sénatrice PS Laurence Rossignol est de ceux-là. «Entre la gauche et la droite, dit-elle, je vais toujours soutenir la gauche.» De la même façon, elle milite pour «des candidatures uniques de la gauche et des écologistes aux législatives, Insoumis compris.» Avec d’autres amis de l’ex-candidat Arnaud Montebourg, elle a fondé une structure politique, L’Engagement, qui compte militer en ce sens.

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Beaucoup rejettent en revanche l’idée d’une recomposition de la gauche autour de son pôle le plus radical, ce qui serait le cas si Mélenchon accédait au second tour. Cette recomposition est dans tous les esprits, d’autant plus vivement que la gauche est faible, à moins de 30 % dans les sondages, et divisée. Interrogés à plusieurs reprises, Yannick Jadot tout comme Anne Hidalgo ont refusé de dire pour qui ils voteraient en cas de second tour entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron et multiplient les attaques contre l’Insoumis.

Maire EELV de Grenoble et candidat malheureux à la primaire des écologistes, Éric Piolle balaie: «En 2017, avec 19,58 % des voix, Jean-Luc Mélenchon n’est pas passé à 600.000 voix de la victoire mais à 600.000 voix d’une défaite inutile.» Dans les sondages aujourd’hui, Macron l’emporterait à 60 % dans un second tour face à Mélenchon. Pour Éric Piolle, «seul Yannick Jadot est en mesure de l’emporter face à Emmanuel Macron». Les écologistes martèlent leur conviction: ils sont les seuls à incarner l’avenir et surtout, en mesure de rassembler. Entre 6 % et 7 % avec Jadot, ils espèrent déjouer les pronostics au soir du premier tour, et imprimer leur marque pour la suite.

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Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».

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Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

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VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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L'Humanité

Mon espace santé est-il protégé ?

Chronique

Christophe Prudhomme

Après l’échec du dossier médical partagé, dont le développement a coûté près d’un milliard d’euros, l’assurance-maladie propose aujourd’hui un nouvel outil informatique appelé Mon espace santé. Si l’objectif d’un accès rapide aux données de santé individuelles importantes de chaque patient par les professionnels de santé a un intérêt certain, ce qui est proposé aujourd’hui pose différents problèmes.

Sur la forme, l’inscription est automatique et l’espace est créé sans le recueil du consentement préalable et explicite de l’assuré. Les tests effectués dans trois départements montrent que moins de 0,7 % des usagers se sont opposés à sa création mais que seuls 4,8 % des personnes ayant un espace santé l’avaient utilisé. Comment savoir si les 95 % restants ont réellement souhaité en avoir un ?

"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numérique

Au-delà de la question de l’utilité de ce dossier, les modalités de sa création sont peu respectueuses de la liberté des personnes auxquelles il est censé simplifier la vie. Cela s’apparente à un contrôle social qui ne peut qu’engendrer une suspicion légitime des intéressés. Il est certes possible de supprimer son compte, mais il faut être informé et capable de naviguer dans un système informatique complexe.

Une fois créé, l’espace santé a pour but de donner l’accès aux informations aux personnels de santé. Mais là aussi, la question du consentement est traitée avec une grande légèreté : il suffit au soignant de cocher une case qui servira de preuve de l’accord du patient. Pour preuve du caractère quasi automatique, l’attestation de vaccination Covid est automatiquement inscrite dans le dossier. Si l’accès aux données en urgence semble le plus utile, nous ne savons pas quels contrôles techniques permettent de définir ce qui est une situation d’urgence. Il en va de même pour le médecin traitant, qui a accès à l’ensemble des données. Mais que se passe-t-il quand on souhaite changer de médecin ? Qu’en est-il à l’hôpital, où il est impossible de savoir qui y a vraiment accès.

En fait, ce système n’a pas été pensé pour que l’assuré maîtrise ses données, comme avec les systèmes de « coffre-fort numérique » où la personne décide elle-même ce qu’elle stocke et en maîtrise l’accès. Les données nécessaires en urgence, comme des allergies ou des traitements particuliers, pourraient être disponibles sur la carte Vitale. Un dossier médical rapidement accessible est surtout utile pour les personnes atteintes d’affections chroniques, donc plutôt des personnes âgées, population où la « fracture numérique » est la plus importante. Cela montre qu’une fois de plus, le gouvernement ne privilégie pas l’intérêt des citoyens, mais se préoccupe de la collecte de données dont le contrôle ne semble pas satisfaisant.

SantéinformatiqueLe billet du Dr Christophe Prudhomme Santé
Le Figaro

«Max Senior» : la SNCF lance sa nouvelle offre illimitée pour les plus de 60 ans

Jean-Marc De Jaeger

Jusqu'à présent réservée aux jeunes de 16 à 27 ans, l'offre Max est étendue dès aujourd'hui aux voyageurs de plus de 60 ans. Elle permet d'emprunter les trains grandes lignes à volonté... mais à certaines conditions.

Voyager à volonté pour 79 € par mois. Le concept, lancé en 2017 pour les jeunes de 16 à 27 ans sous le nom de TGVmax, est étendu aux voyageurs de 60 ans et plus à partir de ce mercredi 30 mars. L'offre, désormais baptisée «Max» et déclinée en «Max Jeune» et «Max Senior», permet de voyager à volonté en deuxième classe sur les TGV inOui, les Intercités à réservation obligatoire et les trains de nuit nationaux, vers toutes les destinations françaises, ainsi que vers Fribourg-en-Brisgau en Allemagne et le Luxembourg.

Mais attention, l'offre est soumise à plusieurs restrictions. Les voyages doivent avoir lieu «du lundi au vendredi, en dehors des périodes d'affluence que sont les jours de grands départs, les départs en vacances scolaires, les veilles et jours de ponts», précise la SNCF. De plus, le nombre de places allouées à l'offre Max est limité par train.

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Trois mois d'engagement au minimum

L'abonnement étant 100 % numérique, la souscription se fait en ligne sur le site maxsenior-tgvinoui.sncf. Les abonnés peuvent voyager autant qu'ils le veulent à condition d'effectuer au préalable une réservation sur le site ou l'application SNCF Connect, ou sur une plateforme alternative comme Trainline. Jusqu'à six réservations peuvent être effectuées en même temps.

«Les trains éligibles sont ouverts à la réservation 30 jours avant le départ et les ajouts de places se font en continu jusqu'au jour du départ», indique la SNCF dans un communiqué. À noter qu'il est nécessaire de confirmer sa réservation au plus tard la veille du départ à 17h, faute de quoi le billet est automatiquement annulé. Un SMS et un mail sont envoyés deux jours avant le départ pour rappeler cette démarche.

En souscrivant à l'offre Max, les abonnés s'engagent pour trois mois au minimum. La résiliation est possible après trois mois d'abonnement, moyennant 15 € de frais, et elle est gratuite après douze mois.

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Jours fériés 2022 : quels sont les prochains en avril et mai et le calendrier en France ?

Pont de l'Ascension, week-ends prolongés... Le Figaro vous indique les dates des prochains jours fériés au printemps ainsi que les jours à poser pour maximiser votre temps de voyage en cette année 2022.

«La flambée du prix du pétrole va-t-elle se répercuter sur celui de mon billet d'avion ?»

LE FIGARO VOUS RÉPOND - Notre lectrice s'inquiète. L'ampleur des surcoûts à prévoir dans les transports aériens va-t-elle faire doubler le prix de son aller-retour en avion ? Pas nécessairement.

Le Figaro

«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine

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TÉMOIGNAGE - Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.

Coline Renault

Dans le second épisode de son carnet de guerre, Ulysse , étudiant en architecture de 21 ans, racontait ses premiers pas dans la Légion étrangère, les cours d'attaque au couteau et les rencontres marquantes auprès des soldats. Désormais au front, à Kiev, il témoigne de la peur et des bombardements.

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J13

«J’ai échappé de peu à la mort. La base Yaroviv, à la frontière polonaise, a été bombardée cette nuit quelques heures après que nous l’avons quittée. Bilan : 35 morts, au moins, dont des volontaires étrangers. Avec mon ami australien, nous avions fini un peu plus tôt dans la journée les blockhaus à l’entrée de Lviv que nous construisions depuis plusieurs jours. Nous nous sommes rendus à la base pour savoir comment être utiles. Nous avons attendu quelques heures et sommes repartis bredouille. Nous avons rencontré un Français qui partait en mission avec un bataillon. «Allez à Kiev, nous a-t-il conseillés. Ils cherchent des médics pour le front.» Ils nous ont donné des contacts sur place, et nous sommes partis par le train de nuit. Au matin, les nouvelles sont tombées. Un missile a frappé la base que nous venions de quitter. La moitié du bâtiment à l’état de ruines, une trentaine de morts, le double de blessés. Cela nous a fait un choc. L’Australien a fumé un paquet de cigarettes entier tant il était stressé.

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J’ai beaucoup pensé, dans le train, à cette babouchka qu’on voyait souvent, dans le centre de distribution à Lviv. Une petite femme toute en rondeurs, le visage barré par un carré brun. Elle nous donnait à manger chaque jour, avec un grand sourire. Nous étions un peu ses enfants. Hier, quand nous lui avons dit que nous quittons Lviv pour le front, elle s’est mise à pleurer. «Je ne veux pas vous voir aller là-bas», a-t-elle dit.

J'ai aussi beaucoup repensé à ce moment très fort avec les autres membres de la légion et les soldats ukrainiens. Nous avons chanté notre hymne national tour à tour, et quand celui de l'Ukraine est arrivé, il a été repris par un chanteur d'opéra reconverti en soldat. Sa voix lui venait du fond des tripes, il avait la main sur le cœur. C'était magique, cette impression d'espoir et de détermination qui font la force de ce peuple.

Arrivé à Kiev, j’ai été surpris par la ville. Je m’attendais presque à voir des tanks, mais les gens font leurs courses en centre-ville comme si de rien n'était. Les gens sortent encore, même si la ville paraît très vide. C’est étrange, les journalistes portent des gilets pare-balles, mais pas tous les soldats. L’armée nous a reçus, a donné des gants tactiques, des pulls de l’uniforme, des rations de nourriture et des sacs de couchage pour la nuit. Demain, nous partons au front.»

J15

«Ce matin, j'ai été envoyé au nord-est de Kiev, en pleine zone de combats. Avec le jeune australien et mon camarade hollandais, nous avons rejoint un bataillon d’infanterie en tant que médics. Sur le front, nous attendons un convoi de 200 Russes et d'une trentaine de blindés. On nous a présenté le matériel qu’on allait utiliser : les bandages compressifs, les tourniquets pour faire des garrots… L’armée est à court de matériel médical. Heureusement, j'ai apporté les miens, qui datent de ma formation militaire en Belgique. Quelques blessés sont arrivés dans l’après-midi. Essentiellement des plaies de débris d’explosion, que j’ai dû apprendre à recoudre, mais aussi une blessure par balle qu’il a fallu soigner par un pansement compressif. En général, lorsque quelqu’un est touché par une balle, il risque de mourir de la perte de sang. Le plus important est d’arrêter une hémorragie avec deux points de sortie. Nous utilisons pour cela un bandage compressif qui crée un caillot de sang. Cela demande un certain entraînement.

Je suis rentré me coucher à la base vers 2 heures du matin. À 4 heures, nous avons été réveillés par des tirs d’artillerie. Il a fallu retourner au front pour soigner les blessés.»

J17

«Journée éreintante. J’ai été formé à la Kalachnikov. Je ne souhaite pas me battre directement, mon rôle est celui d’un médic, mais on m’a dit qu’il était important d'être armé pour pouvoir se défendre. On m’a montré comme me servir de l'arme, la démonter, la remonter. J’étais également équipé avec un casque et un gilet pare-balles. À midi, il y a eu une attaque contre le blockhaus. Il y avait des tirs d’artillerie et des balles qui fusaient dans tous les sens. On ne savait plus où était l’ennemi : ça tirait d’un peu partout, il y avait des détonations de tous les côtés. Plus tard, un des soldats m’a dit que nous étions encerclés par 30 chars d’artillerie. J’étais en seconde ligne pour évacuer les blessés qui devaient l'être. Il y a eu une hémorragie par balle, une blessure à l’œil, et un soldat de 35 ans, malade du cœur, qui semblait sur le point de faire un arrêt. On l’a couché, calmé, puis évacué.

Ce soir, j’ai discuté avec les soldats de mon unité. Les liens se font vite au front : on apprend à connaître les hommes, on sait comment ils réagissent à la peur, au danger. On discute comme on peut via Google traduction. Il y a un ingénieur, un ancien marine, et même un homme qui travaillait dans un musée, qui n’avait jamais vu une arme avant aujourd’hui. C'est très intime, comme discussions.»

J 18

«Réveil en pleine nuit. Nous étions logés dans une sorte d’ancienne école, et le bâtiment a été bombardé. Le bruit m’a explosé les tympans, fait sursauter le cœur. Nous avons eu beaucoup de chance. L’aile d’à côté, à 3 mètres de nous a été totalement détruite, laissant un trou d’obus de trois mètres de profondeur. Les vitres ont explosé et des fissures sont apparues sur tous les murs. Beaucoup de soldats ont été coupés par les éclats, nous avons dû soigner des vilaines plaies. C’est la deuxième fois, après la base de Yaroviv, que j’échappe de peu à un bombardement et que je frôle la mort. C’est une étrange sensation.

Je pars demain de Kiev pour rentrer une semaine en Belgique pour mettre en place une mission patrimoine avec l’Unesco. Nous projetons d’envoyer du matériel pour protéger les œuvres d’art des bombardements et surtout des incendies qui s’ensuivent, comme des bâches antifeu, des films protecteurs… Nous prévoyons aussi d’évacuer des statues et des tableaux. Mon association a contacté la ministre belge du Patrimoine, qui a pris la question très à cœur et mis à disposition un entrepôt pour stocker les œuvres et les objets d’histoire.

Je reviendrai avec du matériel. Je suis désormais formé pour être performant dans les hôpitaux : j’ai appris à recoudre des plaies et à poser des perfusions. Je pars le cœur lourd de toutes ces rencontres. Je reviens vite, Kiev.»

L'Humanité

Les talibans, mais pas que…

Chronique

Charlotte Recoquillon

Dès le premier jour de classe, les talibans ont de nouveau interdit l’école aux petites filles afghanes. La nouvelle a suscité une vive et légitime indignation, confirmant que les droits des filles et des femmes étaient piétinés par le régime. Et c’est inadmissible bien sûr. Mais les souffrances de la population afghane ne sont pas seulement le fait des talibans.

Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis le retrait un peu désastreux des troupes américaines et la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, Washington a imposé une série de sanctions économiques sur le régime de Kaboul. Les réserves de la banque centrale d’Afghanistan détenues aux États-Unis, soit 9,4 milliards de dollars (8,56 milliards d’euros), ont ainsi été gelées. Mais ceux qui en souffrent le plus ne sont pas les talibans.

Depuis le mois de janvier, 13 000 bébés sont morts de malnutrition en Afghanistan. Cela représente un nourrisson afghan sur dix, selon les informations recueillies par Human Rights Watch. Et malheureusement, l’aggravation de la pénurie alimentaire, la propagation des maladies liées à la malnutrition, l’effondrement du système de santé et la crise économique leur font craindre que la situation empire encore. Et si l’aide internationale promise ne peut pas être redistribuée efficacement actuellement, c’est parce que le système bancaire afghan est bloqué. Le mois dernier, Joe Biden a signé un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de fonds afghans détenus par des institutions financières américaines. La moitié de cette somme devrait aller à l’aide humanitaire – qui ne peut pas être distribuée donc –, l’autre serait distribuée aux victimes du terrorisme aux États-Unis – l’argent des Afghans saisi pour être redistribué aux Américains, non mais allô ? ! Car oui, une grande partie de ces devises n’appartient pas au gouvernement ni aux talibans mais bien à la population afghane.

La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef

Et donc, par manque de liquidités, les Afghans ne peuvent pas retirer d’argent et acheter de la nourriture. Les salaires ne peuvent pas être versés. 95 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Les bébés meurent. La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef. N’ayant pas le droit de travailler, elles ont encore moins que les hommes accès à des ressources financières. Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis trois mois, 13 000 de leurs bébés sont morts. Qu’attendons-nous pour accueillir les Afghans ? Le régime taliban n’est pas seul responsable de leur misère et de leur détresse.

Afghanistantalibans Afghanistantalibans
Le Figaro

Recrudescence d'E.coli : les autorités sanitaires confirment un lien avec des pizzas Buitoni

Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

Il y a bien un lien entre des pizzas de la marque Buitoni (Nestlé) et certains cas récents de contaminations à la bactérie Escherichia coli chez des enfants français, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, rappelant la nécessité de détruire les produits concernés.

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Des analyses «ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la santé, qui dépend du gouvernement, alors qu'un rappel massif de ces pizzas est déjà engagé depuis deux semaines.

La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas, qui provoquent une insuffisance rénale, se manifestent chez les enfants. Deux d'entre eux sont morts à la suite de ces contaminations. Au total, selon le dernier décompte établi ce mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

Action en justice envisagée par les familles

D'après les informations de RMC, les familles des enfants malades envisagent une action en justice. Ces 75 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine: Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas).

Jusqu'à maintenant, les autorités sanitaires estimaient qu'il y avait un lien «possible» entre ces contaminations et les pizzas de la gamme Fraîch'Up. Elles avaient donc déjà procédé à un rappel massif mi-mars, demandant aux consommateurs de détruire ces produits.

Désormais, ce lien est donc établi avec certaines contaminations, même si les autorités ne précisent pas si c'est le cas pour celles qui ont provoqué les deux décès. Elles rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d'apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements.

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La consultation s'impose aussi si, dans les quinze jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées. «En l'absence de symptômes dans les 15 jours suivant la consommation, il est également rappelé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter», conclut la DGS.

Les VTC manifestent pour défendre leurs courses

Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».

«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Les entreprises françaises menacées par un projet de loi russe visant à les nationaliser

DÉCRYPTAGE - Ce projet de loi, en passe d'être voté, vise à nommer des administrateurs «externes» à la tête des entreprises occidentales, dont françaises, tentées de quitter la Russie. Avec un risque, à terme, de les nationaliser.

L'Humanité

Les occasions de rire sont rares

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Patrick Dray anime la troupe des Absurdistes, qui porte bien son nom. Il met en scène Je veux voir Mioussov (1), pièce de Valentin Kataïev (1897-1986), écrivain soviétique né à Odessa, mort à Moscou. Une comédie burlesque de haut vol, créée en France par Jacques Fabbri en 1965. Voilà une intrigue échevelée à fond satirique, destinée à de joyeux brûleurs de planches qui n’ont pas froid aux yeux. C’est le cas ici. Patrick Dray en tête, dans le rôle de Mioussov, l’introuvable omniprésent, la distribution (Nina Batlaj, Antoine Cafano, Christophe Leduc, Nathan Lefèvre, Mathilde Lejeune, Florence Paris, Camille Remy) témoigne du jus et de la verve indispensables à ce théâtre de boulevard au temps des kolkhozes. Jeu clownesque, bondissant, excessif à juste titre, pour jongler vite de quiproquos en bévues. Par-dessus tout, une naïveté de bon aloi, matinée de malice, pour signifier des personnages hauts en couleur ; une héroïne de l’agriculture, une amoureuse à tout-va, un toubib adepte des électrochocs, un marin de retour de l’Arctique, un type qui veut acheter de la peinture, des histoires de cocus qui ne le sont pas…

On saute du coq à l’âne avec Foi d’animal ! , récital de fables choisies de Jean de La Fontaine. C’était présenté, dimanche et lundi dernier à Bagnolet, dans l’atelier du rez-de-chaussée de la maison des comédiens-amis que sont François Chattot et Martine Schambacher. Nous étions une trentaine à ne pas cacher notre joie devant ce cabaret animalier, conçu et interprété par Camille Granville et Michel Froehly. Elle, debout au micro, devant un pupitre, récite, chante et mime les situations, en mettant un grain de sel d’aujourd’hui entre chaque fable, qu’elle distille avec art, en toute liberté débridée sous contrôle. Il y en a vingt et une, des plus connues, la Cigale et la Fourmi, jusqu’aux plus secrètes telle la Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion. Lui, il pince sans rire les cordes de sa guitare électrique, en tire des miaulements, des bêlements, des braiements, des rugissements, des chants d’oiseaux… L’alexandrin du vieux maître rusé s’entend swingué, criblé de riffs. Au fond du bestiaire, l’homme est en jeu. On n’est pas des bêtes, mais faut voir malgré tout. C’était en avant-première, même si le spectacle a déjà été vu, en septembre 2021, dans le cadre du festival Le Rond-Point dans le jardin. On souhaite que des programmateurs, mammifères lents et timorés, sortent enfin du bois. Foi d’animal !

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
Le Figaro

Mbappé le patron, Deschamps l'affamé, Giroud le revenant… Les leçons à retenir du début d'année radieux des Bleus

Baptiste Desprez

DÉCRYPTAGE - Victorieuse de ses deux matches contre la Côte d'Ivoire et l'Afrique du Sud en mars, l'équipe de France a parfaitement lancé 2022 qui doit la mener jusqu'à la Coupe du monde au Qatar.

L'exigence et la soif de vaincre plus que jamais présentes

Il faut voir les Bleus à l'entraînement à Clairefontaine pour se rendre compte de l'état d'esprit qui règne aussi hors des caméras. Surtout du désir de compétition qui anime ce groupe France, avec un Didier Deschamps plus que jamais concentré sur l'objectif Coupe du monde. Pas un petit jeu, pas une opposition, pas un exercice de frappes ne manque de dévoiler le désir constant de la gagne qui sévit dans les rangs du groupe France. Avec l'exigence en bandoulière. Une attitude qui se retrouve sur la pelouse, comme en témoigne la rencontre face à la Côte d'Ivoire (2-1) et ce but dans les arrêts de jeu de Tchouaméni vendredi ou contre l'Afrique du Sud (5-0) avec un désir profond de marquer constamment son adversaire. Comme une forme de respect.

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Après l'échec de l'Euro et une rentrée timide, les champions du monde ont relevé la tête en remportant la Ligue des Nations, autour d'un autre système de jeu (voir plus bas) et des individualités fortes placées dans les meilleures dispositions. Au-delà du terrain, Deschamps ne veut pas que son groupe ronronne, encore moins s'installe dans un train de sénateurs et se croit déjà gagnant au Qatar (21 novembre – 18 décembre). Pour combattre cette « routine », il met en garde ses cadres et les jeunes qui débarquent, n'hésite pas à insuffler fraîcheur et concurrence à certains postes, tout en restant le seul maître à bord. Critiqué pour son manque de clairvoyance à l'Euro et ses choix ratés, « DD » aborde plus motivé que jamais, en aucun cas lassé, cette année 2022 qui peut encore un peu plus renforcer son statut de légende. Mais la route est encore très longue.

Kylian Mbappé a pris les commandes des Bleus

Après avoir zappé l'opération marketing des sponsors des Bleus mardi dernier, le Parisien était très attendu sur le terrain contre l'Afrique du Sud. Inutile de vous préciser qu'il a pris ses responsabilités de la plus belle des manières. Un doublé, des actions de très grande classe et une aisance étonnante. Cette séquence avec l'équipe de France marque un tournant pour le champion du monde de 23 ans, irrésistible cette saison et désormais enclin à supporter le poids de toutes les attentions.

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La pression glisse sur lui, sa domination dans le jeu s'avère totale et sa prise de position hors terrain, même si elle a interpellé certains partenaires, n'a pas altéré son jeu. En mars, Kylian Mbappé a confirmé qu'il était le patron technique des Bleus. Prêt à marcher sur tout le monde d'ici la Coupe du monde au Qatar. Et redouté par toute la planète football.

Le chantier n°1 ? Roder et installer le 3-4-3

Didier Deschamps l'a reconnu lui-même, il a besoin de temps et de matches pour un système de jeu qui doit mettre dans les meilleures conditions ses joueurs offensifs. Avec encore six matches au programme d'ici le Mondial (4 en juin, 2 en septembre), « DD » n'a pas envie de reproduire la même erreur qu'à l'Euro où son groupe avait été surpris de ses atermoiements tactiques avec le crash que l'on connaît face à la Suisse. Désireux d'offrir du temps et des repères à ses troupes, il se sait dans l'obligation de mieux gérer les phases de déséquilibre avec un tel système de jeu, notamment sur le rôle très important des fameux pistons.

Face à la Côte d'Ivoire (2-1) à Marseille, le sélectionneur et son staff ont vu le travail conséquent qu'il reste à effectuer pour être moins mis en danger. S'il ne s'interdit pas de revenir à son 4-3-3 ou 4-2-3-1 de temps en temps, son désir est clairement marqué de mettre en place des automatismes avec cette défense à 3 (ou à 5, comme vous voulez), ce milieu renforcé et ce trio capable de faire des dégâts face à n'importe qui. C'est de cette façon qu'il s'imagine à nouveau sur le toit du monde le 18 décembre prochain.

Deschamps va devoir trancher pour Giroud

Avec deux buts, un certain apport dans le jeu et un profil qui n'existe pas en équipe de France, Olivier Giroud est reparti vers Milan mardi soir avec le sentiment du devoir accompli. À 35 ans, ce taulier des Bleus (112 sélections, 48 buts) a répondu à toutes les attentes après neuf mois au placard. Convoqué après le forfait de Karim Benzema, il a une nouvelle fois prouvé à son sélectionneur tout le bien qu'il pouvait apporter à une équipe de France qui doit aussi savoir compter sur des éléments performants et d'expérience en sortie de banc.

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Giroud se sait relégué derrière Benzema, Mbappé et Griezmann dans la hiérarchie, mais dans un rôle de « super sub », il a toutes ses cartes à jouer. Pas anodin si « DD » l'a titularisé deux fois de suite, en lieu et place de Wissam Ben Yedder. À Deschamps de faire preuve de psychologie et de doigté pour contenter tout le monde, mais au Qatar, dans un Mondial sans préparation, avec des matches tous les quatre jours, se passer d'un Giroud à ce niveau, personne ne le comprendrait.

Dans l'avion pour le Qatar, peu de billets restent disponibles

À moins de huit mois du rendez-vous tant attendu, Didier Deschamps a le luxe de connaître déjà, sauf blessure ou méforme, son onze de départ pour le premier match à la Coupe du monde (Lloris – Coman, Koundé, Varane, L. Hernandez, T. Hernandez – Pogba, Kanté – Griezmann, Mbappé, Benzema). Malgré tout, le groupe France, sous l'impulsion de son patron, ne ronronne pas et accueille de nouvelles têtes ambitieuses. Tchouaméni en est le plus bel exemple, lui qui n'a découvert la sélection qu'en septembre dernier et semble déjà bien installé parmi les champions du monde. Dans le groupe des 23 (sauf si le nombre est poussé à 26), peu de places restent disponibles en dehors du poste d'axial droit (Pavard, Saliba, Zouma), de piston droit (Clauss, Dubois, Mukiele), de milieu (Guendouzi, Tolisso, Camavinga) et forcément aussi en attaque avec l'équation Giroud à résoudre ou encore l'interrogation Dembélé. Des choix à la marge pour la plupart. Un luxe dont Deschamps souhaite se servir d'ici les prochains mois, avec la volonté d'arriver au Qatar bardé de convictions.

«Lensois de m..., Fu.. Lens»: l'affiche de Jonathan Clauss taguée avant France-Afrique du Sud

LE SCAN SPORT - Des individus ont tagué et écrit des messages insultants envers le défenseur des Bleus et du RC Lens, quelques heures avant le match entre la France et l'Afrique du Sud à Villeneuve-d’Ascq.

France-Afrique du Sud: Pourquoi le match des Bleus ne débutera … qu'à 21h15

LE SCAN SPORT – La rencontre amicale entre l'équipe de France et l'Afrique du Sud ce mardi soir à Villeneuve-d’Ascq débutera, encore une fois, à une heure tardive. Explications.

France-Côte d'Ivoire : les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial

DÉCRYPTAGE - Le poids de Giroud, la belle Côte d'Ivoire, les acclamations et les sifflets du Vélodrome ... Retrouvez les bons et mauvais points de notre envoyé spécial à Marseille.

Le Figaro

À quelle dose de radioactivité naturelle êtes-vous exposé dans votre commune ?

Paul Carcenac

EXCLUSIF - Les Français sont soumis à chaque instant à des radiations présentes naturellement dans leur environnement. Les disparités entre des lieux parfois proches sont importantes.

La radioactivité est partout. Il ne s'agit pas des questions autour du nucléaire civil ou militaire. C'est un phénomène naturel bien moins connu dont il est question. Chaque Français est soumis à longueur d'année à une dose plus ou moins forte de rayonnements selon son lieu d'habitation et les caractéristiques de son logement. Nous parlons de la radioactivité venue des tréfonds de la terre (rayonnements telluriques), de l'espace (rayonnements cosmiques) et surtout de celle liée au radon, un gaz inodore présent dans certaines régions qui provient lui aussi des sous-sols. Ce dernier, trop méconnu, représente la deuxième cause de mortalité par cancers du poumon après la cigarette en France.

Grâce aux données communiquées par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), l'organisme en charge de la surveillance radiologique de l'environnement, nous avons calculé l'exposition moyenne annuelle à la radioactivité naturelle à laquelle est confrontée la population de chacune des villes et des villages de France. Tous les résultats sont disponibles en faisant une recherche dans le tableau ci-dessous. Les disparités sont importantes. La commune la plus touchée affiche a des taux 20 fois supérieurs à celle qui l'est le moins.

Voici ci-dessous le classement des 15 communes aux doses de radiations les plus importantes. Vous pouvez aussi accéder à une autre ville ou village en tapant son nom dans la barre de recherche.

Quel est le niveau moyen de radiations naturelles dans votre ville ?

Ces rayonnements sont-ils dangereux ?

Les radiations restent très faibles dans toutes les communes françaises. Comme il n'y a pas de norme pour la radiation naturelle, on peut seulement comparer avec l'échelle des irradiations accidentelles. La limite d'exposition pour un travailleur du nucléaire, dans le cadre professionnel, est de 20 mSv par an. On parle de doses dangereuses pour la population générale à partir de 100 mSv par an, en plus de la radioactivité naturelle. En comparaison, en Corrèze les rayonnements peuvent dépasser les 20 mSv dans certaines communes quand en Inde, dans la région du Kerala, la radioactivité naturelle monte par endroits jusqu'à 75 mSv/an. À Paris elle se situe autour de 1,18 à 1,28 mSv/an.

La plus grande partie de ces radiations provient du radon. «Il est important de faire comprendre au grand public que l'exposition à la radioactivité naturelle, même si elle reste à des doses faibles, a des impacts sanitaires non négligeables à cause de ce gaz dans les habitations», explique Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la CRIIRAD, une association qui alerte sur les dangers de la radioactivité. Invisible et inodore, le radon est issu de la désintégration naturelle de l'uranium et du radium. Il serait responsable de 3000 décès par an, selon le ministère de la Santé. Ses particules radioactives se propagent dans l'air intérieur par les fissures dans les sols ou dans les murs et s'accumulent sur les tissus pulmonaires.

On le retrouve surtout dans le Massif Central, en Corse ou en Bretagne. Dans certains cas, les doses peuvent être considérablement supérieures aux moyennes affichées, selon l'aération de la maison, les fondations (poreuses ou non), les matériaux de construction (si la maison est bâtie en pierres, avec du granit provenant de zones où la radioactivité naturelle est importante) et la composition du sous-sol. Le radon étant un gaz qui remonte de la surface de la terre, les radiations seront plus fortes en rez-de-chaussée qu'en étage, c'est pourquoi les habitants d'immeubles sont plus souvent préservés. Mais là encore, tout dépend du type d'habitations.

Les sources des radiations s'additionnent

Cette exposition aux radiations naturelles se cumule avec les autres sources de radioactivité auxquelles nous sommes confrontés dans la vie de tous les jours. Selon le simulateur de l'IRSN, une personne qui vivrait à Millevaches en Corrèze dans une maison individuelle (20,4 mSv/an) serait exposée à 6,1 mSv par an supplémentaires si elle a fait une scintigraphie des poumons dans l'année, qu'elle mange des coquillages ou du poisson plusieurs fois par semaine, et qu'elle fume un paquet de cigarettes par jour.

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Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

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Crises d’angoisse: comment apprendre à les maîtriser

NOS CONSEILS - Ces épisodes de peur intense et irrationnelle doivent être traités pour éviter leur aggravation et leur chronicisation.

Le Figaro

Covid-19 : 218.000 doses de vaccin AstraZeneca jetées en France

Marie-Liévine Michalik

La date de péremption de milliers de doses du vaccin du laboratoire suédo-britannique, plus administré, a été dépassée.

Alors que les cas de Covid-19 remontent légèrement, la Direction générale de la Santé (DGS) a confirmé que 218.000 doses de vaccins d'Astra Zeneca ont été jetées depuis le début de la campagne vaccinale en France. La date de péremption, établie à six mois par le laboratoire suédo-britannique était dépassée.

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Ces derniers ont été retirés du marché en juillet 2021 à la suite de plusieurs cas de thromboses. Depuis, les livraisons du sérum sont inexistantes en France. Seuls les vaccins ARN messager, soit Pfizer et Moderna, ont fait partie de la campagne de rappel, lancée début 2022. Le Janssen a suivi le même destin que son cousin Astra Zeneca.

Le gâchis s'arrête-t-il aux frontières françaises ? Le système international Covax, chargé de distribuer des doses aux pays défavorisés, ne serait pas en reste. En effet, ces derniers bénéficient en majorité des flacons du laboratoire AstraZeneca, non seulement moins chers mais aussi écartés par plusieurs pays européens.

Dernier exemple en date, fin décembre 2021, le Nigeria a incinéré plus d'un million de doses AstraZeneca données quelques mois plus tôt. «Lorsque ces vaccins nous ont été proposés, nous savions qu'ils avaient une durée de vie courte, mais nous vivions dans un environnement où l'approvisionnement en vaccins était très rare», avait alors déclaré le directeur de l'agence nationale en charge des programmes d'immunisation, le Dr Faisal Shuaib.

Ce n'est pas tout. Selon une enquête du Monde, le gaspillage des vaccins serait beaucoup plus important. Plus de 240 millions de doses auraient dépassé leur date limite d'utilisation, uniquement pour les pays riches. Si près de 20% d'entre elles seraient des doses d'AstraZeneca, la première place reviendrait au Pfizer, le vaccin le plus utilisé en Occident, avec 168 millions de doses jetées.

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Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

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L'Humanité

Les milliards de l’évasion fiscale à portée de vote

Actu

Quasi absente du débat présidentiel jusqu’ici, la lutte contre la fraude fiscale se réinvite dans le débat public, après les révélations sur le cabinet de conseil McKinsey. Au point mort depuis cinq ans, elle pourrait permettre à l’État d’encaisser plusieurs milliards d’euros.

Florent LE DU

Près de 80 milliards d’euros par an. L’équivalent du PIB de l’Uruguay. Plus que les dépenses publiques cumulées pour le versement des allocations-chômage et de tous les minima sociaux. Ce « pognon de dingue », c’est le coût annuel estimé de la fraude fiscale en France. En cinq ans, Emmanuel Macron n’aura rien fait pour réduire l’ampleur de ce scandale perpétuel qui mine le consentement à l’impôt.

Désormais, le président de la République est même soupçonné d’avoir été rémunéré par son ancien employeur, la banque Rothschild, sur un compte opaque dans un paradis fiscal, comme l’envisage le journaliste Jean-Baptiste Rivoire. Son nom est aussi associé au scandale des cabinets de conseil privés dont ses gouvernements ont été friands. Parmi eux McKinsey, qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans grâce au transfert d’une partie de ses bénéfices à son siège, situé dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis). Une révélation de la commission d’enquête dédiée du Sénat, qui a saisi la justice, vendredi, pour faux témoignage du responsable français du cabinet, Karim Tadjeddine.

Eric Bocquet : «Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette»

Au programme de la quasi totalité des candidats

Malgré des scandales à répétition, rares sont les candidats qui se sont saisis du sujet dans la campagne. « Je souhaite un véritable débat sur l’évasion fiscale, ce cancer pour notre économie », appelait de ses vœux le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel, début octobre 2021, alors qu’un énième scandale venait d’éclater, celui des Pandora Papers avec leurs 11 300 milliards d’euros cachés dans les paradis fiscaux. Ce débat n’a pas vraiment eu lieu jusqu’à présent, malgré des interventions médiatiques, notamment du député PCF qui, depuis son élection en 2017, en a fait l’un de ses chevaux de bataille.

Qui propose quoi ? Consultez notre comparateur des programmes des candidats à la présidentielle.

Pourtant, la quasi-totalité des candidats l’ont inscrit à leur programme (à l’exception de Jean Lassalle et… d’Emmanuel Macron). À gauche, les propositions sont détaillées, en particulier les plus ambitieuses au PCF et à la France insoumise, et, dans une moindre mesure à Europe Écologie-les Verts. Tandis qu’à droite et à son extrême, les intentions se résument à quelques mots. « Je lutterai contre les fraudes fiscales et sociales », se contente ainsi d’affirmer Valérie Pécresse (LR), rapprochant deux domaines incomparables, sur le plan moral comme financier. Un même parallèle qui se retrouve chez Éric Zemmour et Marine Le Pen, sans mesures concrètes contre l’évasion fiscale.

Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieure

Baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux

« Ce qui peut expliquer que le sujet ne soit pas au centre du débat, ce sont aussi les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire, qui se sont félicités de quelques accords pourtant insuffisants et ont pu laisser entendre que le travail était fini, alors que tout reste à faire », déplore Quentin Parrinello, responsable de plaidoyer pour Oxfam France.

Le bilan d’Emmanuel Macron en chiffres parle de lui-même : en 2021, 13,4 milliards d’euros ont été recouvrés, contre 18 milliards en 2017. La conséquence notamment d’une baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux à la Direction générale des finances publiques. « On estime qu’on a perdu entre 3 500 et 4 000 agents depuis la fin des années 2000, sur un effectif à peine supérieur à 10 000 », a calculé Vincent Drezet, économiste à Attac. Pour y pallier, les candidats de gauche proposent tous de réarmer l’administration fiscale, avec notamment l’embauche de 3 900 contrôleurs pour Jean-Luc Mélenchon (auxquels s’ajoutent 10 000 postes dans la police et la justice fiscales), et même 15 000 pour Fabien Roussel.

« La philosophie du contrôle fiscal a aussi changé, en 2018, avec la loi Essoc, raconte Vincent Drezet.  Désormais, le contrôle ne doit pas être trop intrusif, l’idée est qu’il faut que les redressements soient acceptés par le contribuable. » Une complaisance avec les fraudeurs qui, la même année, se reflétait par la possibilité, pour ceux-ci, de contracter une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip), donc de négocier leur peine, sans reconnaissance de culpabilité. « Ce qui crée une justice à deux vitesses, inacceptable », déplore Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.

Dans cette loi anti-fraude de 2018, le ministre des Comptes publics de l’époque, Gérald Darmanin, promettait de créer un Observatoire national de la fraude fiscale, qui n’a jamais vu le jour. Fabien Roussel propose de l’installer « en y incluant des magistrats, des responsables associatifs, des lanceurs d’alerte, des journalistes, des parlementaires ». Dans ce même texte de loi, figurait en revanche l’une des rares avancées du quinquennat : l’assouplissement, pour les gros dossiers uniquement, du verrou de Bercy qui prévoyait que le ministère était le seul à décider de poursuivre ou non les fraudeurs. Les candidats de gauche à la présidentielle proposent désormais de le supprimer totalement.

En revanche, rappellent les ONG, rien n’a été fait pour agir concrètement sur les trois principaux piliers de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. À savoir : la transparence, l’établissement d’une véritable liste des paradis fiscaux et des sanctions massives contre les fraudeurs. La France a même bloqué des négociations, à Bruxelles, pour davantage de transparence des multinationales, en calquant sa position sur celle du Medef.

Un registre centralisé des actifs des plus riches

L’enjeu, autour de cette opacité, est pourtant de taille. Il s’agit d’obtenir que les multinationales payent leurs impôts là où elles réalisent leur activité et non en fonction de leur domiciliation ou du lieu où elles déclarent leurs bénéfices. Soit les montages qui ont permis à McKinsey d’échapper à l’impôt sur les sociétés. Pour atteindre cet objectif, les candidats de gauche proposent des solutions différentes. Pour Fabien Roussel, c’est grâce au prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. L’idée est de calculer les bénéfices avant qu’ils ne puissent être transférés ailleurs. Grâce à la TVA, il est possible de calculer le chiffre d’affaires d’une entreprise en France, donc son pourcentage vis-à-vis de son chiffre d’affaires global. Ce même pourcentage serait ensuite appliqué sur les bénéfices totaux pour calculer la vraie assiette fiscale. « Prenons l’exemple d’une multinationale active dans la vente en ligne et qui réalise 50 milliards de bénéfices au niveau mondial, détaillait Fabien Roussel dès 2019. Si 15 % de ce dernier se fait en France, alors 15 % de ses bénéfices mondiaux seront imposés en France, soit 7,5 milliards d’euros. »

D’autres modes de calcul sont possibles. « Il faudrait mettre en place un reporting public, pays par pays, des activités réelles de chaque entreprise multinationale, avec le chiffre d’affaires, le nombre d’employés… » détaille Quentin Parrinello, d’Oxfam. Une proposition reprise à son compte par Jean-Luc Mélenchon. En 2013, une telle publication d’informations avait été imposée aux banques, ce qui a permis de révéler notamment que la BNP Paribas faisait 175 millions d’euros de bénéfices aux îles Caïmans sans y avoir le moindre employé. En se basant sur ce reporting, les insoumis proposent d’appliquer ensuite ce qu’ils nomment « l’impôt universel » : « Pour toutes les entreprises actives sur le sol français, on regarde leurs activités à l’échelle mondiale et on applique un taux d’imposition à 25 %. On calcule la différence entre ce qu’elles ont payé effectivement à l’échelon international, et ce qu’elles auraient payé avec ce taux à 25 %. Sur ce montant, on récupère ensuite notre part française, en fonction de la part d’activité réelle », explique l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, estimant à 28 milliards d’euros les montants ainsi récupérés.

En ce qui concerne les particuliers, la transparence est tout aussi nécessaire, notamment pour connaître les bénéficiaires effectifs de sociétés écrans et de trusts (véhicules d’investissements opaques) créés pour brouiller les pistes et échapper à l’impôt. La guerre en Ukraine et la difficulté de saisir les biens des oligarques russes ont d’ailleurs révélé cette opacité. L’ambition des ONG et de la gauche est donc de créer un registre centralisé des actifs des plus riches, parfois appelé « cadastre financier », afin d’exiger dans un second temps l’impôt dû. Ce qui nécessite d’obtenir les informations nécessaires auprès des paradis fiscaux ou en enquêtant pour retracer les flux financiers. Le système bancaire Swift, aussi mis en lumière par la guerre en Ukraine, peut être un outil utile dans ce sens. En plus d’être un moyen de bloquer les flux financiers vers les paradis fiscaux, comme cela a été fait vers la Russie, même si d’autres intermédiaires financiers sont possibles.

Réduire le montant de la fraude fiscale

Ces paradis fiscaux ne sont, officiellement pour la France, qu’au nombre de 7 – 13 à l’échelle européenne. Ces listes ne comprennent pas les plus importants d’entre eux, en particulier ceux de l’Union européenne : le Luxembourg, Malte, l’Irlande ou les Pays-Bas. Tous les candidats de gauche à la présidentielle promettent ainsi d’établir une véritable liste. Ce qui pourrait permettre de les sanctionner, notamment en cas de non-transmission d’informations. Mais aussi de repérer et condamner beaucoup plus facilement les fraudeurs. « Dans le droit français, il existe, pour les pays sur la liste des paradis fiscaux, le renversement de la charge de la preuve : on considère qu’il y a fraude jusqu’à preuve du contraire. Si on fait une vraie liste, on va faire rentrer dans ce champ énormément de flux », précise ainsi Vincent Drezet, d’Attac. À cette liste, les communistes ajoutent la création d’un « organisme mondial de la finance, sous l’égide de l’ONU », précise le sénateur Éric Bocquet.

L’ensemble de cet attirail législatif pourrait permettre de réduire considérablement le montant de la fraude fiscale, donc d’augmenter les recettes. Jusqu’à 80 milliards ? L’ambition paraît grande, mais le PCF comme la France insoumise prennent le pari. Ils veulent pour cela condamner aussi les intermédiaires, comme les avocats fiscalistes. Fabien Roussel ajoute une nouvelle arme de dissuasion : la peine de prison ferme pour les fraudeurs. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se sont faits plus prudents, en tablant respectivement sur 6 et 10 milliards d’euros, « un objectif réaliste à court terme, même si le but est de tout récupérer », précise l’écologiste François Thomazeau. « L’important, c’est d’avoir enfin une volonté politique pour agir concrètement, espère Lison Rehbinder, de CCFD-Terre Solidaire. Les recettes suivront. »

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L'Humanité

En Corse, retour des tensions après les obsèques d’Yvan Colonna

Actu

Nationalisme Après la polémique sur les drapeaux mis en berne par la collectivité territoriale, c’est une vidéo incriminant des CRS chantant la Marseillaise, le 25 mars, qui ravive les affrontements entre jeunes et policiers. Le gouvernement reste sous pression à deux semaines de la présidentielle.

Diego Chauvet

L’accalmie n’aura duré que le temps du deuil. Après les obsèques d’Yvan Colonna vendredi, de nouvelles violences ont éclaté à Furiani dès dimanche soir. Des jeunes, à nouveau en première ligne, se sont rassemblés devant une caserne de CRS de la ville. Un autre cantonnement au nord d’Ajaccio a simultanément été le théâtre d’un rassemblement. Des affrontements ont fini par éclater avec des jets de cocktails Molotov et des tirs de grenades assourdissantes en retour de la part des policiers. Une vidéo publiée sur Internet dès vendredi soir est venue alimenter la colère : on y entend les CRS entonner la Marseillaise au moment où les obsèques du nationaliste, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, avaient lieu à Cargèse. Pour l’instant, une enquête est en cours pour vérifier l’authenticité de la vidéo. Mais si elle était avérée, cela constituerait « plus qu’une maladresse, une provocation », selon l’historien corse Hubert Lenziani. Femu a Corsica, le parti du président de la collectivité territoriale Gilles Simeoni, l’a qualifiée de « haine coloniale à l’état pur ».

La jeunesse mène l’agitation

Après les discussions entamées entre gouvernement et responsables politiques de la collectivité territoriale, dirigée par les nationalistes, la Corse reste donc en pleine agitation politique et sociale. L’agression en prison d’Yvan Colonna au début du mois de mars avait déclenché cette nouvelle poussée nationaliste menée essentiellement par la jeunesse de l’île. Le refus du gouvernement de lever son statut de détenu particulièrement signalé, et donc de son rapprochement en détention en Corse, est considéré par les manifestants et les responsables politiques comme une faute qui a rendu possible son agression.

Condamné par trois fois pour l’assassinat du préfet de Corse en 1998 tout en clamant son innocence, Yvan Colonna est ainsi devenu aux yeux des nationalistes une sorte de « martyr » de la cause. Autonomistes et indépendantistes se saisissent ainsi de ce « dysfonctionnement » (qui a entraîné des auditions parlementaires) pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir un nouveau statut de l’île. Dans Corse Matin du 26 mars, un autre historien, Arnaud Benedetti, le laisse entendre : « Le pouvoir politique, pour la première fois confronté à une majorité nationaliste, est celui qui, depuis 1981, a le moins donné en termes de revendications aux nationalistes. »

La situation sociale de la Corse, qui affiche « le plus haut taux de pauvreté du pays (hors outre-mer – NDLR) », comme le rappelle Hubert Lenziani, contribue elle aussi fortement au mécontentement en cours. Sauf que le contenu d’une nouvelle autonomie par rapport au continent reste très flou, si celle-ci devait avoir lieu. « Rappelons-le, les réformes institutionnelles précédentes ont accompagné l’aggravation des inégalités, rappelaient ainsi il y a deux semaines les communistes corses. Elles n’ont pas empêché la captation de la solidarité nationale et la cherté de la vie, encore moins la domination économique du consortium des patrons corses, qui en est le principal responsable. »

« conjoncture délicate »

Hubert Lenziani souligne également que la seule vraie question, c’est « l’amélioration de la vie quotidienne de la population », quelles que soient les négociations statutaires. « L’autonomie la permettra-t-elle ? » interroge-t-il. Il souligne par ailleurs la « conjoncture délicate », qui dépasse largement la Corse, dans laquelle survient cette crise dans l’île : la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle. « Ce sont des événements qui se télescopent ici en Corse. »

L’historien estime également que tout changement de statut de l’île doit être au préalable soumis à un référendum, avec une participation importante, alors que l’élection des nationalistes à la tête de la collectivité s’est faite dans un contexte de forte abstention, même si elle est moindre en Corse que sur le continent. En attendant, la suite des événements sur le terrain dépend aussi de l’enquête sur la vidéo publiée vendredi, et des éventuelles sanctions qui pourraient en découler.

Corseyvan colonnanationalistes corsesPrésidentielle 2022
L'Humanité

Un pactole à récupérer

Éditorial

Stéphane Sahuc

80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.

Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.

Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.

Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.

Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron
L'Humanité

La campagne vue de Roubaix « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

Reportage

La campagne vue de… Dans le quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, l’élection présidentielle semble parfois lointaine, mais, du logement à la demande d’un revenu décent, les préoccupations politiques sont très présentes.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

L e Lac des cygnes par le ballet Preljocaj fin mars, le spectacle Ad vitam, d’Alex Vizorek fin avril, un concert de Yann Tiersen en septembre… Surnommé « l’Olympia du Nord », le Colisée, au cœur du quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, affiche ses prochains spectacles. À quelques mètres, sous le beau soleil de mi-journée, la devanture du café Alpha attire l’œil avec son immense blason du Futebol Clube do Porto. Mais aussi en raison des trophées exposés aux fenêtres, des coupes remportées par le club de billard domicilié ici. « Il y en a 97 », annonce fièrement le patron, Joaquim, Portugais arrivé à Roubaix il y a quarante ans. Un écran branché sur BFMTV égraine les dernières intentions de vote à la présidentielle et les bandeaux titres : « Guerre en Ukraine Jour 27. Zelensky prêt à négocier, Moscou en attend plus » ; « Pouvoir d’achat. Macron défend son bilan »

Comme beaucoup de ses clients, Joaquim est étranger et ne vote donc pas. Il assène cependant que « la droite ne passera pas » et ne voit « personne faire mieux qu’Emmanuel Macron », qu’il ne classe visiblement pas dans ce camp. La guerre en Ukraine le conforte dans son analyse et il pronostique même la réélection du président sortant « dès le premier tour »… Mais que dire de la focalisation de certains sur l’immigration ? « Les immigrés sont là depuis des années, ils font partie de la France ! » insiste-t-il. Derrière le comptoir, Jordan Courouble, salarié de Joaquim, sert un thé à la menthe. « En 2017, je me suis dit que ma voix ne changerait rien. Mais si tout le monde pense comme ça, personne ne vote… » pointe-t-il. À 24 ans, il s’apprête à voter pour la première fois. Pour Macron, dès le premier tour, « car personne ne lui arrive à la cheville », estime-t-il à propos du candidat porté par son costume de chef des armées. Cela ne l’empêche d’avoir des sentiments contradictoires et de s’intéresser à certaines propositions portées par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel : la hausse du Smic, la retraite à 60 ans…

Dans la rue de l’Épeule attenante, les affiches squattent la façade d’un immeuble muré. Celles du Comité des sans-papiers du Nord qualifient la présidentielle de « bataille des barbares », sous les caricatures de Macron, Zemmour et Le Pen. Celle du candidat PCF, Fabien Roussel, appelle à relever le « défi des jours heureux ». Juste en face, l’association l’Univers, la cantine du cœur, sert une soixantaine de repas à prix libre, du lundi au vendredi midi. De la solidarité concrète en actes dans une ville où 44 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. En cuisine, Fatima Boukennat, salariée de l’association, et Ludovic préparent les coquilles de poisson, gratin de chou-fleur, ragoût de saucisse de Morteau et autre pannacotta au menu du jour.

« Je choisirai le moins pire »

Pour Fatima, les candidats à la présidentielle « ne parlent pas beaucoup de pauvreté alors qu’il faut augmenter le Smic, les pensions et le RSA. Macron a dit qu’il n’y aurait plus de SDF et la pauvreté n’arrête pas d’augmenter ». « Je choisirai au dernier moment le moins pire des candidats, mais pas le bulletin blanc. Voter, c’est important. J’ai incité (les bénéficiaires de l’association) à s’inscrire sur les listes électorales en leur offrant une boîte de chocolats », sourit-elle. Ludovic non plus n’est pas fixé, mais exclut Macron. Zemmour aussi : « Son programme, c’est faire du nettoyage, alors que la France est le pays du droit d’asile. » Depuis le déclenchement de la guerre par Poutine, « on entend souvent dire, ici, qu’on aide beaucoup les Ukrainiens alors qu’il y a de nombreux SDF en France, confie Fatima . Je leur réponds que cela pourrait aussi nous arriver ». « Tout le monde doit avoir le droit de venir vivre ici. D’avoir un logement, un travail et un revenu suffisant pour vivre et non survivre », ajoute Ludovic.

En salle, Monique Spysschaert dresse le couvert. « Je touche 497 euros de RSA. Je me prive beaucoup : un pantalon me dure trois ou quatre ans. Quand j’achète des baskets, c’est à 5 euros. Ça, on ne le dit pas assez. » Brigitte assure l’accueil à l’entrée. Elle est suivie par la médiatrice de l’Univers : « Avec mon compagnon, on dort dans un garage. On ne demande pas du luxe, juste un toit pour manger et dormir. » Reconnue travailleuse handicapée, elle cherche également un travail adapté. En 2017, elle a voté Marine Le Pen. « Je sais très bien qu’il faut aider tout le monde mais je suis française et, dans mon propre pays, je ne suis pas aidée. Macron ne fait pas assez pour les plus démunis », lâche-t-elle, pas sûre de retourner dans l’isoloir. « Le président ne voit pas la situation du peuple, qui s’effondre. » Brigitte garde pourtant espoir, mais ne compte que sur elle-même. Et sur l’Univers.

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L'Humanité

Élection présidentielle : qu’est-ce qu’un vote utile ?

Le débat

Choisir son bulletin par défaut ? De scrutin en scrutin, et singulièrement depuis une quarantaine d’années et la montée de l’extrême droite, l’appel au « vote utile » est un ressort de l’argumentation à l’approche des élections.

Pierre ChaillanPierre Chaillan

L’élection est un moment démocratique qui engage pour une période. Il ne faut pas réduire le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays.

Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF

La dénaturation du vote menée par des candidats sur le thème du vote utile participe des stratégies de non-débat à l’œuvre dans cette présidentielle. Tout vote est utile, et c’est même une force pour faire vivre la démocratie. Il faut que s’expriment les idées, les propositions, l’expression des choix politiques, des conceptions de la société française et du rôle de l’État, la reconnaissance des valeurs républicaines.

L’élection est un moment démocratique, qui va engager les années qui suivent, ce n’est pas le bonneteau tous les cinq ans et après on s’arrête. Non, après le vote, nos choix, nos idées vont être utiles et vont compter au jour le jour. Chercher à nier la diversité du débat, et à restreindre le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays, serait une impasse.

Depuis des mois, Emmanuel Macron est sur ce registre pour mettre de côté son bilan et son programme. Il refuse la confrontation, il serait le vote utile face à l’extrême droite ou à une droite tout aussi libérale que lui.

Avec la situation de guerre et la crise sanitaire, il souhaite même qu’il n’y ait aucun débat de premier tour. Je plaide, moi, pour l’inverse. Ayons ce débat, y compris face à la situation internationale avec ses répercussions nationales sur les questions industrielles, de souveraineté, du rapport capital-travail.

« Une offre de rassemblement sans hégémonie, qui s’adresse aux classes populaires. »

Notre pays a besoin le 10 avril de choix clairs, de positionnements, de chemins tracés, de perspectives. Aucune voix ne sera inutile. Pour battre l’extrême droite, nous serons toutes et tous mobilisés. Au premier tour, les électeurs qui auraient cette crainte peuvent compter sur Fabien Roussel pour prendre ses responsabilités. C’est une autre question qui est entretenue par le candidat de la FI. D’après les sondages, aucun candidat de gauche n’est en capacité de gagner la présidentielle. Si la gauche veut gagner, il faut rassembler une majorité, respecter toutes les composantes. Notre objectif, pour faire gagner le monde du travail et de la création, est de faire le meilleur résultat pour aider au meilleur résultat de la gauche. La réalité, c’est que si nous renonçons à cet objectif, nous ne gagnerons pas.

Si nous ne donnons pas de la force à Fabien Roussel, au candidat qui porte une offre de rassemblement sans hégémonie, sans mépris, qui s’adresse aux classes populaires, qui parle à toute la gauche, qui se prononce sans ambiguïté pour une République sociale, laïque, écologique, respectant les classes populaires, alors les conditions d’une victoire possible ne seront pas réunies et pour la suite nous n’aurons pas été utiles à la gauche et au monde du travail.

Les résultats de 2017 servent de leçon, il faut que cette fois-ci en 2022 nos choix servent au pays et que nous aidions au rassemblement immédiat ou dans les mois qui suivront. Cette démarche, ce candidat nouveau, ce vote de conviction, c’est cela qui est utile.

Le rassemblement n’est pas le ralliement. À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité.

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice Gauche républicaine et socialiste de Paris

Le vote utile est d’abord le vote pour ses convictions et pour ce que l’on croit juste pour la France et les Français.

À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité et du coup, aux yeux de nos concitoyens, ses repères. Elle s’est affaiblie, asséchée et éloignée des catégories populaires.

Il n’y aura aucune victoire de la gauche si elle ne retrouve pas sa proximité avec le monde du travail, les ouvriers, les employés, les salariés les plus modestes. Il n’y aura aucune victoire si la gauche n’est pas diverse et capable ensuite de se rassembler.

« La campagne de Fabien Roussel permet à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque. »

Le rassemblement n’est pas le ralliement. C’est pourquoi il ne peut se décréter au dernier moment et ne peut s’opérer pleinement qu’avec une dynamique unitaire préparée de loin fédérant les forces autour d’objectifs, de propositions communes, de respect mutuel – et au-delà des seuls partis politiques.

Je regrette que cette logique n’ait pas pu prévaloir dès 2017 et je constate que du coup, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, en dépit de sa politique antisociale, la gauche n’a pas progressé, contrairement à l’extrême droite !

La campagne que mène Fabien Roussel avec le programme « les Jours heureux » permet ainsi à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque qu’ils appellent de leurs vœux, qu’ils jugent utile pour leur pays et leurs compatriotes et, surtout, une gauche capable de redonner confiance à celles et ceux qui trop souvent s’abstiennent. Sa candidature porte un message, elle porte la parole et les aspirations que de nombreux citoyens ne retrouvaient pas, ou plus, dans les discours et les propositions d’autres candidats de gauche ou écologistes.

Je fais partie de celles et ceux qui pensent que voter pour la candidature de Fabien Roussel est aujourd’hui redonner force à une gauche de transformation qui défend sans complexe la République sociale, laïque, universaliste – sans concession aux logiques identitaires – et l’égalité en refusant les discriminations et l’injustice sociale.

Une gauche qui plaide pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour une réindustrialisation réelle de la France, la souveraineté alimentaire, économique et énergétique, les services publics et une écologie populaire. Une gauche trop longtemps effacée et pourtant si nécessaire tant ses idées et ses propositions apparaissent de plus en plus d’actualité.

Plus d’info.  Retrouvez le dossier « Le PCF et les élections présidentielles » sur le site de la Fondation Gabriel-Péri.

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Le Figaro

Taxe foncière : pourquoi les emprunteurs immobiliers vont faire grise mine

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - La taxe foncière, qui va grimper d'au moins 3,4% en 2022, peut peser très lourd pour les emprunteurs. Explications.

Et si le rêve de devenir propriétaire s'éloignait ? Aujourd'hui, 25% des Français qui ne possèdent pas de logement ne souhaitent pas en acquérir. À la question «Quelles sont les raisons qui vous empêchent de devenir propriétaire» posée par l'institut de sondage OpinionWay pour le courtier Artemis Courtage, les Français ont répondu aux deux premières places les prix de l'immobilier trop élevés (43%, +5) et l'apport insuffisant (30%, -6). En 3e position, ce n'est pas un frein qui est cité mais bien le refus d'accéder à la propriété. Ce chiffre de 25% ne paraît pas impressionnant en tant que tel mais le plus marquant c'est qu'il a progressé de 8 points (!) en six mois (date de la dernière enquête réalisée par OpinionWay, NDLR).

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Avec la guerre en Ukraine et, à un degré moindre, l'élection présidentielle, les Français n'ont pas forcément la tête à l'immobilier. Surtout, ce contexte plus ou moins anxiogène n'est pas forcément de nature à leur donner envie d'acquérir un logement. Pourtant, ces dernières années ont prouvé que le secteur pouvait résister à une crise. En 2021, malgré le Covid, le marché a ainsi battu un record de ventes : près d'1,2 million. Mais cette année, la liste des points négatifs s'allonge à une vitesse «grand V». D'abord, la hausse des taux de crédit. Il est désormais rarissime voire impossible d'emprunter à moins de 1% sur 20 ans. Les taux moyens avoisinent plutôt les 1,2%. «Une hausse de 0,5 point à 1,7% d'ici la fin de l'année, équivaudrait, pour un emprunt de 200.000 euros, à une augmentation d'une cinquantaine d'euros par mois», souligne Maël Bernier, de Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier. Un surplus qui vient s'ajouter à une hausse des prix de l'électricité et de l'essence.

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Et ce n'est pas tout. Côté fiscalité, certes, 80% des Français ne paient plus de taxe d'habitation. Mais, en contrepartie, la taxe foncière flambe. Moins ces dernières années, notamment en 2020, année des élections municipales, les maires ne pouvant pas se faire élire sur des hausses fiscales. Cette accalmie va désormais laisser place à une envolée de la taxe foncière. Cette certitude vient de la nouvelle méthode de calcul de cet impôt local qui a rapporté plus de 35 milliards d'euros en 2021. Jusqu'en 2017, les valeurs locatives cadastrales, revalorisées chaque année et servant de base au calcul de la taxe foncière, étaient fixées par le Parlement. Depuis 2018, elles sont indexées sur l'évolution des prix à la consommation qui ne cessent de grimper, notamment depuis de début de la guerre en Ukraine. Dit autrement, plus l'inflation augmente, plus la taxe foncière s'alourdit.

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Pour 2022, les valeurs locatives seront revalorisées de 3,4%, a confirmé la Directeur générale des finances publiques. Mais rien n'interdit les villes ou les départements, qui fixent ces taux, d'imposer à leurs administrés une hausse encore plus importante. C'est notamment le cas à Strasbourg où l'Eurométropole a voté un...quadruplement du taux de la taxe foncière (de 1,15% à 4,6%) pour financer des travaux coûteux de rénovation énergétique. «Plus d'impôts, c'est moins d'attractivité. Plus d'impôts, c'est moins d'emplois créés. Plus d'impôts, c'est moins de pouvoir d'achat», dénonce le Medef Alsace. En 2021, année où les valeurs locatives ont été augmentées de seulement 0,2%, 34 des 50 grandes villes passées au crible par l'Union nationale des propriétaires immobiliers ont été particulièrement gourmandes(pages 32 et 33). Autrement dit, la facture risque d'être très salée pour les 32 millions de contribuables mais aussi pour les emprunteurs immobiliers. «Actuellement, la taxe foncière peut représenter jusqu'à deux mois de crédit», prévient Maël Bernier qui conseille aux futurs acheteurs de tenir compte du poids croissant de la taxe foncière avant d'acheter.

Des projets revus à la baisse

C'est d'autant plus vrai que les villes moyennes, où la taxe foncière est souvent (très) élevée, ont la cote depuis la crise sanitaire. C'est Ainsi, à Angers, elle pesait, avant la hausse des taux de crédit, l'équivalent de 1,5 mois de crédit immobilier (1495 euros par an) dans le cas de l'achat d'un bien de 70 m² financé sur 20 ans à 1,1%. Soit un surplus de 125 euros à rembourser chaque mois à votre banque ! Idem à Dijon (119 euros en plus) ou à Reims et au Mans (+98 euros) où la taxe foncière varie entre 1174 et 1428 euros par an. En revanche, l'impact est plus faible à Paris (+62 euros), à Lille (+72 euros) ou à Lyon (+74 euros) où la taxe foncière est plus faible (entre 745 et 892 euros par an). Mais les prix immobiliers sont bien plus élevés.

«Avec la hausse des taux, de l'énergie et des carburants, cette envolée de la taxe foncière arrive au pire moment, déplore Maël Bernier. Les futurs acheteurs, qui sont ric-rac vont devoir faire des sacrifices en matière de loisirs, de voyages ou de restaurants». Ou revoir leurs ambitions (budget, surface...) à la baisse voire abandonner leur projet immobilier. Car avec la hausse continue des taux qui se profile, attendre serait trop coûteux. «La demande reste forte mais le nombre de dossiers non finançables va forcément grimper avec la hausse constante des taux qui est inévitable», annonce Maël Bernier. L'envie de devenir propriétaire va-t-elle résister à cette mise à mal du pouvoir d'achat ? C'est tout l'enjeu de cette année 2022.

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L'Humanité

À gauche, quinze jours pour un vote de conviction

Analyse

Présidentielle Fabien Roussel à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Yannick Jadot à Paris : face à un président qui refuse le débat, trois meetings lancent la dernière ligne droite de cette campagne. Reportages.

Diego Chauvet

« I l est temps de redonner le pouvoir à ceux qui travaillent  ! » Depuis Toulouse, le candidat communiste Fabien Roussel s’adresse à la France populaire. Car c’est ici l’enjeu, pour la gauche, de cette présidentielle. Donnée à 25 % des intentions de vote dans sa globalité, elle n’a jamais été aussi faible. Il serait ainsi inutile d’espérer la moindre victoire sans aller d’abord à la rencontre des abstentionnistes et des classes populaires qui boudent les urnes et la gauche. Il reste en effet quinze jours avant le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine et le refus du président de la République sortant de débattre face à ses concurrents ont créé une « drôle de campagne ». La confrontation, à distance, des projets et des débats a pourtant lieu, comme en témoigne à gauche la série de meetings de ce dimanche. Le communiste Fabien Roussel s’est rendu à Toulouse, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon à Marseille, l’écologiste Yannick Jadot au Zénith de Paris.

Chacun y avance donc l’originalité de son programme. Le communiste Fabien Roussel défend ses mesures en matière de politique énergétique, donnant toute sa place au nucléaire face au changement climatique, mais aussi le Smic à 1 500 euros et la retraite à 60 ans à taux plein. Jean-Luc Mélenchon tente également d’imposer la question sociale. « Renversez la table, votez par conviction ! » clame Yannick Jadot à Paris. Le président sortant prend, lui, un risque avec sa non-campagne, alors que la candidate d’extrême droite est en hausse dans les sondages, y compris au second tour. La bataille pour un vote de conviction – le seul susceptible dans le contexte si particulier de cette présidentielle d’augmenter le socle de la gauche dans son ensemble – entre donc dans la dernière ligne droite.

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Yannick Jadot se pose en rempart contre les lobbiesPrésidentielle 2022Jean-Luc MélenchonFabien RousselYannick Jadot
L'Humanité

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Actu

De retour sur les plages du Prado, le candidat de l’Union populaire, fort de sa dynamique dans les sondages, a principalement visé le duopole Macron-Le Pen.

Christophe Deroubaix

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Ange et Samy se croisent pour la première fois. « Vous avez le programme ? » demande le premier au second, figure historique de la LCR à Marseille, membre d’Ensemble!, ancien universitaire de 75 ans déjà présent en 2012 sur ces plages du Prado, qui accueillirent alors 120 000 personnes pour la première candidature de Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre du Front de gauche. Le novice n’avait que 8 ans. Désormais majeur, cet étudiant en école de cinéma votera pour la première fois. A priori, il glissera un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l’urne : «  De base, je suis plutôt attiré par le NPA, mais c’est le candidat le plus proche de mes valeurs et il apparaît le mieux placé à gauche dans les sondages. » Politisé via YouTube, le jeune homme, est venu accompagné de son copain depuis la maternelle, Romain, et de Théo, tous deux observateurs plus distanciés. Les deux n’ont pas encore fait leur choix et le meeting du jour les y aidera peut-être. « Je vais lire les programmes », dit l’un. «  Moi aussi, poursuit l’autre . Mais s’il y a possibilité qu’un candidat de gauche soit au second tour, je ne vais pas hésiter longtemps.  »

Les milliers de personne qui rejoignent les plages passent devant ce qu’à Marseille tout le monde appelle « le David », une réplique de la célèbre œuvre de Michel-Ange. Un symbole qui va bien à certains d’entre eux. Prenez Patrick Candela, qui brandit le drapeau de la République espagnole. Responsable syndical à l’usine Nestlé de Saint-Menet, un quartier de Marseille, il s’est attaqué, à partir de 2004, au Goliath de la multinationale agroalimentaire qui entendait fermer le site. «  Je suis toujours communiste, toujours militant CGT, je continue le combat entamé en 2012 avec le programme de l’Avenir en commun et avec le candidat Jean-Luc Mélenchon  », explique-t-il. Autre syndicaliste, autre combat phare de ces dernières années, Xavier Mathieu, des Continental, s’apprête à monter sur scène. Pour l’Humanité, il se chauffe la voix et aiguise ses arguments : «  Il y a beaucoup d’espoir. Espoir d’une étincelle qui pourrait s’étendre à d’autres pays. Je sens que ça bouge, afin de ne pas se reprendre cinq ans de Macron ou cinq ans de Zemmour à la télé.  »

déjouer le scénario écrit à l’avance

Dix ans après un discours marquant sur la Méditerranée, Jean-Luc Mélenchon a donc retrouvé les plages du Prado de Marseille, ville dont il est député, avec moins de monde (35 000 personnes, selon les insoumis) face à lui («  Nous n’en attendions pas autant, le Covid est passé par là et la situation de la guerre n’aide pas  », souffle un responsable insoumis), mais dans un contexte de dynamique de sa campagne. Les sondages lui accordent, presque tous, la troisième position, avec un score qui s’affiche en hausse régulière. Du débat sur un supposé « vote utile », le candidat n’y réservera aucune place dans son discours de plus d’une heure, dont l’ouverture reprend l’antienne de celui de 2012. «  Une fois de plus, nous voici sur les lèvres fraîches de ce rivage », entame-t-il, soulignant que «  notre civilisation, la Méditerranée » va « de Tanger à Sotchi ». Le candidat appelle à «  un cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l’invasion russe  », et lance, reprenant une formule de son discours de 2017 à Marseille : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. Si nous sommes élus, nous serons une nation non alignée, indépendante. » Concernant la situation intérieure à deux semaines du premier tour, il faudra retenir deux formules visant à déjouer le scénario écrit à l’avance : «  M. Macron, c’est le programme économique de Mme Le Pen, plus le mépris de classe. Mme Le Pen, c’est le programme de M. Macron, plus le mépris de race.  » Et de renverser l’argument du barrage de second tour à l’extrême droite : « Faites barrage dès le premier tour ! »  Au final, il l’a assuré : « La victoire, cette fois-ci, est à portée de main. »

Jean-Luc Mélenchonmeeting melenchonPrésidentielle 2022
Le Figaro

Guerre en Ukraine : pourquoi autant de généraux russes sont-ils morts ?

Mayeul Aldebert

DÉCRYPTAGE - Près d'un quart des généraux russes aurait été tué depuis le début de l'invasion russe, selon l'Ukraine. Seulement deux morts parmi les six annoncées par Kiev ont été confirmées par Moscou.

Depuis le début de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine, la Russie subit de lourdes pertes, humaines comme matérielles. Les chiffres restent invérifiables mais leur ampleur atteint des proportions considérables, symbolisées par la mort de nombreux généraux.

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La semaine passée, l'Ukraine a affirmé avoir tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev. Cette disparition porterait à cinq le nombre de généraux morts en guerre depuis le 24 février, auquel s'ajoute la disparation d'un amiral. Le taux de mortalité chez les officiers russes de haut rang est donc très élevé. Le conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, l'a d'ailleurs qualifié d'«extraordinaire», l'imputant à «l'impréparation totale» de l'armée de Moscou ajoutant que «des dizaines d'officiers de rang intermédiaire (lieutenants, capitaines, NDLR) ont été tuées».

Si le chiffre était confirmé, il signifierait que les troupes de Vladimir Poutine ont perdu plus d'un quart de leurs généraux en moins d'un mois, puisque les différents analystes estiment à une vingtaine leur nombre sur le terrain. À titre de comparaison, l'armée américaine avait perdu deux généraux pendant la guerre de Corée, qui avait duré trois ans avec des phases de très haute intensité. Au Vietnam, elle en avait perdu treize pour plus de dix années d'engagement militaire. Comment expliquer ce taux de mortalité si élevé ? Ces haut gradés se sont-ils inhabituellement approchés des lignes de front pour reprendre le contrôle d'opérations mal engagées ? Ou l'Ukraine cible-t-elle précisément les officiers russes de haut niveau ?

Viser les têtes

Au Wall Street Journal , un membre du cercle restreint du président Zelensky a déclaré que l'Ukraine disposait d'une équipe de renseignement militaire dédiée à cibler la classe des officiers russes. «Quand on veut désorganiser une chaîne de commandement, on vise les têtes», confirme en ce sens un haut responsable militaire français, interrogé par l'AFP.

Sur le terrain, les responsables opérationnels sont quasiment identifiables à l'œil nu, ajoute-t-il, confirmant des constatations d'autres sources. Le véhicule du commandant est reconnaissable par ses «antennes et autres véhicules qui le protègent. Ainsi, vous identifiez le poste de commandement tactique», explique-t-il. Les Ukrainiens peuvent alors le «cibler avec un missile antichar ou, encore mieux, avec un drone d'attaque».

La tâche semble d'autant plus accessible que l'armée russe utilise des outils de communication facilement interceptés par leur adversaire. «Les Russes communiquent en clair, avec des systèmes commerciaux à la place de l'attirail de systèmes cryptés qu'ils étaient censés avoir», confirme Joseph Henrotin, chercheur au Centre d'analyse et de prévision des risques internationaux. De plus, les Ukrainiens ont l'avantage des défenseurs, à savoir la connaissance du terrain, des ressources, et ont laissé les militaires russes s'enfoncer largement dans le pays. Et la difficulté pour l'attaquant de contrôler un territoire dans son entièreté laisse souvent au défenseur la possibilité de s'immiscer en terrain ennemi. «Les Russes ont allongé leurs lignes de communications, ce qui accentue leur souci logistique», ajoute Joseph Henrotin.

Problème de commandement

Car en plus de la stratégie ukrainienne, l'ex-armée rouge, souvent présentée comme une des plus puissantes et des plus performantes au monde, a montré beaucoup de signes de faiblesse depuis le début de la guerre en Ukraine, et notamment des soucis de coordination et des erreurs de communications, qui ont forcé les officiers supérieurs à monter en première ligne.

«On a constaté parfois que des ordres étaient donnés mais ne pouvaient être exécutés parce que l'unité en question n'était pas à l'endroit auquel on l'attendait ou n'avait plus les moyens matériels nécessaires», explique Joseph Henrotin. Ces soucis d'exécutions des tâches tiennent aussi aux problèmes de coordination entre les différents fronts, d'abord, et entre les unités d'une même armée, ensuite, très inégales en termes de capacités.

Enfin, le mauvais moral des troupes, déjà plusieurs fois documenté, explique la nécessité pour les haut gradés de venir remobiliser leurs soldats. «Il y a un moral faible, qui se ressent sur la discipline et dans l'exécution des ordres», rapporte Joseph Henrotin. Les généraux russes sont obligés de venir contrôler sur place et remplir le rôle que les sous-officiers ne remplissent pas. L'armée russe est en effet composée largement de conscrits avec peu de sous-officiers professionnels. «C'est un défaut non intentionnel de la doctrine russe», ajoute le chercheur.

Ces pertes peuvent-elles encore aggraver les dysfonctionnements observés dans l'armée de Poutine ? Les observateurs occidentaux soulignent que le Kremlin ne semble pas très attentif aux pertes humaines et que la culture militaire russe, encore marquée par l'héritage soviétique, s'appuie traditionnellement sur sa puissance quantitative. Mais la question se pose dans des termes différents pour la chaîne de commandement. Même si l'armée russe compte un grand nombre de généraux, ils ne sont pas interchangeables à l'infini.

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Cela ne peut pas être déterminant pour la guerre pour autant, mais c'est en revanche un élément primordial pour le moral des Ukrainiens. «Un officier supérieur personnifie les forces armées, explique Joseph Henrotin. Le capturer ou le tuer est perçu comme une victoire». Le moral des Russes peut, lui, encore en pâtir davantage. Moscou, sur un plan politique et tactique, ne peut ignorer complètement ce sujet.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Revivez le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

La poussée sondagière de Jean-Luc Mélenchon, les chances de victoire de Marine Le Pen, et les évolutions d'Emmanuel Macron au fil du quinquennat étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Aziliz Le Corre, journaliste à FigaroVox et aux pages Débats du Figaro, de Fabrice Nodé-Langlois, journaliste Économie internationale, ex-correspondant à Moscou, et de Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?», «Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?», «2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?»

» Voir l'émission du mardi 29 mars :

Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?

Alors que le leader de la France Insoumise connaît depuis quelques jours une petite montée sondagière, lui permettant de se hisser à 15% d'intentions de voix selon certaines enquêtes d'opinion, Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens se mettent à espérer d'atteindre le second tour le 10 avril prochain et donc d'y affronter Emmanuel Macron. Misant sur une stratégie de vote utile auprès des électeurs de gauche, le candidat présidentiel ambitionne surtout de retrouver la dynamique de 2017 et de donner une chance à son camp d'être devant la droite et la droite nationaliste.

Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?

Elle a aussi retrouvé un élan. Concurrencée par la candidature d'Éric Zemmour depuis l'automne dernier, au risque de se voir éliminée dès le premier tour, Marine Le Pen a creusé l'écart et est aujourd'hui virtuellement qualifiée au second, lui permettant de rejouer le match face à Emmanuel Macron. Dans cette configuration testée dans les sondages, la candidate du RN serait battue au final par le président de la République, mais de peu. Les récentes études montrent un rapport de force variant entre un «55/45» et un «53/47». Ce qui laisse dire à certains que la prétendante nationaliste peut remporter cette élection.

2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?

Il sollicite à nouveau les suffrages les Français pour renouveler son mandat de président de la République. Mais le Macron de 2022 est-il le même que celui qui s'est présenté il y a cinq ans ? Entre les crises qu'il a connues et les changements de stratégie imposés par un contexte éruptif, Emmanuel Macron a dû évoluer tant sur le plan personnel que politique pour endosser le rôle d'un chef de l'État de la Ve République au-dessus des partis. Loin du candidat marcheur disrupteur de 2017.

À ECOUTER EN PODCAST - Marine Le Pen peut-elle remporter l'élection ?

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

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INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

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Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

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À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

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Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

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Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

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Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

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L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

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À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

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Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

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À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

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Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

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REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

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En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

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À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

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REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

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Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

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Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

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À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

«Dette: spirale vertigineuse»

Gaëtan De Capèle

Par Gaëtan de Capèle, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

C’est l’éléphant dans la pièce que tout le monde fait mine d’ignorer: à douze jours de l’élection présidentielle, l’énorme sujet de la dette publique brille par son absence dans le débat politique. Les chiffres, pourtant, donnent le vertige. L’endettement de la France, pris dans une spirale vertigineuse, a triplé en vingt ans pour dépasser les 2 800 milliards d’euros. La Cour des comptes, chargée de surveiller le bon usage de l’argent public, s’inquiète ouvertement de cette trajectoire, en passe de devenir hors de contrôle. Depuis un demi-siècle, quelle que soit la météo économique, la France vit au-dessus de ses moyens, en dépensant systématiquement davantage que ce qu’elle possède. Avec la pandémie, puis la flambée des prix de l’énergie, les dernières digues ont lâché. Au nom de circonstances exceptionnelles qui le sont de moins en moins, l’État se charge de tout, se substitue à tout, paie tout, quoi qu’il en coûte.

Cette infantilisation du pays prépare des lendemains difficiles. Personne, à part Jean-Luc Mélenchon, ne croit à la fable d’un effacement de la dette. La réalité est qu’avec son gonflement sans fin et la remontée des taux d’intérêt, il faudra, à l’avenir, consacrer de plus en plus de moyens à son remboursement. Et que la générosité publique actuelle, purement factice, annonce les impôts de demain.

On cherche en vain, dans la frénésie dépensière des programmes électoraux, ce qui pourrait interrompre cette fuite en avant. Emmanuel Macron ou son successeur devra pourtant bien s’y astreindre. Car le monde d’avant, que l’on croyait révolu, revient au galop. Les banques centrales préparent la fin de l’argent gratuit à volonté. Les créanciers internationaux recommencent à trier les bons et les mauvais risques. Les Européens s’apprêtent à renégocier les règles budgétaires applicables dans la zone euro. La France, qui n’a quasiment jamais respecté les précédentes, espère davantage de souplesse et ambitionne même de convertir ses voisins aux bienfaits de la dette commune. Son lourd passif ne plaide pas en sa faveur.

Nicolas Baverez: «Sous la guerre, la famine»

CHRONIQUE - Conséquence de la guerre Ukraine, les pays du Sud qui dépendent des importations pour leur consommation alimentaire risquent d’être confrontées à des pénuries dramatiques.

«Prix de l’énergie: les marchands d’illusions»

Par Gaëtan de Capèle, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Marcel Pochard: «La revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, qu’est-ce que ça veut dire?»

TRIBUNE - Tous les fonctionnaires voient leur rémunération déterminée en partie par ce qu’on appelle le point d’indice, qui, a annoncé Emmanuel Macron, va être revalorisé. Aussi importe-t-il d’éclairer de quoi il s’agit, explique l’ancien directeur général de la fonction publique.

Le Figaro

Le cabinet de conseil McKinsey échappe-t-il à l'impôt sur les sociétés en France ?

Wladimir Garcin-Berson

LA VÉRIFICATION - Un rapport sénatorial assure que le prestigieux cabinet est un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Comment ?

LA QUESTION. McKinsey dans l'œil du cyclone. Révélée par nos confrères de Politico, l'implication de cabinets de conseil dans la définition de politiques publiques, dont la campagne vaccinale tricolore, a suscité des remous chez plusieurs responsables politiques. Fruit d'un travail de plusieurs mois, un rapport d'une commission d'enquête du Sénat «sur l'influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques» est venu mettre en lumière certaines pratiques, parmi lesquelles un recours à «l'optimisation fiscale» en France.

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«Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans», conclut la commission, décrivant la situation comme un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Ce constat est aussi contraire aux propos «tenus sous serment» par le directeur associé du cabinet, Karim Tadjeddine : mi-janvier, celui-ci avait ainsi assuré que «nous payons l'impôt sur les sociétés en France et l'ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France».

Alors, le cabinet paie-t-il vraiment son impôt sur les sociétés dans l'Hexagone ? Si non, comment évite-t-il cela ?

VÉRIFIONS. S'appuyant sur des documents tirés de contrôles menés à Bercy et portant sur deux entités du cabinet en France – McKinsey & Company Inc France et McKinsey & Company SAS -, les sénateurs tirent un constat clair. Entre 2011 et 2020, «le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s'établissent à zéro euro [...], alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés». Une situation qui «interroge», et que les auteurs décrivent comme un «exemple caricatural d'optimisation fiscale».

Les sénateurs pointent du doigt les versements de «prix de transfert» des entités françaises du cabinet à la maison mère, basée au Delaware, aux États-Unis - un «simili paradis fiscal», grogne un juriste. Ceux-ci permettent de «compenser des dépenses mutualisées au sein du groupe» et de minorer le résultat fiscal de l'entreprise, donc, leur impôt sur les sociétés. Ces prix «participent à rendre le résultat fiscal en France nul ou négatif, depuis au moins 10 ans», soulignent les sénateurs.

Une pratique complexe mais légale

Ces prix de transfert sont définis par l'OCDE comme «les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises associées». Ils «sont la source principale des redressements infligés aux groupes en France», explique maître Jean-Yves Mercier, avocat honoraire et membre du Cercle des fiscalistes. Lorsque deux entités d'un même groupe sont situées dans deux États différents, s'il existe des liens commerciaux entre les deux entités, les prestations ou ventes les unissant doivent atteindre un «prix de pleine concurrence», autrement dit, un prix normal, qui s'appliquerait s'il n'existait pas de lien de dépendance entre les opérateurs.

Une filiale française, ainsi, peut se voir facturer un prix, qui doit être jugé «de pleine concurrence», par sa maison mère, pour diverses prestations : par exemple, une «redevance de marque», des «frais de réseau, appelés management fees», une «concession de droit de propriété industrielle», cite un avocat fin connaisseur de ces questions, sous couvert d'anonymat. Autre exemple, un consultant étranger peut participer à une mission en France, et être facturé à la filiale française par le pays étranger. Ces prix payés à la maison mère étrangère constituent autant de charges pesant sur le bilan de la filiale française, et réduisant donc sa base imposable en France. En l'espèce, selon le Sénat, les filiales françaises de McKinsey auraient «versé des sortes de rétrocessions d'honoraires à une société du Delaware, anéantissant la base fiscale française», résume maître Mercier.

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Toute la question derrière ce dispositif, légal, est de savoir si les prix de transfert sont à un niveau normal, ou s'ils sont surévalués afin de réduire le résultat fiscal en France. Un travail du fisc, qui risque d'être délicat : le cabinet «respecte toutes les règles et peut démontrer qu'ils ont bien payé des charges, pour un consultant payé au bureau de Londres, pour une redevance de marque qui vaut très cher, au prix du marché, pour des managements fees… Il sera difficile de démontrer l'inverse», analyse un juriste. Par exemple, la maison mère facture à la filiale française 5% de son chiffre d'affaires «au titre de l'utilisation de la marque» McKinsey, indique le sénateur (LR) Arnaud Bazin, président de la commission d'enquête. Un chiffre dont l'administration pourra discuter avec le cabinet. Plus optimiste, un autre observateur rappelle le précédent Google, lorsque l'administration fiscale française avait fait plier le géant du numérique après des années d'enquête.

Arnaud Bazin indique au Figaro que l'utilisation des prix des transferts permettait à McKinsey d'aboutir à «des résultats systématiquement déficitaires au moins pendant dix ans», entre trois et cinquante millions d'euros de pertes annuelles. Il n'y a «pas de doute» sur la légalité de ce système, mais les prix doivent être «raisonnables», indique l'élu. «Pendant dix ans, il n'y a pas eu d'impôt sur les sociétés payé», confirme-t-il.

Une approche qui n'est «pas spécifique à la France»

Pour nos interlocuteurs, le recours à ce dispositif n'est guère étonnant. «Les groupes multinationaux, en général, essaient d'attirer la matière fiscale vers l'endroit où les taux d'imposition sont les plus faibles, voire inexistants», note maître Mercier. «Certaines personnes découvrent l'eau tiède ! […] Tous les cabinets de conseil étrangers pratiquent ce type de choses, à plus ou moins grande échelle. Peut-être que McKinsey était particulièrement gourmand», grince l'un de ses confrères. «Je n'en ai vu aucun autre qui avait ce genre de pratiques sur les dix dernières années», à ce point, précise Arnaud Bazin.

Les experts s'étonnent surtout que le fisc n'a pas pointé d'anomalie jusqu'ici, et ne se soit pas penché sur le détail des prix de transfert, malgré une situation où l'un des cabinets les plus reconnus ne payait pas d'impôt sur les sociétés. Un problème de «compétence» et de personnel en nombre suffisant à la DGFIP, tacle un avocat fiscaliste. Le cabinet n'a ainsi pas fait l'objet d'un «redressement fiscal», d'aucune «poursuite pénale» et dispose même d'une «attestation de régularité fiscale», précise le rapport du Sénat. En théorie, McKinsey était dans son bon droit, grâce au mécanisme des prix de transfert : tant qu'il n'est pas prouvé que ceux-ci étaient abusifs, rien ne peut lui être reproché. «Ils sont en règle tant que l'inverse n'est pas prouvé», note Arnaud Bazin.

Contacté par nos soins, McKinsey renvoie à une déclaration passée. Le cabinet dit respecter «l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et ajoute payer «la fiscalité directe et indirecte due chaque année». Entre 2011 et 2020, McKinsey France a payé «de l'ordre de 422 millions d'euros d'impôts et de charges sociales», précise-t-on. «Ça fait 42 millions d'euros d'impôts et de charges sociales par an, ce n'est pas beaucoup», commente un fiscaliste, qui note que la somme globale, imprécise, ne permet pas de savoir à combien s'élève l'IS. Cet impôt a été payé «les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France», dit-on aussi, sans plus de précision. Sur les prix de transfert, le cabinet assure que son approche «n'est pas spécifique à la France» et qu'elle est connue du fisc. Quelques jours plus tard, le cabinet a précisé à l'AFP qu'une de ses filiales françaises «de mise en œuvre a payé 6 ans l'impôt sur les sociétés», sur cette période.

En résumé, selon le Sénat, l'absence d'impôt sur les sociétés s'explique par le mécanisme – parfaitement légal - des prix de transfert. Le rôle de l'administration fiscale est désormais de démontrer si ceux-ci sont à un niveau normal, ou s'ils ont été surestimés pour écraser la base imposable. Sur le plus long terme se pose la question de modifier le système en place pour éviter les abus, et le sujet de fond, complexe, du recours aux cabinets de conseil par les acteurs publics. «Nos dirigeants sont parfaitement fautifs», s'agace ainsi un observateur.

Le gouvernement veut agir sur ce sujet hautement politique, qui n'est pourtant qu'un «cas d'école», selon nos interlocuteurs. «L'administration fiscale va regarder, s'il a fraudé, il paiera. S'il n'a pas fraudé mais qu'il a utilisé des schémas d'optimisation fiscale, il ne paiera pas. [...]. Je ne peux pas corriger le passé car je ne peux changer le droit fiscal d'hier», a nuancé Emmanuel Macron. Le chef de l'État a aussi souligné le combat de la France contre les paradis fiscaux, au sein de l'OCDE, permettant de limiter l'optimisation. «Nous allons nous assurer que McKinsey paye les impôts qu'il doit à la France», promettait le ministre de l'Économie et des Finances, quelques jours plus tôt. Une «vérification fiscale» a été lancée sur les comptes du cabinet avant que le rapport du Sénat soit rendu public, a ajouté Bruno Le Maire, fin mars. «McKinsey paiera», a promis le patron de Bercy. Mais la procédure pourrait prendre plusieurs années.

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Le Figaro

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Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Covid-19 : 217.480 nouveaux cas en 24 heures, 137 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

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Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

L'Humanité

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Actu

En meeting, Fabien Roussel a surtout évoqué le monde du travail, « les femmes et les hommes qui créent la vraie valeur ». Pour le candidat communiste, « voter utile, c’est voter pour (ses) convictions ».

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

C’est d’abord aux Toulousains et aux habitants de la région que Fabien Roussel, en meeting hier dans la Ville rose, s’est adressé : « Vous les infirmières des hôpitaux de Rangueil et Purpan, vous les cheminots de Matabiau, défenseurs du rail, vous les métallos de la SAM qui luttez pour vos emplois et pour l’industrie… vous êtes le meilleur de la France ! » Parmi ces professions citées par le candidat communiste, figurent en bonne place « les aides à domicile, les auxiliaires de vie, métiers généralement exercés par des femmes et qui subissent horaires décalés et salaires de misère ». Fabien Roussel rappelle son engagement : « Ce n’est que justice de garantir l’égalité des salaires entre hommes et femmes. »

« Le meilleur de la France », c’est aussi les industries de pointe, l’aéronautique, le spatial, les laboratoires de recherche… autant de secteurs très implantés à Toulouse. Et Fabien Roussel égratigne au passage son concurrent Yannick Jadot, sans le nommer : « Nous aimons la science et le progrès. »

La Halle aux grains de Toulouse était, hier après-midi, une enceinte joyeuse et enfiévrée. Des cars venus des départements voisins ont convergé vers la capitale régionale. Dans les travées, Gérard, 73 ans, qui fut chef de magasin pour une célèbre enseigne de bricolage, n’a pas attendu le début du meeting pour décider de son vote du 10 avril : « Rien ne peut me faire changer. Pour une fois qu’on a un candidat communiste… Fabien Roussel parle franchement, il met les points sur les i. »

À toutes les femmes et les hommes qui créent des richesses, le candidat à l’élection présidentielle s’est adressé : « C’est vous, la France des Jours heureux ! » À plusieurs reprises dans son discours, Fabien Roussel le répète, comme un leitmotiv : « Le temps de la dignité est venu. » La dignité, ce n’est certainement pas de travailler 15 à 20 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA, en percevant à peine 6 euros de l’heure. Fabien Roussel ironise : « C’est intéressant, ça veut donc dire qu’il y a du travail. » Pour lui, pas question d’accepter le « MTO » : mi-temps obligatoire.

le contrepied des politiques néolibérales

La majeure partie de l’allocution a été consacrée au monde du travail, à son refus de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme le veut Emmanuel Macron, « alors que l’espérance de vie en bonne santé pour un ouvrier s’établit à 59 ans ».

À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de financer le programme des Jours heureux, Fabien Roussel donne la réponse : « Nous irons chercher l’argent là où il est. » Il évoque notamment le prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales et la lutte contre la fraude fiscale « qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an ». Et c’est sans complexe qu’il prend le contrepied des politiques néolibérales : « Macron, Pécresse et l’extrême droite veulent réduire le budget de l’État, nous voulons l’augmenter. (…) La vraie valeur n’est pas créée par les actionnaires mais par le monde du travail. »

Au cours de son allocution enflammée d’une heure, Fabien Roussel n’a fait qu’une seule fois allusion à Jean-Luc Mélenchon : « Certains nous chantent le refrain du vote utile. Il y aurait donc des votes inutiles… Toutes les voix sont utiles. Votez pour vous, vos idées, vos convictions ! » Cela suffira-t-il à convaincre Laurence, venue écouter le candidat communiste mais pas encore sûre de son choix : « J’hésite entre le cœur et la raison, entre Roussel et Mélenchon. » Elle n’a pas lu le programme des Jours heureux, mais apprécie l’idée d’indexer les retraites sur l’inflation, elle qui perçoit une pension d’à peine 1 250 euros, après avoir exercé la profession de médecin généraliste.

Vers la fin de son allocution, Fabien Roussel est interrompu par le public de la Halle aux grains, qui scande « Fabien, président ! » Avec un brin de malice le candidat communiste reprend la parole, entretient le suspense, un peu mystérieux : « Je vais vous faire une confidence… Nous allons gagner. La question est de savoir quand et pour quoi faire. » En attendant, il exhorte pour la date du 10 avril à « utiliser le bulletin de vote des Jours heureux avec fierté ».

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L'Humanité

Zemmour, une grand-messe fascisante en plein Paris

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Extrême droite Plus de 50 000 sympathisants exaltés ont écouté Éric Zemmour célébrer « la grandeur de la France » et en appeler au « vote vital ».

Benjamin König

Place du Trocadéro, 15 heures, ce dimanche. Dans une heure, Éric Zemmour doit prendre la parole, devant une foule d’environ 50 000 personnes, compacte et chauffée à blanc. « C’est incroyable, par rapport à Fillon, tu peux pas imaginer », s’enthousiasme un homme au téléphone. On s’approche. Il s’appelle Gérard, avait voté Fillon en 2017, se revendique gaulliste et déteste la famille Le Pen, « même Marion Maréchal ». Il est venu écouter Zemmour et se dit « pas encore sûr de (son) vote ». Des curieux, il n’y en a pas beaucoup à ce grand meeting imaginé comme « une démonstration de force », selon la formule employée par le porte-parole de Reconquête !, Stanislas Rigault. Une expression glaçante quand on sait la violence des militants, encadrés par plus de 1 600 policiers et agents de sécurité. On y croise un public soit âgé, soit très jeune. Pas de crâne rasé : ici, on vient en (bonne) famille. Une dame d’apparence très bourgeoise, lunettes de soleil et doudoune de marque de luxe, au teint hâlé, croit bon d’expliquer à son amie : « J’ai vendu un bien à un juif il n’y a pas longtemps, je vais te dire pourquoi ils ont réussi… »

« laver l’honneur de la droite »

La nuée innombrable de drapeaux bleu-blanc-rouge s’agite sans discontinuer et la foule est galvanisée. Une sorte de RN à l’ancienne, façon FN de Jean-Marie Le Pen : une France rance, catholique intégriste, ultranationaliste en loden, souvent issue de la grande bourgeoisie et occasionnellement de familles de l’aristocratie traditionaliste. On y croise des drapeaux bretons, celui de la Normandie version croix de Saint-Olaf, quelques bannières royalistes ou celle du sacré-cœur de Jésus sur fond tricolore, un étendard emblématique du catholicisme ultranationaliste où figure l’expression : « Espoir et salut de la France ».

Voici le lieu hautement symbolique pour la droite choisi par Éric Zemmour pour son plus grand meeting de campagne. Celui des défaites de 2012 et 2017 et du déclin de LR version Nicolas Sarkozy et François Fillon. Mais pour Zemmour, à la tribune, il s’agit justement de « laver l’honneur de la droite » au Trocadéro. Il cite Foch, dont la statue trône sur la place, de Gaulle, et lit la lettre de Lucien Legros, un des « cinq de Buffon », ces jeunes résistants fusillés. En baisse dans les sondages (entre 9 % et 10,5 %), l’ex-chroniqueur du Figaro joue son va-tout avec ce rassemblement, qu’il annonçait comme « le plus grand, l’événement de la campagne ». Une fuite en avant marquée par sa proposition d’un « ministère de la Remigration » chargé d’expulser un million d’étrangers. L’ex-élue RN de Guadeloupe Maxette Pirbakas ne rencontre que peu de succès lorsqu’elle parle de la situation des outre-mer. La foule préfère scander au rythme des harangues des orateurs : « Pour que la France reste la France », « Vive le Z », « On va gagner », « Remigration, oui ! », ou des « Macron assassin ».

Souvent, les discussions tablent sur un vote caché, voire une élection « qui va être volée ». Dans son discours, Éric Zemmour tente le tout pour le tout, en appelle au « soutien de toutes les droites et tous les patriotes », faisant applaudir Ciotti, Morano et même Jordan Bardella, le président du RN. « Le peuple, le travail, l’ordre et l’identité » : telles sont les « valeurs de la droite » qu’il martèle. « Ici, ici, c’est la France ! », rugit la foule. Qui reste circonspecte lorsque le candidat en appelle aux « musulmans qui peuvent pratiquer leur religion dans le respect de la France ». Personne n’est dupe : ce dimanche, au Trocadéro, l’ambiance était bien à nettoyer la France.

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Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

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Le Figaro

Le nouveau DPE va-t-il faire baisser la valeur de votre logement?

Guillaume ErrardJean-Bernard Litzler

NOS CONSEILS - La méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique a changé. Et ce sont plusieurs centaines de milliers de propriétaires qui pourraient voir la valeur de leur bien se dégrader.

En immobilier, tout est souvent affaire de confiance. Force est de constater que malgré les «gilets jaunes» et la crise de Covid-19, les Français ont toujours cru à la pierre. Reste à voir l’impact que la guerre en Ukraine aura sur le marché. Mais une réforme, sur toutes les lèvres des professionnels de l’immobilier, pourrait bien le crisper. Il s’agit du diagnostic de performance énergétique (DPE).

Vous savez, la fameuse lettre - de A pour les biens très bien isolés à G pour les passoires thermiques - qui renseigne la performance énergétique du logement que vous vendez ou louez. Depuis le 1er janvier 2022, elle doit figurer sur toutes les annonces immobilières publiées par les professionnels comme les particuliers. Sinon, l’amende peut grimper jusqu’à 15 000 € pour les premiers et 3 000 € pour les seconds.

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Entré en vigueur le 1er juillet 2021, le nouveau DPE fait des vagues. Sa méthode de calcul plus précisément. Désormais, elle ne se base plus seulement sur la performance énergétique du logement mais aussi sur les émissions de gaz à effet de serre. Les paramètres du nouveau dispositif ont ainsi conduit à des écarts très importants de performance énergétique par rapport à son ancienne version, notamment pour les logements des immeubles construits avant 1975. Avec parfois de mauvaises surprises: la note énergétique est moins bonne qu’avant.

Certains propriétaires ont même appris que leur appartement était devenu une passoire thermique avec le nouveau DPE. De quoi crisper les propriétaires désireux de louer leur logement. Car les biens classés F et G ne pourront plus être loués à partir respectivement de 2028 et 2025. Sans compter que l’acheteur ou le locataire peut se retourner contre le vendeur ou le propriétaire s’il a constaté une erreur sur le DPE. De quoi également jeter le trouble sur la fiabilité du nouveau dispositif. «La fiabilité est un vrai enjeu pour les diagnostiqueurs et doit être absolue, sans quoi nous aurons un problème de confiance», met en garde Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier.

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Les acheteurs en position de force

Se pose ainsi la question de l’impact de la réforme sur le marché immobilier. Dans les grandes villes où la demande est forte, les vendeurs apparaissaient en position de force et la performance énergétique, même mauvaise, ne les faisaient pas flancher. C’était sans compter sur la crise sanitaire qui a fait chuter les prix et redonner le pouvoir aux acheteurs. «La performance énergétique devient petit à petit un critère pris en compte par les acquéreurs. La “valeur verte” va impacter les prix», confirme Me Frédéric Violeau, membre du Conseil supérieur du notariat.

Même à Paris, il arrive qu’un bien, qui plus est de luxe, soit négocié à la baisse à cause, entre autres, de la performance énergétique. Une acheteuse américaine a demandé à négocier le prix de vente d’un 70 m² à Saint-Germain-des-Prés (Paris 6) parce qu’il ne disposait pas d’ascenseur et que l’appartement était une passoire thermique raconte Manuela Baron, directrice d’Émile Garcin Paris rive gauche. Elle a obtenu une baisse du prix de 20 000 € pour un bien vendu 1,4 million d’euros. «Dans notre secteur du luxe, les acheteurs ne se préoccupaient pas du tout de ces paramètres énergétiques, admet Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau. Mais désormais pour les montages compliqués où le bien sera loué pendant un temps, les clients intègrent ces paramètres.»

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Les premiers effets de la réforme du DPE, sur une grande ville comme Paris, se font jour: 33 % des 4 262 immobilières à la vente, passées au crible par PriceHubble pour Le Figaro, sont des passoires thermiques contre 23 % avant la réforme (lire graphique). C’est l’un des tout premiers signaux qui met en évidence d’importants problèmes de calibrage de la réforme. À Paris, 33 % du parc de logement risque de sortir du marché locatif», décrypte Loeiz Bourdic, directeur de PriceHubble France. Pour éviter la raréfaction de l’offre locative, l’exécutif compte sur le fait que des propriétaires cèdent leur passoire thermique avant l’entrée en vigueur de la nouvelle interdiction de louer. Et il semble que les premières mises en vente se fassent jour. C’est plutôt une bonne nouvelle puisque cela précède souvent des travaux de rénovation», se réjouit Emmanuelle Wargon.

7 à 8 millions de passoires thermiques?

La ministre du Logement espère que MaPrimeRénov’, l’aide à la rénovation énergétique qui a bénéficié à ce jour à plus d’un million de propriétaires, en incite encore plus à rénover leur logement. Problème, et la ministre en convient, cette prime doit être améliorée pour faciliter les rénovations globales qui sont plus à même de renforcer la performance énergétique. Mais ce vaste chantier risque d’être difficile à mener à bien, notamment pour les appartements. «Comment isoler par l’extérieur des bâtiments dont la façade est protégée?», interroge Stanislas Coûteaux, fondateur de Book-A-Flat, spécialiste de la gestion locative haut de gamme à Paris, qui estime entre 500.000 et 700.000 le nombre de logements impactés par l’interdiction de louer. L’isolation intérieure des petites surfaces risque de réduire de manière importante la surface habitable. Et ce d’autant plus qu’il va falloir rénover non pas 5 millions de passoires thermiques comme le pense le gouvernement, mais plutôt 7 à 8 millions, selon la Fédération nationale de l’immobilier.

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«Les grandes opérations de rénovation thermique sont encore difficiles à équilibrer dans le logement, surtout pour des particuliers, estime Gabriel Franc, directeur général de l’agence Franc Architectes. Aujourd’hui, les chantiers sont surtout menés par des bailleurs sociaux ou avec le soutien de certaines municipalités impliquées sur ce sujet, comme Nemours. Les particuliers manquent encore vraiment d’accompagnement.» Tout le défi consistera notamment à faire de MaPrimeRénov’, une réelle aide à la rénovation globale comme le martèle le gouvernement, alors qu’à raison de moins de 3500 € par dossier en moyenne, ce dispositif est actuellement avant tout une subvention à l’installation d’une nouvelle chaudière.

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Et le neuf dans tout cela, comment vit-il cette montée en puissance de la question des performances énergétiques du logement? «Pour l’usager du logement, c’est extrêmement positif sans aucun débat possible, explique Nicolas Lacour, directeur régional du promoteur Ogic pour l’Île-de-France. Il y gagne en confort d’hiver mais aussi d’été et réalise de substantielles économies. Pour les investisseurs institutionnels, le principe est acquis également car ils misent sur le moyen long terme et veulent des logements capables de relever les défis climatiques. La question est plus délicate pour les investisseurs en Pinel, car ces logements ont un surcoût alors que les loyers sont plafonnés. Forcément, ils y perdent en rendement et il faudra voir comment le Pinel + intègre ces paramètres énergétiques avec des incitations fiscales.»

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Le surcoût de construction de ces logements vertueux restera au centre de toutes les attentions d’autant qu’il va se cumuler aux inéluctables hausses de matières premières dont les effets se font déjà sentir. «Il faut compter, hors hausse des matières premières, 75 à 150 € supplémentaires du mètre carré, estime Patrice Pichet, fondateur du groupe Pichet. Ce n’est pas si énorme que cela. Il y a vraiment un mouvement qui s’est enclenché, le passage à la réglementation environnementale 2020 a été long et compliqué mais les choses se passeront pour les deux prochains rendez-vous, attendus en 2025 et 2028.» Un optimisme que tempère quelque peu l’architecte Gabriel Franc: «Actuellement, le neuf subit la triple peine, déplore-t-il. Les normes environnementales associées aux surcoûts de transports et de matières premières laissent présager une hausse de 8 à 10 % des coûts de construction et par ailleurs la RE2020 avec ses modes d’isolation fait perdre 3 à 4 % de surface habitable.»

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Le Figaro

Ces 3 menus de petit déjeuner peuvent sauver votre journée

À peine levé et déjà fatigué. Chaque matin, le constat est le même. La clef pour y remédier peut, entre autres, se cacher dans le contenu de l'assiette matinale. Démonstration.

Si d'aucuns s'accordent à dire qu'un réveil se fait rarement en douceur et sans douleur, certains sont tout de même plus difficiles que d'autres, et il arrive qu'à peine sorti du lit, on se sente déjà fatigué, sans énergie. Si la sensation découle de nombreux facteurs, le contenu du petit déjeuner permet de remédier à la situation. Jeremy Gorskie (1), diététicien qui partage ses conseils alimentaires sur son compte Instagram @menthebanane, le rappelle : «l'alimentation a un rôle central sur la fatigue. Grâce à notre métabolisme, nous sommes capables de transformer ce que nous ingérons - les protéines, lipides et glucides présents dans les aliments - en énergie».

Pour bien faire, et en plus de veiller à avoir sur son plateau ces trois apports nutritionnels, il faut s'assurer de consommer dès le matin «des aliments riches en tyrosine (comme les œufs, les bananes, le saumon et le fromage blanc), qui est un acide aminé précurseur de la dopamine, boosteur de motivation et de vitalité», informe le diététicien. En complément, le trytophane (présent dans les produits laitiers, les œufs, ou le chocolat noir), et précurseur de la sérotonine (l'hormone du bonheur), est quant à lui important «pour lutter contre la fatigue nerveuse.» Voici trois propositions de menus de petit déjeuners ; à destination des becs sucrés, salés ou des adeptes de smoothies.

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En vidéo, les trois règles d'une alimentation saine

Envie de sucré

Sur une tranche de pain toasté, ajoutez une cuillère à café de beurre de cacahuète, une demie banane et une pincée de cannelle. «Riche en tryptophane, la banane permet de lutter contre le stress, tandis que l'épice permet de réguler la glycémie (le taux de sucre dans le sang, NDLR) et ainsi éviter un pic hypoglycémique», qui nous donnera faim, explique Jérémy Gorskie. Quant au type de pain, il peut être blanc ou complet, cela n'a pas d'importance ici, car son index glycémique sera réduit grâce aux autres ingrédients du menu.

Pour accompagner ce petit déjeuner sucré, vous pouvez également manger du skyr, un yaourt d'origine islandaise qui a «la particularité d'être riche en protéines et en calcium tout en étant pauvre en graisse», explique le diététicien. Enfin, libre à vous de choisir la boisson dégustée.

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Envie de salé

Ajoutez sur une tranche de pain toasté un demi avocat ainsi qu'une ou deux tranches de saumon fumé. L'avocat, riche en fibres et en phytostérol augmente la satiété et lutte contre le cholestérol. Le saumon fumé contient lui des oméga 3, utiles pour la concentration et le bon fonctionnement cardiovasculaire. «Ses protéines garantissent aussi une sensation de satiété et maintiennent la masse musculaire.» Attention en revanche à le choisir avec soin, en raison de la possible présence de métaux lourds. Vous pouvez aussi le remplacer par un œuf, également riches en protéines et oméga 3.

Pour terminer, le diététicien propose d'ajouter sur sa tartine du poivre ou du paprika. «Les épices sont des mines d'antioxydants pour lutter contre le stress oxydatif, mais aussi pour apporter de la saveur et du plaisir, indispensables au rassasiement», précise-t-il.

Si vous souhaitez changer du traditionnel café, vous pouvez opter pour la chicorée. Cette boisson est riche en prébiotiques, nécessaires à la bonne santé de sa flore intestinale. «La sérotonine est fabriquée à 95% dans l'intestin, il faut donc qu'il soit bien nourri», commente le professionnel.

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Envie d'un smoothie

Dans un blender, mixez une poignée de feuilles d'épinards, une demie banane, une demie mangue, une grosse cuillère à café de beurre de cacahuète et 2 cuillères à soupe de flocons d'avoines. Pour finir, ajoutez une boisson végétale, et adaptez la quantité en fonction de la texture désirée. Ces ingrédients, en plus de contribuer à réduire la fatigue, vont par ailleurs «rendre la boisson beaucoup plus rassasiante qu'un simple smoothie de fruits», conclut le diététicien.

(1) Jeremy Gorskie est auteur de De la tête à l'assiette – chroniques et conseils d'un mangeur libéré, à paraître aux éditions First à la mi-mai.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays et ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, même si la Russie a annoncé le 25 mars qu'elle y ait concentré ses efforts. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Au 33e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev, continuent ; les Russes poursuivent le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.

Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait entraîner un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a avancé rapidement plein ouest en ligne droite vers Kiev, en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article], mais la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.

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Toujours sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encore encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être un prochain objectif russe. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée - aujourd'hui immobilisée - vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka, située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs).

Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Néanmoins, même si les Russes sont sur la défensive dans cette direction, ils ne sont plus loin de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

Au Nord, la bataille de Kiev

Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles.

Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.

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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur) et avec de nombreuses rivières à traverser.

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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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La stratégie russe en question

Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant, officialisé par les déclarations de Moscou du 25 mars. Cette stratégie s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur les autres fronts. À Kiev, à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv ou à Mykolaïv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.

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Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre qu'un tel risque existe. Si c'était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», comment Michel Goya. Autre scénario : si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.

Un recours croissant à l'artillerie

Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Vers une victoire russe ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.

Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?

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Le Figaro

Guerre en Ukraine: deux réfugiées privées de logement parce qu’elles ont un chien

Actualité

Victoria et Ludmila, qui ont fui les bombardements en Ukraine, n’ont pas réussi à trouver de logement à Rennes à cause de leur chien. La préfecture s’explique au Figaro.

Par Marine Richard

Mis à jour le 30/03/22, 09:36

Publié le 30/03/22, 04:00

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«C’est comme l’enfant que je n’ai pas eu», témoigne Victoria, réfugiée ukrainienne à propos de son chien Rey, ou Roi, à Ouest-France. Avant d’ajouter «J’ai beaucoup de sentiments pour lui et il est un réconfort dans cette période difficile».

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Après avoir traversé six pays pour fuir la guerre en Ukraine avec sa cousine Ludmila et son chien, elle est arrivée en France le 14 mars. Hébergées une première nuit chez une amie de Victoria, les deux cousines se rendent le lendemain à la préfecture d’Ille-et-Vilaine (35), en Bretagne. On les oriente vers un centre d’hébergement mais ça coince: les animaux ne sont pas les bienvenus. Contactée par Le Figaro, la préfecture répond qu’«en fonction des disponibilités, les animaux sont admis dans les lieux d’hébergement qui autorisent leur présence ou, à défaut, sont placés en chenil». «En cas de morsure d’un animal dans un centre d’hébergement collectif, la responsabilité de l’opérateur gestionnaire est engagée», souligne la préfecture.

Ludmila, Victoria et son fidèle compagnon tentent de trouver une solution: elles se tournent vers une famille volontaire par l’intermédiaire de l’association Solidarité Bretagne Ukraine. «Une autre famille les accueillera à partir de jeudi pour une durée de deux semaines seulement. C’est déjà bien mais après elles ne savent pas où elles vont aller», explique Antonina Nouvion, traductrice bénévole à l’association Solidarité Bretagne Ukraine.

Pas d’animaux dans les centres d’hébergement

En attendant, elles se rendent tous les jours à la préfecture dans l’espoir de trouver un hébergement qui accepte leur chien. Une autre interprète bénévole de Solidarité Bretagne Ukraine, Keti Petrova, déplore qu’aucun centre d’hébergement n’accepte les animaux: «C’est important pour ces familles qui ont tout perdu». Et en effet, lorsque Victoria a passé la frontière roumaine, ses parents, qui fuyaient aussi l’Ukraine mais dans une autre voiture, ont décidé de rebrousser chemin, par crainte de partir dans un autre pays. Son mari, quant à lui, est resté combattre en Ukraine.

C’est donc sans ses parents et sans son époux que la quinquagénaire traverse la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, l’Allemagne avec sa cousine et son chien. Au total, 3600 kilomètres en neuf jours. Elle choisit la France comme destination, une amie ukrainienne, ancienne collègue de la banque où elle travaille, vivant à Rennes mais elle ne parvient pas à trouver de logement. D’autres familles, fuyant leur pays avec leurs animaux de compagnie, risquent de se heurter à cette problématique. Pour rappel, «la France, en lien avec ses homologues européens, a mis en place une dérogation permettant à tout réfugié ukrainien d’être accueilli en France avec son animal pour faire face à la situation actuelle», selon la Fondation Bardot.

Le Figaro

La météo du mercredi 30 mars : des précipitations sur la majorité du pays

Le Figaro

La météo va continuer de revenir à un climat plus hivernal ce mercredi, et la pluie va s'étendre à de nouvelles régions. Il faudra donc redoubler de vigilance sur les routes, qui seront plus glissantes du fait de l'arrivée soudaine de la pluie.

Les précipitations vont s'étendre à une large majorité du pays ce mercredi 30 mars, allant jusqu'au risque d'orage en Corse. L'après-midi, les températures vont chuter à hauteur de 3 à 4°C. Une dégradation qui s'explique par le système dépressionnaire que connaît en ce moment l'Europe, selon La Chaîne Météo*. Cela explique notamment que les averses ne soient pas structurées mais plus éparpillées sur le territoire.

À lire aussiParlez-vous météo?

La météo dans votre région

Entre la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie, le temps restera nuageux le matin, avec quelques précipitations. Le retour du soleil se manifestera tout de même dans l'après-midi, notamment dans la Manche. Les températures varieront entre 7 et 11°C dans la matinée, et de 9 à 14°C l'après-midi.

Entre les Hauts-de-France, l'Île-de-France et le Centre-Val de Loire, les nuages seront là aussi fort présents le matin, accompagnés de légères précipitations, en particulier dans la région qui se situe au sud de la Seine. Le soleil réapparaîtra dans l'après-midi dans les Hauts-de-France, mais aussi dans le Nord de l'Ile-de-France. Les températures oscilleront entre 8 et 11°C le matin, pour 10 à 14°C dans l'après-midi.

Entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps va se dégrader légèrement, avec des nuages ainsi qu'une pluie en discontinu. Dans la journée, les précipitations vont s'intensifier avec un risque d'orage. En baisse, les températures sont entre 6 et 10°C le matin, et un peu plus l'après-midi, avec une minimale de 12°C et une maximale de 16°C.

Entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, le temps restera bien nuageux le matin, avec quelques précipitations non généralisées. Le soleil reviendra ici aussi dans la journée, notamment aux alentours du golfe du Lion, avec la tramontane. Dans le reste de la région, la météo reste très variable et relativement pluvieuse. Les températures oscilleront de 6 à 12°C le matin, et de 13 à 17°C l'après-midi.

Entre la PACA et la Corse, la météo est majoritairement nuageuse, avec des vagues de précipitations en particulier sur la Corse. En PACA, le climat sera plus sec, alors que la sécheresse s'intensifie depuis quelques semaines. Les températures seront entre 8 et 13°C le matin, et 14 à 18°C l'après-midi.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du mardi 29 mars : retour des nuages et températures en baisse

Après une hausse des températures ces derniers jours, le climat printanier laisse place à une météo plus mitigée ce mardi avec quelques précipitations et des températures plus fraîches.

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La météo de dimanche : du beau temps pour le passage à l'heure d'été

Le soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.

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La météo du lundi 28 mars : une dernière journée de beau temps avant les perturbations

Ce lundi 28 mars est la dernière journée de soleil après plusieurs semaines de beau temps. Dès mardi, les conditions météo vont être davantage perturbées.

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Placements: comment protéger son épargne face à l’inflation

Jorge Carasso

DÉCRYPTAGE - La flambée des prix inquiète à juste titre les épargnants. Les solutions varient selon l’horizon de placement choisi.

Les Français qui ont mis de l’argent de côté ont de quoi s’inquiéter. Le retour de l’inflation - 3,6 % sur an en février - menace leur bas de laine. La hausse des prix est un poison pour l’épargne: elle vient rogner les rendements. Pour autant, les solutions ne manquent pas pour protéger ses économies. Elles sont différentes selon qu’on souhaite pouvoir disposer de son épargne immédiatement, qu’on accepte que son argent soit immobilisé 3 à 8 ans pour un placement de moyen terme, ou enfin qu’on mette de côté dans une optique de long terme.

Épargne tout de suite disponible

Lorsque les prix flambent, les épargnants garnissent leurs bas de laine, par crainte du futur. «Ils ont alors tendance à aller vers les produits les plus facilement mobilisables en cas de coup dur», rappelle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. Ils préfèrent donc sacrifier le rendement. En effet, l’épargne liquide (dont on peut sortir rapidement) rapporte peu.

Dans cette catégorie, le livret A, qui est liquide, offre un taux garanti et est défiscalisé, est incontournable. Son taux a été rehaussé à 1 % en février. Malgré un rendement bien inférieur à l’inflation, les Français se sont rués sur ce placement dès l’annonce de ce coup de pouce (+9,1 milliards d’euros de collecte nette en janvier et février).

Certains livrets réglementés font mieux que le livret A. Le livret d’épargne populaire (LEP), dont le taux est indexé à l’inflation, offre désormais 2,2 % par an net de fiscalité. Un bémol: ce produit est accessible sous conditions de revenus (20 296 euros par an pour une personne seule, 25 716 euros par an pour un couple sans enfants). Les vieux plans d’épargne logement (PEL), ouverts avant 2015, rapportent, quant à eux, 2,5 % bruts en moyenne. Revers de la médaille,il n’est plus possible de les alimenter s’ils ont été ouverts il y a plus de 10 ans.

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Les particuliers qui ont ouvert leur contrat d’assurance-vie depuis 8 ans et plus (et donc bénéficient d’une fiscalité plus douce) peuvent utiliser le fonds en euros(non risqué) comme un outil d’épargne flexible. Certes, le rendement - 1,20 % en moyenne en 2021 -, fait pâle figure. Mais le capital est garanti, et le produit, liquide. «Le fonds en euros, c’est la colonne vertébrale d’une allocation équilibrée. On est content de l’avoir si on veut sortir de l’argent rapidement», indique Antoine Delon, à la tête du courtier Linxea. Les meilleurs contrats tournent d’ailleurs autour de 2 %. Le taux peut aussi être bonifié par l’assureur, quand un client souscrit une proportion plus importante de sicav dans son contrat multisupport. «Garder des liquidités au chaud dans un fonds euros peut aussi permettre de se positionner rapidement, à l’intérieur de son contrat d’assurance-vie, en cas d’opportunité de marché en Bourse», souligne Bertrand Tourmente, à la tête du cabinet Althos Patrimoine.

Les épargnants aux nerfs solides peuvent aussi acheter des cryptomonnaies. Ces placements sont très liquides. Mais attention, leur valeur peut grimper comme s’écrouler en quelques jours.

Épargne disponible entre 3 et 8 ans

Générer du rendement implique une part de risque ; pour ne pas se mettre en danger, il faut ne pas avoir à sortir son argent au mauvais moment, et donc être investi à moyen et long terme. À ce jeu, les actionssont traditionnellement un bon rempart contre l’inflation. «Lorsque les prix grimpent, la réponse idoine ce sont les actifs réels, ceux qui ont une valeur économique tangible. Les actions en font partie», rappelle Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site spécialisé Good Value for Money. C’est d’autant plus vrai pour les actions d’entreprises capables de répercuter aux clients les hausses de prix qu’elles subissent, sans les faire fuir. C’est notamment le cas des acteurs du luxe (LVMH, Hermès, Kering…). La volatilité actuelle du marché boursier et son niveau de valorisation toujours élevé peuvent effrayer. «La solution est d’investir de façon régulière et programmée. Que le marché monte ou baisse, sur le long terme, l’épargnant créera de la performance», indique Antoine Delon, de Linxéa. Outre l’investissement en direct qu’il est plus avantageux fiscalement de détenir dans un PEA, il est aussi possible de profiter des actions via des fonds, notamment à l’intérieur d’un contrat d’assurance-vie.

À l’intérieur de cette enveloppe, les fonds immobiliers,qui détiennent des portefeuilles d’immeubles, ont aussi le vent en poupe. Les sociétés civiles immobilières (SCI) offrent un rendement autour de 4 %, et des frais légers à l’entrée. «Placer ses économies dans ces fonds, c’est s’arrimer à des véhicules qui ont des armes pour lutter contre l’inflation.Les loyers que ces SCI perçoiventsont indexés à la hausse des prix», indique Vincent Cudkowicz, directeur général de bienprevoir.fr.

Les rendements du crowdfunding immobilier - autour de 10 % par an - ont aussi de quoi séduire les épargnants. Ce placement consiste à investir dans un projet immobilier, aux côtés d’un promoteur. Une fois les logements vendus, entre 18 et 24 mois, le capital augmenté des intérêts est reversé à l’épargnant. Mais ces placements comportent aussi une part de risque: le chantier peut avoir du retard, voire, même si le taux de défaut est extrêmement faible, ne jamais voir le jour.

Autre placement capable de battre la hausse des prix à moyen terme: les sicav «inflation», qui sont composées d’obligations à taux variables indexées sur l’inflation. Ces produits performent lorsque l’inflation est plus forte qu’attendue. En 2021, certains ont eu un rendement supérieur à 8 %. Pour autant, ces placements accessibles via l’assurance-vie ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Ce sont des produits de niches, complexes à appréhender.

Épargne disponible à plus de 8 ans

L’immobilier fait figure de valeur refuge absolue. C’est encore plus vrai en période d’inflation. La hausse du coût de la vie peut être répercutée sur les loyers. En ce moment, les taux de crédit à l’habitat ont beau reprendre de la vigueur - autour de 1,30 % par an en moyenne sur 20 ans - ils sont encore largement inférieurs à l’inflation. Dans ces conditions, emprunter reste avantageux. «Ceux qui le peuvent doivent s’endetter. Du fait de taux réels négatifs, le crédit est aujourd’hui un levier de création de richesse», souligne Philippe Parguey, chez Nortia. Néanmoins, lorsque l’on achète un logement, il faut accepter une durée de détention assez longue, afin de pouvoir absorber le coût des taxes et autres cautionnements, qui pèsent pour presque 10 % du prix d’achat.

Les épargnants peuvent aussi se tourner vers la pierre-papier, en achetant des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces SCPI gèrent un patrimoine immobilier diversifié - bureaux, commerces, entrepôts…- et reversent une part des loyers aux épargnants. Elles ont rapporté 4,45 % en 2021, selon l’association des sociétés de placement immobilier (ASPIM). Mais les frais d’entrée, autour de 10 %, contraignent les épargnants à garder ces produits suffisamment longtemps pour les amortir.

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Lorsque l’on est en capacité de bloquer son épargne pour un temps long, investir dans des produits de capital-investissementa aussi du sens. Il s’agit de miser sur de prometteuses entreprises non cotées, via des fonds. Ces placements ont rapporté autour de 10 % par an ces dix dernières années. Il existe désormais des offres calibrées pour les particuliers, accessibles à partir du 1er euro via l’assurance-vie notamment. Les contreparties? L’argent est bloqué bien souvent 8 à 10 ans. Ce sont aussi des produits risqués. Il faut que les parts des entreprises détenues par le fonds soient revendues plus cher qu’elles n’ont été achetées. Et les valorisations de ces fonds sont aujourd’hui au plus haut. Comme toujours un rendement élevé implique un risque élevé.

Enfin, les PER (plans d’épargne-retraite) comportent souvent une poche de capital-investissement, ainsi que toute gamme de placements (fonds d’actions, immobilier, obligations…). Ils offrent en théorie de bons rendements mais ne peuvent être débloqués qu’à la retraite.

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Le gendarme de la Bourse met en garde contre les fausses actions

L’imagination des escrocs est sans limite. Après les arnaques aux investissements dans les diamants, le vin, les cheptels de vaches ou les cryptoactifs, place aux fausses actions.

L’or fait toujours figure de valeur refuge

L’or physique combine plusieurs atouts en temps de crise. C’est un actif tangible, sans risque lié à l’émetteur, et il est liquide.

Le Figaro

L'auteur d'une attaque au couteau à Villeurbanne jugé irresponsable et exempté de procès

L'assaillant afghan avait tué un jeune de 19 ans à l'arme blanche et blessé huit personnes. Deux ans après l'agression, la Cour d'appel de Lyon a jugé l'agresseur, atteint de schizophrénie, pénalement irresponsable.

Sultan Niazi, auteur en 2019 d'une sanglante attaque à Villeurbanne qui avait fait un mort et huit blessés, a été jugé mardi 29 mars irresponsable pénalement. Alors que le migrant afghan était déjà interné en hôpital psychiatrique depuis deux ans, le parquet de Lyon plaidait depuis septembre pour qu'il soit exempté de procès et que son hospitalisation soit prolongée. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon devait rendre une décision définitive mardi à propos du statut de l'agresseur, dont plusieurs expertises psychiatriques ont révélé une schizophrénie.

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La décision de justice rendue en septembre disposait que l'agresseur soit interné, qu'il ait l'interdiction de paraître dans le Rhône, d'entrer en contact avec ses victimes et de détenir une arme pendant vingt ans. Cinq mois plus tard, en février dernier, une audience a eu lieu devant la chambre de l'instruction pour le questionner. Il a déclaré n'avoir «aucun souvenir», et simplement regretter d'avoir tué Timothy Bonnet. À cette occasion, les avocats des victimes de Sultan Niazi avaient évoqué son profil et rappelé qu'il n'avait pas honoré ses rendez-vous mis en place par Forum Réfugiés, lui permettant d'apprendre le français et de suivre des consultations à l'hôpital psychiatrique du Vinatier. Me Olivier Forray avait par ailleurs déploré que «le mot terrorisme (ait) été complètement éludé». L'avocat de la défense Thibaud Claus lui avait alors rétorqué : «On ne juge pas les fous».

Expertises psychiatriques divergentes

Cette décision s'est fondée sur une des trois expertises, concluant que l'agresseur était schizophrène paranoïde. Parmi les deux autres expertises, l'une d'elles affirmait qu'il n'y avait qu'une «altération» psychologique, rendant possible la perspective d'un procès.

Le 31 août 2019, Sultan Niazi, qui a reconnu les faits, a attaqué plusieurs personnes sur le parking de la gare routière Laurent Bonnevay, à Villeurbanne (69). Armé d'un couteau et d'une fourchette, le migrant afghan résidant en France depuis 2016 a blessé huit personnes et tué un jeune de 19 ans, Timothy Bonnet, après avoir crié «Allahou akbar».

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Le lendemain de l'agression, le procureur de la République, Nicolas Jacquet, avait déclaré que l'assaillant était musulman. Il aurait entendu des voix insultant Dieu et lui donnant l'ordre de tuer. Il avait également précisé que Sultan Niazi avait consommé une quantité très importante de résine de cannabis. Placé en garde à vue, l'agresseur avait été examiné par un expert psychiatre qui avait constaté un «état psychotique envahissant». Interné dans un établissement spécialisé, l'homme a ensuite fait l'objet d'une enquête psychiatrique pour déterminer son état et évaluer la pertinence d'un procès.

Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises

Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes

Quatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.

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Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé

Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).

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Le Figaro

Meurtre d'une postière dans l'Ain : un créneau d'une demi-heure au cœur de l'énigme

Le meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse en 2008, jugé devant les assises de l'Ain, reste entouré de zones d'ombre.

Un créneau «serré» d'une demi-heure pour commettre un crime et un accusé frappé d'«amnésie partielle» : le meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse en 2008, jugé devant les assises de l'Ain, reste entouré de zones d'ombre.

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Le dernier signe de vie de Catherine Burgod est un SMS anodin envoyé à 8h36. Et à 9h05, deux clients découvrent la guichetière de 41 ans, alors mère de deux enfants et enceinte de cinq mois, baignant dans une mare de sang dans l'agence postale de Montréal-la-Cluse (Ain) le 19 décembre 2008.

Durant cette demi-heure cruciale, «il est très difficile d'estimer quoi que ce soit car M. Diallo change de nombreuses fois de version», déplore mardi à la barre le directeur d'enquête. Jugé depuis lundi devant les assises pour le meurtre de Catherine Burgod, Mamadou Diallo, 32 ans, clame son innocence. Il reconnaît s'être rendu le matin des faits dans l'agence postale mais il soutient avoir découvert le corps de la quadragénaire et avoir pris la fuite dans la panique, après s'être emparé d'une liasse de billets.

Un rebondissement en 2017

L'enquête avait un temps pointé comme suspect Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui habitait en 2008 en face de la petite poste. Porté disparu depuis 2019, l'ancien acteur a depuis bénéficié d'un non-lieu.

L'enquête a pris un tour nouveau en 2017 lorsqu'une correspondance est établie entre l'empreinte génétique de Mamadou Diallo et l'ADN prélevé sur un monnayeur de l'agence et sur un sac retrouvé près du corps de la victime. Alors lycéen, celui qui devient le suspect numéro un effectuait un stage près de Montréal-la-Cluse en décembre 2008. Pour le gendarme, sa défense se heurte notamment à un «problème majeur» : «son amnésie partielle». «M. Diallo se souvient très bien d'avant et d'après et, comme par hasard, il ne se souvient pas du pendant», quand il se trouvait à l'intérieur de la poste, relève-t-il.

Les enquêteurs, eux, ont été confrontés aux versions changeantes, voire inexactes, de M. Diallo, unanimement décrit sous des traits flatteurs par son entourage au premier jour de son procès. Lors de la reconstitution, le gendarme a regretté que le trentenaire n'ait pas déterminé s'il avait ou non touché le corps et le sac où son ADN a été découvert. Il n'a pas non plus précisé l'endroit où il avait pris les billets, selon lui.

À la question d'un juré sur la possibilité que deux personnes se soient «succédé» entre 8h36 et 9h05 dans le bureau de poste, l'enquêteur admet que «le créneau est serré mais tout est possible».

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L'énigme du couteau

«On peut envisager cette hypothèse que quelqu'un faisait le guet et qu'ils ont pris la poudre d'escampette en voyant arriver M. Diallo», rebondit l'avocate de la défense, Me Sylvie Noachovitch, en rappelant que son client a évoqué une voiture «bleu vert», garée devant l'agence, et qui aurait quitté les lieux à son arrivée. Pour Me Noachovitch, l'absence de souvenir de son client, âgé de 19 ans au moment des faits, est due à son «amnésie traumatique» face à une scène macabre.

La victime a reçu 28 coups de couteau, dont six au niveau du cou et de la poitrine ont pu être à l'origine du décès, selon les légistes. L'agonie de Mme Burgod a duré «plusieurs minutes» durant lesquelles elle s'est déplacée de «quelques mètres» avant de s'affaisser, ont indiqué les experts, qui ont déposé en fin d'audience. Aucun n'a pu déterminer la durée de cette scène.

L'arme du crime, elle, n'a pas été retrouvée. Un couteau à cran d'arrêt ayant appartenu à Gérald Thomassin, qui a été présenté mardi à la cour, a une «lame qui correspond parfaitement aux lésions tant sur les vêtements que sur les lésions cutanées» de Catherine Burgod, estime l'expert balistique. «On ne peut pas affirmer que cette arme est celle du crime mais les caractéristiques correspondent», ajoute-t-il.

Me Noachovitch a aussi évoqué, outre Gérald Thomassin, un autre homme, auquel les enquêteurs s'étaient un temps intéressés, faisant partie, selon elle, des «nombreuses pistes» dans cette affaire. «Ce dossier est fermé et bien fermé», a rétorqué sur le banc des parties civiles, Me Séverine Debourg. «Véritablement, on ne peut que constater qu'un doute monstrueux plane dans ce dossier», a fait valoir Me Noachovitch devant des journalistes. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 4 avril.

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Le Figaro

L’inexorable envolée de la dette de la France

Anne de Guigné

DÉCRYPTAGE - Malgré un léger repli technique en fin d’année, l’endettement s’est envolé de plus de 6 % pour dépasser les 2810 milliards fin 2021. La crise n’explique pas tout.

Le pire n’est pas toujours sûr. Alors que le gouvernement pensait encore à l’automne clore l’année 2021 sur une dette d’environ 114 % du PIB et un déficit de 8,4 %, (après respectivement 114,6 % et 8,9 % en 2020), les indicateurs s’avèrent légèrement meilleurs que prévu. Grâce à la très forte croissance de l’activité économique de 7 % l’an dernier, la dette s’établit pour finir en décembre à 112,9 % du PIB, après un pic à 118 % au premier trimestre, selon les dernières données publiées par l’Insee. Le déficit public est quant à lui «limité» à 6,5 % du PIB.

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Comme il se doit en année de forte croissance, les recettes fiscales se sont envolées. Après un plongeon de près de 5 % en 2020, elles ont augmenté de 8,4 % en 2021, soit + 102 milliards d’euros, dont notamment une progression des recettes de TVA de plus de 20 milliards due au rebond de la consommation.

Ce dynamisme n’est pas synonyme d’un grand vent de libéralisme. Loin de là. À l’heure du «quoi qu’il en coûte», l’État, à la manœuvre en 2021 pour financer le plan de relance post-Covid et le dernier train des aides d’urgence pour les entreprises touchées par les restrictions sanitaires, reste le pilier central de l’économie occidentale. Ainsi, les dépenses publiques représentent encore 59,2 % du PIB fin 2021, «au-delà de leur niveau d’avant-crise», note pudiquement l’Insee. En 2019, le ratio s’élevait en effet à 55,6 %.

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À la publication des indicateurs, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a salué une «bonne nouvelle», estimant que ces indicateurs «confirment l’efficacité du plan d’urgence et du plan de relance pour notre économie et donc pour les Français». Pour le candidat Emmanuel Macron, ce (très léger) redressement des finances publiques en fin de quinquennat représente en effet, du moins sur le papier, un atout. Dans la réalité du débat public électoral, qui ne laisse aucune place aux questions de finances publiques, il risque toutefois de passer inaperçu.

Le fragile bilan d’Emmanuel Macron

Les équipes d’En marche!, tout comme celles des autres candidats, ne se sont ainsi pas avancées sur des prévisions macroéconomiques très précises pour le potentiel second quinquennat de leur champion. Les questions de finances publiques, sur lesquelles Emmanuel Macron s’était fermement engagé en 2017, semblent même occuper désormais une place très marginale dans les préoccupations du président. Malgré le contexte inquiétant, ses discours ou son projet distribué à des millions d’exemplaires ne comptent que très peu, voire aucune mention, des termes «dette», «déficit» ou «finances publiques». Le candidat LREM - reprenant en ce sens le président de la République qui a gravé cette trajectoire à l’automne dans la dernière loi de programmation pluriannuelle des finances publiques - se contente de promettre un retour sous un déficit de 3 % en 2027 et un reflux de la dette à partir de 2026. Et ce grâce à une maîtrise des dépenses.

Cette relative discrétion n’est pas uniquement due à l’effet de surprise de la guerre en Ukraine. Malgré la bonne nouvelle de 2021, le bilan d’Emmanuel Macron sur l’ensemble du quinquennat apparaît fragile sur le volet des comptes publics. Depuis fin 2017, la dette de l’ensemble des administrations publiques françaises a ainsi augmenté de près de 540 milliards d’euros, soit de près de 25 %. Et même en 2021, en valeur, la dette a encore progressé de 165 milliards d’euros, pour dépasser 2813 milliards. Cela représente un bond de 6,2 % en un an, inférieur, donc, à la progression en valeur du PIB. D’où la réduction mécanique du ratio de dette sur PIB en un an…

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La France avait, dans ces conditions, abordé la crise sanitaire dans une situation d’endettement pire que ses voisins. Entre 2018 et 2019, période de bonne conjoncture économique, la dette publique française est restée stable à 98,1 % du PIB, alors qu’elle a baissé de 1,4 point de PIB en moyenne dans la zone euro, pour atteindre 84,1 % du PIB fin 2019. Et que la dette allemande repassait sous le seuil symbolique des 60 %, comme le veulent les traités européens. À cette époque, seuls la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Belgique présentaient dans la zone euro une dette supérieure à celle de la France. Ne restent désormais plus que les pays méditerranéens, la Belgique ayant entamé un mouvement de maîtrise de ses comptes…

Tous les pays se sont lourdement endettés pendant la crise pour soutenir leur économie et amortir le choc pour les particuliers. Et fidèle à son habitude, la France a ouvert plus largement les vannes que ses voisins. Selon les dernières données d’Eurostat, la dette publique moyenne des États de la zone euro avait progressé en valeur de 19 % entre fin 2017 et le troisième trimestre 2021. Sur la même période, l’endettement de la France a bondi de… 26 %. Si on se concentre sur la période de la pandémie, la dette de la zone euro s’est envolée de 17 % entre fin 2019 et le troisième trimestre 2021, toujours en valeur. Celle de la France, de… 19 %.

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Autrement dit, c’est essentiellement en temps ordinaire, hors période de crise, que l’écart entre Paris et ses pairs se creuse, sans doute en raison de la structure des dépenses tricolores qui laissent une grande place à la sphère sociale. Alors que tous les candidats se sont engagés sur des programmes de dépenses tous azimuts, et que la guerre en Ukraine va percuter lourdement l’activité économique, en provoquant une forte inflation, les prochaines années s’annoncent donc délicates.

Le sujet des finances publiques pourrait alors se rappeler douloureusement à la mémoire du prochain président. La première piqûre de rappel viendra de la charge d’intérêt de la dette. Malgré l’environnement de taux très favorable, cette ligne budgétaire a déjà rebondi en 2021 de 15 %, soit 5 milliards d’euros, pour atteindre 38 milliards en raison du poids des obligations indexées sur l’inflation. La remontée des taux, qui s’annonce dans un second temps, se chargera de pimenter un peu plus la facture.

Guerre en Ukraine: quand les avocats lâchent la Russie

Plusieurs ténors des tribunaux internationaux ont abandonné le Kremlin et d’autres clients russes.

Le Kremlin insiste sur le paiement du gaz russe en roubles, après des critiques du G7

Lundi, les pays du G7 estimaient qu'exiger un paiement en roubles du gaz russe n'était «pas acceptable».

Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?

DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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Le Figaro

Famille française défenestrée en Suisse : la police privilégie la piste du suicide collectif

Sur les cinq membres de la famille, seul l'adolescent de 15 ans a survécu à une chute de plus de 20 mètres.

Les cinq membres d'une famille française, y compris les deux enfants, ont enjambé le balcon de leur appartement de Montreux, en Suisse, grâce à un petit escabeau avant de se précipiter dans le vide, un à un. C'est le terrible constat de la police qui annonce mardi 29 mars privilégier la thèse du suicide collectif.

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L'enquête «permet d'écarter l'intervention d'un tiers et laisse supposer que toutes les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres», a rapporté mardi la police du canton de Vaud, cinq jours après le drame qui s'est déroulé dans cette ville cossue des bords du lac Léman. Cette famille était constituée d'un homme, de son épouse et de sa sœur jumelle, d'une fillette de 8 ans et d'un adolescent de 15 ans, le seul à avoir survécu.

Après une chute de plus 20 mètres du 7e étage de l'immeuble où la famille occupait un grand appartement et vivait «retirée de la société», selon le compte-rendu de la police, le jeune homme se trouve toujours dans le coma, hospitalisé dans un état stable.

Thèses complotistes et survivalistes

Les enquêteurs ont pu reconstituer la chronologie des faits, avec d'abord l'arrivée de deux gendarmes devant l'appartement, aux alentours de 06h15 le jeudi 24 mars, pour un problème de scolarisation à domicile de l'adolescent, dans le but d'exécuter un mandat d'amener. Ils ont frappé à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s'être annoncés, ils n'ont plus entendu de bruit provenant de l'intérieur et sont repartis, la procédure ne justifiant pas une ouverture de force du domicile. Selon les enquêteurs, c'est peu après, aux alentours de 7 heures, que «toutes les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres», dans un intervalle de cinq minutes.

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Les enquêteurs, qui ont trouvé un escabeau sur le balcon d'où ont sauté les membres de cette famille, n'ont pu déceler aucune trace de lutte, ce qui semble conforter la thèse de gestes volontaires. «Avant ou pendant les faits, aucun témoin, y compris les deux gendarmes présents sur place dès 06h15 et les passants se trouvant au bas de l'immeuble, n'a entendu le moindre bruit ou cri en provenance de l'appartement ou du balcon», a souligné la police dans un communiqué. «Les investigations techniques ne montrent aucun signe avant-coureur d'un tel passage à l'acte», a-t-elle précisé, notant toutefois que «depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes».

Stock de vivres

La famille vivait en quasi-autarcie, retirée de la société. Elle avait constitué un stock impressionnant de vivres en tout genre, très bien organisé, occupant la majeure partie des différentes pièces de l'appartement, devant lui permettre de faire face à une crise majeure, a expliqué la police. Seule la sœur jumelle de la mère travaillait à l'extérieur du domicile, ont précisé les enquêteurs. Ni la maman, ni la fillette n'étaient enregistrées auprès des autorités et cette dernière n'allait pas à l'école. «L'ensemble de ces éléments suggère, chez les membres de cette famille, la crainte d'une immixtion de l'autorité dans leur vie», a souligné la police dans un communiqué.

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Selon le Journal du Dimanche, le père, Éric David, qui a grandi dans un des quartiers les plus cossus de Marseille, est un ancien de l'école Polytechnique, l'une des plus prestigieuses écoles de France. Les sœurs jumelles, Nasrine et Narjisse Feraoun, ont grandi au sein d'une fratrie de cinq enfants qui ont tous été scolarisés au prestigieux lycée Henri-IV à Paris, indiquait le journal ce week-end. Il soulignait aussi que les deux femmes - la mère des enfants était dentiste et sa sœur ophtalmologue - sont les petites-filles de l'écrivain algérien Mouloud Feraoun, un proche d'Albert Camus, assassiné par l'OAS, le groupe armé pro-Algérie française.

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Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

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Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).

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L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Le Figaro

Capes: les candidats s’indignent après l’annulation de l’épreuve de géographie

Par anonyme 124297 • Publié le 29/03/2022 à 19:11 • Mis à jour le 29/03/2022 à 20:12

À cause d’une erreur d’impression, l’épreuve de géographie du Capes a été annulée. Les candidats sont écœurés.

Des enseignants se disent «choqués». Les candidats parlent d’une «énorme blague», «une honte», révélatrice du «mépris du gouvernement» à leur égard. Sur Twitter, les candidats au Capes externe (public-privé), dont ceux des langues régionales, dénoncent le fiasco de l’épreuve d’histoire géographie qui s’est tenue ce jeudi 24 mars. Ils l’ont apprès par mail ce lundi 28 mars: l’épreuve de géographie, première épreuve écrite du concours, est annulée. La missive invoque «une erreur matérielle ne permettant pas l’usage du fond de carte proposé dans le sujet». L’épreuve, qui dure six heures, est reportée le 12 avril.

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Le sujet intitulé «Ressources et développement en Asie du Sud-Est» ne sera pas corrigé. Selon des témoignages, ledit fond de carte, qui sert à résumer l’épreuve de dissertation sous forme de croquis, a été imprimé par les services du ministère de l’Éducation nationale au dos de la page des consignes, le rendant ainsi inutilisable puisqu’il n’est pas possible de rendre le sujet. Cette partie de l’épreuve représente le quart de la note. «Nous avons été prévenus au bout d’une heure, déplore Amélie*, 22 ans, étudiante en master 2 et professeure contractuelle à Caen. Ces longs mois de préparation sont jetés à la poubelle.» D’autres ont été prévenus au bout de deux heures, voire plus. Certains candidats ont donc dessiné les cartes à main levée.

Le fond de carte de l’épreuve de géographie était intégré au sujet alors qu’il devait être en annexe.

La «consternation» de l’association des profs d’histoire géo

De son côté, l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG) exprime sa «consternation». «Il ne s’agit pas, hélas, d’une première. Les épreuves de l’agrégation, en 2017, avaient été également reportées. L’APHG tient à apporter son soutien à tous les préparationnaires que ce manque de vigilance met en difficulté. Elle souhaite encourager tous nos futurs collègues pour affronter une nouvelle épreuve», écrit l’association.

Nous apprenons avec consternation que l'épreuve de géographie du capes a été annulée et reportée au 12 avril prochain. Soutien à tous les préparationnaires que ce manque de vigilance met en difficulté… et courage à toutes et à tous pour affronter une nouvelle épreuve

March 28, 2022

La double décision de l’annulation et du report provoque une levée de bouclier. Sur internet, une pétition lancée ce lundi soir récolte déjà plus de 2.000 signatures. «L’annulation de l’épreuve (...) est une solution trop radicale qui est injuste envers un nombre de candidats», dénoncent les signataires qui somment le ministère à songer à d’autres solutions comme adapter la notation ou le choix de ne pas recommencer l’épreuve.

Des candidats contractuels se mettent en grève

Car plusieurs problèmes se posent. Le concours externe spécifique à Mayotte tombe aussi le 12 avril. Idem pour les oraux du concours interne. Ce qui poussera les candidats à faire un choix. Les candidats employés pourront-ils avoir de nouveaux jours de congé pour passer les épreuves? Et quid des candidats en alternance, qui se sont déjà vus accorder deux semaines d’absence pour réviser? Enfin, les centres d’examens sont souvent éloignés des centres-villes et les déplacements ne sont pas pris en charge, ce qui pose un problème financier pour les candidats. À Nantes, des candidats contractuels ont annoncé se mettre en grève à compter de ce mardi. Le député communiste et candidat à la présidentielle Fabien Roussel a quant à lui envoyé une lettre à Frédérique Vidal, l’exhortant à se «saisir sans délai de cette question».

* Le prénom a été modifié.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
Le Figaro

Elizabeth II au bras du prince Andrew : un geste fort qui aurait «consterné» les princes Charles et William

Accusé d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant apparu au bras de la souveraine lors de la cérémonie organisée en hommage au prince Philip. Une décision qui n'aurait pas été du goût du prince de Galles et de son fils aîné.

Il a récemment conclu un accord financier avec Virginia Giuffre, celle qui l'accuse de l'avoir agressée sexuellement lorsqu'elle avait 17 ans. Soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant réapparu en public, le mardi 29 mars, à l'occasion de la cérémonie en hommage au prince Philip. Le duc d'York est ainsi arrivé à l'abbaye de Westminster - et l'a quittée - au bras d'Elizabeth II.

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Il aurait également insisté pour accompagner la souveraine à son siège. Une mission qui devait être, selon le Daily Mail, assurée par le doyen de l'abbaye de Westminster. Certains correspondants royaux ont tôt fait de s'interroger : ce geste représentait-il une forme de «soutien» de la part de Sa Majesté, qui a pourtant privé son cadet de ses fonctions royales ?

En vidéo, après plusieurs mois sans apparition publique hors de Windsor, la reine Elizabeth II a assisté à une messe en mémoire du prince Philip

«Sur le devant de la scène»

Les princes Charles et William auraient, quant à eux, été «consternés» par l'attitude du prince Andrew, a révélé le quotidien britannique, le mardi 29 mars. Selon le tabloïd, père et fils auraient accepté «avec réticence» que le duc d'York se rende à Londres au côté de la reine d'Angleterre. Ils auraient ainsi été «affligés» de constater que ce dernier se plaçait «sur le devant de la scène» durant l'événement.

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«Le prince Charles souhaite que le prince Andrew demeure "hors de vue"», titrait pourtant le Daily Beast, le 14 février. Selon le Sun, le futur roi et le prince William auraient en effet milité dans l'ombre pour que le prince Andrew soit déchu de ses titres militaires et de ses mécénats. Ce à quoi Buckingham Palace a finalement consenti, avant de l'annoncer dans un communiqué officiel publié le 13 janvier. Le duc d'York s'était quant à lui retiré de ses fonctions publiques en mai 2020.

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Nicole Kidman, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction. Florilège.

Julie Delpy, Alec Baldwin, Richard Williams... Ces célébrités qui défendent Chris Rock après la gifle de Will Smith aux Oscars 2022

Après l'incident survenu entre les deux acteurs lors de la cérémonie des Oscars, dimanche 27 mars, certaines personnalités ont choisi leur camp.

Glamour et controverse : en photos, la sensationnelle tournée de Kate et William dans les Caraïbes

Les Cambridge se sont envolés pour les Bahamas, le jeudi 24 mars. Cette visite marquera la fin de leur tournée officielle dans les Caraïbes.

Le Figaro

McKinsey : Bruno Le Maire affirme que des «vérifications fiscales» ont été menées avant le rapport du Sénat

Amélie de Montchalin et Olivier Dussopt tiendront jeudi matin une conférence de presse pour répondre à la polémique sur le recours aux cabinets de conseil.

La polémique liée au recours aux cabinets de conseil durant le quinquennat, et en particulier aux services de McKinsey, continue d'enrayer la mécanique de campagne d'Emmanuel Macron. Interrogé ce mercredi 30 mars sur Europe 1, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a souhaité convaincre que le cabinet de conseil n'avait fait l'objet d'aucune clémence de la part des services fiscaux, alors que le rapport rendu par le Sénat sur le consulting a mis au jour plusieurs années de pratiques d'optimisation fiscale.

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«Nous avons engagé des vérifications fiscales [sur McKinsey] avant la publication du rapport», a ainsi affirmé le ministre de l'Économie. Selon la Lettre A , les services de Bercy ont diligenté en 2021 un contrôle fiscal, qui a été confié à la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP).

Saisi par les oppositions

Bruno Le Maire affirme n'avoir politiquement «aucune fébrilité» sur le sujet, et souhaiter poursuivre le contrôle fiscal sur McKinsey afin que le cabinet de conseil paie «rubis sur ongle» les impôts qu'il doit à la France. Les oppositions se sont en tout cas emparées de la polémique. La principale challenger du président sortant dans les sondages, Marine Le Pen, a ainsi dénoncé un «scandale» et une «gabegie».

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Le gouvernement tente désormais d'éteindre le feu. Emmanuel Macron a indiqué, en évoquant l'impôt sur les sociétés non versé par McKinsey, que cette situation s'expliquait par les règles fiscales en vigueur et qu'il s'était «battu» pour instaurer un impôt minimal sur les grandes entreprises. «Dans quelques mois ces cas pourront être bannis», a-t-il ajouté sur France 3 dimanche dernier. La ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin et le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, ont annoncé organiser jeudi matin une conférence de presse le recours de l'État aux cabinets de conseil.

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Les VTC manifestent pour défendre leurs courses

Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».

«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Les entreprises françaises menacées par un projet de loi russe visant à les nationaliser

DÉCRYPTAGE - Ce projet de loi, en passe d'être voté, vise à nommer des administrateurs «externes» à la tête des entreprises occidentales, dont françaises, tentées de quitter la Russie. Avec un risque, à terme, de les nationaliser.

Le Figaro

En Normandie, des cimetières militaires bientôt surplombés par des éoliennes?

Angélique Négroni

RÉCIT - La population s’oppose à ce projet qui insulte la mémoire des soldats britanniques tombés lors du Débarquement.

Un lieu de recueillement bafoué. C’est le sentiment qui met la population de Bazenville en émoi, en apprenant que des éoliennes pourraient être installées à proximité du cimetière militaire britannique situé dans cette commune normande. À 800 mètres du site où reposent des centaines de soldats, dont la vie fut fauchée lors du débarquement du 6 juin 1944, cinq mâts de 150 mètres de haut pourraient être érigés.

«On est sur une plaine et, d’où que l’on soit, on verra ces mâts. Cela va déprécier nos maisons et défigurer notre paysage», s’affole Marcel Dubois, le maire de cette petite commune du Calvados. Dès lundi soir, son conseil municipal a voté à l’unanimité contre ces installations, tandis qu’une partie de la population s’organise pour faire barrage à ce chantier. Porté par l’association Pour la protection et l’environnement du Bessin, un recours est en préparation pour engager le bras de fer devant les tribunaux. Il vise l’autorisation délivrée le 23 février dernier par la commune voisine, Le Manoir, qui permet l’installation d’un premier mât de mesure sur des terres agricoles. Un équipement destiné, dans un premier temps, à étudier les forces du vent mais qui est, pour les opposants, le premier pas vers un futur parc.

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En donnant son feu vert à l’opérateur Vensolair, Le Manoir, bourgade de 200 âmes, est désormais pointée du doigt. Ses élus sont accusés de vouloir faire passer en force ce projet qui sommeillait dans les cartons depuis 2018. Dès cette date, la commune avait voté en faveur de la mise en place d’éoliennes. Mais, à l’époque, l’aviation civile avait bloqué le projet, estimant que leur présence portait atteinte à l’un de ses couloirs aériens. De nouveau approché par Vensolair, Yves Le Guillois, le maire du Manoir, entend rouvrir le dossier. Quitte à piétiner largement la mémoire militaire, selon ses détracteurs. Outre l’atteinte au cimetière britannique de Bazenville, ce parc, s’il devait voir le jour, serait aussi visible du mémorial britannique de Ver-sur-Mer qui, érigé à quelques encablures de là, face à la mer, rend hommage aux milliers de soldats du Commonwealth tombés durant l’été 1944 en Normandie.

«On n’est pas contre les éoliennes mais on est sur des lieux de mémoire qu’il faut protéger», insiste Benoît André, le responsable de l’association d’opposition. Un argument qui avait déjà été mis en avant dans cette région pour empêcher l’implantation de 64 mâts en mer, à dix kilomètres au large des côtes du Bessin et des plages du Débarquement. Des associations avaient alors saisi la justice pour souligner que de telles installations étaient incompatibles avec le projet de classement des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’humanité. En vain. Ce vaste parc, qui produira l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 630.000 personnes, sera mis en service en 2024. Sa création devient aujourd’hui un argument des opposants pour contrer le projet de Vensolair: «À quoi ça rime de vouloir créer ces quelques mâts puisque l’on va avoir à proximité cet immense parc en mer?, interroge Hervé Morin, le président de la région Normandie qui suit de près ces dossiers. Je suis contre les éoliennes terrestres, et plus encore contre ce projet en Bessin qui est parfaitement saugrenu. Que l’on arrête d’emmerder le monde!»

