Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
Valeurs Actuelles

Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace

L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.

Témoin jusqu’au bout

Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.

Grand Est : les dernières actualités

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

En allant voter, le véhicule de Florian Philippot contrôlé à plus de 170 km/h sur l’A4

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

Opex 360

L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

Valeurs Actuelles

Tentes de SDF, scooters brûlés : à Paris, arrestation d’un pyromane qui voulait « nettoyer le quartier »

Le « pyromane du 11e » a été arrêté et placé en garde à vue, jeudi 28 avril. Selon Le Figaro, il lui est reproché des « dégradations volontaires de bien privé par substance incendiaire » et des « violences volontaires avec incapacité totale de travail de moins de huit jours ». Âgé de 52 ans, l’homme a assurément mérité son surnom. En un peu plus d’un mois, il aurait volontairement déclenché onze incendies.

À l’entendre, il voulait en réalité « nettoyer le quartier ». C’est pourquoi il a notamment ciblé des tentes de SDF, mais également des voitures, des scooters ou des trottinettes électriques. Début avril, raconte notamment Le Figaro, il avait ainsi enflammé la tente d’un SDF de 36 ans, qui se trouvait pourtant à l’intérieur. L’homme n’était parvenu à s’extraire de son abri de fortune qu’in extremis.

Des problèmes de voisinage

À chaque fois, le pyromane agissait de nuit. Les forces de l’ordre sont finalement parvenues à l’identifier grâce aux caméras de vidéosurveillance. Il a notamment été confondu par sa légère claudication et sa calvitie. L’enquête, relate Le Figaro, a également permis aux policiers de retrouver son domicile, où il a été découvert que le quinquagénaire était connu pour des problèmes de voisinage.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

Advertisement

France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions

Perspective

Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'

Perspective

A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic

Opex 360

Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

Valeurs Actuelles

« C’est quelqu’un de réfléchi » : un ami du policier qui a tiré au Pont-Neuf témoigne

Dimanche soir dernier, 24 avril, un policier a ouvert le feu sur une voiture qui fonçait dans sa direction, traînant au sol une de ses collègues. Deux des trois occupants de la voiture sont décédés dans la foulée, sur le Pont-Neuf à Paris. Mis en examen pour homicide volontaire, le policier a été placé en détention. Une décision que ne digèrent pas les syndicats de police, qui estiment que leur collègue a fait son devoir. Une version que semble valider le témoignage de l’un de ses collègue et ami, recueilli par RTL.

« C’est une personne que j’aime beaucoup, c’est l’une des personnes sur lesquelles je peux le plus compter au travail, avec lui je me sens en sécurité », a expliqué ce policier à la radio, assurant que son collègue est une personne « réfléchie » : « Quand on était menacé par des mecs avec des couteaux, il n’a jamais sorti son arme ».

« C’est vraiment malheureux »

« Cette personne, il y a deux mois, a plongé dans la Seine à deux heures du matin pour sauver une femme qui se noyait », a encore raconté le policier, qui martèle que son ami a agi par « légitime défense ». « Il n’avait pas d’autres solutions », assure-t-il : « Il a juste fait son travail, certes il a tué des personnes et c’est vraiment malheureux, je pense qu’il s’en veut énormément ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

Valeurs Actuelles

Mort de deux hommes sur le Pont-Neuf : le policier tireur mis en examen pour “homicide volontaire”

C’est une décision « inadmissible » pour le syndicat Alliance Police, auprès de BFM TV. Mardi 27 avril, le policier de 24 ans – ayant tué deux hommes dimanche 24 avril sur le Pont-Neuf à Paris – a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé sous contrôle judiciaire, relaie la chaîne. Il lui est reproché d’avoir tiré sur un automobiliste, suspecté d’avoir refusé d’obtempérer à un contrôle routier et soupçonné d’avoir foncé sur un policier.

Deux autres mises en examen

Concernant le décès du passager, mort quelques minutes après les tirs, le jeune agent a été mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le fonctionnaire de police, qui n’avait que six mois d’expérience au sein groupe d’appui de nuit de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC), fait également l’objet d’une troisième mise en examen pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique », à l’encontre du passager arrière blessé.

Les faits

D’après le compte-rendu d’intervention de la police, une brigade de cinq agents a tenté de contrôler un automobiliste, roulant à contresens avec ses feux de détresse allumés, sur le quai des Orfèvres sur l’île de la Cité, en début de soirée dimanche 24 avril. Les policiers se sont approchés du véhicule pour procéder au contrôle. Mais le conducteur a soudainement redémarré et « a foncé vers un des fonctionnaires qui s’est écarté pour l’éviter », d’après le rapport que relaie L’Obs. Le policier de 24 ans a alors tiré une dizaine de cartouches en direction de la voiture qui tentait de fuir vers le Pont-Neuf. Le jeune agent aurait été « le seul » à être armé, selon le document. Le véhicule s’est ensuite arrêté après être monté sur un terre-plein. « Cinq ou six impacts » auraient « atteint les individus » présents dans la voiture.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

Valeurs Actuelles

Nordahl Lelandais surpris en pleins ébats sexuels au parloir de la prison de Saint-Quentin-Fallavier

En plein parloir. Jeudi 28 avril, le détenu Nordalh Lelandais a été surpris en plein rapport sexuel au parloir de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, rapporte Le Dauphiné libéré. Il recevait ce jour-là la visite d’une femme avec qui il entretenait une relation épistolaire depuis quelque temps. « Elle a entretenu une correspondance soutenue avec l’intéressé avant de faire les démarches de demande de permis : celui-ci a été octroyé par la direction de l’établissement au vu de l’avis favorable issu de l’enquête préfectorale », précise la direction pénitentiaire.

Quatorze jours en quartier disciplinaire

Ramené immédiatement en cellule, Nordhal Lelandais se serait montré violent et agressif avec les surveillants pénitentiaires. Il risque quatorze jours de réclusion en quartier disciplinaire. Pour rappel, Nordhal Lelandais a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir assassiné la petite Maelys, ainsi que le caporal Arthur Noyer en 2017. Décrit comme un « psychopathe » et un « pervers narcissique », Nordhal Lelandais était un ancien militaire de l’armée de terre.

Isère : les dernières actualités

[Info VA] Cinq suspects arrêtés après la violente agression de militants de droite à Grenoble

À Grenoble, des militants du syndicat étudiant de droite Uni agressés par des antifas

À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Walid Kachour et Hortense Leblanc

Bienvenue dans le direct consacré au match entre la France et l’Angleterre, pour le compte de la cinquième et dernière journée du Tournoi féminin des six nations.

Quoi ? La finale de la compétition, entre deux équipes invaincues et à égalité de points. Les gagnantes seront sacrées dans cette édition 2022 du Tournoi des six nations.

Quand ? Samedi 30 avril, à 15 h 15.

Où ? Au stade Jean-Dauger de Bayonne (France).

Sur quelle chaîne ? Sur France 2.

Qui anime ce live ? Walid Kachour et Hortense Leblanc, depuis le Chaudron d’Austerlitz.

La composition des équipes :

  • France

Jacquet – Ménager, Vernier, Filopon, Boujard – Sansus, Drouin – Férer, Ménager, Hermet (cap.) – Fall, Forlani – Deshaye, Sochat, Joyeux.Entraîneur : Annick Hayraud.

  • Angleterre

Rowland – Breach, Aitchison, Scarratt (cap.), Thompson – Infante, Harrison – Matthews, Cleall, Packer – Aldcroft, Ward – Cornborough, Davies, Bern.Entraîneur : Simon Middleton.

Qui arbitre ? L’Ecossaise Hollie Davidson.

Ce dont on ne parlera probablement pas ?

Du mode de fonctionnement des éclipses solaires et lunaires

A lire en attendant :

Tournoi des six nations : le XV de France féminin domine le pays de Galles, avant la « finale » contre l’Angleterre

Tournoi des six nations : réaliste, le XV de France féminin l’emporte en Ecosse sans briller

Tournoi des six nations : les Bleues en démonstration face à l’Irlande

Tournoi des six nations : la France s’impose largement mais sans éclat contre l’Italie

Tournoi des six nations : Annick Hayraud, pilier du rugby féminin français

Opex 360

La force aérienne ukrainienne réclame des avions de combat F-16, F-15 ou F/A-18 aux États-Unis

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

Sur un plan quantitatif, l’aviation de combat urkrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat. Qui plus est, son format a été considérablement réduit après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie ayant mis la main sur 45 MiG-29 « Fulcrum » qui y était basés. Certes, elle a pu en récupérer une partie… mais les exemplaires rendus n’étaient plus en état de voler.

Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].

En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.

Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.

Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.

« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].

🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM

— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022

« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».

Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.

D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.

En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.

S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».

La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…

Valeurs Actuelles

Ariège : avis défavorable au projet éolien “donquichottesque” de Cintegabelle

Un projet éolien « donquichottesque ». Voilà comment a été qualifié un projet éolien qui est censé s’installer dans une commune près du département de l’Ariège, Cintegabelle, rapporte La Dépêche. Jeudi 28 avril, le commissaire-enquêteur sur ce projet a donc rendu un avis défavorable. Pour lui, « le principe de précaution doit l’emporter sur un projet de parc éolien que je qualifierais de donquichottesque et qui est de nature à porter une atteinte durable et irréversible sur un écosystème humain et environnemental de qualité remarquable ».

Les communes limitrophes majoritairement hostiles

Consultées, les communes limitrophes de Cintegabelle ont rendu des avis majoritairement hostiles à ce projet : sur les 11 communes limitrophes, 4 s’étaient déclarées favorables au projet et 5, défavorables. Le président de l’association Hers-Ariège environnement, Julien Haraud, est donc décidé à transmettre le message aux représentants de l’État : « Madame la Préfète de l’Ariège, Monsieur le Préfet de la Région Occitanie, c’est toute une population qui vous supplie à présent de suivre l’avis défavorable du commissaire-enquêteur mandaté par vos services et d’interdire ce projet éolien monstrueux aux portes de l’Ariège », déclare-t-il. L’associatif tacle un projet éolien « cynique et ridicule ». Avant de conclure : « Alors aidez-nous à protéger cette magnifique plaine ariégeoise pour encore quelques décennies avant que la folie des industriels ne finisse de tout gâcher et ne laisse un avenir bien sombre à nos enfants d’Ariège. »

Ariège : les dernières actualités

“Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix

En Ariège, deux habitantes d’un village veulent que les cloches cessent de sonner

En Ariège, la fureur des défenseurs du patrimoine face à un projet de rénovation urbaine

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Premier plan

À peine Emmanuel Macron reconduit, les ministres défilent sur les plateaux pour vanter ses futures réformes, y compris celle des retraites. De quoi déclencher la colère des syndicats, tandis que la gauche tente de s’entendre en vue des élections législatives, les 12 et 19 juin.

Cyprien BogandaJulia Hamlaoui

Comme en 2017, Emmanuel Macron, élu par défaut, a endossé le costume de l’humilité face aux résultats des urnes. Mais, pendant qu’au pied de la tour Eiffel, il assure que le niveau de l’abstention et le vote barrage « (l’)oblige(nt) », ses lieutenants se démultiplient pour faire entendre une autre musique. À l’instar de la surprenante analyse du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand : « Emmanuel Macron a eu le meilleur score jamais obtenu par un candidat pour sa réélection depuis 1969, si on excepte 2002. » Sauf que ce soutien de la première heure ne prend pas en compte l’abstention.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Et ça change tout : en pourcentage des inscrits, le président sortant obtient en réalité, avec 38,52 %, le plus mauvais score depuis 1969, où Georges Pompidou avait recueilli 37,51 % du fait d’un record d’abstention à 31,1 % (contre 28,01 % dimanche).

Pas de quoi, pour l’heure, persuader les ministres sortants de faire profil bas. Au-delà des éléments de langage sur la « nouvelle méthode » souhaitée par le chef de l’État repris par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sans plus de précisions, l’accent mis sur la santé, l’éducation ou le pouvoir d’achat renvoie à un programme de réformes d’inspiration toute libérale.

Pis, Élisabeth Borne, dont le nom circule pour Matignon, n’y va pas par quatre chemins sur le report de l’âge légal de la retraite : « Cette réforme est importante, il faudra la faire », déclare-t-elle, jugeant simultanément, comme s’il n’y avait là aucune contradiction, qu’Emmanuel Macron est « conscient de la nécessité de rassembler, d’apaiser ». Sans compter Bruno Le Maire qui a cru bon d’affirmer, même s’il « ne le souhaite pas », qu’il ne pouvait pas « donner la garantie » que le 49-3 ne serait pas utilisé pour l’imposer.

« Construire une contre-offensive de masse »

Il va sans dire que, alors que 43 % de ses électeurs, selon l’Ifop, ont choisi le bulletin Macron pour s’opposer à Marine Le Pen (47 % selon Elabe), nombreux sont ceux qui entendent se rappeler à son bon souvenir et refuser son programme de casse sociale.

Les responsables syndicaux ne se font guère d’illusion quant au « changement » de méthode promis : « Emmanuel Macron a le sentiment qu’il a les mains libres maintenant qu’il est élu, ce sera à nous de lui prouver le contraire », souligne Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Son syndicat, comme l’ensemble des confédérations, salue la défaite de l’extrême droite, mais se prépare désormais à un possible affrontement avec le nouveau pouvoir sur le terrain social.

Dans un communiqué, Solidaires appelle à « construire une contre-offensive de masse » : « Même s’il a la légalité des urnes, il n’a aucune légitimité populaire pour appliquer ses réformes antisociales, à commencer par celle des retraites. » Plus laconique, Laurent Berger, dirigeant de la CFDT, a posté un message sur Twitter indiquant que « le pire a été évité aujourd’hui », mais que, au vu du score de Marine Le Pen, « rien ne pourra et ne devra être comme avant », assorti d’un hashtag #JusticeSociale.

La meilleure réponse, ce sera d'être nombreux dans la rue le 1er mai et après. Philippe Martinez, secrétaire de la CGT

Pour beaucoup, le recul de l’âge de départ à la retraite (à 64 ou 65 ans) fait figure de ligne rouge. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable, affirme Yves Veyrier, secrétaire général de FO. Au contraire, nous souhaitons conserver la possibilité pour les travailleurs de partir à la retraite dans de bonnes conditions – 62 ans, c’est déjà trop pour de très nombreux salariés. Nous allons essayer de convaincre du bien-fondé de nos positions. Et s’il faut mobiliser, nous le ferons. »

Même son de cloche du côté de la CGT, où Philippe Martinez liste les sujets de discorde : « L’avenir de la Sécurité sociale, l’urgence du pouvoir d’achat – et je parle bien de l’augmentation des salaires et de la reconnaissance des qualifications, pas des exonérations de cotisations promues par Emmanuel Macron –, la question de l’emploi, notamment des jeunes… Nous appelons à défiler le 1er  Mai sur ces sujets : la meilleure réponse à Macron, ce sera d’être nombreux dans la rue ce jour-là et après. »

Imposer une cohabitation

Du côté des partis de gauche, où se prépare la riposte sur le terrain électoral, les premiers pas des ministres post-élection font aussi réagir. Jean-Luc Mélenchon, qui a réitéré son appel à l’ « élire » premier ministre lors des législatives de juin, en tire argument. « Un détail : seul le premier ministre déclenche les 49-3. Pour l’empêcher donc, une solution : l’Union populaire à Matignon », écrit-il sur Twitter, quand le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, invite à renvoyer l’ascenseur avec « un 49-3 par les urnes aux législatives ». Contrairement à 2017, FI et PCF travaillent, non sans difficulté mais de concert avec les écologistes, et bientôt avec le PS (un premier rendez-vous est prévu mercredi), à un rassemblement pour le scrutin de juin.

« À chaque élection présidentielle, ceux qui n’ont pas été élus expliquent qu’il y a un troisième tour, que les Français vont inverser leur choix en leur donnant une majorité, c’est assez classique », tente de discréditer Gabriel Attal. Certes, les législatives, « depuis 1997, ont perdu leur autonomie du fait de l’inversion du calendrier électoral et sont fortement indexées sur la présidentielle » ce qui « entraîne une démobilisation relative des camps qui ont perdu », rappelle Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. Mais, cette fois, la donne est sensiblement différente : entre 56 % (selon Ipsos) et 63 % (selon OpinionWay) des Français souhaitent imposer une cohabitation au président fraîchement élu.

Le premier tour du 10 avril a redessiné un paysage politique national en trois pôles à peu près équivalents, comptant la droite libérale, l’extrême droite, qui entend également tirer son épingle du jeu en juin, et la gauche, évincée de justesse du second tour. « Pour la première fois, l’idée d’un troisième tour peut être une réalité », assure le politologue Brice Teinturier sur France Inter, précisément « parce que nous avons trois France et non pas deux ».

Pour avoir une chance de l’emporter, la gauche doit trouver un terrain d’entente auquel la FI, forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, a posé ses conditions. Car le mode de scrutin (12,5 % des inscrits pour se qualifier), prévient le directeur général délégué d’Ipsos, « suppose des alliances partout pour pouvoir gagner ». Et face aux projets de l’hôte de l’Élysée, il y a urgence.

Législatives 2022Présidentielle 2022syndicatsEmmanuel Macron
Le Monde

Coralie Dubost, députée LREM, épinglée pour des frais de mandat

La députée a déclaré avoir procédé à des remboursements de frais jugés non liés à l’exercice du mandat de député – et ce après un contrôle de la déontologue de l’Assemblée nationale.

L’alerte avait été donnée par cinq de ses anciens collaborateurs. La députée de l’Hérault Coralie Dubost, présidente déléguée du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale, a été épinglée pour l’utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat et sa gestion humaine de certains collaborateurs, selon une enquête publiée vendredi 29 avril par Mediapart.

Les faits relatés dans cette enquête, qu’elle conteste, sont énumérés dans le rapport d’un cabinet de ressources humaines transmis au printemps 2021 au déontologue de l’Assemblée nationale, à la suite de signalements d’anciens collaborateurs. Ceux-ci lui reprochent de leur avoir imposé « des tâches relevant de la sphère personnelle », des propos et comportements « dévalorisants », mais aussi un « conflit de valeurs » ou « éthique » en particulier sur l’utilisation de ses avances de frais de mandats.

Dans l’Hérault, une députée face à la défiance des « gilets jaunes »

Les achats de lingerie, des « avances de trésorerie »

Il est notamment question de « dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1 500 à 2 000 euros » ou « de frais de restaurants très importants », expose le rapport. Selon Mediapart, Mme Dubost a par exemple dépensé jusqu’à 3 300 euros en habillement et accessoires au mois d’octobre 2018, « sur des sites de vente en ligne comme Vente privée, Place des tendances ou Showroom privé. (…) Le suivant, la facture atteignait 2 500 euros, notamment auprès de marques comme Sézane ou The Kooples », précise le média en ligne.

Interrogée par Mediapart, elle avait répondu qu’elle avait fait ces achats dans le cadre de son mandat : « Je ne mets pas les mêmes affaires dans ma vie perso et dans ma vie de mandat ». Contactée par l’Agence France-Presse, la députée n’a pas donné suite dans l’immédiat.En 2018, Coralie Dubost a également « utilisé plus de 500 euros d’argent public dans des enseignes de lingerie (Princesse tam.tam, Darjeeling) », relate le média en ligne. Des achats justifiés par la députée en expliquant qu’il s’agissait d’« avances de trésorerie, quand vous avez besoin d’un truc en dernière minute et que vous n’avez pas votre carte perso sur vous ».

Mme Dubost, qui comme chaque député dispose d’une avance de frais de mandat de 5 373 euros mensuels, à laquelle s’ajoute sa rémunération d’élue, a déclaré à Mediapart avoir procédé à des remboursements de frais jugés non liés à l’exercice du mandat de député – et ce après un contrôle de la déontologue de l’Assemblée nationale pour les années 2018 et 2019.

Des « demandes inappropriés » à ses collaborateurs

Le rapport du cabinet RH évoque aussi des « demandes inappropriés », comme « la réalisation régulière et fréquente de (…) tâches » sans rapport avec le travail de collaborateur parlementaire – des achats personnels pour l’élue, la surveillance du personnel de maison ou la réalisation de tâches domestiques. Mme Dubost a contesté ces allégations. Ils y listent également des demandes liées à ses « achats personnels, les ramener ou les faire livrer ». « Ça, ça a pu arriver [mais] il n’y a pas eu d’instruction de ma part, c’était présenté sous forme de service », a justifié Coralie Dubost à Mediapart.

L’avance de frais de mandat a remplacé la controversée IRFM, enveloppe qui n’était pas contrôlée et a donné lieu à des dérives, de l’achat de téléviseurs au paiement de vacances par exemple. Au moins quinze parlementaires ou ex-parlementaires ont fait l’objet d’enquêtes préliminaires pour de possibles usages illicites de leur enveloppe de frais de mandat entre 2012 et 2017. Parmi eux figurent le sénateur centriste de la Marne Yves Détraigne, l’ancien député de Paris et ex-patron du Parti socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis, ainsi que le député des Hauts-de-Seine et conseiller d’Emmanuel Macron Thierry Solère, déjà poursuivi notamment pour « fraude fiscale ». Ce dernier a ainsi été mis en examen en février pour « détournement de fonds publics », pour « trafic d’influence passif » et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. L’élu est notamment soupçonné d’avoir puisé dans ses frais de mandat pour régler des amendes, des frais courants ou encore des abonnements à des organismes.

Election présidentielle 2022 : Thierry Solère, le baron noir d’Emmanuel Macron

Le Monde avec AFP

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles

Législatives : Michel Denisot en négociations avec LREM

Michel Denisot siégera-t-il bientôt dans les travées de l’Assemblée nationale ? Selon une information du Figaro, l’ancien journaliste serait en négociations avec La République en marche, qui envisagerait de l’investir dans l’Indre pour les élections législatives de juin prochain. Si rien n’est encore fait pour l’heure, plusieurs membres de la majorité présidentielle confirment l’existence de ses discussions.

Présentateur du Grand Journal de Canal+ de 2004 à 2013, haut dirigeant de Canal+ dans les années 1990 et 2000, président du PSG de 1991 à 1998, l’ancien journaliste s’apprêterait-il à franchir le pas de la politique nationale, alors qu’il a déjà été conseiller municipal de Saint-Genou (Indre) ? Contacté par Le Figaro, Michel Denisot signale qu’il ne souhaite pas faire de commentaires.

Embouteillages locaux

Si Michel Denisot se fait discret sur ce dossier, c’est sans doute parce que les négociations sont assez compliquées. La 1re circonscription de l’Indre, qui aurait les faveurs de l’ancien journaliste, est déjà occupée par le député LREM François Jolivet. Sans toutefois confirmer qu’il compte se représenter, ce dernier glisse au Figaro que « si (sa) formation politique investissait quelqu’un d’autre, alors la circonscription serait automatiquement perdue », rappelant au passage qu’il a fidèlement « servi les intérêts du président et du gouvernement ». Pour compliquer l’affaire, François Jolivet est membre d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe – dont les relations avec Emmanuel Macron et LREM sont de plus en plus fraîches.

Faudrait-il alors que Michel Denisot se rabatte sur la 2e circonscription de l’Indre ? Là encore, ce ne serait pas sans poser problème. Cette dernière est aux mains du député LR Nicolas Forissier, chef de file de la droite régionale. Or, selon Le Figaro, ce dernier est un proche de Nicolas Sarkozy, et ne cesse d’adresser des signaux amicaux à la majorité présidentielle. Si ce rapprochement devait se confirmer, présenter un candidat LREM face à lui s’avérerait pour le moins délicat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Corée du Nord n’exclut pas d’effectuer une frappe nucléaire préventive

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

À la fin de l’année 2017, et alors que la Corée du Nord venait de procéder à son sixième essai nucléaire et de tester un missile balistique potentiellement intercontinental, nombreux furent les analystes à redouter une guerre dans la péninsule coréenne, avec l’implication des États-Unis, d’autant plus que le président Trump ne ménageait pas Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen, qu’il qualifiait alors de « rocket-man ».

« Il y a une atmosphère extrêmement dangereuse dans toute cette incertitude, sur la façon dont tout ceci va se terminer, et notamment […] avec la Corée du Nord. […] Nous n’avons, à mon avis, jamais été aussi proches d’une guerre nucléaire avec la Corée du Nord et dans la région. […] Et je ne vois pas comment on pourrait résoudre tout ceci par la voie diplomatique à ce stade », avait ainsi estimé l’amiral Mike Mullen, ancien chef d’état-major interarmées américain [entre 2007 et 2011, ndlr], après avoir fustigé la politique de M. Trump en la jugeant « incroyablement déstabilisante et certainement imprévisible ».

En outre, le Council on Foreign Relations plaça le risque d’une guerre avec la Corée du Nord au premier rang des menaces à surveiller pour 2018 tandis que l’Institut international d’études stratégiques de Londres estimait la probabilité d’un conflit à 50%.

La suite leur aura [heureusement] donné tort. En effet, Pyongyang annonça un moratoire ses activités nucléaires et balistiques ainsi que le démantèlement du site d’essais de Punggye-ri [ce qui n’a pas pu être vérifié de manière indépendante, ndlr]. En outre, un rapprochement fut amorcé avec Séoul à l’approche des Jeux Olympiques d’hiver… Et des discussions avec les États-Unis furent lancées, ce qui donna lieu à trois rencontres entre Kim Jong-un et le président Trump.

Cela étant, et d’après l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], le groupe d’experts des Nations unies pour la Corée du Nord et le renseignement américain, le « moratoire » annoncé par Pyongyang n’en était pas un… puisque les activités nord-coréens dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques se poursuivirent, malgré les sanctions de la communauté internationale.

En outre, les négociations avec les États-Unis ayant été infructueuses, la Corée du Nord mit officiellement fin au moratoire sur ses activités nucléaires en janvier 2020. Et le rapprochement avec le sud, qualifié « d’historique » deux ans plus tôt [comme quoi, il faut se méfier des grands mots…] a été dynamité avec la destruction d’un bureau de liaison entre les deux pays qui avait mis en place à Kaesong.

Depuis, la Corée du Nord multiplie les tests de nouveaux armements [dont une arme hypersonique, un missile de croisière d’une portée de 1500 km, un « système de missiles de combat ferroviaire, selon ses affirmations, ndlr]. Pour l’instant, elle n’a toujours pas réaliser son septième essai nucléaire, alors que ses activités dans ce domaine ont, a priori, toujours continué. Mais cela ne saurait sans doute tarder…

En effet, selon l’imagerie satellitaire analysée par l’institut américain 38 North, des travaux sont en cours sur le site de Puggye-ri, ce qui suggère des préparatifs pour un nouvel essai nucléaire. Ce qui ne serait guère surprenant après les propos tenus par Kim Jong-un, à l’occasion de l’anniversaire de l’Armée populaire révolutionnaire de Corée, le 26 avril.

« Nous continuerons à prendre des mesures pour renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré », a en effet déclaré le dirigeant nord-coréen. Et si les armes nucléaires ont surtout un rôle « dissuasif », a-t-il continué, elles « ne peuvent être liées à une seule mission ». Et d’ajouter : « Si une force quelconque tente d’usurper les intérêts fondamentaux de notre pays, notre force nucléaire n’aura d’autre choix que de remplir sa deuxième mission de manière inattendue ».

Début avril, sa soeur, Kim Yo Jong, membre de la très influente « Commission des affaires d’État », avait prévenu la Corée du Sud de ne pas chercher à lancer une attaque préventive contre le Nord, comme venait de le suggérer Suh Wook, le ministre sud-coréen de la Défense.

La « mission première des armes nucléaires [nord-coréennes] est la dissuasion mais si un conflit armé devait éclater, elles seront utilisées pour éliminer les forces armées de l’ennemi lors d’une frappe », avait-elle dit. Et de promettre aux forces sud-coréennes un « destin misérable qui ne sera rien d’autre que la destruction totale et la ruine ».

Ce 30 avril, Kim Jong-un a sans doute précisé ce qu’il entendait par la « second mission » que sa force nucléaire aurait à mener de « manière inattendue ». Ainsi, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle KCNA, il a déclaré que la Corée du Nord doit être capable de « contenir et de contrecarrer à titre préventif toutes les tentatives dangereuses et les menaces… si nécessaire ». Et il a de nouveau réaffirmé que Pyongyang doit développer son arsenal afin d’avoir une « force militaire écrasante qu’aucune puissance au monde ne peut provoquer ». C’est la « bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays », a-t-il justifié.

Quoi qu’il en soit, de tels propos ne vont évidemment pas dans le sens de l’appel lancé par Séoul deux jours plus tôt… D’après l’agence Yonhap, un responsable gouvernemental sud-coréen a appelé Pyongyang à « cesser tout acte susceptible d’aggraver les tensions, y compris le renforcement de ses capacités nucléaires, et revenir à la table des négociations ».

L'Humanité

Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers

Actu

EELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.

Emilio Meslet

Il y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.

Un candidat qui aurait « singé Macron »

Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».

Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.

« une défaite qui vient de loin »

Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »

Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».

C’est pour cela que l’ex-candidat­ d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.

eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012
BBC

Clearing bombs with their hands: The bomb disposal unit saving a city

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Less than 20 miles from the front lines is the city of Mykolaiv. On the Black Sea coast, it stands between the Russian army and Odesa.

The city’s being shelled almost daily. But the attacks themselves aren’t the only threat because the pieces of artillery left behind can be just as fatal.

The BBC followed the city’s bomb disposal unit around the city.

Correspondent: Carrie Davies

Filmed by Paul Francis

Produced and edited by Olivia Lace-Evans

Opex 360

M. Macron veut « œuvrer activement au rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »

par Laurent Lagneau · 30 avril 2022

Une semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…

En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».

Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.

Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».

Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.

Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».

Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?

Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.

« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».

Le Figaro

Températures proches de 50°C : comment expliquer la vague de chaleur extrême qui s'abat sur l'Inde et le Pakistan ?

Bénédicte Lutaud

DÉCRYPTAGE - La région est l'une de celles où la fréquence des canicules a le plus augmenté ces quarante dernières années.

Une vague de chaleur record frappe l'Inde et ses environs, avec près de 46°C à Delhi, 48°C dans le Rajasthan (nord ouest) ce jeudi 28 avril, et 48°C attendus également au Pakistan. Ces records de chaleur ont d'ores et déjà des effets désastreux sur place, provoquant d'importantes coupures de courant, des incendies dans les zones de déchets et des pénuries d'eau.

À lire aussiUne vague de chaleur exceptionnelle frappe l’Antarctique

D'autant plus que cette vague dure depuis déjà près de deux mois. Mars a été ainsi le mois le plus chaud jamais enregistré dans une quinzaine d'États indiens, avec 9°C de plus que la moyenne. En avril, huit jours de canicule ont déjà été comptabilisés, avec des pics à 43-45°C, soit 5-7°C de plus que la normale. La nouvelle vague de chaleur s'annonce encore plus éprouvante en mai.

Au Pakistan voisin, les températures devraient dépasser de 8 degrés la normale dans certaines zones du pays. Le mois de mars a même été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961, selon le bureau météorologique du Pakistan. Une canicule d'une intensité, d'une étendue et d'une durée inédite, liée principalement aux effets du changement climatiques, expliquent les experts.

À lire aussiInde: la chaleur a tué plus de 1300 personnes

De telles températures sont-elles pour autant si inhabituelles en Inde ? Pourquoi cette région est-elle plus particulièrement touchée depuis quelques années par ces vagues de chaleur intenses ?

Pourquoi autant de canicules en Inde ?

Robert Vautard, climatologue, directeur de recherche au CNRS et directeur à l'Institut Pierre-Simon Laplace, coauteur du sixième rapport du GIEC paru le 4 avril dernier, explique au Figaro que cette canicule «est très particulière car de très grande échelle - elle concerne les deux tiers de l'Inde, voire tout le continent indien -, de très longue durée, et de forte intensité». À la fin de la période chaude, à partir de mai il est courant que les températures indiennes atteignent 40°C. Or cette canicule a commencé dès le mois de mars.

Surtout, l'Inde est l'un des pays du monde où la fréquence des canicules a le plus augmenté ces quarante dernières années : le service météorologique indien a dénombré 413 jours avec des températures supérieures à 40 °C entre 1981 et 1990, et 600 jours entre 2011 et 2020. Comment l'expliquer ?

À lire aussi«Dôme de chaleur» : la France pourrait-elle connaître des pics de température à 50°C ?

«On est sur un problème systémique majeur en Inde, avec un territoire qui voit s'accroître des températures, mais qui était déjà sur des températures élevées», répond Haziza Emma, hydrologue et chercheuse, doctorante à l'École des Mines de Paris. «Une dimension à prendre en compte est la manière dont on prélève massivement des ressources en eau et dont on a modifié les sols, pourtant florissants auparavant, et comment les modèles agricoles imposés ont contribué à assécher massivement les terres», explique-t-elle.

Se produisent alors deux phénomènes : «quand on retire massivement de l'eau dans les sous-sols - ce qu'on appelle 'l'eau verte', vous allez la mettre dans l'air. Et cette vapeur d'eau est le premier gaz à effet de serre au monde. Ce réchauffement de l'atmosphère engendre alors des phénomènes d'évaporation des sols, ce qui fait sortir encore plus d'eau des sols. C'est le serpent qui se mord la queue.»

Le réchauffement climatique en cause

Pour l'hydrologue comme pour les climatologues, ces vagues de chaleur intenses et de plus en plus fréquentes en Inde sont irrémédiablement liées, de manière plus globale, au phénomène du réchauffement climatique alimenté par les fameux gaz à effet de serre.

Le climatologue Robert Vautard cite une étude du World Weather Attribution portant sur une précédente vague de chaleur survenue en mai 2016 dans le nord-ouest de l'Inde au Rajasthan, avec un record de température à 51°C. Cette étude montrait que «le changement climatique apportait un signal probable sur cette augmentation de vagues de chaleur à relativement grande échelle - mais relativement modéré sur la seule région du Rajasthan».

À lire aussiRéchauffement climatique: il est encore temps d'agir, assure le Giec

Robert Vautard poursuit : «Depuis, un certain nombre de travaux, notamment le rapport du GIEC à l'été 2021, montre bien que si l'on regarde non à l'échelle d'une station particulière, mais à l'échelle de l'Inde, il n'y a aucun doute sur l'augmentation générale des vagues de chaleur, et d'ailleurs dans toutes les régions du monde, et sur son origine due à l'augmentation des gaz à effets de serre».

«Le rapport du GIEC a montré l'été dernier qu'avec l'augmentation de la température moyenne du globe, à la suite de l'intensification de l'effet de serre, il est plus facile et fréquent de rencontrer des dépassements qui ont des valeurs plus élevées qu'il y a trente ou cinquante ans», renchérit Jean-Pascal van Ypersele. Mais l'augmentation de la température moyenne du globe s'accompagne «aussi d'une augmentation de la fréquence de dépassement des températures extrêmes», poursuit Jean-Pascal van Ypersele.

Les vagues de chaleur sont ainsi devenues plus fréquentes partout, y compris en Inde et au Pakistan, comme en 2015, en 2019 ou encore l'an dernier où, au Rajasthan, on a déjà dépassé les 50°C. Dans le rapport du GIEC de février 2022 (2e volet du sixième rapport), il est par ailleurs souligné qu'un réchauffement planétaire de 1,5 °C pourrait entraîner dans la ville indienne de Calcutta « chaque année une chaleur équivalant aux vagues de chaleur record de 2015 ».

Humidité élevée et risques de mortalité

Dans la région indienne et pakistanaise, les fortes températures sont en plus couplées avec des taux d'humidité élevés, rendant la tolérance corporelle difficile.

«Bien souvent en Inde et au Pakistan, la combinaison d'une température et d'une humidité élevées peut être mortelle, car le mécanisme de transpiration qui sert à réguler la température du corps ne fonctionne plus si l’air ambiant est déjà très humide», explique Jean-Pascal van Ypersele. «On sait par exemple qu'une température de 35 degrés associée à une humidité relative de 100% est mortelle en six heures», reprend-il.

Risques pour la santé, l'agriculture, et l'acheminement en énergie

Outre les risques graves sur la santé, ces canicules augmentent les risques de feux de forêt, et ont des conséquences désastreuses pour l'agriculture mais aussi les infrastructures d'énergie. Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée. «Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays», a déclaré ce vendredi le ministre de l'Énergie Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des «défaillances techniques».

De même, en Inde, les autorités estiment qu'il reste «moins d'un jour de charbon» en stock dans de nombreuses centrales électriques. «La situation dans toute l'Inde est désastreuse», selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mis en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Covid-19 : 52.919 nouveaux cas, 149 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Var : six individus interpellés après avoir blessé quatre policiers lors d’émeutes

À Toulon, Sœur André est devenue doyenne de l’humanité

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« On ne veut plus de Blanquer »

Actu

Éducation Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.

Olivier Chartrain

Grande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…

« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »

Des revalorisations sous conditions

Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».

Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.

Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.

« Un retour en arrière immense »

Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.

Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.

Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu
BBC

Meet the mechanics at London's all-female garage

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

When Laura Kennedy founded Spanners with Manners with her partner Siobhan they didn't expect the surge of women who applied.

They claim to be London's first all-female garage and want to encourage more women to get into the industry.

Laura said: "I think representation is really important. If girls don’t know that other girls are mechanics, they’re never going to walk into a college and give it a go."

Video by Gem O'Reilly

L'Humanité

La gauche en mesure de viser la majorité

Actu

Sur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.

Sébastien Crépel

C’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).

Une carte à jouer dans des triangulaires

Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.

Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.

Législatives 2022gauchePrésidentielle 2022
Le Figaro

Smic : la CGT souhaite une augmentation à 2000 euros brut

Emma Confrere

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez revendique aussi dans Le Parisien que les minima de branche soient automatiquement rehaussés au niveau du Smic lorsque celui-ci est réévalué.

Après la réélection d'Emmanuel Macron, et à la veille des manifestations du 1er mai, Philippe Martinez martèle qu'il ne faut pas «laisser un blanc-seing» au président de la République. Dans une interview du Parisien , le secrétaire général de la CGT écarte la hausse de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, dont il ne veut pas entendre parler. Mais il revendique largement une revalorisation du Smic, «à 2000 euros brut».

À lire aussiCarburants : le gouvernement refuse fermement une baisse des taxes, regrette Philippe Martinez

Au 1er mai, le Smic va bénéficier d'une augmentation automatique de 2,65%, soit 33 euros nets par mois, portant ainsi le salaire minimal à 1645,58 euros bruts mensuels (soit 1302,64 euros nets) pour 35 heures de travail hebdomadaires. Philippe Martinez rappelle toutefois qu'après l'instauration de cette hausse, «une grande majorité des minima de branches va retomber en dessous» du Smic. Il cite, par exemple, «les conventions collectives de la branche des hôtels cafés-restaurants». Sur France Inter ce samedi, le responsable syndical indiquait que lorsque «le Smic augmente, il faudrait une augmentation des minima de branches», pour que «tous les échelons évoluent de la même manière».

D'après Philippe Martinez, les aides financières ne sont pas une solution car elles «sont ponctuelles». Il en va de même avec les primes qui «mettent du beurre dans les épinards» mais qui «sont bien souvent dépensées tout de suite». Il appelle ainsi les salariés à faire grève pour «exiger des augmentations de salaires». «Il faut une mobilisation la plus large possible», souligne le secrétaire général de la CGT.

À VOIR AUSSI - Smic, aides de la CAF, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai

À lire aussi«Être en grève» : que veut dire cette expression ?

Il précise que certains «conflits sont déjà là», comme chez Thalès ou Amazon. Début avril, les salariés du géant américain ont débrayé dans huit sites logistiques français. Les employés revendiquaient une «augmentation générale du salaire de 5% minimum», contre 3% avancée par la direction d'Amazon. Mi-avril, Amazon France a porté de 3% à 3,5% sa proposition d'augmentation générale des salaires lors de la dernière réunion de négociation, une offre jugée «inadmissible» par l'intersyndicale.

Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements

Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».

Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai

Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

Regarder la vidéo

Procès, reconversions, exercice illégal... Six mois après, la colère intacte des soignants non-vaccinés

ENQUÊTE - Suspendus depuis septembre, ils refusent toujours de se plier à l'obligation vaccinale. Et se mobilisent pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.

Valeurs Actuelles

Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

À Marseille, les Arméniens réclament la justice et le soutien de la France

Alerte rouge à la fourrière animale

À Marseille, Emmanuel Macron fustige l’extrême droite et courtise l’extrême gauche

“Je n’oublie pas ce que je dois aux Vauclusiens” : Marion Maréchal de retour sur sa “terre d’adoption” politique

Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

Sabrina Roubache, la Marseillaise qu’écoute l’Élysée

Stéphane Ravier et Gilbert Collard veulent « reconquérir Marseille »

Le grand bluff de Dupond-Moretti

BBC

Angelina Jolie visits cafe in Lviv, Ukraine

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Angelina Jolie surprised people in a Ukrainian coffee shop on Saturday.

The Hollywood movie star drew attention when she showed up in a café in Lviv, western Ukraine. Footage posted on social media shows her waving at onlookers and signing autographs for fans.

Ms Jolie was in the country to meet the children affected by the war and visited hospitals and local organisations helping the injured and displaced.

L'Humanité

VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

Vidéo

Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Franck Cartelet

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ». 

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère

Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail 

Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail

Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

Le Figaro

Le Canada, nouvelle destination du rêve américain

ENQUÊTE - Grands espaces, facilité de trouver un travail et de créer une entreprise, le pays rivalise d’attrait avec les États-Unis en raison d’une politique volontariste. Objectif: surmonter le déficit de natalité et parvenir à 100 millions d’habitants en 2100, grâce à une immigration choisie en fonction des seules compétences.

À Montréal

Montréal, métropole traditionnellement francophone de quatre millions d’habitants, grouille aujourd’hui d’accents variés. Commerçants chinois près du Vieux Montréal, Ukrainiens et Polonais sur le boulevard Saint-Laurent, Petite Italie au nord de la ville, de plus en plus sud-américaine. Et les Français? Longtemps présents dans le quartier bobo du Plateau Mont-Royal, ils se pressent désormais à Rosemont, moins branché mais plus abordable.

À lire aussiLa police d’Ottawa à l’assaut des camionneurs antivax

Les longs hivers glaciaux n’y font rien. Le Canada, 37 millions d’âmes au dernier recensement, a attiré 405.000 immigrants en 2021, malgré la pandémie de Covid. Des chiffres en forte hausse. Ottawa «dévoile un plan pour accueillir 1,3 million de nouveaux arrivants» au cours des trois prochaines années, a titré récemment Le Toronto Star. Un véritable boom, alors que 250.000 personnes ont immigré, bon an mal an, entre Terre-Neuve et Vancouver du début des années 1990 jusqu’en 2015. Justin Trudeau veut en accueillir 432.000 en 2022. Des Indiens, des Chinois, des Philippins, des Nigérians ou des Pakistanais: ils représentent plus de 50 % des nouveaux arrivants. Le continent africain, essentiellement le Maghreb, a détrôné l’Europe, longtemps principal pourvoyeur d’immigrants. Le Canada, moins violent et au système social plus généreux que son voisin américain, fait peut-être même plus rêver que les États-Unis, selon les chiffres du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec. «En 2019, l’immigration a atteint un taux de 10,3 pour 1000 au Canada anglais, contre 3,1 pour 1000 aux États-Unis», note le ministère. Principale force du Canada? Avoir véhiculé une image positive à l’étranger auprès des candidats à l’immigration. À force de communication, d’invitations de la presse internationale lors de voyages tous frais payés, relayés par des reportages bienveillants sur les grands espaces, Ottawa a su développer une image de rêve, un peu surfaite parfois, mais non sans réalisme.

Déficit de main-d’œuvre

Les Français sont de plus en plus nombreux depuis vingt ans à quitter l’Hexagone pour s’installer au Canada. Selon le consulat général de France à Montréal, entre 160.000 et 180.000 d’entre eux vivent au Québec et entre 50.000 et 60.000 autres dans le reste du Canada. Souvent des jeunes en quête d’emploi et à la poursuite du rêve américain. Un rêve possible grâce aux permis vacances-travail, valables deux ans pour une dizaine de milliers de 18-35 ans. Il faut y ajouter des milliers d’expatriés professionnels et de 15.000 à 17.000 étudiants en quête d’un environnement de campus américain. À l’instar de nombreuses villes comme Vancouver, Montréal est à moins de 70 km des États-Unis. La culture du travail y est fondamentalement américaine. Pour une «jobine», une profession ne nécessitant pas de qualifications particulières, les offres sont légion: vendeurs, serveurs, réceptionnistes, etc. À l’exception de Terre-Neuve, les provinces font face à un déficit de main-d’œuvre. «Il est donc relativement facile de trouver un emploi au Canada», relève Jean-Guy Rens, associé principal de Sciencetech, une entreprise spécialisée dans la recherche et l’analyse de marché des secteurs de haute technologie. Même constat pour la création d’entreprises. Le Canada, c’est l’Amérique et tout y est fait pour faciliter les affaires: aides aux entreprises, simplicité pour créer «sa business», comme on dit au Québec. Les formalités administratives sont réduites au minimum et les fonctionnaires se considèrent au service des administrés. Sur ce plan, un océan sépare le Canada de la France - on frôle même le cliché.

À lire aussiDès 14 ans, parfois moins, les Canadiens travaillent comme livreurs ou vendeurs

Le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada précise sur son compte Twitter: «Plus il y a d’immigrants, plus il y a de gens au Canada qui participent à notre marché du travail, qui mobilisent nos collectivités et qui contribuent à notre économie.» La part des réfugiés, minoritaire, est mise en valeur lors de vastes opérations de communication gouvernementale. Justin Trudeau avait même versé quelques larmes en 2016 en accueillant des Syriens ayant fui la guerre. Objectif, dans un pays où les natifs ne font plus d’enfants? Parvenir à 100 millions d’habitants en 2100, grâce à une immigration choisie en fonction de ses compétences et non de sa couleur de peau. Si les Québécois des campagnes sont parfois sensibles au risque migratoire, la peur d’un «grand remplacement» ne fait pas recette dans le pays. Les immigrants sont perçus comme une chance par un gouvernement pragmatique. «Il est bien plus agréable de travailler au Canada qu’en Europe. Il y a bien moins de contraintes hiérarchiques et les relations de travail sont plus fluides (…) On donne sa chance au coureur», précise Jean-Guy Rens.

La jeunesse, un atout

C’est le cas de Selma Mihoub. Cette étudiante de 19 ans à la Sorbonne en échange de seconde année de licence à l’université de Chicoutimi, s’émerveille de ce pays qui lui a non seulement permis de trouver une «jobine» de vendeuse en un tournemain parallèlement à ses études, mais qui a été une révélation. «J’ai gagné en autonomie, réussi à faire des choses seule, c’est une grande fierté», confie la Parisienne. Un discours fréquent parmi les jeunes immigrés français, presque surpris qu’on leur fasse confiance et que leur jeunesse soit un atout. Jean-Guy Rens met toutefois en garde contre une difficulté: la toute-puissance des ordres professionnels canadiens: «Ils sont très conservateurs et exigent des aspirants médecins, avocats, ingénieurs, de repasser tout ou partie de leurs diplômes (…) C’est le principal frein à l’emploi. Par contre, dans les métiers non réglementés, tout est très facile d’accès.»

Depuis quelques années, l’immigration est devenue un jackpot pour Ottawa. Comptez plus de 3000 dollars pour les différents visas provinciaux et fédéraux, sans oublier les frais accessoires. Les délais de traitement des dossiers d’immigration s’allongent, parfois sur des années. Longtemps perçu comme un pays de bûcherons, le Canada affiche depuis vingt ans une croissance économique insolente. Non sans aides de la nature. Cinquième producteur mondial de gaz naturel et d’or, le pays possède les troisièmes réserves de pétrole au monde. Les autres richesses, uranium, bois, diamants, semblent infinies. Cela se ressent sur le niveau de vie: inférieur à la moyenne du G7 dans les années 1990, il dépasse aujourd’hui celui de la France. Dans le quartier du Plateau à Montréal, alors qu’un appartement neuf de 100 m2 se vendait moins de 100.000 dollars au milieu des années 1990, il faut désormais débourser six fois plus. Malgré les séquelles de la pandémie, l’avenir économique est radieux.

Promesses de transition énergétique

Tout entier tourné vers sa réussite, le Canada néglige ses engagements internationaux. Contrairement aux années 1960, Ottawa ne compte presque plus de casques bleus. Ses dépenses militaires sont parmi les plus faibles de l’Otan. Les Five Eyes (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande) ne consultent d’ailleurs plus guère leur allié canadien sur les questions militaires, tant les forces armées canadiennes sont désuètes et la volonté d’Ottawa de s’impliquer à l’étranger minimale. Renonçant à toute politique étrangère autonome, le Canada s’est concentré sur l’économie. Après l’ex-premier ministre Stephen Harper, qui avait publiquement assumé de retirer son pays de l’accord de Kyoto, les gouvernements de Justin Trudeau ont multiplié les promesses de transition énergétique, mais pour épater la galerie. Quelques jours avant le dernier rapport du Giec début avril, Ottawa a présenté un énième plan de réduction des gaz à effet de serre, alors que les émissions de l’industrie pétrolière canadienne ont augmenté de 137 % entre 2005 et 2019.

À lire aussiJustin Trudeau, «Canadian kid» sur la sellette

L’eldorado canadien a donc lui aussi ses limites, dans un pays où toute critique, même constructive, est jugée insupportable. C’est souvent un point de friction avec les immigrants français, peu habitués au politiquement correct. Nos compatriotes, les expatriés et les touristes surtout, sont aussi accusés de se moquer du parler québécois, alimentant une défiance ancestrale envers les Français. Dans son Histoire populaire du Québec moderne, l’historien Jacques Lacoursière cite une succulente déclaration de l’ancien politicien et figure québécoise Henri Bourassa, lors d’une conférence à Montréal le 20 octobre 1901: «L’amour que nous portons à notre patrie d’origine (la France, NDLR)… s’adresse plutôt à l’âme nationale de la France et aux productions de son génie qu’à la personne des Français eux-mêmes.» Et de conclure: «Cette nuance se manifeste très nettement dans l’accueil un peu méfiant que nous faisons aux nouveaux venus de France, à ceux du midi surtout (…) Le premier mouvement n’est pas celui d’une chaude sympathie, tel qu’on pourrait l’attendre de deux frères se retrouvant après une longue séparation.» Un sentiment qui n’a guère changé.

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

L'Humanité

Philippe Martinez: « Il n’y aura pas d’état de grâce »

La rencontre

Entretien Après un premier quinquennat macronien d’une violence sans nom à l’égard des travailleurs, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, appelle à donner, dès le 1er Mai, le ton d’une riposte d’ampleur propre à faire plier l’hôte de l’Élysée sur les retraites, sur les salaires, sur toutes les exigences sociales et environnementales.

Rosa MoussaouiStéphane Guérard

Emmanuel Macron a fait campagne en rejetant le principe du front républicain, pour mieux se prévaloir des suffrages qui se sont portés sur lui pour barrer la route au RN. Il a défendu un programme de démolition sociale. Comment affronter ce projet, dans ces conditions ?

Il avait adopté la même attitude en 2017. Il a fait campagne, au premier tour, en éludant son bilan, tout comme les mobilisations sociales qui ont rythmé­ son premier quinquennat. Et au second tour, il a voulu se prévaloir d’un vote d’adhésion à son programme. La meilleure réponse à lui apporter se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette campagne présidentielle. Ce 1er Mai, nous avons une occasion en or, une semaine après le second tour, de porter plus haut et plus fort des exigences ­sociales et environnementales aux antipodes de son programme. Il n’y a pas eu de trêve sociale pendant cette campagne, il n’y aura pas d’état de grâce. ­Emmanuel Macron a les pieds décollés du sol, mais il va redescendre : d’autres avant lui étaient droits dans leurs bottes et puis ils ont plié parce qu’il y avait du monde dans la rue. Le rapport de forces, ça reste une valeur sûre.

L’une de ses mesures phares : la retraite à 65 ans. Cette promesse de régression a soulevé un tollé… Devant cette ligne dure, comment le faire reculer ? Peut-on espérer la constitution d’un front syndical uni sur les retraites ?

Les retraites sont un marqueur essentiel. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce sujet a fait l’objet de discussions ardues durant son précédent quinquennat : l’opposition à un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite est claire et je ne comprends pas comment il espère nous refaire le coup de la « concertation ». On a assez usé notre salive. Le front syndical uni, sur ce terrain, existe dans les paroles. Il reste à le concrétiser dans les actes et à tout faire ensemble, dans la rue, dans les mobilisations, pour empêcher le report de l’âge de la ­retraite à 65 ans. Nous avons engagé, avec les autres centrales syndicales, de premiers échanges. L’opposition reste unanime.

L’opposition à un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite est claire et je ne comprends pas comment il espère nous refaire le coup de la « concertation ».

Il est question d’une grande « conférence sociale », de consultation des partenaires sociaux sur la pénibilité, sur les mesures d’accompagnement. Y voyez-vous un changement de méthode ?

Nous avons discuté pendant deux ans. Ce projet de réforme a donné lieu à l’une des plus grosses mobilisations du quinquennat, pendant trois mois. Tout le monde s’y oppose. Lors du premier quinquennat, la « concertation » s’est traduite par : « Donnez votre avis mais je fais ce que je veux. » Si Emmanuel Macron avait effectivement changé, il aurait tout simplement abandonné ce projet de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans.

C’est la bataille principale de ce début de quinquennat ?

C’est une bataille cruciale, au même titre que les salaires. Nous vivons dans un pays où les salariés sont de plus en plus pauvres. Certains même basculent dans l’extrême pauvreté. L’augmentation des salaires est donc une priorité. Le Smic va augmenter : cela ne tient pas à une décision de l’Élysée mais à un calcul automatique. Ce n’est pas une décision politique, c’est une formule mathématique établie par des « experts ». Or, avec cette augmentation mécanique du Smic, on va se retrouver avec 171 minima de branches au-dessous du salaire minimum. Nous proposons donc une automaticité du relèvement des minima de branches quand le Smic augmente. Voilà une première mesure nécessaire et urgente que devrait prendre Emmanuel Macron au lendemain de son élection.

Le combat des travailleurs sans papiers met en lumière les responsabilités du capital, des grandes entreprises qui les exploitent par l’intermédiaire de sous-traitants pour disposer d’une main-d’œuvre sans droits et bon marché.

Comment évaluez-vous l’impact des luttes salariales qui rythment la vie sociale en France depuis l’automne dernier ?

Ces luttes ont contribué à placer la question du pouvoir d’achat au cœur d’une campagne qui s’annonçait dominée par les thèmes de la sécurité et de l’immigration. Ces revendications n’ont pas commencé avec l’envolée de l’inflation et les effets de la guerre en Ukraine : elles ont émergé bien avant, avec le débat sur la reconnaissance des salariés qui se sont trouvés en première, en seconde ligne dans la pandémie de Covid-19.

Et ça continue, avec, par exemple, les salariés d’Amazon­, ou encore ceux de Dassault, qui viennent de gagner une augmentation moyenne de 300 euros net par mois. Ces derniers ne sont pas les plus mal ­rémunérés de France mais leur victoire est très importante d’un point de vue symbolique puisque le PDG de Dassault, Éric Trappier, est en même temps président de l’UIMM. J’imagine qu’il a dû hésiter avant de plier devant la colère de ces salariés, vu le précédent qu’il entérine ainsi et la pression de ses collègues patrons de la métallurgie.

Le gouvernement avait annoncé entre les deux tours l’instauration d’un mécanisme pour empêcher le basculement des salaires des agents publics au-dessous du Smic.

Pour l’instant, ce sont des promesses. Comme les promesses d’augmentation du point d’indice gelé depuis douze ans. Ce n’est pas seulement l’inflation qu’il faut rattraper, c’est douze ans de retard !

Le mouvement social a ses responsabilités, il essaie de les assumer, mais il y a un vrai problème de relais politique et les élections que nous venons de vivre posent cette question de façon plus aiguë encore.

Les centrales syndicales ont cultivé ces dernières années une stricte séparation du politique et du revendicatif. Cette stratégie ne trouve-t-elle pas ses limites dans la présente situation de crise démocratique marquée par des régressions, sans victoires significatives du mouvement social ? Un front de résistance et de progrès social peut-il prendre forme par-delà ces démarcations ?

Je ne suis pas d’accord sur le fait que les syndicats aient entretenu une forme de neutralité dans le débat politique. Le rôle d’une organisation syndicale, c’est de changer le quotidien et de travailler pour l’avenir. On s’est quand même beaucoup exprimé dans la dernière période, avant le premier tour, entre les deux tours. Par exemple, que les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT s’expriment d’une voix pour faire entendre un message fort appelant à la bataille commune contre les idées fascistes et l’extrême droite, ce n’est pas anodin. Nous sommes indépendants, mais pas neutres. Ensuite, je crois qu’on fait peser beaucoup de responsabilités sur le mouvement social, alors même que nos luttes peinent à trouver des relais politiques. Peut-être que ceux qui nous renvoient la patate chaude devraient la garder dans leurs mains. Il y a eu beaucoup de mobilisations sociales ces cinq dernières années, et j’y inclus bien sûr les gilets jaunes. Comme secrétaire général de la CGT, j’ai été confronté à deux présidents de la République aux étiquettes politiques différentes, avec les mêmes résultats en matière de casse du Code du travail. Le mouvement social a ses responsabilités, il essaie de les assumer, il le fait imparfaitement mais il y a un vrai problème de relais politique et les élections que nous venons de vivre posent cette question de façon plus aiguë encore.

Le Rassemblement national confirme son ancrage électoral dans le monde du travail. Et parmi les sympathisants de syndicats, le vote d’extrême droite progresse : 21 % pour le RN au premier tour, soit 8 points de plus qu’en 2017, et 22 % chez les sympathisants de la CGT, malgré le travail dans ses rangs pour faire reculer les idées d’extrême droite. Comment l’expliquez-vous ?

Le vote en faveur du RN est plus faible parmi les salariés proches des organisations syndicales ; cela dit, il progresse, quelle que soit la proximité syndicale. Ce qui veut dire que le travail important que nous faisons sur ce terrain n’est pas suffisamment efficace. Nous devons y réfléchir, nous adresser plus directement à ceux qui sont tentés par le vote d’extrême droite. Les formations que nous proposons confortent pour l’essentiel ceux qui sont déjà convaincus. On ne peut pas s’en tenir là. Il faut aller maintenant dans les syndicats, dans les entreprises, cesser d’éluder ces questions, discuter avec ceux qui votent RN plutôt que de les envoyer sur les roses.

Il faut aller maintenant dans les syndicats, dans les entreprises,discuter avec ceux qui votent RN plutôt que de les envoyer sur les roses.

Des secteurs entiers de l’économie s’effondreraient sans les travailleurs migrants. Les organisations syndicales, leur activité reflètent-elles cette réalité sociale française ?

Je n’ai pas tendance à faire de l’autosatisfaction : nous devons faire mieux et plus. Cela dit, la CGT est l’une des rares organisations syndicales en France à lutter aux côtés des travailleurs sans papiers et c’est pour nous une grande fierté, malgré ce climat ambiant détestable. Leur combat met en lumière les responsabilités du capital, des grandes entreprises qui les exploitent par l’intermédiaire de sous-traitants pour disposer d’une main-d’œuvre sans droits et bon marché. Nous ne devons surtout pas lâcher ce combat auprès de ces travailleurs essentiels. Quand ils gagnent des droits, ils font reculer le dumping social ici même et font avancer les droits de tous.

syndicalismecgtphilippe martinez
L'Humanité

1er Mai, première réponse sociale à Macron

Événement

MOBILISATION Une semaine après la réélection du président, le 1er Mai va prendre une coloration particulière. Les syndicats veulent lancer le début de la riposte dans la rue, face à un locataire de l’Élysée qui promet des lendemains très libéraux.

Cyprien BogandaClotilde Mathieu

Un peu désuète, l’expression n’a jamais semblé aussi anachronique. « L’état de grâce », sorte de lune de miel supposée unir le dirigeant fraîchement intronisé avec les citoyens, n’aura même pas duré le temps d’une soirée. Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d’unité syndicale, en accumulant des réformes très décriées : le recul de l’âge de départ à la retraite est ainsi dénoncé aussi bien par la CGT que par la CFDT, dont le dirigeant, Laurent Berger, évoque une mesure « injuste » et « brutale ». Ce dimanche 1er mai, les syndicats veulent sonner le début de la riposte, autour de mots d’ordre sociaux et politiques (lire aussi l’encadré page 4). « La meilleure réponse à apporter (à Emmanuel Macron) se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette présidentielle », prévient Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans l’Humanité magazine.

1. Retraites, une réforme rejetée en bloc

Le président-candidat a cherché à rassurer sur sa gauche, en promettant qu’il réformerait dans la « concertation ». Las ! Le lendemain de sa réélection, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne fermait pas la porte à l’utilisation du 49-3 pour entériner l’une des réformes les plus explosives de son nouveau quinquennat, celle des retraites. De 62 ans aujourd’hui, l’âge de départ passerait à 64 ans vers 2027 (donc à la fin du quinquennat), avant d’être porté ensuite à 65 ans après une mystérieuse étape de « revoyure ». Pour les syndicats, c’est niet. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable », nous confiait Yves Veyrier, secrétaire général de FO, en début de semaine.

Pour Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites à la CGT, les deux mesures censées atténuer le choc – le maintien du dispositif « carrières longues », permettant à certains assurés de partir plus tôt, et la prise en compte de la pénibilité – ne constituent pas des contreparties acceptables. « Aujourd’hui, le dispositif “carrières longues” relève de plus en plus de la chimère : ses critères sont très restrictifs et les avantages peu généreux. Cela ne concerne que des gens justifiant d’une année de cotisation complète avant 20 ans, qui ont donc commencé à travailler extrêmement tôt. En comptant 43 annuités (désormais nécessaires pour partir à taux plein – NDLR), cela fait partir à 62 a ns… »

Quant à la prise en compte de la pénibilité promise par Emmanuel Macron, le syndicaliste demande à voir, mais critique la philosophie de la mesure : « Au lieu d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail en amont, on persiste dans une logique de réparation des dégâts en fin de carrière. » Reste à savoir si les syndicats, aujourd’hui opposés au principe même de la réforme, sauront faire front le cas échéant… Ils pourront en tout cas s’appuyer sur une opinion publique opposée, à 69 %, au recul de l’âge de départ, selon un sondage d’Elabe de mars 2022.

2. Les plus précaires pris pour cibles

Emmanuel Macron s’acharne à stigmatiser les chômeurs et les plus précaires, au nom d’une relecture punitive du contrat social selon laquelle les « devoirs » passeraient « avant les droits ». Sa proposition de conditionner le RSA à des heures de travail hebdomadaire plaît à la droite mais hérisse les syndicats. Même chose pour sa volonté d’accentuer la pression sur les chômeurs. « D’ici à la fin de l’année, nous allons devoir renégocier une convention d’assurance-chômage, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais, depuis 2018, la loi prévoit que les syndicats doivent s’inscrire dans une lettre de cadrage du premier ministre : nous aurons très peu de latitude pour revenir, par exemple, sur la réforme restreignant l’accès aux indemnités chômage (entrée en vigueur fin 2021 – NDLR). On risque d’avoir droit à un nouveau tour de vis sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter n’importe quel boulot… »

Le nouveau président a également l’intention de transformer Pôle emploi en un organisme nommé France Travail, avec la création d’un guichet unique réunissant les compétences de Pôle emploi, des communes et autres missions locales. « On se demande quelle forme cette fusion prendrait, s’inquiète Francine Royon, de la CGT Pôle emploi. Une chose est sûre : cette transformation est guidée par une volonté de réaliser des économies à tout prix, ce qui n’est jamais une bonne chose. La fusion de l’ANPE et des Assedic, décidée par Nicolas Sarkozy dans un souci de “simplification” (en 2008 – NDLR), a abouti à une dégradation de la qualité du service et des conditions de travail… »

3. Les salaires dans toutes les têtes

Chez les salariés, la colère suit la courbe des prix. Les annonces d’Emmanuel Macron au fil de sa campagne ont attisé la contestation sociale. Le chèque alimentaire n’a toujours pas de montant et la prime inflation s’est évaporée aussi vite qu’un plein d’essence. Les Français attendent toujours la réindexation des pensions de retraite à l’inflation ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. D’autant qu’aucun coup de pouce au Smic n’est envisagé.

Sur le terrain, la colère gronde toujours. Dans l’agro­alimentaire, la CGT engrange les victoires sur les salaires, où les augmentations arrachées se situent en moyenne autour de 5 %. En ce moment, les actions se multiplient chez Danone, Évian, Badoit ou Volvic. Pour tenter d’apaiser ce climat social tendu, les patrons prennent exemple sur le gouvernement et multiplient les primes. À l’image du groupe Nestlé, qui a proposé aux syndicats une hausse de 2,3 % à laquelle s’ajoute un « abondement » de 850 euros à l’intéressement, permettant de faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 2 000 euros.

D’autres préfèrent jouer la montre, en envoyant les CRS sur les piquets de grève. Chez RTE, dans les établissements de maintenance, les salariés débrayent depuis dix semaines. « À Lyon, l’arrêt de travail est de deux heures par jour », raconte le délégué syndical CGT Francis Casanova. Avec un salaire minimum de branche à seulement 30 euros au-dessus du Smic pour ces métiers très techniques, la proposition d’une revalorisation salariale de « 0,3 % » pour 2022 a fait descendre les techniciens de leurs poteaux. D’autant que le résultat net de l’entreprise, de 661 millions d’euros, est « pompé à 60 % par les actionnaires », lance le syndicaliste.

4. Un big bang pour les fonctionnaires

La poursuite de la réforme de la fonction publique inquiète les fonctionnaires. Le dégel du point d’indice ne va pas refroidir le climat. Attendu « avant l’été », celui-ci devrait être loin des attentes syndicales, qui prônent une hausse de 10 %. « Depuis 2011, la hausse des prix est supérieure à 13 %. Depuis le début du quinquennat actuel, elle est de l’ordre de 7,5 %. En juin 2022, les prévisions évoquent une inflation proche de 6 % sur un an. Il s’agit donc, à la fois, de rattraper, mais aussi d’anticiper », rappelle l’Unsa dans son communiqué.

Durant l’entre-deux-tours, le président de la République a annoncé vouloir « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » de la fonction publique, en indiquant qu’une partie de la rémunération se ferait au « mérite ». Car, a-t-il argumenté, « le système en catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». Une réforme dangereuse pour la représentante de la CGT, Céline Verzeletti, qui n’est toutefois pas opposée à « revoir la grille » sur la « question de l’égalité femme-homme » avec des « métiers fortement féminisés » du social, de la santé, de l’éducation, où les femmes se retrouvent dans les mêmes catégories, mais avec des grilles de rémunération différentes. En revanche, poursuit-elle, « les différentes catégories correspondent à la reconnaissance de nos qualifications ». Le risque pour les fonctionnaires est de se retrouver dans la même situation que les salariés du privé, où « les blocs de compétences n’ont rien à voir avec les diplômes », et d’exacerber encore plus les inégalités.

1er maisyndicatsmobilisationsréforme des retraites
L'Humanité

Marcia Higelin, une voix venue du chœur

Portrait

Musique À 27 ans, l’autrice, compositrice et interprète s’apprête à publier Prince de plomb, un premier disque aux influences variées très prometteur.

Ingrid Pohu

Elle a failli s’appeler Georgia, comme la chanson de Ray Charles. « Finalement, mes parents (la bassiste Alexandra Mikhalkova et le chanteur Arthur H – NDLR) se sont dit qu’avec le nom Higelin, ça faisait trop de “g”. Et quand ils ont prononcé “Marcia” au-dessus de mon berceau, il paraît que j’ai bronché ! » s’amuse l’artiste dont le prénom se réfère à Marcia Griffiths, choriste de Bob Marley, et à Marcia Moretto, danseuse argentine immortalisée par les Rita Mitsouko dans le tube Marcia Baïla.

Biberonnée à la musique tous azimuts, du blues au fado en passant par le jazz vocal, la petite-fille de Jacques Higelin a pris son temps avant de sortir ce premier disque qui mêle toutes ses influences. Avec sa pluie de violons, l’ouverture musicale, Lamentations spectrales, sonne comme le début d’une épopée. « Pour moi, cet EP est une odyssée, acquiesce la musicienne.  Je l’ai fait dans ma chambre en composant au piano et un peu à la guitare. »

En six morceaux, elle exorcise une rupture amoureuse particulièrement douloureuse. Et crève l’abcès dans le remuant Prince de Saba (« Une épine furieuse/Me pique le cœur/Me pique les doigts/Larme de douceur/Puis un moment de froid/Illusion vilaine/Ô je suis bien tombée »). Dans Dragon, tigre ou loup et dans Mauvais Sort, elle évoque la dépendance affective. « On est trop conditionnés pour ne pas fantasmer sur l’autre, du coup on se fait des films. Et tout ça, c’est du désespoir, commente-t-elle, et je crois qu’on est nombreux à avoir vécu ces moments d’illusions. Aujourd’hui, j’en suis sortie. » Et de se souvenir qu’elle a tiré et enregistré son premier morceau dans le home-studio parisien de son père : « J’avais 12 ans et j’écrivais déjà des chansons d’amour en mode “tu m’as trahie” alors que je n’avais jamais été amoureuse ! C’était plutôt bien réalisé. »

Touche-à-tout, Marcia a coréalisé le clip de Prince de Saba au Sénégal, où elle a habité un temps. Elle y a rencontré son mari, le trompettiste d’origine congolaise Manu Nzolani. « Ma tendresse pour l’Afrique de l’Ouest vient de ma nounou malienne, qui est devenue une amie de ma mère et qui nous a invités au Mali », raconte la jeune maman installée à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

Marcia a grandi dans la capitale jusqu’à l’âge de 6 ans. Quand ses parents se séparent, elle part vivre avec sa mère dans la campagne à 30 kilomètres de Grasse (Alpes-Maritimes). « On était entourés de chèvres et d’ânes. J’ai passé des années magnifiques là-bas. Des musiciens du monde entier venaient séjourner chez nous. Et moi, je chantais du Beyoncé. » À 15 ans, elle passe par la case rock au lycée et fait tourner les chapeaux dans les bars des villages avec son groupe Old Fifteen. Par la suite, elle s’essaye à la pop, en anglais. À 21 ans, « après des petites études par-ci par-là, notamment en sociologie », elle dépose ses compositions sur SoundCloud. « J’achetais des instrus sur YouTube et j’écrivais dessus. Et j’ai été repérée par Pierre-Gilles Dorison, qui est devenu mon manager. » Puis elle a été choriste sur la tournée de son père, en 2016. « Je m’occupais aussi du merchandising, c’est très formateur. Mon père me donne plein de conseils et vient me voir en concert. Je pense que ça l’émeut de voir que ses deux filles font de la musique, car ma petite sœur de 23 ans fait du rap, son nom de scène, c’est Liouba. »

« J’essaie de prendre et de donner un maximum de plaisir »

Aussi à l’aise dans les aigus que dans les graves, Marcia se délecte à moduler avec aisance l’intensité et le timbre de sa voix pénétrante. « J’essaie de prendre et de donner un maximum de plaisir. Quand ça sort du corps et de l’esprit, ça devient un moment suspendu. » Grande fan des polyphonies corses, elle a participé à des cours de chorale lyrique au Centre des arts de la scène, à Paris, ce qui explique l’omniprésence des chœurs dans son répertoire. « La chorale permet de se faire une oreille, de travailler ses harmonies. Toutes ces octaves qui dansent ensemble, cette complétude, me procurent de la jouissance. C’est comme quelque chose de délicieux qui coule dans le gosier. »

L’album qui l’inspire depuis la nuit des temps ? « Il y en a deux : Trouble-Fête (Arthur H, 1996 – NDLR) et Champagne (Jacques Higelin, 1979 – NDLR). C’est vraiment une histoire qui est racontée, c’est du fantastique et, en même temps, c’est tellement facile de rentrer dedans. »

Pas étonnant que la compositrice ait introduit des cris de dauphins sur son morceau final,  les Larmes du crocodile. « C’est littéralement la bande originale d’un rêve que je fais souvent : je suis sur un bateau, de nuit, je tombe à l’eau et, d’un coup, des animaux marins viennent danser autour de moi. J’ai essayé de traduire ça en ne me posant aucune limite sur les sonorités. » Elle est libre, Marcia.

Musiquechanson française
L'Humanité

Le billet. Surdité

Billet

Tania Meller

Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Alors qu’Emmanuel Macron doit son élection à une mobilisation des électeurs de gauche pour faire barrage au RN, ses lieutenants font mine de ne rien entendre. Dès 20 heures, sur le plateau de France 2, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, se félicitait d’une victoire « plus large que Mitterrand en 1988 ». Une façon de dire que le président bénéficiait d’un soutien populaire inédit. Plus tard, Bruno Le Maire croyait voir dans les 58 % du président-candidat « un mandat clair pour faire les réformes nécessaires ». C’est non seulement une insulte pour tous ceux qui se sont mobilisés contre l’extrême droite mais c’est aussi très dangereux. Alors que le choix a été difficile pour nombre d’électeurs, de telles attitudes risquent d’en dissuader de nouveaux de choisir le moins pire à l’avenir et d’offrir, ce faisant, un boulevard à l’extrême droite. Mais c’est aussi n’avoir rien compris à l’élection du président le plus mal élu depuis Georges Pompidou, en 1969. Emmanuel Macron, bien qu’entouré d’une mise en scène de président monarque, a eu des paroles plus raisonnables. Il va sans doute falloir aider un peu la Macronie à redescendre sur terre.

macronieCharivari
L'Humanité

Au vitriol. Michel Onfray ne veut plus l’appeler « extrême droite »

Actu

L’ancien penseur de la gauche intellectuelle dit de Marine Le Pen qu’elle n’est pas comme son père, ajoutant une nouvelle pierre à l’édifice de la banalisation des idées fascisantes.

Marie-Noëlle Bertrand

Tout le monde peut changer. Lui compris. Durant l’entre-deux-tours, Michel Onfray a tombé le masque qu’il se défendait de porter. Interviewé le 19 avril sur RMC par Apolline de Malherbe, le fondateur de la revue « Front populaire » l’a assuré : Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite, comme on pouvait le dire de son père. Suivant la même logique, le RN n’est pas le FN.

Le philosophe qui, en 2004, avait créé l’université populaire de Caen en réaction à l’arrivée du Front national au second tour de la présidentielle de 2002, voit aujourd’hui dans son Rassemblement national de rejeton une tout autre histoire. La fille n’est pas le père, martèle-t-il. « Vous voyez de l’antisémitisme chez cette femme, qui nous dit que la Shoah est la pire catastrophe du XXᵉ siècle ? » interpelle Michel Onfray. « Ce n’est pas la même chose que quelqu’un qui vient nous dire que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire », poursuit-il, assurant que ne pas voir cela relève d’une « confusion mentale dommageable ».

Faisons de l’histoire, somme-t-il pour conclure l’échange avec la journaliste, après avoir donné sa propre définition de l’extrême droite. Il la réduit à un seul critère, pioché parmi « les dix » qu’il dit avoir sous le coude. Non, Michel Onfray n’a pas retenu la préférence nationale, ni la remise en cause du droit des femmes à pouvoir avorter, la stigmatisation de celles portant le voile, le rejet de la solidarité internationale, le repli identitaire ou encore l’isolationnisme national. L’extrême droite, résume-t-il, « c’est la violence des rues, le refus de la démocratie. Les fascistes ou les gens d’extrême droite ne vont pas au bureau de vote en disant : “Si vous votez pour moi, j’arrive.” Le Pen, elle, l’a fait». CQFD : elle est donc fréquentable, en déduit l’ancien penseur de la gauche intellectuelle. On le voyait, depuis un moment, tisser les filets de l’intransigeance en défendant une laïcité tout aussi orthodoxe qu’excluante. Le voilà aujourd’hui brodant la nasse d’un fanatisme nourri au sein de la banalisation.

michel onfrayExtrême droiteMarine Le PenCharivari
L'Humanité

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Reportage

Réfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.

Mourad Guichard

Pour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.

Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…

« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »

Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.

« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »

Kharkiv - Nice, le périple de Mariama

Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.

Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.

Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »

« Par instinct de survie »

Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû ­suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »

Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.

Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.

« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »

Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »

Marie-Christine Vergiat : « Il a fallu qu’un conflit éclate pour que la directive réfugiés soit appliquée… »

À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.

Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.

Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !

  • Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
  • C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
  • L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
  • Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.

Pour en savoir plus.

Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !

Réfugiés ukrainiensinégalitésracismeUniversités
L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Vidéo

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

Vidéo

Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

L'Humanité

VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

Vidéo

En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

Lisez, faites découvrir et abonnez-vous à l'Humanité

L'Humanité

Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron

Actu

Absente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse

Naïm Sakhi

Transformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite. 

Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Un label commun

Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.

Législatives 2022Présidentielle 2022union de la gauchepcf
L'Humanité

Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Actu

L’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.

Aurélien Soucheyre

Quelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous poli­tique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.

Découvrez les résultats du second tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre ville, votre département et votre région avec notre carte interactive.

L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métro­politains et la plupart des territoires ultra­marins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est auto­félicitée Marine Le Pen.

Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Mobilisation Anti-Le pen  malgré tout

S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté­ en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin. 

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…

Sociologie. Abstentionnistes, un « bloc » de 13 millions d’invisibles

À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition poli­tique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).

La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.

Des législatives en guise de troisième tour

Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Les institutions, un frein à la démocratie

La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.

Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).

À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression

Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union popu­laire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ­ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes ­gagnant moins de 1 250 euros par mois.

En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.

Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenJean-Luc Mélenchon
L'Humanité

Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

Entretien

Le candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Dans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.

Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?

La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?

C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.

Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon

Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…

J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.

À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?

La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.

Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?

La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».

Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?

La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.

Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?

Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.

il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon

Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.

En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.

Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?

En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.

les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon

En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.

Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…

Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Serez-vous candidat aux élections législatives ?

Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.

Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français
Le Figaro

Le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky à Kiev

EN COURS : Mis à jour le 30 avril 2022 à 23:27

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, ont annoncé ses services. Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev. La teneur des discussions n'a pas été révélée. Ibrahim Kalin était accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères, Sedat Onal.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul. Le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche désormais à organiser un sommet à Istanbul entre le président russe Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Lors d'un entretien téléphonique jeudi avec son homologue russe, Recep Tayyip Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence turque.

Ukraine: vingt civils sortis du site Azovstal à Marioupol pour être évacués, a annoncé le régiment Azov

Vingt civils sont sortis samedi de l'usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé par les Russes, pour être évacués vers Zaporijjia, a annoncé le régiment Azov qui assure la défense du site.

«Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass a annoncé qu'un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d'Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.

» LIRE AUSSI - Y a-t-il vraiment des «nazis» en Ukraine, comme l'affirme Vladimir Poutine ?

Un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois

Un avion de reconnaissance russe a brièvement violé vendredi l'espace aérien suédois, a annoncé samedi l'état-major du pays scandinave dont les autorités réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

«Un avion à hélices russe AN-30 a violé l'espace aérien suédois vendredi soir», a écrit la Défense suédoise dans un communiqué, précisant que ses équipes avaient suivi l'intégralité de l'incident et l'avaient photographié.

Ukraine: frappe russe contre l'aéroport d'Odessa, la piste détruite

L'aéroport d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, a été frappé samedi par un missile russe qui a détruit la piste, sans faire de victimes, a annoncé le gouverneur de la région Maxim Martchenko.

«Aujourd'hui, l'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l'aéroport d'Odessa a été détruite. Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes», a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram.

» LIRE AUSSI - Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

14 Ukrainiens dont une femme enceinte libérés dans un nouvel échange avec la Russie

Quatorze Ukrainiens dont une femme enceinte ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé samedi Kiev, sans comme d'ordinaire révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Aujourd'hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram.

Dans une interview à la BBC vendredi, Iryna Verechtchouk a accusé la Russie d'avoir «déporté» un grand nombre de civils à travers la frontière et de les utiliser comme «otages». «Ils ont capturé tous ces otages - des civils, des femmes, des employés des conseils locaux, pour essayer de les utiliser», a-t-elle déclaré. «Nous savons qu'il y a plus d'un millier d'otages là-bas, dont près de 500 femmes», a-t-elle déclaré. «Nous savons qu'ils sont dans des prisons et dans des centres de détention provisoire à Koursk, à Briansk, à Riazan, à Rostov».

» LIRE AUSSI - Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Iryna Verechtchouk a également fait état de la difficulté de faire libérer les femmes. «Maintenant, nous refusons d'organiser un échange sans aucune femme sur la liste. C'est ainsi que nous essayons d'une manière ou d'une autre de sauver nos femmes et nos civils», a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février.

«Nous ne sommes pour le moment pas en capacité de faire reculer l'ennemi», déplore un officier ukrainien

Dans l'est de l'Ukraine, les Russes, en supériorité numérique et mieux armés, sont passés de la stratégie du rouleau compresseur à celle d'un patient grignotage, auquel les forces de Kiev ne peuvent à ce stade que difficilement s'opposer.

«Ce n'est pas comme en 2014, il n'y a pas un front défini le long d'un axe», explique à l’AFP Iryna Rybakova, officier de presse de la 93e brigade des forces ukrainiennes, en référence à la guerre qui a opposé Kiev à des séparatistes prorusses dans cette région il y a huit ans et n'a jamais totalement cessé.

«C'est un village à eux, un village à nous: il faut plutôt visualiser un échiquier», reprend la militaire. Et après deux semaines d'assaut russe, «nous ne sommes pour le moment pas en capacité de faire reculer l'ennemi».

Angelina Jolie aperçue dans un café à Lviv

L’actrice américaine s’est rendue samedi dans un café de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Sollicitée par quelques fans, elle a été filmée en train de signer de autographes.

Angelina Jolie n’a pour le moment pas précisé les raisons de sa présence dans le pays. Sur les réseaux sociaux, certains suggèrent une mission d’aide humanitaire, comme celle qu’elle avait effectuée à Rome, en mars dernier, pour venir en aide aux enfants ukrainiens qui avaient fui la guerre.

615 tonnes d'équipements acheminés dont du matériel médical, annonce l’Elysée

Selon l'Elysée samedi, l'aide humanitaire française à l'Ukraine représente à ce stade «plus de 615 tonnes d'équipements acheminés dont du matériel médical, des groupes électrogènes pour les hôpitaux, de l'aide alimentaire, de l'aide pour l'hébergement, et des véhicules d'urgence».

» LIRE AUSSI - «Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Emmanuel Macron a insisté sur «sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés». Il a également évoqué «la disponibilité de la France à contribuer à un accord prévoyant des garanties de sécurité à l'Ukraine.»

Le président a également fait part à Volodymyr Zelensky de son «inquiétude» après les bombardements russes jeudi à Kiev, ainsi que sur «la situation insupportable à Marioupol, malgré ses appels répétés adressés au président russe de respecter le droit international humanitaire».

À VOIR AUSSI - L’Ukraine «peut gagner» la guerre «si elle a les bons équipements», selon le chef du Pentagone

Les corps de trois hommes les mains liées retrouvés enterrés près de Boutcha, annonce la police

Les corps de trois hommes visiblement torturés et tués par balle ont été retrouvés samedi dans une fosse à proximité de Boutcha, les mains liées et les yeux bandés, a annoncé dimanche la police de Kiev.

» LIRE AUSSI - À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

«Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe», a indiqué dans un communiqué le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov.«Les victimes avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu'ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche», a-t-il ajouté.

Les corps de ces trois hommes ont été retrouvés à Myrotske, un village proche de Boutcha, ville proche de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine et dans laquelle de nombreux cadavres de civils ont été découverts.

«D'après les données préliminaires, les occupants ont essayé de cacher les traces de leurs violences, donc ils ont jeté les corps dans une fosse et les ont recouverts de terre», a précisé Andriï Nebytov. Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe autour de Kiev.

À VOIR AUSSI - À Boutcha, des gendarmes français aident l'Ukraine à identifier les victimes

La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire et d'aide humanitaire à l'Ukraine

La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire à l'Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l'Elysée après un entretien entre le président réélu Emmanuel Macron et son homologue Volodymyr Zelensky.

Alors que le président ukrainien le remerciait pour des «envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne», le chef d'Etat français «a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France», ajoutant selon un communiqué que «la mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera».

» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

«La mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, la France, la République tchèque et d'autres alliés ont fourni à Kiev des centaines de pièces d'artillerie de longue portée pour l'aider à contrer l'offensive de Moscou dans le Donbass (est). Paris envoie pour sa part ses ultramodernes canons automoteurs Caesar

Kiev: une humiliation de l'ONU restée sans réponse, selon Zelensky

La Russie a confirmé vendredi avoir frappé la veille la capitale Kiev, alors même que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'y trouvait. Ce bombardement a fait dix blessés et au moins un mort, une journaliste ukrainienne.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a regretté «qu'une humiliation aussi brutale et délibérée des Nations unies soit restée sans réponse».

» LIRE AUSSI - Les États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine

Washington a de son côté accusé le président Vladimir Poutine de «dépravation» et de «cruauté» pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine. «Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça», a déclaré le porte-parole du Pentagone John Kirby.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'«humiliation» de l'ONU par la Russie «a été laissée sans réponse», affirme Zelensky

L'Ukraine favorite de l'Eurovision

A deux semaines de l'Eurovision de la chanson dont la finale aura lieu le 14 mai à Turin en Italie, l'Ukraine se retrouve ultra favorite avec 42% de chances de gagner, loin devant le duo italien Mahmood et Blanco (14%) et la Suédoise Cornelia Jakobs (10%), selon le site eurovisionworld.com, qui agrège les principaux sites de pari en ligne.

» LIRE AUSSI - À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Le tube «Stefania» du Kalush Orchestra, une berceuse mêlant rap et musique traditionnelle, défendra les couleurs de l'Ukraine alors que la Russie a été exclue du concours européen. «Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites», dit le titre.

L'UE est «prête» à se passer du gaz russe, mais il faut y aller «crescendo» dans les sanctions, affirme Thierry Breton

Samedi matin, le commissaire européen au marché intérieur, a déclaré sur France Inter, que le plan pour sortir l'Europe de la dépendance au gaz russe était «prêt.»

» LIRE AUSSI - Énergie : l'Europe pourrait-elle vraiment se passer du gaz russe ?

«Dès le premier jour, nous avons commencé à bâtir un plan au cas où», a assuré Thierry Breton. «Ce plan est prêt, même si pour l'instant le gaz ne fait pas partie des matières mises sur la liste des sanctions», a t-il précisé. L’UE «y va crescendo» pour «accroître les sanctions». «Nous avons aujourd'hui une dépendance», rappelle t-il «mais on s'en sort et on s'en sortira.»

Au sujet de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union, Thierry Breton a indiqué :«il y a une volonté de rejoindre l'Union européenne, nous avons des procédures, elles sont engagées mais on ne rentre pas dans l'UE du jour au lendemain»

À VOIR AUSSI - Énergie russe: Boris Johnson appelle à «sortir Nordstream du circuit sanguin» européen

Plus de 1000 chars russes détruits selon le ministère de la défense ukrainien

Samedi, le ministère de la défense ukrainien affirme avoir détruit plus de 1000 chars russes, depuis le début de la guerre. Plus de 23.000 soldats russes auraient également été tués.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

La Russie affirme avoir touché 389 cibles en Ukraine dans la nuit

La Russie a déclaré samedi que ses unités d'artillerie avaient frappé 389 cibles ukrainiennes dans la nuit, dont 35 points de contrôle, 15 dépôts d'armes et de munitions et plusieurs zones où étaient concentrées les troupes et le matériel ukrainiens.

A VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «L’objectif final des russes sera la bataille de Kramatorsk», précise Alexis Feertchak

Le ministère russe de la Défense a déclaré que ses missiles avaient touché quatre dépôts de munitions et de carburant.

» LIRE AUSSI - Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

Vue d’Europe ou de Washington, l’impression domine que le monde entier s’est levé contre Poutine et sa guerre en Ukraine. Cette impression est nourrie par la condamnation unanime de l’Occident et par ses efforts politiques, économiques et militaires pour aider l’Ukraine à résister. Mais il s’agit d’une perception occidentale, qui agit comme un miroir déformant de la réalité.

Lire notre analyse

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug

Un concertina de barbelé brille comme une guirlande argentée déroulée sur l’herbe verte. Des soldats ukrainiens sont en faction dans une tranchée fraîchement creusée en zigzag dans la prairie. Une excavatrice orange déblaie dans la terre grasse un emplacement pour un blindé. De temps en temps, des canons invisibles tirent avec un gros fracas qui fait s’envoler les oiseaux. Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

Lire le reportage de notre envoyé spécial

Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?

Le refrain revient inlassablement depuis le début de la guerre. Dès le 27 février, en réponse aux premières sanctions occidentales, Vladimir Poutine avait «ordonné de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat». Une manière à peine voilée de promettre des représailles nucléaires à ceux qui interféreraient dans le conflit avec l'Ukraine. Depuis, le chef du Kremlin n'hésite pas à brandir cette menace suprême, sans jamais la nommer. Mercredi, devant les députés rassemblés à Saint-Pétersbourg, il a de nouveau évoqué «une frappe de réponse rapide» si un pays venait à «s'ingérer dans les événements». «Nous avons pour cela des instruments que personne n'a aujourd'hui, et nous utiliserons ces outils si c'est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache», a insisté le dirigeant.

Lire notre décryptage

La nationalité française de l'ex-oligarque Pougatchev contestée devant le Conseil d’État

L'ex-oligarque russe Sergueï Pougatchev a-t-il obtenu la nationalité française de façon «illégale» en 2009 ? C'est ce que pense une fondation privée basée à Bruxelles, qui demande au Conseil d’État d'annuler son décret de naturalisation. Des «allégations infondées», balaie l'avocate de l'intéressé.

» LIRE AUSSI - Comment Vladimir Poutine s’est mis dans un cul-de-sac stratégique et politique

Dans sa requête déposée en novembre 2021, dont l'AFP a obtenu une copie, l'International foundation for better governance (IFBG, Fondation internationale pour une meilleure gouvernance) affirme qu'au moment de sa naturalisation celui qui venait de racheter le fleuron français de l'épicerie fine Hédiard ne «résidait en France ni de façon habituelle, ni depuis cinq années».

Il «ne parlait pas français» et «n'était en rien assimilé à la communauté française», critères exigés, sauf exceptions, pour obtenir la nationalité française, insiste-t-elle.

«Toutes les allégations et les rumeurs sur ce sujet sont infondées», a réagi auprès de l'AFP une avocate de Sergueï Pougatchev, Anne-Jessica Fauré. Alors que le milliardaire mène depuis des années un bras de fer judiciaire avec Moscou, l'avocate voit dans cette démarche une tentative des autorités russes pour porter «atteinte à son honneur». La date de l'audience au Conseil d’État n'est pas encore fixée.

L'Ukraine affirme que la Russie a volé «plusieurs centaines de milliers de tonnes» de céréales

Les forces russes ont volé «plusieurs centaines de milliers de tonnes» de céréales dans les régions d'Ukraine qu'elles occupent, a déclaré samedi le vice-ministre ukrainien de l'Agriculture.

S'adressant à la télévision nationale ukrainienne, Taras Vysotskiy a exprimé sa crainte que la majeure partie de ce qu'il a dit être 1,5 million de tonnes de céréales stockées en territoire occupé puisse également être volée par les forces russes.

» LIRE AUSSI - Les cours des céréales flambent avec la guerre en Ukraine

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a accusé jeudi la Russie d'avoir volé des céréales sur le territoire qu'elle occupe, un acte qui, selon lui, a accru la menace pour la sécurité alimentaire mondiale.

A VOIR AUSSI - Gaz, blé, armes... Comment les Etats-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Lavrov accentue la pression sur l’Otan

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exhorté l'Otan et les États-Unis à cesser de livrer des armes à Kiev, s'ils «sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne».

Dans une interview publiée samedi par l'agence officielle Chine nouvelle, Sergueï Lavrov a également affirmé que l'offensive russe en Ukraine se déroule «conformément aux plans».

» LIRE AUSSI - Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

«Un flux continu d'armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d'autres pays de l'Otan», a déclaré Sergueï Lavrov. «Si les États-Unis et l'Otan sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev», a ajouté le chef de la diplomatie russe.

Marioupol tombée pour l’essentiel aux mains des Russes

À Marioupol, ville portuaire dans le sud de l’Ukraine, une opération d'évacuation était prévue vendredi. La coordinatrice des Nations unies en Ukraine, Osnat Lubrani, avait dit jeudi partir dans le sud préparer cette nouvelle tentative d'évacuation, Antonio Guterres assurant que l'ONU faisait «tout son possible» pour en extraire les civils pris dans «l'apocalypse».

Plusieurs centaines de militaires et de civils ukrainiens sont retranchés dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique dans l'immense complexe métallurgique d'Azovstal.

» LIRE AUSSI - Les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

L'AFP a pu entendre vendredi matin et jusqu'au milieu de l'après-midi des bombardements nourris à Azovstal, lors d'un voyage de presse organisé à Marioupol par l'armée russe. En début d'après-midi, les explosions n'étaient espacées que de quelques secondes, certaines paraissant particulièrement puissantes. Des colonnes de fumée grise s'élevaient parfois dans le ciel de la zone industrielle.

Explosions dans la nuit à Kharkiv

Les forces russes maintenaient samedi leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.

» LIRE AUSSI - Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, où en est la guerre en Ukraine ?

De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était «difficile». «Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques», a-t-il affirmé.

Bienvenue dans ce direct

Bienvenue sur ce direct consacré au 66e jour de guerre en Ukraine Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

» Vous pouvez retrouver le direct consacré à la journée d’hier ici

Le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky à Kiev

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, ont annoncé ses services. Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev. La teneur des discussions n'a pas été révélée. Ibrahim Kalin était accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères, Sedat Onal.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul. Le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche désormais à organiser un sommet à Istanbul entre le président russe Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Lors d'un entretien téléphonique jeudi avec son homologue russe, Recep Tayyip Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence turque.

Ukraine: vingt civils sortis du site Azovstal à Marioupol pour être évacués, a annoncé le régiment Azov

Vingt civils sont sortis samedi de l'usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé par les Russes, pour être évacués vers Zaporijjia, a annoncé le régiment Azov qui assure la défense du site.

«Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass a annoncé qu'un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d'Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.

» LIRE AUSSI - Y a-t-il vraiment des «nazis» en Ukraine, comme l'affirme Vladimir Poutine ?

Un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois

Un avion de reconnaissance russe a brièvement violé vendredi l'espace aérien suédois, a annoncé samedi l'état-major du pays scandinave dont les autorités réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

«Un avion à hélices russe AN-30 a violé l'espace aérien suédois vendredi soir», a écrit la Défense suédoise dans un communiqué, précisant que ses équipes avaient suivi l'intégralité de l'incident et l'avaient photographié.

Ukraine: frappe russe contre l'aéroport d'Odessa, la piste détruite

L'aéroport d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, a été frappé samedi par un missile russe qui a détruit la piste, sans faire de victimes, a annoncé le gouverneur de la région Maxim Martchenko.

«Aujourd'hui, l'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l'aéroport d'Odessa a été détruite. Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes», a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram.

» LIRE AUSSI - Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

14 Ukrainiens dont une femme enceinte libérés dans un nouvel échange avec la Russie

Quatorze Ukrainiens dont une femme enceinte ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé samedi Kiev, sans comme d'ordinaire révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Aujourd'hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram.

Dans une interview à la BBC vendredi, Iryna Verechtchouk a accusé la Russie d'avoir «déporté» un grand nombre de civils à travers la frontière et de les utiliser comme «otages». «Ils ont capturé tous ces otages - des civils, des femmes, des employés des conseils locaux, pour essayer de les utiliser», a-t-elle déclaré. «Nous savons qu'il y a plus d'un millier d'otages là-bas, dont près de 500 femmes», a-t-elle déclaré. «Nous savons qu'ils sont dans des prisons et dans des centres de détention provisoire à Koursk, à Briansk, à Riazan, à Rostov».

» LIRE AUSSI - Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Iryna Verechtchouk a également fait état de la difficulté de faire libérer les femmes. «Maintenant, nous refusons d'organiser un échange sans aucune femme sur la liste. C'est ainsi que nous essayons d'une manière ou d'une autre de sauver nos femmes et nos civils», a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février.

«Nous ne sommes pour le moment pas en capacité de faire reculer l'ennemi», déplore un officier ukrainien

Dans l'est de l'Ukraine, les Russes, en supériorité numérique et mieux armés, sont passés de la stratégie du rouleau compresseur à celle d'un patient grignotage, auquel les forces de Kiev ne peuvent à ce stade que difficilement s'opposer.

«Ce n'est pas comme en 2014, il n'y a pas un front défini le long d'un axe», explique à l’AFP Iryna Rybakova, officier de presse de la 93e brigade des forces ukrainiennes, en référence à la guerre qui a opposé Kiev à des séparatistes prorusses dans cette région il y a huit ans et n'a jamais totalement cessé.

«C'est un village à eux, un village à nous: il faut plutôt visualiser un échiquier», reprend la militaire. Et après deux semaines d'assaut russe, «nous ne sommes pour le moment pas en capacité de faire reculer l'ennemi».

Angelina Jolie aperçue dans un café à Lviv

L’actrice américaine s’est rendue samedi dans un café de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Sollicitée par quelques fans, elle a été filmée en train de signer de autographes.

Angelina Jolie n’a pour le moment pas précisé les raisons de sa présence dans le pays. Sur les réseaux sociaux, certains suggèrent une mission d’aide humanitaire, comme celle qu’elle avait effectuée à Rome, en mars dernier, pour venir en aide aux enfants ukrainiens qui avaient fui la guerre.

615 tonnes d'équipements acheminés dont du matériel médical, annonce l’Elysée

Selon l'Elysée samedi, l'aide humanitaire française à l'Ukraine représente à ce stade «plus de 615 tonnes d'équipements acheminés dont du matériel médical, des groupes électrogènes pour les hôpitaux, de l'aide alimentaire, de l'aide pour l'hébergement, et des véhicules d'urgence».

» LIRE AUSSI - «Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Emmanuel Macron a insisté sur «sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés». Il a également évoqué «la disponibilité de la France à contribuer à un accord prévoyant des garanties de sécurité à l'Ukraine.»

Le président a également fait part à Volodymyr Zelensky de son «inquiétude» après les bombardements russes jeudi à Kiev, ainsi que sur «la situation insupportable à Marioupol, malgré ses appels répétés adressés au président russe de respecter le droit international humanitaire».

À VOIR AUSSI - L’Ukraine «peut gagner» la guerre «si elle a les bons équipements», selon le chef du Pentagone

Les corps de trois hommes les mains liées retrouvés enterrés près de Boutcha, annonce la police

Les corps de trois hommes visiblement torturés et tués par balle ont été retrouvés samedi dans une fosse à proximité de Boutcha, les mains liées et les yeux bandés, a annoncé dimanche la police de Kiev.

» LIRE AUSSI - À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

«Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe», a indiqué dans un communiqué le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov.«Les victimes avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu'ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche», a-t-il ajouté.

Les corps de ces trois hommes ont été retrouvés à Myrotske, un village proche de Boutcha, ville proche de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine et dans laquelle de nombreux cadavres de civils ont été découverts.

«D'après les données préliminaires, les occupants ont essayé de cacher les traces de leurs violences, donc ils ont jeté les corps dans une fosse et les ont recouverts de terre», a précisé Andriï Nebytov. Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe autour de Kiev.

À VOIR AUSSI - À Boutcha, des gendarmes français aident l'Ukraine à identifier les victimes

La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire et d'aide humanitaire à l'Ukraine

La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire à l'Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l'Elysée après un entretien entre le président réélu Emmanuel Macron et son homologue Volodymyr Zelensky.

Alors que le président ukrainien le remerciait pour des «envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne», le chef d'Etat français «a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France», ajoutant selon un communiqué que «la mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera».

» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron

«La mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, la France, la République tchèque et d'autres alliés ont fourni à Kiev des centaines de pièces d'artillerie de longue portée pour l'aider à contrer l'offensive de Moscou dans le Donbass (est). Paris envoie pour sa part ses ultramodernes canons automoteurs Caesar

Kiev: une humiliation de l'ONU restée sans réponse, selon Zelensky

La Russie a confirmé vendredi avoir frappé la veille la capitale Kiev, alors même que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'y trouvait. Ce bombardement a fait dix blessés et au moins un mort, une journaliste ukrainienne.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a regretté «qu'une humiliation aussi brutale et délibérée des Nations unies soit restée sans réponse».

» LIRE AUSSI - Les États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine

Washington a de son côté accusé le président Vladimir Poutine de «dépravation» et de «cruauté» pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine. «Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça», a déclaré le porte-parole du Pentagone John Kirby.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'«humiliation» de l'ONU par la Russie «a été laissée sans réponse», affirme Zelensky

L'Ukraine favorite de l'Eurovision

A deux semaines de l'Eurovision de la chanson dont la finale aura lieu le 14 mai à Turin en Italie, l'Ukraine se retrouve ultra favorite avec 42% de chances de gagner, loin devant le duo italien Mahmood et Blanco (14%) et la Suédoise Cornelia Jakobs (10%), selon le site eurovisionworld.com, qui agrège les principaux sites de pari en ligne.

» LIRE AUSSI - À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Le tube «Stefania» du Kalush Orchestra, une berceuse mêlant rap et musique traditionnelle, défendra les couleurs de l'Ukraine alors que la Russie a été exclue du concours européen. «Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites», dit le titre.

L'UE est «prête» à se passer du gaz russe, mais il faut y aller «crescendo» dans les sanctions, affirme Thierry Breton

Samedi matin, le commissaire européen au marché intérieur, a déclaré sur France Inter, que le plan pour sortir l'Europe de la dépendance au gaz russe était «prêt.»

» LIRE AUSSI - Énergie : l'Europe pourrait-elle vraiment se passer du gaz russe ?

«Dès le premier jour, nous avons commencé à bâtir un plan au cas où», a assuré Thierry Breton. «Ce plan est prêt, même si pour l'instant le gaz ne fait pas partie des matières mises sur la liste des sanctions», a t-il précisé. L’UE «y va crescendo» pour «accroître les sanctions». «Nous avons aujourd'hui une dépendance», rappelle t-il «mais on s'en sort et on s'en sortira.»

Au sujet de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union, Thierry Breton a indiqué :«il y a une volonté de rejoindre l'Union européenne, nous avons des procédures, elles sont engagées mais on ne rentre pas dans l'UE du jour au lendemain»

À VOIR AUSSI - Énergie russe: Boris Johnson appelle à «sortir Nordstream du circuit sanguin» européen

Plus de 1000 chars russes détruits selon le ministère de la défense ukrainien

Samedi, le ministère de la défense ukrainien affirme avoir détruit plus de 1000 chars russes, depuis le début de la guerre. Plus de 23.000 soldats russes auraient également été tués.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

La Russie affirme avoir touché 389 cibles en Ukraine dans la nuit

La Russie a déclaré samedi que ses unités d'artillerie avaient frappé 389 cibles ukrainiennes dans la nuit, dont 35 points de contrôle, 15 dépôts d'armes et de munitions et plusieurs zones où étaient concentrées les troupes et le matériel ukrainiens.

A VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «L’objectif final des russes sera la bataille de Kramatorsk», précise Alexis Feertchak

Le ministère russe de la Défense a déclaré que ses missiles avaient touché quatre dépôts de munitions et de carburant.

» LIRE AUSSI - Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

Vue d’Europe ou de Washington, l’impression domine que le monde entier s’est levé contre Poutine et sa guerre en Ukraine. Cette impression est nourrie par la condamnation unanime de l’Occident et par ses efforts politiques, économiques et militaires pour aider l’Ukraine à résister. Mais il s’agit d’une perception occidentale, qui agit comme un miroir déformant de la réalité.

Lire notre analyse

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug

Un concertina de barbelé brille comme une guirlande argentée déroulée sur l’herbe verte. Des soldats ukrainiens sont en faction dans une tranchée fraîchement creusée en zigzag dans la prairie. Une excavatrice orange déblaie dans la terre grasse un emplacement pour un blindé. De temps en temps, des canons invisibles tirent avec un gros fracas qui fait s’envoler les oiseaux. Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

Lire le reportage de notre envoyé spécial

Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?

Le refrain revient inlassablement depuis le début de la guerre. Dès le 27 février, en réponse aux premières sanctions occidentales, Vladimir Poutine avait «ordonné de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat». Une manière à peine voilée de promettre des représailles nucléaires à ceux qui interféreraient dans le conflit avec l'Ukraine. Depuis, le chef du Kremlin n'hésite pas à brandir cette menace suprême, sans jamais la nommer. Mercredi, devant les députés rassemblés à Saint-Pétersbourg, il a de nouveau évoqué «une frappe de réponse rapide» si un pays venait à «s'ingérer dans les événements». «Nous avons pour cela des instruments que personne n'a aujourd'hui, et nous utiliserons ces outils si c'est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache», a insisté le dirigeant.

Lire notre décryptage

La nationalité française de l'ex-oligarque Pougatchev contestée devant le Conseil d’État

L'ex-oligarque russe Sergueï Pougatchev a-t-il obtenu la nationalité française de façon «illégale» en 2009 ? C'est ce que pense une fondation privée basée à Bruxelles, qui demande au Conseil d’État d'annuler son décret de naturalisation. Des «allégations infondées», balaie l'avocate de l'intéressé.

» LIRE AUSSI - Comment Vladimir Poutine s’est mis dans un cul-de-sac stratégique et politique

Dans sa requête déposée en novembre 2021, dont l'AFP a obtenu une copie, l'International foundation for better governance (IFBG, Fondation internationale pour une meilleure gouvernance) affirme qu'au moment de sa naturalisation celui qui venait de racheter le fleuron français de l'épicerie fine Hédiard ne «résidait en France ni de façon habituelle, ni depuis cinq années».

Il «ne parlait pas français» et «n'était en rien assimilé à la communauté française», critères exigés, sauf exceptions, pour obtenir la nationalité française, insiste-t-elle.

«Toutes les allégations et les rumeurs sur ce sujet sont infondées», a réagi auprès de l'AFP une avocate de Sergueï Pougatchev, Anne-Jessica Fauré. Alors que le milliardaire mène depuis des années un bras de fer judiciaire avec Moscou, l'avocate voit dans cette démarche une tentative des autorités russes pour porter «atteinte à son honneur». La date de l'audience au Conseil d’État n'est pas encore fixée.

L'Ukraine affirme que la Russie a volé «plusieurs centaines de milliers de tonnes» de céréales

Les forces russes ont volé «plusieurs centaines de milliers de tonnes» de céréales dans les régions d'Ukraine qu'elles occupent, a déclaré samedi le vice-ministre ukrainien de l'Agriculture.

S'adressant à la télévision nationale ukrainienne, Taras Vysotskiy a exprimé sa crainte que la majeure partie de ce qu'il a dit être 1,5 million de tonnes de céréales stockées en territoire occupé puisse également être volée par les forces russes.

» LIRE AUSSI - Les cours des céréales flambent avec la guerre en Ukraine

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a accusé jeudi la Russie d'avoir volé des céréales sur le territoire qu'elle occupe, un acte qui, selon lui, a accru la menace pour la sécurité alimentaire mondiale.

A VOIR AUSSI - Gaz, blé, armes... Comment les Etats-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Lavrov accentue la pression sur l’Otan

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exhorté l'Otan et les États-Unis à cesser de livrer des armes à Kiev, s'ils «sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne».

Dans une interview publiée samedi par l'agence officielle Chine nouvelle, Sergueï Lavrov a également affirmé que l'offensive russe en Ukraine se déroule «conformément aux plans».

» LIRE AUSSI - Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

«Un flux continu d'armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d'autres pays de l'Otan», a déclaré Sergueï Lavrov. «Si les États-Unis et l'Otan sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev», a ajouté le chef de la diplomatie russe.

Marioupol tombée pour l’essentiel aux mains des Russes

À Marioupol, ville portuaire dans le sud de l’Ukraine, une opération d'évacuation était prévue vendredi. La coordinatrice des Nations unies en Ukraine, Osnat Lubrani, avait dit jeudi partir dans le sud préparer cette nouvelle tentative d'évacuation, Antonio Guterres assurant que l'ONU faisait «tout son possible» pour en extraire les civils pris dans «l'apocalypse».

Plusieurs centaines de militaires et de civils ukrainiens sont retranchés dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique dans l'immense complexe métallurgique d'Azovstal.

» LIRE AUSSI - Les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

L'AFP a pu entendre vendredi matin et jusqu'au milieu de l'après-midi des bombardements nourris à Azovstal, lors d'un voyage de presse organisé à Marioupol par l'armée russe. En début d'après-midi, les explosions n'étaient espacées que de quelques secondes, certaines paraissant particulièrement puissantes. Des colonnes de fumée grise s'élevaient parfois dans le ciel de la zone industrielle.

Explosions dans la nuit à Kharkiv

Les forces russes maintenaient samedi leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.

» LIRE AUSSI - Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, où en est la guerre en Ukraine ?

De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était «difficile». «Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques», a-t-il affirmé.

Bienvenue dans ce direct

Bienvenue sur ce direct consacré au 66e jour de guerre en Ukraine Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

» Vous pouvez retrouver le direct consacré à la journée d’hier ici

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

Profitez-en : l'Humanité est en accès libre pendant 10 jours !

C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité a mis dès ce samedi tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre, indépendant des puissances d’argent.

  • Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
  • C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
  • Pendant 10 jours (é)changez-vous les idées sur humanite.fr !
  • L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
  • Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.

Tous les articles que vous découvrirez sont le fruit de l'engagement de nos journalistes. D'une rédaction qui a à cœur de faire primer l’intérêt général, d'être proche de vous, de vos préoccupations, de vos espoirs, de vos combats.

A la une de nos titres, nous mettons les visages de celles et ceux qui travaillent ou aspirent à le faire, qui étudient ou qui luttent. Ce sont les journaux des salariés de Deliveroo et d'Amazon, des soignants dans les Ehpad et des ouvriers de la Sam, des parents d’élèves comme des enseignants, des retraités comme des jeunes en quête d’avenir.

Ce sont les journaux qui portent les grandes mobilisations mondiales pour le climat, pour les réfugiés, pour l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore pour le désarmement et la paix.

Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !

l'humanité
L'Humanité

La langue du patient

Chronique

Cynthia Fleury

Et si la médecine était d’abord une affaire de langage ? Tel est l’un des points qui ressortent dans l’ouvrage du Dr Fergus Shanahan, Si mon médecin m’écoutait (les Arènes, 2022), lorsqu’il décrit sa vie de soignant et sa découverte essentielle en matière de « dialogue avec le patient ». Socle de toute thérapie efficace, il s’avère hélas souvent « de sourds », tant les médecins parlent la langue de la pathologie (disease) et les patients celle de la maladie (illness), à savoir ce qui décrit le vécu et le ressenti d’une pathologie. « Le problème vient en partie de la langue médicale, écrit l’auteur, pathologico- centrée employée par les médecins, le système de santé et les médias – langue qui évite les mots de la maladie comme souffrance, rejet, peur, angoisse. Comment se fait-il que tant de patients n’osent pas se confier à leur médecin ? »

Pourquoi avoir choisi des mots qui confisquent le savoir à défaut de « soigner », qui mettent à distance la pathologie, qui privilégient le point de vue du médecin plutôt que l’expérience du patient ? Devenir médecin, c’est comme « apprendre une langue étrangère », puisque l’étudiant apprend entre 10  000 et 50  000 nouveaux mots lors de ces premières années. Était-il si indispensable d’appeler une démangeaison un « prurit », une jaunisse un « ictère », un nez qui coule une « rhinorrhée », un nez qui saigne une « épistaxis », de la morve un « catarrhe nasal » ? Shanahan plaide pour que les médecins se saisissent de la « langue de la maladie », celle parlée par les patients et les familles, plus empathique et opérationnelle.

Autre grande compétence sous-investie, celle de l’écoute, pour entendre ce qui n’est pas dit, ou encore la juste « attitude » qui permet d’installer un transfert. « La dignité est un concept inutile en éthique médicale », avait déclaré, non sans provocation, la bioéthicienne Ruth Macklin, en 2003, dans le British Medical Journal, arguant qu’il n’apportait rien de plus que la notion de respect des personnes et de leur autonomie. Tollé général, tant du côté des patients, des soignants que des confrères. Ce qui est clair, c’est que ce genre d’invectives apporte peu… Comme les « minimiseurs », soit ces individus qui disqualifient la souffrance de l’autre sous couvert de la dédramatiser. En fait, il faut éviter les poncifs, les clichés, manifester sa sollicitude, expliquer toujours dans la langue de l’autre, être présent, oser toucher… Bien sûr, le juste langage n’est nullement suffisant, mais il est absolument nécessaire pour que l’alliance thérapeutique advienne. « This Is Bad Enough » («  ​​​​​​​C’est assez dur comme ça »), avait écrit la poétesse Elspeth Murray, à l’occasion de l’ouverture d’un centre de lutte contre le cancer en Écosse.

médecinelangageLa chronique de Cynthia Fleury
Le Figaro

Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai

Baptiste RENAUT

Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

Le passage au mois de mai s'accompagne de changements, notamment concernant les salaires, et d'une hausse de certaines allocations. Celles-ci interviennent en réponse à l'augmentation de l'inflation, évaluée à 4,5% en mars par l'Insee. Le Figaro fait un tour d'horizon des différentes augmentations, mais aussi des évolutions qui interviendront le 1er mai.

Augmentation automatique du Smic

Le Smic va bénéficier d'une augmentation automatique de 2,65% en début de mois. Une disposition prévue par le Code du travail dès lors que l'indice des prix à la consommation connaît une hausse de plus de 2% par rapport à son niveau au moment de l'établissement du dernier montant du Smic. Or, l'Insee, qui publie cet indice, a relevé une augmentation des prix à la consommation de 2,65% en mars par rapport à la période à laquelle le dernier montant du Smic a été établi.

Cette hausse correspond à une augmentation de 33 euros nets par mois. Le Smic atteindra ainsi 1645,58 euros bruts mensuels (1302,64 euros nets) pour 35 heures de travail hebdomadaires. Le Smic horaire brut passera de 10,57 à 10,85 euros. À Mayotte, où le salaire minimal est différent en raison du statut institutionnel de l'île, le Smic horaire brut est porté de 7,98 à 8,19 euros, soit un montant mensuel brut de 1242,15 euros.

De manière similaire, l'indice minimum de traitement des agents publics va être relevé au niveau du Smic afin d'éviter que la rémunération de certains fonctionnaires ne passe sous le niveau du salaire minimum. À partir du 1er mai prochain, le minimum de traitement dans la fonction publique passera donc de 1607,31 à 1 649,48 euros bruts mensuels pour un temps plein. Suivant l'augmentation du Smic, la rémunération minimale des personnes en contrat professionnel et des alternants augmentera aussi de 2,65% le 1er mai prochain.

Hausse des prestations sociales

Les prestations versées par les Caisses des allocations familiales (Caf) seront aussi revalorisées de 1,8% le 1er mai. Cette hausse concernera donc le revenu de solidarité active (RSA), les allocations familiales, l'allocation de base pour jeunes enfants, la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE), l'allocation de rentrée scolaire, le complément de mode de garde, la prime d'activité. En outre, le relèvement de l'Allocation adulte handicapée (AAH) de 903,60 à 919,86 euros, décidé en avril, sera effectif à partir du versement de début mai.

Variations du prix du tabac

Les Douanes françaises ont également mis à jour pour le mois de mai les prix de vente au détail du tabac. À compter du 1er mai, les prix de certains paquets vont fluctuer. De nombreux paquets connaîtront une baisse de leur prix de 10 centimes, comme par exemple ceux des marques Rothmans et Vogue. D'autres paquets verront leur prix augmenter, comme ceux de la marque Winston, qui seront 10 centimes plus chers. La liste exhaustive des évolutions des prix peut être consultée sur la nomenclature des Douanes françaises.

Fin de certains dispositifs d'exception pour la lutte contre le Covid-19 en entreprise

Le début du mois de mai marquera également la fin de certains dispositifs dérogatoires mis en place en entreprise pour faciliter la lutte contre l'épidémie de Covid-19. La loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, adoptée en janvier dernier, offrait la possibilité de reporter certaines visites médicales auprès des services de santé au travail afin de permettre à ces services de se mobiliser dans la campagne de vaccination contre le virus. Ainsi, il était possible dans les entreprises de repousser à une date ultérieure la visite d'information et de prévention (VIP) périodique ainsi que l'examen médical d'aptitude périodique. À partir de ce 1er mai, ce régime d'exception prendra fin et les services de santé au travail ne pourront plus repousser les visites obligatoires.

De même, afin de faciliter la distanciation sociale entre les salariés pendant l'épidémie, le ministère du Travail avait autorisé les entreprises à ouvrir des emplacements de restauration supplémentaires, et ce même si ces emplacements ne disposaient pas de tous les équipements et dispositifs réglementaires. Ce régime d'exception en entreprise prendra également fin le 1er mai.

À VOIR AUSSI - Face à la flambée des prix des engrais, des chercheurs utilisent de l'urine humaine dans cette exploitation d'Île-de-France

PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite

Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements

Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».

Une nouvelle aide pour les femmes enceintes éloignées des maternités

Elles pourront bénéficier de la prise en charge du transport et de cinq nuits dans un «hôtel hospitalier», sous certaines conditions.

L'Humanité

La victoire en déchantant

Chronique

Pierre Serna

Historien

En ce mois de mai, voici venir l’automne de la République. Certes, le rassemblement des nationalistes a été battu, mais la progression du RN est spectaculaire, avec 41 % des voix. Lorsque le père engrangeait péniblement un peu plus de 5 millions de suffrages, sa fille peut se targuer d’avoir séduit 13 millions d’électeurs. Un vote populaire de classe, de colère porte sans aucun doute cette ultradroite contestataire. Le président est élu avec une abstention record depuis 1969. Treize millions d’électeurs n’ont pas accompli leur devoir de citoyen. Deux millions ont voté blanc. La politique de casse sociale du macronisme crée la montée mécanique du lepénisme et le président sortant a perdu 8 points contre son adversaire en cinq ans.

Contre cette évidence mathématique, les électeurs de gauche, qui savent encore ce que discipline républicaine veut dire, ont fait gagner le président, qui ne fait le plein que dans les communes les plus riches. À ce rythme, le prochain quinquennat amène sans anicroche le RN au pouvoir. Il aura fallu cinq ans pour qu’il reconnaisse qu’il défendait bien un programme d’« extrême centre », évoquant une droite orléaniste et bonapartiste autour de lui. Le constat sonne de façon amère pour celui qui signe ces lignes, car, au moment où l’acteur de cette politique néfaste reconnaît sa réalité, elle se transforme en une droite radicale qui doit se dévoiler. Cette chronique a fait son temps. Le mal est fait et l’urgence républicaine toujours plus actuelle. En 1940, sidéré par la défaite éclair des Français, l’historien américain Robert Palmer retourne à ses études révolutionnaires pour étudier l’an II en 1793. La situation n’était pas pire à cette époque, mais quelques centaines de milliers d’hommes et de femmes ont tenu tête à toute l’Europe et ont vaincu.

Certes, la France est aujourd’hui une République, mais la majorité des Français sont-ils encore des républicains, des démocrates prêts à une politique sociale digne de ce nom ? Combien en faut-il aujourd’hui pour sauver le pays de la catastrophe inéluctable ? Un espoir pointe pourtant. La gauche commence à comprendre que l’illusion sociale-démocrate a vécu et qu’il lui faut revenir à ses fondements. 1789 est notre pays sans frontières, 1792 est notre futur sans retour en arrière, le XVIIIe siècle des Lumières doit demeurer notre horizon d’idéal. Inverser le temps. Réinventer la temporalité de gauche. Remettre le projet du partage des richesses au cœur de la politique. Lutter sans cesse contre les inégalités. Qui saura replacer la dignité sociale au cœur de la cité républicaine ? Combien serons-nous pour le troisième tour ?

Le Figaro

Législatives 2022 : Mélenchon exhorte ses électeurs à «arrêter» Macron pour ne pas «lui laisser les pleins pouvoirs»

John Timsit

Le chef de file de la France Insoumise n'écarte pas de s'engager lui-même dans cette bataille dans sa circonscription de Marseille.

C'est une entrée en campagne avec tambour et trompette. Dans une interview au JDD , Jean-Luc Mélenchon lance sa conquête de Matignon. Lui qui demande aux Français de «l'élire premier ministre» et de lui donner une majorité à l'Assemblée nationale lors des prochaines élections législatives, prévues les 12 et 19 juin. Si l'ancien candidat à la présidentielle respecte l'issue du scrutin et reconnaît la victoire d'Emmanuel Macron, il n'entend pas pour autant rester les bras croisés contre ce qu'il appelle «la radicalisation antisociale» du président. Pour combattre le locataire de l'Élysée qu'il qualifie d'«hors-sol», l'élu marseillais exhorte ses troupes à «l'arrêter maintenant aux élections législatives.» «Après, ce sera trop tard. Ne lui laissons pas les pleins pouvoirs», alerte Jean-Luc Mélenchon, selon qui le chef de l'État «n'a reçu aucun mandat pour appliquer un programme».

À lire aussiGuillaume Tabard: «Pour Jean-Luc Mélenchon, “ça sent l’Histoire”»

Alors qu'un sondage Elabe montrait que 38% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon avaient voté pour Emmanuel Macron au second tour, le leader insoumis explique que ses troupes ont une «frustration gigantesque après les résultats, mais pas de résignation comme en 2017, au contraire». Selon lui, avec une majorité de députés LFI, «il ira à Matignon» et «personne dans les négociations (en cours entre les différents partis de gauche, NDLR) ne remet ça en cause». Optimiste, Jean-Luc Mélenchon «aimerait» que l'accord à gauche en vue des législatives soit «réglé dimanche»: «L'union populaire a rassemblé deux fois plus d'électeurs que l'ensemble des autres composantes de la gauche, et cinq fois plus que chacune d'entre elles. (...). Nous garantissons un groupe parlementaire à tout le monde».

Mélenchon possible candidat à Marseille

L'occasion également de railler François Hollande qui a mis en garde cette semaine contre une disparition du PS dans un vaste ensemble porté par LFI: «Il est totalement “has been”. Alors que le train de l'histoire passe, il reste à quai». Sans confirmer ou infirmer s'il entrera lui-même dans la bataille des législatives, Jean-Luc Mélenchon explique qu'il pourrait bien être candidat à sa réélection à Marseille. «Pourquoi voudriez-vous que j'aille ailleurs que dans une circonscription qui m'a donné 55% au premier tour de la présidentielle?», lance-t-il. Avec l'espoir d'être dans quelques semaines à la tête d'un vaste groupe parlementaire. Plus grand que les 17 députés insoumis actuels.

Critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «Partez»

Le premier secrétaire du PS est critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à un dialogue avec La France insoumise, pour un accord aux législatives.

Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».

Législatives 2022 : Roussel réclame «un contrat de législature commun» et estime que la gauche est encore «loin du compte»

L'ancien candidat communiste invite les différents partis à se rencontrer au plus vite.

L'Humanité

Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »

Entretien

De passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.

Muriel Steinmetz

La romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.

Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.

Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants ­pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.

La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?

Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…

La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?

Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.

La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…

D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.

Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?

Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.

Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?

Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.

Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?

C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.

Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?

Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.

En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.

D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?

Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.

À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?

Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.

Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?

J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.

La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?

La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.

Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?

On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.

Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?

Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.

Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.

Vous avez tout quitté en partant ?

De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.

Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.

Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.

Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.

Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?

Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.

LittératureRussielittérature russeGuerre en Ukraine
L'Humanité

Sacha Filipenko contre le coma des peuples

Un jour avec

Un fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.

Vadim Kamenka

Barbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».

Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé

Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »

Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie

Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »

« Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. » 

Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.

« la Bannière », titre de son prochain livre 

Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, «  l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »

Guerre en UkraineLittératurelivresbiélorussie
Le Figaro

Foot : agent d'Ibrahimovic, Pogba et Haaland, Mino Raiola est décédé

L'agent italien est mort à 54 ans, a annoncé son entourage ce samedi.

De Zlatan Ibrahimovic à Paul Pogba en passant par le prodige Erling Haaland ou Gianluigi Donnarumma, l'agent de joueurs Mino Raiola, dont le décès à l'âge de 54 ans a été annoncé par sa famille samedi, était l'un des plus influents intermédiaires du monde du football.

«C'est avec une tristesse infinie que nous annonçons le décès de l'agent de joueurs le plus bienveillant et génial qui ait existé», ont écrit ses proches sur son compte Twitter.

Un personnage roublard et clivant

Volontiers roublard et clivant, réputé pour son bagout et son sens des affaires, l'Italo-Néerlandais était adoré par ses joueurs, pour qui il décrochait souvent de somptueux contrats, mais redouté par les clubs, qui connaissaient ses qualités de négociateur.

S'entendre avec le gourmand Raiola était parfois difficile. L'AC Milan en sait quelque chose: en 2021, il a dû laisser partir libre (pour le PSG) le meilleur joueur de l'Euro, le gardien Gianluigi Donnarumma, faute d'avoir contenté les revendications de l'agent.

Raiola reste aussi célèbre pour la triple commission hors normes décrochée à l'occasion du transfert en 2016 de Paul Pogba entre la Juventus Turin et Manchester United, soit au total quelque 49 millions d'euros pour un transfert évalué au total à un peu plus de 100 M EUR, selon des documents ayant fuité dans la presse l'année suivante.

Il a conseillé Ibrahimovic, Matuidi, Pogba ou encore Verratti

Pour devenir l'un des agents les plus en vue du football mondial, à la tête de l'une des écuries de joueurs les plus prestigieuses, Mino Raiola a profité du développement des transferts internationaux dans les années 1990, dans la foulée de l'arrêt Bosman, et de l'explosion des droits TV au 21e siècle.

Né en 1967 en Italie, en Campanie, Carmine Raiola, de son nom complet, a grandi aux Pays-Bas, à Haarlem, où sa famille est partie s'installer quand il avait un an.

Adolescent, il travaille dans le restaurant familial mais commence surtout à se rendre indispensable dans le club de football local, dont il devient un dirigeant au début des années 1990.

Peu à peu, il s'intéresse aux transferts de joueurs, aux Pays-Bas puis vers l'Italie. Il participe notamment à la transaction amenant Dennis Bergkamp de l'Ajax Amsterdam à l'Inter en 1993 et décide ensuite de se lancer en solo.

Le transfert de Pavel Nedved à la Lazio Rome, en 1996, est l'un des premiers gros coups de cet homme qui parle sept langues. Son écurie ne cessera de grandir: Pogba, Ibrahimovic (un ami), Balotelli, De Ligt, Verratti, Donnarumma, Marcus Thuram, Kean ou encore Haaland, prodige appelé à assurer la prospérité de l'agent.

Un agent par ailleurs vent debout contre la Fifa qui entend réglementer la profession et plafonner les commissions: «Comment est-ce possible de mettre une limite au talent? Ce serait comme mettre une limite pour les prix des tableaux de Leonard de Vinci ou Rembrandt», tonnait-il en décembre 2020 dans TuttoSport.

PSG : «Ah, c'est bon…», Kylian Mbappé agacé par une question sur son avenir

L'attaquant n'a pas souhaité répondre à une énième question concernant son choix de rester ou non au Paris SG à l'issue de la saison.

Tops/Flops City-Madrid : Benzema (encore) sauveur des siens, les regrets XXL de Manchester

Benzema tutoie les étoiles, De Bruyne continue son récital, Laporte coûte deux buts... Retrouvez les Tops et Flops de la victoire de Manchester City face au Real Madrid (4-3) en demi-finale aller de Ligue des Champions.

Agression, adultère, «six mois infernaux» : 5 questions pour comprendre l'affaire Hamraoui qui dérange le PSG

DÉCRYPTAGE - Victime d'une violente agression le 4 novembre dernier, la joueuse du PSG Kheira Hamraoui est au centre d'une sombre affaire extra-sportive. Dont les conséquences perdurent en avril.

Le Figaro

Cinq types de narcissiques qui nous entourent

Tiphaine Honnet

Si le narcissique est obsédé par son propre nombril, il ne le manifeste pas toujours à grand renfort de «moi je» ou d'étalage de succès. Décryptage des différentes nuances d'un trait de personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.

Dans le Larousse, le narcissisme se définit comme l'amour excessif porté à l'image de soi. Pour le commun des mortels, cela se caractérise surtout par une personne vaniteuse, égocentrique et désireuse d'être sous les projecteurs. Mais le narcissisme est plus complexe à cerner et, derrière ce terme aujourd'hui galvaudé, se cachent plusieurs nuances. La psychanalyste Hélène Vecchiali, auteure d'Un zèbre sur le divan (1) et de Moi moi et moi (2), les définit et nous explique comment les repérer chez ceux qui nous entourent.

À lire aussiPourquoi certaines personnes ne parlent que d'elles ?

Le narcissique modéré

Contrairement aux idées reçues, il existe un narcissisme dit «modéré» et propre à chaque être humain. «Si on a grandi avec un entourage bienveillant et honnête, notre narcissisme se révèle positif, commente la psychanalyste Hélène Vecchiali. En pratique, cela donne un individu qui a suffisamment confiance en lui pour se mettre en avant, promouvoir ses qualités intellectuelles ou physiques, mais qui sait choisir ses moments pour s'effacer et se réjouir des réussites de ses amis.»

Ce trait de personnalité commun est un héritage de l'enfance. La phase dite de «narcissisme primaire» en langage psychanalytique, touche l'enfant en bas âge et lui confère un sentiment de toute-puissance, détaille la psychanalyste. «Ce qui explique notamment pourquoi l'enfant a une haute estime de lui-même, se considère comme un super-héros et s'imagine un incroyable destin», poursuit-elle.

En grandissant, ce narcissisme «mute» et s'équilibre la plupart du temps au contact des autres. «Lorsque son amour-propre devient trop fort, l'individu constate généralement de lui-même qu'il est plus difficile de donner de l'attention aux autres et se modère donc dans son étalage», informe la psychanalyste.

En vidéo, dix règles pour vivre plus heureux

L'hypernarcissique et sa success story

Seulement, chez certains, ce précieux équilibre vacille parfois. Ils franchissent la limite et tombent dans l'excès de vantardise. Ce comportement est caractéristique de l'hypernarcissisme, d'après Hélène Vecchiali. «C'est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent, rapporte la psychanalyste. Elle se reconnaît très vite par la capacité de la personne à monopoliser la parole et par sa façon constante de se comparer, toujours en s'attribuant une valeur supérieure. Cela va du simple “j'ai le meilleur boulanger du coin”, à “j'ai sélectionné la crème de la crème des écoles pour mon enfant”, en passant par “j'ai la plus belle femme du monde”.»

L'hypernarcissique est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent

Mais attention à ne pas se méprendre. S'il bombe le torse, l'hypernarcissique cache en réalité un sentiment d'illégitimité. «Quand on nous a rabâché constamment dans l'enfance à quel point on était tellement génial ou tellement extraordinaire, on a peur un jour ou l'autre de ne plus être à la hauteur et d'être démasqué. C'est pour cela que l'on va compenser», résume Hélène Vecchiali. L'hypernarcissique a donc, en réalité, une pauvre estime de lui-même. «Quand il fait son grand déballage, il tente en fait de convaincre les autres mais aussi de se convaincre lui-même de sa valeur», ajoute la psychanalyste.

L'hyponarcissique, cet autre Calimero

Les individus narcissiques peuvent aussi occuper le terrain en insistant sur tout ce qui défaille chez eux. C'est ce qu'on appelle l'hyponarcissisme. Ce caractère moins connu mais plus fréquent qu'on imagine selon Hélène Vecchiali, s'illustre par une tendance à s'attribuer tous les malheurs du monde. «L'hypornarcissique se plaint constamment. À l'écouter, ce mouton noir attire toujours les déconvenues, les petites comme les grandes maladies, est entouré de mauvaises personnes, n'a jamais de chance au loto ni en amour..., énumère la psychanalyste. Et forcément, il dit vivre tout ceci de façon plus intense que les autres.»

Ce trait de caractère trouve aussi son origine dans l'enfance, maintient la psychanalyste. «En mettant en valeur de façon excessive les points forts et les points faibles de chacun, le discours parental peut entraîner chez l'enfant une tendance à se surévaluer ou le contraire, abonde la spécialiste. Dans leur enfance, on retrouve aussi une négligence des parents, consciente ou non, dans l'écoute et dans l'accompagnement des désirs de l'enfant.»

À lire aussiComment donner confiance aux enfants sans les rendre narcissiques

Les pathologies narcissiques à fuir

Si ces personnalités ont de quoi agacer sérieusement, elles ne sont pas toxiques pour l'entourage et peuvent être recadrées avec bienveillance, rassure Hélène Vecchiali. En revanche, la psychanalyste invite à se méfier lorsque le narcissisme bascule dans le trouble, comme avec le «narcissique pathologique». Ce dernier s'illustre par son besoin de grandiloquence et son manque d'empathie. «Ces individus vont se servir d'autrui pour parvenir à leurs fins et à une certaine idée qu'ils se font de la gloire, analyse la spécialiste. Ils peuvent par exemple s'approprier toutes les bonnes idées d'un collègue pour booster leur carrière.»

Si l'individu souffrant de cette pathologie abuse de la bonté des autres, son objectif n'est pas de leur nuire volontairement. «Quand une personne a servi son intérêt, le narcissique pathologique le laisse tomber simplement, sans culpabiliser derrière», mentionne Hélène Vecchiali. D'après la psychanalyste, il reproduirait ici le schéma d'une relation parentale envahissante et toxique.

À lire aussiLes cinq traits communs à tous les pervers narcissiques

Il en est un qui tire au contraire un plaisir malsain à manipuler les autres : le pervers narcissique. «Ce dernier, généralement un homme, vit avec une détresse infantile qui lui fait croire que la manipulation de l'autre vers la déchéance est une manière de s'élever soi-même, détaille la psychanalyste. Il estime avoir les pleins pouvoirs, comme un dieu, et considère les autres comme ses objets».

Toute négociation avec ces profils pathologiques est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger

Selon la spécialiste, on estime que 10 à 20% de la population seraient touchés par ces deux pathologies. Si jamais il vous arrive d'en croiser sur votre chemin, Hélène Vecchiali insiste : «Toute négociation avec ces profils est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger».

(1) Un zèbre sur le divan, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Albin Michel, 304 pages, 21,90€.

(2)Moi moi et moi, Narcissisme : le bon, le mauvais, le pathologique, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Marabout, 192 pages, 7,50€.

Fantasmes, désir, orgasme... Quel est l'impact de la «première fois» sur notre vie sexuelle ?

ENTRETIEN - La première expérience sexuelle signe l'entrée symbolique dans la vie d'adulte. Est-elle insignifiante ou déterminante pour notre épanouissement sexuel, des années plus tard ?

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

ENQUÊTE - Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : La Russie en crise mais la banque centrale russe abaisse son taux directeur. L'actualité du 29 avril

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

Le Figaro

Omegle, Chatroulette, Bazoocam... Ces plateformes plébiscitées par les ados où les pédophiles pullulent

Emma Confrere

ENQUÊTE - Les adolescents aiment se retrouver sur ces sites faciles d'accès. Mais, comme Le Figaro a pu le constater, ils sont très rapidement en contact avec des adultes exhibitionnistes.

Des milliers d'adolescents se pressent chaque jour sur Omegle, Bazoocam ou Chatroulette pour «parler avec des inconnus». Le principe est simple : il suffit d'activer la vidéo et le micro de son téléphone ou de son ordinateur pour pouvoir discuter. Pourtant, après quelques secondes seulement, des hommes nus, aux poses explicites, apparaissent à l'écran. Face aux dangers, le gouvernement français a décidé de réagir. Le secrétaire d'État chargé de l'Enfance, Adrien Taquet, va signaler à la justice des faits d'exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité.

À lire aussiLes sites de rencontre pour ados, un monde sans foi ni loi ouvert aux prédateurs

Le Figaro s'est infiltré le temps d'une soirée sur ces sites, pour constater les dérives. Pour accéder au premier, Omegle, il suffit de cocher deux cases, l'une pour les conditions d'utilisation, l'autre pour justifier que l'utilisateur a plus de treize ans (le seuil légal pour accéder aux réseaux sociaux, NDLR). Pour les jeunes âgés de 13 à 18 ans, Omegle stipule qu'il faut «l'autorisation et la supervision de leur tuteur légal». Mais aucune vérification n'est effectuée ensuite. S'ouvre alors un monde entre l'insouciance juvénile et la pornographie d'adultes.

«C'est comme si ces personnes venaient chez moi»

Le nombre d'utilisateurs connectés s'affiche en temps réel en haut du site : 44.000 en soirée, contre 30.000 en journée. La plateforme semble localiser l'adresse IP de la connexion, car tous les interlocuteurs sont francophones. France, Belgique, Canada, Algérie ou Maroc, un melting-pot de jeunes se retrouvent sur Omegle. Alexandre*, 13 ans, s'ennuie dans sa chambre parisienne. Il est ici pour discuter et passer le temps, sans une grande motivation. Même constat pour Louis*, 15 ans, qui vient de Liège. Une fois que la discussion est terminée ou si l'usager souhaite changer d'interlocuteur, il a la possibilité de cliquer une première fois sur le bouton «Stop», puis une deuxième pour confirmer son choix. Les échanges s'enchaînent ainsi les uns après les autres.

Certains sont dans leur chambre à leur bureau, d'autres dans leur lit ou leur canapé. Puis, les discussions changent de tournure. Jonathan, 28 ans, est allongé sur son lit. La caméra montre le bas de son visage et ses parties intimes, qu'il caresse. En lui annonçant avoir 16 ans, il considère que je «suis pratiquement majeure» et que ce n'est pas «dégueulasse». D'autres hommes demandent directement l'âge, comme Louis-Simon, résidant à Montréal. Le trentenaire cherche à «s'amuser» avec des femmes qui ont 25 ans minimum. Ne l'intéressant pas, il change alors en appuyant sur «Stop».

À lire aussiLa moitié des enfants de 11 ans sont présents sur les réseaux sociaux

Cette banalisation de la pornographie s'affiche aussi du côté des jeunes. Pour Camille*, 14 ans, ces comportements sont «étranges» mais «à son âge, cela ne la choque plus». Élodie* et Lola*, 15 ans toutes les deux, indiquent qu'elles «sont habituées aux vieux qui font des trucs pas très catholiques». Mehdi*, 16 ans, avoue être gêné par les images qu'il voit : «C'est comme si ces personnes venaient chez moi». Si aucune modération ne semble exister, un porte-parole du site explique «qu'Omegle prend la sécurité des utilisateurs au sérieux avec des services de modération de contenu qui utilisent des outils d'intelligence artificielle et des modérateurs humains».

Une section «non modérée» est toutefois disponible sur la page d'accueil. Ici, tous les interlocuteurs sont nus et se masturbent. Même observation sur le site français Bazoocam, qui regorge d'hommes mûrs. Philippe, 45 ans, est sur son lit d'hôpital. Il filme son visage mais ses gestes traduisent une activité douteuse. Il recherche «des personnes consentantes pour s'amuser lorsque sa femme part en déplacement». «Si je vais sur les sites spécialisés, c'est payant, donc je reste sur Bazoocam», souligne-t-il. Heureusement, peu d'adolescents semblent être présents sur la plateforme. Sur Chatroulette, là encore, les images sont crues et choquantes. Mais à la différence des autres sites, il s'agit du seul où l'utilisateur peut accepter ou refuser une personne avant de la voir en vidéo. Un arrêt sur image est montré durant quelques secondes, le temps de cliquer sur le bouton «Valider» ou «Refuser».

Des réactions en chaîne

Ces sites, existants depuis 2009, sont tous accessibles sans inscription, laissant l'accès libre aux adolescents. Ils mentionnent tous que leurs parents ne savent pas qu'ils sont sur ces plateformes. Lorsqu'ils le découvrent, c'est la douche froide. Nadia a souhaité alerter les autres parents sur les dangers d'Omegle.

À la lecture de ce tweet, Fanny a directement interrogé son fils de onze ans. Comme la plupart des jeunes, il a répondu qu'Omegle était recommandé par certains YouTubeurs, comme Squeezie, Michou ou JustRiadh. Ces derniers appellent leur communauté à s'y rendre pour essayer de les retrouver aléatoirement et de discuter avec eux. Ils sont suivis chacun par des milliers de personnes sur YouTube, près de 17 millions pour Squeezie, 7,38 millions pour Michou et 1,36 million pour JustRiadh. Face à la résonance médiatique des dangers d'Omegle, JustRiadh a publié une vidéo sur Instagram où il promet de ne plus retourner «sur cette plateforme tant qu'il n'y aura pas de modération». Squeezie a également réagi en signalant qu'il «ne retournera pas sur ce site tant qu'une modération digne de ce nom ne sera pas mise en place, capable de supprimer tous ces contenus problématiques».

Les associations s'emparent aussi du sujet comme La Voix de l'Enfant qui «va réfléchir à alerter le président de l'Arcom pour mettre en demeure ces sites et obtenir leur déférencement». Raphaël Liotier, avocat au cabinet Lexing, signale les peines encourues par les exhibitionnistes, comme la diffusion de messages pornographiques pouvant être perçus par un mineur, «passible de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende». S'ajoute l'exhibition sexuelle, «punit de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende». Mais il déplore qu'en pratique, «il soit extrêmement difficile de signaler un utilisateur car l'adresse IP est la seule preuve possiblement gardée par ces plateformes».

À lire aussiSites pornographiques : l'Arcom demande à la justice de bloquer 5 sites en France

Avant d'en arriver à la justice, Justine Atlan, directrice de l'association E-enfance, recommande aux parents d'alerter leurs enfants : «La meilleure façon de les protéger est de les informer en amont.» «Et si l'enfant ne se rend pas lui-même sur ces plateformes, il y a de grandes chances qu'il le fasse avec des amis, en groupe, pour tester», complète-t-elle. «Nous prônons une éducation à la vie sexuelle et affective dès le plus jeune âge, pour avoir conscience des problématiques», ajoute Sabrina Himeur, responsable du pôle juridique de La Voix de l'Enfant. Enfin, le contrôle parental peut aussi permettre aux parents de préserver leurs enfants, à condition de «vérifier l'étendue de ce contrôle et s'il est correctement paramétré», rappelle Raphaël Liotier.

*Les prénoms ont été modifiés.

À VOIR AUSSI - Ovidie : «On a atteint un stade de violence inouïe dans le porno»

Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange

RÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.

Modération, services payants, correction des tweets... Ce qu'Elon Musk prévoit de changer chez Twitter

Le nouveau propriétaire du réseau social, dont il est un utilisateur très actif, a dessiné son plan d'action.

Elon Musk a vendu plusieurs millions d'actions Tesla mardi et mercredi, lui rapportant 4 milliards de dollars

Pour financer le rachat de Twitter, Elon Musk s'est engagé à contribuer à hauteur de 21 milliards de dollars d'apport personnel, le reste étant financé par emprunt. De nombreux investisseurs s'interrogent sur la réalisation effective de cette opération.

L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiensregard de cartographe
Le Figaro

Covid-19 : la décrue se poursuit dans les hôpitaux

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Moins de contaminations et de malades hospitalisés, renforcement des mesures à Pékin, activité manufacturière au plus bas depuis deux ans en Chine ... Le Figaro fait le point ce samedi 30 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

49.482 nouveaux cas positifs au variant Omicron

Le Covid continue sa décrue en France, selon les chiffres publiés samedi par les autorités sanitaires.

En tout, 49.482 nouveaux cas positifs au variant Omicron ont été enregistrés ces dernières 24 heures. La moyenne sur sept jours, qui lisse les variations en fonction du jour de la semaine, s'élève à 57.186 cas, contre 61.628 vendredi. Elle dépassait les 130.000 début avril.

À lire aussiLe Covid-19 fera-t-il autant de morts en 2022 qu'en 2020 et en 2021 ?

Le nombre de patients hospitalisés avec le Covid-19 est également en repli, à 23.302 dont 558 nouvelles admissions, contre 24.840 dont 916 nouvelles admissions il y a une semaine, selon les données de Santé publique France.

Au sein de l'hôpital, les soins critiques sont aussi concernés par cette baisse: ils comptaient 1562 malades du Covid samedi, contre 1636 samedi dernier. Le nombre de nouvelles admissions est passé de 69 il y a une semaine à 45 samedi.

Le nombre total de décès depuis le début de l'épidémie s'élève à 145.930, 61 de plus que la veille.

Renforcement des mesures à Pékin

Pékin va renforcer les mesures destinées à lutter contre le Covid-19 en rendant obligatoire de nouveaux tests, ont annoncé samedi les autorités de la capitale chinoise. Cette décision intervient au premier jour d'un week-end prolongé à l'occasion de la Fête du travail. Les Chinois en profitent généralement pour voyager à travers le pays mais cette année, la pire flambée de cas depuis début 2020 en contraint beaucoup à rester chez eux.

Face au variant Omicron, hautement contagieux, les autorités chinoises ont renforcé leur politique zéro Covid, en procédant à des dépistages massifs et des confinements dès l'apparition des premiers cas. Ces mesures strictes ont entraîné un ralentissement de l'économie du pays et une frustration croissante de la population.

À lire aussiLe confinement de Shanghaï marque l’échec de la stratégie anti-Covid de la Chine

Pékin a annoncé samedi qu'à l'issue de ces cinq jours fériés, l'accès aux espaces publics sera davantage limité. À partir du 5 mai, un test Covid négatif effectué au cours de la semaine écoulée sera obligatoire pour entrer dans «de nombreux lieux publics et pour prendre les transports en commun», selon une annonce faite sur le compte WeChat de la capitale.

Pour les activités telles que les événements sportifs et les voyages en groupe, les participants devront également présenter un test Covid négatif effectué dans les 48 dernières heures, ainsi que la preuve qu'ils ont été entièrement vaccinés.

L'activité manufacturière au plus bas depuis deux ans en Chine

L'activité manufacturière en Chine est tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020, plombée par une flambée épidémique des cas de Covid qui pèse sur l'économie du pays, selon un indice officiel publié samedi.

À lire aussiLa Chine tire la production de charbon dans le monde

L'indice des directeurs d'achat (PMI), indicateur clé de l'activité manufacturière, s'est établi à 47,4 en avril. Un nombre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité et, en deçà, il traduit une contraction.

Les autorités ont indiqué que le «déclin de la production et de la demande» s'est accentué. Depuis mars, une flambée épidémique, la plus forte depuis début 2020, touche la quasi-totalité des provinces de Chine.

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 52.919 nouveaux cas, 149 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'Humanité

Ukraine. Mozart contre Wagner : ce que l'on sait de la formation de combattants ukrainiens par des vétérans américains

Actu

Andrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.

Pierre Barbancey

Andrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales.

Repérer les engins explosifs improvisés

Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne.

Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »

Plus de 20 000 volontaires étrangers

Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».

Wagner. Comment le groupe militaire privé russe s’enlise au Mali

La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes.

Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol.

L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.

« Nous ne sommes pas des mercenaires »

Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. »

Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.

En direct Retrouvez, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre en Ukraine et sur ses conséquences.

Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »

Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.

UkraineGuerre en UkraineÉtats-UnisRussie
L'Humanité

Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe

Chronique

Francis Wurtz

On mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.

L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.

S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.

« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !

(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)

(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

Événement

En l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?

Vadim Kamenka

Plus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.

Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »

Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.

Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage

Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».

Des risques réels d’extension géographique du conflit

Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.

Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.

Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.

Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».

Guerre en UkraineRussieUkrainesergueï lavrov
Le Figaro

Présidentielle 2022 : pour Erdogan, la défaite de Le Pen est une «victoire»

Le président turc avait pourtant dit en 2020 son espoir de voir la France «se débarrasser» d'Emmanuel Macron «le plus tôt possible».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que la défaite le week-end dernier de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à l'élection présidentielle en France était «une victoire», ont rapporté samedi les médias turcs.

À lire aussiGuerre en Ukraine: Erdogan veut s’imposer en médiateur du conflit

«L'élimination et la défaite des vues extrémistes lors de l'élection française sont, me semble-t-il, une victoire, car tout ce dont nous souffrons est causé par l'extrémisme», a-t-il déclaré aux journalistes dans l'avion qui le ramenait d'un voyage en Arabie saoudite.

Marine Le Pen, qui affirme vouloir «lutter contre l'idéologie islamiste» et s'est dite «pour l'interdiction du voile dans l'espace public», a perdu face au président sortant Emmanuel Macron, mais a enregistré un score record pour l'extrême droite de 41,5%.

«J'espère qu'avec le résultat de cette élection, nos relations (avec la France) seront dans une bien meilleure position», a poursuivi le président turc.

À VOIR AUSSI - «J'espère que la France va se débarrasser de Macron le plus tôt possible», déclare Erdogan

À lire aussiRenaud Girard: «Le recentrage diplomatique de la Turquie»

Ces dernières années, Recep Tayyip Erdogan s'est à de nombreuses reprises heurté à son homologue français, l'accusant notamment «de diriger une campagne de haine» contre les musulmans lorsque ce dernier avait défendu la liberté de caricatures ou contestant la lutte du gouvernement français contre l'islamisme radical. Il avait même dit en 2020 son espoir de voir la France «se débarrasser» d'Emmanuel Macron «le plus tôt possible».

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

L'Humanité

Inquiétant coup de semonce

Éditorial

Stéphane Sahuc

C’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils ­signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »

Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.

Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.

Guerre en UkraineOtanRussie
L'Humanité

Menaces sur la reprise économique mondiale

Décryptage

Conjoncture  Conflit en Ukraine, reconfinement en Chine, resserrement des crédits, retour des politiques d’austérité… Les nuages s’amoncellent.

Clotilde Mathieu

Comme un signe avant-coureur d’un retournement de conjoncture, un vent contraire a fait vaciller, une fois de plus, les places boursières, en ce début de semaine. Les perspectives de reconfinement en Chine, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la remontée des taux ternissent l’horizon. Banque mondiale, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) avancent tous des perspectives assombries. De 4,1 % et 4,9 %, les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont passées à 3,2 % et 3,6 %. Soit, grosso modo, un point de croissance, ce qui correspond à une perte pour l’économie mondiale de près de 800 milliards de dollars. En France, selon le FMI, la croissance pourrait avoisiner les 2,9 % cette année, puis 1,4 % en 2023, même si la récession est pour l’instant écartée. L’orage gronde.

1. Le Covid joue les trouble-fêtes

En Chine, les scènes de vie d’une économie à l’arrêt (lire ci-contre) liées à la recrudescence des contaminations, cumulée à la politique zéro Covid du gouvernement, font craindre le pire. Pour l’instant, les ports échappent aux restrictions et tournent. Seules une dizaine de villes en Chine sont intégralement ou partiellement reconfinées, mais le virus et son variant Omicron se répandent comme une traînée de poudre. Comme il est désormais aux portes de Pékin, la situation ressemble de plus en plus à un remake de 2020, lorsque le ralentissement des productions, avec la fermeture des usines, avait créé de fortes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement, encore perturbées, du fait de la forte dépendance des économies occidentales aux biens intermédiaires venus de Chine.

Un effet Covid qui avait non seulement provoqué de fortes pénuries, obligeant les usines européennes dans les secteurs de l’automobile, des équipements électriques, des produits informatiques, électroniques et optiques à fermer, entraînant la mise au chômage partiel de nombreux ouvriers, et provoquant une récession sans précédent. Sans en arriver jusque-là, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement risquent en tout cas d’alimenter la montée des prix, qui, en mars, a atteint 4,5 % dans l’Hexagone.

2. La guerre, l’autre menace

La guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de la Russie sont « une crise » venue « se rajouter à une crise », pour reprendre les mots du FMI. Selon l’organisation internationale, « l’impact de la guerre en Ukraine va contribuer à dégrader cette année les prévisions de croissance de 143 pays représentant 86 % du PIB mondial », via une nouvelle recrudescence des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… Car la hausse des prix de l’énergie a entraîné une montée des prix des engrais et des produits céréaliers : le gaz naturel constitue un intrant essentiel pour la production d’ammoniac, élément commun de la plupart des engrais azotés. Un phénomène auquel s’ajoute la rupture des chaînes d’approvisionnement en maïs, blé et autres céréales. Résultat : les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an, en mars, selon l’indice FAO des prix alimentaires agricoles défini par l’ONU, enregistrant son plus haut niveau. Outre l’effet prix qui aura un impact direct sur la consommation des ménages, la poursuite de la guerre pourrait, à moyen terme, dégrader davantage la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs et entraîner un cycle récessif.

3. Coup de frein sur la planche à billets

La montée durable des prix a fait réagir les banques centrales. Avec pour objectif une inflation à moins de 2 % pour le BCE et à 3 % pour la Fed (la banque centrale américaine), ces dernières veulent mettre fin à leurs politiques expansives. Pour la BCE, il s’agit de réduire son programme d’achat net de dettes qui consiste à contourner la règle, en rachetant sur le marché secondaire des titres de dettes aux acteurs privés afin que les États puissent continuer à s’endetter. Depuis 2014, ce sont près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée et près de 80 % des dettes Covid des pays membres qui ont été rachetés sans contrepartie par l’institution. Un virage qui passe aussi par une remontée de leur taux directeur, avec une nouvelle salve en mai pour la Fed, et une première « d’ici à la fin de l’année » pour la BCE. Autant de mesures qui pourraient entraîner un éclatement des bulles, un krach financier, mais qui devraient surtout limiter les possibilités d’investissement et donc de croissance. De plus, cette stratégie pourrait pousser les États à mettre en place des politiques restrictives, comme en France avec la réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer.

Dans cet environnement agité, préapocalyptique, les habitants des pays en développement aux économies fragiles sont en première ligne. Les dépenses alimentaires représentent 40 % de leur budget, contre 17 % dans les pays les plus riches. En conséquence, plus de 260 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon les calculs d’Oxfam. Une catastrophe « sans précédent de mémoire d’homme », poursuit l’ONG.

Or, nombre de ces pays sont au bord de la faillite. « Pour la seule année 2022, les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars », déclare Louis-Nicolas Jandeaux (Oxfam), sur RFI. Si bien que « plusieurs pays en développement risquent de ne pas rembourser leurs dettes dans les mois à venir et tenteront d’éviter la faillite tout en essayant de maintenir leurs importations vitales. Cela pourrait signifier des réductions drastiques des dépenses dans le monde entier, exacerbant un chemin déjà dangereux vers l’austérité que les pays ont commencé à prendre avec le soutien du FMI ».

>

économiebanque centrale européennefmiGuerre en Ukraine
El País (ESP)

Más vermú y menos empacho

“El amor es lo único que somos capaces de percibir que trasciende las dimensiones del tiempo y el espacio”, dice Anne Hathaway en Interstellar, durante su conmovedora reflexión sobre las funciones esotéricas del corazón, las que superan la razón cardiovascular. La frase -que leída así, fuera de la película, provoca una grima cósmica-, necesita sin embargo cambiar el sustantivo principal para convertirse en un genuino epigrama de marcapáginas: “Una boda española es lo único que trasciende el tiempo y el espacio”.

Nada tan excesivo en horas, metros cuadrados, en viandas y licores, en energía y sudor, en tocados y en corbatas horteras, genera un agujero de gusano semejante por cuyo pliegue, cual mantel abisal de materia, miles de euros se desplazan de las cuentas corrientes de los novios, padrinos e invitados, a las de empresas y trabajadores especializados. Sucede en un instante. Se planifica durante años luz. Cuando acaba, no sabes a ciencia cierta qué ha pasado.

"El amor no es algo que hayamos inventado, es observable, poderoso…., tiene que significar algo", añade la bella Anne con la nuca erizada de sentimiento. ¿Qué significan estas celebraciones desmesuradas que los españoles inventamos hace eones? ¿Quién abre la garganta negra del dinero: el cliente, con sus descabelladas peticiones, o el empresario con sus mareantes columnas de precios? Viajemos firmes, como la inmutable gravedad, cruzando las dimensiones de pinchadiscos impertinentes y barras de libertinaje en busca de respuestas sólidas. Apliquemos el minucioso escandallo al mito de “hasta que la muerte nos separe”.

El negocio

“El amor tiene un significado, una utilidad, una función social”, replica Matthew McConaughey en Interstellar. Para los españoles, la boda es la única ocasión de sus efímeras vidas -y a veces, aún más efímeros matrimonios- en la que congregan a todos los círculos de su familia y amigos, incluidos los círculos del infierno, incluido ese tío segundo hipócrita y desfachatado. Reunimos a los íntimos y a los protocolarios porque la boda significa nuestra fiesta mayúscula: consagrada ante Cristo silente, ante el juez indiferente o ante el concejal al que le haya caído el marrón ese sábado, y celebrada cual saturnales, bajo la advocación de Pantagruel y Baco (más la esperanza de un encuentro sicalíptico en el baño).

La boda española es feliz y dantesca a la vez. De media, cuesta 20.500 euros, según el portal bodas.net. Su estudio calcula 130 participantes, a 100 pavos por cubierto, con lo cual el banquete se traga unos 13.000 euros; es decir, el 65% del presupuesto. Añade la cena, el brunch, la barra libre o demás opciones disponibles y aterrizas en 200. Estos números, por supuesto, son tan relativos como el peine de Einstein o la genialidad de Christopher Nolan.

Todo este universo coincide en un dato que sobrevuela la calculadora: se trata de un buen negocio. Los chefs reputados suelen lanzarse al bodorrio en cuanto adquieren fama. Sin embargo, existe un notable trecho entre un menú degustación tutiplén y un menú de boda estándar, aunque su precio sea similar. Ver Interstellar, o La loca historia de las galaxias. La reciente tendencia hostelera a centralizar cocinas, sobre todo en cocineros que poseen varios establecimientos y también ofrecen eventos, mejora lógicamente el beneficio último de todos los prorrateos. Algunos han construido ya una Estación Mir del escandallo.

“Las bodas son también un negocio en sentido inverso, y cuanto más caras, más todavía. En las bodas de alto copete, las de 500 euros el cubierto, los invitados no dan 200 de regalo: dan mil o 1.500, porque va gente de ese nivel”, señala Francisco Sanz, que acumuló 1.100 banquetes conyugales a sus espaldas en el Grupo El Cachirulo. Ese tarjetón que los novios te entregan entre gritos, como quien celebra el final de una cuenta atrás astronáutica, esconde una convocatoria falsa. Porque los invitados, mayormente, pagan.

Los precios

La boda, en general, es una mentira que nos queremos creer, como sucede a menudo con la fe en el sacramento que precede a la bacanal. Quizá el vástago más famoso en la historia de la carpintería pervirtió nuestras esperanzas nupciales hace 2.000 años, cuando transformó seis tinajas de agua en vino, prometiendo además panes y peces por millares para saciar a multitudes a precio de saldo. Por eso pensamos que existen suficientes lubinas en el mar, suficientes bueyes con un único y exquisito solomillo, y suficientes bogavantes de vivacidad espasmódica como para que un ejército de cocineros, pinches, camareros, limpiadores y friegaplatos multipliquen platos excelsos hasta dejarlos a menos de cien euros el cubierto. Nos avergüenza servir caballa o chuletas de cerdo cocinadas con ingenio. Queremos ocho o diez horas ininterrumpidas a todo trapo.

La boda es una mentira en la que queremos creer, como el pronóstico de que este año habrá un boom en el sector, que ya fue predicho en 2021 y que, en último término, depende de algo tan azaroso como un virus terriblemente redivivo que nos mantiene sumergidos en una realidad de ciencia ficción. Podrá besar a la novia cuando no lleve mascarilla. “Estamos todavía recuperando las pérdidas de la Covid”, subraya Marcos Morán, de Casa Gerardo, restaurador con estrellas, soles y amplia experiencia en banquetes. Fernando Huidobro, secretario de la Asociación de Profesionales de Bodas de España (APBE), cuenta que esta organización se creó tras la pandemia precisamente para “adquirir una identidad” y capear el temporal.

“La mayor parte de la responsabilidad de los precios altos es del cliente. Exige tanto, que no falte de nada todo el tiempo y que se pueda repetir, que acaba siendo un absurdo”, indica el mencionado Francisco Sanz y respalda Huidobro. “Quienes suben mucho los costes son los padres de los novios, los taladran”, añade Marcos. “Se tira un montón de comida”, repiten a coro todos los interrogados para este texto.

Francisco, que ahora trabaja en Nola Gras, matiza en primer lugar la diferencia entre un restaurante y un catering, formato que dirigió durante un cuarto de siglo y que se ha implantado: “El restaurante tiene un personal fijo, cuyos gastos distribuye en función del número máximo de bodas que puede dar. Pero es la misma cocina y el mismo personal para todas. En el catering, por contra, se suma el alquiler de la finca o el inmueble. Hay mucho personal extra, que el cliente paga exclusivamente para él. Sale más caro. Si un camarero de bodas cobra, por ejemplo, 70 euros, por desplazarse cobra cien, más la gasolina”. Como él, el resto de empleados Gagarin que pones en órbita.

Las trampas

De acuerdo, somos unos caprichosos en un país que adorna las apariencias y que esconde al vecino la realidad de sus sueldos. Pero el sector arrastra leyendas negras que contrastan con los inmaculados dossieres que, cual álbumes de felicidad, despliegan los wedding planners. Ni la Nasa opera con tan detallados desgloses. Entonces, ¿por qué se come tan mal en las bodas?, se preguntaba Mikel López Iturriaga hace ocho años; hace cuatro, Lucía Taboada seguía buscando un Almax.

Tres cocineros y camareros veteranos y respetables nos han relatado mentirijillas culinarias de sus jefes; a cambio de su anonimato, porque obviamente quieren seguir contratados. La lista bastarda empieza por cambiar los ingredientes del menú de prueba por el menú que finalmente se sirve (merluza chilena, por lubina; fuagrás congelado, por micuit). Rebajar el gramaje de las croquetas prometidas. Aplicar suplementos abusivos por un showcooking que no supone más esfuerzo que emplatar sobre una barra. Gyozas, pinchitos y otros aperitivos de quinta gama.

Palés de vino comprados dos años antes al por mayor, a tres euros la botella, que luego se cobran a catorce. Platos de jamón que, en el fragor del cóctel, salen de cocina camuflados, con un jamón más barato que el exquisito Joselito que extrae con su cuchillo el cortador “en directo”. Brigadas de camareros sin seguros sociales, carnes de vacuno marcadas a las nueve de la mañana y recalentadas a las dos de la tarde. Macarrones con escalope para el nene de seis años por 40 eurazos. El invitado no sabe lo que contrataron los novios, y los novios están tan superados por los nervios y la emoción, que ni se dan cuenta de cuándo están masticando. ¿Ese que está orinando en el ficus es mi cuñado? ¿Se ha dormido el abuelo o está muerto? ¿De verdad hubo aperitivos para 150 personas, o se acabaron tan rápido porque solo habían preparado para 80?

Los riesgos

“Quizá en otro tiempo fue así, hubo quien se aprovechó, pero en este negocio, el que es caro sin merecerlo no ha subsistido”, dice Marcos. “El margen comercial de un restaurante gastronómico es muy pequeño, en torno al 8-9%. En las bodas es mayor, pero conforme mejor lo pretendemos hacer, disminuye. A eso se añade el prestigio que puedo perder si sale mal. A veces me sorprendo por los precios, pero por algunos que veo muy bajos. Los buenos menús son platos exclusivos, personalizados”.

¿Eso se puede lograr? El chef catalán Sergi de Meià cuenta una anécdota: “Hacia 2003 yo trabajaba en el restaurante Reno del Grupo Paradis. Muy meticulosos con el producto, el menú, las brigadas. El señor Torres, propietario de Durex España, quiso que hiciéramos los mismos platos del restaurante en el Teatre Nacional de Catalunya para 450 personas. Y quedé alucinado, fue como si hubiéramos llevado el restaurante al teatro”. Aunque igual estáis pensando todavía en los preservativos y no habéis acabado el párrafo.

En las bodas se producen confusiones parecidas. “Lo realmente caro es casarse, no el menú en sí mismo”, sentencia Marcos señalando el pastizal que desembolsamos por otros ítems maritales. Carlos Zamora, propietario del Grupo Deluz, ahonda en los costes: “El cliente quiere materia prima excepcional, un servicio profesional, y eso supone hornos que cuestan 50.000 euros, camiones, neveras… una infraestructura enorme. El equipo, además, tiene que estar bien pagado para que sea estable y funcione compenetrado”.

Según dónde

Carlos ha sido friegaplatos, camarero, cocinero y organizador. En Suiza, Francia o Estados Unidos. En bodas cristianas, musulmanas, judías. En Madrid, muchos años. Ahora en Cantabria y en Euskadi. Cree en el esmero, porque cualquier invitado puede convertirse en futuro cliente. “Nuestra merluza es de la lonja de Santander. El cordero, de pequeños productores. El vino es ecológico, del que no deja acidez. En el norte hay una exigencia de calidad muy alta, y eso sucede también en los restaurantes. Lo cual deja márgenes más cortos. En Madrid las recetas son más sencillas y con otros productos”.

Bodas.net sitúa a Vitoria como la ciudad más cara (25.000 euros) y a Málaga como la más barata (13.740 euros). En Asturias sigue de moda el combo bogavante-lubina-solomillo, en Galicia continúan enajenados con el marisco, en Castilla no puede faltar el asado. En el sur salen más baratas porque “la costumbre es invitar a menos gente” y elegir ingredientes menos despampanantes, según distingue Fernando Huidobro, miembro también de la Academia Andaluza de Gastronomía. En el interior del país, en general, se empieza a prescindir del pescado en beneficio de un aperitivo largo. Sergio Labrador (26 de sus 48 años alimentando novios), nos ofrece los precios del Grupo La Bastilla, con 280 bodas planificadas este año en Aragón y Soria: 104 euros por el menú básico (10/12 aperitivos, bebidas, entrante, plato principal, postre), importe que con el alquiler del espacio y los extras que habitualmente se solicitan alcanza los 150.

Dichos precios apenas se han incrementado en una década, según inciden todos los consultados. Pero los gastos, ay: malos tiempos sobre el firmamento teniendo en cuenta la actual subida de la luz, el transporte y las materias primas. O que los precios se cierran con uno o dos años de antelación. O que un 10% de media son comensales con alergias, vegetarianos o celíacos, lo que implica otros costes.

La boda española clásica es una mentira en la que queremos creer, como en la ingesta de perdices para toda la vida, o como convencerte de que dos mil euros por un vestido que solo vas a poner un día constituye una necesidad, y por lo tanto, un importe razonable. Familiares y amigos trasladan a los novios que lo han pasado “genial, tío, una pasada, sois la caña”, aunque a la mayoría les daba una pereza infinita asistir, y luego se han aburrido, agotado y/o empachado. O no recuerdan nada después de salir a bailar a Shakira, hasta que el paroxismo etílico les hizo perder su anclaje natural al planeta y se precipitaron sobre la mesa de brochetas de fruta de la recena. Y a todos, siempre, siempre, siempre, les encantó el menú, aunque devolvieran sin tocar la mitad de los platos: nadie tiene nunca nada que decir cuando el sacerdote pregunta en alto.

La boda es una mentira en la que necesitamos creer. Como la religión, como el mismo amor o como la existencia de otra vida, más inteligente, en Marte.

La boda tradicional también es una mentira que la realidad va desmontando año tras año. Porque nos casamos menos y porque, cuando nos enlazamos, lo festejamos bajo otros formatos, menos catedralicios. Como nuestra afición a los vermús largos, “los aperitivos se extienden ya más de dos horas”, apunta Zamora. Como mucho, un plato y el postre sentados. “Muchas se están convirtiendo directamente en bodas cóctel, de pie, con alrededor veinte bocados, que requieren mucha elaboración”, cuenta Labrador. “En un mes tengo una boda para 30 personas. Quieren el menú degustación del restaurante, con maridaje de vinos, más un aperitivo corto antes en la terraza. 160 euros por comensal”, dice De Meià señalando otra modalidad. Cada cual va buscando su fiesta, sin atender a dogmas del pasado.

Le Figaro

Saint-Malo : un bateau de tourisme s'échoue, près de 26 personnes évacuées

Le navire a touché le fond «à cause d'une mauvaise gestion de la hauteur d'eau», a expliqué la préfecture maritime de la Manche.

Un bateau de tourisme, s'est échoué samedi sur un rocher au large de Saint-Malo et 26 personnes ont été évacuées, a appris l'AFP auprès de la préfecture maritime.

Selon la préfecture maritime, les personnes évacuées avaient pris place à bord du Renard, une copie du bateau du corsaire Surcouf.

À lire aussiSurcouf de Vergé-Franceschi et Surcouf, le tigre des mers de Dominique: deux visions du dernier des corsaires

L'alerte a été donnée au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) vers 12H00 qui a coordonné les opérations. «Le bateau, à cause d'une mauvaise gestion de la hauteur d'eau a touché le fond» a expliqué l'astreinte de la préfecture maritime de la Manche à l'AFP.

Mobilisée dans l'opération, la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) a pris en charge l'évacuation des passagers. «La SNSM de St-Malo a évacué 26 personnes alors qu'il y en avait 28 à bord», a ajouté la prémar. Selon la préfecture maritime, «les gens étaient à quai une heure après l'alerte», sains et saufs.

Deux membres d'équipage seraient restés sur place pour aider à ramener le bateau qui était échoué à moins de deux kilomètres au nord de Saint-Malo.

Des photos prises par des marins locaux transmises à l'AFP montraient le voilier jaune et noir hors de l'eau la quille prise dans un rocher s'étirant sur toute la longueur du navire.

Les opérations se sont poursuivies afin de «dégager le bateau car il n'y a pas de voie d'eau». Une fois dégagé grâce à la marée montante, le navire est rentré au port. Il était de nouveau visible vers 18h00 dans le bassin Vauban à Saint-Malo.

À lire aussiLes deux pistolets du corsaire Robert Surcouf dérobés à Saint-Malo

Long de 30 mètres, le Renard est la réplique du dernier navire armé en 1812 par le corsaire malouin Robert Surcouf (1773-1827). Il est géré par la société Étoile Marine basée à Saint-Malo, qui propose des croisières sur des bateaux patrimoniaux.

Affaire Jubillar : les avocats du mari saisissent le procureur pour violation du secret de l'instruction

La défense de Cédric Jubillar s'indigne de voir que, depuis le début de l'affaire, de nombreuses informations paraissent dans la presse sans qu'elles leur soient communiquées. Elle souhaite que des investigations soient menées à ce sujet.

Mise en examen, la maire de Canteleu quitte la vice-présidence de la métropole de Rouen

Mélanie Boulanger a été mise en examen le 22 avril. Elle avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d'un coup de filet antistupéfiants puis remise en liberté.

Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen

Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Tops/Flops PSG-Lyon (F) : Renard en patronne, le cauchemar continue pour Votikova

Lucas Michel

Les coups de tête gagnants de Renard et Hegerberg face à des Parisiennes trop justes : retrouvez les tops et les flops de la demi-finale de Ligue des champions féminine remportée par l'OL face au PSG (1-2).

TOPS

Renard en bonne capitaine

Déjà buteuse à l'aller (sur pénalty, 3-2), l'emblématique capitaine de l'OL féminin a récidivé, scellant la victoire et la qualification des siennes après sa victoire à Paris ce samedi (2-1). D'une tête imparable, la défenseuse centrale lyonnaise a entériné la revanche de son équipe, déchue en quarts après une élimination contre le PSG l'an passé. Outre son but salvateur, l'internationale française (129 sélections, 32 buts) a aussi bien rayonné en défense, où elle a directement imposé son défi physique en stoppant Marie-Antoinette Katoto (4e). Vigilante dans la profondeur face à sa compère Kadidiatou Diani (12e), la Martiniquaise est restée maîtresse de sa défense. Décisive dans les deux surfaces.

À lire aussiLigue des champions F : victorieuses à Paris, les Lyonnaises ont rendez-vous avec le Barça en finale

Hegerberg, forte tête

Absente du tableau d'affichage dimanche dernier, Ada Hegerberg a rétabli l'ordre des choses ce samedi soir en ouvrant le score (13e). Une tête lobée parfaite sur un centre non moins parfait de Selma Bacha pour guider vers l'OL vers la finale de Ligue des champions. Une climatisation d'un Parc des Princes que la Norvégienne a provoqué à deux reprises avec ses célébrations, même si le second but, encore de la tête, a finalement été refusé pour hors-jeu. Dans le jeu, la Ballon d'Or 2018 est restée un poison de tous les instants pour la charnière parisienne, constamment perdue dans ses déplacements et sous pression à la relance.

Le réveil de Diani

Guère en vue en première mi-temps, malgré quelques fulgurances dans les dribbles, Kadidiatou Diani a sonné le réveil du PSG après le repos. Si l'attaquante parisienne a manqué le cadre d'entrée (47e), elle s'est surtout signalée en remontant le ballon avant d'être à l'origine de l'égalisation de l'espoir de Katoto à l'heure de jeu (61e). Face à une Bacha tourmentée défensivement, la véloce attaquante a continué d'apporter le danger grâce à ses dribbles chaloupés, mais la joueuse formée au club était trop seule dans un collectif trop emprunté.

Affluence record

Comme c'était pressenti, ce PSG-OL a établi un nouveau record d'affluence pour un match de football féminin de clubs en France. Avec 43.255 spectateurs recensés au Parc des Princes, l'affiche a explosé le précédent record de 2019, réalisé à Lyon à l'époque (30.661 spectateurs). Et l'ambiance s'en est ressentie Porte de Saint-Cloud, où les ultras parisiens n'ont jamais cessé d'encourager leurs protégées, parfois poussées par de bruyants encouragements.

À lire aussiLigue des champions F : record d'affluence pour PSG-Lyon

FLOPS

Votikova, confrontation cauchemardesque

Semaine compliquée pour Barbora Votikova. Après avoir fait le tour des réseaux sociaux après son inexplicable bourde au match aller, la gardienne du PSG a failli récidiver de la même manière en cafouillant un dégagement d'entrée de jeu (2e). Pas à l'aise avec ses pieds, elle n'est pas non plus exempte de tout reproche sur le but d'Hegerberg. À son crédit, une sortie impeccable dans les pieds de Cascarino pour préserver les chances des siennes (25e) avant de sortir sur blessure à la mi-temps. Propulsée numéro 1 au poste de gardienne en cours de saison, la Tchèque a clairement raté sa double confrontation.

Fazer encore trop tendre

Intéressante au match aller, la jeune Parisienne a cette fois été inexistante. Encore utilisée avec parcimonie cette saison (8 matches), la milieu de 18 ans a été reconduite dans l'entrejeu parisien pour déjouer le milieu athlétique des Lyonnaises. Seulement, cette fois, la joueuse formée au club a semblé perdue sur le terrain, où elle aura eu nettement moins d'influence que ses partenaires Geyoro et Däbritz. En tout, 15 petits ballons touchés avant de sortir à la mi-temps.

Cascarino, un raté qui aurait pu coûter cher

Habituelle dynamiteuse de l'attaque lyonnaise, l'ailière droite rhodanienne voit son influence baisser au fil des semaines. Tandis que Malard et surtout Macario, meilleure buteuse du club, s'affirment, l'internationale tricolore (38 sélections, 8 buts) fait moins de différence. Pire, elle a empêché son équipe de sceller un peu plus la qualification en privilégiant le dribble à la passe qui s'imposait vers Malard (25e). Abandonnée par sa défense, Votikova est alors bien intervenue pour préserver son équipe. Plus faible total de ballons joués en attaque côté lyonnais (19), Cascarino n'aura pas non plus apporté le danger sur les coups de pied arrêtés.

Tops/Flops City-Madrid : Benzema (encore) sauveur des siens, les regrets XXL de Manchester

Benzema tutoie les étoiles, De Bruyne continue son récital, Laporte coûte deux buts... Retrouvez les Tops et Flops de la victoire de Manchester City face au Real Madrid (4-3) en demi-finale aller de Ligue des Champions.

Ligue des Champions : panenka magique de Benzema, rush de 50 mètres, missile en lucarne... les buts fous en vidéo de City-Real

La demi-finale aller entre Manchester City et le Real Madrid aura offert une seconde période de légende, avec quatre buts quasiment tous aussi beaux les uns que les autres.

Ligue des champions: après son doublé dans un City-Madrid de légende, Benzema chasse les records

D'un doublé, Karim Benzema a maintenu le Real Madrid à flots sur le terrain de Manchester City en demi-finale…

L'Humanité

Les trois blocs survivront-ils à juin ?

Actu

Législatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.

Cyprien Caddeo

A priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.

Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »

Un agrégat électoral pas forcément homogène

La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.

D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.

Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.

Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.

« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »

« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »

Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.

Législatives 2022Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchonfrance insoumise
L'Humanité

Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »

Entretien

Selon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.

Florent LE DU

Ludivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie

Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.

Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?

C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.

Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?

D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.

Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?

Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.

Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?

Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.

Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalludivine bantigny
L'Humanité

Au RN, la guerre de succession attendra

Actu

Forte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.

Benjamin König

Un record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-­delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum ­anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.

« la prochaine sera la bonne »

Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.

avec ou sans Zemmour ?

« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.

Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022
Le Figaro

Législatives 2022 : Michel Denisot approché par la Macronie en vue d'une candidature

Tristan Quinault-Maupoil

INFO LE FIGARO - Le dirigeant sportif a engagé des discussions avec des responsables de la majorité, dans l'éventualité de briguer un siège de député en juin.

Après le sport et les médias, l'Assemblée nationale ? L'ancien patron du PSG et ex-dirigeant de Canal+, Michel Denisot, a selon nos informations été approché par la majorité présidentielle pour briguer un siège de député. Actuel président du club de football de La Berrichonne de Châteauroux (Indre), il a engagé des discussions pour se lancer aux législatives de juin prochain.

Son investiture ne serait pas définitivement arrêtée selon une source de la majorité, alors qu'une première liste de candidats doit être publiée par le parti présidentiel dans les prochains jours. «Je n'ai pas de commentaire à faire à ce propos», a répondu Michel Denisot par SMS, interrogé samedi matin par Le Figaro. Relancé pour savoir s'il démentait être en phase de négociation, il n'a pas souhaité s'exprimer davantage.

Situation politique locale compliquée

Selon un responsable de la majorité en charge de la préparation des législatives, c'est bien dans son département natal de l'Indre que Michel Denisot pourrait être investi. Mais, à ce stade, les négociations patinent. Michel Denisot avait en tête de s'y lancer dans la 1ere circonscription, actuellement occupée par le député LREM François Jolivet, par ailleurs adhérent du parti d'Édouard Philippe (Horizons). Elle comprend la ville de Châteauroux, où sa mère Anne Denisot a longtemps été conseillère municipale puis adjointe au maire. Le député sortant n'a pas encore indiqué publiquement s'il briguera un nouveau mandat en juin. La candidature de Michel Denisot «dépend de François Jolivet, s'il se représente ou non», confirme une source au sein de l'exécutif. Contacté par Le Figaro, François Jolivet prévient que «si (sa) formation politique investissait quelqu'un d'autre, alors la circonscription serait automatiquement perdue». «J'ai servi les intérêts du président et du gouvernement», tient-il à souligner, sans faire clairement acte de candidature.

La piste d'une investiture de Michel Denisot dans la 2ème circonscription de l'Indre a donc aussi été évoquée avec un proche du président de la République. La circonscription est actuellement détenue par le député LR Nicolas Forissier, également chef de file de la droite au Conseil régional du Centre-Val de Loire. Or, ce proche de Nicolas Sarkozy est en train d'adopter une attitude plus bienveillante à l'endroit de la majorité présidentielle. Dès lors, faut-il présenter un candidat macroniste contre lui ? C'est un point qui reste à trancher.

En attendant d'y voir plus clair dans l'équation politique locale, l'officialisation d'une candidature de Michel Denisot se fait attendre. À moins de trouver un autre département d'élection pour le dirigeant sportif de 77 ans, ce qui n'est pas encore à l'ordre du jour.

Très actif dans l'Indre comme à Paris, Michel Denisot avait tenté, en vain, de remporter la présidence de la Ligue de football professionnelle en septembre 2020. S'il a déjà été conseiller municipal à Saint-Genou (Indre), Michel Denisot n'a jamais voulu s'engager davantage. «Je ne me suis jamais engagé totalement en politique car j'aime mon métier de journaliste et ça n'est pas compatible. Je veux rester libre et indépendant, même si j'ai beaucoup de respect pour la vie politique. J'ai déjà été contacté, à droite, à gauche, à Châteauroux et à Paris. Mais c'est non», avait-il expliqué en 2015 à La Nouvelle République . Il dirigeait alors l'édition française du magazine américain Vanity Fair . Libre de cet engagement depuis tout juste deux ans, le temps est-il maintenant venu de sauter le pas ?

À VOIR AUSSI - Premier ministre, législatives, ... Les secrets de «Macron 2»

Législatives 2022: ces candidats investis par LR qui jettent finalement l’éponge

Déçus par l’échec de Valérie Pécresse à la présidentielle, anxieux de ne pas se voir rembourser leurs frais de campagne, de nombreux candidats LR ont choisi de se désister avant le scrutin.