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Attaqué de toutes parts, Yves Le Guillois, se défend: «On en est seulement au tout début des études. Le mât de mesure va être installé durant un an, et après on verra», avance-t-il en tentant de calmer le jeu. Quant à Jean-Louis Morel, l’agriculteur qui accepte cette première éolienne sur ses terres, il se sait également pointé du doigt. «Je suis devenu la bête à tuer, fulmine-t-il, mais il faut vivre avec son temps. Moi, je préfère une éolienne plutôt que le nucléaire.» Le bras de fer ne fait que commencer.

Le sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna

EXCLUSIF - En prison, Franck Elong Abé, islamiste radical et déséquilibré, entretenait «de bonnes relations» avec sa victime.

Nuits d'émeutes en Seine-Saint-Denis

RÉCIT - Des quartiers sont en proie à la violence depuis le décès d'un homme, samedi, lors d'un contrôle de police.

Pollution : circulation différenciée samedi à Paris et dans le périmètre de l'A86

Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.

Le Figaro

«Vite mon master»: des étudiants créent un site pour pointer la pénurie de places à l’université

Par Victor Merat • Publié le 30/03/2022 à 06:00 • Mis à jour le 30/03/2022 à 12:20

Le site «Vite mon master» compare les capacités d’accueil des formations entre les rentrées de septembre 2021 et 2022.

Ils se sentent abandonnés et prennent le taureau par les cornes en lançant «Vite mon master». Des étudiants en licence veulent pallier le manque d’informations dont ils disposent sur les places en master en s’emparant de ce sujet sensible. L’objectif est de comparer les capacités d’accueil des masters entre les rentrées de septembre 2021 et 2022 pour aider les étudiants à s’orienter. «On n’en peut plus, soupire Shayan Le Gall, 21 ans, étudiant en licence 3 d’économie à l’université Paris 1, qui a mis sur pied la plateforme avec trois amis. Dans certains masters, le nombre de places diminue et cela nous inquiète. Notre objectif est d’informer les étudiants sur cette dynamique et mettre la lumière sur le problème des capacités.»

#EtudiantsSansMaster, remake en 2022?Le gouvernement ne nous donne pas les réponses, trouvons les nous-mêmes! M1, M2, aide nous à le savoir en ajoutant sur https://t.co/nMDNxj64gd les capacités de ton master en 2021/2022. Faites tourner#vitemonmaster #trouvermonmaster pic.twitter.com/9x91qo4Nao

March 26, 2022

Car tous les ans, entre juillet et septembre, c’est la même rengaine: des étudiants expriment sur les réseaux sociaux leur désarroi, notamment à travers le hashtag «Étudiants sans master». Ces dernières années, les inscriptions en licence n’ont cessé de croître: de 869.000 en 2010-2011 contre plus d’un million en 2020-2021, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Mais les places en master, déterminées en fonction du nombre d’étudiants en licence, évoluent moins vite. De 510.000 en 2010 à 581.000 en 2020. Depuis la réforme de 2016, la sélection se fait à l’entrée en master 1. Le corollaire est que de nombreux étudiants sont laissés sur le carreau alors même que Frédérique Vidal a annoncé, en juillet dernier, la création de 14.000 places dans les filières en tension à l’université - Staps, psychologie et droit, par exemple - dont seulement 4.400 en master.

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«Vite mon master» se veut participatif. Dans une vidéo relayée sur Twitter, une étudiante interpelle ses camarades déjà en master 1. «Comme on a aucune info, on a décidé de les trouver nous-mêmes. Étudiant en master, on a besoin de toi: trouve ton master et ajoute l’effectif de ta promo en 2021. Et nous, étudiant en L3, on aura accès à toutes les informations possibles», explique-t-elle. Et d’ajouter: «Le but c’est de faire ça le plus vite possible, car il est encore temps de créer des places dans les masters en tension.»

Le doute de la véracité des chiffres

Pour comparer le nombre d’étudiants par promotion, les contributeurs s’appuient sur les chiffres publics du site gouvernemental «Trouver mon master». Ce dernier affiche la capacité d’accueil de tous les masters en France pour la rentrée de septembre prochain. Concrètement, la capacité 2022 du master Sciences du langage à la Sorbonne Nouvelle - Paris 3 affiche 92 places. Contre 175 en 2021. Soit la suppression de 83 places, selon «Vite mon master». Ou comme le master Droit des affaires de l’université de Toulouse 1 Capitole qui aurait supprimé 27 places si l’on croise les chiffres de Trouver mon master et ceux de l’université.

N’importe qui peut contribuer à alimenter le site. Ce qui fait planer le doute sur la véracité des chiffres. «Il y a des risques, c’est sûr, mais nous avons des filtres pour limiter la casse», se défend Loup Bensoam, en troisième année de licence à Sciences Po Paris, qui a cofondé la plateforme. Les administrateurs comptent donc sur la bonne foi des étudiants et des universités. Quelques masters ont joué le jeu en confirmant les chiffres. Du côté des syndicats étudiants, certains ont fait part de leur intérêt pour l’initiative et pourraient apporter leur aide. Pour l’instant, sur les 3.500 masters recensés sur le site, moins d’une trentaine ont leur capacité confirmée.

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Le Figaro

Aristocrats, Sonic 2, Morbius… Les films à voir ou à éviter cette semaine

Eric NeuhoffOlivier DelcroixAlbane Harmange

Une fresque sur le patriarcat japonais, la seconde irruption à l'écran du plus sonique des hérissons, les aventures d'un vampire 2.0… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Freaks Out - A voir

Drame fantastique de Gabriele Mainetti, 2h21

Quel cirque! C'est le cas de le dire. Sur la piste, se récapitulent d'étranges créatures. Il y a un nain magnétique et masturbateur, un loup-garou toujours plongé dans un livre et un albinos dompteur d'insectes (une exception: les abeilles). Notre préférence va à la fille électrique, qui allume des ampoules rien qu'en les glissant entre ses lèvres. Cette économie d'énergie n'était pas le principal souci des Romains en 1943. L'Italie était occupée. Ces distractions étaient les bienvenues pour les habitants. On en redemande. Ces 145 minutes ont l'air d'en durer trente. Les Américains ont du souci à avoir. Le spectacle n'est plus de leur côté. Tremble, Hollywood, Mainetti est à tes basques. E.N.

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Icare - A voir

Film d'animation de Carlo Vogele, 1h16

Comment raconter à nouveau le mythe d'Icare sans tomber dans la tragédie d'un garçon qui vola trop près du soleil à s'en brûler les ailes? C'est le pari réussi du réalisateur luxembourgeois Carlo Vogele. Sans rien déflorer de l'intrigue, on est assez impressionné par la manière dont il apporte une touche de modernité à ce récit millénaire, transformant la tragédie du destin funeste d'Icare en une histoire d'amitié d'une grande douceur, traversé de fulgurances poétiques. Enfants et parents en sortiront charmés. C'est à n'en pas douter la marque d'un grand talent. O.D.

À lire aussiIcare prend un nouvel envol

Sonic 2 - A voir

Film d'aventures de Jeff Fowler, 2h02

Chouchou des enfants, le hérisson bleu céruléen Sonic, du jeu vidéo créé par Sega en 1991, s'est taillé une place de choix en 2020. Sonic 2 fait revenir l'infâme Dr Robotnik (Jim Carrey) et entrer deux nouveaux arrivants : Tails et Knuckles. Survitaminé, joyeux, attendrissant, ce divertissement ne manque pas… de piquant. O.D.

Morbius - On peut voir

Film fantastique de Daniel Espinosa, 1h45

Morbius n'est pas exactement un modèle de joie de vivre, loin des super-héros pop et pétillants comme ont su en imaginer les artistes de la «Maison des idées». C'est d'ailleurs ce qui caractérise l'adaptation ténébreuse signée Daniel Espinosa (Life) conçue sous l'égide de Sony et non de Disney. On marche ici sur les traces de Bram Stoker, avec quelques allusions à Nosferatu , ou même à Blade, autre personnage vampirique issu de l'écurie Marvel adapté en 1998 avec Wesley Snipes. Assez habilement, le film respire le romantisme discret, en misant sur la noirceur attirante du personnage, ainsi qu'à un sous-texte érotique… assez insolite chez Marvel. O.D.

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En corps - On peut voir

Comédie dramatique de Cédric Klapisch

Avec En corps, Klapisch, continue de courir après sa jeunesse perdue. Il le fait en dansant, avec des pointes ou pieds nus. Les quinze premières minutes se passent de dialogue, comme un livre d'images beau et cruel. Élise, danseuse classique de 26 ans, se blesse en pleine représentation de La Bayadère , après avoir aperçu son amoureux flirter avec une autre en coulisses. Le cœur brisé et la cheville en vrac, on lui annonce qu'elle ne pourra plus danser. Klapisch n'a pas de style mais il a un ton. Il a l'air sympa. Ses films lui ressemblent. C'est son atout et aussi sa limite, ou l'inverse. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, aurait dit Jean Yanne, acteur génial et pas sympa du tout. Tout le monde est drôle aussi. É.S.

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Aristocrats - On peut voir

Drame de Yukiko Sode, 2h05

À 27 ans, Hanako est toujours célibataire. Une anomalie pour sa riche famille. Quand elle croit avoir trouvé un mari, elle s'aperçoit qu'il fréquente déjà une hôtesse, une provinciale venue étudier à Tokyo. La réalisatrice Yukiko Sode adapte un roman de Mariko Yamauchi pour peindre la domination masculine dans la société japonaise. Intention louable, mais sa mise en scène manque de nerf. É.S.

Retour à Reims (Fragments) - On peut voir

Film documentaire de Jean-Gabriel Périot, 1h23

Jean-Gabriel Périot transpose l'autobiographie du sociologue Didier Eribon. Plus que pour le texte jargonnant dit par Adèle Haenel («polarité structurante», «violence discursive»), le film vaut pour les extraits de reportages et de fictions qui illustrent la condition ouvrière. En particulier celle des femmes, victimes de leur sexe en plus de leur classe sociale. É.S.

Cyrano - On peut voir

Comédie musicale de Joe Wright, 2h04

Capable du meilleur (Orgueils et préjugés, Les Heures sombres) comme du pire (Pan, La Femme à la fenêtre), Joe Wright signe une version comédie musicale de Cyrano de Bergerac. Si les chansons de The National tiennent la route, Peter Dinklage peine à convaincre en Cyrano. La production n'a pas jugé utile d'affubler la star de Game of Thrones d'un pif protubérant. Remplacer le long nez par un nain, c'est un peu court. A.H.

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Le Monde d'hier - A éviter

Drame de Diastème, 1h29

Que trois jours. C'est un peu court. Comment contrer l'extrême droite soixante-seize heures avant les élections de dimanche? La présidente en est toute retournée. Si l'idiot qu'elle avait choisi pour lui succéder n'était pas allé se mettre dans une affaire embarrassante qu'un site russe est sur le point de divulguer ! Il ne manquait plus que ça. Pourquoi Poutine n'envahit-il pas l'Ukraine, pendant qu'il y est ? Un étrange déjà-vu s'empare assez vite du spectateur, lassé par la menace d'une internationale fasciste. Vieille rengaine. Peut-être que ce Monde d'hier restera dans l'histoire pour avoir réussi l'exploit de rendre Denis Podalydès ridicule pour la première fois de sa carrière. On serait lui, on détruirait la séquence où il fond en larmes devant sa supérieure de toutes les copies en circulation. E.N.

Coda: le conte de fée hollywoodien du remake de La Famille Bélier

RÉCIT - Acheté par Apple TV+ à Sundance, le film a fait de l'ombre aux Oscars à The Power Of The Dog et écrit une page du septième art américain avec sa distribution sourde. Rencontre avec sa réalisatrice Sian Heder et sa révélation comique Troy Kotsur.

Philippe Rousselet, un Français à Hollywood

PORTRAIT - Il a produit La famille Bélier, puis Coda, son adaptation américaine, qui vient de rafler trois Oscars dont celui très convoité du meilleur film. Portrait d’un producteur élégant.

Notre critique d’En corps de Cédric Klapisch: chacun cherche son entrechat

CRITIQUE - Le réalisateur filme avec son empathie habituelle la renaissance d’une jeune danseuse classique. Et révèle Marion Barbeau, découverte à l’Opéra

Le Figaro

La Bosnie-Herzégovine déchirée par les tensions nationalistes

ENQUÊTE - Vingt-sept ans après la fin de la guerre, l’édifice institutionnel imposé par les accords de Dayton menace de se disloquer. Tandis que les nationalistes serbes et croates s’affichent de plus en plus ouvertement tentés par la sécession, leurs homologues bosniaques n’excluent pas un retour des armes.

Envoyée spéciale à Sarajevo, Banja Luka, Tuzla et Jajce

«La guerre? Je refuse d’y croire. Cela dit, je n’imaginais pas le conflit qui allait se produire en 1992. Je jouais au tennis un vendredi et, le dimanche, j’étais dans les tranchées», témoigne Aleksandar Trifunovic, rédacteur en chef du site indépendant Buka à Banja Luka, chef-lieu de la Republika Srpska (RS), qui avait 20 ans à l’époque. La Bosnie-Herzégovine (BiH) est-elle sur le point d’éclater à nouveau, vingt-sept ans après la signature des accords de paix à Dayton?

La menace de sécession de la RS, «l’entité serbe» (l’autre entité étant la Fédération croato-bosniaque), provoque la plus profonde crise que la BiH ait connue depuis la fin de la guerre. À l’initiative de son homme fort, Milorad Dodik, membre serbe de la présidence collégiale de l’État central de Bosnie, les représentants serbes ont quitté toutes les institutions communes du pays. L’Assemblée de la RS a, le 10 décembre dernier, donné au gouvernement de Banja Luka un délai de six mois pour organiser son départ de trois institutions cruciales communes à l’État central: l’armée, la justice et les impôts. Depuis, elle a amorcé la création d’un Haut Conseil de la magistrature et d’un parquet spécifique pour l’entité serbe, qui pourraient voir le jour dans un an.

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À l’origine de l’engrenage qui risque de faire franchir une ligne rouge: une loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, imposée à la veille de son départ par Valentin Inzko, alors Haut Représentant de la communauté internationale (OHR) à Sarajevo. «Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création “génocidaire” et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives», explique Snezana Novakovic-Bursac, à la tête du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants (SNSD) de Dodik à l’Assemblée de la RS. En pratique, la RS veut récupérer quelque 140 compétences transférées au fil des ans aux institutions centrales, en plus du refus de reconnaître la qualification de «génocide» pour les crimes perpétrés par les forces serbes.

Dans cette offensive qualifiée de «sécession rampante» par les Bosniaques, Dodik est épaulé non seulement par Belgrade, qui joue au pompier pyromane, mais aussi par Zagreb. «Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale», a déclaré Zoran Milanovic, président de Croatie, suscitant un tollé à Sarajevo. Surtout, Dodik a le soutien de Dragan Covic, vice-président de la Chambre des peuples et chef du HDZ-BiH, le parti nationaliste croate. Celui-ci réclame depuis plusieurs mois une réforme de la loi électorale avant les élections générales d’octobre prochain, pour renforcer le caractère ethnique du vote en Fédération. Cette exigence de changement des règles du jeu repose notamment sur l’idée que les Croates de Bosnie sont dépossédés de leurs droits, alors qu’ils sont un des trois «peuples constitutifs» de Bosnie. Après neuf mois d’âpres discussions menées avec la médiation de l’Union européenne et des États-Unis, un constat d’échec a été dressé le 22 mars sur cette réforme, mettant en danger la tenue des élections.

«Un des pays les plus pauvres d’Europe»

«Ce n’est pas normal que des électeurs appartenant à une communauté élisent le représentant d’une autre», estime ainsi l’affable Josip Topic du HDZ-BiH, président du Conseil municipal de la petite ville médiévale de Jajce, blottie dans les montagnes de la Fédération. Pour cet ancien combattant des forces croates de Bosnie (HVO), tout doit être décidé au Parlement de l’État central avec l’accord des Bosniaques, Serbes et Croates - et surtout pas imposé par la communauté internationale. Ou, pire encore, par «les autres», les 2,7 % qui refusent de se déclarer membres d’une communauté ou d’une autre. Pour Aline Cateux, doctorante en anthropologie de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, installée à Sarajevo, l’objectif de Covic est de détenir un monopole sur la représentation politique des Croates et de renforcer le puissant système de contrôle social et clientéliste mis en place en Herzégovine. «À terme, le but est de créer une troisième entité, croate, qui aurait Mostar pour capitale, et vocation tôt ou tard à se détacher de la Bosnie et à se rattacher à la Croatie».

Dans la vie quotidienne, il y a beaucoup plus de communication entre les différentes communautés que ce qui est relayé dans l’espace public

Tanja Topic est analyste politique à Banja Luka. «Avec Dodik, l’unification à terme avec la Serbie est un leitmotiv. On présente Sarajevo comme l’étranger. Au journal télévisé, contrôlé de près, ce qui concerne la Fédération est dans la rubrique “informations régionales”», souligne-t-elle, sans pour autant croire à l’éclatement du pays. «Dans la vie quotidienne, il y a beaucoup plus de communication entre les différentes communautés que ce qui est relayé dans l’espace public. Car Milorad Dodik et Dragan Covic, mais aussi Bakir Izetbegovic, le leader nationaliste bosniaque du Parti de l’action démocrate (SDA), sont de mèche pour jouer la carte ethno-nationaliste et faire monter les enchères à la veille des élections. Les trois sont en perte de vitesse à cause de leur gestion désastreuse et Dodik, qui a perdu le soutien qu’il avait au parquet, est prêt à marcher comme un funambule au bord du précipice pour ne pas finir en prison», estime Tanja Topic.

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«La Bosnie est un des pays les plus pauvres d’Europe, un des plus corrompus, en tête de liste pour l’emprise du crime organisé, de la pollution atmosphérique, de l’endettement. Le taux de mortalité liée au Covid-19 y a été l’un des plus élevés au monde… Mais au lieu de s’y attaquer, on bloque les institutions et on manipule avec la peur», résume Svetlana Cenic, économiste et ancienne ministre des Finances de la RS. C’est pourquoi Aleksandar, employé dans une entreprise allemande de high-tech à Banja Luka, s’apprête à partir pour l’Allemagne, comme plus de 150.000 personnes en 2021 (ils étaient seulement 24.000 à s’exiler en 2013). «Je ne pars pas par peur de la guerre, mais parce qu’il est impossible de construire sa vie dans un pays dominé par le clientélisme des dirigeants nationalistes», dit ce trentenaire.

Les nationalistes bosniaques assurent toutefois que la crise est bien «sécuritaire». Doyen de la faculté des sciences politiques de Sarajevo, Sead Turcalo estime que la Bosnie est incapable de la résoudre par elle-même et réclame le renforcement de la présence militaire internationale, même si l’European Union Force (Eufor) considère que la situation est stable. Le 4 mars, en pleine guerre en Ukraine, 500 soldats supplémentaires sont venus prêter main-forte aux 600 militaires de l’Eufor déjà sur place, par «mesure de précaution», pour éviter toute escalade et rassurer la population.

État central fantôme

Sur les berges de la Miljacka, la rivière qui traverse Sarajevo, les vétérans Bérets verts, ces unités de volontaires qui se sont formées au début de la guerre pour organiser la défense, avant que ne soit créée l’armée de Bosnie-Herzégovine, sont en état d’alerte. «Nous avons reçu des milliers de candidatures, venant de toutes les régions du pays et aussi de la diaspora», assure Vahid Alic, dirigeant de la section du mouvement dans le centre de Sarajevo, debout dans la salle qui sert de mémorial aux chahid, les martyrs musulmans, et aux «autres combattants tombés».

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De fait, la communauté bosniaque est aujourd’hui la seule à envisager l’hypothèse d’un conflit. En attendant, l’État central n’est qu’un fantôme. Strajo Krsmanovic dirige la Galerie nationale des beaux-arts de Sarajevo, dont le principal problème est d’être «nationale» dans un État comme la Bosnie-Herzégovine. «Nous n’avons pas d’institution de tutelle et personne n’est en charge de nous financer.» Les caisses de la galerie sont désespérément vides, avec seulement de quoi payer un mois de salaire des quatorze employés. La situation est la même dans les six autres institutions nationales… Strajo Krsmanovic est un Serbe de Sarajevo, qui n’a jamais quitté sa ville, même aux heures les plus sombres du siège. Il estime que le pays vit aujourd’hui «la période la plus dangereuse de son histoire», même s’il ne croit pas la guerre possible.

Dans cette Bosnie déchirée, la ville ouvrière de Tuzla veut rester sereine. Indéboulonnable bastion du Parti social-démocrate (SDP), héritier de l’ancienne Ligue des communistes, la ville a toujours résisté aux sirènes nationalistes. Maire de la ville depuis 2000, Jasmin Imamovic, insiste: «Il n’y a pas d’autre solution possible. Il faut que les Serbes renoncent à l’idée de sécession mais aussi que les Bosniaques renoncent à l’idée de supprimer la Republika Srpska. Le cadre de Dayton est une camisole de force imposée, mais on ne pourra le changer que par un consensus de tous les peuples du pays.»

Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?

Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»

Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Le Figaro

Envoi des premiers chèques énergie : qui est concerné ?

5,8 millions de ménages doivent recevoir cette aide, distincte du «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros qui a été versé ces derniers mois.

Une nouvelle aide devrait bientôt se retrouver dans la boîte aux lettres de 5,8 millions de ménages français. L'envoi des chèques énergie a débuté ce mercredi 30 mars, et devrait se poursuivre jusqu'à fin avril. Cette aide, qui s'adresse aux foyers qui peuvent justifier d'un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur à 10.800 euros, est d'un montant variable en fonction des ressources. Elle s'échelonne ainsi de 48 à 277 euros par ménage et doit permettre aux personnes éligibles de payer des factures d'électricité ou de gaz.

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Le chèque énergie de 44 à 277 euros est donc versé à un moment critique pour le pouvoir d'achat des ménages, qui est encore plombé par la hausse des prix du carburant. Mais tous ne le recevront pas simultanément. Il sera envoyé aux personnes éligibles par étapes, en fonction de leur département de résidence (voir le tableau des dates d'envoi du gouvernement).

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Envoi progressif

Cette aide s'ajoute au «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros que le gouvernement avait décidé de mettre en place à la fin de l'année dernière. Si ce sont les mêmes ménages qui sont visés par les deux chèques, celui de 100 euros n'est pas pérenne et avait vocation à permettre de faire face à la hausse des prix de l'énergie qui s'est observée au niveau mondial, et qui est désormais encore renforcée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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Dans ce contexte, GRDF a enjoint les Français à réduire leur consommation d'énergie en «baissant légèrement le chauffage». Mais Jean-François Carenco, président de la Commission de régulation de l'énergie, pondère : ce type d'efforts n'est pas demandé aux ménages qui peinent déjà à se chauffer faute de moyens. Il faut selon lui se mettre «gentiment et sereinement» à baisser la consommation lorsque cela est possible.

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Carburant : les modalités de mise en œuvre de la remise de 15 centimes par litre

L'État va faire en sorte que toutes les stations-service puissent être en mesure de proposer la réduction dès le 1er avril.

Gaz, électricité : les bons gestes pour réduire votre consommation d'énergie

Alors que la Commission de régulation de l'énergie a appelé, ce lundi, les Français à faire des économies d'énergie, Le Figaro vous dresse une liste de conseils pour limiter votre consommation.

L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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Le Figaro

Immobilier: comment se protéger contre une remontée des taux

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - Emprunter pour acheter un logement coûte désormais plus cher. Une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à une forte inflation. Mais la guerre en Ukraine pourrait changer la donne.

L’année 2022 sera-t-elle celle de la remontée des taux de crédit? En ce début d’année, les premières hausses se font jour. Pour l’heure, elles sont légères - entre + 0,1 et + 0,35 %. Mais elles signifient tout de même une augmentation d’une trentaine d’euros du montant que vous remboursez chaque mois à votre banque, pour un emprunt de 200.000 € à 1,3 % (hors assurance) sur 20 ans (contre 0,95 % auparavant). Un surplus loin d’être négligeable à l’heure où l’énergie et le carburant coûtent cher. «C’était inévitable. Même si cela ne nous arrange pas pour attirer de nouveaux clients, nous devions augmenter nos taux pour préserver nos marges», confie une banque au Figaro Magazine. Décrocher un prêt immobilier à un taux inférieur à 1 % sur 20 ans est devenu très rare, voire impossible, alors qu’il y a encore un an, c’était à la portée de beaucoup d’emprunteurs.

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La preuve en chiffres: ces crédits exceptionnels ne pèsent plus que 13 % des offres des banques contre 40 % en février 2021, selon Meilleurtaux, courtier en crédit immobilier. Aujourd’hui, une grande majorité (71 %) des taux proposés par les banques se situent entre 1,1 et 1,5 %. Tous les profils d’emprunteurs sont concernés, même les meilleurs dossiers (revenus supérieurs à 5000 € net par mois). Ces derniers peuvent espérer décrocher un prêt à un taux de 1,2 % (hors assurance) contre 0,85 % auparavant et 1,3 % pour un dossier standard (autour de 2500 € net par mois) contre 0,95 %.

Pour fixer leurs taux de crédit, les banques scrutent avec attention à quel taux l’État s’endette. Or, en ce début d’année, ils ont fortement augmenté. De quoi laisser penser que les taux de crédit vont continuer de grimper? «Si vous m’aviez posé la question il y a deux semaines, je vous aurais répondu “oui” assurément. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne et il se peut que la hausse des taux soit finalement moins forte qu’attendu» prévient Maël Bernier, de Meilleurtaux. «Nous pensons que la remontée des taux amorcée fin 2021 devrait rester contenue, veut croire de son côté Olivier Lendrevie, président de Cafpi. Pour rester compétitives, les banques devront continuer de proposer des taux attractifs aux particuliers.»

Baisse des prix immobiliers

En attendant, la remontée des taux, bien que légère, est réelle et vient donc s’ajouter à un contexte inflationniste déjà très pesant pour les ménages. De quoi sans doute accélérer la décision d’achat des attentistes qui espéraient que les prix baissent encore plus, notamment dans les grandes villes. Cette nouvelle donne a obligé certains propriétaires à changer de stratégie. «Depuis six mois, nous avons constaté une hausse de 10 % des demandes de crédits relais en France et un allongement de leurs délais, de 15 jours à 1 mois, souligne Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de financement. Il s’agit de cadres de 45-50 ans qui gagnent 70.000 € par an. À l’origine, ils avaient prévu de vendre avant d’acheter, mais leur appartement ne trouvant pas preneur, et ces ménages ne voulant pas passer à côté d’un coup de cœur, ils ont décidé de prendre un crédit relais.» Une solution qui réapparaît souvent dans les villes où les prix immobiliers baissent comme à Paris, mais qui peut effrayer certains particuliers. Car tous les biens ne trouvent pas preneur rapidement, surtout si le vendeur se montre trop gourmand.

En effet, même si la demande reste forte dans les grandes métropoles, la baisse des prix immobiliers joue en faveur des acheteurs. Sans compter que plus les vendeurs tardent à céder leur ancien logement, plus le prêt relais, dont la durée est souvent limitée à deux ans - un an renouvelable une fois -, leur coûte cher. Le taux nominal du prêt relais est souvent relevé de 0,1 à 0,3 % sur le barème des taux classiques. Sachez enfin que son montant ne dépasse généralement pas 70 % de la valeur nette du logement à vendre (déduction faite du capital restant dû, si vous avez un crédit en cours sur ce bien). Autre solution qui semble avoir la cote depuis le début de la crise sanitaire: le regroupement de crédits (lire à la fin de l’article). Mais là encore, il semble que ce soit plutôt des ménages aisés qui sollicitent ce dispositif. Ces emprunteurs-là, qui gagnent en effet en moyenne 4200 € net/mois, sont âgés de 45 ans et sont propriétaires à 51 %, selon Meilleurtaux.

Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 ­affichent des taux d’endettement supérieur à 35 %

Pour les autres, la solution n’a malheureusement pas changé: «Pour faire face à une remontée des taux, les ménages doivent soit augmenter leur apport ou, pour ceux qui ne le peuvent pas, négocier avec leur banque une durée d’emprunt plus longue», conseille Cécile Roquelaure, d’Empruntis. Or, les primo-accédants, qui sont souvent jeunes, ont rarement des apports très élevés. Le taux d’apport nécessaire à ces emprunteurs, pour acquérir un logement, a grimpé depuis deux ans, passant de 15% de l’emprunt total (233.000 € en moyenne en France) en 2019 à 16,5% en 2021, selon Cafpi, courtier en crédit immobilier. Soit plus de 38.000 € de plus! Quant à la durée d’emprunt, les banques ne peuvent plus accorder des prêts sur des durées supérieures à 25 ans. Sauf pour 20% des dossiers.

Parmi eux, seulement 30 % doivent être des primo-accédants. Autant dire que la marge de manœuvre est très mince pour ces acquéreurs qui doivent, par ailleurs, ne pas dépasser les 35% d’endettement exigés par les autorités financières. «Plus de 3 dossiers sur 10 déposés chez nous entre janvier 2021 et janvier 2022 affichent des taux d’endettement supérieur à 35% (lire notre graphique), affirme Maël Bernier. Parmi eux, 25 % ne sont pas finançables (taux d’endettement supérieur à 40%). Je ne me fais pas de souci pour eux, la plupart trouveront une solution pour rentrer dans les clous. En revanche, la situation est plus inquiétante pour les 10% restants qui n’ont pas de marge de manœuvre financière.»

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La conjoncture est d’autant plus difficile que côté assurances, le ciel est plutôt mitigé. Certes, les ménages qui empruntent moins de 200.000 €/personne (soit 400.000 € pour un couple qui se partage le poids de la dette à 50/50) n’auront plus besoin de remplir un questionnaire de santé, jusque-là obligatoire pour obtenir un crédit immobilier. Mais cette bonne nouvelle en cache, en réalité, une mauvaise. «On nous demande d’assurer des emprunteurs sans avoir la moindre information sur leur état de santé», déplore un assureur. Puisque les assureurs n’ont plus la possibilité d’identifier si l’emprunteur présente un risque ou pas - sauf si l’emprunteur est fumeur ou pas, question que les assureurs peuvent continuer à poser aux emprunteurs -, ils envisagent d’augmenter le taux de l’assurance. Au nom de la mutualisation des risques.

Les biens portants et les jeunes doivent payer plus pour compenser les surcoûts engendrés par les emprunteurs en mauvaise santé. «Des assureurs se demandent s’ils vont rester sur ce marché ou pas en fonction des évolutions de tarif, avec un risque évident d’augmentation des primes et, donc, de baisse du pouvoir d’achat des ménages» confie Sylvain Lefèvre. Le Crédit mutuel, qui avait été la première banque à supprimer le questionnaire de santé, a laissé entendre au Figaro que si cette mesure était généralisée à l’ensemble du marché - ce qui est donc le cas -, il augmenterait l’assurance de 1 à 2 €/mois. Soit entre 240 et 480 € pour un emprunt sur 20 ans. Une hausse qui vient s’ajouter à d’autres et ainsi rogner le pouvoir d’achat des Français.

Regrouper vos crédits immobiliers pour alléger le poids de votre dette

Jongler avec plusieurs crédits peut s’avérer périlleux surtout en période de crise. L’inflation couplée à l’envolée des prix de l’énergie et du carburant pèse lourd. De quoi hypothéquer vos chances de réaliser des travaux dans votre résidence principale ou un investissement locatif. Pour réduire leurs mensualités, les Français utilisent le fameux crédit à la consommation. Mais pour diminuer leur taux d’endettement et se donner une chance d’obtenir un crédit, le regroupement de crédits en un seul semble avoir la cote. Ne comptez pas sur d’éventuelles économies, ce n’est pas le but de cet outil qui vous permet plutôt d’assainir vos finances mais peut aussi vous aider à dégager de la trésorerie. Au contraire: cette technique peut même vous coûter cher. Les mensualités baissent grâce à un allongement de la durée d’emprunt. Et qui dit hausse de la durée dit augmentation du coût du crédit.

Le gendarme de la Bourse met en garde contre les fausses actions

L’imagination des escrocs est sans limite. Après les arnaques aux investissements dans les diamants, le vin, les cheptels de vaches ou les cryptoactifs, place aux fausses actions.

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DÉCRYPTAGE - La flambée des prix inquiète à juste titre les épargnants. Les solutions varient selon l’horizon de placement choisi.

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L’or physique combine plusieurs atouts en temps de crise. C’est un actif tangible, sans risque lié à l’émetteur, et il est liquide.

L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Figaro

Notre critique de la série Marvel Moon Knight: les nuits d’horreur d’Oscar Isaac sur Disney +

Constance Jamet

ENTRETIEN VIDÉO - L’arrivée dans la franchise MCU de Steven Grant, employé banal de musée souffrant de pertes de mémoire, confirme la créativité réjouissante des séries Marvel.

«Jouer les super-héros ne m’intéressait pas. Si j’ai dit oui à Moon Knight, c’est pour faire dérailler le train Marvel et mener une étude de caractère sur Steven Grant», confie, sourire en coin, Oscar Isaac au Figaro. Le comédien cubano-guatémaltèque aussi à l’aise chez les frères Coen (Inside Llewyn Davis) et Paul Schrader (The Card Counter) que dans les grosses productions (Dune, Star Wars) est la dernière recrue de choix de Marvel pour incarner une de ses séries inédites pour Disney+. Après Loki et WandaVision, Moon Knight confirme que c’est à la télévision que Kevin Feige, le président des Studios Marvel, sort de sa zone de confort. D’autant plus avec ce héros inconnu des fans et sans lien avec la galaxie des Avengers.

MoonKnight: «C'est la collaboration la plus créative dans laquelle j'ai joué» - Regarder sur Figaro Live

Employé banal du British Museum de Londres souffrant de pertes de mémoire et d’hallucinations, Steven Grant transporte le spectateur dans un dédale sombre qui frôle le film d’horreur. Oscar Isaac jubile devant tant de frénésie. Son personnage ne s’endort dans son lit qu’entravé par des sangles et entouré d’une barrière de sable pour éviter ses crises de somnambulisme. Malgré ses précautions, Steven se retrouve parfois à l’autre bout de la capitale anglaise ou du monde, des jours entiers. Difficile de mener alors une vie privée épanouie. Ces troubles dissociatifs surviennent parce que Steven est hanté par l’esprit de Marc Spector, mercenaire et disciple de Khonshu, dieu de la Lune et de la Vengeance. Et, quand le soldat d’élite Marc prend le dessus, le sang gicle.

Jeux de miroirs oppressants

Récit de fantômes avec une pincée d’aventure archéologique ésotérique à la Indiana Jones, cette minisérie en six épisodes déroute. Relecture des mythes et légendes de l’Égypte des pharaons, elle évoque aussi le sujet plus grave des troubles mentaux. Une intention explicite lors de l’épisode 4. Espoir du cinéma égyptien, Mohamed Diab (Les Femmes du bus 678) s’inspire de Shining et met en avant la modernité du Caire, son sens de la fête et de la solidarité. Loin des clichés orientalistes et des pyramides balayées par le désert, le réalisateur se délecte de couloirs aux néons blafards, multiplie les jeux de miroirs oppressants qui permettent à Steven et à Morgan de se toiser et de dialoguer. Un dédoublement parfois source de confusion, mais non dénué d’humour. Lorsque Steven reprend les manettes, l’uniforme armure de Moon Knight devient un costume trois pièces tout ce qu’il y a de plus bobo. Ravi de s’initier aux scènes d’action et de les pimenter de surnaturel et de comédie, Mohamed Diab tenait aussi à éviter le cliché manichéen du bon et du mauvais «jumeau» et montrer à quel point chaque identité qui constitue Steven est ambivalente: «En chacun d’entre nous existe une dichotomie entre nos vrais désirs et le visage policé que l’on présente à nos pairs».

Mohamed Diab, qui a écrit avec son épouse une bible de 200 pages, et le scénariste Jeremy Slater (The Exorcist) ont façonné des antagonistes à leurs convenances. Autre prise du cinéma indépendant, Ethan Hawke campe un Dr Arthur Harrow, transformé en dangereux idéologue. Ce gourou entend soumettre ses disciples à l’épreuve du Jugement dernier antique. Si les cœurs, alourdis par les péchés passés mais surtout à venir, abaissent les plateaux de la balance, c’est la mort. Steven et Marc doivent aussi se méfier du collectionneur d’art Anton Mogart, joué par le regretté Gaspard Ulliel, dans un de ces derniers rôles. «Je l’avais rencontré au Festival du cinéma de Montpellier», se souvient Mohamed Diab, «Il avait la beauté et le talent. Il était si humble. Il a débarqué sur mon tournage comme s’il débutait. Je suis fier d’avoir pu ajouter une pierre à sa filmographie».

La vengeance de Poutine: dans la tête du maître du Kremlin sur France 5

CRITIQUE - Le documentaire édifiant d’Antoine Vitkine revient sur le parcours de l’autocrate russe depuis dix ans, de l’annexion de la crimée à l’invasion de l’Ukraine. Un film à ne pas manquer, ce dimanche 27 mars à 20 heures 55 sur France 5.

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

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Moment de sidération aux Oscars 2022: Will Smith frappe Chris Rock sur scène

VIDÉO - Le comédien de La Méthode Williams a réagi à une blague de l'humoriste sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Il est remonté sur scène en pleurs et a tenté de s'excuser pour son geste, condamné par l'Académie des Oscars.

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Le Figaro

«Big Business» N°86 : le retour des emprunts russes

Bertille Bayart

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Moscou a un rendez-vous important avec ses créanciers le 2 avril.

Chers abonnés,

Parmi les multiples conséquences économiques de la guerre d'Ukraine, arrêtons-nous cette semaine sur ce qui se passe du côté des marchés de crédit. Entre les créanciers internationaux et la Russie, l'histoire est longue et douloureuse. Les investisseurs français gardent la mémoire des fameux emprunts russes, la dette tsariste répudiée par le nouveau pouvoir bolchevique en 1918. Les marchés internationaux et les Russes gardent le souvenir de la crise de 1998, quand Moscou avait fait défaut sur sa dette en rouble. Un épisode dans la grande crise de la dette qui avait aussi touché les pays émergents d'Asie du Sud-est et provoqué un événement systémique : la quasi-faillite du fonds LTCM, renfloué par le système financier pour éviter l'explosion incontrôlée. La crise de 1998, vue du Kremlin, c'est aussi le début de la chute de Boris Eltsine, et donc une étape clef de l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine (effective en 2000). Je profite de cette introduction pour vous signaler ce documentaire d'Arte qui raconte de l'intérieur le crépuscule de Boris Eltsine, la campagne électorale de Vladimir Poutine et ses premiers pas de président. Le réalisateur travaillait en 2000 pour Vladimir Poutine, et revisite aujourd'hui, en exil, son travail de l'époque. Fascinant.

Mais revenons à la dette. La question qui hante les marchés est de savoir si la Russie fera défaut sur ses obligations souveraines, et si les entreprises russes pourront honorer les leurs. Mi-mars, une première échéance de 117 millions de dollars a tenu les investisseurs en haleine. Un suspense de 96 heures, entre le moment où Moscou a envoyé l'ordre de paiement des intérêts dus sur ses bons souverains, et celui où les créanciers ont effectivement vu leurs comptes crédités. Au milieu, deux banques américaines qui, en tant qu'intermédiaires, ont dû s'assurer que les virements ne contrevenaient pas aux sanctions décrétées par les États-Unis, l'Union européenne et les autres pays du G7 contre Moscou.

Leçon de cette première échéance : en droit, la Russie peut honorer ses dettes. Mais dans les faits, le pourra-t-elle encore longtemps alors que ses réserves de devises sont partiellement inaccessibles du fait du gel des avoirs de la Banque centrale ? La réponse pourrait être donnée à la fin de la semaine : le 2 avril, la Russie doit payer plus de 2 milliards de dollars cette fois, en intérêt et principal. Le doute agite les investisseurs, également troublés par les déclarations du régime russe qui a publiquement envisagé de rembourser ses créanciers en roubles, et symétriquement, réclamé d'être payé en roubles pour ses livraisons de pétrole et de gaz ce que l'Union européenne refuse. Déjà, les juristes planchent sur les contrats. Certaines souches d'obligations souveraines comportent en effet des clauses qui autorisent la bascule de la devise vers le rouble, d'autre pas. Une autre incertitude pèse également sur les marchés de crédit : la position semble-t-il fragile de la présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabioullina, très respectée des investisseurs internationaux et dont je vous avais parlé dans ma dernière lettre. Or, selon Bloomberg, Elvira Nabioullina aurait souhaité démissionner au moment du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, mais Vladimir Poutine se serait opposé à son départ.

L'inquiétude est plus grande encore du côté des entreprises russes, qui devraient avoir les plus grandes difficultés à rembourser leurs dettes libellées en devises, alors que le Kremlin les contraints à convertir en roubles 80% de leurs recettes perçues en monnaie étrangère. Un premier géant vacille déjà : Severstal, le sidérurgiste détenu par l'oligarque Alexeï Mordachov, soumis aux sanctions internationales. Le paiement d'intérêts par le groupe est bloqué au niveau de sa banque correspondante, Citigroup. D'ici à la fin de l'année, ce sont 18,5 milliards de dollars d'intérêts qui sont dus aux investisseurs internationaux par des entreprises russes.

Combien de temps la Russie peut-elle tenir face aux sanctions décidées contre elle ? Dans cette page, j'ai dressé l'inventaire des mesures décidées par l'Occident et quelques alliés contre le Kremlin. Si vous avez besoin d'être en permanence à jour, je vous suggère notamment également le recensement particulièrement bien fait du Peterson Institute.

Partir ou rester ?

Le nombre d'entreprises internationales qui font le choix de quitter la Russie ou d'y cesser leurs opérations augmente chaque jour. Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, met une pression maximale, comme il l'a fait devant le Parlement français, où, par parenthèse, des grands écrans avaient été installés dans les hémicycles de l'Assemblée et du Sénat… pour la première fois ! Cette pression est particulièrement difficile à contrer pour les entreprises concernées quelle que soit la qualité de leurs arguments : on ne débat pas avec un héros ! Je reconnais pour ma part avoir du mal à me faire une opinion sur le sujet. Comme le note Eric Le Boucher dans sa chronique pour «L'Opinion», «dans les 500 firmes qui ont quitté la Russie, on ne compte qu'une seule asiatique… Le bon capitalisme occidental pourra-t-il résister au rude capitalisme asiatique? ». Autrement dit, et cela vaut tout particulièrement dans le domaine de l'énergie, les places que nos entreprises laisseront seront-elles récupérées par des concurrents chinois ou indiens ? Cette interrogation pèse lourd dans la mesure dont fait preuve l'Élysée vis-à-vis des groupes français présents en Russie.

Beaucoup d'entreprises françaises replient pourtant en tout ou partie la voilure. Parmi celles qui se sont expliquées ces derniers jours, la position de TotalEnergies, par la voix de son PDG Patrick Pouyanné sur RTL, a marqué les esprits. Le patron a dit son indignation devant les accusations de complicité de crime lancées à l'encontre de son groupe par Yannick Jadot, le candidat EELV à la présidentielle, et contre lequel TotalEnergies a décidé de porter plainte en diffamation. Au-delà de cette passe d'armes, Patrick Pouyanné s'est projeté dans le moyen terme en Russie lors de cet échange :

«Patrick Pouyanné - Il est clair que la conséquence, mais elle est très claire pour moi, depuis que Monsieur Poutine a décidé d'envahir l'Ukraine, c'est qu'il n'y a pas de futur de croissance en Russie pour TotalEnergies. Et la première décision que les gens ont sous-estimée, quand nous l'avons annoncée : nous n'investirons plus de nouveau capital en Russie. (...) J'ai mis ce jour-là avec le conseil d'administration une croix sur tout le futur qu'on était en train de construire en Russie.Alba Ventura - Il n'y a pas de futur de croissance avec la Russie…?Patrick Pouyanné - Mais bien sûr que non. Alba Ventura - Terminé la Russie pour vous ? Patrick Pouyanné - Comment voulez-vous que je puisse croître ? Vous croyez que demain matin, même après la guerre, je ne vais pas garder en tête ce qui s'est passé et que je vais aller mettre plus…»

Plus d'avenir en Russie ? C'est finalement la question essentielle qui se pose à ces entreprises et dont la réponse suppose de faire des hypothèses sur la durée et la sévérité du conflit et sur l'avenir du régime russe. Chaque jour qui passe renforce la probabilité d'une rupture durable et la justification, non seulement éthique, mais aussi économique, d'un départ. Directement cité par Volodymyr Zelensky, Renault en a tiré les conséquences et a annoncé le 23 mars l'arrêt de la production sous sa marque dans l'usine de Moscou et, surtout, son retrait à venir d'Avtovaz, le fabricant des Lada dont il déteint 68% du capital. C'est un coup très dur pour le constructeur français. Il tire un trait sur un marché qui représentait un volume de 500.000 véhicules environ pour lui, et la moitié du résultat opérationnel de sa division automobile. Financièrement, il faut passer par pertes et profits 2,19 milliards d'euros de valeur inscrite au bilan. Mais le défi stratégique est encore plus grand : pour Renault, qui dans le cadre de l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi n'a pas de positions fortes ni en Chine, ni aux États-Unis, c'est un relais de croissance qui est détruit. Pour le moment, m'assure-t-on de sources concordantes, Nissan ne semble pas disposé à saisir cette «occasion» pour remettre le sujet de l'Alliance sur la table. Mais les déboires russes de Renault risquent de faire apparaître plus vite que prévu un nouvel écart de performance entre les deux piliers de l'Alliance encore très convalescente. Malgré les efforts déployés par le président du Losange Jean-Dominique Senard, malgré les avancées réelles de coopération annoncées au mois de janvier dans le domaine de l'électrique, la question de la structure de l'Alliance ne pourra être éternellement remise à plus tard…

Cette semaine, il fallait lire aussi

Limpide. J'ai interviewé Christophe Barraud, chef économiste chez Market Securities, sur les premières conséquences de la guerre d'Ukraine sur l'économie mondiale. Comme toujours, il réalise cet exercice de prévision avec une grande précision, et une grande clarté.

Complexe. Mon confrère Guillaume Guichard s'est attaqué à un défi : vous expliquer la formation des prix de l'électricité et les raisons pour lesquelles ceux-ci s'envolent sous le bouclier du gouvernement. D'une actualité brûlante.

À la semaine prochaine,

Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

La région Normandie réduit la fréquence des trains sur ses lignes

En réponse à une baisse de la fréquentation en 2021, le nombre de trains en circulation sur les lignes normandes va diminuer. Une décision qui ne passe pas pour les associations d'usagers.

Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?

DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.

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Savez-vous d'où vient la fête du 1er mai?

VIDÉO - En France, le 1er mai est un jour chômé et payé depuis 1947. Mais la fête du travail puise ses origines dans une grève généralisée de salariés américains en 1886.

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Le Figaro

Dyson lance le premier casque audio avec purificateur d'air

Elsa Bembaron

L'entreprise britannique a présenté un nouvel appareil à l'allure très futuriste et quelque peu incongru.

Êtes-vous vraiment prêts pour le futur? Dyson, célèbre pour ses aspirateurs sans fil dévoile son premier casque audio purificateur d'air. L'objet inclut des écouteurs et dans chaque écouteur, des compresseurs pour filtrer l'air. Purifié, il est envoyé vers la bouche et le nez, avec un système de «visière». Après deux ans de pandémie et avec un début de printemps très propice aux allergies, on a très envie de croire à l'efficacité du système et à sa véracité.

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Simple coup de communication? Un poisson d'avril? Interrogée par Le Figaro, la société Dyson l'affirme, tout ceci est très sérieux. Le casque Dyson Zone existe vraiment. Le groupe relate même y avoir consacré six années de recherche et développement. Au début, la première piste envisagée était un embout placé dans la bouche, façon homme-grenouille. Pour se promener dans la rue sans déclencher l'hilarité générale, il y a mieux. Conscients du problème et soucieux d'éviter le ridicule, les ingénieurs de Dyson ont donc opté pour une autre option, celle de la visière.

Le produit, pour aussi farfelu qu'il soit, peut sembler crédible parce qu'il est annoncé par Dyson. Son fondateur, James Dyson, aime s'attaquer à des problèmes du quotidien et les résoudre. On lui doit les aspirateurs sans sac, les ventilateurs sans pales, les robinets sèche-mains. Et, on l'oublie parfois, mais en 1974, James Dyson a inventé la Ballbarrow, littéralement brouette ballon.

Autant de produits qui ont contribué à la célébrité du génial inventeur britannique. Le Dyson Zone connaitra-t-il le même destin que les aspirateurs? Il faudra encore attendre pour le savoir. Hélas (ou pas) dans un premier temps, il ne sera pas commercialisé sur le marché français. Seuls quelques pays, dont la Grande-Bretagne et les États-Unis y auront droit. Et pas avant 2023.

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Salesforce va investir 3,5 milliards de dollars en France

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Figaro

L’ancien siège du Barreau de Paris rénové pour 1,8 million d’euros

Actualité

EN IMAGES - L’édifice du 17e siècle a été transformé en 10 suites semblables à des appartements cosy.

Par Marine Richard

Mis à jour le 30/03/22, 08:58

Publié le 30/03/22, 04:00

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«C’est un jeu de Tetris. On fait rentrer des appartements avec un maximum de couchages dans des immeubles de bureaux obsolètes, tout en limitant la densité», résume Xavier O’Quin, président et cofondateur de l’exploitant Edgar Suites, qui vient de transformer l’ancien siège du Barreau de Paris en 10 suites urbaines. La société exploite ces appartements destinés à des séjours de courte durée et a pris en charge le suivi des travaux de transformation, la décoration et la commercialisation, pour le compte de l’investisseur BC Partners.

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Situé au 25 rue du Jour, dans le 1er arrondissement de Paris, l’Hôtel de la Porte, datant du 17e siècle, a abrité le musée et le siège du Barreau de Paris avant d’être divisé en 10 suites de 25, 55 et 75 m², à mi-chemin entre hôtel et résidence secondaire. La façade, la décoration du grand escalier et le plafond d’un ancien salon au premier étage sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1926. L’enveloppe consacrée à la restructuration de ce joyau architectural de 868 mètres carrés est de 1,85 million d’euros. 70% du mobilier a été chiné auprès de Selency, partenaire d’Edgar Suites, afin d’offrir une seconde vie à des matériaux à l’image de quelques tables ou de certains miroirs.

700 euros la nuit

Lorsque l’on pénètre dans ces toutes nouvelles suites, qui seront louées à partir de la semaine prochaine, on a la sensation d’entrer dans un appartement cosy, d’être «chez son cousin branché», comme le fait remarquer Xavier O’Quin. Chaque suite est équipée d’une cuisine et d’un espace de vie, comme dans un appartement, pour se sentir chez soi tout en étant ailleurs. «Lors de séjours longs, on a envie d’être confortablement installés», affirme Xavier O’Quin. Toutes les télévisions possèdent d’ailleurs un abonnement Netflix. Comptez 700 euros la nuit pour une suite pouvant accueillir huit personnes.

Edgar Suites a constaté que pour ce type de logement, les hôtes restent quatre jours et demi en moyenne. «On a gagné une demi-journée de location en plus avec la crise sanitaire. Les personnes qui mêlent loisirs et télétravail et font venir leur famille le week-end par exemple, complètent notre clientèle composée de touristes et d’hommes d’affaires», assure le président et cofondateur d’Edgar Suites. Les voyageurs réservent pour 15% d’entre eux sur le site en direct et les autres via des plateformes telles que Booking, Expedia ou Airbnb.

«Nous retrouvons dans cette résidence les marqueurs «Ratatouille et Aristochats», à savoir les fondamentaux du vieux Paris, la pierre de taille, le fer forgé, l’escalier classé Monument historique, les toits en zinc, la porte cochère», souligne Xavier O’Quin. Edgar Suites se nomme d’ailleurs ainsi en référence au majordome des Aristochats, Edgar, «afin de donner de l’humanité à notre marque et d’insister sur nos valeurs d’hospitalité», selon le cofondateur d’Edgar Suites.

Le Figaro

Salesforce va investir 3,5 milliards de dollars en France

Elsa Bembaron

Le groupe américain dévoile un ambitieux programme sur cinq ans avec des milliers d’emplois créés.

Le champion de la gestion de la relation client renforce encore son implantation en France. Salesforce annonce un plan d’investissement de 3,5 milliards de dollars dans l’Hexagone sur cinq ans. «Cela représente une hausse significative des efforts d’investissement dans le pays, par rapport à la période précédente», souligne Emilie Sidiqian, directrice générale de Salesforce France.

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L’américain consacrera l’essentiel de ses nouvelles dépenses à des embauches, sur l’ensemble du territoire. «Avec son écosystème, Salesforce est un des premiers créateurs d’emploi dans la tech en France», estime Emilie Sidiqian. Plusieurs milliers d’embauches seraient envisagées, mais le sujet est bien trop sensible en cette période de pénurie de main-d’œuvre pour que le groupe dévoile tous ses projets. D’autant que des profils très particuliers vont être ciblés, pour renforcer les équipes de ses centres d’innovation et de recherche et développement à Paris et Grenoble. Les domaines concernés englobent aussi bien l’intelligence artificielle que le traitement des données et leur indexation.

Pour faire face aux besoins accrus en profils spécialisés de tout un écosystème, Emilie Sidiqian pousse à la mise en œuvre de partenariats avec des universités, des écoles… mais aussi des associations, des centres de formation et/ou de réinsertion professionnelle pour travailler à l’employabilité. Marie Petitcuenot, ex-conseillère au cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Industrie, rejoint Salesforce, avec pour mission de se consacrer à ce sujet. «Salesforce devient aussi un sponsor officiel des Jeux olympiques de Paris 2024», ajoute Emilie Sidiqian. Un engagement qui a un lien avec l’emploi. Outre l’usage des technologies du groupe pendant les Jeux, un programme de retour à l’emploi via le sport est mis en place.

Un chiffre d’affaires en hausse de 25 %

Salesforce, qui tient son événement consacré à ses partenaires ce mercredi à Paris, fait aussi évoluer son offre commerciale. Soucieux de s’adapter aux préoccupations des entreprises françaises en termes de protection des données personnelles et du règlement européen (RGPD), l’américain lance un nouveau service «Hyperforce». Il laisse ainsi à ses clients toute latitude pour choisir où les données seront stockées et traitées. C’est aussi un moyen de garantir aux clients européens une étanchéité au Cloud Act, cette loi américaine qui donne un droit de regard à Washington sur les données en possession d’entreprises américaines. Un impératif pour continuer à accompagner les sociétés dans leur transformation numérique.

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Les résultats annuels de Salesforce illustrent d’ailleurs l’accélération de cette mutation de l’économie. Plus de 150.000 entreprises dans le monde utilisent ses services. Salesforce a enregistré une hausse de 25 % de son chiffre d’affaires en 2022, à 26,49 milliards de dollars, pour son exercice 2021-2022 (clôturé au 31 janvier). Le résultat net s’établit à 1,44 milliard. Marc Benioff, président et codirecteur général de Salesforce a dit s’attendre à «un revenu de 32,1 milliards de dollars» cette année.

En élargissant encore son offre, Salesforce vise deux axes de croissance. D’une part, que ses clients actuels utilisent davantage de services et, d’autre part, augmenter sa base d’utilisateurs. Le groupe a littéralement inventé la facturation de la solution logicielle à l’usage (Saas), ses revenus sont récurrents, par nature.

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Transfert de données: l'Europe et les États-Unis trouvent un accord

Crucial pour l'économie numérique, ce nouveau Privacy Shield risque d'être à son tour contesté en justice.

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Le Figaro

Hilaria Baldwin est enceinte de son septième enfant

La femme d'Alec Baldwin a annoncé sur son compte Instagram, le mardi 29 mars, qu'elle attendait son septième enfant.

L'entrepreneuse américaine Hilaria Baldwin a annoncé sa septième grossesse via son compte Instagram, le mardi 29 mars. Après une pause d'un mois sur les réseaux sociaux, la femme de l'acteur Alec Baldwin, récemment impliqué dans un tir mortel sur le tournage d'un film, a publié une vidéo dans laquelle elle annonce à ses six autres enfants qu'elle est enceinte. On y voit leurs progénitures, âgés d'1 an à 8 ans qui sautent dans les bras de leur mère pour la féliciter.

L'Américaine de 38 ans a accompagné son post d'un commentaire que son mari a tout de suite republié sur son propre compte : «Après de nombreux hauts et bas au cours des dernières années, nous avons une surprise aussi excitante qu’énorme : un autre Baldwinito arrive cet automne. Nous étions à peu près sûrs que notre famille était complète et nous sommes plus qu'heureux de cette surprise». Avant d'ajouter : «Notre nouveau bébé est un point très lumineux dans nos vies. Une bénédiction et un cadeau en ces temps incertains».

En 2019, Hilaria et Alec Baldwin ont connu à deux reprises la terrible épreuve de la fausse couche. Avant l'annonce de ce septième enfant, l'année dernière, le couple a accueilli Maria, née d'une mère porteuse, à cinq mois d'intervalle avec son frère Eduardo (le cinquième, donc). Le comédien de 63 ans est également le père d'une fille de 25 ans, Ireland Baldwin, issu de son premier mariage.

À lire aussiLes femmes du clan Baldwin réagissent à l'accident mortel impliquant Alec Baldwin

Un coup de foudre et six enfants plus tard

L'histoire d'amour entre la star de 30 Rock et la professeure de yoga a débuté, par hasard, dans un restaurant de Manhattan, en 2011. Après presque un an d'idylle, ils se sont mariés, avant de donner naissance à leur première fille, Carmen, en 2013. Puis deux ans plus tard, en 2015, est arrivé Rafael. Ont suivi Leonardo en 2016, puis Romeo en 2018, Eduardo et Maria, respectivement nés en 2020 et 2021.

Kim Kardashian publie une photo du tatouage que Pete Davidson s'est fait graver pour elle

L'humoriste, qui est en couple avec la vedette de téléréalité, s'est déjà fait fait tatouer plusieurs mots en hommage à sa petite amie. Geste d'amour ou réponse à Kanye West, l'ex-mari contrarié de la femme d'affaires ?

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Nicole Kidman, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction. Florilège.

Julie Delpy, Alec Baldwin, Richard Williams... Ces célébrités qui défendent Chris Rock après la gifle de Will Smith aux Oscars 2022

Après l'incident survenu entre les deux acteurs lors de la cérémonie des Oscars, dimanche 27 mars, certaines personnalités ont choisi leur camp.

Le Figaro

«Vous voyez que j’ai bien lu votre livre!»: Anne-Élisabeth Lemoine riposte à un reproche d’Anthony Delon dans «C à vous»

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 30/03/2022 à 09:49
  • Publié le 30/03/2022 à 09:32

Invité du talk-show de France 5 ce mardi, l’acteur et fils d’Alain Delon a accusé l’animatrice de n’évoquer que le «négatif» présent dans son ouvrage intitulé Entre chien et loup.

L’héritage d’un nom, un poids ou une richesse? Anthony Delon s’est interrogé à ce sujet en écrivant un livre sur sa famille. Dans Entre chien et loup, l’acteur franco-américain partage ses souvenirs d’enfance et de jeunesse qu’il juge parfois difficile, dépeignant Alain Delon comme une figure paternelle sévère. L’ainé de cette fratrie de trois enfants, n’hésite pas à mettre à l’écrit la violence, parfois physique, qu’il a subie de la part de son père et leur relation conflictuelle au fil des années.

» LIRE AUSSI - La méthode Chameroy: «L’équipe de “C à vous” comprend mon cerveau bizarre»

Le 29 mars, il est venu faire la promotion de son ouvrage dans «C à Vous». Face aux questions d’Anne-Élisabeth Lemoine, l’acteur et désormais auteur, a stoppé net son interlocutrice lorsque elle ajoute: «Au point de demander s’il vous aimait, aujourd’hui même à 56 ans, vous n’avez pas encore la réponse». «De quoi à 56 ans, dites-vous? Pas du tout, vous avez mal lu», recadre sèchement l’invité. Ce à quoi la présentatrice, dans un premier temps, répond timidement : «C’est pourtant ce qui est écrit dans le livre». Anthony Delon ne s’est pas arrêté là, puisqu’il trouve que son hôte «ne parle que du négatif dans le livre». La présentatrice, un peu désemparée, lui explique qu’«elle en vient» au positif.

Anne-Élisabeth Lemoine et sa bande, toujours en présence d’Anthony Delon, reçoivent un nouvel invité, le plongeur Guillaume Néry. La présensatrice ne peut s’empêcher de revenir sur la remarque de l’acteur. «On va recevoir un immense champion, il est capable de retenir son souffle sous l’eau pendant 8 minutes. Vous, vous ne pouviez pas plonger parce que vous vous êtes crevé le tympan à cause des otites dont vous souffriez enfant, poursuit l’animatrice, à l’adresse de son premier invité. Vous voyez que j’ai bien lu votre livre, je ne me suis pas contentée de retenir que le mal!». Si les chroniqueurs de «C à vous» ont ri à cette remarque, Anthony Delon s’est contenté d’esquisser un sourire.

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Le Figaro

Acheter un sac sans même l'avoir vu : le pari fou de la marque américaine Telfar

Mitia Bernetel

Sortir sa carte bancaire et acheter les yeux fermés, voilà ce que propose la marque américaine avec sa nouvelle collection capsule mystère.

Un nouveau sac réalisé «en collaboration avec»... Une marque dont le nom a été biffé : voici, sans guère plus de précisions, ce qu'a annoncé Telfar le 23 mars sur son compte Instagram. La marque new-yorkaise qui affole la Toile avec ses cabas en constante rupture de stock lance ainsi une mini collection qu'elle propose d'acheter… À l'aveugle. Disponible sur le site en prévente, elle se compose de quatre modèles de sacs noirs à l'allure signature de la griffe, peut-on deviner à travers des images floutées. Leurs prix : de 110 à 198 dollars.

Sur ses réseaux sociaux, Telfar a poussé encore plus loin le mystère en annonçant sa dernière sortie via un texte à trous, aux mots clés manquants. On y apprend que la nouvelle collection Telfar, réalisée avec un partenaire inconnu, se décline en trois phases de sortie : une première avec des modèles en format medium et large disponibles le 31 mars, une seconde en small le 4 avril, puis une troisième avec un modèle «Circle» le 8 avril. Et c'est tout. En guise d'introduction au post, un «VOUS L'AVEZ RÉCLAMÉ» en lettres capitales ne manque pas de mettre en émoi les nombreux fans. Jusqu'à débourser une centaine de dollars pour un sac sans même l'avoir vu ?

« Peut importe de quoi il s'agit, je suis prête. »

Sur les réseaux sociaux, les aficionados de la marque de Telfar Clemens sont unanimes : le créateur opère un coup de «génie» marketing avec cette sortie mystérieuse. Pour autant, l'amour les rend-il aveugle au point acquérir une pièce sans savoir de quoi elle a l'air ? Dans les commentaires du post Instagram, la communauté de Telfar est en grande majorité partante. «Je ne peux pas rater celui-là», «Laissez-moi attraper ma carte de crédit», «Peu importe de quoi il s'agit, je suis prête» peut-on lire chez les plus déterminés. Preuve que la marque a su tisser des liens de confiance si forts avec ses clients que ces derniers ne craignent aucune déception.

En vidéo, la capsule mystère de Telfar se dévoile.

Empruntée au système des enchères à l'aveugle, répandu aux États-Unis, cette stratégie de communication inédite pourrait bien porter ses fruits. Une seconde étape de ce lancement énigmatique a été dévoilée, le 25 mars : Telfar a annoncé la marque avec laquelle elle a collaboré, Eastpak. Rendez-vous le 31 mars pour découvrir les fameux (et surtout mystérieux) sacs .

Zendaya fait une «Sharon Stone» sur le tapis rouge des Oscars

Il y a 24 ans, l'affaire stylistique avait marqué le tapis rouge des Oscars. Elle ressuscite avec Zendaya qui lui offre un clin d'œil appuyé et légèrement revisité.

«Mais quelle taille font tes pieds?» : David Beckham «trolle» Victoria, en robe du soir sur Instagram

L'ancien footballeur s'est permis de taquiner sa compagne, en laissant un petit commentaire sur l'une de ses publications.

En essayage chez Chanel, Angèle dévoile une jupe fendue sur le devant qui laisse entrevoir sa culotte strassée

À l’approche de sa tournée, la chanteuse belge partage un cliché évocateur dans les salons de la maison Chanel.

Le Figaro

Tulipes, jonquilles et coquelicots : où admirer les plus belles floraisons du printemps en France

Elles annoncent le retour des beaux jours. À l'heure où nos campagnes se couvrent de bourgeons, balade bucolique dans les plus beaux paysages fleuris de l'Hexagone.

Pour voir les tulipes : cap au Sud

Un petit air de Pays-Bas flotte en Haute-Provence . De Manosque à Forcalquier, des centaines de milliers de tulipes couvrent les champs de leurs robes multicolores. Roses, rouges, jaunes, mauves, violettes… Un feu d’artifice qui fait le bonheur des photographes. Ces tulipes sont cultivées pour leurs bulbes (ceux-ci sont exportés vers les Pays-Bas dès qu'ils ont atteint leur taille « adulte »). Même spectacle du côté de Jonquières, près d'Orange (Vaucluse) mais aussi à la pointe de la Torche, en pays Bigouden (Finistère) ! Il n'est pas interdit de s'arrêter à proximité des champs pour immortaliser le spectacle…

Dans un registre plus cossu, les châteaux du Val de Loire rivalisent d'imagination pour mettre en valeur leurs jardins. Au château de Cheverny, 350.000 bulbes de tulipes Triumph composent un ruban qui dans le parc sur 250 m de long. Une œuvre d'art naturelle, qui se termine dans la pièce d'eau du parc du château (ouvert dès le 3 avril). La tulipe est aussi la reine du domaine de Chaumont-sur-Loire. À chaque printemps, une rivière de tulipes fait une superbe vague au pied des tours Renaissance.

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Pour voir les jacinthes : promenons-nous dans les bois

On l'appelle muguet bleu, bleuet des bois, coucou, martinet… Début avril, la jacinthe des bois fleurit dans les sous-bois, où elle se déploie en beaux tapis bleu lavande. La fleur se reconnaît à ses petites clochettes pendantes. Impossible de la manquer dans les hêtraies chênaies, principalement dans le nord, l'ouest et le centre de la France. À Saint-Jans-Cappel, dans les monts de Flandre (Nord), un Sentier des Jacinthes rend hommage à Marguerite Yourcenar, grande amoureuse de cette fleur. Les Franciliens trouveront leur bonheur en forêt de Fontainebleau , Rambouillet ou Compiègne .

La jacinthe des Pyrénées, elle, comblera les promeneurs du piémont pyrénéen. Du Pays basque au col de Jau (Aude), on retrouve ces mêmes tapis bleutés en lisière de forêt… À la différence que la jacinthe des Pyrénées se présente sous forme de grappes dressées, au feuillage plus large. Sa floraison est précoce en fond de vallon forestier, plus tardive en montagne (jusqu'à 1700 m d'altitude). Les hêtraies des vallées d'Ossau ou de Campan sont de bons spots pour les observer.

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Pour voir jonquilles et narcisses : visez le haut

Des prés d'or dès la mi-avril ! En Auvergne, dans les terres basses autour du puy de Sancy, sur le grand plateau volcanique du Cézallier et jusque sur les pentes du mont Mézenc s'épanouissent les jonquilles tout juste sorties de terre. Dans les pâturages d'altitude, ces étoiles d'or au cœur pâle poussent un peu avant les narcisses, cousins de la famille des amaryllidacées dont les fleurs blanches embaument l'air d'effluves délicieux. Ces deux fleurs sont d'ailleurs cueillies pour être utilisées en parfumerie.

Véritable jardin botanique suspendu en plein ciel à 1100-1400 mètres d'altitude, le plateau de l'Aubrac va bientôt prendre des airs de paradis terrestre. Les floraisons, quoique tardives, y sont spectaculaires. Les jonquilles ouvrent le bal au mois d'avril, suivies de près par des millions de narcisses qui recouvrent les prairies de fauche d'un manteau blanc (fin mai lors de la montée des vaches en estive). Viennent ensuite les cohortes d'orchidées (une vingtaine d'espèces), les anémones pulsatiles, les scilles à deux feuilles, les linaigrettes et les grandes gentianes jaunes qui dressent leur grande hampe.

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Pour voir les (gentils) coquelicots : l'embarras du choix

Ils essaiment un peu partout en France, avec leurs jolies feuilles rouge vif si fragiles. À la mi-avril, le sud du Luberon se couvre de champs de coquelicots écarlates. Il faut se promener entre la Tour d'Aigues, Cucuron, Mirabeau et Ansouis pour tomber sur l'une de ces terres en jachères où le petit pavot sauvage pousse en liberté. On le rencontre aussi dans les champs de blé et d'épeautre où la chimie est peu intervenue.

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Pour voir les mirabelliers : à l'Est, du nouveau

Le Japon fête ses cerisiers en fleurs, la Lorraine ses mirabelliers ! Courant avril, l'arbre fruitier emblématique est en fleurs. Sur les Côtes de Meuse, les vergers se couvrent de milliers de délicates fleurs blanches. De Buxières-sous-les-Côtes à Hattonchâtel, c'est une immense vague blanche qui se dessine sur les coteaux. Un spectacle sublime qui ne dure que quelques jours, entre la fin d'avril et le début de mai. Au départ de Saint-Maurice-sous-les-Côtes, une balade de 20 km entre vignes et vergers permet d'assister à cette floraison digne du hanami japonais. Autre option : se poster au sommet de la colline de Sion, au sud de Nancy, pour profiter du panorama.

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Pour voir les roses : près de Paris, allons voir si...

Dès le mois de mai, la rose Centifolia, la fleur emblématique de Grasse, embaume les collines du pays grassois. Hélas, les parcelles sont privées et difficiles d'accès. Heureusement, les jardins du Musée International de la Parfumerie de Grasse (ouverts dès le 27 mars) permettent d'admirer et de humer leur parfum. S'y mêlent les iris (autres fleurs à parfum) et d'adorables fleurs des champs (pavot de Californie, moutarde sauvage, bourrache), sans oublier les prunus et cerisiers en fleurs.

En Île-de-France, la roseraie du Val-de-Marne, à L'Haÿ-les-Roses, rouvre ses portes le 1er mai. La première roseraie du monde (1899) permet de respirer les parfums de plus de 11 000 rosiers, provenant de 2900 espèces et variétés différentes : églantiers, aubépines, roses galliques, capucine bicolore, roses thés de Chine, roses d'Orient, etc. Autour du miroir d'eau, les rosiers forment de véritables colonnades colorées et embaumantes. Les Parisiens se rendront au parc de Bagatelle, parsemé de jacinthes, scilles de Sibérie, narcisses, tulipes, en attendant la floraison des rosiers qui en font la plus belle roseraie de Paris.

Initialement publié le 29 mars 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.

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Laponie finlandaise : «Comment j'ai failli manquer ma première aurore boréale»

EXPÉRIENCE- À Ivalo en Finlande, le voyageur a de bonnes chances d'assister à ce cadeau du soleil. Mais le succès tient parfois à un fil : à une notification sur son smartphone ou au temps pris pour enfiler un gant...

Week-ends en Europe : notre top 15 des meilleures destinations gastronomiques

EXCLUSIF - La France n'a pas le monopole des bonnes tables et des beaux hôtels. À partir de critères objectifs, Le Figaro a établi un classement des quinze villes européennes où mettre le cap pour bien manger et bien dormir. Le tout, à deux heures maximum.

Le Figaro

«La première opération de ma vie»: Laurent Luyat hospitalisé

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 30/03/2022 à 10:46
  • Publié le 30/03/2022 à 10:46

Le journaliste de France Télévisions de 54 ans a révélé sur ses réseaux sociaux, en marge d’une photo de lui sur son lit d’hôpital, avoir subi une opération.

Le 17 mars, Laurent Luyat publiait sur son compte Instagram une photo de lui dans un restaurant, attablé devant un copieux plat de cassoulet. Deux semaines plus tard, changement de décor radical, c’est allongé sur un lit d’hôpital que le journaliste sportif de France Télévisions a pris un selfie, le bras gauche immobilisé. «La première opération de ma vie, c’était ce matin», a-t-il écrit mardi après-midi sur son compte suivi par plus de 8.000 personnes. Une opération à l’épaule gauche a-t-il ensuite précisé qui s’est «bien passée».

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Le journaliste qui travaille pour le service des sports du groupe France Télévisions depuis 2000 aura attendu ses 54 ans pour passer sur une table d’opération. «Maintenant, convalescence et rééducation bien accompagné par mes médecins et ma naturopathe pour vous retrouver en pleine forme à Roland-Garros», a-t-il ajouté sur ses réseaux sociaux. En février dernier, Laurent Luyat était en Chine pour commenter les compétitions des Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Puis du 4 au 13 mars, il était à l’antenne pour les Jeux paralympiques se déroulant au même endroit.

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L’édition 2022 des internationaux de France de tennis de Roland-Garros débutera le 16 mai prochain avec les qualifications et se terminera le dimanche 5 juin avec la finale du tableau messieurs. Une compétition qui, comme chaque année, sera totalement couverte par les équipes de Laurent Luyat sur France Télévisions.

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Le Figaro

Protection sociale: financer par l’impôt ou les cotisations, il faut choisir

Marie-Cécile Renault

DÉCRYPTAGE - Le système de protection sociale accuse un déficit de 51 milliards d’euros en 2020, d’une ampleur inédite.

La France est le pays le plus généreux en termes de protection sociale. En 2020, l’Hexagone a dépensé 872 milliards d’euros pour financer son système de protection sociale, soit 12.080 euros par habitant, selon la Drees, le service statistique du ministère des Solidarités. Les deux principaux postes de dépenses concernent la retraite et la santé, qui représentent 78% du total, suivi par le chômage (10%) et les prestations familiales (7%), puis les risques pauvreté-exclusion sociale (4%) et logement (2%).

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Face à ce montant de dépenses, le système a engrangé 821 milliards d’euros de ressources, et accuse donc un déficit de 51 milliards d’euros en 2020, d’une ampleur inédite. Or, malgré les masses financières en jeu, les candidats à la présidentielle abordent peu le sujet du financement de la protection sociale. «Alors que des campagnes précédentes étaient agitées par la création ou l’augmentation de la CSG, de la TVA sociale ou encore par l’instauration de réductions ciblées sur certaines catégories de rémunérations, avec la présidentielle 2022, c’est comme si les contraintes financières avaient largement disparu», note l’Institut de la protection sociale dans un rapport publié ce mardi.

Une logique assurantielle

En théorie, le système tricolore repose sur une logique assurantielle. C’est ce que les experts appellent un système «bismarckien» (les premières assurances sociales ayant été mises en œuvre par le chancelier allemand Bismarck): le droit aux prestations s’acquiert principalement par le versement de cotisations par les employeurs et les salariés. Plus les salariés cotisent, plus ils ont de droits. Mais cette part tend à diminuer au profit de l’impôt, qui prévaut dans le système anglo-saxon dit «beveridgien» (reposant sur les idées de l’économiste britannique William Beveridge).

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Alors que les cotisations représentaient encore 90% du financement de la protection sociale dans les années 1990, elles ne pèsent plus aujourd’hui que 50%, sous l’effet de la création puis de la montée en puissance de la contribution sociale généralisée (CSG). Bref, les cotisations sociales tendent à devenir un impôt progressif. Ce glissement s’est d’ailleurs accéléré avec Emmanuel Macron, qui a supprimé les cotisations chômage et maladie, remplacées par de la CSG.

Une situation «dangereuse»

Or, selon l’IPS, cette situation est «dangereuse» et «porte en germe le développement de conflits intergénérationnels», car elle pose la question de l’acceptabilité des jeunes, des classes moyennes et des plus aisés, qui cotisent au système sans avoir l’impression de récupérer les fruits de leur effort. Cette mutation a aussi des conséquences sur la gouvernance du système: si tout est financé par l’impôt, le paritarisme sur lequel se fondait la gestion de la protection sociale ne tient plus.

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L’IPS recommande donc sur les revenus de remplacement (retraite et prévoyance) de respecter une cohérence entre l’assiette de calcul des prestations et celle des cotisations, et de réserver les prélèvements fiscaux et parafiscaux aux droits généraux (famille, santé) et aux revenus de solidarité. Une manière de rendre cohérent - et donc acceptable - l’effort contributif au regard des prestations reçues.

SAM : la justice ordonne aux ex-salariés de quitter l'usine occupée

Elle a également condamné les trois représentants CGT des anciens salariés à rembourser les frais de justice aux mandataires judiciaires.

Neobrain lève 20 millions d’euros pour mieux identifier les talents de demain

La start-up fondée par Paul Courtaud a plus de 80 grands comptes.

Le Figaro

«Jihadi George», le plus cruel des «Beatles» de l'État islamique, devant la justice américaine

Cet homme de 33 ans est accusé d'avoir fait partie d'une cellule de combattants étrangers du groupe État islamique en Syrie.

Le djihadiste El Shafee el-Sheikh, jugé aux États-Unis pour son rôle dans l'enlèvement et la mort d'otages occidentaux en Syrie, a laissé à ses captifs le souvenir d'un homme colérique et brutal qui avait l'ascendant sur ses pairs. Cet homme de 33 ans, à la longue barbe frisée, est accusé d'avoir fait partie d'une cellule de combattants étrangers du groupe État islamique (EI) surnommés «les Beatles» par leurs prisonniers en raison de leur accent britannique.

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Dans ce quatuor, soupçonné d'avoir capturé au moins 27 journalistes et humanitaires en Syrie entre 2012 et 2015, il était «George». Malgré son acné et son jeune âge, il était «le plus fou, le plus brutal», se rappelle le reporter espagnol Javier Espinosa, qui a passé trois mois sous leur coupe. «Il avait une haine de l'Occident et des Occidentaux profondément ancrée en lui.» Mohammed Emwazi, surnommé «Jihadi John», a davantage marqué les esprits en apparaissant, tout de noir vêtu et avec un couteau de boucher, sur les vidéos de propagande de l'EI. Mais ce djihadiste, mort dans un bombardement en 2015, «n'était que les muscles», estime l'ancien otage espagnol dans un entretien avec l'AFP: «C'était George le leader: il décidait qui devait vivre ou mourir.»

Né en 1988 au Soudan, El Shafee el-Sheikh est arrivé enfant au Royaume-Uni. Un temps enrôlé dans un programme de jeunesse soutenu par l'armée britannique, il était devenu mécanicien. À 21 ans, il a épousé une Éthiopienne rencontrée lors d'un voyage au Canada, mais les services d'immigration britanniques n'ont pas autorisé son épouse à rentrer au Royaume-Uni, selon le site Counterextremism project. Il a rapidement versé dans l'islamisme radical. En 2011, il a été arrêté devant l'ambassade américaine à Londres pour avoir pris part à une manifestation «contre les croisades américaines». Un an plus tard, il mettait le cap vers la Syrie avec Mohamed Emwazi. Selon l'acte d'accusation, il s'est immédiatement procuré un fusil d'assaut AK-47 et a combattu dans les rangs du Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, avant d'entrer au service de l'EI.

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«C'est toi le prochain!»

Entre 2012 et 2015, il a été «un des meneurs d'une cellule spécialisée dans la prise d'otage» et s'est «livré à des violences physiques et psychologiques» sur ses captifs, d'après ce document. Les otages ont, selon la justice américaine, enduré différentes formes de torture: simulations de noyade, combats obligatoires entre eux, choc électrique du torse et des extrémités, privation de nourriture ou de sommeil.... El Shafee el-Sheikh se montrait particulièrement sadique: après avoir filmé l'exécution d'un prisonnier syrien devant un groupe d'otages européens, il avait lancé à l'un d'eux: «C'est toi le prochain!» «George aimait se chauffer jusqu'à ne plus se contrôler», a raconté après sa libération le journaliste français Nicolas Hénin.

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En janvier 2018, le djihadiste est capturé par les forces kurdes syriennes avec Alexanda Kotey, alias «Ringo». Avant d'être remis aux forces américaines et transférés en Irak, les deux hommes ont donné plusieurs interviews à des médias étrangers. Dans un entretien vidéo toujours en ligne sur le site du Washington Post, El Shafee el-Sheikh admet avoir «interagi» avec plusieurs otages étrangers, dont il cite le nom, et n'avoir pas manifesté de «compassion» à leur égard. Il se décrit toutefois comme «un subordonné, pas un leader», ayant eu pour tâche de récupérer les adresses e-mail de leurs proches pour négocier les rançons, mais pas de les interroger. Quant aux violences qui lui sont imputées, «c'est n'importe quoi», jure-t-il.

En 2020, les deux hommes, déchus de leur nationalité britannique, ont été transférés d'Irak aux États-Unis, après que Washington eut promis de ne pas requérir la peine de mort à leur encontre. Depuis, Alexanda Kotey a plaidé coupable, dans l'espoir de pouvoir purger une partie de sa peine au Royaume-Uni. El Shafee el-Sheikh maintient lui qu'il n'est pas coupable. Les jurés en décideront d'ici un mois environ.

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Aux critiques de Zelensky, Orban oppose «les intérêts de la Hongrie»

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Tuer Poutine pour arrêter la guerre ? L'ambassade russe à Rome poursuit La Stampa

Une plainte a été déposée pour instigation au crime. L'éditorial en question concluait pourtant que l'assassinat du président russe risquerait «de provoquer un chaos pire encore».

L'Humanité

Maladie subtropicale d’un mineur de fond bolivien

Prescription culture

Cinéma À la pointe de la production sud-américaine, Kiro Russo signe, avec  le Grand Mouvement, un documentaire d’avant-garde et une fiction sociale sur les mineurs.

Vincent Ostria

Le cinéma bolivien serait-il en train de renaître à son tour ? Depuis les années 1970, où les brûlots militants de Jorge Sanjines, héraut de la cause indienne, étaient célébrés en Europe, il frisait l’encéphalogramme plat. Grâce au Grand Mouvement, deuxième film audacieux de Kiro Russo, on pourrait assister à sa renaissance, comme cela fut le cas en Argentine voisine au début des années 2000. Cela dit, ce film est une œuvre relativement complexe, foncièrement hybride, qui repose sur une expérimentation permanente. Donc impossible de savoir s’il fera école en Bolivie, pays enclavé du centre de l’Amérique du Sud.

Tel quel, le Grand Mouvement est assez surprenant, voire déroutant. Son substrat est purement documentaire. Russo filme des mineurs indiens de la région ­d’Oruro qu’il a connus lors du tournage de son film précédent, Viejo calavera (inédit). Un prélude documentaire donne le la : le « mouvement » en question sera avant tout celui de la capitale, La Paz, sur laquelle Russo compose sa propre « symphonie d’une grande ville » (comme jadis Walter Ruttmann à Berlin). Puis il introduit les personnages principaux : Elder et deux camarades qui ont perdu leur travail dans les mines de Huanuni et ont fait sept jours de marche jusqu’à la capitale pour protester contre leur sort injuste.

Une fois cela posé, l’aspect sociopolitique s’estompe au profit du vécu et des activités de la ville. Elder a beau trouver quelques jobs pénibles avec ses amis (manutention, démolition d’immeubles), il ne pourra bientôt plus travailler, car il est malade. Son indéfinissable maladie devient l’enjeu central du film, qui se dilue et s’opacifie progressivement. Bien que complètement nourri de réel, il entre dans un univers fantasmatique où la magie et le rêve ont leur part.

Une Œuvre foisonnante

Le contexte général, la place que joue la nature à l’arrière-plan, l’ambiance ésotérique, la tapisserie sonore font penser au cinéma du Thaïlandais Weerasethakul. Mais cette référence ne suffit pas à rendre compte d’une œuvre foisonnante qui flirte même avec la comédie musicale – chorégraphie de « cholitas » (Indiennes à chapeau melon), vendeuses au marché – et dévie sur un extraordinaire personnage secondaire : Max, vieil ermite à moitié chaman, à moitié clochard qui va tenter de guérir Elder avec des recettes improbables. Cette figure introduit du mystère et de la distance dans le film en le plaçant délibérément à l’extérieur de cette ville étonnante, située à flanc de montagne entre 3 000 et 4 000 mètres d’altitude. D’où les majestueux plans de montagne où évolue, filmé de très loin, ce chaman bougon qui fait un peu figure de gnome.

Mais le leitmotiv, c’est l’influence du cinéma muet formaliste, notamment des essais documentaires de Dziga Vertov, qui partait de la réalité pour fabriquer un univers plastique. Cela se manifeste en particulier dans l’impressionnant kaléidoscope final qui clôt cette œuvre à la fois ethnique et avant-gardiste. Il faudrait sans doute plusieurs visions pour pouvoir en épuiser la richesse.

cinéma
Le Figaro

Catherine Barba, la foi en l’entrepreneuriat

Marc Landré

PORTRAIT - À 49 ans, «la mamie du web» crée une école destinée à aider les indépendants à se lancer et à devenir rentables. Le grand projet de sa vie.

«C ’est génial!»… Qui connaît Catherine Barba sait qu’elle ponctue la plupart de ses phrases en s’extasiant. Sur tout et rien, c’est ainsi. Plus qu’un tic de langage, c’est surtout une philosophie de vie pour «la mamie du web», surnom que cette serial entrepreneuse vue à la télé et omniprésente sur LinkedIn traîne depuis plus de vingt ans. «Catherine est d’un positivisme à toute épreuve, une boule d’énergie toujours en mouvement qui aime profondément la vie», résume son amie de sept ans, Carine Malausséna. «Son enthousiasme lui donne une capacité d’entraînement folle qui la rend difficile à suivre», ironise l’ancien champion olympique de ski de bosses, Edgar Grospiron. «Elle est d’une authenticité rare, à la télévision comme dans la vie: survoltée, curieuse, entrepreneuriale dans l’esprit, naturelle et joyeuse», confirme Frédéric Mazzella, le fondateur de BlaBlaCar qui a fait partie avec elle du jury d’investisseurs de la saison 1 de l’émission «Qui veut être mon associé?» sur M6.

Elle se fout de ce qu’on pense d’elle et veut vraiment changer le monde. Son intelligence de cœur vaut tous les cynismes

Il existe bien quelques personnes pour la trouver «fake» ou «bidon», juger qu’elle est «trop “marketée”, à l’américaine» ou penser qu’elle tient des «propos cul-cul la praline»… Qu’importent les critiques: Catherine Barba assume tout, surtout de ne pas correspondre à l’image qu’elle renvoie, n’a peur de rien et aime plus souvent qu’à son tour casser les codes. «Elle se fout de ce qu’on pense d’elle et veut vraiment changer le monde. Son intelligence de cœur vaut tous les cynismes», la défend amoureusement son mari, Arnaud Chiaramonti. «Elle est hors norme», tranche Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre. «Elle ne manque pas d’audace et ne fait jamais rien à moitié», abonde Sandra Le Grand, cofondatrice de Yapuka. «Elle est très inspirante pour les femmes entrepreneurs», jure Marie Éloy, fondatrice du réseau féminin Bouge ta Boîte.

Surtout, le parcours de cette petite fille d’immigrés espagnols sans le sou qui rêvait en 1984, dissertation de CM2 notée 8,5/10 à l’appui, de «créer et diriger une société d’informatique», plaide pour elle. Pur produit de la méritocratie qui a grandi à Rueil-Malmaison, Catherine Barba est devenue une vraie référence du commerce électronique. Fille unique de cadres chez Esso et Technip, cette élève brillante voulait «être la meilleure» et ne jurait que par Normale-Sup, dont elle a raté le concours d’entrée. «Pour moi, c’était la voie royale, la plus difficil, se rappelle cette marathonienne, grande amatrice de France Gall et des Clash, qui comprend alors que «pour réussir, il faut tout donner». Dont acte. Elle intègre l’ESCP Business School par dépit, découvre internet lors d’un stage aux États-Unis puis débute dans une grosse agence de médiaplanning à Paris. Après deux expériences de salarié (elle a notamment été débauchée à 26 ans par Marc Simoncini pour diriger iFrance, un des plus gros sites internet français du début des années 2000), elle se lance dans l’aventure entrepreneuriale en créant deux start-up à succès, qu’elle revendra à des géants du secteur.

Workaholic bordélique

Puis en 2015, cette ex-chroniqueuse sur BFM qui a écrit deux livres à succès sur l’e-commerce fuit, avec son mari et sa fille Inès, aux États-Unis. «J’avais le sentiment d’être arrivée ; je voulais repartir de zéro à New York», avoue cette madone du business qui lance alors un laboratoire d’observation des tendances de vente et organise des événements pour promouvoir l’inclusion. Des succès qui ouvriront à cette militante de la diversité les portes du conseil d’administration de Renault. «Elle a un feu à l’intérieur qui se voit à l’extérieur», avoue d’ailleurs Jean-Dominique Senard, le président du constructeur automobile qui loue «son expertise sur les sujets de modernisation digitale et de cybersécurité».

Sa fureur de vivre, Catherine Barba la doit à une sale maladie qu’elle a vaincue, au sein de l’hôpital Gustave Roussy, à l’âge de 15 ans. «Elle a vu la mort de près et chaque jour est depuis une victoire sur la vie. Rien ne lui est impossible», jure Céline Lazorthes, la présidente de Résilience, start-up qui accompagne patients et médecins à chaque étape du traitement du cancer. «Elle en a fait une force et aborde tous ses défis de vie avec une confiance contagieuse», complète Charlotte de Charentenay, son amie de trente ans. «Catherine est solaire. Elle donne envie de faire et de croire en soi», abonde Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté qui la connait depuis 20 ans. La jolie brune fonceuse tire aussi son inébranlable dynamisme de sa foi, particulièrement vivace. «Je prie tous les jours, partout et pour tout le monde, assure cette grenouille de bénitier, possédée par l’esprit de Sainte Thérèse d’Avila qui entonne des chants de messe en se levant le matin. Dieu est la source d’amour qui empêche mon cœur de sécher.»

Je ressens la même adrénaline aujourd’hui avec le “future of work” qu’il y a vingt-cinq ans avec internet

Depuis son retour à Paris fin 2020, cette bordélique capable de se caler 3 déjeuners en même temps planche sur «le grand projet» de sa vie. Workaholic qui a tendance à faire passer son travail avant sa famille, comme sa fille l’a dit avec humour il y a trois ans lors de la remise de sa Légion d’honneur, Catherine Barba a en effet une nouvelle marotte: la création de la première école destinée à transformer des salariés en indépendants rentables. «Une folie, un truc qu’elle n’a jamais fait mais elle a sans cesse besoin de se mettre au défi», soupire son mari. «Je ressens la même adrénaline aujourd’hui avec le “future of work” qu’il y a vingt-cinq ans avec internet», explique cette éternelle optimiste, qui veut évaluer avec des chercheurs en neurosciences le potentiel entrepreneurial d’un néocréateur afin de pouvoir lui proposer des formations à la carte en fonction des besoins.

Au programme? Peu de théorie, beaucoup de pratique et des mentors prestigieux issus de son immense réseau (Éric Larchevêque, le fondateur de Ledger, par exemple) pour accompagner les étudiants. Après deux pilotes en avril dans l’Aube et en Nouvelle-Aquitaine, l’école Envi sera officiellement lancée en septembre, avec une première promo de quelques dizaines de personnes. Ses deux autres rêves de vingt ans attendront: aider les prêtres à sortir de leur solitude et ouvrir une ferme de production à tomates en Corse qui accueillera aussi des jeunes cabossés par la vie… Tout juste bouclera-t-elle cet été le GR20, dont elle a fait la première partie en juillet 2021. «À trop craindre le pire, on le fabrique ; à vouloir le meilleur, on y contribue», n’est pas pour rien la devise de cette évangéliste passionnée pour qui, comme le chante Calogero, «c’était mieux après»

Jacques-Olivier Martin: «La trahison de Xavier “Robin des bois” Niel»

CHRONIQUE - Aujourd’hui à la tête d’un empire des télécoms, l’entrepreneur aspire à la rente. Quitte à renier ses idéaux de jeunesse.

Le Figaro

Jaume Plensa, le sculpteur métaphysique

Valérie Duponchelle

REPORTAGE - Exposé partout dans le monde, l’artiste catalan est en vedette en France ce printemps. Humanisme et partage sont ses priorités.

Envoyée spéciale à Barcelone

Jaume Plensa, c’est ce sculpteur catalan qui étire des visages de Madone pour en faire des épures khmères, qui évide la silhouette monumentale d’un Penseur pour la faire réapparaître dans une résille de lettres ou de notes de musique, qui se joue du trompe-l’œil à l’échelle XXL. La ville de Caen et son Musée des beaux-arts ont lancé en février une souscription publique en ligne pour conserver Lou, sa sculpture sombre aux yeux fermés, installée depuis 2018 dans le parc de sculptures du château de Caen (première tranche de 10.000 euros récoltée en 22 jours). Jusqu’au 6 juin, il expose au musée de Céret (Pyrénées-Orientales), de l’autre côté de sa frontière. Le 1er avril, le Domaine de Chaumont-sur-Loire l’accueille dans son vert royaume. Le 10 juin, Jaume Plensa sera au Yorkshire Sculpture Park, à 20 miles de Leeds, et au Musée Picasso, à Antibes, juste avant, puis en juillet au château Sainte-Roseline, dans le Var, et à la Fundación Bancaja de Valence, en Espagne, à la fin de l’année. La Galerie Lelong lui ouvre ses deux adresses parisiennes, rue de Téhéran et avenue Matignon, du 20 mai au 13 juillet, pour son exposition «Noir & blanc» qui renvoie aux touches de piano et au jeu d’échecs.

Jaume Plensa, c’est cet homme râblé et souriant, entre le marin en caban marine et barbe courte argentée et l’architecte aux larges lunettes, qui accueille à la porte de son studio avec cette chaleur et cette simplicité propres à l’Espagne. Aucun snobisme ni forfanterie chez cet esprit vif, que le succès a couronné à travers le monde. La critique le bat froid volontiers tant il est populaire et spectaculaire.

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En 2015, pour la 56e Biennale de Venise, il a suspendu Together, immense sculpture évidée en acier au cœur de la basilique de San Giorgio Maggiore. Ces derniers mois, il a inauguré des sculptures dans l’espace public à Londres (We, devant The Shard, à la London Bridge Station) et en face de Manhattan (Water’s Soul, à Newport, New Jersey). Pour le nouvel édifice du Frederik Meijer Gardens & Sculpture Park, à Grand Rapids (États-Unis), il a réalisé quatre bas-reliefs en marbre blanc d’une hauteur de 6 mètres et d’une longueur de 108 mètres. Sa cote est solide (400.000 euros les petites pièces). La Galerie Lelong concède vendre un Jaume Plensa par semaine.

L’atelier, à mi-chemin de Barcelone et de son aéroport au sud, est somme toute modeste en regard de l’échelle de ses sculptures. «J’étais au centre de Barcelone. Cet atelier date des JO de 1992 lorsqu’ils ont décidé de faire passer une rue devant mon précédent atelier. Il a tous les avantages de l’espace industriel… et le bruit», dit Jaume Plensa dans un français parfait au tutoiement immédiat.

Une obsession du visage

La dizaine d’ouvriers y travaillent comme des compagnons, joyeusement, dans le bruit du métal, s’arrêtent pour la pause déjeuner plus loin dans le village catalan. À demi dessiné dans l’espace, voici l’amorce d’un corps géant que modèle et enveloppe une partition de métal ou une jungle de calligrammes. Une matrice aveugle, sur laquelle ont été notés des points de référence pour créer cette enveloppe de métal, dort comme un veilleur dans un coin de l’atelier, divisé en trois zones. Les bustes noirs ou blancs aux yeux clos attendent, alignés comme des pions d’échecs, leur départ pour Paris. Certains sont emmaillotés dans des tissus noir, cachés comme les statues du parc de Versailles en hiver. D’autres visages étirés, sculptés dans le bloc d’albâtre venu de Saragosse, semblent dormir au cœur de la pierre. Toute menue et gracieuse, l’épouse de Jaume Plensa, Laura Medina, travaille au suivi des multiples projets et commandes depuis la mezzanine industrieuse, presque artisanale.

Tous ces jeunes avaient envie de tuer le père, c’est inné. Et toi tu n’as pas envie de montrer l’endroit idéal où frapper. Seul compte le combat avec soi

Pourquoi cette obsession du visage? «Longtemps, j’ai travaillé les textes et l’alphabet. Mais je suis content d’être assimilé au visage», répond Jaume Plensa, 66 ans et un air juvénile malgré les cheveux poivre et sel. Il a mis une tête monumentale dont les deux mains cachent les yeux sur la Ve Avenue à Manhattan quand le président Trump ne parlait que de murs pour protéger l’Amérique. «Dans le monde symboliste, on dit que le visage est le cadeau que l’on fait aux autres. Cette idée que c’est le portrait de l’âme, la porte qui ouvre ton cœur aux autres, l’unique partie de nous-mêmes que l’on ne peut pas regarder. Pour moi, c’est la définition la plus claire de l’être humain», dit le sculpteur de sa belle voix d’orateur, à la fois sagace et plein d’humour. Il a été professeur aux Beaux-Arts, mais «tous ces jeunes avaient envie de tuer le père, c’est inné. Et toi tu n’as pas envie de montrer l’endroit idéal où frapper. Seul compte le combat avec soi». Il s’abstient «toujours de faire un signe personnel». En 2004, il utilise le scanner, outil dérivé de la technique spatiale, pour étirer et transformer les visages de ses modèles, qui prennent des formes d’éternité.

«Je suis un homme de collage plutôt que de modelage. Le scanner est une machine de la vérité, il m’a permis de reproduire exactement le volume d’une tête. C’est le palais où habitent toutes nos envies, nos rêves, le grand endroit où tout se passe. Tout ce qui peut aider le sculpteur, les cheveux, la couleur de la peau, ne m’intéressent pas. Parfois la bouche n’est pas la meilleure manière de s’exprimer, les oreilles la meilleure manière d’écouter. Il faut voir. Je crois en l’interaction avec l’œuvre.» Ses parents ont connu la Seconde Guerre mondiale, en parlaient pas ou peu. «Mais mon père achetait tous les livres sur la guerre. Il aurait voulu être pianiste. Moi, j’étais un désastre. Je me cachais dans le piano droit de mon père, qui avait une petite porte coulissante. L’espace exact de mon volume, assis.»

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Le musée des automates de Lyon ferme ses portes

«Faute de mécène et de repreneur», la direction de l'établissement patrimonial lyonnais, dédié aux personnages et objets mus par la force mécanique, a décidé la fermeture de ses galeries le 28 mars.

Arnaldo Pomodoro, le cosmonaute de l’art

PORTRAIT - À 96 ans, le grand sculpteur italien ouvre pour la première fois son atelier milanais en exposant les œuvres de ses débuts. Rencontre avec un artiste dont le succès repose surtout sur l’utilisation de la géométrie.

Jeff Koons exposera des sculptures sur la Lune

Le plasticien de 67 ans enverra cette année des œuvres sur l'astre lunaire pour son projet Moon Phases. À chacune d'elles sera attaché un NFT, dont une partie de la revente sera reversée à Médecins sans Frontières.

Le Figaro

Cyrille Vigneron, président de Cartier: «C’est ce qui ne sert à rien qui nous rend heureux»

Judikael Hirel

ENTRETIEN - Alors que le salon horloger Watches & Wonders ouvre ses portes à Genève, le président de la maison de la rue de la paix revient sur l’art de réinterpréter ses classiques.

On la surnomme l’horloger des formes. Et elle est justement (très) en forme. L’an passé, malgré le contexte, la maison Cartier a battu des records de ventes de ses Panthère, ses Santos et ses nouvelles Tank Must solaires - grand succès de ces derniers mois. Cette année, elle reste fidèle à sa stratégie et à son histoire, mi-horlogère mi-joaillière. Elle se lit à travers des créations aussi diverses que la réinterprétation d’une montre des années 1930, la Tank Chinoise, la Masse oscillante Mystérieuse ou la nouvelle Coussin au serti mou comme un chamallow absolument hypnotique. Avec ce millésime 2022, Cartier s’inscrit sur le long terme. Et Cyrille Vigneron, son président, sait exactement où nous mène le temps qui passe.

LE FIGARO. - Pourquoi encore acheter une montre quand les smartphones règnent?

Cyrille VIGNERON. - Les montres servent de moins en moins à dire l’heure, et de plus en plus à dire qui l’on est. Il s’agit davantage d’un élément de style et d’identité que d’un outil fonctionnel. Nous vivons effectivement une période où le design est de plus en plus important par rapport à la technique horlogère. Plus les objets sont obsédés par le fait de donner l’heure avec précision et plus, quelque part, la fragilité de ces mouvements finit par les rattraper.

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À l’inverse, plus nos designs sont intemporels, plus on échappe à la dictature du temps et à son usure. Et plus on peut transmettre aux générations suivantes ces objets, beaux aujourd’hui comme ils l’étaient il y a vingt ou trente ans et comme ils le seront dans autant de temps. Ils remplissent leur rôle d’identité personnelle, mais aussi de lien intergénérationnel. À l’inverse, quand on cultive l’obsession de la nouveauté, on s’enferme dans une superficialité où rien ne dure, les produits sont vite dépassés et les jeunes ne désirent pas les porter.

La tendance à la déconsommation remet-elle en cause le luxe de manière générale?

C’est paradoxal à dire, mais pour être dans l’air du temps, il faut se dépêcher d’aller plus lentement. On peut se dire «commençons par ne plus consommer ce qui ne sert à rien». Mais alors que l’utile et le fonctionnel n’ont pas d’émotions, c’est ce qui ne sert à rien - l’amour, l’art, la culture, le sport, la beauté… - qui possède une valeur émotive très forte, qui nous rend heureux. Ce qui constitue en quelque sorte le superflu nécessaire nous touche davantage.

Plus l’horlogerie travaillera sur le long terme esthétique et physique sur la possibilité de réparer les montres, plus nous serons en phase avec ce mouvement de déconsommation et de transmission

Dans nos domaines d’excellence, nous devons toujours plus travailler sur la durabilité, la «réparabilité» plutôt que sur la nouveauté et le renouvellement. Le problème du luxe réside actuellement dans la gratification instantanée, le fait de s’encourager à passer d’un plaisir à un autre, de se dire «Je présente une nouveauté chaque année, et elle va venir dégrader la qualité de la précédente» Au contraire, plus l’horlogerie travaillera sur le long terme esthétique et physique sur la possibilité de réparer les montres, plus nous serons en phase avec ce mouvement de déconsommation et de transmission.

D’où le fait de réinventer constamment vos montres historiques?

Absolument. Si Cartier est avant tout l’horloger des formes, nous posons un regard nouveau sur ces formes, qu’elles soient nées il y a dix, vingt, trente ou cent ans. Nous regardons avec les yeux d’aujourd’hui les designs les plus pertinents pour les clients contemporains. C’est le cœur de notre stratégie initiée il y a six ans: retravailler nos icônes et nos classiques pour les remettre au goût du jour, et parfois même les reproposer comme elles ont déjà existé. C’est un travail de recréation passionnant, nécessitant autant de créativité qu’il en faut pour imaginer de nouveaux modèles.

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À quoi bon essayer d’inventer des formes quand vous avez la chance de posséder un tel patrimoine esthétique, une telle diversité? Et même au sein d’une même famille comme c’est le cas de la Tank qui réunit des modèles aussi formidables que la Tank Louis Cartier, la Tank Américaine et la Tank Française, la Tank Cintrée, la Tank Chinoise, la Tank Asymétrique… Elles existent aux côtés de la Santos, la Panthère, la Baignoire, la Pasha et la Ballon Bleu, sans parler des Tonneaux et des Tortues. Seul le temps permet de discerner les modèles qui restent et deviennent des classiques.

Êtes-vous content de l’accueil réservé à votre Tank Must Solarbeat?

Très! Nous avons été un peu pris de court par son succès fulgurant. Nous pensions que l’intérêt viendrait graduellement, au fil du temps. À nous de monter en capacité de manière assez forte pour pouvoir y répondre et de proposer ce mouvement dans d’autres boîtes que celle de la Tank quand les cadrans le permettent. Ce qui est pour l’instant, le cas des cadrans plutôt blancs à index romains. Heureusement, nous n’en manquons pas!

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Le Figaro

Tirage au sort de la Coupe du monde : Mbappé décline l'invitation du Qatar

Le Figaro

Le pays organisateur de la prochaine Coupe du monde souhaitait la présence de l'attaquant du PSG à Doha lors du tirage au sort vendredi.

Vendredi en fin de journée (début de la cérémonie à 17h, heure française), l'équipe de France connaîtra ses adversaires de la phase de groupes de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre). Comme la plupart des sélectionneurs des équipes qualifiées, Didier Deschamps sera présent à Doha pour assister au tirage au sort en compagnie de son adjoint Guy Stéphan et du président de la FFF Noël Le Graët. Mais les organisateurs qatariens de la Coupe du monde auraient visiblement aimé que la délégation tricolore soit un peu plus étoffée. Selon L'Equipe, Kylian Mbappé aurait reçu une invitation de la part de l'état du Golfe pour le grand raout programmé au Centre des expositions de Doha.

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Des échanges auraient eu lieu ces derniers temps entre la FFF et le comité d'organisation du tournoi pour évaluer la possibilité de voir le fer de lance des Bleus et du PSG, club propriété du Qatar, assister sur place au tirage. En vain. Mbappé aurait tout simplement décliné l'invitation, considérant qu'il n'avait aucune raison d'assister à cet événement puisqu'il n'est pas le capitaine de l'équipe de France. En sus, l'attaquant tricolore est attendu à l'entraînement vendredi au Camp des Loges, à 48 heures d'un match de Ligue 1 contre Lorient. Deux bonnes raisons de refuser l'invitation.

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Mondial 2022 : les 20 équipes déjà qualifiées

Vingt des 32 tickets pour le prochain Mondial au Qatar (21 novembre-18 décembre 2022) ont trouvé preneurs…

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Les Lions Indomptables se sont qualifiés pour la Coupe du monde 2022 au bout du temps additionnel de la prolongation, mardi en Algérie.

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L'Humanité

L’Orient tragique de Mathieu Pernot

Prescription culture

PHOTOGRAPHIE À la Fondation Cartier-Bresson, l’exposition passe en revue, à partir d’un vieil album de photo familial, les strates de destructions produites par plusieurs conflits au Proche-Orient.

Magali Jauffret

Le projet de Mathieu Pernot, lorsqu’il candidate au prix de la Fondation Cartier-Bresson, dont il sera le lauréat en 2019, est innocent : il s’agit, pour lui, de remonter aux sources de son histoire familiale.

Le point de départ, c’est l’album photo du voyage de son grand-père, parti de Beyrouth, au Liban, en 1926, pour découvrir l’Irak et la Syrie. Le père de ce grand-père, Léon Pernot, opérateur chez le grand Nadar, ne tenait-il pas déjà un studio photo à Vesoul, région dont la famille est originaire ?

À l’époque, on cultive un goût pour l’Orient, notamment pour les ruines de Palmyre, déjà encensées dans leurs vers par des poètes romantiques comme Alfred de Vigny et Charles Baudelaire.

Mathieu Pernot ne se doute pas, alors, que la pandémie et les difficultés d’accès à certaines zones de tensions tenues par le régime syrien vont compliquer ce périple, un temps l’interrompre.

l’instantané fait à la volée, sans préparation

Se lançant sur les traces de son aïeul, il se demande ce que l’histoire a fait de ces territoires. Il imagine la possibilité de recoller des morceaux épars, de construire de grands collages, de reconstituer par les images ce qui a été détruit. Très vite, il se rend compte que cela n’est pas envisageable. Et, pour la première fois, il privilégie les prises de vues avec mises au point et réglages automatiques, en revenant à l’instantané fait à la volée, sans préparation, sans pose.

À Beyrouth, où son père a grandi et qui a fortement marqué son identité, il a la chance, lors d’un premier voyage, de pouvoir louer l’appartement du centre-ville où logeait la famille jusqu’au départ en France, en 1958. Lorsqu’il y retourne, après l’explosion du port, l’immeuble est devenu inaccessible et menace de s’effondrer.

Il photographie frontalement, mais à distance

La splendeur des sites archéologiques, de Tripoli à Baalbek, au Liban, la plaine de Ninive, en Irak, font, un temps, illusion. On pourrait croire que les clichés de l’ancien temps et les nouvelles images sont superposables. Mais de Damas à Alep, Raqqa, Homs et Mossoul, ce ne sont plus que villes mortes, anéanties par la guerre. Les portraits de propagande de Bachar El Assad plastronnent partout sur des bâtiments saccagés, au-dessus d’un croc de boucher, non loin d’une veste militaire. Un frigo est rempli de corps écorchés. Des fillettes sortent de nulle part. Des gens revivent dans des lieux fracassés.

Un frisson, un vertige nous glacent à regarder ces anéantissements, alors que le tapis roulant des bombes de Vladimir Poutine, qui ont semé la terreur et assassiné en masse, ici, sont en train d’accomplir le même travail en Ukraine.

Ce qui fait la puissance de cette œuvre, c’est la diversité des différentes strates historiques de ruines et leur contraste : celles, millénaires, qui ont été, par exemple, le théâtre de la bataille d’Alexandre.

Elles font partie de la mythologie, de la beauté d’un paysage qu’elles parachèvent lorsque les rais de lumière jouent avec leur esthétique ; celle des conflits passés qui présentent des façades encore hagardes, trouées de balles, des restes de figures, de descentes de croix. À Mossoul, le conflit est si récent que les ruines sentent encore le cadavre. N’écoutant que son inconscience, Mathieu Pernot pousse des portes, pénètre dans des maisons qui n’ont pas été déminées. Il tombe sur des corps en décomposition, sur des documents d’état civil jonchant le sol, sur des photos, là, abandonnées. Un butin pour l’exposition qui commence sur un album de photo familial et se termine sur les portraits des jours heureux d’une famille syrienne surprise par la guerre dans son intimité.

On savait que Mathieu Pernot, ni photojournaliste ni reporter de guerre, s’intéressait à la grande histoire. On en a ici la démonstration. Bouleversé, il parvient à trouver, face à ces paysages traumatisés par l’homme, une façon de les montrer. Il photographie frontalement, mais à distance, avec détachement, un réel tellement puissant qu’il se met en scène lui-même, sans qu’il soit besoin d’en rajouter.

Le moment qu’il saisit est celui de l’après-événement et de l’avant-reconstruction. Un entre-deux entre fracas de la guerre et silence des ruines où tout est figé, où rien n’a bougé. Grâce à lui et à sa photographie documentaire, ce ne sera pas un trou noir de l’histoire.

photographiemathieu pernotProche-Orient
Le Figaro

Notre sélection des 10 meilleurs spectacles pour le retour des beaux jours

Ariane BavelierLaurie ChamardAmélie ComThierry HillériteauAnthony PalouNathalie SimonSophie De Santis

LA SÉLECTION DU FIGARO - Le spectacle n'a jamais été aussi vivant que ce printemps qui annonce une résurrection - après un hiver masqué. Théâtre, opéra, danse et musique : il est temps d'ouvrir votre agenda !

Au théâtre ce soir

Une situation délicate 

Nicolas (Max Boublil) est si fou de Julie (Élodie Navarre) qu'il désire l'épouser sans plus attendre, mais Julie a un petit souci : elle a un amant et pas un amant ordinaire puisqu'il a 20 ans de plus qu'elle. Il s'appelle Philippe (Gérard Darmon) ; il est marié à Marianne, une femme tout à fait charmante (Clotilde Courau). Un matin, Julie dit à Nicolas qu'elle doit rendre visite à ses parents. Un pieux mensonge puisque, en fait, elle va voir son vieil amant afin de rompre. Évidemment, rien ne se passera comme prévu, Nicolas ayant décidé de la suivre incognito. Nous voilà maintenant chez les soi-disant parents de Julie. Nicolas arrive le premier sur les lieux et se présente à Marianne. Commencent alors une avalanche de quiproquos impossibles ici de résumer si ce n'est que Nicolas pense que Philippe est le père de Julie.

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Clotilde Courau est royale dans son rôle de femme évaporée, mais pas dupe. Quant à Gérard Darmon, il sert l'affaire avec sa force et son humour naturel, boulevardier à souhait dans le rôle du vieil amant largué et du mari confondu. Max Boublil joue excellemment la comédie pour la première fois. Il possède d'étonnantes ressources de décontraction. On admirera le jeu souple d'Élodie Navarre et les plantes vertes du décor ont un côté réconfortant dans cette jungle des sentiments. Bref, tout ça pétarade, pas une minute de repos. Adapté de la pièce Relatively Speaking d'Alan Ayckbourn écrite dans les années 1960, nous nous délectons de ce comique so british mise à la sauce parisienne.

Jusqu'au 30 avril au Théâtre des Nouveautés (9e).

Le Malade imaginaire

Dès le début, lorsque le rideau blanc écru dévoile la scène, plane déjà l'ombre cotonneuse de la mort en sursis. Au centre de la pièce, Argan, assis sur sa chaise percée en chemise de nuit et bonnet sur le crâne, fait ses comptes d'apothicaire. Il tousse, il râle, il crache dans son mouchoir.

Guillaume Gallienne portera avec cocasserie et sans cabotinage le rôle d'Argan, cet hypocondriaque fantasque, colérique, exclusivement préoccupé de sa santé. Dans la robe rouge de Béline l'hypocrite, Marina Hands, toute en charme noir. Quant à Julie Sicard, elle est une irrésistible Toinette et lorsqu'elle se déguise en faux médecin, elle devient franchement poilante. Elle virevolte comme un électron et la salle se tient les côtes. Les scènes d'anthologie se succèdent comme dans un boulevard. Ainsi au deuxième acte, on attendait avec impatience l'arrivée de Diafoirus, c'est-à-dire l'arrivée de Christian Hecq, et nous n'avons pas été déçus. Dès que cet acteur grandiose fait son entrée, il est comme un gosse dans une foire aux jouets.

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Afin de calmer les rires, la pièce est ponctuée de merveilleux intermèdes. Puis, revoilà notre cher et misérable Argan. Lorsqu'il tourne le dos au public, on aperçoit son énorme couche. Ce « dévot » de la médecine veut forcer sa fille Angélique (Elissa Alloula, charmante et déterminée) à épouser Thomas, le fils débile de Diafoirus (épatant Clément Bresson), un futur charlatan comme son père. Dans les frusques du frère d'Argan, Alain Lenglet campe un Béralde sur mesure. Pour toutes ces raisons, courez voir ce Malade épuré et trépidant signé de feu Claude Stratz. Un classique. Tout y est.

Jusqu'au 3 avril à la Comédie-Française (1er).

Berlin Berlin

Berlin Est dans les années 1980. Emma (Anne Charrier pimpante) se présente chez Werner Hofmann, un agent stalinien (Maxime d'Aboville bluffant). La jeune femme est la nouvelle aide-soignante de sa mère malade et râleuse. Comme dans un film d'espionnage, c'est une couverture. Emma attend son fiancé (désopilant Patrick Haudecœur) pour creuser en cachette un tunnel qui leur permettra de passer de l'autre côté du Mur. Mais Werner n'est pas insensible à son charme.

Sous la houlette de José Paul s'engage une trépidante course contre la montre. Les amoureux se retrouvent pris au piège d'une cascade de situations rocambolesques dignes d'une aventure d'Arsène Lupin. Au fil de leurs pérégrinations, ils croisent d'inquiétants personnages. En confiance, servis par des dialogues truculents et emportés par un rythme trépidant, les huit comédiens rivalisent dans tous les registres comiques. Rires garantis.

Jusqu'au 31 mai, au Théâtre Fontaine (9e).

Le Bourgeois gentilhomme

Valérie Lesort et Christian Hecq (encore lui !), auxquels on doit Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, reprennent leur mise en scène déjantée, renversante et loufoque de la comédie ballet que Molière a écrite avec Lully dans la maison du dramaturge. Les musiques balkaniques agrémentent les simagrées de Monsieur Jourdain (Christian Hecq toujours aussi hilarant). Ses leçons de danse, épée et philosophie (excellent maître Guillaume Gallienne) pour devenir un gentilhomme du monde comme il faut.

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Sans complexes, le duo plein d'imagination revisite les turqueries de l'époque à la façon d'une commedia dell'arte. Les costumes de Vanessa Sannino illustrent à ravir leur délire. C'est vif, divertissant, fou, léger comme une bulle de savon de Marseille. On est à la fête et Molière n'aurait pu rêver plus bel anniversaire.

Du 7 mai au 21 juillet, Salle Richelieu, Comédie-Française (2e).

Des airs de cinéma et du jazz

Hans Zimmer

Une page, simple note rédigée par le réalisateur Christopher Nolan, c'est tout ce qui a été donné à Hans Zimmer pour qu'il compose l'une des bandes originales les plus inspirantes : Interstellar. Parmi les 200 musiques de films de sa création, chacun a sa préférée : Gladiator, La Ligne rouge, The Dark Knight. Après 15 mois de travail, le compositeur repart en tournée accompagné de son groupe de 19 artistes ainsi que d'un orchestre.

Lui est là aussi bien sûr, prenant sa place de musicien au milieu de la scène. Un véritable échange avec le public se crée lorsqu'il donne un aperçu de son processus de composition et rappelle des anecdotes hollywoodiennes. Un format de concert innovant dont l'immensité de la salle ajoute à l'impression sans être impersonnel. Émotions garanties.

Du 5 au 7 avril à l'Accor Arena (12e).

Marcus Miller

Le bassiste, nommé ambassadeur pour la paix par l'Unesco il y a bientôt une dizaine d'années, a joué avec les plus grands, à l'instar de Miles Davis ou Aretha Franklin, Jean-Michel Jarre ou Herbie Hancock. De leur côté, les rappeurs américains ont samplé nombre de ses créations. Pour le printemps, Marcus Miller joue son dernier album, Laid Black. Disque sur lequel il reprend avec Selah Sue, le titre fataliste de 1956 Que sera sera, lui donnant alors une seconde jeunesse.

C'est la seule et unique date en Europe du musicien originaire de Brooklyn, et elle s'annonce exceptionnelle ! Un retour à la capitale en grande pompe puisque son dernier concert parisien date de 2016 à l'Olympia, à l'occasion de son album Afrodeezia.

Le 2 avril à La Seine musicale (92).

Danse contemporaine

Teshigawara chez Bach

Voilà des années que Saburo Teshigawara et sa compagne Rihoko Sato se lancent sur les pages de Bach comme des nageurs plongent dans la mer. Ils se laissent emporter par le flux de la musique, et semblent, comme ils le disent eux-mêmes, « écouter la musique avec leur corps ». Chaque fois, ils choisissent des interprètes de haut vol. En 2017, ils avaient dansé sur les cantates de Bach alors dirigées par Raphaël Pichon. Cette fois, c'est Pierre Laurent Aimard qui joue au piano Le Clavier bien tempéré.

On se réjouit de voir comment ces danseurs que le temps ne semble pas marquer se glisseront dans les plis de ces 24 préludes et fugues, écrits « pour la pratique et le profit des jeunes musiciens désireux de s'instruire et pour la jouissance de ceux qui sont déjà rompus à cet art », note Bach dans la préface. Et qui en fait d'exercices pratiques semblent refléter au miroir de la musique - et donc ici des corps - les maints états d'âme qui traversèrent ce génie.

Du 12 au 14 avril à la Cité de la musique (19e).

L'Opéra règle ses contes

Cendrillon 

C'est l'événement lyrique de ce printemps à l'Opéra de Paris : l'entrée au répertoire de la grande boutique de Cendrillon de Massenet, près de 125 ans après sa création à l'Opéra-Comique, en 1899 ! Très loin de La Cenerentola de Rossini, qui « désenchantait » le monde de Perrault pour l'emmener du côté de la comédie sentimentale, envoyant valser pantoufle de verre, marraine et citrouille, cette Cendrillon-ci respire le conte à pleins poumons. Massenet allant jusqu'à rajouter de la féerie dans un récit qui n'en manquait pourtant pas, pour inventer un tableau totalement inédit se déroulant dans les bois enchantés de la bonne marraine.

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Mariame Clément, qui avait déjà mis en scène pour l'Opéra de Paris l'adaptation du conte Hansel et Gretel par Humperdinck, s'en donne ici à cœur joie. Pour apporter humour, modernité, mais aussi profondeur au plus célèbre rêve de prince charmant de la littérature française, elle a imaginé, sur fond de décorum spectaculaire (comme cette réplique intérieure du Grand Palais pour la scène du bal), une « machine à fabriquer des princesses ».

En plus d'occuper merveilleusement l'espace de Bastille, elle évoque idéalement l'année 1899, sans rien renier de la magie que l'on attend (et que l'on entend à chaque mesure), dans cette véritable machine à retomber en enfance qu'est l'opéra de Massenet. Le tout est rehaussé par un trio vocal féminin qui, à défaut d'être très français, sert merveilleusement les personnages de Cendrillon (Tara Erraught), du Prince (Anna Stephany) et de la Fée (Kathleen Kim).

Jusqu'au 28 avril à l'Opéra Bastille (12e).

Platée

Du conte de fées au conte antique, il n'y a qu'un pas, que l'opéra n'a eu de cesse de franchir allègrement depuis sa naissance. Témoin cette fascinante Platée, chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre d'invention et de fantaisie de l'époque baroque, par laquelle Jean-Philippe Rameau donne, en 1745, son origine à l'opéra bouffe à la française. Chœurs burlesques, succession d'onomatopées, jeux rythmiques, orchestre semblant surgir du fond des marécages, et personnage principal ridicule à l'extrême… Aussi inclassable qu'irrésistible, ce petit bijou qui alimenta la querelle des Bouffons continue de faire rire aux éclats, que l'on soit ou non amateur de baroque français.

Certes, la mise en scène de Laurent Pelly, décapante et colorée, baroque dans les tous les sens du terme, née au début des années 2000 grâce à la complicité du chef Marc Minkowski, est devenue avec le temps presque indépassable. Au point de reprendre du service, cette année encore, à Garnier (en juin). Mais on peut compter sur le tandem Shirley et Dino, pour lesquels le burlesque n'a plus de secret, pour tenter de rivaliser avec cette production érigée au rang de classique parmi les classiques. La vision qu'ils en proposeront en mai à l'Opéra royal de Versailles (après Toulouse), précédée par les beaux succès comiques de leur désopilant King Arthur et du plus confidentiel Don Quichotte chez la duchesse de Boismortier, menés tous deux avec Hervé Niquet (jamais à court de fantaisie), sera aussi l'un des spectacles les plus guettés du printemps. Une transposition délirante sur fond de favela brésilienne, portée par une distribution française qui promet, emmenée notamment par Mathias Vidal (Platée), Marie Perbost (Folie) et Marie-Laure Garnier (Junon).

Du 18 au 22 mai à l'Opéra royal de Versailles (78).

Mieux vaut en rire

Caroline Vigneaux

L'ancienne avocate devenue humoriste s'offre l'Olympia entre deux dates de tournée. Après avoir quitté la robe, à l'aise dans l'ère #MeToo, Caroline Vigneaux croque la pomme. Fait sa révolution en relatant la condition de femmes avec des textes puisés dans l'histoire, très argumentés. Commence par la « légende des deux culs nus », Adam et Eve. Remet les hommes à leur place sans les culpabiliser. Tord le cou aux idées reçues dans un langage châtié et, ou, fleuri. Sexy en diable, Caroline Vigneaux amuse la galerie, mais ses réflexions longuement mûries font également réfléchir. Un spectacle intelligent.

Du 13 au 16 avril à l'Olympia (9e).

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L’aventure féconde des utopistes de la « S »

Prescription culture

ARTS PLASTIQUES Le Miam de Sète expose la riche production de cet atelier qui permet de fécondes collaborations entre artistes déficients mentaux et d’art contemporain.

Magali Jauffret

Sète (Herault), envoyée spéciale.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore visité, il faut aller au si attachant Musée international des arts modestes de Sète (Miam), fondé voilà vingt ans par le plasticien Hervé Di Rosa et dirigé par Françoise Adamsbaum. Il présente, en effet, ces temps-ci, l’excellente exposition « Fictions modestes et réalités augmentées » sur la « S » Grand Atelier, situé à Vielsalm, dans les Ardennes belges.

sortir de l’invisibilité

De quoi s’agit-il ? D’une passionnante aventure artistique et humaine que l’on peut vraiment envier à la Belgique, territoire de tous les possibles. Pensez donc : le modeste atelier de création, créé dans les années 1990 par Anne-Françoise Rouche pour occuper artistiquement des créateurs en herbe fragilisés par une déficience mentale, est devenu, avec le temps, grâce à son énergie, son état d’esprit et sa bataille, un centre d’art. Et pas n’importe lequel ! Un lieu de production de projets expérimentaux, de diffusion et d’exposition, qui travaille notamment avec l’École de recherche graphique de Bruxelles et a le pouvoir de candidater à la biennale de Venise.

Et ce n’est pas tout. Ce lieu utopique, défricheur s’il en est, installé dans une caserne désaffectée située non loin de l’Allemagne et du Luxembourg, reçoit en résidence, loin des préjugés et des clichés, des artistes contemporains réputés qui viennent partager leur créativité, avec une quarantaine d’artistes porteurs d’un handicap mental, les sortant ainsi de leur invisibilité.

Le résultat, sur les cimaises de ce musée qui prend tous les risques, est bluffant. On est immergé dans des mondes, des utopies, on est projeté dans des univers singuliers, dans des disciplines aussi différentes que la bande dessinée, la gravure sur bois, le textile, le dessin, le cinéma et sa lanterne magique, la photographie, la mode, la sculpture, la performance, l’architecture, la vidéo, l’art numérique…

L’exposition, très bien scénographiée, nous entraîne d’entrée dans les génies du lieu et leur belgitude. On passe ensuite dans un espace consacré aux réalisateurs d’un cinéma décalé, avant de découvrir les libertés indomptées de la plupart des auteurs, de s’immerger dans quelques univers virtuels, de découvrir des récits personnels dans le salon de lecture et enfin de basculer dans la tradition catholique encore très forte en Ardennes.

On est loin de l’art-thérapie, du pathos, de l’institutionnel, du déterminisme social qui reproduit les marges. Parfois c’est léger, même drôle. Au sein des imaginations si fécondes de ces artistes connectés, souvent musiciens et hyper-punk, on sent l’inspiration d’Hergé, de Méliès, de Dreyer. On est séduit par la poésie qui traverse ces créations habitées par des catcheurs, Johnny Hallyday, des vierges enrubannées, le Prince Charmant ou un Jésus triste. À la « S » et au Miam, art brut et art contemporain se rejoignent.

arts plastiques
Le Figaro

Après la gifle de Will Smith aux Oscars, Jada Pinkett Smith, son épouse, publie un message laconique

«C'est une saison pour la guérison et je suis là pour ça», a écrit la femme de l'acteur sur Instagram. Aucun autre mot n'accompagnait cette phrase et les commentaires du message étaient désactivés.

Jada Pinkett Smith s'est exprimée mardi sur Instagram pour la première fois depuis que son époux, Will Smith, a giflé l'humoriste Chris Rock sur la scène des Oscars, laissant un message des plus cryptiques pour ses abonnés.

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«C'est une saison pour la guérison et je suis là pour ça», a-t-elle écrit pour tout message sur Instagram. Aucun autre mot n'accompagnait cette phrase et les commentaires du message étaient désactivés. Cette publication succède aux excuses publiques présentées par Will Smith à Chris Rock et au public des Oscars pour son accès de violence.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années, qui avait déclenché l'esclandre. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. L'acteur de 53 ans lui avait hurlé: «Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche!» une fois de retour à son fauteuil.

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«Je voudrais publiquement te demander pardon, Chris. Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort», avait écrit lundi Will Smith sur son compte Instagram. «Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable. Les blagues à mes dépens font partie du boulot, mais une blague sur le problème de santé de Jada était trop pour moi et j'ai réagi de manière émotionnelle», a-t-il expliqué, rejetant explicitement «toute violence».

L'Académie des Oscars avait peu auparavant annoncé l'ouverture d'une enquête interne sur cet incident, soulignant qu'elle condamnait «les actions de Will Smith lors du show de la nuit dernière». Chris Rock lui-même ne s'est pas (encore) exprimé sur l'incident.

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Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

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Le Figaro

Ni traduction, ni adaptation: la littérature québécoise s’épanouit en France

Le Figaro

Grâce au travail méticuleux d’éditeurs, la littérature québécoise s’écrit dans sa langue, sans traduction ni «francisation».

«Pendant longtemps, on ne pensait pas traduire mais corriger»: marginalisée pendant des années, la littérature québécoise s’épanouit enfin en France, dans sa langue, sans traduction ni «francisation» grâce au travail méticuleux d’éditeurs français et québécois.

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«On assiste à un vrai boom», s’enthousiasme auprès de l’AFP Anne-Isabelle Tremblay, responsable de la librairie du Québec à Paris. Propriété du gouvernement canadien, cette librairie promeut et diffuse, depuis plus de 25 ans, les littératures de cette province francophone du Canada. Reste que, de mémoire de bibliothécaire, l’engouement actuel est nouveau: romans, essais, bandes dessinées... Les étals des libraires débordent de cette littérature, à la fois si proche de l’Hexagone par sa langue mais aussi si lointaine par son imaginaire nord-américain.

La dernière à avoir fait parler d’elle? L’autrice de bande dessinée Julie Doucet, lauréate mi-mars du Grand Prix du Festival d’Angoulême, plus prestigieuse récompense dans la bande dessinée. Elle est la première Canadienne et Québécoise consacrée.A l’automne, un autre Québécois avait fait grand bruit: le romancier Kevin Lambert, finaliste du prix Médicis avec Tu aimeras ce que tu as tué (Ed. Le Nouvel Attila).

Affirmer la légitimité de la langue québécoise

Sans parler du prix Renaudot essai 2020, décerné à Dominique Fortier pour Les villes de papier, sur la poétesse américaine Emily Dickinson. Une consécration pour cette littérature, longtemps boudée des prix littéraires français. Car si des auteurs francophones issus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne sont régulièrement encensés - Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt 1987, Djaïli Amadou Amal, Goncourt des lycéens 2020, ou Mohamed Mbougar Sarr, Goncourt 2021... - c’est loin d’être le cas de la littérature québécoise.

«Il y a toujours eu un peu de mépris vis-à-vis de cette littérature et de sa langue», assure à l’AFP Lola Nicolle, éditrice chez la jeune maison d’édition «Les Avrils». Avec Sandrine Thévenet, elles ont publié début mars deux textes de la féministe québécoise Martine Delvaux: Le Monde est à toi et Pompières et pyromanes. D’ailleurs, poursuit Lola Nicolle, «pendant longtemps on ne pensait pas traduire mais corriger» une langue alors jugée difficilement compréhensible par le lectorat français. «Aujourd’hui, les choses changent parce que les éditeurs québécois sont de plus en plus revendicatifs, osent exiger plus. Plus question pour eux d’accepter qu’on anéantisse leur langue».

«Pour nous, c’est important d’affirmer la légitimité de la langue québécoise. On est prêt à adapter au cas par cas mais il est important de participer à créer de l’habitude chez le lecteur», complète Sébastien Dulude, éditeur québécois chez La Mèche.

Le respect du travail de création

Sa maison d’édition a vendu les droits du livre Burgundy, une autofiction grinçante de la primo-autrice Mélanie Michaud sur son enfance dans un quartier pauvre de Montréal, à JC Lattès. Sorti début mars en France, le livre a fait l’objet d’une adaptation à la marge. Le but? Laisser vivre la langue québécoise. Ses expressions comme ses mots en anglais. Seuls ceux pouvant porter à confusion ont été modifiés. «Ca a été un travail d’orfèvre», souligne auprès de l’AFP l’éditrice Constance Trapenard. «Pas question de traduire ou dénaturer, on a travaillé main dans la main avec Sébastien», l’éditeur québécois.

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Même tonalité ou presque chez la maison d’édition Stock qui a publié début janvier Sauvagines, de Gabrielle Filteau-Chiba, cette autrice férue de nature, qui, à l’image du philosophe américain Henry David Thoreau, a tout quitté pour vivre dans une cabane dans la forêt québécoise, comme elle le raconte dans son premier livre Encabanée. «A aucun moment je me suis dit qu’il fallait traduire», raconte son éditrice Raphaëlle Liebaert à l’AFP. Ni traduction, ni «francisation», un simple glossaire pensé par l’autrice et l’éditrice permet au lecteur, s’il en a envie, de s’immerger dans la singularité de la langue à la fin de sa lecture.

A chaque fois, rappelle Anne-Isabelle Tremblay, «cela doit être un travail commun et conjoint entre les éditeurs et l’auteur. Après tout, n’est-ce pas ce qu’on appelle le respect du travail de création?».

Le Figaro

Jeff Koons exposera des sculptures sur la Lune

Le plasticien de 67 ans enverra cette année des œuvres sur l'astre lunaire pour son projet Moon Phases. À chacune d'elles sera attaché un NFT, dont une partie de la revente sera reversée à Médecins sans Frontières.

L'artiste néo-pop américain Jeff Koons ne se contente plus d'exposer dans les grands musées : pour son entrée dans l'univers des NFT, il veut envoyer des sculptures sur la Lune, ont annoncé mardi les galeries Pace, en maintenant malgré tout un certain mystère autour de ce projet.

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Le voyage de ce «groupe de sculptures» aura lieu «plus tard cette année» et les partenaires de l'aventure, Pace Verso, 4Space, NFMoon et Intuitive machines n'ont pas précisé dans leur communiqué combien d'œuvres étaient concernées par le projet baptisé «Moon Phases». Contactées par l'AFP, notamment sur la taille des sculptures, les galeries Pace n'ont donné aucune précision, alors que le communiqué explique qu'elles seront contenues dans des satellites miniatures CubeSat, qui mesurent en principe 10 cm de côté.

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Jeff Koons, 67 ans, l'un des artistes vivants les plus chers du monde, est connu pour ses œuvres kitsch et de grande taille comme les balloon dog ou Puppy, et qui font parfois débat, comme le Bouquet de tulipes installé dans les jardins des Champs Élysées à Paris. Les plus grands musées du monde l'exposent, du MoMA à New York au Guggenheim à Bilbao. «J'ai toujours aimé l'idée de créer un art global (...) maintenant il devient universel», a expliqué l'artiste sur un site internet dédié (jeffkoonsmoonphases.com), en soulignant que «nous avons toujours admiré la Lune à travers l'histoire de l'humanité».

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Le lancement se fera depuis le Kennedy Space Center, en Floride, dans le cadre d'une mission «pleinement autonome», à bord des alunisseurs d'Intuitive Machines, une société américaine qui travaille déjà avec la Nasa, précisent les galeries Pace. À chacune des œuvres sera rattachée un NFT (jeton non fongible), une version numérique unique certifiée par la technologie de la blockchain, qui sera, elle, vendue sur Terre. Confidentiels jusqu'en 2020, les NFT sont devenus en quelques mois omniprésents sur le marché de l'art. D'après les galeries Pace, une partie des fonds récoltés iront à Médecins sans frontières (MSF).

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Cinquante ans après les derniers pas de l'Homme sur la Lune, lors de la mission Apollo 17 en 1972, la Nasa veut y retourner cette année une mission non habitée (Artémis 1), avant un vol d'essai habité (Artémis 2) en 2024.

Le musée des automates de Lyon ferme ses portes

«Faute de mécène et de repreneur», la direction de l'établissement patrimonial lyonnais, dédié aux personnages et objets mus par la force mécanique, a décidé la fermeture de ses galeries le 28 mars.

Arnaldo Pomodoro, le cosmonaute de l’art

PORTRAIT - À 96 ans, le grand sculpteur italien ouvre pour la première fois son atelier milanais en exposant les œuvres de ses débuts. Rencontre avec un artiste dont le succès repose surtout sur l’utilisation de la géométrie.

Jaume Plensa, le sculpteur métaphysique

REPORTAGE - Exposé partout dans le monde, l’artiste catalan est en vedette en France ce printemps. Humanisme et partage sont ses priorités.

Publié il y a 23 min
L'Humanité

BD à Bastia, des rencontres pour cultiver l’insoumission et l’ouverture

Prescription culture

Bande dessinée L’événement organisé par le centre Una-Volta propose une programmation alléchante autour d’expositions, de rencontres et d’ateliers. Un festival qui rayonne jusqu’au continent.

Lucie Servin

L’expression corse « Mai Sottumessi » signifie « jamais soumis ». On pourrait croire à un slogan militant. C’est le titre de la rétrospective présentée au musée de Bastia jusqu’au 7 mai, autour d’Hugues Micol, l’invité d’honneur de la 29e édition des rencontres de la BD et de l’illustration BD à Bastia, qui se déroulent en fin de semaine dans cette ville. Le dessinateur signe la superbe affiche, comme un blason de Bastia, composée d’un assemblage de symboles dans une ambiance de cabaret. Tout y est : l’église Saint-Jean-Baptiste, le balbuzard, les chèvres, les danseuses en Colomba, la femme bandit, le ténor César Vezzani, sans oublier les touristes et les pêcheurs.

Tous les artistes invités sont exposés

L’artiste parisien aime la Corse. Son dernier album, Agughia, dans un style SF rétro, traite de la vampirisation de l’île de Beauté par le tourisme de masse. « C’est une critique très juste qui rejoint celles d’écrivains corses comme Jérôme Ferrari ou Marcu Biancarelli. Hugues Micol, touriste lui-même, garde toujours une distance, une ironie. “Jamais soumis”, était un clin d’œil à son indépendance. En réalité nous avions décidé de l’inviter à la parution de Black-out, son album précédent, scénarisé par Loo Hui Phang, sur le destin d’un acteur métis pendant l’âge d’or d’Hollywood. L’invitation avait dû être reportée avec la crise sanitaire. La parution d’Agughia tombe bien », précise Juana Macari, directrice du centre culturel Una-Volta de Bastia et programmatrice de l’événement. L’institution, une ancienne MJC, est un des poumons culturels de la ville. Très active auprès des scolaires, elle propose à l’année ateliers et expositions dans toutes sortes de disciplines artistiques. L’esprit d’ouverture et le soin apporté à la programmation ont peu à peu imposé le festival de BD à Bastia comme une référence.

Les rencontres sont au cœur de l’événement. Tous les artistes invités sont exposés. En tout, une vingtaine, venus d’Europe et même des États-Unis, répartis à travers onze expositions à retrouver au centre Una-Volta ainsi que dans différents lieux de la ville. On part en road trip à travers l’exposition collective « Cammini » qui réunit Nicolas de Crécy, Alfred, Didier Tronchet, Nylso, Ulli Lust et Alix Garin.

Pour la directrice : « Partir en voyage est une belle idée après deux années d’immobilité. Chaque année, l’exposition thématique donne une direction. C’est une manière aussi d’associer à l’actualité des albums plus anciens. Mettre en avant des regards singuliers qui témoignent des débats contemporains, c’est notre engagement depuis toujours. » Elle insiste, dans le contexte des dernières manifestations qui ont secoué l’île : « Notre mission est plus que jamais de créer des appels d’air pour parvenir à proposer des contrepoints, pour canaliser la colère et la violence. » Changer d’atmosphère, prendre du plaisir en questionnant des problèmes sérieux et en ouvrant des horizons, « BD à Bastia » nous rappelle l’importance de la culture, en Corse comme ailleurs, pour s’armer contre le climat dramatique ambiant.

https://una-volta.combande dessinéefestivalbastia
Le Figaro

Clichés de campagne (2/10) : 1969, le style Pompidou

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EN IMAGES - Lors d'une campagne éclair, l'ancien premier ministre du général de Gaulle parvient à s'imposer comme son successeur naturel et autonome.

Clémentine Maligorne

ÉPISODE 2/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...en politique, convaincre c'est séduire. Tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à l'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 1969, à travers des photographies emblématiques ou insolites, moments d'histoire politique.

La campagne électorale de 1969 se fait dans l'urgence. Le 27 avril 1969, Charles de Gaulle démissionne après le «non» au référendum. La campagne officielle s'ouvre le 15 mai. Le 1er tour est fixé au 1er juin. Pour convaincre les Français, les candidats n'ont donc que deux semaines. «Ce manque de temps pour faire campagne va favoriser les candidats qui ont derrière eux un parti structuré, comme Georges Pompidou ou le candidat du PCF, Jacques Duclos», souligne Frédéric Fogacci, directeur d'études à la Fondation Charles de Gaulle. Pas de temps pour les débats de fond. «La question qui émerge surtout c'est : va-t-on avoir un président de continuité ou de rupture avec le général de Gaulle ?» souligne-t-il.

Pompidou laboure le terrain

Rapidement, la machine à élire Georges Pompidou se met en marche. L'ancien premier ministre (1962-1968), qui a déjà laissé entendre en janvier lors d'un voyage à Rome qu'il serait candidat, le confirme dès le 29 avril. Celui qui peut compter sur le soutien du parti gaulliste se présente comme l'héritier naturel du Général. «Connu et identifié des Français, il veut montrer qu'il n'est pas le général de Gaulle mais qu'il en a la stature», souligne Frédéric Fogacci. «Il apparaît comme le vrai chef de la majorité issue des législatives de 1968. Il a une image plus à droite que de Gaulle. Il a l'image aussi d'un homme compétent. Et il rassure.»

Déterminé, il mène sa campagne sur un rythme nouveau. La logistique est détonante : Georges Pompidou sillonne le pays, parcourant 13.500 km, privilégiant les petites villes. S'appuyant sur des comités d'élus locaux, il effectue 44 réunions publiques thématiques ; jusqu'à six en une journée. Il occupe non seulement l'espace - ses affiches électorales sont tirées à 32 millions d'exemplaires, 23.000 panneaux publicitaires lui sont réservés - mais aussi les ondes en accordant des interviews radiotélévisées et en donnant des rendez-vous téléphoniques préenregistrés aux Français.

Georges Pompidou peut aussi compter sur le soutien de Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier, alors ministre des Finances, avait fait soutenu le «non» au référendum de 1969. Son ralliement permet à Georges Pompidou (qui avait soutenu le «oui») de se libérer de cette image du camp des perdants. À l’époque, Valéry Giscard d'Estaing soigne déjà sa stature d'homme public. En témoigne cette affiche de soutien à Georges Pompidou, à l'univers «pop art».

Georges Pompidou doit affronter le centriste Alain Poher, ancien président du Sénat et président par intérim. Ce dernier, qui bénéficie au premier tour d'une image d'homme simple et sympathique, ne fait quasiment pas campagne, refusant tout effort de communication. Comme de Gaulle en 1965, il ne veut pas froisser l'image de la fonction présidentielle. Mais il chute dans les sondages alors qu'il était crédité un temps de 35%. Au second tour, il prend un ton plus offensif, effectue un tour de France. Pas de quoi toutefois inverser la dynamique qui s'est installée en faveur de son adversaire principal, Georges Pompidou.

Une gauche dispersée

Face à eux, la gauche est éclatée. Le duo Gaston Defferre – Pierre Mendès France (SFIO) n'imprime pas. «Ils mènent une campagne trop technocratique, avec un message brouillé, un discours abstrait», souligne Frédéric Fogacci. La campagne des candidats issus de la mouvance gauchiste de Mai 68 - incarnée par Michel Rocard ou à Alain Krivine, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire - ne prend pas non plus.

«Blanc bonnet et bonnet blanc»

En revanche, Jacques Duclos, le candidat du PCF (parti encore puissant à l'époque) mène une campagne qui «imprime» davantage. À 72 ans, il apparaît comme un vieux monsieur sympathique qui roule les «R», un accent qui fait oublier son soutien à une ligne stalinienne relativement dure. Troisième homme de cette campagne, Jacques Duclos appelle les Français à s'abstenir de voter lors du second tour. On lui attribue d'ailleurs cette phrase à propos des deux finalistes Georges Pompidou et Alain Poher : «C'est blanc bonnet et bonnet blanc».

Finalement, pour succéder à de Gaulle - une tâche délicate - les Français élisent Georges Pompidou qui l'emporte avec plus de 58 % des voix exprimées. Ils font ainsi le choix de la continuité du gaullisme, mais sans de Gaulle. Comme l'écrira plus tard Jean d'Ormesson dans les colonnes du Figaro, «avec Pompidou les Français se sentaient rassurés».

L'Humanité

Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

Entretien

L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

Cyprien Boganda

Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
Le Figaro

La lettre du Figaro du 30 mars 2022

Louise Darbon

La dette publique oubliée de la campagne, la Chine confine Shanghaï et le profil sidérant de l'assassin d'Yvan Colonna.

Chers lecteurs,

La dette publique gonfle, gonfle, et ça personne (ou presque) n'en parle. Sauf votre très cher journal, bien sûr. C'est ce qui nous occupera ce mercredi (mais pas seulement). La dette publique mais aussi les dépenses publiques ou le déficit public. On ira d'ailleurs regarder ce qui s'en dit du côté des candidats à la présidentielle (sans vouloir vous vendre la mèche, ça se résume à pas grand-chose).

Et puis on parlera aussi de la gauche, tiens. Et plus précisément de Jean-Luc Mélenchon dont les scores dans les sondages gonflent aussi (un peu comme la dette publique) et lui font espérer une présence au second tour.

Le programme est chargé, il contient aussi de l'Ukraine et un peu de Covid.

Très bonne journée à vous, chers abonnés !

Louise Darbon

• À la une

La dette publique, grande oubliée de la campagne

Aujourd'hui, votre journal bien-aimé a décidé de parler de ce dont on ne parle pas beaucoup - à tort: la dette publique. Quelques chiffres d'abord: l'année 2021 s'est achevée avec une dette à 112,9 % du PIB et un déficit public à 6,5 %. Des résultats pas bons mais moins mauvais que ce qu'on imaginait. Les dépenses publiques quant à elles représentent 59,5 % du PIB. Vous en penserez ce que vous voulez (mais c'est beaucoup).

En tout cas, le léger redressement des finances du pays est plutôt un atout pour le président-candidat (et surtout le résultat d'une inflation qui fait baisser mécaniquement le ratio de la dette par rapport au PIB - mais attention, c'est transitoire). Mais ça, peu de gens en parlerons car la macroéconomie n'est pas le dada des candidats. Même Macron qui en avait beaucoup parlé en 2017 a laissé le sujet sur la touche. Après tout, il n'a peut-être pas envie de s'étaler sur un bilan fragile pour ce qui est des comptes publics, avec une hausse de 30 % de la dette en cinq ans. Tout avait commencé avant même la crise sanitaire que la France a abordée avec une plus grosse dette que ses voisins. Pas besoin d'aller justifier l'état des finances publiques par les crises: c'est principalement «hors période de crise, que l'écart entre Paris et ses pairs se creuse», surtout parce que la France est plutôt généreuse en matière sociale.

La santé des finances publiques n'empêche donc pas les candidats de dormir sur leurs deux oreilles. Proposer des économies crédibles pour compenser les dépenses gigantesques qu'ils comptent engager? Jamais de la vie. Le désendettement? À peine évoqué dans la plupart des programmes. La question du financement n'est jamais détaillée et partout, on mise surtout sur une croissance hypothétique et sur la lutte contre la fraude. On ne s'avancera pas trop en disant que la question des finances publiques risque de venir se rappeler douloureusement aux bons souvenirs du prochain occupant de l'Élysée.

• L'éditorial

«Dette: Spirale vertigineuse»

C'est l'éléphant dans la pièce que tout le monde fait mine d'ignorer : à douze jours de l'élection présidentielle, l'énorme sujet de la dette publique brille par son absence dans le débat politique. Les chiffres, pourtant, donnent le vertige. L'endettement de la France, pris dans une spirale vertigineuse, a triplé en vingt ans pour dépasser les 2 800 milliards d'euros. La Cour des comptes, chargée de surveiller le bon usage de l'argent public, s'inquiète ouvertement de cette trajectoire, en passe de devenir hors de contrôle. Depuis un demi-siècle, quelle que soit la météo économique, la France vit au-dessus de ses moyens, en dépensant systématiquement davantage que ce qu'elle possède. Avec la pandémie, puis la flambée des prix de l'énergie, les dernières digues ont lâché. Au nom de circonstances exceptionnelles qui le sont de moins en moins, l'État se charge de tout, se substitue à tout, paie tout, quoi qu'il en coûte.

Cette infantilisation du pays prépare des lendemains difficiles. Personne, à part Jean-Luc Mélenchon, ne croit à la fable d'un effacement de la dette. La réalité est qu'avec son gonflement sans fin et la remontée des taux d'intérêt, il faudra, à l'avenir, consacrer de plus en plus de moyens à son remboursement. Et que la générosité publique actuelle, purement factice, annonce les impôts de demain.

On cherche en vain, dans la frénésie dépensière des programmes électoraux, ce qui pourrait interrompre cette fuite en avant. Emmanuel Macron ou son successeur devra pourtant bien s'y astreindre. Car le monde d'avant, que l'on croyait révolu, revient au galop. Les banques centrales préparent la fin de l'argent gratuit à volonté. Les créanciers internationaux recommencent à trier les bons et les mauvais risques. Les Européens s'apprêtent à renégocier les règles budgétaires applicables dans la zone euro. La France, qui n'a quasiment jamais respecté les précédentes, espère davantage de souplesse et ambitionne même de convertir ses voisins aux bienfaits de la dette commune. Son lourd passif ne plaide pas en sa faveur.

• Un point sur la présidentielle

Divisée sur le cas Mélenchon, la gauche prépare déjà l'après-présidentielle

Ça bouge un peu à gauche. Doucement mais sûrement, Jean-Luc Mélenchon gravit l'échelle des sondages, atteignant plus de 15% dans la dernière enquête d'opinion en date. Si d'habitude, les sondages et les sondeurs racontent un peu n'importe quoi à en croire les Insoumis, cette fois-ci, «vous le sentez comme moi» qu'«on va gagner» lance Mélenchon à ses troupes à Marseille. Quand le vent tourne, on les aime tout de suite plus, les sondages. Les spécialistes de l'opinion eux, privilégient la prudence.

La présence de Mélenchon au second tour est techniquement possible et politiquement improbable.

Chez les gens de gauche, on est mi-figue mi-raisin. Mélenchon en finale de la présidentielle, ça éviterait une abstention à gauche au deuxième tour mais ça inquiète d'autres qui ne croient pas en une recomposition de la gauche autour de son pôle radical.

La gauche est certes divisée mais elle n'est plus inexistante: Jean-Luc Mélenchon bénéficiant d'une dynamique. Un vrai match se joue donc entre Marine Le Pen et le candidat des Insoumis, selon Jérôme Jaffré. Emmanuel Macron aimerait que ce soit la première qui accède au second tour de l'élection (histoire d'avoir le monopole sur la «France ouverte» et «optimiste»), tout comme - assez paradoxalement - la gauche elle-même, qui ne veut pas se retrouver encore plus éclatée entre les deux finalistes. Il n'y a finalement que la droite qui s'accommoderait bien d'un duel entre le président sortant et l'Insoumis: ça lui permettrait de rester unie contre la gauche.

• Et sur ce qui se passe en Ukraine

Premiers signaux positifs dans la négociation entre Kiev et Moscou

Allez, il nous faut bien quelques bonnes nouvelles de temps à autre. Ou au moins quelques semblants de bonnes nouvelles. La dernière en date? Les négociations semblent avancer entre Ukrainiens et Russes. Sous l'œil d'Erdogan - qui s'est improvisé coach en négociation de guerre - les discussions furent « substantielles » et l'émissaire russe s'est dit prêt à étudier les propositions de Kiev. Côté russe, on va réduire « radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et de Tchernihiv ». De bonnes nouvelles, on vous dit. Istanbul semble avoir été le théâtre des progrès qu'on attendait. Progrès tels qu'on envisage désormais une rencontre en vrai de vrai entre Poutine et Zelensky. Et Erdogan compte se poser en médiateur, lui qui est dans la situation compliquée de celui qui a des intérêts partout, en Russie comme en Ukraine.

Et les alliés de Poutine dans tout ça?

Il y a les Tchétchènes qui ont débarqué en grande pompe mais ne servent pas à grand-chose. Arrivés en soldats en Ukraine, les kadyrovtsii ont été envoyés par leur chef, Ramzan Kadyrov qui voulait montrer à Vladimir Poutine toute sa loyauté, ayant désespérément besoin d'une victoire russe pour se maintenir au pouvoir. Néanmoins derrière la mise en scène, ces hommes armés jusqu'aux dents ne sont en fait qu'une force de maintien de l'ordre, à la valeur militaire discutable.

Parmi les amis de Poutine, on compte aussi les Biélorusses. S'ils ne tournent pas le dos à la Russie, Loukachenko n'a pas pour autant très envie d'aller faire la guerre en Ukraine et garde ses troupes bien au chaud chez lui. Quant à Xi, «meilleur ami et confident» de Poutine (dixit Poutine lui-même en 2019), il semble avoir été un peu pris de court par l'invasion russe et se retrouve entraîné dans «une fuite en avant géopolitique périlleuse en Ukraine». S'il ne lâche pas le «Tsar», il se garde d'exprimer un soutien explicite pour s'éviter les sanctions des Occidentaux.

• Les informations de ce mercredi

«Jihadi George», le plus cruel des «Beatles» de l'État islamique, devant la justice américaine - Cet homme de 33 ans est accusé d'avoir fait partie d'une cellule de combattants étrangers du groupe État islamique en Syrie. [En savoir plus]

Solaire et éolien: plus de 10% de l'électricité mondiale en 2021 - Désormais 50 pays ont atteint ce niveau, dont pour la première fois l'an dernier la Chine et le Japon, selon cette 3e Revue globale de l'électricité, qui compile les données 2021 de 75 pays. [En savoir plus]

Aristocrats, Sonic 2 , Morbius … Les films à voir ou à éviter cette semaine - Une fresque sur le patriarcat japonais, la seconde irruption à l'écran du plus sonique des hérissons, les aventures d'un vampire 2.0… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro. [En savoir plus]

• Ce qui s'est dit dans «Le Club Le Figaro Présidentielle »

Douze semaines déjà que Le Club Le Figaro Présidentielle vous ravit. Hier soir encore, on ne s'est pas ennuyé autour d'Yves Thréard. Nos trois journalistes Aziliz Le Corre, Fabrice Nodé-Langlois et Jean-Christophe Buisson, accompagnés de Laure Salvaing de l'Institut Kantar ont analysé les possibilités de Jean-Luc Mélenchon d'accéder au second tour et celles de Marine Le Pen de gagner tout bonnement cette élection. Et puis, nos brillants commentateurs se sont demandé si durant ses cinq années à la tête de l'État, notre cher président avait changé. Un moment de haute volée concocté juste pour vos beaux yeux et que vous pouvez revoir ici.

• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro

Le confinement de Shanghaï marque l'échec de la stratégie anti-Covid de la Chine

La Chine s'accroche à son zéro Covid comme une moule à son rocher et Shanghaï en fait les frais: elle est confinée depuis dimanche. Le virus revient dans son pays d'origine, au galop et plus contagieux (coucou Omicron). Les citoyens sont las: les autorités avaient juré qu'elles ne reconfineraient plus. Avec quelques milliers de cas par jour (petits joueurs par rapport à nos plus de 100.000 cas quotidiens), le branle-bas de combat a été sonné. Il faut à tout prix préserver l'image de la supériorité de la stratégie zéro Covid mise en œuvre depuis deux ans, même si elle ne fonctionne pas. Il faut garder la face et surtout éviter de paralyser la deuxième économie mondiale.

Le sidérant profil de l'assassin de Colonna

Islamisme radical ou folie? Les deux. Franck Elong Abé, l'assassin d'Yvan Colonna, a un profil psychologique peu engageant à en croire le rapport d'enquête du parquet national antiterroriste. Le Figaro l'a lu et y appris des choses surprenantes. D'abord que ses «troubles du comportement» remontent à loin. Ensuite que lui et le détenu corse s'entendaient plutôt bien, discutaient comme vous et votre collègue à la machine à café, du Covid, de Poutine, de l'Ukraine et jouaient aux échecs. Mais que Franck Elong Abé était aussi très, très radicalisé et qu'après une conversation avec Colonna, c'est finalement Dieu qui «s'est servi de [ses] mains pour riposter contre celui qui a blasphémé».

• Et un poème pour la fin

Aujourd'hui, on célèbre la naissance du grand Paul Verlaine, venu au monde le 30 mars 1896. Archétype du poète maudit, on le connaît pour les merveilles qu'il a écrites, pour sa sensibilité, la musicalité de ses vers et aussi pour sa tumultueuse relation avec un autre poète non moins talentueux, Arthur Rimbaud. C'est d'ailleurs cet amour qui inspire les vers juste en dessous (quoi de mieux pour bien démarrer la journée?).

Il pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville ;Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluiePar terre et sur les toits !Pour un cœur qui s'ennuie,Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raisonDans ce cœur qui s'écœure.Quoi ! nulle trahison ?…Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon cœur a tant de peine !

Paul VerlaineRomances sans paroles (1874)

L'ex-président de BarakaCity encourage le départ des musulmans en cas de victoire de Zemmour

Idriss Sihamedi dit vouloir créer une organisation permettant aux musulmans «refusant l'assimilation» de quitter la France. En raison, selon lui, des «interdictions qui les empêchent de vivre leur foi en sécurité».

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

L'Humanité

Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

Premier plan

Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

Cécile RousseauCyprien Boganda

Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

Aucune urgence économique

Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

 

Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

 

L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

Une impression de bis repetita de 2019

Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

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Le Figaro

Perche ou Vexin : lequel choisir pour un week-end à la campagne ?

LE MATCH - Le printemps est là. Envie d'une escapade au vert pas loin de Paris ? Le Perche et le Vexin rivalisent d'atouts pour séduire les citadins en manque de nature.

Le plus proche de la capitale est le Parc naturel régional du Vexin français qui regroupe 98 communes du Val d'Oise et des Yvelines. Entre boucles de la Seine et plaines agricoles, on peut même y accéder en RER. Un peu plus loin à l'ouest de l’Île-de-France, le Parc naturel régional du Perche, à cheval sur l'Orne et l'Eure-et-Loir, aligne les petits villages charmants et les grandes étendues de champs verdoyants. Alors, quelle direction prendre le temps d'un week-end ? Chacun ses atouts.

Qui a le plus joli village ?

LE PERCHE

Difficile de ne pas tomber sous le charme de Bellême, capitale historique. Le château qui se dressait sur un éperon a disparu mais il reste les douves en eaux qui ceinturent la partie haute de la ville, dite «close». De splendides hôtels particuliers abritent aujourd'hui de nombreux antiquaires et boutiques qui font le charme de Bellême. La Savonnerie de la Chapelle confectionne de belles savonnettes artisanales et l'on achète d'élégants bouquets de fleurs en même temps qu'une sélection pointue de vêtements chez Anthony Adam qui a nommé sa boutique, Gabrielle Feuillard, en hommage à sa grand-mère. On se presse aussi pour déguster un chocolat chaud et les tablettes de grands crus de la Chocolaterie Charles Batailles. Bref, Bellême enchante l'amoureux d'histoire et de shopping !

À voir aussi. La Perrière fut la cité de la broderie du Perche. La styliste Chantal Thomass y résida longtemps et y a ressuscité la technique de dentelle dite du «filet». Aujourd'hui, on aime se promener dans ses rues calmes et l'on peut séjourner dans un charmant hôtel, le Relais d'Horbé, ouvert à l'automne 2020.

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LE VEXIN

Wy-dit-joli-village remporte la médaille du village au nom le plus croquignolet ! La légende raconte qu'un jour le bon roi Henri IV, de passage, se serait écrié que la bourgade de Wy était «un bien joli village». Les plus taquins disent que c'était pour se moquer. Qu'importe, car aujourd'hui Wy-dit-Joli-Village mérite bien son nom. De belles maisons fleuries et un petit air de carte postale rendent la visite délicieuse. Poussez les portes du Musée de l'outil. Et, rassurez-vous, il ne faut pas être fan de tenailles et marteaux pour visiter ce petit musée hébergé dans une ancienne maison. On y découvre l'incroyable collection d'outils en fer accumulé par un passionné mais on accède aussi (et surtout !) à un superbe jardin labellisé « remarquable » où il est si plaisant de se balader aux beaux jours...

À voir aussi. La Roche-Guyon, et son imposant château qui domine les boucles de la Seine. Ce château a traversé les âges, du XIIe siècle à la Renaissance. Son grand potager fruitier contribue au classement de La Roche-Guyon comme unique « Plus beau village de France » d’Île de France...

L'art de la brocante ou l'art des Impressionnistes ?

LE PERCHE

Maison Close

Dans le Perche, prévoyez un peu de place dans le coffre de la voiture car il est très probable que vous craquiez pour une babiole ou une belle pièce historique dans la myriade de brocanteurs et antiquaires qui ont élu domicile dans la région ! À Bellême, on n’en compte pas moins d'une dizaine et notre coup de cœur va à Olivier Premoli et son élégante Maison Close. Située dans un ancien hôtel particulier de la « ville close », on y déniche des trésors que ce brocanteur à l'esprit arty sait mettre en scène ! Mobilier vintage des années 1960 à 1980, poterie ou éclairage rétro, difficile de ne pas succomber. À Mortagne-au-Perche, on aime aussi beaucoup la galerie / atelier d'artiste de Sylvain Chériau et Carol Descordes. Un antiquaire et une photographe qui combinent leur art pour proposer beaux meubles anciens et photos de nature morte. Tellement « esprit Perche » !

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LE VEXIN

Dans le Vexin, les Impressionnistes sont partout. À Giverny, évidemment, qui héberge la fondation Claude Monet et le Musée des Impressionnistes. Mais les traces et héritages de ces peintres se découvrent aussi dans des lieux moins fréquentés des touristes du monde entier. Le château d'Auvers-sur-Oise, par exemple, propose une plongée dans l'art des impressionnistes via une expérience immersive et sensorielle à base de sons, lumières et vidéos qui intéressera autant les enfants que les adultes. Plus pointu, le Musée Daubigny permet de découvrir les œuvres de Charles François Daubigny, un peintre précurseur du mouvement Impressionnisme. Enfin, à Vétheuil, on peut visiter et même passer la nuit dans la maison où Claude Monet et sa famille ont vécu. Dormir dans les draps d'un Impressionniste, quelle chance !

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Balade équestre : sur un percheron ou sur un âne ?

LE PERCHE

Dans le Perche, on est fier de l'icône équine qu'est le cheval percheron. La légende raconte que c'est au XIe siècle que les premiers croisements entre des étalons arabes ramenés des croisades et des chevaux locaux auraient eu lieu, donnant naissance à un cheval à la fois vigoureux et placide. Ce cheval de travail qui a longtemps tracté charrues et même omnibus parisiens est toujours la star du Perche. Il est possible de partir en balades avec des Percherons grâce à Bellême Attelages. On se promène alors au rythme du claquement des fers sur les petites routes et chemins forestiers. Comme un air d'autrefois...

Bellême Attelages propose des balades à partir de 18 € par passager et par heure. Renseignements sur gerardbeaute.wixsite.com

LE VEXIN

Dans le Vexin, on marche avec... des ânes ! Eh oui, à quelques kilomètres seulement de la Tour Eiffel, il est possible de partir en balades avec des ânes sur les petits chemins campagnards du Vexin. Et, ça, c'est possible grâce à Sandrine et Giles Lemaire qui ont créé Anes en Vexin dans le petit village de Longuesse. Le couple veille sur une quinzaine d'ânes que l'on peut « louer » pour une balade en famille. Les enfants qui pèsent moins de 40 kg peuvent monter sur leur dos. Sinon les ânes porteront votre sac ou votre pique-nique durant la randonnée qui a pour vertu de détendre le citadin le plus stressé. « On ne tire pas un âne, on marche avec lui ! », vous préviendra Sandrine en vous remettant la longe. Une activité familiale en toute autonomie qui fait la joie des enfants.

Pour une balade avec un âne en toute liberté comptez 40 euros la matinée, 65 € la journée. anesenvexin.fr

À vélo : sur une route royale ou à travers les champs ?

LE PERCHE

Dans le Perche, une boucle de 25 kilomètres au départ de Dorceau, vous entraîne sur l'ancienne route reliant Paris au Mans. De telles routes, dites royales, ont été construites sous le règne de Louis XV pour permettre un meilleur transport des marchandises. Celle-ci est l'une des mieux préservée de France. Elle permet de sillonner les vallées échancrées qui modèlent Le Perche. À mi-parcours, on atteint Moutiers-au-Perche, un des villages les plus pittoresques du parc naturel. De la petite église Notre-Dame perchée au sommet du mont Harou (236 mètres), un joli panorama sur la région s'offre à vous. Tout le long de cet itinéraire, cherchez les bornes anciennes qui subsistent. Ornées d'une fleur de lys, elles jalonnaient la route royale toutes les 1000 toises, soit tous les deux kilomètres...

LE VEXIN

Dans le Vexin, vous pouvez commencer votre balade à vélo depuis la Maison du Parc naturel régional à Théméricourt. Des vélos traditionnels ou à assistance électriques sont disponibles à la location et l'on vous donnera le plan d'une belle boucle de 32 km. Ce périple à vélo se fait la plupart du temps sur des chemins de campagne, donc sans circulation automobile, pour une totale immersion en pleine nature. On sillonne des pistes entre les champs d'orge et de blé qui s'étendent dans un paysage vallonné. Du plateau du Vexin sur l'ancienne chaussée Jules César aux vallées de la Viosne (plus verte) ou de l'Aubette (et ses jolis villages) le paysage évolue à chaque coup de pédales. Notez les « croix pattées » qui s'élèvent ici et là, le long des routes, et qui sont traditionnelles du Vexin.

En plein air : randonnées en forêt ou canoë sur la Seine ?

LE PERCHE

Dans le Perche, on enfile ses chaussures de rando pour découvrir les joyaux de la région : les forêts ! Celle de Bellême est incontournable. Pour ses sous-bois regorgeant de champignons (le salon les Mycologiades en automne réunit des milliers d'amateurs depuis 1953). Mais aussi pour la qualité de ses hêtres et chênes utilisés sous Colbert pour confectionner les meilleurs mats de la marine royale. Aujourd'hui encore, on se presse pour admirer le « chêne de l'école » et ses dimensions hors norme : 4,55 mètres de circonférence, 42 mètres de hauteur et 350 ans d'existence.

Visitez le site rando-perche.fr pour trouver la randonnée pédestre qui vous séduira.

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LE VEXIN

Dans le Vexin, on se met à l'eau pour naviguer sur les boucles de la Seine. Au départ du village de Vétheuil, Julien Masson loue des kayaks et des canoës à bord desquels il est très facile de partir seul pour une promenade au calme. On avance sans trop d'effort sur une eau d'où émergent nénuphars et voguent canards et cygnes. On en profite pour admirer les falaises de craies qui dominent la Seine. Et l'on s'arrête au pied du château de La Roche-Guillon qui en impose quand on est au ras de l'eau ! Pour les plus sportifs, il est aussi possible de participer à des randonnées en canoë sur l'Epte, une des trois rivières du Parc (avec l'Oise et la Seine). Mais, là, il vaut mieux maîtriser son embarcation car les courants sont bien plus forts que sur les bras de la Seine...

Canoë Seine propose ses embarcations à la location d'avril à octobre depuis les berges de la Seine à Vetheuil. Comptez 15 euros par personne. canoseine.com

Gastronomie : boudin noir ou produits de la ferme ?

LE PERCHE

Dans le Perche, on ne plaisante pas avec le boudin noir ! À Mortagne-au-Perche c'est même « la » spécialité que l'on s'arrache. Et pas uniquement lors du concours international du meilleur boudin organisé tous les printemps par la très sérieuse Confrérie des chevaliers du goutte-boudin. Durant trois jours, près d'une tonne de boudin noir est avalée par les visiteurs. Le reste de l'année, cette spécialité charcutière est vendue chez une poignée d'artisans charcutiers qui en proposent du nature, mais aussi fumé ou aux pommes. Et, rassurez-vous, si aucun d'entre eux n'est lauréat du concours du meilleur boudin, c'est qu'ils ont interdiction d'y participer (pour ne pas devoir dévoiler leur recette secrète !).

Pour tout savoir du boudin noir du Perche, visitez le site boudin-mortagne.com

LE VEXIN

Dans le Vexin, de nombreux agriculteurs concoctent de bons produits dont vous trouverez une sélection à la Maison du Parc de Théméricourt. On vous recommande, entre autres choses, les huiles Avernoise de Stéphane Duval (huile de colza ou tournesol...) et la moutarde de la Ferme de la distillerie qui propose des saveurs étonnantes (comme celle aromatisée à la poire). Mais les éleveurs et agriculteurs du Vexin ont compris que leurs visiteurs franciliens étaient habitués à faire leur course à n'importe quel moment de la journée ! Certains vendent donc leurs produits 24h/24 dans des distributeurs libre-service aux abords de leur exploitation. C'est le cas de la Ferme d'Haravilliers (lait frais), de la Ferme des Sablons (légumes, œuf, farine, etc.), de la Ferme des Vallées (poulets, pintades, dindes, canards...) ou encore de la Ferme des Tournelles (maraîchages, légumes...).

Plus d'infos concernant ces deux parcs naturels régionaux, sur les sites pnr-vexin-francais.fr et parc-naturel-perche.fr.

Cinq stations de ski où profiter de la neige de printemps

Hauteur et qualité de neige, animations sur les pistes... Notre sélection pour clôturer la saison 2022.

Voyage au Maroc et Covid-19 : test, passe vaccinal... Les conditions pour y voyager au printemps

Le royaume a rouvert ses frontières aux voyageurs étrangers. Mais sous conditions, qui se durcissent notamment pour les enfants.

Ouigo : les dessous (pas chic) du «train lent»

ENQUÊTE - Le 11 avril, la SNCF lancera son nouveau service « Ouigo à petite vitesse » entre Paris -Lyon et Paris -Nantes, calqué sur le modèle des trains Corail d'autrefois. Quels seront les bénéfices pour les voyageurs ?

Le Figaro

Connaissez-vous ces mots insolites et cocasses de la langue française?

Le Figaro

QUIZ - «Flafla», «ridicoculiser»... Ces drôles de termes papillonnent dans la langue française. Florilège.

Ils sont aussi drôles qu’inhabituels. Qui de nos jours emploie le mot «cochonceté»? Ou connaît le sens du délicieux «vicoter»? Notre langue est parsemée de ces termes insolites. Les mots-valises en sont un bon exemple. Nos auteurs firent preuve à cet égard d’une créativité sans faille.

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Songeons bien sûr au maître en la matière, Rabelais, qui eut le génie d’inventer les «sorbonnages» pour qualifier cyniquement les intellectuels. Le mot s’est formé d’après la combinaison de «Sorbonne» et «onagre», un âne sauvage de grande taille. «L’accalomnie», délicieuse trouvaille d’Alain Finkielkraut, désigne une «brève pause dans la méchanceté» (Petit fictionnaire illustré, republié en 2020, Points). Un «contrâleur» est un «employé de la SNCF dont la fonction est d’empêcher les passagers de mettre leurs pieds sur les banquettes, et de punir les contrevenants».

Burlesques et poétiques, qu’ils soient absents des dictionnaires ou non, ces termes témoignent de l’inventivité de notre langue. La rédaction vous propose de les découvrir en un court test. Aurez-vous 10/10?

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L'Humanité

Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
L'Humanité

Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

Enquête

Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

La retraite pour les riches

Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Des institutions verrouillées

« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

Enfumage sur l’énergie

Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

Une grande attaque contre la Sécu

L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

Grande sécu, grosse manip’

D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

Les services publics dans le viseur

Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

Vers un durcissement sécuritaire

Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Actu

La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

Florent LE DU

Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
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La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Actu

ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

Julia Hamlaoui

Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

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Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

Actu

La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

Benjamin König

C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

Des gages aux patrons

Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

Course à l’échalote

Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

Actu

Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

Julia Hamlaoui

L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

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Éditorial. Projet de société

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Par Jean-Emmanuel Ducoin

Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

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El País (ESP)

SANS TITRE

Aunque no llegue a los extremos de virtuosismo experimental de algunas tortillas de patata guiris, la versión con txapela difícilmente gustará a los puristas de este plato. Esta especialidad, fácil de avistar en los bares del País Vasco pero que también se practica en Cantabria, le planta encima al clásico una capa de ingredientes variopintos -la más típica es de bonito con mayonesa-, tapada por una boina fina de tortilla francesa. ¿Crimen? ¿Evolución? ¿Genialidad?

Para estudiar el invento fuimos a un establecimiento que vende tortillas con txapela como churros fuera de la cornisa cantábrica: el Bar El Pollo, en Barcelona. Uno de sus responsables, el bilbaíno Aimar Córdoba, nos contó su historia, los motivos de su éxito y, cómo no, las claves de su preparación. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

TORTILLA CON TXAPELA DEL BAR EL POLLO

Ingredientes

Para unas 6 personas

Tortilla

  • 1,2 kg de patata kennebec o mona lisa

  • 10 huevos camperos

  • 1 cebolla
  • 3 dientes de ajo

  • Aceite de oliva suave

  • Sal

Txapela

  • 1 o 2 huevos

  • Unos 200 g de atún o bonito de lata

  • 2 o tres cucharadas de mayonesa

Preparación

  1. Pelar y cortar las patatas en trozos pequeños (ver vídeo). Cortar la cebolla en juliana.

  2. Freír las patatas, la cebolla y el diente de ajo entero en aceite abundante muy caliente. Cuando se empiecen a dorar, bajar el fuego. Y al final de la cocción, volver a subirlo.

  3. Escurrir las patatas con cebolla sobre un colador o papel de cocina, y dejar que se templen. Desechar el ajo.

  4. En un bol, juntar la patata con los huevos de la tortilla sin batir, haciendo movimientos envolventes con una lengua o espátula. Salar.

  5. Poner una sartén antiadherente grande a calentar con un poco de aceite a fuego fuerte. Cuando esté bien caliente, verter la mezcla de patata y huevo, y bajar el fuego. Dejar unos 2-3 minutos.

  6. Darle la vuelta, subir el fuego a tope un momento, bajarlo otra vez y dejar otros 2-3 minutos. Darle una última vuelta para que coja forma.

  7. Pasar la tortilla a un plato y dejar reposar 30 minutos para que cuaje por dentro.

  8. Batir los dos huevos de la txapela y cuajarlos en una sartén del mismo tamaño a fuego fuerte con un poco de aceite, formando una especie de tortilla francesa redonda extendida.

  9. Mezclar el atún con la mayonesa.

  10. Cubrir la tortilla de patata con el atún y tapar con la txapela.

L'Humanité

Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

Actu

Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

Combien me faut-il pour vivre ?

En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

Emile Leauthier

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L'Humanité

CBD, ou les bienfaits du chanvre

Actu

Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

Marie Mersier

Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

 

Apaisant ou stimulant

Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

Bien-être
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Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

Actu

Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

Théo Gobbi

Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

 

Faciliter l‘apprentissage

Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

Famille
El País (ESP)

SANS TITRE

Aunque no llegue a los extremos de virtuosismo experimental de algunas tortillas de patata guiris, la versión con txapela difícilmente gustará a los puristas de este plato. Esta especialidad, fácil de avistar en los bares del País Vasco pero que también se practica en Cantabria, le planta encima al clásico una capa de ingredientes variopintos -la más típica es de bonito con mayonesa-, tapada por una boina fina de tortilla francesa. ¿Crimen? ¿Evolución? ¿Genialidad?

Para estudiar el invento fuimos a un establecimiento que vende tortillas con txapela como churros fuera de la cornisa cantábrica: el Bar El Pollo, en Barcelona. Uno de sus responsables, el bilbaíno Aimar Córdoba, nos contó su historia, los motivos de su éxito y, cómo no, las claves de su preparación. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

TORTILLA CON TXAPELA DEL BAR EL POLLO

Ingredientes

Para unas 6 personas

Tortilla

  • 1,2 kg de patata kennebec o mona lisa

  • 10 huevos camperos

  • 1 cebolla
  • 3 dientes de ajo

  • Aceite de oliva suave

  • Sal

Txapela

  • 1 o 2 huevos

  • Unos 200 g de atún o bonito de lata

  • 2 o tres cucharadas de mayonesa

Preparación

  1. Pelar y cortar las patatas en trozos pequeños (ver vídeo). Cortar la cebolla en juliana.

  2. Freír las patatas, la cebolla y el diente de ajo entero en aceite abundante muy caliente. Cuando se empiecen a dorar, bajar el fuego. Y al final de la cocción, volver a subirlo.

  3. Escurrir las patatas con cebolla sobre un colador o papel de cocina, y dejar que se templen. Desechar el ajo.

  4. En un bol, juntar la patata con los huevos de la tortilla sin batir, haciendo movimientos envolventes con una lengua o espátula. Salar.

  5. Poner una sartén antiadherente grande a calentar con un poco de aceite a fuego fuerte. Cuando esté bien caliente, verter la mezcla de patata y huevo, y bajar el fuego. Dejar unos 2-3 minutos.

  6. Darle la vuelta, subir el fuego a tope un momento, bajarlo otra vez y dejar otros 2-3 minutos. Darle una última vuelta para que coja forma.

  7. Pasar la tortilla a un plato y dejar reposar 30 minutos para que cuaje por dentro.

  8. Batir los dos huevos de la txapela y cuajarlos en una sartén del mismo tamaño a fuego fuerte con un poco de aceite, formando una especie de tortilla francesa redonda extendida.

  9. Mezclar el atún con la mayonesa.

  10. Cubrir la tortilla de patata con el atún y tapar con la txapela.

L'Humanité

Échapper aux décibels des collègues

Actu

Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

Mélanie Mermoz

Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

 

Des espaces dédiés à des tâches précises

Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

droit du travail
L'Humanité

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

Lea Desportes

C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

À Champagney, la fraternité

Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

À  Emberménil, vivre pour l’égalité

Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

À Pontarlier, la liberté

Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage.

Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

 

Vingt-cinq lieux de mémoire

Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

Découverteesclavageabolition de l'esclavage
L'Humanité

Green washing ?

Actu

Nettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.

Marie Mersier

Préserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.

Ne jetez pas l’éponge

Quand elle sera sale, elle atterrira dans votre machine à laver et non plus dans votre poubelle ! Double face, disponible en trois coloris (ce qui permet de distinguer les usages vaisselle ou ménage par exemple), cette éponge est un miracle.

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Pas bidon

Trente doses pour trente lavages de sol, soit environ sept mois d’utilisation grâce à ce pack qui a tout bon : un conditionnement intégralement recyclable, un produit sain (qui s’utilise avec son film hydrosoluble dans de l’eau chaude) et un prix juste.

Quintessence

Cette lessive ne contient que cinq ingrédients à 99,9 % d’origine naturelle (savon de Marseille, bicarbonate de sodium…). Un pot qui se recharge, des possibilités d’abonnement, bref, moins de chimie et plus d’alchimie !

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Pétillante

Une bouteille que l’on garde à vie, de l’eau et une pastille effervescente superconcentrée mais dénuée de matières controversées : voici la révolution Spring pour nettoyer salle de bains, vitres et autres surfaces.

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Les acouphènes savent se faire entendre

Actu

En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

André Goulven

Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

 

L’importance de faire un bilan auditif

En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

Santé
L'Humanité

Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

Agoras

La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

Anna Musso

L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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L'Humanité

Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

Actu

La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

Jérémie Bazart

La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

Des disparités régionales

Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

Point de vue 

« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

Que pensent les historiens de votre travail ?

Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

Propos recueillis par J. B.

sciencespestepollenHistoire
L'Humanité

La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

Actu

Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

Anna Musso

Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

« La science au service de la paix »

De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

sciencescoopérationGuerre en Ukraine
L'Humanité

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
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Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
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L'Humanité

Russie et coopération

Chronique

Sylvestre Huet

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
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L'Humanité

Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

Entretien

À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

Anna Musso

Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

Est-ce spécifique à la France ?

Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
Valeurs Actuelles

[Benedetti] TF1 préfère “Les Visiteurs” à la soirée électorale : ce que révèle l’invisibilisation de la présidentielle

L’information est quasiment passée inaperçue, à tout le moins a-t-elle été peu commentée. TF1 annonce ne pas couvrir toute la soirée électorale du 1er tour, et rendre l’antenne à partir d’une certaine heure pour la diffusion d’un film, Les Visiteurs. La politique est ainsi déprogrammée, partiellement toutefois, ou contre-programmée. Et pas par n’importe quel média, l’historique première chaîne, celle-là même qui fit entrer dans les foyers l’image de la démocratie, en rapprochant le dirigeant du citoyen-téléspectateur, dès lors transformant l’électeur dans sa relation avec ses dirigeants et ses élus.

Évidemment, la chaîne tout-info du groupe TF1 assurera de son côté et en continu le suivi de l’événement. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’un signal dont il convient de décrypter les raisons. La première d’entre elles peut être tout à la fois perçue comme une cause ou un effet selon le point de vue politico-analytique adopté : en effet l’« invisibilisation » de la présidentielle participe certes d’une volonté tactique et implicite déployée par le sortant, mais elle n’est rendue possible que parce que portée par cette lente désaffection dont la “chose publique” est l’objet depuis des décennies. D’aucuns parlent de désaffiliation pour caractériser ce processus, mais sans doute faut-il pour en décrire l’épaisseur le définir comme une « dérépublicanisation », c’est-à-dire une sortie du politique ou plus précisément une banalisation, quand ce n’est pas une marginalisation de ce dernier.

La France, pays politique par excellence, dont l’élection présidentielle constitue tout à la fois un moment cathartique et sacral, créatif et projectif, est confrontée plus que tout autre peut-être à cette panne existentielle.

En d’autres termes, la politique perd ce qui la distingue des autres activités humaines, c’est-à-dire sa capacité englobante, agrégative d’une part et matricielle d’autre part, sa disposition à faire tenir autant qu’à créer un ordre social. De ce point de vue, la décision d’une grande chaîne de télévision généraliste, fondatrice de l’audiovisuel, d’en rabattre dans la couverture accordée à la principale joute électorale de la Ve République confirme à la surface médiatique un courant profond ; elle fait littéralement écho à une tendance lourde de démonétisation du politique dans son acception institutionnelle, de périphérisation de la démocratie dans sa prétention souveraine et délibérative, de perte de foi dans ce qui en France fait historiquement sens, c’est-à-dire la capacité de la puissance à agir et à fabriquer le monde au travers de l’État. Cette asthénie du politique dont l’abstention est le symptôme le plus frappant trouve dans cette impossible campagne présidentielle si ce n’est son point d’aboutissement, tout au moins son énième développement.

2022 pourrait cranter de ce point de vue une étape supplémentaire dans la crise républicaine. Tout se passe comme si l’objet même politique n’était plus qu’un segment parmi d’autres, loin de sa fonction transcendante ou organisatrice, banalisé dans son fonctionnement comme dans son incarnation. La France, pays politique par excellence, dont l’élection présidentielle constitue tout à la fois un moment cathartique et sacral, créatif et projectif, est confrontée plus que tout autre peut-être à cette panne existentielle. Le petit reflet d’une programmation télévisée rompant avec la longue tradition de la grande messe cathodique de la soirée électorale révèle cette déréliction ; il souligne l’entropie républicaine, le malaise du pouvoir et le détachement civique. À voir si les électeurs sauront faire mentir ce soleil déclinant…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Actu

Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

Marine Cygler

La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

Le facteur socio-économique

Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

sciencespollutionrivièresSanté
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“Conflit d’usage”, végétalisation et “mésusage” : les étonnantes méthodes de la mairie de Lyon pour lutter contre l’insécurité

Les Verts avaient pourtant annoncé la couleur dès la campagne municipale. A l’époque, l’ensemble des candidats avaient été conviés à l’invitation du collectif “La Guillotière en colère” dans le quartier éponyme pour alerter sur les prodromes du chaos à venir autour de la place Gabriel Péri. L’actuel maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait été le seul à décliner l’invitation parmi tous les prétendants. Une manière peut rassurante de signifier que l’insécurité ne ferait pas partie des priorités du mandat. Deux ans après, la Guillotière n’est toujours pas sortie de la situation apocalyptique dans laquelle l’incurie des pouvoirs publics l’a conduite. Le quotidien des habitants tient désormais plus de la favéla brésilienne, que du petit quartier populaire multiculturel, dont certains s’étaient entichés vingt ans plus tôt. Après avoir enduré fusillades, agressions, vols, viols, prostitutions et trafics de drogue, ceux qui en ont eu la possibilité ont quitté les lieux. Les autres, astreints à résidence en raison de la brutale dépréciation de leurs bien immobiliers, survivent. Une réalité que beaucoup ont eu du mal à accepter en plein cœur de la “Guill” que ces habitants considéraient jusque peu encore comme « l’un des meilleurs quartiers de Lyon ».

« On s’aperçoit que négocier avec EELV et LFI, c’est particulier »

Régulièrement épinglé pour ses manquements, l’exécutif local assure faire le nécessaire sur le sujet, sans manquer de préciser que la sécurité relève avant tout à ses yeux de la seule prérogative régalienne. Dans une lettre récente adressée au maire de Lyon, le préfet rappelait pourtant à la mairie ses obligations sur le terrain de la sécurité publique en l’enjoignant à accroître les moyens déployés notamment par un recours accru à la vidéosurveillance et en s’appuyant davantage sur la police municipale. Pour l’heure, les relations entre la municipalité et les fonctionnaires sont loin d’être au beau fixe. En cause, les conditions de travail et le nombre insuffisant de policiers au sein des différents postes de la ville. « La mairie annonce 300 policiers et voudrait en recruter 60. Listing à l’appui, nous sommes en réalité à 241 en enlevant les accidents de travail et les longues maladies », explique Bertrand, délégué FO et porte-parole syndical des policiers municipaux de Lyon qui s’attend à une « vague de départs si la mairie ne prend pas des mesures drastiques ». Des chiffres faméliques compte tenu de la dégradation nette de la sécurité dans la capitale des Gaules.

Malgré une très importante journée de mobilisation le 1 mars dernier, les négociations avec la mairie n’ont pas abouti, rendant encore plus délicate une situation déjà tendue. « On nous fait un chantage en nous disant que si les conditions ne sont pas acceptées maintenant, on enlève tout de la table. Je suis très surpris de cette façon de faire. Certains délégués syndicaux qui négocient depuis 30 ans n’ont jamais vu ça. Les propositions qui nous sont faites n’ont pas évolué d’un iota entre avant et après la grève. On apprend à négocier avec EELV et LFI et on s’aperçoit que c’est particulier », reprend Bertrand. De ce point de vue, les écologistes n’ont jamais caché leur aversion pour les méthodes répressives en matière de sécurité. Si certains observateurs imputent cet échec des négociations à un aveuglement idéologique, c’est un tout autre motif qui a été annoncé aux policiers : « On nous explique qu’à cause de la guerre en Ukraine, tout le plan économique de la ville va être revu. En résumé, on nous dit que si il n’y a pas de moyens c’est la faute à Poutine », ironise Bertrand.

Ils sont tellement caricaturaux que l’on n’a plus besoin de le faire pour eux.

Si les premières réunions publiques se sont tenues en présence de la mairie, les habitants ont rapidement compris que leurs doléances ne seraient pas entendues. Les rares avancées obtenues sur le terrain l’ont été à l’initiative de la préfecture. « Quand certains veulent interpeller la mairie, on a envie de leur dire que c’est un peu peine perdue », déplore Pierre, membre du collectif de la Guillotière en colère. Après avoir un temps éludé la question, la mairie écologiste avait bien fini par s’emparer du sujet brûlant de la sécurité dans le quartier de la Guillotière devant l’intensité de la pression médiatique. Une fois retombée l’effervescence, les rares solutions présentées n’ont jamais été à la hauteur des enjeux. Aux habitants qui s’inquiétaient du trafic de drogue, d’agressions sexuelles, de vols et de viols en tout genre, la réponse des écologistes a tenu en trois mots : apaisement, piétonnisation, végétalisation. Les riverains, médusés par la teneur des propositions, perdent espoir. « Ils sont tellement caricaturaux que l’on a plus besoin de le faire pour eux » s’irrite Jacques, qui habite à proximité de la place Gabriel Péri. Après une première fresque du climat qui devait « permettre aux habitants de se réapproprier le quartier », c’est un nouveau passage piéton qui a été inauguré à l’entrée du quartier. Les écologistes ont annoncé un vaste plan de piétonnisation du quartier conjugué à une végétalisation abondante pour endiguer la délinquance. Difficile d’y voir une réponse concrète aux innombrables maux dont souffre le quartier depuis maintenant deux ans. Pour Bertrand, il y a urgence à prendre des mesures. « Lyon, ça devient vraiment n’importe quoi. On tire au paintball sur la préfecture, on provoque des incendies en insultant la police, des gamins se tirent dessus à la kalachnikov à la Duchère », lance le policier en référence aux derniers faits divers constatées dans la capitale des Gaules

Un “conflit d’usage” place Mazagran ?

Même constat du côté de la place Mazagran à deux pas de la place Gabriel Péri. L’endroit est en passe de devenir le symbole d’un éclatement des problèmes à l’ensemble des rues adjacentes. La place qui servait encore de terrain de jeux pour les enfants du quartier est devenue peu de temps la chasse gardée des “mineurs non accompagnés”. Depuis lors, les rixes ainsi que le trafic de drogue y sont devenus monnaie courante. Interpellée sur le sujet lors du dernier conseil municipal par des conseillers d’opposition, la maire écologiste de l’arrondissement Fanny Dubost tempère et réfute les discours alarmistes de ces contempteurs préférant y voir des « conflits d’usages entre riverains et usagers de la place ». L’édile vert estime « dérangeant » de parler de zone de non droit, préférant parler de « mésusage ». Un terme abscons, interdit aux non initiés et devenu cible de toutes les railleries dans le quartier. Pour l’écologiste, la délinquance endémique constatée serait due à une « surfréquentation de la place ». Une réponse peu audible pour les riverains qui attendent des réponses concrètes en lieu et place des instances de concertation, dont l’efficacité demeure sujette à caution. « La mairie aussi a des responsabilités », s’agace cet habitant avant de poursuivre : « Il pourrait supprimer le logement social aux délinquants multirécidivistes. » Une solution que ne devrait pas retenir Fanny Dubost préférant adopter un discours plus consensuel sur le sujet. « Je reste persuadée que s’il y a de l’animation sur cette place et que les gens se rencontrent cela fera du bien à tout le quartier. L’animation, la convivialité et la création de liens sont aussi une réponse aux problématiques du quartier », ajoute-elle. L’élue n’a pas manqué de tacler à cette occasion l’action de la préfecture estimant que les problèmes du quartier relevaient avant tout d’une « défaillance de l’Etat ». Un discours qui fait les choux gras des collectifs d’habitant qui ne manquent pas de parodier chaque prise de paroles des élus écologistes tout en se désolant. « Avec la mairie on n’y arrivera jamais, ces gens sont dangereux » se désespère cet habitant. « Notre utilité est niée, ils ne jurent que par la prévention. Ce sont des concepts mais qu’on vienne m’expliquer concrètement ce que ça veut dire », abonde ce policier présent quotidiennement dans le quartier. En attendant une vaine évolution de la situation, les habitants résignés l’annoncent : « L’été prochain sera celui de tous les dangers. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

En direct : malgré les avancées diplomatiques, les bombardements continuent en Ukraine

Publié le : 30/03/2022 - 06:54

FRANCE 24 Suivre

L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme le retrait militaire autour de Kiev et de la ville de Tchernihiv promis par Moscou la veille, lors des pourparlers. Tchernihiv, dans le nord du pays, a été bombardée "toute la nuit", selon le gouverneur de la région. Suivez notre direct consacré à la guerre en Ukraine.

  • 15 h 30 : certains réfugiés ne quittent l'Ukraine que quelques jours avant de revenir dans les zones de conflit

En l'espace de 35 jours, plus de 4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, fuyant la guerre. Mais comme Pauline Godart l'a constaté à Medyka, à la frontière avec la Pologne, certains repartent vite vers l'Ukraine. Explications.

 

  • 14 h 45 : Jean-Yves Le Drian sur France 24/RFI à 19 h 30

 

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, invité à 19 h 30 sur France 24 et RFI. Il répondra aux questions de Christophe Boisbouvier et Roselyne Febvre.

Interview du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian @JY_LeDrian ce soir en direct à 19h30 sur @France24_fr et @RFI @ChBoisbouvier @RoselyneFebvre @floresimon1

March 30, 2022
  • 14 h 38 : l'Ukraine appelle la Norvège à fournir davantage de gaz à l'UE

Volodymyr Zelensky appelle la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE : "Vous pouvez apporter une contribution décisive à la sécurité énergétique de l'Europe en fournissant les ressources nécessaires aux pays de l'Union européenne et à l'Ukraine."

Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, le président ukrainien a aussi estimé que les navires russes "ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre".

  • 14 h 02 : Berlin a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques

L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.

"Le montant des fonds gelés (...) est de 95 514 306, 40 euros", tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.

Cette somme résulte de déclarations effectuées par les établissements de crédit allemands à la Banque fédérale d'Allemagne.

L'Allemagne applique en l'espèce les sanctions contre les oligarques russes et d'autres personnes associées au président russe Vladimir Poutine, décidées par l'Union européenne depuis fin février.

  • 14 h : Kharkiv, cité martyre sous le feu de l'artillerie russe

Au nord-est de l'Ukraine, Kharkiv est constamment bombardée depuis cinq semaines. Notre envoyé spécial Roméo Langlois s'est rendu dans la deuxième ville du pays, ravagée par les frappes russes.

  • 13 h 07 : l'ONU fournit une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a indiqué mercredi fournir une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine.

"Des camions, des trains et des camionnettes livrent aujourd'hui de la nourriture aux personnes les plus vulnérables dans tout le pays et davantage de convois (humanitaires, ndlr) sont attendus dans les prochains jours", assure l'agence onusienne dans un communiqué. 

Selon le PAM, "plus de 6,5 millions de personnes" sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine et l'accès à la nourriture représente "l'une des trois principales préoccupations" de la population, avec la sécurité et l'approvisionnement en carburant.

Le PAM demande maintenant à ses bailleurs de fonds "590 millions de dollars pour soutenir 3,1 millions de personnes" nécessiteuses.

Le conflit en Ukraine, ancien grenier à blé qui produisait de la nourriture "pour 400 millions de personnes" sur plusieurs continents, a par ailleurs déclenché une vague de faim un peu partout dans le monde, rappelle le PAM.

  • 12 h 04 : pour le Kremlin, les derniers pourparlers n'ont abouti à rien de "très prometteur"

Les pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations.

"Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

  • 11 h 44 : la France jugera la Russie sur "les actes, pas les annonces"

"Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation", ainsi que des annonces de "réduction radicale" de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv, a relevé la porte-parole de la diplomatie française, Anne-Claire Legendre, sur la radio France Info.

"Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table", a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit. 

🗣 Un espoir vers la paix en Ukraine ? ➡️ "Il faut être très prudent. On a déjà vu la Russie jouer la négociation pour gagner du temps”, estime Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. pic.twitter.com/bDyHPGJb48

March 30, 2022

"On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat", a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.

"On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques", a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.

"La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien", a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

  • 11 h 35 : l'acheminement du gaz en France ne rencontre pas de difficultés, selon GRTgaz 

GRTgaz, l'opérateur de la majeure partie du réseau de transport de gaz en France, a déclaré mercredi ne pas rencontrer à l’heure actuelle de difficulté particulière dans l'acheminement du gaz en raison des conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

GRTgaz indique dans un point de situation publié sur son site internet qu'il reste mobilisé "pour être en mesure de répondre sans délai à toute évolution des conditions d’approvisionnement" dans l'Hexagone.

"En France comme en Europe, la situation internationale conduit à rechercher des mesures propres à diversifier les approvisionnements et à augmenter les possibilités d’arrivées de Gaz naturel liquéfié (GNL)", fait savoir l'opérateur.

"De nouvelles capacités sur les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et de Dunkerque sont annoncées pour accroître notre approvisionnement en GNL", ajoute GRTgaz.

  • 11 h 28 : les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'une autoroute dans l'Est

L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP.

"La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord", a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne.

Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30 000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, la situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.

  • 10 h 58 : plus de 4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays

Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés.

Au total, 4 019 287 Ukrainiens – essentiellement des femmes et des enfants – ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.

  • 10 h 55 : Varsovie appelle Bruxelles à créer un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes

"J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable", a dit le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, à la presse. 

Il a annoncé que la Pologne comptait s'affranchir de sa dépendance des importations de charbon russe dans un mois ou deux, et de celles de pétrole et de gaz à la fin de l'année en cours.

Rappelant que certains pays européens, dont notamment l'Allemagne, sont réticents à renoncer aux importations de matières premières russes, et que celles-ci pouvaient être vendues à un prix relativement bas, concurrentiel, il a indiqué que la taxe en question aurait pour but "d'égaliser les prix d'énergie dans toute l'Union européenne".

"Je vais pousser fortement pour cette idée dans l'Union européenne, pour que la situation soit équitable du point de vue des principes de la concurrence sur le marché", a dit Mateusz Morawiecki. 

  • 10 h 46 : Bruno Le Maire demande aux entreprises françaises d'appliquer les sanctions contre la Russie

Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, "toutes les sanctions et rien que les sanctions", a affirmé mercredi le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie.

"La seule chose que nous demandons aux entreprises, c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique", a déclaré le ministre sur Europe 1.

"Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes", a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

Faire mal aux entreprises françaises, "ce n'est pas notre objectif", a affirmé Bruno Le Maire. "L'objectif n'est pas de faire mal à la population française" mais "de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe", a-t-il insisté.

Bruno Le Maire : "Nous faisons tout ce qui est possible pour protéger les Français contre les prix de l'énergie, nous faisons plus que les autres pays Européens"#LeMaireEurope1 #Europe1 pic.twitter.com/90aR3LFTVZ

March 30, 2022
  • 10 h 37 : la ville de Tchernihiv "bombardée toute la nuit"

La ville de Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, a été victime de bombardements "toute la nuit", a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone.

"Tchernihiv a été bombardée toute la nuit" avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur, Viatcheslav Tchaous. Il a précisé que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.

Cette ville, qui comptait 280 000 habitants avant la guerre, est "sans communications et on ne peut plus les réparer", a-t-il ajouté à la télévision, évoquant également des frappes sur Nijyne, dans la même région.

  • 9 h 36 : l'Ukraine dans l'attente du retrait des forces russes autour de Kiev

Les pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes se sont notamment soldés mardi par la promesse de Moscou de réduire ses activités militaires autour de Kiev. Une annonce accueillie avec scepticisme par les dirigeants ukrainiens, selon notre correspondant Gulliver Cragg.

  • 9 h 07 : l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir son approvisionnement en gaz

L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l'Économie.

"Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère" afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et, à ce stade, "la sécurité de l'approvisionnement" en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.

  • 8 h 50 : à Kharkiv, "le métro est devenu un immense dortoir"

À Kharkiv, des milliers d'habitants se réfugient chaque soir dans le métro pour se protéger des bombardements, explique notre envoyé spécial Roméo Langlois.

Des quartiers entiers ont été quasiment rasés par l'artillerie russe et au moins 1 500 bâtiments ont été détruits ou lourdement endommagés par les frappes, selon les autorités locales, qui déplorent plus de 300 morts.

  • 8 h 15 : la Belgique expulse 21 diplomates russes

En Belgique, 21 diplomates russes vont devoir faire leurs valises. Soupçonnés d'opérations d'espionnage, "ils n'auraient pas respecté la Convention de Vienne, qui régit les relations diplomatiques", précise notre correspondante à Bruxelles, Alix Le Bourdon. Pour l'heure, "les noms de ces diplomates n'ont pas été rendus publics", ajoute-elle.

Les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont eux aussi annoncé mardi l'expulsion de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée.

  • 7 h 10 : des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk bombardés

Des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk, située dans l'est de l'Ukraine, ont été bombardés mercredi matin, a annoncé le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Gaidai, sur Telegram.

"Un certain nombre d'immeubles ont été endommagés. Des informations concernant d'éventuelles victimes sont en train d'être confirmées", a-t-il écrit. "Plusieurs bâtiments se sont effondrés. Les secours essaient de sauver les survivants."

  • 7 h : Donald Trump appelle Vladimir Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Joe Biden

Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l'État américain Joe Biden, Hunter.

L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé.

Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

  • 6 h 30 : risque d'arrestation arbitraire pour les Américains en Russie, avertit Washington

Le département d'État a mis en garde contre "la possibilité de harcèlement de citoyens américains" par les forces de sécurité russes, "y compris l'arrestation" et "l'application arbitraire de la loi locale", en raison de la position de Washington concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des sanctions imposées à Moscou. Cet avertissement a été publié alors que la star américaine de basket-ball Brittney Griner est détenue en Russie depuis plus d'un mois.

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Guerre en Ukraine : des pourparlers "significatifs" à Istanbul ?

L'Entretien de France 24

"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny

Info ou intox

Des uniformes de pompiers canadiens dans la ville ukrainienne de Lviv ?

Valeurs Actuelles

“Conflit d’usage”, végétalisation et “mésusage” : les étonnantes méthodes de la mairie de Lyon pour lutter contre l’insécurité

Lyon: à la Guillotière, l’arrivée de la nouvelle BST suscite espoir et prudence

À la Guillotière, la médiatisation fait réagir les autorités… pour l’instant

La Guillotière, antichambre de la France de demain

Violences, intimidations, exactions : qui sont vraiment les antifas lyonnais ?

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[Vidéo] Lyon : quand le sous-préfet fait contrôler un riverain dénonçant l’insécurité et le taxe « d’extrême-droite »

Des patients d’une clinique lyonnaise au cœur d’une fronde syndicale

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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France24 - Monde

Salah Abdeslam exerce son "droit au silence", déception de l'assistance

Publié le : 30/03/2022 - 13:55

Aude MAZOUE Suivre

Salah Abdeslam, principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre, a décidé mercredi d'exercer son "droit au silence", suscitant une grande déception de la partie civile et laissant de nombreuses interrogations en suspens.

"Monsieur Abdeslam, levez-vous s'il vous plaît", ordonne le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, devant une salle comble. Les plaignants et la presse sont en effet venus en nombre, mercredi 30 mars, pour assister à ce que certains décrivent comme l'audience la plus attendue du procès.

Derrière la vitre de son box, l'unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre, cheveux courts, polo et pantalon noirs, s'exécute pour répondre aux nombreuses questions qui taraude la cour depuis le début du procès. Mais à la surprise générame, Salah Abdeslam déclare vouloir "faire usage de mon droit au silence". Brouhaha de déception dans l'assistance.  

>> À lire : Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam

"Ce procès est une tribune pour Salah Abdeslam, il parlera de ce qu'il ce qu'il voudra", estime Me Samia Mkatouf à qq minutes de l'audience. #proces13novembre pic.twitter.com/KmXb3hgbst

March 30, 2022

De nombreuses zones d'ombre subsistent concernant le parcours de Salah Abdeslam le soir du 13 novembre 2015. Pourquoi a-t-il abandonné son gilet explosif ? Pourquoi a-t-il abandonné sa voiture dans le 18e arrondissement de Paris avant de se rendre à Montrouge, en banlieue sud, après avoir déposé le commando du Stade de France ? Quel projet meurtrier avait-il au départ ? 

"J'insiste", reprend Jean-Louis Périès. "Moi aussi, monsieur le président, j'insiste aussi : je ne souhaite pas m'exprimer aujourd'hui", rétorque Salah Abdeslam, debout, les mains croisées devant lui. "C'est un droit que j'ai, je n'ai pas à me justifier sur ça", répond-il calmement. "J'ai déjà fait des efforts, j'ai gardé le silence pendant six ans, c'était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j'ai changé d'avis, j'ai dit des choses, je me suis exprimé à l'égard des victimes, mais là je peux plus m'exprimer, j'y arrive plus. J'ai pas à me justifier. C'est pour qu'on ne me qualifie pas à nouveau de provocateur que je ne veux pas donner mes raisons." 

La partie civile doute qu'Abdeslam ait des remords. #proces13novembre pic.twitter.com/oWq7kYMqDU

March 30, 2022

C'est "une position dangereuse", a souligné le président. "Face à des non-réponses, on risque de vous en attribuer qui ne vous seront pas favorables", a-t-il prévenu. Les questions du président se heurtent une à une au mutisme de l'accusé, assis sur son banc, masque noir au visage, le regard fixé droit devant lui.  

"Une pensée pour les victimes, car c'est une journée importante pour elles", poursuit Nicolas Le Bris, avocat général, qui rappelle que les plaignants attendaient aujourd'hui tout particulièrement les réponses que Salah Abdeslam avait promises. Puis le ministère public assène que l'accusé prend "plaisir" à garder le silence. Et de conclure : "Ce silence qui apporte malgré tout à l'audience qu'on a bien la confirmation que la lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Vous auriez pu apporter vos réponses après votre pseudo-buzz. Pas une once de courage chez vous, c'est vraiment de la lâcheté à l'état brut." 

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Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam

Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam

Procès des attentats du 13-novembre : de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de la logistique

Valeurs Actuelles

Audience, mobilisation, polémique : le bilan du meeting du Trocadéro

La légende raconte que cette esplanade est maudite. Beaucoup s’entêtent à le rappeler : les derniers candidats de droite qui, par le passé, y ont regroupé leurs militants n’ont pas remporté le scrutin final. Nicolas Sarkozy le premier, un 1er mai 2012, quelques jours avant d’être battu en finale par François Hollande. Cinq ans plus tard, c’est l’ancien Premier ministre François Fillon qui se rend face à la tour Eiffel. Malgré la pluie et les affaires, le meeting est un succès, mais n’ouvrira pas la porte pour le second tour. Une première pour l’histoire du parti. La droite “Trocadéro”, selon l’expression désignant l’électorat filloniste, se dissout avec son candidat au soir de la défaite.

Ce dimanche, le candidat Reconquête! Éric Zemmour se présente à son tour sur la place du XVIe arrondissement de Paris pour une grande démonstration de force. Un dernier meeting avant la course officielle à l’Élysée. Des dizaines de milliers de militants, plus de 3 heures d’allocutions sans débordements, mais la sphère médiatique en décide autrement. Suite à une vidéo témoignage d’Évelyne, mère d’un fils assassiné lors d’un attentat islamique, diffusée sur les grands écrans géants, certains membres du public scandent « Macron, Assassin !». Tollé immédiat, l’ensemble de la classe politique s’insurge. La malédiction Trocadéro ?

C’était le plus grand meeting de la campagne et nous étions les seuls à pouvoir le réaliser

Pourtant l’équipe de campagne du candidat Reconquête! n’a pas gambergé longtemps. Plus pratique que symbolique, le choix de l’esplanade est presque anodin. « Peu de places permettent de regrouper autant de militants. La place du Trocadéro était l’endroit idéal pour une grande démonstration de force. On savait que l’on pouvait la remplir », confie Samuel Lafont, chargé de la stratégie numérique de Reconquête!, qui balaie toutes théories superstitieuses ou une possible envie de couper l’herbe sous le pied de Valérie Pécresse, héritière officielle de la droite “Trocadéro”.

Pour Lafont comme pour l’ensemble de ses équipes, le meeting est un succès. « C’était le plus grand meeting de la campagne et nous étions les seuls à pouvoir le réaliser, se réjouit-il avant de préciser que tous les milieux et classes sociales étaient représentés, certains sont même venus de l’étranger. » Devant son pupitre, Éric Zemmour salue les 100 000 militants qui lui font face. Un chiffre discutable pour certains, mais qu’importe, l’électorat répond massivement présent.

Dans un domaine qu’il affectionne tout particulièrement, Lafont ne cache pas de rappeler la performance médiatique et numérique de son champion. Sur Twitter, 350 000 publications concernent l’événement du Trocadéro, un record pour la campagne présidentielle. À titre comparatif, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon n’en comptabilisait alors que 60 000 lors de son meeting à Marseille. Autre source de satisfaction pour le clan Zemmour, vingt-quatre heures après le rassemblement, la vidéo YouTube du discours atteint quasiment le million de vues. Enfin, au lendemain de cette démonstration, Reconquête! dépasse les 120 000 adhérents.

Suffisant pour atteindre le second tour ?

Une réussite médiatique jugée bien vaine par le Rassemblement national qui ne croit pas en une remontée spectaculaire d’Éric Zemmour. Devant la démonstration de force de dimanche, Julien Odoul, l’un des porte-parole de la campagne de Marine le Pen reste stoïque : « Il y a une forte mobilisation, beaucoup de sympathisants, mais à quoi sert ce meeting ? », s’interroge-t-il. « Éric Zemmour a un message sur la France et l’identité avec lesquelles nous sommes en phase, mais l’objectif est de se débarrasser d’Emmanuel Macron. » D’après le dernier sondage de l’Institut Ifop, Marine le Pen s’envole à 21 % quand Éric Zemmour patine à 11 %. Suffisant pour convaincre Julien Odoul que sa candidate est la mieux placée pour faire tomber le président sortant et que le meeting du Trocadéro restera anecdotique.

« L’enjeu est trop important pour s’émerveiller devant un grand meeting », alerte le porte-parole RN. Et pour cause, ce type de démonstration n’est plus au goût du parti de Marine le Pen. Récemment, la candidate a déclaré plébisciter la “proximité” plutôt que le “gigantisme”. Une stratégie toute trouvée pour se présenter comme la candidate du terrain et justifier le peu de meeting proposé par le RN. Un choix stratégique plus qu’une nécessité selon l’équipe de campagne qui assure pouvoir en faire autant que le concurrent de Reconquête!.

Marine le Pen pourrait-elle remplir la place du Trocadéro ? Pour Julien Odoul, la question ne se pose pas : sa candidate avait rempli le Zénith de Reims en février dernier. Marine le Pen avait rassemblé 4 000 personnes ; au même moment, Éric Zemmour en réunissait… le double au Zénith de Lille.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Révélations sur les livraisons d’armes à l’Ukraine : la commission de défense agacée par le comportement d’Alexis Corbière

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Pour sa première au salon de l’Agriculture, Éric Zemmour façonne son image de candidat populaire

Florian Philippot, l’entêté de la dissidence

Dans le camp Pécresse, l’exaspération emporte les adhérents

Hugo Décrypte, Magali Berdah, Tatiana Ventôse : comment Youtube couvre la politique à l’heure de la présidentielle

Fumigènes, insultes et drapeaux antifas : la conférence mouvementée de Jean Messiha à Sciences Po

« Face à Baba », débat à plusieurs… Comment s’organise la campagne médiatique d’Emmanuel Macron

Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

L'Humanité

Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

Il était une fois

Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

Patrick Apel-Muller

Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

C’est le temps des choix, des apprentissages

La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

Il était une fois

Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

Gaël De Santis

Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

La « partitocratie » est à son comble

Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

Une mort civile des suspects

Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

Le tribunal populaire et médiatique

Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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France24 - Monde

États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice

Publié le : 30/03/2022 - 14:23Modifié le : 30/03/2022 - 14:26

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El Shafee el-Sheikh est jugé à partir de mercredi aux États-Unis pour son rôle dans l'enlèvement et la mort d'otages occidentaux en Syrie. Il était membre d'un groupe de ravisseurs de l'État islamique surnommés "les Beatles" par leurs prisonniers en raison de leur accent britannique.

C'est le premier procès sur le sol américain d'une figure majeure du groupe État islamique. Un jihadiste d'une cellule spécialisée dans la capture et l'exécution d'otages occidentaux comparaît, mercredi 30 mars, près de Washington.

Au lendemain de la sélection de 18 jurés, dont six suppléants, les procureurs et les avocats d'El Shafee el-Sheikh, 33 ans, croiseront le fer pour la première fois dans le tribunal fédéral d'Alexandria, en Virginie.

Arrivé en 2012 en Syrie, "Jihadi George" faisait partie d'un groupe de ravisseurs de l'État islamique surnommés "les Beatles" par leurs prisonniers en raison de leur accent britannique. Ce quatuor, actif jusqu'en 2015, s'était fait connaître en mettant en scène la décapitation d'otages dans d'insoutenables vidéos de propagande.

Parmi leurs victimes figuraient quatre ressortissants américains : les journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que les travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, ce qui justifie l'intervention de la justice américaine.

Mais les "Beatles" sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 otages, originaires d'une quinzaine de pays (Royaume-Uni, Espagne, Japon, France, Danemark, Nouvelle-Zélande, Pérou...).

Certains de leurs anciens prisonniers devraient être appelés par l'accusation pour raconter les sévices endurés pendant leur détention.

"Il décidait qui devait vivre ou mourir"

Une femme yazidie, qui a été détenue pendant plusieurs mois avec Kayla Mueller, pourrait aussi figurer parmi la soixantaine de témoins attendus pendant les trois à quatre semaines de procès.

Contrairement à ses compatriotes masculins, qui ont tous été exécutés, la jeune Américaine avait été livrée au chef du groupe État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, qui l'aurait réduite au rôle d'esclave sexuelle avant de la tuer en 2015.

Selon l'acte d'accusation, les "Beatles" se sont livrés à des actes de torture sur leurs captifs, notamment à des simulations de noyade et de crucifixion ou à des séances d'électrocution.

>> À lire aussi : "En Syrie et en Irak, la stratégie de la menace permanente du groupe EI"

D'après d'anciens otages, El Shafee el-Sheikh, alias "George", était "le plus brutal" du groupe. C'était "le leader : il décidait qui devait vivre ou mourir", a déclaré à l'AFP le reporter espagnol Javier Espinosa, qui a passé six mois aux mains du groupe jihadiste.

Mohammed Emwazi, dit "Jihadi John", a davantage marqué les esprits en apparaissant armé d'un couteau de boucher sur les films montrant l'exécution des otages. Mais ce bourreau, mort dans un bombardement américain en 2015, "n'était que les muscles" du groupe, selon le journaliste.

Pour sa part, El Shafee el-Sheikh a été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018 avec Alexanda Kotey, dit "Ringo".

Avant leur transfert aux États-Unis, il a admis, dans des interviews accordées à plusieurs médias, avoir "interagi" sans "compassion" avec les otages.

"Jihadi George" plaide non coupable

Mais il a cherché à minimiser son rôle, en se décrivant surtout comme un intermédiaire chargé de récupérer les adresses e-mail des proches des détenus pour négocier les rançons.

En septembre, Alexanda Kotey a plaidé coupable de "prise d'otages ayant entraîné la mort", dans l'espoir de purger une partie de sa peine, qui sera prononcée fin avril au Royaume-Uni.

El Shafee el-Sheikh, qui a été déchu de sa nationalité britannique, continue pour sa part de se dire "non coupable".

Il encourt une peine de prison à vie incompressible, les États-Unis s'étant engagés à ne pas requérir la peine de mort afin d'obtenir la coopération judiciaire de Londres.

Le quatrième membre du groupe, Aine Davis, est en prison en Turquie, où il a été condamné pour terrorisme.

Avec AFP

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Syrie : dans les coulisses du raid américain qui a éliminé le chef du groupe État islamique

On va plus loin

Syrie : le groupe État islamique affaibli ?

Le monde dans tous ses États

Syrie : retour à la case Bachar ?

L'Humanité

En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

Il était une fois

Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

Bernard Frédérick

Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

La revanche de Vichy

Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

 Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

 Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

Condamner le gouvernement du Front populaire

Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

 De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

Léon Blum et Édouard Daladier accusent

Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

 Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
France24 - Monde

Plusieurs pays de l'UE expulsent des diplomates russes soupçonnés d'espionnage

Publié le : 30/03/2022 - 07:58

FRANCE 24 Suivre Alix LE BOURDON

Plusieurs pays de l'Union européenne, dont les Pays-Bas, l'Irlande, la Belgique et la République tchèque, ont successivement annoncé mardi, dans le cadre d'une action coordonnée, l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'opérations d'espionnage "menaçant la sécurité nationale".

La Belgique, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont annoncé mardi l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée en pleine invasion de l'Ukraine par Moscou.

La cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès, a annoncé que 21 personnes travaillant pour l'ambassade et le consulat de Russie devront quitter le territoire belge car soupçonnées "d'opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité nationale".

Parallèlement, l'Irlande va expulser quatre diplomates russes, les Pays-Bas ont dans leur viseur 17 accrédités sur leur sol qualifiés d'"officiers de renseignement russes" et la République tchèque a donné 72 heures à un diplomate russe pour partir.

"Ensemble, avec nos alliés, nous réduisons la présence des services de renseignement russes dans l'UE", a indiqué le ministère tchèque des Affaires étrangères sur Twitter.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué à l'AFP que Moscou ripostera à ces expulsions suivant "le principe de réciprocité".

Belgique et Pays-Bas procèdent à ces expulsions de manière concertée, a précisé à l'AFP le cabinet de la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès. La ministre belge a relayé sur son compte Twitter une annonce tout juste faite devant une commission du Parlement, où elle a précisé que les 21 personnes concernées devront quitter le territoire belge dans un délai de 15 jours.

Comme annoncé en commission, la Belgique a décidé d’expulser 21 personnes travaillant pour l’ambassade et le consulat de Russie, qui ont été identifiées en tenant compte de leur implication dans des opérations d’espionnage et d’influence menaçant la sécurité nationale.

March 29, 2022

Il s'agit de personnels de l'ambassade de Russie à Bruxelles et du consulat situé à Anvers (dans le nord du pays), toujours selon les services de Sophie Wilmès.

Le gouvernement belge n'a pas compétence sur les diplomates accrédités auprès de l'Union européenne et de l'Otan, institutions qui ont leur siège à Bruxelles.

"Menace pour la sécurité nationale"

Aux Pays-Bas, les 17 expulsions sont également décidées dans le cadre de la politique de sécurité nationale. Le gouvernement néerlandais a décidé d'expulser ces personnes "en raison de la menace pour la sécurité nationale posée par ce groupe" (d'officiers de renseignement), et "l'attitude actuelle de la Russie au sens large rend la présence de ces officiers du renseignement indésirable", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à La Haye.

Après le départ de ces 17 personnes, il restera 58 diplomates russes aux Pays-Bas, selon l'agence de presse néerlandaise ANP.

D'autres pays, tels que les États-Unis, la Pologne et les pays Baltes, ont déjà annoncé avoir expulsé des agents de renseignement russes depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces armées russes le 24 février.

Concernant les pays Baltes, Moscou a annoncé mardi l'expulsion de dix diplomates de ces pays, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou.

Avec AFP

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Les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine

Ici l'Europe

Union européenne : le Pacte vert tombé pour l'Ukraine ?

La chronique de l’éco

Le plan européen pour remplacer le gaz russe

France24 - Monde

À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville

Publié le : 30/03/2022 - 13:36

Thomas Eydoux Suivre

Ville assiégée par l’armée russe, Marioupol est devenue l’un des symboles de la résistance ukrainienne. Pourtant, peu d’images indépendantes sortent de la cité côtière. À la place, des images de propagande diffusées abondamment par les combattants des deux camps. Leur étude permet d’affirmer que ni les Ukrainiens, ni l’armée russe ne contrôlent totalement la ville.

Qui contrôle réellement Marioupol ? De cette grande ville côtière, qui jouxte la mer d’Azov, peu d’images indépendantes filtrent. Les derniers journalistes indépendants ont quitté la ville le 21 mars dernier, laissant ainsi la propagande prospérer dans les deux camps.

D’un côté, la Russie, qui encercle la ville et tente de s’en emparer, avec l’armée régulière appuyée par ses combattants tchétchènes et les séparatistes des Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk.

De l’autre, les soldats ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie navale, de la 56e brigade motorisée, ainsi que des éléments du bataillon nationaliste Azov. Créé en 2014 par des hommes proches de la mouvance néonazie, ce bataillon a depuis été intégré aux Forces de défense territoriales ukrainiennes.

Des combattants tchétchènes qui publient de nombreuses vidéos, mais de la même zone

Parmi les images de propagande disponibles, celles diffusées par les combattants tchétchènes prorusses sont les plus nombreuses. Sur Telegram, notamment, avec le compte officiel Kadyrov_95 de Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie.

Le 21 mars 2022, une vidéo de 1 min 30 a été publiée sur ce compte. On peut y voir des combattants tchétchènes progresser sur le boulevard Morskyi, dans l’est de la ville (position exacte ici), à pied et appuyés par des tanks russes siglés de la marque d’identification "Z". Avec, pour accompagnement, un texte équivoque :

Les combattants tchétchènes avancent avec succès dans la direction de Marioupol. [...] Grâce à une habile répartition des forces et des moyens, nos combattants non seulement éliminent avec succès les positions de tir, mais fournissent également une couverture fiable à leurs camarades des formations militaires de la Russie.

Cette rhétorique, à la fois victorieuse et vindicative, est souvent utilisée par le compte Telegram. Des revendications impossibles à vérifier, faute de preuves. En revanche, l’analyse purement factuelle des éléments visuels dans ces images de propagande permet de comprendre en partie comment les forces s’affrontent sur le terrain.

Deux jours plus tard, le 23 mars, sur la même chaîne Telegram, une autre vidéo de 2 minutes a été relayée. Les images sont relativement semblables : à travers des bâtiments en ruines, les combattants tchétchènes s’affichent tout sourire devant une caméra.

L’étude de la vidéo nous a permis de géolocaliser précisément l’endroit (ici) où elle a été tournée, soit toujours sur le boulevard Morskyi dans l’est de Marioupol, 350 mètres plus loin en direction du centre.

Une troisième vidéo (voir le tweet ci-dessous), géolocalisée par l’ONG Centre for Information Resilience, montre les combattants tchétchènes, drapeau de Kadyrov à la main, au même endroit, en train de tirer.

Geolocation of footage of pro-Russian Kadyrov Chechen fighters in Mariupol. Location: 47.098281, 37.636278 pic.twitter.com/SYb1QUxQyo

March 26, 2022

Les nationalistes d’Azov continuent de combattre les Russes à Marioupol

Côté ukrainien, c’est majoritairement le bataillon Azov, ouvertement nationaliste, qui fait la promotion de ses faits d’armes à Marioupol.

Dans une vidéo publiée sur un compte officiel le 25 mars, les soldats d’Azov affirment avoir détruit deux véhicules blindés d’infanterie russes BMD-2. La séquence de l’attaque, capturée depuis un drone, nous a permis de géolocaliser (ici) la scène dans la banlieue ouest de la ville.

Le texte qui accompagne cette vidéo de combat relève lui aussi d’une propagande bien rodée : "Les combattants d’Azov ont tué l'ennemi sans détruire d’infrastructure civile." Là encore, impossible pour la rédaction des Observateurs de France 24 de vérifier la véracité de cette information sans contact avec des sources locales indépendantes. Si, sur les images, des véhicules russes sont bien détruits, il est à noter que les bâtiments aux alentours sont en partie dégradés.

Une autre vidéo, toujours filmée avec un drone et publiée par Azov le 23 mars, montre les dégâts à Marioupol, après plusieurs semaines de guerre. Nous avons localisé le quartier filmé par les Ukrainiens : il s’agit du même boulevard Morskyi où progressaient les combattants tchétchènes dans des vidéos décryptées plus haut, dans l’est de la ville.

Si nous ne sommes pas en mesure d’affirmer quand la vidéo (ainsi que les autres) a précisément été tournée, il est en revanche possible d’affirmer que la zone est a minima contestée par les deux camps à cette date-là.

La base d’Azov à Marioupol capturée

Une autre vidéo a également émergé le 28 mars sur Telegram. Elle a été tournée par le correspondant de RT (chaîne financée par la Russie) à Marioupol. On y voit des combattants russes entrer dans la base principale du bataillon Azov dans Marioupol, alors vidée de ses soldats ukrainiens, toujours dans l’est de la ville.

Pour simplifier la compréhension de la situation générale, nous avons placé sur une image satellite de Marioupol l’emplacement où les vidéos ont été tournées. Comme la majorité des vidéos ont été tournées du côté est de la ville, voici un diaporama permettant de visualiser les informations récoltées.

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Marioupol, pivot stratégique pour l’armée russe

Ici, les vidéos de propagande analysées ne prouvent aucunement le contrôle d’un camp ou l’autre de la ville, car en combat urbain, les lignes bougent souvent constamment.

En revanche, au vu des éléments disponibles, les propagandes russe et ukrainienne se disputent virtuellement la ville côtière. Marioupol, avec sa situation géographique proche du Donbass, mais à l’est de la Crimée, est un pivot essentiel pour l’armée russe.

Les deux axes, Crimée et sud-est de l’Ukraine, ont été parmi les progressions les plus rapides de l’armée russe depuis le début de l’offensive, commencée il y a plus d’un mois. Si les généraux russes parviennent à joindre les deux forces, cela leur permettrait d’avoir une nouvelle ouverture sur la mer d’Azov, en plus de pouvoir contrôler tout une partie du sud de l’Ukraine, ce qui en ferait alors un objectif militaire réussi pour eux.

Mais dans les faits, les combats font encore rage. Interviewé sur BFMTV le mardi 29 mars, Vadym Boytchenko, le maire de Marioupol, estimait qu’il restait encore 100 000 civils coincés dans la cité côtière.

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France24 - Monde

Mondial-2022: enfin libérés, les qualifiés se tournent vers Doha

Publié le : 30/03/2022 - 15:26Modifié le : 30/03/2022 - 15:23

Paris (AFP) – Cap sur Doha! La planète football, enfin fixée sur la majorité des participants au Mondial-2022, braque déjà ses regards sur le Qatar où le tirage au sort, vendredi, rendra soudain concrète une compétition hivernale atypique et décriée.

Cristiano Ronaldo, Robert Lewandowski et Sadio Mané peuvent souffler... Au bout d'insoutenables barrages en Europe et en Afrique, les stars portugaise, polonaise et sénégalaise du ballon rond ont décroché ce précieux sésame: un billet pour la Coupe du monde 2022, du 21 novembre au 18 décembre dans l'émirat.

La trêve internationale de mars a offert plusieurs sommets de choix, de ce remake de la finale de la CAN entre le Sénégal et l'Egypte à cette opposition d'avant-centres entre Lewandowski et Zlatan Ibrahimovic, resté à quai avec la Suède.

Elle a également été le théâtre de désillusions majeures, comme l'élimination surprise du récent champion d'Europe italien, terrassé par la Macédoine du Nord et absent du gratin mondial pour la deuxième fois de suite.

Pendant ce temps, les champions du monde français, qualifiés de longue date comme nombre de cadors européens et sud-américains, ont enclenché le mode préparation, loin des sueurs froides des éliminatoires.

Avec deux matches amicaux maîtrisés, face à la Côte d'Ivoire (2-1) et l'Afrique du Sud (5-0), les Bleus ont prolongé leur élan et conforté le statut de leur joyau Kylian Mbappé, toujours plus étincelant avec neuf buts sur ses cinq dernières apparitions en sélection.

Ce dernier Mondial à 32 équipes, avant un passage décrié à 48 en 2026, a le mérite d'insuffler de la saveur aux qualifications, dont l'exigence a de nouveau été prouvée, notamment en Afrique, où plusieurs grands noms (Nigéria, Algérie, Egypte...) sont tombés en cours de route.

Doha ouvre ses portes

L'édition 2022 conserve certes un format traditionnel qui convient aux plus romantiques, mais elle n'échappe pas aux critiques, loin de là.

Des enquêtes sur son attribution aux accusations relatives aux conditions de travail sur les chantiers des stades, le pays gazier a fort à faire pour rassurer le monde, aux côtés de la Fifa et de son président Gianni Infantino.

Ce dernier n'a de cesse de répéter que l'événement sera "le meilleur" jamais organisé, "mais aussi la Coupe du monde la plus saine", comme il le promettait récemment sur fond de crise sanitaire.

Doha est donc prévenue, au moment d'accueillir sur son sol les représentants de 29 nations déjà qualifiées, pour un tirage au sort de gala vendredi (18h00), où huit groupes de quatre seront constitués.

Trois participants manqueront encore à l'appel et maintiendront une part d'inconnu dans la procédure: deux vainqueurs de barrages intercontinentaux à venir, ainsi qu'un qualifié européen dans la partie de tableau de l'Ukraine, dont les rencontres ont été reportées en raison de l'invasion russe. La Russie, elle, a rapidement été exclue.

La cérémonie de vendredi, précédée d'un Congrès de la Fifa jeudi, promet à coup sûr de belles affiches dès le premier tour, avec plusieurs nations majeures placées hors du chapeau N.1, celui des têtes de série.

Ce sera le cas des Pays-Bas, de l'Allemagne et de la Croatie, trois équipes ayant figuré tour à tour en finale des trois dernières éditions.

Le Brésil de Neymar et l'Argentine de Lionel Messi sont eux solidement accrochés au premier chapeau, aux côtés de la France, de l'Angleterre, de la Belgique, du Portugal, de l'Espagne... et du Qatar, pays-hôte qui dispute sa première Coupe du monde.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Présidentielle: Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après

Publié le : 30/03/2022 - 15:20Modifié le : 30/03/2022 - 15:19

Paris (AFP) – En repli dans les sondages, Valérie Pécresse et Eric Zemmour se battent aussi pour se devancer mutuellement sur la ligne d'arrivée à la présidentielle, dans la perspective des législatives et d'une "recomposition" encore très incertaine.

Le 10 avril, "être devant Zemmour est quand même important pour la suite. Finir dernier des droites, ça peut être dur", souligne un cadre LR.

"Et si on est sur un score à un chiffre, ca va tanguer fort", s'inquiète-t-il, alors que le parti aura une centaine de sièges de députés sortants à défendre aux législatives de juin.

Dans les dernières enquêtes d'opinion, Valérie Pécresse et Eric Zemmour sont au coude-à-coude autour de 10% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Valérie Pécresse, "on va la tuer avec Emmanuel Macron, je pense qu'elle est fragile", claironnait un pilier de Reconquête! dès janvier devant la presse. Eric Zemmour estime souvent qu'elle n'a "pas d'espace politique", la qualifiant de "clone" du président-candidat.

Dimanche au Trocadéro, devant des dizaines de milliers de partisans, il a lancé un nouvel appel du pied à l'aile droitière de LR en faisant applaudir Eric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Nadine Morano, ainsi que le RN Jordan Bardella.

Les quatre premiers "n'ont pas réagi" explicitement pour protester, "ce n'est pas anodin", estime un élu LR.

Quelques jours auparavant, Eric Ciotti s'était dit "fier d'être engagé derrière Valérie Pécresse" et "bien aux Républicains", lors d'un débat organisé par l'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles le 22 mars.

Mais lui comme M. Bellamy ont déjà dit qu'ils préfèreraient voter Zemmour que Macron au deuxième tour -- la question avait embarrassé Valérie Pécresse, qui avait affirmé la semaine dernière en interview avoir "des alliés qui pensent pas forcément tous comme moi".

Trocadéro

Et le Trocadéro, lieu du meeting de François Fillon en 2017, était une énième oeillade à la droite: le matin même, sept élus LR (dont son président Christian Jacob) publiaient une tribune pour assurer que "Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro" car il "n'incarne pas la droite patriote, gaulliste, républicaine et attachée aux racines judéo-chrétiennes de la France".

Dans la dernière ligne droite, Valérie Pécresse a décidé d'aller plus que jamais sur le terrain du régalien, après avoir affronté Eric Zemmour dans un débat télévisé très vif.

"Je ne crois pas qu'il soit en mesure de gagner", a-t-elle lancé sous les huées au débat de Valeurs actuelles.

Pour l'instant, les promesses de "recomposition" d'Eric Zemmour se heurtent à l'absence de rallié LR de poids depuis l'ex-numéro 2 du parti Guillaume Peltier, et à l'avenir très incertain de Reconquête! aux législatives.

Les prises de position radicales de l'ancien polémiste sur les réfugiés ukrainiens ou la création d'un ministère de la "remigration" ont aussi pu rebuter: pour M. Ciotti, c'est un "slogan" qui ne "veut rien dire".

Côté Zemmour, certains voient plus loin. "La présidentielle est l'étape fondamentale, déterminante, mais c'est une construction sur le long terme bien sûr", affirmait récemment Marion Maréchal, qui a obtenu auprès de Reconquête cinquante investitures pour ses proches aux législatives.

Et chez LR, certains s'inquiètent.

"La transgression, à droite c'est Zemmour qui l'a préemptée. Il ne nous reste pas grand chose", soupire un membre de l'équipe de Valérie Pécresse.

Si elle échoue le 10 avril, "je vois bien une décomposition/recomposition, ca va être très très dur", pronostique un soutien.

Alors que certains LR assument déjà un penchant pour Emmanuel Macron, "ça va être compliqué pour ceux qui sont un peu hésitants sur une droite très dure et ses accointances avec Zemmour", ajoute un élu.

Pendant ce temps, le Rassemblement national regarde de loin ces atermoiements. "La recomposition, 2027, je m'en fous complètement. Mon sujet c'est de faire en sorte qu'on puisse sauver la France dans trois semaines", avait lancé le 22 mars on président par intérim Jordan Bardella.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

À Quimper, deux adolescents interpellés au volant d’une voiture après une violente course-poursuite

Cohue dans les rues de Quimper. Mardi 29 mars, une course-poursuite a eu lieu dans cette ville du sud du Finistère, rapporte Ouest-France. Vers 15 heure 45, des coups de feu ont éclaté dans le centre-ville. Un véhicule Dacia de couleur rouge venait de refuser de subir un contrôle par une patrouille de police. « Une voiture a circulé à contresens sur les quais, côté boulevard de Kerguelen, du côté de La Poste », ont expliqué des témoins. La voiture folle finira par être arrêtée, non sans avoir essuyé des coups de feu de la part d’un policier en passant à vive-allure devant le commissariat.

Mineurs et voiture volée

Un important dispositif policier a été déployé pour appréhender les fuyards. « Des motards, des fourgons… Je n’ai jamais vu un tel déploiement de policiers », a raconté une dame. À l’intérieur du véhicule, deux adolescents, un garçon et une fille. Ils ont immédiatement été emmenés au commissariat. La voiture serait un véhicule volé en 2002, et les deux jeunes, connus des services de police. Aucun blessé n’est à déplorer. À ce stade, ni la police ni le parquet n’ont voulu commenter cette affaire.

Quimper : les dernières actualités

A Quimper, la mairie refuse d’armer la police municipale

Quimper se prononce en faveur des personnes LGBTQIA+

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

À Nice, un trentenaire violemment tabassé par une bande pour sa montre et son portable

Une scène extrêmement violente. Lundi 28 mars, en fin de soirée, un homme d’une trentaine d’années a été attaqué par plusieurs individus devant un club de Nice (Alpes-Maritimes), rapporte Nice-Presse. La bande l’a littéralement passé à tabac, en vue de lui dérober sa montre de luxe Rolex et son smartphone. Durant la scène, qui dure une quarantaine de secondes et qui a été filmée, aucun des rares témoins présents ne bouge ou n’intervient. Si le véhicule des suspects a été retrouvé, ceux-ci sont toujours en fuite. La victime, elle, n’a pas déposé plainte.

Polémique

Ce fait-divers a donné lieu à une polémique, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Le militant identitaire et soutien d’Eric Zemmour Damien Rieu a relayé la vidéo de l’agression sur son compte Twitter, accompagné du commentaire : « Agression pour une montre à Nice, dans la ville du macroniste Estrosi ».

Agression pour une montre à #Nice06, dans la ville du Macroniste Estrosi pic.twitter.com/uabirIXX4N

— Damien Rieu (@DamienRieu) March 29, 2022

De même, Eric Ciotti a dénoncé « l’ensauvagement » de Nice. L’adjoint à la sécurité du maire de Nice lui a répliqué : « Triste instrumentalisation d’un fait divers dont vous n’avez pas les détails pour faire du mal à Nice. Un classique ».

Réaction ridicule du 1er adjoint macroniste de Nice chargé de la sécurité après cette terrible agression près de la mairie.

Il confond auteur et victime. Ne pas porter plainte n’entrave en rien l’ouverture d’une procédure pénale.

Quelques cours de droit seraient nécessaires… https://t.co/dwxecGH5JC pic.twitter.com/kc9m9svzCD

— Eric Ciotti (@ECiotti) March 30, 2022

Alpes-Maritimes : les dernières actualités

Philippe Vardon, élu municipal RN à Nice, lance son micro-parti

Lisnard, Leonetti… des élus des Alpes-Maritimes dénoncent le « manque de respect du gouvernement », après ses moults visites chez Christian Estrosi

[Tribune] Insécurité à Nice : derrière les galets, la rage

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Recrudescence d'E.coli: lien confirmé avec des pizzas Buitoni

Publié le : 30/03/2022 - 15:02

Paris (AFP) – Il y a bien un lien entre des pizzas de la marque Buitoni (Nestlé) et certains cas récents de contaminations à la bactérie Escherichia coli chez des enfants français, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, rappelant la nécessité de détruire les produits concernés.

Des analyses "ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli", a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la santé, qui dépend du gouvernement, alors qu'un rappel massif de ces pizzas est déjà engagé depuis deux semaines.

La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas, qui provoquent une insuffisance rénale, se manifestent chez les enfants.

Deux d'entre eux sont morts à la suite de ces contaminations. Au total, selon le dernier décompte établi ce mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

Ces 75 cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine: Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas).

Jusqu'à maintenant, les autorités sanitaires estimaient qu'il y avait un lien "possible" entre ces contaminations et les pizzas de la gamme Fraîch'Up. Elles avaient donc déjà procédé à un rappel massif mi-mars, demandant aux consommateurs de détruire ces produits.

Désormais, ce lien est donc établi avec certaines contaminations, même si les autorités ne précisent pas si c'est le cas pour celles qui ont provoqué les deux décès.

Elles rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d'apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements.

La consultation s'impose aussi si, dans les quinze jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées.

"En l'absence de symptômes dans les 15 jours suivant la consommation, il est également rappelé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter", conclut la DGS.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Quand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens

Publié le : 30/03/2022 - 15:01

Des journalistes ukrainiens, des fonctionnaires, des militants des droits civils et même des citoyens opposés à l'invasion de leur pays sont détenus arbitrairement par les forces russes. Selon certains, cette stratégie est utilisée pour semer la peur dans les communautés locales, les détentions forcées pouvant durer d'un jour à deux semaines. 

Le 23 mars, par un matin glacial, des membres des forces russes ont frappé à la porte de Svetlana Zalizetskaya qui habite à Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine. Croyant la voir à l'intérieur, ils se sont retrouvés nez à nez avec ses parents âgés. "Je n'étais pas à la maison à ce moment-là", confie-t-elle à France 24. Les trois hommes armés ont fouillé l'appartement en le mettant "sens dessus dessous", avant d’emmener son père de 75 ans dans un lieu inconnu.

Directrice du journal local Holovna Gazeta Melitopolya et du site d'information RIA-Melitopol, Svetlana Zalizetskaya avait fui la ville quelques jours auparavant. "J'ai été intimidée par Galina Danilchenko", a-t-elle ajouté, en faisant référence à la maire intérimaire pro-russe qui a remplacé Ivan Fedorov, lui-même enlevé le 11 mars puis finalement libéré en échange de neuf conscrits russes.

"[Galina Danilchenko] m'a demandée de devenir propagandiste de la Russie et de commencer à faire des reportages en soutien de l'occupation. Elle a essayé de me convaincre en me promettant une grande carrière à Moscou", explique Svetlana Zalizetskaya, qui a refusé cette proposition. Par crainte de représailles, elle a préparé ses affaires pour quitter la ville. Quelques jours plus tard, elle a reçu un appel lui apprenant que son père avait été pris en otage.

"Leur demande était claire : il serait libéré si je me rendais", explique-t-elle. Svetlana Zalizetskaya a refusé une nouvelle fois la proposition russe. "Alors ils ont exigé que je ferme RIA-Melitopol", précise-t-elle.

Le 25 mars, deux jours après l'enlèvement de son père, elle a publié sur Facebook un message annonçant le transfert de son site d'information à des tiers "en échange d'une évacuation" et "sur le territoire contrôlé par l'Ukraine" qui, selon elle, "fournissent des informations objectives". Elle partage toujours des articles de RIA-Melitopol sur sa page Facebook, mais déclare qu'elle n'a consenti à aucune autre coopération depuis son message.

Son père a été libéré, plus tard, le même jour, relativement indemne mais privé des médicaments dont il avait besoin et fortement choqué par son enlèvement. Bien que Svetlana Zalizetskaya soit soulagée, la colère qu'elle ressent est palpable. "Je considère ce genre d’actions des forces d'occupation comme du terrorisme", ajoute-t-elle, tout en se disant déterminée à poursuivre son travail de journaliste pour documenter les horreurs auxquelles les Ukrainiens sont confrontés dans les territoires occupés par la Russie.

#Ukraine: le père de la rédactrice en chef de RIA-Melitopol Svitlana Zalizetska a été libéré hier soir après avoir été pris en otage par l'armée russe cette semaine. Elle a refusé de coopérer et a transféré le contrôle de son site d'information à des tiers https://t.co/JkaTCLJDXN

March 26, 2022

 

Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste ou un proche a été détenu par les forces russes en Ukraine. La mission de surveillance des Nations unies, présente sur le terrain et qui recense les enlèvements, a constaté que 21 journalistes et militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l’invasion russe, lancée le 24 février. Les familles sont souvent maintenues dans l'ignorance, sans rien savoir de l'endroit où sont détenus leurs proches, sans aucune idée de ce qui leur arrive. Sur les 21 personnes enlevées, seules neuf d’entre elles "auraient été libérées", selon l'ONU.

L'ONG Reporters sans frontières a publié, de son côté, une série de témoignages alarmants concernant la détention, la torture, l'intimidation et les menaces auxquelles sont confrontés les professionnels des médias en Ukraine.

Un terrain "de plus en plus dangereux" pour les journalistes

Selon l'ONU, de nombreux auteurs d'enlèvements viennent des régions de Kherson, Louhansk et Zaporijie, où se trouvent des "Républiques" autoproclamées alliées à la Fédération de Russie et à des groupes armés pro-russes. Des cas ont également été signalés dans certaines parties de Kiev, Kheron, Donetsk, Soumy et Tchernihiv.

"Il est de plus en plus dangereux pour les journalistes et les rédacteurs de rester dans les régions occupées par la Russie", prévient Sergiy Tomilenko, président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine, interrogé par France 24. "Ils sont isolés dans ces territoires, souligne-t-il. Ils ne peuvent pas partir".

Les fonctionnaires locaux sont également la cible de détentions. Des enlèvements présumés ont également été signalés dans des villes du nord, notamment à Nova Kakhovka, où le secrétaire du conseil municipal a disparu, et à Bucha, où, selon la BBC, six membres du conseil local ont été détenus puis finalement libérés.

L'ONU a constaté que 24 agents publics et fonctionnaires des autorités locales ont été détenus dans les régions contrôlées par la Russie. Treize d'entre eux auraient été libérés, mais le lieu et le sort des 11 autres restent inconnus.

L'analyste politique Mattia Nelles, normalement basé à Kiev mais désormais résidant en Allemagne, a suivi de près les enlèvements signalés dans l'est et le sud de l'Ukraine. Selon lui, les forces russes vont s’en prendre à "toute personne qui dénonce activement l'occupation" et sont particulièrement promptes à arrêter ceux qui appellent à manifester.

"J'ai même entendu parler de deux cas à Kherson où des personnes ont été arrêtées au hasard à des points de contrôle après que les forces russes eurent fouillé leurs téléphones et trouvé de nombreux canaux pro-ukrainiens ouverts sur leur [application] Telegram, indique-t-il. Mon ami, qui vit là-bas, dit qu'il ne prend plus jamais son téléphone quand il sort".

"Vous pourriez être le prochain"

Mattia Nelles, son épouse ukrainienne et ses beaux-parents ont réussi à fuir le pays très tôt, même si une grande partie de leur famille vit toujours à Svatove, une ville située dans la région de Louhansk. Le 26 mars, des voisins ont informé son oncle que les forces russes étaient venues le chercher. "La raison n'était pas claire, mais nous avons supposé que c'était parce qu'il est un vétéran. Il avait servi comme médecin en 2016 et en 2018 pour l'armée ukrainienne dans le Donbass."

Alors qu’il s’était caché, son oncle a été retrouvé par les forces russes qui l'ont arrêté pour interrogatoire. "Cela a duré trois heures", précise Mattia Nelles. "Et il s'est avéré qu'ils recherchaient son gendre, un soldat actif enregistré au domicile de mon oncle. D'où la confusion."

Son parent proche a finalement été libéré et, bien que profondément bouleversé, il n'a pas été blessé. D'autres, comme le fixeur ukrainien de Radio France torturé durant neuf jours, n'ont pas eu la même chance.

"Il y a différents degrés de sévérité dans la manière avec laquelle [les occupants russes] traitent les gens", explique l’analyste politique. "J'imagine que c'est du cas par cas. Cela dépend du degré de résistance de la personne, de son engagement dans l'armée ukrainienne ou du problème qu'elle peut poser pour les occupants."

Cela dépend également de ce que les forces russes veulent obtenir de leurs détenus. En évoquant l'enlèvement du père de Svetlana Zalizetskaya, Sergiy Tomilenko a expliqué que cette affaire était un exemple évident des tentatives russes de neutralisation des médias ukrainiens en utilisant la stratégie de la carotte et du bâton.

"Tout d'abord, ils arrêtent les journalistes locaux, tentent de les intimider en leur faisant dire qu'ils soutiennent l'occupation", a-t-il déclaré. Si cela échoue, les forces russes "exigent simplement qu'ils cessent de couvrir l'actualité".

Le but de ces enlèvements est clair : instiller la peur dans les populations locales, ce qui permet aux forces russes d'exercer plus facilement leur contrôle.

Et pour certains, cela semble fonctionner. Sergiy Tomilenko entend parler chaque jour de nouveaux enlèvements et connaît un nombre croissant de collègues journalistes qui ont peur de quitter leur maison. "À Kherson, deux collègues ne sont plus sortis de chez eux depuis deux semaines", dit-il.

Pour faire face à cette situation, les ONG de défense des droits de l'Homme en Ukraine établissent des listes de personnes disparues et font campagne pour faire la lumière sur ce qui se passe sur le terrain. L'Union nationale des journalistes ukrainiens a également publié une série de recommandations à l'intention des journalistes à l’œuvre dans les territoires occupés, leur demandant de s'abstenir de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux et d'utiliser des pseudonymes s'ils travaillent comme correspondants locaux pour des médias internationaux ou nationaux.

Mais le sentiment d'intimidation suscité par les enlèvements peut même être ressenti par les âmes les plus courageuses. "Le message envoyé est le suivant : ‘Si vous osez parler, vous pourriez être le prochain', conclut Mattia Nelles. C'est terrifiant. Surtout pour ceux qui occupent un quelconque poste officiel".

Cet article est une adaptation du papier disponible en version originale ici.

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Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Guerre en Ukraine : des pourparlers "significatifs" à Istanbul ?

L'Entretien de France 24

"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny

L'Humanité

En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

Il était une fois

C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

Dominique Bari

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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L'Humanité

Des oligarques russes se cachent à Dubai

Les sanctions économiques continuant de frapper les élites russes, beaucoup d’entre elles se replient vers de nouveaux bastions. Peu regardants sur la provenance des fonds qui leur parviennent, les Émirats arabes unis, Dubai en particulier, constituent un nouvel eldorado pour ces oligarques. Selon The Guardian, plusieurs dizaines de citoyens russes, parmi les grandes fortunes du pays, voire le cercle restreint des proches du président Poutine, auraient déjà débarqué à Dubai. Les ventes de maisons et de voitures de luxe, comme de zones d’amarrage pouvant accueillir des yachts auraient explosé. « Un très grand nombre d’investisseurs achètent dans l’immobilier. Ils transfèrent les fonds en cryptomonnaies. Des intermédiaires se chargent de ces opérations pour eux, et l’argent est ensuite transmis aux propriétaires », détaille au quotidien britannique un consultant immobilier.

France24 - Monde

L'UE veut démoder la "fast fashion" en renforçant le recyclage des textiles

Publié le : 30/03/2022 - 14:56Modifié le : 30/03/2022 - 14:54

Bruxelles (AFP) – Bruxelles veut renforcer le recyclage des vêtements pour lutter contre les dégâts de la "fast fashion" sur l'environnement, en imposant un code numérique sur chaque produit ou un minimum de fibres recyclées, selon un projet présenté mercredi qui couvre aussi les biens de consommation.

"Les vêtements doivent survivre à deux ou trois lavages! (...) D'ici 2030, tous les textiles devront être durables, recyclables", avoir une teneur minimale de fibres recyclées, "et être sans substances dangereuses", a expliqué le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, fustigeant la "mode éphémère" à prix cassés de médiocre qualité.

La feuille de route de l'exécutif européen, qui devra être négociée par les eurodéputés et les Etats membres, propose d'interdire la destruction des articles invendus et de lutter contre le rejet des microplastiques contenus dans les textiles en durcissant les normes de fabrication et de prélavage industriel.

La Commission souhaite également introduire pour les vêtements, comme pour une très vaste gamme de biens de consommation, un "passeport numérique" sous forme de QR code, qui apportera des informations sur la traçabilité et les matériaux aux consommateurs, réparateurs et recycleurs.

Ces passeports numériques "pourront se présenter avec des lettres de performance de A à G, comme le label énergétique actuel de l'UE (...) par exemple pour établir un score de réparabilité" ou de recyclabilité.

Chaque personne dans l'UE achète en moyenne 26 kg de vêtements et linge de maison par an, dont 73% sont importés, et jette quelque 11 kg de textile, soit 5,8 millions de tonnes à l'échelle des 27.

Dans le monde, où la production textile a doublé entre 2000 et 2015, moins de 1% est recyclée, et jusqu'à 35% des microplastiques relâchés dans l'environnement sont issus de vêtements à base de polyester ou d'acrylique.

Au-delà du textile, l'ensemble de propositions vise à rendre "la quasi-totalité des biens physiques sur le marché européen plus écologiques, circulaires et sobres en énergie", dans leur fabrication, leur utilisation, leur recyclage ou l'élimination finale des déchets.

La Commission entend en outre durcir ses exigences sur la conception des produits, qui détermine jusqu'à 80 % de leur impact environnemental, en imposant l'usage de matériaux plus durables, résistants, voire recyclés, et en rendant leur entretien et leur réparation plus faciles, notamment avec un remplacement aisé des batteries de smartphone, a indiqué M. Timmermans.

© 2022 AFP

L'Humanité

Infirmerie

Billet

Maurice Ulrich

Comment est-ce possible ? Depuis quelques mois, Alain Finkielkraut, malade, avait disparu des écrans, de la radio, des journaux, des magazines et ça nous avait échappé. Quelque chose de sa pensée a dû nous manquer, mais quoi ? Il semble de nouveau sur pied, ce qui méritait bien une pleine page d’entretien dans le Figaro. Sans surprise, il parle de l’Ukraine avec cette forte pensée : « Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues. » Mais ce qu’il redoute, ce n’est pas tant la guerre que l’afflux de réfugiés indifférenciés, le refus de distinguer entre les victimes des guerres ou celles à venir du dérèglement climatique et les discours de gauche qui ne laisseraient de choix qu’entre le racisme et la submersion migratoire. « Les néoprogressistes plaident ardemment pour le grand remplacement. Plus de France, plus d’Allemagne, plus d’Espagne, plus d’Ukraine, plus d’individus, plus de noms propres mais une immense infirmerie où “la même amertume sale, la sueur, les larmes et le sang”. » Son long séjour à l’hôpital a été très dur.

le billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

Publié le : 30/03/2022 - 07:41

Romain BRUNET Suivre

Services publics, vie chère, lutte contre le chômage et l'insécurité : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l'Outre-mer.

Peut-être plus encore que la culture, l’Outre-mer est absent des programmes de plusieurs candidats à l’élection présidentielle (10 et 24 avril). Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) et Jean Lassalle (Résistons!) n’abordent pas cette question dans leurs propositions, tandis que d'autres, à l'image d'Emmanuel Macron (La République en marche) ou Éric Zemmour (Reconquête!) ont ajouté ce chapitre à leur programme dans la dernière ligne droite de la campagne. Pour les autres, les propositions se résument le plus souvent en quelques lignes, à l’exception de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tour d’horizon des propositions présentées par les candidats. Un choix qui peut sembler discutable alors que l'Outre-mer a été marqué ces dernières années par plusieurs mouvements sociaux de grande ampleur liés à la vie chère et aux inégalités avec l'Hexagone.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?

Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.

Le candidat de Debout la France souhaite tout d’abord valoriser l’Outre-mer en faisant du ministre de la Mer et des Outre-mer un ministre d’État et en augmentant sa place dans les programmes télévisés du service public mais aussi dans les manuels scolaires. Nicolas Dupont-Aignan propose de lancer des grands "plans de rattrapage" en remettant à niveau les réseaux d’eau potable, en engageant un plan de construction et de rénovation des écoles primaires ou en luttant contre l’illettrisme (le fait d'être scolarisé mais de ne pas maîtriser le français) – en 2019, 11,8 % des jeunes de 16 à 26 ans rencontraient des difficultés dans le domaine de la lecture dans l’Hexagone, contre 30 % en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, selon un rapport d'information de l'Assemblée nationale.

Au niveau économique, le député de l’Essonne souhaite renforcer la défiscalisation pour les investissements réalisés en Outre-mer dans les secteurs d’avenir ou moteurs en matière de développement économique et de création d’emplois. La mer tient une place centrale dans ses propositions : il compte ainsi doter la Marine nationale des moyens nécessaires à la surveillance des zones économiques exclusives et à l’arraisonnement des pirates, augmenter la surface des aires marines protégées (AMP) et engager un programme national de recherche-développement visant à identifier les gisements de création de richesse à partir de la biodiversité marine.

Nicolas Dupont-Aignan souhaite enfin mettre en place un programme Erasmus (échanges universitaires) indianocéanique avec Madagascar, l’Union des Comores et les Seychelles et propose de diviser par deux le prix des billets d’avion entre Hexagone et Outre-mer pour tous les ultramarins.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

La candidate socialiste souhaite que l’État réinvestisse dans les Outre-mer. "Les défaillances des services publics (éducation, santé, sécurité) et l’investissement dans les infrastructures (eau, énergies renouvelables, routes) feront l’objet d’un plan de rattrapage", affirme son programme. Pour lutter contre la vie chère, Anne Hidalgo propose de réduire l’octroi de mer (taxe applicable sur les produits importés en Outre-mer) sur certains produits essentiels et assure que l’Autorité de la concurrence mènera "une action renforcée". Pour la jeunesse, elle propose la création d’une "agence du retour" pour permettre aux jeunes ultramarins de "revenir chez eux avec des perspectives optimales d’emploi et de vie".

La maire de Paris souhaite également mettre l’Outre-mer "à la pointe de l’action écologique" de la France, en lançant un "grand plan de développement des énergies renouvelables pour valoriser le potentiel considérable des Outre-mer dans ce domaine". Elle compte aussi prendre des mesures d’urgence, "dès 2022", concernant le chlordécone (pesticide utilisé pendant presque vingt ans sur les cultures de bananes en Guadeloupe et Martinique, toxique pour l'homme et entraînant une pollution durable des eaux et des sols) en Martinique et les sargasses (en séchant et en s’amoncelant, ces algues dégagent de l'ammoniac et de l'hydrogène sulfuré) dans les Caraïbes : "les frais médicaux engagés pour toutes les personnes confrontées aux conséquences de l’exposition au chlordécone seront intégralement pris en charge par la Sécurité sociale", tandis que "les collectivités du littoral confrontées aux sargasses seront accompagnées financièrement".

Comme pour l’ensemble de son programme, Yannick Jadot axe ses mesures visant l’Outre-mer sous le prisme écologique. Il souhaite d’abord garantir "l’autonomie alimentaire en Outre-mer" en renforçant "l’accompagnement des collectivités ultramarines dans la dépollution et la mise en place de plans d’alimentation durable" et en garantissant "l’approvisionnement des régions ultrapériphériques en produits agricoles essentiels". Contre la vie chère, il veut contrôler les prix des produits de première nécessité et des centrales d’achat.

Le candidat écologiste compte également renforcer l'indemnisation des victimes des scandales sanitaires d’État dans les Outre-mer liés aux pesticides et l’accès à l’information pour les victimes. Contre les écocides, son programme propose de mettre fin "immédiatement" aux projets de la Montagne d’or et d’Espérance en Guyane et promet d’interdire les projets d’exploitation minière dans les Outre-mer.

Yannick Jadot propose enfin d’adapter les structures institutionnelles aux réalités des Outre-mer, grâce à une loi annuelle "d’actualisation du droit Outre-mer", par la transmission au Premier ministre et aux assemblées parlementaires des propositions de modifications législatives ou réglementaires présentées par les territoires ultramarins et en permettant la définition de statuts spécifiques pour ceux des territoires ultramarins qui le souhaiteraient.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.

La candidate d’extrême droite développe dans son programme de nombreuses mesures spécifiques pour l’Outre-mer et promet une grande loi-programme pour les quinze années à venir. En premier lieu, Marine Le Pen fait de la souveraineté de l’espace maritime français et de la maîtrise des frontières une priorité. Elle propose ainsi d’augmenter les effectifs de la police aux frontières en Guyane et à Mayotte et d’en faire de même pour l’Office anti-stupéfiant aux Antilles.

Concernant l’économie, Marine Le Pen propose la nomination d’un haut commissaire à la coopération économique, la création d’une Agence pour les investissements en Outre-mer "qui s’appuiera sur les ressources de Business France pour assurer la promotion de l’économie d’Outre-mer", le développement des filières liées à la mer, la possibilité de mener des opérations de prospection, notamment pour les terres rares, "actifs stratégiques du XXIe siècle", la montée en gamme du secteur touristique ou encore l’instauration d’une taxe sur l’exploitation des ressources minières ou fossiles "dont le produit sera affecté aux collectivités locales". Quant à la vie chère, elle propose de réformer l’octroi de mer (taxe applicable sur les produits importés en Outre-mer).

Sur le volet éducation, Marine Le Pen promet une diminution des effectifs des classes de primaire en Guyane et à Mayotte, un renforcement des heures de français à l’école primaire et au collège à Mayotte, la mise en place de cours de français obligatoires et gratuits pour les parents d’élèves ne la maîtrisant pas ou mal, un plan de construction d’écoles et de collèges et davantage d’enseignants.

La candidate du Rassemblement national prévoit également de mettre sur pied un comité médical et scientifique chargé de dresser le bilan des pathologies provoquées par le chlordécone, de résoudre le problème des sargasses. Elle promet enfin de mener des discussions pour faire évoluer le statut de la Nouvelle-Calédonie et de mieux faire connaître la culture de l’Outre-mer dans l’Hexagone.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?

Le président sortant souhaite encourager les départements et territoires d’Outre-mer qui le peuvent à parvenir à l’autonomie énergétique et alimentaire, notamment en développant les circuits courts et les filières tournées vers l’exportation haut de gamme.

Emmanuel Macron promet aussi d’engager la réflexion sur les causes de la vie chère dont souffrent de nombreux ultramarins, citant la stimulation de la concurrence et l’octroi de mer, "impôt hérité du XVIIe siècle et qui doit être profondément repensé pour jouer un rôle nouveau".

Il compte également lancer un "plan jeunesse" et, plus particulièrement, un "plan de rénovation du patrimoine" afin de "valoriser la marque 'Martinique'". Le président-candidat entend enfin réaffirmer la souveraineté de la France, que ce soit pour "avancer" en Nouvelle-Calédonie ou pour lutter contre l’immigration clandestine et l’insécurité à Mayotte et en Guyane.

Le candidat de la gauche radicale souhaite placer l’Outre-mer en pointe de sa planification écologique et de sa diplomatie universaliste. Sur le premier point, il promet d’instaurer un bouclier douanier via une taxe kilométrique en faveur des productions locales à faible empreinte écologique, d’appliquer une préférence commerciale pour les produits ultramarins vers l’Hexagone et l’Europe, de nouer des partenariats commerciaux équilibrés avec les voisins régionaux, de tendre vers l’autosuffisance alimentaire et de promouvoir des plans d’autonomie énergétique.

Sur la diplomatie universaliste, Jean-Luc Mélenchon veut faire des territoires d'Outre-mer des pôles régionaux de codéveloppement qui serviraient à transférer des technologies auprès des pays voisins, à fournir de l’aide logistique et scientifique, à mettre en place une coopération militaire de maintien de la paix et à établir des formations de haut niveau à destination des étudiants ultramarins et à ceux des pays voisins.

Le candidat de la France insoumise prévoit également de soutenir l’enseignement des langues et des cultures d’Outre-mer, d’intégrer dans les programmes scolaires nationaux l’enseignement de l’histoire de l’histoire des Outre-mer. Il promet enfin d’annuler pour de bon le projet de la Montagne d’or en Guyane (projet porté par un consortium russo-canadien prévoyant le déboisement total de 1513 hectares).

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?

La candidate des Républicains aborde peu l’Outre-mer dans son programme. Elle propose toutefois la création d’une Banque des Outre-mer pour financer des investissements dans les secteurs porteurs d’avenir (économie de la mer et énergies renouvelables notamment) et créer des emplois. Valérie Pécresse promet également un "plan de lutte contre la vie chère", un "grand plan hôpital" et un "programme de convergence vers l’égalité réelle", sans toutefois les détailler.

Elle a enfin évoqué publiquement un "plan sport Outre-mer" pour "compenser le déficit d’équipements". Elle souhaite favoriser "le maintien des champions sur place, tout en facilitant les déplacements dans l’Hexagone et leur participation à des stages ou des compétitions dans les pays proches".

Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.

Le candidat communiste, qui souhaite instaurer un jour férié national pour célébrer "l’émancipation humaine et la liberté des peuples" d’Outre-mer, promet d’organiser des conférences dans chaque territoire d’Outre-mer avec les élus et les populations dans le but de mettre fin aux "écarts de salaires, de prestations sociales, de congés payés, de droits économiques et sociaux et culturels avec l’Hexagone". Il promet également une loi spécifique "afin de rattraper les retards de tous les territoires en services publics" et une autre loi pour financer le logement social.

Fabien Roussel souhaite par ailleurs impulser une politique "volontariste" de développement industriel et agricole et de développement de l’économie de la mer. Il compte revoir la politique fiscale spécifique à l’Outre-mer "afin d’abaisser les taxes sur les produits de première nécessité".

Enfin, le député du Nord candidat à la présidentielle entend aller vers "davantage d’autonomie" pour que chaque territoire puisse "nouer des relations de codéveloppement avec les pays de leur zone géographique".

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

Le candidat d’extrême droite promet d’établir un plan santé pour l’Outre-mer et veut faire de la problématique de l’eau une priorité, en développant les infrastructures et l’accès à l’eau. Éric Zemmour souhaite lutter contre le chômage en développant l’agriculture, le tourisme et l’économie de la mer. Dans ce domaine, il propose de sortir les eaux des départements d’Outre-mer de la politique européenne des pêches.

Il souhaite enfin préserver la souveraineté de la France en renforçant la présence militaire maritime, le contrôle des frontières pour lutter contre l’immigration illégale et le trafic de stupéfiants, et en mettant "définitivement fin aux référendums d’indépendance".

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La question de l'autonomie de la Corse divise les candidats à la présidentielle

élysée 2022

Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

L'Humanité

La Manif pour tous perd son procès face à Caroline Mécary

Florent LE DU

L’avocate spécialiste des droits des personnes LGBT Caroline Mécary est définitivement relaxée. La cour d’appel de Paris a débouté la Manif pour tous, qui l’avait attaquée pour diffamation. Cette procédure bâillon, qui aura permis à l’organisation anti-mariage pour tous « de dire partout que je suis mise en examen », dénonçait l’avocate, concernait des déclarations de 2018. Dans une tribune de Libération, Caroline Mécary soulignait le « silence abyssal sur les enfants placés en rétention ou victimes de prêtres pédophiles, quand cela n’est pas un inceste au sein de vos familles », de l’organisation qui invoquait le « bien-être des enfants » pour s’opposer à l’adoption par les couples LGBT et à la PMA pour toutes. Dans un autre tweet, elle déclamait : « La Manif pour tous appartient aux poubelles de l’Histoire. »  Ce que cette dernière a considéré comme une « insulte et une violence verbale ». La décision de la cour d’appel de débouter l’organisation constitue « une victoire pour la liberté de la presse », estime l’avocate. F. L. D.

manif pour tous
France24 - Monde

Présidentielle : les candidats tentent de séduire les agriculteurs

Publié le : 30/03/2022 - 14:55

FRANCE 24 Suivre

À l'occasion d'une rencontre organisée à Besançon, les candidats à la présidentielle recherchent mercredi le soutien des agriculteurs, à un moment où l'écart se resserre entre Emmanuel Macron et ses concurrents.

Ils ne forment plus que 1,5 % de la population active en France mais c'est un électorat traditionnellement clé. À 11 jours du premier tour, Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête!), le communiste Fabien Roussel et l'iconoclaste Jean Lassalle ont fait le déplacement à Besançon pour une rencontre réunissant entre 900 et 1 000 agriculteurs.

D'autres, notamment à gauche, comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV), ont fait l'impasse, se faisant d'ailleurs fortement huer quand le speaker a annoncé qu'ils avaient décliné l'invitation.

Des circuits courts au retrait des accords de libre-échange, en passant par la suppression totale des pesticides, les 12 candidats à l'Élysée fourmillent d'idées pour prêter main forte à une agriculture frappée par la flambée des coûts de production et des matières premières agricoles provoquée par la guerre en Ukraine.

D'autant que la profession subit un lent déclin. La France métropolitaine compte 389 000 exploitations agricoles, selon les résultats provisoires du recensement agricole 2020. C'est 100 000 de moins qu'en 2010 et quatre fois moins qu'en 1970. Et près d'un ménage agricole sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (18 %, contre 15 % de la population française), selon l'Insee.

Un message vidéo pour Emmanuel Macron

"Mener les transitions (écologiques) est nécessaire mais ça ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission nourricière", a déclaré Emmanuel Macron. "On a longtemps opposé agriculture et écologie, mais je crois à cette réconciliation des agendas", a-t-il ajouté, en disant vouloir "amplifier ce que nous avons mis en place".

Le président-candidat, pris mercredi par un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres – avant un nouveau déplacement de campagne jeudi en Charente-Maritime – s'est adressé au meeting par le biais d'un message vidéo enregistré mardi à son QG de campagne.

Pour sa part, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, en deuxième place dans les sondages d'intention de vote du premier tour derrière Emmanuel Macron, a lancé : "Mon projet, c'est la souveraineté de notre pays."

La candidate s'est montrée à l'offensive contre les "billevesées des écolos" ou encore la Commission européenne et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), "qui entravent toute réaction efficace à la crise en cours". Elle a également condamné les "agressions et dégradations intolérables" contre les agriculteurs mais s'est fait huer quand elle a indiqué vouloir créer un statut de l'animal.

Jouant de l'absence de ses rivaux à gauche, qu'il n'a pas manqué de souligner, le communiste Fabien Roussel a été copieusement applaudi, se montrant à l'aise, blagueur et suscitant les rires d'un auditoire traditionnellement plutôt à droite de l'échiquier.

"Il est bon, lui !", a lancé un agriculteur en applaudissant quand le communiste a parlé de nationaliser une banque pour aider les jeunes agriculteurs à obtenir des prêts pour s'installer.

"Manger de la bonne viande, élevée en France, c'est essentiel et important. Il faut défendre le produire français, la qualité des produits français, ce n'est pas être franchouillard", a encore affirmé Fabien Roussel. "Ceux qui ne veulent pas manger de viande, je les respecte tellement, mais qu'ils n'imposent pas leur modèle de société."

Jean-Luc Mélenchon en banlieue

Selon la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, le candidat écologiste Yannick Jadot aurait accepté l'invitation avant de se raviser. Il se rendait mercredi à Margny-sur-Matz (Oise) sur le thème de la ruralité.

Selon un sondage Ifop commandé par le syndicat et publié mardi, le président sortant Emmanuel Macron rassemble à ce stade 30 % des intentions de vote des agriculteurs, suivi par Valérie Pécresse (13 %), Éric Zemmour (12 %) et Marine Le Pen (11 %).

De son côté, La France insoumise, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon est le mieux placé à gauche, s'efforce de mobiliser les électeurs, avec un meeting sur le thème de "l'union des quartiers populaires" organisé à Saint-Denis, en banlieue parisienne.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, l'écart se resserre dans les sondages entre Emmanuel Macron et ses poursuivants immédiats, même s'il reste largement en tête.

Selon un sondage OpinionWay pour Les Échos et Radio Classique publié mercredi, le président avoisine 28 % des intentions de vote, tandis que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se situent respectivement à 20 % et 15 %.

Au second tour, les adversaires potentiels d'Emmanuel Macron gagnent aussi du terrain, même s'ils sont toujours donnés battus.

Avec AFP

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Le Monde

Guerre en Ukraine : les passeports et visas « dorés » offerts aux oligarques russes dans le viseur de Bruxelles

La Commission européenne exhorte les Etats membres à mettre fin à la pratique consistant à octroyer citoyenneté ou titre de séjour en échange d’un investissement.

Alors que les Européens ont multiplié les sanctions contre les Russes et Biélorusses, ils cherchent désormais à s’assurer que celles-ci ne sont pas contournées. Les « trous dans la raquette », reconnaît la Commission, sont nombreux : sociétés écrans, prête-noms, passeports ou visas « dorés », dont peuvent bénéficier certains oligarques.

Lundi 28 mars, l’exécutif communautaire a exhorté les Vingt-Sept à leur retirer ces documents. « Certains ressortissants russes ou biélorusses qui font l’objet de sanctions ou soutiennent la guerre en Ukraine pourraient avoir acquis la citoyenneté de l’Union européenne [UE] ou un accès privilégié à l’Union, y compris pour voyager librement dans l’espace Schengen », a expliqué la Commission.

La Commission européenne remet en question la pratique des « visas en or »

Depuis quelques années, plusieurs pays de l’UE offrent à des citoyens issus de pays tiers la citoyenneté ou un titre de séjour en échange d’un investissement de leur part. Selon le Parlement européen, « entre 2011 et 2019, 42 180 demandes au titre des programmes de citoyenneté/résidence contre investissement ont été approuvées, et plus de 132 000 personnes, y compris des membres de la famille de demandeurs issus de pays tiers » en ont bénéficié, « et ce, pour un investissement total estimé à 21,4 milliards d’euros ».

« Une porte dérobée »

Trois pays vendaient, jusqu’à récemment, des « passeports dorés » : Chypre, Malte et la Bulgarie. Depuis que la Commission a lancé une procédure d’infraction à ce sujet contre les deux premiers en octobre 2020, les choses ont évolué. Nicosie a mis fin à cette procédure le 1er novembre 2020 et poursuit ses enquêtes sur les naturalisations qu’elle a accordées précédemment. A la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, le Parlement bulgare a voté l’abolition de ce régime le 24 mars. Quelques jours plus tôt, Malte avait suspendu « jusqu’à nouvel ordre » l’accès des Russes et Biélorusses à ces précieux sésames.

En revanche, les pays au sein de l’UE qui offrent un « visa doré » – c’est-à-dire un permis de séjour contre investissement – restent nombreux. La Commission en compte dix-neuf – Bulgarie, Espagne, Estonie, Irlande, Grèce, France, Croatie, Italie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, République tchèque et Slovaquie – « avec des niveaux minimaux d’investissement allant de 60 000 euros (Lettonie) à 1 250 000 (Pays-Bas) », précise le Parlement européen. Lundi, le gouvernement letton a annoncé qu’il allait abroger cette législation.

« Ces programmes ne servent qu’à fournir une porte dérobée pour entrer dans l’UE aux individus suspects qui ne peuvent pas y entrer par la grande porte. Le moment est venu de fermer cette porte, pour que les oligarques russes et d’autres personnes disposant d’argent sale restent dehors », juge l’eurodéputée libérale (Renew) Sophie in’t Veld. L’élue néerlandaise est l’autrice d’un rapport invitant la Commission à agir, qui a été adopté par le Parlement européen le 9 mars, par 595 voix (12 contre, 74 abstentions).

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Le Monde

Au procès du 13-Novembre, les « révélations » frustrantes de Mohamed Abrini

« L’homme au chapeau » a-t-il renoncé à participer aux attentats de Paris ? C’est l’un des principaux points d’interrogation du dossier. Mardi, lors d’une audience très attendue, il a tenté de se dédouaner et de dédouaner son ami Salah Abdeslam, qui sera entendu mercredi.

Près de sept mois après l’ouverture du procès des attentats du 13-Novembre, l’audience aborde enfin les deux immenses points d’interrogation qui escortent ce dossier depuis six ans. Le principal : Salah Abdeslam a-t-il renoncé à activer sa ceinture explosive ou celle-ci était-elle défectueuse ? L’intéressé doit s’en expliquer lors de son interrogatoire, mercredi 30 mars. Avant cela, mardi 29 mars, c’était son ami d’enfance et voisin de Molenbeek, à Bruxelles, qui faisait face à la cour d’assises spéciale de Paris : Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau ». Le 22 mars 2016, bob sur la tête, Abrini déambulait dans l’aéroport de Bruxelles aux côtés de deux hommes poussant, comme lui, un chariot rempli d’explosifs. Ses deux voisins avaient activé leur bombe. Lui avait renoncé au dernier moment et pris la fuite. Avait-il déjà renoncé, quatre mois plus tôt, à participer aux attentats de Paris ? Tel est le second point d’interrogation.

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’intrigante révélation de Mohamed Abrini

Pendant toute l’instruction, l’intéressé a martelé qu’il n’avait jamais été question qu’il y participe, et que, si, le 12 novembre 2015, il avait accompagné les membres des commandos jusque dans leurs planques en banlieue parisienne, avant de regagner Bruxelles en catastrophe dans la nuit du 12 au 13, c’était simplement pour dire au revoir à ses amis. Mardi 22 mars, légère stupeur, il avait esquissé une nouvelle version : « J’étais prévu pour le 13. » Sans en dire plus, et promettant de s’expliquer le moment venu.

« Bas les masques ! »

Le moment est donc venu, mardi, au 108e jour d’audience. Mohamed Abrini se lève. « Vous nous avez dit que vous aviez des révélations à faire, on vous écoute », commence le président, Jean-Louis Périès, invitant l’accusé à enlever son masque s’il le souhaite. « Vous avez raison, monsieur le président, bas les masques !, répond ce dernier en ôtant le sien. Nous portons tous des masques, et un jour il devient difficile de les enlever sans s’arracher la peau. »

L’entrée en matière, très « abrinienne », était prometteuse. Mais, au bout de cinq heures d’un propos abondant et décousu, très « abrinien » aussi, l’une des journées les plus attendues du procès est devenue l’une des plus frustrantes. Et il n’est pas certain que la cour ait été convaincue par le scénario dans lequel l’accusé s’est attribué le rôle du kamikaze désigné malgré lui, ignorant tout des détails d’attaques auxquelles il avait, en son for intérieur, renoncé dès le départ.

Au procès des attentats du 13-Novembre, les zones d’ombre autour de Mohamed Abrini

Selon Mohamed Abrini, les choses se seraient donc déroulées de la manière suivante. Au début de septembre 2015, Abdelhamid Abaaoud, tête pensante des attentats, lui annonce qu’il y participera, sans donner de détails. « Il me dit : “Tu vas faire partie d’un projet.” Je sais même pas que c’est le Bataclan, que c’est la France. Je dis pas oui, je dis pas non, j’essaie d’esquiver. Je ne peux pas aller à l’affront avec Abaaoud », ami d’enfance envers qui il se sent redevable. Mais il est déjà clair pour lui qu’il n’en sera pas : « Je peux pas tirer sur des gens comme ça, je peux pas attaquer des gens non armés. »

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France24 - Monde

Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs

Publié le : 28/03/2022 - 15:10

Aude MAZOUE Suivre

Rassemblés dimanche sur la place du Trocadéro de Paris pour tenter de relancer une candidature qui s'essouffle, à deux semaines du premier tour, plusieurs dizaines de milliers de sympathisants ont répondu à l'appel d'Éric Zemmour. Qui sont-ils ? Portraits d'électeurs.  

Anciens fillonistes, déserteurs du Rassemblement national, soutiens de la Manif pour tous, plusieurs milliers de personnes – 100 000 selon Éric Zemmour – étaient rassemblés, dimanche 27 mars, place du Trocadéro à Paris. Ils sont venus soutenir le candidat d'extrême droite, à la peine dans les sondages avec 10 % des intentions de vote. Qui sont les électeurs de Reconquête!, le tout nouveau parti fondé par le désormais ex-journaliste ? France 24 est allé à la rencontre de certains de ses indéfectibles soutiens.  

  • Eugénie, 18 ans, de la Manif pour tous à Reconquête! 

Casquette "Zemmour 2022" vissée sur la tête et médaille de baptême en exergue, Eugénie, 18 ans, étudiante en philosophie à Paris, avait déjà battu le pavé à l'âge de neuf ans avec ses parents dans la capitale lors de la Manif pour tous en janvier 2013 pour s'opposer à la loi en faveur du mariage homosexuel en France. Dimanche, la jeune femme est de nouveau descendue dans la rue à l'appel du candidat de Reconquête!, car "c'est important de montrer qu'il n'est pas seul, comme les médias peuvent le laisser entendre. Il est au contraire soutenu par de nombreux Français. Les gens y croient", s'enthousiasme celle qui votera pour la première fois. "Jamais je n'aurais pensé que je soutiendrai un jour un candidat avec autant de ferveur", se réjouit la future électrice, enchantée à l'idée de se rendre pour la première fois dans un isoloir. "C'est une chance de pouvoir voter pour la première fois pour un candidat qu'on aime vraiment". Sincère, juste, honnête, patriote, les épithètes dithyrambiques n'en finissent plus dès qu'il s'agit d'évoquer l'ex-pamphlétaire. Mais ce qu'Eugénie aime par-dessus tout chez Éric Zemmour, c'est son amour de la France. "Et le fait qu'il soit le seul à défendre les valeurs chrétiennes". Catholique pratiquante, l'étudiante en sciences humaines estime qu'il est "le seul à clairement remettre en cause le mouvement transhumaniste. Or aujourd'hui, les questions bioéthiques participent en large partie de la déconstruction de la société." Même si Eugénie le reconnaît, ces questions ne sont pas le cœur de son programme. Il y a aussi et surtout l'immigration. Mais là aussi, la jeune fille souscrit à toutes les mesures. "C'est bien d'accueillir les étrangers, on doit avoir une part d'humanité. Mais quand il n'y a pas d'assimilation, on ne peut pas non plus abandonner notre culture". L'ardente supportrice sait tout de même que son candidat n'est pas le favori pour le second tour. S'il échoue, elle votera pour Marine Le Pen.  

  • Marc, 57 ans, dans la crainte du "grand remplacement" 

Cigarette aux lèvres, veste en cuir, Marc scrute la foule. "J'habite pas loin, il fait beau, je suis venu prendre la température", commence par dire celui qui a déjà participé à plusieurs manifestations de Florian Philippot (ex-Front national, fondateur du parti Les Patriotes). Anti-passe sanitaire et anti-vaccin [contre le Covid-19], le quinquagénaire se présente comme le "canard boiteux de la famille". "Je ne me suis pas fait vacciner, contrairement à ma mère et mon frère qui sont vendus à Macron". Né d'un père yougoslave et d'une mère française, il se reconnaît dans le parcours familial d'Éric Zemmour, dont les parents qui sont des immigrés d'Algérie. "D'ailleurs, il y a beaucoup de personnes issues de l'immigration et d'étrangers qui se retrouvent en lui", assure-t-il. Étrange paradoxe : ce fils d'immigré redoute pourtant par-dessus tout le "grand remplacement", dont Éric Zemmour s'est fait le chantre. L'ancien étudiant en classe préparatoire de mathématiques, aujourd'hui auto-entrepreneur à mi-temps dans le BTP affirme le constater chaque jour à travers ses déplacements dans certains quartiers de la capitale et en banlieue. "En cinquante ans, j'ai vu le nombre de femmes voilées augmenter, ça n'est pas qu'une théorie, on le voit partout, ça crève les yeux". Outre ses positions sur l'immigration et le renvoi des étrangers dans leur pays, ce Parisien est aussi sensible au discours d'Éric Zemmour sur la sortie de l'Otan, la ruralité, l'éducation ou encore le "wokisme". "Enfin un candidat qui s'en prend au discours anti-raciste, féministe, LGBT, qu'on rabâche partout dans les médias".  

  • Ana, 53 ans, filloniste reconvertie  

Ana, 53, est portugaise, "mais très bien assimilée, comme veut Zemmour", confie dans un grand sourire cette mère de quatre enfants. "D'ailleurs, tous mes enfants portent des prénoms français, c'est important pour bien s'intégrer", poursuit la quinquagénaire qui n'aurait raté ce grand raout politique pour rien au monde. Venue spécialement de Bellême (dans l'Orne en Normandie), elle n'a dormi que quelques heures pour écouter une nouvelle fois son candidat. Car Ana n'en est pas à son premier meeting. Admiratrice de la première heure, elle a d'abord été séduite par ses prestations télévisées comme chroniqueur dans les années 1990, et elle a lu tous ses livres. C'est donc naturellement qu'elle se rend à ses meetings quand elle n'est pas devant les fourneaux du restaurant où elle officie comme cheffe. Catholique pratiquante, cette ancienne supportrice de François Fillon en 2017 ne voit aujourd'hui qu'Éric Zemmour pour défendre les valeurs chrétiennes. "Il est le seul à proposer un projet pour sauver notre civilisation du grand remplacement. Nous sommes un peuple de fin de race qui court à sa perte. Heureusement qu'il mobilise les forces vives du pays. Il est une chance." Ana est convaincue qu'avec Éric Zemmour à la tête de la France, la guerre en Ukraine n'aurait pas eu lieu. "Il aurait su négocier avec Poutine, car c'est un homme qui veut la paix".  

  • Florent, 40 ans, adhérent de la première heure 

"Je le soutiens depuis le premier jour, j'ai pris ma carte d'adhésion au parti Reconquête! dès que j'ai pu", raconte Florent, 40 ans, polo violet et pull sur les épaules. "J'aime à la fois ses idées, sa personnalité, mais aussi son parcours familial et personnel. Il est le seul à porter un regard lucide sur la situation, notamment sur l'immigration." Marié, sans enfant, Florent s'inquiète aussi du "grand remplacement […] qui est déjà en action", selon lui. "J'ai grandi dans les Hauts-de-Seine, et j'ai pu voir le phénomène grandir au fil des années. Si je peux constater qu'il y a une augmentation du nombre de femmes voilées dans une ville chic comme Saint-Cloud où j'habite, c'est que l'immigration est partout. Que deviendra le pays dans vingt ans ?  Il y a urgence à agir". Conseiller principal d'éducation, il est aussi sensible au discours du candidat sur l'Éducation nationale. "Je fais chaque jour l'expérience du grand décrochage scolaire. Il faut aussi remettre de l'ordre dans un système devenu défaillant". Persuadé il y a encore quelques semaines que son candidat allait remporter la présidentielle, il est de plus en plus pessimiste devant les derniers sondages. Si Éric Zemmour n'était pas qualifié au premier tour ? "Sans aucune hésitation, je voterai pour Marine Le Pen", assène celui qui votait déjà auparavant pour la candidate du Rassemblement national. "Tout doit être fait pour dégager Emmanuel Macron".   

  • Séverine, 42 ans, lepéniste déçue  

Agent administratif, Séverine, 42 ans, est venue de région parisienne, pour soutenir son candidat. "Mais s'il avait fallu venir de plus loin, j'aurais aussi fait le déplacement", précise la quadragénaire venue au meeting avec son compagnon. Adhérente au parti Reconquête! depuis décembre, elle a définitivement délaissé Marine Le Pen, qu'elle soutenait auparavant. "Je n'ai pas apprécié qu'elle qualifie Zemmour 'd'extrême droite'. Et puis sa sortie sur les nazis de son parti alors qu'elle est confrontée au même problème, c'est quand même absurde, estime celle qui ne se sent "ni de droite ni de gauche". Sous le charme des idées portées par l'ancien journaliste, elle ne tarit pas d'éloges : "Il incarne la simplicité, la droiture, la franchise. Ce n'est pas un homme politique, c'est un homme du peuple, il est comme un ami de la famille." Elle va plus loin : "Moi qui n'ai pas eu de père, c'est simple, j'aurais aimé qu'il soit le mien quand je vois l'attention qu'il porte à ses enfants." Séverine assure qu'elle n'a aucun intérêt personnel à le soutenir. "Je ne vis pas à la campagne, mais je trouve juste l'aide de 10 000 euros qu'il propose aux familles rurales. Je ne suis pas mariée, mais je trouve aussi bien qu'il aide les femmes veuves." Mère de deux filles, elle aimerait tout de même que son leader vienne à bout "du déclin de l'Éducation nationale". "Ma fille de 12 ans a constaté qu'elle avait le même programme d'Histoire que sa petite sœur qui est en CE1. Il y a quand même un problème", soulève la mère inquiète pour l'avenir de ses enfants. Quant aux accusations de misogynie faites contre son candidat, elle les balaye d'un revers de main. "Ces accusations sont portées par la propagande adverse. Elles sont totalement infondées. J'ai même l'impression qu'il y a plus de femmes que d'hommes dans ses meetings", estime la militante qui, à chaque salve d'applaudissements, brandit sa pancarte "Les femmes avec Zemmour" et son drapeau français.  

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Présidentielle : dimanche de mobilisation avant la dernière ligne droite

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

France24 - Monde

Jean Garrigues, historien : "La France républicaine est toujours tentée par la figure du sauveur"

Publié le : 28/03/2022 - 13:47

Sandrine GOMES

À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l’historien Jean Guarrigues est l'invité de Paris Direct. Le spécialiste de la IIIe République, qui préside aussi le comité d’histoire parlementaire et politique, publie l'essai "La tentation du sauveur : Histoire d'une passion française" (Éd. Payot & Rivages). Une passion favorisée par les institutions de la Ve République mais qui a pu montrer aussi ses limites lors de la mobilisation des Gilets jaunes. La guerre en Ukraine redonne aujourd’hui toute sa pertinence à cette "tentation du sauveur" qu’Emmanuel Macron pourrait incarner aux yeux de nombreux électeurs.

Le Monde

Droit à l’autodétermination

Editorial du « Monde ». Trois attaques terroristes endeuillent à nouveau Israël. En quelques jours seulement, deux Arabes israéliens se revendiquant de la nébuleuse djihadiste Etat islamique, puis un Palestinien de Cisjordanie, ont tué onze personnes, dont une majorité de civils. Ces attaques, qui ne peuvent qu’être condamnées, constituent, à la veille du mois du ramadan et de la Pâque juive, souvent sources de tensions, un inquiétant rappel, un an après la crise du printemps 2021. Cette dernière avait vu des émeutiers juifs et arabes israéliens s’affronter dans plusieurs villes pour la première fois depuis des décennies, après des tensions à Jérusalem. Onze jours de combats entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien de Gaza s’étaient ensuivis.

Le retour des attentats dans les villes israéliennes

Ces accès de violence relativisent la rencontre pourtant historique organisée dans le Néguev, sur le sol israélien, le 28 mars. Elle a rassemblé quatre responsables arabes avec les chefs de la diplomatie de l’Etat hébreu et des Etats-Unis et devait souligner les progrès enregistrés par la nouvelle phase de la normalisation régionale avec Israël engagée par les accords Abraham, conclus en 2020.

Antony Blinken en Israël pour un sommet « historique »

Il s’agit de l’un des rares legs que l’administration de Joe Biden a conservés de celle de son prédécesseur, Donald Trump. Cette normalisation n’est certes que très partielle, puisqu’elle reste limitée aux Emirats arabes unis, au Maroc et à Bahreïn, mais la rencontre du Néguev en constitue un nouveau jalon.

La menace périphérique constituée par les ambitions de l’Iran n’a pas été pour rien dans ce rapprochement. Elle a été une nouvelle fois à l’ordre du jour, les participants arabes souhaitant que les Etats-Unis restent engagés dans la région en dépit de velléités d’éloignement auxquelles les nombreux échecs qu’ils y ont essuyés n’ont pas peu contribué.

Israël a d’autres priorités à faire valoir à Washington, puisqu’il désapprouve préventivement sa volonté de ressusciter l’accord international sur le nucléaire iranien, déchiré par l’ex-président républicain en 2018. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, a lui aussi ses préoccupations, en l’occurrence, la relative indifférence de certains pays présents dans le Néguev, à commencer par les Emirats arabes unis, face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le Maroc et Israël concrétisent leur normalisation diplomatique

Ces divergences de vues ne peuvent surprendre et l’objet de rencontres comme celle du 28 mars est précisément de permettre de les mettre sur la table. On ne peut en revanche que déplorer, dans ces circonstances, que cette normalisation en cours puisse continuer d’ignorer le dossier palestinien, réduit à quelques formules devenues creuses.

Il est difficile de rendre hommage à l’un des pères d’Israël, David Ben Gourion, en se rendant dans le Néguev à Sde Boker, sa dernière retraite, en faisant en sorte d’oblitérer une partie fondamentale de son héritage. « Lorsque nous avons été confrontés au choix entre la terre entière d’Israël sans Etat juif ou un Etat juif sans la terre entière d’Israël, nous avons choisi un Etat juif sans la terre entière d’Israël », avait-il déclaré en 1949 dans une formule qui a conservé, hélas, toute son actualité.

Israël-Palestine : changer de paradigme

Les Israéliens ne sont pas les uniques responsables. Outre une direction palestinienne impotente, la génération actuelle des dirigeants du Golfe, l’Emirati Mohammed Ben Zayed et le Saoudien Mohammed Ben Salman, est en effet la première à ne pas proposer de plan de paix régional qui prenne en compte le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Des décennies de négation d’Israël ne peuvent pourtant être soldées au prix d’une autre négation, surtout lorsque couve un brasier mal éteint.

Le Monde

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New York Times - World

Live Updates: New Attacks Hit Northern Ukraine, Where Russia Vowed to Ease Its Assault

Kyiv March 30, 4:44 p.m.

Moscow March 30, 4:44 p.m.

Washington March 30, 9:44 a.m.

Strikes were reported around the cities of Kyiv and Chernihiv, adding to skepticism that peace talks had achieved significant progress. With analysts saying that Moscow was in no hurry to end its war, officials said they expected that further negotiations could take weeks.

Megan Specia and Jesus Jiménez

Here are the latest developments in Ukraine.

Hopes that peace talks could ease Russia’s assault on Ukraine were dampened on Wednesday when local officials reported new attacks on the outskirts of Kyiv and the northern city of Chernihiv, two areas where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.

The continuing attacks added to growing pessimism that the talks had made significant progress and signaled that Moscow was in no hurry to end its war, now five weeks old, despite claims that it would de-escalate its operations after talks on Tuesday with Ukrainian representatives in Istanbul.

After the meeting, Russia said it would scale back its military activity around the capital, Kyiv, and the city of Chernihiv, but diplomats and analysts noted that the Russian advance in those areas had already stalled. They suggested that Moscow’s announcement was less a concession than an acknowledgment of the shortcomings of its military operation, and warned that Russia could redeploy forces elsewhere in Ukraine.

The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, told reporters on Wednesday that the talks in Turkey had not produced anything “very promising,” and that although Ukraine’s proposals were “a positive factor,” reaching a deal would still take a lot of work.

Officials predicted that weeks of further negotiation were needed. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly address on Tuesday that talks with Russia had been “positive” but that its signals did not “silence the explosion of Russian shells.”

Here are other developments:

An industrial facility in the western Ukrainian district of Khmelnytsky was targeted with three strikes overnight, the governor said. Even as Russian forces have focused their attention on the east and north of the country, sporadic strikes on vital infrastructure and these types of sites have continued in recent days.

Satellite images captured on Tuesday showed hundreds of people lining up outside a supermarket in the southern Ukrainian city of Mariupol. Russian troops have besieged the city for weeks, and the remaining residents are suffering from severe food and water shortages.

More than four million people have fled Ukraine since the Russian invasion began, according to the latest figures from the United Nations refugee agency.

A NASA astronaut and two Russian counterparts landed in Kazakhstan on Wednesday after departing from the International Space Station in a Russian spacecraft. The space station is one of the few places where day-to-day cooperation between the United States and Russia continues.

Ukrainian officials say that reports of cases of rape and sexual violence carried out by Russian soldiers against civilians continue to grow.

Anton Troianovski

Russia’s chief negotiator with Ukraine reaffirmed Russia’s interest in a peace deal along the lines of the one proposed at Tuesday’s talks in Istanbul. “Yesterday the Kyiv authorities, for the first time in all these past years, declared their readiness to reach an agreement with Russia,” the negotiator, Vladimir Medinsky, said in a televised statement. The Kremlin has sent mixed messages, with a spokesman saying earlier Wednesday that the Istanbul talks did not produce anything “very promising.”

Patrick Kingsley

A Ukrainian government delegation is visiting Israel for low-level meetings with Israeli diplomats, an Israeli official said. The meetings will not involve Prime Minister Naftali Bennett of Israel, who is focused on leading the response to a recent wave of terrorist attacks, the official said.

Christopher Buckley

China’s foreign minister, Wang Yi, told his visiting Russian counterpart, Sergey Lavrov, that “Chinese-Russian relations have withstood the new test of constant international changes,” the Chinese foreign ministry said. Wang also said that China was willing to advance relations to “an even higher level.” His published comments did not mention the war.

Matina Stevis-Gridneff

Pop stars like Madonna, Miley Cyrus and Elton John will support a global fund-raising event that the E.U. and Canada are organizing for Ukraine on April 9 in Warsaw. The event’s goal will be to raise money for Ukrainian refugees and people displaced within Ukraine by the Russian invasion.

Kenneth Chang

U.S. and Russian astronauts land on Earth together amid the war.

A NASA astronaut returned to Earth on Wednesday with two Russian counterparts, emerging in a world where cooperation between Russia and the United States to preserve the safety of astronauts and the International Space Station can no longer be taken for granted.

Mark Vande Hei, the NASA astronaut, who spent 355 days in space, and his Russian crewmates, Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov, flew home together in a Russian spacecraft, guided by Russian flight controllers. At the landing site in Kazakhstan, Mr. Vande Hei was met by a contingent of NASA and Russian personnel, a close collaboration between the two space agencies that has continued despite Russia’s invasion of Ukraine and the tensions it has caused between Moscow and the West.

The space station was meant to be a marvel of post-Cold War amity between Moscow and Washington, but Russia has faced withering sanctions and mounting isolation from Western nations over its war in Ukraine. And the conflict is likely to test NASA’s ability to cooperate with its Russian counterpart, Roscosmos.

The two agencies appear to have worked together on Wednesday to bring the crew back from orbit, but their cooperation was preceded in recent weeks by tense outbursts. Dmitry Rogozin, who leads the Russian space program, has made bellicose statements on social media, and he shared a video that suggested that the Russians might leave Mr. Vande Hei behind.

Yet NASA officials have sidestepped what Mr. Rogozin has said and have insisted that nothing has changed.

“For the safety of our astronauts, the working relationship between NASA and our international partners continues,” Bill Nelson, the NASA administrator, said in his State of NASA speech on Monday. “And that includes the professional relationship between the cosmonauts and our astronauts.”

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Melissa Eddy

Germany moves toward gas rationing in a standoff over ruble payments.

BERLIN — Germany began preparing for eventual shortages of natural gas on Wednesday, as the country’s economy minister pointed to growing concerns that Russia could cut off deliveries unless payments on existing contracts were made in rubles.

The government activated the first step of a national gas emergency plan that could, eventually, lead to the rationing of natural gas. Wednesday’s action — the first step, or “early warning stage” — involves setting up a crisis team of representatives from the federal and state governments, regulators and private industry, said Robert Habeck, the economy minister and vice chancellor.

The move illustrates the risk facing European countries that rely on Russian oil and gas as the war in Ukraine drags on. On Monday, energy ministers from the Group of 7 nations rejected a demand by Russia that the country be paid for its supplies in rubles. Several European energy companies have said payment in rubles would require a renegotiation of long-term contracts.

“We will not accept any breach of the private contracts,” Mr. Habeck said.

The ongoing standoff is part of attempts from President Vladimir V. Putin of Russia to push back against a wide-ranging raft of economic sanctions aimed at punishing the Kremlin for invading neighboring Ukraine.

“We must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia,” Mr. Habeck told reporters. “With the declaration of the early warning level, a crisis team has convened.”

The team will meet daily to monitor the situation and establish measures that could be taken if supplies start running low, which Mr. Habeck stressed is not yet the case. Only if the situation were critical enough would the government intervene to begin rationing natural gas supplies. In that case, according to a planning document, households and critical public services, including hospitals and emergency services, would be prioritized over industry.

Roughly half of Germany’s homes rely on natural gas for their heating, and 55 percent of the country’s gas comes from Russia. It arrives via overland pipelines through Ukraine and Poland and through the original Nord Stream pipeline under the Baltic Sea. A sister pipeline that was awaiting German approval, Nord Stream 2, was effectively frozen by the government two days before Russian tanks rolled into Ukraine.

“Security of supply continues to be guaranteed,” Mr. Habeck said. “There are currently no supply bottlenecks. Nevertheless, we must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia.”

Gazprom, Russia’s state-owned energy company, said on Wednesday it had continued to supply gas to Europe via Ukraine in line with requests from European consumers and that flows remained high. Gas was also flowing westward through a pipeline that crosses Poland from Russia for the first time since March 15, it said.

Poland has been lobbying its European Union partners to end their dependence on Russian energy as quickly as possible. The government in Warsaw has a pipeline linking the country to Norway that is expected to open by the end of the year, and capacities for liquefied natural gas would be increased. The country also announced it would stop importing Russian oil by the end of the year.

In Athens, the Greek energy ministry called an emergency meeting of all players in the country’s gas market to discuss alternative options for procuring natural gas in the event of an interruption in Russian gas supplies, the ministry said.

T

Moscow has not said when the demands for ruble payments will begin, but it is expected to present its plans later this week. But at a news conference on Wednesday, Dmitri S. Peskov, Mr. Putin’s spokesman, indicated that things might not move as quickly as some in Europe have feared.

“Payments and deliveries take some time,” Mr. Peskov said. “It doesn’t mean that everything that gets delivered tomorrow must be paid for by the evening. It is a process that is stretched in time.”

Russia’s top lawmaker warned on Wednesday that oil, grain, metals, fertilizer, coal and timber exports could also soon be priced the same way.

Mr. Habeck also urged German consumers and companies to begin making efforts to cut their energy use wherever possible. “Every kilowatt-hour counts,” he said.

Ivan Nechepurenko and Niki Kitsantonis contributed reporting.

Haley Willis and Sarah Kerr

A new satellite image shows food lines in Mariupol, as Russian forces push deeper into the city.

New satellite imagery released by U.S.-based space technology company Maxar Technologies shows hundreds of people lining up outside a supermarket in the southern Ukrainian city of Mariupol on Tuesday.

The city has been under siege for weeks and is suffering from severe food and water shortages. Experts on siege warfare told the Times that starving a population is a tactic that can break the will of a besieged city.

The supermarket seen in the satellite image sits on the western edge of the city. Recent videos published by Russian state media, and verified by The New York Times, show that Russian forces have already pushed their way into the city center, to the area around Mariupol’s Drama Theater, which was destroyed on March 16.

Since surrounding Mariupol last month, Russian forces have destroyed the city’s power plants, cutting off electricity for residents as temperatures froze, and then the water and gas, essential for cooking and heating, according to the mayor, Vadym Boichenko.

The new satellite images further reveal the extent of the destruction in residential areas around the city. In Mariupol’s Zhovtnevyi district, near the drama theater, a comparison of imagery from before the war to the situation on Tuesday shows buildings and homes have been almost entirely razed.

While much of its prewar population of more than 500,000 have escaped, unconfirmed reports say that more than 2,000 people have died, and Mr. Boichenko said that about 160,000 are believed still to be trapped in the city. They are increasingly isolated. On Monday, the International Committee of the Red Cross said it was ceasing relief operations in Mariupol out of concern for the safety of its aid workers.

Mr. Boichenko said over the weekend that Ukrainian forces still control the center of Mariupol. But Russian forces continue to gain ground. The Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, said on Tuesday that despite pockets of Ukrainian resistance, Mariupol “will likely fall to the Russians in days.”

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Kenneth Chang

Mark Vande Hei, a NASA astronaut, has landed in Kazakhstan in a Soyuz capsule, returning to Earth from the International Space Station with two Russian astronauts.

Nick Cumming-Bruce

The United Nations set up a commission of inquiry on Wednesday to investigate international crimes, including possible war crimes and crimes against humanity in the context of Russia’s “aggression against Ukraine.” The three-person panel, based in Vienna, will complement an investigation by the International Criminal Court in The Hague.

David Leonhardt

Why the Donbas region of Ukraine matters.

The Morning Newsletter on Wednesday focused on the battle for Donbas region of eastern Ukraine. Here is an excerpt.

The Donbas region, on the border with Russia, makes up about 9 percent of Ukraine’s landmass. Many of its residents have long felt at least as much of a connection to Russia as to the rest of Ukraine.

After Russia invaded a nearby region — Crimea — in 2014 and annexed it, Moscow-backed separatists in Donbas started their own war against Ukraine’s government. The separatists proclaimed the formation of two breakaway republics, and fighting has continued sporadically over the past eight years. Last month, President Vladimir Putin of Russia recognized both republics.

In recent weeks, Russia has made progress in taking over territory there. And it can hold that territory without the long, exposed supply lines that Ukraine has successfully attacked elsewhere. A battle over Donbas also gives Russia an opportunity to encircle and destroy a large chunk of Ukraine’s military.

Russia appears to be on the verge of being able to create such a pincer around these Ukrainian troops, coming from the east and the south. Experts refer to this Russian progress as a “land bridge” from Crimea to the Donbas.

The city of Mariupol, in southern Donbas, is a part of this story. Putin and his military planners have attacked Mariupol so brutally because it is the largest city in the potential land bridge that they do not yet control. It also has a major port.

Some analysts believe that Russia would struggle to maintain the land bridge for an extended period. Its military would face many of the same challenges — a dedicated opposition, dispersed over a large territory — that have bedeviled it elsewhere in Ukraine.

Others think a sustained land bridge is more likely.

“With its long history of starting wars disastrously but then winning them by piling in more men and matériel to overwhelm the defender through sheer brute force,” said Keir Giles of the Conflict Studies Research Center in Britain, “Russia has time on its side.”

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Ivan Nechepurenko

The Kremlin said the Russia-Ukraine talks in Turkey had not produced anything that was “very promising” or that constituted “any breakthroughs.” Its spokesman, Dmitri Peskov, told reporters that although Ukraine’s proposals were “a positive factor,” reaching a deal would still take a lot of work.

Megan Specia

Strikes continue in the Chernihiv region, despite Russia’s promises.

Intense strikes continued overnight Wednesday on the northern Ukrainian city of Chernihiv, the region’s governor said, hours after Russia vowed to sharply reduce its combat in that area and around the capital, Kyiv.

“Yesterday, the Russians publicly stated that they were reducing their offensive actions and activity in the Chernihiv and Kyiv areas,” the governor, Vyacheslav Chaus, said in a statement posted to the Telegram social media app. “Do we believe that? Of course not.”

The Chernihiv region, which is northeast of Kyiv and extends to the Belarusian border, has been the site of fierce fighting since the Russian invasion began last month. The area has been a target as Russian forces tried to advance toward Kyiv, surrounding Chernihiv and bombarding it with airstrikes and artillery fire.

On Wednesday, that remained unchanged despite the new promises, Mr. Chaus said.

“Civil infrastructure has been destroyed again. Libraries, shopping malls and other facilities have been destroyed, and many houses have been destroyed,” he said in the statement. “Because, in fact, the enemy roamed Chernihiv all night.”

Military analysis from the Institute for the Study of War in Washington suggested on Tuesday night that Russian forces might be preparing to take up defensive positions along the Snov River, east of the Chernihiv region. A report from the Ukrainian General Staff this week indicated that Russian forces had destroyed bridges in several towns along that river.

The humanitarian situation in the region has grown dire, with shortages of food, water and electricity. Russian attacks have also hit civilians, including a strike on a bread line in Chernihiv that left at least 10 people dead. Thousands of people in the city have been displaced from their homes, fleeing to Kyiv and elsewhere.

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Megan Specia

More than four million people have fled Ukraine since the Russian invasion began last month, according to the latest figures from the United Nations refugee agency.

Megan Specia

An industrial facility in the western region of Khmelnytsky was hit by three Russian strikes overnight, causing fires, the governor of the area said. Even as Russia has focused its attacks on the east and north of Ukraine, sporadic strikes on key infrastructure have continued across the country.

Victoria Kim

Germany declared an “early warning” Wednesday of potential gas shortages, after Russia’s threat to cut off delivery unless payments are made in rubles. Germany’s economy minister said that supplies were currently stable but that the warning was a precaution, and urged people to conserve energy.

Mujib Mashal

Putin’s war complicates India’s middle path among the global powers.

NEW DELHI — As international outrage over Russia’s invasion of Ukraine boiled over, foreign ministers and envoys filed in to New Delhi, hoping to pull India off the fence and into clearer condemnation of Russia, its longtime ally.

The United States offered a mix of carrots and sticks: signaling a willingness to expand defense cooperation with India, long dependent on Moscow for a majority of its weapons, but also calling India a “shaky” member of an important alliance of democracies known as the Quad. Prime ministers of Japan and Australia, both part of that alliance, held urgent meetings with India’s leaders. Israel announced that its prime minister would arrive soon.

But when the United Nations again voted last week on a resolution critical of the Russian aggression, India stuck to abstaining. Then India further emphasized its relative neutrality: It also abstained from supporting a resolution that favored Russia. Instead, India called for an end to hostilities and respect for the territorial integrity of states — an expression of displeasure with Russia’s war without calling it out as an aggressor.

The Russian invasion of Ukraine and its backlash offer the latest manifestations of India’s effort to chart its own path through rapid changes in the world order in recent years. At the center of it is an increasing clarity among India’s foreign policy strategists that the country cannot afford to take sides in what is increasingly a multipolar world, officials and analysts say.

India’s vulnerabilities — including a slowing economy that is struggling to meet the demands of a growing population and an ill-equipped military stretched on two fronts by territorial disputes with China and Pakistan — are such that it needs allies far and wide, even if it means New Delhi has to work with the harsh reality of those allies’ bitterly opposing each other.

After decades spent trying to delicately navigate the Cold War legacy of a bipolar world, it is facing even more complications, including the rise of an expansionist China on its doorstep.

“Our position is not that this is not our problem — our position is that we are for peace,” Subrahmanyam Jaishankar, India’s foreign minister, told the country’s Parliament on the day India again chose to abstain from voting against Russia at the United Nations. “Indian foreign policy decisions are made in Indian national interest, and we are guided by our thinking, our views, our interests.”

Christopher Buckley

Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, is in China and meeting with his Chinese counterpart, Wang Yi, on Wednesday. China is hosting talks on Afghanistan with Russia, Pakistan and the United States, though Lavrov will likely discuss the war in Ukraine in his meeting with Wang.

Victoria Kim

U.S. citizens in Russia may be singled out for detention by Russian authorities, the State Department warned. The U.S. had previously issued a “Do Not Travel” advisory for Russia and urged citizens to leave immediately.

Megan Specia

Russian forces will likely lean into heavy artillery and missile strikes after heavy losses and logistical issues, according to the latest British defense intelligence assessment. Some units are returning to Belarus and Russia to reorganize and resupply. Russian forces seem unable to fight on more than one front.

Ada Petriczko

Four E.U. countries expel dozens of Russian diplomats suspected of espionage.

The authorities of Belgium, the Netherlands, Ireland and the Czech Republic announced on Tuesday that they were expelling a total of 43 Russian envoys, in what the Dutch Ministry of Foreign Affairs said was a coordinated security effort to counter Russian espionage.

Belgium expelled 21 members of staff at the Russian embassy in Brussels and at the consulate in Antwerp. Speaking to the parliament on Tuesday, Sophie Wilmès, the Belgian foreign minister, said that the diplomats were given two weeks to leave the country, in a decision she described as “related to our national security.”

Across the border, the government of the Netherlands announced on Tuesday that it was expelling 17 Russian officials who were accredited as diplomats, but were in fact “secretly active as intelligence officers.” The decision was based on intelligence from Belgian security services.

“The cabinet has decided to do this because of the threat to national security posed by this group,” the Dutch government said in a news release.

Ireland’s prime minister, Micheal Martin, told the Irish parliament on Tuesday that four senior Russian officials have been asked to leave Ireland, after his government had also received security advice from its intelligence officials. Simon Coveney, Ireland’s minister of foreign affairs, said in a statement on Tuesday that the envoys breached “international standards of diplomatic behavior,” namely the 1961 Vienna Convention on Diplomatic Relations.

Mr. Martin said that while Ireland was collaborating with other countries, all 27 E.U. members have yet to form a consensus on how to deal with Russian espionage.

Czech authorities said one staff member at the Russian Embassy in Prague had been declared persona non grata and was asked to leave the country within 72 hours.

The four countries have followed the United States and other E.U. nations, including Poland, Estonia, Latvia, Lithuania, Bulgaria and Slovakia, which have also expelled Russian diplomats in recent weeks.

The Russian Ministry of Foreign Affairs and Russian ambassadors in several countries have issued statements describing the decisions as “arbitrary,” “provocative” and “groundless.” Over the past weeks, Russia had also expelled diplomats from some of these countries in an act of retaliation.

“Experience shows that Russia does not leave such measures unanswered. We cannot speculate on that, but the Ministry of Foreign Affairs is prepared for various scenarios that may occur in the near future,” Wopke Hoekstra, the Dutch foreign affairs minister, said.

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Farnaz Fassihi

The chief of the U.N. food agency warns of a crisis not seen since World War II.

The head of the United Nations World Food Program warned on Tuesday that the war in Ukraine was creating a catastrophe affecting local agriculture and global food and grain supplies “beyond anything we’ve seen since World War II.”

“We’re talking about a catastrophe on top of a catastrophe,” said David Beasley, executive director of the W.F.P., to the U.N. Security Council. He added that Ukraine had gone from the breadbasket of the world to bread lines. “We would have never dreamed anything like this would be possible.”

The Security Council held what has become a weekly emergency meeting on the deteriorating humanitarian situation in Ukraine. The discussion on Tuesday focused on food insecurity and the wider reverberations of an agricultural crisis in the making.

Ukraine and Russia produce 30 percent of the world’s supply of wheat, 20 percent of its maize and 75 percent to 80 percent of its sunflower seed oil, said Mr. Beasley. The W.F.P. buys 50 percent of the grain it needs to feed 125 million people around the world from Ukraine. The rise in prices for food, shipping and fuel has caused a $71 million per month increase in the W.F.P.’s operational costs, according to Mr. Beasley.

At least 45 percent of Ukraine’s population faces food insecurity, the W.F.P. said earlier this week, with adults skipping meals or eating less to allow children to eat.

Farmers turned into soldiers are fighting on the front lines in Ukraine instead of tending to their crops during planting season for corn and maize. The lack of fertilizer products from Russia and Ukraine could diminish the harvest by 50 percent.

Countries like Egypt and Lebanon are over 80 percent reliant on Ukrainian grain, Mr. Beasley said, adding that the war’s impact on agriculture was no longer just skyrocketing food prices, but also a potential availability problem if countries were not able to offset the losses from Russia and Ukraine.

If the conflict does not end, the world risks famine, destabilization of countries and mass migrations, Mr. Beasley said, adding that the agency had already been forced to cut food rations by half and possibly to zero in places like Yemen.

“So long as Putin continues his war, so long as Russian forces continue to bombard Ukrainian cities and block aid convoys, so long as besieged civilians are unable to get to safety, this humanitarian crisis will only get worse — in Ukraine, for the Russian people, and around the world,” Wendy Sherman, the U.S. deputy secretary of state, told the Council.

Ms. Sherman said that Russia had bombed at least three civilian ships carrying goods from Black Sea ports, and that its navy was blocking access to Ukrainian ports to cut off exports of grains.

Russia’s ambassador to the U.N., Vasily Nebenzya, said his country was not responsible for a food and agricultural crisis. He blamed the “hysterical sanctions” imposed on Russia by the U.S. and the West as the real cause.

“The Russian armed forces are posing no threat to the freedom of civilian navigations,” said Mr. Nebenzya, claiming that the Russian navy had created a humanitarian naval passage to allow ships to sail safely. “It is Western states themselves that can prevent hunger and food insecurity.”

Ukraine’s ambassador to the U.N., Sergiy Kyslytsya, told the Council that Russia planned to provoke a humanitarian crisis throughout his country by destroying its agricultural potential. Mr. Kyslytsya said this was Russia’s Plan B after its troops had failed to swiftly take over the country.

“It is extremely cruel,” said Mr. Kyslytsya.

Yan Zhuang

President Volodymyr Zelensky of Ukraine is scheduled to address Australia’s Parliament on Thursday afternoon, the Australian government confirmed on Wednesday. Prime Minister Scott Morrison of Australia and opposition leader Anthony Albanese will give welcoming remarks before Mr. Zelensky makes his speech video conference. It follows his similar addresses to the U.S., Britain, Canada and others.