L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «Partez»

Le premier secrétaire du PS est critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à un dialogue avec La France insoumise, pour un accord aux législatives.

L'Humanité

« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

Présidentielle 2022Élections 2022Marine Le PenRassemblement national
Le Figaro

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

Jean-Louis Tremblais

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

1. Un habitant sur cinq est né à l’étranger

La Suède fut longtemps un pays d’émigration, notamment vers les États-Unis. D’où une population restée homogène jusqu’à la fin du XXe siècle. Au nom de la tolérance et de la bienveillance, ses dirigeants issus de la social-démocratie (dont le royaume scandinave est le modèle suprême) ont décidé d’inverser les flux et d’ouvrir ses frontières aux réfugiés. Une générosité non dénuée d’arrière-pensées, l’économie ayant besoin de main-d’œuvre. Cette politique d’asile a commencé par la guerre en ex-Yougoslavie, mais elle s’est emballée avec le conflit syrien. Pour la seule année 2014, Stockholm a distribué 160.000 titres de séjour. Au total, le nombre de personnes nées à l’étranger a augmenté de 80 % en vingt ans. Un habitant sur cinq vient d’une autre contrée, soit 2 millions de ressortissants sur un effectif total de 10 millions. Un quart des nouveau-nés ont au moins un parent allogène. Malgré toute sa bonne volonté, l’État-providence a fini par donner des signes de fatigue, au niveau des régimes sociaux et du système scolaire. À tel point que le gouvernement a finalement coupé les vannes en 2020, limitant les entrées annuelles à 25.000 individus. Mais trop tard.

À lire aussiImmigration: l’Europe se pense mieux préparée qu’en 2015

2. Le choc des valeurs et des croyances

L’enfer est pavé de bonnes intentions, les luthériens (religion majoritaire en Suède) auraient dû le savoir. Las! Après l’angélisme euphorique des années 2015, les Suédois se retrouvent aujourd’hui dans un pays qu’ils ne reconnaissent plus, y compris dans les villes de province. Un contexte explosif comme l’ont prouvé les émeutes du week-end pascal. À l’origine des incidents, la tournée (autorisée au nom de la liberté d’expression) de Rasmus Paludan, leader dano-suédois du parti Stram Kurs (Ligne dure), dont la spécialité est de brûler les Corans en public. Certes, le geste n’est pas fin, mais le délit de blasphème ayant été aboli en 1970, il demeure légal. Stockholm, Örebro, Malmö, Linköping, Norrköping: partout où il était annoncé et même quand il ne s’y est pas rendu, des violences ont éclaté aux cris d’«Allah akbar». Jets de pierres, incendies, pillages: des hommes, des femmes, mais aussi des enfants s’en sont pris aux forces de l’ordre et aux symboles de l’État pendant plusieurs jours. Certains policiers ont dû faire usage de leur arme pour éviter le lynchage. Du jamais-vu dans le royaume. Bilan: 40 blessés (dont 26 fonctionnaires de police) et un million d’euros de dégâts.

3. Des clans mafieux à base ethnique

En fait, les Suédois découvrent avec retard et effroi ce que provoque une immigration massive en provenance de pays n’ayant ni la même culture ni les mêmes valeurs: ce qu’on appelle en France (qui n’a pas de leçon à donner en la matière!) les zones de non-droit. L’an dernier, la Suède a recensé 342 fusillades ayant fait 46 morts. Par rapport au nombre d’habitants, c’est un record d’Europe. Un peu comme si Marseille avait été déplacée telle quelle vers le Grand Nord! Les auteurs, comme les victimes, sont des trafiquants d’armes ou de drogue, dont 85 % sont soit nés hors des frontières soit d’origine étrangère. Selon le site universitaire Perspective Monde, «32 des chefs de réseaux criminels les plus recherchés du pays sont issus de l’immigration». Ils dirigent des gangs organisés sur des bases ethniques (Albanais, Afghans, Turcs, etc.). La police suédoise dénombre une quarantaine de ces structures, qui règlent leurs comptes à la grenade ou à la kalachnikov. Conséquence logique: le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède est passé de 1,5 % des voix en 2002 à 17,5 % en 2018. En attendant de faire mieux aux prochaines élections de septembre.

À VOIR AUSSI - Émeutes violentes, manifestations contre un mouvement anti-islam... Que se passe-t-il en Suède?

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.

niceRassemblement national
Le Figaro

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

Isabelle Lasserre

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

Vue d’Europe ou de Washington, l’impression domine que le monde entier s’est levé contre Poutine et sa guerre en Ukraine. Cette impression est nourrie par la condamnation unanime de l’Occident et par ses efforts politiques, économiques et militaires pour aider l’Ukraine à résister. Mais il s’agit d’une perception occidentale, qui agit comme un miroir déformant de la réalité.

Depuis le début de la guerre, une partie du monde soutient ouvertement le régime de Vladimir Poutine, tandis qu’une autre s’abstient de le condamner, se réfugiant dans l’indifférence ou l’embarras. Et deux mois après le début de l’offensive, les crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine n’ont pas modifié le positionnement de ces pays.

Les lignes de fracture

Le 2 mars, la résolution de l’ONU condamnant l’agression de l’Ukraine a été adoptée par 141 États. Mais elle a été rejetée par cinq pays, la Russie bien sûr, la Biélorussie, la Corée du Nord, la Syrie et l’Érythrée. Trente-cinq pays se sont abstenus. Parmi eux, la plupart des alliés habituels de la Russie: Chine, Algérie, Inde, Vietnam, Cuba, Iran… Les deux résolutions suivantes des Nations unies, sur les conséquences humanitaires de la guerre et la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme, ont révélé les mêmes lignes de fractures.

À VOIR AUSSI - Depuis Taïwan, les États-Unis exigent que la Chine paye «le prix» de son soutien à la Russie

À lire aussiEn Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine

Les raisons du soutien, tacite ou explicite, au régime de Poutine sont diverses. Contrairement à l’Europe, plus affectée par la crise en raison de sa proximité géographique et culturelle avec la Russie, de nombreux pays plus éloignés du front se sentent moins touchés par ses enjeux économiques et géopolitiques. Certains soutiennent ouvertement le Kremlin, car ils dépendent de Moscou. La Biélorussie, redevenue un satellite de la Russie. La Syrie de Bachar el-Assad, qui doit sa survie politique à l’intervention militaire de la Russie.

Le Venezuela, dont le président Maduro est soutenu économiquement et politiquement par Moscou. Ailleurs, sur les autres continents, sauf en Europe - à l’exception de la Serbie et, dans une certaine mesure, de la Hongrie - et en Amérique, un silence consentant accompagne la guerre de Poutine en Ukraine. C’est le cas dans la plupart des pays du Caucase et d’Asie centrale, encore très liés à Moscou dans les domaines économiques, militaires et diplomatiques.

À lire aussiEn Ukraine, l’escalade de l’horreur: le témoignage de la photographe du Figaro Magazine

C’est aussi le cas de la grande majorité des pays asiatiques, sauf les trois alliés traditionnels de l’Occident - Japon, Taïwan, Corée du Sud. Même la démocratie indienne, dont Moscou est le principal fournisseur d’équipements militaires, met en avant son statut de «non aligné». Quant à la Chine, elle considère la Russie comme un allié indispensable dans son affrontement avec les États-Unis. Non seulement elle a refusé de condamner l’agression russe, mais elle a assuré le Kremlin d’une amitié «sans limite». Elle s’est aussi opposée aux sanctions occidentales et reprend la propagande russe qui fait des États-Unis et de l’Otan les responsables de la guerre.

Rapport de forces

Même tableau sur le continent africain, où un gros tiers des pays, dont l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Mali, la République centrafricaine et l’Afrique du Sud, refusent de s’opposer à Moscou. Certaines capitales, comme Bamako ou Bangui, sont prisonnières de leurs liens avec la société de mercenaires Wagner proche du Kremlin. D’autres ne veulent pas mettre en danger leurs liens économiques et militaires avec la Russie. Quant au Moyen-Orient, il préfère dénoncer le deux poids deux mesures de l’Europe, qui accueille à bras ouverts les Ukrainiens alors qu’elle résistait à ouvrir ses portes aux réfugiés afghans et syriens.

À lire aussiGuerre en Ukraine: les bourreaux des civils massacrés à Boutcha identifiés

Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont voté les résolutions de l’ONU condamnant la guerre, mais refusent d’appliquer les sanctions occidentales. C’est aussi le cas d’Israël, qui ne veut pas mettre en danger son accord local avec l’armée russe, très présente dans la région, qui permet à son aviation de frapper des cibles iraniennes ou le Hezbollah en Syrie. Quant à l’Iran, il partage avec la Russie les mêmes ennemis: les États-Unis et l’Otan et ce point commun suffit pour détourner les yeux de l’Ukraine. Partout, les intérêts nationaux priment sur les principes et les valeurs. C’est aussi vrai en Amérique latine, où Poutine peut compter sur le soutien de Cuba et le silence de Jair Bolsonaro au Brésil.

Bien que nombreux, les affidés de la Russie n’ont pas fait basculer le rapport de forces. Les résolutions de l’ONU ont été adoptées. De même que celles de l’Unesco où, grâce à l’action de la France, de l’Allemagne, de la Pologne et de l’UE ainsi qu’à la bataille acharnée livrée par les ambassadeurs, la Russie et ses alliés ont perdu trois fois: quand l’Unesco a condamné la guerre ; quand elle a reporté la 45e session du patrimoine mondial, prévue en juin à Kazan, à l’ouest de la Russie ; et une troisième fois en attribuant le prix de la liberté de la presse à l’association biélorusse des journalistes. «Tout est fait pour montrer qu’il ne suffit pas de bombarder l’Ukraine pour dominer le monde», explique Véronique Roger-Lacan, l’ambassadrice de France à l’Unesco.

À lire aussiLa guerre en Ukraine relance les spéculations sur l’état de santé de Poutine

Pourtant, l’engagement nouveau et massif des États-Unis aux côtés de l’Ukraine, qui se fait aussi au nom de «valeurs», ajouté à l’anti-occidentalisme qui souvent sert de ciment aux pays refusant de condamner Poutine, dessine de plus en plus un nouveau monde. Il s’organise en deux camps: celui des Occidentaux et des démocraties libérales et celui des dirigeants autocrates, qui poussent un contre-modèle. Il est loin le temps où les néoconservateurs américains pensaient pouvoir imposer la démocratie de force en Irak en 2003, en espérant un effet domino et vertueux dans les autres pays du Moyen-Orient.

Aujourd’hui, le camp de la démocratie et des droits de l’homme se rétracte, quand celui des autoritaires et des anti-démocrates se renforce. La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre les deux camps, fait à nouveau souffler un vent de guerre froide sur le monde. S’installera-t-elle à nouveau sur le long terme? Beaucoup dépendra de l’intensité et de la nature du soutien chinois au régime russe.

À VOIR AUSSI - «Poutine est pire qu’Hitler»: des ukrainiens réagissent après les bombardements à Kiev

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
L'Humanité

Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022
L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
L'Humanité

Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet
L'Humanité

Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
Le Figaro

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

Regarder la vidéo

À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

Envoyé spécial à Odessa

On ne danse pas sous les bombes, même si ce serait la plus belle réponse à la violence absurde qui se déchaîne en Ukraine. À l’Opéra d’Odessa, la scène est close et le rideau lourd. Les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes. Samedi dernier, l’un de ces engins de mort a encore frappé la vieille cité portuaire, tuant six personnes dont un bébé de 3 mois, sa jeune mère et sa grand-mère. Après avoir inspiré tant d’auteurs et de compositeurs, la folie des hommes se joue cette fois-ci dans la vie réelle.

Danseur étoile du Ballet d’Odessa, Sergeï Dotsenko a le sourire triste des hommes que la vie désarçonne. Il ne comprend pas, cette guerre menée par un ancien pays frère, le pays du Bolchoï et du Mariinsky. Quelques jours avant le déclenchement des hostilités, le 24 février, il dansait en Italie, à Trieste. «À ce moment-là, nous ne pouvions croire à une telle folie, dit-il. Le 25, nous devions commencer un nouveau spectacle à Odessa. La veille, on nous a appelés pour nous dire de rester chez nous…»

À lire aussiÀ Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Dès le lendemain, comme des milliers de volontaires odessites, Sergeï essaie de se rendre utile à la défense de la ville. Sur les plages, il remplit des sacs de sable qui serviront à protéger les bâtiments, monter des barricades et des emplacements de combat. À ce moment-là, les Russes projettent de s’emparer de ce port stratégique, avec une double manœuvre, une attaque terrestre et un débarquement de troupes. Mais les Russes, après s’être emparés de Kherson, sont stoppés à Mikolaïv. «La ville où est né mon père», dit-il, tandis que sa famille maternelle vient de Vladivostok, en Sibérie.

Ayant grandi à Odessa, Sergeï Dotsenko est passé par son école de ballet avant de gagner l’Académie des arts de Kiev. Diplômé de chorégraphie moderne, il rejoint l’Opéra d’Odessa en 1997. Trois ans plus tard, il occupe déjà les premiers rôles. Depuis, il y est resté, même s’il se produit un peu partout dans le monde, des États-Unis au Japon en passant par les grandes capitales d’Europe. Et la Russie, bien sûr. «J’ai beaucoup d’amis là-bas, dit-il, enfin j’avais… Depuis que la guerre a éclaté, j’ai reçu des messages du monde entier, de gens m’apportant leur soutien ou me proposant de me réfugier chez eux. Et de mes amis russes, rien. Pas un appel, pas un message. Nous avons dansé ensemble en Russie, ils sont venus à Odessa, nous avons fait des tournées en Europe ensemble. Et rien, le silence total.» Sergueï n’en revient pas de cette attitude de la part d’artistes. «Est-ce l’effet de la propagande? Ou bien la peur?»

Désormais inaccessible, l’Opéra, ce vaste bâtiment de style baroque, construit par les célèbres architectes viennois Ferdinand Fellner et Hermann Helmer - après que le premier édifice construit en 1810 a brûlé en 1873 - reste bien seul face à la mer. Les accès du quartier sont bloqués par des barricades et des soldats en armes. La directrice espère entrouvrir les portes, pour les entraînements. «La moitié des gens de l’Opéra sont partis, les femmes surtout et les enfants, puisque les hommes ne peuvent quitter le pays», commente Sergeï. Ces derniers aident, comme ils le peuvent. Sergueï œuvre dans une association qui fournit des médicaments à ceux qui ne peuvent s’en procurer. On se souvient aussi d’un émouvant concert, mi-mars, donné par des musiciens et des chanteurs de l’Opéra à l’extérieur du bâtiment. Ils avaient interprété le Chœur des esclaves hébreux de Verdi, l’hymne national ou encore la Prière pour l’Ukraine, un chant patriotique du XIXe siècle. Une poignée d’entre eux viennent de se rendre en Italie, afin de donner des concerts permettant de lever des fonds.

Dans l’univers du ballet, nous étions si liés à la Russie, pour l’inspiration comme pour l’école, que ce ne sera plus comme avant

Skrynnik Stanislav est lui aussi l’une des étoiles du Ballet d’Odessa. Il y est né, mais s’est ensuite formé à Moscou, à l’académie du Bolchoï. Quand la guerre a éclaté, il a d’abord livré de l’aide à des maternités et des orphelinats. Puis, avec des amis qui confectionnaient auparavant des jouets pour enfants et des décors de théâtre, il s’est mis à fabriquer des gilets pare-balles pour les soldats ukrainiens. Son obsession, ce sont les enfants. «C’est terrifiant pour moi qu’en 2022, en Europe, des enfants meurent sous des bombes», dit celui qui a envoyé sa fille en Allemagne, même si sa femme et son fils de 3 ans sont restés avec lui à Odessa.

Plusieurs danseurs ont rejoint la Défense territoriale, cette deuxième armée formée en grande partie de réservistes, qui joue un rôle important en soutien des forces régulières. Oleksiy Potiomkin, lui, s’est engagé dans le bataillon médical des «hospitaliers», fondé lors de la guerre de 2014 par Yana Zinkevych, une jeune femme alors âgée de 18 ans et qui ne désarme pas malgré un accident qui l’a clouée sur une chaise roulante. Cette unité assure notamment l’évacuation des soldats blessés sur la ligne de front et assure les premiers soins en attendant la prise en charge d’une antenne chirurgicale. Lors de la guerre du Donbass, le bataillon a sauvé la vie d’au moins 200 soldats. «La devise du bataillon est “Pour le bien de chaque vie”, dit celui qui est l’un des danseurs étoile de l’Opéra national d’Ukraine, à Kiev. Nous essayons de secourir tous ceux qui en ont besoin, les civils aussi.» «Je suis heureux qu’ils m’aient accepté alors que je n’avais pas d’expérience. Et même s’ils m’ont formé, c’est peu de chose par rapport à ce que font les garçons et les filles du bataillon. Sans exagération, ce sont de véritables héros. Je suis fier d’être à leurs côtés», dit encore Oleksiy Potiomkin.

Après avoir œuvré dans la région de Kiev au début des combats, l’unité a été déployée sur d’autres fronts, celui de l’Est notamment. La scène manque terriblement à Oleksiy et il espère participer bientôt à des spectacles pour des levées de fonds. «Je suis danseur, pas soldat, et je n’aspire qu’à développer paisiblement de nouveau mon art, confie-t-il, mais il faut comprendre que les soldats ukrainiens protègent notre pays, mais aussi l’Europe de cet Hitler moderne. Il faut nous donner plus d’armes, car si nous perdons, vous serez les prochains exposés.» Il ne peut s’empêcher d’en vouloir au peuple russe, «esclave de Poutine et qui le soutient en grande partie».

À lire aussiTchekhov et Tchaïkovski ne sont-ils plus joués en Europe, comme l’affirme une publicité à Moscou?

«Quelle absurdité, dit Sergei, les Russes disent qu’ils viennent nous libérer et ils détruisent tout, même ici où nous sommes russophones!» Il sait que l’après-guerre, quand elle viendra, n’aura plus les tonalités de jadis. «Dans l’univers du ballet, nous étions si liés à la Russie, pour l’inspiration comme pour l’école, dit-il, quoi qu’il arrive, ce ne sera plus comme avant.» Dans un entretien mené avant la guerre, Sergeï affirmait que «dans un ballet, même le diable doit être beau». Mais le diable maintenant bivouaque à Moscou, et personne ici n’a envie de lui tailler de beaux habits.

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Le Figaro

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Adrien Jaulmes

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

Envoyé spécial à Mykolaïv

Un concertina de barbelé brille comme une guirlande argentée déroulée sur l’herbe verte. Des soldats ukrainiens sont en faction dans une tranchée fraîchement creusée en zigzag dans la prairie. Une excavatrice orange déblaie dans la terre grasse un emplacement pour un blindé. De temps en temps, des canons invisibles tirent avec un gros fracas qui fait s’envoler les oiseaux. Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

«Le front s’est stabilisé entre Mykolaïv et Kherson», explique Ilya Shpolianski, qui dirige les opérations de ravitaillement de la défense territoriale ukrainienne dans le secteur. «Militairement, l’activité des Russes n’a aucun sens. Ils lancent de petites attaques presque tous les jours, mais nous les repoussons. Ce sont plus des tentatives pour tester notre dispositif que de véritables offensives. Ils tirent beaucoup à l’artillerie, et avec les Smerch, leurs lance-roquettes multiples. Ils ont dix fois plus de canons que nous, mais leur précision laisse à désirer», dit-il en montrant sur une carte les positions des deux armées. Sous son doigt, le Boug s’enroule vers l’intérieur des terres. «À l’embouchure, nous tenons la base d’Ochakiv sur la rive droite. Les Russes sont sur la rive gauche, à Pokrovka. Ils ont une petite flottille de débarquement prête là-bas, mais on les attend de pied ferme. Pour l’instant, ils n’ont pas bougé.»

À lire aussiÀ Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Dans la base navale de Mykolaïv, la petite marine ukrainienne a sabordé au début de la guerre ses deux seules frégates, pour éviter qu’elles ne soient prises ou coulées par les Russes. Mais la destruction du croiseur russe Moskva, dont les habitants de la ville rappellent volontiers qu’il avait été construit dans les chantiers de Mykolaïv à l’époque de l’URSS, a rétabli l’équilibre.

L’offensive russe le long de la mer Noire s’est arrêtée sur le Boug. Les deux ponts de Mykolaïv étaient un objectif stratégique pour les Russes. Leur prise leur aurait ouvert la route d’Odessa et aurait signifié pour l’Ukraine la perte de son dernier accès à la mer. Mais leur attaque s’est brisée sur les défenses de la ville.

«Ils sont arrivés dans les faubourgs et à l’aéroport, dit Shpolianski, mais ils ne sont jamais allés plus loin.» L’armée régulière et les volontaires ukrainiens ont tenu bon. La défense victorieuse de la ville a rendu célèbre le général Dmitry Marchenko, le commandant de ce port stratégique. Les avenues et les parcs de Mykolaïv ressemblent encore à un camp retranché, avec de profonds postes de tirs aménagés et soigneusement camouflés aux carrefours et sous les arbres, prenant en enfilade les avenues. «Mykolaïv a aussi bénéficié de la défense de Kherson, qui avait ralenti et épuisé les Russes», raconte Oleksandr Ukhmanovsky, un volontaire qui n’a pas quitté la ville depuis le début de la guerre. «Les gens qui avaient peur étaient partis. La population qui était restée était composée par les fatalistes. Tout le monde était galvanisé.»

Militairement, l’activité des Russes n’a aucun sens. Ils lancent de petites attaques presque tous les jours, mais nous les repoussons

«Je n’ai aucune illusion sur ce qui se serait passé en ville si les Russes avaient pris la ville, dit Ilya Shpolianski. On sait comment ils se comportent dans les régions qu’ils contrôlent.» Cet homme d’affaires et activiste a rejoint la défense territoriale le 4 mars, juste à temps pour la bataille. Depuis, il a fondé une association des réservistes, les vétérans de l’opération anti-terroriste (nom donné aux opérations contre les séparatistes pro-russes menées par l’Ukraine dans le Donbass depuis 2014). Il distribue du matériel aux soldats et des vivres aux civils restés dans la zone des combats. Des cartons de médicaments, des sacs de pommes de terre et des drones commerciaux dernier modèle s’empilent dans les locaux de l’association. «On va tout distribuer aux soldats et aux habitants restés dans les villages de la ligne de front.»

La bourgade de Lymane, au bord du Boug, à une vingtaine de kilomètres au sud de Mykolaïv n’a jamais été prise par les Russes. Mais certains de leurs soldats isolés s’y sont égarés. «On en a tué un et fait prisonniers cinq autres», annonce fièrement la staroste Natalya Panachiy, comme si elle les avait capturés elle-même. Cette femme énergique aux cheveux courts est maire d’une commune de six villages. Même si les trois quarts de ses administrés ont pris la fuite, «il y avait un embouteillage comme on n’en a jamais vu», se souvient-elle. La staroste est restée à son poste. «Il y a tant de choses à faire, dit-elle, comme par exemple d’inscrire le village sur la liste des localités victimes de la guerre pour obtenir des indemnités.» Natalya Panachiv espère que la destruction de son propre bureau par l’artillerie russe constituera un argument suffisant auprès de l’administration régionale. «On venait juste de refaire le papier peint», dit-elle en montrant la façade éventrée et les étages effondrés du siège de la municipalité, des papiers encore accrochés à un panneau. «Dire qu’il y a encore quelques mois notre village était si paisible. Nous avions même organisé comme chaque année la fête du bortsch, la traditionnelle soupe ukrainienne.» Elle ne sursaute même plus aux tirs de roquettes qui partent dans un sifflement assourdissant à proximité du village. «Celles-là, ce sont les nôtres, dit-elle d’un ton expert. Les Russes ne reviendront pas, nos garçons les en empêchent.»

Avec la guerre s’est installée une forme de fatalisme et de détermination dans la population ukrainienne. Les nouvelles en provenance de Kherson, prise par les Russes début mars, font état des intentions de l’occupant d’organiser un référendum sur le modèle de celui qui avait servi à justifier l’annexion de la Crimée en 2014, et de détacher cette région de l’Ukraine.

À lire aussiÀ Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de notre envoyé spécial du Figaro

«Le sort de Kherson nous indique ce qui se passerait dans le reste de l’Ukraine si les Russes avaient remporté la victoire», confie Anastasia Korzhenko, qui dirige les services juridiques de la mairie de Mykolaïv, et est à présent mobilisée dans un état-major humanitaire régional, chargé de coordonner l’aide à la population. «On n’aurait jamais cru ça possible, en Europe, au XXIe siècle, mais depuis le 24 février dernier, nous savons que ça l’est. La guerre n’est pas terminée, et la situation militaire peut encore se retourner, tout le monde reste mobilisé», dit cette jeune femme. Privée d’eau depuis trois semaines comme le reste de la ville depuis que les Russes ont détruit les tuyaux de pompage dans le Boug, Anastasia Korzhenko prend ces contraintes avec philosophie. «Ça nous rappelle combien les aspects les plus banals de la vie quotidienne en temps de paix, comme avoir de l’eau au robinet, dépendent en fait du travail et des compétences de beaucoup de gens. Et ça vaut le coup de se battre pour rétablir cet ordre-là.»

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Le Figaro

Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, où en est la guerre en Ukraine ?

Alexis Feertchak

VIDÉO - Alors que les forces russes avancent - quoique lentement - dans le Donbass, Le Figaro fait le point sur la situation militaire et géopolitique, en vidéo et cartes à l'appui.

Au 70ème jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les combats s'intensifient dans le Donbass, nouvelle priorité de Moscou, qui veut l'emporter dans l'ensemble des deux oblasts de Donetsk et de Lougansk, pour partie contrôlés par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est l'Acte II de la guerre en Ukraine, commencé dès le début du mois d'avril. L'Acte I, lui, avait tourné à la défaveur de la Russie dont les troupes se sont progressivement enlisées dans la région de Kiev au nord du pays, avant de devoir s'en retirer. Désormais, c'est le front de l'Est qui est le plus stratégique, devant le front du Sud où la tension demeure intense, attaques russes et contre-attaques ukrainiennes se succédant, sans avancée territoriale majeure dans un sens comme dans l'autre.

À lire aussiGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Les Russes marquent-ils des points dans le Donbass ? Quel est le rapport de force entre les deux adversaires ? Quels sont les objectifs à court et moyen terme de Moscou ? L'Ukraine peut-elle lancer une contre-offensive et les armes occidentales peuvent-elles changer la donne ? Avec les explosions en Transnistrie, cette région séparatiste prorusse de Moldavie, le conflit pourrait-il s'étendre ? Est-on entré dans une longue guerre ? Dans ce nouveau point de situation, retrouvez nos réponses en vidéo, cartes à l'appui. Quarante minutes pour comprendre la situation militaire et le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine.

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

À lire aussiGuerre en Ukraine : pourquoi l'offensive russe ne se passe pas comme prévu

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

À lire aussiGuerre en Ukraine : comment soldats et civils exploitent le terrain pour ralentir l'offensive russe

Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

À lire aussiUkraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

À VOIR AUSSI - Des bâtiments détruits dans l'est de l'Ukraine après des bombardements russes

Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

À lire aussiComment l'armée russe déploie sa stratégie sur le sol ukrainien

Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

À lire aussiUkraine: l’artillerie et les bombes thermobariques au cœur de l’offensive russe

Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

À lire aussiLes missiles Javelin, Stinger et NLAW, cauchemar des forces russes

La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

À lire aussiUkraine : sous-estime-t-on la puissance de l'armée russe à cause de la guerre de l'information ?

Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

À lire aussiLa Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

À VOIR AUSSI - L'armée russe reconnaît pour la première fois des «morts» en Ukraine

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

Le Figaro

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Coline Renault

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

À lire aussiLa guerre en Ukraine déplace des GPA en France

Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

À lire aussiÀ Nancy, des interprètes au service des réfugiés ukrainiens

Si les réfugiés ukrainiens sont bel et bien éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA), leurs hébergeurs français ne perçoivent aucun défraiement particulier en échange de leur aide. «Quand je cherche des particuliers pour accueillir les Ukrainiens, la question des charges se pose presque systématiquement. Être seul ou être quatre, cinq, voire plus, ce n’est pas la même chose en termes de dépenses», affirme Maxime Dheilly, bénévole à la Croix Rouge à Amiens. Il héberge depuis quelque temps une mère de famille ukrainienne et ses deux filles dans son petit F2, pendant qu’il dort sur le canapé d’un ami. «Je me suis donné deux mois pour leur laisser le temps de se retourner», espère-t-il.

Par la suite, le jeune homme a trouvé quelqu’un prêt à offrir son appartement, à condition qu’on l’aide pour les charges. «Je me vois mal demander ça aux réfugiés, dans la situation où ils sont», ajoute-t-il. À Bordeaux, Jean-Michel Allix, qui héberge cinq Ukrainiens depuis la mi-mars dans son appartement de 95m², a vu passer le montant de ses courses de 300 à 1600 euros par mois. «Sur le long terme, ça commence à peser. J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes, mais sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi», déplore-t-il.

À VOIR AUSSI – À Marseille, un ferry transformé en hôtel flottant pour les réfugiés ukrainiens

Une organisation complexe

Nombre de volontaires français n’avaient pas anticipé la portée de leur engagement si la guerre, comme c’est finalement le cas, était vouée à perdurer. À Nice, Corinne Pélissier a offert la chambre de son fils aîné parti à Paris à une Ukrainienne accompagnée de ses trois enfants en bas âge, poussée par une envie d’être utile, mais sans penser réellement à ce que son engagement impliquerait dans son quotidien. «Je pensais que ce serait temporaire : soit que la guerre s’arrêterait rapidement, soit que les institutions nous proposeraient une solution pérenne», reconnaît-elle. Résultat, il faut apprendre à vivre à six dans un petit F3, plier et replier le canapé du salon, où dorment les deux enfants. Chacun essaie ensuite de trouver sa place dans ce nouveau quotidien. «Il n’y a plus d’intimité, plus de vie de famille. Mon fils aîné ne peut plus revenir à la maison pendant les vacances, regrette-t-elle. Évidemment, nos petits problèmes sont dérisoires. Mais ce n'est pas confortable, même pour les réfugiés. Il va falloir trouver une solution au long cours.»

À lire aussiGuerre en Ukraine: les Occidentaux face au risque de cobelligérance

Parfois, l’accueil des réfugiés implique une organisation qui vient perturber tout le fonctionnement de la vie familiale. À Tours, l’enfant ukrainien que Sophie Agier héberge n’a pas pu être scolarisé dans la même école que celle de ses enfants. Il faut alors s’arranger pour aller les chercher en même temps dans un endroit différent. «Il faut une énergie folle pour trouver des solutions. On y arrive, mais au prix d’une organisation et d’un investissement de temps monumentaux», affirme-t-elle. Jean-Michel Allix a, lui, renoncé à «toute vie sociale et familiale». Il se dit, après un mois, totalement «à bout» : «Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu». Sans parler de la cohabitation, compliquée. Il y a eu cette première famille qu’il a hébergée, avec ces deux jeunes ukrainiennes qui «ne levaient pas le petit doigt», se couchant et se levant très tard. «De vraies princesses, c’était compliqué à gérer», souffle-t-il. Et puis le bébé, qui écrit sur les murs et oblige à sans cesse tout nettoyer.

Tous soulignent toutefois «l’aventure humaine», et affirment ne pas regretter leur engagement. «Humainement, c’est très riche. C’est une expérience fabuleuse», estime Sophie Agier. Et Corinne Pélissier de conclure : «Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires».

À VOIR AUSSI - Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement

Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel

REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.

Le Figaro

La météo du dimanche 1er mai : retour des nuages par l'Ouest

Le Figaro

Les nuages seront plus nombreux que samedi, sans apporter de pluie. Le ressenti pourra sembler bien frais pour un début de mois de mai.

Ce dimanche 1er mai, jour de la fête du travail, le ciel sera plus voilé que la veille, note La Chaîne Météo * dans son bulletin quotidien. L'anticyclone britannique connaît une petite faiblesse. Il a tendance à se replier vers l'Irlande. Une perturbation de faible activité en profitera pour traverser le nord et l'ouest du pays, apportant de nombreux nuages.

À lire aussiParlez-vous météo?

Partout ailleurs, le ciel se voilera au fil de la journée, mais le ressenti restera agréable. Sur les Alpes, le relief corse et les Pyrénées, une averse restera possible l'après-midi, sans aller jusqu'à l'orage. Sous ces nuages, le ressenti pourra sembler bien frais pour un début de mois de mai.

La météo dans votre région

De la Bretagne aux Hauts-de-France, le ciel sera souvent gris au cours de la journée. Quelques gouttes tomberont probablement en bord de Manche. Il ne fera que 5 à 8°C le matin et 13 à 16°C de maximum, avec un ressenti frais au vent de Nord-Est.

Des Pays de la Loire à la Champagne et aux Ardennes, jusqu'en Lorraine, en passant par le bassin parisien, le ciel sera également assez nuageux toute la journée. Il fera frais le matin avec 6 à 9°C. L'après-midi, des températures entre 16 et 18°C sont attendues.

De l'Aquitaine à l'Alsace en passant par le Massif central, le ciel sera assez lumineux, même si un voile nuageux s'épaissira davantage au fil des heures. De 5 à 10°C le matin entre la plaine d'Alsace et le Pays basque, et de 17 à 22°C dans l'après-midi.

À lire aussi«Asthme des orages»: quand la météo déclenche des crises en cascade

Sur les Alpes, les Pyrénées et la Corse, après une matinée assez ensoleillée, les cumulus prendront de l'ampleur l'après-midi avec un petit risque d'averses. Celles-ci resteront ponctuelles et ne prendront pas de caractère orageux. Les températures atteindront 19 à 21°C l'après-midi en plaine.

Sur les régions méditerranéennes, la journée sera placée sous un soleil généreux. Mais en Provence Côte d'Azur, le ciel deviendra plus nuageux l'après-midi et il y aura un risque d'ondées en fin de journée dans l'arrière-pays. Il fera assez chaud l'après-midi, avec des températures allant de 23 à 26°C.

La météo du jeudi 28 avril : nouvelle journée ensoleillée

Le soleil s'installe sur une large majorité du pays ce jeudi, et les températures continuent d'augmenter. Un temps particulièrement clément qui inquiète les agriculteurs en manque de pluie.

Regarder la vidéo

La météo du vendredi 29 avril : temps mitigé mais toujours sec

Si le ciel est partagé entre nuages et soleil ce vendredi, la pluie n'est pas annoncée et les températures gardent la douceur affichée depuis le début de la semaine.

Regarder la vidéo

La météo du mercredi 27 avril : temps printanier, perturbations en Aquitaine

Malgré des températures particulièrement fraîches dans la matinée, la météo est agréable ce mercredi sur l'ensemble du pays, à l'exception de l'Aquitaine qui subit une dépression venue d'Espagne.

Regarder la vidéo
Le Figaro

«Croissance: l’engrenage infernal»

Gaëtan De Capèle

L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.

Depuis quelques mois, nous nous étions pris à rêver. La crise sanitaire absorbée jusqu’à l’indigestion par l’État-providence, les affaires semblaient reparties de l’avant comme personne n’avait osé l’imaginer. La reprise en trombe de l’activité après des mois de pandémie, la santé retrouvée des entreprises, la baisse continue du chômagenous avaient même presque plongés - il en faut peu chez nous - dans un climat de douce euphorie. Patatras! Le zéro de croissance des premiers mois de l’année laisse entrevoir un atterrissage beaucoup plus brutal que prévu. Le gouvernement, une fois n’est pas coutume, n’y peut rien: Ukraine, Covid, Chine, flambée des prix de l’énergie et des matières premières… une invraisemblable accumulation de calamités accable la planète sans distinction. Les temps s’annoncent rugueux pour tout le monde.

Chez nous, au grand brouillard politique qui prévaut depuis l’élection présidentielle, s’ajoute désormais l’incertitude économique. Car ce changement de décor installe un engrenage infernal qui perturbe tous les scénarios, à commencer par celui de l’exécution du budget. Bâti sur une prévision de PIB en hausse de 4 %, il est d’ores et déjà totalement obsolète. De sérieuses questions se posent aussi sur les dizaines de milliards d’engagements du candidat Macron (aides publiques contre l’inflation, revalorisation du smic, des retraites, des minima sociaux…). Ils constitueront autant de chèques sans provision qui viendront creuser les déficits. Ces dépenses, comme les précédentes, n’ont guère d’importance, nous expliquait-on jusqu’ici, puisqu’elles seront comblées par les recettes de la croissance. Laquelle s’évaporant, le serpent se mordit la queue.

L’affaire n’aurait rien d’inquiétant si nous disposions de marges de manœuvre financières, comme nos voisins d’Europe du Nord, qui remplissent leurs caisses dans les temps prospères et les vident en période de vaches maigres. Les nôtres, hélas, sonnent creux depuis des décennies, quelle que soit la météo. Et chaque soubresaut nous affaiblit encore un peu plus.

Bertille Bayart: «Déjà l’heure des chèques et des choix»

CHRONIQUE - Alors qu’Emmanuel Macron vient d’être réélu président, il y aura un projet de loi de finances rectificative (PLFR) dès cet été.

«Il est urgent d'ériger l'alimentation en grande cause du quinquennat»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La tragique guerre en Ukraine révèle brutalement la fragilité de l'indépendance agricole française, écrit le président de la Coopération agricole Dominique Chargé. Selon lui, produire plus est une évidence quand on risque la pénurie.

Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine

Camille Lestienne

Covid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.

Bonjour,

On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro

1. Persistance des symptômes

Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.

À lire aussiLa solidarité familiale a bien fonctionné pendant la crise du Covid

Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.

Les chiffres à retenir

  • 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
  • 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
  • 67.711 nouveaux cas détectés
  • 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 41 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 27 avril

2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois

De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.

Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.

À lire aussiFrançois Godement: «La Chine est devenue une destination moins sûre»

À VOIR AUSSI - Covid-19: Pékin entame son troisième jour de tests de masse, le nombre de cas augmente

3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis

En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.

4. Et aussi

Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.

Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.

Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.

Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

À lire aussiCovid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

À lire aussiCovid-19 : que faut-il faire lorsqu'on est «cas contact» ?

En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

À lire aussiVous venez d'apprendre que vous êtes positif au Covid-19, que faire ?

À la semaine prochaine.

Covid-19 : 52.919 nouveaux cas, 149 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Covid-19 : 147 morts en 24 heures, 24.430 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.

Les podcasts du Figaro : Au goulot !

Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.

Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

Lire le dossier
Le Figaro

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?

Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».

Quelle politique devra mener le président réélu ?

Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?

Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?

C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.

» Voir l'émission du mardi 26 avril :

Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

GRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.

Présidentielle 2022 : le Conseil constitutionnel invalide les votes de la commune où Jean Lassalle a mis en scène son abstention

Lors du second tour, le député et ex-candidat a diffusé une vidéo dans laquelle il a publiquement manifesté son «refus» de voter.

Regarder la vidéo

Emmanuel Macron fait le bulletin de notes des ministres avant le remaniement

RÉCIT - Le président réélu a profité de ses 24 heures «de recul» à La Lanterne pour faire le bilan de la campagne de ses troupes.

Le Figaro

Biarritz : pour la vue, l'ambiance ou la déco, nos dix hôtels préférés

Astrid Taupin

Au Pays basque, un vent de fraîcheur souffle sur l'hôtellerie. Nous avons sélectionné les plus jolies adresses de la ville à découvrir sans tarder.

Pour la vue

LE CAFÉ DE PARIS****

Une institution à Biarritz. Le Café de Paris repris par l'ex-championne de ski Annie Famose et ses enfants Sarah et David Brémond, s'est offert il y a quelques mois un relooking total grâce au talent de la décoratrice Sarah Lavoine. Un petit établissement de dix-neuf chambres seulement mais toutes bénéficient d'une vue mer panoramique. Les suites au dernier étage jouissent de terrasses donnant sur la Grande Plage, l'Hôtel du Palais et le phare.

Bien sûr, on reconnaît la patte de Sarah Lavoine, son bleu iconique sur les plafonds du restaurant et en touches, sur la moquette des chambres. Une ambiance maison de bord de mer décontractée qui joue sur les détails avec des panneaux de paille tressée, des carrelages en grès cérame couleur terracotta et des douches hammam dans les salles de bains. Cerise sur le gâteau basque, la carte du restaurant est signée du chef étoilé Cédric Béchade.

Ce que vous allez aimer : l'emplacement au cœur de la ville et la terrasse pour prendre son petit déjeuner face à l'océan.

À partir de 183 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner : 19 €.

Hôtel Café de Paris, 5, place Bellevue, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 24 19 53.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

VOIR LE DOSSIER - Biarritz : le guide de voyage du Figaro

LE CARLINA LODGE

Difficile d'être plus près de l'océan : le Carlina Lodge est situé sur la plage de la Côte des Basques. Vingt-trois chambres et appartements avec terrasse donnent l'impression de vivre sur un bateau. Oreilles sensibles, munissez-vous de boule Quies car le bruit du ressac peut déranger. À marée haute, les vagues claquent sur les roches en contrebas. Le dépaysement est garanti. Avec son ambiance de surf motel, le Carlina Lodge a gardé son style années 1970 avec ses luminaires en plexiglas transparent et ses petits carreaux de faïence dans les salles de bains. Il a vu passer toutes les légendes du surf mondial : Miki Dora, Greg Noll, Nat Young… Certes, les équipements ne sont pas dernier cri, mais l'expérience est unique.

Ce que vous allez aimer : descendre de votre chambre en maillot de bain pour faire un plouf dans l'océan.

À partir de 142 € la nuit. Petit déjeuner : 6 €, pour une boisson chaude et une viennoiserie, ou 12 € le complet.

Le Carlina Lodge, 9, boulevard du Prince de Galles, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 24 42 14.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

En famille

LE JULES VERNE***

La chaîne Best Western évolue et s'est étoffée avec une collection d'hôtels littéraires. Après le Gustave Flaubert à Rouen et le Swann à Paris, voici le Jules Verne à Biarritz. Mais quel rapport entre l'auteur de Vingt Mille Lieues sous les Mers et la cité balnéaire ? Jules Verne n'était pas un habitué du Pays basque, en revanche, les deux ont un point commun avec l'océan et les voyages. Situé juste en face du Musée Asiatica, l'hôtel propose 78 chambres dont une suite familiale de 26m² et un appartement de 70 m². Les chambres ne portent pas de numéro mais le nom des œuvres de l'auteur. Des aquarelles de Jean Aubertin au mur rappellent les personnages «verniens». Tous ces clins d'œil à l'écrivain voyageur sont une aubaine pour faire découvrir aux jeunes un pan de la littérature française. À la réception, une bibliothèque multilingue de 500 ouvrages de l'écrivain. L'occasion de relire les grands classiques.

Ce que vous allez aimer : la piscine agréable à marée haute lorsque les plages de la ville sont bondées, un espace de coworking et la station de vélos électriques Vélibleu juste en face de l'hôtel pour vous déplacer dans les environs.

À partir de 114 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner buffet : 16 € (gratuit pour les moins de 4 ans et demi-tarif jusqu'à 12 ans), petit déjeuner express : 7 €, parking : 14 € par jour.

Le Jules Verne, 2, rue Guy Petit, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 22 20 20.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

À lire aussiÀ Biarritz, la rénovation impériale de l’hôtel du Palais

HOTEL & COLIVING SAINT CHARLES BIARRITZ ****

Il suffit de pousser la porte en fer forgé de cet hôtel particulier et passer sous la glycine pour se sentir totalement dépaysé. Un jardin à l'anglaise et une terrasse avec des jeux pour les enfants feront que vous vous sentirez « comme à la maison ». Nous sommes bien loin des hôtels de chaîne standardisés. Presque toutes les chambres ont été rénovées et sont meublées avec des pièces vintage. Certaines peuvent accueillir jusqu'à quatre personnes, pratique pour les familles. Le dimanche, un brunch ouvert à la clientèle extérieure est proposé dans le jardin. À la réception, on trouve encore le tableau à clés comme dans les vieux hôtels. Hors saison, l'hôtel accueille les coworkers.

Ce que vous allez aimer : la convivialité et les prix tout doux pour le co-living en basse saison. À partir de 29 € la nuit pour un minimum de 7 nuits.

À partir de 84 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner : 9 €. Brunch entre 19 et 24 €. Garage privatif sur réservations : 15 € la nuit.

Hôtel Saint-Charles, 47, avenue de la Reine Victoria. 64200 Biarritz. Tél. : 06 19 75 27 97.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Pour le petit déjeuner

LE SAINT-JULIEN***

On se croirait presque à la campagne pourtant le Saint Julien n'est qu'à quelques minutes à pied du quartier des Halles. Mais, la vue sur le parc Mazon lui donne un air bucolique. Au Saint-Julien, l'impression de maison de famille est immédiate. Le parquet de l'escalier craque sous les pieds, le salon à l'entrée à gauche avec sa cheminée nous fait dire que les jours de pluie, on sera content de se lover dans les canapés en cuir et que le baby-foot un peu plus loin occupera les enfants pendant des heures. Dans le même esprit, les chambres aux tons pastel invitent au repos. Certaines bénéficient d'une petite alcôve avec un lit simple et permettent d'accueillir un couple avec un enfant. Le petit déjeuner fait la part belle aux produits locaux.

Ce que vous allez aimer : l'offre Stay and Surf qui vous permet de réserver une chambre en même temps qu'un cours de surf avec une ancienne championne et le restaurant éphémère en collaboration avec le bar à vin toulousain Maître Renard qui proposera des assiettes à partager durant tout l'été.

À partir de 137 la nuit en chambre double. Petit déjeuner : 12 €. Parking : 20 € par jour.

Hôtel Saint-Julien, 20, avenue Carnot, 64200 Biarritz. Tél : 06 24 83 66 96.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

L'HÔTEL AMA***

Ama en basque est le diminutif d'amatxi qui veut dire grand-mère. Le décor est planté ! L'hôtel Ama a su recréer cette ambiance de maison familiale avec un petit salon à l'entrée, des canapés Chesterfield pour se reposer. Le bureau de la réception est un ancien meuble de la famille du propriétaire et la jolie salle à manger donne envie de prendre son temps pour le petit déjeuner. Parlons en justement. Au menu, œufs brouillés, saumon fumé, fromage de brebis et surtout le granola, la pâte à tartiner et les confitures préparées avec amour par Anaïs, une des employés de l'hôtel. Les chambres à l'étage ont été rénovées l'an dernier. Un joli papier peint à grosses fleurs sur les murs, qui nous replonge dans nos souvenirs de vacances chez nos grands-mères. Certaines jouissent d'un petit balcon en fer forgé qui leur donne du charme.

Ce que vous allez aimer : l'emplacement à deux pas de la Grande Plage et à côté de l'épicerie-restaurant Epoq, notre adresse iconique.

À partir de 101 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner salé et sucré : 13 €. Parking : 12 € par jour.

Ama hôtel, 8, rue de la Maison Suisse, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 22 64 60.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Pour l'ambiance

L'HÔTEL DE SILHOUETTE****

Juste en face des célèbres Halles de Biarritz, le Silhouette vient de rouvrir après plusieurs mois de travaux. Les vingt et une chambres sont flambant neuves. La situation est idéale, juste en face des Halles devenues le quartier à la mode de la ville. On ne saurait trop vous conseiller celles donnant sur le magnifique jardin et l'océan en second plan. Une décoration chaleureuse empreinte de touches méditerranéennes. Les canapés sont habillés de tissus Casa Lopez. Des papiers peints aux motifs tropicaux vous transportent au bout du monde. Le tout donne un joli ensemble certes éclectique mais très harmonieux. Une vraie originalité quand beaucoup d'hôtels aujourd'hui semblent adopter le même style.

Ce que vous allez aimer : les concerts de jazz live le soir à l'heure de l'apéro, les déjeuners au calme dans le jardin et le parking, un véritable plus en plein centre.

À partir de 270 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner : 19 €. Parking : 19 € par jour.

Hôtel Silhouette, 30, rue Gambetta, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 24 93 82.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

LE GARAGE****

Cet ancien garage abandonné pendant une trentaine d'années a enfin trouvé un repreneur. De ce lieu culte qui accueillait dans les années 50 les belles voitures américaines des clients de l'hôtel Régina voisin, il ne reste plus que la façade. Vingt-sept chambres dont douze suites. Les deux plus grandes entre 40 et 70 m² ont élu domicile au dernier étage. Dotées d'immenses terrasses elles ont une vue imprenable sur l'océan. Les chambres aux étages inférieurs bénéficient d'un patio. Un couloir de nage au cœur d'un espace végétalisé avec du mobilier de jardin très coloré en PVC recyclé de la marque AMES. Les penderies en bois et métal ont été réalisées par Blunt, un menuisier biarrot. Certains pans de murs ont gardé le côté brut du béton, un clin d'œil au garage de l'époque et les têtes de lit en arrondi rappellent la façade en forme d'arche. Ouverture prévue début août 2021.

Ce que vous allez aimer : l'ambiance boutique hôtel, le shop qui permet de découvrir des créateurs locaux comme les maillots de bain Albertine.

À partir de 197 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner buffet : 20 €.

Hôtel Le Garage Biarritz, 50, avenue de l'Impératrice. 64200 Biarritz. Tél. : 05 86 98 02 20.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

LE PALMITO***

Le ton est donné dès l'entrée avec un rack et des planches de surf à l'entrée. Le Palmito se rapproche de l'auberge hôtel pour une clientèle qui recherche un lieu facile, bien placé et une ambiance décontractée. Le salon au premier étage vous embarque direct à Hawaï avec des livres sur la destination et des statues en forme de Tiki. Une vingtaine de chambres dont deux dortoirs avec des lits capsules comme au Japon, des chambres doubles joliment décorées avec des têtes de lits en rotin et des meubles ramenés de Marrakech. Enfin, un appartement au dernier étage pour quatre personnes avec rooftop. En pleine saison, demandez plutôt des chambres sur l'arrière, plus calme.

Ce que vous allez aimer : une jolie déco personnalisée où l'on se sent tout de suite chez soi. Location de planches de surf, de vélos électriques sur place et massages en chambre sur réservation.

À partir de 123 € la nuit en chambre double. Petit déjeuner buffet : 18 €.

Le Palmito, 7, rue du Port-Vieux, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 24 16 56.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

[Initialement publié en juillet 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

L'hôtel H15 Palace à Cracovie, l'avis d'expert du Figaro

Écho à la splendeur historique et artistique de la perle polonaise, cet établissement fraîchement inauguré insuffle un nouveau style au cœur de la vieille ville. On a testé.

L'hôtel Glenlo Abbey à Galway, l'avis d'expert du Figaro

Dominant la rivière Corrib à quelques minutes de Galway, à l'ouest de l'Irlande, cette demeure en pierre, d'allure austère allie la convivialité d'une maison familiale avec les prestations d'un cinq-étoiles. On a testé.

L'Humanité

« Ma famille afghane », un regard subtil sur les flammes du foyer

Nos recommandations culturelles

Ce bijou de l’animation tchèque signé Michaela Pavlatova confronte une jeune Européenne à la violence des traditions familiales dans l’Afghanistan de 2001.

Michaël Mélinard

L’Orient et l’Occident ne font pas toujours bon ménage au cinéma. La rencontre se solde trop souvent par un regard condescendant, porté par un personnage originaire d’Europe ou d’Amérique du Nord, témoin et représentant d’une civilisation dite avancée, sur des pratiques obscurantistes ou barbares. En apparence, « Ma famille afghane » fonctionne sur cette trame éculée. Pourtant, l’expérimentée et multiprimée cinéaste tchèque Michaela Pavlatova évite cet écueil avec finesse. Elle procède par la grâce d’Herra, son héroïne.

Ce beau film d’animation, récompensé entre autres au festival d’Annecy, transfère cette étudiante praguoise sans perspectives affectives, familiales ou professionnelles de son pays d’origine à l’Afghanistan de 2001. Tombée amoureuse de Nazir au premier regard, elle le raccompagne dans sa patrie, tout juste libérée des talibans, et l’épouse. Dans cet environnement insolite, parfois hostile, elle cohabite avec sa belle-sœur, son beau-frère et leurs enfants, ainsi que le grand-père et la mère de son époux. Elle découvre, en même temps qu’une nouvelle famille, son infertilité. Entre pourtant dans sa vie Maad, un attachant garçon handicapé et abandonné. Elle l’adopte. La sensibilité artistique et la spontanéité de son jeune fils décontractent l’ambiance pesante du foyer, en proie au sexisme et à la violence ordinaires.

précarité de la condition féminine

La prolifique animation tchèque avait jusque-là beaucoup séduit les enfants avec les délicieux « Pat et Mat » ou « la Petite Taupe ». Comme le montre ce film rompant avec les archétypes, elle a encore de beaux jours devant elle, en s’adressant aux adultes. Des couleurs vives, une animation sans fioriture, mais un sens aigu de la narration marquent cette adaptation de « Frista », un roman inédit en France de l’autrice, journaliste et humanitaire tchèque Petra Prochazkova. « Ma famille afghane » scrute l’imaginaire féministe. Non seulement le récit suit l’évolution d’Herra, entre révolte et soumission, mais il met aussi en balance plusieurs approches opposées : un front du refus, incarné par une militante d’ONG états-unienne, et une politique pragmatique des petits pas d’une efficacité très discutable. Néanmoins, la cinéaste ne juge pas ses personnages féminins. Elle documente en revanche la précarité de leur condition et l’omniprésence de l’oppression masculine. Viols conjugaux, féminicides, manipulations familiales, obstacles à l’éducation des filles, la liste ressemble à un puits sans fond.

L’œuvre déconstruit aussi l’idée de la maternité autour d’une femme pleinement mère alors que son corps l’empêche d’enfanter. Elle échappe ainsi à toute assignation. Maad, gamin formidable au corps cabossé, apparaît comme le moteur de l’intrigue et un joli pied de nez au virilisme et au masculinisme ambiants.

Au-delà de ces questions familiales, le long métrage explore la grande histoire, avec les limites et les dangers d’une occupation. Ici, la présence des soldats de l’Otan, censés éviter le retour des talibans, génère davantage de frustrations que d’attentes, plus d’incompréhension qu’un véritable espoir de paix dans un double jeu de poker menteur quasi permanent.

cinéma d'animationAfghanistan
Le Figaro

Le classement des villes où le travail ne manque pas

Marti BlanchoWilliam Plummer

PALMARÈS EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les données de 100 communes françaises pour comprendre où le marché du travail est le plus dynamique et le moins marqué par la précarité.

Traverser la rue est-il suffisant pour trouver du travail? L'expression colle encore à Emmanuel Macron comme le sparadrap du capitaine Haddock. Les mots prononcés étaient caricaturaux. Cependant, c'est une réalité statistique : aujourd'hui certaines villes ne sont plus très loin de pouvoir garantir le plein-emploi. Elles sont en quelque sorte les championnes de la reprise économique post-Covid. Le Figaro a cherché à comprendre quelles étaient les communes au marché de travail le plus florissant.

Pour 100 villes de France, nous avons comparé le nombre de postes proposé en rapport au nombre de demandeurs. Et surtout, nous avons analysé quelles sont celles où l'on peut trouver la plus grande part de CDI. Numérique notamment cybersécurité, bâtiment, tourisme, santé… Dans ces villes où le travail ne manque pas, la demande est forte dans de nombreux secteurs. Alors que certains recrutent sans problème, d'autres ont beaucoup de mal à trouver des candidats.

Quelque chose ne tourne pas rond. Un million d'offres sont disponibles sur Pôle emploi alors que 3,19 millions de Français cherchent un travail. Un phénomène qui s'explique par une inadéquation entre l'offre et les profils des demandeurs. Certes, en agrégeant tous les secteurs, notre palmarès ne fait pas ressortir les spécificités locales en matière de secteurs en tension. Il met cependant très bien en évidence les communes où offre et demande ont du mal à se rencontrer. «En 2022, 57,9% des projets d'embauche sont jugés difficiles par les employeurs», selon Pôle emploi.

La palme revient à Rennes, avec 84% des demandeurs couverts par une offre en ligne sur Pôle emploi, tous secteurs confondus. Ainsi, la capitale de la Bretagne pourrait presque atteindre le plein-emploi. Face à «la crise actuelle, [...] propice à susciter des bifurcations professionnelles» d'après une étude de France compétences publiée en février, la richesse de l'offre tous secteurs confondus peut s'avérer être une aubaine pour les actifs aux envies de reconversion.

Rennes semble bénéficier d'une belle embellie qui concerne l'ensemble de la région. En effet, la chambre de commerce et d'industrie Bretagne a comptabilisé près de 11.000 offres d'emploi tout au long du premier trimestre 2022, « la plus forte demande jamais observée » depuis la création de l'outil de veille de la CCI en 2017.

Le numérique breton très demandeur

«Après deux années de crise sanitaire, le redémarrage de l'activité amène les entreprises à recruter à tour de bras», se félicite l'organisme. La CCI constate que 46% des projets de recrutement comptabilisés concernent le secteur des services, suivi par l'industrie avec 28% des offres.

D'ailleurs, le numérique semble avoir la cote à Rennes et sa métropole. De quoi séduire 14% des actifs souhaitant se reconvertir dans l'informatique, d'après une étude de l'entreprise HelloWork publiée en mars. Ainsi, la Direction générale de l'armement promet ainsi de recruter 400 personnes «dans les quatre ans qui viennent» pour sa section «maîtrise de l'information». Toujours dans l'informatique, Sopra Steria a annoncé 200 recrutements et Orange cyberdéfense en prévoit 100.

Le retour des touristes profite à Annecy

À l'autre bout de la France, Annecy est tout aussi bien lotie que Rennes : les offres de Pôle emploi représentent 83% des demandeurs. Une seconde place que la commune doit surtout au secteur touristique. Grâce au «rebond touristique», hôtellerie, restauration, commerces et professionnels de la montagne figurent parmi les plus gros recruteurs d'après Laurence Gattini, responsable emploi compétence du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce qui implique des contrats courts rythmés par les périodes de vacances. «On frôle 70% d'emploi saisonnier dans l'hébergement et la restauration, c'est un vrai sujet», fait remarquer Laurence Gattini. Néanmoins, la Venise des Alpes n'est pourtant pas en mal d'emplois stables, contrairement à d'autres communes tout aussi touristiques, comme Agde, Antibes ou Cannes. En effet, près de deux tiers des postes proposés à Annecy sont des CDI.

Plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers en 2022

Si les données de Pôle emploi pour établir ce classement ne permettent pas de définir les secteurs qui cherchent à employer localement, une étude nationale de l’opérateur public publiée mi-mars permet tout de même d’avoir une idée des grandes tendances. Ainsi, les majeurs projets de recrutements non-saisonniers en 2022 se cantonnent principalement dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration - serveurs, aides de cuisine, cuisiniers et employés polyvalents - du soin et de l’accompagnement de la personne - avec les aides à domicile, les aides soignants, ou encore les infirmiers - mais aussi dans le transport et la logistique, les métiers du bâtiment ou encore les ingénieurs et cadres d’étude.

De manière générale, les employeurs anticipent cette année plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers. Soit une hausse des intentions de 16,1% par rapport à 2021. Les projets de recrutement saisonnier ont quant à eux augmenté de 2,9%, portés notamment par le secteur agricole. Reste que 70,4% des projets d’embauche ne sont pas saisonniers.

Lyon, championne du CDI

En revanche, le palmarès change drastiquement si l'on classe les mêmes villes selon la part de CDI parmi les offres de Pôle emploi. L'Île-de-France apparaît alors majoritaire dans le haut du tableau. Malgré cela, Paris se voit dépassée par Lyon, où trois contrats sur quatre sont à durée indéterminée.

Laurence Gattini l'explique par la forte présence des «secteurs d'excellence, comme la tech , l'industrie et la recherche», avec des entreprises en pleine croissance et habituées à ouvrir des postes en CDI. La responsable emploi du Medef Auvergne-Rhône-Alpes tient cependant à rappeler que la cité des gones revient de loin après la crise du Covid-19 : «les entreprises ont beaucoup plus de visibilité qu'il y a un ou deux ans, lorsqu'on a observé une dégringolade de la part de CDI, qui basculaient le plus souvent en des CDD de deux ou trois mois.»

Le CDI majoritaire dans l'offre d'emploi

Et cette analyse se confirme également au niveau national. D’après l’enquête «Besoin en main-d’œuvre» de Pôle emploi, 54,3% des projets de recrutement en 2022 se feront en CDI soit une proportion supérieure de 11,5 points par rapport à l’année 2021. Cette tendance est notamment portée par l’augmentation de ces contrats dans l’industrie, les services aux particuliers ou aux entreprises et dans l’agriculture.

Presque deux tiers des recrutements des CDI répondent à un besoin de remplacement d’un salarié ou à des besoins liés à une nouvelle activité. À l’inverse, les contrats courts sont mobilisés en grande partie pour répondre à un surcroît d’activité où à un remplacement ponctuel.

Une chose est sûre : avec plus d’un million d’offres disponibles, de nombreuses opportunités se présenteront aux chômeurs en 2022. Charge au prochain gouvernement et aux territoires de faciliter les embauches et d’encourager les passerelles et les reconversions professionnelles dans les secteurs les plus en tension. Sans quoi l’objectif de plein-emploi à horizon 2027, espéré par Emmanuel Macron, ne restera qu’une simple utopie.

Méthodologie

Pour élaborer ces deux palmarès nous avons utilisé les données de Pôle emploi. D'une part, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A dans chaque commune à février 2022. Parmi celles-ci, nous n'avons gardé que les 100 premières avec le plus grand nombre absolu de demandeurs. D'autre part, le nombre total d'offres en ligne, dont le nombre de CDI, sur le site de Pôle emploi au 21 avril 2022 et pour chacune des 100 communes retenues.

Nous avons ensuite classé les villes une première fois en rapportant le nombre d'offres au nombre d'offres, tous secteurs confondus, au nombre de demandeurs. Le second classement s'obtient en rapportant le nombre de CDI au nombre total d'offres.

À VOIR AUSSI - «Nous devons travailler plus»: Emmanuel Macron souhaite atteindre «le plein emploi» et continuer la réforme des retraites

L'Humanité

Les plaisirs et les jours d’un expérimentateur

Nos recommandations culturelles

Le Petit Palais à Paris expose Giovanni Boldini, peintre de la vie mondaine à la Belle Époque et avant-gardiste sans en avoir l’air, à l’écart des révolutions artistiques de son temps.

Maurice Ulrich

«Il nous attire, il nous retient dans une atmosphère de serre chaude, parmi des orchidées savantes qui ne nourrissent pas en terre leur étrange et maladive beauté. » C’est Anatole France qui parle du jeune Marcel Proust. Nous sommes en 1896, il vient de publier « les Plaisirs et les jours », un recueil de nouvelles, son premier vrai livre. À Paris, le Petit Palais a repris ce titre pour l’exposition qu’il consacre à l’artiste Giovanni Boldini (1842-1931), peintre mondain s’il en fut.

L’allusion à Proust n’est pas vaine. Comme lui, Boldini mène une existence de dilettante aisé, familier des salons, de l’Opéra, appréciant la vie mondaine, les serres chaudes et la beauté des femmes. Il peint pour gagner de l’argent et s’il a été proche de Degas et connaît parfaitement ce qui se passe autour de lui, il n’a que faire des avant-gardes. À cette époque, il n’est pas le seul. Plusieurs peintres de très grand talent réalisent leurs œuvres à l’écart des révolutions artistiques en cours. John Singer Sargent, Jacques-Émile Blanche excellent dans le portrait, avec une touche rapide et fluide, apte à rendre les satins, le mouvement des robes du soir… C’est évidemment le cas de Boldini. C’est un magicien du genre et ses portraits des grandes mondaines de son temps, parfois des amies très proches, sont des fêtes du mouvement, de l’envol des formes, de l’explosion des couleurs. Il joue des roses, des noirs, des carmins, des verts chauds ou glacés.

Faire fi des détails

C’est chaque fois une fête pour les yeux. Mais il faut y regarder de plus près. Ses grands coups de pinceau s’entrecroisent, partent comme des fusées, font fi des détails, à tel point qu’on oublie le sujet et que l’on est dans des abstractions lyriques, quand les traits, les touches de couleur se répondent ou se défient.. On comprend alors que Boldini, en plus de son succès mondain, est un expérimentateur exceptionnel. Ses toiles « Marine à Venise » (vers 1909), « En soirée » (1911), « Nymphes au clair de lune » (1909) sont des folies qui n’ont plus qu’un rapport très lointain avec la figuration. On se dit qu’à sa manière, Boldini fut un avant-gardiste sans avant-garde, un novateur sans le dire, victime, peut-être, de son succès.

ExpositionsParis
Le Figaro

Présidentielle 2022 : comment a voté la France périurbaine ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Emblématique de la révolte des gilets jaunes, l'espace périurbain a particulièrement exprimé son rejet vis-à-vis d'Emmanuel Macron lors du dernier scrutin présidentiel.

Ni rurale, ni urbaine. La France périurbaine est un territoire nébuleux. Cela se ressent jusque dans la définition qu'en donne l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) : «Communes ou unités urbaines dont au moins 40 % des actifs résidents travaillent dans le pôle [urbain] ou dans les communes attirées par celui-ci».

Plus que dans un urbanisme qui leur serait propre, c'est à travers un flux de main-d’œuvre que se définissent les couronnes périurbaines. Sans en faire pleinement partie, elles enserrent les grands pôles d'activité urbains et les irriguent en force de travail.

Présidentielle 2022 : quelle part représente la France périurbaine ?

La France périurbaine possède quelques caractéristiques propres. En particulier, celle d'être un espace de transit et de flux. On pense notamment aux trajets quotidiens effectués par les actifs vers le pôle urbain. Des trajets souvent effectués en voiture individuelle. L'espace périurbain, mal desservi, se situe à l'extrémité des réseaux de transport collectif, là où ceux-ci deviennent à la fois moins denses et moins fréquents. On comprend mieux, dès lors, la crispation qu'engendre la hausse des prix à la pompe dans cette France, entièrement structurée autour de la voiture et des axes routiers.

À lire aussiCarburants : les prix à la pompe sont repartis à la hausse

Ce flux de travailleurs s'explique par le refoulement progressif des foyers d'actifs modestes (professions intermédiaires, employés) en dehors des communes urbaines. Ces dernières sont désormais préemptées par les catégories socioprofessionnelles plus favorisées. Ainsi se délimite leur nouveau territoire : à la lisière d'un espace urbain qui les repousse mais dont ils ne peuvent se détacher pour cause de nécessité économique.

Présidentielle 2022 : un exil périphérique temporaire

Cet exil périphérique n'est souvent que temporaire. La démographie de l'espace périurbain est essentiellement tournée vers les familles (19,3% d'enfants de moins de 15 ans). On y trouve à la fois un faible taux de jeunes adultes (14,5%, significativement moins que dans l'espace urbain) et de séniors. Ces deux catégories d'âge se reportent pour les uns dans les centres urbains, pour les autres dans l'espace rural.

Politiquement, l'espace périurbain s'affranchit du pôle urbain

Mal structuré, mal équipé et souvent délaissé par les politiques publiques, ce territoire, ainsi que la France rurale, va pourtant progressivement réussir à faire parler de lui.

Grâce à la fronde des gilets jaunes en premier lieu. Puis par l'opposition au passe sanitaire. Ces différents mouvements vont se cristalliser en un rejet farouche du pouvoir actuel, incarné par Emmanuel Macron.

Dans ces territoires, le président peine à devancer Marine Le Pen, avec respectivement 37% et 34% des inscrits sur les listes électorales.

Pour comparaison, en 2017 la différence était de 13 points entre les deux mêmes finalistes. Un recul sensible qui témoigne d'une marge de manœuvre plus que réduite pour l'exécutif. Pire, si l'on essaye de corriger la distorsion causée par les écarts démographiques et socio-économiques, le constat s'aggrave encore.

Pour ce faire, nous avons créé un modèle statistique propre à chaque territoire (urbain, périurbain, rural). À partir des communes du territoire concerné, il infère progressivement la relation entre les indicateurs socio-économiques et le vote au second tour. Il est ensuite possible de simuler un vote de chacun des territoires sur une commune parfaitement équilibrée en termes de catégories socioprofessionnelles et d'âge.

Présidentielle 2022 : le vote périurbain moins favorable à Emmanuel Macron

Purement théorique, ce résultat illustre pourtant le détachement consommé du bloc périurbain vis-à-vis de son centre : les suffrages pour Emmanuel Macron y sont plus faibles encore que dans le bloc rural.

Un glissement généralisé et une fracture consommée dans l'autre France périphérique

Il convient de ne pas occulter d'autres réalités. Si le rejet vis-à-vis du président réélu est particulièrement marqué dans la France périurbaine et rurale (dans la France rurale, Marine Le Pen devance même Macron d'une courte tête), on assiste là à un phénomène global, y compris dans les pôles urbains. Comparé à 2017, Marine Le Pen y progresse de 4 points. Preuve que la grogne partie de la France périphérique a déjà largement essaimé dans les pôles urbains, en particulier chez les classes populaires et les plus jeunes.

Autre point notable, la situation dans l'autre France périphérique : les DROMs (Départements et régions d'outre-mer) et la Corse. Ces territoires - qui combinent à la fois difficultés économiques et un éloignement géographique et culturel - ont déjà largement exprimé leur rejet clair du pouvoir exécutif. Un positionnement qui pourrait préfigurer celui à venir dans la France périurbaine et rurale de métropole.

Méthodologie

  • Notre modèle statistique pour corriger les distorsions socio-économiques et démographiques est un modèle de régression linéaire multi-classes et multi-outputs. Il se base sur les données communales par territoire, pour toutes les communes comptabilisant au moins 100 inscrits sur les listes électorales en 2022.
  • Les données étudiées dans l'article ne tiennent pas compte des résultats dans les DROMs.

À VOIR AUSSI - Réélection d'Emmanuel Macron: les leçons du scrutin

Résultats présidentielle 2022 : les 10 villes qui ont le plus voté Le Pen

PRÉSIDENTIELLE2022 - Preuve désormais de son ancrage dans les campagnes, la candidate RN remporte ses plus belles victoires parmi les villes de moins de 5000 habitants.

Le député insoumis François Ruffin désigne Emmanuel Macron comme le «bâtard» de François Hollande

L'élu s'est emporté au micro de France Inter, ce jeudi matin.

Regarder la vidéo

Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

GRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.

Le Figaro

Tops/Flops Rennes - Saint-Etienne : Majer voit double, Mangala flanche

Lovro Majer décisif, Baptiste Santamaria serein, Eliaquim Mangala dépassé... Les tops et flops après la victoire rennaise sur l'ASSE ce samedi (2-0).

TOPS

Majer délivre les siens

S'ils ont longtemps buté sur le bloc stéphanois, les Rennais ont finalement trouvé la faille grâce à Lovro Majer, auteur d'un doublé synonyme de succès ce samedi (2-0). Après un long ballon de Benjamin Bourigeaud dans la surface, Eliaquim Mangala renvoie le ballon dans l'axe, qui rebondit sur Terrier. Majer récupère, contrôle poitrine, et déclenche rapidement la frappe. Un tir rasant et puissant du gauche, qui laisse Paul Bernardoni pantois sur sa ligne pour l'ouverture du score, juste avant la pause (42e). Le milieu croate a encore été omniprésent dans le jeu du Stade Rennais ce samedi soir, avec notamment cinq ballons récupérés et 68% de duels gagnés (15/22). Il est aussi à la conclusion du deuxième but en fin de match, grâce à une nouvelle erreur de Mangala et ne se fait pas prier pour permettre aux siens de faire le break (84e).

Santamaria, c'est sérieux aussi un cran plus bas

Jamais la défense de Rennes n'a été inquiétée lors de cette rencontre, tant les Stéphanois ont peiné devant. À nouveau placé en défense centrale en raison du forfait de Nayef Aguerd, Baptiste Santamaria a toujours été serein. Une belle copie pour l'habituel milieu de terrain de 27 ans qui dégage tranquillité et sérénité dans ce rôle. 147 ballons joués au total lors de la rencontre pour lui, record du match. Des statistiques impressionnantes lors de ces 90 minutes face à Saint-Etienne avec notamment 92% de passes réussies (124/135), 100% de duels gagnés (7/7) et sept ballons grattés. Un roc.

FLOPS

Mangala dépassé

Capitaine des Verts ce samedi, Mangala est coupable sur les deux buts de Rennes. À la 42e, le joueur de 31 ans remise plein axe après un centre de Bourigeaud et Majer inscrit le premier but de la partie. En fin de rencontre, il est à créditer d'une erreur d'appréciation sur la passe de Sehrou Guirassy et permet au Croate de s'offrir un doublé (84e). 16 possessions perdues, en 38 ballons disputés.

Saint-Etienne trop limité

Dans la possession de balle, mais aussi en attaque, l'ASSE a été trop pauvre au Roazhon Park. Voilà un chiffre éloquent : 52 passes réussies seulement lors des 45 premières minutes ! Privés de nombreux éléments offensifs (Boudebouz, Khazri, Hamouma, Crivelli), les Verts ont peiné dans l'expression de leur football. Seulement six frappes tentées, dont trois cadrées. Trop peu pour inquiéter les Rennais, sereins tout au long de ce choc des extrêmes.

Laborde des mauvais soirs

En difficulté ces dernières semaines, Gaétan Laborde a encore une fois été trop discret ce samedi soir au Roazhon Park. Seulement 26 ballons touchés et deux tirs, hors cadre. En première période, le buteur rennais n'ajuste pas sa tête alors qu'il était seul au point de penalty (20e). Après l'heure de jeu, l'ancien Montpelliérain est trop court pour reprendre le très bon centre de Traoré. Seulement 10 passes réussies (sur 17 tentées) et 29% de duels gagnés. Trois fautes commises par l'attaquant français, remplacé par Guirassy à la 75e.

PSG : «Ah, c'est bon…», Kylian Mbappé agacé par une question sur son avenir

L'attaquant n'a pas souhaité répondre à une énième question concernant son choix de rester ou non au Paris SG à l'issue de la saison.

Pochettino se voit rester au PSG, et Mbappé avec lui : «100% (de chances) dans les deux cas»

Le technicien argentin s'est exprimé sur son avenir et celui du crack de Bondy ce jeudi, face à la presse.

Ligue 1 : Conte veut venir au PSG et pose ses conditions

Le coach de Tottenham veut entraîner le Paris Saint-Germain, dès la saison prochaine, mais pour cela il veut les pleins pouvoirs sur le sportif.

Le Figaro

Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français

Etienne Jacob

EXCLUSIF - Ces criminels sous-marins font transiter des dizaines de kilos de cocaïne sans être repérés.

Au large de la Galice espagnole, porte d'entrée principale de la drogue sur le continent européen, un «narco sous-marin» de 20 mètres de long a été saisi par la Guardia Civil, fin 2019. À l'intérieur : trois tonnes de cocaïne, pour une valeur de plus de 100 millions d'euros. Quelques mois plus tôt, le semi-submersible avait été soigneusement assemblé en Amérique du Sud, dans le but de traverser l'océan Atlantique, rempli à ras bord. Une opération criminelle inédite. Il aura fallu près de 240 enquêteurs des services de renseignement venus d'Espagne, du Portugal ou des États-Unis pour y mettre fin. Rocambolesque, l'affaire a même récemment inspiré une série sur Amazon Prime, Opération marée noire. Cette méthode d'acheminement, rentable mais ultra-risquée, n'a depuis jamais été repérée sur le continent européen. Mais un autre phénomène «de la même famille, en plus astucieux, plus discret et plus difficile à détecter par les forces de l'ordre», note une source bien informée, se développe en Europe: celui des «narcoplongeurs».

À lire aussiCocaïne: comment les mules venues de Guyane inondent la France métropolitaine en poudre blanche

Le procédé est le suivant : les trafiquants en néoprène, fixent ou accrochent la marchandise au-dessous de navires de grande taille. La coque de ces bâtiments permet la dissimulation de plusieurs dizaines de kilos de drogue, protégés dans des caisses ou ballots imperméables. Un moyen pour eux de transiter plus facilement de plage à port ou de côte à côte. D'après nos informations, les services de renseignement français s'inquiètent d'une «banalisation» de cette méthode, tout droit importée par les cartels colombiens et mexicains en Europe. La pratique est estimée en nette augmentation depuis trois ans et serait sous-évaluée, selon les services secrets français. Elle pourrait, s'alarment-ils, contribuer à son échelle à renforcer le «tsunami blanc» qui touche l'Hexagone, submergé par le trafic de cocaïne.

Les cargos, prisés par les narcos

En 2021, l'État français, grâce au travail de l'Office antistupéfiants (Ofast) et des douanes, a saisi pas moins de 23 tonnes de cocaïne, dont 84% par voie maritime. Passer par la mer pour acheminer la marchandise est donc tout sauf nouveau. Mais habituellement, la drogue est cachée hors de l'eau, à l'arrière de conteneurs, au milieu de tonnes de produits en tous genres. «Le vecteur maritime est utilisé de manière prégnante par les organisations criminelles pour introduire la drogue sur le territoire européen via l'ensemble des composantes du vecteur maritime : navigation de plaisance (voiliers, bateaux à moteur), transport de passagers (ferries), vraquiers, etc», précisait l'Ofast dans son dernier rapport. Comme pour les trafiquants qui chargent la drogue à bord de ces bâtiments, les narcoplongeurs utilisent la méthode du «rip-off»: ils accrochent les kilos de drogue peu de temps avant le départ du navire, et déchargent la cargaison juste après le débarquement. Le tout, à l'insu des équipages, transformés en complices involontaires.

À VOIR AUSSI - Lutte contre le trafic de drogue: «En 2021, les saisies de cocaïne ont doublé», annonce Gabriel Attal

À lire aussiTrafic de cocaïne: ce «tsunami blanc» qui frappe la France

Les narcoplongeurs choisissent les bateaux en fonction de leur destination. «On observe que 50% d'entre eux sévissent en Espagne. Ils sont aussi nombreux aux Pays-Bas. Ce sont deux pays de transit pour les stupéfiants», détaille une source. La taille du navire compte également. Plus il est gros, moins il y a de chance qu'un colis rempli, accroché au-dessous de la coque, ne soit détecté. Les cargos, ro-ro (qui transportent les véhicules, NDLR) ainsi que les porte-conteneurs sont les plus prisés. Les contrôleurs, situés sur les ports, ne peuvent s'improviser plongeurs. Ils ne sont d'ailleurs pas toujours formés pour détecter ce genre de phénomènes, qui passe sans difficulté sous les radars. Il est de toute façon délicat pour eux d'accéder aux paquets, parfois enfermés dans des contenants (baptisés «parasites») très solides et peints de la même couleur que la coque. Quasi-invisibles, donc. Seul point positif pour les autorités: les quantités chargées - 200 kilos en moyenne - sont généralement inférieures à celles transportées sur les navires.

Plus que du cannabis, les narcoplongeurs font la plupart du temps transiter de la cocaïne en Europe. Celle-ci est difficile à produire mais est, par exemple, revendue 60 euros le gramme en France et jusqu'à 35.000 euros le kilo en région parisienne. C'était le type de drogue choisi par le premier gang de trafiquants sous-marins démantelé en France en 2013. Les malfrats avaient été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à récupérer 100 kilos de poudre blanche cachés dans une «torpille», un fût d'acier long de trois mètres qui avait été arrimé sous la ligne de flottaison d'un chimiquier néerlandais. Pour mener à bien leur opération, ils s'étaient équipés d'un matériel de plongée professionnel, et de deux parachutes de levage. Ces narcos étaient des criminels chevronnés: plusieurs d'entre eux avaient participé au braquage de la fonderie suisse Métalor, en 2004. À la tête du réseau, on trouvait Marc Armando, également cerveau du «casse du siècle» commis à la Banque de France de Toulon en 1992 (163 millions de francs dérobés). L'homme a connu un destin tragique puisqu'il a été retrouvé pendu dans sa cellule de la prison des Baumettes, peu après sa mise en examen dans cette affaire de «torpille».

Fin 2021, la douane dunkerquoise a effectué une énorme saisie de cocaïne - plus d'une tonne - à bord du Trudy, un vraquier battant pavillon au Liberia. Or, quelques semaines plus tard, 500 kilos de plus ont été récupérés aux Pays-Bas sur le même navire. Deux caches «inhabituelles» ont été retrouvées au niveau du safran du bateau, endroit accessible uniquement en plongée. Selon les services de lutte antidrogue américains, la DEA, trois tonnes aurait en réalité été chargées par le Trudy depuis le Brésil sur ce même voyage. Une partie, qui n'a donc jamais été récupérée, aurait été déchargée aux Canaries, avant le déroutage du bateau par les autorités françaises, écrivait Le Parisien . «Cette menace est déjà dans nos ports», souligne notre source.

GPS et bouteilles d'oxygène

Les narcoplongeurs les plus sophistiqués disposent de leurs propres embarcations. Un réseau de ce type a été démantelé fin 2021 entre le Maroc et l'Espagne. Transportée dans des camions jusqu'aux rives de la mer Méditerranée, la marchandise était ensuite confiée à des plongeurs marocains surentraînés. Leur mission: convoyer ces énormes ballots vers des hors-bords. Les bateaux, arrivés près des côtes espagnoles, laissaient ensuite la drogue au fond de l'eau. Avant que des complices de nationalité espagnole, équipés de bouteilles d'oxygène, ne viennent récupérer le lot, repéré grâce à un dispositif GPS haut de gamme. Dans les ballots cette fois, pas de cocaïne mais du haschich. Un trafic «à grande échelle», selon les autorités marocaines, qui a permis l'arrestation d'une trentaine de criminels. L'un d'eux, membre du service public de Sauvetage en mer, est même soupçonné d'avoir averti les trafiquants de «l'éventuelle présence de véhicules et d'embarcations de la Garde civile au cours des opérations illégales d'introduction du haschich» en Espagne.

À lire aussi«On a affaire à de vraies entreprises capitalistes» : comment le trafic de drogue a adopté les pratiques du commerce

Malgré un manque de données dû à la nouveauté de cette technique d'acheminement - et donc du manque de saisies permettant les statistiques -, les services de renseignement français constatent qu'elle est l'apanage de nageurs chevronnés. Ils sont souvent jeunes (moins de 40 ans), et certains sont militaires ou anciens militaires. Les profils «petits trafiquants de droit commun» sont rares, ou s'ils sont présents, ne sont jamais à la tête de ces réseaux qui nécessitent une organisation particulière. Et un budget non négligeable: le matériel de plongée est coûteux, fabriquer les contenants imperméables pour la drogue aussi. Même chose pour les dispositifs GPS, voire de traction (jet skis sous-marins).

Les services secrets craignent que les narcoplongeurs se développent comme en Amérique du Sud. Au Pérou, la Marine nationale a par exemple démantelé, fin 2019, un groupe de trafiquants qui soudaient jusqu'à 600 kilos de drogue par navire dans les conduits de ventilation de la coque, cette fois au-dessus de la ligne de flottaison. En juin de la même année, la police équatorienne avait mis la main sur un homme qui nageait dans les eaux boueuses du fleuve Guayas, à Guayaquil. L'homme tentait d'arrimer à un navire en direction de l'Espagne pas moins de 138 kilos de chlorhydrate de cocaïne. Une source de police judiciaire française le reconnaît: «Les narcotrafiquants ont bien souvent une longueur d'avance. Plus les réseaux usent de techniques sophistiquées, plus ils sont structurés. Hélas, ils sont comme l'Hydre de Lerne. Quand nous saurons comment les contrer, ils adopteront de nouvelles techniques».

Essonne : un adolescent poignardé en pleine rue entre la vie et la mort

L'adolescent a été poignardé à plusieurs reprises à la sortie d'un collège à Évry-Courcouronnes. L'assaillant n'a pour l'heure pas été interpellé.

Regarder la vidéo

Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen

Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.

Regarder la vidéo

Mise en examen, la maire de Canteleu quitte la vice-présidence de la métropole de Rouen

Mélanie Boulanger a été mise en examen le 22 avril. Elle avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d'un coup de filet antistupéfiants puis remise en liberté.

Le Figaro

Bordeaux : un homme en garde à vue après l'agression d'un policier hors service

La victime, un gardien de la paix bordelais d'une cinquantaine d'années, souffre de contusions multiples et d'une importante plaie au cuir chevelu, indique une source syndicale policière.

Un homme a été placé en garde à vue après l'agression samedi à Bordeaux d'un fonctionnaire de police qui n'était pas en service, sous les yeux de sa famille, a-t-on appris de plusieurs sources.

À lire aussiPoliciers agressés à Viry-Châtillon: condamnations définitives après rejet des recours en cassation

La victime, un gardien de la paix bordelais d'une cinquantaine d'années, souffre de contusions multiples, conséquences de coups de pied et de poing reçus, et d'une importante plaie au cuir chevelu, consécutive à un jet de bouteille de la part de l'agresseur, a expliqué à l'AFP une source syndicale policière.

Selon une source policière, l'agresseur présumé a cru que le fonctionnaire en civil, qui se promenait avec son épouse et ses enfants en début d'après-midi, s'était moqué de lui et il s'est énervé. L'agent a sorti sa carte de policier. L'homme a alors «vu rouge», l'a «roué de coups à terre» et lui a «cassé une bouteille sur la tête».

L'agresseur présumé a pris la fuite et a été interpellé deux heures plus tard à Lormont, dans la banlieue de Bordeaux, selon cette même source.

Il a été placé en garde à vue pour «violences avec arme», la bouteille en verre, a indiqué à l'AFP le parquet, qui n'a pas souhaité faire immédiatement état des circonstances de l'agression.

À lire aussi«Tuez-les!» : à Sevran, deux policiers violemment pris à partie par une trentaine d'individus

Un témoin qui tentait de s'interposer durant l'agression a été blessé par un éclat de verre au mollet, selon la source policière.

Essonne : un adolescent poignardé en pleine rue entre la vie et la mort

L'adolescent a été poignardé à plusieurs reprises à la sortie d'un collège à Évry-Courcouronnes. L'assaillant n'a pour l'heure pas été interpellé.

Regarder la vidéo

Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen

Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.

Regarder la vidéo

Mise en examen, la maire de Canteleu quitte la vice-présidence de la métropole de Rouen

Mélanie Boulanger a été mise en examen le 22 avril. Elle avait été placée en garde à vue en octobre 2021 lors d'un coup de filet antistupéfiants puis remise en liberté.

Le Figaro

Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»

Vincent Bordenave

RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.

À Toulouse

Dans cette salle sans fenêtre du Centre national d’études spatiales (Cnes) de Toulouse, les horloges au mur indiquent aussi bien 17 heures, 15 heures, que 11 heures ou encore minuit. L’heure qu’il est ici n’a pas beaucoup d’importance. Car si la journée touche à sa fin en Occitanie, elle ne fait que débuter en Californie, mais surtout dans le cratère Jezero, à 77,6° Est de longitude et 18,2° Nord de latitude… sur Mars. Nous sommes en effet ici dans la salle de commande française du rover martien Perseverance de la Nasa, arrivé il y a un peu plus d’un an sur la planète rouge.

Si le cœur du commandement reste évidemment le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa (JPL) de Pasadena, qui a conçu le rover, le centre de Toulouse joue un rôle stratégique et la Ville rose peut même prétendre au titre honorifique de capitale de la planète rouge. Car c’est le seul endroit au monde où l’on pilote au moins un outil présent sur tous les robots actuellement en activité sur Mars.

À lire aussiMars: Perseverance confirme la pertinence de la recherche de la vie

Pour Perseverance il s’agit de la «tête» du rover, perchée sur un mât à 2 mètres de hauteur. Et il y a une bonne raison à cela: cet instrument, appelé SuperCam, est français, conçu par les équipes toulousaines de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie et du CNES. Il est composé d’une caméra et de deux lasers qui permettent de tirer sur la roche pour la vaporiser. Le plasma est ensuite scanné et étudié à distance pour en déduire la composition chimique. Cette étape est reproduite plusieurs centaines de fois par jour afin de déterminer, entre autres, quelles sont les cibles prioritaires à échantillonner.

Priorité pour la Nasa

Car l’objectif principal de Perseverance consiste en effet à prélever quarante petits morceaux de roches martiennes pour les placer dans des tubes hermétiquement scellés qui seront ensuite récupérés par de futures missions pour être ramenées sur Terre. L’analyse directe de ces carottes rocheuses dans des laboratoires de pointe sur Terre permettra peut-être de répondre enfin à cette question fondamentale: y a-t-il eu un jour de la vie sur Mars? C’est tout simplement la priorité scientifique numéro un pour la Nasa, tous programmes confondus.

À lire aussiLa Nasa a-t-elle trouvé de la vie sur Mars?

«Si nous montrons qu’il y a eu de la vie sur Mars, cela signifie qu’elle est systématique dans l’Univers, raconte Sylvestre Maurice, astronome à l’université Paul-Sabatier de Toulouse et responsable de l’instrument SuperCam qui équipe Perseverance. On sait qu’il y a 3,6 milliards d’années, les conditions étaient comparables sur Mars et sur Terre. Pourquoi la vie est allée jusqu’à Homo sapiens en passant par les dinosaures ici, alors que sur Mars il n’y a plus rien?» Comme un pense-bête, la devise «two worlds, one beginning» (deux mondes, un commencement) est dessinée sur le rover et l’accompagne dans cette mission.

Si nous montrons qu’il y a eu de la vie sur Mars, cela signifie qu’elle est systématique dans l’Univers

Celle-ci pourrait durer dix ans au total. Depuis un an, une sorte de routine s’est installée. Tout est réglé comme du papier à musique. Quelque 450 scientifiques et ingénieurs répartis dans six centres de contrôle à travers le monde (dont celui de Toulouse) exécutent cette chorégraphie quotidienne. Les réunions commencent à la minute près, et ne débordent pas d’une seconde. Tous les jours, de nouvelles photos sont dévoilées sur les écrans d’ordinateur, et sont mises en ligne quasiment instantanément sur le site de la Nasa. Les ingénieurs analysent ainsi avec attention tous les résultats envoyés, la composition chimique des roches, mais aussi les données sur l’état du rover. Ils vérifient que les opérations de la veille se sont bien passées et participent ensuite aux réunions pour discuter des ordres à envoyer pour les prochaines 24 heures. Une fois programmés, les ordres mettent une vingtaine de minutes pour atteindre Mars où quatre satellites prennent le relais pour transmettre à Perseverance, au moment où ils le survolent, ses tâches du jour. Le rover les exécutera ensuite selon le timing voulu. En parallèle, dans la pièce juste à côté, les scientifiques se mettent d’accord sur les objectifs à court terme.

À lire aussiLa Nasa publie la première vidéo de l’atterrissage du rover Perseverance sur Mars

Depuis son arrivée il y a plus d’un an, Perseverance, accompagné par le drone hélicoptère Ingenuity, n’a parcouru qu’une dizaine de kilomètres, en roulant au maximum 200 m par jour. «Ça paraît peu, mais quand on roule on ne fait pas de science», rappelle Sylvestre Maurice. Après un peu plus d’un an, le rover est enfin sur le point d’arriver à l’un des endroits clefs de sa mission: un delta fluvial situé à l’entrée du cratère Jezero. Il y a plus de 3,6 milliards d’années, l’eau ruisselait ici. Le cratère Jezero était probablement un grand lac de 35 km de diamètre et profond de plusieurs dizaines de mètres. Une vaste étendue d’eau qui aurait été idéale pour abriter la vie.

D’ailleurs, aucun tir de SuperCam n’est prévu ce soir, car Perseverance doit rouler. La priorité du moment est de rejoindre l’entrée du lac. «C’est une période un peu frustrante pour nous, concède Sylvestre Maurice. J’ai envie de tirer sur tous les cailloux possibles.» Mais ce n’est pas toujours possible. La sécurité est la priorité numéro un. Aucun risque n’est pris. Quand Perseverance rencontre un obstacle un peu plus bancal que prévu, il stoppe instantanément son avancée et attend que les ingénieurs sur Terre lui donnent de nouvelles consignes.

La bonne nouvelle, c’est que les ingénieurs peuvent rentrer plus tôt. «Chaque nuit gagnée est une bénédiction, concède Éric Lorigny, chef des opérations martiennes au Cnes. On travaille sur un rythme totalement décalé en enchaînant les journées de 17 heures à 2 heures du matin au mieux, ou de minuit à 8 heures pour suivre les sols martiens (équivalent d’une journée, NDLR) L’équipe de huit ingénieurs tourne ainsi à deux personnes par soir, 50 semaines par an (les deux semaines restantes, le Soleil sépare la Terre de la planète et empêche toute communication).

40 échantillons à prélever

Ce soir, deux scientifiques ne seront pas libérés. Agnès Cousin et Gwénaël Caravaca, géologues, enchaînent les réunions. «On planifie les opérations des jours à venir, expliquent-ils. L’arrivée dans le delta doit être bien préparée, c’est un des moments importants de la mission.» La zone est couverte de gros blocs caractéristiques de fortes crues, et les sols argileux que l’on devrait y trouver au centre sont les plus susceptibles d’enregistrer des traces de matière organique, et donc la potentielle réminiscence d’une vie passée. «C’est un endroit stratégique et nous y ferons sûrement plusieurs prélèvements», estime Sylvestre Maurice. Mais combien faut-il en prendre? À quel endroit précis? Sur les dix ans que dure la mission, seuls 40 échantillons pourront être prélevés. Comment choisir quand chaque jour de nouveaux paysages sont découverts? Et comment faire si Perseverance tombe en panne avant la fin de la mission? «Il faut gérer intelligemment cet espace de stockage limité, reconnaît le scientifique toulousain. C’est une discussion entre scientifiques et on cherche le consensus. Il faut de toute façon trouver un équilibre, on doit garder de la place pour les prélèvements futurs tout en ayant suffisamment de matière, si pour une raison ou une autre Perseverance ne fonctionne plus.» Pour le moment, huit tubes sont remplis (un neuvième est déjà réservé, il fera l’aller-retour à vide). Le rover déposera une vingtaine d’échantillons d’ici trois ans, pour assurer au moins le retour d’une partie sur Terre. Mais hors incident imprévu et imprévisible, Perseverance devrait continuer de rouler. Son cœur en plutonium devrait garantir une autonomie pour au moins vingt-cinq ans.

À lire aussiLe rover Perseverance a fabriqué de l’oxygène sur Mars

Son ancêtre Curiosity, arrivé sur Mars en 2012, ne devait rouler que deux ans! Près de dix ans plus tard, le robot continue sa mission et commence tout juste à montrer ses premiers signes de faiblesse. De bon augure.

Comment la Nasa compte rapporter des échantillons sur Terre

La mission principale de Perseverance consiste à sélectionner 40 échantillons de roches à rapporter sur Terre en 2030. Un projet incroyable, qui n’implique rien de moins qu’un autre rover, un nouveau satellite en orbite martienne et une minifusée. Deux sondes spatiales développées par la Nasa et l’Agence spatiale européenne (ESA) doivent être lancées en 2026. La première se poserait sur Mars et serait équipée d’un rover de récupération (chargé d’aller chercher les paquets laissés par Perseverance) et d’une minifusée pour les placer sur orbite dans une capsule. La deuxième mission sera chargée de récupérer cette capsule, puis de revenir sur Terre. La construction de ce vaisseau pourrait être confiée à Airbus Defence and Space. Pour l’instant, l’objectif fixé par la Nasa est un retour sur Terre en 2030. Un calendrier qui semble très ambitieux.

Une copie grandeur Nature en démonstration à Toulouse

La Cité de l’espace, à Toulouse, vient d’ouvrir un nouveau lieu dédié à la planète rouge. Au pied de la maquette grandeur nature de la fusée Ariane 5, face à un amphithéâtre de 218 places, un cratère martien est reconstitué avec un souci particulier du détail. Les rochers, les traces de sédimentation, la colorimétrie sont aussi fidèles que possible. Il ne manque que la poussière. Des copies en taille réelle du rover américain Perseverance et du rover chinois Zhurong sont présentées au public. Face à ces monstres de fer de plus de 2 mètres d’envergure, le face-à-face est assez troublant. Une plaque a été ajoutée en dernière minute en hommage aux victimes de la pandémie de Covid dans le monde. Le laser de SuperCam, l’instrument français qui équipe Perseverance, n’est pas aussi puissant que l’original sur la planète Mars, mais il permet tout de même de faire exploser des ballons de baudruche. Un exercice pédagogique réussi, qui vient compléter la très riche collection du centre scientifique toulousain.

Pas seul sur mars

Perseverance n’est pas tout à fait le seul à faire du bruit sur Mars. Le rover américain Curiosity (son grand frère en quelque sorte) est le plus ancien rover encore en activité. Arrivé en 2012, sa mission devait initialement durer une année martienne (soit un peu moins de deux années terrestres). Mais dix ans plus tard, le laboratoire mobile, qui a déjà parcouru 25 km, fonctionne encore et commence tout juste à rencontrer quelques baisses de rendement. Pour la petite histoire, il était déjà équipé d’une «tête» française, ChemCam, déjà conçue par l’équipe de Sylvestre Maurice à Toulouse. À quelques milliers de kilomètres, un autre engin américain s’est installé en 2018, mais reste immobile: Mars InSight étudie l’activité sismique de la planète. Plus au nord, un rover chinois Zhurong les a rejoints il y a près d’un an. Petite particularité, tous ces robots sont équipés d’au moins un appareil français. Et c’est au Cnes, à Toulouse, que l’on pilote ces machines et que l’on recueille les données. À cette aune, la Ville rose peut sans nul doute prétendre au titre honorifique de capitale de la planète rouge.

À VOIR AUSSI - «C’est incroyable!»: la Nasa confirme le prélèvement d’échantillons de roche sur Mars par Perseverance

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

Pénurie d'huile de tournesol : quelles alternatives pour les consommateurs ?

Emma Confrere

NOS CONSEILS - Olive ou colza ? Les avis divergent entre nutritionnistes et économistes.

L'huile de tournesol est devenue le nouvel or jaune ces dernières semaines. En cause, des pénuries d'approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, premier exportateur d'huile de tournesol dans le monde.

À lire aussiHuile de tournesol : des dizaines de produits déjà concernés par le changement de recette, selon la DGCCRF

Les rayons d'huiles des supermarchés sont actuellement vides, notamment à Carrefour et Casino. D'après les données de l'analyste Nielsen, les taux de disponibilité de bouteilles d'un litre d'huile de tournesol de marque distributeur se situaient entre 86 et 100% en janvier dernier. Aujourd'hui, ils s'élèvent à 2% dans les magasins des groupes Carrefour et Casino, contre 49% chez Leclerc et 92% chez Intermarché. Malgré ce taux général, certains rayons des enseignes Intermarché sont en rupture stock, comme à Nice où une pancarte indique aux clients qu'en raison «de conflits à l'est de l'Europe, l'approvisionnement en huile de tournesol reste compliqué». Les consommateurs sont ainsi limités à l'achat d'une bouteille d'huile (colza ou tournesol) par famille et par jour, exception faite sur l'huile d'olive.

L'huile d'olive pour le nutritionnel...

La nutritionniste Charlotte Debeugny recommande d'ailleurs l'huile d'olive plutôt que l'huile de tournesol. Contrairement à une idée répandue, «elle est parfaite pour la cuisson à la poêle, il faut la choisir extra-vierge et assez douce pour éviter d'avoir le goût dans les plats», indique-t-elle. Les huiles de pépins de raisin et de cacahuète peuvent aussi servir à la friture. «L'huile de colza est plutôt à utiliser pour les gâteaux», complète Charlotte Debeugny.

À lire aussiLa production d’huile d’olive, une passion française et familiale

Parmi les autres possibilités, figurent le beurre ou les huiles de palme et de coco. «Mais attention aux graisses saturées qui augmentent le cholestérol. L'apport quotidien maximal recommandé est de 30 grammes pour les hommes, contre 20 grammes pour les femmes», rappelle la nutritionniste. Elle ajoute que «pour la salade, c'est mieux d'utiliser l'huile de noix ou de noisette», à condition de ne pas la faire cuire, au risque de voir apparaître certains composés indésirables. C'est le cas aussi de l'huile de lin, «à ne pas faire chauffer», selon les indications inscrites sur la bouteille.

... et l'huile de colza pour le porte-monnaie

Au niveau des prix, toutes les huiles s'envolent depuis le mois de janvier. D'après les chiffres de Nielsen, la bouteille Isio 4 d'un litre est ainsi passée de 2,93 euros en janvier à 3,17 euros fin mars (+7,5%). L'huile Fruit d'or a augmenté de 5,6%, passant de 3 euros à 3,19 euros. L'huile d'olive Puget a aussi connu une hausse importante, de 7,39 euros à 7,89 euros entre le 1er janvier et le 27 mars (+6%). «En plus de l'inflation, les oliviers sont victimes du réchauffement climatique depuis une dizaine d'années, ce qui renchérit mécaniquement les prix de l'huile d'olive», précise Bruno Parmentier, économiste spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires.

Il conseille ainsi l'huile de colza comme première alternative à l'huile de tournesol, vantant également la «production française». D'après lui, la pénurie mondiale d'huile de tournesol devrait durer jusqu'à début 2023. La Banque mondiale prévoit des «prix élevés jusqu'en 2024». «En France, il est probable que les agriculteurs produisent davantage d'huile de tournesol, dont la récolte est prévue pour le mois d'octobre, ce qui pourrait réguler la demande dans l'Hexagone», estime Bruno Parmentier.

Huile de tournesol : des dizaines de produits déjà concernés par le changement de recette, selon la DGCCRF

Dans la grande majorité des plus de 70 produits recensés sur le site de la DGCCRF vendredi après-midi, le tournesol est remplacé par du colza.

Listeria : Leclerc rappelle des steaks hachés potentiellement contaminés à Rouen

Les produits concernés ont été commercialisés dans le supermarché de Saint-Sever entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.

Vente de muguet le 1er mai: les règles à respecter

Exceptionnellement le 1er mai, vous pouvez vendre du muguet sur la voie publique. Mais gare à l’imprudence, des règles sont édictées et celui qui ne les respecte pas s’expose à une amende de 3750 euros.

Le Figaro

Top 14 : Toulouse éclaircit son horizon contre La Rochelle

Les Toulousains sont sixièmes au classement après leur succès sur La Rochelle, septième, ce samedi.

Le choc de la 24e journée du Top 14 samedi entre les deux derniers finalistes du championnat et de la Coupe d'Europe a tourné une fois de plus à l'avantage de Toulouse contre La Rochelle (23-16), au coude-à-coude dans la course à la qualification.

C'était le match à ne pas perdre, un avant-goût de phase finale, et les Toulousains, avec leur armada internationale au coup d'envoi dans un Stadium plein à craquer, ont fait ce qu'il fallait pour vivre un peu plus sereinement les deux dernières journées. Cette sixième victoire consécutive contre les Maritimes permet au champion en titre, sixième, de revenir à égalité de points avec sa victime préférée, qu'il devance à la faveur de leurs confrontations directes. Déjà vainqueur à l'aller (20-16) lors de la première journée, le Stade toulousain semble bénéficier sur le papier d'un calendrier (Brive et Biarritz) plus abordable que celui des Rochelais (Stade français et Lyon).

Malgré l'enjeu, ce match entre les deux meilleures défenses du Top 14 a débuté sur des bases offensives très élevées, avec deux essais dans les six premières minutes. Le premier pour La Rochelle et Brice Dulin, après deux coups de pied judicieux des ailiers sud-africains Raymond Rhule et Dillyn Leyds. Le deuxième, dans la foulée, pour Toulouse et Antoine Dupont, qui a contré un dégagement de Dulin, sorti dès le premier quart d'heure après avoir subi un gros plaquage.

Bol d'air pour les uns, coup d'arrêt pour les autres

Aligné en troisième ligne, l'ovni des Bleus Thibaud Flament s'est ensuite engouffré au grand galop dans un intervalle pour aller aplatir et mettre les siens devant. Longtemps gênés dans les rucks, les Toulousains, solides défensivement, ont davantage vu le ballon dans le deuxième acte, sans parvenir à concrétiser leurs temps forts autrement que par le pied fiable (5 sur 6 de réussite) de Thomas Ramos.

Le public du Stadium a tout de même eu de quoi donner de la voix lors de l'entrée en jeu de Maxime Médard, qui a annoncé vendredi qu'il mettrait à l'issue de la saison un terme à sa longue carrière, intégralement disputée sous le même maillot. Ses coéquipiers auront sûrement à coeur de lui offrir une belle sortie et ce succès contre La Rochelle leur en facilitera la tâche.

Un bol d'air pour les hommes d'Ugo Mola avant de passer en mode Coupe d'Europe la semaine prochaine avec un déplacement en Irlande pour y affronter le Munster en quart de finale. Un coup d'arrêt pour ceux de Ronan O'Gara, qui joueront eux leur place dans le dernier carré continental face à un adversaire un peu moins exotique, Montpellier.

Top 14 : Médard annonce qu'il prendra sa retraite en fin de saison

L'arrière international tricolore (63 sél.) de Toulouse raccrochera à la fin de la campagne, à 35 ans.

Top 14 : la Coupe d'Europe «encore dans les têtes» du Stade Français

La qualification pour la Coupe d'Europe la saison prochaine est «encore dans les têtes du Stade Français»…

Top 14 : Steffon Armitage quitte Biarritz et s'engage à Nice, en 3e division

Le troisième ligne anglais de Biarritz Steffon Armitage, âgé de 36 ans, quittera le club basque de Top…

L'Humanité

Corneille, sensible sourcier de la tendresse

Nos recommandations culturelles

MUSIQUE Avec son album  Encre rose, le chanteur francophone exhorte à « haïr la haine », sur l’allègre aiguillon d’un disco-funk qui appelle à la danse.

Fara C.

Dans son neuvième album, l’interprète, auteur et compositeur établi au Canada chante ses aspirations les plus profondes, sur le brasier d’une musique qui brûle le groove par les deux bouts. Mais il lui aura fallu franchir un passage difficile, dépasser des turbulences intimes qui l’ont assailli sans crier gare. Pourtant, malgré l’innommable cruauté des bras armés de la haine qui, le 15 avril 1994, au Rwanda, avaient assassiné sa famille et fait basculer son destin, Corneille était parvenu, au fil des ans, à se reconstruire et, grâce à sa vaillance et à de belles rencontres, à recouvrer la sérénité. Puis, en 2020, survint le meurtre de George Floyd. « Fortement ébranlé, j’ai ressenti le besoin impérieux d’appartenir à quelque chose, au point que j’ai failli tomber dans un certain communautarisme, nous confie l’artiste. Moi qui ai toujours défendu le vivre-ensemble, je me suis laissé piéger par la colère et la douleur. »

Attentif à ne pas s’endormir sur ses certitudes, il a repris ses esprits assez vite. Et, alors qu’il traversait une période où il ne souhaitait pas faire de disque, il a renoué avec le désir d’écrire et de composer. Ainsi est né l’album Encre rose. « Grâce au soutien de mes proches, en particulier de mon épouse qui a cosigné les textes avec moi, j’ai retrouvé l’envie de créer en reprenant de la distanciation par rapport aux événements, en revenant à un vrai dialogue et à une paix intérieure. J’ai baptisé mon disque ainsi, pour traduire ma volonté d’écrire contre l’encre qui fait mal, celle qui divise, ostracise. » Dans Rendez-vous à minuit, son chant clair exhorte à « haïr la haine », et conclut en répétant à l’envi : « Il faudra beaucoup d’amour pour gagner la guerre. » Il sait de quoi il parle.

Le titre éponyme est une déclaration à sa mère

Deux plages d’ Encre rose sont dédiées à ses parents. L’entraînant titre éponyme est une déclaration à sa mère. « Et, à travers elle, à mon épouse, ma fille et toutes les femmes, précise Corneille. Ma mère, qui a été élevée dans un environnement assez patriarcal, m’a donné un exemple d’autonomie et de liberté. Je suis frappé par la puissance de beaucoup de femmes, où qu’elles soient dans le monde, malgré un système patriarcal partout dominant. C’est ce même patriarcat qui impose aux hommes une masculinité du muscle, du machisme, et qui leur interdit la douceur. J’ai eu la chance d’avoir eu u n père qui m’a communiqué son amour. Dans les Hommes de ma vie, je balaie ma pudeur et je dis mon affection aux hommes qui éclairent ou ont éclairé mon existence. » Avant l’irruption d’une guitare au lamento blues, il psalmodie, à l’adresse de son regretté père : « Chacun de tes doux gestes/A apaisé la haine dans mes détresses »

La tendresse, que le sensible sourcier sonde dans les tréfonds de l’espoir sauvé, s’épanche sur la musique qu’il écoutait adolescent, et qui lui reste chère. Tout du long, la soul, le R’n’B et l’allègre aiguillon du disco-funk nous appellent irrésistiblement à la danse.

Encre rosewww.corneilleofficiel.comMusiquecorneille
L'Humanité

Philosophie Faire société sans Moi

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Comment imaginer un monde sans in­di­vidus ? Quelles sont les origines du Moi contemporain ? Professeur de philosophie à l’Université libre de Bruxelles, Vincent de Coorebyter nous invite, dans le sillage de l’historien Jean-Paul Gourévitch, à revenir sur nos évidences sur le sujet d’aujourd’hui en ­interrogeant les conceptions médiévales de la personne. Au Moyen Âge, « l’effacement de l’indivi­dualité était la règle », surtout en ce qui concernait les femmes et les paysans. Les premières n’étaient qu’épouses ou veuves, les seconds serfs ou vilains.

Si la route a été longue vers l’individualisme contem­porain, « il n’y a pas de meilleur moyen, aujourd’hui, d’obéir à l’idéologie dominante que de se croire à l’abri des attentes sociales, ­ assuré de son autonomie ». Face aux ­illusions d’auto­nomie, comment refaire société, Moi avec les autres ? N. M.

PhilosophieHistoire
Le Figaro

Paris : souhaitant «nettoyer le quartier», il incendie les tentes de SDF

Le Figaro

Au moins sept feux auraient été provoqués en moins d'un mois par un quinquagénaire mécontent du 11e arrondissement de la capitale.

On le surnomme «le pyromane du 11e». Placé en garde à vue jeudi pour «dégradations volontaires de bien privé par substance incendiaire» et «violence volontaire avec incapacité totale de travail de moins de huit jours», un homme de 52 ans est soupçonné d'avoir déclenché en moins d'un mois près de sept incendies dans le 11e arrondissement de Paris pour «nettoyer le quartier», rapporte Le Parisien . L'individu avait notamment enflammé début avril la tente d'un SDF de 36 ans qui avait réussi à échapper in extremis aux flammes.

Connu pour des problèmes de voisinage

Si l'individu s'en prenait aux tentes de SDF, il lui arrivait également de réduire en fumée voitures, scooters et trottinettes. Agissant principalement la nuit, il a finalement pu être identifié par les forces de l'ordre grâce aux images de la vidéosurveillance, sur lesquelles on peut apercevoir un homme présentant une certaine claudication ainsi qu'un crâne dégarni.

À lire aussiSuspicions de «défis anti-SDF»: la police municipale d'Auxerre visée par une enquête de la mairie

L'enquête a permis de confirmer ces éléments et déterminer le domicile du pyromane, connu pour des problèmes de voisinage. D'après les informations du Parisien, le quinquagénaire aurait reconnu une grande partie des faits.

À VOIR AUSSI - Paris: un bus de la RATP en feu dans le 13e arrondissement

Essonne : un adolescent poignardé en pleine rue entre la vie et la mort

L'adolescent a été poignardé à plusieurs reprises à la sortie d'un collège à Évry-Courcouronnes. L'assaillant n'a pour l'heure pas été interpellé.

Regarder la vidéo

Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers

Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.

Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français

EXCLUSIF - Ces criminels sous-marins font transiter des dizaines de kilos de cocaïne sans être repérés.

Le Figaro

Le plus dur reste à faire... Emmanuel Macron face aux pièges du second mandat

Carl Meeus

ENQUÊTE - La victoire historique d’Emmanuel Macron lui permettra-t-elle d’engager les réformes promises? Au-delà du choix d’un nouveau premier ministre, le président de la République va devoir, avant tout, apaiser un pays fracturé.

«Le moment difficile n’est pas l’heure de la lutte, c’est celle du succès.»Emmanuel Macron a-t-il en tête cette phrase de Talleyrand au moment de savourer sa victoire historique à l’élection présidentielle? En étant le premier président de la République à se faire réélire par les Français hors cohabitation, il signe un authentique exploit. Surtout dans un pays qui a traversé, depuis ces derniers mois, tant de crises, des «gilets jaunes» aux manifestations contre la réforme des retraites, de l’épidémie de Covid aux conséquences sur le pouvoir d’achat de la guerre en Ukraine. Mais Emmanuel Macron voit son score de 2022 se réduire par rapport à celui de 2017. En cinq ans, il a perdu quelque 2 millions de voix (20,7 millions en 2017, 18,8 millions en 2022). En face de lui, Marine Le Pen a su attirer à elle un peu plus de 2,6 millions d’électeurs supplémentaires (13,3 en 2022 contre 10,6 en 2017).

Le risque pour Emmanuel Macron désormais est de laisser s’installer l’idée qu’il n’a été réélu que par défaut. Dès dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon s’est engouffré dans la brèche, fustigeant «le président le plus mal élu de la Ve République», en s’appuyant sur son résultat par rapport aux inscrits et plus seulement par rapport aux suffrages exprimés. Sur cette base, effectivement, depuis Georges Pompidou en 1969, Emmanuel Macron a recueilli 38,5 % des inscrits (43,6 % en 2017). Déjà en 2017, le leader de la France insoumise avait mis en cause la légitimité de la victoire du président: «Il n’y a pas de base sociale en France pour la politique de M. Macron, avait-il dit sur RTL. Il a un problème de légitimité politique qui résulte des conditions du deuxième tour.»

À VOIR AUSSI - Après la bataille présidentielle, Macron souhaite «un retour au calme et à la concorde»

À lire aussiLa droite en quête d’une nouvelle identité

En 2017, Emmanuel Macron était affublé du titre de «président des riches». Il n’a jamais vraiment pu se détacher de cette image, accentuant les ressentiments et les récriminations d’une partie de la population.

Plus que les chiffres, c’est davantage la campagne présidentielle escamotée qui peut poser des problèmes au président réélu. La campagne du premier tour n’a pas permis de véritablement connaître le projet du candidat, quand celle du second l’a vu l’amender et faire du barrage contre l’extrême droite un des leviers de la mobilisation. Dans ce cadre, difficile de dire que les électeurs ont adhéré en nombre à ses réformes. Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom et ancienne candidate écologiste aux élections européennes, a résumé avant le 24 avril la pensée des électeurs de gauche: «Dimanche, on bat Le Pen. Lundi, on combat Macron.»

Mitterrandien

De l’avis général, comme le résume une ministre, «le pays est fatigué, les gens sont en phase éruptive. Il va falloir beaucoup de proximité, de discussion, de considération». Emmanuel Macron n’a pas dit autre chose dimanche soir dans son discours: «Ce vote m’oblige (…). Il nous faudra être bienveillant et respectueux.» Avant le second tour, il avait aussi promis un changement de méthode, une approche différente des réformes pour son second mandat. Sans préciser davantage sa pensée, courant le risque de ne pas être cru, ayant déjà fait une promesse similaire après la crise des «gilets jaunes». Il prend surtout le risque de perturber les Français. S’il applique son projet à la lettre, il irrite les électeurs de gauche (sur le RSA, la réforme des retraites, les enseignants), mais s’il l’amende, il irrite ceux de droite qui adhèrent à ces changements. C’est la quadrature du cercle. Emmanuel Macron est-il condamné à décevoir?

Un second mandat est déjà, semble-t-il, peu propice aux grands changements. Si en plus les conditions ne sont pas réunies pour les mettre en œuvre, le risque est grand de l’immobilisme. «Sa manière de gouverner dépendra beaucoup de la marque qu’il voudra laisser dans l’histoire, analyse la politologue Chloé Morin. Sera-t-il le Gerhard Schröder français ou l’héritier de Jacques Chirac?» Veut-il être celui qui, au risque de bousculer le pays, le remet sur les bons rails en menant les réformes indispensables ou être le président qui maintient coûte que coûte la paix et la concorde dans un pays fracturé? «Selon l’option qu’il choisira, cela engendre des manières de gouverner totalement différentes», ajoute-t-elle.

Il a horreur d’être enfermé dans des solutions contraintes, reconnaît une ministre. Si on lui propose une hypothèse A et une hypothèse B, il va choisir la C

«Il est très mitterrandien dans la gestion du temps et des hommes, estime un de ceux qui le côtoient depuis cinq ans, qui ajoute: il aime surprendre.» En tout cas, avant dimanche 24 avril, nombreux étaient ceux, pourtant qualifiés de proches, qui n’avaient aucune idée du nom qu’Emmanuel Macron avait en tête pour succéder à Jean Castex à Matignon. Le bal des prétendants est ouvert, les noms circulent, généralement lancés par ceux qui veulent faire trébucher un concurrent. Avoir son nom publié dans la presse, c’est en effet la certitude d’agacer le président de la République. Tout le monde a appris à le connaître: il déteste qu’on lui force la main. Faire campagne pour un poste est le meilleur moyen de ne pas l’obtenir avec lui. «Il a horreur d’être enfermé dans des solutions contraintes, reconnaît une ministre. Si on lui propose une hypothèse A et une hypothèse B, il va choisir la C.»

En 2017, Emmanuel Macron avait choisi un membre des Républicains qui n’avait pas fait sa campagne, Édouard Philippe. Puis en 2020, à nouveau un LR, qui, s’il participait à l’action gouvernementale en préparant le déconfinement, n’avait pas été dans sa campagne, Jean Castex. Fera-t-il le même choix en 2022? Ou préférera-t-il piocher parmi les membres de son gouvernement? La vraie difficulté reste de savoir la définition de la fiche de poste. Quel profil Emmanuel Macron cherche-t-il? Un technicien pour mener à bien les réformes, un politique pour gagner les prochaines élections législatives des 12 et 19 juin prochain, un homme, une femme, une personnalité affirmée ou un personnage plus terne? Et surtout, quelqu’un qui ne lui fasse pas d’ombre ou qui peut nourrir d’autres ambitions? Parmi les raisons qui ont poussé Emmanuel Macron à se séparer d’Édouard Philippe, il y a eu sa popularité grandissante et la naissance d’une nouvelle ambition. À cet égard, Jean Castex a veillé à rester d’une loyauté absolue.

À lire aussiLa droite en quête d’une nouvelle identité

Quand Valéry Giscard d’Estaing a nommé Jacques Chirac premier ministre en 1974, ce dernier l’a tout de suite mis en garde: «Avez-vous songé qu’un jour vous pourriez regretter cette décision?» Les ambitions présidentielles du jeune gaulliste étaient connues. L’attelage n’a pas duré plus de deux ans. Difficile, instruit par l’histoire, pour Emmanuel Macron de choisir un profil de présidentiable, surtout dans un second mandat. Pour justifier son choix de soutenir Emmanuel Macron plus que Valérie Pécresse au premier tour, Jean-Louis Borloo expliquait à ses amis qu’après le stage d’Emmanuel Macron «la France ne va pas se repayer un deuxième stage». Argument qui plaide pour nommer une personnalité expérimentée, opérationnelle immédiatement, capable d’éviter les bévues gourmandes en temps et en énergie.

«Ne faire peur à personne»

Dans ce cas, Élisabeth Borne est celle qui a le plus de chance d’entrer à Matignon. Ministre des Transports en 2017, ministre de la Transition écologique en 2019, puis ministre du Travail en 2020, elle a porté les deux réformes emblématiques du premier quinquennat: celle de la SNCF et celle de l’assurance-chômage. «J’ai beaucoup d’estime pour elle, ce serait le meilleur choix», plaide un de ceux qui murmurent régulièrement à l’oreille du Président. Emmanuel Macron l’a connue quand il était ministre de l’Économie et qu’elle dirigeait le cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. Même si elle s’est bien gardée de faire savoir qu’elle était candidate au poste, son nom a circulé abondamment dans les médias. Tout comme celui de Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, très proche d’Emmanuel Macron. Ou, dans une moindre mesure, celui d’Olivier Véran, le ministre de la Santé. La proximité, la jeunesse et la bonne gestion de son ministère plaident en faveur du premier. La gestion de la Covid, le caractère plus politique sont en faveur du second. Même si les arguments peuvent s’inverser. Comme le note cruellement un collègue des deux hommes, «Olivier Véran, c’est Peter Falk, l’homme d’un seul rôle, Columbo.» Manière de dire que son rôle de ministre de la Santé pendant l’épidémie lui colle trop à la peau. «Le critère numéro un, c’est de ne faire peur à personne, décrypte un ministre. C’est fondamental quand on est un parti central.» Édouard Philippe et Jean Castex, inconnus des Français, peu suspects d’ambition présidentielle au moment de leur nomination cochaient parfaitement cette case.

À lire aussi«Que ceux qui veulent partir s’en aillent»: en réunion de groupe, les députés LR exposent leurs divergences

De toute façon, comme le note Christian Jacob, vieil habitué désormais des nominations de gouvernement, «sous la Ve République, aucun des ballons d’essai n’atterrit dans les buts». Autrement dit, quand les noms des impétrants sortent trop tôt dans la presse, ils n’arrivent jamais à décrocher le graal. Un des prétendants de gauche a remarqué que son nom était surtout poussé par ses collègues de droite du gouvernement. Pas dupe, cette personnalité y a vu un moyen de la torpiller. Même chose pour ceux qui ont «balancé» le nom de François Baroin, quelques jours avant le second tour. Sans doute histoire de démobiliser encore plus des Républicains déjà désemparés avec le score de Valérie Pécresse au premier tour (4,7 %). «Une fake news totale, a expliqué François Baroin à un de ses amis. Je ne serai premier ministre qu’à deux conditions: que 290 députés LR soient élus en juin et qu’ils me le demandent.»

Tous les LR n’ont pas cette colonne vertébrale et nombreux sont ceux qui sont prêts à céder aux sirènes macronistes. Dix ans dans l’opposition, c’est long, quinze ans, c’est interminable pour une génération qui n’a jamais été au gouvernement. D’ici aux élections législatives, la poutre va encore travailler, pour reprendre l’expression d’Édouard Philippe, sur les mouvements au sein de la droite républicaine.

À VOIR AUSSI - Premier ministre, législatives, ... Les secrets de «Macron 2»

Résultats présidentielle 2022 : les 10 villes qui ont le plus voté Le Pen

PRÉSIDENTIELLE2022 - Preuve désormais de son ancrage dans les campagnes, la candidate RN remporte ses plus belles victoires parmi les villes de moins de 5000 habitants.

Le député insoumis François Ruffin désigne Emmanuel Macron comme le «bâtard» de François Hollande

L'élu s'est emporté au micro de France Inter, ce jeudi matin.

Regarder la vidéo

Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»

GRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.

Le Figaro

Mercato : «Le futur est déjà écrit», lâche Ancelotti au sujet de Mbappé

Le Figaro

Le coach italien du Real a (brièvement) évoqué la question Kylian Mbappé après l'obtention du titre de champion d'Espagne ce samedi.

Une petite phrase qui va faire parler. Après le «100% gate», ces propos finalement mal compris de Mauricio Pochettino sur l'avenir de Kylian Mbappé, Carlo Ancelotti s'est exprimé au sujet du champion du monde de 23 ans ce samedi après-midi au micro de beIN SPORTS. Quelques mots qui en disent beaucoup… «Le futur de ce club est déjà écrit. Avec ce président, le futur est déjà écrit», a indiqué le coach italien, après le sacre de «son» Real Madrid en Liga, le 35e de l'histoire de la Maison Blanche. M. Ancelotti n'a toutefois pas voulu affirmer que Mbappé rejoindra Santiago-Bernabeu cet été. «Je n'ai pas dit cela», a-t-il précisé. C'est tout comme…

Rappelons que le technicien transalpin de 62 ans avait déclaré ceci après la sortie de son homologue du PSG : «Les entraîneurs ne peuvent pas dire toute la vérité en conférence de presse, c'est normal». On imagine que cela s'applique aussi à lui-même… En attendant, l'intérêt du Real pour Mbappé, libre à la fin de la saison, est bien connu de tous. Lequel Kylian Mbappé répète à l'envi qu'il n'a pas encore pris sa décision, lui qui a de nouveau brillé avec le Paris Saint-Germain samedi, lors du nul sur le terrain de Strasbourg (3-3), avec deux buts et une passe décisive à mettre à son crédit. Il est en tête du classement dans les deux catégories. Fort.

À VOIR AUSSI - Quand Mauricio Pochettino évoque les chances de Kylian Mbappé de rester au Paris Saint-Germain

Ancelotti, première

Pour le reste, Ancelotti s'est dit «très content de gagner un titre pour ce club, avec nos supporters. C'est une journée fantastique et on doit célébrer». Le Mister est d'ailleurs le premier entraîneur champion dans les cinq grands championnats. «Je suis très content. J'ai eu la chance d'entraîner de grandes équipes, de grands clubs, Milan, le Real, le PSG, Chelsea et le Bayern», souligne-t-il avec modestie. Reste à savoir si les Madrilènes vont fêter ce titre, alors qu'ils ont rendez-vous avec Manchester City en Ligue des champions mercredi. «C'est normal ! On va célébrer», assure l'heureux entraîneur du Real. Pas trop quand même… La signature de Kylian Mbappé représenterait en tout cas le plus beau trophée de la Casa Blanca, c'est certain.

Le journal du mercato : «agacé» au Barça, Frenkie de Jong suivi par 3 gros clubs dont le PSG

Frenkie de Jong évoqué au PSG, Lyon qui pense à Moussa Sissoko ou Arsenal chaud sur Gabriel Jesus : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 27 avril 2022.

Le journal du mercato : le Barça passe à l'offensive pour Robert Lewandowski

Le Barça sur Lewandowski, la prolongation de Dembélé ou encore l'avenir de Tuchel : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 28 avril 2022.

PSG : la mise au clair de Pochettino, qui affirme avoir été mal compris au sujet de son avenir et celui de Mbappé

Le coach parisien évoquait le présent lorsqu'il disait que Kylian Mbappé et lui-même sont à «100%» au PSG, pas de la saison prochaine.

Le Figaro

La RATP dans la tourmente après une série d'incendies de bus électriques

Océane Herrero

DÉCRYPTAGE - L’établissement public a décidé de suspendre 149 bus de la série Bluebus du groupe Bolloré.

La RATP a dû prendre des mesures d'urgence. Vendredi, la régie de transports a décidé de suspendre «par mesure de précaution» l'usage de bus électriques de la série Bluebus 5SE, produits par le groupe Bolloré. Cette annonce a été faite dans les heures qui ont suivi l'incendie d'un de ces bus électriques, dans le 13e arrondissement, près de l'arrêt de métro Bibliothèque-François-Mitterrand.

À lire aussiParis : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

L'incendie n'a pas fait de victimes, mais a suffi pour pousser la RATP à prendre des mesures, sachant qu'un incident similaire s'était produit le 4 avril dernier dans le Ve arrondissement parisien. «S'agissant du deuxième incendie sur un bus électrique récent d'une même série Bluebus 5SE de la marque Bolloré en moins d'un mois, la RATP a pris la décision par mesure de précaution, en liaison avec Île-de-France Mobilités, de retirer temporairement de l'exploitation les 149 bus électriques de cette série», précise l'entreprise dans un communiqué.

Dans la foulée des deux accidents, la RATP a annoncé l'ouverture d'une enquête pour en déterminer les causes. Le groupe Bolloré a été sollicité pour réaliser une expertise complète et proposer un «plan d'action» pour permettre aux bus de reprendre leur activité. La première enquête, liée à l'accident du 4 avril, a permis d'identifier l'origine de l'incendie et a donné lieu à un correctif sur l'ensemble des modèles, ajoute la RATP sans préciser exactement quel était le problème.

Une décision approuvée par le ministère des Transports, qui assure qu'il s'agit du «choix le plus raisonnable, pour s'assurer qu'il n'y a pas de défaillance similaire sur d'autres véhicules. Nous sommes en contact avec la RATP, et nous suivrons les résultats de l'enquête avec attention», a ainsi indiqué un porte-parole.

«Sujet bus Bolloré»

Contactée, la RATP assure que le retrait de ces bus ne posera pas de problèmes pour maintenir actif le réseau de bus, puisque «d'autres véhicules du parc» vont être mobilisés. Ces deux incendies portent cependant un coup à la stratégie de «verdissement» de la flotte de la RATP, dans le cadre du plan «Bus 2025». Objectif : convertir tous les centres bus à l'électrique ou au gaz renouvelable à horizon 2025, en achetant au total 4700 véhicules «propres». «Ce n'est pas un sujet bus électrique, c'est un sujet bus Bolloré sur cette série», affirme-t-on du côté de la RATP.

Pour Alexis Louvet, cosecrétaire pour le syndicat Solidaires RATP, cette démarche frise le «greenwashing» de la RATP qui, selon lui, conduit l'entreprise à se fournir en matériel à la qualité insuffisante. «La RATP se donne une image écoresponsable, sans vérifier la durabilité des véhicules», déplore-t-il, ajoutant que ces accidents minent la confiance des chauffeurs.

À lire aussiRedevenue bénéficiaire, la RATP se diversifie pour faire face à la concurrence

Du côté de Bluebus, on affirme «coopérer activement avec la RATP» afin de déterminer l'origine du sinistre. Après la résiliation tumultueuse du contrat du groupe Bolloré avec la mairie de Paris concernant le déploiement des Autolib', ces voitures électriques en libre-service, l'entreprise a décidé de se concentrer sur le déploiement de véhicules de transport en commun. Avec toujours le même type de batteries LMP (lithium-métal-polymère), qui doivent être maintenues à une température de 60 degrés et sont, selon l'entreprise, gage de solidité.

Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises

DÉCRYPTAGE - Les dirigeants des grands groupes ont longtemps privilégié la prudence. Mais depuis deux semaines, la donne a changé.

Près des calanques de Marseille, une des plus grandes usines de biométhane de France

REPORTAGE - Dans un paysage de carte postale, Suez produit du gaz à partir de boues de station d’épuration pour 2500 foyers de Marseille.

En Litige avec Qatar Airways, Airbus marque un point

La compagnie aérienne qatarie et le constructeur européen s'affrontent sur des problèmes liés à l'annulation de commandes.

L'Humanité

Essai Lire aujourd’hui

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, où il a conduit des recherches sur l’Internet, Paul Mathias interroge les fausses évidences liées à l’acte de lire et aux évolutions de la lecture. Si « lire est l’affaire de tous », « ce n’est assurément pas une chose une, uniforme, naturelle ». C’est « un phénomène antinaturel », comme l’affirment les sciences cognitives. Lire n’est pas déchiffrer, mais d’emblée interpréter et penser, ce qui dément les raccourcis ministériels sur l’apprentissage de la lecture… D’autant que les changements de support modifient les pratiques de lecture. Il n’est pas certain que passer de l’objet imprimé aux écrans n’y change rien. « Le risque n’est pas dans l’ignorance et la barbarie promises par les inquiets, c’est plutôt que surgissent derechef parmi nous les scribes d’autrefois et leur classe d’exception. » N. M.

Philosophielecture
L'Humanité

Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures

Premier plan

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.

Alexandra Chaignon

Jamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.

Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.

Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).

Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.

Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.

Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants
Le Figaro

«On est en direct»: qui sont les invités de ce samedi 30 avril 2022?

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 30/04/2022 à 17:21
  • Publié le 30/04/2022 à 17:13

À partir de 23h20 sur France 2, la journaliste et l’animateur recevront notamment Jean-Luc Mélenchon et Thierry Ardisson.

Demandez le programme! Dans l’émission hebdomadaire «On est en direct», en deuxième partie de soirée, Laurent Ruquier et Léa Salamé reçoivent sur France 2 un ensemble d’invités issus du monde de la culture, mais aussi de celui de la politique.

» LIRE AUSSI - «Une expérience incroyable!»: Manon, Caroline et Geoffrey participent à leur première finale du tournoi des Maestros dans «N’oubliez pas les paroles»

L’animateur et la journaliste recevront notamment ce samedi Jean-Luc Mélenchon. Le candidat malheureux à la présidentielle répondra aux questions de Laurent Ruquier dans le désormais traditionnel «face-à-face». Pour, on l’imagine, évoquer entre autres le débat d’entre-deux-tours qu’il animait avec Léa Salamé, Gilles Bouleau sera sur le plateau. Valérie Trierweiler, elle, présentera un podcast intitulé «Visite privée à l’Élysée».

Dans un genre bien différent, «On est en direct» accueillera Thierry Ardisson. L’homme en noir de la télé présentera, en compagnie d’Orlando, son interview fictive de Dalida dans «Hôtel du temps». Sabrina Ouazani, l’actrice vue dans la série Plan cœur et Taxi 5, évoquera le film Les folies fermières en salles le 11 mai. L’histoire d’un paysan qui monte un cabaret pour sauver son exploitation... Côté musique, le duo fait venir Alvan & Ahez, les concurrents français de l’Eurovision, qui raconteront leur préparation à deux semaines de la tenue de cet événement qui donne l’Ukraine favorite.

» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur  Facebook et Twitter .

Le Figaro

Royaume-Uni : accusé d'avoir regardé du porno au Parlement, un député britannique avoue et démissionne

L'élu de 65 ans a assuré à la BBC avoir d'abord cherché «des tracteurs» avant de tomber sur «un autre site». «Mais mon crime c'est que j'y suis retourné une seconde fois et c'était délibéré», a-t-il avoué au bord des larmes.

Le député conservateur britannique Neil Parish a annoncé samedi qu'il allait démissionner, avouant qu'il avait bel et bien regardé de la pornographie à la Chambre des communes, ce dont il avait été accusé par d'autres parlementaires.

«Je cherchais des tracteurs», a assuré à la BBC l'élu de 65 ans, ancien fermier. «Je suis tombé sur un autre site qui avait un nom similaire et j'ai regardé pendant un moment, ce que je n'aurais pas dû faire», a-t-il tenté d'expliquer. «Mais mon crime, mon plus grand crime, c'est que j'y suis retourné une seconde fois et c'était délibéré», a-t-il avoué au bord des larmes, évoquant un «moment de folie».

À lire aussiBillie Eilish se confie sur son addiction au porno débutée à l'âge de 11 ans

Dans un entretien au Daily Telegraph publié samedi matin, il avait suggéré avoir peut-être ouvert le site «par erreur». «Nous soutenons la décision (de Neil Parish) de quitter ses fonctions comme membre du Parlement», a affirmé un porte-parole des Conservateurs de la circonscription de Tiverton et Honiton, où avait été élu Neil Parish en 2019.

L'annonce de sa démission intervient après qu'une enquête avait été ouverte mercredi par le parti conservateur de Boris Johnson concernant l'incident.

À lire aussiLe gouvernement lance un site pour aider les parents à protéger leurs enfants du porno

Le nom du député n'avait pas été dévoilé mais Neil Parish s'était signalé lui-même auprès de la commission du Parlement chargée des questions de conduite des députés, avaient annoncé vendredi les Conservateurs, qui l'avaient suspendu de leur groupe parlementaire le temps de l'enquête.

L'élu avait alors annoncé qu'il souhaitait «continuer à assurer son rôle de député pendant que les investigations sont en cours». De nombreux députés insistaient pour qu'il démissionne avant les conclusions de l'enquête si les accusations à son encontre étaient vraies.

«Embarras national»

«Neil Parish doit penser que nous sommes nés de la dernière pluie. Les Conservateurs de Boris Johnson sont un embarras national», a réagi la députée Angela Rayner. Cette parlementaire travailliste s'était retrouvée au cœur d'une attaque misogyne le week-end dernier après que des députés conservateurs anonymes l'avaient accusée d'aimer détourner l'attention du premier ministre en croisant et en décroisant les jambes au Parlement, des commentaires que Boris Johnson a qualifiés lundi de «foutaises sexistes et misogynes».

La semaine dernière également, le Sunday Times avait révélé que trois ministres et deux députés de l'opposition faisaient l'objet d'accusations de «mauvais comportements de nature sexuelle».

Ils figurent parmi 56 députés signalés à un bureau chargé d'enregistrer ces plaintes, mis en place à la suite du mouvement «Metoo».

À VOIR AUSSI - «J'ai payé l'amende immédiatement»: Boris Johnson s'excuse devant le Parlement pour le «Partygate»

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre

La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

L'Humanité

« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital

Entretien

Après un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.

Cécile Rousseau

Frédéric Pierru Sociologue au CNRS

Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?

Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.

Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?

Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.

Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…

Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre  la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.

Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?

J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.

SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron
Le Figaro

Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules

Philippe Viguié-Desplaces

NOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.

Randonner sur les plus beaux sentiers de Provence

Les collines nappées d'oliveraies des Alpilles, les marais de Camargue ourlés de roselières où paradent les flamants roses, les ocres et les villages perchés du Luberon, le sommet pelé du mont Ventoux, les échancrures aux eaux émeraude des gorges du Verdon, les vertigineuses falaises blanches des calanques plongeant dans la mer, l'iconique montagne Sainte-Victoire ou la grotte de Sainte-Marie-Madeleine suspendue dans le massif de la Sainte-Baume… Le nec plus ultra des randonnées en Provence est réuni dans ce voyage d'un niveau accessible, en petit groupe ou privatisable. À réaliser au printemps ou à l'automne, quand les températures sont douces et que la garrigue exhale ses effluves de thym et de romarin.

Huwans (Tél. : 01 44 32 09 30). À partir de 1290€ par personne sur une base double pour 10 jours/9 nuits tout compris hors transports.

À lire aussiOù partir en Provence cet été ? Nos adresses cachées des Saintes Maries de la Mer à l'Isle-sur-la-Sorgue

Arpenter un nouveau jardin d'abbaye dans le Berry

Les moines n'avaient pas leur pareil pour trouver un emplacement de choix où élever une abbaye. Celle de Noirlac n'échappe pas à la règle. À 40 km au sud de Bourges, lovée dans la vallée du Cher, l'abbaye cistercienne du XIIe siècle abrite un centre culturel de rencontre riche en manifestations artistiques. On visite le bâti comme le bocage environnant, source d'une biodiversité exceptionnelle, avec guide dédié ou en totale liberté. Un nouveau jardin, vivaces simples et aromatiques, dessiné par Gilles Clément occupe désormais le cloître. Pour profiter de cet ensemble et en partager le calme absolu, deux gîtes ont été aménagés en face de l'abbaye, confortables mais sans luxe, esprit monacal oblige !

Abbaye de Noirlac (Tél. : 02 48 96 17 16). Gîte de 14 personnes : 7 jours, de 1200 à 1500€ (800€ le week-end) ; gîte de 6 personnes : 7 jours, de 500 à 650€ (300 à 350€ le week-end).

À lire aussiBourges les pieds dans l'eau

Être hypnotisé par les arbres dans l'Eure

Avec son platane à feuilles d'érable, ses cèdres du Liban et ses ginkgo biloba, l'arboretum d'Harcourt, en Normandie, compte parmi les plus impressionnants jardins d'arbres de France. Sur 11 hectares répartis autour d'un château médiéval, ce sont plus de 500 espèces, pour beaucoup en fleur au printemps, qui sont à découvrir. Début mai, l'arboretum s'associe à la maître praticienne en hypnose ericksonienne Marie Lisel pour un parcours hypnotique. En reliant connaissances rationnelles et imaginaires, chacun accède à une exploration de soi-même et du domaine, une immersion au cœur de ces arbres centenaires. Une expérience spirituelle unique pour percevoir la nature environnante sous un jour nouveau.

Arboretum d'Harcourt (Tél. : 02 32 46 29 70). Balade sous hypnose le 8 mai, 8 € ; 5 € l'entrée avec possibilité de télécharger librement la séance d'hypnose durant toute la saison.

Notre hébergement coup de cœur : Au Vieux Cadran , à Harcourt (Tél. : 06 27 79 34 45) à 10 minutes à pied de l'arboretum. Chambres d'hôtes, salon de thé et boutique de créateurs locaux dans un jardin à l'anglaise. À partir de 80 € la nuit, petit déjeuner inclus.

À lire aussiWeek-end en Normandie : cinq villages bucoliques à découvrir en sortant de l'A13

Prendre un bain d'art et de nature dans le Sancy

Terre verdoyante de volcans, lacs, panoramas spectaculaires et vallées préservées, le massif du Sancy, en Auvergne, se peuple chaque été, depuis 2007, d'une dizaine d'œuvres d'art conçues in situ de manière à sublimer les paysages qu'elles occupent. Au programme cette année : une forêt de cyanotypes sur tissu dans le bois de Play, un faux paratonnerre géant aux allures de pissenlit au pic Charlut, un chalet-monolithe où actionner une vingtaine de cloches à la Roche Nité, une « plongée » dans un miroir d'eau devant la cascade du bois de Chaux, des sculptures chantantes animées par le vent à Chastreix… 10 œuvres, 10 lieux et autant de bonnes raisons de s'interroger, par la culture, sur notre rapport à la nature.

Horizons « Arts-Nature » en Sancy. Du 18 juin au 18 septembre.

À lire aussiEn Auvergne, un road trip par monts et par van

Poser ses valises au domaine de Chaumont

Événement à Chaumont-sur-Loire avec l'ouverture en cette fin de printemps d'un hôtel « d'arts et de nature » aménagé dans les communs du célèbre château de la Loire. Le Bois des Chambres s'articule autour d'une vingtaine de suites avec jardin, de 19 chambres modulables, d'un restaurant et sa terrasse ouverte sur une pièce d'eau. Un lieu convivial, vert et arty, que ses concepteurs ont pensé comme le prolongement du Festival des Jardins et de la Saison d'art contemporain, les deux manifestations phares de ce printemps à Chaumont. On y voit une trentaine de jardins éphémères réalisés par des designers, des architectes, des paysagistes… Et une quinzaine d'œuvres d'art et d'installations, sur tout le domaine, réalisées par la fine fleur de l'art contemporain, emmenée par Miquel Barceló.

Domaine de Chaumont-sur-Loire (Tél. : 02 54 20 99 22). Festival international des Jardins, « Jardin idéal », du 21 avril au 6 novembre 2022. Le Bois des Chambres, de 120 à 290 € la nuit, réservations par téléphone ou en ligne auprès du domaine.

L'Humanité

A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »

Actu

En raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.

Clara Bolzinger

«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas ­d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.

La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , ­relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois  ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-­reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».

Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze  minutes la nuit dernière, sur dix  heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.

« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »

Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », ­témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze  heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».

Hôpital publicSanté
Le Figaro

Guerre en Ukraine : le mythe du «fantôme de Kiev» refait surface

D'après le Times, le pilote mythique de l'armée ukrainienne, dont l'existence même est remise en cause, serait le major Stepan Tarabalka. L'armée de l'air ukrainienne dément l'information.

La légende du «fantôme de Kiev», le pilote qui avait embrasé le ciel ukrainien, refait surface. Le 24 février dernier, le premier jour de l'invasion de la Russie en Ukraine, un mystérieux pilote faisait parler de lui pour avoir abattu six aéronefs russes. C'est à ce moment-là que naît la légende. Mais à l'époque, il est impossible de vérifier son identité, ni même son existence. Ce vendredi 29 avril, The Times lève le voile : il s'agirait bien d'un pilote ukrainien mort au combat le 13 mars dernier.

À lire aussiL'étrange histoire du «fantôme de Kiev», ce pilote qui a embrasé les espoirs ukrainiens

En effet, d'après les autorités ukrainiennes citées par le quotidien britannique, le «fantôme» serait en réalité le major Stepan Tarabalka, décédé après que son Mig-29 a été abattu. Une mort confirmée par le ministère de la Défense ukrainien le 25 mars, qui avait annoncé le décès du major, «héros de l'Ukraine», sans évoquer un possible lien avec le «fantôme de Kiev». Les autorités ukrainiennes lui attribuent plus de 40 appareils russes abattus.

Ce samedi 30 avril, soit un jour après la publication de l'article du Times, l'armée de l'air ukrainienne a démenti l'information et a prié la communauté ukrainienne de ne pas reprendre de fausses informations : «Le héros de l'Ukraine Stepan Tarabalka n'est PAS le "fantôme de Kiev" et il n'a PAS frappé 40 avions», est-il écrit dans une publication Facebook signée par le service des relations publiques du commandement de l'armée de l'air ukrainienne. «Le fantôme de Kiev est un super-héros/légende dont le personnage a été créé par des Ukrainiens !», est-il encore précisé. L'armée confirme effectivement le décès du major Stepan Tarabalka, tué «héroïquement» le 13 mars 2022 «lors d'une bataille aérienne contre les forces dominantes des occupants russes», mais maintient que ce dernier n'est pas le fantôme de Kiev.

Le jeune homme de 29 ans, marié et père d'un enfant, s'était vu décerner à titre posthume la médaille de l'Ordre de l'étoile d'or, la plus haute distinction ukrainienne pour sa bravoure au combat, ainsi que le titre de Héros de l'Ukraine. The Times rapporte les propos des parents du pilote, qui expliquent dans une interview accordée quelques jours après le décès de leur fils n'avoir eu aucune information quant au contexte de sa mort. «Nous savons qu'il volait pour une mission. Et il a accompli sa mission, sa tâche. Puis il n'est pas revenu. C'est tout ce que nous avons comme information, vraiment», expliquent-ils avant de parler des moments où, «chaque fois qu'il en avait l'occasion, il volait près de notre maison et faisait un petit tour de voltige. Et tout le monde dans le village, chaque maison et tous les villages alentour savaient que c'était Stepan qui volait». Les sources ukrainiennes contactées par The Times ont précisé que son casque et ses lunettes seraient prochainement mis en vente aux enchères à Londres, sans livrer d'autres détails.

À lire aussiGuerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?

Le «fantôme de Kiev», lui, trouve son origine dans un tweet de l'ancien président Petro Porochenko qui partageait dès le 25 février la photo d'un visage caché sous un casque, avec pour mention : «The Ghost of Kyiv», qui «terrifie les ennemis et fait la fierté de l'Ukraine». Mais la publication de cette même photo bien avant l'invasion russe sur le compte twitter du ministère de la Défense ukrainien en 2019 avait suscité de nombreuses interrogations. Même constat concernant la vidéo d'un avion de chasse partagée par le ministère, qui, d'après Reuters, était en réalité tirée d'un jeu vidéo. Le 11 mars, l'état-major de l'armée ukrainienne publiait sur son compte Facebook une nouvelle photo du «fantôme», en route pour pourchasser l'envahisseur russe. Malgré les doutes persistants autour de ce pilote, les sources ukrainiennes «sont restées catégoriques» quant à «l'authenticité» du pilote, avait pourtant affirmé le Times dans son article publié ce vendredi 29 avril.

À VOIR AUSSI - Qui est le «boucher de Syrie», le général russe aux commandes en Ukraine?

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

L'Humanité

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

Chronique

Christophe Prudhomme

La réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…

Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.

Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-­pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.

Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé
France24 - Monde

Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Publié le : 30/04/2022 - 17:00

Grégoire SAUVAGE Suivre

Entre des prix de l'énergie et des produits de base qui s'envolent et une croissance atone, les derniers indicateurs économiques publiés vendredi par l'Insee font craindre un début de "stagflation". Explications. 

C'est du jamais-vu depuis le milieu des années 1980. L'inflation a continué à accélérer en avril en France pour atteindre 4,8 % sur un an, selon une première estimation publiée vendredi 29 avril par l'Insee. Dans la zone euro, le chiffre atteint même 7,5 % pour le même mois, au plus haut depuis l'instauration de la monnaie unique.

"Cette inflation est essentiellement due à l'augmentation des prix de l'énergie", a rappelé samedi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, lors d'une interview à la radio France Inter.

D'abord portée par la reprise économique post-Covid-19, la hausse des prix des matières premières et agricoles a connu un nouveau coup d'accélérateur avec la guerre en Ukraine. Les ruptures des chaînes d'approvisionnement en Chine liée à la stratégie "zéro Covid" de Pékin jouent également un rôle dans cette flambée.

>> À lire : Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

"En France et dans l'ensemble des pays européens, les dépenses en matière de transports et d'énergie pèsent énormément sur le budget des ménages", note l'économiste Stéphanie Villers. "Le premier effet est un ralentissement de la consommation sur le premier trimestre. Les ménages préfèrent se montrer prudents car ils ont intégré que cette hausse des prix allait durablement pénaliser leur pouvoir d'achat. Or, la consommation des ménages, c'est le principal moteur de la croissance" tricolore, ajoute l'économiste.

Selon les données de l'Insee, la consommation des ménages a ainsi baissé d'1,3 % en France. Résultat : le produit intérieur brut (PIB) est au point mort au premier trimestre. En zone euro, il n'a progressé que de 0,2 %, et a même légèrement baissé aux États-Unis. Après l'euphorie de la reprise postpandémie observée en 2021, la croissance mondiale semble marquer le pas.

"Les prémices" d'une stagflation

Dans cette configuration économique conjuguant hausse des prix et croissance faible, ressurgit en France le spectre de la "stagflation", mélange d'inflation et de stagnation de l'activité économique. "Si ce mouvement sur les prix est durable, il y a un risque. On en est peut-être aux prémices", avance Stéphanie Villers.

Pour pouvoir parler de stagflation, il faudrait que cette situation perdure "sur au moins plusieurs trimestres", confirme Pierre Jaillet, chercheur à l'Institut européen Jacques-Delors, interrogé par l'AFP.

Il est donc encore trop tôt pour affirmer que le pays se dirige vers une stagflation telle qu'elle l'a connue dans les années 1970, au moment des deux chocs pétroliers.

"L'une des questions qui se pose maintenant, c'est de savoir dans quelle mesure le futur gouvernement va peser sur la perte du pouvoir d'achat", après les énormes moyens déployés par les pouvoirs publics pour aider les ménages et entreprises depuis la pandémie, explique Pierre Jaillet.

>> À voir, L'Info éco : les priorités économiques du président réélu

Plusieurs indicateurs économiques plaident pour un optimisme prudent : malgré un ralentissement, l'investissement des entreprises a progressé au premier trimestre en France. Quant au taux de chômage, il poursuit sa décrue avec -5,3 % de demandeurs d'emploi de catégorie A.

"On a probablement atteint le niveau plancher", prédit toutefois Stéphanie Villers. "Les entreprises sont confrontées à des coûts de production qui augmentent avec le prix des matières premières. Elles voient les signaux négatifs s'accumuler. Il ne faut donc pas s'attendre à une nouvelle baisse du chômage dans les trimestres à venir".

Des prix hauts jusqu'en 2024

D'autant que la flambée des prix n'est pas près de s'éteindre, si l'on en croit un rapport publié mardi par la Banque mondiale. Ses experts prédisent que "les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu'à la fin de 2024". Les auteurs du rapport notent que "la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde".

"Il est difficile de savoir combien de temps va durer cette pression sur les prix qui se diffusent sur l'ensemble des biens et des services. Cela dépendra beaucoup de la durée du conflit ukrainien", assure Stéphanie Villers.

>> À lire : La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

Comment éviter alors de s'engouffrer dans le cercle vicieux d'une stagflation ? L'équation est loin d'être simple à résoudre pour les banques centrales. Pour limiter l'inflation, elles disposent de deux leviers : réduire leurs achats d'actifs sur les marchés ou remonter leurs taux d'intérêt.

"Le risque de cette stratégie est qu'il devienne plus difficile d'obtenir un prêt et cela pourrait faire baisser la consommation et donc la croissance qui n'est déjà pas au beau fixe", analyse la chroniqueuse économie de France 24, Joanna Sitruk.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a ouvert mercredi la possibilité d'une première hausse des taux directeurs cet été si l'inflation poursuit sa hausse. "La mission de la BCE est la stabilité des prix", a rappelé l'ancienne ministre de l'Économie.

La BCE avait déjà arrêté en mars le programme d'urgence destiné à soutenir l'économie pendant la crise provoquée par le Covid-19 et déclaré arrêter les achats nets d'actifs à partir du mois de juillet. Une manière de garder sous contrôle la hausse des prix, en attendant des jours meilleurs.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR La semaine de l'éco

Inflation et croissance mondiale : le cri d'alarme du FMI

L'entretien de l'intelligence économique

Guerre en Ukraine : vers une crise alimentaire mondiale ?

Le Débat de France 24

Flambée des prix, jusqu'où ? Le pouvoir d'achat s'invite dans la campagne présidentielle

L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Le Figaro

Salmonellose : Ferrero lance une plateforme de réclamations en ligne

Mi-avril, 150 cas de salmonellose avaient été détectés dans neuf pays européens, dont la France.

Le fabricant de friandises italien Ferrero, contraint récemment à un rappel massif de Kinder, a lancé samedi une plateforme en ligne pour permettre aux personnes ayant été victimes en Europe de contamination à la salmonelle de se signaler afin de déposer une réclamation. «Nous sommes profondément désolés d'apprendre que certaines personnes ont pu être malades suite à la consommation de l'un des produits Kinder concernés par le rappel en cours», a insisté la société dans un communiqué.

À lire aussiBulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

Début avril, Ferrero avait dû rappeler des lots de produits chocolatés Kinder fabriqués en Belgique et vendus dans plusieurs pays européens en raison d'une suspicion de contamination à la salmonelle. Mi-avril, 150 cas de salmonellose avaient été détectés dans neuf pays européens dont la France, majoritairement chez des enfants de moins de dix ans.

Symptômes proches de ceux d'une gastro-entérite

La salmonellose provoque des symptômes proches de ceux d'une gastro-entérite parfois aiguë : diarrhée et crampes abdominales, légère fièvre, voire vomissements. Aucun décès n'a été signalé à ce stade. «Si vous estimez que ces symptômes ont eu des répercussions importantes sur votre santé, votre vie professionnelle ou votre vie privée, nous vous invitons à remplir le formulaire sur notre plateforme dédiée», écrit Ferrero. «Cela va permettre d'identifier et d'individualiser les échanges avec les familles» afin de dédommager celles qui le souhaitent, a indiqué une porte-parole du groupe à l'AFP. «Au Royaume-Uni par exemple, Ferrero a pris en charge tous les frais médicaux», a-t-elle poursuivi.

À lire aussiSalmonellose : enquête de la justice belge après le rappel des chocolats Kinder

L'usine d'Arlon, dans les Ardennes belges, d'où sont issus les produits Kinder incriminés, a été mise à l'arrêt début avril. Tous les produits fabriqués sur ce site (Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100g et Kinder Schoko-Bons) ont été rappelés.

Listeria : Leclerc rappelle des steaks hachés potentiellement contaminés à Rouen

Les produits concernés ont été commercialisés dans le supermarché de Saint-Sever entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.

Emploi à domicile : le crédit d'impôt immédiat repoussé à la mi-juin pour les ménages passant par un prestataire

Ce service devait initialement être déployé en ce mois d'avril, après avoir été mis en place en janvier pour les particuliers employeurs.

Inflation : Michel-Édouard Leclerc réclame de la «transparence» sur l'augmentation des prix

Il appelle le gouvernement à ouvrir une «commission d'investigation» pour vérifier les différents facteurs de hausse de prix.

France24 - Monde

Une vingtaine de civils sortent de l'usine Azovstal à Marioupol

Publié le : 30/04/2022 - 07:08Modifié le : 30/04/2022 - 22:59

FRANCE 24 Suivre

Une vingtaine de civils ont pu sortir de l'aciérie Azovstal, dans la ville assiégée de Marioupol, alors que les forces russes ont détruit une piste de l'aéroport d'Odessa et maintiennent leur pression, samedi, sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle. Retrouvez l'actualité du vendredi 30 avril. 

Ce live est maintenant terminé. Retrouvez tous les articles de France 24 sur le conflit en Ukraine en cliquant ici.

  • 21 h 35 : Tarek Kaï, l'envoyé spécial de France 24, fait le point sur la situation à Odessa

Selon le gouverneur d'Odessa, les missiles provenaient de Crimée. Ils n'ont pas fait de blessés, mais s'inscrivent dans la stratégie russe de cibler des infrastructures clés en Ukraine. 

  • 20 h 57 : Londres plus déterminé que jamais à aider l'Ukraine, dit Boris Johnson à Volodymyr Zelensky 

Le Royaume-Uni est plus que jamais déterminé à fournir à l'Ukraine l'aide militaire dont elle a besoin pour se défendre contre l'armée russe, a déclaré Boris Johnson à son homologue ukrainien durant un entretien téléphonique.

"Il a confirmé que le Royaume-Uni continuerait à fournir davantage d'aide militaire afin de donner aux Ukrainiens l'équipement dont ils ont besoin pour se défendre", a rapporté un porte-parole du Premier ministre britannique.

Volodymyr Zelensky avait pour sa part annoncé l'entretien sur Twitter. 

I keep in touch with @BorisJohnson. Spoke about the situation on the battlefield and in the blocked Mariupol. Discussed defensive support for Ukraine and the necessary diplomatic efforts to achieve peace.

April 30, 2022
  • 20 h 26 : vingt civils sont sortis du site Azovstal à Marioupol pour être évacués, selon le régiment Azov

"Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine", a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass a annoncé qu'un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d'Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.

Aucune tentative d'évacuer Azovstal n'a réussi jusqu'à présent. 

"Toute la nuit, l'artillerie de l'ennemi a bombardé le site. Le cessez-le-feu qui devait commencer à 6h00 (3H00 GMT) n'a commencé qu'à 11h00. Depuis les deux parties le respectent. Le convoi d'évacuation que nous attendions à 6h00 n'est arrivé qu'à 18h25", selon Sviatoslav Palamar.

"Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils", a-t-il ajouté. 

  • 20 h 25 : un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois, selon la Défense suédoise

"Un avion à hélices russe AN-30 a violé l'espace aérien suédois vendredi soir", a écrit la Défense suédoise dans un communiqué, précisant que ses équipes avaient suivi l'intégralité de l'incident et l'avaient photographié. "L'avion était à l'est de Bornholm (une île danoise dans la Baltique) et s'est ensuite dirigé vers le territoire suédois", a indiqué le bref communiqué.

Le ministre suédois de la Défense a dénoncé cette incursion. "Il est totalement inacceptable de violer l'espace aérien suédois (...) Cette action n'est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, elle est très inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée", a écrit Peter Hultqvist à la télévision publique SVT.

  • 20 h 24 : Angelina Jolie, actrice et émissaire du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, à Lviv pour rencontrer des déplacés

"Pour nous tous, cette visite a été une surprise", a écrit le gouverneur de la région de Lviv Maxim Kozytski sur Telegram, postant des photos et vidéos de l'actrice jouant avec des enfants et posant avec des volontaires. 

Dans un hôpital, elle a rendu visite aux enfants blessés dans le bombardement du 8 avril devant la gare de Kramatorsk, dans l'est du pays, attribué à la Russie, qui avait tué plus de 50 civils, selon le gouverneur. 

  • 19 h 33 : Jean-Paul Palomeros, ancien commandant de l'Otan, répond aux questions de France 24 sur la lenteur de la progression russe

"À mon sens, les forces russes n'ont pas eu le temps de se reconstituer pleinement. Les combats sont âpres et il y a beaucoup de pertes dans les deux camp et en particulier du côté russe. Les unités sont décimées." Jean-Paul Palomeros, ancien commandant de l'Otan, analyse la nouvelle stratégie de l'armée russe. 

  • 18 h 16 : des réfugiés ukrainiens arrivent à Kharkiv après la libération de leur village

Regardez le récit d'Edwige Wamanisa pour France 24. 

  • 18 h 01 : la piste de l'aéroport d'Odessa rendue impraticable par une frappe russe, déclare le gouverneur

 "Aujourd'hui, l'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l'aéroport d'Odessa a été détruite. Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes", a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram. 

  • 17 h 37 : 14 Ukrainiens, dont une femme militaire enceinte, libérés dans un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev 

"Aujourd'hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Elle n'a pas révélé le nombre de Russes remis à Moscou. 

  • 16 h 29 : des dockers néerlandais refusent de décharger un pétrolier russe à Amsterdam

Le Sunny Liger, un pétrolier de 42 000 tonnes, est actuellement au mouillage au large d'Amsterdam. Hier, les dockers du port de Rotterdam ont également refusé de traiter sa cargaison.

"Tard hier soir, nous avons demandé à toutes les parties du port d'Amsterdam de ne pas laisser le navire accoster", a déclaré Asmae Hajjari, présidente de la section des travailleurs portuaires du syndicat FNV. "Le navire n'entrera pas dans le port d'Amsterdam", a-t-elle ajouté dans un tweet. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a déclaré hier que le Sunny Liger ne pouvait légalement se voir refuser l'entrée dans un port néerlandais, mais qu'il soutenait les actions des dockers.

  • 14 h 18 : la Russie pilonne le Donbass, sans pouvoir s'emparer de ses objectifs, affirme Kiev 

Les forces russes ont pilonné aujourd'hui la région de Donbass, dans l'est de l'Ukraine, sans parvenir à s'emparer des trois objectifs visés, a indiqué l'armée ukrainienne. Les Russes ont tenté de s'emparer des zones de Lyman à Donetsk et Sievierodonetsk et Popasna à Louhansk, a indiqué l'état-major des forces ukrainiennes lors de son briefing quotidien. "Sans succès – les combats se poursuivent", a-t-il précisé.

L'armée russe avance très lentement dans la région, rapporte l'envoyé spécial de France 24 à Odessa, Tarek Kaï. 

 

  • 14 h 01 : les corps de trois hommes les mains liées retrouvés enterrés près de Boutcha

 

"Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe", a indiqué dans un communiqué le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov. "Les victimes avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu'ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche", a-t-il ajouté.  

Les corps de ces trois hommes ont été retrouvés à Myrotske, un village proche de Boutcha, ville à proximité de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine et dans laquelle de nombreux cadavres de civils ont été découverts. "D'après les données préliminaires, les occupants ont essayé de cacher les traces de leurs violences, donc ils ont jeté les corps dans une fosse et les ont recouverts de terre", a précisé Andriï Nebytov.

  • 13 h 50 : Emmanuel Macron promet plus d'aide militaire et humanitaire à Volodymyr Zelensky

Le président français a promis de renforcer l'appui de la France à l'Ukraine en armement et en aide humanitaire à l'occasion d'un entretien téléphonique d'une heure avec son homologue ukrainien. 

Alors que Volodymyr Zelensky le remerciait pour des "envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne", Emmanuel Macron "a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France", ajoutant selon un communiqué que "la mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera".

Le président français a aussi réaffirmé auprès de Volodymyr Zelensky "sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés", a fait savoir l'Élysée.

  • 11 h 12 : plus d'un million de personnes évacuées d'Ukraine vers la Russie depuis le début du conflit

Environ 1,02 million de personnes ont été évacuées d'Ukraine vers la Russie depuis le 24 février, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Ce chiffre comprend 120 000 étrangers et des personnes évacuées depuis les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk.

  • 9 h 43 : reportage de France 24 à Dnipro, où la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne

Dans la ville de Dnipro, un appartement transformé en centre de stockage. "Notre objectif, c'est d'aider ceux qui se trouvent dans les points chauds", explique Lina Triegoub, une volontaire. Dans les dédales de ce local, on trouve de tout : nourriture, médicaments, produits d'hygiène, vêtements... que les chauffeurs font ensuite parvenir dans les villes assiégées à l'est de l'Ukraine.

Au-delà du soutien moral, la mise en place d'une multitude de réseaux d'approvisionnement en matériel a grandement participé à soutenir les forces armées ukrainiennes. L'engagement des volontaires explique en partie la capacité du pays à résister aux forces russes depuis le début du conflit.

Un reportage de Karim Yahiaoui et Mohamed Farhat.

  • 6 h 28 : le chef de la diplomatie russe exhorte l'Otan à cesser d'armer l'Ukraine

"Un flux continu d'armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d'autres pays de l'Otan", a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview publiée par l'agence officielle Chine nouvelle. "Si les États-Unis et l'Otan veulent vraiment résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev", a-t-il poursuivi.

>> À lire : Crise en Ukraine : Sergueï Lavrov, le héraut diplomatique de Vladimir Poutine

Une quarantaine de pays s'étaient retrouvés mardi en Allemagne, autour des États-Unis, pour coordonner une accélération des fournitures d'équipements militaires que Kiev réclame.

Par ailleurs, alors que les États-Unis et l'Ukraine font état d'un retard de l'offensive russe dans le Donbass, dont la conquête totale est devenue la priorité de Moscou, Sergueï Lavrov a assuré que l'offensive se déroulait comme prévu. "L'opération militaire spéciale qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l'opération militaire spéciale seront atteints malgré l'obstruction de nos adversaires", a-t-il assuré.

  • 5 h 05 : les forces russes accentuent la pression sur Kharkiv

Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.

De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était "difficile". "Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques", a-t-il aussi affirmé.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 29 AVRIL

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

exportations d'hydrocarbures

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Revue de presse

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Le Monde

Guerre en Ukraine : après avoir dû passer par la Russie, la cavale de rescapés de Marioupol jusqu’en Estonie

Olivier Truc (Narva (Estonie), envoyé spécial)

Publié hier à 05h48, mis à jour hier à 16h17

Réservé à nos abonnés

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé

ReportageArrivés à Narva, en Estonie, des réfugiés ukrainiens ont transité par des camps sur le territoire russe dans des circonstances étranges.

Il est minuit passé sur la place Peterburi, Saint-Pétersbourg en estonien. Derrière les grilles du poste-frontière, des bus, quelques camions et voitures. Des gardes-frontières estoniens examinent les coffres. La vieille forteresse de Narva tient son rôle, désormais porte d’entrée de l’Union européenne (UE) pour des milliers d’Ukrainiens qui ont traversé la Russie dans des conditions parfois étranges et avec le constat d’une grande improvisation selon les zones franchies.

A la mi-avril, Lioudmyla Denisova, la médiatrice ukrainienne aux droits de l’homme, encourageait ses compatriotes envoyés de force en Russie à gagner l’UE par Narva, une ville frontalière de la Russie située au nord-ouest de l’Estonie, évoquant par ailleurs l’existence de camps où des Ukrainiens seraient déportés. « L’Estonie accueille quelque 50 000 réfugiés ukrainiens et le nombre de ceux qui arrivent par Narva continue à augmenter, explique Mariana Betsa, ambassadrice d’Ukraine à Tallinn. Et j’appelle tous les Ukrainiens sur le sol russe à quitter la Russie car c’est un Etat terroriste. »

Camps de travail

En cette fin avril, Sergey Tsvetkov, un cinéaste ukrainien qui habite Narva depuis sept ans, est allé récupérer deux familles à la frontière. Il les héberge, souvent une seule nuit, dans un logement d’artistes. A minuit passé, il est reparti pour la place Peterburi. Sous un lampadaire, trois hommes, dont l’un sur des béquilles après avoir reçu des éclats d’obus, un garçon, deux chiens, dix sacs. Vlad Krasnikov, 23 ans, acteur du tristement célèbre théâtre de Marioupol, et les autres, ont quitté la ville ukrainienne le 26 mars. Ils ont marché jusqu’à un bus qui les a emmenés à Nikolskaie, à une vingtaine de kilomètres de Marioupol, après avoir appris par une voisine l’existence d’un corridor et de bus qui attendaient. Ils sont partis le lendemain.

Une heure de marche à travers la ville détruite, beaucoup de soldats russes partout, mais qui essayaient apparemment d’être aimables. « A Nikolskaie, les Russes nous disent qu’on peut choisir entre aller en Ukraine ou en Russie, puis, très vite, ils disent que les troupes ukrainiennes bombardent le corridor et que, donc, il faut qu’on aille en Russie. »

Guerre en Ukraine : dans le Donbass, les civils continuent de fuir face à de nouvelles menaces russes

Après une nuit dans une école de Nikolskaie, les trois hommes arrivent côté russe dans un camp de tentes où ils sont interrogés. Ils en repartent dans l’après-midi pour Taganrog, dans la région de Rostov.

A la gare, des volontaires leur présentent deux options : soit la direction qu’ils souhaitent, à eux alors de se débrouiller, soit Togliatti, une ville bien plus au Nord, sur la rive gauche de la Volga, en train gratuit, la seule option pour ceux sans argent. « Nous sommes partis pour Togliatti, trente heures de voyage, mais, une fois sur place, on nous a dit qu’il n’y avait plus de place pour nous. Nous avons pris un bus et sommes arrivés quatre heures plus tard à Kinel-Cherkassy, dans un camp d’été pour jeunes. Un représentant d’un ministère nous a proposé de travailler dans les environs. On a juste dit non. On est restés trois semaines dans ce camp, ça s’est bien passé. Il y avait une centaine de réfugiés, et j’ai vu six policiers qui étaient là pour maintenir l’ordre. » Un volontaire russe leur parle de Narva, les aide à acheter des billets de train pour Saint-Pétersbourg. Après trente-cinq heures de train et encore du bus, le trio traverse la frontière à pied, où Sergey les attend.

Il vous reste 57.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L'Humanité

Vers un effondrement de l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Liga : large vainqueur de l'Espanyol Barcelone, le Real Madrid sacré champion d'Espagne

Les joueurs de Carlo Ancelotti offrent un 35e sacre en Liga à la Maison Blanche, le deuxième de suite.

Le Real Madrid roi d'Espagne ! Leader du début à la fin, le Real a raflé la 35e couronne nationale de son histoire contre l'Espanyol Barcelone (4-0) samedi, quatre journés avant la fin du championnat, faisant de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats. Sans la plupart des cadres, laissés au repos avant la demi-finale retour de Ligue des champions contre Manchester City mercredi, le Real a signé un festival pour porter l'estocade : deux buts du jeune Rodrygo (33e, 44e), un troisième de Marco Asensio (55e), et un dernier de l'inévitable Karim Benzema (81e), meilleur buteur et meilleur passeur de Liga. Les Madrilènes sont champions avec 17 points d'avance sur leur dauphin provisoire, le Séville FC, accroché 1-1 par Cadix vendredi.

Entré à l'heure de jeu, Benzema, porteur du brassard durant toute la saison, a laissé Marcelo, capitaine officiel et titulaire samedi, soulever le trophée devant les près de 80.000 spectateurs du Santiago-Bernabéu. Et ce sont 250.000 supporters qui sont attendus en soirée à la fontaine Cibeles, traditionnel lieu de célébration des sacres du Real à Madrid.

Marcelo en légende

Pour le latéral brésilien, ce titre a une saveur particulière: remplaçant de Ferland Mendy toute la saison, Marcelo, 34 ans le 12 mai, a dépassé samedi la légende Paco Gento et ses 23 sacres, devenant ainsi le joueur ayant glané le plus de trophées au sein du Real Madrid avec 24 titres.

Après deux échecs de Mariano Diaz de la tête (13e, 22e), le vétéran madrilène a servi son jeune compatriote brésilien Rodrygo, qui a ouvert le score (33e) et la voie du titre au Real Madrid, avant de doubler la mise juste avant la pause (44e), encore du droit. De quoi déclencher les premiers «Campeones, campeones !» (Champions, champions, en espagnol) dans les tribunes. Et au retour des vestiaires, Marco Asensio a accru l'écart à la conclusion d'un contre (55e). Le but d'Isco (72e) a été annulé pour une position de hors-jeu, mais Karim Benzema a eu le temps de marquer le quatrième, sur une remise de Vinicius (81e), pour s'approcher à deux buts de la légende Raul et ses 323 buts.

Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l'histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football: il a vaincu en Italie avec l'AC Milan (2004), en Angleterre avec Chelsea (2010), en France avec Paris (2013) et en Allemagne avec le Bayern (2017), avant de régner sur l'Espagne.

Ancelotti dans l'histoire

Le sorcier italien, 63 ans le 10 juin, a brillamment repris le lourd flambeau laissé par Zinédine Zidane. Vainqueur de la dernière Liga remportée par le Real Madrid au début de la pandémie de Covid-19 en 2020, «Zizou» était parti l'été dernier, lassé par les critiques et le manque de soutien des dirigeants. Avec son savoir-faire, Ancelotti a réussi à construire un cadre sain. Il a gardé une colonne vertébrale d'expérience avec Thibaut Courtois, Casemiro, Toni Kroos, Luka Modric, et Karim Benzema, et a élaboré un cocktail gagnant, avec l'éclosion de Vinicius et Eduardo Camavinga, la confirmation d'Eder Militao et de Ferland Mendy, et l'intégration réussie de David Alaba. Sous ses ordres, le Real s'est emparé de la première place dès la 3e journée de championnat le 28 août, et ne l'a plus quittée pour finir par en faire son trône.

Désormais «roi» d'Espagne, le Real rêve plus grand. Les auto-proclamés Rois d'Europe ambitionnent de renverser Manchester City mercredi au Bernabéu après le haletant 4-3 de l'aller pour accéder à la finale et s'octroyer une chance d'ajouter une quatorzième couronne continentale à leur collection.

Liga : La mauvaise opération du FC Séville dans la course à la deuxième place

Le Séville FC est remonté provisoirement à la deuxième place de la Liga malgré son match nul contre Cadix…

Liga : Villarreal tombe encore, à Alaves

Fatigué après sa demi-finale aller de la Ligue des champions, Villarreal a été dominé sur le terrain d'Alaves (2-1).

Espagne : Pour Marca, « il n'y a aucun doute », Benzema pose déjà avec le Ballon d'or

« Benzema doit être le prochain ballon d'or », affiche Marca en Une, ce jeudi.

France24 - Monde

Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle

Publié le : 30/04/2022 - 09:37

Aude MAZOUE Suivre

Après leur déroute historique à l’élection présidentielle de 2022, Les Républicains prônent officiellement l’indépendance de leur parti en vue des législatives des 12 et 19 juin. Officieusement, ils tentent surtout de colmater les fuites d’un navire qui prend l’eau de toute part, pris en étau entre LREM et Horizons, le parti d’Édouard Philippe. 

Spéculations, stratégies et savants calculs alimentent les états-majors en vue du " troisième tour" de l'élection présidentielle. De conseils stratégiques en déjeuners informels, on phosphore dans les QG de campagne pour définir la meilleure stratégie afin d'obtenir un maximum de sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Ou l'on tente modestement d'éviter un nouveau naufrage, à l'instar des Républicains (LR) fragilisés par leur cuisante défaite à la présidentielle (4,78 %).

>> Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Officiellement chez LR, le message est très clair. Après une réunion de groupe lundi 25 avril et un conseil stratégique le jour suivant, le président du parti, Christian Jacob, a fermé la porte aux éventuelles alliances. "Il n'y a pas de double appartenance. On ne peut pas être Les Républicains et la majorité présidentielle, on ne peut pas être Les Républicains et Reconquête, Les Républicains et Horizons. On est Les Républicains, un groupe indépendant", a-t-il martelé le 26 avril au micro de BFMTV. Et pour ceux qui seraient tentés de quitter le navire, le parti a même fait signer à ses membres un engagement écrit. Le texte les enjoint à siéger dans un groupe indépendant, "qui n'est en aucun cas dans la majorité présidentielle, et encore moins avec les extrêmes", a insisté Christian Jacob. 

Aujourd’hui, le Bureau politique @lesRepublicains a adopté une motion commune. Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen.La droite républicaine restera indépendante. Elle continuera à porter sa voix. Elle n’est ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme. pic.twitter.com/bN3uTB5Sd4

April 11, 2022

"Aucun sens !"

En coulisses, les choses semblent moins limpides. Signes des nombreuses fissures au sein du parti, le candidat à la primaire de la droite Philippe Juvin et le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Damien Abad, n'ont pas signé le texte d'allégeance aux Républicains. Pire, en interne, on fustige et remet en cause l'organe qui en est l'auteur. "Le conseil stratégique n'a aucune existence statutaire (…). Faire voter un organe inexistant n'a aucun sens !" a tempêté le député du Nord, Sébastien Huyghe, soupçonné, comme une vingtaine de collègues, de vouloir jouer les déserteurs. 

La réunion stratégique du 20 avril avait déjà révélé de profondes dissensions chez Les Républicains, qui semblent désormais divisés en deux camps. D'un côté, les réfractaires à toute idée de fusion avec la Macronie, comme Olivier Marleix, Laurent Wauquiez, Aurélien Pradié ou Bruno Retailleau. De l'autre, les partisans d'un ralliement au président réélu, dessein soutenu par Nicolas Sarkozy, parmi lesquels on compte Jean-François Copé, Daniel Fasquelle, Damien Abad, Philippe Juvin, Nicolas Forissier, Robin Reda, Sébastien Huyghe ou Guillaume Larrivé. Des têtes d'affiche auxquelles s'ajoutent des présidents de région, comme Jean Rottner ou Christelle Morençais, ainsi que des maires, comme ceux du Touquet et de Saint-Étienne, Daniel Fasquelle et Gaël Perdriau.

Les Républicains pris en étau entre les tentations Macron et Horizons

Depuis, en coulisses ou sous les projecteurs des réseaux sociaux, les esprits s'échauffent sur la stratégie à tenir. Le trésorier de LR, Daniel Fasquelle, avait plaidé, après la victoire d'Emmanuel Macron, pour un soutien "exigeant et attentif" au président réélu, au regard "des mesures qu'il faudra prendre pour que la France se redresse", afin de "rassembler le pays dans un projet ambitieux". Ce soutien "n'est pas un ralliement mais marque une volonté d'agir dans le dialogue avec le président de la République", a corrigé Daniel Fasquelle. Rectification inutile, les premières flèches partant de son propre camp. "S'il reste un peu d'énergie à Daniel Fasquelle, il pourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron", décoche le premier sur Twitter Aurélien Pradié, le numéro trois de LR. "S'il reste un peu de courage à Aurélien Pradier, qu'il m'appelle plutôt que de m'insulter sur les réseaux sociaux", riposte le maire du Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Réponse du secrétaire général de LR : "Non. Pas envie. Désolé." Ambiance.  

S’il reste un peu d’énergie à @DFasquelle, ilpourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron. Pour ce qui nous concerne, nous trouverons des femmes et des hommes solides pour rebâtir une droite indépendante. Pour servir les Français et la France populaire. https://t.co/XPYAduCpea

April 22, 2022

"Nous n'avons jamais été pour le blocage du Parlement, comme l'est l'extrême gauche ou le Front national […] Si des réformes nous sont proposées et qu'elles vont dans le bon sens, notre groupe parlementaire saura prendre ses responsabilités et les voter ", a concédé Christian Jacob, soucieux de calmer les velléités sécessionnistes au sortir du conseil stratégique. Et de conclure en habile équilibriste, "sinon nous serons dans l'opposition à ces réformes", à l'adresse cette fois des plus fervents supporters LR. 

Majorité absolue à l'Assemblée  

Ménager les uns, rassurer les autres. Éviter à tout prix qu'Emmanuel Macron – en quête de nouveaux noms pour former son nouveau gouvernement, qui doit être dévoilé dans les prochains jours – ne vienne une fois de plus se servir dans les rangs des Républicains. De nombreux noms du parti de droite circulent dans les couloirs des formations politiques pour prendre la tête de Matignon, dont ceux de Christelle Morançais, présidente Les Républicains de la région Centre-Val-de-Loire, et de l'ancienne ministre LR Catherine Vautrin. D'autres patronymes sont régulièrement cités pour entrer au gouvernement, comme celui de Damien Abad, l'actuel patron des députés LR à l'Assemblée. Une prise de guerre qui pourrait coûter très cher aux Républicains. En quittant le navire, ce ténor du parti pourrait entraîner dans son sillage une dizaine d'autres députés désireux de passer de l'opposition à la majorité.  

Il faut dire que les sondages très favorables à la majorité présidentielle n'invitent pas à la fidélité. Toutes les enquêtes donnent une majorité absolue à La République en marche, qui bénéficie mécaniquement d'un effet de souffle généré par la victoire à la présidentielle. Et chez les Républicains tout le monde le sait, avec un score de moins de 5 % à la présidentielle, il sera difficile de faire le plein à l'Assemblée nationale. Dans ce contexte incertain, une poignée de députés ont d'ores et déjà prévenu qu'ils renonçaient à briguer une investiture, comme le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini, qui a refusé de se présenter dans une circonscription dans les Yvelines qui lui était pourtant réservée. Dix-huit députés auraient également décidé de faire défection.  

Des "Horizons" bouchés ?  

"La stratégie de subversion d'Emmanuel Macron visant à braconner sur les terres des Républicains pendant tout le quinquennat a porté ses fruits, estime Olivier Rouquan. Tout l'enjeu est maintenant de savoir si le parti Horizons d'Édouard Philippe va lui aussi ravir de nouvelles prises au sein de l'UDI, Agir mais surtout au sein des LR."  

Félicitations au Président de la République pour sa réélection ! Plus de 58% des voix en France. Plus de 63% au Havre. pic.twitter.com/o53HYhQex9

April 24, 2022

Même s'il ne rase pas sa barbe devenue blanche, Édouard Philippe pense certainement, certains matins, à l'élection présidentielle de 2027. L'ancien Premier ministre, qui a donc besoin d'exister politiquement pendant cinq ans, compte bien lui aussi disposer d'un groupe à l'Assemblée nationale. Juste avant le second tour, Édouard Philippe avait d'ailleurs assuré dans la presse que son parti prendrait toute sa place dans la majorité. Mais il semble que les accords avec la majorité présidentielle se fassent attendre. Sans aucun contact avec La République en marche, le chef du nouveau parti s'est dit "surpris" de ne pas avoir davantage de "discussion".