Kenneth Chang

A NASA astronaut will soon land on Earth in a Russian spacecraft. Here’s how to watch.

Early on Wednesday morning, Mark Vande Hei, like many NASA astronauts before him, entered a Russian spacecraft docked at the International Space Station for the return trip to Earth.

The space station, orbiting about 250 miles above the surface, is one of the few places where day-to-day cooperation between the United States and Russia continues despite the disruption of diplomatic and economic ties because of Russia’s invasion of Ukraine.

About eight hours later, Mr. Vande Hei and two Russian astronauts, Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov, are to bump to a landing in Kazakhstan, met by NASA and Russian personnel.

“Like we’ve always done,” Joel Montalbano, the space station program manager for NASA, said during a news conference a couple of weeks ago.

When is the departure and how can I watch it?

NASA is streaming the return to Eath on its website and on YouTube, or you can watch it in the video player embedded above.

Live video of the departure process began at 11:30 p.m. Eastern time when Mr. Vande Hei, Mr. Shkaplerov and Mr. Dubrov could be seen busying themselves with procedures that needed to be completed before the hatch could be sealed.

The astronauts then began saying their farewells to the other seven astronauts still aboard the station in a series of embraces and photographs taken in the close quarters of the module leading to the spacecraft.

The astronauts then boarded the Soyuz and the hatch was closed at 12:16 a.m., later than the midnight time that had previously been announced on the schedule.

At 3:21 a.m., the spacecraft and the crew undocked from the space station and begin the return to Earth, but not before the Soyuz completed a flyaround of the outpost to take pictures and video of its exterior.

NASA has started streaming video of the spacecraft’s exit from orbit, which is to occur shortly after 6:30 a.m. when its engines briefly ignite. The astronauts are then scheduled to land in Kazakhstan at 7:28 a.m. Eastern time.

Are the U.S. and Russia still cooperating in space?

President Biden has harshly condemned President Vladimir V. Putin, and the United States government has placed a wide range of sanctions on Russia for its invasion of Ukraine, including some related to aerospace technologies. But cooperation in orbit has continued.

That is despite bellicose statements from Dmitry Rogozin, who leads the Russian space program. He shared a video that suggested the Russians might leave Mr. Vande Hei behind. NASA officials have carefully sidestepped what Mr. Rogozin has said and insisted that nothing has changed.

“For the safety of our astronauts, the working relationship between NASA and our international partners continues,” Bill Nelson, the NASA administrator, said during his State of NASA speech on Monday. “And that includes the professional relationship between the cosmonauts and our astronauts.”

Other relationships in space have not been spared. The European Space Agency postponed a rover mission to Mars because it relied on a Russian rocket. And a British satellite internet company, OneWeb, canceled a series of launches that used Russia’s Soyuz rockets, shifting some of them to SpaceX rockets.

What happens when the astronauts land?

Many American government officials have been brought home from Russia because of the invasion of Ukraine. But a usual NASA contingent of flight doctors, public affairs officials and representatives from the astronaut office and the space station management will be there to meet Mr. Vande Hei when he lands.

“No deviation from previous Soyuz landing return plans,” said Gary Jordan, a NASA spokesman.

After initial medical checks, the astronauts will rest for a while in tents before traveling by helicopter to the airport where Mr. Vande Hei and his NASA colleagues will board a Gulfstream jet and take off.

Mr. Jordan said a NASA podcast episode that described an earlier return was “an accurate depiction of the sequence of events that should be expected.”

About 24 hours after landing in Kazakhstan, Mr. Vande Hei will be back in Houston.

How long has Mark Vande Hei been in orbit?

The landing will end nearly a year in space for Mr. Vande Hei. His stay of 355 days is the longest single spaceflight by an American. That passed the mark of 340 days set by Scott Kelly six years ago.

“The last day is different,” Mr. Kelly recalled about the end of his space journey in an interview.

The final chores included cleaning up his area for the next astronaut, throwing away unneeded items and getting in touch with friends and family about plans back on the ground.

Then there was drinking water to stave off dehydration during the return and reviewing procedures, Mr. Kelly said.

“I often describe it as going over Niagara Falls in a barrel while you’re on fire,” Mr. Kelly said of the return to Earth. “And as soon as you realize you’re not going to die, the most fun you’ve ever had in your entire life.”

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Sophie Downes

Orthodox leader calls the invasion of Ukraine ‘atrocious,’ but stops short of denouncing Putin by name.

The spiritual leader of the world’s Eastern Orthodox Christians denounced Russia’s attack on Ukraine during a visit to Poland on Tuesday, without mentioning Russia or its president, Vladimir V. Putin, by name.

“It is simply impossible to imagine how much devastation this atrocious invasion has caused for the Ukrainian people and the entire world,” Bartholomew I, the ecumenical patriarch of Constantinople, said at a news conference in Warsaw after meeting with Ukrainian refugees.

Patriarch Bartholomew, who is based in Istanbul, is considered “first among equals” among the leaders of Orthodox churches, but does not have authority over other patriarchs’ jurisdictions. Most have also denounced the invasion of Ukraine, with the notable exception of the leader of the Russian Orthodox Church, Patriarch Kirill I.

Most Ukrainians are Orthodox Christians, but are divided between the Russian and Ukrainian churches.

It is not the first time Patriarch Bartholomew and Patriarch Kirill, an ally of Mr. Putin’s, have parted ways. The Russian Orthodox Church severed ties with Patriarch Bartholomew after he recognized the Ukrainian Orthodox Church’s independence in 2019.

Though Patriarch Kirill has not condemned the Russian invasion, the Russian church’s top leader in Ukraine has done so, and the patriarch of the independent Ukrainian church has called on members to defend the country. The outcome of the war could decide the future of religious authority in Ukraine.

In Poland on Tuesday, Patriarch Bartholomew praised Polish citizens for taking in refugees from Ukraine, calling their solidarity “a heavenly gift” and “the only thing that can overcome evil and darkness in the world.” More than two million people have crossed the border into Poland since the war began.

Although Patriarch Bartholomew did not single out Mr. Putin by name, a day earlier, in a statement addressing Poland’s president before the two men met, he did explicitly blame Russia for the violence that has created a refugee crisis in Europe.

“My exclusive focus these days is to stand in solidarity and prayer with the millions of refugees who have been forcibly displaced by the ongoing unjustified and unjustifiable aggression as well as the horrendous and costly violence caused by Russia on their sovereign homeland of Ukraine,” he said.

Archbishop Stanislaw Gadecki, president of the Roman Catholic bishops’ conference in Poland, who prayed for peace alongside Patriarch Bartholomew on Tuesday, has been more forceful in condemning Russia.

“Many of the aggressor’s actions bear the hallmarks of genocide,” the archbishop said on Monday. Pope Francis has also spoken out against the war but has avoided naming Russia or Mr. Putin.

Yousur Al-HlouMasha FroliakBrent McDonald, Mark Boyer and Benjamin Foley

Russia says it’s pulling back from Kyiv. These soldiers say they’re still ready to fight.

KYIV, Ukraine — As Russia signals it’s ready to scale back military operations in the capital, soldiers from the 112th Brigade of Ukraine’s Territorial Defense Forces in Kyiv are still training, fortifying their positions and getting ready to repel an attack by Russian ground forces — if they ever come here.

“I don’t take their statements seriously. That is why our soldiers are at their positions, continuing with their military assignments,” said Andriy Kovaliov, the brigade’s press officer. “Our planning has not changed; we are still defending Ukraine.”

The soldiers have moved in to a closed-down retail warehouse, one of a number of civilian locations in the capital to be converted into military defense posts since the war started. Here, the newly enlisted learn to fight on the job.

Until a few weeks ago, Arthur Pereverziev was managing a procurement reform project with the Defense Ministry, partnering with the United Kingdom. Now he operates a U.K.-supplied anti-tank missile launcher.

“We had training with a British instructor. We read a 110-page manual, did our homework.” he said. “We are ready.”

Mr. Pereverziev is one of over 165,000 Ukrainians who have joined the Territorial Defense, a special unit under the Ministry of Defense that armed civilians to help defend cities across the country.

When they’re not training in newly dug trenches or practicing shooting their sniper rifles, the soldiers bed down in the retail store’s administration office.

“We have a task to be done,” said Andriy Tkachuk, a soldier who moved his family to western Ukraine and joined the unit when the war began.

“When it’s done, we’ll sleep in our own beds.”

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Jesus Jimenez

In his nightly address on Tuesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that negotiations with Russia had been “positive,” but that “these signals do not silence the explosion of Russian shells.”

Daniel Berehulak

Using a smartphone attached to a remote controller for a drone, a fighter in the Ukrainian forces conducted surveillance over Irpin, outside Kyiv. The fighters used the drone to spot ambushes as they worked to clear out Russian forces from the embattled suburb.

Jesus Jimenez

The United Kingdom’s Ministry of Defense said in an update on Tuesday that it was “highly likely” that Russia would refocus its combat power in the eastern region of Ukraine, in Donetsk and Luhansk. “It is almost certain that the Russian offensive has failed in its objective to encircle Kyiv,” the ministry said.

Carlotta Gall

Reporting from Chernihiv in northeast Ukraine

Russia says it will ease bombing of a Ukrainian city near Kyiv.

KYIV, Ukraine — Thousands of people have been fleeing the northern outskirts of the Ukrainian capital, Kyiv, escaping towns and villages under attack by Russian troops across the region. Many of them are from the city of Chernihiv, with bleak faces and crushing stories.

They have been arriving in steady droves in recent days at Kyiv’s central station, clutching bags and children, their eyes hollow and full of strain.

“The city is under fire all the time,” said Iryna Shepetova, 35, hugging one of her children after sleeping the night on a bench in the station. “The mayor told us you are responsible for your own lives.”

She escaped with her three children and her mother on one of the last minibuses out of the city last week, as Russian forces closed in.

Chernihiv guards the left bank of the Dnieper River and has been a target for Russian forces advancing on Kyiv since the start of the war five weeks ago. Thwarted from seizing control of Chernihiv, Russian units surrounded it and pounded it with airstrikes and artillery fire, as a second battalion group moved in to encircle it from the south.

On Tuesday, in negotiations in Istanbul aimed at ending the war, the Russians said they would ease their bombardment of Chernihiv, but their positions around it are already so fortified, and the city itself so battered, that the offer hardly amounted to a concession at all.

“They were purposely bombing schools,” said Vera Kaydash, 67, a retired physician. “There were lines for bread and water and they fired on the people waiting.” She said she knew two people who were among those killed in an attack on a line outside a grocery store.

Water and electricity were out, only gas was working on one side of town, and telephone and internet services were down, she said. In her former hospital, the damage had made the X-ray and dialysis departments unusable, she said. “They destroyed them in such a way that only after the war would we be able to replace them.”

“I have not seen such cynical behavior in my life,” she said.

So when the city’s mayor, Vladyslav Atroshenko, urged those who could to get out and volunteers from a private bus company organized minibuses, dozens of people decided to risk it. Cars trying to escape had come under repeated fire and there was no guarantee of safe passage for civilians, but the situation inside the city was becoming increasingly precarious.

“A great number of cars came under fire and many people died,” said Dr. Kaydash’s husband, Mikhail, 68, who accompanied his wife and sister. He said he was surprised that they got through. “We were lucky, it was quiet.”

They made a tortuous six-hour journey along back roads through woods and fields to avoid Russian positions, listening to the pounding of tank and mortar fire not far away.

Ms. Shepetova left behind her husband since, she said, men between the ages of 18 and 60 were not allowed to board the buses. Dr. Kaydash left behind her daughter and family.

Then three days after their escape, Russian planes bombed the only bridge leading out of Chernihiv, cutting the exit route for tens of thousands of Ukrainian civilians and soldiers still inside. There remains a pedestrian bridge across the river but it is damaged and exposed to Russian shelling and gunfire, the mayor said.

He asked for help for his besieged city last weekend in a video call with journalists. “We are looking for way to bring 44 seriously wounded people out,” he said. “They need urgent evacuation.” The wounded were mostly military, he said, but included civilians and three children.

More than 200 people had been killed in attacks on Chernihiv, he said, adding that destruction was so extensive, “it is now easier to count those buildings that have not been damaged.”

Since then, families have still been trickling out on increasingly dangerous journeys, making their way from the city on foot and ferried across the river by volunteers in small boats. Many are so terrified of the prospect of a Russian takeover that they did not want their full names published, but recounted their experiences.

One family said they walked and drove for three days through villages before finding a way across the river. “We were a group of seven with one child and a grandmother who is disabled,” said Svetlana, 40. “We had to make a huge hook around, for 50 kilometers, with him,” she said pointing to her five-year-old son, Dyma. They loaded their bags onto two bicycles and pushed them along, she said.

People described a chaotic and dangerous situation with front lines shifting as Russian forces sought to encircle the city and Ukrainian forces mounted a counterattack.

“All the ways out of Chernihiv are being shot at by the Russians,” said Alyona Sukhova, who drove out with her husband and 14-year-old daughter, Olha, from a rural area south of the river on Monday. “It was risky,” said her husband, Pavlo Sukhov, who did the driving. “The Russians had been pushed back a bit so there was a small window to get out.”

As fighting swirled around the city, ordinary civilians going about their work were caught up in incomprehensible shootings.

Two women from Chernihiv were working as cooks in a factory in the nearby town of Sevchenkove when it was stormed by Russian troops. “The first day a woman and a man were shot in their car,” said one of the women, Alla, 44. “It was scary to go out at all.” They sheltered in the basement of their hostel and then a Russian tank fired point blank at the building.

“They shot with tanks on our building,” said the other, Yulia, 55. “Thank God nothing fell on us.” The two women caught a ride in someone’s car and fled, but they were now homeless since they could not return to Chernihiv. Alla said her 17-year-old son was stuck there.

On a road south of Chernihiv a mechanic, Vitaliy, 42, was fetching supplies of flour from a farm several weeks ago when he ran into a column of Russian tanks and armored personnel carriers advancing from the opposite direction.

“It’s one in a million that I am alive,” he said, nursing a shattered arm and bandaged eye at a hospital on Kyiv’s left bank. “I got two bullets in my head,” he added, pulling up the hospital X-rays on his phone.

When he saw the column he stopped his car, Vitaly said, and pulled off the road, but the Russian troops opened fire on his car so he ran into the field and lay down.

“There was no cover and then they started shooting at me,” he said. Bullets were flying around him and until one shattered his arm and another pierced his eye, lodging in his brain. He remained conscious as the convoy passed and Ukrainian members of the territorial defense rescued him. “I thought the column would just go by,” he said simply.

Dropped off at the central train station in Kyiv, the evacuees from Chernihiv sat exhausted on benches in the vaulted passenger halls, waiting for trains to safer destinations in central or western Ukraine. They expressed relief but also some resentment at those ignorant of the scale of the war in their city.

“Kyiv is relatively safe,” Ms. Shepetova said, looking around. “But there are a lot of military forces and I would like to see them where they are needed.”

Mr. Kaydash called for more international help, especially in stopping the Russian air attacks.

“If Chernihiv falls, the Russians will come to Kyiv,” he said. “The Ukrainians are fighting furiously. It would be nice to have some support.”

Mr. Kaydash listed the countries where Russia has seized territory over the last 30 years. “It began from Moldova and Georgia and continued in Ukraine,” he said. “And there is Poland next door. Ukraine might be not the end. It might continue.”

France24 - Monde

Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine

Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 29/03/2022 - 22:27

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L'État hébreu déplore une troisième attaque armée en une semaine. Un homme circulant en voiture a tiré sur des passants en banlieue de Tel-Aviv, faisant au moins cinq morts. L'assaillant a été abattu par la police et l'attaque n'a pas encore été revendiquée. 

Au moins cinq personnes ont été tuées, mardi 29 mars, dans des attaques armées en banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv. La police a affirmé avoir abattu l'assaillant sans en révéler l'identité. Il s'agit de la troisième attaque en Israël en une semaine.

"Nous avons malheureusement constaté la mort de cinq personnes", a déclaré à la chaîne Kan, Elie Bin, directeur de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

"Deux ressortissants ukrainiens de 23 et 32 ans" figurent parmi les victimes de cette attaque qui a fait cinq morts dont un policier, a annoncé la police dans un communiqué. 

L'ambassade d'Ukraine en Israël a condamné dans un communiqué "l'attaque terroriste haineuse à Bnei Brak qui a fait cinq morts. Et c'est avec une profonde douleur que nous confirmons que deux citoyens ukrainiens sont au nombre des victimes". es autorités israéliennes ont indiqué que les deux Ukrainiens tués étaient des ouvriers et non des réfugiés ou des demandeurs d'asile.

En soirée, des résidents de Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe en banlieue de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan, ont fait état d'un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants. 

L'attaque, confirmée par la police, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné ces violences. "Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu'aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d'atteindre la stabilité", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé réunir dans la soirée de hauts responsables sécuritaires pour faire le point sur la situation. "Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière", a-t-il tweeté après l'attaque.

ישראל ניצבת בפני גל טרור ערבי רצחני. לבי עם המשפחות שאיבדו הערב את היקרים להן, ואני מתפלל לשלום הפצועים. כוחות הביטחון פועלים. נילחם בטרור בהתמדה, בעיקשות וביד ברזל. הם לא יזיזו אותנו מכאן. אנחנו ננצח.

March 29, 2022

"Nous condamnons fermement l'attaque terroriste d'aujourd'hui à Bnei Brak, en Israël (...). Cette violence est inacceptable. Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué.

"De tels actes de violence ne peuvent jamais être justifiés et doivent être condamnés par tous", a affirmé le chef de l'ONU selon un communiqué de son porte-parole.

Troisième attaque meurtrière en une semaine

Dimanche à Hadera, dans le nord d'Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, avait été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation jihadiste État islamique (EI). La police israélienne a identifié les assaillants, qui ont été abattus et décrits comme des agents arabes israéliens de l'EI.

Le 22 mars, à Beer-Sheva dans le sud, ce sont quatre Israéliens, deux hommes et deux femmes, qui sont morts dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un homme inspiré de l'idéologie du groupe EI.

L'assaillant de Hadera, abattu par la police, était un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI et pour des prêches faisant son apologie.

L'attaque de l'EI à Hadera saluée par le Hamas

Après l'attaque de dimanche, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué une "opération héroïque". Le Hamas, groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, a estimé qu'il s'agissait d'une "réponse naturelle et légitime à l'occupation" et aux "crimes" d'Israël.

Ces attaques surviennent au moment où des rencontres se multiplient pour tenter d'atténuer les tensions à l'approche du ramadan, mois de jeûne musulman qui doit débuter en fin de semaine.

En 2021, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.

Avec AFP

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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique

L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran

Le Monde

Héros national

Dans son strict tailleur noir, papillon blanc à la boutonnière, Meng Wanzhou faisait figure de revenante ce lundi 28 mars. De retour de l’enfer judiciaire nord-américain, la directrice financière de Huawei est apparue pour la première fois en public, à l’occasion de la présentation des résultats annuels de l’entreprise. Elle était rentrée au pays en septembre 2021 après trois ans de résidence surveillée au Canada. Meng Wanzhou était poursuivie par le gouvernement des Etats-Unis pour fraude à l’embargo sur l’Iran. Dans cet imbroglio, qui s’est soldé par un classique « échange de prisonniers » (deux Canadiens détenus en Chine) comme au bon vieux temps de la guerre froide, elle était devenue le symbole du combat de l’administration Trump contre la Chine.

Retour triomphal en Chine de la dirigeante de Huawei

Derrière elle, c’est toute l’entreprise qui revient de loin. Huawei est le premier leader mondial technologique d’origine chinoise. La firme domine la téléphonie mobile 5G par ses équipements et était également devenue le principal rival de Samsung et d’Apple sur le marché des smartphones. En convainquant ses alliés occidentaux de ne plus lui acheter de matériel, puis en lui bloquant l’accès aux puces les plus sophistiquées et enfin en interdisant à Google de fournir son système d’exploitation Android, tout cela au nom de la sécurité nationale, Washington pensait mettre à terre cette société. C’est le principe des sanctions économiques. Le même qui s’applique aujourd’hui aux entreprises russes. Sur la même liste que Huawei et ses compères ZTE ou China Telecom figure également, depuis cette semaine, le spécialiste russe des logiciels antivirus Kaspersky.

Le chiffre d’affaires de Huawei en recul, conséquence des sanctions des Etats-Unis toujours en vigueur

Le résultat est mitigé. Certes, en trois ans, la firme de Shenzhen a vu s’effondrer de plus de 50 % ses ventes de smartphones, mais elle a profité du retour au bercail de la fille du fondateur pour annoncer des bénéfices spectaculaires. En dépit d’une chute de près de 30 % de son chiffre d’affaires, son profit a grimpé de 76 % en 2021, à près de 16 milliards d’euros. La résilience « made in China ».

Certes, la firme a engrangé les profits de la vente de ses téléphones à la marque Honor et de ses serveurs, qui lui aurait rapporté près de 9 milliards d’euros, mais la firme s’est aussi redéployée en un temps record. Elle a stocké le maximum de puces avant l’interdiction américaine, doublé ses ventes dans le cloud computing dont elle est devenue un acteur majeur, s’est lancée dans le marché de la gestion de l’énergie et a continué à investir lourdement dans la recherche et le recrutement de talents. Une stratégie que résume le PDG, Guo Ping, par cet étonnant aphorisme : « Ce n’est pas en économisant que nous survivrons. » La firme assure ainsi ne pas avoir touché à sa masse salariale et avoir accru encore son nombre de chercheurs, qui représentent plus de 50 % de l’effectif total. Un mouvement aidé par le fait que Huawei, comme Apple, sous-traite la fabrication de ses produits.

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New York Times - World

Driven From City Life to Jungle Insurgency

Fleeing the military’s brutal crackdown, Myanmar’s newest rebels have abandoned cafes and professions to join a near-daily battle with long odds.

A former banquet coordinator for a hotel in Yangon, at right, is among the rebel militia fighters battling Myanmar’s military in the jungles and hills of Kayin State.Credit...Adam Dean for The New York Times

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By Hannah Beech

Photographs by Adam Dean

On jungle crests about a mile from the front lines in eastern Myanmar, a former hotel banquet coordinator slipped his index finger onto the trigger of an assault rifle. A dentist recalled picking larvae from a young fighter’s infected bullet wound. A marketing manager described the adapted commercial drones she is directing to foil the enemy.

More than a year after Myanmar’s military seized full control in a coup — imprisoning the nation’s elected leaders, killing more than 1,700 civilians and arresting at least 13,000 more — the country is at war, with some unlikely combatants in the fray.

On one side is a military junta that, apart from a brief interlude of semi-democratic governance, has ruled with brutal force for half a century. On the other are tens of thousands of young city-dwellers who have taken up arms, trading college courses, video games and sparkly nail polish for life and death in the jungle.

New York Times journalists recently visited a rainforest encampment in eastern Myanmar, where about 3,000 members of one newly minted militia are subsisting in crude bamboo or tarpaulin shelters and are engaging in battle nearly every day.

While their numbers are a fraction of one of Southeast Asia’s largest standing armies, these Generation Z warriors have thrown off balance a military that has long made war crimes its calling card. And the conflict is escalating, even as the world’s attention has moved on to other moral outrages, like Russia’s invasion of Ukraine.

Today, far from consolidating its hold over the country, Myanmar’s army, known as the Tatmadaw, is forced to fight on dozens of fronts, from the borderlands near India, China and Thailand to the villages and towns of the country’s heartland. There are skirmishes nearly every day, and casualties, too.

“I am fighting because I don’t accept the military coup, and I don’t accept that they want to take democracy from us,” said a midwife from a city in southern Myanmar, who, like others, did not want her name used to protect her family members back home.

Known by the nom de guerre Snow White, she made her way last May to an area controlled by an ethnic armed group that has been fighting for autonomy for decades. Since then, the ethnic rebels and deserters from the army have taught her how to load a rifle, assemble a handmade grenade and perform battlefield triage.

“Our generation has ideals,” she said. “We believe in freedom.”

Her 3-year-old son remains in the city. He does not know where his mother has gone, she said. Snow White stroked a puppy that made its way through the camp and on to several fighters’ laps.

“It’s something to love,” she said.

Facing attacks from the civilian militias, which are fighting alongside ethnic insurgent groups, the Tatmadaw has ratcheted up a counteroffensive, launching airstrikes, burning villages and terrorizing those opposed to its power grab.

“All the Tatmadaw knows how to do is to kill,” said Ko Thant, who said he was a captain before he deserted from the army’s 77th Light Infantry Division last year and has since trained hundreds of civilians in battlefield tactics. “We were brainwashed all the time, but some of us have woken up.”

The opposition to the military’s coup in February 2021 began with an outpouring of millions of people into the streets of Myanmar’s cities and towns. In sandals, high heels and in the case of Buddhist monks, barefoot, a country rallied peacefully for a return of its elected leadership. Within weeks, the Tatmadaw reverted to its old playbook. Army snipers targeted protesters with single, deadly shots to the head.

Some young people who had come of age during Myanmar’s decade of reform saw little utility in the message of nonviolent dissent coming from veteran democracy activists. They wanted to fight back.

“Peaceful protests don’t work if the enemy wants to kill us,” said Naw Htee, a social worker turned militia sergeant. “We have to defend ourselves.”

With tiny barrettes in her hair, she gestured at mortar fragments and artillery shells, the detritus of war that had rained on the jungle camp where she was living. A young man sat slumped next to her, a ragged scar on his shoulder from a firefight last month.

There are now hundreds of civilian militias across Myanmar, organized loosely into what are called the People’s Defense Forces, or P.D.F. Each militia pledges allegiance to a civilian shadow government, the National Unity Government, which formed after the putsch, and some battalions are led by ousted lawmakers.

The National Unity Government says it has raised more than $30 million for the war effort, mostly from donations from civilians. The surge of money has created curious imbalances. While veteran members of ethnic armed groups fight with old rifles bound in duct tape, some who belong to the People’s Defense Forces show off new weaponry with expensive sights, though all still suffer from arms shortages.

For city kids with soft hands, enduring a malaria-plagued, snake-infested jungle is itself an achievement, much less avoiding the Tatmadaw’s snipers, mortar shells and airstrikes.

“The P.D.F. in the jungle, they have sacrificed their lives for the country, and I have special respect for them,” said U Yee Mon, a former poet who is now serving as the minister of defense for the National Unity Government.

Some of the young combatants were escaping arrest warrants issued for their participation in post-coup protests. They had little choice but to flee.

In a human rights report released on March 15, the United Nations accused the military junta of unleashing mass war crimes on its own people in the aftermath of the putsch.

But aside from some financial sanctions and words of condemnation, the global community has done little to punish Myanmar’s junta. The National Unity Government has not won recognition from any country, even if its ranks are filled with elected politicians. With little hope of outside help, the shadow authority has partnered with the ethnic insurgent groups that control territory in Myanmar’s border regions. Together, they have formed an underground railroad to bring young people to safety — and to train them in basic warfare.

One morning this month, a squad of resistance fighters, none older than 26, marched down to trenches on the front lines of eastern Myanmar, steering clear of handmade land mines they had planted to defend their territory because the army’s positions were so close. Their breaths ran jagged. One fighter tripped on a branch and snapped a flip-flop. A couple of militia members wore body-armor vests, but without the hard ballistic plates that might save their lives.

“I don’t like looking at blood,” said Ko Kyaw, a 19-year-old university student, holding a bullet in his hand. “It makes me feel dizzy.”

A few hours later, a pair of Tatmadaw attack helicopters strafed the rebel trenches, although advance intelligence had cleared the foxholes. At night, like nearly every night, Tatmadaw snipers took aim at whatever caught their attention: the glow from a cellphone whose user was checking Facebook, perhaps, or the red ember of a cannabis joint.

The same day, to the north, a teacher and a medical student who had joined the resistance were killed, one shot in the head by a military sniper, the other felled by a mortar shell.

The National Unity Government claims that the People’s Defense Forces, fighting alongside more experienced fighters from the ethnic militias, killed about 9,000 Tatmadaw soldiers from June 2021 through February 2022. (About 300 militia members have died in combat, according to the shadow government.) A Myanmar military spokesman said the actual death toll was lower, and the shadow authority’s numbers could not be confirmed. But military sources acknowledged that the Tatmadaw was concerned about a rise in casualties.

The resistance’s wounded are treated in an outdoor jungle clinic with bamboo operating tables and a dispensary fashioned out of strips of bamboo. Ko Mon Gyi, a militia member, rested on a wooden platform, his leg bandaged from a gunshot wound sustained in fighting last month. Eight other fighters had been injured that day.

Understanding the Coup in Myanmar

A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.

Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.

The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.

The coup was preceded by a contested election. In the Nov. 8 election, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.

Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of six years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.

“As soon as I’m healthy, I’ll fight again,” he said. “It’s my duty.”

Presiding over the clinic is a doctor who served in the Tatmadaw for nearly a dozen years. As a battlefield physician, Dr. Drid, as he calls himself, treated Tatmadaw soldiers injured in fighting against some of the same ethnic rebels who are now sheltering his People’s Defense Forces battalion.

“I believe in human rights and democracy,” Dr. Drid said. “The Tatmadaw should fight for these things, protect these things.”

The former army doctor’s voice shook and his hands trembled as he described the day last year when he left home and deserted. He did not tell his family where he went for fear that the Tatmadaw would retaliate against them; some relatives of soldiers who deserted have been imprisoned and tortured. For all his child knows, he said, he might have been killed in combat.

“They are cowards,” he said, of the armed forces he had joined at the age of 15. “They are robots who cannot think.”

For members of Myanmar’s young generation, the coup was a return to an almost unimaginable past, one without Facebook and foreign investment. Under a former army regime, Myanmar had been one of the most isolated countries on earth. Since the putsch, the new junta, led by Senior Gen. Min Aung Hlaing, has banned social media, destroyed the economy and again bunkered an entire nation.

“The generals stole our future,” said Ko Arkar, who until the coup worked as a chef at a hotel in Yangon, the largest city in Myanmar.

He used to spend his days clarifying beef consommé and grilling the perfect medium-rare steak. Now he patrols the front lines with a network engineer, a garment factory worker and a medalist in sailing at the Southeast Asian Games.

Other generations of young people in Myanmar have tried to unseat the military from the jungle. It happened in 1962, after the army’s first coup, and it happened in 1988, after the Tatmadaw crushed mass protests in Myanmar’s version of the Tiananmen Square massacre. Nearly 35 years ago, students and intellectuals fled to the very same forests where the People’s Defense Forces are now sheltering.

They, too, aligned with the ethnic rebels who have been battling for self-rule for decades. After a few years, that student-led armed movement fizzled. The ethnic groups that gave them refuge discovered that the students and their compatriots were not as dedicated to notions of ethnic equality as they had hoped. The military remained in power.

This time, the resistance is better organized and better funded. It has harnessed the energies of young people across the country, who are fighting in both urban and rural environments. And it is partnering more amicably with ethnic armed groups, such as those that represent the Karen minority, which has been fighting one of the world’s longest running civil conflicts.

“We know how evil the Tatmadaw is because they have been killing our people and raping our women,” said Saw Bu Paw, a battalion commander for the Karen National Liberation Army, one of dozens of ethnic rebel groups. “With the coup, everyone in the whole country knows their evil nature.”

United Nations investigators have said that the Myanmar military’s treatment of some of the country’s ethnic minorities bears the hallmarks of genocide. This month, the United States designated the Tatmadaw’s campaign against the Rohingya Muslim minority as a genocide, as well.

While no solid data exists, the number of Tatmadaw desertions appears, anecdotally, to be rising. Even before the coup, soldiers were overstretched and underpaid.

“Who wants to be a soldier now?” asked Dr. Wai, another Tatmadaw doctor who deserted and is now attending to the People’s Defense Forces in the forest. “It is a shameful career.”

War is ugly, and the rebels have been accused of abuses. In the cities, members of People’s Defense Forces have carried out a campaign of assassinations and bombings that have raised questions of whether personal grudges are sometimes being carried out under the guise of fighting for democracy.

Still, the resistance keeps growing, luring unlikely recruits.

Until last year, John Henry Newman, as he is known by his baptismal name, was studying to become a priest at a Roman Catholic seminary in Yangon. His fingers, once practiced at caressing rosary beads, have pressed a rifle trigger again and again. In fighting last December in eastern Myanmar, the enemy was so close, he said — he fired, but he does not know if his bullets made contact.

“Killing is a sin,” he said. “But not when it is a good war.”

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Le Monde

Avec l’électrique, plus de convives pour un gâteau plus petit

D’une guerre à l’autre, d’un printemps à l’autre. Alors que le ciel de mars 2022 est obscurci en Europe par les bombes pleuvant sur l’Ukraine, le 30 avril 1975 s’achevait le plus long conflit mondial de l’après-guerre, celui de la guerre du Vietnam. A 7 h 53, le dernier hélicoptère américain décollait péniblement du toit de l’ambassade américaine de Saïgon. Quarante-sept ans après, le 29 mars 2022, le premier et tout jeune constructeur automobile vietnamien, VinFast, a annoncé un investissement de près de 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) dans la construction d’une usine automobile en Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

Automobile : VinFast, une marque vietnamienne à l’assaut du haut de gamme

Elle est prévue pour démarrer en 2024 et produire, si tout va bien, 150 000 voitures électriques par an. L’ancien ennemi communiste entrera alors dans le club très fermé des producteurs automobiles américains. Ironie de l’histoire, cette aventure asiatique commence justement en Ukraine. Diplômé en géologie de l’université de Moscou, le jeune boursier Pham Nhat Vuong, originaire d’Hanoï, s’installe au début des années 1990 en famille à Kharkiv et ouvre un restaurant. Manifestement doué pour les affaires, le jeune ingénieur se lance en 1993 dans la fabrication de nouilles instantanées et devient leader du secteur en Ukraine.

En 2009, il revend sa juteuse affaire à Nestlé pour 150 millions de dollars et retourne fortune faite au Vietnam. Il y crée la société VinGroup, qui se déploie dans l’immobilier, la santé, l’éducation, la distribution, le tourisme. En 2018, il lance le premier constructeur automobile vietnamien, VinFast. Il utilise des bases et des moteurs de BMW. Il aurait vendu 35 000 véhicules en 2021 et rêve de grimper à plus de 700 000 exemplaires d’ici à cinq ans. Pour cela, il a choisi son créneau, celui du haut de gamme, avec des gros SUV qui seront tous électriques d’ici à la fin 2022.

Après l’implantation aux Etats-Unis, une autre pourrait venir en Europe, par exemple en Allemagne. La fortune sourit aux audacieux. Et celle amassée par Pham Nhat Vuong, estimée par le magazine Forbes à 9 milliards de dollars (il est l’homme le plus riche du Vietnam), lui permet de prendre des risques. Car il n’est pas tout seul à partir à la conquête de la citadelle automobile. Des milliers d’aventuriers sont sur les rangs, dont plusieurs centaines rien qu’en Chine.

Inspirés par l’exemple de l’américain Tesla, ils comptent tous évidemment sur la rupture technologique du passage à l’électrique pour percer dans cette industrie si sophistiquée. Il n’est pas sûr qu’il y ait beaucoup d’élus à l’arrivée. Car le basculement accéléré vers cette technologie va avoir pour première conséquence de renchérir les produits et donc de réduire le marché. Pour encore de nombreuses années, le prix des batteries rendra plus chère la voiture électrique par rapport à son équivalent thermique.

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L'Humanité

Quand l’intimité est jetée en pâture sur le Net

Prescription culture

Télévision Une femme fraîchement divorcée voit sa vie complètement détruite avec la mise en ligne, par un amant éconduit, de leurs ébats amoureux. Un téléfilm glaçant.

Caroline Constant

Sophie est une femme à bout. Dès le moment où elle entre dans sa librairie de quartier, dans la première scène de Mise à nu, on devine qu’elle va commettre l’irréparable : elle fulmine, et tout traduit une totale exaspération, de sa respiration hachée à ses yeux sortis de leurs orbites. Elle passe à l’acte : sans hésiter, sans un mot, elle se dirige vers son libraire et lui tire dessus. En pleine journée, en pleine boutique. Quand les forces de police arrivent pour l’embarquer, elle ne proteste même pas. Sophie en est arrivée à cette extrémité après des mois de harcèlement, après que sa vie professionnelle et familiale a été détruite. Et après 58 plaintes, surtout. Ce geste, c’est celui d’une femme à fleur de peau, abandonnée par la société et les siens. Car elle a été victime de « revenge porn » : ses ébats intimes se sont retrouvés sur le Net.

séduisant, attentionné, pressant

Tout avait pourtant commencé de façon si charmante : un nouveau libraire, Vincent Marsac (Julien Boisselier), s’installe dans le quartier de Sophie (Julie de Bona), restauratrice. Elle vient de quitter son mari et n’a pas forcément envie de s’encombrer avec une nouvelle histoire. Mais l’homme est séduisant, attentionné, pressant : Sophie et lui deviennent amants. Très vite, il devient possessif. Très vite aussi, il veut prendre dans sa vie une place qu’il n’a pas, se montre jaloux du père des enfants de Sophie, de son meilleur et plus vieil ami. Quand il dépasse les bornes en se présentant chez elle le soir de l’anniversaire de son fils, sans y être invité, Sophie le plaque. Il la prévient : il va se venger. Quelques jours plus tard, ses amis et sa famille reçoivent une vidéo de ses ébats amoureux avec Vincent. On n’y distingue que le visage de Sophie, pas celui de son partenaire. Dans ce tranquille quartier, elle est désignée, tout de suite, avec des noms d’oiseaux. Son père refuse de la revoir, son fils part en vrille, son ex-mari veut récupérer la garde de ses enfants. Elle ne cède pas, et porte plainte : la police lui rit au nez.

Deux ans et 58 plaintes

Et le cauchemar s’accélère : la vidéo est balancée sur les réseaux sociaux, puis sur des sites pornographiques, avec son numéro de téléphone, puis son adresse. Sa vie devient un enfer, avec les moqueries des clients, les hommes qui la harcèlent et l’agressent, les parents d’élèves qui ont peur que leurs enfants soient contaminés par cette femme de petite vertu, qui, on le rappelle, n’a fait que jouir dans une relation consentie et n’est pour rien dans le fait que ces vidéos soient balancées partout. Un policier (Édouard Montoute) et une association de lutte contre le cyberharcèlement l’aident, concrètement. Mais deux ans et 58 plaintes, c’est long.

Mise à nu est un téléfilm de procès. Quelle vérité, de celle de la femme brisée psychologiquement ou du pervers en fauteuil roulant, va obtenir justice ? Le film rend compte d’une réalité effroyable. Il est tiré d’une histoire réelle, celle de Sophia D. Julien Boisselier est comme toujours admirable dans le registre de l’amant pervers et chafouin. Julie de Bona est très convaincante dans le rôle de la victime, même si elle en fait un peu trop. Didier Bivel, qui a réalisé récemment pour France 2 le formidable Emma Bovary, remplit complètement son rôle préventif.

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El País (ESP)

La fascinante historia del Kronenhalle, el lugar para comer entre ‘chagalls’ y notas de Miró

ZÚRICH

James Joyce, Federico Fellini, Coco Chanel, Yves Saint Laurent… La lista de personajes asiduos de este restaurante de Zúrich es larga. Este icónico local, abierto en 1924 y faro cultural en la Europa del siglo XX, es el museo donde mejor se come

Había una vez una pareja de novios que alternaban trabajos temporales por comercios y casas de comidas del barrio Niederdorf de Zúrich en la segunda década del siglo XX. Ella se llamaba Hulda, tenía don de gentes y un hijo pequeño fruto de una relación anterior. Él se llamaba Gottlieb Zumsteg y estaba dispuesto a todo para hacerla feliz. Un buen día, bajando por la Rämistrasse, descubrieron que el local donde se hallaba el Hôtel de la Couronne se traspasaba, y una pregunta saltó de una mente a otra y empezaron a soñar con montar su propio negocio. 

A la vuelta de la esquina destacaba la flamante ópera, inaugurada en 1891, cuyo brillo dotaba de renombre a esa explanada. Y unas calles más allá despuntaba un cabaret oscuro con nombre de filósofo (Voltaire; actualmente cerrado por reformas, aunque tiene previsto reabrir a finales de este mes) en el que un grupo de exiliados comandados por un tal Tristan Tzara emitían sonidos extraños al abrir la boca para alumbrar una pulsión nueva llamada dadaísmo. Frente al recién adquirido espacio, se mantenía en pie el Café Odeon, que, desde el fin de la I Guerra Mundial, ampliaba el número de intelectuales que leían en sus mesas las malas noticias escritas con sangre y tinta en los periódicos. Quizás por su ejemplo, o con ánimo de compartir clientela, la pareja se animó a dar el salto y fundaron su propio local manteniendo el nombre del hotel: Kronenhalle

Cuando en 1924 abrieron las puertas de su restaurante no sabían que estaban dando forma y color al lugar donde confluirían de manera armónica los placeres de la vista con los del paladar, ni tampoco que iluminaban un lugar único en el mundo y que hoy, casi un siglo después de su apertura, sigue recibiendo clientes que se van pensando en volver. 

Un búnker cultural de entreguerras

Al poco de la inauguración, devino un sitio de encuentro de escritores, artistas, intelectuales, actores y personas de otros gremios tradicionales que pintaron sus escudos de armas decorando las cornisas de una manera premonitoria antes de que en el local colgaran grandes obras. Así se transformó en un santuario por el que peregrinaba una intelectualidad europea necesitada de afectos y pintores dispuestos a beberse el mundo. A su reputación contribuyó de manera notable la vibrante atmósfera de aquella ciudad neutral que recibía exiliados políticos y exiliados voluntarios, ubicada como un cruce de caminos entre Francia y Alemania. Amparada por esas virtudes, Zúrich supo sacar partido de la gran cantidad de ideas que aportaron las cabezas pensantes que buscaron cobijo en ella y en el Kronenhalle. 

James Joyce, por ejemplo, llegó a la ciudad suiza en 1915 y desde que arrancó el restaurante él y su esposa Nora Barnacle empezaron a venir casi a diario. Vinieron tanto que además de convertirse en íntimos de los dueños protagonizaron dos anécdotas. La primera es que Joyce hizo prometer a Hulda que seguiría dando de comer a su mujer cuando él muriese, y así cumplió la dueña su palabra a partir del día después de que el escritor irlandés fuera enterrado en el cementerio de Zúrich. Y la segunda todavía hoy es visible, y es que la esquina en la que cada tarde se sentaba la pareja permanece intacta —adornada con pinturas y fotos de ellos en la misma mesa—, y muy solicitada. 

No cabe en un artículo la lista de asiduos que han honrado al Kronenhalle y que han admirado el carisma de la señora Hulda, quien hasta el último día de su vida, con 94 años, siguió saludando cada noche uno por uno a todos los comensales. Para hacernos una breve composición de lugar diremos  Kandinsky, Giacometti, Chagall, Picasso, Miró, Braque y la pareja de marchantes Aimé y Marguerite Maeght por un lado, y, por otro, Thomas Mann, Elias Canetti, Stefan Zweig, Bertolt Brecht, Robert Musil, Federico Fellini o Max Frisch. Pero no se vayan todavía, aún hay más. 

El hijo, la moda y el más allá

Desde que tuvo uso de razón, Gustav, el hijo de Hulda, quiso sumarse al equipo y aportó estilo y cosmopolitismo. En 1957 Gottlieb Zumsteg murió tras un accidente de tráfico. A partir de entonces madre e hijo gestionaron el negocio. Gustav se hizo cargo de la dirección artística, dejando la cocina en manos de su madre. La pasión del hijo eran la moda y el coleccionismo de arte. Enseguida montó su empresa textil dedicada a la seda, a la que llamó Ludwig Abraham & Co. Seiden AG y, tras la II Guerra Mundial, empezó a viajar a París, Nueva York, Roma, Madrid. Se hizo amigo de Coco Chanel, Yves Saint Laurent, Christian Dior, Cristóbal Balenciaga y de Hubert de Givenchy, quienes, como demuestran la cantidad de imágenes y las dedicatorias en las paredes, visitaron con asiduidad el Kronenhalle. Oh, ese maravilloso dibujo de Yves “Pour Gustav avec mon plus grand amour”.

Para sus vestidos de noche, Balenciaga utilizaba un cuir de soie de Abraham AG que suscitaba admiración. Según el periódico de Zúrich NZZ, “la colección de primavera presentada en París del 7 de marzo de 1953 es un éxito rotundo para la producción textil suiza y los tejidos creados por Abraham”. Abraham AG estaba en la pasarela internacional temporada tras temporada, adaptándose a las curvas de los cambiantes ideales de feminidad. Diseños con sus telas vestían a personalidades del mundo del cine y el teatro. Con un amplio repertorio de estilos, las pinceladas de las pinturas modernas europeas se abrían paso repetidamente en patrones y combinaciones de colores. “Éramos jóvenes y sin dinero, y forjaríamos nuestras carreras solos más tarde, ellos con sus cuadros y sus trajes y yo con mi seda”, diría. 

Aquí nunca nadie se quedó sin comer por no tener dinero ni ningún estudiante que pasara por el restaurante se fue nunca a la cama sin un plato de sopa y un trozo de pan. Muchos pintores agradecieron esos platos calientes regalando alguna de sus pinturas. Lo muestran no solo las paredes sino también detalles como esta carta que dirigió Joan Miró a Gustav un 28 de diciembre de 1962: “Me tomo la libertad de enviarle a tu madre un gouache que le dedico de todo corazón, porque el Kronenhalle es una tierra de sueños”, escribió como símbolo de agradecimiento por la ayuda que le prestaron para difundir su obra en Suiza. Una de sus salas sigue llamándose Chagall, tan querido en la ciudad. De hecho, no hay mejor lugar para purgar un pecado que la abadía de Fraumünster (al otro lado del río Limago) donde el pintor francés de origen ruso judío instaló sus maravillosas vidrieras, un festín de colores encendidos por el don de la luz, gloria bendita. 

Y es que en el Kronenhalle se come entre obras determinantes de las vanguardias del siglo XX. Las paredes están literalmente forradas, como las grandes pinacotecas clásicas. Cualquier charla se lleva a cabo entre paisajes, retratos o naturalezas muertas firmadas por el propio Marc Chagall, Georges Braque o Pierre Bonnard. La tradición de una hospitalidad sofisticada se despliega en la presencia natural de las más notables pinturas. El jazzista Ray Ventura anotó en 1940: “Después de una guerra tan dolorosa creemos que soñamos al reencontrarnos en el Kronenhalle como en el país más simpático”. 

Una coctelería secreta

Mientras Hulda se dedicaba apasionadamente a cultivar una cocina atractiva y un contacto cercano con sus invitados, su leyenda como anfitriona se iba ensanchando. Era vox populi su generosidad sin prejuicios. En las salas se amontonaban obras, unas provenientes de la colección de la madre y del hijo y otras, fruto de donaciones. En 1965, en plena época dorada del Kronenhalle, Gustav decidió abrir un bar en el local de al lado. Encargó el diseño del interior a Robert Haussmann y a Diego Giacometti el mobiliario. Los asientos de cuero y los revestimientos de las paredes son de color verde oscuro y los paneles de caoba recuerdan el interior de un barco. Como toda coctelería secreta es pura discreción. Sin embargo, fue debido a su carta de cócteles únicos que el Kronenhalle Bar se convirtió en lugar de referencia. Aquí se inventa el famoso Lady Killer, a base de fruta de la pasión, piña, ginebra, melocotón y Cointreau. Un pequeño folleto daba la bienvenida a un público que aún podía ser escéptico: “Saludamos especialmente a esa mujer independiente que se sienta aquí sola en el bar a primera hora de la tarde, disfrutando de la anticipación de la noche”. 

Hulda murió en 1984 y su hijo en 2005. Desde ese 17 de junio, la Fundación Hulda y Gustav Zumsteg gestiona el legado de los dos antiguos dueños. Durante décadas, artistas, escritores, cantantes y actores han comido y bebido y celebrado en estas salas, iluminando un fondo de obras y fotografías, dando por buena la fiesta porque en este mundo oscuro solo perdura lo que conmueve. Como en los sueños, todo está en su sitio.

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L'Humanité

Le revenge porn, une agression sexuelle pas virtuelle

Prescription culture

Télévision À travers le récit de victimes, ce documentaire montre les ravages de ce qui s’apparente à un véritable viol numérique.

Sohir Belabbas

Découvrir des photos ou des vidéos intimes de soi, diffusées sans consentement sur Internet, voilà ce qu’ont dû subir Charlotte, Samira, David, Maëlle et Sophia, par vengeance de leur ex-compagnon. Cette pratique dite du revenge porn (ou pornodivulgation en français) s’est développée avec le déploiement des réseaux sociaux et des plateformes numériques de pornographie. Mais pourquoi donc accepter de se faire filmer ? D’emblée, le documentaire d’Émilie Grall et Marie-Christine Gambart éclaire sur les raisons qui amènent les victimes à accepter ce qu’on serait tenté de leur reprocher. Au début, elles vivent une « banale » relation d’amour ou de confiance avec leur futur cyberagresseur. Puis, par jalousie ou peur de l’abandon, la menace de la diffusion des images est brandie et mise à exécution. 90 % des victimes sont des femmes, jeunes. Chez les hommes, les homosexuels sont davantage ciblés.

Pour l’avocate Delphine Meillet, spécialiste en cyberharcèlement, « le profil type de l’agresseur n’existe pas, mais le trait commun est la perversité ». C’est la police qui avertit Charlotte que son copain la filme à son insu et diffuse, depuis deux ans, ses images sur le Net. L’agresseur de Samira a livré son adresse. C’est le cauchemar pour David, qui ne souhaitait pas révéler son homosexualité à sa famille. À cette exposition publique et ce harcèlement subi s’ajoute une détresse psychique qui se vit en solitaire : le sentiment de culpabilité a poussé une adolescente, Meilla, au suicide. Sophia finit par être atteinte d’une maladie grave.

Les témoignages pointent une difficile prise en charge dès le dépôt de plainte : des agents de police mal formés, dont certains s’autorisent des comportements indécents vis-à-vis des victimes. Pour remédier à cette violence numérique, l’association e-Enfance forme policiers et gendarmes et sensibilise les jeunes. Une plateforme en ligne – StopNCII.org – permet de signaler les comptes émetteurs et de bloquer les contenus. Les membres du collectif féministe Stop Fisha, qui milite contre le cyberharcèlement sexuel, traquent les agresseurs en ligne. Si Ennemi intime a le mérite de ne pas se focaliser sur la victimisation, le documentaire montre combien les moyens sont faibles. Le revenge porn ne relève de l’infraction délictuelle que depuis 2016. Le cyberagresseur encourt jusqu’à deux ans de prison et 60 000 euros d’amende. Mais le parcours judiciaire est long, parfois vain, et la reconstruction, forcément difficile.

violences faites aux femmes
Le Monde

Guerre en Ukraine : après des pourparlers « substantiels » à Istanbul, Moscou promet de « réduire radicalement » son offensive vers Kiev

Lors d’échanges qui se sont déroulés mardi, l’Ukraine a proposé de s’engager à une neutralité sous réserve d’avoir des puissances étrangères garantissant sa sécurité. Kiev demande également que les différends sur la Crimée et les territoires sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014 fassent l’objet de négociations séparées.

Les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, mardi 29 mars, à Istanbul, ont été « substantiels » et pourraient donner lieu à une rencontre entre le président russe, Vladimir Poutine, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour mettre fin au conflit qui a débuté il y a plus d’un mois, ont estimé les négociateurs des deux camps après trois heures de discussions.

Les progrès dans les négociations pourraient avoir des implications militaires sur la nature de l’offensive russe en Ukraine. A l’issue de la session de mardi, le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine, a annoncé que Moscou entendait « réduire radicalement [son] activité militaire en direction de Kiev et Tchernihiv ». Présent à Istanbul, il a évoqué une décision prise « pour accroître la confiance », au moment où « les négociations au sujet d’un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l’Ukraine [entrent] dans une dimension pratique ». Vendredi, Moscou avait déjà annoncé son intention de concentrer ses efforts sur la « libération du Donbass ».

Le Donbass, objectif minimal de l’armée russe

Après l’annonce de ces avancées qui semblent marquer un tournant dans les discussions entre Kiev et Moscou, les Etats-Unis ont fait part de leurs doutes, par la voix de leur secrétaire d’Etat, Antony Blinken. « Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie », a-t-il déclaré, en visite au Maroc, lors d’une conférence de presse.

Kiev acceptera un statut neutre en échange de garanties de sécurité

Les annonces de mardi font suite à ce que le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a qualifié de propositions « claires » de l’Ukraine. Selon lui, Kiev s’engagerait à une neutralité sous réserve d’avoir des puissances étrangères garantissant sa sécurité.

La neutralité revient pour Kiev à renoncer à intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui constituait une ligne rouge pour Moscou. L’Ukraine accepterait aussi de ne pas accueillir de bases militaires étrangères et d’adopter un statut « non nucléaire », mais demanderait en retour que des Etats occidentaux garantissent sa sécurité.

En Ukraine, « la guerre prend aussi possession des esprits »

Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia a précisé que Kiev réclamait un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon conforme à l’article 5 de l’OTAN et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique dispose qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. M. Arakhamia a cité, parmi les pays que l’Ukraine voudrait avoir comme garants, les Etats-Unis, la Chine, la France et la Grande-Bretagne – membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) – ainsi que la Turquie, l’Allemagne, la Pologne et Israël.

Kiev propose que ces garanties ne couvrent pas dans l’immédiat la Crimée, annexée par la Russie en 2014, ni les territoires sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014. Ces différends devront faire l’objet de négociations séparées. Pour résoudre la question spécifique de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Kiev propose « quinze ans » de pourparlers russo-ukrainiens séparés, selon un autre négociateur ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

Selon le négociateur russe, Kiev veut que Moscou s’engage à ne pas s’opposer à une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu, a salué les « progrès les plus significatifs » depuis le début de la guerre, précisant que les pourparlers ne reprendraient pas mercredi. « Désormais, il reviendra aux ministres des affaires étrangères des deux pays de se réunir pour résoudre les questions les plus difficiles », a-t-il ajouté, au terme des discussions entre les délégations russe et ukrainienne. Selon les médias turcs, les chefs des deux délégations se sont retrouvés en tête-à-tête en marge des discussions.

En Ukraine, « les troupes russes font usage de moyens moyenâgeux »

Bientôt une rencontre entre MM. Poutine et Zelensky ?

M. Medinski a qualifié l’approche ukrainienne de « constructive » et expliqué que la Russie lui « donnerait une réponse ». Selon lui, un éventuel accord serait signé par les chefs des diplomaties des deux pays, en présence de MM. Poutine et Zelensky. De son côté, M. Arakhamia a estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat.

Le négociateur russe a rappelé que, selon lui, une rencontre de MM. Zelensky et Poutine, ainsi que de représentants d’Etats garants, serait possible en cas d’accord pour mettre fin aux hostilités. « Après la discussion substantielle d’aujourd’hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l’accord », a-t-il dit. « A condition d’[effectuer] un travail rapide sur l’accord et de trouver les compromis nécessaires, la possibilité de conclure la paix se rapprochera », a affirmé M. Medinski.

  • Joe Biden s’est entretenu de l’Ukraine avec des dirigeants européens

Le président américain, Joe Biden, devait s’entretenir avec des dirigeants européens, mardi, de la guerre en Ukraine, a annoncé la Maison Blanche. L’appel téléphonique avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien visait à « discuter des derniers développements concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a précisé un porte-parole.

A Varsovie, le discours de Joe Biden sur l’Ukraine qualifié d’historique

Dans l’après-midi, le secrétaire d’Etat américain affichait son scepticisme quant aux dernières négociations. « Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au Maroc. « Mais si l’Ukraine considère qu’il y en a [du mouvement], c’est bien et nous soutiendrons cela », a toutefois nuancé le diplomate américain. « Il y a ce que dit la Russie et ce que fait la Russie. Nous nous concentrons sur ce qu’elle fait », a avancé M. Blinken, estimant que les Ukrainiens négocient avec « un pistolet littéralement sur leurs têtes ». « Nous jugerons Poutine et son régime sur ses actes, pas sur ses paroles », a également déclaré un porte-parole du premier ministre britannique, Boris Johnson, aux journalistes.

  • Les Bourses européennes accélèrent et prennent autour de 3 %

Les progrès dans les négociations entre l’Ukraine et la Russie, qui font espérer aux investisseurs un potentiel cessez-le-feu, ont amplifié la hausse des Bourses européennes ; elles ont terminé en hausse autour de 3 % tandis que la Bourse de Wall Street a ouvert en hausse.

Le Monde

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France24 - Monde

"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny

Publié le : 29/03/2022 - 21:32

Marc PERELMAN

Leonid Volkov, conseiller principal de l'opposant russe Alexeï Navalny, s'est entretenu avec France 24 depuis Vilnius, la capitale de la Lituanie. Il a fait part de ses inquiétudes au sujet de l'opposant, ajoutant que le monde "devrait garder un œil sur lui".  Alexeï Navalny vient d'être condamné à neuf ans de prison supplémentaires. Mais selon son conseiller, Vladimir Poutine, en envahissant l'Ukraine, a hypothéqué la pérennité de son pouvoir et donc écourté de facto la peine d'Alexeï Navalny.

Depuis Vilnius, le conseiller politique d'Alexeï Navalny, Leonid Volkov, a réagi au changement annoncé par le Kremlin dans sa stratégie militaire en Ukraine, affirmant réduire "drastiquement" ses opérations militaires à Kiev et à Tchernihiv.

Leonid Volkov estime que le maître du Kremlin, qui prévoyait initialement un "blitzkrieg" contre Kiev, admet désormais qu'il a échoué, mais "trop tard" : malgré la "propagande très puissante" de Vladimir Poutine, Leonid Volkov suppose que cet échec sera très difficile à justifier auprès de la population russe.

Un mois après le début de l'offensive du Kremlin en Ukraine, l'armée russe admettait avoir perdu 1 351 hommes.

Leonid Volkov ajoute qu'un "changement est en train de se produire" au sein de la société russe : "Les Russes vont se rendre compte que quelque chose ne s'est pas déroulé conformément au plan initial".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"

Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés

LE FIL DU 29 MARS

Les leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier et Anne Guillard

  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé, lors d’une allocution, mardi soir, les Ukrainiens à la vigilance, malgré « les signaux positifs » que représentent, selon lui, les pourparlers qui se sont tenus à Istanbul, en Turquie. « L’ennemi est toujours sur notre territoire. Le bombardement de nos villes continue. Marioupol est assiégé », a énuméré M. Zelensky. Mercredi, la Russie a d’ailleurs douché les espoirs de progrès décisifs et affirmé que les pourparlers n’avaient donné lieu à rien de « très prometteur ».
  • Lors de ces pourparlers tenus mardi entre Russes et Ukrainiens, l’Ukraine s’était dite prête à adopter un statut neutre, en échange de garanties sur sa sécurité – une proposition apparemment bien accueillie par Moscou, qui a annoncé « réduire radicalement » son activité militaire sur Kiev.
  • Washington a signalé mardi son scepticisme quant aux annonces russes. « On verra s’ils tiennent parole », a dit le président américain, Joe Biden, avant d’appeler à maintenir la pression sur la Russie à travers les sanctions.
  • Dans un entretien au Monde, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), s’exprime au sujet des risques que la guerre en Ukraine fait peser sur l’Alliance atlantique et annonce que la France aura le commandement des troupes en Roumanie. Il évoque également la crainte du recours par la Russie à l’arme chimique, qui « aurait des conséquences massives ».
  • Au moins douze personnes sont mortes, et 33 autres ont été blessées, lors d’une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv (sud), ville qui connaissait un répit, en ce qui concerne les bombardements, lors des derniers jours, a annoncé mardi après-midi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • Les autorités ukrainiennes s’inquiètent de la situation toujours dramatique dans le port assiégé de Marioupol. Selon une conseillère de la présidence ukrainienne, Tetiana Lomakina, « il pourrait y avoir autour de dix mille morts » dans la ville.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Décryptages. Dans les négociations comme sur le terrain, Kiev tente de reprendre la main

Factuel. Après des pourparlers « substantiels » à Istanbul, Moscou promet de « réduire radicalement » son offensive vers Kiev

Témoignages. Le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine : « On a envie de rentrer dans un profond sommeil et de se ­réveiller quand l’Ukraine aura gagné la guerre »

Factuel. Sur les réseaux sociaux, ces comptes en français qui relaient la propagande du Kremlin

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie

Publié le : 29/03/2022 - 17:56

Sébastian SEIBT Suivre

Le chancelier allemand Olaf Scholz a confirmé que Berlin réflechissait à acheter à Israël un de ses célèbres systèmes de défense antimissile. Une démarche qui prouve à quel point la guerre en Ukraine a changé la donne sécuritaire en Europe, mais qui repose aussi sur l’illusion qu’il pourrait exister un "bouclier" capable de protéger complètement un pays comme l’Allemagne contre les missiles russes.

Un bouclier antimissile pour protéger l'Allemagne contre les velléités guerrières russes. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a évoqué cette possibilité dimanche 27 mars, lors d'une interview accordée à l'ARD, la première chaîne de télévision du pays.

Une telle proposition aurait paru incongrue il y a encore à peine deux mois dans un pays qui, comme l'Allemagne, se targuait de sa posture pacifiste. Mais l'invasion de l'Ukraine par la Russie a changé la donne. "Nous devons nous préparer à faire face à la nouvelle réalité d'un pays voisin [la Russie] qui utilise la force pour parvenir à ses fins", a affirmé le chef du gouvernement allemand.

Arrow 3 plutôt que le Dôme de fer israélien

Olaf Scholz a précisé qu'une des principales options sur la table était l'achat à Israël d'un système de défense clef en main. Une délégation de députés allemands s'est rendue dimanche à Tel Aviv afin d'en savoir plus sur les capacités israéliennes d'intercepter et détruire les missiles qui menaceraient son territoire, a confirmé Marie-Agnes Strack-Zimmermann, présidente du comité de la Défense du Bundestag.

La pression exercée sur le gouvernement allemand pour renforcer ses défenses antimissiles se fait ressentir depuis que les troupes russes sont entrées en Ukraine. Des élus conservateurs de la CDU avaient ainsi suggéré début mars que l'Allemagne achète pour protéger sa capitale le Dôme de fer israélien, le célèbre bouclier antimissile qui avait prouvé son efficacité contre la pluie de missiles à courte portée lancés depuis Gaza par le Hamas en mai 2021.

>> À lire aussi : Le Dôme de fer israélien a tenu le choc face aux roquettes du Hamas et ses alliés

Une demande qui ne faisait pas grand sens. "L'arsenal dont dispose la Russie n'a rien à voir avec les roquettes que le Hamas utilise à la frontière et que le Dôme de fer est chargé d'intercepter. C'est comme comparer les capacités offensives d'une équipe jouant en Ligue des champions à celles d'une formation évoluant en division régionale", explique Oliver Thränert, spécialiste des questions de défense antimissile au Center for Security Studies de l'École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), contacté par France 24.

C'est pourquoi Olaf Scholz et le gouvernement allemand s'intéressent plutôt à Arrow 3, qui est un dispositif israélien complémentaire au Dôme de fer, spécifiquement conçu pour intercepter les missiles à portée intermédiaire. "C'est le type de système de défense qui, en théorie, sert à se protéger contre les missiles tels que les Iskander que la Russie devrait utiliser si elle voulait frapper l'Allemagne", confirme Rafael Loss, spécialiste des questions de sécurité allemande au Conseil européen des relations internationales, contacté par France 24.

L'Allemagne et l'Europe démunies face à une menace venue des airs ?

Les experts des questions de défense allemande saluent, dans leur majorité, l'ouverture d'un débat autour d'un renforcement des défenses antimissiles allemandes. "Cela faisait longtemps qu'une telle réflexion devait avoir lieu", estime Rafael Loss. Après la fin de la Guerre froide, "c'est le secteur de la défense qui a le plus souffert, car les Allemands ne pensaient plus qu'une menace sérieuse puisse venir de airs en Europe", ajoute cet expert.

Pour lui, l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 aurait dû ouvrir les yeux aux responsables politiques allemands. Mais il a fallu attendre la guerre d'invasion déclenchée par Moscou en Ukraine, qui a "rendu la menace plus claire, et a montré que la Russie n'hésitait pas à recourir à des missiles", note Götz Neuneck, chercheur sénior à l'Institut pour la paix et la sécurité (Institut für Friedensforschung und Sicherheitspolitik, IFSH) de l'université de Hambourg, contacté par France 24.

L'Allemagne n'a pas grand-chose pour faire face à une telle menace. Elle dispose essentiellement d'un système antidrone et de quelques missiles Patriot américains, qui "sont une technologie vieillissante et adaptée pour détruire les missiles à courte portée", rappelle Ulrich Kühn, directeur du groupe de recherche "contrôle de la prolifération des armements et nouvelles technologie" à l'IFSH, contacté par France 24.

Plus généralement, les défenses de l'Otan en Europe sont mal calibrées pour faire face à d'éventuelles frappes depuis la Russie. Les systèmes antimissiles installés en Roumanie et en Pologne "sont destinés à parer une menace venant plutôt du Sud, ce qui signifie surtout qu'ils ont été configurés pour intercepter d'éventuels missiles iraniens", explique Ulrich Kühn.

Des trous dans le bouclier

Mais si l'intention est bonne, le débat aurait très mal commencé en Allemagne, d'après tous les experts interrogés par France 24. "Il y a actuellement une pression pour faire rapidement quelque chose qui donnerait un sentiment de sécurité à la population allemande, ce qui nuit à une réflexion posée sur cette question", estime Ulrich Kühn.

Principal problème : l'idée "qu'il pourrait exister un bouclier capable de protéger toute l'Allemagne contre les missiles russes est aberrante", tranche ce spécialiste de l'Institut pour la paix et la sécurité.

D'abord parce qu'on ne connaît pas les capacités réelles du système israélien Arrow 3. "C'est un système qui n'a encore jamais eu à abattre le moindre missile de moyenne portée [en condition réelle de conflit]", rappelle Götz Neuneck.

Ensuite, "les Russes ont clairement les moyens de submerger un système comme Arrow 3", assure Rafael Loss. Il faudrait en effet des centaines, voire des milliers de missiles antimissiles tirés simultanément pour contrer efficacement une attaque de grande ampleur russe qui viendrait des airs. Surtout que "les missiles russes ont, pour certains, des systèmes de leurre intégrés qui rendent l'interception encore plus difficile", souligne Ulrich Kühn.

Un tel dispositif, pour être un tant soit peu efficace, deviendrait un véritable gouffre financier. Les médias allemands ont évoqué un programme qui coûterait "seulement" 2 milliards d'euros… Un chiffrage "qui semble bien hasardeux, compte tenu qu'il faut couvrir un pays de la taille de l'Allemagne", estime Thomas Wiegold, un expert en armement allemand, sur son blog. À l'heure actuelle, "il serait bien plus efficace de construire davantage de bunkers que d'investir dans un bouclier antimissile si on estime que la Russie risque de frapper un pays de l'Otan avec des missiles", juge Götz Neuneck.

Et puis, il faut "aussi des radars capables de repérer précisément des missiles russes en approche", souligne Götz Neuneck. Encore des dépenses supplémentaires à prévoir pour un pays qui dépend surtout des capacités radars de l'Otan pour défendre son espace aérien.

Pour Oliver Thränert, c'est l'autre point faible du débat qui a lieu actuellement en Allemagne : Olaf Scholz semble suggérer que l'Allemagne achèterait un tel système seule dans son coin. "Je ne vois pas comment un dispositif antimissile pourrait être déployé sur le sol allemand sans être intégré au système de défense mis en place par l'Otan, dont l'Allemagne fait partie", note cet expert.

Enfin, renforcer les défenses antimissiles "a aussi un coût politique dont on ne parle absolument pas pour le moment", regrette Ulrich Kühn. C'est, en effet, mettre un pied dans un "cercle vicieux qui peut aboutir à une nouvelle course aux armements", averti Rafael Loss. Si l'Allemagne ou l'Otan renforce sa défense en Europe, la Russie "voudra investir pour augmenter ses capacités offensives, et ainsi de suite", estime Ulrich Kühn.

Dans le contexte actuel de guerre en plein cœur de l'Europe, la volonté des Allemands d'être mieux protégés face à la menace russe peut se comprendre… mais elle implique le risque d'ouvrir la porte sur un monde encore plus dangereux à l'avenir.

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L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

GUERRE EN UKRAINE

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Guerre en Ukraine

La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

France24 - Monde

Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives

Publié le : 29/03/2022 - 19:20

Cyrielle CABOT

Les Hongrois se rendront aux urnes dimanche à l'occasion des élections législatives. Si le Premier ministre ultraconservateur sortant, Viktor Orban, entend bien être réélu pour un quatrième mandat consécutif, il a dû composer ces dernières semaines avec un nouveau facteur : la guerre en Ukraine, qui a totalement bouleversé la campagne électorale. 

"Poutine ou l'Europe ?", peut-on lire sur des affiches dans les rues de Budapest. En Hongrie, la guerre en Ukraine s'est invitée comme le sujet phare de la campagne pour les élections législatives du 3 avril. Alors que le Premier ministre ultraconservateur, Viktor Orban, veut rafler un quatrième mandat consécutif, l'opposition ne cesse de critiquer sa proximité avec Moscou. À quelques jours du scrutin, les questions de politique intérieure sont devenues inaudibles, et le vote prend des allures de référendum entre ouverture vers l'Est et réconciliation avec l'Union européenne.

"Avant le début de la guerre en Ukraine, la campagne électorale était surtout dominée par des questions sociétales : le parti de Viktor Orban, le Fidesz, prônait 'des valeurs traditionnelles' et la lutte contre 'la propagande LGBT'", explique auprès de France 24 Daniel Hegedus, politologue, spécialiste des pays d'Europe de l'Est au sein de la fondation German Marshall Fund. Dimanche, le scrutin législatif sera d'ailleurs assorti d'un référendum sur une proposition de loi visant à "interdire la représentation et la promotion de l'homosexualité et de la transidentité auprès des mineurs". 

De son côté, l'opposition, emmenée par le conservateur Peter Marki-Zay, "se concentrait surtout autour de la lutte contre la corruption", poursuit le politologue. Dans les premiers mois de la campagne, l'objectif affiché de ce bloc inédit, qui rassemble six partis couvrant l'ensemble de l'échiquier politique, était en effet de renverser "le gouvernement le plus corrompu de mille ans d'histoire magyare".

Mais depuis le 24 février, ces thématiques ont été reléguées au second plan, éclipsées par l'invasion russe en Ukraine, l'afflux de réfugiés arrivant en Hongrie et les bouleversements géopolitiques mondiaux.

Le jeu d'équilibriste d'Orban

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban n'a cessé de renforcer ses liens économiques et politiques avec le Kremlin, rappelle auprès de France 24 Paul Gradvohl, historien spécialiste de l'Europe de l'Est à l'université Panthéon-Sorbonne. "Aujourd'hui, c'est l'argument principal de l'opposition, qui dénonce un chef d'État 'à la botte de Poutine'."

"Orban et Poutine, ou l'Occident et l'Europe – voilà l'enjeu de ce scrutin. Un choix entre le côté sombre ou le bon côté de l'histoire", résumait ainsi Péter Márki-Zay dans un message publié sur les médias sociaux.

Face à ces critiques internes et dans un souci de ménager son image à l'international, le Premier ministre hongrois joue les équilibristes. Lui qui était encore accueilli en grande pompe à Moscou le 1er février dernier, n'a pas hésité à condamner la guerre en Ukraine et à soutenir les sanctions occidentales contre le Kremlin. Plus étonnant encore, il a récemment accepté le déploiement de troupes de l'Otan sur une partie de son territoire.

Connu pour sa politique anti-migrants, il a aussi surpris en adoptant une politique d'accueil à ses frontières. Depuis le 24 février, son pays a ainsi accueilli plus de 130 000 réfugiés venus d'Ukraine, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies. 

Mais hors de question en revanche, pour Budapest, de se mettre la Russie à dos en acceptant de livrer des armes à l'Ukraine ou d'en laisser transiter sur son territoire. Hors de question aussi, de se passer du gaz russe malgré les sanctions. "Le pays est complètement dépendant de Moscou sur la plan énergétique", explique Pierre Gradvohl. Et de rappeler : "Outre la dépendance en gaz, en 2014, la Hongrie a confié à la Russie le développement de deux centrales nucléaires (le complexe de Paks) sur son territoire."

"Les Russes garantissent 80 % de l'approvisionnement en gaz de notre pays. Si nous coupons le robinet, nous ne pourrons plus cuisiner ou nous chauffer. Et sans l'extension du complexe de Paks, les tarifs de l'électricité quadrupleraient", argumentait ainsi début mars le journal progouvernemental Magyar Nemzet.

"Le choix de la paix et de la sécurité"

"Concrètement, Orban est fidèle à sa position d'ultranationaliste et fait valoir une position où il privilégie avant tous les intérêts de son pays", résume Pierre Gradvohl. "Et à l'inverse, il présente l'opposition comme prête à faire passer les intérêts extérieurs avant les intérêts nationaux."

Lors d'un important meeting organisé le 15 mars, jour de la fête nationale hongroise, Viktor Orban s'est ainsi présenté devant une foule de supporters comme le candidat "de la paix" face à une opposition "qui a perdu l'esprit", "prête à s'engager dans une cruelle et sanglante guerre". "La droite est le camp de la paix, la gauche est celui de la guerre", a-t-il asséné. 

Au même moment, de l'autre côté du Danube, le chef de l'opposition organisait un contre-rassemblement. Dans la foule, on brandissait des drapeaux ukrainiens et européens et faisait une minute de silence en hommage aux victimes de la guerre. Peter Marki-Zay, lui, a appelé à voter "pour le bon côté de l'histoire", et a promis de réconcilier la Hongrie et l'Union européenne, dont les relations ont été mises à mal par dix ans de gouvernement du Fidesz

La propagande pro-Poutine au service d'Orban

"Dans ces argumentaires, Orban a un avantage majeur sur l'opposition : il peut compter sur sa mainmise sur les médias pour porter son discours", poursuit Pierre Gradvohl. Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre a en effet verrouillé le paysage médiatique, réduisant au silence de nombreux journaux d'opposition et exerçant un contrôle sévère sur les médias d'État. 

"Dans l'essentiel des médias publics et privés, la propagande prorusse bat son plein et sert à tout va une rhétorique proche de celle du Kremlin", note l'historien. "Et évidemment, on relaie bien plus la parole d'Orban que celle de l'opposition."

Dernier exemple en date : vendredi 25 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a directement interpellé Viktor Orban dans un message aux dirigeants de l'UE, l'appelant à "choisir son camp". "Le lendemain, la télévision publique offrait au Premier ministre une tribune de dix minutes pour se justifier, sans contrepoids de l'opposition", relate l'historien.

"Un scrutin encore incertain"

Cette propagande et cette neutralité affichée suffiront-t-elles à Orban pour s'assurer une victoire au scrutin de dimanche, face à une opposition plus unie que jamais ? Selon un sondage de l'institut progouvernemental Nézopont, publié le 21 mars, Orban serait crédité de 49 % d'intentions de vote, contre 41 % pour son rival – un nombre de partisans au parti au pouvoir en augmentation depuis le début du conflit. 

"Le scrutin est encore incertain et dans cette société très polarisée, tout va se jouer sur les indécis", s'accordent Daniel Hegedus et Pierre Gradvohl. "Se présenter comme un garant de la paix est certainement bénéfique pour Orban. Cela lui permet de rassurer une partie de la population", note Daniel Hegedus. "Et la guerre en Ukraine détourne l'attention de conflits qu'il peut avoir avec l'Union européenne et des problèmes économiques internes…"

"Globalement, ce vote prenait déjà des allures de référendum pro ou contre Orban. Il devient aussi un référendum sur la direction que doit prendre le pays, entre l'Union européenne et la Russie", conclut-il. 

"Guerre ou non, le système, via son découpage administratif notamment, est favorable à Orban", nuance de son côté Pierre Gradvohl. "Quelle que soit l'issue du scrutin, selon moi, la guerre en Ukraine a tout de même commencé à faire vaciller le système Orban en entraînant une prise de conscience au sein de la population. À voir maintenant à quel point celle-ci suivra."

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À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban

État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives

New York Times - World

Israel Bolsters Security Amid Deadliest Wave of Terrorist Attacks in Years

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The Army and the police scaled up their ground presence the morning after the latest shooting brought the death toll from attacks in Israel this month to 11.

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By Patrick Kingsley

BNEI BRAK, Israel — Israel security forces bolstered their presence across the country and the occupied territories early Wednesday, the morning after a Palestinian gunman killed five people in the fifth attack in less than two weeks.

The recent surge in violence and fears of even more attacks prompted the Army to send reinforcements to the occupied West Bank, where the gunman behind Tuesday night’s attack lived. Forces also deployed along the boundary between Israel and Gaza. The police said they were turning their focus almost exclusively to counterterrorism operations while scaling up their presence on the streets.

The attack came on the eve of Land Day, an annual Palestinian commemoration of Arab protests in 1976 against state efforts to expropriate private Palestinian land in northern Israel. Those protests helped catalyze Palestinian national consciousness.

“After a period of quiet, there is a violent eruption by those who want to destroy us, those who want to hurt us at any price, whose hatred of Jews, of the State of Israel, drives them crazy,” Prime Minister Naftali Bennett said in a video he recorded himself because he is currently infected with the coronavirus and isolating. “They are prepared to die — so that we will not live in peace.”

Though there was no immediate claim of responsibility, several Palestinian militant groups praised the attack including an official from Hamas, the militant group that runs the Gaza Strip. He said the attack was a response to a landmark diplomatic summit on Monday in southern Israel, where foreign ministers from four Arab countries met on Israeli soil for the first time, a gathering that bolstered Israel’s regional legitimacy to the dismay of Palestinians.

But Mahmoud Abbas, the president of the Palestinian Authority, broke from his usual habit of remaining silent after terror attacks in Israel and condemned the shooting, as did a prominent Arab-Israeli politician.

The attack was the latest in a wave of violence that has killed 11 people in Israel, making March one of the deadliest months in Israel, outside of a full-scale war, in several years.

In the past few weeks, officials have repeatedly expressed concerns that violence will escalate once the Muslim holy month of Ramadan, which starts later this week, begins. Ramadan is frequently a time of heightened tension between Palestinians and Israelis, and Ramadan-related disputes helped stoke the tensions that led to an 11-day war in Gaza last year.

Ramadan this year was already expected to be more tense than usual because it will converge with Passover and Easter — a rare occurrence expected to lead to more Muslims, Jews and Christians gathering at shared religious sites in Jerusalem.

Video circulating on social media on Wednesday showed a heavy Israeli military presence in the gunman’s home village near the West Bank city of Jenin. Some West Bank Jewish settlements shut their gates to Palestinian workers, according to Kan, the Israeli public broadcaster. But tens of thousands of Palestinian workers were allowed to leave the West Bank for day labor in Israel as usual, Kan reported.

Israel captured the West Bank from Jordan in 1967 and has occupied it ever since. The Israeli Army maintains a heavy military presence there, in part to maintain its control over the area and in part to protect the hundreds of thousands of Jewish settlers who have moved to the West Bank since 1967. Its forces mount daily incursions into the nearly 40 percent of the territory under the management of the Palestinian Authority.

More than 80 Palestinians were killed by soldiers and settlers in the West Bank last year, and at least 15 so far in 2022, according to the United Nations.

Most of the victims of the recent attacks have been Israeli Jews, but some were also members of Israel’s Arab minority, and at least two had foreign passports.

Details began to emerge about the victims of the attack, whose funerals began on Wednesday morning. One was identified as Avishai Yechezkel, a 29-year-old teacher and rabbi, who was killed while going for a walk near his apartment in Bnei Brak, the religious city in central Israel where the attack occurred, according to an Israeli news outlet.

A second victim, Amir Khoury, 32, was an Arab-Israeli policeman who died in the hospital after a shootout in which he helped kill the attacker, the police said. Mr. Khoury drove a motorcycle toward the shooter, allowing his partner, seated behind him, to shoot at the assailant.

A third victim was identified as Yaakov Shalom, a 36-year-old Bnei Brak resident, and the remaining two were Ukrainian citizens, the Ukrainian embassy said Wednesday morning. It was not immediately clear whether they were recently arrived war refugees, or longtime dual nationals of Israel and Ukraine.

Among the Palestinian militant groups that praised the attack was the Aqsa Martyrs Brigades, which is loosely affiliated with Fatah, the secular party headed by Mr. Abbas, the Palestinian Authority president.

The attack on Tuesday followed another unusually brazen assault in northern Israel on Sunday night, when two Islamic State supporters killed two policemen, one of them a member of Israel’s Arab Druze minority.

That attack came less than a week after another in southern Israel in which a Bedouin extremist stabbed three people to death and killed a fourth in a car ramming.

The attacks have unfolded despite some Israeli efforts to ease certain tensions in the buildup to Ramadan. Israel recently approved more work permits for Palestinians in the occupied territories and the Israeli Supreme Court agreed to postpone the evictions of several Palestinian families in an East Jerusalem neighborhood that was central to the tensions that led to last year’s Gaza war.

Mansour Abbas, an Arab Israeli politician who leads the first independent Arab party to join an Israeli government, condemned the attack.

“We all stand together in the face of a murderous wave of terror,” he said. Terrorists, he added, do not distinguish between Arabs and Jews.

In the Israeli media on Wednesday morning, reactions ranged from demands for a decisive security response to calls for calm, amid fears that any drastic action might inflame the situation further.

“The ball is now in Israel’s court,” wrote Alex Fishman, military affairs correspondent for Yedioth Ahronot, a major centrist newspaper. “Any mistaken move, any emotional and hastily made decision, is liable to send us back to the dark days of countless suicide bombing attacks inside Israeli territory.”

Irit Pazner Garshowitz contributed reporting from Tzur Hadassah, Israel, and Rawan Sheikh Ahmad from Haifa, Israel. Reporting was contributed by Gabby Sobelman in Bnei Brak, Israel.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Il dit la vérité” : la réponse de Zemmour au fondateur de BarakaCity qui encourage le départ des musulmans

C’est peut-être l’un des seuls points sur lequel sont d’accord Éric Zemmour et Idriss Sihamedi. Le candidat de Reconquête! à l’élection présidentielle d’avril prochain était invité sur le plateau de BFM TV ce mercredi 30 mars. Et il a été notamment interrogé sur la récente annonce du fondateur de BarakaCity – association dissoute pour ses liens avec l’islam radical. Idriss Sihamedi avait lancé une idée sur son compte Twitter le 28 mars dernier. Il a proposé d’organiser le départ des musulmans de France en cas de victoire d’Éric Zemmour.

Eric Zemmour (@ZemmourEric): « L’islam est incompatible avec la France » pic.twitter.com/0nQhLtfP5D

— BFMTV (@BFMTV) March 30, 2022

« Dans ce cas-là, il faut qu’ils partent »

Jugeant que la situation en France ne permet plus aux musulmans de « vivre une foi en sécurité », Idriss Sihamedi a affirmé qu’« il faudra tôt ou tard trouver une solution claire à ceux qui refusent l’assimilation ». Il a estimé qu’il existait une « belle opportunité » en Afrique, ou dans d’autres pays « plus accueillants que la France ». Éric Zemmour ne s’est pas opposé à cette idée. Pour le journaliste de métier, Idriss Sihamedi « dit la vérité ». Sur BFM TV, Éric Zemmour a prévenu : « Si des musulmans ne veulent pas se détacher d’une pratique rigoriste de l’islam (…) dans ce cas-là, il faut qu’ils partent. » Il a encore expliqué face à Apolline de Malherbe : « Il y a dans l’islam une volonté de régenter toute la vie des individus qui est contradictoire avec la civilisation française. C’est une autre civilisation, d’autres mœurs. » C’est pour cette raison que « l’islam est incompatible avec la France », selon le candidat. Éric Zemmour a enfin nuancé ses propos, rappelant qu’il y a toutefois « des musulmans qui se détachent d’une pratique rigoriste de l’islam et qui s’assimilent à la France ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Publié le : 28/03/2022 - 16:21

David RICH Suivre

En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.   

Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan". 

Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe". 

Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). 

La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé 

Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite. 

Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable. 

Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde. 

I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr

March 27, 2022

En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie 

Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité. 

Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit. 

Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw

March 27, 2022

Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout 

Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive. 

Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.

Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse. 

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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 18 MARS

Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

LE FIL DU 24 MARS

Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Walid Kachour et Valentin Moinard

Bienvenue dans ce direct consacré au match entre l’Algérie et le Cameroun, dont le vainqueur décrochera son ticket pour les phases finales de la prochaine Coupe du Monde.

Quoi ? Le match retour entre l’Algérie et le Cameroun, deux équipes qui n’ont pas réussi à se qualifier pour les phases finales du dernier Mondial, en 2018.

Et nous aurons aussi un oeil sur le match amical entre la France et l’Afrique du Sud (à 21 h 15)

Quand ? Mardi 29 mars, à 21 h 30.

Où ? Au stade Mustapha-Tchaker de Blida (Algérie).

Sur quelle chaîne ? Sur le site internet de l’Equipe.

Qui anime ce live ? Walid Kachour et Valentin Moinard, depuis le Chaudron d’Austerlitz.

Qui arbitre ? Le Gambien Bakary Gassama.

Ce dont on ne parlera probablement pas ? Des excuses de Will Smith après sa gifle aux Oscars

A lire en attendant :

Football : quatre équipes d’Afrique du Nord sur le seuil de la Coupe du monde au Qatar

Football : avantage Afrique du Nord pour les barrages de la Coupe du monde 2022

CAN 2022 : le Sénégal remporte la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire

Coupe du monde 2022 : pour le football italien, la reconstruction ou le déclassement

Sadio Mané, le guide du Sénégal

Valeurs Actuelles

Idriss Sihamedi de BarakaCity propose d’organiser le départ des musulmans si Eric Zemmour est élu

« La France a ses valeurs, nous avons les nôtres. » Telle est la réaction de Driss Yemmou, alias Idriss Sihamedi, au discours d’Eric Zemmour de dimanche 27 mars. Le fondateur de l’association BarakaCity a proposé d’organiser le départ des musulmans de France en cas de victoire du candidat. « S’il est élu président, qu’il nous laisse créer une organisation indépendante nous permettant de dégager librement de ce pays en faillite et en pleine crise économique », a tweeté Idriss Sihamedi lundi 28 mars. Et de promettre : « S’il accepte, j’organiserai les plus beaux départs ».

« Une solution à ceux qui refusent l’assimilation »

Jugeant que la situation en France ne permet plus aux musulmans de « vivre une foi en sécurité », il juge qu’« il faudra tôt ou tard trouver une solution claire à ceux qui refusent l’assimilation ». Idriss Sihamedi considère qu’il existe une « belle opportunité » en Afrique,  ou dans des pays « tout aussi beaux, plus riches et plus accueillants que la France ». Le candidat de Reconquête ! avait défendu au Trocadéro « l’assimilation » des immigrés : « Le choix que je vous propose, c’est d’embrasser la culture française », ajoutant : « Si vous n’aimez pas la France […] c’est votre droit, mais assumez-le ! »

L’association BarakaCity avait été dissoute en octobre 2020 pour ses liens avec l’islamisme radical et sa complaisance à justifier les actes terroristes. Début mars, Idriss Sihamedi a été condamné pour injure racistes envers l’ancienne chroniqueuse de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui.

Je propose un truc à @ZemmourEric et je suis sérieux.

S’il est élu président qu’il nous laisse créer une organisation indépendante nous permettant de dégager librement de ce pays en faillite et en pleine crise économique.

S’il accepte, j’organiserai les plus beaux départs. https://t.co/9wJCdhN8Do

— Idriss Sihamedi (@IdrissSihamedi) March 28, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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News Analysis

Putin’s War Is Complicating India’s Middle Path Among Powers

India has been reluctant to criticize Russia, long an important ally. But China’s rise, and its closeness to Vladimir Putin, is creating new pressure.

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By Mujib Mashal

NEW DELHI — As international outrage over Russia’s invasion of Ukraine boiled over, foreign ministers and envoys filed in to New Delhi, hoping to pull India off the fence and into clearer condemnation of Russia, its longtime ally.

The United States offered a mix of carrots and sticks: signaling a willingness to expand defense cooperation with India, long dependent on Moscow for a majority of its weapons, but also calling India a “shaky” member of an important alliance of democracies known as the Quad. Prime ministers of Japan and Australia, both part of that alliance, held meetings with India’s leaders. Israel announced that its prime minister would arrive soon.

But when the United Nations again voted last week on a resolution critical of the Russian aggression, India stuck to abstaining. Then India further emphasized its relative neutrality: It also abstained from supporting a resolution that favored Russia. Instead, India called for an end to hostilities and respect for the territorial integrity of states — an expression of displeasure with Russia’s war without calling it out as an aggressor.

The Russian invasion of Ukraine and its backlash offer the latest manifestations of India’s effort to chart its own path through rapid changes in the world order in recent years. At the center of it is an increasing clarity among India’s foreign policy strategists that the country cannot afford to take sides in what is increasingly a multipolar world, officials and analysts say.

India’s vulnerabilities — including a slowing economy that is struggling to meet the demands of a growing population and an ill-equipped military stretched on two fronts by territorial disputes with China and Pakistan — are such that it needs allies far and wide, even if it means New Delhi has to work with the harsh reality of those allies’ bitterly opposing each other.

After decades spent trying to delicately navigate the Cold War legacy of a bipolar world, it is facing even more complications, including the rise of an expansionist China on its doorstep.

“Our position is not that this is not our problem — our position is that we are for peace,” Subrahmanyam Jaishankar, India’s foreign minister, told the country’s Parliament on the day India again chose to abstain from voting against Russia at the United Nations. “Indian foreign policy decisions are made in Indian national interest, and we are guided by our thinking, our views, our interests.”

The debate in the Upper House that day was indicative of the difficult waters India is navigating.

There was talk of a Western “double game” in pressuring India to stop oil purchases from Russia, just about 1 percent of its overall oil imports, while Europe continued buying Russian oil. But there was also questions of what India’s neutral position means for its security. Does India risk angering the United States and other Quad countries partnered in bolstering security against China? What if Russia and China drew closer as a result of the Western sanctions?

Dr. Jaishankar is in a unique position, at once the chief theorist of India’s vision for a path in this complicated new world order and the person responsible for the difficult work of implementing of that vision.

During his four decades in India’s foreign service, he held ambassadorial postings in Washington and Beijing before retiring in 2018 as the country’s highest-ranking bureaucrat in the service. He was chosen by Prime Minister Narendra Modi to become foreign minister a year later, but he used the gap to produce a book, “The India Way: Strategies for an Uncertain World,” on the country’s foreign policy doctrine.

In the book, a favorite reference of foreign diplomats in New Delhi, he attributes much of the challenge of the fluctuating world to the consequences of a “greater individualism, more insularity and sharp retrenchment” by the United States in recent years, along with the rise of a more aggressive China.

“It would require advancing national interests by identifying and exploiting opportunities created by global contradictions,” Dr. Jaishankar wrote.

Just how delicate that work is in practice played out last week, during the visit to New Delhi by the Chinese foreign minister Wang Yi.

It was the first ministerial visit between the two countries since the deadly skirmishes in the Himalayan borders two years ago, which have kept the relations tense.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Indian officials stressed that the meetings with Mr. Wang were aimed at expediting the disengagement of the tens of thousands of troops, a slow process despite 15 rounds of talks between the two militaries.

But many analysts saw in the timing of the visit, and the messaging from Beijing and Moscow around it, an effort to exploit the divergence between New Delhi and Washington — and even to show India in one bloc with Russia and China.

More such efforts are likely. Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, who has listed India and China among countries “who would never accept the global village under the American sheriff,” is expected to arrive in New Delhi later this week.

India’s difficult choices are driven by its own vulnerabilities — particularly an economy that is not living up to its potential — and the legacy of decades of dependence on Moscow and mistrust of Washington.

India lagged far behind China in opening up its economy, missing out on the early benefits of globalization that turned Beijing into a giant. India’s smaller G.D.P. — about $3 trillion, one-sixth of China’s — and the needs of a population of 1.4 billion have constrained the country’s military spending.

“Ultimately, the real security lies in economic growth and, you know, quickly getting to something close to $10 trillion,” said Arvind Panagariya, an economics professor at Columbia University who formerly advised Mr. Modi. “Basically what China did. Who would have taken China seriously until 1990?”

For a large part of India’s independent history, its leaders have looked to Moscow not just for weapons’ supplies, but also for political support at the United Nations. Moscow remained a steady ally when Washington repeatedly upset New Delhi, including aiding Pakistan — India’s enemy — and imposing sanctions on India for developing nuclear weapons.

Even as the ties with Washington have grown to a point that the United States is now India’s largest trading partner, there are still jolts of hesitance for New Delhi. The latest came from the U.S. withdrawal from Afghanistan. India had closely aligned its interests there with the American presence, only to see the United States leave Afghanistan to the Taliban, which New Delhi has long seen as a proxy of a Pakistani military that is hand in glove with Beijing.

In its quest for “strategic autonomy,” India has been slow in creating distance from Moscow. While India has increased its weapon purchases from the United States from little to about $20 billion in the past decade, it still depends on Russia for about 60 percent of its military equipment.

“I think people in the U.S. government understand and appreciate the complexities of India’s position,” said Kenneth Juster, the former U.S. ambassador to New Delhi. “But the atrocities committed by Putin will pose a challenge for India and other countries in terms, at some point, of having to further distance themselves from what he’s doing.”

The Indian government’s confidence that its divergence from Western pressure on Russia will ultimately not damage its relations is rooted in the fact that India is an important potential check on China’s expansionist foreign policy.

New Delhi joined the Quad alliance despite strong opposition from Russia and China, which have both likened it to a NATO in the east aiming to encircle China. But India has maintained its balancing act, buying weapons from Russia, including a missile defense system, despite threats of U.S. sanctions.

About two weeks into the Russian invasion of Ukraine, the leaders of the Quad held a summit meeting that was seen as a show of unity despite India’s not being on the same page on Russia’s war.

“As far as the Pentagon is concerned, we are a pin on the map in the Indian Ocean region,” said Tara Kartha, who served in India’s National Security Council for nearly two decades. “We are not that in Europe, where we have no role to play in hard defense terms.”

Russia’s brutal campaign in Ukraine, and the possibility that Moscow will most likely emerge diminished from the war and sanctions, may accelerate India’s shift away from Moscow and facilitate an expansion of defense ties with the United States, some analysts said.

But Dr. Kartha said that would be a slower process requiring the bureaucracies of both sides to overcome rooted hesitancy. There remains a “deep distrust of the U.S.” in the Indian bureaucracy because of a legacy of seeing Washington as patronizing and unreliable.

“The U.S. bureaucracy has a lot of ifs and buts before it signs anything, while you have Russia coming and saying, ‘OK, let’s do this co-production’ and it’s done,” Dr. Kartha said. “Unless the U.S. is able to get past its own bureaucracy and its own way of thinking, we will still continue to be dependent on Russia.”

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Le Monde

McKinsey et Macron : le vrai et le faux sur la polémique

Un rapport du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil dans l’appareil d’Etat a suscité de nombreux commentaires et raccourcis à l’égard du cabinet américain McKinsey.

Autrefois inconnu du grand public, le nom de McKinsey s’est imposé en quelques mois dans le débat politique français. Le recours du gouvernement à ce cabinet américain pour l’épauler dans la politique de vaccination contre le Covid-19 avait déjà suscité la polémique en janvier 2021. Mais c’est un rapport récent du Sénat, qui dénonce l’emprise des cabinets de conseil sur l’appareil d’Etat, avec un coût considérable pour les finances publiques, qui a attisé les braises. Au point que certains opposants y voient un « McKinseyGate », dont il faudrait tenir responsable le président Macron.

Les Décodeurs, à l’origine de plusieurs enquêtes sur le sujet, font le tour des principales idées reçues sur le dossier McKinsey, où les informations étayées côtoient les intox.

  • Emmanuel Macron est-il proche de McKinsey ?

De nombreux liens existent entre le président et McKinsey, comme l’avait déjà documenté une enquête du Monde en février 2021.

Si McKinsey n’a pas joué de rôle officiel dans la campagne du candidat Macron en 2017, plusieurs consultants ou « ex » du cabinet s’y sont investis sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine (actuel patron de la branche « secteur public » du cabinet), Eric Hazan (l’un des dirigeants de la branche numérique) ou Guillaume de Ranieri (responsable du secteur aérospatial et défense).

Après la victoire, certains de ces consultants ont rejoint des postes d’influence au sein de la macronie. Ariane Komorn a ainsi quitté McKinsey, où elle travaillait depuis 2014, pour devenir cheffe du pôle engagement de La République en marche, en juin 2017. Si cette dernière a quitté le parti présidentiel en 2021, ce n’est pas le cas de Paul Midy (passé par McKinsey de 2007 à 2014), qui en est le directeur général depuis 2019. Un autre consultant, Mathieu Maucort, chez McKinsey de 2013 à 2016, a ensuite été directeur de cabinet adjoint du secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi.

  • Macron a-t-il « favorisé » McKinsey pour lui attribuer des contrats ?

Depuis les révélations sur le rôle joué par McKinsey pendant la crise sanitaire, beaucoup soupçonnent un favoritisme de la part du président de la République à l’égard du cabinet américain. Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s’est, par exemple, interrogé sur « un traitement de faveur pour ce cabinet par rapport à d’autres », en rétribution du rôle joué par certains de ses consultants pendant la campagne de M. Macron. Emmanuel Macron s’en est vigoureusement défendu, le 27 mars :

« On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. »

Rappelons d’abord que l’influence de McKinsey sur la sphère publique ne remonte pas au mandat de l’actuel chef de l’Etat. On ne dispose pas de données aussi détaillées sur les quinquennats précédents, mais on sait, par exemple, que le cabinet américain travaillait déjà pour le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présidents.

En outre, comme le déclare Emmanuel Macron, toutes les missions confiées à McKinsey passent en principe par la procédure encadrée des appels d’offres, qui vise à assurer une mise en concurrence des cabinets candidats en évitant le favoritisme. Lorsqu’un ministère a un besoin, il le formule dans un cahier des charges, propose un prix indicatif et invite publiquement les cabinets à déposer des candidatures. Après avoir examiné les dossiers, il attribue le marché au cabinet ayant fait la meilleure proposition. En cas de soupçon de favoritisme, les candidats déçus peuvent déposer des recours judiciaires – c’est d’ailleurs ce qu’a fait un concurrent de McKinsey pour un marché attribué en 2021.

Plusieurs mécanismes légaux permettent toutefois d’adapter ces règles, à commencer par les accords-cadres. Le principe ? Une poignée de prestataires sont sélectionnés par le gouvernement par le biais d’un grand appel d’offres transversal sur des « prestations intellectuelles ». Les différents ministères peuvent ensuite piocher dans les crédits qui y ont été alloués pour recruter des consultants pour n’importe quelle mission.

Comme plusieurs de ses concurrents, McKinsey fait partie des lauréats de deux gigantesques accords-cadres attribués en 2018 et en 2019 par deux centrales d’achat de l’Etat (la DITP et l’UGAP), qui pénalisent les cabinets plus modestes. C’est à ce titre que de nombreux ministères font appel à lui, selon diverses modalités visant à assurer un turnover des cabinets lauréats.

Autre contournement possible : un ministère peut invoquer l’urgence de la situation ou le « droit de suite » pour reconduire la mission d’un cabinet déjà sur place sans nouvel appel d’offres. C’est par ce biais que le ministère de la santé a confié 18 missions d’affilée à McKinsey et Accenture pendant la pandémie, comme l’a souligné le rapport sénatorial sur les cabinets de conseil.

Enfin, McKinsey a pu bénéficier d’un avantage indirect octroyé par Emmanuel Macron : l’Elysée a, en effet, choisi le cabinet américain pour l’accompagner, à titre bénévole, dans l’organisation des sommets Tech for Good, qui ont vu défiler les patrons du numérique à l’Elysée. Un choix sans appel d’offres, puisque McKinsey intervenait bénévolement. Or, McKinsey a pu ensuite utiliser cette prestation bénévole comme argument dans son dossier de candidature à un grand appel d’offres sur des missions de conseil, lancé par la centrale d’achat de l’Etat (l’UGAP, Union des groupements d’achats publics) – en proposant d’inviter à Tech for Good leurs dirigeants.

  • Quelles missions McKinsey a-t-il menées pendant le quinquennat Macron ?

Si le nom de McKinsey a été largement médiatisé ces dernières semaines, c’est loin d’être le seul cabinet de conseil mis en lumière par le récent rapport sénatorial. Selon les calculs du Sénat, qui reposent sur des données parcellaires, McKinsey ne représente que 1 % des dépenses de conseil de l’Etat entre 2018 et 2020, loin derrière Capgemini (5 %) et Eurogroup (10 %).

Il est toutefois indéniable que le cabinet américain a été associé à certains des chantiers les plus importants du quinquennat. D’après les recherches du Monde, McKinsey a réalisé au moins une quarantaine de missions pour le compte du gouvernement, de la présidence ou des agences de l’Etat entre 2018 et 2021, pour un coût compris entre 28 et 50 millions d’euros.

Le cabinet a multiplié les missions pendant la pandémie de Covid-19, en planchant sur la vaccination, les tests, le passe sanitaire, et même les scénarios de reprise des transports collectifs après le confinement, pour au moins 13 millions d’euros.

McKinsey a également appuyé l’administration dans la préparation de plusieurs réformes des aides sociales : les retraites (920 000 euros), les aides personnalisées au logement (3,9 millions d’euros), le bonus-malus de l’assurance chômage (327 060 euros), les pensions alimentaires (260 880 euros) et les aides d’adaptation des logements au vieillissement (300 630 euros).

En théorie, les consultants n’étaient missionnés que pour fournir un appui technique à ces chantiers, pas pour en inspirer le contenu politique. Le rapport du Sénat a toutefois relevé que la ligne était parfois difficile à tracer : dans ses préconisations au gouvernement sur la reconstitution du stock stratégique des gants médicaux, McKinsey a, par exemple, clairement affiché sa préférence pour le scénario de l’arrêt ponctuel de la distribution aux établissements médico-sociaux, le temps de reconstituer le stock – ce qui n’est pas un choix neutre.

La mission de 18 millions d’euros confiée par Bercy à McKinsey et au cabinet EPSA pour rationaliser la politique d’achats des établissements publics de l’Etat revêt aussi une dimension politique, puisqu’il s’agit d’identifier 200 millions d’euros d’économies potentielles, avec des conséquences sur les politiques publiques associées.

Le cabinet est également intervenu sur des missions dont l’intérêt stratégique a été critiqué par le rapport sénatorial, comme la rédaction d’un guide du télétravail dans la fonction publique (une mission de 235 620 euros, entièrement sous-traitée à un autre cabinet) ou une réflexion sur l’avenir du métier d’enseignant (496 800 euros) destinée à un colloque international qui n’a jamais eu lieu.

Explorez les missions de conseil confiées à McKinsey par l'Etat

  • McKinsey a-t-il recommandé la baisse des APL ?

De nombreux responsables politiques et internautes se sont émus que McKinsey ait « conseillé » au gouvernement la baisse de cinq euros des aides personnalisées au logement (APL) décidée au début du mandat d’Emmanuel Macron.

Il s’agit d’une erreur, qui prend sa source dans une déclaration inexacte de la sénatrice Eliane Assassi lors de la présentation de son rapport sur les cabinets de conseil, le 17 mars. L’élue communiste a, en réalité, confondu les deux réformes des APL appliquées au cours du quinquennat.

La première réforme, paramétrique, consistait à baisser de façon uniforme les APL de cinq euros par mois : elle a été annoncée en juillet 2017 par le gouvernement d’Edouard Philippe, en arguant de la nécessité de trouver 100 millions d’euros en urgence pour boucler le budget de cette aide. Jusqu’à preuve du contraire, McKinsey n’est pas intervenu dans cette décision, qui avait provoqué un tollé.

Une deuxième réforme des APL, plus profonde, a été lancée en septembre 2017 par le gouvernement. Elle visait à économiser un milliard d’euros par an, en basant le calcul des APL sur les revenus des douze derniers mois des allocataires, plutôt que sur ceux des deux dernières années. McKinsey est intervenu sur cette réforme, non pas pour en déterminer les principes, mais pour la mettre en application. En effet, les caisses d’allocations familiales ne parvenant pas à ajuster leurs systèmes informatiques au nouveau mode de calcul, McKinsey a été appelé pour mener un audit, puis les conseiller.

Cette mission, étalée sur plus de deux ans, a coûté au total 3,9 millions d’euros aux finances publiques. Et n’a pas empêché l’apparition de bugs informatiques en série lors du déploiement de la réforme, début 2021.

  • McKinsey a-t-il fraudé le fisc ?

La commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil a révélé, le 17 mars, que McKinsey n’avait payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, malgré un chiffre d’affaires se comptant en centaines de millions d’euros. Pour l’affirmer, les sénateurs sont allés directement récupérer à Bercy des documents fiscaux relatifs à McKinsey & Company, Inc. France et McKinsey & Company SAS, les deux principales entités françaises du cabinet.

Pour se défendre, McKinsey a d’abord affirmé avoir payé « 422 millions d’euros d’impôts et de charges sociales », en entretenant la confusion entre l’impôt sur les sociétés et les cotisations sociales versées sur les rémunérations de ses salariés.

Une semaine plus tard, McKinsey a expliqué qu’une de ses filiales avait effectivement payé pendant six ans l’impôt sur les sociétés, sans préciser laquelle, ni pour quel montant. Faute de transparence sur ses comptes, il est impossible de vérifier indépendamment les affirmations du cabinet.

Reste la question de la légalité : si le ministre des finances, Bruno Le Maire, a promis que le fisc mènerait des vérifications sur McKinsey, qui « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », il n’est pas certain que cela aboutisse à un redressement fiscal. Il existe, en effet, des mécanismes d’optimisation fiscale qui permettent aux multinationales de réduire leurs impôts en toute légalité.

D’après les constatations des sénateurs, McKinsey a déduit de ses bénéfices imposables en France de nombreux frais facturés à d’autres entités du groupe situées à l’étranger, comme s’il s’agissait de prestataires. Un mécanisme baptisé « prix de transfert », qui est légal dans la mesure où le groupe n’en abuse pas.

  • Y a-t-il un « silence des médias » sur McKinsey ?

Assurément, non. La révélation par le site Politico de l’intervention de McKinsey dans la campagne de vaccination contre le Covid-19, en janvier 2021, avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Le Monde avait d’ailleurs, à l’époque, réalisé une longue enquête sur les liens entre le cabinet américain et Emmanuel Macron.

La publication du rapport sénatorial sur l’influence des cabinets de conseil, le 17 mars, a elle aussi reçu un écho médiatique important, au-delà du seul cas de McKinsey. Le Monde y a déjà consacré une dizaine d’articles. La plupart des responsables politiques de premier plan ont réagi à ce sujet dans les médias au cours des deux dernières semaines, jusqu’à Emmanuel Macron, qui a été interrogé à trois reprises sur la question, lors de sa conférence de presse du 17 mars, sur M6, le 23 mars, et sur France 3, le 27 mars.

Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui a rendu son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatDes « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat MacronLe cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceQui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsExplorez les 1 600 missions des cabinets de conseil pour l’Etat recensées par « Le Monde »Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’EtatIntervention invisible, statut flou : le mélange des genres des consultants privés qui conseillent le gouvernementDerrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseilEmmanuel Macron minimise le recours aux cabinets de conseil privés

Maxime Vaudano, Manon Romain, Luc Martinon et Adrien Sénécat

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France24 - Monde

Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

Publié le : 27/03/2022 - 14:39

Marc DAOU Suivre

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

March 25, 2022

Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

March 25, 2022

S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

"Missile monstre"

Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

March 24, 2022

Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

Avec AFP 

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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

Valeurs Actuelles

Le président de la Fédération des chasseurs, Willy Schraen, votera Emmanuel Macron

« L’heure est grave. » Le président de la Fédération des chasseurs, Willy Schraen, se dit « tétanisé » face à la percée de certains candidats dans « les territoires ruraux », notamment Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Opposé à la plupart des candidats qu’il juge peu en accord avec les chasseurs et leurs traditions, Willy Schraen compte voter pour l’actuel locataire de l’Élysée, qui souhaite briguer un second mandat. Il a annoncé la nouvelle dans un entretien accordé au Parisien, mardi 29 mars : « Je voterai Emmanuel Macron dès le premier tour. » 

Macron n’a « pas déçu »

D’après lui, le président de la République « mettra toute son énergie pour répondre (aux) demandes » des chasseurs. « Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. À chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’Écologie, il est intervenu », a-t-il assuré au Parisien.

Willy Schraen a également été interrogé sur ses positions concernant les autres candidats à l’élection présidentielle d’avril prochain. Et le représentant des chasseurs s’est montré clair. En cas de victoire de Jean-Luc Mélenchon, « il n’y aura plus de chasse ». Si Marine Le Pen devient présidente de la République, « elle enlèvera une série de pratiques jugées incompatibles avec ses idées ». La candidate du Rassemblement national serait même, d’après Wily Schraen, « l’animalisme incarné primaire », qui ne « comprend pas » les chasseurs et les considère « comme des pompiers de service ». Il n’est pas non plus convaincu par d’autres candidats : « Fabien Roussel vit la chasse. Mais le PCF a annoncé que s’il n’était pas au second tour, il appellerait à voter pour ‘le candidat de la gauche le mieux placé’. » À savoir Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot, qui souhaitent interdire la pratique durant les week-ends et les vacances scolaires. De même pour Anne Hidalgo qui a « une position dogmatique » similaire à ses adversaires de La France insoumise et écologiste.

« On doit peser dans le vote »

Quant à Éric Zemmour, le candidat est favorable à la chasse mais cela n’empêche pas Willy Schraen de s’interroger : « Que fera-t-il au second tour ? Sans doute appellera-t-il à voter pour Marine Le Pen. » Enfin, Valérie Pécresse ne convaincrait pas non plus. Comme le rappelle Willy Schraen au Parisien, la candidate Les Républicains a « signé en 2021 la charte régionale pour les animaux de l’association L214, avec des mesures anti-chasses ». Cette ONG serait « l’adversaire numéro 1 des éleveurs et des chasseurs ». Pour éviter un vote pouvant mettre en péril la pratique de la chasse, Willy Schraen a jugé : « On doit peser dans le vote. »

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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Valeurs Actuelles

« Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon » : Thomas Guénolé rallie Yannick Jadot

Valeurs actuelles. À la surprise générale, vous avez annoncé votre soutien à Yannick Jadot sur Twitter ce matin. Pourquoi entrer dans la bataille seulement deux semaines avant l’élection présidentielle ? Thomas Guénolé. Je ne souhaitais pas me prononcer avant d’avoir en main les seules candidatures définitives. Entre les désistements des uns et le manque de signatures des autres, l’offre finale de l’élection était, au début de la campagne, plus qu’incertaine. Mieux valait-il attendre le bon timing. Le premier tour étant le 10 avril, j’ai décidé de me prononcer vers mi-mars.

Quels critères ont façonné cette décision ? Pour en arriver à la conclusion que, lorsqu’on est de gauche, il faut voter Yannick Jadot, j’ai appliqué tout un raisonnement. Le voici. En premier lieu, vous éliminez les candidats qui ne sont pas de gauche, ce qui enlève Emmanuel Macron et tous ceux plus à droite que lui. Il en reste donc six. Parmi ceux-là, il faut se poser la question : vais-je voter utile par rapport à l’état actuel des sondages ?

Dans ce cas précis, vous votez Mélenchon, car il est en tête. Vous pouvez aussi voter selon vos convictions, donc pour n’importe quel candidat de gauche. Sinon, vous votez utile à long terme, car vous considérez que la gauche va perdre en 2022 et choisissez donc pour l’offre la plus susceptible de fédérer la gauche autour de valeurs communes après la défaite. À savoir : l’écologie politique. C’est cette option que j’ai choisie. Notamment parce que La France insoumise refuse de ressusciter des coalitions de type gauche plurielle. Il faut se l’avouer : en termes de reconstruction politique, voter Mélenchon, c’est arroser le sable. Ça ne marche pas. Enfin, la dernière option est de prendre en compte le vote de la primaire populaire. Dans la mesure où son vainqueur Christiane Taubira ne se présente pas, le vote Yannick Jadot devient légitime.

Pour entrer dans des considérations plus personnelles, j’admets me sentir de plus en plus concerné par l’enjeu écologique depuis que je suis devenu parent. Je ne me sentais pas touché individuellement par la catastrophe totale qui s’annonce aux alentours de 2100, avant la naissance de ma fille. Maintenant qu’elle est née, mon rapport à l’écologie a mué. Il n’est plus seulement théorique mais charnel, au sens où ma fille et ses descendants seront affectés par le devenir du monde.

Les sympathisants insoumis ont estimé que votre ressentiment à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon vous a poussé à soutenir son rival. Que répondez-vous à ces accusations ? Dès que des cadres de La France insoumise quittent le navire, généralement en raison du fonctionnement antidémocratique de l’organisation, la réaction de la “Maison Mélenchon” est l’attaque ad hominem suivie de la calomnie. Jamais ne m’a-t-on critiqué sur le fond, mais seulement sur ma personne, en me jetant des seaux d’excréments au visage. Voilà des années que je subis ces méthodes, tout en y restant parfaitement indifférent. La charge d’agressivité et de haine qui irradient de la “Maison Mélenchon” envers une multitude de personnalités n’en reste pas moins intéressante. Tout particulièrement lorsqu’on la considère du point de vue de la reconstruction de la gauche…

La tentation du vote Mélenchon pour mettre fin à cinq ans de macronisme ne vous tente-elle pas ? Je comprends les électeurs de gauche tentés de donner leur vote à Jean-Luc Mélenchon, que ce soit par conviction ou au nom du vote utile. On ne m’empêchera toutefois de penser qu’ils sont dans le déni… Dans l’hypothèse où le candidat insoumis atteindrait le second tour, il se verrait infliger une lourde défaite par Emmanuel Macron. Ainsi, un vote Mélenchon ne peut pas être pas un vote utile. Accessoirement, cela fait dix ans que ce dernier pourfend ce concept, alors qu’il en devient un fervent partisan depuis plusieurs semaines, en l’appelant le « vote efficace »… C’est prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages !

Certes. Pour autant, le vote utile n’est-il pas justement celui qui ferait accéder l’écologie politique au second tour ? Cela serait une première, auquel cas, l’Insoumis serait le plus à même d’accomplir cette tâche. Je vous le répète : Mélenchon se prendrait une raclée au second tour. Je ne vois donc pas l’utilité de soutenir ce candidat. J’ajoute au passage que s’il venait à se qualifier, la “Maison Mélenchon” serait en situation hégémonique. Ainsi s’envoleraient donc les chances de reconstruire une gauche unie, lavée de ses querelles fratricides. Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon. Parce que lui n’en veut pas.

Quels aspects du programme de Yannick Jadot vous apparaissent plus aboutis sur le plan écologique que ceux de Jean-Luc Mélenchon ? Le programme de transition écologique est plus précis et détaillé chez Yannick Jadot. Dans L’Avenir en commun (Seuil), les orientations sont plus générales. À moins de fouiller dans les livrets, il est rare de trouver des mesures plus précises. Les choix fiscaux de Yannick Jadot pour qu’on arrête les énergies fossiles le plus rapidement possible sont à mon sens très courageux. La notion d’ISF climatique est logique, car il existe un différentiel d’impact sur la situation écologique et climatique selon votre niveau de revenus et de patrimoine : les catégories les plus pollueuses sont ainsi visées.

Dans la hiérarchie des priorités, l’écologie est de toute évidence au premier rang chez EELV. Tandis que chez les Insoumis, la thématique reste importante mais pas prioritaire, contrairement à la question sociale. Un enjeu certes très important, mais en deçà de la catastrophe écologiste. À l’horizon 2100, l’existence de notre espèce et du vivant est mise en danger. Que peut-il y avoir de plus prioritaire ?

On ne peut pas dire que les Insoumis n’ont pas un programme très fouillé concernant les enjeux écologiques… Je ne dis pas le contraire. J’insiste seulement sur le fait que la tradition politique dont est issue La France insoumise mène ses membres à s’intéresser davantage à la question sociale. C’est leur thème de prédilection, sur lequel ils réfléchissent 80 % du temps. Je suis d’ailleurs bien placé pour le savoir. Loin de moi l’idée de leur reprocher ce tropisme, je constate seulement que l’écologie ne fait pas partie de leur ADN politique.

L’exclusion de Sandrine Rousseau a-t-elle joué un rôle dans votre prise de décision ? Sa mise à l’écart a incontestablement facilité ma démarche de soutien à Yannick Jadot. Je n’en dirai pas plus.

L’européisme de Yannick Jadot ne vous pose pas de problème ? Avant de vous répondre, il me faut lever le voile sur une confusion bien française qui a tendance a embrouillé les débats. Celle qui consiste à assimiler les souverainistes et les alters-européens. Or ces deux visions de l’Europe n’ont rien à voir ! Les souverainistes sont souvent classés à droite ou à l’extrême droite et s’opposent au principe même du supranationalisme. À l’inverse, les alters-européens sont de gauche et plutôt favorables au fédéralisme européen. Seules les politiques économiques libérales promues par la Commission européennes les empêchent d’adhérer pleinement à ce projet.

À titre personnel, j’adhère à cette dernière conception. Opposé à l’Europe de Maastricht et ses politiques libérales obligatoires qui marchande nos services publics, je n’en reste pas moins un partisan des États-Unis d’Europe. Dans une récente tribune parue dans Usbek & Rica, j’ai d’ailleurs récemment encouragé à la construction d’une grande armée européenne, pour répondre à l’invasion russe de l’Ukraine.

Considérations idéologiques mises à part, force est de constater que la campagne de Yannick Jadot patine. Manque de récit, candidat qui n’imprime pas dans l’opinion… Les critiques fusent en interne. Qu’en pensez-vous ? Attention aux querelles de partis. Dans le but de mieux mettre en avant leurs propres idées, souvent radicales et sociétales, les militants ont tendance à s’extraire du strict champ de l’analyse politique. Or, à mon sens, il existe trois problèmes objectifs qui pèsent sur la campagne. Tout d’abord, Yannick Jadot souffre d’un manque de notoriété comparé à ses rivaux de gauche. Ce n’est qu’après une élection présidentielle complète que l’on atteint un niveau de popularité suffisant pour avoir ses chances. Il faut donc qu’EELV conserve le même candidat lors du prochain scrutin présidentiel, contrairement à son habitude de présenter un inconnu tous les 5 ans.

Au-delà des questions de renom, l’influence de la primaire populaire dans la campagne des Verts ne doit pas être négligée. Sans doute avec les meilleures intentions du monde, la PP a occupé tout l’espace médiatique à gauche pendant plusieurs mois. Ainsi, lorsqu’EELV a essayé de faire campagne, les questions des journalistes ne portaient que sur la primaire. Privé d’oxygène, le parti n’a hélas pas pu monter en puissance. Un début de campagne difficile, rendu plus complexe encore par la fâcheuse tendance de Sandrine Rousseau à savonner la planche à Yannick Jadot. S’intéressant tout naturellement aux dissonances, le journalisme politique a bien sûr monté la joute en épingle… Ce que je ne leur reproche pas. Il s’agit plutôt de mettre en cause la responsabilité personnelle de Rousseau.

Quels autres candidats de gauche vous ont attiré pendant cette campagne ? Fabien Roussel (PCF), en fait-il parti ? Je n’oublie pas ce que les Français doivent au Parti communiste français et à la CGT. À savoir : le droit de vote des femmes, la Sécurité sociale, les grandes nationalisations et le statut des fonctionnaires. Sans bien sûr oublier la résistance. Au nom de la grande histoire du PCF, très différente de celle de l’Union soviétique, j’aurais pu avoir la tentation d’aller discuter avec Fabien Roussel. Mais au nom de l’urgence écologique, j’ai fini par choisir Jadot. D’autant que le PC, à mon sens, doit maintenant faire un choix : soit il reste réformiste et renonce définitivement à l’appellation “communiste”, soit il propose un changement radical et garde son nom de toujours. À leur place, je me rebaptiserais “Parti marxiste”. Pour la simple et bonne raison qu’il y a davantage de marxistes que de communistes en France.

Yannick Jadot vous semble-t-il en mesure de fédérer la gauche après 2022 ? En donnant ma voix au candidat écologiste, je n’ai pas choisi un homme mais un parti et un programme. N’importe quel militant ou responsable d’EELV vous dirait qu’il est normal de raisonner ainsi. Dans ce mouvement, on porte un projet collectif, pas une aventure individuelle. J’ajoute que je n’attends pas non plus un sauveur présidentiel. Cette croyance enfantine m’évoque au mieux un père Noël pour adulte. La vraie question me semble être la suivante : le Parti Europe-Écologie Les Verts est-il en mesure de rassembler la gauche après la présidentielle ? Si telle est son ambition, l’absorption du Parti socialiste me semble être sa première bataille à mener. Or aucun travail n’est fait en ce sens pour le moment. Ces deux partis partagent pourtant une même sociologie électorale et chacun possède ce que l’autre n’a pas. Le PS a une implantation électorale mais est à bout de souffle. Tandis qu’EELV est un parti d’avenir qui manque d’élus.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Live: Shelling continues in Ukraine despite Russia's vows to scale down offensive

Issued on: 30/03/2022 - 06:53Modified: 30/03/2022 - 13:28

FRANCE 24 Follow

Ukrainian officials reported shelling around the capital Kyiv and the northern city of Chernihiv on Wednesday, despite a promise by Moscow to scale down military operations there. Follow our live blog for the latest developments. All times indicated are Paris time [GMT+2].

15:39pm: Zelensky urges Norway to supply more energy to Ukraine, EU

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged Norway, the second-biggest supplier of gas to Europe behind Russia, to deliver more energy to his country and the European Union.

Addressing the Norwegian parliament via video link, Zelensky also called for a ban on Russian vessels in Europe's ports.

"You can make a decisive contribution to the energy security of Europe by providing the necessary resources, both for the countries of the European Union and for Ukraine," he said in a speech that ended with a long standing ovation from lawmakers.

1:30pm: Norway sends more anti-tank weapons to Ukraine

Norway has donated more weapons to Ukraine to help the country defend itself against Russia's invasion, the Norwegian defence ministry said on Wednesday.

The latest shipment, which has already been completed, is 2,000 M72 anti-tank weapons, raising the total number of M72s donated by Norway to 4,000, the ministry said.

1:20pm: Moscow vows to work with Tehran to circumvent Western sanctions

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said Moscow would work with Iran to take practical steps in an effort to circumvent Western sanctions, the RIA news agency said.

It was not immediately clear if he was referring to sanctions against Russia exclusively, or also those against Iran.

1pm: Kremlin says nothing 'promising' from talks with Ukraine, welcomes written demands from Kyiv

The Kremlin on Wednesday welcomed the fact that Kyiv has set out its demands for an end to the conflict in Ukraine in written form, but said "we cannot state that there was anything too promising or any breakthroughs," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "There is a lot of work to be done," Peskov said.

He added that Moscow considered it "positive" that Kyiv had started outlining its demands in writing. Ukraine presented its demands when negotiators from the two sides met in Turkey on Tuesday before adjourning to consult with their capitals.

"We carefully avoid making statements on the matters" that are discussed at the talks because "we believe that negotiations should take place in silence", he added.

11:35am: Russia’s Lavrov to visit India on Thursday, New Delhi says

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit India, which has so far refused to condemn Moscow's invasion of Ukraine, for a two-day visit beginning Thursday, New Delhi said.

India has abstained from UN resolutions censuring Russia and continues to buy Russian oil and other goods, despite pressure from Washington, with US President Joe Biden last week describing India as "somewhat shaky" on Russia. India and Russia have had a close relationship for decades. New Delhi, which describes Moscow as its "longstanding and time-tested friend", sources most of its key military hardware from Russia.

11:22am: UK govt issued 25,500 visas to Ukrainian refugees

The British government said on Wednesday it had issued 25,500 visas to Ukrainians under schemes set up to bring in refugees after Russia invaded Ukraine last month. Data from the Home Office showed that 22,800 visas had been given under the Ukraine family scheme, with 2,700 being offered under the sponsorship scheme.

With the number of people fleeing from the war currently in millions, the government has been under pressure to do more to take in refugees.

11:10am: Finland resumes rail link to Russia, passenger services to remain closed

Finland's national railway operator VR Group said on Wednesday it would resume freight services between Helsinki and Saint Petersburg in Russia on March 30, but passenger services will remain suspended, it said on Wednesday.

The operator had halted the service as a result of UK sanctions against Russian Railways, but it was later clarified that the sanctions do not apply to VR Group's contracts, it said in a statement. Passenger services between the two countries, which were suspended on Monday until further notice, will remain closed.

10:45am: Over 4 million people have fled Ukraine, UN says

The number of Ukrainians fleeing abroad is now 4,019,287, the United Nations' Refugee Agency (UNHCR) said on Wednesday, with more than 2.3 million having headed west into Poland..

10:33am: Poland urges EU to tax Russian fossil fuels

Poland's prime minister on Wednesday called on the European Union to impose a tax on Russian fossil fuel imports, adding to unprecedented sanctions on Moscow over its war in Ukraine.

"Today I call on the European Commission to establish a tax on Russian fossil fuels so that trade and economic rules in the single European market can function in an equitable manner," Mateusz Morawiecki said.

10:28am: Poland to impose 'total embargo on Russian coal', to 'stop using Russian oil by end of year', PM says

Poland plans to stop using Russian oil by the end of 2022 and to stop importing Russian coal by May at the latest, the prime minister said on Wednesday, as it cuts economic ties with Moscow due to the war in Ukraine.

"We will impose a total embargo on Russian coal, and I hope that by April, May at the latest, we will have completely exited from Russian coal," Mateusz Morawiecki told a news conference. "We will do everything to stop using Russian oil by the end of this year."

10:2 am: Russian shelling continues in almost all frontline cities across Ukraine’s Donetsk region, local governor says

Russian forces are shelling nearly all cities along the frontline separating Ukrainian government-controlled territory from areas held by Russian-backed separatists in the eastern Donetsk region, its regional governor said on Wednesday.

Pavlo Kyrylenko said on national television the situation could worsen as Russian forces concentrated their efforts to attack the Donetsk region.

10:20am: Ukraine’s northern city of Chernihiv 'shelled all night' despite Russia’s vows to scale down operations, governor says

Ukrainian authorities said Wednesday that Russian forces had bombarded the northern city of Chernihiv despite Moscow's earlier claims that it was "radically" scaling back military activity in the area. "The enemy has demonstrated its 'decrease in activity' in the Chernihiv region with strikes on Nizhyn, including air strikes. Chernihiv was shelled all night," regional governor Vyacheslav Chaus wrote on social media.

10am: Ukraine reports shelling outside Kyiv, around Chernihiv despite Russia’s vows to scale down operations

Ukrainian officials reported shelling around the capital Kyiv and the northern city of Chernihiv on Wednesday, despite a promise by Moscow to scale down military operations there.

Kyiv's deputy mayor, Mykola Povoroznyk, told national television the capital itself had not been shelled overnight. "The night passed relatively calmly, to the sounds of sirens and the sound of gunfire from battles around the city, but there was no shelling in the city itself" he said. The Chernihiv region’s governor, Viacheslav Chaus, said he saw no let-up in Russian attacks.

"Do we believe in it (the promise to reduce military activities)? Of course not," Chaus wrote on the Telegram messaging app.

9:25am: Germany declares 'early warning' gas plan to secure supply

Germany on Wednesday raised the alarm level under its emergency gas plan as fears rose that Russia could cut off supplies if Western countries refused to make payments in roubles. After G7 countries rejected the Russian demand, German Economy Minister Robert Habeck said at a press conference he had called for the first "early warning" alert level under the plan, establishing a crisis team in the ministry to monitor the situation.

Under Germany's existing gas emergency plan, the early warning is the first of three stages and does not yet imply state intervention. Economy Minister Robert Habeck said in a statement that supplies were safeguarded for the time being and that Germany was closely monitoring supply flows with market operators.

9:15am: Shelling continues around Eastern city of Kharkiv as Ukraine claims having regained control of cities

FRANCE 24's Catherine Norris Trent is reporting from the eastern city of Kharkiv as shelling continues. Kyiv has claimed to have pushed back the frontline, regaining control of areas previously controlled by pro-Russian troops.

8:15am: An inside look at Mariupol's devastation, as besieged port city now reduced to ghost town

FRANCE 24's team managed to enter a part of the southern port city of Mariupol, which is besieged and under heavy Russian shelling. Inhabitants that have not fled are living under constant infighting and have been without running water or heating for almost a month.

6:58am: Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk shelled

Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk were shelled by heavy artillery on Wednesday morning, Luhansk regional governor Serhiy Gaidai wrote on Telegram. "A number of high-rise buildings have been damaged. Information on casualties is being confirmed," he said. "Many buildings have collapsed. Rescuers are trying to save those still alive."

06:14am: Trump asks Putin to help dish dirt on Hunter Biden

Donald Trump has called on Russian President Vladimir Putin, who launched an invasion of Ukraine last month, to reveal any compromising information he might have on US President Joe Biden’s son, Hunter.

The former Republican president returned to accusations he had repeated many times during his unsuccessful campaign against Biden in the 2020 presidential election.

In an interview excerpt broadcast Tuesday by Real America’s Voice “Just the News” show, Trump claimed that the wife of the mayor of Moscow gave $3.5 million to Hunter Biden.

“That’s a lot of money,” he said. “She gave him $3.5 million so now I would think Putin would know the answer to that. I think he should release it.”

Trump has long claimed, without providing evidence, that the younger Biden received the funds from Elena Baturina, wife of the late Moscow mayor Yuri Luzhkov, in a bid to curry favor with Joe Biden.

04:55am: US State Department warns that Moscow may ‘detain’ Americans in Russia

The US State Department issued a travel advisory on Tuesday warning that Moscow “may single out and detain US citizens in Russia” and repeating earlier warnings for Americans not to travel to the country.

The warning was “due to the unprovoked and unjustified invasion of Ukraine by Russian military forces” as well as the potential for harassment of US citizens by Russian authorities, the travel advisory said, repeating calls for Americans travelling or living in Russia to leave “immediately”.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

 

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Rugby Avec la diffusion des matchs de la Coupe du monde 2014, la discipline a pris son envol chez les féminines. Mais, pour l’ex-internationale Maylis Bonnin, l’égalité hommes-femmes est encore loin d’être acquise.

Éric Serres

Le tournoi féminin des Six-Nations a débuté le week-end dernier avec une victoire des Bleues face à la Squadra Azzurra (39-6). Samedi, elles affronteront les Irlandaises pour leur deuxième match. À quelques mois de la Coupe du monde, du 8 octobre au 12 novembre 2022, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, Maylis Bonnin, ancienne internationale au palmarès impressionnant (de 1999 à 2006, trois Grands Chelems, un titre de championne d’Europe et une 3e place à la Coupe du monde), fait le point sur l’état de santé du rugby chez les féminines en France.

Entre le rugby joué à votre époque et celui d’aujourd’hui, voyez-vous des différences ?

Bien sûr. Il est plus rapide, il est aussi plus technique. Après, au niveau de l’intensité et de l’impact, c’est pareil. C’est toujours aussi dur lorsque l’on joue l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande. Ce qui a évolué par contre, ce sont les temps d’entraînement pour les joueuses. Les clubs Élite préparent bien plus les filles que de mon temps. On s’entraînait douze heures par semaine, aujourd’hui je pense que l’on n’est pas loin des vingt heures. Après, au niveau encadrement, c’est un peu pareil. Enfin, dernière différence, les filles qui jouent au haut niveau ont toutes ou presque appris le rugby très jeunes. Cela a une répercussion sur le bagage technique.

À quel âge avez-vous débuté ?

J’ai commencé à 18 ans. C’est Pierre Villepreux, qui était à l’université de Limoges, qui me l’a enseigné. Il a mis toute une génération de filles qui étaient en Staps au rugby. Nous n’avions pas le choix. Si on voulait l’enseigner aux élèves plus tard, il fallait forcément l’apprendre. En parallèle, il a créé un club féminin où il n’y avait que les étudiantes de ses cours. Si j’ai été ensuite détectée par l’équipe de France, je pense que c’est grâce à lui. Il m’a enseigné la lecture du jeu, ce qui a fait la différence malgré mon manque de technique par rapport à certaines.

Le rugby au féminin semble avoir fait peu à peu sa place dans le monde de l’Ovalie. Le regard a-t-il changé ?

Il y a eu une bascule en 2014, au moment de la Coupe du monde qui se déroulait en France. Comme celle-ci avait été décalée au mois d’août et que les médias n’avaient rien à se mettre sous la dent, ils se sont emparés de l’événement. À leur grande surprise, non seulement il y avait du monde dans les stades, mais en plus l’Audimat était bon. Si vous ajoutez à cela les réseaux sociaux, cela a eu un effet boule de neige. Donc, si cela intéresse les médias, les clubs et les instances se sentent obligés d’y mettre plus de moyens. Aujourd’hui, ceux qui ne se passionnent pas pour le ballon ovale ne s’étonnent plus de voir des filles le manier. Ce n’était pas le cas à mon époque. On considérait que c’était une activité brutale, donc réservée aux seuls garçons. La médiatisation a cassé les codes.

Bernard Laporte, lors de sa campagne pour la présidence de la FFR, avait exposé cinq objectifs pour les féminines : contrats fédéraux, féminisation des institutions, atteindre les 30 000 licenciées en 2025, réformer les compétitions Élite et fédérales. A-t-il tenu ses promesses ?

Il y a une accélération qui est intéressante. Sur les effectifs, je crois que l’on a dépassé la barre des 30 000 licenciées. Dans les commissions, les filles prennent de plus en plus de place. Les contrats fédéraux sont là. Reste que, pour les montants, il y a mieux à faire. Les sacrifices des filles qui sont au haut niveau sont les mêmes que ceux des garçons. Mais l’on est plutôt sur la bonne voie. Après, en tant que femme, je vais vous dire que cela n’est jamais assez.

Ne devrait-on pas arriver peu à peu à une professionnalisation du rugby féminin, comme cela s’est fait chez ses homologues masculins ?

Il faut penser à une chose : l’après-carrière. Ce que gagnent actuellement les filles ne pourra jamais leur permettre de vivre et, surtout, d’avoir le temps de préparer sereinement une reconversion. Le double projet, je trouve cela beaucoup plus intéressant. Car cela protège en cas de blessure importante. Il faut simplement qu’il y ait une entente entre les écoles, les universités et les entreprises pour instaurer une certaine souplesse afin que les filles puissent pratiquer leur sport.

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rugby féminin
L'Humanité

Fabien Roussel dans les coulisses de la campagne

Prescription culture

Deux étudiants en journalisme ont réalisé un film sur Fabien Roussel et la préparation de son premier meeting à Marseille. Un travail rigoureux et malicieux.

Caroline ConstantÇa sent bon la France

« Ça sent bon la France, ça sent bon le peuple ! » À la fin de son meeting à Marseille, le 6 février, Fabien Roussel est immergé dans la foule. Et il ne cache ni son émotion ni son enthousiasme. Derrière la caméra à capter ce moment d’ivresse, deux étudiants, Yann Mougeot et Antoine Poncet. Étudiants en master de journalisme et médias numériques à Metz, ils ont choisi, pour leur devoir de fin de formation, de réaliser un documentaire sur les coulisses de la campagne de Fabien Roussel. Pendant les quinze jours qui ont précédé ce premier gros rassemblement de campagne, les deux jeunes reporters ont pu suivre sans restriction le candidat communiste. Il en ressort un film malicieux, qui montre à la fois l’élan de cette campagne, sans en minorer, dans les textes de présentation de début et de fin du film, ses difficultés, les débats qu’elle a provoqués, et la polémique née avec la mise en examen de Fabien Roussel après les accusations de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire.

« Il présente une France qu’on voit peu »

À Paris, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, les deux auteurs interrogent, en face à face, Ian Brossat, le directeur de campagne, Julia Castaner, la directrice de communication qui anime avec ferveur les meetings, Olivier Marchais et Christophe Grassullo, ses collaborateurs. On y apprend comment cette équipe tente au maximum d’optimiser les 3 millions d’euros que coûte cette campagne. On y mesure aussi, grâce aux paroles de Ian Brossat, ce qui séduit dans la candidature de Fabien Roussel : « Il présente une France qu’on voit peu dans le monde politique : la France périphérique, qui ne vit pas dans les grandes métropoles. La France des régions, des terroirs. »

Une énorme capacité de travail

Le film a aussi une dimension de reportage, en suivant Fabien Roussel dans ses déplacements dans l’Ehpad de Vitry-sur-Seine, dans une émission télévisée où il s’enquiert des conditions de transport de la maquilleuse, à Villeneuve-le-Roi sur le site d’Air France Industries, ou dans la section du PCF d’Orly. Puis à Marseille, sur la préparation du meeting. Partout, le candidat écoute, et note.

Et lorsqu’il intervient en meeting, c’est à ces notes, à ces rencontres, ces vraies personnes que pense le candidat. Car la parole de Fabien Roussel, face caméra, sur ce qui l’anime est sans doute l’élément fort de ce film. Entre deux pas de danse, une moquerie, il donne la mesure de son énorme capacité de travail et de son sens politique. Mais, surtout, dit-il, « j’ai envie de parler sincèrement de bonheur et de fraternité humaine. RIen que cela, c’est un programme. Et cela, on doit le ressentir, on ne peut pas mentir là-dessus ». Un vrai film politique.

Caroline Constant

Fabien Rousseldocumentaireyoutube Fabien Rousselyoutube
L'Humanité

Seules face à la violence domestique

Prescription culture

Télévision Dans une mise en scène audacieuse et efficace, Ionut Teianu met en parallèle, par la fiction, les histoires emblématiques de deux femmes victimes de violences conjugales.

Caroline Constant

Deux femmes, deux victimes de violences conjugales. Pour l’une, Julie Douib, 34 ans, mère de deux enfants, l’histoire a fini tragiquement : le 3 mars 2019, son compagnon l’a assassinée, de sang-froid, en lui tirant plusieurs balles dans le corps. Et c’est parce que Laura Rapp a vu à la télévision les marches blanches en son honneur qu’elle a eu l’énergie de lancer un appel à l’aide sur les réseaux sociaux pour échapper à son bourreau. De façon très habile, ce téléfilm, qui vaut mieux que son titre, démonte, au travers de ces deux cas, les mécanismes à l’œuvre dans ces relations de couple mortifères. L’histoire, fictionnée, part du livre témoignage de Laura Rapp, Tweeter ou mourir (éditions Michalon). Le réalisateur et coscénariste, Ionut Teianu, a d’ailleurs suivi, en décembre 2019, le procès du mari de Laura Rapp, et en a reproduit des extraits dans la fiction.

La grande force du film est donc de raconter, en filigrane, les histoires de ces deux femmes, jeunes et indépendantes : Julie (Laura Sépul) est serveuse à l’Île-Rousse (Haute-Corse), tandis que Laura (Juliette Roudet) apprend le métier d’agente immobilière. La première rencontre son mari (Gaël Maleux) dans le café où elle travaille, celui de Laura est d’abord son formateur (Clément Manuel). Les couples se forment vite, très vite, trop vite. Et, tout aussi rapidement, arrivent les premiers dysfonctionnements, les mêmes dans chaque couple, qui semblent anodins, comme sur la gestion du linge, dont les deux hommes se montrent très jaloux. Pour Laura, arrivent au bout de quelques mois les premiers coups, la première séparation, les premières excuses, la première réconciliation.

une empreinte patriarcale

Pour Julie, c’est un peu plus long. Une soirée d’anniversaire où elle a osé mettre une jolie robe décolletée déclenche une avalanche de coups. Et le mécanisme s’accélère : les vexations, devant les enfants, sur le repas mal préparé, le plat trop fade. Les dénigrements physiques. Les hurlements. Les coups. Au fur et à mesure, forts de leur masculinité toxique, ces messieurs ne s’excusent même plus de leurs débordements verbaux et physiques.

Les plaintes aussi se succèdent, sans effet : six pour Julie, dont la dernière la veille de sa mort. Idem pour Laura, qui a échappé de peu, grâce à ses voisins, à une tentative d’étranglement. Comme elles sont encore en vie, malgré les hématomes, malgré le nez en sang, malgré les marques autour du cou, elles ne sont pas prises au sérieux. Autant le dire : c’est à la fois glaçant et édifiant, sur le mécanisme à l’œuvre. Et la façon dont une simple insulte, dans le cadre domestique, est aussi une empreinte patriarcale qui peut dégénérer, avec la volonté de mépriser, d’écraser sa conjointe, en considérant de facto qu’elle n’est pas à la hauteur.

La fiction est passionnante, dans son scénario très habile, et sa réalisation très audacieuse et créative en télévision. Lio, elle-même victime de violences conjugales, joue l’avocate de Laura, dans une mise en abyme qui est porteuse d’espoir : on peut s’en sortir, à condition que la société se mobilise.

violences conjugalestéléfilm
L'Humanité

Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem

Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.

France24 - World

Several EU countries expel Russian diplomats over alleged spying

Issued on: 30/03/2022 - 06:13

NEWS WIRES

EU countries Belgium, the Netherlands, Ireland and the Czech Republic on Tuesday announced the expulsion of dozens of Russian diplomats suspected of spying, in coordinated action taken in the shadow of Moscow’s war in Ukraine.

Russia said it would respond in kind.

Belgian Foreign Minister Sophie Wilmes said her country was kicking out 21 diplomats from Russia’s embassy in Brussels and consulate in Antwerp, giving them two weeks to leave.

She said the move was made in conjunction with the neighbouring Netherlands, whose foreign ministry said it was expelling 17 Russian diplomats considered “secretly active” as intelligence officers.

Ireland’s Foreign Minister Simon Coveney said four “senior officials” from Russia’s embassy in Dublin had been told to leave for engaging in activities “not... in accordance with international standards of diplomatic behaviour” – code for spying.

The Czech foreign ministry said that one diplomat in the Russian embassy in Prague had been given 72 hours to leave. A Czech official told AFP the diplomat was Russia’s deputy ambassador.

“Together with our Allies, we are reducing the Russian intelligence presence in the EU,” the Czech foreign ministry tweeted.

‘Principle of reciprocity’

Maria Zakharova, the Russian foreign ministry spokeswoman, told AFP:

“Responses will be provided on the basis of the principle of reciprocity.”

She did not provide further details.

Separately, the Russian foreign ministry denounced the expulsion of Russian diplomats from the Netherlands, calling it an “unfriendly step” and proof that Hague had no interest “in maintaining normal diplomatic channels of communication.”

“The Dutch have outdone themselves in their desire to ‘hit’ the Russian embassy in a more painful way,” the ministry added.

The expulsions announced Tuesday ratcheted up Western blows directed at Russia following its February 24 invasion of Ukraine. Already several rounds of sanctions engineered mainly by the EU and the US have severely sapped Russia’s economy.

Russia now considers all EU countries, along with the United States and allies including Japan, Britain and Australia, to be “hostile” countries.

In the wake of Russia’s invasion, the United States in early March kicked out 12 Russian diplomats based in New York it deemed to be “intelligence operatives”.

Russia retaliated last week by handing the US a list of American diplomats declared “persona non grata”.

Poland, an EU country neighbouring Ukraine, last week expelled 45 Russian diplomats over alleged espionage, prompting Moscow to accuse Warsaw of embarking on “a dangerous escalation”.

In April last year, the Czech Republic expelled dozens of Russian diplomats and Russia retaliated in a tit-for-tat move. Previously, Prague had accused Russian secret services of orchestrating blasts at an ammunition depot in eastern Czech Republic which killed two people in 2014.

Russia was left virtually isolated in the United Nations’ General Assembly on March 2 this year when an overwhelming majority of countries – 141 in total – voted to adopt a non-binding resolution demanding a halt to Moscow’s war in Ukraine.

Just five countries voted against the resolution: Russia, Syria, North Korea, Belarus and Eritrea. Another 35 abstained, including China.

Two days later, on March 4, the UN Human Rights Council voted to trigger an investigation into violations committed in the war in Ukraine. Thirty-two of the council’s 47 members voted in favour, with just Russia and Eritrea voting against.

Two weeks ago, Russia announced it was quitting another international rights forum, the Council of Europe—just before the pan-European body based in Strasbourg said it was kicking Russia out.

(AFP)

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Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations

WAR IN UKRAINE

Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned

L'Humanité

Samba-Mayela : une médaille et un cri

Chronique

Mejdaline Mhiri

Sept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.

Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).

Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.

Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
Le Monde

« Le recours de la Russie à l’arme chimique aurait des conséquences massives », selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN

Dans un entretien au « Monde », le secrétaire général de l’OTAN s’exprime sur les risques que la guerre en Ukraine fait peser sur l’Alliance atlantique.

Un peu plus d’un mois après le début de la guerre en Ukraine, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, revient sur les risques de ce conflit pour l’Alliance atlantique et la réponse que son organisation doit y apporter.

Le président Volodymyr Zelensky a indiqué récemment que l’Ukraine pourrait renoncer à une adhésion à l’OTAN et qu’elle pourrait devenir neutre. Cela pourrait-il faire partie de la solution politique au conflit avec la Russie à laquelle vous appelez ?

Nous respectons toutes les décisions d’une nation souveraine et indépendante, qu’elle décide de poser sa candidature à l’adhésion ou non. C’est à l’Ukraine de décider, sur son éventuel statut de neutralité aussi. Je note cependant que les propos du président n’évoquaient pas une décision formelle mais une déclaration d’intention.

Plus de 100 000 militaires américains sont désormais positionnés en Europe, dont beaucoup en Pologne, où les troupes de l’OTAN dépassent désormais les 10 000. Cela ne risque-t-il pas d’être considéré par Moscou comme une entorse à l’acte fondateur de 1997, qui encadre le face-à-face OTAN-Russie et limite en principe de tels déploiements à 3 000 soldats ?

L’acte fondateur indique clairement que l’intégrité territoriale de tous les pays européens doit être respectée, et la Russie l’a constamment violé. En 2008, en envahissant la Géorgie ; en 2014, en annexant la Crimée ; et depuis, tous les jours, en déstabilisant l’est de l’Ukraine, et, récemment, en l’envahissant. Nous devons envoyer un message clair à Moscou et nous le faisons pour éviter que le conflit ne dégénère. Il ne doit y avoir aucun malentendu sur le fait qu’une attaque contre un de nos alliés engagerait une réponse de toute l’Alliance. En envoyant ces troupes, nous fournissons une dissuasion crédible qui n’a pas pour but de provoquer le conflit mais de l’empêcher et d’assurer la paix. Ceci étant, cette présence des Etats-Unis n’est pas totalement nouvelle. Elle a augmenté progressivement depuis 2014 face à une Russie de plus en plus agressive

Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en Europe

Ces troupes étaient toutefois plus éparpillées auparavant…

Une grande partie était déjà présente avant cette guerre. Nous étions bien préparés, avec plus d’exercices, plus d’équipements, plus de dépenses pour la défense, plus de présence aérienne, notamment en mer Noire. Depuis 2014, nous avons aussi établi quatre groupes tactiques dans les pays baltes et en Pologne [désormais au nombre de huit]. Quand l’invasion s’est produite, nous avons, dès le premier jour, activé nos plans de défense et immédiatement envoyé plus de troupes. La France a d’ailleurs participé à cette adaptation historique, en envoyant des soldats en Roumanie et en Estonie. La France aura le commandement des troupes déployées en Roumanie et sera désignée « nation cadre ».

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France24 - World

IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff

Issued on: 30/03/2022 - 12:42

NEWS WIRES

The first trial on US soil of an alleged major figure in the Islamic State (IS) group -- an accused member of the kidnap-and-murder cell known as the "Beatles" -- will begin in earnest Wednesday near Washington.

El Shafee Elsheikh, 33, is accused of involvement in the murders of American journalists James Foley and Steven Sotloff, as well as aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller.

The day after the selection of 18 jurors, including six alternates, prosecutors and Elsheikh's lawyers will cross swords for the first time in federal court in Alexandria, Virginia.

Elsheikh and another former British national, Alexanda Amon Kotey, were captured in January 2018 by Kurdish forces in Syria while attempting to flee to Turkey.

They were turned over to US forces in Iraq and flown to Virginia in October 2020 to face charges of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a foreign terrorist organization.

Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison. Under his plea agreement, Kotey will serve 15 years in jail in the United States and then be extradited to Britain to face further charges.

Elsheikh opted to fight the charges. He faces an unconditional sentence of life imprisonment.

Kotey and Elsheikh's four-member jihadist cell, dubbed the "Beatles" by their captives due to their British accents, was allegedly involved in the abductions of at least 27 people in Syria from 2012 to 2015.

The hostages, some of whom were released after their governments paid ransoms, were from at least 15 countries, including the United States, Denmark, France, Japan, Norway and Spain.

The "Beatles" allegedly tortured and killed their victims, including by beheading, and IS released videos of the murders for propaganda purposes.

Ringleader Mohamed Emwazi, known as "Jihadi John," was killed by a US drone in Syria in November 2015, while the fourth "Beatle," Aine Davis, is imprisoned in Turkey after being convicted on terrorism charges.

Kotey, known as "Ringo" by the hostages, and Elsheikh, dubbed "George," allegedly supervised detention facilities for hostages and coordinated ransom negotiations, according to the US authorities.

The pair were also accused of engaging in a "prolonged pattern of physical and psychological violence against hostages," which included waterboarding, electric shocks and mock executions.

'Sadism'

Ricardo Garcia Vilanova, a Spanish photographer held captive for six months in 2014, told AFP that "torture and murder were daily occurrences" in an atmosphere of "sadism."

Several former European hostages are expected to testify at the trial along with a Yazidi woman detained with Mueller, a humanitarian worker who was abducted in Syria in 2013.

Mueller's parents say she was tortured before being handed over to Islamic State group leader Abu Bakr al-Baghdadi, who allegedly raped her repeatedly before killing her.

According to the indictment, Elsheikh was born in Sudan and moved to Britain when he was a child.

After becoming radicalized, he went to Syria in 2012 and joined the IS.

Throughout his trial, four rows of seats will be reserved for former hostages and their relatives.

Diane Foley, the mother of James Foley, and Bethany Haines, the daughter of British hostage David Haines, intend to occupy them.

"This has been a long time coming," Diane Foley told AFP.

"Accountability is essential if we're ever going to stop hostage-taking," said Foley.

Britain stripped Kotey and Elsheikh of their UK citizenship but held up their transfer to the United States until the US authorities assured London the death penalty would not be sought for the two men.

(AFP)

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Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack

UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

Perspective

November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court

France24 - Monde

VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

Cyrielle CABOT

Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

Cacher sa séropositivité 

Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

Difficulté d'accès aux populations précaires

"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

*Le prénom a été modifié

>> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort

Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin

L’invité du jour

Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Anne Guillard et Clémence Apetogbor

  • Au 34e jour de guerre en Ukraine, de nouvelles tractations ont eu lieu, mardi, à Istanbul, en Turquie. Les discussions, qui ont duré quatre heures, ont été qualifiées de « significatives » par Moscou. L’Ukraine a proposé d’accepter un statut d’Etat neutre si elle obtenait un « accord international » garantissant sa sécurité.
  • Pour saluer les progrès dans les discussions, la Russie a affirmé qu’elle allait « réduire radicalement [son] activité militaire en direction de Kiev et Tchernihiv », a déclaré à Istanbul le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine, à l’issue des discussions.
  • Au moins douze personnes sont mortes, et 33 ont été blessées, lors d’une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv (sud), ville qui était épargnée par les bombardements depuis quelques jours, a annoncé mardi après-midi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • L’Ukraine avait annoncé, lundi, qu’Irpine, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été « libérée » des forces russes. Vendredi, Moscou, en difficulté lors de cette offensive, avait annoncé qu’elle concentrerait désormais ses efforts sur la « libération du Donbass ».
  • Les autorités ukrainiennes s’inquiètent de la situation toujours dramatique dans le port assiégé de Marioupol. Selon une conseillère de la présidence ukrainienne, Tetiana Lomakina, « environ cinq mille personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus ». Elle a estimé qu’« au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (…) il pourrait y avoir autour de dix mille morts ».
  • Volodymyr Zelensky a appelé, lundi soir, à l’embargo sur le pétrole russe. Le président ukrainien a demandé une nouvelle fois à ses alliés de fournir des armes supplémentaires à l’Ukraine. « La peur fait toujours de vous un complice », a-t-il déclaré.
  • Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir, lundi, qu’un décret était en préparation pour limiter l’accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d’actes « inamicaux ».
  • Un peu plus de quarante mille personnes ont fui l’Ukraine au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le total de personnes qui essaient d’échapper aux combats déclenchés par l’armée russe, le 24 février, à près de 3,9 millions, selon le décompte de l’ONU publié lundi.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Reportage. Pour les enfants d’Ukraine, l’exil et les périls

Décryptages. Avec la guerre en Ukraine, des enseignants-chercheurs sur le devant de la scène médiatique

Factuel. L’Union européenne mobilise des fonds pour l’accueil des réfugiés

Vidéo. Face à Poutine, les attitudes opposées de Macron et de Biden

Tribune. « La défense collective est dorénavant au premier plan de l’OTAN »

Décryptages. La position d’« AMLO » sur la guerre en Ukraine crispe les relations entre Mexico et Washington

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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How the Ukraine War Gave Fracking in the U.K. a Second Chance

Russia’s invasion has disrupted the global energy market and led to higher prices across Europe. That has reopened the debate in Britain over shale gas extraction.

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By Stephen Castle

LITTLE PLUMPTON, England — There’s not much left of Britain’s only operable fracking site, which was mothballed in 2019 when it caused earth tremors so strong that they were felt miles away.

A flare stack for burning off methane gas rises above the green security fence, but the drilling rig is gone and the plan was to pour concrete down the wells, consigning Britain’s experiment with shale gas extraction to history.

But with war ravaging Ukraine and disrupting the global energy supply, Britain’s fracking industry has won an 11th-hour reprieve.

Workers were expected to start sealing the two wells this month, but — to the alarm of local campaigners — the energy firm, Cuadrilla, is instead discussing with regulators an extension to its license.

“It’s frustrating, because they were so close to actually capping the wells,” said Susan Holliday, who lives a few hundred meters from the site in Lancashire, in northwestern England. She has opposed fracking for eight years and had thought that victory was within her grasp.

“If it had been a month earlier, it would have been too late, they would have done it,” she said.

Yet following the Russian invasion of Ukraine late last month, around 30 lawmakers from Prime Minister Boris Johnson’s governing Conservative Party appealed to him to end a moratorium on fracking, and the business secretary Kwasi Kwarteng recently conceded that, at this moment, “it didn’t necessarily make any sense to concrete over the wells.”

Enthusiasts who go further include Andy Mayer, energy analyst at the Institute of Economic Affairs, a free-market think tank, who argues that “capping these wells now is like dynamiting a gold mine in a gold rush.”

The push to save hydraulic fracking — which creates fractures in rock formations to release the natural gas trapped inside — is part of a wider assessment of energy policy in the light of a global crisis that has also put pressure on companies to extract more of Britain’s dwindling North Sea energy resources.

Less than six months after Mr. Johnson hosted the COP26 climate summit, politicians are beginning to challenge the country’s decarbonization strategy amid soaring energy costs for consumers.

Domestic gas and electricity bills could triple this year — alongside a wider squeeze on living standards — and Nigel Farage, the veteran pro-Brexit campaigner, has called for a referendum on scrapping the government’s plan to meet a net-zero target for carbon emissions by 2050.

According to the British government, in 2020, 41.9 percent of energy consumed was from gas, 31.2 percent from oil and 3.4 percent from coal.

Britain imports relatively little energy from Russia (and plans to phase out all purchases of oil this year).

But the global price spike is affecting all countries that rely to some extent on imported oil and gas, and in Britain it is causing a reassessment of the government’s energy policy. Even before the war in Ukraine, a rise in costs had driven 30 British power companies, most on the smaller side, out of business.

Against this backdrop, Mr. Johnson plans to outline a new energy security strategy soon that is expected to call for more renewable and nuclear power.

Given his political vulnerability after a scandal over Downing Street parties that violated pandemic lockdown rules, Mr. Johnson is likely to at least keep open the door for fracking, which has the support of a hard-line caucus within his own party that could make trouble for him.

This month, one energy minister, Greg Hands, said that “shale gas and new approaches could be part of our future energy mix” as the country transitions to green energy, while adding that “scientific evidence and local support was vital.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

Proponents of fracking include Jacob Rees-Mogg, a senior minister, and David Frost, Mr. Johnson’s former cabinet colleague. They express hope that Britain can replicate the experience of the United States, which became an energy exporter largely because of shale.

In a statement, Francis Egan, Cuadrilla’s chief executive, expressed frustration that the government, despite its rhetoric, had not yet given clear instructions to its energy regulator to allow fracking to proceed. He appealed to ministers to “ensure that companies like Cuadrilla and others aren’t forced to suffer the risk and financial cost of operating in a position where a government can keep changing its mind and require wells to be cemented whilst they are eminently useful.”

The moratorium on fracking has been in place since the Lancashire site caused an earthquake with a magnitude of 2.9 three years ago, prompting the government to say that, before continuing, Cuadrilla must show that shale could be extracted safely.

Critics doubt it can do so, but the rewards for gaining a green light could be high. According to one report, the central estimate of reserves is 1,329 trillion cubic feet in a country that consumes about 2.8 trillion cubic feet of gas per year.

Experts are not so optimistic, however, because the real quantities that can be extracted only become clear once serious drilling begins. They say that any significant quantities of shale would take years to come on line, and so would not help the immediate crisis.

“It’s likely to be considerably more expensive here than in the U.S. because we don’t have the wide-open spaces; we are a very densely populated island,” said Dieter Helm, a professor of energy policy at Oxford University. He said that the geology in Britain was much more complex than in the shale-producing regions of the United States, and that the extent of reserves generally only became clear when companies drilled.

“My guess is that the combination of the complexities and the dense population make it an order of magnitude more expensive than the U.S.,” he added.

Nonetheless, supporters of shale think that the current energy crisis presents an opportunity to persuade consumers to think again. Speaking in Parliament, Andrea Leadsom, a Conservative lawmaker, said that communities should be asked whether they would be willing to commit to shale gas extraction in their area if it meant that they would be compensated with free gas.

Outside a supermarket in Kirkham, not far from the Lancashire fracking site, shoppers expressed concern about the looming rise in energy bills.

“We are going to be hit, for sure, but what can you do?” said Bob Whiteside, a retired driver, as he stood by an A.T.M., adding that he would welcome fracking if it cut bills. “Just get on with it,” he said.

But not everyone shares his attitude.

Claire Stephenson, an opponent of fracking, described the noise of the 2019 quake as “an internal roar, the most bizarre thing I’ve ever experienced,” adding, “You could hear the ground and feel it shake: My cat fell off the bed.”

Protesters in Lancashire who promise to oppose any resumption of fracking include Barbara Richardson, a former voter for Mr. Johnson’s Conservatives.

“I’ve never been an environmentalist, I’ve never been a protester, we are not ‘Nimbys,’ we are not ‘green blobs,’” she said, referring to some of the descriptions applied by critics to groups in Lancashire opposed to shale gas.

What’s happening now, she added, is “a last-ditch attempt by the fracking industry to try and get some credibility, and what’s despicable is that they are using the Ukrainian crisis to do it.”

Locals thought that their opposition had killed off fracking, she said, “so I think a lot of people are shocked that it’s back on the table.”

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Le Monde

En Suisse, la thèse du suicide collectif d’une famille « retirée de la société » privilégiée par la police

Cinq membres d’une famille française ont sauté de leur balcon, jeudi 24 mars, à Montreux. Plongée dans les thèses complotistes et survivalistes depuis le début de la pandémie de Covid-19, celle-ci vivait « en quasi-autarcie », selon la police du canton de Vaud.

Montreux est bien calme, dans cette entre-saison où les plaids en fausse fourrure côtoient les premières glaces en terrasse. Sur les quais de la petite ville suisse, un kiosque biblique se fait une place discrète entre les hôtels multiétoilés et les promeneurs photographiant un amoureux, un arbre, un chien. Comme souvent, l’important, au bord du lac Léman, c’est l’arrière-plan.

Derrière la statue de Freddie Mercury, la rue du casino a, elle aussi, retrouvé sa tranquillité. Un moteur vrombit brusquement, avec le toupet de sa prestigieuse griffe. Sans lui, on aurait presque raté cet hommage pudique, au pied du premier palmier. Une passante secoue la tête devant l’éléphant en peluche qui y repose, accompagné de quelques fleurs et bougies. « Quel malheur. » Jeudi 24 mars, cinq personnes, dont deux enfants, sont tombées d’un balcon au septième étage. Une chute de plus de vingt mètres, juste devant le casino. Seul l’adolescent a survécu. Mardi 29 mars, il était toujours dans le coma.

La thèse du suicide collectif est désormais privilégiée par les enquêteurs. Selon des témoins, les cinq membres de cette famille française ont sauté les uns après les autres, au petit matin, dans un intervalle de cinq minutes. La mère et sa sœur jumelle de 41 ans, le père de 40 ans, le garçon de 15 ans et la fillette de 8 ans. Un escabeau a été retrouvé sur le balcon. Sans aucune trace de lutte ni cri entendu, et personne d’autre dans l’appartement. Que s’est-il joué dans ce huis clos familial en plein cœur de Montreux ?

Suisse : quatre Français d’une même famille meurent après une chute depuis un immeuble à Montreux

Au septième et dernier étage de l’immeuble endeuillé, les scellés indiquent encore que la police est passée par là. Elle a laissé la petite décoration en bois accrochée à l’œilleton, sur laquelle on peut lire une inscription : « Jesus is the reason for the season ». Derrière cette porte, la numéro 72, cinq pièces remplies de provisions de nourriture et de médicaments ont été découvertes. Un « stock impressionnant », « très organisé » et « devant permettre de faire face à une crise majeure », décrit la police du canton de Vaud dans un communiqué publié mardi, précisant que « depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes ».

Les voisins de palier se souviennent des colis qui arrivaient presque chaque jour, sans que personne ne prenne plus la peine d’ouvrir au facteur. Il avait fini par les déposer sur le paillasson, et les voisins pouvaient voir s’entasser des sacs de poireaux, des livres, du papier toilette à profusion… avant qu’une main ne les ramène à l’intérieur. « Ils faisaient des stocks de guerre là-dedans », raconte un retraité, sur le perron attenant. Aux étages inférieurs, le même discours se propage sur cette famille rarement croisée, qui vivait « en vase clos » et esquivait toute discussion. Personne ne les connaissait vraiment ni ne peut tout à fait les décrire. A part la canne sur laquelle s’appuyait la mère ces derniers temps, ou les shorts portés par le père en toute saison. Et cette odeur d’encens persistante, notamment les trois jours précédant ce fameux jeudi.

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France24 - Monde

Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite annonce un cessez-le-feu lors du ramadan

Publié le : 30/03/2022 - 00:23

FRANCE 24 Suivre

Après l'annonce samedi par les Houthis d'une trêve unilatérale de trois jours, la coalition dirigée par Riyad a annoncé mardi l'arrêt des opérations militaires au Yémen à partir de mercredi à 6 h. Objectif : favoriser les pourparlers et créer un "environnement favorable pour le mois sacré du ramadan".

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient le gouvernement yéménite contre les rebelles houthis dans le conflit au Yémen a annoncé mardi 29 mars l'arrêt des opérations militaires à partir de mercredi matin et pour le mois de jeûne du ramadan.

"La coalition annonce par la présente l'arrêt des opérations militaires au Yémen à partir de 6 h (3 h GMT) mercredi 30 mars 2022", indique-t-elle dans un communiqué publié par l'Agence de presse saoudienne. Ce cessez-le-feu est destiné à offrir "les conditions propices nécessaires au succès des consultations (yéménites, NDLR) et un environnement favorable pour le mois sacré du ramadan pour faire la paix, et réaliser la sécurité et la stabilité au Yémen", a ajouté le commandement de la coalition dans son communiqué.

Les rebelles houthis, après avoir mené vendredi seize attaques contre le royaume, avaient annoncé samedi une trêve unilatérale de trois jours. Les insurgés, soutenus par l'Iran, ont proposé que cette trêve devienne "permanente" si Riyad levait le "blocus" sur le Yémen, cessait ses raids aériens et retirait ses "forces" du pays en guerre depuis 2014.

Échange de prisonniers

Mardi matin, Riyad avait dit attendre des "mesures sérieuses" de la part des rebelles yéménites houthis, notamment un échange de prisonniers, avant de se prononcer sur la trêve.

Les insurgés avaient annoncé dimanche soir un accord portant sur la libération de 1 400 prisonniers détenus par le gouvernement contre 823 détenus par les Houthis, parmi lesquels 16 Saoudiens, trois Soudanais et le frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. Le responsable de ce dossier côté gouvernemental, Hadi Haig, avait toutefois précisé sur Twitter que l'accord était "encore à l'étude".

Riyad accueille mercredi des pourparlers sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe six pays, mais sans la participation des Houthis, qui ont refusé de se rendre en territoire "ennemi".

Avec AFP

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Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie

DEMAIN A LA UNE

Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?

L'Humanité

Un 5e titre mondial pour Papadakis et Cizeron, champions or catégorie

Actu

Après le titre olympique obtenu il y a un mois à Pékin, la première marche du Mondial à Montpellier parachève une saison extraordinaire pour le couple français de danseurs sur glace. Ce cinquième titre fait entrer les deux champions dans l’histoire du patinage artistique.

Éric Serres

Un mois après avoir décroché l’or olympique à Pékin, le couple de danse artistique Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, présent aux Mondiaux qui se tenaient à Montpellier, a voulu finir sa saison de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une 5e médaille d’or dans des championnats du monde. Une première pour le patinage français !

« Le public a été absolument incroyable »

« Toute la semaine a été fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C’était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C’était vraiment magique. C’était difficile de s’entraîner pour venir ici, parce qu’on n’avait pas d’objectif particulier : on veut toujours gagner, évidemment, mais ce n’était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n’avait rien vraiment à prouver », a résumé Guillaume Cizeron, heureux de retrouver du public après le silence presque glacial de Pékin.

Une compétition de haute volée

Avant même leur entrée sur la glace de l’Arena montpelliéraine, les 9 000 spectateurs ne rêvaient déjà que d’une chose : voir les extraterrestres de la glace se parer d’or. Ovation à leur arrivée et Marseillaise chantée à tue-tête après leur nouveau titre mondial, le public a mis tous les ingrédients pour porter le couple vers les sommets. Cette journée devait être la leur, et elle le fut. « C’est un sentiment indescriptible d’entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C’était très émouvant d’être ici, avec le public français. C’est encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer », avouera le patineur, touché par cette grâce partagée.

Dans une compétition de haute volée, malgré l’absence du couple russe Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov – champions du monde sortants et médaillés d’argent olympiques à Pékin –, exclu par la Fédération internationale en réponse à l’invasion de l’Ukraine, les Français ont devancé les duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue, et Madison Chock et Evan Bates.

Un nouveau record du monde

Elle avec sa robe dorée, pailletée déjà portée à Pékin et lui dans un haut de couleur marron, Papadakis et Cizeron ont une nouvelle fois survolé la compétition et relégué la concurrence loin, mais alors loin derrière.

Une offrande au public qui n’en demandait pas tant, tout comme cette Elégie, de Gabriel Fauré, exécutée pour la dernière fois et saluée par une standing ovation. « La chair de poule et les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c’est indescriptible ! » a déclaré Cizeron après l’annonce de leurs notes.

Avec un total de 229,82 points, les patineurs tricolores ont établi un nouveau record du monde. En remportant ce 5e titre mondial, ils sont désormais le deuxième duo le plus prolifique de la danse sur glace. Restent en effet devant eux Lyudmilla Pakhomova et Alexander Gorshkov, ce couple soviétique qui, dans les années 1970, a fait mieux avec six titres aux Mondiaux mais aussi cinq titres européens, et de l’or et de l’argent olympiques.

Un tandem soudé et atypique

Gabriella et Guillaume totalisent dorénavant cinq des seize titres mondiaux français de l’histoire. À cela s’ajoutent, excusez du peu, une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sotchi en 2018 et cinq titres de champions d’Europe (de 2015 à 2019). Ils devancent ainsi dans la hiérarchie « made in France » les patineurs Joly-Brunet (4 titres mondiaux), Giletti, Calmat, Joubert, Du Bief, les Duchesnay, Anissina-Peizerat et Delobel-Schoenfelder (1 titre).

« On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l’est, eh bien, ça aura été beau jusqu’au bout », s’est émerveillé Romain Haguenauer, leur entraîneur, qui est pour beaucoup dans cette réussite. Depuis maintenant dix-sept ans, les deux danseurs forment en effet un couple soudé et atypique, porté par le seul plaisir d’innover, bien loin des standards imposés en Amérique du Nord.

Une saison parfaite

Et tout cela, ils le doivent à un staff qui les suit depuis des années, à Lyon puis à Montréal. « Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c’est du jamais-vu. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d’immenses champions. S’ils arrêtaient aujourd’hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d’un certain temps avant de retrouver des champions comme eux. »

C’est en effet la question qui se pose non seulement à l’entraîneur mais aussi à tout le patinage français : combien de temps encore ? « Pour nous, cette médaille, c’est la fin d’un cycle, c’est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C’est passé très vite et, en même temps, on a vécu tellement d’aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers », ont déclaré les deux champions qui ne veulent pas encore parler d’avenir lointain. « On a la tournée de l’équipe de France en avril, des vacances, d’autres tournées probablement. Et ensuite, on verra. » À 26 ans pour elle, 27 ans pour lui, et avec un tel palmarès, il leur faudra sans doute aller chercher très loin de nouvelles sources de motivation pour rester au sommet.

Patinage artistique
Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : le vote caché fait son retour

« La tour Eiffel salue la France du voté caché ! », s’exclamait Philippe de Villiers au meeting du Trocadéro, dimanche. C’est un classique de l’élection présidentielle : il y aurait un “vote caché”, des personnes interrogées par les sondeurs qui n’oseraient pas exprimer pour qui ils voteront le jour J. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Marine Le Pen ont évoqué en leur temps la possibilité d’une surprise le soir du premier tour, qui viendrait tromper les prédictions des instituts de sondage. C’est donc sans grande surprise que le sujet revient sur la table à l’occasion de la présidentielle.

Le vote caché est par définition “caché”

Chez Reconquête!, on se défend d’être à l’origine de l’hypothèse d’un possible vote caché concernant le “Z”. Sébastien Pilard, porte-parole d’Éric Zemmour, lance : « Nous n’avons pas mis le sujet sur la table. Ce sont nos opposants qui en ont parlé en premier. Chez LREM, LR ou même François Bayrou, tous ont émis la possibilité d’un vote caché en faveur d’Éric Zemmour. »

Du côté des Républicains, Valérie Pécresse, lors de l’émission « Face à Baba » sur C8 le 23 mars, n’évoquait pas à proprement parler d’un vote caché, se contentant d’un plus subtil « Arrêtez de croire les sondages Cyril Hanouna ! ». Et d’ajouter : « Je serai la surprise du 2e tour. » Y a-t-il une différence entre évoquer la possibilité d’un vote caché et parler d’une surprise ? Mis à part le Rassemblement national et La République en Marche, qui croit encore aux sondages ? « Les sondages, ça va, ça vient, c’est comme la queue du chien », aime déclarer Valérie Pécresse. Alexandra Dublanche, coordinatrice de la cellule riposte et des comités de soutien de Valérie Pécresse, ne croit pas du tout au vote caché : « Zemmour chute dans les sondages, car les Français s’aperçoivent qu’il n’est pas fiable. Invoquer le fait que les sondés n’osent pas exprimer leur soutien à Éric Zemmour en raison d’une prétendue diabolisation, c’est manipuler la réalité et c’est grotesque. » Julien Odoul du Rassemblement national déclare lui aussi que « le vote caché n’a pas vraiment de sens. Même s’il faut toujours se méfier des sondages, les personnes sondées sont tranquillement chez eux devant un écran. Ils n’ont donc aucune crainte à donner leur avis ».

Pour les partisans d’Éric Zemmour, l’invocation d’un vote caché est liée à la fréquentation des meetings. « Nous sommes capables de mobiliser beaucoup de militants sur le terrain, plus qu’aucun autre parti. La nouveauté avec Reconquête! c’est la mobilisation militante », souligne Samuel Lafont, en charge de la stratégie numérique d’Éric Zemmour. Mais le politologue et sondeur Jérôme Sainte-Marie prévient d’emblée que des meetings très fréquentés n’impliquent pas de forts scores dans les sondages. Le vote caché constitue plus un élément de langage qu’une réalité : « La base militante et la base électorale ne sont pas corrélées. Emmanuel Macron ne fait pas de meetings et il est, de manière évidente, très bien placé. Il y a un modèle canonique qui illustre cela : la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour en 1965 – son directeur de campagne était Jean-Marie Le Pen – était très réussie : grands meetings, enthousiasme populaire important… Mais il n’a obtenu que 5 % au premier tour. Il n’y a donc pas de corrélation entre la fréquentation des meetings et le score final. »

Malgré tout, la méthode des instituts de sondages pose question. « Les aspirations profondes – l’identité, la sincérité des hommes politiques – du corps électoral ne semblent pas être prises en compte par les sondeurs. Car leur méthode repose sur une société divisée en partis politiques. Les sondeurs ont développé des instruments d’analyses à partir de la catégorisation de la société sous forme de partis politiques », observe Michel Maffesoli. Or, selon lui, il ne serait plus très pertinent de raisonner en termes de partis lorsque l’on aborde l’opinion publique aujourd’hui. En 2017, Emmanuel Macron avait fondé son parti politique “En marche”, un parti à la fois de gauche et droite. C’est maintenant au tour d’Éric Zemmour de créer un parti transpartisan. La recomposition sans précédent du paysage politique français auxquels s’ajoute au nombre important des non-inscrits sur les listes électorales et l’abstention estimée à plus de 30 % pour le premier tour, sont autant de défis pour les sondeurs.

Autre argument avancé chez Reconquête!, les sondages fluctuent de manière importante chez certaines catégories de sondés. Sébastien Pilard évoque en effet le sondage Elabe du 16 mars qui créditait Éric Zemmour à 4 % chez les 18-24 ans contre 18 % pour la candidate du RN. Puis le même institut le 22 mars crédite Zemmour de seulement 2 % (contre 21 % pour Marine Le Pen) chez les 18-24 ans. L’Ifop n’est pas en reste. 11 % le même jour le 22 mars et 5 % le 21 mars. Encore dans le sondage Ifop, Marine Le Pen le 22 mars était créditée de 22 % contre 20 % le 21 mars chez les 18-24 ans. Sébastien Pilard voit ces écarts comme un indice du désarroi des instituts de sondages. « 2 %  cela doit faire 60 000 jeunes. Je vous les trouve ces jeunes. Soyons sérieux, le mouvement “Génération Z” compte 20 000 militants… » Les sondeurs eux-mêmes préviennent que ces résultats doivent être interprétés avec prudence « compte-tenu des effectifs de répondants ». Le journaliste du Monde Luc Bronner avait d’ailleurs enquêté sur ce point. « Les sondages sont réalisés par des sociétés de marketing sur des panels d’internautes qui ont choisi eux-mêmes de s’inscrire », ce qui contrevient grandement à la fiabilité de ces sondages, selon le journaliste.

Sur un autre plan, la ferveur démocratique est en berne et donc l’idéal démocratique l’est également. Il y a un certain désintéressement des citoyens pour la politique et les hommes politiques, à même de perturber les prévisions des sondeurs. Le professeur Michel Maffesoli évoque ainsi la possibilité d’un vote caché tout en se défendant de ne pas avoir une vision statistique ou scientifique du pseudo-phénomène : « Cette élection serait un peu le début de la fin de cet idéal démocratique, cher à la philosophe Hannah Arendt. C’est-à-dire : un candidat a une certaine représentation philosophique du monde [un ensemble d’idées]. Il l’expose et arrive à convaincre des citoyens avec cette représentation, qui à leur tour lui donnent leurs voix. Dans cet idéal démocratique, une représentation philosophique se transforme donc en une représentation politique. Or, ce modèle est en crise dans notre société. Sauf peut-être Zemmour qui, quoi qu’on pense de lui, a un corpus d’idées cohérent, par conséquent, il devrait obtenir une représentation politique. Et cela ne se voit pas dans les sondages. »

La faute à la diabolisation et à la guerre en Ukraine ?

La guerre en Ukraine impacte de manière évidente le déroulé de la présidentielle et par la même occasion les électeurs. « L’impact de la guerre en Ukraine n’est pas à négliger sur le choix d’un candidat », énonce Jérôme Sainte-Marie. En effet, un sondage Ifop (réalisé le 17-18 mars) montre que 36 % des sondés déclarent que la guerre en Ukraine aura un impact sur leur vote pour le premier tour des élections.

La prétendue proximité idéologique et l’admiration d’Éric Zemmour pour Vladimir Poutine a conduit à le diaboliser davantage. Une diabolisation qui pousse certains électeurs à cacher leur soutien au candidat de Reconquête! selon Samuel Lafont. Julien Odoul (RN) et Alexandra Dublanche (LR) rétorquent que c’est Éric Zemmour lui-même qui s’est diabolisé. « Il a tout fait pour être diabolisé », lance Julien Odoul. Alexandra Dublanche rappelle que « ses discours sur Poutine ou même sur les femmes, et sur d’autres sujets, le décrédibilisent. » Michel Maffesoli observe quant à lui que le candidat de Reconquête!, « joue le rôle de Jean-Marie Le Pen dans les années 2000 dans cette élection. En clair, on l’attaque plus sur sa personne que sur ces idées. Par ailleurs, Emmanuel Macron use de la situation en Ukraine pour mettre en place une théâtralisation du pouvoir centrée sur la crise Ukraine. » Tous ces facteurs joueraient ainsi en défaveur d’Éric Zemmour dans les sondages ; qui, lui, place le débat présidentiel sur le plan civilisationnel. « Un vote caché n’est pas impossible à la marge. On parlerait de 1 ou 2 points, pas plus. Mais j’y vois plus un argument rhétorique et un aveu de faiblesse qu’autres choses », continue le politologue Jérôme Sainte-Marie.

Chez Reconquête! on mise sur la mobilisation des militants pour convaincre les hésitants

Tous les proches des candidats contactés – Reconquête!, RN et LR – s’accordent sur une chose : au-delà d’un prétendu vote caché, ils constatent amèrement un faux rythme dans cette campagne. Entre le Covid, les atermoiements du candidat Macron, et la guerre en Ukraine, il y a peu de place pour le débat d’idées. Ce qui a pour conséquence que les citoyens se désintéressent de l’élection présidentielle. Julien Odoul présente ainsi l’enjeu des deux prochaines semaines : « L’incertitude des sondages, c’est la participation : est-ce que oui ou non les potentiels électeurs vont se déplacer pour aller voter. Mobilisation ne signifie pas mobilisation dans les urnes. Il y a “la jurisprudence Bellamy 2019” ». La tête de liste LR aux européennes, après avoir fait d’importants meetings, avait ainsi terminé à la quatrième place avec 8,4 % des suffrages exprimés. Pour Alexandra Dublanche, le constat est sensiblement le même : « Au-delà du vote caché, la campagne doit avoir lieu jusqu’au bout, car il y a encore énormément d’indécis. Or actuellement, nous sommes dans une “non-campagne” en raison de la guerre. C’est pourquoi tout est encore possible. Les rapports de force peuvent changer. »

« Les personnes hésitent jusqu’au dernier moment. Macron en joue. Il est également probable qu’il y ait beaucoup d’abstention », relève à son tout Samuel Lafont. « L’incertitude des sondages, c’est la participation : est-ce que oui ou non les potentiels électeurs vont se déplacer pour aller voter », ajoute-t-il. Samuel Lafont nous explique que l’objectif des deux prochaines semaines sera une mobilisation sans précédent des militants et sympathisants de Reconquête! : « Il faut être plus puissant que les autres sur Internet, sur le terrain. C’est la stratégie depuis le début. Le porte-à-porte, c’est l’action militante la plus efficace pour changer les hésitants en convaincus. On va tout donner sur le terrain. Grâce à cette mobilisation sans précédent, Éric Zemmour va remonter dans les sondages. » À croire que le grand meeting au Trocadéro ce dimanche relance la dynamique chez Éric Zemmour…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Warring Parties in Yemen Announce Overlapping Cease-Fires

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Both the Saudi-led coalition and the Houthi rebels said they would stop fighting, but further progress toward an end to the seven-year war in the country was uncertain.

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By Shuaib Almosawa and Ben Hubbard

SANA, Yemen — The Saudi-led coalition fighting the Houthi rebels in Yemen began a unilateral cease-fire on Wednesday, saying it hoped to pave the way toward ending a seven-year war that has shaken the security of the Persian Gulf and caused one of the world’s worst humanitarian crises.

The coalition cease-fire will overlap, at least through Wednesday, with a separate cease-fire declared by the Houthis over the weekend. That cease-fire was supposed to end Wednesday evening if the coalition did not meet the Houthis’ demands, which included lifting the blockade on their territory and releasing all of their prisoners.

The coalition is unlikely to agree immediately to all the demands, but diplomats involved in the process expressed hope that progress toward a broader truce could be made before the start of the Muslim holy month of Ramadan, which is expected to begin on Saturday.

The war in Yemen began in 2014, when the Houthi rebels seized control of the capital, Sana, and much of the country’s northwest, sending the government into exile. A military coalition of Arab countries, led by Saudi Arabia, intervened in 2015, aiming to push back the Houthis and restore the government.

The fighting then settled into a stalemate that has ravaged the economy of the already-poor country and set off epidemics of cholera and other illnesses.

The war has killed tens of thousands of people inside Yemen and is increasingly spilling outside its borders. The Houthis, who have received military and political support from Iran, have launched drone and missile attacks at Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another coalition member.

An attack last week claimed by the Houthis on an oil facility set two storage tanks in the western Saudi city of Jeddah ablaze, sending up a giant fireball and filling the sky with black smoke. The Houthis have also claimed attacks on the Emirates, with which Yemen does not even share a border.

The United Nations and a range of Arab and Western diplomats have been trying for years to end the war, with little progress. The warring sides announced unilateral cease-fires in April 2020, not long after the start of the coronavirus pandemic, but failed to make headway on a broader peace and returned to fighting.

The coalition announced its cease-fire at a Yemen-focused conference in Riyadh, the Saudi capital, bringing together officials from around the Persian Gulf and representatives of the Yemeni government and allied factions.

But the Houthis refused to attend, saying that peace talks should be held in a neutral country.

At the opening of the Riyadh conference on Wednesday, Nayef Al-Hajraf, secretary general of the Gulf Cooperation Council, a club of Gulf Arab monarchies, called progress toward peace “not an option, but a reality that must be achieved.”

Understand the War in Yemen

A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

“It has been proven that there is no solution but a peaceful one and that the war and its seven years of hardship cannot achieve the desired security and stability,” he said.

One Houthi official, Muhammad al-Bukhaiti, dismissed the coalition’s cease-fire announcement in a post on Twitter, accusing Saudi Arabia and its allies of causing Yemeni suffering and saying the group would continue its attacks unless the blockade ended.

“If the siege is not lifted, the coalition’s declaration to stop its military aggression operations will have no meaning,” Mr. al-Bukhaiti wrote.

It was not immediately clear whether he was repeating the group’s usual stance or voicing its response to the coalition’s new cease-fire.

Shuaib Almosawa reported from Sana, Yemen; and Ben Hubbard from Beirut, Lebanon. Asmaa al-Omar and Hwaida Saad contributed reporting from Beirut.

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L'Humanité

Thales : le conflit sur les salaires se durcit

Actu

INDUSTRIE La justice a reporté la comparution de salariés accusés par la multinationale d’avoir bloqué un de leurs sites. Une première victoire dans le cadre d’un mouvement social national inédit.

Luis Reygada

C’est un nouveau point en faveur des salariés de Thales. Alors que l’entreprise traverse un mouvement social inédit, les dix-huit employés et représentants syndicaux assignés hier au tribunal de Versailles – accusés d’avoir « bloqué » le site d’Élancourt (Yvelines) – ont vu leur affaire renvoyée au 7 avril malgré les arguments d’ « atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée » avancés par la direction (lire notre édition du 25 mars 2022) . La semaine dernière, le tribunal de Beauvais avait aussi refroidi les ardeurs du leader mondial des hautes technologies en reportant de la même façon la comparution de sept de leurs collègues du site de Méru (Oise).

« Pour nous, c’est plutôt une bonne nouvelle », signalent Sandrine Cornut et Anthony Perrocheau, coordinateurs CFDT Thales. « La direction semblait attendre qu’on craque, donc la décision (d’hier) est importante, indique Gregory Lewandowski, un des coordinateurs de la CGT. Elle nous laisse du temps pour continuer à mobiliser et à prolonger nos actions pour peser sur les négociations. »

Voilà deux mois en effet que CFDT, CFE-CGC, CFTC et CGT revendiquent énergiquement une revalorisation plus juste des salaires. L’intersyndicale, soutenue sur une cinquantaine de sites français du groupe répartis sur tout le territoire, y organise des rassemblements, voire des débrayages, tous les jeudis. « En moyenne, environ 5 000 salariés sont mobilisés chaque semaine et leur colère est forte », ajoute le cégétiste en rappelant que l’intersyndicale a aussi réussi à mobiliser entre 800 cents et 1 000 salariés devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine), le 10 mars.

Des discussions « au point mort »

Après une dernière réunion qu’il décrit comme « houleuse », vendredi, avec une direction venue sans aucune proposition et cherchant à minimiser les assignations en justice visant les salariés, les discussions seraient aujourd’hui « au point mort », selon Gregory Lewandowski, très critique de la « vision du dialogue social » chez Thales. « Au début, c’était du mépris, on nous disait qu’on était des privilégiés et qu’on n’avait pas à se plaindre. Ensuite, ça a été la volonté de passer en force malgré toutes les mobilisations et l’absence de vraies négociations. Aujourd’hui, on en est au stade de l’intimidation avec des actions en justice contre des salariés et des représentants syndicaux », relate le cégétiste.

Alors que les résultats du groupe sont excellents (chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros, en hausse de 5,3 %, et bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %), les salariés peinent à accepter la fin de non-recevoir de leur employeur, d’autant plus que les perspectives de croissance sont sans pareilles avec plus de 19 milliards d’euros de prises de commandes et un contexte géopolitique très favorable à l’industrie de la défense et de l’armement. L’intersyndicale entend donc amplifier les actions alors que plusieurs sites sont déjà passés à la vitesse supérieure depuis quelques semaines. En plus des sites d’Élancourt et de Méru, ceux de Cannes, Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), Brest (Finistère), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Vélizy (Yvelines) – entre autres – ont mis en place de rigoureux barrages filtrants, voire des blocages complets, dans le but affiché de « perturber de manière encore plus efficace (…) l’activité économique de Thales », revendique un tract CGT.

« Nos revendications sont multiples »

Délégué CGT chez Thales SIX GTS, à Cholet (Maine-et-Loire), où des « blocages tournants » ont été installés jeudi, Anaël Thomas tient à rappeler le contexte social « très tendu depuis longtemps » au sein du groupe, et tout particulièrement dans son usine (2 000 salariés), spécialisée dans l’équipement radio destiné aux militaires. « Nos revendications sont multiples, ici nous sommes mobilisés avec des débrayages depuis juillet dernier », détaille-t-il.

Depuis le site de Thales Microelectronics d’Étrelles (Ille-et-Vilaine), où la production liée au Rafale représente 50 % de l’activité, Estelle Loisel (CGT) laisse entendre que le mouvement n’est pas près de faiblir : « Ça fait deux mois qu’on se bat pour avoir des augmentations décentes, pour pouvoir maintenir notre pouvoir d’achat. La direction ne veut rien entendre et ne comprend pas la méthode douce, donc… »

« Ce qui est certain, c’est que ça va se durcir, confirment Sandrine Cornut et Anthony Perrocheau. L’intersyndicale reste forte et déterminée à continuer ; il va y avoir de nouvelles actions, sur les sites mais aussi en justice », poursuivent les élus CFDT. La motivation semble toujours au rendez-vous chez les salariés, qui se préparent au grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril.

thalès
France24 - Monde

Mondial-2022 : le Cameroun décroche sa qualification sur le fil face à l'Algérie

Publié le : 30/03/2022 - 00:20Modifié le : 30/03/2022 - 00:59

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Les Camerounais y ont cru jusqu'au bout et ont obtenu leur qualification pour le Mondial-2022 en décrochant, mardi, une victoire sur l'Algérie dans les dernières secondes de la prolongation (1-2 a.p).

Le Cameroun a obtenu son billet pour le Qatar au terme d'un match fou. Les joueurs de Rigobert Song ont dominé l'Algérie, mardi 29 mars, lors du barrage retour à Blida (1-2 a.p). Les Lions indomptables se sont qualifiés grâce à un but de Karl Toko Ekambi inscrit dans les toutes dernières secondes de la prolongation. 

𝐔𝐍𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑É𝐄 𝐈𝐍𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐀𝐁𝐋𝐄! 🤩🇨🇲 Après avoir raté 2018, le Cameroun fait son retour #WorldCup 🦁#WCQ | @Fecafootofficie pic.twitter.com/Fgf30C0XX6

March 29, 2022

Le début de rencontre est pourtant dominé par l’Algérie. Les Fennecs misent sur des contres fulgurants et se montrent les plus dangereux dans les premières minutes, mais la défense camerounaise résiste.

Six minutes plus tard, l’Algérie est sur le point d’égaliser. Servi par Islam Slimani au second poteau, Youcef Belaïli manque de peu sa frappe qui termine dans le petit filet. Les Fennecs accélèrent avant la pause, mais sans réussir à revenir au score.

Au retour des vestiaires, les Verts présentent le même visage. À la 49e minute, ils pensent avoir enfin débloqué leur compteur grâce à un but de Slimani, qui est finalement refusé pour une position de hors-jeu. Sept minutes plus tard, lancé dans la surface sur un centre de Riyad Mahrez, Abdelkader Bedrane se montre lui aussi dangereux et manque de très peu le cadre de la tête.

L’Algérie est sauvée à la 68e minute par son gardien M’Bolhi qui réalise un double arrêt face à deux tentatives signées Léandre Tawamba et Martin Hongla. En fin de rencontre, les Fennecs essayent d’emballer le match. À la 83e minute, le portier camerounais André Onana repousse une frappe du gauche de Mahrez plein axe bien servi par Slimani.

Un but dans les toutes dernières secondes

Sans solution, les deux équipes sont contraintes de jouer les prolongations. L’Algérie pense avoir fait le plus dur à la 98e grâce à un but de Slimani sur un centre d'Ahmed Touba, mais cette égalisation est finalement refusée pour une faute de main. Les joueurs de Djamel Belmadi poussent et mettent le feu devant la cage camerounaise, mais sans réussir à concrétiser. À la 112e, André Onana repousse une magnifique et puissante frappe d'Ismaël Bennacer.

Ahmed Touba pense alors avoir délivré son équipe à la fin de la seconde prolongation. Entré en jeu une vingtaine de minutes plus tôt, le défenseur marque de la tête sur un corner tiré par Rachid Ghezzal (118e minute), mais les espoirs de l'Algérie sont balayés quelques minutes plus tard. 

Alors que Collins Fai adresse un centre vers l'entrée de la surface, Michael Ngadeu le dévie de la tête. En embuscade, Karl Toko Ekambi pousse le ballon au fond des filets (120e+4) et propulse le Cameroun vers le Mondial. Le joueur de l'Olympique lyonnais offre à son pays une qualification pour sa huitième Coupe du monde.

🇩🇿🇨🇲 Fin du match. Les Verts sont éliminés et ne verront pas la Coupe du Monde au Qatar. #TeamDZ #ALGCMR #RoadToQatar2022 pic.twitter.com/F8FaG3QnDk

March 29, 2022

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

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Mondial-2022 : suivez la fin des éliminatoires de la zone Afrique

ZONE AFRIQUE

Mondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil

Valeurs Actuelles

Nicolas Sarkozy refuse de se rendre au meeting de Valérie Pécresse à la porte de Versailles

Alors que la candidate LR à la présidentielle tient un meeting, dimanche 3 avril, l’ancien chef de l’État a refusé l’invitation. 

Le congrès des Républicains, organisé en décembre dernier, semble déjà bien loin. À l’époque, Valérie Pécresse triomphait au second tour d’une primaire interne qui semblait, enfin, mettre un terme aux dissensions internes. Depuis, son équipe de campagne et l’état-major LR déchantent. Valérie Pécresse a choisi un endroit symbolique à droite pour son dernier meeting en Île-de-France : le Parc des expositions de la porte de Versailles.

Nicolas Sarkozy ne s’est toujours pas positionné

Pour tenter de marquer le coup à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’équipe de la candidate a invité Nicolas Sarkozy pour qu’il affiche enfin son soutien. Si de nombreux soutiens politiques seront présents, l’ancien président de la République, lui, ne s’y rendra pas. « Il a choisi d’être dans une forme de distance dans cette campagne, qui se déroule dans un contexte très particulier », a indiqué son entourage au Parisien, ce mardi 29 mars.

Du côté des Républicains, on craint surtout la sortie du bois de l’ancien ministre de l’Intérieur. Il n’a jamais apporté publiquement son soutien à Valérie Pécresse et entretient d’excellentes relations avec Emmanuel Macron. « Je ne l’imagine pas ne pas soutenir sa famille politique », affirme un cadre des LR. Une ombre qui continue de planer au-dessus de la campagne de la candidate à la présidentielle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

How the letter 'Z' is being used to intimidate anti-war activists in Russia

Issued on: 28/03/2022 - 16:06Modified: 30/03/2022 - 11:38

Poline Tchoubar Follow

People in Russia who support the invasion of Ukraine have adopted the letter "Z" as a pro-war symbol. People have been getting the Z – which appears on Russian military vehicles in Ukraine – printed on posters and T-shirts and sharing Z drawings made by their children online. Someone has also been spray painting the letter Z on the doors of anti-war activists in Moscow, including the offices of the NGO Memorial. Two activists spoke to the FRANCE 24 Observers team about these attempts at intimidation. 

"Look at the message that was left on my door,” wrote Russian activist Dmitry Ivanov on his Telegram channel on March 16, alongside a photo showing his door covered with white painted graffiti, including several Z's.

'How did they find our addresses?'

Dmitry Ivanov is studying computer science at the State University of Moscow. For the past few years, he has been participating in protests and citizen initiatives against the government. He spoke to the FRANCE 24 Observers team about how he ended up with graffiti on his door.

It was around 10pm and I was still at work when I got a call from my mom, who told me that the door had been spray painted. The paint was still fresh, we could smell it. 

I posted a photo of my door on Telegram. Then, a friend told me that graffiti had also appeared on her door. The next day, we found out about two other people who had their doors painted with the same anonymous messages. 

I don’t know who painted our doors, but it looks like something that pro-government activists would do. But how did they find our addresses? You can find my address pretty easily because it was already leaked in the past. But one of the other addresses wasn’t available anywhere. It was a short-term rental and the person had just moved there. Maybe the police gave them our addresses. 

It’s important to note that was the day that Putin gave a speech about purifying society and removing traitors. Maybe people heard his message and decided this was a way to show their loyalty to their leader. Or maybe they were paid to do it.  

Russian military column in Volchansk, Kharkiv with Msta-B howitzers, MT-LB, BMP-2, TOS-1A thermobaric MLRS, T-72B3, Tigr-M vehicles, etc. https://t.co/DFCJRQuy4F pic.twitter.com/pI4w2PDqsQ

February 24, 2022

After the start of the military offensive, the letter Z started popping up all over the place. People posted photos online showing the pizzas they made in a Z shape. Another photo posted online shows patients in a hospital lining up to form a letter Z. People also shared drawings made by children featuring the letter Z. 

Worth flicking through the timeline of @skazal_on who is collecting the grimmest examples of the way Russia’s new “Z” invasion symbol is being used. Pretty dystopian. pic.twitter.com/6JfxAQPBBC

March 16, 2022

A museum in the town of Mourmansk in northern Russia posted a video on the Russian social network Vkontakte showing people from the Sami ethnic group wearing traditional costumes showing their support for the president, the army and peace. They are riding a sled pulled by reindeer with Z symbols on their backs.

Russian authorities have actively used the Z symbol to promote the war effort. For example, the region of Kouzbass changed the spelling of their name on social media, replacing the Cyrillic letter Z with its Latin equivalent. 

'It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols.'

Someone wrote Z's on the offices of the Russian NGO the Memorial Human Rights Center, which raises awareness of human rights violations in Russia, during a police raid on March 4, 2022. The NGO posted images on Instagram showing Z's on the walls. 

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par ПЦ «Мемориал» (@memorial.hrc)

Taissia Krugovykh is a film director for Memorial. She says the government has adopted the letter Z as a symbol of oppression.

They are trying to do this to justify their oppressive actions, trying to push the narrative that they are acting to preserve Russian peace. I think the letter Z is deliberately vague – no one has explained it officially but people are adopting it and using it. And that’s the power of it. It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols. 

Memorial Human Rights Center fights against repression in Russia. Previously, the organisation had a branch called Memorial International, which focused on memorialising victims of the Gulag, the government agency that ran forced labor camps that reached their peak during Joseph Stalin's rule from the 1930s to the early 1950s. However, this branch was dissolved by a Supreme Court decision on December 28, 2021. 

>> Read more on The Observers: Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest

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How Russian YouTubers are trying to get around censorship

Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest

'Ukraine is not our enemy': In Russia, hundreds arrested in anti-war protests

New York Times - World

Two U.K. Judges Quit Hong Kong Court, Citing Lost Freedoms

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They had served on the territory’s highest court, part of an arrangement to retain links to the common law world after Hong Kong returned to China.

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By Austin Ramzy

HONG KONG — The president of Britain’s Supreme Court said Wednesday that he and a colleague were stepping down from their roles on Hong Kong’s highest court because the administration of the Chinese territory had “departed from values of political freedom and freedom of expression.”

Their resignations will heighten scrutiny of Hong Kong’s British-style legal system, which the former British colony kept even after it returned to Chinese control in 1997. While the system has long had a reputation of independence, Beijing’s imposition of a strict national security law on Hong Kong in 2020 has put it under increasing pressure to uphold the government’s crackdown on dissent.

Judges from countries including Britain, Australia and New Zealand have served as nonpermanent judges on Hong Kong’s Court of Final Appeal alongside the city’s chief justice and other local judges. The arrangement was devised to maintain the legal system’s contact with the greater common law world even after control of the territory returned to Beijing.

The resignations of the president of Britain’s Supreme Court, Robert Reed, and Patrick Hodge, the deputy president, will add to questions about the autonomy of Hong Kong’s judiciary.

Lord Reed said in a written statement that judges of Britain’s Supreme Court could not continue sitting in Hong Kong “without appearing to endorse an administration which has departed from values of political freedom, and freedom of expression, to which the Justices of the Supreme Court are deeply committed.”

The national security law had made the question of whether such participation was in Britain’s national interest “increasingly finely balanced,” he said, adding that Hong Kong’s courts “continue to be internationally respected for their commitment to the rule of law.”

The resignations were backed by the British government, with Liz Truss, the foreign secretary, and Dominic Raab, the deputy prime minister, saying they endorsed the move.

“The situation has reached a tipping point where it is no longer tenable for British judges to sit on Hong Kong’s leading court, and would risk legitimizing oppression,” Ms. Truss said in a statement.

The Hong Kong government expressed “vehement opposition” to criticism about the city’s legal system and the security law in a statement on Wednesday. It accused Britain itself of putting political pressure on Hong Kong’s judiciary, arguing that a debate in Parliament on Wednesday on the role of British judges in Hong Kong “may well have influenced the resignation of the two serving U.K. judges.”

Andrew Cheung, the Hong Kong chief justice, said in a statement on Wednesday that the courts were committed to upholding the rule of law and judicial independence in the territory.

“This commitment is wholly unaffected by the departure of the two judges,” he added.

The role of the British Supreme Court judges on Hong Kong’s Court of Final Appeal is unique because they are acting judges at home. Other foreign judges on the Hong Kong court, including current members from Britain, Australia and Canada, are retired.

But the resignation of the high-profile British judges could pressure others to follow, legal experts said.

“This will influence a lot of public opinion, even though it may not actually be true in terms of the state of justice in Hong Kong,” said Simon Young, a law professor at the University of Hong Kong.

“This ongoing perception and reality — you see this great divide,” he added. “And then, of course, it puts the other foreign judges in a difficult position because they will be asked, ‘If this is true, why are you staying?’”

James Spigelman, a judge from Australia, stepped down from Hong Kong’s top court in 2020, citing the security law.

More than 150 people have been arrested under the national security law since it was imposed in 2020. They include Jimmy Lai, the founder of a now-shuttered pro-democracy newspaper, and 47 of the city’s most prominent opposition politicians and activists, who were accused of trying to subvert the government by vowing to block its agenda in the legislature.

The law introduced some significant changes to Hong Kong’s system, including allowing the government to designate which judges would hear cases under the law, and strictly limiting bail. Most of the politicians and activists charged under the law remain in jail awaiting trial more than a year later.

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France24 - Monde

Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam

Publié le : 29/03/2022 - 22:21

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Mohamed Abrini, l’un des organisateurs des attentats du 13-Novembre, a été entendu mardi dans une nouvelle phase d'interrogatoires sur le fond du dossier. Le Belge de 37 ans a assuré que Salah Abdeslam avait pris sa place quand il a renoncé à participer aux attaques. Son récit n'a pas convaincu l'accusation.

Il avait promis d'"éclairer" la cour sur une nuit de terreur. Il a finalement peiné à convaincre. Mis face à ses incohérences, Mohamed Abrini a maintenu, mardi 29 mars, avoir été "prévu" pour le 13-Novembre, avant de renoncer et d'être remplacé par Salah Abdeslam. 

"Vous avez raison, Monsieur le président, bas les masques !" Debout dans le box, chemise blanche, Mohamed Abrini enlève le morceau de tissu recouvrant sa fine barbe noire, semblant prêt aux révélations annoncées sept jours plus tôt.

"L'homme au chapeau", qui avait abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, avait laissé entendre pour la première fois qu'il avait aussi renoncé en novembre 2015. 

Dès le début de l'audience, il "confirme" : oui, il était "prévu" dans les commandos jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Abrini affirme s'être désisté bien avant

Deux mois avant les attaques, explique Mohamed Abrini à la cour, son ami d'enfance Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel de cette tuerie de masse, lui annonce qu'il va "faire partie d'un projet". "Je ne sais pas que c'est le Bataclan, que c'est la France", s'empresse d'ajouter Mohamed Abrini. 

Il ne peut "pas dire non" à cet ami dont il se sent redevable. Mais, selon le récit qu'en fait le Belge de 37 ans à la cour, il informe quelques jours avant les attentats Brahim Abdeslam, futur tueur des terrasses et aîné de Salah Abdeslam, que c'est "niet", qu'il ne le "(fera) pas".

"Moi, je peux pas aller tuer des gens comme ça dans la rue (...) attaquer des gens non armés", déclare Mohamed Abrini. 

Abrini cherche-t-il à dédouaner Abdeslam ?

Alors, comme il y a "un gilet explosif en plus", "une kalachnikov" en plus, Brahim Abdeslam "s'est tourné vers son frère et lui a dit : 'voilà, tu fais partie du voyage'", affirme encore l'accusé. 

"Je savais que Salah Abdeslam, jamais il le ferait", affirme plusieurs fois l'accusé, soutenant qu'il avait "vu la détermination dans les yeux" de tous les autres membres du commando mais pas dans les siens. 

La cour tente d'en savoir plus. "Vous lui demanderez" mercredi lors de son interrogatoire, balaie Mohamed Abrini.

S'il a "renoncé", pourquoi, demande le président Jean-Louis Périès – qui trouve tout cela "un peu curieux" – Mohamed Abrini participe-t-il aux ultimes préparatifs ? 

Pourquoi prend-il place à bord de ce qu'il qualifiera lui même de "convoi de la mort" – les trois voitures des commandos jihadistes qui partiront de Bruxelles le 12 novembre 2015 pour la région parisienne ? Pourquoi fait-il le trajet inverse, semble-t-il "à l'improviste", le soir même, en taxi ?

Mohamed Abrini ne sait plus trop, il était "perdu", voulait accompagner ses amis d'enfance dans "leurs derniers moments", avance-t-il.

Pour l'accusation, il s'agit d'un désistement de dernière minute. "Moi, je vous dis, personne ne vous croit, en tout cas, moi je n'y crois pas. Ces gilets explosifs, ces kalachnikovs, on les donne pas à n'importe qui !", s'emporte l'un des représentants du parquet antiterroriste, qui a "le sentiment" que les révélations de l'accusé visent simplement à "dédouaner" Salah Abdeslam.

"Pas crédible", selon l'avocat général

Méthodiquement, l'avocat général Nicolas Le Bris pointe les incohérences de la version de Mohamed Abrini : les clefs de chez lui qu'il n'emporte pas à Paris, cette écoute en prison au cours de laquelle Salah Abdeslam a dit en parlant d'Abrini : "'On a reçu les instructions et il a disparu'".

Abdelhamid Abaaoud, si minutieux dans son organisation, se contenterait "de quelqu'un qui hésite ? Ce n'est pas crédible, Monsieur. Ils vous font participer à la cellule à ce moment-là car ils ont confiance en vous", insiste l'avocat général.

"C'est pas parce que j'ai dit non qu'ils baissent les bras directement", tente Mohamed Abrini. Tout en répétant : "Les rôles (de chacun), je connais pas. Le jour, je connais pas. Les cibles, je connais pas".

"On n'a pas le sentiment d'avoir appris beaucoup de choses", regrette une avocate des parties civiles, soulignant comme d'autres la "frustration" de ses clients. L'une des avocates de Mohamed Abrini, Marie Violleau, voit au contraire "un pas de géant" dans ses déclarations. 

Mercredi et jeudi, ce sera au tour de son ami d'enfance Salah Abdeslam de s'expliquer sur cette soirée. Lors de son premier interrogatoire sur le fond du dossier, en février, le "dixième homme" des commandos a laissé entendre qu'il avait fait "marche arrière" et renoncé à tuer le 13 novembre 2015. 

Avec AFP

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Procès du 13-Novembre : à la barre, Mohamed Abrini ne renie rien des attentats

Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam

Procès des attentats du 13-novembre : de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de la logistique

Valeurs Actuelles

[Saint Clair] Scandale d’État : voter Macron, c’est voter McKinsey

Le rapport n° 578 de la commission d’enquête du Sénat, qui dévoile « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques », est sans appel : des prestations hors de prix pour des résultats médiocres, voire inexistants ! En quelques mots : « République du post-it » ; « omniprésence de McKinsey […] mal vécue par les agents publics » ; « service public infantilisé » pour des résultats qui témoignent « d’une absence de rigueur sur le fond comme sur la forme », et même d’un manque « de culture juridique et plus largement du secteur public », etc.

Le tarif imposé au contribuable français se chiffre en milliards d’euros, dont on sait que les manipulations fiscales orchestrées par l’État américain du Delaware ont permis à certains de ces cabinets – et notamment le plus connu, McKinsey – d’échapper à l’impôt en France. Les médias ont, à raison, beaucoup insisté sur cette évasion fiscale, mais en réalité, ce problème est loin d’être le plus important. Quand bien même ces cabinets se seraient acquittés de leur impôt, il n’en reste pas moins que les Français ont subi durant le quinquennat Macron un détournement des services de l’État, disons même une soumission de l’État aux cabinets privés qui ne traduit rien moins qu’un véritable scandale d’État, probablement même le plus important scandale démocratique de ces dernières années.

Lors des dernières chroniques, nous avons analysé la méthode de gouvernance d’Emmanuel Macron, et nous avons montré, entre autres, que ce dernier n’avait aucune idée politique propre ; il se comporte en golden boy qui “swap” les idées politiques comme il le ferait avec des actifs financiers. Aucune notion de ce que l’on nomme le bien commun, et qui est pourtant la traduction du terme République : Res Publica – la chose publique. Dès lors, financer à hauteur de 4 millions d’euros McKinsey pour développer et encadrer une mesure « d’économie budgétaire » qui s’est traduite par une baisse de 5 % des APL ne le rebute en rien. Pas plus que de remettre entre les mains de McKinsey & Compagny la gestion de la crise du Covid, depuis l’approvisionnement (raté) des masques, des tests, jusqu’à l’élaboration (ratée aussi) des systèmes d’information et de la campagne de vaccination.

Les intellectuels français se sont longtemps interrogés sur la complaisance du Conseil constitutionnel vis-à-vis du caractère pourtant liberticide et anticonstitutionnel de la politique vaccinale d’Emmanuel Macron.

Le rapport du Sénat (p. 233) est, là encore, on ne peut plus cinglant : « Des questions clefs de la crise sanitaire ont été sous-traitées à des cabinets de conseil, créant même une forme de dépendance de l’État vis-à-vis desdits cabinets. » Cette forme de dépendance constitue le cœur du scandale démocratique. Elle vient du fait que les cabinets ne proposent pas comme ils le prétendent des solutions dites « arbitrables », mais ils orientent eux-mêmes les arbitrages (p. 113). Le font-ils ouvertement ? Sûrement pas ! Le Sénat rapporte que « les consultants travaillent dans la discrétion, en accord et même à la demande de leurs clients ». Discrétion ? Le mot est faible, car les échanges de courriels témoignent d’une véritable dissimulation volontaire.

Lors de la crise sanitaire, McKinsey a écrit ce qui suit : « Notre action aux côtés du [ministère des Solidarités et de la Santé] restera confidentielle et tous nos documents seront réalisés au format du [ministère]. Les travaux et livrables fournis par McKinsey et divulgués à l’extérieur du [ministère] ne devront pas mentionner l’intervention ou le nom de McKinsey, sauf obligation légale. » Le Sénat rapporte également que « pendant la crise sanitaire, les consultants ont par exemple rédigé des notes administratives sous le sceau de l’administration (pp. 34-36) ». Dès lors, qui peut croire à une absence de « pouvoir décisionnel de ces cabinets » ?

Il s’agit là d’une dissimulation volontaire et d’une tromperie orchestrée délibérément par les cabinets privés et le gouvernement Macron. Interrogeons-nous, pour finir, sur les personnalités impliquées : qui est directeur associé de McKinsey ? Réponse : Victor Fabius, fils cadet de Laurent Fabius, lui-même président du Conseil constitutionnel. Les intellectuels français se sont longtemps interrogés sur la complaisance du Conseil constitutionnel vis-à-vis du caractère pourtant liberticide et anticonstitutionnel de la politique vaccinale d’Emmanuel Macron. Outre la consanguinité politique, intellectuelle et mondaine, le rapport du Sénat permet de lever un autre coin du voile, celui des conflits d’intérêt, et éclabousse les plus hautes institutions de l’État.

Emmanuel Macron ne se soucie en rien de « l’influence avérée » de ces cabinets « sur la prise de décision publique ». En clair : l’État, durant cinq ans, n’a pas été administré par les fonctionnaires de la République et les personnes élues, car tout ce monde politique a en réalité été soumis à l’influence d’une poignée de consultants issus de cabinets américains. McKinsey influence Macron, qui influence les institutions françaises – Parlement et Conseil constitutionnel –, qui eux-mêmes influencent ensuite le quotidien du peuple, pourtant censé être souverain en démocratie. La gouvernance Macron, par ce jeu d’influences dissimulées, c’est la souveraineté McKinsey. On peut donc dire sans risque de se tromper qu’aux prochaines élections : voter Macron, c’est voter McKinsey !

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Avignon, 1 001 expériences à partager

Une destination de rêve en toutes saisons

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Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.

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Un bouillon de culture à Avignon

Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.

Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.

Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?

Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.

Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.

La robinsonnade aux portes de la cité !

L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.

www.avignon-tourisme.com

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New York Times - World

Family’s Balcony Death in Switzerland Appears to Be Suicide, Police Say

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The investigation suggests that the victims jumped from the seventh-floor balcony “one after the other,” the police said.

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By Emma Bubola

The four members of a French family who were found dead at the bottom of an apartment building in a Swiss resort town last week appear to have jumped off a balcony, “one after the other,” as part of a group suicide, the Swiss police said.

The police said on Tuesday that their investigation suggests that the four people — a 40-year-old man, his 41-year-old wife, her twin sister, and the couple’s 8-year-old daughter — plunged to their deaths in Montreux in western Switzerland in succession.

A fifth person, the couple’s 15-year-old son, also apparently jumped from the seventh-floor balcony but survived, and he is in a coma, said the police in the canton of Vaud, where Montreux is situated.

The police said they had ruled out the presence of other people in the apartment at the time that the family members apparently leapt, and offered additional evidence to support their theory.

Investigators said they found a stepladder on the balcony, there was no sign of a struggle and no witness heard any sounds or shouting coming from the apartment or the balcony before the family fell, they said.

Since the beginning of the coronavirus pandemic, the family was “very interested in conspiracy and survivalist” theories, and had stocked up on an “impressive” amount of food that occupied most of the apartment, the police said.

“The family lived in near autarky,” the statement said, “removed from society.”

Only one member of the family, the mother’s twin sister, worked outside the apartment, the police said. The daughter was not enrolled in school, and she and the mother were not registered as living in Montreux.

The son was home-schooled, and two police officers knocked at the door of the apartment at 6:15 a.m. on Thursday morning to summon the father in connection with the son’s education. A voice asked who was at the door, but when the officers identified themselves, nothing further was said. The officers then left.

Shortly before 7 a.m., the five people fell from a height of more than 20 meters in the span of five minutes. “All these elements suggest, among the members of this family, the fear of an interference by the authorities in their life,” the police said.

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L'Humanité

« Montrer qu’on est encore vivants »

Actu

Métallurgie Le sort de la Fonderie aluminium du Poitou doit se jouer ce mercredi. Les salariés craignent la liquidation judiciaire.

Cyprien Boganda

C’est peut-être la fin d’une histoire industrielle vieille de quarante ans. La Fonderie aluminium du Poitou, basée à Ingrandes (Vienne), risque de fermer ses portes prochainement, mais les salariés ne comptent pas rendre les armes. Une réunion décisive doit se tenir ce mercredi, entre l’État, les syndicats et Renault, principal donneur d’ordres, accusé d’avoir lâché le site. Placée en redressement judiciaire depuis avril 2021, l’usine fabriquant des culasses en aluminium se devait d’attirer des repreneurs pour avoir une chance de survivre. Pendant des mois, les prétendants se sont fait désirer, certains ont promis des offres de rachat mais sans jamais donner véri­tablement suite.

Après leur avoir accordé plusieurs délais, le tribunal de commerce avait finalement fixé la date butoir pour le dépôt des offres à ce lundi, 17 heures. Et aucun repreneur ne s’est manifesté. « Nous avons encore des contacts avec deux industriels, mais franchement, on n’y croit pas, tranche Jean-Philippe Juin, délégué CGT et porte-parole de l’intersyndicale CGT-CFE-CGC. On se dirige certainement vers une liquidation de la boîte à plus ou moins long terme. » Et le délégué de préciser le calendrier : si jamais les administrateurs judiciaires décident de déposer une requête auprès du tribunal de commerce pour convertir le redressement en liquidation judiciaire, le tribunal devra rendre son verdict, d’ici trois semaines.

Une filière à l’abandon

Chez les 300 salariés, c’est la soupe à la grimace. « Globalement, les gens sont abattus, reconnaît Jean-Philippe Juin. Notre objectif, en tant que syndicalistes, est de remobiliser tout le monde, et de montrer qu’on est encore vivants, qu’il faudra compter sur nous quelle que soit l’issue. Nous allons décider des actions à mener dans les jours à venir. » Les syndicats ne comptent pas assister à la fermeture de l’usine sans réagir… et sans demander leur dû. À Renault, ils veulent réclamer le versement d’une prime de licenciement supralégale « à la hauteur des préjudices subis par les salariés qui perdraient leur emploi ». Et à l’État, le départ anticipé à la retraite pour les plus de 57 ans, soit 55 personnes dans l’usine ; ainsi qu’une augmentation de la durée du CSP (congé de sécurisation professionnelle), outil destiné à faciliter la reconversion des travailleurs touchés par un licenciement économique.

Le calvaire enduré par les salariés d’Ingrandes n’est malheureusement pas isolé : toutes les fonderies tricolores ferment les unes après les autres, abandonnées par des constructeurs automobiles qui préfèrent désormais se fournir à bas prix auprès de pays d’Europe de l’Est. « Renault nous a expliqué qu’ils avaient encore besoin qu’on leur livre 100 000 culasses, explique Jean-Philippe Juin. Ensuite, ils se tourneront vers d’autres fabricants, opérant en Europe de l’Est pour la plupart. Les constructeurs ont enterré la filière fonderie en France… Et c’est l’État qui paie le cercueil, à chaque fermeture ou restructuration. »

France24 - World

Five killed in Tel Aviv in third attack in a week

Issued on: 29/03/2022 - 20:49

FRANCE 24 Follow

Five people were killed in gun attacks Tuesday near the Israeli coastal city of Tel Aviv, emergency responders said, in the third fatal gun or knife spree in the Jewish state in a week.

Residents of the ultra-orthodox town of Bnei Brak and the neighbouring town of Ramat Gan reported that a man had driven around and opened fire at passers-by, and Israeli police later said security forces killed the assailant.

They did not reveal his identity, but Israeli media reported a Palestinian from the Israeli-occupied West Bank, who had spent four years in the Jewish state’s prisons, was linked to the attacks. They identified him as Diaa Hamarshah.

“We unfortunately have to note that five people have died,” said Eli Bin, head of the Magen David Adom emergency responders, revising upward a death toll of two from shootings in two locations in Bnei Brak.

Two of the five men victims were Ukrainian nationals, Israeli police said on Wednesday.

Palestinian President Mahmud Abbas, who is based in the West Bank, issued a rare condemnation of the attacks.

“The killing of Palestinian and Israeli civilians will only lead to further deterioration of the situation, while we are all striving for stability,” Abbas said in a statement carried by the Wafa news agency.

Israeli Prime Minister Naftali Bennett, who heads an ideologically disparate coalition government ranging from Jewish nationalists to Arabs, said the country was “facing a wave of murderous ... terrorism”.

US Secretary of State Antony Blinken condemned Tuesday’s “terrorist attack”, calling the recent spate of violence “unacceptable”.

Police were deployed in large numbers in Bnei Brak late in the evening, AFP journalists at the scene said.

There was no immediate claim of responsibility for the shootings.

Bennett said he would convene an emergency meeting with top security officials to review the situation.

Spate of attacks

Tuesday’s killings mark the third deadly attack in Israel in a week, bringing the combined death toll to 11, excluding perpetrators. 

A shooting on Sunday killed two Israeli police officers – identified as Shirel Aboukrat, a French-Israeli citizen, and Yezen Falah – in the northern city of Hadera.

That attack was later claimed by the Islamic State group – the jihadists’ first claim of an attack on Israeli territory since 2017.

Israeli police had said that the two perpetrators of the Hadera attack were killed at the scene.

Hamas, the Islamic Palestinian movement that rules the Gaza Strip, praised Sunday’s attack as a “natural and legitimate response” to Israeli “crimes against our people”.

It was also welcomed by the Gaza-based Islamic Jihad militant group and Lebanon’s Iran-backed Hezbollah movement.

The Sunday attack coincided with a landmark meeting bringing together Israel’s foreign minister with those of four Arab countries with ties to the Jewish state as well as US Secretary of State Antony Blinken.

Last week, a convicted IS sympathiser killed four Israelis in a stabbing and car-ramming spree in the southern city of Beersheba.

Spiral of violence

The attacks near Tel Aviv come as Israeli Defence Minister Benny Gantz visits Jordan, where he met King Abdullah II in a bid to ensure calm in the Palestinian territories during the Muslim holy month of Ramadan.

Tensions flared last year during the fasting month, which starts in April, between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem, feeding into 11 days of armed conflict between Israel and Hamas in the Gaza Strip.

Jordan’s king called on Gantz to “lift all obstacles that could prevent (Muslims) from performing prayers” at Al-Aqsa and “prevent any provocations that could lead to escalation”.

The German government late Tuesday warned against a spiral of violence.

“All those who have responsibilities and influence must clearly condemn these acts of violence in order to avoid a new escalation,” a German foreign ministry spokesman said, ahead of the “holidays to come for Jews, Muslims and Christians”.

(FRANCE 24 with AFP)

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Four killed in knife attack in southern Israel

Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack

Valeurs Actuelles

[Vidéo] La présidente de Disney veut un quota de 50 % de personnages LGBT et issus des minorités raciales

« On ne se permet pas de retourner en arrière. » C’est ce qu’a assuré la présidente de Disney, Karey Burke. Cette cadre dirigeante du groupe a pris la parole dans une vidéo interne à Disney, que s’est procuré le journaliste du magazine City Journal, Christopher F. Rufo. Il a publié un extrait sur son compte Twitter, mardi 29 mars, affirmant que Karey Burke voudrait « un quota minimum de 50 % de personnages LGBTQ+ et issus des minorités raciales ». La présidente de Disney a en tout cas déclaré dans l’extrait vidéo : « En tant que mère de deux enfants queer, un transgenre et un pansexuel (…) je me sens responsable de parler pour eux. » Si elle s’est réjouie de voir que Disney a déjà « beaucoup » de personnages représentant la communauté LGBTQ+, Karey Burke aimerait davantage de personnages principaux de la même sorte.

SCOOP: Disney corporate president Karey Burke says, « as the mother [of] one transgender child and one pansexual child, » she supports having « many, many, many LGBTQIA characters in our stories » and wants a minimum of 50 percent of characters to be LGBTQIA and racial minorities. pic.twitter.com/oFRUiuu9JG

— Christopher F. Rufo ⚔️ (@realchrisrufo) March 29, 2022

Disney s’engage à abroger une loi

En Floride, un nouveau texte de loi a été adopté au début du mois de mars. Cette loi nommée « Don’t Say Gay » – « ne parlez pas des gays » – compte interdire l’enseignement sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles publiques. Mais Disney ne l’entend pas de cette oreille. L’entreprise a un poids considérable en Floride, notamment grâce à ses parcs d’attractions situés à Orlando. Disney s’est récemment engagé à faire abroger la loi. « Nous sommes déterminés à défendre les droits et la sécurité des membres LGBTQ+ de la famille Disney, ainsi que de la communauté LGBTQ+ en Floride et dans tout le pays », avait annoncé Disney le 11 mars dernier, comme le relaie La Libre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur

Une destination de rêve en toutes saisons

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Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.

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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur

Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.

Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque

Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.

Une nature au sommet

À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.

www.explorenicecotedazur.com

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France24 - World

Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks

Issued on: 30/03/2022 - 00:34

NEWS WIRES

The Saudi-led coalition backing the Yemeni government against Huthi rebels in Yemen’s conflict Tuesday announced a ceasefire from Wednesday morning and peace talks during the Islamic month of Ramadan starting next month.

“The coalition hereby announces the cessation of military operations in Yemen beginning at 0600 am (0300 GMT) Wednesday, March 30, 2022,” it said in a statement carried by the Saudi Press Agency.

This “coincides with the launch of Yemeni-Yemeni consultations with the aim of creating the appropriate conditions for their success and creating a positive environment during the holy month of Ramadan for peace making in Yemen,” it added.

Ramadan is to start in the first days of April.

The rebels have shunned the meeting in Riyadh from Wednesday that is hosted by the Gulf Cooperation Council and involves the Yemeni government and US and UN envoys to Yemen. The Huthis say they won’t travel to enemy territory for talks.

UN envoy Hans Grundberg earlier on Tuesday evening said on Twitter: “I’m very grateful for the unanimous support expressed for UN efforts on immediate de-escalation and a political settlement of the conflict.”

UN Envoy Hans Grundberg met with P5 Ambassadors to #Yemen in Riyadh today: “I’m very grateful for the unanimous support expressed for UN efforts on immediate de-escalation and a political settlement of the conflict.”

March 29, 2022

The coalition’s announcement comes after an official told AFP that Saudi Arabia was waiting for “serious steps” from Yemen’s rebels on a potential prisoner swap before responding to their offer of a ceasefire.

Prisoner release talks

The Iran-backed Huthis called a three-day truce and dangled the possibility of a permanent end to hostilities on Saturday, seven years after the start of the war.

The offer was on condition that the Saudis end their blockade and air strikes and remove coalition forces from Yemen.

On Sunday, the Huthis said an agreement had been reached to free 1,400 of their fighters in exchange for 823 pro-government personnel, including 16 Saudis and three Sudanese.

The brother of Yemeni President Abedrabbo Mansour Hadi is among the prisoners set for release, Abdul Qader Al-Murtada, head of the Huthis’ prisoners affairs committee, wrote on Twitter.

Hadi Haig, his counterpart in Yemen’s government, said the exchange was “under consideration”.

Basheer Omar, a spokesman for the International Committee of the Red Cross in Yemen which handles the logistics of swaps, said earlier the organisation was pleased “to hear that some progress has been made in negotiations between the parties on another major release”.

“We hope to soon see a release process for the detainees and their families. But we are also aware that negotiations of this kind during an active conflict are complex and require time,” he told AFP.

The last prisoner swap was in October 2020, when 1,056 people were released on each side, according to the ICRC.

(AFP)

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Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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A Vow to Ease Bombing Is Too Late for Many in Ukraine City Near Kyiv

Carlotta Gall

Reporting from Chernihiv in northeast Ukraine

KYIV, Ukraine — Thousands of people have been fleeing the northern outskirts of the Ukrainian capital, Kyiv, escaping towns and villages under attack by Russian troops across the region. Many of them are from the city of Chernihiv, with bleak faces and crushing stories.

They have been arriving in steady droves in recent days at Kyiv’s central station, clutching bags and children, their eyes hollow and full of strain.

“The city is under fire all the time,” said Iryna Shepetova, 35, hugging one of her children after sleeping the night on a bench in the station. “The mayor told us you are responsible for your own lives.”

She escaped with her three children and her mother on one of the last minibuses out of the city last week, as Russian forces closed in.

Chernihiv guards the left bank of the Dnieper River and has been a target for Russian forces advancing on Kyiv since the start of the war five weeks ago. Thwarted from seizing control of Chernihiv, Russian units surrounded it and pounded it with airstrikes and artillery fire, as a second battalion group moved in to encircle it from the south.

On Tuesday, in negotiations in Istanbul aimed at ending the war, the Russians said they would ease their bombardment of Chernihiv, but their positions around it are already so fortified, and the city itself so battered, that the offer hardly amounted to a concession at all.

“They were purposely bombing schools,” said Vera Kaydash, 67, a retired physician. “There were lines for bread and water and they fired on the people waiting.” She said she knew two people who were among those killed in an attack on a line outside a grocery store.

Water and electricity were out, only gas was working on one side of town, and telephone and internet services were down, she said. In her former hospital, the damage had made the X-ray and dialysis departments unusable, she said. “They destroyed them in such a way that only after the war would we be able to replace them.”

“I have not seen such cynical behavior in my life,” she said.

So when the city’s mayor, Vladyslav Atroshenko, urged those who could to get out and volunteers from a private bus company organized minibuses, dozens of people decided to risk it. Cars trying to escape had come under repeated fire and there was no guarantee of safe passage for civilians, but the situation inside the city was becoming increasingly precarious.

“A great number of cars came under fire and many people died,” said Dr. Kaydash’s husband, Mikhail, 68, who accompanied his wife and sister. He said he was surprised that they got through. “We were lucky, it was quiet.”

They made a tortuous six-hour journey along back roads through woods and fields to avoid Russian positions, listening to the pounding of tank and mortar fire not far away.

Ms. Shepetova left behind her husband since, she said, men between the ages of 18 and 60 were not allowed to board the buses. Dr. Kaydash left behind her daughter and family.

Then three days after their escape, Russian planes bombed the only bridge leading out of Chernihiv, cutting the exit route for tens of thousands of Ukrainian civilians and soldiers still inside. There remains a pedestrian bridge across the river but it is damaged and exposed to Russian shelling and gunfire, the mayor said.

He asked for help for his besieged city last weekend in a video call with journalists. “We are looking for way to bring 44 seriously wounded people out,” he said. “They need urgent evacuation.” The wounded were mostly military, he said, but included civilians and three children.

More than 200 people had been killed in attacks on Chernihiv, he said, adding that destruction was so extensive, “it is now easier to count those buildings that have not been damaged.”

Since then, families have still been trickling out on increasingly dangerous journeys, making their way from the city on foot and ferried across the river by volunteers in small boats. Many are so terrified of the prospect of a Russian takeover that they did not want their full names published, but recounted their experiences.

One family said they walked and drove for three days through villages before finding a way across the river. “We were a group of seven with one child and a grandmother who is disabled,” said Svetlana, 40. “We had to make a huge hook around, for 50 kilometers, with him,” she said pointing to her five-year-old son, Dyma. They loaded their bags onto two bicycles and pushed them along, she said.

People described a chaotic and dangerous situation with front lines shifting as Russian forces sought to encircle the city and Ukrainian forces mounted a counterattack.

“All the ways out of Chernihiv are being shot at by the Russians,” said Alyona Sukhova, who drove out with her husband and 14-year-old daughter, Olha, from a rural area south of the river on Monday. “It was risky,” said her husband, Pavlo Sukhov, who did the driving. “The Russians had been pushed back a bit so there was a small window to get out.”

As fighting swirled around the city, ordinary civilians going about their work were caught up in incomprehensible shootings.

Two women from Chernihiv were working as cooks in a factory in the nearby town of Sevchenkove when it was stormed by Russian troops. “The first day a woman and a man were shot in their car,” said one of the women, Alla, 44. “It was scary to go out at all.” They sheltered in the basement of their hostel and then a Russian tank fired point blank at the building.

“They shot with tanks on our building,” said the other, Yulia, 55. “Thank God nothing fell on us.” The two women caught a ride in someone’s car and fled, but they were now homeless since they could not return to Chernihiv. Alla said her 17-year-old son was stuck there.

On a road south of Chernihiv a mechanic, Vitaliy, 42, was fetching supplies of flour from a farm several weeks ago when he ran into a column of Russian tanks and armored personnel carriers advancing from the opposite direction.

“It’s one in a million that I am alive,” he said, nursing a shattered arm and bandaged eye at a hospital on Kyiv’s left bank. “I got two bullets in my head,” he added, pulling up the hospital X-rays on his phone.

When he saw the column he stopped his car, Vitaly said, and pulled off the road, but the Russian troops opened fire on his car so he ran into the field and lay down.

“There was no cover and then they started shooting at me,” he said. Bullets were flying around him and until one shattered his arm and another pierced his eye, lodging in his brain. He remained conscious as the convoy passed and Ukrainian members of the territorial defense rescued him. “I thought the column would just go by,” he said simply.

Dropped off at the central train station in Kyiv, the evacuees from Chernihiv sat exhausted on benches in the vaulted passenger halls, waiting for trains to safer destinations in central or western Ukraine. They expressed relief but also some resentment at those ignorant of the scale of the war in their city.

“Kyiv is relatively safe,” Ms. Shepetova said, looking around. “But there are a lot of military forces and I would like to see them where they are needed.”

Mr. Kaydash called for more international help, especially in stopping the Russian air attacks.

“If Chernihiv falls, the Russians will come to Kyiv,” he said. “The Ukrainians are fighting furiously. It would be nice to have some support.”

Mr. Kaydash listed the countries where Russia has seized territory over the last 30 years. “It began from Moldova and Georgia and continued in Ukraine,” he said. “And there is Poland next door. Ukraine might be not the end. It might continue.”

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Le Monde

Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence

Une destination de rêve en toutes saisons

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Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.

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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence

Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !

Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.

Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.

Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.

D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée

Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.

Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !

Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences

Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.

www.tourismeprovencemediterranee.com

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Valeurs Actuelles

Disney ou le wokisme à la portée des enfants

Blanche-Neige et les sept nains fait l’apologie du viol, les chats siamois de la Belle et le Clochard renvoient à des stéréotypes racistes, tout comme le roi Louie du Livre de la jungle ou les corbeaux de Dumbo, et Peter Pan se vautre dans l’appropriation culturelle avec sa coiffe d’Indien… Autant d’élucubrations qui devraient être balayées d’un revers de main. Et pourtant, non seulement on y est extrêmement attentif chez Disney, mais on fait dans la surenchère…

Tout avait pourtant bien commencé avec Walter Elias Disney à qui la légende confère des origines françaises du côté d’Isigny… Jeune homme courageux, engagé volontaire dans la Grande Guerre à 17 ans, débarqué en France le 12 novembre 1918, il échappe de fait à la boucherie… Il adore l’Europe et c’est à la faveur d’un voyage dans nos contrées, une vingtaine d’années plus tard, alors que l’Amérique connaît déjà ses courts et moyens-métrages, qu’il fait l’acquisition de 300 livres qui vont nourrir toute son œuvre. Mais cette littérature européenne qu’il a absorbée, il va falloir l’américaniser. On trouvera des happy-ends à ces contes et mythes dont nombre se terminent dans les larmes et le sang.

La grande infantilisation

Au risque d’infantiliser les spectateurs ? « Les adultes ne sont que des enfants qui ont grandi », répond Walt. Et nous verrons bientôt que c’est là que le bât blesse. Mais pour l’heure, il faut aller chercher ces adultes, et pour ce faire, on va leur proposer des longs-métrages. Le premier, sorti en 1937, sera Blanche-Neige et les sept nains, un gouffre financier que l’entourage de Walt a rebaptisé “la folie Disney”. Et pourtant c’est un énorme succès. Le film, qui a coûté près d’un million et demi de dollars, en rapporte 8 !

Bientôt, la Seconde Guerre mondiale éclate. Disney participe énergiquement à l’effort de guerre en produisant des courts-métrages top secret pour la formation des soldats américains, mais ces activités officielles rapportent peu. Pinocchio et Fantasia, les deux longs-métrages sortis en 1940 et dont les coûts de production restent énormes, ne rencontrent pas le public espéré. Il faut trouver des sources de revenus à faible coût. Pas question de faire une suite à Blanche-Neige ! Disney pense que lorsque l’on a déployé tout son talent dans une œuvre, il n’y a plus rien à en tirer.

En revanche, à défaut de suite, en attendant un peu, on peut rééditer un succès… Il est donc décidé de ressortir Blanche-Neige en salle sept ans plus tard. Ça ne coûte plus rien, mais ça rapporte toujours. Un modèle économique nouveau était né. Et cette règle perdurera jusqu’à l’arrivée de la cassette vidéo.

Loin de tuer la poule aux œufs d’or, la VHS va rapporter 6 milliards de dollars entre 1985 et 2005. Le système de roulement est simplement adapté au nouveau support. Les plus grands succès de la firme ne quittent ce que l’on appelle “The Vault” (“la chambre forte”) chez Disney que pour quelques semaines sur les gondoles des supermarchés.

Avec la démocratisation de la copie de supports (lecteurs/copieurs de VHS, copies de DVD… ) puis l’avènement du téléchargement pirate, Disney commence à s’inquiéter pour “The Vault”. C’est là que l’idée de louer l’accès à sa “chambre forte” germe. Il s’écoule exactement vingt ans entre la sortie du premier DVD de la firme et l’annonce du lancement de Disney+, en août 2017. Et deux ans de plus pour son arrivée dans nos salons.

“Tu seras sultan, ma fille !”

Alors, comment le “wokisme” s’est-il invité chez Mickey ? Beaucoup de ces “enfants qui ont grandi” sont devenus les capricieux représentants de minorités toujours à l’affût de “microagressions” qu’ils débusquent dans des films qui ont vieilli. Il faut imaginer une cure de jouvence pour les plus vieux trésors de la maison. Elle a par ailleurs enrichi son catalogue de licences à succès comme Les Simpson, Star Wars, Marvel, et va refilmer avec des acteurs en chair et en os – le live action – ses grands classiques. Ce coup de jeune sera surtout l’occasion de toutes les audaces visant à effacer ou à réécrire les scènes plus tout à fait raccord avec les canons de l’époque. Désormais, les canons, ce sont les minorités qui les définissent chez Disney. Et elles n’aiment pas les clichés. Et surtout pas ceux relatifs à la princesse. Mais pas question de supprimer la clé de voûte de l’empire. Poupées et déguisements rapportent bien trop d’argent. On va juste déconstruire le stéréotype. Dans le live action de Cendrillon, une solide princesse monte à cheval et porte le prince sur ses épaules et dans celui d’ Aladdin, le père de Jasmine lui annonce qu’il veut qu’elle devienne « le prochain sultan ». Ben voyons !

Le « live action », l’occasion pour Disney de donner un « coup de jeune » à ses grands classiques… et d’en effacer les scènes qui fâchent

Mais il ne s’agit pas seulement de déconstruire, il faut reconstruire à l’endroit. Dans le live action de Dumbo sorti en 2019, l’heureux dénouement se joue dans la brousse et plus dans un cirque puisque, comme l’explique un personnage : « Nous pensons qu’aucun animal sauvage ne devrait être retenu dans un cirque. » Quant à Blanche-Neige, actuellement en production, elle sera incarnée par une actrice latina et les nains remplacés par des « créatures magiques ». Une mise à jour après que des « membres de la communauté du nanisme », selon les mots de Disney, et l’acteur nain Peter Dinklage eurent vertement manifesté leur désapprobation devant « cette putain d’histoire arriérée de sept nains vivant dans une grotte ».

“Les Aristochats” et “Fantasia” véhiculent des “stéréotypes déplacés”

Cette culture de la réécriture de l’histoire, parée des atours de la tolérance, est aussi très imprégnée des études postcoloniales, qui entendent revisiter avec un regard -évidemment – critique tout l’héritage du colonialisme dans la culture occidentale. Ainsi, de nouvelles ligues de justiciers ont passé “The Vault” au tamis fin de leurs fixettes, avec un résultat catastrophique : Disney a validé beaucoup de leurs griefs.

D’abord en s’attaquant à Mélodie du Sud. Ce film de 1946, inspiré des Contes de l’oncle Rémus, met en scène des esclaves affranchis vivant en paix avec leurs anciens maîtres. Bien qu’il ait eu pour but de figurer la réconciliation des deux Amériques, la blanche et la noire, ce film appartient pour la culture de l’effacement à un passé qui ne passe pas, comme on dit. D’abord, parce qu’il montre d’anciens maîtres qui ne sont pas des salauds. Ensuite, parce que l’oncle Rémus donne naissance au cliché du “magical Negro”, selon l’expression du réalisateur contestataire noir Spike Lee. Ce “nègre magique” possède des pouvoirs surnaturels qui lui servent à aider le héros blanc. On pourrait donc en conclure qu’il est aux antipodes du racisme. Et pourtant non. Parce qu’il n’est qu’un faire-valoir incapable de prendre lui-même la place du héros, il est devenu un marqueur du “privilège blanc”. Le film n’est jamais ressorti en salle depuis 1980. Il a été édité en VHS mais pas en DVD. Il ne figure pas dans l’offre Disney+. Mélodie du Sud a été effacée.

Peter Pan et sa coiffe d’indien : un jeu d’enfant  réduit au rang des « représentations datées » et du « traitement négatif des personnes et des cultures »

Mais là où la diligence confine à la complicité malveillante, c’est lorsque Disney+ décide d’interdire l’accès sans supervision des parents à certains de ses films. Les “superviseurs” étant avertis : « Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et les ont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble. »

Des “stéréotypes déplacés”, on ne peut en nier certains, mais affirmer qu’ils l’étaient “à l’époque”, c’est carrément spécieux. Qui peut affirmer sans rire qu’en 1970, des parents emmenaient leurs enfants au cinéma dans le seul but de se régaler des clichés racistes sur les Asiatiques, les Russes ou les Mexicains dans les Aristochats ? Quel maniaque peut voir une apologie de l’esclavage dans une scène du Fantasia de 1940 où un centaure noir cire les sabots d’un centaure blanc ? Ces clichés étaient ceux d’une époque où les pauvres ciraient les chaussures dans la rue. Pas des gages offerts à une foule de nostalgiques d’une époque carcérale révolue.

“L’inclusion est pour tout le monde”

Qu’importe. Le 1er septembre 2021, dans une déclaration officielle, Disney annonçait la naissance d’une structure intitulée “Reimagine Tomorrow” (“Réimagine demain”) visant à rappeler que « l’inclusion est pour tout le monde » : « [Cette structure veut] amplifier les voix sous-représentées et les histoires inédites, ainsi que défendre l’importance d’une représentation précise dans les médias et le divertissement. Parce que nous sommes tous plus grands qu ‘une seule histoire et que nous méritons tous de nous sentir vus, entendus et compris. »

Pour accompagner la déclaration solennelle, une vidéo dans laquelle un jeune Noir demande à ne plus être vu « comme un criminel mais comme un enfant » avant de se lancer dans une partie d’échecs dans un parc avec un vieil Asiatique. Dans le plan suivant, un homme coiffé d’un kufi, semblant s’introduire subrepticement dans une maison où une petite fille se cache, demande à ne plus être considéré « comme un étranger, mais comme un père » avant que l’enfant se jette dans ses bras. Le film continue à enfiler les clichés sur les femmes et nous afflige de lieux communs comme « les images qu’on montre affectent la façon dont les gens se voient » avant de nous assurer que, chez Disney, on a bien compris : on a fini de faire n’importe quoi avec les orangs-outans et les chats siamois. Mais surtout, on s’engage à montrer le monde tel qu’il pourrait être, illustrant le propos par un baiser entre Greg et Manuel, le couple gay d’ Out, un court-métrage du studio Pixar sur le coming out d’un jeune homosexuel.

De l’inclusion, toujours de l’inclusion. Mais ne nous y trompons pas, chez Disney, on n’en a pas tout à fait fini avec l’exclusion… Ainsi de Gina Carano, actrice de la série The Mandalorian, un spin-off de la saga Star Wars. Elle avait emporté le rôle, aidée par ses puissantes mensurations d’ex-combattante de MMA, cependant personne ne semblait avoir envisagé qu’elle puisse être trumpiste ou apparentée. Dans un tweet, elle s’était en effet indignée que des gouvernements puissent dresser les vaccinés contre les non-vaccinés, rappelant que, si leurs voisins avaient attaqué les juifs sous le régime nazi, c’était sous la pression des autorités. Cette publication lui vaut d’être débarquée immédiatement de la série. Pourtant, quand un autre acteur de la même série s’était attaqué à Trump en comparant dans un autre tweet les centres de rétention d’immigrés à la frontière mexicaine aux camps de la mort nazis, Mickey ne l’avait pas mis au chômage.

“Je ne vois pas vraiment Disney penchant à gauche ou à droite”

À ceux qui lui demandèrent si des raisons politiques expliquaient la différence de traitement des deux affaires, Bob Chapek, directeur général de Disney, répondit simplement qu’il ne considérait pas que sa firme avait un parti pris politique avant d’ajouter : « Je ne vois pas vraiment Disney penchant à gauche ou à droite. Disney défendant plutôt des valeurs, des valeurs universelles, des valeurs de respect, des valeurs de décence, des valeurs d’intégrité et des valeurs d’inclusion. […] Nous cherchons à refléter la riche diversité du monde dans lequel nous vivons. Et je pense que c’est un monde dans lequel nous devrions tous vivre en harmonie et en paix. » C’est beau comme du Taubira.

Qu’on se le dise, si Disney ne “penche” pour personne, les nouveaux standards sociétaux qu’il dessine laissent beaucoup moins de place à la famille traditionnelle qui pourrait finir par passer son chemin. Et l’on peut se demander si cela inquiète vraiment le géant américain, qui semble surtout à l’écoute des minorités. Nous constatons que, si la firme n’a pas encore cédé à toutes leurs revendications, ces dernières sont illimitées et terrifiantes. À l’image de cette demande d’une antenne du planning familial de Pennsylvanie qui, participant à un concours Twitter intitulé « Quelle princesse Disney voulez-vous ? », avait répondu : « Nous voulons une princesse ayant avorté. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

EU unveils 'sustainable' fashion push

Issued on: 30/03/2022 - 15:26Modified: 30/03/2022 - 15:24

Alto Hospicio (Chile) (AFP) – The EU on Wednesday announced proposals to crack down on "fast fashion" by making clothing easier to repair and more durable as part of a push to bolster environmental standards.

"It's time to end the model of 'take, make, break, and throw away' that is so harmful to our planet, our health and our economy," EU Commission Vice President Frans Timmermans said.

The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, aims to ensure that by 2030 textiles sold in the EU will be made as much as possible from recycled fibres and cut down on the amount of hazardous microplastics they contain.

"Fast fashion should be out of fashion, and economically profitable re-use and repair services should be widely available," a statement said.

The proposal would introduce labelling on clothes detailing how easily recyclable and environmentally friendly they are.

It would also ban the destruction of unsold products "under certain conditions", including garments that had not been sold or were returned to shops.

The EU says that textiles have the "fourth highest impact on the environment and climate change" across its 27 nations after food, housing and transport.

The bloc estimates that Europeans buy 26 kilogrammes (57 pounds) of clothing and household linen, 73 percent of which is imported, and throw away some 11 kilogrammes of textiles, or 5.8 million tonnes in total.

Textile production has doubled worldwide between 2000 and 2015 but less than one percent gets recycled, and up to 35 percent of the microplastics released into the environment come from polyester or acrylic-based clothing.

The textile proposal was part of a broader "sustainable products initiative" to bolster existing rules aimed at making goods more energy efficient and recyclable.

The EU's executive says it intends to tighten its requirements on product design by imposing the use of more durable, resistant and recycled materials.

Goods would have to be easier to maintain and repair, with concrete steps envisioned including facilitating the replacement smartphone batteries.

© 2022 AFP

New York Times - World

Desperate for Cash, Afghans Toil in Mines That Are Deadlier Than Ever

Faced with life-threatening hunger, thousands labor in the coal mines of Baghlan. But safety measures that the former government once provided are gone.

A young miner inside one of the shafts at the Chinarak coal mine in northern Afghanistan.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Jim Huylebroek

CHINARAK COAL MINE, Afghanistan — Choking on dust, Mir Abdul Hadi emerged from the narrow mine shaft with a sack of coal hanging heavy on his back and his skin stained black. For hours he had hacked away at the coal in the dark tunnel, terrified it might collapse on him, and now he was relieved to step back into sunlight.

Mr. Hadi, a 29-year-old former government soldier, was among thousands who flocked to northern Afghanistan’s notoriously dangerous mines after the Taliban seized power last year — desperate to scrape out a living amid an economy in ruins.

The backbreaking work offers a few dollars a day, just enough to buy bread and tea for his family to survive. But it comes at a steep price: Since he arrived in October, three mines on this mountain have caved in. The latest collapse last month killed 10 miners, all of whom suffocated after being trapped inside a mine shaft for days.

“That night I wanted to leave this job, to never come back to the mines,” Mr. Hadi said. “But then I went home and saw there was nothing to eat.”

For more than six months, Afghanistan has been gripped by a devastating economic crisis that has wiped out incomes, sent food prices soaring and left millions hungry. Now, desperate to make ends meet, many Afghans are going to increasingly drastic lengths to survive.

Families in rural areas have repaid debts with children they cannot afford to feed, selling them to better-off families or local bosses. In the northwestern city of Herat, men have sold their kidneys on the black market. And along the Iranian border, thousands looking for work abroad have endured brutal beatings by security forces.

In the Chinarak mines of Baghlan Province, a mountainous slice of northern Afghanistan, three times as many men have come to work in recent months than before the Taliban takeover, according to mine operators. They are former soldiers and police officers, NGO workers and shopkeepers, among the millions who have lost their incomes in recent months.

For decades, the informal mining operation has been a risky option for impoverished villagers desperate to earn a few dollars a day. Around 200 people have died in the mines since coal was discovered here 50 years ago, according to village elders.

Reporting From Afghanistan

But the mines have become even more deadly since the Taliban seized power, miners say. Unlike the previous government, the Taliban have not supplied engineers to monitor toxic gas, or timber to support tunnels that stretch for hundreds of yards. The result is a deadly combination of less structurally sound mines and inexperienced miners who cannot spot signs of danger.

“The economic situation is forcing everyone here, but they know they could die. It’s more dangerous than ever,” said one miner, Baz Mohammad, 35, who has worked in the mines since he was 15. “If I had some money, I wouldn’t stay here for another second.”

The work at Chinarak begins at dawn, when the taste of smoke from wood-burning stoves hangs heavy in the air and the morning fog paints the foothills in a cloudlike haze. Carrying shovels and pickaxes, miners make their way down the winding path of reddish clay to the coal-filled mountain.

From the base of the mountain, a trail of blackened earth — a sign of coal — zigzags across its face like a treasure map. Strapping on headlamps, the men duck into mine openings scattered across the hillside and crawl through subterranean tunnels that stretch as far as 300 yards.

Sitting on a boulder outside one mine, Zahir Kazimi, 33, said he could barely move his body after his first day at the mines in January. A tailor by trade, Mr. Kazimi went to work in sewing shops at the age of 13 — determined to save up the money to marry a girl he liked. A decade later, he married and opened his own tailor shop. He was happy then, he said.

But after the Taliban seized power, his once steady stream of clients dried up, and soon his savings did, too. So he took his brother’s donkey to the mines and joined the throng of sweaty men with black dust caked into their skin. Twelve hours later, he returned home with his back aching and cursing himself for getting married at all — if he were single, he would not have to earn so much to feed four mouths at home.

If you come here and work, you can get some money to buy food for your family. If not, they will go hungry,” Mr. Kazimi said. “There is no other way to go. We must work.”

Standing outside a mine’s entrance, Mr. Hadi, the former soldier, wiped his hand on his shirt and looked at his calloused palm. His father, a farmer, always chided him to go to school as a child, dreaming that one day his son could become a district governor or a commander. For a while, Mr. Hadi hoped he could, too. At 18, he joined the Afghan National Army and earned a decent salary.

But jobless and broke after the former government collapsed, he sold the large carpet in his living room and used the money to buy a donkey he could take to the mines. Inside the dark tunnels, he works through the pain that shoots through his back and arms as he slams a pickax into the wall of coal over and over and over again.

The labor is grueling, he says, but even worse is the fear: the fear of choking on toxic gas, the fear that the rock hitting your back is the start of a collapse, the fear of being buried alive with no hope of rescue.

“Every time I go in the tunnel, I’m afraid,” Mr. Hadi said. “When I’m picking coal, I’m always telling myself this is the last one for today.”

By midday at Chinarak, the mines are buzzing with hundreds of miners — some older men in their 60s, some children barely 10. As they work, the sounds echo down the mountain: the thuds of men dropping satchels of coal on the ground. The hiss of coal pouring out of the bags. The clucks from children coaxing donkeys carrying loads of coal down the mountain.

The coal is unloaded onto trucks that head down the rough road to a Taliban checkpoint, a single-story building that overlooks a large riverbed and the mountain range’s snow-covered peaks. The building once belonged to businessmen who operated these mines in mafia-like arrangements with the previous government. At that time, trucks of coal leaving the mines would be taxed first by those companies, and then again by the Taliban, who levied informal taxes to fund their insurgency.

Since seizing power, Taliban officials say they have driven out those strongmen and “nationalized” the mining industry. Abid Atullah, the Taliban’s manager of mines in the Nahrain district, said they collected $16,000 to $30,000 in tax revenue from the Chinarak mines each day — a modest but welcome revenue stream for the cash-strapped government.

Still, miners complain about the lack of government support. For months, their petitions to the local government to provide engineers, oxygen tanks, toxic-gas meters and wooden support beams have gone unanswered, they say. Some who informally run the mines have purchased the timber themselves — cutting miners’ daily wages by around 40 percent to afford it. Others have forgone it, forcing miners to dig narrower tunnels that are harder to work in and not structurally sound.

The collapse of a mine last month epitomized the heightened risks: Miners said that inexperienced workers had extended the tunnel too far, and that there weren’t any beams to support it. For two days, nearly everyone on the mountain helped try to break through the wall of earth that trapped nearly two dozen miners inside, driven by the men’s muffled cries for help. Seventeen hours in, their voices faded as the oxygen ran out. No one made it.

Their fate haunts the men who have to keep returning.

Emerging from a mine entrance, Taza, 30, slammed the bag of coal on the ground and let out a loud cough. A policeman under the former government, and a father of six, he began working in the mines in September, despite all the horrific stories he grew up with about how many ways there were to die there.

Weeks later, he learned the dangers for himself: Inside a tunnel, he began to feel hot and his head oddly heavy. Within minutes his lungs seized up — a symptom of inhaling the toxic gas that was slowly filling the tunnel. Dropping his sack of coal, he dashed to the mine’s entrance and collapsed on the ground.

A few days later, he went back to the mountain.

“I don’t have any other option,” he said. “My kids are hungry.”

Najim Rahim contributed reporting from Houston, and Sami Sahak from Los Angeles.

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Valeurs Actuelles

“Dieu l’a frappé à travers mes mains“ : l’inquiétant profil de l’assassin radicalisé d’Yvan Colonna

On en sait un peu plus sur le profil de Franck Elong Abé. Cet homme de 36 ans, originaire du Cameroun, est responsable de la mort d’Yvan Colonna, le 21 mars dernier. Il avait agressé le détenu corse au début du mois de mars dans la prison d’Arles. Comme le rappelle Le Figaro, mardi 29 mars, Franck Elong Abé est un détenu placé dans le même établissement pénitentiaire sous le statut de DPS – détenu particulièrement surveillé – pour radicalisation. Il serait décrit par de nombreux autres détenus comme un pratiquant rigoriste de la religion musulmane, avec un comportement psychotique. Un rapport psychiatrique, datant de juillet 2014, le confirme. L’experte psychiatre près la cour d’appel de Paris relate notamment des « troubles du comportement » dès l’âge de 13 ans, une « possession diabolique » confirmée par son entourage… Franck Elong Abé aurait même confié à un psychiatre avoir commencé à « entendre des voix » vers ses 22 ans, rapporte Le Figaro. Après une attaque à main armée, l’individu aurait assuré avoir été « possédé », poussant à un non-lieu après une expertise psychiatrique.

« Rien de personnel »

Si Yvan Colonna et Franck Elong Abé « s’entendaient bien » selon un autre prisonnier, leur relation se serait détériorée. La veille de son passage à l’acte, l’assaillant aurait confié à un autre détenu qu’il ne fréquentait plus Yvan Colonna « car il s’était moqué de (sa) religion ». C’est justement la principale raison évoquée par Franck Elong Abé auprès des enquêteurs pour expliquer son geste. Le 28 février, Yvan Colonna aurait vociféré : « Moi, je crache sur Dieu. » L’individu radicalisé a également glissé à la police que l’indépendantiste Corse « se faisait le procureur de Dieu », et l’avait « blasphémé ». Franck Elong Abé a même affirmé, relate Le Figaro« Il n’y avait rien de personnel. Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Il s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé. »

Le parcours de l’assassin du berger corse est également sidérant. À peine âgé de 18 ans, Franck Elong Abé commet son premier braquage et est incarcéré. Ses nombreuses dérives le mèneront finalement à faire le djihad en Afghanistan. Dès l’âge de 25 ans, il devient le chef d’un petit commando de talibans. Mais en octobre 2012, il est arrêté par l’armée américaine puis placé en détention dans la prison de Bagram en Afghanistan. Il sera remis à la France en mai 2014, indique Le Figaro. Puis en avril 2016, Franck Elong Abé est condamné à neuf ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Il sera détenu trois ans avant d’être finalement emprisonné, en octobre 2019, à la prison d’Arles, où il fera la connaissance d’Yvan Colonna.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Zelensky urges Norway to supply more energy to Ukraine, EU

Issued on: 30/03/2022 - 15:22Modified: 30/03/2022 - 15:26

Norway and the rest of Europe should close their sea ports to Russian ships, Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy told the Norwegian parliament on Wednesday. He added that Ukraine and Norway, Europe's second-largest gas supplier after Russia, had started talks over the supply of 5 billion cubic metres gas for next winter. FRANCE 24's International Affairs Editor Philip Turle tells us more.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Once the Children Got Hungry, ‘the Fire Was Gone From Their Eyes’

Residents of Mariupol, Ukraine, described how Russian forces use hunger as a weapon of war in a monthlong siege of the southern port. “No roof, no food and no water,” survivors texted relatives who escaped.

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By Valerie HopkinsBen Hubbard and Gina Kolata

LVIV, Ukraine — After Russian forces surrounded the city of Mariupol in southern Ukraine, cutting off its water and fuel and preventing aid convoys from entering, Yulia Beley sheltered in a neighbor’s basement with her three daughters and struggled to survive.

Her husband was off defending the city, so she ventured out as bombs rained down to fetch water from a distant well and tried to comfort her children while the shelling shook the walls and ceiling. In time, the family’s food dwindled and Ms. Beley, a baker, said she fed her hungry children one bowl of porridge a day to share between them. Her 6-year-old daughter, Ivanka, dreamed of the poppy seed sweet rolls her mother had made before the war.

“It tears you apart,” said Ms. Beley, 33, still traumatized after her escape from the city a week ago. “I just sobbed, just cried, screaming into the pillow when no one could see.”

Shortly after Russia invaded Ukraine, it laid siege to Mariupol, using the ancient warfare tactic to try to starve the once-bustling city of 430,000 people into surrender.

From the days when armies surrounded medieval castles in Europe to the battle of Stalingrad in World War II and the squeeze put on rebel communities in Syria during the 11-year civil war, militaries have used sieges throughout history regardless of the catastrophic effects on civilians caught in the middle.

This month, Secretary of State Antony J. Blinken accused Russia of “starving” cities in Ukraine. He invoked the memory of the brother of President Vladimir V. Putin of Russia, Viktor, who died in infancy during the German siege of Leningrad during World War II.

“It is shameful,” Mr. Blinken said. “The world is saying to Russia: ‘Stop these attacks immediately. Let the food and medicine in. Let the people out safely, and end this war of choice against Ukraine.’”

Scholars of siege warfare say the tactic serves different purposes: to weaken enemies while avoiding clashes that can kill the besieging force’s own soldiers, or to freeze active fronts while attacking forces reposition. But the grueling nature of sieges — and how they use hunger to turn people’s own bodies against them — gives them a psychological power unique among war tactics, according to scholars and siege survivors.

“Siege is a way to break the will and humiliate — and finally to control,” said Mouna Khaity, a health and gender researcher who lived through the Syrian government’s five-year siege of Eastern Ghouta, an area near Damascus.

Depriving a residential area of food while bombarding it serves not only to flush out combatants, she said, but to communicate to everyone trapped inside: “You are not an equal human to me. You don’t deserve to eat, drink, have medicine or even breathe!”

After they surrounded Mariupol last month, Russian forces cut off the city from everything it needed to live, the mayor, Vadym Boichenko, said on Ukrainian national television. They also destroyed the city’s power plants, cutting off electricity for residents as temperatures froze, Mr. Boichenko said, and then the water and gas, essential for cooking and heating.

Some civilians managed to flee, making harrowing journeys through destroyed streets and Russian checkpoints. But about 160,000 people are believed to still be trapped inside the city, Mr. Boichenko said, and more than two dozen buses sent days ago to evacuate them had not been able to enter the city because of Russian shelling.

On Monday, the International Committee of the Red Cross said it was ceasing relief operations in Mariupol because the warring parties could not guarantee the safety of aid workers.

Almost 5,000 people, including about 210 children, have been killed there, the mayor estimated, but the figures could not be confirmed because of the difficulty of getting information.

Russian forces are in control of parts of Mariupol, President Volodymyr Zelensky of Ukraine told a group of independent Russian journalists on Sunday. But the center of the city continues to hold, according to Ukrainian and British military assessments.

An aide to the mayor, Pyotr Andryuschenko, told The New York Times that an estimated 3,000 Ukrainian fighters from the Azov Battalion were defending the city against about 14,000 Moscow-backed soldiers.

Live Updates: Russia-Ukraine War

When the siege began, one Mariupol resident, Kristina, said she, her husband and two children camped out in the entryway of their building, hoping it would provide better shelter and protection than their apartment.

Her husband, a business analyst, ventured out to find water and she cooked on an open fire. They also collected rainwater and snow, boiling the water to sterilize it.

She read fairy tales to try to distract the children, but once they got hungry, “the fire was gone from their eyes,” said Kristina, who did not want to use her full name for fear of retribution. “They had no interest in anything.”

“We ate once a day,” she said. “It was mostly in the morning or in the evening that the children cried out, saying, ‘I want to eat.’”

Her family finally fled the city, but left behind her father and grandparents. She has struggled to keep tabs on them because the city’s phone networks are mostly out.

Last week, she said, they sent a text that read: “No roof, no food and no water.”

Doctors who study hunger and starvation describe a grim process of the body mining itself to stay alive. First, it burns glucose stored in the liver, then fat, then muscle.

While dehydration can kill in less than a week, a well-nourished adult can survive for more than 70 days on water alone. Children, the elderly and the ill succumb more quickly.

Other research has shown that starvation not only weakens the body but disturbs the mind.

Nancy Zucker, a professor of psychiatry and behavioral sciences at Duke University, said research done during World War II on 36 male conscientious objectors who ate a low calorie diet modeled on that given to prisoners of war showed they had suffered “significant psychological consequences.”

She added: “They had starvation neuroses — increased anxiety, increased isolation, increased depression.”

That damage compounds in traumatic circumstances, like wars.

“This is starvation during a catastrophe,” she said. “It is very hard to separate the profound psychological consequences from being in a state of war from those of not having enough food.”

The memory of hunger haunted the conscientious objectors in the study long after they had regained their strength.

“They needed to be surrounded by food,” and some remained obsessed with it, she said. “Several went on to become chefs.”

Irina Peredey, a municipal worker from Mariupol, said that after she escaped, she was in such shock that she could not eat for days.

After that, she began to crave a full meal about every hour.

“An hour passes and you want to eat,” said Ms. Peredey, 29. “It seems to me psychological. You constantly start eating — and want to eat as much as possible.”

At first she was confused, she said.

“But now I see that apparently, this is how my body is fighting back.”

As Ms. Beley, the baker, fought to survive in the basement in Mariupol, she said, bombs shook the building and shells were so common that even her daughter Aida, 3, learned to distinguish between incoming and outgoing fire.

The family soon ran out of food. Another woman gave her a jar of honey.

“That’s how we survived,” she said. “We didn’t have food, but we can’t say we didn’t eat because a spoonful of honey once a day is already some kind of lunch.”

When her family finally managed to escape, she felt weak, like her body was struggling to function. Russian soldiers offered candy to her and her children and at first, she refused. Then she changed her mind.

“Give me candy, sugar,” she said. “I realized that I needed something so that I could maintain myself.”

Valerie Hopkins reported from Lviv, Ukraine, Ben Hubbard from Beirut, Lebanon, and Gina Kolata from Princeton, N.J. Asmaa al-Omar and Hwaida Saad contributed reporting from Beirut.

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BBC

SANS TITRE

Russian negotiator Vladimir Medinsky is speaking following yesterday's talks in Istanbul, at which Russia said it would pull back from Kyiv and Chernihiv.

He says talks with Ukraine are continuing but adds that Russia's position on Crimea and the Donbas region has not changed.

Russia annexed Crimea from Ukraine in 2014, while parts of the eastern regions of Donetsk and Luhansk - collectively known as the Donbas - are held by Russian-backed separatists.

But Medinsky says Ukraine has stated a willingness to meet Russia's core demands. He says if it sticks to its promises then "the threat of a Nato stronghold" in Ukraine will be removed.

Imogen Foulkes

BBC News, Geneva

The latest figures from the UN refugee agency show that 4,019,000 people have fled to neighbouring countries and more than six million are displaced inside Ukraine, meaning at least a quarter of the population have had to abandon their homes because of the war.

This means four million people, primarily women, children, and the elderly, are now dependent on neighbouring countries for their survival.

It’s the biggest refugee crisis in Europe since World War Two – Poland alone has received 2.3 million Ukrainian refugees.

While Russia has hinted it may scale down its assault, the shelling of Ukrainian cities continues, and more desperate families will try to flee.

Even if the fighting stops, towns are in ruins, homes destroyed. There can be no quick fix to such a major humanitarian crisis – Europe’s unity and generosity will be needed not for weeks, but possibly years.

If you’re just joining us, here’s what’s been happening so far today.

On peace talks:

On the ground:

On those fleeing the country:

Stephen McDonell

BBC News, China correspondent

The foreign ministers of China and Russia have met in China, prior to a meeting of government representatives from countries which border Afghanistan.

According to China’s state media, China's Foreign Minister Wang Yi said that relations between the two countries have withstood new tests presented by a changing international situation.

Wang said China was ready to take their relationship “into a new era” and “to a higher level”.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov briefed his Chinese counterpart on the “special military operation” in Ukraine, as Moscow has repeatedly described its invasion of the country.

Lavrov said the two countries “oppose hegemonism and power politics” and “uphold the principles of the UN”.

He said "Russia is committed to cooling tensions” in Ukraine and “will continue peace talks” as well as “maintaining communication with the international community”.

Wang said China had “always stood on the right side of history”, adding that the Ukraine “issue” had “a complex history” and claimed it was “the result of a long-standing European security conflict”.

Wang also said China supported the efforts being made by Russia, and all parties, to "prevent a large-scale humanitarian crisis”.

China has repeatedly refused to criticise Russia for its invasion of Ukraine.

Oleksiy Sorokin, political editor of the Kyiv Independent, says people in the Ukrainian capital are trying to get back to normal as much as possible, despite the sounds of fighting just 20-30km north-west of the city.

“Every night we go to sleep and hear Ukrainian air defences and Russian artillery… the city looks like a fortress. Meanwhile some people eat pizza and grab a coffee,” he told the BBC from Kyiv.

“Yesterday I visited my friends who live in the west of Kyiv. You can basically hear every shot fired” he said.

Sorokin said Ukrainians don't trust Russia, but there are signs that they are pulling out of the region. Morale remains very high among Ukrainians, he said.

Asked about Ukraine's peace proposal, he said that many Ukrainians understand that the country wasn’t going to be able to join Nato in the near future.

But he said there is concern about suggestions that the government might be ready to freeze talks about control of the Donbas and Crimea regions. “That’s what many people, especially here in Kyiv, are afraid of,” he said.

Jonathan Amos

Science correspondent, BBC News

Despite soaring tensions between Russia and the West over Ukraine, a US astronaut and two Russian cosmonauts have landed safely in Kazakhstan in a capsule travelling from the International Space Station.

The American Mark Vande Hei’s return to Earth in a Russian Soyuz capsule alongside the two Russians shows that when it comes the International Space Station, it is business as usual.

While Russia and the West have disengaged in many areas of space co-operation - in flagship science missions and in industrial supply chains – they have no choice but to continue working together on the ISS.

The orbital platform comprises modules and components from many different countries, and they all depend on each other.

The Russian end of the station provides propulsion; the platform can’t stay aloft without regular firings of Russian thrusters.

But the majority of the power comes from the American segment, and nothing works without electricity. So everyone on the ISS is joined at the hip.

As we’ve been reporting, the Kremlin says there’s no sign of a breakthrough in the continuing peace talks between Russia and Ukraine.

Spokesman Dmitry Peskov has been telling reporters that Russia had not noticed "anything really promising," adding there was a long period of work ahead.

But he’s welcomed Kyiv setting out its demands for an end to the conflict in Ukraine in written form and says the chief Russian negotiator will provide an update later today.

During the ceasefire talks on Tuesday, Ukraine proposed to become a neutral state in exchange for security guarantees.

Russia said it would "drastically reduce" military combat operations around the capital Kyiv and northern city of Chernihiv.

But this statement was met with scepticism by the Ukrainians as well as the US and UK, who said it should be treated with caution.

Meanwhile, the governor of Ukraine's Chernihiv region says there is no let-up in attacks by Russia, despite its pledge to reduce military activity there.

The BBC has not been able to confirm this independently, but residents of Chernihiv also said the fighting was ongoing.

The Ukrainian governor in Donetsk also says there has been Russian shelling along all the cities and towns on the front line that separates the two sides. Shelling is also reported in the Luhansk region.

Paul Kirby

BBC News Online Europe editor

For the past few days, Russia has stressed it is switching its focus to eastern Ukraine, and UK defence intelligence says that is "likely a tacit admission" that it is struggling to sustain operations in the north.

Seizing land on the south coast is a big aim for President Putin, but so is his bid to "liberate" the east. Russian-backed puppets had already seized control of more than a third of the two eastern areas in 2014.

Russian forces are tightening their grip on the north-eastern region of Luhansk, but they have far less control of Donetsk region and Ukraine's Joint Forces Operation in the east has reputedly some of the best-trained brigades in the army.

But Russian attacks have intensified on towns to the west of the "line of contact" - the front line from the earlier war.

Luhansk authorities say there have been 35 artillery attacks on local towns in 24 hours. Only this morning, blocks of flats and a kindergarten were hit in Lysychansk, says the regional military leader.

At least one person was killed in a residential block, he says. Details cannot be independently verified.

Meanwhile, separatist leaders allege at least one person has died in Ukrainian shelling of Russian-held areas of Donetsk.

A little earlier we shared satellite pictures of the devastation of the key southern port city of Mariupol, which has been under heavy shelling for weeks.

Russian President Vladimir Putin has told his French counterpart the shelling of the besieged city will only end when Ukrainian troops surrender, the Kremlin said in a statement.

But French officials said the Russian leader had agreed to consider plans to evacuate civilians from the city.

Officials from France's Elyseé palace called the situation in the city "catastrophic" and added that "civilian populations must be protected and must leave the city if they wish to. They must have access to food aid, water and the medicines they need".

France, along with Turkey, Greece and several humanitarian groups, have presented Putin with a plan to evacuate the city.

Officials said Putin told Emmanuel Macron that he will "think about" the proposal.

Hugo Bachega

BBC News, Lviv

The governor of Ukraine's northern Chernihiv region has told the BBC that Russia has continued to attack the regional capital on Wednesday morning, despite Moscow's promise of a drastic reduction in military activity in the area, as well as around Kyiv.

"Right now, as we speak, I can hear which I think are mortar shells," Viancheslav Chaus said from Chernihiv. He said Chernihiv and the town of Nizhyn were attacked during the night and that civilian buildings were destroyed.

"We don't believe [the Russians] because we've already seen that there isn't a single time when their military forces keep their word," he said.

The BBC has not been able to verify the claims independently, although residents described hearing attacks during the night and also on Wednesday.

One said: "This night was rough. We heard there was fighting all night in the suburbs, away from the city centre. We heard artillery. But there was no aviation tonight."

Another said: "It was impossible to sleep in the house, only in bunkers... There was no aviation yesterday [Tuesday], only artillery attacks. I can hear shelling at the moment [Wednesday morning]. It's still loud but not as intense as during the night."

We have more from the Kremlin on the state of negotiations with Ukraine.

Moscow spokesman Dmitry Peskov says Russia is careful to comment on the talks as "we believe that negotiations should take place in silence" but says the chief Russian negotiator will speak later.

He adds that Crimea, the region annexed by Russia in 2014, is "part of Russia" and the Russian constitution precluded discussing the fate of any Russian region with anyone else.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov has been briefing the media on the talks held with Ukraine in Turkey yesterday, and played down any hopes of a breakthrough.

Yesterday, Russia said it intended to scale back its military activity in Kyiv and Chernihiv, and Ukraine said it would consider becoming a "neutral" state.

"What is positive is that the Ukrainian side has at least started to specifically formulating and putting on paper what it is proposing. Until now we had not managed to achieve that," Peskov said.

"As regards the rest, we cannot, put it this way, at present state there have been any breakthroughs, anything very promising," he said, in remarks reported by the Interfax news agency.

The big picture

It's been nearly five weeks since Russia's invasion of Ukraine. Following negotiations yesterday Russia announced it was going to drastically reduce military combat operations in the areas around the capital Kyiv and northern city of Chernihiv.

But this was met with scepticism by the Ukrainians as well as the US and UK, who said it should be treated with caution.

Military assessment

The UK's military intelligence says Russia is focusing on eastern regions because of its military struggles, with some units which have suffered heavy losses returning to Russia and Belarus (to Ukraine's north) to resupply and re-organise.

The Institute for the Study of War says Russian forces have given up on seizing Kyiv but that they continue to fight to hold their current position near the city. Russia is also directing some reserves in an effort to gain ground that will link Kharkiv with its front line in Luhansk. And it says Mariupol is likely to fall within days.

On the ground

The Ukrainian governor in Donetsk says there has been Russian shelling along all the cities and towns on the front line that separates the two sides. Shelling is also reported in the Luhansk region.

Despite Russia's pledge yesterday, Chernihiv regional governor VIacheslav Chaus claims Russian forces carried out strikes on the city "all night long" while the sound of artillery could be heard on the edge of Kyiv city centre.

What next?

Russia says it wants to focus on "liberating" the eastern Donbas region (home to Donetsk and Luhansk) and it appears this is where its forces will now focus.

Russian troops are likely to want to create a land corridor along the south coast, linking Crimea with the Russian border. Mariupol, which sits along that route, is strategically important, which is why Russia has been bombing it so heavily, killing large numbers of civilians and creating a humanitarian crisis.

New satellite photos released by the observation company Maxar have shown the scale of the destruction in the besieged south-eastern city of Mariupol.

The photos show residential buildings levelled by Russian shelling, while others show artillery cannons in firing positions on the outskirts of the city.

The city's mayor has told the Reuters news agency that it is thought almost 5,000 people, including about 210 children, have been killed in the city since Russia laid siege to it.

President Vladimir Putin reportedly told his French counterpart, Emmanuel Macron, that Russian shelling of the city will not end until Ukrainian forces lay down their arms.

Donetsk is one of two areas where fighting between separatists and Ukrainian forces has been taking place since 2014.

Russian forces are shelling nearly all towns and cities along the front line that separates Ukrainian government-controlled territory from areas held by Russian-backed separatists, the regional governor says.

Pavlo Kyrylenko said there had been attacks on Maryinka and Novomykhailivka this morning, posting images of destruction, and said the situation could worsen as Russian forces concentrated their efforts to gain control of the Donetsk region.

Wyre Davies

BBC News, Zaporizhzhia

Russia says it doesn't target civilians - the buildings in which they live and work, or the people themselves.

Lying in a hospital bed in the southern Ukrainian city of Zaporizhzhia, Natalia Mykolaivna makes a mockery of that Russian denial.

What happened to 45-year-old Natalia was deliberate, targeted and without justification. It's a miracle she's still alive.

Clutching the comforting hand of her son, Nikolai, she told me what happened in her hometown of Polohy on the day advancing Russian troops arrived.

"I came out of my house, I was worried about my own mother, so I went to see her," said Natalia, who explained how she was allowed to pass through a Russian army checkpoint.

"I then walked towards my mother's house, raised my hands in the air - saying I'd already been told I could pass - but the soldier fired a burst from his machine gun, hitting me in the legs, everywhere from the waist down."

Natalia was evacuated by neighbours and her family to the hospital in nearby Zaporizhzhia and has since been told by doctors that she survived death "by a millimetre".

Read her story here.

More than four million people have now fled Ukraine to escape Russia's invasion, according to the latest United Nations figures.

The UN refugee agency, the UNHCR, says 4,019,287 Ukrainians had fled across the country's borders since the invasion began on 24 February.

More than 2.3 million Ukrainians are now in Poland.

Negotiations between Russian and Ukraine have "definitely moved forward", according to Ihor Zhovkva, the deputy head of President Volodymyr Zelensky’s office.

He said the talks in Istanbul were the first time that, instead of giving ultimatums and their red lines, the Russian side listened to the Ukrainian position.

But he told BBC Radio 4's Today programme that Ukraine would not trade "any single inch" of territory, when asked about the eastern regions.

He also said Russia had not withdrawn troops from either Kyiv or Chernihiv despite Russia saying it would scale down its operations in those areas.

A Russian strike on a government building in the southern Ukrainian port city of Mykolaiv yesterday has killed 12 people and injured nearly 30 others, Ukrainian officials say.

Mayor of Mykolaiv, Oleksandr Senkevych told the BBC there were no military personnel in the building, "there were only guards… all the other people were just office workers".

Senkevych thinks Russian forces may have been trying to target regional governor Vitaliy Kim, who was not there at the time.

He says: "His media activity, for sure, [is] not helping Russians in the spirit of their troops so I think there was a strike on him."

Read more about what happened here.

Oleksander Danylyuk, a former Ukraine national security adviser to President Volodymyr Zelensky, says he does not believe Russia's pledge to reduce military operations around Kyiv and Chernihiv.

He says the sound of shelling this morning has confirmed his fears.

While there is no escalation and some troops have moved away from Kyiv, "this is just regrouping", he says.

Russia has already refocused its campaign on Ukraine's eastern regions after suffering a series of setbacks to the north of the capital.

Danylyuk believes Russia will put all its efforts into taking Donetsk and Luhansk, in the east, as Vladimir Putin needs to show a victory.

But he says Russia is "not going to ease their grab" on Kyiv and Chernihiv – "this is just words".

He says Russia has proposed de-escalation for the areas but says this is where Ukrainian troops were already advancing an retaking territories.

"So now if we just continue freeing towns near Kyiv, Russia will accuse us of working against de-escalation," he says.

"As always there are military and diplomatic KGB games all combined, this is just one game," he adds.

Valeurs Actuelles

Le préfet de Calais condamné pour le démantèlement d’un campement de migrants

Le préfet du Pas-de-Calais a été condamné pour « voie de fait » après s’être affranchi de l’autorité judiciaire lors du démantèlement d’un campement de migrants à Calais en 2020, rapporte Le Parisien, ce mardi 29 mars.

Les faits remontent au 29 septembre 2020 et à l’évacuation menée sur la zone dite du Virval, où campaient plus de 800 migrants voulant rejoindre la Grande-Bretagne. 11 migrants et huit associations de défense des migrants avaient assigné le préfet devant la justice en décembre 2020 pour évacuation « illégale »

Une décision qui remet en cause la notion de « flagrance »

Cette décision pourrait faire jurisprudence. Généralement utilisée par l’État pour procéder à des expulsions de campements migratoires, la notion juridique de « flagrance » (applicable lorsqu’un délit est constaté depuis moins de 48 heures) est mise à mal. Selon l’avocate des plaignants, Me Eve Thieffry, le jugement « confirme les dires des associations depuis des années : que le préfet n’a aucun pouvoir personnel à évacuation des personnes sur le littoral et à déplacement sous la contrainte ».

Assurant agir dans le cadre juridique légal, le préfet a procédé à l’ouverture d’une enquête en « flagrance » sur la présence de 450 tentes. Alors qu’un communiqué préfectoral indiquait que les tentes étaient installées depuis « plusieurs semaines », le tribunal a estimé qu’au vu de l’importance des moyens mis en œuvre, l’opération était organisée depuis plusieurs jours. « Ces éléments viennent contredire l’hypothèse de la découverte de l’infraction la veille » de l’évacuation, souligne la Cour avant d’ajouter que « la préfecture du Pas-de-Calais n’a requis aucune autorisation du juge administratif afin de procéder à l’évacuation » comme requis pour une opération hors du cadre de la flagrance. De plus, la préfecture a privé temporairement de liberté les migrants escortés vers des bus, sous pression de la police.

Les plaignants ont demandé 5 000 euros de dommages pour chacun des migrants et 1 000 euros par association.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine War: Putin demands Mariupol surrender to end shelling

Russian President Vladimir Putin has said that shelling of the besieged Ukrainian city of Mariupol will only end when Ukrainian troops surrender.

Mr Putin made the comments during an hour long phone call with French President Emmanuel Macron on Tuesday night, the Kremlin said in a statement.

But French officials said the Russian leader had agreed to consider plans to evacuate civilians from the city.

It comes as new satellite photos showed the destruction caused by the shelling.

The images, released by the Earth observation company Maxar, showed that residential areas have been reduced to rubble and highlighted Russian artillery cannons in firing positions on the outskirts of the city.

Officials from France's Elyseé palace called the situation in the city "catastrophic" and added that "civilian populations must be protected and must leave the city if they wish to. They must have access to food aid, water and the medicines they need".

"This very degraded humanitarian situation is linked to the siege of the city by the Russian armed forces," the statement said.

France, along with Turkey, Greece and several humanitarian groups, have presented Mr Putin with a plan to evacuate the city.

Officials said that Mr Putin told Mr Macron that he will "think about" the proposal.

But in its readout of the call, the Kremlin appeared to suggest that Mr Putin has provided no such assurances.

Russian officials said Mr Putin told the French leader that "in order to resolve the difficult humanitarian situation in this city, Ukrainian nationalist militants must stop resisting and lay down their arms".

The statement added that Mr Putin had given Mr Macron "detailed information about measures taken by the Russian military to provide emergency humanitarian assistance and ensure the safe evacuation" of civilians from the besieged south-eastern city.

Ukraine has accused Russia of forcibly relocating thousands of people from Mariupol to Russian-held territory.

The call followed claims by the mayor of Mariupol that thousands of people have been killed during the Russian bombardment of the port city.

Vadym Boychenko, who has been evacuated from the city, told the Reuters news agency that almost 5,000 people, including around 210 children, have been killed since Russian shelling began.

Matilda Bogner, the head of the UN human rights mission in Ukraine, told Reuters that she believes "there could be thousands of deaths, civilian casualties, in Mariupol".

The International Red Cross humanitarian organisation has confirmed reports that one of its warehouses in the city has been hit by Russian shelling, telling the BBC that all supplies in the depot had already been distributed.

It added that it no longer has "a team on the ground" and therefore could not comment on potential extent of casualties or damage.

Are you or your family in Mariupol? Are you affected by events in the region? Please share your experience if it is safe to do so by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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Thousands of Mariupol civilians taken to Russia

Why Mariupol is so important to Russia's plan

Russia trying to starve Mariupol into surrender - MP

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France24 - World

REPLAY - 'Protect freedom': Ukraine's Zelensky gives address to Norwegian parliament

Issued on: 30/03/2022 - 15:21Modified: 30/03/2022 - 15:26

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Norway and the rest of Europe should close their sea ports to Russian ships, Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy told the Norwegian parliament on Wednesday. He added that Ukraine and Norway, Europe's second-largest gas supplier after Russia, had started talks over the supply of 5 billion cubic metres gas for next winter.

Valeurs Actuelles

Un imam accusé de propos sexistes va être expulsé de France

Tout est parti d’une vidéo postée sur la page Facebook de la mosquée en juillet 2021, relate 20 Minutes. Mmadi Ahamada s’adresse alors en arabe et en français à plusieurs centaines d’hommes réunis pour l’Aïd-El-Kébir. « Vous, femmes musulmanes désireuses d’entrer au Paradis, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes avant l’islam », affirme-t-il avant d’inviter les femmes à ne pas céder à « l’accomplissement de la corruption et du vice »

Un discours dénoncé par la conseillère régionale du Rassemblement national, Isabelle Surply, qui a conduit, « conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur », la préfète de la Loire a remettre en question le renouvellement du titre de séjour de l’imam comorien en France. Ainsi, l’imam de la mosquée Attakwa de Saint-Chamond a été « suspendu de ses fonctions » pour des propos « discriminatoires et contraires à l’égalité femme/homme ».

Le CDCM dénonce « un dossier purement politique » 

Alors que l’imam va être renvoyé, avec son épouse et ses trois enfants en bas âge, vers les Comores,  le président du Conseil départemental du culte musulman (CDCM) estime que « c’est un dossier purement politique qui n’a pas grand-chose à voir avec la religion ». Salim Agoudjil assure que le contenu du discours était « purement religieux, sans aspect discriminatoire » et dénonce « une tentative d’ingérence alarmante dans le discours religieux ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Littérature. Un pays où les femmes n’ont pas l’idée de pêcher

Prescription culture

De passage à Paris, Selva Almada nous fournit quelques clés pour appréhender la réalité du machisme ordinaire dans la société argentine, qu’elle a auscultée dans un beau roman.

Muriel SteinmetzMuriel Steinmetz

Le livre s’ouvre sur une partie de pêche. Dans une île d’Argentine, « sans nom propre ni coordonnées », séparée du continent par un fleuve, trois amis, Enero, Negro et Tilo, venus camper le temps d’un week-end ferrent une raie géante. 90 à 100 kilos ! La remontée de la bête, ourlée, brillante, fraîche, est en soi un morceau d’anthologie. Elle est extirpée de l’eau à grand renfort de moulinets. « Remonter un poisson si particulier, c’est laborieux, nous dit Selva Almada, de passage à Paris, car c’est un animal qui se colle au fond du fleuve. » À la surface, « blanche comme une mariée », elle est achevée à coups de pistolet. Elle est si grosse qu’elle remplit le fond du bateau.

Pour les autochtones, le fleuve a une âme

Cette scène brutale, d’une grande puissance narrative, la romancière (née en 1973) la tient de sa propre enfance. Née dans un village de l’intérieur, « en soi un important marqueur d’origine », elle se souvient : « Quand mon père partait pêcher avec ses copains, je me demandais ce que faisaient ces hommes seuls pendant plusieurs jours. La pêche, dans ma région d’enfance, est un rituel très masculin. Et parfois un rite d’initiation pour les garçons. Les pères emmènent leurs fils à la pêche. Jamais les filles. »

L’amitié entre hommes est l’autre pôle du récit, amitié née dans l’enfance, confirmée à l’âge adulte, qui se renforce en virées folles, parties de pêche, siestes au bord de l’eau, cigarettes et maté à toute heure… C’est le cas d’Enero et Negro. Il ne manque qu’Eusebio, noyé des années plus tôt, troisième larron dont Tilo est le rejeton. Eusebio est le grand absent qui rôde dans ces pages.

Dans les Jeunes Mortes, la romancière répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides.

La raie à peine sortie de l’eau, les locaux viennent la renifler. Hommes « à la parole rare, à l’œil sourcilleux », ils ont un respect sans borne, quasi religieux, de la nature mère. Lorsque Enero, la nuit suivante, décide de rejeter la raie dans le fleuve, car « elle commence à puer drôlement », ce geste embrase les hommes du fleuve. Le campement des pêcheurs du dimanche est incendié, leur barque coulée.

Seule l’amitié virile détermine les caractères

Avec son île, Selva Almada a choisi un lieu coupé du reste du monde. Tout y a un air improbable. Et d’abord la prise de cette raie de légende, devenue encombrant cadavre. Il y a aussi Siomara, la sœur du chef de bande local, rendue folle de douleur à la suite de la mort accidentelle de ses deux filles. Celles-ci hantent le texte. Elles semblent y vivre au milieu du présent, « une odeur d’herbe à peine coupée » dans les cheveux. Pour les autochtones, le fleuve a une âme. Idem pour la forêt, que chacun connaît « comme la paume de la main ». Certains y ont même été conçus. « Les branches remuent comme des côtes, se gonflent et se dégonflent avec l’air qui s’introduit dans les entrailles. »

Selva Almada excelle dans la structure même du roman et la description de ses nombreux personnages, masculins pour la plupart, est extrêmement crédible. Pourtant, rien de ce qu’un romancier d’avant aurait jugé indispensable pour brosser un personnage réel et vivant n’est ici présent. Retrait de la psychologie et du passé intime. Seule l’amitié virile détermine les caractères. Sans elle, les trois héros seraient amputés d’eux-mêmes. Pour preuve, quand Eusebio s’est noyé, l’un des deux autres a perdu un doigt en nettoyant son fusil, « comme si une partie de son corps, réelle et concrète, devait mourir à son tour ».

Le déroulement des événements (la pêche, le souvenir du jour de la noyade, l’accident des jeunes filles, la vengeance locale) n’est pas organisé comme une suite d’expériences chronologiques. Les diverses phases du récit se réorganisent, chacune située dans plusieurs temps. Par exemple, les jeunes filles sont à la fois vivantes et mortes. Elles flottent « au milieu des corps en sueur » attablés au bar de l’île.

Ces petites défuntes font écho au second roman de Selva Almada,  les Jeunes Mortes, dans lequel elle répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides survenus dans son pays. Si la grande affaire de la littérature consiste à mettre debout des créatures vivantes devant le lecteur de la tragi-comédie humaine, Selva Almada, là, inversait la donne en exhumant de jeunes cadavres. Elle nous confie que la violence présente dans Ce n’est pas un fleuve est la même que celle, obsessionnelle, parfois insoutenable de ses « jeunes mortes ». Violence caractéristique d’un pays où le machisme quotidien exhibe ses conséquences ultimes.

Littératureargentine Littératureargentine
France24 - World

Bangladesh ready for South Africa challenge, says Mominul

Issued on: 30/03/2022 - 15:18Modified: 30/03/2022 - 15:17

Durban (South Africa) (AFP) – Bangladesh captain Mominul Haque believes his team are well prepared ahead of the first Test against South Africa starting at Kingsmead on Thursday.

Speaking at a pre-match press conference, Mominul said: "South Africa are playing at home and that is always an advantage. However, we have been here for nearly three weeks and the boys have adjusted to conditions."

Mominul and the other Test specialists had a training camp at former South African player and coach Gary Kirsten's academy in Cape Town, while the one-day side were pulling off an historic series win against South Africa.

Bangladesh have lost all six Tests on three previous tours of South Africa and Kingsmead is an unknown factor for the current players, with Bangladesh having only once at the ground, when they lost to Canada in the 2003 Cricket World Cup.

Mominul said he was not sure how the pitch would play.

"There's not too much point in thinking too much about the wicket. It could aid the pacers but still be good for batting. Spinners may come into play as the match progresses."

Unlike on previous tours, Bangladesh will be looking to match South Africa with their fast bowlers.

Ebadot Hossain was the man of the match when they won a Test in New Zealand in January, while Taskin Ahmed was the player of the ODI series against South Africa.

"The pace bowlers have been doing very well in recent times," said Mominul. "They have a lot of confidence coming into this Test series and the whole team has confidence in them."

South African left-arm spinner Keshav Maharaj, who plays his domestic cricket at Kingsmead, said earlier he was not sure how the pitch would play, with more grass on the surface than usual.

"I haven't seen Kingsmead with the colour of the grass like this," he said. "It's a relaid surface." But he said he expected it to be a "traditional" first-class pitch.

With South Africa's first-choice fast bowlers playing in the Indian Premier League, Maharaj is by a distance the most experienced Test bowler in the squad.

But he said he was confident that the replacement pace bowlers would be able to challenge the Bangladesh batsmen.

© 2022 AFP

BBC

Egypt claim players were subjected to racism before World Cup play-off against Senegal

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Football

Egypt have lodged an official complaint against Senegal in which they claim their team was subjected to racism and "terrorised" by home fans in Dakar.

Sadio Mane's winning shootout penalty sealed Senegal's World Cup place with his Liverpool team-mate Mohamed Salah among those to miss for Egypt.

Egypt captain Salah was one of several visiting players targeted by green laser pointers during the shootout.

It is also claimed the Egypt team bus was attacked, causing injuries.

In a statement, the Egyptian Football Association [EFA] said it had lodged a formal complaint against its Senegalese counterpart before the match, filing this with Fifa, the Confederation of African Football [CAF], the match observer and the security official.

"The Egyptian team was subjected to racism after the appearance of offensive banners in the stands aimed at the players, specifically Mohamed Salah," the statement added.

"Moreover the Senegalese fans terrorised the Egyptian players by throwing bottles and stones at them during the warm-up, as well as attacking the Egyptian team bus, which caused glass shattering and some injuries, which was documented with pictures and videos attached to the complaint."

The EFA shared images of the damage to the team bus on Instagram, along with images of the offensive banner directed at Salah.

Dakar's new 50,000-seater Stade Me Abdoulaye Wade was filled to capacity as Senegal beat Egypt 1-0 to make the score 1-1 on aggregate after extra-time in the World Cup play-off match.

The Africa Cup of Nations champions once again got the better of Egypt in a shootout, six weeks on from their triumph in the Afcon final, winning 3-1 on penalties to secure a place at the Qatar tournament in November.

As Liverpool forward Salah stepped up to take his penalty, green lasers could be seen shining on his face before he fired his effort over the crossbar.

At full-time, the 29-year-old had to be escorted down the tunnel by security personnel as supporters threw objects from above.

Fifa's disciplinary body is analysing reports from the game before deciding on any next steps to be taken.

President of the Senegalese Federation, Augustin Senghor - who is also the vice-president of CAF - said he would await official reports on the incidents.

"From the stands, I didn't pay attention to the projectiles thrown," Senghor said. "About the lasers, if it happened this is a first in Senegal. But we know that in Cairo there were a lot of these and [they are used] often in specific countries. Senegal isn't used to that."

He added: "In my opinion, I didn't see during this game something that could be considered as chauvinism because the Senegalese are known to be very welcoming."

L'Humanité

Financement des retraites : touchez pas au grisbi !

Chronique

Pierre Ivorra

Le quotidien patronal les Échos a le sens de l’opportunité, malgré lui. Il vient de publier des articles annonçant que le recul de l’âge de départ des salariés à la retraite à 64 ou 65 ans proposé par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, candidats à l’élection présidentielle, pourrait « rapporter » entre 10,7 et 18 milliards d’euros. Emporté par l’ivresse du surf sur des milliards, il annonce ingénument un peu plus loin dans le journal que « les géants du CAC 40 ont dégagé près de 160 milliards de profits en 2021 ». Sourd, aveugle, ou peut-être prudent, il n’établit aucun lien entre les deux informations.

Les prétendues économies permises par le recul à 64 ou 65 ans de l’âge légal du départ en retraite ont été calculées par un organisme qui n’est pas au-dessus de tout soupçon : l’Institut Montaigne, club de « réflexion » du patronat et de la droite libérale financé par les subsides de quelque 200 entreprises, dont LVMH, Total, Vinci, Carrefour, Renault… et créé par Claude Bébéar. Cet homme, ancien patron et aujourd’hui président d’honneur du géant de l’assurance AXA, a soutenu Nicolas Sarkozy puis Emmanuel Macron lors des élections présidentielles de 2012 et 2017. Sans lui faire de procès d’intention, on pourrait penser que l’homme d’affaires prêche pour sa paroisse : Axa ne propose-t-il pas nombre de formules de retraite par capitalisation, c’est-à-dire grâce à des placements en Bourse ? Charité bien ordonnée…

Il faut croire cependant que les « experts » de l’Institut Montaigne ne lisent pas les Échos jusqu’au bout, car ils auraient pu se rendre compte que seulement 10 % des bénéfices des 40 groupes vedettes de la Bourse de Paris permettraient de maintenir l’âge légal à son niveau actuel, 62 ans, et 30 % de ramener cet âge à 60 ans. Mais tout ce beau monde, ces médaillés des conseils d’administration prêts à y siéger jusqu’à 70 ans, ces hommes politiques de droite et – hélas ! – parfois de gauche ont un credo commun qui tient en une formule : « Touchez pas au grisbi ! » Ils sont prêts à accepter certaines choses mais pas ça. Pour eux, le capital relève du sacré, s’en prendre à leurs privilèges, à leur patrimoine, à leurs pouvoirs, c’est impie, blasphématoire. Ils sont comme le personnage de l’Avare de Molière qui s’écrie lorsqu’il croit qu’on lui a volé sa cassette : « Hélas, mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde. » Fabien Roussel, pour les affairistes, est évidemment un iconoclaste !

France24 - Monde

Les leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade

Publié le : 29/03/2022 - 06:51Modifié le : 29/03/2022 - 23:05

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Les nouveaux pourparlers de mardi entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul ont été "significatifs", d'après Moscou. À leur issue, le Kremlin a déclaré que l'activité militaire "en direction de Kiev et Tchernihiv" allait être réduite "radicalement". En fin de journée, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone. Mais "à ce stade", une opération humanitaire à Marioupol n'est pas possible, selon l'Élysée. Voici le fil du 29 mars.

  • 5 h 28 : Donald Trump appelle Vladimir Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Joe Biden

Dans une interview diffusée mardi par l'émission "Just the News" du média "Real America's Voice", Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa "famille". "C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique", a dit l'ex-président américain.

  • 5 h 13 : risque d'arrestation arbitraire pour les Américains en Russie, avertit Washington

Le département d'État a mis en garde contre "la possibilité de harcèlement de citoyens américains" par les forces de sécurité russes, "y compris l'arrestation" et "l'application arbitraire de la loi locale", en raison de la position de Washington concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des sanctions imposées à Moscou.

Cet avertissement a été publié alors que la star américaine de basket-ball Brittney Griner est détenue en Russie depuis plus d'un mois.

  • 2 h 43 : le directeur du Programme alimentaire mondial met en garde contre la "dévastation"

"(Le conflit) ne décime pas seulement l'Ukraine et la région, il aura un impact mondial qui dépassera tout ce que nous avons pu connaître depuis la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le directeur du Programme alimentaire mondial, David Beasley, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

David Beasley a indiqué que 50 % du grain acheté par le PAM provenait d'Ukraine – "Vous pouvez donc imaginer l'effet dévastateur que cela va avoir sur nos opérations", en a-t-il conclu. "Les fermiers se trouvent sur les lignes de front", a-t-il déclaré.

Le directeur du PAM a ajouté que la crise était aggravée par un manque de produits fertilisants en provenance de Biélorussie et de Russie. "Si vous n'utilisez pas d'engrais sur les cultures, votre rendement diminuera d'au moins 50 %. Nous sommes donc confrontés à ce qui pourrait être une catastrophe s'ajoutant à une catastrophe dans les mois à venir", a dit David Beasley.

  • 1 h 34 : l'état-major ukrainien reste sceptique

"Le soi-disant 'retrait des troupes' (russes) est probablement une rotation d'unités individuelles qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes", a jugé l'état-major ukrainien dans un communiqué mardi soir.

  • 23 h 22 : à l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une "crise alimentaire mondiale"

Le président russe "Vladimir Poutine a commencé cette guerre. Il a créé cette crise alimentaire mondiale. Et il est celui qui peut l'arrêter", a martelé la numéro deux de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire en Ukraine. "La Russie et le président Poutine portent, seuls, la responsabilité d'avoir fait la guerre à l'Ukraine et des conséquences de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale", a insisté la secrétaire d'État adjointe.

L'ambassadeur de France à l'ONU, Nicolas de Rivière, a enfoncé le clou en jugeant que "l'agression de la Russie contre l'Ukraine augmentait le risque de famine à travers le monde".

De fait, a rétorqué son homologue russe Vassily Nebenzia, "les véritables raisons des graves turbulences sur les marchés mondiaux de l'alimentation ne sont en aucun cas dues aux agissements de la Russie, mais plutôt à l'hystérie incontrôlée des sanctions lancées par l'Occident contre" Moscou.

  • 23 h : pourquoi la prudence s'impose après les pourparlers positifs d'Istanbul

Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine ont été "significatifs" d'après le clan russe, mais les États-Unis et leurs alliés européens prennent avec précaution les annonces de désescalade du Kremlin. D'après Joséphine Staron, directrice des études du think tank Synopia, "il faut rester prudent" car "on est habitués à ce que Vladimir Poutine dise certaines choses et fasse le contraire".

  • 22 h 10 : l'Ukraine n'a pas l'intention de relâcher ses efforts militaires, prévient Zelensky

Dans un message vidéo posté sur le réseau Telegram, Volodymyr Zelensky a réagi aux pourparlers qui se sont tenus à Istanbul entre les émissaires d'Ukraine et de Russie. Le président ukrainien les a qualifiés de "positifs". Toutefois, son pays n'a pas pour autant "l'intention de relâcher" ses efforts militaires. Volodymyr Zelensky rappelle que les avancées diplomatiques "ne taisent pas les explosions ou les obus russes" et que "l'armée russe a toujours un potentiel important pour poursuivre les attaques".

Plus tôt mardi, le Kremlin avait indiqué qu'une solution humanitaire n'était possible à Marioupol qu'à condition que les "nationalistes ukrainiens arrêtent de résister et déposent les armes".

Dans son allocution, le président Zelensky soutient qu'une levée des sanctions occidentales contre la Russie ne "peut être envisagée qu'une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous".

  • 20 h : dans l'Est, Kharkiv pilonné quasi-quotidiennement 

Après Marioupol, Kharkiv est la deuxième ville la plus bombardée par l'armée russe. Les jours les plus intenses, on compte une centaine de frappes. Les explosions sont régulières, comme le constate sur place Roméo Langlois, envoyé spécial de France 24. Impossible de savoir combien de personnes ont perdu la vie ici, car beaucoup de victimes gisent sous les décombres. Mais on redoute au moins 300 morts, et encore plus de blessés.

  • 19 h 40 : les États-Unis et leurs alliés européens d'accord pour "continuer d'accroître le coût payé par la Russie"

Peu après le Royaume-Uni, qui a rappelé qu'il ne peut y avoir "aucune relâche de la détermination occidentale" vis-à-vis de Moscou, les États-Unis se veulent aussi clairs quant au maintien de la stratégie adoptée avec également avec l'Allemagne, la France et l'Italie. "Les leaders ont affirmé leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour ses offensives brutales en Ukraine, et à continuer de fournir à l'Ukraine une assistance pour se défendre", assure la Maison Blanche dans un communiqué.

  • 19 h 18 : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie contre tout "relâchement" face à la Russie

Le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil des ministres italien Mario Draghi se sont entretenus lors d'une conversation téléphonique mardi. Selon un porte-parole de Boris Johnson, ils sont convenus qu'il ne pouvait y avoir "aucun relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée".

"(Vladimir) Poutine remue le couteau dans la plaie ouverte de l'Ukraine dans le but de forcer le pays et ses alliés à capituler. Le Premier ministre a insisté auprès des autres dirigeants sur la nécessité de se montrer implacables dans notre réponse", a ajouté le porte-parole.

  • 18 h 59 : une opération humanitaire à Marioupol impossible "à ce stade", annonce la France

Après l'entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, l'Élysée annonce qu'une opération humanitaire à Marioupol n'est pas possible "à ce stade". Le président français a présenté l'opération d'évacuation envisagée avec la Turquie et la Grèce. Le chef d'État russe a assuré qu'il "allait y réfléchir".

Le Kremlin indique que "pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes". Les combats à Marioupol ont déjà fait 5 000 morts, et on compte encore près de 100 000 civils pris au piège dans la ville.

Par ailleurs, le président français a indiqué à son homologue russe qu'il n'est pas possible que la France paye le gaz russe en roubles. Vladimir Poutine avait annoncé, le 23 mars, que la Russie allait exiger le paiement en roubles de ses livraisons de gaz aux "pays inamicaux".

  • 18 h 41 : les États-Unis se méfient d'un possible "redéploiement" des forces russes autour de Kiev

Un responsable américain a émis une mise en garde après que la Russie a annoncé une réduction de ses activités militaires en direction de Kiev et Tchernihiv. "Tout mouvement des forces russes autour de Kiev" constituerait "un redéploiement, pas un retrait", indique-t-il. "Le monde devrait être préparé à la poursuite d'offensives majeures contre d'autres régions de l'Ukraine", ajoute ce responsable, selon lequel le changement de stratégie militaire "ne devrait pas être confondu avec une fin de conflit de la part de la Russie".

  • 17 h 13 : nouvel entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine

L'Élysée indique qu'un entretien téléphonique est "en cours" entre les deux chefs d'État. Emmanuel Macron a martelé plusieurs fois, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, qu'il veut maintenir le contact avec Vladimir Poutine.

Le président français avait auparavant déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", en reprochant à la Russie un "non-respect du droit humanitaire international".

  • 16 h 57 : les États-Unis ne voient pas de "signes de réel sérieux" de Moscou dans les négociations

Washington doute encore du "réel sérieux" de la Russie dans les négociations avec l'Ukraine, affirme le secrétaire d'État américain Antony Blinken, après l'annonce d'avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul. "Je n'ai rien vu qui puisse suggérer qu'il y a un véritable mouvement parce que nous n'avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie", a-t-il déclaré depuis le Maroc, où il est en visite.

De son côté, le Royaume-Uni jugera "(Vladimir) Poutine et son régime sur ses actes, pas ses paroles" selon un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.

  • 15 h 33 : l'Ukraine veut que la Russie ne s'oppose pas à son adhésion à l'UE

L'Ukraine réclame, dans le cadre de ses propositions de sortie de crise, que la Russie ne s'oppose pas à son éventuelle adhésion à l'Union européenne. C'est ce que déclare le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par l'agence RIA. Kiev a soumis à Moscou un ensemble de propositions, notamment l'adoption d'un statut neutre en échange de garanties pour sa sécurité, pour mettre fin au conflit.

  • 15 h 26 : la Turquie salue les "progrès les plus significatifs" depuis le début de la guerre

Mevlüt Cavusoglu, le ministre des Affaires étrangères turc, salue les pourparlers de mardi entre l'Ukraine et la Russie à Istanbul : "Il s'agit des progrès les plus significatifs depuis le début des négociations". Il ajoute que ces discussions ne reprendront pas mercredi.

  • 15 h 00 : le point sur les pourparlers d'Istanbul

Depuis Istanbul, notre correspondant Ludovic de Foucaud revient sur les discussions entre les délégations ukrainienne et russe mardi. Les pourparlers ont été assez "significatifs" pour qu'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine soit désormais envisageable.

  • 14 h 57 : l'euro et le rouble grimpent après les négociations Russie-Ukraine positives

L'euro monte fortement face au dollar américain mardi, profitant des avancées des négociations Russie-Ukraine, tout comme le rouble russe, qui réagit encore plus. La monnaie unique européenne, en berne depuis plusieurs semaines alors que le conflit pèse sur les perspectives économiques du continent, prend 1,2 % à 1,1121 dollar, tandis que le rouble grimpe en flèche de 10,5 % à 85,42 roubles pour un dollar vers 12 h 45 GMT.

  • 14 h 36 : les conditions sont désormais "suffisantes" pour une rencontre Zelensky-Poutine

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe, Vladimir Poutine, depuis le début de l'invasion russe, sont désormais "suffisantes" après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur ukrainien en chef .

"Les résultats de la réunion d'aujourd'hui sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d'État", a déclaré David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

  • 14 h 20 : l'Ukraine veut un "accord international" garantissant sa sécurité

L'Ukraine réclame un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays garants, indique David Arakhamia, le négociateur en chef ukrainien, après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul. 

"Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité. Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité […]", explique David Arakhamia.

  • 14 h 12 : la Russie va réduire "radicalement" son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv

La Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens "substantiels" à Istanbul, indiquent des négociateurs russes.

"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique […], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et de Tcherniguiv", a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine.

Selon un négociateur russe, les pourparlers ont été "significatifs". Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de "discussions substantielles" et dit que les propositions "claires" de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être "étudiées très prochainement et soumises au président" Vladimir Poutine.

  • 13 h 43 : fin de la réunion entre Russes et Ukrainiens à Istanbul 

La réunion entre négociateurs russes et ukrainiens organisée à Istanbul est terminée, annonce l'ambassade d'Ukraine à Ankara.

Les discussions ont duré quatre heures, entrecoupées de plusieurs pauses. On ignore encore si elles reprendront mercredi.

  • 13 h 21 : la Russie expulse 10 diplomates des pays baltes

La Russie a annoncé l'expulsion de dix diplomates des pays baltes, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.

Les accréditations de quatre diplomates de l'ambassade de Lituanie, trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes ont été retirées, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

  • 13 h 20 : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe à Mykolaïv

Au moins sept personnes ont été tuées et 22 autres blessées dans la frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par le président ukranien, Volodymyr Zelensky.

"Il n'y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes", a-t-il affirmé lors d'une adresse au Parlement danois.

  • 12 h 59 : les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité"

Les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours devant le Parlement danois.

"Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète", a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence, les accusant de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.

  • 12 h 48 : Decathlon annonce la "suspension" de ses activités en Russie

Le groupe français spécialisé dans les articles de sport Decathlon, sous pression depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé dans un communiqué la suspension de ses activités en Russie, en raison de problèmes d'approvisionnement.

"Respectant scrupuleusement les sanctions internationales, Decathlon constate que les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies pour poursuivre son activité en Russie. Decathlon est amené à suspendre l'exploitation de ses magasins", écrit dans son communiqué l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a jusque-là maintenu en Russie les activités de ses marques Auchan et Leroy-Merlin.

  • 12 h 35 : le Japon va interdire les exportations de produits de luxe vers la Russie

Le Japon interdira, à partir du 5 avril, l'exportation vers la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie.

La nouvelle liste de produits interdits à l'exportation comprend 19 catégories, des voitures d'une valeur supérieure à 6 millions de yens (environ 44 000 euros) aux bijoux, montres, cosmétiques, alcools et objets d'art d'un prix supérieur à 40 000 yens (290 euros), a précisé le ministère dans un communiqué.

  • 12 h 03 : la Croix-Rouge demande à Moscou et Kiev de s'entendre sur les évacuations

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé la Russie et l'Ukraine à tout faire pour parvenir à un accord sur une évacuation sécurisée des civils de Marioupol et d'autres villes assiégées par l'armée russe, lors des négociations qui ont débuté entre les deux parties en Turquie.

Le directeur général du CICR, Robert Mardini, a déclaré à Reuters que son organisation ne participait pas à des évacuations forcées de civils – une méthode utilisée par l'armée russe en Syrie –, disant n'avoir aucune "information de première main" sur le fait que de tels déplacements de population auraient lieu en Ukraine.

Il a déploré que la Croix-Rouge soit la cible d'une "campagne de désinformation" sur les réseaux sociaux.

  • 11 h 40 : entretien Poutine-Macron à 16 h 30 (heure de Paris)

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine vont de nouveau se parler au téléphone à 16 h 30, heure de Paris (14 h 30 GMT), a annoncé l'Élysée, notamment au sujet d'une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie.

Le président français a déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", en reprochant à la Russie un "non-respect du droit humanitaire international".

  • 11 h 31 : la France se prépare pour d'éventuelles coupures ciblées

La France se prépare à de possibles coupures ciblées de gaz chez d'importants consommateurs pour faire face à une éventuelle interruption de l'approvisionnement russe l'hiver prochain, ont indiqué le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution.

"On attend la sortie d'un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours", a indiqué lors d'une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz.

  • 11 h 15 : au moins deux morts dans la frappe russe sur l'administration de Mykolaïv

Deux corps sans vie ont été sortis des gravats après une frappe russe sur le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, touchée par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les autorités de cette ville proche d'Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine, avaient annoncé précédemment que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.

  • 11 h 04 : pas de ministres polonais et tchèque à Budapest pour une réunion sur l'Ukraine

Les ministres polonais et tchèque de la Défense ne participeront pas à une réunion prévue mercredi à Budapest du groupe de Visegrad, dit V4, en raison des liens de la Hongrie avec le Kremlin, ont annoncé des responsables.

Le ministre polonais Mariusz Blaszczak "n'ira pas" à Budapest, a indiqué à l'AFP son service de presse sans autre précision.

  • 11 h 02 : le directeur général de l'AIEA en Ukraine pour discuter de la sécurité des sites nucléaires

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, se trouve en Ukraine "pour des discussions avec des responsables du gouvernement [afin de fournir] une assistance technique" garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'instance onusienne.

"Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d'un accident", a déclaré Rafael Grossi, cité par le communiqué.

  • 09 h 43 : l'administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe 

Une frappe russe a touché le siège de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué sur Facebook le gouverneur de cette région du sud de l'Ukraine.

"Le bâtiment de l'administration régionale touché", a écrit le gouverneur Vitaly Kim, assurant que la plupart des personnes se trouvant à l'intérieur étaient indemnes. "On cherche huit civils et trois militaires", a précisé le responsable.

  • 09 h 32 : l'oligarque russe Abramovitch participe aux négociations à Istanbul

Le milliardaire russe Roman Abramovitch l'un des oligarques russes visés par des sanctions occidentales en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, participe aux pourparlers de paix entre les délégations ukrainienne et russe à Istanbul.

  • 09 h 30 : ouverture des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul

Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul ont commencé peu après 10 h 30 (07 h 30 GMT), a rapporté l'agence officielle turque Anadolu.

C'est la première fois que les délégations des deux pays, arrivées la veille en Turquie, se retrouvent en présence après plusieurs rounds de pourparlers en visioconférence.

  • 09 h 24 : reprise des évacuations par les couloirs humanitaires après une suspension

L'Ukraine a annoncé mardi une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de "provocations" russes.

"Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram.

  • 9 h : le groupe russe Wagner déployé dans l'est de l'Ukraine (Défense britannique)

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le ministère britannique de la Défense, qui estime que plus de 1 000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.

"La compagnie privée militaire russe du groupe Wagner s'est déployée dans l'est de l'Ukraine", a indiqué le ministère dans un point de situation publié sur son compte Twitter.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN

March 28, 2022
  • 08 h 48 : la Russie et l'Ukraine "ont des préoccupations légitimes", affirme Erdogan

La Russie et l'Ukraine ont toutes deux "des préoccupations légitimes", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à "mettre un terme à cette tragédie".

Les pourparlers entre les deux délégations doivent commencer après cette réception, dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul où la présidence turque dispose de bureaux.