En arrière-plan, demeurent les tensions récurrentes entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron. Selon Europe 1, ce dernier aurait affirmé à l'un de ses proches : "Aucune circonscription pour Horizons, ce sont des cons ! Il me doit tout et il pense qu'on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ?". Édouard Philippe, qui semble au contraire avoir gardé la tête froide, n'exclut pas de placer ses députés dans des circonscriptions où LREM est déjà présente. "Je ne suis jamais tenu par un deal que je n'ai pas passé", a fait savoir, vengeur, le maire du Havre, lors d'un bureau politique. Une chose est sûre, selon Olivier Rouquan : "Les incapacités à trouver des accords ne sont utiles à personne. Les désaccords envoient juste un mauvais signal à l'électorat qui aura tendance à moins se mobiliser".  

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR APRÉS LA PRÉSIDENTIELLE 1/3

Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Le Monde

Le mythe russe de la Grande Guerre patriotique et ses manipulations

Florent Georgesco

Publié hier à 06h00, mis à jour à 05h22

Réservé à nos abonnés

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé

EnquêteInscrite depuis 2020 dans la Constitution russe, la glorification du rôle de l’URSS pendant la seconde guerre mondiale est utilisée par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine. Une propagande directement héritée de l’époque soviétique.

L’un des mystères qui entourent l’invasion de l’Ukraine tient à l’absurdité apparente de la propagande russe. « Dénazification », lutte contre un gouvernement « pronazi »… L’agression, quels que soient ses buts réels, est invariablement mise en scène comme la guerre de libération d’un peuple ukrainien uni aux Russes « par des liens du sang » – selon les mots du président Vladimir Poutine prononcés le 21 février –, un peuple qui aurait « fait face à la montée de l’extrême droite nationaliste (…) rapidement développée en une russophobie agressive et en néonazisme ».

Le fait que de telles affirmations n’entretiennent aucun rapport avec la réalité, alors que le poids de l’extrême droite ukrainienne est aujourd’hui marginal, relève à ce point de l’évidence qu’on peut être tenté de les passer par pertes et profits. Quelle guerre n’entraîne pas son flot de mensonges ? Sauf qu’à tirer le fil de ce discours sur la longue durée, une autre évidence apparaît bientôt, dont on n’a peut-être pas mesuré toutes les implications : l’impossibilité dans laquelle se trouve désormais la Russie de se présenter au monde autrement que comme une puissance antinazie, tant le régime poutinien a fait de la victoire de 1945 contre le IIIe Reich le fondement de sa légitimité, voire de l’identité russe.

« Dis-moi qui tu commémores, je te dirai qui tu es »

Une victoire par laquelle, disait Poutine en la commémorant le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a (…) libéré les pays d’Europe de la peste brune ». Neuf ans plus tôt, le 9 mai 2012, il proclamait, dans les mêmes circonstances : « Notre pays (…) a offert la liberté aux peuples du monde entier. » C’est ce libérateur, cet héritier antinazi de l’URSS qui, le 24 février, est entré en Ukraine, poursuivant sa mission historique. Dans son intervention matinale à la télévision, ce jour-là, M. Poutine déclarait encore : « L’issue de la seconde guerre mondiale est sacrée. »

Entre deuil et triomphe

Dans un pays qui, en juillet 2020, a amendé sa Constitution en y introduisant la célébration de « la mémoire des défenseurs de la patrie » et l’interdiction de « minimiser la signification de [leur] héroïsme », il n’est pas étonnant qu’un rappel historique de cette nature apparaisse au cours de l’annonce d’une invasion, même si celle-ci n’a, en réalité, aucun rapport avec lui. Mais cela implique qu’il faut examiner la construction mémorielle qui se fait alors jour. Non pour y dégager ce qui formerait une cause unique des événements, mais parce qu’aucune explication ne vaudrait sans les replacer sur cet arrière-fond, alors que le régime poutinien ne cesse de le faire en célébrant la Grande Guerre patriotique, comme l’on disait en URSS et comme l’on dit toujours dans la Russie contemporaine.

Il vous reste 88.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L'Humanité

Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels

Actu

Une commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.

Naïm Sakhi

Malgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.

L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).

Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.

Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.

Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise  en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.

sénatSantéHôpital publicségur de la santé
France24 - Monde

Guerre en Ukraine: à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne

Publié le : 30/04/2022 - 19:06Modifié le : 30/04/2022 - 19:10

FRANCE 24 Suivre Karim YAHIAOUI Suivre

Dans la ville de Dnipro, en Ukraine, la société civile s'organise pour soutenir l'effort de guerre. Un appartement a été transformé en centre de stockage par des volontaires. Un reportage de Karim Yahiaoui et de Mohamed Farhat. 

Dans la ville de Dnipro, pour soutenir l'effort de guerre, un appartement a été transformé en centre de stockage. "Notre objectif, c'est d'aider ceux qui se trouvent dans les points chauds", explique Lina Triegoub, une volontaire. Dans les dédales de ce local, on trouve de tout : nourriture, médicaments, produits d'hygiène, vêtements, que les chauffeurs font ensuite parvenir dans les villes assiégées à l'est de l'Ukraine.

Depuis le 24 février, tout un peuple est mobilisé en Ukraine, dans les villes et les campagnes, pour aider les civils et soutenir l'effort de guerre. Deux militaires, stationnés aux abords de l'aéroport de Dnipro détruit par les frappes russes, saluent le travail effectué. "Les volontaires jouent un rôle essentiel, affirme Ivan, un soldat. Les militaires ressentent le soutien moral et psychologique de la population."

La multitude de réseaux d'approvisionnement en matériel a également grandement contribué à soutenir les forces armées ukrainiennes. Dans le centre de stockage de Dnipro, on trouve des gilets par balles, des civières et même des lunettes de visée pour les fusils. "Tous mes proches ont rejoint l'armée, explique Ksenia Petrovic, une des volontaires. C'est pour cela que je suis là. Si je n'étais pas utile ici, je rejoindrais l'armée moi aussi." 

L'engagement de ces volontaires explique en partie la capacité du pays à résister depuis le début du conflit. 

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ANALYSE

Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

LE FIL DU 29 AVRIL

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

Une semaine dans le monde

Guerre en Ukraine, élections législatives françaises, Elon Musk rachète Twitter, Covid-19 en Chine

Le Monde

Mixité politique, parité, équipe plus ou moins resserrée : comment ont évolué les gouvernements du premier quinquennat Macron ?

Pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, 69 personnes se sont vu confier un portefeuille de ministre, ministre délégué ou secrétaire d’Etat.

Alors que le nouveau gouvernement doit être annoncé au début de mai, voici les enseignements des cinq dernières années.

Près de 70 personnalités en cinq ans

Sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, entre 2017 et 2022, 67 personnes au total se sont vu confier un portefeuille de ministre, ministre délégué ou secrétaire d’Etat, sous l’autorité des premiers ministres Edouard Philippe (2017-2020), puis Jean Castex (2020-2022).

Mais seules neuf d’entre elles sont restées en fonction pendant les cinq années : Jean-Michel Blanquer, Elisabeth Borne, Sophie Cluzel, Gérald Darmanin, Annick Girardin, Jean-Yves Le Drian, Bruno Le Maire, Marlène Schiappa et Frédérique Vidal.

Les 67 ministres et deux premiers ministres d'Emmanuel Macron

Cinq personnalités ont conservé les mêmes attributions tout au long du quinquennat : Jean-Yves Le Drian aux affaires étrangères, Bruno Le Maire à l’économie, Jean-Michel Blanquer à l’éducation nationale, Sophie Cluzel aux personnes handicapées et Frédérique Vidal à l’enseignement supérieur et à la recherche.

Les quatre autres ont changé de portefeuille : Elisabeth Borne est passée du ministère des transports à la transition écologique, puis au travail. Gérald Darmanin a été ministre de l’action et des comptes publics avant de rejoindre l’intérieur. Annick Girardin s’est occupée des outre-mer, puis de la mer. Quant à Marlène Schiappa, elle est passée de l’égalité femmes-hommes au ministère délégué chargé de la citoyenneté.

Une mixité politique globalement respectée

En 2017, Emmanuel Macron se présentait comme « ni de droite ni de gauche » et promettait « le renouvellement de la vie politique ». « Il faut en finir avec les ministres qui n’ont d’autre légitimité que celle d’un apparatchik », déclarait-il. Cinq ans plus tard, le passage en revue de ses 69 ministres confirme que cet objectif de mixité politique et d’ouverture à la société civile a été atteint.

De nombreux ministres recrutés à gauche

Le Monde

Vingt-trois ministres avaient eu une expérience significative dans un parti ou gouvernement de gauche avant de s’allier à Emmanuel Macron, pour onze centristes et quatorze personnalités venant des rangs de la droite (dont les deux premiers ministres).

Parmi les non-professionnels de la politique, on retrouve de hauts fonctionnaires et des personnes aux profils assez peu divers : ce sont essentiellement des cadres venus de moyennes et grandes entreprises. Les parcours d’Elisabeth Moreno, une dirigeante d’entreprise nommée en 2020 ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, de Laurent Pietraszewski, venu d’un groupe de grande distribution et brièvement chargé des retraites, ou encore de Brune Poirson, cadre de Veolia avant d’être secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique, l’illustrent bien.

La parité respectée, jusqu’à un certain point

Les gouvernements successifs ont à peu près respecté l’objectif de parité. Outre le premier ministre, 11 femmes et 11 hommes composent le premier gouvernement d’Edouard Philippe, puis 15 de chaque sexe en juin 2017, après les législatives. A partir d’octobre 2018, les hommes sont légèrement plus nombreux. En juillet 2020, le gouvernement de Jean Castex compte 17 femmes et 14 hommes, puis 22 femmes et 21 hommes une fois remanié.

Sur les 69 personnes ayant participé au gouvernement sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, 34 sont ainsi des femmes et 35 des hommes.

En revanche, les portefeuilles ministériels les plus importants ont été majoritairement réservés aux hommes. Tout au long du quinquennat, seules trois femmes ont occupé des ministères régaliens (justice, armées, affaires étrangères, intérieur, économie), généralement considérés comme les plus prestigieux et importants, contre huit hommes : Nicole Belloubet à la justice (2017-2020), Sylvie Goulard aux armées (pendant quelques semaines en 2017) et Florence Parly, qui l’a remplacée en juin 2017.

Des gouvernements de moins en moins resserrés

En 2017, Emmanuel Macron promettait un gouvernement resserré sans ministres délégués et avec une poignée de secrétaires d’Etat. Si le premier gouvernement Philippe tient ce cap, avec 18 ministres et 4 secrétaires d’Etat (contre 17 ministres et 20 secrétaires d’Etat sous le dernier gouvernement de François Hollande), les gouvernements successifs du premier quinquennat d’Emmanuel Macron ne cessent de s’élargir, pour finir par dépasser la quarantaine de membres.

L'arrivée de Jean Castex signe la fin des gouvernements resserrés

Des départs en raison des « affaires »

En 2017, le candidat Emmanuel Macron écrivait dans son programme que le principal « danger pour la démocratie » était « la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques, dont le comportement est indigne de la charge de représentant du peuple ». Il promettait alors qu’en cas d’élection, les responsables politiques devraient « rendre des comptes sur leur entourage et sur la manière dont ils utilisent l’argent public ». Une ligne qui lui « coûtera » plusieurs ministres impliqués dans des affaires judiciaires ou de mauvaises déclarations de revenus.

  • Juin 2017 : Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires tout juste nommé, démissionne. Quelques semaines plus tôt, Le Canard enchaîné avait révélé qu’en 2011, alors directeur des Mutuelles de Bretagne, il avait attribué un marché public à l’entreprise de sa compagne. Il est ensuite nommé président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale. Dans le cadre de cette affaire, il est mis en examen en 2019 pour prise illégale d’intérêt. En mars 2021, la justice estime qu’il y a prescription, mais l’association anticorruption Anticor se pourvoit en cassation. L’instruction se poursuit.
  • Juin 2017 : trois ministres issus des rangs du MoDem démissionnent : François Bayrou, ministre de la justice, Sylvie Goulard, ministre des armées, et Marielle de Sarnez, aux affaires européennes. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé ou bénéficié d’un système d’emplois fictifs d’assistants parlementaires au Parlement européen. L’enquête suit encore son cours.
  • Septembre 2018 : la ministre des sports, Laura Flessel, démissionne, officiellement pour des raisons personnelles. Au même moment, Le Canard enchaîné et Mediapart révèlent qu’elle a omis de déclarer des revenus importants à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
  • Octobre 2018 : la ministre de la culture, Françoise Nyssen, démissionne après des révélations sur des travaux engagés sans autorisation préalable chez Actes Sud à l’époque où elle dirigeait cette maison d’édition.
  • Juillet 2019 : François de Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire, démissionne après des révélations de Mediapart sur ses dîners mondains organisés sur des fonds publics lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale de juin 2017 à septembre 2018.
  • Décembre 2019 : le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, démissionne après des révélations sur ses déclarations partielles à la HATVP ainsi que sur ses fonctions rémunérées encore exercées alors qu’il était entré au gouvernement. Un cumul interdit.
  • Juillet 2020 : la ministre du travail, Muriel Pénicaud, quitte le gouvernement lors d’un remaniement. Un peu plus tôt, elle était entendue comme témoin assisté dans le cadre d’une enquête sur les conditions d’attribution, sans appel d’offres, à la société Havas de l’organisation d’un déplacement à Las Vegas d’Emmanuel Macron, lorsqu’il était ministre de l’économie.
  • Décembre 2021 : le ministre des petites et moyennes entreprises, Alain Griset, démissionne après sa condamnation à six mois de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité de trois ans avec sursis pour sa « déclaration patrimoniale incomplète ou mensongère » à la HATVP.
  • Mars 2022 : la secrétaire d’Etat chargée de l’éducation prioritaire, Nathalie Elimas, quitte le gouvernement. Accusée de harcèlement moral par des collaborateurs au sein de son cabinet, elle fait d’abord l’objet d’une enquête administrative puis d’une enquête préliminaire, toujours en cours.
Delevoye, Rugy, Goulard, Benalla… les affaires qui ont ébranlé le quinquennat d’Emmanuel Macron

Iris Derœux, Romain Geoffroy et Maxime Vaudano

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité

Saint-Claude, une ville en colère

Reportage

La campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.

Cécile Rousseau

Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale.

Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT.  Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe.  Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.

Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe.  En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il.  Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »

les urgences souffrent d’une pénurie de soignants

Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode.  La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.

les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital

Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense.  La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »

Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes

Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet.  Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il.  Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »

Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »

fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation
France24 - Monde

Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron

Publié le : 30/04/2022 - 08:52

FRANCE 24 Suivre

La ville de Pékin va renforcer les mesures destinées à lutter contre le Covid-19 en rendant obligatoire de nouveaux tests, ont annoncé samedi les autorités de la capitale chinoise.

Pékin met tout en œuvre pour ne pas subir le même sort que Shanghai – confinée depuis un mois – alors que l'épidémie de Covid-19 flambe en Chine en raison du variant Omicron. Dernière mesure sanitaire en date : les autorités de la capitale chinoise ont annoncé, samedi 30 avril, qu'elles allaient rendre obligatoire de nouveaux tests.

Cette décision intervient au premier jour d'un week-end prolongé à l'occasion de la Fête du travail. Les Chinois en profitent généralement pour voyager à travers le pays mais cette année, la pire flambée de cas depuis début 2020 en contraint beaucoup à rester chez eux.

Face au variant Omicron, hautement contagieux, les autorités chinoises ont renforcé leur politique zéro Covid, en procédant à des dépistages massifs et des confinements dès l'apparition des premiers cas. Ces mesures strictes ont entraîné un ralentissement de l'économie du pays et une frustration croissante de la population.

>> À lire : Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

Pékin a annoncé samedi qu'à l'issue de ces cinq jours fériés, l'accès aux espaces publics sera davantage limité.

À partir du 5 mai, un test Covid négatif effectué au cours de la semaine écoulée sera obligatoire pour entrer dans "de nombreux lieux publics et pour prendre les transports en commun", selon une annonce faite sur le compte WeChat de la capitale.

Pour les activités telles que les événements sportifs et les voyages en groupe, les participants devront également présenter un test Covid négatif effectué dans les 48 dernières heures, ainsi que la preuve qu'ils ont été entièrement vaccinés.

La Chine a enregistré plus de 10 700 nouveaux cas positifs à travers le pays, la quasi-totalité à Shanghai, la capitale économique. La métropole de l'est du pays, confinée depuis près d'un mois, a fait état samedi de plus de 10 100 cas au cours des 24 dernières heures, soit près de la moitié des cas quotidiens qui étaient enregistrés début avril.

À Pékin, le nombre de cas est passé à 54, selon la Commission nationale de la santé. Les tests Covid seront gratuits pour les résidents à partir de mardi, ont précisé les médias d'État.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PANDÉMIE

Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif

PANDÉMIE

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Le Monde

Tournoi des six nations : pas de grand chelem pour les Françaises, battues par l’Angleterre

Le XV de France s’est incliné dans la « finale » du tournoi, samedi à Bayonne, face à l’Angleterre (12-24), qui s’offre son 18e titre dans la compétition.

Face à la première nation mondiale en rugby au féminin, la marche était trop haute pour le XV de France. En lice pour décrocher le grand chelem, samedi 30 avril contre l’Angleterre, les Bleues n’ont pas su rivaliser face à une meilleure équipe, qui a fait parler sa puissance pour remporter le Tournoi des six nations pour la quatrième fois consécutive.

Tournoi des Six Nations : revivez la victoire de l’Angleterre face au XV de France féminin

Pourtant, les Françaises avaient à cœur d’imiter leurs aînées, victorieuses du tournoi en 2002 et présentes au stade Jean-Dauger de Bayonne. Les joueuses d’Annick Hayraud ont idéalement entamé la partie, à la suite d’une mêlée, leur gros point fort depuis le début du tournoi, avec un essai de Romane Ménager entre les poteaux dès la troisième minute.

Mais, piquées au vif, les Anglaises sont rentrées dans leur match en mode diesel et ont peu à peu étouffé les Bleues. Avec une large possession en leur faveur et un avantage territorial, les Red Roses sont parvenues à aplatir trois fois dans l’en-but français, en faisant parler leur puissance. Sur des actions similaires, Sarah Bern, à deux reprises, et Abbie Ward ont inscrit des essais sur des ballons portés après des pénaltouches concédées par le XV de France.

Un XV de France trop brouillon en conquête

Malmenées et impuissantes, les Bleues ont tenté de réagir en repartant à l’assaut du camp anglais, mais leurs nombreuses fautes de main et pertes de balles en touche leur ont coûté cher. Trop maladroites en conquête, elles n’ont pas su inquiéter des Anglaises en infériorité numérique pendant dix minutes au retour des vestiaires, après le carton jaune adressé à Zoe Harrison. Il a finalement fallu attendre la 66e minute pour les voir réduire l’écart au score, grâce à un essai d’Anaëlle Deshayes, alors qu’elles jouaient à quatorze en raison d’un autre carton adressé à Maëlle Filopon. Pour revenir au score, les Françaises ont utilisé la méthode anglaise, en aplatissant à la suite d’un ballon porté. Trop tard pour inverser le cours du jeu.

Avec seulement trois points encaissés au retour des vestiaires, sur une pénalité de l’inévitable Emily Scarratt (4/4), elles pourront regretter leur passage à vide après l’essai de Ménager, et leur incapacité à profiter des trois pénaltouches accordées par l’arbitre en première période, à cinq mètres de la ligne adverse. « On attendait mieux de nous, on a eu les occasions mais on n’a pas su les concrétiser, et ça nous offre encore des axes de travail », a admis Agathe Sochat à l’issue de la partie au micro de France Télévisions.

Le XV de la Rose féminin s’offre ainsi son dix-huitième Tournoi des six nations, le quatrième consécutif, et confirme sa domination du rugby mondial. Comme en 2020 et 2021, les Bleues terminent donc deuxièmes au classement, juste derrière les Anglaises, mais prennent rendez-vous pour la Coupe du monde, en octobre 2022. « Il nous reste quelques mois pour gommer nos erreurs. Parce que dans le jeu elles ne sont pas au-dessus, mais on fait trop de fautes, on leur offre », a regretté Laure Sansus au micro de France 2. Les Françaises retrouveront les Red Roses en phase de groupes du Mondial, en Nouvelle-Zélande, avec la ferme intention de mettre fin à une série de dix défaites contre la sélection anglaise.

Hortense Leblanc

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité

Camille, aux bons soins des mots

Un jour avec

Orthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.

Cécile Rousseau

Une voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation», synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».

« C’est un métier féminin à 97 % »

De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle.  On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »

« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en ré­éducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle.  Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.

« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »

Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle.  Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables.  »

Un jour avecorthophonieségur de la santéHôpital public
France24 - Monde

Arrestation de deux suspects après une attaque meurtrière en Cisjordanie

Publié le : 30/04/2022 - 11:29Modifié le : 30/04/2022 - 21:44

FRANCE 24 Suivre

Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté samedi les auteurs présumés d'une attaque meurtrière la veille dans le nord de la Cisjordanie occupée, au terme de près d'une journée de poursuite et d'arrestations, ont indiqué les autorités. Le ministère palestinien de la Santé a de son côté annoncé le décès d'un Palestinien d'une vingtaine d'années. Les violences dans les Territoires palestiniens et en Israël durent depuis plus d'un mois.

Deux hommes, soupçonnés d'être les assaillants qui ont tué un garde israélien vendredi soir, ont été arrêtés samedi 30 avril par les forces de sécurité israéliennes. Vyacheslav Golev, 23 ans, était stationné à l'entrée de la colonie d'Ariel, dans le nord de la Cisjordanie occupée, lorsqu'il a été tué par balles vendredi 29 avril au soir par deux assaillants qui ont pris la fuite en voiture, ont indiqué l'armée et les services de secours israéliens.

"Au terme d'une activité de renseignements et opérationnelle intense du Shin Bet (le service de sécurité intérieure, ndlr), des forces spéciales de police et de l'armée, deux suspects ont été arrêtés ce soir", a annoncé la police dans un communiqué.

Ils ont été arrêtés avec leurs armes dans le village palestinien de Qarawat Bani Hassan, au nord-ouest d'Ariel, a précisé l'armée.

Après avoir tiré sur le garde, les assaillants avaient pris la fuite en voiture et les forces israéliennes avaient aussitôt lancé une chasse à l'homme pour les retrouver.

"Il n'y a pas de terroriste qui nous échappera et avec qui nous ne réglerons pas nos comptes (...) Ensemble nous vaincrons", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre israélien Naftali Bennett après l'annonce de la capture des deux suspects.

L'attaque a été revendiquée samedi par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas

De son côté, le ministère palestinien de la Santé a annoncé le décès d'un Palestinien âgé d'une vingtaine d'années, cible d'un tir "à balle réelle" lors d'une opération de l'armée israélienne dans la localité d'Azzoun, située à une vingtaine de kilomètres d'Ariel, sans toutefois préciser si ces affrontements étaient liés à la chasse à l'homme en cours.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a salué l'attaque d'Ariel qu'il a qualifié d'"opération héroïque", disant qu'elle faisait "partie de la réponse de notre peuple aux attaques contre al-Aqsa", faisant référence aux violences récentes sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

Nouveaux heurts sur l'esplanade des Mosquées

La journée de vendredi a vu de nouveaux heurts sur ce site considéré comme le troisième lieu saint de l'islam et le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, 42 Palestiniens ont été blessés "lors d'affrontements avec les forces d'occupation", dont 22 ont été hospitalisés, les policiers ayant tiré des balles en caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène selon des témoins. 

Les forces israéliennes ont pénétré sur l'esplanade et utilisé des "moyens pour disperser la foule", après que des "émeutiers" eurent "lancé des pierres et tiré des feux d'artifice", certains essayant de jeter des pierres sur le Mur des Lamentations, autre lieu saint juif situé en contrebas, a indiqué la police en faisant état d'arrestations.

Située dans la vieille ville de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l'esplanade est administrée par la Jordanie mais son accès est contrôlé par Israël.

Au cours des deux dernières semaines, des affrontements ont fait près de 300 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées. 

Escalade mortelle en un peu plus d'un mois

Les violences interviennent dans un contexte d'escalade après une série d'attaques anti-israéliennes ayant fait 15 morts, dont un policier arabe israélien et deux Ukrainiens, depuis le 22 mars dernier. Deux des attentats ont été perpétrés dans la région de Tel-Aviv par des Palestiniens originaires de Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations en Cisjordanie émaillées de heurts meurtriers. Au total, 27 Palestiniens et trois Arabes israéliens ont été tués, dont des assaillants.

Les nouveaux accrochages à Jérusalem sont intervenus par ailleurs le jour de la célébration de la "Journée d'Al-Qods" (Jérusalem en arabe), initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979.

Des manifestations ont eu lieu en Iran, pays ennemi d'Israël, ainsi qu'en Irak, en Syrie et dans d'autres pays de la région, en solidarité avec les Palestiniens.

"L'Iran soutient la résistance palestinienne et dénonce la normalisation (avec Israël). Ce que certains pays arabes ont fait est une trahison", a déclaré à cette occasion le guide suprême iranien Ali Khamenei en référence à plusieurs pays arabes ayant normalisé ces deux dernières années leurs relations avec l'État hébreu.

"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi", selon le Hamas

Jeudi, des ténors des organisations armées palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique, proches de l'Iran, ont tenu un rassemblement dans le stade de Gaza pour appeler à "défendre" Jérusalem et l'esplanade des Mosquées.

"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi (israélien)", a déclaré vendredi le Hamas, affirmant que les "projets de l'ennemi de judaïsation, de profanation et de division" étaient voués à l'échec. 

Le déploiement de forces policières israéliennes et la présence sur l'esplanade pendant le ramadan de nombreux juifs, autorisés à visiter le lieu à des heures précises mais sans y prier d'après le statu quo en vigueur, ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation". 

Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées, a assuré dimanche son chef de la diplomatie Yaïr Lapid, en soulignant que les interventions policières sur l'esplanade étaient "justifiées".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées

Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem

Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes

Le Monde

Charlotte Gainsbourg : « J’ai la culture du snob parce que je viens de là mais je n’en fais pas un critère. Je juge et j’oublie »

podcast La comédienne, au casting de la saison 2 d’« En thérapie » et du film « Les Passagers de la nuit », est l’invitée du podcast « Le Goût de M », en accès libre dès le vendredi.

Paris, 7e arrondissement. Un très bel hôtel, à deux pas de la rue de Verneuil. Charlotte Gainsbourg nous reçoit, à l’occasion de la diffusion de la saison 2 d’En thérapie sur Arte et de la sortie à venir du film Les Passagers de la nuit, signé Mikhaël Hers, dans un espace qui ne lui ressemble pas mais dans lequel elle adore se rendre.

La comédienne et chanteuse âgée de 50 ans évoque son enfance à Paris auprès de sa grande sœur Kate avec qui elle partageait sa chambre, les nombreux films vus sur le projecteur de salon avec Serge Gainsbourg, le goût très anglais de Jane Birkin, son caractère très solitaire nourri d’un riche dialogue intérieur, son attirance pour un monde plus populaire que le sien, les souvenirs enchantés de ses premiers tournages, son amour des hôtels et de la photographie, sa recherche dans son travail des petits accidents, sa participation à la série En thérapie et sa collaboration avec Lars Von Trier, qui lui a appris à lâcher prise : « Sur le tournage d’Antichrist, je suis passé d’un moment de ma vie où j’étais obnubilé par ma santé après un accident au cerveau à me demander si ça allait recommencer, si j’allais claquer à j’oublie complètement tout ce qui s’est passé, je suis à poil et je hurle dans les bois. C’était d’une telle excitation. »

Charlotte Gainsbourg : « Quand j’étais enfant, des photographes venaient nous prendre en photo au petit déjeuner »

Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa PhulpinRéalisation : Guillaume GiraultMusique : Gotan Project

Retrouvez ici tous les podcasts « Le Goût de M »

M le magazine du Monde

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro

Ces fruits et légumes que l'on peut consommer non bio

Tiphaine Honnet

Les produits issus de l'agriculture biologique freinent parfois les consommateurs en raison de leur coût élevé. Or, certains fruits et légumes conventionnels peuvent être consommés avec un moindre risque. À condition de respecter certaines règles.

"Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour." Depuis 2001, on nous répète inlassablement cette recommandation issue du Programme national nutrition santé (PNNS). Des conseils qui ont, sans mauvais jeu de mots, porté leurs fruits au cours des douze derniers mois, avec une hausse historique de la consommation de 5%, selon le groupe interprofessionnel Interfel. Si le bio a le vent en poupe pour des raisons environnementales, sociétales et de santé, son prix reste le principal frein pour 80% des consommateurs qui n'en achètent pas, ou peu, rapporte l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV). Or, certains produits issus de l'agriculture conventionnelle peuvent tirer leur épingle du jeu et être consommés, à un prix raisonnable qui plus est. Si toutefois, on s'applique à bien les choisir.

À lire aussiPerturbateurs endocriniens : les astuces pour les éviter au quotidien

Les légumes, moins contaminés que les fruits

La majorité des consommateurs achètent du bio pour se protéger des pesticides. Or, il est important de rappeler que contrairement à une idée répandue, l'agriculture biologique y a aussi recours (voir encadré), même si les quantités de résidus restent minimes par rapport à ceux de l'agriculture conventionnelle. Et d'après un rapport de 2018 de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la moitié des produits de culture non bio ne contiennent pas de résidus de pesticides. Seuls 4,8% dépassent la limite sanitaire en vigueur (LMR, le seuil réglementaire européen).

Les pesticides du bio

Twitter

Comment les trier ? Les légumes font davantage partie des "bons" élèves par rapport aux fruits, indique Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé à l'Institut polytechnique UniLaSalle à Beauvais. Certains sont davantage protégés par le sol et moins exposés aux maladies. "L'asperge, qui représente 3,9% de risque de contamination aux résidus de pesticides selon les dernières données de la DGCCRF, pousse sous terre au printemps lorsque la pression des pathogènes n'est pas encore forte et nécessite ainsi moins de pesticides", détaille le chercheur. Même observation pour la patate douce dont l'amidon "résiste bien mieux aux ravageurs que la pomme de terre", issue d'une autre famille botanique.

Barrière naturelle aux pesticides

L'enveloppe du légume a aussi son importance. "Le chou, les petits pois ou l'oignon, sont protégés par des couches multiples ou épaisses. Le maïs est lui protégé par une peau plus dense, l'aubergine par une peau plus brillante... Cela permet de faire au maximum barrière aux pesticides, à condition de ne pas manger ladite peau", nuance Philippe Pouillart. Même logique du côté des fruits : on privilégiera l'avocat et sa peau cireuse (21% de risque de contamination aux résidus de pesticides), le kiwi et ses poils (27% de risque), la mangue ou encore l'ananas et sa carapace fibreuse.

Le chou, les petits pois ou l'oignon, sont protégés par des couches multiples ou épaisses

En suivant ce raisonnement, on évite alors ceux à la peau "plus poreuse" et exposés davantage aux traitements phytosanitaires. En tête de liste on trouve les herbes aromatiques, le céleri branche (85% de risque), l'endive, la laitue, les haricots verts, la pomme de terre, le poireau et enfin le melon (40% de risque). Au rayon fruits, nous avons le raisin (89% de risque), les agrumes type oranges, mandarines, clémentines, pamplemousses, la cerise, la fraise ou encore la nectarine.

En vidéo, les trois règles d'une alimentation saine

À lire aussiPeut-on supprimer les pesticides de nos fruits et légumes en les lavant ?

"Pas un risque pour la santé du consommateur"

Prenons-nous des risques en s'exposant à ces résidus de pesticides, certaines familles étant classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ? Non, répond l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). "Ces LMR (le seuil réglementaire européen) sont établies après une évaluation des dangers et des risques chroniques, et une importante marge de sécurité est appliquée lors de leur fixation, assurait le directeur général de l'Anses Roger Genet dans un communiqué en 2018. Ainsi, la présence de traces de pesticides dans les denrées alimentaires à des teneurs inférieures ou égales à la LMR, ou même un dépassement ponctuel, ne présentent pas un risque pour la santé du consommateur." En revanche, des scientifiques et des associations comme Générations Futures alertent sur un potentiel "effet cocktail" de ces faibles doses, non pris en compte par la législation actuelle.

Des pistes pour s'y retrouver

Finalement, pour se protéger au mieux et éviter la migraine devant les étals, Catherine Renard, directrice de l'unité Sécurité et qualité des produits d'origine végétale à l'Inrae recommande avant tout de diversifier son alimentation en fruits et légumes en privilégiant, dans la mesure du possible, celle de saison. Opinion partagée par Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratique culinaire et santé, qui plébiscite en plus une alimentation la plus locale possible. "Quand les fruits et légumes sont conditionnés pour voyager aux quatre coins du globe, ils sont récoltés bien avant d'arriver à maturité, explique-t-il. De même, faire pousser hors saison sous serre chauffée et en hydroponie donnera au final des tomates gorgées d'eau, par exemple." Le professionnel ajoute : "Un produit de saison poussera bien mieux sans engrais et s'exposera à moins de pesticides, car la chaîne alimentaire insecte/prédateur suivra elle-aussi la saison."

Un fruit ou un légume bio a le même profil nutritionnel qu'un même produit conventionnel

D'autant plus que, pour l'heure, rien ne prouve formellement que l'alimentation bio soit plus bénéfique que celle conventionnelle pour la santé humaine, rapporte Carine Le Bourvellec, chargée de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inrae). "Un fruit ou un légume bio a le même profil nutritionnel qu'un même produit conventionnel, assure-t-elle. Avec son équipe de l'unité Sécurité et qualité des produits d'origine végétale, la chercheuse a étudié pendant trois ans trois variétés de pommes issues de trois modes de cultures différentes (conventionnel, bas en intrants, bio). "On a pu démontrer que la variété a davantage d'impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques, conclut-elle. Viennent ensuite l'année de culture et enfin en tout dernier le mode de production".

Chouquettes au praliné

Quelques chouquettes, un peu de chocolat noir et de chocolat praliné et le tour est joué. Une recette qui a du succès !

20min Très facile

Risotto aux asperges

Un classique à réaliser facilement dès le retour du printemps, pleine saison pour les asperges.

45min Facile
Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Conjurer le mal français»

Ronan Planchon

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

Les derniers bulletins venaient à peine d'être extraits des urnes que, déjà, la valse politicienne reprenait: nominations, alliances, investitures ... «Qui succédera à Jean Castex à Matignon?» ; «Les socialistes concluront-ils un accord électoral avec Mélenchon?» ; «Les Républicains et les macronistes acteront-ils un mariage de raison, sans joie ni passion?», se demandaient commentateurs et acteurs de la vie politique, dès le lendemain d'une soirée électorale au suspense proche du néant. Reste le plus important : malgré une victoire nette et incontestable, le président de la République a été réélu avec les voix de seulement 38,5% des inscrits. Et si de son côté Marine Le Pen obtient moins de voix qu'il n'y a d'abstentionnistes et de votes blancs et nuls, son score (41,4 %) mérite a minima qu'on s'y attarde. De quoi est-il le nom ?

Pour l'auteur de Fractures françaises, Christophe Guilluy, le résultat de la candidate du RN confirme la persistance et la centralité du clivage entre la France périphérique, regroupant les perdants de la mondialisation et celle des métropoles, où vivent la majorité des gagnants. «On assiste à une autonomisation réactive des gens ordinaires, qui attendent une offre politique qui ne serait pas moralement condamnée», explique le géographe dans nos colonnes. Plus encore que le score de la candidate du RN, celui de l'abstention galopante, notamment chez les jeunes est le signe d'une anomie collective dont chacun semble s'accommoder.

Les racines du malaise français sont profondes. «Les pauvres et les plus éloignés de la chose publique s'abstiennent de voter, parmi eux, près d'un jeune sur deux de 18 à 34 ans. La dégradation des exigences scolaires, l'enseignement de l'ignorance, la désaffiliation institutionnelle et idéologique - l'immense majorité des moins de 50 ans ignore la presse, les partis, les syndicats et les Églises -, les effets du confinement, la quasi-vente libre des stupéfiants, l'omniprésence des réseaux sociaux (qui absorbent 40 % des loisirs des jeunes pour les seuls échanges sur les réseaux et jeux en ligne), la quasi-disparition de la lecture chez eux et de la vie sociale intergénérationnelle créent une société parallèle », écrit l'historien Pierre Vermeren. Pour le président réélu, le chantier à accomplir reste immense.

FigaroVox vous souhaite de riches lectures et un bon week-end,

Ronan Planchon

L'entretien de la semaine

Disciple de Raymond Aron, directeur d'études honoraire à l'École des hautes études en sciences sociales, Pierre Manent occupe une place éminente dans le paysage intellectuel français. Le penseur analyse les causes de la perplexité et de l'inquiétude de nombreux Français au terme de la campagne et de l'élection présidentielles. Il voit à l'œuvre un processus de «dépolitisation» de notre vie commune, où un ordre «libéral-étatique» s'est substitué à la République représentative. Il juge stérile le face-à-face entre des partis dits «respectables» et une «protestation impuissante».

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Envers les autorités algériennes, nos politiques sont-ils trop timorés et peu lucides? Pour l'ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt, la France manque de volonté dans ses relations avec l'Algérie, notamment pour renégocier les accords concernant l'immigration.

Faut-il craindre une extension de la guerre en Ukraine? Entre le 25 et le 27 avril, une série d'explosions ont eu lieu en Transnistrie. Pour le chercheur Jean-Sylvestre Mongrenier, ces tensions dans la partie sécessionniste et pro-russe de la Moldavie prouvent que la guerre en cours peut s'étendre.

Pourquoi la France d'outre-mer a-t-elle majoritairement voté pour Marine Le Pen au second tour? Selon le géographe Laurent Chalard, les classes populaires, surreprésentées outre-mer par rapport à la métropole, après avoir porté Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour, ont été notamment sensibles au discours social de la candidate du RN.

Quel avenir pour le Parti socialiste? La France insoumise et le Parti socialiste se sont rencontrés en vue d'une éventuelle coalition aux élections législatives. Si les tractations ont été suspendues le 29 avril, pour le directeur de l'Observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès Antoine Bristielle, le PS a le choix entre deux mauvaises stratégies : disparaître ou se faire absorber par les Insoumis.

Pourquoi la droite n'a pas gagné la bataille des idées ? La victoire idéologique de la droite est devenue le lieu commun de l'éditocratie de gauche qui confond la fissuration d'un monopole intellectuel avec un retournement d'hégémonie, à moins qu'elle ne fasse semblant de croire à la victoire imminente du fascisme pour se draper dans les oripeaux de la Résistance, analyse notre journaliste Eugénie Bastié.

Quels enseignements tirer de la première élection présidentielle de notre histoire ? En 1848, les Français n'ont pas élu Louis-Napoléon président pour des raisons sentimentales mais politiques. Deux ouvrages bienvenus l'expliquent, raconte le rédacteur en chef de FigaroVox et des pages Débats du Figaro, Guillaume Perrault.

L'essai de la semaine

Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique et purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal Abigail Shrier montre comment, aux États-Unis, des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l'influence d'internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.

À découvrir.

La semaine du FigaroVox - «Le débat, passion française»

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

«Elon Musk veut promouvoir la liberté de parole sur un réseau qui a pris un tournant sensible vers la censure»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le patron de Tesla et de SpaceX vient de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars. Olivier Babeau estime que la prise de contrôle du réseau social par Elon Musk se fait au nom d'un engagement très fort pour la liberté d'expression.

Le Monde

Exilés ukrainiens et russes en France : « J’ai l’impression que l’avenir est brouillon et injuste »

Anne Hazard Mattea Battaglia Solène Cordier Lucie Soullier Margherita Nasi

Publié aujourd’hui à 04h51, mis à jour à 05h22

Réservé à nos abonnés

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé

TémoignagesCarnets d’exil, épisode 3. Avec la guerre, ils ont quitté Odessa, Kiev ou Lviv, et ont posé leurs valises à Strasbourg, Asnières, ou encore désormais à Semur-en-Auxois. Pour quelques semaines, quelques mois… qui peut savoir ? Douze familles ukrainiennes et russes ont accepté de nous raconter leur quotidien et de nous donner des nouvelles au fil des semaines.

Leurs vies ont été bouleversées par le conflit. Douze familles ukrainiennes et russes nous racontent leur nouveau quotidien en France au fil des semaines. Depuis nos derniers échanges, Lessya a dû quitter avec regret le foyer qui l’hébergeait à Dijon, Alina attend toujours un rendez-vous à Pôle emploi à Nice, la lycéenne Maria, installée à Strasbourg, a profité des vacances scolaires pour aller voir des amis réfugiés en Pologne. Khrystina, elle, se demande si elle doit écouter son père, qui lui conseille de revenir à Lviv, tandis que, pour Tamara, l’inquiétude concernant ses proches restés à Odessa a été ravivée par les bombardements meurtriers sur la ville.

Dans cette série « Carnets d’exil », tous les noms ne seront pas publiés afin de protéger les personnes qui ont accepté de témoigner auprès du Monde.

Deux mois après le début de la guerre en Ukraine, plus de 70 000 déplacés ukrainiens bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile en France, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration publiés le 27 avril.

« À PÂQUES, NOUS ÉTIONS À SEMUR, loin de nos amis de Dijon avec qui nous avons échangé des e-cartes faute d’être ensemble. Les déplacements sont contraignants : deux heures trente aller-retour avec deux bus par jour le week-end, quatre en semaine. Ce « déménagement » est, selon les personnes de l’aide sociale, la meilleure solution parce qu’elle est pérenne. Pour moi, c’est la pire. Elle me coupe des possibilités pour m’intégrer au plus vite. J’ai pourtant expliqué notre situation, la scolarisation d’Eva et Amelia… A Semur, nous sommes toutes les quatre, le père de mes filles a sa chambre. Il y a une seule autre famille ukrainienne, l’aide humanitaire y est plus rare – deux fois par mois. C’est bien pour les gens qui préparent leur retour en Ukraine, pas pour nous. Cet éloignement n’empêchera pas Eva et Amelia de poursuivre leur scolarité à Dijon et d’y finir leur année scolaire. Je ne peux pas leur enlever ça, elles y sont si heureuses. Elles sont ma priorité.

Mardi, j’ai eu rendez-vous à Pôle emploi, j’attends la date d’un test de français. J’aimerais suivre une formation de trois mois au Greta. Pour trouver du travail, je dois connaître votre langue. Pour l’apprendre, je dois suivre cette formation. L’interprète bénévole qui m’a accompagnée a été rassurante. Mais le contrat que je dois signer au foyer de Semur m’inquiète. Si je m’absente trois jours, je dois prévenir, si c’est plus de sept, c’est l’expulsion et la suppression de l’aide de l’Etat. C’est injuste et vexant. A 40 ans, je dois tout justifier comme une enfant, moi qui pensais être libre d’aller et venir ! Eva et Amelia ignorent tout de ces obstacles. Elles profitent des vacances. Eva voulait voir ses copains à Dijon mais c’est trop compliqué en raison du temps de transport.

Il vous reste 73.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - Monde

L1: Rennes solide troisième, Lens au courage

Publié le : 30/04/2022 - 23:14Modifié le : 30/04/2022 - 23:12

Paris (AFP) – Rennes a fait le travail contre le barragiste Saint-Etienne (2-0) pour asseoir sa place sur le podium de la Ligue 1, samedi lors d'une 35e journée qui a vu Lens arracher un point au courage contre Nantes (2-2).

Les Bretons, troisièmes (62 pts), mettent la pression sur Marseille (65 pts), qui affronte Lyon dimanche (20h45) dans le choc du week-end.

Ils placent aussi Monaco (4e, 59 pts) dans l'obligation de gagner contre Angers (15h00), si l'ASM veut espérer se qualifier pour la Ligue des champions la saison prochaine.

Le milieu croate Lovro Majer a marqué un doublé (42e, 84e), qui a concrétisé la domination des Rouge et Noir face à des Stéphanois regroupés devant leur but.

Les Verts (18e, 31 pts) ratent une occasion de faire un pas en direction du maintien. S'ils sont assurés de rester barragiste à l'issue du week-end, Bordeaux (19e, 27 pts) peut se rapprocher à une longueur en cas de succès contre Nice (17h05).

Lancé dans la course pour l'Europe, Lens préfère retenir le point gagné que les deux qui se sont envolés, après son match nul contre Nantes.

Nantes prépare sa finale

Réduits à dix dès la 19e minute suite au carton rouge du gardien Jean-Louis Leca, les Artésiens étaient au bord de la rupture après le doublé de Moses Simon (8e, 32e).

Mais ils ont réussi "ce que peu d'équipes sont capables de faire", comme l'a souligné leur entraîneur Franck Haise, c'est-à-dire revenir à égalité en étant en infériorité numérique.

David Pereira da Costa (67e) et Arnaud Kalimuendo (81e s.p.) ont récompensé les efforts d'une formation qui "va tout donner jusqu'au bout" selon Haise, et continue de croire en une qualification pour l'Europe.

Lens (7e, 55 pts) reste à deux longueurs de Strasbourg (5e, 57 pts), qui a tenu en échec le Paris SG vendredi (3-3), et de Nice (6e, 57 pts, un match en moins).

Après avoir raté pour un point la Ligue Europa Conference la saison passée, les Racingmen s'accrochent d'autant plus à leur objectif qu'un calendrier abordable (Reims puis Troyes) les attend.

Pour Nantes (9e, 51 pts), l'échéance la plus importante reste la finale de la Coupe de France, samedi contre Nice, qui pourrait permettre au club de remporter son premier trophée depuis 2001.

"Je retiens beaucoup de bonnes choses. C'est une bonne préparation pour la finale", a assuré le technicien nantais Antoine Kombouaré.

© 2022 AFP

Le Figaro

Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»

Nicolas Ungemuth

EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.

La dysphorie de genre, anciennement appelée «trouble de l’identité de genre», se caractérise par un malaise profond et persistant vis-à-vis de son sexe anatomique. […]. Historiquement, elle n’a concerné qu’une infime partie de la population (environ 0,01 %) et presque exclusivement des garçons. Au cours de la dernière décennie, la donne a changé de façon spectaculaire. L’Occident a vu une augmentation subite du nombre d’adolescents affirmant souffrir de dysphorie de genre et s’identifiant comme «transgenres».

Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des adolescentes de sexe féminin à la naissance ne sont pas seulement présentes parmi ceux qui s’identifient ainsi, mais constituent la majorité du groupe. Pourquoi? Que s’est-il passé? Comment un groupe d’âge (les adolescents) qui avait toujours été minoritaire parmi les personnes concernées en est-il venu à constituer la majorité?

La solitude des ados à l’ère numérique

Aux États-Unis, l’adolescence est pratiquement synonyme chez les filles d’angoisse de ne pas être physiquement à la hauteur. […] Les personnages des réseaux sociaux - c’est-à-dire les «amis» les plus intéressants pour les ados d’aujourd’hui et avec lesquels ils passent le plus de temps - ne présentent pas de telles imperfections. Soigneusement choisies et «facetunées», leurs photos définissent un standard de beauté qu’aucune fille réelle ne peut atteindre. Et elles sont constamment dans la poche des adolescentes, nourrissent leurs craintes de ne pas être à la hauteur, alimentent leur obsession pour leurs propres défauts ou ce qu’elles perçoivent comme tels, tout en les exagérant considérablement. Beaucoup d’adolescentes de la génération Z qui tombent dans les filets du phénomène transgenre appartiennent à la classe moyenne supérieure.

À lire aussiAux États-Unis, la nageuse transgenre qui fait des vagues

Maternées par des parents pour qui «élever» est un verbe actif, voire l’œuvre d’une vie, elles sont souvent des élèves brillantes. Jusqu’à ce que la folie transgenre les frappe, ces adolescentes se distinguent par leur gentillesse, leur serviabilité et leur absence totale de rébellion. […] Internet ne leur laisse jamais un jour, ni même une heure, de répit. Elles veulent ressentir les émotions fortes de l’amour adolescent, mais la plus grande partie de leur vie se passe sur un iPhone. Elles essaient l’automutilation. Elles tâtent de l’anorexie. Les parents les envoient chez des psychiatres qui leur prescrivent des médicaments en guise de ouate pour amortir leurs humeurs, ce qui aide - à moins que ressentir quelque chose n’ait été le but.

Gayatri, un cas problématique parmi d’autres

Gayatri a toujours été «très fille», m’a dit son père, immigrant indien et médecin. Enfant, elle adorait Dora l’exploratrice et les princesses de Disney. Au collège, une de ses amies de l’école primaire a «transitionné»: elle a commencé à se bander la poitrine, a annoncé qu’elle avait un nouveau nom, et a demandé aux autres d’utiliser les pronoms masculins pour s’adresser à elle. Les parents de Gayatri se présentaient comme progressistes. À l’époque, ni l’un ni l’autre n’a fait grand cas de ce changement, qui n’a pas semblé impressionner leur fille. Mais l’année suivante, en troisième, les parents de Gayatri lui ont acheté un ordinateur portable et - après maintes discussions - un smartphone. Elle s’est mise à passer beaucoup de temps sur Tumblr et DeviantArt, le site de partage artistique qui séduit une grande audience transgenre.

Les « likes » et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même

Elle a commencé à parler d’identité de genre à sa mère. Ses parents ne se doutaient pas de la corrélation entre ses propos et le temps passé sur internet. L’été est arrivé et les longues journées se sont profilées devant elle comme une main tendue. Tous ses moments libres, Gayatri les passait sur internet. Un jour, Gayatri a lancé l’idée de commencer un traitement à la testostérone et de subir une «chirurgie du haut». Ses parents se sont alarmés. Elle agissait à leur insu. Ex-balourde de la classe, Gayatri s’était réinventé une personnalité d’ado transgenre branchée. Les «likes» et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même. En tant que «garçon trans», Gayatri avait des amis - beaucoup d’amis.

Chiffres et tendances

En 2016, Lisa Littman, gynécologue-obstétricienne devenue chercheuse en santé publique et mère de deux enfants, parcourait les réseaux sociaux lorsqu’elle a remarqué une singularité statistique: plusieurs adolescents, pour la plupart des filles, de sa petite ville du Rhode Island se déclaraient transgenres - tous au sein du même groupe d’amis […]. Le Dr Littman ne connaissait pratiquement rien à la dysphorie de genre. […] Mais elle en savait suffisamment pour constater que les chiffres étaient beaucoup plus élevés que la prévalence attendue. […] La hausse, effectivement, s’est révélée sans précédent. Aux États-Unis et dans le monde occidental, on constatait un pic soudain d’adolescentes déclarant une dysphorie de genre - la pathologie associée à la désignation sociale «transgenre».

Aux États-Unis, 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme transgenres, selon une enquête menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies

Entre 2016 et 2017 aux États-Unis, le nombre d’interventions en chirurgie transgenre pour les jeunes femmes a quadruplé, cette population représentant soudain - comme on l’a vu - 70 % de toutes les interventions en chirurgie transgenre. En 2018, le Royaume-Uni a signalé une augmentation de 4400 % par rapport à la décennie précédente du nombre d’adolescentes cherchant à obtenir des traitements de genre. [...] Au cours de la dernière décennie, comme le Dr Littman l’a découvert, les chiffres de la dysphorie de genre chez les adolescents ont bondi dans l’ensemble du monde occidental. Aux États-Unis, la prévalence a augmenté de plus de 1000 %. 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme «transgenres», selon une enquête menée en 2017 auprès des adolescents par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. En 2016, les personnes assignées femme à la naissance représentaient 46 % de toutes les chirurgies de réattribution sexuelle aux États-Unis. Un an plus tard, ce pourcentage était de 70 %.

YouTube et testostérone: le rôle des influenceurs du net

Alex Bertie, un youtubeur anglais FtM («Female to Male», NDLR), sans doute le plus populaire (300.000 abonnés), a tenu un vlog (blog vidéo) sur sa première année de testostérone. «C’est le jour que je n’aurais jamais osé espérer, s’enthousiasme-t-il, adorable garçon à la mâchoire ombrée. Ça fait officiellement un an que je suis sous testostérone. Avant les hormones, je souffrais de la haine de soi, de la jalousie et de l’envie, je voulais constamment m’isoler du reste du monde… Aujourd’hui, un an après avoir commencé les hormones, je ne pourrais pas être plus heureux! Les changements apportés par la testostérone ont vraiment amélioré ma qualité de vie et redessiné mes projets d’avenir.» Sa voix est plus grave. Ses épaules sont plus larges, ses bras plus imposants, sa mâchoire carrée. Sa graisse est redistribuée (moins dans les cuisses et les hanches). Et le plus réjouissant pour lui: ses règles ont disparu. «Heureusement, après deux mois de T, elles se sont complètement arrêtées, Dieu merci. Cette année, j’ai aussi fait la chirurgie du haut. C’est un truc à part. Je pourrais consacrer un million de vidéos à la chirurgie du haut. Associé aux hormones, cela a carrément fait disparaître ma dysphorie de genre. Donc, en gros, la testostérone… c’est génial.» […]

Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là pour le fun, et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun

Tous les vlogueurs trans ne partagent pas la modération de Chase. Le gourou Instagram MtF (Male to Female, NDLR) Kaylee Korol, femme frêle aux cheveux bleus comme ses yeux et qui ressemble à une adolescente ordinaire, offre ce «conseil trans»: «Vous n’avez pas besoin d’être sûrs à cent pour cent d’être trans pour essayer les hormones, vraiment, assure Kaylee à ses followers. Vous pouvez essayer les hormones pendant trois mois. Après cette période, il commence à y avoir des effets permanents, mais avant, vous pouvez simplement tester et voir comment vous vous sentez. C’est génial, c’est aussi simple que ça. Les hormones ne doivent pas vous effrayer.» Inutile, donc, d’avoir la certitude d’être trans pour prendre des hormones. En fait, Kaylee ajoute que le traitement hormonal est «probablement le meilleur moyen de savoir si vous êtes trans ou non». Il est prouvé que la testostérone a des effets secondaires néfastes, mais vous en entendrez rarement parler. Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là «pour le fun», et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun.

Des traitements loin d’être anodins

La testostérone épaissit le sang. Les filles transidentitaires reçoivent une dose de testostérone 10 à 40 fois supérieure à ce que leur corps pourrait normalement supporter pour produire les changements qu’elles recherchent. Selon certaines indications, les femmes biologiques recevant ces doses de testostérone auraient un risque de crise cardiaque près de cinq fois supérieur à celui des femmes, et deux fois et demie supérieur à celui des hommes. Le dosage étant déterminé par l’apparence physique désirée - plutôt que par le traitement d’une maladie -, il obéit à des critères esthétiques et non pas médicaux. On justifie généralement la testostérone comme un traitement de la «dysphorie de genre», mais les endocrinologues qui la prescrivent semblent rarement évaluer ses effets sur la dysphorie du patient. Ils examinent plutôt son taux sanguin pour s’assurer que la testostérone reste dans la fourchette normale pour un homme. […] Peu de temps après la prise d’hormones mâles, des changements permanents se produisent.

Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers […] Globalement, le risque de mortalité augmente

Si une fille biologique regrette sa décision et arrête la testostérone, sa pilosité corporelle et faciale restera probablement en place, tout comme son excroissance clitoridienne, sa voix grave et peut-être même la masculinisation de ses traits faciaux. Même si des doses massives de testostérone doivent être maintenues pour que les effets de la transition se poursuivent, l’élimination de la T ne ramène pas l’adolescente à son point de départ. La testostérone s’accompagne également de douleurs et de désagréments. Il y a le problème de l’atrophie vaginale, mais aussi des douleurs musculaires, des crampes sévères dues à l’endométriose, une hausse de la sudation, des sautes d’humeur et de l’agressivité. Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers et, comme nous l’avons vu, de maladies cardiaques. Globalement, le risque de mortalité augmente. Il existe un dernier risque, inévitable, dû au fait qu’aucune patiente sur la Terre ne prend son traitement exactement à la même heure: à un moment donné, une jeune fille sous T se fera une injection un jour ou deux après la prise prévue. […] Après tous ces risques et ces sacrifices insensés, au moins la dysphorie a disparu, non? En fait, il n’existe aucune étude à long terme indiquant que la dysphorie de genre ou les idées suicidaires diminuent après une transition médicale. Souvent, la dysphorie d’une jeune femme augmente avec la testostérone, car elle se rend compte que même avec une voix d’homme, des poils, une mâchoire carrée, un nez rond et une barbe fournie, elle ne ressemble pas tout à fait à un homme.

Les «détransitionneuses»: celles qui tentent de faire machine arrière

Presque toutes les détransitionneuses à qui j’ai parlé sont percluses de regrets. Si elles ont pris de la testostérone quelques mois seulement, elles ont une voix étonnamment masculine qui restera grave. Si elles ont été sous T pendant plus longtemps, elles souffrent de la gêne d’avoir une géographie intime inhabituelle: un clitoris élargi qui ressemble à un petit pénis. Elles détestent leur barbe naissante et leur pilosité corporelle. Elles vivent avec une poitrine lacérée et des tétons masculins (oblongs et plus petits) ou des rabats de peau qui ne ressemblent pas à des tétons. Chez celles qui ont conservé leurs ovaires, une fois privé de testostérone, le tissu mammaire se gonfle au retour des règles d’un liquide qui, souvent, n’est pas correctement drainé. […] Les désisteuses et détransitionneuses à qui j’ai parlé m’ont toutes dit qu’elles étaient sûres à 100 % d’être trans à vie - jusqu’à ce que, soudainement, elles ne le soient plus. Presque toutes reprochent à leur entourage adulte, en particulier les professionnels de la santé, d’avoir encouragé et facilité leur transition.

» Suivez toutes les infos du Figaro culture sur Facebook et Twitter . » Retrouvez notre rubrique littérature sur Le Figaro Store .

À VOIR AUSSI - Floride: le gouverneur interdit aux étudiantes transgenres de pratiquer le sport féminin

Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.

Regarder la vidéo

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

L'Humanité

Famille. Le coucher des petits, un rituel pour chasser les cauchemars

Actu

Angoisse, peur du noir... la tombée de la nuit, moment de séparation avec les parents, peut être une véritable épreuve pour l’enfant. Pour favoriser son bon endormissement, il convient de trouver un juste équilibre entre le respect de ses besoins et celui des règles du coucher.

Théo Gobbi

«Dodo, l’enfant do », « Frère Jacques »… L’air inoubliable de ces berceuses trotte encore souvent dans l’esprit des jeunes parents. Et pour cause, elles étaient l’une des techniques efficaces pour qu’ils s’endorment paisiblement. Problème, cela ne se vérifie pas chez leur enfant, pour qui le coucher et la nuit sont synonymes d’angoisses. Pleurs, hurlements, sanglots, quand arrive l’heure d’aller au lit, c’est une véritable épreuve. « Dans une famille dite “fonctionnelle”, il s’inscrit dans une routine bienveillante et contenante, à un horaire régulier. C’est en partie ce qui peut aider l’enfant à surmonter ses difficultés », explique Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne (lire ci-dessous).

APRÈS LE DÎNER, UN TEMPS DE JEU CALME LUI PERMET DE DÉVELOPPER SA CRÉATIVITÉ ET L’AIDE À SE CONCENTRER EN FAVORISANT L’ENDORMISSEMENT.

C’est lorsque le coucher est vécu par l’enfant comme une séparation avec les parents que tout se complique. « La notion de permanence, à savoir qu’un objet – en l’occurrence le parent – continue d’exister même lorsqu’il n’est pas présent, est très importante et doit être assimilée », souligne Anne-France Bouchy. Par ailleurs, la présence de l’objet transitionnel, le fameux doudou, est censée faire le lien entre les mondes externe et interne de l’enfant. « Le doudou sert à lui rappeler sa mère, son père ou un substitut, lorsqu’il se retrouve seul », précise-t-elle. Mais quand cela ne suffit pas, la nuit rime, comme c’est aussi le cas chez les adultes, avec angoisses. Une fois dans la pénombre, l’enfant ne parvient plus à contrôler son environnement, il ne le reconnaît plus, croit voir apparaître les monstres et images horrifiques issus de son imagination. Un manteau accroché peut se transformer en une ombre menaçante. L’utilisation d’une petite veilleuse peut être la solution pour rassurer l’enfant et lui montrer que son environnement est toujours le même.

S’adapter sans céder

Parfois, les angoisses sont telles qu’il développe un comportement pouvant devenir plus contrariant que de « simples » pleurs et cris. « Il est fondamental de considérer l’individu de manière singulière. Certains vont dire, à tort, selon moi, qu’il faut laisser l’enfant pleurer. Mais c’est l’habituer à l’intolérance et à la frustration et ce n’est pas une bonne chose », indique Anne-France Bouchy. Les parents doivent redoubler de créativité, en ayant recours à des astuces telles que la veilleuse ou la tétine, mais cette habitude ne doit pas durer trop tardivement. C’est à eux de s’adapter à l’enfant et non l’inverse : « C’est un petit être en devenir, qui doit encore tout découvrir. Si les parents remarquent qu’il est plus facile de le coucher vers 20 h 30, il faut aller dans ce sens sans exagérer. Quand on en a plusieurs, on s’aperçoit vite que ce qui est valable pour l’un ne l’est pas pour l’autre. » Il est donc bénéfique de respecter des horaires réguliers, qui vont participer à diminuer les angoisses.

Avant le coucher, il est important d’instaurer un rituel. Éviter absolument la télévision et les tablettes, qui favorisent l’excitation psychique de l’enfant et « entravent son bon développement neuropsychologique ». Après le dîner, selon la disponibilité des parents, on peut organiser un temps de jeu calme d’environ une demi-heure, qui va permettre à l’enfant de développer sa créativité, mais aussi l’aider à se concentrer en favorisant l’endormissement. Enfin, la petite histoire avant la nuit, sans monstres de préférence, fait toujours son effet, pour que l’enfant puisse tomber, petit à petit, dans les bras de Morphée.

Trois questions à….Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne et psychothérapeute

« Un peu de souplesse horaire est possible »

Les troubles caractéristiques au coucher et à la nuit s’appliquent-ils aussi au moment de la sieste ?

Ils sont forcément plus ancrés la nuit, car elle est un vecteur favorisant l’angoisse. L’heure de la sieste comprend également la notion de séparation, mais elle est moins anxiogène pour l’enfant. À la différence de la nuit, où il n’y a plus de bruit ni d’activité, il continue d’entendre des choses autour de lui et cela le rassure. Il sait probablement aussi que le temps de séparation sera plus bref que le soir. Mais certains voudront quand même rester « collés » à la nourrice, l’assistante maternelle ou les parents.

Le pipi au lit est-il à mettre sur le compte des mêmes problématiques ?

C’est un souci multifactoriel. On note souvent que, en cherchant dans l’arbre généalogique, l’un des parents était également sujet à ce type de trouble. Ce n’est pas génétique mais cela s’inscrit dans une sensibilité. Il y a des enfants qui accèdent à la propreté diurne rapidement, mais c’est plus tardif concernant la nuit. Lorsque l’on écarte les soucis physiologiques, on peut dire que cela est lié, entre autres, aux troubles anxieux et aux angoisses, aux cauchemars et rêves agités, ou à ce qu’il s’est passé dans la journée. Le pipi au lit est un acte régressif. En l’accomplissant, l’enfant peut vouloir rester le bébé de ses parents, car on va lui remettre une couche, par exemple. Cela se vérifie notamment lors de l’arrivée d’un nouveau-né, quand l’aîné se rend compte qu’on ne le traite plus comme avant.

Laisser de la marge dans les horaires ne risque-t-il pas de provoquer un sentiment de supériorité chez l’enfant vis-à-vis de l’adulte ?

Il ne s’agit pas de se plier à ses envies. Il faut simplement arriver à comprendre que si un horaire est mieux qu’un autre pour le coucher, il vaut mieux en tirer profit. Ne pas l’obliger, donc, à se mettre au lit à 19 h 30 s’il a tendance à s’endormir plus facilement à 20 h 30. Bien sûr, s’il a envie de faire la java à 23 heures, c’est non. C’est aussi là que les routines contenantes sont utiles. Lorsque l’on a l’habitude de raconter une histoire avant de se quitter, l’enfant intériorise qu’à l’issue de celle-ci il faut dormir.

Familleenfantssommeil
France24 - Monde

C1 féminine: l'OL, trop fort pour Paris, s'offre une 10e finale

Publié le : 30/04/2022 - 23:08Modifié le : 30/04/2022 - 23:06

Paris (AFP) – Revoici les reines de l'Europe en finale: Lyon, septuple lauréat, a confirmé samedi son retour au premier plan en dominant sans contestation son rival national, le Paris SG (2-1), pour s'offrir une 10e finale de Ligue des champions féminine face à Barcelone.

Après une saison blanche, sans le moindre titre, les Lyonnaises ont fait parler l'expérience six jours après un match aller maîtrisé (3-2), dans le sillage d'Ada Hegerberg et Wendie Renard, buteuses dans un Parc des princes incandescent.

Moins de deux ans après leur dernier sacre, les "Fenottes" vont donc déjà regoûter à l'adrénaline d'une finale continentale, le 21 mai à Turin.

Et celle-ci a de l'allure, entre l'écurie majeure de la dernière décennie, l'OL, et celle qui rêve de marcher sur l'Europe pendant les dix prochaines années, le Barça tenant du titre, battu samedi à Wolfsburg 2-0 mais qualifié après son festival du match aller (5-1). Une belle revanche, aussi, trois ans après la finale 2019 survolée par l'OL (4-1).

Lyon voyagera en Italie avec détermination, confiance, et au moins deux certitudes: il n'a jamais perdu face au Barça, et il est redevenu le fer de lance du football féminin français, devant le PSG, ambitieux mais trop fébrile sur l'ensemble des deux matches.

Paris aura plié, à l'aller, sur les bourdes de sa gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour. Il a cédé, samedi, face au jeu de tête d'Hegerberg et Renard, cliniques devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e, 83e), malgré l'égalisation de Marie-Antoinette Katoto (62e).

La Norvégienne, meilleure buteuse de l'histoire de la C1 (58 buts), a même cru doubler la mise (56e), mais Melvine Malard, passeuse sur l'action, était hors-jeu d'un souffle.

Record d'affluence

Lâché au classement de D1, cinq points derrière l'OL, le PSG se dirige tout droit vers une saison frustrante, même si la finale de Coupe de France face à Yzeure (D2) lui est promise.

Les remous postérieurs à l'affaire Kheira Hamraoui, absente de cette double confrontation après une altercation à l'entraînement samedi dernier, auront pollué trois des quatre confrontations de la saison face au rival lyonnais, pour trois défaites...

L'OL, lui, a toujours gardé le cap depuis le mois d'août, sauf en huitième de finale de Coupe de France (défaite 3-0 contre Paris). Il prend au passage sa revanche sur le quart de finale de C1 de l'an passé, remporté par le PSG au jeu des buts à l'extérieur.

Les partenaires d'Amandine Henry ont certes souffert, s'inclinant face à Katoto à l'heure de jeu, mais elles ont surtout résisté, grâce notamment à leur gardienne Christiane Endler, qui s'est envolée devant Sara Däbritz (54e) et s'est interposée devant Sakina Karchaoui (76e).

La portière chilienne, partie de Paris pour Lyon l'été dernier, a bien répondu aux chants insultants des supporters ultras du virage Auteuil, venus en masse pour l'occasion.

Ces derniers ont assuré une chaude ambiance malgré la défaite, redonnant au Parc des princes une énergie oubliée ces dernières semaines avec la section masculine, très critiquée par les groupes de supporters malgré le titre en Ligue 1.

L'affluence affichait 43.254 spectateurs: jamais un stade n'avait réuni autant de monde en France pour un match féminin de clubs.

Mais 40.000 personnes ne pouvaient pas suffire, samedi, pour faire barrage à l'OL, redevenu un grand d'Europe.

© 2022 AFP

Le Monde

Des centres de gravité électoraux

Le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, qui s’est soldé par la réélection d’Emmanuel Macron au terme d’une campagne d’entre-deux-tours pleine de suspense, laisse de nombreuses questions sans réponse.

S’il est acquis que les deux candidats finalistes incarnent deux France profondément clivées sur les plans sociologique, politique, générationnel et territorial, comment ceux-ci sont-ils d’abord parvenus à se distinguer de leurs concurrents ? Quel rôle ont ensuite joué leur programme et leur capacité à apparaître comme présidentiable dans la course finale ?

Les données tirées de La Boussole présidentielle, un site développé par une équipe de chercheurs du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) auquel plus de 350 000 personnes ont contribué par leurs réponses, fournissent des enseignements éclairants sur ces questions.

Présidentielle 2022 : une réélection au bord de l’abîme

La Boussole présidentielle, comme toutes les applications du type Système d’aide au vote, repose sur la notion de proximité entre un électeur et son « candidat naturel ». Autrement dit, elle permet à l’utilisateur d’identifier le candidat dont il est le plus proche. Pour ce faire, on procède d’abord à un travail de codage qui permet de placer les candidats, selon leurs propositions programmatiques sur différents enjeux, dans un espace politique à deux dimensions : une dimension socio-économique et une dimension socio-culturelle. Ensuite, les utilisateurs de La Boussole, en fonction de leurs réponses sur ces mêmes enjeux, sont positionnés dans cet espace.

Pour toute élection présidentielle, la capacité des candidats à fidéliser leur « noyau dur » mais aussi à attirer des électeurs qui leur sont moins proches est une dimension stratégique fondamentale de ce scrutin à deux tours. Vote par conviction et vote stratégique (appelé « vote utile » dans le langage courant) peuvent se mêler dans les scores du premier comme du second tour pour produire la victoire. Dans une élection comme celle de 2022, avec des repères idéologiques brouillés et un système partisan en pleine recomposition, le « vote sur enjeu » et « l’effet candidat » (la capacité à convaincre de sa « présidentialité ») deviennent des clés de compréhension majeures de la compétition électorale.

Les données de La Boussole présidentielle du Cevipof, recueillies auprès d’électeurs sûrs de leur choix pour le premier tour, révèlent les dessous de l’intrigue qui s’est dénouée le 24 avril. Deux grands enseignements peuvent en être tirés : l’un concerne la distance des électeurs envers les programmes des candidats, l’autre concerne l’image que ces mêmes électeurs ont des candidats.

Il vous reste 65.78% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L'Humanité

Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? 

Actu

L’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable (bois, granulés, biomasse...) pour remplacer un appareil fonctionnant au gaz ou au fioul a été revue à la hausse. Comment l’activer, à combien s’élève-t-elle et qui peut vraiment y prétendre ? Réponse

Marie-Noëlle Bertrand

Économisons le gaz et le fioul : là où l’urgence climatique peinait à susciter le message, la hausse des prix des matières premières, renforcée par la guerre en Ukraine, active l’injonction. En 2019, plus de 14 % des foyers en France se chauffaient encore au fioul, et 44 % au gaz. Outre leur fort taux d’émission de CO2, ces énergies autrefois bon marché sont devenues très chères et pèsent sur le budget des foyers. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes renforce l’urgence de changer de modèle. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer une hausse de 1 000 euros de MaPrimRénov’ pour le remplacement d’une chaudière à énergie fossile par une chaudière à énergie renouvelable ou une pompe à chaleur. À qui s’adresse cette mesure, est-elle suffisante et comment l’activer ? La réponse en trois points.

D’abord, réfléchir à son projet

Se chauffer pour moins cher passe avant tout par chauffer moins, rappelle Ann-Gaël Béard, administratrice bénévole de l’association CLCV (Consommation logement cadre de vie) et conseillère France Rénov’ dans le département des Hauts-de-France. Le premier levier sur lequel agir sera l’isolation de sa maison. « Moins on a de déperdition de chaleur, plus les besoins de se chauffer diminuent et la facture avec », explique la conseillère. Le choix du mode de chauffage dépendra de l’efficacité visée. « On peut ainsi finir par opter pour un poêle à bois, complété par des radiateurs électriques d’appoint. »

L’ENSEMBLE DES AIDES PUBLIQUES DÉPENDENT DU GAIN ÉNERGÉTIQUE OBTENU APRÈS INSTALLATION OU TRAVAUX ET DES REVENUS DU FOYER.

Cela dit, les foyers habitués au chauffage central généré par les chaudières au fioul ou au gaz préféreront un modèle similaire. Ils pourront opter pour une pompe à chaleur – un dispositif électrique, mais au rendement bien meilleur qu’un système classique. « Pour un kilowatt d’électricité consommé, une pompe à chaleur restitue entre 2 et 4 kilowatts de chaleur, selon la température extérieure », détaille Ann-Gaël Béard. Reste, enfin, les chaudières dites à énergie renouvelable – toutes celles alimentées au bois, aux granulés ou à la biomasse.

MaPrimeRénov’ pour qui, comment ?

Sur le papier, tout le monde peut y prétendre. Dans les faits, c’est autre chose. Les soutiens publics dépendent des travaux entrepris et du revenu des foyers. Il existe quatre barèmes de revenus : le rose, le violet, le jaune et enfin le bleu. Le premier correspond aux revenus les plus élevés, le dernier à ceux les plus modestes. Mais, attention, les seuils sont bas. Un couple sans enfant gagnant 42 800 euros par an (3 500 euros à deux par mois) sera ainsi classé rose : il ne pourra bénéficier de MaPrimRénov’ que pour réaliser des travaux d’isolation. Tout autre achat sera entièrement à sa charge.

Sachant qu’une chaudière à granulés ou à bois coûte entre 15 000 et 20 000 euros (même ordre de prix pour une pompe à chaleur), la facture reste lourde. Autre option : engager un « bouquet de travaux » permettant de justifier d’un gain d’énergie d’au moins 55 %. « Ce type de travaux nécessite en moyenne un budget de 20 000 à 30 000 euros », estime Ann-Gaël Béard. MaPrimRénov’ travaux reste, quant à elle, plafonnée à 3 500 euros par an (20 000 euros au maximum sur cinq ans).

Un couple sans enfant déclarant 22 320 euros (1 860 euros à deux) ou moins sera classé bleu. Il pourra être soutenu à une hauteur plus importante : pour lui, l’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable ou d’une pompe à chaleur était jusqu’à présent de 10 000 euros. Elle vient d’être portée à 11 000 euros. N’en reste pas moins une différence de 4 000 à 9 000 euros, somme généralement impossible à sortir pour les foyers à revenus aussi faibles.

Ne rien signer précipitamment

Ultime conseil et pas des moindres : solliciter de l’aide. D’autres dispositifs existent pour aider les ménages (tels les certificats d’économie d’énergie), mais s’y retrouver relève du casse-tête. Nombreux sont ceux qui renoncent à ces droits, faute d’en avoir connaissance. En outre, les démarchages commerciaux sont nombreux et peuvent conduire à de mauvais choix, voire à fournir des informations erronées – « l’Humanité Magazine » s’est ainsi vu répondre que les aides ne concernaient pas les personnes âgées de plus de 75 ans, « ce qui est complètement faux », assure Ann-Gaël Béard. « Il ne faut rien signer, pas même un devis, qui vaut pour contrat, sans être sûr de son choix », insiste-t-elle. « La liste des artisans qualifiés RGE est disponible sur le site FranceRénov’ », rappelle-t-elle encore. « Et des conseillers FranceRénov’sont présents dans tous les départements, avec pour mission d’informer et d’accompagner les ménages, comme un service public. »

Trois questions à Marie-Françoise Thull, membre du bureau et secrétaire départementale du SPF en Moselle

« Beaucoup de foyers ne se chauffent plus »

C’est un phénomène inédit, lié à l’explosion de la précarité en France, qu’observe le Secours populaire : la flambée des demandes d’aide au paiement des factures d’énergie. 

Alors que les prix de l’énergie explosent, constatez-vous une augmentation du nombre de personnes en situation de précarité énergétique ?

Oui, et c’est une augmentation très nette. C’est la première fois, cette année, que nous enregistrons autant de demandes d’aide pour le paiement des factures d’énergie. Beaucoup de personnes ne se chauffent plus, en particulier celles qui ont des enfants. Ces familles nous disent allumer un peu le chauffage le matin, avant le départ pour l’école, puis le rallumer un peu le soir, lorsque les enfants rentrent. C’est vraiment la facture qui passe à l’as. De plus en plus de gens n’ont plus de quoi faire face et, dans de telles proportions, c’est un phénomène nouveau. En Moselle, par exemple, le Secours populaire aide environ 30 000 personnes, dont plus de la moitié, désormais, sont en difficulté pour se chauffer.

Quel est le visage de cette nouvelle précarité ?

Ce sont en majorité des personnes qui vivent en habitat collectif, dans des appartements équipés de radiateurs électriques, qu’elles ont la possibilité d’éteindre. Il s’agit le plus souvent de femmes seules avec enfants. Bien entendu, nous aidons aussi les étudiants et les jeunes, mais il existe chez eux une forme de solidarité, d’entraide naturelle qui veut qu’on ne laisse pas un copain dans l’embarras. Ce n’est pas le cas des femmes isolées, qui, d’autant plus lorsqu’elles ont subi des violences, n’osent pas faire état de leurs difficultés et demander de l’aide. Enfin, il y a les personnes âgées, là aussi souvent des femmes qui ont de toutes petites pensions. Je suis frappée de constater que, désormais, l’aide se concentre sur les besoins matériels. Pas la nourriture, car, finalement, on y pourvoit, mais les gens ne se soignent plus, le chauffage est le premier poste de dépenses qu’ils suppriment, et même en ce qui concerne l’hygiène, nous fournissons de plus en plus de savons, de dentifrice, de brosses à dents. Certaines personnes ne peuvent plus rien acheter. Alors, bien entendu, le pouvoir d’achat est un sujet important, mais l’accroissement de la pauvreté est un dossier urgent.

Le gouvernement a mis en place un chèque énergie à destination des plus fragiles. Cette mesure va-t-elle dans le bon sens ? Y en a-t-il d’autres à prendre immédiatement ?

Je le répète, il y a un problème de fond : celui de la pauvreté, et il faut que les politiques prennent ça à bras-le-corps. Évidemment, on peut faire des chèques énergie, verser des aides de-ci de-là, c’est toujours bien. En revanche, ça ne règle pas le problème. Les gens n’arrivent plus à assurer leur subsistance et, pour certains, leur survie. Près de 15 % de la population sont en difficulté, parfois en situation de grande pauvreté. Dans un pays comme la France, c’est énorme. Et je ne parle pas des personnes qui arrivent, des migrants qui pour beaucoup n’ont strictement rien. Je parle de gens qui ont travaillé toute leur vie. C’est inacceptable. Cet état de fait pourrit la société, la tire vers le bas. Il faut se réveiller.

ÉnergieConsommation
France24 - Monde

Foot/C1 féminine: Lyon se qualifie pour la finale contre le FC Barcelone, le Paris SG éliminé

Publié le : 30/04/2022 - 22:58

Paris (AFP) – Les joueuses de l'Olympique lyonnais se sont qualifiées pour la finale de la Ligue des champions, aux dépens du Paris SG, grâce à leur succès samedi lors de la demi-finale retour (2-1), au Parc des princes où un record national d'affluence a été battu.

Déjà victorieux à l'aller (3-2), l'OL a pris le meilleur sur leurs rivales de la capitale pour la seconde fois en six jours, grâce aux buts d'Ada Hegerberg (14e) et Wendie Renard (84e). Le club rhodanien, le plus titré de la compétition (7 fois), affrontera le FC Barcelone, sacré l'an passé, le 22 mai à Turin.

© 2022 AFP

Le Figaro

Le corps d'un résistant fusillé par les Nazis identifié 77 ans après sa mort

Une comparaison d'ADN des restes de la victime avec celui d'un parent en vie a permis cette identification formelle.

Un homme, dont le corps avait été retrouvé après la Deuxième Guerre mondiale dans une fosse commune, à côté de l'une des pires prisons nazies aux Pays-Bas, a enfin été identifié, 77 ans après sa mort. Au terme d'une longue enquête, digne d'un roman policier, une comparaison d'ADN des restes de la victime avec celui d'un parent en vie a permis cette identification formelle, selon une fondation dédiée à la recherche des disparus de guerre.

À lire aussiAnne Frank a-t-elle été dénoncée par un notaire juif ? C'est la thèse d'un nouveau livre

L'homme est un certain Cornelis Pieter «Kees» Kreukniet, âgé au moment de sa mort d'une cinquantaine d'années, un résistant qui participait à l'impression d'un journal clandestin distribué à La Haye, ont annoncé samedi les enquêteurs. Il avait été arrêté en octobre 1944 par les Allemands, à la suite d'une erreur de livraison du papier nécessaire au journal qui avait alerté leurs services secrets.

Fusillé par un peloton d'exécution

L'enquête a établi qu'il avait été fusillé par un peloton d'exécution avant d'être jeté dans la fosse commune à l'extérieur de la prison de Scheveningen, à La Haye. Son corps avait été découvert en 1947 avec huit autres et tous avaient été enterrés comme inconnus. Mais la fondation, présidée par Ronald Klomp, de conserve avec le service de l'armée chargé de l'identification des corps, a suivi la piste, partant de restes de vêtements pour remonter jusqu'à un magasin proche du lieu de résidence de la victime, étudiant les registres de la prison - qui faisait état pour ce prisonnier d'une mort par pneumonie.

À lire aussiLes derniers secrets d’Adolf Hitler

Grâce à ses vêtements et dossiers dentaires, l'armée a fini par retrouver un parent, un petit-neveu, et procéder aux examens ADN. «Je suis heureux de savoir enfin ce qui est réellement arrivé à mon grand-oncle», a déclaré ce petit-neveu, Joop Kreukniet. «Ce n'est pas une histoire positive. Mais cela soulage tout de même de savoir ce qui s'est réellement passé».

À VOIR AUSSI - Y a-t-il des nazis en Ukraine?

Maroc : plusieurs arrestations dans un café pour non-respect du jeûne

La police a interpellé mercredi plusieurs personnes dans un café de la mégapole Casablanca soupçonnées…

Maroc : 4 ans de prison pour un militant accusé d'avoir critiqué le roi

Un militant marocain, Rabie Al Ablaq, a été condamné lundi 25 avril à quatre ans de prison ferme pour…

Jean Messiha, ex-porte-parole de la campagne de Zemmour, quitte Reconquête!

L'ancien RN a annoncé jeudi qu'il quittait le parti Reconquête! pour reprendre ses activités antérieures.

Le Monde

Avant le 1er-Mai, Philippe Martinez appelle le gouvernement à préférer les hausses de salaires aux aides ponctuelles

Le patron de la CGT juge également, dans « Le Parisien », que le recul constaté du chômage repose surtout sur le « développement de la précarité ». Il demande aux travailleurs la « mobilisation la plus large possible ».

Les salaires, l’emploi, les retraites. Dans un entretien court et dense avec Le Parisien, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, appelle au rapport de force avec le gouvernement sur ces trois sujets, à la veille de la traditionnelle mobilisation syndicale du 1er-Mai.

Un 1er-Mai très politique, surplombé par la campagne des élections législatives

Pour lui, la priorité est d’augmenter tous les salaires, et notamment de porter le smic à 2 000 euros brut, bien au-delà des 1 645 euros prévus à partir de dimanche. M. Martinez déplore qu’en matière de pouvoir d’achat, le gouvernement insiste surtout sur le dispositif de la prime versée par l’employeur et les aides ponctuelles :

La prime Macron reste au bon vouloir du patronat. Et les retours que nous avons nous disent que personne n’a touché le maximum prévu. Et beaucoup de salariés n’ont rien touché. Il faut des choses plus contraignantes. Les primes mettent du beurre dans les épinards mais elles sont bien souvent dépensées tout de suite. Or l’année fait douze mois !

« Problème de qualité de l’emploi »

Quant aux aides ponctuelles, « tous ceux qui sont dans la galère ne crachent pas sur des chèques », concède-t-il, mais « le problème du pouvoir d’achat est pérenne : la meilleure aide, c’est d’augmenter les salaires ». A ses yeux, l’exécutif peut également « agir, en tant qu’Etat employeur, sur le point d’indice des fonctionnaires ». Après les débrayages chez Amazon, Dassault ou Thales, « il faut que ces grèves se généralisent dans tous les secteurs pour exiger des augmentations de salaires », selon Philippe Martinez.

Au sujet de l’emploi, « l’autosatisfaction du gouvernement n’est plus possible », dénonce le dirigeant syndical, qui alerte sur « un développement de la précarité et un problème de qualité de l’emploi ». Du fait du mode de calcul, « on considère que travailler une journée ou une semaine dans le mois, ça fait baisser les chiffres [du chômage]. Mais peut-on payer son loyer et manger correctement quand on travaille une semaine par mois ? », demande-t-il.

Concernant enfin l’une des mesures phares prévues par Emmanuel Macron, « nous n’irons pas parler de la retraite à 65 ans », déclare tout net Philippe Martinez.

Emmanuel Macron réélu : les défis économiques du nouveau quinquennat

Le Monde

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
France24 - Monde

C1 féminine: 43.254 spectateurs pour PSG-OL, record national

Publié le : 30/04/2022 - 22:44

Paris (AFP) – Le Parc des princes a réuni samedi 43.254 spectateurs pour la demi-finale retour de Ligue des champions féminine Paris SG-Lyon, un nouveau record d'affluence national pour un match de football féminin de clubs, a-t-on appris auprès du PSG.

La précédente marque pour un match de clubs en France était détenue par l'OL, déjà lors d'un choc contre le PSG, en novembre 2019 avec 30.661 spectateurs, en Championnat.

L'équipe féminine du PSG, battue 3-2 à l'aller à Lyon dimanche, dispute son 10e match au Parc des princes et avait déjà enregistré son propre record en quarts de finale retour contre le Bayern Munich le 30 mars (2-2), avec 27.262 spectateurs.

Cette marque est largement dépassée pour cette rencontre, avec notamment plusieurs milliers de supporters ultras du Collectif ultras Paris (CUP), mobilisé pour la confrontation alors qu'il rechigne à encourager la section masculine ces dernières semaines pour protester contre la direction sportive, malgré le titre obtenu en Ligue 1.

Le virage Auteuil a accompagné l'arrivée des joueuses par un tifo rouge et bleu et des fumigènes, exhortant les joueuses à "emmene(r) ces couleurs à Turin", hôte de la finale le 21 mai.

"J'espère une soirée magique", s'était enthousiasmée vendredi la capitaine du PSG Grace Geyoro. "Ça nous fait chaud au coeur de voir que toutes ces personnes sont venues pour nous encourager."

"Pour nous c'est une vraie motivation de jouer devant une telle assistance. Quand on est joueuse, on rêve de jouer devant des foules importantes. Nous sommes prêtes", avait lancé de son côté la défenseure australienne de l'OL Ellie Carpenter.

Pendant la Coupe du monde féminine en 2019, le Parc des princes avait déjà accueilli 45.595 spectateurs lors du quart de finale perdu par les Bleues contre les Etats-Unis (2-1), et 45.261 lors du match d'ouverture contre la Corée du Sud (4-0).

Sur le sol français, la finale de ce Mondial-2019 entre les Etats-Unis et les Pays-Bas (2-0) avait réuni 57.900 spectateurs, au Groupama stadium à Lyon.

Ces chiffres restent encore éloignés du record mondial pour un match féminin officiel, enregistré vendredi 22 avril au Camp Nou lors de l'autre demi-finale de C1 entre Barcelone et Wolfsburg, avec 91.648 spectateurs.

© 2022 AFP

Le Figaro

Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires

ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.

Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.

À lire aussiSalaires à six chiffres, démissions en cascade... Féroce guerre des talents dans les cabinets de conseil

Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).

Autour de 100.000 euros brut

Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.

Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.

Une forte activité dans les fusions-acquisitions

Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.

Des acteurs de plus en plus nombreux

Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.

À lire aussiSalaires à six chiffres et rythme infernal: plongée dans le monde si secret des banquières d'affaires

Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.

À VOIR AUSSI - Demain, l'entreprise sans salariés ? Revivez le débat du 1er jour du Big Bang des Entreprises

Un difficile équilibre vie pro-vie perso

À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.

À lire aussiCongé sabbatique, télétravail au bout du monde... Ces entreprises qui font tout pour retenir leurs salariés

La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.

Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.

*Les prénoms ont été modifiés.

PODCAST - L'impôt est-il juste ?

Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite

Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises

DÉCRYPTAGE - Les dirigeants des grands groupes ont longtemps privilégié la prudence. Mais depuis deux semaines, la donne a changé.

En Litige avec Qatar Airways, Airbus marque un point

La compagnie aérienne qatarie et le constructeur européen s'affrontent sur des problèmes liés à l'annulation de commandes.

Incident sur un vol Air France à l'atterrissage : l'enquête pointe vers une responsabilité des pilotes

Le 4 avril dernier, l'équipage d'un vol New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser à l'aéroport de Roissy.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Guerre en Ukraine : Angelina Jolie aperçue dans un café à Lviv dans l'ouest du pays

L'actrice, ambassadrice du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés depuis 2012, s'est rendue à Lviv, à l'ouest de l'Ukraine.

La vidéo de son passage tourne sur les réseaux sociaux. Ce samedi 30 avril, Angelina Jolie a été filmée dans un café situé à Lviv, une ville à l'ouest de l'Ukraine. En tenue décontractée, pantalon large et sac à dos, l'actrice a salué Maya Pidhorodetska, l'internaute qui étaient en train de la filmer. «Rien de spécial. Juste Lviv. Je suis juste allée prendre un café. Et là, juste Angelina Jolie», a-t-elle écrit en ukrainien sur le réseau social. Si pour le moment, les raisons de sa venue sur le sol ukrainien n'ont toujours pas été précisées, certains fans s'accordent à dire qu'elle s'y serait rendue pour venir en aide à la population.

Très engagée, Angelina Jolie est, depuis 2012, ambassadrice du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Fin mars, elle a notamment été aperçue dans un hôpital pédiatrique de Rome, Bambino Gesu, situé à quelques enjambées de la Cité du Vatican, pour rendre visite aux enfants ukrainiens ayant fui la guerre.

L'actrice marche dans les pas de Sean Penn, qui s'est également rendu à Kiev, en Ukraine, en février dernier. Le comédien y avait rencontré le président du pays, Volodymyr Zelensky, pour tourner un documentaire sur le conflit commencé par Vladimir Poutine. Aucune date de sortie n'a pour l'instant été dévoilée.

«Tellement heureux de t'avoir dans ma vie» : Neymar officialise son idylle avec l'influenceuse brésilienne Bruna Biancardi

Le footballeur a officialisé sa relation avec la jeune femme sur les réseaux sociaux, à la plus grande joie de ses fans qui ont été près de 4 millions à «liker» le post.

«Une patronne infernale» : l'ancienne assistante d'Amber Heard fait des révélations sordides sur l'ex-femme de Johnny Depp

Kate James, qui avait déjà témoigné lors d'un précédent procès en 2020, a réitéré ses accusations contre la star d'Aquaman, qu'elle charge de comportements abusifs, voire de maltraitance.

«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp

Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.

Le Monde

En Guadeloupe, les intempéries font un mort, situation « préoccupante » à Pointe-à-Pitre

La préfecture, pour qui la situation reste « préoccupante » à et autour de Pointe-à-Pitre, a dénombré 61 interventions pour 35 personnes secourues.

Un homme est mort en Guadeloupe après les précipitations exceptionnelles qui ont touché l’île dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 avril. L’homme a été retrouvé mort dans son véhicule, immergé dans une mare due à la montée des eaux, dans un quartier inondé de la commune des Abymes, a constaté une correspondante de l’Agence France-Presse (AFP).

La préfecture, pour qui la situation reste « préoccupante » à et autour de Pointe-à-Pitre, dénombrait dans un communiqué publié à 13 h 30 (19 h 30 en métropole) 61 interventions pour 35 personnes secourues. Cinquante pompiers étaient mobilisés.

Les précipitations exceptionnelles qui ont touché Pointe-à-Pitre, les Abymes et le Gosier ont débuté en pleine nuit, à une heure du matin (7 heures en métropole). « La pluviométrie a dépassé 300 mm, soit un phénomène supérieur à celui enregistré lors du cyclone Maria » en 2017, a souligné la préfecture dans un précédent communiqué.

Le crépuscule de Pointe-à-Pitre, ville en faillite

De nombreuses routes coupées à la circulation

Ces pluies ont provoqué « une rupture d’approvisionnement en électricité et des difficultés dans la distribution d’eau », mais aussi l’inondation des routes de Pointe-à-Pitre et des éboulements dans les Grands Fonds, dans le centre de la Grande-Terre, ajoute la préfecture, qui demande aux Guadeloupéens de ne pas se déplacer dans la région de Pointe-à-Pitre et de ne pas partir en randonnée en montagne.

Par ailleurs, « les déplacements doivent rester limités sur le reste de la Guadeloupe », d’autant que « de nouvelles précipitations sont attendues dans l’après-midi ». « La vigilance reste de mise et l’alerte orange est maintenue », dit encore la préfecture.

L’île avait été passée en vigilance rouge pour fortes pluies et orages à la fin de la nuit par Météo France, qui l’a ensuite basculée en vigilance orange avec l’accalmie.

Alors que la décrue était amorcée, de nombreuses routes restaient coupées à la circulation, y compris sur des axes principaux, obligeant certains automobilistes à faire demi-tour et à rouler à contresens sur des voies rapides.

Un peu partout sur les zones touchées par les crues, des voitures noyées durant la nuit par la montée des eaux attendaient les dépanneuses, et de nombreux débris de voitures (plaques d’immatriculations, garde-boues, etc.) jonchaient les routes. Sur trois axes, la circulation est réservée aux véhicules d’intervention.

Le Monde avec AFP

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
France24 - Monde

Angleterre: Manchester City et Liverpool se rendent coup pour coup

Publié le : 30/04/2022 - 21:12Modifié le : 30/04/2022 - 21:10

Londres (AFP) – Les matches de la 35e journée de Premier League programmés samedi ont encore donné lieu à un chassé-croisé en tête, Liverpool s'emparant des commandes en gagnant à Newcastle (0-1), avant que Manchester City ne les reprenne avec autorité à Leeds (4-0).

. Liverpool mate Newcastle

Largement remanié après son succès (2-0) contre Villarreal, en demi-finale de la Ligue des Champions, mercredi, Liverpool est allé l'emporter chez l'une des équipes en forme du championnat.

Comme il y a dix jours, pendant quelques heures, les Reds ont trôné au sommet de la Premier League avec 82 points, contre 80 pour City qui a joué en dernier, à Leeds.

Pour cela, il a fallu faire plier des Magpies qui restaient sur 6 victoires de suite au Saint-James' Park mais qui ont, une nouvelle fois, mesuré le chemin à parcourir pour se mêler au haut de tableau, après le rachat par le fonds souverain saoudien en début de saison.

Si Liverpool a parfois semblé emprunté en première période, face à un adversaire très regroupé et leur laissant le ballon, les Reds ont tout de même trouvé la faille rapidement.

Un une-deux entre Naby Keïta et Diogo Jota a permis au Guinéen, plein de sang-froid, de dribbler Martin Dubravka dans la surface et de placer le ballon entre deux adversaires revenus sur la ligne (1-0, 19e).

Liverpool n'a pas su se donner plus d'air, Sadio Mané ratant le cadre (63e) avant que Dubravka ne bloque ou repousse des tentatives de Mohamed Salah (72e) et de Jota (73e, 79e).

Mais l'essentiel est assuré avant le retour en C1, mardi, où le rêve de quadruplé historique sera une nouvelle fois en balance.

. Manchester City répond du tac au tac

Mis sous pression par la victoire de son rival, Manchester City a répondu avec aplomb en s'imposant à Leeds (4-0) qui n'a pas fini de trembler pour son maintien.

Avec 83 points, ils conservent leur petit point d'avance sur Liverpool et le suspense pourrait fort bien tenir sur les 4 rencontres restantes et jusqu'à la 38e journée.

Les hommes de Pep Guardiola n'ont, en tout cas, montré aucun signe de fléchissement ou de déconcentration avant d'aller défier, mercredi, le Real Madrid, sacré champion d'Espagne dans l'après-midi, avec un petit but d'avance (4-3), en demi-finale retour de la Ligue des Champions.

Il a fallu deux coups de pied arrêtés de Phil Foden pour prendre l'ascendant sur les Peacocks.

Le premier a trouvé une déviation décroisée de la tête de Rodri (1-0, 13e) et le second une remise de Ruben Dias pour Nathan Aké, qui a marqué de près (2-0, 54e).

En fin de match, une belle combinaison entre Jack Grealish et Foden, conclue par Gabriel Jesus (3-0, 78e) et une frappe de Fernandinho sur un ballon sui traînait devant la surface (4-0, 90+3) ont donné plus d'ampleur à ce succès probant.

. Norwich relégué, Watford sur le fil

Dans le bas du tableau, la lutte pour le maintien s'est largement décantée, Norwich étant mathématiquement relégué et Watford, quasiment.

Les Canaris, qui ont fait l'ascenseur lors des quatre dernières saisons, n'avaient plus leur sort entre leur main en perdant à Aston Villa (2-0).

Mais ils ont été condamnés par la victoire renversante de Burnley à Watford (1-2), avec deux buts aux 83e et 86e minutes qui ont scellé leur destin.

Avec 21 points, soit 13 de retard sur Leeds, premier non-relégable, et quatre matches à jouer, il n'y aura plus de miracle.

Watford, 19e avec 22 points, aurait besoin d'un concours de circonstances improbable pour ne pas redescendre, lui aussi, un an après être monté.

La peu enviable troisième place de relégué se jouera entre Burnley, qui a pris une belle option sur le maintien avec ce troisième succès de rang, Leeds et Everton.

Les Claret and Blue, 16e avec 34 points, devancent, à la différence de buts, Leeds qui va jouer coup sur coup Arsenal et Chelsea.

Everton, 18e avec 29 unités, mais avec avec deux matches en plus à disputer, n'a pas abdiqué, même si son match de dimanche à domicile face à Chelsea sera très ardu.

© 2022 AFP

Le Monde

Guerre en Ukraine : Kiev est-il dépendant du gaz russe ?

L’Ukraine a plusieurs fois exhorté les Européens à interrompre leurs achats de gaz à la Russie. Qu’en est-il de son côté ? Achète-t-elle du gaz russe et pourrait-elle subsister sans le transit de celui-ci de la Russie vers l’ouest ?

Le gaz et son utilisation sont au cœur de la guerre en Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté à plusieurs reprises les Européens à étendre leurs sanctions économiques au gaz et au pétrole et à interrompre leurs achats à Moscou.

L’Union européenne (UE) s’y est, pour l’heure, refusée. Plusieurs pays, dont, notamment, l’Allemagne, ont affirmé ne pas être en mesure, à court terme, de se passer du gaz russe. Qu’en est-il de l’Ukraine, qui assure le transit d’une partie du gaz russe vers l’UE ? Est-elle, elle aussi, dépendante de son voisin pour ses approvisionnements ou pourrait-elle subsister sans le transit du gaz de la Russie vers l’ouest ?

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

A quel point l’économie ukrainienne est-elle dépendante du gaz ?

L’Ukraine est l’un des pays d’Europe qui consomment le plus d’énergie. Le gaz représente près d’un tiers de cette consommation, suivi par le charbon (30 %) et le nucléaire (21 %), dont elle est le septième producteur mondial. Si elle produit une partie du gaz qu’elle utilise, l’Ukraine est cependant historiquement dépendante de l’extérieur pour ses approvisionnements : en 2013, elle importait près de 60 % du gaz qu’elle consommait.

Cette dépendance aux importations a cependant eu tendance à se réduire. Les besoins énergétiques de l’Ukraine ont considérablement baissé depuis vingt ans, après une chute déjà vertigineuse dans les dix ans qui ont suivi son indépendance. Des mesures contre le gaspillage d’énergie ont été prises après 1991. Les crises économiques successives qui ont frappé le pays, notamment celle de 2009, ainsi que le conflit dans le Donbass, à partir de 2014, ont aussi réduit l’activité économique et la production industrielle. Enfin, la perte de la Crimée, d’une partie des régions de Louhansk et Donetsk, dans l’est du pays, et les dégâts causés par la guerre ont mécaniquement fait baisser sa consommation.

En 2019, ses besoins en gaz avaient ainsi baissé de moitié par rapport à 2006, et sa production nationale couvrait 70 % de ses besoins. Pour les 30 % restant, Kiev continue d’importer.

L’Ukraine achète-t-elle du gaz à la Russie ?

Héritage de l’époque soviétique et de la période où l’Ukraine bénéficiait de prix réduits sur le gaz, le pays est historiquement très dépendant de Moscou pour son approvisionnement. En 2013, Kiev achetait 92 % de son gaz importé au géant russe Gazprom. En 2016, ce pourcentage est tombé à zéro. Après l’annexion de la Crimée et la crise gazière qui a opposé les deux pays en 2014, l’Ukraine a, en effet, stoppé ses achats à Moscou et ne se fournit plus directement auprès de la Russie depuis 2016.

Elle achète désormais son gaz à des pays européens, notamment la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Ces approvisionnements sont le fruit de ce que l’on appelle des « flux inversés », c’est-à-dire qui vont d’ouest en est, alors que le gaz transite historiquement d’est en ouest.

Ces « flux inversés » en provenance de l’UE ont longtemps été beaucoup plus chers, pour l’Ukraine, que le gaz vendu par la Russie. En 2014, cependant, la Russie a mis fin à la réduction de prix accordée au gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch et rendu l’achat aux Européens plus intéressant économiquement pour Kiev.

L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfié

Ces flux peuvent être physiques (le gaz est réellement envoyé depuis un pays européen vers l’Ukraine dans un gazoduc), mais aussi « virtuels ». Le volume de gaz acheté par l’Ukraine ne fait alors pas réellement le chemin inverse, il est prélevé par Kiev sur le flux de gaz qui transite sur son sol entre la Russie et l’UE. Quoi qu’il en soit, le résultat est le même : le gaz importé par l’Ukraine a beau être acheté à des pays européens, il s’agit néanmoins en grande partie de gaz russe – bien qu’il soit difficile de savoir dans quelle proportion.

Seules les intervalles de données sont communiqués par Eurostat, dans un soucis de confidentialité

Eurostat

L’Ukraine assure-t-elle toujours le transit du gaz russe vers l’Union européenne ?

Avec ses 38 600 kilomètres de gazoducs hérités de l’ère soviétique, l’Ukraine possède la plus grande infrastructure de transit au monde et reste cruciale pour le transport du gaz russe vers l’Europe, premier client de Moscou. Pour l’heure, le gaz russe continue bien d’être acheminé en UE par les gazoducs du réseau Brotherhood qui traverse l’Ukraine.

Guerre en Ukraine : le gaz russe continue d’alimenter les pays européens

En 2019, Kiev et Moscou ont signé un nouveau contrat de transit qui prévoit que Gazprom livrera à l’Europe, via l’Ukraine, 40 milliards de mètres cubes de gaz par an jusqu’en 2024. La rente qui en découle pour l’Ukraine – Gazprom devant lui payer des « frais de transit » – est d’un peu plus de 7 milliards de dollars (6,7 milliards d’euros) sur la période.

Ces quantités de gaz sont cependant minimales au regard de l’importance qu’avait initialement l’artère gazière ukrainienne. En 2006, par exemple, plus de 128 milliards de mètres cubes de gaz russe passaient par les gazoducs ukrainiens. A l’époque, Gazprom dépendait encore des infrastructures de Kiev pour plus de 65 % de ses exportations vers l’Europe.

Les bras de fer économiques sur le prix du gaz et du transit ainsi que les tensions géopolitiques entre Kiev et Moscou ont cependant poussé ce dernier à chercher des voies de contournement de l’Ukraine pour vendre son « or bleu ». Au cours des vingt dernières années, la construction et la mise en service des gazoducs Yamal, qui passe par la Biélorussie et la Pologne, Nord Stream, qui rejoint l’Allemagne par la mer Baltique, et, plus récemment, Turkish Stream, qui traverse la mer Noire et la Turquie à destination de la Bulgarie, ont considérablement amoindri le poids du réseau ukrainien.

En 2021, ce dernier assurait un peu plus d’un quart de l’approvisionnement en gaz de l’UE, là où la part du gazoduc Nord Stream atteignait 40 %. Brotherhood reste cependant, en l’absence de Nord Stream 2, le réseau dont la capacité est – de loin – la plus importante de celles de tous les gazoducs qui relient la Russie à l’UE.

L’Ukraine pourrait-elle couper l’arrivée du gaz russe sur son territoire par représailles ?

L’Ukraine n’a pas évoqué cette menace, dont l’application aurait de multiples implications. Le contrat signé avec Gazprom et qui prévoit le paiement de frais de transit à l’Ukraine serait, de fait, annulé. L’UE, partenaire de Kiev dans cette guerre, se verrait par ailleurs privée d’une partie de son approvisionnement en gaz. « Tant que les Européens achètent le gaz russe, l’intérêt des Ukrainiens en termes de crédibilité commerciale, de gains économiques et de sécurité des approvisionnements est de préserver la continuité du transit », résume Sami Ramdani, doctorant à l’Institut français de géopolitique.

L’Union européenne veut raccorder en urgence l’Ukraine à son réseau électrique

L’intensification des combats dans le Donbass pourrait cependant mettre en péril l’approvisionnement en gaz, selon Iouri Vitrenko, PDG de la compagnie gazière ukrainienne Naftogaz. « Nous estimons qu’un tiers du gaz exporté de Russie vers l’Union européenne à travers l’Ukraine sera perdu si les forces [russes] d’occupation ne cessent pas de perturber le fonctionnement des stations dans les territoires récemment occupés » de Doneskt et Louhansk, a-t-il prévenu sur Twitter.

L’Ukraine aurait-elle les moyens de sortir de sa dépendance ?

Le pays est riche en ressources naturelles. Russie mise à part, il possède les deuxièmes réserves connues de gaz naturel en Europe, derrière la Norvège. Son potentiel reste cependant en partie inexploré et largement sous-exploité. Le taux d’exploitation des réserves de gaz naturel ukrainiennes est par exemple de 2 % par an.

« L’exploitation résolue des ressources ukrainiennes déjà connues et accessibles pourrait augmenter de manière substantielle la production ukrainienne de gaz » et « permettrait non seulement au pays de couvrir entièrement ses besoins domestiques en gaz, mais aussi de rendre l’Ukraine largement autosuffisante d’un point de vue énergétique », observait la Harvard International Revue en 2020. L’exploitation de ce potentiel énergétique aurait un coût considérable, estimé à 19,5 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros) par l’Institut ukrainien pour l’avenir en 2016.

La perte de la Crimée et de ses gisements gaziers offshore en 2014 oblige cependant à revoir les estimations des réserves ukrainiennes à la baisse. La guerre menace, de surcroît, les zones où sont situées les principales ressources d’hydrocarbures du pays : la région du Dniepr-Donetsk, à l’est, représente 90 % de la production ukrainienne de gaz naturel et 80 % de ses réserves prouvées. Environ 6 % des réserves se trouvent également dans la région de la mer Noire et de la mer d’Azov, dont la Russie a l’ambition d’une totale maîtrise.

Guerre en Ukraine : comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie

A plus court terme, pour ne plus dépendre du flux gazier en provenance de Russie sur lequel elle prélève une partie des volumes qu’elle achète aux Européens, l’Ukraine sécurise et accroît des flux physiques venant de l’ouest et sur lesquels la Russie n’a pas la main.

Les flux physiques permettent une diversification des pays fournisseurs (ils rendent possible, par exemple, l’acheminement de gaz naturel liquéfié arrivé depuis les Etats-Unis ou le Qatar dans les pays européens possédant des terminaux). Couplés aux très importantes capacités de stockage de l’Ukraine (les troisièmes mondiales), ils renforcent la sécurité énergétique du pays. Mais ces achats à l’UE ne seront une véritable garantie d’indépendance que si l’Europe, dans son ensemble, réduit le poids gazier de la Russie dans ses importations.

Eléa Pommiers

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro

Coralie Dubost, députée LREM, épinglée pour sa gestion RH et ses avances de frais de mandat

D'anciens collaborateurs lui reprochent de leur avoir imposé «des tâches relevant de la sphère personnelle».

La députée LREM Coralie Dubost a été épinglée pour sa gestion humaine de certains collaborateurs et l'utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat, ce qu'elle conteste, selon une enquête vendredi de Mediapart basée notamment sur un rapport dont l'AFP a eu connaissance. Selon ce rapport d'un cabinet de ressources humaines transmis au printemps 2021 au déontologue de l'Assemblée nationale, d'ex-collaborateurs de l'élue lui reprochent de leur avoir imposé «des tâches relevant de la sphère personnelle», des propos et comportements «dévalorisants» mais aussi un «conflit de valeurs» ou «éthique» en particulier sur l'utilisation de ses avances de frais de mandats.

À lire aussiLégislatives 2022 : Macron a réuni plusieurs ténors de la majorité à l'Élysée, sauf Bayrou et Philippe

Il est notamment question de «dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1500 à 2000 euros» ou «de frais de restaurants très importants», expose le rapport. Selon Mediapart, la députée de l'Hérault a par exemple dépensé jusqu'à 3300 euros en habillement et accessoires au mois d'octobre 2018. «Il y a des tenues mandat et les tenues perso [...] , je ne mets pas les mêmes affaires dans ma vie perso et dans ma vie de mandat», a affirmé Coralie Dubost à Mediapart.

Une avance de frais de mandat à hauteur de 5373 euros mensuels

Contactée par l'AFP, la députée n'a pas donné suite dans l'immédiat. Au média en ligne, Coralie Dubost qui comme chaque député dispose d'une avance de frais de mandat de 5373 euros mensuels, qui s'ajoute à la rémunération des élus, a indiqué avoir procédé à des remboursements de frais jugés non-liés à l'exercice du mandat de député, après un contrôle de la déontologue de l'Assemblée nationale pour les années 2018 et 2019.

À lire aussiLégislatives 2022 : majorité absolue pour Macron et forte poussée du RN, selon une première projection

Dans le rapport 2020 du Déontologue de l'Assemblée nationale, la haut-fonctionnaire alors en fonction a affirmé sans citer nommément des élus que s'agissant des frais vestimentaires, ont été admis toutes les pièces de vêtements, les chaussures et les accessoires (ceinture, foulard, écharpe) susceptibles d'être utilisés dans le cadre du mandat, à l'exception des sous-vêtements.

Le rapport du cabinet RH qui n'est pas contradictoire, évoque aussi «la réalisation régulière et fréquente de (...) tâches» sans rapport avec le travail de collaborateur parlementaire comme des achats personnels pour l'élue, la surveillance du personnel de maison ou la réalisation de tâches domestiques. Coralie Dubost a contesté ces allégations. L'avance de frais de mandat a remplacé la controversée IRFM, enveloppe qui n'était pas contrôlée et a donné lieu à des dérives, de l'achat de téléviseurs au paiement de vacances par exemple.

À VOIR AUSSI - Premier ministre, législatives, ... Les secrets de «Macron 2»

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

À Paris, Anne Hidalgo s'attaque aux libertés fondamentales

ENQUÊTE - Bien que la liberté d'aller et venir soit une liberté fondamentale et inaliénable, Anne Hidalgo veut mettre les Parisiens et les banlieusards au pas et … à vélo.

Législatives 2022 : majorité absolue pour Macron et forte poussée du RN, selon une première projection

Un sondage Harris Interactive pour Challenges donne une redistribution des rapports de force au détriment de LR, des communistes et des Verts.

Le Figaro

«Je me suis servi de ma propre timidité et de mes faiblesses» : Charlotte Gainsbourg, bouleversante dans le film Les Passagers de la nuit

Après avoir offert l'un de ses meilleurs rôles à Vincent Lacoste dans Amanda, bouleversant récit d'une paternité fortuite, Mikhaël Hers sublime Charlotte Gainsbourg dans le non moins émouvant Les Passagers de la nuit.

La comédienne se glisse dans les jupes-culottes eighties d'Élisabeth qui, fraîchement quittée par son mari, doit se réinventer pour élever son fils et sa fille adolescents. Alors qu'elle trouve un emploi dans une émission nocturne de Radio France, elle fait la rencontre de Talulah, jeune paumée qu'elle recueille. « Élisabeth est autant vulnérable que déterminée et solide, aussi lucide que naïve. Je voulais écrire un personnage qui échappe aux classifications d'usage», explique le réalisateur, qui brosse le portrait multidimensionnel d'une femme en reconstruction dont la fragilité n'est jamais considérée comme une faiblesse.

Un double récit d'apprentissage

C'est une éducation sentimentale à deux vitesses que racontent aussi ces Passagers de la nuit : tandis que son fils (la révélation Quito Rayon-Richter) vit son premier émoi amoureux avec l'invitée de la maison (Noée Abita, déjà incroyable dans Ava et dans Slalom ), l'héroïne réapprend à aimer et à se faire confiance. «Sa timidité pourrait l'encourager à se protéger et à se dissimuler, mais pas du tout, elle n'a pas peur de se montrer désarçonnée, et cache à peine ses pleurs devant ses enfants…», raconte Charlotte Gainsbourg. «Sans doute me suis-je servi de ma propre timidité et de mes propres faiblesses, envers lesquelles je n'ai pas non plus de pudeur.»

Gainsbourg au musée

maisongainsbourg.fr

Une écriture en finesse

Chagrins amoureux, addiction, perte de repères matériels et affectifs : malgré l'âpreté des thèmes, ce sont la douceur, la sororité et l'optimisme qui dominent dans cette chronique qui évite toute psychologisation. «Tout est axé sur la tendresse, sur une main tendue, une émotion hors pathos. Cela pourrait sembler mièvre, pétri de bons sentiments, mais ce serait sans compter sur la délicatesse de Mikhaël.» Difficile de trouver des mots plus justes que ceux de Charlotte Gainsbourg pour décrire cette merveille de sensibilité.

Les Passagers de la nuit, de Mikhaël Hers, avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon-Richter, Noée Abita…

En vidéo, Tom Cruise toujours plus haut dans la bande-annonce de Top Gun : Maverick

Deux semaines avant l'ouverture du festival de Cannes, où il sera présenté hors compétition, la bande-annonce de Top Gun : Maverick a été dévoilée lors du CinemaCon, jeudi 28 avril.

Regarder la vidéo

Downton Abbey a changé leurs vies : rencontre avec deux actrices phares de la série

Sept ans après la fin de la série, les aventures des aristocrates anglais et de leurs domestiques se poursuivent sur grand écran dans Downton Abbey : Une nouvelle ère. Rencontre avec deux de ses actrices phares.

Anya Taylor-Joy : «J'ai eu beaucoup de chance que ce métier existe, sans cela je serais devenue folle»

Révélée par la série phénomène Le Jeu de la Dame, qui lui a valu un Golden Globe, la jeune actrice voit s'ouvrir les portes de Hollywood. Ambassadrice de la mode et du maquillage Dior, cette anticonformiste multiplie les rôles exigeants et décalés.

France24 - Monde

Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Publié le : 28/04/2022 - 07:40

Romain BRUNET Suivre

Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui ont choisi de le rejoindre.

Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête!, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.

Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.

"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.

>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"

"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".

Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.

>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.

"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."

Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ANALYSE

Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Le Monde

Au col du Portillon, entre la France et l’Espagne, la frontière de l’absurde

Zineb Dryef

Publié hier à 01h20, mis à jour à 09h54

Réservé à nos abonnés

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé

RécitL’ordre est tombé d’en haut. Fin 2020, Emmanuel Macron annonce la fermeture d’une quinzaine de points de passage entre la France et l’Espagne. Du jour au lendemain, le quotidien des habitants des Pyrénées est bouleversé.

C’est une histoire minuscule. Un col routier fermé aux confins des Pyrénées françaises des mois durant sans que personne n’y comprenne rien. Ni les Français ni les Espagnols des villages alentour, pas même les élus et les forces de l’ordre chargés de faire respecter cette fermeture. L’histoire de cette « mauvaise décision », qui a compliqué la vie de milliers de personnes pendant treize mois, débute à l’automne 2020.

Les journaux gardent en mémoire la visite d’Emmanuel Macron au Perthus, le poste-frontière des Pyrénées-Orientales, département devenu depuis quelques années la voie privilégiée des migrants venus du Maroc, d’Algérie et d’Afrique subsaharienne. Sous un grand soleil, inhabituel un 5 novembre, le président de la République, un masque noir sur le visage, avait alors annoncé une fermeture temporaire des frontières françaises d’une ampleur jamais connue depuis la création de l’espace Schengen, en 1985 : une quinzaine de points de passage, situés tout le long des 650 kilomètres de frontière entre la France et l’Espagne, seraient désormais barrés.

L’objectif officiel, selon les autorités, étant « d’intensifier très fortement les contrôles aux frontières » pour « lutter contre la menace terroriste, la lutte contre les trafics et la contrebande (drogue, cigarettes, alcools…) mais aussi contre l’immigration clandestine ». Aux préfets concernés de s’organiser. Ils ont eu deux mois.

Une mesure « ubuesque »

6 janvier 2021. Loin du Perthus, à quelque 300 kilomètres de là, il est 20 heures lorsque les premières automobiles sont refoulées au col du Portillon, l’un des points de passage concernés par cette mesure. Ce jour-là, il n’y a pourtant pas plus de neige que d’habitude. La frontière est fermée jusqu’à nouvel ordre, annoncent les gendarmes. Lutte contre le terrorisme. Les refoulés sont dubitatifs. Et inquiets. La dernière fois qu’on les a rembarrés comme ça, c’était au lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, quand, comme partout, les contrôles aux frontières avaient été renforcés. Ça aurait recommencé ? A la radio et à la télévision, on ne parle pourtant que de l’assaut du Capitole, à Washington, par des centaines de trumpistes survoltés, pas d’une attaque en France.

« Ça n’a l’air de rien, mais, deux fois cinquante minutes au lieu de deux fois quinze minutes, ça vous change une journée. » Michel, retraité

Comme il n’existe pas trente-six manières de matérialiser une frontière, Etienne Guyot, le préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, a fait installer de gros plots en béton armé et autant d’agents de la police aux frontières (PAF) en travers de cette route qui permet de relier Bagnères-de-Luchon à la ville espagnole de Bossòst, située dans le val d’Aran. Au bout de quelques jours, parce que les plots étaient trop espacés, les agents ont fait ajouter des tas de gravier et de terre pour éviter le passage des motos et des vélos. Mais les deux-roues ont aimé gravir les petits cailloux. De gros rochers sont donc venus compléter l’installation.

Il vous reste 87.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Le Figaro

De la tradition familiale à la grande débrouille : les mille et une solutions pour financer son mariage

Julien Da Sois

TÉMOIGNAGES - Pour les jeunes couples, «le plus beau jour de leur vie» est aussi bien souvent le plus cher. Pour limiter les frais tout en (se) faisant plaisir, les stratégies sont variées.

Pour financer «le plus beau jour de leur vie», Sophie et son futur mari n'ont pas hésité à donner de leur personne. «À côté de nos CDI respectifs à 35-40 heures par semaine, on avait une activité de freelance. Au final, on a travaillé sept jours sur sept pendant un an pour pouvoir nous payer le mariage que nous voulions», raconte l'assistante commerciale de 26 ans, qui a dit «oui» en septembre dernier en Bretagne. Pour les jeunes couples, le mariage représente autant la preuve d'amour ultime qu'un lourd investissement financier. Selon une récente étude de CSA Research pour Cofidis, le budget moyen d'une cérémonie atteint plus de 11.000 euros.

À lire aussiQuand la jeunesse choisit son costume de mariage

Location d'un lieu, traiteur, DJ, fleurs, photographe, vidéaste, tenues, alliances... «Les dépenses s'accumulent vite», souffle Alexandre, 28 ans, dont le mariage est planifié en août prochain à Roquebrune-sur-Argens (Var). Celui-ci peut en témoigner : d'un budget prévisionnel «entre 15 et 20.000 euros», son mariage coûtera au final «autour de 25.000 euros». «Au départ, on voulait faire un tout petit truc, on était parti sur pas plus de 5000 euros», raconte de son côté Hajar, 27 ans, mariée depuis trois mois. «Mais on s'est vite rendu compte que ce n'était pas possible, et finalement on était plutôt autour des 13-14.000 euros.»

«On a vite abandonné l'idée de loger tout le monde car c'était trop cher, ça ajoutait 4000 euros à notre budget.»

Un sacré budget qu'il faut pouvoir assumer. Les solutions de financement classiques semblent toujours avoir la cote. Selon un sondage OpinionWay pour Sofinco daté de l'année dernière, l'épargne reste - de loin - la piste privilégiée par les Français, devant l'aide de la famille (ou des proches). «J'ai retiré toute mon épargne salariale accumulée jusqu'à présent, je le pouvais parce que le mariage est un cas de déblocage anticipé», explique par exemple Clémence, 27 ans. Pour Hajar, le timing était idéal, puisqu'elle a changé de travail juste après la demande de son fiancé. «Mon solde de tout compte m'a permis de payer mon mariage», indique l'ingénieure de 27 ans. Aucune envie chez elle de contracter un crédit pour le financer. C'était même un de ses «critères». Cette option est pourtant envisagée par 30% des Français, selon le sondage OpinionWay pour Sofinco d'avril 2021.

Les parents en soutien

Le traditionnel soutien des parents semble également toujours d'actualité chez une bonne partie des mariés. «Nos parents avaient mis de côté pour notre mariage. Ils nous ont donné un budget, autour de 10.000 euros pour mes parents et pareil pour ceux de mon futur mari. Et on a payé le reste», raconte Léa*, 30 ans. Une aide même essentielle pour Alexandre, «sinon on aurait peut-être dû faire des concessions». À l’inverse, Clémence a cherché à ne pas dépendre de sa famille. «On ne voulait pas que nos parents paient tout, c'était un moyen pour nous de garder la main sur nos invités, notre projet. On ne voulait pas que l'on nous impose des choses», explique celle dont le mariage est prévu fin mai à Minorque, dans les îles Baléares (Espagne). Dans la même lignée, Yasmina, 31 ans, a construit son budget (45.000 euros) sans compter sur l'aide des parents, puis leur a demandé s'ils souhaitaient participer. «Pour éviter de se retrouver dans une situation où il y a une sorte de forcing», justifie-t-elle.

Quant aux types de financement plus innovants, comme le sponsoring par des prestataires ou le financement participatif (auprès des invités), ils semblent encore très peu utilisés. Les cagnottes, physiques ou en ligne étant «majoritairement utilisées pour remplacer la traditionnelle liste de mariage, pour financer un voyage de noces ou d'autres cadeaux», explique-t-on par exemple chez Leetchi, et non pour payer les frais du mariage. «On avait ouvert une cagnotte sur Lydia et posé une urne pendant le mariage, pour financer notre voyage de noces, que l'on aimerait faire en Polynésie française», témoigne Hajar, qui a dit «oui» en janvier dernier dans un château près d'Angers (Maine-et-Loire).

» LIRE AUSSI - «À compte ouvert» : retrouvez l'ensemble des épisodes de notre série sur le pouvoir d'achat des Français

Si demander une participation financière aux invités n'est pas dans les mœurs, leur laisser la charge de l'hébergement sur place paraît au contraire répandu. «On a vite abandonné l'idée de loger tout le monde car c'était trop cher, ça ajoutait 4000 euros à notre budget», concède Hajar. «J'étais gênée de faire payer les chambres mais ça faisait trop», soupire elle aussi Léa. Laurie, 35 ans, a demandé à ses invités de ne pas venir avec leurs enfants. «Car à nos âges (35 et 38 ans, NDLR), tout le monde a des enfants. On aurait donc été 50 de plus sinon.» Pour Clémence, qui se marie sur une île espagnole, les invités paient leurs billets d'avion, ainsi que l'hôtel. «Comme ça leur coûte de venir, on veut proposer une expérience suffisamment “waouh” pour qu'ils soient contents d'être venus.» Sur le lieu comme sur les différents prestataires, elle n'a effectivement pas lésiné sur les moyens et l'organisation, calée avec une wedding planner. Au point que son mariage va coûter la somme rondelette de 50.000 euros.

Playlist Spotify et contribution des amis

Mais tout le monde ne dispose pas d'un budget aussi imposant. Il faut dans ce cas trouver des astuces pour faire dégonfler la note. Ce qui n'est pas une sinécure, confie Laurie. «Il faut y passer du temps, ça se compte en heures de recherche.» Par exemple, pour la robe de mariée, qu'elle a fait faire par une couturière - après avoir exploré la piste de la location -, ou pour trouver un photographe, une coiffeuse-maquilleuse ou un groupe de musique à moindres coûts. «J'ai cherché au niveau local pour faire baisser les frais de déplacement», relate celle dont le mariage, estimé à 20.000 euros, aura lieu en octobre dans la région toulousaine. Alexandre rapporte de son côté «avoir tenté de négocier un peu avec les prestataires», notamment le traiteur, pour obtenir de petites ristournes.

Plutôt que de faire appel à des professionnels pour organiser le mariage de A à Z, certains optent pour la stratégie du «do it yourself». «Pour le brunch du lendemain, on a décidé de faire ça à la bonne franquette, en faisant des cakes et en achetant de la charcuterie», indique Léa. Sophie, elle, a fait une croix sur le DJ, «une playlist Spotify fonctionnant parfaitement bien», et a fabriqué «quelques décorations de table et les cadeaux aux invités». Car pas question pour elle de faire des économies sur le nombre d'invités. «On a convié toutes les personnes que l'on voulait, soit 150. On souhaitait organiser la fête de l'année, surtout en sortie de confinement», raconte celle qui s'est mariée en septembre dernier. La famille ou les amis sont également souvent mis à contribution. Pas toujours à bon escient, témoigne Adèle*, 34 ans. «Des potes nous ont fait des photos, mais c'était une erreur je pense. Car c'est vrai que c'est cool d'avoir des photos un peu sympas.»

À lire aussiLes avantages du mariage concurrencés?

Même une fois le mariage passé, il est encore possible de faire des économies. Par exemple sur la robe de mariée. Yasmina envisage de «mettre en dépôt location, pour l'amortir», quand Hajar «pense la revendre». Et ainsi pourquoi pas se servir de cet argent pour financer un autre projet, lui aussi onéreux : le voyage de noces.

*Le prénom a été modifié.

Les Français se ruent à nouveau sur les produits d’épargne immobilière

Les SCPI, qui ont bien résisté à la pandémie, séduisent à nouveau. Les souscriptions se sont envolées au premier trimestre 2022.

L'assurance vie signe son meilleur début d'année en onze ans

Les plans d'épargne retraite et les livrets A et de développement durable et solidaire ont aussi le vent en poupe.

Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement

DÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.

France24 - Monde

Législatives 2022 : le PS suspend les négociations avec les Insoumis, attendant des gages de LFI

Publié le : 29/04/2022 - 08:40Modifié le : 29/04/2022 - 15:12

Grégoire SAUVAGE Suivre

Le Parti socialiste a décidé, vendredi, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, alors que la direction du Parti avait annoncé plus tôt souscrire aux propositions de LFI sur plusieurs points clé du programme de Jean-Luc Mélenchon. 

Le Parti socialiste (PS) a finalement décidé, vendredi 29 avril, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise (LFI) en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, qui semblaient pourtant en bonne voie.

Dans un message interne adressé au secrétariat national du PS, dont Reuters a pu consulter un extrait, le Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, regrette la "logique hégémonique" qui prévaut, selon lui, au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième du premier tour de l'élection présidentielle sous la bannière de l'Union populaire.

"Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes. Mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée", écrit Olivier Faure dans ce message consulté par Reuters.

"Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade nous n'en avons pas la garantie", ajoute le dirigeant socialiste.

>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Cette mise au point contraste avec l'optimisme affiché par le dirigeant écologiste Julien Bayou sur un accord électoral avec LFI, et avec la bonne volonté dont le PS semblait faire preuve plus tôt dans la journée.

Dans un document interne rendu public vendredi matin, le parti de l'ancien président François Hollande disait avoir souscrit à certaines mesures du programme de l'Union populaire, tout en formulant ses propres propositions pour parvenir à une union de la gauche.

Ce texte de quatre pages, dans lequel le PS écrit avoir répondu aux "douze marqueurs" soumis par l'Union populaire, était qualifié dans les rangs socialistes d'"étape supplémentaire" sur la voie d'un rapprochement entre les deux partis qui ont souvent été à couteaux tirés par le passé.

"Le texte (...) valorise des convergences, sans cacher nos différences, notamment sur la question européenne", précisait le PS dans un communiqué.

Présentant son texte comme une "contribution aux discussions en vue de rassembler la gauche et les écologistes autour d'un socle de propositions", il insistait toutefois sur le fait que "la discussion ne fait que réellement commencer".

Chaque parti aura un groupe distinct à l'Assemblée 

Dans le texte transmis aux autres partis de gauche, le PS se montre désireux d'ajouter "de nombreuses propositions" au programme de l'Union populaire, "dans la fidélité à (ses) fondamentaux et à (ses) priorités".

Alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon n'exclut pas la "désobéissance" aux règles de l'Union européenne (UE), les socialistes affirment pour leur part qu'ils "refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne ou de laisser s'installer une fracture entre la France et l'UE".

Jeudi, sur Franceinfo, François Hollande a mis en garde contre le risque d'"une disparition" du PS en cas d'accord avec LFI synonyme d'effacement de sa famille politique, qu'il a appelée à "se rassembler derrière un label commun que nous pourrions construire ensemble".

Le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, a, quant à lui, laissé entendre qu'un accord était proche avec l'Union populaire.

"Aujourd'hui, j'estime que l'accord est en vue. Nous pouvons être d'accord sur l'essentiel, et même bien au-delà", a-t-il déclaré, vendredi, sur France 2.

Si un accord entre les forces de gauche venait finalement à être conclu, le député LFI Alexis Corbière a précisé sur Europe 1 que "chaque force" aurait, in fine "un groupe parlementaire" à l'Assemblée nationale, qui peut se créer à partir de 15 élus.

"Nous voulons par ailleurs créer une architecture un peu nouvelle avec un intergroupe, si nous sommes majoritaires, dans lequel ces groupes puissent discuter", a-t-il expliqué.

Les militants de l'Union populaire ont commencé à placarder des affiches appelant les Français à "élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre", le dirigeant insoumis ne cachant pas son espoir d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron au terme d'un scrutin parlementaire qu'il présente comme le "troisième tour" de l'élection présidentielle.

Avec Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le Débat de France 24

Législatives : manœuvres et stratégie ? Les partis politiques entre alliances et désaccords

Le Figaro

Paris : l'abattage d'arbres centenaires sur le Champ-de-Mars provoque la polémique

Céleste de Kervenoael

La décision prise par l'équipe d'Anne Hidalgo d'abattre des dizaines d'arbres centenaires, en vue du grand projet de rénovation du Champ-de-Mars, a provoqué l'indignation de plusieurs associations.

C'est «le nouveau poumon vert» de la capitale. Voté en début d'année, «OnE I» est l'un des plus grands projets de rénovation prévu par la mairie de Paris, mais également l'un des plus critiqués. Son objectif affiché? Transformer «en profondeur d'ici 2024» les abords de la tour Eiffel, en prévision notamment des Jeux olympiques de Paris 2024. Mais pour les riverains, qui se mobilisent depuis plusieurs mois, le projet est un «carnage» écologique, dénonce entre autres Philippe Khayat, membre de SOS Paris.

À lire aussiLe quartier de la tour Eiffel miné par l’insécurité

Du «Trocadéro à l'École militaire», le projet représente pourtant «16.724 mètres carrés d'espaces verts supplémentaires», «222 arbres plantés» et «35.000 mètres carrés de voirie rendus aux piétons». D'après le site de la mairie de Paris, ces aménagements permettront de repenser l'accueil des visiteurs d'un des sites les plus touristiques au monde, avec une priorité donnée à la «végétalisation et aux mobilités douces». Problème? Pour permettre ces nombreuses constructions, des dizaines d'arbres vont devoir être abattus, 42 précise la mairie de Paris, dont certains sont bicentenaires. Très préoccupée, la FNE (France Nature Environnement) s'est ainsi rendue sur place mercredi dernier, pour effectuer un état des lieux. En plus des abattages déjà prévus, selon leur constat, les chantiers installés trop proches des arbres pourraient détruire les racines.

Interpellé sur Twitter par des riverains et notamment le journaliste et activiste Hugo Clément, Emmanuel Grégoire, bras droit d'Anne Hidalgo, a d'abord défendu le projet en cours. «Ce projet va améliorer les conditions de travail des agents et d'accueil des publics de la tour Eiffel et des jardins», a indiqué le premier adjoint à la maire de Paris. Ce samedi 30 avril, il a finalement rétropédalé en affirmant qu'«aucun arbre centenaire ne sera abattu». Selon l'entourage du premier adjoint de la maire socialiste Anne Hidalgo à l'AFP, cette promesse vaut pour «deux arbres centenaires» pour lesquels la mairie «va trouver une solution». Pour les autres, «le but est de réduire le nombre d'arbres abattus au maximum», indique la même source, soulignant que la mairie avait déjà «réussi à baisser le chiffre» de 42 à 22.

«Privatisation de l'espace public»

Les aménagements du projet «OnE I» serviraient à la construction de cinq infrastructures, et notamment des «bagageries» pour les touristes. Selon SOS Paris, ces dernières seraient aussi «des espaces VIP, des bureaux, des restaurants». Corinne Roy, membre de l'association des amis du Champ-de-Mars, dénonce alors une «privatisation de l'espace public». «C'est un projet commercial de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) déguisé en quelque chose d'environnemental», déplore lui aussi Philippe Khayat, «une destruction de pleine terre et une artificialisation du sol», continue-t-il.

À lire aussiPrésidentielle 2022 : Macron promet un premier ministre «directement chargé de la planification écologique»

Concernant la création d'espaces verts supplémentaires, Bernard Seydoux, président de l'association des amis du Champ-de-Mars, affirme qu'elles sont «fallacieuses». Selon lui, dans le total des espaces verts supplémentaires, la mairie de Paris «comptabilise des toits végétalisés» et ne remplacerait donc pas réellement les pelouses supprimées, affirme-t-il dans un entretien accordé à l'équipe du site #Saccageparis. Ce projet, initié par l'équipe d'Anne Hidalgo, n'est pas non plus soutenu par la mairie du 7e arrondissement, et notamment Rachida Dati. «Pour des raisons écologiques mais également patrimoniales, nous sommes opposés à ce projet depuis maintenant deux ans», soutient Emmanuelle Dauvergne, élue conseiller de Paris. En attendant le début officiel des travaux prévus pour le printemps, les riverains entendent continuer leur mobilisation, et notamment grâce à une pétition diffusée ce vendredi.

À VOIR AUSSI - Notre-Dame: des arbres d'exception abattus en Sarthe pour soutenir la future flèche de la cathédrale

Covid-19 en Chine : le bilan s'alourdit à Shanghaï, Pékin en alerte

La Chine a confiné depuis début avril la quasi-totalité des 25 millions d'habitants de sa capitale économique Shanghai, épicentre de la contagion.

Regarder la vidéo

Maroc : 4 ans de prison pour un militant accusé d'avoir critiqué le roi

Un militant marocain, Rabie Al Ablaq, a été condamné lundi 25 avril à quatre ans de prison ferme pour…

Jean Messiha, ex-porte-parole de la campagne de Zemmour, quitte Reconquête!

L'ancien RN a annoncé jeudi qu'il quittait le parti Reconquête! pour reprendre ses activités antérieures.

France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Élysée 2022

Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

Le Monde

Depuis les Hautes-Pyrénées, Emmanuel Macron tente de suspendre le temps politique

Face aux urgences géopolitiques et aux tensions internes du pays, le chef de l’Etat assume une « phase de décantation » avant la nomination du nouveau gouvernement et tout en avançant sur sa grande réforme, celle des retraites.

Les uns y verront la maturité soudaine d’un président désormais quadragénaire. D’autres une prise de conscience de la gravité de sa tâche. A moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement d’un sens aigu de la tactique politique.

Le chef de l’Etat cuvée 2022 n’est plus l’homme pressé de 2017. Réélu dimanche 24 avril à la tête d’un pays dont il se sait mal-aimé, il prend son temps. Cherche à écouter et à comprendre. Et peut-être à se faire aimer et entendre. Après le bain de foule agité de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, où il fut accueilli par des jets de tomates (cerises), c’est depuis le marché de Barbazan-Debat (Hautes-Pyrénées), vendredi 29 avril, que le locataire de l’Elysée a paru chercher à étirer le temps en serrant les mains, en écoutant les doléances et en saisissant les félicitations.

Emmanuel Macron continue de « préparer la suite » dans les Pyrénées, le PS suspend les discussions avec LFI… Les infos politiques du jour

Au lendemain d’un conseil des ministres initialement pensé comme le dernier de son premier quinquennat, Emmanuel Macron corrige d’entrée les éventuels malentendus. « Il faut aujourd’hui que ce gouvernement soit en charge jusqu’à ce qu’il y ait une investiture qui soit faite. Une investiture qui est une respiration (…). Je veux à la fois qu’on apaise et qu’on prépare la suite. Et, l’investiture étant faite, [qu’on se] reprojette avec des décisions, des nouveaux visages », dit-il. « On est dans une phase de décantation où il faut veiller aux urgences, parfois aux urgences géopolitiques, et puis préparer la suite », a-t-il insisté avant d’ajouter en s’adressant aux impatients : « la suite viendra. »

Prendre le pouls des territoires

Alors que les bombes russes pleuvent sur Kiev, l’urgence géopolitique se profile déjà. Le président devait s’entretenir avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, samedi 30 avril. La politique politicienne, elle, attendra.

Le premier ministre, Jean Castex, devrait donc encore tenir la barre quelques jours, une semaine peut-être, si l’investiture d’Emmanuel Macron se tenait le 8 mai, avant de faire place à une ou à un successeur. Emmanuel Macron veut prendre le temps de la réflexion et ne pas laisser croire que la coloration de son second quinquennat aurait été écrite depuis Paris sans prendre le pouls des territoires. Exit la brutalité des débuts, « Macron II » entend, selon ses mots, agir avec « délicatesse ».

Le choix du premier ministre, une délicate équation pour Emmanuel Macron

Mais être délicat n’exclut pas d’être madré. Emmanuel Macron observe ses adversaires. Aussi, compte-t-il probablement laisser les partis, des Républicains aux socialistes, s’entredéchirer, attendant que les déçus de cette gauche et de cette droite en lambeaux ne viennent à lui. Rien ne presse. Le premier tour des élections législatives est prévu le 12 juin.

Il vous reste 62.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L'Humanité

L’emploi à temps partagé, des statuts plus ou moins protecteurs

Actu

Travailler à temps partagé offre une variété d’expériences qui répond aux aspirations de nombreux actifs. Attention, ce nouveau mode regroupe différentes situations. Reste donc à trouver le statut qui convient.

Mélanie Mermoz

Vous souhaitez changer de vie, mais vous ne trouvez pas d’emploi qui corresponde à vos compétences dans les ressources humaines, l’informatique… Pour de nombreuses PME, ces compétences sont nécessaires mais leur taille ne permet pas d’employer un salarié à temps plein. Le travail à temps partagé est une solution qui répond aux aspirations de mouvement et d’autonomie croissantes chez les travailleurs et aux besoins des entreprises. « La pandémie a eu un impact énorme sur la manière de travailler. Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes qui se lancent dans le temps partagé. Si certaines personnes y ont été forcées par un licenciement, cela répond aussi à la volonté de partager son travail en différentes activités », explique David Bibard, fondateur du portail du temps partagé (www.le-portail-du-temps-partage.fr).

Les groupements d’employeurs

Des solutions variées existent avec des statuts plus ou moins protecteurs. Il est tout d’abord possible de lancer son activité en indépendant, via une microentreprise ou une entreprise individuelle. Cette nouvelle forme d’entreprise a été créée par la loi du 14 février 2022, elle remplace l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (Eirl) et offre davantage de protection du patrimoine personnel. Attention toutefois à s’assurer que l’activité indépendante vous convient. Il faut, en effet, trouver ses clients soi-même et ne pas être phobique des démarches administratives. Une fois la vitesse de croisière atteinte, il est possible d’obtenir malgré l’indépendance une certaine sécurité. « J’ai cinq ou six clients réguliers, certains depuis le lancement de mon activité de contrôleur de gestion il y a dix ans. Si je perds un contrat, il me reste les autres », apprécie David Bibard.

Il est aussi possible d’exercer cette activité à temps partagé comme salarié. La solution la plus simple est alors d’être multi-employeurs. Encore faut-il pouvoir faire coïncider ses différents contrats. Autre possibilité, travailler pour un employeur unique qui vous met à disposition de plusieurs sociétés. C’est ce que permettent les groupements d’employeurs. Ceux-ci sont nés dans le monde agricole pour répondre aux besoins de saisonniers, ils ont été officialisés en 1985. Près de quarante ans après l’adoption de la loi les encadrant, ils ne sont pas limités à la seule agriculture, mais existent aussi dans la culture, l’animation… Selon la Fédération nationale des groupements d’employeurs (FNGE), il existe actuellement 711 groupements d’employeurs en France, ils emploient 16 600 salariés, dont 70 % en CDI.

Autre solution moins connue et plus récente, l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Contrairement aux groupements d’employeurs, qui sont des associations loi 1901, il s’agit de sociétés qui mettent des personnels qualifiés à la disposition d’entreprises qui n’ont pas la taille ni les capacités de les employer seules. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi exercer l’activité d’ETTP. Si les missions sont ponctuelles, les salariés mis à disposition sont, eux, en CDI.

droit du travailtemps de travail
Le Figaro

Le Covid-19 fera-t-il autant de morts en 2022 qu'en 2020 et en 2021 ?

Vincent Bordenave

LA VÉRIFICATION - Si l'épidémie recule dans le monde entier, elle continue de faire des ravages. L'épidémiologiste Antoine Flahault estime que le bilan de l'année 2022 pourrait être aussi lourd que les années passées. Est-ce crédible ?

LA QUESTION. Le Covid-19 ne fait plus que rarement la Une des journaux. Mieux encore, alors que les beaux jours s'installent, l'épidémie semble même parfois être relégué aux oubliettes. Pourtant plus d'une centaine de personnes meurent chaque jour en France de la maladie... Selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, 2022 pourrait être aussi macabre que ne le furent 2020 et 2021 avec plus de 60.000 morts. Est-ce un chiffre crédible ?

VÉRIFIONS. Selon le décompte de Santé Publique France, on recense près de 22.000 morts du Covid dans le pays depuis le 1er janvier. Si on projette mathématiquement ce total sur 365 jours, on arrive en effet à 66.000 morts à la fin de l'année. Soit sensiblement le même nombre que les deux années précédentes.

L'exercice est néanmoins périlleux. Rien ne permet de préjuger de ce qui se passera dans les prochaines semaines. Le pic de mortalité pour 2022 a été atteint en février avec un total de 340 morts par jour (calculé sur une moyenne de sept jours glissants) et la circulation du virus n'a cessé de ralentir depuis, et avec elle la mortalité. Elle fluctue depuis début mars entre 100 et 140 décès quotidiens. Qu'en est-il si on compare la mortalité aux mêmes dates ? En 2020, au 1er mai, le virus ne circulait que depuis quelques semaines et avait déjà fait 23.000 morts, soit un total équivalent à celui de 2022 ! Et en 2021, la France avait traversé un hiver sans fin et plus de 40.000 personnes étaient mortes du Covid-19 à la fin des vacances de printemps. Sur le plan strictement comptable, la situation en 2022 n'est donc pas du tout comparable.

Pour parvenir à 66.000 morts en 2022, il faudrait atteindre sur l'année une moyenne lissée quotidienne de 180 morts par jour. Impensable sans un fort rebond épidémique, ce qui ne semble pas à l'ordre du jour, pour le moment. L'épidémie a en effet franchi un second pic début avril et la circulation du virus ralentit à nouveau sur le territoire. En toute logique, la mortalité devrait continuer à reculer dans les prochaines semaines.

À lire aussiCe que révèle l'enquête des autorités sanitaires sur les pratiques de l'IHU du Pr Didier Raoult

«La tendance actuelle et aussi celle prévue pour le mois de mai sont plus favorables que celle des premiers mois de l'année», reconnaît Antoine Flahaut. «Mais en 2020, La mortalité avait peu augmenté entre la mi-mai et la fin octobre 2020 avant d'atteindre à nouveau des niveaux très élevés entre novembre et décembre.» Rappelons en outre que l'été 2021 avait été marqué par une reprise forte de l'épidémie sous l'impulsion du variant Delta. La mortalité était alors remontée à 100 morts par jour quand elle avait chuté à une quinzaine au début de l'été.

Cet exercice de projections est donc extrêmement périlleux. On ne sait pas si un nouveau variant va arriver dans les prochaines semaines. On ne sait pas non plus de quelle manière l'immunité collective acquise, grâce aux vaccins et aux contaminations passées, pourra être amenée, ou non, à diminuer. La protection des vaccins semble effectivement s'affaiblir avec le temps, mais comme le virus circule beaucoup, un grand nombre d'individus sont contaminés, ce qui «booste» a priori leur système immunitaire. Si cela ne sera pas suffisant pour éradiquer la maladie, rien n'indique qu'il ne maintient pas un niveau très élevé de protection contre les formes graves de la maladie.

À lire aussiLe difficile calcul de la mortalité pendant la pandémie de Covid-19

Au-delà de ces chiffres, il y a un autre paramètre essentiel à prendre en compte. Les dizaines de milliers de morts de 2020 et 2021 l'ont été en dépit de restrictions extrêmes pour la population. En 2020, le pays a été totalement confiné jusqu'au 11 mai. En 2020, les restaurants sont restés fermés jusqu'au 19 mai et le pays était sous couvre-feu jusqu'au 30 juin. En 2022, le pays a pu lever toutes les restrictions qui pesaient encore sur les Français et celles-ci étaient déjà bien moins contraignantes, grâce à la vaccination. Nous vivons désormais sans masque, excepté dans les transports, et sans passe sanitaire. Les restaurants et les discothèques sont ouverts sans limitation, et aucun rassemblement n'est empêché. Les contextes sont donc très différents et difficilement comparables.

En dépit de ce relâchement quasi-total, la pression sur le système de soin est retombée à des niveaux acceptables. Les hospitalisations restent élevées, mais les admissions en soin critique ont beaucoup diminué, alors même que le virus continue de circuler activement. La meilleure démonstration de l'efficacité du «bouclier vaccinal» pour retrouver une vie normale.

À lire aussiCovid-19: Pékin sous la menace d’un confinement

Mais que nous réserve encore 2022 ? D'autres sous-variants d'Omicron viendront-ils à leur tour frapper l'Europe de l'ouest ? Quand et avec quelle ampleur ? «Nul ne sait répondre à ces questions, explique Antoine Flahault. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas mieux nous préparer et chercher à mieux anticiper».

En résumé, en faisant le choix de vivre avec le virus nous savions que le Sars-CoV-2 continuerait de tuer dans les mois et les années à venir. Il n'est d'ailleurs pas question de s'habituer à la centaine de morts quotidiens qu'engendre ce virus. La recherche de traitements et de nouveaux vaccins reste donc indispensable. Mais l'impact du virus sur nos vies n'est plus comparable, c'est pourquoi la quasi-totalité des restrictions ont été levées. «Nous n'en avons pas terminé avec cette pandémie et rien n'indique aujourd'hui que la sévérité absolue du coronavirus diminue, conclut l'épidémiologiste. Les vaccins protègent très efficacement contre les formes graves et les décès, mais face à des virus hautement transmissibles, il leur est difficile de contrer seuls un nombre absolu élevé de décès. D'où mes appels répétés à lancer un grand plan européen pour l'amélioration de la qualité de l'air intérieur.»

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'Humanité

Respiration : à chaque type de yoga ses bienfaits

Actu

Stress, quotidien effréné, sentiment de vivre en apnée... Et si on réapprenait à respirer ? Voici quelques techniques simples et efficaces pour retrouver conscience de son souffle et son équilibre physique et émotionnel.

Marie Mersier

Souffle court et disharmo- nieux, rythme cardiaque qui s’emballe… il est parfois nécessaire de réapprendre à respirer, ce que l’on peut faire notamment grâce à l’un des aspects clés du yoga, le « pranayama » ou science de la respiration. Apprivoiser en conscience le mouvement de l’air qui entre et sort de notre corps a d’innombrables bienfaits sur la santé et le bien-être : diminution du stress, vitalité augmentée, sommeil apaisé, concentration boostée.

Le bébé respire avec le ventre, mais, en grandissant, l’être humain prend l’habitude de respirer avec le haut du corps. Alors, pour commencer, la respiration abdominale sera une précieuse ­alliée, car elle stimulera notre sens de l’observation sur nos mécanismes respiratoires. Plus ample que la respiration thoracique, la respiration ventrale stimule le diaphragme, donc les poumons, pour offrir une meilleure oxygénation et un massage des organes abdominaux. On peut la pratiquer assis ou allongé, une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. On inspire par le nez durant cinq secondes en gonflant le ventre au maximum, et l’on expire – également cinq secondes – en le rentrant le plus possible. À l’inspiration, on visualise des images positives, ce que l’on souhaite ­accueillir dans sa vie, à l’expiration on imagine ce dont on ne veut plus. Cinq à dix minutes par jour suffisent pour se reconnecter en douceur et confiance.

Recommandée pour les débutants et efficace sur le stress, la respiration carrée, ou « samavritti », consiste à inspirer, suspendre son souffle à poumons pleins, expirer et suspendre son souffle à poumons vides sur des temps égaux (par exemple sur 2, 4 ou 6 temps). Elle se répète de 5 à 10 fois.

souffle et cortisol

En stimulant les deux hémi-sphères du cerveau, la respiration alternée, ou « nadi shodhana », calme le mental et favorise la concentration. Sauf contre-indications médicales, tout le monde peut la pratiquer, à tout moment de la journée. De nombreuses vidéos se trouve en ligne afin de se familiariser. Voici la marche à suivre. Assis en tailleur, le pouce droit appuie sur la narine droite afin de la bloquer et l’annulaire droit fait la même chose sur la narine gauche. On commence par expirer à gauche en bouchant uniquement la narine droite, on inspire tout de suite à gauche et sur 4 temps, puis on ferme la narine gauche, on ouvre à droite, on expire et on inspire sur 4 temps. Ensuite, on ferme la narine droite, on expire de nouveau à gauche, on inspire, et ainsi de suite pendant plusieurs cycles. En version avancée, il est possible de faire des rétentions d’air entre l’inspiration et l’expiration, d’augmenter les ratios de temps ou la durée des cycles.

Enfin, alliée des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, la respiration en « cohérence cardiaque » a des effets bénéfiques à court et long terme. Le principe :  des inspirations et expirations de cinq secondes, durant cinq minutes et trois fois par jour. De préférence dès le matin, au moment où la sécrétion de cortisol est la plus importante (1). Autant d’outils à intégrer dans sa routine, avant même d’en ressentir le ­besoin et de finir en apnée. Mieux respirer, c’est mieux vivre.

Reconnaître la chlamydia, infection silencieuse qu’il vaut mieux prévenir que guérir

Maladie de plus en plus courante chez les moins de 30 ans, la chlamydia n’est pas sans danger. D’ailleurs, si l’infection n’est pas soignée, elle risque d’entraîner des problèmes de fertilité, des complications lors de la grossesse ou être transmise au nouveau-né. D’où l’importance d’un dépistage précoce.

Elles courent, elles courent, les maladies d’amour. Depuis quelques années, la France connaît une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi les plus courantes, on relève le VIH/sida, l’herpès, les hépatites B et C ou encore la gonococcie. Mais une autre se démarque par sa fulgurante progression : l’infection à Chlamydia. Selon le bulletin de santé publique publié en décembre 2020 par Santé publique France, le nombre de diagnostics positifs en secteur privé a augmenté de 29 % entre 2017 et 2019. Dans un nouveau bilan publié en décembre dernier, les chiffres étaient en légère diminution de 6 % sur 2,3 millions de dépistages en 2020. Dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les résultats sont plus encourageants, avec une baisse de 30 %, sur 258 000 tests.

La transmission de la bactérie Chlamydia trachomatis peut s’opérer lors d’un rapport non protégé, qu’il soit vaginal, anal, oral ou par simple contact. Parfois silencieuse, la chlamydia peut faire apparaître certains symptômes, très incommodants, qui sont les mêmes pour l’homme et la femme, tels que des brûlures, des douleurs urinaires ou des picotements. Si la maladie n’est pas dangereuse au premier abord, il est quand même nécessaire qu’elle soit prise en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Alors qu’il est encore rare – mais pas exclu – que la chlamydia puisse porter atteinte à la stérilité de l’homme, la femme, souvent asymptomatique, est plus exposée à ce risque. La bactérie, qui se niche dans le col de l’utérus, vient ensuite causer une réaction inflammatoire sur les trompes de Fallope, pouvant possiblement les boucher et entraîner la stérilité.

Traitement par antibiotiques

Là ou le bât blesse, c’est qu’une femme infectée et enceinte (risque accru de grossesse extra-utérine et de fausse couche) peut transmettre la chlamydia au nouveau-né lors de l’accouchement. Cette transmission risque de lui causer une conjonctivite ou, plus grave, une pneumonie néonatale. Si la mère connaît son infection, la surveillance et la prise en charge seront évidemment meilleures. C’est pourquoi il est fondamental de se faire tester, non seulement après des rapports non protégés avec des partenaires « inhabituels », mais aussi durant la grossesse.

Si le dépistage est positif, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’une femme enceinte, plusieurs traitements par antibiotiques sont possibles. Le médecin pourra prescrire une dose de 1 gramme d’azithromycine, de 100 milligrammes de doxycycline à prendre sur une semaine ou encore de l’érythromycine 500 milligrammes pendant deux semaines en cas de grossesse. Enfin, le plus important est d’informer les personnes potentiellement concernées, pour mettre fin à la transmission de la bactérie.

Bien-être
France24 - Monde

L'actu en dessin : la réélection d’Emmanuel Macron, vue de l’étranger

Publié le : 29/04/2022 - 11:53

FRANCE 24 Suivre

Après une campagne pour le moins atone, et devant le scénario répété d’un second tour entre Emmanuel Macron et la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, les Français ont finalement tranché en votant pour Emmanuel Macron pour un second mandat présidentiel. L’écart des voix se rétrécie toutefois dangereusement, confirmant l’influence croissante de l’extrême-droite sur le paysage politique français.

Emmanuel Macron a été réélu, dimanche 24 avril, président de la République française en recueillant 58,55 % des suffrages exprimés lors du second tour du scrutin, contre 41,45 % pour la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. 

Si une partie de l’électorat français ne se satisfait pas de cette réélection, les dirigeants étrangers, et européens en particulier, ont en grande majorité salué sa victoire. Mais le président réélu va devoir sérieusement affronter les divisions chaque fois plus profondes de la société française, les colères sociales qu’il n’a pas réussi à éteindre, les grands enjeux internationaux et le défi climatique. 

Pour symboliser ce défi et le travail qui l'attend, le dessinateur néerlandais Tjeerd Royaards l'a ainsi imaginé pour Cartooning for Peace un tube de colle en main face à des débris de verre tricolores. 

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR guerre en ukraine

Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie

LE FIL DU 21 AVRIL

Joe Biden doute de la chute de Marioupol, annonce une aide supplémentaire à Kiev

LE FIL DU 20 AVRIL

Le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev

Le Monde

Les forces israéliennes arrêtent deux suspects après une attaque meurtrière en Cisjordanie

Après avoir tiré sur un garde israélien, vendredi, les assaillants avaient pris la fuite en voiture et les forces israéliennes avaient aussitôt lancé une chasse à l’homme pour les retrouver. Un Palestinien a été tué par balles dans la nuit de vendredi à samedi lors d’une de ces opérations de recherche.

Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté, samedi 30 avril, les auteurs présumés d’une attaque meurtrière la veille dans le nord de la Cisjordanie occupée, a annoncé la police dans un communiqué. Vendredi soir, deux assaillants ont tué par balle un garde israélien qui était en faction devant l’un des accès de la colonie israélienne d’Ariel (nord).

Les deux suspects ont été arrêtés avec leurs armes dans le village palestinien de Qarawat Bani Hassan, au nord-ouest d’Ariel, a précisé l’armée.

Après avoir tiré sur le garde, les assaillants avaient pris la fuite en voiture et les forces israéliennes avaient aussitôt lancé une chasse à l’homme pour les retrouver.

Près de 58 milliards de dollars en vingt ans : l’impact de l’occupation israélienne sur l’économie palestinienne selon l’ONU

« Il n’y a pas de terroriste qui nous échappera et avec qui nous ne réglerons pas nos comptes (...) Ensemble nous vaincrons », a déclaré dans un communiqué le premier ministre israélien, Naftali Bennett, après l’annonce de la capture des deux suspects.

L’attaque a été revendiquée samedi par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. Elle « a été menée en réponse aux violations commises par le gouvernement d’occupation à Jérusalem », écrit le groupe dans un communiqué. Une allusion aux affrontements entre policiers israéliens et des Palestiniens qui ont fait depuis deux semaines près de 300 blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. L’esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l’islam et le plus sacré du judaïsme sous son nom de mont du Temple.

Israël déploie l’armée pour boucler la Cisjordanie après de violents heurts sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est

Chasse à l’homme dans le nord de la Cisjordanie

Lors de ces heurts, la police israélienne s’est déployée sur l’esplanade dont elle contrôle les accès et a aussi pénétré une fois dans la mosquée Al-Aqsa, en lançant des gaz lacrymogènes, suscitant les condamnations de Palestiniens et de pays musulmans. Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, a menacé samedi d’une « grande bataille » contre Israël en cas de nouvelle « agression » des forces israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa.

Entre vendredi et samedi soir, les forces de sécurité israéliennes, qui avaient été renforcées, s’étaient lancées dans une chasse à l’homme dans le nord de la Cisjordanie pour retrouver les suspects de l’attaque d’Ariel. Les soldats ont procédé à des arrestations et saisi des armes notamment dans le village palestinien de Bruqin à l’ouest d’Ariel, et dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, selon l’armée. Un Palestinien d’une vingtaine d’années, Yahya Adwan, a été tué par balles dans la nuit de vendredi à samedi lors d’une de ces opérations de recherche, dans la localité d’Azzoun, à une vingtaine de kilomètres d’Ariel.

Israël et les territoires palestiniens face à une recrudescence des tensions après l’attaque de Tel-Aviv

Des heurts ont éclaté après ses funérailles samedi à Azzoun entre des Palestiniens et des soldats israéliens. Trois Palestiniens ont été blessés par balles dans les jambes et hospitalisés, a rapporté le Croissant Rouge palestinien. L’armée israélienne a, elle, fait état d’une « violente émeute », lors de laquelle des dizaines de Palestiniens ont attaqué des soldats à coups de pierres et de pneus enflammés.

La mort du garde en Cisjordanie porte à quinze le nombre de personnes tuées dans des attaques anti-israéliennes depuis le 22 mars. Entre le 22 mars et le 7 avril, quatorze personnes ont été tuées dans des attaques en territoire israélien. Dans la foulée, l’armée israélienne a mené plusieurs opérations en Cisjordanie émaillées de heurts meurtriers. Au total, vingt-sept Palestiniens et trois Arabes israéliens ont été tués, dont des assaillants.

Environ 475 000 Israéliens habitent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales au regard du droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent dans ce territoire.

Du rêve d’un « Etat juif et démocratique » à la colonisation de la Cisjordanie, que reste-t-il du sionisme ?

Le Monde avec AFP

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro

«J’aime avoir le sentiment de devoir repartir de zéro»: Alessandra Sublet lancée dans sa nouvelle vie de comédienne

La future ex-animatrice de télévision joue dans sa première fiction, Handi Gang, aux côtés du sportif Théo Curin.

Le destin tient parfois à peu de chose. Pour Alessandra Sublet, c’est le désir de la réalisatrice Stéphanie Pillonca de travailler avec elle qui a donné une nouvelle orientation à sa vie. La metteuse en scène n’imaginait pas quelqu’un d’autre pour incarner Nina, l’un des personnages principaux de sa fiction Handi Gang, adaptée du livre éponyme. Le rôle d’une mère célibataire serveuse et dévouée à Sam, son fils de 17 ans. Si ce dernier débute sa crise d’adolescence comme n’importe quel jeune, il a toutefois la particularité de se déplacer en fauteuil roulant.

» LIRE AUSSI - «Je souhaite me consacrer à d’autres projets»: Alessandra Sublet met un terme à sa carrière d’animatrice télé

Une vraie connexion

Stéphanie Pillonca a patiemment dû convaincre l’animatrice d’accepter ce défi qu’elle refusait catégoriquement. « J’avais un problème de légitimité, confie-t-elle. Mais ma fille m’a dit “qu’est-ce que tu as à perdre?” Et je me suis surprise moi-même. » La réalisatrice avait raison: elle incarne cette maman avec un naturel déconcertant. La connexion avec Théo Curin, qui joue son fils, est également évidente. Le nageur handisport, amputé des quatre membres après une méningite foudroyante, fait aussi ses débuts d’acteur dans le rôle de cet adolescent qui tente de vivre comme les autres, malgré le manque d’accessibilité de son lycée. Jusqu’au jour où il décide de se révolter et monte, avec ses copains porteurs de handicaps, le Handi Gang pour faire changer la donne.

» LIRE AUSSI - Enquête: le parcours d’obstacles du handicap à la télévision

Des acteurs en situation de handicap

Une histoire sans pathos, bourrée d’énergie et d’espoir qui a séduit celui qui vient de sortir le livre La Chance de ma vie (Flammarion): «On voit dans le film des scènes encore rares en France à la télévision ou au cinéma, comme un handicapé qui se fait casser la gueule ou qui répond à ses profs, explique Théo Curin. D’habitude, les personnes porteuses de handicap dans les séries ne font pas de vagues. Là, c’est la vraie vie, et c’est ce qui me plaisait. Je savais qu’il n’y aurait pas beaucoup d’opportunités comme celle-là.» Juste après la diffusion de la fiction, TF1 proposera un documentaire sur Théo Curin intitulé Ma différence, ma force .

«C’est la première fois dans une fiction que l’on mélange sur un même plateau des acteurs chevronnés et débutants avec des jeunes en situation de handicap lourd» 

Stéphanie Pillonca

Stéphanie Pillonca, qui a réalisé de nombreux films sur le handicap, dont Apprendre à t’aimer sur M6, est consciente de la chance que lui offre TF1 de faire jouer des personnes différentes - dont une autiste Asperger, un malentendant ou encore un malvoyant - et, par ce biais, de faire évoluer les mentalités. «C’est la première fois dans une fiction que l’on mélange sur un même plateau des acteurs chevronnés et débutants avec des jeunes en situation de handicap lourd: c’est inouï! Chacun de mes films est un combat et je sais ce que celui-ci peut réussir à ouvrir dans le cœur des gens…»

» LIRE AUSSI - Apprendre à t’aimer brise les préjugés sur M6

Une nouvelle vie de comédienne

Cette première expérience d’actrice a transcendé Alessandra Sublet. Son bonheur de jouer a été tel qu’elle vient d’annoncer qu’elle a décidé d’abandonner l’animation pour la comédie seulement quelques mois après ce tournage.

 « Lors de ma première scène, j’ai eu le sentiment de devoir repartir de zéro. J’aime ça, c’est un peu l’histoire de ma vie »

Alessandra Sublet

«Lors de ma première scène, j’ai eu le sentiment de devoir repartir de zéro, confie-t-elle. J’aime ça, c’est un peu l’histoire de ma vie. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu la sensation de réussir à relever un nouveau challenge. Je l’ai vécu dans mon métier pendant vingt ans mais moins maintenant. J’ai retrouvé ça avec la comédie, où il y a cent fois plus d’adrénaline… J’ai hâte d’avoir les mains dans le cambouis et j’ai plein d’idées!» Elle travaille justement actuellement sur l’adaptation de son livre T’as le blues baby? dans laquelle elle tiendra un rôle. À suivre...

» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur  Facebook et Twitter .

Le Figaro

Interdire ou autoriser le burkini ? Le maire de Grenoble laisse planer le doute

Éric Piolle estime que «ce qui est la marque du patriarcat, c'est l'injonction à se couvrir ou se découvrir». Une décision sera prise en conseil municipal «avant l'ouverture des piscines en juin», a-t-il fait savoir.

C'est dans une lettre de quatre pages que le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, a décidé d'interpeller vendredi le président de la République réélu Emmanuel Macron. Urgence climatique, réforme des retraites, libertés d'association, laïcité... Parmi les thèmes abordés, une phrase a en particulier retenu l'attention des grenoblois et de personnalités politiques locales. Une phrase qui, à l'approche de l'été, est de nature à relancer le débat sur le port du burkini dans l'espace public.

À lire aussiHélé Béji: «Le voile est-il archaïque ou postmoderne?»

«À Grenoble, nous veillerons à ce qu'aucun règlement intérieur d'aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination», écrit l'élu EELV, sans nommer un quelconque vêtement ou symbole religieux. Est-ce à dire qu'il compte autoriser dans les piscines grenobloises le maillot de bain couvrant, censé permettre aux femmes musulmanes de se baigner sans déroger à la «pudeur islamique» ? Interrogé en ce sens par le quotidien régional Le Dauphiné , Éric Piolle laisse deviner sa préférence pour une autorisation, sans franchir le pas pour le moment.

«Nous considérons que ce qui est la marque du patriarcat, c'est l'injonction à se couvrir ou se découvrir», affirme-t-il avant d'expliquer vouloir «regarder la pertinence de ces interdits qui ne font pas avancer et qui ne respectent pas la liberté de pratiquer ou non une religion.» Selon lui, «ces questions restent là parce qu'elles ne sont pas tranchées. Quand il y a confusion, cela perpétue le débat et donne un levier à l'islam politique qui cherche à avancer des pions, mais aussi laisse cours à de nombreux discours qui cachent mal leur racisme antimusulman.» Éric Piolle assure que le sujet sera abordé lors du conseil du mois de mai et que la décision sera prise «avant l'ouverture des piscines en juin».

À lire aussi«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

Ses déclarations n'ont pas tardé à faire réagir l'opposition. Alain Carignon, ancien maire de Grenoble de 1983 à 1995, ministre de l'Environnement sous Jacques Chirac et désormais membre de l'opposition au conseil municipal de Grenoble, y voit une officialisation de l'autorisation du burkini. «Aujourd'hui Éric Piolle officialise qu'il proposera l'autorisation du Burkini dans les piscines le 16 mai prochain au Conseil Municipal : j'appelle les Grenoblois à venir ce jour-là exiger un référendum. Il n'est pas mandaté pour soutenir l'islamisme politique», écrit-il dans un tweet publié vendredi soir.

Ce n'est pas la première fois que le maire de Grenoble laisse planer le doute sur sa position au sujet du Burkini. En 2019, des manifestantes du collectif Alliance citoyenne avaient investi des piscines grenobloises, vêtues de burkinis, alors que le règlement intérieur le leur interdisait. S'il avait condamné la manifestation, l'élu n'avait pas tranché sur la possibilité de porter ou non un burkini, ce qui lui avait été vivement reproché.

«Je n'ai pas a regarder votre maillot»

L'été dernier, au micro de France Inter, il expliquait que «le burkini dans les piscines n'est pas un problème de laïcité». «Je n'ai pas à regarder votre maillot. Vous vous habillez comme vous voulez tant que vous respectez les règles d'hygiène et de sécurité», poursuivait-il.

Plus récemment, en février dernier, Éric Piolle a affiché son soutien aux Hijabeuses, un collectif qui défend le droit des femmes à jouer au foot en portant un voile, en précisant sa volonté de réfléchir au port du burkini. «La majorité que je conduis à Grenoble s'est engagée dans un processus de réflexion et de formation», expliquait-il sur Twitter avant d'affirmer à nouveau vouloir rendre sa position publique «avant l'ouverture des piscines d'été».

À lire aussiPrésidentielle 2022: Marine Le Pen peine à dissiper le flou sur le voile

Une déclaration qui lui a valu l'opposition dans son propre camp, chez plusieurs anciens adjoints au maire qui se définissent comme les «compagnons de route et terreau des rouges/verts grenoblois». Des personnalités proches des idées sociales et écologistes d'Éric Piolle, donc, mais qui s'opposent «à l'idée de satisfaire les revendications de l'Islam politique», écrivent-ils dans un texte joint à une pétition visant à supprimer les questions liées au burkini de l'ordre du jour du conseil municipal.

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement

Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.

Regarder la vidéo
Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI

Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 29/04/2022 - 13:57

FRANCE 24 Suivre Claire BONNICHON Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". La France a appelé le Mali à "reconsidérer" sa décision.

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali

"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué. 

Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24

 

"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."

L'ONU "profondément consternée"

L'ONU s'est dite, vendredi 29 avril, "profondément consternée" par la suspension définitive de RFI et France 24, au Mali et s'inquiète plus largement des atteintes à la liberté de la presse et d'expression de la part de l'autorité de transition.

"Nous demandons à l'autorité militaire de transition du Mali d'annuler cette interdiction et de permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme lors d'un briefing de l'ONU à Genève.

"Ces suspensions ne sont que le dernier acte d'une série d'actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d'expression au Mali et cela se produit à un moment où il faut plus de supervision et non pas moins", a souligné Ravina Shamdasani.

La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français. 

>> À lire aussi : Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner. 

Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24". 

FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours. 

Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies. 

La France fait part de sa "vive préoccupation"

La France a appelé, jeudi 28 avril, le Mali à "reconsidérer" la suspension définitive de RFI et France 24. 

"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Mode d'emploi

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

L'Humanité

Un tour de passe-passe, le joint ?

Actu

Des infiltrations entre les murs et la baignoire, le lavabo ou encore l’évier ? N’attendez pas le plombier pour agir. Refaire des joints protecteurs n’est pas si sorcier.

Marcel Guedj

Soumis aux projections d’eau, les joints d’étanchéité au silicone qui protègent les murs et les meubles en périphérie des lavabos, baignoires ou éviers, finissent par moisir et/ou se décoller. Dégradés, ils perdent de leur efficacité, sans parler de leur aspect désastreux ! Avant de les remplacer, il faut enlever les joints défectueux et bien nettoyer l’emplacement, car on ne peut pas se contenter de supprimer uniquement les parties endommagées ou de remplacer les parties manquantes.

Après avoir fait place nette, passez à la pose du nouveau joint en silicone, une pâte en cartouche, dont l’application se fait avec un pistolet spécial, dit pistolet extrudeur, au maniement assez simple. La cartouche est équipée d’une canule qui, entaillée en biseau (au cutter) pour donner au joint l’épaisseur voulue, permet de déposer un cordon continu de produit en appuyant sur la gâchette du pistolet. Le plus difficile consiste à déplacer le pistolet régulièrement sans trembler ni donner d’à-coups pour obtenir un joint régulier sur toute la longueur. Mais le coup de main s’acquiert vite. Et puis, les petites irrégularités d’épaisseur ne sont pas bien graves, d’autant que l’on égalise le joint en le lissant en finition, ce qui contribue à bien l’appliquer dans l’angle.

Article sans titre

1 Supprimer le joint défectueux de préférence avec un grattoir en plastique pour ne pas rayer l’émail.

2 Enlever les résidus de joint et nettoyer l’emplacement avec un chiffon humide.

3 Dégraisser avec un peu d’acétone déposée sur un chiffon.

4 Monter la cartouche de joint sur le pistolet et découper son embout au cutter.

5 Visser la canule fournie sur l’embout de la cartouche et découper son extrémité en biseau selon la largeur du joint souhaitée.

6 Déposer le joint en déplaçant le pistolet sur toute la longueur.

7 Sans attendre, lisser le joint avec le doigt que vous aurez trempé dans de l’eau ou dans du produit vaisselle.

8 Laisser sécher le temps indiqué sur la cartouche de joint en silicone (en général 24 heures).

Attention aux vapeurs toxiques

L’acétone est un solvant efficace mais toxique, irritant pour la peau, l’appareil respiratoire et les yeux, et de surcroît inflammable. À manipuler avec précaution, avec un masque et des gants, dans une pièce aérée.

Bricolage
Le Monde

Football : le Real Madrid sacré champion d’Espagne pour la 35e fois de son histoire

Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l’histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football.

Leader du début à la fin, le Real Madrid a raflé la 35e couronne nationale de son histoire contre l’Espanyol Barcelone (4-0), samedi 30 avril, quatre jours avant la fin du championnat, faisant de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats.

Sans la plupart des cadres, laissés au repos avant la demi-finale retour de Ligue des champions contre Manchester City mercredi, le Real a signé un festival pour porter l’estocade : deux buts du jeune Rodrygo (33e, 44e), un troisième de Marco Asensio (55e), et un dernier de l’inévitable Karim Benzema (81e), meilleur buteur et meilleur passeur de Liga.

Les Madrilènes sont champions avec 17 points d’avance sur leur dauphin provisoire, le Séville FC, accroché 1-1 par Cadix vendredi.

Entré à l’heure de jeu, Benzema, porteur du brassard durant toute la saison, a accompagné Marcelo, capitaine officiel et titulaire samedi, soulever le trophée devant les près de 80 000 spectateurs du Santiago-Bernabéu. Et ce sont 250 000 supporters qui sont attendus en soirée à la fontaine Cibeles, traditionnel lieu de célébration des sacres du Real à Madrid.

Le Real Madrid, en quête de renaissance et d’identité

Marcelo Vieira en légende

Pour Marcelo Vieira, ce titre a une saveur particulière : remplaçant de Ferland Mendy toute la saison, le latéral brésilien a dépassé samedi la légende Paco Gento et ses 23 sacres, en devenant le joueur ayant glané le plus de trophées au sein du Real Madrid avec 24 titres.

Après deux échecs de Mariano Diaz de la tête (13e, 22e), le vétéran madrilène a servi son jeune compatriote brésilien Rodrygo, qui a ouvert le score (33e) et la voie du titre au Real Madrid, avant de doubler la mise juste avant la pause (44e), encore du droit.

Et au retour des vestiaires, Marco Asensio a accru l’écart à la conclusion d’un contre (55e). Le but d’Isco (72e) a été annulé pour une position de hors-jeu, mais Karim Benzema a eu le temps de marquer le quatrième, sur une remise de Vinicius (81e), pour s’approcher à deux buts de la légende Raul et ses 323 buts.

Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l’histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football : il a vaincu en Italie avec l’AC Milan (2004), en Angleterre avec Chelsea (2010), en France avec Paris (2013) et en Allemagne avec le Bayern (2017), avant de régner sur l’Espagne. Le sorcier italien, 62 ans, a brillamment repris le lourd flambeau laissé par Zinédine Zidane. Vainqueur de la dernière Liga remportée par le Real Madrid au début de la pandémie de Covid-19 en 2020, « Zizou » était parti l’été dernier, lassé par les critiques et le manque de soutien des dirigeants.

Carlo Ancelotti remplace Zinédine Zidane au Real Madrid

« Si je pleure, c’est que je suis heureux »

Avec son savoir-faire, Ancelotti a réussi à construire un cadre sain. Il a gardé une colonne vertébrale d’expérience avec Thibaut Courtois, Casemiro, Toni Kroos, Luka Modric, et Karim Benzema, et a élaboré un cocktail gagnant, avec l’éclosion de Vinicius et Eduardo Camavinga, la confirmation d’Eder Militao et de Ferland Mendy.

« C’est la première fois que je gagne un titre au Bernabéu, et l’ambiance, c’est vraiment quelque chose de spécial. Mes larmes, c’est génétique. Mon père aussi s’émouvait facilement, mon grand-père aussi... Si je pleure, c’est que je suis heureux », a glissé « Carletto », très ému au coup de sifflet final.

Sous ses ordres, le Real s’est emparé de la première place dès la 3e journée de championnat le 28 août, et ne l’a plus quittée pour finir par en faire son trône.

Le Real rêve désormais plus grand. Le club ambitionne de renverser Manchester City mercredi au Bernabéu après l’haletant 4-3 de l’aller pour accéder à la finale et s’octroyer une chance d’ajouter une quatorzième couronne continentale à leur collection.

Le Monde avec AFP

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les recettes d'une cuisine zen et sans gluten

Avec un brin d’information, un placard astucieusement rempli et une pincée d’imagination, l’alimentation sans gluten s’ouvre à de nouveaux horizons gourmands. Voici quelques conseils pour se régaler en oubliant le blé, mais pas la joie de mitonner.

Marie Mersier

Maux de ventre ou de tête, fatigue, ballonnements… l’hypersensibilité, voire l’intolérance au gluten (ou maladie cœliaque) ont nettement affecté la relation gourmande que l’on entretenait avec lui. Un désamour qui a parfois été qualifié d’effet de mode, mais qui est pourtant une réalité, confirmée par des études sur le sujet.

Plusieurs facteurs expliquent cela : la transformation génétique des céréales modernes, qui a eu comme conséquence de rendre le gluten contenu dans ces dernières bien moins tolérable d’un point de vue digestif. Ajoutez à cela un système immunitaire – donc digestif – fragilisé par nos modes de vie modernes, du gluten qui se cache un peu partout car il apporte liant et moelleux. Un sacré mix qui ne fait pas bon ménage.

Autres farines, autres saveurs

En cas de maladie cœliaque ou d’allergie au blé, le gluten doit être strictement proscrit. Si on est hypersensible, le supprimer permettra de retrouver un mieux-être général. Mais, concrètement, comment faire ? On laisse de côté le seigle, l’avoine, le blé et l’orge, et on regarde avec attention la liste des ingrédients de nos courses pour s’assurer que celles-ci ne contiennent pas de gluten (exemple : dans la levure, les fromages à tartiner, les sauces…).

Puis, on remplace certains incontournables (farines, pâtes…) par des alternatives avec lesquelles se familiariser. En ce qui concerne les farines, il existe désormais de nombreuses marques (notamment Markal ou Ma Vie Sans Gluten, en vente sur greenweez.com) qui proposent des farines de riz, pois chiche, châtaigne, ou des préparations pour réaliser un pain maison ou des pâtes à pizza…

Afin de préparer des gâteaux, crêpes, pancakes avec des goûts et textures satisfaisants, il est conseillé de mélanger ces farines et d’y associer parfois de la fécule, de la poudre d’amande ou de la poudre à lever. Et pour le fameux plat de pâtes, l’offre commerciale s’est nettement améliorée ces dernières années, déclinant des pâtes colorées aux légumineuses ou au maïs, des fusillis au sarrasin, des tagliatelles ou spaghettis de riz. Mais, soyons honnêtes, cela aura un léger impact sur le montant du panier de courses.

La bonne idée : plus de légumes et plus de légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches, pois cassés). Alors on fait le plein de céréales sans gluten comme le riz (qu’il soit blanc, noir ou rouge), le millet ou le sarrasin avec lesquels préparer des salades composées ou des poêlées de légumes. S’ils sont en flocons, ils permettront de concocter de délicieux porridges pour le petit déjeuner, bien plus intéressants d’un point de vue nutritionnel qu’une tartine beurrée.

Et puis, imaginez : légumes farcis ou rôtis, salades de lentilles aux herbes fraîches, risotto aux fèves, galettes aux flocons de riz, taboulé de millet, polenta crémeuse, blinis au sarrasin. De même, afin de nourrir votre inspiration, quelques livres pourront rejoindre votre bibliothèque et seront de précieux alliés au quotidien. Par exemple : « Super-recettes sans gluten », aux éditions Mango, ou, plus récemment, « le Livre de la cuisine sans gluten », aux éditions Phaidon (plus onéreux, mais précieux tour du monde de recettes naturellement sans gluten et ne faisant pas intervenir d’ingrédients de substitution). Une vie gourmande et sans gluten est possible !

Carrot cake sans gluten

Ingrédients pour 8 personnes :

Pour le gâteau : 250 g de carottes râpées 60 g de sucre complet 10 g de levure chimique sans gluten 1 pincée de sel 1 c. à café de cannelle en poudre 1 c. à café de gingembre en poudre ½ c. à café de noix de muscade râpée 2 œufs 80 g de farine de riz complet 20 g de fécule de pomme de terre 20 g d’amandes 2 c. à soupe d’huile d’olive 50 g de noix de pécan 30 g de noisettes

Pour le glaçage : 50 g de beurre mou 200 g de sucre glace 100 g de fromage crémeux 1 citron non traitéPréparation : 1 heureDifficulté : facile

  1. Préchauffer le four à 180 °C (thermostat 6).
  2. Dans un saladier, verser les œufs, le sucre complet ainsi que le sel. Mélanger la préparation jusqu’à ce que les œufs blanchissent. Puis éplucher et râper finement les carottes. Pendant ce temps, faire griller les amandes dans une poêle chaude pendant 3 à 4 minutes avant de les mixer. Ajouter les carottes et les amandes en poudre dans le saladier.
  3. Ajouter ensuite les 80 g de farine de riz complet, les 20 g de fécule de pomme de terre, la levure sans gluten et l’huile d’olive. Mélanger la préparation. Ensuite, à l’aide d’un couteau, hacher grossièrement les noix de pécan et les noisettes avant de les ajouter au reste. Une fois la préparation homogène, ajouter les épices.
  4. Verser la préparation dans un moule et enfourner pour environ 30 minutes. Puis laisser refroidir le carrot cake, qui doit encore être fondant à l’intérieur, et préparer le glaçage. Travailler le beurre mou avec le sucre glace. Ajouter le fromage frais et fouetter l’ensemble, mais pas trop longtemps afin que le mélange ne soit pas trop liquide. Étaler le glaçage sur le gâteau refroidi et laisser durcir 12 heures au frigo. Avant de servir, râper un peu de zestes de citron au-dessus du cake.