  • 8 h 30 : Irpin reprise aux forces russes, selon l'Ukraine

L'Ukraine a annoncé lundi soir que la ville d'Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été reprise aux forces russes. Mais la situation reste instable. Le point avec notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg. 

 

 

  • 8 h : Marioupol, ville en ruines

Après des bombardements et un siège qui dure depuis un mois, au moins 5 000 personnes ont été tuées dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine, selon les autorités locales. Ceux qui ont fui racontent cet enfer dans ce reportage. 

 

 

  • 7 h : l'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement"

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", a écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent : ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", a-t-il ajouté.

  • 6 h 30 : des pourparlers russo-ukrainiens s'ouvrent à Istanbul

En amont des discussions prévues mardi à Istanbul, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a prévenu que Kiev ne concéderait aucune vie humaine, ni territoire, ni sa souveraineté. "Le programme minimum, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu", a déclaré Dmytro Kouleba à la télévision publique.

À Washington, un haut représentant du département d'État américain a signifié que le président russe, Vladimir Poutine, ne semblait pas disposé à effectuer de compromis pour mettre fin à la guerre.

Un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur s'est dit sceptique sur l'hypothèse que les pourparlers permettent des avancées.

Le porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov, a estimé qu'il était important que les discussions en face-à-face se poursuivent, même si elles n'ont jusqu'à présent pas abouti à des résultats.

 

 

  • 5 h 30 : sirènes d'alerte en Ukraine en amont de pourparlers avec la Russie

Des sirènes d'alerte ont retenti mardi avant l'aube à travers l'Ukraine, à quelques heures de pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes, lors desquels Kiev espère obtenir un cessez-le-feu, mais n'entend effectuer aucune concession territoriale ou sur sa souveraineté.

 

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Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs

L'oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens possiblement "empoisonnés"

Le monde dans tous ses États

Ukraine - Otan, la double peine ?

BBC

You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino

Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.  

As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.” 

That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.” 

Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work. 

In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?

For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)

The rise of coasting 

Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.” 

For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.” 

While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.” 

Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”

Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.” 

Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.” 

Addressing the coasting problem 

While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward. 

For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.” 

While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”

Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)

For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.” 

Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.” 

Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino. 

If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.” 

Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual. 

Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.” 

France24 - Monde

Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"

Publié le : 30/03/2022 - 12:35

Pauline PACCARD Suivre

Le politologue Bruno Tertrais est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS.) Il revient sur la façon dont la guerre en Ukraine bouscule l'ordre mondial, en analysant notamment la stratégie diplomatique des États-Unis vis-à-vis de Moscou. Il rappelle que même si le président américain Joe Biden ne ménage pas son homologue russe, cela n'empêche pas les deux pays de travailler ensemble. Bruno Tertrais analyse également le fonctionnement du couple sino-russe.

GUERRE EN UKRAINE

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 24 MARS

Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Sanctioned Oligarch’s Presence Adds Intrigue to Ukraine-Russia Talks

Roman Abramovich, sanctioned owner of the Chelsea Football Club, mysteriously showed up at the talks between Ukraine and Russia in Istanbul, and is said to be playing an unofficial role.

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By Valerie Hopkins

LVIV, Ukraine — When diplomats from Russia and Ukraine met for talks in the 19th-century Dolmabahce Palace in Istanbul on Tuesday, their host urged the antagonists to reach a cease-fire “to the benefit of everyone.”

Those words from President Recep Tayyip Erdogan of Turkey may have resonated in particular with a Russian oligarch in the room, mysteriously watching from a front-row seat.

The oligarch, Roman Abramovich, the 55-year-old owner of Britain’s storied Chelsea Football Club soccer team, is not a member of the Russian side of the talks. He has been sanctioned by the British government — but, curiously, not the United States — for ties with President Vladimir V. Putin of Russia, who started the war.

Britain’s foreign secretary, Liz Truss, has said that oligarchs like Mr. Abramovich should “hang their heads in shame.” Ukraine’s ambassador to Britain, Vadym Prystaiko, told the BBC that he had “no idea what Mr. Abramovich is claiming or doing” at the talks. Dmitri S. Peskov, the Kremlin spokesman, would not specify what Mr. Abramovich was doing but said Moscow had “approved” his participation to coordinate between both sides.

The unknowns of why he was in the room only added intrigue to the talks, which were reported to have made the first significant progress since the war began more than a month ago. And in a further hint of mystery, news emerged that Mr. Abramovich had been entangled in a bizarre episode, earlier this month, concerning whether he and members of the Ukrainian negotiating team were poisoned.

The oligarch, who did not comment on why he was attending the talks, appeared to be trying to present himself to the world as an earnest and trusted conduit between Kyiv and Moscow. Critics of Mr. Abramovich suggested he was grandstanding for publicity, part of an effort to save his empire.

Still, Mr. Abramovich has gotten close to a key member of Ukraine’s negotiating team, Rustem Umerov, according to a person familiar with the talks, who spoke on condition of anonymity because the negotiations are delicate. Mr. Umerov, this person said, believes that Mr. Abramovich wants to see the war stopped.

By the time Mr. Abramovich had been sanctioned by the British government, he had been playing a quiet role in the peace process. He was acknowledged as part of a public round of negotiations in Belarus that began four days into the war. But now reports have emerged of Mr. Abramovich’s participation in a less publicized track, mediated by Turkey, which had him shuttling between Kyiv, Moscow and Istanbul.

His role included personally delivering a handwritten letter by President Volodomyr Zelensky of Ukraine addressing an outline of his terms for an agreement to Mr. Putin, according to a report from The Sunday Times.

Of all the rich businessmen around the Russian president, Mr. Abramovich, a Russian-Portuguese-Israeli multibillionaire, stands alone in his ability to combine both a reputation for high-level Kremlin connections and a celebrity profile — if not status and acceptance — in the capitals of the West.

Mr. Abramovich started working in business in the late 1980s, buying and selling dolls, chocolates, cigarettes, and more. He began to amass his fortune in the mid-1990s, after the collapse of the Soviet Union, when he and a business partner persuaded the Russian government to sell them the state-run oil company Sibneft for about $200 million. In 2005, while he was serving as the governor of Russia’s resource-rich northeastern province of Chukotka, he sold his stake back to the government for $11.9 billion.

As Mr. Putin brought businessmen to heel by jailing and intimidating them, Mr. Abramovich was among the billionaires who managed to remain on good terms with the Kremlin. He used his wealth to buy luxury properties in New York, London, Tel Aviv, St. Barts and Aspen, Colorado, as well as two superyachts, multiple Ferrari, Porsche and Aston Martin sports cars, and a private Boeing 787 Dreamliner jet — now grounded because of the sanctions on him.

He has also extensively funded the Moscow art scene, including as co-founder of the Garage Center for Contemporary Art in Moscow, and played a role on the board of the famed Bolshoi Theater.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Last year, his net worth was estimated by Forbes at $14.5 billion, making him one of Israel’s richest citizens and the 11th richest Russian. Much of it may have evaporated because of the onerous sanctions. Britain has imposed such tight restrictions on Mr. Abramovich’s Chelsea club that some say they amount to government control.

On the eve of the Ukraine-Russia discussions in Istanbul, reports emerged in The Wall Street Journal and in Bellingcat, an investigative journalism group, that Mr. Abramovich, Mr. Umerov and another Russian businessman had suffered symptoms associated with poisoning between the night of March 3 and the morning of March 4 after a round of consultations.

According to Bellingcat, the participants all drank only water and ate chocolate. Negotiations went until 10 p.m. that night in Kyiv, and overnight the men began experiencing the symptoms, including impaired vision and peeling skin.

As they drove from Kyiv to the western Ukrainian city of Lviv — en route, via Poland, to the next round of negotiations in Turkey — the team enlisted the help of Bellingcat’s executive director, Christo Grozev, who had extensively researched the poisoning of the Russian opposition politician, Aleksei A. Navalny.

The symptoms were severe enough that Mr. Abramovich asked the scientist examining him, “Are we dying?” one person who was present told The New York Times.

The experts who examined the men said “the dosage and type of toxin used was likely insufficient to cause life-threatening damage, and most likely was intended to scare the victims as opposed to cause permanent damage,” according to a series of Twitter postings from Bellingcat. “The victims said they were not aware of who might have had an interest in an attack,” they said.

Some Western officials sought to tamp down concerns over possible poisoning, suggesting that “environmental factors” were responsible.

“The evidence is rather sketchy and in a difficult place,” one Western official said.

Mr. Peskov, the Kremlin spokesman, said Tuesday that the reports of poisoning were part of an “information war.”

Besides the British sanctions on him, Mr. Abramovich also has come under European Union and Canadian sanctions. Reports have emerged of Mr. Zelensky asking President Biden to refrain from sanctioning Mr. Abramovich because of the role he has been playing.

“This is a combined operation — to help him and to help the Kremlin,” said Ksenia Svetlova, a Moscow-born Israeli political analyst, former lawmaker, and expert on the Russian Israeli community.

“Moscow thinks they can use him,” she said, “and the West also thinks they can use him.”

The fact that he is not part of Russia’s official delegation, she said, gave him more leeway to reach a compromise.

“It’s the story of good cop, bad cop — there is the official delegation, and Abramovich has a little more freedom. He’s another arm of the Kremlin — not an official arm, but a softer one.”

For Chelsea supporters, details of Mr. Abramovich’s role as an apparent intermediary has only led to further confusion about how the billionaire oligarch should be regarded. “The fact he’s trying to broker peace does put a slightly different slant on things than how they appeared to be two or three weeks ago,” said Tim Rolls, a member of the Chelsea Supporters Trust. “I think some think he’s been hard done by but it’s impossible to know what the situation is.”

What is not in doubt is the admiration for Mr. Abramovich that many Chelsea fans still have for the man who invested heavily in their team and took it to new heights.

“I think it’s impossible for a layman like me to know exactly how close he is to Vladimir Putin,” Mr. Rolls said. “For me and supporters it’s been tremendous. He’s taken us to the next level, to becoming one of the top six or top eight teams in Europe.”

Tariq Panja and Mark Landler contributed reporting from London, Patrick Kingsley from Tel Aviv, and David D. Kirkpatrick from New York.

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BBC

Relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research

In 2015, Wendy Hall, a paediatric sleep researcher based in Canada, studied 235 families of six- to eight-month-old babies. The purpose: to see if sleep training worked.

By its broadest definition, sleep training can refer to any strategy used by parents to encourage their babies to sleep at night – which can be as simple as implementing a nighttime routine or knowing how to read an infant's tiredness cues. Tips like these were an important part of Hall's intervention.

So was a strategy that has become commonly associated with "sleep training" and tends to be far more divisive: encouraging babies to put themselves to sleep without their parents' help, including when they wake up at night, by limiting or changing a parent's response to their child. This may mean a parent is present, but refrains from picking up or nursing the baby to physically soothe them. It can involve set time intervals where a baby is left alone, punctuated by parent check-ins. Or, in the cold-turkey approach, it may mean leaving the baby and shutting the door. Any of these approaches often mean letting the baby cry – hence the common, if increasingly unpopular, moniker "cry-it-out".

In global terms, the idea of "training" babies to sleep alone and unaided is uncommon. Modern Mayan mothers, for example, expressed shock when they heard that in the US, babies were put to sleep in a separate room. But in North America, Australia and parts of Europe, many families swear by some form of the technique. Parents can be especially willing to give it a shot when broken nights begin to affect the entire family's wellbeing – poor baby sleep is associated with maternal depression and poor maternal health, for example. In the US, more than six in 10 parenting advice books endorse some form of "cry-it-out". Half of parents who responded to questionnaires in Canada and Australia and one-third of parents surveyed in Switzerland and Germany said they've tried it (although the surveys are not necessarily representative of parents as a whole in these countries, due to the way they were conducted). Around the world, an entire industry is devoted to helping parents sleep train.

A baby's disrupted sleep can affect the whole family (Credit: Getty Images)

In their study, Hall and her team predicted that the babies whose parents were given instructions for sleep training along with advice would sleep better after six weeks than those who were not, with "significantly longer longest sleep periods and significantly fewer night wakes".

This would be in line with existing findings. Dozens of studies say they have found sleep interventions effective; paediatricians routinely recommend sleep training in countries like the United States and Australia (although infant mental health professionals often do not). However, research is never perfect, and many of those prior studies had attracted some criticism – which Hall was hoping to address.

For one, relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research: trials where participants are randomly allocated to receiving the intervention, that have a control group that did not receive the intervention (especially important with sleep research, since most babies naturally sleep in longer stretches over time), and that have enough participants to detect effects.

A number of studies, for example, have been non-randomised, with parents deciding on the method of treatment themselves. This makes it hard to prove cause and effect. For example, parents who have reason to think their babies will only cry for a short while (or not at all), then fall asleep, may be more open to trying out controlled crying to begin with – which could skew results to make it seem more effective than it is. Alternately, it could be parents whose babies really struggle to fall asleep by themselves that are more drawn to the method, making it look less effective than it is. And, of course, the difficulty of studying something like sleep training is that even in a randomised trial, parents assigned a controlled crying method may decide against it – so a "perfect" study is impossible to set up. Many trials often have high drop-out rates, meaning parents who found sleep training especially difficult may not have their experiences reflected in the results.

Meanwhile, the majority of studies rely on "parent report", such as questionnaire responses or sleep diaries kept by the parents, rather than using an objective measure to determine when a baby is awake or asleep. But if a child has learned not to cry when he wakes, then his parents might not wake, either – which could lead them to report that their child slept through the night regardless of what happened.

There is also the problem of confirmation bias: if parents expect an intervention to help their child's sleep, then they may be more likely to see that child's sleep as having improved after an intervention.

If a child has learned not to cry on waking, parents may mistakenly believe that she's slept through the night (Credit: Getty Images)

Hall's study – involving 235 babies and their parents – was designed to respond to some of these criticisms. As a randomised controlled trial, half of the parents were instructed in what's called either "graduated extinction", "controlled comforting" or "controlled crying": soothing a crying baby for short increments, then leaving them for the same amount of time, with intervals gradually getting longer regardless of the child's response. For parents who were "really uncomfortable" leaving their child crying alone in the room, Hall says, the researchers advised staying in the room – but not picking the child up – in an approach called "camping out".

The intervention group also received tips and information about infant sleep, such as myth-busting the idea that fewer naps would lead to more nighttime sleep. (It's worth noting that this mix of a controlled crying method with other advice is common in studies examining sleep training, but makes it more difficult to parse which, if any, results are from the controlled crying alone.) To ensure both groups received some kind of instruction, the control group parents received information about infant safety.

As well as asking parents to record sleep diaries, Hall's study included actigraphy, which uses wearable devices to monitor movements to assess sleep-wake patterns.

When the researchers compared sleep diaries, they found that parents who had sleep-trained thought their babies woke less at night and slept for longer periods. But when they analysed the sleep-wake patterns as shown through actigraphy, they found something else: the sleep-trained infants were waking up just as often as the ones in the control group. "At six weeks, there was no difference between the intervention and control groups for mean change in actigraphic wakes or long wake episodes," they wrote.

In other words, parents who sleep-trained their babies thought their babies were waking less. But, according to the objective sleep measure, the infants were waking just as often – they just weren't waking up their parents.

We weren't saying that the kids wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents – Wendy Hall

To Hall, this shows the intervention was a success. "What we were trying to do was help the parents to teach the kids to self-soothe," she says. "So in effect, we weren't saying that they wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents. They could go back down into the next sleep cycle."

The actigraphy did find that sleep training improved one measure of the babies' sleep: their longest sleep period. That was an improvement of 8.5%, with sleep-trained infants sleeping a 204-minute stretch compared to 188 minutes for the other babies.

Another part of her hypothesis also proved correct. Her team expected that parents who did the intervention would report having better moods, higher-quality sleep and less fatigue. In a finding that won't surprise anyone who has rocked or nursed an infant to sleep several times a night, this proved to be true – and, for many experts and parents, is a key upside of sleep training.

But for anyone who has ever read, Googled, or been served social media ads about infant sleep, the fact that sleep training researchers believe training isn't meant to reduce the number of times a baby wakes – and that it might extend their longest sleep stretch by an average of just 16 minutes – might come as a surprise. 

The origins of "cry it out"

Sleep training is a relatively new phenomenon, even in countries where it is now quite common. As BBC Future has covered before, before the 19th Century, new parents didn't seem to be particularly concerned about their infants' sleep. This changed as the Industrial Revolution brought longer work days and as the Victorian era emphasised independence, even among babies.

In 1892, the "father of paediatrics", Emmett Holt, went so far as to argue that crying alone was good for children: "in the newly born infant, the cry expands the lungs", he wrote in his popular parenting manual The Care and Feeding of Children. A baby "should simply be allowed to 'cry it out'. This often requires an hour, and in extreme cases, two or three hours. A second struggle will seldom last more than 10 or 15 minutes and a third will rarely be necessary."

It wasn't until the 1980s, however, that the first official cry-it-out "programmes" were introduced. In 1985, Richard Ferber advocated what he called the "controlled crying" or "graduated extinction" method, letting a child cry for longer and longer periods. (He later said he'd been misunderstood and, contrary to popular belief, that he wouldn't suggest this approach for every child that doesn't sleep well.) In 1987, Marc Weissbluth advised simply putting the infant in his crib and closing the door – dubbed "unmodified extinction".

While some books suggest a form of controlled crying even for newborns, most sleep researchers caution against it (Credit: Getty Images)

With some variations, these are largely the versions of sleep training that have persisted, with one 2006 study of 40 popular parenting books finding that twice as many promoted cry-it-out as opposed it. Some books suggest following some form of controlled crying even for newborns.

It's worth noting that even researchers who advocate for sleep interventions, including Hall, think starting so young – any time before six months old, in fact – is a mistake. They also say they would not recommend sleep training for children who could be more prone to psychological damage, including babies who have experienced trauma or been in foster care, or babies with an anxious or sensitive temperament. (Breastfeeding mothers have an additional reason to wait until six months to sleep train, say lactation experts, since early night-weaning may reduce supply.)

Sleep training strategies for babies under six months old are unlikely to work in any case, researchers have found. "The belief that behavioural intervention for sleep in the first six months of life improves outcomes for mothers and babies is historically constructed, overlooks feeding problems, and biases interpretation of data," one review of 20 years' worth of relevant studies put it. "These strategies have not been shown to decrease infant crying, prevent sleep and behavioural problems in later childhood, or protect against postnatal depression."

In addition, the researchers wrote, these strategies risk "unintended outcomes" – including increased crying, an early stop to breastfeeding, worsened maternal anxiety, and, if the infant is required to sleep either day or night in a separate room, an increased risk of Sudden Infant Death Syndrome (SIDS).

No one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging – Hall

Hall once received a telephone call from a concerned grandmother, she says, saying that her son and his wife had taken their three-month-old to a sleep trainer. "The sleep trainer had been basically really hard line, and this kid was now seven months old and was having huge attachment issues," Hall says. "I just wrote her back and said, no one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging.

"And this is the problem with having a lot of people out there who just put up a shingle and start working with parents and telling them what they should or shouldn't do, without an understanding of what they're potentially doing to these babies."

For some babies, there are no tears, while for others, it can be hours of crying (Credit: Getty Images)

Older babies' reactions can vary. For some, tears are brief or non-existent. For others, it can be hours of crying, even to the point of vomiting (common enough to be a frequent topic of conversation on sleep-training forums and addressed by baby sleep books including Ferber's). And while methods like camping out – where parents stay in the room but don't pick up, nurse or cuddle the baby – often are considered gentler, they can upset and confuse some babies more than harder-line strategies and tend to take longer.

Either way, many parents feel sleep training is a necessary rite of passage – not only to get a good night's sleep themselves, but because they're told that their babies will sleep better, longer and more deeply, and that they need this to thrive. This refrain is especially common in the world of sleep coaching, an unregulated industry where consultation fees can be hundreds of dollars.

But that's not quite what the research shows.

This article is the second part of a two-part special Family Tree report by Amanda Ruggeri on safe and healthy baby sleep. Read the first part here, on the biggest myths of baby sleep.

Crying it out – but still waking up

One of the few long-term studies done on sleep training, for example, compared eight-month-old babies who were trained using controlled crying (waiting longer and longer before responding to cries), or camping out (sitting with the baby until they fall asleep without picking them up, and gradually moving further and further away), versus continuing to respond to their babies as normal. All of the babies in the trial, conducted in Australia, were described by their mothers as having sleep problems.

In questionnaires they filled out, some of the mothers did report that sleep training helped their babies in the short term. But not all. Eighty-four percent of those who used controlled crying, and 49% of those who used camping out, said those approaches were helpful. (It's also worth noting that the intervention that the most mothers rated highest was very different: "having someone to talk to", seen as helpful by 95%.)

And for those who did find a form of sleep training helpful, effects didn't necessarily last. Two months after the intervention, when the babies were 10 months old, 56% of sleep-training and 68% of the other mothers reported that their babies still had sleep problems. When the infants were 12 months, 39% of sleep-training versus 55% of the other mothers did.

This doesn't just mean that sleep training may not work for every baby. It also means that, for the families which did find sleep training effective, it often needs to be repeated for the effects to last. This is backed up by other research: one Canadian questionnaire found that, on average, parents tried controlled crying between two and five times in their baby's first year.

Longer-term, the Australian study found that any parent-reported improvements in sleep from sleep training disappeared by age two.

What we found when the children were six was no difference to their sleep and no difference to their behaviour – Harriet Hiscock

When the children were six years old, the researchers found no difference on any measure – negative or positive – between those who were sleep trained and those who weren't, including in their sleep patterns, behaviour, attachment, or cortisol levels.

"What we found was no difference to children's sleep, no difference to children's behaviour, and parents were no more harsh, abusive or disengaged from their children," says Harriet Hiscock, one of the study's authors and a fellow at Australia's National Health and Medical Research Council.

The study's finding that sleep training can reduce sleep problems for some families in the short term, meanwhile, is consistent with a large body of research. One authoritative 2006 review of 52 studies found that more than 80% of children who received an intervention (including strategies other than cry-it-out methods, like implementing a bedtime routine) demonstrated "clinically significant improvement that was maintained for three to six months". 

But there was no objective sleep measure used in more than 77% of the studies included in the 2006 review – part of the reason why, of the 52 studies reviewed, the researchers considered only 11 of them to have high-quality data. There also was no objective measure used in Hiscock's study. As one review of sleep training research put it, "there are weaknesses" even in many of the randomised controlled trials, "as many intervention studies have used parental reports, questionnaires and diaries, and not objective measurements such as actigraphy data, as outcomes".

Research conducted with an objective measure such as actigraphy, on the other hand, has found no real difference in sleep between infants that were sleep-trained and those who were not. Hall's study is not the only one. One Canadian study of 246 mothers and their newborns found "no significant differences" in number of wakes or amount of sleep between babies. Interestingly, the mothers who sleep trained slept just six minutes longer than those who didn't sleep train. A study of 802 families in New Zealand found that, there was "no significant intervention effect on sleep outcomes" at six months, with night wakes reducing by 8% and sleep duration increasing by six minutes in babies who were left to fall asleep independently, compared to babies who were rocked or fed to sleep.

And one very small study of 43 infants which compared three groups – controlled crying, bedtime fading (where babies are put to bed so late that they drop off easily, with bedtime then being brought forward gradually), and a control group – was widely reported when it was published as showing sleep training to be successful, with parents in the non-control groups reporting that their babies woke less and slept longer. But, again, that wasn't found with an objective measure. As the study's authors noted, "no significant sleep changes were found by using objective actigraphy, suggesting sleep diaries and actigraphy measure different phenomena (eg, infants' absence of crying by parents vs infants' movements, respectively), further suggesting infants may still experience wakefulness but do not signal to parents".

I don't expect sleep-trained babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure – Jodi Mindell

Sleep researcher Jodi Mindell, associate director of the Sleep Center at the Children's Hospital of Philadelphia and a proponent of sleep training herself, says the reason for this is simple: sleep training's main goal is not to keep babies from waking, or to help them get more sleep. It's to teach them to go back to sleep by themselves, rather than waking their parents.

"All babies wake frequently during the night. It's just whether or not they have the skill to fall back to sleep independently," she says.

"I don't expect babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure."

These frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy. As we've covered previously, babies have evolved to wake frequently for nutrition, caregiving and their own protection, including against SIDS.

Even when done as a randomised controlled trial with an objective measure, meanwhile, sleep training research has other challenges. There is some evidence, for example, that trial participants may feel more pressure to follow through a sleep intervention than they would otherwise, raising questions about how applicable these findings are to everyday parents – a phenomenon that is hardly unique to paediatric sleep research.

Frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy (Credit: Getty Images)

Take the questionnaire in Canada: only 14% of parents reported that controlled crying eliminated all night wakings, and almost half said it didn't reduce wakings at all – results, the researchers wrote, which indicate "that parents in the community are experiencing considerably less success with graduated extinction than parents in clinical/research setting".

The discrepancy makes sense, especially if you consider that many of these trials have been run by sleep clinics or their researchers, says Helen Ball, the director of the Durham Infancy and Sleep Centre, professor of anthropology at Durham University and a long-time critic of cry-it-out methods of sleep training. "The people who run those trials have a particular mindset," she says – for example, that sleep training works – which may translate to study participants being more committed to the intervention.

"I'm always somewhat sceptical that the data that these studies produce are actually applicable to real life."

Soothed or stressed?

If sleep-trained babies are still waking frequently, just not crying or signalling, this points to a different debate at the heart of sleep training. When they wake, are these babies actually learning to calm themselves down from a stressed state (emotionally "self-regulating")? Or are they just as stressed and in need of caregiving when they wake, but have simply learned that if they cry, no one will respond?

Don't underestimate the abilities of children to self-regulate. Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate – Hall

Many sleep training researchers firmly believe the former. "Don't underestimate the abilities of children to self-regulate," says Hall, the paediatric sleep researcher who used actigraphy in her study of 235 Canadian families. "Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate. That's how you can look at self-soothing – it's an opportunity to calm themselves down."

It's difficult to measure objectively whether babies are truly soothing themselves, or have just given up calling for help.

One way could be to measure cortisol, which is often known as the stress hormone. But cortisol rises and falls in response to factors besides stress, and the studies that have measured it have had mixed results. One found that the babies' cortisol levels were elevated right after a sleep intervention, but there was no control group of un-trained babies to compare it to. The small study of 43 infants found that cortisol declined, but it didn't measure cortisol until a week after the intervention. And in an attempt to find out whether sleep training led to elevated stress levels long-term, a third study, Hiscock's longitudinal study in Australia, took cortisol samples five years later and found no difference between the cohorts.

"I personally have an issue with the cortisol studies," says Mindell. "Cortisol changes throughout the day. Even sampling cortisol is very difficult. It's based on many things, including how many hours a person has been awake, how it's sampled – it's a complicated thing. People often think 'oh, if we measure cortisol, we'll know if the baby's stressed or not stressed'."

Even the term "self-soothing" has a confusing history. Coined by sleep researcher Thomas Anders in the 1970s, it's often used synonymously with the idea that babies can self-regulate. For Anders, however, a self-soothing baby was simply one who put themselves back to sleep without parental intervention – he wasn't trying to quantify their stress levels.

Of the few studies that have looked at the short- to longer-term outcomes of sleep training, none have found an effect on a baby's attachment or mental health. Hiscock's study, for example, the largest and longest longitudinal study done on sleep training, found sleep-trained children were no more likely to be insecurely attached to their caregiver at six years of age than their peers. (Experts like Hiscock say they aren't aware of any studies that look at potential long-term effects of cold-turkey cry-it-out, just at modified extinction. They also examined healthy babies at least six months old. So these findings aren't necessarily applicable to infants trained at younger ages, or in other ways.)

Like other longitudinal studies, Hiscock's lost touch with a number of families when it was time for the final follow-up: 101 of the original 326. That means it is theoretically possible that the sleep training did affect some children in either a negative or positive way long-term, but that their experiences weren't captured. It's more likely, though, that any effects of a single intervention simply "washed out" after six years, says Hiscock.

The upsides of responding

Another way to examine the self-regulation question is to consider babies' developing brains – and their limitations. Human babies are born very neurologically immature compared with other mammals, with brains around one-third of the size of an adult's. The prefrontal cortex, the "home" of emotional regulation in the brain, is one of the last parts of the brain to mature, not developing fully until one's mid-20s.

As a result, throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down. In a position adopted by the American Academy of Pediatrics, for example, the National Scientific Council on the Developing Child defines a "positive" stress response as one that results from stress that is brief, "mild to moderate" and which hinges on "the availability of a caring and responsive adult who helps the child cope with the stressor, thereby providing a protective effect that facilitates the return of the stress response systems back to baseline status".

Throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down (Credit: Getty Images)

In particular, one of the most crucial periods for developing emotional regulation is from six to 12 months, says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the University of California, Los Angeles' School of Medicine and author of numerous books on child development including The Whole-Brain Child. "The second half of the first year of life is a big moment of learning to regulate yourself," he says. For that reason, he says, there may be an argument for waiting at least until after the first year to sleep train.

While cortisol measurements need to be taken with a grain of salt, scientists point out that studies consistently show that babies of less responsive parents have higher cortisol levels, particularly after a stressful event. Researchers have found, for example, that newborns whose mothers were more "sensitive" to them during a bath – defined as being aware of, and responding appropriately and promptly to, an infant's communications – better regulated their cortisol levels when they were taken out. The cortisol levels of seven-month-olds with less sensitive mothers also took longer to regulate after a stressful situation.

This is no less true overnight. One study found that responding to three-, six- and nine-month-old infants overnight was associated with lower infant cortisol levels. Another found that the young infants of mothers who were emotionally available at bedtime – including responding to their babies within one minute of crying – had lower cortisol levels than babies of less responsive mothers (though, again, we need to be cautious about over-interpreting the significance of cortisol findings). "Because infants may be especially tired at bedtime, they may have reduced tolerance for stress and therefore require additional help in regulating their emotions," the researchers wrote. "Thus, parents' ability to soothe their children and create a quiet, safe environment which allows them to fall asleep may be particularly relevant to infant regulatory processes such as cortisol secretion."

Meanwhile, a large body of research has shown that a caregiver's consistent responsiveness is "most often associated with language, cognitive and psychosocial development", including better language acquisition, fewer behavioural issues and less aggression, higher intelligence and more secure attachment.

Warm, responsive caregiving has been associated with a range of benefits for babies and children, including more secure attachment (Credit: Getty Images)

For researchers like those who found babies had lower cortisol when responded to overnight, the risk of stress is longer term. "Because early experiences of stress may program the HPA (hypothalamic-pituitary-adrenal) axis to be more stress reactive, increasing risk of physical and mental health problems in later life, our results suggest that parenting in infant sleep contexts may play an important role in shaping how the child responds to stress across childhood," they wrote.

Plus, for pre-verbal infants, crying is one of their only forms of communication, particularly if they are trying to wake sleeping parents – leading to concerns about the impact of an intervention specifically aimed to "extinguish" their cries. (Critics of cry-it-out note that this intention and end goal is one of the differences between a baby crying in sleep training versus in a situation where a baby is crying but a parent may be unable to provide their usual level of comforting, such as while driving.)

And if an infant is regularly waking frequently or having difficulty settling, it could be the sign of an underlying health issue like reflux or a tongue tie, so it's important to rule out any medical reasons for sleep problems first.

Sleep training critics also argue that we may simply not be asking the right questions, or using the right scientific tools, to fully understand the potential risks.

"I think [attachment and cortisol levels] are just two things that we've got tools to measure. So that's why they're picked," says Ball.

Different personalities

There is a further complicating factor: the degree to which a baby's individual personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently on their own, or whether sleep training is a success.

For example, research has found that the more parents actively help their infants in going to sleep, the longer it can take those babies to learn to sleep independently. This is often interpreted to mean that you must leave your baby to it or sleep train for them to become an independent sleeper. But these were observational studies – so it could be, instead, that babies who need soothing to go to sleep have parents who respond by soothing them.

Early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours – Valérie Simard et al

Indeed, other research has found that babies with more difficult temperaments are also poorer sleepers – and parents respond to them more at night. One longitudinal study found that if babies slept poorly, their parents were more likely to engage in behaviours to help them settle even when they were toddlers. The results "suggest that early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours", the researchers write.

Recent research also has found that children with more sensitive temperaments (sometimes nicknamed "orchid children") can react more strongly to their environments – such as being more negatively affected by stress.

Indeed, some children remain calm and collected even when a caregiver walks away momentarily, sleep researchers say. Others become upset and frustrated. This is a sign, they say, that some children learn to self-regulate earlier than others.

"It means that you have to be really careful when you're giving parents suggestions about how to manage sleep problems, that you're taking those differences in separation anxiety into account," says Hall.

A baby's personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently, or need a caregiver's help and reassurance (Credit: Getty Images)

These differences in temperament may help explain why sleep training (or, for that matter, suggestions such as "put your baby down drowsy but awake") seems to work brilliantly for some families, who find their baby barely grizzles before drifting off, and don't work at all for others, whose infants might sob for hours and days on end. The questionnaire of Canadian parents, for example, found that 25% reported using controlled crying for bouts of more than two weeks at a time – 13% even tried for more than a month. (Mindell's advice: "Stick with it for seven to 10 days, and after seven to 10 days, if it's not working, take a break. Don't just keep going down that path.")

It's also worth noting that in their top-line results, studies normally report on the average outcome, which doesn't show the variation of every family's experience, especially those at the extremes – such as those who found sleep training a smashing success, or a total failure.

Given those individual differences, when talking about helping a child with any new skill, Siegel says, he encourages parents to consider the "zone of proximal development". The lower part of the zone is what the child can do on their own, while the top part is a more complex skill that you must do with a child. "The best imparting of skills is within the zone. 'Let me teach you how to do it. Here's how you brush your teeth.' 'Now, let's see if you can do it on your own. Oh, you really can't, okay.' 'Okay, now you're a month older, and now you can'," he says.

Not everyone believes that falling asleep independently is a skill, pointing out that it normally happens developmentally with or without teaching and that, unlike, say, crawling, it can be something that comes and goes (a child might self-settle at nursery but not at home, or for a few months and then stop). But if it is a skill, then it's most effective to work within that zone, not pushing a child past their edge, Siegel says.

So how do you know what the edge is? Does 15 minutes of crying mean the step you're trying to teach is too advanced for the child at that time? An hour?

If within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits – Dan Siegel

"I can't answer as a scientist," says Siegel. "But intuitively, as a parent, as a therapist, as an educator, if within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits. And then you would want to give them support."

The difficulty is that sleep training is based on the understanding that you are "rewarding" a child's crying if you respond to them, teaching them that you will respond if they signal you – so this is exactly what extinction-based programmes say not to do.

Family fatigue 

Researchers tend to focus on sleep training's potential impact on babies – which makes sense, since they're the most vulnerable, helpless members of the family unit. But sleep training obviously affects the rest of the family, too.

It's worth noting that it can go either way: some parents deeply regret using an extinction method with their little ones, for example, especially if it goes against their instincts. On average, the Canadian questionnaire found, parents tend to find controlled crying "quite stressful" for both themselves and their child. "You risk parents' mental health by overriding their instincts, because I think that makes parents feel anxious about what they want to be doing (comforting their baby) versus what they end up doing (leaving them to cry). And then I think it's really difficult to know what you're risking on behalf of the baby," says Ball.

What you hear more frequently, however, is that sleep training can help families, and some research backs this up. Hiscock's study found that the mothers of sleep-trained babies were less likely to be depressed when the baby was two years old. Other research has found that the fathers of four-month-olds with sleep problems had greater anger towards their babies and more depressive symptoms, and that infant sleep problems were associated with poorer health in both mothers and fathers.

This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about babies' and children's wellbeing:

You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.

A parent's mental health may in turn affect the infant's actual sleep patterns: one small study using actigraphy found that depressed mothers were more likely to have babies who have more disturbed sleep. A parent's poor mental health can also put babies at a higher risk of insecure attachment.

Hall's study also looked at this element. While actigraphy showed that babies slept and woke similarly whether they were sleep trained or not, their parents' perceptions of the situation were very different. At six weeks, parents of just 4% of the sleep-trained infants versus 14% of the control-group infants reported that their child had a severe sleep problem. And the parents' levels of fatigue, sleep quality, and depressed mood all improved significantly.

While there are some caveats to the findings – such as that they may apply mostly to mothers who already have symptoms of depression – many experts see this as a strong argument for using sleep training to ultimately boost the whole family's wellbeing.

"If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need," says Hiscock. "There are some people who say we have to put the baby first and don't worry about the parent, and I just think that's wrong, because if you don't have a mum who's healthy and thriving, it's hard to have a baby who's healthy and thriving. It's a relationship dynamic – it's not one or the other."

If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need – Hiscock

Academics who oppose sleep training agree that these factors are important. Their issue, they say, is with the fact that many parents often are simply advised to sleep train, without being told about nuances – such as that it doesn't work for every baby or that it often needs to be repeated – and that they aren't presented with other options.

"I think it's often sold to parents who feel like they're in a tight spot, and they've got to sleep train their child in order to be able to survive. But actually, I think we need to help them come up with other strategies way before they get to that crisis point," says Ball.

One strategy that both Ball and James McKenna, the founder and director of the Mother-Baby Behavioral Sleep Laboratory at the University of Notre Dame, have found works for some low-risk families is bedsharing, or cosleeping. Small studies have found that mothers report having better sleep when bedsharing than when sleeping separately from their infants, even though objective measures find only modest changes to their sleep, and while research has shown that while bedsharing infants wake more frequently, their total awake time doesn't differ from solitary sleepers. (The Lullaby Trust lists guidelines for safe bedsharing here).

Some experts suggest bedsharing, or cosleeping, to low-risk families (Credit: Kathryn O'Donnell)

There are other strategies which researchers on both sides of the debate agree on. Implementing a bedtime routine is one. One review co-authored by Mindell found that following a bedtime routine is linked to children falling asleep faster, waking less and sleeping for longer. Putting a routine in place even worked when it was the only sleep strategy families followed: one randomised controlled trial of 405 children aged seven to 36 months found that those who were randomly assigned a three-step routine of a bath, massage or lotion, and a quiet activity like reading slept better and longer than babies who were not assigned a routine.

Ball, who recently has worked with other researchers to adapt the Australian sleep programme Possums into a version for UK NHS practitioners, also points out that there are many ways in which we often make things even harder for ourselves. 

"We have this cultural obsession with getting children in bed at seven o'clock at night," she says. "But most babies are going to need another feed before their parents go to bed. And usually when a baby falls asleep, the first block of sleep is the longest one of the night." That first four hours of sleep also is when we have most of our deep sleep. "So if you align your period of deepest sleep with the time your baby gets its longest stretch of sleep by going to bed when they do, you're maximising the benefit. Why are we sitting downstairs watching television? And when you say stuff like that to parents, some of them are like, 'We want some us time, we want some child-free time.' Well, then that's your choice. You're trading that off against sleep."

Giving parents more support and information may help, too. Remember the intervention that was seen as helpful to the most mothers in Hiscock's longitudinal study: "having someone to talk to". A higher percentage of parents also scored learning about what made their child's sleep worse and about normal sleep patterns as helpful than said the same of controlled crying – and receiving advice on how to look after their own well-being and getting information about managing dummies was rated by more mothers than was camping out.

More broadly, critics also point out that baby sleep is a societal issue. Many modern families rely on two incomes and have little or no parental leave – aspects that pressure parents to get solid night's sleep quickly, often long before an infant would be developmentally ready to do it on their own, without prodding. It's common to see calls for better (or any) maternity or paternity leave among anti-cry-it-out circles.

Eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night

Whether families choose to sleep train or not, there is good news: eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night.

One study of more than 4,000 children, for example, found that 71% of five-month-olds who regularly woke at night stopped night wakes by 20 months, and 89% ceased by 4.5 years old. (Those who woke frequently as infants were also more likely to wake as pre-schoolers, but again, it's unclear how much of this is down to temperament: a baby who wakes could also be more likely to be a child who wakes).

The bottom line on sleep training?

"It's only worth doing when parents want to do it and see it as an issue they need help with," says Hiscock. "I meet parents who might be up three, four, five times a night, but they're happy to be, or they're coping and managing with that."

Mindell agrees. "If you're rocking a baby to sleep at four months of age, they're waking once a night, it's working for the family, why would you mess with success? Why would you do sleep training?

"We only really recommend it when there's a problem," she says.

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France24 - World

England's World Cup hopefuls must fight for places: Southgate

Issued on: 30/03/2022 - 15:08

London (AFP) – England manager Gareth Southgate insists nobody can take their place in his World Cup squad for granted.

Southgate's side stepped up their preparations for the World Cup with a 3-0 win against Ivory Coast in Tuesday's friendly at Wembley.

He made 10 changes from Saturday's friendly victory over Switzerland to take a closer look at some of the fringe players hoping to secure a seat on the plane to Qatar in November.

Ollie Watkins and Tyrone Mings, both far from certain to make the World Cup squad, boosted their cases with goals against Ivory Coast.

Watkins could serve as an understudy to Harry Kane up front, while Mings is a candidate for central defensive cover.

Southgate expects the intense competition for places to fuel the desire of those seeking to make his final squad.

"They can all get on with it and fight it out amongst themselves and we'll pick the ones that are playing at the best level and who can do the job," Southgate said.

"We're in a fortunate position that we do have good players. You can motivate players as a manager, but there's no higher motivation than two more on the bench that can come and take your place.

"That's how the big clubs work and we're starting to get that competition in most positions on the field.

"We're always open minded, we're always assessing, we're watching them every week, we see the positive qualities and we see the little bits that, 'OK, how can we improve that a little bit?'.

"Without a doubt, none of the players in the squad can sit and think they're in the 23, 26 or in the 11. They've all got to keep playing well and keep pushing each other."

England will discover their World Cup group stage opponents on Friday when the draw is made in Doha.

Southgate guided England to the World Cup semi-finals four years ago in Russia and then suffered a penalty shoot-out defeat against Italy in the European Championship final last year.

He acknowledges those recent near misses have raised expectations.

"It's a tournament that we all watched as kids, we all filled our wallcharts out, we all hoped and followed when England were there that we would do well," Southgate said.

"And it's a unique chance to make history, so that of course is massively exciting."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

En soutien à l’Ukraine, LREM réclame… la suspension du jumelage de Bordeaux avec Saint-Pétersbourg

« Nous demandons une suspension officielle des liens entre la ville de Bordeaux et la ville de Saint-Pétersbourg en Russie. » Voilà ce qu’ont exigé les élus du groupe Renouveau Bordeaux (La République en Marche) lors du Conseil municipal du mardi 29 mars, d’après un communiqué de presse. La capitale girondine doit fêter cette année ses trente ans de jumelage avec la ville russe. Les élus En Marche, emmenés par Thomas Cazenave, ex-tête de liste pour le parti présidentiel aux municipales et proche d’Emmanuel Macron, s’appuient sur la demande en ce sens de l’association Ukraine-Amitié pour motiver leur exigence.

« Rupture diplomatique temporaire »

Les élus LREM plaident pour une « rupture diplomatique temporaire », car, selon eux, les jumelages « reposent sur des valeurs communes ». En outre, les élus ajoutent que « les municipalités russes sont un maillon du système institutionnel russe et un jumelage se pratique entre des autorités politiques. » Le groupe Renouveau Bordeaux précise que l’objectif de cette initiative est « d’isoler Vladimir Poutine et le Kremlin ».

Bordeaux : les dernières actualités

Des gilets jaunes ont bloqué l’autoroute vers Bordeaux

Gironde : le député Benoit Simian jugé pour harcèlement moral contre sa femme

A Bordeaux, l’imam venu de Guantanamo renvoyé devant le tribunal pour incitation au départ en Syrie

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

War in Ukraine: Russia launches new attacks after peace promise

The governor of Ukraine's Chernihiv region says there is no let-up in attacks by Russia, despite its pledge to reduce military activity there.

The governor, Viacheslav Chaus, told the BBC that he did not believe Russia's promise.

"We've already seen that there wasn't even a single time when their military forces kept their word," he added.

Russian and Ukrainian negotiators made no "breakthroughs" in Tuesday's peace talks, the Kremlin has said.

"What is positive is that the Ukrainian side has at least started to specifically formulating and putting on paper what it is proposing. Until now we had not managed to achieve that," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said.

"As regards the rest, we cannot, put it this way, at present state there have been any breakthroughs, anything very promising," he said, adding that a lot of work was still to be done.

Russian attacks continue

In Chernihiv and the surrounding area, "the entire night was pretty tense," Mr Chaus told the BBC.

"They attacked Nizhyn and Chernihiv. Mostly Chernihiv. Again, part of the civilian infrastructure was destroyed."

"Chernihiv still has no electricity, water supply and heat. It won't be easy to restore this infrastructure. None of the military buildings were targeted last night. They kept attacking only civilian infrastructure," the governor said.

The BBC has not been able to confirm this independently, but residents of Chernihiv also said the fighting was continuing.

"This night was rough," one resident told the BBC. "We heard there was fighting all night in the suburbs, away from the city centre. We heard artillery. But there was no aviation tonight."

Another resident said shelling was continuing on Wednesday, although not as intensely as overnight.

On Tuesday, Russia said it would cut back operations around Chernihiv and the capital, Kyiv, in an effort to "boost mutual trust" in the peace talks.

Russia's Deputy Defence Minister, Alexander Fomin, said the country would "radically, by several times reduce the military activity" in those regions.

However, air raid sirens sounded in Kyiv just a few hours later.

Kyiv's deputy mayor, Mykola Povoroznyk, said the capital itself had not been shelled overnight, although gunfire had been heard from battles around the city.

US and Ukrainian officials say Russia is continuing to reposition forces away from Kyiv, probably as part of an effort to refocus on eastern regions.

War in Ukraine: More coverage

Delegations from Moscow and Kyiv held three hours of discussions in Istanbul on Tuesday aimed at bringing to a close more than a month of fighting in Ukraine.

Ukraine said it had proposed to become a neutral state in exchange for security guarantees. A key aim of Russia's invasion was to stop Ukraine joining the Nato alliance and Russian officials said the talks had moved to a practical stage.

Russia's pledge to cut back military activity was met with scepticism. "Ukrainians are not naïve people," President Volodymyr Zelensky said in an overnight video address.

Mr Zelensky said that initial signs from the peace talks were "positive", but added that they did not "drown out" the explosions of Russian shells.

Other countries also reacted with caution. US President Joe Biden said: "I don't read anything into it until I see what their actions are."

Leaders from UK, France, Germany and Italy also urged the West not to drop its guard against Russia.

In other developments:

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Russia pledges to curb Kyiv assault following talks

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Germany’s New Muscular Foreign Policy ‘Lies in the Hands of Strong Women’

Angela Merkel is no longer chancellor. But as war rages in Ukraine, a mere 10-hour drive from Berlin, female ministers oversee national security.

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By Katrin Bennhold and Steven Erlanger

BERLIN — It was Chancellor Olaf Scholz who, three days after Russia’s invasion of Ukraine, broke with Germany’s postwar pacifism, vowing to give his country the necessary resources and muscle to lead on security matters in Europe.

Those now tasked with carrying out that change — the biggest foreign-policy shift in Germany since World War II — are women.

Defense Minister Christine Lambrecht, who is in Washington this week, is overseeing a rearmament program of 100 billion euros, about $110 billion, for the German military. Annalena Baerbock, the foreign minister, is devising Germany’s first national security strategy. And Nancy Faeser, in charge of homeland security, is organizing the welcome for hundreds of thousands of Ukrainian refugees.

As war rages in Ukraine, a mere 10-hour drive from Berlin, it is the first time that Germany has all three national security positions filled by women, putting them on the frontline of both a cultural and a strategic revolution in their country.

“Security lies in the hands of strong women in this government,” Mr. Scholz, 63, said when he presented his cabinet to the country in November — the first featuring as many women as men. The shift would have been momentous at any time, but is now especially notable as Germany faces its biggest security crisis since the Cold War: the Russian aggression in Ukraine that has unsettled Europe and jolted the NATO alliance to attention.

Mr. Scholz’s conservative predecessor, Angela Merkel, made history when she became the first female chancellor in 2005, inspiring women and girls across the country, and earning praise for her leadership in Europe, not least after uniting others on the continent behind tough sanctions on Russia following its annexation of Crimea in 2014.

Christoph Heusgen, a veteran German diplomat who was Ms. Merkel’s national security adviser for 12 years, summed up his former boss’s secret of success in foreign policy and security matters: “No vanity, no testosterone.”

But unlike Mr. Scholz, a Social Democrat, Ms. Merkel never achieved gender parity in her government. Only now, a quarter-century after Madeleine K. Albright, who died last week at 84, became America’s first female secretary of state, does Germany have its first female foreign minister and its first female interior minister. (There have been two female defense ministers already.)

Some spy an analogy to the foreign-policy shift, which had for so long eluded the traditionally more pro-military Christian Democrats of Ms. Merkel. Just as it took a male chancellor to achieve gender parity in government, it took a progressive government to announce €100 billion to revamp the German military, said Roderich Kiesewetter, a conservative lawmaker and former soldier.

Had his own party announced this, “the result would have been turmoil, public unrest, demonstrations — the whole so-called peace movement would call us warmongers,” Mr. Kiesewetter said.

Instead, it falls to Ms. Lambrecht, a onetime supporter of that peace movement who joined Mr. Scholz’s Social Democrats in the 1980s when she marched against nuclear power and in favor of disarmament, to buy armed drones and a new generation of fighter jets that can drop nuclear bombs.

Ms. Lambrecht, a 56-year-old former justice minister who is considered to be on the left of her party and has no previous experience of the military, in many ways personifies the far-reaching change in the German mind-set since Russia attacked Ukraine in February.

Before the war started, Ms. Lambrecht spoke for many Social Democrats when she insisted “not to draw” the Nord Stream 2 gas pipeline from Russia to Germany “into the Ukraine conflict.” She defended Germany’s ban on arms shipments into conflict zones, offering Ukraine 5,000 helmets and a field hospital instead.

Now, she proudly describes Germany as one of the biggest suppliers of arms to Ukraine and defends plans to raise military spending to beyond 2 percent of gross domestic product.

“We have to say goodbye to the idea that we live in a peaceful Europe,” Ms. Lambrecht said in a recent interview. “The threats are coming closer — they have come closer. The idea that there are borders that are accepted by all, that’s over. We saw how Putin is trampling all over international law.”

She is candid about her own — and her country’s — belated pivot, something that observers say gives her credibility with those who still need convincing.

“If I’m honest, I could not have imagined it before this brutal offensive war,” she said. “There is a before and an after.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

When Ms. Lambrecht meets President Biden’s national security adviser, Jake Sullivan; Secretary of Defense Lloyd J. Austin III; and members of Congress in Washington this week, she has one message for them: “We stand by our allies’ side and are conscious of the responsibility that we must and want to take on in this alliance. We are not just talking, but taking concrete measures.”

One of those measures is to develop a national security strategy, Germany’s first, and the woman in charge of it is the foreign minister, Ms. Baerbock. Hawkish on Russia, she is determined to enshrine the current consensus on a more muscular and values-based foreign policy into a doctrine that endures.

This consensus is fragile, she noted.

“If there hadn’t been the war, some of these decisions may never have been taken,” she said. “I want to make sure that we won’t forget in four months or even in four years why we made some of these decisions.”

For Ms. Baerbock, a member of the Green Party, it is not just a policy shift. It is a shift in how Germany sees and defines itself, no longer hiding behind its history but actively trying to shape the future.

It’s good to know history, but we cannot formulate the future only with the past,” she said. “As Germans, we have a special responsibility, but we have to work for the future.”

At 41, Ms. Baerbock represents a new generation in German politics, one that came of age after the Berlin Wall fell. Like others in her generation, she is not afraid to talk about “leading” or “führen” — long a taboo in a Germany traumatized by the memory of its onetime Führer, Hitler.

As a mother of two young children, Ms. Baerbock has personalized and humanized war diplomacy almost every day, always with an eye toward the future.

“I grew up in a united European Union at peace, and as a western German it’s my responsibility to ensure the same for my children and grandchildren,” she said. “I actually have the responsibility to lead so that other generations in neighboring countries can also live in peace. And this is a change in identity.”

Openly advocating a “feminist foreign policy,” Ms. Baerbock described her arrival as “a culture shock” for Germany’s male-dominated security community, something she shares with Nancy Faeser, the interior minister.

“It should be normal in the year 2022 that women are heading security agencies,” Ms. Faeser said in an interview. “It’s an important and good signal for Germany.”

And long overdue, some officials in her ministry add privately. In 2018, Ms. Faeser’s predecessor appointed only men to eight junior minister posts. The photograph of the nine men caused such an outcry that the ministry had to take it off the website at the time.

A more gender-balanced lens on security is not just a question of fairness but good policy, said Ms. Faeser, who is managing the arrival of some 250,000 refugees from Ukraine — a number expected eventually to exceed the 1.2 million who came from Syria, Iraq and Afghanistan in 2015 and 2016.

“One priority is taking care of young women and children,” Ms. Faeser said. “Many of these women and children are traumatized not just from war but because they had to leave behind their husbands, fathers and sons. They need special care. Because so many women are coming alone, we are particularly vigilant.”

Ms. Faeser has increased the number of police officers at train stations where refugees arrive to guard against human traffickers and sexual predators.

When she is not planning how to welcome refugees or promoting a joint system of registering and distributing them among the 27 E.U. countries, Ms. Faeser’s job also includes keeping watch on critical infrastructure at risk from Russian cyberattacks and disinformation campaigns. Germany has a sizable Russian-German community.

“Ever since the illegal war started, we have seen Russian disinformation campaigns peddling the narrative that Ukraine has to be liberated,” Ms. Faeser said.

One of the most dramatic cases of fake news meant to stir Russian sympathy was a homemade video showing a woman recounting in tears how a Russian teenager had been beaten to death by Ukrainian refugees.

“The video was fake, that is confirmed,” Ms. Faeser said. An expert in the issues of far-right extremism and far-right terrorism, she is no stranger to online propaganda and incitement to hatred.

Ms. Faeser has so far been largely spared the sexist commentary her fellow female ministers have received. Ms. Baerbock, who ran as the Green candidate for chancellor before joining Mr. Scholz’s government in a coalition, was the target of several online disinformation campaigns, some of them orchestrated from Russian accounts.

But with the revival of Germany’s military now in the headlines, it is Ms. Lambrecht, the defense minister, who has become the primary target.

“Does this minister know how to do war?” Germany’s best-selling tabloid, Bild, recently asked.

For now, Ms. Lambrecht takes the criticism lightly. “Honestly, I’m pretty busy and don’t have time to think about why some things are written about me,” she said before boarding her plane to Washington. “My job is to make the military significantly better. Judge me at the end.”

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Valeurs Actuelles

Le maire de Meylan obtient gain de cause dans un procès en diffamation intenté par la Fraternité Saint-Pie X

Victoire pour le maire de Meylan. Mardi 29 mars, l’édile de gauche de cette commune iséroise s’est vu relaxer du chef de diffamation dans un procès l’opposant à la Fraternité Saint-Pie X, rapporte France Bleu Isère. Le litige était parti d’un texte rédigé en avril 2021 par Philippe Cardin dans le journal municipal de sa ville, « Meylan Ma Ville », ou il fustigeait « les messages extrémistes, intolérants et violents portés par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ». Des termes peu appréciés par la communauté catholique.

Relaxe

La Fraternité Saint-Pie X, présente à Meylan, d’où les attaques du maire à son encontre, avait donc porté plainte pour diffamation. Mais c’est en définitive Philippe Cardin qui a obtenu gain de cause et été relaxé, la justice estimant que ses propos relevaient de la liberté de la presse établie par la loi de 1881. La Fraternité Saint-Pie X est par conséquent déboutée et devra s’acquitter de 2 500 euros de dommages et intérêts et de frais de justice à verser au maire de Meylan.

Isère : les dernières actualités

En Isère, des chasses géolocalisées pour prévenir les accidents

Isère : des éleveurs s’associent pour vendre du lait uniquement collecté dans le département

[Vidéo] Un candidat LR agressé à Grenoble accuse un militant LFI

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

More than 4 million people have fled Ukraine, says UNHCR

Issued on: 30/03/2022 - 15:04Modified: 30/03/2022 - 15:09

More than four million Ukrainians have now fled the country to escape Russia's war, United Nations figures showed Wednesday. UNHCR, the UN refugee agency, said 4,019,287 Ukrainians had fled across the country's borders since the February 24 invasion, with more than 2.3 million having headed west into Poland. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports from Medyka, Poland.

New York Times - World

How We Verified Russian Radio Chatter

By Christiaan TriebertMarch 28, 2022

How We Verified Russian Radio Chatter

How We Verified Russian Radio Chatter

We analyzed dozens of battlefield radio transmissions between Russian forces during the initial invasion of Makariv, a town outside Kyiv, Ukraine. They show an army facing logistical problems and communication failures.

Here’s how we verified the transmissions →

How We Verified Russian Radio Chatter

In order to confirm that the voices speaking were Russian troops, we linked radio exchanges and eyewitness accounts with visuals we geolocated.

This transmission is about a battle in Motyzhyn, southeast of Makariv, in which call sign YUG-95 reports his unit pulled out of the battle.

How We Verified Russian Radio Chatter

We matched YUG-95’s report with a Telegram post from Makariv’s mayor:

“our guys are mowing down enemy column near Motyzhyn”

We also tracked down videos showing Russian vehicles entering the village that day — as well as footage from later showing some that were destroyed.

How We Verified Russian Radio Chatter

Soon, we heard Russian troops on the radio giving battlefield updates — and openly disclosing attack plans for anyone to hear.

Here, they’re claiming that they shot down a Ukrainian helicopter.

How We Verified Russian Radio Chatter

Residents in Makariv and surrounding villages told us Russian forces fired into their houses.

How We Verified Russian Radio Chatter

Russian troops in Makariv were met with fierce resistance and took significant losses.

This transmission captures a frantic dispatch of a unit under attack. The speaker is in clear distress.

How We Verified Russian Radio Chatter

Radio chatter is full of Russian troops who lack critical supplies, too. Here are a few exchanges:

“I urgently need refueling, water, and food.”

“Vehicles stalling in the road. Urgently need fuel.”

Read more about how we are covering Ukraine:

BBC

China: Panic buying in divided Shanghai under lockdown

Residents in Shanghai are scrambling to stock up on supplies while thousands quarantine in offices, as a lockdown rolls out in the divided city.

After weeks of isolated compound lockdowns, the city of 25 million has been split into two.

Earlier this week those living in Shanghai's eastern half were told to stay home, with the western half due to enter a lockdown on Friday.

The move comes as the city battles a surge in Omicron Covid cases.

The city has reported around 20,000 Covid-19 infections since 1 March, registering more cases in four weeks than in the previous two years of the pandemic.

China's zero-Covid strategy has been increasingly challenged by the highly infectious Omicron variant.

Officials in China's cosmopolitan financial capital had earlier attempted to keep the city running by limiting lockdowns to select neighbourhoods or buildings.

But on Sunday authorities announced a mass lockdown that saw the city being split along the Huangpu River.

Residents living in the Pudong area, on the river's eastern bank, were told to stay at home for four days starting on Monday. Puxi, on the western bank, will enter lockdown on Friday.

Mass testing is also being carried out to screen all of Shanghai's residents for the virus.

Earlier this week, rumours circulating that authorities would bring forward Puxi's lockdown by several days or prolong the city's quarantine period reached a fever pitch, resulting in residents thronging supermarkets.

Authorities on Tuesday sought to quash the speculation with a statement calling it "pure rumours".

But several residents living in western districts received notice on Tuesday from their housing committees that they would be stopped from leaving their compounds for the next seven days, reported Reuters.

What's life like in divided Shanghai?

BBC staff in the city tell us more:

From Puxi: "On Monday, as I cycled through the central districts of Huangpu, Jing'an and Xuhui, the streets were packed with people stocking up on essentials. The queues I saw at supermarkets and wet markets stretched out the door and down the street with some only letting in a limited number of customers in at a time.

"At a busy wet market on a side street, a butcher pulled out a fresh slab of pork. Customers crowded around him pointing and calling out to get a cut.

"On Tuesday some of the same streets felt much quieter. Xintiandi, a key shopping area, was unusually quiet. Shops including Apple, Coach, and Starbucks were open, but had been deserted by customers."

From Puxi: "My compound had already gone into lockdown a few weeks ago. Some neighbours fear losing jobs over long absence, some say they are suffering depression over long isolation.

"Our days are filled with chaotic Covid testing and hectic online shopping. I've set an alarm to wake up at 6am every day so that I can make an online order for fresh food, as sometimes orders get cancelled because items are out of stock or there aren't any available delivery drivers.

"There is a lot of waiting, and little answers."

From Pudong: "What time will the next test be? Are we allowed to walk around outside? Have you checked the food app to see if we can get a delivery order through? The main questions of the day.

"For the last few days we haven't been able to go past the end of our road. A neighbour put some big bottles of fresh water out front yesterday, for people to come and take. Someone else organised a group buy of vegetables and eggs.

"We're all wondering if it's really possible to test, analyse and then sweep up the Covid carriers among almost 25 million people in a matter of days, then simply open up again. We're preparing for weeks of this."

Quarantining at the office - and the gym

Ahead of Monday's lockdown, more than 20,000 financial services staff were summoned back to their offices in the financial Lujiazui district and ordered to spend the rest of the lockdown there in an attempt to keep business operations running smoothly, according to officials.

Several companies prepared sleeping bags and basic supplies for overnight stays. "The stock market won't stop opening just because of the virus," one worker told The Global Times.

Others have been forced to hunker down in more unusual locations.

One woman's account went viral when a lockdown in her community was announced on 11 March while she was at the gym. For four days, she was among dozens of people who had to quarantine at the fitness centre, sleeping on yoga mats and quilts provided by staff and eating food delivered to the gym.

The woman told news outlet The Paper that she spent the whole period exercising, and left the gym about 3lb (1.5kg) lighter. Her experience echoed a widely-reported case earlier this month where a woman in Zhengzhou had to quarantine for several days at a hot pot restaurant.

But the restrictions have also led to some frayed nerves.

Widely-circulated videos this week showed a rare public protest at one compound in Shanghai. Residents had complained of low food supplies after being stuck indoors for nearly a month.

Some have also taken to social media platform Weibo asking for help as they were not able to get medicine or treatment due to the lockdown.

Those diagnosed with Covid have been sent to live in warehouses and exhibition halls converted into mass quarantine centres, even if they are asymptomatic, and some have complained about the basic living conditions. One journalist quarantining at the World Expo centre said they had Portaloos for toilets and no shower facilities.

No shower facilities so it’s a bucket and flannel job. pic.twitter.com/QdOOaHjPPr

Shanghai officials said they are planning a series of relief measures for businesses, reassured residents they would attend to their medical needs - and also pleaded for understanding.

On Wednesday morning, they released a statement detailing testing measures, ending with the line: "Lastly, we thank everyone again for your understanding, support, and cooperation!"

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France24 - World

Five years of Macron: The gap between words and actions on presidential priorities (Part 4 of 4)

Issued on: 30/03/2022 - 11:24

Romain BRUNET Follow

French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March seeking re-election following a five-year term weighed down by crises. After assessing Macron's record on foreign affairs, economics, and social welfare issues, FRANCE 24 looks at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.

From the climate change fight to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But, in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four significant examples of early Macron priorities that weren't all they cracked up to be.

Cleaning up politics

Macron won office five years ago partly on the back of rival conservative François Fillon's scandalous disgrace. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving public funds. In that race, Macron, who had never before been elected to any public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet and condemn "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.

Named as justice minister under freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed real progress like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.

>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

Sure, Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. And sure, the same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were left in tatters in 2018 during the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast his probity pledges aside.

Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.

A new style of politics

Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision making and dialogue with opposition parties.

>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

But over the course of Macron's term, and in particular in decision making during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world", the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.

Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest. In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs [which shoot rubber bullets] during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".

Make Our Planet Great Again

Macron began his term with heady promises on environmental issues. After promising to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist and former TV star Nicolas Hulot to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trumpian paraphase: "Make Our Planet Great Again".

But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while applying a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.

pic.twitter.com/3g5LYO9Osj

June 1, 2017

And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.

Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables making up 19.1 percent of the country's energy mix, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.

In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.

Gender equality

Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.

During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.

Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.

And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget they could provide for creating 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.

Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.

This is the fourth and final instalment of FRANCE 24's look back at Emmanuel Macron's record after five years in office. This article has been abridged and translated from the original in French.

French presidential election © France 24

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BBC

Shane Warne: Sir Elton John and Ed Sheeran lead tributes at emotional memorial

Last updated on 6 minutes ago6 minutes ago.From the section Cricket

Sir Elton John, Ed Sheeran and a host of former cricketers led the tributes to Australian cricketing legend Shane Warne at an emotional memorial service.

The service, held at the Melbourne Cricket Ground, remembered Warne who died suddenly aged 52 this month.

His father, brother and three children all gave moving speeches in front of thousands of people in attendance.

The service ended with the unveiling of the Shane Warne Stand at the MCG by Warne's children.

Elton John performed Don't Let the Sun Go Down on Me via video while there were similar musical performances from Ed Sheeran, Robbie Williams and Coldplay's Chris Martin.

Australians Kylie Minogue and Hugh Jackman were among the other celebrities to pay tribute.

Warne's father Keith said the former Australia international packed more into his life "than most people would in two lifetimes".

He added: "Shane said of himself, 'I smoked, I drank, and I played a little cricket'.

"Mate, your mother and I can't imagine a life without you. You have been taken too soon and our hearts are broken."

Warne's daughter Summer said: "It has been exactly 26 days since you went to heaven and I miss you more than anything in the whole world.

"I would do anything just to have one more of your cuddles and to hear your voice tell me how proud of me you were and how much you loved me.

"I know you will be forever watching me and be by my side the whole time."

Warne is regarded as one of the greatest cricketers of all-time, having claimed 708 Test wickets in 145 matches across a stellar 15-year international career.

Former England skipper Nasser Hussain joined Warne's former Australia captains Mark Taylor and Allan Border, plus former West Indies batter Brian Lara and ex-Australia bowler Merv Hughes on stage to pay tribute to the spin bowler.

"Shane, it was an absolute privilege to be with you on a cricket pitch," Hussain said.

At the start of the ceremony the Australian national anthem was sung by Greta Bradman, granddaughter of legendary Australia batter Sir Donald Bradman.

A number of Warne's other Australia team-mates, bowler Glenn McGrath, wicketkeeper Adam Gilchrist and ex-captain Steve Waugh, were also in the audience, along with Australian Prime Minister Scott Morrison.

BBC

SANS TITRE

Thanks for joining us this morning to look back at all of Tuesday's international action.

We've appreciated your thoughts on Harry Maguire and your suggestions for 'faitrytale moments'.

We'll leave you with some of the top football stories on the site right now.

And if you want the reaction to continue... why not listen to today's Football Daily? Catch it here.

Until next time, take care!

Austria 2-2 Scotland

The unbeaten run is still intact - just - and the friendlies are out the way. Now for the juicy stuff as Scotland's gaze rests on their gleaming World Cup target.

Steve Clarke's side next set foot on the pitch in June, the month when their quest to reach Qatar 2022 is due to be on the line in a play-off semi-final with Ukraine.

After a double-header of friendly draws with Poland and Austria, can Scotland approach their looming date with destiny with confidence?

Full piece.

Simon Stone

BBC Sport

Amazing news on the football front involving Ukraine.

It appears Dynamo Kyiv will play Sporting Lisbon in the last-16 of the UEFA Youth League in Bucharest on 7 April.

The match was postponed at the beginning of March amid the Russian invasion but with boys under 18 allowed to get out of Ukraine to flee the fighting, members of the Dynamo youth squad have relocated to Romania and Dynamo has indicated a willingness to play.

The winners will play Benfica in the quarter-finals, although evidently, that is a logistical detail around what would be a symbolic appearance from Dynamo.

Speaking at the European Clubs’ Association General Assembly in Vienna, ECA vice-president Dariusz Mioduski said the game had to make symbolic gestures to underline its support for Ukraine.

Mioduski, president of Polish club Legia Warsaw, is hosting 11 refugees who have fled over the border with Ukraine and, speaking to BBC Sport, says football has to be clear in the messages it is sending.

“The feeling amongst clubs in the ECA and UEFA is that there is a very clear message that is very anti-war and very pro-Ukrainian,” he said.

“The Russian clubs and sports people are paying the price for what is happening. Everybody knows it is not them who has created this but the symbolic gestures in today’s world of sports are one of the most important ways we can demonstrate how society feels about what is going on.

“We have an obligation as the football community to take a very strong stance. We cannot be wishy-washy about it. We have to make it clear this is unacceptable, that is not something we are will ever allow or be OK with.”

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

As a Manchester United fan, Ronaldo returning home last year was one of my favourite moments, something I never thought would happen again. Just a shame the novelty wore off quite soon after

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

Coach Bhat: Late goals from South Korea to dump Germany out of the 2018 WC group stages! VAR intervention for 1st goal and Son wrapping up the victory. Neuer nowhere to be seen.

Peru sealed a World Cup play-off place as Brazil set a new points record in South American World Cup qualifying with a 4-0 win in Bolivia.

Peru will play either Australia or the United Arab Emirates in June following a 2-0 victory over Paraguay that meant Colombia and Chile miss out.

Brazil, Argentina, Ecuador and Uruguay had already qualified for the Qatar tournament in November.

Colombia missed out by one point, in sixth, after beating Venezuela 1-0.

More here.

Simon Stone

BBC Sport

The prospect of five substitutes being allowed in Premier League matches is likely to move closer on Thursday.

It is due to be one of the significant topics for discussion at the shareholders meeting of all 20 clubs.

Whilst it is thought a formal vote on the matter is unlikely, even by being debated the clubs are giving a signal it is something that are more willing to consider than at any other time.

Five substitutes was brought in across the game immediately after the shutdown created by the coronavirus pandemic.

However, controversially, the Premier League became the only major competition to ditch it for the squeezed 2020-21 season as some felt it gave the clubs with bigger squads an unfair advantage.

A succession of managers, including Jurgen Klopp and Pep Guardiola, spoke out against the move.

And, whilst nothing changed for the current campaign, even though five substitutes are allowed in FA Cup matches, it is now viewed as likely the clubs accept five substitutes at its annual general meeting at the end of the season.

When Atletico Madrid broke the 99-year-old attendance record for a club game in women's football in 2019, the future seemed bright.

Some 60,739 people watched from the stands that day as Barcelona beat the hosts 2-0 in what felt like a turning point for women's football in Spain. But a year later, the pandemic hit and the growth came to a halt.

This week, Barcelona have a chance to break that record again in what will be the most important women's El Clasico to date.

More here.

Simon Stone

BBC Sport

After two years without pre-season trips, the absence of a major international tournament has opened the door for England's leading clubs to embark on their money-spinning trips again.

Manchester United are due to announce their plans tomorrow.

Bangkok and Australia - Perth and Melbourne - are the likely destinations, with Liverpool due to be amongst the opponents.

To be fair, it has to be Brazil's Ronaldo coming back from a 3-year knee injury to score both goals in the 2002 WC final.

Ghana were the first side to qualify after a 1-1 draw earlier on Tuesday saw the Black Stars overcome Nigeria on away goals in Abuja.

Thomas Partey's opener for the visitors was cancelled out by William Troost-Ekong's penalty, and Super Eagles fans reacted angrily at full-time after their side were knocked out, showering the Ghana players and staff with missiles.

Cameroon clinched an eighth World Cup qualification - a record for an African side - following a dramatic finale in Algeria.

Trailing 1-0 from the first leg, Eric Maxim Choupo-Moting's first-half goal sent the game to extra time.

Algeria looked to have won it courtesy of Ahmed Touba's 118th-minute header, but Karl Toko-Ekambi struck in the fourth minute of added time to stun the home crowd in Blida and win the tie on away goals.

Tunisia made it back-to-back World Cup appearances after a goalless draw in Tunis saw off Mali 1-0 on aggregate, while Morocco had a comparatively comfortable evening as a 4-1 home win over DR Congo secured a 5-2 triumph over the two legs.

Two goals from Azzedine Ounahi and one each from Tarik Tissoudali and Achraf Hakimi saw the Atlas Lions book their sixth trip to the finals.

The African quintet now await Friday's group-stage draw to discover who they will face in Qatar.

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Siphiwe Tshabalala's goal in the 2010 World Cup and Jonas Gutierrez scoring on his return after beating cancer, to keep Newcastle in the Premier League.

A couple of great shouts...

Senegal 1-0 Egypt (3-1 pens)

Sadio Mane scored the winning penalty in a shootout to send Senegal to the 2022 World Cup after Liverpool team-mate Mohamed Salah missed his spot-kick for Egypt.

In a repeat of the Africa Cup of Nations final, Senegal were left jubilant at the final whistle after winning on penalties, with Egypt's players disconsolate and Salah - one of the world's best players - left contemplating his absence from November's tournament in Qatar.

The second leg of the play-off tie in Senegal's new 50,000-seater stadium finished 1-0 to the hosts and 1-1 on aggregate after extra time, sending the game to a tense and dramatic shootout.

Mane had netted the penalty which won the Nations Cup and the Reds forward notched the decisive spot-kick once again after keeper Edouard Mendy had given Senegal an advantage by saving from Mostafa Mohamed at 2-1.

Egypt captain Salah was one of four players to miss the first four penalties of a shootout marked by a vast number of green laser pointers directed at the visiting players and goalkeeper.

Full story.

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Phil McNulty

BBC Sport chief football writer

England's players and management have always presented a fierce united front under the leadership of Gareth Southgate in times of success and they did so again in condemnation of the jeering of Harry Maguire.

The usual caveats must apply - it was a minority of England supporters who twice booed the announcement of the Manchester United captain's name before the 3-0 Wembley win against Ivory Coast and again when the ball was played back to him at the kick-off.

It was, however, a significant number and the reaction to the 29-year-old was audible enough to make it feel very uncomfortable inside Wembley.

Full story.

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Be quick, though....

We won't be here all day!

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Second topic time!

Keep your Maguire thoughts coming and we will continue to share them.

But inspired by Christian Eriksen, we want to hear some of your favourite 'fairytale' moments you've seen in football!

The sort of story that doesn't come along very often and makes you think it could only be scripted... but isn't!

Denmark 3-0 Serbia

Christian Eriksen called it a "lovely feeling" as he scored and captained Denmark to a 3-0 win over over Serbia at Copenhagen's Parken Stadium - where he suffered a cardiac arrest last year.

Eriksen collapsed on the same pitch during Denmark's Euro 2020 opener with Finland in June.

There were emotional scenes on the Brentford midfielder's return.

"It's not the final chapter, it's just the beginning of the football career that continues," said the 30-year-old.

Full report.

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Away from the booing malarkey, I'm predicting England to win the World Cup. Such a strong squad and there will be players really unlucky to not make the 23, let alone the starting 11. I'd go Pickford, Chilwell/Maguire/Stones/Trent, Bellingham/Rice/Henderson, Sterling/Kane/Grealish but there are players in every position that I'd happily start instead. Strongest squad in my lifetime!

Interesting...

Vote below with your thumbs... agree or disagree?

Poland 2-0 Sweden

Poland 2-0 Sweden

Poland are through to the World Cup in Qatar after Robert Lewandowski and Piotr Zielinski's goals gave them a play-off final win over Sweden.

Lewandowski's penalty early in the second half, after a foul on Grzegorz Krychowiak, broke the deadlock.

Zielinski took advantage of a defensive lapse to run clear and settle the tie in favour of the home side.

The draw for the finals takes place this Friday in Doha with the World Cup getting under way on 21 November.

Full report.

France24 - World

On This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue

Issued on: 29/03/2022 - 14:40

Tracy MCNICOLL Follow

Any presidential campaign has its share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the emblematic moments from campaigns past. In the spotlight: Socialist Party candidate Ségolène Royal's 2007 campaign rally, laden with offstage drama.

Just 24 days before the first round of the 2007 French presidential election, Socialist candidate Ségolène Royal took to the stage for a hotly anticipated presidential campaign rally in Limoges. The event was unusual in that, at long last, it was the first and only rally of Royal's whirlwind 2007 campaign to see the Socialist candidate appear on stage with the head of her own party, François Hollande.

Officially, the pair had long been the ultimate power couple, their careers dovetailing at the apex of French politics for decades. But behind the scenes, the wheels had come off. Hollande would go on to win the Élysée Palace himself five years later. But Royal's 2007 bid was doomed from the start, with the Socialist couple's secret split the thorn in its side. In hindsight, those cringingly awkward 48 seconds of shared limelight in Limoges – all fixed grins and bumbling hesitation – spoke volumes.

The good times, after all, had been on proud display. The affable Hollande and the wallflower Royal met in 1978 as classmates at the École Nationale d'Administration, France's top training ground for the political elite. When Socialist François Mitterrand won the French presidency in 1981, the Élysée Palace recruited the two promising young leftists as presidential advisers – Hollande on economics, Royal on social and environmental issues. Both went on to win election as lower-house lawmakers in 1988. Royal was named cabinet minister three times; Hollande would spend 11 years as party chief from 1997. The couple never married, but they had four children together. Their youngest, Flora, made her TV debut as a newborn in 1992 when Royal, then environment minister, invited a news crew to the maternity ward. By the time Royal parlayed those savvy media instincts into a presidential run 15 years later, the French public could be forgiven for believing they were privy to the family's affairs.

From the perspective of the current presidential contest – a 2022 campaign overshadowed by war in Europe, an incumbent running against repeat candidates and a Socialist contender languishing at 2 percent in the polls – it is difficult to overstate the comparative intensity, even glamour, of the 2007 race. When the campaign began, it seemed destined to mark a changing of the guard: Conservative Jacques Chirac, pushing 75, was stepping aside after 12 years as president. A new generation, one of two Baby Boomer front-runners, was poised to take over: the energetic hardliner Nicolas Sarkozy, 52, on the political right or Royal, 53, the first woman ever to run with a serious shot at becoming France's présidente, on the left.

Sarkozy, Chirac's iconoclastic interior minister, had been explicit about his presidential ambitions for years. But Royal surprised even the bigwigs in her own party when she threw her hat in the ring. When told Royal was mooting a maverick bid for the 2007 Socialist nomination, former Socialist prime minister Laurent Fabius, plotting his own run, was quoted musing, "But whoever will mind the children?" (Fabius later denied the phrase, but the quote has stuck in French political lore as shorthand for the party's dismissiveness of Royal and the era's abiding sexism.)

But Royal, like no other Socialist on offer, struck a popular chord. In late 2006, she beat two Socialist heavyweights, Fabius and former finance minister Dominique Strauss-Kahn, to win the party primary in a landslide.

From there, she rode a wave of public fervour – dubbed "Ségomania" – to the utter bafflement of the party brass. At odds with a Socialist Party braintrust she saw as a frustrated old boys' club, and on the outs with party chief Hollande, Royal led an innovative grassroots campaign, largely separate from the party structure, to remarkable effect. She attracted legions of new party members and coaxed fresh support from the working-class, immigrant-rich French suburbs to turn up at rallies and turn out to vote. When Royal spoke on stage, supporters would sometimes lob fresh red roses – the Socialist Party symbol – that glanced off the podium to collect at her high-heeled feet. Rockstars signed on to the cause, entertaining 40,000 Royal supporters for three hours at an open-air stadium rally on May Day in Paris.

Hollande, meanwhile, hit the trail for his party's candidate. But he did so largely on his own, separate from the main attraction. The erstwhile power couple had secretly split. Their lack of communication spurred contradictory interviews about the candidate's platform. "The worse it got for her, the more Ségolène Royal would tend to keeping up appearances, deliberately maintaining the lie," L'Express magazine would report years later. "At night, a car would leave campaign headquarters for Royal's home ... most often the car was empty: the candidate had fitted herself out a hidden room, unbeknownst to her own team, on her campaign premises, where the sleepless nights dragged on."

In the end, Royal's campaign would prove no match for Sarkozy, a master campaigner atop a disciplined conservative party machine. In May 2007, Sarkozy beat Royal in their run-off duel, 53 to 47 percent. And once France's 2007 election season had finally concluded, with legislative elections in June, Royal revealed she had asked Hollande to move out, free to pursue a "romantic affair" on his end. Hollande's rumoured tryst with Paris Match journalist Valérie Trierweiler, 11 years Royal's junior, turned out to be true.

By all accounts, the confidential split and its attendant divided loyalties had weighed awkwardly on Royal's bid. "Never had French history, as imaginative as it is, known such a scenario," the daily Le Monde opined after all was revealed that June. "Never had political lives been so visibly subjected to such private torments, which sent journalistic certitudes, partisan modesties [and] party supporters' fascinations off balance."

Epilogue

Sarkozy won the 2007 election handily by French standards. But the conservative's Election Night, and indeed his first months in office, were notoriously marred by romantic intrigue, too, with his marriage to second wife Cécilia secretly on the rocks. Five months later, Sarkozy became the first French president to divorce while in office. Four months after that, he became only the second ever to marry while in the job, tying the knot with popstar Carla Bruni in February 2008.

Hollande, for his part, ended Sarkozy's re-election hopes in 2012, winning the presidency with Trierweiler on his arm. He had beaten five Socialists, including Royal, in a 2011 party primary, after which Royal endorsed her former partner for the nomination. Burying the hatchet, Royal said at the time: "You must admit this couple's record isn't all that bad, with four children and two presidential candidates." Still popular with Socialist supporters, Royal even hit the trail for Hollande in 2012, joining him onstage for an April rally. At the podium in Rennes, Hollande told a crowd of 18,000: "Ségolène Royal is here, too, as a symbol of unity, the unity that was missing in 2007, and that is here now, strong."

Famously, the unity in Hollande's presidential private life wouldn't last at the Élysée Palace, either. In 2014, a glossy tabloid published paparazzi photos purportedly showing the helmeted Socialist president visiting a paramour late at night on the back of a bodyguard's scooter – and the bodyguard allegedly returning with croissants the morning after. It was the beginning of the end of Hollande and Trierweiler, as the rumours of his affair with film star Julie Gayet eventually proved correct.

As the 2022 campaign approached, Royal applauded the rival conservative Les Républicains after Valérie Pécresse won a primary to become the party's first-ever woman to run for president.

"It is clear that the male politicians around Valérie Pécresse were being very decent," she told Le Parisien in December. "Something I never had: the Socialist heavyweights at the time all turned their noses up, apart from a few," she said. Recalling the sexist remarks attributed to begrudging Socialists at the time, Royal said: "The men of my party weren't ready. They were a lot more shaken than Les Républicains men today to see a woman ahead of them."

She applauded the conservative nominee's "flawless" performance before adding, pointedly, "Pécresse, for her part, has a husband who supports her. That's a considerable asset."

French presidential election © France 24

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On this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid

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French Presidential Election

Explainer: How does France's two-round presidential election work?

France24 - World

Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13

Aude MAZOUE

Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.

A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10

French presidential election © France 24

On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.

  • Eugénie, 18, defending ‘Christian values’

Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.

A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.

“It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron

  • Marc, 57, dreading a ‘great replacement’ 

“I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.

Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.

>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

  • Ana, 53, from Fillon to Zemmour

Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.

A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”. 

  • Florent, 40, yearning for order

Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.

“When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.

  • Séverine, 42, disappointed by Le Pen

A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.

While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.” 

This article was adapted from the original in French.

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French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

France 2022: The Campaign

French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

France24 - World

French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

Issued on: 28/03/2022 - 17:52Modified: 28/03/2022 - 17:54

FRANCE 24 Follow

As France's 2022 presidential campaign season officially kicked off on Monday, French President Emmanuel Macron took aim at far-right, anti-immigration candidate Eric Zemmour for allowing his supporters to accuse the incumbent of allowing foreign "criminals" into the country with chants of "Killer Macron".

Switching from his lofty perch as head of state to the rough and tumble of domestic politics, Macron hit the campaign trail in the eastern town of Dijon with a classic pre-election walkabout and a visit to a high school.

He was asked about weekend images from a Zemmour rally in Paris at which the crowd chanted "Killer Macron" as the anti-immigration candidate accused the government of letting foreign "criminals" into the country.

Both friends and foes of the incumbent president have criticised Zemmour for failing to condemn the chants, which the far-right candidate's team claims he did not hear.

"There are two theories: the first is that it is a shameful act, which seems to be the most credible, but is not a surprise," Macron told reporters in bright spring sunshine.

"The second one is that there's a lack of knowledge about a very important reform during my term in office," he added, before explaining how the cost of hearing aids was now fully covered by France's social security system.

"I invite the hard-of-hearing candidate to get himself sorted out at a lower cost," Macron quipped.

The French president was not the only one to round on Zemmour, who is polling in fourth place with around 11 percent support.

Mainstream conservative Valérie Pécresse, who trails Zemmour in most surveys, was among those who criticised the former pundit for allowing the crowd to continue chanting.

“I will fight the outgoing president with all my strength but to let an opponent be called a murderer is dangerous for the republic. This is certainly not the right! This is not my France,” Pécresse tweeted.

E.Zemmour laisse une foule crier "Macron assassin".Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c'est dangereux pour la République. Ce n'est certainement pas ça la droite ! Ce n'est pas ça ma France ! #ZemmourTrocadero https://t.co/qn3cqYiHp2

March 27, 2022

Christophe Castaner, who heads the ruling LREM group in the Assemblée Nationale, France's lower house of parliament, said Zemmour was “irresponsible” for letting the chanting continue.

Race 'still open'

Monday's row marked the start of the official campaign period running up to the election's first round, with all 12 candidates in the race now entitled to equal time and space in the media.

The top two candidates in the first round will go through to a second-round run-off on April 24.

>> Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Macron has so far deliberately stayed out of the campaign and declined to engage directly with his opponents, insisting that he has had to focus on the Covid-19 pandemic and the war in Ukraine. 

He is the current favourite to win, with the war in Ukraine seen as helping raise his profile. Veteran far-right candidate Marine Le Pen is running in second place, polls suggest.

A new poll by the Ipsos/Sopra Steria group published in Le Monde newspaper on Monday showed Macron on 28 percent ahead of the first round, down a point, while Le Pen had gained 1.5 points to 17.5 percent.

Le Pen continues to run a low-key campaign that has seen her tone down her usual hardline rhetoric on immigration in favour of focusing on household income, voters' biggest priority.

Zemmour, who soared in opinion polls in September and October last year while teasing his presidential ambitions, has been overtaken by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, who rallied tens of thousands of supporters in Marseille on Sunday. 

Frédéric Dabi, a leading polling expert at the Ifop group, stressed that the race remained unpredictable despite Macron's apparent strength in voter surveys.

"When I see such a low level of interest in the campaign, when I see that a quarter of French people have not made up the mind... things can still change," he told the Public Senat channel.

(FRANCE 24 with AFP)

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Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

France 2022: The Campaign

Water bottles rain down on far-right candidate Zemmour during visit to Paris 'crack camp'

FRENCH CONNECTIONS

The ins and outs of the French presidential election

BBC

Women's World Cup: Australia dismantle West Indies in semi-final

Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section Women's Cricketcomments249

Australia waltzed into the final of the Women's World Cup with a 157-run dismantling of West Indies in Wellington.

The tournament favourites made light of the green pitch and damp weather - morning rain reduced the game to 45 overs a side - to rack up 305-3.

Alyssa Healy crunched a sparkling 129, adding 216 with opening partner Rachael Haynes, who made 85.

Faced with what would have been the highest successful chase in a women's one-day international, West Indies were immediately hit by Beth Mooney's outrageous catch to dismiss Rashada Williams.

From there, the Windies showed no intent, crawling their way to 148 all out, albeit with two batters absent because of injuries.

Australia will meet either England or South Africa in the final in Christchurch on Sunday.

England, the defending champions, meet the Proteas in the second semi-final at the Hagley Oval at 02:00 BST on Thursday.

Five years ago, Australia were dumped out at this stage by India, but have dominated the women's game ever since.

This had the ingredients of another upset, not least when West Indies won the toss and asked Australia to bat in potentially treacherous conditions.

Instead, Australia produced a devastating performance, one that will act as a warning to whichever team they are to meet in the final.

They were helped by a sloppy performance from West Indies, who wasted the new ball and dropped four catches. Off-spinner Anisa Mohammed collapsed with a hamstring injury while chasing a ball to the boundary, and bowled only two overs.

The contest was effectively over when Australia piled on the highest total ever made in a knockout match at the Women's World Cup.

They made light of the absence of Ellyse Perry, the star all-rounder missing out with a back injury. When they play like this, Australia do not need her.

The Healy-Haynes partnership was the fifth-highest by any pair at the Women's World Cup.

While Haynes accumulated through the covers and off her hips, Healy's assault was spectacular, with sweeps, reverse-sweeps and balletic footwork. She belted 62 runs from her final 33 balls before she was dismissed.

Healy had survived a tough caught and bowled chance to Chinelle Henry on five, while Haynes was put down on 58 and 61 from the off-spin of Karishma Ramharack. The second catch, to Hayley Matthews at mid-on, was extremely straightforward.

By the time West Indies held on to their catches, the damage was done. An unbroken stand of 69 between Mooney and captain Meg Lanning pushed Australia beyond 300.

The second half was a non-event, except for the effort of Mooney, who produced perhaps the best catch of the tournament.

Fielding at a short square leg, Mooney flung herself to her right to grab Williams' pull off Megan Schutt, holding on in one hand when the ball had almost gone past her.

From there, West Indies' approach was curious, and their refusal to entertain the chase killed the spectacle.

In the end, with Mohammed and Henry unable to bat, Australia recorded the biggest margin of victory in terms of runs in this year's competition and all World Cup knockout matches.

Australia captain Meg Lanning: "I've been involved in some very stressful semi-finals in the past! And we came into this expecting a very tough game.

"Our openers set it up for us today. West Indies bowled really well up front, put us under pressure, but we had a good plan to take on that pressure and build a platform from it.

"We felt the first hour was really important because we know how this pitch plays early on. They played with excellent discipline, waited for the bad ball and then set us up really nicely.

"Today was close to the perfect game, we can certainly be very satisfied to play that way in a big game. We will enjoy the win, you've got to do that from a semi-final, but we came here to win so the job isn't done yet."

West Indies captain Stafanie Taylor: "I guess when you look at it, a partnership like that can deflate the whole team. That's what Australia do, they absorbed all our pressure and we couldn't get over that."

L'Humanité

Tokyo, entre deux rives

Prescription culture

Cinéma À travers l’histoire de deux jeunes japonaises de milieux sociaux différents, Yukiko Sode observe la condition des femmes dans une société très hiérarchisée.

Sophie Joubert

Dans la nuit tokyoïte, deux jeunes femmes, chacune sur un pont, se font de loin un signe de la main. L’une est seule, sage et un peu triste, l’autre rit aux éclats et partage la selle de son vélo avec sa meilleure amie. Cette scène, qui arrive vers la fin du film, en dit long sur tout ce qui sépare Hanako et Miki, les deux protagonistes d’ Aristocrats. La première est riche et vit dans un monde clos où la seule perspective pour les femmes est le mariage arrangé. La seconde est pauvre, vient de province et a dû quitter l’université pour travailler comme hôtesse dans un bar où elle a gravi les échelons.

Adapté d’un roman de Mariko Yamauchi, le premier long métrage de Yukiko Sode met en scène, dans un Tokyo quadrillé par le chantier des jeux Olympiques, la rencontre de deux jeunes femmes de milieux opposés, qui vont faire l’expérience de la sororité. Un soir de Nouvel An, Hanako, coiffée d’un carré impeccable et vêtue comme une bourgeoise occidentale, arrive en retard au dîner de fête corseté où sa famille déguste des mets raffinés. Au grand désespoir de ses parents et de sa sœur aînée, la jeune femme, qui aura bientôt 30 ans, n’est toujours pas mariée. Dans son milieu, l’amour n’existe pas et les unions servent à renforcer les liens entre de riches familles. Alors que sa meilleure amie tente de l’encanailler en lui présentant des garçons, Hanako accepte d’aller à des rendez-vous arrangés. Contre toute attente, elle rencontre après quelques déconvenues le prince charmant, Koichiro, un beau jeune homme qui se destine à une carrière politique. Alors que le mariage est contracté, Hanako découvre que son fiancé entretient une relation avec une autre jeune femme, Miki.

À la croisée de deux mondes

Avec beaucoup de finesse et une subtile ironie, Yukiko Sode observe l’extrême hiérarchisation de la société japonaise dans une ville, Tokyo, qui appartient aux hommes et où les barrières sociales sont inscrites dans la géographie. Imperméables aux changements, les « aristocrates » enserrés dans les traditions sont filmés dans leurs belles demeures en plans presque fixes qui ressemblent à ces photographies qu’on trouve dans les magazines mondains. À l’inverse, le Tokyo où Miki circule à vélo est beaucoup plus moderne, plus libre, en mouvement perpétuel. Pour marquer les différences, Yukiko Sode filme les lieux du point de vue de l’étranger, de l’outsider : c’est la sage Hanako effrayée par les toilettes sales d’une gargote d’un quartier populaire où l’a entraînée son amie. C’est Miki arrivant à Tokyo de sa province natale, fascinée par un salon de thé chic en haut d’une tour de verre, où l’on sert des pâtisseries hors de prix. À la croisée des deux mondes, Koichiro, empêtré dans le patriarcat et l’ancien monde, est incapable de voir ce qui se joue sous ses yeux.

Porté par deux actrices très connues au Japon, Kadowaki Mugi (Hanako) et Mizuhara Kiko (Miki), distribuées à contre-emploi, Aristocrats déjoue les attentes en mettant la solidarité féminine au premier plan. Très prometteur et maîtrisé, ce premier long métrage marque l’émergence d’une nouvelle génération de réalisatrices qui, au Japon comme ailleurs, libère le cinéma du regard masculin.

cinéma
France24 - Monde

Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

Publié le : 30/03/2022 - 10:06

Christophe DANSETTE

Roman Abramovitch a participé le 29 mars aux négociations entre Ukrainiens et Russes à Istanbul. Quelques jours plus tôt, il aurait déjà participé à un round de discussions à Kiev. Il aurait alors été empoisonné avec d'autres négociateurs ukrainiens. L'Union européenne, le Canada et surtout la Grande-Bretagne, l'ont placé sur leur liste des personnalités visées par des sanctions, mais pas les États-Unis. Son rôle dans les négociation pourrait être pour un espoir de rédemption. Portrait.

L'oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens possiblement "empoisonnés"

GUERRE EN UKRAINE

Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux

PORTRAIT

Roman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football

BBC

Harry Maguire: England's defence of Manchester United captain a 'line in the sand moment'

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Footballcomments724

England's players and management have always presented a fierce united front under the leadership of Gareth Southgate in times of success and they did so again in condemnation of the jeering of Harry Maguire.

The usual caveats must apply - it was a minority of England supporters who twice booed the announcement of the Manchester United captain's name before the 3-0 Wembley win against Ivory Coast and again when the ball was played back to him at the kick-off.

It was, however, a significant number and the reaction to the 29-year-old was audible enough to make it feel very uncomfortable inside Wembley.

Southgate's response was that Maguire's treatment was "an absolute joke" and such was the anger inside the England camp at the booing of a player seen as key to their runs to the 2018 World Cup semi-final and the Euro 2020 final that it crossed the divide between old club rivalries.

It is rare for an England manager to criticise the side's own fans in such terms but Southgate has never dodged difficult questions during his time in charge.

He was in no mood to soft pedal and it was another sign of Southgate's strength in his position and his determination to protect the unity he has built so carefully in his England squad.

Liverpool captain Jordan Henderson was one of the first to react on social media, his response mixing anger with what appeared to be total disbelief as he asked: "What have we become?"

There was a period when England's squad had a divide between Liverpool and Manchester United players - not now. Henderson and Maguire may be fierce rivals at club level but they are very much together with England.

England captain Harry Kane said that after the team had "worked hard to rebuild our connection with England fans in the last few years" the booing was "just not right."

West Ham midfielder Declan Rice, meanwhile, described the incidents as a "total embarrassment" and "absolute nonsense."

It is the sign of the credit England's players have in the bank with the majority of supporters that they felt able to speak out so openly about how hurt they were at the popular Maguire's treatment and criticise a section of their own support so vehemently.

It felt like a line being drawn in the sand.

Southgate and his squad also very obviously feel the majority of more measured England fans will sympathise and agree with their views and support Maguire.

There can be no escape from the fact Maguire has been having a very poor season at Manchester United but he is not alone there - team-mate Marcus Rashford was dropped from the England squad as a result of his decline. The defender even felt the rough end of the Old Trafford crowd's tongue in the recent Champions League last-16 loss to Atletico Madrid.

And he is not the first England player to be turned on by his own fans, John Barnes being a well-chronicled target in the past.

Southgate has been prepared to criticise England's fans in the past, as he did in November 2019 when a section of the Wembley crowd jeered the introduction of substitute Joe Gomez during the 7-0 win against Montenegro in a Euro 2020 qualifier.

Liverpool defender Gomez was the innocent party in a bust-up involving England team-mate Raheem Sterling at St George's Park, an incident that resulted in the Manchester City forward being dropped from the squad as a disciplinary measure.

Southgate said after the game: "I am hugely disappointed for Joe. Joe had done nothing wrong. No England player should ever be booed when they are wearing the shirt."

The reaction from England's players to Tuesday's jeers carried extra weight because even if Maguire's performances at United have been sub-standard - and they have - he has been one of Southgate's most reliable and trusted players.

Was it simply a partisan anti-Manchester United response to Maguire's struggles at club level? Would Rashford have received the same treatment had he been included in the squad and played?

It should also be noted that many England supporters then made it their business to get behind Maguire but in the eyes of Southgate and his players, certainly those who spoke out so publicly, the damage was done.

Southgate's England have made the national team popular with the public again after a number of years when the circus surrounding the so-called 'golden generation' meant many had fallen out of love with them.

There has also been the fostering of a far more media-friendly relationship, although no-one should delude themselves: this relationship is always shaped by results and England's have been largely very satisfactory under Southgate.

It has been a happy and mutually beneficial relationship between England's players and fans but that has not stopped the side taking on some of their own very publicly and in unflattering terms here.

Maguire felt the total support of those inside England's camp if not some of those inside Wembley and it was a moment of significance that it was not allowed to pass without such a public, condemnatory response.

L'Humanité

Une histoire intime de la classe ouvrière

Prescription culture

Cinéma Avec cette libre adaptation de Retour à Reims, de Didier Eribon, Jean-Gabriel Périot s’impose à nouveau comme un maître du film d’archives.

Michaël Mélinard

On pourrait s’y méprendre, mais Retour à Reims (Fragments) n’est pas une simple transposition cinématographie du livre homonyme de Didier Eribon (Fayard). Jean-Gabriel Périot s’engage dans une sorte de dialogue entre l’œuvre du philosophe et des images d’archives. Un peu sociologue et politologue, le documentariste s’affirme surtout comme le brillant architecte d’un puzzle complexe dessinant la classe ouvrière des années 1950 à nos jours. Sa grande maîtrise du montage à partir de séquences tirées de fictions, de documentaires, d’émissions télévisées ou de films commandités par le Parti communiste français s’articule avec la voix off de la comédienne Adèle Haenel lisant des extraits de l’ouvrage. Par la seule présence de la comédienne comme narratrice, les luttes féministes contemporaines et la place de l’artiste dans le champ sociétal et culturel s’inscrivent naturellement dans ce récit. D’ailleurs, c’est sur cet aspect du livre que s’est concentré le cinéaste. Exit la problématique homosexuelle. Tel un journaliste, Périot a choisi un angle. L’évocation de la mère d’Eribon, femme de ménage qui n’a pu devenir institutrice comme elle en aurait rêvé, et de sa grand-mère refusant l’assignation à la maternité rappelle la condition féminine ouvrière. Et une double oppression. Celle exercée par les patrons et les maris. Et même par la vox populi lorsque, après la guerre, elle décide de punir et de tondre l’aïeule qui a voulu vivre libre.

La ville de Reims constitue un autre personnage clé. Oubliez les images de carte postale de Notre-Dame de Reims, la belle cathédrale gothique du centre-ville de la capitale champenoise. Chez Périot, la cité des rois s’observe depuis la périphérie, là où les enseignes de fast-foods et de la grande distribution se disputent aujourd’hui l’espace, où les immeubles se ressemblant tous ont supplanté l’habitat insalubre des années 1950 et 1960.

le racisme dans le monde ouvrier

Périot s’attarde aussi sur les questions qui fâchent, tel l’abandon par la gauche de la classe ouvrière, ouvrant un boulevard au Front national. Il revient également, images à l’appui, sur le racisme dans le monde ouvrier. Un extrait d’ Élise ou la vraie vie, de Michel Drach, contrebalancé par un autre d’ Étranges Étrangers, de Marcel Trillat et Frédéric Variot, et de Vivre : ensemble. Les immigrés dans la cité, de Bernard Gesbert, donne une idée des rapports complexes entre les travailleurs français et étrangers.  Retour à Reims (Fragments) va susciter des polémiques et du rejet chez certains, comme lors de sa diffusion à la dernière Fête de l’Humanité. Cela ne tient pas à sa qualité intrinsèque. Cet essai documentaire passionnant et cohérent interroge la stratégie politique de la gauche et son incapacité à continuer d’incarner la défense des dominés. La gêne éventuelle venant justement du fait qu’il appuie là où ça fait mal.

des parcours multiples et atypiques

Par le biais de la famille, il s’attache aux questions d’appartenance et de conscience de classe. Quand le récit débute, le lien entre les ouvriers et le Parti communiste est dans l’ordre des choses au-delà de l’adhésion à un système, une idéologie ou une utopie. En ces temps d’après guerre, les dominés doivent s’unir pour éviter l’écrasement total des dominants. Reste que Périot refuse une vision binaire. Il rappelle aussi ce déterminisme social, intégré par les ouvriers, les cloisonnant dans un rôle, complices involontaires d’un système mis en place par la bourgeoise pour empêcher les prolétaires d’accéder à l’éducation et à la culture, mais aussi pour contenir toute velléité de révolte. Avec sa documentaliste Emmanuelle Koening, le cinéaste signe un époustouflant travail d’assemblage montrant les ouvriers, grands absents du cinéma, à travers maints prismes. Rares sont les films qui mettent en avant leur singularité et évitent l’essentialisation. En convoquant Jean Rouch, Godard, Pialat, Bluwal mais aussi le Renoir de La vie est à nous, le groupe Medvedkine de Sochaux ou les lycéens et mères de famille de Nous le peuple en pleine réflexion sur la rédaction d’une nouvelle Constitution, le cinéaste s’appuie sur des parcours multiples et atypiques qui font sens.

Pour rassurer les esprits chagrins, Périot clôt son œuvre sur une note révolutionnaire très optimiste, une adresse à la gauche à reprendre le flambeau et à représenter les précaires, les chômeurs, les travailleurs pauvres, les sans-grade. Il signe surtout avec ce patchwork d’images et le texte d’Eribon un film majuscule, poétique et politique, une représentation de la classe ouvrière nécessaire et rarement vue.

didier eribon
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘Sin techo, sin comida y sin agua’: así se vive el asedio de las tropas rusas en una ciudad de Ucrania

Los habitantes de Mariúpol describieron la forma en que las fuerzas rusas utilizan el hambre como arma de guerra en el puerto sureño, que desde hace un mes está bajo asedio.

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Por Valerie HopkinsBen Hubbard y Gina Kolata

LEÓPOLIS, Ucrania — Después de que las fuerzas rusas rodearon la ciudad de Mariúpol en el sur de Ucrania, cortando el suministro de agua y combustible e impidiendo la entrada de los convoyes de ayuda, Yulia Beley se refugió en el sótano de un vecino con sus tres hijas y luchó para sobrevivir.

Su esposo estaba defendiendo la ciudad, por lo que se aventuró a salir mientras caían las bombas para sacar agua de un pozo lejano y trató de consolar a sus hijos mientras los bombardeos sacudían las paredes y el techo. Con el tiempo, la comida disminuyó y Beley, una panadera, dijo que alimentaba a sus hijos hambrientos con un plato de avena al día que compartían entre ellos. Su hija de 6 años, Ivanka, soñaba con los panecillos dulces de semillas de amapola que su madre hacía antes de la guerra.

“Eso te destroza”, dijo Beley, de 33 años, quien hace una semana logró escapar de la ciudad pero todavía está traumatizada. “Solo sollozaba, lloraba y gritaba con la cara en las almohadas cuando nadie me veía”.

Poco después de que Rusia invadió Ucrania, las tropas sitiaron Mariúpol utilizando la antigua táctica de guerra que consiste en generar una hambruna en la ciudad —que llegó a ser un bullicioso centro urbano de 430.000 habitantes— para que se rindiera.

Desde los días en que los ejércitos rodeaban los castillos medievales en Europa hasta la batalla de Stalingrado en la Segunda Guerra Mundial y la presión ejercida sobre las comunidades rebeldes en Siria durante los 11 años de guerra civil, los militares han utilizado los asedios a lo largo de la historia, independientemente de los efectos catastróficos para los civiles que quedan atrapados en los conflictos bélicos.

Este mes, el secretario de Estado estadounidense, Antony J. Blinken, acusó a Rusia de “matar de hambre” a las ciudades de Ucrania. Invocó la memoria del hermano del presidente ruso Vladimir Putin, Viktor, quien murió en la infancia durante el sitio alemán de Leningrado en la Segunda Guerra Mundial.

“Es vergonzoso”, dijo Blinken. “El mundo le está diciendo a Rusia: ‘Detengan estos ataques de inmediato. Dejen entrar la comida y las medicinas. Dejen salir a la gente de manera segura y pongan fin a esta guerra contra Ucrania’”.

Los estudiosos de la guerra de asedio dicen que la táctica sirve para diferentes propósitos, como debilitar a los enemigos y evitar enfrentamientos que pueden ocasionar la muerte de los soldados de las tropas que implementan el sitio, o congelar los frentes activos mientras las fuerzas atacantes se reposicionan. Pero la naturaleza extenuante de los asedios, y cómo usan el hambre para que los cuerpos de las personas se vuelvan en su contra, les da un poder psicológico único entre las tácticas de guerra, según los académicos y los sobrevivientes de los asedios.

“El asedio es una forma de quebrantar la voluntad, humillar y, finalmente, controlar”, dijo Mouna Khaity, una investigadora especializada en temas de salud y género que vivió el asedio de cinco años del gobierno sirio contra Guta Oriental, una zona cerca de Damasco.

Según Khaity, privar de alimentos a una zona residencial mientras la bombardean no solo sirve para expulsar a los combatientes, sino para que todos los que se quedaron atrapados reciban mensajes como: “No eres un ser humano igual a mí. ¡No mereces comer, beber, tomar medicamentos o incluso respirar!”.

Después de que sitiaron Mariúpol el mes pasado, las fuerzas rusas aislaron a la ciudad de todo lo que necesitaba para vivir, dijo el alcalde, Vadym Boychenko, en la televisión nacional ucraniana. También destruyeron las centrales eléctricas por lo que no había suministro cuando las temperaturas bajaron, y tampoco había agua ni gas, que son esenciales para cocinar y calentar, afirmó el alcalde.

Algunos civiles lograron huir, haciendo viajes angustiosos a través de calles destruidas y puestos de control rusos. Pero se cree que unas 160.000 personas siguen atrapadas en la ciudad, dijo Boychenko, y más de dos decenas de autobuses enviados hace días para evacuarlos no pudieron ingresar a la urbe debido a los bombardeos rusos.

El lunes, el Comité Internacional de la Cruz Roja dijo que cesará las operaciones de socorro en Mariúpol porque las partes en conflicto no podían garantizar la seguridad de los trabajadores humanitarios.

Casi 5000 personas, incluidos unos 210 niños, han muerto allí, asevera el funcionario, pero esas cifras no han podido ser confirmadas por las dificultades para obtener información.

Las fuerzas rusas controlan algunos sectores de Mariúpol, dijo el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, en un encuentro con un grupo de periodistas rusos independientes celebrado el domingo. Pero el centro de la ciudad sigue aguantando, según analistas militares ucranianos y británicos.

Pyotr Andryuschenko, colaborador del alcalde, le dijo a The New York Times que aproximadamente 3000 combatientes ucranianos del Batallón Azov estaban defendiendo la ciudad contra unos 14.000 soldados respaldados por Moscú.

Cuando comenzó el asedio, una residente de Mariúpol, Kristina, dijo que ella, su esposo y sus dos hijos acamparon en la entrada de su edificio, con la esperanza de que les brindara mejor refugio y más protección que su apartamento.

Su esposo, un analista de negocios, se aventura a buscar agua y ella cocina en un fogón improvisado. También recogieron agua de lluvia, y nieve, que hierven para esterilizarla.

Ella leía cuentos de hadas para tratar de distraer a los niños, pero cuando tenían hambre, “se apagaba la chispa de sus ojos”, dijo Kristina, quien no quiso dar su nombre completo por temor a las represalias. “No tenían interés en nada”.

“Comíamos una vez al día”, dijo. “Era principalmente por la mañana o por la noche cuando los niños gritaban y decían: ‘Quiero comer’”.

Su familia huyó de la ciudad, pero dejaron atrás a su padre y a los abuelos. Ha tenido problemas para contactarlos porque la mayoría de las redes telefónicas de la ciudad fueron cortadas.

Dijo que la semana pasada le enviaron un mensaje de texto que decía: “Sin techo, sin comida y sin agua”.

Los médicos que estudian el hambre y la inanición describen un proceso sombrío en el que el cuerpo se consume a sí mismo para mantenerse con vida. Primero se quema la glucosa almacenada en el hígado, luego la grasa y luego los músculos.

Aunque la deshidratación puede matar en menos de una semana, un adulto bien alimentado puede sobrevivir más de 70 días solo con agua. Los niños, los ancianos y los enfermos sucumben más rápidamente.

Otras investigaciones han demostrado que el hambre no solo debilita el cuerpo sino que perturba la mente.

Nancy Zucker, profesora de psiquiatría y ciencias del comportamiento en la Universidad de Duke, dijo que la investigación realizada durante la Segunda Guerra Mundial en 36 objetores de conciencia masculinos que consumieron una dieta baja en calorías inspirada en la que se les dio a los prisioneros de guerra mostró que habían sufrido “consecuencias psicológicas significativas”.

Y agregó: “Tenían neurosis de inanición: aumento de la ansiedad, aumento del aislamiento, aumento de la depresión”.

Ese daño se agrava en circunstancias traumáticas, como las guerras.

“Esto es una hambruna desatada durante una catástrofe”, dijo. “Es muy difícil separar las profundas consecuencias psicológicas de vivir un estado de guerra y no tener suficiente comida”.

El recuerdo del hambre persiguió a los objetores de conciencia que participaron en el estudio mucho después de haber recuperado sus fuerzas.

“Necesitaban estar rodeados de comida”, y algunos siguieron obsesionados con eso, dijo. “Varios se convirtieron en chefs”.

Irina Peredey, una trabajadora municipal de Mariúpol, dijo que después de escapar estuvo tan conmocionada que no pudo comer durante días.

Después de eso, comenzó a desear una comida completa a cada hora.

“Pasa una hora y quieres comer”, dijo Peredey, de 29 años. “Creo que es psicológico. Comienzas a comer constantemente, y quieres comer tanto como sea posible”.

Al principio estaba confundida, dijo.

“Pero creo que así es como mi cuerpo se está defendiendo”.

Beley, la panadera que luchaba por sobrevivir en el sótano de Mariúpol, dijo que las bombas que sacudían el edificio y los proyectiles eran tan frecuentes que su hija Aida, de 3 años, aprendió a distinguir entre el fuego entrante y saliente.

Pronto la familia se quedó sin comida. Una mujer le regaló un tarro de miel.

“Así es como sobrevivimos”, dijo. “No teníamos comida, pero no podemos decir que no comimos porque una cucharada de miel una vez al día ya es una especie de almuerzo”.

Cuando su familia logró escapar, se sintió débil, como si su cuerpo estuviera luchando para funcionar. Los soldados rusos le ofrecieron dulces a ella y a sus hijos y, al principio, se negó. Pero luego cambió de opinión.

“Pedía caramelos, azúcar”, dijo. “Me di cuenta de que necesitaba algo para poder mantenerme”.

Valerie Hopkins reportó desde Leópolis, Ucrania, Ben Hubbard desde Beirut, Líbano, y Gina Kolata desde Princeton, Nueva Jersey. Asmaa al-Omar y Hwaida Saad colaboraron desde Beirut.

Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times.@VALERIEinNYT

Ben Hubbard es el jefe del buró de Beirut. Ha pasado más de una decena de años en el mundo árabe, incluidos Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. Es el autor de MBS: The Rise to Power of Mohammed bin Salman. @NYTBen

Gina Kolata escribe sobre ciencia y medicina. Ha sido dos veces finalista del premio Pulitzer y es autora de seis libros, entre ellos Mercies in Disguise: A Story of Hope, a Family’s Genetic Destiny, and The Science That Saved Them. @@ginakolataFacebook

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BBC

Sometimes we were in the middle of a dance when the horns sounded, and we had to go back to work

When June arrives in North Iceland, the midnight sun bounces on the horizon, never fully setting. And in the town of Siglufjörður, it signals the start of new adventures.

Here in Siglo, as it's called by locals, summer is marked by the greening of scenic mountain trails, the flowering of purple lupines and the reedy sounds of accordions filling the warm air on weekends. Follow the music and you'll likely step into a scene straight from the 1940s: women dressed in plaid shirts, yellow aprons and red headscarves, salting and packing fish by the barrel. Known as the "herring girls", these locals regularly draw a crowd – not only for their lightning-speed hands but also for their live re-enactments of a lesser-known part of Icelandic history.

During the "herring adventure" (the Icelandic fishing industry's equivalent of the goldrush) from 1910 to 1969, thousands of seasonal workers from across Iceland flocked to the herring capital of Siglo to work every summer. With herring accounting for as much as 40% of Iceland's total exports, it was all hands on deck. The women who worked on the piers cleaning, sorting, filleting, brining and barrel-packing Atlantic herring were just as vital as the fishermen at sea. Icelanders credit them for paving the way for the country's exemplary commitment to gender equality (Iceland has been named the most gender-equal country in the world for 12 years in a row, according to a World Economic Forum index.) And thanks to the preservation of their history, the once-sleepy town of Siglo is now experiencing a nostalgia-fuelled resurgence.

Inside the award-winning Herring Era Museum, which chronicles the period through five immersive exhibition buildings filled with artefacts, visitors can walk through the original apartments of the herring girls. One of the museum buildings is located in Róaldsbrakki, a former Norwegian salting station built in 1907,where up to 50 women of all ages would share cramped quarters during the season. Not that the size of the dormitories mattered; they spent the majority of their time outside, standing over salt boxes or dancing the night away.

Siglufjörður was once one of the largest towns in Iceland due to the herring adventure (Credit: Jordan Lye/Getty Images)

"It was backbreaking work," said Anita Elefsen, director of the Herring Era Museum. "They would pack three to four barrels per hour throughout a 26-hour shift and then could go home and rest. Many said they came in and just laid down on the floor, completely wiped out. And sometimes, just two or three hours later, someone would knock on the window to let them know another ship had come in full of fresh herring."

Most remarked on enjoying the work, even though it was difficult. And many refused to take a day off – not just for financial reasons, but also because of their shared dedication to saving and processing a valuable and highly perishable national resource, said Elefsen.

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The herring adventure marked the first time Icelandic women held a prominent role in the workforce. By the 1920s, the herring girls established Iceland's first women's union and fought for higher wages, coinciding with the country's wider suffrage movement. Unlike other professions at the time, herring girls eventually had the opportunity to earn equal (and sometimes more) money than men because they were paid piecemeal at a rate of around 30 ISK (£0.18) per barrel. By working quickly and efficiently, they could earn up to 1,290 ISK (around £7.50) per day, which empowered them to buy homes or vehicles, study, travel and have a sense of independence. Due to the work of the women's union, the amount they were paid per barrel increased by more than 70% between 1929 and 1962.

Birna Björnsdóttir, a herring girl who's now in her 80s, began working on the assembly line at age seven. She now participates in the museum's live herring exhibitions that take place on the pier in front of the Róaldsbrakki building, which she said still stir up the same joy and excitement she felt as a child.

"It was such a fun time. Yes, we worked a lot – my longest shift was 36 hours," she said in an interview with the museum. "The 'call boys', who were 11 or 12 years old, were tasked with waking us up when the boats came in. Sometimes we were in the middle of a dance when the horns sounded, and we had to go back to work. We just changed from our party dresses to work suits."

Siglufjörður's population peaked in the 1940s and 1950s at 3,000 people (today, it's less than half that). Walking down the main street used to mean elbowing your way through crowds. But when the fishermen came back empty-handed in 1969 due to the collapse of the herring stocks, almost everyone left.

The herring girls established Iceland's first women's union and paved the way for gender equality (Credit: Kristfinnur Guðjónsson/The Herring Era Museum Photo Archive)

It wasn't until the 1990s, when a group of volunteers (mainly teachers from the local high school) rallied together to restore the abandoned old salting station and create the museum, did the town start to rebound. And after winning a European Museum Award in 2004, it solidified Siglo's position as a must-visit stop along North Iceland's scenic Arctic Coast Way driving route.

Visitorship to the museum is steadily increasing. And with 2022 set to be its busiest year yet, according to Elefsen, Siglo is experiencing a second boom – this time because of tourism.

"Even though we don't fish for herring anymore, preserving and sharing our history has made us capable of somehow rising again and turning into a popular destination," she said. "People from all over the world now come here year-round."

Icelanders see the value in it too, with many of the historical items on display in the museum – from record players to vintage dresses – arriving by way of donations from former herring girls' families. More than 20 years later, the museum still receives at least one new item per week.

While Siglo was once difficult to access, a tunnel through mountains now connects it to the city of Akureyri and the rest of north-eastern Iceland, making it easier to reach. Meanwhile, expedition cruise ships bring in history lovers by the boatload.

New ventures in town are popping up to meet this growing interest in Icelandic history. Next door to the museum is Segull 67, a brewery located inside an old fish freezing plant that offers tastings among antique machinery. And in the restored marina village, brightly painted buildings house cafés like Hannes Boy, named after a local legend and fisherman, and the charming Siglo Hotel, whose nautical-themed rooms have views of the surrounding mountains. While they're in town, adventurous travellers often head to the peaks of Tröllaskagi (Troll Peninsula), a mecca for backcountry and heli-skiing in the winter and hiking and horseback riding in the summer.

The girls, who came from all over Iceland, were housed in dormitories in Róaldsbrakki (Credit: The Herring Era Museum)

"Tourism has increased quite a bit in the north," said Harpa Hlín Jónsdottir, a local guide who leads treks with her company Trolli Ferdafelag. "I think more people want to experience activities in untouched nature. The hiking trails here were formed by sheep and aren't human-made – it's a true adventure." Her newest project is working with the municipality to re-mark several trails, which will allow seasoned hikers to independently explore the region.

The Herring Era Museum also has plans to expand its offerings. The former salt house is currently undergoing a restoration that will see a new exhibition focusing on wintertime during the herring era, when most of the men would leave town and the women would stay and have union meetings in preparation for the next season.

Eventually, the ground floor exhibition of Róaldsbrakki will be refreshed to better highlight the voices of the herring girls. Elefsen and a camera crew have spent years travelling around the country interviewing more than 70 herring girls about their experiences. They plan to install immersive video installations, allowing guests to hear first-hand accounts of the women's daily lives.

It's not only a matter of entertaining our visitors, but it's also about passing the knowledge onto the next generations

With recent summers leading to more than 50 live herring exhibitions on the pier, many former herring girls are still donning their uniforms. Increasingly, however, they're passing the rubber gloves to young Icelanders, who despite never working on real assembly lines, are more than happy to re-enact the magic of salting herring under the midnight sun.

"It's not only a matter of entertaining our visitors, but it's also about passing the knowledge onto the next generations," said Elefsen. "Somehow, we're keeping the tradition alive."

The herring adventure may be over, but for the tiny town just a whisper below the Arctic Circle, a new tourism-focused one has just begun. On endless summer days, the herring girls are still making history.

Many former herring girls still take part in the live re-enactments each summer (Credit: The Herring Era Museum)

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France24 - Monde

Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?

Publié le : 29/03/2022 - 12:05

Nabia MAKHLOUFI

Huit années de combats, 380 000 morts et presqu'aucune perspective de paix. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a indiqué être prêt à organiser des pourparlers de paix avec les rebelles houthis du Yémen, malgré le refus de ces derniers d’y participer s’ils se tenaient à Riyad.

Une émission préparée par Nabia Makhloufi, Sophian Aubin, Lamiaa Maniar et Jessica Fahed.

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New York Times - World

‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador

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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.

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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar

María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.

“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.

La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.

La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.

El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.

“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.

“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.

El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.

Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.

El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.

Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.

“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.

“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.

El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.

El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.

“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.

Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.

Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.

Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.

El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.

Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados ​​de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.

Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.

Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.

“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.

Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.

“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.

En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.

Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.

Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.

Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib

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Valeurs Actuelles

Pour le président des agriculteurs de Seine-Maritime, « on entend peu parler d’agriculture durant la campagne présidentielle »

L’agriculture n’est pas au centre de cette élection présidentielle. Mardi 29 mars, alors que se tient le congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Besançon, le patron de son antenne normande, Patrice Faucon, déplore au micro de France Bleu Normandie le manque d’intérêt pour la question agricole dans le débat présidentiel. « On entend peu parler d’agriculture, la crise sanitaire et la crise en Ukraine ont pris beaucoup de place », explique-t-il. Pourtant, selon lui, « on sent un changement parce que l’on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce sont les pays du Maghreb, si la crise [en Ukraine] dure, on risque d’avoir de la famine dans ces pays-là. »

Grand oral agricole pour six candidats

Patrice Faucon explique que cette crise ukrainienne a radicalement changé la donne quant à la perception de la question agricole : « On était avant sur une position que l’alimentation n’était plus un problème, on était plutôt sur une position européenne de décroissance de production, alors que nous, on a toujours prôné qu’il fallait produire », analyse-t-il. Toutes ces questions seront probablement au menu du grand oral que passeront six candidats à l’élection présidentielle mercredi 30 mars devant la FNSEA : Emmanuel Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Fabien Roussel, Jean Lassalle, et Valérie Pécresse.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

Perhaps not since Dick Van Dyke in Mary Poppins has there been a more cartoonishly broad British accent than Oscar Isaac's in the latest Marvel TV series Moon Knight. He is introduced to us as Steven Grant, a mild-mannered London gift shop employee who says things like "bloody 'el!", and – to a guy outside his flat still selling the old brushes and brooms – "still sellin' the ol' brushes and bwooms?" He also sleeps strapped to a bed, surrounded by a moat of smooth, unbroken sand.

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The voice is certainly a bold creative choice from Isaac, one that may prove off-putting for some, but it works surprisingly well as part of Moon Knight's rompishly light and playful early episodes. Created by Jeremy Slater, best known for his work on Netflix's The Umbrella Academy, the six-part series offers a loose take on one of Marvel's lesser-known heroes: Marc Spector, a mercenary with dissociative identity disorder – meaning he has multiple personalities – who has made a deal with Khonshu, Egyptian god of the Moon, in exchange for superpowers.

One of these personalities is the oblivious Steven Grant, who – despite his efforts – keeps waking up in strange places with no memory of how he got there. He is late for work. He misses dates. He wakes up in other countries, perplexed at why people are shooting at him. He is a hapless loser in the body of a badass superhero.

It's a fun idea, and considering that Oscar Isaac looks like handsome Hollywood actor Oscar Isaac, he does an endearing job of selling the awkward physicality of a nerdy, unremarkable guy hilariously out of his depth. There is something almost farcical about him trying to keep up with it all, which is complimented by the first episode's wittily-constructed action sequences: one moment a scared Steven is surrounded by bad guys, the next they're all dead at his feet. In general though, despite the efforts of Egyptian director Mohamed Diab, who has made efforts to give the show a sense of dynamism and unease, Moon Knight possesses the kind of deadeningly neutral visual aesthetic that underpins most Marvel projects.

In a recent interview with Empire magazine about the series, Slater said that he wanted to tell a "dark, complex story" mixed with "big, fun, supernatural Amblin-style magic," referring to Steven Spielberg's production company. The latter is certainly reflected in the goofiness of Moon Knight's stakes, as well as the show's villain. His name is Arthur Harrow, a cult leader played by Ethan Hawke who wants to resurrect the Egyptian god Ammit so that they can rid the world of anyone whose heart is impure (including children). It's a good old-fashioned evil plan, with a long-haired Hawke almost gliding into scenes to spout some hippy preacher nonsense about how Ammit could have stopped Hitler or prevented the Armenian genocide. Oh, and he also has a tattoo of some scales on his arm, which move about on his skin as he takes people's hands and delivers judgements on the moral purity of their soul, committing them to death if the judgement is bad. Cancel culture really has gone too far this time.

Ethan Hawke plays the show's villain, cult leader Arthur Harrow (Credit: Marvel Studios)

When Hawke first signed on for Moon Knight, there were raised eyebrows thanks to comments he had made in the past about the debatable quality of superhero movies. "It's not Bresson," he said in an interview with website The Film Stage in 2018. "It's not Bergman. But they talk about it like it is." Assuming Hawke didn't just fancy buying a new kitchen, a possible explanation for his change of heart might have something to do with how detached Moon Knight feels from the wider Marvel Cinematic Universe. Indeed, judging by the four episodes available to critics, it's less of a traditional superhero story – the suit makes relatively few appearances – and more of a rollicking action-adventure comedy. You can sense the influences of The Mummy or Raiders of the Lost Ark as our dual-personality hero journeys to Egypt, alongside archaeologist Layla (played by the likeable Egyptian-Palestinian actress May Calamawy), to raid pyramids and tombs in the hope of stopping Harrow.

Platform: Disney+

Number of episodes: Six

Creator: Jeremy Slater

Starring: Oscar Isaac Ethan Hawke May Calamawy

Start date: 30 March 2022

As the story develops, it is most interesting when pivoting around the struggle between Steven and Marc, played by Isaac with broader shoulders and a more familiar American accent, for the control of their body. There is a fun moment, for example, where Steven punches himself after doing something that angers Marc. A la Fight Club or Me, Myself and Irene, it's a buddy-body comedy where both of the buddies are in the same body – and the superhero's greatest nemesis is himself. But while Isaac has been adamant  in interviews that the show's focus on dissociative identity disorder is more than a gimmick, this only really starts to become true in the fourth episode, in which Moon Knight begins to explore the toll and background of such a condition. It remains to be seen how well the show follows through with this mental health theme.

Perhaps the main reason why Moon Knight is merely good rather than great is that the wider story struggles to live up to its compelling lead character/performance. The plot is too cartoonish to take seriously, but the pacing of its 50-minute episodes is not quick or snappy enough to sweep us along in the adventure. There are too many side-quests, too many scenes that could have been an email instead of a meeting. It is a common criticism of many miniseries in the streaming era, but Moon Knight is a classic example of a five-hour TV show that would have worked far better as a tight, punchy two-hour movie.

Instead, it ends up feeling both bloated and disposable, something that ultimately has no great purpose to exist other than as another piece of content thrown into the jaws of the Disney+ machine.

★★★☆☆

Moon Knight premieres on Disney+ on 30 March

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L'Humanité

L’ennui jusqu’à la pointe des chaussons…

Prescription culture

Cinéma Après une chute, une ballerine retrouve un sens à sa vie en intégrant une compagnie de danse contemporaine.

Marie-José Sirach

Lors de la pandémie, Cédric Klapisch avait réalisé Dire merci, une vidéo magique avec les danseurs de l’Opéra de Paris confinés chez eux. Comme une suite à ce bel essai réussi, En corps est une fiction centrée sur le monde de la danse. Soit une jeune danseuse, Élise (Marion Barbeau, première danseuse à l’Opéra), promue à un bel avenir mais dont les rêves sont anéantis après une chute. Le hasard, qui fait toujours bien les choses au cinéma, l’amène en Bretagne, en compagnie d’un couple de traiteurs (Pio Marmaï et Souheila Yacoub) qui roulent dans un combi estampillé In the Food for Love, chez Josianne (Muriel Robin) dont la « modeste » demeure accueille des artistes en résidence. À charge pour nos traiteurs de nourrir une compagnie de danse contemporaine dont le chorégraphe n’est autre qu’Hofesh Shechter, excusez du peu. Élise pourra-t-elle redanser ? Retombera-t-elle amoureuse ? Parviendra-t-elle à se réconcilier avec son avocat de père (Denis Podalydès) ? Danse classique ou danse contemporaine ? Si les moments dansés sont captivants, ils sont rares au regard du vaudeville amoureux, des questionnements existentiels des uns et des autres, parfois drôles mais souvent convenus et totalement attendus. Le film souffre d’un trop-plein de bienveillance, de « care ». Les héroïnes et les héros sont beaux, gentils, souriants même quand ils sont tristes ou quand ils ont bobo. On aime Klapisch quand il laisse la comédie s’emballer. Moins quand les bons sentiments prennent le dessus.

cinéma
France24 - Monde

L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais

Publié le : 29/03/2022 - 23:23

Laure MANENT

Bloquée côté occidental par les sanctions économiques, la Russie cherche de nouveaux marchés pour écouler son pétrole. L'Inde est intéressée : troisième plus grand consommateur mondial de pétrole, elle en importe plus de 80 %. Le baril de pétrole russe de l'Oural coûte 30 dollars de moins que le Brent de mer du Nord. New Delhi profite de l'opportunité pour s'approvisionner. 

En 2021, l'Inde a acheté environ 12 millions de barils de pétrole à la Russie, soit seulement 2 % de ses importations totales. Ses fournisseurs se trouvaient alors principalement au Moyen-Orient. Mais pour mars et avril 2022, New Delhi a déjà conclu des contrats pour six millions de barils avec Moscou, selon le groupe de recherche sur les matières premières Kpler.

La Russie propose un pétrole extrait en Oural, qui s'échange habituellement au même prix que le Brent de la mer du Nord, la référence mondiale. Avec la guerre en Ukraine, le baril de "Urals" a perdu environ 30 dollars par rapport au Brent en mars, un record historique.

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Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

LE FIL DU 8 MARS

Joe Biden ordonne un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes

La chronique de l’éco

TotalEnergies va finalement arrêter tout achat de pétrole russe

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘Jamás pensé que volvería a ser una refugiada’: sobrevivientes ucranianos de la Segunda Guerra Mundial vuelven a vivir un conflicto bélico

Casi 80 años después de que Ucrania saliera de una devastadora guerra mundial en la que murieron más de cinco millones de personas, la invasión rusa reaviva los recuerdos que al país le ha costado superar.

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Por Emma Bubola

Borys Zabarko tenía 6 años cuando los nazis invadieron lo que hoy se conoce como Ucrania en 1941 y su ciudad natal, Sharhorod, se convirtió en un gueto judío. Las mujeres, los niños y los ancianos dormían en habitaciones abarrotadas, sin baños ni agua, dijo. Mientras la epidemia de fiebre tifoidea causaba estragos, el suelo estaba demasiado frío como para cavar tumbas y los cuerpos se apilaban sobre la tierra. El padre y el tío de Zabarko, que lucharon con el ejército soviético, murieron en combate.

Después de la liberación, Zabarko dijo que se convenció de que nunca volvería a ocurrir algo así.

A sus 86 años, hace poco pasó toda una noche de pie en la gélida estación de tren de Leópolis, en el oeste de Ucrania, en un andén abarrotado mientras intentaba subir a un vagón para escapar de otra guerra.

“Es una repetición aterradora”, dijo por teléfono desde Núremberg, Alemania, donde huyó con su nieta de 17 años, Ilona, antes de establecerse en Stuttgart. “De nuevo, tenemos esta guerra asesina”.

En las últimas semanas, la mayoría de los ucranianos vieron conmocionados cómo su país era golpeado por la violencia y la destrucción a una escala que nunca habían visto antes, con niños muertos, fosas comunes y bombardeos de casas y hospitales.

Para algunos ucranianos de edad avanzada, la invasión rusa ha revivido los dolorosos recuerdos de la Segunda Guerra Mundial, en la que murieron más de cinco millones de personas en Ucrania, aunque el número de víctimas y la escala del conflicto actual sean incomparables.

Los ecos de la guerra mundial se han hecho omnipresentes desde que Rusia invadió Ucrania.

Dumskaya.net, un portal informativo de Odesa, Ucrania, terminaba los artículos con una frase adaptada de una que utilizaban los periódicos locales durante la Segunda Guerra Mundial. En vez de “muerte a los ocupantes alemanes”, ahora dice “muerte a los ocupantes rusos”. Un erizo antitanque que se utilizó en 1941 fue sacado de un museo y desplegado en una calle de Kiev.

El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, nieto de un veterano del ejército rojo, ha retomado el lenguaje de aquel conflicto y dice que se está desarrollando una “guerra patriótica”, una referencia a la Gran Guerra Patriótica de la Unión Soviética contra la Alemania nazi.

Para los ucranianos, “la Segunda Guerra Mundial es la referencia emocional más importante”, dijo Markian Dobczansky, historiador del Instituto de Investigación Ucraniana de la Universidad de Harvard. Aunque el Estado ucraniano evoca esos recuerdos, el pueblo ucraniano también “establece esa conexión por su cuenta”, dijo.

Alexandra Deineka, de 83 años, tenía 3 años cuando perdió varios dedos tras el impacto de una bomba en su casa de Járkov. Este mes, esa casa, en la que todavía vive, volvió a ser bombardeada y parte del tejado quedó destruido. “La misma historia, como hace muchos años”, dijo su nieto, Dmytro Deineka: “Lo mismo, lo mismo”.

Cuando Zabarko oyó las sirenas de ataque aéreo en una mañana reciente, corrió hacia un garaje subterráneo. Allí encontró a gente que había pasado la noche ahí, escondiéndose de los misiles y las bombas que caían sobre la ciudad, incluyendo madres con niños en carriolas que tenían miedo de salir. Su mente viajó de inmediato a 1941.

“Los sentimientos son los mismos”, dijo. “Es la muerte la que vuela sobre ti”, agregó.

Después de pasar días refugiados en su apartamento, su nieta sufría una ansiedad insoportable, dijo, y su hija le rogó que la sacara de Ucrania. Ambos enfermaron de COVID-19 después de viajar en tren en vagones atestados.

“Creíamos que nosotros, nuestros hijos y nuestros nietos vivirían una vida en paz”, dijo, “y ahora hay otra guerra con gente que muere, otro derramamiento de sangre”.

Después de que Alemania invadiera lo que hoy es Ucrania, cedió la región de Transnistria a su aliado de Rumanía, que deportó a miles de judíos a Sharhorod, confinándolos allí.

Después de la guerra, Zabarko se hizo historiador, escribió libros sobre el Holocausto y dirigió una asociación de sobrevivientes. Ahora siente como si el trabajo de su vida no hubiera valido la pena.

“Esta es mi tragedia personal”, dijo. “Si hubiéramos aprendido esas lecciones, no tendríamos guerra en Ucrania; no tendríamos ninguna guerra”.

Y añadió: “Para muchos es la primera vez, pero nosotros sabemos hacia dónde nos lleva la guerra; la hemos vivido”.

Cerca de 1,5 millones de judíos fueron asesinados en el Holocausto de Ucrania. En Babyn Yar, en Kiev, murieron casi 34.000 personas en solo dos días, en uno de los peores asesinatos masivos de judíos durante el Holocausto.

Entre esas víctimas estaban la tía y la abuela de Svetlana Petrovskaya, quien había huido de Kiev con su madre tras la invasión nazi.

El 1 de marzo, el Centro Conmemorativo del Holocausto de Babyn Yar, en Kiev, dijo que las fuerzas rusas habían atacado el lugar.

“Ahora las bombas de Putin están bombardeando Babyn Yar”, dijo Petrovskaya, de 87 años y profesora de Historia. “Una no puede entender esto”.

Después de que Petrovskaya y su madre huyeron en un tren de ganado, su padre se convirtió en prisionero de guerra. Cuando la familia regresó a Kiev en 1944, Petrovskaya y otros niños recogieron ladrillos después de ir a la escuela y ayudaron a reconstruir la ciudad.

Ahora, 82 años después, Petrovskaya abandonaba Kiev en un autobús con personas mayores y niños, para acabar en Budapest, tras recoger sus joyas, algunos libros de poemas, las pipas de su difunto marido y las cartas que había recibido de sus antiguos alumnos.

“Soy una persona fuerte y no lloré cuando murió mi marido, pero rompí a llorar cuando salí de Kiev”, dijo. “Fue muy parecido a 1941”.

Tras pasar horas en los refugios antibombas mientras los proyectiles caían cerca de su casa, Petrovskaya superó su reticencia inicial y aceptó abandonar Kiev a principios de marzo.

“Nunca jamás pensé que volvería a ser una refugiada”, dijo, “quiero ser enterrada junto a mi marido”.

En los años cuarenta, los colaboradores locales ayudaron a los nazis a perpetrar el Holocausto, pero la mayoría de los ucranianos, más de tres millones, lucharon en el ejército Rojo contra los nazis.

Uno de los combatientes fue Ihor Yukhnovskyi, físico y ex viceprimer ministro de Ucrania. Yukhnovskyi creció bajo el dominio polaco en lo que hoy es Ucrania occidental y vivió bajo la ocupación alemana y soviética.

“El pueblo ucraniano hizo mucho durante la Segunda Guerra Mundial; Rusia tiene una gran deuda con Ucrania”, dijo Yukhnovskyi, de 96 años, en una conversación telefónica desde su casa en Leópolis. “Es muy triste que el presidente de Rusia no tenga una forma básica de respeto”.

En 1991, como miembro del Parlamento, defendió la independencia de Ucrania. Ahora su nieto ha sido reclutado para la guerra.

“Pensar que vamos a renunciar a eso es completamente absurdo”, dijo.

Ida Lesich y su madre formaron parte de los más de dos millones de personas que los nazis enviaron a campos de trabajo en Alemania. En 1943, su madre murió en el campo tras varios meses de romper piedras, y Lesich creció en un orfanato de Kiev.

En una llamada telefónica desde Kiev, ciudad que se niega a abandonar, Lesich, de 85 años, dijo que durante toda su vida había logrado evitar los recuerdos que tenía de la guerra. Pero cuando las bombas empezaron a caer sobre Ucrania, volvieron a aparecer.

“Putin no trata a la gente como personas”, dijo. “Está matando a los inocentes”.

Cuando tenía 22 años, el esposo de Maria Stasenko fue reclutado por el ejército soviético. Ella y su hijo de 4 años se quedaron en Dnipro, incluso cuando su casa fue ocupada por soldados alemanes. Ahora es su nieto el que se prepara para luchar.

“Estoy viviendo mi tercera guerra”, dijo Stasenko, de 102 años, quien nació justo después del final de la Primera Guerra Mundial, en una llamada telefónica desde su casa en las afueras de Dnipro. “Nunca pensé que habría otra”.

Durante la Segunda Guerra Mundial, Stasenko trabajó como voluntaria en su ciudad, ayudando a reparar las vías del tren destruidas. Ahora, como muchos de los que sobrevivieron a la guerra, es demasiado vieja para escapar y no puede buscar refugio, por lo que está atrapada con sus recuerdos y temores. “No estoy segura de que vaya a sobrevivir esta vez”.

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BBC

Organising objects into groups – by colour, for example – may provide the brain with more obvious cues for navigating chaos

Tidying your desk, watering your plants or folding laundry – these household chores are hardly the height of hedonism. Yet I often find myself seeking pleasure and comfort in small repetitive tasks.

If I’m waiting for an important telephone call, or stuck in writer’s block with a looming deadline, I’ll inevitably rearrange my record collection or clear up the papers dotted around my office – and it’s sometimes the most relaxed I feel all day.

I’m not alone in this. As we faced the stresses of the pandemic, many people reported finding renewed interest in looking after their homes as a way of coping with the uncertainty. On YouTube, there’s even a huge audience for videos of other people going about their chores, with millions of views for some of the most popular clips.

Psychologists suggest there are many potential mechanisms that might explain the perfect pleasure of puttering – and they may well encourage you to engage in it more often.

Pleasant distractions

At the most superficial level, puttering may be useful because it occupies the mind, so that we devote fewer resources to the things that are worrying us. Even if we struggle with structured forms of meditation, for instance, we may find household tasks can anchor us in the here and now. But that will depend on where we place our focus.

In one of the few studies to examine the mental health benefits of washing the dishes, researchers at Florida State University divided 51 participants into two groups. Half read a text that encouraged them to focus their thoughts to the sensations evoked by the activity. “While washing the dishes one should be completely aware of the fact that one is washing the dishes,” they were told. The rest read factual instructions on how to do washing up without explicitly encouraging them to focus their awareness on the sensations it produces.

Afterwards, the participants were asked to take a questionnaire about their feelings. Those who had fully engaged with the sensory experience reported a significantly better mood. This included reduced nervousness and even a sense of “inspiration”, as if the immersion in the simple activity had refreshed their minds.

If you're surrounded by a messy environment, it can help your ability to focus if you remove or organise visual clutter (Credit: Getty Images)

Perceived control

Unlike other distracting activities – such as playing computer games or watching trashy TV – puttering also has the advantage of being proactive and useful, increasing our “perceived control”.

When we feel anxious, a sense of helplessness can heighten the physiological stress response, increasing levels of hormones such as cortisol. Over the long term, the sense of helplessness can even harm the function of the immune system.

Ideally, we would deal directly with the upsetting situation itself. But research suggests we can gain a perception of control from activities that may have little effect on the situation that’s bothering us.

“It doesn’t necessarily have to align with actual control, as long as we believe, or feel, we have control,” says Stacey Bedwell, a psychologist at the Institute of Psychiatry, Psychology & Neuroscience, King’s College London. Simply being able to change our environment can create a feeling of agency that is beneficial, she says – which may explain why cleaning and organising our homes can feel so therapeutic.

Some of the most intriguing evidence comes from studies of older people. Just consider a classic paper by professor Ellen Langer at Harvard University and professor Judith Rodin at Yale University. The study took place at a nursing home, where participants were divided into two groups. The first were allowed to make their room their own: they were allowed to arrange the furniture however they liked, and they were given a plant that they had to care for themselves. The second group, meanwhile, were told that the staff could take care of everything; they did not even have to water their plant. Over the following 18 months, the residents who were encouraged to take responsibility for their room enjoyed better physical health and were less likely to die.

It is possible that these participants were enjoying a tiny bit more exercise than the others. Given the research on the negative effects of helplessness, however, Langer and Rodin argued that the benefit was primarily psychological in origin, coming from their increased sense of control over their lives.

Tidy room, focused mind 

The benefits do not end there. If your puttering takes the form of organising and decluttering, you may find that the tidier environment is itself a form of solace.

As the University of Michigan psychologist Ethan Kross writes in his book Chatter: The Voice in Our Heads and How to Harness It: “We’re embedded in our physical spaces, and different features of these spaces activate psychological forces inside us, which affect how we think and feel.” If we see order outside, it helps us to feel a bit less chaotic inside, he writes. “[It] is comforting because it makes life easier to navigate and more predictable.” 

Bedwell points out that this may be evident in your ability to focus. “If you are sitting at your kitchen table with your laptop surrounded by clutter, that’s a lot of visual stimuli that your brain is continuously having to process while you simultaneously try to concentrate on the task at hand,” she says. “Take away the visual clutter and you can focus much more easily.”

Brain imaging studies support this view. In general, you see much greater brain activity as you increase the number of distracting objects within a scene – with each object vying for our attention. This may lead your brain to tire so that it struggles to maintain its focus over long periods of concentration.Importantly, you don’t necessarily have to remove the clutter to prevent this from occurring – simply rearranging it will do. Organising objects into groups – by colour, for example – may provide the brain with more obvious cues for navigating the chaos. This reduces some of that neural confusion – and may improve our focus as a result.

Because it's not a distracting activity, puttering has the advantage of being proactive and useful, increasing our “perceived control" (Credit: Getty Images)

Pleasant associations

By reducing anxiety, soothing stress responses, increasing focus and triggering the release of endorphins, it’s little wonder so many of us take to household chores as soon as we are faced with uncertainty.

Like all activities, the extent of these benefits will be influenced by your personal tastes and the associations that you link with the tasks. We know, for example, that the effects of exercises like running can be moderated by people’s mindsets; those who expect to have a clear mind afterwards are the most likely to return home with a clear head. Tidying, cleaning, sorting and decluttering will be no different.

If you are housework-averse, and will only pick up a duster under duress, the pleasures of puttering may be forever elusive. But for the homebodies among us, we can now understand why our fruitful fidgeting can be such a salve for the restless mind.

David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

Valeurs Actuelles

Un ferry marseillais de la compagnie Corsica Linea va accueillir des réfugiés ukrainiens

Un étonnant hébergement. Mardi 29 mars, la compagnie de ferry Corsica Linea a annoncé sa décision de mettre à disposition l’un de ses bateaux à la ville de Marseille pour l’hébergement et l’accueil de réfugiés ukrainiens, rapporte La Provence. Cette initiative a été prise par Pierre-Antoine Villanova, le directeur général de la compagnie Corsica Linea, après un appel d’un cabinet ministériel hollandais. Il raconte : « Il m’a été demandé si Corsica Linea pouvait mettre à disposition un ou plusieurs navires afin d’héberger des personnes ukrainiennes. J’ai répondu que non, mais j’ai aussitôt eu envie de faire la même chose à Marseille. Tout est parti de là », explique-t-il.

Le Méditerranée reprend du service

Pour ce faire, le ferry Méditerranée, qui servait à la liaison entre Marseille et l’Algérie, a été choisi. Il a une capacité d’accueil de 1 600 personnes, qui arriveront successivement. Le Méditerranée ne sera pas qu’un lieu d’hébergement : il a aussi vocation à aider les réfugiés qui souhaiteraient rester à s’insérer dans la société française. Aussi se trouvera à bord une antenne de Pôle emploi, ainsi qu’une permanence médicale. Cette opération d’hébergement doit se poursuivre jusqu’au 10 juin.

Marseille : les dernières actualités

Après plusieurs manquements, une école musulmane marseillaise contrainte de fermer ses portes

Un ferry à Marseille mis à disposition pour accueillir des réfugiés ukrainiens

Un chef d’entreprise marseillais reconditionne des gilets pare-balles de la police pour les civils ukrainiens

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

Publié le : 24/03/2022 - 18:55

Cyril PAYEN Cyril PAYEN

Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

Reportage

Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

GUERRE EN UKRAINE

Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

New York Times - World

Juan Orlando Hernández, expresidente de Honduras, perdió la apelación de extradición

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La corte hondureña falló en contra de un pedido para bloquear la solicitud presentada por EE. UU., y así agotó el último recurso legal del expresidente para evitar ser procesado en el extranjero.

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Por Joan Suazo y Anatoly Kurmanaev

TEGUCIGALPA, Honduras — La Corte Suprema de Justicia de Honduras ratificó este lunes la solicitud de extradición de Estados Unidos para el expresidente Juan Orlando Hernández, sentando las bases de lo que podría convertirse en el caso de narcotráfico de más alto perfil en Nueva York desde el juicio al capo mexicano Joaquín Guzmán Loera, conocido como el Chapo.

En un fallo unánime, la corte rechazó una moción de los abogados de Hernández para bloquear la solicitud de extradición presentada en febrero por Estados Unidos. Tras el fallo, el equipo legal de Hernández dijo que está analizando la posibilidad de solicitar una orden judicial, aunque no quedó claro qué recurso legal les queda a los abogados para evitar que su cliente sea juzgado en el extranjero.

“Lo que hoy se admitió es la extradición. Todavía no se le ha declarado ni culpable ni inocente”, dijo Tomás Zambrano, jefe de la bancada en el Congreso del Partido Nacional, del que forma parte Hernández, al canal de televisión HCH después del fallo. “Como nacionalistas, como hondureños, nos solidarizarnos con la familia del presidente Hernández”.

Ocasionalmente se dispararon fuegos artificiales en diferentes partes de la capital de Honduras, Tegucigalpa, mientras algunos residentes celebraban la decisión contra un expresidente profundamente impopular, bajo cuyo gobierno el país se volvió más autoritario y corrupto.

Las autoridades estadounidenses han acusado a Hernández, quien dejó el poder en enero después de que su partido sufriera una aplastante derrota en las elecciones generales de noviembre, de confabularse con los cárteles de la droga para enviar toneladas de cocaína a Estados Unidos a cambio de apoyo financiero para su partido político, según el pedido de extradición.

Las autoridades estadounidenses afirmaron que Honduras, durante el mandato de Hernández, se convirtió en uno de los mayores centros de tránsito de drogas de América Latina y que el expresidente permitió que los cárteles penetraran en las más altas esferas del gobierno de su país.

La connivencia con los cárteles ha empeorado la corrupción crónica de Honduras y ha socavado su democracia, lo que contribuyó a la emigración masiva del país y a la derrota del partido de Hernández en las elecciones del año pasado.

Su sucesora, Xiomara Castro, ha prometido reformar lo que llamó un “narco-Estado” construido por Hernández.

La policía hondureña rodeó la casa del expresidente apenas unos minutos después de que funcionarios del gobierno de Castro dijeran que habían recibido la solicitud de extradición, el 15 de febrero.

El expresidente fue sacado de su casa con grilletes ese mismo día, conmocionando a una nación centroamericana acostumbrada a que los funcionarios actúen con impunidad. Mientras se producían celebraciones espontáneas esa noche en Tegucigalpa, los partidarios de Castro coreaban “Juancho va para Nueva York”, refiriéndose a Hernández por su apodo.

Mientras que Castro ha actuado con celeridad en contra de los funcionarios del anterior gobierno implicados en delitos, hasta ahora ha mostrado poca inclinación para castigar a sus aliados, lo que ensombrece la percepción que hay sobre sus promesas anticorrupción, dijeron los analistas hondureños.

En una carta manuscrita, publicada en las redes sociales el lunes por la esposa de Hernández, el exmandatario escribió que es una víctima inocente de una venganza de los cárteles de narcotráfico, cuyos integrantes extraditados habrían hecho declaraciones falsas a los fiscales estadounidenses para castigarlo por luchar contra el crimen organizado.

La carta también transmitía que se hallaba resignado a una pena larga en prisión. “Concluyo en la posibilidad de que al enfrentar cargos por tres cadenas perpetuas podría llegar a convertirme en un muerto en vida”.

Sin embargo, aunque Castro ha actuado con rapidez contra los funcionarios del anterior gobierno implicados en delitos, hasta ahora ha mostrado poco deseo de castigar a sus aliados, lo que ensombrece la percepción de sus promesas anticorrupción, según los analistas hondureños.

La solicitud de extradición, presentada ante la Corte Suprema de Honduras y vista por The New York Times, afirma que Hernández participó en una “violenta conspiración de tráfico de drogas” que desde 2004 ha transportado 500 toneladas de cocaína desde Venezuela y Colombia a Estados Unidos a través de Honduras. El documento afirma que Hernández recibió millones de dólares en sobornos por facilitar los envíos y proteger a los traficantes de la persecución.

El hermano del expresidente, Juan Antonio Hernández, cumple cadena perpetua en Estados Unidos por tráfico de cocaína. Otro traficante de cocaína condenado que implicó al expresidente, Geovanny Fuentes, fue condenado a cadena perpetua a principios de este año.

La inminente extradición de Hernández podría tener consecuencias regionales si el expresidente decide negociar con los fiscales federales de Estados Unidos, dijo Joaquín Mejía, un experto en derechos humanos de Honduras.

“Él era el cabecilla en Honduras, pero la droga venía de Colombia y Venezuela y pasaba por Guatemala y México”, dijo, “por tanto es una estructura criminal transnacional donde están involucrados altos personajes de la vida política y económica de todos estos países”.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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BBC

Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen – Matthew Harvey

On a sweltering summer day in 1994, an ancient mangrove forest on Union Island was ripped apart. 

A foreign investor had started the foundation work for a hotel, marina and golf course in Ashton lagoon on Union Island, one of the 32 Grenadine islands which dot the clear, blue waters of the southern Caribbean Sea. 

The sounds of birds chirping and waves crashing against the intricately woven roots of the mangroves was replaced by the noise of excavators and cement trucks, cutting the trees to make way for culverts and concrete pillars. 

Poorly-sized pillars collapsed, cutting off tidal flow in the 10-acre (4-hectare) lagoon. More mangrove trees began dying. The clear water turned putrid and yellow. And what was once the most ecologically diverse lagoon in the region became a barren eyesore and mosquito breeding ground.

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Matthew Harvey, a local fisherman and campaigner, was 37 years old at the time and recalls watching the destruction. His home in the nearby coastal community of Ashton provides a panoramic, aerial view of the site. That view, which had brought him immense joy, began to leave him sad. The hurt was personal: for three years Harvey had protested the development. He knew it would destroy the mangroves and in turn, a fishery that provided the fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp.

Harvey had warned that giving investors rights to the mangroves could mean unprecedented ecological disaster for the island. But like similar projects in the Caribbean, promises of development and tourists were too alluring for a government eager to attract foreign investment and reduce unemployment. 

"I tried, I protested," Harvey told me as we stood outside his home in January 2020. "Mangroves are important to survival on Union."

Mangroves on Union Island support a fishery that provide fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp. (Credit: Alamy)

Less than a year after dredging began, the Valdetarro Construction Company declared bankruptcy. Grace Deagazio, who formerly worked for the company as a secretary and public relations officer, says an environmental impact assessment was carried out before works started.

"The assessment was done at the time for the mangroves and there was no problem with regards to the coral reefs," she says. "There would have been no major environmental damage to the island itself, but our company went bankrupt due to an unfortunate series of financial problems. Union Island unfortunately got stuck right in the middle of the company’s bankruptcy; the project got frozen and it’s unfortunate."

Future Planet also contacted members of the former leadership of the company but received no reply. The company declared bankruptcy in 1995.

Ashton Lagoon's story is part of a sadly familiar wider picture. Despite their key role providing coastal protection, supporting local livelihoods and storing huge amounts of carbon, mangroves are disappearing, destroyed for coastal development. Globally, the area of mangroves decreased by over a million hectares (3,860 sq miles) between 1990 and 2020 – an area larger than the island of Puerto Rico. The economic fallout, including the loss of fisheries, has been calculated as greater than $40bn (£30bn) a year. 

These forests of the sea are among the world's most at-risk ecological systems and are being razed four times faster than terrestrial forests

But Ashton Lagoon is not among those statistics, because its mangroves and fisheries are now thriving. The story of how that happened provides a blueprint for how other degraded mangroves around the world could one day be revived.

Young red mangroves grow in Ashton Lagoon (Credit: SusGren)

Mangroves live where most plants would die. Of the almost 400,000 plant species, only 1,500 are tolerant to saltwater. Some of these halophytes, as they are called, prevent salt from entering their roots, a process known as exclusion. Others excrete salt from special glands in their leaves.

Ashton Lagoon has three of the world's 80 mangrove species: the red, which are excluders, and the black and white, which secrete salt. Today, the dark green, pointy leaves of black and red mangroves mingle with the round, light green leaves of the white to make a thick canopy. Its clear, emerald-green waters reveal submerged roots mooring the forest to the ocean floor.

The area is a critical habitat for many species. Mangrove flowers attract birds like the egret, heron, bullfinch and hummingbird. Other birds, such as the brown pelican and the endangered West Indian whistling duck, use the forest for food and nesting. Fiddler and mangrove tree crabs scurry through the maze of roots, which also provide refuge to leatherback, hawksbill, loggerhead and the rare green turtles. Near the ocean floor, the ecosystem is home to large fish, like snappers and parrotfish, and juvenile fish, like the grouper, which can remain in the mangrove nursery for more than five years.

"Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen," Harvey says. "Before the damage, there were nurseries for all marine life: conchs, lobster, fish, sharks. We fed our families and sold them to residents and businesses."

Harvey, now 62 years old, is fit and slim, a man always on the go. His toughness and strength were key to what happened on Union Island after the tourism development failed.

In 1998, four years after the company declared bankruptcy, two Canadian researchers, Stephen Price and Purnima G Price, declared that Ashton Lagoon was "ecologically dead" in a report for the Union Island Association for Ecological Preservation. Mangrove forests are a notoriously difficult ecosystem to bring back once disturbed, they said, although damage to the lagoon system could be reversible "to some extent".

In an effort to reverse the damage, Harvey, who was at the time president of the Union Island Eco Tourism Movement, teamed up with Orisha Joseph, director of local conservation agency SusGren, Lisa Sorenson, a conservation biologist and head of BirdsCaribbean, as well as officials of the Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness.