À l’apéro. Une belgeLes douces soirées de printemps célèbrent le retour des bières en terrasse. Mais cette pause rafraîchissante est souvent synonyme de gluten. En revanche, à la maison, grâce à quelques marques novatrices, pas question de se priver. Fondée en 1891, la Brasserie de Brunehaut propose une gamme de bières bio et sans gluten, dont une blonde légèrement dorée, produite avec de l’orge cultivé dans son propre domaine. Avec sa saveur ronde et épicée, elle comblera les amateurs de cette boisson mousseuse et conviviale dont on se lasse rarement. Bière blonde sans gluten, Brasserie de Brunehaut, 2,08 euros

Tartine. Craquant sarrasinAu petit déjeuner ou en guise de mise en bouche, la tartine est un classique. Fabriquées en France à partir de farine de riz et de sarrasin, ces tartines croustillantes sans gluten seront une parfaite alternative à la tranche de pain grillé. Accompagnés de fromage frais aux herbes, d’une tranche de saumon ou nappés de purée d’amande à l’heure du goûter, ces en-cas exempts d’huile de palme et de sucres ajoutés se dégustent l’esprit léger, sans alourdir la digestion. Tartines craquantes au sarrasin, environ 2,20 euros

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sain
France24 - Monde

Indonésie : de la guerre en Ukraine... à une interdiction de l'exportation d'huile de palme

Publié le : 29/04/2022 - 19:17

Sébastian SEIBT Suivre

L’Indonésie a mis en place, jeudi, son interdiction temporaire de toute exportation d’huile de palme. Cette décision, prise en réaction à la guerre en Ukraine, risque d’avoir des répercussions dans le monde entier, soulignant l’importance de cet oléagineux, souvent décrié pour son coût environnemental.

L’Indonésie a versé de l’huile sur le feu. En pleine flambée des prix alimentaires, le gouvernement a interdit l’exportation d’huile de palme - dont il est le premier producteur et exportateur mondial - à partir de jeudi 28 avril. “J’espère que tout le monde comprendra la nécessité de prendre cette mesure en urgence pour protéger toute la population indonésienne”, a précisé Muhammad Lutfi, le ministre indonésien du Commerce.

Urgence à cause de la guerre en Ukraine. Cet arrêt temporaire des exportations est, en effet, une illustration parfaite de l’effet papillon d'une guerre impliquant deux pays situés à des milliers de kilomètres. “C’est le début d’un effet domino qui pourrait avoir des répercussions économiques et politiques“ bien au-delà des frontières indonésiennes, estime le site The Diplomat, spécialisé dans l’actualité asiatique.

De l’huile de tournesol ukrainienne à l’huile de palme indonésienne

L’huile de palme est en effet présente dans plus de 50 % des produits empaquetés présents dans les grandes surfaces, rappelle la chaîne CNN. Et une pénurie pourrait à terme priver le consommateur de toute une gamme d’articles, depuis sa pâte à tartiner favorite jusqu’à la plupart des shampoings.

Le président indonésien, Joko Widodo, n’a pas pris cette décision par crainte d'une pénurie sur le marché intérieur. “Les raisons ne sont pas agronomiques, puisque localement la production est bien supérieure à la consommation : 49 millions de tonnes produites annuellement, contre 15 millions de tonnes consommées par les Indonésiens”, explique Alain Rival, chercheur à Jakarta pour le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Pour comprendre ce choix, il faut plutôt se tourner vers… l’huile de tournesol. La Russie et l’Ukraine en sont les principaux exportateurs et comblaient, à eux deux, près de 80 % de la demande mondiale. Mais la guerre est passée par là et “la baisse des exportations a eu un effet de substitution en faveur de l’huile de palme, ce qui a eu pour conséquence une forte hausse de la demande et des prix sur le marché international”, détaille Alain Rival. L’huile de palme coûte ainsi 75 % de plus qu’il y a un an à la même période, constate Gro Intelligence, un cabinet d’intelligence économique américain dans une note sur cet arrêt des exportations indonésiennes.

Cette augmentation intervient aussi dans un contexte plus général de hausse des prix des huiles végétales qui ont connu un début d'année difficile. “Il y a eu des problèmes d’effectifs en Malaisie [deuxième producteur d’huile de palme, NDLR], des sécheresses en Argentine [premier exportateur d’huile de soja, NDLR] et au Canada [principal exportateur d’huile de Colza, NDLR]”, indique le Guardian. 

Une pression tarifaire de plus en plus inacceptable pour Joko Widodo. L'huile de palme n’est pas seulement l’ingrédient de base pour la cuisson au sein de foyers les plus modestes. “Elle est aussi de plus en plus utilisée dans le mix énergétique indonésien, notamment en tant que biocarburant et une part importante de la croissance de la consommation interne d’huile de palme vient de là”, explique Victor Baron, chercheur indépendant en agronomie.

Agir avant l’Aïd el-Fitr

Depuis janvier, Jakarta a multiplié les tentatives pour freiner la hausse des prix. L’Indonésie avait mis en place des limitations d’exportation d’huile de palme dès janvier, puis avait instauré des aides pour les foyers les plus modestes pour protéger leur pouvoir d’achat. 

Et maintenant, l’interdiction totale des exportations. Si le gouvernement s’y est résolu, c'est aussi parce que la fête de l’Aïd el-Fitr - qui marque la rupture du jeûne du mois du ramadan - intervient les 2 et 3 mai en Indonésie et que “les autorités voulaient s’assurer qu’il y aurait suffisamment d’huile de palme à un prix abordable dans le pays qui compte le plus de musulmans au monde”, affirme CNN.

Tandis que Joko Widodo espère s’acheter la paix sociale avec cette mesure, le monde se prépare à en subir les conséquences. Il n’y a, en effet, pas de réelle alternative à l’Indonésie, qui à elle seule engrange 56 % de l’ensemble des exportations d’huile de palme. La Malaisie - avec un peu plus de 33 % des exportations totales - se trouve loin derrière. 

Et Kuala Lumpur peut difficilement augmenter sa production. D’abord à cause du Covid-19, qui a poussé le pays a renvoyé un nombre important de travailleurs des palmeraies. Mais outre le manque de main d’œuvre “il n’y a plus non plus de terres supplémentaires disponibles en Asie du Sud-Est”, souligne Alain Rival, du Cirad. Ce qui, par ailleurs, est une bonne nouvelle environnementale puisqu’il “ne faut donc pas s’attendre à une reprise de la déforestation”, ajoute cet expert.

“L’Afrique est un perdant net de la décision indonésienne”

“Tous les pays vont souffrir”, avertit Rasheed JanMohd, directeur de la Pakistan Edible Oil Refiners Association (Association des raffineurs d’huile alimentaire du Pakistan), interrogé par le Guardian. La décision indonésienne va “renforcer davantage l’inflation en commençant par les prix alimentaires”, explique Trinh Nguyen, analyste pour la banque Natixis.

Tous les produits qui contiennent de l’huile de palme vont devenir plus rares, donc plus chers, tandis que la demande pour les produits de substitution (que ce soit les autres huiles végétales ou les produits ne comportant pas d’huile de palme) risque d’exploser, ce qui devrait aussi faire grimper les prix.

L’effet devrait d’abord se faire ressentir en Inde, en Chine et au Pakistan, les trois plus gros importateurs d’huile de palme, rappelle Trinh Nguyen.

Mais l’impact risque d’être particulièrement douloureux sur le continent africain, souligne l’agence Reuters. Il est, en effet, particulièrement dépendant de cette huile traditionnellement peu cher. “L’Afrique est un perdant ‘net’ de la décision indonésienne car le continent importe environ 16 fois plus d’huile de palme qu’il n’en exporte. Comme il y a plus de consommateurs que de producteurs, la balance est franchement négative à très court terme”, précise Tancrède Voituriez, chercheur au Cirad installé au Nigeria.

En outre, “le continent est globalement moins autonome que d’autres régions pour trouver des alternatives à l’huile de palme”, souligne Victor Baron. Il n’y a pas de substitution locale possible et tout doit être importé, contrairement à l’Amérique du Sud, par exemple, qui peut toujours compter en partie sur sa production d’huile de soja.

L’Afrique n’est cependant pas un continent monolithique. “La Côte d’Ivoire, par exemple, produit 543 000 tonnes par an d’huile de palme et en exporte seulement 240 000 tonnes. Elle devrait ainsi être moins touchée que d’autres pays africains”, nuancent Fabienne Morcillo et Sylvain Rafflegeau, correspondants du Cirad de la filière huile de palme.

Pour les pays qui ont le plus à perdre, le seul espoir est que l’Indonésie lève rapidement cette interdiction. C’est tout à fait possible car l’Indonésie reste économiquement très dépendante de ses exportations d’huile de palme. “Elles ont rapporté 20 milliards de dollars en 2020, et se priver trop longtemps de ces revenus risquent d’avoir un effet important sur les finances du pays”, affirme Trinh Nguyen.

Et puis, Jakarta “risque rapidement de manquer de place pour entreposer toute l’huile de palme qui ne sera pas consommée localement”, indique la note des experts de Gro Intelligence. “Le pays exporte généralement 2,3 millions de tonnes d’huile de palme par mois et ne peut en stocker que 2 million”, précise ce cabinet d’intelligence économique. Il estime que le gouvernement devrait lever l’interdiction des exportations au plus tard dans un mois. 

Malgré tout, même en un mois, cette conséquence indirecte de la guerre en Ukraine risque de faire pas mal de dégâts, surtout parmi les populations les plus pauvres pour qui l’huile de palme restait le moyen le moins onéreux de cuisiner.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR CONFLIT OUBLIÉ

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

exportations d'hydrocarbures

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Le Monde

Tout ou rien

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant les options de réduction des émissions de gaz à effet de serre est un rappel à la réalité. Nous savions déjà que l’influence humaine sur le climat avait entraîné un réchauffement planétaire de 1,1 °C en moyenne sur la dernière décennie par rapport à 1850-1900.

Ce nouvel opus nous explique que, malgré des politiques climatiques de plus en plus nombreuses prises dans de nombreux pays, nous sommes loin d’être en route pour limiter le réchauffement à 2 °C, a fortiori à 1,5 °C. Sauf en cas d’action très rapide, soutenue dans le temps et à grande échelle, pour réduire fortement les émissions en 2030 et atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. Ce défi n’est pas hors de portée, c’est le message-clé du dernier rapport, mais il est, de fait, particulièrement ambitieux.

Avons-nous, pour autant, « trois ans seulement pour garantir un monde vivable », comme on a pu l’entendre dans les médias ? Cette affirmation en forme de compte à rebours particulièrement alarmiste ne figure pas dans le rapport. C’est pourtant ce qu’affirmait, dans son titre, la première dépêche de l’Agence France-Presse sur le sujet, publiée à l’instant même où le rapport était rendu public [le 4 avril] : « Emissions must peak before 2025 for “liveable future” » (« Les émissions doivent atteindre un sommet avant 2025 pour qu’un “avenir vivable” soit envisageable »). Abondamment reprise dans les médias nationaux et internationaux, elle sonne comme un nouvel avertissement adressé par la communauté scientifique à l’humanité, assorti d’une date butoir encore plus proche.

Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »

Cette affirmation n’est, cependant, pas cohérente avec les conclusions du rapport, et elle contribue même à en obscurcir les principaux messages.

En premier lieu, elle véhicule l’idée d’un tout ou rien. Soit nous agissons avant 2025, soit c’est la catastrophe. En réalité, les deux précédents rapports du GIEC, sur la science du climat et sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, ont montré que nous subissons déjà, dans toutes les régions du monde, l’intensification des impacts du changement climatique, et que ceux-ci vont aller croissant pour chaque accroissement de réchauffement supplémentaire. En retardant une franche réduction des émissions de gaz à effet de serre et la mise en place de mesures d’adaptation structurantes, nous sacrifions dès maintenant de multiples écosystèmes et l’habitabilité de certaines régions.

Il vous reste 49.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

El País (ESP)

Qué es la fiesta de La Maya de Colmenar Viejo

COMUNIDAD DE MADRID

Tras dos años de parón por la pandemia, el 2 de mayo regresa a la villa madrileña la tradición que da la bienvenida a la primavera protagonizada por seis niñas en altares de flores

La salvaje guadaña de la pandemia, que ha causado estragos incluso en Marte, dejó a Colmenar Viejo durante dos años sin la primaveral fiesta de La Maya. Declarada en 2005 Fiesta de Interés Turístico en la Comunidad de Madrid, La Maya vuelve este 2022 y se celebrará en su fecha habitual: el próximo lunes 2 de mayo. Con unos orígenes inciertos, que ni los más sabios historiadores de esta tierra —Félix Asenjo, Fernando Colmenarejo, Roberto Fernández, entre otros— pueden datar con exactitud, esta fiesta protagonizada por niñas se celebró en las primeras décadas del siglo XX hasta el comienzo de la Guerra Civil española. Pero ¿la celebraban ya, en la Edad Media, los visigodos de los siglos VI-VII enterrados en la necrópolis contigua a la ermita de la Virgen de Nuestra Señora de los Remedios, la patrona del pueblo? ¿O la fiesta data de los días, ya en el siglo XIX, del rey Alfonso XIII? Solo las águilas reales, que sobrevuelan la plaza del Pueblo, presidida por el Ayuntamiento, saben la fecha exacta del comienzo histórico de este festejo. Pero las águilas reales, como su propio nombre sugiere, son muy suyas y no comparten su información ni con los polluelos de sus nidos. La fiesta, tras la Guerra Civil, tuvo una vida vacilante. A finales de los años setenta del pasado siglo el Consistorio de la localidad madrileña impulsó su recuperación, y La Maya fue adquiriendo un auge que ya solo pudo frenar, en 2020, la plaga bíblica de la pandemia.

Según el Diccionario de la Real Academia Española, una maya es la “muchacha elegida entre las más hermosas de un pueblo, un barrio o una calle, en las fiestas de mayo, y que preside los festejos populares”. Las fiestas de mayo, semana arriba o abajo, son las de la primavera que se celebran, con rituales similares, en Colmenar Viejo, en Pinto, en Ciempozuelos y, con rituales diferentes, en miles de lugares de docenas de países del mundo. En la Grecia antigua, hace ya más de tres milenios, se celebraban en la divina Eleusis, regida por Deméter, la diosa suprema de la agricultura.

ampliar foto

La denominación de La Maya —así se anuncia la fiesta, con mayúsculas, en los carteles publicitarios— es en singular, pero participan no una, sino seis mayas, que presiden su altar de flores silvestres y flores de cultivo, montado desde el comienzo de la mañana del mismo día 2 por los familiares de cada una. Las flores las recogen la víspera. Este año, dos altares se montarán en la plaza del Pueblo, otros dos en la calle de la Feria —uno de ellos en la fachada de la ermita de Santa Ana, un edificio con relevancia histórica— y dos más en el pórtico de la calle del Marqués de Santillana. El amplio número de flores silvestres utilizadas da para formar varias alineaciones. Vaya aquí una alineación colmenareña casi fija de flores silvestres: amapolas, lilas, flor de piorno, chupamieles, tomillo salsero, tomillo del señor, madreselva, flor de rábano, laurel, jara y margaritas. También se utilizan flores de cultivo —rosas, claveles, petunias…—, que se colocan alrededor de una colcha, utilizada como fondo del altar. Las flores silvestres se colocan a modo de alfombra como umbral del altar.

La maya preside su gran altar. La edad del cortejo de sus acompañantes va de los tres a los 14 años. Pero, a vista de pájaro, parece que predominan las niñas de ocho, 10 y 12 años. Y entre las mayas ya participa algún que otro niño mayo del mismo modo que, en la viril, infantil y también juvenil fiesta de La Vaquilla —la homóloga de la fiesta de La Maya para niños y jóvenes—, también participa alguna niña, heredera de los triunfos en los ruedos de la torera Cristina Sánchez.

ampliar foto

El atuendo incluye enaguas blancas, camisa blanca de mi esperanza que canta Ana Belén, y un mantón de manila, colocado del revés quizá en homenaje al cantante filipino Eduardo Aute. La maya, además, exhibe adornos variados: collares, pendientes, alfileres y flores en el pelo en homenaje a La flor de la canela de María Dolores Pradera. Una imponente imagen que sedujo en 2016 a los prestigiosos premios fotográficos World Press Photo. Durante la celebración de la fiesta, su papel es de auténtica reina. Sentada con los brazos cruzados —la postura de la distancia por excelencia— sobre un altar que evoca el de la iglesia presidido por la virgen de cualquier lugar, ha de mantenerse callada y quieta, sin moverse y sin contestar a lo que pueda decirle el público. Su mayor reto es no reírse.

La maya es una estatua viviente, pero sus acompañantes —entre 25 y 30 niñas— están liberadas de un riguroso protocolo. Van ataviadas con las mismas prendas, pero el mantón de manila, a diferencia de la maya, se lo colocan ortodoxamente. Las acompañantes generan alegría y, además, ejercen de ministerio de Hacienda de la maya. Armadas de un cepillo y una bandeja hacen el gesto de cepillar una manga de los asistentes y piden una propinilla por su servicio. Las niñas pronuncian esta frase mágica: “Para la maya, para la maya, que es bonita y galana”. ¿Quién se puede resistir a la petición y a una frase tan blanca con catorce aes? Para la maya, para la maya… “Catorce aes dicen que es soneto”, canta una golondrina becqueriana en homenaje a Lope de Vega.

El programa de la fiesta del próximo lunes empieza a las 11.00 en la plaza del Pueblo con la apertura de la Feria de Productores Locales Calidad Colmenar (hasta las 21.00): siete puestos entre los que habrá miel, lácteos, carnes, hortalizas, frutas… ya que, como las flores, son parte del campo colmenareño. A las 12.00, en la misma plaza, habrá un concierto ofrecido por la Banda Sinfónica de Colmenar Viejo. A las 17.00 las seis mayas participantes estarán instaladas en sus altares. La exposición de mayas estará animada por el Grupo de Dulzaineros. A las 19.00 tendrá lugar una ofrenda floral de las mayas a la Virgen de los Remedios en la basílica de Nuestra Señora de la Asunción, la joya arquitectónica de Colmenar Viejo con una torre de más de 50 metros de altura. A continuación, las mayas recogerán sus diplomas de participación.

Y volvamos a las maravillosas flores silvestres. La margarita —perla, en griego, latín y castellano— ofrece estas cuatro variedades primaverales: margarita menor, margarita chiribita, margarita vellorita y margarita maya. 

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

« Guerre », roman inédit de Céline et nouveau chef-d’œuvre de l’écrivain

Le premier des romans inédits, redécouverts en 2021, de l’auteur de « Voyage au bout de la nuit », paraît le 5 mai. « Le Monde » l’a lu. « Guerre » est un texte bref, vif, tragique et lubrique, à ranger à côté des chefs-d’œuvre de l’écrivain. Un événement.

C’est un miracle. Le mot n’est pas trop fort. Pour le dire simplement, Guerre, roman inédit de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) qui paraît le 5 mai (édité par Pascal Fouché, avant-propos de François Gibault, Gallimard, 192 p., 19 €, numérique 14 €) à l’issue de circonstances rocambolesques près de quatre-vingt-dix ans après sa rédaction, mérite haut la main de trouver sa place dans les bibliothèques, entre Voyage au bout de la nuit (1932) et Mort à crédit (1936), les deux chefs-d’œuvre d’avant-guerre du romancier. « Guerre est tout sauf un fond de tiroir », résume Emile Brami, auteur d’une biographie de Céline (Ecriture, 2003). Il constitue, au contraire, une pièce centrale dans l’immense puzzle littéraire que Céline a obsessionnellement façonné à partir de sa vie.

Ce récit haut en couleur de la convalescence de Ferdinand, le double romanesque de l’écrivain, à l’automne 1914, à Hazebrouck (Nord), après sa blessure sur le front, vient combler une ellipse laissée béante au cœur de Voyage au bout de la nuit. Tout à la fois récit de guerre, chronique provinciale et roman lubrique, cet inédit devrait faire frémir le lecteur de 2022 par sa crudité parfois insoutenable. Les éditions Gallimard ont bien mesuré l’importance de l’événement : elles ont décidé d’en imprimer d’emblée 80 000 exemplaires.

Bref détour par les jours confus de la libération de Paris

Miracle, surtout, car nous n’aurions jamais dû lire ces pages. Pour comprendre comment elles sont arrivées jusqu’à nous, un bref détour par les jours confus de la libération de Paris s’impose. Dès juin 1944, Louis-Ferdinand Céline, auteur de trois terribles pamphlets antisémites et proche des Allemands, sait que ses jours sont comptés sur la butte Montmartre, où il vit avec son épouse, Lucette. Ils ont tout juste le temps de coudre des pièces d’or dans la doublure d’une veste et d’embarquer leur chat, Bébert, avant de filer gare de l’Est, direction Baden-Baden, puis Sigmaringen, où ils retrouvent tous les ultras de la collaboration autour du maréchal Pétain.

Dans sa précipitation, la mort dans l’âme, l’écrivain doit abandonner une pile de manuscrits au-dessus d’une armoire de la rue Girardon. Ces liasses vont mystérieusement disparaître dans la confusion de la Libération. La rumeur, accréditée plus tard par Céline lui-même, accusera un certain Oscar Rosembly, arrêté à l’époque pour avoir « visité » les appartements de quelques personnalités montmartroises. Certains évoquent plutôt un pillage par un commando des Forces françaises de l’intérieur.

Il vous reste 75.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.

L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain. 

Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause. 

Les "amis éthiopiens" de la Russie 

Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.

"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA

April 21, 2022

"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays." 

"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.

"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."

Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire. 

Unis contre "l'ingérence" de l'Occident 

Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue". 

La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre. 

"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."

En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré. 

"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."

Tigré, Ukraine, même combat ? 

Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle". 

Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès. 

In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM

September 30, 2021

"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."

Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit." 

Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20  avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité". 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré

ANALYSE

Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"

En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

France24 - Monde

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

Publié le : 22/03/2022 - 19:28

FRANCE 24 Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

► Comment continuer à regarder France 24 ?

Sur Internet

-Un site miroir, mis en place avec Reporters sans frontières dans le cadre de l'initiative "Collateral Freedom", vous permet d'accéder au site de France 24 dans toutes les langues :

https://f24.global.ssl.fastly.net/

Sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=u9foWyMSATM

Sur Facebook :

- En français : https://www.facebook.com/FRANCE24

- En anglais : https://www.facebook.com/FRANCE24.English

- En arabe : https://www.facebook.com/FRANCE24.Arabic

- En espagnol : https://www.facebook.com/FRANCE24.Espanol

En utilisant un VPN pour accéder aux sites de France 24 :

- En français : https://www.france24.com/fr/ et l'application France 24 (iOS/Android)

- En anglais : https://www.france24.com/en/ et l'application France 24 (iOS/Android)

- En arabe : https://www.france24.com/ar/ et l'application France 24 (iOS/Android)

- Application France 24 (iOS/Android)

Par satellite :

En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :

Eutelsat 16° (en français)

SES 5° (en français et anglais)

Arabsat/Badr (en français, anglais, arabe)

 

► Comment continuer à écouter RFI ?

Sur Internet :

https://rfi.global.ssl.fastly.net/ 

Sur YouTube :

https://www.youtube.com/c/RFIfr

Sur Facebook :

- Facebook RFI en français : https://www.facebook.com/RFI/

- Facebook RFI en mandenkan : https://www.facebook.com/RFImandenkan/

- Facebook RFI en fulfulde : https://www.facebook.com/RFIff

Sur Twitter :

-Twitter RFI en français : https://twitter.com/RFI et https://twitter.com/RFIAfrique

En utilisant un VPN pour accéder aux sites de RFI :

- En français : sur rfi.fr et nos applications RFI et Pure Radio

- En mandenkan : sur https://www.rfi.fr/ma/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

- En fulfulde : sur https://www.rfi.fr/ff/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

- En anglais : sur https://www.rfi.fr/en/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)

Par satellite :

En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :

Eutelsat 16 A et SES 4 (RFI en français)

SES 5 (RFI en français et en langues africaines)

Sur les ondes courtes :

En français, mandenkan et fulfulde.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

Le Monde

Une véritable habilitation

Lors des Assises de la santé mentale [organisées en septembre 2021], on avait souligné les effets psychiques de la pandémie. Depuis, nous savons que ces bouleversements ont induit une augmentation de sujets anxieux, angoissés et déprimés. Ils ont pour corollaire le besoin de soin psychique, trop souvent restreint aux traitements pharmacologiques.

Avec la mise en œuvre du « chèque psy » pour les étudiants, les pouvoirs publics avaient commencé à répondre à cette demande qui va de l’aide psychologique à la psychothérapie, en favorisant l’accès aux psychologues. En clôture de ces journées, le chef de l’Etat avait voulu aller plus loin en annonçant le remboursement par l’Assurance-maladie des consultations de psychologue. Ce qui est désormais effectif pour tous les Français dès l’âge de 3 ans.

S’il faut saluer cette mesure attendue depuis des décennies, tant par les usagers que par la profession, celle-ci suscite néanmoins la défiance voire l’opposition de la plupart des psychologues. Loin d’être « une forme de paradoxe », pour reprendre la formule prononcée alors par le président Macron, cette opposition a sa justification et sa cohérence.

Santé : « La psychiatrie de secteur, publique ou associative, disparaît en vérité »

En effet, cette prise en charge est prévue sous conditions : les patients seront adressés par prescription médicale dans le cadre d’un forfait de consultations. La première séance étant facturée 40 euros et les suivantes 30 euros chacune, le tout renouvelable l’année suivante, si besoin.

Cette mesure ne fait que reprendre et étendre celle qui était en expérimentation depuis 2018 dans certains départements et qui avait déjà suscité les critiques des psychologues, qui dénoncent non seulement les conditions financières qui leur sont faites, mais aussi les principes et la méthode d’un tel dispositif.

Pour mémoire, rappelons ce dispositif.

Les psychologues concernés doivent se soumettre d’abord à un cahier des charges, prévu par le ministère de la santé avec la direction générale de la santé, et s’engager ensuite par une convention avec la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM). Ce cahier des charges prévoit l’obligation d’en passer par une formation spécifique – véritable habilitation – et de se conformer strictement à la prescription du médecin (la convention CPAM précise que le psychologue ne doit pas faire la promotion d’un « dispositif qui lui est propre »).

Un traitement médical comme un autre

Le dispositif prévu est constitué d’une série d’étapes, dont la première est le passage obligé par le médecin, qui, à l’aide de questionnaires, évalue l’état du patient et le classe à partir d’un score obtenu sur des échelles chiffrées : dépression légère, modérée ou sévère. C’est à partir de cette grille de classements que le médecin prescrit au patient une psychothérapie de soutien ou une psychothérapie dite « structurée » et lui indique le psychologue répondant à la forme de psychothérapie qu’il a choisie.

Il vous reste 51.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long

Publié le : 29/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

Deux mois après le début de la guerre, les sanctions occidentales n’ont pas suffi à faire reculer la Russie. Alors que Moscou poursuit son offensive dans l’est et le sud de l’Ukraine, les alliés de Kiev optent désormais pour un soutien militaire à long terme, en misant sur la livraison d’armes lourdes. 

La guerre des nerfs viendra-t-elle à bout de la détermination de Vladimir Poutine ? La stratégie occidentale de pression maximale envers la Russie a passé un nouveau cap, cette semaine, avec une série d’annonces visant à renforcer l’armée ukrainienne

Les alliés de Kiev, qui se cantonnaient jusqu’ici aux sanctions économiques et à la fourniture d’armes dites défensives, misent désormais sur l’envoi d’obusiers, de chars, d’hélicoptères et de drones pour permettre à Kiev de repousser l’envahisseur. Alors que la Russie dénonce des manœuvres hostiles et agite le risque d’une “troisième guerre mondiale”, les États-Unis et l’Europe comptent désormais renforcer durablement la défense ukrainienne. 

Une guerre "qui va durer" 

Alors que les États-Unis avaient déjà annoncé deux plans d’aide militaire à l’Ukraine pour un montant total de 1,6 milliard de dollars (1,52 milliard d'euros), Joe Biden a demandé au Congrès américain, jeudi 28 avril, de débloquer une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars (31,32 milliards d'euros) à destination de Kiev. 

Cet investissement massif compte une vingtaine de milliards de dollars d’aide militaire, trois milliards d’aide humanitaire ainsi que 8 milliards d’aide économique au gouvernement ukrainien pour maintenir le fonctionnement des institutions et le paiement des salaires. 

“Selon l’administration Biden, ce plan est nécessaire pour permettre à l’Ukraine de faire face durant les cinq prochains mois, car Washington considère que cette guerre va durer”, explique Sonia Dridi, correspondante de France 24 à Washington. 

Pour le général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies, la demande de Joe Biden marque un tournant dans l’engagement américain auprès de l’Ukraine. “On voit bien que le président s’inscrit dans la durée avec des fonds énormes, 33 milliards de dollars, et une demande au Congrès puisqu’il ne peut plus avoir les fonds exceptionnels dont il a déjà bénéficié. Il demande l’unité américaine autour de ce sujet, ce qui est très important.” 

Moderniser et former l'armée ukrainienne

Après avoir échoué à encercler la capitale ukrainienne fin mars, les forces russes ont recentré leurs efforts sur la région russophone du Donbass, à l’est. Mais ces dernières semaines, des responsables militaires russes ont laissé entendre que cette région n’était qu’une étape vers une conquête plus large du sud du pays. Face à cette menace, les Occidentaux, qui hésitaient jusqu’ici à envoyer des armes lourdes à l’Ukraine, ont décidé de sauter le pas. 

Lors d’une réunion en début de semaine, rassemblant une quarantaine de pays sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, les Pays-Bas se sont engagés à fournir plusieurs obusiers blindés, présentés par le gouvernement comme l'artillerie "la plus lourde de l'armée" néerlandaise. L’Allemagne, jusqu’ici en retrait sur cette question, a quant à elle promis l’envoi de chars Guépard, issus de son ancien arsenal militaire, tandis que la France a annoncé la livraison de canons Caesar, d'une portée de 40 km. 

"Les alliés de l'Otan se préparent à fournir un soutien à l'Ukraine pendant une longue période et à l'aider à passer de l'ancien matériel de l'ère soviétique à des armes et des systèmes d'armement plus modernes aux normes de l'Otan, qui nécessiteront aussi plus de formation", a précisé, jeudi, le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. 

Outre ses moyens militaires propres, l’Ukraine bénéficie de trois types d'armement supplémentaires, explique le général Trinquant. “Il y a d’abord l’armement abandonné par l’armée russe, soit 200 à 250 chars, ce qui, à titre de comparaison, représente la totalité des chars de l’armée française. Vient ensuite l’armement fourni depuis une quinzaine de jours par les pays d’Europe de l’Est, qui ont de l’armement similaire à celui de l’Ukraine. Là aussi, ce matériel peut être tout de suite utilisé. Enfin, il y a l’armement livré par les Américains, les Français, les Britanniques, etc. Les Ukrainiens ne connaissent pas ces équipements, il faut donc les former, acheminer le matériel, et cela prend du temps.” 

Ne pas nourrir la propagande de l’agresseur 

Sans surprise, ce projet visant à accompagner militairement l’Ukraine est très mal perçu par Moscou. Alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué le risque d’une "troisième guerre mondiale", Vladimir Poutine a, quant à lui, mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit, promettant une riposte "rapide et foudroyante". 

"Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine", déclarait il y a quelques jours le chef du Pentagone, Lloyd Austin. Une sortie adoucie par Joe Biden lors de son discours devant le Congrès américain. Le président des États-Unis a précisé qu’il ne s’agissait pas d’attaquer la Russie mais d’aider l’Ukraine à se défendre. 

Les propos de Lloyd Austin sont “extrêmement dangereux” car ils nourrissent la propagande russe d’une attaque contre la Russie, estime le général Dominique Trinquant. “Il faut éliminer ce sujet-là et bien soutenir la position de droit dans laquelle nous sommes. C’est l’article 51 de la Charte des Nations unies : lorsqu’un pays est attaqué, il a le droit de se défendre et nous avons le droit de l’aider. C’est dans ce cadre-là qu’on doit se placer : la défense d’un pays agressé et non pas la défaite du pays agresseur." 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR exportations d'hydrocarbures

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

EXCLUSIF

Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau

LE FIL DU 24 AVRIL

Ukraine : Volodymyr Zelensky rencontre le chef de la diplomatie américaine à Kiev

Le Monde

Premier jour

Angèle est ma petite amie de longue date. Après avoir passé le baccalauréat à Cannes, nous nous installons à Paris pour nos études. Nous logeons dans un grand appartement prêté par son oncle dans le quartier des Grands Boulevards. Nous ne sommes pas très fidèles mais restons très complices. Ensemble, nous suivons des cours de théâtre dans un établissement privé jusqu’à ce que je réussisse, un an plus tard, le concours d’une école plus cotée. Elle le rate de peu. Pour la première fois depuis que nous habitons ensemble, j’intègre un groupe auquel elle n’appartient pas. Je vais avoir 20 ans, j’ai envie de vivre des expériences, je cherche des sensations fortes et je suis ouvert aux rencontres.

Dans ce nouveau cours, je remarque Amandine qui s’exprime toujours de manière précise sur des sujets pointus et exigeants. Ses prises de parole sont flamboyantes. A l’aise dans sa pensée, elle dégage une forme de toute-puissance et semble mépriser tout le monde, sauf deux ou trois personnes dont je fais partie. Française par sa mère et malienne par son père, elle porte en elle un héritage qui relève à mes yeux de l’inconnu, ce qui ajoute à mon intérêt. J’ai la sensation que tout son être est politique et pose dans le fond une seule et même question : comment exister en tant que femme noire ? Un sentiment de rage gronde en elle. Je la vois comme un volcan qui à chaque instant peut me tuer.

Je lui propose de travailler la première scène de La Dispute (1744), de Marivaux. C’est une rencontre amoureuse entre deux jeunes gens, Azor et Eglé, qui découvrent pour la première fois une personne de l’autre sexe. Leur rapport est très animal. Au début, Eglé aperçoit un ruisseau qui réfléchit son image et elle se trouve belle. Surpris de la voir, Azor se cache dans un buisson pour l’observer. Fasciné, il a envie de s’avancer vers elle mais il a peur. Enfin, ils se rapprochent jusqu’à se regarder, entendre la voix de l’autre, se toucher, s’embrasser…

« Je fais semblant de faire semblant que je l’aime alors qu’en réalité elle me plaît. On ne fait jamais innocemment semblant de faire semblant dans la vie »

L’intrigue se confond avec notre relation naissante : à mesure qu’on explore l’autre à travers la poétique de Marivaux, notre attirance grandit. Au fil des répétitions, nous commençons à aller de plus en plus loin dans le baiser d’Azor et d’Eglé jusqu’à mettre la langue. Est-ce que nous nous embrassons pour de vrai ou pour de faux ? Nous faisons « semblant de faire semblant », pour reprendre la formule de Marivaux dans Les Acteurs de bonne foi (1748). Je fais semblant de faire semblant que je l’aime alors qu’en réalité elle me plaît. Si on y réfléchit bien, on ne fait jamais innocemment semblant de faire semblant dans la vie. Je n’en parle pas à Angèle, je ne suis pas encore prêt à quitter notre cocon et nos souvenirs, je crois qu’elle sait mais qu’elle me laisse vivre mes expériences.

Il vous reste 64.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Le Figaro

Fantasmes, désir, orgasme... Quel est l'impact de la «première fois» sur notre vie sexuelle ?

Tiphaine Honnet

ENTRETIEN - La première expérience sexuelle signe l'entrée symbolique dans la vie d'adulte. Est-elle insignifiante ou déterminante pour notre épanouissement sexuel, des années plus tard ?

On l'appelle «la première fois». Cette entrée dans la vie sexuelle est un virage serré, une étape cruciale, toujours source d'excitation, de fantasmes, d'impatience, de crainte et de stress. En France, elle survient en moyenne autour de 17 ans, selon le dernier baromètre santé Genre et Sexualité de Santé Publique France (1) publié en 2018. De ce moment, certains gardent un souvenir agréable, d'autres un sentiment de gêne lié à des gestes remplis de maladresse. Dans certains autres cas, l'expérience a pu être traumatisante.

Alors ce brouillon sexuel est-il déterminant ? Une étude parue dans le Journal of Sex Research en janvier 2022 le suggère. Après enquête, les chercheurs ont souligné qu'une première fois sans plaisir ni orgasme affecterait la libido de la femme adulte. Ce premier rapport s'imprègne-t-il dans notre chair au point de façonner notre désir, de dicter notre façon de séduire et même de jouir ? Pour y répondre, nous avons interrogé Charlotte Le Van, docteure en sociologie du laboratoire CERREV de l'université de Caen Normandie, co-auteure du livre La première fois (2) et Olivia Benhamou, psychologue clinicienne, psychothérapeute, sexologue et auteure de Petit Guide d'entrée dans la vie sexuelle (2).

À lire aussiLe boom du bien-être sexuel féminin, entre révolution et injonctions

Madame Figaro.fr .- Que sait-on de l'entrée dans la vie sexuelle des jeunes Français ?Charlotte Le Van.- Jusque dans les années 1960 et la période d'émancipation sexuelle, cette expérience se vivait dans le cadre d'une relation stable, souvent avant un mariage. Désormais, pour parler de leur premier partenaire, les jeunes évoquent plutôt «un.e copain/copine» rencontré.e sur les bancs de l'école plutôt qu'«un.e amoureux.se». Qu'ils soient en couple ou non, beaucoup considèrent le premier rapport comme un moment important, avec l'exigence d'en faire un beau souvenir. Enfin, et malgré les idées reçues, il reste par ailleurs en majorité très protégé, tant au niveau de la contraception que de la prévention des IST. Olivia Benhamou.- Sur un plan psychique, l'entrée dans la vie sexuelle génère de l'angoisse et de la maladresse. Les représentations liées à l'univers pornographique mais aussi l'âge du passage à l'acte, pèsent énormément sur les épaules. Généralement, la mise en couple conduit à la survenue de la première fois mais quand les jeunes sont célibataires, beaucoup craignent de mourir «puceau» ou «vierge». Cela peut conduire à des prises de risques, comme coucher avec un.e inconnu.e rencontré en ligne.

Qu'elle soit satisfaisante, moyenne ou complètement ratée, la première fois sexuelle marque les esprits. En quoi est-ce un virage émotionnel important ?O.B.- Pour une bonne partie de ces jeunes, il y a cette idée qu'il existerait un avant et un après le premier rapport sexuel. Comme s'ils se trouvaient au bord d'un ravin, prêts à vivre un rite de passage. Cela signe à leurs yeux une émancipation qui va bien au-delà de la sexualité : ils entrent symboliquement dans le monde adulte. Mais l'attitude ne peut être généralisée ; certains souhaitent au contraire banaliser la première fois pour «s'en débarrasser».

En vidéo, extrait du documentaire "Préliminaires", de Julie Talon

Le plaisir est-il présent lors de cette première expérience ?O.B.- Non et il serait naïf de le penser. Le surplus d'émotions entraîné par l'expérience freine indéniablement la survenue de l'orgasme. Sans compter que le moment s'inscrit plus dans une quête de performance que dans une recherche de plaisir. Les garçons sont soucieux de la qualité, voire de la quantité de leur éjaculation et chez les filles, les poils et l'aspect de la vulve génèrent beaucoup d'anxiété. Les pratiques sexuelles sont elles aussi calculées, normées. Tout ceci empêche de vivre l'instant de façon spontanée. Or, un lâcher-prise est pourtant inhérent au plaisir. C.L.V.- Si elle n'est pas présente la première fois, la satisfaction sexuelle peut arriver progressivement, en particulier si les deux personnes sont dans une relation durable. Dans les témoignages que nous avons recueillis, les jeunes en couple rapportent s'y être repris plusieurs fois avant de parvenir à des sensations de plaisir et à l'orgasme. Une fois adultes, certains préfèrent d'ailleurs parler «des» premières fois, plutôt que de «la» première fois. Quelques-uns parlent même de «vraie» première relation sexuelle au bout du deuxième ou du troisième rapport.

Par désir de plaire, par amour ou par peur d'être abandonné.e, on peut se soumettre et dire oui à des choses qui s'avèrent dommageables

Le premier acte sexuel joue-t-il un rôle sur le rapport que l'on entretient au sexe des années plus tard ?O.B.- Absolument. Quand on saute le pas uniquement pour faire «comme les autres», on fait l'impasse sur l'excitation et le désir pour son partenaire ; or ces conditions sont indispensables à l'épanouissement sexuel. Beaucoup de jeunes femmes de 18 à 30 ans viennent me voir pour des douleurs à la pénétration et une suspicion de vaginisme. Quand on remonte à la racine du problème, la plupart décrivent une première fois à laquelle elles n'ont pas consenti ou à laquelle elles ont cédé sans envie. Un rapport sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue et dans lequel on n'est plus en pleine possession de ses moyens, peut laisser des traces profondes. Il peut diminuer l'estime de soi, créer une appréhension de la pratique sexuelle et dans le pire des cas, des séquelles psychologiques liées à un viol. C.L.V.- Au-delà de l'acte physique, certains événements peuvent aussi contaminer le souvenir du premier rapport sexuel. Si le milieu culturel ou religieux d'un des deux partenaires réprouve l'acte, cela peut pousser à culpabiliser, à éprouver de la honte. La réaction de l'entourage face à la perte de virginité d'un jeune peut aussi être déterminante. Si les parents s'insurgent, cela peut freiner la reprise de la sexualité ensuite. Si l'histoire amoureuse se termine mal, la souffrance provoquée peut prendre le dessus sur la vision globale de la première fois, et nuire aux prochains rapports.

Influence-t-elle également la construction de nos fantasmes et de nos scripts sexuels ?O.B.- Oui. En m'intéressant aux fantasmes sadomasochistes, j'ai pu constater que leur origine coïncidait avec une première expérience sexuelle où l'individu s'était retrouvé dans un rapport dominant / dominé. L'expérience peut se produire dans le consentement le plus total, mais elle peut aussi découler d'une relation d'emprise, dont on n'avait pas forcément conscience.C.L.V.- L'âge du passage à l'acte peut aussi y participer. Le sociologue Michel Bozon l'a confirmé en s'intéressant à l'entrée précoce dans la vie sexuelle, soit avant 15 ans. D'après ses conclusions, une expérience anticipée consentie, marque un intérêt autonome pour la sexualité et augure d'une vie sexuelle future plus active et diversifiée, en termes de partenaires, de pratiques. Ce positionnement viendrait en réalité de leur faculté à dissocier davantage la sexualité des sentiments.

Dans les années 1960, près d'une femme sur quatre faisait l'expérience d'un premier rapport sexuel forcé ou sans envie. Des années plus tard, ces mêmes femmes déclaraient une vie sexuelle peu ou pas satisfaisante

Selon une étude canadienne parue dans le Journal of Sex Research en janvier 2022, un début de vie sexuelle sans plaisir ni orgasme affaiblirait probablement la libido future chez la femme hétérosexuelle. Qu'en pensez-vous ?O.B.- Cela me paraît logique. Lorsqu'on entre dans la vie sexuelle par un rapport sans aucun plaisir et qui, de surcroît, a généré beaucoup de stress et d'anxiété, on en ressort avec d'autant plus d'appréhensions, craignant de renouveler la même expérience, encore et encore. Or, dès lors qu'il y a un enjeu, le désir est anéanti ; l'ocytocine se libère dans le lâcher-prise, la confiance et l'attachement à l'autre. Ceci étant dit, rien n'est immuable. Plus on avance dans la vie, mieux on se connaît et plus on apprend à savoir ce que l'on aime. Surmonter une mauvaise première expérience peut aussi passer par une consultation en psychologie ou sexologie, pour reconnaître ses limites, savoir quel pouvoir on donne à l'autre sur soi, et ce que l'on peut exiger de lui.C.L.V.- Une première fois maladroite et sans plaisir peut être dommageable à long terme sur le désir, mais les conséquences durables sont davantage liées à une violence sexuelle, physique ou psychique. Si on cède à une pression, on vit avec le regret perpétuel et bien d'autres traumatismes. Dans les années 1960, près d'une femme sur quatre faisait l'expérience d'un premier rapport sexuel forcé ou sans envie. Des années plus tard, ces mêmes femmes déclaraient une vie sexuelle peu ou pas satisfaisante. De nos jours, ce non-respect du consentement tend à diminuer mais reste toujours présent.

Chez les hommes, les travaux canadiens concluent qu'il n'y aurait aucun impact de la première fois sur leur désir futur…C.L.V.- Cette nuance se joue probablement sur la capacité des hommes à dissocier plus clairement la sexualité des sentiments. Leur consommation plus active de la pornographie y a sans doute contribué. Et même si l'on tend vers une perception de la sexualité plus égalitaire, on s'aperçoit dans nos entretiens avec la jeune génération, qu'il perdure un idéal romantique plus majoritaire chez les filles, tendant à privilégier le sexe avec des sentiments.O.B.- Les hommes ne sont pas immunisés, bien au contraire. 99% de ceux qui viennent dans mon cabinet pour des troubles de l'érection et d'éjaculation, le font après une première expérience désastreuse. Les hommes se sentent humiliés et se disent qu'ils sont incompétents sexuellement. C'est encore plus flagrant si le partenaire a manqué de bienveillance. Tout ceci va générer une anxiété d'anticipation, qui peut les hanter au point de les contraindre parfois à désinvestir totalement la sexualité à deux.

99% des hommes viennent dans mon cabinet pour des troubles de l'érection et d'éjaculation après une première expérience désastreuse

Comment éviter les dommages sur la vie affective et sexuelle ?C.L.V.- Cela passe notamment par l'école avec une meilleure éducation sexuelle dans laquelle le discours est plus adapté à la réalité, plus neutre. Les stéréotypes de genre sont en effet toujours résistants. On encourage encore la sexualité libérée chez les hommes mais pas chez les femmes. Il faut se défaire de ce jugement moral pour permettre à chacun d'exprimer librement sa sexualité, son orientation sexuelle, ses fantasmes et son consentement.O.B.- Le contenu des séances d'éducation sexuelle devrait également davantage mettre l'accent sur la dimension affective de la sexualité. C'est important d'éduquer ces jeunes à l'écoute de leur corps et de leur fonctionnement en état d'excitation sexuelle. Il est nécessaire d'ouvrir des espaces de parole, au lycée et bien après. Les 18-30 ans restent malheureusement les grands oubliés des questions de prévention des troubles sexuels.

(1) Genre et sexualité. D'une décennie à l'autre, enquête conduite par Nathalie Bajos, Delphine Rahib et Nathalie Lydié, Santé publique France, 2018. 6 p.(2) La première fois, le passage à la sexualité adulte de Charlotte Le Van et Didier Le Gall, Éd. Payot, 300 p., 18,95€.(2)Petit guide d'entrée dans la vie sexuelle d'Olivia Benhamou, Éd. Le Cherche Midi, 144 p., 9,50€.

Les grands brûlés de l'amour : ils ont décidé de ne plus aimer pour éviter de souffrir

ENQUÊTE - Abîmés par une relation, ils ont barricadé leur cœur ou vivent des liaisons sans passion. Peut-on s'anesthésier émotionnellement et s'épanouir ? Quelques pistes pour comprendre nos résistances, les rompre et retrouver l'élan vers l'autre.

Cinq types de narcissiques qui nous entourent

Si le narcissique est obsédé par son propre nombril, il ne le manifeste pas toujours à grand renfort de «moi je» ou d'étalage de succès. Décryptage des différentes nuances d'un trait de personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.

Le Figaro

«On s’aime!»: Patrick Sébastien et Fabien Roussel se disent tout le bien qu’ils pensent l’un de l’autre

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 30/04/2022 à 12:22
  • Publié le 30/04/2022 à 12:13

VIDÉO - Dans une étonnante vidéo, le candidat communiste et l’animateur du «Plus Grand Cabaret du monde» vantent, bras dessus bras dessous, leur vision commune de «l’être humain»...

De L’Internationale au Petit Bonhomme en mousse, il n’y a qu’un pas. Qu’un pastis, serait-on tenté de dire, à voir la bonne humeur qui éclaire leurs visages. Bras dessus bras dessous, Patrick Sébastien et Fabien Roussel, en nouveaux compagnons de lutte contre le tofu, se disent tout le bien qu’ils pensent l’un de l’autre dans une courte vidéo, mise en ligne sur un compte de soutien au candidat ce vendredi.

» LIRE AUSSI - Patrick Sébastien: «Éric Zemmour dit des vérités formidables, mais…»

«Un jour - on va fantasmer - peut-être que l’humain que je défends tellement sera au sommet de nos valeurs, puisque le monsieur qui est là est un vrai représentant de cela», lance Patrick Sébastien, pendentif en forme de guitare autour du cou. Fabien Roussel, candidat communiste qui a obtenu 2,28% des suffrages au premier tour de la présidentielle, se tourne vers le présentateur: «C’est le champion des humains. Et ensemble, on s’aime!»

Crossover inattendu. pic.twitter.com/9cW1DGSvkR

April 29, 2022

Patrick Sébastien embraye: «Et on ne va pas bouffer du tofu, ça les gonfle un peu mais on va continuer à bouffer de la viande et à boire des coups!» L’animateur des «Années bonheur», qui tape tant qu’il peut contre «les connards de bobos» pour reprendre son vocable, aura apprécié l’éloge fait par Roussel des plaisirs de la chair. «Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage: c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès», tonnait le communiste en janvier dernier, suscitant l’ire de Sandrine Rousseau.

S’il partage visiblement les goûts de Fabien Roussel, Patrick Sébastien confiait en décembre 2021 apprécier également les «vérités» d’Éric Zemmour et «échanger des messages» avec Emmanuel Macron. «J’essaie de lui faire remonter des trucs», expliquait le présentateur.

» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur  Facebook et Twitter .

Le Monde

Mécanique infernale

Les autocraties se targuent d’être des régimes « efficaces », qualité qui leur serait propre. Evoquant la complexité des problèmes de l’époque, Vladimir Poutine range la démocratie libérale au rayon des modes de gouvernement « obsolètes ». Xi Jinping, lui, juge que le couple Parti communiste-« socialisme aux caractéristiques chinoises » serait supérieur à toutes les autres formes de gouvernance. Il n’empêche : on doit à l’un et à l’autre de ces dirigeants les plus grands désastres du moment.

Vladimir Poutine, le culte de la guerre

Même s’ils sont de proportion et de gravité différentes, la guerre en Ukraine et les confinements de masse décidés en Chine sont des produits de l’autocratie. Non pas que les démocraties n’aient pas provoqué leur part de catastrophes historiques : elles ont leur casier judiciaire. Mais la guerre d’agression en Ukraine et la politique chinoise du zéro Covid sont intimement liées à la nature des régimes en place à Moscou et à Pékin. Ou, plus précisément, ces drames sont le reflet des fantasmes de Poutine et de l’hubris de Xi Jinping – l’un et l’autre pratiquant un nationalisme agressif et étouffant toute vérité factuelle déplaisante.

A Moscou et à Pékin, les faits doivent se plier à la doctrine du chef. Si tel n’est pas le cas, on ne l’en informe pas, de peur de lui déplaire. C’est le théorème du despote aveuglé par lui-même. La censure règne. L’information ne circule pas ou mal. Enfin, entre la vérité et le mensonge, la frontière est effacée.

Cela pour dire que, dans cette « guerre des modèles » qui oppose autocraties et démocraties, ces dernières auraient quelques mérites à faire valoir si seulement l’autoflagellation n’était pas leur sport favori. Souvent donnée pour lente ou hésitante, la laborieuse et pagailleuse machinerie de la démocratie libérale n’a pas dit son dernier mot – même si elle ne forme pas, hélas, l’horizon indépassable des régimes politiques comme on le pensait à la fin du siècle dernier.

La guerre en Ukraine entre dans son troisième mois. Dans l’esprit de Poutine, que son entourage n’a pas osé contredire, cette campagne ne devait pas dépasser deux à trois semaines. Aux mains de « nazis » dégénérés, l’Etat, à Kiev, allait vite s’effondrer, cependant que la foule accueillerait avec des roses, de la vodka et des grains de riz les convois de blindés descendus de la sainte mère Russie. Une « opération Crimée » (annexée par Moscou en 2014) en plus grand.

« Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège en Ukraine, Xi Jinping s’enlise dans une guerre anti-Covid »

Il y a des dizaines de milliers de morts et des destructions comme l’Europe n’en a pas connues depuis la seconde guerre mondiale. Face à la sauvagerie de l’agression russe, il y a la résistance d’un peuple et d’une armée soutenus par un « bloc occidental » revivifié quand on le disait moribond. Tout était faux dans la représentation qu’avait Poutine de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky et dans l’idée qu’il se faisait de l’Occident. Mais aucun contre-pouvoir institutionnel n’existait à Moscou pour le dire au « chef » et encore moins de presse indépendante pour en avertir les Russes. La guerre n’a fait qu’exacerber cette mécanique infernale : le régime poutinien est plus dictatorial aujourd’hui qu’il ne l’était hier – ce qui annonce d’autres catastrophes.

Il vous reste 45.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - World

20 civilians have been evacuated from Mariupol's Azovstal site

Issued on: 30/04/2022 - 07:22

FRANCE 24 Follow

20 civilians have been evacuated from the Azovstal steelworks, where the last Ukrainian troops are holed up in the Black Sea port of Mariupol. Earlier, a Russian missile strike had hit Odesa airport, rendering its runway unusable. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2]. 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

09:50pm: UK PM told Zelenskiy he is more committed than ever to reinforcing Ukraine

British Prime Minister Boris Johnson told his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelenskiy on Saturday that he was more committed than ever to reinforcing Ukraine, a spokesperson for Johnson's office said following a call between the pair.

"He confirmed that the UK will continue to provide additional military aid to give the Ukrainians the equipment they needed to defend themselves," the spokesperson said, adding that Johnson also offered Britain's continued economic and humanitarian support.

I keep in touch with @BorisJohnson. Spoke about the situation on the battlefield and in the blocked Mariupol. Discussed defensive support for Ukraine and the necessary diplomatic efforts to achieve peace.

April 30, 2022

08:50pm: 20 civilians have been evacuated from Mariupol's Azovstal site

20 civilians have been evacuated from the Azovstal steelworks, where the last Ukrainian troops are holed up in the Black Sea port of Mariupol, the soldiers there said Saturday.

"Twenty civilians, women and children ... have been transferred to a suitable place and we hope that they will be evacuated to Zaporizhzhia, on territory controlled by Ukraine," said Sviatoslav Palamar, deputy commander of the Azov regiment.

06:57pm: Ukraine says Russian air forces continuing to launch airstrikes on Mariupol

Ukraine's military said on Saturday that Russian planes are continuing to strike the besieged city of Mariupol, focusing on the Azovstal steelworks where troops and civilians are sheltering.

The general staff of the armed forces posted on Facebook that the Ukrainian military had regained control over four settlements in the Kharkiv region.

06:20pm: Russian missile strike hits Odesa airport

A Russian missile strike on Odesa airport has damaged the runway, rendering it unusable, the Ukrainian military said on Saturday.

FRANCE 24's Luke Shrago reports from Odesa.

05:41pm: Ukraine carries out prisoner exchange with Russia

Ukraine carried out a prisoner exchange with Russia on Saturday, with seven soldiers and seven civilians coming home, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk posted online. She did not say how many Russians had been transferred.

The two nations have swapped prisoners several times during the conflict. Ukraine said Russia had handed over 33 soldiers on Thursday.

03:49pm: Russia has so far failed to capture eastern Donbas region, Ukraine says

Russia pounded Ukraine’s eastern Donbas region on Saturday but failed to seize three target areas, the Ukrainian military said. Russian forces tried to capture the areas of Lyman in Donetsk and Sievierodonetsk and Popasna in Luhansk, but were unsuccessful, according to the Ukrainian headquarters' daily briefing.

Meanwhile, Moscow said that Western sanctions on Russia and arms shipments to Ukraine were impeding peace negotiations. 

FRANCE 24's Luke Shrago reports from Odesa.

02:27pm: France says it will ‘intensify’ military and humanitarian aid to Ukraine

French President Emmanuel Macron said that France will “intensify” its military and humanitarian support to Ukraine following a phone call with his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky on Saturday.

The French presidency said that aid to Ukraine amounted to "more than 615 tonnes of equipment, including medical equipment, generators for hospitals, food aid, shelter aid and emergency vehicles".

Zelensky thanked France for sending "large-scale military shipments that contribute to the Ukrainian resistance".

Newly re-elected Macron reiterated his "strong concern" over Russia's bombing of Ukrainian cities and the "unbearable situation" in the southeastern Ukrainian port city of Mariupol.

Macron said he wanted to "work actively during his second term to restore Ukraine's sovereignty and territorial integrity, always maintaining close coordination with its European partners and allies".

02:10pm: Mariupol mayor makes emotional plea calling on international community to help evacuate city

Russian shelling continues in the beseiged Ukrainian port city of Mariupol, where local officials warned of a dire situation unfolding in the Azovstal steel plant. The city's mayor held an emotional press conference Saturday calling on the international community to help evacuate Mariupol, saying that there were 600 wounded Ukrainian fighters and civilians holed up in the plant. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.

11:27am: Ukraine says Russia has stolen 'several hundred thousand tonnes' of grain

Russian forces have stolen "several hundred thousand tonnes" of grain in the areas of Ukraine they occupy, Ukraine's deputy agriculture minister said on Saturday.

Speaking to Ukrainian national TV, Taras Vysotskiy expressed concern that most of what he said was 1.5 million tonnes of grain stored in occupied territory could also be stolen by Russian forces as well.

Ukraine's foreign ministry accused Russia on Thursday of stealing grain in territory it has occupied, an act it said increased the threat to global food security.

11:24am: Russia's defence ministry says its armed forces hit 389 military facilities in Ukraine overnight

Russia said on Saturday that its artillery units had struck 389 Ukrainian targets overnight, including 35 control points, 15 arms and ammunition depots, and several areas where Ukrainian troops and equipment were concentrated.

Russia's defence ministry said that its missiles had hit four ammunition and fuel depots. 

11:00am: Ukrainian villagers in Ruska Lozova freed from Russian occupation

After two months of "terrible fear", several hundred people evacuated the village of Ruska Lozova, north of Ukraine's second-largest city Kharkiv, after it was freed by the Ukrainian army. 

The Ukrainian army regards Ruska Lozova as a place of "strategic importance" and says the Russians were targeting civilian infrastructure and homes in Kharkiv. 

6:53am: Kharkiv shelled as Russia maintains its offensive

Ukraine's second city Kharkiv was hit by multiple Russian shellings Saturday, though President Volodymyr Zelensky says Ukrainian forces are making "tactical successes" in the region.

One person was killed and five were injured "as a result of enemy artillery and mortar strikes", the Kharkiv's regional military administration said on Telegram.

6:40am: UN works to broker civilian evacuation from Mariupol

The United Nations doggedly sought to broker an evacuation of civilians from the increasingly hellish ruins of Mariupol on Friday, while Ukraine accused Russia of showing its contempt for the world organization by bombing Kyiv when the U.N. leader was visiting the capital.

The mayor of Mariupol said the situation inside the steel plant that has become the southern port city’s last stronghold is dire, and citizens are “begging to get saved."

6:30am: Russia makes last-minute bond payment to avoid default

Russia staved off a default on its debt Friday by making a last-minute payment using its precious dollar reserves sitting outside the country, US Treasury officials said. The amount of the payment was not disclosed, but earlier this month Russia’s finance ministry said it tried to make a $649 million payment due April 6 toward two bonds to an unnamed US bank — previously reported as JPMorgan Chase.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© Studio graphique France Médias Monde

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

Zelensky says Russia talks close to collapse as fighting rages in east Ukraine

Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

The World This Week

Russia shells Kyiv during UN chief's visit and Tesla's Elon Musk bids for Twitter

Le Monde

Casse-tête

Les pieds dans le sable et l’ordinateur sur les genoux, ou sur la table du bar face à la plage. Le travail, cette torture infligée à Adam et Eve par un Dieu courroucé, peut-il s’accommoder de liberté et de loisir ? Brian Chesky en est persuadé. Le patron d’Airbnb a envoyé à ses 6 000 employés, jeudi 28 avril au soir, un mail qui pourrait bien changer leur vie.

Persuadé que la crise sanitaire ouvre une nouvelle ère en matière d’organisation du travail, il propose que tous les employés de l’entreprise puissent travailler d’où ils veulent. Désormais, chacun pourra choisir de travailler chez lui ou au bureau, s’installer dans n’importe quel endroit de son pays sans que son salaire change, ou n’importe où dans le monde. Pour compenser cette liberté absolue, des réunions d’une semaine seront organisées chaque trimestre.

Du présentiel au distanciel, la révolution silencieuse du travail

Airbnb n’est pas la seule société, notamment dans le numérique, à s’organiser ainsi. Elle n’a, à vrai dire, pas beaucoup le choix. L’informaticien est une denrée rare, et s’il a décidé de tenir ses réunions Zoom depuis son bungalow de Phuket, en Thaïlande, ou sur les Ramblas de Barcelone, il sera difficile de l’en dissuader. Toutes les entreprises du secteur se sont adaptées à cette nouvelle donne. La firme californienne y est d’autant plus sensible que plus de 20 % des locations qu’elle organise sont désormais de plus d’un mois et destinées à des télétravailleurs. C’est ce qui lui a permis de traverser la crise sanitaire dans de bien meilleures dispositions que les hôtels traditionnels.

Peu de compagnies de cette taille sont allées aussi loin dans la liberté accordée à leurs salariés. « Il y a vingt ans, les entreprises de la Silicon Valley ont popularisé les bureaux ouverts et accueillants, qui ont été ensuite adoptés par toutes les entreprises, assure Brian Chesky. Aujourd’hui, les start-up se convertissent au travail à distance et à la flexibilité. Ce sera le mode de travail prédominant dans les dix ans qui viennent. »

Mais peut-on marier aussi facilement la flexibilité du travail à distance et le maintien d’un collectif dans l’entreprise, l’efficacité froide des réunions Zoom et la convivialité du café du matin entre collègues ? Choisir son lieu d’habitation ou de séjour sans contrainte peut résoudre bien des casse-tête pour trouver du travail, faire des économies et concilier vie privée et professionnelle.

Covid-19 : le retour total au bureau s’éloigne encore

Cette évolution porte en germe une redéfinition profonde du travail, de la vie en société, et la destruction des structures collectives, souvent liées à l’entreprise. Les loisirs sont déjà largement à domicile, avec la télévision, la musique ou le sport ; les services publics se dématérialisent, même le médecin. Et maintenant le bureau. Par quoi seront-ils remplacés pour recréer du vivre-ensemble ? La liberté n’est jamais loin de la solitude. Et la solitude, du mal-être.

France24 - World

Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort

Issued on: 30/04/2022 - 20:32

FRANCE 24 Follow Mohamed FARHAT Follow

Volunteers in the town of Dnipro, Ukraine, have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. A report by Karim Yahiaoui and Mohamed Farhat.

In the city of Dnipro, Ukraine, volunteers have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. “Our objective is to help those who are in danger zones,” says Lina Triegoub, a volunteer.

All sorts of supplies are collected, including food, medicine, hygiene products and clothes, which drivers then bring to besieged cities in the eastern part of Ukraine.

Two soldiers stationed near Dnipro airport, which was destroyed by the Russian strikes, salute the work being done. "Volunteers are necessary because our forces didn’t have all the necessary equipment, there was much that we needed, thank you to the volunteers who supplied us".

The country has been able to withstand much since the beginning of this conflict, partly thanks to the commitment of these volunteers.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

Perspective

War in Ukraine: Vulnerable nations face food insecurity and political instability

The Debate

Ukraine: A proxy war?

Le Figaro

Le doute plane sur les «piqûres sauvages»

Angélique Négroni

DÉCRYPTAGE - Les plaintes de fêtards agressés à la seringue se multiplient, mais les enquêtes restent au point mort.

Peur sur la piste de danse… Depuis février, de mystérieuses attaques à la seringue ont lieu dans les discothèques, mais aussi dans les salles de concert et les festivals, comme celui de Bourges la semaine dernière. Des jeunes femmes, et quelques jeunes hommes, sont piqués et sont aussitôt pris de vertiges, de nausées, ou subissent des trous noirs, ces pertes de mémoire soudaines.

Certains n’ont même pas ressenti la piqûre mais éprouvent de terribles malaises et relèvent, quelques jours plus tard sur leur corps, la marque que portent toutes ces victimes: un point rouge cerclé d’un hématome. À chaque fois qu’il a été sollicité, le personnel hospitalier a confirmé qu’il s’agissait bien d’une trace liée à une piqûre.

Aucun mobile apparent

Grenoble, Béziers, Besançon, Bourges, Nantes, Amiens, Périgueux, Toulouse mais aussi Paris… Les tribunaux concernés par ces étranges agressions ne se comptent plus. Et tous sont aujourd’hui taraudés par la même question. Que contenaient donc ces seringues? S’agit-il du GHB, cette «drogue du violeur» que certains mettent dans les verres de leur victime pour abuser d’elle une fois que le sédatif fait de l’effet?

À lire aussiL’inquiétante prolifération de la «drogue du violeur»

À ce jour, les premiers résultats d’analyses communiqués aux procureurs saisis de ces affaires n’ont rien donné. C’est le cas d’Éric Vaillant, procureur de Grenoble, saisi de treize plaintes et qui a eu trois retours d’examens toxicologiques complets. Toutefois, prudent, le magistrat précise: «Dans deux de ces trois analyses, les prélèvements étaient intervenus plus de 17 heures après les faits, ce qui ne permet pas d’exclure formellement une administration toxique de GHB». Car cette substance disparaît dans le sang au bout de 8 heures et dans les urines au bout de 12. Par ailleurs, les recherches portant sur la présence d’autres produits toxiques sont restées infructueuses.

Tout aussi troublant, ces agressions semblent ne reposer sur aucun mobile apparent. «Ce qui plonge les enquêteurs dans des abîmes de perplexité», note un proche de ces affaires. Car, à ce jour, aucune victime de ces attaques n’aurait été abusée. Aucune agression sexuelle, aucun viol n’ont été relevés. À Roanne par exemple, dans la même boîte de nuit, une jeune fille de 19 ans puis un garçon de 23 ans ont tour à tour été piqués, sans autre conséquence que des craintes réelles pour leur santé. Comme la centaine d’autres victimes recensées à travers le pays, ils ont pris le chemin de l’hôpital pour réaliser des examens toxicologiques et se voir administrer un traitement préventif anti-VIH et anti-hépatite.

Aucune interpellation

Les deux victimes de Roanne ont tour à tour raconté ce qu’ils ont vécu et éprouvé. Fréquentant une discothèque dans la nuit du 22 au 23 avril dernier, la jeune fille, qui était accompagnée d’une amie, a ressenti une douleur à la fesse. Croyant à un geste déplacé et voulant s’en expliquer avec un jeune homme qu’elle tenait pour responsable de ce comportement, elle en a été dissuadée par sa camarade et a poursuivi la soirée. Mais le lendemain, elle a repéré la marque d’une piqûre.

À lire aussiTrafic de drogue: comment la France s’est couverte de points de deal

Alertée par tous les témoignages qui circulaient déjà sur les réseaux sociaux, elle a compris ce qui lui était arrivé et a déposé plainte. Quant au garçon, présent dans le même établissement la nuit suivante, il n’a pas ressenti la piqûre. Mais il ne se souviendra pas de sa nuit. «Lors de la soirée, il n’était pas dans son état normal», ont rapporté ses amis aux enquêteurs. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il verra apparaître la fameuse marque en haut du dos: un point rouge cerclé d’un hématome. Cette fois, le mystérieux agresseur avait frappé à l’épaule. Ailleurs en France, d’autres victimes seront touchées au cou, au bras, à la main, à la jambe…

«Nous prenons l’affaire au sérieux mais nous sommes tous perplexes», indique Abdelkrim Grini, le procureur de cette ville du département de la Loire. Ce dernier a aussitôt ouvert une enquête pour «violence et administration de substance nuisible avec préméditation». Des délits passibles de trois ans de prison. Or les investigations menées pour ces deux affaires n’ont donné lieu à aucune interpellation. «Il y a eu exploitation des images des caméras de l’établissement, auditions des portiers, des amis présents. Mais pour l’heure, je n’ai identifié personne», indique le magistrat.

«Des attaques par mimétisme»

Même bilan ailleurs en France. «Les enquêteurs sont dans le bleu total et les images provenant des caméras de l’intérieur des boîtes de nuit sont peu exploitables. On ne voit pas grand-chose», raconte ainsi un proche de l’enquête dans l’Hérault, où quatorze cas ont été dénombrés. Dans ce département comme dans les autres, toutes les hypothèses sont alors envisagées, comme celle d’un «pari imbécile» lancé entre jeunes. Mais pour l’heure, les enquêteurs qui passent en revue les réseaux sociaux ne voient pas de trace d’une possible compétition.

À lire aussi«Le mystère reste entier»: retour sur l’obscur phénomène des piqûres sauvages en boîtes de nuit

Président de la branche nuit de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Thierry Fontaine avance, lui, une autre hypothèse. «On a affaire à des attaques par mimétisme et il n’est pas sûr qu’il y ait d’ailleurs injection de produit», dit-il. Commencées mi-février à Nantes, ces attaques largement relayées par les réseaux sociaux, auraient ainsi inspiré d’autres régions. Après la série des chevaux mutilés il y a deux ans, il y aurait donc désormais la nouvelle série des agressions à la piqûre. Comme sur Netflix, la France feuilletonnerait ses faits divers…

Or cette fois, il s’agirait d’une pure adaptation. Car avant de frapper l’Hexagone, l’Angleterre mais aussi l’Écosse ont été les premières à connaître ce phénomène, nimbé des mêmes mystères. Mais pour Thierry Fontaine, il faut rapidement mettre fin à ce mauvais scénario qui crée, dit-il, «une véritable psychose». Dans l’un de ses établissements où l’on a recensé plusieurs victimes, le taux de fréquentation a chuté de 50 %.

Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.

Regarder la vidéo

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

Le Monde

« La Bulgarie ne cédera pas » : le premier ministre Kiril Petkov défend son refus de payer le gaz russe en roubles

Dans un entretien au « Monde », le dirigeant centriste, fermement proeuropéen, appelle l’UE à l’aide dans le conflit économique qui l’oppose au Kremlin.

Kiril Petkov, 42 ans, dirige le gouvernement bulgare depuis décembre 2021. Centriste fermement proeuropéen, il doit composer avec un partenaire de coalition et un président ouvertement pro-Moscou, alors que la Russie a annoncé, mardi 26 avril, qu’elle suspendait toutes ses livraisons de gaz en représailles au refus bulgare de payer Gazprom en roubles.

La Russie a-t-elle effectivement coupé l’approvisionnement en gaz de la Bulgarie ?

Oui, le gaz a été coupé depuis 9 heures, mercredi 27 avril. Nous en avons été notifiés la veille.

Et combien de temps pouvez-vous tenir ?

Nous avons des réserves directes pour tenir plus d’un mois, à circonstances inchangées. Mais nous espérons finir la construction du nouvel interconnecteur avec la Grèce d’ici à fin juin. Et nous comptons aussi sur la stratégie d’achat commune de gaz liquéfié par la Commission européenne.

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Nous avons en effet besoin d’agir ensemble et d’agir rapidement. Car nous ne céderons pas. Personne n’a le droit de changer unilatéralement les termes du contrat. Si on cédait, ce serait la première fissure au sein de la famille européenne, et la Bulgarie ne sera pas à l’origine de cette fissure.

Quel type d’aide attendez-vous de l’Union européenne ?

Très concrètement, nous espérons de l’aide pour obtenir du gaz azerbaïdjanais aussi vite que possible. Nous espérons aussi des achats communs de gaz naturel liquéfié (GNL). Nous attendons une réponse solidaire de tous les pays européens. Nous sommes forts dans l’unité, pas dans les divisions.

L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfié

L’Allemagne est contre une politique d’achat de gaz en commun, demandez-vous à Berlin de changer de position ?

Nous demandons à Berlin d’être fortement derrière nous, de dire que c’est inacceptable de payer en roubles et de dire que personne n’a le droit de changer un contrat unilatéralement.

L’Allemagne mal préparée à la vie sans gaz et pétrole russes

A votre avis, pourquoi la Bulgarie (avec la Pologne) a été spécifiquement visée par Gazprom ?

Je pense que c’est en raison du planning de paiement. Nous étions les premiers à devoir payer et nous avons refusé de le faire en roubles. Je pense que d’autres pays européens vont suivre. Cela dit, nous avons aussi une ambassadrice russe incroyablement agressive à Sofia. Elle n’est pas du tout digne d’être diplomate, et ses rapports internes agressifs ont peut-être aussi contribué.

Pensez-vous que la Russie cherche à déstabiliser votre gouvernement ?

Je suis sûr que le pouvoir russe n’aime pas du tout notre gouvernement et qu’ils aimeraient entendre des positions plus prorusses à Sofia. Ils ont dit eux-mêmes qu’ils seraient contents si d’autres que nous occupaient nos postes.

Il vous reste 59.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - World

Beijing increases Covid restrictions as Labour Day holiday begins

Issued on: 30/04/2022 - 07:56

NEWS WIRES

Restaurants across Beijing will temporarily ban dining-in and residents will need clear Covid tests to visit public spaces, officials said Saturday, in a major ramp up of virus controls at the start of the Labour Day holiday.

The five-day break is typically one of China's busiest travel periods, but the country's worst Covid resurgence since early in the pandemic is expected to keep people home.

Faced with the highly transmissible Omicron variant, Chinese officials have doubled down on their zero-Covid policy, quashing virus clusters through mass testing and lockdowns.

Despite mounting economic costs and public frustration, the capital city announced it would further restrict access to public spaces during and after the holiday period.

From May 1 to 4, the city's eateries will halt dining-in, and only allow deliveries, local commerce official Ding Jianhua told a press briefing Saturday.

Authorities also said they have so far prepared 4,000 makeshift hospital beds -- typically used for patients with light or no Covid symptoms -- and are speeding up set-up of larger quarantine sites.

A negative Covid test taken within the past week will also be needed starting May 5 to enter "all kinds of public areas and to take public transport", according to a notice on the city's official WeChat page.

For activities such as sporting events and group travel, participants will also need to show a negative Covid test taken within 48 hours, along with proof of "full vaccination," according to the new rules.

Frustration in Shanghai

China reported more than 10,700 domestic Covid cases on Saturday, with most in economic engine Shanghai.

The eastern metropolis has been sealed off for around a month after becoming the epicentre of the latest outbreak.

Cases are trending downwards, yet frustration and anger is boiling in the city of 25 million where many have been ordered to stay at home for several weeks.

Shanghai officials said Saturday that its new cases were all found among quarantined or restricted groups -- signalling that community infections could be slowing.

They added that hundreds of companies on a "whitelist" have resumed work, with around 1,000 firms allowed to restart operations too, state media said.

In Beijing, cases nudged up to 54, according to the National Health Commission.

As the long holiday started, consumers in the capital were asked to show proof of negative Covid tests -- from within 48 hours -- to enter public areas such as malls, shops and scenic spots.

The city will make Covid testing free for residents starting Tuesday, authorities said.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high

Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Beijing begins mass Covid testing of nearly all 21 million residents

France24 - Monde

Migrants refoulés à la frontière Biélorussie-Pologne : "On voit des familles et des personnes souffrant de handicap"

Publié le : 29/04/2022 - 13:46

Maëva Poulet Suivre

Depuis le mois de mars, plusieurs organisations humanitaires s’inquiètent de nouveaux cas de refoulement de migrants et de violences à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. En 2021, des milliers de personnes originaires d'Afghanistan, du Moyen-Orient, mais aussi d’Afrique centrale ont tenté de rejoindre l’Union européenne en entrant illégalement en Pologne. Varsovie avait alors accusé le régime de Minsk d’avoir orchestré cet afflux de migrants.

Le 19 avril, un homme originaire du Kurdistan irakien envoie à des activistes une vidéo d’appel à l’aide : "Il est quatre heures du matin. Comme vous le voyez, ils nous ont refoulés en Biélorussie, nous sommes mouillés". Il fait nuit noire et le groupe se trouve en pleine forêt. "Nous avons un bébé avec nous", précise l’homme qui filme. Il montre ses compagnons de route qui tentent de s’éclairer avec une lampe torche et d’allumer un feu pour se réchauffer. 

Des messages d'alerte, le collectif d'associations Grupa Granica en a reçus près de 150 en seulement une semaine entre le 18 et le 24 avril. Selon les gardes-frontières polonais, 977 tentatives de passage de la frontière ont été enregistrées en avril, et près de 4 280 depuis le début de l'année 2022.

C’est bien moins qu’en novembre dernier, lorsque entre 3 000 et 4 000 migrants s’étaient amassés en seulement quelques jours le long du tracé frontalier. Mais la politique de la Pologne, qui a lancé en janvier la construction d’un mur à la frontière, n’a pas changé : ces personnes, même demandeuses d’asile, doivent être reconduites en Biélorussie. 

>> VOIR AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : Pologne - Biélorussie : positions GPS et vidéos, les appels à l'aide des migrants bloqués dans la forêt

"Nous voyons beaucoup de familles avec des enfants, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées"

Monika Matus, activiste au sein de Grupa Granica, s’inquiète de l’état de santé des migrants qui traversent la frontière ces dernières semaines :

Depuis l'automne, certains vols directs vers la Biélorussie ont été suspendus. Nous voyons maintenant arriver des personnes venant de pays africains, qui se trouvaient en Russie et qui traversent la Biélorussie vers la frontière polonaise par la voie terrestre, en espérant entrer dans l'Union européenne.

De nombreuses personnes ont aussi passé l'hiver à Minsk ou Grodno, en Biélorussie, et ont attendu qu’ils fassent de nouveau un peu plus chaud. Je pense aussi que beaucoup de gens essaient de traverser ces jours-ci parce que du côté polonais, un mur est en construction à la frontière et il devrait être terminé cet été. 

📣 Trwa budowa bariery na granicy polsko-białoruskiej 🇵🇱 🇧🇾Prace prowadzone są na kilku odcinkach granicy, https://t.co/0z0iwvjWyT.: na terenie podległym Placówkom Straży Granicznej w Kuźnicy, Narewce, Michałowie i Białowieży 👍 pic.twitter.com/6lSE0uuPZH

April 22, 2022

"Nous avons récemment eu le cas d'un jeune homme tétraplégique"

Bien sûr, le mur n'est pas un si grand obstacle : c'est simplement une clôture en métal. Mais une fois qu'il sera équipé, comme à de nombreuses frontières européennes, avec tout le matériel technique et des solutions de surveillance, je pense qu'il sera plus difficile à franchir.

Quelques centaines de personnes sont également restées pendant l'hiver dans un ancien entrepôt transformé en abri par la Biélorussie en novembre dernier. Cet abri a fermé en mars. Les personnes qui s’y trouvaient encore étaient les plus fragiles.

Nous voyons beaucoup de familles avec des enfants, des personnes en situation de handicap, certaines avec des handicaps mentaux, ainsi que des personnes âgées. Quel que soit leur état, ces personnes sont refoulées, parfois même à plusieurs reprises, par les gardes-frontières polonais. Elles sont ensuite forcées de retraverser la frontière par les soldats ou les gardes biélorusses. Nous avons récemment eu le cas d'un jeune homme tétraplégique, entièrement paralysé, qui se trouvait dans la forêt avec sa famille. Il devait être porté pour se déplacer.

Selon un rapport d’Amnesty International, le 20 mars, les autorités biélorusses auraient en effet fait sortir "près de 700 personnes, notamment des familles avec de jeunes enfants et des personnes souffrant de graves maladies et handicaps" de l'entrepôt de Bruzgi, près de la frontière polonaise. Ces personnes se sont alors retrouvées "bloquées dans la forêt", et ont été incitées à traverser la frontière par les gardes-frontières biélorusses, explique l’organisation. 

Parmi les autres migrants qui se trouvaient dans ce centre en novembre et décembre 2021, beaucoup ont été renvoyés : en janvier, le ministère irakien des Affaires étrangères a ainsi annoncé le rapatriement de près de 4 000 Irakiens depuis la Biélorussie. 

>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : L’expulsion ou la traversée dans la neige : l’ultimatum de la Biélorussie aux migrants

"L'aide humanitaire repose principalement sur les épaules des habitants de la zone frontalière"

De son côté, la Pologne a maintenu son dispositif d’état d’urgence et une zone d’exclusion de 3 kilomètres tout du long de la frontière, et tient toujours à l’écart les organisations humanitaires. Selon Monika Matus, il reste donc extrêmement compliqué pour les associations de fournir de l’aide humanitaire :

L’aide humanitaire repose principalement sur les épaules des habitants de la zone frontalière. Nous sommes moins de bénévoles : personne ne peut faire cela pendant des mois. Surtout quand les militants sont harcelés par la police et par les gardes-frontières.

Si les activistes tentent d’alerter sur la situation de ces migrants sur les réseaux sociaux pour leur éviter un refoulement, ils savent que le sort des quelques personnes qui arrivent finalement à entrer en Pologne pour demander l’asile est extrêmement incertain. 

Amnesty international affirme que les demandeurs d'asile sont placés de façon systématique en détention, pour une durée "prolongée et indéfinie", dans des centres fermés où ils subissent des mauvais traitements et des humiliations.

‼️(1/2) W Strzeżonym Ośrodku dla Uchodźców w Lesznowoli rozpoczął się strajk głodowy. 5 Syryjczyków protestuje przeciw przetrzymywaniu ich w zamknięciu, mimo udokumentowanego złego stanu zdrowia oraz nielegalności trzymania w zamknięciu osób z doświadczeniem przemocy wojennej. pic.twitter.com/LazMJqMmZT

April 20, 2022

"Certaines personnes sont enfermées depuis huit mois"

Sanna Figlarowicz est bénévole pour l'organisation Hope&Humanity Poland. Elle est en contact avec plusieurs personnes se trouvant dans ces centres fermés  : 

Les conditions sont différentes en fonction des centres. Mais les personnes se retrouvent comme en prison : elles ne peuvent pas avoir de téléphone portable avec un appareil photo, elles n'ont pas le droit d'avoir de lacets à leurs chaussures. Certaines sont enfermées depuis huit mois. Les gens avec qui je suis en contact ont énormément de mal à avoir accès à des avocats et certains d'entre eux ont déjà reçu un refus de leur demande d'asile. Il y a des personnes qui sont déprimées. D’autres nous demandent de leur apporter des vêtements car elles n’en ont pas assez, ou de la nourriture. Il y a également dans ces centres des personnes qui ne devraient pas être là car elles souffrent par exemple de problèmes mentaux.

Selon les gardes-frontières polonais, 39 700 tentatives d'entrées illégales depuis la Biélorussie ont été comptabilisées sur l'année 2021, dont près de 17 000 sur le seul mois d’octobre. 

Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février, la Pologne a été confrontée à une autre crise humanitaire à ses frontières. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de deux millions de réfugiés ukrainiens ont été accueillis dans le pays. 

"Nous sommes extrêmement heureux que les réfugiés d'Ukraine aient reçu un accueil aussi chaleureux", ajoute Monika Matus du Grupa Granica. Mais elle regrette une différence de traitement avec les demandeurs d’asile venus de Biélorussie qui illustre, selon elle, une tendance qui s'observe dans toute l'Europe, de n’accepter "qu'un certain type de réfugiés".

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Le Figaro

Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.

Depuis 2019, la donne a changé pour obtenir un crédit immobilier. Vous ne pouvez plus emprunter sur une durée supérieure à 25 ans (27 ans si vous achetez un logement neuf) et votre taux d'endettement ne doit pas dépasser 35%. Bien que facultatives, ces mesures étaient vivement recommandées par les autorités financières jusqu'au 31 décembre 2021. Depuis le 1er janvier 2022, elles sont obligatoires. Les banques peuvent toutefois déroger à ces règles mais pour seulement 20% de la «production trimestrielle de nouveaux crédits» souligne le Haut conseil de stabilité financière présidé par le ministre de l'Économie. À condition que les emprunteurs soient des primo-accédants ou achètent une résidence principale. Autant dire que la marge est réduite pour ceux qui espèrent accéder à la propriété.

À lire aussiImmobilier: comment se protéger contre une remontée des taux

Mais à force d'entendre parler d'endettement, les particuliers ont sans doute cru qu'il suffisait de ne pas dépasser le taux maximum de 35% pour obtenir un crédit immobilier. Que nenni ! Certes, la demande est souvent refusée automatiquement (hors dossiers dérogatoires) si ce seuil est dépassé. Mais ce n'est pas pour autant que vous décrocherez systématiquement le fameux sésame si votre taux d'endettement est inférieur à 35%. Vous devez également soigner d'autres critères que les banques scrutent avec attention. En tête le fameux reste-à-vivre (le minimum légal nécessaire pour payer les dépenses du quotidien comme l'alimentaire, l'habillement, les transports ou encore les loisirs, NDLR) qui doit permettre aux emprunteurs de faire face à l'inflation galopante. Dès lors, en plus d'un apport d'au moins 10% du montant du logement, une épargne de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'euros, qui ne sera pas utilisée pour financer l'achat du bien, est plus que recommandée. Elle vous permettra d'éviter de souscrire un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues.

À lire aussiLa flambée des prix de l'essence va-t-elle plomber l'envie de maisons des Français ?

Et ce n'est pas tout : de nouveaux critères sont entrés dans la danse. La crise sanitaire a donné envie à plusieurs ménages de s'installer dans des villes périphériques autour des grandes villes ou à la campagne. Quitte à s'éloigner un peu de leur lieu de travail. Une nouvelle donne qui est désormais prise en considération par les banques. «Nous avons enregistré des refus de prêt en raison de la charge financière trop importante que cet éloignement allait représenter en termes de carburant voire d'achat d'une deuxième voiture», affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer qui a récemment interrogé les 200 agences du courtier sur les critères d'octroi de crédit immobilier. Ce qui pousse certaines banques à limiter, dans ces cas précis, l'endettement maximum à 30%, au lieu de 35%.

À VOIR AUSSI - Immobilier: est-ce que ça va encore grimper?

La nouvelle donne écologique, Emmanuel Macron veut en faire l'une des priorités de son second mandat présidentiel. Les passoires thermiques, autrefois négligées, sont désormais dans l'œil du cyclone. À tel point que dès le 1er janvier 2023, la location est interdite pour 90.000 d'entre elles. Mais même si vous avez prévu d'occuper votre futur logement, classé F ou G, sachez que vous devrez être vigilant aux coûts que pourrait représenter l'achat de ce bien certes décoté mais nécessitant des travaux de rénovation (classique et/ou énergétique).

À lire aussiLe casse-tête des propriétaires de passoires thermiques

Plus d'un courtier Vousfinancer sur deux affirme que les banques sont plus regardantes sur la performance énergétique du bien qui peut impacter votre budget. «Les banques sont attentives à ce que la part des travaux à financer ne soit pas démesurée par rapport à la valeur du bien immobilier, ce qui pourrait entraîner un risque de moins-value en cas de revente et conduire à un non-remboursement du prêt», analyse Sandrine Allonier. Une raison supplémentaire, pour ceux qui en ont les moyens, de se constituer une épargne solide afin notamment de prévoir une hausse du coût des matériaux.

Bref, l'endettement n'est pas le seul critère pris en compte par les banques. Pire, des ménages, qui affichaient un taux d'endettement pourtant inférieur au maximum autorisé, n'ont pas réussi à obtenir un crédit immobilier. La raison ? La distance domicile-travail jugée «trop élevée» et les charges, notamment d'essence, qu'elle entraîne. Face à la flambée des prix de l'immobilier en centre-ville, de plus en plus de ménages doivent s'excentrer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail pour acheter un logement moins cher et plus grand. «À partir de 30 kilomètres, cela pose problème aux banques, confie Sandrine Allonier. Et même si vous vous déplacez en train, certaines s'inquiètent des risques de grève». Le dossier de ces particuliers a été refusé alors que le taux d'endettement est parfois (très) faible.

À lire aussiAcheter un logement moins cher avec travaux, la fausse bonne idée ?

C'est le cas d'un couple de primo accédants, gagnant 3000 euros par mois à deux, qui envisageait d'acheter une maison avec jardin à 35 kilomètres de Lorient. Leur demande de crédit a été refusée malgré un taux d'endettement de 32% parce que leurs charges fictives liées aux 70 kilomètres (aller-retour) quotidiens entre leur domicile et leur bureau, ont été estimées à 560 euros par mois à deux et jugées trop élevées. Idem pour un autre couple - elle est assistante de vie et lui employé - gagnant 3000 euros par mois : leur projet d'achat d'une maison avec jardin est tombé à l'eau pour la même raison, malgré un taux d'endettement de 27% et un apport de 10%.

Même les ménages aisés ne sont pas épargnés. C'est le cas d'un fonctionnaire dans la police nationale et une salariée qui, en dépit de leurs 5000 euros de revenus mensuels, n'ont pas pu trouver un logement dans les Alpes-Maritimes où ils travaillent. Le couple a dû se rabattre sur le Var, à environ 100 kilomètres. Refus de la banque malgré un taux d'endettement de 33%. Même punition pour une célibataire, infirmière à domicile, voulant acheter une maison près de Rouen (76). Son profil a été jugé «trop risqué» alors que son taux d'endettement est de 21% (!) et son reste-à-vivre s'élève à 2500 euros par mois !

Pour finir, une bonne nouvelle : une vendeuse et un employé, gagnant 2650 euros à deux par mois, ont eux réussi à obtenir un crédit immobilier. Et pourtant, avant d'obtenir une réponse positive, ces locataires ont dû essuyer 3 refus ! Et ce, malgré un apport de 60.000 euros et un taux d'endettement de 26%. La raison ? Le couple a jeté son dévolu sur un logement situé à 40 kilomètres de Montpellier. Trop loin pour la banque. Leur opiniâtreté a payé et ils pourront accéder à la propriété.

PODCAST - L'impôt est-il juste ?

Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite

Impôts : comment déclarer ses actifs en cryptomonnaie ?

Les plus-values tirées de la vente de crypto-actifs doivent être déclarées au fisc. Depuis cette année, les revenus liés au minage de cryptomonnaie sont également soumis à l'impôt.

Donations et legs: quelles sont les nouvelles limites entre époux?

NOS CONSEILS - La Cour de cassation a récemment apporté une réponse audacieuse et inédite aux questions sur les donations et legs dans un couple.

France24 - Monde

Corée du Nord : Kim Jong-un menace d'un recours "préventif" à l'arme nucléaire

Publié le : 30/04/2022 - 08:13

FRANCE 24 Suivre

Kim Jong-un a répété que la Corée du Nord pourrait avoir un recours "préventif" à l'arme nucléaire pour contrer des forces hostiles, ont rapporté samedi les médias officiels. C'est la "bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays", selon lui.

Pour "maintenir la supériorité absolue" des forces armées nord-coréennes, le pays doit être capable de "contenir et de contrecarrer à titre préventif toutes les tentatives dangereuses et les menaces... si nécessaire", a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à des officiers supérieurs, selon des propos rapportés samedi 30 avril par l'agence de presse officielle KCNA. 

Pyongyang doit continuer à développer son arsenal afin de disposer d'une "force militaire écrasante qu'aucune puissance au monde ne peut provoquer", a affirmé Kim Jong-un. C'est la "bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays", selon lui. 

Lors d'un imposant défilé militaire le 25 avril, il avait affirmé qu'il pourrait avoir recours à l'arsenal nucléaire si les "intérêts fondamentaux" de la Corée du Nord étaient menacés.

Kim Jong-un a réitéré ces propos à l'occasion d'une rencontre avec des hauts gradés dont il tenait à saluer le travail effectué lors de la parade militaire du 25 avril, organisée dans le cadre du 90e anniversaire de l'Armée populaire révolutionnaire de Corée. 

À cette occasion, les plus puissants missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ont été présentés. En dépit de sévères sanctions internationales, la Corée du Nord poursuit la modernisation de son armée.

Négociations au point mort

Depuis le début de l'année, Pyongyang a procédé à plus d'une dizaine de tirs d'essai et a notamment lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) à longue portée, pour la première fois depuis 2017.  

Le pays continue d'ignorer les propositions de reprise des négociations faites par Washington.

Les propos du dirigeant nord-coréen pourraient, selon des analystes, s'adresser au nouveau président élu de Corée du Sud, le conservateur Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

Les analystes estiment que les mises en garde de Kim Jong-un montrent qu'il n'est pas ouvert au dialogue avec le nouveau gouvernement de Séoul.

"Les remarques de M. Kim témoignent qu'il ne souhaite pas dialoguer avec la nouvelle administration de M. Yoon ou relancer les pourparlers de dénucléarisation avec les États-Unis", a déclaré Leif-Eric Easley, professeur d'études internationales à l'université Ewha de Séoul. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques

La Corée du Nord exhibe un missile balistique et promet de renforcer son arsenal nucléaire

Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Sandra Cazenave et Marie Slavicek

  • Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l’est et du sud de l’Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv, au nord-est. De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans la deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l’artillerie russe.
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que, même si la situation dans cette région du nord-est était « difficile », « [les] militaires [ukrainiens] obtiennent des succès tactiques ». C’est notamment le cas à Rouska Lozova, un village repris par les Ukrainiens au nord de Kharkiv, d’où les forces russes pilonnaient selon eux la ville. Le village a été libéré après d’intenses combats, et plus de 600 habitants évacués, selon le ministère de la défense ukrainien.
  • A Marioupol, la grande ville portuaire du sud-est tombée pour l’essentiel aux mains des Russes, où était envisagée vendredi l’évacuation de civils piégés avec des militaires ukrainiens dans l’aciérie Azovstal, une équipe de l’Agence France-Presse a entendu des bombardements nourris sur le complexe sidérurgique, qui ne semblaient pas permettre une telle opération.
  • La Russie a confirmé, vendredi, avoir bombardé Kiev la veille, affirmant avoir visé des objectifs militaires et stratégiques, en pleine visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Une frappe qui a causé la mort d’une journaliste ukrainienne de radio Liberty, un média emblématique financé par les Etats-Unis.
  • Alors que Vladimir Poutine a été invité, comme Volodymyr Zelensky, au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie, les Etats-Unis ont dit refuser de traiter avec le président russe « comme si de rien n’était ».
  • La Norvège va emboîter le pas à l’Union européenne, dont elle n’est pas membre, en fermant à son tour ses ports aux bateaux russes, à l’exception des chalutiers.
  • Un ancien marine américain âgé de 22 ans a été tué en Ukraine où il était parti à la mi-mars combattre les forces russes, ont dit des membres de sa famille. Le Pentagone a demandé aux Américains de « ne pas se rendre » dans le pays.
  • Plus de 5,4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, dont 57 000 durant les dernières vingt-quatre heures, ont noté les Nations unies.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Reportage. Oubliée par Moscou, fidèle à Poutine : Fère-Champenoise, le fatalisme à la russe

Témoignages. Exilés ukrainiens et russes en France : « J’ai l’impression que l’avenir est brouillon et injuste »

Portfolio. Deux semaines de guerre sur le front du Donbass

Vidéo. Bombardements à Kiev : « C’est un doigt d’honneur de Poutine »

Récit. Barrière de langue, difficultés liées au logement, surdiplômés… Les réfugiés ukrainiens à la peine dans la recherche d’emploi en France

Reportage. A Kharkiv, « personne n’allait accueillir les Russes avec des fleurs »

Editorial. La guerre en Ukraine change de nature

Récit. Les « camps de filtration », une pratique déjà utilisée en Tchétchénie

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

France24 - Monde

Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

Publié le : 29/04/2022 - 19:30

Zeina ANTONIOS

Au Liban, les élections législatives du 15 mai pourraient être l’occasion de renouveler une classe politique de plus en plus contestée. Saisissant leur chance, de nombreux indépendants ont décidé de se lancer dans la bataille électorale. Parmi eux, Lina Hamdan, candidate issue de la communauté chiite et opposante au Hezbollah. Portrait.

Casquette vissée sur la tête et veste légère en jeans, Lina Hamdan, candidate chiite indépendante aux législatives à Beyrouth, prend part à un rassemblement, en ce mardi 26 avril, contre une loi à l’étude au Parlement pour le contrôle des capitaux. "Il faut continuer à défendre les droits des citoyens. Le pays est en faillite et il n’y a pas de distribution équitable des pertes", explique-t-elle, avant de se fondre dans la foule.

Bien qu’elle soit en pleine campagne électorale – les législatives étant prévues pour le 15 mai –, Lina Hamdan prend le temps de participer aux protestations anti-pouvoir, elle qui a été particulièrement active lors du soulèvement populaire d’octobre 2019. Malgré son appartenance à la communauté chiite, Lina Hamdan a toujours été opposée au Hezbollah. Elle a même collaboré, en tant que chargée de communication, aux gouvernements mis en place par le Premier ministre sunnite Rafic Hariri, assassiné en 2005, puis par son fils, Saad Hariri, proche de Riyad.

>> À lire aussi :"Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger"

Elle brigue aujourd’hui un des deux sièges chiites de la capitale, occupés depuis 2018 par des membres du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal. Depuis qu’elle a officialisé sa candidature, les rendez-vous s’enchaînent pour cette femme débordante d’énergie qui essaie de se faire une place face au rouleau compresseur électoral du tandem Hezbollah/Amal.

La manifestation terminée, Lina Hamdan nous reçoit dans son appartement beyrouthin, où elle espère trouver un peu de répit. Mais très vite, son téléphone sonne : un notable d’un des quartiers chiites populaires de la capitale lui demande un rendez-vous pour discuter de son programme. "Plusieurs familles qui votaient traditionnellement pour le tandem chiite sont lasses de la situation et cherchent à soutenir de nouveaux candidats. Les gens n’ont plus d’argent, ni de travail. Beaucoup de partisans du duopole chiite sont aujourd’hui réduits à la pauvreté. Mais ils ont peur de voter pour le changement. Il faut donc aller à leur rencontre pour les convaincre", explique Lina Hamdan. Après les électeurs de la capitale, la prochaine étape de sa campagne sera destinée à la diaspora. "Nous avons prévu plusieurs réunions en ligne avec les Libanais qui résident à l’étranger. Nous comptons beaucoup sur eux pour faire bouger les choses", indique-t-elle.

"Se démarquer du Hezbollah"

Lina Hamdan sait bien qu'il sera difficile d'entrer au Parlement, la représentation chiite étant monopolisée depuis des décennies par Amal et le Hezbollah, mais elle veut croire au changement. Car depuis trois ans, les crises se succèdent au Liban et la grogne populaire gagne du terrain. Des manifestations d'octobre 2019 contre la classe politique aux explosions du port de Beyrouth l'été suivant, en passant par la pire crise économique de l'histoire du pays, le Hezbollah – tout comme l'ensemble des partis au pouvoir – est sous le feu des critiques.

Issue d’une famille d’intellectuels chiites, Lina Hamdan veut montrer que la communauté chiite libanaise "peut se démarquer de l’image véhiculée par le Hezbollah". "Ma bataille, c’est de récupérer la représentation chiite. Réduire cette communauté au Hezbollah, c’est porter atteinte aux chiites qui ne sont pas proches de ce parti. Je parle surtout de l'appartenance à l’Iran, qui est tout à fait étrangère à nos traditions", lance la candidate. "Les chiites appartiennent au tissu libanais, ils ressemblent à toutes les autres composantes du pays. La communauté chiite n’est pas un ghetto", souligne-t-elle.

Lina Hamdan s’était déjà présentée aux élections en 2018, sans succès. "À l’époque, quand on parlait de rétablir la souveraineté du pays, on voyait bien que les gens n’étaient pas prêts à entendre ce genre de discours. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a beaucoup d’opposants au sein de la communauté chiite", assure-t-elle.

Si la candidate a quelques espoirs à Beyrouth, affronter le Hezbollah ailleurs que dans la capitale s’avère presque mission impossible. De nombreux opposants chiites au parti pro-iranien ont dernièrement retiré leurs candidatures dans la région de la Békaa, tandis que les candidats indépendants dans le sud du pays, fief incontesté du Hezbollah, s’attirent les foudres du "Parti de Dieu". "Dans le sud, la contestation essaie de se frayer un chemin sans s’opposer au Hezbollah de manière frontale", précise Lina Hamdan.

Le climat beyrouthin semble donc le plus favorable à une percée électorale des opposants chiites, permettant à la candidate de dénoncer "les atteintes à la souveraineté du pays". "Les Libanais sont isolés à cause des armes du Hezbollah et de l’importation d’une civilisation qui ne nous ressemble pas", lance-t-elle, en référence à la proximité du Hezbollah avec l’Iran. "Tout cela est en train de nous mettre en conflit avec la communauté internationale ainsi qu’avec les pays arabes alors que nous sommes un membre fondateur de la Ligue arabe", rappelle-t-elle.

Malgré les défis, Lina Hamdan estime que le changement, aussi minime soit-il, est possible à mettre en œuvre par le biais des élections. "Certes, ce sera un petit changement, mais il en vaudra la peine. Ce n’est que lorsque nous aurons de nouveaux représentants au sein des institutions que nous récupérerons la confiance de la communauté internationale. Plus personne ne veut travailler avec le gouvernement actuel", assure-t-elle.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR REPORTAGE

Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

ANALYSE

Le retrait de Saad Hariri, un séisme politique qui rebat toutes les cartes au Liban

La chronique de l’éco

Liban : les négociations reprennent avec le FMI alors que la crise s'aggrave

Le Monde

L’ombre d’un oligarque russe sur le Centre Pompidou

L’institution parisienne a reçu 1,3 million d’euros de la fondation de Vladimir Potanine, deuxième fortune de Russie. Un financement qui suscite l’embarras dans le contexte de guerre en Ukraine

De passage à Paris, il y a quelques années, Vladimir Medinski visite incognito le Centre Pompidou. Le ministre de la culture russe, en poste de 2012 à 2020, fait la moue. A l’occasion de leur récente acquisition par le Musée national d’art moderne, plusieurs centaines d’œuvres de ses compatriotes y sont exposées. Parmi elles, une photographie du duo moscovite Blue Noses, datant de 2005, montre deux soldats s’embrassant à pleine bouche, dans une forêt de bouleaux. Non loin figure une reproduction du mausolée de Lénine, réalisée en 2008 par Yuri Avvakumov, avec des dominos. Pas vraiment au goût du propagandiste en chef : « Heureusement que nous sommes débarrassés de toute cette merde ! », maugrée Medinski – il chapeaute aujourd’hui la délégation russe chargée de négocier la paix avec les Ukrainiens.

Amorcée en 2015, cette collaboration a permis au Centre Pompidou d’acquérir près de 550 œuvres, conçues par des artistes russes ou soviétiques

Depuis le début de la guerre, le 24 février, cette collection suscite aussi l’embarras des équipes du centre d’art contemporain français. Car elle a été constituée avec l’aide de la Fondation Potanine, dirigée par le deuxième homme le plus riche de Russie selon le magazine Forbes, l’oligarque Vladimir Potanine. Amorcée en 2015, cette collaboration a permis au Centre Pompidou d’acquérir près de 550 œuvres, conçues par des artistes russes ou soviétiques, entre les années 1950 et 2000. Certaines ont été offertes par la Fondation Potanine, les autres par une quarantaine de donateurs – collectionneurs privés, artistes, héritiers… La plupart ont été exposées au quatrième étage du bâtiment parisien, dans le cadre d’un parcours intitulé « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie 1950-2000 », de septembre 2016 à avril 2017.

La fondation russe a notamment financé l’édition du catalogue et le transport de toutes les œuvres, y compris celles d’autres donateurs. « En 2016, la Fondation nous a versé 604 000 euros pour le montage de l’exposition, indique le Centre Pompidou. Une autre partie du budget, dont nous ignorons le montant, a été prise en charge directement par elle. » A partir de début 2017, les deux institutions « approfondissent » leurs liens : cycles de conférences, publications diverses, programmes d’échange pour des jeunes curateurs…

Stratagème

Pompidou a perçu au total plus de 1,3 million d’euros de son partenaire russe, auxquels auraient dû s’ajouter 586 000 euros à l’automne. « Le versement de cette somme a été suspendu, de même que l’ensemble du programme, explique-t-on à Beaubourg, compte tenu de la situation en Ukraine. » Des chiffres conséquents à l’aune de la maigre enveloppe (1,8 million d’euros) dont dispose le centre parisien pour l’ensemble de ses acquisitions annuelles. Si on les rapporte au portefeuille de Vladimir Potanine, en revanche, ils ne pèsent pas lourd : Bloomberg classe l’homme d’affaires parmi les cinquante plus grandes fortunes mondiales.

Il vous reste 69.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Le Figaro

En Suède, la sombre histoire de l’Institut de biologie raciale

ENQUÊTE - C’est dans la ville universitaire d’Uppsala, en 1922, qu’est né le Rasbiologiska Institutet, l’Institut de biologie raciale, le premier au monde financé par un État. Des scientifiques, admirés par nombre de leurs collègues ailleurs en Europe, y développaient des théories eugénistes.

À Uppsala

Avec sa façade ocre et ses colonnades, la bibliothèque universitaire Carolina Rediviva, la plus ancienne de Suède, inspire le respect. Elle abrite des trésors, comme le Codex argenteus, un évangéliaire du Ve siècle tout en or et en argent, mais aussi quelques-unes des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Au sous-sol, Asa Henningsson déverrouille une série de portes pour arriver dans une salle de lecture, où quelques gros classeurs reliés sont ouverts: «Ce sont les photos de l’Institut de biologie raciale, explique la conservatrice des archives. Il y en a en tout 12.000, dans 105 albums.» Les clichés, pris surtout dans les années 1920 ou 1930, montrent des individus ou des familles, immortalisés de face et de profil, et classés par «races». Il y a des séries consacrées aux Suédois de «pure souche», aux populations mixtes, aux Roms, et à d’autres minorités, comme les Wallons et les Finlandais. Mais les plus nombreuses s’intéressent aux Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe, que l’on appelait alors «les Lapons». «Le rôle de l’Institut n’était pas de se concentrer sur les Samis, mais Herman Lundborg, son premier directeur, était obsédé par ses voyages dans le nord de la Suède. Leurs photos constituent un tiers de ce fonds», explique Asa Henningsson.

À lire aussiLa Suède, nouvel Eldorado de la batterie électrique

Ces archives sont méconnues. Comme l’est aussi l’histoire des squelettes samis déterrés par centaines pour enrichir les collections d’anatomie. Tous ces éléments, pourtant, sont essentiels pour comprendre le développement de la biologie raciale aux XIXe et XXe siècles. Mêlant théories racistes (selon lesquelles la hiérarchie entre les races est immuable) et eugénisme, cette «science» utilisait les nouvelles techniques de l’anthropométrie, à l’image de l’anatomiste Anders Retzius, qui dès les années 1840 théorisa la différence entre les «crânes longs» (dont est affublée, selon lui, la race nordique) et les «crânes courts» (ceux des Samis, toujours selon Anders Retzius). De nombreux instituts de biologie raciale naissent alors aux États-Unis et en Europe, mais celui d’Uppsala, ville universitaire située à 70 kilomètres au nord de Stockholm, fut le premier au monde à être financé par un État.

Flirt appuyé avec le nazisme

Alors que les scientifiques de l’époque s’évertuaient à mesurer les crânes et les os, les biologistes raciaux suédois étaient admirés et enviés par tous leurs collègues: «Pour les Allemands, surtout, cela donnait l’impression que la Suède prenait vraiment ce problème au sérieux», explique Claes Thäng Wrangel, du Centre de recherche multidisciplinaire sur le racisme (Cemfor) d’Uppsala. Pour Gustaf Forsell, un autre chercheur du Cemfor, l’institut aurait même particulièrement influencé le sinistre Hans Günther, qui étudia un an à Uppsala avant de devenir l’un des architectes de la politique d’extermination du IIIe Reich: «Lundborg parlait couramment allemand, les Suédois se rendaient en Allemagne, et les Allemands en Suède… Car, selon la doctrine nazie, la race aryenne venait des pays nordiques.»

À lire aussiLa révolte suédoise contre les carburants trop chers

Malgré cette histoire, abondamment documentée, le centenaire de la création de l’Institut de biologie raciale, en 2022, a été à peine mentionné dans les médias, tout comme la journée du souvenir organisée par le Cemfor en mémoire des victimes suédoises. Devant la Maison du doyen, l’un des bâtiments les plus emblématiques d’Uppsala et ancien siège de l’institut, le panneau expliquant l’histoire du lieu ne mentionnait d’ailleurs pas les travaux d’Herman Lundborg. Comme si la Suède d’aujourd’hui, chantre de l’inclusion, qui a grand ouvert ses portes lors de la crise migratoire de 2015, n’arrivait pas à assumer ce flirt appuyé avec le nazisme: «Il a fallu demander aux autorités de changer ce panneau pour avoir une mention de l’institut, et de ce qu’il a représenté, déplore Claes Thäng Wrangel… Cela a été fait il y a seulement quelques semaines.»

Biologistes raciaux

Il y a pourtant beaucoup à dire, et à apprendre. Pour éclairer les Suédois, le Cemfor a mis sur pied une visite guidée consacrée à l’histoire du racisme à Uppsala. Un parcours qui commence étonnamment au Linneanum, un pseudo-temple grec construit pour honorer l’enfant du pays Carl von Linné, inventeur au XVIIIe siècle de la classification des espèces. «Même s’il n’a pas utilisé le mot race, il a défini pour les êtres humains des variétés auxquelles il attribuait des caractéristiques morales, rappelle Claes Thäng Wrangel. La variété rouge était joviale et libre ; la noire lente et négligée ; la jaune, cupide et fière ; et les Blancs créatifs, entrepreneurs… Il y avait aussi une cinquième catégorie, qu’il appelait les monstres.» Devant la bibliothèque Carolina Rediviva, le chercheur prend le temps de décrire à son auditoire ces fameuses photos samies, où «les Blancs de race pure sont dans une posture qui met en valeur leur force et leur santé, alors que les Samis et les Roms sont sales, mal rasés, pauvres». Juste à côté s’élève le Gustavianum, qui abrite un amphithéâtre de médecine où se pratiquaient les dissections, mais s’inscrivant aussi dans cette histoire: «Lundborg a organisé ici une importante exposition pour illustrer le risque de dégénérescence en mêlant des photos de prostituées, de vagabonds, de Samis, de Roms… Cela a été un grand succès, elle a circulé dans toute la Suède.»

À lire aussiLe village suédois qui a dit oui aux déchets nucléaires

L’enjeu, pour Lundborg comme pour tous les autres biologistes raciaux, n’est pas seulement de créer des catégories. Les «races supérieures» sont associées aux caractéristiques physiques, intellectuelles et morales les plus hautes. Elles se reproduisent peu, et sont menacées par le développement incontrôlé de «races inférieures» où se transmettent la tuberculose, l’alcoolisme et autres vices: «Selon ces biologistes raciaux, mélanger ce qu’ils appelaient les mauvais gènes pouvait engendrer des maladies, des comportements violents, alors qu’avec un bon équilibre on pouvait préserver la civilisation et toutes ces vertus associées à ce qu’ils appelaient la race pure», précise Claes Thäng Wrangel.

À la fin des années 1930, cependant, la vision de l’institut d’Uppsala va changer. La violence du régime nazi s’affiche sans complexe en Allemagne, et de plus en plus de Suédois réalisent quelles peuvent être les conséquences de ces idées. Lundborg part à la retraite, et le directeur qui le remplace en 1935, soutenu par les sociaux-démocrates, oriente les recherches vers la médecine génétique. L’histoire, cependant, ne s’arrête pas là. Le concept d’«hygiène raciale», pour éliminer les supposées tares et les vices de la société, se perpétue en Suède, notamment à travers des stérilisations imposées à des femmes sortant de prison, des malades mentaux, des individus considérés comme «socialement inadaptés»… Des pratiques qui vont durer jusqu’en 1973. Un siècle plus tard, les Samis continuent de réclamer des comptes sur cet institut et sur les activités illégales menées par les chercheurs suédois.

Procédure de restitution

L’un des contentieux les plus sensibles est celui du retour des ossements samis à leur communauté d’origine. Selon les autorités suédoises, des restes humains appartenant à des Samis sont encore conservés dans onze institutions du pays. Et l’une des plus importantes est l’université d’Uppsala. Le directeur du Gustavium, Mikael Ahlund, refuse de dire exactement où ils sont entreposés, «pour des raisons de sécurité», mais il tient à s’expliquer sur ces procédures de restitution qui peuvent prendre des mois, voire des années: «Lorsque nous recevons une requête officielle, il faut vérifier que nous avons bien ces ossements et que le demandeur est légitime, détaille-t-il. C’est le cas par exemple du Parlement sami, qui vient de nous demander le retour des ossements du vieux cimetière paroissial de Rounala, qui ont été déterrés en 1915. Il faut faire vite, mais prendre aussi le temps d’entreprendre des recherches approfondies, pour que la restitution soit complète. Le dossier est ensuite transmis au vice-chancelier de l’université, puis au gouvernement, qui tranche.»

À lire aussiLa Suède, pionnière des déchets radioactifs

Autre source de polémique: les milliers de photos aujourd’hui conservées à la bibliothèque Carolina Rediviva. Selon la conservatrice, elles n’ont aucun intérêt scientifique, mais le fait qu’elles puissent être consultées par tous alors que les descendants directs sont encore vivants pose problème. Pour Eva Forsgren, représentante de la communauté samie d’Uppsala, c’est même inacceptable: «J’étais en train de consulter ces archives, et soudain j’ai vu mon grand-père et ma grand-mère! Je les ai reconnus, je savais à quoi ils ressemblaient. Dans leur cas ils semblaient contents car on les prenait en photo, ça devait être un événement… Quelqu’un est sûrement venu pour leur dire quoi faire, une personne d’autorité comme un pasteur ou un professeur. Et j’ai reconnu beaucoup de membres de ma famille, les sœurs de ma grand-mère, ses frères…»

Eva Forsgren, qui demande que l’accès à ces archives soit soumis à l’autorisation des communautés, n’est pas la seule à avoir fait cette démarche. Comme elle, de nombreux Samis se rendent à la bibliothèque Carolina Rediviva dans l’espoir de retrouver, à travers ces photos, quelques membres d’une famille depuis longtemps disparue, mais jamais oubliée.

À VOIR AUSSI - «Juneteenth»: Joe Biden promulgue une loi établissant un jour férié pour marquer la fin de l’esclavage

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine

ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.

France24 - Monde

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

Publié le : 29/04/2022 - 06:54Modifié le : 29/04/2022 - 22:25

FRANCE 24 Suivre Elena VOLOCHINE

Moscou a confirmé, vendredi, avoir bombardé Kiev la veille, durant la visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tandis qu'une opération d'évacuation des civils terrés dans l'usine Azovstal de Marioupol était envisagée. Par ailleurs, selon le Pentagone, la Russie bute contre la résistance opposée par l'armée ukrainienne dans le Donbass. Retrouvez l'actualité du vendredi 29 avril.

  • 22 h 22 : le Pentagone accuse Poutine de "dépravation" et de "cruauté"

Le Pentagone a accusé Vladimir Poutine de "dépravation" et de "cruauté" pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine, où elles sont accusées d'assassinats de civils, y compris d'enfants.

Interrogé au cours d'un point de presse sur l'état psychologique du président russe à ce stade du conflit, le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, est apparu au bord des larmes en évoquant les atrocités attribuées aux forces russes.

"Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça", a déclaré John Kirby, habituellement connu pour sa maîtrise face aux caméras et son flegme.

  • 21 h 21 : Zelensky redoute un échec des discussions avec Moscou

Les pourparlers ouverts avec Moscou risquent de capoter, a prévenu le président ukrainien, qui impute cette perspective à la colère de son opinion publique face aux massacres commis selon lui par les troupes russes, rapporte l'agence Interfax Ukraine.

"Les Ukrainiens veulent les tuer. Quand cette attitude existe, c'est difficile de discuter", a dit Volodymyr Zelensky cité par Interfax Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part accusé Kiev d'être responsable de l'impasse dans laquelle se retrouvent les discussions, reprochant notamment au gouvernement de Volodymyr Zelensky de changer constamment de position.

  • 20 h 22 :  Paris et Berlin "déterminés" à soutenir la Moldavie face aux "risques de déstabilisation"

Les chefs de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, et allemande, Annalena Baerbock se sont dits déterminés à soutenir la Moldavie, ex-république soviétique voisine de l'Ukraine, face aux "risques de déstabilisation" auxquels elle est confrontée.

  • 18 h 39 : l'offensive russe dans le Donbass a pris du retard

L'offensive russe dans le Donbass, qui progresse "lentement et de façon inégale" en raison de la résistance opposée par l'armée ukrainienne, a pris du retard sur le calendrier prévu, a déclaré un haut responsable du Pentagone.

"Nous pensons qu'ils ont pris du retard sur ce qu'ils espéraient avoir accompli dans le Donbass", a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. "Ils ont pris au moins plusieurs jours de retard", a-t-il précisé. "Ils sont loin d'avoir fait la jonction" des troupes entrées par la région de Kharkhiv (est), au nord du Donbass, et celles venues du sud du pays, un des objectifs de l'armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Louhansk.

Ukraine's hospitals have been bombed. Their citizens have been executed. Their children have been traumatized. And yet, despite all that, they have done a magnificent job defending their sovereignty. Ukraine’s valor and skill will go down in military history.

April 29, 2022
  • 18 h : Moscou dit avoir effectué des remboursements sur sa dette en dollars

La Russie a indiqué avoir effectué des versements en dollars sur des dettes en dollars, alors que le pays fait l'objet de sanctions occidentales du fait de son offensive en Ukraine, laissant craindre un défaut de paiement.

Au début du mois d'avril, Moscou avait tenté de régler en roubles une dette en dollars, le département américain au Trésor ne l'autorisant plus désormais à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.

  • 16 h 29 : Londres envoie une équipe enquêter sur les crimes de guerre en Ukraine

Le Royaume-Uni enverra bientôt une équipe d'experts aider les enquêteurs ukrainiens et internationaux dans leurs investigations sur les atrocités commises depuis l'invasion russe, a annoncé la ministres des Affaires étrangères en visite aux Pays-Bas.

  • 14 h 17 : selon la Russie, "les États-Unis inondent l'Ukraine d'armes"

Les États-Unis ont débloqué, jeudi, un fond exceptionnel de 33 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, qui viennent s'ajouter aux 700 millions accordés la semaine dernière. Ce soutien est vu d'un très mauvais œil par le Kremlin, qui accuse le président américain "d'inonder l'Ukraine d'armes". Vladimir Poutine contre-attaque en brandissant la menace nucléaire, comme l'explique Elena Volochine, journaliste de France 24 spécialiste de la Russie.

  • 13 h 12 : deux volontaires humanitaires britanniques "capturés" en Ukraine

Deux volontaires britanniques ont été "capturés" par des soldats russes en Ukraine, a affirmé une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, Presidium Network.

"Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous mais connus de nous, Paul Urey (né en 1977) et Dylan Healy (né en 2000)", ont été "capturés par l'armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi", a dit Dominik Byrne, l'un des fondateurs de cette ONG dans un communiqué. Selon Presidium, ils ont disparu alors qu'ils étaient au volant pour aider à l'évacuation d'une femme et deux enfants, vers Dniproroudne dans la région de Zaporojia, dans le Sud. Le dernier contact remonte à 4H00 du matin. 

  • 11 h 11 : le président indonésien invite Zelensky et Poutine au sommet du G20

Le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et confirmé avoir invité le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie.

Le président russe a confirmé qu'il participerait au sommet prévu à Bali en novembre, a précisé le leader indonésien dans une allocution vidéo. L'Indonésie, qui préside le G20 cette année, a subi de fortes pressions des Occidentaux, les États-Unis en tête, pour exclure la Russie du groupe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. 

Mais Jakarta a résisté, arguant que sa position l'obligeait à rester "impartiale" et le président américain Joe Biden, notamment, avait suggéré une participation de l'Ukraine pour trouver un équilibre.

  • 9 h 52 : la Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de "haute précision" pendant la visite de Guterres

La Russie a confirmé avoir effectué, hier, une frappe avec des armes de "haute précision" contre Kiev, la capitale ukrainienne, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d'un briefing.

Selon le maire de la ville, Vitaly Klitschko, au moins une personne a été tuée par cette frappe. Les secouristes "ont retrouvé un corps" en déblayant les débris sur le site touché, près du centre-ville, a-t-il expliqué sur Telegram. Quatre blessés ont été hospitalisés, a-t-il indiqué dans un message séparé précisant qu'au total, plus de 100 habitants de Kiev avaient été tués depuis le début de l'invasion russe il y a deux mois.

À la suite de la découverte de ce corps, Radio Liberty, un média financé par les États-Unis, a indiqué que la victime est une de ses productrices ukrainiennes. "Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d'un missile russe sur l'immeuble où elle habitait", a dit la radio sur son site internet. 

8th Journalist to be killed in Ukraine since 24th of February.Vera Gyrych, journalist for Radio Liberty.She was killed yesterday due to the missile attack in Kyiv. It’s a necessity to support journalists safety.Yet when it’s your home.. Stop this war!!! Support Ukraine! pic.twitter.com/4e757KVwHV

April 29, 2022
  • 8 h 43 : une "opération" d'évacuation des civils du site Azovstal, à Marioupol, envisagée pour vendredi

Une "opération" d'évacuation les civils terrés dans l'usine d'Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est "envisagée" pour vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne dans un communiqué. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville.

  • 8 h 06 : frappe russe sur Kiev, un symbole de l'impuissance de l'ONU ?

Jeudi, Kiev a été frappée pour la première fois depuis le 14 avril par les forces russes et jamais aussi prêt du centre-ville depuis le début de l'invasion. Gulliver Cragg, l'envoyé spécial de France 24 dans la capitale, s'interroge sur la valeur symbolique de cette frappe russe au moment où Antonio Guterres avouait l'impuissance de l'ONU dans ce conflit. 

  •  6 h 53 : un hôpital militaire bombardé à Marioupol

À Marioupol, le bataillon Azov a indiqué sur Telegram qu'un hôpital militaire situé dans le vaste complexe métallurgique Azovstal -  où sont retranchés des combattants ukrainiens - avait été bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi. La salle d'opération s'est effondrée et des soldats qui y étaient soignés sont morts et d'autres ont été blessés, a précisé Azov.

"J'appelle les organisations internationales de défense des droits humains à réagir au fait que la Russie continue d'essayer d'éliminer même les défenseurs de Marioupol qui ne peuvent plus tenir une arme", a réagi sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains au Parlement ukrainien. 

  • 4 h 55 : l'Est et le Sud de l'Ukraine sous les bombes russes

Les régions méridionales et orientales de l'Ukraine - où se concentrent les assauts russes - sont sous un feu nourri de bombes.

"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.

Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers "Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha", ont subi "de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite", a-t-il assuré sur Telegram.

Dans le Donbass, à Lyman, "la situation est très difficile, toute la commune est encerclée", a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR exportations d'hydrocarbures

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Revue de presse

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Info ou intox

Volodimir Zelensky cocaïnomane ? Quand d'anciennes infox refont surface

Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Réfugiés ukrainiens en Hongrie et Moldavie : la nourriture manque cruellement 

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Orbán grand vainqueur, Bruxelles en déroute

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

Quand la justice condamne des éleveurs pour « troubles du voisinage »

Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

Carlos Ghosn veut que la vérité éclate

Le Figaro

D’où vient la tradition du muguet le 1er mai?

Le Figaro

La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.

En ce 1er mai 2022, le jour de la fête du travail, l’achat de brins de muguet pour les personnes que l’on aime est une tradition qui ne date pas d'hier. Dans la Rome antique, les célébrations en l'honneur de Flora, déesse des fleurs, atteignaient leur apogée le 1er mai. Les Celtes célébraient le début de l'été le même jour. Ils érigeaient un arbre autour duquel ils dansaient pour chasser les mauvais esprits. Ils accordaient par ailleurs au muguet des vertus de porte-bonheur.

À lire aussi1er Mai: la tradition du muguet en 5 chiffres

Quelle est l’origine du muget le 1er mai?

En 1560, le roi Charles IX, en visite avec sa mère Catherine de Médicis dans la Drôme, se vit offrir par le chevalier Louis de Girard de Maisonforte un brin de muguet, cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Dès le 1er mai 1561, le roi se met alors à distribuer des brins de muguet aux dames de la cour en leur disant: «Qu'il en soit fait ainsi chaque année». La coutume était née.

Le 1er mai 1895, le chanteur toulonnais Félix Mayol (créateur de Viens, Poupoule! en 1902) arrive à Paris. Son amie Jenny Cook lui offre un bouquet de muguet, dont il porte quelques brins à sa boutonnière le soir même, pour la première de son tour de chant au Concert Parisien. Sa série de concerts est un triomphe. Mayol décide de ne plus s'en séparer et le muguet devient son emblème. Très populaire à l'époque, le chanteur aurait relancé la tradition.

Quel est le rapport entre le muguet et la Fête du travail?

Le 1er mai 1900, lors d'une fête organisée par les grands couturiers parisiens, toutes les femmes reçurent un brin de muguet, clientes et petites mains. Séduites par l'idée, les couturières en offrirent chaque année à leurs clientes. Christian Dior en fit même l'emblème de sa maison de couture.

Le muguet n'a finalement été associé à la Fête du Travail que sous le gouvernement de Vichy. Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme «la Fête du Travail et de la Concorde sociale». L'églantine rouge, symbole de la journée internationale des travailleurs après 1891, trop connotée à gauche, s'est donc vue remplacée par le muguet.

Luc Deschamps, fleuriste: «Il y aura du muguet ce 1er mai» - Regarder sur Figaro Live

«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal

ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?

À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel

REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.

Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»

EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.

Le Monde

Mino Raiola, l’agent de stars du football, est mort

Personnalité haute en couleur, il était devenu en une trentaine d’années un acteur incontournable du marché des transferts entre grands clubs. Il est mort à 54 ans, a annoncé, samedi 30 avril, sa famille.

Son nom avait fini par devenir presque aussi célèbre que celui de ses clients. Mino Raiola est mort à 54 ans, a annoncé sa famille, samedi 30 avril, sur Twitter. « C’est avec une tristesse infinie que nous annonçons le décès de l’agent de joueurs le plus bienveillant et génial qui ait existé », ont écrit ses proches. Depuis une trentaine d’années, l’agent italien était devenu un des acteurs incontournables du marché des transferts dans le football.

Pour signer un Zlatan Ibrahimovic, un Paul Pogba, un Marco Verratti ou espérer débaucher la pépite norvégienne Erling Haaland, les présidents de club devaient composer avec Raiola, sa personnalité et ses manières. « Mino, c’est le genre de mec capable d’aller trinquer au salon VIP d’un match de Ligue des champions en short et claquettes », s’amusait son confrère Bruno Satin interrogé par Le Monde en 2014.

Mino Raiola, faiseur de Zlatan

« Il ressemblait à l’un des types de la série “Soprano” »

Zlatan Ibrahimovic raconte ainsi sa première rencontre avec son futur représentant au début des années 2000 : « La première fois que j’ai vu Mino, j’ai pensé que c’était une blague (…). Il ressemblait à l’un des types de la série Soprano, jean, tee-shirt Nike avec bide énorme », décrit le Suédois dans Moi, Zlatan Ibrahimovic (JC Lattès, 2013).

Le costume cravate et l’entretien physique, très peu pour lui. Raiola laissait tout cela à Jorge Mendes, l’autre agent superstar. La trajectoire des deux hommes raconte pourtant la même histoire, celle de deux forts en gueule partis de pas grand-chose, pour devenir des personnages aussi incontournables que décriés du mercato, ce spectacle devenu permanent de l’économie des transferts.

A chacun sa légende. Mendes est ce propriétaire de boîte de nuit du nord du Portugal devenu le pygmalion de Cristiano Ronaldo. Mino Raiola était, lui, l’ancien pizzaïolo parlant sept langues et à la fortune personnelle estimée à 50 millions d’euros. Non sans quelques zones d’ombre. L’agent était ainsi impliqué dans le scandale des « Football Leaks », au milieu des années 2010, qui avait révélé des faits d’évasion fiscale dans le foot-business.

Né le 4 novembre 1967 à Nocera Inferiore (région de Campanie, en Italie), Carmine (son vrai prénom) n’a qu’un an quand ses parents s’installent à Haarlem aux Pays-Bas où le Ristorante Napoli de la famille Raiola trouve sa clientèle. S’il n’enfourne pas une seule pizza, Mino aide à la plonge, au service et met son nez dans les comptes. Il prend aussi le temps de discuter avec les dirigeants du FC Haarlem. « A un moment donné, ils lui ont simplement dit : puisque tu en sais tellement, pourquoi tu ne rejoindrais pas la direction ? », témoignait un journaliste local, Edwin Struis, auprès de l’Agence France-Presse en 2016.

Mais le jeune homme ne s’attarde pas longtemps comme directeur sportif d’un club trop modeste pour ses ambitions. En 1993, il place à l’Inter Milan deux des stars de l’Ajax Amsterdam, Dennis Bergkamp et Wim Jonk. Mino Raiola ne servira plus jamais de pizzas. Le résident monégasque depuis 1996 impose son style et ses méthodes. Il ne signe aucun contrat formel avec ses protégés et n’hésite pas – comme Mendes – à piquer des clients à ses confrères. Et, comme le Portugais, il exerce un pouvoir de fascination sur ses joueurs.

Pour les défendre, Raiola les met en valeur comme des tableaux (Zlatan est ainsi sa Joconde, Matthijs de Ligt sa Ronde de nuit de Rembrandt) et va au conflit pour défendre leurs intérêts et les siens. « Il n’est pas ami avec les patrons de clubs mais il l’est avec ses joueurs. Et dès qu’ils ont un problème, il va les voir », confiait un de ses confrères au Monde en 2014.

Outrances et négociations serrées

Toujours entre deux avions, l’homme cumule autant les miles que les déclarations tapageuses. De Pep Guardiola (alors entraîneur du FC Barcelone et fâché avec Ibrahimovic), il confie au Mirror tout son mépris. « En tant qu’entraîneur, il est fantastique, mais en tant que personne, c’est un zéro absolu, un chien, un lâche. » En 2012, il traite l’idole néerlandaise Johan Cruyff de « tête de nœud sénile », avant de s’excuser.

Cette même année, l’Italien place sa « Joconde » Ibrahimovic à Paris et devient l’agent privilégié des dirigeants du Paris-Saint-Germain. Quand le club parisien signe en juillet 2021 le gardien italien Gianluigi Donnarumma, au risque de fragiliser le titulaire du poste, Keylor Navas, certains y voient l’influence de Raiola sur le directeur sportif, Leonardo.

En 2016, Mino Raiola avait un temps fait de Paul Pogba le joueur le plus cher de l’histoire avec une arrivée estimée à 120 millions d’euros à Manchester United. Ces derniers mois, l’agent multipliait les déclarations et les pistes (comme celle du PSG) au sujet de l’avenir de son protégé, dont le jeu lui faisait penser aux créations de l’artiste Jean-Michel Basquiat.

Désormais, le monde du football devra vivre sans les outrances, les négociations serrées et les références artistiques de Carmine Raiola.

Alexandre Pedro

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

Racisme, violences policières, inégalités... Il y a 30 ans, les émeutes de Los Angeles

Publié le : 29/04/2022 - 21:15

Pauline ROUQUETTE Suivre

Le 29 avril 1992, les policiers à l'origine de l'arrestation violente de Rodney King, automobiliste Afro-Américain, sont acquittés et Los Angeles s'embrase. Pendant six jours, des émeutiers s'emparent de la ville, les protestataires réclament "justice", criant au racisme. Mais derrière ce combat contre les violences policières, se joue aussi une guerre entre communautés, dans une ville en proie à de très fortes inégalités.

Il y a trente ans, Los Angeles brûlait. Le 29 avril 1992, dans cette ville de Californie où vivent d'importantes communautés noire, hispanique et coréenne, une décision de justice met le feu aux poudres : quatre policiers blancs, accusés d'agression et d'utilisation excessive de la force à l'égard d'un jeune automobiliste noir - Rodney King - sont acquittés par un jury composé de dix Blancs, un Asiatique et une Hispanique.

La scène avait pourtant été filmée. Dans une vidéo de près de dix minutes, la victime, alors âgée de 26 ans, reçoit deux décharges de pistolet électrique, une cinquantaine de coups de bâton sur le crâne, les bras, les genoux, et des coups de pied après avoir été arrêtée pour un excès de vitesse. Rodney King a la mâchoire fracturée, des plaies au visage, des bleus sur le corps, et sa cheville est cassée.

La vidéo fait le tour du monde, bouleverse, indigne, et fait de l'affaire Rodney King l'une des plus médiatiques en matière d'abus et violences de la part des forces de l'ordre aux États-Unis. Les policiers, eux, plaident la peur et le risque de rébellion de l'automobiliste. À l'issue du procès, où aucun Afro-Américain ne figure parmi le jury, le sergent Koon, et les officiers Briseno, Wind et Powell repartent libres.

Depuis, il y a eu les affaires Trayvon Martin - qui a déclenché le mouvement Black Lives Matter -, mais aussi Eric Garner, Michael Brown, Walter Scott, Freddie Gray, Breonna Taylor, pour ne citer qu'eux... En 2020, l'affaire George Floyd à Minneapolis met de nouveau en lumière les violences racistes des forces de l'ordre aux États-Unis. Des manifestations et émeutes de grande ampleur ont lieu à travers le pays (puis le monde), rappelant ces six jours d'émeutes qui, à Los Angeles en 1992, n'ont laissé d'autre choix au président George H. W. Bush que de faire intervenir l'armée.

{{ scope.legend }}

"Pas de paix sans justice"

À l'annonce du verdict, vers 15 h, le 29 avril 1992, la réaction ne se fait pas attendre. À peine deux heures plus tard, quelque 100 000 personnes descendent dans la rue pour protester contre le jugement, mais les manifestations dégénèrent rapidement en émeutes, pillages, incendies de maisons et de commerces.

Dans la Cité des anges, les quartiers noirs s'embrasent. Le slogan des manifestants ? "Pas de paix sans justice" : ce même cri de ralliement adopté, en France, par le collectif "Vérité et Justice pour Adama" (Traoré) depuis 2016.

À Los Angeles, le contrôle de la situation échappe aux policiers qui reçoivent parfois l'ordre de ne pas intervenir. Certains de leurs hélicoptères sont touchés, et les pompiers eux-mêmes ne peuvent éteindre des incendies parce qu'ils sont attaqués.

Dès le deuxième jour de violences, le maire de la ville, Tom Bradley, décrète l'état d'urgence et un couvre-feu dans plusieurs quartiers pour contenir les zones de violences et de pillages. En vain. Des fusillades éclatent entre commerçants et pilleurs. Ce n'est qu'au cours du quatrième jour que l'armée est appelée en renfort, et que la situation commence à revenir à la normale. Bilan : 53 morts, plus de 2 300 blessés, 4 000 incendies et des dégâts estimés à un milliard de dollars.

Finalement, un an après les émeutes, les policiers acquittés dans l’affaire Rodney King sont accusés au niveau fédéral pour violation des droits de l'Homme. Deux d'entre eux (Koon et Powell) sont reconnus coupables en avril 1993.

>> George Floyd : une affaire de racisme, "mais aussi de violence et de politique"

Au-delà du rejet de la discrimination raciale et des violences policières dont sont victimes les minorités aux États-Unis, l'histoire des émeutes de Los Angeles s'enracine également dans les tensions entre communautés, notamment entre Noirs et Coréens.

Guerre des communautés

"Est-ce qu'on pourrait juste tous bien s'entendre ?" ("Can we all get along ?"), demande, larmes aux yeux, Rodney King lors d'une conférence de presse, le 1er mai, dans les bureaux de son avocat. Une phrase empreinte des tensions entre communautés de Los Angeles qui peinent à vivre en paix les unes avec les autres.

La compétition économique au sein de la classe ouvrière est à l'origine d'une certaine animosité raciale. Dans les années 1980, les entreprises remplacent la plupart des employés noirs responsables de l'entretien des bâtiments par des immigrants hispaniques, payés moitié moins que leurs prédécesseurs syndiqués. En même temps, dans le sud de la ville, historiquement noir, les Coréens achètent des épiceries où ils pratiquent des prix élevés s'appuyant sur leur quasi-monopole. La fracture entre les boutiques coréennes et les habitants noirs est donc également très prononcée, en outre la communauté noire se plaint de mauvais traitements et de la hausse des prix.

À l'origine des émeutes de 1992, il y eut certes l'affaire Rodney King, mais aussi l'affaire Latasha Harlins. Cette jeune Afro-Américaine de 15 ans a été abattue d'une balle dans la tête par la gérante coréenne d'une épicerie de South Central, au motif qu'elle aurait tenté de voler une bouteille de jus d'orange. L'enquête de police a par la suite montré que l'adolescente prévoyait de payer (deux dollars ont été retrouvés dans sa main) et qu'elle en avait informé la gérante quand cette dernière l'accusait d'avoir volé.

Dans cette affaire, la juge a estimé que la réaction de la gérante de l'épicerie était justifiée. Elle ne fut condamnée qu'à cinq ans de prison avec sursis et 500 dollars d'amende (alors que le jury demandait 16 ans d'emprisonnement pour homicide involontaire). Ce jugement a été confirmé en appel le 21 avril 1992. Huit jours avant le verdict de l'affaire King et le déclenchement des émeutes.

Environ 45 % de toutes les propriétés endommagées lors des violences d'avril-mai 1992 appartenaient à des Coréens, selon la Korean American Grassroots Conference. Aussi, des dizaines de commerçants coréens américains ont été assassinés, volés et battus dans les années précédant et suivant ces émeutes, dont 25 qui ont été tués par balle entre janvier 1990 et mai 1992, selon le Koreatown Emergency Relief Committee.

Trois décennies après les émeutes de 1992, une récente enquête menée par le Center for the Study of Los Angeles (StudyLA), rattaché à la Loyola Marymount University, révèle que la majorité des habitants de la ville juge "probable" que des émeutes similaires se reproduisent dans les années à venir.

Basée à Los Angeles, l'université privée mène des enquêtes tous les cinq ans depuis 1997 pour évaluer les sentiments des habitants de la ville concernant les relations entre les différentes communautés. Auprès du magazine américain Newsweek, la directrice générale de StudyLA, Brianne Gilbert, a précisé que cette dernière enquête suivait un phénomène observé plus largement à l'échelle nationale. "Nous ne pensons pas que ce soit quelque chose que vous ne verrez qu'à Los Angeles, mais dans tout le pays".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Meurtre de George Floyd : trois policiers restés passifs déclarés coupables

LUTTE CONTRE LE RACISME

États-Unis : le lynchage devient un crime fédéral après plus d'un siècle de tentatives

Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc

Valeurs Actuelles

[La lettre de M. de Rastignac] Sur les ruines

La lettre de M. de Rastignac : Veillée d’armes

Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.

La lettre de M. de Rastignac : Éternel péril

La lettre de M. de Rastignac : Prélude et présage

La lettre de M. de Rastignac : Le feu du pouvoir

La lettre de M. de Rastignac : Guerre et Paix

[La lettre de M. de Rastignac] Chant des enragés

La lettre de M. de Rastignac : Tombola

La lettre de M. de Rastignac : le roman d’un ministre

[La lettre de M. de Rastignac] Éternel hiver

Le Monde

« A la maison, avec le Covid, les animaux ont pris le pouvoir »

Chien accueilli dans le lit conjugal, poule qui régente les horaires de ses propriétaires, python qui prend ses aises dans le salon… Notre rapport aux animaux de compagnie s’est modifié, avec une proximité que les confinements ont renforcée.

La journée a été longue. Il est tard. Minuit va sonner. Stéphanie (les personnes qui témoignent ont requis l’anonymat) vient à peine de retrouver son pavillon du haut Montreuil (Seine-Saint-Denis), après de multiples détours pour cause de fermeture de l’autoroute A86. Un yaourt englouti à la lumière blafarde du réfrigérateur, un coup d’œil sur les dernières mauvaises nouvelles du monde rapportées en direct par une quelconque chaîne d’information en continu, la chasse aux caries et, hop, au dodo ! Sur la pointe des pieds. Dans le noir. Car Etienne, son époux, dort depuis un moment. Elle enfile une veste de pyjama, écarte la couette, s’assoit au bord du lit et se laisse aller sur l’oreiller. Bonne nuit ? Pas du tout. « Kaï, kaï, kaï ! » d’enfer. Nuage de poils. Alerte générale. Stéphanie vient de s’allonger sur Perfect, le golden retriever de la famille. Ça devait arriver.

Pendant le confinement, l’animal – une demoiselle alors âgée de quelques mois – a pris l’habitude de roupiller dans la chambre parentale et l’a gardée malgré les efforts déployés depuis par le couple de quinquas, s’arrogeant le droit d’un raid vespéral sur le matelas 100 % latex naturel. Vers 17 heures, quand les enfants rentrent du collège, il prend également un goûter léger et, en cas d’apéritif prédînatoire, il peut prétendre à un bretzel si ce n’est à un cracker maison (goût parmesan). Le week-end, il lui arrive également de finir les restes du déjeuner de la tribu partagés avec le chat Wilfrid, qui maraude sur la nappe pour consulter le menu du jour. A qui la faute ? A tout le monde : parents, enfants et nounou. « Chez nous, le Covid-19 a permis de dépasser l’antispécisme : les animaux ont pris le pouvoir », s’amuse Etienne, un peu inquiet cependant.

« Une question d’équilibre »

« Dans cette période d’isolement, le besoin archaïque de contact a réapparu, assure le psychiatre Ludovic Drillet. Le risque de contagion entre humains était important, on s’est donc tourné vers d’autres espèces plus rassurantes. Animal familier, c’est un vocable qui prend du sens lorsqu’il y a tant d’inconnues. A l’heure de la virtualité, cette proximité a apaisé le stress. » Une enquête d’opinion réalisée en juin 2021 par l’institut Odoxa pour Purina, un des géants de l’alimentation pour chiens et chats, a révélé qu’à l’occasion de la pandémie un Français sur dix a adopté un animal de compagnie. Quand 60 millions de consommateurs cloîtrés rencontrent 30 millions d’amis réconfortants, ça fait tilt. Résultat : Perfect a grimpé dans le lit et Wilfrid s’est mis à table. Ce ne sont pas les seuls.

Il vous reste 69.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Le Figaro

La psychothérapie à distance est-elle efficace ?

PSYCHOLOGIE - Face à la généralisation de cette pratique, les experts émettent quelques recommandations.

Avant le confinement de 2020, personne n'aurait osé appeler son psy du bureau ou du salon. Sauf cas de force majeure lié à un empêchement (maladie, déplacement…), il n'était pas envisageable de confier ses états d'âme au téléphone ou via des plateformes comme Skype ou Zoom. Mais la pandémie de Covid est venue bousculer nos habitudes. Depuis, il n'est pas rare de suivre une psychothérapie à distance. Une question se pose alors : est-ce aussi efficace ?

S'adapter

« Si la France a longtemps été réticente, les pays scandinaves et anglo-saxons n'ont pas attendu le confinement pour étudier les effets d'un travail psychothérapeutique en ligne », observe Dominique Servant, psychiatre au CHRU de Lille. Une étude parue en 2018 dans Jama Psychiatry révèle que les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont aussi efficaces en distanciel qu'en présentiel pour soigner la dépression ou les troubles anxieux. En 2020, des chercheurs canadiens le confirment dans une méta-analyse publiée par The Lancet.

Confortés par ces résultats, de nombreux psychiatres, psychologues, psychanalystes ou thérapeutes consultent désormais à distance. « Nous avons dû nous adapter au monde dans lequel nous vivons », estime Samuel Dock, docteur en psychopathologie clinique et auteur du livre Les Chemins de la thérapie (Flammarion). Puisque les moyens évoluent, pourquoi ne pas s'en saisir avec éthique et intelligence ? « Beaucoup reconnaissent l'intérêt de ce suivi lors duquel il se passe autre chose mais qui préserve aussi l'alliance thérapeutique (la relation entre le patient et son psy) ou le transfert (la projection des affects du premier sur le second), des éléments essentiels au travail thérapeutique », explique-t-il.

Surtout, le dispositif offre de précieux bénéfices. Du côté du patient, il facilite l'accès au soin : il permet de trouver un psy rapidement, même dans des régions où l'offre est limitée, et d'intégrer ses rendez-vous dans son emploi du temps. Pour le praticien, il est l'occasion d'agrandir son périmètre de consultation et de réduire certains frais professionnels. Et pour chacun, c'est un gain de temps sur les déplacements. Efficace donc, mais surtout pratique.

Pas pour tous, ni pour tout

Cependant, la thérapie à distance ne convient pas à tous, reconnaît Dominique Servant. « Certains patients apprécient de consulter avec leur chat sur les genoux. Mais d'autres ont besoin de davantage de contacts, de soutien, donc d'une présence physique. Cela dépend aussi des difficultés rencontrées : si une écoute bienveillante peut être envisagée en ligne, la prise en charge d'un trouble psychique invalidant ne saurait se passer de rencontres », rappelle le psychiatre. Par ailleurs, toutes les thérapies ne peuvent être menées de loin : les approches psychocorporelles, l'EMDR par exemple qui repose en grande partie sur des mouvements des yeux guidés par le praticien, supposent d'être à ses côtés.

Le cabinet a aussi toute son importance. « Il offre un temps et un espace de sécurité, entièrement dédiés à la personne suivie en thérapie, explique Samuel Dock. Celle-ci peut déposer son bagage chez le psy, ce lieu symbolique qui recueille les tourments. » Il peut être difficile de recréer un tel sas de décompression au sein même de son quotidien.

Le dispositif étant encore nouveau, nombre de psys estiment qu'il convient de réfléchir à l'élaboration d'un cadre de travail plus codifié. La Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse (FF2P) planche sur le sujet, confirme Christine Chiquet, sa coprésidente : « Nous devons préciser les modalités de ce type de prises en charge : pour quelles problématiques ? À quel rythme et dans quelles conditions ? La question de la déontologie est d'autant plus importante quand la rencontre n'a lieu qu'en virtuel, afin de préserver la possibilité d'un travail véritablement thérapeutique. » Un psy n'est pas un copain, ni un collaborateur, avec lequel on a rendez-vous pour un petit entretien sympathique. «Il est important de se montrer vigilant sur le parcours et la formation du professionnel de santé que l'on contacte, surtout en ligne puisqu'il est bien plus difficile de vérifier ces informations à distance», rappelle d'ailleurs Samuel Dock. La FF2P conseille donc de prendre quelques rendez-vous en face-à-face avant d'envisager d'autres modalités.

Garder un pied en cabinet

Cette réflexion est d'autant plus importante à mener aujourd'hui qu'on assiste à « une uberisation de la pratique, liée aux progrès du numérique mais aussi à la demande croissante d'accompagnement, compte tenu du mal-être sociétal actuel », prévient Dominique Servant. Selon Santé Publique France, 17% des Français montrent des signes d'un état dépressif et 23% des signes d'un état anxieux, des chiffres particulièrement élevés.

In fine, nos trois experts sont formels et unanimes : mieux vaut coupler la thérapie en ligne avec des séances classiques. « Ne travailler qu'à distance serait sans doute passer à côté d'une partie du processus thérapeutique, conclut Christine Chiquet. Bien sûr, ce dispositif présente des avantages, mais il prive de ces temps particuliers qui surgissent en cabinet, entre deux êtres humains. » La thérapie est un cheminement, une aventure, qui propose d'aller vers soi. Et qui suppose parfois de sortir de chez soi.

À VOIR AUSSI - Psychologie: faut-il croire à l'invisible ?

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

France24 - World

Record-breaking heat wave scorches India’s wheat crop and hinders export plans

Issued on: 30/04/2022 - 09:31

NEWS WIRES

An unusually early, record-shattering heat wave in India has reduced wheat yields, raising questions about how the country will balance its domestic needs with ambitions to increase exports and make up for shortfalls due to Russia's war in Ukraine.

Gigantic landfills in India's capital New Delhi have caught fire in recent weeks. Schools in eastern Indian state Odisha have been shut for a week and in neighboring West Bengal, schools are stocking up on oral rehydration salts for kids. On Tuesday, Rajgarh, a city of over 1.5 million people in central India, was the country's hottest, with daytime temperatures peaking at 46.5 degrees Celsius (114.08 Fahrenheit). Temperatures breached the 45 C (113 F) mark in nine other cities.

But it was the heat in March — the hottest in India since records first started being kept in 1901 — that stunted crops. Wheat is very sensitive to heat, especially during the final stage when its kernels mature and ripen. Indian farmers time their planting so that this stage coincides with India's usually cooler spring.

Climate change has made India’s heat wave hotter, said Friederike Otto, a climate scientist at the Imperial College of London. She said that before human activities increased global temperatures, heat waves like this year's would have struck India once in about half a century. 

“But now it is a much more common event — we can expect such high temperatures about once in every four years," she said.

India's vulnerability to extreme heat increased 15% from 1990 to 2019, according to a 2021 report by the medical journal The Lancet. It is among the top five countries where vulnerable people, like the old and the poor, have the highest exposure to heat. It and Brazil have the the highest heat-related mortality in the world, the report said.

Farm workers like Baldev Singh are among the most vulnerable. Singh, a farmer in Sangrur in northern India’s Punjab state, watched his crop shrivel before his eyes as an usually cool spring quickly shifted to unrelenting heat. He lost about a fifth of his yield. Others lost more. 

“I am afraid the worst is yet to come,” Singh said.

Punjab is India's “grain bowl" and the government has encouraged cultivation of wheat and rice here since the 1960s. It is typically the biggest contributor to India's national reserves and the government had hoped to buy about a third of this year's stock from the region. But government assessments predict lower yields this year, and Devinder Sharma, an agriculture policy expert in northern Chandigarh city. said he expected to get 25% less.

The story is the same in other major wheat-producing states like Uttar Pradesh and Madhya Pradesh.

Overall, India purchased over 43 million metric tons (47.3 million U.S. tons) of wheat in 2021. Sharma estimates it will instead get 20% to nearly 50% less. 

Even though it is the world's second-largest producer of wheat, India exports only a small fraction of its harvest. It had been looking to capitalize on the global disruption to wheat supplies from Russia's war in Ukraine and find new markets for its wheat in Europe, Africa, and Asia. 

That looks uncertain given the tricky balance the government must maintain between demand and supply. It needs about 25 million tons (27.5 million U.S. tons) of wheat for the vast food welfare program that usually feeds more than 80 million people. 

Before the pandemic, India had vast stocks that far exceeded its domestic needs — a buffer against the risk of famine.

Those reserves have been strained, Sharma said, by distribution of free grain during the pandemic to about 800 million people — vulnerable groups like migrant workers. The program was extended until September but it's unclear if it will continue beyond then. 

“We are no longer with that kind of a surplus... with exports now picking up, there would be a lot of pressure on the domestic availability of wheat,” Sharma said.

India's federal agriculture and commerce ministries didn't respond to questions sent to them via email.

Beyond India, other countries are also grappling with poor harvests that hinder their ability to help offset the potential shortfall of supplies from Russia and Ukraine, normally the world's largest and fifth-largest exporters of wheat. 

China's agriculture minister, Tang Renjian, said last month that the winter wheat harvest was likely to be poor, hindered by flooding and by delays in planting.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans

Access Asia

India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave

Valeurs Actuelles

Razzia de Marine Le Pen en outre-mer : « C’est un début de sécession entre l’outre-mer et l’Hexagone »

Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »

Le réveil difficile des militants d’Éric Zemmour : « Je suis sonné par la surprise et abattu pour le pays »

Éric Zemmour appelle à faire barrage à Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle

« Ce sera soit Zemmour, soit Roussel » : ces électeurs qui n’ont toujours pas fait leur choix à la veille du premier tour de la présidentielle

Mort de Jérémy Cohen : effroi et émotion de la classe politique après de nouvelles révélations

Philippe Bilger : « Malgré le scandale McKinsey, on est plus frileux avec Macron qu’avec Fillon »

Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la “cancel culture”

Marion Maréchal au Grand Débat des Valeurs : « Voter Macron, c’est jouer à la roulette russe »

La question des droits des femmes dans la présidentielle

Le Monde

« Refus d’obtempérer »

Sophie X, ingénieure dans le secteur public, comprend parfaitement qu’un organisme comme la RATP lutte contre la fraude, qui, chaque année, lui fait perdre quelque 170 millions d’euros de recettes, soit l’équivalent du prix de vingt rames de métro. Mais elle n’admet pas que des contrôleurs sanctionnent une infraction involontaire. La justice vient de lui donner raison.

Le 9 juillet 2021, cette quinquagénaire bordelaise est de passage à Paris, pour se rendre en Saône-et-Loire. Arrivée à Montparnasse, elle prend un autobus (le 91) qui mène à la gare de Lyon. Celui-ci, double, à soufflet, est bondé ; chargée de deux valises, elle n’arrive à s’y engouffrer que par une porte du milieu. Elle composte un ticket en carton, acheté lors d’un précédent séjour dans la capitale. Mais celui-ci n’est pas validé, parce que, manifestement, démagnétisé. « Je voulais aller voir le conducteur, pour le lui signaler, mais les passagers debout dans le couloir m’empêchaient d’avancer », raconte-t-elle.

Deux cents euros d’amende pour s’être trompé de wagon

A mi-parcours, une équipe de trois contrôleurs lui inflige une contravention, en dépit de ses explications, et du soutien d’autres voyageurs. « Est-ce qu’ils touchent des primes ? », se demande Mme X, furieuse de ce qu’ils n’aient « même pas voulu vérifier l’état des autres tickets » de son carnet. Oui, répond au Monde la RATP : ces équipes bénéficient d’une « prime collective », lorsque leurs verbalisations correspondent aux objectifs qu’a fixés Ile-de-France Mobilités, autorité organisatrice des transports publics d’Ile-de-France. Mais cette prime « représente quelques dizaines d’euros » seulement chaque mois.

Les contrôleurs conseillent à Mme X de régler tout de suite son « indemnité forfaitaire », faute de quoi celle-ci sera majorée de « frais de dossier », que la RATP fixe au maximum autorisé par un décret du 3 mai 2016, soit 50 euros, afin de dissuader les paiements différés. Elle a en effet constaté que la moitié des adresses laissées par ceux qui ne payent pas sur-le-champ sont fausses.

La loi du 22 mars 2016 dite « Savary » a prévu un système de vérification des identités qui sont données, grâce à la création d’une plate-forme d’échange entre les exploitants de transport et les organismes de prestations sociales, mais celle-ci n’a pas encore vu le jour.

Comme Mme X s’y oppose, les agents lui demandent adresse et identité, pour lui envoyer leur procès-verbal (PV) d’infraction. Elle refuse de répondre. Ils appellent un officier de police judiciaire, qui envoie un policier relever son identité. Ce qui lui vaut une amende supplémentaire, pour « refus d’obtempérer », et de nouveaux frais de dossier.

Mme X conteste les PV, dans le délai légal de trois mois. Mais, sans respecter celui-ci, la RATP les a transmis au tribunal de police de Bordeaux, qui a chargé le Trésor public de les recouvrer, avec une nouvelle majoration. Total : 444 euros, dont Mme X s’acquitte, avant de protester auprès du procureur de la République de sa ville.

La SNCF rembourse un voyageur indûment sanctionné

Pourquoi s’être « acharné » à verbaliser une voyageuse dont le ticket s’est démagnétisé, alors que la RATP indique elle-même que, chaque année, « cinq millions de tickets en carton sont démagnétisés », et qu’elle a, pour cette raison notamment, annoncé leur disparition, le 30 août 2021 ? Le procureur annule les poursuites à son encontre. Et, le 1er mars, Sophie X reçoit du Trésor public un chèque de 444 euros.

Rafaële Rivais

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro

Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?

Cécile Thibert

PSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?

Votre partenaire se rapproche un peu trop à votre goût d'un ou une collègue de bureau ? Il ou elle fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme en revoyant une ancienne connaissance ? Ne cherchez pas plus loin : vous êtes frappé de plein fouet par la jalousie. Un sentiment aussi tenace qu'envahissant. Nicolas Favez, professeur de psychologie clinique du couple et de la famille à l'université de Genève, a répondu aux questions du Figaro sur cette émotion universelle.

LE FIGARO. - Sur quoi portent vos recherches ?

Nicolas Favez. - Je travaille sur les relations de couple et de famille, en particulier sur la transition vers la parentalité, c'est-à-dire les conséquences positives et négatives que l'arrivée d'un nouveau-né peut produire sur le couple. Je donne aussi des cours sur la trajectoire de vie d'un couple : comment on se rencontre, on se séduit, on se met ensemble, on se sépare… La jalousie est une émotion qui est quasi systématiquement présente dans cette trajectoire. Beaucoup d'individus ressentent de la jalousie dans leur relation, à un moment ou un autre. C'est une émotion qui a très mauvaise presse. Mais il y a une façon plus nuancée de voir ce qu'elle peut apporter à la relation.

Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien

Que voulez-vous dire par là ?

Je dirais que la jalousie standard, modérée – à distinguer de la jalousie pathologique – peut être considérée comme protectrice pour la relation. Je m'explique. Dans une relation qui dure, au bout d'un certain temps, on sait que les comportements de séduction ont tendance à disparaître. L'un ou l'autre des partenaires finit par devenir paresseux dans sa relation. La jalousie intervient à partir du moment où l'on a peur de perdre quelqu'un – parfois à raison – avec qui l'on a envie de rester. On sent qu'il nous échappe alors on cherche à le reconquérir, à lui remontrer davantage d'attention et d'amour. C'est souvent la jalousie qui est à l'origine de cela. Ce n'est pas pour rien que les sexologues affirment que la jalousie peut-être un profond aphrodisiaque : la jalousie fait renaître le désir.

Si ce sentiment est aussi répandu, on peut imaginer que c'est parce qu'il a une fonction précise ?

Il y a effectivement des théories qui vont dans ce sens, notamment en psychologie évolutionniste (discipline qui cherche à identifier les traits psychologiques humains qui résulteraient de l'évolution, NDLR). La jalousie serait une émotion adaptative qui garantirait la sécurité et la stabilité du couple en vue d'assurer la reproduction. Mais c'est une explication très biologique, basée sur le modèle hétérosexuel, qui a ses limites. Elle échoue à expliquer autre chose que la version normative du couple alors qu'il y a de la jalousie dans toutes les formes d'organisations amoureuses. Qu'en est-il des couples homosexuels ? Des couples en polyamour (avec plus qu'un partenaire, NDLR) ? Il y a peut-être une origine évolutionniste, mais cela n'explique pas tout. D'ailleurs, il y a aussi de la jalousie en amitié. En fait, je dirais que la fonction de la jalousie standard est sans doute d'enclencher des comportements de renforcement et de sécurisation d'une relation, quelle que soit sa nature.

Est-ce un sentiment universel ?

Oui, très probablement. Nous savons d'ailleurs que ce sentiment apparaît spontanément très tôt dans la vie. Il y a des études qui ont consisté à demander à des mamans de jouer avec leur bébé de six mois. Au bout d'un moment, les mamans avaient pour consigne de détourner leur attention au profit soit d'un autre bébé (en vérité d'une poupée très réaliste), soit d'un livre. La réaction du bébé était toujours beaucoup plus forte quand sa mère s'intéressait à l'autre bébé. Cette réaction à la perte d'attention au profit d'un autre individu survient donc très précocement.

Vous faites la distinction entre jalousie « standard » et jalousie « pathologique ». Où se situe la frontière entre les deux ?

Chez les jaloux pathologiques, il y a une forme d'insécurité interne qui fait ressentir ce sentiment sans raison objective. C'est très lié à l'anxiété. Cela peut amener à des comportements de contrôle de l'autre, de méfiance constante, de harcèlement. Alors que la jalousie « normale » se déclenche après un événement externe. La personne dispose de faits qui lui permettent de voir que son partenaire s'intéresse à quelqu'un d'autre.

Y a-t-il des événements dans l'histoire individuelle qui peuvent rendre une personne plus facilement jalouse ?

La jalousie pathologique est liée à de nombreux facteurs, il y a un tas d'hypothèses. Mais étonnamment, c'est assez mal documenté. Ce sentiment a très peu été étudié. Sans doute parce que c'est assez tabou. Donc aujourd'hui, nous n'avons pas de données qui permettent d'affirmer : « cette personne est jalouse maladive parce qu'elle a vécu ceci ou cela ».

À quel moment faut-il considérer que la jalousie devient problématique ?

À partir du moment où ça devient chronique et que ça ne se calme pas. Dans la jalousie standard, il va y avoir une remise en route du comportement de séduction. Cela va marcher ou pas, c'est-à-dire que le couple peut être soit amené à se séparer, soit à se consolider. Tandis que dans la jalousie pathologique, c'est sans fin. C'est souvent des situations dans lesquelles la personne jalouse en arrive à auto valider sa prédiction. La personne a peur de perdre son ou sa partenaire, elle adopte donc un comportement de contrôle et de méfiance qui fait que l'autre prend peu à peu ses distances, ce qui valide sa croyance que l'autre va partir, ce qui augmente son anxiété et ainsi de suite. C'est un cercle vicieux.

Est-ce que cela vaut le coup de se faire aider dans ce cas ?

Ça dépend un peu du niveau de jalousie, mais mon conseil est de ne pas hésiter à aller consulter un psychologue. Toutes les psychothérapies peuvent être utilisées, en fonction de ce qui a amené la personne à être dans cette insécurité relationnelle permanente. Le fait d'y aller en couple peut être une porte d'entrée pour parler de ses vulnérabilités. En tout cas, si vous avez impression que votre partenaire est jaloux en permanence, quoi que vous fassiez, il y a peu de chances que cela s'arrange tout seul. En ce qui concerne la jalousie « modérée », il y a une bonne façon de l'éviter : communiquer dans le couple, entretenir sa relation. Il faut éviter cet appauvrissement relationnel qui n'est, certes, pas fatal, mais qui est observé dans beaucoup de relations.

À VOIR AUSSI - Amour: comment être heureux en couple?

Covid-19 : 59.760 nouveaux cas en 24 heures, 116 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

France24 - Monde

Quel espoir pour les Salvadoriennes en prison ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:48

Camille FEVRIER Virginie HERZ Suivre

Suite à une fausse couche, Karen a été emmenée à l'hôpital puis directement en prison. Dans son pays, le Salvador, les urgences obstétricales sont considérées comme des homicides et l’avortement strictement interdit – même en cas de viol ou de danger pour la mère. Libérée après sept ans, elle milite dorénavant pour faire sortir les dizaines de femmes dans son cas. La Cour interaméricaine des droits de l'Homme, qui vient de condamner son pays pour violation des droits à la santé des femmes, lui redonne espoir.

Au sommaire également :

  • Peut-on être féministe et porter un hijab? La question divise en Occident. Le point avec Ingrid Therwath, de Courrier international.
  • Exposition sur les artistes pionnières dans le Paris des années Folles.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Le Monde

Pour Jean-Luc Mélenchon, les partis de gauche doivent sortir de la « culture de la défaite »

Le dirigeant de La France insoumise déplore, dans un entretien avec le « Journal du dimanche », que ses partenaires politiques, avec qui il négocie une étiquette commune aux législatives, se « laissent absorber par leurs enjeux internes ».

L’entretien a des allures de rappel à l’ordre. Dans le Journal du dimanche, samedi 30 avril, Jean-Luc Mélenchon appelle les partis de gauche, avec lesquels il a engagé des négociations pour un accord aux législatives, à sortir de « la culture permanente de la défaite », regrettant qu’ils se « laissent absorber par leurs enjeux internes ». « Nous leur proposons une bataille pour gagner. C’est fédérateur, non ? Il faut qu’ils sortent de la lose » et « assument la volonté de gagner », selon lui.

Les tractations bilatérales menées par La France insoumise – très dominante à gauche avec les 21,95 % obtenus par M. Mélenchon au premier tour de la présidentielle – avec Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste, le Parti communiste français et le Nouveau Parti anticapitaliste, tous en dessous de 5 %, connaissent des accélérations et des blocages successifs depuis dix jours. Les protagonistes se sont fixés ce dimanche comme date butoir. La convention de désignation des candidats de l’Union populaire aura lieu le 7 mai.

Concernant les Verts, M. Mélenchon juge que « la proximité du congrès d’EELV et leur mode interne d’organisation compliquent la tâche. Nous participons à des réunions où ils débattent entre eux, plutôt que de se mettre d’accord avec nous ». Il dit s’étonner aussi de la réticence des écologistes à sa proposition de « désobéir » à l’Union européenne, quand les décisions de Bruxelles seraient jugées incompatibles avec le programme de la gauche :

Julien Bayou [le secrétaire national d’EELV] a écrit un bouquin sur la désobéissance européenne : qu’il ne vienne pas me dire qu’il a maintenant un problème avec ça. Quant au protectionnisme écologique de Yannick Jadot, il est impossible à appliquer dans le cadre des traités actuels. La désobéissance, ce n’est pas la sortie de l’Union.

Après la réélection d’Emmanuel Macron, le camp présidentiel redoute le « troisième tour » promis par Jean-Luc Mélenchon

Au PS, « c’est la fin de la synthèse molle »

Jean-Luc Mélenchon évoque aussi la suspension des négociations par le PS, où certains grands élus et un courant minoritaire vilipendent la recherche d’un accord avec LFI, antagoniste historique. Pour Jean-Luc Mélenchon, son score au premier tour de la présidentielle « a tranché en mettant le centre de gravité du côté de la gauche de rupture », qu’il entend incarner, et non du côté du social-libéralisme :

Qu’Olivier Faure [le premier secrétaire du PS] dise aux autres socialistes de partir s’ils ne sont pas d’accord, c’est inouï ! C’est la fin de la synthèse molle. En rompant avec le hollandisme, ils rendent possible la renaissance d’un autre PS. C’est un événement énorme.

Jean-Luc Mélenchon et son pôle populaire veulent apparaître en premier opposant à Emmanuel Macron

A ses yeux, le partage des circonscriptions aux législatives n’est pas le véritable motif des difficultés des négociations. « Nous garantissons un groupe parlementaire à tout le monde. Nous avons connu des hégémonistes moins tendres », souligne-t-il, en référence à l’accusation de vouloir écraser ses partenaires qu’ont formulée des représentants de partis de gauche méfiants envers les tractations en cours.

Et de mettre en garde : « Les gens n’accepteront pas deux fois de se faire voler la victoire par ceux qui refuseront de construire cette nouvelle majorité. L’Union populaire [le rassemblement mélenchoniste] a rassemblé deux fois plus d’électeurs que l’ensemble des autres composantes de la gauche, et cinq fois plus que chacune d’entre elles (…). Les mauvais perdants seront jugés sévèrement. »

Union des gauches : les maires de Lyon et de Villeurbanne défendent leurs modèles locaux

Le Monde avec AFP

S’abonnerSe connecter

Contribuer

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro

Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

Astrid TaupinClaire Rodineau

NOS CONSEILS - En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

Plonger vers un écomusée sous-marin aux Lérins

Une grande inspiration, quelques coups de palmes, et des visages géants posés sur le fond sableux apparaissent bientôt derrière notre masque de plongée. Six œuvres monumentales du sculpteur anglais Jason de Caires Taylor sont immergées à quelques mètres de profondeur, entre les îles de Lérins, au large de Cannes. Engagé dans la protection de milieux sous-marins, l'artiste a déjà englouti des statues dans plusieurs mers et océans de la planète. Ici, les visages de six habitants de la cité azuréenne l'ont inspiré pour réaliser ses statues dans un matériau écologique à PH neutre. Les algues et les coquillages ont commencé à flouter leurs contours, ajoutant à la poésie d'une rencontre sous-marine. Les œuvres évoquent aussi des masques et résonnent avec l'histoire du mystérieux homme au masque de fer qui aurait été emprisonné onze années durant sur l'île Sainte-Marguerite.

À lire aussiLes îles de Lérins, l'autre visage paradisiaque de Cannes

Écomusée sous-marin. Accès libre en palmes, masque et tuba depuis le rivage sud de l'île Sainte-Marguerite, à l'aplomb de la maison forestière, dans une zone interdite au mouillage de navires. À une centaine de mètres au large.

Flotter royalement sur une boucle de la Seine

À l'ouest du Parc naturel du Vexin, en terre impressionniste, Port Ilon - un bassin de 100 ha classé Natura 2000 - abrite deux bateaux pas comme les autres. L'Escale Royale, jeune compagnie fondée en plein confinement par deux frères originaires de la région, y a installé ses « suites flottantes », de luxueuses chambres sur l'eau. D'abord implantés sur la Côte d'Azur, ces cocons, vastes d'une cinquantaine de mètres carrés chacun, sont suréquipés. Lit queen size, sauna ou baignoire balnéo, boîtiers Netflix ou Google Home, ainsi qu'une terrasse de 10 m². La suite La Venise parisienne est dotée d'une baignoire transparente architecturale, de fauteuils suspendus sur la terrasse et d'un vidéoprojecteur. Idéal pour une soirée d'été sous les étoiles, bercée par le bruit de l'eau…

L'Escale Royale (Tél. : 01 34 78 82 53). La Venise parisienne, à partir de 239€ la nuit.

Voguer sur les eaux calmes de l'estuaire de la Loire

Dans le chant de la nature, le marais de Brière, sur la presqu'île de Guérande, invite à des balades en chaland (barque à fond plat) entre eau, terre et ciel. Nous voilà dans un royaume ornithologue, bien loin de la description mortifère d'Alphonse de Châteaubriant dans son roman La Brière. Le concert en « pioupiou majeur » résonne jusqu'à La Mare aux Oiseaux, dont les chambres portent les noms des espèces à plume rencontrées au fil des flots. La gentille chaumière abrite également la table étoilée d'Éric Guérin qui sublime avec amour les produits du terroir. Et s'il manque de sel, il sera toujours temps d'en chercher lors d'une visite dans les marais salants de Guérande avec un paludier.

La Mare aux Oiseaux (Tél. : 02 40 88 53 01). À partir de 139€ la nuit en chambre double.

Se jeter à l'eau à Hendaye

Volez au-dessus des vagues ! Ce n'est pas un rêve mais une réalité avec l'e-foil. Cette nouvelle discipline pratiquée à Hendaye, au Pays basque, permet aux apprentis surfeurs de se faire plaisir rapidement sans expérience. Il s'agit d'une planche rattachée à un foil, une sorte de mat reliant une aile dotée d'une batterie amovible servant de moteur à la planche. Au-delà d'une certaine vitesse, la pression est telle que l'aile se soulève et porte la planche. Vous planez littéralement au-dessus de l'eau. Le plan d'eau calme de la baie de Txingudi est l'endroit idéal pour débuter. Mais si les profondeurs vous attirent, autre option : la plongée en apnée pour une découverte du monde sous-marin en toute liberté et sans contrainte de matériel, juste vos poumons. Accompagné d'un instructeur, vous évoluerez en piscine dans un premier temps pour apprendre à gérer votre respiration sous l'eau avant une sortie en mer pour revivre Le Grand Bleu. Après une journée au grand air, une bonne nuit dans une des 5 chambres de la Villa Enara sur les hauteurs d'Hendaye sera bien méritée.

Atlantic Pirogue (Tél. : 05 59 47 21 67) pour l'e-foil, à partir de 50€ par personne les 30 minutes. Planetocean (Tél. : 06 62 63 66 27 pour la plongée en apnée : 115€ les 2 séances.

Séjourner à la maison d'hôtes Villa Enara,  à partir de 128€ la nuit avec petit-déjeuner en chambre double.

Se laisser porter par le vent du nord

Station balnéaire de la Côte d'Opale, Merlimont est connue pour ses immenses plages de sable fin. Pour en explorer les 20 kilomètres, rien de tel que de se laisser porter par le vent lors d'une initiation au char à voile. Avec des pointes possibles à 50 kilomètres/heure, on débute par une prise en main du char avant de se lancer dans une balade avec la mer du Nord comme fil conducteur. Pour déjeuner, à partir de cet été, réservation obligatoire dans le nouveau restaurant de plage du très créatif chef étoilé Alexandre Gauthier. Dans une ambiance mi-californienne, mi-Art déco, terrasse sur le sable, le chef proposera une cuisine de la mer simple et, comme d'habitude, sans fausse note. Banc d'écailler, vivier et moules-frites les pieds dans l'eau !

À lire aussiEt les plages les plus proches de Lille en voiture sont...

Club nautique de Merlimont  (Tél. : 03 21 09 08 22). Initiation au char à voile, 2 heures, 38€, à partir de 8 ans, possibilité de découverte en famille.

Restaurant Sur Mer : ouverture au courant de l'été. En attendant, la cuisine la plus accessible du chef se découvre au café Grand'Place, 7, place du Général-de-Gaulle, Montreuil-sur-Mer.

Caboter à bord d'un gozzo autour de Procida

Rocher aux côtes abruptes, la plus petite île du Parthénope se découvre idéalement depuis la mer en partant d'Ischia, distante de quelques miles. Situé au nord de la grande « île verte », le San Montano Resort & Spa organise des excursions à la journée à Procida, sa voisine, désignée capitale européenne de la culture 2022. À bord d'un ancien bateau de pêche transformé en yacht de luxe, les maisons pastel du quai de Corricella forment un véritable tableau et les criques inaccessibles à pied offrent des baignades fabuleuses loin de la foule. Sur l'île, un guide privé dévoile les secrets de Procida, métamorphosée cette année en laboratoire artistique autour des mythes et des légendes marines. Une belle occasion de mêler farniente et découvertes culturelles.

À lire aussiCap sur Procida, l'île mystérieuse au large de Naples

San Montano Resort & Spa (Tél. : 00 39 081 99 40 33). À partir de 330€ la nuit, petit-déjeuner compris. 1080€ l'excursion en bateau pour 2 personnes.

Pagayer dans les Calanques entre Marseille et Cassis

Nul besoin d'avoir déjà pagayé pour explorer les calanques depuis la mer. Entre Marseille et Cassis, le massif calcaire entaillé par les eaux turquoise de la Méditerranée esquisse des criques, des grottes marines et des îles pour lesquelles le kayak se révèle un des meilleurs moyens d'approche. On joue les Robinsons en naviguant jusqu'à l'archipel de Riou, sanctuaire de pierre sèche pour les oiseaux marins, ou l'on cabote près de Cassis. Là, depuis l'embarcation qui se faufile sur les eaux transparentes des criques de Port-Miou, Port-Pin et En-Vau se dévoilent falaises escarpées et pins penchés à l'incomparable beauté. Mais face à la fréquentation croissante des calanques, une régulation des entrées par voie terrestre vers la crique de Sugiton, près de Marseille, est testée cet été. La jauge est fixée à 400 personnes. Inscription 72 heures et 24 heures à l'avance sur le site internet dédié.

À lire aussiDe la Côte bleue aux Calanques, les pépites incontournables de Marseille et de son littoral

Grand Nord Grand Large (Tél. : 01 40 46 05 14). 350€ par personne (sur une base double) pour 3 jours/2 nuits hors transports.

Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules

NOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
France24 - Monde

Général Dominique Trinquand : "Vladimir Poutine ne peut plus conquérir l'ensemble de l'Ukraine"

Publié le : 29/04/2022 - 13:59Modifié le : 29/04/2022 - 16:07

Pauline GODART

Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies était invité de France 24 ce vendredi. L'occasion de faire un point sur la guerre en Ukraine. Pourquoi l'armée russe a-t-elle bombardé Kiev en pleine visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres ? Où en est l'invasion russe ? Vladimir Poutine s'arrêtera-t-il au Donbass ?

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 28 AVRIL

Antonio Guterres "choqué" mais "en sécurité", après des frappes sur Kiev

LE FIL DU 29 AVRIL

L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone

LE FIL DU 25 AVRIL

La Russie met en garde contre le danger "réel" d'une troisième guerre mondiale

Le Monde

Philippe Olivier, principal artisan de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen

Le député européen, beau-frère de la candidate du Rassemblement national, a beaucoup œuvré depuis 2012 à adoucir l’image du parti d’extrême droite. Une ligne en rupture avec son propre héritage idéologique radical.

« C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom des Le Pen. » En écoutant la sentence lancée le 24 avril, au soir du second tour, par le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, un homme est littéralement en train de bouillir. Au Pavillon d’Armenonville, un relais de chasse du bois de Boulogne, à Paris, où Marine Le Pen tient sa soirée électorale, le député européen Philippe Olivier, beau-frère et conseiller spécial de la candidate du Rassemblement national (RN), se sent visé par le président de Reconquête !.

Depuis 2012, il est l’artisan principal de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen. C’est lui qui s’est chargé, notamment, de rédiger les discours de celle qui vient de perdre la présidentielle face à Emmanuel Macron. L’époux de Marie-Caroline, l’aînée des filles Le Pen, ne décolérera pas de la soirée : « Ce mec qui fait de la politique depuis six mois émargeait dans la presse bourgeoise et vient donner des leçons alors qu’il pèse 7 % ! »

« On ne doit pas courir après les outrances identitaires de Zemmour mais continuer à parler pouvoir d’achat à la France qui ne boucle pas ses fins de mois. » Philippe Olivier

La pique de l’ex-polémiste passe d’autant plus mal que Philippe Olivier, qui milite au Front national dès 1979, affirme avoir ­largement contribué à « moderniser et à professionnaliser » le parti, devenu RN en 2018. Ces derniers mois, pendant que Marie-Caroline Le Pen, chargée d’organiser les déplacements de sa sœur, régentait l’agenda, ce pilier de la direction de la formation d’extrême droite martelait son objectif auprès des cadres pour contenir leur impatience face à la percée de Reconquête !.

« La radicalité, ça plafonne à 15 %, expliquait-il. En temps de crise, les Français se tourneront vers une figure ­rassurante. On ne doit pas courir après les outrances identitaires de Zemmour mais continuer à parler pouvoir d’achat à la France qui ne boucle pas ses fins de mois. » Candidate à sa réélection dans le Pas-de-Calais et pilote de la campagne des législatives, Marine Le Pen gardera ce cap. Nul ne sait si elle sera ­candidate à la présidentielle de 2027 ni même si elle tient à ­rester à la tête du RN. Mais Philippe Olivier mise sur l’­avenir : il écrit aussi les discours de Jordan Bardella, premier vice-président et figure montante du parti, qui se trouve depuis deux ans être le petit ami de sa fille, Nolwenn.

Une pensée plus radicale

Le couple Olivier n’a pas toujours été aussi en cour au RN. En 1998, ils avaient trahi Jean-Marie Le Pen en ralliant le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, se brouillant avec le patriarche. Ils mirent des années à revenir. Dans l’ombre tout d’abord : Philippe Olivier a conseillé officieusement Marine Le Pen dès la veille des législatives de 2007, avant de figurer de nouveau dans l’organigramme du parti en 2018. S’il a toujours pensé que sa belle-sœur devait se présenter sous une « étiquette aseptisée », nombreux sont ceux qui soupçonnent le bras droit de Marine Le Pen de soutenir une pensée plus radicale que la ligne du parti.

Il vous reste 47.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

France24 - World

Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard

Issued on: 30/04/2022 - 11:53Modified: 30/04/2022 - 11:56

NEWS WIRES

Israeli security forces reinforced their presence in the occupied West Bank on Saturday and made arrests after the killing of a guard at a Jewish settlement. 

The Al-Aqsa Martyrs' Brigade, one of the main militant groups present in the West Bank, claimed responsibility for the murder which -- along with the killing of a Palestinian, brought a deadly conclusion to a Friday marked by clashes at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque. 

The army said the guard was on duty at the entrance to Ariel settlement on Friday night when attackers opened fire. Emergency services confirmed that the man, in his 20s, had died from his wounds.

Soldiers on Saturday stepped up their presence particularly at the entrance to the neighbouring Palestinian community of Salfi, an army statement said. 

It added that security forces had made arrests and seized weapons at Bruqin, also nearby, and at the Balata refugee camp.

The group which on Saturday said it carried out the attack is the armed wing of Palestinian president Mahmud Abbas's Fatah faction.

"We claim responsibility for the heroic operation in the colony of Ariel in which a Zionist officer was killed, in response to violations committed by the occupation government in Jerusalem," the group said.

Late Friday the Palestinian health ministry said a Palestinian in his 20s had been shot and killed during an Israeli army operation in the northern West Bank town of Azzun.