The causeway cut off natural water circulation in Ashton Lagoon, causing eutrophication, as seen in this 2004 aerial photo of the lagoon (Credit: Michele Kading/BirdsCaribbean)

The trio knew that a scientist named Gregg Moore had also visited the lagoon in 1998 and conducted some tests, and they reached out to ask for his view.

Moore, a mangrove restoration ecologist at the University of New Hampshire, was surprised to hear from the team. It had been 10 years since his assessment of the lagoon. For many on Union Island, including Harvey, those years had been spent taking care of families and making ends meet, though the daily sight of the lagoon was never far from their minds.

It turned out that Moore's assessment was indeed more optimistic than that of the Prices. 

Moore told them that while the lagoon was severely damaged and the remaining trees were suffering from heat stress and extreme salinity, there was hope.

Mangroves are extremely resilient plants. They're not delicate, but you have to have the right conditions for them – Gregg Moore

"Mangroves are extremely resilient plants," says Moore. "They're not delicate, but you have to have the right conditions for them. If you change the hydrology in the system dramatically, then you turn off their ability to self-regulate. Soil dumped during construction had blocked the tidal exchange and salt was no longer being flushed out and diluted."

He told Harvey and Joseph that, at the very least, tidal flow needed to be re-established in the system. Doing this, however, would cost roughly $700,000 (£530,000), an amount the island could not afford. SusGren approached aid agencies for funding and started a community-based ecological restoration program. Harvey continued his environmental advocacy. 

In May 2007, a workshop organised by Sorenson through Birds Caribbean brought the local community together to hear from coastal engineers, tourism consultants and scientists. Residents, fishers, teachers, environmentalists and the business community voiced their concerns, asked questions and made requests. Moore, who attended this first town hall, says that residents had the final say on how to proceed – a crucial aspect of community-based restoration.

In 2010, SusGren secured financing for the project, but it was quickly withdrawn because the government of St Vincent and the Grenadines had not granted permission for the restoration work. The go-ahead would come years later. For now, it looked as though, despite enormous community support, restoration was stalled. It had been 16 years since the mangroves had been decimated. 

"We felt that if restoration works did not start soon, a new developer would come in," says SusGren's Joseph. "That fear is always there and we wanted to be the investor with the plan to protect the mangroves and provide opportunities for our people within them."

Then in 2014, the Caribbean Community Climate Change Centre, the German Development Bank and the Philip Stevenson Foundation, which owns the neighbouring island of Petit St Vincent, came through with the $700,000 (£530,000). With funds and government permission now in place, work could begin

Steel bulkhead in Ashton Lagoon that was removed during the mangrove restoration (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

On the surface, restoration work might seem as simple as growing new mangrove plants and embedding them among existing trees. But the reality is far more complex.

Toward the end of 2017, excavators, trucks and bulldozers returned to Ashton Lagoon. But this time the machinery was there to undo the damage done a quarter of a century earlier. "We dug out the place, removed thousands of rusty galvanised sheet piles and pillars," says Joseph.

Construction crews removed collapsed concrete culverts and excavated openings in the piers of the abandoned marina. Soon the tidal flow began to resemble what it had been in the past.

The next step was planting, led by Harvey. In 2018, he assembled a small team of four to replant the mangroves. Meshanda Laborde, a young woman from Union Island who is passionate about science, was among this group. The first step was to build a mangrove nursery using wood and coconut branches to regulate sunlight for the seedlings, she says.

"We then dug a small well near the shed to easily access water for the seedlings with the conditions closest to the environment we would eventually introduce them to."

Restoration planting typically involves potting seedlings in small, black plastic bags (Harvey eschewed these bags and used bamboo stems from Grenada) in shallow water in a nursery before moving them back to the mangrove for planting. The seedlings were collected in the lagoon, carefully transported to the nursery for specialised care and root development, and returned to the mangrove when the planters believed they were strong enough to survive.

We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud. We were knee-deep in mud but we didn't mind – Meshanda Laborde

The team initially spent hours gathering as many "wildling" seedlings as they could find from mature mangroves. "We gathered 1,500 and 1,700 wildlings in the first two weeks," says Laborde.

Casil Thomas, another member of the team, recalls collecting, setting and nursing the first batch of seedlings. "We had very early mornings, leaving before the Sun came up and we worked until it set. We pampered them and cared for them like our babies."

Three months later, strong, healthy roots were jutting out of the bamboo stems – some of them over a foot (0.3m) long, says Laborde. They were ready for replanting, although the holders planned to give them protection for a further three years.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

"We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud," says Laborde. "We were knee-deep in mud but we didn't mind."

Just as the team was experiencing some success, however, disaster hit the nursery. "There was a rat infestation," says Harvey. "Rodents cut all the leaves and roots of the plants, to make nests." Despite constant monitoring, they lost hundreds of the seedlings. The team spent two weeks inspecting every bamboo stem and its seedling for damage. They spread a mixture of cement and cornmeal between the rows of plants to get rid of the rodents. 

To regain some of the lost time, Harvey experimented with a new method. "Instead of setting the seedlings in the shallow water where they take about six weeks to produce sufficient roots, we pushed them into the soil in the lagoon and within one week we got a good root system for planting," he says. "I was happy because it worked and reduced the wait time."

Laborde, who had studied human and social biology at school hoping to become a nurse, says she began to think of the seedlings as patients. "I learned so much, especially new planting techniques, even from the disappointments."

Some 3,000 red mangroves were planted at Ashton Lagoon by Matthew Harvey and his team (Credit: SusGren)

With increasing numbers of category 5 hurricanes, rising sea levels and fears of disappearing coastlines, restoration failure in Union Island could mean devastation not just of the fisheries, but of the entire island.

Union Island resident and educator Ann Harvey knows that well. In 2004, she opened a pre-school in memory of her son, Jamie, who had died suddenly the year before and had loved school and volunteering in social and environmental causes. The school was located less than 100m (328ft) from a small, bushy shrub of mangroves that had been spared from the excavator.

During the opening celebration, however, radio bulletins warned of an impending storm. As Harvey and her staff scrambled to place sandbags and board up the building, she worried that her new school would not stand a chance against raging wind and waves.

Within 24 hours, Hurricane Ivan, one of the most powerful hurricanes in a decade, bore down on the southern Caribbean. It destroyed 90% of the infrastructure on nearby Grenada

The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them – Ann Harvey

Harvey watched the waves from her house a few miles inland. "I stood in a corner, just staring, concerned that the [school] roof would be blown away," she says. "But then I noticed something. The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them. Some of them eventually broke away, but nothing happened to the school."

Around the world, coastal structures like the pre-school are becoming increasingly vulnerable as climate change intensifies storms and sea-level rise means more water can rush inland. Coastal communities are particularly vulnerable to the impacts of warming ocean temperatures, sea-level rise, storms and flooding, according to a 2019 special report on oceans by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). 

A birding workshop at Ashton Lagoon in 2004 (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

Shoring up marine ecosystems, like mangroves, is one of the pillars of building resilience, the IPCC said. With their thick foliage and gnarled, thick root systems, mangroves have been found to reduce wave height and energy. A 100m (328ft) buffer of mangroves can reduce wave height by up to 66%, one report found, and a 500m (1,640ft) buffer can reduce it as much as 99%. 

This ability is critical to the future of many islands. "We have so many low-lying areas, some below sea level," Matthew Harvey says. "If not for these mangroves, I am worried that people would not even be able to live here soon."

Mangroves are also able to trap and store large amounts of carbon dioxide, an ability that has gained them increasing attention as an important component of climate mitigation.

But mangrove restoration has not always proven successful. Before the 1970s, mangroves were sometimes seen as a nuisance, but in 1984, the World Bank funded one of the first major restoration projects, providing a $26m (£20m) loan to plant just under 2,500 acres (1,000 hectares) of mangroves in the Philippines. 

The government of the Philippines hoped that by replanting the mangroves, fish would return and the lives of over 90,000 residents improved. However, in 1995 researchers revealed that just 18% of the three million planted trees had survived. Researchers say the project failed to plant suitable species in appropriate sites. 

Many other mangrove restoration projects have failed, including, more recently, a project in Sri Lanka to plant 3,000 acres (1,200 hectares) of mangrove after the 2004 tsunami. Less than 500 of those acres (202 hectares) have mangroves on them today – researchers attribute this to lack of attention to basic indicators for restoration such as selecting the right species, salinity and hydrology and the best sites. In a 2015 study of 160 marine coastal restoration projects over the previous 40 years, researchers found that half of the initiatives had failed. 

A yellow crown night heron spotted at the Ashton Lagoon during a 2020 bird identification workshop (Credit: SusGren)

Ecologists like Moore say many of the projects are hampered by short-term thinking – they tend to focus on construction and ignore the community and the importance of long-term monitoring and stewardship. 

"Most of the time the money spent on [coastal restoration] projects is for the engineering and the mobilisation and demobilisation of heavy equipment needed to prepare the site and obtain the right hydrology," Moore says. "Then those trucks and bulldozers leave the site, construction crews take their final land survey, say 'we got the grade right, the elevation right', shake hands, pat each other on the back, and they're done."

I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them. Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring – Yvonne Edwin

Yvonne Edwin, a marine biologist from nearby St Lucia, agrees, but says the Caribbean is getting it right. Edwin was one of more than a dozen people who came together to restore a 10-acre belt of mangroves in St Lucia's largest mangrove forest, the Makote Mangroves. She says the accomplishment would not have been possible without community involvement.

"I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them," she says. "Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring. Over 400 students joined the community and partners in this venture."

Edwin says mangrove restoration is already fraught with environmental challenges and projects cannot afford to be abandoned once the planting is over. This is especially the case in the Caribbean, which is sometimes faced with heavy rains post-planting.

Studies support Moore and Edwin's view. The late ecologist Roy Lewis, one of the world's first mangrove restoration experts, also warned against programmes that bring in community members to collect and plant seedlings but fail to retain them as stewards.

Union Island is trying learn these lessons and ensure stewardship is passed from one generation to another. SusGren has trained more than 50 young people in conservation and ecosystem monitoring, including former schoolteacher Kenya Ford. Her tasks included testing the salinity of the water in the mangrove, assessing tree growth and replanting trees to see where they grow best. 

Such continued stewardship by residents will be integral to long-term success for the project, says Moore. "Successful mangrove projects care more than just 'we planted a thousand trees and a thousand trees lived'," he says.

SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive. (Credit: Alamy)

It is this approach to restoration which has helped the Caribbean become one of the few regions to increase mangrove cover in the last decade. SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive.

These 3,000 mangrove trees now stand about 5ft (1.5m) above sea level along 14 acres (6 hectares) of shoreline. Tidal flushing is back and the turquoise ocean water flows freely into the jade water of the mangrove twice daily. The fish and birds have returned.

Farmers now harvest sea moss from the lagoon – the raw seaweed is used to make ice cream and energy drinks popular in the Caribbean. With flowers in abundance in the mangroves again, bees have returned and beekeeping is thriving.

It's better than a hotel. It's not a case of a rich investor coming in and owning everything – Orisha Joseph

SusGren has constructed boardwalks and a pair of bridges across the lagoon, as well as bird towers and viewing decks. The once desolate area is now visited by tourists, academics and, for the first time in 25 years, locals, who have returned to enjoy the beauty and tranquility of the lagoon.

"It's better than a hotel," says Joseph. "It's not a case of a rich investor coming in and owning everything."

Harvey opened a neighbourhood bar in 2011 to supplement his struggling fishing income, and it is still open today. Now, though, he goes out to sea almost daily, sometimes spending up to 12 hours fishing. It's hard work for a 62-year-old, but he plans to continue. As he sits on a small wooden bench at his bar and looks toward the lagoon, he runs his fingers through his full grey beard, saying: "It took us a long time, but our mangroves are back."

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Football : les Bleus dominent l'Afrique du Sud en amical, Mbappé et Giroud buteurs

Publié le : 30/03/2022 - 00:07

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L'équipe de France a largement remporté son match amical contre l'Afrique du Sud, mardi à Villeneuve-d'Ascq, grâce notamment à des buts de Kylian Mbappé et Olivier Giroud, qui se sont retrouvés côte à côte sous le maillot bleu pour la première fois depuis l'Euro.

Réunis mardi 29 mars sous le maillot bleu neuf mois après l'Euro, Kylian Mbappé et Olivier Giroud ont guidé la France vers un succès confortable contre l'Afrique du Sud en amical (5-0), facilitant l'intégration de plusieurs néophytes, dont Jonathan Clauss.

Douze ans après la dernière confrontation face aux "Bafana Bafana", une défaite 2-1 en plein scandale de Knysna au Mondial-2010, c'est bien dans la sérénité que les Bleus ont terminé leur rassemblement de mars, déjà projetés sur le Mondial-2022 prévu en fin d'année, et son tirage au sort programmé vendredi à Doha.

Le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq et ses 48 120 spectateurs offrait un cadre idéal pour affiner les automatismes, faire tourner l'effectif et prolonger l'élan positif créé par la victoire (2-1) vendredi à Marseille contre la Côte d'Ivoire.

Franche accolade

L'enceinte nordiste a aussi permis à Giroud et Mbappé de se retrouver côte à côte sous le maillot bleu, une première depuis l'Euro, marqué dans sa préparation par une petite friction entre les deux hommes, le Chambérien ayant reproché, en creux, au Bondynois de ne pas assez le servir. Mardi, ils ont terminé la rencontre par une franche accolade à la sortie du joueur de l'AC Milan.

Pour réconcilier ces deux tempéraments, Antoine Griezmann avait joué son rôle à merveille un peu plus tôt en leur offrant un caviar chacun. Le premier a été magnifié par le joueur du Paris SG d'une frappe en lucarne (23e). Le second a été parfaitement converti par l'avant-centre milanais, dans un petit espace (33e). Et Mbappé n'a eu besoin de personne pour provoquer et marquer un penalty en fin de rencontre (76e).

26e but pour Mbappé

La star des Bleus referme une semaine agitée : son refus de participer à une opération marketing de la Fédération a suscité des questionnements, et une infection ORL l'a privé du premier match... Mais comme d'habitude lorsqu'il est attendu, le champion du monde a régalé son monde et dégoûté les Sud-Africains par ses accélérations foudroyantes et un doublé qui porte son total à 26 buts en 54 sélections.

Giroud, rappelé après le forfait sur blessure de Karim Benzema, continue lui d'être opportuniste : avec son but à Marseille vendredi, le voici à 48 réalisations sous le maillot bleu, trois de moins que le recordman Thierry Henry.

Ce fut aussi une soirée de découvertes : Clauss, William Saliba et Mike Maignan ont dignement fêté leur première titularisation – tous les trois comptaient déjà une entrée en jeu en Bleu –, avec une mention particulière pour le Lensois, attraction d'un public tiraillé entre les acclamations des fans sang et or et les sifflets des supporters lillois.

Défense du titre

Lucas Digne, ancien Lillois, a eu droit à ses chants après une frappe sur le poteau (64e), avant un but de Wissam Ben Yedder (82e). Même Mattéo Guendouzi a participé à la fête avec son premier but en Bleu (90e+2).

Avec cette septième victoire d'affilée, les Tricolores et leur sélectionneur Didier Deschamps maintiennent le cap, même si le niveau montera d'un cran au mois de juin pour la Ligue des nations.

D'ici là, "DD" a déjà un voyage pour Doha à l'agenda : les prochains jours seront dédiés à la recherche d'un camp de base dans l'émirat en vue du Mondial, et surtout au tirage au sort de la compétition, vendredi... La défense du titre a déjà commencé.

Avec AFP

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Football

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : quatrième nuit de violences à Sevran, Aulnay et Tremblay

Quatrième épisode de violences urbaines en Seine-Saint-Denis. Cela fait quatre nuits que la situation dégénère à Sevran, Aulnay-sous-Bois et à Tremblay-en-France. Et ce, après la mort d’un homme de 32 ans qui circulait au volant d’une camionnette volée. Il a été abattu, samedi 26 mars, par un policier lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois, alors que le véhicule « redémarrait brusquement », a indiqué le procureur de Bobigny, Éric Mathais. La nuit du 29 mars au 30 mars a encore été particulièrement mouvementée, même si un important dispositif policier a été mis en place, rapporte Le Point, mercredi.

Une autre nuit de tensions

Une quinzaine de poubelles ont été incendiées, ainsi que 14 véhicules. Un autre véhicule de la police municipale a également été endommagé après avoir été la cible de projectiles. Un départ de feu a été signalé près d’un gymnase situé à Aulnay-sous-Bois. Aucun blessé n’est toutefois à déplorer malgré cet épisode de violences.

Dix personnes interpellées

Les forces de l’ordre ont réussi à interpeller dix individus pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « dégradations volontaires par incendie », relate une source policière citée par Le Point. Depuis le début des échauffourées, le parquet de Bobigny a dénombré onze individus dont deux mineurs qui ont tous été jugés, rapportent nos confrères. Trois personnes ont été écrouées en attendant leur procès.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

In the middle of the Iraqi desert, just north of the city of Mosul, is a pile of limestone blocks. Even at first glance, they're unusual – each half a metre (1.6 feet) across, with a square shape and one side decorated with enigmatic symbols. Collectively they look like the remains of a giant pyramid.

But this was not their purpose.

An inscription, meticulously engraved into one side, explains. It's a message from a man called Sennacherib, an ancient Assyrian ruler who lived more than 2,700 years ago.

"[I am] Sennacherib, king of the world, king of Assyria. For a long distance from the river Hazur to the meadows of Nineveh I caused a canal to be dug. Over deep-cut ravines I constructed an aqueduct of white limestone. These waters I caused to flow over it."

The ruins at Jerwan are among the only physical remains of this immense project. The artificial channel was hand-carved into the desert landscape with iron pickaxes – and sent water burbling 150km (93 miles) across its parched surface, diverting it from the mountains to the ancient city of Nineveh. Sennacherib had redirected the course of an entire river towards the kingdom's capital city and his home.

In particular, the antique rubble is what is left of the aqueduct's piece de resistance, a 280m-long (922ft-long) water-bridge erected to guide the river across a steep-sided valley. It was made from an estimated 443,520 blocks, each weighing around 250kg (551lbs), with soaring corbelled arches running along its length – bringing the grandeur of a Victorian viaduct to an otherwise empty desert, in 690BC.

Back at Nineveh, Sennacherib was careful not to squander the watery possibilities that this unprecedented feat of hydraulic engineering provided. Initially, the goal was to use the new bounty to quench a belt of freshly planted orchards and grain fields above the city, along with vines, "every type of fruit", "products of every mountain", spices, and olive trees. But two generations later, his grandson had another idea.

Ashurbanipal was a brutal warrior, enthusiastic lion-hunter, and the ruler of the Assyrian empire when it was at its most extensive – stretching from the snow-capped peaks of modern-day Iran's Zagros mountains to the sparkling waters of the eastern Mediterranean. But when he wasn't spearing large carnivores or conquering new lands, he enjoyed a spot of gardening.

During Ashurbanipal's 38-year-reign, he transformed the space around the city's many royal palaces into a series of enchanting and elaborate gardens, the most impressive the world had ever seen.

Sennacherib's aqueduct transformed the land around Nineveh from a barren desert into a lush oasis, packed with edible and ornamental plants (Credit: Getty Images).

In one relief sculpture from the era, Ashurbanipal and his wife are reclining on a kind of high wooden sofa, sipping some refreshments amid a lush garden oasis. A large grape vine provides shade above them, and they're nestled among date palms and pine trees – surrounded on all sides by vegetation.

As they lie there, the couple are being serenaded by musicians and fanned by servants, with Ashurbanipal 's fabulous long, braided beard fluttering gently in the breeze – or at least, one imagines it might be. It's an archetypal garden paradise – that is, except for the disembodied head of an enemy, which is hanging from a nearby tree. A hint that this was a very different time, despite the mutual appreciation for greenery.

Elsewhere in the gardens, which are enclosed within heavily fortified walls, there are cedar, juniper, cypress, ebony, myrrh, pear, pomegranate and fig trees. Tame lions lounge in the shade. Birds flit from palm to palm. Parrots survey the scene from the canopy above. In another relief, there's a mountain looming in the background, with rows of plants arranged in terraces on its surface and a lake below. Others show large trees growing on tiered structures held up by Corinthian columns.   

But as abruptly as the gardens at Nineveh appeared, they vanished – outliving Ashurbanipal by just 19 years. The oasis was utterly forgotten, only rediscovered millennia later when the ancient palace was excavated in 1854. The archaeologist who unearthed them also found the remains of the aqueduct at Jerwan – though he initially mistook it for a giant causeway. 

How can a garden that was so ambitious, have been forgotten so comprehensively? And what would it take for a garden to survive hundreds, or even thousands of years?

Whimsy and ancient yews

In a small corner of Cumbria, behind a modest grey limestone wall, lies a pocket of another world. Hundreds of strange shapes scatter the landscape – a vast velvet-green umbrella, a towering top-hat, a sprawling judge's wig, whole herds of giant pyramids. There are balls, cylinders, cones, pedestals, and precarious tiered spires, each as tall as a house. The space is broken up by endless rows of looming emerald walls, each with its own cut-out arches – together these form broken tunnels that stretch into the distance.

This storybook backdrop – which is entirely constructed from trees and hedges – is just about as alien as it gets. But there is one person it would be entirely familiar to: a Frenchman named Guillaume Beaumont, who designed it. The thing is, he died hundreds of years ago, in 1727.

The topiary gardens at Levens Hall were almost destroyed as soon as they had been built, when a great storm swept the country in 1701 (Credit: Getty Images).

Beaumont first planned out the Levens Hall gardens in the 1690s, and they were painstakingly planted and sculpted over the following two decades. Today, more than 332 years later, they're still there – not just a faint echo of them, but the real deal, containing many of the exact same yew, box and beech topiaries that were planted in this long-vanished era. When the plants first sank their roots into Westmoreland soil, the dodo had only been extinct for a decade, there were only around 603 million people on the planet, and piracy was considered to be in its "golden age". 

"How many successive generations have strolled pleasantly along those same long straight walks of gravel and sweeps of lawn," pondered George Frederick Weston in a history of the gardens in 1869,  "…and have looked with pleasure on those fantastically-shaped yews and box trees and hollies, – those same high walls of smoothcut beech, and those same stiff, box-bordered beds."

Weston, the vicar of a village church about 25 miles (40km) to the north, was fascinated by the gardens' permanence – particularly the idea that he could see exactly what others had hundreds of years before, and feel what they felt.

This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – we are exploring what it takes to have a legacy that lasts not just decades but millennia. From long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for thousands or even millions of years, and use this insight to look at whether it is possible to leave a mark on the world that extends into the deep future. There will be articles, videos and experiments. One of us may or may not be fossilising their toenail clippings...

Of course, surviving this long has not been easy. There have been wars. There have been changes of fashion. There have been financial hardships. And yet, through all this, the gardens have clung on.

Fashion and finances

One major factor in the gardens' survival is money.

The gardens at Levens Hall were commissioned by the English courtier and politician James Grahme, who was the keeper of the Privy purse – the treasurer – for King James II. "He was quite a wealthy man, and it was laid out in the fashion of the time," says Chris Crowder, the head gardener at Levens Hall – one of only 10 in its long history.

In the 17th Century, this meant topiary. Fanciful hedges and trees like cartoon clouds were popping up in gardens across Europe, including a number of royal residences, from Hampton Court to the Palace of Versailles, and many of the most extravagant houses.

"And then by the early 1700s, everybody with wealth was ripping them out and chasing the next thing," says Crowder.

This next thing was the brainchild of the landscape architect Capability Brown, who remains a legendary figure in the gardening world to this day. His speciality was faking bucolic country scenes, with rolling pastures and scatterings of artfully-placed trees, lakes and staged ruins.

At the Chatsworth estate in Derbyshire, Brown created 1,000 acres (1.6sq miles or 4sq km) of parkland, contained within a 15km (9 mile) drystone wall. To achieve the effect, entire oak trees were dug up and dragged into more aesthetic positions.

Peonies may look fragile, but they can live for over a hundred years – particularly if they're forgotten or neglected (Credit: Getty Images).

"It was such a huge fashion that hundreds and thousands of earlier gardens were swept away – people just wanted to keep up with the Joneses," says Linden Groves, head of operations and strategy at The Gardens Trust. "So in this country, it's quite hard to find surviving gardens from before the 18th Century," she says.

But while everyone else was tearing out their topiary, at Levens Hall it remained. One reason for this is that the Grahme family was so moneyed, they owned many houses – so there was little incentive to keep their obscure little Cumbrian mansion up to date with the current trends. "It was a family backwater – they were doing fashionable things elsewhere," says Crowder, explaining that it was a convenient place to stash poorer and relatively powerless female relations, such as aged aunts.

Then a stroke of male misfortune meant the female dominion over Levens continued on to the next generation. Though Grahme originally had three sons who could inherit the estate, each met an untimely end – and it was eventually passed to his eldest daughter, Catherine, instead. By then, the women in the family had a deep affection for the quirky topiary gardens, says Crowder, and wouldn't allow them to be changed.

"There's definitely that feeling at Levens that it was because it was always lived in by the females for a long period [that it survived]," says Crowder. The final stroke of luck was a renewed appreciation of the old in the early 19th Century – even antiques weren't valuable until then – which meant that suddenly historic gardens were in-demand.

For Pam Smith, senior national consultant for gardens and parklands at the National Trust, these sudden fads are a bit jarring. "When I think about all the work we put into making decisions on how we assess, conserve and celebrate significant layers it can feel like quite a contrast with some of the more personal and ambitious decisions made by the historic families," she says.

Smith gives the example of Kedleston Hall in Derbyshire, where a new landscape garden was created in the 1720s. "It was a large, terraced garden ascending up the hill from the south of the hall," she says. "It must have been a dramatic and impressive sight." But when it was inherited by the next generation, the garden was considered off-trend and removed. "This amazing garden lasted only 40 years," says Smith.

At Levens, the gardens' survival – and with most of their original features intact – is almost miraculous. "The gardens weren't particularly great or different at the time," says Crowder. "But where all these others have changed completely, or some cases they are restorations, Levens has ridden through the years actually being gardened," he says.

Just like The Hanging Gardens of Babylon, the gardens at Nineveh may have involved tall, tower-like structures covered with plants (Credit: Getty Images).

Crowder points out that several-hundred-year-old trees are not exactly unusual – though they are becoming rarer every day. It's the fact that the ones at Levens have been watered, pruned, preened, and carefully tended for centuries, that makes them special. "This garden has been crafted yearly, they [the topiary trees] have had people's hands across them, intervening every year," he says.

Derelict sheds and happy shrubs  

So what happens when these carefully contrived creations are abandoned – how long can they survive?

When Tim Smit and John Willis first came across The Lost Gardens of Heligan in 1990, the land belonged to brambles – a great, twisting mass of spiky tendrils, each groping out to claim any buildings or open space within their vicinity. Trees had sprouted up from the glasshouse. Ferns had emerged in great Jurassic clumps. The local wildlife was tangibly thrilled – nature had claimed the garden back for itself.

But hidden beneath this wild veneer, there was a nearly three-century-old garden. "Initially, it would have been all about the bare essentials, which are providing food for your household," says Alasdair Moore, the head of gardens and estate. "So there's a productive garden, which is now two acres and again, that developed over years and grew as horticultural skills and technology developed," he says.

The formal gardens were initiated by a local mining baron in the late 18th Century, who planted conifers and planned the landscaping. Over the coming decades, his family added a walled garden, glasshouse, "melon yard" (a flattened greenhouse for melons), and pineapple pit – an ingenious method of growing the fruit in the chilly UK temperatures, involving trenches filled with manure that warms them up as it decomposes.

For generations, the Tremaynes kept the gardens well-manicured, occasionally adding new features as they came into fashion. Then after World War One, this became tricky.  

"The main big, big shift – but this is this is very, very common throughout the British Isles – is the massive social changes," says Moore. Among other things, the transition from agricultural wealth to that generated by industry meant that many aristocratic families could no longer afford their country pads.

Today parts of The Lost Garden of Heligan may look wild, but this is an illusion (Credit: Getty Images)

But for Heligan in particular, there was also tragedy. "Thirteen of the gardeners and estate workers went off to fight in the war and only four returned," says Moore, who explains that it had a profound effect on the skills of the garden workforce after World War One, and on the atmosphere on the estate in general. "Jack Tremayne [the last squire] talked a lot about ghosts – the place being full of ghosts and not really wanting to be here anymore," says Moore.

From there, things continued to decline. The house was rented out, and the gardens were soon forgotten. They became progressively more wild, until Willis – a descendent of the Tremayne family – stumbled across some hints of their former grandeur on the estate one day in 1990.

"There were great billowing clouds of brambles. The laurel, which had been used as a hedging plant, had completely taken over. There were hundreds of self-set trees that had grown up. It really was 'take a machete and try and find a way in'," says Moore. All of the garden structures had rotted, he says, except for the walls – some of which had fallen apart regardless.

The garden was in total post-apocalyptic chaos, though in some ways remarkably intact. When the team forced their way into the head gardener's office, Moore says there was still a kettle above the fireplace and a bucket full of coal that had coalesced – possibly the only reason it hadn't completely disintegrated. "[There were also] pruning scissors, hanging on a hook in a glass house that had completely fallen apart," he says. It was almost as though the estate team had just walked off one day and never come back.

And in the midst of this wilderness, there were other buried signs of what had once been. Many of the original features were still there – the pathways, though overgrown, were still discernible, and previously-contained patches of camellias and rhododendrons that were first planted in the early 19th Century were enjoying their newfound freedom.

"So the bones of the garden in terms of the planting – woody plants, and large trees and shrubs were fine," says Moore. He wonders if some of the more shallow-rooted vegetation only survived the 1976 heatwave and drought – during which some parts of the UK had no rain for months – because the larger plants had grown up so much, locking in moisture and providing shade.

After discerning the garden's previous layout, an army of volunteers set to work clearing the plants that had self-seeded or spread too far beyond their usual remit. The buildings that could be salvaged were repaired, and today The Lost Gardens of Heligan is among the region's most popular attractions.

The ancient city of Nineveh was the largest and most populous in the Assyrian empire, enclosed within 12km (7 miles) of walls (Credit: Getty Images).

In Moore's view, while beauty and structure are important in any garden, the most important factor in their survival is the availability of people to look after them. "It's all about people – not just to do the work, but people to care, and to be engaged. Gardens are driven by individuals who feel the need to express themselves through the medium of a garden," he says, laughing.

Venerable flowers and ancient trees

And while the jury's out on whether resurrected gardens count as authentically old, having ancient plants certainly helps.

One example is the Amazon rainforest. The latest evidence suggests that when Christopher Columbus set foot on the Americas in 1492, the Amazon wasn't quite as pristine or as natural as it was once believed. Instead it was shaped by a thriving indigenous community, whose cities were rapidly wiped out by European colonisers and their diseases. These abandoned settlements were then promptly swallowed up by the forest.

But tantalisingly, though it's been half a millennium since this transformation, there are still hints of what once was. Back in 2017, by comparing surveys of plant diversity with maps of archaeological sites at ancient settlements, scientists discovered that there are still higher densities of domesticated trees – such as Brazil nut trees – near where people lived all those centuries ago.

This suggests that gardens can still have a legacy, long after they cease to be recognisable. And though they may benefit from our attentions, garden plants are often perfectly happy when they're left alone. 

In 2020, the head gardener at Wentworth Woodhouse in Yorkshire became intrigued by the mysterious purpose of a long-derelict corner of the estate – a sandstone building with grand Palladian features and large windows, built in the 19th Century. At the time, the building was too dangerous to enter, because its glass roof was hanging off in lethal shards.  

After consulting experts and the public, Scott Jamieson made an astonishing discovery: it had originally been used to house camellias, and it still contained 19 healthy plants. The oldest had lived there since 1792. Among them, he found several which are extremely rare – collectively, the discovery was compared to stumbling across a library of first-edition books.

In fact, though we tend to think of trees as the most long-lived plants, they're not even close to holding the record. That honour is currently thought to be held by King's Holly, a shrub with shiny, spiky foliage and deep pink flowers that's native to a small patch of land in Tanzania. It reproduces asexually, and one critically endangered colony is an estimated 43,000 years old.

Some wild cycad plants are up to 1,000 years old – and the world's oldest potted individual at Kew Gardens in London is 247 (Credit: Leon Neal/AFP/Getty Images)

And if all else fails, some gardens live on in legends, if not in reality.

The Hanging Gardens of Babylon are possibly the most famous in world history – revered for millennia as one of the Seven Wonders of the Ancient World. The problem is, though the city of Babylon was first excavated as early as 1811, and has been intensively studied ever since, no one has ever found any trace of them – not one stump or brick. In fact, they're the only ancient wonder that has been disputed by historians. The mystery has been described as "baffling".

But as it happens, there is another way. In 1994, the historian Stephanie Dalley suggested that the gardens at Nineveh, and those that supposedly existed at Babylon, are the same. The two cities, 300 miles (482km) apart, were routinely mixed up in ancient sources because both were known by the same nickname, "the Gate of the Gods," as were several others. Later on, further blunders arose from nonsensical translations of Assyrian scripts in the 1920s.

Other evidence comes from jarring facts, such as the ancient Greek historian Herodotus's supposed visit to Babylon in the 5th Century BC, after which he didn't mention the hanging gardens even once. As Dalley points out, it would be surprising if he – or whoever's information he relied upon to write about the city – forgot to mention its main attraction.

By 2013, Dalley had amassed a portfolio of further evidence and wrote up her theory in a book, The Mystery of the Hanging Garden at Babylon. It's now widely considered to be a plausible explanation for the total absence of any archaeological evidence.  

So, though the gardens at Nineveh survived just a handful of decades, they may have achieved a kind of immortality after all – just under a different name.  

 

Zaria Gorvett is a senior journalist for BBC Future and tweets @ZariaGorvett

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France24 - World

World Cup African qualifiers roundup: Senegal sink Egypt, Ghana beat Nigeria and more

Issued on: 30/03/2022 - 00:56

NEWS WIRES Simon Harding Follow

Liverpool star Sadio Mane converted a shoot-out penalty on Tuesday to take African champions Senegal to the 2022 World Cup in Qatar at the expense of Egypt.

Cameroon, Ghana, Morocco and Tunisia also booked their places in the finals on a frantic night of play-off action.

Senegal won the second leg of the African play-off 1-0 in Diamniadio thanks to a fourth-minute goal from Boulaye Dia and the teams finished level at 1-1 on aggregate after extra time.

As was the case in the Africa Cup of Nations final last month, Mane was entrusted with taking the crucial fifth Senegal kick and once again he made no mistake to give his side a 3-1 shoot-out victory.

Among the three Egyptians who failed to score in the shoot-out was Sane’s Liverpool teammate Mohamed Salah, who uncharacteristically blazed his kick over the crossbar.

Only four of the nine penalty takers were successful with captain Kalidou Koulibaly and Saliou Ciss missing for Senegal and Salah, ‘Zizo’ and Mostafa Mohamed for Egypt. 

As Senegal celebrated a second straight qualification for the World Cup, Egypt were left to lament another dramatic loss to Senegal this year.

There were no goals in the Cup of Nations final that went to extra time in Yaounde last month, leading to a shoot-out which Senegal won 4-2 with Mane converting the fifth penalty for his side.

“It was important to get off to a good start, something we had not done in Cairo,” said Senegal coach Aliou Cisse.

“This team is better equipped (than the one which qualified for the 2018 finals). We (should have been) able to qualify in regular time given the chances we missed.”

Egypt coach Carlos Queiroz said: “There is not much to say – just nice words for the players for the game they played. Congratulations to Senegal.”  

The drama in Diamniadio came soon after Arsenal midfielder Thomas Partey scored the goal that took Ghana to the World Cup as they forced a 1-1 draw in Nigeria to win the play-off on away goals.

Partey struck after 10 minutes in Abuja and although another Premier League star, William Troost-Ekong, levelled from a 22nd-minute penalty, Nigeria failed to score again. The first leg ended goalless.

Public servants in the Nigerian capital were given a half-day and free transport was arranged from the suburbs to ensure a capacity 60,000 crowd cheered on the Super Eagles.

Goalkeeping howler

But the home team fell behind early on when Partey’s shot from outside the box slipped between the hands of goalkeeper Francis Uzoho and into the net.

Troost-Ekong was the calmest person in the cauldron of noise midway through the opening half as he sent Ghana goalkeeper Jojo Wollacott the wrong way from the penalty spot to equalise.

Napoli forward Victor Osimhen had the ball in the net for Nigeria soon after, but it was ruled offside after a VAR check.

Nigeria applied constant second-half pressure, but could not break down a Ghana defence marshalled by Leicester City centre-back Daniel Amartey.

Ghana started the two-leg tie as underdogs after a dismal showing at the Cup of Nations in January, with a loss to minnows the Comoros condemning them to a humiliating first-round exit.

Karl Toko Ekambi scored in the fourth minute of added time at the end of extra time to gave Cameroon a dramatic 2-1 win over Algeria in Blida and qualification on away goals.

Eric Maxim Choupo-Moting put eight-time qualifiers Cameroon ahead in the 22nd minute and they retained the lead until the 118th minute when Ahmed Touba equalised in the second leg of a play-off.

But with Algeria leading 2-1 overall having won the first leg 1-0 last Friday, and seemingly set for Qatar, Toko Ekambi struck.

Azzedine Ounahi scored twice as Morocco trounced the Democratic Republic of Congo 4-1 in Casablanca to reach the finals for a sixth time.

Tarik Tissoudali and Paris Saint-Germain full-back Achraf Hakimi also netted for the Atlas Lions, who qualified 5-2 on aggregate after the first leg finished 1-1 in Kinshasa.

The outclassed Congolese Leopards trailed by four goals before Ben Malango snatched a consolation goal 13 minutes from time.

Tunisia secured their place in Qatar despite being held 0-0 at home by Mali in the second leg of a play-off.

A pre-match warning by Tunisia coach Jalel Kadri to his team that the return match would be even tougher than the first leg in Bamako last Friday proved spot on.

Having built a 1-0 lead in Mali through a Moussa Sissako own-goal, Tunisia were unable to build on their aggregate advantage and only scraped through.

(AFP)

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BBC

French election: A really simple guide

By David BrownBBC News

Voters in France go to the polls in April to elect a president for the next five years.

The election is likely to go to two rounds.

Emmanuel Macron, the current president, is aiming to win a second term.

The candidates

There are 12 candidates, eight men and four women.

Of the six main contenders, three are from right of French politics and two are from the left.

Emmanuel Macron is seen as a centrist. He represents the Republic on the Move party and attracts voters from the right and left.

Marine Le Pen and Eric Zemmour are both from the far right, with Mr Zemmour seen as the most hardline.

Valérie Pécresse is standing for the more moderate, right-wing Republicans.

Jean-Luc Mélenchon is from the far-left party France Unbowed, and Yannick Jadot is standing for the Greens.

After a succession of major setbacks, France's traditional left has all but vanished from contention.

Support for the Socialist Party has collapsed since its candidate François Hollande held the presidency between 2012 and 2017.

Observers say Emmanuel Macron is likely to benefit from divisions on the left, while the right accuse him of copying their policies.

The election campaign has also been overshadowed by the war in Ukraine, and the president has played an important diplomatic role as a statesman.

How does the election system work?

The two rounds of the election will be held 14 days apart.

If, as expected, no candidate wins more than 50% of the votes in the first round on 10 April, the two candidates with the most votes will go forward to a second round, to be held on 24 April.

Whoever wins the second round will take office on 13 May.

What do the polls say?

Emmanuel Macron has had a clear and significant lead in the polls for at least six months.

That lead has grown since Russia's invasion of Ukraine.

Marine Le Pen is well ahead of the other candidates, while support for her far-right rival Eric Zemmour, who once said that he "admired" Vladimir Putin, has declined.

What are the big issues?

Apart from Ukraine, opinion polls suggest the biggest issues of the campaign have been the economy, immigration and security.

In January, France posted its strongest annual economic growth for half a century, bouncing back from the shock of the Covid-19 pandemic.

The overall strength of the French economy is likely to favour the Macron campaign.

France has seen unemployment fall to 7.4%, just above the average for the eurozone but close to the target set by the president when he came to power.

On immigration, official statistics suggest that in 2020 there were about 6.8 million immigrants living in France.

About a third were European, from both European Union and non-EU countries.

Overall, Algerians are the largest foreign community, followed by Moroccans and Portuguese.

Immigration has featured prominently in the campaigns of the right-wing candidates.

Mr Zemmour has pledged to implement a "zero immigration" policy if he is elected and send back 100,000 immigrants a year to Algeria, Tunisia and Morocco.

Ms Le Pen has condemned his approach but proposed a referendum on major reductions in immigration if she becomes president.

On security, Emanuel Macron has pledged to put thousands more police on the streets, after sharp criticism from Ms Pécresse, Mr Zemmour and Ms le Pen.

Mr Macron says that crime has fallen under his presidency.

France has suffered a string of terror attacks in recent years which have strengthened the importance of security for many French voters.

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France24 - Monde

Amnesty : "Certains pays ont profité du Covid-19 pour restreindre les libertés"

Publié le : 29/03/2022 - 00:05

Marc DAOU Suivre

Le dernier rapport annuel d'Amnesty International, rendu public mardi 29 mars, révèle que la poursuite de la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont amplifié les atteintes aux droits de l'Homme et les inégalités. Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 

Amnesty International a publié, mardi 29 mars, son rapport annuel portant sur la situation des droits humains dans le monde en 2021. Et sans surprise, son bilan est sombre. Selon l'ONG, les réponses des États et des multinationales au défi de la lutte contre la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont provoqué l'amplification des inégalités et une violation accrue des droits fondamentaux.

Selon le rapport, "la pauvreté croissante, l'insécurité alimentaire et l'instrumentalisation de la pandémie par des gouvernements pour mieux réprimer la dissidence et la contestation ont été largement cultivées en 2021", tandis que la menace de nouveaux conflits "est allée grandissante, alors que d'autres, plus anciens, s'aggravaient".

Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui marquaient, cette année-là, le 10e anniversaire des soulèvements de grande ampleur de 2011, dits du "Printemps arabe". Dans ces régions, précisément en Libye, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ou encore au Yémen, "les affrontements se sont traduits par des atteintes massives au droit international humanitaire et relatif aux droits humains", indique l'ONG.

>>> Entretien : pour Agnès Callamard, secrétaire générale d'AI, "le monde d’après, c’est le monde de la trahison"

Certains gouvernements sont accusés dans le rapport "de ne pas faire une priorité de l'accès satisfaisant de la population à la santé, y compris aux vaccins anti-Covid-19".

Interrogée par France 24, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, explique que la pandémie en tant que telle a joué un rôle dans la détérioration des droits humains.

"Ces deux dernières années, la pandémie a détourné un peu plus l'attention internationale des conflits de ces régions, comme les guerres oubliées de Syrie et du Yémen, indique-t-elle. Certains gouvernements, notamment en Afrique du Nord, ont profité du Covid-19 pour agir ou légiférer pour porter atteinte à la liberté d'expression, le tout au nom de l'urgence sanitaire".

Ce type de mesures a notamment permis de limiter la liberté d'association et le droit de manifester, par exemple au Liban, en Irak et en Algérie, où des mouvements continus de protestations ont été brisés dans leur élan, souligne Heba Morayef.

Une liberté d'expression "fortement restreinte"

Pandémie ou pas, le rapport d'Amnesty International dénombre de nombreuses atteintes à la liberté d'expression au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où elle est toujours "fortement restreinte alors que des gouvernements ont adopté de nouvelles lois draconiennes érigeant en infraction le simple exercice de ce droit".

Et ce dans l'espace public comme en ligne, puisque "les États ont continué de censurer Internet et d'investir dans des dispositifs de surveillance numérique", insiste l'ONG.

"Dans toute la région, les autorités ont cette année encore arrêté, placé en détention et poursuivi devant la justice des personnes qui n'avaient fait qu'exercer pacifiquement leur droit à la liberté d'expression, poursuit le rapport. Elles utilisaient bien souvent des dispositions subjectives de la législation pénale sanctionnant l''outrage' pour engager des poursuites contre celles et ceux qui critiquaient les pouvoirs publics, notamment les mesures prises dans le cadre de la pandémie, et les emprisonner".

Amnesty International cite le cas "emblématique" du Saoudien Abdulrahman al-Sadhan, qui a été condamné à 20 ans d'emprisonnement, suivis d'une interdiction de quitter le pays de la même durée, "pour avoir publié des tweets dans lesquels il critiquait la politique économique du gouvernement".

After secret hearings & “confessions” extracted under torture, #Saudi Specialized Criminal Court sentenced Abdulrahman al-Sadhan to TWENTY yrs in prison & 20 yrs travel ban. For running a twitter account. Tell @KingSalman to release him now! https://t.co/TPhAxbCjMb #FreeSadhan pic.twitter.com/eRjgXWdbsU

June 26, 2021

En Libye, rappelle le rapport, le Parlement a adopté une loi sur la cybercriminalité limitant "fortement la liberté d'expression en ligne", en permettant au gouvernement de mener des activités de surveillance et d'exercer la censure.

Du côté de l'Égypte voisine, le président Abdel Fattah al-Sissi "a promulgué une loi rendant passible de poursuites, pour des motifs formulés en termes peu précis, la publication d'informations sur les pandémies", dénonce le rapport.

"La liberté d'expression couvre tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens et leur permet de vivre leur vie comme ils l'entendent, or nous sommes dans un moment où dans la plupart des pays de ces régions il y a très peu d'espace d'expression, que ce soit pour la dissidence politique ou pour la mobilisation", souligne Heba Morayef.

Une longue liste de griefs

Outre ce durcissement visant la liberté d'expression et la liberté d'opinion, ce sont l'ensemble des droits humains qui sont malmenés au Moyen-Orient en Afrique du Nord, poursuit le rapport.

Surpopulation carcérale, insalubrité des prisons, crimes de guerre, violations graves du droit international humanitaire, ingérences militaires étrangères, transferts d'armes illégaux, atteinte aux droits de réfugiés ou migrants, situation précaire des travailleurs étrangers, dépossession de terres, violences à l'égard des femmes, discrimination contre les personnes LGBTI et membres des minorités religieuses et ethniques... la liste des griefs répertoriés par Amnesty International est très très longue.

Dans au moins 18 pays de ces régions, "des actes de torture et d'autres mauvais traitements ont cette année encore été commis dans des lieux de détention officiels et non officiels, notamment lors d'interrogatoires (pour arracher des 'aveux') et dans le cadre d'un maintien à l'isolement dans des conditions très dures”, dénonce encore l'ONG.

"Depuis 2011, il y a eu beaucoup de changements, mais la plupart du temps c'était pour le pire, comme le montre le bilan des différents pays de ces régions, et la proportion de la population souffrant des violations des droits humains, explique Heba Morayef. Et notamment dans les pays qui ont été concernés par le printemps arabe, et dont les régimes, secoués par ces mouvements sans précédent par leur ampleur, ont ensuite cherché par tous moyens à empêcher la réémergence de tels soulèvements, comme au Bahreïn et en Égypte".

En ce qui concerne les Palestiniens, la Libye, la Syrie et le Yémen, "la réalité de ces conflits, au sens des violations du droit international humanitaire et la généralisation et l'impunité des crimes de guerre, la population vit clairement, en termes de droits humains, dans des conditions encore plus dégradées", ajoute-t-elle.

Malgré ce contexte difficile, les droits humains restent un sujet majeur aux yeux de la population de ces régions. Selon Amnesty International, plus de 630 000 d'entre personnes se sont inscrits, au cours des trois dernières années, pour devenir membres internationaux ou sympathisants de l'ONG.  

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Agnès Callamard, Amnesty international : "Le monde d’après, c’est le monde de la trahison"

L’invité du jour

Cécile Coudriou : "Le combat pour les droits humains reste d’une actualité brûlante"

Des centaines de viols et exactions contre des femmes au Tigré, selon Amnesty International

L'Humanité

Mémoires incandescentes

Actu

Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

Latifa Madani

Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

Guerre d'Algérie
L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
BBC

The Ukrainian woman shot by Russian soldiers on the front line

By Wyre DaviesBBC News, Zaporizhzhia

Russia says it doesn't target civilians - the buildings in which they live and work, or the people themselves.

Lying in a hospital bed in the southern Ukrainian city of Zaporizhzhia, Natalia Mykolaivna makes a mockery of that Russian denial.

As far back as the second week in March, the United Nations said that Russian attacks on civilian targets in Ukraine might constitute a war crime. Since then there have been numerous, documented attacks in which civilians have died in large numbers - many of them a result of the indiscriminate, heavy shelling of civilian areas.

But what happened to 45-year-old Natalia was deliberate, targeted and without justification. It's a miracle she's still alive. Clutching the comforting hand of her son, Nikolai, she told me what happened in her hometown of Polohy on the day advancing Russian troops arrived.

"I came out of my house, I was worried about my own mother, so I went to see her. She lived in the street right next to ours," said Natalia, who explained how she was allowed to pass through a first Russian army checkpoint. "I then walked towards my mother's house, raised my hands in the air - saying I'd already been told I could pass - but the soldier fired a burst from his machine gun, hitting me in the legs, everywhere from the waist down."

Natalia didn't see the face or hear the voice of the Russian soldier who shot her.

"He didn't say a word. They were standing next to a tank with the letter Z on it", she continued. "They were all wearing masks or balaclavas."

Natalia was evacuated by neighbours and her family to the hospital in nearby Zaporizhzhia and has since been told by doctors that she survived death "by a millimetre".

"The doctors won't tell me how many bullets there were in me. I was shot from the waist down," she said, showing me a bullet wound in her stomach. "There's one here, and here and here too. Everything is damaged, my private female parts too."

Natalia's right leg is twisted and broken, held together by a metal frame. Her knee is completely shattered and she'll never again walk as she used to.

Polohy, the now-occupied village where Natalia was shot, is on the road to the besieged city of Mairupol. It's just a few kilometres south of Orikhiv, a small farming village.

Orikhiv is the last Ukrainian-held village before the front line. In recent days and weeks it has been peppered by Russian shells and mortars. Many people, especially those with young families, have left for the relative safety of Zaphorizhzhia or cities further west.

But many older residents, doctors and civil defence members have remained.

Lida Vasylivna's modest little farm, nothing more than a smallholding, is right at the edge of Orikhiv - the most exposed, dangerous part of town. As we meet her, Lida is hard at work in the vegetable patch, planting potatoes and sowing seeds - taking advantage of the mild weather after a cold winter.

As she covers the exposed seed potatoes with earth, the sound of Russian shellfire can be heard in the distance.

Lida's children and her sick husband, who has suffered from two strokes since the start of the war, are safe, a few miles away in a communal shelter. But she remains, looking after her crops and her animals - including sheep and rabbits. Lida is very proud of the fact that she's almost completely self-sufficient in food, and is determined not to lose everything she has built.

Lida lives in a modest bungalow. But she can't sleep there - it's too dangerous. So, she shows us where she sleeps - outside, in a cold and damp cellar where she would normally keep her potatoes and pickles during the winter. Among the produce and garden tools is a mattress and a quilt. It is primitive cover from the Russian shells.

"I'm hiding here in this bunker because they are bombing us and attacking from each side, Lida said tearfully. "I hate them, I hate them… We use to live in peace, and we were happy."

In a small town, where war is an unwelcome visitor - everyone who has decided to stay is adapting and learning quickly. Doctors from Orikhiv's small hospital, nurses and first aiders have been given a crash-course in battlefield medicine and dealing with trauma. They're keen to learn but know this is serious.

"It's basic triage but in a mass casualty situation," said Guillaume Barreau, the course instructor from Medecins Sans Frontieres.

Working in near darkness because of an extended power cut in the town, Barreau said these medics are having to learn to make difficult calls they weren't really trained for. "They need to know how to focus on the saveable patients. Everyone knows that if this happens, it happens at a time when it's not expected."

Shortly after we left Orikhiv, we got a call from Lida. There had just been a big attack. One shell landed in her field with more hits in the town itself. There was no word on any casualties.

Shaken, but determined, Lila stayed and spent the night in her shelter.

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Vu de Russie : comment la propagande russe construit l'image d'une Ukraine "nazie"

Publié le : 29/03/2022 - 15:00Modifié le : 29/03/2022 - 15:27

Elena VOLOCHINE

La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Aujourd'hui, notre journaliste s'intéresse à l'image, véhiculée par les autorités russes, d'une Ukraine totalement aux mains des "nazis".

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Estas son las armas usadas en la guerra de Ucrania

¿Cómo es que Ucrania ha arrasado tantos tanques rusos y de qué forma ha logrado Rusia destruir tantos pueblos ucranianos?

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Por John Ismay

Read in English

Se han publicado en línea videos de tanques rusos en Ucrania que explotan en medio de columnas de fuego debido a los misiles proporcionados por Estados Unidos y el Reino Unido. Sin embargo, esas armas no han evitado que las fuerzas armadas rusas destruyan pueblos y ciudades, como Mariúpol, que en gran parte quedó en ruinas tras semanas de ataques con artillería, misiles y bombas.

Ha habido críticas por las armas que los rusos están utilizando, como bombas de racimo y cohetes termobáricos. A continuación, más sobre las armas usadas por Rusia y las fuerzas ucranianas.

Ve directo a:

¿Y qué pasa con la zona de exclusión aérea?

¿La OTAN ayudará a las fuerzas terrestres ucranianas con armas para derribar aviones de combate y helicópteros rusos? Sí.

¿La OTAN establecerá una zona de exclusión aérea sobre Ucrania, como el presidente del país lo ha solicitado? No.

Estados Unidos ha enviado a Ucrania más de 600 Stingers, que son misiles antiaéreos pequeños y portátiles que son disparados desde el hombro de quien lo porta. La Casa Blanca anunció que mandaría otros 800.

No obstante, los países de la OTAN se han rehusado a desplegar aviones de combate en el espacio aéreo ucraniano, donde sus pilotos tendrían que derribar aeronaves rusas. Eso podría conducir a una guerra a gran escala entre la OTAN y Rusia.

¿Cómo ha logrado Ucrania destruir tantos tanques rusos?

El Reino Unido ha dado a los ucranianos más de 4200 armas que se disparan desde el hombro, llamadas armas ligeras antitanque de nueva generación (NLAW, por su sigla en inglés), que han destruido tanques rusos y vehículos blindados. En tan solo 15 segundos, los soldados ucranianos pueden desenganchar el arma relativamente barata, desplegar su mira, retirar el seguro y estar listos para disparar.

El lanzador, que es fácil de operar y puede ser desechado después de usarse, ha demostrado ser muy útil, en especial en emboscadas a corta distancia.

Estados Unidos ha enviado a Ucrania alrededor de 2600 sistemas de misiles Javelin, armas de hombro de mayor alcance que también son capaces de penetrar el blindaje ruso. Otros 2000 están en camino.

En total, los países de la OTAN han enviado más de 17.000 misiles y cohetes antitanques a Ucrania, según informes de este mes.

El gobierno británico anunció el miércoles que enviaría 6000 “misiles defensivos” adicionales a Ucrania. Esos misiles incluirán “armas antitanques y explosivas”, de acuerdo con una declaración emitida por la Embajada del Reino Unido.

Estados Unidos tiene bombas inteligentes; ¿Rusia no?

Estados Unidos ha intentado emplear, casi en exclusiva, lo que llama municiones guiadas con precisión entre las bombas que ha arrojado desde la campaña aérea de los Balcanes en la década de los noventa. Pero Rusia no lo ha hecho.

Aunque Rusia sí tiene algunas bombas guiadas, los pilotos rusos que vuelan aviones de combate avanzados a menudo lanzan bombas no guiadas y austeras en comparación, que son casi idénticas a las que usaron los pilotos alemanes en la Segunda Guerra Mundial.

Un funcionario de Defensa estadounidense de alto rango dijo que Rusia también ha disparado más de 1200 misiles balísticos y de crucero (todos guiados) contra objetivos en Ucrania desde la invasión, pero cuestionó las afirmaciones de Rusia sobre el uso de misiles hipersónicos.

¿Rusia sería capaz de usar un arma nuclear táctica?

Rusia y Estados Unidos afirman que han construido una nueva generación de ojivas nucleares tácticas y funcionarios estadounidenses indican que temen que el presidente ruso, Vladimir Putin, pueda decidir detonar una si siente que está perdiendo la guerra.

Las armas nucleares tácticas tienen menos poder que las bombas que Estados Unidos lanzó en Hiroshima y Nagasaki en la Segunda Guerra Mundial. Sin embargo, incluso si solo es un tercio de ese total, explotarían con el poder de alrededor de 5000 toneladas de TNT.

¿Rusia ha violado las leyes internacionales?

Las fuerzas rusas han usado bombas de racimo (una clase de arma que consta de cohetes, bombas, misiles, morteros y municiones de artillería que se abren en pleno vuelo y dispersan armas más pequeñas o bombas menores en un área extensa). La mayoría de las bombas de racimo son ilegales ante las leyes internacionales, pero Estados Unidos, Rusia y Ucrania no han firmado el tratado que prohíbe su uso.

Rusia también ha disparado cohetes con ojivas termobáricas, las cuales producen una onda expansiva más poderosa y de más larga duración que una ojiva explosiva típica, pero no están sujetas a ninguna prohibición internacional.

No obstante, realizar ataques directos contra civiles con cualquier tipo de arma viola los Convenios de Ginebra.

Un funcionario estadounidense de alto rango dijo la semana pasada que había “evidencia clara” de que los rusos habían “elegido atacar de manera deliberada e intencional” infraestructura civil, incluyendo hospitales y refugios.

El funcionario, quien no estaba autorizado para hablar en público y lo hizo con la condición de que se respetara su anonimato, mencionó que el gobierno de Joe Biden ayudaría a proporcionar evidencia a las múltiples investigaciones por crímenes de guerra que están en proceso.

¿Qué son los misiles hipersónicos?

Los misiles hipersónicos son básicamente armas guiadas que pueden volar y hacer maniobras a velocidades superiores a Mach 5 (cinco veces la velocidad del sonido). Estados Unidos, Rusia y China están desarrollando armas hipersónicas, pero Rusia afirma ya contar con una versión en funcionamiento.

Rusia declaró hace poco que había lanzado un misil capaz de alcanzar la velocidad hipersónica en un ataque contra un almacén de municiones en el oeste de Ucrania. Según informes, el misil usado, llamado Kinzhal, parece ser una variante del misil balístico ruso de corto alcance Iskander, pero modificado para ser lanzado por un avión de combate. Es veloz, pero a Estados Unidos le preocupa más un tipo diferente de amenaza: las armas hipersónicas construidas con el propósito de entregar ojivas nucleares o convencionales a través de planeadores furtivos que podrían evadir cualquier defensa antimisiles.

¿Cómo logra Rusia destruir poblados completos?

Las fuerzas rusas han empleado una gran cantidad de fuego indirecto —que impacta objetivos que no pueden ver de manera directa— en sus ataques contra ciudades y poblados ucranianos.

Esto significa que están lanzando proyectiles de artillería desde vehículos blindados a 40 kilómetros de distancia y enviando salvas de cohetes no dirigidos desde lanzadores montados en camiones, en ocasiones a más de 60 kilómetros de distancia, o por medio de misiles balísticos de corto alcance que pueden viajar más de 320 kilómetros hasta sus objetivos y misiles crucero lanzados desde el aire (ALCM, por su sigla en inglés) que pueden viajar 1400 kilómetros.

Si disparas suficientes municiones explosivas contra una ciudad, a la larga podrías reducirla a escombros. Además, las rondas que explotan dentro y alrededor de las estructuras pueden producir ondas expansivas que rebotan y se multiplican en magnitud a medida que se reflejan, lo cual puede derriba las fachadas de los edificios.

Esto expone a Rusia a acusaciones de que su Ejército dispara de manera indiscriminada e imprudente con lo que pone en peligro y mata a civiles (acciones prohibidas de forma expresa por los Convenios de Ginebra, una serie de acuerdos internacionales que regulan los actos de guerra).

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L'Humanité

Henri Curiel, un ardent internationaliste

Actu

La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

 La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

FranceAlgérieGuerre d'Algérie
New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Afghanistan Dispatch

Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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France24 - Monde

Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

Publié le : 29/03/2022 - 07:27

Romain HOUEIX Suivre

Le Sénégal reçoit mardi l'Égypte pour le match retour des barrages africains du Mondial-2022. À sa disposition, le flambant neuf stade Abdoulaye-Wade, enceinte ultramoderne qui revendique le titre de "plus beau stade d'Afrique".

"Je n'ai pas peur de le dire. Ce n'est pas le plus beau stade d'Afrique de l'Ouest. C'est le plus beau d'Afrique tout simplement." À la veille du tout premier match officiel de l'histoire du stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, au Sénégal, l'heure est à la satisfaction pour Djibril Diop, l'un des ingénieurs qui ont contribué à ériger le bâtiment. Avec cette enceinte ultramoderne aux couleurs des Lions de la Teranga, les champions d'Afrique 2022 ont un stade à leur mesure au moment de recevoir, mardi 28 mars, l'Égypte, pour le match retour des barrages du Mondial au Qatar, un nouveau remake de la finale de Coupe d'Afrique.

En raison du résultat au match aller – une défaite 1 à 0 au Caire, la victoire est impérative pour la bande de Sadio Mané. Elle pourra compter sur l'appui de son public. Le stade, d'une capacité maximale de 50 000 places, devrait être "rempli à ras bord", selon les mots de Djibril Diop.

"À la base, il y a le livre de la Fifa, la bible des exigences lorsqu'on veut construire un stade aux normes. Ensuite, on a beaucoup visité et analysé ce qui se fait ailleurs : le Stade de France, le Groupama Stadium [de Lyon], le Tottenham Hotspur stadium, Wembley… Et ensuite, on a adapté cela à nos réalités et notre culture", explique à France 24 cet ingénieur de 32 ans.

Le résultat ? Un stade à l'anglaise, c’est-à-dire sans piste d'athlétisme autour, une rareté en Afrique. Les gradins sont teintés de rouge, d'orange et de jaune. Au milieu de la tribune principale, le "douzième gaïndé" est écrit en lettres vertes. Un hommage à l'emblématique groupe de supporters qui accompagne les Lions de la Teranga sur tous les terrains, comme lors de la CAN victorieuse au Cameroun. L’enceinte possède également tout le nécessaire pour la VAR [assistance vidéo à l'arbitrage] et la technologie "goal-line".

Dans les vestiaires : une salle d'échauffement, une autre de massage avec une balnéothérapie. Chaque joueur dispose de son propre emplacement, coffre-fort personnel inclus, où sa photo sera projetée. Enfin, à côté du tableau tactique classique, le coach Aliou Cissé aura une télévision à sa disposition où il pourra montrer dès la mi-temps les images du match pour ajuster sa tactique. Bref, le comble de la technologie que bien des clubs en Europe envieraient. Petit détail supplémentaire : une salle de prière pour les joueurs les plus pieux, à l'image de sa star Sadio Mané qui ne rate jamais une des cinq prières musulmanes quotidiennes.

Dans la zone mixte, à la sortie des vestiaires, des écrans diffusent des images de matches historiques des Lions de la Teranga. Et pour gagner la pelouse, les joueurs passeront sous une inscription à même de leur donner la chair de poule et les motiver : "En marche vers la victoire".

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L'équipe nationale sénégalaise ne sera pas la première à fouler ce terrain. Le 22 février dernier, le lieu a été inauguré en grande pompe. Outre le président de la Fifa, Gianni Infantino, et celui de la CAF, Patrice Moptsepe, plusieurs chefs d’État étaient présents : le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président rwandais Paul Kagame ou encore le président du Liberia, George Weah. Le match de gala opposait d’anciennes gloires du Sénégal à un onze composé de stars africaines à la retraite.

Une pelouse hybride

À quelques heures du match des éliminatoires, le terrain n'est pas encore tout à fait prêt. Les filets de buts ne sont pas déployés et le jardinier inspecte minutieusement les derniers détails. Cette pelouse constitue également le nec plus ultra des technologies actuelles. Il s'agit d'un modèle hybride combinant le meilleur des pelouses naturelles avec les avantages du synthétique.

"On a un tapis artificiel de fibres synthétiques qui constitue la couche de base et l'herbe naturelle pousse dans les interstices. On peut sans problème avoir 800 heures de pratique sur cette pelouse. De plus, elle est facile à entretenir", explique Djibril Diop, en se penchant sur l'herbe plus verte que nature.

Le stade possède aussi sa propre centrale solaire. Une prouesse permise par les 5 082 panneaux de 450 watts chacun installés à côté de l'édifice. "En journée, c'est simple. On est autonome, explique Mouhamadou Ndgongo, un des ingénieurs du projet. La technologie solaire n'est pas nouvelle en Afrique mais l'intégrer dans un stade ainsi est inédit. Quand il n'y aura pas  d'événements, il sera possible d'alimenter les infrastructures autour en électricité." De manière astucieuse, les panneaux font également de l’ombre aux véhicules sur le parking des officiels.

Le chantier du stade a été confié à l’entreprise turque Summa. Construite en moins de 18 mois, cette nouvelle enceinte aura coûté 134 milliards de francs CFA (soit 245 millions d'euros) au gouvernement sénégalais.

"Ce stade est une fierté pour nous. Il y a eu des transferts de compétences. La technologie a été importée de Turquie mais réalisée par des équipes sénégalaises", poursuit l'ingénieur.

Une modernisation du Sénégal

Ce stade s'inscrit également dans la lignée de grands projets d'infrastructures lancés par le président du Sénégal, Macky Sall, depuis sa première élection en 2012. Au cœur de cette ambition, “la Plateforme du millénaire de Diamnadio” dont le projet remonte à 2014. À une trentaine de kilomètres de Dakar, cette ville nouvelle doit permettre de désengorger Dakar en y exfiltrant un pôle de ministères et d’industries tout en offrant au Sénégal une cité futuriste : éco-responsable, durable, intelligente, connectée… Dans cette lignée, de multiples projets ont déjà vu le jour. Parmi eux, le nouvel aéroport international Blaise Diagne (2017), la Dakar Arena prévue pour accueillir les compétitions de basket (2018) la ligne de TER reliant Dakar à Diamnadio (2021)... 

"Diamnadio s'inscrit dans la volonté du président de montrer que le Sénégal est un pays moderne. Il y a une multitude de projets pour permettre au secteur de Diamniadio de devenir un véritable hub sportif africain, s'enthousiasme Djibril Diop. Tout ceci augure de beaux lendemains."

Il était plus que temps car la sélection nationale ne disposait plus de stade aux normes pour évoluer à domicile dans les rencontres internationales depuis la perte, en mai 2021, de l'autorisation du stade Lat Dior de Thiès.

Reste qu'il y a encore un peu de travail. Si l'enceinte Abdoulaye-Wade est terminée, il n'en est pas de même pour ses alentours. Pour le moment, des bovins regardent les ouvriers travailler, profitant encore du calme, alors que la route pour atteindre les lieux n'a pas encore été asphaltée.

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Mondial-2022 - zone Afrique : l'Égypte neutralise le Sénégal et s'offre le barrage aller

Sénégal : les champions d’Afrique ont un stade de football à leur mesure

SÉNÉGAL

Huit morts dans un stade à Dakar : la lumière doit être faite, affirme Macky Sall

BBC

The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed

The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"

More like this:Coda and the films treating deaf people with respectPower of the Dog and the toxic cowboyWhy Spielberg's West Side Story is a masterpiece

Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.

If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.

But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control. 

There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.

Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)

After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.

The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.

We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.

The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too. 

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BBC

Can tech help you to manage the cost of living?

By Katherine LathamBusiness reporter

Kerri Layton is a professional jazz musician, agent and performing arts industry coach.

But when the pandemic hit, her work vanished.

"I lost my income overnight. Debt snowballed," says the 36 year-old from Kent. "I had to decide whether to heat the house, eat or save my business. It was a really tough time."

To help get her finances back on track she uses a suite of apps to organise her finances.

An income tracking app monitors all the money coming in which, she says, helps her appreciate every penny.

She uses the savings features, also known as envelopes, on banking apps to put money aside.

"I automatically assign a job to each pound, separating it into various envelopes. It's an old-school system that our grandmothers used to use. It's been a game-changer for keeping on top of my finances."

Her spending is monitored with an app called You Need a Budget and another app helps her payoff debts.

"I've paid off over £12,500 using these apps. And I'll continue to use them as I rebuild my savings," she says.

Juggling several apps is probably not for everyone. But with a sharp rise in the cost of living hitting households, many of us might be paying particular attention to our finances.

The Resolution Foundation forecasts that a typical household's income will fall by about £1,000 this year once the effect of inflation is accounted for.

That would be the biggest real-terms fall in incomes since the mid-1970s, it says.

So, it's probably not surprising that personal finance apps are becoming more common.

Google data show the average smartphone user has two to three finance apps installed and 73% used tech to manage their finances in the past month.

From budgeting to trading, there is an app for every aspect of money management.

"In the past, I was in £40,000 worth of debt," says Maddy Alexander-Grout. "I felt really alone. I imagine many others are feeling like that right now."

Ms Alexander-Grout got herself out of debt with a strict budget and by making spending cuts.

"I swapped branded food for cheaper alternatives, used cashback apps and allocated every pound to set goals."

In 2018, Ms Alexander-Grout set up personal finance app, My VIP Rewards in order to help others who were struggling.

Users of the service buy vouchers at a discounted price for use on everyday spending like supermarket shopping, cinema trips or gym membership.

"By using our vouchers in place of cash," she says, "it helps people to budget. And they save when they purchase too."

Newer banks, including Monzo and Starling, provide basic money management tools as standard and also have online banking features which allow customers to monitor their spending and save.

More technology of business:

Those features can be helpful, particularly for anyone who finds themselves on a financial roller coaster says 42-year-old business coach, Helen Pritchard.

Following the 2008 global financial crisis, Ms Pritchard a Warrington-based mother of two was left heavily in debt and divorced.

"I barely opened my post. It spiralled out of control because I was in denial," she says.

She eventually got herself back on her feet and fast forward to 2020 and uptake of Ms Pritchard's online training sky-rocketed, only for sales to then dive in 2021. During the pandemic, she moved house and got engaged to be married.

"There's been a lot of financial upheaval for sure!" she says.

Ms Pritchard says tech has changed the way she manages her own and her family's money.

She now checks her personal banking apps every day, her children use kids' financial learning app GoHenry,

Notifications from the Starling app allow Ms Pritchard and her fiancé to keep tabs of their mutual spending in real time, and monthly insights help them keep track of the big picture.

"It makes me feel in control to see where my money is," says Ms Pritchard. "I'll always use apps - and I encourage my children to use them too."

"People have more control over their finances than would have been possible 10 or 20 years ago," says Sara Davies, Senior Research Fellow at the Personal Finance Research Centre, University of Bristol.

Such features are particularly helpful for customers with irregular or unpredictable earnings, by making it easier to monitor income and expenditure, and by helping people to practice good money habits.

"It's good if you are tech savvy - so for low or insecurely paid young workers - but less so if you are a pensioner on a low income," she adds.

But Ms Davies is concerned that the hype around fintech (financial technology) may be masking the issue of inadequate incomes.

"No tool can help you juggle a budget that just isn't big enough," she points out.

She argues that in fact, the new era of banking apps might be making the situation worse for some people - by making it easier for them to borrow.

There is some evidence from the US that customers of fintech firms get into more trouble than people borrowing from traditional banks.

Experts at Harvard Business School say fintechs tend to attract loan-seekers with a higher propensity to spend beyond their means, sinking further into debt.

They found that fintech borrowers only end up partially consolidating their debts. A few months later, they turn back to their original credit cards for spending - but then they have to repay both the credit card debt and the loan combined.

However, back in Kent, Ms Layton argues: "For anyone trying to get on top of their money, fintech apps can support your journey to a healthier bank balance and lifestyle."

Ms Layton now teaches the business of show business, helping creative people to manage and increase their incomes.

"I love checking my progress now. That's not something I ever thought I'd say! But it's such an integral part of my life and business. Working with these apps is easy - even enjoyable."

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L'Humanité

Ces signes qui confirment l’hypothèse d’une sixième vague de Covid

Actu

Avec un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, la dynamique de l’épidémie de coronavirus pourrait rester sur la pente ascendante jusqu’à début avril.

Loan Nguyen

Les indicateurs liés au Covid ne cessent de se dégrader depuis le début du mois de mars. Lundi soir, les laboratoires avaient enregistré 29 455 cas de contamination, soit environ 5 000 de plus que le lundi précédent. La moyenne glissante sur sept jours s’élevait à 128 241, contre 127 488 la veille et 89 763 le lundi précédent. Le taux d’incidence constaté le 25 mars était de 1 289 nationalement, contre 540,7 le 3 mars, d’après les données de Santé publique France. Les nouvelles hospitalisations, tout comme les admissions en soins critiques, ont également augmenté de 11 % en une semaine.

Peu de raisons d’être optimiste à court terme

La virulence du sous-­variant d’Omicron, BA.2, se confirme donc, laissant entrevoir la percée d’une sixième vague. S’achemine-t-on vers un plateau ou une poursuite de la montée de la courbe ? Les options restent ouvertes mais il y a peu de raisons d’être optimiste à court terme. « Si on se base sur la situation aux Pays-Bas, assez voisine de celle de la France, mais qui a connu un démarrage de BA.2 probablement un peu plus tôt, on pourrait penser atteindre le pic de cette vague début avril avec environ 200 000 cas quotidiens, et une décrue jusqu’à une véritable accalmie début mai », estime Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui tempère néanmoins ces prévisions. « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours », précise-t-il, même s’il semble acquis que l’on puisse déjà parler de « sixième, voire septième vague si on se repère au nombre de variants ».

Une dynamique contre laquelle alertaient nombre d’épidémiologistes et de soignants en amont du 14 mars, date de la levée de l’obligation du port du masque dans la quasi-totalité des établissements recevant du public, en particulier dans les écoles. C’est en effet chez les 10-19 ans que la progression du taux d’incidence a été la plus forte ces dernières semaines. À tel point que certains directeurs d’établissements scolaires demandent à nouveau aux élèves de venir masqués en classe.

Une mesure de protection qui semble d’autant plus nécessaire que le syndicat des biologistes affirme observer de nombreuses recontaminations seulement « un mois à un mois et demi » après une première infection avec la souche originelle d’Omicron. « Ce qui est certain, c’est que tout le discours scientifique initial qui espérait que l’on pourrait atteindre une immunité collective après avoir été contaminé est battu en brèche par le phénomène de réinfection qu’on observe avec BA.2 », confirme Antoine Flahault. Et de rappeler que, malgré cette baisse de l’immunité rapide, « la vaccination à trois doses continue de montrer son efficacité contre les formes graves ».

Rétablir l’obligation de port du masque pourrait-il être une solution ? « L’impact du port du masque n’est pas négligeable mais on estime qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10 % dans la baisse du taux de reproduction », pointe Antoine Flahault. Des conséquences qui sembleraient en revanche plus lourdes pour les personnes à risques. « L’hypothèse que nous posons est que la levée de l’obligation du port du masque s’accompagne surtout de formes plus graves de Covid dans cette population, et qu’elle engendre plus de Covid long, toutes populations confondues, en raison d’une exposition à une charge virale plus importante. »

Covid-19
France24 - Monde

Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir

Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01

AFP Juliette Halliez Suivre

Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe. 

New York Times - World

Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

Ottawa Dispatch

Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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By Ian Austen

Photographs by Aaron Vincent Elkaim

OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

CANADA

ONTARIO

QUEBEC

Detail

area

Arrowhead

Provincial Park

Toronto

N.Y.

QUEBEC

Patinage en Forêt

Rideau Canal

Skateway

ONTARIO

Icelynd

Ottawa

10 mileS

By The New York Times

When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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L'Humanité

Immigration, les Ukrainiens bouleversent la campagne

Actu

À l’issue d’un mandat présidentiel marqué par le contrôle et la répression des exilés, l’exode ukrainien agit comme un révélateur des politiques migratoires à mettre en œuvre.

Émilien Urbach

Ouvrir des voies légales aux exilés, leur permettre de circuler de façon sûre et sécurisée, faciliter leur accès à une demande d’asile ou à un titre de séjour, faire en sorte qu’ils puissent s’insérer dans la société par le travail et la scolarisation de leurs enfants, leur assurer un hébergement digne, rendre hommage aux citoyens qui, par leur solidarité, participent à les accueillir… Ce sont, depuis de nombreuses années, les revendications des associations de défense des droits des étrangers portées plus ou moins fortement par les partis politiques de gauche. Des mesures qu’on retrouve, par exemple, avec d’autres dans le Manifeste pour une France hospitalière et fraternelle, une Europe solidaire, édité en 2018 par le PCF et largement repris par son candidat, Fabien Roussel.

Ces mesures sont d’ailleurs proches de celles mises en place pour faire face à l’exode des populations fuyant, depuis le 24 février 2022, la guerre en Ukraine. Si la campagne présidentielle sur la question migratoire a débuté par les outrances des candidats de droite et d’extrême droite, à grands coups de théorie sur le « grand remplacement », l’arrivée des réfugiés ukrainiens est venue changer la donne. Désormais, il n’est plus question de « crise migratoire » ni d’effet « d’appel d’air ». Les citoyens accueillants ne sont plus des « délinquants » pointés du doigt par le député LR Éric Ciotti et le désormais macroniste Christian Estrosi. Le gouvernement encourage les distributions alimentaires là où des arrêtés préfectoraux les interdisaient quelques mois auparavant. Il annonce même la création de 100 000 places d’hébergement après avoir, des années durant, abandonné à la rue des milliers de réfugiés fuyant les conflits en Syrie, en Afghanistan, en Libye, au Soudan, en Érythrée, au Mali…

davantage d’expulsions et de contrôles aux frontières

Mais ce qui pourrait apparaître comme un véritable changement de cap est le révélateur de la xénophobie présente au cœur des politiques migratoires menées par les dirigeants européens depuis plus de dix ans. Et pour la suite ?

Les premières annonces faites par le président-candidat ne peuvent, en tout cas, que rassurer les électeurs de droite et d’extrême droite : davantage d’expulsions et de contrôles aux frontières. Les populistes racistes assumés, comme Zemmour et Le Pen, ou hypocrites, comme Valérie Pécresse, ne promettent pas autre chose. Si ce n’est des changements de vocabulaire : « charters », « remigration », etc. En définitive, à droite de Yannick Jadot et d’Anne Hidalgo, on nous propose la continuation, voire l’aggravation, des politiques responsables de la mort de dizaines d’exilés à nos frontières, des Alpes briançonnaises au large des côtes calaisiennes en passant par les voies ferrées mentonnaises.

Les candidats de gauche, qu’ils soient fraternels, égalitaires ou tout à la fois, proposent pour leur part des programmes plaçant le respect du droit, la dignité dans l’accueil et l’accès au travail comme des pierres angulaires de leur politique en matière d’immigration.

Les dispositifs mis en place pour les réfugiés ukrainiens montrent que ces choix sont non seulement possibles, mais surtout les seuls à être véritablement humains.

France24 - Monde

Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front

Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45

Laura MOUSSET Suivre

Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.

France24 - World

Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

Issued on: 29/03/2022 - 17:44

Lara BULLENS Follow

Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

March 26, 2022

This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

Consequences of speaking out

The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

‘You could be next’

Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Reporter's notebook

From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

The Observers

War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

L'Humanité

« Les exilés viennent ici chercher un avenir »

Actu

enjeu de campagne Le documentaire Que m’est-il permis d’espérer, qui sort aujourd’hui en salles, nous rappelle qu’une politique d’accueil est nécessaire et possible pour tous les réfugiés d’Ukraine, d’Afghanistan, de Syrie ou d’ailleurs.

Kareen Janselme

«   I l n’y a pas de crise de migrants, mais une crise de l’accueil. » L’expression lancée par les documentaristes Vincent Gaullier et Raphaël Girardot n’est pas une figure de style. L’accueil actuel fait aux réfugiés ukrainiens leur donne raison. « Nous allons y arriver », assurait pourtant, dès 2015, la chancelière allemande en ouvrant ses frontières à des centaines de milliers de migrants. Alors qu’ailleurs sa décision faisait grincer des dents.

En France pourtant, en 2016, contre l’avis de l’État, un site avec 300 cabanes en bois est construit à Grande-Synthe (Nord) pour mettre à l’abri les exilés, à l’initiative du maire Damien Carême et de Médecins sans frontières (MSF). Et, à la fin de cette année-là, la Mairie de Paris s’associe au mouvement Emmaüs pour ouvrir un centre d’accueil provisoire au nord de la capitale, dans le quartier de la Chapelle. L’État sera contraint de prendre le relais. Depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est la première fois qu’un camp est installé en plein Paris. « C’était une époque où il y avait 4 000 personnes qui dormaient place Stalingrad en attendant d’être reçues pour s’inscrire à une demande d’asile, raconte Vincent Gaullier, coréalisateur de Que m’est-il permis d’espérer. J’habite dans ce quartier-là. Il y a un moment où tu ne peux pas t’en offusquer et ne rien faire. Donc on a fait ce film. »

Face aux campements sauvages et indignes, une bulle de toile fermée à l’architecture démontable prévoit d’accueillir 400 hommes, chaque nuit, pour une durée de cinq à dix jours, le temps de décrocher un rendez-vous à la préfecture pour une demande d’asile. Les réalisateurs installent leur caméra porte de la Chapelle et découvrent « un concentré de la société française ». D’un côté, des bénévoles qui sont venus spontanément apporter leur aide à Emmaüs et qui vont constituer la moitié des effectifs du centre d’accueil. Mais aussi des salariés de l’association qui donnent un repas, un pull chaud, des draps propres. Des médecins du Samu social qui soignent un visage brûlé par le soleil, qui palpent sans gants – pour ne pas le mettre à distance – un réfugié victime de la gale. Des membres d’Utopia 56 qui veillent à l’extérieur sur ceux qui n’ont pas pu rentrer dans le centre… « Soit tout un élan d’accueil important, constate le second réalisateur, Raphaël Girardot. Mais, de l’autre côté, une inhospitalité à son plus fort taux, représentée par la préfecture et par l’État. Ces personnes espèrent qu’aller à la préfecture va leur donner des droits, alors que, très souvent, c’est une fin de non-recevoir. On a relevé leurs empreintes en Italie ou en Espagne, alors on veut les renvoyer là-bas, même si elles n’y ont pas fait de demande d’asile. »

« quand l’état a une attitude hospitalière, il n’y a pas de chaos »

Les documentaristes filment l’espoir des arrivants et la réalité de la barrière administrative, où le récit des exilés est empêché, la traduction souvent erronée, jamais vérifiée. Autant de prétextes à un non-accueil, au refus d’ouvrir un dossier. « La violence n’est pas physique, mais administrative, commente Raphaël Girardot. On leur dit “ça ne rentre pas dans l’ordinateur”, “il faut répondre par oui ou par non”, “on n’arrive pas à lire vos papiers officiels en italien”. C’est un mur. »

Au bout de dix-huit mois, la Chapelle ferme. La préfecture veut imposer la prise d’empreintes dans l’enceinte du centre. Emmaüs refuse. « Le conflit était inhérent dès le début de cette création, estime Michel Agier, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Avec le contrôle de l’Office français de l’immigration, du gouvernement, les gens identifiés à leur entrée… C’était intenable pour des acteurs de la solidarité comme Emmaüs de se voir concrètement pris dans un engrenage de contrôles, voire d’expulsions. » Aujourd’hui, un virage est-il amorcé dans la politique migratoire ? Avec cette directive datant de 2001, déterrée par l’Union européenne et jamais utilisée, qui, miraculeusement, ouvre tous les sésames pour accueillir les Ukrainiens fuyant la guerre ?

en Europe, les femmes sont majoritaires dans l’exil

« On démontre aujourd’hui que c’est réalisable sur le plan logistique, qu’une bonne relation entre l’État et les associations peut exister, reprend l’anthropologue. Là, ça ne crée pas de chaos, de jungle, dans la mesure où l’État a une attitude hospitalière, comme les associations et les gens. Auparavant, l’État est même allé jusqu’à criminaliser les gens qui accueillaient des personnes en situation irrégulière. » Aujourd’hui, cependant, personne ne peut rester aveugle au deux poids, deux mesures : « Les gens qui viennent de Syrie, d’Afghanistan, d’Érythrée, du Soudan, etc., sont toujours à la rue et ne bénéficient pas de cette directive, remarque Michel Agier. À Calais, en ce moment, avec l’accord de la préfecture, les Ukrainiens sont accueillis dans l’auberge de jeunesse, là où l’étaient les chercheurs et les journalistes qui enquêtaient dans la jungle de Calais en 2015-2016. C’est vraiment de la provocation car les mille migrants à la rue, dans des squats ou des campements, n’ont toujours aucune solution. » Comment accepter cet accueil différencié suivant l’origine de la migration ? Même la candidate du RN rappelle opportunément à la France la convention de Genève pour soutenir l’accueil des Ukrainiens, estimant qu’il ne s’agit ici « quasiment que des enfants, des femmes et des personnes âgées », repoussant cette fois-ci au loin son habituelle description masculine du « migrant » menaçant. « On associe toujours la migration qui fait peur à des figures masculines, en masse, en haillons… C’est toujours la figure des hordes barbares qui arrivent », analyse Michel Agier. Or, la géographe Camille Schmoll, notamment, a démontré que les femmes sont majoritaires dans l’exil en Europe, et constituent presque la moitié des migrants dans le monde (48 %). À rebours de l’image instrumentalisée par l’extrême droite et tous les politiques qui freinent une gestion plus humaine des politiques migratoires.

« Le point commun des exilés, c’est qu’ils viennent ici pour chercher un avenir, reprend Vincent Gaullier. Il n’est pas possible là où ils habitent pour des raisons politiques, ethniques, religieuses, économiques. Raphaël et moi, nous ne faisons pas de différence. Ces personnes sont notre avenir, comme notre passé et notre présent le prouvent. Oui, elles sont comme nous, des êtres humains avec des histoires de famille, des métiers et des rêves. Demain, elles seront Nous. »

réfugiéspolitique migratoire
France24 - World

Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations

Issued on: 29/03/2022 - 07:38Modified: 30/03/2022 - 04:55

FRANCE 24 Follow

Ukraine proposed adopting neutral status and a 15-year consultation period on the future of Russian-occupied Crimea as long as a complete ceasefire with Russian forces is agreed, negotiators said at the conclusion of peace talks in Istanbul on Tuesday. Despite Russian vows to "radically" reduce military operations near Kyiv and Chernigiv, Western officials urged caution. Read about the day's events as they unfolded on our live blog. All times indicated are Paris time [GMT+1].

06:14 am: Trump asks Putin to help dish dirt on Hunter Biden

Donald Trump has called on Russian President Vladimir Putin, who launched an invasion of Ukraine last month, to reveal any compromising information he might have on US President Joe Biden’s son, Hunter.

The former Republican president returned to accusations he had repeated many times during his unsuccessful campaign against Biden in the 2020 presidential election.

In an interview excerpt broadcast Tuesday by Real America’s Voice “Just the News” show, Trump claimed that the wife of the mayor of Moscow gave $3.5 million to Hunter Biden.

“That’s a lot of money,” he said. “She gave him $3.5 million so now I would think Putin would know the answer to that. I think he should release it.”

Trump has long claimed, without providing evidence, that the younger Biden received the funds from Elena Baturina, wife of the late Moscow mayor Yuri Luzhkov, in a bid to curry favor with Joe Biden.

04:55 am: US State Department warns that Moscow may ‘detain’ Americans in Russia

The US State Department issued a travel advisory on Tuesday warning that Moscow “may single out and detain US citizens in Russia” and repeating earlier warnings for Americans not to travel to the country.

The warning was “due to the unprovoked and unjustified invasion of Ukraine by Russian military forces” as well as the potential for harassment of US citizens by Russian authorities, the travel advisory said, repeating calls for Americans travelling or living in Russia to leave “immediately”.

03:57 am: Death toll in Mykolaiv strike rises to 12

At least 12 people were killed and 33 wounded on Tuesday when a Russian missile hit a regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, emergency officials said.

“The bodies of 12 people have been recovered from the site of the destruction and 33 people have been injured,” Ukraine’s emergencies agency said in a statement on Telegram.

Photos posted by the agency showed rescue workers clearing the rubble and a female medical worker in a red suit helping an injured man lying on a stretcher, his face bloodied.

Earlier in the day officials spoke of nine people being killed and 28 injured in the strike, which hit the nine-storey building shortly before 9 am local time, destroying the entire central part of the structure.

After a lull in the fighting that lasted several days, the attack on Tuesday morning surprised this city, which is home to half a million people in peacetime. Mykolaiv stands on the road to Odesa, Ukraine’s largest port in the south.

The front line in the region has recently shifted southeast to Mykolaiv, which is located near Kherson, the only major Ukrainian city that Russia claims to have taken under full control since the war started over a month ago.

03:06 am: With Ukraine farmers on frontlines, UN food chief warns of ‘devastation’

The UN food chief warned on Tuesday that the war in Ukraine was threatening to devastate the World Food Programme’s efforts to feed some 125 million people globally because Ukraine had gone “from the breadbasket of the world to breadlines.”

“It’s not just decimating dynamically Ukraine and the region, but it will have global context impact beyond anything we’ve seen since World War Two,” WFP Executive Director David Beasley told the 15-member United Nations Security Council.

Beasley said 50 percent of the grain bought by the WFP, the food-assistance branch of the United Nations, comes from Ukraine, “so you can only assume the devastation that this is going to have on our operations alone.”

“The farmers are on the frontlines,” he said.

Beasley added that the crisis was compounded by a lack of fertilizer products coming from Belarus and Russia.

“If you don’t put fertilizer on the crops, your yield will be at least 50% diminished. So we’re looking at what could be a catastrophe on top of a catastrophe in the months ahead,” he told the council.

02:48 am: Ukrainian military remains wary of Russian promises

The general staff of the Ukrainian armed forces said Tuesday evening that Russia’s promise to curtail military operations in some areas was “probably a rotation of individual units and aims to mislead.”

01:14 am: Thousands of civilians may have died in Mariupol in past month, UN says

Thousands of civilians may have died in the besieged port city of Mariupol in southern Ukraine since bombing began four weeks ago, the head of the UN human rights mission told Reuters on Tuesday, providing its first estimate.

Nearly 5,000 people, including about 210 children, have been killed in Mariupol since Russian forces laid siege to it a month ago, a spokesperson for Mayor Vadym Boichenko said on Monday.

His office said 90% of Mariupol’s buildings had been damaged and 40% destroyed, including hospitals, schools, kindergartens and factories.

“We do think that there could be thousands of deaths, of civilian casualties, in Mariupol,” Matilda Bogner, head of the UN human rights mission in Ukraine which deploys some 60 monitors, said in a virtual interview.

She said the mission did not have a precise estimate but was working to gather more information.

Local officials, citing witness accounts, last week estimated that 300 people were killed in the March 16 bombing of a Mariupol theatre where people were sheltering.

As of Tuesday, the UN human rights office had confirmed 1,179 civilians killed and 1,860 injured across Ukraine in the five-week old conflict, amid reporting delays due to the hostilities, a statement said.

March 30, 00:36 am: Western diplomats accuse Russia of fuelling global food crisis

Western diplomats accused Russia before the UN Security Council on Tuesday of having caused a “global food crisis” and putting people at risk of “famine” by starting the war in Ukraine, which serves as a breadbasket for Europe.

Russian President Vladimir Putin “started this war. Vladimir Putin created this global food crisis. And he is the one who can stop it,” US Deputy Secretary of State Wendy Sherman said during a Security Council meeting devoted to the humanitarian situation in Ukraine.

France’s ambassador to the UN, Nicolas de Riviere, furthered that “Russia’s aggression against Ukraine is increasing the risk of famine around the world” and that populations in developing countries would be the first to be affected.

“Russia will no doubt try to make us believe that it is the sanctions adopted against it that are creating an imbalance in the world security situation for food,” de Riviere added.

Moscow’s UN Ambassador Vassily Nebenzia indeed countered that potential turbulence in the global food market was in fact caused by “the unbridled sanctions hysteria that the West has unleashed against Russia.”

Sherman and the director of the World Food Program (WFP), David Beasley, reported that Ukraine and Russia, which are both major cereal producers, represent 30 percent of world wheat exports, 20 percent for corn and 75 percent for sunflower oil.

10:06 pm: Ukraine's Zelensky calls Russia talks 'positive' but wants to see results

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said there were "positive" signals from peace talks with Russia on Tuesday but that there could be no talk of lifting sanctions until the war ends.

"We can say that the signals we hear from the negotiations are positive, but those signals do not drown out the explosions or Russian shells," Zelensky said in a video address late Tuesday. 

Zelensky also expressed skepticism about Moscow's stated plan of a military de-escalation, saying: "We will not decrease our defense efforts". He added that there could be no talk of lifting Russia sanctions until the war ends.

10:01 pm: At least nine dead in airstrike in Ukraine's Mykolaiv

At least nine people were killed and 28 injured in a Russian missile strike on a regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, prosecutors said Tuesday.

"Russia's defence forces carried out a missile strike on the building of Mykolaiv state administration," the prosecutor general's office said on messaging app Telegram, citing investigators.

"According to information currently available, nine people have been killed and 28 have been injured," the prosecutor's office said. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv. 

 

9:25 pm: Russia 'repositioning' forces near Kyiv, not withdrawing, says Pentagon

Russia is "repositioning" a small number of its forces near Kyiv but is not withdrawing and the Ukrainian capital remains under threat, the Pentagon said Tuesday.

"We're seeing a small number now that appears to be moving away from Kyiv, this on the same day that the Russians say they're withdrawing," Pentagon spokesman John Kirby said.

"But we're not prepared to call this a retreat or even a withdrawal," he said. "We think that what they probably have in mind is a repositioning to prioritize elsewhere."

"We all should be prepared to watch for a major offensive against other areas of Ukraine," Kirby said. "It does not mean that the threat to Kyiv is over.

"Russia has failed in its objective of capturing Kiev," the Pentagon spokesman said, but "they can still inflict massive brutality on the country including on Kyiv".

7:37 pm: Biden, European allies agree to 'continue raising costs on Russia' over Ukraine

US President Joe Biden and key Western European allies agreed Tuesday in a phone call to keep punishing Moscow for its invasion of Ukraine, the White House said.

"The leaders affirmed their determination to continue raising costs on Russia for its brutal attacks in Ukraine, as well as to continue supplying Ukraine with security assistance to defend itself," according to a White House statement issued after Biden spoke with the leaders of Britain, France, Germany and Italy.

"They also discussed the importance of supporting stable energy markets in light of current disruptions due to sanctions," the statement said.

7:11 pm: Macron says no Mariupol humanitarian mission possible 'at this stage'

The conditions for carrying out a humanitarian operation sought by France to help citizens in the besieged Ukrainian port of Mariupol jave not been met "at this stage", President Emmanuel Macron's office said after the French leader spoke by telephone with his Russian counterpart Vladimir Putin.

Macron outlined the mission sought alongside Turkey and Greece to Putin, who responded that "he was going to think about it" before responding, an Élysée Palace official said.

7:00 pm: Ukrainian forces are not only holding Russian troops at bay but actively pushing them back

Ukrainian troops say they are slowing pushing back Russian forces from the city of Kharkiv. FRANCE 24’s Catherine Norris Trent reports from Ukraine's second-largest city. 

 

6:58 pm: US, Europe urge West not to drop guard against Russia

The leaders of the United States, UK, France, Germany and Italy on Tuesday urged the West not to drop its guard against Russia after Moscow signalled it would scale down fighting around two Ukrainian cities.

"They agreed there could be no relaxation of Western resolve until the horror inflicted on Ukraine is over," they said, according to a read-out from UK Prime Minister Boris Johnson's Downing Street office.

The reduction in military activity would take place around the capital, Kyiv, and the city of Chernigiv, the Kremlin said.

US President Joe Biden on Tuesday said it remains to be seen whether Russia follows through with any actions to scale down its military operations in Ukraine, saying Washington and its allies will continue with strong sanctions and aid for Ukraine.

"We'll see if they follow through with what they're suggesting" as Moscow-Kyiv negotiations continue, he told reporters at the White House following his meeting with Prime Minister Lee Hsien Loong of Singapore.

"We're going to continue to keep a close eye on what's going on."

6:50 pm: Russia-backed Donetsk Republic will consider joining Russia, says separatist leader

The Russia-backed self-proclaimed Donetsk People's Republic in eastern Ukraine may consider joining Russia once it controls all of Ukraine's Donetsk region. "The main task is to reach the constitutional borders of the republic. Then we will determine that," the Donetsk News Agency quoted Denis Pushilin as saying.

6:49 pm: Blinken says no sign Russia is 'serious' on Ukraine peace efforts

Washington has not seen "signs of real seriousness" from Russia in pursuing peace after its invasion of Ukraine, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday, even as talks between Russian and Ukrainian officials in Turkey sparked hopes of progress toward ending the war.

Blinken said it was up to Ukraine to characterize whether there was real progress in the talks, but added the United States was focused on Russia's actions, not its words.

"What Russia is doing is the continued brutalization of Ukraine and its people, and that continues as we speak," Blinken told reporters during a visit to Morocco, calling on Moscow to end its aggression now and pull its forces back.

6:47 pm: Putin tells Macron 'nationalists' in Mariupol must lay down arms, says Kremlin

Russian President Vladimir Putin said Tuesday Ukrainian "nationalists" in the embattled city of Mariupol must lay down their arms as he discussed the conflict with French leader Emmanuel Macron, the Kremlin said.

"It was stressed that in order to resolve the difficult humanitarian situation in this city (Mariupol), Ukrainian nationalist militants must stop resisting and lay down their arms," the Kremlin said in a statement.

6:19 pm: US official warns any Russian troop movement around Kyiv 'not a withdrawal'

Any movement of Russian forces from around Kyiv would constitute a “redeployment, not a withdrawal”, a US official said on Tuesday after Russia promised to scale down military operations near the Ukrainian capital.

“We believe any movement of Russian forces from around Kyiv is a redeployment, not a withdrawal. And the world should be prepared for continued major offensives against other areas of Ukraine,” the official said, adding: “They are shifting gears ... No one should mistake that for Russia ending the conflict.”

5:12 pm: Russia has repeatedly fired hypersonic missiles at Ukraine targets, says US general

Russia has repeatedly fired hypersonic missiles at Ukrainian military targets, the top US military commander in Europe, Air Force General Tod Wolters, told a Senate hearing on Tuesday.

"Most of those strikes have been designated at specific military targets," Wolters said.

Russia announced on March 19 that it used hypersonic Kinzhal (Dagger) missiles to destroy a large weapons depot in Ukraine's western Ivano-Frankivsk region.

4:50 pm: Ukraine's negotiation positions

Ukraine made a series of proposals at talks held Tuesday in Turkey with Russia on resolving the month-long conflict.

Here is a summary of the major proposals:

1) Security guarantees

Ukraine wants legally binding security guarantees from Western countries, which it says will be equivalent to or better than NATO's collective security guarantee.

"We want an international mechanism of security guarantees where guarantor countries will act in a similar way to NATO's article number five -- and even more firmly," David Arakhamia, a Ukrainian negotiator, told reporters after talks with the Russian delegation.

2) Neutrality not NATO

With such security guarantees Ukraine could become neutral, which in effect means it would drop its aspirations to join NATO.

"Ukraine would accept neutral status if the security guarantees work," said Arakhamia.

3) No foreign military bases

With foreign security guarantees in place, Ukraine "won't host on its territory any foreign military base", said Okesandr Chaly, another Ukrainian negotiator at the talks.

4) EU membership

Kyiv insisted that the international accord on the country's security not block Ukraine's possible membership in the EU.

5) Territorial integrity

Ukraine proposes to sidestep the question of Crimea and the breakaway territories in the eastern Donbas region.

In order for the security guarantees to quickly come into force the accord would "temporarily exclude" these areas, said Arakhamia.

4:00 pm: ‘The destruction is massive in Kharkiv’

“In the city centre, government and official buildings are devastated and people are literally picking up the pieces of this town,” says FRANCE 24's Catherine Norris Trent. She describes a city pounded by Russian artillery, where the explosions continue.

 

3:33 pm: Turkey hails Istanbul talks as 'most significant progress’ since war began

Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said talks Tuesday between Russia and Ukraine in Istanbul marked the "most significant progress" since war broke out between the two countries.

Speaking after three hours of talks between delegations from both Moscow and Kyiv, Cavusoglu said the discussions represented "the most significant progress since negotiations began" following Russia's invasion of Ukraine. Talks would not resume on Wednesday, he added. FRANCE 24's Jasper Mortimer reports. 

3:28 pm: Russia to 'radically' reduce military activity around Kyiv

Russia will "radically" reduce its military activity in northern Ukraine, including near the capital Kyiv, after "meaningful" talks in Istanbul, Moscow's negotiators said Tuesday.

"Given that the talks on the preparation of an agreement on the neutrality and non-nuclear status of Ukraine have moved into a practical field... a decision has been made to radically... reduce the military activity in the areas of Kyiv and Chernigiv," said Russia's Deputy Defence Minister Alexander Fomin.

Chief negotiator Vladimir Medinsky said there had been a "meaningful discussion" at the talks and that Ukrainian proposals would be put to Russian President Vladimir Putin.

"After today's meaningful discussion we have agreed on and proposed a solution, according to which the meeting of the heads of state is possible simultaneously with the foreign ministers initialling the treaty," Medinsky added.

"On the condition of quick work on the agreement and finding the required compromise, the possibility to make peace will become much closer," he said.

3:08 pm: Ukraine proposes Moscow drop any opposition to it joining EU, Russian official says

Russian lead negotiator Vladimir Medinsky said on Tuesday that Kyiv's proposals to Moscow at talks in Istanbul included one that Russia would not oppose Ukraine joining the European Union.

He made the comment in footage broadcast on state television after talks between Russia and Ukraine in Istanbul.

3:00 pm: Ruble surges 10% on Ukraine-Russia talks progress

The ruble, which fell sharply following Russia's invasion of Ukraine, surged by more than 10 percent against the dollar on Tuesday following progress in talks between Moscow and Kyiv.

The Russian currency stood at 85.42 rubles to the dollar at around 12:45 PM GMT. It had plunged to an unprecedented level of 150 to the greenback in recent weeks.

1:57 pm: Ukraine proposes adopting neutral status in exchange for security guarantees

Ukraine proposed adopting neutral status in exchange for security guarantees at the latest round of talks with Russia, meaning it would not join military alliances or host military bases, Ukrainian negotiators said on Tuesday.

The proposals would also include a 15-year consultation period on the status of annexed Crimea and could come into force only in the event of a complete ceasefire, the negotiators told reporters in Istanbul.

1:47 pm: Russian negotiator says Putin-Zelensky meeting possible

A Russian spokesman in Istanbul said that a future meeting between President Vladimir Putin and Ukrainian President Volodymyr Zelensky is possible.

1:43 pm: Ukraine negotiator says Kyiv will not compromise on 'international borders'

Kyiv will not recognise any compromise over 'the international borders of Ukraine', a Ukrainian negotiator said after peace talks with a Russia in Istanbul on Tuesday.

1:36 pm: French sportswear retailer Decathlon suspends activities in Russia

Decathlon, the sportswear arm of a French retail empire facing criticism for staying in Russia since its invasion of Ukraine, said on Tuesday it was now suspending activities in the country due to supply difficulties.

Decathlon is owned by the Mulliez family, which is also behind DIY retailer Leroy Merlin and food retailer Auchan, both of which continue to operate in Russia.

"In strict compliance with international sanctions, Decathlon notes that the supply conditions are no longer met to continue its activity in Russia. Decathlon has to suspend the operation of its stores," it said in a statement.

12:24 pm: Macron to speak with Putin later today

French President Emmanuel Macron is due to talk to Russian President Vladimir Putin later this Tuesday, according to the French presidential palace.

11:58 am: Ukraine looking to secure humanitarian relief at Istanbul peace talks 

FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.

11:35 am: Ukraine-Russia peace talks begin in Istanbul

Russian and Ukrainian negotiators began the first direct peace talks in more than two weeks on Tuesday in Istanbul, amid Moscow's ongoing invasion of Ukraine.

In a speech ahead of the talks, Turkish President Recep Tayyip Erdogan told the delegations the time had come for concrete results and that progress would pave the way for a meeting of the countries' two leaders.

"It is up to the sides to stop this tragedy. Achieving a ceasefire and peace as soon as possible is to the benefit of everyone. We think we have now entered a period where concrete results are needed from talks," he said.

"The negotiating process, which you have been carrying out under the orders of your leaders, has raised hopes for peace."

Ukrainian television said the meeting began with "a cold welcome" and no handshake between the delegations.

11:22 am: IAEA chief in Ukraine for talks on ensuring safety of nuclear facilities

International Atomic Energy Agency (IAEA) chief Rafael Grossi is in Ukraine for talks with senior government officials about ensuring the safety and security of its nuclear facilities, the UN nuclear watchdog said on Tuesday.

"This conflict is already causing unimaginable human suffering and destruction," Grossi said in a statement. "The IAEA's expertise and capabilities are needed to prevent it from also leading to a nuclear accident."

Grossi will also visit one of Ukraine's nuclear power plants this week.

10:58 am: Russian strike hits government building in Ukraine’s Mykolaiv

A Russian strike battered the regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, a key port under heavy assault for weeks, the regional governor said Tuesday. 

"The regional administration building was hit," governor Vitaly Kim wrote on Facebook. He said that most people inside the building had not been injured but several civilians and soldiers were unaccounted for.

"We're clearing the rubble. Half the building was destroyed. My office was hit," Kim said in a video statement.

"Eight civilians are still under the rubble. We hope to be able to get them out," he said.

9:15 am: Kyiv having a ‘breather’ after counterattack by Ukrainian forces in suburb Irpin

The capital is 'having a bit of a breather' after Ukraine's forces successfully counterattacked Russian forces in the northwest suburb of Irpin. FRANCE 24's Gulliver Cragg explains that the advances don't mean fighting will end in Irpin: Makariv, a city about 65 kilometres west of Kyiv, was shelled Monday night after being retaken by Ukraine.

 

 

9:07 am: Russia’s Wagner Group has deployed mercenaries to eastern Ukraine, UK says 

Russia's Wagner Group has deployed its mercenaries to eastern Ukraine, the UK's ministry of defence said Monday, adding that over 1,000 would likely take part in fighting following Russian military setbacks. 

"They are expected to deploy more than 1,000 mercenaries, including senior leaders of the organisation, to undertake combat operations," the ministry said.

 

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN

March 28, 2022

 

8:56 am: Ukraine wants to open three evacuation corridors, including from Mariupol 

Ukraine hopes to open three humanitarian corridors to evacuate civilians from besieged towns and cities on Tuesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said. She said this would include trying to establish a safe corridor for people to leave the encircled southern port city of Mariupol in private vehicles. 

A total of 1,099 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Monday, a senior official said.

8:29 am: Turkey has played role of mediator in Ukraine war – and also supplied Kyiv with military drones

Turkey "is by no means neutral" amid Russia's invasion of Ukraine, having supplied Kyiv with military drones and having said that the invasion contravenes international law. But Ankara has also played the role of mediator. FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.

.

8:08 am: Russian forces still pose threat to Kyiv despite Ukraine’s counterattacks, UK says

Russia poses a significant threat to Kyiv through its forces’ strike capability even though Ukrainian forces continue localised counterattacks to the northwest of the city, British military intelligence said on Tuesday.

Russian forces have maintained their offensive on Mariupol with continuous heavy shelling of the city, the UK’s ministry of defence said in a statement. "However the centre of the city remains under Ukrainian control."

Elsewhere, Russian forces are maintaining blocking positions while attempting to reorganise and reset their forces, it added.

7:21 am: Ukrainian and Russian delegations prepare for talks in Istanbul

Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba said peace talks in Istanbul would focus on easing the humanitarian situation in Ukraine, with securing a ceasefire the top objective.

"The minimum programme will be humanitarian questions, and the maximum programme is reaching an agreement on a ceasefire," Kuleba said Tuesday.

Ahead of the talks, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said his country is prepared to declare its neutrality, as Moscow has demanded, and is open to compromise on the fate of the Donbas, the contested region in the country’s east.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned

EXPLAINER

A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

France24 - World

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Issued on: 26/03/2022 - 19:36

France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

A gruelling trip through Europe

They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

Individuals respond immediately

“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

ON THE GROUND

‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

France24 - Monde

Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche

Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37

Laura MOUSSET Suivre

Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.  

France24 - Monde

Pourquoi des pompiers ukrainiens portaient des uniformes canadiens dans un reportage de CNN

Publié le : 29/03/2022 - 12:38

Thaïs Chaigne Suivre

Un pompier portant l’uniforme de la ville d’Edmonton, au Canada, a été repéré à l’arrière-plan d’un duplex d’un journaliste américain de CNN à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Sur les réseaux sociaux, certains y voient une "preuve" que la chaîne CNN filmait en réalité depuis le Canada. Il y a pourtant une explication simple et logique à la présence de ces uniformes.

La vérification en bref :

  • La présence de pompiers portant un uniforme de la ville d’Edmonton (Canada) dans un reportage en Ukraine de CNN prouverait, selon certaines publications sur Twitter et Facebook, que la vidéo aurait été tournée lors d’un incendie au Canada.
  • Cette vidéo a bien été filmé par CNN à Lviv en Ukraine et montre des pompiers ukrainiens utilisant les équipements envoyés par une association canadienne pour les soutenir.

À en croire certains "enquêteurs" improvisés du web, CNN filmerait ses reportages sur la guerre en Ukraine… depuis le Canada. Cette étrange affirmation circule depuis le 26 mars sur les réseaux sociaux et s’appuie sur une vidéo de CNN, filmée depuis Lviv le même jour. 

On y voit Don Lemon, envoyé spécial de la chaîne américaine en Ukraine, couvrir une frappe de missiles sur un site de dépôt de carburant près de Lviv. À plusieurs reprises, on peut distinguer sur le dos d'un des pompiers derrière le journaliste le nom "Edmonton" écrit en lettres capitales jaunes. Edmonton est la capitale de l’État de l’Alberta, au Canada. L’étrange détail suffit à convaincre certains sceptiques que la scène ne se déroulerait pas en Ukraine, mais plutôt en Amérique du Nord.

"La chaîne américaine CNN publie une vidéo d'un incendie à Edmonton (Canada) comme un bombardement de la ville de Lviv en Ukraine", avance par exemple une publication du 27 mars, en français, partagée près de 1 500 fois sur Facebook. On retrouve la même théorie sur des publications sur TikTok, Facebook et Reddit

CNN Ladies and Gentlemen.Zoom in on firefighter in "Ukraine" pic.twitter.com/onmbyvbLRc

March 27, 2022

Les publications s’appuient pour la plupart sur ce tweet, publié le 26 mars, qui sous-entend que la vidéo est truquée. Il a depuis récolté près de 6 000 retweets et 13 000 mentions "j’aime".

Dons d’uniformes 

Les pompiers sur cette vidéo sont pourtant bien ukrainiens, même s’ils portent effectivement des uniformes canadiens de la ville d’Edmonton (visibles par exemple ici).

Le journaliste Daniel Dale de CNN, spécialiste de la vérification, en a expliqué la raison sur Twitter : il s’agit d’uniformes donnés par des pompiers canadiens aux Ukrainiens. "Une simple recherche Google montre que les pompiers d'Edmonton font don de combinaisons à leurs collègues ukrainiens depuis des années", explique-t-il dans ce tweet, tout en renvoyant à un article du média national canadien CBC datant de 2017 qui évoque déjà ces dons. 

Cet autre article du 27 mars 2022, de Global News, évoque lui 14 tonnes d’équipement livrées à l’Ukraine par les pompiers d’Edmonton lors d’un voyage de cinq jours en Ukraine ce mois-ci. 

À l’origine de ces dons, le groupe "Firefighter Aid Ukraine" basé à Edmonton, qui récolte les équipements pas ou plus utilisés pour les envoyer en Ukraine. Sur sa page Facebook, "Firefighter Aid Ukraine" a d’ailleurs publié une capture d’écran de la vidéo de CNN du 26 mars en se réjouissant de voir "les pompiers ukrainiens près de Lviv portant des équipements donnés par des pompiers d'Edmonton". On peut d’ailleurs voir les pompiers ukrainiens en uniforme canadien dans d’autres photos de presse prises 26 mars

On peut également apercevoir un pompier portant un équipement allemand dans un autre direct de CNN avec Don Lemon, toujours devant le site de dépôt de carburant à Lviv, diffusé à 18h30. (A 2:03 minutes, dans le fond à droite, avec l'inscription "feuerwehr" dans le dos, soit pompier en allemand)  Les pompiers allemands ont également fait des dons à leurs collègues ukrainiens.

Le site de stockage de carburant près de Lviv visible dans la vidéo de CNN a été ciblé par des missiles de longue portée russes, selon une déclaration du maire de Lviv le 27 mars dernier. L’événement a été largement couvert par la presse, ici par Reuters ou encore Euronews. Le site depuis lequel est filmé le reportage de CNN est visible sur Google Street View, au nord-est de Lviv. 

Vous souhaitez soumettre une photo ou une vidéo pour vérification ? Contactez-nous sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 !

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France24 - World

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

INTERVIEW

‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

New York Times - World

At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

Angkor Wat Dispatch

Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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By Richard C. Paddock

Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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France24 - Monde

En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin

Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40

AFP Juliette Halliez Suivre

Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.

Valeurs Actuelles

Jean-Vincent Placé mis en examen pour agressions sexuelles

L’ancien secrétaire d’Etat de François Hollande a été présenté, ce mardi 29 mars, à un juge d’instruction. Il est visé par une plainte pour harcèlement et agressions sexuelles. 

L’ancien membre des Verts, Jean-Vincent Placé, a été mis en examen ce mardi 29 mars 2022 pour « agressions sexuelles », relaie Le Progrès. Une information avait été ouverte pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction » et  « agression sexuelle ».

Un slow forcé avec une ancienne collaboratrice

L’ancien cadre et sénateur des Verts était en garde à vue depuis le lundi 28 mars dans les locaux de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre les personnes) après une plainte déposée par une ancienne conseillère.

Les faits de harcèlement sexuel présumés se seraient déroulés entre 2012 et 2016. Parmi les comportements qui lui sont reprochés, une danse forcée avec une ancienne collaboratrice. « Je sens ma poitrine contre la sienne durant toute la durée de la chanson et c’est extrêmement long, c’est humiliant, répugnant et c’est complètement indigne du comportement d’un élu de la République », avait-elle affirmé.

Jean-Vincent Placé a déjà été condamné à 5 000 euros d’amende pour des faits de harcèlement sexuel en mars 2021. Alors sénateur écologiste de l’Essonne et secrétaire d’Etat au sein du gouvernement Valls, il avait tenu des propos déplacés à l’égard d’une gendarme en lui disant : « Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

Publié le : 24/02/2022 - 21:31

Alix LE BOURDON

Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

Ici l'Europe

Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

Ici l'Europe

Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

New York Times - World

Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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By Emily Schmall

AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

That unity, however, has recently frayed.

A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

New

Delhi

Chennai

INDIA

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Auroville

Pondicherry

INDIA

Bay of

Bengal

TAMIL NADU

Madurai

SRI

LANKA

Gulf of

Mannar

50 mileS

By The New York Times

The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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New York Times - World

The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

The Great Read

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

12:45 A.M.

“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

Reporting From Afghanistan

Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

10:15 A.M.

We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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Valeurs Actuelles

Une Gilet jaune condamnée pour avoir menacé de mort Emmanuel Macron

Une  ancienne enseignante de la Marne a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir hurlé « Macron destitution, Macron décapitation, Macron explosion » lors d'une manifestation de gilets jaunes à Paris en 2020. 

L’audience s’est tenue devant le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne, lundi 28 mars. L’ enseignante documentaliste, révoquée de l’Éducation nationale, était jugée pour avoir menacé de mort le président de la République, rapporte franceinfo. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en la condamnant à trois mois d’emprisonnement, intégralement assortis d’un sursis probatoire de deux ans.

Des propos « historico-politiques »

Dans une vidéo tournée en marge d’une manifestation à Paris le 13 septembre 2020, cette femme âgée de 59 ans est filmée en hurlant : « Macron destitution, Macron décapitation, Macron explosion ». « Il faut lui exploser la gueule à ce dictateur », avait-elle également lancé.

Pour se défendre, la Gilet jaune a expliqué que ses « propos historico-politiques » faisaient référence à « l’exécution de Louis XVI ». « Et j’ai dit ‘Macron explosion’ car j’espérais une explosion de conscience de la part du peuple français », a-t-elle poursuivi. Estimant que « cet individu doit être expulsé de l’Elysée », elle ne voulait pas pour autant « d’événement violent » contre le président de la République.

L’accusée a également été condamné pour une autre affaire. L’ancienne enseignante avait comparé deux collègues à des « collabos de Vichy » pour avoir fait porter le masque à leurs élèves lors d’une activité en extérieur.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

Publié le : 18/02/2022 - 13:28

Caroline DE CAMARET

Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

DECRYPTAGE

La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

DECRYPTAGE

Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

Valeurs Actuelles

Émeutes à Sevran : 13 personnes interpellées après une nouvelle nuit de violences

Troisième nuit de violences en Seine-Saint-Denis après la mort d’un habitant de Sevran, tué par un tir policier samedi 26 mars. La soirée a été émaillée de plusieurs incendies dans les communes de Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, rapporte Le Figaro. Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de 13 personnes pour « dégradations volontaires par incendie », « participation à un groupement en vue de violences et dégradations » et « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

Les dégâts causés par ces multiples violences sont nombreux. Au total, 11 grandes poubelles et quatre véhicules ont été incendiés. Une ancienne salle de sport désaffectée a été détruite par les flammes. Aucune personne n’a été blessée.

Les nuits précédentes ont également été marquées par des violences. Des voitures et des poubelles ont été incendiées et les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortiers d’artifice et de jets de projectiles. Une brigade de CRS a même été victime d’une embuscade menée par une trentaine d’individus armés de bâtons et de barre de fer sans qu’aucun blessé n’ait été à déplorer dans les rangs de la police.

Une enquête de l’IGPN ouverte

Les faits se sont déroulés le samedi 26 mars. Les forces de l’ordre intervenaient après le vol d’une camionnette de livraison de colis à Aulnay-sous-Bois. Alors qu’un des policiers s’est approché de la vitre du conducteur, la « camionnette a redémarré brusquement » et, « pour des raisons qui restent encore à déterminer, le policier a fait usage de son arme », a détaillé le procureur de Bobigny. L’homme a succombé à ses blessures. L’IGPN a été saisi pour enquêter sur les circonstances du drame.  Le jour même, une polémique a aussi vu le jour sur le terrain politique, lorsque plusieurs élus locaux ont adressé des messages de sympathie aux proches de la victime, sans évoquer de soutien aux forces de l’ordre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Émeutes à Sevran : la syndicaliste Linda Kebbab dénonce les discours politiques accusant les policiers de “tueurs”

En Seine-Saint-Denis, plusieurs épisodes violences ont secoué la commune de Sevran, au cours des derniers jours, parmi lesquels des tirs de mortiers, des poubelles brûlées et des émeutes urbaines. A l’origine : la mort d’un voleur de camionnette abattu samedi 26 mars par un policier, lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois. Dans un communiqué diffusé le même jour, le maire de Sevran, l’écologiste Stéphane Blanchet, a dit regretter la mort « d’un Sevranais âgé de 32 ans et père de famille ». Une prise de position adoptée par d’autres élus, à l’instar de Clémentine Autain, députée LFI de la circonscription. Invitée de RMC ce mardi, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police, s’est exprimée à ce sujet. Sur le plateau de l’émission « Face à Apolline », elle a dénoncé un type de discours politiques qui, selon elle, laissent entendre que les policiers sont des « tueurs »

« Je trouve la situation relativement grave » 

Dans le détail, Linda Kebbab a jugé la réaction de Stéphane Blanchet, puis celle de Clémentine Autain, « assez choquantes »« Le communiqué n’a pas volonté d’apaiser, mais de diviser, fracturer et jeter l’opprobre », a-t-elle estimé au micro d’Apolline de Malherbe. Et la syndicaliste de poursuivre : « Je trouve la situation relativement grave. On ne peut pas pointer du doigt les policiers comme étant des tueurs de pères de famille, alors qu’on n’est pas [dans une situation où la victime était] une personne qui passait par là. » Et la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police de conclure : « Moi, j’ai une pensée pour mes collègues […] et pour d’autres encore qui, encore très récemment, ont été percutés et tués par des voitures qui ont refusé de s’arrêter. » 

L’IGPN a été saisi pour enquêter  

Qu’en est-il des faits à l’origine de cette affaire ? Samedi 26 mars, sollicité pour le vol d’une fourgonnette aux alentours de 12h30, un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois avait retrouvé le véhicule et tenté de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge. « Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », avait expliqué Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué diffusé dans la presse le lendemain. L’IGPN a été saisie pour enquêter sur les circonstances du drame.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Toulouse l'espagnole

Publié le : 10/02/2022 - 12:01

Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

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Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la ville de Tcherniguiv “bombardée toute la nuit”, selon les autorités locales

Ce mercredi 30 mars marque le 35e jour de la guerre en Ukraine. La veille, après un échange téléphonique avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a affirmé que « les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes » à Marioupol. Si Volodymyr Zelensky a évoqué des signaux « positifs » lors des négociations avec la Russie en Turquie, le président ukrainien reste toutefois prudent. Selon lui, une possible levée des sanctions contre la Russie imposées par l’Occident ne sera « envisagée qu’une fois la guerre terminée ». Les Etats-Unis ont par ailleurs prévenu leurs ressortissants restés en Russie qu’ils risqueraient d’être arrêtés par les autorités russes, en raison de la position de Washington dans la guerre.

Des bombardements sur un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol

Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, relate BFMTV. « Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol. Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations concernant les victimes », a indiqué Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

Les pourparlers n’ont rien donné de « prometteur », assure le Kremlin

Après les négociations à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que les pourparlers n’avaient rien donné de « très prometteur », relate BFM TV. « Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a confirmé Dmitri Peskov à la presse. Volodymyr Zelensky avait pourtant assuré avoir reçu des signaux « positifs » après les négociations. 

Quatre millions de réfugiés ukrainiens

Le nombre de réfugiés ukrainiens a dépassé les 4 millions, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, exactement 4 019 287 Ukrainiens ont quitté leur pays. La Pologne accueillerait déjà 2,3 millions de réfugiés, relate BFM TV

La ville de Tcherniguiv « bombardée toute la nuit »

Le gouverneur de la région du nord de l’Ukraine a annoncé sur Telegram ce mercredi 30 mars que des bombardements ont eu lieu « toute la nuit » dans la ville de Tcherniguiv. Et ce, malgré la promesse de la Russie de réduire son offensive dans cette zone, relate BFM TV. Des infrastructures civiles auraient été détruites selon le gouverneur. La ville de Tcherniguiv serait privée d’eau et d’électricité.

Washington prévient les Américains en Russie d’un risque d’arrestation

Le département d’Etat a averti ses ressortissants américains, installés ou situés en Russie, qu’ils risqueraient une « arrestation ». Et ce, à cause de la position des Etats-Unis dans la guerre en Ukraine, relate BFM TV. Washington a évoqué « la possibilité de harcèlement de citoyens américains » par les autorités russes, « y compris (d)’arrestation ». Le département d’Etat a également rappelé aux Américains de ne pas se rendre en Russie, ou de quitter immédiatement le pays.

Plus de 5 200 élèves ukrainiens scolarisés en France

Le ministère de l’Éducation nationale a indiqué, mardi 29 mars, que 5 266 élèves ukrainiens étaient actuellement scolarisés en France, rapporte Le Figaro. Un chiffre qui se serait « multiplié par 20 depuis le 8 mars ». D’ici la semaine prochaine, le nombre d’enfants venus d’Ukraine scolarisés en France pourrait même doubler, passant la barre des 10 000. Le ministère a assuré avoir « encore de la capacité d’accueil » pour ces élèves.

Une levée des sanctions possible si la guerre est « terminée »

À la suite d’une nouvelle session de négociations entre la Russie et l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué dans une vidéo partagée sur Telegram qu’une levée des sanctions à l’encontre de Moscou ne sera possible que lorsque la guerre sera « terminée », relaie BFM TV. Le président ukrainien s’est montré très clair dans son message : « Il ne faut pas s’attendre à ce que les négociations entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu’une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous. » 

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Valeurs Actuelles

Israël : des attaques terroristes à Tel Aviv font au moins cinq morts

Nouvelle attaque à Tel-Aviv mardi 29 mars 2022. Au moins cinq personnes ont été tuées à l’arme automatique en banlieue de la métropole israélienne, rapporte BFM TV. Nos confrères du Figaro ont de leur côté indiqué que 11 personnes seraient décédées. La police a affirmé avoir abattu l’assaillant. Il s’agit de la troisième attaque en Israël en une semaine. Quelques jours plus tôt, dans le nord d’Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation djihadiste Etat islamique. Les assaillants ont été abattus par les forces de police.

Un homme a ouvert le feu sur des passants

Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. Sur des vidéos diffusées par les réseaux sociaux, le tueur aux cheveux courts paraît déterminé. La police israélienne est rapidement intervenue sur place.

L’individu a été abattu par les forces de l’ordre au cours d’un échange de tirs. Il s’agirait d’un Palestinien, originaire de la région de Jénine en Cisjordanie, berceau de la mouvance islamiste, rapporte Le Figaro. L’assaillant aurait été arrêté en 2013 pour des infractions à la sécurité et aurait purgé une peine de six mois de prison. Il se trouvait, selon la presse locale, en Israël de manière illégale. Les enquêteurs sont à la recherche d’éventuels complices. Le raid meurtrier n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.

Les Etats-Unis et la France condamnent les faits

La France a rapidement réagi après cette attaque en fin de soirée mardi 29 mars. Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers ». Sur Twitter, le président français a encore écrit : « Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau. »

Le terrorisme a une nouvelle fois frappé Israël. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 29, 2022

Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également condamné « l’attaque terroriste ». Comme le relaie BFM TV, mercredi 30 mars, le chef de la diplomatie américaine a jugé que « cette violence est inacceptable ». « Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur », a déploré Anthony Blinken.

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France24 - World

War in Ukraine: Amnesty chief slams 'failure to reform' UN institutions

Issued on: 29/03/2022 - 13:16

As the global rights watchdog Amnesty International unveils its annual report, the group's Secretary General Agnès Callamard joined us for Perspective. In the report, she accused Russia of turning humanitarian corridors in Ukraine into "death traps" – a tactic she says was used in Syria and Chechnya. Callamard also hit out at the UN Security Council for failing to "act adequately in the face of atrocities". Speaking to FRANCE 24, she slammed "our failure to reform" multilateral institutions, adding that the use of veto has meant that the UN Security Council has been "unable to address conflict" in several countries, with Ukraine the latest example.

© Studio graphique France Médias Monde

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France24 - World

TV series show: Volodymyr Zelensky's political satire 'Servant of the People'

Issued on: 29/03/2022 - 16:18

Eve JACKSON Follow Alison SARGENT Eve JACKSON Follow Alison SARGENT

From "Servant of the People", the show that launched the political career of Ukrainian President Volodymyr Zelensky, to "Pachinko", a multi-generational saga about a Korean family living under Japanese occupation, our critic Alison Sargent speaks to Eve Jackson about what's hot on the small screen this month.  

France24 - World

No, the British defence minister isn’t ready to send nukes to Ukraine

Issued on: 25/03/2022 - 16:54Modified: 28/03/2022 - 10:07

Russian YouTubers spoke to British Minister of Defence Ben Wallace by pretending they were the Ukrainian Prime Minister Denys Shmyha and then released a video on March 17 featuring excerpts making it sound like the British minister would support Ukraine with nuclear weapons. The video spread like wildfire on social media and in Russian media outlets. But the edited video is misleading. In reality, the British minister preached caution in using nuclear weapons.

If you only have a minute

  • Russian media outlets and various posts online claim that British Defence Minister Ben Wallace is ready to help Ukraine by sending it nuclear weapons. 

  • For proof, they’ve cited a video posted by Russian YouTubers who managed to contact British Defence Minister Ben Wallace by pretending they were Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal. The video features excerpts of the recorded video call. 

  • This video has been cut and edited. If you listen to the full conversation, Ben Wallace makes it clear he isn’t on board with sending nuclear weapons to Ukraine.

The verification in detail

The people behind the Russian YouTube channel Vovan222prank, which has since been deleted, are known for playing pranks on high-ranking officials, especially those who criticize the Russian government. They pretended to be Ukrainian Prime Minister Denys Shmygal during a video call with British Defence Minister Ben Wallace. On March 17, they posted excerpts of their call with the minister in a video lasting one and a half minutes. Their video garnered more than 290,000 views before being deleted from YouTube. 

In this short video, you can hear YouTubers pretending to be Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal asking Ben Wallace some questions.

“We would like to continue the nuclear program in order to protect ourselves from Russia," one of them says. "It is a difficult question but we think to start it.”

Wallace hesitates, then says, "But… I think, more than being neutral, Russia would really hate that.”

But the YouTuber, pretending to be Shmygal, continues to insist. 

“On all those bigger questions, I think those are questions that I need to speak to my prime minister,” Wallace says. “The principle is we will support Ukraine, as our friend, in the choices you make.”

Some interpreted this as Wallace’s blanket support. 

“The British minister of defence is ready to help Ukraine acquire nuclear weapons,” wrote Komsomolskaya Pravda, a Russian pro-government outlet in an article published on March 21. NTV, a state-controlled television channel, also says that the minister “didn’t rule out the idea of helping Kyiv obtain nuclear weapons”.

The Russian minister of foreign affairs also posted a screenshot of the video on Twitter on March 24, writing: “The ease with which London officials agree with the possibility of Ukraine having nuclear weapons is astonoshing [sic].”

The video was also shared widely on social media. T-house, a Chinese state-controlled media outlet, shared the video in a post on Facebook on March 22.

The video has also circulated on English and Russian speaking posts on Twitter. 

A video teaser edited by Russian YouTubers 

On March 21, the Russian YouTubers published a full version of the call, which lasted 16’28. They deleted that post and then republished it on March 24, but it has since been deleted on YouTube. 

The full version gives a clearer view of Wallace’s response.

When the Russian YouTuber says, “We would like to continue the nuclear program in order to protect ourselves from Russia. It is a difficult question but we think to start it,” Wallace’s response is, indeed, hesitant: “But… I think, more than being neutral, Russia would really hate that.”

“On all those bigger questions, I think those are questions that I need to speak to my prime minister,” Wallace says at 12’33 when the YouTubers continue to press. “The principle is we will support Ukraine, as our friend, in the choices you make.”

However, the YouTubers cut part of the call, where Wallace states his position more clearly. 

At 15’39, three minutes after his hesitant response, Wallace says: “On your acquisition of a nuclear – or, you think you want to explore a nuclear weapon – I think I would just be very careful about all of that. I think we are a signator to the Nuclear Proliferation Act, we can’t be seen to be doing that. That is an entirely different issue. So I think you have to be very careful with that.”

 

Wallace and the ministry of defence both took to Twitter in posts on March 23 asking YouTube to take down this video “doctored by Russia”.

Download the app

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France24 - World

Brazil's Bolsonaro admitted to hospital after feeling 'unwell'

Issued on: 29/03/2022 - 05:29

FRANCE 24 Follow

Brazilian President Jair Bolsonaro was admitted to a military hospital in Brasilia Monday to undergo tests after feeling unwell, local press reported. Also on Monday, the president decided to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.  

Bolsonaro, 67, who was stabbed in the abdomen during the 2018 presidential campaign leaving him with lasting health problems, was absent from an evening event organised by Brazil's Republican Party that he had been slated to attend.

"I'm sure the president is fine, it's just some extra exams he's doing, that's why he's not here," party chairman Marcos Pereira said.

According to the G1 news site, first lady Michelle Bolsonaro, who attended the event, said that her husband "is fine," and Minister of Communications Fabio Faria reported that the president simply felt "discomfort."

AFP contacted the presidential press service but did not immediately receive a response. 

In January, Bolsonaro was hospitalised for two days in Sao Paulo with a partially blocked intestine. 

The president, in power since 2019, was also admitted to the hospital in mid-July with the same problem, staying for four days although he did not undergo surgery.

Due to the stab wound, the far-right leader has undergone at least four surgeries, including the placement and subsequent removal of a colostomy bag, which made him more prone to intestinal disorders.

Decision to replace Petrobras chief 

Bolsonaro decided on Monday to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.  

The information, leaked by the Brazilian press, was confirmed in the evening by the ministry of mines and energy, which proposed economist Adriano Pires, a specialist in the oil and gas field, as the new candidate for the job. 

The appointment must be approved by Petrobras’ board of directors next April 13, the ministry said.  

Bolsonaro had appointed Silva e Luna, an army reserve general, in February last year, also dissatisfied at that time with the constant price increases applied by the company.  

The president has long criticised the pricing policy of Petrobras, which has set severe increases in line with the international price of crude oil. 

In early March, Petrobras upped the price of gas by 18.8 percent and diesel by 24.9 percent, citing the "worldwide increase in the price of oil and its derivatives as a result of the war between Russia and Ukraine". 

The increases have fuelled inflation, hitting Bolsonaro's popularity ahead of his re-election bid in October.  

According to the latest survey by the Datafolha consulting firm, conducted in March, 75 percent of Brazilians believe that the government has "a lot" or "some" responsibility for the surging inflation. 

The same survey indicates Bolsonaro would lose in an eventual second round against leftist ex-president Luiz Inacio Lula da Silva. 

(FRANCE 24 WITH AFP)

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Brazil Supreme Court judge suspends Telegram messaging app, a key Bolsonaro platform

Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

Brazil’s Bolsonaro launches reelection bid, facing stiff challenge from leftist Lula

France24 - World

Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

Issued on: 23/03/2022 - 17:00

Sébastian SEIBT

US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables to cut off the Western world's internet. 

"Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

It was not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has issued this warning. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attacks.

Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

March 22, 2022

Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

Underwater cables at risk

But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario in which Russia could deprive much of the world of internet access by attacking undersea cables.

This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said in January that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, according to the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

Moreover, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

Easily concealed attacks

"It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen.

All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

The results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

"They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables run linking Europe to the United States. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

An act of war

Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

But depriving the world of internet is not as straightforward as cutting electric wires on the front line in 1939.

"Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world, precisely because these infrastructures are so vulnerable.

"Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

"Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise."

Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use (managing financial flows, watching movies, playing video games), some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", assured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West,  Radakin confirmed. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

It is possible, however, that Russia could launch some lesser attack, just to prove its power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” said Bueger. 

This article has been translated from the original in French.

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Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

WAR IN UKRAINE

China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

The Debate

Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

France24 - World

France, Germany and Luxembourg seize assets of Lebanon’s central bank chief

Issued on: 29/03/2022 - 10:50

NEWS WIRES

France, Germany and Luxembourg have seized properties and frozen assets worth 120 million euros ($130 million) in a major operation linked to money laundering in Lebanon, the EU's justice agency said Monday.

The seizures are linked to a probe launched by French investigators last year into the personal wealth of Riad Salameh, the central bank chief in crisis-hit Lebanon.

"Five properties in Germany and France were seized as well as several bank accounts" were frozen, Eurojust said in a statement.

The Hague-based Eurojust said the operation on Friday was directed against five individuals who were suspected of embezzling public funds in Lebanon of more than $330 million and five million euros, respectively, between 2002 and 2021.

The five suspects include Salameh, a former Merrill Lynch banker and members of his family, a source close to the probe told AFP.

Prosecutors are probing Salameh's alleged links to criminal association and money laundering, judicial sources said, following a similar move by Switzerland.

A Lebanese judge last week charged Salameh with "illicit enrichment" and money laundering after he failed to attend a court hearing for the fifth time.

Legal proceedings opened against Salameh after complaints filed by anti-graft groups in April last year, supported by a group of Lebanese citizens who lost money since the crisis hit the country in 2019. 

'We contest entirely'

Friday's seizures also include three properties in Germany, valued at 28 million euros as well as other assets worth seven million euros.

In France, two Paris properties valued at 16 million euros as well as a bank account with 2.2 million euros were seized.

In Luxembourg, around 11 million euros were frozen in another bank account, Eurojust said.

The agency did not give any details on the suspects, saying "they are assumed to be innocent until proven guilty."

In post since 1993 and once hailed by political and business leaders, Salameh has been repeatedly accused by the government of former caretaker Prime Minister Hassan Diab of being responsible for the collapse of the Lebanese pound.

The Lebanese public suspect him and other high officials of transferring money abroad during a 2019 uprising, when ordinary people were prevented from doing so.

The 71-year-old financial official has defended himself, saying he believed he was being made the scapegoat for the Middle Eastern country's financial woes.

His lawyers too have called for the opening of a judicial probe, saying "it will give us access to the file" the contents of which "we contest entirely."

"We will exercise our full remedies" in the case, Salameh's French lawyer Pierre-Olivier Sur said.

(AFP)

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France opens probe into personal wealth of Lebanon’s central bank chief

Lebanon central bank chief faces corruption allegations in France

The France 24 Interview

Lebanese central bank governor on country's financial crisis: 'My conscience is clear'

France24 - Monde

Joe Biden qui cherche sa mère, pourtant décédée en 2010 ? Attention, intox

Publié le : 28/03/2022 - 18:25

Aude Dejaifve Suivre

Le président américain, Joe Biden, est la cible de tweets affirmant qu’il aurait perdu la tête : dans une vidéo publiée le 26 mars sur Twitter, on le voit s'arrêter en pleine interview et demander “Où est maman ?”. Des utilisateurs du réseau y voient un accès de folie, puisque la mère de Joe Biden est morte en 2010. Mais la séquence est décontextualisée, car Joe Biden s’adressait à la mère d’une artiste handicapée, lors de la célébration en juillet 2021 d’une loi pour les personnes handicapées.

Dans une vidéo publiée le 26 mars sur Twitter et partagée plus de 2 000 fois, un compte s’affichant comme favorable au parti d’extrême gauche de la France insoumise a partagé une vidéo d’un discours de Joe Biden, lors duquel il s’interrompt et demande “Maman… Où est Maman ?”. 

Quelqu’un dans l’assemblée lui répond “Elle est en train de regarder à la maison”. L’auteur, qui note que la mère de Joe Biden est décédée en 2010, en conclut que Joe Biden est atteint de sénilité. Un jour plus tard, l’auteur du tweet ajoute : “Certes les faits ne sont pas clairs, on ne sait pas qui il appelle réellement “Mom”, mais l'article ci-dessous vous en dira plus sur l'avancée de sa maladie… Cet homme est dangereux”, partageant un article de Vanity Fair concernant une précédente confusion de Joe Biden à propos de Kamala Harris.

La vidéo a également été partagée le même jour par un autre compte Twitter recueillant un peu plus de 6 000 vues. 

Joe Biden s’adressait à une participante et à sa mère, lors d’une célébration datant de 2021

En tapant les mots “Joe Biden” et “where’s mom” [“où est maman” en anglais] sur Internet, on peut lire un article de Newsweek de juillet 2021. L’article indique que la vidéo a été prise lors d’une célébration qui a eu lieu le 26 juillet 2021 à la Maison Blanche, à l'occasion de l'anniversaire de la loi sur les Américains avec handicap de 1990.

La retranscription du discours de Joe Biden, publiée par la Maison Blanche indique que le Président s’était adressé à la mère de Tyree Brown, une artiste handicapée, originaire du Maryland.

Selon la retranscription de la conversation, voici l’échange entre le président américain et Tyree Brown :

Joe Biden : “Deuxièmement… D’ailleurs, où est maman ? Maman ? Est-ce qu’elle est ici ? 

Tyree Brown : “Elle est en train de regarder à la maison”. 

Joe Biden : “Oh, elle est en train de regarder”. 

Tyree Brown : “Oui, elle est en train de regarder”.

Joe Biden : “OK. Je pensais qu'elle regardait… J'ai dit, ‘Maman est là’. Je voulais lui demander de se lever. Mais maman, tu ne peux pas te lever, puisque tu es à la maison".

Une vidéo plus longue publiée par la chaîne de télévision américaine C-Span montre Tyree Brown s’exprimer devant l’assemblée avant le discours de Joe Biden. 

Des photos de l’événement, où l’on voit Joe Biden et Tyree Brown, sont disponibles ici.

Joe Biden est régulièrement au centre de critiques affirmant qu’il souffre de sénilité ou de problèmes de santé, ou suggérant qu’il ne peut pas assurer ses responsabilités de président. Parmi ces critiques, de nombreuses intox ont été analysées par la rédaction des Observateurs de France 24.

>> À (re)voir sur Les Observateurs : Info ou intox - Joe Biden, à peine investi, déjà la cible des fausses informations

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France24 - Monde

"Serviteur du Peuple", la série qui a révélé Volodymyr Zelensky

Publié le : 29/03/2022 - 15:56

Nina MASSON Suivre Natacha VESNITCH Sonia PATRICELLI Nina MASSON Suivre Natacha VESNITCH Sonia PATRICELLI

Dans ce numéro 100 % séries de "À l’Affiche", Nina Masson s’arrête sur une série qui bat en ce moment des records d’audience sur Arte : "Serviteur du Peuple", une série en trois saisons dans laquelle l'actuel président ukrainien a joué le rôle de sa vie. L’Ukraine était aussi à l’honneur de "Séries Mania", le festival lillois consacré au petit écran dont le palmarès est placé cette année sous le signe de la jeunesse.

Enfin, nous évoquons le retour très remarqué de la série qui met la société française sur le divan : "En Thérapie". La saison 2 est à voir sur Arte.

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France24 - Monde

Brésil : le président Jair Bolsonaro hospitalisé après un malaise

Publié le : 29/03/2022 - 09:56

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Victime d'un malaise, le président brésilien a été hospitalisé lundi soir pour réaliser des examens. Depuis l'attentat à l'arme blanche dont il a été victime en septembre 2018, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, Jair Bolsonaro a subi une succession d'alertes abdominales.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a été admis, lundi 28 mars, dans un hôpital militaire à Brasilia pour réaliser des examens après un malaise, conséquence de l'agression au couteau qu'il avait subie en 2018 pendant sa campagne électorale, selon un de ses fils, le sénateur Flavio Bolsonaro.

"Les conséquences de la tentative d'homicide […] continuent à causer des problèmes de santé à mon père", a tweeté Flavio Bolsonaro. "Mais le mal n'a jamais gagné et ne vaincra jamais le bien", a-t-il ajouté en demandant des prières pour son père.

Une référence au bien et au mal déjà utilisée la veille par Jair Bolsonaro lors d'un meeting à Brasilia. "Notre ennemi n'est pas extérieur, il est intérieur. Ce n'est pas une lutte entre la droite et la gauche, c'est une lutte entre le bien et le mal, et nous allons gagner", a lancé le président brésilien à ses supporters qui portaient souvent un T-shirt "Bolsonaro 2022" même si la campagne ne doit commencer que le 16 août.

>> À voir sur France 24 : Brésil : Bolsonaro veut rester "neutre" sur la guerre en Ukraine

Âgé de 67 ans, Jair Bolsonaro était absent lundi soir d'une cérémonie organisée par le Parti républicain, l'une des formations qui le soutient, pour laquelle sa présence avait été annoncée.

"Je suis sûr que le président va bien, on lui fait juste subir quelques examens, c'est pourquoi il n'est pas ici", a expliqué le président du parti, le député Marcos Pereira.

Selon le site d'information G1, la première dame Michelle Bolsonaro était quant à elle présente à la cérémonie et a affirmé que son mari allait "bien". Le ministre de la Communication, Fabio Faria, a pour sa part évoqué un "malaise".

Le patron de Petrobras limogé

Depuis l'attentat à l'arme blanche dont il a été victime en septembre 2018, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, Jair Bolsonaro a subi une succession d'alertes abdominales.

Poignardé à l'intestin par un individu apparemment déséquilibré lors d'un bain de foule, il avait échappé de peu à la mort. Les séquelles de cette agression, qui lui a valu d'être opéré quatre fois de l'abdomen, ont émaillé son mandat.

Jair Bolsonaro a été hospitalisé quatre jours en juillet 2021, puis deux en janvier 2022 pour des occlusions intestinales dont il s'est remis sans avoir besoin d'être opéré.

Le chirurgien Antonio Luiz Macedo, qui l'a opéré à plusieurs reprises depuis l'attentat, avait rappelé en janvier dans un entretien au journal O Globo que "le risque d'une nouvelle obstruction" était "considérable" s'il ne suivait pas ses recommandations.

Au cours de son mandat entamé en 2019, le président d'extrême droite a par ailleurs subi une intervention chirurgicale pour un calcul rénal, et a contracté le Covid-19, avec de légers symptômes en juillet 2020.

Outre ses problèmes de santé, Jair Bolsonaro aborde ses six derniers mois de mandat dans une position délicate, avec une cote de popularité au plus bas et des sondages le donnant largement battu au scrutin d'octobre par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le contexte économique au Brésil est également préoccupant, avec une inflation galopante et des prévisions de croissance guère optimistes pour 2022. Jair Bolsonaro a d'ailleurs limogé lundi le président du groupe pétrolier public Petrobras, Joaquim Silva e Luna, dans le collimateur du gouvernement pour avoir fortement augmenté les prix des carburants à sept mois des élections.

Avec AFP

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POPULISME

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France24 - Monde

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock

Publié le : 29/03/2022 - 03:29

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L'acteur américain Will Smith a finalement présenté ses excuses à l'humoriste Chris Rock, lundi soir sur son compte Instagram, au lendemain de la gifle qu'il lui a infligée en public en raison d'une blague sur la coupe de cheveux de son épouse lors de la soirée des Oscars.

L'acteur américain Will Smith a présenté lundi 28 mars des excuses publiques à l'humoriste Chris Rock, qu'il avait giflé la veille sur la scène de la soirée des Oscars après une blague sur la coupe de cheveux de son épouse.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie – une maladie provoquant d'importantes chutes de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années – qui avait déclenché l'esclandre.

Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé du parterre de célébrités. L'acteur de 53 ans lui avait hurlé "Laisse le nom de ma femme hors de ta p*** de bouche !", une fois de retour dans son fauteuil.

"Inacceptable et inexcusable"

"Je voudrais publiquement te demander pardon, Chris. Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort", a écrit lundi Will Smith sur son compte Instagram. "Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable. Les blagues à mes dépens font partie du boulot, mais une blague sur le problème de santé de Jada était trop pour moi et j'ai réagi de manière émotionnelle", a-t-il expliqué, rejetant explicitement "toute violence".

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Will Smith (@willsmith)

Ces excuses de Will Smith interviennent peu après que l'Académie des Oscars a annoncé l'ouverture d'une enquête interne sur cet incident. "L'Académie condamne les actions de M. Smith lors du show de la nuit dernière", a écrit l'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP. "Nous avons officiellement entamé une enquête", précise l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui va examiner les suites à donner à l'affaire, au regard de ses "règlements et de la loi californienne".

Sanctions disciplinaires ?

Que risque l'acteur, sacré, peu après l'incident, "meilleur acteur" pour son rôle dans "La Méthode Williams", qui retrace les débuts sportifs des sœurs Serena et Venus Williams ?

Certains ont appelé l'Académie des Oscars à lui retirer sa récompense, mais l'actrice Whoopi Goldberg, l'une des administratrices de l'Académie, a estimé que cela ne serait pas le cas. "Il y aura des conséquences, j'en suis sûre, mais je ne pense pas que c'est ce qu'ils vont faire, surtout parce que Chris Rock a dit qu'il ne porterait pas plainte", a-t-elle réagi à la télévision.

Sur le plan pénal non plus, aucune poursuite ne paraît possible à ce stade, faute de plainte de Chris Rock, avait indiqué la police de Los Angeles dimanche soir. Will Smith s'exposerait donc seulement à des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller selon le code de conduite de l'Académie de la simple réprimande à l'expulsion.

Exemplarité

La première punition infligée à l'acteur est venue des réseaux sociaux, où beaucoup dénonçaient la violence dont il a fait preuve.

La condamnation la plus virulente est venue de l'acteur et réalisateur américain Judd Apatow dans un tweet qu'il a ensuite effacé mais que la comédienne Mia Farrow a repris : Will Smith "aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence […]. Il a perdu la tête."

Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s'est dit lui "toujours sous le choc, comme tout le monde".

Pour l'écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de donner l'exemple, notamment pour les Afro-Américains : alors qu'il n'est "que le cinquième Noir en près de cent ans à gagner un Oscar pour un rôle titre et le premier en seize ans, [il] recourt à la violence au lieu d'utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock", a-t-elle dénoncé sur Twitter. "Et ensuite, il invoque Dieu et l'amour qui lui auraient fait faire ça", a-t-elle encore fustigé.

Richard Williams, père des championnes de tennis Venus et Serena Williams que Will Smith incarne dans son film, a fait savoir par la voix de son fils qu'il "ne cautionnait aucune violence à l'égard de quiconque", selon la télévision NBC. Sur Instagram, Will Smith s'est aussi excusé auprès de la "famille Williams" et de l'équipe du film. 

Soutien

Certaines célébrités ont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L'ancien chanteur des One Direction, Liam Payne, a ainsi réagi auprès de journalistes : "Je crois que quoi qu'il ait fait, il avait le droit de le faire."

L'élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d'alopécie, l'a remercié dans un tweet depuis effacé. "Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d'alopécie face à l'ignorance et aux insultes du quotidien", avait-elle écrit.

Will Smith a également été défendu par l'actrice Tiffany Haddish : "C'est ce que votre mari est supposé faire, non ? Vous protéger", a-t-elle dit au magazine People.

Avec AFP

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Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice

À L’AFFICHE !

Une 94ème cérémonie des Oscars rocambolesque

France24 - Monde

Mondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil

Publié le : 29/03/2022 - 07:29

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Lors des barrages aller de la zone Afrique pour les Mondial, les trois équipes d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et Maroc) ont pris une bonne option sur la qualification qui va se jouer mardi. Tout frais champion d'Afrique, le Sénégal va en revanche devoir retrouver sa forme pour remonter la défaite subie en Égypte (1-0), l'adversaire qu'il a vaincu en finale de CAN.

Après les matches aller de la semaine dernière, tout va se jouer mardi 29 mars pour les dernières places de la Zone Afrique pour le Mondial-2022.

Sénégal - Égypte (aller 0-1) : les Lions doivent se réveiller

Récent champion d'Afrique, le Sénégal doit retrouver ses vertus pour remonter la défaite subie en Égypte (1-0), l'adversaire qu'il a vaincu en finale de CAN, pour le barrage retour de la Coupe du monde.

"J'ai dit à mes joueurs de relever la tête, (...) de rester calmes et sereins et surtout d'avoir confiance en nous", a lancé Aliou Cissé sitôt la défaite du Caire consommée.

Les champions d'Afrique vont bénéficier de la folie de leurs supporters dans le tout nouveau stade de Diamniadio, la ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de Dakar. "On va jouer devant notre public. Le public égyptien a été extraordinaire. Je crois que celui de Diamniadio aussi jouera sa partition au retour et inch Allah on passera", a lancé Aliou Cissé.

>>> À lirePelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal-Abdoulaye-Wade

Le coach risque d'être cependant privé d'Abdou Diallo en défense centrale, sorti en début de rencontre à l'aller, touché aux adducteurs. Mais Carlos Queiroz, le coach portugais de l'Égypte, pourrait, lui, devoir remanier toute sa charnière : Mahmoud el-Wensh est suspendu et Mohamed Abdelmonem est sorti le nez en sang à l'aller.

Arrivés ce matin en provenance du Caire, les lions du Sénégal se sont entraînés pour la première fois au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. #WCQ2022 | #SENEGY | #MankoWutiNdamli pic.twitter.com/deiKWcJ86o

March 26, 2022

Nigeria - Ghana (aller 0-0) : rendez-vous au match retour

Lors du match aller, le Ghana et le Nigeria se sont séparés sur un score nul et vierge à Kumasi, au pays des Blacks Stars. 

Tout se jouera donc mardi lors du match retour au Nigeria entre les deux derniers pays anglophones en lice dans ses barrages africains.

Training!!! #SoarSuperEagles pic.twitter.com/lWBo925fBE

March 27, 2022

Algérie - Cameroun (aller 1-0) : les Fennecs veulent oublier la CAN

L'Algérie, humiliée lors de la CAN en janvier 2022 au Cameroun, est revenue à son meilleur. Au match aller, les Fennecs ont pris une option pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar en battant le Cameroun 1-0 à Douala.

Dominé, le Cameroun de Rigobert Song, ancien capitaine devenu sélectionneur, doit renverser la vapeur à Blida, mardi, s'il veut jouer une huitième Coupe du monde.

Voici quelques images de nos Fennecs qui se sont entraîner à sidi moussa ! Avec le sourire 😃#Algeria #TeamDZ #CDM2022 pic.twitter.com/qwkqtEolEl

March 26, 2022

Tunisie - Mali (aller 1-0) : le Mali veut faire oublier le cauchemar du match aller

Le Mali, qui n'a jamais disputé de Mondial, a été plombé par la soirée cauchemar de l'ancien parisien Moussa Sissako : un terrible but contre son camp suivi d'une exclusion en position de dernier défenseur.

Pour sa troisième sélection, le joueur formé au Paris Saint-Germain a d'abord marqué d'une passe en retrait beaucoup trop appuyée, alors qu'il n'était même pas en danger (36e). À peine le temps d'être réconforté par ses coéquipiers qu'il a vu rouge (40e) pour une faute en dernier défenseur sur Saïfeddine Jaziri.

Les Maliens peuvent s'en mordre les doigts et vont devoir oublier ce coup du sort mardi à Radès pour espérer se qualifier face aux Aigles de Carthage.

🔴⚪ J-2 avant le match retour face au Mali.(📸 FTF)#TUNMLI 🇹🇳🇲🇱 #CM2022 #Tunisie pic.twitter.com/ClDyGzsIer

March 27, 2022

Maroc - RD Congo ( aller 1-1) : les Lions de l'Atlas en ballotage favorable

Le Maroc n'a pas gagné en déplacement, mais il a décroché un nul prometteur contre la RD Congo (1-1) lors du match aller.

Menés depuis la 12e minute sur une frappe enveloppée de l'ex-Lorientais Yoane Wissa, détournée par la tête de Romain Saïss, les joueurs de Vahid Halilhodzic ont égalisé sur une reprise de Tarik Tissoudali (76e).

Les Lions de l'Atlas sont en ballotage favorable pour le match retour. Avec la règle du but à l'extérieur toujours en vigueur dans ces qualifications de la zone Afrique, ils ont un avantage à domicile pour rejoindre le Mondial-2022 au Qatar. 

Good vibes only 🔝 pic.twitter.com/sv7izCdGQK

March 26, 2022

Avec AFP

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Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal

ZONE AFRIQUE

Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

Zone Concacaf

Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

France24 - Monde

Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

Publié le : 29/03/2022 - 10:29

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Eurojust, organe européen de coordination de la lutte contre la criminalité organisée, a annoncé lundi la saisie d'environ 120 millions d'euros d'actifs d'origine libanaise dans différents pays européens, dont la France. Le parquet en Allemagne a précisé que Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban, faisait partie des suspects dans cette enquête.

La France, l'Allemagne et le Luxembourg ont gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais à la suite d'une enquête pour blanchiment d'argent qui vise cinq personnes, dont le gouverneur de la Banque centrale du Liban Riad Salamé.

Ces cinq suspects sont soupçonnés d'avoir "détourné des fonds publics au Liban pour des montants de plus de 330 millions de dollars et 5 millions d'euros, respectivement, entre 2002 et 2021", a souligné, lundi 28 mars, l'agence européenne pour la coopération judiciaire (Eurojust) dans un communiqué.

Des sources proches du dossier ont précisé à l'AFP que ces cinq personnes étaient Riad Salamé et quatre membres de sa famille ou de son entourage.

>> À lire : Riad Salamé, le grand argentier du Liban visé par la justice française

Le parquet financier français (PNF) avait ouvert le 2 juillet 2021 une information judiciaire visant le riche patrimoine en Europe du responsable libanais, sur lequel pèsent les chefs d'accusation de blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.

Cible d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu'à l'étranger, Riad Salamé fait également l'objet de nouvelles accusations liées à un "enrichissement illicite" émises par une juge à Beyrouth, avait indiqué une source judiciaire le 21 mars.

Des "saisies d'ampleur"

Le PNF a salué sur Twitter des "saisies d'ampleur" dans le cadre d'une information judiciaire qu'il avait ouverte pour des chefs de "blanchiment en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de recel de délit commis notamment en France et au Liban".

Eurojust, qui a coordonné l'opération, n'a pour sa part pas donné d'informations sur l'identité des suspects et insisté sur le fait que ces derniers sont "présumés innocents jusqu'à ce qu'ils aient été reconnus coupables".

💶 Lebanese assets worth EUR 120 million have been frozen by 🇫🇷, 🇩🇪 & 🇱🇺 authorities with #Eurojust assistance.Several properties and bank accounts in 5 countries were seized in the action against #MoneyLaundering.Discover how we supported the case:👉 https://t.co/59Hh90Dahg pic.twitter.com/y8dtFuycoc

March 28, 2022

En France, les autorités ont saisi, vendredi dernier, deux ensembles immobiliers à Paris d'une valeur totale de 16 millions d'euros, a détaillé Eurojust. Il s'agit de deux appartements situés dans le XVIe arrondissement de Paris, selon une source proche du dossier.

Plusieurs comptes bancaires ont également été saisis en France (2,2 millions d'euros) et à Monaco (46 millions d'euros), ainsi qu'un immeuble à Bruxelles d'une valeur de 7 millions d'euros, a précisé Eurojust.

Les autorités judiciaires allemandes ont pour leur part saisi trois propriétés (une à Hambourg, deux à Munich). Des parts dans une société immobilière basée à Düsseldorf ont également été sécurisées. Outre les propriétés, valant actuellement environ 28 millions d'euros, d'autres actifs d'environ 7 millions d'euros ont été saisis dans toute l'Allemagne, a précisé Eurojust. 

Riad Salamé estime être un "bouc-émissaire" de la crise

Au Luxembourg, environ 11 millions d'euros ont été saisis sur plusieurs comptes bancaires, selon l'agence.

La procédure judiciaire contre Riad Salamé a pour point de départ les plaintes déposées en avril à Paris par la fondation suisse Accountability Now d'un côté et, de l'autre, l'ONG Sherpa et le "Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban", constitué d'épargnants spoliés dans la crise qui frappe le pays depuis 2019.

>> À lire : Le retrait de Saad Hariri, un séisme politique qui rebat toutes les cartes au Liban

Alors que le Liban est confronté à une crise économique sans précédent, ce proche du clan de la famille Hariri est conspué par la rue, qui le soupçonne d'avoir, comme d'autres responsables du pays, transféré d'importantes sommes à l'étranger lors du soulèvement d'octobre 2019.

Il s'en est défendu dans les médias, estimant être le "bouc-émissaire" de la crise et affirmant avoir fait fructifier le patrimoine de 23 millions de dollars (19,5 millions d'euros) qu'il détenait en 1993 lors de sa prise de fonction à la tête de la Banque centrale.

"Nous exercerons tous les recours utiles", a réagi lundi Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Riad Salamé en France.

Avec AFP

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Explosions au port de Beyrouth : menacés de démolition, les silos "doivent servir la mémoire"

Assassinat de Rafic Hariri : deux hommes jugés coupables en appel

Liban : un an après l'assassinat du militant Lokman Slim, sa famille réclame justice

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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France24 - World

‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars

Issued on: 29/03/2022 - 10:04

NEWS WIRES

Actor Will Smith offered apologies Monday to Chris Rock for smacking the comedian during the Oscars ceremony, as the body that oversees the awards said it was launching a formal review of the incident.

Smith – who was named best actor on the night– marched onto stage during the glitzy Hollywood ceremony and hit Rock over a joke about wife Jada Pinkett Smith's hair.

"I would like to publicly apologize to you, Chris. I was out of line and I was wrong. I am embarrassed and my actions were not indicative of the man I want to be," the "King Richard" star wrote on Instagram.

"Violence in all of its forms is poisonous and destructive. My behavior at last night's Academy Awards was unacceptable and inexcusable," Smith said.

"Jokes at my expense are a part of the job, but a joke about Jada's medical condition was too much for me to bear and I reacted emotionally."

Pinkett Smith suffers from alopecia, a condition that causes hair loss, and had a closely cropped head at Sunday's ceremony.

The 94th Academy Awards was in its final hour when actor and comedian Rock quipped that Pinkett Smith appeared ready to star in "G.I. Jane 2" – a putative sequel to a film about a female soldier who has a shaved head.

After at first appearing to laugh at the joke, Smith walked onto the stage and smacked Rock with an open hand.

He then returned to his seat and shouted: "Keep my wife's name out of your fucking mouth."

Smith tearfully apologized to his fellow nominees and the Academy – but not Rock – a few minutes later as he accepted his historic Oscar.

"Love will make you do crazy things," he said.

On Monday, he repeated that apology.

"I would also like to apologize to the Academy, the producers of the show, all the attendees and everyone watching around the world.

"I would like to apologize to the Williams Family and my King Richard Family. I deeply regret that my behavior has stained what has been an otherwise gorgeous journey for all of us.

"I am a work in progress."

Smith's mea culpa came hours after the Academy condemned his behavior and said it was looking at possible sanctions.

"We have officially started a formal review around the incident and will explore further action and consequences in accordance with our Bylaws, Standards of Conduct and California law," a statement said.

'Narcissistic madman'

Celebrities from Tinseltown and beyond reacted with shock and stunned amazement to Smith's outburst, with some defending him and others condemning a display of "toxic masculinity."

"He could have killed him. That's pure out of control rage and violence," filmmaker Judd Apatow said in a tweet he later deleted.

"Stand-up comics are very adept at handling hecklers. Violent physical assault... not so much," "Star Wars" icon Mark Hamill chipped in.

The comedy world was quick to rally to Rock's side, complaining that Smith's outburst could spark copycat behavior, endangering other stand-ups.

Emmy Award-winning Rosie O'Donnell called out a "sad display of toxic masculinity from a narcissistic madman," while Kathy Griffin added: "Now we all have to worry about who wants to be the next Will Smith in comedy clubs and theaters."

Booker prize-winning author Bernadine Evaristo suggested that Smith had not just wrecked what should have been his greatest triumph, but had also sullied his legacy.

"Only the fifth black man in nearly 100 years to win an Oscar for male lead, and the first in 16 years, resorts to violence instead of utilizing the power of words to slay Chris Rock. Then he claims God and Love made him do it," she said.

Smith went from the Oscars to the Vanity Fair after party, where he and his family posed for photos.

Inside, he was filmed dancing and singing along to his 1991 smash "Summertime."

Some celebrities came to Smith's defense, with singer Nicki Minaj saying that as her husband, Smith was privy to the pain Pinkett Smith endures.

"You just got to witness in real time what happens in a man's soul when he looks over to the woman he loves & sees her holding back tears from a 'little joke' at her expense," she tweeted.

"This is what any & every real man feels in that instant. While y'all seeing the joke he's seeing her pain."

Some social media users called for Smith to be stripped of his Oscar, but Academy governor and Oscar winner Whoopi Goldberg said that would not happen.

"We're not going to take that Oscar from him," she said on daytime TV show "The View."

"There will be consequences I'm sure, but I don't think that's what they're going to do."

One Academy voter, who wished to remain anonymous, said it was frustrating how the incident had dominated coverage.

"I would have preferred the story being about the great diversity of the Awards show, which now seems secondary," the person told AFP.

"A female director won, an actor from the disabled community won, as did an actress of the LGBTQ community."

(AFP)

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Will Smith's slap overshadows Oscars ceremony

In the papers

'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars

‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ordonne aux « nationalistes ukrainiens » de « déposer leurs armes » à Marioupol

Le président russe a affirmé que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place, rapporte Le Figaro.

La Russie souhaite que les militaires ukrainiens à Marioupol arrêtent de combattre

« Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes », a indiqué Vladimir Poutine, après son échange téléphonique avec Emmanuel Macron, ce mardi 29 mars. Le président russe a également indiqué que des mesures vont être prises par l’armée russe « pour fournir une aide humanitaire d’urgence et assurer l’évacuation sécurisée de civils» en Ukraine, relaie Le Figaro.

Emmanuel Macron s’entretient avec Vladimir Poutine

L’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine est « en cours », a fait savoir l’Elysée, alors que Washington et Londres ont exprimé des doutes sur l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, relate Le Figaro.

Les États-Unis doutent du « réel sérieux » de Moscou dans les négociations

Après l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, le gouvernement américain estime que la Russie ne se montre pas totalement impliquée dans les négociations avec l’Ukraine, a affirmé, mardi 29 mars, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie », a-t-il indiqué dans des propos relayés par BFMTV.

Les Pays-Bas, la Belgique et l’Irlande expulsent des diplomates russes

Trois pays européens vont expulser des agents du renseignement russes soupçonnés d’espionnage. L’Irlande a notamment annoncé expulser quatre hauts diplomates russes au motif que leurs activités « ne correspondent pas aux standards internationaux du comportement diplomatique », relaie Le Monde.

La Turquie salue « les progrès les plus significatifs » depuis le début de la guerre

Le ministre turc des Affaire étrangères Mevlüt Cavusoglu a salué mardi les « progrès les plus significatifs » lors des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul, ce mardi 29 mars, relate BFMTV. « Il s’agit des progrès les plus significatifs depuis le début des négociations », a estimé le ministre au terme de trois heures de discussions entre les délégations russe et ukrainienne.

Une rencontre entre Poutine et Zelensky évoquée

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine sont désormais « suffisantes » après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien. « Les résultats de la réunion d’aujourd’hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat », a déclaré David Arakhamia dans des propos rapportés par Le Progrès.

Les pourparlers russo-ukrainiens ont été « significatifs », selon le négociateur russe

Après des pourparlers russo-ukrainiens « substantiels » à Istanbul, ont indiqué mardi des négociateurs russes, la Russie a indiqué que « les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique ». Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles », relaie Le Progrès.

Mykolaïv : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe

Au moins sept personnes ont perdu la vie, tandis que 22 autres ont été blessées dans la frappe russe qui a partiellement détruit le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. Ce nouveau bilan a été communiqué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Il n’y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes », a-t-il déclaré à l’occasion d’une adresse au Parlement danois, comme l’indique France 24.

Russie : 10 diplomates des pays baltes expulsés

Comme le relaye 20Minutes, ce mardi, les accréditations de quatre diplomates de l’ambassade de Lituanie – trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes – ont été retirées. Une décision qui vient en représailles à une mesure similaire, prise contre des représentants de Moscou.

Marseille : des réfugiés prêts à être accueillis

Les premiers réfugiés ukrainiens, qui vont être accueillis à bord d’un ferry de la Corsica Linea, sont arrivés ce mardi au port de Marseille, nous apprend BFM TV. Une centaine de personnes sont, pour l’heure, arrivées par bus. Ce ferry, baptisé « Le Méditerranée », sera en mesure d’accueillir jusqu’à 1700 personnes. Ce sera, dans l’Hexagone, le plus grand centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. Au cours des derniers jours, le bateau a été réorganisé afin de pouvoir héberger ces personnes, qui sont principalement des femmes et des enfants.

Produits de luxe : le Japon va interdire les exportations

Le Japon interdira dès le 5 avril l’exportation en direction de la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme, a fait savoir le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, comme le rapporte France 24 ce mardi. L’objectif : sanctionner plus fortement Moscou, en réponse à l’offensive lancée depuis plus d’un mois en Ukraine.

Cette nouvelle liste de produits interdits à l’exportation comprend dix-neuf catégories. Parmi lesdits produits, on retrouve des véhicules d’une valeur supérieure à six millions de yens (environ 44 000 euros), des bijoux, des montres, des cosmétiques, des alcools, ou encore, divers objets d’art dont le prix est supérieur à 40 000 yens, a détaillé le ministère dans un communiqué.

Roman Abramovitch aperçu en Turquie

L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui s’évertue à jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev afin de faire cesser le conflit, se trouvait à Istanbul ce mardi, dans le cadre des négociations entre les deux pays. Le milliardaire, propriétaire du club de football anglais de Chelsea, est également au cœur de l’actualité parce qu’il pourrait avoir été victime d’un empoisonnement, révèlent le Wall Street Journalle Guardian et Bellingcat.

Les attaques à Marioupol : un « crime contre l’humanité »

Les attaques russes contre la ville ukrainienne de Marioupol sont un « crime contre l’humanité », a fustigé ce mardi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours donné devant le Parlement danois. « Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l’humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète », a-t-il déclaré lors d’une intervention en visioconférence, comme le relaye BFM TV. Il a notamment accusé les troupes russes de bombarder volontairement les abris des civils.

Nouvel échange Macron-Poutine

En marge des négociations organisées à Istanbul, mardi 29 mars, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’entretiendront une nouvelle fois par téléphone, à 16h30 le même jour, relaye BFM TV. Le dirigeant français a déclaré qu’il voulait discuter avec son homologue russe « pour sécuriser l’opération humanitaire à Marioupol », avant d’ajouter que l’objectif était de lancer celle-ci « dans les tout prochains jours », indiquent nos confrères. Aussi, il a reproché à la Russie un « non-respect du droit humanitaire international ». 

Gaz : la France se prépare à des coupures ciblées

La France se prépare à d’éventuelles coupures ciblées de gaz chez d’importants consommateurs, rapporte 20minutes. Et cela, dans le but de faire face à une potentielle interruption de l’approvisionnement russe au cours de l’hiver prochain. L’annonce a été faite ce mardi par le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution. « On attend la sortie d’un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours », a précisé à l’occasion d’une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz. La responsable de GRDF a souligné que les particuliers – même s’ils ne sont pas concernés par ces éventuelles mesures – ont facilement la possibilité d’économiser de l’énergie.

Decathlon suspend ses activités en Russie

Decathlon a annoncé ce mardi la « suspension » de ses activités en Russie, en réponse à l’invasion russe en Ukraine, relaye BFM TV.

Mykolaïv​ : au moins deux morts dans une frappe

Deux corps sans vie ont été sortis ce mardi des gravats, après une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, indique 20Minutes. Les autorités de cette ville, située à proximité d’Odessa et dans le sud-ouest de l’Ukraine, avaient précédemment confié que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.

Discussions autour de la sécurité des sites nucléaires

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se trouve actuellement en Ukraine « pour des discussions avec des responsables du gouvernement » dans le but de fournir « une assistance technique » qui puisse garantir la sécurité des installations nucléaires, d’après un communiqué de l’instance onusienne publié mardi et cité par 20Minutes. « Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu’elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d’un accident », a estimé Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont les propos sont repris par le communiqué.

Pourquoi le ministre de la Défense russe avait disparu des radars ?

Samedi 26 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est apparu dans une vidéo. Habituellement très présent, celui-ci avait complètement disparu des médias russes durant deux semaines. Selon Le Figaro, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce silence. Dans le détail, les observateurs du Kremlin ont d’abord pensé à une purge : l’invasion de l’Ukraine étant un échec, les conseillers militaires de Vladimir Poutine pourraient avoir été mis au ban du gouvernement en guise de punition. Par ailleurs, le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, un proche de Sergueï Choïgou, a lui aussi évité les caméras à partir du 11 mars. Autre possibilité, Poutine pourrait reprocher au ministre de la Défense de s’opposer à l’invasion, puisque sa fille a posté un cliché reprenant les couleurs de l’Ukraine sur Instagram, soulignent nos confrères. Enfin, il est envisageable que Sergueï Choïgou soit suspecté d’avoir fait fuiter des informations auprès de Washington ou de Londres…

Les civils évacués

« Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd’hui. » L’annonce a été faite mardi 29 mars par la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram. De cette façon, celle-ci a fait comprendre qu’allaient reprendre les évacuations de civils, par le biais desdits couloirs, notamment depuis Marioupol, après une suspension, relaye BFM TV.

Marioupol : « Au moins 300 morts » dans le bombardement du théâtre

Vadym Boytchenko, maire de Marioupol en Ukraine, était l’invité de Bruce Toussaint, mardi 29 mars, sur BFM TV. L’édile a confirmé qu’« au moins 300 personnes » avaient perdu la vie dans le bombardement du théâtre de la ville par les Forces armées russes, le 16 mars dernier.

L’administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe

Tandis que les négociations viennent de s’ouvrir à Istanbul, ce mardi peu après 9 h 30, entre la Russie et l’Ukraine, une frappe russe a touché le siège de l’administration régionale de Mykolaïv. Une ville située à proximité d’Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, relaye BFM TV. L’annonce a été faite par le gouverneur de cette région située au sud du pays. « Le bâtiment de l’administration régionale [a été] touché, a écrit sur Facebook le gouverneur Vitaly Kim, avant de préciser que la plupart des personnes qui se trouvaient à l’intérieur étaient indemnes. On cherche huit civils et trois militaires. » 

L’invasion russe, une « répétition » de la guerre en Syrie ?

« Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu’on a pu voir en Syrie », a jugé dans la presse la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, comme le relate France 24 ce mardi. « Nous sommes dans des attaques intentionnelles d’infrastructures civiles [et] d’habitations », mais aussi des bombardements d’écoles, a-t-elle peu après fustigé, reprochant à la Russie de permettre l’ouverture de couloirs humanitaires pour les transformer en un « piège mortel ».

Erdogan : « Les deux parties ont des préoccupations légitimes »

Tandis que de nouvelles tractations débutent ce mardi à Istanbul, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé devant les délégations russe et ukrainienne en assurant notamment que la Russie et l’Ukraine ont toutes deux « des préoccupations légitimes », relaye BFM TV. Après avoir accueillies les délégations de négociateurs des deux pays, le dirigeant les a appelées à « mettre un terme à cette tragédie ».

Marioupol : les images du théâtre en ruine

Le 16 mars dernier, le théâtre de Marioupol a été bombardé par l’aviation russe, faisant près de 300 morts d’après les autorités locales, rappelle BFM TV. Celui-ci abritait des centaines de civils, et notamment des femmes et des enfants.

🔴 EN DIRECT Les images à l’intérieur du théâtre en ruine de Marioupol, bombardé par l’armée russe https://t.co/nnMQGaDN6F pic.twitter.com/aDKY40sBfq

— BFMTV (@BFMTV) March 29, 2022

Le groupe Wagner déployé en Ukraine

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l’est de l’Ukraine, a fait savoir, lundi 28 mars, le ministère britannique de la Défense, comme le relaye BFM TV. D’après lui, plus de 1 000 combattants de la société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.

Ouverture de pourparlers russo-ukrainiens en Turquie

Ce mardi, de nouvelles tractations débutent à Istanbul, en Turquie, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Dans le même temps, les forces ukrainiennes assurent avoir repris du terrain, notamment à proximité de Kiev, et s’évertuent à garder le contrôle de la ville de Marioupol.

La guerre en Ukraine se poursuit, au 34e jour du conflit avec la Russie. Lundi 28 mars, le ministre de l’Intérieur ukrainien a fait savoir que la ville d’Irpin avait été reprise aux forces russes, relaye France 24. « La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être, a précisé à la télévision nationale Denys Monastyrsky. Voilà ce qui se passe maintenant, de manière parallèle : les forces armées avancent, la police avance et, immédiatement, un nettoyage complet se fait dans les rues. » Le principal poste de contrôle qui se trouve sur la route menant à Irpin, en sortant de Kiev, était de nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias après le décès d’un journaliste américain. En revanche, les combats continuent. Une vingtaine de fortes explosions d’obus ont été entendues au cours de la journée de lundi, dans la forêt de pins d’Irpin.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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By Carlotta Gall

LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Ongoing peace talks. During peace talks between Russia and Ukraine in Istanbul, Russia promised it would “reduce military activity” near Kyiv, and Ukraine said it was ready to declare itself permanently neutral. Even so, weeks of further negotiation may be needed to reach an agreement, and Russia appears determined to capture more territory in eastern Ukraine.

On the ground. Russia’s apparent concessions in the north of Ukraine reflected a successful Ukrainian resistance that has bogged down Russia’s forces around Kyiv’s suburbs and retaken territory near the capital and cities closer to the Russian border.

New sanctions. The United States is preparing new sanctions targeting the supply chains of Russia’s military industrial sector as it seeks to erode Moscow’s ability to attack Ukraine. The new measures will be rolled out in coordination with Western allies.

In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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France24 - World

Putin's Greater Russia: What's driving the invasion of Ukraine?

Issued on: 29/03/2022 - 20:04

François PICARD Follow

Does 22 years in power change a man? Or was this Vladimir Putin's grand design all along? In justifying his invasion of Ukraine, the master of the Kremlin talked of "denazification" and how Russians and Ukrainians are the same people. Now, with the ground offensive failing to net a quick win, Moscow is reportedly dialling back the "denazification" part. We ask if it's true.

But more broadly, the war did not happen in a vacuum: of all the former Soviet states, Ukraine is the one with the largest Russian population. The breakup of the USSR was described by Putin way back in 2005 as the last century's "greatest geopolitical catastrophe." And just as the Russian president has had 22 years to consolidate his grip on the oligarchs, the media and the security apparatus, he has also moved methodically to restore and grow the grandeur of Russkiy mir, the Russian world. 

He even has the blessing and backing of the Russian Orthodox Church, which looked reluctantly on his 2014 annexation of Crimea. That was before the Ukrainian church split with Moscow. We ask about a mindset that cannot be reduced to one man and one moment. How does that mindset now evolve in a nation that is surprised to find itself at war with its neighbour?

Produced by Charles Wente, Juliette Laurain and Léopoldine Iribarren.

 

© Studio graphique France Médias Monde

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  • Nick HOLDSWORTH, FRANCE 24 Moscow correspondent
  • Antoine ARJAKOVSKY, Founding director of the Institute of Ecumenical Studies in Lviv
  • Kristina STOECKL, Professor of sociology at the University of Innsbruck
  • Craig COPETAS, Journalist and author of "Bear Hunting with the Politburo"
As it happened

Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations

Perspective

War in Ukraine: Amnesty chief slams 'failure to reform' UN institutions

The World This Week

Putin's war: One month on, NATO on high alert as Russia recalibrates strategy in Ukraine

New York Times - World

At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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The Saturday Profile

After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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By Vjosa Isai

MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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Valeurs Actuelles

Transition énergétique : les Emirats arabes unis veulent une action en faveur du climat

L’objectif affiché : assurer la sécurité énergétique et le progrès économique. Les Emirats arabes unis ont appelé lundi 28 mars à une approche positive et pragmatique de la transition énergétique, mais également à une action concrète en faveur du climat, rapporte l’agence de presse Wam. Cette volonté a été évoquée par le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées et envoyé spécial pour le changement climatique, Dr. Sultan bin Ahmed Al Jaber. Et cela, alors qu’il prononçait le discours d’ouverture de la sixième édition du Forum mondial de l’énergie de l’Atlantic Council, à l’Expo 2020 de Dubaï.

« Les marchés plus exposés aux risques » 

Dans le détail, le ministre a déclaré que la volatilité actuelle des marchés de l’énergie était le résultat de tensions géopolitiques, d’une approche irréaliste de la transition énergétique, ainsi que du sous-investissement, à long terme, dans le pétrole et le gaz. « Nous sommes tous témoins de première main de la sensibilité des marchés de l’énergie aux chocs géopolitiques. Pourtant, la volatilité actuelle des prix du pétrole est le résultat d’un problème structurel sous-jacent plus profond, a-t-il estimé. Le sous-investissement à long terme dans le pétrole et le gaz a rendu les marchés plus exposés aux risques de toute nature, où qu’ils se produisent. » 

Après quoi, Dr. Al Jaber a fait savoir que « selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements annuels dans le pétrole et le gaz [étaient] inférieurs de 200 milliards de dollars à ce qu’ils devraient être ». Et ce, « uniquement pour répondre à la demande jusqu’en 2030 ». Et d’ajouter, l’instant d’après, pour étayer son discours : « A court terme, nous assistons également à un resserrement des marchés, la demande ayant augmenté de près de 3 millions de barils au cours de l’année dernière et devant atteindre les niveaux pré-pandémiques d’ici le quatrième trimestre de cette année. » 

« Si nous ne planifions pas, notre plan échouera » 

Dr. Al Jaber – qui s’est exprimé en direct, devant une assemblée composée de Suhail bin Mohammed Al Mazrouei, ministre de l’énergie et de l’infrastructure, mais aussi de plusieurs hauts responsables de l’énergie et de représentants du gouvernement –, a souhaité la mise en place de politiques de transition énergétique « adaptées aux scénarios du monde réel ». « Si nous adhérons pleinement à la transition énergétique, nous devons reconnaître que les politiques doivent être adaptées aux scénarios du monde réel, a-t-il argué. Et elles devraient suivre la règle de base du progrès selon laquelle si nous ne planifions pas, notre plan échouera. » 

Toujours dans le même contexte, le ministre a aussi jugé qu’« une approche irréaliste qui ignore les principes économiques de base ne [ferait] qu’entraîner un resserrement des marchés, plus exposés aux chocs géopolitiques » indique l’agence de presse Wam. Il estime notamment que « se désengager des sources d’énergie qui font tourner l’économie mondiale entraînera une pénurie systémique de l’offre qui érodera la croissance économique ». Autrement dit : « Nous ne pouvons et ne devons pas débrancher le système énergétique actuel avant d’avoir construit le nouveau. » 

« Il faut freiner les émissions, pas le progrès » 

Peu après, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées s’est réjoui du fait que « les décideurs politiques du monde entier, ‘y compris de nombreux Européens’, [commençaient] à prendre conscience de ces réalités »« Ils reconnaissent que la transition prendra du temps. Ils orientent leurs politiques pour s’assurer que la sécurité énergétique à court terme n’est pas compromise par des objectifs à long terme, a-t-il détaillé lors de son discours. Et ils sont maintenant arrivés à la même conclusion que nous il y a quelque temps, à savoir qu’il faut freiner les émissions, et non le progrès. » 

Enfin, Dr. Al Jaber a fait savoir que les Emirats arabes unis étaient à la tête d’un nouveau modèle économique à faible émission de carbone et à forte croissance. Celui-ci guidera leur développement au cours des 50 prochaines années. Après quoi, il a tenu à rendre hommage à la sagesse et à la clairvoyance des dirigeants des Emirats arabes unis, qui ont selon lui jeté les bases de l’approche progressive du pays en matière d’action climatique, observe l’agence de presse Wam. Ce qui a donné la possibilité au pays d’être bien placé pour tirer parti des opportunités créées par la transition énergétique. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine war: Youngsters in Finland worried conflict could spread

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News coverage of the war in Ukraine has created uncertainty and fear in many children around the world.

Although there is no immediate threat from Russia, some young people in Finland are concerned about their own safety, asking if the war could spread to Finland.

Russia and Finland share a land border, and this geographical proximity has increased anxiety for some.

Filmed, produced and edited by Erika Benke

France24 - World

Germany activates natural gas emergency supply plan

Issued on: 30/03/2022 - 11:14

Stephen Carroll Follow

The German government has activated its emergency plan for gas supplies, as fears rise that Russia could cut off the flow of gas to Europe. The early warning, announced by Economy Minister Robert Habeck, is the first of three stages in Berlin's emergency plan aimed at securing supplies. The move comes as Moscow insists it be paid in roubles for Russian gas. Also today, we report on how the sanctions on Russia are affecting the diamond trade in the Belgian city of Antwerp.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le Kremlin juge “alarmants” les commentaires de Biden sur Poutine

Le Kremlin a fustigé ce lundi les commentaires qu’il estime « alarmants » du dirigeant américain Joe Biden. Ce dernier a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de « boucher », indique BFM TV. Et cela, en pleine offensive russe en Ukraine. « Cette déclaration est sans doute alarmante », a confié dans les médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’indiquer que Moscou continuerait de suivre de manière « très attentive les propos du président américain ».

Irpin reprise, selon Kiev

Le maire d’Irpin, située dans la banlieue de Kiev, a affirmé lundi 28 mars que la ville avait été reprise aux forces russes. « Depuis hier, la ville d’Irpin est à 100 % ukrainienne », a déclaré Oleksander Markushyn. « Nous faisons tout pour vérifier qu’il n’y a plus de militaires russes, rechercher d’éventuels blessés ou des déserteurs ennemis », a-t-il ajouté. Le gouvernement ukrainien a confirmé cette déclaration, précise BFMTV.

Joe Biden tempère ses propos sur Vladimir Poutine

Joe Biden a assuré, lundi 28 mars devant la presse, que ses propos tenus à Varsovie sur Vladimir Poutine qui « ne peut rester au pouvoir » exprimait son « indignation ». « Je ne les retire pas » et « je ne m’excuse pas », a-t-il assuré. « J’exprimais simplement mon indignation », « mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental ». La Maison Blanche avait rapidement réagi à ces propos assurant ne pas exiger de changement de régime en Russie. 

L’accès à la Russie pourrait être limité pour les ressortissants de pays « inamicaux »

L’accès au territoire russe pourrait être restreint aux ressortissants des pays « inamicaux », relate Le Figaro. Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il n’a pas cité de pays, mais une liste d’Etats« inamicaux » avait déjà été publiée début mars par Moscou, parmi lesquels les Etats-Unis et les membres de l’Union européenne.

Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens empoisonnés ?

L’oligarque russe Roman Abramovitch souffre de symptômes compatibles avec un empoisonnement, révèle lundi 28 mars le Wall Street Journal. Un mal d’autant plus suspect qu’il toucherait également des négociateurs ukrainiens que le propriétaire du Chelsea FC avait rencontré au mois de mars, endossant le rôle d’intermédiaire avec Vladimir Poutine. Il avait d’ailleurs remis au président russe une note manuscrite de son homologue russe Volodymyr Zelensky. L’empoisonnement serait attribué par les victimes à des extrémistes russes qui souhaiteraient faire échouer d’éventuelles négociations, précise le journal. 

Contre-offensive ukrainienne à Kharkiv

Les forces ukrainiennes avancent vers Kharkiv, ville proche de la frontière avec la Russie, rapporte, lundi 28 mars, France Info. Elles ont repris le contrôle de Mala Rogan, petit village de la périphérie, jusque-là tenu par l’armée russe.

Un journal indépendant russe suspend sa publication

Le journal russe Novaïa Gazeta a annoncé, lundi 28 mars, suspendre sa publication après avoir reçu un nouvel « avertissement » de Roskomnadzor, l’organe russe de régulation des médias. Cela ferait suite à deux publications du média qui n’ont pas été précisément validées par Roskomnadzor. Novaïa Gazeta a déclaré suspendre « la publication du journal sur le site web, sur les réseaux et sur papier jusqu’à la fin de ‘l’opération spéciale sur le territoire de l’Ukraine’ ». Le Kremlin interdit d’utiliser les termes « guerre » ou « invasion ».

Vladimir Poutine est « dos au mur » selon le G7

Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a annoncé, lundi 28 mars, que les pays du G7 jugent « inacceptable » la décision de Vladimir Poutine d’exiger le paiement du gaz russe en rouble. La mesure doit permettre de soutenir le cours de la monnaie russe en chute libre, mais suppose une renégociation des contrats de vente. Pour le ministre, cette tentative montre que Vladimir Poutine a été mis « dos au mur » par les sanctions internationales.

Le flux de réfugiés en baisse 

Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine au cours des dernières 24 heures, nous apprend 20Minutes ce lundi. Ce chiffre porte le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats à près de 3,9 millions depuis le début de l’offensive russe, d’après le décompte de l’ONU. Le flux de réfugiés s’est nettement ralenti depuis le 22 mars, note l’organisation. Toutefois, il ne s’arrête pas. 

Kiev renonce à un couloir d’évacuation de civils 

Ce lundi, Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d’évacuation de civils, par crainte de « provocations » russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre les négociateurs russes et ukrainiens en Turquie, relate 20Minutes« Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd’hui », a confié sur Telegram la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.  

Négociations : aucune « avancée significative » 

« Pour l’instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d’avancées significatives quelconques », en matière de négociations russo-ukrainiennes, a affirmé ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, comme le relaye Le Soir.  

Marioupol : environ 10 000 civils tués ?

Interrogée au micro de BFM TV, ce lundi, Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le gouvernement ukrainien, a alerté sur la situation humanitaire à Marioupol. Là-bas, les autorités ukrainiennes estiment que 10 000 civils auraient perdu la vie depuis le début du siège de la ville. « Aujourd’hui, nous estimons à 10 000 le nombre de victimes civiles à Marioupol. Les gens continuent à vivre dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut faire tout ce qui est possible pour les faire sortir », a-t-elle confié à nos confrères. 

Aucune rencontre Poutine-Zelensky avant un accord 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé ce lundi que Vladimir Poutine n’avait aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu’un accord soit à portée de main, indique France 24. Auprès de médias serbes, le ministre russe a jugé qu’un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait « contre-productif »

Moscou tenterait une percée vers Kiev

L’armée ukrainienne assure que les troupes russes tentent actuellement une percée vers la capitale, depuis le nord-est et l’Ouest, d’après le journal Kyiv Independent. Et cela, en prenant des routes et des villages voisins.

Les Français enjoints à réduire leur consommation d’énergie

L’offensive russe menée en Ukraine depuis maintenant plus d’un mois pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel en provenance de Russie. Raison pour laquelle, lundi 28 mars, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, a enjoint l’ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d’énergie.

Dans un entretien accordé aux Echos, Jean-François Carenco argue que les difficultés d’approvisionnement de gaz provoquées par la guerre et la baisse inédite de la production d’électricité nucléaire d’EDF vont forcément entraîner des difficultés à l’hiver 2022 si rien n’est fait. « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant, sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain », a insisté Jean-François Carenco auprès de nos confrères, conseillant à chacun à faire des efforts : « Les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics, mais aussi chacun d’entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation [ou] les lumières. » Et de conclure : « Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. »

Fin du train Russie-Finlande

Alors que le train Allegro entrait dimanche 27 mars, au cours de la soirée, dans la gare centrale de la capitale finlandaise, a cessé avec lui la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l’UE, nous apprend 20Minutes, lundi 28 mars. Et cela, un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.

Heineken se retire de Russie

La marque de bière néerlandaise Heineken a fait savoir ce lundi qu’elle se retirait du marché russe, relaye BFM TV. Le brasseur compte 1 800 employés en Russie. « La propriété de Heineken dans l’entreprise en Russie n’est plus durable ni viable dans l’environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie », a confié, dans un communiqué, le deuxième plus gros brasseur mondial.

Pourparlers : Kiev n’attend aucune avancée majeure

Un haut responsable ukrainien a confié ne pas s’attendre à des avancées majeures à l’occasion des pourparlers de paix qui doivent s’ouvrir ce lundi, entre l’Ukraine et la Russie, en Turquie. « Je ne pense pas qu’il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets », a jugé Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par France 24.

Aucun « changement significatif » en termes de positionnement des troupes russes

L’annonce, par l’Etat major russe, de sa volonté de concentrer les efforts des troupes de Vladimir Poutine sur le Donbass, dans l’est du pays, n’a toujours pas été suivie d’actes. Tel est le constat établi par le ministère de la Défense britannique, qui publie au quotidien un point sur la situation en Ukraine. « Au cours des dernières 24 heures, il n’y a pas eu de changement significatif en terme de positionnement des troupes russes dans la partie occupée de l’Ukraine », précise le compte-rendu quotidien britannique, dont les propos sont cités par BFM TV.

Marioupol : 50 à 100 bombes quotidiennes

Dans la ville ukrainienne de Marioupol, 90 % des bâtiments ont été détruits. « La ville est constamment sous les bombes », témoigne Serguei Orlov, maire adjoint de la ville, dont les propos sont cités par France 24. D’après l’édile, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d’Azov, située au sud-est du pays. Ceux qui ont la possibilité de fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres.

Istanbul : ouverture des négociations entre Kiev et Moscou

En début de semaine, des négociations entre Kiev et Moscou s’ouvrent à Istanbul, relaye 20Minutes. L’Ukraine s’est dit prête à discuter « en profondeur » de sa neutralité. Toutefois, le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également insisté sur la nécessaire protection de l’intégrité territoriale de son pays, dans une allocution vidéo dimanche 27 mars.

Le pape redoute que le conflit « efface l’homme de l’histoire »

Une nouvelle fois, dimanche 27 mars, le pape François a lancé un long appel à mettre fin à « l’invasion de l’Ukraine », à l’occasion de l’angélus, rapporte Aleteia. Ainsi, après la prière mariale, place Saint-Pierre, le souverain pontife a qualifié la guerre d’acte « sacrilège », exhortant à la rayer de l’histoire de l’humanité, « avant qu’elle n’efface l’homme de l’histoire ». Et de poursuivre : « Assez ! Que l’on arrête, que se taisent les armes, que l’on négocie sérieusement pour la paix ! » Plus d’un mois après le début de « cette guerre cruelle et insensée », le pape a qualifié le conflit d’« agression ».

Marioupol : une situation « catastrophique »

A Marioupol, ville ukrainienne assiégée et bombardée depuis plusieurs semaines maintenant, « la population se bat pour survivre [et] la situation humanitaire est catastrophique », a confié, au cours de la nuit de dimanche à lundi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a-t-il ensuite précisé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé un blocus total de cette ville, relate France 24. « Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées. […] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments, a-t-il déclaré dimanche soir. Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs. »

33e jour de l’offensive russe

La guerre en Ukraine se poursuit. Au 33e jour de l’offensive russe, lundi 28 mars, Kiev a réclamé la « démilitarisation » de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies, relaye BFM TV. Selon les autorités ukrainiennes, la zone de la centrale nucléaire est en effet occupée par les forces russes. « Des feux importants ont commencé dans la zone d’exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences », a fait savoir la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshchuk, sur son compte Telegram dimanche soir. « Cependant, il est aujourd’hui impossible de contrôler et d’éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d’exclusion par les forces russes d’occupation », a-t-elle ensuite précisé. Avant de conclure : « Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone de Tchernobyl. »

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France24 - World

Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'

Issued on: 29/03/2022 - 19:44Modified: 29/03/2022 - 19:45

Marc Perelman Follow

Leonid Volkov, a top aide to jailed Russian opposition leader Alexei Navalny, spoke to FRANCE 24 from the Lithuanian capital Vilnius on Tuesday. He expressed concern about the safety of his boss, who was recently sentenced to nine more years in prison, saying that the world “should keep an eye on him”. 

Volkov went on to say that when Russian President Vladimir Putin decided to go to war in Ukraine he actually "shortened his years in power" – and since Navalny is Putin’s "personal prisoner”, he also “shortened Nalvany’s prison term”. 

Volkov also reacted to the Kremlin's seeming change of military strategy in Ukraine after Russia said it would "drastically" reduce military operations in Kyiv and Tchernihiv. 

According to Volkov, Putin was planning a "blitzkrieg" against Kyiv and now must admit he failed. But the admission comes "too late": despite Putin's "very strong and capable propaganda", Volkov suspects this failure will be hard to explain to the Russian people.

A "shift is happening" in Russian society, Volkov said. And soon, "they are going to realise something went wrong".

Click on the video player above to watch the full interview. 

© Studio graphique France Médias Monde

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Russia adds jailed Putin critic Navalny to list of 'terrorists and extremists'

Kremlin critic Navalny sentenced to nine years in prison for embezzlement

Perspective

War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

Valeurs Actuelles

[Tribune] Guerre en Ukraine : l’impasse de la droite poutiniste

La guerre en Ukraine a révélé que l’inversion des valeurs ne touchait pas seulement les progressistes mais aussi leurs opposants. Les Français sont perdus, n’ont plus de références, de points de repères. Les médias mainstream nous ont tellement menti que pour certains quand ils disent noir c’est forcément blanc. Échanger avec les militants de la droite non-progressiste est en ce moment triste à pleurer. Sur les réseaux sociaux une majorité d’entre eux passe son temps à relativiser la culpabilité de Poutine, à accuser la victime, l’Ukraine, à la culpabiliser en l’associant avec des néonazis ultra-minoritaires. Ces personnes de droite, plutôt dures à l’accoutumée, se transforment en gauchistes dès qu’il s’agit de l’Ukraine. Ils tiennent le même discours que les progressistes avec la racaille, qui usent et abusent du fameux « c’est pas de leur faute », mais celle de la société, du mal blanc occidental qui les a humiliés et de la colonisation. On a le droit à la même dialectique de la part d’influenceurs qui hier fustigeaient, sur Russia Today, l’aveuglement de la gauche face à la racaille.

Aujourd’hui, les mêmes nous disent, en boucle, que si la Russie envahit l’Ukraine c’est parce qu’elle a été humiliée par le méchant occident qui a fait bien pire au Kossovo et en Irak. Que les Russes, au final, sont dans le camp du bien car ils veulent juste dénazifier les méchants nationalistes, et décoloniser, de l’OTAN et des Etats-Unis, leur espace culturel. Comme la gauche, ils ont aussi une mémoire très sélective. Aucun ne veut se rappeler que Poutine a été formé et placé au pouvoir par le KGB. Que Poutine et son entourage entrent au KGB, sous Brejnev et Andropov, en toute connaissance de cause. À savoir que le KGB était le principal instrument de répression et de propagande de l’Union soviétique, l’outil de terreur par lequel les communistes se maintenaient au pouvoir.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes.

Poutine lui-même soutient qu’il envahit l’Ukraine pour sauver les Républiques populaires du Donbass. « Les Républiques populaires. » Dans l’ex-URSS, continuer en 2022 à utiliser ce terme n’est pas anodin. Elles l’utilisent car elles se considèrent les héritières de l’URSS de Lénine et de Staline. À raison, car ses habitants sont pour beaucoup les descendants des colons envoyés pour remplacer les Ukrainiens exterminés par Staline, lors de l’Holodomor. Les forces armées séparatistes du Donbass s’appellent d’ailleurs, elles-mêmes, « milices populaires ». Le meilleur allié de Poutine est la Chine populaire communiste. C’est avec ces gens-là qu’une partie de la droite française s’acoquine. Avec un dirigeant qui dans un esprit revanchard veut rétablir les frontières et l’influence de l’ex-URSS. Le maître du Kremlin utilise la même rhétorique de gauche qui nous a tellement fait de mal en stigmatisant tous ses adversaires comme des fascistes, des nazis. La confusion mentale est telle que les nationalistes français les plus durs traitent les nationalistes ukrainiens de « néonazis ».

Désormais les sources de la droite poutino-relativiste sont des reportages de gauchistes, d’ultra-progressistes, de journalistes qui en temps ordinaire crachent sur eux, qui ont fait partie du comité Adama Traoré. Ils en viennent même à utiliser comme source le gouvernement communiste chinois, au sujet notamment de l’affaire des biolabs. Ils en arrivent à croire que les Chinois après tout ce qui s’est passé avec le Covid et Wuhan pourraient faire la lumière sur ces labos. Bien sûr, je comprends que les gens de droite veuillent trouver des discours alternatifs à la propagande progressiste des médias mainstream, mais que cela les amène à faire celles de Poutine et de la Chine populaire communiste, me dépasse.

Certains diront que je ne suis pas exempt de contradictions car je ne cesse d’alerter sur le danger du totalitarisme progressiste, sur les fake news des médias, sur un super-État européen méprisant la souveraineté populaire et qu’au final je me retrouve du même côté de la barricade que BHL, Macron, Biden, Scholtz, von der Leyen, etc. Mais ce n’est pas moi qui les ai rejoints, c’est plutôt l’inverse. Je soutiens un peuple européen qui a décidé de faire nation, pour défendre sa culture, son identité, sa souveraineté, son drapeau, ses frontières, contre des visées impérialistes post-soviétiques. En plus, pour ce faire, cette nation, confie son avenir, ses enfants aux femmes et sa défense, ses armes aux hommes. En 3 semaines les Ukrainiens ont fait avaler, un par un, tous leurs crédos aux progressistes. Et, j’en suis ravi. Je ne comprends pas cette droite non progressiste qui ne profite pas de la sympathie de la grande majorité des Français, envers le combat des Ukrainiens, pour démontrer que ses postulats sont les bons. Au lieu de cela, elle préfère s’isoler, bouder le reste de la population française, de se rabougrir et donc de se suicider électoralement.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes. Comment voulez-vous que la majorité de la population croie des personnes qui lui disent que la Russie, le plus grand pays au monde, possédant une des armées les plus puissantes, qui est le 1er détenteur d’armes nucléaires de la planète, pourrait être une victime ? Tout cela va laisser beaucoup de traces dans l’opinion publique. À mon sens, le droito-poutinisme sera aussi destructeur pour la droite que l’a été l’islamo-gauchisme pour la gauche. Car c’est le même déni, la même alliance contre nature.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen.

Je sais à l’avance que beaucoup me reprocheront mon « aveuglement », mon refus de voir que le peuple ukrainien est manipulé, l’impérialisme américain, ses torts et ses méfaits. Qu’il ne s’agisse pas d’un combat de la Russie contre l’Ukraine ou l’OTAN, mais des patriotes contre les progressistes mondialistes. Ou encore que la France n’a aucun intérêt dans cet affrontement. Aussi, je leur répondrais que pour valider une théorie, il faut toujours regarder les faits.

D’abord, le peuple ukrainien est en arme. Avec la guerre des solidarités, des fraternités fortes se développent et, c’est sûrement un des peuples européens les moins progressistes. Aussi, à l’avenir il sera sûrement une des principales forces d’opposition à la mafia progressiste. Ensuite, Poutine ne se cache pas d’être le tenant d’un impérialisme russe. Les Russes sont dans un esprit de revanche et on ne peut rien faire pour arrêter cette mécanique. Quoi que l’on fasse, nous allons en faire les frais. Dans les faits, Poutine divise le camps des non progressistes, les décrédibilise auprès de la population et ce juste avant nos élections présidentielles. Grâce à son invasion, Macron va être réélu haut la main à un moment crucial pour l’Europe. Il faut bien se rendre compte que des élections françaises, va dépendre l’avenir de l’UE, car est arrivée au pouvoir à Berlin une coalition d’ultra-progressistes extrémistes. Avec Macron leur but affiché sera de mettre en place un super-État européen qui par le politiquement correct restreindra les libertés et lancera un tsunami migratoire de 50 à 100 millions de migrants en une génération.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen. Pour eux, Macron au pouvoir c’est l’assurance d’une France faible et facilement inflammable de l’intérieur. Macron a aussi l’avantage, pour le Kremlin, d’être un adepte de la religion du couple franco-allemand, qui n’est en fait depuis 30 ans, que la trahison des intérêts français au profit des intérêts allemands. Or, Berlin a été le principal allié de Moscou, sous Poutine. Grâce au gazoduc germano-russe Nord Stream 2, l’Allemagne allait torpiller le nucléaire français et enlever le dernier avantage concurrentiel à l’industrie française. Au contraire, de ce que disent nombre d’anciens de Russia Today, la fermeture de Nord Stream 2 n’est pas une catastrophe, mais la meilleure nouvelle pour l’industrie française, depuis très longtemps. Les intérêts de Poutine ne sont définitivement pas les nôtres.

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France24 - Monde

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Publié le : 28/03/2022 - 15:54

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Sous pression en raison de plusieurs lois russes restreignant la liberté d'expression des médias, Novaïa Gazeta suspend ses publications en ligne et son édition papier jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine. Le journal, dont le rédacteur en chef a reçu le prix Nobel de la Paix, était l'un des derniers bastions de la presse libre en Russie. 

Le célèbre journal indépendant russe Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a fini par craquer. Le média a annoncé, lundi 28 mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'"opération militaire" en Ukraine, à l'heure où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué, le journal a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement en moins d'une semaine du gendarme russe des télécoms, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns des autres", a écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal.

Concrètement, il est reproché à Novaïa Gazeta de n'avoir pas précisé qu'une ONG mentionnée dans l'un de ses articles était qualifiée d'"agent de l'étranger" par les autorités russes, comme l'exige la loi. Le journal a reçu un premier avertissement le 22 mars, puis un deuxième lundi.

❗ Мы получили еще одно предупреждение Роскомнадзора.После этого мы приостанавливаем выпуск газеты в сетях и на бумаге — «до окончания «специальной операции на территории Украины». С уважением, редакция «Новой газеты»https://t.co/ppsun7SMGy

March 28, 2022

Loi contre les "fausses informations" et contre les "agents de l'étranger"

Depuis le déclenchement de l'opération militaire le 24 février, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués. Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité en Russie.

Le journal avait déjà retiré de son site internet toutes les informations sur la guerre en Ukraine pour se mettre en conformité avec une nouvelle loi sur les médias punissant de 15 ans de prison toute information non officielle.

>>> À lireLes médias russes interdits de parler de "guerre" en Ukraine

Les autorités ont voté plusieurs lois réprimant de lourdes peines de prison ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine. La loi sur les "agents de l'étranger" est une autre arme utilisée par les autorités contre les organisations ou individus critiques du Kremlin.

Réputé pour ses enquêtes dénonçant les atteintes aux droits humains

Ceux qui sont qualifiés d'"agent de l'étranger" sont tenus de se présenter comme tel dans chacune de leurs publications, y compris sur les réseaux sociaux. Et les médias qui les mentionnent doivent également le préciser à chaque fois.

Les poursuites pour manquement à cette loi peuvent avoir de lourdes conséquences. En décembre, l'ONG la plus respectée de Russie, Mémorial, qui était qualifiée d'"agent de l'étranger", a été interdite pour avoir oublié de préciser ce statut dans certaines publications. 

Fondée en 1993, Novaïa Gazeta jouit d'une grande réputation pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie. Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006.

Avec AFP

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov

RUSSIE

Dix ans après l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, la presse russe est muselée

Décryptage

Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la “cancel culture”

Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils sont nombreux à voir leur avenir compromis. Des artistes et sportifs russes ou russophiles, au sommet de leur gloire, ont soudainement été mis sur la sellette en Occident. Une situation d’autant plus préoccupante que la Russie compte de nombreux artistes et sportifs talentueux réputés à l’international. Parmi eux, il y a ceux qui subissent une vague de boycotts : les directions de leur établissement artistique ou sportif ayant décidé de les remercier ou de les déprogrammer.

Ainsi la soprano superstar Anna Netrebko a été renvoyée du Met Opera de New York alors qu’elle avait pris soin de publier un communiqué sur son compte Instagram dans lequel elle expliquait être « contre cette guerre ». Si le directeur de l’opéra déplore une « grande perte artistique » pour son établissement, il maintient sa décision. « Anna est l’une des plus grandes chanteuses dans l’histoire du Met, mais Poutine tuant des victimes innocentes, il n’y avait pas de solution », s’est-il justifié. Même sort pour le chef d’orchestre russe Valery Gergiev qui, proche de Vladimir Poutine, a été renvoyé, et ses concerts à New York et à Paris déprogrammés. Une décision compréhensible pour l’ancien magistrat Philippe Bilger, compte tenu des positions pro-Poutine du célèbre chef, mais contestable dès lors que ce type de boycott ne se base que sur l’origine des artistes, et non pas sur leurs opinions.

D’autant que ces boycotts touchent aussi la nouvelle génération de prodiges comme Alexander Malofeev, jeune pianiste de 20 ans, dont les concerts ont été annulés par l’Orchestre symphonique de Montréal. « Je me sens très mal à l’aise à ce sujet et je crois aussi que cela peut affecter ma famille en Russie, a t-il expliqué sur sa page Facebook. Honnêtement, la seule chose que je peux faire maintenant, c’est prier et pleurer ». Une censure absurde, remarque le philosophe et ancien ministre Luc Ferry : « Qu’on cible les méchants si on veut mais pas les innocents ! »

Beaucoup de bruit pour rien ?

Pour condamner l’invasion russe, des établissements et institutions n’hésitent pas non plus à mener une politique de “cancel culture” en rejetant les œuvres d’artistes défunts quitte à bannir tout un pan du patrimoine russe. En Croatie, le morceau d’Alexandre Nevski de Prokoviev a été supprimé par l’Orchestre philharmonique de Zagreb. En Pologne, c’est l’opéra Boris Godounov de Moussorgski qui a été déprogrammé de l’Opéra de Varsovie. Tchaïkovski a connu le même sort à l’Opéra de Cardiff au Pays de Galles,  qui a « jugé inapproprié en ce moment » d’interpréter une œuvre du célèbre compositeur. Plus grotesque encore, la Philharmonie de Strasbourg a décidé de bannir les termes « russe » et « Moscou » de ses livrets.

Une censure ridicule ? C’est l’avis de nombreux internautes, comme en témoigne l’affaire de l’université de Milan, qui avait décidé de déprogrammer un colloque consacré à l’écrivain Dostoïevski organisé par le professeur Paolo Nori, avant de rétropédaler face à la pression des réseaux sociaux. Toujours en Italie, à Florence, Dario Nardella, le maire de la ville, a même reçu un courrier réclamant le déboulonnement de la statue de l’écrivain russe. Requête que l’élu a fermement condamnée sur son compte Twitter : « C’est une guerre folle d’un dictateur et de son gouvernement, pas une guerre d’un peuple contre un autre. Au lieu d’annuler des siècles de culture russe, concentrons-nous sur l’arrêt de Poutine. »

La censure gagne également les stades et plus largement le monde du sport. L’UEFA et la Fifa ont ainsi annoncé le 28 février l’exclusion des clubs russes de la coupe du monde de football 2022 qui aura lieu au… Qatar. Par ailleurs, le Comité international olympique (CIO) a confirmé le retrait de toutes les compétitions des athlètes russes, et l’écurie de F1 Haas a rompu son contrat avec le pilote russe Nikita Mazepin. Ce dernier vient de créer une fondation pour soutenir les sportifs russes et « aider les athlètes qui, pour des raisons politiques indépendantes de leur volonté, perdent leur capacité à concourir au plus haut niveau ». Un ostracisme dommageable pour le géopolitologue Frédéric Encel, car « les artistes sont punis à tort », brouillant les frontières entre la politique d’un chef d’État et son peuple. Des décisions surtout vaines, car « dans le milieu occidental, on aime la culture et le sport ».

Des conséquences sur le long terme

Lors de la guerre froide, les questionnements étaient identiques. Certains artistes ont vu leur carrière bouleversée, comme Rudolf Noureev qui, danseur au Bolchoï, avait demandé l’asile politique en France. Mais à l’époque, les artistes russes et les artistes occidentaux continuaient leurs échanges. « Les boycotts présentent l’avantage d’exister », analyse Frédéric Encel, qui reste néanmoins dubitatif sur leur influence : « Empiriquement, on voit bien qu’en général, ça ne fonctionne pas comme on l’a vu en Iran ou en Corée du Nord. » Le boycott reste toutefois un levier pour « tenter de dissuader » certains régimes.

Une chose est sûre : cette épée de Damoclès agitée aujourd’hui par l’Occident n’est pas sans conséquence. En effet, « l’usage de la violence brute pour des raisons politiques ou lucratives, casse et salit plus longtemps que ce qu’on pourrait imaginer », relève le géopolitologue. Le risque principal est l’installation d’une défiance, voire d’un rejet du patrimoine culturel et artistique russe. Pour Philippe Bilger, il s’agit même d’une triste probabilité. « Je crains que devant des crises, des guerres qui incitent au durcissement et au refus des nuances, on aille vers une extrémité, redoute l’ancien magistrat. Comme si face à un scandale, à l’inadmissible, nous n’étions pas capables de s’arrêter à mi-chemin. »

Le dilemme des artistes russes

Craignant d’être assimilés à des soutiens du président russe Vladimir Poutine, certains artistes ont décidé eux-mêmes de plier bagages. C’est le cas de Laurent Hilaire, ancien danseur étoile de l’Opéra national de Paris, qui a quitté son poste de directeur du Théâtre Stanislavski à Moscou, en assumant un « un acte politique » sur France inter. D’autres danseurs ont fait le choix de quitter leur “maison”, à l’instar d’Olga Smirnova qui, anciennement au prestigieux ballet du Bolchoï à Moscou, a fait son entrée au Dutch National Ballet d’Amsterdam, ou encore Victor Caixeta, premier danseur du théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, qui a rejoint lui aussi le corps de ballet hollandais.

Ces dilemmes des danseurs, fuyant la Russie, touchent aussi le monde de la musique. En France, Tugan Sokhiev, directeur musical du Bolchoï et de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, a annoncé sa double démission le 6 mars dans un courrier rendu public. Pressé par le maire de la Ville rose qui lui demandait de s’exprimer rapidement sur la situation en Ukraine, Tugan Sokhiev a fait le choix de ne pas distinguer ses musiciens russes et français et donc de quitter l’ensemble de ses fonctions. « On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu’une autre. On me demande de choisir un artiste plutôt que l’autre. On me demande de choisir un chanteur plutôt que l’autre », a t-il écrit sur sa page Facebook après avoir qualifié les musiciens d’« ambassadeurs de la paix ». L’Opéra de Nice a fait passer le même message avec son “concert pour la paix” le 9 mars dernier qui réunissait  des musiciens russes et ukrainiens. 

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France24 - Monde

Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement

Publié le : 30/03/2022 - 12:15

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Le président Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en Tunisie et a suspendu le Parlement en juillet, s'est opposé mardi à la tenue de réunions organisées par le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Il a fustigé "des tentatives désespérées qui n'ont aucune valeur". 

Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé, mardi 29 mars, les réunions "illégales" d'une instance du Parlement, suspendu depuis son coup de force en juillet 2021, qui visent selon lui à semer le "désordre" dans le pays secoué par une profonde crise politique.

"Ce qui a été appelé 'réunion virtuelle' est illégal parce que l'Assemblée (des représentants du peuple) est gelée ainsi que son bureau", a déclaré Kaïs Saïed lors d'une réunion du Conseil de la sécurité nationale, selon un enregistrement vidéo publié tôt mardi sur la page Facebook de la présidence.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement.

Plusieurs réunions organisées cette semaine

Le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple, une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, a organisé une réunion en ligne lundi.

Il a aussi décidé la tenue d'une séance plénière mercredi pour examiner l'annulation des "mesures exceptionnelles" décidées par le président Saïed pour gouverner par décret.

>> À lire aussi : En Tunisie, le Conseil supérieur de la magistrature victime d'un coup de force

Le bureau, présidé par le chef du parti d'inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, n'a pas précisé si cette plénière aurait lieu en ligne ou dans son siège, fermé depuis le coup de force du président.

Il a également décidé la tenue d'une autre séance plénière samedi pour l'examen de la situation financière et socio-économique "dangereuse" du pays.

"Des tentatives pour un coup d'État", selon Kaïs Saïed 

Pour le président Saïed, ces réunions ne sont que "des tentatives désespérées qui n'ont aucune valeur (...), des tentatives pour un coup d'État".

Il a mis en garde "ceux qui veulent le désordre dans l'État et ses institutions ou qui veulent s'entretuer", les prévenant qu'"il y a des forces et des institutions qui les combattront".

Le président a également de nouveau affirmé sur le ton de l'ironie à l'adresse des députés qu'ils pouvaient se réunir "dans une navette spatiale". 

La puissante centrale syndicale UGTT a également rejeté mardi les réunions prévues par le Parlement suspendu, qui visent, selon une déclaration de son porte-parole Sami Tahri, à "faire entrer le pays dans un conflit et une division politique".

Avec AFP

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En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed

En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction

Tunisie : le président étend son pouvoir sur le système judiciaire, manifestation à Tunis

L'Humanité

Les militants de la Base, QG des luttes

Un jour avec

À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

Pia de Quatrebarbes

Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

Ne pas se faire confisquer son avenir

Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la marche du siècle n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

« Le climat est complètement absent des débats »

Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

Neuf alternatibases en france

Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

Climatengagementalternatiba Climatalternatiba
France24 - Monde

Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère

Publié le : 29/03/2022 - 23:39

FRANCE 24 Suivre

Huit Casques bleus de la Monusco sont morts dans le crash d'un hélicoptère qui survolait une zone de combats entre l'armée de la République démocratique du Congo et la rébellion M23 dans le Nord-Kivu. Les autorités militaires de cette province ont accusé le M23 d'avoir "abattu" l'appareil. Le M23 a démenti, accusant au contraire l'armée congolaise d'être responsable.

Huit Casques bleus – six Pakistanais, un Russe et un Serbe – sont morts mardi 29 mars dans le crash d'un hélicoptère Puma de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) qui survolait une zone de combats entre l'armée et la rébellion du M23 dans l'est du pays.

Après plusieurs mois de soupçons et des décennies de méfiance, l'armée congolaise accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que démentent les autorités de Kigali.

"La cause exacte du crash n'est pas encore déterminée", a indiqué l'armée pakistanaise, qui a annoncé la mort des huit hommes. Six Pakistanais figurent parmi les Casques bleus tués, a-t-elle ajouté. Peu après, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a confirmé à New York le crash et précisé les nationalités, serbe et russe, des deux autres victimes.

Accusations mutuelles

La Monusco avait auparavant annoncé avoir perdu le contact à la mi-journée avec un de ses hélicoptères en mission de reconnaissance à Tchanzu, dans le territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu), où des combats se déroulent depuis lundi.

Les autorités militaires de la province ont affirmé que le M23 (pour "Mouvement du 23-Mars") avait "abattu" l'appareil, ce qui n'est pas confirmé par d'autres sources. Le M23 a démenti, accusant au contraire l'armée congolaise d'être responsable du crash.

Le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, a accusé lundi les Forces de défense du Rwanda (RDF) de soutenir le M23 qui, disait-il, a "mené des incursions et attaqué les positions des FARDC" (Forces armées congolaises) dans deux localités du territoire de Rutshuru.

Également appelé "Armée révolutionnaire congolaise", le M23 est issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise jadis soutenue par le Rwanda et l'Ouganda. Défait en 2013, le M23 fait de nouveau parler de lui depuis novembre, attaquant des positions militaires et reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.

Lundi soir sur TV5 Monde, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a employé le conditionnel mais néanmoins enfoncé le clou : "Il est temps de mettre fin à cette forme d'hypocrisie qui existerait ou cette forme de complicité entre le M23 et le gouvernement du Rwanda", a-t-il déclaré, "parce que nous, nous voulons regarder le Rwanda comme un pays partenaire".

Au vu des "affirmations de l'armée" de RD Congo, a-t-il ajouté, "mon collègue des Affaires étrangères invitera (mardi) l'ambassadeur du Rwanda, pour qu'il vienne nous donner des explications".

Démenti du Rwanda

"Le Rwanda ne soutient ni politiquement ni militairement les M23. Engagement réaffirmé auprès du ministre (des Affaires étrangères) pour vérification et coopération conjointes par rapport aux allégations en cours", a tweeté l'ambassadeur, Vincent Karega, après l'entretien.

"Nous réfutons catégoriquement les accusations sans fondement" de l'armée congolaise, avait déjà répliqué le gouverneur de la province rwandaise de l'Ouest, François Habitegeko. L'armée rwandaise "n'est en aucune façon impliquée dans les activités belliqueuses" en RD Congo, ajoutait-il.

Pour étayer ses accusations, le général congolais Ekenge a affirmé que deux militaires rwandais avaient été arrêtés durant les attaques de lundi. Les deux militaires présumés, en vêtements civils, se tenaient près de lui et ont été montrés par la télévision congolaise.

Là aussi, François Habitegeko a "contesté ces fausses allégations". Selon lui, ces deux hommes auraient été arrêtés "il y a plus d'un mois" et ne font pas partie de l'armée rwandaise.

Dans un message vidéo, Willy Ngoma, porte-parole du M23, a également affirmé que le mouvement était "congolais" et ne bénéficiait "d'aucune aide, ni de près, ni de loin, d'un quelconque pays voisin".

Depuis l'arrivée massive en RD Congo de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi durant le génocide de 1994, le Rwanda a été régulièrement accusé par Kinshasa d'incursions au Congo et de soutien à des groupes armés. Les relations se sont apaisées avec l'accession au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, qui a rencontré à plusieurs reprises son homologue rwandais Paul Kagame. Mais le regain d'activité du M23 a ravivé le soupçon.

Avec AFP

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Départ des Casques bleus ukrainiens de RD Congo : les habitants disent comprendre la décision

L'Humanité

30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

Entretien

Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

Emilio Meslet

L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

Est-ce un phénomène naturel ?

En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
L'Humanité

Sortir du gaz russe : pistes et impasses

Décryptage

À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

Peut-on se passer du gaz russe ?

2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

« Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

3. Consommer moins : l’arlésienne française

En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
France24 - Monde

Barrages pour le Mondial-2022 : le Sénégal se qualifie au bout du suspense en battant l'Égypte

Publié le : 29/03/2022 - 23:28

Nabia MAKHLOUFI Célia CARACENA Suivre

Le Sénégal s'est qualifié mardi pour la Coupe du monde au Qatar après avoir fait tomber l'Égypte au bout du suspense et aux tirs au but. Au terme d'une séance de pénaltys durant laquelle Mohamed Salah a manqué le cadre, c'est Sadio Mané, son coéquipier de Liverpool, qui a offert la victoire aux Sénégalais. Sarah Sakho, correspondante à Dakar, raconte la joie des supporters locaux et leurs espoirs en vue de la Coupe du monde au Qatar.

En mission de reconnaissance dans la région de Tshanzou, située en RD Congo dans le territoire de Rutshuru, un hélicoptère Monusco s'est écrasé, mardi 29 mars. Huit Casques bleus - six Pakistanais, un Russe et un Serbe - sont morts dans le crash de cet appareil de la de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo. L'armée congolaise accuse le M23 d'avoir abattu l'appareil, mais le M23 renvoie la responsabilité aux forces armées congolaises. L'armée congolaise a, par ailleurs, accusé clairement l'armée rwandaise de "soutenir" la rébellion du M23, ce qu'ont démenti les autorités de Kigali. 

La maison de l'ex-Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo a été rasée, samedi 26 mars, par la junte au pouvoir. Elle a toutefois assuré lundi qu'elle "se pliera" à la décision attendue de la part de la justice sur le recours introduit par l'ancien chef de gouvernement.

Le parlement du Ghana a voté la création d'une taxe sur les transactions électroniques, très contestée et qui avait déclenché une mobilisation sociale, mais ardemment défendue par le gouvernement qui tente de combler un important déficit public.

Au Nigeria, l'armée s'est engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisis. Un résultat jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière. Reportage de Moise Gomis dans le Delta du Niger.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère

REPORTAGE

Mondial-2022 : le Sénégal élimine l'Égypte au bout du suspense et dans une ambiance survoltée

BILAN

Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar

El País (ESP)

En ruta por el Ferrol modernista de Rodolfo Ucha Piñeiro

GALICIA

Hablar de modernismo en la ciudad gallega es hacerlo del arquitecto vigués, que se convirtió en un personaje clave de su arquitectura y urbanismo a principios del siglo XX. Contemplar hoy su legado bien vale un viaje

En Ferrol se pasea como en Manhattan, mirando hacia arriba. Sus edificios son mucho más bajos, pero también hay que tomar cierta distancia angulosa para verlos en su totalidad. Un consejo que da Pilar Freire, licenciada en Historia del Arte, profesora y autora del estudio El Modernismo a través de la obra de Rodolfo Ucha Piñeiro. Desde una inclinada posición las construcciones modernistas que vemos nos cuentan una parte de la historia de la ciudad gallega. Un capítulo que transcurre entre 1908 y 1936, aunque su protagonista, el arquitecto vigués, continuó trabajando e incorporando los nuevos estilos que iban surgiendo, como el neoeclecticismo, el art déco y el racionalismo, hasta 1976.

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De la mano de la construcción naval nació en el siglo XVIII la ciudad ilustrada de Ferrol. Vínculo que hizo aguas por culpa de dos batallas. La victoria de Brión en 1800, frente a unos ingleses que infravaloraron la ría de Ferrol, no evitó que Fernando VII trasladara parte de la actividad naval a Cádiz. En 1805, en el gaditano cabo de Trafalgar, la derrota de la armada española frente a la inglesa supuso el desmantelamiento de la flota borbónica. Ferrol se reactivaría en la segunda mitad del siglo XIX gracias a la actividad que desarrollaron en su puerto el arsenal militar y los astilleros. De manera paralela a ese crecimiento económico sus habitantes pasaron de 25.000 a 50.000, lo que hizo necesario un replanteamiento urbanístico y el diseño de nuevas infraestructuras. Cuenta Pilar Freire que entonces el centro urbano de Ferrol se reordena siguiendo gustos y necesidades de una nueva burguesía urbana que quiere transformar y modernizar su ciudad. Es en ese momento cuando cobra relevancia y sentido el trabajo de Rodolfo Ucha Piñeiro, de quien este año se cumple el 140º aniversario de su nacimiento.

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Realizó proyectos públicos para mejorar los servicios de la ciudad e integrar espacios incomunicados, y construyó infraestructuras básicas como el Mercado Central de Pescado, la capilla de la Merced, la Cocina Económica y la remodelación del teatro Jofre. También proyectos privados, como lo fueron las innovadoras casas que sus propietarios convirtieron en algo más que sus residencias. Algunas de ellas de doble fachada. Una era íntima, la que daba a una calle poco transitada, y la otra escenográfica, la que daba a una vía principal. Esta dicotomía se aprecia en la casa Rodríguez Trigo (datada entre 1914 y 1915), que tiene acceso por la calle Real y la de Dolores.

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Los clientes de Ucha encontraron en el modernismo el vehículo perfecto para mostrar su estatus. Riqueza que exhiben unas efectistas fachadas a través de la combinación de los materiales de construcción empleados y a la vista de todos: balcones y barandillas de hierro forjado incrustadas en galerías de madera, vidrieras de colores, exótica decoración vegetal, vistosos alicatados, cerámicas y baldosas hidráulicas. Construcciones tan funcionales como estéticas. Como lo es el edificio de El Correo Gallego (calle Magdalena, 186), que fue imprenta y redacción del periódico gallego, muy cerca de la residencia y estudio de Ucha. Los interiores también están cuidados y mimados, basta fijarse en los pasamanos de las escaleras de la casa Romero (Magdalena, 119), y en las pinturas que decoran la sala del Casino Ferrolano que se conoce como La pecera. Fino trabajo de Felipe Bello Piñeiro, quien firma una enigmática dedicatoria: “Y un nombre de mujer que no diré nunca y por el cual toda Galicia está presente aquí”.

Europea y marinera

Ferrol se embelleció como antes lo hicieron Bruselas, Viena, París o Barcelona. Aunque el modernismo llegó con un par de décadas de retraso. Ese desfase temporal enriqueció a ese movimiento rupturista que aquí tuvo que adaptarse al racional y marinero barrio de la Magdalena. Las galerías de madera de las fachadas de un buen puñado de sus edificios están inspiradas en los camarotes de popa de los barcos que se construyeron en los astilleros de la ría. Galerías desde las que se ve sin ser visto, espacios intermedios entre las calles y las casas, filtros de luz y reguladores de la temperatura de las estancias interiores. Ucha introduce en sus construcciones un balcón central de hierro forjado en una galería que ya no ocupa la fachada entera. Quiere dejar una huella rompedora sin ofender a la tradición. Este modernismo de carpintería (el otro es de piedra, ladrillo y hormigón) se puede apreciar en las casas Munduate (Magdalena, 61), Brañas (Real, 125) y Bruquetas (Igrexa, 4).

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Con ese mismo espíritu encuentra soluciones para levantar casas entre medianeras, en esquina y en parcelas estrechas. La casa Pereira 2 (Dolores, 64) es tan vertical como elegantes son sus puertas, ventanas y miradores. Aunque para miradores los cilíndricos de la casa Romero (Magdalena, 119), en los que se despliega un repertorio decorativo que incluye rostros femeninos, flores varias y nenúfares. El guía local Jorge Severo cuenta, en el café que alberga el edifico a pie de calle, que de niño vivió en aquella casa, pero confiesa que no era consciente de donde dormía. Hoy transmite a quienes guía su amor por esos edificios modernistas. 

Menos decorada y más exótica es la torre mirador del chalet de Antón (Pintor Imeldo Corral, 18), fuera del barrio de la Magdalena y junto al jardín de la Reina Sofía. Hoy el sitio es un colegio, como tampoco ahora son lo que fueron el hotel Suizo y el Ideal Room. Solo la Fonda Suiza sigue siendo hotel o, lo que es lo mismo, una oportunidad de dormir en un edificio modernista de 1910 obra de Rodolfo Ucha Piñeiro.

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France24 - Monde

Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine

Publié le : 25/03/2022 - 16:02

Guillaume GRALLET Suivre

La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.

Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).

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L'Humanité

Que vaut la science ?

Chronique

Sylvestre Huet

Quelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?

Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »

Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.

L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.

la chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

Iron Lady in distress: Can France's Valérie Pécresse make it to second round?

Issued on: 29/03/2022 - 21:28

Marc Perelman Follow Shirli SITBON

France's conservative presidential candidate Valérie Pécresse is back on the campaign trail after being sidelined for five days because of Covid-19. She says she is "campaigning for real purchasing power", but can she still qualify for the second round of April's election? Plus, our reporters went to Yannick Jadot's big rally in Paris to find out why the Greens' chances of winning France's presidential election look so slim.

French presidential election © France 24

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  • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Tough break: Embattled conservative Pécresse to campaign remotely after positive Covid test

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

2022 FRENCH ELECTIONS

Macron remains clear favourite – but rivals turn up volume two weeks from vote

France24 - World

Russian investigative newspaper 'Novaya Gazeta' suspends publication after Kremlin warnings

Issued on: 28/03/2022 - 16:11

NEWS WIRES

Russia's Novaya Gazeta newspaper, whose editor Dmitry Muratov was a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Monday it was suspending its online and print activities until the end of Russia's "special operation" in Ukraine.

The investigative paper, which has already removed material from its website on Russia's military action in Ukraine to comply with a new media law, said it had received another warning from state communications regulator Roskomnadzor on Monday about its reporting, prompting it to pause operations. 

"We are suspending the publication of the newspaper on our website, social media networks and in print until the end of the 'special operation on Ukraine's territory'," the paper wrote on its website.

In a separate message to readers, Muratov and his reporters said the decision to halt their activities had been difficult but necessary.

"There is no other choice," the note said. "For us, and I know, for you, it's an awful and difficult decision."

Roskomnadzor did not immediately respond to a request for comment. In comments published by Russian news agencies, the regulator said it had issued Novaya Gazeta a second warning for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.

Pressure against liberal Russia media outlets has mounted since Moscow sent troops into Ukraine last month, with most mainstream media and state-controlled organisations sticking closely to the language used by the Kremlin to describe the conflict.

Novaya Gazeta's announcement follows the closure this month of radio station Ekho Moskvy, which was one of the few remaining liberal voices in the Russian media. Authorities have also blocked the websites of several outlets, including the BBC, Voice of America and Radio Free Europe/Radio Liberty.

>> The Interview: Sergey Buntman, Deputy Editor, Echo of Moscow radio 

On Monday the justice ministry added Germany's Deutsche Welle to a list of media organisations it has labelled as foreign agents.

Readers of Novaya Gazeta and anti-Kremlin activists voiced their regret that the paper could no longer operate in the current Russian media environment.

"I would really like Roskomnadzor to be the one to halt its work," the team of jailed political activist Andrei Pivovarov wrote on Twitter.

Established after the breakup of the Soviet Union, Novaya Gazeta and its reporters have for years been subjected to intimidation and attacks over investigations into rights violations and corruption.

Muratov said on being named co-winner of the Nobel Prize last October that he dedicated it to the memory of six of his paper's journalists who had been murdered for their work.

(REUTERS) 

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

ON THE GROUND

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

As it happened

Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol

France24 - World

The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

Issued on: 24/03/2022 - 18:43

Cyril PAYEN Follow

In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

'We will win and soon you will all be able to go home!'

Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

© Studio graphique France Médias Monde

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Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

ON THE GROUND

Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

EXCLUSIVE

Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

France24 - World

Florida governor signs bill limiting LGBTQ instruction in schools

Issued on: 29/03/2022 - 02:06

NEWS WIRES

Florida governor Ron DeSantis on Monday signed a law banning lessons on sexual orientation and gender identity in elementary schools, a step that critics say will hurt the LGBTQ community.

"We will make sure that parents can send their kids to school to get an education, not an indoctrination," the Republican governor said before signing the bill into law.

Opposition Democrats and LGBTQ rights activists have lobbied against what they call the "Don't Say Gay" law, which will affect kids in kindergarten through third grade, when they are eight or nine years old.

Critics say this wording means the bill could be applied to older children as well.

Republicans have countered that teachers and students can in fact speak spontaneously about sexual orientation and gender identity and that the bill simply bans lessons on these issues from being part of official school curricula.

The legislation caused a stir throughout the country after it was approved by Florida's Republican-majority state senate on March 8.

The controversy also sparked protests in mid-March among workers at entertainment giant Disney for not opposing the law outright.

The company, which employs about 75,000 people at its theme park in Orlando, Florida, finally condemned the bill Monday in a statement.

On Sunday, the hosts of the Oscars ceremony – comedians Amy Schumer, Regina Hall and Wanda Sykes -– alluded to the Florida law in their opening speech when they repeated the word "gay" numerous times.

For months, Republicans in Florida have been waging what they call a battle for parents to have a greater say over what their children learn in school.

The advocacy group Equality Florida, which advocates for LGBTQ rights, criticized DeSantis for signing the bill. 

"DeSantis has damaged our state's reputation as a welcoming and inclusive place for all families, he has made us a laughing stock and target of national derision," the NGO said in a statement.

"Worse, he has made schools less safe for children."

The education war in Florida also centers on teaching of critical race theory, the doctrine holding that racism is an inherent part of law and legal institutions in America in that they serve to maintain social, economic and political inequality.

Last month, the lower house of the Florida legislature passed a bill banning the teaching of race-oriented subjects as part of official school curricula.

(AFP)

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Collins makes debut as first openly gay NBA player

USA

Fifty years on, Stonewall veteran recalls milestone for LGBT rights

USA

US Supreme Court allows Trump to restrict military service by transgender troops

New York Times - World

In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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By Jason Horowitz

ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

For the princess, the past few years have been a constant battle.

In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

She considers the inspection tantamount to a home invasion.

As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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Valeurs Actuelles

Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - World

Honduras court approves extradition of ex-president Hernandez to US

Issued on: 29/03/2022 - 01:54

NEWS WIRES

The Honduras Supreme Court on Monday authorized the extradition of former president Juan Orlando Hernandez to the United States to face charges of drug trafficking.

The court rejected an appeal by Hernandez, 53, following a judge's March 16 decision to accept an extradition request by the Court of the Southern District of New York, said judiciary spokesman Melvin Duarte.

Hernandez could face a life sentence if convicted.

His former congressman brother Tony Hernandez was sentenced to life in prison in the United States in March 2021 for drug trafficking.

It was during that trial that the ex-president was implicated in the illicit trade.

Hernandez, who held office from 2014 to 2022, is accused of having facilitated the smuggling of some 500 tons of drugs -- mainly from Colombia and Venezuela -- to the United States via Honduras since 2004.

US prosecutors have alleged he received millions of dollars from drug traffickers for protection -- including from Mexican narco-kingpin Joaquin "El Chapo" Guzman.

Hernandez faces three charges: conspiracy to import a controlled substance into the United States, using or carrying firearms including machine guns, and conspiracy to use or carry firearms.

On the first charge, the Supreme Court's 15 magistrates voted unanimously in favor of extradition.

For the two firearms related charges, the vote was 13 for and two against.

The court's decision cannot be appealed.

Hernandez was arrested in mid-February, less than a month after leaving the presidency, following a US extradition request.

In mid-March, a judge ordered his extradition, which Hernandez appealed.

'Orchestrated plot' 

In a letter published on Monday, Hernandez maintained that he is innocent and said he is the "victim of revenge and conspiracy."

Hernandez claims that drug traffickers he helped extradite to the United States have tried to get back at him by implicating him in the trade.

"Three life sentences could make me a living dead," said Hernandez, who admitted it was "painful" to be separated from his loved ones.

Once seen as a US ally in the fight against drug trafficking, Hernandez then found himself accused of involvement by the very drug kingpins he helped get extradited to the US.

Hernandez insisted that he is the victim of "a revenge by the cartels."

He said it was "an orchestrated plot so that no government confronts them ever again."

His wife Ana Garcia, a lawyer, joined a group of around a dozen protesters outside the courthouse in Tegucigalpa proclaiming his innocence.

"If a citizen is tried, they should be tried in our country," said Garcia.

His family also released a statement, saying, "We are ready and confident that we will be able to demonstrate before the US justice system that these accusations are a revenge plot by Honduran drug traffickers."

Prosecutors in the US say Hernandez and his allies turned Honduras into a narco-state.

"I never thought that this fight for peace for us Hondurans would make us viewed as a narco-state," Hernandez said in his letter.

"I knew this fight would not be easy, that it was very risky."

Hernandez, a right-wing lawyer, departed office on January 26 when leftist Xiomara Castro became president.

Controversy has never been far away from Hernandez since he entered politics.

Re-election is banned by the Honduran constitution, but Hernandez was allowed to stand for a second consecutive time in 2017 following a ruling by the Supreme Court.

His subsequent victory, after initially trailing opponent Salvador Nasralla by five percentage points with more than half of the votes counted, sparked accusations of fraud.

(AFP)

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Honduran judge approves ex-president Hernandez’s extradition to US on drug charges

Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support

Police surround house of former Honduran president as US seeks extradition

Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

L’énergie, principal moteur de l’inflation

Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

Le transport change de braquet

S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

Issued on: 28/03/2022 - 09:48

Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

Speaking to FRANCE 24 in his Moscow home, Aleksandr explained his support for President Vladimir Putin amid rising inflation and food prices alongside dubious state television reporting on the war in Ukraine.

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, the rouble has collapsed and inflation is rising. Aleksandr, a pensioner in Moscow, buys his groceries at prices that keep rising.

"Fruit juice, for example. I can't buy the one I want. I have to buy things that are on special," he tells FRANCE 24.

Watching a Russian state television report about the global food supply, Aleksandr says, "You see, there are food shortages all over the world. It's not just here that prices are rising."

Sometimes, Aleksandr wonders if the television reports are telling him the whole truth. He watched a news host deliver the following message: "Our soldiers obtained documents proving that Kyiv was preparing an attack on Russia..."

"An attack from Ukraine against Crimea? I doubt it," Aleksandr says. "They (Ukraine) know that would have meant open war with Russia."

Nevertheless, Aleksandr supports his country and his president, Vladimir Putin.

"Blaming Putin for all ills is like blaming Stalin. It's the course of politics and history that forced them to take certain decisions. They had no choice," he says.

"I'm Russian and I can't very well see how I could not support my country ... it's like a wife," he says. "A good wife may think her husband is right, or not, but in any case, she has to stand by him and reload his ammunition." 

Click on the video to watch the full FRANCE 24 report.

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War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

War in Ukraine

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

BBC

Ukraine war: Bringing up a baby among the bombs

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More than 1.5 million children have fled Ukraine since the beginning of the Russian invasion, according to the UN.

Many more have been displaced due to the violence that has spread across the country.

For Iryna and Serhii, the priority was the safety of their one-year-old son Petro.

For the first week of the war, the family divided their time between home and the bomb shelter. But as the violence continued, Petro became distressed, leaving the family no choice but to seek safety elsewhere.

Valeurs Actuelles

La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

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France24 - Monde

Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

Publié le : 16/03/2022 - 19:00

L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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Valeurs Actuelles

“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

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France24 - Monde

Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

Publié le : 07/03/2022 - 18:37

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

Héritage de l’ère soviétique

"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

L'essor de la Chine

Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

La guerre après la pandémie

Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

MOBILISATION

"La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

MOBILISATION

En images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine

BBC

'I went back to the north with my tail between my legs'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.

And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.

Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.

It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.

Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.

He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.

"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.

"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."

Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.

Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.

Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.

Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.

These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.

From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.

"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."

From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.

His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.

After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.

"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."

"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."

However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.

Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.

Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.

Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.

But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."

Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.

But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.

To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.

He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.

"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.

He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.

"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."

You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc

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Valeurs Actuelles

Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

Le gaz finalement concerné

À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun

Publié le : 30/03/2022 - 13:58

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Les Fennecs ne participeront pas au Mondial-2022. Alors qu'ils pensaient avoir obtenu leur billet pour le Qatar, les Algériens ont été éliminés dans les toutes dernières secondes du barrage retour face au Cameroun (2-1 a.p.). Une défaite amère vécue comme un drame national.

Au coup de sifflet final du match entre l'Algérie et le Cameroun (1-2 a.p.), le sélectionneur des Fennecs Djamel Belmadi s'est effondré sur le terrain, inconsolable. Quelques minutes auparavant, le technicien pensait pourtant avoir en main sa qualification pour le Mondial-2022.

Son équipe avait réussi à revenir au score (1-1), un nul synonyme de qualification, mais dans les tous derniers instants de la prolongation, le Camerounais Karl-Toko Ekambi a douché ses ambitions en marquant un but décisif. Les Lions indomptables, battus à l'aller (0-1), ont obtenu leur qualification au bénéfice du plus grand nombre de buts à l'extérieur.

C'est l'une des images de cette soirée folle : les larmes de Djamel Belmadi, le coach de la sélection algérienne, battue par le Cameroun (1-2), en barrage retour de la Coupe du monde 2022#lequipeFOOT pic.twitter.com/ng7zIeqEf4

March 29, 2022

"Le château de cartes s'effondre"

"Le ciel nous est tombé sur la tête. C'est du football, c'est du sport. Mais c'est toute notre vie, en même temps", a décrit Djamel Belmadi en conférence de presse. "On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match. Pour notre pays, notre peuple", a-t-il expliqué, toujours très ému après cette cruelle défaite.

"Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d'un Mondial, c'est sûrement un problème de concentration, de lucidité", a-t-il noté, évoquant le but de Karl Toko-Ekambi. "On n'a jamais été mis en danger, jamais dominé, sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix secondes", a-t-il encore regretté.

"Le château de cartes s'effondre", a encore dit le coach champion d'Afrique 2019 avec cette équipe. "Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à dix secondes de la fin."

"Ce mauvais scénario, il faut s'en remettre", a ajouté Djamel Belmadi, qui est resté évasif sur son avenir à la tête des Fennecs. "Aujourd'hui, c'est difficile pour moi de parler d'avenir. Il y a des bilans à faire." "Il va falloir se relever. L'Algérie est une grande nation. Il y a encore de belles choses à faire, avec ou sans moi", a-t-il conclu.

"Le manque de lucidité des nôtres"

Après cette élimination, la presse algérienne a bien entendu fait ses gros titres sur ce match. Le Quotidien d'Oran en fait sa une et se désole du sort de cette équipe qui a raté "une qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar, qui lui tendait les bras". Pour le journal algérien, Karl Toko-Ekambi a exploité "le manque de lucidité des nôtres pour inscrire un but assassin, qui a littéralement scié les jambes aux Verts".

Tout sur l'Algérie n'est pas beaucoup plus tendre et évoque "un scénario dramatique". "Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les Algériens se sont un peu trop vite vus au Qatar après la victoire ramenée du Cameroun vendredi dernier, pour le compte de la manche aller des barrages africains des éliminatoires du Mondial 2022", estime le journal.

pic.twitter.com/vMV2ZT85Qb

March 30, 2022

Le Soir d'Algérie ironise pour sa part en titrant "Bye bye Qatar". Pour le quotidien, "la sélection de Djamel Belmadi a accompli un match tout en souffrance. Pour s’incliner en toute fin de match sur un coup assassin de Karl Toko-Ekambi". El Moudjahid estime de son côté que les Verts ont été "piégés". Le journal résume que les Algériens, "trop nerveux, ont été battus par leur bête noire, les Lions indomptables du Cameroun".

Avec AFP

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Mondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil

Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

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France24 - Monde

Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar

Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 30/03/2022 - 00:37

Romain HOUEIX Suivre Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le Sénégal, tombeur de l'Égypte comme en finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun, renversant contre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Ghana, ont décroché mardi leur qualification pour le Mondial-2022 au Qatar à l'issue des barrages retour de la zone Afrique.

Sénégal 1- 0 Égypte (3-2 t.a.b) (0-1 au match aller) : les Lions se défont encore des Pharaons

Dans un stade Abdoulaye-Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont décroché le deuxième billet de la soirée pour le Qatar. Battu 1-0 à l'aller en Égypte, le Sénégal a refait son retard grâce à Boulaye Dia en début de rencontre, avant que tout ne se joue aux tirs au but. 

En deux mois, les Pharaons auront perdu une Coupe d'Afrique et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga. Les Sénégalais vont de leur côté participer à une troisième édition du Mondial. 

Retrouvez le compte-rendu complet : au bout du suspense, le Sénégal élimine l'Égypte

QATAR 2022, NOUUS Y SERONS !!! 🇸🇳🇸🇳 pic.twitter.com/5QO92pOeeG

March 29, 2022

 

Nigeria 1 - 1 Ghana (0-0 au match aller) : le Ghana élimine le favori nigérian

Il aura suffit d'un match nul au Ghana face au Nigeria (1-1), à Abuja, pour obtenir son ticket pour le Mondial-2022. Grâce à leur but à l'extérieur comptant double [la règle est toujours en vigueur en zone Afrique, NDLR], les Black Stars ont décroché leur qualification.

Le capitaine ghanéen Thomas Partey a ouvert le score d'une frappe lointaine (10e), avant que William Troost-Ekong n'égalise sur pénalty (22e).

QATAAAAAAAAAAAAAAR!!!#WCQ2022 | #BringBackTheLove | #GoBlackStarsGo | #GoGhana pic.twitter.com/NcI6jAjB6r

March 29, 2022

Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Ghana triomphe à Abuja et s'offre une place au Qatar

Tunisie 0 - 0 Mali  (1-0 au match aller) : les Tunisiens se contentent du nul

Grâce à un match nul face au Mali (0-0) obtenu à Tunis, la Tunisie valide son billet pour le Qatar. Le but contre son camp signé à l'aller par Moussa Sissako a suffi aux Aigles de Carthage. Ces derniers ont déjà disputé les Mondiaux 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018.

🚨🚨 OFFICIEL !!LA TUNISIE EST QUALIFIÉE POUR LA COUPE DU MONDE 2022 !El Hamdouli'Allah !! #Tunisie 🇹🇳 #CM2022 pic.twitter.com/MJIgImqUvF

March 29, 2022

Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : la Tunisie écarte le Mali et valide son ticket pour le Qatar

Maroc 4 – 1 RD Congo ( aller 1-1) : les Lions de l'Atlas s'offrent un festival de buts

Le Maroc s'est qualifié pour le Mondial-2022 grâce à sa large victoire 4-1 contre la République démocratique du Congo à Casablanca.

Azzedine Ounahi, auteur d'un doublé (21e, 54e), Tarik Tissoudali (45+7) et Achraf Hakimi (70e) ont offert à leur pays une sixième participation à un Mondial. Ben Malango a réduit le score pour les Congolais en fin de rencontre (77e).

YOU all made Casablanca shook, 𝗪𝗛𝗔𝗧 𝗔 𝗡𝗜𝗚𝗛𝗧!! 🔥🔥🔥 𝗢𝗙𝗙 𝘁𝗼 𝗙𝗜𝗙𝗔 #𝗪𝗼𝗿𝗹𝗱𝗖𝘂𝗽 𝗤𝗮𝘁𝗮𝗿 𝟮𝟬𝟮𝟮 🔥🔥🔥#DimaMaghrib 🇲🇦 #FIFAWorldCupQualifiers #WCQ2022 #TeamMorocco pic.twitter.com/JgjwnEi8sk

March 29, 2022

Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Maroc éteint la RD Congo et s'envole pour le Qatar

Algérie 1 - 2 Cameroun a.p  (aller 1-0) : le Cameroun décroche la victoire à la dernière seconde

Le Cameroun s'est qualifié pour sa huitième Coupe du monde en battant l'Algérie (2-1 a.p.) grâce à un but à la dernière seconde de Karl-Toko Ekambi (120e+4), à Blida.

Les Lions indomptables, battus à l'aller (1-0), ont brisé le rêve des Algériens qui venaient de marquer (118e) par Ahmed Touba. Éric-Maxim Choupo-Moting (22e) avait ouvert le score.

𝐔𝐍𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑É𝐄 𝐈𝐍𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐀𝐁𝐋𝐄! 🤩🇨🇲 Après avoir raté 2018, le Cameroun fait son retour #WorldCup 🦁#WCQ | @Fecafootofficie pic.twitter.com/Fgf30C0XX6

March 29, 2022

Retrouvez le compte-rendu complet : le Cameroun décroche sa qualification sur le fil face à l'Algérie

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REPORTAGE

Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

BBC

Iran detainee Ashoori: ‘I should have been back earlier’

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Anoosheh Ashoori, the British-Iranian man who was freed from prison in Tehran earlier this month, has spoken about his experience of being held on spying charges since 2017.

The 68-year-old was released alongside Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Their release came after the UK settled an historic military debt with Iran, although both governments have said the two issues should not be linked.

A UK government spokesperson said Ashoori's release "was always entirely in Iran's gift" and "but UK ministers and diplomats were tireless in working to secure his freedom and are delighted that he is now home."

Watch his interview with the BBC's diplomatic correspondent, Caroline Hawley.

L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

sciencescancerFourmis
L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

sciencesmathématiques
France24 - World

‘I had no choice’: One Ukrainian’s journey out of devastated Mariupol

Issued on: 28/03/2022 - 18:03

Pariesa Young Follow

Mariupol, a port city in southeastern Ukraine, has become the epicentre of Russian attacks, sustaining weeks of bombing that has devastated the city and left thousands of civilians trapped without water, heat, sewage or phone service. Many people, however, have fled the city for Russia, the EU or safer parts of Ukraine. Our Observer, who escaped Mariupol to a remote village in the mountains, told us her story.

Some of the most severe fighting in the Russian invasion of Ukraine has taken place in Mariupol, a strategic port city that lies between the Russian-held zones of Crimea and Donbas. The city has endured weeks of relentless attacks that have ravaged civilian targets and essential infrastructure, creating a humanitarian emergency.

📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM

March 23, 2022

Around 160,000 civilians are still trapped in Mariupol, according to Mayor Vadym Boichenko. Up to 140,000 people, however, have attempted the dangerous journey out of the port city to flee the violence. Some have fled Ukraine for the European Union, some are in other parts of Ukraine and others are now in Russia.

❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV

March 26, 2022

‘I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road, but I could no longer stay in Mariupol’

Veronika Tikhonyuk is 19 years old and was a student at Mariupol State University and an aspiring hockey player before the war. She escaped from Mariupol on March 14 with her mother after spending several days sheltering from the ongoing shelling in a basement, and then an abandoned factory, with her family. 

For me, it began at 5:30 am on February 24. I woke up to the sound of the bombs and my first reaction was ‘I don’t want to die, please, I want to live, please…’ It was still very dark outside and very dangerous to go to the windows so I just stayed in my bed, totally numb and silent. I felt how my happy life, my dream life was totally destroyed at 5:30 am. And I understood perfectly who was bombing my city, it was totally clear. My bed was shaking like it was an earthquake. I saw the end of my life. 

 

I didn’t make [the decision to leave Mariupol], I just had no choice. On the 14th of March, the situation was already critical and I  was very lucky to meet a couple who had a car. They took me with them that morning. I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road. I could no longer stay in Mariupol because there was no Mariupol anymore. The city was already burned down, the bombs were continuously falling from the sky right near me. I had no choice and no time to think. Now or never. 

I left with only my mom and the couple that took us. It wasn’t a part of evacuation at all, there was no evacuation. We left the city on our own and we totally knew that we could die at any moment. Mariupol was – and is – the hottest place of the war. I just don’t know how to describe it to the people, who, luckily, haven’t experienced something like this. You just know that you can die at any second.

I didn’t pack anything at all, I had just an ‘emergency pack’ that I took to the basement: ID card, band-aids, phone, my glasses… nothing more, not even clothes. I didn’t rescue anything, even my small cat…

Several attempts to facilitate official humanitarian corridors to evacuate civilians from Mariupol failed in March as Russian forces were accused of targeting rescue convoys and fleeing families. French President Emmanuel Macron said on March 25 that France, Turkey and Greece would carry out an evacuation operation of the southern city in the coming days. However, on March 28, Ukraine said it would not open evacuation corridors as Russian forces had not agreed to grant safe passage to civilians.

#Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T

March 26, 2022

‘It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life’

I left Mariupol on the 14 of March at 9 am, I arrived in Zaporizhzhia [Editor’s note: a nearby city, around 200 km to the northwest] only at 10 pm. It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life. I spent a night in this city and then we moved to Dnipro [70 km north]. The road was a lot safer than the previous one, so we got to Dnipro fast – in one or two hours. We spent two nights there and then moved to Lviv – the road took us 17 hours [Editor’s note: Lviv is approximately 1,000 km west of Dnipro, a roughly 13 and a half hour journey by car under normal conditions, according to Google Maps]. And then we moved to Uzhhorod [250 km southwest]. So, I got to Uzhhorod only on the 17th or 18th – I can’t remember, I was too stressed and tired.

We were driving non-stop all this time. We had to go around a lot of mines, military enginery including destroyed ones, there were a lot of fragments and debris on the roads, so it was too dangerous to drive fast. In addition, there were a lot of checkpoints along the way, both Ukrainian and Russian. I saw Russians and Russian equipment. Some of the troops asked us for cigarettes. We were very scared, so we obeyed them in all matters.  Fortunately, they didn’t do anything with us personally except for searches and checks. But we were just lucky. Many others got under the fire and etc. I don’t know much about others, but I just know that we were very lucky. 

Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN

March 17, 2022

Ukraine has also accused Russia of relocating up to 40,000 Mariupol residents to Russia, potentially against their will and without Kyiv’s approval. With the city surrounded and partially captured by Russians, some residents of Mariupol have had little choice but to move to Russia to find food, water and medical care. Russia has denied forcibly deporting Ukrainians.

“I survived a real blockade: there was no food or water left in the city for a long time. When snow suddenly fell in March, we were the happiest because we could eat & drink it,” Veronika Tikhonyuk wrote on her Twitter page

For Tikhonyuk, escaping Mariupol was necessary to survive, but she still doesn’t feel completely safe.

‘Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food’

Now I’m in a village in mountains. It’s much safer than Mariupol, but I can’t say that it feels safe. My country is still in danger, I’m traumatised and I will cope with this trauma for the rest of my life. I won’t feel safe anymore. Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food.  My mom and I rent a small house in the mountains, no-frills. I'm trying to find a remote job, volunteer and recover from the traumas that the war left me. 

I know for sure that my grandparents’ house (my first home) is burnt down to the ground and [Russian soldiers] are living in my flat (my second home) now – or it’s burnt down too now, I don’t know, nobody knows. A couple of my friends called me recently, but others... still silent. And finally, my family… I know nothing. I have only my mom now, and my dad who lives very far away. I still don’t have any news or info about my family, I lost them, all of them… and my cat too… I don’t know, I just know nothing. Nothing. I can’t find them anywhere…

Russia and Ukraine were set to restart peace negotiations on March 28, against the backdrop of the “catastrophic” situation in Mariupol. 

The EU has accused Russia of committing war crimes in Ukraine, particularly in Mariupol where a number of civilian targets have been attacked. 

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Fears of food shortages after Russian attacks on grocery stores in Ukraine

'No one has come to help us': African students trapped in occupied Kherson, Ukraine

Ukraine: Two foreign students tell us about evacuating their 'second home'

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

Que doit faire l’Europe ?

Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

Sans oublier la réforme des retraites…

Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Hongrie.  "La guerre isole Viktor Orban"

Entretien

Les élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien

Gaël De Santis

L’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.

La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?

Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.

Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.

C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.

Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?

Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.

Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?

Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.

Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?

On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.

Guerre en UkraineRussieviktor orbanvladimir poutine
France24 - Monde

Mondial-2022 : le Sénégal élimine l'Égypte au bout du suspense et dans une ambiance survoltée

Publié le : 29/03/2022 - 21:53Modifié le : 30/03/2022 - 01:04

Romain HOUEIX Suivre

Dans un stade Abdoulaye-Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont dû attendre la séance de tirs au but pour vaincre l'Égypte et composter leur ticket pour la Coupe du monde au Qatar (0-1, 1-0, 3-2 a.p). En deux mois, les Pharaons auront perdu une Coupe d'Afrique et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga.

Le Sénégal attendait de pied ferme l'Égypte. Si les Pharaons ont été chahutés à leur arrivée dans le pays, ce n'était rien par rapport à l'accueil mijoté par les fans des Lions dans le stade flambant neuf de Diamniadio.

>> À lire aussi Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

"On va les manger !"

Les Sénégalais se sont déplacés en masse dès l'ouverture des portes à 10 h. À midi, le stade était déjà à moitié rempli dans une ambiance de fête jaune, rouge et verte. Avec un peu de bleu aussi, un drapeau en soutien à l'Ukraine ayant été déployé. À une heure du début du match, les places se faisaient déjà rares alors qu'une longue file de spectateurs attendait toujours de pouvoir rentrer dans l'enceinte.

Pour cette foule de supporters des Lions, la défaite ou la non-qualification semblait inenvisageable : "On va les manger ! On va les manger !", chantent-ils à destination de leurs adversaires.

Les Lions de la Teranga entrent sous un tonnerre d'applaudissements alors que Sadio Mané, premier sous la pelouse, harangue la foule de grands gestes du bras. Le ton est donné avec la bronca qui accueille les trois premiers Pharaons sous la pelouse. Des lasers sont projetés sur le staff égyptien. Pour les deux prochaines heures, le Sénégal a décidé de laisser tomber son surnom de "pays de la Teranga", ou "hospitalité" en wolof.

À leur arrivée, la dizaine de cars de supporters égyptiens peinent à gagner leur place en tribunes car leurs gradins sont tout simplement occupés. Ils sont d'ailleurs obligés de passer par un des coins du stade et le bord de terrain pour rejoindre la tribune, où ils reçoivent des projectiles malgré les appels au calme du speaker. "Biladi, Biladi, Biladi", l'hymne de l'Égypte est d'ailleurs copieusement sifflé alors que des fumigènes éclatent un peu partout dans le stade.

Dans ces conditions, les Lions savent que la victoire est impérative, surtout avec une défaite 1 à 0 au match aller. Chaque touche de balle, aussi insignifiante soit-elle, donne lieu à une ovation. Les résultats ne se font pas attendre. Sur un coup franc sur le côté droit obtenu par Saliou Ciss, la défense repousse mal. Boulaye Dia profite du cafouillage pour pousser le ballon au fond des cages (7e,1-0). Il devient donc le premier buteur de l'histoire du stade en match officiel.

Un match violent, haché par les fautes

Le match est lancé, et il sera bouillant. Les équipes se rendent coup pour coup, littéralement. Sur son banc, le volcanique Carlos Queiroz s'énerve sur l'arbitre et sur son homologue, Aliou Cissé, qui en perd également son sang-froid. Les deux équipes peinent à se rapprocher du but adverse, si ce n'est sur des frappes lointaines, comme celles de Mohamed Elneny (14e) ou Sarr (28e, 33e), ou corner (24e).

Sénégal-Egypte, pour l'instant le meilleur homme du match : M. Ghorbal, l'arbitre algérien. #SENEGY

March 29, 2022

Comme à la CAN-2022, l'Égypte fait montre de son organisation défensive sans faille et d'un bloc compact qui laisse peu de places aux offensives sénégalaises. Les Lions ne s'affolent pas, répondent au défi physique égyptien et cherchent l'ouverture sur coup franc : la balle est glissée à Mané, qui déborde et centre en retrait vers Gueye, qui ne met pas assez de force dans sa frappe (37e). Quelques instants plus tard, c'est Nampalys Mendy qui prend sa chance mais la balle frôle le poteau égyptien (44e).

À la mi-temps, le speaker appelle la foule au calme. Moins de fumigènes, moins de projectiles et davantage d'encouragements, réclame-t-il. Pas de quoi calmer les lasers projetés dans les yeux des Égyptiens, ni les huées au retour des vestiaires.

Trézéguet manque de doucher le stade. Mohamed Salah temporise à l'orée de la surface de réparation et le lance idéalement sur la gauche des 5,50 mètres. L'ailier de Galatasaray arme un tir croisé du gauche qu'Édouard Mendy repousse au sol (52e). Boulaye Dia, trouvé dans la surface, tente de répondre. Les Sénégalais réclament un pénalty à la suite d'une charge d'Emam Ashour, en vain (55e).

Les Sénégalais semblent reprendre leur marche en avant, mais Zizo manque de surprendre ses adversaires en égalisant. L'attaquant des Pharaons est à la réception d'un centre depuis le couloir droit et place une reprise de la tête croisée qui prend Édouard Mendy à contre-pied. Le ballon manque d'un rien le cadre (71e).

El-Shenawy en état de grâce

Le stade retient son souffle lorsque Sadio Mané lance idéalement Ismaïla Sarr dans le dos des défenseurs. L'ailier de Watford se présente face à Mohamed El-Shenawy, mais ouvre trop son pied (82e). Un raté qui pourrait le hanter longtemps, puisqu'il contraint les deux équipes en prolongation.

Et dans ce scénario de match d'une durée de 120 minutes, l'Égypte a prouvé qu'elle n'avait pas son pareil. D'autant que le moindre but rendrait les choses extrêmement compliquées pour les Lions. Ismaïla Sarr échoue à nouveau face au gardien (93e). Pape Abou Cissé et Cheikh Bamba Dieng surgissent tour à tour sur les corners tirés côté gauche par Sadio Mané, et placent des reprises puissantes du crâne que Mohamed El-Shenawy repousse grâce à de belles parades (94e). Les deux hommes échouent à nouveau quelques minutes plus tard (103e). À chaque fois, le portier reste de longues secondes au sol pour gagner du temps.

Moins de deux mois après la finale de Yaoundé, il semble qu'il était écrit que ces éliminatoires se joueraient à nouveau aux tirs au but. Koulibaly rate d'entrée son pénalty, qui rebondit sur la barre transversale, mais Salah fait pire en expédiant le ballon dans les tribunes. Deux ratés des capitaines pour commencer, que Saliou Ciss et Zizo imitent. Pas Ismaïla Sarr, qui après avoir tant buté sur le portier égyptien trouve enfin la faille. Elsoulia fait de même.

Idrissa Gueye redonne une nouvelle fois l'avantage aux siens, tandis que l'Égyptien manque sa tentative. Comme à Yaoundé, la balle de match est à Sadio Mané. La superstar des Lions ne fait pas de détails et fait une nouvelle fois chavirer de bonheur le Sénégal en qualifiant le pays pour son troisième Mondial.

Fumigènes, envahissement de terrain et liesse générale... En apnée depuis près de trois heures, le stade Abdoulaye-Wade laisse éclater sa joie. Il faut croire que le Sénégal a pris goût à la victoire et aux larmes d'Égyptiens.

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Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

REPORTAGE

Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

ZONE AFRIQUE

Mondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil

New York Times - World

Oscars 2022

The saturday profile

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

How to Understand the Altercation Between Will Smith and Chris Rock

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

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Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

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Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

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Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

demande de propositions

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

L'Humanité

Législation. Cuba adapte son Code de la famille aux évolutions de la société

Actu

La consultation populaire sur la révision du droit de la famille s’achève aujourd’hui. Les citoyens ont discuté et amendé le texte qui ouvre de nouveaux droits tels que le mariage pour tous, une GPA « solidaire », la reconnaissance des droits des enfants et le renforcement de l’autonomie des personnes handicapées.

Lina Sankari

Une révolution dans la révolution. Aujourd’hui, la consultation populaire sur le nouveau Code de la famille cubain touche à sa fin. La Grande Île a mobilisé 78 000 points de rencontre afin que 7 millions de citoyens – y compris les Cubains installés à l’étranger, dont les exilés – discutent du projet de loi validé par l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (ANPP) et l’amendent depuis leur quartier, leur lieu de travail ou d’études. Le texte ouvert et inclusif vise à prendre en compte les évolutions de la société qui rendent caduc l’actuel code, daté de 1975. À l’époque, le Code de la famille jetait les bases matérielles et juridiques de l’émancipation des femmes et de l’égalité réelle, mettant en cause les rapports de domination hérités du colonialisme espagnol. « Nous sommes face à un code dont nous devons être fiers et que nous devons transférer à notre peuple, indépendamment de toute différence », explique aujourd’hui Homero Acosta, secrétaire de l’ANPP.

Mariage des couples de même sexe, familles multiparentales, gestation pour autrui (GPA) dite « solidaire », c’est-à-dire sans échange d’argent et avec un contrôle légal, médical et judiciaire préalable, protection contre les violences, reconnaissance des droits des enfants, responsabilité vis-à-vis des personnes âgées dans une société vieillissante, possibilité pour les familles de convenir de l’ordre des noms, du régime économique et de la compensation du travail domestique… les évolutions sont substantielles.

Un texte à la portée éducative et inclusive

La famille mononucléaire s’ouvre à la possibilité de reconnaître, outre les parents biologiques, plusieurs mères et pères. « Le projet de loi reconnaît de nouvelles formes de parenté, comme la parenté socio-affective, qui n’est pas réglementée dans le code actuel, et reconnaît également la multiparentalité et met fin au binarisme en matière de filiation », précise Leonardo Pérez, président de la Société cubaine de droit civil et familial. Également professeur à la faculté de droit de l’université de La Havane, ce dernier explique que la loi fondamentale cubaine, contrairement à d’autres, fait du mariage l’un des ferments de l’organisation des familles, mais pas le principal.

La garde et la prise en charge partagée des enfants garantissent par ailleurs un investissement accru des pères. De ce texte émerge également une nouvelle institution, le Bureau du défenseur de la famille, destiné à la protection des personnes vulnérables et handicapées. La suppression de la tutelle et de la déclaration judiciaire d’incapacité afin de permettre aux personnes en situation de handicap d’accomplir des actes juridiques par elles-mêmes ou de manière assistée implique également la révision du Code civil.

« Je pense que le Code cubain des familles deviendra l’un des plus modernes d’Amérique latine et placera Cuba à l’avant-garde de la législation en matière de droit de la famille », insiste Leonardo Pérez, qui souligne la portée éducative et inclusive du nouveau texte. Au-delà de la reconnaissance des droits qui renforcent l’autonomie et le pouvoir des décisions des personnes âgées, le vieillissement de la société cubaine et l’augmentation de l’espérance de vie obligent également à repenser la prise en charge et le rôle des aidants familiaux.

en attente d’une validation par voie référendaire

Après la consultation populaire, il appartient désormais au Parlement cubain d’évaluer une dernière fois le texte. Les députés pourront encore enrichir le texte en tenant compte des retours de la société. C’est une fois cette étape franchie qu’un dernier aller-retour aura lieu devant la population afin qu’elle valide ou non le document par la voie référendaire.

C’est déjà ce procédé qui avait été privilégié lors de la dernière révision constitutionnelle de 2019. Il y a trois ans, le président Miguel Diaz-Canel s’était prononcé en faveur du mariage de personnes de même sexe mais ce dernier avait soulevé l’opposition des Églises catholique et évangélique et d’une majorité de la population. La loi fondamentale ouvrait toutefois la porte en définissant le mariage comme une union « entre deux personnes » sans en spécifier le sexe. Francisco Rodríguez Cruz, militant des droits LGBTQ+, se félicite de la nouvelle version du Code de la famille : « Pour arriver à ce qui se passe maintenant, beaucoup ont participé et j’avoue que ce qui a été réalisé est bien plus que ce que nous pouvions concevoir il y a une décennie.  »

Cubacode de la famille
France24 - Monde

Raffineries illégales au Nigeria : des conséquences sur la santé et l'environnement

Publié le : 30/03/2022 - 12:12Modifié le : 30/03/2022 - 12:43

L'armée nigériane engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisi. C'est jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière pour les population. Reportage dans le delta du Niger.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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BBC

Bafta TV Awards: Aids drama It's A Sin leads nominations

It's A Sin is leading the charge for this year's Bafta TV Awards, with 11 nominations.

The Channel 4 drama, about a group of friends during the 1980s Aids crisis, is up for prizes including best mini-series plus five acting awards.

Olly Alexander is up for best actor, Lydia West for best actress and Omari Douglas, Callum Scott Howells and David Carlyle for best supporting actor.

Other shows with multiple nominations include Time, Help and Sex Education.

Howells posted a message on Twitter, saying thank you to Bafta "from the bottom of me heart".

Douglas took to Instagram, declaring the news was "surreal".

A post shared by omari douglas (@marsdoug)

TV critic Scott Bryan told BBC Breakfast that Russell T Davies' It's A Sin was "the most moving drama of the year, and certainly for me, of my entire life".

He added: "It was hugely important to so many people... showing a side of LGBTQA+ history that just hasn't been depicted in drama before."

Tracy-Ann Oberman, who plays talent agent Carol Carter in the series, tweeted her "huge congrats" to everyone who worked on the show.

The nominations for the Must-See Moment, the only accolade to be voted for by the public, were announced last week.

They include Rose and Giovanni's silent dance on Strictly Come Dancing; Adele's reunion with her former teacher on An Audience With Adele; and Ant and Dec's dig at Downing Street's lockdown parties on I'm A Celebrity... Get Me Out of Here!

Strictly Come Dancing and Ant and Dec's Saturday Night Takeaway will do battle in the best entertainment programme category alongside last year's winner Life and Rhymes and An Audience with Adele.

Late comedian Sean Lock is nominated for best entertainment performance for 8 out of 10 Cats Does Countdown, alongside Alison Hammond, Big Zuu, Graham Norton, Joe Lycett and Michael McIntyre.

Lycett also fronts The Great British Sewing Bee, which was nominated in the features category.

Big Zuu, whose Big Eats show is also shortlisted in the features category, expressed his surprise in a bleary-eyed early morning video on social media.

Thank you God & @BAFTA I’m shocked but so happy at the same time. We work so hard to make this show so all I can do is praise my team and big up everyone else that is nominated 🙏🏼❤️ pic.twitter.com/eUQLsFDzr9

Norton is also up for best comedy entertainment programme, and the chat show host tweeted that it was "still a thrill" to be nominated, having previously won eight Baftas.

Also in the running for the comedy entertainment award is The Lateish Show With Mo Gilligan, who tweeted that he "couldn't be happier".

Holby City has been nominated for best soap/continuing drama, just a day after the long-running BBC medical drama aired its final episode. It is up against sister soap Casualty, along with Coronation Street and Emmerdale.

Two thirds of the nominees in the performance categories have not been nominated before, as Bafta organisers bid to support new talent.

Best actress nominee West has stiff competition from Kate Winslet, who has received her first TV Bafta nomination for Mare of Easttown, plus Denise Gough and Emily Watson for ITV's Too Close, Jodie Comer for Channel 4's Help and Niamh Algar for Channel 4's Deceit.

Alongside Years & Years singer Alexander in the leading actor category is David Thewlis for Sky's dark comic crime drama Landscapers, which was the second most-nominated programme with seven nods. However, they don't include an acting nomination for Olivia Colman, who plays Thewlis's wife.

Also in the running are Hugh Quarshie for ITV's Stephen, Samuel Adewunmi for BBC's You Don't Know Me, Sean Bean for BBC One's Time and Stephen Graham for Channel 4's Help.

The latter, written by Jack Thorne, is about a carer (Comer) who bonds with a patient (Graham) as the care home residents and staff face the challenges of the Covid-19 pandemic.

The critically-acclaimed drama received six nominations in total, as did Jimmy McGovern's prison drama Time, which earned Graham his second nomination of the year for best supporting actor.

Channel 4's groundbreaking music comedy We Are Lady Parts also received six nominations, while Netflix's Sex Education had five.

The Bafta nominations also include technical categories such as costume design, editing and hair and sound. Those prizes will be handed out at the Bafta Craft awards on 24 April.

The winners of the main Bafta TV Awards will be revealed at a ceremony on 8 May.

Who missed out?

BBC One drama A Very British Scandal scored four nominations including costume design and make-up and hair design, but there were no acting nods for its stars Claire Foy and Paul Bettany.

The final series of Line of Duty was nominated for three craft prizes, but there were no acting prizes for the cast or for the show creator Jed Mercurio.

Love Island also missed out in the reality and constructed factual category. Channel 4 shows Gogglebox and Dog House will go head-to-head alongside E4's Married at First Sight UK and BBC Three's RuPaul's Drag Race UK.

The best drama series nominees are BBC Three's In My Skin, ITV's Manhunt: The Night Stalker, ITV's Unforgotten and BBC One's Vigil.

Unforgotten star Sanjeev Bhaskar congratulated the team behind the series on Twitter.

In the hotly-contested best international category, Succession will take on Call My Agent, Squid Game, Lupin, Mare of Easttown and The Underground Railroad.

The Bafta nominations were unveiled a day after the Royal Television Society (RTS) announced its annual award winners.

It's A Sin won three prizes - best limited series, best male actor for Howells and best writer for Russell T Davies.

The RTS judges called the series "a devastating story grippingly told… a triumph of distinctive writing, great production and fine performances".It's A Sin leads Bafta TV nominations

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France24 - Monde

Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

Publié le : 25/03/2022 - 11:29

Sandrine GOMES

À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.

BBC

Dyson headphones come with air vacuum for mouth

By Jane WakefieldTechnology reporter

Dyson has taken its first step into wearable technology, with an eye-catching pair of over-ear headphones that come with an air-purifying mouth visor.

Best known for vacuum cleaners, Dyson has diversified in recent years with products such as fans and a hairdryer.

The headphones - dubbed Dyson Zone - are designed to tackle the growing issue of air pollution.

One reviewer said they would definitely "turn heads in the street".

Britta O'Boyle, deputy editor at gadget publication Pocket-lint, wrote: "Their design is certainly eye catching."

The sound quality was "excellent", she told the BBC News, and the headphones had a "lovely construction".

But as she had been unable to test the product outdoors, she could not say how effectively it would purify air or "how silly you feel wearing it".

The headphones go on sale in the autumn.

"We don't expect them to be cheap," O'Boyle added.

Global problem

The noise-cancelling headphones come with a motor, fan and air filters in each ear cup.

Air is sucked through the filters, capturing allergens and pollutants such as nitrogen and sulphur dioxide and brake dust.

And this purified air is then channelled to the nose and mouth via the visor, which is magnetically attached to the bottom of the headphones.

It is 97% effective at getting clean air to the lungs, the company says.

Track breathing

There are four purification modes, depending on whether the wearer is walking down a street or sitting down.

The headphones use sensors to track breathing and exertion and then toggle between modes.

They also come with:

The product has four hours' battery life in low-filtration mode, according to Pocket-lint, or 1.5 hours in high filtration.

'Fresh air'

Chief engineer Jake Dyson said: "Air pollution is a global problem - it affects us everywhere we go."

"The Dyson Zone purifies the air your breathe on the move.

"And unlike face masks, it delivers a plume of fresh air without touching your face, using high-performance filters and two miniaturised air pumps."

The non-contact aspect was a "must" for the designers, to avoid discomfort and irritation.

It was also a first foray into audio for Dyson engineers.

The Dyson Zone has been six years - and 500 prototypes - in the making

Originally, a snorkel-like mouthpiece was paired with a backpack holding the motor and inner workings.

The Verge called the finished product "bizarre", stressing it was not an early April Fool's joke.

"While mask wearing has been normalised considerably over the past two years, we'll have to see whether customers will be willing to embrace this extremely odd-looking product," it wrote.

Gadget publication Stuff.tv called it "the wildest gadget we've ever tried".

And tech website Cnet said it looked "like something you'd see in a dystopian sci-fi movie".

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

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Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

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Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

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Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

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Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

spécialités

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

France24 - World

Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

Issued on: 28/03/2022 - 14:14

NEWS WIRES

The top diplomats of the United States and four Arab countries convened in Israel on Monday in a display of unity against Iran but also used the rare summit to press their host to revive long-stalled peacemaking with the Palestinians.

Concluding the two days of discussions at a desert retreat where its founding father David Ben-Gurion is buried, Israel said the event would be repeated and expanded as it builds up commercial and security ties with like-minded Sunni Arab states.

"This new architecture – the shared capabilities we are building – intimidates and deters our common enemies, first and foremost Iran and its proxies," Foreign Minister Yair Lapid said alongside his U.S., Emirati, Bahraini, Moroccan and Egyptian counterparts.

Israel and some Arab countries worry that an emerging nuclear deal with Iran will leave the Persian power with the means to build a bomb and bolster Tehran-backed guerrillas.

The United States and other world powers see restoring a 2015 Iranian nuclear deal as their best option. But U.S. Secretary of State Antony Blinken offered Washington's regional allies reassurances in the event that diplomacy failed.

"As neighbours and, in the case of the United States, as friends, we will also work together to confront common security challenges and threats, including those from Iran and its proxies," he said.

The UAE, Bahrain and Morocco normalised ties with Israel under a 2020 U.S. initiative known as the Abraham Accords. Egypt in 1979 became the first Arab state to make peace with Israel.

While hailing the accords, Blinken added: "We have to be clear that these regional peace agreements are not a substitute for progress between Palestinians and Israelis".

Like the Arab countries present, the United States wants a two-state solution whereby Palestinians would gain statehood alongside Israel. Talks to that end stalled in 2014. Israel has settled much of the occupied West Bank while the Gaza Strip, another Palestinian territory, is ruled by hardline Islamists.

The cross-partisan coalition government of nationalist Israeli Prime Minister Naftali Bennett has said conditions are not right for any renewal of diplomacy with the Palestinians - who, for their part, have placed the onus on Israel.

"Unless the occupation ends, Arab normalisation meetings are nothing but an illusion and free reward for Israel," Palestinian Prime Minister Mohammed Shtayyeh told his cabinet on Monday.

>> The Interview: Israel wants to maintain an ‘unsustainable’ status quo, Palestinian PM Shtayyeh says

Jordan's King Abdullah arrived in Ramallah to hold talks with Palestinian President Mahmoud Abbas, a first such visit in years that was expected to focus on efforts to reduce regional tensions ahead of the Muslim holy month of Ramadan.

Israel was jarred on Sunday by a shooting spree by two Islamic State-aligned Arab citizens that killed two police officers. Moroccan Foreign Minister Nasser Bourita said his presence alongside the other Arab delegates at the Israeli-hosted summit was "the best response to such attacks".

Bahrain Foreign Minister Abdullatif Al Zayani described the discussions as helpful to fend off Iranian-backed groups like Hezbollah. "Of course, part of this process will be renewed efforts to resolve the Palestinian-Israeli conflict," he added.

In another sign the allies were closing ranks against Iran, the Israeli ambassador to Manama, Eitan Naeh, said on Monday that Israel will appoint a military attache to the U.S. Navy's Fifth Fleet headquarters in Bahrain soon. 

(REUTERS) 

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Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Talks to revive Iran nuclear deal 'paused' over unresolved Russian demands

Bennett meets with Jewish community in first-ever visit by Israeli PM to Bahrain

BBC

Fast fashion: EU Europe plans fast fashion crackdown

By Helen BriggsEnvironment correspondent

Europe is to crack down on fast fashion through proposals to make the clothing made and worn there more durable, reusable, repairable and recyclable.

The sustainable textiles strategy, due to be unveiled on Wednesday, will target clothes at every stage of use, including design, repair and recycling.

The initiative aims to boost the market for sustainably made garments.

Manufacturers will have to ensure their clothes are eco-friendly and hard-wearing.

And consumers will be given more information on how to reuse, repair and recycle their clothes.

Iona Popescu of environmental NGO, the Environmental Coalition on Standards, said the rules to be announced by the European Commission are designed to bring in longer-lasting products that can be used multiple times rather than worn a few times then thrown away.

"The Commission seeks to put a halt on fast fashion by introducing rules on textiles to be used in the European market," she said.

Similar rules will apply to the likes of electronics, such as smartphones, and furniture under an initiative known as the Sustainable Products Initiative (SPI), she added.

It's estimated that less than 1% of all clothing worldwide is recycled.

According to the European Environment Agency, clothes use in Europe has on average the fourth highest impact on the environment and climate, exceeded only by food, housing and transport.

For every person in the EU, textile consumption requires 9 cubic metres of water, 400 square metres of land, 391kg of raw materials, and causes a carbon footprint of about 270 kg.

In the UK, politicians have called on the government to change the law to require fashion retailers to comply with environmental standards.

The government rejected most of the Environmental Audit Committee's recommendations in 2019, including making clothes producers pay for better clothing collection and recycling, but has made textile waste a priority.

Tamara Cincik of the think tank for the fashion industry, Fashion Roundtable, said the textiles strategy could set the tone for future legislation outside of the EU.

"If expectations of brands in the UK compared to the EU diverge, this will hopefully encourage stronger expectations of future UK legislation," she said.

"This is why it is so important for both UK brands and the government to be alert to this strategy, as the EU remains our largest, and indeed, closest trading partner for the textiles and fashion industry."

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Valeurs Actuelles

Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

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Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

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Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

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Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

France24 - World

'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

Issued on: 22/03/2022 - 18:23

Sam BALL

As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

Valeurs Actuelles

Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

Viser l’excellence

Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

Une terre d’histoire

Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

Du Lidl au château de la ville

Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

Sam BALL

In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

BBC

Biodiversity: What is it and how are we protecting it?

By Esme StallardBBC News

Governments from around the world are meeting later this year, to discuss how to stop human activities from causing the extinction of animal and plant species.

They hope to come up with a long-term plan to reverse the threat to life on Earth - in all its varieties - at the United Nations Biodiversity Conference in China.

What is biodiversity and why is it important?

Biodiversity is the variety of all life on Earth - animals, plants, fungi and micro-organisms like bacteria.

Animals and plants provide humans with everything needed to survive - including fresh water, food, and medicines.

However, we cannot get these benefits from individual species - we need a variety of animals and plants to be able to work together and thrive. In other words, we need biodiversity.

Plants are also very important for improving our physical environment - by cleaning the air we breathe, limiting rising temperatures and providing protection against climate change.

Mangrove swamps and coral reefs can act as a barrier to erosion from rising sea levels. And common trees found in cities such as the London plane or the tulip tree, are excellent at absorbing carbon dioxide and removing pollutants from the air.

How many species are at risk of extinction?

It is normal for species to evolve and become extinct over time - 98% of all species that have ever lived are now extinct.

However, the extinction of species is now happening between 1,000 and 10,000 times more quickly than scientists would expect to see.

The International Union for Conservation of Nature (IUCN) has kept a "red list" of threatened species since 1964. More than 142,000 species have been assessed and 29% are considered endangered, which means they have a very high risk of extinction.

What are countries trying to agree in China?

It is hoped an agreement can be reached to stop what scientists are calling the "sixth mass extinction" event.

Governments will try to agree a long-term action plan - to be called the post-2020 Biodiversity Framework.

Its key aim is to slow down the rate of biodiversity loss by 2030, and to make sure that by 2050, biodiversity is "valued, conserved, restored… and delivering benefits essential for all people".

What are the biggest threats to biodiversity?

In 2019, a United Nations report said that harvesting, logging, hunting and fishing had all had an impact.

Between 2001 and 2020 the world lost 411 million hectares of tree cover - 16% of which was primary forest. These are very mature forests, which have taken hundreds - if not thousands - of years to develop. The destruction of these rich environments can have a very serious impact on biodiversity.

Biodiversity loss is occurring worldwide, but the Natural History Museum in London has found that Malta, the UK, Brazil and Australia have experienced the biggest changes - due to pollution, rapid industrialisation and over use of water.

Climate change is also difficult for animals and plants to adapt to, the UN warns.

It says species extinction would be lower if global warming was limited to 1.5°C.

What kind of action is being proposed?

The post-2020 framework has four goals:

It wants greater use of trees and plants to absorb carbon dioxide and balance out greenhouse gas emissions

However, the UN also warns that planting trees on landscapes where they have never been before could introduce invasive species, which "can have significant negative impacts on biodiversity".

In order to achieve these targets governments and private organisations are pledging to give at least £152bn ($200bn) per year by 2030 - with 5% going to developing nations.

So far, the average spend has been £59bn - £69bn ($78bn-91bn) per year.

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The tale of the 'un-extinct' fish

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France24 - World

Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

Issued on: 18/03/2022 - 18:51

Sam BALL

With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

Valeurs Actuelles

Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

La vraie langue des Ch’tis

Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

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À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Bringing raves back to life through VR

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During the 1980s, a cultural movement spread across the country with the arrival of acid house. By the early 90s, raves were huge events with thousands of people.

Now a new virtual reality experience taking visitors on a journey back to the time of glowsticks and whistles has opened as part of celebrations to mark Coventry's stint as UK City of Culture.

BBC Media and Arts Correspondent David Sillito went along to sample the experience.

France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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L'Humanité

Un sommet Poutine-Zelensky presque acté

Actu

Au sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.

C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.

Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.

Crimée et donbass provisoirement exclus

L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.

Guerre en UkraineRussieVolodymyr Zelenskyvladimir poutine
Valeurs Actuelles

[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

La guerre multiplie les effets pervers de la mondialisation capitaliste

Actu

Les entreprises du CAC 40 ont engrangé des 160 milliards d’euros de profits en 2021, malgré les conséquences négatives de la pandémie Covid-19 sur l’économie. Pour 2022, elles comptent sur la hausse des prix pour accroître leurs marges tandis que la spéculation sur les matières premières vole de record en record dans les salles de marché.

Gérard Le Puill

Ce mardi 29 mars, une note de l’INSEE nous informe qu’en 2021, « le déficit public s’élève à 6,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et la dette notifiée à 112,9 % du PIB ». En chiffres bruts, cela donne un déficit de 160,9 milliards d’euros, précise l’INSEE et c’est là que certaines comparaisons deviennent intéressantes. Au-delà le la note publiée ce jour par l’INSEE, le présent article est inspiré par trois sources d’information. La première date du lundi 21 mars et les deux autres du jeudi 24. Le 21 mars, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs en page 26 que « les géants du CAC 40 ont dégagé près de 160 milliards de profits en 2021 ». Le journal du milliardaire Bernard Arnault, président du groupe LVMH, ajoutait que ce nouveau record dépassait « de plus de 60 % son pic de 2007. Luxe, industrie, matières premières ou encore médias : tous les moteurs de l’indice parisien ont contribué à ce résultat extraordinaire », selon « Les Échos ». Parmi les meilleurs résultats en milliards de profits figuraient dans l’ordre Vivendi, TotalEnergies, ArcelorMittal, LVMH, BNP Paribas, Axa, avec un total de près de 87 milliards d’euros de profits pour ces six firmes.

Le 24 mars, plusieurs notes de l’INSEE analysaient « le climat des affaires » dans différents secteurs de l’économie française. « En mars 2022, le climat des affaires dans l’industrie se dégrade fortement », titrait l’une de ces notes. Puis elle ajoutait : « selon les chefs d’entreprise interrogés en mars, le climat des affaires dans l’industrie manufacturière se détériore fortement par rapport au mois précédent. À l’indice 106, l’indicateur synthétique perd six points mais demeure toutefois au-dessus de sa moyenne (100). Tous les soldes d’opinion composant le climat participent à sa baisse ; la chute du solde sur les perspectives personnelles de production y contribue le plus amplement. Par ailleurs, le solde sur l’évolution prévue des prix de vente atteint un nouveau point haut depuis l’origine de cette série (1990) ». Voilà qui confirme les risques de forte inflation en 2022.

Vers de multiples ruptures dans les chaînes de production

Le même jour, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), parue à 7 heures du matin, portait le titre suivant : « Câbles, main-d’œuvre : la guerre en Ukraine fait trembler les équipementiers automobiles ». Cette dépêche produisait une multitude d’informations dont voici quelques extraits : « Moins de câbles, des usines à l’arrêt et des doutes sur les approvisionnements en néon : la guerre frappe de plein fouet l’industrie Ukrainienne des pièces automobile qui fournit de nombreux équipementiers européens (…) Proche de l’Union européenne avec ses ouvriers qualifiés et son faible coût du travail, le pays a attiré une vingtaine de fabricants, notamment allemands, comme Bosch, Kostal ou Pretti. Ils employaient au total 60.000 personnes dans 38 usines en 2021, selon le gouvernement ukrainien. (…). La plupart des usines de pièces, situées à l’ouest de l’Ukraine et employant principalement des femmes, « travaillent encore dans une certaine mesure », mais « transporter les pièces depuis là-bas est tout aussi difficile », souligne la secrétaire générale du Clepa Sigrid de Vries », disait cette dépêche.

Le même jour, à Viviez dans l’Aveyron, Bruno Vincens relatait, en page 15 de l’Humanité, le combat des 291 salariés de la SAM contre la fermeture de leur site industriel qui produit des « pièces en aluminium destinées initialement aux voitures Renault ». La firme au losange a préféré laisser tomber le site français pour augmenter ses marges grâce à l’exploitation d’une main-d’œuvre bon marché chez d’autres fournisseurs hors de France.

Une plus forte inflation et moins de richesses produites

De son côté, la dépêche de l’AFP se terminait par ces éléments d’analyse : « La guerre assombrit les perspectives du marché automobile, déjà freiné par la pandémie, puis par une pénurie de puces électroniques, les problèmes logistiques et les hausses de coûts des matières premières. Les ventes mondiales devraient baisser de 2 % en 2022, notamment en Europe, contre une augmentation de 6 % prévue jusqu’ici, a indiqué mardi le cabinet Standard § Poor’s. Et si les constructeurs ont réussi à augmenter leurs prix et protéger leurs marges, les équipementiers doivent trouver « un équilibre très délicat » entre les hausses de coûts de leurs fournisseurs et leurs clients, les constructeurs », disait encore l’AFP en citant une économiste.

Parmi les autres notes de l’INSEE publiées ce 24 mars, l’une indiquait que « le climat des affaires du commerce de gros se dégrade fortement (…) Ce recul est surtout dû à la chute des soldes d’opinion portant sur les livraisons reçues de l’étranger et sur le volume des ventes passées, soldes qui s’étaient pourtant améliorés ces derniers mois ». De même, « en mars 2022, les perspectives générales d’activité se détériorent fortement dans le commerce de détail, y compris le commerce de réparation automobile », lisait-on dans une autre note.

Tout semble donc indiquer que 2022 sera en France une année d’inflation et de recul de l’activité économique en même temps. Il restera à voir si les profits des firmes du CAC 40 seront encore en hausse comme ce fut le cas en 2021.

inflationbudget
France24 - Monde

RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

Laura MOUSSET Suivre

À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

BBC

Concert For Ukraine: Refugees' stories centre stage at £12m charity show

The moving words of Ukrainian refugees and a performance by the country's 2016 Eurovision-winning singer provided powerful moments as a star-studded concert in Birmingham raised £12.2m.

Pop superstars like Ed Sheeran, Camila Cabello and Emeli Sande were among the artists at the Concert For Ukraine.

Jamala gave an impassioned rendition of her Eurovision-winning track 1944.

And the stories of two Ukrainians were put centre stage when they were read by actors Tamsin Greig and Eddie Marsan.

Scottish violinist Nicola Benedetti accompanied the actors as they delivered the harrowing accounts of fleeing the Russian invasion.

Friday Night Dinner actress Greig read the words of Natalya, who spent three days sheltering in a basement in Kharkiv before leaving on an overcrowded train, later finding out her apartment block and university had been destroyed.

Then, Marsan voiced the words of Artem, who spent four days travelling to Romania with his traumatised children.

Benedetti's haunting performance merged seamlessly with a viral video of Ukrainian violinist Illia Bondarenko playing a folk song while sheltering in a basement, accompanied virtually by 94 other violinists from around the world.

That segment provided a sobering perspective on a night when some of the biggest names in music delivered performances that ranged from the sombre to the uplifting.

Jamala received one of the loudest cheers of the night when she held up the Ukrainian flag that she had been holding throughout her performance.

The singer herself fled Kyiv with her children at the start of the war. "It was really hard, but I am here," she told ITV beforehand.

"Thank you so much to all musicians for supporting Ukraine, for standing with Ukraine, because it's really important for us."

Her song 1944 was inspired by her great-grandmother, who was among thousands of Tatars who were forcibly deported from Crimea by Russian dictator Joseph Stalin during World War Two.

Lyrics about "fighting against all odds" took on a new resonance as Sheeran performed his hit Perfect.

"Thank you so much for coming," he told the 8,000-strong audience at the Resorts World Arena.

"It's such an important cause and I'm so honoured to be here."

He then joined Cuban-American superstar Camila Cabello to perform their duet Bam Bam live for the first time.

She said: "We're all praying tonight for the peace and the safety of the people in the Ukraine. Thank you guys so much for being a part of this super-important fundraiser."

Singer-songwriter Tom Odell performed his ballad Another Love, which has become adopted as an anthem of solidarity among Ukrainians on social media.

Welsh rock band The Manic Street Preachers resurrected their 1998 number one single If You Tolerate This, Your Children Will Be Next - a message that originally appeared on a recruiting poster for international volunteers to fight fascists during the Spanish Civil War in the 1930s.

Nile Rodgers, Snow Patrol, Anne-Marie, Becky Hill, Gregory Porter, Paloma Faith and the Kingdom Choir also appeared, some with blue and yellow backdrops on screens, and performing next to piles of sunflowers.

There was also a recorded message from US star Billie Eilish and brother and collaborator Finneas O'Connell, who sent their "support and solidarity".

The event was broadcast live on ITV and STV. As well as millions of pounds of public donations, the broadcasters donated an estimated £3m of advertising revenue. Another £250,000 was generated by ticket sales.

The funds will go to the Disasters Emergency Committee (DEC)'s humanitarian appeal.

The event was organised in three weeks by Guy Freeman from Livewire Pictures, who told BBC Breakfast on Tuesday that the artists and others from the music and TV industries had not hesitated to donate their time.

"Everybody was just so affected by those daily pictures of refugees, displaced people, leaving everything behind, and us all feeling helpless," he said.

"And so this is what I guess we, in the live events and TV industry, can do - something like this, to try and help."

Popular Ukrainian band Antytila, whose members have become soldiers and volunteers during the war, had posted a video showing them in military uniforms offering to perform in a live link-up from Kyiv.

However, organisers said they could not include them "as we are only able to focus on the humanitarian situation, not the politics or the military conflict".

Antytila drummer Dmitriy Vodovozov told BBC Radio 5 Live on Tuesday: "I don't agree with it because we are living in war now and everything is political to us."

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[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

BBC

Beating noise pollution with smart tech

By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv

Sue Pearl and her husband David wake up feeling grumpy every morning.

"My husband snores so loudly that the whole house shakes," says Sue.

David, a 65-year-old solicitor from London, has tried just about everything to cure the problem, from nasal drops and strips, to sprays, and even an electric bracelet that gave him a mild electric shock.

Yet nothing has worked, and even his ears, nose and throat doctor is at a loss.

"I'm often woken up, my sleep is so disturbed, so I'll send him to the spare room," says Sue, who is a voice-over artist. "It's a nightmare. It's exhausting living with a snorer, neither of us sleep properly, it really isn't great for any relationship."

It is not just the sound of a snoring partner that can affect your quality of life. From living near a busy road or airport, to noisy neighbours, or blaring music, noise pollution can have a detrimental impact on your mental health.

In fact, the European Environmental Agency says that excessive noise is actually killing people. It estimates that long-term exposure causes 12,000 premature deaths per year across the European Union.

Meanwhile, the World Health Organization says that noise pollution is an "underestimated threat that can cause a number of short and long-term health problems, such as, for example, sleep disturbance, cardiovascular effects, poorer work and school performance, [and] hearing impairment".

Aside from good old ear plugs and noise-cancelling headphones, a number of tech companies have been scrambling to find new ways to drown out increased unwanted sound.

One such firm is Israeli business Silentium, which says that its "Quiet Bubble" system can significantly reduce unwanted sound - even if it is coming from a husband lying beside you in bed.

The technology is based around a speaker and microphone. How it works is rather complicated, but in simple terms the microphone listens to the unwanted sound, and then the speaker emits a noise that cancels it out.

For readers that want a more technical explanation - computer algorithms process the unwanted noise, and the speaker releases the same sound waves, but in the opposite phase, or back to front. This creates interference, which cancels out much of both sounds.

Called active noise cancellation, it has existed in headphones for a number of years, but companies like Silentium have developed the technology to work without having to put a pair of cans over your ears.

"You can fit our speaker and sensors to your bed's headboard, and the sound of your partner's snoring would be dramatically reduced, as it generates 'anti-noise'," says Silentium's chief executive Yoel Naor.

He adds that the technology could also be used in cars. "Your kids could be in the back playing Disney on full blast, or even arguing, and you wouldn't be able to hear much in the front."

The company says its technology can also create "individual sound zones", whereby the sound from an array of speakers is focused on a very specific area of space, and minimised outside of that zone or bubble. The idea is that someone on a train, or plane, can listen to music or watch a film without headphones, and yet still not bother people sitting nearby.

In his laboratory Mr Naor has two chairs side by side to demonstrate how this directional sound projection works. Depending on which seat you sit in you hear a different song being played through the assorted speakers. And you cannot hear the other tune.

Silentium is already working with carmaker Jaguar Land Rover, and hopes to interest other car firms, plus trains and airline companies with its tech.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

In some situations you want other people to hear a noise, such as a warning sound when a lorry is reversing. But ideally, you only want people close to the vehicle to hear the sound, and not the surrounding neighbourhood.

Brigade Electronics, based in Kent, makes such reversing alarms - they are only audible to those pedestrians, and others, in close proximity. They work by emitting sounds that dissipate after 10 metres or so.

"A 'ssh ssh' white noise can be heard clearly in the danger area, even when wearing ear defenders, headphones or for those with hearing impairment, but it doesn't wake up the entire neighbourhood." says Emily Hardy, marketing manager at Brigade.

She adds that the firm's speaker releases "gentle" short-travelling multi-frequency sounds, rather than "painful" narrowband frequencies that carry through the air for much longer distances.

Its systems have been fitted to everything from airport buggies, to supermarket delivery vehicles, diggers and some electric cars.

Poppy Szkiler is the co-founder and chief executive of UK-based Quiet Mark, a global certification programme that awards everything from consumer products to building specifications, hotels, shops, and transport companies for their low noise levels.

She says that a "quiet revolution" is taking place, with the need to reduce unnecessary noise having "shot to the top of priority lists in environment and health agendas" over the past two years.

She says this was partly to do with coronavirus lockdowns meaning that the noise in cities fell by half. "And the work from home movement brought an awareness to the impact of sound with all of life happening under one roof," she says.

Ms Szkiler established Quiet Mark a decade ago, but her family has been tackling excess noise for three generations.

Back in 1959 her grandfather John Connell founded the Noise Abatement Society, a charity which has now campaigned against noise pollution for 63 years.

His lobbying helped to push the 1960 Noise Abatement Act through the UK parliament. It legally recognised noise as potential nuisance or pollutant for the first time.

Talya Ressel is a psychotherapist based in London who works with people with high sensitivity to noise. In particular, she helps people deal with the challenges of misophonia, a condition whereby certain noises can trigger a strongly negative emotional response.

"We are bombarded by more sounds than ever before," she says. "Understand that sounds, that you may not even hear or notice, can have a very different effect on others.

"If you can not avoid an unwanted sound, and noise-cancelling headphones and white noise aren't options, then you need an active plan to manage the situation. Ignoring the issue doesn't mean that your body is not reacting or being affected."

Ms Ressel adds: "Try to find a few minutes every day where you sit in active silence. It's giving you a chance to reset after being bombarded by sounds all day."

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Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

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En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

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En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

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En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

L'Humanité

Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?

Le débat

Les déterminants du vote sont multiples. Les enquêtes d’opinion semblent agir sur une partie des électeurs qui, tels des stratèges, cherchent à peser le plus possible sur l’issue du scrutin. Jusqu'à quel point ?

Pierre-Henri Lab

Les sondages influencent la partie la plus politisée des électeurs, mais également la stratégie développée par les acteurs politiques.

Plus importante à l’occasion de l’élection présidentielle, l’influence des sondages s’exerce sur certains électeurs, la stratégie des acteurs politiques et la couverture médiatique. Tous n’y sont pas tous attentifs.

Plus les individus s’intéressent à la vie politique, plus ils sont susceptibles de leur accorder de l’attention. Or, l’intérêt pour la poli­tique est inégal. Il obéit à certaines déterminations, dont la principale est le niveau d’éducation ou, plus précisément, le volume de capital culturel. Tendanciellement, les sondages pèsent donc plutôt sur le choix des membres des catégories supérieures.

Les études d’opinion n’incitent pas forcément à voter. Ceux qui n’y sont pas disposés ne vont pas le faire parce qu’ils vont prendre connaissance des résultats des enquêtes.

On ignore la proportion des électeurs qui les prennent en compte. Ceux qui se décident sur la base des sondages, tels qu’ils les interprètent, ne se décident d’ailleurs pas sur ce seul fondement. Les sondages les aident à arbitrer entre différentes options relativement circonscrites.

Un électeur orienté à gauche peut être amené à choisir entre plusieurs candidats de gauche en tenant compte des informations sur les intentions de vote à sa disposition. De la même manière, un électeur de droite choisira entre plusieurs candidatures de droite. Un électeur de gauche décidera de voter contre un candidat d’extrême droite en fonction du risque qu’il anticipe sur la foi des informations dont il dispose.

Depuis 2002 avec l’absence surprise de Lionel Jospin et la présence de Jean-Marie Le Pen lors du second tour, beaucoup d’électeurs de gauche sont attentifs à ce que cela ne se reproduise pas.

 Les sondages aident à arbitrer entre des options relativement circonscrites.

Les sondages, dont seule une minorité est rendue publique, influencent également les stratégies de certains acteurs politiques. Des hommes ou des femmes politiques décident de se présenter ou de ne pas se présenter sur la foi de leurs indications, telles qu’ils les interprètent. Certains d’entre eux décident d’apporter leur soutien à tel ou tel candidat sur cette base et aussi en fonction d’autres considérations. Des stratégies politiques peuvent ainsi se définir très tôt dans la campagne, c’est-à-dire à un moment où les indications des enquêtes électorales sont peu fiables. Cela montre en pratique que, dans les milieux politiques, il y a une croyance bien établie dans la validité des enquêtes d’opinion.

Les sondages électoraux sont aussi au cœur de la couverture médiatique. Télés, radios et presse écrite se regroupent pour acheter des études qui deviennent la matière première du commentaire électoral. Cela incite à rendre compte de la campagne dans le registre particulier de la « course de chevaux ». La campagne électorale est décrite un peu à la manière dont un commentateur décrit une course hippique. Cela ne contribue pas à relever la confiance en l’élection et dans la politique. Ce registre contribue à marginaliser le débat sur les enjeux et les projets. Il renforce aussi la personnalisation de la compétition dans la logique d’une sorte de série télévisée.

Les études d’opinion montrent que les électeurs considèrent que les sondages ont un impact sur leur choix sans le déterminer complètement.

Le folklore des campagnes présidentielles impose de manière quasi immuable sur l’agenda politico-médiatique un momentum de délégitimation des sondages : ceux-ci influenceraient le choix des électeurs et constitueraient une sorte de pollution du choix démocratique des citoyens.

En premier lieu, cette question a été tranchée depuis longtemps par la science politique américaine. Celle-ci, à travers de nombreux travaux, n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.

Ainsi, ni l’effet « bandwagon » ou locomotive des sondages – c’est-à-dire pousser les électeurs à voter pour le favori des enquêtes d’opinion – ni l’effet « underdog », ou outsider – à savoir inciter les électeurs à voter pour des candidats décrochés dans ces mêmes sondages –, n’ont pu être jugés déterminants dans la construction des comportements électoraux.

La science politique américaine n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.

Pour autant, cet argument ne doit pas esquiver la question de l’impact des enquêtes d’opinion sur les électeurs. Leur importance croissante durant les campagnes électorales, notamment à travers l’émergence des rolling (enquêtes quotidiennes), influencerait-elle si fortement le choix des électeurs qu’elle en viendrait à le fausser ? Une enquête Ifop pour le Syntec menée lors de la campagne présidentielle de 2012 avait révélé que les trois quarts des personnes interrogées considéraient que les sondages d’intention de vote influençaient le choix des Français, mais dans le même temps seuls 13 % estimaient que ces enquêtes influaient leur propre choix électoral.

Ce hiatus spectaculaire sur le mode « l’influence, ce n’est pas moi, c’est les autres » ne doit pas occulter le fait que plus d’un électeur sur dix admettait être influencé par les sondages pour voter.

Les résultats électoraux très serrés passés (défaite de Lionel Jospin en 2002 à 180 000 voix près, voire celles de François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon en 2017) pourraient alors légitimer cette critique sur des sondages à l’influence démesurée sur l’électorat.

Toutefois, cet argument recèle une faiblesse, car il équivaut à focaliser, voire à réduire exclusivement l’influence du choix des électeurs aux seuls sondages pendant les campagnes électorales.

Cela ne tient pas la route : quid par exemple du poids des débats télévisés (troisième élément de la décision des électeurs en 2017 dans le sondage jour du vote Ifop-Fiducial), des discussions familiales ou amicales, de l’examen des professions de foi, des réseaux sociaux, sans parler bien sûr des processus individuels ou collectifs de formation des opinions… dans la construction des choix électoraux ?

Dans la société d’influences plurielles au sein de laquelle l’électeur évolue, la resorbtio ad sondagium du choix des citoyens constitue un argument largement opposable.

Pour approfondir le sujet :

Sondages : Précautions avant usage, de Daniel Gaxie (Fondation Gabriel-Péri, 2020).

Présidentielle 2022Sondages
Valeurs Actuelles

Le Puy du fou accusé de véhiculer le “fantasme de la France chrétienne éternelle”

Des spectacles « au service d’un discours »

Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.

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Opex 360

Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

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Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

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Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

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France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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BBC

Why patients are flocking to India for surgery

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

"It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

"I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

"It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

"These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

"India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

"We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

"We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

However, this boom in overseas patients has its downsides.

"There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

"Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

"Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

More technology of business:

Some in that industry would welcome a lot more oversight.

"There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

"Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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Philip K. Dick, mystique déjanté

Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

publié par La Tribune

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

France24 - World

'No Simple Way Home': New film portrays South Sudan's 'mother of the nation'

Issued on: 30/03/2022 - 12:24Modified: 30/03/2022 - 12:27

Stuart Norval Follow

A new film paints a portrait of the woman known in South Sudan as the "mother of the nation". The film follows Rebecca Nyandeng de Mabior, who is the widow of revolutionary leader and national hero John Garang de Mabior, in her role as the country's vice president amid a fragile peace deal in the country. The portrait is remarkable for its intimate access as its director is also her daughter, Akuol de Mabior. She joined us for Perspective to tell us more about "No Simple Way Home". 

BBC

Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners

The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.

The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.

The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.

There is more information on the winners and the competition on the awards' website.

All images are copyrighted.

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Valeurs Actuelles

Le cœur est un chasseur solitaire

A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

“August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

Valeurs Actuelles

Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux

C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.

Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.

Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

UN helicopter crashes in DR Congo, killing eight peacekeepers aboard

Issued on: 29/03/2022 - 21:01

NEWS WIRES

Eight UN peacekeepers – six Pakistanis, a Russian and a Serb – were killed Tuesday when a Puma helicopter crashed in the troubled eastern Democratic republic of Congo, UN and Pakistani officials said.

“While undertaking a reconnaissance mission in Congo, 1 PUMA Helicopter crashed. Exact cause of crash is yet to be ascertained,” the Pakistani military’s media wing said.

It added that six Pakistani troops were among those killed.

A spokesman for UN chief Antonio Guterres in New York confirmed the crash and gave the nationality of all eight victims.

Pakistan’s Prime Minister Imran Khan expressed his “deep sense of shock and grief”, his office said, paying tribute to the global peace effort by the country’s armed forces.

Congolese military authorities in North Kivu said M23 rebels had “shot down” the aircraft. But the group denied this, instead claiming the Congolese military was responsible for the crash.

The UN Stabilization Mission in the DR Congo (MONUSCO) said earlier in a tweet that it had “lost contact” with one of its helicopters which was on a reconnaissance mission in the Rutshuru region of North Kivu province where Congolese forces have been battling M23 rebels.

Decades of distrust

The Democratic Republic of Congo army has explicitly accused Rwanda of supporting an armed rebellion in the east of the vast country, charges Kigali denied on Tuesday.

After months of suspicion and decades of mistrust between DR Congo and its neighbour Rwanda, a spokesperson for the North Kivu governor on Monday issued a statement saying the M23 “backed by the Rwanda Defence Force, (RDF) carried out incursions and attacked positions” of the army the previous night.

The attacks took place at Tchanzu and Runyoni, in the Rutshuru area, General Sylvain Ekenge said.

To support his accusations, he added two Rwandan soldiers had been arrested during Monday’s attacks, identifying a warrant officer and a private.

The two alleged soldiers, dressed in civilian clothes, were standing next to him in footage shown on Congolese television.

DRC Communications Minister and government spokesman Patrick Muyaya said Monday night that following the army accusations, the foreign ministry would “invite Rwanda’s ambassador so that he comes to give us some explanations”.

The ambassador, Vincent Karega, denied the accusation of Rwandan collusion, saying in a tweet that “Rwanda does not support the M23 politically or militarily”.

The governor of Rwanda’s western province, Francois Habitegeko, also hit back on Twitter.

“We would like to categorically refute the baseless accusations and state that RDF is not by any means involved in the belligerent activities,” in DR Congo, he wrote.

He added that the two men displayed on Congolese television had been arrested “more than a month ago” and were not the soldiers named.

M23 spokesman Willy Ngoma, in a video message, said the movement was strictly Congolese and did not receive “any assistance... from any neighbouring country”.

‘Tired of war’

Sources in civil society groups in the region said fighting resumed Tuesday morning between government troops and the rebels from M23, also known as the Congolese Revolutionary Army.

M23 emerged from an ethnic Tutsi Congolese rebellion that Rwanda and Uganda had supported in the border province plagued by myriad armed groups over the last 25 years.

M23 was defeated by the army in 2013 but has resurfaced since November and been accused of staging several raids on military strongholds around Rutshuru.

The movement claimed the authorities in the capital Kinshasa have failed to respect commitments undertaken to ease the demobilisation and integration of its combatants.

Goma resident Kennedy Bahati, 32, said he and everyone in the region was scared and “tired of war”.

Since Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 genocide flooded into the DRC, Kigali has been regularly accused of incursions into Congolese territory and of backing armed rebels in the east.

Ties improved with the 2019 arrival in power of President Felix Tshisekedi, who has met his Rwandan counterpart Paul Kagame several times.

However, M23’s re-emergence has renewed tensions. The group put out a statement at the weekend saying army operations “against (its) combatants probably show the definitive choice of the Republic’s government to fight it out with M23”.

The provinces of North Kivu and Ituri were placed under a state of siege in May with local authorities replaced by army officers and police but violence has continued unabated.

(AFP)

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DR Congo court sentences 51 in trial over 2017 murder of UN experts

Dozens of civilians killed in militia attack in eastern DR Congo

UN court orders Uganda to pay DR Congo $325 million in war reparations

Opex 360

Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

Opex 360

Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Danemark, l’échappée royale

Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.

La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.

Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.

À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.

Emprisonnée vingt ans dans le donjon

À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).

Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).

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BBC

Oscars fashion: Red carpet in pictures

After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.

Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.

There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.

Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.

Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.

Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.

His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.

Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.

Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.

First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.

Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.

Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.

British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.

Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.

Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.

One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.

Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.

Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?

Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.

West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.

Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.

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Zimbabwe's new opposition party CCC wins majority of seats in by-elections

Issued on: 28/03/2022 - 22:51

Aline BOTTIN Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Zimbabwe's newest opposition party, the CCC, plants its flag solidly ahead of next year's general election after winning two thirds of seats in by-elections. Also, a child dies in Ivory Coast in another building collapse, the third such incident in Abidjan in just over a month. Finally, the effects of the war in Ukraine continue to ripple across Africa. In Tunisia, the tourism and farming industries are increasingly affected by the drop in Russian visitors and rise in feed prices.

BBC

SS Central America: Haunting photos recovered from the 'ship of gold' wreck on ocean floor

In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.

It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.

They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.

Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.

The photos are only being published this year.

The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.

The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.

That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.

Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".

"It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"

In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.

"It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.

"There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."

Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.

"It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.

While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.

In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.

The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.

"I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.

"And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."

For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.

Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.

"The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.

"I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."

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Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

enquête d’opinion

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

a fait connaîtresite Internet

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

France24 - World

Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

Issued on: 23/03/2022 - 18:17

Sam BALL

At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

Valeurs Actuelles

[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

'Photography completely turned my life around'

About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.

The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.

Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.

"And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."

She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.

"Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.

"It gave me this hope that I would be able to get through it."

The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.

"I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.

"I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.

"I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."

Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.

"Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.

The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".

She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.

Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.

After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.

"When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.

"Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.

"I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.

"This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."

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'Beachcombing art saved my life'

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Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

France24 - World

Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

Issued on: 22/03/2022 - 15:47

More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

A programme prepared by Rebecca Martin 

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Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Opex 360

L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

Opex 360

Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

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Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

L'Humanité

Georges Bouvier, militant syndical à Vénissieux (Rhône), est décédé à l’âge de 93 ans

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À la Libération, le jeune postier adhère à la CGT PTT à Lyon. Avec son épouse, Juliette, ils s’installeront en 1968 dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux, et occuperont toujours le même appartement. Ils sont des figures locales appréciées. Fidèle lecteur de l’Humanité, Georges Bouvier lit quotidiennement ce journal depuis 1944 ! Il était très affaibli depuis plusieurs années. Ses obsèques auront lieu vendredi 1 er avril, à 15 h 30, au crématorium de Lyon-la Guillotière, 17, rue Pierre-Delore. Ni fleurs ni couronnes, mais dons à l’Humanité.

L’Humanité présente ses condoléances aux familles et aux proches.

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