Forty-two people had earlier been hurt in clashes between Palestinians and Israeli police, according to the Palestinian Red Crescent, at the Al-Aqsa site venerated by Muslims and Jews in Jerusalem's old city.

The unrest occurred on the last Friday in the Muslim holy fasting month of Ramadan, and brought to nearly 300 the number of Palestinians hurt over a two-week period in clashes there.

Al-Aqsa mosque compound is in east Jerusalem, which Israel captured in the 1967 Six-Day War, along with the West Bank, and later annexed, in a move not recognised by most of the international community. 

Israel has since built settlements in the West Bank that are considered illegal under international law but are home to around 475,000 Israelis.

The Al-Aqsa tensions came against a backdrop of wider violence since March 22 in Israel and the West Bank. 

Thirteen Israelis, including an Arab-Israeli police officer, and two Ukrainians were killed in separate attacks inside Israel. Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.

A total of 27 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations. 

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Clashes erupt at Jerusalem’s Al-Aqsa mosque on final Friday of Ramadan

Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Truth or Fake

This is not a "staged" Palestinian set-up against Israel, but a movie clip

Le Figaro

Donations et legs: quelles sont les nouvelles limites entre époux?

Frédérique Schmidiger

NOS CONSEILS - La Cour de cassation a récemment apporté une réponse audacieuse et inédite aux questions sur les donations et legs dans un couple.

Pour de nombreux couples, la préoccupation première reste de protéger le conjoint survivant, en cas de décès, et de préserver son autonomie financière. La loi y pourvoit en partie en faisant du conjoint survivant un héritier privilégié. Si les couples jugent ces droits insuffisants - notamment dans le cadre de familles recomposées -, il est tout à fait possible de les étendre grâce à une donation entre époux de leur vivant, grâce à une donation au dernier vivant (qui prendra effet au décès) ou à un legs par testament.

À lire aussiSuccession: votre conjoint est-il suffisamment protégé?

La loi a, bien sûr, fixé une limite pour préserver la part d’héritage qui doit revenir aux enfants (leur réserve héréditaire). On parle de quotité disponible spéciale. Les époux ont ainsi la faculté d’accorder au survivant jusqu’à 25% de la succession en pleine propriété et l’usufruit des 75% restant. Déterminer si cette limite a bien été respectée constitue une source importante de litige, lors du partage de la succession, entre le conjoint et les enfants.

Avec une question récurrente: comment s’articulent les donations et legs consentis au conjoint survivant et les droits que la loi lui accorde? Se cumulent-ils? Se complètent-ils? Dans quelles limites? La Cour de cassation, dans deux arrêts récents, a apporté une réponse audacieuse et inédite à ces questions. Non sans conséquences pour les couples.

1. La donation s’ajoute-t-elle aux droits déjà accordés par la loi?

Dans la première affaire jugée par la cour, deux époux avaient acheté un appartement assorti d’un pacte tontinier qui avait pour effet, au décès du mari, de rendre sa femme unique propriétaire du logement que l’époux avait pourtant financé seul. Les enfants de celui-ci, nés d’un précédent mariage, ont obtenu la requalification de l’opération en une donation déguisée au profit de leur belle-mère.

Les juges, en appel, ont estimé que ce logement devait donc être rapporté et intégré dans la succession pour établir les comptes entre eux. La Cour de cassation a confirmé la nécessité de rapporter le bien dans la succession, mais a précisé qu’il s’agissait «d’un rapport spécial en moins prenant», la donation s’imputant sur les droits légaux du conjoint survivant (cass. civ. 1re du 12.1.22, n°20-12.232). «Autrement dit, explicite Nicolas Graftieaux, avocat associé du cabinet Canopy Avocats, l’épouse se fait payer ses droits légaux par la donation déguisée qu’elle a déjà reçue.»

2. Les legs consentis par testament sont-ils soumis aux mêmes règles?

Dans une seconde affaire, la Cour de cassation a également affirmé la spécificité du traitement d’un legs à un époux lors du règlement de la succession (cass. civ. 1re du 12.1.22, n°19-25.158). Un homme remarié, ayant des enfants de sa précédente union, avait laissé à sa femme, par testament, la maison du couple. À son décès, sa veuve prétendait recueillir la pleine propriété de ce logement en plus du quart des autres biens de la succession que la loi lui accordait.

À lire aussiComment faire valoir ses droits dans une succession?

Son argument? Contrairement aux donations, les legs à un héritier sont présumés s’ajouter à la part successorale qui lui revient (art. 843 alinéa 2 du code civil). «La loi considère, en effet, qu’une libéralité consentie par testament, parce qu’elle s’applique au dernier moment, présuppose une volonté d’avantager le gratifié», justifie Nicolas Graftieaux. Mais la Cour de cassation a rejeté cette analyse. «La présomption de dispense de rapport des legs n’est pas applicable au conjoint.»

3. Quelles leçons les époux doivent-ils en tirer?

«La Cour de cassation fortifie assurément la soumission des libéralités entre époux à un régime spécial qui fragilise la position du conjoint survivant», analyse Nicolas Graftieaux. Un époux qui bénéficie d’un legs devra prouver que son époux a expressément voulu qu’il n’ait pas à le rapporter à la succession. «Il est urgent pour les couples de vérifier leurs dispositions de dernières volontés et d’en modifier la rédaction pour assurer leurs objectifs», alerte l’avocat parisien.

À lire aussiDans quelle mesure peut-on envisager de renoncer à une succession?

Par ailleurs, la Cour de cassation confirme que le conjoint ne peut pas recevoir plus que la quotité disponible spéciale. «Cela a pour effet de censurer tout montage destiné à avantager le conjoint survivant au-delà de cette limite. On savait que ce maximum concernait les donations au dernier vivant. Désormais, il s’applique aussi aux legs et autres avantages», avertit Me Graftieaux. Cela pourrait remettre en cause l’efficacité du legs d’une résidence secondaire, l’abandon du compte courant d’une société civile immobilière ou encore un pacte tontinier pour un achat immobilier, s’il risque d’être requalifié en donation si l’un des époux seulement finance le bien ou en cas de grande différence d’âge entre eux.

À VOIR AUSSI - Droits de succession: «L’héritage coule de source», selon Pascal Perrineau

» Découvrez nos ouvrages pratiques pour gérer au mieux vos placements et votre argent ici .

Impôts : comment déclarer ses actifs en cryptomonnaie ?

Les plus-values tirées de la vente de crypto-actifs doivent être déclarées au fisc. Depuis cette année, les revenus liés au minage de cryptomonnaie sont également soumis à l'impôt.

Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement

DÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.

L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
France24 - World

North Korea's Kim Jong Un warns of 'preemptive' use of nuclear force

Issued on: 30/04/2022 - 08:15

NEWS WIRES

North Korean leader Kim Jong Un has repeated his warning that Pyongyang could "preemptively" use its nuclear weaponry to counter hostile forces, state media reported Saturday.

Kim told top military officers that to "maintain the absolute superiority" of North Korea's armed forces, the country should be able to "preemptively and thoroughly contain and frustrate all dangerous attempts and threatening moves... if necessary," the official KCNA news agency reported. 

Pyongyang should continue to build up its arsenal so that it can have the "overwhelming military muscle that no force in the world can provoke," Kim said, calling it the "lifeline guaranteeing the security of our country". 

The leader's comments followed similar remarks at a military parade on Monday, when he said he could use his atomic arsenal if North Korea's "fundamental interests" were threatened.

Kim made his latest comments at a meeting with top brass to praise their work on Monday's parade, which commemorated the 90th anniversary of the country's armed forces and showcased its most powerful intercontinental ballistic missiles.

Despite biting sanctions, North Korea has doubled down on Kim's military modernisation drive, test-firing a slew of banned weapons this year while ignoring US offers of talks.

Last month Pyongyang test-fired an ICBM at full range for the first time since 2017, and satellite imagery has shown signs of activity at a nuclear testing site.

The string of weapons tests comes as South Korea prepares for an incoming president, Yoon Suk-yeol, who takes a more hawkish approach to Pyongyang and has not ruled out a preemptive strike if necessary. 

Analysts say Kim's warning shows he is not open to dialogue with Seoul's new government. 

"Kim's remarks demonstrate no interest in engaging with the incoming Yoon administration in South Korea or restarting denuclearisation talks with the United States," said Leif-Eric Easley, a professor of international studies at Ewha University in Seoul. 

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'

US imposes fresh sanctions on N. Korea in response to missile launches

North Korea’s Kim vows to ‘strengthen’ nuclear arsenal at military parade

Valeurs Actuelles

Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

« Ne laissez pas les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron ! », le « dirigeant autoritaire, qui a confisqué les libertés des Français » : voilà l’appel qu’est venu lancer Jordan Bardella aux électeurs du RN, jeudi 28 avril sous le soleil de Fréjus. Cette ville balnéaire du Var dirigée par le maire RN David Rachline depuis 2014 est devenue l’un des bastions du parti à la flamme. C’est le jour choisi par le parti pour l’annonce officielle des investitures aux élections législatives, lançant la campagne qui déterminera l’équilibre politique de l’Assemblée nationale, et par conséquent la capacité du président réélu à gouverner.

Le jeune eurodéputé commence par mettre fin aux rumeurs qui couraient : non, il ne sera pas lui-même candidat aux législatives dans le Var, terre méridionale accueillante où Marine Le Pen a devancé Emmanuel Macron au second tour le 24 avril. Elle y a obtenu 55% des suffrages, soit une progression de 6% par rapport à 2017. Jordan Bardella a également présenté les heureux élus dans les 8 circonscriptions du département. On y compte plusieurs conseillers régionaux (Laure Lavalette, Amaury Navarranne, Stéphane Rambaud, Frédéric Boccaletti, Franck Giletti), l’ex-bâtonnier de Draguignan Philippe Schreck, l’eurodéputée Julie Lechanteux, et l’ancien élu municipal d’Avignon Philippe Lottiaux. De son côté, Marine Le Pen sera bien candidate à sa propre succession dans le Pas-de-Calais.

Un camp national en ordre dispersé

Malgré les gages de bonne volonté envoyés par Éric Zemmour, qui espère fonder un « bloc national » en s’alliant avec le RN en vue des législatives, la main tendue n’a pas été acceptée par Marine Le Pen. Les propos virulents de l’ancienne plume du Figaro à l’égard de cette dernière pendant la campagne n’ont pas été digérés, et son score de 7% au premier tour réduit son poids dans la négociation. Pourtant, d’après un sondage de l’Institut CSA, 94% des électeurs de Reconquête et 63% de ceux du RN seraient favorables à cette alliance. Jordan Bardella a douché ces espoirs en affirmant qu’à l’heure actuelle, aucun accord n’était envisagé pour le premier tour des législatives : « il me semble normal qu’au premier tour chacun fasse prévaloir le projet qui est le sien », avant d’insister sur les revendications sociales de son programme, qui le distinguent du parti Reconquête, plus libéral. Il moque même, sans donner de noms, des élus partis pour Reconquête qui l’imploreraient de les réintégrer aujourd’hui.

Il se pourrait toutefois que la porte ne soit pas complètement fermée. Des cadres du RN se plaisent à envoyer des signaux à certaines personnalités de Reconquête qui se sont montrées mesurées dans la critique à leur égard. Des cadres comme Guillaume Peltier, Sébastien Pilard, et surtout Stanislas Rigault, le président de Génération Z que Jordan Bardella admet avoir rencontré la semaine dernière dans une entrevue privée. « C’est générationnel, ça nous rapproche » s’amuse l’élu de 26 ans, à propos de son comparse de 22 ans, avec qui il ne serait « pas dérangé de travailler à l’avenir ». Le vice-président du RN se dit également « parfaitement disposé à soutenir les candidats du camp patriote si le RN ne se qualifie pas au second tour », et envisagerait « un travail commun avec les parlementaires de Reconquête à l’Assemblée nationale s’il devait y en avoir ».

Divergences stratégiques

Ce feuilleton découle de querelles personnelles, avec une Marine Le Pen blessée par les ralliements successifs de nombre de ses lieutenants à Reconquête, mais également d’une divergence de fond. Là où Éric Zemmour parie sur l’union des droites, de LR au RN, Marine Le Pen préfère la stratégie du « ni droite ni gauche ». Elle parie sur l’opposition entre bloc populaire et bloc mondialiste, et par des mesures sociales comme le refus du report de l’âge de la retraite, et n’hésite pas à courtiser l’électorat mélenchoniste. Un choix qui s’est avéré payant à l’élection suprême, mais pas aux élections locales. Au Palais-Bourbon, le RN ne dispose pour l’instant que de 8 députés.

Face au bloc national divisé et à un camp macroniste triomphant, la gauche semble de son côté en bonne voie pour sceller une union historique. Sous l’égide de LFI, arrivée largement en tête des forces de gauche, les négociations avancent – malgré quelques complications de dernière minute – entre les communistes, les écologistes et les socialistes, pour faire front commun aux législatives. Dans ces conditions, Reconquête multiplie les approches pour éviter une concurrence fratricide qui cantonnerait la droite nationale à faire de la figuration à l’Assemblée nationale. Marion Maréchal ne baisse pas les bras, pour « permettre que le camp national au sens large puisse non seulement devenir le premier groupe d’opposition, mais peut-être obtienne une majorité relative » explique-t-elle sur le plateau de l’émission Restons Zen (Paris Première). Elle pourrait disposer d’un soutien de poids en la personne de Jean-Marie Le Pen. Sur Cnews, le patriarche, qui a « toujours souhaité le rassemblement des droites », recommande d’« oublier le passé, même immédiat, pour ne penser qu’à l’avenir. »

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Look! A polar bear meanders way down south in Canada

Issued on: 30/04/2022 - 23:16Modified: 30/04/2022 - 23:14

Montreal (AFP) – A polar bear was spotted Saturday in the Quebec region of Canada, prompting wildlife officials to warn residents of a small town stunned by this very rare appearance.

The bear -- whose species has become a symbol of the dangers of global warming -- was seen in the morning hours in Madeleine-Centre in the Gaspesia region, a peninsula along the south bank of the Saint Lawrence River, witnesses said.

As of Saturday afternoon, officials were still trying to find the animal.

"The dog was barking and I heard my partner yell, 'There's a bear, there's a bear!'" said Sophie Bonneville, who lives in the town of 2,000 people located 800 kilometers (500 miles) east of Montreal.

Quebec provincial police put out a tweet warning people about the bear sighting and urging them to stay indoors.

Bonneville said nobody in town had ever seen a polar bear so far south, not even wildlife officials.

"People thought it was a joke," she told AFP.

"How could a bear cross the ice pack, swim and make it here? Even people on the north bank have not seen such a thing," she said.

Police patrolled the region, where hiking is popular.

"We went door to door to tell people to stay indoors," Quebec provincial police spokesman Stephane Tremblay told AFP. He said he had never seen a polar bear in this area, either.

"With climate change, anything is possible," said Bonneville, who managed to snap a couple of photos of the bear before it wandered off into a wooded area.

"What is worrisome is, why did it come here? Was it global warming? Or was it just a mistake of nature?" she mused.

In Canada, polar bears -- the planet's largest land carnivores -- are listed as a "vulnerable" species.

A 2020 study published in Nature Climate Change said climate change could lead to their extinction as global warming causes the gradual melting of the Arctic ice pack.

© 2022 AFP

L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

sciencesplanète mars
L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
France24 - World

India's Pujara and Pakistan's Rizwan share Sussex century stand

Issued on: 30/04/2022 - 23:12

London (AFP) – India's Cheteshwar Pujara scored his second double hundred in three matches on Saturday as he shared a century stand with Pakistan's Mohammad Rizwan for English county Sussex.

Pujara made 203 -- his third century in three matches for Sussex -- with wicketkeeper Rizwan marking his home debut for the south coast club with 79.

The pair put on 154 for the sixth wicket at Hove as Sussex piled up an imposing 538 in reply to Durham's first innings 223 in the Second Division of English cricket's red-ball County Championship.

Durham, however, ended the third day of four with hopes of holding out for a draw at 169 for none in their second innings.

That Pujara and Rizwan are both at Sussex is a rare example of Indian and Pakistani cricketers turning out for the same team.

India cut bilateral cricket ties with Pakistan after attacks in Mumbai in 2008 that authorities blamed on Pakistani militants and the teams now only play each other in multi-nation events.

The South Asian rivals have not faced each other in a bilateral series since Pakistan toured India in 2012/13 for a set of one-day internationals and Twenty20 matches during a brief thaw in relations.

Pakistan's stars also do not play in the Indian Premier League, the world's most high-profile Twenty20 competition, which is currently taking place in India.

In the First Division, uncapped Hampshire batsman Nick Gubbins did his hopes of making an England debut no harm by scoring his second century of the match against a Lancashire attack led by James Anderson.

The left-hander followed up his 101 not out in the first innings with 130 to leave Hampshire well-placed at the Ageas Bowl, for all that Anderson, England's all-time leading Test wicket-taker was bowling for Lancashire.

Hampshire were eventually dismissed for 344 and at stumps Lancashire were nine for none, chasing a target of 351 for victory.

Gubbins, 28, made his name with 1,409 runs, including four hundreds, as Middlesex won the First Division title in 2016 only for the runs to dry up the following season.

But a move south to Hampshire last year appears to have rejuvenated Gubbins and he is giving an England set-up now headed up by managing director Rob Key and new Test captain Ben Stokes a remainder of his talent.

© 2022 AFP

France24 - World

Lyon see off PSG to join Barcelona in Women's Champions League final

Issued on: 30/04/2022 - 23:10Modified: 30/04/2022 - 23:08

Paris (AFP) – Ada Hegerberg was on target as record seven-time winners Lyon saw off French rivals Paris Saint-Germain on Saturday to set up a Women's Champions League final showdown with holders Barcelona.

Hegerberg and captain Wendie Renard scored either side of a Marie-Antoinette Katoto strike for PSG as Lyon won 2-1 in the second leg of the all French semi-final to go through 5-3 on aggregate.

They will play Barcelona in the final in the Italian city of Turin on May 21 after the Spanish champions beat Wolfsburg 5-3 on aggregate in the other last-four tie despite losing 2-0 in the second leg in Germany earlier on Saturday.

The match at the Parc des Princes was watched by a new record crowd for a women's club game in France of 43,254, a week after a world record 91,648 saw Barcelona win the first leg of their tie at home to Wolfsburg.

Lyon came into the return with the edge after winning 3-2 at home in last week's first leg, when United States international Catarina Macario scored twice.

They silenced the home crowd by taking a 14th-minute lead thanks to 2018 Ballon d'Or winner Hegerberg, the Norwegian rising above Ashley Lawrence to head in Selma Bacha's cross from the left wing.

Delphine Cascarino squandered a great chance to finish the tie when she tried to round Barbora Votikova rather than square for the unmarked Melvine Malard, and was thwarted by the PSG goalkeeper.

Votikova, who endured a nightmare first leg in which she was at fault for all three Lyon goals, then suffered what appeared to be a knee injury and did not reappear for the second half, with the German Charlotte Voll taking her place.

PSG turned up the pressure after the break as they sought a route back into the tie, but Lyon thought they had scored again when Hegerberg nodded in from close range in the 56th minute from a Malard knockdown.

However, the goal was disallowed for offside following a VAR review and instead PSG got themselves level on the night just past the hour mark as the prolific France striker Katoto turned in the loose ball after Sandy Baltimore's effort had been saved.

Another PSG goal would have taken the tie to extra time, but instead Lyon went back in front on the night, and made sure of their place in the final, when towering centre-back Renard headed in a Bacha free-kick with seven minutes left.

Next month's final will give Barcelona the chance to avenge their 4-1 defeat at the hands of Lyon in the 2019 showpiece in Budapest.

Barcelona are looking to defend the title they won for the first time last year when they crushed Chelsea 4-0 in the final in Gothenburg.

Lyon are through to their 10th Champions League final in 13 seasons and are also set to reclaim the French title from PSG, sitting five points clear of their rivals with three games of the season left.

© 2022 AFP

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Le Monde

Le Var, un jardin sur la Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.

  • Partage
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Envoyer par e-mail
  • Partage désactivé Partage désactivé
  • Partage désactivé Partage désactivé

Prendre un bain de nature dans le Var

Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !

Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !

L’arrière-pays, la Provence préservée

Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.

Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne

Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…

On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !

www.visitvar.fr

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

France24 - World

Olympic champs Parchment, Muhammad, Crouser win at Drake

Issued on: 30/04/2022 - 23:08Modified: 30/04/2022 - 23:06

Washington (AFP) – Olympic champions Dalilah Muhammad, Hansle Parchment and Ryan Crouser won titles on Saturday at the Drake Relays in Des Moines, Iowa, in a tuneup meet for July's World Championships.

Reigning world 400-meter hurdles champion Muhammad, the 2016 Olympic champion and last year's runner-up, won the 400 hurdles in a 2022 world best of 53.88 seconds, defeating Panama's Gianna Woodruff by a second.

"I felt good," Muhammad said. "I just wanted to go out there and have a clean race and bring it home."

US compatriot Crouser, the two-time reigning Olympic champion and world record-holder in the men's shot put, won his speciality with an effort of 21.63m with Italy's Nick Ponzio second at 21.04m.

Parchment, the reigning Olympic 110m hurdles champion from Jamaica, won the event in 13.47 with American Jamal Britt second in 13.53 and Barbados Olympian Shane Braithwaite third in 13.69.

"Technically not so great but I came through injury free so that's the most important thing," Parchment said.

In the men's 400 hurdles, Brazilian Alison Dos Santos, third last year at the Tokyo Olympics, won in 48.41, second-best time in the world this year and 1.02 ahead of American runner-up David Kendziera.

"I liked this race," Dos Santos said. "I trained so nice and prepared to run my best. I'm happy with this result."

American Tia Jones led a US sweep in the women's 100 hurdles in 12.84 after Tokyo Olympic champion Jasmine Camacho-Quinn of Puerto Rico struck the first hurdle and did not finish.

New Zealand's Sam Tanner won the men's 1,500 in 3:41.28 with American Casey Comber second in 3:45.20.

Mexico's Laura Galvan, the 2019 Pan American Games 5,000m champion, won the women's 1,500 crown in 4:09.82 with reigning British indoor 1,500m champion Adelle Tracey second in 4:11.09.

Americans Isaiah Jewett (1:48.84) and Allie Wilson (2:03.87) won 800m titles.

Kenturah Orji, an American whose parents are from Nigeria, won the women's long jump by clearing 6.68m with Jamaican Chanice Porter second at 6.59 and Nigeria's Ese Brume, who took bronze at last year's Tokyo Olympics, third at 6.58.

American Chris Nilsen, second at the Tokyo Olympics, won the men's pole vault at 5.60m on fewer misses over compatriot Jake Wooten.

Reigning US champion Vashti Cunningham, third at the 2019 worlds, cleared 1.90m to win the women's high jump. American Rachel McCoy was second and Jamaica's Kimberly Williamson third, both on 1.85.

© 2022 AFP

L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
France24 - Monde

Présidentielle : en Outre-mer, un vote à contre-courant de l'Hexagone

Publié le : 29/04/2022 - 16:58

Marie RADOVIC FRANCE 24 Suivre

Dimanche 24 avril, les Français ont réélu Emmanuel Macron comme président. Mais dans les Outre-mer, les électeurs lui ont largement préféré la candidate d'extrême-droite, Marine Le Pen. Une première dans ces territoires : comment expliquer ce choix ?

En Martinique, les prix ne cessent de grimper : le coût de la vie a augmenté de 2,6 % en un an. Cette hausse est largement ressentie par les consommateurs.

Chacun peut désormais faire déterminer le taux de chlordécone dans son sang en Guadeloupe, un test est remboursé par la sécurité sociale. Ce pesticide, qui a pollué les sols des Antilles, a contaminé 95 % des Guadeloupéens, selon Santé publique France.

En Guadeloupe, toujours, plus d'une centaine de soignants n'exercent plus depuis six mois après avoir été suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19. Où en sont aujourd'hui ces professionnels de santé ?

Bernard Pons, ancien ministre des Dom-Tom, est décédé cette semaine à l'âge de 95 ans. Ce proche de Jacques Chirac fut à l'origine de la première loi de défiscalisation Outre-mer. Mais son nom reste aussi associé en Nouvelle-Calédonie au drame d'Ouvéa, qui fit 21 morts, dont une majorité d'indépendantistes, en 1988.

Cap sur l'océan Indien, où une idée a été expérimentée à La Réunion : des filets antipollution y sont installés sur des sorties d'eaux pluviales pour capturer les déchets avant qu'ils n'atteignent la mer.

Enfin, direction l'Antarctique pour les îles Crozet, des terres françaises classées au patrimoine mondial de l'Unesco. L'archipel ne compte aucun habitant permanent, mais scientifiques et militaires y sont régulièrement missionnés.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Serbie : une mine de lithium qui sème la discorde

Publié le : 25/02/2022 - 15:05

Laurent ROUY

La jadarite, un minerai du nom de la région de Jadar, serait-elle miraculeuse ? La réponse est "oui" pour le gouvernement serbe et le géant minier Rio Tinto, qui voient dans ce dérivé du lithium la matière première idéale pour une filière européenne de batteries électriques. Mais les écologistes et les riverains ne l’entendent pas ainsi. Face aux menaces de destruction de l’écosystème, une mobilisation massive a abouti à la suspension, en décembre 2021, de l’exploitation de la mine. Le reportage de Laurent Rouy.

La société Rio Tinto a découvert des gisements dans cette région en 2006. La société projette d'investir 2,4 milliards de dollars dans le projet, selon Vesna Prodanovic, directeur de Rio Sava, la société sœur de Rio Tinto en Serbie.

Le président serbe Aleksandar Vucic a été très critiqué pour ce projet, son administration étant accusée d'ouvrir la voie à des appropriations de terrains illégales et de mettre de côté les préoccupations environnementales mises en avant par les activistes. Et si les opposants au projet savourent sa suspension, ils se méfient d’une manœuvre politique à quelques mois d’élections cruciales pour le président Aleksandar Vucic.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

En Serbie, des milliers de manifestants bloquent des routes contre un projet minier

L'UE s'efforce de rassurer les pays des Balkans sans avancée concrète sur leur intégration

Législatives en Serbie : un scrutin à l'ombre de l'homme fort de Belgrade

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Alexanda Kotey, bourreau du groupe État islamique, condamné à la perpétuité

Publié le : 29/04/2022 - 21:30

FRANCE 24 Suivre

Alexanda Kotey, ancien membre du groupe État islamique, geôlier et bourreau de plusieurs otages occidentaux, a été condamné, vendredi, aux États-Unis à la prison à vie. Les procureurs se sont engagés à faciliter son transfert au Royaume-Uni d'ici 15 ans.

L'un des cruels "Beatles" de l'État islamique (EI), des jihadistes spécialisés dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux, a été condamné, vendredi 29 avril, à la prison à perpétuité par un tribunal fédéral aux États-Unis.

Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique âgé de 38 ans, avait plaidé coupable en septembre, admettant sa responsabilité dans la mort de quatre otages américains en Syrie et, plus largement, dans les sévices endurés par leurs prisonniers.

Un autre membre de la cellule des "Beatles", surnommée ainsi par les otages en raison d'un accent britannique, El Shafee el-Sheikh, arrêté avec lui par les forces kurdes syriennes en 2018, a été déclaré coupable en avril par un jury populaire, à l'issue d'un procès éprouvant qui avait exposé leur sadisme au grand jour. Sa peine sera prononcée le 12 août.

Les deux hommes, pour qui la peine de mort était exclue en raison d'un accord avec Londres, étaient présents vendredi dans le tribunal d'Alexandria, près de Washington, où les proches de leurs victimes ont pu s'adresser directement à eux.

"Vous avez enlevé, torturé et participé aux meurtres de personnes bonnes et innocentes, et vous devrez désormais vivre avec ça toute votre vie", leur a notamment lancé la Britannique Bethany Haines.

"Vous avez perdu tous les deux !", a ajouté la jeune femme, dont le père David Haines, un travailleur humanitaire, a été décapité par le troisième membre des "Beatles", Mohammed Emwazi, tué par une attaque de drone en 2015.

"Film d'horreur"

Les trois jihadistes ont grandi et se sont radicalisés à Londres. Actifs en Syrie de 2012 à 2015, ils ont supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Une dizaine ont été exécutés et leur mort avait été mise en scène dans des vidéos de propagande du groupe EI qui ont choqué le monde entier.

Parmi leurs victimes figurait notamment le journaliste américain Steven Sotloff. Vendredi, sa mère Shirley a exhorté à plusieurs reprises les deux jihadistes à "la regarder dans (les) yeux", alors qu'elle décrivait "l'impact inimaginable" de leurs actes sur sa famille.

"La mort de Steven était comme un film d'horreur diffusé en direct dans le monde entier (...) Pour notre famille, il ne se déroule pas sur un écran mais dans nos têtes, chaque jour", leur a-t-elle expliqué, en espérant qu'ils y "pensent chaque jour du reste de leur vie".

Transfert au Royaume-Uni ? 

Marsha Mueller, dont la fille Kayla est morte dans des circonstances confuses après avoir été l'esclave sexuelle du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi, a souhaité qu'ils l'aident à comprendre ce qui est arrivé à sa fille.

"On a appris certaines choses, des histoires de viols, de coups, de terreur et d'horreur. Mais je veux connaître toute la vérité, même si c'est dur à entendre (...) J'ai besoin de vivre ces horreurs avec elle".

Alexanda Kotey n'a pas pris la parole et n'a pas manifesté d'émotion au moment où le juge TS Ellis a prononcé sa sentence. Ses avocats ont toutefois assuré qu'il avait des remords et acceptait de rencontrer les familles de ses victimes.

Le juge a autorisé qu'il reste en détention à Alexandria jusqu'en juillet, afin de laisser le temps aux autorités et à ses avocats de négocier la prison où il purgera sa peine. Il a rappelé que, dans le cadre de l'accord de plaider-coupable, les procureurs s'étaient engagés à faciliter son transfert au Royaume-Uni d'ici 15 ans.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice

Procès d'un des "Beatles" de l'EI : l'ex-otage français Nicolas Hénin raconte son calvaire

États-Unis : un "Beatles" de l'EI reconnu coupable de la mort d'otages américains en Syrie

France24 - World

Country star Naomi Judd dies at age 76

Issued on: 30/04/2022 - 23:06

Washington (AFP) – US country music star Naomi Judd, half of the Grammy-winning duo The Judds, has died at age 76, her family announced Saturday, the day before her group was due to be inducted into the Country Music Hall of Fame.

"Today we sisters experienced a tragedy," actress Ashley Judd and singer Wynonna Judd, the other half of The Judds, said in a joint statement posted on their Instagram accounts. "We lost our beautiful mother to the disease of mental illness."

"We are navigating profound grief and know that as we loved her, she was loved by the public."

The sisters did not give more details on the cause of their mother's passing.

Naomi and Wynonna Judd formed their duo in the late 1970s, although their big break didn't come until 1983. Over the course of their joint career, they had 14 number-one hits and won multiple music awards, including five Grammys.

On Friday, the Country Music Hall of Fame had announced on its Instagram account that The Judds would join its ranks on May 1 for helping "take country back to its roots in the 1980s with lean, tuneful songs influenced by traditional folk music, acoustic blues, and family harmony acts."

Some of the pair's most popular songs include "Love Can Build A Bridge," "Mama He's Crazy" and "Girls' Night Out."

The Judds officially disbanded in 1991, when Naomi was diagnosed with Hepatitis C, although the two had reunited several times for special tours and performances.

Naomi and Wynonna Judd had been set to reunite in the fall for their first tour in more than a decade.

© 2022 AFP

France24 - World

Olympic champs McLaughlin, Mu win titles at Penn Relays

Issued on: 30/04/2022 - 22:40

Washington (AFP) – Reigning Olympic champions Sydney McLaughlin and Athing Mu won titles and two-time Olympian turned NFL receiver Devon Allen set a meet record on Saturday at the Penn Relays.

Tokyo Olympic 400-meter hurdles champion McLaughlin won the 100 hurdles in a meet-record 12.75 seconds while 19-year-old US compatriot Mu, the 800m winner in Tokyo, took the seldom-contested 600m in 1:22.74 at Philadelphia's Franklin Field.

Allen, who signed a deal with the NFL's Philadelphia Eagles earlier this month, beat former world and Olympic champion Omar McLeod of Jamaica to win the men's 110 hurdles.

McLaughlin was pleased with her return to competition, defeating Canadian runner-up Mariam Abdul-Rashid by .42 of a second.

"I was really excited to come back," McLaughlin said. "I just wanted to start my season off strong and gauge where I was at."

It was much the same for Mu, who was making her season debut as athletes prepare for July's world championships in Eugene, Oregon.

"We're all just out here getting ready to compete for the world championships," she said. "Being in Eugene is going to be a great time."

With 100m to go, Mu surged ahead of Ajee Wilson, this year's world 800m indoor champion and a two-time world 800m podium finisher, to win by 1.35 seconds over Jamaican runner-up Natoya Goule with Wilson fading to sixth in 1:25.87.

"It's terrible in workouts but it's fun out here when you have competition," Mu said of the 600. "It's a good day."

Allen, an American with top-five finishes at the past two Olympics but no medal, won in 13.11 seconds to beat 2016 Olympic champion and 2017 world champion McLeod by .11sec.

"I was excited," said Allen, who spent the week training with the Eagles. "You know it's a good day to come out and beat Omar, one of the best in the world."

Britain's Callum Elson won the men's mile in 4:04.11, defeating Kenyan Festus Lagat by .20sec, and American Anna Camp Bennett took the women's 1,500m in 4:09.54.

Ghana's Alex Amankwah won the men's 600 in 1:15.88 with Jamaica's Rajay Hamilton second in 1:16.00.

"We were just trying to have fun," Amankwah said. "We were just chilling."

Philadelphia-born Nigerian standout Chidi Okezie won the men's 300 in 32.68 seconds, edging Jamaican Rusheen McDonald by .01sec at the line.

"You can run it all out. That was the game plan," Okezie said. "I knew I had to give it all I had."

American Anavia Battle won the women's 300 in 36.70 less than an hour after taking the 100m college title for Ohio State with Britain's Nicole Yeargin second in 37.15.

© 2022 AFP

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
France24 - Monde

France : le Conseil d'État suspend la dissolution de deux associations pro-palestiniennes

Publié le : 29/04/2022 - 20:31

FRANCE 24 Suivre

Le Conseil d'État a suspendu, vendredi, la mesure de dissolution de deux associations pro-palestiniennes prise par décret par le Conseil des ministres en mars dernier. Les magistrats ont estimé que "les prises de positions énoncées par les publications de l'association (...) ne peuvent (...) être regardées comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes". 

Une suspension et une amende. Le Conseil d'État a suspendu, vendredi 29 avril, l'exécution des décrets de dissolution du "Comité Action Palestine" et du "Collectif Palestine Vaincra" publiés en mars par le ministère de l'Intérieur qui accusait ces associations d'"appel à la haine, à la discrimination, à la violence" et de "provocation à des actes terroristes". L'État devra également verser 3 000 euros à chacune des deux associations.

A la demande du Président de la République, je vais demander la dissolution du collectif "Palestine Vaincra", et du "Comité Action Palestine", pour appel à la haine, à la violence et à la discrimination et provocation à des actes terroristes.https://t.co/lfrscsGkwQ

February 24, 2022

S'agissant du "Comité Action Palestine", la mesure de dissolution "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'association et à la liberté d'expression", écrit dans sa décision le Conseil d'État, saisi en référé par l'association.

Celle-ci s'était notamment vu reprocher par les autorités de "relayer les communiqués" et de "rendre compte de l'activité d'organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine et le Hezbollah".

"Victoire précieuse pour l'État de droit"

"Les prises de positions énoncées par les publications de l'association (...) ne peuvent (...) être regardées comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes", selon la plus haute juridiction administrative. Elles ne peuvent pas non plus être "qualifiées d'agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme", à ce stade de l'instruction, selon les magistrats.

"Il s'agit d'une victoire précieuse pour l'État de droit, qui sanctionne l'instrumentalisation politique du conflit israélo-palestinien du ministère de l'Intérieur", a réagi auprès de l'AFP Me Vincent Brengarth, l'avocat du "Comité Action Palestine".

Concernant le "Collectif Palestine Vaincra", le ministère de l'Intérieur l'accusait de "cultiver le sentiment d'oppression des 'peuples musulmans' (...) dans l'objectif de diffuser l'idée d'une islamophobie à l'échelle internationale", "sous couvert de défendre la cause palestinienne".

Trois mille euros de dédommagement 

Le ministère lui reprochait également d'appeler "à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens", notamment à travers des campagnes de boycott.

L'appel au boycott "traduit l'expression d'une opinion contestataire et ne saurait par lui-même (..) être regardé comme une provocation ou une contribution à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personne", souligne la décision du Conseil d'État.

"C'est une première victoire (...) en attendant le jugement du recours en annulation" s'est réjoui sur son site le "Collectif Palestine Vaincra". "Cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l'extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme", ajoute-t-il.

L'État devra verser 3 000 euros à chacune des deux associations. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaiter faire de commentaires.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

France : le Conseil d'État interdit l'usage de drones pour surveiller les manifestations

Covid-19 en France : le Conseil d'État approuve la fermeture des lieux culturels

Le Conseil d'État rejette la demande de report du référendum en Nouvelle-Calédonie

France24 - Monde

La Pologne doit mieux protéger les réfugiés ukrainiens face aux risques d'abus

Publié le : 29/04/2022 - 17:27

FRANCE 24 Suivre

L'ONG Human Rights Watch a alerté, vendredi, sur l'urgente nécessité de mieux protéger les réfugiés ukrainiens qui arrivent en Pologne, notamment les femmes, plus souvent victimes d'abus.  

HWR tire la sonnette d'alarme. La Pologne doit renforcer "de façon urgente" ses mesures de prévention et de surveillance pour protéger les réfugiés ukrainiens sur son sol, en particulier les femmes, victimes de trafics, de violences et de viols, a mis en garde, vendredi 29 avril, l'ONG Human Rights Watch (HWR).

"Des mesures insuffisantes et incohérentes pour contrôler les véhicules et logements de particuliers proposés aux réfugiés augmentent les risques de trafic, d'exploitation et de violence sexiste", estime HRW dans une enquête basée sur des entretiens avec vingt réfugiés, des volontaires et représentants d'ONG.

>> "Guerre en Ukraine : au cœur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne"

Parmi les témoignages cités, celui d'une réfugiée de 29 ans qui a affirmé que les gérants d'un club où elle avait accepté un emploi de danseuse avaient tenté de la forcer à se prostituer. Quatre autres femmes interrogées ont également déclaré que  leurs employeurs avaient voulu les faire travailler sans rémunération. Le rapport rappelle aussi l'arrestation d'un Polonais accusé d'avoir violé une Ukrainienne de 19 ans qu'il hébergeait.

"Aucune mesure systématique n'a été mise en œuvre pour contrôler les transports ou logements privés (...). Il n'existe aucun système clair pour signaler les problèmes", déplore HRW, observant que les difficultés pour trouver et payer un logement placent certains réfugiés en grand danger.

Services sociaux débordés 

"Abandonner cette responsabilité aux bénévoles et aux militants fait peser la charge de la sécurité des réfugiés sur des personnes bien intentionnées mais pour la plupart sans formation, sans les infrastructures ou le soutien nécessaires", souligne Hillary  Margolis, chercheuse de l'ONG.

"Notre possibilité de contrôler les conducteurs (qui les prennent en charge) est limitée. Nous ne sommes pas la police", déplore un bénévole, jugeant trop lentes les procédures de vérification des bases de données répertoriant les véhicules.

Concernant l'hébergement, "les efforts des bénévoles et du gouvernement ont réduit les risques, mais la vérification reste incohérente", observe HRW. Ainsi les services sociaux de Varsovie, qui vérifient en personne les logements, sont débordés face aux milliers d'appartements à visiter.

>> À lire : "L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire"

Par ailleurs, aucun des cinq centres d'accueil visités par HRW n'avait prévu de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes".

Si les lois polonaises restreignent strictement l'avortement, la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique, a assuré à HRW ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.

L'organisation "Avortement sans frontières" a, de son côté, affirmé avoir aidé 267 femmes déplacées en Pologne à accéder à des avortements entre début mars et mi-avril, souvent en leur fournissant des pilules abortives.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

Guerre en Ukraine

Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens

Focus

Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne

France24 - Monde

Ce que l’on sait des images du supposé complot néonazi ukrainien contre un célèbre journaliste russe

Publié le : 29/04/2022 - 13:30

Aude Dejaifve Suivre

Le 25 avril, la Russie a annoncé que son service de renseignement, le FSB, avait empêché la tentative d’assassinat du présentateur de télé progouvernement Vladimir Solovyov, par un groupe néonazi russe, commandité par les autorités ukrainiennes. Une vidéo de l’arrestation filmée par le FSB a été diffusée dans la foulée par les médias russes. Les réseaux sociaux ont tourné rapidement ces images en dérision, laissant entendre qu’il s'agirait d’une mise en scène maladroite. Pour en savoir davantage, la rédaction des Observateurs a demandé à des spécialistes de l’extrême droite russe de décrypter ces images.

Le 25 avril, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que le FSB avait déjoué un complot du groupe néonazi  NS/WP ("National Socialism/White Power") visant à assassiner le journaliste vedette pro-Kremlin Vladimir Solovyov, et commandité par le SBU, le service de renseignement ukrainien.

Peu de temps après, les télévisions d'État russes ont diffusé une vidéo de plus de sept minutes censée montrer l'arrestation. Des images qui leur auraient été transmises par le FSB. Le service de renseignement russe a en outre annoncé sur son site Internet avoir arrêté des membres du groupe néonazi et avoir saisi du matériel et des armes, précisant que les membres de ce groupe étaient passés aux aveux. Au total, six personnes auraient été arrêtées.

Sur ces images, on voit des agents du FSB faire irruption dans un appartement, arrêter plusieurs hommes qui l'occupent, puis fouiller le lieu et saisir divers objets. 

Certains des hommes arrêtés portent des tatouages avec des symboles néonazis (à 5'57''). 

Vers la fin de la vidéo, à 5'21", une série de photos est diffusée, notamment celle d'un T-Shirt frappé d'une croix gammée, des armes à feu et un manifeste écofasciste neopaïen rédigé par Aleksey Dobrovolsky, un idéologue néonazi.

Des pistolets (1'23), une photo d'Adolf Hitler (5'50), des symboles nazis (4'08) et ce qui semble être des sachets contenant de la drogue (5'40") sont également filmés. 

Sur Twitter, des utilisateurs mettent rapidement en doute ces images et parlent de mise en scène. Pour eux, le nombre de symboles nazis "retrouvés" dans le logement, et l'incongruité de certains objets saisis, comme des jeux vidéos "Sims 3", font douter de la véracité de ces images.

Pour en savoir davantage sur cette vidéo, la rédaction des Observateurs de France 24 a interrogé deux spécialistes de l'extrême droite en Russie et en Ukraine.

"Il y a des choses franchement absurdes [...] comme la perruque verte, les trois copies du jeu vidéo Sims."

Michael Colborne, journaliste et chercheur à Bellingcat, est spécialiste des mouvements d'extrême-droite en Ukraine :

"Je pense qu'il s'agit d'un groupe réel, ou de quelques individus réels, mais pas d'un vrai complot.

J'ai vu beaucoup de matériel, des vêtements aux livres en passant par les photos et la propagande, de groupes d'extrême droite et néonazis de Russie, d'Ukraine et du Bélarus, voire d'Europe centrale et orientale. Tout dans les photos publiées dans cette vidéo semble faux, trop superficiel, comme si l'on essayait d'inventer des preuves d'un groupe néonazi. 

À mon avis, on peut supposer qu'il s'agit probablement d'une "false flag-operation" [une opération militaire dans laquelle des éléments sont utilisés pour faire accuser un autre camp], et d'une opération particulièrement incompétents. 

"La vidéo montre un T-shirt [à 4'10] d'un groupe néonazi basé en Ukraine et dirigé par des Russes (appelé moloth, ou m8l8th), le leader est un vétéran d'Azov, originaire de Russie. C'est un T-shirt qui n'est pas difficile à acheter en ligne.

Il y a un pli au milieu du T-shirt [rouge] et il a l'air très neuf....

Il y a quelques éléments qui me font penser que c'est très étrange, pour ne pas dire plus. Il y a des choses franchement absurdes [...] comme la perruque verte, les trois copies du jeu vidéo Sims, par exemple".

Une arrestation "reconstituée" ?

Pour Adrien Nonjon, chercheur à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), spécialiste de l'Ukraine, de l'extrême droite et du nationalisme ukrainien, l'arrestation ressemble à une reconstitution : 

" Tout est propre dans cette arrestation. La façon de rentrer dans l'appartement n'est pas naturelle, la personne leur ouvre sans regarder par le judas [car il ouvre immédiatement après que le FSB frappe à la porte, à 0'08, NDLR]. Les forces du FSB rentrent assez lentement, alors que ce sont sensés être des gens dangereux, armés. D'où cette idée de reconstitution.

En Russie, et ce même avant la guerre, le néonazisme est passible de sanctions. Pour arrêter des membres de ces groupes et leur donner un jugement expéditif, on brandit la menace terroriste, et on rajoute des objets à charge sur la scène de crime, comme des éléments de ces milieux ultranationalistes".

Adrien Nonjon observe également que le FSB a filmé ce qui semble être de la drogue retrouvée sur les lieux. Pourtant, le groupe néonazi cité par le FSB est connu pour militer contre l'usage de la drogue. 

"Le T-shirt a un style assez straight edge [un sous-genre musical du punk hardcore dont les adhérents ne consomment pas de drogue]. Enfin le livre vert sur le lit [à5'31] est un manifeste éco-fasciste neopaïen d'un prêtre qui condamnait l'usage de la drogue. Drôles de vêtements et de lectures pour quelqu'un qui prendrait de la drogue dure. C'est d'autant plus bizarre que ce serait des membres russes du NS/WP dont le programme est antidrogue".

Le NS/WP est un groupe néonazi russe, créé en 2009 et considéré comme l'un des gangs néonazis les plus violents du pays. En 2014, le groupe avait été condamné pour dix meurtres.

Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la chaîne Telegram du groupe néonazi russe NS/WP n'a pas souhaité s'exprimer sur cette arrestation mais a confirmé que les personnes arrêtées font partie du groupe.

Attention à ces éléments qui "prouveraient" que la vidéo est un faux

Certains éléments de la vidéo, qui étonnent également, ne permettent pourtant pas d'en conclure à une vidéo montée. Des internautes et enquêteurs en ligne ont souligné le fait étrange que des jeux vidéo "Sims 3" aient été placés avec les objets à charge montrés par le FSB. D'autres internautes ont remarqué sur la vidéo qu'un livre, dont la couverture n'est pas visible sur les images, porte la mention "signature illisible". Ils y ont vu l'erreur d'un membre du FSB, qui aurait appliqué une instruction de façon littérale, et qui aurait écrit en toutes lettres "signature illisible" au lieu de signer d'un trait inintelligible.   

Russian FSB has fabricated a "plot" to kill Russian TV propagandist Solovyov. Allegedly by Ukrainian SBU and Nazis. One of the "evidences" is neonazi inscription on a book. Signed by "Signature unclear". Yes, FSB got an order to sign it with a "signature unclear" - and did so! pic.twitter.com/P1vnDOXOIB

April 25, 2022

Aric Toler, chercheur à Bellingcat, dément cette hypothèse. En effet, si l'on cherche sur Google "signature illisible", on peut voir qu'il s'agit d'une manière standard pour le groupe néonazi NS/WP de signer ses publications sur les réseaux sociaux.

Le SBU, service de renseignement ukrainien, a démenti avoir commandité une telle opération. Dans un communiqué du 25 avril, le service de renseignement a déclaré qu'il "n'a pas l'intention d'assassiner V. Solovyov" et "n'a pas l'intention de commenter sérieusement les nouveaux fantasmes des services de renseignement russes, qui inventent des opérations pour un public russe".

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie

Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.  

BBC

Mariupol civilians leave besieged Azovstal steelworks

A group of about 20 civilians has left the Azovstal steelworks in Mariupol, the final part of the southern city still in the hands of Ukrainian troops.

They are the first group to leave since Russian President Vladimir Putin ordered the vast industrial area sealed off last week.

Talks are ongoing about freeing the reported 1,000 civilians still trapped inside.

Russia is meanwhile said to be stepping up its offensive in the east.

More than a week ago, after saying Mariupol had been captured, President Putin told his troops: "Block off this industrial area so that a fly cannot not pass through."

But Russian media have reported that 25 civilians managed to leave the Azovstal plant on Saturday, including six children under the age of 14 - but did not say where the group had been taken.

That was confirmed by soldiers inside the steelworks, who put the number at 20 women and children.

The deputy commander of the Azov regiment, Sviatoslav Palamar, said they were "transferred to a suitable place and we hope that they will be evacuated to Zaporizhzhia, on territory controlled by Ukraine."

Mariupol's mayor, Vadym Boychenko, told the BBC that people there were "on the borderline between life and death".

"[People] are waiting, they are praying for a rescue… It's difficult to say how many days or hours we have to save their lives."

Taking Mariupol would aid Moscow's plans to seize the entire south coast of Ukraine, which would unite pro-Russia separatist regions such as Donetsk and Luhansk in eastern Ukraine with Crimea, which Russia annexed in 2014. It would also increase access to the pro-Russia Transnistria area across Ukraine's western border in Moldova.

On Saturday, three loud explosions were heard in the south-west port city Odesa, which officials said destroyed the runway of the airport rendering it unusable.

A Ukrainian Defence Ministry spokesperson, Oleksandr Motuzyanyk, said Russian troops "are gradually increasing the intensity of their offensive in eastern Ukraine simultaneously along all directions".

Moscow withdrew its troops from regions around the capital, Kyiv, weeks ago to redeploy them to the east of Ukraine.

"There are signs that the aggressor is preparing for an even bigger activation of military actions," Col Motuzyanyk said.

Western officials have said Moscow is facing significant challenges in the east.

The UK Ministry of Defence said Russia has been "forced to merge and redeploy depleted and disparate units from the failed advances" and "many of these units are likely suffering from weakened morale". That echoed statements by US officials overnight that Russia was "at least several days behind where they wanted to be".

In other developments Saturday:

The Russian defence ministry said it had hit 17 military targets in Ukraine on Saturday with missiles and air strikes, killing more than 200 Ukrainians along with 23 armoured vehicles and other military equipment.

Each side in the conflict makes regular claims - which cannot be verified by the BBC - about the losses inflicted on the other.

War in Ukraine: More coverage

More on this story

In maps: Slow Russian advance continues in the east

A terrifying journey to a Russian prison and back

UK aid workers captured in Ukraine named

Ukraine hunts for soldiers accused of Bucha crimes

Related Topics

France24 - World

French far-right rivals Le Pen, Zemmour settle scores after bitter presidential race

Issued on: 29/04/2022 - 18:37

Romain BRUNET Follow

Despite competing with another candidate dividing the far-right vote, Marine Le Pen once again made it to the final round of France’s presidential election. But Le Pen is now looking to vanquish newcomer pundit-turned-candidate Éric Zemmour – as well as even the score with allies who left her camp to join him – in June’s legislative elections.

After garnering a lot of attention ahead of the first round of presidential elections on April 10, far-right newcomer Éric Zemmour spent much of his campaign denigrating France’s longtime far-right populist Marine Le Pen of the Rassemblement National (National Rally or RN) party.

But that might have been a strategic mistake: Zemmour won only slightly more than 7 percent of the vote while Le Pen scored 23.15 percent and managed to make it to the second round against President Emmanuel Macron. "It's the eighth time that the defeat has been associated with the Le Pen name," Zemmour said shortly after Macron’s victory.

But all eyes are now on the legislative elections taking place on June 12 and 19, and Zemmour, a former journalist, is now calling for "union nationale". But he might be the only one wanting the far right to unite ahead of France’s next electoral deadline.

The former presidential candidate announced on Wednesday via Twitter that his party, Reconquest, would not field candidates for legislative elections against fellow far-right politicians Le Pen and Nicolas Dupont-Aignan as well as right-winger Éric Ciotti: "This is union nationale in action," he stated.

On Monday he claimed that the "union nationale" he called for would come out on top in 246 constituencies, over double the expected 105 constituencies if the parties remain separated.

Zemmour also stressed that 70 percent of RN voters are in favour of such a proposed "union", according to an Ipsos poll. Finally, he published a press release from the vice presidents of his party – former RN members Marion Maréchal (Le Pen's niece) and Nicolas Bay, as well as conservative Les Républicains former member Guillaume Peltier – proposing a meeting with Le Pen's party "to form an electoral coalition for the legislative elections".

RN interim president Jordan Bardella sarcastically called Zemmour’s move a "marriage proposal with finesse" on Monday.

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Le Pen seems to prefer consolidating the supremacy of her party, and insiders do not see starting discussions with those who "betrayed" France’s oldest active far-right party to join Zemmour’s team as an option. Their departure was "a one-way ticket", Le Pen has said.

According to Erwan Lecœur, a political scientist and specialist on the far right, party founder (and Marine's father) Jean-Marie Le Pen used to say, "There is no No. 2 in the National Front," as the party used to be known. "There is a leader and this leader will do everything to crush the others." Lecœur noted that others who have tried to change the party from within have also ended up being expelled from it.

"Éric Zemmour wanted to play the new leader of the new far right: He will pay the price in the coming weeks," Lecœur added.

>>> ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

Not here to ‘help a movement hostile to us’

"Many voters were misled by Zemmour, who made them believe there was a wave of hidden voting in his favour. The goal of Zemmour was clear: to end the National Rally and replace Le Pen. But the French decided otherwise," Laurent Jacobelli, a spokesman for the RN, told France Culture radio on Wednesday. He added that his party’s purpose is "not to help a movement that is hostile to us".

Despite a solid financial situation and 122,000 party members, the legislative campaign is likely to be delicate for Zemmour, who has not yet officially announced if he will be a candidate. 

>>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

As Le Pen improved her finish in the second round of the presidential election by nearly eight points when compared to 2017, she is also poised to prove victorious over Reconquest. RN spokesperson Sébastien Chenu said the party would put up a candidate even if opposing Zemmour, should he opt to run.

"I agree that we should work with Reconquest MPs if Zemmour manages to get them elected, but they have a different approach. We are not for the unity of the right wing: We want a union of patriots, and that goes beyond the right and the left because we no longer believe in those divisions," Chenu told French news channel LCI on Monday.

"I don't see any point in Le Pen openly letting Zemmour and Maréchal pursue their objectives," Lecœur said. "Reconquest will only be able to get a handful of MPs in the southeast of France while Le Pen can expect having around 50 elected representatives and, for the first time without proportional representation, have a substantial group of MPs in the National Assembly."

Her party estimated that Le Pen finished first in 159 constituencies in the presidential election. She also finished first in 23 metropolitan departéments (administrative units), up from two in 2017.

However, as the RN is massively in debt, obtaining as many votes as possible in the legislative elections and insuring a high number of MPs is also a financial necessity: This election will determine the financing of political parties for the next five years. For parties obtaining 1 percent of the vote in at least 50 constituencies, each vote will bring in €1.42 per year and each MP, €37,280 per year.

This story has been adapted from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Valeurs Actuelles

Un sénateur LR veut interdire les sondages avant la présidentielle

Et si on en finissait avec la course aux sondages, particulièrement effrénée dans les derniers jours de l’élection présidentielle ? C’est la proposition qu’espère pouvoir porter prochainement le sénateur LR Damien Regnard, qui représente les Français de l’étranger. Selon lui, la prolifération des enquêtes d’opinion amplifierait le vote utile, ne permettant pas un premier tour rendant fidèlement compte des convictions des Français.

Interrogé par le Journal du Dimanche, samedi 30 avril, le sénateur estime que les sondages « prêtent à interprétation, tout en pénalisant les candidats qui ne sont pas dans une dynamique sondagière », basant son analyse sur la récente élection française et sur une longue expérience aux États-Unis, où « les techniques de sondages y sont catastrophiques et très peu fiables ». Selon Damien Regnard, la publication des sondages a des conséquences lourdes : « À partir de ces résultats, les journalistes décident qui inviter sur un plateau ».

Les sondages contre « l’esprit gaullien de l’élection »

Outre qu’ils décident de la composition des plateaux, les sondages parasitent également les discussions politiques, développe le sénateur. « En écoutant les émissions politiques, je me suis rendu compte que la première question qui était posée par les journalistes aux candidats tournait bien souvent autour de leur position dans les sondages », explique Damien Regnard, qui préférerait que l’on parle « davantage des idées, des propositions et aussi de la personnalité des candidats ».

« Les sondages influencent l’électeur, cela va à l’encontre de l’esprit gaullien de l’élection présidentielle », résume le sénateur, qui précise bien sûr ne pas vouloir interdire purement et simplement les sondages. « Il y a des règles fixant une certaine équité dans le temps de parole et je pense qu’il faut en faire de même avec les sondages deux semaines avant le premier tour de la présidentielle. », nuance-t-il, proposant de les interdire deux semaines avant le premier tour. En revanche, dans l’entre-deux-tours, Damien Regnard estime que « les sondages ont moins d’importances » car « c’est au premier tour qu’on peut empêcher cette orientation de l’électorat ».

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine - the narrative the West doesn't hear

By Frank GardnerSecurity correspondent

"Ukraine and its allies, including London, are threatening Russia for the last 1,000 years, to move Nato to our borders, to cancel our culture - they have bullied us for many, many years."

That is what Yevgeny Popov, a member of the Russian Duma (parliament) and an influential TV host in Russia, told the BBC's Ukrainecast on 19 April. "Of course Nato plans for Ukraine are a direct threat to Russian citizens."

His views were both surprising and enlightening as to the very different narrative put out by the Kremlin, compared to the way it's viewed in the West. To European and Western ears, these pronouncements sound almost unfathomable, even amounting to a blatant disregard for carefully documented evidence. Yet these are just some of the beliefs held not only by Kremlin supporters in Russia and across the wider population there but also in several other parts of the world.

After Russia launched its invasion of Ukraine on 24 February, the UN held an emergency vote - 141 nations out of 193 UN member states voted a week later to condemn it. But a number of major countries chose to abstain, including China, India and South Africa. So it would be delusional for Western leaders to believe that the entire world shares Nato's view - that Russia is entirely to blame for this catastrophic war - because it doesn't.

So why are so many countries on the fence about Russia's invasion?

There are many reasons, ranging from straightforward economic or military self-interest, to accusations of Western hypocrisy to Europe's colonial past. There is no one-size-fits-all. Every country may have its own particular reasons for not wanting to publicly condemn Russia or alienate President Putin.

'No limits' to co-operation

Let's start with China, the world's most populous state with more than 1.4 billion people, most of whom get their news on Ukraine from the state-controlled media, just as most people do in Russia. China received a high-profile visitor to its Winter Olympics shortly before the Ukraine invasion began on 24 February - President Putin. A Chinese communique issued afterwards said there "was no limit to the two countries' co-operation". So did Putin tip off his Chinese counterpart Xi Jinping that he was about to launch a full-scale invasion of Ukraine? Absolutely not, says China, but it's hard to imagine that there would have not been even just a hint of what was to come to such an important neighbour.

China and Russia may one day end up being strategic rivals, but today they are partners and share a common disdain, bordering on enmity, for Nato, the West and its democratic values. China has already clashed with the US over Chinese military expansion into the South China Sea. Beijing has also clashed with Western governments over its treatment of its Uighur population, its crushing of democracy in Hong Kong and its frequently repeated vow to "return Taiwan to the fold", by force if necessary.

So China and Russia have a common enemy in Nato, and their governments' worldview percolates down to both countries' populations with the result that, for the most part, they simply do not share the West's abhorrence of Russia's invasion and alleged war crimes.

India and Pakistan have their own reasons for not wanting to antagonise Russia. India gets much of its arms from Moscow and, after its recent clash with China in the Himalayas, India is betting that one day it may need Russia as an ally and protector.

Pakistan's recently ousted Prime Minister, Imran Khan, has been a fierce critic of the West, especially the US. Pakistan also receives arms from Russia and it needs Moscow's blessing to help secure trade routes into its northern hinterland of Central Asia. Prime Minister Khan went ahead with a pre-planned visit to see President Putin on 24 February, the very day Russia invaded Ukraine. Both India and Pakistan abstained in the UN vote to condemn the invasion.

Hypocrisy and double standards

Then there is the accusation, shared by many, especially in Muslim-majority countries, that the West, led by its most powerful nation - the US - is guilty of hypocrisy and double standards. In 2003, the US and UK chose to bypass the UN - and much of world opinion - by invading Iraq on spurious grounds, leading to years of violence. Washington and London have also been accused of helping to prolong the civil war in Yemen, by arming the Royal Saudi Air Force which conducts frequent airstrikes there in support of the country's official government.

For many states in Africa there are other, even more historic reasons at play. In Soviet times, Moscow poured arms into the continent as it sought to confront US and Western influence from the Sahara to the Cape. In some places, a legacy of western European colonisation in the 19th and 20th centuries is a lasting resentment of the West that plays out even today. France, which rushed troops into Mali in 2013 - to prevent an Al-Qaeda takeover of the whole country - is not popular in its former colony. So now the bulk of French troops have left, to be replaced by the Kremlin-backed Russian mercenaries of the Wagner Group.

And where does the Middle East stand on this? No surprises that Syria - along with North Korea, Belarus and Eritrea - has backed Russia's invasion. Syria's President Bashar Al-Assad relies heavily on Russia for his survival after his country risked being overrun by ISIS fighters in 2015. But even long-time Western allies, like Saudi Arabia and the United Arab Emirates (UAE) although they backed the UN vote, have been relatively muted in their criticism of Moscow. The UAE's de facto ruler, Crown Prince Mohammed bin Zayed, has a good relationship with Vladimir Putin - his previous ambassador to Moscow has been on hunting trips with him.

It is also worth remembering that Saudi Arabia's Crown Prince Mohammed bin Salman has a largely dysfunctional relationship with President Biden. Such is their mutual dislike, that the two men reportedly refuse to take each other's phone calls. Before that, when the world's leaders gathered in Buenos Aires for the G20 Summit - in late 2018, just weeks after the West accused the Saudi crown prince of ordering the grisly murder of Saudi journalist Jamal Khashoggi - most Western leaders gave the Saudi prince the cold shoulder. Putin, by contrast, high-fived him. That's not something the Saudi leader will have forgotten in a hurry.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

None of this means that all those countries mentioned actively support this invasion, apart from Belarus. Only five states voted in favour of it on 2 March at the UN, and one of those was Russia. But what it does mean is that, for multiple reasons, the West cannot assume the rest of the world shares its view of Putin, nor of the sanctions, nor of the West's willingness to openly confront Russia's invasion with ever more lethal supplies of weaponry to Ukraine.

Related Topics

Valeurs Actuelles

Législatives : écoeurés par le score de Pécresse, des candidats LR jettent l’éponge

« Dès le début, j’ai dit que je ne voulais pas payer les pots cassés. », lâche Marie-Hélène Paty, ex-candidate dans la première circonscription de la Mayenne. Trois semaines, presque jour pour jour, après le premier tour de l’élection présidentielle, notamment marqué par le désastre des Républicains et de Valérie Pécresse, bien des militants LR hésitent encore à se plonger dans la bataille des législatives. Pire encore, note Le Parisien, certains candidats déjà investis ont décidé de jeter l’éponge. Naufrage lors de l’élection, inconsistante idéologique, flou général autour de la ligne du parti, risque d’endettement personnel… Les motifs pour lâcher l’affaire sont légions, pour les candidats LR.

« Il y a un tel écart entre la gauche et la droite, je me suis dit qu’on allait se retrouver avec un truc ingouvernable et que je n’avais plus ma place là-dedans », explique par exemple Marie-Hélène Paty. Soizic Perrault, candidate LR dans le Morbihan, paye son engagement auprès de la candidate LR. « Je m’étais engagée avec Valérie Pécresse depuis le début, je suis référente de Libres ! (le parti de Valérie Pécresse) dans le département, j’étais dans son comité de soutien… », liste la conseillère départementale. Désormais, l’étiquette « Pécresse » est comme pestiférée : Soizic Perrault a donc préféré laisser la main à son suppléant, moins compromis dans la campagne de la présidente d’Île-de-France.

Aucune chance de gagner

Pour d’autres candidats ayant fait le choix de lâcher la rampe, le jeu n’en valait tout simplement pas la chandelle. « Je n’avais aucune chance de gagner », estime par exemple Maxence Henry, adjoint au maire d’Angers et ex-candidat dans le Maine-et-Loire. « Qui voudrait aller s’abîmer dans une élection avec une candidate qui a fait moins de 5 % ? », tance-t-il auprès du Parisien. Un constat si cruellement juste que les locaux du parti évoquent des difficultés à lui trouver un remplaçant…

Le constat est identique à Arcachon, dont le maire vient de renoncer à tenter sa chance. Déjà battu en 2017, Yves Foulon n’a aucune envie de rééditer l’expérience. « Après le résultat désastreux pour notre mouvement à l’occasion de l’élection présidentielle, je ne serai pas candidat aux élections législatives de juin prochain », a-t-il annoncé cette semaine, précisant que compte tenu des circonstances politiques, son arrivée dans les travées du Palais-Bourbon ne servirait de toute façon pas à grand chose. Une chose est certaine, pour Les Républicains, la route sera décidément longue d’ici au 19 juin prochain. Quant à l’après…

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

BBC

Ukraine war: US accuses Russia of depravity and brutality

The US defence department has accused Russian President Vladimir Putin of acting with "depravity" in his invasion of Ukraine.

Spokesman John Kirby became visibly emotional as he asked how anyone "moral" could justify the atrocities committed by Russia.

But Russia's ambassador to the US Anatoly Antonov has rejected the accusation.

He described Mr Kirby's comment as "offensive and unacceptable".

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday he was still open to peace talks with Mr Putin.

But he said there was a high risk they could collapse amid Russian aggression.

Speaking to Polish media, Mr Zelensky said he wanted to meet Mr Putin because "a single man decides everything" in Russia.

But the destruction left by Russian forces in occupied areas has made any discussions tenuous, he said. "After Bucha and Mariupol people just want to kill them. When there is such attitude, it is hard to talk about anything."

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

On Thursday, Ukraine announced a hunt for 10 Russian soldiers accused of war crimes in Bucha - a suburb north of Kyiv where at least 400 civilians were killed.

"I don't think we fully appreciated the degree to which [Mr Putin] would visit that kind of violence and cruelty," Mr Kirby said on Friday.

He dismissed Mr Putin's stated justifications for the invasion - that he is protecting Russians and Ukraine from Nazism - adding: "It's hard to square that rhetoric by what he's actually doing inside Ukraine to innocent people, shot in the back of the head, hands tied behind their backs, pregnant women being killed, hospitals being bombed."

But Mr Antonov accused Kirby of "resorting to street insults".

"It has become a norm here that administration officials base their judgments on dirty lies of the Ukrainian authorities," the Russian ambassador added.

The BBC's Joel Gunter in Kyiv said there is growing evidence that Russia has forcibly deported large numbers of civilians across the border since it invaded the country in February.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said in an interview published on Saturday that more than one million people have been evacuated from Ukraine to Russia since the war began in February.

Mr Lavrov told China's state news agency Xinhua that it included some 120,000 foreigners, in addition to hundreds of thousands of people from the Russian-backed breakaway regions of eastern Ukraine - Donetsk and Luhansk.

Ukraine's deputy prime minister told the BBC that Moscow has attempted to trade Ukrainian civilians for Russian military prisoners - a move forbidden by the Geneva Convention.

Russia confirmed on Friday that its military had conducted an air strike in Ukraine's capital during a visit by the UN's secretary general. Journalist Vira Hyrch was killed in the attack - the first of its kind in Kyiv in nearly two weeks - after the residential building she lived in was hit by a missile.

Russia's defence ministry said it had deployed "high-precision, long-range air-based weapons" to target a missile factory in Kyiv.

More US aid for Ukraine

Now more than two months into the war, US President Joe Biden has asked Congress for $33bn (£27bn) in military, economic and humanitarian aid for Ukraine - a major ramp-up of American support for Ukraine.

The bumper package has been held up by congressional infighting over US domestic priorities, but US Speaker of the House Nancy Pelosi said on Friday she hoped to get it passed "as soon as possible".

In Kyiv, Mr Zelensky called the bill's passage "concrete proof" that freedom can defend itself against oppression.

"I am sure now that the Lend-Lease will help Ukraine and the whole free world to beat the ideological successors of the Nazis, who started a war against us," he said in a late night address on Friday.

And the UK also said it was deploying some 8,000 troops for exercises across eastern Europe in a show of the Western world's resolve against Russia's continued aggression.

War in Ukraine: More coverage

More on this story

UK aid workers captured in Ukraine named

Related Topics

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : La victoire et l’illusion

Non, mon cousin, je n’étais pas au Champ-de-Mars dimanche pour assister au triomphe de M. de Marville. Des affaires urgentes me retenaient ailleurs mais, croyez-moi, je n’ai rien raté. La chose était sans aucun souffle, me dit-on, et même l’Hymne à la joie de M. Beethoven résonnait tristement. Je n’ai rien manqué cependant du moment que nous traversons. Il faut dire que pour un homme, une telle apothéose n’a pas d’équivalent. Arrêtons-nous un instant sur la destinée de M. de Marville.

Ce visage fin, ce regard pénétrant, ce nez aquilin dessinent le plus parfait profil de l’ambitieux Français. S’y ajoute, dès qu’il parle, une langue fluide, parfois torrentielle, où se mêlent dans un étrange tourbillon l’économie et la philosophie, les mystères des finances et ceux de la littérature. Cet homme est celui d’un seul amour, d’une chambre sans berceau comme si toute son énergie, son intelligence, sa vitalité étaient entièrement données au pouvoir. Un éminent écrivain me confiait un jour au sujet du chef de l’État, « une seule certitude le hante, celle d’une mystérieuse étoile qui depuis le premier jour doit le guider au sommet » . Il s’y trouve depuis cinq ans et va y demeurer pour les cinq ans qui viennent. Pourtant, un mauvais frisson traverse cette atmosphère victorieuse.

C’est une combinaison redoutable que nous avons sous les yeux, celle d’un prince-président auquel il ne manquera aucun pouvoir et qui surplombe un pays où bouillonne une terrible colère. De là vient que les uns, devant le spectacle de la victoire, s’exclament “cela est éternel” quand les autres disent “cela ne peut durer”. Les deux ont raison. Continuons de tâter le pouls de la situation. Quelques jours sont passés et déjà l’enthousiasme est retombé. La popularité est encore là mais il suffit d’un coup de vent pour qu’elle disparaisse. Les esprits sombres assurent déjà qu’il y aura une émeute avant deux mois, une crise de régime avant deux ans. Méfions-nous de ces prophètes ; à chaque nouveau président, ils livrent les mêmes prédictions démenties à chaque fois par l’Histoire.

Les semaines qui viennent vont d’abord nous offrir un festin de complots, de combinazione, de trahisons et de ralliements. Ils seront nombreux à vouloir s’attabler au banquet et plus encore à accepter de se rouler à terre, avec les chiens, pour recueillir quelques miettes. En face, la liste des prétendants au titre prestigieux de premier opposant s’étend à chaque heure qui passe. Enfin, puisque ce règne s’achèvera dans cinq ans, la cour ménage déjà le cercle étroit des successeurs. Nous reviendrons bientôt sur l’ambition méthodique d’Édouard du Plessis, la détermination de M. de Longueville, l’ombre une fois encore décisive de Martial Kropoly.

Pour finir, laissez-moi vous confier les sentiments mêlés qui, depuis dimanche soir, me hantent. La dislocation qui partout désole nos villages et nos provinces n’est pas visible depuis Paris. Ici, les théâtres s’illuminent, les auberges sont pleines, la Bourse se tient haute, et toutes les vagues, même les plus violentes, viennent s’écraser contre la berge de la puissance. Ce n’est plus une ville, croyez-moi, mais une citadelle. Le chef de l’État le sait mais une note de cabinet ne remplacera jamais l’existence éprouvée.

Avec les meilleures intentions du monde et une certaine quantité très visible d’intelligence et d’aptitude, on peut craindre que M. de Marville déçoive plus qu’aucun autre. Pour lui, la France, le siècle, l’esprit nouveau, les instincts propres au sol et à l’époque sont autant de livres clos. Il regarde parfois sans les comprendre les esprits qui s’agitent. C’est l’immense tentation des princes, mon cousin, vivre au-dessous de rien mais en dehors de tout.

Édouard du Plessis : maire du Havre ; Godefroid de Longueville : ministre de l’Économie ; Martial Kropoly : ancien chef de l’État.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Issued on: 27/04/2022 - 07:47

Tom WHEELDON

Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.

Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).

The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.

At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.

So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.

Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.

As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.

  • Parliamentary election in June

The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.

  • Cost of living crisis

Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.

However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.

Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.

Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.

“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.

“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.

But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”

  • Pension reform

Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.

Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.

“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.

Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.

Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”

  • National health system under pressure

French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.

As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.

But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.

  • Climate change

Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.

Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.

His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

France24 - Monde

Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre

Publié le : 26/04/2022 - 18:22

Samia METHENI Suivre

Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen

Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19

Laura MOUSSET Suivre

"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.  

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - World

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Issued on: 26/04/2022 - 15:26

Tom WHEELDON

The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.

The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise. 

Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.

Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.

Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Follow-on elections’

But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).

France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.

Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.

“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.

Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.

‘Close to nil’

Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.

However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.

“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.

“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”

Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.

The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.

Macron deal with conservatives?

Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.

LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.

The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.

Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.

“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”

Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.

But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

BBC

Leeds United 0-4 Manchester City: Visitors stay above title rivals Liverpool after comfortable win

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Premier Leaguecomments1475

Manchester City produced the perfect response to Premier League title rivals Liverpool by outclassing Leeds United to regain top spot.

City needed the win after Liverpool had overtaken them earlier in the day with victory at Newcastle - and they produced a highly impressive display in Elland Road's hothouse that also prolonged the relegation worries for Jesse Marsch's side.

The reigning Premier League champions went ahead in the 13th minute when Rodri glanced home Phil Foden's free-kick and while Leeds were spirited, they barely tested visiting keeper Ederson until the game was lost.

City doubled their advantage nine minutes after the break from another set-piece, Nathan Ake pouncing from close range when Foden's corner was headed down by Ruben Dias.

Foden was City's brilliant orchestrator and he was involved again when he set up the third for Gabriel Jesus with 12 minutes left, before Fernadinho added the fourth with virtually the last kick of the game.

The win means City are a point ahead of Liverpool, with four games left for both teams.

It is now a case of who blinks first in the title race. Liverpool put the pressure on Manchester City by going to in-form Newcastle United and winning in the lunchtime game.

For the late game, manager Pep Guardiola had to consider not only the challenges posed by the traditional fearsome atmosphere inside Elland Road and a Leeds United side desperate for the points, but also this coming Wednesday's Champions League semi-final second leg against Real Madrid.

Guardiola left Kevin de Bruyne, Bernardo Silva and Riyad Mahrez on the bench to keep them fresh for the test of protecting a 4-3 lead in Spain.

The strategy worked as City came through in relative comfort in what was always going to be a tough physical examination.

City were helped by Leeds' struggles to defend those set-pieces, with Rodri glancing home the first goal with ease early on and Ake being allowed too much time to turn in the second.

The pressure will be on every game for City now, with Liverpool also showing no signs of slipping up, but this was imperious from Guardiola's men, who were simply too good for a Leeds side who showed lots of commitment but lacked quality and threat.

Foden was behind all of City's best work, a spectacular talent, a creator who adds a tireless work-rate and strength to his many other qualities.

With their Premier League lead restored, City's pursuit of glory now moves on to the Bernabeu.

Leeds have experienced something of a bounce since the sacking of the beloved Marcelo Bielsa in February, and his replacement with Marsch, but they are still in real danger of the drop.

Burnley's remarkable renaissance since sacking Sean Dyche and replacing him with Mike Jackson has set nerves jangling at Elland Road - and even louder at Everton.

Leeds showed their spirit was intact and the magnificent, noisy support of their followers can never be doubted as they continued to give deafening backing to their side even with the game gone.

Marsch, however, needs to somehow find goals in the latest absence of main striker Patrick Bamford and the loss of the influential Stuart Dallas to what looked like a serious injury when he flew into a challenge on Jack Grealish.

Dallas, under-rated outside Leeds, is the glue which helps to hold the side together and he will be a major loss.

Leeds cannot allow this comprehensive defeat by a side of City's class to inflict too much damage on morale. There is no time for that and there is no shame in being beaten by such quality.

They must refocus for two tough upcoming games, away to Arsenal and at home to Chelsea. Everton may have two games in hand, but have a tough run-in of their own - and Leeds have what might be five crucial extra points on the board.

Player of the match

FodenPhil Foden

Leeds United

Avg

5.62

5.49

5.34

5.32

5.28

5.22

5.21

5.19

5.11

4.95

4.93

4.92

4.65

4.25

Manchester City

Avg

7.70

7.49

7.48

7.47

7.46

7.36

7.28

7.25

7.21

7.18

7.14

7.03

6.96

6.45

Line-ups

Formation 5-4-1

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Leeds United 0, Manchester City 4.

Second Half ends, Leeds United 0, Manchester City 4.

Goal! Leeds United 0, Manchester City 4. Fernandinho (Manchester City) right footed shot from outside the box to the bottom left corner.

Gabriel Jesus (Manchester City) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Kalvin Phillips (Leeds United).

Attempt saved. Joe Gelhardt (Leeds United) left footed shot from the centre of the box is saved in the bottom right corner. Assisted by Mateusz Klich with a cross.

Attempt missed. Ilkay Gündogan (Manchester City) header from the centre of the box is close, but misses to the right. Assisted by Gabriel Jesus.

Attempt blocked. Joe Gelhardt (Leeds United) left footed shot from the centre of the box is blocked.

Attempt blocked. Sam Greenwood (Leeds United) right footed shot from the centre of the box is blocked.

Attempt blocked. Daniel James (Leeds United) right footed shot from the right side of the six yard box is blocked. Assisted by Joe Gelhardt with a through ball.

Offside, Manchester City. Aymeric Laporte tries a through ball, but Oleksandr Zinchenko is caught offside.

Attempt saved. João Cancelo (Manchester City) right footed shot from the right side of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Bernardo Silva.

Gabriel Jesus (Manchester City) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Robin Koch (Leeds United).

Substitution, Leeds United. Sam Greenwood replaces Rodrigo.

Substitution, Manchester City. Fernandinho replaces Rodri.

Foul by Mateusz Klich (Leeds United).

Gabriel Jesus (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.

Attempt blocked. Bernardo Silva (Manchester City) left footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Ilkay Gündogan.

Foul by Aymeric Laporte (Manchester City).

France24 - World

US court sentences member of IS group 'Beatles' cell to life in prison

Issued on: 29/04/2022 - 21:17

NEWS WIRES

Alexanda Kotey, part of the Islamic State kidnap-and-murder cell known as the "Beatles", was sentenced to life in jail by a United States court on Friday.

Kotey, a 38-year-old former British national, pleaded guilty in September, admitting his responsibility for the deaths of four American hostages in Syria as well as the kidnapping and torture of some 20 other journalists and relief workers.

He was captured along with another former "Beatle," El Shafee Elsheikh, by a Kurdish militia in Syria in January 2018 and handed over to US forces in Iraq before being flown to the United States in 2020 to face trial.

Both men on Friday appeared in the court in Alexandria, near Washington, where the relatives of their victims were given an opportunity to speak.

"You abducted, tortured, and even participated in the murder of good and innocent people and now you have to live with that for the rest of your lives," Bethany Haines, daughter of one of the victims, told the defendants.

"You both have lost," added the young British woman, whose father David Haines, a relief worker, was beheaded by the third "Beatle," Mohammed Emwazi, who was killed in a 2015 drone strike.

The nickname was given to the hostage-takers, who grew up and were radicalized in London, by their captives because of their British accents.

Active in Syria from 2012 to 2015, the "Beatles" are accused of abducting at least 27 other journalists and relief workers from the United States, Britain, Europe, New Zealand, Russia and Japan.

Some were executed, their deaths filmed for IS propaganda videos that shocked the world, while others were released for ransoms.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

US jury convicts IS group 'Beatle' in deaths of journalists, aid workers

USA

IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff

MIDDLE EAST MATTERS

Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out

BBC

Germany takes Italy to UN court over Nazi-era compensation claims

Germany has filed a case against Italy at the UN's highest court over attempts within Italy to claim compensation for Nazi-era war crimes.

In a submission to the International Court of Justice (ICJ), Germany says Italy continues to allow cases in its domestic courts despite a 2012 ruling that such claims were inadmissible.

It says that, since that ruling, over 25 new cases have been filed in Italy.

In some of those, the courts have ruled that Germany should pay compensation.

Berlin says it is bringing the complaint now because of two ongoing cases that could see properties in Rome owned by the German state seized to finance compensation payments.

A court in Italy says it will decide by 25 May whether to force the sale of certain buildings, some of which house German cultural, historical, and educational institutions.

The dispute dates back to 2008, when Italy's highest court ruled that Germany should pay around €1m (£840,000) to relatives of nine people who were among 203 killed by German forces in Tuscany in 1944.

Germany argues it has already paid out billions of euros to countries impacted by World War II since the conflict ended in 1945.

Its filing cites a part of the 2012 ruling that says that, by allowing the claims in its courts, Italy had "violated its obligation to respect the immunity which the Federal Republic of Germany enjoys under international law".

It can take years for the ICJ to issue rulings, but Germany has asked the court to take measures to stop Italy auctioning off any property while its broader case is being considered.

The ICJ, based in The Hague, the Netherlands, is the principal judicial body of the UN, with one of its primary roles being the resolution of legal disputes between states.

More on this story

Woman's cake, stolen in 1945, replaced by US Army

Germany to quash 50,000 gay convictions

'Little-known' WW2 Jewish refugee story revealed

Related Topics

Valeurs Actuelles

Quand la Légion étrangère cultive le sacré de la mission

Samedi 30 avril, Thierry Burkhard, chef d’Etat major des armées, est revenu au camp Vienot (Aubagne) dans sa maison mère : la Légion étrangère. Elle fête, comme tous les 30 avril, le combat de Camerone. Cet endroit au Mexique où en 1863, dans une ferme, 60 légionnaires et 3 officiers ont résisté jusqu’à la mort à 2 000 mexicains, 800 cavaliers et 1 200 fantassins. « C’est, dit le général qui a commandé comme capitaine les commandos de recherche d’action en profondeur du 2ème Régiment Etranger de Parachutistes, ce supplément d’âme dont tout homme a besoin pour défendre sa patrie ».

Le regard fixe, en tenue de simple légionnaire, un jeune homme au garde à vous l’écoute. Il a 24 ans. Il est Ukrainien. Et au nom de la loi, par le sang versé, il réclame la nationalité française. Ce que le chef d’Etat-Major des armées, entouré de celui de l’armée de terre le général Schill et le général commandant la Légion étrangère Alain Lardet vont lui accorder volontiers. Il y a là, autour d’eux, non seulement des centaines d’officiers et une promotion de Saint-Cyr, mais aussi plusieurs délégations toutes en tenue d’apparat ; ceux de la Bandera, cousins germains espagnols de la Légion; ceux de l’armée mexicaine; ceux de la garde d’honneur du roi du Danemark; cinq officiers et sous-officiers du corps des Marines avec leur général en chef. Une diversité de soldats tous situés au premier rang des combattants de leur armée. Leur visage émacié, leur tenue chamarrée, la détermination que l’on lit dans leurs corps et dans leurs yeux nous permettent de comprendre plus facilement la valeur qu’ils accordent à leurs frères d’armes français.

Alain Lardet, général de division, commande la Légion étrangère depuis plus de deux ans. Il vient d’être prolongé d’une année supplémentaire par le Général Schill, son supérieur hiérarchique qui, par sa taille, aurait pu trouver sa place dans la NBA, le championnat de basket américain. Convivial à souhait, œcuménique par vocation, le Général Lardet n’a rien d’un curé en chaire même s’il en a la facilité d’expression. Il fait passer la confiance qu’il a en ses hommes. Il a devant lui ceux que l’on appelle les « porteurs de la main » : cette prothèse de la main du capitaine Danjou qui a commandé ses légionnaires du corps expéditionnaire français au Mexique. Ils ont sacrifié leurs vies pour qu’une colonne de ravitaillement de logistique et la solde du régiment puissent parvenir à l’objectif fixé : ravitailler l’armée française.

Fidélité à la parole donnée

Qui sont ces porteurs de la main, « cette relique laïque mais non moins sacrée » ? Un capitaine du nom d’Estoup. Il ne veut plus porter ses médailles depuis que son régiment le 1er REP a été dissout. Il était le fer de lance du putsch d’avril 1962 en Algérie. En ce 159e Camerone, il a accepté de les réaccrocher sur sa poitrine et de porter la main sacrée. Il a, auprès de lui, un adjudant-chef allemand qui a commencé dans la Wehrmacht pour combattre les Russes. En 1945, il a prolongé et porté les armes de la Légion étrangère en Indochine, à Diên Biên-Phù, puis en Algérie jusqu’à la bataille d’Alger. Sa mémoire est limpide, à 97 ans. Sur son flanc droit, un sergent d’origine espagnole, lui aussi couvert de médailles, et de blessures. Derrière eux, en deuxième ligne, un adjudant-chef et un caporal-chef, tous deux originaires d’Afrique du Nord. Ce kaléidoscope de nationalités n’en a en réalité qu’une : la Légion. C’est tout l’esprit de Camerone renouvelé chaque année, et un exemple d’intégration.

L’extraordinaire, cette après-midi là, est d’observer la foule ; sa variété conjugue tous les élus locaux de la région, quelle que soit leur étiquette politique, toute l’aristocratie militaire qui côtoie un verre de bière à la main la base légionnaire, composée d’une majorité des pays venus de l’Est, d’Amérique du Sud, d’Asie mineure, du Pacifique, des côtes atlantiques, d’Afrique du Nord. A l’image de ce qu’est fondamentalement la Légion étrangère qui, contrairement ce que n’a pas réussi la société politique et civile, intègre toutes les races et les religions. Leur solidarité n’est pas factice, elle ne tient ni à la solde, ni même à la fraternité des armes. Elle est légionnaire. Cela veut tout dire : fidélité à la parole donnée, et surtout à l’accomplissement de la mission qui reste sacrée. Il y a cette phrase qui termine l’ordre du jour du Général Burckhard, le patron de tous les militaires : « derrière le protocole de la journée, si bien organisée soit-elle, Camerone contribue à forger les forces morales, ces forces qui sont déterminantes au conflit, comme l’illustre aujourd’hui la guerre en Ukraine ». En sommes-nous encore capables ? Telle était la question que se posait la plupart des participants civils à cette journée de fête.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

China Covid outbreak: Beijing residents must test negative to enter public spaces

Beijing residents must prove they are Covid negative to enter public spaces in a major tightening of restrictions in the Chinese capital.

It is not clear how long the new measures will last, but the announcement comes as the city begins a five-day public holiday.

Proof of a negative Covid test will also be required to board public transport from 5 May.

China is battling a resurgence in Covid cases.

In contrast to many other countries, China is pursuing a zero-Covid strategy with the aim of eradicating the virus from the country completely.

But the measures, such as strict lockdowns, have led to rare shows of public anger against the authorities.

Beijing's new rules come days after the city launched mass testing for its millions of residents following a spike in cases.

All dining in restaurants will also be halted between 1 and 4 May, with people being asked to cook at home.

The city has reported 295 new cases since 22 April.

Of these, 123 cases were found in the Chaoyang, Beijing's most populous district, which is now set for three rounds of mass testing.

The streets of Beijing were quiet at the start of the five-day Labour Day break. One female resident, a finance worker, started to cry as she told Reuters how she felt.

"You look at a city that used to be crowded and now is empty. And you can't help but wonder how these people manage to survive," she said.

Earlier this month residents rushed to stock up essential supplies and long queues were seen outside supermarkets and shops, despite government assurances there is sufficient food.

There are fears the city could face a similar situation to Shanghai, which has seen 25 million people shut in their homes for weeks and left some struggling to find food and other basics.

Since the outbreak began in early March, more than 500,000 people in Shanghai have tested positive for the virus.

But the city reached a milestone on Saturday, recording no new daily Covid cases outside of quarantine areas.

You may also be interested in:

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

More on this story

China's elderly suffer in Covid quarantine centres

Beijing kicks off mass testing after Covid spike

Shanghai escalates Covid lockdown restrictions

Related Topics

Valeurs Actuelles

Au domaine de Puyloubier, la Légion étrangère accompagne ses hommes jusqu’à la mort

De la route de Cézanne, sinueuse, qui relie Aix-en-Provence au Tholonet, sur le versant sud de la montagne Sainte-Victoire, à proximité du petit village de Puylou-bier, ce ne sont pas tant les oliviers que les vignes qui ponctuent le somptueux paysage. À l’entrée d’un domaine viticole de 220 hectares, un panneau indique un terrain militaire à l’accès réglementé. Quelques légionnaires sont postés çà et là. Ils sont ici chez eux depuis 1954.

À l’époque, la Légion étrangère compte 36 000 hommes. La guerre d’Indochine s’achève sur un lourd bilan : en moyenne, un mort et entre huit et dix blessés par jour. Face à ces pertes, la Légion recrute de nombreux Allemands, Slovaques… alors même que la guerre froide s’installe en Europe. Le domaine du Général, comme on le surnomme ici, bâti sur un ancien site romain, a été acheté par l’État en 1953. L’année suivante, il est cédé au Foyer d’entraide de la Légion étrangère pour accueillir les légionnaires blessés, invalides ou malades. La même mission demeure aujourd’hui : « Accueillir, héberger, soigner, réinsérer les blessés et tout ancien légionnaire titulaire de son certifi cat de bonne conduite », assure le général Alain Lardet, commandant la Légion étrangère.

Le domaine a abrité jusqu’à 400 légionnaires. Ils sont actuellement 73 ; le plus âgé a 96 ans, le plus jeune 36. Tous ont des histoires passionnantes à raconter. À 90 %, il s’agit de militaires du rang, les 10 % restants sont des sous-offi ciers. Les retraités sont logés, nourris, blanchis, et paient au maximum, selon les statuts, 980 euros par mois. « En réalité, ils paient en moyenne 550 euros par mois, alors que le prix de revient s’élève à 2 000 euros. Le solde est financé par le Foyer », explique un officier.

La moitié des ressources provient de la vente des vins du domaine. Au total, jusqu’à 250 000 bouteilles sont produites chaque année. L’exploitation des vignes, qui bénéficie de trois statuts — récoltant, négociant et coopérative — a été déléguée à des vignerons bordelais. Dans le domaine, cinq bâtiments sont historiques, dont “le château” et “la popote”, un restaurant ouvert au public. L’autre moitié des recettes est constituée des legs et dons du grand public et de la “solidarité” des légionnaires qui consacrent chaque année un jour de leurs congés au Foyer (sur le même modèle que la journée de solidarité du lundi de Pentecôte).

“Tu n’abandonnes jamais… ”

Avant l’été, le domaine a accueilli des blessés de l’opération Barkhane. « L ‘objectif est de soigner leurs blessures et de les aider à se remettre sur pied. Ce qui sous-entend aussi un travail de réinsertion », poursuit l’officier. À la création du Foyer, de nombreux ateliers (menuiserie, horlogerie… ) ont été établis. Il reste aujourd’hui ceux de céramique et de reliure. « Un légionnaire qui quitte le Foyer pour se réinsérer dans la vie civile, ce n’est pas une défaite mais une victoire », assure le directeur du site. D’autres vivront leurs derniers jours au domaine et seront enterrés dans le cimetière de Puyloubier, au carré des légionnaires, illustrant le code d’honneur de la Légion et son dernier article : « … tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes. » À nous aussi de prendre soin d’eux.

Faire un don (défiscalisé à hauteur de 66 %) : Œuvres sociales de la Légion étrangère, Domaine Capitaine Danjou, 13114 Puyloubier ou www.legion-boutique.com/faire-un-don.php.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
  • Nicola Beer, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa Matias, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
Valeurs Actuelles

Légion Etrangère : “Là est la patrie”

Vingt-quatre heures après l’hommage rendu aux Invalides au dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, héros de la première victoire de la France Libre du Général de Gaulle à Bir Hakeim, la Légion Etrangère a donné rendez-vous sur la place d’armes d’Aubagne pour célébrer une page importante de son histoire. Celle du centenaire de sa devise « Honneur et Fidélité ». « Qui mieux qu’Hubert Germain pour illustrer cette devise ? Lui qui avait demandé à emporter dans son cercueil seulement son galon et son képi blanc.» a déclaré le Général Alain Lardet, commandant la Légion Etrangère. Après avoir reçu le grade de caporal-chef honoraire de la Légion étrangère il y a trois semaines, celui qui était ancien de la 13ème BDLE confiait être prêt à mourir. « Cet homme aux mille vies, qui a notamment été Ministre, en a mis une seule en exergue : celle de son passage dans la Légion, certes à un moment dramatique de l’Histoire, au cours de la seconde guerre mondiale, mais pour la famille qu’il a trouvée en elle » a ajouté le Général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, qui présidait la cérémonie du centenaire.

Sur l’immense place d’armes d’Aubagne, au pieds des montagnes de Provence, l’imposant monument aux morts surmonté d’un globe de bronze, reposant sur un lit de palmes et flanqué de quatre statues de légionnaires, « rappelle les moments de gloire, Cameron bien sûr, mais aussi Bir Hakeim, Dien Bien Phu, Kolwezi, Tombouctou……symbole de la fidélité à la parole donnée » poursuit le Général.  Au pied du monument, les onze drapeaux des régiments, avec dans leurs plis, la devise brodée en lettres d’or « Honneur et Fidélité ». Pour la première fois au cours d’une prise d’armes, figure un carré de légionnaires d’honneur, composé de quarante personnalités civiles qui portent de manière symbolique l’écharpe verte et rouge, en marque de gratitude et de considération pour leurs services rendus à la nation.  Parmi elles, le père Lallemand, surnommé le « padre de la Légion » qui avait sauté sur Kolwezy en 1978, ou encore Marie-Laure Buisson, marraine du 4ème Régiment étranger qui a créé sa fondation pour les blessés de guerre et les Chrétiens d’Orient.  « L’inscription sur les drapeaux est volontairement différente de celle de l’armée Française « Honneur et Patrie », puisqu’il est demandé aux Légionnaires, venus de tous les horizons -150 nationalités différentes-, de toutes langues et de toutes cultures, non pas de renier leur patrie d’origine mais de défendre la France, ses valeurs et ses citoyens avec fidélité.» explique t-elle.  Historiquement, la devise « Honneur et Fidélité » fut d’abord celle du régiment d’infanterie suisse au service des rois de France de 1639 à 1792, avant de figurer à partir de 1831 sur les contrats des légionnaires étrangers pour illustrer leur engagement au service de la France. En 1921, elle devient la devise de l’ensemble des régiments de la Légion Etrangère à l’initiative du lieutenant-colonel Rollet, alors commandant du 3ème REI. Figure emblématique de la Légion, chef de corps du glorieux Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE), il fut l’instigateur des œuvres sociales, « le père de la Légion moderne » selon les mots du Général Lardet.

Au cours de la cérémonie, quarante nouveaux képis blancs ont prêté serment, avant de réciter le code d’honneur du légionnaire : de l’article premier « Légionnaire, tu es un volontaire servant la France avec honneur et fidélité » au septième : « tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes ». Le commandant de la Légion étrangère cite les mots d’Emile Henriot : « La fidélité militaire tient lieu de patrie aux durs heimatlos venus ici de tous les mondes chercher dans le service de la France un havre à leurs misères et donner une activité à leur fougue, du pain à leur faim, des aventures à leurs rêves ». Plusieurs légionnaires ont ensuite été décorés de médailles militaires. Parmi eux, Radu Ogrean, originaire de Roumanie, grièvement blessé dans l’opération Barkhane au Mali et qui a reçu la nationalité française le 13 juillet « par le sang versé ». Le devoir et le sacrifice portés au plus haut niveau. Il confie « avoir trouvé dans la France un nouveau souffle de vie ». Les mots de Louis d’Estouville, gouverneur militaire du Mont Saint Michel pendant la guerre de Cent ans, prennent tout leur sens :« Là où est l’honneur, là où est la fidélité, là seulement est la patrie ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Présidence française de l'UE

Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Restriction de la messe tridentine : les mères des prêtres reçues par le pape François

Elles sillonnent les grands sanctuaires catholiques en espérant que la sincérité et le courage de leur démarche payent. Ces femmes marchent 20 kilomètres par jour depuis le début du mois de mars pour  achever une mission particulière : montrer au souverain pontife que les communautés traditionnelles portent du fruit.

Aujourd’hui ces pèlerines arrivent enfin dans ce berceau de la chrétienté qu’est la capitale romaine. Après un déjeuner au parc Villa Borghese, elles sont attendues vers 15h30 à la place Saint-Pierre au Vatican. Dimanche vers 17 heures, ces marcheuses diront un chapelet accompagnées de fidèles catholiques. Mais c’est surtout la rencontre avec le pape François mercredi, à l’issue de l’audience publique de 9h, qui est fortement attendue.

La défense de la messe en latin 

Tout a commencé en juillet dernier lorsque le pape François a promulgué un muto proprio supprimant le Summorum Pontificum du pape Benoit XVI. Une nouvelle qui a provoqué la sidération auprès des catholiques. Désormais, les prêtres issus des communautés tridentines doivent célébrer dans le rite ordinaire (messe Vatican II). Un retour à la case départ pour ces adeptes de la messe en latin. Il y a dix ans, Benoit XVI  avait apaisé les tensions entre les fidèles traditionnalistes et ceux de la messe conciliaire avec sa lettre apostolique Summorum Pontificum.

« 2500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage »

Dans la crainte d’un avenir incertain pour leurs fils, ces mères se rendent dans les grands sanctuaires religieux comme ceux d’Ars, la Sainte Baume, Cotignac puis Rome. Un pèlerinage de plusieurs mois  accompagné de prêtres et de laïcs sensibles à leur  démarche. Interrogée en mars par l’une de nos journalistes, une marcheuse nous parlait de l’importance de conserver ce rite tridentin: «cela fait vivre la diversité au sein de l’Église, c’est une vraie richesse ».

Ces mères – et leurs 1037 kilomètres au compteur – portent avec elles les requêtes de milliers de catholiques. « 2500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage » nous précise Benoit Sévilla, membre de la Voie romaine.

Le rétropédalage du pape François

A l’issue de plusieurs discussions, le pape François a accordé une dérogation à la communauté traditionnelle de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), à laquelle les restrictions ne s’appliquent plus. Cependant, le motu proprio est toujours d’actualité pour les autres communautés et pour les diocèses. Désormais, ce sont les évêques qui tranchent sur le sort des prêtres de la FSSP.  Malgré la main tendue du pape François, les diocèses peinent à autoriser la tenue de messes tridentines : « Le problème étant que des évêques n’ont pas reçu ce décret. Certains ne veulent pas que les prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre conservent leur paroisse » déplore Benoît Sévilla.

Ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience.

Brieuc Clerc, membre de la Voie romaine, reste positif. Pour lui, ce décret concernant la FSSP « a indéniablement rendu de l’espérance ». Une nouvelle qui a boosté ces mères qui souhaitent que l’indulgence accordée à cette fraternité s’étende à toutes les communautés ex-Ecclesia Dei.

Un échange qui sera médiatisé 

Les pèlerines pourront échanger avec le pape François qui leur a accordé un « bacciamano » qui est le dernier stade avant l’audience privée. Une main tendue bien significative puisque ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience. Une entrevue qui leur permettra de confier au souverain pontife les milliers de lettres de fidèles attachés à la messe tridentine mais aussi de médiatiser leur démarche: « ces moments sont abondamment photographiés par la salle de presse du Vatican. Cela signifie que le pape accepte de rendre publique cette rencontre » salue Brieuc Clerc.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Kansas tornado inflicts heavy damage and leaves thousands without power

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

A tornado has been filmed tearing through part of the US state of Kansas, with pictures showing cars crumpled into buildings and homes without roofs.

The National Weather Service (NWS) has issued severe thunderstorm warnings for Midwest states including Kansas, Iowa, Missouri and Nebraska.

In the city of Wichita, the mayor said 50 to 100 structures had been damaged, especially in the suburb of Andover.

However there are so far no reports of serious injuries.

At a press conference on Saturday morning, local officials said there had been no deaths, despite the extent of the damage to buildings and cars.

"Good news is, we've found no more injuries than we talked about last night," Fire Chief Chad Russell told local news. "We have no reports of fatalities...we have no rescues outstanding, so we have no one that we know of that is trapped in a building right now that's waiting for us to rescue them."

"Right now, everything is going real well as far as it can be, considering the circumstances," added police chief Buck Buchanan.

Both men said assessments of the situation were ongoing, with planes and drones being deployed to survey the damage. And both urged people who wanted to help to stay away from the area due to downed power lines.

Extraordinary videos and photos posted online show the tornado tearing through Andover, destroying buildings, with debris flying in the air.

Destructive tornado tearing through Andover KS minutes ago pic.twitter.com/O5KL1Zdcrk

Videos posted to social media show the extent of the damage at the YMCA, with cars slammed against walls and the ceiling peeled back.

Video from the YMCA in Andover, thanks to my cousin @CoachR_Allen pic.twitter.com/uHTwBYPdmG

The Greater Wichita YMCA posted on Facebook: "The Andover YMCA branch suffered significant damage as a result of the storm that hit the Andover area this evening.

"We are thankful that all of the staff and members that took shelter at the branch at the time of the storm, were not injured."

#Andover, KS tornado damage… pic.twitter.com/Zg7S4Tvh0Y

According to the Energy outage map, more than 22,000 customers were without power directly after the tornado.

Kansas is in the heart of so-called "tornado alley" and is one of the most active regions in the world tornado-wise, according to the NWS,

Mid-to-late April through to mid-June historically has the highest tornado frequency, NSW records show.

Andover has just commemorated the 31st anniversary of a series of deadly twisters that killed 17 people and injured 225 in 1991. The EF5 tornado - the most intense rating - hit the ground for 69 miles (111km), and was one of 55 tornadoes that formed from Texas to Minnesota.

More on this story

Storm chasers capture Kansas tornado

TV station evacuated live on air

Related Topics

France24 - Monde

Après deux incendies à Paris, la RATP retire 149 bus électriques

Publié le : 29/04/2022 - 14:21

FRANCE 24 Suivre

La RATP a annoncé vendredi retirer temporairement de la circulation, "par mesure de précaution", presque un tiers de sa flotte d'autobus électriques après un deuxième incendie d'un tel véhicule en un mois à Paris. 

La RATP a annoncé, vendredi 29 avril, dans un communiqué suspendre temporairement l'utilisation de 149 bus électriques de la marque Bolloré, après deux incendies sur des véhicules d'une même série en moins d'un mois.

[Communiqué] Suite à un incendie sur un bus électrique ce matin, la #RATP retire temporairement les bus de la marque Bolloré de l’exploitation ➡️https://t.co/7HtvjhUQEr

April 29, 2022

Un autobus électrique de la ligne 71 a pris feu vers 08 h 05 vendredi à proximité de l'arrêt Bibliothèque François-Mitterrand, dans le XIIIe arrondissement de la capitale.   "Le conducteur du bus a évacué immédiatement les voyageurs. Il n'y a aucun blessé", selon la régie qui précise que "le machiniste a été pris en charge par son encadrement".

"Cependant, s'agissant du deuxième incendie sur un bus électrique récent d'une même série Bluebus 5SE de la marque Bolloré en moins d'un mois, la RATP a pris la décision par mesure de précaution, en liaison avec Île-de-France Mobilités, de retirer temporairement de l'exploitation les 149 bus électriques de cette série", précise-t-elle dans un communiqué.

"Prendre toutes les mesures de précaution nécessaires"

Le 4 avril, un incendie s'était déclaré pour une raison indéterminée à bord d'un autobus électrique similaire alors qu'il circulait boulevard Saint-Germain, dans le Ve arrondissement. Personne n'avait été blessé mais le véhicule avait été détruit.

Île-de-France Mobilités a demandé à la RATP de faire "toute la lumière" sur ces incendies "et de prendre toutes les mesures de précaution nécessaires", a indiqué l'autorité régionale à l'AFP. Qualifiant l'incident de "préoccupant", l'Association des Usagers des Transports/FNAUT Île-de-France a elle aussi réclamé dans un tweet des "actions correctrices rapides de la part du constructeur".

"La RATP a demandé une expertise complète au constructeur Bolloré afin de donner les explications sur les causes de ces incidents et proposer un plan d'action pour permettre une remise en exploitation de ces bus en toute sécurité", a rassuré la régie, qui précise exploiter depuis 2016 près de 500 autobus électriques, de trois constructeurs différents, "sans incident majeur" jusqu'ici.

Vendredi matin, l'incendie a dégagé une épaisse fumée noire et une forte odeur de plastique brûlé, a constaté un journaliste de l'AFP. Une trentaine de pompiers et une quinzaine d'engins ont été dépêchés pour éteindre l'incendie, selon les pompiers de Paris.

"Les sapeurs-pompiers sont très rapidement intervenus", a confirmé la RATP, "et par mesure de sécurité, la station Bibliothèque François Mitterrand, située à proximité, a été fermée de 9 h à 11 h".

Le retrait impromptu des 149 autobus "pourrait entrainer des perturbations sur quelques lignes de bus dans la journée", a-t-elle ajouté, précisant que "des bus vont être redispatchés entre les différents centres" pour limiter les perturbations.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

En France, le masque devient obligatoire à partir de 6 ans dans de nombreux lieux publics

Washington fait appel de l'annulation du masque obligatoire dans les transports

Aux États-Unis, une juge lève l'obligation du masque dans les transports publics

Valeurs Actuelles

Syrie : la Défenseure des droits appelle au rapatriement des enfants français de djihadistes

Dans un communiqué publié ce vendredi 29 avril, la Défenseure des droits demande le rapatriement « dans les plus brefs délais » de « tous les enfants français retenus dans les camps au nord-est de la Syrie », rapporte Le Parisien. Claire Hédon estime que chaque jour passé dans ces camps « met en danger la vie de ces enfants exposés à des traitements inhumains et dégradants ». Selon elle, « seule l’organisation du retour de l’ensemble des enfants avec leurs mères sur le sol français (…) est à même d’assurer leur protection ».

La Défenseure des droits indique avoir déjà formulé plusieurs recommandations depuis 2019 afin que « soit mis un terme à cette situation » qui « porte atteinte aux droits les plus élémentaires d’enfants particulièrement vulnérables ». Une prise de position allant dans le sens d’une décision du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, enjoignant la France à prendre des mesures « pour réparer les violations subies par ces enfants » en proie à des « traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

« Cesser l’examen au compte-goutte des situations »

Dans son communiqué, Claire Hédon rappelle que la France « est tenue de respecter ses engagements » et de « fournir dans un délai de 180 jours des renseignements sur les mesures adoptées ». Le président Emmanuel Macron a été interrogé sur cette situation, précise la Défenseure des droits, qui demande de « cesser l’examen au compte-goutte des situations ». « Il n’est pas d’enfant dont il serait admissible que la protection ne soit que relative ou dégradée face à un risque pour leur vie », indique-t-elle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

L'Égyptien Mohamed Salah élu meilleur joueur de l'année en Angleterre

Publié le : 29/04/2022 - 14:50

FRANCE 24 Suivre

À 29 ans, l'Égyptien Mohamed Salah a été élu meilleur joueur de la saison par des journalistes anglais, devant le milieu de terrain de Manchester City Kevin De Bruyne et celui de West Ham Declan Rice. Cette saison, il est le meilleur buteur avec 22 réalisations à son compteur et le meilleur passeur de Premier League (treize).

Et de deux pour Mohamed Salah. L'attaquant de Liverpool a été désigné, pour la deuxième fois, meilleur joueur de football de la saison, vendredi 29 avril, par les journalistes anglais, qui ont aussi consacré la buteuse de Chelsea Sam Kerr meilleure joueuse.

L'Égyptien a recueilli 48 % des votes, devant le milieu de terrain de Manchester City Kevin De Bruyne et celui de West Ham Declan Rice.

Le Pharaon de Liverpool est l'un des grands artisans de la réussite actuelle de son club, en course pour réaliser un fabuleux quadruplé (Coupe de la Ligue, Coupe d'Angleterre, Ligue des champions et championnat d'Angleterre). Cette saison, il est le meilleur buteur (22 réalisations) et le meilleur passeur de Premier League (treize).

Deuxième récompense 

Toutes compétitions confondues, Salah a marqué trente buts, et les supporters de Liverpool espèrent qu'il prolongera le contrat qui le lie au club jusqu'en 2023.

C'est la deuxième fois que l'attaquant de 29 ans remporte ce trophée.

Sans surprise, les joueurs du leader de Premier League Manchester City et de son dauphin Liverpool ont été plébiscités par les journalistes du royaume.

>> À (re)lire : "Football : l'Égyptien Mohamed Salah sacré meilleur joueur africain de l'année"

Leurs votes ont récompensés Sam Kerr dans le football féminin britannique. L'attaquante australienne a inscrit 18 buts, aidant son club Chelsea à dominer la Super League. Avec 40 % des votes, elle devance l'internationale néerlandaise d'Arsenal Vivianne Miedema et l'Anglaise de Manchester City Lauren Hemp.

Salah et Kerr recevront leur prix lors du dîner des Footballeurs de l'année à Londres, le 5 mai.

Avec AFP 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR FOOTBALL

Football : l'Égyptien Mohamed Salah sacré meilleur joueur africain de l'année

LES AFRICAINS DE PREMIER LEAGUE (1/4)

CAN-2022 : Mohamed Salah, le Pharaon qui a converti les fans de Liverpool

FOOTBALL

Le génie de Mohamed Salah fait de l’Égypte la favorite de la CAN-2019

Valeurs Actuelles

Ramadan : les détenus filment leur quotidien et leurs recettes de cuisine en prison

« Je fais le ramadan, mais ça reste plus difficile que dehors », raconte à France 24, Adam, un prisonnier de 24 ans. Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont fleuri montrant des détenus de confession musulmane, préparer – avec les moyens du bord – des recettes traditionnelles pour la rupture du jeûne. Adam est l’un d’entre eux, et partage du contenu sur la plateforme TikTok grâce à un téléphone « acheté en prison ».

« Ici, 90 % des gens font le ramadan, décrit-il. [il n’existe aucune statistique officielle sur le nombre de musulmans en prison ndlr] Pendant la période du ramadan, c’est le même fonctionnement que pour le reste de l’année : on ne mange pas ensemble, car on est enfermés 22 heures par jour. On mange donc dans nos cellules, et on rompt le jeûne tous à la même heure ».

Des règles adaptées au jeûne

Pendant le mois de ramadan, certaines prisons françaises adaptent leur repas au jeûne, servant des repas plus copieux pour le dîner, indique France 24. Mais de nombreux détenus préfèrent préparer eux-mêmes leurs repas, en achetant des ingrédients dans un catalogue du fournisseur de la prison. Ces derniers proposent parfois des produits supplémentaires pendant la fête religieuse. Chez l’entreprise Sodexo, on propose par exemple des dattes, des brochettes halal, des olives et de la harissa.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

L'Inde et le Pakistan en proie à une vague de chaleur record

Publié le : 29/04/2022 - 11:18

FRANCE 24 Suivre Axelle SIMON

Une vague de chaleur record s'est abattue sur l'Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants qui devraient subir cette fournaise de plus en plus fréquemment à l'avenir, selon des experts du changement climatique.

Une vague de chaleur record sévit en Inde et au Pakistan. Cette situation entraîne des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants de ces deux pays.

La température à Delhi approchait, jeudi, les 46 degrés Celsius. Et "le thermomètre pourrait frôler les 50 degrés ce vendredi 29 avril dans certaines régions", explique notre correspondant Alban Alvarez à New Delhi. Les autorités ont émis une alerte et recommandé aux personnes vulnérables d'éviter de sortir. 

Cette vague de chaleur extrême devrait sévir encore pendant cinq jours dans le nord-ouest et le centre de l'Inde et jusqu'à la fin de la semaine dans l'est, selon le département météorologique indien.

"C'est la première fois que je vois une telle chaleur en avril", s'est exclamé Dara Singh, 65 ans, qui tient une petite boutique de rue à Delhi depuis 1978. "Les feuilles de bétel que j'utilise pour vendre le paan (tabac à chiquer, ndlr) se gâtent plus vite que d'habitude. Habituellement, cela se produit vers le mois de mai, au pic de l'été".

Des coupures de courant

Le nord-ouest du Rajasthan indien, l'ouest du Gujarat et le sud de l'Andhra Pradesh, ont imposé des coupures de courant aux usines pour réduire leur consommation. Selon des informations presse, les principales centrales électriques sont confrontées à des pénuries de charbon. 

Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d'habitants signalaient une baisse de l'approvisionnement en eau qui ne fera que s'aggraver jusqu'aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet. En mars, Delhi a connu un maximum de 40,1 degrés, la plus chaude température jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946.

Le pire est à venir 

Les vagues de chaleur ont tué plus de 6 500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, elles sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.

"Le changement climatique rend les températures élevées en Inde plus probables", a affirmé le Dr Mariam Zachariah du Grantham Institute, à l'Imperial College de Londres. "Avant que les activités humaines n'accroissent les températures mondiales, une chaleur comme celle qui a frappé l'Inde au début du mois n'aurait été observée qu'environ une fois tous les 50 ans", a ajouté l'experte.  "Nous pouvons désormais nous attendre à des températures aussi élevées, environ une fois tous les quatre ans", prévient-elle.

Pour sa consœur, le Dr Friederike Otto, maître de conférences en Science du Climat, au Grantham Institute, "les vagues de chaleur en Inde et ailleurs continueront de devenir plus chaudes et plus dangereuses, jusqu'à la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre".

"Les températures augmentent rapidement dans le pays, et augmentent beaucoup plus tôt que d'habitude", avait souligné le Premier ministre Narendra Modi mercredi, au lendemain d'un l'incendie survenu sur la montagne d'ordures de Bhalswa (haute de 60 mètres), dans le nord de Delhi.  

Jeudi, selon un responsable des pompiers de la capitale, les pompiers luttaient encore contre le feu, dont l'épaisse fumée s'ajoutait à la pollution atmosphérique, espérant le maîtriser d'ici vendredi. Trois autres incendies se sont déclarés en moins d'un mois dans la plus grande décharge de la capitale, Ghazipur, gigantesque montagne de déchets haute de 65 mètres.

La mégapole de plus de 20 millions d'habitants manque d'infrastructures modernes pour traiter les 12 000 tonnes de déchets qu'elle produit quotidiennement. Selon Pradeep Khandelwal, ex-chef du département de la gestion des déchets de Delhi, tous ces incendies sont probablement provoqués par les températures extrêmement élevées qui accélèrent la décomposition des déchets organiques. 

Le Pakistan également touché

Le Pakistan voisin subissait aussi jeudi cette chaleur extrême qui devrait se prolonger la semaine prochaine. Les températures devraient dépasser de 8 degrés la normale dans certaines parties du pays, pour culminer à 48 degrés dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. 

Les agriculteurs devront gérer judicieusement l'approvisionnement en eau, dans ce pays où l'agriculture, pilier de l'économie, emploie environ 40 % de la main-d'œuvre totale. "La santé publique et l'agriculture du pays seront confrontées à de sérieuses menaces en raison des températures extrêmes de cette année", a déclaré Sherry Rehman ministre du Changement climatique. 

Le mois de mars a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961, selon le bureau météorologique du Pakistan. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts

L'ONU met en garde l'humanité contre une "spirale d'autodestruction"

Climat

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Valeurs Actuelles

Paris : tirs de mortiers, poubelles incendiées… Le ras-le-bol des habitants de la Goutte d’Or

« Je n’avais jamais vu une telle intensité », observe une riveraine. Lundi et mardi 26 avril, le quartier de la Goutte d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris,  a été le théâtre de nombreux feux d’artifice tirés le soir par plusieurs dizaines d’adolescents, selon Le Parisien. Trois jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue. Des faits fréquents, dans ce quartier du nord de Paris, qui inquiètent les riverains.

Ces scènes ont été filmées vers minuit, ce mercredi 27 avril, par Marja, une quadragénaire interrogée par le quotidien francilien. « La veille, dans la nuit de lundi à mardi, c’était la même chose. Ils avaient aussi rassemblé les poubelles pour les faire brûler. Et ils ont tiré des dizaines de fusées », explique cette habitante du quartier. Inquiète, Marja décide alors d’appeler la police, quand, de nouveau, un attroupement d’adolescents se forme devant son immeuble dans la nuit du mardi 26 avril.

Aucun blessé

C’est la BAC 75 [brigade anticriminalité ndlr] qui est intervenue ce soir-là. À l’angle des rues Café, Saint-Luc et Léon, une vingtaine de jeunes avaient érigé des poubelles en barricade, et ont tiré des mortiers. « Ils en ont tiré en l’air mais aussi en direction des voitures stationnées dans la rue », précise une source policière au Parisien. Les policiers ont aussi été la cible de tirs, et des poubelles ont été incendiées.

Une situation forçant les pompiers à intervenir « sous la sécurisation des effectifs de police », précise un policier au Parisien. Aucun blessé n’est à déplorer. « Un petit miracle », commente ce même policier. Sur la fenêtre de Marja, des traces noires sont encore visibles, raconte le quotidien. « Vous imaginez si elle [la fenêtre ndlr] avait été ouverte et qu’une fusée était rentrée chez moi ? Tout aurait brûlé… », s’inquiète la quadragénaire.

Une altercation entre jeunes et policiers

Du côté de la mairie du XVIIIe arrondissement, on joue la carte de l’apaisement. « Nous avons mobilisé l’ensemble des éducateurs de rue et des médiateurs de la ville, indique au Parisien Kévin Havet, adjoint PS à la mairie en charge de la sécurité. Depuis plusieurs années, nous menons un travail de prévention sur les feux d’artifice qui sont en forte réduction ».

Selon lui, les tensions de ce début de semaine ne seraient pas sans objet. En cause, une altercation qui aurait eu lieu dimanche soir entre des policiers et des jeunes lors d’une patrouille. Mais « la situation est désormais apaisée », assure l’élu.

 

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

UK court jails former tennis star Boris Becker on charges related to bankruptcy

Issued on: 29/04/2022 - 17:58

NEWS WIRES

Former tennis star Boris Becker was on Friday jailed for two and a half years after being found guilty by a British court of charges relating to his 2017 bankruptcy.

The six-time Grand Slam champion, 54, will serve half of the term having been convicted at Southwark Crown Court in London over his transfer of huge amounts of money from his business account. 

He also failed to declare a property in Germany and concealed 825,000 euros ($866,500) of debt and shares in a tech firm.

He was acquitted earlier this month of a further 20 charges, including nine counts of failing to hand over trophies and medals he won during his glittering tennis career.

Becker told jurors he did not know the whereabouts of the memorabilia, including two of his three Wimbledon men's singles trophies.

Judge Deborah Taylor had released Becker - who won Wimbledon as an unseeded teenager - on conditional bail ahead of her sentencing decision on Friday.

He arrived early for the hearing, wearing a striped purple and green tie in the Wimbledon colours, a white shirt and a charcoal grey suit.

He held hands with his partner Lilian de Carvalho Monteiro as he walked into court past a bank of waiting reporters and cameras.

The former world number one told the jury how his $50 million (£40 million) career earnings were swallowed up by a costly divorce from his first wife Barbara Becker, child maintenance payments and "expensive lifestyle commitments".

Becker said he was "shocked" and "embarrassed" when he was declared bankrupt in June 2017 over an unpaid loan of more than £3 million on his estate in Mallorca, Spain.

The German, who has lived in Britain since 2012, said he had cooperated with trustees trying to secure his assets, even offering his wedding ring, and relied on the advisers who managed his life away from tennis.

But the former player, who was supported in court by his partner and eldest son Noah, was found guilty of four charges under the Insolvency Act.

'Vast amount' 

Giving evidence, Becker said he earned a "vast amount" of money during his career, paying cash for several properties.

But the German, who went on to coach current world number one tennis player Novak Djokovic, work as a TV sports commentator and act as a brand ambassador for firms including Puma, said his income "reduced dramatically" following his retirement in 1999.

Becker, who was resident in Monte Carlo and Switzerland before moving to the UK, said his financial commitments included his £22,000-a-month rented house in Wimbledon, south-west London.

He also owed the Swiss authorities five million francs (about $5.1 million) and separately just under one million euros in liabilities over a conviction for tax evasion and attempted tax evasion in Germany in 2002.

He said bad publicity had damaged "brand Becker", meaning he struggled to make enough money to pay off his debts.

His lawyer Jonathan Laidlaw said at the time of his bankruptcy that Becker was too "trusting and reliant" on his advisers.

Becker, with a shock of strawberry-blond hair, shook up the tennis world in 1985 when he became Wimbledon's youngest men's singles champion at 17 and repeated the feat the following year.

Nicknamed "Boom Boom" Becker for his ferocious serve, he won Wimbledon for a third time in 1989.

He also won the Australian Open twice and the US Open during his glittering career, becoming the top-ranked player in the world in 1991.

Becker turned to commentary after his retirement, landing a high-profile role on the BBC, but he returned to the court in 2013 to guide Djokovic, helping the Serb win six more Grand Slam trophies before the pair parted ways in 2016.

(AFP) 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Chinese tennis star Peng Shuai repeats sexual assault denial in interview

Men’s tennis title up for grabs as Australian Open gets going without Djokovic

Reigning tennis world champion Barty announces shock retirement at age 25

New York Times - World

Live Updates: Russia Moves More Troops to Front; Ukraine Faces Fuel Shortages

Kyiv May 1, 12:51 a.m.

Moscow May 1, 12:51 a.m.

Washington April 30, 5:51 p.m.

Ukraine said Russia was shifting troops from its far-eastern regions to the front in Donbas. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, a Ukrainian commander and Russian state media said.

Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Both sides were feeling the strain of the brutal two-month-old war in Ukraine on Saturday, as Russia was forced to shift troops in its far-eastern regions to bolster a faltering offensive and Ukrainians coped with fuel shortages caused by Moscow’s airstrikes on key infrastructure.

The troop movements and long lines at gas stations were further signs the war had entered a new chapter that was unlikely to end soon. Russia has doubled down on its costly and stumbling invasion, throwing more soldiers into the fray and raining missiles on targets like rail lines and fuel depots, making it harder for Ukraine to supply its outnumbered but highly motivated troops.

The Ukrainian military’s high command said on Saturday that Russian forces normally based in the country’s far east were being deployed to the main battle front in eastern Ukraine, where Moscow’s commanders are trying to encircle entrenched Ukrainian positions.

Moscow has sustained heavy losses as it tries to regain momentum in what the Pentagon has described as a “plodding” offensive in eastern Ukraine. The Ukrainians are increasingly well armed, as more powerful weapons from the West reach the front lines. Ukraine’s military did not say how many new Russian troops were being deployed.

In other developments:

About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, a Ukrainian commander at the factory and Russian news agencies said. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.

The European Union will likely give its members until the end of 2022 to completely ban Russian oil imports, officials involved in the talks said. And two NATO members, Poland and Slovakia reached an agreement to free up a Slovak fleet of Soviet-made warplanes for Ukraine.

Russian agents plundered scores of gold artifacts more than 2,300 years old from a museum in Melitopol, a southern town in Russian-occupied territory, according to Ukrainian officials. The gold items were from the Scythian empire, and masterpiece paintings, ancient coins and Christian icons reported stolen.

Russia’s foreign minister has said nearly a million people have been moved from Ukraine to Russia in voluntary “evacuations” — one of the Kremlin’s most public attempts yet to counter accounts from witnesses, Ukrainian officials and Western observers who say that many Ukrainians have been forcibly deported.

Family members of a United States citizen confirmed on Friday that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action in the war. Britain’s Foreign Office also confirmed the death of a British national, said to be a former soldier who had been fighting as a volunteer.

Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

Reporting from Lviv, Ukraine

‘They are killing us’: Ukrainian volunteers take aim in target practice.

In the forests outside the city of Lviv in western Ukraine, dozens of volunteers knelt in mounds of sand on Saturday.

Members of the Territorial Defense Forces, the volunteer reserve component of Ukraine’s military, were taking part in a live fire exercise and to learn battlefield first aid and conduct combat maneuvers.

Ira, a 23-year-old international relations graduate who worked in the beauty industry before Russia’s invasion of Ukraine in February, was among the trainees. “When you shoot, it feels like you’re doing something big,” she said between target practice. “I want to protect my country. The Russians think we are in need of their help and they are saving us, but they are killing us, and I want to kill them,” Ira added.

The national network of Territorial Defense Forces was formed after Russia’s 2014 invasion of Ukraine’s eastern Donbas region. It was formally integrated into the Ukrainian military last year.

Advertisement

Victoria Kim

As many ambassadors left town, the pope’s emissary remained in Kyiv.

The first flurry of diplomats decamped from Kyiv in mid-February, well before shells began slamming into and around the historic city. The next wave of embassies packed up and left Ukraine’s capital a few weeks later, when the war began in earnest, moving their operations west and away from the fighting.

Through it all, the Vatican’s diplomatic mission stayed put.

In recent weeks, with Russian troops in broad retreat from the region, dozens of embassies have reopened in the city or announced plans to return. The United States said this week it would reopens its embassy.

Archbishop Visvaldas Kulbokas, the Holy See’s ambassador to Ukraine, said that as long as there was a city standing, he would stay. Without the consular workload of a typical embassy or the political or economic interests of a secular state, the considerations were different for the nunciature, as the Vatican’s diplomatic mission is known.

“Bishops and priests, they stay with the people. I stay with the people because it’s part of my identity,” he said in a phone interview.

For weeks, Archbishop Kulbokas and his staff of five — down from the embassy’s normal staffing of 11 — worked, ate, prayed and slept in a couple of rooms on the ground floor of the nunciature, a yellow-walled five-story building in the tree-lined Shevchenkivskyi district of Kyiv. His days have been filled fielding calls to coordinate humanitarian assistance, requests for help from within the country and offers of aid from Catholic organizations abroad, he said.

On Thursday night, he and his staff heard the now familiar whoosh of incoming missiles, and the ensuing blasts about a kilometer away. It was at least the third time explosions had come within earshot of the embassy.

Faced with the overwhelming need for help, the archbishop said he hasn’t had time to give too much thought to the risks of staying. He spent the first weeks of the war trying to help evacuate children and staff members from orphanages near the front lines in the east. In the latter half of March he sought, unsuccessfully, to get relief to the besieged city of Mariupol.

Russian soldiers denied the church access to the city, turning down his requests to provide humanitarian aid jointly with an Orthodox bishop, he said. Almost half the population in Ukraine is Eastern Orthodox; Roman Catholics make up a small fraction of believers in the country.

Archbishop Kulbokas, a Lithuanian, was dispatched to Kyiv only last fall after working on Ukraine-Russia relations at the Vatican’s Secretariat of State. He also served in the Holy See’s embassy to Russia, where he translated in meetings between Pope Francis and President Vladimir V. Putin of Russia.

In mid-April, he left Kyiv to accompany Cardinal Konrad Krajewski on visits to nearby suburban towns including Bucha and Borodianka, where mass graves were being excavated in the wake of the withdrawal of Russian troops. Now, seeing the written names of the towns brings tears to his eyes, the archbishop said.

“In every religion, human life is the priority,” he said. “If we really believe in God, our priority would be that of helping each other.”

Lynsey Addario

Ita Miroshnichenko, 22, looking through donated clothes at an aid center in Zaporizhzhia in southeastern Ukraine on Saturday. Ms. Miroshnichenko had fled the frontline village of Veselianka with her children, Veronica, 8 months old, and Nazar, 5. Zaporizhzhia has been receiving refugees from the eastern front since Russia escalated its offensive there earlier this month.

Michael Schwirtz

A small group of women and children has made it out of Mariupol’s Azovstal steel plant.

About 20 women and children have been evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, according to a Ukrainian commander in the factory and Russian state media.

The news came amid United Nations-backed efforts to broker a cease-fire to allow hundreds of trapped civilians and Ukrainian fighters to escape the factory, the last bastion of resistance in the besieged city of Mariupol.

In a video posted to Telegram, Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment at the plant, said that after hours of waiting, an evacuation convoy had arrived at an agreed location on Saturday to bring civilians from the ruins of the plant to a safe place.

He added that he hoped they would be brought to Zaporizhzhia, a city to the northwest that remains in Ukrainian control. He told The New York Times that evacuation efforts would continue on Sunday if the Russians “don’t start shooting again.”The steel plant, a sprawling complex with a mazelike system of bunkers beneath it, has served as a shelter for unknown numbers of people for weeks, as Russian forces shelled and closed in on Mariupol.

Captain Palamar said that cave-ins from Russian bombardment had made it difficult to evacuate civilians, and that special equipment was needed to help more people. He did not provide further details.

Russia’s TASS news agency said one of its correspondents on the scene reported that 25 people — including six children — had emerged from the plant. RIA Novosti, a Russian state news agency, reported the same.

The sprawling Azovstal plant has become the last refuge for thousands of trapped Ukrainian fighters and civilians. Russian soldiers control the rest of the city, and fighting has continued around the plant. Ukrainian officials have been pleading for a cease-fire to allow evacuations, saying there is little food or water left inside and time is running out.

Efforts to establish safe evacuation corridors have been repeatedly foiled by Russia’s continued shelling.

Over the past several days, Ukrainian forces at the steel complex have posted videos on social media calling attention to the dire situation there for civilians taking refuge, particularly women and children.

Advertisement

Michael Schwirtz

About 20 women and children have been evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, according to Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment based at the factory. Further details were not immediately available, and it remained unclear how many civilians were sheltering at the plant.

Matina Stevis-Gridneff

Reporting from Brussels

The E.U. is weighing a lengthy phase-out for Russian oil.

The European Union will likely give its members until the end of 2022 to completely ban Russian oil imports, officials involved in the talks said Saturday.

The bloc has been mulling how to ban Russian oil without unleashing carnage on either the E.U. economies that depend on it or the global oil market. Such a move would send global oil prices up and affect not only European and American consumers, but also the most vulnerable people in the developing world.

The objective, said officials who are participating in intensified talks to finalize the measure by the end of next week, is to permit the global oil price to adjust to the new reality. The officials spoke on condition of anonymity because negotiations were ongoing and they did not have clearance to brief journalists on the record.

Hungary and Slovakia are nearly entirely dependent on Russian oil imports and they will likely be given even longer than other members — past the end of the year — to phase out the fuel, according to the officials.

The E.U. on average gets a quarter of its oil every year from Russia, amounting to half of Russia’s oil exports. Germany, the bloc’s biggest economy, was getting more than a third of its oil from Russia at the start of the war, but has in the past few weeks cut that to 12 percent, its economy minister said this week.

Giving E.U. countries until the end of the year to completely cut off Russian oil will disappoint countries that want to see immediate, harsher measures against Russia, aimed at stopping the flow of E.U. money to Moscow’s war machine. A further delay for Hungary and Slovakia, however, is unlikely to have a large impact, given that the two countries are small and their imports of Russian oil — while important for them — make up a tiny part of Russia’s oil production.

European Commission officials leading the drafting of the new package of E.U. sanctions against Russia — the sixth since the invasion of Ukraine began on Feb. 24 — have been in talks with ambassadors from the bloc, relaying their governments’ preferences in Brussels since Friday afternoon.

Commission officials are expected to propose more specific contours for the oil embargo and other measures that will be included in the package, such as the sanctioning of Russia’s biggest bank, Sberbank, by midweek. Ambassadors will then meet on Wednesday and should have the new sanctions finalized by the end of the week, officials said.

Jeffrey Gettleman and Oleksandr Chubko

Ukraine says Russia looted ancient gold artifacts from a museum.

KYIV, Ukraine — The heist started when a mysterious man in a white lab coat showed up at the museum.

A squad of Russian soldiers stood behind him, with guns, watching eagerly.

Using long tweezers and special gloves, the man in the white coat carefully extracted scores of special gold artifacts more than 2,300 years old from cardboard boxes in the cellar of a museum in Melitopol, a southern town in Russian-occupied territory, Ukrainian officials said. The gold items were from the Scythian empire and dated back to the fourth century B.C.

Then the mysterious expert, the Russian soldiers and the gold disappeared.

“The orcs have taken hold of our Scythian gold,” declared Melitopol’s mayor, Ivan Fyodorov, using a derogatory term many Ukrainians reserve for Russian soldiers. “This is one of the largest and most expensive collections in Ukraine, and today we don’t know where they took it.”

This was hardly the first attack on Ukrainian culture since the war began.

In Mariupol, the town that has been hammered for weeks by Russian forces, officials said that Russian agents broke into an art museum and stole masterpiece paintings, a famous sculpture and several highly valued Christian icons.

Across Ukraine, officials said, dozens of Orthodox churches, national monuments and cultural heritage sites have been destroyed. In one town near Kyiv, Borodianka, Russian soldiers shot the bust of a famous Ukrainian poet in the head.

On Saturday, Ukrainian officials said that more than 250 cultural institutions had been damaged or destroyed.

But perhaps no cultural heist has been as brazen as what unfolded in Melitopol just a few days ago.

According to Leila Ibrahimova, the director of the Melitopol Museum of Local History, the trouble started in late February, when Russian forces shelled the airport and took over the city. Soldiers went on a rampage, smashing into supermarkets, stores and homes.

Most of the city’s residents hid inside their houses. But a few museum workers, including Ms. Ibrahimova, made their way back to the museum.

It is an elegant, three-story, stone building in the old part of town, home to 50,000 exhibits, from Soviet-era medals to old battle axes. But its prized collection was a set of rare gold ornaments from the Scythians, a nomadic people that founded a rich, powerful empire, centered in the Crimean Peninsula, that endured from around the eighth century B.C. to the second century A.D.

It was the Scythian gold that Ms. Ibrahimova was most worried about.

She and other staff members secretly hid it and some other historic artifacts in cardboard boxes, stashing the boxes in a dank cellar where they didn’t think anyone would find it.

“We knew that any second someone could come into the museum with a weapon,” she said. So they worked fast, she said, because “the collection is priceless.”

In mid-March, Ms. Ibrahimova said Russian troops burst into her house with assault rifles, threw a black hood over her head and kidnapped her. After several hours of intense questioning, they let her go. Two weeks later she left Melitopol for an area not under Russian control.

But on Wednesday, she received a call from a caretaker at the museum. The caretaker said Russian soldiers, along with intelligence officers and a Russian-speaking man in a white lab coat, had come to her house in the morning and ordered her, at gunpoint, to go with them to the museum.

They commanded her to take them to the Scythian gold.

The caretaker refused, Ms. Ibrahimova said. But the man in the white coat found the boxes anyway with the help of a Ukrainian, Evgeny Gorlachev, who was appointed by the Russian military as the museum’s new director, she said. A Russian crew filmed part of the robbery.

“We hid everything but somehow they found it,” she said.

What was stolen: at least 198 gold items, including ornaments in the form of flowers; gold plates; rare old weapons; 300-year-old silver coins; and special medals. She said many of the gold artifacts had been given to the Scythians by the Greeks.

In an interview on Russian television, Mr. Gorlachev said the gold artifacts “are of great cultural value for the entire former Soviet Union” and that the previous administrators of the museum “spent a lot of effort and energy” to hide them.

“For what purpose, no one knows,” he said. “But thanks to these people and the operational work carried out, residents of the city of Melitopol — and not only Melitopol — will be able to observe again a large collection of Scythian gold.” He did not say when or where the artifacts would be displayed.

Ms. Ibrahimova, who spoke by phone, sounded despondent as she spoke about the Russian invaders.

“Maybe culture is the enemy for them,” she said. “They said that Ukraine has no state, no history. They just want to destroy our country. I hope they will not succeed.”

Scythian gold has enormous symbolic value in Ukraine. Other collections of the artifacts had been stored in vaults in the capital, Kyiv, before the war broke out. But Ms. Ibrahimova said events unfolded too fast for her museum to spirit out their collection.

For years now, Ukraine has been locked in a complicated dispute with Russia over collections of Scythian gold that several museums in Crimea had lent to a museum in Amsterdam. After Russia seized Crimea in 2014, Ukraine pleaded with the Amsterdam museum not to return the gold. Russia demanded the museum do just that. A court has ruled in Ukraine’s favor and the gold remains in Amsterdam.

But historians said the looting of the artifacts in Melitopol is an even more egregious attempt to appropriate, and perhaps destroy, Ukraine’s cultural heritage.

“The Russians are making a war without rules,” said Oleksandr Symonenko, a fellow of Ukraine’s Archaeology Institute and a Scythian specialist. “This is not a war. It is destroying our life, our nature, our culture, our industry, everything. This a crime.”

The caretaker who refused to help the Russians was released on Wednesday after the gold was stolen. But on Friday she was taken away from her house at gunpoint again, Ms. Ibrahimova said, shortly after the mayor, who is also in exile, announced the theft.

She has not been heard from since.

Advertisement

Marc Santora

Russian forces have not shifted from their goal of trying to encircle Ukrainian forces defending the east and are preparing for more "an even greater intensification of hostilities,” according to Oleksandr Motuzianyk, the Ukrainian Defense Ministry spokesman.

Victoria Kim

The Kremlin, accused of deporting hundreds of thousands to Russia, claims they went voluntarily.

Russia’s foreign minister has said nearly a million people have been moved from Ukraine to Russia in voluntary “evacuations” — one of the Kremlin’s most public attempts yet to counter accounts from witnesses, Ukrainian officials and Western observers who say that many Ukrainians have been forcibly deported.

Sergey Lavrov, the foreign minister, said in an interview with China’s state-run Xinhua news agency published Saturday that 975,000 people, including 119,000 who are neither Ukrainian nor Russian, had been relocated. Russia’s Defense Ministry said this week that more than 180,000 children had been “evacuated” to Russian territory since Feb. 24. The ministry also claimed that Russia had received requests to evacuate about 2.7 million people in total.

The Russian authorities have sought to portray the invasion of Ukraine as a necessary mission to assist their ethnic kin who they say have been discriminated against, and they have portrayed efforts to bring Ukrainians displaced from the east of Ukraine to Russia as a humanitarian operation to save them from Ukrainian authorities.

Ukrainian officials, Western analysts and civilians interviewed in eastern Ukraine tell a very different story.

Mykyta Poturayev, the head of the Ukrainian legislature’s humanitarian committee, told the European Parliament recently that half a million Ukrainian citizens had been taken to Russia “without any agreement from their side.” He said they could not be reached and that there were concerns about potential human rights violations.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine also said this week that Ukrainians had been deported to remote areas of Russia, including Siberia. “They also deport children, hoping that they will forget where their home is and where they are from,” he said, without providing specific evidence.

It is difficult to confirm the scope of deportations, but in interviews with New York Times journalists, some Ukrainians have said they had either been forced to go to Russian-held territory by soldiers or knew of others who had been.

Mr. Lavrov’s characterization of the relocations echoed President Vladimir V. Putin’s comments this week to the United Nations secretary general, António Guterres, in which Mr. Putin’s description of the situation in Mariupol contrasted sharply with reports from Ukrainian officials and fighters in the besieged southern port city.

Mr. Putin said more than 100,000 people had “left Mariupol with our assistance” and that the soldiers and civilians holed up at a Mariupol steel plant, blockaded by Russian troops, could leave at any point. “They can come out, just like that,” he said.

Ukrainian defenders at the plant have sent out videos in recent days that suggested they were under continuing bombardment.

A senior U.S. diplomat also said this week that Russia had been forcing large numbers of people in occupied areas of Ukraine into “filtration camps.”

“We’re seeing credible reporting that Russia’s forces are rounding up the local civilian populations in these areas, detaining them in these camps, and then brutally interrogating them for any supposed links to the Ukrainian government or to independent media,” said the diplomat, Michael R. Carpenter, the American ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe.

Amy Qin and Valerie Hopkins contributed reporting.

Marc Santora

A missile strike has damaged the runway at Odesa's airport and rendered it unusable, a spokeswoman for the Ukrainian military’s southern command said on Telegram. Further details were not immediately available.

Andrew Higgins

Reporting from Warsaw

Slovakia’s jets might soon be freed up for Ukraine, thanks to a Polish deal.

In a move that could presage the transfer of its MiG-29 warplanes to Ukraine, Slovakia has reached an agreement with neighboring Poland for Polish F-16 jets to patrol its skies so as to free up a Slovak fleet of Soviet-made fighters.

Poland and Slovakia, both NATO members bordering Ukraine, are among the alliance’s most robust supporters of American-led efforts to help Ukraine resist Russia’s invasion. They have allowed a steady flow of arms to pass through their territories into Ukraine and pushed for ever tougher sanctions against Moscow.

After a meeting between the two countries’ defense ministers on Friday in Bratislava, the Slovak capital, Poland said its air force would start patrols over Slovakia as part of their joint efforts to help Ukraine. No timeline was given for when the patrols would start.

Slovakia’s defense minister, Jaroslav Nad, said Poland would step in to “take care of the airspace of the Slovak Republic when Slovakia decides to ground its MiG-29s.”

Slovakia has not said explicitly that it will send its MiGs to Ukraine, but it has raised the possibility of doing so — provided that it can find an alternative way to protect its airspace, which the agreement with Poland would seem to achieve. This month Slovakia sent its Soviet-made S-300 air defense system to Ukraine after the United States agreed to provide it with a substitute system of Patriot missiles to complement air-defense batteries already given on a temporary basis by Germany and the Netherlands.

Eager to replace its aging MiGs with more modern warplanes, Slovakia signed an $800 million contract in 2019 with Lockheed Martin Corp for 14 F-16s. While delivery of those planes has been delayed — they were initially due in January 2014 — any transfer of Slovak MiGs to Ukraine would put pressure on the United States to speed up the arrival of the F-16s.

Ukraine has repeatedly asked for MiG aircraft from NATO-member countries that are former Soviet satellite states and which still have the warplanes, delivered before the collapse of communism, in their fleets.

In the early weeks of Russia’s invasion, however, NATO countries were reluctant to transfer warplanes, fearing that could put them at risk of retaliatory strikes by Russia, which has repeatedly warned it would target weapons flowing into Ukraine from the West.

Poland last month declined to provide its own fleet of MiG-29s to Ukraine directly, instead offering to fly the planes to a United States military base in Germany, where they could then be flown to Ukraine. Washington, worried about provoking Russia, declined the offer.

Yet as the war rages on with credible reports of Russian atrocities, wariness of providing Ukraine with bigger and better weapons is fading despite increasingly menacing warnings from Moscow. President Vladimir V. Putin of Russia this week threatened “lightning-fast” retaliatory strikes against anyone “who intends to intervene from the outside and create a strategic threat to Russia that is unacceptable to us.” In an apparent reference to Russia’s arsenal of nuclear and or hypersonic weapons, he said “we’re going to use them if we have to.”

NATO allies are now committed to trying to aid Ukraine with more advanced and heavy weapons, and the United States has been trying to organize the shipment of Soviet-era weaponry from former Soviet-bloc countries that Ukraine’s military can use without significant extra training.

But these shipments are sovereign decisions, not alliance ones, and NATO is expected to support the proposed bilateral Polish-Slovak arrangement, which it was almost surely informed of in advance.

Steven Erlanger contributed reporting from Brussels.

Advertisement

Marc Santora

Evacuation buses come under fire in eastern Ukraine as Russian troops storm towns, officials say.

At least two buses dispatched to evacuate civilians from a town at the front lines of the battle for the eastern Donbas region came under fire on Saturday before going missing, according to local officials.

One of the buses was found hours later, empty but for bloodstains, according to Serhii Haidai, the head of the Luhansk regional military administration. The second bus could not be found on Saturday evening, he said.

The details of the incident could not be independently verified and it was unclear how many drivers and volunteers were on the buses when they were attacked. They had not yet picked up scores of civilians stranded in the small frontline town of Popasna, who were hoping to find a route to safety.

Evacuation efforts for civilians in contested towns and cities have repeatedly been thwarted by violence, but the attack on Saturday offered a window into how efforts to evacuate civilians in eastern Ukraine are growing ever more dangerous as Russian forces slowly advance.

After a day and night of heavy shelling that destroyed two schools and at least 20 homes, Russian troops moved forward on Saturday toward the towns of Rubizhne and Popasna in the Luhansk region.

On Friday, local officials had managed to bring 31 people in Popasna to safety and hoped more could be reached.

“Every life saved from the ‘Russian world’ is a separate small victory over death,” Mykola Khanatov, the head of Popasna’s military-civil administration, wrote on Telegram. “We are trying to save everyone who can still be reached by transport.”

But the two buses sent to Popasna on Saturday morning came under fire, city leaders said. A volunteer who saw the assault told city officials that the buses were attacked with rocket propelled grenades. In the chaos of the day, that volunteer could no longer be reached to provide further details, the officials said.

The description of the attack fit with a pattern that has documented time and again over the course of the last two months as fleeing civilians find themselves caught in cross fire or directly targeted by Russian forces.

More than 80 percent of the people living in Ukrainian controlled territory in the Luhansk region have escaped, and life for the 70,000 who remain is growing more perilous.

Cassandra Vinograd

Ukraine’s Red Cross said one of its offices in the eastern Donetsk region had been bombed. It said in a Twitter post that the office, which was in a residential building, was the eighth to be damaged or destroyed since Russia invaded in February.

Lynsey Addario

Stanislav Chernyshev, 58, welded flak jacket plates at the Zaporizhzhia Volunteer Association on Saturday. Supplies made at the association also include heaters, armored plates and camouflage netting. The factory, located in the Zaporizhzhia region, produces 40 to 45 flak jackets a day, made from plates bought from Sweden, and from recycled transportation steel.

Marc Santora

As Moscow reinforces its troops on the front line, it aims to keep Kyiv from doing the same.

The Kremlin is moving troops from far-eastern Russia to the battlefield in eastern Ukraine, according to the Ukrainian military, a reflection of Moscow’s heavy losses in what the Pentagon describes as a faltering campaign to take the region.

At the same time, Russian forces are trying to undercut Ukraine’s ability to reinforce its own troops by striking critical infrastructure.With rocket attacks, shelling and aerial bombardments, Russia continues to hit electrical plants, fuel depots and train lines. The impact on civilians in Ukraine’s eastern Donbas region has been devastating.

“In Donbas, the occupiers are doing everything to destroy any life in this area,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Friday in his overnight address to the nation. “Russia wants to make this area uninhabited.”

Millions have fled the region, where fighting intensified along multiple lines of attack on Saturday, including around an important railway hub in the town of Lyman. Taking the town — which is in Ukraine’s Donetsk region and at the epicenter of the fighting in the east — would give Russian forces a direct route to advance on other cities.

Russian forces shelled the railway on Thursday, according to the Ukrainian government. On Friday, Ukrainian forces, who are themselves staging attacks aimed at disrupting Russian logistics, said they destroyed a railway bridge across the Donets river to prevent Russians from crossing. The Ukrainian military later reversed its statement about the bridge, saying it had been destroyed by a Russian airstrike, a reflection of the confusion in a complex battlefield.

An airstrike this week destroyed Ukraine’s main fuel source, the Kremenchuk refinery in central Ukraine, and was leading to shortages and long lines at gas stations for civilians.

A senior U.S. defense department official said these sort of Russian attacks are likely designed to disrupt the ability of Ukrainian fighters to “replenish their own stores and to reinforce themselves.”

Russian forces are arrayed in a crescent shape along the eastern front and are attacking from three directions: southeast from Izium, west from Kreminna and Popasna, and north from Donetsk city.

Though the Russian campaign has struggled with some of the same logistics and troop-morale problems that undermined its initial invasion plan, its forces are making some tactical gains and are continuing to shift troops to the region, military analysts say.

The General Staff of Ukraine’s Armed forces said that Russian forces normally based in the far-eastern reaches of the vast nation are being deployed to Ukraine to reinforce troops trying to push from Izium. The statement from the military did not provide an exact estimate of numbers.

At the same time, the Pentagon said Friday that a “significant” number of Russian units have redeployed from Mariupol toward the region of Zaporizhia in an effort to bolster the Russian advance from the south.

With access to the battlefield limited, it is difficult to assess the daily claims of gains and losses by both Russia and Ukraine. But Russia’s Ministry of Defense on Saturday said its forces had fired on some 389 positions across Ukraine, including ammunition and fuel depots and facilities housing soldiers, killing 120 Ukrainians.

Ukraine said its Special Forces had hit a command center near Izium, destroying dozens of tanks and armored vehicles, and repelled some 14 Russian thrusts across multiple fronts.

Military analysts said they believe Ukrainian defensive positions remain strong and were still able to maneuver in the face of sustained Russian artillery fire. They have cautioned that, along the eastern front, Russians outnumber Ukrainian forces by about two to one — although they acknowledge those estimates are imprecise and fluid.

“They have a numeric advantage and they are concentrating more force in a smaller geographic area, so we have to take that into account,” a senior U.S. defense department official said on Friday.

Advertisement

Christine Hauser

Sunflower oil ‘vanishes’ as the Ukraine war grinds on.

First the coronavirus, then the war. Just as the pandemic caused shortages of essential items, Russia’s invasion of Ukraine has disrupted important food supplies, driving up prices of staples like cooking oil in supermarkets around the world.

Before the war, Ukraine was the world’s largest exporter of sunflower oil. The conflict has now paralyzed harvests and left many nations with limited stocks of edible oil and soaring prices for what’s left — worsening a food crisis in East Africa and leading to export restrictions in Indonesia. Some shoppers, most recently in Britain, are being limited in their purchases of cooking oils, as supermarkets and restaurants adjust to the climbing costs.

“Supply chains, already disrupted by Covid-19, have been further complicated by the war in Ukraine, which is causing shortages in some ingredients like sunflower oil and raising the price of substitute ingredients,” said Kate Halliwell, the chief scientific officer of the Food and Drink Federation, which represents Britain’s largest manufacturing sector.

“Manufacturers are doing all they can to keep costs down, but inevitably some will have to be passed to consumers,” she said.

Marc Santora

Olena Zelenska, the wife of President Volodymyr Zelensky of Ukraine, told the Polish newspaper Rzeczpospolita that Russia’s actions in Ukraine made its goal clear. “To destroy us.” “What the Russian troops are doing in Ukraine leads directly to the conclusion that the Russians are trying to annihilate the Ukrainians, which is their true purpose,” she said.

Jane Arraf

Ukraine grapples with fuel shortages after Russian attacks.

LVIV, Ukraine — Drivers lined up at gas stations across Ukraine over the weekend as the government struggled to deal with a fuel shortage caused by Russian attacks on oil infrastructure.

“Queues and rising prices at gas stations are seen in many regions of our country,” President Volodymyr Zelensky said Friday in his nightly address. “The occupiers are deliberately destroying the infrastructure for the production, supply and storage of fuel.”

The gasoline shortage will almost certainly affect displaced Ukrainians’ efforts to return to their homes. And aid agencies have said that fuel shortages have made deliveries of food and other humanitarian supplies around the country increasingly difficult. Most of the humanitarian aid is brought in from outside the country and trucked long distances.

Mr. Zelensky said a Russian blockade of Ukrainian seaports meant that replacement stocks could not come in by tanker.

Russian forces this week struck the Kremenchuk oil refinery, Ukraine’s main producer of fuel products, along with several other large refineries. The Russian Defense Ministry also said it had hit storage facilities for petroleum products used by the Ukrainian military.

Mr. Zelensky promised that the government would have a system in place within two weeks to prevent shortages. And Ukraine’s economy minister, Yulia Svyrydenko, pledged to eliminate shortages within a week, but warned that prices would rise slightly because of the complicated logistics of securing fuel from European suppliers.

Ukraine has also been experiencing the sharp rise in the international price of oil prompted by the war with Russia.

This week, the authorities in Kyiv, Ukraine’s capital, urged the city’s residents to use public transportation rather than private vehicles in an effort to save fuel for the military.

“We need to keep in mind the needs of the military and our defenders,” the city’s administration said. “If you have returned to the capital, please use public transport if possible.”

Advertisement

Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

A body bag and a sister in denial: One immeasurable tragedy among many.

ZMIIV, Ukraine — The wind carried the smell of death across the street. The body of the dead man, burned, mutilated and barely recognizable, was taken from the refrigerator and laid on a metal gurney. The coroner smoked a cigarette and unzipped the black bag.

It was a beautiful spring day. There had been no shelling that morning.

Oksana Pokhodenko, 34, gasped, blinking, at the charred corpse. That was not her brother, she told herself, that was not Oleksandr. That was barely a human.

Her brother had lived once. The family patriarch for 20 years since their father died, he called his sister every day after the war started as he fled with his family to a village, Husarivka, wedged between rolling wheat fields. He kept calling — “Hello, Little One. We’re good. How are you?” — but never mentioned that the Russians had overrun the village where he was hiding.

Ms. Pokhodenko, in black jeans, a black jacket and barely laced sneakers, struggled to keep looking at the body. Her brother had taught her how to ride a bike and had loved to watch cartoons for hours with his son. To his sister, he was a “stone wall.” This was a charred husk. Half of the man’s skull was gone, and his chest cavity was splayed open.

“How is it possible to recognize anything here?” she cried. “There is nothing left at all. Oh, my god. It’s horrible. There is nothing left.”

Maria Varenikova

Ukrainian police have received more than 7,000 missing persons reports since the start of Russia’s invasion.

In another measure of the war’s cost to Ukraine’s civilian population, police have received more than 7,000 reports of missing people since the start of the invasion in February and half of the cases are still unsolved, Ukraine’s Interior Ministry said Friday evening.

The ministry called the huge toll “unprecedented in modern history.” Police across Ukraine have also received 2,207 unidentified bodies of civilians over the two-month conflict, it said. Of these, 1,282 have been identified and 927 are still awaiting identification. It is unclear how much overlap remains between the unidentified bodies and people who are still missing.

The Ukrainian government has appealed to allies to send forensic experts and help in managing registries of missing people.

Advertisement

Photographs and Text by Lynsey Addario

Ukrainian paramedics get ready for the next wave of wounded soldiers.

In Zaporizhzhia, in southeastern Ukraine, air-raid sirens sound several times a day. Shelling along the front line in the south and the east has intensified in recent days, and the local military hospital is filled with troops with ghastly injuries.

Here, Pablo, 28, and Inna, 23, Ukrainian military paramedics who are planning to get married next week, shared a moment to console each other on Friday while waiting to pick up wounded soldiers at a base in a village toward the front line.

Another paramedic caught some sleep, while Diana Kukurudzyak, 26, a fellow paramedic, got ready before the next group of wounded soldiers arrived.

Valeriya Safronova

In a Cold War throwback, Russia’s movie theaters are turning to pirate screenings.

Since the invasion of Ukraine, Hollywood’s biggest studios have stopped releasing movies in Russia, and Netflix has ceased service there. But recently, some of the companies’ films have started appearing in Russian movie theaters — illegally.

The screenings are reminiscent of the Soviet era, when the only way to see most Western films was to get access to a pirated version. Whereas those movies made their way to Russians in the form of smuggled VHS tapes, today, cinemas in the country have a simpler, faster method: the internet. Numerous websites offer bootleg copies of movies that take minutes to download.

Some theaters in Russia are now openly screening pirated movies; others are being more careful, allowing private individuals to rent out spaces to show films, free or for a fee. One group, for example, rented out several screening rooms at a movie theater in Yekaterinburg, then used social media to invite people to buy tickets to watch “The Batman.”

These surreptitious screenings are the latest attempt by movie theaters in Russia to survive after American studios like Disney, Warner Brothers and Paramount left the country in protest. Before the war in Ukraine, movies produced in the United States made up about 70 percent of the Russian film market, according to state media.

But despite the attempts to draw viewers, last month, Russians barely went to the movies. Theaters saw ticket sales fall by about half in March, compared with the same period last year, according to the country’s Association of Theater Owners.

Valeurs Actuelles

“Ça commence à peser” : des familles hébergeant des réfugiés ukrainiens se disent épuisées

« J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes. » Mais cette idée était illusoire puisque « sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi », a confié un Français installé à Bordeaux au Figaro, jeudi 28 avril. Depuis la mi-mars, il héberge cinq Ukrainiens dans son appartement de 95 m². Et le montant des courses alimentaires a très vite grimpé, passant de 300 euros à 1 600 euros par mois. « Sur le long terme, ça commence à peser », a-t-il admis. Il n’aurait également plus de temps libre et serait « à bout » : « Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu. »

Une aide institutionnelle « quasi nulle »

Si pour une mère de famille qui habite près de Tours, il lui « semblait indispensable d’aider » les Ukrainiens, elle pointe des « contreparties ». « On n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider », a-t-elle indiqué au Figaro. En effet, il a non seulement fallu fournir un hébergement, mais également des vêtements, des produits de première nécessité et offrir de la nourriture chaque jour. Et ce, avec très peu d’aides de la part de l’Etat. Les hébergeurs français ne perçoivent en effet aucune aide financière contrairement aux réfugiés ukrainiens qui sont éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA). « L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle », a dénoncé la mère de famille de l’agglomération de Tours. Malgré un problème de financement, et une cohabitation parfois compliquée, les Français interrogés par Le Figaro restent heureux de cette « aventure humaine ». Une habitante de Nice a conclu auprès du quotidien : « Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali

Issued on: 27/04/2022 - 22:08

FRANCE 24 Follow

Mali’s media regulator on Wednesday ordered the definitive suspension of FRANCE 24 television and RFI radio in the country, a month after the country’s ruling military junta accused the news organisations of reporting “false allegations” of abuse by the Malian army. The broadcasters’ parent company France Médias Monde said it “strongly contested” the decision.

FRANCE 24 and its sister radio RFI have been suspended in the West African country since March 17. The country’s media regulator, the Haute Autorité de la communication, announced on Wednesday that their suspension was “definitive”.    

The French broadcasters are subsidiaries of France Médias Monde (FMM), a state-owned holding company. They are followed by a third of Mali’s population.  

Responding to the regulator’s order, FMM said it “strongly contested” the decision and would “study all avenues of appeal”. The group also reiterated its “unwavering commitment to the independence and freedom of the media”.  

In a statement, France Médias Monde said it would continue to cover the news in Mali. It pledged to provide technical solutions to ensure Malians can continue to have access to the two broadcasters.  

🔴 France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @FRANCE24 au #Mali et utilisera toutes les voies de recours possibles pic.twitter.com/QWQLIcj8TI

April 27, 2022

UN 'deeply dismayed' at Mali media bans

The United Nations on Friday decried Mali's decision to definitively suspend the French broadcasters, warning it was only the latest move to rein in press freedom in the Sahel nation.

"We are deeply dismayed by the Malian media regulator's decision," UN rights office spokeswoman Ravina Shamdasani told reporters in Geneva.

"We call on Mali's transitional military authorities to reverse this ban and allow independent media to work freely in the country."

Shamdasani stressed that the suspensions were just "the latest in a string of actions curtailing press freedom and the freedom of expression in Mali".

"The current climate is one with a pervasive chilling effect on journalists and bloggers," she warned.

Mali’s junta first announced the suspension in a statement on March 17, in which it accused FRANCE 24 and RFI of “a premeditated strategy aimed at destabilising the political transition, demoralising the Malian people and discrediting the Malian army”.

The Malian junta has staged two coups since August 2020. It has been accused of violations by several human rights groups, including in a March 15 report by Human Rights Watch, which accused Malian soldiers of responsibility for the killing of at least 17 civilians since early December.

The allegations of abuse in Mali were also made by the UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet and subsequently reported by RFI and FRANCE 24.

The French government had called Mali's initial suspension of the French broadcasters a grave attack on the liberty of the press. Speaking at a press conference on March 17, French President Emmanuel Macron condemned the decision to suspend FRANCE 24 and RFI.

“I condemn with the greatest firmness this decision, which seems to me totally at odds with the values espoused by the people of Mali since its independence,” Macron said.

Earlier this year, France announced the withdrawal of its troops from Mali after a breakdown in relations with the ruling junta. French troops were in Mali on a military mission, fighting against al Qaeda and Islamic State (IS) group-linked jihadist groups in the Sahel area.

(FRANCE 24 with AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Mali accuses France of spying over video of mass grave

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website

L'Humanité

Réparer la fracture

Éditorial

Cédric Clérin

Le couperet se rapproche. Jamais une candidate d’extrême droite n’a été aussi près d’accéder à l’Élysée. Un scénario inimaginable il y a encore quelques années. Depuis le 21 avril 2002 et la première accession du Front national au second tour, tout a changé. Les symptômes d’un système politique et économique malade se sont aggravés. Un million d’emplois industriels ont disparu, entraînant des territoires entiers dans le chômage et la précarité. Une déstructuration sociale et territoriale que l’on retrouve dans les urnes de cette présidentielle. Une forte colère sociale s’y est exprimée par divers canaux, dont celui du vote RN. La gauche doit regarder cette réalité en face.

La Ve République et la recherche permanente de l’homme ou de la femme providentiels sont à bout de souffle. Pour beaucoup d’électeurs, ce second tour a été douloureux. Mais leur mobilisation a permis d’éviter le pire. Entre la faible participation et le vote barrage, 4 Français sur 5 ne se ­reconnaissent pas dans le président élu. Le pays est divisé comme jamais.

Si le chef de l’État n’entend pas ce message, la fracture risque de s’aggraver encore jusqu’à l’irrémédiable. Les résultats du 24 avril nous le rappellent avec force : une candidate d’extrême droite est désormais capable de quasiment doubler son score entre les deux tours. Nous n’aurons peut-être plus d’autre chance d’écarter le RN du pouvoir au dernier moment. Pour éviter l’abîme, il faut entendre le ras-le-bol démocratique et la colère sociale, s’attaquer aux causes du malaise. Les millions d’hommes et de femmes qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ne voient rien dans ­l’issue de cette élection qui puisse changer leur vie. Pour trop de Français, le quotidien est terne et la démocratie ressentie comme incapable de l’améliorer. Cette impasse devient insupportable.

Les législatives seront l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Les préoccupations sociales dominent et au 1er tour, 32% des Français ont choisi un projet de gauche, dont la grande majorité s’est portée sur des candidats en rupture avec le capitalisme.

Pour commencer à y répondre, le président doit renoncer à sa réforme des retraites injuste, arrêter sa fuite en avant néolibérale et engager le changement des institutions. Les mobilisations sociales seront un des leviers pour se faire entendre et le 1 er Mai, un premier rendez-vous pour contester la régression sociale.

Les prochaines élections législatives constitueront également l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Dans cette bataille, la gauche a des arguments de poids dans un moment où la question sociale est au cœur des préoccupations. Au premier tour de la présidentielle, 32 % des ­Français ont choisi un projet de gauche. Parmi eux, autour de 25 % se sont portés sur des candidats proposant une rupture avec le capitalisme. Chez les écologistes, la pérennité du système est aussi de plus en plus clairement posée. Et la « génération climat » a bien compris la profondeur des transformations à opérer. La progression de l’idée que l’épanouissement humain et la préservation de la planète sont incompatibles avec ce système prédateur est une première victoire idéologique. Les aspirations au changement et les évolutions des rapports de forces rendent crédible une percée de la gauche aux élections législatives. Il faudra, pour cela, faire un pas les uns vers les autres. L’enjeu est de taille : qu’une grande partie des citoyens, et en premier lieu les classes populaires, trouve enfin une issue, un espoir, et éloigne le danger de l’extrême droite.

EditorialPrésidentielle 2022Législatives 2022
L'Humanité

Législatives. À gauche, des négociations à rebondissements

Actu

Stratégie, programme, candidatures… alors que les échanges entre la France insoumise et les autres formations de gauche - PCF, EELV, PS - se multiplient pour trouver un terrain d’entente en vue du scrutin de juin, les retournements de situation se succèdent. Derniers épisodes en date : EELV évoque désormais un possible «  aboutissent dans les heures qui viennent » tandis que le PS a suspendu les négociations à la mi-journée. Une rencontre entre communistes et insoumis est prévue vendredi soir.

Julia Hamlaoui

Jeudi soir, les négociations à gauche en vue d’un accord pour les législatives semblaient patiner. Après une semaine d’échanges entre la France insoumise, qui forte de ses 22 % à la présidentielle a, contrairement à 2017, tendu la main aux autres formations, le pôle écologiste est, alors, même en voie d’éclatement. Génération.s, l’une de ses composantes, annonce un accord unilatéral avec les insoumis, comprenant notamment 4 circonscriptions. Côté EELV, le pessimisme est de rigueur.

Quelques heures plus tôt, le PCF a, pour sa part, tenu une conférence de mettre pour marteler la nécessité de « passer d’une logique de ralliement à une logique de rassemblement ». «  Il faut que ça avance plus vite. (…) Il n’y a qu’un plan, c’est le plan A », insiste le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui propose « un contrat de législature » autour de 10 « mesures communes répondant aux besoins populaires ». Le député du Nord plaide pour que tout le monde se retrouve autour d’une même table, pour que le nombre de circonscriptions en discussion soit élargi, pour que la coalition ait son propre nom (les insoumis proposent de reprendre leur bannière de l’« union populaire ») et que sa formation en compte davantage de gagnables que ses seuls sortants. Quant aux échanges entre FI et EELV, ils étaient au point mort depuis mardi soir.

Au réveil, vendredi matin, la tonalité n’est plus la même. «  J’ai bon espoir que ces négociations aboutissent dans les heures qui viennent et pourquoi pas un 1er-Mai commun en soutien aux syndicats, contre cette réforme (des retraites) à 65 ans. Pourquoi pas une bannière commune ‘’l’Union populaire écologiste ’’ », lance le secrétaire national d’EELV sur France 2. « Il peut subsister des désaccords », mais « l’important c’est d’être clairs et francs devant les électeurs », estime Julien Bayou, rappelant que sur l’Europe, l’un des points d’achoppement programmatique, sa formation reste « extrêmement vigilante sur toutes les implications pour l’adhésion de la France ». Une prise de position encourageante qui est aussi une façon aussi de faire savoir que les écologistes y ont mis du leur, en cas d’échec des discussions.

Avec le PS tout paraît aussi aller bon train en début de matinée. «  Nous sommes convaincus qu’un rassemblement peut se bâtir sur un programme partagé pour construire une alternative sociale et écologique globale à la politique néolibérale d’Emmanuel Macron », annonce un communiqué socialiste qui donne son assentiment aux «  douze marqueurs » mis sur la table par FI. Dans la foulée, les cadres du PS temporisent et soulignent sur tous les tons la fin du communiqué qui stipule que «  le texte n’est en aucun cas un accord » : « il valorise des convergences, sans cacher nos différences, notamment sur la question européenne ». Reste que les convergences en question portent sur rien de moins que la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros ou la suppression de la loi El Khomri. Mais, au sein du parti, la tension grimpe, alimentée par ceux qui s’opposent aux négociations avec les insoumis. Alors que François Hollande a estimé jeudi si le PS acceptait un accord «  c’est qu’(il) aura décidé de disparaître », la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, à la tête d’un courant minoritaire, dénonce « une reddition » à la FI. «  La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fût-ce pour des motifs d’opportunité transitoire », tacle aussi Carole Delga, la présidente de la région Occitanie.

À midi, patatras : les négociations sont interrompues entre insoumis et socialistes. Et ce à l’initiative du PS, une façon de calmer le jeu parmi dans les rangs ? «  Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes (…), mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée. Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade nous n’en avons pas la garantie  », explique le premier secrétaire, Olivier Faure, dans un message interne.

En revanche, les négociations reprennent dans l’après-midi entre FI et EELV. Après un « moment de tension il y a quelques jours » qui avait donné lieu à une conférence de « transparence totale » des verts, « à cette heure (un accord rapide) est toujours possible », assure une responsable écologiste à la mi-journée. Une importante rencontre est également à l’ordre du jour ce vendredi à partir de 19 heures entre la FI et le PCF, qui doit réunir ses instances de direction samedi en fin d’après-midi. Le week-end s’annonce décisif.

Législatives 2022gauchefrance insoumisepcf
Valeurs Actuelles

Alain Carignon veut un référendum sur le port du burkini dans les piscines de Grenoble

Un référendum. Samedi 30 avril, le conseiller municipal d’opposition Alain Carignon a exigé la tenue d’un référendum à Grenoble, rapporte Le Dauphiné libéré. Ce référendum porterait sur l’autorisation ou l’interdiction du port du burkini dans les piscines grenobloises, que le maire écologiste de la ville, Éric Piolle, souhaiterait autoriser. Pour le président du groupe d’opposition, « une décision d’une telle gravité remettrait en cause l’égalité femmes-hommes et validerait les revendications des islamistes politiques ».

Un référendum local

Aussi Alain Carignon, qui fut lui-même un temps maire de Grenoble, exige-t-il la tenue d’un référendum local sur ce projet, qui doit être proposé lors du prochain Conseil municipal lundi 2 mai à la métropole de Grenoble. Pour justifier cette demande, Alain Carignon explique que « ce passage en force accepté seulement par quelques membres de la majorité municipale, elle-même très divisée sur le sujet, n’est pas acceptable, s’agissant des fondements de notre vivre-ensemble ». Il appelle à un rassemblement lors du prochain Conseil municipal « afin d’exiger d’être consultés par référendum sur la remise en cause des valeurs de la République pour lesquelles Grenoble, ville compagnon de la Libération, a combattu et payé un si lourd tribut ».

Grenoble : les dernières actualités

[Info VA] Cinq suspects arrêtés après la violente agression de militants de droite à Grenoble

À Grenoble, des militants du syndicat étudiant de droite Uni agressés par des antifas

À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Refoulements illégaux de migrants : le patron controversé de l'agence Frontex démissionne

Publié le : 29/04/2022 - 13:35Modifié le : 29/04/2022 - 14:18

FRANCE 24 Suivre

Mis en cause par plusieurs ONG pour son rôle dans le refoulement illégaux de migrants, Fabrice Leggeri, patron de l'agence européenne Frontex depuis 2015, a remis sa démission. Elle doit être examinée vendredi par le conseil d'administration. 

Figure de l'imperméabilité des frontières européennes, régulièrement accusé de tolérer des refoulements illégaux de migrants, le patron français de l'agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex, Fabrice Leggeri, a présenté sa démission, a appris l'AFP vendredi 29 avril de sources concordantes.

La proposition de démission de Fabrice Leggeri, remise jeudi et qui doit être "examinée par le conseil d'administration" vendredi, "fait suite à une enquête diligentée contre sa gestion de l'agence par l'Olaf", l'Office européen de lutte antifraude, a souligné une source proche du dossier à Paris, confirmant des informations de presse.

"Je peux confirmer qu'il a présenté sa démission" au conseil d'administration, et ceci "ouvre la possibilité d'un nouveau début" pour Frontex, a indiqué à Berlin un porte-parole du gouvernement allemand interrogé lors d'une conférence de presse.

Directeur exécutif de Frontex depuis 2015, Fabrice Leggeri a été visé par un rapport non public début 2022 de l'Olaf qui, selon Le Point, lui reproche en substance de "ne pas avoir respecté les procédures, s'être démontré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne et un mauvais management personnel". 

Mais cette enquête intervient sur fond d'accusations régulières, notamment de la part d'ONG ces dernières années, de pratiques de refoulements illégaux de migrants (dits "pushbacks") et de complaisance envers les autorités grecques, par exemple, sur des renvois brutaux vers la Turquie.

Mercredi encore, une enquête publiée par le quotidien Le Monde et Lighthouse Reports a démontré qu'entre mars 2020 et septembre 2021, Frontex a répertorié des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, comme de simples "opérations de prévention au départ, menées dans les eaux turques".

Le dilemme de Frontex

Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par le journal allemand Der Spiegel et Lighthouse Reports vendredi, le patron de Frontex confirme qu'il "remet (son) mandat au conseil d'administration, puisqu'il semble que le mandat de Frontex sur lequel (il a) été élu puis reconduit en juin 2019 a silencieusement mais effectivement changé".

De fait, au-delà du rapport de l'Olaf, c'est la philosophie et la nature même de la mission de l'agence qui semble au cœur du rapport de force qui a poussé Fabrice Leggeri à la démission : Frontex doit-elle assurer avant tout l'imperméabilité des frontières extérieures de l'Europe ? Ou bien doit-elle surveiller les États membres de l'UE dans la protection des demandeurs d'asile qui frappent à sa porte ? 

Ces derniers mois, le directeur exécutif de Frontex s'interrogeait ouvertement et publiquement sur ce dilemme. Début décembre, lors d'une table ronde, il s'était même dit "démuni" face à cette situation.

>> À voir : Fabrice Leggeri : "Il y a un risque terroriste quand les migrants viennent d'une zone de conflit"

"Entre l'impératif de ne pas laisser des gens passer irrégulièrement et, de l'autre, le principe de non refoulement parce que toute personne en besoin de protection a droit à l'asile, comment fait-on ? Personne n'est capable de me répondre. On est schizophrènes", avait-il lâché.

En sept ans à la tête de Frontex, qui doit surveiller les frontières extérieures de l'UE, Fabrice Leggeri a accompagné le renforcement de l'agence qui a été considérablement musclée et dont les effectifs - avec des agents armés, désormais - doivent atteindre 10 000 garde-côtes et garde-frontières d'ici 2027.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Immigration : le règlement de Dublin, l'impossible réforme ?

Ici l'Europe

Fabrice Leggeri : “Certains ne veulent toujours pas d’une agence de l’UE dotée de gardes-frontières”

MIGRANTS

Migrations : l'UE augmente fortement ses effectifs de gardes-frontières

BBC

Real Madrid 4-0 Espanyol: Real win title as Carlo Ancelotti completes 'Grand Slam'

Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section European Footballcomments237

Carlo Ancelotti became the first manager to win the league in all five of Europe's major leagues as Real Madrid beat Espanyol to win La Liga.

Two goals from Rodrygo and strikes from Marco Asensio and Karim Benzema confirmed Real's 35th Spanish title.

They are 17 points clear of second-placed Sevilla with four games to play.

Ancelotti has also won titles in Italy's Serie A, France's Ligue 1, the Premier League in England and the German Bundesliga.

Real needed only a draw to win the title, but victory was never really in doubt once Rodrygo stroked home from just inside the area.

The Brazilian doubled Real's lead a minute before the break when he robbed Sergi Gomez of possession on the edge of the penalty area and fired low into the bottom corner.

Asensio finished off a rapid counter-attack before Benzema - rested with Wednesday's Champions League semi-final against Manchester City in mind - came off the bench to sidefoot home from Vinicius Jr's cutback.

Ancelotti was lured back for a second spell at Real last summer following the departure of Zinedine Zidane, quitting Everton after 18 months at the Premier League club.

The 62-year-old won five major titles in two years at the Bernabeu between 2013 and 2015, including 'La Decima' - their 10th European Cup - but the Spanish title eluded him.

His first league title as a manager was with AC Milan in 2004, the club where he won the league twice as a player in the 1980s.

The Premier League with Chelsea followed in 2010, before Ancelotti lifted Ligue 1 with Paris St-Germain in 2013 and the Bundesliga with Bayern Munich in 2017.

Ancelotti's season could end in more glory, although Real must overturn a 4-3 first-leg deficit against City at the Bernabeu.

If they do reach the final and lift the trophy Ancelotti would become the only man to win the European Cup or Champions League four times as a manager, having also led AC Milan to the trophy in 2003 and 2007.

Wales forward Gareth Bale, who will leave Real Madrid when his contract expires this summer, was absent for the team's title celebrations.

In a tweet Bale said: "So disappointed that I'm not able to be part of the celebrations this evening due to a bad back spasm but really proud of the team for winning the title.

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-4-2

Match Stats

Live Text

Match ends, Real Madrid 4, Espanyol 0.

Second Half ends, Real Madrid 4, Espanyol 0.

Dani Ceballos (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Sergi Darder (Espanyol).

Marcelo (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Aleix Vidal (Espanyol).

Attempt missed. Fran Mérida (Espanyol) left footed shot from outside the box is close, but misses to the left. Assisted by Leandro Cabrera.

Attempt saved. Sergi Darder (Espanyol) right footed shot from outside the box is saved in the top centre of the goal. Assisted by Dídac Vilá.

Marcelo (Real Madrid) wins a free kick on the left wing.

Foul by Aleix Vidal (Espanyol).

Substitution, Espanyol. David López replaces Fernando Calero.

Goal! Real Madrid 4, Espanyol 0. Karim Benzema (Real Madrid) left footed shot from the centre of the box to the bottom left corner. Assisted by Vinícius Júnior following a fast break.

Corner, Espanyol. Conceded by Thibaut Courtois.

Attempt saved. Javier Puado (Espanyol) right footed shot from outside the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Fran Mérida.

Offside, Real Madrid. Karim Benzema tries a through ball, but Vinícius Júnior is caught offside.

Substitution, Espanyol. Fran Mérida replaces Yangel Herrera.

Substitution, Real Madrid. Vinícius Júnior replaces Rodrygo.

Substitution, Real Madrid. Mario Gila replaces Eduardo Camavinga.

Offside, Espanyol. Manu Morlanes tries a through ball, but Wu Lei is caught offside.

VAR Decision: No Goal Real Madrid 3-0 Espanyol.

France24 - Monde

Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

Publié le : 28/04/2022 - 21:39

FRANCE 24 Suivre

Pour la première fois depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul, le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, entame une tournée dans le royaume d'Arabie saoudite. Une visite dont le but est d'"ouvrir une nouvelle ère" dans les relations turco-saoudiennes.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé, jeudi 28 avril, en Arabie saoudite. Il s'agit de sa première visite depuis l'assassinat macabre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. Cette affaire avait refroidi les liens entre les deux puissances régionales rivales.

Recep Tayyip Erdogan et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ont discuté jeudi à Jeddah des "moyens de développer" les relations entre leurs deux pays, a rapporté dans la nuit l'agence de presse d'État saoudienne SPA.

Cette visite intervient au moment où la Turquie fait face à une grave crise économique. La livre turque a vu sa valeur fondre de 44 % face au dollar en 2021, faisant s'envoler l'inflation à 61,1 % sur un an en mars.

Cette situation a poussé le chef de l'État turc à adoucir ses liens avec d'anciens rivaux, comme l'Égypte et Israël, et surtout les riches monarchies pétrolières du Golfe, dont l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Avant son départ d'Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a dit espérer que cette visite allait "ouvrir une nouvelle ère" dans les relations turco-saoudiennes. "Le renforcement de la coopération dans les domaines de la défense et des finances est dans notre intérêt mutuel", a-t-il ajouté. 

Dossier Khashoggi renvoyé

Un responsable turc a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'une rencontre est prévue avec le roi Salmane à laquelle devrait assister le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui tient les rênes du pouvoir.

En 2018, l'affaire Khashoggi a refroidi les relations entre les deux pays déjà tendues depuis 2017 et le blocus décrété par l'Arabie saoudite du Qatar, allié d'Ankara.

Le procès de 26 ressortissants saoudiens en juillet 2020, accusés par la Turquie d'avoir assassiné Jamal Khashoggi, s'était ouvert à Istanbul, en l'absence des intéressés. Cinq ont été condamnés à la peine capitale, depuis commuée, et huit accusés à des peines de sept à 20 ans de prison. Mais début avril, la justice turque a finalement décidé de se débarrasser du dossier Khashoggi en le renvoyant aux autorités saoudiennes.

Réchauffement régional

La visite du président turc est considérée comme une victoire par les responsables saoudiens, désireux de tourner la page, selon l'analyste politique saoudien Ali Shihabi.

"M. Erdogan a été isolé et a payé un prix économique élevé", a-t-il déclaré à l'AFP. Le président turc "a besoin des flux commerciaux et touristiques de l'Arabie saoudite"

De son côté, Riyad cherche à l'avoir "à ses côtés" sur nombre de dossiers régionaux et pourrait même "acheter des armes à la Turquie".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Assassinat de Khashoggi : le Saoudien arrêté en France n'est pas le suspect recherché

Affaire Khashoggi : sans surprise, la justice turque renvoie le dossier à l'Arabie saoudite

DEMAIN A LA UNE

Recep Tayyip Erdogan aux Émirats arabes unis : vers une vraie réconciliation ?

Valeurs Actuelles

La député estrosiste des Alpes-Maritimes Marine Brenier quitte Les Républicains pour rejoindre la majorité présidentielle

Une perte de plus pour Les Républicains. Vendredi 29 avril, Marine Brenier, députée des Alpes-Maritimes, a annoncé son départ des Républicains, rapporte Nice-Matin. « Les Français se sont exprimés, j’en prends acte. Plus encore, j’en tire des leçons », écrit la parlementaire dans un communiqué. Marine Brenier détaille : « De toute évidence, mon parti s’est fait sortir du jeu et pour peser dans le débat national, la droite républicaine n’a d’autre issue que d’être aux côtés de la majorité présidentielle », explique-t-elle en référence au faible score de Valérie Pécresse, candidate des Républicains à l’élection présidentielle.

Une proche de Christian Estrosi

Élue députée de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes en 2016, Marine Brenier est une proche du maire de Nice, Christian Estrosi. Celui-ci a déjà quitté Les Républicains depuis un an, pour rallier Horizons, le mouvement de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe. Si Marine Brenier indique rejoindre la « majorité présidentielle », elle ne dit en revanche pas si elle rejoint directement La République en marche ou si elle suit son mentor pour Horizons. D’après Nice-Matin, la députée était menacée d’être prise en étau entre un candidat estrosiste et un autre, ciottiste. Elle devait donc choisir son camp et rallie Christian Estrosi. Une chose est certaine : Marine Brenier est bel et bien candidate à sa propre succession.

Nice : les dernières actualités

[Entretien] Christian Estrosi : « Le président s’est inspiré de l’exemple de Nice »

“J’aurais pu mourir”: le prêtre agressé au couteau à Nice se dit “miraculé”

Un prêtre frappé de 20 coups de couteau dans une église de Nice, l’auteur interpellé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Sortir du champ de ruine

Chronique

Patrick Le Hyaric

La stratégie mise en place par le président de la République a été, pour lui, électoralement gagnante. Pas pour l’intérêt général. Ni pour la démocratie. Il voudra très vite faire oublier - au nom de la légitimité - qu’il doit son élection aux électrices et électeurs de gauche. Conscient de leur responsabilité et de l’intérêt de la République, ces derniers ont fait une nouvelle fois barrage à l’extrême droite, tout en étant en désaccord complet avec les projets de nouvelles régressions sociales du chef de l’État. En utilisant le bulletin de vote à son nom pour éviter le pire, ils ne lui ont pas donné mandat d’être le fondé de pouvoir du capital.

Au-delà, les deux tours de cette élection présidentielle auront amplifié deux phénomènes politiques engagés depuis de longues années : la décomposition politique qui atteint les quatre grands partis qui ont façonné la vie politique durant plus d’un demi-siècle. Les deux partis, dits de gouvernement, héritier du gaullisme et de la social-démocratie, ont alterné au pouvoir depuis les années 1980 jusqu’à leur quasi-disparition dans les urnes aujourd’hui. Le second phénomène est l’accumulation des symptômes de l’accroissement des fractures, des meurtrissures et des déchirures qui agressent douloureusement la société. Conscient de leur violence et de leur profondeur, M. Macron, conseillé par les élites du capital, a refusé tout débat sur son bilan et ses projets durant la campagne électorale, pour avoir les mains libres cinq années encore. Il n’a accepté qu’un débat, celui du 2nd tour, face à la candidate de l’extrême droite, qu’il a contribué à promouvoir pour garantir sa propre réélection.

Avec cette tactique nauséabonde, il a fait porter par plusieurs de ses ministres de l’eau sale au moulin du racisme et de la xénophobie en activant les thèmes de l’extrême droite sur « l’immigration », en poussant des cris d’orfraie sur de prétendues « listes communautaires aux municipales », en montrant d’un index inquiet des mères voilées accompagnant les sorties scolaires, en rallumant les inquiétudes sur la sécurité, en agitant des « certificats de virginité »… Sa ministre des universités clamant à qui voulait l’entendre que « l’islamo-gauchisme gangrène la société », où encore sa ministre de la citoyenneté appelant à « sortir de la tenaille entre identitaire d’extrême droite et indigénistes d’Europe - Écologie les verts ». On a même vu le ministre de l’Intérieur, reprocher à la candidate d’extrême droite d’être « trop molle ».

Tout ceci aura été déployé dans un cadre commun aux deux finalistes du second tour de la présidentielle : Une nouvelle tentative d’effacement du clivage gauche/droite, le reniement de la lutte des classes, c’est-à-dire l’antagonisme entre les intérêts des exploiteurs et ceux des exploités. Il aura absorbé l’électorat de la droite républicaine en reprenant ses propositions en organisant, les péripéties aux régionales dans la région Sud et avec le soutien implicite de M. Sarkozy tout en s’assurant qu’aucun candidat issu de la gauche n’accède au second tour. Ainsi, le véritable affrontement entre deux choix politiques, deux projets radicalement opposés, n’a pu être soumis aux choix des citoyens.

Tout le contraire de la démocratie. Cet exercice libre, qui veut que tout choix, toute décision résultent de l’exposé de projets, de possibles argumentés et compris par toutes et tous. La démocratie en sort une fois de plus affaiblie, fragilisée.

Mesurons l’amplitude du désastre. Un président réélu, avec plus de 70 % des votes défavorables au premier tour, et près de 2 millions de suffrages au second tour en moins qu’à l’élection précédente.

Pire encore. Au pays de Rousseau, de Voltaire et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’extrême droite, raciste, xénophobe, antisémite, homophobe, est passée de 19 % à 42 % en 40 ans.

La candidate de l’extrême droite réunit 13, 3 millions de voix soit 2,7 millions de plus qu’en 2017. Elle mobilise une grande partie de la population active. C’est dire la profondeur du mal-être des travailleuses et travailleurs. Qualifiés par le président un jour de « rien », un autre « d’irresponsables ».

Le monde du travail et de la création est taraudé par la peur de l’avenir. Le sentiment d’exclusion, les difficultés à vivre dignement, côtoient les enjeux d’utilité, de qualité et de garantie du travail, dans le cadre d’une mondialisation du capitalisme financiarisé durement ressentie.

Le combat contre l’extrême droite ne doit pas s’arrêter dimanche soir dernier. Sa permanence est un impératif absolu, sinon l’évolution de sa progression montre qu’elle peut arriver à ses fins dans la conquête du pouvoir.

Celles et ceux qui ont choisi l’abstention, le vote blanc ou nul ont été 16,7 millions de citoyens et sont de plus en plus nombreux. C’est dire, l’ampleur de la défiance envers les pouvoirs et les institutions, de la crise de la représentation, et de la crise démocratique qui porte en elle la crise politique.

À court terme, il convient de sortir du piège présidentiel et travailler de manière unitaire pour que les élections législatives refusent la logique légitimiste de la Ve République en créant les conditions d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Cela implique que les forces de gauche et écologistes montrent ensemble que, dès le mois de juillet elles répondront aux demandes les plus urgentes des « premiers de corvée », des jeunes, de toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus de vivre dans l’angoisse des fins de mois.

Le pari est difficile mais à portée de vote comme le montrent les résultats du 10 avril dernier. Mobiliser les 11 millions d’électrices et d’électeurs qui se sont exprimés en faveur des candidats de gauche et de l’écologie, tout en redonnant goût à un vote-action à une partie des abstentionnistes, peut permettre un sursaut. Pour cela la gauche et les écologistes pourraient décider pour le mois de juillet l’augmentation des salaires, le blocage des prix des produits de première nécessité, commencer à revenir sur les lois antisociales de ces dernières années comme celles détruisant le code du travail, et au contraire légiférant pour des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, la restauration de la fonction publique tout en préparant un budget de justice, de progrès social et de transition écologique. Celui-ci peut être possible grâce à un contrat commun de législature des forces de gauche portant une franche rupture avec « le cercle de la raison » capitaliste et les politiques mises en œuvre au cours de ces derniers quinquennats. Une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale devrait porter l’enjeu de la démocratisation des institutions avec l’adoption de la proportionnelle, la modification du calendrier électoral, le droit de votes des étrangers aux élections locales ; des pouvoirs nouveaux des salariés dans les entreprises pour tendre à l’avènement d’une véritable république sociale et démocratique, qui redonneraient ses lettres de noblesse à la démocratie, c’est-à-dire le pouvoir du peuple. Pour sortir de ce champ en ruine, il est temps de contredire la thèse de Mme Thatcher selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » au système. Il s’agit, tous ensemble, de faire mentir la profession de foi de M. Peyrefitte, ministre de Giscard D’Estaing, qui professait que « les élections sont faites pour changer de gouvernement et nullement pour changer de société ». Faisons en sorte que les élections législatives contredisent ces injonctions fatalistes, tout en soutenant et impulsant les mouvements sociaux et citoyens.

Présidentielle 2022patrick le hyaric
BBC

Katie Taylor v Amanda Serrano: Charting the remarkable story of the rise of women's boxing

Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Boxing

When boxing world champion Jane Couch wanted to fight in her home country, the British Boxing Board of Control said women were too "emotionally unstable".

A 116-year ban on women boxing in the amateurs had been lifted two years previously, but Couch, then 29, had to go through a lengthy court case to force the Board to license the first professional female fighter in 1998.

On the eve of the bout in New York between Katie Taylor and Amanda Serrano, billed by its promoter as the "biggest fight ever in women's boxing", Couch outlines just how far the sport has come.

"It was damn right insane what they did to me," says Couch, who was nicknamed the 'Fleetwood Assassin'.

"I took them to court for restriction of trade [under the Equal Opportunities Commission] because I was already world champion, and sexual discrimination.

"It was just natural to me, but there was a wall put up telling me I couldn't do it and women boxing would never happen and I knew it would."

Female boxers competed in a "demonstration sport" at the 1904 Olympic Games, but it remained outlawed in most countries for the next century.

England-born Barbara Buttrick was a world champion in the 1940s and '50s, but boxed most of her career in the US, and often on the carnival circuit. Ireland was also vehemently opposed to women boxing, and a 15-year-old Taylor's fight against Alanna Audley in 2001 was the first officially sanctioned female bout in the country.

So while female boxing experienced a boom in the US, objections in the UK and Ireland were clear.

Couch remembers ill feeling inside boxing, as well as the negative reaction among the wider public.

"Promoters would argue with me on the radio, on the other end of the phone saying it was disgusting to see women box," she says.

In her court case, the Board's lawyers argued women's menstrual cycles made them too "unstable" and "vulnerable" to box. Dinah Rose, representing Couch, said the Board was "trying to protect boxing as the last male bastion of sport against the participation of women".

"It is like when they told women they couldn't run marathons because their wombs would fall out," Rose said at the time. "It is the most distasteful stereotyping of women."

Despite victory in court, women's boxing could not shake the stigma.

In 2009, the Times ran a 'for and against women boxing at the Olympics'external-link featuring Couch and promoter Frank Warren. While Couch argued for its inclusion, Warren said at the time he would "never promote" women's boxing, saying it had a "freak-show mentality".

He would go on to sign Nicola Adams to her first pro contract in 2017, explaining: "Never in a million years would I have thought I would promote women's boxing at one point, but she's changed my mind. She's convinced me and I've seen the light."

Fourteen years on from Couch's court battle, Briton Adams won the first women's Olympic boxing gold at London 2012. Taylor triumphed too a few hours later. It was a historic moment, but even then no-one would have predicted the strides the pro game has made.

Taylor turned pro in 2016 and set about trailblazing through a then-desolate pro scene in the UK. She signed with Matchroom and became Eddie Hearn's shining light in operation transformation.

Saturday night's historic bout against seven-weight world champion Serrano at Madison Square Garden is the culmination of those efforts.

"Katie's the biggest star there's ever been in Europe," Couch says.

Hannah Rankin, Scotland's first female boxing world champion, is also a fan of Taylor.

"I see Katie as the trailblazer," she says. "Before that it was Jane Couch. Katie right now is the person we look up to."

Chantelle Cameron, unified light-welterweight champion, agrees: "I think Katie and Serrano are legends, putting it all on the line. I think you can't get a fight bigger than this.

"What they've done and doing for women's boxing is absolutely incredible."

Couch's court battle was 24 years ago, but it is only recently that the tide against women competing in the paid ranks began to turn - and in the past four years there has been a huge rise in the sport's popularity.

Rankin says: "When I started in 2017, it was: 'Oh what do you want to box for? What's a pretty girl like you boxing for? You're too educated to be a boxer. You've got degrees, you don't need to box.'

"It's unrecognisable. Before that, gyms didn't have girls' toilets. There are more female coaches. When I started, it wasn't a thing to be a female fighter. You were the token chick fighter."

Fighters such as Taylor have made a difference, but so has the realisation from promoters such as Hearn that there is money to be made in women's boxing. Indeed, when asked what has been the biggest factor in the growth of women's boxing, Couch replied: "Money."

Rankin points out the Covid pandemic played a big part, too.

Female fighters became a key part of Matchroom and Sky Sports' strategy to appeal to a population confined to their homes. Taylor, Rankin, Cameron, Savannah Marshall, Tasha Jonas and Terri Harper all competed in world title fights behind closed doors.

"Every single female fight that was on was either for a world title or title and they were all top-level fighters who turned up and put on an amazing show," says Rankin. "We were so excited to finally have the platform we all went out there and went a million miles an hour.

"The general public are now talking about female fighters as household names. I'm so proud to be at the front of that change.

"Fans like the fast-paced nature of two-minute rounds and they got to see us on TV. That makes such a difference."

Taylor has fought before at MSG, as the chief support to Anthony Joshua's ill-fated American debut in 2019. Joshua lost to underdog Andy Ruiz that night, while Taylor narrowly escaped the first defeat of her career in a gruelling fight with Delfine Persoon.

Three years on, Taylor is headlining. The ground covered to reach this point has been immense.

Couch says taking on the naysayers almost cost her her sanity, but the 53-year-old says she never lost sight of what could be.

"I can just go to the Board with two fingers up because this is what I was trying to do, but they wouldn't let me," she says.

"This is the biggest fight ever because no woman has ever headlined at Madison Square Garden and it's sold out.

"It's a massive turning point."

The rise of women's boxing has coincided with the rise of women's sport in general - in 2019, 11.7 million people watched England's football World Cup semi-final defeat by the USA on the BBC.

It remains to be seen how many people will tune in this weekend, but the legacy of this fight will go far beyond the hard numbers.

"I do think it's important to say it is one of the biggest female fights ever, but there is also one looming on the horizon between Savannah Marshall and Claressa Shields at the heavier weights," Rankin says.

"So, at the minute, it is the biggest fight ever. But what this fight will do is make Marshall v Shields even bigger and every fight after it bigger too."

France24 - Monde

Des émeutes à l'île Maurice, symboles d'un malaise social profond

Publié le : 29/04/2022 - 09:01

FRANCE 24 Suivre Abdoollah EARALLY

Une semaine après les éruptions de violences qui ont secoué le pays pendant plus de 48 heures, le calme est de retour sur l'île Maurice. De nombreuses voix appellent le gouvernement à revoir les prix de l'alimentaires. Mais pour beaucoup d'observateurs, ces scènes de violences sont aussi symptomatiques d'un malaise plus profond dans l'île. Reportage d'Abdoollah Earally, le correspondant de France 24 à Port-Louis.

Les troubles ont débuté le 20 avril, sur l'île Maurice, à Camp Levieux. Des habitants ont d'abord manifesté contre la vie chère, avant de se révolter après l'arrestation de l'organisateur de la protestation.

Selon Olivier Précieux, enseignant en sociologie, c'est un cocktail de frustrations qui s'est alors exprimé. "C'est une explosion qui dénote un certain malaise sociale dans le pays, chômage, la hausse des prix, la gérance (gestion) des problèmes sociaux à Maurice n'a pas été très bien faite par le gouvernement en place", explique cet observateur des quartiers ouvriers. 

Les manifestants ont bravé tous les interdits devant le quartier général même de la police, dans la capitale, alors que les rassemblements sans autorisation de plus 12 personnes sont illégaux à Maurice. 

Pour les associations de consommateurs, les hausses successives du gaz de 30 % et des carburants de 25 % décidées par le gouvernement ont provoqué cette colère populaire prévisible. 

"Pas plus loin que la semaine dernière, j'avais affirmé sur une radio que la situation sociale nous dirige vers une explosion. J'avais estimé que la hausse de l'essence serait une provocation", estime Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform.

Des soupçons de corruption

Les prix des denrées, des légumes et du poulet réunis ont augmenté de 20 % ces derniers mois. Les classes moyennes peinent aujourd'hui à boucler les fins de mois.

Les restrictions et les soupçons de corruption pendant la pandémie s'ajoutent à la fronde des Mauriciens. Environ 25 millions d'euros de médicaments et d'équipements sanitaires ont été importés dans des conditions suspectes pour la population.

"Quand ils ont découvert avec exaspération que les médicaments et des équipements sanitaires ont été importés dans l'opacité la plus complète à des prix exorbitants et que des gens ont profité de cette souffrance, les gens se sont mis en colère", décrit Kee Chong Li Kwong Wing, économiste et ancien président de la banque d'État.

Colère contre la corruption, contre le pouvoir, contre la vie chère, ces manifestations ont donné lieu à un concentré de revendications comme le pays en a rarement connues.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Île Maurice : manifestation massive contre le gouvernement après la marée noire

Marée noire à l'île Maurice : le capitaine du bateau arrêté

REPORTAGE

Réchauffement climatique : l'île Maurice face à la dangereuse montée des eaux

L'Humanité

« Handi gang » fait évoluer la vision du handicap à travers une jeunesse qui se met en colère

Nos recommandations culturelles

Entretien La réalisatrice Stéphanie Pillonca fait tourner pour la première fois dans un long métrage le nageur paralympique Théo Curin. Dans « Handi gang », il est Sam, jeune quadri-amputé qui rêve d’être pilote de F1 et doit combattre les idées reçues sur son handicap.

Grégory Marin

 

Stéphanie, ce n’est pas votre premier film qui traite du handicap (1). Qu’est-ce qui vous touche dans ces histoires ?

Stéphanie Pillonca La capacité de dépassement de ces personnes différentes. Elles nous recadrent en nous amenant à penser que, malgré les entraves, les accidents de la vie, on peut vivre en plénitude, aller au-delà de ce qui nous est imposé. On a trop tendance à baisser les bras facilement.

Lire notre article sur un documentaire de Stéphanie Pillonca traitant du handicap

Théo, comment avez-vous abordé ce rôle ?

Théo Curin Ce n’est pas la première fois que je joue, mais, dans « Vestiaires » (une série de formats courts diffusée sur France 2 – NDLR), j’incarne mon propre rôle. Pour « Handi Gang », on me demandait de jouer quelque chose de différent, de me positionner comme acteur. Sam, c’est le premier rôle du film, le héros, il fallait qu’il soit crédible. C’était beaucoup de stress dans un premier temps et puis beaucoup de fierté quand j’ai vu le résultat.

Stéphanie Pillonca Si Théo avait été un mauvais acteur, je ne l’aurais pas pris. Quand on trouve des personnes qui jouent bien et qui sont porteuses de particularité, c’est mieux pour le rôle, ça apporte de la vérité. Ce sont des sujets tellement sensibles qu’il faut s’emparer du réel, du vécu.

Le fait d’avoir une image publique grâce au paralympisme vous a-t-il préparé  à endosser ce rôle de porte-parole ?

Théo Curin Oui et non. C’est très différent. J’ai laissé l’image de Théo Curin dans le vestiaire, et j’ai brandi les valeurs de Sam. Même si ce sont des valeurs que je partage dans la vie.

 

Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table.   Stéphanie Pillonca

Dans le téléfilm, on voit Sam admirer Frédéric Sausset, ce pilote de course quadri-amputé comme lui. Faut-il des modèles comme celui-ci pour se surpasser ?

Théo Curin Pour Sam, c’est Frédéric Sausset ; pour moi, c’était Philippe Croizon (quadri-amputé à la suite d’un accident en 1994, il a traversé la Manche à la nage en 2008 – NDLR). Ce film aussi peut servir de modèle pour des personnes qui connaissent ces immenses difficultés. C’est la première fois qu’un film traite de ce sujet en première partie de soirée sur TF1. C’est historique.

Stéphanie Pillonca Au-delà du parcours exemplaire, ce sont des inspirations à aimer la vie plus fort et à grandir. Ça vaut pour tous : je pense que c’est dans le plus vulnérable, le plus fragilisé, celui qui diffère de nous, que l’on trouve des trésors.

Et vous, avez-vous la sensation d’être un modèle ?

Théo Curin Je n’ai absolument pas cette prétention. Dans un premier temps, je fais les choses pour mon plaisir personnel, que ce soit dans le sport ou dans le cinéma. Si, dans un second temps, ça peut aider les autres, c’est le plus beau des cadeaux. Mais je ne me mets pas la pression. J’aide les autres en me faisant du bien, en me faisant plaisir. C’est génial !

Les auteurs du livre original (2), comme vous pour l’adaptation télévisée, ont choisi de placer l’action principalement au lycée, à un âge où tout est possible, mais où on doit faire des choix.

Stéphanie Pillonca J’aime la jeunesse, celle qui se soulève, qui est concernée. Elle nous secoue, nous galvanise. Dans ce scénario, elle se met en colère pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table.

Théo Curin Ce que je trouve chouette, c’est que ce n’est pas un film sur le handicap, mais plus largement sur la jeunesse, cette période où on est confrontés à nos choix pour l’avenir. Mais où on ne sait pas trop quoi faire : les parents mettent la pression, le proviseur aussi… Et si mes choix n’étaient pas les bons ? Quand je suis sorti du lycée, je me suis dit : « OK, tu veux être nageur, mais qu’est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas ? » Mon choix a été de prendre le risque d’arrêter les études et d’accepter les sollicitations qui me rendent heureux aujourd’hui. Pour le moment, je m’en sors bien, mais peut-être que dans dix ans, je me rendrai compte que ça ne me plaira plus trop. Et reprendrai des études. On vit dans une société qui permet ce genre de parcours, il faut en profiter.

L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité.  Théo Curin

Mais cette société, justement, permet-elle l’intégration des personnes différentes ?

Théo Curin Je ne suis pas quelqu’un en permanence dans la revendication. On peut se dire qu’on est en retard sur tel ou tel pays, mais il faut reconnaître qu’on a fait de gros progrès sur l’intégration des différences au sens large. Sur la représentation, par exemple : aujourd’hui, on entend beaucoup plus parler de handicap, d’orientation sexuelle, de diversité culturelle… Évidemment qu’il y a des choses à améliorer, mais c’est bien de dire que les choses avancent et qu’il faut qu’on continue dans cette voie.

Vaut-il mieux montrer que revendiquer ?

Théo Curin La revendication, elle est permanente dans ce film, c’est ce qui fait qu’il est drôle et prenant.

C’est aussi le sens de cette scène où Sam dit vouloir se battre pour les droits des handicapés en devenant avocat...

Stéphanie Pillonca C’est sa mue, il devient adulte. Il veut se mobiliser pour ses semblables. On ne peut pas être seulement dans la colère, il faut être dans l’action.

Le rôle des aidants est aussi très présent...

Théo Curin Quand Alessandra (Sublet - NDLR) m’aide à mettre mes prothèses, à me lever, le transfert entre le lit et le fauteuil, c’est le quotidien des aidants, et on n’en entend pas parler suffisamment à mon goût. Ce film est plein de détails véridiques. L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité. Les aidants sont des anges gardiens, ceux sans qui on n’a souvent pas la possibilité de vivre normalement.

Stéphanie Pillonca On voit cette maman qui a mis sa vie de femme entre parenthèses, qui essaie de calquer sa vie professionnelle sur les besoins de son fils, qui galère avec les taxis, avec le lycée… et qui galère aussi avec Sam, parce qu’accompagner un jeune adulte, c’est toujours compliqué. Oui, il faut entendre et soutenir ces aidants.

Vivre comme les autres

On aurait pu craindre que le téléfilm en deux parties de Stéphanie Pillonca, sur TF1, en première partie de soirée, ne sombre dans le pathos. Il n’en est rien, l’œuvre affichant un ton « très dynamique et bienveillant », tendance feel good movie – un peu trop parfois. Sam (Théo Curin), amputé des quatre membres, est en terminale. Son petit groupe d’amis, Tom (Mathieu Hannedouche), Lila (Angèle Rohé) et Manon (Esther Valding), est rejoint en cours d’année par le turbulent Vincent (Arthur Legrand), qui va les confronter à leur exclusion. Quant à Nina (Alessandra Sublet), elle va devoir laisser grandir son Sam et reprendre sa vie de femme. Plusieurs révélations au casting de « Handi Gang » : Théo Curin, d’abord, qui tient bien la longueur (il a déjà joué dans de courtes pastilles et « Vestiaires », pour France 2), Alessandra Sublet qui « ne voulait pas du rôle », explique la réalisatrice qui a eu raison d’insister. « Elle ne voulait pas du tout faire de fiction, et aujourd’hui elle arrête sa carrière pour s’y consacrer ! » Et puis Mathieu Hannedouche, venu de TikTok, Arthur Legrand… Les retrouvera-t-on dans une suite ? Théo Curin est partant. « Il y a encore trop de choses à dire, à faire, et une belle histoire à continuer. »

 

téléfilmhandicaptf1Théo Curin
New York Times - World

Russia-Ukraine War

A Body Bag and a Sister in Denial

The war in Ukraine is so big that it has shaken the world. But for a sister looking for her missing older brother, it was reduced to a visit to a morgue.

Oksana Pokhodenko after identifying the remains of her older brother Oleksandr Pokhodenko at a morgue this month in Zmiiv, Ukraine.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Photographs by Tyler Hicks

ZMIIV, Ukraine — The wind carried the smell of death across the street. The body of the dead man, burned, mutilated and barely recognizable, was taken from the refrigerator and laid on a metal gurney. The coroner smoked a cigarette and unzipped the black bag.

It was a beautiful spring day. There had been no shelling that morning. And Oksana Pokhodenko, 34, gasped, blinking, at the charred corpse. That was not her brother, she told herself, that was not Oleksandr. That was barely a human.

Her brother lived once. The family patriarch for 20 years since their father died, he called his sister every day after the war started as he fled with his family to a village, Husarivka, wedged between rolling wheat fields. He kept calling — “Hello, Little One. We’re good. How are you?” — but never mentioned that the Russians had overrun the village where he was hiding.

Ms. Pokhodenko, in black jeans, a black jacket and barely laced sneakers, struggled to keep looking at the body. Her brother had taught her how to ride a bike and had loved to watch cartoons for hours with his son. To his sister, he was a “stone wall.” This was a charred husk. Half of the man’s skull was gone, and his chest cavity was splayed open.

“How is it possible to recognize anything here?” she cried. “There is nothing left at all. Oh, my god. It’s horrible. There is nothing left.”

This was Ms. Pokhodenko’s task on Tuesday morning, to identify the unidentifiable, to reconcile the unreconcilable, to put a name on a blackened corpse, to fill out the paperwork and to move on. A war so big that it has shaken the world was suddenly just a body bag holding the remnants of a man.

“We’ll go in a minute,” the coroner said. “Let me smoke.”

The coroner was tired. He was 51, had been on the job for 25 years and, for security reasons, would give only his first name, Vitaliy. Since the war began in February, more than 50 bodies had come through the door, civilians along with Ukrainian soldiers, mangled by rocket blasts and tank shells and gunshots, arriving from different fronts in eastern Ukraine, whether near the city of Izium or the near city of Chuhuiv.

He was accustomed to the horror, to how the war shredded a body beyond recognition. Others were not.

“Take a sip of water,” Vitaliy told Ms. Pokhodenko before she entered the room with the body. “Did you take masks with you? Here, have some, wear a double layer. Just in case.”

The masks were not for Covid.

Ms. Pokhodenko had traveled that morning from her home in the well-tended suburbs of Kharkiv, the country’s second largest city, now a regular target of Russian bombardments. The coroner had arranged for her to pick him up, and after stopping to buy cigarettes, he guided her to the morgue.

“All of the scariest things are before me,” Ms. Pokhodenko said, standing in front of the morgue’s swinging wooden doors before walking inside. The building, a single-story brick relic built sometime before World War II, was surrounded by weeds and stray dogs. Rain from days earlier had left puddles in its yard where earthworms had risen and floundered.

She had reason to be fearful. Her brother had not called since March 14. She had last seen him on Feb. 23, the day before the Russians invaded.

They had sat in his secondhand sedan in a parking lot outside where she worked, quickly catching up and handing over bills they needed to pay for their aging mother. He asked to grab coffee, but she declined. She had to get back to her job.

“If I knew that was the last time I was going to see him,” Ms. Pokhodenko said, her hair pulled back in a pony tail and eyes swollen from crying, “I would have never let him go.”

Oleksandr Pokhodenko, 43, drove delivery trucks for a supermarket chain and lived in the Saltivka neighborhood of Kharkiv. Russian forces began shelling the neighborhood from the opening hours of the war, and Mr. Pokhodenko, his wife and their 3-year-old son fled to a small town to the east. When the Russians occupied that town, the family fled again, this time to Husarivka, a village of about 1,060 people.

Live Updates: Russia-Ukraine War

In early March, the Russians occupied Husarivka and the Ukrainians counterattacked, shelling the enclave incessantly. A village that nearly no one had ever heard of, that had once seemed sleepily apart from the world, was now a theater of war.

On March 15, Mr. Pokhodenko and Mykola Pysariv, 57, a distant relative in Husarivka who had taken the family in, set out at around 3 p.m. to retrieve some potatoes for the eight people now living in Mr. Pysariv’s basement. Russian soldiers had given assurances that they could carry out the errand unmolested.

Mr. Pysariv was a construction worker who had served in the Soviet military in the 1980s. His wife went to the morgue on Tuesday, too. She said that she had last seen him as he was walking out the door to collect the potatoes, and remembered that Mr. Pokhodenko had stopped him just as he was about to leave. “Uncle Kolya,” he had said, “let me come with you.”

The two men set out into the winter cold and never returned.

When Ukrainian soldiers retook Husarivka at the end of March, residents emerged from their basements with horror stories. Five men had disappeared after going to feed cows at a farm that the Russians were using as a headquarters. Then, on April 22, Ukrainian soldiers found two bodies that they believed were those of Mr. Pokhodenko and Mr. Pysariv, whose throat had been slit. Soon after, the corpses were delivered to the morgue in Zmiiv.

Inside the morgue, Vitaliy, the coroner, invited Ms. Pokhodenko and her partner, who had also driven over with her, into his cramped office piled with books and scrap paper, a painting of an old ship hanging behind his desk. He pulled out a passport and explained why the two bodies most likely were once her brother and Mr. Pysariv.

“The smaller man died of a gunshot wound to the left side of his chest,” Vitaliy said, referring to Mr. Pokhodenko. “Here is the passport; it has been shot through.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.

An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

The coroner showed it to Ms. Pokhodenko.

The passport’s edges were burned, but it was still legible. At the top of the book, through Oleksandr Pokhodenko’s portrait, his hair tightly cropped and face stern, was a bullet hole. After Mr. Pokhodenko was shot, the coroner said, his corpse was doused in fuel, covered with tires and set aflame.

Ms. Pokhodenko composed herself and walked out into the yard, into the warm sun, sobbing after looking at her brother’s body.

It was not him, she said. There was no way. The same height, maybe, “but there wasn’t even a skull.”

Ms. Pokhodenko’s partner asked to examine the corpse’s mouth. The teeth looked like Mr. Pokhodenko’s, he insisted, so, after much debate, the coroner placed his hands in the remains and pulled out the part of the skull with the top row of teeth attached.

Vitaliy did not need to use a saw because the body’s joints were no longer tight — the bone came out easily. He set it on a metal gurney outside the morgue, away from the rotting corpse.

Hours passed. Ms. Pokhodenko gave her statement to the police. But it would take another night for her to accept that her brother was no longer missing, but dead, lying in a middle-of-nowhere morgue, the casualty of a brutal war that had just begun.

Her acceptance that it was Oleksandr came down to height, foot size and how the corpse’s front teeth slanted at a particular and familiar angle. She would await the results of a DNA test, but, for now, it was enough.

Her thoughts turned to burying him, to the funeral to come, and to moving him away from the horrors of the morgue.

“I don’t want my brother to lie there for a month,” she said before he was buried Thursday. “It’s so cold in that room.”

Advertisement

BBC

Newcastle 0-1 Liverpool: 'Role model' James Milner underlines strength in depth

Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Liverpool

With 12 minutes left at St James' Park, Liverpool boss Jurgen Klopp gave waiting substitute Thiago a hug and lifted him into the air. Then he sent him on to replace James Milner.

It says much about the quality in Liverpool's squad that, as Klopp sought to see out the 1-0 win that could prove crucial in the title race, he could call up a world-class playmaker from the bench.

But it also says much about their strength in depth that Klopp could start a 36-year-old in a high-pressure game and rely on him to put in an outstanding performance, as Milner did.

As Liverpool chase a quadruple, that squad strength could prove crucial.

"It is cool, eh?" said Klopp with a smile as he was asked about the quality of players he is able to call upon. "That is the only reason why we are where we are.

"The group is exceptional - exceptionally talented and really, really good character."

That character is underlined by Milner.

It is almost 20 years since the midfielder made his Premier League debut. Against Newcastle, though, he came in for his first league start since 2 January and played with the same energy and desire as he did when making his breakthrough as youngster at Leeds two decades ago, but now with the added benefit of experience.

"He was outstanding," said Klopp.

"Milly is Milly and is incredibly important for us and that is very important. We talk about the dressing room, he is very helpful there, especially with a manager who is not a native speaker.

"But on the pitch as well, he played a super game. I loved this game from the boys and James was a massive part of that."

At 36, Milner is in the twilight of his career but is not alone in continuing to defy the odds despite his advancing age.

Cristiano Ronaldo, 37, is the joint second highest scorer in the Premier League this season with 17 goals for Manchester United, while Karim Benzema, just a couple of years younger than Milner, is arguably the best number nine in the world.

But Klopp likened Milner's influence to that of another evergreen midfielder still delivering on the highest stage.

The German coach added: "It would be interesting to look at Luka Modric. Is he not 36 as well? Obviously a good generation. It's difficult to be fitter than Milly, he's a role model.

"I told him, nothing that we have achieved in the last few years would have happened without James Milner. Easy as that. Whether he's on the pitch or not.

"He stands out in a way not a lot of people can stand out. He's educated all of us."

In total, Liverpool made five changes against Newcastle as Klopp once again used rotation to great effect.

With the Reds at the business end of the Premier League and Champions League and also preparing for an FA Cup final, keeping his squad fresh to fight on all fronts is crucial.

Klopp has nurtured an atmosphere at the club where every single player is pulling in the same direction, regardless of the minutes they get on the pitch.

"The boys buy completely into the situation," said Klopp. "Those who didn't come on today, you should have seen their faces at the final whistle."

Klopp's changes worked earlier this month as his side navigated a tricky run of fixtures - facing Benfica away and then at home in a Champions League quarter-final, and drawing at Manchester City in the Premier League to keep the pressure on in the title race.

Apart from a 15-minute spell at the start when Newcastle's players drew inspiration from the buoyant home fans and took the game to their opponents, Liverpool rarely looked troubled on Saturday.

That was the aspect of their display that most impressed former Manchester United and England defender Rio Ferdinand.

"Liverpool did enough with the squad rotation," Ferdinand said on BT Sport. "Superstars were left out and it was about getting the job done. They were never ever in any trouble.

"The beauty for Liverpool is that Klopp is resting players week in and week out, and they look comfortable all the time."

France24 - Monde

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Publié le : 28/04/2022 - 17:57

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que Moscou est accusé d’exercer un "chantage" à l’énergie après avoir coupé le robinet du gaz à la Bulgarie et à la Pologne, un nouveau rapport d’un centre de recherche indépendant, publié mercredi, révèle que la Russie a tiré d’importants profits de ses exportations d’hydrocarbures depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout grâce à l’Europe.

Pendant la guerre, les affaires continuent. Et pour la Russie, les exportations d’hydrocarbures se sont révélées très lucratives malgré l’avalanche de sanctions internationales, selon un rapport publié, mercredi 27 avril, par le Centre for Research on Energy and Clean Air (Crea), un centre de réflexion basé en Finlande. 

Moscou a, en effet, gagné 63 milliards d’euros en vendant du gaz, du pétrole ou du charbon depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont entamé leur offensive en Ukraine, d’après les estimations des experts du Crea.

Deux fois plus de revenus que l’an dernier

Les pays européens - à commencer par l'Allemagne - caracolent en tête des dépenses liées à des importations d’hydrocarbures depuis la Russie, et ce devant la Chine et la Turquie. “Les États de l’Union européenne ont payé 44 milliards d’euros [dont plus de 9 milliards d’euros pour la seule Allemagne, NDLR] à Moscou durant les deux premiers mois de la guerre en Ukraine, soit près du double de ce que le bloc européen a dépensé l’an dernier à la même époque”, souligne Lauri Myllyvirta, analyste en chef du Crea et auteur de ce rapport intitulé “Financer la guerre de Poutine en Europe : les exportations d’énergie russe depuis le 24 février”.

BREAKING: Our new research tracked the flows of EUR63 billion worth of fossil fuels from Russia in the first two months of the brutal invasion of Ukraine, revealing the largest importers. It’s time to stop supporting Putin’s war crimes. 🧵 pic.twitter.com/qjZN5wEIYz

April 28, 2022

Ces données sont des estimations “basées sur l’analyse des mouvements de cargos russes transportant des hydrocarbures et les données publiques sur les ventes d’énergie”, précise l’expert du centre de recherche finlandais. Impossible, cependant, de connaître les revenus exacts tirés de ces exportations car certains tarifs sont fixés dans des contrats à long terme qui ne sont pas rendus publics. Mais “avec notre modèle et en l’état actuel des connaissances, nous pensons que c’est l’estimation la plus proche possible de la réalité”, affirme Lauri Myllyvirta.

Ce rapport jette, surtout, une lumière crue sur la réalité des effets des sanctions et menaces de sanctions sur la Russie. Il constate, en effet, que les exportations russes d’énergies fossiles se sont bel et bien effondrées depuis le début de la guerre. En cela, les sanctions ont fonctionné. “On a même été surpris par l’ampleur de la baisse, alors même que dans certains pays, l’embargo sur le gaz et le pétrole russes n’est même pas encore en vigueur, et dans d’autres régions comme l’UE, il s’agit encore essentiellement de menaces [mis à part l’embargo sur le charbon russe, NDLR]”, reconnaît Lauri Myllyvirta.

Pour lui, c’est le signe que les négociants en énergie sont allés plus vite et plus loin que les gouvernements pour se passer de gaz ou de pétrole russes. Ils ont anticipé les sanctions à venir et ont préféré couper les ponts avec Moscou avant d’y être forcé.

Mais alors d’où viennent les revenus records tirés des exportations russes d’hydrocarbures ? Ironiquement, c'est en partie une conséquence des sanctions. Celles-ci ont privé le marché d’une importante quantité de ressources, ce qui a entraîné une flambée des prix pour le peu qui restait disponible, permettant “à Moscou de compenser la chute de ses exportations”, estime Lauri Myllyvirta.

Des exportations qui flanchent et des prix qui flambent

Certains acteurs se sont aussi rués sur l’or noir, le gaz et le charbon russes avant de ne plus y avoir accès en raison des sanctions. “Si on prend l’exemple européen, il y a eu une hausse des importations de charbon russe car l’UE a prévenu bien à l’avance qu’un embargo allait entrer en vigueur à partir du mois d’août”, souligne l’analyse du Crea.

La Russie a aussi tout fait pour trouver de nouveaux acheteurs. L’analyse des déplacements de cargos russes illustre cette quête effrénée. “On a ainsi constaté une hausse significative du nombre de vaisseaux russes remplis d’hydrocarbures qui ont pris la mer, sans destination finale précise, dans l’espoir de trouver un acheteur en chemin”, remarque Lauri Myllyvirta. Une part importante de ces convois n’a cependant jamais trouvé preneur.

Plusieurs pays, comme l’Inde, l’Égypte ou la Chine, ont effectivement augmenté ou commencé à importer des hydrocarbures russes. Les données montrent une hausse de 210 % des exportations de gaz naturel liquéfié vers la Chine… ce qui n’est pas difficile puisque Pékin n’en achetait quasiment pas avant le conflit en Ukraine.

Mais “cela ne suffit pas à compenser la perte de débouchés en Europe. Surtout que nous pensons que la Russie ne pourra pas diversifier beaucoup plus sa clientèle”, assure Lauri Myllyvirta. D’abord, parce que le nombre de pays prêts à se convertir, par exemple, au pétrole russe est limité. “Chaque brut a ses spécificités, et le brut européen - qui est celui produit par la Russie - nécessite des procédés de raffinage spécifiques que tous les pays ne veulent pas forcément adopter”, précise l’expert. Cela demanderait, en effet, d’investir dans de nouvelles installations, ce que tous les pays ne sont pas prêts à faire.

Ensuite, l’exportation du gaz ou du pétrole vers l’Inde, l’Indonésie ou la Chine n’est pas aussi simple que de le faire parvenir vers l’Europe où les hydrocarbures sont acheminés grâce à des pipelines. Les voyages sont bien plus longs et plus chers, ce qui rend ces destinations nettement moins attrayantes pour Moscou. 

Ce rapport illustre donc tout le paradoxe des sanctions contre les exportations d’hydrocarbures russes. Elles fonctionnent, mais ne font pas aussi mal au portefeuille russe qu’elles le pourraient en raison de la dépendance européenne aux énergies fossiles “made in Russia”. Le Crea suggère d’accélérer la transition énergétique en Europe et, en attendant de pouvoir se passer des importations russes, de “consommer moins d’énergie”. Une perspective peu réjouissante pour les foyers européens et qui nécessiterait “des mesures incitatives des États [chèque énergie, subventions pour l’isolation des bâtiments, etc.] pour passer ce cap”, estime Lauri Myllyvirta.  

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ANALYSE

La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

CRISE UKRAINIENNE

Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

CONFLIT OUBLIÉ

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

L'Humanité

Liberté de la presse

Actu

La Fédération internationale des journalistes pointe la possible accélération des dérives sur la liberté d’expression que fait peser le rachat potentiel du premier réseau social mondial par le patron de Tesla.

Grégory Marin

L’annonce du rachat potentiel de Twitter par Elon Musk ne fait pas frémir que Wall Street. Le patron de Tesla se fait le champion de la liberté d’expression : « c’est le pilier d’une démocratie qui fonctionne », a-t-il fanfaronné sur le réseau. Mais la Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’alarme des changements induits.

Anthony Bellanger, le secrétaire général de la FIJ, s’est dit « inquiet des plans d’Elon Musk (qui) vont dans la mauvaise direction », en exacerbant les « possibilités d’attaques contre les journalistes » et « menaçant l’anonymat des usagers ». La plus grande organisation mondiale de journalistes (600 000 adhérents répartis dans 146 pays) pointe en effet une « nouvelle concentration » d’un pouvoir médiatique entre les mains d’« une seule personne au lieu de multiples actionnaires ». Ce qui aurait, selon la FIJ, « des conséquences sérieuses sur l’utilisation sociale et politique de la plateforme ». Musk a annoncé vouloir contrôler davantage l’authentification des utilisateurs, mesure présentée au nom de la transparence, mais les journalistes craignent qu’elle ne nuise à la protection des sources, l’anonymat se révélant indispensable pour les lanceurs d’alerte notamment.

En outre, cette mainmise pourrait accélérer l’extrême droitisation : la FIJ, qui souligne que « des journalistes, femmes surtout, et des minorités sont ciblés sur les réseaux sociaux, Twitter compris », estime que « permettre des discours non régulés augmentera la désinformation et menacera la qualité de l’information ».

liberté d'expressionliberté de la pressetwitterelon musk
New York Times - World

‘I Lost Everything’: Pakistani Airstrikes Escalate Conflict on Afghan Border

The airstrikes killed at least 45 people, stoking fears of a violent resurgence of the conflict in eastern Afghanistan, which has become a base for Pakistani militants.

The ruins of Qudratullah’s home in Mandatah Village, where members of his family were killed in an airstrike this month. Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Christina Goldbaum and Safiullah Padshah

Photographs by The New York Times

MANDATAH VILLAGE, Afghanistan — It was nearly 3 a.m. in the mountainous borderlands of eastern Afghanistan when a deafening thud jolted Qudratullah awake. Confused, he staggered to the doorway of his mud brick home, looked outside and froze.

Thick plumes of black smoke and dust filled the air. The front of the modest house where his relatives lived was a pile of rubble. His 3-year-old nephew stood in the yard, sobbing. Behind him, four more children were sprawled across the pale earth, their lifeless frames soaked in blood.

Qudratullah ran toward them, he said. Then another blast struck.

His village, Mandatah, was one of four in eastern Afghanistan hit this month by Pakistani airstrikes, Afghan officials said, killing at least 45 people, including 20 children.

Among them were 27 of Qudratullah’s relatives — an almost incomprehensible loss. Qudratullah, 18, who like many in Afghanistan goes by only one name, lost his 16-year-old wife, who was crushed beneath a pile of rubble in the second airstrike. His older brother, who survived, lost all four of his daughters, all under 11.

“I’m devastated,” Qudratullah said. “I lost my wife, my relatives, our home, our vehicles, our animals, everything.”

The pre-dawn airstrikes in Khost and Kunar Provinces two weeks ago marked a serious escalation of the cross-border conflict in this remote, wild and rocky stretch of Afghanistan, and exacerbated tensions between the two countries that have navigated a delicate relationship since the Taliban seized power last year.

Pakistani officials have not confirmed or commented on the airstrikes.

The airstrikes, which Afghan officials said were carried out by Pakistani military aircraft, came several days after militants said to be operating from the area killed seven soldiers across the border in Pakistan.

In eastern Afghanistan, many feared that the carnage of the recent airstrikes was the beginning of a violent new chapter of the long-running conflict in the tribal lands that spill across the porous border. Reinforcing those concerns, Afghanistan’s acting minister of defense, Mullah Muhammad Yaqoob, warned in a speech on Sunday that the Taliban government would not tolerate any more “invasions” from neighboring countries on Afghan soil.

“Pakistan sending in manned aircraft and killing so many people in different places, the Taliban’s defense minister threatening war if there are more attacks — this is a turning point,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace.

Reporting From Afghanistan

For over a decade, Pakistani authorities have sought to stamp out the militants hostile to the Pakistani state in Afghanistan’s borderlands, sporadically hitting the area with artillery that have killed a handful of civilians each year.

After the Taliban toppled the Western-backed government in Afghanistan, many in Pakistan hoped that the insurgents turned rulers — who benefited from Pakistan’s support over the past 20 years of war — would rein in the violence by the militants, known as Tehrik-i-Taliban Pakistan or the Pakistani Taliban.

But in recent months, attacks by the group in Pakistan have surged: Since the Western-backed Afghan government collapsed in August, the Pakistani Taliban have carried out 82 attacks in Pakistan, more than double the number over the same period of the previous year, according to the Islamabad-based Pak Institute of Peace Studies. The attacks killed 133 people.

Those numbers are still relatively low compared with the height of the Pakistani Taliban’s insurgency around 2009, but the recent sharp increase in violence has fueled fears that the group is gaining strength after having declined over the past decade, and has reinforced concerns that Afghanistan under the new Taliban government could become a haven for militants.

The Islamic State has carried out several attacks across the country, mainly against Afghanistan’s Shiite minorities, while the Pakistani Taliban have resurged in the east, analysts say.

Taliban officials have denied providing safe haven for militants, including the Pakistani Taliban, but the issue has become a flash point between Afghan and Pakistani authorities, who claim that the militant group — which is responsible for some of the worst terrorist attacks in Pakistan’s history — has become emboldened under the new Taliban government and allowed to operate freely on Afghan soil.

The Pakistani Taliban, which analysts estimate to have several thousand fighters in eastern Afghanistan, have maintained ties with the Taliban for over a decade and pledged allegiance to the Taliban leader. Hundreds of jailed Pakistani Taliban militants were released from prison last year as the Afghan Taliban seized control of major cities and liberated their prisons.

“It would be fair to describe the T.T.P. as the ideological twin of the Afghan Taliban,” said Madiha Afzal, a fellow at the Brookings Institution, using the abbreviation for Tehrik-i-Taliban Pakistan. “When the Taliban took over Afghanistan last year, the T.T.P. hailed the Taliban’s ‘victory’ and renewed its oath of allegiance.”

The villages hit in the recent airstrikes are nestled between mountains blanketed in pine forests. With soil too stubborn for large-scale farming, most residents scrape out a living harvesting pine nuts each fall or collecting lumber from the forest to sell in the local market.

The glint of a barbed-wire fence dividing Pakistan and Afghanistan is visible just over the horizon. The border, known as the Durand Line, cuts directly through traditional Pashtun lands and for decades was little more to families divided on either side than a line drawn across the maps of British colonial officers.

The fence itself has been a source of tension between the two countries since Pakistani authorities began its construction in 2019 along the disputed border.

When the Pakistani military launched a sweeping military offensive against militants in 2014, hundreds of thousands of people fled the fighter-bombers pounding Pakistan’s tribal areas and crossed into Afghanistan, seeking shelter with relatives.

Among them were many militants with the Pakistani Taliban, who found refuge among the Taliban. For years, they quietly regrouped amid the threat of American airstrikes and offensives by Western-backed Afghan security forces. But since the Taliban seized power last year, many militants, now able to move freely, have returned to their relatives’ homes along the border, residents say.

Signs of their presence and support abound: Children wear small buttons with pictures of Hakimullah Mehsud, the second emir of the Pakistani Taliban, who was killed in an American drone strike in 2013. The militant group’s flag is hoisted above homes and shops.

And unlike in many other parts of the country, where the Taliban’s security forces have conducted house-to-house sweeps to collect weapons from civilians, these villages are flush with armed men.

But as the signs of Pakistani Taliban militants have grown in recent months, so too has the shelling from Pakistan, residents say. Still, the devastation from the airstrikes on April 16 was unlike anything they had ever experienced.

Around 3 that morning in Kanai village, Rangin, 30, felt his wife nudging him to wake up for suhoor, the pre-dawn meal Muslims eat before the daylong fasts during the holy month of Ramadan. A migrant from North Waziristan in Pakistan, he fled during the military offensive and eventually built a small home on the Afghan hillside where he lived with his wife and four children.

Rangin had told his wife to let him sleep, then the walls and ceiling crashed down on top of them in a deafening boom, he said. Trapped beneath the rubble, his right arm was pressed against his wife’s torso, which swelled and sank as she fought to breathe. Minutes later, two more blasts destroyed a neighbor’s empty home and a shop down the road, killing its 16-year-old shopkeeper.

After a half-hour, Rangin could no longer feel his wife’s chest move. He was eventually rescued, but she was dead, along with his three daughters, ages 1, 3 and 10.

“Why are they bombing us?” he asked, standing in the wreckage of his home. “We are just refugees. This is a cruelty.”

Bits of torn bank notes from the 150,000 Pakistani rupees, roughly $800, in savings he kept in his home fluttered on the ground around him. Like others interviewed here, he said he had no connection to the Pakistani Taliban.

Around the same time that morning in the nearby village of Mandatah, a blast tore through the front of Qudratullah’s family home. His relative and neighbor Sadamullah, 21, ran to the house with his aunt, uncle and cousin, choking on smoke. He could make out the bodies of children laying on the lawn and red flames engulfing the family’s tractor and pickup truck.

But before Sadamullah could make sense of the scene, another blast hit the back of the house, throwing him on the ground. When he came to, he saw his cousin laying face down on the earth, legs covered in blood. His aunt and uncle were buried beneath the rubble.

“For almost 20 minutes my hands, feet and brain were not working, I lost control,” Sadamullah said.

Six days later, Qudratullah, his brother Zargit, and dozens of their surviving relatives gathered inside a large canvas tent to pray for the family members they had lost. All that was left of their home was a pile of rubble. The grill of their pickup hung from a tree branch, and the skull of a sheep from their herd sat in a puddle. On a hilltop nearby, white flags and 27 piles of stones sat atop a fresh mass grave.

“I lost my home, I lost my family, I lost everything,” said Zargit, 30. “Now I am alone.”

Advertisement

BBC

Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy – William Gregory

The stakes are always high in television. It is expensive to make, and, as the recent news about Netflix has shown, people can cancel subscriptions in a heartbeat. But when it comes to remaking a beloved programme in another country, they are raised that little bit higher. For better or worse, when a show does phenomenally well in its own territory, TV executives start getting itchy fingers and surveying a map of the world. The rights to the show could be sold to networks abroad – like Frasier being endlessly repeated on the UK's Channel 4, to choose an old-school example – but what if they could do one step better? What if another country were so enamoured with a show that they wanted to buy the concept and remake it themselves?

More like this:

-       The TV shows that reveal the real France

-       Why film and TV get Paris so wrong

-       13 TV shows to watch in April

One of the most popular French shows in recent years has been France Télévisions' Dix Pour Cent, a comedy about the frenetic world of Parisian showbusiness agents. Exploring a world brimming with gossip, power plays and romance, the show became a hit in France. Its episodes, which could veer between farcical miscommunication and affecting drama, also featured episode-long cameos from famous actors as the agency's various clients. Jean Reno, Jean Dujardin and even Sigourney Weaver are some of the many stars who signed up to play themselves.

Seeing how popular it was, Netflix bought it in 2015, renamed it Call My Agent!, and raised the profiles of its core cast – Camille Cottin, Grégory Montel, Thibault de Montalembert and Fanny Sidney in particular – which, in turn, raised the show's profile abroad. Audiences in the UK and US fell for its stylish, perhaps stereotypically French rhythms, as did other countries: around half a dozen remakes are in the offing. These include a British remake, confusingly called Ten Per Cent rather than Call My Agent!, which premieres on Amazon this week. Set in London, it will not just be judged on its own merits, but will be compared with the show from which it is translated. Will the comedy translate? Will it be too French? Too English? Not English enough? Not French enough?

Dix Pour Cent (Call My Agent!) is one of France's most popular TV shows in recent years (Credit: Netflix)

There is a good reason that TV comedy remakes have so often been attempted, for all the their proven pitfalls. "Comedy was always very parochial; very tribal," says Joel Morris, a British comedy writer who has written on both Paddington films as well as for people like Black Mirror's Charlie Brooker and comedy duo David Mitchell and Robert Webb. He explains that the US tried to remake Fawlty Towers, John Cleese and Connie Booth's seminal 1970s BBC sitcom about an angry hotelier, because Americans weren't likely to watch a show from the UK. A strange and calculated risk has traditionally been undertaken with translating shows: that viewers in another country are more likely to watch a brand-new remake rather than the critically lauded masterpiece on which it's based.

For a show like The Office, arguably the most successful British comedy of the last 30 years, this risk was taken in 11 countries. With some exceptions – Germany, five seasons; the US, nine – these foreign remakes only lasted one season. The magic of the original – Ricky Gervais's quintessential office comedy set in the dreary nowhere of Slough – seems to have been difficult to recapture. "There's a real obsession with formatting because it would really suit television if the format was the answer," says Morris. Simply hoping that the show should translate abroad because the setting and characters were strong seems to have been foolhardy.

Arguably Britain's most popular comedy series of the last 30 years, The Office was remade in 11 countries – with varying degrees of success (Credit: BBC)

But the US remake worked. Why? The idea that the shared language with the original was the key to its success is tempting but probably wrong; plenty of US remakes of British shows have sunk without a trace. The three attempts to remake Fawlty Towers, for example, were unsuccessful. Morris wonders if it was not just because it was good but because it wasn't too close an adaptation of its inspiration; perhaps the key is to "not adapt it enough". The central character of David Brent, for example, was made less grotesque when he became the American Michael Scott (Steve Carell).

A hard act to follow?

The logic behind translating shows is becoming increasingly sophisticated. With more data at their fingertips than ever before, platforms like Netflix can tell exactly where their programmes are being watched. If TV executives have access to the headlines – in other words, if they know that Squid Game is disproportionately popular in Turkey – they can follow the data and remake shows for specific territories. As such, perhaps the risk of adapting shows is less of a risk than ever. But, with the originals now so easily available on streaming platforms with dubbing or subtitles, why bother remaking the shows in the first place? Ten Percent, written by John Morton, the man behind other British workplace sitcoms like W1A and Twenty Twelve, begs exactly this question. Based on the first two episodes, it is a curious animal. On the one hand, it is extraordinarily loyal to its parent show, featuring many of the same beats: the assistant getting fired; the female star being pressured to have cosmetic surgery; the patriarch head of the agency dying while away. But on the other, it invents a character that doesn't exist in the original – Tim McInnerny being wonderful as a washed-up thespian – and makes baffling choices by watering down the comedy in the French version. In Dix Pour Cent, the head agent dies after swallowing a wasp; in Ten Percent he dies of… a heart attack. In Dix Pour Cent, after an agent shows his client a photo of his "wife" to reassure her that cosmetic surgery can be subtle, he disposes of the photo when she leaves – because in fact it was a photo of a much younger woman who he is not married to; in Ten Percent, the agent also shows his client a photo of his wife – but there's no such punchline.

While copying the exact jokes from Dix Pour Cent might not be the most imaginative option, cutting jokes out of a comedy seems pretty fatal. Perhaps because of the baggage it carries from following Dix Pour Cent, Ten Percent may be too heavy to take flight. Can we explain the problem by simply saying that French humour is different to British, as some would have it? William Gregory, who has translated Spanish plays for British theatres like the Royal Court and the Old Vic, doesn't think so. Gregory is "suspicious" of the idea that humour doesn't cross cultures: while adapting a text will always involve translating from a foreign language certain words or phrases that don't have a literal English translation, the difficulty may have been overstated, he thinks. After all, surely a shared sense of humour is exactly why British people like watching Dix Pour Cent? "Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy," he tells BBC Culture.

Ten Percent is extraordinarily loyal to the original show – while cutting some of its jokes and watering down the comedy (Credit: Prime Video/ Rob Youngson)

But this doesn't make translating shows straightforward. One of the complicating factors can be muddying the dynamics that existed between its original characters, or simply hoping that audiences won't notice that the cultural background was unique to the original show. As Mark Lawson pointed out in The Guardian, "It's no surprise that the attempted American remake of Dad's Army bombed, because the US situation in World War Two was fundamentally different." Some are wondering if Ten Percent can survive in the UK because the UK prefers losers to winners, and Dix Pour Cent is full of dynamic, crafty characters who often get their way.

Class is one of the quintessentially British obsessions that may have made it difficult to translate comedies from the UK to foreign markets. (Although Monty Python was riotously popular in the US, "One thing that is utterly lost on American audiences is how the Pythons use class-consciousness as a continual source of contextual humour," wrote Gary L Hardcastle and George A Reisch in Monty Python and Philosophy: Nudge Nudge, Think Think!) But on the other hand, Morris says that in comedy it is status that really matters, rather than a uniquely British position on class.

Gregory, who also teaches translation, will get his students to imagine themselves in a rehearsal room with a director, asking them why they've translated a passage a certain way. If care is taken over each decision in this way, an adaptation ought to be able to stand on its own two feet. He is quick to name plays that prove the point that translations often work brilliantly. Art, for example, was translated by Christopher Hampton from a French script by Yasmina Reza and won a Tony award for best play in 2009. Some TV shows that have survived the journey abroad are the US Homeland, based on the Israeli show, Hatufim; All in the Family, the US adaptation of the British Till Death Us Do Part; and Yo soy Betty la fea, the Colombian show that was remade in the US as Ugly Betty. Morris mentions that the UK comedy writer Rufus Jones is having his sitcom Home adapted in the US. The series is about an immigrant who lives with an English family after hiding in the boot of their car, and Jones has been trying to convince executives that the show can't be set in a "flyover" state – because immigrants famously arrive via the coast.

When you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world – Joel Morris

Arguing that there is never any such thing as a "literal translation", Gregory points to the US version of Ugly Betty as an example of the amount of artistic licence that an adaptation can exercise. "In a sense, when you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world." This might beg the question: why not make something that is in fact entirely brand-new? But, says Morris, "IP is everything." A film about a spy gets little traction; a film about James Bond makes billions. A British sitcom about agents might struggle for coverage; a British version of Call My Agent! inspires press coverage.

Every translation is its own production, subject to all of the same problems as any original series. Whether or not it takes on a life of its own may not necessarily tell us whether people in other countries laugh at different things. In fact, it would appear that much of what we find funny is essentially universal. What the failure or success of a show does tell us is that programmes can rarely be remade in other countries without great care. In order to take off, these adaptations need to fly the nest, leave the comfort of their mother, and spread their wings for themselves.

Ten Percent is on Amazon Prime from Thursday 28 April.

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Les femmes syriennes, en première ligne de la révolution

Nos recommandations culturelles

Télévision Un documentaire de Kamal Redouani retrace la guerre civile en s’appuyant sur les témoignages de Loubna, Marwa, Khaïti et Mouna, qui font preuve d’un courage exemplaire.

Laurent Etre

Le réalisateur et grand reporter Kamal Redouani revient sur dix ans de conflit syrien, à travers le regard de quatre femmes. « Les révolutionnaires syriennes sont les grandes oubliées de l’Histoire », est-il rappelé en préambule. À partir d’archives rares, ce documentaire souligne que les femmes ont souvent été en première ligne, à la fois contre Bachar Al Assad et contre l’organisation terroriste « État islamique » (EI), laquelle a profité du chaos de la guerre civile.

Loubna, 30 ans à l’époque des printemps arabes, exerçait la profession de graphiste de mode. Marwa, elle, n’avait que 14 ans lorsque la rue syrienne s’est soulevée. « Je suis devenue révolutionnaire petit à petit », explique-t-elle. Khaïti, pour sa part, était étudiante en médecine et n’a rien perdu de sa colère contre les injustices criantes qui l’ont conduite à s’engager. Mouna, enfin, a fui Raqqa après s’être dressée contre les djihadistes de l’EI, qui ont occupé la ville de 2014 à 2017.

Les témoignages, tous saisissants, s’enchaînent face caméra, et parfois sur fond de pupilles en gros plan, dans lesquelles on voit se refléter les images les plus dures, notamment celles de l’attaque chimique perpétrée le 21 août 2013 à la Ghouta, dans la grande banlieue de Damas. Il est question de la répression féroce orchestrée par le régime en place, des actes de torture, des arrestations arbitraires. À ce jour, on estime à 100 000 le nombre d’opposants disparus dans les geôles de Bachar Al Assad. Le conflit a fait quelque 500 000 morts et poussé 12 millions de personnes à l’exil.

« Mes mots ne sont pas à la hauteur de ce que j’ai vécu », lâche Marwa, après l’évocation des bombardements dévastateurs devenus son quotidien. « Je pourrais parler du siège pendant des heures. C’est une situation humiliante, douloureuse, qui vous fait perdre toute humanité. Tu luttes intérieurement pour rester humain, ne pas devenir sauvage », raconte Loubna. Ce film nous parle de résilience, d’une soif de liberté inextinguible. C’est particulièrement sensible dans les propos de Mouna : « Quand je me suis mise devant les djihadistes et que j’ai crié, je ne me suis pas posé de questions. Il fallait que je le fasse, il fallait qu’on soit à la hauteur de notre révolution. » Kamal Redouani pointe les reculs des États-Unis et de la France, qui avaient promis d’intervenir en cas de recours aux armes chimiques, mais n’en ont rien fait. La complexité de la situation syrienne, avec ses multiples acteurs, n’est pas pour autant minimisée. Un documentaire à la fois instructif et poignant.

conflit syrienBachar al-Assadétat islamique EI
France24 - Monde

L'Afrique particulièrement touchée par l'explosion des cas de rougeole

Publié le : 30/04/2022 - 00:07

Claire BONNICHON Suivre

Selon l'OMS, les cas de rougeole ont augmenté de 400% sur les 3 premiers mois de l'année par rapport a la même période l'année dernière. Cette forte hausse est due au retard de la vaccination des enfants du fait de la pandémie de Covid 19.

Le Nigéria a entamé une politique de retour volontaire pour ses ressortissants réfugiés dans le nord-est du Niger. les organismes humanitaires craignent un retour prématuré qui conduirait à davantage de victimes et de déplacés.

Enfin la folie des NFT (Non fungible Token) touche l'héritage sud africain. Un collectionneur a acheté fin mars aux enchères les droits NFT du mandat d'arrêt de Nelson Mandela de 1961 pour plus de 113000 euros.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Viols pendant la guerre d'Algérie, un scandale occulté

Publié le : 29/04/2022 - 12:33

Florence GAILLARD Florence GAILLARD

Il y a soixante ans, l'Algérie prenait son indépendance. Si beaucoup d'ouvrages et de documentaires ont été réalisés sur la guerre d'Algérie, très peu ont abordé la question du viol. Honte des anciens soldats de l'armée française, censure ou auto-censure des femmes en Algérie, Florence Gaillard a mené l'enquête sur ce sujet tabou.

Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

Reporters

Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian

DEMAIN A LA UNE

60 ans des accords d'Evian : commémorer pour apaiser les mémoires ?

L'Humanité

Des poulets cuisinés à la sauce Agatha Christie

Nos recommandations culturelles

Télévision Pour sa troisième période, la série inspirée des romans de l’autrice britannique est transposée dans la France sexiste des années 1970.

Caroline Constant

Elle n’est pas commode, Mme Maude (Valérie Dashwood). Patronne d’une maison close déguisée en bar, elle reçoit les hommes politiques, des invités de l’État français et des gros bourgeois. Aussi, quand elle est retrouvée étranglée dans son bureau, c’est l’émoi en très haut lieu. Et le bordel devient bientôt l’endroit d’un chassé-croisé de services plus ou moins secrets et d’agents de police. Avec, au premier rang d’entre eux, bien sûr, la commissaire Annie Gréco (Émilie Gavois-Kahn), son lieutenant Max Beretta (Arthur Dupont) et la psychologue Rose Bellecour (Chloé Chaudoye). Car tout le monde peut avoir une raison d’en vouloir à la victime. À commencer par les puissants, ce qui ne facilite pas l’enquête. Gréco envoie Beretta incognito sur place pour y espionner Cassandre (Olivia Côte), la méchante des services secrets. Et elle demande à Rose un peu affolée de jouer les prostituées.

Quand les souris dansent est le nouvel opus de la troisième période des petits meurtres inspirés des romans d’Agatha Christie. Elle se situe dans les années 1970, dans des décors et des costumes assez psychédéliques, quand les deux premières époques se situaient dans les années 1920, avec Marius Colucci et Antoine Duléry, puis dans les années 1950, avec Samuel Labarthe, Élodie Frenck et Blandine Bellavoir. Le prisme est de montrer le sexisme des années 1970, et c’est parfois un peu artificiel. Pour autant, cet épisode est le premier où les héros montrent leur fragilité : le statut de Rose, qui repose sur la bonne volonté de ses parents bourgeois et méprisants, le divorce de Max et le passé de Gréco, douloureux. Ces personnages ne représentent plus simplement des postures, la féministe affranchie, le crétin qui se croit tout permis et la petite fille de riches. Ils ont une consistance, enfin. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer dans cette troisième période. Il était temps.

Séries téléviséesfrance 2Télévision
France24 - Monde

Émeutes à Maurice : la population ne supporte plus les hausses de prix

Publié le : 29/04/2022 - 09:32

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre Abdoollah EARALLY

L’Île Maurice a été secouée par des émeutes la semaine dernière, des violences liées à l'augmentation du coût de la vie. Une colère qui s'est exprimée pendant plus de 48 heures. Les hausses successives du gaz de 30 % et des carburants de 25 % décidées par le gouvernement ont mis le feu aux poudres. Mais pour de nombreux observateurs, elle est aussi symptomatique d'un malaise plus profond. Reportage à Port-Louis de notre correspondant Abdoollah Earally.

Au Niger, les villageois semblent avoir perdu d'avance leurs bataille contre la sécheresse et le manque d'eau, notamment en raison du réchauffement climatique. Pour leur venir en aide le gouvernement a créé l'Autorité de gestion des ressources en eaux souterraines. Objectif : mieux exploiter les nappes phréatiques. Reportage de Harold Girard dans l'un des villages qui a vu sa situation se détériorer en une décennie. 

Après le Salvador en septembre 2021, la Centrafrique a adopté le bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du franc CFA. Décryptage dans ce journal.

En Éthiopie l'enset, ou "faux bananier", est consommé par 20 millions de personnes, soit plus de 15 % de la population. Résistant à la sécheresse, cultivable toute l'année et riche en nutriments, il apparaît de plus en plus comme une solution possible à l'insécurité alimentaire. Reportage de Maria Gerth-Niculescu.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
BBC

SANS TITRE

"I hate lawns," says Abbie Richards, who takes a hard line on them. "That idea of being entitled to your own useless piece of green carpet, just to say you can afford it, without putting it to the use of, say, growing food. Lawns are symbolic of our lack of thought, of the collective ignorance of so many of our actions... But [to move away from lawns] requires a cultural shift."

Richards, who is a science communicator at the TikTok platform EcoTok, may well be exemplary of that shift. She has found herself becoming something of the voice of Generation Z when it comes to lawns, following a joke she made about the need to "cancel" golf courses. Private, residential lawns, she says, have become totemic of the confluence of environmental awareness and anti-capitalist sentiment for her generation. "It's a necessary part of climate change adaptation to do something better with the space," she argues. 

It's easy to see why manicured lawns, as alluring as they can be, arouse such strong feelings. Depending on the local climate, they can require abundant chemical fertilisers and pesticides, as well as considerable watering – to the tune of 1.5 billion cubic metres (329 billion gallons) of municipal water each summer day – in order to maintain that verdant shade and weed-free surface. Then there's the pollution caused by mowing. None of this has been mitigated by environmental legislation to date, which has largely tended to concern itself with the management of agricultural land.

The seeming desirability of lawns is increasingly at odds with their local context too: a lush green lawn is an incongruent and yet commonplace sight even in desert regions. Countries with no history of lawns – such as China – have recently begun embracing them enthusiastically. Globalisation is driving a homogeneity in urban landscapes – with the lawn front and centre and typically very green. 

We are, it might appear, addicted to lawns – which perhaps explains why 70-75% of urban green areas globally are now lawns, or why an estimated 23% of the entire urban land area on the planet is covered by them. In the US, that's six times the amount covered by corn, the country's largest irrigated crop. 

Certainly many of us will spend a portion of every weekend this summer maintaining them. Others, in pursuit of permanent verdancy, may already have made the switch to polypropylene fibre or recycled rubber-based artificial turf – the $2.6bn (£1.9bn) market for which is booming, in back gardens, on professional sports fields and in municipal areas.

Perfectly manicured lawns have been status symbols for centuries (Credit: Getty Images)

Perhaps it's small wonder then that many of us are, as Paul Robbins calls them, "Lawn People" – the title the director of the University of Wisconsin's Nelson Institute for Environmental Studies gave to his book on how grass, people and pesticides have come together to create a cultural landscape. 

"'Lawn people' are those who feel obliged to tend to the grass in their back-yard even though they know it to be bad for the environment," Robbins explains. A seminal study he conducted in 2001 found that, remarkably, those who use pesticides on their lawns tend to be more educated, have higher incomes and are more likely than non-pesticide users to recognise the environmental damage of their actions.

From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.

"Lawns are a reflection of the fact we're socialised to keep up appearances, to be cohesive with the community. Those who spray chemicals are more likely to know their neighbours by name," he adds. "And in the US at least you might even be legally obligated to tend to your lawn and fined if you don't. It's remarkable how people often say that they don't even want a lawn but feel they have to have it."

Robbins – who, based on the number of times he's now asked to talk on the subject, suggests that there must be change in the air – even argues that it's not us controlling our lawns, but our lawns controlling us. The rhythm of the lawn shapes the rhythm of the community, in the sense that they have to be frequently mowed to be kept at their youngest, greenest phase – and we comply. "Lawns are governed by these rules outside of people. What people do is respond to their needs," he says.  

Then there's the lawn's moral dimension: the well-tended lawn as symbolic of order, as an expression of being a good citizen – in part, Robbins says, by abrogating one's property rights to do as one pleases with one's lawn, in favour of doing what's best for property values, which have been shown to be higher in areas where everyone maintains their lawn to look a certain way. And the deeper meaning of lawns hasn't yet been fully explored, he contends.

A number of sports are thought to have evolved side-by-side with the lawn (Credit: Getty Images)

Other factors have come into play over recent history to underpin our lawn "fetish" too. Lawns have been expensive status objects since the 13th Century, back when the idea of cut turf is first recorded – not least because of the labour involved before the invention of the lawn mower. When this machinery emerged in 1830, it did much to democratise access to a private lawn which would previously have been cut with scythes, shears or grazing animals.

But according to Kristoffer Whitney, assistant professor of science, technology and society at Rochester Institute of Technology, New York, it's only since the 1950s that historical factors have melded to make the modern residential lawn such a powerful presence. 

The lawn's long-standing, deep-seated cultural aesthetic is the product of the pastoral ideal of the British nobility in the 17th Century, which has since been exported worldwide. Since then, its influence has been compounded by rapid suburbanisation, which has allowed the middle classes to own a lawn too, as well as the power of advertising, which has reinforced the lawn as symbol of domestic contentment, and the interests of big business. 

At the end of World War Two, the demand for synthetic nitrogen fertilisers was so high, the US government decided to put its ammonia factories – which had been used to make explosives during the war, but could also be used to produce fertiliser – back into action.

"It's an aesthetic and business infrastructure that, once it was in place, we just took for granted, and still do," says Whitney. "Those of us who have one [a lawn] don't even think about why we want or maintain a lawn – it's just what we do. But I do think there's a generational shift against lawns now, at least in terms of how Generation Z will eventually drive policy change in terms of how we live, in relation to the types of housing choices available, for example, with denser living and so more shared green spaces."   

Until then, according to a 2018 study by Maria Ignatieva, professor of landscape architecture at the University of Western Australia, the benefits of lawns continue to be far outweighed by their environmental impact. She calls for the development of less intensely-managed lawns with native drought-resistant plants and a new generation of ground covers, adding that we're only just starting to explore such alternatives – the likes of meadow and grass-free lawns, such as are now popular in Sweden and being studied in her interdisciplinary Lawn As A Living Lab project in Perth.

In California, lawns are estimated to swallow up around 40% to 60% of all the domestic water used (Credit: Getty Images)

"The fact is that there's still very little research on lawns as an eco-system, and we urgently need more, because even the proposed alternatives can require intense management," she says. "It's going to take time to change attitudes as to what we should expect from a lawn, or even what a lawn is for. It's only recently in lawn history that, because they were so expensive to maintain, we've started to actually use lawns rather than just look at them. But clearly water usage is the big question, one that's only going to get bigger."

Indeed, some people, such as the residents of California – who, like the peoples of many arid zones around the world, have suffered a series of droughts over recent years – are now even being paid to rip out their lawns. They get up to $2 (£1.53) for each square foot of turf grass that they remove, with the state also offering subsidies to those who have artificial grass installed. 

Others are embracing more eco-minded approaches to their lawn space, notably 're-wilding' to encourage bees and other crucial pollinators. Even golf, which has been criticised in the past for its pursuit of what has been called "the Augusta syndrome" – golfers' expectations that every course will have the emerald perfection of the famed US Open course, Augusta National – has seen an acceleration in greener thinking over the last 18 months. According to Jonathan Smith, executive director of the GEO Foundation, an international not-for-profit organisation helping golf become more sustainable, more courses are letting nature in and moving to biological management, if only because that tends to prove cheaper in the long run. 

"Television over the last 30 years has created a connection between those highly manicured courses and quality and we're definitely in a situation now in which it's courses having to lead golfers to change their outlook," he says. "There can be resistance – golfers don't want to be associated with anything bad, like chemical use, for example, but they don't want bumpy greens either."

But are lawns all bad?

Lawns provide habitats for some species and support soil organisms. They transpire and evaporate water to create cooler micro-climates, essential to mitigating heat in our cities. The soil under lawns handles water rainwater drainage in cities too, with only 5-15% of the rainwater becoming surface runoff, as opposed to 60% in largely grass-free urban areas. (Read more about why environmental groups want gardeners to leave lawns unmown.)

Though the concept of cut grass began in the West in the 13th Century, it's since caught on arond the globe (Credit: Getty Images)

Several studies over the last decade have also highlighted lawns' potential as carbon sequesters, though they can also emit carbon if they're fertilised often and the soil under lawns may eventually reach a saturation point beyond which they produce more emissions than they capture.

And letting a lawn grow into long grass is likely to enhance this carbon-storing ability even further. According to a 2018 University of California Davis study, wild grasslands are now more resilient carbon sinks locally than the forests that are often cited as all-important in alleviating climate change effects – though these environments are quite different from garden grasslands, and forests provide other benefits such as different habitats for wildlife.

According to Janet Manning, a scientist with the Royal Horticultural Society – who notes that lawns have somewhat fallen out of favour in gardening show-grounds of late – lawns of any kind are certainly preferable to artificial grass, as uncannily like the real thing as the latest versions may be. "They just present an even bigger list of problems, from the chemicals used in their production, to the micro-plastic pollution, to the water use to keep them clean, to the fact that in doesn't look any good for long and in 15 years or so landfills will be overflowing with it," she explains.

Other concerns about artificial grass lawns include the loss of habitat for wildlife such as bees, which burrow into ordinary grass, and the disruption they can cause to the food chain.  

However, it doesn't have to be this way.

"Historically lawns have been an expression of our attempts to control nature, when nature will control your lawn for you, if you let it. There are ways of tending to a lawn that don't mean you have to mow it all the time, use mains water or pesticides," says Manning. "It isn't about getting rid of lawns, as there seems to be a movement now saying we must do, but about changing our approach to them, and our expectations of how they look."

Golf course lawns may have contributed to the current focus on achieving a perfect green carpet (Credit: Getty Images)

The bigger question, says David Hedges-Gower, chairman of the Lawn Association, is whether that is possible – or whether our attachment to the established lawn aesthetic, after seven centuries of lawn hype, and 70 years of the lawn as a mass consumer good, is just too strong. Can we accept, he wonders, that without watering and pesticides, the stereotypical lawn works for some climates, but definitely not others? 

"We've been sold a dream of prettiness with lawns, without really understanding them at all - we [gardeners] don't put a plant in our gardens we don't know, but the lawns just seem to be there," he says. 

Robert Pavlis, a biochemist, gardener and the author of the book "Garden Myths", is sceptical that change to our lawn culture is really coming. For one, he says, the alternatives proposed so far "just don't work in practical terms", either because they require some expertise to maintain, or because they're not hardy enough to walk on without damaging the plants. This would negate the current functional purpose of a lawn to an extent – since they're considered valuable spaces for play and leisure, as well as for showing off.

Pavlis also draws a distinction between gardening and lawn maintenance – which is one reason why city authorities tend to favour using lawns to fill leftover public places or to beautify abandoned ones: it's easy, cheap and no great competence is required to maintain it. 

"Likewise, the problem is that, being pragmatic, the majority of people with lawns are not gardeners either," says Pavlis. "If everyone just let their lawns do what they want, as environmentalists argue for, most people wouldn't accept the results. Why? Because it would be ugly. I'm not sure we're going to change that perception. The truth is that most people would rather make an aesthetic choice with their lawns than an environmental one."

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC FutureCultureWorklifeTravel and Reel delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison ferme

Actu

L’ancien champion allemand de tennis, sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, a été notamment déclaré coupable par la justice britannique, ce vendredi, de dissimulation d’avoirs et de prêts pour un montant de 2,5 millions de livres sterling.

Nicolas Guillermin

Fin de partie pour l’ex-numéro un mondial du tennis, Boris Becker. L’ancien champion, âgé de 54 ans, a été condamné, ce vendredi 29 avril, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour des infractions financières liées à sa banqueroute. L’Allemand, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, a été déclaré coupable notamment d’avoir dissimulé 2,5 millions de livres sterling (3 millions d’euros) d’avoirs et de prêts pour éviter de payer ses dettes. L’ex-joueur au style flamboyant et à chevelure rousse, alias « Boum Boum », devra purger la moitié de sa peine derrière les barreaux avant de pouvoir bénéficier d’une libération conditionnelle.

Déclaré en faillite personnelle en 2017 par un tribunal de Londres à la suite de mauvaises affaires dans divers secteurs (prêt à porter, vente de voitures, etc.), le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem avait été reconnu coupable le 8 avril par la Southwark Crown Court de Londres d’avoir caché des actifs ou transféré des fonds pour échapper à ses dettes. Il lui est notamment reproché d’avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d’un compte professionnel sur d’autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d’avoir caché un emprunt de 825 000 euros ainsi que des parts dans une société.

«  La condamnation de Boris Becker montre clairement que la dissimulation d’actifs dans le cadre d’une faillite est une infraction grave pour laquelle nous poursuivrons les contrevenants et les traduirons en justice », a souligné le directeur général de l’Insolvency service, agence gouvernementale britannique chargée d’administrer les banqueroutes. Il y a 20 ans, Boris Becker avait déjà été condamné en Allemagne à deux ans de prison avec sursis ainsi qu’à 500 000 euros d’amende pour quelque 1,7 million d’euros d’arriérés d’impôts. Un avertissement dont la juge britannique Deborah Taylor lui a reproché de ne pas avoir tenu compte. «  Vous n’avez montré aucun remords ni acceptation de votre culpabilité et avez cherché à vous distancier de vos infractions et de votre banqueroute », lui a-t-elle lancé, estimant que Boris Becker n’a fait preuve d’ «  aucune humilité ».

Vainqueur de 3 Wimbledon, 2 Open d’Australie et 1 US Open entre 1985 et 1996, le plus jeune vainqueur du Grand Chelem londonien à 17 ans, qui conteste l’intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d’accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. A l’audience, celui dont le service était sa meilleure arme et ses plongeons au filet régalaient le public a indiqué qu’il ignorait où ses récompenses se trouvaient. Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l’Open d’Australie et sa médaille d’or du double aux JO de 1992, remportée avec Michael Stich.

Acculé par les créanciers, Boris Becker avait déjà vendu aux enchères une partie de ses trophées pour 700 000 livres (840 000 euros) afin d’éponger une partie de ses dettes. En 2017, lorsqu’il avait été déclaré en faillite personnelle, ses dettes avaient été estimées jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros). Selon l’ancien champion, qui travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la « marque Becker », si bien qu’il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.

Cette affaire n’est pas la première pour celui qui a été le premier joueur allemand à remporter un titre du Grand Chelem. Après avoir raccroché sa raquette, l’enfant de Leimen, dans le Bade-Wurtemberg, qui a habité à Monaco et en Suisse, a connu une retraite sportive agitée entre relations conjugales douloureuses, divorce coûteux, démêlés avec le fisc et investissements ratés, avant de finalement s’installer en Angleterre. En 2009, il avait connu des problèmes avec la justice suisse pour ne pas avoir payé le pasteur qui l’avait marié. Cinq ans plus, c’est la justice espagnole qui obligeait l’Allemand à mettre en vente sa villa de Majorque pour rembourser ses dettes contractées suite aux travaux… Selon son avocat Jonathan Laidlaw, la réputation de son client «  est en lambeaux. Il ne pourra pas retrouver de travail et devra compter sur la charité des autres pour survivre ».

tennisjusticefaillite
L'Humanité

PSG-OL, le classico qui dépasse les frontières

Actu

FOOTBALL Battues 3-2 lors de la demi-finale aller de la Ligue des championnes, les Parisiennes reçoivent les Lyonnaises, ce samedi 30 avril, au Parc des Princes devant une affluence record. Un duel qui, au fil des années, est devenu une référence du foot féminin.

Nicolas Guillermin

La rencontre s’annonce à couteaux tirés. Comme à chaque fois qu’elles s’affrontent. Respectivement premières et deuxièmes du championnat de France à trois journées de la fin, les joueuses de l’Olympique Lyonnais (55 points) et du Paris Saint-Germain (50 points) jouent le match le plus important de leur saison, ce samedi 30 avril, à l’occasion de la demi-finale retour de Ligue des championnes (21 heures, Youtube Dazn). A l’aller, les Lyonnaises ont pris un léger avantage à domicile en l’emportant 3-2 mais les Parisiennes comptent bien renverser la vapeur. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisque plus de 37 000 billets avaient déjà été vendus en milieu de semaine, assurant au Parc des Princes un record d’affluence national pour un match de football féminin de clubs, loin devant la précédente marque, déjà entre les deux équipes, à Lyon en novembre 2019, où 30 661 spectateurs avaient garni les gradins en championnat.

Au fil du temps, la rivalité entre les deux clubs s’est tellement exacerbée qu’elle dépasse aujourd’hui les frontières de l’Hexagone. A tel point que le duel franco-français est devenu un classico européen de premier ordre. Ces dernières années, les affiches entre l’OL et le PSG ont débouché sur des sommets souvent serrés, spectaculaires et parfois aux résultats imprévisibles. En avril 2016, devant une affluence record de 22 050 spectateurs déjà, les Fenottes à domicile balayent 7-0 une équipe du PSG dépassée et malchanceuse en demi-finale aller de Ligue des championnes. L’année suivante, la finale de la C1 à Cardiff voient Lyon remporter son quatrième trophée au bout du suspense (0-0 après prolongations, 7-6 aux tirs au but). En août 2020, en demi-finale à Bilbao, le PSG tient tête à l’OL jusqu’à la 65e minute et un coup de tête de Wendy Renard (1-0). Enfin, le 18 avril 2021, les Parisiennes, battues 1-0 à l’aller, créent la surprise, lors du quart de finale retour à Lyon, en l’emportant 2-1.

Après deux finales perdues, le club de la capitale rêve d’un premier titre européen mais se défaire de l’OL, septuple vainqueur de l’épreuve dont cinq fois consécutives de 2016 à 2020, ne sera pas une mince affaire. «  On se connaît très, très bien. Dans le monde, il n’y a pas deux équipes qui se connaissent autant que nous », souligne la Parisienne Marie-Antoinette Katoto (23 ans), meilleure buteuse du championnat de France (17 réalisations), qui a ouvert le score à l’aller. La défenseuse lyonnaise Wendy Renard (31 ans), sa capitaine en équipe de France, s’attend à une seconde manche délicate. «  C’est toujours compliqué contre le PSG, reconnaît celle qui a fêté son 100 e match en Ligue des championnes dimanche dernier en inscrivant un pénalty. On ira à Paris pour décrocher la qualification mais ce match retour sera difficile car le PSG veut aussi se qualifier. »

Les Parisiennes se présenteront une nouvelle fois sans leur milieu Kheira Hamraoui, absente à l’aller ainsi qu’aux entraînements cette semaine, après une altercation avec sa partenaire Sandy Baltimore, le 23 avril. L’absence de Hamraoui, dont l’agression en novembre en présence de sa coéquipière Aminata Diallo (des faits encore non élucidés) continue de secouer le vestiaire, modifie les plans de l’entraîneur Didier Ollé-Nicolle. «  Dans toutes les équipes, il manque un joueur ou une joueuse dans un moment-clé, glisse le technicien. C’est comme ça, il faut trouver une solution. »

De leur côté, les Lyonnaises ont pu se préparer dans de meilleures conditions. «  Tout a été fait pour que les filles récupèrent bien physiquement et mentalement, explique l’entraîneure de Lyon, Sonia Bompastor. Le club a bien organisé les choses. Nous avons gagné et cela nous a permis de préparer le retour de manière sereine. Au coup d’envoi, nous sommes qualifiées, ce sont des éléments qui doivent nous donner confiance. » Malgré cette quiétude affichée, l’ancienne arrière gauche, qui a soulevé deux fois la C1 avec l’OL, redoute la «  force mentale » des Parisiennes. «  Paris traverse des moments difficiles dans la cohésion et la dynamique de son groupe, reconnaît-elle, mais elle reste une  équipe performante, avec des individualités, qui gagne ».

Le football français, lui aussi, sortira gagnant de ce duel fratricide avec l’assurance de placer au moins un représentant en finale le 21 mai à Turin (Italie). Une ultime joute, très probablement face aux Barcelonaises, tenantes du titre, qui ont écrasé les Allemandes de Wolfsburg (5-1) au match aller en Catalogne.

BBC

No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map

Sometimes geographical features are named aptly, and New Zealand's Forgotten World Highway is definitely one of those.

Driving from the town of Taumarunui to Whangamōmona in Taranaki in the western part of New Zealand's North Island, makes you feel like you're winding through a part of the world that time forgot. It's a place where moas (now-extinct 8ft flightless birds) crashed clumsily through the forest and thick green vines and ferns twisted their way around ancient kauri and totara trees, the lush darkness punctuated only by magical shafts of green light stabbing through the forest canopy. The 87km road is twisted and unforgiving, but the pristine bush and scenic saddles make it worth it, as you drive towards the Republic of Whangamōmona, or "the Republic", as locals sometimes like to call it.

This tiny, remote town is well known in New Zealand as the place that refused to be swallowed up by new zoning regulations in the late '80s and consequently declared itself independent. It even has its own "passport". In fact, if you happen to turn up on Republic Day, held biennially in January, you can't actually enter the town without a one. It's obviously all a bit tongue and cheek, but it does stem back to a time when it was somewhat less of a joke – to 1989, when alterations were proposed to regional borders that would move Whangamōmona from Taranaki Province to Manawatu/Wanganui.

Gaylene Coplestone remembers it well. "David Walter was the mayor of Stratford District Council [the nearest big town] at the time. He was a good friend of ours and obviously very involved in local politics. He wasn't too pleased when they announced the borders were going to move."

The Forgotten World Highway is one of the most scenic drives in New Zealand (Credit: Westend61/Alamy)

The story goes that Walter was at the pub with some locals who were discussing how they shouldn't just take these changes lying down, and he said, "well you're all pretty revolting, why don't you revolt?" It was a light-hearted suggestion, but it sowed the seed for a novel way to protest. "No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map," said Coplestone.

The idea quickly gained momentum, and on 2 November 1989, The Taranaki Daily News reported, "It [Whangamōmona] declared itself independent in protest at being taken from Taranaki to form part of the new Manawatu/Wanganui region." There was a gathering of more than 400 people (a large crowd for a small, remote village) all – peacefully – showing their dissatisfaction with the government's decision to change boundaries and leaving residents dealing with a regional council they feared would not support their tiny rural town.

And so, it began. From that gathering of 400 people, Republic Day continues to be commemorated until now, bringing in up to 5,000 people at its biggest turnout. Visitors travel from all over New Zealand to attend the quirky celebrations. Vicki Pratt knows all about it, being one of the owners of the Whangamōmona Hotel, which is the centre of all township activity.

"On any normal day there's only 120 people in the whole region; in fact, only 10 who live in the town – and most of those are my family," she laughed. "But on Republic Day we regularly have up to 2,500 people."

The event is small-town New Zealand fun at its best: sheep racing down the main street; market stalls selling arts and crafts; dog trial demos; wood chopping; gumboot throwing and eel catching. The small fee – around NZ$5 – that you pay for your passport goes directly to the upkeep of the local community.

Republic Day, held biennially in January, includes events like sheep racing down the street (Credit: Alexia Santamaria)

To add to the festivities, a "president" is elected every Republic Day. Currently occupying the seat of power is John Herlihy, who says that he "was kind of bulldozed into it by neighbours and grandkids in 2017". He added: "It all seemed like a bit of a laugh but when it came to the day, I was nervous driving down the road in front of thousands of people."

Herlihy remains the only living current or ex-president (unless you count Pratt, who stepped in as an interim when a president died in office). Ian Kjestrup (the first elected president) and Murt Kennard (who presided from 2005-2015) have both passed away, not to mention Billy the Gumboot goat (there were rumours of poisoning) and Tai the poodle who died of old age (despite speculation of an assassination attempt by another dog). No, you don't have to be human to be president of Whangamōmona; Sherman the cockatoo, Eunice the sheep and other animals have also run for election.

It's obvious people in these parts don't take themselves too seriously. "It's all been a bit of fun," said Herlihy, "but realistically the tourism it brings does help our remote community. We make NZ$15,000 from passport sales on Republic Day and another NZ$15,000 through the year with visitors wanting to get their passports stamped." This supports the town and the wider farming community significantly, with school needs, the upkeep of the hall and the church, and sending kids off on excursions like Spirit of Adventure (a well-known New Zealand youth development course that takes place at sea).

Like most residents, Herlihy loves living in "Wanga" even though it's so far from many modern conveniences. "It's old-fashioned New Zealand at its best," he said. "A neighbour broke his arm recently, and the next thing you know there are 10 people ringing up to see what he needed a hand with, docking or shearing or whatever."

A "passport" costs NZ$5, and visitors need one to enter the town on Republic Day (Credit: Alexia Santamaria)

Pratt agreed. "When you live somewhere like this you have to help each other. It's not out of the ordinary to drive half an hour to take petrol to someone who has run out on the Forgotten World Highway. It's so remote, and because of that you need to care for others – as well as be resourceful and resilient. There's no doctor, dentist, rubbish collections; we're an hour from the nearest town. We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent."

This is a sentiment echoed by the current mayor of Stratford. "The declaration of independence was initially a protest and a bit of a middle finger to authorities," said Neil Volzke. "But it has grown way beyond that now. It really shows the true Kiwi spirit of innovation and independent thinking still exists, and that small places like Whangamōmona have a really strong sense of community. I think mocking the authorities comes as a bonus – you've got to love it!"

We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent

This spirit can't be denied. New Zealanders have a history of paving their own way, even when it goes against the general flow – like the alternative style of boat building that finally lead them to victory in the 1995 America's Cup or the anti-nuclear stance of the 1980s that saw international nuclear-armed ships banned from their shores. This little town lost in some of the North Island's most primeval landscapes is the living embodiment of "sticking it to the man" when it's necessary.

And while it wasn't the original intent, it hasn't harmed that a bit of fame and some tourist dollars have come as part of the independence package.

Whangamōmona declared itself independent in 1989 in response to new zoning regulations (Credit: Alexia Santamaria)

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - Monde

Web, attention ça coupe !

Publié le : 29/04/2022 - 16:49

Guillaume GRALLET Suivre

Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.

Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.

Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - World

Migrants turned away at Belarus-Poland border: 'We see families and people with disabilities'

Issued on: 29/04/2022 - 13:46Modified: 29/04/2022 - 14:42

Since March, several humanitarian organisations have been concerned about new cases of violence and migrants being pushed back at the border between Poland and Belarus. Last year, thousands of people from Afghanistan, the Middle East and central Africa tried to reach the European Union by illegally entering Poland. Warsaw accused the regime in Minsk of orchestrating this influx of migrants.

On April 19, a man from Iraqi Kurdistan sent activists a video appeal for help: "It's four in the morning. As you can see, they have pushed us back to Belarus, we are wet". It is dark and the group is in the middle of the forest.

"We have a baby with us," says the man filming. He shows his fellow travellers trying to illuminate the area with a flashlight and light a fire to keep warm. 

The Grupa Granica group of associations received nearly 150 alerts in the week between April 18 and 24. According to Polish border guards, 977 attempts to cross the border were recorded in April and nearly 4,280 since the beginning of 2022.

This is far fewer than last November, when between 3,000 and 4,000 migrants gathered along the border in just a few days. But the policy of Poland, which launched the construction of a border wall in January, has not changed: These people, even those seeking asylum, must be deported to Belarus. 

>> Read more on The Observers: Videos, voice notes and GPS coordinates: A helpline for migrants in distress

'We are seeing a lot of families with children, a lot of people with different disabilities'

Monika Matus, an activist with Grupa Granica, is concerned about the health of migrants crossing the border in recent weeks:

In the fall, some of the flights directly into Belarus were suspended. So we've seen quite a few people coming from African countries and it seems they were in Russia and then were taken by land to go to Poland and the EU.

We also know that there have been quite a few people who stayed over the winter in Minsk and Grodno and now that it got a little bit warmer, they are trying to cross these days.

And also I think quite some people are trying to cross because the Polish side is building a wall on the Polish-Belarusian border and it is supposed to be finished, I think, in the summer.

📣 Trwa budowa bariery na granicy polsko-białoruskiej 🇵🇱 🇧🇾Prace prowadzone są na kilku odcinkach granicy, https://t.co/0z0iwvjWyT.: na terenie podległym Placówkom Straży Granicznej w Kuźnicy, Narewce, Michałowie i Białowieży 👍 pic.twitter.com/6lSE0uuPZH

April 22, 2022

'We had, for example, a quadriplegic person'

And of course, the wall is not such a big obstacle. It's just really a metal fence. But once it will be equipped, like many European borders, with all of the technical gear, technical solutions to survey the wall, I think it's going to be much more difficult to cross. 

Then we also had a lot of people, a few hundred people who stayed the winter in temporary shelters that Belarus organised in November last year. And they were pushed to the border in March. The people who stayed till the very end there were the weakest ones or the ones with disabilities.

We are, unfortunately, seeing a lot of people, a lot of families with children, a lot of people with different disabilities, elderly people, people with mental disabilities as well.

And this is quite tragic because, no matter what state they are in, all of them are still being pushed back in a huge majority by Polish border guards multiple times. And they are forced to cross the border again by the Belarusian soldiers or guards.

We had, for example, a quadriplegic person, a person who was completely paralysed. He was with his whole family. And they were actually carrying him through the forest.

On March 20, Belarusian authorities removed "close to 700 refugees and migrants, including many families with young children and people suffering from severe illnesses and disabilities" from the Bruzgi warehouse near the Polish border, according to a report by Amnesty International. These people then found themselves "stranded in the forest", going on to "experience daily abuse from the Belarusian border guards", the organisation said. 

Of the migrants who were in the centre in November and December 2021, many were sent back to their countries. In January, for example, the Iraqi foreign ministry announced the repatriation of nearly 4,000 Iraqis from Belarus

>> Watch on The Observers: Migrants in Belarus faced with two choices: Cross the border or go home

'It's still almost impossible to provide humanitarian aid'

Poland, on the other hand, has maintained a state of emergency and a three-kilometre exclusion zone along the border, and is still keeping humanitarian organisations away. According to Matus, it remains extremely complicated for associations to provide humanitarian aid:

It's still almost impossible to provide humanitarian aid. It's mostly falling on the shoulders of local people, especially in the emergency zone. We are fewer volunteers: no one can continue to do this for months. Especially when activists are harassed by police and border guards.

Although activists have been trying to raise awareness of the migrants' situation online to prevent them from being turned back, they know that the fate of the few who finally manage to enter Poland to seek asylum is extremely uncertain. 

Amnesty International says that asylum seekers are routinely detained for "prolonged and indefinite periods" in closed centres where they are subjected to abuse and humiliation.

‼️(1/2) W Strzeżonym Ośrodku dla Uchodźców w Lesznowoli rozpoczął się strajk głodowy. 5 Syryjczyków protestuje przeciw przetrzymywaniu ich w zamknięciu, mimo udokumentowanego złego stanu zdrowia oraz nielegalności trzymania w zamknięciu osób z doświadczeniem przemocy wojennej. pic.twitter.com/LazMJqMmZT

April 20, 2022

'Some of them spend eight months in a closed camp'

Sanna Figlarowicz is a volunteer for the organisation Hope&Humanity Poland. She is in contact with several people in these closed centres:  

Conditions are different in different camps but people are in detention, like in prison. They cannot have a mobile phone with a camera. They cannot have shoelaces. 

Some of them spend eight months in a closed camp. For the people I'm in contact with, many of them have a problem with access to lawyers, and many of them have been refused asylum.  

So many of these people are just depressed. They also frequently ask us to deliver them clothes and food because many of them say they don’t have any or that it's not enough.  

And they also keep people in detention who are not supposed to be there, people who have problems with mental health or other problems with health.  

According to Polish border guards, 39,700 illegal entry attempts from Belarus were recorded over the course of 2021, including nearly 17,000 in October alone. 

Since the war in Ukraine began on February 24, Poland has faced another humanitarian crisis on its borders. According to the UN Refugee Agency, more than 2 million Ukrainian refugees have been welcomed into the country. 

"We are extremely happy that the refugees from Ukraine have received such a warm welcome," adds Monika Matus of Grupa Granica. But she regrets the difference in treatment of asylum seekers from Belarus, which she says illustrates a tendency observed throughout Europe to accept "only a certain type of refugee".

Download the app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
BBC

It was both surprising and heartening at the same time. Indian Jews are united by their food heritage

East of the Hooghly River in the Indian city of Kolkata sits Barabazar, a wholesale market whose history goes back to the 18th Century. Everything – from spices, clothes and electronics to salvaged doors and second-hand furniture – is traded here. Amidst this bustling grid of roads, at the corner of Brabourne Road and Canning Street, sits the imposing Magen David Synagogue. Adjacent to it is the city's oldest existing synagogue, Neveh Shalom Synagogue.

Built in Italian Renaissance style in the late-19th Century with bright brick finish, beige trim, arches and a pointed tower, Magen David is striking. Inside, chequered floors, ornate pillars, shimmering chandeliers and stained-glass windows make for a memorable image. However, the synagogue is deserted on most days, and hardly any religious activity takes place.

Kolkata is home to the Baghdadi Jews, who were once abundant enough to warrant five synagogues; now there aren't enough for a minyan (minimum [10] male Jews required for liturgical purposes). Magen David and the smaller Beth El Synagogue on nearby Pollock Street were both classified as protected monuments and renovated by the Archaeological Survey of India in 2017. Today, they are tourist destinations, and kept open for the odd visitor.

The story of disappearing Jewish populations finds echoes elsewhere in India. Esther David's recent book, Bene Appetit: The Cuisine of Indian Jews, is an attempt to preserve the culinary traditions of these diminishing communities. Jews are believed to have first arrived in India about 2,000 years ago, according to David. Since then, until two centuries ago, waves of Jewish immigrants continued to come here from various parts of the world, fleeing persecution and looking for better livelihoods. Once they landed, they settled in disparate corners of the country.

The largest group, the Bene Israel Jewish community, is spread over Mumbai and Pune in Maharashtra and parts of Gujarat; while Malabar or Cochin Jews can be found in in Kerala. Baghdadi Jews settled in Kolkata; Bene Ephraim Jews near Machilipatnam, Andhra Pradesh; and Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram. By 1940, an estimated 50,000 Jews called India home. But widespread immigration to Israel in the 1950s slowly whittled away the numbers and it is estimated that fewer than 5,000 remain.

For Indian Jews, the Shabbat ceremony can include chapatis and grape sherbet (Credit: Esther David)

Predictably, they amalgamated into the local communities and adapted the local language and culinary influences. So much so that each community is now distinct. No two speak the same language and much of their food varies widely. Yet, certain points of overlap remain: all five communities continue to pray in Hebrew and all maintain the dietary laws – which includes no mixing of dairy and meat, no pork, no shellfish, no fish without scales – that are fundamental to the religion.

"The food of the Indian Jews has regional influences, but [while Jewish cuisine elsewhere usually has a meat element] their staple diet is fish [with scales] and rice," David explained, noting that Indian Jews end a meal with sweets made with coconut milk or fruit so as to not mix dairy with meat. "Because kosher meat is not always available, many of them follow a vegetarian diet," she added. The cookbook does list a number of meat dishes, but these are cooked occasionally, on special and festive occasions.

You may also be interested in: • The last Paradesi Jews of Cochin • A return to vegetarian Jewish cuisine • The Indian synagogues preserved by Muslims

Other distinctive adjustments David notes, include swapping challah for chapatis (unleavened bread) – taking care not to cook or smear it with ghee, as is usually done in India, if served with meat – and using homemade grape juice/sherbet for the Shabbat ceremony due to the unavailability of kosher wine.

An award-winning author and artist from the Bene Israel Jewish community, David confessed that she had only a passing interest in food. One of her previous works, Book of Rachel, has a protagonist who turns to cooking and each chapter begins with a Jewish recipe. Yet, a cookbook was never on the radar for David. A trip to the town of Alibaug (outside Mumbai, and Bene Israel homeland) to meet with a source changed things. The aromas and taste from dishes made by her source took her back to childhood and unlocked long forgotten memories. Hence the first line of Bene Appetit: "Food is memory".

The exact moment of deciding to write a cookbook on Indian Jewish cuisine, however, occurred far away from home, in Paris, at the launch of one of her novels, where she cooked Bene Israel Jewish dishes and started thinking of documenting Indian Jewish dishes across the country. Back home, she reached out to the communities, travelled and met people, and collected their recipes. When the pandemic hit, work progressed online, and the book was published in 2021.

India's five main Jewish communities are spread across disparate corners of the country (Credit: Mint Images/Getty Images)

The arc in the food story of each of the five communities is a factor of history. In Kolkata, the change in cuisine possibly happened soon after the Iraqi Jewish immigrants arrived and discovered Indian spices. Author Sonal Ved, in her book Whose Samosa Is It Anyway? The Story of Where "Indian" Food Really Came From, says when they arrived in the 1800s, they probably knew only such ingredients as chilli and garlic. When they discovered the rest, it "gave rise to a whole new hybrid Jewish cuisine, which had preparations like arook (meaning "veined" in Hebrew and Arabic), rice balls flavoured with garam masala; pantras, beef-stuffed pancakes sprinkled with turmeric, ginger and garam masala; hanse mukhmura, a duck-based dish where the meat is cooked with almonds, raisins, bay leaf, tamarind paste and ginger root; and aloo-m-kalla murgi, pot-roasted chicken with potatoes."

At the other end of the country, Mattancherry is a tiny locality south of Kochi on the Kerala coast that's home to Jew Town, a mishmash of a few streets with shops selling antiques, spices, knickknacks and local handicrafts, interspersed with cafes and eateries. At the end of Synagogue Lane is the 17th-Century Paradesi (foreign) Synagogue, built with sloped tiled roofs, blue and white willow-patterned tiles, Belgian chandeliers, Jewish symbols and four scrolls of the Torah.

Outside, the humid coastal air carries the aromas of spices, something that Kerala has always had in abundance. As a trading community, the Malabar Jews sensed an opportunity and ended up controlling the local spice trade. Unsurprisingly, Malabari Jewish cuisine today is redolent with spices and tempered with coconut milk (an essential part of traditional Kerala cuisine), which works well with Jewish dietary laws. Here you'll find Malabar Jews eating flavoursome curries made with fish, chicken and vegetables, as well as sambhar (lentil and vegetable gravy), eaten with rice. There are also appam (rice hoppers), meen pollichathu (green fish curry), Jewish fish kofta curry, chicken in coconut curry; and puddings and payasam (a kind of porridge) made coconut milk. An unusual dish is pastel, something similar to an empanada, stuffed with minced chicken.

In western India, home to the Bene Israeli Jews, the local influences are unmistakable. Poha (beaten rice) is a familiar Maharashtrian staple used to make breakfast and snacks, but also finds a strong presence in local Jewish food. The poha is washed and mixed with grated coconut, an array of dry fruits and nuts and chopped seasonal fruit, and forms an integral part of the malida (a local Jewish thanksgiving ceremony). But there are also unusual dishes such as chik-cha-halwa, a signature Bene Israeli sweet made by reducing wheat extract and coconut milk.

The Bene Israeli Jews have incorporated Maharashtrian staples into their diet, such as using poha in the malida ceremony (Credit: Esther David)

On India's east coast, Machilipatnam, a little port town in Andhra Pradesh's Krishna district, and a few other nearby rural towns are home to the Bene Ephraim Jews, a population of a mere 50. Andhra's fiery food (Andhra Pradesh is India's largest producer of chillies) finds its way into the local Jewish cuisine, with spicy curries accompanying local Andhra dishes that fit into the Jewish tradition, such as tamarind rice, lemon rice, biryani, chicken with gongura (tangy roselle leaves), sambhar, chutneys and a sweet called bobbatlu (a flat, round wheat envelope with a sweet lentil filling).

And in India's north-east, the Bnei Menashe Jews in Manipur and Mizoram rely on rice – which is a local staple and eaten for all meals, including breakfast – and accompaniments cooked with fiery red or green chillies as is the local practice. These include such dishes as bamboo-cooked fish, bamboo shoot sauce, a variety of greens including colocasia stir fry and mustard leaves, otenga (a dish made with elephant apple), rice puris (fried puffed bread) and even an egg chutney and rice pudding made with local black rice.

Along with recipes, David's book also documents how Jews of each region celebrate Jewish festivals and traditions (Shabbat, Rosh Hashanah, Yom Kippur, Passover, Hanukkah and others) and have adopted cultural aspects from the local communities, such as mehendi (henna designs traditionally drawn on the bride's – and other women's – hands and legs during a Hindu wedding) and the wearing of saris and bangles.

For David, travelling from community to community, and faced with language and geographical differences, it was the similarities that stood out.

"It was both surprising and heartening at the same time," she said. "Indian Jews are united by their food heritage."

---

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN #The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

AS IT HAPPENED

Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors

The Debate

Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

BBC

We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood – Chloe Caldwell

In early 2020, just three months into a new job, Jessie, a 28-year-old editor in New York City, fainted at work. They knew their period was probably going to start that day, and that they’d likely endure some pain, but they needed to be at the office to film a video – especially because their team was short-staffed.

They decided not to call in sick. “I just don’t think [a period] counts as a sickness,” they say.

So, when Jessie began feeling pain – intense cramping in their abdomen and lower back – they took ibuprofen and tried to get back to work. But within 15 minutes, their body seemed heavy and tense, and they felt weak. “I was blacking out,” says Jessie. “Everything was blurry, and I couldn’t really respond.” They were helped to a couch, where they lay in the foetal position, until a health-and-safety officer passed by and sent them to hospital in an ambulance.

Jessie did not want – or need – an ambulance; they simply wanted to go home and lie down. If Jessie had had an employer-sponsored entitlement, they say, they would feel more comfortable taking time off or working from home when they’re in pain. 

This benefit does exist for employees at some companies – it’s called ‘menstrual leave’. It allows workers who experience painful menstrual or menopause symptoms options for remote work and a set number of paid-leave days every year, on top of federally mandated paid vacation or sick leave.

Menstrual leave has existed in various forms around the world for at least a century: the Soviet Union introduced a national policy in 1922, Japan in 1947 and Indonesia in 1948. But it’s still rare in many large global economies, including the US, where Jessie lives. Now, however, a movement endorsing it is growing, as more and more companies around the world are starting to introduce the benefit.

If widely introduced, women, transgender and non-binary workers who menstruate stand to gain: they would have direct pathways to rest when they need it most, be happier and more productive at work as a result and find it easier to remain in the labour market. Yet, since menstrual leave has entered the global zeitgeist, some of its critics have argued that the benefit is unfair, or that it could further stigmatise people with periods. Does menstrual leave help or hinder workers who struggle without the leave they feel they need?

‘We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work’

Menstrual-related symptoms vary from person to person. While some women cruise through their monthly cycle, others – particularly those with conditions like endometriosis or premenstrual dysphoric disorder (PMDD) – experience a range of taxing side-effects. These often include cramps, back aches and migraines, which researchers cite as some of the most common causes of pain for women of reproductive age.

Most women try to push through and go to work, anyway. This is often because they feel reluctant to disclose menstrual-related symptoms to their superiors, for fear of being perceived as weak or incapable of doing their jobs, says Gabrielle Golding, a senior lecturer at South Australia’s Adelaide Law School.

Results from a 2021 survey from the Victorian Women’s Trust and Circle In, an HR software provider based in Melbourne, Australia, showed 70% of the 700 participants didn’t feel comfortable talking to their managers about how they could accommodate their menopausal symptoms (which often include heavy periods); 83% said their work was negatively affected as a result. And this tends to be “exacerbated in the absence of a menstrual leave scheme”, adds Golding – with dire knock-on effects, often prompting women to ignore their physical and mental health.

Working through the pain also spells bad news for employers, because this presenteeism accounts for an average of nine days of lost productivity per person each year, according to a 2019 Radboud University survey of 32,748 women living in The Netherlands. The authors suggest this makes menstruation a workplace issue.

Chloe Caldwell, author of menstrual memoir The Red Zone: A Love Story, says she often “white knuckled” her way through jobs as a barista and waitress in her 20s, which led to her own normalisation of the rage, anxiety and excruciating cramps she experienced monthly. It was only after “fainting a few times” in 2017 that she was finally diagnosed with PMDD – a particularly severe form of premenstrual syndrome – and able to access proper medical treatment.

New York-based Caldwell, now 36, believes that in the US particularly, the idea workers should suppress their needs is an effect of American hustle culture. “We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood,” she says.

A menstrual-leave policy, says Golding, gives employees like Caldwell, who might otherwise deny or internalise their suffering, a direct, employer-endorsed pathway to rest.

Feeling ‘deeply respected’

The idea of introducing these policies is spreading in some countries that haven’t traditionally offered support for menstruating employees.

Australia is among the places prioritising this benefit. This is in part by necessity; as the Australian labour market has contracted due to the pandemic, businesses across the board are looking for ways to retain their talent, and period leave is a desired perk that may help keep workers loyal and engaged.

Some leaders report when workers experiencing periods or menopause are supported, they're happier and more productive (Credit: Getty Images)

But increasing interest in menstrual leave is also tied up in broader cultural shifts around reproductive health, which have been in motion since before the pandemic, says Mary Crooks, executive director of the Victorian Women’s Trust, in Melbourne. For instance, menstrual products have been exempt from the country’s Goods and Services Tax (GST) since January 2019; additionally, some public schools are supplying free pads and tampons to reduce female student absenteeism. And the federal government just announced a AUD$58m (£33m; $42.4m) national action plan to expand endometriosis treatment. 

Crooks introduced 12 days of menstrual and menopause leave at her gender-equality agency in 2016, after running a survey of roughly 3,500 people with periods the year before, which showed the number one concern for respondents (58%) was finding time to rest. The organisation has since published a menstrual leave template, alongside other resources, to help others across all sectors do the same (recent examples include the not-for-profit Australian Diver Accreditation Scheme and superannuation fund Future Super). And Crooks says the number of inbound inquiries the Trust receives from businesses hoping to deploy period leave has skyrocketed. 

Lucy, a 28-year-old communications manager from Melbourne, experienced the benefits of these policies first-hand after joining an organisation with menstrual leave in May 2021. Even though she doesn’t require time off every month, Lucy has used the policy a few times on her first day of menstruation, when she experiences “very bad cramping”, which, coupled with waves of fatigue and bouts of depression, can make “concentration difficult”.

Her employer’s plan, which offers flexible working arrangements and 12 extra days of paid period leave each year, has built a culture of “trust and good faith”, she says. It’s this notion – “that you are the expert on your own body, your own needs, your own life” – that drives her to take time and recover when she needs it.

Access to menstrual leave has also motivated Lucy to work harder when she’s on the clock – and made her more likely to recommend her workplace to others. Where in past jobs she’s felt the pressure to soldier on at work, now Lucy feels “deeply respected”, she says, “not just as a pair of arms and legs there to work, but as a whole person”.

Employers themselves report seeing benefits from introducing menstrual leave. Kristy Chong, the CEO of Modibodi, a period-underwear company based in Balmain, Australia, has no regrets since introducing 10 days of paid period leave for her staff in May last year. She says trust among managers and workers has increased, employees seem more productive than before and the benefit has helped position Modibodi as an attractive place to work.

“By supporting women with these policies,” she says, “you empower them to actually want to be at work and to put their best forward.”

By supporting women with these policies, you empower them to actually want to be at work and to put their best forward – Kristy Chong

Menstrual leave policies are widely perceived as expensive, however – particularly by critics of these schemes, who often cite employer costs, incurred when paying people who are on leave, as reason to disregard them. Yet Marian Baird, a professor of gender and employment relations at the University of Sydney’s Business School, says companies will likely be paid back in spades for introducing a policy. “If you do provide the right [services], women's productivity increases, their commitment and loyalty increases, and there are benefits to the firm.”

Any financial burdens have been well worth it for the Victorian Women’s Trust, says Crooks. In the five-plus years she’s been offering menstrual leave, uptake has averaged six days per staff member annually. It’s the Trust’s mission to empower women, but there's also a reward for doing so: the employers who create better accommodations for women at work will distinguish themselves from those who don’t, she believes.

The complications

Even amid the increasing momentum behind menstrual leave, however, these policies are still complicated, and draw their sceptics. Particularly, some critics fear modern iterations of period leave meant to reduce menstrual taboos and enhance employee experience could hinder gender equality in the workplace, since employees who menstruate would be treated differently than those who don’t.

The essentialisation of women’s bodies “could fuel harmful stereotypes that [they] are less worthy or reliable employees”, says Golding, or incapable of working while menstruating – when that is far from universal. Melissa Dobman, an organisational psychologist and the author of Yes, You Can Talk About Mental Health at Work, also fears women could be branded as too “emotional” if they discuss their menstrual symptoms in the office, even though that kind of “vulnerability is actually a good thing for a leader” to demonstrate.

Moreover, even if menstrual-leave policies are implemented, workers have to feel like they’re in a culturally permissive-enough environment to take advantage of them, says Golding, citing historical cases around the world where uptake is low, like in Japan. Even those who are covered may avoid taking leave due to the associated “shame and stigma”, she says, or the idea that it could stymie their careers – that is, unless they feel their employers truly support them. This involves company leaders, especially those in male-dominated industries, “signalling through word and action” that the policies are there to be used, says Baird, and employees like Lucy, who have taken days off, speaking openly about their experiences.

Even if period leave is implemented, some workers – particularly those in the service sector – may be left behind (Credit: Getty Images)

The expansion of remote work may also play a role in how willing or unwilling a worker may be to take up this policy – even in an environment where they feel supported. Women may “choose to ‘push through’ and continue working from home”, adds Golding, “rather than taking a day's leave” and risk having to disclose their situation to the higher ups. 

And although these policies might benefit the workers who decide to use them, corporate perks – like paid menstrual leave or the ability to work from home – are not afforded universally. Service workers with intense periods, who spend full days on their feet, are forced to choose between a day off and a pay cheque. Golding believes this inequality must be fixed systemically: “A right to paid menstrual leave, which is mandated in a broadly applicable statute, would mean that women from a vast array of socio-economic backgrounds would be afforded the opportunity to take leave.”

‘It would have been a different kind of life’ 

Despite the issues complicating menstrual leave, Baird believes if employers don’t accommodate people with periods, workers with particularly debilitating symptoms could drop out of the labour market altogether. 

For instance, employees experiencing menopause are at significant risk of leaving their jobs, according a 2021 study published by the UK’s Standard Chartered Bank. The report showed 25% of the 2,400 participants said their symptoms, along with a lack of awareness and support from employers and colleagues, made them more likely to quit. Another 22% said the same factors made them more likely to retire altogether. 

And although Golding believes concerns around gender equity are legitimate, she also feels the trend, which she says is “gathering momentum” in Australia and around the world, will carry more positive outcomes – even if policies fail to manifest at the federal level. “Putting it colloquially,” she says, “the good will outweigh the bad.”

The uptick in companies offering voluntary menstrual leave policies is a good sign, agrees Crooks. And Baird thinks moves like the ones in Australia can have positive ripple effects on a global scale, too. This is especially the case as millennial and Gen Z workers with periods are increasingly more outspoken than their forebears, she says, and businesses facing labour shortages are looking “to offer policies that can attract and retain smart, young female workers”.

Back in New York, Caldwell, like Jessie, can’t help imagining a scenario where she had access to paid menstrual leave at her workplaces. “I think I would've learned much earlier to take care of myself and that I didn't have to deny my bodily function,” she says. “It really could have transformed the way I thought about myself. It would've been a different kind of life.”

Jessie’s and Lucy’s surnames have been withheld for privacy

New York Times - World

In Northern Ireland, Divided Unionists Leave an Opening for Nationalists

Advertisement

Supported by

But Sinn Fein, which is leading in polls ahead of next week’s elections, hasn’t focused its campaign on unification with Ireland.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Mark Landler

CARRICKFERGUS, Northern Ireland — The sun was setting over the tidy, red brick homes in a Protestant neighborhood outside Belfast when two candidates for Northern Ireland’s legislature came to knock on doors on a recent evening. It might as well have been setting on the pro-unionist dreams of the residents.

“It’s changed times now,” said Brian Gow, 69, as he contemplated the growing odds that the Irish nationalist party, Sinn Fein, would win the most seats in parliamentary elections on Thursday.

That would represent an extraordinary coming-of-age for a political party that many outside Ireland still associate with years of paramilitary violence. It would also be a momentous shift in Northern Ireland, one that could upend the power-sharing arrangements that have kept a fragile peace for two decades.

Yet for all of the freighted symbolism, Mr. Gow and his wife, Alison, greeted the prospect of a Sinn Fein victory with relative equanimity.

“There’s no way I would vote Sinn Fein,” said Mrs. Gow, 66, who, like her husband, is a die-hard supporter of the Democratic Unionist Party, which favors Northern Ireland’s current status as part of the United Kingdom. “But if they’re committed to serving everyone equally, people will have to live with it.”

That would be music to the ears of Sinn Fein’s leaders. In polls this past week, they held a lead of two to six percentage points over the D.U.P., running a campaign that emphasizes kitchen-table concerns like the high cost of living and the need for better health care — and that plays down the party’s ideological commitment to Irish unification, a legacy of its ties to the Irish Republican Army.

Irish unification, party leaders say, is an over-the-horizon issue, over which Sinn Fein has limited control. It is up to the British government to call a referendum on whether Northern Ireland should stay part of the United Kingdom or join the Republic of Ireland.

The only immediate effect of a Sinn Fein victory would be the right to name the first minister in the next government. The unionists, who have splintered into three parties, could still end up with the largest bloc of votes, according to political analysts.

“I hope that political unionism, when they meet this democratic test next week, will accept the vote from the people, no matter what that is,” said John Finucane, a Sinn Fein member of the British Parliament who is running the party’s campaign. “To paint this in an us-versus-them context, post election, is potentially dangerous.”

A lawyer and rugby player, Mr. Finucane, 42, knows the horrors of Northern Ireland’s past firsthand. When he was 8, he watched from under a table while masked gunmen killed his father, Pat Finucane, a prominent Catholic lawyer. The murder, in which loyalist paramilitaries colluded with British security forces, was one of the most notorious of the 30 years of violence known as the Troubles.

Pat Finucane’s photograph still hangs over his son’s desk — a poignant reminder of why a Sinn Fein victory would mean more than just better health care. In the United States, where many in the Irish diaspora embrace the nationalist cause, the party’s supporters frame the stakes more dramatically.

Before St. Patrick’s Day, they took out ads in The New York Times and other newspapers that promised “Irish unity in our time” and called on the Irish government to “plan, prepare and advocate for Irish unity, as provided for in the Good Friday Agreement,” the 1998 peace accord that ended sectarian violence in the North.

“If Sinn Fein are the largest party, the focus will immediately turn to their calls for a border poll” to determine whether a majority of people favor Irish unity, said Gordon Lyons, a Democratic Unionist who represents Carrickfergus. “What people want to avoid is the division, the arguments, and the rancor that would come from that.”

But it is the Democratic Unionists who are laying the groundwork for the rancor. They have warned they will refuse to take part in a government with a Sinn Fein first minister. The party pulled its own first minister from the government in February in a dispute over the North’s trade status since Brexit, which is governed by a legal construct known as the Northern Ireland Protocol.

Unionists complain that the protocol, which requires border checks on goods passing from mainland Britain to Northern Ireland, has driven a wedge between the North and the rest of the United Kingdom. They are pressuring Prime Minister Boris Johnson to overhaul the arrangement, which he negotiated with the European Union.

Mr. Johnson seems poised to do so. His government is readying legislation, which could be introduced days after the election, that would throw out parts of the protocol. Critics warn it could prompt a clash with Brussels and jeopardize the hard-won peace of the Good Friday Agreement.

But public opinion polls suggest the protocol is not a high priority for most voters in Northern Ireland, even many unionists. Some economists contend that the North’s hybrid trade status is an advantage, giving it dual access to markets in mainland Britain and the European Union.

The issue did not come up much on a recent evening of canvassing by two candidates for the Alliance Party, which presents itself as a centrist alternative to Sinn Fein and the D.U.P. “People see it as the parties fighting over flags and the border, not the bread-and-butter issues that affect people’s everyday lives,” said one of them, Danny Donnelly.

The D.U.P., opponents say, is exploiting the protocol — despite its numbingly complicated details — particularly in loyalist strongholds, where posters warn that residents will “NEVER accept a border in the Irish Sea!”

“There’s no way you can tell me that a kid with a petrol bomb in his hand is aggrieved at the finer points of an international trade agreement between the E.U. and the British government,” Mr. Finucane said, referring to fiery clashes last year between young protesters and the police in Belfast.

Still, even if the protocol has little tangible effect on daily lives, it does carry symbolic weight for those who have felt cast adrift from Britain since Brexit. Though Protestants remain a bare plurality of the population in the North, the Catholic population is growing faster and is poised to overtake them.

While the connection between religion and national identification is not automatic — some Northern Ireland Catholics view themselves as British, not Irish — it has added to the belief among unionists that the North and South will inevitably move closer together, and that their links to London will inevitably fray.

“We’re still part of the U.K.,” Mr. Gow said, “but we’re not being treated that way.”

For that, he blames the D.U.P. rather than Sinn Fein. The party signed off on the deal that Mr. Johnson struck with Brussels and now wants to unravel. Then it pulled out of the government, which he viewed as a political stunt that betrayed its 50-year history as a responsible voice for unionists in Belfast and London.

The divisions within the party, which also faces a challenge from a right-wing party, the Traditionalist Unionist Voice, are so deep that some say the entire unionist movement may need a reset.

“There is a stream of thought in unionism that maybe everything needs to crash and burn before we can get a proper new unionist movement that unites everybody,” said David Campbell, the chairman of the Loyalist Communities Council, which represents a group of pro-union paramilitary groups.

Mr. Lyons pointed out that the D.U.P. had managed to get the British government to commit to overhauling the protocol. He predicted that unionist voters — even those demoralized by Brexit — would return to the fold rather than risk letting Sinn Fein seize the mantle of the largest party.

Whatever the result, history has moved on around Belfast. Kevin Mallon, 40, a shopkeeper on the bustling Falls Road, a Catholic stronghold, said nationalists were more interested in economic prosperity than in uniting with the South, even if that idea still holds atavistic appeal.

Thomas Knox, 52, a house painter and decorator who is Catholic, nursed a pint in the Royal British Legion, a bar in the nearby town of Larne once frequented by British police and soldiers. A decade ago, he said, he would not have felt comfortable walking into the place.

“Those days are long gone,” Mr. Knox said.

Advertisement

France24 - Monde

Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

La chronique de l’éco

Le raid d'Elon Musk sur Twitter

BBC

SANS TITRE

(Credit: CineEuropa)

1. Happening

Audrey Diwan's compelling drama is set in France in 1963, but the subject matter is as topical as it ever was. Based on a memoir by Annie Ernaux, Happening (or L'événement, to use its French title) revolves around Anne (Anamaria Vartolomei), a promising working-class student. After she becomes pregnant following a one-night stand, she is determined to have an abortion, despite the procedure then being outlawed in France. But she soon realises no one will help her, and quite a few people will stand in her way. The winner of the top prize at last year's Venice Film Festival, Happening "captures the wrenching loneliness that can come with terminating an unwanted pregnancy", says Shirley Li at The Atlantic, "and how judgement of such a choice can be even more crushing than the possibility of breaking an unjust law."

Released on 6 May in the US and Canada, and on 26 May in Denmark

(Credit: Disney)

2. Chip 'n Dale: Rescue Rangers

Chip 'n Dale: Rescue Rangers was a late-80s and early-90s Disney Channel series about two chipmunks who ran their own detective agency. Their speciality: cases "too small" for the police to solve. Considering how lucrative the nostalgia market is, it's no surprise that the crime-busting chipmunks now have their own feature film on Disney+, 30 years after the series ended. It's no surprise, either, that the animated characters have been placed in a live-action setting, just as Tom and Jerry were in their 2021 film. What is surprising is that Chip and Dale (voiced by John Mulaney and Andy Samberg) are no longer detectives, but washed-up actors who starred in the TV series decades ago. Directed by Akiva Schaffer (Pop Star: Never Stop Never Stopping), the film is a postmodern, self-referential adventure with a cameo appearance from Roger Rabbit, and jokes about reboots and different animation styles. A smug travesty... or the new Who Framed Roger Rabbit? 

Released on Disney+ on 20 May

(Credit: Signature Entertainment)

3. Elizabeth: A Portrait in Parts

Released to coincide with the Queen's Platinum Jubilee celebrations, Elizabeth: A Portrait in Parts is a documentary about the 96-year-old monarch's 70-year reign. That would be an intimidating subject for most film-makers, but Roger Michell, who died last year, had just directed Nothing Like a Dame, featuring Judi Dench, Maggie Smith, Joan Plowright and Eileen Atkins, so he had experience with titled British national treasures of a certain age. "Couched in fondness and gentle irreverence, his impressionistic archive footage documentary offers whimsical reflections on a lifetime of duty and service," says Allan Hunter at Screen International. "It presents a wistful remembrance of seven decades of prime ministers and parades, parties and premieres, portraits painted, garden parties attended, plaques unveiled and trees planted." 

Released on 27 May in UK cinemas, and 1 June on Prime Video

(Credit: Bad Seed Ltd)

4. This Much I Know to Be True

Andrew Dominik, the director of The Assassination of Jesse James by The Coward Robert Ford, has already made a documentary about Nick Cave: One More Time with Feeling, which was released in 2016. Six years on, the sequel is a performance film in which Cave and his multi-instrumentalist right-hand man, Warren Ellis, run through some yearning ballads from their last two albums, Ghosteen and Carnage. The performances are spellbinding, but the documentary is just as entertaining in the interludes between songs, in which Cave talks with affectionate exasperation about Ellis's mad-professor musical arrangements and shows off a set of ceramic figurines he has sculpted of the Devil. "It's his [Dominik’s] obvious respect for them as artists that makes both of his Cave music docs so satisfying," writes David Rooney in The Hollywood Reporter, "beguiling in their sound, of course, but no less so in their breathtaking visuals and their rivetingly intimate personal access."

Released internationally on 11 May

(Credit: 20th Century Studios)

5. The Bob's Burgers Movie

After 12 seasons and more than 200 episodes, the much-loved animated sitcom finally makes it to the big screen. (Actually, that's not a ridiculously long wait – The Simpsons had been going for 18 years before it got its own spin-off film). In The Bob's Burgers Movie, a huge sinkhole opens in the street in front of the Belcher family's fast-food restaurant, so the intrepid children (voiced by Dan Mintz, Eugene Mirman and Kristen Schaal) investigate. Loren Bouchard, the series' creator, promises a "musical comedy mystery adventure" that retains the programme’s warmth and quickfire humour. "We talked about [streaming] as it pertains to the movie," he told Entertainment Weekly, "[but] Bob's is already on TV... we're excited about Bob's the movie being seen in the theatre, in the dark with other people, because that's something we’ve never been able to do before. That's the main course that we're delivering to people, in this case."

Released internationally on 27 May

(Credit: Vertigo Releasing)

6. Benediction

In the opening scenes of Benediction, Siegfried Sassoon goes to France to fight in World War One. It is a war "he will survive, but never escape," writes David Ehrlich of Indiewire. Terence Davies' sensitive biopic covers Sassoon's fame as a writer, his brief meeting with the World War One's other leading poet, Wilfred Owen (Matthew Tennyson), and his relationship with Ivor Novello (Jeremy Irvine), among other men, at a time when homosexuality was illegal. Jack Lowden stars as the young Sassoon, and Peter Capaldi plays his older self, in a drama that has been hailed as one of the veteran writer-director's finest accomplishments. "Davies has once again made a film that feels like the work of someone flaying their soul onscreen," says Ehrlich. "This is a film that trembles with a need for redemption that never comes, and the urgency of that search is palpable enough that you can feel it first-hand."

Released on 13 May in Ireland, 20 May in the UK, and 3 June in the US

(Credit: Marvel Studios)

7. Doctor Strange in the Multiverse of Madness

Marvel's latest blockbuster has the Sorcerer Supreme (Benedict Cumberbatch) venturing beyond our own universe and into countless other realities, where he and Scarlet Witch/ Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) meet various versions of themselves. The film's director, Sam Raimi, is best known for The Evil Dead, and the Spider-Man trilogy starring Tobey Maguire, so who better to put horror and superheroes into one film? DSITMOM is "spooky at some times and scary at others," Raimi told Fandango. "It's unknown what you'll find in the multiverse. It's within that unknown that suspense and darkness exists... Plus, Doctor Strange in the comics has always dealt in universes and dimensions that were quite spooky, so we tried to bring some of that into this film."

Released internationally on 6 May

(Credit: Paramount Pictures)

8. Top Gun: Maverick

It's been delayed and delayed and delayed again, but Top Gun: Maverick is flying into cinemas at last, exactly four years after shooting began in May 2018. In the first Top Gun film, which came out back in 1986, Tom Cruise starred as Pete "Maverick" Mitchell, a fighter pilot in the US Navy. All these years later, Mitchell is given the job of training a new batch of pilots, including "Rooster" Bradshaw (Miles Teller), the bitter son of his old buddy "Goose", who was killed in Top Gun. Val Kilmer is back as "Iceman" Kazansky, now a four-star general, and Jon Hamm joins the cast as an admiral called "Cyclone", so maybe the film will explain why Navy pilots all have superhero nicknames. Probably not, though. What we can expect are lots of vertigo-inducing supersonic flight sequences, and magazine-worthy shots of Cruise on the runway in his Aviator shades. Altogether now: "I feel the need, the need for speed."

Released internationally on 27 May

(Credit: Signature Entertainment/ Mer Film)

9. The Innocents

In this spine-tingling Norwegian chiller from Eskil Vogt (co-writer of the Oscar-nominated The Worst Person in the World), nine-year-old Ida (Rakel Lenora Fløttum) moves with her autistic big sister Anna (Alva Brynsmo Ramstad) to a high-rise estate beside a forest. She is pleased to meet two resident children, Ben (Sam Ashraf) and Aisha (Mina Yasmin Bremseth Asheim). But the four new friends start to develop telepathic and telekinetic powers. Michael Gingold at Rue Morgue says that The Innocents is "the most chilling, deeply unsettling horror film so far this year, evoking psychological disturbances that will crawl around in your mind for a while after you see it. Yet it is also, in certain ways, one of the most subtle ... [in that] it eschews big effects blowouts and showy filmmaking tricks in favour of getting to the emotional core of the subject."

Released on 5 May in Singapore, 13 May in the US, and 20 May in the UK and Ireland

(Credit: Universal Pictures)

10. Firestarter

One of two horror films about psychic-powered children to be released this month, Firestarter is adapted from Stephen King's 1980 novel, and produced by Blumhouse (Paranormal Activity, Get Out). It's the story of Charlene "Charlie" McGee (Ryan Kiera Armstrong), a girl with "pyrokinesis": whenever she gets upset, things burst into flames. The previous adaptation came out in 1984, with Drew Barrymore in the title role. But the new film's director, Keith Thomas, believes that there was room for improvement. "The book's super rich," he told ComicBook.com. "There's a lot of stuff that's in the book that isn't in the original film... I feel like there's a visceral quality to the story that I didn't see in the 80s version, a rawness that I think is there in the book."

Released internationally on 13 May

(Credit: A24)

11.  Men

Alex Garland, the writer-director of Annihilation and Ex Machina, and the screenwriter of Sunshine and 28 Days Later, moves away from science fiction and into folk horror. "It's the horror of rural England," Garland tells Empire. "It's certain kinds of churches, certain kinds of forest – the shadows within dark green." Jessie Buckley stars as a young widow who goes on holiday to a village in the countryside after the death of her husband. The twist is that there don't seem to be any other women in the area – and all the local men are played by Rory Kinnear in a variety of different wigs. From Kind Hearts and Coronets to The Nutty Professor, it's the kind of gimmick that tends to be used in comedies rather than horror films. Can Garland's comment on toxic masculinity succeed in being more scary than silly?

Released on 20 May in the US and Canada, and on 1 June in the UK and Ireland

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

New York Times - World

Ukrainian Official Outlines Intentional Ambiguity on Strikes Inside Russia

Advertisement

Supported by

The strikes have been one of the most intriguing, and opaque, new elements of the recent fighting. But when it comes to confirming their origins, “we don’t say yes and we don’t say no,’’ said the official.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Andrew E. Kramer

KYIV, Ukraine — A fuel depot in Russia burst into flames, moments after surveillance video captured the bright streaks of rockets fired from low-flying helicopters. A fire broke out at a military research institute near Moscow. Additional fuel tanks have exploded.

These and other similar attacks in Russia have been some of the most intriguing, and opaque, military developments in the last month of the war. If carried out by Ukraine, they represent acts of once nearly unimaginable audacity; one of them prompted the first air raid siren on Russian soil since World War II.

Russia has accused Ukraine of carrying out the helicopter strike and military analysts have suggested that Ukrainian sabotage is very likely responsible for the other fires. Ukraine, for its part, has made no official admissions but instead has winked at the possibility of its involvement, with one official suggesting the fires were just Russia’s bad “karma.”

Now, a senior Ukrainian official has described in the clearest terms yet his government’s policy on strikes inside Russia, calling it one of strategic ambiguity.

“We don’t confirm, and we don’t deny,” said the official, Oleksei Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky’s chief of staff.

Mr. Arestovych, in an interview, compared the approach to Israel’s longstanding policy of ambiguity on nuclear arms, another issue of extraordinary geopolitical sensitivity.

“After what has been happening, officially we don’t say yes and we don’t say no, just like Israel,” he said.

Any escalation of attacks on Russia by Ukraine could have far-reaching implications, perhaps influencing public opinion about the war in Russia, or inflaming the Kremlin to the point of escalating its own strikes.

If Western weaponry were deployed in striking Russia, it would fuel Russian propaganda that blames the West for the war and enhance the possibility that the conflict could spill past Russia and Ukraine’s borders.

The fires at Russian military sites, beginning with the April 1 helicopter assault on the fuel depot in Belgorod, about 15 miles from the Ukrainian border, have injected a new element into the military equation of the war. They raise the possibility that Russia, after weeks of inflicting devastating damage in Ukraine, might start to suffer losses on its own land.

The strikes come in two forms: the clear military attack with low-flying helicopters near the border, and sabotage deeper inside Russia.

Russian and Ukrainian media reports have attributed a dozen or so blazes to strikes or sabotage. In addition to the helicopter strike there have been at least three other fires at military sites that seem suspicious, and which military analysts have said were very likely set intentionally.

And while some fires point clearly to an assault or an act of sabotage — such as the two fires that broke out in quick succession at fuel tanks in Bryansk on April 25 — others have remained inscrutable, with neither Russia nor Ukraine suggesting a relation to the war.

The incidents have stirred debate over whether a wider set of targets in Russia may drive home to the Russian people that the war, seen for now only on television and filtered through state propaganda, has a cost at home.

Alternatively, the fires and explosions might cause Russians to rally around the flag in ways damaging to Ukraine, such as in building support for a general mobilization in Russia. That would enable the Kremlin to dispatch more soldiers to the battlefields, despite heavy losses so far.

Ukrainian officials, for their part, have hinted at their involvement with dark humor.

A deputy interior minister, Anton Gerashchenko, posted on Twitter a “no smoking” sign beside a picture of the fuel depots in Bryansk engulfed in flame.

Kyiv has also signaled that any counterattacks in Russia are simply part of a war Russia started, and asked, perhaps fatalistically, what more could Russia do to Ukraine? After all, the Russian army is already engaged in a full-scale assault.

“If you decided to attack another country, commit mass murder, crush peaceful people with tanks, and to support murder using warehouses in your region, then sooner or later the time will come to repay that debt,” said Mykhailo Podolyak, a negotiator for President Volodymyr Zelesnky. “So, the disarmament of the killers’ warehouses in Belgorod and Voronezh regions is just a completely wholesome, natural process. Karma is a harsh thing.”

Mr. Arestovych’s comment on Ukrainian policy was the most forthright so far laying out the Ukrainian government’s position of ambiguity, even as officials in Kyiv have been openly suggesting Russians should expect a continuing spat of mysterious fires.

So far, Ukraine has received public support from Britain for directly attacking Russia, with James Heappey, an official in the Foreign Secretary’s Office, saying the strikes were “completely legitimate” given the role of fuel and ammunition depots in Russia’s invasion of Ukraine. Mr. Heappey also endorsed the use of British-supplied weaponry, saying its use to strike inside Russia was “not necessarily a problem.”

The Russian military, which has been firing missiles and artillery at Ukrainian cities and military targets including fuel depots, continuously for two months now, warned on April 13 against Ukraine striking back.

The ministry spokesman, Igor Konashenkov, told Russian news agencies that Russia would respond by targeting the Ukrainian leadership. “We see efforts at diversions and strikes by the Ukrainian military at objects in the Russian Federation,” he said. “If these instances continue, the Russian army will target decision making centers, including in Kyiv.”

Three major fires inside Russia followed that warning, including near Moscow, at a military research institute in the city of Tver.

In the Ukrainian military, the arson fires and helicopter assault into Russian territory have also served the purpose of lifting morale. Having seen the effectiveness of their small unit tactics against the Russian army in the battle for Kyiv in March, midlevel Ukrainian commanders have suggested continuing this strategy inside Russia.

“It will not end until we bring the war to Russia,” said the commander of a Ukrainian brigade, who asked that he be identified only by his nickname, Akula, because he was not authorized to speak publicly.

“It’s not a secret that the Russian people support the war, that it is not just Putin and the rest of the Russians are peaceful,” he said.

“We need to make Russian society fear” attacks on their own country to shift perceptions, he said. “They need to send people like me to Russia.”

Advertisement

France24 - Monde

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Publié le : 25/04/2022 - 17:30

Sébastian SEIBT Suivre

La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.

Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.

Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.

"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"

Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".

Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.

"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".

Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.

>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.

Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes

"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.

D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.

Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.

Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).

Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.

Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.

Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".

Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PANDÉMIE

Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan

Covid-19

Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

L'Humanité

Rugby. Les Bleues défient l’ogre anglais en finale des Six-Nations

Actu

Le XV de France affronte les Red Roses, ce samedi, pour le dernier match du tournoi des Six-Nations. À égalité de points, les deux équipes peuvent réaliser le Grand Chelem.

Nicolas Guillermin

L’heure de la « finale » tant attendue est arrivée. Depuis le stage de préparation au tournoi des Six-Nations, en Corse mi-février, la date du samedi 30 avril est marquée d’une croix dans le calendrier des Bleues.

Avec quatre victoires au compteur, remportées à chaque fois avec le bonus offensif, l’équipe de France de rugby est au rendez-vous qu’elle s’était fixé : défier l’Angleterre lors du dernier match de la compétition au stade Jean-Dauger à Bayonne (15 h 5, France 2) pour le titre et le Grand Chelem. Un crunch décisif entre deux équipes invaincues qui se disputent la suprématie sur le continent.

Comme les garçons, il y a quelques semaines, les Françaises ont la possibilité de décrocher leur sixième Grand Chelem, le premier depuis 2018. Mais l’adversaire s’annonce coriace. Invaincues depuis 22 rencontres, les Red Roses visent une troisième victoire consécutive dans le tournoi et ont fait forte impression depuis le début de la compétition.

Si les Anglaises possèdent autant de points au compteur (20) que les Bleues, la différence de points entre ceux inscrits et ceux encaissés (+ 116 contre + 248) donne une idée de la puissance des joueuses d’outre-Manche, numéro un mondial.

Des victoires ternies par de nombreuses fautes

«  Le plus dur reste à faire, reconnaît la capitaine Gaëlle Hermet (43 sélections). Ce sera une finale pour un Grand Chelem. Maintenant, il n’y a plus qu’à ! On va jouer devant un public incroyable à Bayonne. Toutes les conditions sont réunies. On sait à qui on aura affaire. Il faudra être au-dessus mentalement pour être en mesure de gagner ce match. »

Privilège de la programmation, la France, troisième nation mondiale, aura eu deux jours supplémentaires pour récupérer après avoir envoyé, vendredi 22 avril, un message mitigé aux tenantes du titre. Victorieuses du pays de Galles 33 à 5, le XV de France n’a pas réussi à se libérer et à remporter un succès éclatant, contrairement aux Anglaises qui ont atomisé l’Irlande (69-0) et ont clairement annoncé la couleur.

De trop nombreuses fautes de main et un essai encaissé à la dernière minute sont venus ternir une prestation loin d’être parfaite, à l’image des précédentes rencontres malgré les victoires. «  Il y a toujours cette frustration de la deuxième mi-temps où on n’arrive pas à mettre la marche avant pour aller scorer, reconnaît Jessy Trémoulière, demie d’ouverture. On s’était dit qu’il fallait gommer un peu tout ça et se lâcher. Des fautes de main nous ont coûté cher et surtout des fautes dans les rucks qui nous ont fait reculer dans notre camp. On est aussi là pour tenter des choses, pour s’amuser. On a vu que certaines avaient fonctionné en deuxième mi-temps, on a franchi, mais nous avons manqué de continuité derrière… »

«On essaie de créer une grosse cohésion »

Des combinaisons que les joueuses travaillent depuis deux mois. « On fait des semaines d’entraînement, on met des choses en place. À chaque fois, l’objectif, c’est d’essayer de passer ces paliers, de les valider par la prestation à l’entraînement, explique Annick Hayraud, la manager tricolore, Et après, bien évidemment, il faut que ça se retrouve en match. »

Le but est de retrouver les sensations et la confiance qui ont permis aux Bleues de battre l’Afrique du Sud (46-3), puis à deux reprises (38-13 et 29-7) les Black Ferns néo-zélandaises, championnes du monde en titre, fin 2021. «  On est un peu plus sur la réserve. (…) On veut retrouver ce plaisir, ce lâcher-prise, remontrer notre vrai visage, celui de la tournée d’automne », souligne la deuxième ligne Audrey Forlani (26 sélections). «  C’est un groupe qui se renouvelle, on essaie de mettre tout le monde au même niveau, de créer une grosse cohésion », explique, pour sa part, Romane Ménager, troisième ligne centre (27 sélections).

Pour les mener à la victoire, la manager des Bleues peut puiser dans son vécu. Le Grand Chelem, Annick Hayraud connaît. L’ancienne demie d’ouverture faisait partie de l’équipe vainqueur du premier Grand Chelem de l’histoire du XV de France féminin en 2002. Vingt ans plus tard, elle a l’occasion d’écrire une nouvelle page de l’histoire du rugby tricolore.

rugbytournoi des 6 nations
New York Times - World

Under Lockdown in China

By Agnes Chang, Amy Qin, Isabelle Qian and Amy Chang ChienApril 29, 2022

Weeks of confinement in Shanghai have fueled anger and anxiety about the cost of a “zero-Covid” strategy.

At the height of China’s worst Covid outbreak, the authorities in Shanghai took over gleaming high-rise office buildings and turned them into mass isolation centers. Floor after floor, room after room, the buildings were filled with people, their beds arranged in tight rows.

Those buildings, and the broader lockdown of Shanghai, reinforced the ruling Chinese Communist Party’s power to marshal resources in its quest to eliminate Covid. But they also fueled deep frustration with the government’s failures and overreach.

In eastern Shanghai, police officers in white protective suits clashed with angry residents who protested being pushed out of their homes when their buildings were being used as isolation sites.

Inside these centers, silence, privacy and even showers were in short supply. Yolanda Zhou, a Shanghai resident, said her 86-year-old grandfather had cried as he was sent to one such high-rise office building. “There were a lot of people in that environment, so he was quite fearful,” Ms. Zhou said.

The weeks-long lockdown in Shanghai, China’s largest city with 25 million people, is the most extensive the country has imposed in more than two years. Businesses and factories have shut, leaving the financial capital’s streets empty, a daily reminder of the heavy costs of the party’s “zero-Covid” policy.

‘Take in all who should be taken in’

Chinese leaders have enforced mass quarantines, urging officials to “take in all who should be taken in.” That meant anyone who tested positive would be sent to hospitals or isolation facilities set up in schools, exhibition centers and other public venues.

In western Shanghai, more than 100 people slept on cots crammed together in a converted office building. There were just four bathrooms, no showers and only one option at breakfast: plain bread.

Another site, in a convention center, contained thousands of beds arranged into zones that were demarcated by purple signs. Floodlights were kept on around the clock, forcing residents to use cardboard to block their harsh glare.

Leona Cheng, a student in her early 20s, said the nurses and doctors were so busy that it was hard to get any help. The lack of staffing also created dire living conditions.

The portable toilet stalls soon filled with so much human waste that Ms. Cheng said she stopped drinking water for several days so she wouldn’t have to use them as frequently.

The conditions were similar at an isolation site in a middle school in Shanghai’s Baoshan District.

Inside the gymnasium, people were lying on beds lined up about an arm’s length apart. In a hallway, garbage was piling up next to an occupied bed.

Across the city, barriers kept residents inside and forced others to stay out.

Many delivery drivers have been sleeping in tents on the street, unable to return to their own residential compounds because they had been locked down.

These drivers have been a lifeline for millions of residents confined to their homes, ferrying much-needed food, supplies and medicines at risk to their health and for very little pay.

‘We want to eat, we want to work!’

The hastily ordered lockdown caused widespread shortages of food and necessities and disrupted medical care for people with other illnesses. Residents responded with a rare outpouring of anger.

Videos of protests are rare on the Chinese internet, where government censors work around the clock to scrub dissent. But during the lockdown, a number of such videos were shared and viewed widely by Chinese social media users.

The Times found and analyzed three different angles of videos capturing a demonstration in late March in a community called Datang Huayuan, in Shanghai’s Baoshan District. In one video, a large group of people gathered outside. “We want supplies!” one woman yelled into a bullhorn. “We want to survive!” Videos of the incident have since been taken down from Weibo, the popular Twitter-like platform.

In some neighborhoods, government handouts have been inconsistent and sparse. Even the wealthiest residents scrambled for groceries. Many older residents who don’t use smartphones or online shopping apps have suddenly found themselves cut off from daily life — and sources of food.

Others protested the restrictions that prevented them from working even as they had to continue paying rent in one of the most expensive cities in the world. The Times analyzed and verified the location of another protest video, originally posted to Weibo, in which residents of Luoyang Sancun, a middle-class community in southwestern Shanghai, gathered outside and chanted in unison: “We want to eat, we want to work, we want the right to information!”

At times, altercations broke out between residents and government workers who had sealed the entrances to some apartment complexes using green metal fences.

People have pushed back with increasing intensity against what they see as authoritarian excess.

When Shanghai separated children from their families, parents organized online petitions, forcing officials to make concessions. When health workers fatally beat a corgi that they thought might have been infected, residents complained, prompting community workers to acknowledge that the killing had been excessive.

One night, four banners were strung up on a normally bustling road, giving voice to the city’s weariness, grief and anger. One banner listed people who had died after being denied care, and alluded to broader oppression. Another criticized Chinese censorship.

Photos of the banners circulated widely on Weibo and in private groups on WeChat, the Chinese messaging app, but were quickly censored. Gao Ming, a podcaster based in Shanghai, said that Chinese police asked him to delete a tweet containing photos of the banners. He refused.

“Oppose unlimited lockdown”

“People are dying”

“List of the dead”

“A nurse at Shanghai East Hospital, an asthma patient, a violin player, ...”

“A nurse at Shanghai East Hospital, ...”

“Wuhan, Shanghai, Fengxian, Ukraine, you and me”

“This content is in violation of rules and cannot be viewed.”

By the morning, the banners were gone.

‘The largest human rights deficit’

To stamp out signs of discontent, the authorities have turned to a proven playbook, flooding the internet with feel-good propaganda while erasing critical content.

State media outlets have posted videos highlighting the dedication of China’s health-care volunteers and showing patients at quarantine sites dancing to keep their spirits up. Censors raced to scrub videos and online discussions about food shortages.

But some Chinese internet users were able to stay one step ahead, and turned the propaganda on its head. Users began using the hashtag “the U.S. is the country with the largest human rights deficit” to voice their criticism of the government’s actions in Shanghai.

@用户名用户名用户名: #美国是最大的人权赤字国# 管好你自己吧,笑死了,今天我收到上海政府的物资了吗?没有。

@用户名用户名用户名: #the US is the country with the largest human rights deficit# Mind your own business. It’s ridiculous. Did I receive any handouts or supplies from the Shanghai government today? No.

@用户名 username: #美国是最大的人权赤字国# 哦,是吗?那上海啥时候百姓能解封呢?

@用户名 username: #the US is the country with the largest human rights deficit# Is that so? Then when can the lockdown in Shanghai be lifted?

@用名用名 user: #美国是最大的人权赤字国# 嗯嗯,我们虽然给人家门口贴封条,杀宠物,浪费医疗资源让更多急重症患者错失治疗,但我们统计死亡数字可是0呢!

@用名用名 user: #the US is the country with the largest human rights deficit# Right, so we seal people's front doors, kill pets, waste medical resources so that patients with acute and severe diseases are unable to get treatment, but our death toll is apparently zero!

The Whac-A-Mole game between censors and online users escalated with the emergence last week of “Voices of April,” a six-minute video that overlaid the voices of residents begging for help from officials and community workers against black-and-white aerial footage of Shanghai.

“This virus won’t kill you, but starvation will,” one man says.

““I’m frustrated that I can’t help you,” a neighborhood worker tells a resident. “If anything, I’m even more heartbroken than you are.”

Censors went into overdrive to pull down the video. But users persisted. They kept posting the video, over and over, reversing it, rotating it and embedding it in other videos.

For a brief moment, the wave of censorship even spurred fervent debates about freedom of speech.

Soon, those were censored, too.

Outbreak in Shanghai

‘I Just Want to Help’: Amid Chaos, Shanghai Residents Band Together April 26, 2022

Shanghai’s Low Covid Death Toll Revives Questions About China’s Numbers April 20, 2022

‘Too smelly to sleep’: Thirteen days in a Shanghai isolation facility April 15, 2022.

‘Totally Inhumane’: Child Separations Feed Anger in a Locked-Down Shanghai April 2, 2022

Li You and Alexandra Stevenson contributed research and reporting.

Advertisement

Site Index

Site Information Navigation

France24 - World

EU border agency chief offers resignation amid migrant 'pushback' reports

Issued on: 29/04/2022 - 13:23

NEWS WIRES

The head of the European Union's Frontex border agency, Fabrice Leggeri, has offered his resignation, French and German sources told AFP, with the body's board set to "examine" the move Friday. 

French official Leggeri had resigned "following an investigation into his management of the agency by Olaf," the European Anti-Fraud Office, the French source added, confirming press reports he was stepping down.

The agency's board has yet to accept his resignation.

"I can confirm that he has offered his resignation" which "opens the possibility of a new start" for Frontex, a German government spokesman said at a regular press conference.

Olaf's report into Leggeri, who has led Frontex since 2015, found he "did not follow procedures, was dishonest with the EU and managed staff badly," French magazine Le Point reported.

Frontex has repeatedly been accused by aid groups of practising illegal "pushbacks" of migrants after they make it across EU borders -- or of turning a blind eye when national authorities have done the same.

Greece's land and sea borders with Turkey have been a major focus of such allegations.

On Wednesday, an investigation by French daily Le Monde and Lighthouse Reports found that Frontex recorded pushbacks in Greek waters between March 2020 and September 2021 as "operations to prevent departures (towards Europe), carried out in Turkish waters".

Marked by repeated political scares over migrant arrivals in Europe, Leggeri's seven years as Frontex chief have coincided with a major increase in resources for the agency.

It is set to be reinforced to 10,000 staff watching the EU's external borders by 2027.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says

EYE ON AFRICA

Migration routes: UN organisations call for collective effort to save lives

Talking Europe

EU Commissioner for migration & asylum urges 'clarity' from UK over Channel crossings

BBC

It is the worst panorama ever for a clinician – María Jesús Pinazo

Lucrecia Ramón Barrera’s home, in the northern Argentine province of Santiago del Estero, hosts a menagerie. Several skinny dogs seek shade wherever they can. Two enormous pigs and a handful of piglets share their pen with fuzzy chicks. Dotted around the space are homemade wooden birdcages, each home to a tiny bird. And chickens run freely all around the property – including into the main house, where the 43-year-old Barrera and most of her six children sleep in a stick-topped structure that Barrera built herself. The chickens have free rein partly to keep them safe from foxes (not to mention the occasional puma that prowls around this rural zone).

It’s common for homes in this dusty area to be built without doors or roofs, without electricity and running water, and for inhabitants to share their homes with animals. Unfortunately these are ideal hiding conditions for the triatomine (also known as the ‘kissing bug’ or vinchuca locally).

Triatomines have an unpleasant modus operandi. The bugs crawl out at night to bite exposed skin, often on a sleeping human’s face, feeding on its victim’s blood. The triatomine also defecates or urinates near the bite, and when the victim scratches the bite, a single-celled parasite carried in the insect’s faeces enters the body.

The parasite in question, Trypanosoma cruzi, causes Chagas disease. A bite from a kissing bug carrying the parasite, while Barrera was asleep, is likely how she became infected.

Lucrecia Ramón Barrera’s home in a remote region of Argentina is a perfect breeding ground for the insect which carries Chagas (Credit: Christine Ro)

“I felt pain in my chest,” Barrera recalls of the onset of her symptoms. “I didn’t want food.” She’s feeling better now after a two-month course of antiparasitic drugs, and is grateful for the comprehensive medical and social support, all provided free of charge to Chagas patients by the Argentine government.

Periodic spraying of insecticide helps, which is happening in Barrera’s home today. The fumigation team is accompanied by a Chagas-specific social worker who can check on whether the family has enough food and money, and whether Barrera needs transport to a medical centre.

This level of support is unusual, both in Argentina and globally. Chagas disease has been called the most neglected of all the neglected tropical diseases. It causes about 10,000 deaths a year and affects seven million people worldwide, but few of those affected will ever receive treatment.

You might also like:

But the government in this pocket of Argentina, and health workers and researchers around the world, are trying to reverse the historical neglect of Chagas. They’re hoping to raise the profile of the disease while they lower its prevalence – and there are some reasons for optimism.

Periodic spraying of insecticide helps kill the bug and prevent Chagas from being passed on (Credit: Christine Ro)

Why Chagas disease is such a challenging foe

María Jesús Pinazo is an upbeat, perpetually smiling person, but it can be hard for anyone to stay positive when dealing with Chagas disease.

Chagas is fiendishly difficult to combat at every step: diagnosis, treatment and aftercare. Pinazo knows this well, as she’s spent her entire career caring for patients with Chagas disease and researching how to treat it.

First of all, diagnosis remains extremely challenging. One estimate is that fewer than 10% of people with the illness are actually diagnosed – and this may be a severe underestimate. Currently, diagnosis often requires several tests in a reference laboratory staffed by knowledgeable health workers, which simply isn’t feasible for the remote communities where many Chagas cases are found.

Many infected people quietly carry the infection without knowing, in some cases for up to 30 years if it doesn’t prove fatal earlier. The disease is a slow-moving time bomb, which can result in heart failure or gastrointestinal problems even decades after infection. Thus, it’s often referred to as la enfermedad silenciosa (‘the silent illness’).

For the few patients who do learn that they have Chagas disease, treatment options are dispiriting. There are only two drugs being used to treat the disease, which were developed through the veterinary industry in the 1970s. Side effects under treatment with the drug benznidazole, which currently lasts two months, can be intense. Many patients stop treatment early.

“We lack the ideal drug. It doesn’t exist,” says Oscar Ledesma Patiño, a pediatric specialist at the Chagas Centre in Santiago del Estero, who has been working on Chagas since the 1970s.

It’s hard for Pinazo to face patients and tell them that the only real option is to give them a drug they’ll need to take for 60 days, which may have awful adverse effects.

Even after an arduous treatment, doctors can’t even tell patients if they’ve been cured. “The immune system forgets this parasite,” Pinazo says. It can take eight to 10 years for tests to confirm that the parasite is truly gone for good.

“It is the worst panorama ever for a clinician,” says Pinazo.

The disease will persist as long as there is poverty and challenging living conditions (Credit: Christine Ro)

Ultimately, while research innovation and dogged prevention continue apace, much of the progress against Chagas comes down to political will, which can be very uneven. In some Argentinian provinces, some of the funds allocated to the disease aren’t even spent. The neglect and underuse of resources intensified during the Covid-19 pandemic as house-to-house spraying stopped in some areas but not others, and some healthcare workers were reassigned to manage the pandemic.

Santiago del Estero is unusually well-resourced when it comes to fighting Chagas, compared to neighbouring provinces. And despite the relatively high resources available in Santiago del Estero, the level of government attention to this disease still meets local resistance. One social worker reports having to visit an at-risk woman for two months before she finally agreed to let fumigators spray her house.

Beyond this particular hotspot, the disease is colonising new areas. Ezequiel José Zaidel, a cardiologist and coordinator of the Interamerican Society of Cardiology, gives the example of a 50-year-old woman hospitalised at his medical centre several weeks ago due to an extremely slow heartbeat. “She required an urgent pacemaker implantation,” Zaidel explains. The patient, who was born in rural Paraguay and moved to Buenos Aires as a teenager, recollected seeing kissing bugs in her mud home as a child. She also remembered that some of her aunts had died suddenly in Paraguay. “We then called the rest of the family and found Chagas disease in two sisters and one young niece born in Buenos Aires, who was sent to receive antiparasitic treatment.”

But it’s not always possible to trace family medical histories across borders. The disease has started to show up in Spain, the United States, and other countries with significant populations of migrants from Latin America.

Health workers in the US, for instance, are likely to be unfamiliar with Chagas. And there may be further barriers of language and migration status that complicate diagnosis and treatment.

Genetic manipulation of the kissing bug could block the development of the parasite

Progress in the fight against Chagas

Thankfully some hope is on the horizon. The technology already exists for the rapid tests that could transform diagnosis. These “would resolve a serious problem for us,” says Ledesma Patiño.

The non-profit Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDi)is funding a trial of rapid tests in Santiago del Estero. But they haven’t yet been rolled out at the national level, and the Chagas officials in Santiago del Estero are waiting for the green light from the national government. Trials need to be carried out first in each location, because the accuracy varies depending on the context (for instance, based on which species exist locally).

Better testing procedures will hopefully catch Chagas infections at an earlier stage, preventing discomfort and illness (Credit: Christine Ro)

DNDi has also been running clinical trials of shortened treatment regimens with benznidazole, though with relatively small samples thus far. While benznidazole is an imperfect tool to fight Chagas, it’s the best one currently available, so at least reducing the treatment period from two months to two weeks can make it easier to handle any side effects.

Of course, new drugs are needed as well, and Pinazo is hoping that alternatives will be found within six to eight years – although that may be optimistic. “We have to have it quickly,” she emphasises. “If not it is nonsense.”

As well, researchers have been sequencing the kissing bug’s microbiome to better understand the bacterial environment for transmission of the infection. Perhaps one day this could lead to genetic manipulation of the kissing bug, which could block the development of the parasite. This would reduce dependence on insecticides.

What’s helped has been a focus on certain groups at risk, such as pregnant women

For now, the combination of active testing, education and spraying of insecticides is clearly having an effect. According to Ledesma Patiño, the prevalence of Chagas infection within Santiago del Estero’s sampled blood tests has declined dramatically, from 30% in 2005 to 5% now.

What’s helped has been a focus on certain groups at risk, such as pregnant women. With improved control of insects, “mother-to-child transmission became the predominant way of infection”, Zaidel comments. For him, “active screening and treatment of newborns is a must, and can’t be interrupted due to political issues, pandemics, or anything”.

Recognising this, the health foundation Mundo Sano has a campaign called “Not a single baby with Chagas”, which works toward eliminating of transmission during pregnancy. And in the province of Santiago del Estero, every pregnant woman is tested for Chagas. If they’re found to have Chagas, their babies are also tested soon after birth.

One non-profit is trialling a rapid test which can find out if people are infected with Chagas disease (Credit: Christine Ro)

But for all the technical and scientific progress against Chagas, the disease will persist as long as there is poverty and challenging living conditions. Mundo Sano is recognising this with its programme of upgrading houses in at-risk areas of Santiago del Estero. This comes at the request of residents, and is part of a package of support which includes insecticide spraying and advice on house improvements to limit kissing bug refuges.

This kind of approach could help avert reinfection in Barrera’s home.

Until then, life will continue as normal for the family – listening to a battery-powered radio tied to a clothesline, drinking endless cups of mate, and sharing their living quarters with their many animals – while parasitic insects continue to burrow their way in.

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC FutureCultureWorklifeTravel and Reel delivered to your inbox every Friday. 

Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un adolescent retrouvé mort, sa mère mise en examen pour “délaissement aggravé”

Mardi 26 avril, les secours ont découvert le corps d’un adolescent dans l’appartement familial d’une cité de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Comme le fait savoir BFM TV ce 30 avril, les circonstances de sa mort n’ont pour l’heure pas été confirmées, mais la mère de la victime de 15 ans a été arrêtée et mise en examen. En effet, cette dernière, qui avait appelé les pompiers pour indiquer que son fils avait fait un malaise, est accusée de « délaissement aggravé ».

Pas de soins

C’est après un interrogatoire que la mère de famille a éveillé les doutes des enquêteurs, notamment quant à sa santé mentale ayant pu conduire à une responsabilité dans la mort du jeune homme. Une expertise psychiatrique devrait être réalisée pour examiner sa personnalité. Selon les premiers éléments du parquet, confirmés par BFM TV, l’état de santé de l’adolescent aurait été « dégradé », et sa mère aurait « fait en sorte qu’il ne reçoive pas les soins ». Quelques jours avant le drame, des policiers s’étaient rendus à l’appartement de la mère et du fils après une main courante déposée par le père de la victime, mais personne ne leur avait ouvert.

Seine-Saint-Denis : les dernières actualités

Tags antisémites et dégradations multiples : le lourd bilan de l’occupation de l’EHESS par des “étudiants”

Université Paris 8 : échauffourées entre des militants Reconquête!, Rassemblement national, et des antifas

Un espace réservé aux musulmans dans un cimetière en Seine-Saint-Denis

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Powerful blast at Kabul mosque kills at least 10 people

Issued on: 29/04/2022 - 17:18

NEWS WIRES

A powerful explosion ripped through a mosque in the Afghan capital of Kabul on Friday, killing at least 10 people and wounding more than 20, a Taliban spokesman said.

Hundreds of worshippers had gathered for prayers on the last Friday of the Muslim holy month of Ramadan and the Khalifa Aga Gul Jan Mosque was packed, said local residents, fearing the casualty toll could rise further.

The Taliban-appointed interior ministry spokesman, Mohammad Nafi Takor, could not provide more details and Taliban security men cordoned off the area. The source of the explosion was not immediately known and no one has claimed responsibility for the blast.

The explosion was so loud that the neighborhood of the mosque shook from the blast, the residents said, speaking on condition of anonymity, fearing for their own safety.

Ambulances raced to the site, driving up to the end of a narrow street in an eastern neighborhood of Kabul to reach the mosque, which belongs to Afghanistan’s majority Sunni Muslims.

Wahid, an Afghan in his 30s, said he was home when he heard about the blast and rushed to the mosque right away, knowing his brother was there. He recalled the scene of mayhem, the screams and shouts for help. He helped carry the wounded to ambulances.

“Everyone was crying and covered in blood,” Wahid said. “I was told my brother had been hurt."

The Associated Press spoke to Wahid outside the Italian-run EMERGENCY hospital, where he had gone to give blood, but Taliban guards cordoned off the hospital, denying access to everyone but the wounded. He finally found his brother, wounded in the arm and leg.

The hospital, which treats only the war-wounded, tweeted that its staff reported the facility has admitted at least “20 wounded people” following the explosion.

Javid, who appeared to be in his late 20s, said he was on his way to the mosque to join his brother and cousin who were already there, when he heard the explosion. He rushed to the scene.

“I was so afraid and ran there,” he said, adding that he had found both his brother and their cousin, slightly injured and released after treatment. The explosion was so powerful, Javid said the roof of the mosque collapsed.

Wahid and Javid would only give their first names to the AP, fearing for their own safety.

The explosion was the latest in a series of such blasts amid relentless attacks across the country. Similar attacks on mosques have recently targeted the country's minority Shiite Muslims and were claimed by the Islamic State group's regional affiliate, known as Islamic State in Khorasan Province or IS-K.

IS has stepped up its attacks across Afghanistan to become the primary enemy of the Taliban since their takeover of the country last August.

Last week, 33 Shiite worshippers died in the northern city of Mazar-e-Sharif, when a bomb struck their mosque and an adjacent religious school. IS has claimed responsibility for that attack.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan

Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan

L'Humanité

Alex Caizergues, le Français le plus rapide au monde

Actu

L’athlète natif de la Camargue est le plus titré de sa discipline. Il est aussi le premier à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile. Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h. Portrait.

Léo Aguesse

« Avant de se lancer dans un run de vitesse, il y a forcément de l’appréhension. Puis l’excitation et l’euphorie montent. Lorsqu’on s’élance, il ne reste que l’instinct. » Jamais rassasié, Alex Caizergues carbure aux défis qui déboussolent les chronomètres.

Quatre fois champion du monde de vitesse en kitesurf (2007, 2008, 2009, 2017), deux fois recordman du monde de vitesse toutes catégories confondues (2008, 2010) et quadruple recordman mondial de vitesse en kitesurf (2007, 2009, 2013, 2017), le natif de Marseille, premier homme au monde à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile (Namibie, 2010), n’a jamais cessé de repousser les limites du possible.

Le shoot d’adrénaline

À cette vitesse, l’aile du kite claque et l’air marin fouette le visage. La perspective d’une chute décourage les frileux de sensations fortes. « C’est une légende de dire que l’eau est dure comme du béton ! Le premier contact est désagréable, mais le choc est vite amorti », relativise le rider de 43 ans.

Pourtant, il est déjà tombé à plus de 100 km/h lors d’un entraînement. Conséquences : deux visites chez son kiné pour « remettre les vertèbres et cervicales en place ». Mais Alex ne retient que le shoot d’adrénaline lorsqu’il lance sa planche à tombeau ouvert. « Le kitespeed est le sport qui me donne le plus de sensations. C’est très addictif », résume l’athlète français le plus titré de la discipline.

Les conditions météo doivent être parfaites

Pour battre un record, tout doit concorder le jour J. Un casque, un gilet d’impact et une combinaison en Néoprène assez épaisse sont nécessaires. La préparation physique est également importante : cardio, force et endurance pour assurer un « transfert d’énergie optimal des muscles vers la planche ». Alex utilise un kitesurf spécifique pour la vitesse, doté d’une aile effilée pour assurer « une bonne pénétration dans l’air et une stabilité dans le vent fort ». Enfin, les conditions météo doivent être parfaites : un vent puissant, entre 90 et 100 km/h.

Chronométré à 107,36 km/h en 2017, le kitesurfeur sait que sa performance « sera forcément battue ». « Je ne pense pas qu’il y ait de limites physiques à de nouveaux records, mais c’est dangereux d’aller au-delà de 110 km/h avec l’équipement actuel », prévient celui qui avait pour habitude, à chaque fin de saison, de retrouver l’élite mondiale du kitesurf en Namibie pour établir de nouveaux records. « La concurrence poussait à se surpasser. C’étaient des années magiques », se souvient le champion du monde de vitesse en kite 2007, sacré deux ans seulement après ses débuts en compétition.

Une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau

Alex a grandi « les fesses dans le sable », élevé par des parents mordus de planche à voile. Au début des années 2000, la fin de ses études de marketing coïncide avec l’essor du kitesurf. « Je faisais du kite free­style, c’était un simple hobby. La découverte de la vitesse a été une révélation. Une passion qui est devenue un métier », nous explique celui qui, l’hiver venu, part dès qu’il en a l’occasion en montagne dévaler les pistes en snowboard.

Ses spots de kite préférés ? Le Cap, en Afrique du Sud, Jericoacoara, au Brésil, ou encore l’archipel de Los Roques, au Venezuela. Mais la palme d’or revient à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la petite ville de Camargue qui l’a vu grandir et où il vit toujours. « J’ai parcouru le monde mais je ne me verrais pas habiter ailleurs », reconnaît-il. En 2012, il construit à proximité son propre canal de vitesse, à Salin-de-Giraud. « C’est à la fois un marais salant et le spot de kite le plus rapide au monde », se marre le rider provençal, qui a remporté au Cap-d’Agde, le 17 avril, la première étape de l’Engie Kite Tour en planche directionnelle. Un lieu « lunaire », exposé au mistral, où il battra à deux reprises le record du monde de vitesse.

Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h à bord d’un speedcraft novateur, une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau, équipée d’un foil et d’une voile de 30 à 50 m². Une véritable « Formule 1 des mers » qu’il développe via la start-up Syroco, dont il est l’un des fondateurs. Dès qu’il bat un record, Alex s’en fixe un nouveau. Comment faire autrement ? Après quinze années de carrière, il « n’imagine plus (sa) vie sans la mer ».

voile
Valeurs Actuelles

Un Rom condamné à trois ans de prison pour 14 agressions devant des distributeurs automatiques

Une carrière criminelle menée tambour battant : entre le 12 et le 25 avril dernier, un jeune Rom âgé de 18 ans a agressé quatorze personnes en Seine-et-Marne, tentant à chaque fois de les forcer à retirer de l’argent. Son modus operandi était toujours le même, rapporte Le Parisien. Une victime, retraitée, raconte : « Je suis entrée dans l’agence, il y avait deux messieurs. J’ai mis ma carte et j’ai fait mon code. L’un d’eux m’a demandé un stylo et un euro et l’autre m’a bousculée, avant de taper un montant avec ses mains. Ils ont retiré 900 euros. »

Neuf fois, le jeune criminel est parvenu à ses fins. À cinq autres reprises, il a échoué. Le 25 avril dernier, par exemple, les cris et les coups d’une victime ont poussé le jeune homme et son complice – qui n’est toujours pas identifié à ce jour – à prendre la fuite. Finalement arrêté par les forces de l’ordre, et formellement reconnu par une bonne partie de ses victimes, le jeune homme a rapidement avoué ses méfaits.

Des clans « qui se cachent derrière leur prétendue minorité »

« J’étais obligé de le faire », a-t-il expliqué, prétextant devoir régler 500 euros pour pénétrer sur le camp de Villepinte – un camp de Roms où vit sa famille. « Je ne sais ni lire, ni écrire. J’ai peur, je ne veux pas aller en prison », a-t-il également déclaré, assurant ne même pas savoir qu’il était mineur. Une version qui n’a pas convaincu la juge du tribunal de Meaux, qui n’a pas manqué de rappeler que le jeune homme est déjà suivi par un juge pour mineurs, et qu’il est défavorablement connu des services de police.

La vice-procureure de Meaux, Céline Filliol, a également fustigé le comportement du jeune agresseur, rapporte Le Parisien, taclant un prévenu « larmoyant » et un délinquant agissant au sein de « clans qui se cachent derrière leur prétendue minorité », utilisent une « multitude d’alias » et comptent « sur leur mobilité géographique pour brouiller les pistes et la carte judiciaire ». Le jeune Rom, en conséquence, a été condamné à trois ans de prison ferme. S’ajoutent à ces trois ans trois mois datant d’une précédente condamnation, et une interdiction de paraître en Île-de-France.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

Advertisement

France24 - World

French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

Issued on: 28/04/2022 - 21:26

NEWS WIRES

The French army on Thursday rejected accusations by Mali of espionage and violation of the West African nation's airspace.

Mali had on Tuesday accused the French army of "spying" and "subversion" when it used a drone to film what France alleged were mercenaries burying bodies near a military base.

The drone "illegally" flew over the Gossi base on April 20, the day after French forces handed the site back to Mali, the ruling junta said in a statement.

The following day, the French army shared a video it said showed Russian mercenaries covering bodies with sand to falsely accuse the departing troops of war crimes. Two soldiers could be seen filming the half-buried corpses.

French army spokesman Pascal Ianni told reporters in Paris on Thursday that "we were in our right since Gossi was not in the temporary prohibition zone," for overflying.

Ianni noted that the temporary no-fly zone had been extended to include Gossi on Wednesday.

France, Mali's former colonial power, is winding down its almost decade-long, anti-jihadist military operation in the West African state.

But in February, it decided to pull out its troops after falling out with the military junta, especially over its rapprochement with the Kremlin.

France officially handed control of Gossi to Mali last week as part of the staggered withdrawal.

But under the existing agreement to station French forces in Mali, concluded in March 2013, they "have total freedom of movement and action in the fight against armed terrorist groups," Colonel Ianni stressed.

Responding to the espionage accusation, the army spokesman said the French action had "avoided a major informational attack". 

"If we had not managed to capture these images, French forces would have been accused of war crimes," he said.

France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.

Vast swathes of Mali lie beyond government control because of the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger

The impoverished and landlocked Sahel state has been ruled by a military junta since an August 2020 coup that was propelled by protests against the government's handling of the war against the jihadists.

The conflict was said to have led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Mali accuses France of spying over video of mass grave

Valeurs Actuelles

Essonne : le mineur accusé d’avoir poignardé un adolescent placé en détention provisoire

Lundi 25 avril, un adolescent de 14 ans a été grièvement blessé d’un coup de couteau à la cuisse à Évry-Courcouronnes en Essonne. Son artère fémorale a été touchée et Le Parisien indique ce 30 avril que la victime se trouve toujours à l’hôpital. Le principal suspect de cette agression s’était rendu de lui-même à la police le lendemain des faits. Il a ensuite été déféré au tribunal judiciaire puis mis en examen pour tentative de meurtre sur mineur de moins de 15 ans et placé en détention provisoire.

Enquête

Âgé de 14 ans, le mis en cause aurait reconnu « le coup de couteau », mais a affirmé qu’il avait souhaité « se défendre ». Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire d’Évry, qui tente d’éclairer les circonstances de cette violente attaque. Les premiers éléments des investigations auraient écarté le mobile d’une rixe survenue dans un contexte de rivalité entre quartiers, mais ont favorisé l’hypothèse d’un « acte de violence gratuit ».

Evry : les dernières actualités

Essonne : six personnes condamnées pour avoir séquestré un homme suspecté d’un vol de moto

Essonne : un adolescent dans le coma après avoir été frappé à coups de marteau

Essonne : une Erythréenne tuée à coups de marteau sous les yeux de son fils

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

They Survived the Holocaust. Now, They Are Fleeing to Germany.

A complex operation is underway to evacuate Holocaust survivors from Ukraine. For rescuers and evacuees alike, it means confronting the past.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Erika Solomon

HANOVER, Germany — Their earliest memories are of fleeing bombs or hearing whispers about massacres of other Jews, including their relatives. Sheltered by the Soviet Union, they survived.

Now elderly and fragile, Ukraine’s Holocaust survivors are escaping war once more, on a remarkable journey that turns the world they knew on its head: They are seeking safety in Germany.

For Galina Ploschenko, 88, it was not a decision made without trepidation.

“They told me Germany was my best option. I told them, ‘I hope you’re right,’” she said.

Ms. Ploschenko is the beneficiary of a rescue mission organized by Jewish groups, trying to get Holocaust survivors out of the war wrought by Russia’s invasion of Ukraine.

Bringing these nonagenarians out of a war zone by ambulance is dangerous work, infused with a historical irony: Not only are the Holocaust survivors being brought to Germany, the attack is now coming from Russia — a country they saw as their liberators from the Nazis.

A week ago, Ms. Ploschenko was trapped in her bed at a retirement center in Dnipro, her hometown in central Ukraine, as artillery strikes thundered and air raid sirens blared. The nurses and retirees who could walk had fled to the basement. She was forced to lie in her third-floor room, alone with a deaf woman and a mute man, bedridden like her.

“That first time, I was a child, with my mother as my protector. Now, I’ve felt so alone. It is a terrible experience, a painful one,” she said, comfortably ensconced after a three-day journey at a senior care center in Hanover, in northwestern Germany.

To date, 78 of Ukraine’s frailest Holocaust survivors, of whom there are some 10,000, have been evacuated. A single evacuation takes up to 50 people, coordinating across three continents and five countries.

For the two groups coordinating the rescues — the Jewish Claims Conference and the American Joint Distribution Committee — just convincing survivors like Ms. Ploschenko to leave is not an easy sell.

Most of the frailest and oldest survivors contacted have refused to leave home. Those willing to go had myriad questions: What about their medications? Were there Russian or Ukrainian speakers there? Could they bring their cat? (Yes, as it turned out.)

Then there was the most awkward question of all: Why Germany?

“One of them told us: I won’t be evacuated to Germany. I do want to be evacuated — but not to Germany,” said Rüdiger Mahlo, of the Claims Conference, who works with German officials in Berlin to organize the rescues.

Founded to negotiate Holocaust restitutions with the German government, the Claims Conference maintains a detailed list of survivors that, under normal circumstances, is used to distribute pensions and health care but that now serves a way to identify people for evacuation.

For many reasons, Mr. Mahlo would tell them, Germany made sense. It was easily reachable by ambulance via Poland. It has a well-funded medical system and a large population of Russian speakers, including Jewish emigrants from the former Soviet Union. And his organization has an intimate relationship with government officials there after decades of restitution talks. Israel is also an option, for those well enough to fly there.

Ms. Ploschenko now has “nothing but love” for Germany, though she still remembers “everything” about the last war she survived — from the scarf her mother wrapped around her body, at one point her only piece of clothing, to the radio bulletin that delivered her the news that thousands of Jews, among them an aunt and two cousins, had been killed in mobile gas wagons the locals called “dushegubka,” or soul killer.

Her father, who left to fight with the Soviet army, disappeared without a trace.

“I wasn’t afraid of Germany,” she said. “I just could not stop thinking: Papa died in that war. My cousins died in that war.”

Ms. Ploschenko believes that she, her mother and five of her aunts survived by singing — whether working the cotton fields in Kazakhstan, where they found temporary refuge, or huddling beneath umbrellas in a roofless apartment after the war.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“We would sing along with the radio,” she recalls with a smile. “It’s what saved us. We sang everything, whatever there was on — opera, folk songs. I really want to sing, but I don’t know that I can anymore. I don’t have the voice for it. So instead, I just remember all the times I sang before.”

Perched amid pillows in a sunlit room at the AWO senior center, Ms. Ploschenko directs the music in her mind with a trembling hand. As caretakers bustle in and out, she practices the German phrases she has carefully recorded on a notepad: “Danke Schön,” many thanks. “Alles Liebe,” much love.

“In the scheme of all this horror, some 70 people doesn’t sound like a lot,” said Gideon Taylor, president of the Claims Conference. “But what it takes to bring these people, one by one, ambulance by ambulance, to safety in Germany is incredibly significant.”

Such evacuations are inevitably plagued by logistical snags with nail-biting moments. Ambulances have been sent back from checkpoints as fighting flared. Others have been confiscated by soldiers, to use for their own wounded. Confronted with destroyed roads, drivers have navigated their ambulances through forests instead.

Most logistical problems are handled from 2,000 miles away, where Pini Miretski, the medical evacuation team leader, sits at a Joint Distribution Committee situation room in Jerusalem. The J.D.C., a humanitarian organization, has a long history of evacuations, including smuggling Jews out of Europe in World War II. For the past 30 years, its volunteers have worked to revive Jewish life in former Soviet countries, including Ukraine.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. The ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, E.U. officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far-east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on the Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An American is killed. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a United States citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

Deterrence and aid. Britain’s military said it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join troops from other NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression. The announcement follows President Biden’s request to Congress for $33 billion to bolster Ukraine.

Mr. Miretski and others coordinate with rescuers inside Ukraine, once helping them reach a survivor shivering in an apartment with a temperature of 14 degrees, her windows shattered by explosions. In another case, they helped rescuers who spent a week evacuating a survivor in a village surrounded by fierce battles.

“There are over 70 of these stories now, each of them like this,” he said.

For Mr. Miretski, this operation feels personal: A Ukrainian Jewish emigrant to Israel, his great-grandparents were killed at Babyn Yar, also known as Babi Yar, the ravine in Kyiv where tens of thousands were pushed to their deaths after being stripped and shot with machine guns from the years 1941 to 1943. The memorial to those massacres in Kyiv was struck by Russian missiles in the early days of its invasion.

“I understand the pain of these people, I know who they are,” Mr. Miretski said. “These scenes, these stories now — in a way, it’s like life is going full circle. Because many of those stories became real.”

At least two Holocaust survivors have died since the war began in Ukraine. Last week, Vanda Obiedkova, 91, died in a cellar in besieged Mariupol. In 1941, she had survived by hiding in a cellar from Nazis who rounded up and executed 10,000 Jews in that same town.

For Vladimir Peskov, 87, evacuated from Zaporizhzhia last week and now living down the hall from Ms. Ploschenko at the home in Hanover, the circular feeling this second war has given his life is demoralizing.

“I feel a kind of hopelessness, because it does feel like history repeats itself,” he said, hunched in a wheelchair, stroking a mug that belonged to his mother — one of the few keepsakes he brought to Germany.

Yet he also has found a measure of closure, too.

“Today’s war has ended any negative emotions I felt toward Germany,” he said.

Just outside his room, a group of survivors recently arrived from the eastern city of Kramatorsk sat around a table in the home’s sunny kitchen. They loudly lamented the idea of fleeing war again. But they declined to share their thoughts with a Western newspaper reporter.

“You will not tell the truth,” one man said, looking away.

Their hesitancy reflects one of the most painful parts of this second exile, particularly for those from Ukraine’s Russian-speaking eastern regions: Reconsidering one’s view of Germany is one thing, acknowledging Russia as an aggressor is another.

“My childhood dreams were to buy a bike and a piano, and to travel to Moscow to see Stalin,” Ms. Ploschenko said. “Moscow was the capital of my homeland. I used to love the song, ‘My Moscow, My Country.’ It is hard for me to believe that country is now my enemy.”

Flipping through a photo book, she pointed to pictures of her younger self, posing in a bathing suit on the beach in Sochi, the waves crashing around her.

“Sometimes I wake up and forget I’m in Germany,” she said. “I wake up, and I’m back on a business trip in Moldova, or Uzbekistan. I’m back in the Soviet Union.”

But Germany will be her home for the rest of her days. It is an idea she has now made her peace with, she said. “I have nowhere else to go.”

Advertisement

France24 - Monde

Football : le Real Madrid remporte son 35e titre de champion d'Espagne

Publié le : 30/04/2022 - 18:16

FRANCE 24 Suivre

Le Real Madrid a remporté pour la 35e fois la couronne d’Espagne samedi, face à l’Espanyol Barcelone (4-0). Carlo Ancelotti devient ainsi le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats européens.

Leader du début à la fin, le Real Madrid a raflé la 35e couronne nationale de son histoire contre l'Espanyol Barcelone (4-0) samedi 30 avril, quatre journées avant la fin du championnat, faisant de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats.

Sans la plupart des cadres, laissés au repos avant la demi-finale retour de Ligue des champions contre Manchester City mercredi, le Real a signé un festival pour porter l'estocade : deux buts du jeune Rodrygo (33e, 44e), un troisième de Marco Asensio (55e), et un dernier de l'inévitable Karim Benzema (81e), meilleur buteur et meilleur passeur de Liga.

Les Madrilènes sont champions avec 17 points d'avance sur leur dauphin provisoire, le Séville FC, accroché 1-1 par Cadix vendredi.

Entré à l'heure de jeu, Benzema, porteur du brassard durant toute la saison, a laissé Marcelo, capitaine officiel et titulaire samedi, soulever le trophée devant les près de 80 000 spectateurs du Santiago-Bernabéu. Et ce sont 250 000 supporters qui sont attendus en soirée à la fontaine Cibeles, traditionnel lieu de célébration des sacres du Real à Madrid. 

"Campeones, campeones !"

Pour le latéral brésilien, ce titre a une saveur particulière : remplaçant de Ferland Mendy toute la saison, Marcelo, 34 ans le 12 mai, a dépassé samedi la légende Paco Gento et ses 23 sacres, devenant ainsi le joueur ayant glané le plus de trophées au sein du Real Madrid, avec 24 titres.

Après deux échecs de Mariano Diaz de la tête (13e, 22e), le vétéran madrilène a servi son jeune compatriote brésilien Rodrygo, qui a ouvert le score (33e) et la voie du titre au Real Madrid, avant de doubler la mise juste avant la pause (44e), encore du droit. De quoi déclencher les premiers "Campeones, campeones !" ("Champions, champions", en espagnol) dans les tribunes.

Et au retour des vestiaires, Marco Asensio a accru l'écart à la conclusion d'un contre (55e). Le but d'Isco (72e) a été annulé pour une position de hors-jeu, mais Karim Benzema a eu le temps de marquer le quatrième, sur une remise de Vinicius (81e), pour s'approcher à deux buts de la légende Raul et ses 323 buts.

Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l'histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football : il a vaincu en Italie avec l'AC Milan (2004), en Angleterre avec Chelsea (2010), en France avec Paris (2013) et en Allemagne avec le Bayern (2017), avant de régner sur l'Espagne.

Bientôt face à Manchester

Le sorcier italien, qui aura 63 ans le 10 juin, a brillamment repris le lourd flambeau laissé par Zinédine Zidane. Vainqueur de la dernière Liga remportée par le Real Madrid au début de la pandémie de Covid-19 en 2020, "Zizou" était parti l'été dernier, lassé par les critiques et le manque de soutien des dirigeants.

Avec son savoir-faire, Ancelotti a réussi à construire un cadre sain. Il a gardé une colonne vertébrale d'expérience avec Thibaut Courtois, Casemiro, Toni Kroos, Luka Modric, et Karim Benzema, et a élaboré un cocktail gagnant, avec l'éclosion de Vinicius et Eduardo Camavinga, la confirmation d'Eder Militao et de Ferland Mendy, et l'intégration réussie de David Alaba.

Sous ses ordres, le Real s'est emparé de la première place dès la 3e journée de championnat le 28 août, et ne l'a plus quittée pour finir par en faire son trône.

Désormais "roi" d'Espagne, le Real rêve plus grand. Les autoproclamés rois d'Europe ambitionnent de renverser Manchester City mercredi au Bernabéu, après l'haletant 4-3 de l'aller pour accéder à la finale et s'octroyer une chance d'ajouter une quatorzième couronne continentale à leur collection.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR TOUR DES STADES

Football européen : le PSG et le Bayern titrés, le Real à un point de la couronne

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense

AVANT-MATCH

Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

Valeurs Actuelles

Le corps d’un nouveau-né découvert dans les toilettes de la gare de Bergerac

Un drame dans la gare de Bergerac. Vendredi 29 avril, le corps sans vie d’un nouveau-né a été découvert dans les toilettes publiques de la gare de Bergerac, en Dordogne, rapporte France Bleu Périgord. Aux alentours de 14 heures, une personne est entrée dans les toilettes handicapé de la gare, et a alors remarqué une véritable mare de sang. Le chef de gare est immédiatement prévenu, et a condamné les lieux, croyant à une bagarre ayant dégénéré. Une demi-heure plus tard, une femme de ménage est venue nettoyer et a alors fait une macabre découverte : un nourrisson, mort, dans la cuvette des toilettes.

Une enquête est ouverte

Une enquête pour rechercher les causes de la mort du bébé a été ouverte par le parquet de Bergerac. Elle a été confiée à la police de Bergerac. D’après les premiers éléments de cette enquête, des morceaux de placenta ont été retrouvés, laissant penser que la mère de l’enfant a sans doute accouché dans ces toilettes. Ladite mère n’a pour l’heure pas été retrouvée. Une autopsie doit être pratiquée sur le bébé mardi 3 mai à Bordeaux pour comprendre les causes de son décès. En effet, si l’enfant est mort ex utero, la mère pourra être poursuivie pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans. Si l’enfant est mort-né, la qualification ne sera en revanche plus criminelle.

Bergerac : les dernières actualités

[Info VA] « Le wokisme arrive ici » : une chapelle taguée en Dordogne

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Notre voyage dans le métavers, dernier avatar du capitalisme

Histoire de la semaine

Il a suffi que Facebook annonce devenir une entreprise du « métavers » pour que des dizaines de clones fleurissent en quelques semaines. Mais, au fond, que fait-on dans cette galaxie virtuelle que certains qualifient déjà de « Web du futur » ? Pour tenter d’y répondre, nous sommes allés y promener notre alter ego numérique, l’Humavatar. Suivez le guide.

Pierric Marissal

Les promesses de l’Internet du futur, ce n’est plus de naviguer en cliquant sur des liens, mais d’y être immergé, dans des environnements 3D et interconnectés, les métavers, au travers d’un avatar, soit un alter ego numérique. Pour cette première visite, l’Humavatar sera notre guide, un doux punk en tongs, privé de son chien, puisqu’on déboulera dans ces univers virtuels sans un sou : impossible de faire passer de la cryptomonnaie en notes de frais.

Après avoir personnalisé son avatar, un bref temps de chargement nous amène sur une place centrale très colorée, où des personnages en 3D vêtus à la dernière mode en côtoient d’autres en étrange armure futuriste. Nous voici dans Decentraland, le proto-métavers disponible qui est aujourd’hui le plus abouti. C’est aussi le plus accessible : on peut s’y connecter avec un simple navigateur Internet, mais aussi en profiter avec un casque de réalité virtuelle.

Les défilés virtuels de la Fashion Week

En journée, on ne peut pas dire qu’il y ait foule. C’est bien mieux lors des événements réguliers organisés dans le métavers. Fin mars, s’y sont tenus, par exemple, de nombreux défilés virtuels de la Fashion Week, avec leurs boutiques temporaires. Certaines marques se sont pliées au jeu et ont modélisé leurs vêtements malgré les limites du moteur 3D – avec possibilité d’achat pour en vêtir les avatars, bien entendu. D’autres ont préféré diffuser leurs défilés physiques en vidéo.

L’utilisateur se retrouve finalement à regarder son avatar visionnant lui-même une vidéo. Les soirées DJ set, des sortes de boîtes de nuit virtuelles, ont aussi beaucoup de succès, même si, là encore, passer plusieurs minutes assis chez soi à fixer sur son écran son alter ego se déhancher peut générer un certain sentiment de malaise. Mais, surtout, dans Decentraland, on joue au poker, les casinos sont bondés. Les croupiers – au visage de Pepe la grenouille – ont avisé l’Humavatar que la mise minimale était de 400 dollars. Ils l’auraient fermement ramené vers la sortie si ces PNJ (personnages non incarnés par des joueurs) avaient été programmés pour.

Pouvoir s’offrir un canapé en cuir… virtuel

La carte de Decentraland, accessible d’une touche, fait office d’interface de navigation. Elle indique un parc d’attractions ? En deux clics, l’avatar s’y téléporte après un bref temps de chargement. Quelques manèges sont accessibles, dont une grande roue et des montagnes russes, des valeurs sûres pour profiter des possibilités de la réalité virtuelle. Retour à la carte pour visiter des galeries d’art où quasiment chaque œuvre est achetable. Un certificat NFT vient assurer l’acquéreur qu’il est bien le propriétaire de l’image numérique d’origine.

Toujours depuis la carte, on peut accéder à un cinéma, un club de jazz, des boutiques de mode, un quartier Samsung, des banques ou des bars lounges luxueux… En asseyant l’Humavatar sur un canapé en cuir d’une villa en 3D, une phrase du directeur technique de la réalité virtuelle chez Facebook prend soudain tout son sens : « Tout le monde ne peut pas avoir un manoir. Tout le monde ne peut pas avoir un home cinéma. Mais ce sont des choses que nous pouvons simuler en ­réalité virtuelle », expliquait-il.

Des Transactions en cryptomonnaies

Vers le centre-ville, on trouve aussi des agences immobilières pour acheter ou louer dans Decentraland : comptez bien 250 euros par mois pour louer un terrain pas trop excentré. À l’achat, on peut négocier des espaces (les parcelles font 256 m² virtuels) en marge du centre pour un peu plus de 10 000 euros, quand un bâtiment virtuel bien placé s’est vendu plus de 2 millions d’euros, fin 2021. Toutes les transactions se font en « mana », une cryptomonnaie qui se change autour de 2,50 euros en moyenne.

Mais ce n’est pas sur Decentraland que Carrefour, Havas, Adidas, Gucci ou encore Axa ont décidé récemment d’acheter des « terrains » virtuels, mais sur The Sandbox. Pour l’heure, ce proto-métavers encore en version alpha (loin d’être la version finale) ne connecte encore pas sa carte – où l’on peut acheter du foncier virtuel – et ses mondes en 3D. À terme, chaque propriétaire pourra sur sa parcelle (chacune fait 9 216 m²) ériger ce qu’il veut, grâce au moteur 3D fourni.

En attendant, il faut lancer un programme et passer par une place centrale, un peu comme dans « Minecraft », et le contenu disponible est bien maigre : quelques galeries d’art numérique et des petits jeux pas folichons. Le gros des utilisateurs – 200 millions revendiqués par l’éditeur – passe son temps à spéculer et à enchaîner des missions rébarbatives pour gagner un peu de monnaie du jeu (1 sand vaut 0,27 euro environ), augurant un nouveau concept : « play to earn », jouer pour gagner de l’argent.

Le terrain construit par le quotidien hong-kongais « South China Morning Post » a fini de doucher nos espoirs. Loin de proposer une manière inédite de traiter l’actualité, c’est un hommage sous forme de reconstitution 3D au Star Ferry, service de transport en service depuis 1888…

Une version débridée du capitalisme mercantile

À terme, les boutiques seront légion, en témoigne le partenariat récent de The Sandbox avec Arianee, plateforme qui « aide les marques à développer leurs solutions Web3 » ; on y trouvera de la grande distribution comme Printemps ou Groupe Casino, ou du luxe comme Moncler ou Breitling. Est-ce que, vraiment, dans quelques années, les consommateurs iront faire leurs courses en incarnant leurs avatars dans des environnements 3D ?

Un chef d’entreprise français qui tient à son anonymat glissait à ce sujet : « Je ne sais vraiment pas ce que ça va donner, ni ce qu’on va y faire, mais comme tout le monde y va, on a aussi acheté sur The Sandbox. » Résultat, certaines parcelles vides sont en vente à 100 ethereums, soit plus de 3 millions d’euros.

Passé les premiers moments où l’on s’amuse à naviguer sur cet Internet limité en 3D, il faut se rendre à l’évidence, les prémices du métavers ressemblent à une version débridée du capitalisme mercantile. Même dans un jeu à destination des enfants et relativement protégé comme « Minecraft », le premier bâtiment que l’on voit lorsqu’on arrive sur la place centrale multijoueur est une boutique Lacoste.

Publicité et jeux d’argent omniprésents

Et c’est encore pire sur « Roblox », jeu qui revendique chaque mois plus de 10 millions de joueurs, enfants et adolescents. Ailleurs, la publicité et les jeux d’argent sont aussi omniprésents, les potentielles arnaques nombreuses. Tout s’achète et se vend, avec ce vertige du double achat : on peut se payer un tee-shirt à porter dans « la vraie vie » et le même pour son avatar, dans le métavers. Ce que le jeu « Fortnite » a été le premier à avoir largement exploité, en nouant des partenariats avec des marques de luxe comme Moncler ou Balenciaga : le joueur peut se vêtir d’un pull réel à 900 euros, et habiller son alter ego numérique du même pull pour une grosse dizaine d’euros.

Pour les marques, c’est tout bénéfice : un objet numérique se reproduit d’un simple copier-coller, on n’a besoin de le « fabriquer » qu’une fois pour le vendre en quantité virtuellement illimitée. Aux côtés des marques, on trouve des plateformes de change de cryptomonnaies, quelques banques – HSBC vient de lancer un fonds d’investissement implanté sur The Sandbox –, ainsi qu’une ambassade de la Barbade, le pionnier des paradis fiscaux implantés dans le métavers.

Selon un sondage d’une banque d’investissement portant sur 7 100 adolescents américains, seuls 9 % d’entre eux ont envie d’aller sur le métavers. Alors, c’est lui qui vient à eux. Même l’ex-candidat-président Macron s’y est mis. Après avoir annoncé, lors de sa conférence de presse de candidature, sa volonté de promouvoir un métavers souverain européen, ses militants en ont lancé un, temporaire, sur « Minecraft ».

Lorsqu’on se connecte au serveur, cela donne une idée de sa vision démocratique : tout canal de discussion est coupé, et les avatars sont non personnalisables – impossible de s’affubler d’un gilet jaune, par exemple. Dedans, une mairie aux faux airs d’Élysée, un QG de campagne tout vide… Des personnages non joueurs, statiques et en costume, vantent grossièrement le bilan du quinquennat. On peut même croiser Nemo, le chien présidentiel, qui assure que le prix des croquettes a baissé grâce à Castex… Surtout, on voit des photos de Macron à foison. Au cinéma, on ne peut regarder que le clip de campagne. Quant au Palais des congrès, il a servi à retransmettre le meeting du candidat à la Défense. À part s’y balader et subir les pavés de textes de propagande, il n’y a rien à faire.

Animoca nage dans le cash

En plus d’être globalement bien laids, ces mondes virtuels complètement privatisés sont bien partis pour fonctionner en cercle fermé. On ne pourra pas balader son avatar de Facebook à Decentraland. D’ailleurs, à côté de la multinationale de Zuckerberg – qui a ignoré les demandes répétées de l’Humavatar de tests de ses premières applications en réalité virtuelle –, un autre géant est en train de se constituer : Animoca. Cette société hong-kongaise a racheté The Sandbox à ses créateurs français, tout comme Decentraland et sept autres programmes à visée de métavers.

Elle possède aussi OpenSea, la principale plateforme de vente de terrains virtuels et une vingtaine de jeux reposant sur la blockchain, mais aussi des gestionnaires de portefeuilles de cryptomonnaies, des infrastructures… Depuis l’annonce du métavers de Facebook, Animoca, qui n’était, il y a quelques mois, qu’un petit éditeur de jeux vidéo pour mobiles, nage dans le cash, vient de lever 350 millions de dollars supplémentaires. Il pèse désormais plus de 5 milliards et a réalisé, en 2021, 530 millions de bénéfices, avec plus de 160 milliards de dollars d’encours en cryptomonnaie sur ses jeux.

Son patron, Yat Siu, se réjouit de ces résultats et estime que ceux-ci « renforcent notre point de vue selon lequel la construction du métavers ouvert – qui englobe une multitude de métavers en son sein – est extrêmement similaire à la construction d’une société entièrement nouvelle, semblable à un État basé sur la communauté ». Selon lui, le plus important est le droit de propriété, dans le virtuel comme au quotidien. « Les États comme les métavers servent leurs citoyens en leur apportant de la valeur. Nous pensons que la véritable propriété numérique est le bloc fondamental qui sous-tend l’ensemble du métavers ouvert : la propriété des actifs numériques conduit à la liberté économique et aux opportunités », résume-t-il sur LinkedIn.

Les chiffres fusent, certains évoquent un gâteau de 800 milliards de dollars dès 2024. Les premiers opportunistes sont sur l’affaire : un Metaverse College est même né à Paris, il y a quelques semaines, proposant pour un peu plus de 10 000 euros l’année un master en « management de la cryptomonnaie, des NFT et du métapatrimoine » ou un « Metaverse product design ».

Le contre-exemple sud-coréen

À contre-courant, la Corée du Sud veut garder la main sur cet Internet de demain. Elle veut même en faire un atout dans son plan « Vivre avec la pandémie ». Le pays a banni les jeux d’argent en ligne, la spéculation sur les NFT et les émissions non contrôlées de cryptomonnaie. L’État entend utiliser ces technologies de réalité virtuelle pour réhumaniser un peu l’outil numérique. Le pays réfléchit aux salles de classe virtuelles en cas de prochain reconfinement avec, au programme, le remplacement de plus de 255 000 ordinateurs, l’équipement de 1 200 écoles en tablettes, la couverture en Wi-Fi de 380 000 salles de classe et la mise en place d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Séoul crée aussi son métavers public. Il sera à destination des touristes, qui pourront visiter la ville en réalité virtuelle, mais aussi des usagers locaux, qui pourront effectuer leurs démarches de service public en ligne avec leur avatar, mais accompagné par l’alter ego d’un agent ou une intelligence artificielle. En être réduit à créer un métavers public pour lutter contre la déshumanisation de la dématérialisation des services publics, il y a de quoi devenir fou.

Voir aussi notre dossier consacré au CAPITALISME AUGMENTÉ :

Facebook nous précipite dans la matriceMétavers. La machine à fantasmes, ultime échappatoire à notre mondeFacebook. L’ogre « too big to crash » ?Entretien. Métavers, « l’extension du domaine du capitalisme de surveillance »Corée du Sud. Le gouvernement promeut un métavers souverain 

métaversinternetfacebook
France24 - Monde

Rugby : l'Angleterre bat la France et remporte le tournoi des Six Nations féminin

Publié le : 30/04/2022 - 17:58

FRANCE 24 Suivre

L'Angleterre a remporté pour la quatrième année de suite le tournoi des Six Nations féminin en battant la France, pourtant devant son public de Bayonne, 24 à 12 lors de la 5e et dernière journée, samedi.

Face à l'Angleterre, première nation mondiale, l'équipe de France féminine de rugby, trop juste, a perdu, samedi 30 avril, la "finale" du tournoi des Six Nations (24-12), au stade Jean-Dauger de Bayonne, échouant dans sa quête d'un premier Grand Chelem depuis 2018.

Les Anglaises ont été supérieures dans les mauls, ce qui leur a permis d'inscrire trois essais. Du côté des Bleues, l'essai de Marine Ménager, en tout début de rencontre, et celui d'Annaëlle Deshayes, à un quart d'heure du terme, n'auront pas suffi à masquer leur manque de discipline.

13e Tournoi remporté en vingt ans pour les Anglaises

Les "Red Roses" ont remporté leur 13e titre depuis le passage du Tournoi à six équipes en 2002, et leur 11e Grand Chelem.

Les Françaises, à égalité de points avec les Anglaises avant cette journée, terminent à la 2e place avec 20 points, devant les Galloises qui conservent la 3e place (11 points), malgré leur défaite à domicile face à l'Italie (10-8).

Les deux équipes, qui disputaient leur 50e "crunch", ont à présent rendez-vous en phases de poules du Mondial en Nouvelle-Zélande, qui se tiendront du 8 octobre au 12 novembre 2022.

Versées dans la même poule, Anglaises et Françaises se retrouveront en effet au Northland Events Centre à Whangarei le 15 octobre prochain.

Il faudra alors aux filles d'Annick Hayraud trouver des solutions plus rapidement pour espérer rivaliser avec les Anglaises.   

Pilonnage en règle 

Les Bleues ont bien entamé le match, mettant d'entrée sous pression leurs adversaires grâce à leur jeu au pied, et marquant le premier essai du match à la suite d'une mêlée, leur gros point fort depuis le début du Tournoi. 

Mais le pack d'avants anglais a montré qu'il était lui aussi de tout première ordre, leur arme favorite étant le maul.

C'est donc logiquement à la suite d'un ballon porté que les "Red Roses" ont répliqué, et par trois fois en quinze minutes.

Avec à chaque fois le même schéma : pénalité concédée par les Françaises, touche anglaise, maul et essai. Un pilonnage en règle pour un bilan total de onze essais marqués de la sorte.

Le premier est inscrit par la pilier Sarah Bern (11e), le deuxième par la deuxième ligne Abbie Ward (17e) et enfin le troisième à nouveau par Bern (27e).

Trois essais transformés sans problème par la centre Emily Scarratt, désignée capitaine des Anglaises en l'absence de Sara Hunter, blessée.

Les Françaises, touchées au moral mais pas coulées, ont enchaîné par un gros temps fort jusqu'à la mi-temps, qui les a vues squatter le camp anglais, alternant les phases de jeu et dépensant beaucoup d'énergie pour tenter de marquer avant la pause.

Par trois fois, les Anglaises sont pénalisées à leur tour par l'arbitre écossaise Hollie Davidson. Mais en vain, les Françaises n'arrivent pas à en profiter de ces touches, par manque de précision dans la finition, la dernière passe (21-7 à la mi-temps).

Avec le soleil de retour, la deuxième période a vu les Bleues, en infériorité numérique après le carton jaune de Maëlle Filopon, concrétiser leur domination territoriale, avec un essai signé Annaëlle Deshayes (67e). Mais trop tard pour inverser le cours du jeu.

Frustrant certes, mais les Anglaises étaient meilleures : rendez-vous pris à l'automne en Nouvelle-Zélande.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR JEUX OLYMPIQUES

Tokyo 2021 : Séraphine Okemba, l'atout vitesse de la France en rugby à VII

Rugby à VII : la Française Anne-Cécile Ciofani élue meilleure joueuse du monde

Tournoi des Six Nations féminin : les Bleues écrasent le pays de Galles

L'Humanité

Plateforme coopérative

Chronique

Arthur Hay

En novembre 2019, je prenais un avion pour New York où j’allais rejoindre des centaines de personnes portant une ambition commune : développer le coopérativisme de plateforme (CdP) pour venir à bout des big techs capitalistes. Les plateformes comme Uber utilisent leurs technologies numériques pour centraliser le vol de la valeur ajoutée des travailleurs, le tout en omettant de payer cotisations sociales et impôts. Le but des plateformes coopérativistes est d’utiliser le même type de technologie pour créer un outil de travail appartenant à ceux qui l’utilisent pour travailler, non pour exploiter. Un outil numérique qui sera dès lors utilisé mais aussi façonné par la communauté d’utilisateurs, et dans le cas qui me concerne, par les livreurs.

Il y a une multiplicité d’options pour appliquer la démocratie dans un projet en commun. Comme je n’ai pas beaucoup d’espace, je vais m’en tenir au fonctionnement de Coopcycle, fédération de coopératives que j’ai évoquée il y a quelques semaines. Coopcycle est encore aujourd’hui une association, mais dans le milieu coopérativiste on la considère comme une actrice du CdP. L’outil de travail qui est mis en commun ici est le logiciel qui permet la prise de commande des clients pour une livraison, puis l’optimisation logistique par la coopérative de livraison. Pour les curieux·ses, le logiciel Coopcycle est protégé par une licence dite « à discrimination », qui conditionne l’octroi des libertés classiques du logiciel libre (usage, étude, modification et redistribution) au respect de certains critères. Pour nous, cela signifie, grosso modo, être une coopérative de livreurs salariés à vélo qui prennent les décisions de manière démocratique. À partir du moment où une coopérative correspond aux conditions d’accès à la fédération, celle-ci est partie prenante des discussions et recherche des consensus au sein de la fédération. C’est le deuxième niveau démocratique. Elle participera aussi au commun, en cotisant à hauteur de 2,5 % de sa valeur ajoutée, quel que soit son niveau d’utilisation de la plateforme, mais selon le principe : « chacun, selon ses moyens, à chacun, selon ses besoins ». Les débats pour façonner la fédération se déroulent ensuite dans plusieurs secteurs, divisés en thématiques, où chaque coopérative y a une voix.

Cette construction est bien plus facile pour les coopératives qui se montent, car elle leur évite un investissement qui serait très lourd pour des livreurs souvent issus de l’ubérisation. Elle permet aussi d’avoir une voix commune partagée, au-delà des frontières. Le combat de la fédération Coopcycle est de transformer l’alternative en un combat politique international pour en finir avec l’économie de plateforme. C’est pour cela que nous nous sommes rencontrés à New York autour de projets similaires aux nôtres mais aussi concernant d’autres secteurs de l’économie. Pour ma part, j’y suis allé avec les casquettes de syndicaliste de la CGT et celle de coopérateur.

La fédération n’a jamais caché son envie de mettre fin à l’ubérisation grâce au combat politique. Cette fédération de travailleurs, organisant leurs propres entreprises, poursuit son combat d’alternative mené sur leurs vélos en y ajoutant un plaidoyer constant pour renverser l’économie. Développer une alternative ne nous place pas en parallèle de la lutte anticapitaliste. Syndicalisme et coopérativisme doivent être de bons copains.

la chronique d'arthur hay
New York Times - World

Russia-Ukraine War

On the Trail of Russian War Crimes

Lyudmyla Denisova, Ukraine’s top human rights official, is determined to right historical wrongs and make sure Russians are held to account.

Lyudmyla Denisova, Ukraine’s human rights commissioner, has been working in overdrive since Russian troops invaded Ukraine in February.Credit...Daniel Berehulak for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Carlotta Gall

KYIV, Ukraine — When Lyudmyla Denisova became Ukraine’s human rights commissioner four years ago, a job that she thought would round out a career in public service, it rekindled a youthful ambition. “I really wanted to become a prosecutor,” she said.

With no idea of the horrors to come, she could hardly have imagined how well life had prepared her to meet this moment, with a lawyer’s mind, a prosecutor’s zeal, a politician’s skill at communicating and organizing, and personal insight into the workings of Russia.

She has been working in overdrive since Russian troops invaded in February, identifying, documenting and bearing witness to human rights violations. In parallel to the police and prosecutors, she interviews prisoners and traces missing persons, while also mobilizing teams countrywide to coordinate assistance to victims of the war.

“I myself was in Bucha and saw everything with my own eyes,” she said of the suburb of Kyiv where she said 360 unlawful killings had already been recorded. “I saw all these graves myself. It’s scary when you find a Size 33 sneaker there” — a child’s size in Ukraine.

On a conference table she spread the papers of her daily report and read out some of the cases that had come to her office in the last 24 hours. They included separate cases of a 45-year-old man and an 11-year-old girl, both suicidal after being sexually assaulted on the street by Russian soldiers and blaming themselves for what happened, she said.

“Even if a person died in the bombing, this is also a war crime,” she said in one of two recent interviews. “The very fact that the Russian Federation invaded and began bombing is already a war crime of aggression.”

She is also tracing reports of sexual violence and gang rape by Russian soldiers, as well as the fate of 400 Ukrainians, including children, who she says were taken against their will to a camp in Penza in central Russia. And she is pushing to bring charges of genocide against Russia’s leaders.

A lawyer by training, she served as a member of Parliament and a cabinet minister, before taking her current post. But it is not just professional experience that has prepared her for her wartime role; her personal history gives her a visceral understanding of repression, exile and annexation at the whim of the Kremlin.

Russian by origin, Ms. Denisova, 61, was born in the Far North of Russia, in the city of Arkhangelsk, close to the Arctic Circle. She said her great-grandparents were shot and her grandparents dispossessed of their homes and land under Stalin in 1929.

She trained originally as a nursery schoolteacher, but then had the chance to study law at Leningrad State University, now St. Petersburg University. She noted that Vladimir V. Putin had studied ahead of her in the same prestigious law faculty, but she spoke dismissively about both his academic achievements and his recruitment by the Soviet spy agency, the K.G.B.

Ms. Denisova speculated, as others have, that Mr. Putin had been admitted to the prestigious law school thanks to connections, which suggests he already had ties to the K.G.B., where he would be known by the code name “Moth.”

“A person about whom there is nothing to say except as a moth,” she said. “Such a featureless creature.”

She takes it as a point of pride that she was never a member of the Communist Party. “We didn’t have a single communist in the family,” she said.

After graduating, she went to work at the Arkhangelsk regional court, taking on the cases of families who had suffered under Soviet repression and, in the 1980s, were allowed to apply for rehabilitation that would allow them to return from internal exile and regain positions of employment.

In 1989 she was appointed prosecutor but declined the post to move to Crimea in Ukraine after her husband, Oleksandr Denisov, then an investigator for Soviet military prosecutors, was posted there.

Live Updates: Russia-Ukraine War

When Ukraine gained independence with the breakup of the Soviet Union in 1991, they stayed on and became Ukrainian citizens. The couple have since parted ways but remain good friends, she said, close to their two daughters and four grandchildren.

She then entered public life, heading the regional departments of economy and finance in Crimea at the turn of the millennium, while also working briefly in the private sector.

In 2006 she won election to the Ukrainian Parliament and later served as minister of labor and social policy. In 2014 she became a founding member with Arseniy Yatsenyuk, then the prime minister, of a conservative nationalist political party, People’s Front. She describes herself as a “Ukrainian nationalist of Russian origin.”

In 2018, Ukraine’s Parliament named her to head the Commission for Human Rights, established nearly 25 years ago, where she took over a team of human rights lawyers and constitutional specialists. At the onset of war, her office was already working with the European Parliament and the United Nations, and now it sends a daily report to officials of the International Criminal Court, she said.

The collaboration with the court represents the first serious attempt to prepare a war crimes case against Mr. Putin. “There are two ways,” to do this, she said. “One is through a criminal process to prove the guilt of these military men and condemn them according to our legislation, and the second is to do it according to international law.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. The ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, E.U. officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far-east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on the Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An American is killed. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a United States citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

Deterrence and aid. Britain’s military said it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join troops from other NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression. The announcement follows President Biden’s request to Congress for $33 billion to bolster Ukraine.

Ms. Denisova has set up a hotline for citizens to report human rights violations but also to field requests for help. Telephone operators, some in the basement of her office in Kyiv, others working remotely around the country, take calls in shifts, working 24/7.

The requests are unceasing. During a brief, recent visit to the basement office in Kyiv, the operators were answering calls back to back. The vast majority, more than 15,000 in the first six weeks of war, were for missing people, but requests also come in for humanitarian aid and safe corridors out of besieged cities.

Thousands of other calls have been appeals for psychological help. Those callers are transferred to a team of professional psychologists, led by Ms. Denisova’s daughter, Oleksandra Kvitko, a trained psychologist who volunteered to set up the service.

The information from callers is fed into a database that Ms. Denisova shares with government officials and prosecutors. As such, it has become an invaluable first warning system for the gross human rights abuses occurring in the cities under assault, and in the towns and villages occupied by Russian troops.

The psychologists taking calls were already approaching burnout, she said, adding that she was looking for funding to expand the team. “We all dealt with a military man who wanted to commit suicide after he saw what happened in Bucha and felt guilty,” she recounted. “And how many are there who did not call and did not ask for help?”

Ms. Denisova has become one of the leading voices of Ukraine’s suffering and outrage, appearing frequently in news coverage and producing a copious stream of social media posts.

She said she was in no doubt there was sufficient grounds to bring charges against Russian leaders not only of crimes against humanity, but also of genocide.

Two things have convinced her of that: the extent and the circumstances of sexual violence, which she says has been used as a weapon against Ukrainian women, and has even been described that way by the perpetrators themselves; and the forcible removal of children from Ukrainian territory to Russia.

“We are now arguing for this to be recognized as a crime of genocide,” she said. “This is when the people of one nation are slaughtered, destroyed. Or used with this intention, including sexual violence.”

She detailed cases of gang rapes and repeated assaults on imprisoned women that had left them both wounded and pregnant. One woman who tried to stop Russian soldiers from assaulting her younger sister said they told her, “Look, it will be like this with every Nazi whore.” Russia has claimed that it is waging its military offensive in Ukraine to cleanse it of Nazis.

“They rape them until they can’t give birth, or give birth to their children,” Ms. Denisova said. “This suggests that they want to destroy the Ukrainian nation. And when they kill children, it also means that they do not want our nation to be in this world.”

Oleksandr Chubko contributed reporting from Kyiv.

Advertisement

Opex 360

Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

France24 - Monde

L'ex-tennisman Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison pour fraude

Publié le : 29/04/2022 - 18:15

FRANCE 24 Suivre

L'ex-tennisman allemand Boris Becker a été condamné, vendredi, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour avoir dissimulé au fisc des centaines de milliers de livres sterling alors qu'il avait été déclaré en faillite personnelle. 

Il était l'un des meilleurs joueurs de sa génération, avant que des déboires financiers et diverses malversations ne le conduisent devant les tribunaux une fois sa carrière terminée. L'ex-N.1 mondial de tennis Boris Becker a été condamné, vendredi 29 avril, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour des infractions financières liées à sa faillite personnelle.

Âgé de 54 ans, Boris Becker va être incarcéré après avoir été déclaré coupable notamment d'avoir caché 2,5 millions de livres sterling (3 millions d'euros au taux actuel) d'avoirs et de prêts pour éviter de payer ses dettes.

Déclaré en faillite personnelle en 2017, Boris Becker est condamné pour quatre chefs d'accusation : un chef de retrait de biens, deux de non-divulgation de biens et un de dissimulation de dette.

Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable, le 8 avril, par la Southwark Crown Court de Londres, d'avoir dissimulé ou transféré illicitement des centaines de milliers d'euros et de livres sterling pour ne pas régler ses dettes après avoir été déclaré en faillite.

Il lui est notamment reproché d'avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d'un compte professionnel sur d'autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d'avoir caché un emprunt de 825 000 euros et des parts dans une société.

Boris Becker était arrivé vendredi matin en taxi londonien au tribunal, marchant main dans la main avec sa compagne Lilian de Carvalho Monteiro, avant de rentrer dans l'édifice. Visage grave, il portait une cravate violette et verte, les couleurs de Wimbledon, tandis que son fils aîné, Noah, 28 ans, est entré avec un sac de sport.

Contestation des charges 

Il y a 20 ans, il avait été condamné en Allemagne à une peine de prison avec sursis après des démêlés avec le fisc. Lors du procès à Londres, la procureure Rebecca Chalkley l'avait accusé d'avoir utilisé un compte professionnel comme une "tirelire" pour des dépenses du quotidien ou les frais de scolarité de ses enfants.

Boris Becker, qui conteste l'intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d'accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. Il avait assuré à l'audience qu'il ignorait où ceux-ci se trouvaient. Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l'Open d'Australie et sa médaille d'or du double aux JO de 1992.

L'ex-star du tennis a indiqué, lors du procès qui s'est tenu du 21 mars au 8 avril, avoir encore en sa possession "beaucoup" de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu.

Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700 000 livres (840 000 euros) afin d'éponger une partie de ses dettes. À l'époque de sa banqueroute, ses dettes étaient estimées jusqu'à 50 millions de livres sterling (59 millions d'euros).

La "marque Becker" mise à mal 

L'annonce de sa faillite était intervenue quelques jours avant le tournoi de Wimbledon, sur lequel le premier joueur allemand à avoir remporté un titre du Grand Chelem travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises.

À l'audience, il avait raconté à quel point il avait été "choqué par la situation". "C'était partout aux informations, j'ai passé les portes de Wimbledon et tout le monde savait. J'étais embarrassé parce que j'étais en faillite", avait-il déclaré. Selon lui, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la "marque Becker", si bien qu'il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.

Cette affaire n'est pas la première pour Boris Becker, à la retraite sportive agitée, qui avait habité à Monaco et en Suisse avant de s'installer en Angleterre. Il a déjà eu des déboires judiciaires pour des dettes impayées avec la justice espagnole, concernant des travaux dans sa villa de Majorque, et avec la justice suisse, pour ne pas avoir payé le pasteur qui l'avait marié en 2009.

En 2002, la justice allemande l'avait condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'à 500 000 euros d'amende pour quelque 1,7 million d'euros d'arriérés d'impôts.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'INFO ÉCO

Lutte contre l'évasion fiscale : un combat de longue haleine

L'Humanité

En France : « un patronat particulièrement arrogant et rétif au dialogue social »

Entretien

ENTRETIEN Alors qu’hier était célébrée la Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, syndicats et associations organisaient une journée d’action pour dénoncer la situation catastrophique que connaît la France en la matière. Le sociologue Louis-Marie Barnier fait partie du groupe de travail organisateur de l’évènement. (1)

Luis Reygada

Louis-Marie Barnier est sociologue,spécialiste de la santé au travail et du syndicalisme. Il est chercheur associé au Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail (LEST) - CNRS-AMU, et membre de la Fondation Copernic et du conseil scientifique d’ATTAC.

Plusieurs sources (Eurostat, le syndicat européen CES) rapportent que la France est le « leader européen de la mort au travail », avec des chiffres en hausse contrairement à la tendance qu’on observe chez nos voisins européens. Qu’est ce qui pourrait expliquer ce phénomène ?

Nous avons en France la singularité de compter sur un patronat particulièrement arrogant et rétif au dialogue social, c’est une question historique qui remonte au XIXème siècle.

Cela se traduit par une énorme réticence de la part des patrons pour remettre en cause l’organisation du travail afin de favoriser de meilleures conditions pour les salariés – ou même simplement d’en débattre avec eux ou leurs représentants.

Par exemple l’accord national interprofessionnel sur la santé au travail (ANI) a surtout porté sur les services de santé au travail et a très peu remis en question les modalités d’organisation du travail et de fonctionnement au sein des entreprises. La question de la mauvaise représentation des salariés en matière de santé au travail, avec la disparition des CHSCT, a été un des éléments déterminants depuis maintenant trois ans pour expliquer cette hausse des accidents. Pourtant cet élément est absent de la loi (du 2 août 2021 «pour renforcer la prévention en santé au travail», qui transpose l’ANI conclu le 10 décembre 2020, N.D.L.R).

La journée d’action d’hier a mobilisé syndicats et associations autour de la revendication «  halte à l’impunité patronale ». Le groupe de travail va jusqu’à dénoncer des accidents qui résulteraient «  de pratiques patronales et gouvernementales concertées »…

Il y a sûrement un certain niveau de responsabilité de l’Etat au niveau des consignes données à l’Inspection du travail, dont une des missions est de produire les procès-verbaux qui sont les bases juridiques sur lesquelles les juges pourront s’appuyer pour considérer les accidents du travail, avec les services de prévention de la Sécurité sociale et les Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT). Or, les chiffres montrent que les infractions relevées par l’Inspection font surtout l’objet de lettres de recommandations ; il y a beaucoup moins de procès-verbaux et quand ils sont faits il n’y en a qu’une petite partie qui est suivie d’effets au niveau judiciaire. En effet la justice considère souvent que les faits ne sont pas suffisamment probants, expliqués ou justifiés, pour permettre une mise en accusation formelle des employeurs.

On note donc une relativisation des accidents au travail de la part du système judiciaire. Cela est dû au fait que, quelque part, le gouvernement (et la société…) acceptent ces accidents du travail comme faisant partie d’une certaine fatalité, ou faisant partie d’un accord autour du contrat de travail tel que la loi du travail de 1898 l’avait cristallisé.

Nous avons donc à la fois des entreprises qui ne se soucient pas vraiment des accidents du travail et qui les alimentent avec des organisations du travail pathogène, l’Etat ne met pas les moyens pour contrôler les défaillances au sein des entreprises et mener à bien les enquêtes quand elles sont nécessaires, et enfin les juges qui se retrouvent en situation de non-débat social.

Au final nous obtenons une sorte de fatalité qui est le résultat d’un système, on ne peut pas en vouloir uniquement à telle ou telle partie, c’est un ensemble. Mais l’impulsion pour dépasser la situation doit venir du gouvernement.

Les inspecteurs du travail se sont beaucoup mobilisés ces derniers mois…

Tout à fait, notamment pour dénoncer une dégradation de leurs conditions de travail, qui ne sont que le reflet d’une orientation politique. Ils connaissent de fortes baisses des effectifs. Du côté des syndicats et des salariés, qui sont sensés bénéficier de leurs services, on voit bien leur manque de disponibilité. Rédiger un procès-verbal en bonne et due forme ça représente au moins plusieurs jours de travail, donc étant peu nombreux ça signifie qu’ils doivent délaisser les situations à risques dans d’autres entreprises quand ils sont accaparés par un dossier. Or le procès-verbal de l’inspection du travail est le point de départ d’une action pénale, comme le prouve le procès de France Telecom qui s’ouvre en appel dans quelques jours.

Quel bilan peut-on tirer du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de santé et sécurité des travailleurs ?

Jusque dans les années 2005 nous étions en progression continue avec une extension des pouvoirs et des missions des comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et donc une prise en charge chaque fois plus importante de la question de la santé au travail, y compris dans ses dimensions sociales, environnementales…

Il y a eu un point de bascule à partir des années 2008-2010 et nous avons commencé à reculer, ce qui s’est intensifié avec l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Pour ne citer que cet exemple, la disparition des CHSCT a été vraiment dramatique. Notre groupe de travail dénonce un « recul de plus d’un siècle ».

Vous êtes très critique vis-à-vis du Plan d’action 2022-2025 du gouvernement sur la prévention des accidents du travail graves et mortels ?

Je n’y crois pas du tout. Ce Plan donne plus l’impression qu’on a eu une prise en compte seulement en apparence des questions d’évaluation des risques, au lieu de mesures concrètes suivies d’actions sur le terrain.

Par exemple sur la question des travailleurs vulnérables (comme la situation des intérimaires que j’ai analysé dans le cadre de mes recherches), ce que l’on observe c’est que les éléments qui sont mis en avant sont de l’ordre de la prévention individuelle (les équipements de protections, les visites médicales et les formations des salariés). Par contre quand il s’agit d’intervenir dans l’entreprise utilisatrice, c’est-à-dire au cœur des expositions aux dangers professionnels, le Plan est complètement silencieux alors que c’est là qu’il faudrait faire porter tout le poids de l’action de l’Etat.

D’une certaine façon on renvoie aux personnes vulnérables leur propre capacité à pouvoir se mettre en retrait par rapport au risque, alors que c’est avant tout à l’employeur qu’incombe cette responsabilité.

Que devrait inclure un Plan d’action qui permette d’obtenir de réelles avancées ?

Beaucoup de choses sont à revoir, mails la première chose est sûrement de pouvoir disposer d’outils de coercitions qui obligent les entreprises à réfléchir autrement la question de la prévention des risques.

Trois volets se complètent : dans les entreprises où les CHSCT et les syndicats jouent ce rôle d’alerte et de mobilisation des salariés ; du côté de l’action de l’Etat avec l’inspection du travail qui devrait aussi jouer ce rôle avec des vagues de contrôles beaucoup plus importantes ; et avec la justice et la question de la pénalisation des atteintes à la santé et la sécurité des travailleurs. Ce qui implique de revoir le cadre législatif qui entoure ces problématiques.

accidents du travailSociologiedroit du travail
L'Humanité

Total arrose ses actionnaires et relance la polémique

Actu

Le groupe pétrolier vient d’annoncer des bénéfices juteux, tirés par l’explosion des prix de l’énergie qui pénalise les consommateurs.

Cyprien Boganda

Les ombres qui pèsent sur l’économie mondiale ne doivent pas empêcher les dirigeants de TotalEnergies de dormir. Le groupe tricolore vient d’annoncer de très confortables résultats pour le premier trimestre 2022 : près de 69 milliards de dollars de chiffre d’affaires, pour 4,9 milliards de dollars de bénéfices (en hausse de 48% sur un an). Ces profits proviennent très largement de la flambée des prix du gaz et du pétrole, comme le reconnaît sans mal la direction : « le rebond des prix de l’énergie constaté au second trimestre 2021 s’est amplifié au premier trimestre 2022 à la suite de l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, avec des prix du pétrole dépassant les 100 dollars le baril et des prix du gaz en Europe et en Asie historiquement élevés ». Le conseil d’administration du géant énergétique a donc décidé de récompenser ses actionnaires, en autorisant notamment le groupe à racheter jusqu’à 3 milliards de dollars d’actions.

En temps normal, les superprofits des pétroliers suscitent déjà la polémique, mais en ce moment, les difficultés rencontrées par les consommateurs face à la flambée des prix de l’énergie rendent les annonces encore plus scandaleuses. C’était d’ailleurs déjà le cas en février dernier, lorsque Total avait annoncé 16 milliards de dollars de bénéfices sur l’année 2021 : dans une tentative un peu vaine de désamorcer les critiques, la direction promettait notamment de distribuer un « chèque gaz » de 100 euros pour ses clients en précarité énergétique. Cette aumône de quelques dizaines de millions d’euros avait déchaîné les critiques des candidats à la présidentielle, Yannick Jadot (EELV) fustigeant la « charité de Total vis-à-vis de ses consommateurs », tandis que Fabien Roussel (PCF) ironisait sur « ces nouveaux seigneurs du quartier de la Défense qui balançaient leurs miettes depuis leur gratte-ciel ».

A gauche, on réclame depuis longtemps une taxe sur les superprofits de TotalEnergies ou encore la redistribution des dividendes aux consommateurs. Par ailleurs, les arguments du pétrolier quant à sa politique d’investissement dans les renouvelables passent mal auprès des ONG, qui dénoncent le « greenwashing » du groupe.

Cyprien Boganda

totalEnergiesprofitsactionnaires
BBC

Have hay fever? Look out for allergies to these foods

As the days get longer, the grass starts growing and blossom appears on trees, it’s easy to be filled with the joys of spring. But for some, it’s also when the all-too-familiar itchy eyes and runny nose returns. Hay fever is back – and just the sound of a nearby lawnmower is enough to bring on a sneeze or two. Just to add to their frustrations, hay fever sufferers may find they develop surprising food allergies alongside their sniffles.

Pollen food syndrome (also known as oral allergy syndrome) is perhaps more common than you’d think. While 20 percent of the UK are reported to be affected by hay fever at some point in their life, two percent of the UK population are also affected by the related food syndrome.

So, what causes it? What foods are you likely to be allergic to and how can you treat it?

Why would hay fever lead to food allergies?

When someone has hay fever, their body is having an IgE-mediated allergy. “IgE is an antibody that normally we produce, to fight parasitic infections like malaria. And for some reasons, people can develop them to things like pollen and get hay fever,” explains Manchester University’s Professor Clare Mills.

The problem is, some foods have proteins which are very similar to those in pollen, and when some people with hay fever consume them – especially when they’re raw – their bodies effectively think they’re ingesting pollen. Amena Warner is head of clinical services at the charity, AllergyUK and explains: “The fault is with the immune system which defends itself by having an allergic reaction."

What are the symptoms?

People with pollen food allergy can expect swelling and itching inside the mouth, throat and ears. This will happen shortly after consuming the food. For most people, the symptoms are mild and will pass relatively quickly (especially with the aid of an antihistamine). However, for an unfortunate few, symptoms can go further. “In some cases, it causes very severe reactions,” says Warner, highlighting that this could include breathing difficulties. Thankfully, this is relatively rare.

Who’s at risk?

If you have hay fever are there other factors that could lead to you developing allergies to ingredients? Mills is currently carrying out research examining the patterns and prevalence of allergies in adults – including the onset of pollen-related food allergies. Mills explains they tend to impact adults more than children. “Whether that's because you have to have been around for a certain length of time to kind of be exposed to the differences in pollens, we’re not sure yet, but it's often something people start developing in their 20s-40s.

“They are largely – not exclusively – but largely, related to having an allergy to pollen of trees like birch and alder. There is a molecule in fruit particularly, that is a lookalike of a molecule in the pollen that causes hay fever. Many years ago, in Sweden, they found that something like 70 percent of people who had birch pollen allergy also would react to eating fresh apples.”

However, it’s not just the individual but what they are exposed to. Mills explains: “We showed in a study that the level of that molecule increases in apples that have been stored in a modified atmosphere. One of the nice things about this type of storage is it enables us to eat apples in March, which we wouldn't ordinarily be able to do, but unfortunately, they have much higher levels of this allergen.”

The foods which cause allergic responses

This depends on the type of pollen you’re allergic to, though generally speaking it's raw fruit, vegetables, legumes and nuts. AllergyUK have a helpful fact sheet detailing the pollens together with the foods that can cause a reaction. They are:

Tree pollen: Apple, apricot, cherry, coriander, kiwi, nectarine, parsley, peach, pear, plum, strawberry, celery, bean sprouts, carrot, mangetout, green pepper, potato, soya, tomato, parsnip, peas, basil, coriander, fennel, oregano, parsley, paprika, pepper, thyme.

Grass pollen: Kiwi, melon, orange, watermelon, date, potato, swiss chard, tomato, wheat, peas, peanut.

Weed pollen: Apple, melon, orange, peach, tomato, watermelon, celery, carrot, green pepper, onion, sunflower seed, aniseed, celery salt, mustard, spices, coriander, fennel, parsley.

Not sure what type of pollen you’re allergic to? That probably comes down to when you are allergic, if it’s March – late May it’s likely to be tree pollen, if it’s May – July than grass pollen and if it’s June – September weed pollen. Of course, you could be allergic to more than one type of pollen, there is a cross over during these periods and environmental factors can alter the dates – for example if it’s a particularly wet/dry spring.

Pollen food syndrome can be confused with other allergies

“While we all know that there are people who have anaphylactic reactions to peanuts, not so many know that some people have the same response to peaches,” explains Mills. “This is something we’ve seen in the Mediterranean area. In fact British people who may spend a large proportion of their year in Spain can get this kind of allergy and in some instances, they won't just react to peach but they'll react to other fruits and vegetables - everything from lettuce and cabbage to peaches, apricots, plums and cherries… They can give severe reactions which aren’t removed by cooking.”

Like peanuts, if you have an allergic response to peaches you need to take it seriously. While for many it will be due to pollen food syndrome, for an unlucky few it won't and could have severe consequences.

If you think you have pollen food syndrome

“If anybody has severe allergic reactions to food, they must go and get it sorted out,” says Warner, matter-of-factly. “You must seek advice from a healthcare professional who will conduct tests.”

Warner warns though that you shouldn’t be tempted to pay for unregulated tests: “There are a lot of tests you can have done through the internet where you might send a hair sample and you get 500 allergens tested, but many are unvalidated... They relieve people from a lot of their money, but it won't give the important information that they need on how to deal with their allergy and it puts them at risk.”

This is a view backed up by the British Dietetic Association who explain: "There are also many commercially available tests that claim to diagnose food hypersensitivity. You should avoid these because they have no scientific basis. They can be harmful when multiple foods are excluded without reason, or if they are not reintroduced under guidance of a dietitian."

Originally published April 2022

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la France a déjà livré 615 tonnes d’équipements à Kiev

La piste de l’aéroport d’Odessa détruite

Un bombardement russe a détruit la piste de l’aéroport d’Odessa, samedi en début de soirée. « Aujourd’hui, l’ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l’aéroport d’Odessa a été détruite. Dieu merci, il n’y a pas eu de victimes », a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram, cité par Sud-Ouest. Le bombardement n’a pas fait de victime.

14 prisonniers ukrainiens libérés dans un nouvel échange

Selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, quatorze ukrainiens ont été libérés par les Russes, dans le cadre d’un nouvel échange de prisonniers. « Aujourd’hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois », a détaillé la ministre, selon Le Figaro.

Emmanuel Macron fait le point sur le soutien français

Le président de la République s’est entretenu avec son homologue ukrainien, samedi 30 avril. à l’issue de cet entretien, l’Elysée a fait le point sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine. Pour l’heure, relate Le Figaro, Selon l’Elysée samedi, l’aide humanitaire française représente « plus de 615 tonnes d’équipements acheminés dont du matériel médical, des groupes électrogènes pour les hôpitaux, de l’aide alimentaire, de l’aide pour l’hébergement, et des véhicules d’urgence ».

Au cours de son entretien téléphonique avec Volodomyr Zelensky, Emmanuel Macron a rappelé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ». Il a également souligné « la disponibilité de la France à contribuer à un accord prévoyant des garanties de sécurité à l’Ukraine. »

De nouvelles preuves de crimes de guerre à Boutcha

Trois corps ont été découverts dans une fosse commune située à proximité de Boutcha, a annoncé la police de Kiev ce samedi 30 avril. Les dépouilles portent des traces visibles de torture, rapporte notamment Le Progrès. Les trois hommes, mains liées et yeux bandés, semblent avoir été tués par balle.

« Les victimes ont été torturées pendant longtemps (…) Finalement, chacun d’eux a reçu une balle dans la tempe », a détaillé le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov. Depuis le départ des armées russes, de nombreuses preuves de crimes de guerre ont été découvertes à Boutcha et dans la région de Kiev. Pour la première fois, cette semaine, dix soldats russes ont d’ailleurs officiellement mis en examen et sont désormais recherchés pour « traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre ».

La colère du Pentagone

De son côté, le porte-parole du ministère de la Défense américaine a évoqué le sort de l’Ukraine en ayant du mal à « imaginer qu’un dirigeant sérieux puisse faire ça ». John Kirby a en effet parlé de « foutaises » du président russe qui voudrait « dénazifier » l’Ukraine, et regretté que des milliers d’innocents aient été « tués d’une balle dans la nuque, les mains liées dans le dos ». Le Pentagone a ainsi accusé Vladimir Poutine de « dépravation » et de « cruauté », et confié qu’il ne s’attendait pas à autant de violences à l’égard des civils.

Le cas du Donbass

Inquiet pour le Donbass, ce territoire stratégique situé à l’est de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a estimé, lors d’une déclaration vendredi 29 avril, que la Russie « veut vider ce territoire de tous ses habitants ». Il a notamment évoqué « les bombardements brutaux constants » et considéré « la défense de (son) peuple » comme « un combat pour la vie ». Le président ukrainien ukrainien a souligné que le Donbass pourrait être transformé « en pierres » comme Marioupol, devenu un « camp de concentration russe parmi les ruines ».

Poutine au G20

En novembre prochain doit se tenir le sommet du G20 en Indonésie. Comme l’explique Le Monde, Vladimir Poutine devrait être présent à l’événement, ainsi que Volodymyr Zelensky. Joe Biden a souhaité exprimer sa totale opposition à la venue du président russe et de l’accueillir « comme si de rien n’était ». De son côté, l’Indonésie a précisé que l’invitation du Kremlin au sommet datait d’avant le début de la guerre. Washington n’a pour l’heure pas précisé si les Etats-UnisÉtats-Unis seraient finalement présents ou non au G20.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

Publié le : 30/04/2022 - 10:24

FRANCE 24 Suivre

Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.

Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.

Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.

Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.

"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".

>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. 

Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi

Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.

Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques. 

"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.

Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.

Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama

À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.

"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.

À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records. 

Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.

"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.

Un élixir rose pour étancher la soif

Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.

Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.

La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.

À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.

Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.

Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Climat

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre

Focus

Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

Opex 360

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

de La Tribune

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

une photographie

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

trois sont affectés

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

Valeurs Actuelles

Bruxelles submergée par le trafic de drogue et la violence

Le plat pays s’agite de plus en plus. Selon La Libre, les tensions les tensions ne cessent de croître à Bruxelles, où le trafic de drogue submerge littéralement les forces de l’ordre et occasionne une forte montée des violences. En témoigne ce premier chiffre : depuis septembre 2021, une dizaine de règlements de compte par arme à feu ont été signalés dans la capitale belge. Une illustration de la violence toujours plus importante du narco-banditisme bruxellois, qui délaisse de plus en plus le cannabis pour se tourner vers les marchés de la cocaïne, de l’héroïne et du crack, nettement plus lucratifs – et générateurs de violence.

Cette situation de crise, qui ne cesse d’inquiéter les bourgmestres (maires d’arrondissement), dépasse désormais largement les seules frontières du tristement célèbre quartier de Molenbeek. « Les 19 communes sont impactées, les 19 bourgmestres sont préoccupés, et nous partageons tous le même constat : Bruxelles est polluée par les stupéfiants », explique Catherine Moureaux (PS), bourgmestre de Molenbeek.

La police simplement débordée

Pour faire face à des criminels de plus en plus violents et de mieux en mieux armés, la police bruxelloise semble largement dépassée. « Notre police manque tellement de moyens que nous n’avons pas toujours les capacités de répondre aux demandes de base de la population », lâche Catherine Moureaux, « comment pouvons-nous donc faire face à ce fléau qui prend de l’ampleur ? ». D’autant que, selon l’élue locale, « le pouvoir fédéral ne fait pas grand chose ». Aujourd’hui, ajoute La Libre, Catherine Moureaux demande notamment un renfort de 200 policiers pour la zone Bruxelles-Ouest.

Du côté de la mairie de Bruxelles, la priorité semble pourtant toute autre : « Nous devons évoluer avec la société, et cela doit passer par un débat sur la dépénalisation des drogues douces », estime Philippe Close, maire de la capitale belge. Selon l’édile, une telle mesure permettrait « de laisser les policiers traquer des cas plus graves encore » – comprendre les drogues dures comme la cocaïne ou l’héroïne. En attendant, rien qui ne permette d’endiguer la violence et les trafics. « Personne ne veut voir la situation empirer et assister à des scènes qui existent déjà à Anvers où des grenades sont lancées pour intimider les bandes ennemies », termine Philippe Close.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

BBC

Scooter recall hits India's 'Tesla of two-wheelers'

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Robots glide quietly across the vast factory floor of electric scooter firm, Ola Electric Mobility, in the southern India state of Tamil Nadu.

With a parent backed by Japanese investor, Softbank, this start-up is ambitious. Once running at full capacity, the company hopes this factory will churn out more electric scooters than any other plant in the world.

Much of the assembly line work is done by robots, which speedily transport scooter parts around and weld them together.

Perhaps the most striking thing about this factory though is not its sheer size - spread over 500 acres - but the workforce.

Women make up most of the staff which currently number between 1,700 and 1,800. Working as shift managers, test riders, technicians and trainers, it is a first job for many.

However, product roll out has not been going smoothly.

Ola Electric launched its first models, the S1 and S1 Pro, which are powered with rechargeable batteries, in August 2021 - receiving 100,000 orders in just 24 hours.

But since the first deliveries were made in December some customers have complained on social media of technical problems and earlier this week the firm was forced to recall 1,441 of its scooters from a particular batch.

The recall followed a well-publicised incident on March 26 in Pune, when one customer's new vehicle spontaneously caught fire just after it was parked.

A company statement on Sunday said its preliminary assessment showed the "thermal incident was likely an isolated one." But it will carry out diagnostics and health check all the scooters recalled in that specific batch.

"These scooters will be inspected by our service engineers and will go through a thorough diagnostics across all battery systems, thermal systems, as well as the safety systems," chief executive and co-founder of Ola Electric Mobility, Bhavish Aggarwa said in the statement.

BBC News approached the company for more information on this but it declined to comment further.

Not limited to Ola there have also reportedly been three other fires involving different brands of electric scooters, including Indian start-ups Okinawa and PURE EV.

India's shift to electric vehicles

The arrival of affordable electric scooters in India last year was an exciting moment - both for road users and the government.

Like many countries, India is trying to work out how to wean its 1.4 billion population off petrol and diesel towards electric vehicles.

And aside from challenging net zero emissions targets, like many of its neighbours, India is also fending off rising inflation.

Ola Electric Mobility had successfully positioned itself as "the Tesla of electric two-wheelers" according to motoring journalist, Parth Charan who has road tested its vehicles.

And accordingly in March as part of the country's strategy to transition to lower its oil import costs the government announced the firm will get state support to manufacture EV batteries that can store a total of 20 gigawatt-hours of power.

More technology of business:

However, market participants are concerned that some of the problems India's EV manufacturers are now encountering relate directly to a general lack of research in to the domestic market and light regulation.

"We have long relied on technologies made in, and for, other countries and never questioned its applicability to the Indian ecosystem. India has its own dynamics, both from an environmental, as well as operational perspective," says Akshay Singhal founder of Log9 Materials, which makes a rapid charging battery for two-wheelers.

Extreme weather conditions including heatwaves and flooding plus poorly maintained roads in some parts of India make it a really challenging market for auto makers, he underlines.

Mr Singhal feels a lack of rigorous regulation has further allowed manufacturers to rush products on to the market without sufficient quality control and testing.

India's Federation of Automobile Dealers Associations (FADA), is also calling for tougher regulation of the burgeoning EV two-wheeler market.

But "to conclude that we are not stringent would be completely wrong," says Sudhendu Sinha, an advisor at government agency, NITI Aayog. He points out that almost 37,000 electric scooters have already been sold in India and only a handful of those have experienced technical problems.

"We cannot blame the entire industry, or the batteries of the electric vehicles. There may be multiple reasons. So, until the investigations are over... it would not be right to comment. Our prime concern is safety," he adds.

Ola Electric Mobility reiterated that its scooters have been robustly tested at 15 accredited labs with each aspect of the vehicle tested "over a million kilometres across different terrains."

Nevertheless, it will be an uphill battle to win back the confidence of consumers like Krishna Jaiswal, who was shaken by his scooter fire. "Within 15 minutes the scooter turned in to ashes," he tells the BBC in a phone interview.

"We have lost faith in Ola. My friends wanted to buy, but now have decided not to," he says.

Related Topics

New York Times - World

During Ramadan, Palestinians Barred From Aqsa Turn to Smugglers

Advertisement

Supported by

For Palestinian Muslims, praying at the Aqsa Mosque in Jerusalem is an important part of Ramadan. Those barred by Israel are finding ways to get there anyway.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Raja Abdulrahim

JERUSALEM — Only moonlight cut through the darkness early one recent morning by the time a smuggler led Husam Misk to a ladder propped against Israel’s concrete separation barrier.

Mr. Misk, a 27-year-old dentist, said he climbed the ladder quickly but was still short of the top of the 26-foot wall. He grabbed the edge where the razor wire had been cut and hoisted himself up, pausing briefly to scan the area. No sign of any soldiers.

He grabbed the rope dangling from the other side, braced his feet against the wall and lowered himself.

About an hour later, Mr. Misk said, he walked into Al Aqsa Mosque compound in Jerusalem just in time to catch dawn prayers. Barred from legally crossing into Jerusalem from his home in the West Bank, he was one of many Palestinians who resorted to other means to visit one of the most sacred sites in Islam during the holy month of Ramadan.

“I come out of conviction to pray and to stand in solidarity,” said Mr. Misk, sitting in the shade of a tree in the Aqsa compound on a recent afternoon. “Because Al Aqsa is the center of the struggle between us and the Israelis.”

The Israeli government, which generally bars West Bank residents from entering Jerusalem without a permit, usually eases restrictions to allow hundreds of thousands to visit Al Aqsa during Ramadan. Children up to age 12, women and men 50 and older are allowed to attend Friday Prayers there without a permit. Men aged 40 to 50 can enter with an existing permit.

But most young men and those with criminal records are turned back at official crossing points or denied entry permits. While Palestinians argue that such restrictions are discriminatory, Israeli officials, still reeling from a spate of Palestinian attacks that killed 14 people starting just before Ramadan, insist they are necessary security measures.

Many Palestinians who are denied entry — hundreds a day, those who cross say — instead climb the controversial separation barrier, walk through openings cut where the barrier is a metal fence, or hike through mountainous terrain where there are gaps in the barrier. Others make doctor’s appointments to obtain medical permits to enter Jerusalem, or bribe soldiers or Jewish settlers to get them through checkpoints, according to people who have used these methods.

Some livestream their journeys to encourage other Palestinians to follow their path.

While those interviewed who circumvented the rules said they had come to Aqsa to pray or pay homage to the historic site, Israeli officials said that unmonitored entries presented a potential security threat.

The Celebration of Ramadan

The Muslim monthlong holiday of Ramadan, a time of prayer, fasting and feasting, began in the United States on April 2.

Hundreds of Palestinians, mostly young men, were arrested at the mosque over the past two weeks, accused of rioting. A police spokesman said that “a handful” of those arrested were found to have entered Israel illegally.

Over the past two years, during the coronavirus pandemic, security along the 440-mile barrier grew more lax and openings in the fencing multiplied.

The recent Palestinian attacks focused the government’s attention on the security lapses. The Israeli authorities identified one of the attackers, a gunman who killed five people in a Tel Aviv suburb last month, as a West Bank resident who had crossed into Israel illegally.

Prime Minister Naftali Bennett, speaking of the gaps in the barrier at a cabinet meeting this month, acknowledged “that for years it has been completely riddled with holes.”

The Israeli military has since stepped up security along the fence, repairing breaches, digging trenches to prevent vehicle crossings and deploying more soldiers. And Israel’s security cabinet approved more than $100 million to build an additional 25 miles of the barrier.

The struggle for some Palestinians to reach Al Aqsa is part of a broader confrontation over control of the mosque compound — known to Jews as Temple Mount, the site of an ancient temple and the holiest place in Judaism — and the ancient heart of Jerusalem, known as the Old City.

Israel captured the Old City from Jordan in 1967, along with the rest of East Jerusalem. Israel has since annexed the area as part of its capital, but much of the world, including the United Nations Security Council, considers it occupied territory.

Palestinians see East Jerusalem as the future capital of a Palestinian state. Some fear the mosque compound is under threat from increasing numbers of Jewish worshipers allowed to enter and pray atop the mount, and from a fringe group of right-wing activists who seek to rebuild the Jewish temple there.

Tensions exploded into clashes over the past two weeks between Palestinians and Israeli paramilitary police. At times, the police forced Palestinians from parts of the site or confined them inside mosques to secure access for tourists and Jewish worshipers.

Last Friday, the Israeli authorities turned away droves of Palestinians, especially men, on their way from the West Bank to attend Friday Prayers at Al Aqsa.

The Israeli authorities did not respond to questions about how many Palestinians from the West Bank and Gaza had applied to visit the mosque this Ramadan nor how many were rejected.

For young men, especially, Aqsa seems out of reach. Ibrahim, a 24-year-old university student from Bethlehem, compared an Israeli permit to a golden ticket: “It’s like Willy Wonka, very few get it.”

Ibrahim, who did not want his last name published, enters Jerusalem legally with a medical permit, then visits Al Aqsa. For him, the trip is not about religion. It’s about visiting a place important to Palestinian identity and quietly confronting Israel’s occupation.

“You put up police and security guards, but I am able to enter anyway,” he said. “It’s about asserting our existence.”

Mr. Misk applied for a permit in 2015, when he was in college, and was rejected. He said he was told only that his rejection was “for security reasons.”

The next week he went in with a smuggler and has not bothered applying for another permit since.

“Going to Mecca to visit the Kaaba is easier for us than coming here to Al Aqsa,” he said. “If I want to go to Mecca, I apply for a visa and I go. But if I want to come to Al Aqsa, I have to take a risk and go over the wall and I could be shot and killed.”

One day this month, Mr. Misk tried to cross into Israel with some friends through a wooded area and was caught by Israeli soldiers. The soldiers zip-tied their hands behind their backs and had them lie face down on the ground for six hours, he said, before marching them back to the West Bank and releasing them.

The next day he paid a smuggler $15 to get him over the barrier.

As Mousa Naser waited his turn recently to scale the wall, dozens of men who had crossed before him were caught on the other side. When the soldiers took the men away, Mr. Naser and others made a dash for it.

But getting over the wall is not the only hurdle.

On Wednesday, several Palestinians suffered broken bones after falling from the top of the wall, the Palestinian Red Crescent said.

At checkpoints throughout East Jerusalem, the Old City and at the many entrances to the mosque compound, Israeli police routinely stop people, especially young men, and demand to see their IDs. Those lacking the proper paperwork can be arrested.

Mr. Naser’s strategy is to try to blend in.

“There are things that can let the police know if you are from the West Bank or not,” said Mr. Naser, a 25-year-old bank employee. “They can tell from your face if there is fear, they can tell from the lines on your forehead. And they know from your shoes.”

In the West Bank young men favor jeans, button-up shirts and don’t wear many brand names, he said. In Jerusalem the style is dominated by athleisure, running shoes and a cornucopia of brand names.

“Style of clothes plays a big role in not getting caught,” he said. “It doesn’t protect 100 percent but it helps a lot.”

Jamal Karame, 53, said that 13 years ago he was convicted of harboring a wanted person and was imprisoned for two years. He denies the charge.

Since then he has been unable to get a permit to come to Jerusalem, and each time he goes to a checkpoint, he is turned away. So he resorted to sneaking across.

“The occupation needs to give people a chance to live their lives so that people don’t have a counterreaction,” Mr. Karame, an electrician from Hebron. “It’s bad enough that we are already living under occupation, but you are also preventing me from praying in Al Aqsa.”

As he walks around the compound, his fingers move swiftly through a string of white prayer beads. On each bead is a silver etching of the Kaaba or the Prophet’s Mosque in Medina. He recalled how, when he was a child, his father would bring him to play in the mosque compound. Back then the journey took less than an hour and there were no checkpoints.

He wishes he could bring his own six children here with the same ease.

“If we don’t pray in Al Aqsa,” he said, “who will?”

Myra Noveck and Gabby Sobelman contributed reporting.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Présidentielle : Erdogan se félicite de la défaite de Marine Le Pen

« Avec des amis pareils, on n’a pas besoin d’ennemis », disait en son temps Charles Pasqua, à propos du rapprochement entre le RPR et l’UDF. Une phrase que Marine Le Pen pourrait bien reprendre à son compte, à propos des liens entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron. En effet, le président turc, relate BFMTV, a salué samedi 30 avril la victoire de son homologue français sur Marine Le Pen.

Selon Erdogan, la réélection d’Emmanuel Macron consacre « la défaite des vues extrémistes lors de l’élection française ». Une bonne nouvelle pour le président turc, qui estime que « tout ce dont nous souffrons est causé par l’extrémisme ».

Une campagne de haine contre les musulmans

Pour autant, Recep Tayyip Erdogan n’a pas manqué de rappeler que ses relations avec Emmanuel Macron n’ont pas toujours été apaisées : « J’espère qu’avec le résultat de cette élection, nos relations (avec la France) seront dans une bien meilleure position. » Par le passé et notamment après l’assassinat de Samuel Paty, rappelle BFMTV, Erdogan avait accusé Emmanuel Macron « de diriger une campagne de haine contre les musulmans ».

Le retour à de meilleures relations entre la France et la Turquie pourrait cependant être facilité par la guerre en Ukraine, au cours de laquelle Ankara a multiplié les initiatives diplomatiques et s’est imposée comme l’un des acteurs majeurs du conflit.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"

Publié le : 29/04/2022 - 17:09

Farah BOUCHERAK Ali LAIDI

Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".

Opex 360

Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

une nouvelle attaque informationnelle

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

BBC

Do you want to find out how much your colleagues earn?

By Suzanne BearneBusiness reporter

While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.

But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.

Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.

While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.

"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.

It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.

Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."

All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.

But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."

When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.

The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.

Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.

The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".

"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.

Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.

Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.

Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.

UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.

This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.

Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.

"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."

Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.

"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.

"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."

London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.

"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.

"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."

Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.

"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.

"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.

"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."

Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.

"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.

"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."

Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.

The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.

"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.

"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.

Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."

Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

Related Topics

France24 - World

Paris suspends Bolloré electric buses after two catch fire

Issued on: 29/04/2022 - 13:47

NEWS WIRES

Dozens of electric buses will be taken off the streets of Paris temporarily "as a precaution" after two of the vehicles caught fire, public transport operator RATP said Friday. 

Following a second blaze on Friday morning, in which no one was hurt, "RATP has taken the decision to suspend use of 149 electric buses" of manufacturer Bollore's Bluebus 5SE model, the state-owned company said.

The number 71 bus that caught fire in southeast Paris early Friday released thick clouds of black smoke and a strong smell of burning plastic, according to an AFP journalist on the scene.

"The bus driver immediately evacuated all the passengers. Nobody was hurt," RATP said, while the city fire service said the blaze was put out by around 30 firefighters.

A first bus caught fire on the upscale Boulevard Saint-Germain in central Paris on April 4, destroying the vehicle but again causing no injuries.

Bluebus is part of the sprawling empire of French billionaire Vincent Bollore, whose interests range from transport and logistics to media, generating around 24 billion euros ($25 billion) per year in revenue with 80,000 employees.

Bollore's 12-metre (39-foot) electric buses are a familiar sight on the streets of the French capital, emblazoned with the words "100 percent electric vehicle".

On its website, the company says the buses are "fitted with a new generation of batteries... with high energy density and optimal safety" spread around the roof and rear of the vehicle.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Paris forces e-scooters to slow down following death of pedestrian

Paris gets mediocre ‘walkability’ grade over reckless bike, e-scooter riders

FRENCH CONNECTIONS

Are the days of the beloved Paris metro ticket numbered?

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : au moins un mort à Kiev lors des frappes russes pendant la visite d’António Guterres

« 600 militaires blessés au sous-sol » de l’usine Azovstal, à Marioupol

Interrogé par BFMTV, la conseillère municipale de Marioupol Kateryna Soukhomlynova a indiqué que « plus de 600 militaires blessés » sont réfugiés dans le sous-sol de l’usine Azovstal à Marioupol. « Il n’y a plus d’aide médicale, même pas d’eau ni de nourriture », a-t-elle ajouté.

Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont eu des échanges jugés « francs et honnêtes »

Invité sur BFMTV, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a qualifié d’ « assez francs et honnêtes » les échanges entre Antonio Guterres et Vladimir Poutine. Selon Stéphane Dujarric, cette réunion a duré « deux heures », en compagnie du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Une réunion durant laquelle le secrétaire général a répété que « cette invasion est une violation de la charte des Nations unies », a indiqué Stéphane Dujarric.

Paris et Berlin « déterminés » à soutenir la Moldavie face à des « risques de déstabilisation »

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont dits déterminés vendredi à soutenir la Moldavie face aux « risques de déstabilisation » provoqués par le conflit ukrainien, indique BFMTV.

La Moldavie est « une cible potentielle de Vladimir Poutine » pour l’ancien vice Premier ministre moldave

« Aussi longtemps que Vladimir Poutine aura l’ambition de rétablir l’Union soviétique, tous ces pays (dont la Moldavie) seront des cibles potentielles de Vladimir Poutine », a déclaré sur BFMTV Alexandru Flenchea, ex-vice Premier ministre moldave entre 2019 et 2020.

La télévision russe évoque « une Troisième Guerre mondiale » et juge probable le recours a « une attaque nucléaire »

Mercredi 27 avril, sur le plateau de la chaîne d’information russe Russia 1, des analystes ont évoqué « une Troisième Guerre mondiale », et jugé probable le recours à « une attaque nucléaire », indique BFMTV. « Soit nous perdons en Ukraine, soit la Troisième Guerre mondiale commence. Je pense que la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale est plus réaliste », a déclaré Margarita Simonian, à la tête de la chaîne d’information Russia Today. Sur cette même chaîne, dans l’émission 60 minutes, jeudi, un analyste a déclaré : « Un missile Sarmat et c’est réglé, il n’y a plus d’îles britanniques ».

Un ressortissant américain tué en combattant aux côtés des forces ukrainiennes

Willy Joseph Cancel est le premier Américain tué en Ukraine depuis le début du conflit, indique Le Monde. Cet ancien marine de 22 ans combattait aux côtés des forces ukrainiennes, et travaillait pour une compagnie militaire privée. Il aurait été tué lundi, a déclaré sa mère Rebecca Cabrera à CNN. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby a exhorté « les Américains à ne pas se rendre en Ukraine », sur la chaîne américaine.

Berlin condamne à son tour les attaques contre Kiev

Le porte-parole du gouvernement allemand, Wolfgang Büchner, a tenu une conférence de presse ce vendredi 29 avril, relate BFM TV. L’Allemagne y a condamné les frappes russes « inhumaines » perpétrées contre Kiev, ayant tué une journaliste de Radio Liberty. « Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n’ont aucun respect pour le droit international », a déploré Wolfgang Büchner.

Deux bénévoles britanniques « capturés »

Deux bénévoles britanniques ont été « capturés » par l’armée russe en Ukraine. Comme le relaie BFM TV, c’est ce qu’a annoncé l’un des présidents de l’ONG Presidium Network, basé au Royaume-Uni. « Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous, mais connus de nous, Paul Urey (né en 1977) et Dylan Healy (né en 2000) », ont été « capturés par l’armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi », 25 avril. Les deux hommes se seraient rendus en Ukraine « de leur propre chef ». 

Paris condamne les frappes sur Kiev

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a condamné les frappes russes contre Kiev qui ont fait au moins un mort – une journaliste ukrainienne de Radio Liberty. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, était également à Kiev lorsque l’attaque a eu lieu. Il est en sécurité. Jean-Yves le Drian a donc écrit sur Twitter : « Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec António Guterres et Kiril Petkov (Premier ministre de la Bulgarie) qui se trouvaient à proximité hier. »

Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec @antonioguterres et @KirilPetkov qui se trouvaient à proximité hier.

— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 29, 2022

Poutine et Zelensky invités au G20

Le sommet du G20 doit se tenir en Indonésie en novembre prochain. Ce vendredi 29 avril, le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité à la fois le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le dirigeant russe, Vladimir Poutine, relate BFM TV.

Moscou confirme la frappe contre Kiev durant la visite d’António Guterres

Lors d’un briefing, le ministère russe de la Défense a confirmé les frappes russes commises à l’encontre de Kiev, jeudi soir. Et ce, lors de la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Le ministère russe a indiqué, comme le relaie BFM TV : « Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev. »

Au moins un mort lors des frappes russes sur Kiev

Au moins une personne est décédée après des bombardements à Kiev jeudi soir, pendant la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, relaie BFM TV. La victime était une journaliste productrice pour Radio Free Europe/Radio Liberty basée au bureau de Kiev. Radio Liberty a confirmé la nouvelle dans un communiqué. L’un de ses collègues a également rapporté sur Twitter : « Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble où elle habitait. » Son corps aurait été trouvé dans les décombres ce vendredi 29 avril. 

Zelensky demande « une réponse forte » après les frappes à Kiev

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi aux bombardements russes qui ont frappé Kiev dans la soirée du jeudi 28 avril. Et ce, alors que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se trouvait sur place. Pour le chef de l’Etat ukrainien, ces frappes tentaient d’« humilier l’ONU ». Il a ainsi réclamé une « réponse forte », relate BFM TV« Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente. » 

Gaz russe : Washington met en garde Moscou qui tente d’« intimider » l’Europe

Lors d’une prise de parole, le président américain Joe Biden a prévenu que les Etats-Unis ne laisseront pas la Russie « intimider » l’Europe avec son « chantage au gaz », relaie BFM TV. « Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression », a mis en garde Joe Biden. Avant de préciser : « Nous travaillons avec d’autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz. » 

Le secrétaire général de l’ONU sous les bombes

António Guterres, secrétaire général de l’ONU, est en déplacement en Ukraine depuis hier, jeudi 28 avril. Dans la soirée, il était à Kiev qui, au même moment, a été visée par des bombardements de la part de l’armée russe. Un porte-parole de l’ONU a indiqué à la presse, à travers des messages WhatsApp, qu’António Guterres était « en sécurité » mais « choqué » après ces frappes russes, relaie Libération. « C’est une zone de guerre, mais c’est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions », a-t-il expliqué.

Des mercenaires formés par les Occidentaux ?

D’après les informations de l’Humanité, des officiers des renseignements militaires occidentaux seraient en Ukraine pour diriger des mercenaires arrivés dans le pays pour se battre. Andrew Milburn – ancien colonel des marines américains qui forme désormais des tireurs d’élite pour la guerre – a expliqué à l’Humanité qu’il n’y avait aucun financement officiel de la part des Etats-Unis. Le groupe recevrait en revanche des dons : « Nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Boris Becker Sentenced to Two and a Half Years for Hiding Assets in Bankruptcy

Advertisement

Supported by

The former tennis champion was found guilty by a London court on charges related to his 2017 insolvency.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Aina J. Khan

LONDON — Boris Becker, the six-time Grand Slam tennis champion, was sentenced to two and a half years in prison on Friday in his bankruptcy case, after he was found guilty by a London court of hiding millions of dollars’ worth of assets and loans to avoid paying his debts.

The sentence punctuated a startling fall from grace for Mr. Becker, 54, who parlayed his tennis skill, ebullient personality and business ambitions into a personal fortune before he was found guilty this month at Southwark Crown Court of four charges related to his June 2017 bankruptcy.

In announcing the sentence, the judge told Mr. Becker, who was previously convicted of tax evasion two decades ago, that “while I accept your humiliation as part of the proceedings, there has been no humility,” news agencies reported.

Mr. Becker failed to disclose a property he owned in his home country of Germany, concealed a loan of €825,000 (around $872,000) and assets valued at €426,930.90, and did not disclose shares owned in a gambling tech firm, according to Britain’s Insolvency Service.

His defense team did not immediately respond to a request for comment, but Jonathan Laidlaw, his lawyer, told the court that the trial had “destroyed his career entirely and ruined any further prospect of earning an income,” according to the BBC.

The bankruptcy case meant Mr. Becker was legally obliged to disclose all of his assets so that they could be used to pay his creditors, but the court found several instances in which he failed to meet his obligations for disclosure.

“Boris Becker’s sentence clearly demonstrates that concealing assets in bankruptcy is a serious offense for which we will prosecute and bring offenders to justice,” Dean Beale, the chief executive of the insolvency service, said in a statement after the sentencing.

Mr. Becker, who now lives in Britain, made tennis history in 1985 when at age 17, he became the youngest champion in the history of men’s singles at Wimbledon. He went on to win there two more times, in 1986 and 1989, and took three other Grand Slam singles titles: the U.S. Open in 1989 and the Australian Open in 1991 and 1996. He retired from professional tennis in 1999.

The tennis star was the subject of enormous attention not just for his success on the court. The tabloids also kept a close watch on his tumultuous love life, including a divorce and a fleeting affair with a Russian woman with whom he fathered a child.

The precarious financial situation of Mr. Becker has been under scrutiny for several years.

In 2017, a private bank in London, Arbuthnot Latham, made an application for bankruptcy proceedings against Mr. Becker, claiming that payment of a large debt owed by him was nearly two years overdue. He was soon declared officially bankrupt by a London court, which found that he could not repay his debts.

That same year, a Swiss court rejected a claim by a former Swiss business partner, who claimed Mr. Becker owed him more than $40 million.

As he fended off his creditors, in 2018, Mr. Becker sought to claim diplomatic immunity, because the Central African Republic had named him as its attaché to the European Union for sports, culture and humanitarian affairs.

If that claim had been granted, any action against Mr. Becker would have required the approval of the foreign secretary, who at the time was Boris Johnson, the current prime minister. But Mr. Becker eventually dropped the claim.

In 2002, Mr. Becker was convicted in Germany of income tax evasion, given two years’ probation and fined nearly $300,000. The verdict came six years after German tax investigators raided Mr. Becker’s home in Munich.

On Friday, the judge, Deborah Taylor, referred to that case, saying that Mr. Becker “did not heed the warning you were given and the chance you were given” — a reference to the fact that he had been spared jail time — and that this was “a significant aggravating factor” in the current proceedings.

Mr. Becker won millions of dollars in prize money and sponsorship deals. He has had several business ventures over the years, including a line of branded tennis gear. He has often appeared as a television commentator for the BBC at Wimbledon, and he coached Novak Djokovic, the world’s top-ranked men’s singles player, for a few years.

Advertisement

L'Humanité

24 AVRIL

Chronique

Audrey Vernon

Il y a vingt ans, je traversais Paris à vélo pour répéter et jouer « Hamlet » dans un minuscule théâtre du 11 e arrondissement, il faisait beau, j’étais tellement heureuse. Il m’avait fallu un temps fou pour traverser la place de la République bondée, les banderoles… Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, au second tour de l’élection présidentielle, je m’en foutais tellement. Obsédée à l’idée d’arriver à l’heure au théâtre pour jouer Ophélie, me plonger dans l’univers de Shakespeare, profiter des monologues d’« Hamlet ». Je n’arrivais pas à choisir entre les traductions de Markowicz et d’Yves Bonnefoy, je faisais ma sauce choisissant chaque réplique dans l’une ou l’autre version, au désespoir du metteur en scène. Ma réplique préférée était dans la traduction d’André Markowicz, je crois : « J’espère que tout ira bien, il faut être patient (…) mais je ne puis m’empêcher de pleurer quand je songe qu’ils l’ont mis dans la terre si froide. Mon frère va le savoir ! » Je me souviens de chaque intonation que j’avais choisie et j’aimais entrer en scène les mains pleines de terre trouvée dans une jardinière de la cour.

Toujours au désespoir du metteur en scène, je découvrais les pleins pouvoirs d’une comédienne, une fois la salle éteinte. C’était le deuxième tour de l’élection présidentielle, la destruction du monde, pourtant bien avancée, ne me touchait absolument pas, j’étais heureuse, je jouais, même dans une petite salle, tout me comblait.

Vingt ans après les choses ont bien changé. Je me suis inscrite sur les listes électorales quand Manon Aubry s’était présentée. Je la connaissais personnellement, car elle m’offrait les chiffres d’Oxfam quand ils sortaient pour alimenter mon précédent spectacle, « Comment épouser un milliardaire ». Je trouvais absurde de ne pas voter pour quelqu’un en qui j’avais confiance. Dans cette lancée, puisque j’étais inscrite, j’ai voté aux municipales, puis au premier tour de l’élection. Comme quand je joue au Loto, je suis absolument sûre de gagner, je n’avais aucun doute sur le fait que je bénéficierai de la chance du débutant. Première présidentielle, je gagne, c’est sûr, je suis un « lucky charm ». Déception est un mot un peu faible pour exprimer ce que j’ai ressenti. Je n’aurai jamais dû jouer. Aujourd’hui, c’est la première fois que je vais voter pour le second tour d’une élection présidentielle. Aucune chance de victoire. Imaginer que je vais voter pour offrir les pleins pouvoirs à un sociopathe, lui donner droit de vie ou de mort sur nos concitoyens, sur l’humanité même. Ses décisions unilatérales vont impacter mes enfants et les enfants de mes enfants. On en est là. Encore.

Je n’ai plus aucun espoir pour l’humanité. Peut-être est-ce quand on a perdu tout espoir que les choses jolies peuvent arriver, je ne sais pas. Pour finir me vient la phrase préférée du père Karamazov dans une traduction de Markowicz, encore : « Bon, après tout, peu importe on s’en fiche. »

« Billion Dollar Baby », le 5 mai au Haillan (Gironde) et en livre aux éditions Libre.

Carte blanche à Audrey Vernon
L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Valeurs Actuelles

Le calvaire oublié des Arméniens du Haut-Karabagh

Au service de maternité de l’hôpital de Chouchi, une jeune mère serre dans ses bras son nourrisson pour le réchauffer dans une salle qui n’atteint pas les 14 °C. Comme tous les habitants de la république indépendantiste, elle affronte un autre vieil ennemi, le froid. Pendant plusieurs semaines, alors que les températures extérieures sont négatives, la population va vivre sans gaz, la principale source de chauffage dans la région. En cause, le sabotage du seul gazoduc qui alimente le Haut-Karabagh. L’armée azérie continue par tous les moyens sa pression pour reprendre le contrôle d’une province qui, selon le droit international, appartient à l’Azerbaïdjan. Malgré les différentes médiations, il aura fallu attendre le 19 mars pour que le gazoduc puisse enfin être réparé. Mais les Azéris ont installé une vanne qui leur permet désormais de couper à leur guise l’arrivée de gaz. De quoi rendre la vie des habitants insupportable.

Plus d’un an après le cessez-le-feu censé mettre fin aux hostilités entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour le contrôle de la région du Haut-Karabagh, les forces de Bakou profitent du conflit en Ukraine pour multiplier les incidents et la confrontation se poursuit loin des regards.

Cet épisode n’est qu’un exemple parmi d’autres du calvaire que subissent les Arméniens depuis la fin d’une guerre qui a fait en tout plus de 6 500 morts. Sans chauffage, les écoles ont fermé, et les services de santé sont démunis. « On est au bord d’une crise humanitaire, l’Azerbaïdjan maintient une politique de pression intense », nous explique Hovhannès Guévorkian, le représentant de l’Artsakh en France, ambassadeur de facto de la république arménienne autoproclamée. Entre les intimidations quotidiennes, les menaces, les déplacements forcés, l’Azerbaïdjan pousse les Arméniens à bout.

De fausses attaques et des menaces de mort

Au-delà d’une lutte pour le contrôle du territoire, Bakou fait tout ce qui est possible pour le vider de ses habitants arméniens. « Ils détruisent systématiquement les cimetières, les églises, pour effacer toute présence arménienne dans la région, note encore Hovhannès Guévorkian, ils menacent la population en permanence pour la pousser à partir. » Alors que le président azerbaïdjanais Aliev, en novembre 2020, disait vouloir « chasser les Arméniens comme des chiens », les militaires annoncent toujours dans des haut-parleurs à la population arménienne de fausses attaques et lancent des menaces de mort.

« Il s’agit d’un conflit territorial, mais aussi d’un projet très clair d’épuration ethnique par l’Azerbaïdjan, qui ne veut pas seulement occuper cette enclave, mais aussi en faire disparaître tout lien avec le peuple arménien », explique François-Xavier Bellamy. L’euro député, très investi dans la défense de la cause arménienne, a travaillé à la rédaction d’une résolution d’urgence pour la protection du patrimoine en Arménie. Au Haut-Karabagh, les Azéris entreprennent une action de destruction délibérée du patrimoine culturel et religieux.

Pour Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro magazine, qui a largement couvert le conflit et s’est rendu sur place, l’attitude des autorités azerbaïdjanaises manifeste une volonté de déshumanisation de la population. « Sous le prétexte d’appropriation culturelle par les Arméniens d’une province officiellement azerbaïdjanaise, les Azéris visent en réalité à éradiquer toute trace d’arménité dans la région. Ce sont les prémices d’une véritable épuration ethnique, par la technique de la “terreur douce” », prévient-il.

“Un peuple a le droit de disposer de lui-même”

Alors que les forces azerbaïdjanaises, soutenues en sous-main par la Turquie, continuent d’avancer dans les territoires situés au-delà de la limite fixée par le cessez-le-feu, la région est loin d’être revenue au calme. En mars, la Russie, initiatrice de l’accord entre les belligérants, a dénoncé la violation par l’Azerbaïdjan du cessez-le-feu. Des tirs sporadiques sont lancés dans certaines parties du territoire.

C’est la technique de “l’empiétement rampant”. Par petites avancées, à des moments stratégiques, l’Azerbaïdjan avance en Artsakh, contraignant les habitants des petits villages à quitter leurs terres. Il y a quelques semaines, les forces azéries ont occupé deux villages au-delà de la limite fixée par l’accord de cessez-le-feu. Si la Russie est intervenue pour en reprendre le contrôle, les Azéris restent néanmoins présents dans la région, empêchant les 400 habitants évacués de regagner leurs maisons.

la communauté internationale qui n’aura pas pris une seule sanction contre le régime de Bakou, et encore moins contre la Turquie qui l’arme et le conseille.

Alors que tous les regards se portent sur la guerre en Ukraine, la communauté internationale a une raison de plus pour se détourner du conflit au Haut-Karabagh. Hovhannès Guévorkian s’insurge de cette inaction. Aujourd’hui, la seule protection dont disposent les Arméniens du Haut-Karabagh repose essentiellement sur la Russie. Et le conflit russo-ukrainien a un double effet sur la situation en Artsakh. Tout d’abord, la guerre en Ukraine a contraint Moscou à réduire ses effectifs de moitié. Jusqu’alors, 4 000 hommes avaient été déployés pour protéger le Haut-Karabagh. Les Arméniens craignent le départ des soldats russes qui sont les seuls à s’interposer sur le terrain. Ensuite, l’Azerbaïdjan resserre l’étau, alors que l’Arménie se trouve isolée, sinon complètement abandonnée, par la communauté internationale qui n’aura pas pris une seule sanction contre le régime de Bakou, et encore moins contre la Turquie qui l’arme et le conseille.

« C’est impensable que dans la communauté internationale, on mette sur le même plan l’Azerbaïdjan, pays totalitaire reconnu comme tel par plusieurs ONG, et un pays qui respecte la démocratie », proteste Hovhannès Guévorkian. Il insiste sur les violations du droit international par l’Azerbaïdjan dans ce conflit, à commencer par l’accord de cessez-le-feu. Le diplomate appelle toujours à la reconnaissance par la communauté internationale de la république autonome d’Artsakh. « Il est reconnu qu’un peuple a le droit de disposer de lui-même et de réclamer son autodétermination et c’est le cas pour le Haut-Karabagh », rappelle-t-il. Pour Jean-Christophe Buisson, le calvaire des Arméniens épuise une population qui s’interroge sur son futur : « Aujourd’hui, aucune mère ne souhaite que son fils aille mourir pour le Haut-Karabagh, explique-t-il , la population a tant souffert de la guerre, il y a eu une véritable saignée chez les jeunes partis au combat. » Lassés par le harcèlement quotidien dont ils font l’objet, de nombreux Arméniens du Haut-Karabagh commencent à perdre espoir et envisagent de quitter la région. « Qui voudrait que ses enfants vivent dans de telles conditions ? », interroge aussi Hovhannès Guévorkian.

En Europe, de rares initiatives sont prises pour porter la voix des Arméniens du Haut-Karabagh. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy estime qu’un premier pas a été franchi en « brisant le silence sur la situation en Arménie ». « Le courage et la détermination du peuple arménien sont un exemple pour nous, nous ne pouvons détourner le regard », affirme l’élu. Avec plusieurs députés européens, dont Nathalie Loiseau (Renew Europe) et Emmanuel Maurel (Groupe de la Gauche au Parlement européen), le chef de file des LR au Parlement européen a demandé l’envoi d’une mission de l’Unesco au Haut-Karabagh pour la protection du patrimoine culturel arménien. En France, la cause arménienne est également défendue par de nombreux élus. Dès 2020, les parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale ont adopté une résolution demandant à l’exécutif de reconnaître la république du Haut- Karabagh, contre l’avis du gouvernement.

Le chemin de croix des Arméniens se poursuit

Sensible à cette prise de conscience, Hovhannès Guévorkian estime qu’il s’agit d’un symbole fort. Mais pour lui, il faut aller plus loin. Le représentant du Haut-Karabagh en France s’insurge du deux poids deux mesures entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie en Occident. « C’est désolant de constater que la communauté internationale ne bouge pas, voire que certains États considèrent l’Azerbaïdjan comme un partenaire économique ordinaire », explique-t-il. Autre sujet de préoccupation majeur, de nombreux prisonniers de guerre sont détenus par l’Azerbaïdjan, dont des civils. Malgré les réclamations faites par l’Arménie, Bakou refuse toujours de les libérer.

Mais qu’en est-il de l’avenir de cette région ? Pour Hovhannès Guévorkian, le seul espoir de l’Artsakh est un réveil de la communauté internationale, sans lequel l’Azerbaïdjan poursuivra sa politique de dépopulation des communautés arméniennes de la région. « Nous sommes très inquiets, il ne reste que cette solution, nous ne nous pourrons pas tenir indéfiniment, s’alarme-t-il, si les choses continuent telles qu’elles, il n’y aura pas d’avenir pour les Arméniens du Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan poursuivra sa politique de terreur pour pousser les Arméniens au départ. » « Pour l’instant, aucun signe positif ne nous permet d’espérer un renversement de la situation », conclut-il, alors que la petite république a déjà perdu plus de 100 000 habitants depuis la défaite de 2020.

Le 7 avril, le Conseil européen a annoncé que des préparatifs pour des pourparlers de paix allaient être mis en place entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Une nouvelle « très positive » pour Moscou. Et pourtant, l’avenir reste incertain au Haut-Karabagh. « L’avenir de l’Artsakh n’a pas été discuté à Bruxelles, ce n’est pas leur préoccupation », affirme Hovhannès Guévorkian.

La faiblesse, pour ne pas dire la fragilité, de la république d’Arménie depuis la défaite de 2020 remet en question sa capacité de garantir la sécurité des Arméniens d’Artsakh

Pour ceux qui revendiquent l’autodétermination de la région sécessionniste, cette nouvelle étape ne va pas dans le bon sens. « La faiblesse, pour ne pas dire la fragilité, de la république d’Arménie depuis la défaite de 2020 remet en question sa capacité de garantir la sécurité des Arméniens d’Artsakh, explique le diplomate. Dans ces conditions, la menace d’un nettoyage ethnique à l’encontre de la population d’Artsakh, ligne politique adoptée sans complexe par Aliev, est plus que jamais réelle. » « La guerre a profondément changé la donne, de nombreux jeunes hommes arméniens ont été sacrifiés pendant la guerre des quarante-quatre jours en 2020, ajoute Jean-Christophe Buisson. Cette population souffre, il faut comprendre qu’aujourd’hui, il n’existe plus de perspective d’épanouissement pour les Arméniens du Haut-Karabagh. »

Comme si le génocide de 1915 n’avait pas eu lieu, le long chemin de croix du peuple arménien se poursuit. La perspective de négociations directes entre Erevan et Bakou qui pourrait être une bonne nouvelle n’est aujourd’hui qu’un nuage de plus au-dessus du destin arménien. En Artsakh, on s’inquiète qu’un accord économique avec Bakou et Ankara, soutenu par Bruxelles qui fait pression sur Erevan, n’aboutisse qu’au lâchage de la petite république. Un renoncement du gouvernement de Nikol Pachinian qui n’annonce rien de bon pour le futur de l’Arménie elle-même…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high

Issued on: 28/04/2022 - 18:43

Sébastian SEIBT

Chinese authorities are seriously considering imposing a lockdown in Beijing as confirmed cases of Covid-19 in the country's capital topped 100 on Wednesday. But after a much-criticised month-long lockdown in Shanghai, such an option could have a very high economic and political cost.

At least 113 people have been infected with Covid-19 in China’s capital, health authorities announced on Wednesday, and the pressure is growing on local officials to contain infection. Some 1,300 kilometres away, in China’s largest city Shanghai, a strict lockdown has already been imposed on the population for the past month in an attempt to stem the spread of the highly contagious Omicron variant.

Avoiding Shanghai’s mistakes

But Beijing’s picture could be grimmer, since the latest figures in the Chinese capital do not include cases detected during the testing wave launched on Sunday: Authorities have, in effect, decided that the 21 million residents of Beijing must undergo three tests over five days.

The local government wants to avoid repeating the mistakes of Shanghai at all costs: Testing had only begun there after contaminations topped 1,000, too late to contain the epidemic without resorting to the heavy artillery of China's "zero Covid" policy, a strict lockdown. The drastic measures still in place after a month led to a rare public expression of anger in Communist China, led by a regime that has very little tolerance for political dissent.

Beijing authorities insist that no Shanghai-style lockdown will be imposed, but they do admit that "the epidemic situation is complex and severe", Tian Wei, a local government spokesman, said on Tuesday.

Some restrictions are nevertheless already being put in place. This is particularly the case in the Chaoyang district, where most of the infections in the capital have been recorded. One of its most popular and important districts, Chaoyang houses most foreign embassies as well as luxurious Western shops, chic restaurants and bars.

It is now an unusually quiet area. Several blocks of buildings have been sealed off and the streets are almost deserted, the South China Morning Post reported. Loudspeakers inside supermarkets have been blasting messages reassuring the population that the stalls are well-supplied and there will be no Shanghai-style shortages, accentuating the unusual atmosphere in the area, the New York Times reported.

Economic impact on China … and beyond

The local Beijing authorities are not the only ones who hope they have reacted quickly enough: The country’s government is also not keen to hear about a possible total lockdown of the capital. It is not clear that the country – or even the world – could afford it after over two years of restrictions.

From an economic point of view, the measures imposed in Shanghai have shown that China’s "zero Covid" policy has a significant cost. Even if its actual impact has yet to be determined, "we know that in Shanghai, the local economy – local shops and restaurants, for example – suffered greatly, as port activity did. And that will have an impact on the value chain and spare parts exports," said Mary-Françoise Renard, a specialist on the Chinese economy at the University of Clermont Auvergne.

"We must not forget that Shanghai is the main supplier of spare parts for the global automobile industry," Xin Sun, a specialist in Chinese economic policy at King's College London, added.

Data on Shanghai’s economic activity from January 1 until April give an idea on how the long lockdown caused economic damage. "These figures show that after sustained growth in the first two months, there has been a sudden halt in March, even though the strictest measures – such as total confinement – were only put in place in April. I therefore expect negative growth in April," Xin Sun said.

A lockdown in Beijing "would of course increase the impact of these measures, even if Beijing does not have the economic importance of Shanghai," Renard said. For the expert, it would be especially bad news for the service sector, which represents "83 percent of Beijing's economic activity".

A Beijing lockdown would certainly sound the death knell to the government’s objective of 5 percent growth for 2022. "The measures in Shanghai have already led the IMF (International Monetary Fund) to slash down this estimation, and a similar situation in Beijing would confirm that China must considerably downgrade its predictions," said Frédéric Rollin, an investment strategy advisor in charge of the Chinese economy at Pictet Asset Management.

A halt in activity in two of the country's main economic and political centres "will most likely also have a butterfly effect outside China's borders", Renard said. Especially in the current context of rising prices. "There has been a multitude of inflationary shocks since the start of the pandemic – a halt in international trade, rising energy prices, the war in Ukraine – to which must be added the disruption of exports due to Covid-19 measures," Rollin said.

Politically impossible?

But China’s headache is not just economic, it is also political. "With Beijing, you also have to take into account the political repercussions of a lockdown," Zeno Leoni, a China expert at King's College London, explained. The country’s capital is the one city "where the Chinese Communist Party does not want to give the impression that it might be losing any control," he added.

And with the Omicron variant of Covid-19, no scenario seems to be satisfactory. On one hand, failure to impose measures could force the government to face the uncontrolled spread of the virus. On the other, a strict lockdown could push Beijing's population to the brink and spark their anger, like in Shanghai, where residents are strongly opposing the "zero Covid" policy.

"If the distress of the inhabitants of Beijing and Shanghai came to light, it would discredit the official rhetoric that China handled the pandemic better than Western countries. And it would be unacceptable to the authorities," Xin Sun said.

Even more so in 2022, a very important year for President Xi Jinping. "The 20th Congress of the Chinese Communist Party – during which Xi Jinping is poised to be re-elected – is taking place this autumn in Beijing. And the regime wants to avoid at all costs that such a historic event takes place in a city traumatised by another strict lockdown," Leoni explained.

According to the expert, there are two possible scenarios for China’s capital: "Either the authorities are convinced that they can get rid of the pandemic in Beijing with a total but short lockdown, and they will absolutely impose it … or the situation in Shanghai will keep dragging on, leading to fears that anger would also rise in the capital. In this case, the authorities could try to avoid locking all inhabitants up at the same time," the Sinologist said.

But there could be one last option: recognising that China’s "zero Covid" policy is not as effective when it comes to the Omicron variant, and thus adopt a more flexible strategy. For Xin Sun, this would be impossible: "Xi Jinping has made this policy his own, and abandoning it would mean that he made a mistake, which is unimaginable," the expert predicted.

This story has been adapted from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak

Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation

Opex 360

Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

The Daily Record

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

New York Times - World

Ramadan Nights Provide Cherished Pause in a Sudan on the Brink

Advertisement

Supported by

Khartoum Dispatch

“We come here to forget it all,” one young musician said during the daily end of the fast. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least, we can sing.”

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Declan Walsh

Photographs by Abdulmonam Eassa

KHARTOUM, Sudan — Friday night by the Nile, and a love song wafted on the warm breeze that blew across Tuti Island, a crescent of land at the confluence of the river’s two great branches.

Hundreds of people had gathered on the beach for iftar, the sunset meal that breaks the daily fast during the Islamic holy month of Ramadan. Once they had eaten, there was a palpable sense of relief.

People lounged in the sand, smoking cigarettes and scrolling on their screens. Children splashed in the river shallows. Kites danced in the sky. While the Sudanese capital twinkled on the far shore, a young crooner struck up a song.

“How could your heart allow you to forget me?” sang Ibrahim Fakhreldin, his face bathed in the glow of cellphones held by his friends, who erupted for the chorus.

“Tell us what changed, for the sake of love,” they sang in unison, some playfully clutching their hearts, in a rendition of “Now You Just Pass Us By,” a traditional Sudanese ballad.

The song was personal for Mr. Fakhreldin, 20, who told me that he had once courted a girlfriend on this beach. “It’s over,” he said wistfully. “But the place is still here.” Now he had come in search of something else — a respite from the daily grind of Sudan, where a once-glorious revolution has run badly aground, and the heady hopes that it once inspired are crumbling.

“We come here to forget it all,” said Mr. Fakhreldin, who described himself as a disillusioned revolutionary. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least we can sing.”

For those who are fasting, iftar is a daily deliverance after the long hours of hunger and thirst. In Sudan it is particularly trying: Daytime temperatures are regularly hitting 115 degrees Fahrenheit, around 45 degrees Celsius, these days, and the power cuts can last eight hours.

An ominous political backdrop sharpens the privation. A military coup last October scuttled the democratic transition that started in April 2019 when crowds toppled Omar Hassan al-Bashir, their autocratic ruler for 30 years. Now the economy is tanking, food prices are soaring, and nearly 100 people have been killed in anti-military demonstrations.

But Ramadan is also a time of community, when friends, families and even strangers come together to break their fast. The iftar meal, which over several weeks I was invited to share in riverside villages, desert huts and suburban streets, also offered a cherished pause — a chance to take stock at a moment when many say that Sudan is drifting perilously, leaving them uncertain what comes next.

300 miles

EGYPT

Red

Sea

Atbara

CHAD

SUDAN

Nile

Khartoum

ETHIOPIA

CENTRAL

AFRICAN

REP.

SOUTH

SUDAN

By The New York Times

As we drove back to Khartoum one evening, we suddenly came on a group of determined-looking men standing in the middle of the road, urging us to stop. But this wasn’t a stickup. It was dinner.

The Celebration of Ramadan

The Muslim monthlong holiday of Ramadan, a time of prayer, fasting and feasting, began in the United States on April 2.

A long mat lined with food platters was at the gates of a small mansion in the town of El-Kabashi. About 50 other travelers were already seated, waiting to eat. The free meal — an iftar for passing travelers — was financed by Hasoba el-Kabashi, a local entrepreneur and the owner of the mansion.

Mr. el-Kabashi told me he made his fortune in real estate, car dealerships and a cargo business in Dubai. Now he was paying it back. This was a small crowd, he remarked; he once fed six busloads of travelers. There was no question of anyone paying a cent.

“It’s for God,” he said, pointing to the sky now filling with stars.

His guests didn’t stand on ceremony. After 15 minutes they rose from the meal, offered communal prayers, and continued on their journeys. So did we.

With the road empty, we raced into central Khartoum, crossing the Nile on a century-old bascule bridge then swooping past the gates of the military headquarters where demonstrators massed to oust Mr. al-Bashir in 2019, in euphoric scenes that stoked hopes that this revolution could endure.

But now the square is a ghostly arena. Soldiers manned check posts on deserted streets. The celebrated revolutionary murals had been painted over. Just a few scraps of defiant graffiti remained. “We were killed here,” read one.

Further downriver, at the Chinese-built presidential palace, I met with Lt. Gen. Ibrahim Gabir, one of the generals now running the country. The military’s intervention last October was not a coup, he insisted. “I prefer to say redirection,” he said.

Over an hour of conversation, General Gabir blamed Sudan’s mess on its squabbling politicians and promised to hold elections by July 2023 — an impossibly short timetable to hold a free and fair vote, by most estimates.

It was nearly time for iftar. Leaving, I meandered through the long corridors of the empty palace. A painting depicted Mohammed Ahmed Ibn el-Sayyid Abdullah, a messianic 19th-century religious leader who led a revolt against British colonialism, trampling an enemy combatant under his horse. But when I finally found the exit, General Gabir was already there, jumping into a vehicle, scrambling home to break his fast.

The traditional iftar meal in Sudan includes rich meat sauces soaked up with kisra sorghum crepes, spicy beef sausages, bean stews and glistening chunks of watermelon. The food is washed down with seasonal drinks — karkade, or iced hibiscus juice, and a local sweet-and-sour beverage known as abreh. But for many Sudanese, these have become unaffordable luxuries.

At a sweltering bakery in Atbara, 175 miles from Khartoum, young men tossed flatbreads from an open oven that were sold for 50 Sudanese pounds, or about nine cents, each. Three years ago, they cost 2 pounds each. That’s a resonant issue in Atbara, where student protests over soaring bread prices in late 2018 triggered the countrywide movement that eventually toppled Mr. al-Bashir. But the appetite for revolution has diminished.

“I don’t care anymore,” said Kultom Altijani, a 45-year-old street vendor who appealed for money to send her ailing daughter to a dentist. “We want to eat and drink — that’s it.”

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

During the holy month of Ramadan, Muslims break their daily fast with iftar, a meal that is shared with friends, families and even strangers. In Sudan, I was invited to iftar in riverside villages, desert huts and suburban streets.

Here’s what I saw →

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One evening people streamed to Tuti Island, in the Nile, to share iftar. It had been another scorching day with temperatures reaching 115 degrees Fahrenheit. Economic and political turmoil added to their hardship.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Once they had eaten, a wave of relief washed over the beachgoers.

Some lounged on the sand, smoking their first cigarettes of the day. Others dabbled in the water or flew kites.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Then a love song rang out. Ibrahim Fahkreldin, a 20-year-old crooner, performed traditional Sudanese ballads as well as new songs about Sudan’s growing turmoil. “We come here to forget it all,” he told me.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

He wasn’t the only one. While iftar is a moment to satisfy hunger and thirst, it is also an opportunity to share food with loved ones — and a welcome respite from the daily grind.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

It was the same everywhere I went, including this village 200 miles upriver. Some of these men worked in the nearby gold mines, and they offered to guide me to their workplace in the nearby desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

That led me to Ahmed Ali Jadallah, a miner I found sitting in a tiny tent, fasting. He was waiting for sundown to get down to work at the “line” — a seam of gold-rich rock he was hacking from the desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Even in a season of worship, Sudan’s turmoil kept pressing in. Nearly 100 people have died in street protests since the military seized power in a coup in October. The tumult continued through Ramadan.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One afternoon, young men and women wearing ski masks clashed with police officers who were firing tear gas. Acrid smoke filled the air. Then the muezzin’s call rang out: It was time for iftar.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

The protesters paused and pulled out dates, bottles of water and bags of sandwiches. Several offered to share.

Another fast was over, but Sudan continues down an unpredictable path.

Read more on Sudan:

Years after Mr. al-Bashir’s ouster, his allies are still faring better than most, and slowly making a comeback. This Ramadan, the wealthier officials can be found among the evening crowd at the Al Salam hotel, the salon of the Khartoum elite. Although the iftar buffet costs $45 per head, it is packed every evening, with women in finely embroidered gowns sitting beside men in immaculate robes. They rub shoulders with assorted foreigners looking to solve, or profit from, Sudan’s political mess — diplomatic envoys, Russian mercenaries, aid workers and United Nations officials.

Iftar is also laden with meaning for the revolutionaries who fight on. On April 6, demonstrators filled the street outside the Al Salam to mark the third anniversary of Mr. al-Bashir’s ouster. This time the warm breeze didn’t carry a love song, but a sting.

Thick smoke billowed from burning tires as young men and women, seasoned by months of protest, clashed with riot police. At the front, some protesters wore ski masks and garden gloves they used to hurl streaming tear gas canisters back at the police.

Even though I hung back, my eyes stung from the clouds of tear gas that drifted down the street, and I stumbled to the roadside. The call of the muezzin rang out: iftar.

The chanting abated and bags of food were produced. Protesters passed around dates, sandwiches and paper cups filled with karkade. A woman wrapped in a Sudanese flag offered to share her food and, seeing my state, offered a vinegar-soaked cloth to stop the tears.

Others crouched on the curb, chugging water and savoring a moment of relief, as yet more tear gas pop-popped in the distance.

Advertisement

L'Humanité

Il faut toujours vraiment se méfier des dinosaures

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « T-Rex, les joies de l’open space » Alexandre Oppecini dénonce la tyrannie des groupes bancaires subie par les salariés.

Gérald Rossi

Il est de bon ton de croire et d’affirmer que Tyrannosaurus, généralement nommé tyrannosaure ou encore T-Rex, a vécu sur terre il y a 66 à 68 millions d’années, juste avant une grosse catastrophe qui a précipité la fin de ces bestioles pouvant mesurer 12 mètres de long, quatre de haut et peser entre 4 et 8 tonnes. Certes, en 1993, dans Jurassic Park, Steven Spielberg lui a bien prêté à nouveau un semblant de vie. Mais c’était du cinéma. En vérité, Alexandre, modeste employé d’un groupe bancaire international, qui a dans sa jeunesse déjà croisé le monstre, le retrouve la nuit, certes dans ses rêves…

« J’ai travaillé dix ans dans les back-offices des banques dont les immeubles s’érigent prétentieusement dans le quartier de La Défense » explique l’auteur, Alexandre Oppecini, qui y a patiemment collecté la substance de ce « T-Rex », sous-titré « Les joies de l’open space ». Au résultat, voilà comme il le dit lui-même, « une comédie sombre et satirique », dans laquelle « les travailleurs sont broyés par la mâchoire surpuissante du capitalisme ».

Quant au T-Rex, il avait, dit-on un appétit redoutable. Mais au-delà de la blague, comme le souligne la metteure en scène Marie Guibourt, c’est « l’histoire d’une chute, le récit d’un burn-out » qui est contée. Avec beaucoup d’humour, Alexandre, qui déjà n’est pas à l’aise dans ses baskets, lui qui n’a encore jamais dit à son père que Camille, qui partage sa vie depuis trois ans, est un homme, se voit propulsé à un poste de « Manager », après le suicide de celui qui occupait le fauteuil convoité. Très vite, Alexandre se voit confier de plus en plus de missions, plus ingrates les unes que les autres. Il ne dort presque plus. Bosse la semaine et les week-ends. Son couple implose. Il se retrouve à l’hôpital.

Antoine Gouy, qui avec ce rôle renoue avec le théâtre, habitué qu’il est des plateaux de tournage depuis des années, est ce « banquier » malmené par une entreprise dévorante. À lui tout seul il est les différents protagonistes de cette descente aux enfers. Les effets sonores sont à la mesure du monstre, et le « système sauvage qui brise des humanités » est accusé comme il se doit. Histoire de rappeler qu’au XXI siècle, certains monstres sont toujours vigoureux.

Théâtre
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « Au moins un mort dans les bombardements de Kiev », selon les responsables des services de secours

« Au moins un mort dans les bombardements de Kiev », selon les responsables des services de secours

Après les bombardements russes sur Kiev, au moins une personne aurait été tuée et plusieurs blessées, selon les responsables des services de secours. Certaines personnes seraient encore coincées sous les décombres.

Le Conseil de l’Europe appelle à créer un « tribunal pénal international » pour juger le « crime d’agression contre l’Ukraine »

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a appelé ce jeudi 28 avril à créer un « tribunal pénal international ad hoc » afin de juger « les auteurs du crime d’agression contre l’Ukraine », indique BFMTV.

Des bombardements entendus à Kiev lors de la visite du secrétaire général de l’ONU

Plusieurs journalistes présents à Kiev rapportent que la capitale ukrainienne, qui accueille actuellement le secrétaire général de l’ONU ainsi que le premier ministre bulgare, subit des bombardements, indique Le Monde.

Sur Telegram le maire de Kiev, Vitaliy Klitschko, a précisé que « deux attaques [ont touché] le raïon [quartier administratif] de Chevtchenkivsky. Tous les services [de secours] sont sur place. Le bilan humain est en cours de clarification ».

La justice ukrainienne indique avoir identifié plus de 8 000 cas de crimes de guerre présumés

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié « 8 600 cas (…) uniquement [de] crimes de guerre et de plus de 4 000 cas qui sont liés aux crimes de guerre » depuis le début de l’invasion russe, a déclaré la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova, indique Le Monde.

Ces crimes présumés comprennent « le meurtre de civils, le bombardement d’infrastructures civiles, les tortures » et les « crimes sexuels » signalés dans le « territoire occupé de l’Ukraine », selon la magistrate. De plus, une enquête porte également sur « l’utilisation d’armes interdites » a-t-elle ajouté.

Pour Joe Biden, les Etats-Unis ne peuvent pas « rester à l’écart » du conflit ukrainien

Les États-Unis ne peuvent pas « rester à l’écart » du conflit en Ukraine a assuré jeudi le président américain Joe Biden, en demandant une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès, dont 20 seront alloués à l’aide militaire. Les Etats-Unis « n’attaquent pas » la Russie, mais « aident l’Ukraine à se défendre contre l’agression russe », a-t-il affirmé lors d’une allocution à la Maison Blanche, selon Le Monde.

Un Britannique tué en Ukraine, un autre est porté disparu

Un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et un autre est porté disparu, a indiqué ce jeudi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, indique BFMTV. « Nous pouvons confirmer qu’un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et nous apportons notre soutien à sa famille », a-t-il précisé.

Dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha

Dix soldats russes ont été mis en examen ce jeudi pour des crimes présumés perpétrés à Boutcha, a annoncé le procureur général d’Ukraine sur Telegram, indique BFMTV. « Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre », a précisé le procureur.

L’AIEA s’inquiète de la situation « préoccupante » sur le site nucléaire de Zaporijia

Sur BFMTV, ce jeudi 28 avril, Rafael Grossi, chef de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a confié son inquiétude sur la situation du site nucléaire de Zaporijia en Ukraine. « Zaporijia est au top de ma liste des préoccupations concernant les installations nucléaires en Ukraine », a-t-il indiqué.

Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 20 milliards de dollars en aide militaire

Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre au conflit en Ukraine. 20 milliards seront alloués à l’aide militaire, a indiqué ce jeudi un haut responsable américain, relate BFMTV.

Erdogan veut « servir de médiateur sur la voie de la paix »

Lors d’une conversation téléphonique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré à son homologue russe, Vladimir Poutine, qu’il était prêt à aider pour retrouver la paix entre l’Ukraine et la Russie. Ankara a informé que le président turc souhaitait « prendre l’initiative de mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine et de servir de médiateur sur la voie de la paix », relaie BFM TV. Vladimir Poutine l’aurait d’ailleurs remercié pour l’échange de prisonniers entre Moscou et Washington. Une opération qui s’est faite en Turquie « sous la coordination et la supervision » des services de renseignement turcs.

Kiev a « le droit » de viser des sites militaires russes

Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, a jugé que l’Ukraine avait « droit » de répliquer face à l’offensive russe, rapporte BFM TV. Sur Twitter, il a écrit : « La Russie attaque l’Ukraine et tue les civils. L’Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit. »

Moldavie : Moscou inquiet des « actes terroristes » en Transnistrie

À la suite d’une série d’explosions dans la région pro-russe de Moldavie, la Transnistrie, Moscou a pointé des « actes terroristes », relaie BFM TV. La porte-parole de la diplomatie russe a indiqué que la Russie était « alarmée par l’escalade des tensions » en Transnistrie, considérant ainsi « ces événements comme des actes terroristes visant à déstabiliser la situation ».

Le Kremlin juge que les livraisons d’armes à l’Ukraine « menacent la sécurité » européenne

Après l’appel de la ministre britannique des Affaires étrangères de fournir davantage d’armes lourdes à l’Ukraine, le Kremlin a réagi. La Russie a estimé que les livraisons d’armes à l’Ukraine « menacent la sécurité » européenne, relate BFM TV. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé à la presse : « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité. »

La représentante de l’ONU en Ukraine tente de « préparer » une évacuation à Marioupol

Osnat Lubrani, coordinatrice de l’ONU en Ukraine, a indiqué, sur Twitter ce jeudi 28 avril, préparer une évacuation à Marioupol. « Je vais à Zaporijjia pour préparer l’évacuation espérée de Marioupol », a-t-elle déclaré dans un message relayé par BFM TV.

Le rouble bientôt introduit à Kherson

La monnaie russe devrait faire son apparition à Kherson, ville assiégée par les troupes russes. L’adjoint au président de l’administration locale russe a indiqué que le rouble devrait remplacer la devise ukrainienne, la hryvnia, « à partir du 1er mai », relaie BFM TV.

Le secrétaire général de l’ONU en déplacement en Ukraine

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu pour la première fois en Ukraine ce jeudi 28 avril. Il était notamment à Borodianka, une localité près de Kiev. À son arrivée, il a jugé qu’une guerre était « une absurdité au XXIe siècle », relate BFM TV : « J’imagine ma famille dans une de ces maisons (…), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au XXIe siècle, aucune guerre n’est acceptable au XXIe siècle. » Antonio Guterres doit également se rendre à Boutcha et rencontrer dans l’après-midi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

Kiev s’attend à des « semaines extrêmement difficiles »

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a prévenu de « semaines extrêmement difficiles à venir » en Ukraine, dans un communiqué que relate Le Figaro« Nous allons perdre encore des soldats avant de gagner », a-t-il déploré, prévoyant également « plus de destructions et de blessés ». Le ministre a ainsi appelé le peuple ukrainien à « la résilience et à l’unité ».

Plus de 200 attaques informatiques commises par la Russie

D’après un rapport de Microsoft, publié mercredi 27 avril, plus de 200 attaques informatiques contre l’Ukraine et ses infrastructures ont été enregistrées depuis le début de l’offensive russe. Ces attaques seraient menées par des groupes russes proches du Kremlin, relate BFM TV. Selon le vice-président de Microsoft, Tom Burt, ces attaques informatiques auraient réussi à « détériorer les systèmes des institutions en Ukraine », « visé la perturbation de l’accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils », mais également « tenté d’ébranler la confiance envers les dirigeants du pays ».

Le Parlement canadien condamne des « actes de génocide »

Mercredi 27 avril, les députés canadiens ont adopté une motion afin de condamner les « actes de génocide contre le peuple ukrainien » mené par les Russes, relaie TF1 Info. Le Canada dit avoir des « preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité systématiques et massifs ». 

Londres appelle à fournir des armes lourdes

Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, a appelé à livrer davantage d’armes lourdes et d’avions à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. « Armes lourdes, chars, avions – creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça », a notamment déclaré la ministre des Affaires étrangères, comme le relaie TF1 Info. Malgré cet appel, le Royaume-Uni ne compte pour l’instant pas livrer plus d’armes et d’avions à l’Ukraine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner

Issued on: 29/04/2022 - 18:19

Catherine NICHOLSON Follow

Germany has been in focus this week after lawmakers in the Bundestag on Thursday overwhelmingly backed a decision to send heavy weapons to Ukraine. Meanwhile, as Russia cut off gas supplies to EU member states Poland and Bulgaria over their refusal to pay for the fuel in roubles, Germany remains heavily reliant on Russian gas imports – more so than the EU average. We speak to Parliamentary State Secretary at the Ministry for Economy and Climate, Franziska Brantner, a German MP with the Green Party.

As Kyiv reels from a Russian missile attack which struck during a visit by United Nations Secretary-General Antonio Guterres, Brantner tells FRANCE 24 this is a "clear sign of disrespect for the United Nations" by the Kremlin, and that it "shows that Vladimir Putin is… inclined to go ahead with brutal force".

She also tells us that the decision to send more heavy weapons and financial support to Ukraine was made because "Ukraine defends the democracy and freedom of Europe".

Brantner underlined that Germany is not willing to consider paying for Russian gas in roubles, as demanded by the Kremlin, and has not set up a rouble bank account.

She also explained why the German government will not consider continuing nuclear power production at its three remaining nuclear plants, which are scheduled to be shut by the end of this year.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

Zelensky says Russia talks close to collapse as fighting rages in east Ukraine

As it Happened

UN team ‘shocked’ but ‘safe’ after strikes hit Kyiv during Guterres visit

Energy security

Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

France24 - Monde

Gaz russe : le dilemme

Publié le : 29/04/2022 - 11:41

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre

C'est la grande inconnue. L'Europe et la France peuvent-elles vraiment se passer du gaz russe ? L'urgence est là et les pistes adoptées à court terme ne sont pas forcément écologiques.

Une entreprise dans le rouge 

Chez Yara, numéro un mondial des engrais azotés, l'explosion du prix du gaz, multiplié par cinq suite au conflit en Ukraine, est un problème immédiat. Pour fabriquer ses engrais à destination de l'agriculture, le groupe norvégien a besoin de gaz, qui détermine à 80 % le prix de l'ammoniac. "Aujourd'hui, on est économiquement non équilibrés. Ça a obligé le groupe à fermer des usines, notamment celle du Havre et une autre en Italie", explique Daniel Ménard, le patron de l'usine de Montoir de Bretagne, qui produit habituellement 2 000 tonnes d'engrais par jour. 

Le groupe cherche depuis longtemps des alternatives au gaz pour produire l'ammoniac, mais cette fois, le temps presse : "De façon assez claire, si vous revenez dans un mois, je ne peux pas vous garantir que l'usine sera en fonctionnement et continuera à produire des engrais", conclut Daniel Ménard. 

Stocker mais pas davantage

En France, une règle oblige les professionnels du gaz à stocker 85 % de la consommation de gaz naturel du pays, entre le printemps et le 1er novembre. Ces stockages sont d'immenses réservoirs sous terre, des poches géologiques, dans lesquelles on injecte du gaz arrivé par oléoducs ou par bateau. À Lussagnet, dans les Landes, à une profondeur de 500 mètres, 25 % des réserves françaises se trouvent sous les pieds de Michel Boche, directeur des projets d'infrastructures chez Teréga. Cette technique de stockage est "un outil qui est absolument stratégique. Cela répond à la sécurité d'approvisionnement évidemment, cela permet de répondre à la saisonnalité de la demande, d'amortir les effets prix l'hiver où les prix sont plus chers".

La crise ukrainienne ne change rien à ce fonctionnement, la campagne d'injection a commencé, peut-être avec une pression supplémentaire pour ces groupes chargés de faire des réserves. Michel Boche tempère : "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'urgence particulière dans la campagne d'injection de gaz. On ne peut pas travailler à la va-vite, remplir d'une manière excessivement rapide nos stockage", poursuit-il. D'ailleurs, la France est un des pays européens qui stocke le plus, la règle des 85 % inspire d'ailleurs Bruxelles pour imposer la même aux autres pays. Une façon de sécuriser encore davantage les réserves de gaz du continent. 

Le GNL, solution immédiate mais mauvaise pour le climat ? 

Stocker au maximum oui, mais aussi diversifier. Pour se passer du gaz russe, la piste la plus évidente est sans doute le gaz naturel liquéfié (GNL), du méthane à 90 %, transformé à l'état liquide en le refroidissant à -161° C. Sous cette forme, il est 600 fois moins volumineux qu'à l'état gazeux et donc transportable par bateau depuis les pays producteurs, comme les États-Unis, le Qatar, l'Australie, l'Algérie ou le Nigeria. Moins volumineux mais aussi cinq fois plus cher que le gaz russe. Et pourtant, l'Europe n'a guère le choix et veut donc en importer 50 milliards de mètres cubes par an. "Il n'y a pas suffisamment de GNL aujourd'hui dans le monde pour pouvoir remplacer le gaz russe que l'Union européenne achète", objecte Maxence Cordiez, ingénieur, auteur de "Énergies - Fake or not ?", les pays asiatiques étant pour l'instant les principaux acheteurs. 

Par ailleurs, l'empreinte carbone du GNL est élevée : un gaz transformé, puis transporté par navires, potentiellement sur de longues distances. "Le GNL émet plus de gaz à effet de serre que des gazoducs, essentiellement du CO2 et du méthane", explique Maxence Cordiez. Enfin, cette forme de gaz nécessite de gros investissements dans les ports d'arrivée. Pour l'instant, l'Europe a un nombre limité de terminaux méthanier : l'Allemagne va en construire en urgence, la France n'en a que quatre. Des investissements colossaux et de long terme dans cette énergie fossile, une dépendance dont le monde est pourtant censé se défaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le biogaz est-il la solution ? 

Et si se débarrasser du gaz russe voulait dire adopter un autre gaz, plus vert ? Du biogaz, créé à partir de déchets agricoles.

Sur le site de méthanisation d'Evergaz, près d'Angers, d'immenses cuves bleu marine absorbent des déchets solides, liquides et pâteux : du lisier, du fumier, mais aussi les sous-produits de l'agriculture, comme des pelures d'oignon ou des pulpes de carottes, digérés pendant soixante jours par des bactéries. C'est ce processus qui crée le biogaz. 

La Commission européenne prévoit de doubler la production de biométhane en un an. Mais cela ne se fera pas en un jour. En France, c'est un tout petit pour-cent de la consommation de gaz dans le pays. 

"Par rapport au gaz russe, aujourd'hui on représente une alternative. À l'horizon 2030, on sera capables de remplacer les 17 % dans les approvisionnements français représentés par le gaz russe. Et dès aujourd'hui, on arrive à produire en autosuffisance pour 1,7 millions de ménages pour leurs besoins de cuisine et de chauffage", s'enthousiasme Frédéric Flipo, directeur général et fondateur d'Evergaz. Le talon d'Achille du biogaz était jusqu'à maintenant son prix, 4 à 5 fois supérieur au gaz russe. La crise a rééquilibré les choses. 

Reste à développer les capacités de production de biogaz. "Malheureusement, même si nous militons pour le biogaz et le biométhane depuis 2008, on voit que la crise est un accélérateur de prise de conscience. Cette solution énergétique permet de répartir sur les territoires une source d'énergie disponible de manière perpétuelle", vante le PDG, tout en reconnaissant que le biogaz "n'est pas une solution immédiate à l'échelle de la France. En revanche, à l'échelle locale, à proximité de nos sites de méthanisation, c'est une solution dès maintenant".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'Humanité

VOD de la semaine - « Première désillusion » de Carol Reed 

Nos recommandations culturelles

Un film méconnu de Carol Reed qui mêle avec aisance dans un style baroque, enfance, vérités, mensonges et suspense, tout en faisant un usage optimal du décor naturel de la capitale britannique. 

Le cinéma classique anglais ressemble souvent à son équivalent hollywoodien en plus incongru. Exemple : « Première désillusion », œuvre du célèbre cinéaste britannique Carol Reed, dont un seul film est vraiment passé à la postérité, « le Troisième homme » — d’aucuns affirment que c’est essentiellement grâce à son air de cithare (devenu un tube mondial) et de la présence au générique d’Orson Welles ; on prétend même parfois que Welles fut le véritable réalisateur de ce film d’espionnage, à cause de son style néo-expressioniste, de ses cadrages biscornus. Pure médisance, qui montre une méconnaissance du génie discret de Reed : il affleure en permanence dans « Première désillusion » (1948), écrit, comme « le Troisième homme », par Graham Greene. Malgré ou grâce à son ambiance un peu surannée, il  présente une touche gothique que n’eût pas reniée Alfred Hitchcock lui-même. La première bizarrerie du film est la présence de Michèle Morgan dans un rôle secondaire. En effet, malgré sa notoriété à cette époque et son charme indéniable, la star française est reléguée dans un second rôle, celui de la petite amie du quadragénaire d’allure quelconque qu’incarne Ralph Richardson. Son personnage est néanmoins intéressant : il joue le majordome d’un ambassadeur (de France, probablement) à Londres, victime de son épouse-dragon. La fureur permanente de celle-ci est-elle la raison de sa passion clandestine pour la belle Française ? Toujours est-il qu’on ne comprend pas bien pourquoi elle est tombée dans les bras de cet homme certes sympathique, mais peu attirant. Mais l’intérêt du film est ailleurs — et rappelle également Orson Welles : il provient de l’inextricable écheveau de vérités et de mensonges dans lequel sont pris les personnages (pour cacher la liaison du majordome). En particulier le héros, Philippe, un petit garçon, fils de l’ambassadeur. Le regard enfantin posé sur cette situation lui fournit sa candeur et sa drôlerie, mais aussi son angoisse et son incertitude ; le gamin est fantasque et n’a qu’une vague notion de ce qui se trame. Si le suspense est réel, d’autant plus qu’il se fonde sur des faux-semblants, il est certain que le film, quoique ponctué d’une scène tragique, aurait pu être un peu plus tendu. Cela reste un superbe exercice de style, où Reed utilise avec une certaine virtuosité le décor naturel de la ville de Londres, et offre ainsi une sorte d’avant-goût de ce qu’il accomplira à Vienne avec son film suivant, l’extraordinaire « Troisième homme ». 

« Première désillusion » de Carol Reed. Royaume-Uni, 1948, 1 h 35 

A voir sur mubi.com 

cinémavodÉcrans
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir

Volodymyr Zelensky se félicite de la proposition de suspension des droits de douane entre l’Ukraine et l’Union européenne

La proposition de Bruxelles de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l’UE « nous permettra de soutenir l’activité économique au maximum en Ukraine et de préserver notre production nationale », s’est félicité Volodymyr Zelensky, ce mercredi 27 avril dans une vidéo diffusée sur Telegram. Une proposition qui doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 pays membres, indique Le Monde.

Face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir

L’Ukraine a dit mercredi s’attendre à « des semaines extrêmement difficiles » face à l’armée russe qui « a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l’est » du pays, indique BFMTV. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a appelé les Ukrainiens à « la résilience et l’unité » après plus de deux mois de conflit avec la Russie.

La Russie se retire de l’Organisation mondiale du tourisme

La Russie a décidé de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Une décision qui devance l’exclusion qui devait être soumise au vote des États membres, selon Le Monde. Cette agence de l’ONU avait condamné « sans équivoque » en mars, l’invasion russe en Ukraine. De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé une décision « illégitime » provoquée selon lui par une « propagande massive antirusse ».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est arrivé sur le sol ukrainien

C’est sa première visite depuis le début de l’invasion russe. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est arrivé aujourd’hui, mercredi 27 avril, en Ukraine, indique BFMTV. Sur Twitter, ce dernier a indiqué vouloir « poursuivre notre travail pour étendre le soutien humanitaire et assurer l’évacuation des civils des zones de combat ».

Vladimir Poutine promet une réponse « une réponse foudroyante » en cas d’intervention d’un pays tiers

À l’occasion d’un discours prononcé devant le Parlement russe, à Saint-Pétersbourg, ce mercredi 27 avril, Vladimir Poutine a indiqué que si « un tiers souhaite s’ingérer dans les événements actuels », alors une « une réponse foudroyante » aura lieu « si nécessaire ».

La Bulgarie et la Pologne seront approvisionnées en gaz par « leurs voisins de l’Union européenne

Après la suspension de la livraison de gaz par le groupe russe Gazprom, la Bulgarie et la Pologne seront désormais approvisionnées « par leurs voisins de l’Union européenne », a affirmé mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indique Le Monde. « Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d’effet possible sur les consommateurs européens », a-t-elle déclaré.

Arrêt des livraisons de gaz russe : un signe de représailles aux « actes inamicaux »

Après avoir suspendu la livraison de gaz russe vers la Pologne et la Bulgarie, le Kremlin a précisé cet arrêt était une réponse à des « actes inamicaux », relaie BFM TV. La Russie souhaite en effet soumettre les pays à payer le gaz en roubles.

La Russie interdit son entrée à près de 300 parlementaires britanniques

Pour répliquer aux sanctions à son encontre, la Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d’entrer dans le pays, relate BFM TV. Un membre de la diplomatie russe a expliqué : « Les personnalités visées, dont l’entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l’instauration de sanctions anti-russes par Londres. »

La Russie décide de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme

Ce mercredi 27 avril, la Russie a choisi de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Moscou a ainsi anticipé son exclusion, qui devait être voté prochainement par les Etats membres, rappelle BFM TV.

« Les Russes ont menti » sur la destruction d’armes venant de l’Occident

D’après le gouverneur de la région de Zaporijia en Ukraine, « aucun dépôt de munitions et d’armes n’a été touché » par des explosions venant de l’armée russe. Auprès de BFM TV, Oleksandr Starukh a ajouté qu’il n’y avait pas « d’armes livrées par les occidentaux dans l’usine visée à Zaporijia ». Ainsi, les « Russes ont menti », accuse-t-il.

L’UE est « préparée » à une pénurie de gaz russe, assure Ursula von der Leyen

Gazprom’s announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.

We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.

Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 27, 2022

La Russie aurait détruit des armes ukrainiennes livrées par l’Occident

Plusieurs localités ukrainiennes prises par l’armée russe

L’Ukraine a annoncé que plusieurs localités, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, avaient été prises par les troupes russes, relaie BFM TV. L’objectif de la Russie est particulièrement de prendre le contrôle du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. 

Les Etats-Unis mettent en garde contre une « escalade des tensions » vers la Moldavie

Mardi 26 avril, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a parlé de possibles tentatives d’« escalade des tensions », relate BFM TV. Cette alerte des Etats-Unis fait suite à plusieurs explosions du côté de la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, ouvertement soutenue par Moscou, et proche de la frontière ukrainienne. « Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d’engendrer une escalade des tensions », a déclaré Ned Price, sans pour autant accuser la Russie d’être l’auteur des explosions.

Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Bulgarie

Le ministère russe de l’Économie a annoncé que Gazprom allait arrêter dès ce mercredi 27 avril de livrer du gaz à la Bulgarie, rapporte un communiqué dont se fait l’écho BFM TV« Aujourd’hui, Bulgargas EAD a reçu la notification que les livraisons de Gazprom Export seront suspendues à partir du 27 avril 2022. » En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, le pays souhaite que ses livraisons énergétiques se paient désormais en roubles. La Russie a déjà coupé les vannes à la Pologne.

Poutine a « l’espace politique » nécessaire pour arrêter la guerre, selon le Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré sur TalkTV que Vladimir Poutine possédait « l’espace politique » nécessaire pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ce, en raison de la censure des médias en Russie. « Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu’il fait, de l’apparente indifférence des médias russes à l’égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d’espace politique pour faire marche arrière et se retirer. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

When feminism meets indie-rock

Issued on: 29/04/2022 - 14:51

Annette Young Follow

In this edition, Annette Young meets Haitian-Canadian singer, songwriter and guitarist, Mélissa Laveaux, whose latest album celebrates strong women. Also we head to El Salvador which bans abortion in all cases, and where terminating a pregnancy can send a woman to jail for up to eight years. Plus why the Japanese sushi chef has traditionally been a man and the women who are working hard to change that.

Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Serbia: The lithium mine sowing deep discord

Issued on: 25/02/2022 - 13:40

Discovered in Serbia's Jadar region, jadarite might be considered miraculous – at least by the Serbian government and the Rio Tinto mining group. They view this lithium derivative as an ideal raw material source for electric car batteries. But activists say it destroys ecosystems and causes severe illnesses. After months of protests, the government cancelled the project, but as elections loom, many suspect it is purely a political manoeuvre. FRANCE 24’s Laurent Rouy reports.

Valeurs Actuelles

[Ferrand] La Cariatide

Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.

J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.

20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.

Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.

Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.

Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).

Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.

Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.

Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Millions of South Koreans Could Soon Get Younger (on Paper)

Advertisement

Supported by

South Korea has three ways of calculating age, often adding a year or two to the international standard. The incoming president wants to change that.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jin Yu Young

SEOUL — When Lee Jae-hye goes to the United States, she’s 30. When she’s back in South Korea, she’s 32.

“It’s so confusing,” said Ms. Lee, a video producer in Seoul who frequently flies between the two countries.

That’s because South Korea counts people’s ages three ways, often adding a year or two to the international standard. This can present situations ripe for confusion, since age determines roles in the social hierarchy and is important in legal milestones like when one has the right to drink or vote. It undergirds mundane tasks like filling out official paperwork, and it is key to figuring out how to address elders.

But soon, nearly 52 million South Koreans may step into the world of Benjamin Button, shaving up to two years off their ages (if only on paper), if President-elect Yoon Suk-yeol keeps a campaign promise to scrap the nation’s unique system.

On April 11, Lee Yong-ho, an official with Mr. Yoon’s transition team, announced plans to proceed with the change. Mr. Yoon, who takes office in May, hopes to do so by making a change to South Korean civil code by the end of next year.

Mr. Lee said the shift would reduce confusion and make communication easier, domestically and internationally. It would also help eliminate “unnecessary social and economic costs,” he said.

The exact origins of the Korean age system are hard to trace, stemming from long-held beliefs, said Prof. Yoon In-jin, who specializes in urban sociology at Korea University. “We can’t know or remember the origins of our Korean customs,” he said. “It’s just the way we have done things.”

Here’s how the three ways of counting age work.

Under the first, and most widely used, method — often simply called “Korean age” — people are considered a year old at birth, and they add a year to their age every Jan. 1. This applies even to an infant born on, say, Dec. 31, who would be considered 2 years old the very next day. In other words, the birth year, not the date of birth, determines someone’s age. This method is the one most commonly recognized in social situations.

The second is the one the rest of the world uses: starting the count from zero at birth and adding a year on every birthday. Since 1962, that system has been used in South Korea for most legal and official purposes, such as for medical procedures.

The third, and least common, method is known as “year age.” Like the international system, it starts from zero at birth, but it adds a year of age every Jan. 1 — so that baby born on Dec. 31 would turn 1, not 2, the following day. This method applies to laws such as the Military Service Act — which sets the age of compulsory conscription — and the Elementary and Secondary Education Act, which decides when children begin school.

Such age-counting methods were previously used in other places with Confucianist traditions, like China and Taiwan, but South Korea is the only nation that still recognizes them, according to Suh Chan S., a professor in the department of sociology at Chung-Ang University in Seoul.

Mr. Yoon’s push to change the system has wide public backing. In a survey published in January by the polling company Hankook Research, seven out of 10 adult respondents supported getting rid of the Korean age system.

Forty percent said the change would ease conflicts within the country’s social hierarchy. A majority, 53 percent, said reducing confusion at the administrative and legal levels was a good reason to pass Mr. Yoon’s proposed change.

Though the country’s laws outline which age-counting method is applicable under which circumstances, many South Koreans are not deeply familiar with the nuances of the regulations. There are online age calculators that help people quickly determine how old they are under the various systems.

“If I try to fill out a form at a government office or a foreign embassy, I’m not sure what to put for my age,” said Ms. Lee, the producer in Seoul.

Age-based dynamics are also embedded in the Korean language, Professor Suh noted. “You can only consider those the same age as you your friends,” he said. “You would use terms like ‘eonni,’ ‘hyeong’ or ‘oppa’ to address those older than you,” he added, referring to a term used for older woman and two for older men.

“It would be better if people didn’t start their conversations by asking each other’s ages and started out as equals,” he said.

South Korea has a fundamentally top-down, hierarchal society, and aged-based ranking in groups sets expectations for one’s role, Professor Yoon said. When there is deviation from such roles, he said, many South Koreans feel uncomfortable.

“People in Korea don’t like having a younger person be their superior at work,” he said.

Jeon Hyuk-jin, a sales employee in Seoul, said he did not understand his fellow South Koreans’ obsession with age. Because Mr. Jeon entered college a few years later than most in his age group, most members of his graduating class were two years younger than he, which led to dicey moments.

Typically, upperclassmen are put in leadership roles. “Because my upperclassmen were younger than me, they didn’t know how to address me,” he said. “It was confusing and awkward, and I don’t think this way is always right.”

Professor Yoon doubted that abandoning the Korean age system would lead to broader social changes anytime soon.

“From a sociology perspective, customs are so deeply rooted in a society that change won’t happen overnight,” he said. “The change is desirable, but we’ll have to see.”

But other Koreans don’t see any benefit to changing the age system, or the hierarchy that underlies it. It represents more than a number, they say — it’s the foundation of human connection.

“It might be tiresome to keep track of everyone’s ages, but once you establish an older-younger relationship, the connection between people flourishes more naturally,” said Chung Hae-rang, a 63-year-old retired teacher from the city of Bucheon, just outside Seoul.

It also creates bonds in other ways, he said. If you change that system, he said, among college freshmen, for instance, “there would be some who would be permitted into bars and others who are not” under the international age system. If everyone born in the same year is the same age, that problem is eliminated, he added.

Cho Moon-ju, who works for a Seoul university, also said that the Korean system increases camaraderie among people — even strangers — who were born in the same year. That is how she has connected with other parents at her children’s schools, said Ms. Cho, who opposes Mr. Yoon’s plan to change the system.

Strangers born in the same year can also assume that they have been through similar difficulties, she said.

As an example, she recalled one of South Korea’s most devastating disasters — the 2014 accident in which nearly 300 high school students drowned on a ferry. “If you realize that you and someone you just met were both in the 11th grade when the Sewol ferry sank,” she said, “you share common, deep feelings.”

Advertisement

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

In Echo of Soviet Era, Russia’s Movie Theaters Turn to Pirate Screenings

In a Cold War throwback, some venues are showing bootleg versions after Hollywood studios pulled films from the country. Still, viewer numbers have tanked.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Valeriya Safronova

Since the invasion of Ukraine, Hollywood’s biggest studios have stopped releasing movies in Russia, and Netflix has ceased service there. But recently, some of the companies’ films have started appearing in Russian movie theaters — illegally.

The screenings are reminiscent of the Soviet era, when the only way to see most Western films was to get access to a pirated version. Whereas those movies made their way to Russians in the form of smuggled VHS tapes, today, cinemas in the country have a simpler, faster method: the internet. Numerous websites offer bootleg copies of movies that take minutes to download.

Some theaters in Russia are now openly screening pirated movies; others are being more careful, allowing private individuals to rent out spaces to show films, free or for a fee. One group, for example, rented out several screening rooms at a movie theater in Yekaterinburg, then used social media to invite people to buy tickets to watch “The Batman.”

Theatergoers can also see “The Batman” in Ivanovo, a city about a five-hour drive from Moscow, in at least one venue. In Makhachkala, capital of the Dagestan region, in the Caucasus, a movie theater is screening “Don’t Look Up”; and in Chita, a city near the border with Mongolia, parents can take their children to watch “Turning Red,” the animated film from Disney and Pixar.

These surreptitious screenings are the latest attempt by movie theaters in Russia to survive after American studios like Disney, Warner Brothers and Paramount left the country in protest. Before the war in Ukraine, movies produced in the United States made up about 70 percent of the Russian film market, according to state media.

But despite the attempts to draw viewers, last month, Russians barely went to the movies. Theaters saw ticket sales fall by about half in March, compared with the same period last year, according to the country’s Association of Theater Owners.

Artem Komolyatov, 31, a video game producer in Moscow, noticed the shift when he and his wife went on a Friday date to the movies a few weeks ago. With everything that has been going on politically, the two of them wanted to spend a couple of hours in a relaxed environment with other people, Komolyatov said, “watching something together, maybe laughing and crying.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

They chose “Everything Everywhere All At Once,” a film from the independent American studio A24, which stopped releasing films in Russia in mid-April.

The scene they found when they arrived at the movie theater was bizarre, Komolyatov said. “Besides us, there were three other people,” he said. “We went at 8 p.m. on a weekend. Usually the theater is completely full.”

Given the dearth of viewers and of content, the Association of Theater Owners predicted that at least half the movie theaters in Russia would go out of business in the next two months.

Even if that prognosis is true, history has shown that films will reach audiences with or without legal channels. Decades ago, Soviet citizens gathered in empty office spaces, living rooms and cultural centers to view pirated copies of Western classics like “Rocky,” “The Terminator,” and “9 ½ Weeks” that had made their way behind the Iron Curtain.

During the tumultuous years that followed the crumbling of the Soviet Union, piracy continued to be the main access point for Hollywood films in Russia. Movies recorded on VHS tapes that were sold at local markets were often clearly shot on a hand-held camcorder in a movie theater. Continuing a Soviet tradition, the movies were dubbed into Russian with a time delay by voice actors, often just one for all the male characters, and another for the women.

Once the first Western-style movie theater opened in 1996 in Moscow, illegal distribution paths began to peter out, according to a study by the Social Science Research Council, a New York-based nonprofit. In the early 2000s, Russians flocked to theaters to see legally distributed global hits like “Avatar” and “Pirates of the Caribbean: At World’s End.” Russia became the ninth-largest foreign box office market, according to the Motion Picture Association.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.

An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

Now the future for Hollywood films in Russia is murky.

Last week, around 250 people went to watch a “premiere” of “The Batman” in Moscow, according to Habbilen Halychev, 25, a theater director and artist who organized the screening, which he described as a work of performance art.

In a nod to the illicit Soviet screenings, Mr. Halychev said that he “tried to play up the underground atmosphere,” placing a projector in the middle of the room among rows of mismatched chairs.

But there are crucial differences to Soviet days. For one, current Western blockbusters are no longer legally available in Russia because of Hollywood studios’ decisions, not because of Kremlin-imposed censorship. And the unlawful screenings pose no danger to viewers, and little risk to organizers — so far.

“Two months ago this would have been impossible,” Mr. Halychev said. “Now you can download a movie using torrent, sell tickets, and what will happen? There are no consequences.”

Advertisement

France24 - World

Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing

Issued on: 28/04/2022 - 21:50

NEWS WIRES Jade LÉVIN Carolyn LAMBOLEY

Turkish President Recep Tayyip Erdogan met with Saudi Arabia's crown prince on Thursday to "develop" relations in his first visit since the 2018 killing of journalist Jamal Khashoggi drove a wedge between the Sunni powers.

Saudi state news agency SPA published images of the Turkish leader embracing Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler who US intelligence officials determined approved the plot against Khashoggi -- something Riyadh denies. 

The pair "reviewed the Saudi-Turkish relations and ways to develop them in all fields," SPA reported.

Pictures published by Turkish state media also showed a separate sit-down with King Salman, the crown prince's father. 

The trip came as Turkey, facing an economic crisis fuelled by the collapse of its currency and soaring inflation, tries to drum up financial support from energy-rich Gulf countries.

Prior to flying from Istanbul to Saudi's second city Jeddah, where some roads were lined with Turkish and Saudi flags, Erdogan said he hoped "to launch a new era" in bilateral ties.

"We believe enhancing cooperation in areas including defence and finance is in our mutual interest," Erdogan said.

Saudi agents killed and dismembered Khashoggi, an insider turned critic, in the kingdom's Istanbul consulate in October 2018. His remains have never been found.

The gruesome act risked isolating Saudi Arabia, and especially Prince Mohammed, while escalating Riyadh's regional rivalry with Ankara. 

Turkey infuriated the Saudis by pressing ahead with an investigation into the murder of the Washington Post columnist, which Erdogan said was ordered at the "highest levels" of the Saudi government.

Saudi Arabia responded by unofficially putting pressure on Turkey's economy through a boycott of key Turkish imports.

But trade between the two has been gradually improving, and in January Erdogan said he was planning a visit to Saudi Arabia.

Earlier this month, an Istanbul court halted the trial in absentia of 26 Saudi suspects linked to Khashoggi's death, transferring the case to Riyadh.

The Turkish decision infuriated human rights campaigners and Khashoggi's widow Hatice Cengiz, who vowed to appeal it in a higher court.

'Vindication'?

Fallout from the Khashoggi killing continues to mar Saudi Arabia's image, especially in the United States.

Erdogan's arrival will be seen as a win by Saudi officials keen to turn the page, said Saudi political analyst Ali Shihabi.

"Of course it is a vindication," Shihabi said. "Erdogan was isolated and paid a high economic price in massive economic losses resulting from an economic and travel boycott, which is why he is the one coming to Saudi".

Both countries stand to benefit, he added, as Erdogan "needs the trade and tourism flows from Saudi, and Saudi would prefer to have him 'on side' on a variety of regional issues -- and may be open to buy arms from Turkey."

Few details about Erdogan's itinerary were made public, and the trip was closed to independent media.

A Turkish official told AFP that Erdogan was not likely to make any formal announcement during the trip, which was expected to stretch into Friday.

Economic interests are "a major, major driver" of Erdogan's visit, said Dina Esfandiary, senior Middle East adviser for the International Crisis Group.

"It looks like Turkey's forgotten about Khashoggi, and I'm sure the Saudis appreciate that," Esfandiary said. 

"I'm sure we'll see a statement about how it's time for things to get better, maybe building economic ties and trade, a boost to the Turkish economy thanks to the Saudis," she added.

Turkey has suffered an annual inflation rate topping 60 percent and a wave of winter street protests that have hurt Erdogan's popularity ahead of a general election next year.

Erdogan is now seeking backing from Gulf countries with which he has been at odds in the decade since the Arab Spring revolts.

In February, he travelled to the United Arab Emirates for the first time in nearly a decade, where he called on wealthy business leaders to invest in Turkey.

The last time Erdogan visited Saudi Arabia was in 2017, when he tried to mediate a dispute pitting the kingdom and other Gulf countries against Qatar

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Turkish court suspends Khashoggi trial, confirms transfer to Saudi Arabia

Turkey's Erdogan visits the United Arab Emirates in bid to improve long-strained ties

Khashoggi's shadow looms over Macron's talks with Saudi Crown Prince

Valeurs Actuelles

Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour

Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.

Moins abstentionnistes

Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Nayib Bukele reprime las libertades civiles en El Salvador y conserva su popularidad

Una gran parte de los salvadoreños está dispuesta a tolerar a un líder de tendencias autoritarias a cambio de la solución a su preocupación más acuciante: la violencia de las pandillas.

Soldados salvadoreños registrando a hombres en busca de tatuajes de pandillas este mes en Tonacatepeque.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, reportera del Times en la corresponsalía de México, y el fotógrafo Daniele Volpe viajaron a El Salvador para cubrir las medidas emprendidas por el gobierno contra las pandillas.

TONACATEPEQUE, El Salvador — Han pasado cuatro semanas desde que el zapatero desapareció de su ciudad natal, arrastrado y esposado por la policía salvadoreña.

La familia del hombre, Heber Peña, de 29 años, ha reunido recibos del negocio y firmas de los clientes para demostrar que gana su dinero honestamente. Temen que ahora esté atrapado en una prisión superpoblada, acusado de pertenecer a una pandilla.

Aun así, la familia del zapatero percibe de todos modos los beneficios de la campaña policial que condujo a su detención, y admira al líder que está detrás de ella.

“Aparte de esto”, dijo Caleb Peña, hermano de Heber, “todo lo que ha hecho el presidente es magnífico”.

Heber Peña es uno de los más de 18.000 salvadoreños encarcelados en las últimas semanas, después de que un repunte de los asesinatos en marzo llevó al gobierno a declarar un régimen de excepción, suspendiendo derechos civiles clave garantizados por la Constitución y permitiendo que niños de hasta 12 años sean juzgados como adultos por pertenecer a una pandilla.

Los grupos de derechos humanos han denunciado estas acciones como violaciones a las libertades fundamentales. El secretario de Estado de EE. UU., Antony Blinken, instó al gobierno salvadoreño a “mantener el debido proceso y proteger las libertades civiles”.

Pero la mayoría de los salvadoreños no se quejan. El país se ha cansado de una violencia interminable, de las pandillas que los aterrorizan, de la ausencia de Estado de derecho que ha inspirado a tantos a viajar más de 1600 kilómetros hasta la frontera de Estados Unidos.

Gran parte de los salvadoreños simplemente están aliviados de que su líder aplique mano dura, incluso si también socava la frágil democracia que su país ha luchado por construir en las últimas tres décadas.

El final de una brutal guerra civil en 1992 dio paso a una nueva fuerza anárquica en El Salvador, el país más pequeño de Centroamérica: las pandillas que se instalaron después de que Estados Unidos deportó a miles de salvadoreños al país, muchos de los cuales habían formado redes criminales en Los Ángeles.

Las pandillas impulsaron un ciclo de derramamiento de sangre que profundizó la frustración de la gente con un sistema político incapaz de garantizar una paz duradera. Ahora, gran parte de la población ha depositado su confianza en un joven líder de tendencia autoritaria que, al menos temporalmente, ha dado a la gente la estabilidad que tanto deseaba.

Nayib Bukele, el presidente salvadoreño de 40 años, se ha convertido en uno de los líderes más populares del mundo. Sus partidarios dicen que eso se debe en gran medida al rápido descenso de la violencia de las pandillas desde que asumió el cargo en 2019, así como a su gestión de la pandemia, durante la cual mantuvo a muchos a flote con la entrega de alimentos.

Analistas y funcionarios de Estados Unidos creen que la violencia solo ha disminuido debido a una tregua secreta entre las pandillas y el gobierno, algo que Bukele niega.

Y los críticos se han ido alarmando ante los esfuerzos sistemáticos del presidente para trastocar las frágiles instituciones del país y consolidar cada vez más el poder que está en sus manos.

Su partido destituyó sumariamente a cinco jueces de la Corte Suprema de Justicia y a un fiscal general que estaba investigando al gobierno, mientras atacaba implacablemente a los medios de comunicación y a los grupos de defensa.

Sin embargo, la mayoría de los salvadoreños no parecen percibir que están siendo reprimidos, o simplemente no les importa. La satisfacción con la democracia en El Salvador está en su nivel más alto en más de una década, según una encuesta realizada en agosto por la Universidad de Vanderbilt. Y una encuesta de CID-Gallup publicada la semana pasada mostró que el 91 por ciento de los encuestados aprobaba las medidas de seguridad del gobierno.

“Para mucha gente en El Salvador, la democracia es básicamente la capacidad del sistema político para atender su situación”, dijo José Miguel Cruz, experto en El Salvador de la Universidad Internacional de Florida. “Según ese criterio, ven esto como la mejor opción que tienen”.

El miedo a las detenciones arbitrarias se ha extendido por todo el país, según las entrevistas realizadas a decenas de residentes y agentes de policía en ciudades que ahora controlan las fuerzas de seguridad. Pero muchos siguen convencidos de que es perfectamente legítimo que el gobierno tome medidas extremas para aplastar a las pandillas que los atormentan.

De hecho, mucho antes de que Bukele declarara el estado de emergencia, las libertades básicas ya estaban fuertemente limitadas en gran parte del país. La única diferencia es que antes no era el gobierno el que mandaba. Eran las pandillas.

En muchos de los pueblos más pobres de El Salvador, las pandillas son la máxima autoridad. Solo ellas deciden quién puede entrar y a qué hora, qué emprendedores pueden abrir un negocio y cuánto deben pagar, quién vive y por cuánto tiempo.

“En estas comunidades, la gente ya ha estado bajo un régimen de excepción”, dijo Edwin Segura, jefe de una unidad de investigación de La Prensa Gráfica, un destacado periódico salvadoreño. “La gente dice: ‘bueno, si voy a cambiar, voy a pasar de las manos autoritarias y homicidas de la pandilla a las manos autoritarias del Estado, pues lo tomo’”.

Peña creció y vivió en una urbanización al norte de San Salvador, la capital, llamada Distrito Italia, que obtuvo su nombre luego de que Italia donó los fondos para construir la comunidad para las personas desplazadas tras un gran terremoto en 1986. Se ha convertido en un bastión de la Mara Salvatrucha, o MS-13, que, hasta que se declaró el régimen de excepción, dominaba todos los aspectos de la vida cotidiana en el distrito.

Residentes y agentes de policía, en activo y retirados, afirman que la pandilla cobraba impuestos a muchos negocios locales y a cualquiera que viniera de fuera a entregar productos. Los postes, o vigías de la pandilla, informaban de quién entraba en la urbanización y avisaban a los altos mandos cuando se acercaban extraños o la policía.

Las pandillas incluso intervenían para resolver las disputas entre cónyuges o vecinos, imponiendo su propio estilo de ley y orden.

“Si te peleas con tu vecino, acudes a la gente que se encarga de estos lugares, no a la policía”, dijo un hombre llamado Rogelio, cuyo nombre no se revela para protegerlo de posibles represalias.

Una vez, dijo, un grupo de pandilleros le dio una paliza hasta dejarlo ensangrentado porque pronunció una palabra que no les gustó. Hace unos años, mientras Rogelio observaba, mataron a tiros a su mejor amigo, porque el hombre les parecía “demasiado tranquilo”.

“Si yo fuera el gobierno, si tuviera el poder, los haría desaparecer”, dijo Rogelio, refiriéndose a los pandilleros. “No merecen vivir”.

El Departamento del Tesoro estadounidense impuso sanciones a funcionarios de alto rango del gobierno de Bukele el año pasado por dar a los líderes de las pandillas “incentivos financieros” y privilegios penitenciarios a cambio de menos asesinatos.

Pero cualquier acuerdo pareció haberse venido abajo a finales de marzo, cuando un fin de semana repleto de asesinatos resquebrajó la fachada de tranquilidad y ahora Bukele parece estar enfrentándose a las pandillas de forma directa.

Desde que la Asamblea Legislativa de El Salvador aprobó por primera vez el decreto de régimen de excepción, los soldados se han apostado en la entrada del Distrito Italia, inspeccionando cada vehículo que pasa y revisando los cuerpos de los visitantes en busca de tatuajes que puedan indicar vínculos con las pandillas.

Muchos residentes dicen sentirse más seguros ahora, incluido Rogelio, quien dijo que los que critican el trato de Bukele a los miembros de las pandillas no tienen idea de lo que es ser subyugado por ellas todos los días.

“Solo hablan”, dijo de los detractores del presidente, “nosotros estamos aquí viviendo esto”.

Bukele se ha empeñado en difundir su mano dura en las redes sociales, jactándose de negar a los presos la luz del sol y de racionar su comida. En Twitter, ha publicado videos de guardias de prisión que empujan a hombres tatuados al suelo y de reclusos a los que se les sirven porciones diminutas de comida.

Estas muestras públicas de crueldad parecen diseñadas para ganar puntos políticos. Una encuesta de 2017 reveló que más de un tercio de los salvadoreños aprobaba el uso de la tortura y las ejecuciones extrajudiciales en la lucha contra las pandillas.

“Tiene que ser una imagen catártica”, dijo Segura, “ver a los pandilleros tirados en el suelo después de haberlos visto envalentonados, humillando y aterrorizando a otros”.

El propio Bukele admite que el gobierno ha metido en prisión a transeúntes, pero sostiene que representan un porcentaje ínfimo de las detenciones. Marvin Reyes, quien lidera un sindicato policial, dice que los agentes han recibido instrucciones de sus superiores para cumplir “una cuota diaria de detenciones”. Un portavoz del gabinete de Seguridad del presidente no quiso responder a la afirmación.

Muchos pandilleros han pasado a la clandestinidad —han huido a las montañas o se han escondido en casas de seguridad—, por lo que la policía ha cumplido con la demanda de detenciones masivas llevándose a cualquiera que parezca sospechoso, según Reyes.

“Recibieron una orden y no quieren problemas con su jefe”, dijo Reyes.

Como casi todo el mundo en el Distrito Italia, la familia de Peña, el zapatero, sueña con una vida más tranquila.

Pero ellos y muchos otros vecinos insisten en que el joven no tiene nada que ver con las pandillas. Cuando la policía derribó su puerta de lámina en marzo, Heber Peña estaba atareado en la confección de un par de zapatos negros.

“Estaba trabajando justo aquí”, dijo su padre, Víctor Manuel Peña, mientras señalaba un montón de sandalias sin terminar fuera de la casa de dos habitaciones que comparte con Heber. “¿Qué pandillero vive en una casa con paredes hechas de lámina?”.

Cuando su esposa murió de cáncer hace unos años, Víctor Manuel, de 70 años, asumió la responsabilidad de cocinar para la familia. Ahora tiene pesadillas en las que ve a su hijo hambriento en prisión.

Votó por Bukele, como el resto de la familia. “Vimos que era un hombre que sí se interesaba por la mejora de la nación”, dijo. “Pero nunca imaginamos que iba a tener errores así”.

Advertisement

France24 - World

Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans

Issued on: 29/04/2022 - 11:37

NEWS WIRES

An unusually early, record-shattering heat wave in India has reduced wheat yields, raising questions about how the country will balance its domestic needs with ambitions to increase exports and make up for shortfalls due to Russia's war in Ukraine.  

Gigantic landfills in India's capital New Delhi have caught fire in recent weeks. Schools in eastern Indian state Odisha have been shut for a week and in neighboring West Bengal, schools are stocking up on oral rehydration salts for kids. On Tuesday, Rajgarh, a city of over 1.5 million people in central India, was the country's hottest, with daytime temperatures peaking at 46.5 degrees Celsius (114.08 Fahrenheit). Temperatures breached the 45 C (113 F) mark in nine other cities.

But it was the heat in March — the hottest in India since records first started being kept in 1901 — that stunted crops. Wheat is very sensitive to heat, especially during the final stage when its kernels mature and ripen. Indian farmers time their planting so that this stage coincides with India's usually cooler spring.

Climate change has made India’s heat wave hotter, said Friederike Otto, a climate scientist at the Imperial College of London. She said that before human activities increased global temperatures, heat waves like this year's would have struck India once in about half a century. 

“But now it is a much more common event — we can expect such high temperatures about once in every four years," she said.

India's vulnerability to extreme heat increased 15% from 1990 to 2019, according to a 2021 report by the medical journal The Lancet. It is among the top five countries where vulnerable people, like the old and the poor, have the highest exposure to heat. It and Brazil have the the highest heat-related mortality in the world, the report said.

Farm workers like Baldev Singh are among the most vulnerable. Singh, a farmer in Sangrur in northern India’s Punjab state, watched his crop shrivel before his eyes as an usually cool spring quickly shifted to unrelenting heat. He lost about a fifth of his yield. Others lost more. 

“I am afraid the worst is yet to come,” Singh said.

Punjab is India's “grain bowl" and the government has encouraged cultivation of wheat and rice here since the 1960s. It is typically the biggest contributor to India's national reserves and the government had hoped to buy about a third of this year's stock from the region. But government assessments predict lower yields this year, and Devinder Sharma, an agriculture policy expert in northern Chandigarh city. said he expected to get 25% less.

The story is the same in other major wheat-producing states like Uttar Pradesh and Madhya Pradesh.

Overall, India purchased over 43 million metric tons (47.3 million U.S. tons) of wheat in 2021. Sharma estimates it will instead get 20% to nearly 50% less. 

Even though it is the world's second-largest producer of wheat, India exports only a small fraction of its harvest. It had been looking to capitalize on the global disruption to wheat supplies from Russia's war in Ukraine and find new markets for its wheat in Europe, Africa, and Asia. 

That looks uncertain given the tricky balance the government must maintain between demand and supply. It needs about 25 million tons (27.5 million U.S. tons) of wheat for the vast food welfare program that usually feeds more than 80 million people. 

Before the pandemic, India had vast stocks that far exceeded its domestic needs — a buffer against the risk of famine.

Those reserves have been strained, Sharma said, by distribution of free grain during the pandemic to about 800 million people — vulnerable groups like migrant workers. The program was extended until September but it's unclear if it will continue beyond then. 

“We are no longer with that kind of a surplus . . . with exports now picking up, there would be a lot of pressure on the domestic availability of wheat,” Sharma said.

India's federal agriculture and commerce ministries didn't respond to questions sent to them via email.

Beyond India, other countries are also grappling with poor harvests that hinder their ability to help offset the potential shortfall of supplies from Russia and Ukraine, normally the world's largest and fifth-largest exporters of wheat. 

China's agriculture minister, Tang Renjian, said last month that the winter wheat harvest was likely to be poor, hindered by flooding and by delays in planting. 

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

Focus

Global warming: How to cool down big cities?

Access Asia

India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave

Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Clashes erupt at Jerusalem’s Al-Aqsa mosque on final Friday of Ramadan

Issued on: 29/04/2022 - 08:14

FRANCE 24 Follow

Fresh clashes between Palestinians and Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound wounded 42 people on the last Friday of Ramadan, following weeks of violence at the flashpoint religious site.

The Palestinian Red Crescent, which gave the toll, said no one was seriously hurt but 22 people were taken to hospital.

Israeli police released footage that showed young men on the compound hurling stones and fireworks in Friday's early hours. Officers entered the site at dawn.

A police statement said they went in to contain "rioters and lawbreakers", some of whom were trying to throw stones down towards the Western Wall, the sacred Jewish site below Al-Aqsa.

Police said officers used "riot dispersal means" to contain the unrest and that two people had been arrested, one for throwing stones and the other one for "inciting the mob".

An AFP journalist said Israeli police fired rubber-coated bullets while a witness said they also used tear gas.

An uneasy calm had been restored at the compound following the unrest that surrounded morning prayers, but tensions remained high.

In the early afternoon, a crowd of Muslim worshippers gathered at Al-Aqsa. Some people waved Palestinian flags and the colours of the Gaza Strip-based Hamas militant group, an AFP journalist said.

Tensions

Over the past two weeks, nearly 300 Palestinians have been hurt in clashes at the Al-Aqsa compound, Islam's third-holiest site. It is also Judaism's holiest place, known to Jews as the Temple Mount.

The site is located in east Jerusalem, which Israel captured in the 1967 Six Day War and later annexed, in a move not recognised by most of the international community.

Israel's incursions into the compound during Ramadan met widespread condemnation and raised fears of inflaming persistent Israeli-Palestinian tensions across Jerusalem.

But Israel has insisted it has been compelled to act against operatives from Islamist groups Hamas and Islamic Jihad. It says the militants threaten Muslim worshippers at Al-Aqsa and Jews praying at the Western Wall.

In an apparent attempt to ease tensions, Israel's Foreign Minister Yair Lapid has stressed that the government is committed to the status quo at the compound, meaning an adherence to long-standing convention that only Muslims are allowed to pray there.

Jews are allowed to visit the Temple Mount.

Muslim leaders have, however, been angered by a recent uptick in such visits. Some voiced fears that Israel was seeking to divide the compound and create a space where Jews may worship. Lapid told journalists that no such plan exists.

'Quds Day'

The fresh unrest comes as the end of Ramadan nears early next week.

Violence in Israeli-annexed east Jerusalem has raised fears of another armed conflict similar to an 11-day war last year between Israel and Hamas, triggered in part by similar unrest at Al-Aqsa.

Since early last week there has been isolated rocket fire from Gaza towards Israel and Israeli reprisals, but no casualties reported on either side.

Hamas and Islamic Jihad leaders held a rally in Gaza late Thursday, with calls to "defend" Jerusalem including Al-Aqsa.

In an annual show of pro-Palestinian rallies known as Quds (Jerusalem) Day, thousands of Iranians took to streets across the Islamic republic on Friday. Flag-waving protesters chanted "Death to America" and "Death to Israel", the state broadcaster IRIB reported.

Iran's supreme leader Ayatollah Ali Khamenei made live televised remarks in support of Palestinians and slammed those in the West backing Ukraine against Russia's invasion.

"They are making so much noise about the situation in Ukraine... (and) are keeping totally silent about the crimes in Palestine," he said.

Hamas followed with a statement thanking Iran for "standing with Jerusalem and the blessed Al-Aqsa mosque, and for supporting our resisting nation by all means."

The Al-Aqsa tensions have come against a backdrop of violence since March 22 in Israel and the occupied West Bank.

Twelve Israelis, including an Arab-Israeli police officer, and two Ukrainians were killed in four separate attacks inside Israel. Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.

A total of 26 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
BBC

Neil Parish: Porn-watching MP on why he's resigning

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

In a bombshell interview, Neil Parish gets choked up as he explains his behaviour and confirms his resignation.

He told BBC South West it was a "moment of madness" and called his actions totally wrong.

Two female colleagues claimed they had seen Mr Parish looking at adult content on his phone while sitting near them.

The MP for Tiverton and Honiton in Devon was suspended by the Conservative Party on Friday over the allegations.

Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

à Air Force Mag

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

#Transnistria#Moldava#UkraineRussiaWarpic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

France24 - World

Feyenoord lead Marseille 3-2 after first leg of Europa Conference League semis

Issued on: 28/04/2022 - 23:41Modified: 28/04/2022 - 23:51

NEWS WIRES

Feyenoord beat Marseille 3-2 in Rotterdam, in the first leg of their Europa Conference League semi-final on Thursday.

Feyenoord threw away a two-goal lead before being gifted with what proved to be the winner on the night right at the start of the second half.

Colombian forward Luis Sinisterra laid the ball off for Cyriel Dessers to open the scoring for the Dutch side in the 18th minute, and Sinisterra doubled their lead just two minutes later, sweeping home from a Reiss Nelson assist with his shot deflecting in off Valentin Rongier.

In a remarkable game between two former European Cup winners, Marseille pulled a goal back in the 28th minute when Cedric Bakambu played a ball into the path of Bamba Dieng and the Senegal striker smashed in a shot from just outside the area.

The French visitors were level five minutes before half-time when Matteo Guendouzi's low cross into the box from the right was turned out by Feyenoord goalkeeper Ofir Marciano and Brazil midfielder Gerson arrived to smash in the loose ball.

Yet, in a raucous atmosphere at De Kuip, Feyenoord went back in front just 11 seconds into the second half as Duje Caleta-Car's short backpass was intercepted by Dessers and the Belgian-born Nigerian international snapped up the chance.

Marseille must now overturn the deficit when the teams meet again at the Velodrome next Thursday.

(FRANCE 24 with AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FOOTBALL

Europa and Conference leagues roundup: Lyon and Barca on edge, Marseille wins at home

Nice-Marseille Ligue 1 match abandoned after bottles thrown and ‘players attacked’

PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

France24 - World

Inquiry into Paris airport landing scare points to pilot error

Issued on: 28/04/2022 - 16:39

NEWS WIRES

Air France pilots who reported their Boeing 777 was failing to respond while preparing to land earlier this month simultaneously pulled the controls in opposite directions, French investigators said.

Flight 11 was on final approach to Paris Charles de Gaulle airport with 177 passengers onboard after a six-hour trip from New York when the landing was abruptly aborted on April 5.

In a radio exchange circulated on the Internet, a pilot was overheard in the background exclaiming "stop, stop" and the captain told the tower the jetliner was "all over the place".

In a preliminary report, France's BEA air accident investigation agency said the two pilots "simultaneously made inputs on the controls" during a go-around for a second attempt.

The agency has classified the event as a "serious incident", an industry term meaning it could have resulted in an accident.

"The captain held the control column in a slightly nose-down position while the co-pilot made several, more pronounced, nose-up inputs," the report said.

"Our crew are trained and regularly rehearse procedures that are practised by all airlines," Air France said.

Boeing declined comment.

The Boeing 777 is equipped with control columns that move in sympathy with each other to aid co-ordination. Experts say only one pilot is usually expected to be actively flying at a time.

If opposing forces on the two columns pass a certain limit, the link between them is deactivated or "desynchronised" to prevent accidents in the case of one side getting jammed.

After the landing scare, the pilots analysed the situation but did not notice that they had made contradictory inputs nor that the columns had become decoupled, the BEA said.

The plane landed safely on a second attempt and resumed service just over two weeks later, according to FlightRadar24.

The BEA said "no anomaly was observed on the aeroplane" but added that it was continuing to analyse data. Its investigations are designed to prevent accidents rather than apportion blame.

About 20% of accidents take place on approach or landing, more than any other flight phase, according to Airbus data.

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

Air France and Airbus to face trial over 2009 Rio-Paris crash, French court says

FRANCE

Can a 'people's vote' stop Paris airports from going private?

Air France planning to cut 7,500 jobs by 2022 amid industry slump

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

France24 - World

US Justice Department sues former Trump aide for $3 million

Issued on: 29/04/2022 - 05:33

NEWS WIRES

Paul Manafort, who served as former president Donald Trump's 2016 campaign chairman, is being sued by the U.S. Justice Department for just under $3 million for not reporting his financial interest in foreign accounts in a timely fashion.

Manafort, who was convicted in 2018 on tax evasion and bank fraud charges, was pardoned by Trump in 2020, shortly before he left office.

"The United States of America brings this action to collect outstanding civil penalties assessed against Defendant Paul J. Manafort for his willful failure to timely report his financial interest in foreign bank accounts," the Justice Department said in a filing with the U.S. District Court in West Palm Beach, Florida.

The Justice Department said it was seeking $2,976,350.15. Manafort's lawyer, Jeffrey Neiman, said in a statement that the government was seeking a monetary penalty against Manafort "for simply failing to file a tax form."

"Mr. Manafort was aware the Government was going to file the suit because he has tried for months to resolve this civil matter. Nonetheless, the Government insisted on filing this suit simply to embarrass Mr. Manafort," Neiman said.

In the 2018 conviction on charges of financial wrongdoing, prosecutors had accused Manafort of hiding from U.S. tax authorities $16 million he earned as a political consultant for pro-Russian politicians in Ukraine to fund an opulent lifestyle and then lying to banks to secure $20 million in loans after his Ukrainian income dried up and he needed cash.

A Republican-led U.S. Senate committee in 2020, in a 966-page report, concluded that Russia used Manafort, a long-time Republican political operative, and the WikiLeaks website to try to help Trump win the 2016 election.

(REUTERS)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

US judge holds Donald Trump in contempt in New York fraud probe

USA

Trump ex-campaign chief Paul Manafort sentenced to more than six years on conspiracy charges

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

France24 - World

'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters

Issued on: 29/04/2022 - 18:46

Sam BALL

A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.

New York Times - World

La pandemia de coronavirus

Advertisement

Supported by

El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza

Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen

A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.

Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.

“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.

Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.

En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).

Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.

“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.

En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.

Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.

Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.

“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.

El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.

En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.

Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.

También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.

Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.

En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.

Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.

En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.

A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.

La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.

La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.

El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.

Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.

En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.

Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.

Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.

Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.

Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.

O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.

Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.

“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.

Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.

La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.

Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins

Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

Advertisement

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa

Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06

Sam BALL

The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.

New York Times - World

Colombia confronta el legado del conflicto armado en una audiencia sobre el caso de los ‘falsos positivos’

Advertisement

Supported by

En la primera audiencia de su tipo, oficiales retirados admitieron haber organizado ejecuciones extrajudiciales. Pero las víctimas han pedido más. “Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo una mujer. “Necesitamos nombres”.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Julie Turkewitz y Sofía Villamil

Fue un momento que muchos colombianos creyeron que nunca verían.

Un general del ejército y otras diez personas reconocieron esta semana haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad en los testimonios ofrecidos durante una audiencia de dos días. La declaración, la primera en su tipo, sucedió en un tribunal especial establecido para confrontar el legado del desolador conflicto armado de Colombia.

Sentado en un escenario en un teatro en Ocaña, un pequeño municipio al norte de Colombia que fue escenario de muchos de los crímenes, el general, otros nueve funcionarios militares y un civil admitieron haber orquestado la muerte de al menos 120 civiles y de intentar presentarlo como combatientes rebeldes durante un caso que se conoce como los “falsos positivos”.

Las ejecuciones, que se usaron para fortalecer el discurso de que el país estaba ganando en el conflicto, se han convertido en uno de los más emblemáticos del traumático conflicto interno armado del país, que tiene su origen en los años sesenta del siglo pasado.

Los parientes de los fallecidos —muchos de ellos madres, padres y hermanos de jóvenes asesinados— llevan largo tiempo pidiendo transparencia. Y muchos de ellos estaban sentados en el escenario, frente a los perpetradores durante su intervención.

“Les presento a ustedes mi arrepentimiento por no haber actuado más diligentemente, ofrezco mi solidaridad y concurso para procurar restaurar el daño y el dolor causado. Quiero expresarles que siento un gran remordimiento que lacera, me lacera el alma”, dijo el general retirado Paulino Coronado Gámez durante la audiencia. “Sé que afectamos a las familias enteras, padres, madres, hijos, nietos. Los dejamos y dejamos un gran vacío”, añadió.

El reconocimiento público de culpabilidad fue organizado por la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado como parte del acuerdo de paz de 2016 celebrado entre el gobierno colombiano y el mayor grupo rebelde del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC.

Este proceso es parte de una serie de esfuerzos más amplios en todo el mundo que tienen la finalidad de atender las violaciones sistemáticas a los derechos humanos a través de un proceso conocido como justicia transicional y se basa en procesos similares de verdad y reconciliación realizados en países como en Argentina después de la dictadura de los años ochenta y en Sudáfrica después del apartheid en los años noventa.

La audiencia, según funcionarios de la corte colombianos, marca la primera vez que los perpetradores han admitido haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad como resultado del tribunal creado por el acuerdo de paz.

El reconocimiento de dichos crímenes suele ser inusual —y los conflictos persisten— debido a que los perpetradores temen ser encarcelados mientras que las víctimas aseguran que ofrecer una amnistía generalizada sería injusto.

Eduardo González, experto en justicia transicional residenciado en Perú, dijo que las audiencias colombianas muestran que hay una tercera vía, un modo de emplear el sistema de justicia para extraer confesiones e imponer un castigo menor que penas de prisión de décadas.

“Creo que va a ser un modelo a mirar en otros conflictos”, dijo.

En el tribunal colombiano, quienes admiten cometer crímenes no recibirán sentencias de prisión sino que se les asignan medidas restaurativas, como prisión domiciliaria o trabajo. Parte del proceso es encarar a sus víctimas.

Aun así, las sentencias alternativas, que constituyen uno de los principios elementales del tribunal, han sido criticadas por algunos colombianos, que las consideran demasiado permisivas con los criminales de guerra.

Durante la audiencia, los funcionarios militares vistieron ropa de civil, a pesar de los pedidos de algunas víctimas de que llevaran sus uniformes. Los familiares de los fallecidos vistieron camisetas negras con la leyenda: “¿Quién dio la orden?”.

En ambos lados, hubo personas que lloraron una y otra vez.

En sus declaraciones, los oficiales contaron que habían participado en una estrategia deliberada en la que reclutaron a colombianos de a pie, muchos de ellos estudiantes y campesinos pobres, con la promesa de empleos, y luego los mataron y reportaron los fallecimientos como bajas en combate.

“Y hoy el mundo quiero que sepa que eran campesinos”, dijo Néstor Guillermo Gutiérrez, quien fue cabo en el ejército, “que yo, como miembro de la fuerza pública, asesiné cobardemente, le arrebaté la ilusión a sus hijos, le desgarré el corazón a sus madres por una presión, por unos resultados, por unos falsos resultados, por tener contento a un gobierno. No es justo”.

Los magistrados del tribunal consideran que sus víctimas son solo una pequeña fracción de las personas que fueron ejecutadas entre 2002 y 2008, durante la presidencia de Álvaro Uribe, como parte de la estrategia de los falsos positivos. En total, el tribunal aseguró en un informe de investigación reciente que el ejército es responsable de la muerte de 6402 civiles que se presentaron como rebeldes.

Durante años, muchos colombianos han exigido saber quién fue la figura de más rango con conocimiento del esquema, quién fue la figura más encumbrada en orquestarlo y por qué Uribe no lo detuvo.

Ya en 2005, grupos de derechos humanos y la oficina de derechos humanos de las Naciones Unidas han dado la alarma sobre muertes sospechosas.

La audiencia no aclaró quién en última instancia fue el responsable de la estrategia. Pero el general Coronado es el oficial de más alto rango en admitir responsabilidades en el caso de los falsos positivos.

“Acepto que no cumplí con la primera lección que me dieron cuando ingresé a la escuela militar: el comandante responde por lo que hagan y dejen de hacer sus subalternos”, dijo en el tribunal. “Acepto mi responsabilidad por haberme desempeñado como superior jerárquico”.

Las audiencias también subrayan un nivel de coordinación institucional diseñada para encubrir la verdad.

“Trasnochamos haciendo documentación, cambiando documentación, borrando inclusive documentación”, dijo Juan Carlos Chaparro, un mayor retirado. “Y siempre, después de que ya todo estaba, mancillando el nombre de sus familiares tildándolos de lo que verdaderamente no eran. Porque las personas que llegaban al batallón eran personas de bien”.

Otro oficial militar, el sargento retirado Sandro Mauricio Pérez, dijo: “Me llevó a terminar convirtiéndome en un asesino, un monstruo para la sociedad, represento para algunos de ustedes una máquina de muerte”.

Los investigadores del tribunal especial están analizando otras muertes y podrían darse más imputaciones.

Varios de los familiares de los fallecidos mencionaron en la audiencia que solo recibían justicia parcial. Reconocieron que estaban enterándose de parte de la verdad, pero no de la verdad completa, que los perpetradores estaban admitiendo responsabilidad pero que quienes dieron las órdenes también debían ser llamados a responder por sus actos.

“No vengo a hablar por mi hijo, sino por miles de víctimas”, dijo Carmenza Gómez, madre de Víctor Gómez, desaparecido en 2008 y hallado muerto días después en Ocaña cuando apenas tenía 23 años.

“Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo Gómez. “Necesitamos nombres”.

El caso de los falsos positivos es solo uno de muchos crímenes que el tribunal examina. El año pasado, los magistrados procesaron a ocho exlíderes de las FARC, acusados de organizar una operación de secuestros para cobrar rescates que tuvo más de 20.000 víctimas, algunas de las cuales fueron violadas o asesinadas. Los secuestros, según la acusación, constituyen crímenes de lesa humanidad.

Los antiguos líderes guerrilleros de la FARC han admitido su culpabilidad y participarán en una audiencia pública similar en los meses siguientes.

Las sentencias, en ambos casos, se darán más adelante. En los próximos meses se publicará un reporte más amplio sobre los hechos de la guerra, compilado por una comisión de verdad.

El conflicto de Colombia con las FARC inició en los años sesenta, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado y prometieron la transformación de una sociedad profundamente desigual.

El conflicto, que duró décadas y contó con la participación de guerrillas de izquierda, paramilitares de derecha, el ejército, los carteles del narcotráfico y Estados Unidos, que brindó consejo y equipamiento al ejército, tuvo un saldo de al menos a 220.000 personas fallecidas y desplazó a más de cinco millones.

El enfrentamiento entre las FARC y el gobierno terminó en 2016, cuando ambos bandos firmaron el acuerdo de paz. Pero a pesar del acuerdo, muchas zonas del país siguen sin tener una presencia significativa del Estado, una situación que ha favorecido el surgimiento de nuevos grupos armados.

La idea es que la Jurisdicción Especial para la Paz ayude al país a establecer un relato común sobre los sucesos del conflicto y abrir la puerta a un nuevo comienzo.

“Que no se repita más”, dijo Gutiérrez, el cabo retirado, en su testimonio.

Refiriéndose a las familias que fueron sus víctimas, dijo: “Imagínese, llegaba la guerrilla, los golpeaba, llegaban los paramilitares, los golpeaban y llegamos el ejército de esa época y ellos confiaban en nosotros. Los engañamos, les mentimos y les asesinamos sus familias. Dios me perdone”.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

Advertisement

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions

Issued on: 26/04/2022 - 18:38

Sam BALL

In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Advertisement

Supported by

Un mundo multipolar se enfrenta a una nueva Guerra Fría

Los viejos enemigos geopolíticos se enfrentan después de la invasión rusa de Ucrania, pero gran parte del mundo se niega a tomar partido.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Hannah BeechAbdi Latif Dahir y Oscar Lopez

BANGKOK — Mientras se debilitan los vínculos de las alianzas tradicionales en todo el mundo, el Real Ejército Tailandés, el socio contractual más antiguo de Estados Unidos en Asia, ha ampliado su red de colaboración.

Este año, en medio de la conmoción mundial generada por la invasión rusa a Ucrania, los soldados tailandeses recibieron a tropas estadounidenses para el Cobra Gold, los ejercicios militares anuales que conforman uno de los mayores despliegues de fuerzas en la región Asia-Pacífico. Unos meses antes, participaron en Shared Destiny, los ejercicios de pacificación dirigidos por el Ejército Popular de Liberación de China. Y en 2020, los tailandeses cubrieron aún más sus apuestas al firmar un acuerdo para que sus cadetes recibieran entrenamiento en una academia de defensa en Moscú.

El panorama geopolítico tras la invasión a Ucrania a menudo se ha relacionado con el de una nueva Guerra Fría. Aunque los antagonistas principales sean los mismos —Estados Unidos, Rusia y, cada vez más, China— los papeles que desempeña la mayoría del resto del mundo han cambiado, y dan nueva forma a un orden global que se mantuvo durante más de tres cuartos de siglo.

Los gobiernos que representan a más de la mitad de la humanidad se han rehusado a tomar partido y así eluden la retórica binaria de “nosotros contra ellos” que caracterizó la mayor parte de la era posterior a la Segunda Guerra Mundial. Este mes, en una votación de la Asamblea General de las Naciones Unidas para suspender a Rusia del Consejo de Derechos Humanos, decenas de países se abstuvieron, entre ellos Tailandia, Brasil, Sudáfrica, México y Singapur. (La resolución pasó de todos modos).

Franjas de África, Asia y América Latina, otrora campos de batalla delegados por superpotencias, están afirmando su independencia. El regreso de un bloque de naciones no alineadas recuerda a un periodo en el que los líderes del poscolonialismo se resistieron a permitir que sus destinos fueran dictados por el imperialismo. También señala la confianza de los países más pequeños para seguir su propio camino, pues ya no dependen de un solo mecenas ideológico o económico.

“Sin lugar a dudas, los países del Sudeste Asiático no quieren involucrarse en una nueva Guerra Fría ni ser obligados a escoger un bando en ninguna competencia de grandes potencias”, comentó Zachary Abuza, especialista en seguridad en la Escuela Nacional de Guerra en Washington. “Como dicen en el Sudeste Asiático, cuando los elefantes pelean, es la hierba la que sufre”.

Haber tenido que alinearse con una potencia u otra dejó a muchas naciones del mundo en situaciones de “pobreza desesperada y subdesarrollo al final de la Guerra Fría”, agregó Abuza.

Como resultado, ni siquiera Estados Unidos, el vencedor de la Guerra Fría, puede contar con que algunos de sus socios tradicionales lo apoyen en su denuncia vehemente de Rusia por su ataque contra una nación soberana y democrática. La intervención liderada por la OTAN en Libia en 2011 y la invasión estadounidense a Irak en 2003 solo han exacerbado la desconfianza en Occidente. Ambos actos militares hicieron que los países de esas regiones tuvieran que lidiar, durante años, con las consecuencias políticas.

“El meollo del asunto es que los países africanos se sienten infantilizados e ignorados por los países occidentales, que también son acusados de no estar a la altura de su retórica moral inalcanzable de soberanía y santidad territorial”, dijo Ebenezer Obadare, investigador sénior de estudios africanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.

Indonesia, una democracia en expansión que alguna vez fue gobernada por un dictador respaldado por Estados Unidos debido a su postura anticomunista, ha declarado que este año recibirá al presidente de Rusia, Vladimir Putin, cuando el país dé la bienvenida a las naciones ricas y en desarrollo más importantes como sede de las reuniones del Grupo de los 20. También se abstuvo en la votación de las Naciones Unidas para retirar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Nuestro gobierno ha adoptado la estrategia dudosa de tratar de ignorar la hecatombe geopolítica más grande que se ha visto en 70 años ahora que ocupamos la presidencia del G20, algo que me sorprende sobremanera”, declaró Tom Lembong, exministro de Comercio.

Otros aliados de Estados Unidos han descrito su decisión de diversificar su apoyo en función del ausentismo estadounidense. El año pasado, mientras China desplegaba su diplomacia con las vacunas por todo el mundo, en un inicio se percibió que Estados Unidos estaba acumulando sus suministros pandémicos.

Antes de eso, durante la presidencia de Donald Trump, Estados Unidos se retiró del Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, un pacto comercial de amplia gama que pretendía contrarrestar la manera en que China hace negocios. Los países como Vietnam, cuya reputación dependía de esta alianza, se sintieron traicionados, una vez más, por Washington.

México, un aliado estadounidense de larga data, ha enfatizado su neutralidad, y el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha rehusado a imponer sanciones contra Rusia.

“La neutralidad de México no es neutral”, afirmó Tony Payan, del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad Rice. “México está provocando a Washington”.

Alrededor de una tercera parte de los puestos de embajadores estadounidenses en América Latina y el Caribe siguen vacantes. Entre las embajadas acéfalas se encuentra la de Brasil, la economía más grande de la región, y la de la Organización de los Estados Americanos.

“Muchos latinoamericanos empezaron a darse cuenta de que Estados Unidos los estaba abandonando”, indicó Vladimir Rouvinski, profesor en la Universidad ICESI en Cali, Colombia.

Rusia tampoco puede contar con el apoyo automático de sus aliados históricos. Además de una sensación de camaradería autocrática, la ideología ya no es parte del atractivo de Moscú. Rusia no tiene ni el patrocinio monetario ni la influencia geopolítica de la Unión Soviética.

Venezuela, el partidario más ferviente de Rusia en América Latina, recibió en su territorio a una delegación estadounidense de alto nivel poco después de la invasión a Ucrania. Nicaragua, que se convirtió en uno de los primeros países en respaldar el reconocimiento ruso de las regiones separatistas en el este de Ucrania, ha moderado su entusiasmo desde entonces.

Durante una votación de las Naciones Unidas en marzo para condenar la invasión rusa a Ucrania, Cuba se abstuvo, en vez de respaldar a Moscú, aunque junto con Nicaragua rechazó más tarde la iniciativa de expulsar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Están tratando de caminar por una línea muy delgada entre no celebrar la invasión, pero tampoco condenarla con claridad, limitándose a abogar por la paz”, explicó Renata Keller, experta en Cuba en la Universidad de Nevada, campus Reno.

La evasiva más notoria ha venido de África, que representó casi la mitad de los países que se abstuvieron en la votación de marzo en las Naciones Unidas.

“No sabemos por qué están peleando”, declaró en una entrevista Samia Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia a la invasión rusa a Ucrania.

Y agregó que no estaba “segura” de que hubiese un agresor claro en el conflicto.

Para Tailandia, la decisión de entrenar con soldados estadounidenses, rusos y chinos, así como comprar armas de todos estos países, forma parte de su larga tradición de encontrar un equilibrio entre las grandes potencias. La diplomacia astuta le ha permitido a Tailandia posicionarse como la única nación en la región que no ha sido colonizada.

El actual alejamiento de Estados Unidos, que usó a Tailandia como base de operaciones para la guerra de Vietnam, también proviene del linaje político del primer ministro Prayut Chan-o-cha, quien ascendió al poder en un golpe militar hace ocho años.

“Aunque en la actualidad Tailandia parezca una democracia, en el fondo es una autocracia”, afirmó Paul Chambers, catedrático de Asuntos Internacionales en la Universidad de Naresuan en Tailandia. “Un régimen así tendrá aliados autocráticos, incluido Moscú”.

Lo mismo ocurre con Uganda, que recibe casi mil millones de dólares en ayuda estadounidense y es un aliado occidental clave en la lucha contra la militancia regional. Sin embargo, el gobierno del presidente Yoweri Museveni de Uganda ha sido criticado por Estados Unidos y la Unión Europea por un patrón de violaciones de derechos humanos.

Museveni ha respondido atacando la interferencia de Occidente en Libia e Irak. El hijo del presidente, que también está al mando de las fuerzas terrestres del país, tuiteó que “la mayoría de la humanidad (que no son blancos) apoya la posición de Rusia en Ucrania”.

Uganda, como decenas de otros países, puede darse el lujo de hablar gracias a que tiene un nuevo socio comercial principal: China. Esta realidad económica, incluso si Pekín promete más de lo que ofrece, ha protegido a las naciones que alguna vez dependieron de otras superpotencias de opciones geopolíticas estrictas.

Los países estratégicamente ubicados como Yibuti, sede de Camp Lemonnier, la base estadounidense permanente más grande en el continente africano, se han diversificado. Hace unos años, después de la invitación del presidente Ismail Omar Guelleh, Pekín estableció su primer puesto militar en el extranjero en Yibuti. Guelleh también obtuvo préstamos de los chinos para ayudar a desarrollar puertos, zonas de libre comercio y un ferrocarril.

El creciente compromiso chino ha brindado a los países africanos “inversiones alternativas, mercados alternativos e ideas alternativas de desarrollo”, dijo Cobus van Staden, del Instituto Sudafricano de Asuntos Internacionales.

Pero aunque el mundo se sienta más cómodo con esta tendencia multipolar, el efecto dominó de los combates en Ucrania es un recordatorio de que la globalización une rápidamente a las naciones remotas.

La escalada de los precios mundiales del combustible, los alimentos y los fertilizantes, como resultado de la guerra en Ucrania, ha aumentado las dificultades en África y Asia. Como ya estaba lidiando con una sequía devastadora, África Oriental ahora tiene al menos 13 millones de personas que enfrentan hambre severa.

Y las poblaciones que se encuentran localizadas afuera de Europa saben muy bien que sus refugiados, como los sirios, venezolanos, afganos, sudaneses del sur y los rohinyás de Birmania, no pueden esperar la bienvenida que se les da a los ucranianos desplazados. En la carrera por las limitadas reservas de atención, los grupos de ayuda han advertido sobre los peligros de la fatiga de los donantes con las poblaciones más vulnerables del mundo.

“El mundo entero se ve afectado cuando estos países están luchando”, dijo Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia al enfrentamiento de Rusia y Ucrania.

Hannah Beech reportó desde Bangkok, Abdi Latif Dahir desde Nairobi, Kenia, y Oscar Lopez desde Ciudad de México. Muktita Suhartono colaboró con este reportaje desde Yakarta, Indonesia.

Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

Abdi Latif Dahir es el corresponsal en África Oriental. Se unió al Times en 2019 después de cubrir África Oriental para Quartz durante tres años. Vive en Nairobi, Kenia. @Lattif

Advertisement

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network

Issued on: 25/04/2022 - 16:58

Sam BALL

Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.

L'Humanité

De la passion du jeu à l’engagement féministe

Actu

Tandis que la crise sanitaire a particulièrement impacté les femmes, Coralie Franiate et Isa terrier, créatrices d’outils ludiques de sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux ont mis à profit le confinement pour créer « le jeu des 1000 pas », destiné à lutter contre les obstacles qui freinent les carrières féminines.

Eugénie Barbezat

«  J’ai été évincée d’un processus de recrutement où j’étais finaliste au moment où j’ai annoncé à mon futur employeur que j’étais enceinte.» Une femme sur dix cache sa grossesse le plus longtemps possible par crainte de réaction négative de son employeur », énonce Thomas. Il lit la carte rouge que Ben vient de déposer sur son jeu afin de ralentir sa progression vers un cumul de 1000 pas qui lui permettraient de remporter la partie. Pour pouvoir avancer de nouveau, Thomas devra dégotter une carte verte, qui propose une piste de solution au problème soulevé. Mais en attendant, à la table des 4 amis venus ce jeudi soir au Social Bar, à Paris où étaient organisées des sessions du « jeu des 1000 pas », la discussion est amorcée. « J’ai une amie à qui c’est arrivé aussi, raconte Antoine, elle devait signer son contrat et finalement, elle n’a été embauchée qu’un an plus tard, après son congé de maternité. C’est vraiment anormal que les patrons se comportent de la sorte. Ça pousse les femmes à mentir et ça fausse la confiance… » « Oui, il faudrait que les pères soient obligés de prendre autant de congés maternité que les femmes, comme ça les employeurs auraient le même « risque » en employant un homme », suggère Jeanne, étudiante en master de ressources humaines. « Dans mon futur métier, je souhaiterais mettre en place des dispositifs pour que les discriminations sexistes cessent dans les entreprises et que les femmes puissent avoir la même évolution de carrière que les hommes », assure la jeune femme de 27 ans au regard pétillant, qui vient de remporter la première partie face à trois garçons. L’un d’eux, Arthur, trentenaire à la silhouette longiligne et à la fine moustache de dandy se dit particulièrement concerné par la carte qu’il vient de recevoir. « Il est question d’une femme qui, travaillant dans un secteur très masculin, s’astreint à subir sans trop broncher des remarques sexistes pour se faire « accepter ». Ça me touche particulièrement car, étant dans le domaine de l’informatique, j’observe cela très souvent. Et même si je ne suis pas d’accord avec les blagues déplacées de mes camarades visant notre unique collègue féminine, c’est très difficile de me démarquer sans passer pour le rabat-joie. Je ne sais pas trop comment faire et ça me met mal à l’aise… »

Une histoire d’amitié et d’engagements communs

Ce jeu des «1000 pas», calqué sur celui, indémodable, des «1000 bornes» est justement un outil pour sensibiliser aux injustices que vivent les femmes au travail et proposer des solutions. Il est l’œuvre d’Isa Terrier et Coralie Franiate, deux trentenaires qui « imaginent des jeux ensemble depuis qu’elles sont toutes petites ». De fait, les deux amies se connaissent depuis leurs 3 ans. Elles ont grandi dans le petit village de Rozérieulles près de Metz, où elles habitaient la même rue. Après s’être quelque peu éloignées pendant leurs études, une école de commerce à Angers pour Coralie et un master de direction de projets culturels à Paris pour Isa, elles entament toutes deux leur vie professionnelle : Coralie travaille dans une agence de communication spécialisée dans le développement durable et Isa est chargée des évènements culturels au château Nothomb (la famille d’Amélie), en Belgique, avant de quitter ce milieu un peu élitiste pour ouvrir un bar à dans le 18e arrondissement parisien. « On ne s’est jamais perdues de vue, on se retrouvait périodiquement pour des évènements ou des fêtes », précise Isa. C’est en 2015, lors de l’anniversaire de Coralie que les deux amies d’enfance décident de se lancer dans un projet commun alliant la sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux et le jeu « Ce qui me plaisait dans l’animation d’un café, c’était le lien social, le fait de faire se rencontrer les gens… mais le rythme était difficile à tenir, donc j’étais sur le point de passer la main », explique Isa. Pour sa part Coralie souhaitait rester dans le domaine de la formation et de l’éducation populaire, mais avait aussi envie de créer de nouveaux outils pour cela. « Et pourquoi pas devenir créatrices de jeux à visée pédagogiques ? » « Chiche ! », se sont dit les deux dynamiques jeunes femmes qui, moins d’un an après créaient leur société, BeJoue. Durant les premières années, elles répondent à des commandes en inventant des jeux sur mesure et en organisant des évènements pour des entreprises qui souhaitent sensibiliser leurs salariés, des établissements scolaires ou des associations. Cela va d’un quiz sur les écogestes au bureau, un jeu de piste sur l’histoire d’Emaüs pour les 70 de l’association, en passant par Skill-E, un jeu visant à inciter les filles à s’engager dans les métiers du numérique… De plus en plus la question de l’égalité femmes hommes s’impose à Coralie et Isa. Elles ne se contentent pas de promouvoir leurs créations, mais décident aussi de créer une ludothèque féministe, «Fémiludique», qui recense tous les jeux visant à sensibiliser aux discriminations et aux violences de genre, à l’éducation et la santé sexuelle. Il s’agit d’un outil pour les entreprises, les collèges et les lycées qui peuvent y trouver des ressources pédagogiques de qualité. Souvent, les créatrices se font animatrices et viennent les présenter in situ. Elles écument les salons et les établissements scolaires.

Un projet collectif et participatif

Mais alors, comment est née l’idée des « 1000 pas », leur premier jeu commercialisé pour le grand public ? « Grâce au Covid ! », s’exclame Isa. Effectivement, en 2020 les deux associées étaient invitées au « Printemps des fameuses », un festival organisé chaque année à Nantes par un réseau de 250 femmes d’influence, expertes, scientifiques, artistes ou sportives dont l’objectif est d’agir pour la mixité et la parité. « On devait y présenter nos créations et parler de la manière de déconstruire les représentations de genre qui freinent les carrières professionnelles féminines », se rappelle Coralie. « Pour cela on avait prévu de coconstruire un jeu avec des femmes qui passeraient sur notre stand, en recueillant leurs témoignages et en tentant d’inventer des solutions ensemble », poursuit Isa. Hélas, le confinement a coupé court à ce beau projet, l’édition 2020 a dû être annulée. Les deux jeunes femmes ne se sont pas découragées pour autant. Elles ont décidé de lancer un questionnaire en ligne pour recueillir des témoignages de femmes sur les freins ou les accélérateurs qu’elles ont pu rencontrer dans leur vie professionnelle et aussi les solutions qu’elles pourraient proposer si elles en avaient le pouvoir. « On s’attendait à avoir une petite centaine de réponses, émanant de nos réseaux, mais ça a été un véritable raz de marée. Certaines histoires, poignantes, nous ont tiré des larmes… Outre les discriminations et le sexisme, les femmes pointaient souvent leur manque de confiance en elles comme premier frein », raconte Coralie. « Et les récits de femmes qui ne se connaissaient pas étaient souvent concordants, prouvant que le phénomène n’est pas isolé », ajoute Isa. L’idée émerge alors de construire un jeu sur le modèle des milles bornes, autour de cette thématique des discriminations en entreprise. Mais cette fois il ne s’agit pas d’une commande, alors pour le financer les deux jeunes femmes lancent une campagne de financement participatif. Commence alors un gros travail pour classer les 700 témoignages retenus selon différents thèmes : argent, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, estime de soi, stéréotypes, pouvoir, sexisme, recrutement/évolution de carrière, maternité/garde d’enfants. Sur chaque carte « stop », symbolisant un frein à la carrière des femmes, figure un court témoignage ainsi que des éléments statistiques permettant de contextualiser et de mesurer la portée du phénomène décrit. En collaboration avec les femmes qui ont témoigné, l’équipe de beJoue a également travaillé à aux propositions, figurant sur les cartes vertes (permettant de débloquer le jeu). Rappel de la loi, mesures éducatives ou de dispositifs à mettre en place dans les entreprises pour sensibiliser au sexisme ordinaire ou contrer les discriminations sont ainsi proposées, à l’instar de la « flexibilisation des horaires de travail sans diminution de salaire pour éviter les temps partiel », sachant que 28,4 % des femmes actives ne travaillent pas à plein temps contre seulement 8,3 % des hommes.

Sensibiliser dans la convivialité

« On a aussi imaginé des cartes rigolotes pour dédramatiser un peu… Ainsi le «super feu vert cryogénie» indique : « vous vous réveillez en 2221, le monde est enfin éduqué et prêt à vous respecter ! Vous franchissez tous les feux rouges de la catégorie «Stéréotypes», précise Coralie, ça permet que le jeu avance ! » Ce qui peut aussi permettre à une joueuse de contrer un « feu rouge », c’est la possibilité donnée aux autres de l’aider en lui donnant le « feu vert » dont elle a besoin s’ils l’ont dans leur jeu. «  C’est une innovation par rapport aux Milles bornes, on a voulu faire jouer la sororité car c’est souvent grâce à l’entraide que les femmes arrivent à s’en sortir dans la vraie vie ! », pointe Isa.

Pour la réalisation matérielle du jeu, Marianne Nicolas s’est associée au projet pour y adjoindre ses talents de graphiste engagée. « Ce projet m’a tout de suite enchantée car il a touché ma fibre féministe », précise la jeune femme, récemment installée à Nantes après avoir vécu plusieurs années à Berlin. Le résultat tient dans un coffret au design élégant et coloré. Les premiers jeux ont été envoyés aux souscripteurs en décembre 2021, un joli cadeau de Noël que tout le monde peut offrir, avec ou sans arrière-pensée pour 30 euros. Il sert aussi de support à des interventions dans les établissements scolaires ou à l’invitation de comités d’entreprise. Et des sessions de jeu sont régulièrement organisées dans manifestations ou des lieux publics.

Un jeu qui ouvre au partage d’expériences et de confidences

D’ailleurs à la table d’Arthur, Thomas, Ben et Jeanne, les parties s’enchaînent émaillées par les confidences des joueurs. Ben, 41 ans, chef d’entreprise de conseil en responsabilité sociale et environnementale il raconte avoir dû « éduquer » certains de ses clients «  qui assuraient qu’il n’y avait aucun problème de parité chez eux mais dont l’organigramme ne montrait que des hommes blancs aux cheveux grisonnants dans les postes de direction ». Le jeune dirigeant qui, il y a quelques années était contre les quotas estimant que « les compétences devaient être le seul critère de recrutement », a changé d’avis. « Chez nous, dans le monde du conseil aux entreprises, on ne recrute que des clones, sortis des mêmes écoles et si on n’impose pas des profils différents, on va avoir tendance à rester dans l’entre-soi », reconnaît-il, tandis que le débat arrive maintenant sur le terrain familial.  « Quand je vais manger en famille chez ma grand-mère, à l’issue du repas, il n’est pas question que l’un de ses petits-fils fasse la vaisselle. Par contre moi, elle m’y invite volontiers, c’est dingue ! », s’agace Jeanne. « Moi, j’ai des discussions houleuses avec ma mère qui a parfois des propos sexistes dont elle n’a même pas conscience. Elle n’est pourtant pas vielle, elle a juste 50 ans, mais elle trouve normal que mon père soit sur le canapé en train de se faire servir et qu’elle fasse tout. Après tout, c’est son choix, mais le problème c’est que ma petite sœur de 27 ans adhère à ce modèle… », s’inquiète Arthur. Tous s’accordent sur ce point : même si une prise de conscience existe chez les jeunes générations, pour atteindre l’égalité, il y a encore du boulot !

sexismeÉgalité hommes femmeségalité professionnelle
New York Times - World

La inquietante desaparición de Debanhi Escobar desata la indignación en México

Advertisement

Supported by

El caso de la joven de 18 años ha desencadenado una protesta nacional por la incapacidad del gobierno para hacer justicia a las mujeres desaparecidas.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, México — En el día 13 de la búsqueda de su hija desaparecida, Mario Escobar estaba parado afuera de una gasolinera bajo un calor sofocante, mientras sostenía volantes con la foto de la joven e intentaba preservar una esperanza obstinada y urgente.

Horas más tarde, y bajo las luces policiales rojas y azules, esa esperanza fue destruida.

El cuerpo de Debanhi Escobar fue encontrado durante la noche del jueves pasado en un tanque de agua subterráneo abandonado en los terrenos de un motel en el norte de México, que las autoridades ya habían registrado en otras cuatro ocasiones.

“Estoy destrozado”, dijo Escobar sobre la desaparición de su hija. “Mi vida cambió completamente”.

El caso de Escobar, una estudiante de derecho de 18 años que desapareció el 9 de abril, ha generado indignación y protestas por un fenómeno escalofriante que ahora es común en México: la desaparición de mujeres y niñas en todo el país.

Tan solo en el último mes, al menos otras nueve mujeres y niñas han desaparecido en el área metropolitana de Monterrey, una de las ciudades más ricas del país. En todo México, más de 24.000 mujeres están desaparecidas, según cifras del gobierno, y el año pasado, unas 2800 mujeres fueron reportadas como desaparecidas, un aumento de casi el 40 por ciento en comparación con 2017.

La creciente tasa de desapariciones, según los expertos en seguridad, se correlaciona con el incremento general de la violencia en todo el país en los últimos años, además del aumento del crimen organizado, como el tráfico sexual, así como las altas tasas de violencia doméstica que hacen que muchas mujeres huyan de sus hogares.

Pero los analistas de seguridad y los grupos de derechos humanos también señalan una falla más generalizada por parte de las autoridades estatales al realizar investigaciones adecuadas de las mujeres desaparecidas o procesar casos de feminicidio, lo que impulsa una cultura de impunidad profundamente arraigada.

Como resultado, las familias desesperadas se ven obligadas a realizar los esfuerzos de búsqueda e investigaciones por sí mismas, en un pedido de justicia para los seres queridos que desaparecen en una nación cada vez más anárquica.

“El Estado simplemente creo que le ha dado la espalda completamente a su responsabilidad frente a investigar casos de desapariciones”, dijo Angélica Durán-Martínez, profesora asociada de ciencias políticas en la Universidad de Massachusetts Lowell. “Es un ambiente que facilita que estas prácticas se sigan reproduciendo porque no hay castigo ni hay justicia”.

Un vocero de la fiscalía del estado de Nuevo León, donde se ubica Monterrey y estuvo a cargo de las labores de búsqueda e investigación de la desaparición de Escobar, no respondió a varias solicitudes de entrevista.

En un informe publicado este mes, el Comité contra la Desaparición Forzada de las Naciones Unidas instó a México a enfrentar la crisis y señaló que más de 95.000 personas están registradas como desaparecidas. En los últimos cinco años han desaparecido 8000 personas al año. Aunque la mayoría son hombres, el comité destacó un “aumento notable” en las desapariciones de mujeres, niños y adolescentes.

“La impunidad en México es un rasgo estructural que favorece la reproducción y el encubrimiento de las desapariciones forzadas”, dijo el comité de la ONU en un comunicado, señalando que hasta noviembre pasado solo del 2 al 6 por ciento de las desapariciones habían resultado en procesos penales.

En respuesta, el presidente Andrés Manuel López Obrador, quien hizo de la lucha contra la violencia en México una promesa central de su campaña, dijo que se estaban atendiendo las recomendaciones del comité. En una de sus conferencias de prensa de la semana pasada, prometió el apoyo del gobierno federal para resolver el asesinato de Debanhi Escobar y afirmó que la injusticia en México era cosa del pasado.

“Además de la corrupción, lo que más ha dañado a México, porque van de la mano, es la impunidad”, dijo López Obrador. “Por eso hablamos de cero impunidad, que se castiguen los delitos que se cometen”.

Pero en Nuevo León, las autoridades han sido menos enfáticas con la crisis. La semana pasada, el fiscal general del estado, Gustavo Adolfo Guerrero, citó la “falta de comunicación” entre las familias, así como la “rebeldía” de los jóvenes como la causa de la mayoría de las desapariciones de mujeres, y agregó que la mayoría de las personas que estaban desaparecidas era por “una situación voluntaria”.

Antes del caso de Escobar, la indignación pública se había acumulado durante semanas por una serie de desapariciones de mujeres jóvenes en Monterrey, lo que parecía evidenciar la negligencia de las autoridades.

Yolanda Martínez, de 26 años, desapareció el 31 de marzo. Según su hermano Jesús, las autoridades tardaron dos semanas en visitar su casa. Y aún no ha sido encontrada.

“Empieza a alimentar esa desesperación en nosotros”, dijo Martínez. “No te puedo decir que no están haciendo nada, pero tampoco te puedo decir qué están haciendo”.

Tres días después de la desaparición de Martínez, desapareció María Fernanda Contreras, de 27 años. A través de un contacto familiar, el padre de Contreras, Luis Carlos, obtuvo datos de la torre celular que mostraban la ubicación aproximada de su teléfono la última vez que estuvo encendido.

Contreras recorrió la zona y pasó la información a la oficina del fiscal estatal. Pero dijo que las autoridades tardaron tres días en cerrar y registrar el vecindario. Cuando la encontraron, María Fernanda Contreras llevaba muerta varios días.

“Con toda la información que yo tenía, casi les encontré a mi hija y estos no podían hacer nada”, dijo Contreras. “Se me hace ridículo”.

La oficina del fiscal general de Nuevo León ha negado haber actuado con lentitud, señalando que Contreras fue asesinada la noche en que desapareció.

Luego sucedió el caso de Escobar, que avivó el enojo de la gente. La conmoción provocó una oleada inusual de apoyo público; hubo personas que ofrecieron de todo, desde drones hasta perros rastreadores para ayudar en la búsqueda.

La noche en que desapareció, Escobar había estado en una fiesta en las afueras de la ciudad. Según la fiscalía estatal, la joven salió de la reunión en un auto particular, pero en la madrugada del 9 de abril se bajó del vehículo a un costado de una carretera donde, al parecer, la dejó el conductor.

El conductor había sido entrevistado dos veces por los investigadores, según un funcionario de la fiscalía que no estaba autorizado para declarar de manera oficial.

A pesar de las enormes cifras, los medios de comunicación y las autoridades locales a menudo minimizan o ignoran los casos de mujeres desaparecidas, según los expertos en seguridad, y a menudo los funcionarios implican a las mujeres en sus propias desapariciones o las tratan como incidentes aislados, y no como un problema sistémico.

Pero debido a la atención mediática por los casos de las mujeres desaparecidas en Monterrey, las autoridades abrieron una investigación sobre Escobar casi de inmediato.

Una foto de Escobar que fue tomada por el conductor que la dejó en la carretera también se volvió viral, en parte gracias a los esfuerzos de la familia para llamar la atención sobre el caso. En la imagen se ve a la joven sola, en la orilla de una carretera, con los brazos cruzados y mirando hacia la oscuridad.

Durante casi dos semanas, su familia y amigos la buscaron desesperadamente, a veces caminando por terrenos baldíos, y hurgando en la tierra en busca de alguna señal de restos enterrados.

Al final fueron las quejas de los trabajadores del motel sobre un mal olor las que alertaron a las autoridades para que revisaran el tanque de agua.

La semana pasada, el máximo funcionario de seguridad de Nuevo León reconoció mientras hablaba con reporteros que la búsqueda de Escobar había sido una operación fallida.

“Es una falla humana masiva”, dijo Aldo Fasci, secretario de Seguridad del estado. “Ahí estuvieron cuatro veces y no encontraron nada”.

En una entrevista con el diario mexicano Reforma la semana pasada, Guerrero, el fiscal estatal, dijo que la joven había muerto antes de que su cuerpo fuera arrojado a la cisterna. Luego, la tarde del miércoles, Guerrero le dijo a la prensa que Escobar pudo estar viva cuando cayó al tanque.

“Pondremos todos los recursos en nuestras manos para determinar los hechos que han sucedido”, dijo Guerrero en un mensaje de video publicado en Facebook. “Si estos indican un delito, serán perseguidos con toda la fuerza de la ley”.

Pero las acciones de las autoridades estatales ya han sido cuestionadas.

El lunes, Karla Quintana, titular de la Comisión Nacional de Búsqueda de Personas Desaparecidas, señaló varios errores de la fiscalía, incluido el hecho de no informar a los padres de Escobar del hallazgo de un cuerpo, una información de la que se enteraron por las noticias. Luego se les negó el acceso a los restos de Escobar y solo se les proporcionaron fotografías, aseguró Quintana.

El día después de que se confirmó la muerte de la joven, cientos de mujeres salieron a las calles a protestar, interrumpiendo el tráfico en Monterrey. Muchas tenían los volantes de búsqueda con la foto de la joven.

El sábado, el cuerpo de Escobar fue trasladado a unas tres horas al sur de Monterrey hasta Galeana, donde creció su madre. Cuando la procesión de autos llegó a la ciudad, había decenas de residentes al costado de la carretera agitando carteles y globos blancos.

Después de una misa celebrada en una iglesia amarilla, el ataúd fue llevado a las afueras de la localidad, seguido por una procesión de decenas de personas que acudieron al cementerio local, ubicado en una colina con vista a las montañas.

“Estamos destrozados por dentro, nuestros corazones están partidos”, dijo Mario Escobar. “Estamos cansados de todo lo que está pasando en México”.

El ataúd de Escobar fue depositado en una tumba revestida con bloques de cemento sobre la cual se vertió cemento fresco, seguido de decenas de flores. Luego, las mujeres de la multitud comenzaron a cantar un himno evocador, mientras sus palabras azotaban el viento.

Chantal Flores colaboró en este reportaje.

Advertisement

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Maros Sevcovic

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
L'Humanité

La maternité des Lilas ne se résigne pas à la fermeture

Actu

Santé Cet établissement de Seine-Saint-Denis pourrait voir son autorisation d’exercer non renouvelée. Un projet de fusion est à l’étude, mais ne convainc ni le personnel ni les patientes.

Alexandra Chaignon

Symbole de la lutte pour les droits des femmes, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) – 1 200 accouchements et 900 IVG par an – est à nouveau menacée de disparition. Le 2 juin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France risque de ne pas renouveler son autorisation d’exercer. En cause : un déficit qui s’élève à plusieurs millions d’euros et des locaux vétustes, qui ne correspondent plus aux normes. Un projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est à l’étude, mais il ne convainc ni les personnels, ni les syndicats, ni les patientes, qui y voient une perte des valeurs de ce lieu unique.

Des crises, la maternité ouverte en 1964 en a connu et ce, dès la fin des années 1970. Mais c’est le mouvement de concentration des maternités, amorcé dans les années 1990 et visant notamment la fermeture des maternités les moins médicalisées (dites de niveau 1, comme aux Lilas, la dernière en Seine-Saint-Denis), et sa logique de rentabilité qui accentuent les difficultés de l’établissement. En 2015, après moult épisodes, un compromis se dessine : adosser la structure historique à la clinique Floréal de Bagnolet, et reconstruire à neuf la maternité, la municipalité des Lilas immobilisant même un terrain à dessein. Le projet est validé par l’ARS d’Île-de-France… qui le retoque finalement deux ans plus tard. L’autorisation d’exercer courant jusqu’en 2022, l’activité se poursuit avec, toujours, l’espoir de reconstruire la maternité. Sauf que, en 2020, le groupe Almaviva rachète la clinique Floréal et annonce qu’il renonce à la reprise de la maternité des Lilas. Alors que les autorisations d’exercer arrivent à expiration le 2 juin, une seule solution semble se profiler : une reprise par le groupe Avec, propriétaire de la clinique Vauban, à Livry-Gargan.

« Je crois à ce projet, c’est le seul viable, estime Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas. Les obstétriciens de la clinique Vauban sont salariés et ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Les équipes sont d’accord pour travailler sur l’accouchement physiologique, on garderait le centre d’orthogénie, et même notre nom », énumère-t-elle, espérant convaincre des équipes réticentes. Et de poursuivre : « L’épée de Damoclès, c’est l’autorisation d’exercer, qui était liée au projet Floréal. Nous avons désormais ce projet. La question, c’est de savoir si l’ARS voudra prolonger cette autorisation et nous financer, le temps de mener à bien notre projet de reconstruction en lien avec le groupe Avec. Sachant que le budget (13 millions d’euros) prévu pour la reconstruction de la maternité est toujours disponible. »

Les usagers et les personnels, eux, ne le voient pas du même œil. Jeanne Barral, à l’initiative d’une pétition qui a déjà collecté plus de 32 000 signatures (1), ne voit pas comment les valeurs de la maternité des Lilas – respect du projet de naissance, accompagnement physiologique, suivi gynécologique et des grossesses des personnes transgenres, pratique des IVG… – peuvent être compatibles avec la « logique libérale de regroupement ». Ce que la jeune femme, qui a accouché en 2020 aux Lilas, illustre par quelques chiffres : « Les taux de césariennes sont deux fois plus importants à la clinique Vauban, et ceux des épisiotomies quinze fois plus élevés. » Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran, les personnels, les usagers, ainsi que les élus (Lionel Benharous, maire des Lilas, Daniel Guiraud, l’ancien maire, et la députée FI Sabine Rubin) rappellent que « cet établissement défend une vision et des valeurs humanistes, féministes et progressistes de la naissance ». Et qu’il est engagé dans « un projet social fort » dans le département de Seine-Saint-Denis, « particulièrement maltraité d’un point de vue médical », précise Corina Pallais, psychologue et déléguée syndicale SUD de la maternité.

Tous dénoncent « une pression de rentabilité décorrélée de l’activité, instaurant une pression insoutenable sur les équipes ». « Avec le sous-financement des actes, aucune maternité n’est bénéficiaire, insiste Corina Pallais. Le personnel est épuisé. Cela fait dix ans qu’on nous dit qu’on va fermer, dix ans que le personnel vit et travaille dans l’insécurité. » Dans la lettre adressée à Olivier Véran, les défenseurs de la maternité résument ainsi leur volonté : « Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu’établissement à but non lucratif, conserver l’ensemble des postes de salariés et ce, aux Lilas, son bassin d’implantation depuis soixante ans. » Ils exhortent les plus hautes instances à « se saisir du dossier ». Un rassemblement est prévu ce vendredi, à 17 heures, devant le ministère de la Santé.

Alexandra Chaignon

(1) https://www.change.org/p/soutien-à-la-maternité-des-lilas-pour-éviter-sa-fermeture

maternité des lilasHôpital publicagence régionale de santéile de france
L'Humanité

L’alerte de la Défenseure des droits sur la nuit sans fin des enfants retenus en Syrie

Actu

Que ce soit l’Onu, la Défenseure des droits, les familles, les voix se multiplient pour demander à la France le rapatriement de prés de 200 enfants de Djihadistes, retenus prisonniers dans des camps dangereux et insalubres en Syrie

Camille Bauer

Combien de temps encore ces enfants vont-ils payer pour leurs parents ? Alors que plus de 200 mineurs français, dont les parents avaient rejoint l’État islamique, croupissent toujours dans des camps insalubres tenus par les forces kurdes au nord de la Syrie, la Défenseure des droits, Claire Hédon exhorte la France à les rapatrier « dans les plus brefs délais ». « Dans l’intérêt supérieur des enfants, seule l’organisation du retour de l’ensemble des enfants avec leurs mères sur le sol français et leur prise en charge par les services compétents, est à même d’assurer leur protection et de mettre un terme à la violation actuelle de leurs droits fondamentaux », a-t-elle argué dans un communiqué. À l’appui de son plaidoyer, Claire Hedon souligne que le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a, dans une décision rendue le 23 février, « constaté la violation par la France du droit à la vie de ces enfants, de leur droit à ne pas subir de traitements cruels, inhumains ou dégradants, et de leur intérêt supérieur ». « Le maintien en détention de jeunes enfants qui ne sont pas partis au conflit et qui devraient être traités avant tout comme des victimes est illégal, disproportionné et équivaut à une détention arbitraire », avait en effet estimé le Comité. Dans ses conclusions, il jugeait « que l’État avait l’obligation et la possibilité effective d’empêcher cette détention prolongée par le rapatriement ».

La défenseure des droits a également demandé que « cesse l’examen au compte-goutte des situations » . Jusqu’à présent, la France a, essentiellement pour des raisons de politique intérieure, tenu sur la question une ligne dure. Depuis 2016, 126 enfants seulement, en très grande majorité des orphelins en bas âge, ont été autorisés à rentrer sur le sol national. Cette position est « isolée », constate Claire Hedon, « alors que la Belgique, la Finlande, le Danemark, les Pays Bas, l’Allemagne et la Suède ont procédé au rapatriement de la plupart de leurs ressortissants mineurs et ce, même lorsqu’ils n’étaient pas isolés ou orphelins, de leur mère ».

La veille de cette interpellation, les familles de ces enfants, réunies au sein du Collectif des familles unies, avaient eux aussi écris au président de la République. « Il est grand temps de changer de direction, et de donner à ces enfants -qui sont aussi des victimes de Daech- leur chance », ont-elles souligné dans un communiqué. Elles indiquent que leurs proches sont « privés d’enfance dans des prisons à ciel ouvert » dans lesquelles ils vivent « sans protection, sans soins appropriés, sans accès à l’éducation, sans espoir ». Le 14 décembre dernier, une Française de 28 ans, diabétique, est morte au nord de la Syrie, laissant orpheline une fillette de 6 ans. Il en faut apparemment plus pour amener le gouvernement français à revoir sa position.

enfants de djihadistessyrie
Opex 360

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1

En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

L'Humanité

L’accueil des réfugiés, un enjeu crucial pour la démocratie

Actu

Politique migratoire Avec la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, associations, syndicats et partis se préparent à de nouvelles années de combat pour la défense des droits des exilés et des travailleurs sans papiers, dont la situation s’est aggravée au long du quinquennat qui vient de s’achever.

Émilien Urbach

Après un premier mandat qui n’a fait que durcir les politiques menées en matière d’immigration, tant au niveau de l’asile que des migrations économiques, la réélection d’Emmanuel Macron à la tête de l’État ne réjouit pas les syndicats, organisations politiques et associations qui luttent pour les droits des personnes étrangères. « Nous entamons un nouveau mandat de lutte », résume Cécile Dumas, conseillère régionale communiste en Île-de-France et membre de la direction du PCF, en charge des questions migratoires. Pour elle, la guerre en Ukraine et l’arrivée de milliers de réfugiés démontrent que le problème ne réside pas dans les capacités d’accueil, mais bien dans la volonté politique et la prédominance des idées racistes. « On le constate d’ailleurs au niveau du tri opéré entre les réfugiés venus d’Ukraine », remarque l’élue. Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) se multiplient pour ceux qui y résidaient mais venaient d’un pays tiers, tandis que ceux qui prouvent leur nationalité ukrainienne voient leur accès au titre de séjour et au travail facilité. « Pour nous, la priorité est d’imposer la régularisation de tous les travailleurs sans papiers et des déboutés du droit d’asile non expulsables, poursuit la conseillère régionale. Il faut également mettre fin à la multiplication des OQTF pour les jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance. D’un point de vue démocratique, nous devons aussi imposer la possibilité, pour les résidents étrangers, de participer aux scrutins nationaux. »

Un manque de courage de l’exécutif face à l’augmentation des idées d’extrême droite

Pour Marilyne Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT et animatrice du collectif immigration, les priorités du dernier mandat présidentiel se sont concentrées sur l’asile, l’éloignement des déboutés et le contrôle des frontières. « Aujourd’hui, on ne voit aucune volonté de considérer la question migratoire autrement que de ce point de vue, explique la responsable syndicale. Les politiques menées par Emmanuel Macron ne prennent pas en compte l’importance des migrations économiques. Au contraire, les travailleurs sans papiers font face à de plus en plus de difficultés pour demander des titres de séjour et des renouvellements, du fait de la dématérialisation imposée pour les démarches administratives en préfecture. » La précarité dans laquelle se trouvent ces travailleurs accroît, selon elle, les liens de subordination à leurs employeurs, du fait du pouvoir trop important laissé au patronat. « À chaque changement d’emploi, l’employeur doit redemander une autorisation de travail, développe-t-elle. Tous ne le font pas et ce sont toujours les travailleurs qui en paient le prix. On a besoin de politiques qui prennent en compte la réalité sociale de ces travailleurs, qui doivent être régularisés, et de l’ouverture de voies légales de migration pour lutter contre les dangers du trafic. » Et d’insister : « On a obtenu quelques victoires par la lutte, notamment en ce qui concerne les “premiers de corvée” de la période du Covid. Mais, sur la fin du mandat présidentiel, même pour ces derniers, les politiques de régularisation se sont durcies. » Pour elle, ces logiques hostiles aux travailleurs étrangers sont le résultat du manque de courage de l’exécutif, face à une opinion publique de plus en plus traversée par les idées d’extrême droite.

« Mais, depuis des années, la vie des migrants et des personnes étrangères est rendue de plus en plus difficile sans que cela fasse baisser les scores de l’extrême droite, pointe à son tour Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade. Il faut donc changer les paradigmes et sortir des vocables de “crise migratoire”, de “contrôle des flux”, etc. » Selon elle, le monde de demain sera fait de migrations et, pour y faire face, il faut s’atteler à inventer une société du droit, de la dignité et de l’hospitalité, aux niveaux national et européen. « Le rôle du chef de l’État, dans la patrie des droits de l’homme, devrait aussi être de porter cette voix au sein de l’Union européenne, pour une harmonisation positive des politiques migratoires, reprend-elle. C’est aberrant de constater que, dans cette campagne présidentielle, on a plus parlé de “péril migratoire” que de “péril climatique”. Près de 400 000 personnes vivent aujourd’hui en France privées de leurs droits fondamentaux. Il faut les régulariser et en finir avec des politiques meurtrières à nos frontières. Des gens meurent à Calais, Briançon, au Pays basque, du fait de ces politiques. C’ est intolérable. »

Immigrationsans-papiersEmmanuel Macronla cimade
Valeurs Actuelles

Pour Emmanuel Macron, le Premier ministre sera attaché au “social” et à “l’environnement”

Qui pour remplacer Jean Castex ? Lors d’un déplacement à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, Emmanuel Macron a indiqué que le prochain Premier ministre serait « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », indique Le Point. Interrogé par un journaliste sur l’éventualité d’une personnalité de gauche, le président de la République a répondu croire « au dépassement », estimant que « la couleur politique ne dit pas tout ».

À propos de l’actuel Premier ministre, le chef de l’État a eu des mots élogieux : « Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies parce que c’est aussi un homme de cœur et qu’il a la fibre sociale ».

Une femme à Matignon ?

Reste que les spéculations continuent sur l’identité du prochain chef du gouvernement. Un sondage IFOP commandé par le Journal du dimanche, mercredi 27 avril, faisait état de la volonté des Français (74 %) de voir une femme accéder à la fonction. Un pilier de la macronie miserait d’ailleurs sur Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, selon un témoignage rapporté par Le Point. « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Même son de cloche chez un ex-LR interrogé par l’hebdomadaire : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

Secretos de la provincia de Teruel al descubierto

LONELY PLANET

Carreteras sinuosas que enhebran hermosas villas de la España interior y un territorio con joyas medievales, torres mudéjares, pueblos de película, amantes de leyenda y hasta dinosaurios

Más información en la nueva guía Lonely Planet 'Lo mejor de Aragón' y en www.lonelyplanet.es.

Paradigma de la España despoblada, la provincia de Teruel (Aragón) es un territorio propicio a los descubrimientos. Por su posición fronteriza entre Castilla-La Mancha, Cataluña y la Comunidad Valenciana, fue lugar de paso de diversos pueblos y culturas que dejaron su huella en maravillas del románico y del arte mudéjar y pueblos como Albarracín, Rubielos de Mora, Cantavieja, Mora de Rubielos… Villas que conviven con excelentes ejemplos de edificios modernistas. Eso sin contar con las bellezas medioambientales que conserva casi intactas y las huellas de un pasado muy, muy remoto.

Dinosaurios y arte rupestre

Hace entre 200 y 70 millones de años, el territorio de la actual provincia de Teruel estaba poblado por dinosaurios, cuyos rastros (huellas y fósiles) se encuentran en diversos yacimientos que hoy se pueden visitar. En la capital turolense, a poca distancia del centro, se encuentra Dinópolis, el parque dedicado a los dinosaurios y la paleontología de Teruel, que ocupa más de 12.000 metros cuadrados. Allí hay un extenso museo paleontológico, un recorrido temático, una zona de atracciones, un cine donde se proyectan vídeos en 3D, un simulador virtual y un parque donde se recrean a tamaño natural los dinosaurios hallados en la provincia. Dinópolis cuenta con otras siete sedes repartidas por la provincia. En Rubielos de Mora, por ejemplo, está Región Ambarina, que muestra los numerosos fósiles de dinosaurios que vivían en lo que en tiempos remotos fue un amplio lago. También veremos bloques de ámbar en cuyo interior quedaron atrapados insectos.

Más de 60 millones de años después de extinguirse los dinosaurios llegaron los humanos, que habitaron las cuevas y abrigos de los agrestes relieves de la cordillera Ibérica. Testimonio gráfico de su cultura es el arte rupestre levantino, una manifestación pictórica extraordinaria que no se encuentra en ningún otro lugar de Europa excepto en España, que se desarrolló en el arco mediterráneo durante el Epipaleolítico, un periodo de transición entre el Paleolítico y el Neolítico (alrededor de 10.000 años antes de Cristo). En Aragón se han hallado más de 170 dibujos, localizados en varias cuevas y abrigos de roca a lo largo de los ríos Vero y Martín, en el Maestrazgo y también en Albarracín. 

ampliar foto

Trufas y jamón

Los sibaritas ya lo saben: el jamón de Teruel, protegido por una denominación de origen, es uno de los más ricos de España. Su sabor, suave al paladar, con estrechas vetas de grasa y un color rojo apagado, es inconfundible. Gracias a su clima seco, esta provincia se ha convertido en el mejor lugar de Aragón (y uno de los mejores del país) para la producción y curado de este manjar.

La razón que hace que este jamón sea tan reconocido y buscado por los amantes del buen comer es múltiple: por un lado, el proceso de cría de los animales, alimentados solo con cereales producidos en la provincia; por otro, el proceso de curación, que no puede ser inferior a los 14 meses en secaderos locales situados a más de 800 metros de altura. El clima frío y seco hace el resto. Para probarlo, además de pedirlo en los restaurantes y bares de la provincia, lo mejor es apuntarse a una cata en los secaderos de la zona o asistir a la feria del Jamón de Teruel, que este año se celebrará del 15 al 19 de septiembre.

Otra de las iniciativas que demuestran la existencia de Teruel es el trufiturismo. La sierra de turolense de Javalambre es uno de los lugares donde se recolecta mayor cantidad de trufa negra (Tuber melanosporum) del mundo. En la localidad de Sarrión donde se celebra a primeros de diciembre Fitruf, una feria internacional dedicada a este preciado hongo ascomiceto, está la asociación de recolectores, que entre otras actividades organiza interesantes rutas guiadas y jornadas de búsqueda de trufas con degustación final; también está prevista la inauguración este año de un centro de interpretación de la trufa.

Otra parada imprescindible para los amantes de la trufa negra es Mora de Rubielos. Allí se puede probar por ejemplo en Melanosporum, el moderno y refinado restaurante del hotel La Trufa Negra y uno de los referentes de la hostelería local. Aquí sirven este manjar en todas las modalidades imaginables, de un hojaldre relleno de vieiras con trufas a un risotto de langostino con peras y trufas.

ampliar foto

El pueblo más bonito

Entre los muchos pueblos que compiten por el título del más bonito de Teruel, casi todos se deciden por Albarracín. Es uno de esos conjuntos casi perfecto que, gracias al olvido de décadas, ha logrado salvar su patrimonio y una atmósfera medieval de película. Aferrado a un risco rocoso excavado por el río Guadalaviar y rodeado por una naturaleza agreste, ha recuperado un patrimonio presidido por sus casas cubiertas por una cal colorada por el óxido de hierro, los balcones colgantes de madera, las verjas de forja en las ventanas y sus estrechas y empinadas callejuelas empedradas. Albarracín es todo un descubrimiento, anunciado desde lejos por la alta y majestuosa muralla almenada que lo rodea desde hace más de mil años.

Durante casi un siglo, desde 1013 hasta 1104, fue una taifa independiente tras la desintegración del califato de Córdoba, e incluso después de la reconquista de la región por los cristianos mantuvo su autonomía hasta 1170, por lo que necesitó de un eficaz sistema defensivo.

En Albarracín lo que hay que hacer es pasearse y disfrutar de un ambiente único. Una de las paradas obligadas puede estar en la catedral del Salvador, en el centro del pueblo, con su campanario sobresaliente entre los techos rojizos. Fue el primer edificio cristiano construido después de la reconquista, pero de sus primitivas líneas románicas no queda ya nada y las diferentes reformas lo convirtieron en el templo renacentista que hoy podemos disfrutar con añadidos barrocos. En el cercano Museo Diocesano, en el antiguo palacio episcopal, se conservan auténticas joyas de arte sacro. Y hay dos museos más en los que detenerse: el Museo de Albarracín, en el antiguo hospital del siglo XVIII, donde se muestra la historia de la villa, y el original y colorido Museo del Juguete, una colección privada que abarca desde finales del siglo XIX hasta los años sesenta del siglo pasado.

Pero lo más llamativo sin duda son sus murallas, majestuosas y milenarias, que rodean por completo el casco histórico. Son de origen árabe, pero se han ido modificando con el tiempo. De sus puertas solo queda una, el Portal del Agua. Desde el punto más alto de la fortificación, la torre del Andador (del siglo X), se tiene una vista panorámica impresionante. Del castillo que dominaba la fortificación prácticamente solo quedan las paredes exteriores, que enmarcan 11 torreones cilíndricos y uno de planta cuadrada. Desde hace algunas décadas está siendo objeto de una exhaustiva excavación arqueológica que ha sacado a la luz numerosas piezas expuestas en el Museo de Albarracín

Sierra de Albarracín: paraíso senderista

La joya de Albarracín tal vez esté fuera de sus murallas, en la sierra que la rodea, un macizo rocoso de 60 kilómetros de longitud que se extiende entre Aragón, la Comunidad Valenciana y Castilla-La Mancha. Desde el mismo pueblo es posible recorrer numerosas sendas que se adentran por los alrededores, siguiendo, por ejemplo, el cauce del Guadalaviar.

Para caminatas más ambiciosas hay que dirigirse al paisaje protegido de los Pinares de Rodeno, donde densos bosques de pinos cubren singulares formaciones geológicas moldeadas por la erosión de la roca arenisca, de color rojo, que caracteriza la zona, marcada por profundos cañones. Para conocer mejor la región, donde se han hallado numerosas pinturas rupestres, es buena idea dirigirse al Centro de Interpretación de Dornaque, a 14 kilómetros de Albarracín, dedicado a la flora, fauna y geología local, y donde se puede conocer más sobre los dinosaurios que antiguamente poblaban estos lares. 

Para saber cómo eran estos parajes hace 150 millones de años, cuando estaban enteramente cubiertos por un océano prehistórico, hay que visitar Mar Nummus, otra de las sedes de Dinópolis.

ampliar foto

El gran acueducto romano

En la comarca de la sierra de Albarracín y sus alrededores aguardan más sorpresas para los viajeros curiosos. Entre ellas, hay dos a menos de 30 minutos en coche de Albarracín. La primera es el acueducto romano de Gea de Albarracín, majestuosa obra de ingeniería del siglo I que se extiende 25 kilómetros, en los cuales se alternan tramos al aire libre y otros excavados en la roca. Gran parte del acueducto, que abastecía la ciudad de Cella, se puede visitar libremente, aunque es aconsejable acercarse al centro de interpretación que también organiza visitas guiadas. 

Un poco más al norte está Peracense, un pueblo coronado por un increíble castillo. Considerado uno de los más bellos de Aragón, fue levantado en la cima de un escarpado peñasco en el siglo XII, aprovechando la presencia de enormes bloques rocosos, utilizados como parte de la construcción, realizada enteramente en la roca sedimentaria roja típica de la zona. 

Esquí y astroturismo

En los últimos años se ha puesto de moda la sierra de Javalambre, al sur de la provincia de Teruel. Su creciente fama como destino turístico se la debe, sobre todo, a las actividades al aire libre que ofrece durante todo el año. En esta sierra hay incluso una estación de esquí, con 14 kilómetros de pistas y nueve remontes, en el término municipal de Camarena de la Sierra, que en verano se convierte en un rincón fantástico para hacer caminatas por senderos panorámicos. 

Para quienes prefieran mirar al cielo (que aquí está a salvo de la contaminación lumínica) está Galáctica, un moderno observatorio astronómico en las afueras de Arcos de las Salinas que se dedica a cartografiar el espacio y está considerado como uno de los mejores puntos de España para la observación de las estrellas. Inaugurado en 2020, el centro organiza durante todo el año visitas guiadas y estimulantes actividades, como cursos y charlas.

ampliar foto

Gemelas y capicúas

La capital de la comarca de Gúdar-Javalambre es Mora de Rubielos, una impresionante villa medieval salpicada de palacios, iglesias y con un castillo que parece sacado de un cuento, unidos por calles empedradas flanqueadas por balcones de madera y a las cuales se accede por antiguas puertas fortificadas, testigos de la importancia que Mora tuvo en la Edad Media, cuando fue un lugar estratégico tanto en la guerra contra los musulmanes como en los enfrentamientos entre las coronas aragonesa y castellana.

Lo que más sorprende al llegar es el impresionante castillo de los Fernández de Heredia, encaramado encima de un peñasco rocoso que domina el pueblo y la campiña circundante. Aunque su construcción se remonta al siglo X, las líneas actuales, de estilo gótico, son fruto de sucesivas remodelaciones que han transformado la fábrica original de este inexpugnable castillo, que durante su larga vida ha sido también convento franciscano y cárcel. Organizada alrededor de la plaza de armas y con dos puertas de acceso protegidas por macizos torreones, la fortaleza cuenta con enormes salones, una capilla, alcobas señoriales y otras dependencias, además de amplias bodegas. Un conjunto perfectamente rehabilitado y que en los meses de verano se convierte en escenario del festival de teatro Puerta al Mediterráneo.

El otro gran edificio de Mora es la excolegiata de Santa María, asomada a la plaza de la Iglesia, rodeada por bellos palacios medievales, todo un manifiesto del gótico levantino que se remonta a mediados del siglo XIV. Además, todo el casco antiguo de Mora de Rubielos presume de sus portales, de diferentes épocas. Y en lo alto, una serie de rampas peatonales nos llevarán hasta lo que queda de la antigua muralla medieval, levantada sobre una loma y a la que merece la pena subir por las inolvidables vistas del pueblo y el castillo.

Hermana casi gemela de Mora de Rubielos es la cercana Rubielos de Mora —a unos 12 kilómetros—. Esta es una elegante villa fundada en el siglo XII al amparo de las onduladas colinas de la sierra de Gúdar. Cuando, poco más de 200 años después, el rey Pedro el Ceremonioso decidió premiar a Rubielos por su fidelidad en la guerra contra Castilla con una exención fiscal aquí se mudaron numerosos nobles navarros, vascos y catalanes, que transformaron el lugar en una refinada villa, llena de palacios, iglesias y monasterios.

Para acceder al casco antiguo hay que cruzar uno de los dos portales (el de San Antonio y del Carmen) que antaño se abrían en la muralla de la ciudad. En una plazoleta triangular a pocos metros de la puerta de San Antonio encontramos uno de los palacios más interesantes de la villa, hoy convertido en Ayuntamiento y oficina de turismo: de sobrias líneas renacentistas fue durante décadas sede del mercado local.

El arte más contemporáneo también se abre paso entre el conjunto medieval de Rubielos: el Museo Salvador Victoria reúne la obra de un famoso pintor impresionista originario de la villa en el antiguo hospital de peregrinos, de 1757. Y en el antiguo convento barroco de los Carmelitas Calzados se sitúa el museo dedicado a otro artista local, el escultor José Gonzalvo. Aunque no se esté interesado en la exposición, vale la pena visitar el excelente claustro porticado del convento.

Por el Camino del Cid

Una manera original de descubrir los alrededores de Mora de Rubielos y Rubielos de Mora es el Camino del Cid, una ruta senderista que atraviesa la Península siguiendo las huellas de Rodrigo Díaz de Vivar.

Dividido en diferentes tramos (la longitud total es de más de 1.400 kilómetros), el camino entra en Aragón por Torrehermosa, cerca de Calatayud, y sale hacia la Comunidad Valenciana en Olba, pocos kilómetros al sureste de Rubielos. En la web del proyecto es posible obtener información sobre las diferentes rutas (se puede seguir el itinerario también en bicicleta y en coche), los puntos de sellado del “salvoconducto” y los albergues donde pernoctar.

ampliar foto

Descubriendo el Maestrazgo

El encantador Puertomingalvosilencioso y recogido, con sus casas de piedra sobre una roca coronada por un austero castillo, es un buen ejemplo del encanto del Maestrazgo, una comarca importante en tiempos medievales, cuando los maestres de las órdenes militares medievales controlaban esta región, de ahí su nombre.

ampliar foto

Es un pueblo que conserva algunos edificios medievales interesantes, como el palacio del Ayuntamiento, considerado una obra maestra del gótico civil aragonés. Hay por supuesto iglesias, como la barroca de San Blas, que compite con el castillo como monumento más importante de la localidad. La fortaleza, en lo alto del pueblo, ofrece unas buenas panorámicas de la campiña.

Y muy parecidos son otros muchos pueblos del Maestrazgo, que mezclan el aire medieval con el renacentista y las iglesias barrocas. Es el caso también de La Iglesuela del Cid, ya en el límite con la Comunidad Valenciana, de aire renacentista, con castillo y recinto amurallado, aunque dice la leyenda que fue mandado levantar por El Cid. No faltan los palacios nobiliarios y, como ejemplo, la Casa Aliaga, un enorme edificio renacentista que se alza en pleno casco histórico, considerado el máximo ejemplo de arquitectura palaciega del Maestrazgo. Perteneció a la poderosa familia de los Aliaga y conserva la disposición originaria de sus estancias, con muebles y objetos de varias épocas.

La capital de la comarca del Maestrazgo es Cantavieja, que presume también de ser uno de los pueblos más bonitos de Aragón. Fundada por el general cartaginés Amílcar Barca en lo alto de un peñasco a 1.300 metros de altitud, durante toda la Edad Media prosperó gracias a las órdenes militares caballerescas que se sucedieron en su dominio. Tras siglos de aletargamiento, se volvió a convertir en centro militar neurálgico durante las Guerras Carlistas, cuando el comandante carlista Ramón Cabrera instaló allí su cuartel general. Por supuesto, hay un museo de la Guerra Carlistas, además de palacetes de diversas épocas, grandes iglesias y un antiguo castillo de peculiar planta triangular para aprovechar un espolón rocoso que domina la llanura circundante y del que apenas queda nada en pie.

ampliar foto

Cantavieja es también el punto de partida de una densa red de senderos, aptos para todos, como el popular camino que llega al mirador de la Tarayuela, el de la fuente de la Faldrija o el que flanquea el río Cantavieja. Pero si se busca algo realmente fácil podemos simplemente seguir el paseo bajo las murallas, accesible por unas escaleras desde el casco antiguo.

En la bella Mirambel 

Uno de los pueblos más conocidos del Maestrazgo es Mirambel. Y es que ha sido escenario de muchos rodajes de películas y anuncios. El decorado merece la pena: está rodeado por una muralla del siglo XIV, con un aire bucólico y sosegado y calles silenciosas cerradas al tráfico. Mirambel comparte historia con otras localidades de la comarca: reconquistada en 1180 por Alfonso II, cedida a los templarios primero y a los sanjuanistas después, vivió su época de esplendor a partir del siglo XVI, cuando se construyeron los palacios y casas de estilo renacentista que le han valido el título de conjunto histórico artístico. 

ampliar foto

La más famosa de las cuatro puertas que se abren en la muralla es el Portal de las Monjas, que sirve de acceso al casco histórico y luce tres galerías cubiertas por elegantes celosías de yeso y barro, únicas en su género, con intricados dibujos geométricos. Una vez dentro, el pueblo invita a pasear entre conventos, como el de las Agustinas que desde el siglo XVI marca la vida de Mirambel, o iglesias como las de Santa Catalina y de Santa Margarita. Una vez más, veremos palacetes renacentistas con galerías porticadas y, por supuesto, las ruinas de un castillo templario, del que hoy solo quedan unos muros pero que aún así sigue siendo uno de los rincones más sugerentes de la villa.

La ruta del silencio

Mucho menos conocido resulta Eljuve, adonde se llega desde Cantavieja siguiendo la llamada Silent Route, la ruta del silencio. Tras este nombre tan sugerente está la A-1702, una serpiente de asfalto que cruza casi por completo las comarcas del Maestrazgo y de Andorra-Sierra de Arcos, en el corazón de la provincia turolense. A lo largo de sus 63 kilómetros, entre Cantavieja y la localidad de Gargallo, se alternan impresionantes parajes naturales, como los Órganos de Montoro o los Estrechos de Valloré, y pueblos de gran belleza como Ejulve, Montoro de Mezquita, Pitarque o Gargallo, con un excelente museo etnográfico.

ampliar foto

Ejulve se recorre rápidamente, entre casas solariegas renacentistas que se asoman a calles tranquilas, como la que alberga el Ayuntamiento o el antiguo hospital hoy convertido en el Centro de Interpretación del Parque Cultural del Maestrazgo. O la iglesia de Santa María la Mayor, soberbio edificio gótico con un alto campanario que en su día funcionó también como baluarte defensivo. Una visita curiosa es la del centro de interpretación de Las Masías de Ejulve, que muestra la historia y tradiciones de las grandes masías que antes abundaban en las inmediaciones de este lugar. Desde el centro arrancan varios senderos, bien señalizados, que unen las masías aún existentes. A los amantes de la naturaleza les espera una sorpresa en el monumento natural de los Órganos de Montoro, entre Ejulve y Villarluengo: unas formaciones geológicas de roca caliza que parecen grandes agujas, de hasta 200 metros de altura, o los tubos de un órgano. Las mejores vistas se obtienen desde el collado de Casa Mazuelos. También es posible explorar la zona a pie siguiendo alguna de las rutas senderismo que la recorren.

ampliar foto

Dos amantes y un torico

Humilde y al margen de las grandes rutas, Teruel es una de las capitales de provincia más pequeñas de la Península. Pese a tener un riquísimo patrimonio mudéjar, es más conocida por la trágica historia de dos famosos amantes: a mediados del siglo XIII, cuando Juan vuelve de hacer fortuna para casarse con su amada Isabel, ella acaba de contraer matrimonio con otro y le niega un último beso. Él cae muerto, y en su funeral la joven va a darle ese beso póstumo y muere sobre el cadáver. Ambos están enterrados en la iglesia mudéjar de San Pedro, del siglo XIV, en un sepulcro de alabastro esculpido en 1955 por Juan de Ávalos. El mausoleo de los Amantes es constantemente visitado por parejas que se prometen allí amor eterno. Tras ver la famosa tumba, es buena idea subir al ándito que rodea el perímetro exterior del templo, que funcionaba como camino de ronda, y a la torre, que además de ser la más antigua de la ciudad ofrece desde sus 25 metros de altura bellas vistas del paisaje urbano. También destaca su claustro de ladrillo, en el que pervive un templete de madera que durante siglos sirvió para exponer los cuerpos momificados de los amantes. La última etapa del recorrido es la del jardín que rodea el conjunto y desde el cual se goza de una visión privilegiada del ábside.

Pese a su pequeño casco antiguo, Teruel es toda una sorpresa. Aquí se desarrolló y floreció el mudéjar aragonés, un estilo arquitectónico fruto del mestizaje de las culturas cristiana e islámica. El otro estilo que marca la ciudad es el modernista, y como ejemplo la majestuosa escalinata que conduce de la parte baja de la ciudad al centro. Fue la obra maestra de la arquitectura modernista turolense de los años veinte y mezcla elementos típicos de la tradición mudéjar, como el uso del ladrillo de barro y la decoración cerámica, con otros de clásica impronta modernista, como la forja de las farolas. A mitad de la escalinata destaca el altorrelieve con la escena del beso de los Amantes labrada por el escultor Aniceto Marinas.

Otra joya de la ciudad es la torre mudéjar de El Salvador (del siglo XIV), con sus 40 metros de altura y una decoración exterior formada por rombos de ladrillos embellecidos por cerámica de colores blanco y verde. Es uno de los monumentos más visitados y espectaculares de la ciudad, un majestuoso ejemplo de la arquitectura medieval mudéjar. Desde la parte superior, donde se hallan las campanas, se contemplan unas amplias vistas de la ciudad.

La plaza del Torico es su centro neurálgico. Construida a mediados del siglo XIX, está rodeada de cafés y algunos excelentes edificios modernistas del arquitecto catalán Pau Monguió Segura. La explanada toma su nombre de la fuente con cuatro cabezas de toro de las cuales brota el agua, y rematada por una alta columna coronada por la estatuilla del torico, un diminuto toro de bronce que recuerda la leyenda sobre la fundación de la ciudad.

Y, por supuesto, hay que ver su maravillosa catedral que, a pesar de su aspecto inconfundiblemente mudéjar, con el campanario de ladrillos, azulejos y cerámicas vidriadas verdes, es de origen románico. De la primitiva construcción poco queda en pie, y todos sus elementos más llamativos son fruto de una larga serie de reformas que se llevaron a cabo a partir del siglo XIII. A unos metros de la plaza de la catedral se alza la torre de San Martín, otro monumento mudéjar del que se sienten muy orgullosos los turolenses. Construida siguiendo el modelo de las torres almohades en 1316, fue restaurada varias veces en los siglos posteriores. Su hipnótica decoración está formada por intricadas figuras geométricas de ladrillo resaltado y con apliques de cerámica vidriada verde y blanca.

ampliar foto

La sorpresa del Matarraña

Abrazado por su majestuoso castillo medieval y por el río Matarraña, Valderrobres es uno de esos lugares donde el tiempo parece detenerse. En la capital de la región esperan un recinto amurallado con calles adoquinadas, magníficas casas de piedra y un imponente castillo del siglo XII, mandado construir por el rey Alfonso II de Aragón. La mayoría de los visitantes entra en el casco antiguo por el puente medieval de piedra que cruza el Matarraña y que es también la estampa más conocida de la localidad, con las casas con balcones de madera colgantes sobre el río y la torre del castillo como telón de fondo. Una vez pasado el puente se entra en la villa por el portal de San Roque, una de las siete puertas almenadas que se abrían en el recinto amurallado. Justo después del portal se abre la plaza de España, una pequeña explanada cercada por palacios medievales y renacentistas y bares con terrazas.

Una serie de rampas, escaleras y empinadas calles empedradas que serpentean entre bonitas casas de sillería sube hasta la parte alta de la villa, donde se levanta, junto al castillo, una impresionante iglesia gótica considerada uno de los mejores ejemplos aragoneses de este estilo arquitectónico. Y por fin, el castillo, un palacio fortificado que fue, a partir del siglo XIII, residencia del obispo de Zaragoza, señor de la villa y de sus tierras. Una fortaleza de grandes dimensiones y de espléndidos volúmenes que fusiona el estilo gótico y el renacentista en un conjunto tan armónico como funcional. Además de recorrer su laberíntico interior, no hay que perderse las vistas desde la plaza de armas o las ventanas de los pisos superiores, que enmarcan la campiña de los alrededores. 

ampliar foto

No lejos de Valderrobres queda Beceite, un pequeño pueblo entre montañas que en los últimos años atrae a los amantes de las actividades al aire libre al llamado Parrizal de Beceite, una senda de pasarelas de seis kilómetros de longitud que en paralelo al río Matarraña, entre elevadísimas paredes de roca. El acceso a la senda está regulado y hay que adquirir entrada para realizarla.

Alcañiz y los calatravos

Alcañiz se aparece como acurrucada en un meandro del río Guadalope, que la abraza y protege. Es la capital del Bajo Aragón y segunda ciudad más importante de la provincia, y se nota su importancia con solo entrar en el casco antiguo, salpicado de palacios nobiliarios, iglesias y museos. Aquí todo se organiza alrededor del impresionante castillo calatravo que domina la villa. Hoy esta fortaleza levantada en el siglo XII por los caballeros de Calatrava funciona como parador, pero parece perfecto como escenario de un cuento. En realidad, es una mezcla de estilos arquitectónicos, desde el románico hasta el renacentista, con el aspecto inexpugnable que le dan sus torreones, la torre del homenaje que preside el conjunto y los altos bastiones.

ampliar foto

En la plaza de España convergen las principales calles y se asoman dos de los mejores ejemplos de la arquitectura civil gótica y renacentista de Aragón. El primero es la Casa Consistorial, construida en 1547 con una elegante fachada presidida por el escudo de Alcañiz y coronada por una galería de arcos de medio punto. El segundo es la Lonja, un edificio gótico tardío aragonés (data del siglo XV) adosado al Ayuntamiento, abierto por tres grandes arcos apuntados donde se celebraba el mercado en la Edad Media. Y a pocos metros de la Lonja, la iglesia de Santa María, con una increíble fachada barroca. Especialmente curiosos son los pasadizos subterráneos que conectaban entre sí (y salían fuera de las murallas) los palacios más emblemáticos de la villa. Esta intrincada red medieval excavada directamente en la roca se puede conocer desde el acceso que hay en la misma oficina de turismo.

Y de regreso al siglo XXI, Alcañiz es famoso también por ser la sede de Motorland, un circuito de carreras inaugurado en 2009 donde se celebran numerosas competiciones de motociclismo. Durante todo el año invita a los aficionados del motor a exhibiciones, concentraciones de vehículos, cursos de conducción o talleres para pilotar motos y karts. 

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Valeurs Actuelles

La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron

A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.

Eviter « l’aveuglement idéologique »

« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.

Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré.  Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.

Pays-de-la-Loire : les dernières actualités

“Ça aurait pu très mal se terminer”: à Nantes, un voleur dérobe l’arme d’un policier et le menace

À Noyen-sur-Sarthe, la mairie prévient les néo-ruraux sur la réalité de la vie à la campagne

Jugée pas assez invalide, une Vendéenne déboutée de sa demande de carte de stationnement handicapé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rape as a weapon of war: France's shameful legacy in Algeria

Issued on: 29/04/2022 - 14:33Modified: 29/04/2022 - 14:35

Camille NEDELEC

Sixty years ago, Algeria won its independence after a brutal war with France. There is plenty of documentation on the 1954-1962 Algerian War, but one topic remains extremely taboo: the systemic rape of Algerian women by French soldiers during the conflict. Survivors have yet to see justice, and time is running out. FRANCE 24's Florence Gaillard reports.

#The 51%

Women of the resistance: The heroines of Algeria's fight for independence

ENCORE!

Algerian War: Sixty years on, artists help heal the wounds

FRANCE IN FOCUS

A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria

El País (ESP)

Restaurante Código de Barra en Cádiz, alta cocina pobre en su expresión más auténtica

COMER

Abierto durante la pandemia, en este local esperan magníficos platos con los hábitos culinarios de la ciudad andaluza como fuente de inspiración

Léon Griffioen, holandés de nacimiento y gaditano de adopción, es un tapado de la alta cocina andaluza. Junto con su mujer, Paqui Márquez, inauguró el restaurante Código de Barra en Cádiz durante la pandemia. Atrás dejaban años de trabajo en un espacio exiguo en la plaza Candelaria, abierto en 2010, donde se gestó el embrión de esta casa. En el nuevo local en la calle San Francisco, con sus aspiraciones gastronómicas intactas, recurren a los hábitos culinarios de la ciudad como fuente de inspiración de sus platos. Ideas que fluyen del entorno, incluidas las tapas más populares, las recetas familiares y hasta remotas alusiones históricas. 

Dos únicos menús, Gadir y Kotinusa, desvelan la sensibilidad y envergadura técnica de Griffioen. Los aperitivos anticipan el relato. De las tortillitas de camarones, que interpreta a su manera, a un bocado de cañaíllas en cuenco dorado en referencia a las altas cotizaciones que estas alcanzaban en Roma como ingrediente básico de la púrpura. A su lado, un trago de candié (derivado del inglés candy y egg), ponche reconstituyente habitual en el marco de Jerez en los pasados años setenta. Usos y costumbres convertidos en recetas modernas. 

ampliar foto

El pase del pan, que denominan “oro de Cádiz” en alusión al valor del trigo autóctono, se degusta con una magnífica mantequilla casera y zurrapa de lomo. En los platos que siguen palpitan mordiscos de historia. El albedo de los cítricos, que en tiempos de escasez se degustaban fritos en tropezones, lo convierte en un puré que acompaña a lomos de sardinas ahumadas. Algo similar a la paniza, masa de harina de garbanzos, antiguo recurso de subsistencia que prepara con cangrejos y rocía con una salsa americana de ejecución académica. Alta cocina pobre en su expresión más auténtica. 

ampliar foto

Idea en la que abunda con los lomos de doradas de estero que cubre con una refinada salsa en sobrehúsa familiar concebida para aprovechar las sobras de pescado frito. Y en la que vuelve a incidir con las babetas, fideos gruesos y retales de pasta sobrantes, cuyo origen se remonta al siglo XVIII cuando en la ciudad operaban más 15 obradores fundados por la colonia genovesa que la habitaba. Babetas que emula con finas tiras de chocos y adereza con una salsa de sus interiores, plato suculento. Al final aguarda el mormo de atún con salsa de alec, polvo resultante de triturar las espinas y sedimentos en una hipotética recreación del garum romano. Preludio de un gran lomo de ciervo en homenaje a la Peña de Cazadores y a la sierra de Cádiz. 

El primero de sus postres, Moretum (que prepara con queso de cabra payoya y granizado del suero de la leche y rememora la pasta de queso romana), es antológico, mientras que su versión del arroz con leche, citado en los recetarios árabes del siglo XIII, reinterpreta la receta original, igual que toda su magnífica cocina.

  • Dirección: calle San Francisco, 7. Cádiz.
  • Teléfono: 635 53 33 03.
  • Web: restaurantecodigodebarracadiz.com.
  • Cierra: domingos.
  • Precio: entre 60 y 80 euros por persona. Menús: Gadir (12 pases, 60 euros) y Kotinusa (9 pases, 50 euros).

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

Advertisement

Supported by

Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

PSG's free football academy opens in Rwanda to identify potential talent

Issued on: 29/04/2022 - 12:43Modified: 29/04/2022 - 12:58

In november last year, the Paris-Saint-Germain football club open a free football academy in Rwanda to identify potential talent. 184 young boys from across the country have already join the academy.

New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

Advertisement

Supported by

Hong Kong Dispatch

Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

Advertisement

L'Humanité

Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?

Actu

Les autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.

Marie-Noëlle Bertrand

L’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.

Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.

Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.

Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.

Contacts directs avec des oiseaux

L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.

De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.

Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !

  • Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
  • C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
  • L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
  • Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.

Pour en savoir plus.

Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !

grippe aviaireChineélevagevolaille
New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

Advertisement

Supported by

Toronto Dispatch

Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

Advertisement

L'Humanité

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

Un jour avec

La militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.

Marie-Noëlle Bertrand

Son blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.

Aux abords du lac Albert...

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »

Hydrocarbures. La France interpellée sur le projet de Total en Ouganda

Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.

L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma

Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.

L’Ouganda arrête six opposants au projet pétrolier de Total

« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.

Une colère qui ne date pas d’hier

Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.

TotalEnergies : des alibis en toc pour des bénéfices au top

« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.

Le bras de fer continue

« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.

Comment Total a construit 50 ans d’ignorance sur son impact climatique

Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.

totalEnergiesougandaDroits humains
France24 - World

War in Ukraine boosts demand for South African coal

Issued on: 28/04/2022 - 22:54

Wassim Cornet

Coal producers in South Africa try to recover some of the market share lost by Russia following Europe's sanctions. Some of them last traded with the continent more than a decade ago. Also, the Central African Republic makes Bitcoin its official currency alongside the CFA franc, but the move is raising eyebrows in a country with little internet access. And we take you to the Paris Saint-Germain football academy in Rwanda, six months after it opened.

BBC

Elon Musk sells $8.5bn worth of Tesla shares

Tesla chief executive Elon Musk has sold roughly $8.5bn (£6.8bn) worth of shares in the electric car maker, just days after he agreed to buy Twitter.

The sale has led to speculation that it will help to finance his planned $44bn buyout of the social media platform.

Twitter's board agreed on Monday to accept a takeover offer from Mr Musk.

Shares in Tesla fell sharply earlier this week, amid speculation that Mr Musk would sell part of his stake in the carmaker to fund the deal.

He tweeted on Thursday evening that he had no plans to sell any more of his shares in the electric carmaker.

Filings to the US Securities and Exchange Commission showed that Mr Musk sold a total of 9.6 million Tesla shares this week. The multi-billionaire still owns more than 15% of the company.

No further TSLA sales planned after today

The move marked his first sale of Tesla shares since he offloaded $16.4bn worth of stock in November and December last year.

That came after he asked his nearly 89 million Twitter followers whether he should sell 10% of his stake in the electric car maker.

Tesla's shares have fallen by around 20% since Mr Musk revealed earlier this month that he had bought a 9.2% stake in Twitter.

On Tuesday alone, more than $125bn was wiped off the car maker's stock market value after the social media firm's board accepted his takeover offer.

Mr Musk said he would commit $21bn of his assets to help finance the $44bn deal.

Investors expected he would sell Tesla shares to help fund the takeover.

Mr Musk is the world's richest person, with an estimated net worth of almost $250bn, mostly due to his Tesla stake.

He also has a more than 40% stake in the rocket company SpaceX, which is estimated to be worth $100bn.

You may also be interested in:

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

More on this story

Twitter adds users as it gears up for Musk takeover

Who is Elon Musk?

Musk loses bid to end Tesla tweets oversight deal

How Elon Musk might change Twitter

Tesla shares slide could put Twitter deal at risk

Related Topics

France24 - World

Can Europe afford to wean itself off Russian gas?

Issued on: 29/04/2022 - 16:41

Valérie DEKIMPE

Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.

The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.

Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas. 

"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.

Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.

"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.

Stocking up ahead of winter

Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.

The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.

A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France. 

"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."

Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.

"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.

Liquefied natural gas: Bad news for climate change

Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.

But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.

"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.  

In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.

"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.

Biogas, a greener alternative?

What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list. 

Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants. 

Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.

The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.

Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."

Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.

"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Business Daily

Some European energy firms consider paying for gas in roubles

The Debate

Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?

AS IT HAPPENED

EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron

Actu

Dans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.

Emilio Meslet

« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.

Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.

« Vers un projet de société commun »

À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »

Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »

ClimatPrésidentielle 2022greenpeacealternatiba
France24 - World

In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'

Issued on: 28/04/2022 - 17:09Modified: 29/04/2022 - 21:57

The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.

BBC

Twitter adds 30 million new users in run up to Musk sale

Twitter, which this week agreed to be bought by billionaire Elon Musk, has said its user numbers grew faster than expected over the past year.

Advertising revenue has also been rising, but by less than was forecast.

Some observers have questioned Mr Musk's commercial judgement in buying Twitter, a platform that despite its high profile has not consistently made high returns.

In the latest quarter it made a profit of $513m (£412m) on revenues of $1.2bn.

Daily active users of the platform rose to 229 million, up from 199 million a year earlier, the company said, publishing its latest financial results.

New users grew faster outside the US, by 18.1%, than in its home market where numbers were up 6.4% over the 12 months to the end of March.

This week Twitter's board agreed a $44bn sale to Tesla boss, Mr Musk, the world's richest person, and a prolific user of the platform.

In publishing its results, the firm said it was withdrawing all previously provided guidance over its immediate commercial outlook.

However, it did say revenues had been affected by "headwinds associated with the war in Ukraine".

Mr Musk's purchase is likely to take several months to complete, after which the company will be owned privately.

While Mr Musk has not made clear his precise plans for the platform, he has spoken about reducing advertising, and cracking down on "bot" or automated accounts. He has also prompted controversy by suggesting there may be a new approach to how Twitter moderates free speech.

More on this story

How Elon Musk might change Twitter

Twitter employees speak out about Elon Musk

Elon Musk warned he must protect Twitter users

Why Elon Musk has been so keen to buy Twitter

Elon Musk strikes deal to buy Twitter for $44bn

Advertisers nervous of Musk’s Twitter takeover

Related Topics

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Daughter of IS victim: 'I will never forgive'

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

British aid worker David Haines was beheaded by Islamic State group militants in Syria in 2014.

Facing her father's killers in a US court on Friday, Bethany Haines read her impact statement.

She spoke with the BBC about mourning her father and the search for his body.

"I will never forgive them," Ms Haines said.

Alexanda Kotey was sentenced to life in prison on all eight counts today.

Reporter: Nomia Iqbal

Producer: Alison Hunter

Filmed and edited by: Ian Druce and Man Sum Lai

France24 - World

'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land

Issued on: 28/04/2022 - 16:52

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.

We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.

Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

Poland Dispatch

On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. The ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, E.U. officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far-east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on the Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An American is killed. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a United States citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

Deterrence and aid. Britain’s military said it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join troops from other NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression. The announcement follows President Biden’s request to Congress for $33 billion to bolster Ukraine.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

Advertisement

Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’épopée africaine des rois de Napata

Nos recommandations culturelles

Exposition À partir de ce mardi, le musée du Louvre met à l’honneur le royaume de Nubie et la dynastie des pharaons koushites, qui y ont régné durant plus de cinquante ans.

Anna Musso

Au VIIIe siècle avant J.-C., l’Égypte est instable et divisée. La brillante dynastie des Ramsès n’est plus. En Nubie, un royaume s’organise alors autour de sa capitale Napata (l’actuel nord du Soudan). Son souverain Piankhi entreprend de conquérir l’Égypte et inaugure la dynastie des pharaons koushites, qui, durant plus de cinquante ans, régneront sur un vaste territoire s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le plus connu d’entre eux est Taharqa.

Dans sa nouvelle exposition temporaire « Pharaon des Deux Terres », le musée du Louvre, à Paris, raconte l’épopée africaine des rois de Napata. Elle met en lumière le rôle de premier plan de ce grand royaume qui, dans l’Antiquité, était la porte de l’Afrique. Une exposition en lien direct avec la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan, qui a concentré ses recherches sur le site de Mouweis durant dix ans et les poursuit aujourd’hui à El-Hassa, 30 km plus au nord et non loin des pyramides de Méroé. Au travers des hiéroglyphes et d’objets spectaculaires provenant de récentes fouilles, de stèles et statues monumentales, de statuettes en bronze et or ou encore d’amulettes, l’événement retrace l’aventure que fut cette conquête des pharaons noirs dans toute la vallée jusqu’à la défaite du dernier de la XXVe dynastie, Tanouétamani, devant les Assyriens. À découvrir jusqu’au 25 juillet 2022. A. M.

Expositionsmusée du louvreÉgyptologieafrique
New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

Advertisement

BBC

Shanghai lockdown: Residents protest after five weeks of strict zero-Covid measures

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Residents have been banging pans and shouting from the windows of their homes, to protest against the government enforced lockdown in Shanghai.

The Chinese government has been pursuing a zero-Covid strategy since the beginning of the pandemic, with the aim of keeping the country entirely Covid free.

Criticism of the government is rare in China, but residents said they have struggled to access food supplies, while others have been temporarily evacuated from their homes so they can be disinfected.

Valeurs Actuelles

Une cinéaste ukrainienne invitée d’honneur aux Fêtes de Jeanne d’Arc d’Orléans

C’est une tradition vieille de plusieurs siècles. Cette année, pour les 593e fêtes johanniques d’Orléans, la cinéaste ukrainienne Masha Kondakova présidera les célébrations en l’honneur de Jeanne d’Arc. C’est le maire de la ville, Serge Grouard, qui en a fait l’annonce vendredi 29 avril, rapporte France Bleu Orléans. « C’est une femme et, à l’image de Jeanne, elle est courageuse », a expliqué Serge Grouard pour justifier son choix. Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, Orléans a déjà accueilli une centaine de réfugiés ukrainiens.

« C’est un honneur »

Masha Kondakova a réagi à cette invitation, déclarant sobrement, sur son compte Instagram : « C’est un honneur. Merci. » La réalisatrice ukrainienne, qui vit entre Paris et Kiev, est attendue à Orléans le 8 mai, jour de la libération de la ville par Jeanne d’Arc en 1429. Masha Kondakova s’est fait connaître pour avoir tourné un reportage en 2020 sur les femmes soldats de l’armée ukrainienne combattant dans le Dombass. Elle avait donné la parole à trois femmes soldats engagées pour la défense de leurs pays. ‘ »Inner Wars », c’est le titre, est actuellement disponible sur la plateforme d’Arte. Elle doit prononcer un discours en hommage à Jeanne d’Arc et participer au cortège qui traversera la ville.

Orléans : les dernières actualités

Après plusieurs agressions, les surveillants de la prison d’Orléans débrayent

Orléans : un important arsenal de guerre découvert lors d’une perquisition

Orléans : aux urgences de l’hôpital, 90% des soignants exercent leur droit de retrait

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
BBC

Venus and Jupiter Conjunction: Planets to almost touch in night sky

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

Look up in the sky at the right moment this weekend and you could see two of the solar system's brightest planets almost touching.

Venus and Jupiter will be millions of miles apart, but from Earth they will appear close to colliding.

This planetary conjunction happens annually but this year they will appear much closer than usual.

The same spectacle won't occur again like this until 2039.

Just the naked eye or binoculars should be enough to see it in a clear sky.

After Saturday, the two planets will go their separate ways as they drift apart in the coming days.

"It's very exciting for astronomers and it's a really great opportunity for people to get out and have a look," explains space scientist and chief stargazer at the Society for Popular Astronomy Prof Lucie Green.

What is a planetary conjunction?

A conjunction is when two planets appear close together or even touching in the Earth's night sky.

In the days running up to Saturday, Venus and Jupiter have been gradually coming together in the sky.

The actual orbit of the planets are about 430 million miles apart but their apparent alignment seen from Earth gives the illusion that they are touching.

How can I see it?

The peak time to see it was Saturday at around 05:00 BST. But it will still be visible on Sunday and in the coming days as the planets slowly move apart.

Pre-dawn is best, looking east before the Sun rises.

The planets will be low down in the sky, close to the horizon, and hills and buildings will block the view. If you can, find a high spot and look for two dazzlingly bright spots very close together.

"The planets will differ in their brightness. Venus is brighter than Jupiter so it will look dazzlingly bright when you see it. Jupiter will be slightly fainter, about one-sixth of the brightness of Venus," explains Prof Green.

She suggests using an app to help navigate your way around the skies.

And if you have telescope, you might be able to make out some structure in the atmosphere of Jupiter or some of its largest moons.

The conjunction can be seen from both of Earth's hemispheres at different times of day and night.

Those observing with a telescope may also be treated to a view of Mars and Saturn forming a line of four planets.

Prof Green says she plans to be up and out of bed to watch it from the UK.

"But if I do miss it on Saturday morning, I'm not going to be too worried," she explains.

"In the coming days the two planets start to get further and further apart - So I will still be able to see them."

Did you capture images of the planets? If you are happy to share them you can send them here

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

Related Topics

Valeurs Actuelles

La guerre d’Espagne revisitée

Le 20 novembre 1975, la nouvelle tomba, lapidaire : Franco est mort. Une page se tournait et une nouvelle ère s’ouvrait. Comme souvent, elle commença par une tentative pour dépasser un passé douloureux qui déboucha finalement sur une remise en cause sans nuance du seul régime franquiste. C’est dans ce cadre que parut, en 2003, los Mitos de la guerra civil de l’historien Pío Moa, désormais disponible en français, dans une version mise à jour. À plusieurs titres, un véritable événement.

Sur le fond, l’ouvrage dépasse le simple récit d’une guerre fratricide, mêlant aux enjeux nationaux des intérêts idéologiques d’étendue mondiale. Il constitue une véritable somme sur le sujet, même s’il se concentre sur la réévaluation historique d’événements élevés au rang de véritable mythe, avec toute la portée symbolique et la consistance religieuse que ce terme peut avoir. L’ensemble des chapitres, qui vise chacun à serrer au plus près la vérité historique, forme ainsi un véritable monument d’érudition et d’analyse, de remise en cause et de volonté de compréhension, devenue rare à notre époque, surtout sur un tel sujet.

De ce fait, le livre est un pavé dans la mare de l’historiquement correct, contestant des pans entiers de la doxa officielle sur la guerre d’Espagne. Il revient ainsi sur plusieurs personnages ou événements de ce conflit, élevés au rang de légende, comme le siège de l’Alcazar, la bataille de Madrid, le rôle des Brigades internationales, la prétendue incompétence de Franco ou, en regard, le supposé génie de ses adversaires. À propos du chef du camp national, Pío Moa va jusqu’à remarquer que « Francisco Franco doit être le seul militaire de l’histoire qui, tout en ayant gagné une guerre et presque toutes ses batailles, est souvent qualifié d’incompétent ou, en tout cas, quelconque, ou encore de “bon tacticien” tout en étant considéré comme un stratège très mauvais ». Cherchez l’erreur !

La responsabilité de la gauche dans l’effondrement de l’État républicain

Mais cette publication se signale aussi par son auteur. On pourrait l’imaginer sinon franquiste, du moins proche de la droite. Or, sa trajectoire est tout autre. Cet ancien membre fondateur des Grapo (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre), bras armé du Parti communiste reconstitué, a vécu pendant plusieurs années dans la clandestinité, dans la perspective marxiste-léniniste de prise de pouvoir révolutionnaire. Finalement, Moa a renoncé à cette voie avant de se lancer dans des recherches historiques. Documents à l’appui, il a alors constaté la lourde responsabilité originelle de la gauche dans l’effondrement de l’État républicain, dont les soubassements démocratiques furent dynamités en permanence par une activité révolutionnaire d’une violence inouïe. Effondrement, faut-il le préciser, qui fut bien antérieur au soulèvement militaire. L’assassinat le 13 juillet 1936 du député monarchiste Calvo Sotelo en constitua l’apogée et poussa dès lors un certain général Franco, jusque-là prudent et réservé, à rejoindre la rébellion.

On se tromperait en voyant dans ce livre une apologie de Franco et de son régime. L’auteur reste profondément démocrate, mais son souci de comprendre l’enchaînement des faits et les motivations des protagonistes l’a conduit à briser de fausses évidences trop bien installées.

“Les Mythes de la guerre d’Espagne, 1936-1939”, de Pío Moa, L’Artilleur, 720 pages, 25 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
BBC

James Corden: How his viral success divided the internet

By Helen BushbyEntertainment and arts reporter

James Corden's announcement that he is stepping down as host of The Late Late Show has created waves in the US, where talk shows are big business.

For eight years, the Buckinghamshire-born entertainer has held his own against some slick US competition and "truly reimagined many elements of the late night format", as the boss of the CBS network put it.

The Late Show with Stephen Colbert may have reigned in the ratings for the past five years, but entertainment website Deadline said "Corden's show has been built for a viral age".

The Late Late Show's YouTube page has had almost 10 billion views, Deadline added, and has more than 27 million subscribers - second only to Jimmy Fallon on 29 million.

When Corden took over hosting duties from Craig Ferguson in 2015, he was an award-winning actor and writer.

He had co-written and starred in Bafta-winning BBC sitcom Gavin and Stacey, and led the cast of West End play One Man, Two Guvnors. When that show transferred to Broadway in 2012, it earned Corden a Tony Award and made his name in the US.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

As well as offering laughs and chat, Corden brought shareable sketches along for the late-night ride - notably Carpool Karaoke, in which he drove around with hugely famous celebrities while singing to their biggest hits.

It may sound simple, but the Wall Street Journal's Jason Gay called it a "cultural phenomenon" and a "seismic breakthrough" for Corden's show.

The idea started when Corden was on the BBC's Comic Relief fundraiser in 2011, with George Michael in the passenger seat.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Corden later told the Mail on Sunday: "It wouldn't exist without him and his ability to laugh at himself. No question."

A year after he started his talk show, Corden's YouTube channel was already reaping the rewards. Carpool Karaoke outings with Adele, Justin Bieber, One Direction and Michelle Obama helped him surpass a billion total views,

The former US first lady sang along to hits by Beyonce, Stevie Wonder and Missy Elliot, who also made a surprise appearance. "It's official: we, the people, have the most viral First Lady ever," wrote Vanity Fair.

The First Lady may have gone viral, but it was Corden's vehicle all the way.

In 2016, the Wall Street Journal said Carpool Karaoke had become "one of the most successful YouTube franchises of all time", and its views were "approaching Super Bowl numbers".

Corden also drove around Liverpool with Sir Paul McCartney for a Carpool Karaoke special.

David Taylor, group managing partner of The Brandgym, said Corden had used social media to "ignite" content for his nightly TV show.

"What James Corden has done incredibly well is to leverage this TV content, and amplify it with social media to create fame," he said.

Corden's departure from his TV juggernaut is not a total surprise - he hinted a couple of years ago that he and his family were homesick.

"Ending the show will always be a bigger family decision than a professional one," he told The Sun in 2020, adding: "I have an overwhelming feeling that our family has walked to the beat of my drum for a very long time."

'A good run'

Los Angeles Times entertainment reporter Anousha Sakoui told BBC Radio 5 Live on Friday: "It's a very competitive space for late-night talk show hosts. So, you know, he's had a good run."

But Corden's "good run" has not been without problems - which have also played out on social media.

Corden "did invigorate the show from when he took over", Sakoui said, adding: "He managed to get Prince Harry and Megan on at a time when people were desperate to find out more about them."

However, Sakoui said he had faced controversy on his own show while appearances in films like 2019's live-action remake of Cats "divided opinion quite viciously".

She explained: "I think he split Americans to some degree. He was popular with some, but not popular with others."

In 2019, there was what the Hollywood Reporter described as an "embarrassing reminder of his unpopularity" when Corden and the Carpool Karaoke team agreed to do an Ask Me Anything Q&A on Reddit. The session only lasted for three questions after Corden was deluged with more than 700 negative comments.

Last year, the host faced criticism for a section on his show called Spill Your Guts or Fill Your Gut, which was accused of mocking traditional Asian food.

Another one of Corden's show segments, Crosswalk the Musical, was said to have annoyed commuters and social media users when he and fellow stars of last year's live-action Cinderella film performed numbers in the street.

"Corden, dressed as a rat, can be seen thrusting his groin at the car while singing the chorus to Jennifer Lopez's Let's Get Loud," the Hollywood Reporter said, adding: "The reaction on Twitter has been overwhelmingly negative and reignited a debate about the multihyphenate's popularity."

Beyond his own show, his casting and performance as a gay Broadway actor in Netflix's 2020 musical The Prom attracted criticism for being stereotypical and homophobic.

Corden did manage to have the last laugh about Cats. He and fellow co-star Rebel Wilson mocked the film's special effects at the 2020 Oscars, and he said afterwards he was "happy to poke fun at himself".

Richard Bean, the writer of One Man Two Guvnors, acknowledged that his former leading man can divide opinion, telling BBC Radio 4's Today programme he is "a bit Marmite nowadays", referring to the foodstuff that people famously either love or hate.

But Bean described Corden as "incredibly hardworking, ambitious, amazingly professional, with comic timing on stage to absolutely kill for".

So what next for the star? It sounds like he will return to the UK, or at least spend a lot more time there.

Sakoui said it could be a "difficult transition".

"These presenters get a lot of money, big contracts, and it's a huge audience, compared to what you might get in the UK," she said.

She wondered if Carpool Karaoke "might end up spinning out into something standalone" starring Corden because "there's some really popular segments of the show I think people would miss".

Bean was delighted at the thought that Corden might be returning home. "It's great. If we can work together again it would be be fantastic. It's really great news for Great Britain," he said.

Chat host rival Stephen Colbert even suggested Corden could be the next star of long-running BBC series Doctor Who.

.@JKCorden Congratulations, James, on what will be eight incredible years at CBS. 12:30 won’t be the same without you. But looking forward to your exciting adventures as the new Doctor Who! pic.twitter.com/MGW0J9t0qe

Naturally, Twitter had a mini-meltdown at Colbert's joke - but a more realistic prospect might be a return to one of his previous success stories, Gavin and Stacey, after a 2019 Christmas reunion became the most-watched TV comedy for 17 years.

"It ends so open I think it would be a shame to leave it there," Corden told BBC Radio 2's Zoe Ball last year.

He will no doubt not be short of offers - but hasn't been drawn on his plans just yet.

Announcing his departure from his show, he said: "I never saw as it as my final destination, and I never want this show to overstay its welcome.

"I love making it and I really think in a year from now that will be a good time to move on and see what's out there."

More on this story

James Corden to leave Late Late Show

7 things we learned from Prince Harry interview

Corden cries in McCartney carpool karaoke

Michael in 'first' Carpool Karaoke

Corden wins Tony for best leading actor

Related Topics

Valeurs Actuelles

Proust, l’invention du roman

Je leur en donne pour un siècle de commentaires, aurait dit James Joyce au moment de publier Ulysse. Son commensal du Ritz en mai 1922, Marcel Proust, aurait pu dire la même chose, et soutenir la même gageure : cent ans après sa mort, les études proustiennes sont florissantes, et la plus belle fleur en est assurément cette nouvelle édition des Essais dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de M. Antoine Compagnon.

Essais de Marcel Proust : un lecteur naïf pourra s’étonner du titre, qui signale un genre où l’on n’attend pas celui qui apparaît aux yeux de beaucoup comme le romancier par excellence. Aussi, qu’est-ce qu’un roman ? Quand une dame chercheuse explique que Proust écrit « un roman qui toutefois diffère fondamentalement du roman traditionnel, du roman tel qu’on le faisait jusque-là », on serait tenté de lui demander quelle “tradition” romanesque elle voit entre Balzac et Flaubert, ou bien entre Stendhal et Victor Hugo. Les critiques, qui sont des théoriciens (c’est-à-dire des non-praticiens), ont tendance à se laisser abuser par les classifications a priori, autant dire par les étiquettes. “Roman”, comme d’ailleurs “essai”, est un terme à toutes mains, une enveloppe vide que chacun remplira au gré de son inspiration ; il est peut-être utile d’en revenir au Dr Littré : « Roman : histoire feinte, écrite en prose », en se rappelant La Fontaine, que « La Feinte est un pays plein de terres désertes », et qu’un écrivain digne de ce nom est un découvreur, qui plante son drapeau où il lui plaît. Les genres s’inventent, comme les “terres désertes” de la Feinte se découvrent ; Montaigne invente ses “Essais”, Baudelaire ses “Fusées”, Valéry ses “Variété”, Suarès ses “Vues”.

Il est donc évident que ni la composition ni le titre du volume ne sont de Proust lui-même, mais ce qu’entend démontrer M. Antoine Compagnon, c’est que ces Essais, ainsi composés et ainsi intitulés, non seulement ne trahissent pas son intention la plus profonde, mais encore la servent, on serait tenté de dire l’accomplissent. Quand, en 1954, Bernard de Fallois publie chez Gallimard un inédit de Proust, Contre Sainte-Beuve, « d’après les manuscrits de l’auteur », il donne ensemble des esquisses romanesques et des développements critiques. En 1971, pour le centenaire de la naissance de Proust, Contre Sainte-Beuve entre dans La Pléiade ; s’il a conservé le titre – devenu classique – de ce montage de cahiers inédits, titre employé par Proust lui-même quand il évoque ce projet dans sa correspondance, l’éditeur Pierre Clarac ne retient que la critique et sacrifie les esquisses. Ce qui nous est rendu ici, sous le titre de Dossier du “Contre Sainte-Beuve”, plus respectueux de son inachèvement, c’est l’ensemble des cahiers qui mêlent, sans les préférer l’un à l’autre, le roman in nuce et la critique, ou – selon les termes de cette édition – « l’essai narratif » et les « développements critiques ».

Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique

Cette critique, Proust n’y tient tant que parce que Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique, soit de sa manière de sentir et de dire ce qu’il sent : il récuse la méthode « qui consiste à ne pas séparer l’homme de l’œuvre, à considérer qu’il n’est pas indifférent pour juger l’auteur d’un livre, […] d’avoir d’abord répondu aux questions qui paraissent les plus étrangères à son œuvre (comment se comportait-il… ), à s’entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain, à collationner ses correspondances, à interroger les hommes qui l’ont connu, […] cette méthode méconnaît ce qu’une fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes nous apprend : qu’un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. »

Ramener un écrivain à son personnage, à une extériorité pour finir sociologique, on comprend que ce positivisme critique ait pu apparaître aux contemporains de Sainte-Beuve et à ses immédiats successeurs comme le dernier mot de la science littéraire au XIXe siècle. Sans doute dirait-on aujourd’hui que c’est une conception préproustienne, négligeable à ce titre (comme les philosophes négligent les points de vue qu’ils appellent “prékantiens”). On notera en passant les petites ironies de l’édition, qui multiplie en ce nouveau centenaire (cette fois, celui de sa mort) les témoignages sur Proust, les souvenirs de ceux qui l’ont connu, ses amis (Antoine Bibesco, Élisabeth de Gramont, le peintre Jacques-Émile Blanche), sa servante (Céleste Albaret), jusqu’à une biographie d’Alfred Agostinelli, le chauffeur-secrétaire dont il était amoureux. Sainte-Beuve eût sans doute approuvé.

Des expérimentations conduisant vers le roman final

L’intégrisme théorique, qui sépare impitoyablement les différents “essais” de Proust, oublie qu’une méthode n’est – par étymologie – qu’une voie d’accès, et qu’il en existe peut-être d’autres, et plus fructueuses, qu’elle écarte a priori au nom de ses préjugés épistémologiques : ainsi des pastiches, ceux que Proust donne au Figaro en 1908 et 1909, qui étaient à ses yeux « de la critique littéraire en action ». La charge la plus concluante qu’il mène contre Sainte-Beuve est peut-être dans le pastiche à deux degrés qu’il fait de Flaubert (à propos de l’affaire Lemoine) et de la critique de ce “roman” de Flaubert par Sainte-Beuve qu’il imagine ensuite (de même, laissé à l’état de brouillon, son pastiche de Chateaubriand et le pastiche de sa critique). Pastiches et mélanges – le titre est de Proust -, ces autres “essais”, avaient été publiés par Yves Sandre dans l’édition de 1971 de Contre Sainte-Beuve. C’était déjà préfigurer les Essais d’aujourd’hui, qu’il faut bien entendre, tout scrupule ou préjugé théorique surmonté, comme des essais préparatoires à cela seul qui comptait pour l’écrivain : la mise au point, l’invention, l’écriture d’un roman-léviathan qui serait sa cosmogonie.

Quand, en 1906, pour servir de préface à sa traduction de Sésame & les lys de Ruskin, Proust écrit « Sur la lecture » , qu’il publie séparément dans une revue, il fait précéder ces pages d’un avertissement qui les présente comme « une sorte d’essai purement personnel ». C’est bien ainsi qu’il faut entendre ces “essais”, en laissant de côté tout vain débat sur le genre : « des expérimentations conduisant vers le roman final », conclut son éditeur, ce roman qui, par sa conception et sa facture, se veut “purement personnel”. Dans une lettre de 1909 à Robert de Mon-tesquiou, Proust évoque les notes infinies qu’il prend sur (c’est-à-dire contre) Sainte-Beuve dans ses cahiers, et le projet qu’elles représentent : « J’ai entrepris un long ouvrage sorte de roman. » Roman (« sorte de » ), essai ( « purement personnel ») : les distinctions préconçues ne sont pas faites pour les inventeurs de forme, qui sont contraints à ces approximations et précautions de langage pour ne pas trop effaroucher les critiques et dépister leurs habitudes.

L’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature

Dans le numéro d’hommage à Marcel Proust de la Nouvelle Revue française (1er janvier 1923), Albert Thibaudet écrit qu’ « on peut le considérer comme le représentant actuel de la famille des analystes subtils qui, depuis Montaigne, a si rarement chômé chez nous », ce qui est peut-être banal ; mais ce qui à coup sûr l’est beaucoup moins, c’est quand il range Proust aux côtés de Montaigne dans « la famille des créateurs d’images », et tout à coup parler d’ Essais au sujet de Proust paraît moins insolite : ce n’est pas seulement une famille que ce rapprochement lui donne, c’est une généalogie imprévue.

Comme on prouve la marche en marchant, la Bibliothèque de la Pléiade redonne pour l’occasion le « roman final », sous la forme d’un “tirage spécial limité” de la nouvelle édition d’ À la recherche du temps perdu , dirigée par M. Jean-Yves Tadié, qui a supplanté l’édition originelle de Pierre Clarac et André Ferré (1954), laquelle a été longtemps la seule édition disponible et qui, à cet égard, conserve pour beaucoup de lecteurs un goût de madeleine.

Il est courant, depuis la préface d’André Maurois pour cette édition, de parler de l’œuvre de Proust comme d’une “cathédrale”. La comparaison retrouve sa pertinence si l’on en revient à la conception médiévale de la cathédrale miroir : speculum naturale, miroir de la nature, speculum historiale, miroir de l’histoire, speculum mundi, miroir du monde. Le roman de Proust, dont on ne pourra plus désormais dissocier ces Essais qui en sont les travaux d’approche, est le speculum maius, le miroir plus grand d’un écrivain tout entier passé de l’autre côté.

Proust romancier, Proust essayiste ; Proust moraliste (Thibaudet), et encore Proust poète, Proust humoriste et – surtout – Proust métaphysicien : écrire, pour un écrivain – on l’oublie quelquefois – est une autre façon de méditer. Il est arrivé à Proust, tout athée ou agnostique qu’on le présume ou qu’il a pu se croire lui-même, d’établir avec le célèbre « pan de mur jaune » l’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature (avec la splendide inutilité des fleurs dans Sherlock Holmes). C’est la mort de Bergotte, dans la Prisonnière : « Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes, les expériences spirites pas plus que les dogmes religieux n’apportent de preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure ; il n’y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l’artiste athée à ce qu’il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l’admiration qu’il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d’y retourner revivre sous l’empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l’enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées – ces lois dont tout travail profond de l’intelligence nous rapproche et qui sont invisibles seulement – et encore ! – pour les sots ».

De Marcel Proust, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade : “Essais”, 2 064 pages, 69 € (jusqu’au 31 octobre) ; “À la recherche du temps perdu”, deux volumes sous coffret, 1 472 et 1 504 pages, 110 € (jusqu’au 31 octobre).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Au Mexique, un havre de paix dans l’antre de la « Bestia »

Reportage

À Guadalajara, dans l’ouest du Mexique, un centre d’hébergement accueille les migrants et les réfugiés désireux de faire une halte dans leur traversée du pays, en direction du nord, notamment des États-Unis. La structure FM4 leur offre un peu de réconfort et surtout beaucoup d’humanité dans un parcours semé d’embûches, parfois mortelles. Reportage

Luis Reygada

Un morceau de mousse sale et ­déchiré – enroulé par une simple ficelle – en guise de matelas improvisé, des sacs et des vêtements négligemment éparpillés sur le ballast pour tous biens… Un petit groupe de migrants se repose aux abords des voies ferrées. Certains sont insoucieusement assis à même les rails qui traversent la ville d’est en ouest, telle une cicatrice qui se rouvre à chaque passage de la « Bestia », « le train de la mort », ce monstre de fer capable de transporter en quelques semaines jusqu’à 1 500 aventureux fuyant violences et pauvreté, en quête du rêve américain.

États-Unis. Le retour de la sous-traitance des migrants

Un collectif fondé par des étudiants

C’est à quelques pas de là que se trouve FM4 Paso Libre (« libre circulation »), un centre d’accueil et d’hébergement pour migrants et réfugiés. Nous sommes en plein cœur de la zone métropolitaine de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco et ­troisième plus grande aire urbaine du Mexique. Pôle économique et culturel de la région centre-ouest, la « perle de l’Ouest » est un point de passage obligé pour celles et ceux qui empruntent la route du Pacifique, l’un des trois itinéraires permettant aux migrants d’atteindre la frontière nord du pays. À mi-chemin entre Tapachula – porte d’entrée située à l’extrême sud du Chiapas – et les villes basse-­californiennes de Mexicali ou Tijuana­ ­encore distantes de plus de 2 000 km, c’est pour beaucoup d’eux l’occasion de faire une halte bien méritée.

NOTRE OBJECTIF EST DE RENDRE DIGNES LES CONDITIONS DE VIE DES MIGRANTS DURANT LEUR TRANSIT OU LEUR SÉJOUR PARMI NOUS. » ENRIQUE GONZALEZ, DIRECTEUR DU CENTRE FM4

« Il est difficile de calculer exactement le nombre de migrants qui traversent Guadalajara chaque année, explique Enrique Gonzalez, mais on parle de plusieurs milliers de personnes, voire de dizaines de milliers. Rien qu’ici, nous en avons aidé 4 700 l’année dernière. » Derrière les battants de l’imposant portail noir, le directeur du centre nous accueille, les bras grands ouverts, à la mexicaine. Enrique Gonzalez­ fait partie du projet depuis 2009, date à laquelle le petit collectif – créé deux ans auparavant par de jeunes étudiants soucieux de venir en aide aux migrants toujours plus nombreux – devient officiellement une association légalement constituée dont il commence à assurer le service juridique.

Douze ans plus tard, ce qui n’était au départ qu’une modeste cantine ouverte du lundi au samedi de 16 heures à 19 heures est aujourd’hui un partenaire institutionnel de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (Acnur), un « centre d’attention humanitaire intégral » capable de fournir une assistance ­basique (nourriture, vêtements, espaces pour se laver, se reposer ou passer la nuit…) ainsi que soins médicaux, soutien psychologique, accompagnement juridique et administratif à ses visiteurs. « Notre objectif est de rendre dignes les conditions de vie des migrants durant leur transit ou leur ­séjour parmi nous », précise Enrique, très fier de nous faire ­visiter les locaux, un énorme hangar de 80 mètres de long parfaitement aménagé. « Nous sommes même presque autosuffisants énergétiquement », enchérit le directeur de l’organisation qui est déjà venue en aide à près de 40 000 personnes depuis sa fondation.

Violences et traite d’êtres humains

Une aventure humaine qui n’est pas exempte de dangers dans un pays ravagé par la violence et où la traite d’êtres humains est devenue un marché très lucratif pour les cartels de la drogue. Un ­juteux business estimé à plus de 14 milliards de dollars par an par le gouvernement mexicain. Alors que sept migrants sur dix auraient recours à des passeurs, ces trafiquants feraient en effet payer autour de 6 000 dollars aux migrants centre-américains désireux de rejoindre les États-Unis en traversant le Mexique, et jusqu’à 15 000 dollars dollars à ceux provenant de pays plus éloignés comme l’Équateur. « Avant de nous installer ici, en 2015, nous avons été obligés de fermer notre local pendant un certain temps à cause des menaces du cartel de Jalisco, se rappelle Enrique. Ils considéraient la ville comme leur territoire et voulaient faire payer aux migrants un droit de passage. Il faut se rendre compte que le niveau de vulnérabilité de ces derniers est extrême car ils ne sont pas comptabilisés lorsqu’ils pénètrent sur le territoire mexicain, ajoute-t-il. Ils sont comme des fantômes : des proies faciles pour la délinquance organisée. »

Un répit dans une communauté bienveillante

En dix ans, plus de 70 000 migrants auraient ainsi été victimes de traite ou, pire, séquestrés, selon un rapport publié en novembre par la Commission mexicaine des droits de l’homme. Le nombre de ­migrants « disparus » signalés par leurs familles s’élèverait quant à lui à 2 000, dans un pays qui compte près de 100 000 personnes évanouies dans la nature, pour la plupart des victimes collatérales de la stratégie gouvernementale de « guerre contre le trafic de drogue » (2006-2019).

Passé les petits bureaux de l’administration, nous suivons Enrique dans le hall qui fait office de ­réfectoire. Une petite communauté bienveillante – des familles avec bébés ou enfants, des jeunes et moins jeunes – s’adonne à ses activités dans un va-et-vient détendu, tandis que la vie de la collectivité s’organise autour d’un tableau où sont réparties les tâches ménagères. Cuisine : Cindy et Jeremias ; toilettes : Filadelfo et Pilar ; Patio : Nahomi et Jorge ; salle de télévision : ­Nicole et Erika… « Balayer, passer la serpillière, sortir les poubelles, arroser les plantes, faire la vaisselle… Tout le monde met la main à la pâte », plaisante ­Enrique, en caressant la petite tête brune d’une fillette qui l’écoute sagement, une ­peluche à la main.

Doté d’une capacité d’accueil de 85 personnes, le centre est en ce moment rempli aux trois quarts et offre notamment le gîte et le couvert à vingt-six mineurs. La plupart des pensionnaires ont le statut de réfugiés et viennent d’Amérique centrale – Guatemala, Honduras ou Salvador – mais aussi d’Haïti. Surtout depuis mai 2021, époque à laquelle l’administration du président états-unien, Joe Biden, a accordé un « statut de protection temporaire » aux immigrants de l’île antillaise.

« Deux groupes de familles haïtiennes ont repris la route ce matin même en direction de Ciudad Juarez. Ils étaient dix-neuf en tout, précise Enrique. Ils ont commencé leur expédition il y a plus de six mois, certains au Brésil, les autres au Chili. Là-bas leur situation s’est précarisée du fait de l’exacerbation du sentiment anti-migrants lié à la pandémie de Covid-19. Ils sont restés deux jours chez nous ; ici, ils ont pu se reposer, se laver, retirer de l’argent. On leur a aussi fourni des vêtements. »

Si la grande majorité des migrants ont pour objectif d’arriver aux États-Unis, d’autres ne sont pas contre l’idée de s’établir au Mexique. C’est le cas de Celeste (1), une Hondurienne de 41 ans originaire de Ciudad Planeta, un district perché sur les hauteurs de San Pedro Sula, une des villes les plus dangereuses du continent. « J’ai quitté mon pays il y a quatre mois. J’étais vendeuse ambulante, je me faisais racketter par les “maras” (gangs – NDLR) ­depuis plusieurs années, raconte celle qui voyage  avec son fils de 17 ans. Quand je n’ai plus été en mesure de les payer, ils m’ont menacée de s’en prendre à mon garçon, de le recruter de force. C’est pourquoi j’ai décidé de fuir avec lui. »

Du personnel bénévole pour moitié

Elle retrace son périple, la voix fatiguée : traversée du Guatemala en bus, passage de la frontière mexicaine au Chiapas, arrestation par la police migratoire, qui l’a dépouillée du peu d’argent qu’elle possédait… Après trois mois passés dans un refuge, à Tapachula, les autorités lui accordent enfin le statut de réfugiée dans le cadre d’un programme coordonné avec l’Acnur. « Maintenant, j’attends mon titre de séjour afin de pouvoir travailler, économiser un peu et continuer d’avancer. Je ne veux pas aller aux États-Unis, ce que je recherche, c’est juste de la stabilité, un travail, un endroit où je puisse offrir un meilleur avenir à mon fils. J’ai une nièce qui vit à Tijuana depuis deux ans. Mon but est de la rejoindre, je voudrais qu’on s’installe là-bas avec elle. »

EN DIX ANS, PLUS DE 70 000 MIGRANTS AURAIENT ÉTÉ VICTIMES DE TRAITE OU DE SÉQUESTRATION ET 2 000 ONT ÉTÉ SIGNALÉS « DISPARUS » PAR LEURS FAMILLES.

Une camionnette vient d’arriver. Quelques ­volontaires se mettent rapidement à décharger une ­dizaine de grands sacs poubelle qu’ils acheminent dans la bonne humeur vers le dépôt de vêtements. Parée d’un tee-shirt estampillé « Nous sommes tous des migrants », Sonia, en formation pour devenir travailleuse sociale, reçoit les colis et commence tout de go à classer et ranger les affaires sur des étagères déjà bien pleines. Comme sa collègue Daniela, une étudiante en relations internationales qui s’affaire en cuisine, elle fait partie de la moitié du personnel du centre qui y réalise bénévolement son stage de fin d’études. « Manteaux, couvertures, pantalons, chaussures… On reçoit tous les types de vêtements, de la robe de mariée à la combinaison de plongée ! dit-elle amusée. Nous redonnons tout ce qui ne nous sert pas à d’autres organisations caritatives. » Il faut tout trier, par taille et par sexe. « Les stocks sont pleins après Noël, grâce à un élan de solidarité, après ça diminue un peu… »

Maintenir les familles informées

Edgar (1) lui tient compagnie, sans trop pouvoir l’aider : il se tient sur des béquilles à la suite d’un accident à bord de la « Bestia », qui lui a coûté l’amputation d’un pied et la perte des phalanges de l’autre. Il arrive couramment que des migrants se blessent en tentant de monter ou de descendre d’un wagon en marche. D’autres tombent du toit, en plein sommeil, et trouvent ainsi la mort tandis que le train qui devait les emmener vers le rêve américain trace sa route, abandonnant leur corps, parfois au milieu de nulle part, dans ce qui est devenu un cauchemar mexicain.

L’infirmerie se trouve en face, la docteure Alexia Rosas nous y reçoit avec un sourire que l’on devine derrière son masque FFP2. C’est elle qui prodigue les premiers soins aux migrants, qui profitent de cette escale au FM4 pour y réaliser un petit bilan de santé : contrôle du diabète, hypertension, grippe, blessures légères… « Nous venons de détecter deux cas d’enfants avec la varicelle, on va devoir les isoler. » Elle s’occupe aussi des cas plus graves, comme pour Edgar, mais c’est le plus souvent dans la tête de ses patients que se trouvent les traumas. La médecin se change ainsi en psychologue et son cabinet se transforme en espace de réconfort dans un parcours empli de dangers, surtout pour les femmes. Dans une récente publication du Centre d’études de genre de l’université de Guadalajara sur les « femmes migrantes en transit au Mexique », le chercheur Eduardo Torre relevait – en s’appuyant notamment sur un rapport de ­Médecins sans frontières – que, bien qu’il soit impossible de connaître l’ampleur exacte du problème des agressions sexuelles, « les données disponibles suggèrent qu’il s’agit d’une situation très grave ». En effet, d’après une enquête menée en 2017 par l’organisation humanitaire basée à ­Genève, plus de 30 % des femmes avaient déclaré avoir subi une forme d’abus sexuel lors de leur passage sur le territoire mexicain.

« Moi, franchement, je ne peux pas me plaindre : la vérité, c’est que j’ai toujours pu trouver du travail sur le chemin et subvenir aux besoins de ma famille. » Cela fait neuf mois qu’Antonio, ouvrier soudeur de 23 ans, a quitté le Honduras avec sa femme. Leur bébé, une fille âgée d’à peine 8 semaines, est né au Mexique. « Mais à Guadalajara­, c’était plus compliqué de trouver une chambre pour nous trois. C’est l’Acnur qui nous a amenés ici ; nous sommes des réfugiés. » Voilà une semaine qu’ils sont logés au FM4, où beaucoup profitent des installations pour préparer au mieux la suite de leur périple ou maintenir leurs familles informées. Plusieurs cabines dotées d’ordinateurs reliés à Internet et de téléphones permettant d’appeler à l’étranger sont ainsi mises à leur disposition, notamment grâce à un partenariat avec l’ONG Télécoms sans frontières. Plus de quatre mille appels sont ainsi ­passés chaque année.

« De façon générale, les migrants savent très bien qu’il y a des refuges et où ceux-ci se trouvent tout le long du trajet vers le nord, affirme le directeur du centre. Ils se passent le mot entre parents, amis ou même simples compagnons de route ; ça fait partie de leur capital social. » De Tapachula à Tijuana, la route du Pacifique compte quarante-trois de ces lieux où les migrants peuvent trouver un toit ou un simple plat de nourriture. Antonio et sa famille y auront sûrement encore recours dans les semaines à venir : leur ambition est de rejoindre la Californie­ : « J’ai des amis là-bas, dit confiant l’ouvrier. Ils pourront m’aider à trouver du travail… »

LES HOMMES DE MAIN DES CARTELS N’HÉSITENT PAS À EXÉCUTER ET JETER DU TRAIN EN MARCHE LES MIGRANTS INCAPABLES DE PAYER L’IMPÔT MAFIEUX.

Atteindre « l’autre côté », les États-Unis, c’était aussi le souhait de José et d’Hector, deux jeunes de 15 ans originaires du Guatemala, mais, après plus trois mois sur les routes, eux n’iront pas plus loin que Guadalajara. (1) « La police migratoire nous a attrapés, ils vont nous déporter… On va rentrer à la maison », expliquent-ils, penauds, en interrompant une partie de poker engagée depuis le début de l’après-midi dans la ludothèque. Ils font partie des onze mineurs non accompagnés actuellement hébergés ici. Parmi les 307 569 étrangers en situation irrégulière détenus en 2021 par l’Institut national de migration mexicain, un tiers a été reconduit hors du pays. « Pour moi, le voyage a été très difficile, raconte Hector, je suis resté bloqué pendant longtemps à Puebla », une importante métropole située dans le haut plateau central du Mexique. Il est toutefois très reconnaissant, « grâce à Dieu », d’avoir pu éviter les griffes de la délinquance ­organisée, dont les hommes de main n’hésitent pas à exécuter et jeter du train en marche les ­migrants incapables de payer l’impôt mafieux.

Une marchandise pour les passeurs

De son côté, José voyageait avec un groupe de dix personnes dans des conditions qu’il qualifie aussi de « très dures », mais n’a déboursé que la moitié des 69 000 quetzals (7 500 euros) exigés par ses passeurs. « Ils nous trimballaient d’entrepôt en ­entrepôt, parfois sans qu’on puisse dormir pendant plusieurs jours ; on n’avait droit qu’à un seul repas. Ça nous est même arrivé de rester cachés dans des ­semi-remorques… » dit-il en souriant ironiquement. Une anecdote qui renvoie au drame survenu en ­décembre dernier dans le Chiapas, où le chauffeur d’un camion remorque transportant 150 migrants – originaires d’Équateur, du Guatemala, du Honduras, de République dominicaine ainsi que des Mexicains – a perdu le contrôle de son véhicule et provoqué un accident causant la mort de 55 d’entre eux.

Malgré tous les dangers qui s’érigent en travers de la route des migrants, José reste convaincu qu’il retentera un jour la traversée. Son père est d’ailleurs déjà installé aux États-Unis, il l’attend là-bas. Alors, qui sait, peut-être repassera-t-il par Guadalajara et son centre d’accueil FM4, salutaire havre de paix à quelques mètres des redoutables voies ferrées.

mexiquemigrants
BBC

Ukraine war: Volunteers deliver emergency contraception pills

By Annabel RackhamBBC News

Charities are working to deliver emergency contraception into Ukrainian hospitals as reports of rape rise.

Nearly 3,000 packets of morning-after pills have been sent to areas of the country most affected by the Russian invasion.

The International Planned Parenthood Federation (IPPF) has provided the pills, which volunteers are delivering.

Caroline Hickson, from the group, says timing is really important for when they are distributed.

"You have a window of five days in which [the morning-after pill] is effective in preventing pregnancy," she told the BBC.

"So if you have been a victim of gender-based violence it's important you can take it as soon as possible, because being pregnant as a result of rape is incredibly traumatic."

The organisation has also been sending medical abortion pills, which can be used up to 24 weeks of pregnancy.

Ms Hickson said the pills are there to help women in many different situations, including those who are having consensual sex but feel it is the wrong time to have a baby.

"Before the war it was possible to obtain emergency contraception in Ukraine, but supply chains have been disrupted and for women generally it's really important they can access this," she said.

Many people are displaced across Ukraine, so it's hard for aid workers to know how many supplies are needed in which areas.

Last week, Ukrainian troops made a plea for food and medicine for the city of Mariupol, which has been blocked off from humanitarian aid by Russian soldiers.

The IPPF has been working with the United Nations Population Fund and International Medical Corps to bring supplies of the tablets into Ukraine.

Ms Hickson said: "The UN agencies, civil society organisations and the Ministry of Health have come together to identify the needs and they're transmitted to all of us working in support.

"We're then told which areas or hospitals need post-rape kits."

The UN includes emergency contraception in kits sent to women and girls involved in conflicts across the world.

They've done the same in Ukraine, along with sending supplies for family planning and delivering babies.

The BBC has uncovered evidence of Ukrainian women being raped by invading soldiers during the war in villages a few miles from Kyiv.

Other media outlets have reported similar stories from the city of Bucha, north-west of Kyiv.

More on this story

'Russian soldiers raped me and killed my husband'

Ukrainian deportees accuse Russia of torture

Mariupol refugees on trauma of Russian detention camps

Related Topics

L'Humanité

La tension entre Paris et Bamako à son paroxysme

Actu

MÉDIAS La junte militaire malienne a définitivement suspendu la diffusion de RFI et France 24. L’armée française est soupçonnée d’« espionnage » et de « subversion » après avoir accusé des mercenaires de Wagner de fabriquer un charnier dévoilé par des drones.

Marc de Miramon

Après des mois d’escalade verbale, sur fond de sanctions économiques infligées à la junte militaire au pouvoir à Bamako, de désengagement partiel de la France de l’opération « Barkhane », et de montée en puissance du concurrent russe dans le Sahel, l’affaire prend des allures de symbole. Deux médias français, France 24 et RFI, ont ainsi été définitivement suspendus mercredi. Le 17 mars, la junte militaire ordonnait déjà l’arrêt provisoire de la télévision et de la radio symbole de l’influence de Paris en Afrique francophone, après la publication d’informations témoignant d’exactions contre des civils.

Une sanction infligée une dizaine de jours avant les tueries perpétrées dans la commune de Moura, au cours desquelles plusieurs centaines de personnes auraient été massacrées par les forces armées maliennes, appuyées par les mercenaires de la société militaire privée russe Wagner. Le groupe France Médias Monde, qui chapeaute France 24 et RFI, indiquait alors vouloir engager « une action en diffamation en France et au Mali », à la suite de la publication d’un communiqué « dans lequel le gouvernement malien compare les agissements supposés de RFI et France 24 aux pratiques et au rôle tristement célèbres de la radio Mille Collines ». Cette station avait encouragé ses auditeurs à massacrer les civils tutsis au Rwanda pendant le génocide de 1994…

un scandale doublé d’un scoop

France médias monde a assuré auprès de l’Agence France-Presse avoir bien reçu la notification des autorités maliennes. Et que ses médias demeuraient jusqu’à présent accessibles par « ondes courtes », des fréquences utilisées majoritairement par les populations éloignées des grandes villes. Le point de rupture définitif semble proche entre les deux capitales. Paris a annoncé, en février, le retrait de ses soldats déployés au Mali, un processus qui devrait être achevé avant l’été. Après avoir rétrocédé la semaine dernière aux autorités maliennes la base militaire de Gossi, située entre Gao et Tombouctou, le ministère des Armées avait accusé des mercenaires de Wagner d’avoir tenté, images de drones à l’appui, de fabriquer un faux charnier pour jeter l’opprobre sur les troupes françaises.

Un scandale doublé d’un « scoop » présumé et dévoilé par France 24 et RFI, aggravant encore la colère de la junte malienne. En guise de réponse, celle-ci pointe la « main » de la France : « Ledit drone était présent (…) pour espionner nos vaillantes FAMa (forces armées maliennes – NDLR) . Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant (de) fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir (leur) image », avait explicité Bamako. Pour mémoire, le Mali n’a jamais reconnu de manière officielle la présence de combattants russes ou issus du groupe Wagner sur son sol, concédant la simple présence d’officiers « instructeurs ».

Maliliberté de la presseFrancerfi
El País (ESP)

SANS TITRE

Las croquetas de pollo de hoy son las mejores del planeta, de la Vía Láctea y de todo el universo conocido por el ser humano y otras razas extraterrestres. ¿Es por su cremosidad, su delicioso sabor o su irresistible rebozado crujiente? Mmm… sí, también, pero lo que las lleva al podio galáctico es que son las de nuestras madres. Concretamente de Montse Sanz, madre del comidister Jordi Luque, con algunas aportaciones de la mía, doña María Carmen Iturriaga.

Tan tremendo combo tenía que producir unas croquetas de pollo capaces de competir con las de jamón. Las puedes hacer tranquilamente con los típicos restos de pechuga o de pollo asado que no sabes a quién endilgar, aunque en nuestra receta partimos de cero por si no los tienes. ¿Cómo? Mira el vídeo de arriba y lo sabrás.

Ingredientes

Para unas 20 croquetas

  • 2 pechugas de pollo (unos 450 g)

  • 1 cucharada de mantequilla

  • 1 hígado de pollo (opcional)

  • 1 cebolla mediana

  • 1 chorro de vino rancio, oloroso o un destilado oscuro

  • 60 g de harina y un poco más para empanar

  • 500 ml de leche

  • 2 huevos

  • Pan rallado

  • Aceite de oliva

  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Calentar una cazuela con un chorrito de aceite a fuego medio. Añadir la mantequilla.
  2. Mientras se derrite, hacer unos cortes en ambas caras de las pechugas para que se cocinen más rápido, salpimentarlas generosamente y dorarlas en la cazuela.
  3. Mientras se van haciendo, picar la cebolla.
  4. Cuando las pechugas estén hechas, sacarlas y poner el hígado en la cazuela. Dorarlo por las dos caras y retirarlo.
  5. Poner la cebolla picada en la cazuela, salar ligeramente y remover.
  6. Mientras la cebolla se pocha, picar las pechugas con un cuchillo y desmigar el hígado con un tenedor.
  7. Cuando la cebolla esté blanda, mojar con el vino. Cuando el alcohol se haya evaporado, añadir la harina, remover y dejar que se haga a fuego bajo entre cinco y 10 minutos.
  8. Mojarla con un buen chorro de leche y remueve con unas varillas. Incorporar la leche poco a poco sin dejar de remover, hasta que se forme la bechamel (para conseguir una masa más fácil de bolear después, pero no tan cremosa, usar sólo 400 ml de leche).
  9. Añadir el hígado y el pollo. Mezclar bien.
  10. Ponerle un poco de nuez moscada si se quiere y corregir de sal.
  11. Pasar la masa a un táper y dejarla en la nevera de un día para otro o, como mínimo, un par de horas.
  12. Formar las croquetas con la masa y pasarlas por harina, huevo y pan rallado.
  13. Freírlas en un cazo con aceite bien caliente. Escurrirlas sobre papel de cocina y servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Cinq nouveaux spots à voir avant le Festival de Cannes

L’hôtel Belle Plage pour dormir et faire la fête sur le toit terrasse Un tout nouvel établissement qui vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Suquet à Cannes. On doit son architecture et son design bleu-blanc-sable à Raphael Navot. Belle Plage, c’est une parenthèse de douceur au cœur de la vieille ville à l’ombre des palmiers du square Mistral, face à la mer et avec vue sur les montagnes de l’Esterel.

Derrière sa façade futuriste ondoyante, ce colosse immaculé a été entièrement conçu dans un style avant-garde et onirique, par Raphael Navot épaulé par le studio Faar Architects. Figure de proue du design contemporain, il y livre son interprétation tout en finesse de la French Riviera. Faisant la part belle aux matériaux naturels : bois, pierre, terrazzo, mais aussi le plâtre. Entre terre, mer et ciel, le toit tout en briques rouges évoque les teintes flamboyantes de l’Esterel.

Les 50 chambres et 10 résidences privées, dont 1 penthouse, s’habillent de bleu profond, comme la mer, et de teintes claires organiques sable. On découvre également un beau jardin méditerranéen dans ce cocon balnéaire baigné de lumière.

Aux fourneaux, c’est le chef de renommée mondiale Eyal Shani qui s’y colle. Le natif de Tel-Aviv ouvre sur le toit terrasse de l’hôtel le Bella, son 31e restaurant.

Le nouveau spa du Martinez pour se relaxer Tout nouveau, tout beau et prêt à nous “cocooner”. C’est la nouveauté du palace chéri du Festival de Cannes, qui voit passer chaque année les plus grandes stars internationales. Valeurs actuelles en a eu la primeur, car il ouvrira ses portes le 10 mai. Le spa a été construit à l’arrière de l’hôtel au cœur d’une oasis de verdure de plus de 2 800 mètres carrés.

Il est doté d’une piscine, d’un joli couloir de nage de 20 mètres de long et d’une plage exotique sous les palmiers. Le spa de 600 mètres carrés est doté de 7 cabines de soin débouchant sur un espace fitness extérieur de 200 mètres carrés. Un magnifique bar au bord de la piscine et une promenade végétalisée complètent ce cocon de détente et de beauté, le premier au Martinez.

Il y a fort à parier que les plus grandes stars internationales venues pour le Festival vont se précipiter dans ce nouveau lieu idyllique. Le nouvel espace détente bien-être “Oasis” accueillera la maison de beauté Carita, une valeur sûre.

Autour d’un livre pour le côté culture Si les people, la furie des groupies, le monde tout simplement risque de survolter la ville, il sera bon pour les intellectuels de se précipiter chez Autour d’ un livre pour recharger le stock de littérature générale, de romans de l’année ou de rapports politiques, car on trouve tout dans ce café salon de thé littéraire au charme pas du tout suranné. Au-delà d’une librairie, d’un salon de thé où l’on peut déguster des mets à toute heure, Autour d’un livre est un lieu de partage littéraire et amical.

Mi-caverne d’Ali Baba, mi-boudoir aux multiples passages, on y passerait volontiers la journée à déambuler. De nombreux écrivains y signent leurs ouvrages, de Catherine Nay à Alexandre Jardin en passant par Julie Félix ou Jean-Christophe Rufin.

Le Majestic Barrière pour déguster La Méditerranée s’invite aux terrasses des chambres de l’hôtel nouvellement embelli. Parmi les offres thématiques concoctées par le palace cannois, un package dédié aux fins palais : Escapade gourmet à partir de 1 413 euros pour deux personnes – une nuit en chambre Prestige Mer, un accueil gourmand sucré ou salé selon les goûts et champagne. Sont aussi prévus les petits déjeuners buffets au champagne au Fouquet’s Cannes, la visite du marché avec le chef des cuisines de l’hôtel, un cours de cuisine autour d’un produit choisi en amont et décliné en trois plats puis la dégustation au déjeuner. Un livre dédicacé de Pierre Gagnaire sera offert. L’apéritif au champagne avec une assiette d’antipasti Pierre Gagnaire et, au choix, un dîner au Fouquet’s Cannes (menu Pierre Gagnaire, avec accord mets et vins) ou au Paradiso Nicole & Pierre (trois plats, avec accord mets et vins).

Écomusée sous-marin…pour plonger dans le monde du silence Il y a des navettes toutes les heures au départ de Cannes pour aller voir les six sculptures monumentales (10 tonnes de matériau marin écologique chacune) réalisées par le célèbre artiste britannique Jason de Caires Taylor, à quelques dizaines de mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite. Le choix de l’emplacement des sculptures, entre 3 et 5 mètres de profondeur, s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. L’accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. Un secret : elles ont le nez tourné vers le sud.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. The ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, E.U. officials said.

On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far-east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on the Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.

An American is killed. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a United States citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.

Deterrence and aid. Britain’s military said it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join troops from other NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression. The announcement follows President Biden’s request to Congress for $33 billion to bolster Ukraine.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

Advertisement

BBC

James Webb Space Telescope in final stretch

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

James Webb, astronomy's new super space telescope, has taken another major step to full operational capability.

The $10bn successor to the Hubble Space Telescope is now fully focused and aligned. Light bounces perfectly off its mirrors to form pin-sharp imagery in all four of its instruments.

It just remains to check that the instruments are properly calibrated - that they are delivering their data in a way that's expected and understood.

This should take a couple more months.

Once this is done, James Webb will be ready to wow us with vistas that will be every bit as compelling as those produced by Hubble these past three decades.

"We've now reached the end of the telescope alignment phase - we've delivered perfectly focussed images to all of the science instruments," explained Prof Mark McCaughrean, senior science advisor for the European Space Agency.

"Now we're ready to check the many complicated ways each of them can catch the telescope's light and do the amazing science we dreamed of more than 20 years ago," he told BBC News.

The US space agency Nasa, which leads the Webb project, released a set of engineering pictures on Thursday.

They're not intended to be exciting; they're merely a demonstration that all the hardware is working as it should.

The images show slightly different views of the Large Magellanic Cloud, a small satellite galaxy of our Milky Way.

In view are the points of light made by hundreds of thousands of stars.

The sizes and positions of the images depict the relative arrangement of each of Webb's instruments as they pick up the light coming from the telescope's golden mirrors, including from its 6.5m-wide primary reflector.

Nasa had previously released a sample of this type of imagery for the NIRCam instrument. NIRCam, which is Webb's main camera system, was used to do the initial focusing of the observatory's optics. When that job was complete, engineers had to work through each of the other three instruments (NIRSpec, MIRI and FGS/NIRISS) to confirm that NIRCam's alignment worked just as well for them.

The last instrument to go through this process was MIRI, the Mid-Infrared Instrument whose development was led in part from the UK.

There will be elation today across a host of contributing British institutions to see MIRI's first published image.

If the picture looks slightly fluffy compared with those from the other instruments, it's because MIRI works at longer infrared wavelengths. The puffiness that surrounds the stars is the glow from carbon-rich (organic) molecules in the Large Magellanic Cloud. MIRI's particular sensitivity allows it to tease out different features in the field of view from its instrument counterparts.

Scientists intend to use Webb and its remarkable 6.5m-wide mirror to capture events that occurred just a couple of hundred million years after the Big Bang. They want to see the very first stars to light up the Universe.

They'll also train the telescope's big "eye" on the atmospheres of distant planets to see if those worlds might be habitable.

A joint endeavour of Nasa, Esa and the Canadian Space Agency, Webb is the biggest telescope ever sent into space.

It's so big it had to be folded to fit inside the rocket that took it to orbit. The past four months have been spent unpacking and setting up the hardware. Before launch, many people were worried that Webb's complexity would lead quickly to technical problems. But far from it; engineers have worked through their to-do list like it was a simulation.

"This is the payback for having done things carefully and properly on the ground. And it's just fantastic," said Prof Gillian Wright, the co-principal investigator for MIRI.

"The whole team is buzzing at seeing it all come together. At launch we didn't have an observatory, we've got an observatory now," the director of the UK Astronomy Technology Centre in Edinburgh told BBC News.

L'Humanité

F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards

Actu

États-Unis. Lockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.

Christophe Deroubaix

L’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.

Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.

Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».

Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.

C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).

Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.

En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000  milliards).

acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington

Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.

Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.

Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».

Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.

L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.

États-UnisarmementGuerre en Ukraine
Valeurs Actuelles

Voiture: Bestial Maserati Grecale

PHILOSOPHIE

Maserati persiste et signe sur le segment des SUV ( sport utility vehicles, véhicules sportifs polyvalents). On connaissait le Maserati Levante et ses 5 mètres de long. Voici le petit frère Grecale, du nom d’un vent méditerranéen aux accents fougueux. Rappelons que la marque italienne synonyme de sport et d’élégance est entrée dans le giron de Stellantis, ce groupe tentaculaire qui coiffe, entre autres, les marques Peugeot, Citroën, Opel, mais aussi Alfa Romeo, Lancia, Chrysler, Dodge et Jeep. Aussi bien entourée, Maserati ne craint pas d’annoncer la sortie, sous son propre label, de cinq modèles électrifiés d’ici 2025. Son Grecale est taillé pour les marchés américains et chinois. Mais il trouvera grâce également aux yeux des amateurs de belles voitures sur le vieux continent, avec son style impétueux et ses prestations de haut niveau. Sa plate-forme est dérivée de celle de l’Alfa Stelvio qui nous avait conquis lors d’un précédent essai.

AMBIANCE

Cuir surpiqué, finitions soignées bois ou carbone, volant à commandes multiples, horloge centrale numérique digne d’une pièce d’horlogerie de luxe, le cockpit impressionne. On aime ce double écran tactile très lisible, dont l’un spécifique aux fonctions usuelles de climatisation et autres touches à action directe, comme celles de l’éclairage, du contrôle de descente, de l’ESP ou du Start & Stop. Bien vu également : le système de commande vocale “intelligente” Alexa (celui développé par Amazon) ou encore l’affichage tête haute des données de conduite. Maserati n’était jamais allé aussi loin dans l’intégration des dernières technologies. Les places arrière seront parfaites pour deux. Le coffre, spacieux, bénéficie d’un plancher plat qui facilite le chargement. La sono à 21 haut-parleurs flattera l’oreille des mélomanes.

TECHNIQUE

Le Grecale est, pour l’heure, proposé en trois versions : GT (300 chevaux) autour de 75 000 euros, Modena (330 chevaux) à 86 000 euros et Trofeo (530 chevaux) à plus de 115 000 euros. Dès 2023, un Grecale Folgore 100 % électrique complétera l’offre. Au moins cette version à zéro émission échappera-t-elle au malus écologique, qui démarre à 16 000 euros sur le GT, et auquel s’ajoute un malus “au poids” de 700 euros ! Le bloc essence à hybridation légère du GT offre déjà de sacrées performances. Quant au V6 biturbo du Trofeo, il permet à la bête d’abattre le “0 à 100” en seulement 3,8 secondes. Un joli chrono pour un engin de 2 tonnes. Vitesse de pointe annoncée : 285 kilomètres par heure, sur circuit bien sûr.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Huit « décrocheurs » de portraits de Macron relaxés en appel

Olivier Chartrain

C’est une nouvelle victoire pour les militants du climat : huit activistes d’Action non violente-COP21 Gironde ont été relaxés, le 27 avril, par la cour d’appel de Toulouse. Début 2019, ils avaient dérobé, à visage découvert et sans violence, des portraits du président de la République dans plusieurs mairies. Plus d’une centaine d’actions du même type avaient eu lieu dans toute la France, dans le but de dénoncer l’inaction de la majorité dans la lutte contre le changement climatique. Poursuivis pour vol en réunion, les militants aquitains avaient été condamnés, en première instance puis en appel, à des peines d’amende ; décisions sur lesquelles la Cour de cassation est donc revenue, en leur accordant la relaxe. « C’est une très bonne nouvelle, a commenté Éric Payen, d’ANV-COP21 Gironde. La Cour reconnaît la légitimité de notre action. » Et rappelle aussi à l’ordre un gouvernement lui-même condamné en justice pour avoir dépassé, entre 2015 et 2018, son budget carbone…

décrocheursEmmanuel Macron
New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

Advertisement

Supported by

The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

Advertisement

BBC

Bolsonaro hits out at DiCaprio after election plea

Brazilian President Jair Bolsonaro has hit back at Leonardo DiCaprio after the Hollywood actor and environmentalist encouraged the country's youth to vote in the elections later this year.

"Brazil is home to the Amazon and other ecosystems critical to climate change," DiCaprio posted on Twitter on Thursday.

"What happens there matters to us all and youth voting is key in driving change for a healthy planet," he added.

Mr Bolsonaro, who has cut environmental protections, responded with sarcasm.

"Thanks for your support, Leo! It's really important to have every Brazilian voting in the coming elections," the far-right leader, who took office in 2019, tweeted.

"Our people will decide if they want to keep our sovereignty on the Amazon or to be ruled by crooks who serve foreign special interest."

DiCaprio is a champion of greater protection for the Amazon rainforest, donating $5m (£4.1m) to conservation efforts in 2019.

Mr Bolsonaro has faced widespread criticism for his government's environmental policies, and has been accused of allowing deforestation in the region to accelerate.

Conservationists have blamed Mr Bolsonaro and his government for turning a blind eye to farmers and loggers clearing land in the Amazon, which is the world's largest rainforest.

The country's leader has weakened environmental protections for the region and argued that the government should exploit the area to reduce poverty.

According to government satellite data, the number of trees cut down in the Brazilian Amazon in January this year far exceeded deforestation for the same month last year.

The area destroyed was five times larger than 2021 - the highest January total since records began in 2015.

Brazil's vast rainforest absorbs huge amounts of greenhouse gases from the atmosphere, acting as what is known as a carbon sink. But the more trees cut down, the less the forest can soak up emissions.

It is not the first time the two have clashed over the issue.

In 2019, Mr Bolsonaro accused DiCaprio of "giving money to set the Amazon on fire".

He gave no evidence but has a history of accusing NGOs critical of his policies of starting fires that ravaged the rainforest in 2019.

Last year, DiCaprio joined dozens of celebrities to urge US President Joe Biden to not sign any environmental deal with Brazil amid rising deforestation in the Amazon.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

More on this story

Leonardo DiCaprio gives $5m for Amazon rainforest

Record high deforestation of Amazon in January

Celebs to Biden: Reject Amazon deal with Bolsonaro

Related Topics

Valeurs Actuelles

Les coups de food de VA

Chez Fred, bistrot depuis 1945

Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.

DokiDoki, comptoir nippon

C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.

L’EnvoléE, café caché

Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.

Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux

Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Histoire. 29 avril 1992, et Los Angeles s’embrasa...

Récit

États-Unis. L’acquittement le 29 avril 1992 des policiers ayant battu l’automobiliste Rodney King un an plus tôt déclenche une vague de violences protestataires, des « émeutes » comme la Cité des anges n’en avait pas connu depuis 1965.

Christophe Deroubaix

« Acquittés ! » Autant craquer une allumette au-dessus d’une poudrière. Le verdict est annoncé le 29 avril 1992, à 15 h 15. Il stupéfie le pays : trois des policiers sont déclarés innocents, tandis que le jury n’arrive pas à se mettre d’accord sur le sort du quatrième. Qu’a-t-il donc refusé de voir parmi ces images on ne peut plus éloquentes ? Une vidéo de neuf minutes et vingt secondes prise sur le vif par un certain George Holliday.

Après un délit de fuite, Rodney King est finalement arrêté par la police. Nous sommes le 3 mars 1991, à Los Angeles. Pendant une minute et vingt secondes, l’automobiliste noir est passé à tabac : 56 coups de bâton, dont un à la tête, et 6 coups de pied ; mâchoire fracturée, cheville droite cassée, 20 points de suture dont 5 à l’intérieur de la bouche. Pour le jury composé de 10 Blancs, un Asiatique et une Latina – la défense ayant récusé de potentiels jurés africains-américains –, il n’y a là pas de preuves d’un « usage excessif de la force » pour lequel les membres du Los Angeles Police Department (LAPD), Koon, Powell, Wind et Briseno, étaient jugés dans ce tribunal de Simi Valley, une banlieue blanche de Los Angeles où le procès avait été « dépaysé ».

Des milices tirent à vue

« Acquittés ! » L’allumette est craquée… À 16 h 15, le premier pillage a lieu : celui d’un dépôt de boissons sur Florence Avenue, à South Central, un quartier historique africain-américain de LA gangrené par la pauvreté et le chômage. À 16 h 58, le maire de la ville, le démocrate Tom Bradley, partage sa colère face au verdict – « le verdict du jury ne nous aveuglera pas sur ce que nous avons vu dans cette vidéo. Les hommes qui ont battu Rodney King ne méritent pas de porter l’uniforme du LAPD » – et appelle au calme. Mais on n’arrête pas un incendie naissant avec des mots, même justes. À 18 h 30, les rapports de pillages (dont celui d’une armurerie où 1 150 armes sont dérobées) affluent au siège de la police, qui décide de ne pas bouger et de n’envoyer aucun renfort. À 18 h 43, Larry Tarvin, chauffeur blanc d’un camion, s’arrête à un feu rouge. Un groupe d’hommes l’arrachent de son siège et le frappent avec un extincteur. À 18 h 46, un autre « trucker » blanc, Reginald Denny, s’arrête au même feu rouge : il est violemment battu, un homme lui jette une brique sur le crâne.

Les images, prises depuis un hélicoptère, sidèrent les spectateurs et l’Amérique. Et ce n’est pas fini. Un déferlement inouï de violence s’abat sur ce quartier. La police ne bouge toujours pas. La nuit tombe et les émeutes s’étendent jusqu’au Civic Center, près du  downtown (centre-ville) : policiers attaqués, véhicules renversés, routes bloquées, incendies déclenchés, pompiers visés par des coups de feu. La situation est hors de contrôle. À minuit, le maire décrète un couvre-feu. Mais on n’arrête pas un incendie galopant avec une telle mesure.

La police finit par intervenir. Mais elle déserte Koreatown et bloque les routes menant aux quartiers blancs plus riches (Beverly Hills, West Hollywood). La foule émeutière est comme canalisée vers ce quartier alors que les autorités connaissent les frictions entre commerçants coréens et habitants noirs, brossées notamment, en 1989, dans le film de Spike Lee, Do the Right Thing. Abandonnés par la police, les commerçants de Koreatown, souvent d’anciens militaires, se constituent en milices et tirent à vue sur les pilleurs.

La Cité des anges ressemble à une ville assiégée. Depuis la Maison-Blanche, George Bush assure que « l’anarchie » ne passera pas et déploie militaires, membres de la garde nationale et même les marines, la première occupation militaire de Los Angeles depuis la grève Pullman de 1894. Le dispositif est définitivement en place alors que le pic des violences et émeutes est dépassé.

Racisme systémique

L’homme battu et auquel on n’a pas rendu justice, Rodney King, est même invité à apporter son écot au rétablissement de la « paix », si ce n’est de l’ordre. Lors d’une conférence de presse, il lance : « Vous tous, je veux juste dire, vous savez, est-ce qu’on pourrait juste tous bien s’entendre ? » On n’éteint pas plus un incendie avec des bons sentiments. Il s’éteindra quasiment de lui-même, après six jours. Bilan : de 53 à 55 morts, plus de 2 300 blessés, des milliers d’arrestations et des dommages matériels s’élevant entre 800 millions et 1 milliard de dollars.

Les émeutes de 1992, les plus importantes depuis celles de Watts, en 1965, marquent un tournant dans l’histoire de la ville et de ses « relations raciales ». Un rapport rédigé par une commission d’enquête dirigée par le diplomate démocrate Warren Christopher conclut à l’existence de pratiques racistes au sein du LAPD. Ses recommandations seront pourtant largement ignorées. Au sein de la communauté coréenne-américaine, deux approches divergentes vont s’affirmer : les progressistes vont nouer des liens avec d’autres militants d’autres groupes raciaux afin de combattre le racisme systémique, tandis que les conservateurs s’investiront encore un peu plus au sein du Parti républicain.

En 1993, se déroule un second procès pour violation des droits civils au terme duquel deux des quatre policiers sont condamnés à trente mois de prison. Une justice à dose homéopathique qui ne soignera guère Rodney King, happé par l’alcool et la drogue, dont on retrouvera le corps en juin 2012. Il avait 47 ans.

États-Unislos angelesémeutes
Opex 360

La Gendarmerie maritime a reçu ses deux premières vedettes de surveillance côtière de nouvelle génération

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

Malgré les difficultés posées par la pandémie de covid-19, le chantier naval Socarenam, établi à Boulogne-sur-Mer, aura mis seulement deux ans pour honorer une commande passée par la Direction générale de l’armement [DGA] afin de renforcer les moyens de la Gendarmerie maritime, laquelle est placée pour emploi auprès du chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM].

En effet, en janvier 2020, Socarenam avait obtenu un contrat d’une valeur de 19,5 millions d’euros pour construire trois Vedettes côtières de surveillance maritime de nouvelle génération [VCSM NG]. Ces bateaux, avait expliqué la DGA à l’époque, devaient alors compléter les 24 VCSM mises en service au début des années 2000.

Les deux premières VCSM NG, appelées Maroni et Oyapock, viennent donc d’être remises à la Gendarmerie maritime après leur qualification par la DGA. Elles sont désormais basées à Cherbourg et à Dunkerque. La troisième unité, l’Aber Ildut, devrait suivre sans tarder. Il est prévu de l’affecter à Boulogne-sur-Mer.

L’appel d’offres lancé en 2019 pour ces vedettes côtières de nouvelle génération évoquait l’achat éventuel d’une quatrième unité. Selon un responsable de Socarenam, la DGA avait deux ans pour en décider la construction. Pour le moment, on ignore si une telle décision a été prise.

À noter que, étant donné que ces VSCM NG seront utilisées pour des missions relevant de l’action de l’État en mer, et notamment pour la police des pêches, leur achat a été en partie financé par des fonds de l’Union européenne. Mais le ministère des Armées n’en a pas précisé le montant.

Pour rappel, longue de 22 mètres, une VSCM NG est mise en oeuvre par huit militaires de la Gendarmerie maritime. Elle est doté d’un système optronique stabilisé de très longue portée et d’une embarcation légère pouvant naviguer à la vitesse de 35 noeuds. Sa superstructure étant partiellement blindée, elle est armée de deux mitrailleuses de calibre 7,62 mm [le calibre 12,7 mm avait été annoncé en 2020, ndlr]. Son autonomie est de cinq jours.

L'Humanité

Construire ensemble la Guinée

Tribune

Alseny Thiam Auteur et spécialiste en économie solidaire

On a hérité d’une belle Guinée ! La Guinée est une perle rare, un magnifique endroit où l’on doit vivre en harmonie. Hélas, il y a eu du chemin, une histoire. Il faut qu’on sorte de nos positions figées, de nos sempiternelles oppositions. Il nous faut de la douceur, il est nécessaire de dépasser nos inimitiés pour construire une Guinée belle de ses valeurs communes, belle de ses infrastructures et une Guinée où ses enfants regardent ensemble dans une direction commune et ce quelles que soient notre communauté, notre religion ou notre région d’origine. Je ne suis pas utopiste, je pense juste qu’il est nécessaire de se pardonner, de s’accepter en tant que compatriotes.

J’ai toujours pensé que le régime présidentiel dans sa forme actuelle attise les passions, il est nécessaire de réfléchir à un régime mixte entre un régime parlementaire dont les élus seraient des exemples de sagesse et de morale. Pour moi, le Parlement doit être au cœur de l’activité et doit pouvoir révoquer le gouvernement. Il faudrait bien évidemment, pour éviter une valse de gouvernements, y placer les hommes les plus intègres du pays, ceux dont la volonté de servir la nation est ancrée dans l’âme. Bien sûr, il faudrait aussi une dose de présidentielle, mais qui suscite moins de passions, car un exécutif fort en Guinée concentre les tensions, les désirs et les drames.

Il faut repenser notre modèle de faire société, notre démocratie et notre Constitution. La Guinée a besoin de revoir son système éducatif en profondeur. Il faut rassembler les chercheurs, croiser les disciplines, pour enseigner une histoire dépassionnée qui réconcilie les Guinéens, une histoire objective en ce sens qu’elle se base sur des faits. En Guinée, chacun campe sur sa position, mais il faut écrire enfin notre histoire, l’écrire ensemble et accepter des consensus ; il faut inviter les Guinéens à se retrouver au centre et non chacun à camper sur sa position comme si on devait continuellement s’affronter comme sur un terrain de boxe. La Guinée, on la construira tous ensemble, on n’y peut rien. Il n’est plus temps d’accuser les hommes d’hier, il faut accepter de trouver des points de rassemblement, des points de convergence.

Évidemment, pour les Guinéens d’aujourd’hui pour qui il est difficile de cohabiter entre concitoyens, la marche sera difficile... Mais, pour les jeunes qui viennent de voir la lumière, acceptons qu’ils vivent en harmonie, en douceur dans un pays apaisé où ils pourront se battre pour une Guinée développée, prospère et émergente.

Tout doit être mis dans l’éducation, dans la formation civique et dans l’éthique, ce sont des valeurs qui fondent le socle d’un pays. On a tous un destin commun ! Qu’on le veuille ou non ! Wassalam !

guinée
Valeurs Actuelles

Le miracle finlandais de l’hiver 1939

L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.

Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.

Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.

Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.

La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.

Un esprit de cohésion nationale inédit

Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.

En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne

L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.

Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.

“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”

Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »

Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.

Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.

La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.

Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »

L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.

Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Pologne serait en train de livrer 200 chars T-72 aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

La semaine passée, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fit savoir que la British Army pourrait envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de permettre à celle-ci de livrer une partie de ses chars T-72, hérités de la période soviétique, à l’Ukraine afin de contrer l’invasion russe. Pour Londres, l’idée était de combler un éventuel déficit capacitaire avant la livraison des 250 M1A2 SEPv3 Abrams, commandés auprès des États-Unis par Varsovie pour au moins cinq milliards d’euros.

En matière d’arme blindée cavalerie, la British Army n’est pas très bien pourvue, comme, du reste, son homologue française. Actuellement, elle ne dispose que de 225 Challenger 2… Et selon les plans annoncés en 2021, elle devrait se séparer de 77 exemplaires, les autres devant être portés au standard « Challenger 3 ». En revanche, l’armée polonaise aligne plus de 600 chars, dont 247 Leopard 2 d’origine allemande, 232 PT-91 Twardy et 127 T-72, en plus des 257 mis en réserve.

En marge de la réunion organisée le 26 avril par les États-Unis à Ramstein [Allemagne], où plus de quarante pays ont été invités à faire le point sur les livraisons d’équipements militaires à Kiev, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a confirmé que la Pologne avait fourni des T-72 aux forces ukrainiennes, sans en préciser le nombre. « Le moment venu, nous fournirons ces informations », a-t-il assuré, lors d’un entretien accordé à Polsat News.

« Aujourd’hui, nos armes sont utilisées pour défendre notre indépendance, mais à 500 kilomètres de la frontière polonaise », a par ailleurs fait valoir M. Morawiecki.

Si l’on en croit les informations données par Polskie Radia, la radio publique polonaise, ce 29 avril, l’aide de Varsovie est conséquente puisqu’il est question de 200 chars T-72 cédés aux forces ukrainiennes, ainsi que plusieurs dizaines de véhicules blindés BMP-1, des lance-roquettes multiples BM-21 GRAD, des missiles sol-air portatifs Piorun, des munitions rôdeuses Warmate, des obusiers automoteurs 2S1 Gvozdika et des missiles air-air pour les MiG-29.

Cela étant, l’une des questions qui va finir par se poser est celle de la capacité à l’armée ukrainienne à intégrer l’ensemble des équipements et armements qui lui ont été promis [et qu’elle a déjà reçus]. Ainsi, 200 chars T-72 [mis en oeuvre par un équipage de trois hommes] correspondent à quatre régiments blindés de l’armée de Terre française…

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, le gouvernement britannique n’a rien dit sur l’envoi éventuel de Challenger 2 en Pologne pour remplacer les T-72 envoyés en Ukraine. Si ce n’est que la British Army en déploiera un total de 72 sur le flanc oriental de l’Otan [ainsi que 12 canons automoteurs AS90 et 120 véhicules blindés Warrior] au cours des prochaines semaines.

Cependant, pour l’exercice « Defender » qui aura lieu en mai prochain en Pologne, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé la participation de 1000 soldats du King’s Royal Hussars et C Squadron du Light Dragoons. Ces manoeuvres impliqueront l’envoi de Challenger 2, déployés depuis le lieu de stockage de Sennelager, en Allemagne.

L'Humanité

Immédiatisation(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Âge Vu les circonstances, la tentation fut grande d’écrire la même chronique qu’il y a cinq ans, eu égard à la tradition du bloc- noteur, qui tient pour symboliquement forts les hauts lieux de cette satanée monarchie républicaine toujours pas abattue (bientôt). Un nouveau président mérite ici même son surnom, qu’il traînera jusqu’à prochaine révolution, ou épuisement de la fonction, programmée définitivement, cette fois, pour 2027. Après dix ans de Nicoléon et de Normal Ier (Jacques Chirac fut épargné, en son temps, allez savoir pourquoi), il y eut donc en 2017 l’arrivée fracassante du prince-maréchal Mac Macron. Ce sobriquet tenait moins du mépris dogmatique que de l’astuce stylistique, comme pour ses prédécesseurs au demeurant. À l’époque, en retournant la biographie de l’élu pour en saisir les sens véritables sinon cachés, nous n’avions aucun doute sur l’ex-ministre de l’Économie, banquier et prodige de la prise de pouvoir par les urnes, devenu en un rien de temps l’un des plus fascinants personnages de la Ve République. Une sorte de monarque républicain version 3.0. Ses 39 ans annonçaient un nouvel âge du pouvoir et nous savions une chose : toute sous- estimation de l’homme était une double faute, intellectuelle et politique. Rayés de la carte, les soixantenaires, les quinquas. L’âge, le sien, tenait-il lieu d’unique explication ? C’était oublier un peu vite le logiciel propre au XXIe siècle qui lui sert de cerveau, intégralement au service d’une cause qu’il n’a jamais vraiment cachée : en tant qu’incarnation du nouvel âge de la politique, il venait rafler la présidence de la France afin d’honorer l’avènement d’un nouvel âge capitaliste. Une histoire d’âge, en somme – comme un alignement des âges. Les capitalistes financiers, eux-mêmes en pleine mutation insoupçonnable, avaient besoin d’un capitaine pour diriger la cinquième puissance mondiale. Les financiers coalisés l’avaient choisi.

Angoisse Le voilà donc réélu. Nous l’appellerons désormais Mac Macron II. Rassurez-vous, par ledit intitulé nous ne croyons pas à l’avènement d’une « ère nouvelle », telle qu’il l’a annoncée au soir de sa victoire. Pourtant, admettons que le « en même temps » a créé une situation si complexe que, selon certains commentateurs, à peu près tout doit effectivement changer pour que tout puisse continuer – juste continuer – dans un pays fracturé en quatre blocs (libéraux, gauche progressiste, extrême droite, abstentionnistes) et où le risque d’une rupture démocratique ou d’une crise sociale majeure peut surgir à tout moment. L’immense passif du premier quinquennat pèse lourd. Même le Monde pointait cette semaine l’ampleur de la tâche du prince- président : « La somme d’angoisses et de frustrations renvoyées par le résultat de l’élection, l’importance des menaces géopolitiques et climatiques qui obscurcissent l’avenir sont telles qu’il faut changer de braquet, partir du quotidien des Français les plus fragiles pour évaluer les réformes acceptables et les conduire le plus sereinement possible. » Et le journal d’ajouter : « Ce que le philosophe Marcel Gauchet a qualifié de “malheur français” est apparu dimanche si profondément incrusté qu’il n’est pas excessif d’en appeler à la thérapie de groupe. »

Matrice De toute évidence, la dure réalité libérale va perdurer, de même que la vérité crue d’une démocratie dégradée par laquelle la volonté du peuple est entravée par l’instrumentalisation de l’État de droit et par la pression oligarchique. Chantier trop vaste, pour Mac Macron II, qui nous conduit tout droit au chaos. La priorité donnée à l’individu reste sa principale matrice. La question des « classes » et de l’égalité, sans parler de « la lutte des classes », n’a jamais été son affaire. Pour se défendre, il assume une « pensée complexe » qui confine à l’immédiatisation permanente. Shakespeare lui répond : « La pensée est l’esclave de la vie, et la vie est le fou du temps… »

La vérité crue d’une démocratie dégradée par laquelle la volonté du peuple est entravée...

Emmanuel MacronLe bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
Valeurs Actuelles

Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.

Démêler les époques

Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.

La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.

Périgueux : les dernières actualités

À Périgueux, les injections sauvages font des ravages en boîte de nuit

Dordogne : parti cueillir des champignons en forêt, il trouve du cannabis

Dordogne : quatre membres du RN démis par la direction du parti pour l’avoir critiquée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

Llega la primavera y con ella algunos de esos productos que vuelven a desaparecer antes de que puedas darte cuenta. Espárragos frescos, verdes y blancos, tirabeques, guisantes, alcachofas, habas: breve, pero intenso. Como si durante todo el año estuvieran trabajando para salir en marzo y abril con su mejor sabor. No voy a negar que estas preciadas verduras y leguminosas pueden ser algo caras: quién les iba a decir a nuestras abuelas que ahora la comida de campo se cotiza como si fuera caviar y que comer buenos guisantes es casi un privilegio.

Con todo esto, que si el breve periodo que las tenemos disponibles, la dificultad de encontrarlas y el precio a veces desorbitado, parece que voy a plantear la receta imposible. Pero si en algún momento puedes hacerte con medio kilo de guisantes y tirabeques frescos económicos es ahora; así que aquí te dejo todo lo que necesitas para prepararte una ensalada de emperador millenial.

Como hemos ido adoctrinando en esta biblia del apaño culinario, alguno ya sabrá que hay una cosa importantísima a la hora de preparar este tipo de productos: la cocción debe de ser breve e inmediatamente cortada con agua fría y hielo para mantener su textura, color y sabor dulce. Luego vale con saltearlos a fuego fuerte con un buen sofrito, cada cual a su gusto y parecer. Sin embargo, esta receta los deja fríos para combinarlos con fresas, algo de hidrato de carbono y una vinagreta cremosa. Un dato curioso, donde vivo; en Aragón, a los tirabeques se les llama bisaltos o miracielos: así que para mirar al cielo esta receta facilísima que os dejo.

Dificultad

La de encontrar los guisantes y los tirabeques a precio razonable.

Ingredientes

Para 4 personas

Para la ensalada

  • 250 g de tirabeques frescos
  • 250 g de guisantes frescos en vaina
  • 150 g de cuscús (peso en crudo)
  • 100 g de fresas
  • Un par de tallos de cebolleta

Para la vinagreta

  • 3 cucharadas de yogur griego
  • 1 cucharada de mostaza
  • El zumo de medio limón
  • Ralladura de un limón
  • Sal
  • Cayena molida (opcional)

Preparación

  1. Poner una olla con agua y sal a hervir. Cocer los tirabeques durante un minuto y pasar a un bol con agua y hielo. Repetir el mismo proceso con los guisantes, cociéndolos entre 30 segundos y un minuto según su tamaño.

  2. Preparar la vinagreta mezclando todos los ingredientes con unas varillas.

  3. Poner el cuscús en una sartén a fuego medio-suave durante unos cinco minutos hasta que cambie a un color más tostado. Retirar a un cuenco.

  4. Llevar a hervor 300 ml de agua y cubrir el cuscús. Añadir una pizca de sal y mezclar bien. Cuando absorba todo el agua, remover bien y añadir una cucharada de aceite.

  5. Cortar las fresas en trozos y los tallos de la cebolleta en rodajas muy finitas.

  6. Montar la ensalada con una base de cuscús, los guisantes y los tirabeques, las fresas, la vinagreta por encima y un poco de cebolleta.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Opex 360

Des sous-marins nucléaires d’attaque de l’Otan, dont un français, se réunissent en Écosse

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.

Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.

French Navy Rubis-class nuclear attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 26, 2022

* photo posted by @DougieCoullPics pic.twitter.com/TKBZDE65AX

— WarshipCam (@WarshipCam) April 26, 2022

Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.

Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.

USS Indiana (SSN 789) Virginia-class Block III attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 27, 2022 #ussindiana #ssn789

* photo courtesy of @SheilaLWeir pic.twitter.com/3RASJuBocI

— WarshipCam (@WarshipCam) April 27, 2022

Pour rappel, parmi les membres de l’Otan, seuls le Royaume-Uni, les États-Unis et la France possèdent des SNA et des SNLE.

Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].

Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste

Opex 360

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD coûtera plusieurs centaines de millions de dollars

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force

BBC

Kebab seller image wins international food photo contest

A photo of a street food vendor working at a smoke-covered oven has won a major food photography award.

Debdatta Chakraborty was named as the overall winner of Pink Lady Food Photographer of the Year 2022 for an image titled Kebabiyana, which was taken in Srinagar, in Indian-administered Kashmir.

The Indian photographer took the picture on a busy street at night, as vendors fired up charcoal ovens to prepare wazwan kebabs and other street food.

"In today's world, more than ever, we feel the need for comfort, for love," says awards founder and director Caroline Kenyon.

"There is so much to reassure us here - the beautifully captured billowing embrace of the smoke, the golden light, the subject's expression as he prepares the food for sharing.

"Sparks fly from the skewers, whose roasting we can almost smell. We imagine the warm, delicious aroma.

"This image, gentle but powerful, nourishes our soul."

Thousands of entries were submitted from more than 60 countries across the world, and the winners were announced online via a livestreamed event.

Here are some of the competition category winners, with descriptions by the photographers.

Champagne Taittinger Food for Celebration: Traditional Skill, by Chen Ying, China

Food at the Table: Putting On The Ritz, by John Carey, UK

Fujifilm Award for Innovation: Central Park, by Yuliy Vasilev, Bulgaria

The Claire Aho Award for Women Photographers: At The Table, by Marguerite Oelofse, South Africa

On the Phone: Drying Stockfish, by Kasia Ciesielska-Faber, UK

Politics of Food: Where Dreams Fly Away, by K M Asad, Bangladesh

Food Stylist Award: Summer Veg Tart, by Carolin Strothe, Germany

Young (10 and under): Processing Fish, by Rupkotha Roy Barai, Bangladesh

Errazuriz Wine Photographer of the Year - Overall Winner: Gathering Prunings on Corton Hill, by Jon Wyand, UK

One Vision Imaging Cream of the Crop: Carrot Field Forever, by Paolo Grinza and Silvia Vaulà, Italy

Pink Lady Food Photographer of the Year (South East Asia): Anchovy Catching, by Thien Nguyen Ngoc, Vietnam

All photographs courtesy Pink Lady Food Photographer of the Year 2022. An exhibition of the finalists will be be held at The Royal Photographic Society, in Bristol, from 20 November - 12 December 2022.

Related Topics

BBC

Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title

A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.

The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.

Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.

Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.

"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.

The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.

But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.

Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.

Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.

More on this story

Bolsonaro lampooned as Covid crocodile at Carnival

Rio carnival 2021 postponed due to Covid

Coronavirus casts doubt on Brazil's carnival plans

Rio carnival in pictures

Related Topics

Choisissez vos articles